A n d r é Va ill a n t LA F L E X I O N V E R B A L E D A N S LA G L A G O L I T E C R O A T E Le souci de chercher des états purs de langue fait trop négliger par les historiens du slave l'étude des slavons, langues artificielles. Mais toutes les langues de civilisation sont des langues artificielles. Le serbo- croate et le slovène littéraires si précieux parce qu'ils sont proches de leurs sources populaires, ne sont plus des langues populaires, ont cessé de l'être dès le moment où elles sont devenues langues littéraires, et Vuk Karadžic lui-même a été obligé d'user des slavonismes qu'il con- damnait. Le vieux slave de manuscrits du début du XIe siècle est déjà du slavon: il y faut démêler les formes nouvelles, l 'archaïque et le vi- vant. Les slavons postérieurs conservent beaucoup de formes anciennes, et plus complètement que les trop rares textes de pure rédaction vieux- slave, outre les données, qui ne sont pas moins intéressantes pour l'hi- storien, qu'ils fournissent sur l'évolution des langues et sur les faits étrangers au bulgaro-macédonien. Le slavon croate est particulièrement instructif, parce qu'il est très différent du slavon le mieux connu, le slavon russe, et il faut souhaiter que la publication de ses documents soit activement poursuivie par les disciples de Mgr Josef Vajs, qui a si brillamment repris la tradition de Bercic. En dépouillant rapidement quelques textes édités par Msr Vajs, j'ai relevé les formes grammaticales qui m'ont paru curieuses, surtout du point de vue du vieux slave. Je donne ici les formes de la flexion verbale : la plupart paraîtront banales aux spécialistes de la glagolite croate, qui ont l'habitude de les rencontrer days leurs lectures, mais ces spécialistes sont rares, et il convient d'attirer l'attention des autres sla- vistes sur le fait, essentiel pour la datation et la localisation des tex'es slavons, que telles formes réputées archaïques en vieux slave sont re- stées longtemps courantes en slavon croate. Les textes dépouillés sont ceux do Job, l'Ecclésiaste, Ruth, Osée, Joel, Habacuc, Zacharie et Malachie, Sophonie et Aggée, que MKr Vajs a publiés dans la collection de l 'Académie de Veglia (Krl<): Liber Job 1903, etc.; ceux qu'il a reproduits dans son livre Najstariji hrvatsko- glagolski Misai (Zagreb, 1948), et les citations de missels faites par M. Josef Vasica dans son article Slovanska liturgie sv. Petra (Byzantino- slavica, VIII, pp. 30-46). Ils sont conservés dans des bréviaires et missels des XIVe - XV e siècles, mais ils ne sont pas de même origine. Job et l'Ecclésiaste sont traduits du latin, les autres textes du grec. Ces der- niers représentent des péricopes, des leçons des Écritures, de provenance vieux-slave, qui doivent remonter à la traduction de Méthode, mais plutôt par un intermédiaire vieux-macédonien que par une tradition panno- nienne directe: car l'influence du vieux macédonien sur le slavon croate s'accuse par des vocalisations de ъ en о et de к en e, du type de мрак£Д411к Job X, 15, etc. à côté de ирлкадаик, dont les traces se sont maintenues jusqu'au moyen serbo-croate. Le texte s'en retrouve en slavon russe, mais sous une forme moins fidèle et plus ou moins remaniée, et le slavon croate est un meilleur témoin de la traduction primitive, comme M. R. Nahtigal l'a montré dans les Trudy slavjanskoj Komissii Moskov- skogo archeologičeskogo Obščestva, 1902. De Job, la traduction vieux- slave, conservée intégralement en slavon russe, est représentée dans quelques bréviaires croates