LI N G U I S TI С A UREJUJETA MILAN GROŠELJ IN STANKO SKERLJ LETO I 195 5 ŠT.2 M il an Grošelj A PROPOS DES ADJECTIFS VERBAUX EN -to-/-no- On sait que le hittite et le tokharien ne disposent pais des adjectifs "verbaux en -to-/-no-, cf. p. ex. Pedersen, Tocharisch 213. Dans les autres langues, ils sont attestés soit comme adjectifs verbaux — c'est le cas du grec — soit comme participes, p. ex. lat. amäius. On s'accorde à voir dans les participes une catégorie postérieure, voy. Brugmamn, Grdr.2 II 1, 650. Pour le détail, on notera que les participes celtiques supposent le suffixe -to-. De même, l'italique ne connaît que les participes en -to-. L'illyrien comporte des noms Aviius, -a, où H. Krähe, Würzburger Jbb. 1 (1946), 188 penche à voir des participes au sens «der (die) Begehrte oder Begünstigte»; Apl-noita (ibid. 176) «die mit Macht Begehrte» ou »die durch ihre (wegen ihrer) Kraft Begehrte». Le nom de fleuve Шагод est attesté pour la Dalmatie (ibid. 209) et aussi pour la Thrace (Hdt. 7, 109, 126; Thuc. 2, 96), voy. Porzig, Die Gliederung des idg. Sprachgebiets 77 avec litt. Le grec fait usage des formes en -to- en qualité d'adjectifs verbaux. Ce sont des restes d'un état de choses ancien selon Meillet, Donum natalicium Schrijnen 635 ss. (cité d'après Schwyzer, Griech. Gramm. I 57). L'arménien a un participe en -eal, qui représente un ancien substantif (Meillet, Gramm, comp, de Гагт. class.,- § 98), un participe en -ol, qui répond à deux adjectifs verbaux tokhariens. Meillet, 1. c., a relevé le fait que le participe en -eal fait pendant au participe si. en -lo-. A ce propos, on ne peut passer sous silence les participes caucasiquos en -/-, cf., pour le géorgien, Budenko, Gramm, gruz. jazyka, § 111, et Dirr, Einführung, pag. 102, 225, 340. Seuls le germanique, le slave et l'indo-iranien emploient à la fois les participes en -to- et -no-. On y ajoutera l'albanais &ënë «dit» (Brug-mann, op. c., pag. 258, 651) en regard de pasë < *pot-tô- «eu» (Pedersen, KZ 36, 308). Le hittite cunéiforme et le louvite ont le participe en -nt- avec signification intransitive et passive. En louvite, un participe en -ma- (-mi-) au sens passif est attesté à côté de la forme en -nt-. 11 répond au participe "5 Linguistics 33 L i n g и i s t i с a v.si.оеготъ. Le hittite hiéroglyphique enfin comporte un participe en -ma- (comme le louviie); celui en -a(n)t- au sens passif y est plus rare. Ces faits ont été empruntés à J. Friedrich, Das Lumische und die anderen idg. Sprachen des alten Kleinasien (Estratto dagli At ti tlel II Convegno internaz. di linguisti. Milano 9—12 sett. 1955), pag. 5, 9 du tirage à part. Le tokharien A a un participe prés, actif en -ni-, un participe prés, moyen en -ma ni (Sieg-Siegling-Schulze, Toch. Gramm., pag. 557) et un participe passé en -u avec signification active et passive (cf. Pedersen, Toch. 215). Il en est de même du tokharien B, voy. Krause, Westtoch. Gramm., pag. 54. Comme Pedersen, I.e., l'a remarqué, l'emploi actif et passif dn participe tokharien en -il ne laisse pas d'être remarquable, et il rappelle l'emploi intransitif et passif du participe hitt. en -ni-, F. Sommer. Hethiter und Hethitisch 67s., a expliqué qu'une forme d'origine nominale pût prendre le sens passif. Mais le 1 ou vite et le hittite hiéroglyphique connaissent aussi le participe en -ma- (-mi-). La disparition de celui-ci en hittite cunéiforme est donc l'effet des circonstances spéciales ayant agi dans cette langue avec une intensité plus grande. Mais la cause véritable nous échappe. On peut cependant constater un fait. II. Krähe, Sprachverwandtschaft im alten Europa 25 a conclu que, vers l'an 2000, les cellules embryonnaires des Germains, Italiques, Vénètes, Ilivrions, Baltes et Celtes étaient établies dans la région située au nord des Alpes entre l'Atlantique et la Vistule. Les Grecs et les Hittites auraient été, à cette époque-là, en dehors de ce groupe, probablement à I est. mais il se pour-rail qu'ils eussent émigré déjà avant cette époque. C'était l'époque où les noms de fleuves tirés des racines *al-, *ar-, *au-, etc. auraient pris naissance. Krabe constate l'absence de ces noms en grec. Mais il y a en grec des noms communs sortis des racines mentionnées: о Ход «liqueur trouble», ôçôg «petit-lait, sérosité» (pour les voyelles, cl. ауы : оу/юд), &а ' o v ar 7]/t а Вбагод (liés., l'hot.). Ces substantifs prouvent que les Grecs ont quitté le territoire mentionné «avant la formation des hydronymes relatifs. On appliquera cette chronologie au problème traité ici pour conclure que les Gréas ont participé à l'adjectif verbal en -to- et l'ont retenu tel quel après leur séparatiôn des cellules des autres langues i.-e. future®. Ils partirent vers le sud avant les Italiques, les Illyriens et les Vénètes: les faits constatés par Krahe pour l'hydronymie vont de pair avec l'existence des participes en -to- dans les dialectes italiques et en illyrien (pour le vénète, les matériaux nous font défaut). L'indo-iranien ne figure pas parmi les langues qui ont une place assignée sur le territoire au nord des Alpes entre l'Atlantique et la Vistule, le slave non plus. Mais ces deux »langues ont participé au système hydronymique éclairé par Krabe, cf. p. ex. skr. Aoantï (BzN 3, 3), etc. Il n'est donc pas surprenant de rencontrer les participes en -to-/-no-en indo-iranien et en slave. 11 paraît que les Grecs ont été dans un contact assez intime avec les autres langues pour emporter avec eux les adjectifs verbaux en -to-(et une amorce de ceux en -no-: aivyvôg. etc.). Les Hittites et les Tokha-riens en ont été trop éloignés ou ils s'en sont séparés trop tôt pour pouvoir y participer. Povzetek O glagolskih pridevnikih na -to- f -no- V nasprotju s stanjem v drugih ievr. jezikih so oblike na -to- v grščini glagolski pridevniki (rezultat kasnejšega razvoja so šele deležniki), v hetitščini in toliarščini jili pa sploh ni. To stanje je paralelno z razvojem rečnih imen, kakor si ga zamišlja H. Kralie, in z razmestitvijo pracelic poznejših jezikov v Evropi. Grki so zapustili bližino teli pracelic, ko sistem rečnih imen še ni bil izdelan, poznali so pa besede, iz katerih so pozneje nastala rečna imena iz korenov *a/-, *ar-, *au-; ravno tako so ponesli s seboj obliko na -to- še kot pridevnik. Hetiti in Toharci so pa ali odšli tako zgodaj ali pa sploh niso bili v bližini področja s pridevniki na -to- / -no- in Kralie jih tudi pušča izven ozemlja med Atlantikom in Visio za dobo okrog leta 2000 pr. n. št. Anton G r a d REMARQUÉS SUR UN CAS SPÉCIAL DE L'EMPLOI DES VERBES VICAIRES FAIRE ET DO EN FRANÇAIS ET EN ANGLAIS On constate en français et en anglais un fait syntactique intéressant: le parallélisme — à l'époque ancienne encore plus évident qu'à l'époque moderne — de I emploi des verbes faire et do comme verbes vicaires (verbes de substitution, verbes suppléants); c'est ainsi qu'on trouve, en anglais moderne, les formes personnelles du verbe do, faiblement accentuées et servant à remplacer un verbe à sens plein déjà employé pré- cédemnient, p. ex. dans les propositions comparatives, surtout celles dépourvues de complément d'objet: If competition advances... as it has done for several years, Ure, Philos. Manuf. 306 (d'après OED); People ought to help but nobody ever does (cité par Gaten'by, The Advanced Learner's Dictionary of Current English); If you sam the truth as clearly as I do (cité dans The Concise Oxf. Diet.); He caught a morse cold than you did (cité par Nesfield, Engl. Grammar, p. 83); We knom that as well as you do (cité par Zandvoort, Grammaire descriptive de l'anglais contemporain, § 196); There people mork more than they do in this country (ib.), etc., etc.1 De telles constructions, où le v с г] к1 do entre en scène pour éviter la répétition d'un verbe, se rencontrent déjà en moyen anglais, p. ex.: Summe laiierdes... god gremiaS, srna said ре king dude, Lamb. Horn, ill (cité dans OED, p. 564); I haue him knamen and sal do euer, Cursor M. 13950 (ib.); He ne hath noght born hym as he shohle haue doon, Rools of Parlt. Ill 650/2 (ib.); ln-to a studie he fil sodeynly As doon thise loveres, Chauc., Cant. Tales, The Knightes Tale; His eyen tminkled in his heed aright As doon the sterres in the frosty night (Id., ibid.); Pro!.; And she sprang as a colt doth in the trave (ib.); The Milleres Tale; Himself drank mater of the well, As did the night sir Percival (ib.) ; Sir Thopas; he... lioeth more at ese... Than doth he that is chiche, Chauc., The Romaunt of the Rose 5588, etc. La substitution est particulièrement; évidente dans les cas de ce genre où, après la forme personnelle du verbe do, on trouve exprimé aussi le complément d'objet régi par le verbe transitif remplacé: I chose my mife as she did her wedding 'gomn, Goldsmith, Yic. Wak. (cité dans The Concise Oxf. Diet.); He cultivated his garden, as lie did his music, mitli the utmost attention to detail (d'après Zandvoort, I.e.): "He impressed me as being a perfectly honest man." — "So he did me", C. Doyle, The