Sorin Paliga CDU 805.90-54 Bucur~ti APER<;:U DE LA STRUCTURE ETYMOLOGIQUE DU ROUMAIN 11 est bien connu que le roumain a une position particuliere dans le monde neo-latin. C'est evidemment une langue neo-latine contenant beaucoup de particularites qui ne permettent pas de reduire les problemes a l'heritage latin seulement. La plupart, pour ne pas dire tous les ouvrages dedies a l'etude du roumain, notent ses relations avec les autres langues romanes (par exemple Contenu et Sala 1987; Sala et al. 1988); on peut ajouter, bien sur, les influences des substrats, en premier lieu slave mais aussi des autres langues. C'est le cas du demier livre de N. D. Raevskij (1988). Pour faire justice a l'auteur, i1 faut preciser brievement que c'est un livre utile al'etude de la romanite orientale. L'auteur utilise souvent une methode originale pour delimiter les periodes historiques de la cristallisation d'un specifique roman "danubien".1 II introduit (a ma connaissance) la formule "perioada etnica" (periode ethnique). Le but de cette discussion n'est pas d'analyser cet ouvrage mais de sign.aler quelques aspects d'ordre plus general lies a un probleme qui me semble fondamental: le r6le du substrat thrace (ou thraco-dace, selon une autre formule2) dans la formation de la langue roumaine. 11 faut dire que N. D. Raevskij, le co-auteur d'un dictionnaire etymologique de la langue "moldave" (1979) reduit -comme d'ailleurs la plupart des auteurs -le r6le du substrat thrace dans la formation de la romanite orientale aquelques dizaines de mots. C'est vrai que cette methode (adoptee par une autorite comme Al. Rosetti, 1986) a ses raisons bien connues. Les Iinguistes aiment utiliser des donnees ecrites qui leur permettent de tracer une evolution plus sure d'un phenomene phonetique, en refutant -en general -les reconstructions, etant donne le risque d'erreur. Ce principe general doit avoir des exceptions, car il est absurde d'affirmer que le Beaucoup d'auteurs utilisent le terme "latin danubien" (par exemple Fischer 1985 qui l'analyse): Raevskij ne fait pas exception. Je le maintiens si bien · que je le desavoue. II serait plus adC::quat de choisir un terme comme '1atin carpathique" ou "carpatho-balcanique". "Thrace" et "thraco-dace" ne sont pas des formules opposC::es, c-a-d. deux langues distinctes. Les auteurs antiques utilisent l'ethnikon "dace" (Daci, Dacisci, Dakoi etc.) et "gete" (Getes, Getai etc.) pour designer les Thraces nord-danubiens. Le Danube n'a jamais C::tC:: une barriere linguistique dans le monde thrace. Les hypotheses (que je ne peux pas analyser ici) qui voient deux ou bien trois (!) langues de type thrace parlC::es dans l'antiquitC:: sont parfaitement erronC::es. Mais c'est un sujet pour amples discussions. roumain ne peut avoir que (disons) 180 mots d'origine thrace parce qu'on ne possecte pas de textes anciens thraces ou proto-roumains. TI est evident que la structure etymologique d'une langue n'a presque rien a faire avec ses attestations ecrites. Je dis "presque" parce que l'apparition de l'ecriture est liee aux contacts culturels qui peuvent influencer le vocabulaire. Done, le roumain doit avoir un certain nombre d'elements indigenes non parce qu'il y a ou il n'y a pas de textes anciens mais purement et simplement parce que la civilisation thrace si originelle, celle qui avait toujours fascine les grecs, fut trop puissante et trop bien representee par les autochtones conquis. Les donnees archeologiques (il y a des centaines d'etudes qu'on ne peut pas citer ici) prouvent que la romanisation n'a pas ete un phenomene de preponderance numerique de la part des colonistes romans, bien au contraire: les indigenes eurent la superiorite. La romanisation a ete un phenomene de prestige culturel comme resultat d'un prestige militaire. Enfin, un autre detail: il y a des differences nettes entre le substrat du roumain (thrace, c'est-a-dire un idiome satem) et les autres langues romanes ou le substrat a ete celto-italique ou