N. 2. ILLYRIENNES Trimestre I. INCES Lay bacìi, mercredi 6 Octobre i8io.' EMPIRE FRANÇAIS. Paris, le 2,3 septembre. LL. MM. ont couché hier au palais des Tuileries. / Aujourd'hui dimanche, avant la messe, S. M. I'Eivipekeur et Roi a reçu au palais des Tuileries, le corps diplomatique, qui a été conduit à l'audience par un maître des cérémonies et introduit par S. E. le grand-Maître des cérémonies. Après la messe, il y a eu grande parade dans la Cour des Tuileries. Un des régimens des gardes nationales qui avaient été formés lors de la descente des Anglais dans l'ile de Walclieren, a défilé devant S. M. Ce beau régiment a parfaitement manœuvré. Les militaires qui assistaient à la parade, ont trouvé qu'on ne pouvait le distinguer d'aucun régiment de ligne. La légion portugaise a aussi paru à la parade. L'Empereur l'a lait former en ( ercle et a parlé aux officiers, sous-ofîiciers et soldats. Le général Carco-mé, commandant les Portugais, traduisait les paroles de S. M. L'Empereur leur a dit qu'il avait été content d'eux dan6 la dernière campagne, tant sous le rapport de la bravoure que de la discipline . . . qu'il avait remarqué avec satisfaction que durant toute cette campagne, pas un seul soldat n'avait déserté . . . qu'aujourd'hui il voulait leur demander s'ils desiraient retourner en Portugal . . . qu'il devait leur faire connaître qu'une partie de leurs compatriotes, jouets des intrigues de l'Angleterre, avait pris les armes contre la France : que les Anglais leur avaient dit qu'ils avaient tous trouvé la mort. S. M. n'a pu achever; un cri est parti de tous -les rangs; „ Envoyez-nous en Portugal . . . Nous dé- tromperons nos compatriotes nous leur dirons „ comment nous avons été traités à votre service . . . ,, Vous n'aurez pas de soldats plus fidèles à vos aigles . . . Nous ferons venir tous nos camarades „ sous vos illustres drapeaux . . J„ Après ces mots, les officiers, sous-officiers et soldats , avec cet accent et cette ardeur qui appartiennent aux hommes nés (ians les pays méridionaux, ont tous juré d'être fidèles. Au retour de la parade, qui a duré quatre heures, l'Empereur a vu, dans la salle des Maréchaux, les officiers hollandais et portugais. Lorsqu'il s'entretenait avec ceux-ci, l'un d'eux a porté la parole au nom de tous ... Il a de nouveau protesté de leur fidélité. „ Nous serons enxPortugal, a-t-il dit, ce que „ nous avons été en Allemagne . . - Nos compatriotes 9} apprendront avec orgueil et reconnaissance la con-,, fiance que Votre Majesté nous a témoignée, lors-„que, plusieurs fois, au camp d'Ebersdorff elle ne „ fut gardée que par la légion portugaise . . . Nous „ leur ferons connaître que la puissance de la France „ est telle, que rien ne peut lui résister sur le con-,, tinent. L'Angleterre le sait mieux que personne; ,, mais il lui faut des déchiremens et du sang pour „ assouvir son monopole . . . „ > ( Moniteur. ) — Parmi les personnes de marque qui se sont présentées à la grande audience, on a remarqué S. A. R. le prince de Ponte-corvo, Prince royal de Suède, et son filà, le prince héréditaire. ( Journ. de l'Empire. ) i — Mr. de Stassart, Préfet de Vaucluse et président de l'Athénée, jaloux de voir célébrer dignement la mémoire de Pétrarque, se propose de décerner une médaille d'or de la valeur de 3oo francs, à l'auteur qui, au jugement de l'athénée, aura composé, soit en vers soit en prose, le meilleur éloge du Poëte vauc.lusien . Le vainqueur sera proclamé dans la séance publique qui aura lieu à Vaucluse même, le 20 juillet i8ir, jour anniversaire de la naissance de i Pétrarque . Les Poèmes ne doivent point excéder deux cents vers, ni les discours une demi-heure de lecture. L'athénée désire que les auteurs analysent et fassent