Irena Orel-Pogačnik Filozofska fakulteta, Ljubljana CDU 808.63-56-28 LE SYSTEME PREPOSITIONNEL DANS LE DEVELOPPEMENT DE LA LANGUE SLOVENE LITTERAIRE DU 16EME AU 19EME SIECLE. 1 PREFACE 1.1 Dans ce travail de doctorat, on examine le système des prépositions, classe grammaticale de mots invariables, synchroniquement et diachroniquement. On a forcément dû mettre à l'étude les prépositions, du point de vue syntaxique et sémantique. Le niveau profond, quant à lui, joue le rôle de base, en utilisant l'analyse des composants. Ces prépositions ne constituant pas un élément indépendant de la phrase, ce n'est qu'en relation avec d'autres classes de mots qu'elles expriment les rapports, forment les syntagmes de la phrase et déterminent le cas des substantifs qui se tiennent après elles. Lorsqu'elles sont polysémiques, elles spécifient également le sens distinctif du groupe prépositionnel. Puisque les classes de mots invariables ne sont pas systématiquement traitées dans la langue Slovène, il est apparu nécessaire de mettre en oeuvre une étude monographique à propos de l'une d'entre elles. Il est en même temps possible de vérifier voire même de certifier la thèse selon laquelle, jusqu'au 19ème siècle, le système prépositionnel est resté relativement inchangé et relié aux influences de langues étrangères, desquelles il ne s'est affranchi qu'au cours de la deuxième moitié ou plutôt à la fin du 19ème siècle, lorsqu'il s'est façonné dans l'esprit de la norme littéraire moderne et s'est rapproché de celle d'aujourd'hui. Tout montre que c'est justement l'utilisation des relations prépositionnelles qui témoigne de l'enracinement et de l'usage les plus profonds, comme c'est encore elle qui occasionne les plus grandes difficultés en ce qui concerne l'apprentissage d'une langue étrangère du fait de la diversité des structures de surface pour les mêmes de profondeur, à cause de leur automatisation et du transfert des relations de régime à partir du langage de départ vers le langage d'arrivée, c'est-à-dire de l'interférence, qui est difficilement évitable dans les traductions et décisive pour l'introduction des modèles syntaxiques prépositionnels étrangers dans la langue. 1.2 Pour cette étude, on a choisi des textes semblables du point de vue du contenu, les traductions des mêmes passages des textes bibliques, datant d'une période allant du 16ème au 19ème siècle et provenant de l'espace Slovène central, qui ont permis une comparaison directe. De l'ancien testament, on a inclu dans cette étude le deuxième 107 livre de Moïse (2Mz) dans la traduction de la Bible rédigée par Dalmatin en 1584, dans celle de Japelj datant de 1791 ainsi que dans l'édition de l'Ecriture Sainte de Wolf qui date de 1857 - 1859 et dans la traduction rédigée par Lampe de l'Histoire Sainte qui date de 1894. Du nouveau testament, on a transcrit les prépositions extraites de l'évangile selon St Marc (Mr) dans la traduction qu'a rédigée Trubar de la première partie du nouveau testament en 1557, dans la traduction de la Bible par Dalmatin, dans la traduction de Japelj qui date de 1784, dans l'édition de Wolf (1857 - 1859). Tout cela représente un échantillonnage de 640 pages comprenant environ 13 400 exemples, chacun dans leur contexte sur deux lignes d'ordinateur (les concordances). L'utilisation différenciée de quelques-unes des prépositions que d'autres remplacent dans le système actuel avec la même signification partielle, ou bien l'utilisation des prépositions à la place d'éléments non prépositionnels ainsi que les expressions traduites à l'aide de groupes prépositionnels synonymes, sont vérifiées en les recoupant avec le texte d'un modèle de traduction (avec la traduction par Luther de la Bible, qui constitue la base de celle de Dalmatin, et avec la Vulgate, qui constitue la base de la traduction de la Bible par Japelj ainsi que de la traduction de l'écriture sainte, publiée sous le mécénat de Wolf). 1.3 Voilà quelles ont été les méthodes employées dans l'étude de la classe de mots constituée par les prépositions: l'analyse synchronique et la présentation comparative diachronique ainsi que, lorsque c'était nécessaire, la comparaison contrastive avec les langues slaves et surtout avec l'emploi allemand et latin, du fait de l'influence du modèle sur les traductions. Tout du long, l'étude est accompagnée du traitement statistique du corpus. 1.4 L'analyse des prépositions a tenu compte des paramètres suivants: 1. l'origine des prépositions; 2. les données concernant la fréquence; 3. les particularités de la structure de surface: a) les variantes morphématiques qui sont à la base des particularités phonétiques, orthographico-orthoépiques et morphonologiques; b) l'aspect syntagma-tique: les fonctions des prépositions dans l'enchaînement des mots, les types de groupes prépositionnels par rapport au contexte à gauche et à droite du point de vue morphologique, c'est-à-dire du point de vue de la catégorie des mots; c) l'aspect fonctio-syn-taxique: le régime, l'appartenance à un membre de la phrase, c'est-à-dire la catégorie des compléments (les modèles de la phrase); 4. la structure profonde : la classification selon les sens partiels du sens de base vers le sens figuré, c'est-à-dire de celui doté d'occurrences multiples vers celui doté du moins grand nombre d'occurrences, la détermination des sèmes selon des sémèmes particuliers, les remplacements des groupes prépositionnels par d'autres modèles syntaxiques, la détermination du modèle de transformation de base à partir duquel le groupe prépositionnel est formé. Tous les paramètres sont subordonnés à une analyse du sens, comme l'étude complète du corpus est fondée sur l'interprétation et la décomposition sémantiques des prépositions, avec la mention des particularités indiquées sur le niveau de surface. 1.5 Les prépositions appartiennent au vocabulaire de base. Elles présentent un inventaire clos, réduit en nombre et de grande fréquence. Dans la littérature linguistique, 108 elles sont déterminées du point de vue de la morphologie comme une classe de mots invariable, du point de vue de la syntaxe, comme une classe de mots auxiliaire, grammaticale, fonctionnelle, structurelle, sin-syntagmatique mais, du point de vue du sens, comme une classe de mots sin-sémantique qui compose, avec son propre environnement syntaxique (le nom ou son équivalent ainsi que le groupe verbal), des groupes prépositionnels qui mettent en oeuvre deux types de préposition et qui, dans le développement historique de la langue, subissent différentes transformations dans la structure de surface et dans la structure profonde. Les prépositions ne sont pas syntaxiquement indépendantes et servent à la détermination et à la distinction du sens des cas des substantifs qui leur sont subordonnés. Elles se trouvent en relation directe avec la fonction et le sens du cas. Les prépositions impliquent la terminaison du cas. Ce sont des morphèmes qui, en commun avec la terminaison du cas du substantif, déterminent le cas du morphème final. Elles expriment la relation de subordination entre les morphèmes verbaux et les morphèmes de cas selon leur position dans l'enchaînement des mots et dans la phrase. Elles ont deux rôles syntaxo-sémiques différents, sur la base desquels on les partage en deux groupes: 1. Elles sont étroitement liées au verbe et à une partie du groupe verbal, c'est-à-dire de son complément d'objet (objet prépositionnel), elles sont désémantisées et ont un sens purement syntaxique, puisque le verbe les appelle déjà et leur a réservé une place libre dans sa structure de valence. Elles constituent donc un moyen grammatical pour la liaison entre les cas qui leur sont subordonnés et le mot principal de l'ensemble du cas prépositionnel. 2. Elles portent sur toute la phrase et sont apposées au verbe, elles constituent le complément circonstanciel qui définit plus précisément l'action ou l'état du verbe, le modifie ou le spécifie. Il a son propre sens lexical, ce sens se combinant avec le sens morphologique du cas et le sens lexical des substantifs. La préposition se tient donc à la limite entre deux domaines: du domaine du substantif elle se transporte au domaine du verbe. 1.6 L'analyse du corpus a tenu compte de la répartition des prépositions en deux grands groupes selon les critères de l'origine et de la fonction: les prépositions primaires (unifonctionnelles - vraies prépositions) et les prépositions secondaires (dérivées, bifonctionnelles, d'origine adverbiale, nominale, verbale). Les prépositions composées sont construites à partir de deux prépositions, comme dans l'exemple de izpred (de devant). Au 16ème siècle, les deux éléments étaient écrits séparément (is pred). Chacune des prépositions à l'intérieur de ces deux groupes, dans lesquels elles sont unies selon le régime avec le même cas, est analysée plus avant selon les caractéristiques différencielles sémiques et syntaxo-sémiques (d'objet, d'attribut et d'épithète). L'analyse sémique a tenu compte des sens partiels correspondant aux catégories sémiques circonstancielles comme le lieu, le temps, la manière, la mesure, la cause, le but, la conséquence, la condition, l'origine, etc ..., et qui sont répartis en groupes de signification qui vont du groupe de base concret jusqu'au groupe métaphorique, c'est-à-dire de celui qui apparaît le plus souvent jusqu'à celui qui est le plus rare. A part ceux-ci, sont en outre inclus d'autres modèles qui proviennent de la fonction syntaxique 109 des prépositions, par exemple la fonction d'épithète, c'est-à-dire la détermination selon la qualité et la sorte des substantifs et des adjectifs (par exemple posoda k pitju "za pitje" (fr. le récipient pour boire), visok da neba (fr. élancé jusqu'au ciel); la détermination de gradation et de comparaison dans le groupe adjectival (lepši od njega (plus beau que lui), najlepši izmed vseh /od vseh /med vsemi (fr.le plus beau entre tous / de tous / parmi tous)). Pour chaque préposition, est citée aussi son utilisation au sein du complément d'objet dans lequel le groupe prépositionnel entre dans la fonction d'actant avec la préposition comme morphème indépendant. 