Adventure of the Three Students; Thank thou thy God... as I do my many gods, L. Wallace, Ben-Hur VI 3, 144; Nu lu^e pu па monnum, ас dudest gode, Lamb. Нот. 93 (d'après OED)t And marnie his fund... sma ich h abbe ido mine, Moral Ode 304 (ib.); set lie seiS hit nout paet lieo biheold тоертеп; auh deft mummen, Auer. R. 54 (ib.); Woltou me sle... As pou didest pe egipcian ...? Cursor M. 5672 (Trin.) (ib.); he that night 1 Lorsque le second sujet a une importance (psychologique et) phonétique plus grande que le premier, le verbe de substitution peut être omis: lie knam more about it than most people. V. Zandvoort, 1. e. in armes molde liir streyne Harder than ever Paris did Eleyne, Cliaiic., Cant. Tales, The Marchantes Tale, etc. En français, le verbe faire sert à suppléer, au moyen âge et aussi à l'époque moderne, des verbes à l'emploi intransitif, сотр.: Plus curt a piet que ne fait uns chevals, Roi. 890; Mielz en valt l'or que ne funt eine cenz livres, ib. 516: onques mes ne se resemblerent dui home si merveilleusement come il dui fesoient, La Queste del saint Graal 14, 5; Et li sires li responclit tout einsi come il a voit fet a l'autre serjant, ib. 64, 3: Et neporquant onques cele ricliesce ne me plot tant ne embeli come fet ceste povretez ou je sui ore, ib. 73, 29; tu as oeues les merveilles del Saint Graal ausi come je fis, ib. 278, 23; Plus a lai hier Asez que je ne ferai hui, Erec 4112; Ils ne réussirent pas mieux que ne l'avaient fait les autres (cité par Lerch, Historische franzosische Syntax I 235); Il travaille plus que vous ne faites (d'après Larousse, Grammaire du XXe s., § 417); je ne dis pas rêver comme font les poètes, Duhamel (d'après Wartburg-Zumthor, Précis de syntaxe du français contemporain, § 287), etc.2 Toutefois, pendant tout le moyen âge et encore en français classique, le verbe faire joue aussi le rôle de suppléant pour les verbes transitifs, çad. avec le complément d'objet, régi par le verbe remplacé, exprimé: Plus aimet il traïsun et murderie Qu'il ne fesist trestut l'or cle Galice, Roi. 1476; Fenme ne puet tant amer l'oume, con li liom fait le femne. Ane. Nie. 14, 19; Car il ne doute tant nule chose corne il fait le renchaoir, La Queste del s. Graal 130, 23; De parole sembles holier Plus que ne faites chevalier, Fergus 24, 3; on vous doit miex amer et croire... с on ne fait Maliommet, Baud, de Seb. (d'après Bartsch, Chrest. de l'anc. français1'' 444, 27); Ainsi l'emporta en tapinois, comme feist Patelin son drap, Rabelais, Gargantua 20: Je le poursuis partout comme un chien fait sa proie, Boileau; Ah! que j'ai de dépit que la loi n'autorise A changer de mari comme on fait de chemise, Molière (cité dans Larousse, o. c., I.e.). Dans la langue moderne, de telles constructions ne sont plus admises et l'auteur, s'il y recourt, fait preuve d'un archaïsme affecté, comme p. ex. Ch. Benoiisit dans l'exemple suivant: Je suis ravi d'apprendre que les eaux de mer vous ont regaillardi, ainsi qu'elles firent jadis M'"e de Pompadour (cilé dans Larousse, I.e.). 5 Come l'anglais, le français aussi peut faire l'ellipse du verbe suppléant: Il travaille plus que vous. — M. de Norpois n'estimait pas moins le tact du prince que le prince le sien, Proust (cité par Wartburg-Zumthor, I.e.). Pour l'ancien français v. aussi Foulet, Petite Syntaxe de Vancien français3, § 341. La parfaite ressemblance de cet emploi dams les deux langues, surtout à l'époque ancienne, ainsi que son extension dans d'autres langues romanes,3 pourrait, à première vue, faire penser à une influence exercée par la construction française sur la syntaxe anglaise, et ceci dès l'époque du moyen anglais quand le français jouissait en Angleterre, au cours des quelques siècles qui suivirent la Conquête, d'un grand prestige et d'une position très favorable, lesquels, on le sait, ne tardèrent pas à se refléter non seulement dans le grand nombre des mots empruntés par l'anglais au français mais aussi dans l'emprunt de mainte locution syntaxique française;4 il s'agit là d'un phénomène linguistique tout naturel résultant du bilinguisme franco-anglais médiéval et qui atteint son apogée au XIVй siècle quand — comme l'explique M. Prins — ceux qui, jusque là, avaient parlé et écrit français, commencèrent à adopter l'anglais comme leur moyen d'expression non sans transplanter leur vocabulaire français et leurs habitudes de parler françaises en anglais. Et c'est justement pour quelques tours avec les verbes faire — do qu'on trouve dans les deux langues des emplois parallèles qui presque ne permettent pas de douter que le mode d'expression anglais ne soit calqué sur le modèle français; c'est le cas, par exemple, de remploi du verbe do au sens de se porter, une innovation du moyen anglais et imitation du français contemporain: Ною does my lord est le décalque de Que (Comment le) fait mes sires. Le tour to do-f- infinitif, au sens causatif, fréquent surtout aux XIIIe et XIVй siècles, serait aussi calqué sur le modèle français correspondant faire + infinitif: He... did ре dumb asse to speke, Cursor Minuli 11222; Y shal... do the to holde gryht, Harrow. Hell 124; An hundred liaoe (they) don to dye, Chauc., The Romaunt of the Rose 1063; Looe ... dide him so to wepe, ib. 1472 (texte français: Amors... le fist plorer); The kynge dide liem to smere, Merlin 29 (d'après OED)-, comp, encore: Oft the boisteous winds did them to stay, Surrey, Aeneid II 140 (ib.); He shall do you die by the illest of deaths, Burton, Arab. Nights 1 10 (ib.).6 3 Cf. Diez, Grammatik der romanischen SprachenIII. p. 1068, qui donne des exemples italiens (p. ex.: it salutaoa, come faceoa gli altri, Dec. 3, 6), espagnols (p. ex.: asi le desliucia, come hace A la nieble el viento, Nov. 7), provençaux (p. ex.: laissa sa mother, cum tu fezitz la toa, Gir. Ross. 1402) et français (p.ex.: je te traiterois comme j'ai fait mon frère, Corn., Horace 11 5). 4 Cf. A. A. Prins, French Influence in English Phrasing. Leiden, et lu critique de l'ouvrage par M. J.Orr dans Études anglaises (1952), pp. 340ss. 5 V. Mossé, Esquisse d'une histoire de la langue anglaise, p. 99. Л côté de Que faites vous, on trouve aussi Comment le faites nous (сотр.: Que fuites vous? Je vous en prie, Dites le moy. — Biau filz, je le fas bien, Cependant, dans les exemples des verbes vicaires faire — do, mentionnés au début de cet article, une influence française, si probable qu'elle puisse paraître à première vue, sur la syntaxe anglaisé ne peut pas être prise en considération, car ce même emploi est constaté déjà pour le vieil anglais comme le prouvent des passages comme: (Se sunne) scind under paere еагбап on nihtlicre tide sma srna heo on dae3 deS bufan urum heafdum, Aelfric, Man. Astr. (d'après OED): He miccle ma on his deape acmeakle ponne he ser сиси dyde, Judg. XVI 50 (с an. 100,0; ib.); peer he munede eall riht sma drane dod on hiue, О. E. C'hron., an. 1127 (a. 1131; ib.); Christ meox siva sma opre cilcl dop (d'après Jespersen, о. с. V 25.62).6 Le fait enfin que des tours de ce genre ne sont pas non plus inconnus à d'autres langues germaniques7 démontre clairement que l'emploi des verbes suppléants faire — do — tun, dans des constructions de ce type, a pu avoir une origine autochtone et indépendante dans chacune des par foy. Et vous, comment? Mir. de S. Jean Chrys. 83; Dous amis, comment le fait mesire et ses barnages? — Bien, beau sire, le Dieu merci, De l'Emper. Coustant 446; car je désir mout a savoir cornent il le fet. La Queste del s. Graal 81, 6, etc. (v. Godefroy, Dictionnaire de l'ancienne langue française 111 703); la locution anglaise représente, par conséquent, le résultat d'un croisement de ces deux variantes. Godefroy, 1. c., donne aussi un exemple avec se faire au même sens. Quant à l'origine du tour do + infinitif, au sens eausatif. Jespersen, MEG V 25.62, refuse une influence française (acceptée par Mossé, 1. c.). Il est vrai que, dès le vieil anglais, 011 trouve la même construction dans laquelle, cependant, l'infinitif n'est pas précédé de la proposition to, comp.: Ansmindan pu didest... saemle his, Vesp. Psalter 38, 12 (d'après OED); ib. 53, 32; He... deti Iii for Iiis e$san e till с beofian, Ags. Ps. (Th.) 53, "0; )>e biscop of Wincestre... dide heom cumen pider. O. E. Chron. an. 1140: ре barn sco dide drinc o pat met. Cursor M. 3071; In yom litli al do me lyue or deye, Chauc., C.T., Franki. T. 609; The Kyng... ded Iiis officeres arestin ... his uncil the Duke of Gloucetir, Carp-grave, Chron. 264: Sometimes, to do him laugh, she mould assaij To laugh. Spenser, F.Q. II 6, 7; So he carried lier to the place of execution and did her die, Burton, Arab. Nights 1 2. 11 est bien possible, en effet, que cette construction ait servi de base à celle qui présente l'infinitif avec to. Dans les deux constructions, obsolètes en anglais moderne, do a été remplacé par make. " Voici, toutefois, un exemple où le verbe vicaire do n'est pas employé:' And forgief us urne gyltas, sma-sma me forgiefafi urum gyltendum, Math. VI 12; — Mais: Vre gultas... bon us formellen. Al sma me dop alle men pet linen. Lamb. Нот. 65 (d'après OED). 