/ MÉTHODE POUR ÉTUDIER LA GEOGRAPHIE. TOME IV. MÉTHODE POUR ÉTUDIER LA GEOGRAPHIEs Où l'on donne une Defcriptïon exa&e de l'Univers , formée fur les Obfervations de l'Académie Royale des Sciences , Ôc fur les Auteurs originaux. AVEC Un Difcours préliminaire fur l'Etude de cette Science s & un Catalogue des Cartes j Relations _j Voyages & Defcriptions nécejjaires pour la Géographie. ï?at M. l'Àbbé Lenglet du Fresnoy* QUATRIEME ÉDITION, Revue , corrigée & augmentée* TOME mm A PARIS, Valiez N. M; Tilliard, Libraire , Quai des Auguftins , à Saint Benoît. M. D C C. L X V I I I. Avtc Approbation ô* Privilège dn Rvi. METHODE POUR ÉTUDIER LA GÉOGRAPHIE. CHAPITRE X. LA SUISSE. Cartes. IYous n'avons point de meilleure Carte fur la SuifTe, que celle de M. SCMEUCZERj qui parut à Zurich en iji33 en quatre grandes feuilles. Mais on ne peut fe la procurer que difficilement ; ainji il jaut s'en tenir pour l'étude à celle de M. DEL1SLE qui ejlejlimée. A fon défaut j on peutfe fervir de celle de Tobie Mayer. L'une & l'autre ne font-quen une feuille. Ceux à qui un plus grand détail ferait nécejjaire au* ront recours aux Cartes particulières qu'on a données de chaque Canton. OjE que nous appelions aujourd'hui la SuifTe, fut anciennement occupé par les Tome IV. A 1 Méthode de Géographie. Helvcticns, qui étoient entre le Rhin , le Rhône , la Rhctie ou les Grifons, &c le Mont Jura. L'inclination de ces peuples a toujours été pour la guerre. Ils voulurent, du temps de Céfar, s'emparer d'une partie des Gaules j mais ce Général les ayant vaincus , ils le fournirent 5 & furent attachés pendant près de 500 ans aux in-rcrcts des Romains. La décadence de l'Empire , arrivée dans le Ve ficelé , engagea ces Peuples à fe mettre fous la protection des Rois de Bourgogne, & enfui te. ils furent fournis aux Rois de France , qui leur envoyoient des Gouverneurs. Mais pendant les guerres des Normands , Raoul de Strarlin. guem fe rendit maître de tout fon Gouvernement fous le règne de Charle le Gros. Les defeendans de Raoul le gardèrent jusqu'en 1027 , que Raoul III étant mort fans enfans , inftitua fon héritier Conrad II3 Empereur , qui incorpora ces Provinces au Corps de l'Empire , comme un état libre & immédiat. Cette union, qui ne dura que 80 ans , n'empêcha point que les Ducs de Zeringhen ne fe rendirent maîtres d'une grande partie de ce pays. Au commencement du XIIIe iiccle j les Comtes de Furftenberg , qui épouferent une héritière de Zeringhen , occupèrent la portion de ces Provinces, qui eft lituée aux environs &ç iH'entrée dç U jForèt Noire. Les Comtes La Suîffe. 5 de Kibourg fe faifirent des autres Provinces , ôc voulurent attenter à la liberté des peuples. C'eft ce qui occalionna la première confédération des villes , qui fe liguèrent pour conferver leurs immunités & leur indépendance. Les Ducs d'Autriche , qui fuccéderent aux Comtes de Ki-bourg, eurent le même delTein. L'Empereur Albert les traita fort durement, 5c envoya des Gouverneurs cruels & intraitables , avec ordre d'ufer de toute forte de févérité à l'égard de ces Provinces , comme s'il eut voulu les porter à une révolte qui lui donnât occafion de leur orer leurs privilèges &: de les mettre entièrement fous le joug. ' Ge/ler, Gouverneur d'Uri, fit mettre un bonnet fur une pique , & ordonna , fous des peines trcs-rigoureufes , de rendre à ce bonnet les mêmes honneurs qui etoient dûs à fa perfonne. Les peuples furent indignés de fe voir traités en ef-claves j & Guillaume Tell, plus courageux que les autres , refufa de rendre aucun honneur à ce bonnet. Il fut condamné a un fupplice plus rigoureux que la mort ; ce fut d'abattre avec une flèche , une pomme que l'on mit fur la tête de fon fils. Quoique ce pere infortuné eût beaucoup d'adrelfe , il ne laifTa pas de trembler } mais il mira fi jufte , qu'il abattit la pomme fans toucher à fon fils. S'étant 4 