2 ETUDE COMPARATIVE DU SYSTEME PREPOSITIONNEL SLOVENE A TRAVERS LE TEMPS 2.0 Une étude comparative du corpus selon les traductions tente d'éclaircir pour nous dans quelle mesure le système prépositionnel des stades antérieurs de la langue littéraire Slovène s'accorde ou bien se différencie avec celui d'aujourd'hui, et quelles sont les raisons de cette différenciation. D'une part, elle nous montre l'usage en vigueur des prépositions dans le langage littéraire des commencements jusqu'à nos jours. D'autre part, elle permet une prise de connaissance du développement du système prépositionnel. Ces changements proviennent ou bien des différentes possibilités de formulation, des modèles syntaxiques qui sont synonymiques, et des différentes transformations, ou bien de la modélisation selon un original différent ainsi que de la traduction mot-à-mot selon un modèle de base en langue étrangère (latin, allemand, hébreu). Ces changements sont aussi une conséquence de la langue parlée, liée aux modèles des termes empruntés à une langue étrangère; ils constituent également les tendances générales culturelles et sociales d'une période de temps déterminée, de la stabilisation de la norme littéraire et de la mise en valeur des règles slovènes dans l'utilisation des prépositions. Au moment de la naissance de la capacité créatrice du Slovène littéraire, il y eu de toute façon une dépendance indispensable vis-à-vis de la langue du texte original et un lien avec l'emploi prépositionnel parlé, tant et si bien que quelques-uns sont même encore aujourd'hui enracinés et font l'objet d'un avertissement concernant l'utilisation incorrecte de la langue dans les grammaires, les manuels linguistiques et d'orthographe. Au cours de la première moitié du 19ème siècle, la norme littéraire moderne a pris forme et s'est débarrassée des emplois non-slovènes des prépositions. Dans la deuxième moitié du 19ème siècle, il faut encore prendre en compte le moment de la slavisation et de la prise de modèle sur les langues slaves voisines, ainsi que le moment de l'archaïsation et du rapprochement vers le point de départ commun, à savoir le vieux slave. Il est nécessaire de vérifier ces facteurs et ces tendances en comparant les traductions de l'étude avec les sources (avec la traduction de la bible de Luther et de Dalmatin (Trubar), ainsi qu'avec la Vulgate et la traduction de Japelj ou encore l'édition de Wolf de la bible). 110 Bien que constatations et résultats des analyses et des comparaisons des prépositions dans les textes cités ne soient ni complets ni définitifs, ils ont jusqu'à une certaine limite mis à jour des principes directeurs dans le développement du système prépositionnel et le changement des prépositions. Ils ont en outre démontré qu'il y a une continuité avec l'état actuel; ils ont vérifié la concordance des traductions et établi les motifs des modifications, ou ils ont mis l'accent sur à tout le moins quelques-unes des transformations possibles, des possibilités syntaxiques synonymiques et des modèles de la phrase. 2.1 Le système prépositionnel dans l'évolution de la langue Slovène littéraire Le système prépositionnel que fournit l'analyse des textes plus anciens sur quatre périodes différentes (la deuxième partie du 16ème siècle, la fin du 18ème, le milieu et la fin du 19ème siècle) ne coïncide pas dans sa totalité, et cela dans une mesure encore moindre dans la comparaison avec le système littéraire actuel. Mais il correspond dans quelques particularités avec une situation dialectale particulière. La traduction de Japelj présente déjà, dans des proportions plus modestes, une première coupure en ce qui concerne l'utilisation de significations partielles et de sémèmes déterminés. Mais c'est l'édition de Wolf de l'écriture sainte qui représente un tournant avec la suppression des termes empruntés en ce qui concerne l'utilisation des groupes prépositionnels, ceci en accord avec la traduction de Lampe qui introduit elle, au niveau de l'expression, quelques formes étymologiquement plus fondées ferez, razven pour l'expression littéraire contemporaine çez (fr. à travers), ra?en (fr. sauf)). La distinction est remarquable autant dans la distribution des prépositions isolées et dans leur structure profonde qu'au niveau de l'expression de surface. En ce qui concerne les stades d'évolution plus anciens, il est caractéristique de trouver, au niveau de l'expression, une différenciation formelle plus importante (graphique, phonético-graphique) dotée de nombreuses variantes morphématiques, alors qu' au niveau du sens la concordance des prépositions est plus grande avec des sèmes communs d'un caractère moins restreint. De ce fait, c'est 1'"ampleur" du sens qui est aussi plus grande; de cette ampleur découlent interchangeabilité et flaccidité. Quelques sèmes distinctifs ont été effacés de façon à ce que la différenciation sémique s'amoindrisse, cela bien-sûr au détriment de la clarté sémique. Dans l'emploi des prépositions primaires dotées de nombreux sens partiels, c'est parmi eux le sens fondamental de localité qui prédomine. (Cela vaut pour la plupart, mais pas toujours: par exemple dans le cas de iz (de, par, à) dans le 2Mz, et du fait du sujet spécifique traité, le sens de matière est plus fréquent.) De ce sens fondamental dérivent d'autres sens: métaphoriques, circonstanciels, syntaxo-sémiques (d'objet, d'attribut, d'épithète). L'exception est représentée par la préposition z/g (fr. avec) qui n'exprime ni la localité, ni la temporalité puisque, dans sa valeur principale, elle joue le rôle d'un instrumental prépositionnel avec une valeur d'accompagnement ou de moyen, ainsi que dans le cas de ob (fr. à côté de; à) où la signification, à l'origine et après évolution, est, à la base, temporelle. Dans l'emploi de ces prépositions primaires, donc, un 111 fort échange des prépositions synonymes est évident, ainsi que la mise à profit des prépositions de sens proche pour la désignation de relations particulières concernant le lieu et le temps. Le texte traduit est également soumis à différentes interprétations sémiques du contenu notionnel, exprimé dans les structures syntaxiques proposition-nelles de la langue de départ et transmis dans des modèles équivalents sans concordance sémique de la langue d'arrivée, retrouvant également des groupes prépositionnels sémantiquement divergents. Les groupes prépositionnels formés à partir de prépositions primaires manifestent une correspondance entre les différents sens (par exemple la manière, le moyen, le but, la causalité, la notion partitive, l'agent, la comparaison, et d'autres de ce genre), sont exprimés par diverses prépositions synonymes ainsi que par des prépositions échangées dans le développement de la langue qui témoignent d'une fréquence différenciée et d'un emploi dans le contexte différencié, et qui ont un rôle stylistique différent. Par exemple pour la manière, le moyen, la médiation, on utilise dans les textes plus anciens la préposition skozi (fr. avec, par) (par exemple skozi žejo pomoriti (assoiffer jusqu'à ce que mort s'en suive); skozi Gospodovo roko umreti (mourir par la main du Seigneur); skozi Mojzesa zapovedati (commander par l'intermédiaire de Moïse) et d'autres de ce genre), dans laquelle la base linguistique allemande se manifeste directement (avec la préposition durch). C'est plus rarement qu'apparaît la préposition z/s (avec) ainsi que ob (à l'aide de), dont le sens est plus restreint, qui se limite à des syntagmes déterminés (hoditi ob palici (marcher à l'aide d'un bâton) et qui n'est pas remplaçable par skozi, alors qu'il l'est par contre seulement par z/s qui, à partir du 19ème siècle, remplace dans tous les emplois la préposition skozi. Les prépositions secondaires qui ne montrent pas une plus grande fréquence (sauf celles qui n'ont pas d'équivalents sémiques dans le groupe des prépositions primaires) s'imposent progressivement au cours du développement. Leur emploi, si l'on considère l'usage littéraire contemporain et la sélection mentionnée dans les grammaires de la même époque, est plus rare (sur l'échelle du nombre de prépositions différentes, on va de 10 chez Trubar à 17 chez Lampe). Ce type de textes ne contient pas d'expressions prépositionnelles, à l'exception de la préposition causale de base za voljo (à cause de), où les deux composants (la préposition et le nom), au 19ème siècle, ont été fondus en un seul mot (zavoljo), ainsi que de la préposition v pričo (en présence, en vue de) qui a aussi été fondue en un seul mot. 2.2 LE SYSTEME PREPOSITIONNEL SLOVENE DANS SA RELATION AVEC D'AUTRES LANGUES SLAVES 2.2.1 Les données étymologiques ont montré que toutes les prépositions primaires sont, dans une mesure plus ou moins grande, communes aux langues slaves et qu'elles ont été signalées déjà dans le vieux slave. Les adverbes, eux, (ainsi que quelques par- 112 ticules de mise en évidence) présentent une source commune dans la langue originelle indo-européenne. Certaines prépositions ne sont utilisées que dans quelques groupes particuliers de langues slaves (ou bien slaves de l'ouest et slaves du sud, ou bien seulement slaves du sud), ou bien seulement dans des langues particulières (également parmi celles qui ne sont pas voisines) comme le tchèque, le slovaque, le russe, le kashoubien, le biélorusse, l'ukrainien, et d'autres de ce genre. Le système prépositionnel Slovène révèle, en comparaison avec d'autres langues slaves, quelques particularités. Les mêmes prépositions ont un champ sémantique différent et ne se recoupent pas dans les sémèmes ou dans les sèmes. Elles s'étendent en outre sur le champ l'une de l'autre. Les prépositions secondaires, qui sont secondaires aussi selon leur origine et leur composition à l'aide de variantes phonétiques nombreuses dans les langues slaves, ainsi qu'avec différents constituants primaires prépositionnels, manifestent un degré plus élevé d'hétérogénéité. Dans la langue littéraire contemporaine, certaines prépositions ne s'emploient qu'en Slovène (par exemple vpričo (en présence), razen (hors), zoper (contre), zraven (à côté de) ou encore dans la langue croate ivrhCu) (au-dessus de), zaz naj (en dehors de). 