7 Pour l'allemand p. ex. v. Lexer, Mittelhochdeutsches Handwörterbuch, Bd. И, p. 1576: ilium dient zur Vertretung eines vorhergehenden vb., in dessen construction es dann in der regel eintritt, z. b.: ich tihe schoener mibe mère danne si manne tuo, Büclil. 2, 717; si ziert in als den Karfunkel tuot sin schin, ib. 1, 1500,...«. — V. aussi Diez, 1. c. ' langues en question et qu'il ne laut pas compter avec des influences étrangères. Si. par conséquent, une influence française sur la syntaxe anglaise pour de tels exemples ne saurait être admise, cela ne veut pas encore dire qu'une telle influence ne soit pas, peut-être, possible dans d'autres constructions, dans lesquelles nous voyons aussi apparaître le verbe do comme verbe de substitution et pour lesquelles on trouve, soit à l'époque moderne soit à une époque plus reculée, des parallèles dans la langue française. En admettant cette possibilité, nous pensons particulièrement à la construction mentionnée par Jespersen, MEG VII 2.23, Poutsma, A Grammar of Laie Modem English, P. I, Ch. VII I 8 f et Zandvoort, о. c., § 432. Il s'agit de la locution bien connue ayant à sa tête l'adverbe so, résumant le contenu de la phrase précédente et suivi d'un verbe auxiliaire ou du verbe do employé comme verbe vicaire, tandis que la place du sujet, exprimé par un substantif ou par un pronom personnel, se trouve soit devant soit derrière le verbe, suivant le sens de la construction (le "glottic" ordre des mots, v. Jespersen. 1. c.): en langue moderne, le sujet se trouve devant le verbe s'il s'agit d'une corrolwration de l'assertion précédente: le verbe, étant psychologiquement le mot le plus important de la phrase, doit être mis plus en évidence et il occupe la place plus forte- vers la fin de la phrase (locution), tandis que le sujet, psychologiquement moins fort, occupe la seconde place, plutôt faible, immédiatement derrière l'adverbe initial so. Сотр.: Ell say my father and mother want you to go and see them for а whole day, and so they do, Sweet, Old Chapel (d'après Poutsma, I.e.); You promised me you'd find her out. — So 1 did, Diekens, Nich. Nick-leby 314, etc.8 Le sujet, toutefois, est mis après le verbe, d'ordinaire à la fin de la phrase, quand on veut exprimer que l'assertion précédente se rapporte (ou bien ne se rapporte pas, auquel c^s on recourt à la forme négative du verl>e) aussi à une autre personne (chose); ici, c'est le sujet gramma- " Les exemples sont plus fréquents avec d'autres auxiliaires: "Fanny," he used to say to himself, "thinks I'm an uneducated clodhopper. So I am", Baring, Daphne Adeune, ch. 9; "and I tous clinging u beornas fealit, 0crsister jusqu'à nos jours où on ne le fait plus suivre du verbe vicaire faire (exception faite de la locution «si fait» dans le langage familier), tandis que le si dans Si fais je a fini par être supplanté par le pronom personnel neutre le: Je le fais (ou simplement: oui). Cf. Lcrcli, о. с. I, p. 60s., Ill, p. 212s, et Brunot, Histoire de la langue française lil 368, note "5. 26 Cf. Lerch, o. c. Ill, 5 440. forme non-invertie (çad. à l'ordre logique, triomphant de l'ordre syntaxique) avant que ne se produise la même évolution en français où, jusqu'au XVIIe siècle, on fait emploi du tour inverti pour les deux types. Ce fait s'accorderait parfaitement avec la tendance que montre, à l'opposition du français, la langue anglaise qui, de très bonne heure déjà, ne recourt plus à l'inversion du sujet malgré le complément circonstanciel en tête de la phrase dans d'autres cas semblables dans lesquels, à la même époque, la règle de l'inversion était encore en pleine vigueur en français.20 En terminant cet article, 011 pourrait tirer les conclusions suivantes relatives à l'origine et à l'emploi de nos deux types: Tandis que l'origine du type So 1 do paraît être autochtone en anglais comme le prouveraient quelques exemples en vieil anglais s'approchant assez bien de notre construction et de son sens, le type So do I pourrait avoir pris naissance grâce à un modèle de l'ancien français ou, du moins, celui-ci aurait largement contribué à son emploi de plus en plus répandu, en l'aidant dans la lutte contre le tour avec also que notre type a réussi à supplanter presque complètement. Mais, quoi qu'il en soit, le mode d'expression que nous avons constaté dans les deux types de notre construction en ancien français et qui, avec la décadence de l'adverbe si et la perte considérable de l'emploi du verbe vicaire faire en français moderne, a fini par disparaître, se reflète presque exactement en anglais moderne. Et ce fait en lui-même ne saurait être sans intérêt. Povzetek O posebnem primeru rabe nadomestnih glagolov do in faire d angleščini in francoščini Tako angleščina kot francoščina poznata rabo glagolov do oziroma faire v funkciji nadomestnih glagolov (verbuin vicarium). Poseben primer predstavlja konstrukcija, ki jo omenjajo Jespersen, MEG Vil 2.23, Poutsma, A Grammar of Late Modem English, P. 1, ch.vVlII 8f in Zandvoort, Grammaire descriptive de l'anglais contemporain, § 432. Tudi v tej konstrukciji nastopa nadomestni glagol do. in sicer izza uvodnega prislova so, medtem ko je mesto osebka pred glagolom, kadar gre za iM>trditev prejšnje izjave, a za glagolom, kadar hočemo izraziti, da se prejšnja trditev nanaša še na koga (kaj) drugega. Avtor navaja za te dve konstrukciji tudi primere iz srednje angleščine ter poudarja, da za prvi tip obstaja možnost nastanka že v stari angleščini, medtem ko je drugi tip verjetno nastal ali sc vsaj močno razširil pod vplivom podobne starofrancoske konstrukcije. 1,0 V. aussi Grad, A Contribution to the Problem of Word-order in Old and Middle English, dans Linguistica 1, p. 11 ss, Slavistična revija Vil I 1—2, 1955. 4 l.inguistica 49 L i n g и i s t i с a France В e z I a j CONTRIBUTIONS LEXICOGRAPHIQUES 1. SLOVENE DIALECTAL DOBRA «CONTRÉE OU L'EAU ABONDE» Dans les «Novice» du 6 avril 1859, p. 108, Fr. Pohorski (probablement un pseudonyme d'un auteur inconnu) publia des matériaux lexicogra-phiques sous le titre tQuelques mois rares ele Pohorje en Stijrie». Cette contribution passa inaperçue et Pleteršnik ne cite dans son dictionnaire que quelques-uns de ces mots qu'il a tirés d'une autre source. Dans un passé plus récent, J. Kelemina prit dans ce recueil le nom commun tega, teha «chalet de montagne», (lié Taie en ail. carinth. (Slovenski etnograf VI—VII 323) < *tegia, (pré)rom. aitegia (Meyer-Liibke, REW 761) et sot «chemin de montagne» (SR VIII 88), ce qui pourrait venir, après avoir passé par le roman, de (pré)rom. *tsotto- «fossé, excavation» (J. Ilub-schmid, Pyrenäenroörter 36). Les autres mots cités par Pohorski n'ont pas encore été pris en évidence, bien qu'il y en ait plusieurs qui sont très intéressants; je me borne à citer mal, mel «sommet, Collis» (cf. roum. mal «mont», alb. mal «mont», irl. anc. mell «colline», lette mala «bord, rive», parmi les toponymes p. ex. Malta en Carinthic, all. M alt ein, au Xe siècle Malontina), puis pen «cime», kiinj «sommet», kob, ceh «arrête de montagne, nions longe extensus», skarb, skrab, skrob «locus gibbosus, flexuo-sus» (cf. le toponyme Skrabnik et le ruisseau Skrabska en Styric). Certains mots de ce recueil sont des expressions slaves oubliées, p. ex. namen, ramen «fort, puissant», attesté encore chez Megiser (Miklošič, Lex. Palaeoslav. 783) et dans l'adverbe rameno dans les chansons populaires (Strekelj, SNP 14/9 et 4-53/92) < *ormëno- (étymologie de Brückner, KZ XLV 107; Sohnetz, JA XL 70 et Studi etruschi IV 217). Il n'y a aucune raison de douter de la véracité de l'auteur oublié, qui cependant n'a pas pu inventer des mots. Le nom commun dobra «contrée où l'eau abonde» mérite l'attention particulière des slavisants. Pohorski nu mentionne pas le nom du lieu où il a trouvé, ce mot, et ne le cite pas en transcription phonétique exacte; il nous est donc impossible de retrouver la voyelle primitive de la racine (à Pohorje, on trouve le plus souvent -o-/-on- < -Ђ- et -би-/-ац- < -о-). Du point de vue sémantique, on pourrait rapprocher ce mot de *dqbra, cf. v. (ch. dûbra «piscina» < dobrava (Gebauer, SS 1 352). L'idée d'un rapport entre cet appcllatif slovène et le type de nom Dobrna, Dobrnica est toute proche; il est cependant difficile de faire dériver ces noms de dobr-o «bon», puisque ces dérivés d'adjectifs ne se produisent jamais dans la toponymie slave. Dans sa critique de la réimpression des études de toponymie de Miklošič, A.Brückner dit: «von den Namen, die unter dobi-ъ zusammenstehen, dürfte mancher zu dbbrb gehören». Ceci vaut surtout pour le type dobrma qui concurrence dans une vaste région le type dôbrbna. En Slovénie, nous avons plusieurs toponymies de ce type qui, depuis les temps les plus reculés, indiquent un -o-, comme p. ex. Dobrna près de Celje, 1155 Dobern, 1322 Doefer, 1387 Toefer (Zahn, ONB 135) et le ruisseau Dobrnica, ca. 1500 pach Dabemicza (Zahn, ibid.); on trouve un autre ruisseau Dobrne a près de Bela. Cerkev en Basse-Carniole. Le toponyme Dobrnič près de Trebnje est noté en 1136 comme Dobernik, 1296 Domer-nik, 1324 déjà Doeoernik, 1328 Douernich (M. Kos, STL). Les noms qui ne sont pas cités dans les textes historiques exigent plus de circonspection; le top. Dobrna près de Trbovlje s'écrit en 1265 Dohringe (Zahn, ONB 135) ce qui, comme Dobring, Dobryn en 1490 (Zahn, ONB 137), Debrin et Debrin-Bacli dans la vallée supérieure de la Mura, 1243 Dobrijn, 1250 Dobrin (Pirchegger, ON im Miirzgebiet 21), pourrait venir de l'anthroponyme *Dobrin~. On peut cependant supposer à côté du type *dobrbna aussi *dobrina, cf. s.