par des péricopes ne donnant que le début, jusqu'à IV, 9. D'autres bréviaires croates donnent la traduction complète, mais nouvelle et sur la Vulgate latine. C'est la conséquence du décret d'Innocent IV de 1248 qui approuve les traductions slaves des Écritures pourvu qu'elles soient exactes, ce qui obligeait les catholiques, pour un livre comme Job dont le texte latin diffère profondément du texte grec, à refaire entièrement la traduction (Vajs, Liber Job, p. 66). Pour le dé- tail de la bibliographie, il suffit de renvoyer aux éditions de Mgr Vajs. Il faut donc distinguer ici: I. - Les textes transmis du vieux slave des IXe - XIe siècles, dont les formes grammaticales anciennes peuvent seulement attester qu'elles étaient encore comprises et admises par les copistes des XIVe - XV e siècles. II. - Les textes nouveaux qui donnent l'usage du slavon croate, les formes que les traducteurs croates, usant bien entendu d'une langue archaïsante et artificielle, employaient d'eux-mêmes. La traduction de Job sur le latin peut être du XIIIe siècle; celle de l'Ecclésiaste paraît plus récente, et l'on y trouve un de ces curieux tchéquismes, du type de malžen, manžel (VI. Mažuranič, Prinosi, p. 627), qui doivent appartenir aux XIVe - XVe siècles: «шоутк „vanité", subst. fém., usuel dans ce texte pour V. si. соу£та et v. сг. тацидь., adj. £шоутпо VIII, 14, qui est v. tch. jesut, adj. jééutny, en regard de v. si. ашоутк „en vain" (v. г. ошоутк), qui n'est qu'adverbe. Le duel. Régulier, avec 3e pers. en -та, et l è r e pers. en - r k : dans I кзкратикк Ruth I, 10, dans II слишаск£ Job XXVIII, 22 (voir ci-dessous). L'impératif. La l è r e personne du singulier est remplacée par le tour périphra- stique, comme ordinairement en vieux slave: да идоу Ruth II, 2, etc. Mais dans II la forme разк-кд-кл\' Eccl. VII, 26, bien qu'elle ne soit qu'une faute pour sa variante разк-кд-кук = lustravi, indique sûrement que la l è r e personne du singulier de l'impératif était familière au copiste, et qu'il a compris разк-кд-км' ксач'ска-к ердцш' л\онл\', да оук-кд-кл ЕИЛ\' „que j 'examine toutes choses dans mon coeur, afin de connaître", au lieu de „j'ai examiné". Fancev a trouvé trois exemples de рт-кл\ь aux XIVe - XV e siècles, et des formes umrim, budijem se maintiennent jusqu'au ragusain du XVIe siècle (Rešetar, Južnoslovenski Filolog, XI, 1931, p. 1-6). On a dans I un bon exemple de la 3 è m e personne du duel, si rare- ment attestée en vieux slave: очи тком воуд-кта на мл-к-(. . . и да р д н ш и ) Ruth, II, 9, gr. oi ô<(>9aX[ioi Oov tiç rov àyçdv (... xal noçivOi]). La 3 è m e personne du pluriel apparaît dans II sous sa forme nouvelle de 2e - 3 e personne, celle du moyen serbo-croate: евнл\ит£ и т 'л » . . . п*л\рачит£ и T'MÉ Job III, 5 ( = I да прнлитк к> тл\а . . . да прид(тк на m«), проклннте к> Job III, 8 ( = I [да] проклеить к>), глагелн л\он HI коуднт£ Job XXXIII, 7. L'imparfait. On trouve dans I la 3e personne du duel поношашгга Mat. XXVII, 44 (Na/st. hrv. M., p. 151, 1. 5), cf. Zogr. пеношаашт en regard de Mar. попсчпаас-п, Sav. попсшаста, avec la variante понвшарта qui présente la désinence nouvelle -hota des Lectionnairçs čakaviens, 2e plur. -hote du ragusain et du čakavien moderne. L'aoriste. Les formes des types anciens abondent: • a) Type v. si. нд-к. — On a couramment dans I: l*re sing, прндк Job I, 7, 15, 16, ИЗИДК Job I, 21, спаек ci Job 1, 19, подлег' II Cor. VI, 2 (Na/st. hrv. M., p. 132, 1. 