2.2.2. Au cours de leur développement historique, les prépositions se sont phonétiquement et sémantiquement transformées dans les langues slaves. Pour les sens relationnels de la même catégorie, il a existé de nombreuses prépositions qui se sont imposées dans certaines langues, mais leur champ de distribution selon les sens partiels s'est différencié de sorte que, dans d'autres langues, d'autres prépositions ont été en usage. Par exemple, le champ sémantique de la préposition do (jusqu'à), différencié dans la langue slovène et dans les langues slaves de l'ouest (le tchèque et le slovaque), se recoupe en ce qui concerne le sème de l'orientation vers l'intérieur, avec la préposition Slovène v (dans). Au contraire, la préposition u présente dans quelques langues slaves le sens partiel de la préposition slovène pi (chez) en ce qui concerne le sème immobilité dans la proximité, avec une distribution différente de l'emploi par rapport à pri. Cet emploi est plus fréquent en russe; en ukrainien, en biélorusse, en slovaque prédomine pri; en bulgare on trouve gri; en croate et en serbe, à côté de pri, on trouve encore kod: en macédonien, avec les équivalents kaj / kade, pri, pokraj. Dans les langues slaves apparaissent différentes relations entre les prépositions proches par le sens, c'est-à-dire avec celles qui ne se différencient que dans un sème ou deux: par exemple, la relation est différente dans les langues slaves entre les prépositions do (jusqu'à) et k (à) qui, toutes deux, expriment la proximité, et ainsi l'orientation de x vers le signifié y. Toutes ces langues ont en commun do qui indique la limite de x à l'aide de y dans les sens liés à la notion de lieu. En tchèque et en slovaque, do a assumé le sens de la préposition v (dans, à). En polonais, ukrainien et biélorusse, l'expression (pr)iti do koga (fr. venir à quelqu'un) n'est pas remplaçable par la préposition k. Dans les autres langues, sauf en tchèque, slovaque et russe, la préposition do représente une forme de variation parallèlement à k. Ces trois langues qui font l'exception expriment le sémème /direction jusqu'à la proximité sans contact/ à l'aide de dû uniquement. Dans 113 les langues slaves du sud (à l'exception du Slovène), on exprime aussi avec dû un espace libre dans la proximité immédiate (en synonymie avec pri, blizuV L'emploi de la préposition gri (à côté de) est également limité en Slovène puisque oh assume la fonction de signalisateur de la proximité. En croate et en serbe, l'immobilité ou le mouvement dans la proximité sont exprimés aussi par la préposition uz (vi>z) que les autres langues slaves (à l'exception de l'ukrainien archaïque) ne connaissent pas. L'emploi des prépositions slovènes se différencie également de l'emploi dans les autres langues slaves dans les cas suivants: la délimitation entre les prépositions iz (de) et z/s (de) est maintenue seulement en russe, croate, serbe et Slovène. D'autre part, la distinction entre le contact extérieur et intérieur est gommée et l'emploi complémentaire est conditionné seulement phonétiquement. Le choix de la forme réduite au détriment de la forme pleine dans le cas de la préposition iz, ainsi que le croisement des deux prépositions avec le sème commun de: point de départ avec contact, ainsi qu'avec le sème distinctif de l'emplacement du point de départ (dehors, dedans), se manifestent aussi dans l'évolution de la langue Slovène, vu que jusqu'à la moitié du 19ème siècle, cette distinction n'a pas été prise en considération, la préposition iz couvrant les deux sèmes. Dans certains cas, on en arrive à un appui analogique de la préposition z/s sur la préposition iz (M. Pohlin), ce qui constitue une caractéristique du langage parlé en Slovène central d'aujourd'hui. Le rapport entre les prépositions čez (au travers de, par) et skozi (au travers de, par) dans les langues slaves dotées de la notion de contact extérieur et intérieur est complexe: Les langues slaves de l'ouest ont seulement une préposition à l'exception du tchèque qui maintient les deux (près, skrz): le pries polonais, le prez lusacien, le cez slovaque (le skrz n'est qu'archaïque), les praz - ceraz, skroz biélorusses, les niz, preku et rarement prez macédonien, sans différenciation sémique. C'est également la préposition od (de) qui manifeste un recouvrement différencié des sémèmes: dans les langues slaves du sud, elle peut exprimer le point de départ; c'est également seulement dans les langues slaves du sud qu'on exprime la source matérielle à l'aide de cette préposition (žiti od čega) (vivre de quelque chose). Dans les langues slaves, l'emploi objectai de cette préposition est riche; cette préposition, commune à toute les langues slaves, est le désignatif de la personne quand elle est source de l'information, à savoir le type slišati od koga (fr. entendre dire par quelqu'un). La préposition comparative od (par exemple večji od koga/česa (fr. plus grand que quelqu'un/quelque chose) n'est utilisée ni en tchèque, ni en lusacien, ni en russe. Avec un rôle d'actant (par exemple storjeno od. Gospoda (fait par Dieu), en outre, elle n'apparaît dans les structures passives, ni dans les langues slaves de l'est, ni en polonais. 114 3 INVENTAIRE DES PREPOSITIONS 3.1 Constantes et variables prépositionnelles Le système prépositionnel que fournit le modèle choisi des deux passages bibliques (Mr et 2Mz) confirme la stabilité et le caractère fermé de l'utilisation des prépositions primaires ainsi que l'instabilité, le caractère ouvert et la rareté de l'utilisation des prépositions secondaires, utilisation qui, dans ce type de texte, est assez rare aussi bien selon le nombre d'exemples que selon l'inventaire. Les constantes prépositionnelles en ce qui concerne les prépositions primaires constituent la règle. Les modifications ne se manifestent que dans la distribution, dans la fréquence d'utilisation selon des sémèmes particuliers et leurs sous-groupes, ou encore après la perte (d'habitude accidentelle) d'un sémème quelconque, c'est-à-dire avec le remplacement par une autre préposition synonyme. En comparant les groupes prépositionnels entre une traduction seule et les autres, la non-concordance, dans une amplitude moindre, est toujours inévitable du fait du choix des modèles syntaxiques synonymiques prépositionnels et non-prépositionnels. 3.2 L'échange des prépositions Du point de vue de l'évolution historique, l'échange de l'inventaire prépositionnel c'est-à-dire la perte d'une préposition et l'échange avec une autre n'est manifesté, du point de vue de l'origine et de la formation des mots, que par la préposition secondaire de cause: za voljo - zaradi (à cause de). Cet échange qui est total dans les textes, c'est-à-dire sans degré de concurrence entre les deux prépositions, se préserve auprès des plus vieux locuteurs dans les dialectes. On peut remarquer l'absence de quelques prépositions secondaires dans des traductions isolées, par exemple vpričo (en présence) chez Trubar et Dalmatin, razen (excepté) chez Trubar, Dalmatin, Japelj, parce qu'on emploie à sa place dans le sémème d'exclusion izven / zunaj (hors de, en dehors de). Dans d'autres cas, on utilise ces prépositions secondaires seulement adverbialement et seulement - dans des traductions déterminées - prépositionnellement: par exemple blizu (près de), mimo (devant, à côté de), vrh (au-dessus de) et, chez Trubar et Dalmatin, zred 'skupaj z/s' (ensemble avec). Les prépositions composées sont rares au 16ème siècle sauf izmed (d'entre) avec des composants séparés. Au niveau des sémèmes et des sèmes partiels, un mouvement d'échange plus important est attesté. Il ne prend toute son ampleur qu'auprès de quelques utilisations empruntées qui s'imposent dans les groupes prépositionnels synonymiques plus rares, sous l'influence du modèle allemand ou bien de la pratique orale à cette époque. Par exemple, à partir de l'édition de Wolf (1857), nous ne trouvons plus, pour le sémème de moyen, d'intermédiaire, la préposition skozi (ail. durch). De même, la préposition k/h n'exprime plus l'intention; dans ce sémème la remplacent les prépositions za et v. La préposition k/h {ail. zu) n'apparaît plus dans un rôle syntaxique avec les verbes d'affirmation (verba dicendi). 115 4 COMPARAISON SELON LA FREQUENCE La mise en parallèle des données concernant la fréquence entérine dans une assez grande mesure l'incompatibilité entre les deux textes, aussi bien en ce qui concerne le nombre d'occurrences de chacune des prépositions qu'en ce qui concerne le nombre d'occurences de chacun des sémèmes. Des variations de leur emploi ont également été notées dans chacune des traductions. On a constaté une disparité, avant tout, dans l'utilisation des prépositions primaires suivantes: c'est la préposition Ml (à) qui a subi la plus grande régression du fait de la suppression de l'emploi du complément d'objet prépositionnel mentionné ci-dessus (par exemple, dans Mr, elle est passée de 233 occurrences chez Trubar (1557) à 47 dans l'édition de Wolf (1857)). Suivent ensuite les prépositions çez et skozi (au travers de, par) qui, à partir du milieu du 19ème siècle (1857, 1895), se limitent, dans la plupart des cas pour la première, et en totalité pour la seconde, à une signification spatiale. Les prépositions nad (au-dessus de) et ob (à côté de, à) manifestent une intensification de leur emploi qui apparaît dans les traductions, pour la localisation, à partir du milieu du 19ème siècle seulement. 5 LES VARIANTES MORPHEMATIQUES DES PREPOSITIONS 5.1 Au niveau de la forme (signifiant), les prépositions se sont encore diversifiées, c'est-à-dire qu'elles sont devenues hétérogènes, du fait d'un plus grand nombre de variantes, écrites ou phonétiques, et de variantes en fonction de la position quoique dès les premiers temps de notre langue littéraire, dans la manière d'écrire les prépositions non-syllabiques à un seul caractère, se reflète en majorité, de la part des traducteurs, le respect minutieux de l'uniformité de l'écriture, ou bien des critères systématiques pour la distinction des variantes phonético-situationnelles. 5.1.1. Pour le même traducteur, les variantes phonético-graphiques et graphiques s'harmonisent dans les deux textes. Dans les traductions, elles manifestent par contre une différenciation assez importante, liée à un changement dans les normes grammaticales de la langue littéraire durant cette même période de temps. Les règles d'évolution dans l'écriture des prépositions s'orientent vers l'autonomisation des prépositions par rapport au noyau (c'est-à-dire les noms) c'est-à-dire par rapport à ses compléments, ce qui est observable à partir de l'écriture des prépositions à un seul graphème. La ligne d'évolution va de Trubar, où les prépositions de ce type sont encore étroitement liées avec le mot qui suit; elle passe par Dalmatin (1584) et Japelj (1784), où elles sont séparées du mot par une apostrophe (selon l'usage que Krelj a introduit dans la langue); elle va jusqu'à Wolf (1857) et Lampe (1895), où elles ne sont pratiquement plus liées avec le mot voisin. Les autres prépositions mono- et multi-syllabiques, exceptées quelques occurrences particulières, gardent tout le temps une position autonome, mal- 116 gré une non-accentuation en tant qu'unités lexicales auxiliaires ou que morphèmes libres. 