-er. Dobrina à côté de Dàbrina (ARj 11 217 et 516). On trouve en slovène comme noms de lieux dits encore Dobrna et Dobrnič (recueil MSI me.), et dans la vallée de la Möll en Carinthie on cite le nom de maison Dabernig (Kranzmayer, Carinthia 140, 1950, 607). Le vocalisme en -e- n'est attesté que par le nom de l'alpe Debrnca en Carinthie, all. Dobernitz. Le nom de Dobrije, all. Döbriach en Carinthie fait lui aussi peniser les germanistes à dbbrb (Kranzmayer, Carinthia, idem), bien que la formation suffixale de ce nom ne me semble pas claire (à la rigueur < *dobrbjane). En serbo-croate, on trouve, dérivés du même radical, les noms D<)brnn, Dobrne, Dobrnca et v. serbo-cr. Dobrbna (ARj II 516). En tchèque, on trouve à côte de Dobrny, Dobrnâ, Dobrnik aussi Debrnjj, écrit Doberni en 1297 (Gebauer, SS 1 215). Liewchr, Hist. Gramm, der tschech. Spr. 152 et 170, ainsi que ZfslPh XI 377, évoque, lorsqu'il parle de ces noms; le passage -e- > -o- dans le voisinage des labiales. En ce qui concerne les noms polonais Dobiernica à côté de Debmica, Dobrzynka, 1491 Debrznyca, Rozwadowski (Studia 52) conclut à une étymologie populaire qui aurait rapproché ces noms du type Dobra, tandis qu'il admet i* 51 pour les noms allemands Dobrin, Döbernitz la possibilité que leur -o- ait été substitué à l'ancien -ъ-, ce qui pourtant est peu vraisemblable, cf. Trautmann, Elb. I 32. Le nom commun dial, slovène dobra «contrée où 1 eau abonde», conservé à Pohorje, nous aide à expliquer d'une manière satisfaisante ce type do nom. Tandis que les noms Deber, Dabar etc. en slovène et en serbo-croate n'apparaissent jamais dans les hydronymes — s.-cr. Dabrovac, Dabrovica, Dabrovnica viennent de dabar «castor», et le ruisseau slovène Daberščak tire son nom d'un nom de propriétaire — le type Dobrina e.-ft un hydronyme fréquent; le toponymie slovène Dobrniè à Dobrniško polje dans la Suha Krajina, ainsi que la station thermale Dobrna sont caractérisés par une abondance de sources. Si l'on prend en considération aussi les noms sud-slaves, nous sommes obligés de conclure que la voyelle -o-dans ce type n'est pas le résultat d'une évolution relativement récente, mais qu'elle vient du slave primitif dobra qu'il faut distinguer du radical dobrt, dbbrb «gorge, crevasse, vallée». Il est pourtant difficile d'établir dans quelle mesure les nombreux noms slaves de rivières Dobra se rattachent au nom dobra. L'ancien rapport -ъ- : -о- trouverait une confirmation dans le nom de la rivière polonaise Brda, all. Brahe, noté pour la première fois en 1145 comme Dbra < *dübra, avec son affluent Zbrzyca, ail. Si>ritze, Sbritze (Rozwa-dowski, Almae matri Jag., 1900, 110 et Studia 52) que l'on fait d'habitude dériver du préslave "dubra (Pokorny, 1EW 264). Le fait cependant que, dans l'hydronymie slave, on ne trouve jamais le type de nom Dobrt, Dobroj/i (= ruisseau), mais seulement le type Dobra, est digne de considération. Kozierowski, Badania IV 177 cite même le nom de lac Dobra, tf. pomér. 1281 stagnum Dobra, 1290 See Dobra (Trautmann ELU II 35) où l'on s'attendrait à un neutre s'il s'agissait d'un mot dérivé de dobrr, «bon». L'alternance des types de nom Dobrica : Debrica mérite elle aussi notre attention, cf. le nom de lieu dit slovène Dobrica, s.-cr. Dobrica, pol. Dobrzyca, pomér. Döberitz, Doberitz (Trautmann, Elb. IT 35) contre pol. Zbrzyca, s.-cr. Dabrica, grec moderne fiißQuon (Vasmer, SI. in Criechenl. 152), ainsi que le nom commun ukr. debryeja, debrynecb «torrent, ruisseau de forêt» (Hrabec, Nazwy 57; Rozwadowski, Studia 54). Parmi les noms de rivière russes on trouve naturellement aussi le type Dobra ja (Maštakov, Dnjepr 246), slovaque Dobra (Šmilauer, Y odo/) i s 463) et s.-cr. Dobra qui s'écrit en 1209 Dobra, en 1210 Dobro reka (Smičiklas, Cod. dipl. Ill 92 et 97). En partie, cela peut résulter d'une étymologie populaire. Le type de nom Dobra voda et des noms qui lui ressemblent s'explique tout seul, lorsqu'il s'agit de petites sources à eau potable, comme p. ex. s.-cr. 1340 Dobrizclenecz (Smičiklas, Cod. dipl. X 419), et de villages établis dans leurs environs; les hydronymes du type pol. Dobroroodna, russe Dobro-vodje ont passé du village à la rivière. En territoire slovène, on trouve le type Dobra, cf. 1208 ad caput a que Dobra, 1213 rioulus Dobra (F. Kos, Gradivo Y 900 et 901); en Haute-Autriche Tobra, 1142 Tabra, 1296 Dobra, 1370 Tabaraha (Schnetz, JA XXXIX 182), au Tyrol T über et Taberer (Mitterrutzner, Progr. Gijmn. Brixen 1879), à côté du ruisseau Dobršnih en Haute-Carniole, 1073 de riuo Tobropotoch, quod teutonice Guetbach (dicitur) (F. Kos, Gradivo III 274), où cependant le nom actuel nous fait présumer que ce nom soit dérivé d'un aiithroponyme. Du point de vue de l'étymologie, l'appell. clobra appartient presque assurément au groupe de dubrb/dbbri, lette dubra «mare», lith. dùburas «endroit creusé par l'eau» < i.-e.*dh(e)ub- (Vasmer, REW I 333). En ce qui concerne le celt, primitif *dubro-, -a, -is, irl. moyen dobur, gallois dmfr «eau» dans les noms Dover < Dubris et Uernodubrum, les étymo-logistes hésitent entre *dh(e)ub- «profond» et *dheubh- «noir» (Рокоту, JEW 264: in extenso avec bibliographie, M. Förster, Themse 724 s.). on pourrait cependant prendre en considération aussi le parallèle avec slave dobrb (Pokorny, ZfcPh XX 63). 11 y faut ajouter encore all. die Tauber (Springer, Die Flußnamen Wiirtenbergs und Badens, 1930, 62), la glosse illyr. ivßpig ' хУйХапаа (Pokorny, ZfcPh XXI 80), peut-être aussi les noms toscans Tubra (Kretsehmer, Glotta XXII 216) et Tiberis (Oštir, Arhiv za arb. star. I 83 et II 375), si l'on prend en considération la possibilité d'une explication préindo-européenne de ce nom. Il est pourtant difficile de juger, si le rapport ъ- représente en effet une innovation slave ou bien un héritage. Berneker explique la forme dbbrb à côté de dzbrb par l'assimilation, il cite cependant la forme lette dubens à côté de dibons «fond, profondeur». Quant à la forme en -o-, nous manquons de parallèles. J'attire l'attention sur le nom régional anglais Deira en Yorkshire qu'on décrit au X° siècle dans une traduction comme «terrain humide» < v. bret .* Door iß «contrée où l'eau abonde», ce qu'on interprète le plus souvent comme un dérivé du plur. v. bret. *dovrä do *duor «eau» (M. Förster, Themse 83 et 89). Là où l'inflexion celtique est relativement récente, elle ne peut, guère dater d'une époque où les Celtes avaient la possibilité d'un contact avec les Slaves. Et pourtant la similitude sémantique et phonétique des bases celtique et slave est frappante. Les exemples tirés de la toponymie montrent que le nom commun dobra conservé à Pohorje est un reliquat slave; bien qu'il soit difficile de déterminer exactement ce 110111 et son étymologie, nous sommes d'avis qu'une révision des opinions actuelles s'impose. 2. SLOVENE DIALECTAL PEN «CIME» Le nom commun pen «cime» (Pohorski, Novice, 1859, 108) s'expliquerait difficilement en partant d'une base slave. Le terme v. si. рыгъ «truncus», slovène pânj «souche, ruche» ne semble pas venir en considération, puisque les lois phonétiques en feraient à Pohorje *pêj"; eu Styrie orientale, ce terme a donné pejn, pej"ïc; toutefois, le passage sémantique «cime» «souche» est fort possible, cf. frioul. mùcola «collicello» : basq. mokor, mukur «souche» ou sard, tuturru «souche, sommet» ( J. Hubsehmid, Sard. Sind. 50 et 78). О11 11e pourrait 11011 plus songer à la base peii, ръпо < *(s)pen-, puisque de tels dérivés ne se rencontrent point dans les langues slaves. L'idée d'un substrat semble s'imposer, mais nous ne devons pas conclure à la hâte au terme celtique penn «tête, sommet» (Holder II 966) puisque, jusqu'à ce jour, 011 n'a pas trouvé en Slovénie do reliquat celtique direct, et que ce 110111 celtique présente aussi des problèmes qui 11e sont pas encore suffisamment éclaircis. Du point de vue phonétique et de celui sémantique cependant, notre 110m est fort proche du 110111 allemand de montagne Finne f. (chez Uns t rut, Saale in Ilm) qui s'écrit en 1106 Vin silva, 1166 Vinna, 1382 Vijn (cité d'après A. Bach. Deutsche Namenkunde 11 2, 44); plusieurs auteurs ont donné des explications diverses de ce nom. Si l'on laisse de côté les etymologies germaniques qui, du point de vue sémantique, présentent de grandes difficultés, comme p. ex. la comparaison avec Fischfinne ou avec v. h. ail. fenna «marais» etc. (p. ex. O.Weise, GRM 11 435, ou, autrement, T\ Mente, ZONF X 78), on trouve dans la littérature linguistique deux explications. De nombreux auteurs concluent au terme celtique penn (C. Kossina, PBB XX 296; A. llirt,' Etym. d. nhd. Spr. 382; F. Solni-sen, Idg. Eigennamen 81) qui cependant aurait dû passer dans la langue germanique avant la mutation consonantique germanique R.Much chez IIoops, RI. III 25, et K. B. Jensen, Actes et Mémoires Ier Congrès, 1939, 155, sont cependant d'avis que all. Finne réprésente le réflexe germanique régulier d'i.