18), овр-Ьть. Ruth II, 10, etc.; оужас' ce Hab. III, 2 (dans la version russe 8жасо\-ъ CA), КЗДВНГ' Ps. XXIV, 1 (Najst. hrv. M., p. 120, 1. 1), etc.; - l è r e plur. придем' {Najst. hrv. M., p. 86) ; - 2e plur. изидете Mat. XXVI, 55 (Najst. hrv. M., p. 145, 1. 5), comme Mar., pour -досте Zogr. Ass. Sav.; - 3 e plur. придоу Job I, 6, Ruth I, 2, изидоу Zach. I, 21, овидоу Job I, 17, внидоу Agg. I, 14 (et aussi dans la version russe), падоу Mat. XVII, 6 (Najst. hrv. M., p. 137, 1. 22), овр-ктоу (Najst. hrv. M., p. 86), etc., et налегоу Zach. I, 15, confirmation utile de la seule forme attestée en rédaction vieux-slave, вкзлегљ Marc VI, 40 dans le Marianus; подвигоу Zach. I, 15, прозевоу Joel II, 22 ; - 3e duel придета Ruth I, 19, et aussi идота Ruth I, 19, 22, et вздвигота Ruth I, 19> avec une forme nouvelle de la désinence. Mais ces formes se trouvent aussi bien dans II: l e r e sing, придк Job I, 7, etc., изидк Job XXXI, 34, взмсгк Job XXXI, 23, овретк. Job XXXIII, 24; - l è r e plur. KSMoroMh. Job XXXVII, 23 (var. - гормь. ) , овретоли«. Job XXXII, 13, и з е в р т ш к Job V, 27 ; - 3e plur. придоу Job I, 6, XLII, 11, прЕ(д)ндоу Job XXX, 27, взмогоу Job XXXII, 5, ирел\огоу Job XXX, 13, овретоу Job XXXII, 3, XLII, 15 ; normoy Job IV, 9, протргоу cé Job XXX, 26, изсару Job XXX, 30, вки'зоу „ils s 'enfoncèrent" Job VI, 4. Il ne s'agit pas de traits de la traduction vieux-slave antérieure : и ne нзндк из вратк Job XXXI, 34 répond au latin пес egressiis sum ostium et di- verge complètement du grec ùôûvarov è^el9stv ihcçav /iov. Naturellement, les formes nouvelles du type идох'ь Ruth I, 21, se rencontrent également dans I, et elles dominent dans II. Mais la large conservation des formes courtes est notable: maintenues en tchèque jus- qu'au XIVe siècle, elles ont sûrement disparu plus tôt en croate de la langue parlée, mais en restant admises dans l'usage de la langue écrite au moins jusqu'au XIIIe siècle, et bien plus tard dans les copies de textes anciens. Le slavon serbe les connaît également, dans des copies et dans des textes originaux: il faudrait, comme pour le slavon croate, préciser les dates. Le moyen bulgare les ignore, comme déjà le vieux bulgare (vieux slave oriental), et en slavon russe la présence de ces formes, rares et généralement mal comprises ou altérées, décèle à coup sûr une provenance occidentale des textes, vieux-macédonienne, serbe ou croate. b) Type v. st. и-fcc-h. - Dans I, l è r e pers. sing, к'зк-кск Zach. I, 18, II, 1, outre р'кук Ruth I, 12; - 2е plur. кн-Ьст« Agg. I, 6 (altéré dans les mss. russes en В-КЗАСТ«), Agg. I, 9 (et dans les mss. russes, avec var, KiiecocTi), ирнвЬсте Mal. I, 13 (-кедосте dans les mss. russes), *кък-ксте eiatста (кздкигоста Ruth I, 14). A la l è , e personne du duel, nous avons dans II caiiuiacKf audivimus Job XXVIII, 22, pour v. sl. -\'окк, d'après 2e - 3e pers. -ста. Ce doit être une innovation de la langue réelle; le vieux tchèque a -chvé. Le conditionnel. La l è r e personne du singulier de l'auxiliaire est régulièrement вил\к, qui s'est conservé en čakavien moderne: ainsi dans II вил' вил\к Job X, 19, рекал' вил\к Job VII, 13, etc. La 3e personne du pluriel a dans II la forme EH du serbo-croate: да пришли ви Job XXXIV, 23, да ЕЙ творили Eccl. VIII, 14, etc.; mais à côté de више : да . . . ТЕКЛИ више Eccl. I, 7, et отл\-Ьрили CÉ ви Job VI, 2, var. ви int. Expression du futur. Le tour périphrastique vieux-slave avec ВЪЧАТИ reste usuel dans II: пр£вивати вкчиоутк commorab(un)tur Job VIII, 17, а ф т е . . . искати вкчиеши si . . . quaesieris Job VII, 