5.1.2 Les variantes phonétiques, qui apparaissent aussi sous forme écrite, se limitent surtout à une facilitation de la prononciation dans l'intervalle entre deux mots pour les prépositions non-syllabiques k/h (à), z/s/ž (avec), v/u (dans,à). Chez Trubar, on en arrive, à cause de l'écriture de la préposition avec le mot suivant, à une refonte dans le mot suivant, lorsqu'il débute avec le même graphème (par exemple felfami "s solzami"). Dans le corpus, il n'y a pas de variantes vocalisées à l'exception de z/s devant le pronom ves. Les autres prépositions ne montrent pas d'autres disparités hormis des disparités écrites qui proviennent de deux sortes d'écritures, celle de Bohorič et celle de Gaj, tout comme les utilisations instables des symboles pour la sifflante et la chuintante dans l'écriture de Bohorič (par exemple fkusi (Trubar) - skufi (Dalmatin, Japelj), ou comme encore les usages irréguliers des marques diacritiques. La (non)ac-centuation ou bien la (non)marquation de la semi-vocalique avec accent grave (par exemple sa vôlo /sa volo; pèr/per, super /super /supàr et d'autres du même genre) ne présentent pas d'autres discordances. 6 LES CARACTERISTIQUES SYNTAXO-FONCTIONNELLES 6.1 Les types de groupes prépositionnels Les groupes prépositionnels sont constituées dans une grande mesure par des prépositions apposées à des groupes nominaux composés du seul nom, c'est-à-dire à des substantifs ou bien à des pronoms personnels équivalents (et aussi à d'autres pronoms adjectivaux jouant le rôle de nom. C'est seulement chez Japelj que le complément de la préposition za, dans le sens de l'intention, peut aussi être un infinitif, cette liaison venant de la langue parlée). Chez Trubar, et moins souvent chez Dalmatin et chez Japelj, on trouve devant le substantif l'article indéfini ou défini (en-a-o; ta, ta, to). Ce sont avant tout différentes catégories de pronoms adjectivaux et d'adjectifs numéraux et, dans une moindre mesure les vrais adjectifs, qui représentent les groupes nominaux dans la fonction de complément placé à gauche. Parmi les compléments placés à droite prédomine le complément épithète au génétif. Les groupes prépositionnels sont, surtout dans le 2Mz, dans des sémèmes identiques ou différents, de manière coordonnée ou subordonnée, mis à la suite les uns des autres. Les prépositions, elles, se répètent à chaque fois ou tour à tour, c'est-à-dire que la préposition est exposée seulement dans la première articulation. Les prépositions apparaissent aussi auprès des noyaux adverbiaux (par exemple Qd tod (à partir d'ici), do jutri (jusqu-à demain)-, elles sont plus nombreuses dans les traductions plus anciennes dans lesquelles les groupes adverbiaux ne forment pas encore un seul mot (par exemple s'jutra(j) (le /au matin) (Dalmatin) en opposition avec l'adverbe zjutraj (autres auteurs)). 117 6.2 Les rôles de membres propositionnels des groupes prépositionnels 6.2.1 En tant que membres de la phrase, les groupes prépositionnels assument le rôle de base des compléments adverbiaux circonstanciels en tant que spécificateurs et modificateurs. D'habitude, les compléments circonstanciels se rapportent à la phrase entière ou bien au prédicat; ils ont une place libre dans la structure propositionnelle et ils ne sont limités qu'en fonction des règles de la distributivité selon l'actualité. Le complément adverbial n'est pas obligatoire par rapport au prédicat et il est non-régi, sauf dans les cas de désinences verbales préfixes qui s'accordent (približati se k (s'approcher de), odgnati od (chasser de), izpeljati iz (dériver de), et d'autres du même genre) ainsi qu'auprès d'autres verbes qui exigent le complément (surtout auprès des verbes d'état, de situation et de résidence dans un sémème déterminé). Dans ces cas-là, il est complément adverbial ou complément adverbial régi, sans lequel la phrase serait tronquée et incorrecte du point de vue grammatical. De tels groupes prépositionnels peuvent être remplacées dans la phrase par des adverbes indépendants. Selon l'origine, ce sont pour la plupart des groupes adverbiaux condensés issus de propositions subordonnées, dans le sens de moyen pour la préposition z/s (avec); ce peut être aussi des groupes nominaux coordonnés. Les groupes prépositionnels sont, à côté des adverbes, les condensateurs syntaxiques qui font une proposition à partir de deux phrases, de telle manière qu'ils remplacent la proposition subordonnée prise en tant que complément circonstanciel. 6.2.2 Plus rarement, mais seulement pour les prépositions de situation et non auprès des prépositions de direction, apparaissent les groupes prépositionnels dans le rôle de complément attribut limité aux verbes dont le sens n'est pas complet. C'est seulement avec la préposition za (pour) que ces groupes prépositionnels apparaissent dans quelques liaisons verbales au sens figuré, comme l'attribut du prédicat (par exemple dans la liaison držati koga za kaj, imeti koga za kaj (prendre quelqu'un pour quelque chose), biti za kaj (être pour quelque chose). 6.2.3 Le rôle des prépositions en tant que complément prépositionnel du verbe est très répandu et confirmé dans toutes les prépositions primaires (ce rôle est rare pour d£>, iz, ou bien limité à un certain type (par exemple pour oh: priti, biti oh. kaj (être privé de quelque chose, être sans quelque chose). Auprès de certains groupes prépositionnels, on utilise ce rôle plus souvent que la moyenne (par exemple pour k/h (à), čez (au travers de), na (sur), proti (contre)) ou bien il est le seul qui soit utilisé (pour la préposition zoper (contre)). Dans la plupart des cas, il est possible de le lier logiquement avec le sens de base de localisation, quoique parfois l'utilisation des prépositions dépende du choix de l'auteur du texte ou du traducteur, ce choix dépendant lui des transmissions de tels compléments prépositionnels à partir de la langue étrangère de départ. (Il dépend aussi de l'interférence des éléments syntaxiques dans la position linguistique bilingue ou des différentes catégories sociales; par exemple čuditi se komu/čemu, čez. koga/kaj, 118 nad kom / čim (s'étonner de quelqu'un /de quelque chose); jeziti se čez koga / kaj, na koga /kaj, nad kom /čim (être irrité contre quelqu 'un /quelque chose). La frontière entre le rapport de localité et l'emploi de complément d'objet est, dans quelques liaisons (par exemple pogledati koga/kaj, v koga/kaj, na koga /kaj, po kom/ čem, za kom/čim (regarder qq'un /qqch, dans qq'un/qqch, sur qq'un /qqch) difficilement déterminable, parce que le groupe verbal prépositionnel peut remplacer le groupe non-prépositionnel ou bien encore le déterminer dans un sens local supplémentaire. On pourrait classer de tels groupes parmi les groupes de localisation. La préposition n'est pas seulement un morphème grammatical sauf dans les cas où le sens est figuré ou transformé; par exemple ozirati se na koga / kaj, (prendre en considération qq'un / qqch), pogledati na koga / kaj (surveiller qq 'un / qqch), pogledati po kom / čem, za kom / čim (aller chercher qq 'un / qqch). Dans l'emploi objectai très souvent apparaissent aussi des groupes descriptifs qui constituent des formes syntaxiques de base pour la formation verbale (par exemple biti v nadlego (importuner), biti k pomoči (aider), priti oh. glavo (être décapité) et d'autres du même genre. Apparaissent également des liaisons verbales phraséologiques avec des prépositions, au sens figuré, qui remplacent d'autres formes verbales à un seul lexème. A partir de la structure sémique de l'action verbale dépend aussi le choix de la préposition dans le rôle de complément d'objet dans le groupe prépositionnel. Quoique les sèmes de ces prépositions soient déjà effacés dans cette fonction syntaxique, on remarque encore en certains endroits un choix de prépositions motivé par rapport au sens de localisation, ceci bien que quelquefois les possibilités de choix des prépositions soient différenciées (groupes prépositionnels synonymiques). Là, il n'y a qu'un seul choix (pas de variation) sauf dans le cadre du changement évolutif selon les traducteurs, par exemple pour les verbes orientés expressivement ou bien dans les groupes verbaux lexicalisés: začuditi se (s'étonner), jeziti se nad čim (se mettre en colère à cause de quelque chose), planiti na koga (attaquer quelqu'un) et d'autres du même genre. Les groupes prépositionnels objets sont différent selon les traductions, pas seulement à cause des différents choix de verbes, mais aussi en ce qui concerne le choix de la préposition en tant que morphème indépendant. C'est spécialement dans de telles fonctions que la préposition est le plus soumise aux influences des modèles syntaxiques étrangers, qui parfois, dans le cas de certaines langues particulières, se recoupent, même si dans la plupart des cas ils ne se recoupent pas, à la différence des groupes prépositionnels circonstanciels. La capacité à varier des prépositions se réfère aux différents textes ou bien aux stades de développement de la langue; elle est commune à quelques types de verbes (par exemple, auprès des verbes qui expriment l'insatisfaction, alternent, dans la plupart des cas, la préposition čez (au travers) qu'on trouve dans les textes les plus anciens et la préposition nad (par dessus) qu'on trouve dans les textes plus récents, parallèlement à une utilisation dans le sens local. Le complément qui exprime le contenu auprès des verbes d'affirmation n'est employé avec l'actuelle préposition o uniquement dans la dernière traduction (1895). Cette préposition o remplace la 119 préposition od (par exemple govoriti /poreči od Israelovih sinov / o Israelovih sinovih (parler des fils d'Israël /à propos des fils d'Israël), etc... Ce n'est qu'assez rarement que deux prépositions synonymes alternent dans le complément d'objet (par exemple dans un sens d'opposition: proti et zoper (contre), tandis que čez n'est utilisé dans ce sens que dans les textes plus anciens). D'habitude, il s'agit d'une alternance entre deux prépositions de ,même valeur (par exemple les deux prépositions mentionnées ci-dessus čez et nad). Le verbe vpiti (crier à quelqu 'un) montre également une quadruple variation de la préposition en tant que morphème indépendant: la préposition actuelle na, régie par l'accusatif, la préposition nad qui alterne plus rarement, la préposition čez, plus ancienne - comme c'est le cas auprès des verbes qui expriment l'insatisfaction - et encore Mi selon le modèle des verbes d'affirmation. L'alternance est fréquente avec le complément qui se construit sans préposition: auprès des verbes d'affirmation avec le complément de but à partir de la traduction, qui date du milieu du 19ème siècle, où apparaît le datif libre (par exemple le type govoriti k/h komu (parler à quelqu'un). Il en est de même auprès des verbes de rapprochement (približati se komu - s'approcher de quelqu'un ou de quelque chose), auprès des verbes qui expriment l'adjonction et la réunion (pridružiti se, pridejati/dodati komu, čemu - se joindre à quelqu'un, ajouter à quelque chose), auprès des verbes qui expriment l'action de prendre quelque chose à l'aide du datif au lieu du groupe prépositionnel construit avec od (vzeti od česa - vzeti čemu) et d'autres de telle sorte. 