DIMANCHE 15. AOUT 1813. No 65 le TÉLÉGRAPHE. Tous les actes du Gouvernement publiés dans ce Journal sont officiels. I EXTÉRIEUR. AUTRICHE. Vienne , le 22 juillet. La Gatelte de la Cour annonce aujourd'hui l'arrivée à Prague de M. le comie de Metternich, avec les employés de la chancellerie privée de la cour et d'Etat ; de M. le comte de tC'arbonne, ambassadeur de France; de M. d'Anstettein , conseiller privé de Russie j de M. d'Alopeus, ministre de Russie; et de M. le baron de Hamboldt, ministre de Prusse. BAVIERE Bayreutb le 25 juillet. S. A. I. l'archiduc grand-duc de "Wurtsbourg est arrivé ici aujourd'hui , revenant de ses domaines en Bohème et retournant dans ses Etats. —- Suivant les dernieres nouvelles reçues de Prague j on voit arriver tous les jours dans cette ville les personnes al tachées. aux ministres des différentes puissances; les logemens deviennent très-rares; tous les grands seigneurs de Bohème viennent habiter leurs hôtels. — M. le comte de Marcelin i, ministre d'Etat du roi de Saxe, est arrivé à Piague venant de Dresde; il n'y a fait qu'un court séjour ; il s'est rendu aux eaux de Carlsbade, d'où il compte revenir incessamment à Prague. SAXE. Dresde, le 21 juillet. Le roi a donné la somme de 50 , 000 t'eus pour la reconstruction de la ville de Bischofwerda, qui a t te entièrement réduite en cendres, en déduction de ce que la Société d'assurance devait aux h^bitans. On espere qu'au moyen de ce secours , et des 100 , 000 fr. qu j'ai accordé une heure, et j'ai fait rentrer 58 blessés dont 13 officiers, de ceux qui se sont trouvés sur la bièche ou au pied ;. plus, 237 prisonniers. L'ennemi a enlevé ses bless«-s les plus éloignés. Les blessés assurent que l'ennemi a eu 50 officiers tuas, dont e générai major comraaldnant la premiere colonne. J'écris très-à la hâte à V". Exc. M. le maréchal duc de Dalmatie m'a fait i honneur de me mander qu'il se mettrait en mouvement,. afin de manœuvrer pour nous débloquer ^ ainsi que Painpelune.. M. le colonel Songeon à qui j'avais confié le commandement de la gauche de mes operati ons, tandrs que ^ j; dirigeais celles du centre et de ta droite, m'a parfaitement seconde'; M. le chef de bataillon Blanchard du 62.e de ligne, qui commande les postes extérieurs; M» Giliet , chef de bataillon da génie; MM. .Gobelet et Saint-Georges, officiers du génie; M. le capitaine Doat, mon aide de-camp, et M» le chef de bataiMon Buon, commandant l'artillerie ,. ont rendu de grands services. J aurai l'honneur de remettre à S. Exc. M. le duc de Dalmatie Ln rapport particulier, et les noms de MM. les oâkiçrs, soui-offîciers et soldats qui se sont particulièrement distingués dan«; cette journée , afin qu'il veuille bien solliciter pour eux les grâces de l'Empereur; je recommande ces braves à votre bienveillance. M- le chef de bataillon l>«*ailly, du 22.e de ligne , a été tué sur la brèche; M. le capitaine Bi Ion commandant les sapeurs , a été tué au poste d'honneur. Notre perte ne passe pas 4 o hommes hors de combat. Je prie V. Exc. d'agréer, etc.. I Signé Rey. Copie d'une leftre du duc de Dalmatie au ministre" de la guerre» Au bivouac sur les hauteu rs d Al tabi sca > le 25 juillet 1813, à xi heures du soir. Monsieur le duc» J'ai attaqué aujourd'hui la droite de l'ennemi qui était formés par deux divisions anglaises, et la division espagnole de Murillo. Nous les. avons chassées d'une très-forte po-sition qui est en avant du défila d'AItabisca ; un brouillard extraordmarrement épais nou-s a surpris à 3 heures et demie, au moment où nous poursuivions l'ennemi,, et nous a empêchés d'attaquer le plateau d'Altabisca; demain"" à la ppinte du jour cela aura lieu ; nous n'avons pu faire que 200 prisonniers ennemis; mais les Anglais ont beaucoup souffert. M. le général Reille n'a pa arriver au Lindus, où il devait prendre position; il a remarqué un mouvement de la l'gne ennemie sur la