21, etc. Le tour périphrastique avec \-от-кти, en partant de constructions de type vieux-slave comme еже вити уоцнт' quod futurum, est Eccl. I, 9> en vient dans II à fournir au participe un calque du participe futur du latin: иже . . . р т е ц к вити соут' qui. . . fut uri sunt Eccl. IV, 16, егоже вид-кти уоте есал\к азн quem visurus sum ego Job XIX, 27, etc. Le participe passé. Dans les verbes du type носити, les formes courtes sont bien con- servées dans I: оп'\*сждь. Job I, 7, etc.; et elles se rencontrent aussi dans II: вращ' ce Job X, 16. C'est le maintien de cette tradition qui aboutit en čakavien littéraire aux formes très artificielles de Marulic. On notera l'extension serbo-croate de -в- dans оул\рвшил\а Ruth I, 8, оумрвшаго Ruth IV, 5 (2 ex.), et потрв' „ayant essuyé" dans le Missel du Vatican du début du XIVe siècle (J. Vasica, Byzantinoslavica, VIII, p. 36). Le participe passif et le substantif verbal. Dans les verbes en v. si. -нжти, les formes anciennes sont réguliè- res dans I: ицнзению Soph. I, 15, et ифезновение Mal. I, 3, etc. Les for- mes nouvelles du serbo-croate deviennent fréquentes dans II: вда\-новеииел\к Job XXXIV, 14, mais иариноутнк Job XXXIX, 16, всгюмемоутие Eccl. I, 11, etc. Les types verbaux. Les faits à noter seraient assez nombreux, mais ils intéressent sur- tout l'histoire du serbo-croate. On signalera seulement: 17 Slav. revija 253 de стр-кцж „garder", les formes impér. стркзн Eccl. IV, 17, part, parfait оустргль. Job XXXIX, 1, mais dans II, et I maintient le vocalisme du vieux slave: prés, ©устр-кгоу Hab. II, 1 ; de pORfTh „il rugit" Job VI, 5, etc., le substantif verbal роутие Job IV, 10 ; de исклти, dans I, la conservation du participe présent искоуцжук. Soph. I, 6 ; dans le type пити, les formes п'еши Ruth II, 9, et part. prés, n'e Ruth HI, 3, развит Eccl. XII, 6, кап'ггк Job XXIV, 12, etc., régulières dans I et dans II comme en čakavien ancien; dans le type à vocalisme alternant de v. si. зьдати prés. ЗНЖДЈ-, les formes почр-кплютк Ruth II, 9, строуж£Тк Job И, 8 ; la 2е personne du singulier \*оц1к Job XVII, 3, dans II, et dans le Missel du Vatican (J. Vasica, Byzantinoslavica, VIII) р ф и (p. 40) et р ц Г (p. 32), établissant la continuité entre le vieux-slave \"ошти (Supr.) et le moyen serbo-croate hoc. Ces indications sont sommaires, mais elles suffisent pour montrer l'intérêt que présente, à divers points de vue, cette forme originale du slavon qu'est le slavon croate. On doit désirer des éditions complètes, et critiques, des bréviaires et des missels glagolitiques : elles sont dès maintenant possibles, après les patients travaux de Mgr Vajs et ses de- scriptions minutieuses des manuscrits, Versailles, juillet 1950. P o v z e t e k Zaradi prevelike skrbi v iskanju prvotnih osnov jezika se v zgodovini sloven- ščine rado zanemarja proučevanje cerkvenoslovanskih jezikov, češ da so umetni. Toda umeten je vsak civilizacijski jezik. Tudi srbski ali hrvatski in slovenski knjižni jezik, kakor sta dragocena zaradi svoje bližine ljudskemu izviru, nista več ljudska in sta nehala to biti v trenutku, ko sta postala kpjižna; celo Vuk Karadzic sam je moral uporabljati cerkvenoslovanske besede, čeprav jih je obsojal. Stara cerkvena slovanščina v rokopisih iz začetka XI. stoletja je že cerkvena slovenščina; v nji je treba ločiti stare oblike od novih, mrtve od živih. Kasnejši cerkvenoslovanski teksti hranijo mnogo starih oblik in sicer popolneje kakor le redki čisto starocerkveno- slovanski teksti; poleg tega je v njih še