6.2.4 La fonction d'épithète des groupes prépositionnels est liée à leur emploi dans les groupes nominaux et non dans la phrase ou bien dans le groupe verbal: le complément du groupe nominal, placé à droite, est invariable (deffet Tebihou i$_ Sukanih Shyd (dix tapis de soie filée)', 2Mz (Dalmatin); angelji v nebesih (les anges dans le ciel) (Wolf)). Ce groupe nominal le détermine en ce qui concerne la qualité, l'espèce, l'appartenance et il est le résultat de la transformation de deux propositions avec le même participant à travers le complément d'attribut. Auprès de prépositions déterminées, cette fonction n'est que marginale et rare (par exemple pour na (sur), v (dans), jjq (par)). Auprès d'autres prépositions, on la remarque plus (par exemple auprès de od (de), do (jusqu'à), iz (de), brez (sans), z/s (avec)). Dans certains sens partiels, cette fonction est typique, par exemple pour l'appartenance, la propriété, la partitivité, l'exclusion, la répartition et la matérialité. Souvent, elle détermine le nom en ce qui concerne la localisation, la temporalité, l'intentionalité. Dans d'autres sens, elle se limite à quelques groupes nominaux lexicalisés ( sam na/ pa/ v/ pri sebi - en soi, eden od / iz. / izmed koga, česa - l'un de) et d'autres encore). Cette fonction est parfois difficilement recon-naissable à partir du corpus (dans le 2Mz), du fait que les compléments circonstanciels sont à la suite des compléments d'objet qui se succèdent sur des chaines énumératives plus longues. 120 6.3 Le régime (liaison avec le cas) Dans les textes, toutes les formes du régime ne sont pas représentées. Pour les prépositions qui peuvent être accompagnées de deux cas différents: accusatif ou instrumental (nad (au-dessus de), pod (au-dessous de), pred (devant), med_(parmi), ou bien accusatif ou locatif (v (dans, à; dans), na (sur) go (par)), c'est d'habitude dans le sens local ou temporel que les prépositions employées avec l'accusatif apparaissent modérément, ceci n'étant pas valable pour toutes les traductions (comme par exemple chez Japelj (1784) na, J2Q, dans le sens local). Dans les autres significations adverbiales, la forme de régime locative et instrumentale est plus courante, sauf dans le cas de l'intention, qui est liée avec l'orientation vers un but, et ne possède que la forme de régime accusative. L'utilisation en tant qu'objet confirme les deux possibilités de formes de régime. Dans ce modèle, la préposition za, à triple régime, ne montre pas de régime génitif (dans le sens temporel). 6.4 L'échange avec d'autres modèles syntaxiques. La comparaison des expressions traduites particulières placées aux mêmes endroits montre une non-concordance de la structure de surface et la concordance de la structure de profondeur correspondante. Elle montre aussi une valeur sémique partiellement différente (surtout dans le cas des rapports de lieu et de temps). Les moyens syntaxiques qui peuvent être échangeables avec les groupes prépositionnels sont surtout les groupes propositionnels desquelles ils proviennent, les propositions subordonnées des relations correspondantes et les conjonctions sémiquement adéquates, ainsi que leurs équivalents mono-lexicaux (les adverbes de même catégorie qui ne remplissent que le rôle de certains groupes prépositionnels composés du seul nom, surtout dans les rapports de lieu, de temps et de manière). 7 STRUCTURE SEMIQUE Sur la base de l'analyse des groupes prépositionnels, la composition polysémique des prépositions a été présentée, tandis que dans le cadre des sens partiels particuliers, les sèmes classificateurs et distinctifs essentiels ont été déterminés. En outre, les moyens prépositionnels synonymes et, partiellement, d'autres moyens syntaxiques proposés par le corpus, ont été mis en évidence. 7.1 L'interférence sémique des prépositions De la diversité sémique se dégagent certaines tendances qui se manifestent dans la concordance et la différenciation de sèmes particuliers. La concordance sémique des groupes prépositionnels peut être la conséquence de la neutralisation des sèmes dif- 121 férenciateurs, cela dans des groupes ou utilisations donnés, de façon à ce qu'une autre préposition, à cause de l'abstraction de l'un des sèmes, remplace la préposition typique pour une signification donnée, cela seulement, bien-sûr, sur les marges du système, dans une utilisation particulière ou dans un temps donné. De là découle l'utilisation en alternance des prépositions iz (de) et od (de) pour le point de départ à l'intérieur de quelque chose et à proximité de quelque chose. Alors que la préposition od a pu se généraliser pour toutes les sortes de départ, la préposition iz s'est spécialisée aussi bien pour un départ de l'intérieur que pour un départ de surface, cela jusqu'à l'édition de Wolf (1857), lorsque, pour ce dernier, elle a été remplacée par z/â au génitif. De la même manière, le champ sémantique de la préposition do (jusqu'à) s'est étendu dans le domaine de la préposition k/h (à), tandis que la préposition nad (au-dessus de) a été quant à elle dans une plus grande mesure remplacée par çez, non seulement pour l'orientation mais aussi parfois pour la position. Une plus grande étendue sémique des prépositions est la caractéristique d'un système prépositionnel qui a atteint dans le cours de son évolution un point de non-recoupement de ces prépositions dont l'utilisation est sémantiquement moins stricte. Le nombre des sèmes classificateurs s'est limité tandis que le nombre des sèmes différenciateurs s'est accru au détriment du rôle spécifique de chaque préposition en particulier, même si leur interchangeabilité est toujours, dans le cas de certains groupes de prépositions, relativement importante, cela bien-sûr avec une marque différente selon le genre (usage rare) et le style du texte (par exemple: dans le sens de proximité dans l'espace, de temps portant sur la simultanéité, de manière, de moyen ainsi que dans le sens partitif et de gradation). 7.2 Le choix des sèmes pour des sémèmes particuliers A la base de l'analyse componentielle, on peut comparer entre eux les sémèmes, les différencier et les répartir par groupe. Les sèmes pris en compte, qui ont surtout servi à l'élaboration des sémèmes d'espace ou de localité, de temps et, très rarement, pour d'autres sémèmes (par exemple, de partitivité et de manière), se répètent auprès de différentes prépositions dans une plus ou moins grande mesure. Compte tenu des sèmes classificateurs et différenciateurs, les prépositions de localisation se répartissent en différentes catégories polarisées: par exemple situation - orientation (ou -situation), contact - non-contact, origine - but, immobilité - mobilité, et d'autres du même genre. Dans le cadre de ces catégories, on peut trouver, en introduisant de nouveaux sèmes différenciateurs, des sous-catégories encore plus restreintes. Il y a par exemple, parmi les prépositions de situation, les prépositions de situation intérieure et de situation extérieure, qui s'organisent compte tenu du sème +contact (v, na, po avec le locatif (dans, sur, par)), tandis que les prépositions de proximité (gri, ob (à côté de)) et de hiérarchie s'organisent, elles, compte tenu du sème -contact (sur l'axe horizontal (pred (devant), za (après)), sur l'axe vertical (pod (au-dessous de), nad (au-dessus de)), ainsi que sur les deux (med (parmi)), ce qui exprime la présence dans l'entre-deux, et peut aussi présenter le sème +contact avec un sens différent). Les prépositions d'orientation forment 122 également les mêmes paires; ces prépositions d'orientation sont représentées par les mêmes prépositions, avec un régime accusatif, comme les prépositions de but, et encore par des prépositions de proximité qui se répartissent à leur tour en point de départ - but (od - dû - Ml (de - jusqu'à - à)) et, dans ce cadre, en +/- de frontière (od, do - Ml), auxquelles s'ajoutent enfin le groupe des prépositions de point de départ et de contact (iz, z/s (de)). Dans le cadre de la famille des prépositions d'orientation, c'est l'opposition spécifique point de départ - but qui, mis à part le contact, est la plus importante, cela autant en ce qui concerne les prépositions de contact intérieur, que de contact extérieur ou de non-contact. Si nous choisissons pour point de départ une division en fonction du contact, nous obtenons un groupe de prépositions de contact, de prépositions de non-contact et, parmi elles, de prépositions conditionnellement de contact et conditionnelle-ment de non-contact. Les prépositions de contact se répartissent plus avant en prépositions de contact intérieur et extérieur, l'une et l'autre se décomposant encore en point de départ et but (iz, od - v, na, po) etc ... Des mesures établies déterminent quel contraste sémantique est délimité de manière prédominante. Le contraste entre contact et non-contact ainsi aussi qu'entre position et orientation constitue un sème essentiel. Un contraste plus pur est représenté par la division en prépositions de situation et d'orientation (de non-situation) qui séparent en deux parties les prépositions régies par deux cas. Le sème d'orientation et le sème contrastif de situation ne sont pourtant pas primaires, puisque c'est seulement le sens contextuel des prépositions qui les détermine, et non la préposition seule; tous deux sont subordonnés au sens du prédicat (groupe verbal). C'est seulement auprès de rares prépositions que le contraste position - orientation se manifeste au niveau de deux prépositions contrastives composant une paire (pri - k), mais il se manifeste dans la majorité des cas au niveau de deux formes régies (L, I - A: v, na, go; pod, nad, pred, za, med). De ce point de vue, le contraste de base +/- contact est plus approprié, malgré le contact conditionnel dont témoignent certaines prépositions. Les deux marques contrastives immobilité - mouvement / déplacement ne sont pas appropriées, puisque le mouvement peut aussi se dérouler dans une position donnée. C'est pour cela qu'il ne peut être qu'une sous-catégorie des deux. L'accent mis sur le contact ou bien le non-contact est sur ce point non-autorisé, car il est très souvent peu pertinent ou encore soumis à une mise au point du contraste dans le sens contextuel (par exemple iz, ad, k, dû, pri (dans le groupe pri mizi, m mizo, ob mizi (à table) exprime le contact ou l'absence de contact). 