7 PRÉSENTATION DU VOLUME En 2018 nous célébrons le centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale, souvent appelée aussi Grande Guerre, qui a été sans doute une des guerres les plus meurtrières et qui a le plus influencer le cours de l’histoire. Cette date symbolique nous a fourni une précieuse occasion pour étudier le rapport entre la guerre et la langue, pour voir comment la langue et ses différentes variétés distratiques et diaphasiques reflètent la guerre. Les articles sont le fruit du colloque « Comment parle-t-on de la guerre en termes populaires / argotiques », coorganisé par la Faculté des Lettres de l’Université de Ljubljana et la Faculté des Sciences Humaines et Sociales – Sorbonne, Université Paris Descartes, en novembre 2016. Les cher - cheurs de dix pays ont abordé sous différents aspects le(s) lexique(s) ou le(s) discours liés à la guerre, ou plutôt aux guerres, puisque la guerre connaît de nombreux avatars. Les articles sont ordonnés de manière « chronologique ». Dans le premier article, Mont- serrat Planelles Iváñez analyse les termes de guerre dans La Chanson de Roland. Mojca Smolej étudie le vocabulaire militaire slovène qui a connu sa naissance sous la plume de Valentin Vodnik. Le lexique argotique des poilus lié aux machines de guerre et aux bles - sures subies par les soldats est recensé et analysé dans l’article de Jean-Pierre Goudaillier. Łukasz Szkopiński étudie les chansons des poilus : ces chansons jouaient pendant la Grande Guerre un rôle extrêmement important. Sonia Vaupot et Laurențiu Bălă se penchent sur les traductions slovène et roumaines du célèbre roman d’Henri Barbusse Le Feu. Les dialogues de ce roman et leur traduction en allemand, ainsi que les dialogues du roman Im Westen nichts Neues d’Erich Maria Remarque et leur traduction en français constituent le sujet de l’article de Sabine Bastian et de Thomas Sähn. La Deuxième Guerre mondiale est abor - dée au travers de l’analyse de la traduction slovène des Bienveillantes de Jonathan Littell de Mojca Schlamberger Brezar et de la description du substrat non codifié dans le roman Cellule XIII de l’écrivain régional ardennais Jean Rogissart qu’apporte l’article de Tatiana Retinskaya. Les articles d’Alma Sokolija et de Gregor Perko offrent une analyse du lexique et des discours de guerre qui apparaissaient lors des guerres en ancienne Yougoslavie. Les dimensions lexicales et discursives liées aux guerres plus contemporaines sont traités dans les articles d’Alicja Kacprzak et de Jan Lazar. Les formes nouvelles de conflits qui peuvent être apparentées à la guerre et qui pullulent essentiellement sur Internet sont abordées dans les articles d’Agnieszka Konowska et d’Andrzej Napieralski. Le discours de guerre et de haine dans le domaine politique est étudié dans les articles de Marie-Anne Berron et de Florian Koch, de Dávid Szabó et d’Agnieszka Woch, tandis que Máté Kovács apporte une analyse distratique des « mots de guerre » dans le roman Entre les murs de François Bé- gaudeau. L’article d’Adriana Mezeg apporte une analyse contrastive et traductologique du lexique militaire basée sur un corpus parallèle français-slovène, constitué de textes journa - listiques et littéraires contemporains. Les rédacteurs invités de ce numéro remercient les auteurs pour leurs contributions et les relecteurs pour leur aide dans la révision et l’amélioration des articles. Gregor Perko Jean-Pierre Goudaillier Linguistica_2018_FINAL_2.indd 7 13.3.2019 13:40:30