mnogo gradiva, ki je za zgodovino in razvoj jezika zelo zanimivo. Posebno poučna je hrvatska cerkvena slovanščina, ker je zelo različna od naj- bolj znane ruske. Zato bi bilo zelo želeti, da bi učenci Mgr. Jos. Vajsa pohiteli z izdajanjem hrvatskih cerkvenoslovanskih spomenikov. Po Vajsovih izdajah podaja avtor glagolske oblike, ki se zdijo pomembne v primeri s starocerkvenoslovanskinii. Rad bi opozoril slaviste, kako so se v hrvatski cerkveni slovanščini dolgo ohranile oblike, ki veljajo za arhaične v stari cerkveni slovanščini ; ta okolnost je bistvena za datiranje in lokalizacijo cerkvenoslovanskih tekstov. Uporabljeni teksti so svetopisemske knjige po Vajsovih izdajah, Vajsova izdaja Najstariji hrvatskoglagolski Misai (Zagreb 1948) in navedki v članku Jos. Vašica, Slovanska liturgie sv. Petra (Byzantinoslavica VIII, 30—46). Jobova knjiga in Pri- digar (Eccl.) sta prestavljena iz latinščine, drugi teksti iz grščine. Svetopisemske perikope iz teh knjig sloné na starocerkvenoslovanski osnovi in gredo nazaj na prevod Metoda, toda bolj posredno po stari makedonščini kakor naravnost po panonski tradiciji; vpliv stare makedonščine na hrvatsko cerkveno slovanščino je namreč izpri- čan po vokalizaciji ъ > o in ъ > e. Ruska cerkvena slovanščina je ohranila tekste manj zvesto kakor hrvatska in bolje izpričuje prvotni prevod, kakor je pokazal Rajko Nahtigal v Trudy slavj. Kom. Mosk. archeolog. Obščestva 1902. Treba je ločiti dve kategoriji tekstov: I. tekste, ki so izšli iz starocerkvenoslovanskih iz IX.—XI. stoletja, katerih stare slovnične oblike samo pričajo, da so jih prepisovalci v XIV,—XV. stoletju še raz- umeli (v razpravi so označeni z I); II. nove tekste, ki podajajo hrvatsko cerkveno slovanščino, kakršno so ustvarjali hrvatski prevajalci umetno po vzoru stare cerkvene slovanščine (v razpravi so ozna- čeni z II). Prevod Jobove knjige, narejen po latinščini, bi utegnil biti iz XIII. stol.; Pridigar (Eccl.) pa je po prevodu mlajši in ima nekaj čudnih čehizmov verjetno iz dobe XIV,—XV. stoletja. Nato avtor navaja glagolske oblike dvojine, imperativa, imperfekta, aorista, po- gojnika, futurnih izrazov, preteklega participa, pasivnega participa in glagolnika, glagolske posebnosti pa zadevajo bolj zgodovino hrvaščine kakor cerkvene slovan- ščine. Pri aoristu navaja kratke oblike, in sicer: a) tipa stcslov. idb, a dostavlja, da se daljše oblike idoxi, v I. tudi srečujejo, v II. pa prevladujejo; pogostna raba teh kratkih oblik da je pomembna: v češčini so se ohranile do XIV. stoletja, v hrvaščini so gotovo izginile prej iz živega jezika, a so jih dopuščali v pismu vsaj do XIII. sto- letja, še dlje pa v prepisovanju starocerkvenoslovanskih tekstov. Tudi srbska cer- kvena slovanščina jih pozna v prepisih in izvirnikih, treba bi jih bilo natančno datirati kakor hrvatske. Srednja bolgarščina jih ne pozna kakor ne stara bolgarščina (vzhodna stcslov.); v ruski cerkveni slovanščini pa so oblike le redke in splošno slabo razumljene ali celo popačene ter z gotovostjo pričajo zahodno provenience tekstov; b) tip stcslov. л « ъ je v I. ohranjen pod vplivom stcslov. in jih v II. ni; toda hrv. cerkv. slovanščina jih še razume in prav prepisuje; c) tip stcslov. j(si, s -s- srečujemo v I., a je v II. le še arhaičen, vendar ga prepisovalci še ne zamenjujejo s -ft- ali -i-; č) pri tipu ј(1г v 2,—3. os. edn. je ohranitev končnice -1 vsakdanja ne le v hrv. in srbski, marveč tudi v sr. bolg. in ruski cerkv. slov. Ta ni dokaz za starost cerkvenoslovanskih tekstov. 17' 255