-e. *pinno- «bout, pointe, sommet», cf. lat. pïnna (Meyer-Liibke, REIVя 6514/2). Fou tee ces explications présentent des difficultés. Le terme v. irl. cenn, kymr. penn, exige une forme commune du celt, primit. *quen-, et non pas *ken- comme l'a présumé Walde-Pokorny I 398. On peut cependant douter que le mot celtique provienne en effet d'i.-e.*ken- (*); dans son nouveau IEW 564, Pokorny ne cite plus cette etymologic problématique. On pourrait expliquer le celt. prim. *quen- aussi d'une forme i.-e. plus ancienne ou venant d'un substrat *pen- (Brugmann, Grundriß I, § 668). Vu l'étendue et l'obscurité de la famille de mots exclusivement romane pinna, cf. v. it. penna «sommet», v. port, pena «roc», il serait également difficile de conclure à une forme i.-e. "pinno-. Les noms Apennini ne sont pas moins embarrassants. Outre dans lo nom du massif italien, appelé de nos jours Apennino, en antiquité б'Antwivoç, zb'Antwivov oqoç, Appennïnus, Apennïnus (Thesaurus linguae latinae II 278) qui n'a désigné primitivement que la partie nord-ouest, ligure, de ce massif (Hülsen dans PWRE II 1, 210—214), cette base apparaît aussi dans le nom des Alpes Pennines (Poenina), en antiquité Alpe Pennino, Apennina, Alpes Poeninae, Alpes Appaenninae, etc. (Thesaurus, ibid.), ensuite dans le nom 'Antwivov (oqoç) chez Strabon IV 6, 9, ce qu on identifie le plus souvent avec le Brenner (Ilopfer dans PWRE, Supl. III 129) et avec le toponyme actuel Pens. Dans le Derbyshire en Grande Bretagne aussi on trouve la Pennine Chain (Webster's Nem World Dictionary). Il n'est cependant pus éclairci si certaines citations anciennes du nom Apenninus ne se rapportent pas à des montagnes slovènes, ainsi que l'a présumé Pichler (Austria romana 111) d'après l'ordre des noms cités. Ce qui est certain, c'est que le passage suivant de Zosime concerne en effet le territoire slovène (V 29):„...èx éè rljç "Hfiwvog ttqoeX&mv xal ràv ЛhvÀiv neçaiù)9e1ç лота/iùv тф NoqixiJj 7fçooéJaXev, tjiïr] zùtv 'Anevvt'vcov öqüv i'çci) yevAftevog ■ ■ •" On identifie les Apennins de ce passage d'habitude avec les montagnes dans les environs de Trojane (J. Klemene, Ptujski grad v kasni antiki, 1950, 66). Souvent, on explique ces noms aussi en partant de celt, penn «tête, sommet» (Terracini, AGI XX sez. Goid. 134—136) et d'un préfixe intensif ad-. De toutes les autres explications, je ne connais que celle d'OStir (Etnolog II 58; Vogelnamen 61) qui suppose que cette base de toponyme soit paléoeuropéenne et qui y ramène, outre le terme slave (v)aрьпо «chaux», aussi ctr. pen&na «pierre, roc». Puisque le nom Apenninus dans l'inscription de 117 av. notre ère CIL I2 584, V 7749 (voy. E. Diehl, Altlat. Inschriften 45) cist cité parmi des noms exclusivement ligures, cette explication celtique reste pour le moins problématique. En territoire slovène, un nom qui mérite l'attention est le toponyme Opčine, it. Villa Opicina, Oppicina au-dessus de Trieste' (slov. dial. uôpk'ine, loc. na иорк'тэу, nom d'habitant (u)opanci, adj. (u)opanski, Openski Diii, qui s'écrit en 1350 vallis de Opchiena, plus tard Opchena, Opechno (Kaindler, CD1 II). Si nous ne tenons pas compte des explications anciennes (selon Kandier < lat. Obsidianum, selon Trstenjak «vas na opaki strani hriba», voy. Sila, Trst in okolica 16), nous citerons seulement. Skok qui pense que le nom roman est venu du slovène (Oko Trsta 176; Istoriski Časopis III, 1932, 30). Et pouriant le rapport surprenant entre la forme slovène du toponyme et entre le nom d'habitant et l'adjectif reste sans explication. Il faudrait reconstruire la forme slovène primitive *орьп{- : *оръп- avec le suffixe que l'on trouve dans le nom proche de Proaèina près de Gorica. Cela nous mènerait au p réslave (et peut-être même préroman) *ap(p)in(t)-/*ap(p)en(t)-. La situation de ce village sur la pente rocheuse au-dessus de la baie de Trieste parlerait en faveur de cette étymologie, bien que cette explication n'éclaircisse pas tous les problèmes. On pourrait conclure qu'il y a entre le nom slov. pen «cime», all. Finne, prérom. Ap(p)ennïnl et celt, penn < *quen-, et peut-être même lat. pïnna un rapport qui indiquerait une parenté paléoeuropéenne. ' 3. TCHEQUE DIALECTAL ОТ EX «CLÔTURE» Depuis Miklošič déjà, EW 370, tous les dictionnaires étymologiques slaves (cf. A. Brückner, SEJP 589; Holub-Kopecny, ESJČ 399) expliquent le sIqvc tijm «mur, clôture» comme un emprunt au germ. *tûna- (ou *tûnu), mais personne n'a encore étudié en détail cette intéressante famille de mots. A côté de v. si. ttjnr, «murus» slovène tin, tîna «paroi de séparation, cloison, cloison de planches dans une écurie», s.-cr. tin «clôture», russe et ukr. tyn «clayonnage», pol. tyn «clôture, mur», tch. tyn «enclos», slovaque tyn «ais, planche», il faut considérer aussi les verbes: slovène zatiniti, -tinirn «revêtir de planches», s.-cr. tiniti, obtiniti, zatiniti, tch. zatyniti, slovaque tynif, russe tynit, ukr. obtyniti, puis des dérivés comme p. ex. tch. tynka, pol. dial, tynianka, pomér. waten < *o-tym, ainsi que les formes avec -ь-, slov. tin] «planche», tinjeoje «suite de planches», russe tynb, tch. dial. zatyA, etc. Un terme cpii mérite une attention particulière est le tchèque oten, gen. otnë «clôture» (Kott, SI. Il 442) qui nous fuit supposer un -г- < -й- ancien! Un nom commun dialectal isolé pourrait naturellement résulter d'une évolution irrégulière. Un*o/r.nb ancien est cependant attesté dans la to- poiiymie de vastes territoires slaves. Outre des (oponymes comme p. ex. tcli. Tyniec, Tynice, Tynistë, pol. Tyniec, ail. Tliyn et, moins sûr, s.-cr. Tin (Mažuranic, Prinosi 1452), slovène Tinsko, 1404 Tinsk, 1456 Tinczka (Zahn, ONB 135), R. Trautmann (Die Elb- und Ostseeslav. ON И 68) nota aussi les nome Wotenitz (1230 Wotenist, 1307 Woteniste), Woeien (1328 Wot ne), Wuthenom (1419 Wotenome, 1401 Ottenom), Wotenik (1186 Wteneke, 1309 Woteneke), et le lac Wutenitz. Pour expliquer ces noms, il faut partir de la base *o-t-otib\ les toponymes serbo-croates Otan, gen. Otna, loc. и Otnu, semblent venir de la même source: AI\j IX 348 cite deux villages de ce nom, Otan (aussi Hotan) en Hercegovina et Otan en Serbie près d'il žice. La forme Hotan (AR j II 655) doit résulter d'une orthographe pédantesque, puisque la déclinaison de ce nom ne permet pas de supposer un dérivé possessif d'un anthroponyme *IIotan. Il reste cependant douteux que l'on puisse dériver de la même base aussi les noms slovènes Otem et Otemna, dial, autana (SR VIII 15), bien que la toponymie slovène présente des exemples de finale -n-/-n- > -m-, p. ex. Čedem près de Brežice et Ščedem dans la vallée de Rož (Sašelj, Svoboda, 1951, 54) contre Ščedna, litt. Skedenj près de Trieste (Jelinčič, Primorski dnevnik IX, 12 sept. 1953, 3—4) ou Scàdna près-de Solkan, et d'autres encore. Il y a dans la toponymie slave beaucoup d'exemples où l'en trouve pour l'un ou l'autre type de nom propre un nom commun correspondant dans une région éloignée des territoires slaves; je me borne à citer le slovène Udmat, s.-cr. Odmut : russe nom c. ômut, pol. odmqt «mare» (SR V—VII 137); slovène Kujavič, s.-cr. Kujaoa, Kujaoica, etc. : nom c. pol. kujaroa «miejsce v polu jalowe», chez les Ilutsules kûjeton «puste, odludne miejsce» (Hrabec, Nazivy 82); slovène Knej, К ne ja. s.-cr. к ne ja : nom c. pol. knieja, russe knej a «forêt» (Dickemnann, AECO VII 177). De ce fait, la comparaison du s.-cr. Otan : tch. oten est irréprochable du point de vue de la slavistique. Les exemples de toponymie attestent assez clairement que le nom commun *о-1ъпь est fort ancien et qu'il était très répandu. Il est donc impossible de l'expliquer comme un emprunt au germ. *tûnu qui est attesté toujours avec un -П- long, cf. v. h. ail. zûn «enceinte», v. nord, lûn «pré enclos, domaine, village», ags. hin «clôture, jardin, cour, village», angl. toron .