Méthode de Géographie. enfuke fauve , il furprk le Gouverneur" dans un chemin creux , & le rua. Le fuc-cès encouragea ceux d'Uri > de Schwirz £>C d'Underwald, qui fentirçnt bien qu'on ne laiiïeroit pas impunie la more du Gouverneur. Ils prirent les armes , fe rendirent maîtres des châteaux que l'on avoit bâtis contre eux , &c s'unirent mutuellement à Altorf , l'an 1308. Cette confédération , qui eft la première date de la liberté Helvétique , nétoit que pour dix ans \ mais ayant battu les troupes que Léopold , Duc d'Autriche , avoit envoyées contre eux , ils firent une alliance perpétuelle , qui fut approuvée plufieurs rois par l'Empereur Louis de Bavière , fur-tout à Pavie l'an 1329. La Suitfe , fous laquelle on comprend auiîi le pays desGrifons3 tire fon nom du Canton de Schwitz , le plus confidé-rable des trois premieis, qui prirent les armes pour fecouer le joug de la Maiion d'Autriche , & recouvrer leur ancienne liberté, Elle eft limée entre le 24 & le 19e dégrés de longitude , & entre les 45 & 48e de latitude feptentrionale. Sa longueur contient 90 lieues de l'occident à l'orient , en la prenant depuis le Mont Jura , ou de Saint-Claude , jufqu'à l'extrémité du Comté de Bormio : ôc fa lar-r geur en a environ 45 , du midi au fep-tentrion , à compter depuis l'extrémité du La Suffi, y Bailliage de Mendris , voifin d'Italie jufques à la Souabe. Les bornes de la Suiire font au feptentrion , l'Alface &C la Souabe : à l'orient, le Tirol : au midi , l'Italie , la Savoye & le lac de Genève : à 1 occident ,■ la Franche Comté, ou le Comté de Bourgogne. Qualité. Lacs. Rivières. L'air de ce pays., le plus élevé de l'Europe -, eft fubtil & très tain ; mais le terroir y eft fort montagneux , fur-tout vers le midi. Tout y eft cultivé , &: il y a fur-tout beaucoup de pâturages. On y trouve la plupart des choies néceflaires à la vie , &: me me du vin , qui eft a (fez bon ; beaucoup de bétail, de gibier, de bëtes fauves j & l'on y fait du heure & des fromages , qui font eftimés. Les lacs les plus conddcrables de la Suide , font ceux de Genève , qui fépare la Suifte de la Savoye , & ne fe gele jamais j & de Confiance qui fépare la Sutfle de l'Allemagne. Les .trois fui van s font dans l'intérieur du Pays : ce font, ceux de Zurich j de Neuf-Châtel & de Lucerne. Entre fes principales rivières, on compte le Rhin , le Rhône , l'inn , le Tcfin , l'Aar, lAdda & le Ruff, qui y prennent toutes leurs fources. Le Rhin , le plus confidérable de ces fleuves , a les fiennes aux Monts Crifpalth Fnbourg &: Soleure en 1481 j Balle & Scharïhoufe en 15 o 1 j & Appen-zel en 1513. Toutes ces villes forment autant de Cantons , ou de petites Républiques , qui avec leurs Alliés , condiment le Corps Helvétique. Ce Corps eft allez puiftant, & il fe gouverne, ou d'une manière autocratique , comme les Cantons de Zurich , Berne , Lucerne , Balle , Fribourg , Soleure Se Schaffhoufe j ou d'une manière démocratique , comme les Cantons d'Uri , Schwitz , Underwald , Glatis, Zug Se Appenzel. Cette différence dans la forme du gouvernement 5 qui eft dans chaque Canton , La Suijfe. . t ? tfempêclie pas qu'ils n'aient des loix générales , aufquelles tout le Corps eft allu-jéti , fur-tout quand il s'agit de la défends commune. Cette union n'a pas cependant empêché qu'il n'y ait eu, même dans ces derniers temps, des différends entre les Cantons } mais ils ont été bientôt ailoupis. Leur force ne vient pas feulement de leur étroite confédération & de leur valeur } mais encore des alliances que les plus puilï'ans Princes ont contractées avec eux. Charle VU eft le premier des Rois de France , qui les engagea dans fes intérêts en 1453. Louis XI ratifia en 1476" , l'alliance de fon pere \ Se en 1478 , il leur promit vingt mille florins de penfion annuelle , à condition qu'ils lui fonrniroiem fix mille hommes. Leurs penfions ont été confidérablement augmentées > &: tous les Rois de France , depuis Louis XI, ont re« nouvelle l'alliance. Ils ont même acquis , en conféquence , beaucoup de privilèges en France, cù ils font regardés comme • Rcgnicoles, & ont quelques loix militaires qui leur font particulières. Le Roi a même toujours eu l'attention de faire payer dans le pays des penfions à ceux qui, ayant mérité d'être reçus à l'Hôtel Royal des Invalides, ne peuvent néanmoins y entrer par rapport à la Religion Proteftante dont plufieurs font profeilion. 