ressortir les différens imérites de Pétrarque. L'amant de Laure n'était pas seulement un grand poète; il étoit encore un moraliste profond. Sous ce double rapport on doit marquer l'influence de cet écrivain sur son siècle et sur la langue italienne. Les ouvrages destinés an concours doivent être adressés, avant le 20 mai, à Mr. Morel, secrétaire-perpétuel de l'athénée de Vaucluse, à Avignon; le terme est de rigueur. Tous les français et étrangers sont admis à concourir, à l'exception des, membres résidens de l'athénée . saxe. Dresde, 10 septembre . La nomination du Prince de Ponte-corvo à la dignité de Prince royal de Suède, a fait ici un grand plaisir à la Cour et à la ville. Ce Prince, qui a commandé l'armée saxonne pendant la dernière guerre, s'est concilié l'estime ot l'affection de toutes les troupes, par les hautes qualités qui le distinguent, et par la bonté de son cœur., ( Journ. de Paris ) D A N N E M A R K. — Du 2,5. LL. MM. II. sont parties aujourd'hui à une heure du palais des Tuileries, pour se rendre au palais de Fontainebleau. — Hier S. M. 4 visité le Muséum et les travaux du palais de la bourse. — Les communications par eau sont maintenant établies entre Paris et Anvers par le canal de Saint-Quentin, dont l'ouverture s'est faite il y a peu de jours. Un des premiers résultats de ces nouvelles commanications sera d'opérer une baisse prompte dans le prix du charbon de terre que Paris tire des département du Nord et de Jemmapes. ( Journ. de l'Empire ) Découve 11 te en Physique. L'article suivant est littéralement traduit d'un journal étranger. Le professeur Leslie, d'Edimbourg, a découvert un nouveau moyen de produire du froid artificiel. Sans avoir besoin d'aucune matière dispendieuse, avec un appareil très-simple, par lequel l'action de •certains pouvoirs chymiques est combinée, il fait glacer une masse d'eau et la tient d*ns l'état de glace pendant un espace de tems indéfini. Dans une heure, il a formé ainsi un morceau de glace de six pouces de diamètre et de trois quarts de pouce d'épaisseur. Il peut très-aisément produire un froid permanent de quatre-vingt-dix dégrés au-dessous de la température de l'atmosphère au termomètre de Fahrenheit, et pourroit le pousser à plus de cent ilégrés. ( Publiciste ) CONFÉDÉRATION DU RHIN. BAVIERE. Ralisbonne, le i5 septembre. Une ordonnance du Roi de Bavière, en date du 3 , porte que les lois de la conscription recevront dans la ville et la principauté, de Ratisbonne leur pleine et entière exécution, comme dans les autres parties du royaume . Tous les sujets natifs de cette principauté et qui se trouvent au service d'une puissance étrangère sont sommés de rentrer dans l'année. Passé ce délai, ils seront traités d'après la rigueur des lois; ( Moniteur ) Copenhague, le 10. septembre. Il vient de paraître un édit royal dont voici la teneur : „ Afin de coopérer, autant que possible, au but commun que se proposent les Puissances continentales alliées, d'intercepter rigoureusement tout commerce avec l'ennemi, S. M. le Roi a jugé à propos d'ordonner ce qui suit : ,, Aucun bâtiment chargé de denrées coloniales, sous quelque pavillon qu'il se présente, soit neutre, soit ami, ne sera désormais admis dans les ports et les places de débarquement de tous les Etats et provinces de S. M. ,, Tout vaisseau ami ou neutre, dont la cargaison se trouvera composée de marchandises coloniales, doit être renvoyé sur-le-champ, et ne pourra décharger aucune partie des dites marchandises, sous peine de confiscation. }} ( Journ. de l'Empire ) SUÈDE Oerebro 3i. août. ■ ' 1 ■Continuation et fin du discours du major de Tybell à la Diète d'Oerebro . Dans le moment actuel l'état de l'intérieur Je ce royaume •exige aussi des considérations