«métairie», fris, t Un «jardin enclos près de la maison», etc. Le russe sym «turris» < zûn (Vaillant, RÉSl XVI 99) cependant peut très bien représenter un emprunt germanique, le tch. lyn «château, château fort», p. ex. Karluo tyn, peut avoir subi une influence germanique. La plupart des auteurs (v. M. Förster, Themse 36 avec bibliographie) sont d'avis que le mot germanique n'est pas un emprunt au celt, dünum, cf. v. irl. dim «château fort, ville fortifiée», dûnairn «j'enferme, je fortifie», kymr. din «château fort», etc., mais concluent à une parenté primitive des deux bases celtique et germanique. L'analyse toponymique celtique et germanique confirme cette théorie (v. К. B. Jensen, Isoglosses toponymiques en celtique et en germanique. Classica et Mediaevalia X, 1949, 165 d., et A.Bach, Deutsche Namenkunde II 2, 487). Le slave 1упъ : 1ъпъ indique une forme plus ancienne *d/tûn- : *d/tiin(n)-. Ce phénomène serait difficile à expliquer par la phonétique indo-européenne. L'étymologie indo-européenne de ce groupe de mots était d'ailleurs toujours douteuse (Walde-Pokorny I 778), et Pokorny a abandonné dans son IEW. sa théorie ancienne. Oštir (Arhio za arb. star. I 113) propose un pré-i.-e. *66n et le confronte avec les éléments illyro-thraces -clon-, -6av-, -<5tj>- et -fa»>- (Tomaschek II 2; 55; 58, etc.) et mi-dne «vicus». Ce qui est sûr, c'est que le slave о-Нпь s'oppose aux explications de ce mot de' civilisation très ancien qu'on a données jusqu'à présent. Povzetek Leksični doneski 1. Sloven, dial, dobra »eine wasserreiche Gegend« bi bilo mogoče vezati z di.bn,, di.brh zaradi imen sloven. Dobrna, Dobrnica, Dobrnič poleg Debrnica, češ. Dobrna, Dobrni), Dobrnik poleg Debrny, polj. Dobiernica poleg Debrnica itd. Morda spadajo sem tudi rečna imena Dobra poleg polj. Brda < *D\,bra. Razmerje -o- : -ъ- : -ь- v tej osnovi je komaj slovansko, prim, letsko dubens : dibçns; britansko keltsko pokrajinsko ime Deira < *Doorj.ä »Wasserland« je po vokalizniu in semantično presenetljivo blizu tej slovanski imenski bazi, ki se je na Pohorju ohranila kot apelativ. 2. Sloven, dial, pen »Bergspitze« spominja fonetično in semantično na nemška gorska imena Finne f. in na imena Ap(p)ennini, kar oboje razlagajo iz keltskega penn »Kopf, Gipfel«. Ta keltska beseda more biti samo iz starejšega prakeltskega *quen-. Ni pa izključeno, da je prakeltsko *quen- i/, še starejšega *pen-, ki pa zaradi romanskega pinnu »Gipfel« ne bi mogel biti rezultat regularnega idevr. razvoja, ampak bi kazal na substrat. Slovensko ime Ôpcine, adj. öpenski bi kazalo na starejše *ap(p)in(()-/*ap(p)en(t)-. 3. Češ. dial, oteil »Zaun« je zaradi imen pomorj. Woienitz, Woolen, Wotenik, Wutenitz in slirv. Otan, morda tudi sloven. Otem, Otemna (ako je izglasni m < n) gotovo staro *o-h,nb. To kaže, da besedna'družina *1упъ, *tynb, *о-<ъпь ne more biti prevzeta iz germ. *tûnu, kot so mislili doslej, ampak kaže samo na sorodnost s keltskim dünum in genu. *tûnu ter govori za praobliko *d/tun- : *dItün(n)-, kar se ne bi moglo zadovoljivo razložiti z idevr. glasoslovjem. Bojan Čop NOTES D'ÉTYMOLOGIE ET DE GRAMMAIRE HITTITES II1 4° idfduš «mauvais, méchant», d'où idalauahh- «faire du mal, nuire», etc., représente un des problèmes les plus complexes que nous pose la linguistique hittite. Dès le moment où Sommer, Ahhijaroa-Urk., p. 50 y a rattaché louv. adduuali- «mauvais», abstr. adduualahi-, le groupe a occupé beaucoup de hittitologues sans que ceux-ci puissent trouver le moyen d'une explication convaincante. Plus tard, le texte bilingue de Karatepe y a ajouté un troisième parent: hitt. hiérogl. at un ara- «méchant».2 On en a cherché une explication dans l'hypothèse d'emprunt: Rosenkranz, IF 56, 282 a voulu tirer le mot hittite d'un dialecte louvite ou bien d'une forme louvite plus ancienne; plus tard, il a essayé (Beiträge zur Erforschung des Lud. 54) l'explication suivante de la correspondance étrange hitt. -a- : louv. -una-: le *-o- pré-hittite passerait en hittite à -a-, en louvite au contraire il aboutirait à une diphthongue. Mais à cause du fait que le louvite répond toujours par -a- monophthongue à -a- hittite, quelle que soit son origine, nous ne pouvons suivre ce savant dans son hypothèse. C'est Laroche qui a posé une base plus ferme pour l'éclaircissement de ces problèmes: Nil A IX, fasc. 49, p. 20 sqq., il présente un nombre de correspondances liittito-louvites où une équation hitt. e : louvite a semble être démontrée d'une façon incontestable. Il cite: hitt. ešhanuuanta : louv. ašhanuuanta hitt. innarauanteš : louv. annarummenzi ■ hitt. lia- «faire» : louv. aia- m/sens, etc. Au dernier exemple le hittite hiérogl. répond par aia-, ce qui veut dire qu'il s'accorde avec le louvite en opposant a- initial à la voyelle imprécise marquée par i- en hittite. Nous ne suivons par Laroche dans son explication de innarauanteš, etc. et de lia-/aia- par *hner- et *hia-, car un tel changement nous pa- 1 Voir notre article dans RUA fasc. 57. 2 Bosscrt, Oriens 2, 41. mît peu vraisemblable. Nous pensons que le a- louvité répondant à i/e-hittite provient d'un *e- de l'indo-européen anatolien commun; il va de soi que cet *e devait être ouvert pour que sa transformation en louvite soit compréhensible. Pour qu'une étymologie soit possible, nous devons d'abord constater quelle est l'origine de cet *e p ré-h i 11 i to-1 ou vi te. D'abord, il est tout à fait sûr qu'il s'agit de la voyelle *e proto-indo-européenne. Ainsi on a au commencement du mot: louv. ašhanuuania : hitt. ešhanuuanta : ešhar «sangs; louv. aia «faire» : hitt. n'a-, tous deux de *ie-ia-, présent à redoubl.; louv. azzastan : hitt. ezzatten de *ecl-, *ez- «manger», etc. Il va de soi que le dernier exemple ne peut être décisif; car dans la flexion des verbes comme et- «manger», eš- «être», etc., le vocalisme a-pouvait se répandre dans tout le système en éliminant le thème fort à vocalisme *e-. Mais aia- : iia- nous paraît tout à fait sûr. — A l'intérieur du mot, nous avons: louv. mam(m)an(n)&- «dire» et mammiian «mot»3 : hitt. mema- et memiian-louv. *uastara- «pâtre»4 : hitt. ueštara- m/sens Nous ajoutons un exemple nouveau: louv. Dat t aš,5 nom du dieu du Temps, équivalent de JU, appartient au thème verbal hitt. tetha- «tonner»: il est tout à lait clair que le nom du «tonnerre» peut être, par la voie de personification, employé pour le dieu qui en est le roi et maître; voir p. ex. Mursiiis Sprachlähmung (Götze-Pedersen) passim. Phonétiquement, cette équation ne peut soulever aucun doute: le -h-, une spirante très forte, ce qui est prouvé par la graphie tetkiššar de KUB XI 14. 5, a pu s'assimiler au t précédent; la langue, au lieu de se déplacer pour former la position nécessaire pour la prononciation de h, restait au même point de contact que pendant la production du t. Au point de vue formel, on posera tin *tetha-š ou *tetluii-š «tonnerre». De tous ces exemples, il s'ensuit que le louvite répondait par -a-à l'e hittite quelle que soit sa position; mais dans tous les exemples cités et dans ceux que cite T^rochc N11A IX 1. c., cet a — e précède toujours 3 Voir Laroche, Recueil d'onomastique hilt. 117, note 15, et Otten, Z.gramm. и. lexik. Bestimmung des Lud. 87 sq. 4 Otten, ibd. 85. 6 Laroche, Noms des dieux hitt. 89 sq. une syllabe enfermant un autre a, provenu ordinairement de *a ou *o indo-européen. Jusqu'au moment où des matériaux plus exhaustifs nous permettront de juger autrement, nous nous devons contenter d'une simple constatation que le louvite laisse passer le e ancien à un a s'il précédait une syllabe à vocalisme a. Il s'agit d'une sorte d'harmonie vocaliqne, que Pedersen, Hittitisch, p. 128, a cru devoir constater en hittite. Tous les exemples cités remontent à des formes indo-européennes à vocalisme *e; mùis nous pensons que le même sort a pu atteindre un *ë préhistorique qui provenait d'une diphthongue indo-européenne, p. ex. *ai- ou *oi-, Celle-ci évoluait en hittite en e/i, voir Siurtevant, Hitt. Gr.2, 35 sq. Il est tout à fait naturel qu'une pareille évolution est supposée pour le louvite. Mais ici0 cet -ë-, à l'intérieur du mot, semble passer à une sorte de diphthongue, que l'orthographe hittite tente de marquer par -iia-, -aia-; ainsi on a louv. (?) uiiana- «vin» en face de gr. Fotvog et séniit. roainu (Friedrich, Heth. JVb. 255);7 hitt.-louv. kuuaiata- «Gegenstand der Sorge sein, am Herzen liegen, besorgt sein» chez Friedrich, Heth. Wb. 122, dérive d'un *q'±ei-t- — skr. cëtati «il perçoit, il pense, il observe avec attention»; pour d'autres parents, voir Pokorny. Iclg. EIV. 656 et surtout 637; kuuaiata- et skr. cëtati peuvent être tout à fait identiques, car le verbe louvite appartient à la conjugaison en -hi: 3° sing, kuvatai, etc. Il s'ensuit que *-ei- aussi devait passer à la diphthongue marquée par -aia-, etc. Enfin, nous remarquons qu'une pareille évolution de la diphthongue pré-louvite -ai- doit être supposée pour le nom Ahliiiaoa: sèlon l'identification connue avec gr. 'A%çiFol, on s'attend à une graphie -ai-; il est peut-être le plus naturel de supposer que le nom repris par les Ixnivites substitua son -ai- par le phonème exprimé par la graphie -iia-; moins vraisemblable nous paraît une évolution phonétique de -ai- (emprunté) à la diphthongue marquée par -iia-. Cf. en dernier lieu Andrews, RH A XIII, fasc. 56, p. 19, qui lui-même suppose une prononciation *Alilii;aw-.H 0 Ces remarques touchent le louvite en tant que parent ou identique au dialecte dont le vocabulaire est marqué dans les textes hittites par le «clou de glose»; du louvite propre, on n'a pas de pareils exemples. 