ibero-celte (idiome centum, aussi non-indo-europeen, voire le basque). Beaucoup de linguistes d'autorite (parmi eux Al. Rosetti) invoquent le fait qu'on ne peut pas analyser un mot roumain d'origine obscure en se rapportant directement a une racine indo-europeenne O'ajoute, horribile dictu, pre-indo­europeenne aussi). Autrement dit, la langue roumaine sera perpetuellement non-analysable aussi completement que possible parce qu'on ne peut pas invoquer une racine primitive reconstruite en utilisant les lois de la reconstruction linguistique. Il est difficile de comprendre pourquoi le lithuanien et le letton, langues tres archalques et avec des textes ecrits plus tardifs que ceux en roumain, sont entrees dans tous les manuels de grammaire indo-europeenne comparee tandis que les mots roumains n'en ont pas ce droit. Les similitudes du roumain et des langues baltiques ne sont pas seulement "typologiques" mais elles sont plus profondes. Roumain iar "et" (en quelques constructions typiques) est evidemment apparente au lithuanien ir "et". Aussi roum. daina (forme dialectale en Transylvanie ), doina (forme litteraire courante) -lith. daina, let. daina "chant populaire". Et les exemples peuvent continuer. Les relations roumaines-hongroises sont, a mon avis, plus complexes que certains linguistes ne le veulent (non seulement hongrois). TI est i;;ourant de considerer que roum. hotr "limite, frontiere" reflete le mot hongrois hatr (lire rntar); mais il y a un mot presque identique en albanais: hater, hter. L'exemple le plus sensationnel est represente par le rapport entre roum. ora$ (dial. aussi ura~) et hong. vdros. Il est habituel de considerer le mot roumain comme une influence hongroise. Mais les Thraces avaient un terme presque identique pour designer la ville: ora, oros, oron. Un simple hasard? Une analyse attentive nous permet de conclure qu'on ne peut pas invoquer ici le hasard (Paliga 1987 a; 1989 a).3 Le mot roumain fait partie d'un heritage tres ancien: le substrat pre-indo-europeen d'ou proviennent aussi le latin urbs, basque uri, aussi iri (cf. le canton helvetique Uri) et, plus ou moins epouvantable, le sumerien Ur, Uruk. Toutes ces formes refletent un vieux terme pour designer la structure urbaine plus ou moins primitive. J'ai signale tout ll l'heure l'importance capitale du fond pre-indo-europeen pour expliquer des aspects importants de l'heritage culturel du sud-est europeen (Paliga 1986; 1987 a; 1988 a; 1989 a, c). Je n'y insisterai plus. Bien silr, le substrat pre-indo-europeen est seulement un aspect mais il est bien fondamental. TI y a beaucoup de problemes presque aussi interessants que importants. On dit, par exemple, que le roumain a 4000 mots environ d'origine inconnue (Vraciu 1984). Dans un livre recent (Coteanu et Sala 1987: 112) le lecteur est averti qu'"on ne peut pas pretendre, comme on faisait ll l'epoque romantique, que tous les mots roumains ll l'etymologie inconnue sont d'origine thrace". Une telle precaution me semble inutile. A ma connaissance, personne n'a affirme une telle absurdite (et, moi, je ne comprends pas ce que les auteurs veulent dire par "epoque romantique" non precisee dans le texte). Mais ces auteurs-ci, comme la majorite d'ailleurs, ne proposent aucune methode plus ou moins radicale pour reduire le nombre impressionnant de "black holes" du vocabulaire roumain. En effet, le nombre de 4000 mots dont l'origine reste inconnue semble trop grand. Malheureusement, le nombre exacte de tels mots ne peut pas ~tre etabli purement et simplement parce que le dictionnaire explicatif (DEX) qui a probablement ete la source d'inspiration de cette estimation, contient beaucoup d'incertitudes pour ne pas dire de graves erreurs. En premier lieu, ce dictionnaire ne fait jamais distinction entre: (1) mots d'origine thrace (certaine ou probable), (2) mots d'origine discutable (pour lesquels on a suggere quelques explications), (3) mots non expliques plausiblement. Toutes ces categories sont analysees en