particulières. Les revers de la dernière guerre , les pertes que nous avons essuyées , une dette nationale accablante, la diversité des opinions, tout a produit un découragement général ; et il faut nn effort puissant pour rendre aux esprits abattus la force ué-cessaire pour replacer la Suède à la hauteur d'où elle 11'au-roit jamais dù descendre . L'arrivée d'un prince français comme prince Royal de Suéde, environné de tout l'éclat qui accompagne les héros de NAPOLÉON, ranimera tous les esprits et réveillera l'espoir d'un avenir heureux ; elle nous inspirera une grande confiance dans nos forces , elle dissipera toutes nos craintes , et nous nous sentirons enfin assez forts pour mettre en •exécution les plans conçus et mûris par la sagesse expérimentée . L'unanimité extraordinaire avec laquelle la voix publique désigne le prince de Ponte-Corvo pour successeur au trône, me dispense de faire l'éloge de ses qualités personnelles, qui inspirent déjà à tout le monde l'espoir de voir J,e pays gouverné avec énergie et conformément aux lois. Les guerres faites par le prince de Ponte-Corvo en Allemagne , en Italie , en Pologne, rendent témoignage .de son courage héroïque et de la grande étendue de ses talens mili- ( taires. Appelé, dans une époque bien critique , au ministère de la guerre pour réorganiser les armées françaises , cette nomination, et j'en suis témoin moi-même , causa un enthousiasme général , tant parmi les troupes que dans le pays, où j'ai vu de mes propres yeux les effets heureux de son administration courte , mais vigoureuse. Nommé ambassadeur près d'une des plus grandes cours de l'Europe, et dans des circonstances très-difficiles, il y * montra la même énergie qu'il avoit déployée comme capitaine ; sa justice et sa popularité lui ont valu, pendant le temps qu'il étoit chargé de l'administration civile du pays d'Hanovre, l'amour et l'attachement de tout le monde. Il connoît ainsi la marche et le mécanisme de toutes les bran* ches de l'administration d'un pays; il a occupé honorablement lui -même toutes sortes d'emplois . Son propre mérite l'a élevé des grades les plus subalternes jusqu'à la dignité de maréchal. Il saura ainsi chercher et apprécier le mérite dans toutes les classes, dans tous les rangs,- il saura le distinguer des hasards de la fortune . Sa manière de vivre simple et sans faste le fera estimer davantage par un peuple frugal et sévère , qui apprécie l'intérieur sans se laisser éblouir par des dehors brillans. Accoutumé comme particulier à calculer exactement ses moyens économiques, il apportera tous les soins d'un père de famille à l'administration des finances de sa nouvelle patrie, qnand un jour il sera appelé par la Providence . Un fils de onze ans assure la succession, et augmente nos espérances; les bonnes qualités de ce jeune prince nous sont un sûr garant qu'un jour il marchera dans les traces de son illustre père . Un attachement bien fondé pour notre constitution libérale pourroit bien pendant un moment, faire craindre qu'un prince puissamment protégé y apporteroit un jour , peut-être, des changemens et des restrictions; mais notre constitution ayant accordé au roi le pouvoir éxecutif sans aucun partage, un pareil désir seroit sans but raisonnable ; et le grand législateur qui aux Etats par lui créés, a donné des constitutions fondées exacte ment sur les mêmes principes qui régissent la nôtre qui dans des Etats gouvernes autrefois despotiquement , a introduit des constitutions limitées, ne verra pas avec plaisir de pareilles innovations tendant à limiter les droits que de son propré gré il a donnés à d'autres peuples ; aussi n'y a-t-il pas un seul exemple qu'il ait voulu s'immiscer dans l'organisation d'un autre gouvernement; les