7 Le mot nous semble emprunté à un dialecte situé au sud du domaine hittite, car il est peu probable que les Hittites aient remplacé la diphthongue -oi- ou -ai- du mot originaire par un -iia-, s'il s'agissait d'un emprunt direct. H On doit supposer le même emprunt par l'intermédiaire d'un des dialectes louvitcs que dans le cas du nom du «vin». La prononciation réelle de cette diphthongue énigmatique devait être à peu près égale à la diphthongue lituanienne -ie- ou à un phonème semblable, p. ex. -en-, -in-, etc. Les graphies hittites tendent à marquer approximativement ce phonème; le aia parle en faveur de la prononciation en ou еэ; le -lia- de uiiana- et de Ahhiiaua peut résulter d'une répartition secondaire des deux éléments de la diphthongue à deux syllabes: le même fait s'observe dans l'évolution de la diphthongue ie, que le serbe a hérité du slave commun: dans certains parlers, on a ije; voir Vondrâk, Vergl. SI. Gr. I, pp. 81 et 90. Cette répartition a été faite sans doute par les Hittites qui ne possédaient pas de pareilles diphthon-gues: il s'agit de la substitution phonétique dans les emprunts. Au commencement absolu du mot, une évolution tout à fait identique n'est pas nécessaire; 011 sait que cette position cause parfois une évolution tout à fait autre que la position à l'intérieur du mot; si ai et oi préhistoriques ont donné, à une époque ancienne, partout une voyelle longue, sans doute un *ë ouvert, l'évolution ultérieure pouvait être différente au commencement du mot de celle à l'intérieur: en position à l'initiale, une prononciation plus ouverte pouvait entraîner le *ë- afin de suivre le *e-court, ce qui a eu pour le résultat un changement complet du timbre: le *ë- long comme le *e- court ont tous deux évolué en a-. Nous pensons que cette dernière règle peut servir de base pour l'éty-mologie de idalu-/adduuali- /alun ara-, En remarque préliminaire, nous rappelons le fait que le hitt. hiérogl. répond par aia- au hittite cun. iia-, ce qui démontre qu'il suit le louvite; il s'accorde avec le dernier en ce qui concerne l'évolution de la diphthongue -ai- à l'intérieur du mot: à uiiana- «vin», il semble opposer un ui(?)âna-, voir Bossert, JK1F 2, 180;" le même passage de -e- à -a- à l'intérieur du mot s'y observe; exemple le plus frappant: tapas- «ciel» = hittite'cun. nehiš- c.-à-d. nebes-; pour le t-, cf. peut-être ataman- «nom» en face de hitt. cun. läman, dissimilé de *näman. Il est bien naturel que cette concordance dans l'évolution de la voyelle ë ou ë s'étend aussi sur le *ë- initial: deda part du hittite hiéroglyphique donc, on ne peut s'attendre à des objections contre notre hypothèse. Dès lors, nous pouvons dériver le id- hittite10 et le add- louvite d'une forme commune *ët-, et celle-ci peut reposer sur un i.-e. *ait-; or, un tel *aii-s'ol>serve dans le gr. aîavXoç «impie, criminel»; celui-ci provient d'un thème " La lecture n'est pas sûre; Friedrich, Heth. Wb. 336 lit ma(i)ana-, 10 Pour la prononciation de e/i hittite, voir en dernier lieu Crossland, Trans. Phil. Soc., 1951, pp. 123—124. nominal *ai-tu- «crime, malfaisance» et montre un sens qui est tout à fait identique au sens du groupe hittito-louv. Dans Žioa Antika IV, Skopje 1954, p. 297 et suiv., nous avons déduit le mot grec de la racine i.-e. *ai-« л vorauf eindringen, treiben, überwältigen, kränken» de Pokorny, Idg. EW 10; cf. surtout skr. ënas- ntr. «crime, péché; malheur»; nous avons ajouté le mot v. angl. äfil, adl (ntr.) «Krankheit, Schwäche» de *ai-tlo-m. Le sens ne fait pas de difficulté. Mais la forme de chacune de ces formations enferme de grandes difficultés phonétiques et morphologiques: a) Le thème en -i- du louvite est en opposition avec le thème en -u-du hittite; le dernier peut heureusement être expliqué d'une façon facile et convaincante: soil -u- provient d'une influence analogique des thèmes anciens en -u- qui sont synonymes ou antonymes de idïdu-: aššu-š «bon» qui est son contraste, cf. Friedrich, IF 41, 370—372; harpu- «feindlich, uneinig, abtrünnig» chez Friedrich, Hetli. JVb. 59; arpu-, à déduire de arpu- «schwierigsein, unentschieden sein (?)» et de arpuuant- «ungünstig, unwegsam, beschwerlich» (Friedrich. Heth. Wb. 32); kattu-, à déduire de kattauaiar «Rache, Genugtuung, Vergeltung» et d'autres chez Friedrich, lleth. Wb. 106. La forme primitive de idalu- a été ainsi *idala-; il est clair que la forme louvite ne présente pas une flexion en -i- ancienne: d'abord, Otten, Z. gramm. und lexik. Bestimmung des Lud. 69 sq. montre qu'à côté du thème en -i- il existe un thème consonuntique: nom.-acc. sing. ntr. adduual, puis un adduualza. -i- sera le même élargissement qu'on doit constater dans de nombreux noms louvites;10a subs t.: a uni- «mère» : hitt. a/ma-, pa-laite anna-; tati- «père» : hiérogl. tata-; pati- «pied» : hiérogl. pat a-, hitt. cuil. pat(a)-, etc. — adjectif: apparanti- «zukünftig», qui remonte à un adj. *appara-nt-u et se rapproche de skr. apara- «postérieur, futur», i.-e. *apero- ou *opero-. Quelle que «oit la flexion primitive de adduual(i)-, il est tout à fait clair, à notre avis, que le suffixe -a 1(a)- de notre adjectif répond à -ala-du contraste genzuuala- »aimable, ami«, qui est dérivé du subst. genzu «aimabilité, amitié». Ici encore se répète l'influence réciproque de deux adjectifs désignant des contrastes. Des formes correspondantes du louvite, on devra tirer la conclusion que, en ce qui concerne le suffixe -al(a)-, idïdu- devait être plus ancien que genzuuala-.12 loa Voir aussi Otten, op. cit. 52, note 153, ctc. 11 Voir Otten, op. cil. 85 sq. et Rosenkranz, Beiträge z. Erforsch, des Lud. 53 sq. " Otten,'op. cit. 86 et 32, suppose un suffixe -uali- dans adduuali-, huituali-; mais erhuual(l)i- eil face de erhuua- montre qu'il s'agit plutôt des élargissements Ь) Le hittite répond par -a- au louvite et hiérogl. -uua-; si prim. *aihiala- a été tiré d'un substantif *aitu- «méchanceté, mal», tout comme genzuuala- de genzu-, il serait malaisé de comprendre la chute de *-u-en hittite, si celle-ci avait lieu devant le -a- du suffixe; car de toute une foule de mots hittites il apparaît que le -u- reste intact devant un -a- qui repose sur tin -a- ou -â- ou une voyelle réduite indo-européenne, voir ci-dessous. Mais si nous posons une forme plus ancienne *aitii-olo-, la chute de -u- se comprend immédiatement: il s'agit d'une sorte d'absorption de la semi-voyelle bilabiale devant la voyelle labiale -o-, Dans un article de Zbornik- Filozofske fakultete II, Ljubljana 1955 nous avons donné un petit nombre d'exemples de cette loi: karuššiia- «se taire, attendre tranquillement» en face de i.-e. *g^er-, *g'-'or- dans lit. gùrti «devenir faible, tranquille, etc.», etc.; šakuniš «source» de i.-e.*sueq-(u)~ «sourdre, jaillir» dans v. h. ail. sroehlian, etc. 11 s'agit de la même absorption qu'on a constatée en latin et en germanique, p. ex. collus «cou» et all. Hals de *q*olso-, lat. colö de *quolö : *q'-'eZ- «mener, tourner». Cette chute de -u- ou de l'appendice labial de la lobiovélaire indo-européenne doit être supposée pour la langue hittite, mais la loi exige une limitation et une documentation plus exhaustive; pour celle-ci, voir le chapitre 15 de notre article. Il est très probable que le hittite hiérogl. et le louvite s'accordent avec le hittite cun. dans la chute de il devant un -o- ou -б- indo-européen; mais il est toutefois possible (pie notre adjectif enferme une réaction analogique contre la force destructive de -o- du suffixe: dans l'adj. louvite et hiérogl., on peut supposer que le -u- a été maintenu intact sous l'influence d'un substantif addu- ou a/»- où -u-, en tant que voyelle, ne pouvait nullement tomber. Le cas de genzu- : genzuuala- montre que le hittite même aurait préservé le -u-, si le substantif originaire était conservé à l'époque historique ou bien à une époque plus ancienne où son influence serait encore assez forte pour annuler la dissimilation. 11 est vrai que 1ns textes lou vi tes et hiérogl., ne nous montrent pas de traces de tel substantif, mais il serait en effet un cas extrêmement heureux, si ces textes si lucuncux et si rares comportaient des exemples d'une famille de mots complète. Dans l'état présent de nos connaissances de des thèmes en -u- ou en -цо-; le hittite montre un suffixe complexe -uala- dans urmunala- «Mondschein», et karpiijala- «wütend» en face de arma- «Moud- et karpi- «Wut», mais le -и- y reste intact: pour idalu-, une pareille formation n'est pas probable, à cause du développement phonétique différent. ces deux dialectes, nous nous devons contenter de simple hypothèse; mais c'est justement le seul moyen de comprendre la différence phonétique entre idâlu- et adduuala-. Il s'ensuit que d'un substantif "ai-tu-, identique au substantif qui servait de base pour gr. aïov-Aoç, tous les trois dialectes asianiques ont tiré un adjectif au moyen des suffixes productifs, tel -a/a- = i.