bloc comme "d'origine inconnue". II n'est pas etonnant done qu'on enregistre 4000 mots d'origine inconnue. Avec de teHes manieres commodes de resoudre les problemes complexes de l'etymologie roumaine, on peut citer 5000 ou bien 10000 mots obscurs si nous ajoutons les formes dialectales. Deux exemples y seront utiles. II est utile aobserver que l'hypothble d'un vieux mot hongrois pour designer la ville ou la forteresse n'est pas plausible etant donne que les populations ougriennes et fenniques n'avaient pas des etablissements urbains comme le prouve la situation en finlandais o les mots pour ''ville" (kaupunla) et pour "marche" (kauppala) sont gennaniques. Pour accepter l'idee que les hongrois auraient un trbl vieux mot pour designer la ville ou la cite il faudrait invoquer des arguments solides qui, a mil connaissance, n'existent pas, mais bien au contraire. Naiba, mot populaire pour "diable", est considere d'origine inconnue. Mais il est evident que son etymologie est tres simple: n-aiba (parte) "qu'il n'ait pas (part)". C'est done une creation euphemique parce que le nom du diable etait un tabou (cf. Paliga 1989 b ou l'on analyse la situation similaire dez!na, "fee"). Un autre exemple. Vatrai "tisonnier, attisoir" est considere un emprunt au bulg. vatral, s.-cr. vatrali "id. ". II est evident que vatrai doit etre apparente a vatra "foyer, ~tre" qui se trouve aussi en bulgare, serbo-croate ainsi que dans d'autres langues balkaniques ou est-europeennes (alb. vatre etc.) oii a le sens de "feu". Le mot est certainement d'origine thrace (si bien que l'etymologie n'est pas claire). Les auteurs du dictionnaire ont pense probablement que le roumain a emprunte comme telle une forme derivee du bulgare et/ou serbo-croate de vatra qui est, a son tour, un element proto-roumain d'origine thrace dans ces langues-ci. Mais peut-on accepter un tel point de vue? Ne serait-il pas plus normal de juger que vatrai soit derive purement et simplement de vatra? II est vrai, une telle explication doitresoudre un autre point difficile, c'est-a-dire la derivation de type vatra + -i qui n'est pas frequente mais bien presen te en quelques mots o_bscurs, par exemple malai "farine de mas", sens primitif"farine de millet" de *mala, sens inconnu. II est inutile de dire que ce suffixe -i doit etre indigene (c'est-a-dire thrace) et ne peut avoir rien a faire avec l'i hongrois, sens locatif (budapesti "de Budapest"). II est significatif que le roumain n'a pas encore de dictionnaire etymologique-historique complet de haut niveau scientifique: celui de Cihac est inutilisable aujourd'hui et ne peut constituer eventuellement qu'un exemple de comment on ne doit pas faire un dictionnaire etymologique; celui de Gabinskij et Raevskij (1978) est un dictionnaire scolaire pour ne pas dire pire; celui de Candrea et Densusianu est admirable comme methode scientifique mais malheureusement incomplet (1914, a-putea, seulement pour les elements latins). Un beau jour, le roumain aura son dictionnaire etymologique. Mais pour achever une telle t~che et pour ne pas repeter ou bien amplifier les erreurs habituelles, je suggere une reorganisation (aussi radicale que possible) des methodes utilisees et du materiel linguistique. Je le resume en quelques points. le Une analyse profonde et complete des mots presents dans toutes les langues dites "balkaniques" et la precision s' il s'agit vraiment de mots slaves ou des emprunts au substrat thrace, illyrique ou a d'autres langues. La simple presence d'un moten roumain et dans une ou plusieurs autres langues slaves ne peut signifier automatiquement que ce mot roumain doit etre slave mais il peut etre aussi bien un mot roumain en une langue slave ou thrace en roumain et en slave. 2e Les relations entre le roumain et le hongrois doivent etre reanalysees en profondeur. Il y a des dizaines de mots communs aux deux langues consideres en roumain coinme elements hongrois et en hongrois comme des mots d'origine obscure; de tels mots semblent parfois ~tre des mots roumains en hongrois (le cas de gond, hatar, talp, varos, orias etc.). 