7.3 La polysémie des prépositions Les prépositions primaires et quelques prépositions secondaires (čez, skozi (au travers de), proti (contre)) apparaissent dans de nombreux sémèmes liés les uns aux autres. Habituellement, toutes les prépositions marquent un rapport de lieu différent (à l'exception de la préposition primaire z/g (avec) et de la préposition secondaire zoper 123 (contre)). Les prépositions primaires marquent également un possible rapport de temps et, plus rarement, d'autres sens circonstanciels. Pour toutes, est également prévisible le sens syntaxique objet et épithète, même s'il n'est pas toujours réalisé dans le modèle choisi. La préposition od (de) présente le plus grand nombre de sémèmes circonstanciels (9), la préposition o/ob. le moins grand nombre (2). Chez les prépositions secondaires, on a čez (4) et skozi (5). Le nombre varie bien-sûr selon les textes, puisque les sémèmes peu fréquents ne sont pas partout attestés. Les prépositions secondaires apparaissent dans le sens local et dans le rôle de complément, mais c'est plus rarement qu'elles expriment la temporalité (čez (dans), proti (vers); skozi (pendant)), l'exception (mimo, razen, zunaj, poleg) (excepté), la supériorité et la comparaison (čez, mimo), la cause (čez). Le sémème du rapport local (spatial) est sans doute le sémème doté du réseau le plus varié de sèmes. C'est lui aussi qui peut être lié dans une grande mesure aux autres sémèmes (en ce qui conerne, partiellement, la temporalité, la manière, l'intention, l'objet (par exemple, pour les prépositions de relations hiérarchiques, cette relation de lieu est parallèle à la détermination temporelle (antériorité et postériorité) pour gred (devant) et za (après), temporalité secondaire pour pod (au-dessous de), tandis que nad (au-dessus de) dans son sens temporel n'est pas attesté dans le corpus. En outre, ces prépositions expriment par transposition du sens le comportement humain (la soumission - pod (sous), la supériorité - nad (sur, au-dessus de), la succession - pred (devant), za (après); le remplacement - za (au lieu de); la causalité - pred, za, l'intention - za (pour); la présence - pred (devant), la relation, la mise en rapport - pred, et d'autres du même genre. Le nombre de tous les sémèmes tourne autour de 20. La polysémie des prépositions se définie obligatoirement dans le cadre du contexte de la phrase. Elle complique partiellement la détermination de la signification, puisqu'il est parfois plus difficile de délimiter des sémèmes et qu'une interprétation sémique variée est possible. 7.4 Synonymie et antonymie des prépositions 7.4.0 Sur la base de sèmes classificiateurs communs, les prépositions, dans des sémèmes donnés et en conformité avec le contexte, sont interchangeables. Dans les traductions comtemporaines, nous pouvons concevoir les prépositions échangeables comme des synonymes alors que nous comptons comme appartenant aux prépositions échangées celles qui ne s'échangent que d'une traduction à l'autre et à des époques différentes - tout en considèrent qu'elles sont dotées de la même valeur sémique et qu'elles sont appropriées, quoiqu'elles ne soient pas échangeables dans le même contexte. La synonymie se manifeste également au niveau de la préposition primaire - secondaire qui ne marque dans le modèle qu'une catégorie restreinte. La synonymie est également possible parmi quelques prépositions secondaires dans le sens de la contradiction čez - proti - zoper (contre), dans le sens de la mise à part (exception) (mimo -razen - poleg - zunaj / izven (excepté). Cette synonymie n'est pas spécifique pour une 124 période historique déterminée; en revanche, l'utilisation de certaines prépositions particulières varie seulement selon la fréquence et la pertinence du sémème (pour zoper et razen en tant que sémème unisémique unique). De la synonymie prise dans son intégralité nous devons également isoler une catégorie de synonymie occasionnelle qui est typique pour les plus vieux textes surtout dans les significations d'espace et de temps. Cette synonymie s'établit avec l'utilisation interchangeable de prépositions du même genre qui ne se différencient que pour un sème particulier de telle manière qu'il est fait abstraction d'un tel sème différenciateur. Dans le cas de certaines utilisations atypiques, des sèmes donnés se neutralisent, le sème classificateur s'accentuant. 7.4.1.1 C'est dans le sens le plus fréquent, c'est-à-dire celui de la relation locale, que la synonymie est la plus grande, tout comme le choix de différentes prépositions, primaires et secondaires. La division la plus fondamentale entre statisme et dynamisme constitue aussi le critère de séparation selon le cas des prépositions régies par deux cas (selon ce critère, nous distinguons les prépositions de situation et les prépositions d'orientation, ces dernières se divisant ensuite compte tenu du point de départ et du point d'arrivée de l'orientation en prépositions désignant la direction par rapport au point de départ: iz, od, z/s (de), et en prépositions désignant la direction par rapport au point d'arrivée: do (jusqu'à), k (à), na (sur), v (dans). Cette division fondamentale dépend de la signification du contexte de gauche, c'est-à-dire de la signification statique et dynamique du prédicat. Les prépositions qui désignent le sens par rapport au point de départ (iz, od, z/s avec génitif (de)) ont toutes un sens distinctif qui varie selon le type de départ, que l'on peut négliger. La première peut remplacer la troisième; la deuxième peut quant à elle englober les deux, puisqu'elle est la préposition la plus diversifiée du point de vue de la signification, avec la sens de base de séparation (de l'origine, du départ), et, ceci étant, la plus générale. Iz, de son côté, est plus spécifique, puisqu'elle contient encore le sème •de contact et qu'elle détermine plus exactement la position de départ à l'intérieur ou à la surface de quelque chose, cela jusqu'au 19ème siècle. La préposition z/s avec le génitif, quant à elle, apparaît seulement à partir de l'édition de Wolf (1857). C'est sans doute l'influence de la préposition allemande von qui a induit une utilisation étendue de la préposition od- Celle-ci (od) se distingue de la préposition de but do (jusqu'à) par le sème de degré contrasté de l'action: -point de départ, +but; le sème +position, -mouvement la distingue de la préposition gri (chez); de la préposition iz la distingue le sème +intériorité, -fcontact; de la préposition zZs, +contact, +surface (+position élevée). Les prépositions qui désignent la direction par rapport au point d'arrivée constituent l'antipode des précédentes prépositions compte tenu du point de départ ou d'arrivée du mouvement, et expriment l'orientation de l'action vers le point d'arrivée. Ce sont: do (jusqu'à), Ml (chez), proti (vers), na, v avec l'accusatif (à). Leur champ sémantique se différencie selon: 125 a) le type de point d'arrivée: la position du localisateur dans l'espace: à l'intérieur (v), à la surface de quelque chose (na). dans la proximité immédiate sur la limite (do), à proximité (k/h), l'orientation vers un but sans égard au fait qu'on l'atteint ou non (proti) : b) la (non-)réalisation du contact: v et na sont des prépositions de contact, proti est une préposition de non-contact. Pour dû en tant que détermination du point limite d'arrivée, le contact n'est pas pertinent, même s'il est possible et déterminé contextuelle-ment. Pour Ml, le contact n'est pas prévisible, pour proti, il est exclu. A l'opposé de ces prépositions, en ce qui concerne le dynamisme, on a les prépositions de position: les deux prépositions de contact intérieur et extérieur v (dans) et na (sur) les deux avec le locatif, ainsi que les deux prépositions de proximité pri (chez) et ob (à côté de). Les prépositions hiérarchiques fonctionnant par paire et qui s'appliquent à la dimension d'espace vertical et horizontal (pred - za; pod - nad) ne présupposent pas le contact. Ce contact est cependant exprimé, dans un seul sème, par la préposition de situation dans l'entre-deux med. Dans le cas de localisateurs humains s'ajoute aussi une hiérarchisation sociale de même type (présence, primauté - sujétion, succession, remplacement, échange; subordination - supériorité, prééminence). La préposition gû (par) a encore le sème distinctif de distribution (sur la totalité ou seulement une partie restreinte de la surface). Elle présente également un raport sur le suivi, l'imitation, la prise de modèle sur quelque chose ou quelqu'un, dans le cas de référents abstraits. Des sèmes additionnels particuliers introduisent encore les prépositions de lieu čez, skozi (à travers), mimo (par), avec le sème de transition, la première avec un contact ou sans lui, la deuxième avec un contact intérieur et la troisième sans lui. 7.4.1.2 On considère les prépositions qui vont par paire du point de vue du sème différenciateur. La paire de prépositions v et na s'établit par rapport au type de contact, v et iz par rapport à une orientation opposée (point de départ et point d'arrivée). C'est seulement brez et z/g qui forment une paire de prépositions absolument contrastée, puisqu'elles sont à l'antipode l'une de l'autre dans tous les sémèmes de sorte que la première exprime l'absence, la perte de ce qu'exprime la deuxième, c'est-à-dire soit l'accompagnement (compatibilité), soit le moyen (outil), soit la manière, soit la caractéristique. Les sémèmes des deux prépositions sont en harmonie, avec une notion négative en ce qui concerne la première préposition. 7.4.2 D'habitude, la temporalité entre enjeu lorsque le substantif dans le groupe prépositionnel est une appellation temporelle. Pour la simultanéité, entrent également enjeu d'autres circonstances adjointes dans le groupe prépositionnel qui remplace une proposition subordonnée temporelle et, dans le cas des prépositions d'antériorité et de postériorité (pred, za et ga), aussi, d'autres circonstances non-spécifiques. La temporalité est exprimée par la plupart des prépositions primaires à l'exception de nad et, rarement, de pod qui détermine la temporalité à l'aide d'un rapport hiérarchique avec l'appellation d'une personne dirigeante. Elle est aussi exprimée par z/g avec le génitif qui n'a qu'une seule occurrence chez Wolf (z mladiga (dès la jeunesse)). Le rapport 126 temporel est désigné à l'origine par la préposition ob qui, avant la traduction de Wolf (1857), n'exprimait pas la relation de lieu. Une grande quantité de prépositions exprime de manière synonyme une détermination du temps simultanée et exacte dans le cadre d'une expression temporelle; à la place d'un adverbe de temps issu d'un tel groupe adverbial, figure encore un groupe prépositionnel non-intégré, par . exemple (v soboto, na soboto, ob soboti / sobotah (le samedi); na večer, k večeru (le soir)). L'approximation de la détermination temporelle est exprimée par les prépositions de proximité (aussi k/h. okoli). Les circonstances adjointes sont, elles, exprimées, hormis par ob, également par pri. La première (Ob') porte le sème supplémentaire de réitération. Les prépositions čez et po (et dans un contexte spécifique, za aussi) expriment la postériorité par rapport au temps de l'action du verbe. La durée dans la simultanéité est accentuée par go, čez et, seulement chez Japelj, par skozi. 