EMPIRE FRANÇAIS. I4.me BULLETIN bE LA GRANDE ARMÉE. Smolensk, le 23 août 1812. Smolensk peut être considérée comme une des belles Villes de la Russie. Sans les circonstances de la guerre qui ont mis-le feu, ce qui a consumé d'immenses magasins de marchandises coloniales et de denrées de toute espèce , cette ville eût été d'une grande ressource pour l'armée; meme dans l'état 0(1 elle se trouve elle sera de la plus grande utilité sous le point de vue militaire. Il reste de grandes maisons qui offrent de beaux empîacemens pour les hôpitaux. La province de Smolensk est très f rtile et très Issile et fournira de grandes ressources pour les subsistances et les fourrages. Les Russes ont voulu depuis les événements de la guerre lever une milice d'esclaves-paysans, qu'ils ont^armés de mauvaises piques. Il y en avoit déjà 5 oco réunis ici. C'étoit un objet de dérision et de raillerie de l'armée russe elle même. On avoit fait mettre 5 l'ordre du jour que Smolensk devoit être le tombeau des Français et que si on avoit jugé convenable d'évacuer la Pologne, c'étoit à Smolensk qu'on devoit se battre pour ne pas laisser tomber ce boulevard de la Russie, entre nos mains. La cathédrale de Smolensk est une des plus célèbres églises grecques de la Russie. Le palais épiscopal forme line espèce de ville à part. La chaleur est excessive , le thermomètre s'élèvs jusqu'à 26 dégrés ; il fait plus chaud qu'en Italie. Combat de Polotsk. • • Après le combat de Drissa, le duc de Reggio sachant que le général ennemi Wittgenstein s'étoit renforcé des z.e et 3.e bataillons de la garnison de Dunabourg et voulant l'attirer à un combat en deçà des défilés sous Polotsk, vint ranger les 2.e et 6.e corps en bataille sous Polotsk. Le général Wittgenstein le suivit, l'attaqua le 16 et le 17 et fut vigoureusement repoussé. La division bavaroise de "Wrede du 6.e corps s'est distinguée. Au moment où le du« de Reggio faisoit ses dispositions pour profiter de la victoire et acculer l'ennemi sur le défilé , il a été frappé k l'epatite par un biscayen. Sa blessure qui est grave , l'a obligé à se faire transporter à Vilna; mais il ne paroît pas qu'elle doive être inquiétante pour les suites. Le général comte Gouvion St. Cyr a pris le commandement des 2.e et T. e corps. Le 17 au soir, l'ennemi s'étoit retiré au delà des défilés. Le général Verdier a été blessé. Le général Maison a été reconnu général de division j et l'a remplacé dans le commandement de sa division. Notre perte est évaluée à 1,000 tués ou blessés. La perte ties Russes est triple. On leur a fait 500 prisonniers. Le 18 , à 4 heures après midi le général Gouvion St. Cyr commandant les 2.e et 6.e corps a débouché sur l'ennemi en faisant attaquer sa droite par la division bavaroise du comte de "Wrede. Le combat s'est engagé sur toute la ligne. L'ennemi a été rais dans une déroute complète et poursuivi pendant 2 lieues autant que le? jour la permis. 20 nièces de car.un et j.,ooo prisonniers sont restés a:; pouvoir . de l'armée française. Le général bavarois D-toy a été blessé. Combat de Valovùna. Le 19, à la pointe du jour le pont étant achevé, le maréchal duc d'Elcfiingen déboucha sur la rive droite du Bqrysthène et suivit l'enn^^jai , à une lieue de la ville, il rencontra le dernier échelon de l'arrière-garde ennemie.-C'étoit une division de 5 à 6coo hommes placée sur de belles hauteurs. Il les fit attaquer à la bayonneite par le 4.e régiment d'infanterie de ligne et p.ir le 72.« de li§ne. La position fut enlevée c-t nos bayonnettes couvrirent le champ de batailles de morts. Trois à 400 prisoi .liers tombèrent en notre pouvoir. Les, fuyards ennemis se retirèrent sur le second échelon qui è?oit placé sur les hauteurs de Valentin». La première position fut enlevée par le 18 de ligne et sur les 4 heures après midi, la fusillade s'engagea avec l'arrière-garde de l'ennemi qui préssntoit environ ! 5,000 hommes. Le duc d'A bran tès a voit passé le Borys-thène à 2 lieues sur la droite de Smolenik. Il se trouvoit débouché sur les derrières de l'ennemi et pouvoit en marchant avec décision, intercepter la grande route de Moscou, et rendre difficile la retraite de cette arrièi e-garde. Cependant les autres échelons de l'armée ennemie qui étoient à portée, in»truits du succès et de la rapidité de cette première attaque , revinrent sur leurs pas. Quatre divisions s'avancèrent ainsi pour soutenir leur arrière garde entr'autres les divisions de grenadiers q ji jusqu'à présent n'avoient pas donné, 5 à 6000 hommes de cavalerie rormoient leur droite, tandis qt-e leur gauche étoit couverte par des bois, garnis de tirailleurs. L'ennemi avoit le plus grand intérêt à conserver cette position le plus long-tcms possible. Elle étoit très-belle et paroissoit inexpugnable. Nous n'attachions pas moins d'imporUnce à la lui enlever} ai?H d'accélérer sa retraite et de faire tomber dans nos mains tous* les chariots de bles^s et autres attirails dont l'arrière-garde-protégeoit l'évacuation. C'est ce qui a donné lieu au combat de Valentina, l'un des plus beaux faits d'armes de notre histoire militaire.. A 6 heures du soir, la division Gudin qui avoit été envoyée pour soutenir le 3.e corps, dès l'instant qu'on s'êtoit apperçu dt> grand secours que l'ennemi avoit envoyé à son arrière-garde, déboucha en colonnes sur^le-et de la position ennemie , fut soutenue par la division diï général Le Dru , et après une heure de'combat enleva la position. Le général comte Gudin arri vant avec sa division a été dés le commencement de l'action atteint par. un boulet qui lui a emporté la cuisse. U est mort glorieusement., cette perte est sensible. Le général Gudin é.toit un: des. officiers les plus distingués de l'armée. 11 étoit recomcaan-dable par ses qualités morales, autant que pa» sa.bravourç.-et son intrépidité. Le général Gérard a pris le commandement de sa division. On compte que les ennemis ont eui huit généraux tués ou blessés.. Un général a. été. fait prit-sonnier. Le lendemain à. 2 he.