3e Une analyse approfondie sans idees preconues (qui sont toujours le fruit de la commodite et de !'ignorance) en ce qui concerne les relations entre le roumain et les autres langues balkaniques d'une part, et les autres langues indo-europeennes ou non-indo~europeennes (aussi pre-indo-europeennes) d'autre part, pour noter les correspondances lexicales evidentes ou possibles. Cela implique une bonne preparation dans le domaine comparatif. II n'est pas etonnant d'observer que les meilleures histoires ou analyses de la langue roumaine sont dues aussi aux linguistes specialises en langue romanes qu'a ceux specialises en langues indo-europeennes (B. P. Hasdeu, Gh. Ivanescu, A. Vraciu). J'ajouterais les ouvrages remarquables de M. M. Raduiescu (par exemple 1981, 1984, 1987) qui, selon notre avis, ont rendu clairs beaucoup d'aspects de l'Mritage dace en roumain. 4e On ne peut pas s'imaginer une analyse profonde, ample, serieuse et aussi complete que possible du vocabulaire roumain sans cooperation entre les linguistes et les archeologues d'une part, et entre diverses branches de la linguistique comparee (les langues slaves, romanes, germaniques, turciques, balkaniques -ce qui implique, encore une fois, la thracologie) d'autre part. II est evident que les problemes complexes lies au substrat thrace dans les Balkans ne sont pas une "affaire" roumaine ou bulgare mais qu'ils impliquent et reclament une cooperation internationale. Et je pense qu'en premier lieu, il n'y a que des linguistes yougoslaves et bulgares qui puissent offrir des sujets de discussion interessants. Evidemment, cette note ne peut pas epuiser tous les problemes concernant le substrat thrace. En ce qui concerne le probleme de l'ecriture thrace, je soutiens l'hypothese avancee il y a trois ans (Paliga 1988 c) fondee sur des donnees archeologiques et historiques, que la societe thrace en general ainsi que la societe thraco-dace en particulier, a ete de type initiatique et aniconique et, de plus, avec l'interdiction sacrale des representations visuelles y compris l'ecriture. Les representations visuelles dans le monde thtace sont le resultat des influences etrangeres ou bien une evolution tardive comme resultat du syncretisme religieux. Le fait que la societe thrace a eu un caractere aniconique peut avoir des consequences essentielles pour la comprehension du caractere specifique de cette civilisation qui a fascine les Grecs et qui a influence l'ethnogenese du sud-est europeen. Comme j'ai souligne dans !'etude citee, on peut observer l'aura magique qui entoure les Thraces et les Etrusques, une aura amplifiee par natre ignorance doublee par !'ignorance des Grecs et des Romans vis-l\-vis de la civilisation des Thraces. C'est la tache des recherches l\ venir de preciser si l'apparition tardive de l'ecriture chez les Roumains ne constitue pas une survivance de l'interdiction sacrale des representations visuelles dans le monde thraco-dace.4 Cela peut prouver -indirectement -que !'influence subie par la civilisation daco-romane/proto­roumaine de la part de la civilisation thraco-dace a ete considerable, beaucoup plus ample et profonde de ce qu'on admet d'habitude. Si c'est le cas (que je suis incline ll soutenir par des donnees linguistiques et mythologiques), il est evident qu'on ne doit pas utiliser des principes simplistes pour expliquer le rC>le du substrat thraco-dace dans l'ethnogenese roumaine ou, en general, le rC>le du substrat dace ou thrace dans les Balkans. Un tel probleme reclame de profondes et serieuses recherches absentes pour le moment dans la plupart des ouvrages consacres l\ la langue roumaine et l\ d'autres langues balkaniques. Je voudrais accentuer l'idee que la cause principale de l'absence d'un dictionnaire etymologique du roumain l\ ha ut niveau scientifique est due en premier lieu ll une optique depassee et deformee pour ne pas dire erronee