7.4.3 Pour désigner la partitivité, l'appartenance, la mise à part par rapport à un tout, on fait alterner dans la langue littéraire contemporaine les prépositions suivantes: les prépositions d'origine od et iz, med et la préposition composée izmed ainsi que, en remplacement de ces prépositions, le génitif partitif construit sans préposition qui domine dans la troisième traduction (1857). La fréquence d'utilisation de ces prépositions synonymes change d'une traduction à l'autre (par exemple, chez Japelj, prévaut l'utilisation de la préposition iz, tandis qu'au 19ème siècle prédominent les prépositions composées zmed / izmed). Les prépositions iz et od sont également utilisées pour désigner la matière qui compose quelque chose, cela parallèlement à z/§ avec l'instrumental et v avec le locatif qui désignent la matière en tant que moyen. 7.4.4 Les prépositions synonymes qui permettent d'exprimer la relation de manière sont: z/s (avec), v (à), od (de), za (pour), čez (à travers), go (selon), puis la préposition échangeable skozi dans les traductions plus anciennes (encore chez Japelj) et encore, dans certains cas, ¿z et na. 7.4.5 Parallèlement à la préposition de base za, tombée en désuétude au 16ème siècle du fait de l'utilisation dominante, dans ce sens, de la préposition k/h, l'intention est exprimée par la préposition v et, rarement, na. 7.4.6 La causalité est exprimée par de nombreux modèles syntaxiques; les propositions subordonnées de base de cause sont remplacées, après condensation, par des groupes prépositionnels dotés de prépositions secondaires typiquement causales: za voljo / zavoljo (toutes les traductions, sauf la dernière), zaradi (seulement Lampe (1895)) et, de temps en temps, zastran. dotée d'une nuance de relatif (une seule occurrence dans la traduction du 19ème siècle). Le remplacement systématique de la préposition zavoljo par zaradi est aussi justifié par la slavisation et le refus des termes empruntés à la langue allemande qui ont eu lieu à la même époque. On trouve pour la première fois la préposition zaradi écrite dans une grammaire en 1854, dans la première édition de la grammaire de Janežič, tandis que zastran et sa variante obstran se trouvent déjà dans la grammaire de Kopitar (1808). L'expression prépositionnelle za voljo est la seule de tout le système de la préposition Slovène qui, dans une période plus ancienne de développe- 127 ment de la langue (jusqu'au 19ème siècle, figure aussi en tant que circumposition. La combinaison des deux parties séparées dans le cas de la préposition zavoljo dans les trois premières traductions (16ème et 18ème siècles) n'a pas manifesté de règle stricte auprès de chacun des traducteurs qui utilisent les deux possibilités: l'utilisation circum-positive et prépositionnelle. L'utilisation circumpositive est, chez Trabar et Dalmatin, où elle est la plus fréquente, en concordance avec les groupes syntaxiques allemands dans le modèle de Luther. La traduction de Japelj manifeste déjà une diminution de cette utilisation et indique l'amorce de la tendance vers l'expression prépositionnelle en un seul mot. Les autres prépositions qui, dans un sens secondaire et par un transfert de la signification de base, peuvent aussi exprimer la causalité, ceci seulement à échelle réduite et dans des cas particuliers sont: prépositions primaires: la préposition za (par), mais plus rarement, la préposition od (de) avec un transfert de l'origine de l'action sur sa conséquence, très rarement, les prépositions pred (devant), z/s (avec), na (sur) avec une notion de conséquence), nad (au-dessus), çez (par) et skozi (à travers). Les groupes propositionnels correspondant aux groupes prépositionnels de cause introduisent des conjonctions de coordination et de subordination équivalentes. 8 INFLUENCE DES SOURCES DE TRADUCTION SUR LA SÉLECTION ET L'UTILISATION DES PRÉPOSITIONS La comparaison des différents groupes prépositionnels avec les deux traductions en langue étrangère, à savoir le texte allemand de Luther et le texte latin de la Vulgate, sur un nombre restreint d'exemples tirés du modèle sélectionné, a confirmé dans une mesure plus que suffisante une dépendance vis-à-vis de la source de traduction et, ainsi, a démontré une diversité non fortuite dans la sélection des groupes prépositionnels ainsi que des autres groupes syntaxiques. Dans de nombreuses utilisations alternantes dans le cadre du système de différentes prépositions, la traduction de Dalmatin et, plus rarement, celle de Trabar s'appuient de manière évidente sur le modèle de Luther. La concordance différenciatrice des groupes prépositionnels dans la traduction de Japelj et l'édition de Wolf avec la Vulgate est également évidente. Dans de nombreux endroits auprès d'autres groupes prépositionnels, se manifeste également une non-concordance avec les deux sources ou bien aussi, chez Japelj, une concordance avec le texte de Luther (dans les cas de čez, skozi. et d'autres du même genre, où l'influence de la langue allemande, du fait d'une bonne connaissance - polyglotisme des traducteurs - ou de l'invasion d'éléments linguistiques allemands dans le langage parlé, est tellement forte qu'elle a recouvert les possibilités syntaxiques autochtones). Cela se manifeste surtout dans le choix des prépositions pour le complément d'objet, dans lequel l'attachement sémantique au sens local de base n'est plus perceptible, et où l'utilisation dans le langage de départ prend le plus rapidement racine et supplante l'utilisation autochtone. Ce phénomène est le plus évident chez Japelj qui possède le plus de com- 128 pléments d'objet prépositionnels à la suite de verbes variés (pour čez, na, v, ...); il est présent ici et là chez Dalmatin. Cependant, la non-rareté des groupes prépositionnels différenciateurs qui ne s'accordent pas dans les deux sources, dans les quatre traductions, nous indique de manière significative que, dans une certaine mesure, l'indépendance par rapport à ces sources a été constatée, ce qui ouvre les possibilités d'affirmation de la différenciation suivantes: 1) la recherche des parallèles de traduction dans les autres textes de références; 2) l'influence des modèles de la langue parlée; 3) la décision souveraine du traducteur portant sur le choix des modèles syntaxiques synonymes, décision qui provient d'une part, de sa connaissance des structures de surface telles qu'elles sont établies à son époque dans les oeuvres littéraires de ses contemporains et prédécesseurs, dans la norme grammaticale de son temps, dans la langue telle qu'elle est parlée dans l'aire géographique où le traducteur est né et où il séjourne et, d'autre part, du jugement subjectif quant au choix des moyens linguistiques (utilisation spécifique à l'auteur de certains modèles ou de certaines prépositions) qui peut être le résultat d'un décodage sémique (différent) des messages en langue étrangère ou bien le résultat d'une prise de décision autonome au cas par cas à propos de la mise en relief de certains sèmes qui nécessitent un usage prépositionnel différent. Le choix des modèles synonymes syntaxiques (groupe prépositionnel, adverbe, proposition subordonnée, etc ...) a été déterminé par la visée de clarté du message, le choix de l'expression propositionnelle en fonction de son évidence, ou de l'économie et de l'obscurité quant au choix du groupe prépositionnel comme une forme condensante de modèles propositionnels avec la possibilité d'un décodage sémique faux, en tout cas pour les groupes prépositionnels primaires polysémiques. Dans la partie des groupes prépositionnels qui se différencient selon les traductions, on peut présupposer la concordance fortuite avec l'un, ou les deux, des textes de référence. Dans certains groupes, la traduction morphématique (calquée sur une langue étrangère) a été dépassée parce que, chez un traducteur, on a trouvé un groupe prépositionnel adéquat. 9 CONCLUSION L'étude du système prépositionnel à l'aide de la transcription complète à partir du modèle choisi des deux parties bibliques dans quatre traductions issues d'époques différentes (de la deuxième moitié du 16ème siècle, de la fin du 18ème siècle, du milieu et de la fin du 19ème siècle), a montré une variété de la structure de surface (des variantes morphématiques des prépositions, des fonctions syntaxiques des groupes prépositionnels, de la possibilité des modèles syntaxiques dans le cadre de la structure de la phrase). En outre, c'est au niveau de la structure profonde qu'ont été définis, sur la base de l'analyse componentielle, les sèmes principaux des groupes prépositionnels qui font partie du sens relationnel de la préposition, de son contexte à gauche (groupe verbal, ad- 129 jectival, nominal et à droite (groupe nominal, adverbe). Les prépositions ont été explicitées comparativement grâce à la mise en parallèle du corpus des quatre traductions qui a dévoilé des inter-relations synonymiques et polysémiques. Les groupes prépositionnels qui se distinguent de la norme ont été comparés avec les textes de référence allemand (la traduction de la bible par Luther) et latin (la Vulgate). Parallèlement aux possibilités de choix parmi des modèles syntaxiques équivalents et au choix parmi des groupes prépositionnels de sens proche (hormis les expressions traduites sémiquements inadéquates), la comparaison a confirmé l'augmentation du nombre de prépositions (de 26 prépositions chez Trubar (1557) à 35 chez Lampe (1895)). Elle a en outre indiqué les constantes et les variables du développement dans l'utilisation des groupes prépositionnels dans la langue littéraire slovène centrale, du 16ème siècle jusqu'à sa stabilisation à la fin du 19ème siècle. Elle a enfin partiellement dévoilé les orientations de développement qui ont déterminé cette utilisation, c'est-à-dire la slovénisation des groupes syntaxiques et l'abandon des moyens prépositionnels concordants allemands, accompagnés de la spécialisation des prépositions pour certains sémèmes et dotés entre eux d'une délimitation sémique plus importante. Dans le développement, l'écart vis-à-vis de la tradition en ce qui concerne l'utilisation des groupes prépositionnels qui avait cours au 16ème siècle apparaît seulement avec l'édition de l'écriture sainte de Wolf et ce, au milieu du 19ème siècle (1857) et non pas avec la traduction de Japelj (1784), même si celle-ci présente certains traits particuliers qu'on ne peut pas expliquer comme se basant sur une source de langue étrangère mais, peut-être, en les liant à l'intrusion des éléments parlés du groupe dialectal de Haute-Carniole ou encore, au lien des structures syntaxiques slovènes avec les structures allemandes. REMARQUES 1) Cet article présente une synthèse adaptée d'une thèse de doctorat qui porte le même titre (Le système prépositionnel dans le développement de la langue littéraire slovène du 16ème au 19ème siècle). Cette thèse a été remise le 7 juillet 1993 et soutenue avec succès le 21 juin 1994 devant une commission composée de professeurs universitaires: Mme Martina Orožen, directrice de recherches, ainsi que Mme Breda Pogorolec et Mme Zinka Zorko. 