8 Méthode de Géographie. La Maifon d'Autriche n'a pas laifTé de faire alliance avec les Cantons, depuis l'Empereur Maximilien 1 , quoique cette République n'ait été reconnue comme un Etat libre 8c indépendant de route autre PuifTance , que par les Traités de Weft-phalie en 164S. La Suiiîe eft un pays ouvert 8c fans for-tèreffes j mais il eft fort par fa Situation , entre des bois, des rivières , 8c des montagnes : ce qui, joint à l'union intime qui eft entre les Cantons , les rend invulnérables. L'ordre y eft fi bien établi, qu'il y a toujours 3 9 mille hommes prêts à marcher au premier mouvement. On nomme ce corps de milice , les trois Elites ou les trois fommations 3 parce qu'elles font compofées de treize mille hommes chacune , 8c marchent les uns après les autres, à proportion du péril tt 8c qu'ils font fouîmes d'y aller. Chaque Canton fournit fon contingent, 8c a foin d'équiper fa milice 8c de l'entretenir. Tout homme , qui peut porter les armes , eft enrôlé -, il fait le porte où il doit fe rendre , 8c les armes dont il doit fe fervir : 8c pour rendre cette levée plus prompte , il y a par-tout des fanaux , ou des feux difpofés de manière, qu'en une nuit le lignai eft donné par tout le Pays. La Suffi. Mxurs j Religion. Les Sûmes font de belle taille , forts, 'obuftes, adroits à fe fervir du moufquet, de la pique, &c de l'épée à deux mains. Ils font aufli fort fidèles , francs, & religieux obfervatcurs de leur parole. Ils paroi .fient un peu greffiers \ mais ils font fort judicieux , 8c connoiflent fort bien leurs intérêts. Ils aiment la liberté, &c font ennemis des nouveaux impôts. A l'égard de la Religion les Suides reçurent l'Evangile par les prédications de S. Gall, Ecollois, vers l'an 6$o. Depuis environ l'an 15 30, la religion y a fourrerc des révolutions , &c elle n'y eft pas plus uniforme que le Gouvernement. Les Cantons de Lucerne , Uri, Schwitz, Underwald , Zug, Pribourg & Soleure , fuivent H Catholique ; ceux de Zurich , Berne , Bade & Schaifhoufe , profeflent la Prétendue Réformée. Pour ce qui eft de Glaris & d'Appenzel , ils font partie Catholiques , & partie Reformés, Les Suifles parlent allemand • mais ils entendent prefque tous le françois, & le parlent en quelques endroits , de même que l'italien. Diviflon. La République des Suilles fe divife en quatre parties : la Suffi propre > les Al- A v I o Méthode de Géographie, liés des Suijjès ^ les Sujets des Suiffes } 8c les Sujets des Alliés. La SuifTe propre contient treize Cantons, dont voici l'ordre : i. Zurich j i. Berne , 3. Lucerne 4. Uri j 5. Schwitç 6. Underwald !f 7. Zugj 8. G la ris > 9. Bajle 10. Frihourg 3 11. Soleure ; 12. Schaffhoufe 8e 13. Les Alliés des Suiffes font au nombre de huit : 1. l'Abbé & la Ville de 5. , x. les Grifonsj 3. le Valais ou Evêché de iSj 4. la ville de Mulhaufen en Alface, 5. la ville de Bienne 6. la ville de Genève j 7. le Comté de Neufchâiel'.j avec celui de Vallangin j 8e 8. l'Eveché de Bajle. Les fujets des Suiffes font, le Comté de Baden ^ les villes de Bremgarten 8c de Mellingen ; les Provinces ou Gouvernemens libres j le Turgaw j le Rheinthal j le Comté de Sargans j le Comté & la ville de Rapperjohweilj les quatre Bailliages d'Italie j &c. Les fujets des Alliés font la Valteline le Comté de Chiavenne j le Comté de7?o/-ffîOj le Comté de Toggcnbourg6e le ifaj