et depourvue de fondement (malgre les affirmations contraires de ceux qui l'adoptent). Si on changeait radicalement une telle optique, on pourrait esperer qu'un dictionnaire etymologique du roumain pourrait etre ecrit au moins dans une premiere forine provisoire. Celui-ci devrait etre un dictionnaire qui comprendrait une analyse '1 serieuse de toutes les correspondances possibles entre le roumain et les autres langues antiques et modernes (y compris les formes thraces enregistrees par Dačev etd'autres). II devrait aussi faire allusion au fond pre-indo-europeen sans lequel on ne peut pas esperer une analyse etymologique serieuse. Cette tache une fois accomplie, on pourrait faire un autre pas plus difficile: le dictionnaire etymologique thesaurus des langues balkaniques qui offrirait une vision d'ensemble sur le rC>le du substrat thrace et encore pre-thrace (pre-indo-europeen) dans l'evolution ethno-linguistique du sud-est europeen. Pour le moment, c'est encore un reve, mais il y a beaucoup d'exemples qui montrent que parfois les reves deviennent des realites vivantes. Un exemple typique de la survivance d'une soci~t~ initiatique de type orale aniconique et le ius valachicum, la loi coutumiere Gamais ~erite!) des Roumains, appliqu~e pendant le moyen age partout ou ils vivaient. REFERENCES Candrea, 1.-A, Densusianu, O. 1914. Dictionarul etimologi.c al limbii romane. Elementele latine (a -putea). Bucure~ti: Socec Coteanu, l., Sala, M. 1987. Etimologia {i limba romana. Bucure~ti : Editura Academiei Fischer, I. 1985. Latina dunlireanli.. Bucure{ti : Editura Stiintificl ~i Enciclopedica Paliga, S. 1987 a. Thracian terms for 'township' and 'fortress' and related place-names. WorldArcheology 19, 1: 23-29 1987 b. The social structure of the southeast European societies in the Middle Ages. A linguistic view. Linguistica 27: 111-126 1988 a. A pre-Indo-European place-name: Dalmatia. Linguistica 28: 105-108 1988 b. Slovansko *s to -izzivalen problem? (avec un resume en anglais: Slavic *s to -a challenging problem?). Slavistična revija 36,4: 349-358 1988 c. Dialogu! interdisciplinar si tracologia. Contemporanul no. 42/21 oct., p. 1989 a. Oras. Fascinatia unei etimologii. Noi Tracii 18 (172): 16-21 1989 b. Zeitati feminine ale basmelor romanesti: zina, Sinziene. Originea cuvintului si a cultului profan. Limba romana 38, 2: 141-149 1989 c. Types of mazes. Linguistica 29: 57-70. Rl'.idulescu, M. M. 1981. Daco-Roumanian-Baltic common lexical elements. Ponto-Baltica 1: 15-113 1984. Illyrian, Thracian, Daco-Mysian. The substratom of Romanian and Albanian. The Journal oflndo-European Studies 12: 77-131 1987. The lndo-European position of Illyrian, Daco-Mysian and Thracian The Journal oflndo-European Studies 15: 239-271 Raevskij, N. D. 1988. Contactele romanicilor rast!iriteni cu slavii. Chi~inau: ~tiinta Raevskij, N. D., Gabinskij, M. 1978. Scurt dictionar etimologic al limbii moldovenesti. Chi~info: Redactia principala a Enciclopediei Sovietice Moldovenesti Rosetti, Al. 1986. Istoria limbii romane. Editie definitiva. Bucure~ti: Editura ~tiintifica ~i Enciclopedica Sala, M. (coord.) 1988. Vocabularul reprezentativ al limbilor romanice. Bucur~ti: Editura ~tiinlifica si Enciclopedica · Vraciu, A. 1984. Preface de A. Berinde, S. Lugojan, Contribufii la cunoa{terea limbii dacilor. Timi~oara: Facla Rezumat VEDERE DE ANSAMBLU DESPRE STRUCTURA ETIMOLOGICA LIMBII ROMA.NE Pornind de la Iucrarea lui Raevskij (1988), autorul subliniaza principalele probleme cu care se confruntil analiza etimologica a limbii romane, subliniind erorile (unele grave) l!i stinglicia cu care s-a abordat adeseori problema substratului traco-dac, propunind ~i aici (vezi referinlele) solu\ii pentru depllsirea "blocajului" din demersul etimologic, ce face ca limba romanli sa fie singura limbli romanica (~i printre foarte putinele limbi europene) faril un dic\ionar etimologic adecvat pozitiei sale cheie, atit ca idiom neolatin cit ~i continuator al substratului traco-dac.