droite. J? n'ai reçu dans la journée aucun rapport de M. le comte d'Erlon, il dev ait attaquer le col de Maya; n'en ai. pas non plus du g'néral Villatte. Les troupes montrent beaucoup d'ardeur et les généraux un grand dévouement; les 6.e et 25.e légers , et sur-tout le 50.e de ligne , se sont parfaitement conduits» Lorsque les opérations me donneront un peu plus de tems, j'aurai l'honneur de faire à votre Excellence un rapport plu* circonstancié , J'ai ^honneur, etc. Signé le duc de Dalmatie, Le maréchal duc de Dalmatie au ministre de la guerre. Linscoin , le 26 juillet 1813 , à 11 heures du soir. L'ennemi a évacué pendant la nuit sa position du col de Bonctveaux; il s'est aussi retiré de celle de Lindus , devant laquelle M. le comte Reille était avec les divisions de l'aile droit«. A la pointe du jour j'ai fait mettre les troupes eft marche les divisions de la. gau- che commandées par M. le lieutenant-général Cîausel, "ont suivi la route qui conduit à Pampelunej l'avant-garde a joint les premiers poste* ennemis en avant de Viscarét ; et les a poussés jusqu'aux hauteurs qui sont en avant de Z'-biry,. où ils se sont ralliés à leur ligne; les difficultés de la route et un brouillard très-épa's qui a eu lieu toute la matinée ,, ont retardé notre marche, aussi il était déjà tard quand la têie de la colonne a pu s'emparer des hauteurs qui sont en avant de Lins-coin et d'Erro où il y a eu un petit engagement ; mais js n'ai pas jugé devoir attaquer ce soir la position des ennemis, où ils nous ont présenté à peu prés 15000 hommes , dont y a ;o3ooo anglais, de deux, divisions, et le reste espagnols; il* ont aussi montré quelque» pièces de canon. ■ M. le lieutenant-général comte Reille , devait ,après avoir forçé la position de Lindus , manoeuvrer par sa droite, en gardant la crête des montagnes, pour s'emparer successivement des débouchés qui viennent de la vallée de Bastan ; et ainsi obliger les ennemis à se retirer , ce qui eût favorisé M. 1& comte d'Erlon pour déboucher; ce matin à 10 heures, les guides n'ont pas voulu le conduire dans cette direction, le brouillard ne permettait pas de distinguer les objets à dix pas; ils ont craint d*( garer la colonne dans quelque précipic«, ce qui a déterminé M. le comte Reille à venir joindre «elle de gauche à Espinal ; je l'ai fait établir en arrière de Linscoin; demain il formera l'attaque de gauche, si I ennemi garde sa position- M. le comte d'Erlon m'a écrit hier à trois heures après midi , que , conformément à mes ordres , les divisions du centre ont attaqué et emporté la forte position du Col-de-Maya , malgré la vigoureuse résistance que les ennemis y ont faite. La tfeuxieme division , commandée par le général Darmagnac ; a montre en cette circonstance une ardeur extraordinaire. Après cet échec, l'ennemi divisa ses troupes en deux collonnes, l'une descendit la vallée de Bastan , l'autre prit la route d'Echasar; M. le comte d'Erlon les fit poursuivre ; mais ensuite il jugea à propos d'arrêter ce mouvement, et de réunir les divisions du centre au Col-de-M^ya ; l'en- / nemi se maintenait encore à la montagne d'Atchiola; je regrette d'autant plus ce contre-teras que j'avais ordonné à M. le comte d'Erlon de manoeuvrer pour se rapprocher de moi, je viens de lui téitérer le même ordre. Les Anglais ont perdu beaucoup de monde dans ce combat, on l• Et rapere et multimi lux solet una dare. Iste dies , summam qui matrum vexit ad astra Summum etiam terris NJPOLEONTJ tulit. Unsers Erdballs Verkelir reicht bis an die fernesten Sterne, Und das Weltall besìcbt fest nur dure h ewigen Bund. Jupiter mischt oft gòrtliche Wnnder in menschb'che Dinge ; Yiel nimt manchmal, und vici giebt auch der nâm- 1 iclie Tag. Dieser enttiug die grò Cste der Mûtter zumïïinmcl, der Mânner Grôfsten, NAPOLEON, sandt' er der Erde zurûck. Mart. Curait Illjr. LAYBACH, de l'Imprimerie do Gouvernement. us 4-i - . '