Valais. La Suijjè* 11 ARTICLE PREMIER. LA SUISSE P R O P RE > o u LES TREIZE CANTONS. §. I. Le Canton du Zurich. Canton finie dans la partie orientale , au fud-oueft de Confiance, eft puif-fant, &c G peuplé qu'il peut mettre 50000 hommes fous les armes. Il eft afifez fertile «n bled , en vin & a de bons pâturages. Il contient trente-fix Bailliages. Zurich> fur le lac qui porte fon nom , Capitale &z août dépendent les Bailliages , eft une ville riche , fort marchande , principalement en crefpon , &c la plus peuplée de toute la Suiffe. Les Rois de France y ont fait autrefois deux fondations considérables. Clo-vis III établit les Chanoines , auxquels Charlemagne accorda de grands privilèges j & Louis le Germanique y fonda , fan 853 , un Couvent de Filles nobles Cette ville qui a été Impériale > embraffa l'an 1523, les Dogmes des Sacramemairés par les foins de Zuingle 8c enfuite de Zuinglienne , elle fe fit Calvinifte. Cette ville, que les Romains nom- A vj 12 Méthode de Géographie. moient Tigurum > eft une des plus confi-dérablcs des treize Cantons, foit pour fà beauté , foit pour fa puilïânce. On peut dire quelle eft dans une Situation agréable , fur le doux penchant de deux collines , à Piflîie d'un beau lac , qui dégorge de la rivière de Limât, & partage la ville en deux parties inégales , jointes enfem-ble par deux ponts de bois. Le plus grand qui eft vers le milieu de la ville , près de l'Hôtel de Ville , eft alfez large pour fer-vir de promenade, &c de marché pour les fruits & les herbages. L'autre , placé plus-haut , eft tout couvert, de forte qu'on peut s'y promener commodément à l'abri des injures de l'air. Les rues de Zurich font propres , & les maifons affez bien bâties, fans être magnifiques. La ville eft fortifiée à la moderne, avec de larges folfés, revêtus de pierres de taille. Entre les bâtimens publics qu'on voit dans la grande ville , qui eft à la droite de la Limât, le plus considérable eft le grand Temple , qu'on nomme Groff-Munfter j ou le Temple de S. Félix & S, Régula, à fcaufë de ces deux Martyrs de la Légioh Thébaine , dont oh a cru que les os y étoient enfevelis , ôc pour lefquels les anciens habitans avoicnt une grande vénération. La flructure de ce Temple eft allez fimple : fes deux tours ou clochers font ce qu'il y a de plus rem'ar- La Suffi. If quable. Celui cù font les cloches eft couvert de cuivre. Quand la ville de Zurich embrafta. la Réformation > on retint le nom 8c les revenus des Chanoines ; de forte que le Doyen 8c le Chapitre y font toujours corps. Ils poflTédent fur ce pied les mêmes-biens qu'ils poffédoient avant la réformation , & ils ont de quoi vivre largement; auffi font-ils chargés d'un grand travail, car le moins qu'ils prêchent c'en: une fois le jour ; 8c alfez fouvent ils prêchent deux ou trois fois. Quelques-uns de ces Chanoines font Pafteurs , d'autres Profeffeurs, 8c d'autres Administrateurs de cette Eglife ou des pauvres. ' Un autre édifice coniidérable du même quartier, eft la Maîfon de Ville. Elle fut bâtie à neuf en 1694 , au bord de la Li-ruat , fur les fondemens de l'ancienne , qui furent trouvés bons 8c folides : on n'a rien épargné pour l'embellir. L'édifice eft d'une belle fymérrie , 8c en belles pierres de taille , très-bien travaillées. Le portail ou l'on monte par un perron de quatre ou cinq marches , eft conftruit de marbre noir , 8c fes colonnes pofcnt fur des bafes de fonte. Tout ceque l'art 8c l'induftrie des Sculpteurs en pierre 8c en bois, des Peintres » 8c des Ouvriers en plâtre étoit capable de produire 5 a été employé à ■l'ornement de £4 Méthode de Géographie. cet édifice. Dans le premier veftibuie orî voit deux grands tableaux , qui repréfen* rent toutes les efpeces de poiflfons du Lac & de la Limât \ Se fi l'on entre dans les chambres, on trouve divers autres tableaux Se des luftres magnifiques chargés de