nations conquises par lui sont les seules qui ont reçu leur constitution nouvelle des mains de leur vainqueur. D'ailleurs, le prince Royal futur aura pour but principal le désir de gagner -l'amour de la nation et cet amour ne se gagne que par l'estime et par l'attachement pour les lois et les institutions que le peuple est très-jaloux oc voir maintenues . On sait eucore que dans tous les temps ïe prince de Ponte-Corvo a constamment professé avee chaleur les principes libéraux qni sont l'objet des vœux d'un peuple libre . Un capitaine couvert de tant de lauriers n'a pas besoin de désirer la guerre pour vivre , sous ce rapport, dans les annales de l'histoire. Connoissant au contraire les horreurs qui accompagnent même les guerres les plus heureuses, il cherchera d'éviter tout ce qui pourroit troubler une paix si nécessaire pour fermer nos plaies affreuses . Mais si nos frontières sont menacées , quel espoir ne donne pas aux enfans de la patrie le bonheur de se voir guidés par un héros si expérimenté et si accoutumé à vaincre ! / Voilà mes motifs , d'après lesquels je vote pour que S.A. - • le prince Jean-Baptiste-Jule Bernadette, prince de Ponte-Corvo, soit elû prince Royal de Sîiède, sous les conditions ■contenues dans la proposition de S - M. R. Stockholm, îe 7. septembre.. Le Journal de la Littérature et des Théâtres, qui jparoit ici, •contient, dans un supplément, plusieurs •lettres que feu le comte Axel Fersen a écrites, dans les annees i8o5 et ï8o 6 , au roi Gusta ve-Adolphe , lorsqu'il aceompagnoit ce prince dans la Poméranie et dans lepaysdeLauenbourg.il conjuroit le roi, dans ces lettres j de renoncer à .son système de guerre, de ren- 7 trer en Suède avec ses troupes, et de se détacher de sou alliance avec l'Angleterre, qui ne pouvoit être que funeste à la Suède . ( Journ. de l'Empire ) ANGLETERRE. ; , ■ . " " O ' . •) ■ ... /; Londres, le ti septembre. » • Du Statesman. triomphe de la justice et du peuple d'irlande. Dublin, 3 septembre. Les shérifs de la ville de Dublin viennent de répondre à la longue attente de ceux qui avaient demandé une convocation des bourgeois et des francs-tenanciers. L'influence du château a cédé à la fermeté des magistrats de notre pays. Les hommes vendus à l'administration ont épuisé vainement toutes les ressources de leur malignité, et le secrétaire lui-même a perdu ses moyens ordinaires de persuasion : ni les menaces, ni la calomnie , ni les caresses, ni les séductions de la Cour n'ont pu ébranler l'intégrité de nos vertueux et honorés shérifs. En conséquence, ils ont désigné le , , . . de .... „ pour le jour de l'assemblée des bourgeois et francs-tenanciers, afin de préparer une pétition à l'effet d'obtenir la révocation de l'acte d'union . Article tiré de i'Evening-Post de Dublin. — Nous apprenons par un bâtiment qui a fait voile d'Héligoland au commencement de la semaine dernière, qne les anglais qui habitent cette île y sont dans de grandes allarmes. On y redoute une attaque des Français , dont le but serait de détiuire les riches magasins que renferme l'ile, et l'on prétend — qu'ils pourraient opérer cette destruction sans descendre à terre . On a appris que l'on équipait un grand nombre de bâtimens légers à Anvers, et que l'on devait s'attendre à être attaqué au premier jour. Sans doute ceux qui sont sur les lieux peuvent être considérés comme d'assez bons juges de la possibilité d'une tentative de cette nature ; mais nous avons toujours entendu-dire que Héligoland était à l'abri d'un coup de main, et même d'une attaque par mer. Il est néanmoins probable que l'on prendra toutes les précautions nécessaires, si toutefois elle6 n'ont été prises, pour calmer les appréhensions des propriétaires des marchandises qui