2) Dans l'introduction est présentée l'étude des prépositions qu'on trouve dans des grammaires slovènes plus anciennes, où c'est chez Bohorič (Arcticae Horulae fccifivae, 1584) qu'elle est plus approfondie puisqu'elle coïncide avec l'époque des premières traductions qui constituent le point de départ et la base de l'analyse de la classe de mots choisie (P. Trubar, J. Dalmatin). Elle se limite à la citation des données différencielles, à laquelle s'ajoute la citation et la caractérisation des prépositions. Ensuite, lui succèdent des indications concernant la littérature existante chez nous à pro- 130 pos des prépositions, ainsi qu'un classement de la littérature spécialisée étrangère, choisie en fonction du type des textes. On détermine également les assertions théoriques générales pour l'étude des prépositions, ainsi que les avis divergents et souvent contradictoires. Ceux-ci mettent en évidence le caractère ouvert et contestable de la problématique prépositionnelle, à partir de la définition même de la classification, du rôle dans le cas et dans la phrase, de la valeur lexico-sémique et syntaxo-sémique, etc., puisqu'ils ressortent des principes spécifiques des différentes orientations théoriques ainsi que du choix de critères caractéristiques pour la définition des prépositions. 3) F. Kopecny, Etymologicki slovn¡k slovanslch jazyku, Slova gramaticka a zajemna, Svazek 1, Predlozky. Koncové particule, Praha 1973, 263. Les renseignements à propos des prépositions slaves sont tirés de ce travail. 4) Une mise en relation comparée entre prépositions slovènes et slaves selon leurs sens partiels particuliers et leurs sous-catégories exigerait une recherche particulière, précise et systématique, que l'ébauche ensquissée ici ne fait qu'entamée. 5) F. Kopecny (1973) soumet tous les sens adverbiaux au sens local, dont ils sont dérivés; V. Br0ndal souligne, lui, la non-subordination de l'idée de temps par rapport à l'idée de lieu ou bien l'équivalence de toutes les formes intuitives. (Théorie des prépositions, Copenhague 1950, 24-25). 6) Echantillons de traductions: L'échange des prépositions lié au développement historique: 1. LA PREPOSITION k/h Intention 1.1 Echange avec une autre (d'autres) prépositions(s) Ml (T,D,J, W) --> : za (W,L, parfois J), v (tous) T. Du vushefa ima hposlushanu, ta poslushai /Mr 4:23/; D. Kateri ima ufhefsa h'poflufhajnju, ta poflufhaj; J. Kdór ima vufhefsa sa poflufhat ta poflufhaj; W. Aku ima kdo ušesa za poslušanje, naj posluša; Lu. Wer ohren hat zu hôren der hôre; Vu. Si quis habet aures audiendi, audiat. 1.2 Echange avec une forme du cas non-prépositionnelle K/h en tant que morphème libre (T, D, J) --> 0 (W, L) 1.2.1 Chez les verbes d'affirmation T: tukai recita htimu hishnimu Gofpodariu / Mr 14:14/; D. tu recita vidva k'Hifhnimu Gofpodarju; J. rezita k' hifhnimu Gofpodarju; W. recita hišnimu gospodarju; 131 Lu. da sprechet zu dem Hauswirte; Vu. Dicite domino. 2. LA PREPOSITION SKOZI T. skufi, D. fkusi, J. fkusi/fkus, W, L skozi Manière, moyen, médiation 2.1 Echange complet avec une autre préposition skozi (T, D, J) —> go, z/s, v 2.2 Echange sélectif de prépositions synonymes z/s. v (tous) D: Ti fi fkusi tvojo miloft fpremil tvoj Folk, kateri fi ti odréfhil, inu fi je pelai fkusi tvojo muzh h 'tvojmu fvetimu Prebivalifzhu /2Mz 15:13); J: Po tvojim vfmilenji fi ti ludftvu vodil, katêru fi odtêl: inu fi toiftu fkusi tvojo mozh h'tvojmu fvçtimu prebyvalifhu nçfsèl; W: Vodnik si bil v svoji milosti ljudstvu, ki si ga odrešil; in si ga peljal v svoji moči k svojimu svetimu prebivališu; L: Vodnik si bil v usmiljenosti ljudstvu, katero si odrešil; in nesel si je v svoji moči k svetemu svojemu bivališču; Lu: DV hast geleitet durch deine Barmherzigkeit dein Volck das du erlöset hast Vnd hast sie gefüret durch deine Stercke zu deiner heiligen Wonung; Vu: Dux fuifti in mifericordia tua populo quem redemifti: & portafti eum in forti-tudine tua ad habitaculum f anctum tuum. T: Inu on ie nee dofti rizhi uuzhil skufi te perglihe /Mr 4:2/; D: Inu on je nym dolgu predigoval fkusi Priglihe; J: Inu on jih je v'pèrglihah veliku vuzhil; W: In jih je učil veliko v prilikah; Lu: Vnd er prediget jnen lang durch Gleichnisse; Vu: Et docebat eos in parabolis multa. D: dellu, katera je GOSPVD bil sapovédal fkusi Moseffa /2Mz 35:29/; J: de bi fe tç dçla naredile, katere je bil Bog fkusi Môjsefa vkasal; W: de bi se storilo delo, ki ga je zapovedal Gospod po Mojzesu; Lu: das der HERR geboten hatte durch Mose; Vu: ut fierent opera quae jufferat Dominus per manum Moyfi. PRIMOŽ TRUBAR (= T) - 1557, TA PERVI DEIL TIGA NOVIGA TESTAMENTA /.../ TVBINGAE, (Ulrich Morhart) ANNO M.D.LVII (-M.D.VIII). JURIJ DALMATIN (=D) 132 - 1584, BIBLIA, TV IE, VSE SVETV PISMV, STARIGA inu Noviga Teftamenta, flovenfki, tolmazhena, fkusi IVRIA DALMATINA. Wittemberg. (1968, Edition fac-similée, Ljubljana, dr. Rudolf Trofenik, München. JURIJ JAPELJ, Blaž KUMERDEJ (=J) - 1784-1802, SVETU PISMU NOVIGA TESTAMENTA, Pars prima. Labaci. Typis Joan. Frid. Eger. 1784. - 1791, Svetu pismu Stariga testamenta (pars prima), Ljubljana. DRUGE MOJ-SESOVE BUKVE, imenovane EXODUS, ali IS.HOD. - 1857-59, L'Ecriture sainte de l'ancien et du nouveau testament dotée une explication auprès de l'allemand, tirée de l'écriture sainte telle qu'elle est exigée par le Siège apostolique, que le dr. Jožef Franc Allioli a, à partir de la Vulgate, germanisée et expliquée. /.../ Editée par Jožef Blaznik. (Premier volume). 1857. FRANČIŠEK LAMPE (= L) - 1895, Histoire de l'écriture sainte, rédigée et expliquée en Slovène par le dr. F. Lampe. Družba Svetega Mohorja v Celovcu, groupe 1-3, à partir de 1894. - 1804, BIBLIA SACRA Vulgatae editionis. SIXTI V. PONTIFICIS MAXIMI JUSSU RECOGNITA. ET CLEMENTIS VIII. Auctoritate édita. VENETIIS, Ex Typographia Balleoniana. MDCCCIV. (=Vu) D. MARTIN LUTHER (=Lu) - 1972, Die gantze Heilige Schrifft Deudsch, Wittenberg 1545, Letzte zu Luthers Lebzeiten erschienene Ausgabe, Rogner & Bernhard München. Povzetek PREDLOŽNI SISTEM V RAZVOJU SLOVENSKEGA KNJIŽNEGA JEZIKA OD 16. DO 19. STOLETJA Obravnava predložnega sistema na podlagi računalniških konkordanc čez 13000 predložnih zvez, dobljenih s popolnim izpisom iz izbranega vzorca dveh biblijskih delov, starozavezne druge Mojzesove knjige in novozaveznega Markovega evangelija v štirih prevodih iz različnih časovnih obdobij (druge polovice 16.: Trubarjev prevod prvega dela novega testamenta iz 1. 1557, Dalmatinov prevod Biblije iz 1. 1584; konca 18.: Japljev prevod svetega pisma (1784, 1791); srede 19.: skupine prevajalcev v Wolfovi izdaji svetega pisma iz 1. 1857 ter konca 19. stoletja: Lampetovih Zgodb Svetega pisma iz 1. 1895) je pokazala raznolikost površinske zgradbe (morfemskih različic predlogov, skladenjskih funkcij predložnih zvez, možnosti enakovrednih skladenjskih vzorcev v okviru stavčne zgradbe, zamenljivost in izmenjavo predložnih zvez), na ravni globinske zgradbe pa so bili na osnovi pomenskosestavinske analize opredeljeni glavni delni pomeni (pomenke) predložnih zvez, kijih določajo razmerni pomen predloga skupaj z njegovin levim in desnim sobesedilnim okoljem (glagolska in samostalniška zveza oz. dve samostalniški zvezi) ter primerjalno osvetljeni s stališča ostalih prevodov z vzporejanjem zgledov v vseh štirih prevodih. Tiste predložne zveze, ki se razlikujejo od sodobne knjižne rabe, pa so bile primerjane z nemško (Lutrovim prevodom biblije) in latinsko predlogo (Vulgato). Ob tem so bile razčlenjevane tudi nekatere pretvorbene poti nastanka predložnih zvez, v grobem je bilo podano tudi izvorno izhodišče posameznih predlogov. Primerjava je ob izbirnih možnostih enakovrednih skladenjskih vzorcev ter izbiri blizupomenskih predložnih zvez (poleg pomensko neustreznih prevedkov) potrdila povečanje števila predlogov (od 26 pri Trubarju 133 (1557) do 35 pri Lampetu (1895) in pokazala na razvojne stalnice in spremenljivke v rabi predlogov od rojstva slovenskega knjižnega jezika v 16. stoletju do njegove ustalitvene stopnje ob koncu 19. stoletja, kot tudi delno razkrila razvojne smernice, ki so to rabo določale, tj. predvsem podomačevanje skladenjskih zvez z opustitvijo z nemškimi ujemalnih predložnih sredstev, nadomeščanjem kalkiranih variantnih predložnih zvez v posameznih pomenkah z ustreznimi domačimi, s specializacijo predlogov z razločevalnimi pomenskimi sestavinami in večjo pomensko razmejitvijo med njimi. Vidna je tudi razvojna težnja po poenobesedenju prislovnih predložnih zvez, zloženih predlogov, nepravih predlogov, ki se kaže od Japljevega prevoda dalje. Razvojni premik od tradicije v rabi predložnih zvez v 16. stoletju predstavlja šele Wolfova izdaja svetega pisma sredi 19. stoletja (1857-59), Japljev prevod (1784-1802) pa izkazuje vmesno, prehodno stopnjo, ki se še navezuje na oblikovno-skladenjske zakonitosti jezika protestantskih piscev, obenem pa vsebuje nekatere svojske poteze, ki niso povezljive samo z vidnejšim vplivom latinskega vira, ampak so rezultat večjega upoštevanja govorjenih narečnih jezikovnih prvin. Zarezo v tradicionalni rabi predlogov torej začrtuje v manjši meri glede na določene pomenke in tipe v okviru pomenk že Japljev prevod, prelomnico pa Wolfova izdaja svetega pisma z odpravo kalkirane rabe predlogov, skladno z Lampetovim prevodom, ki pa na izrazni ravni uvede nekatere etimološko utemeljenejše oblike (črez, razven, izmed). Izbira skladenjskih vzorcev izvira tudi iz vrste - prevodnega - besedila, ki ni samo podoba samostojnega besednega ustvarjanja, ampak je odvisna tudi od razumevanja pojmovne vsebine tujejezičnega besedila, od prevodnih postopkov, stopnje naslonitve na tujejezične vire oz. morfemskega prevajanja (od 19. stoletja v večji meri opaznejše zlasti v razlikovalnih zvezah v predmetni funkciji). 134