très-belles figures, qui représentent les Héros des Républiques anciennes, avec ceux de la Suide. Près du pont d'en-haut eft une Eglife nomée Waffer-kirch , c'eft-à-dire , VE-glife de l'eau j ainli appellée parce quelle eft fut le bord de l'eau. On y a mis une Bibliothèque publique, allez bien fournie de livres imprimés Se de manufents. Au defïïis eft une falle , qui tient toute la longueur Se la largeur du Temple , Se dont on a fait le cabinet des raretés. On y voit une quantité furprenante de diverses merveilles de la nature Se de l'art , rangées dans un bel ordre , Se diftribuées dans des efpeces d'armoires. On y trouve même de grande Cartes manuferites du Canton de Zurich, Se de quelques autres, de qui paffènt pour être très exactes. La petite ville , qui eft fur la gauche de la Limât, n'a pas moins de bâtirnens publics. On y voit le Temple nommé Fra-wen-Munfler> c'eft-à-dire, le Monaftere des Dames, parce que c'étoit une Abbaye Royale de Dames , ou de Rehgieu-fes nobles, fondé en 853 , par Louis le La Suffi. f i S ^Germanique > fils de Louis le Débonnaire , qui y établit pour première Ab-beife fa fille Hildegarde , & la dota de grands biens. Il donna même à cette Abbaye des droits confidéiablcs , comme ceux de battre monnoie , d'avoir jurif-diclion fur la ville , de nommer le Préfi-dent & tous les sufefTëurs du Tribunal de Juftice. Louis le Germanique ne fe ré-ferva que le haut Domaine , la Souveraineté & la protection ou Avouerie du Mo-naftere de Thureg ou Turic , que l'on a enfuite prononcé Zurich -y de ce nom de Tune fe trouve dans les acles les plus anciens. Ce Monaftere } dont les revenus font entre les mains d'un Adminiftrateur, a ete converti en un Collège, où l'Etat entretient un certain nombre de pauvres éco^ liers , qui font nouris , vêtus & enfeignés gratuitement. Le Temple où l'on voit encore la ftatue de la première Abbeiïe Hildegarde , avec celle de Bérold , fon Chapelain , fert à tenir les Alfemblées de la Paroiffe , & celles d'une petite Eglife Françoife , que l'on a recueillie à Zurich. A l'un des bouts de la ville on voit l'Arfenal, ou plutôt les Arfenaux} car il eft diftribué en plulieurs grands bâtimens, munis de tout ce qui eft nécelfaire pour. \6 Méthode de Géographie. la guerre. On compte que l'arfenal de? Zurich eft le mieux fourni de route la Suilfe. Dans l'un de ces bâti mens on montre la figure de Guillaume Tell habillée 8c armée à l'ancienne mode de la nation. On y confcrve l'arbalêtre , avec laquelle il abattit la pomme de delïus la tête de fon fils en 1507. Enfin l'on y voit l'épée 8c les gantelets de Lewemberg, le chef des payfans rebelles , qui oferent aftiéger Berne, vers le milieu du dernier fiécle, &C qui battirent cette ville avec des canons de bois faute d'autres. . ■ On voit a Zurich un refte de cette implicite 8c de cette candeur des anciens Suiffes, 8c même de leur humanité envers les étrangers. Leur vertu eft fans fafte, 8c l'on peut dire à la louange de ce Canton , que dans le temps du changement de Religion , il furpalfa fes alliés en définté-reffement j car il convertit en ufages pieux tous les revenus des Eglifes. C'eft ce qui fait que l'on y voit un fi grand nombre d'Hôpitaux , tous bien rentes. Mais autant l'on a pris foin de pourvoir ces Mai-fons de Charité de revenus, autant s'eft-on peu embaraffe de les bâtir avec cette magnificence fi ordinaire à tant d'autres villes , où l'on aime une charité plus brillante que folide. On a pris pour principe à Zurich de notirir, d'entretenir, 8c de La Suffi. 