-e. *-olo- eq hitt. et en louv.; -ada- ou -ara- du hitt. hiér. est sans doute un autre suffixe, mais peut-être il a substitué, à une époque préhistorique, le -ala-attendu. De tout ce qui a été dit sur la chute de -u- devant le suffixe, on déduira un fait de chronologie important: le -o- seul pouvant absorber le -u- précédant, l'adjectif *ai-tu-olo- doit avoir été créé avant le changement de *-o- en -a-; en d'autres mots: le passage de *-o- à -a- historique devait s'achever à une époque relativement tardive, car le hittite hiéroglyphique, de par son -ada/ara-, montre que les adjectifs tirés de *aitu-ont été créés à une époque où les différences dialectales dans le domaine anatolien de l'indo-européen étaient déjà sensibles: mais le -o- indo-européen y était encore intact. c) La dernière difficulté, c'est celle de -dd- louvite en face de -d-simple du hittite; ici encore le hitt. hiér. s'accorde avec le louvite, car il montre -t- qui semble répondre à -tt- du hittite: tanata- «vide» =hitt. cuil. dannatta-. Il nous semble que cette différence résulte d'une loi du consonaiitisme hittite, qui doit être formulé comme il suit: Dans tout groupe du type consonne (occlusive ou spirante) + il consonne, la consonne qui précède le -u- subit une réduction de manière qu'elle devient tout à fait égale au résultat des occlusives sonores indo-européennes: en d'autres termes, les groupes *-tu-,1'-ku-,*-su-,*-lhri- de l'indo-européen commun changent leurs *t, k, s, Il qui étaient fortes à l'époque précédente en lenes, tu, ku deviennent donc du, gu, tout comme si l'indo-européen y avait des lenes d et g. De là il vient que la syllabe commence dès l'implosion de t, k, s, II; ces consonnes ne se répartissent point entre la syllabe précédente et celle qui suit immédiatement et qui ire», écrit partout e-ku-, a-ku-; seul l'itératif ukkušk- y fait exception, voir N11 A, fasc. 57; i.-e. *eq'-'- «boire»; 1 I.inguinticn šakuua «les yeux»: i.-e. *seq'±- «voir»; šaku-niš «source»: i.-e. *suoq-u- «jaillir»; dašuuahli- «aveugler», dašuuant- «aveugle»: étymologie incertaine, mais à coup sûr l'adjectif qui est à l'origine des deux formes n'était point un thème en -u-, mais un thème en *-uo-: dašua-; des thèmes en -u-, on a ordinairement des factitifs en -auahh-: idalauahh- «faire du mal», etc. lahuu(a)-, lahhu- «verser» montre ordinairement un thème lahuu(a)-devant les désinences qui commencent par une voyelle et lahhu- devant celles qui commencent par une consonne: prés. 3e du sing, lahuuäi, tâhui (une seule fois lahhuuäi); plur. lahuuanzi; prêt. Ie du sing, lâhun, 5e lâhuuais, lâhuuas; part, lähuuant-, subs t. verb, lâhuuar; mais prés, sing. 2° lahhutti; prêt. sing. 3° lahhuè, imper, plur. 2e lahhuten; dérivé lahhura- «Opfertisch (?)» chez Friedrich, Heth. Wh. 125, toujours écrit avec -hh-: si l'étymologie proposée (: gr.Aoôto, etc.) est correcte, il s'agit de lalihu- qui en position antévocalique devient /a/m-; en position anté-consonantique, il reste lahhu- et -u- devient (ou reste) voyelle. De là il s'ensuit qu'il y a une différence importante entre le con-sonantisme hittite et celui du louvite et hittite hiéroglyphique. Mais une pareille différence dans le développement du vocalisme se laisse entrevoir; on voit que la correspondance idälu- : adduuali- nous donne de précieux renseignements sur la phonologie dialectale du groupe anatolien, formé de quatre dialectes indo-européens: le hitt. cun., le louvite, le hitt. hiérogl. et le palaite; à cause de manque presque absolu des données, le dernier a été laissé hors d'examen. ,, . , (A suivre.) NEKAJ ETIMOLOGIJ pfenten — fentati Inačice fendâti (Notranjsko), féntati (Štajersko, Kranjsko) in fûndati (vzhodno Štajersko) »uničiti, s sveta spraviti« izhajajo morda iz iste osnove. Stfranc. pan, pand (Kluge, Etijm. Wb. tO, 13 s. v. Pfand) dâ stvn. pfant, iz tega s primarnim preglasom stvn. *pfenten, srvn. pfenten, pfenden. Slov. e jc direktna substitucija srvn. ozkega e, t/d v fentati in fendati pa si je razlagati kakor menjavo stvn. nt > srvn. nd v pfant, pfantes, *pfenten > srvn. pfant, Pfandes, pfenten, pfenden. Ako k pun, pand pritegnemo še stfranc. paner, prov. panar, špan. apandar »nekoga izroputi« in a panar »odvzeti« (Kluge, I.e.), pomeni stvn. pfant »odvzem; stvar, ki jo odvzamemo«, srvn. pfende je »rubež« in »rop«, pfenden tudi »oropati«. Nekomu odvzeti stvari, potrebne zu življenje, pomeni uničiti ga niutc- Dušan Ludvik: Nekaj etimologij rialno. Zato laliko v primerih, kjer pomeni pfenden »oropati«, postavimo enačbo: тор — uboj, smrt, torej »uničiti, s sveta spraviti«, prim, še srvn. eines lebens pfenten (Lexer, Mhd. Handmb., 1876, II 237). Sprememba pojmovnega obsega se je razvijala pač kot postopna degradacija: zarubiti — odvzeti — oropati —■ ubiti in iz tega slov. pomen. Besedo féntati smo lahko prevzeli že v stvn., fendati pa šele v srvn. dobi; fündati bi morda res laliko izvajali iz ital. affondare »versenken« (Pleteršnik), vendar motita slov. akcentuacija in zemljepisna razširjenost (vzhodna Štajerska). valpet — butelj — verbež Razmerje med tujko in domačo besedo je različno, mnogokrat je tujka pomensko padla na nižjo stopnjo. Tak padec je opaziti pri upravno-pravnih terminih i. dr. Langob. pravni izraz gastald »Domänen ver waiter, Landvogt« pomeni v kasnejši beneški upravni terminologiji le še »oskrbnik, upravnik, čuvaj«. Got., langob. skarrjo, stvn. scerjo je sprva »Hauptmann«, srvn. scherge, scherje le še »sodnijski sel, birič«, isto pomeni sgherro v beneščini, v sicilščini pa je sgherru »Räuber, der den Bravo macht«. Langob. mahtari »čuvaj« je ohranjeno v ital. guattero, guattaro »Küchenjunge« (Gamillscheg, Romania germanica II 154, 169, 186). Sem sodi stvn. maltboto »vladarjev odposlanec, pooblaščenec«, kasneje »sodnijski sluga, birič, do leta 1848 veliki hlapec graščinski« (Lexer, 1. с. in Pleteršnik), v slov. izposojeno kot valpot, valput, valpet, ki je v novejši dobi dobilo pomen »priganjač, preganjač« in tudi »žandar« (zaničljivo). Enakšno pomensko menjavo je opaziti v izrazih iz vojaškega slovarja, tudi nazive raznih poklicev in celo abstrakta doleti enaka usoda (umetnost — kanšt). Premik pomenske vsebine si je razlagati deloma iz nepriljubljenosti nekaterih pokliev, funkcij itd., deloma pa ga je presojati kakor imena Veržej, Lemberg ipd., katerih prebivalstvo je bilo tujerodno in izato predmet smešenja (Kelemina, SE VII 325). V vrsto skarrjo — sgherru, maltboto — valpet itd. štejem tudi stvn. butil, srlat. »preco, emissarius, qui semper per equabus (!) interest« (Steinmayer-Sievers, Die alid. Glossen III 137, 219), srvn. biitel »sodnijski sel, birič«, kasneje »rabelj«, ki je v slov. butelj dobil pomen »prismoda, trapa, zabita glava«. Besedo moramo ločiti od buta, butec itd., izpeljank iz nem. butt »klotzig, stumpf, d um nu (Pleteršnik). Obrazilo -alj je iz stvn. -il(a), ki označuje poklic uradnih oseb, ne morda iz -alj < stsl. -ьГь, -Гь ali iz -telj (Bajec, Besedotvorje I 34), ker butelj ne označuje delujoče osebe, ampak nosilca neke lastnosti. Pejorativni preobrat se da pojasniti iz zgoraj rečenega. Slov. posplošitev butil »birič« — butelj »neumnež« so morda podpirale glasovno podobne, a semantično sprva različne besede but-ec, but-ež itd. (preprosta etimologija). Nem. beseda Werber > verbež je doživela enakšno pejorativno preobrazi». Omalovaževanje je tu izraženo s pripono -ež (kot butež, gulež). Izposojenka verbež pomeni isto kakor butelj, nem. Tölpel (Cigale, Dtsch.-slom. Wb. II 1630). Srvn. biitel ni običajen v notranjeavstrijskih arhivalnih virih (Kelemina ustno), beseda je frankovska. Ker je pri nas ohranjena v nepreglašeni obliki, smo jo lahko prevzeli iz stare frankovščinc. Ni pa mogoče ugotoviti, kdaj bi bil nastal pojmovni premik. Izraz valpot, oalpet izvira morda iz poznosrvn. dobe, za verbež pa manjkajo kakršni koli časovni oprijemi. Izraz smo sprejeli iz bavarščine. Prvotni pomen zacker gën, zi akare gan je »orati«, kasneje je z (u) acker gen mit einem figurativno: »einen auf den Acker treiben«, t. j. »ihm zu schaffen machen« (ne »щк jemandem zu schaffen haben« — Pleteršnik), »ihn plageil«. Figurativni pomen bi se dal razložiti ali iz načina oranja, t. j. težavnega dela (prim. slov. s kom zaorati) ali pa iz prvotne -vsebine besede Acker. V goratih predelih Bavarske je Acker »zemlja med dvema brazdama, leha« (Acker-bett), »polje« samo pa Land. Lehe so v smeri proti nižini čedalje bolj ozke. Ta stisnjenost, ožina med brazdama bi lahko bila tertiuni comparationis; prim, tudi »in die Enge treiben«.. Rečenica je znana že iz stvn. dobe (Otfrid), ne vemo pa, kdaj se je spremenil njen pomen. Mi smo jo prevzeli morda že v srvn. času (starinski predlog ze, z'). Nemška figurativna raba je izpričana vsaj za XVI. stoletje (Aventinova Kronika iz 1566, prim. Sckmeller-Fromann, Bayr. Wb., 1872, I 31). Pri rodbinskem imenu Verbič gre lahko za izposojenko erbič, herbič, verbič »dedič« iz nem. Erbe, tvorjeno s protetičnim o- kakor gorenjsko oerbaii za erbati »dedovati« (Strckelj, SNP I 194, 197). v caker hoditi verbič Dušan Ludvik