1J Soulager les pauvres conformément à leur condition , fans fe mettre en peine de les loger en princes. Chacun fait qu'en 1518, Zuingle fut appelle à Zurich par le Prévôt &c les Chanoines de cette ville, pour y exercer l'emploi de Prédicateur de la grande Eglife. Il continua à prêcher & difputer contre les n ogmes de l'Egufe Catholique. La première difpute tenue en 1513 , fut fuivie d'une ordonnance , qui encouragea Zuingle à prêcher comme il avoit commencé : la deuxième, tenue dans la même année, fit abolir la Méfie & le culte des images : la troisième , tenue en 1524, ne tut pas moins favorable à Zuingle} &C perfonne ne s'étant préfenté de la part des Catholiques pour la quatrième difpute , qui avoit été indiquée , on procéda enfin tout de bon à la Prétendue Réformation. Zuingle perfuada aux Religieufes , aullt bien qu'aux Religieux Se aux Prêtres de fe marier. Amfi fut abolie la Religion Catholique dans la ville de Zurich, Se dans tout le Canton. Les habitans de Zurich paftent pour être fort curieux : ils aiment le travail , font induftrieux ; Se il n'y a point de ville dans la Suiffe où l'on trouve plus de mo-numens de l'Hiftoire du pays. Ceux qui fie font point Gens de Lettres , s'appliquent au négoce. Leur principale manu- iS Méthode de Géographie. facture eft celle du Creipon , qu'ils envoient par-tout , par le moyen de la Limât , qui communique avec le Rhin par l'Aar, dans laquelle elle fe jette à 6 ou 7 lieues de-la. Ils avoient imité le Canton de Lucerne , 8c s'étoient fait eux-mêmes Canton en 1351. Leur ville étoit Impériale , 8c n'a-voit jamais fait partie de la domination de la Maifon d'Autriche. Cependant à fon occalion il s'alluma une guerre entre les Autrichiens 8c les Cantons. Elle avoit déjà fait alliance avec les deux cantons d'Uri ôc de Schwitz ; 8c quoiqu Albert d'Autriche eût en général fait beaucoup de mal à tous les Suiffes, 8c en particulier a ceux de Zurich , cependant il n'avoit jamais pu les détacher de i'Empire. Les Bourgeois de Zurich s'allièrent avec les villes de Confiance 8c de Saint-Gall , 8c avec la ville & l'Evêque de Bafîe. Fortifiés par ces alliances ils devinrent refpectables aux nobles , qui n'oferent plus les attaquer à force ouverte. Le lac de Zurich eft affez long, mais étroit. Sa longueur eft d'environ neuf lieues j mais il n'en a qu'une dans fa plus grande largeur. Il s'étend du fepeentrion au midi, & tant foit peu du côté de l'orient, principalement à fa partie îupé-rieure. Il fait à peu près la figure d'un arc ; êc il eft formé par la Lint, qui y entre La Suijje. 19 au-defïbus de Grinaw, Se en fort à Zurich fous le nom de Lindmatt, ou Limât. Il eft partagé en deux parties par une langue de terre , qui avance Se forme une efpece de promontoire, fur lequel eft limée la ville de Rapperfchweil. La partie depuis l'embouchure de la Lint jufqu'à Rapperfchweil , s'appelle le Lac fupéricur ; Se l'autre , depuis Rapperfchweil jufqu'à Zurich fe nomme le Lac inférieur j ou le Lac de Zurich. Il eft abondant en diverfes fortes de poiflons , dont quelques-uns font inconnus ailleurs. On trouve encore dans ce Canton Gruningen &C Grijfenfée petites villes , chacune avec un château -y Kyhourg j que ceux de Zurich eurent en 14245 de l1 Empereur Sigifmond , & qu'ils achetèrent en 1452 , par le Traité de Confiance j Eglifaw > fur le Rhin \ Wœdij-chvnl ; Andcljingen 3 fur la rivière de Turj Laujfen 3 au-défais des cataractes du Rhin ^ Bulac j Regensbourg ancienne Baronie \ le Bailliage de la Province Libre } donnée aux Suiftes par l'Empereur Sigifmond. Les villes de Winterthur Se de Stein fur le Rhin , font fous la protection de Zurich , & fe gouvernent par leurs loix. §. II. Le Canton de Berne. Ce Canton eft fitué à l'oueft de Zurich § 10 Méthode de Géographie. entre le Canton de Soleure Se l'Evêché de Bafle au nord, le lac de Genève &c le Valais au midi} c'eft le plus grand Se le plus puiffant de tous les Cantons. Il contient près du tiers de la Suiiîe , Se a Soixante Se douze Bailliages. Il peut armer plus de foixante mille hommes pour fa défenfe. On le divife en Pays allemand , Se en Pays roman. Le Pays allemand , qui renferme plufieurs contrées 6e trois cens Pa-roi(Tes , a pour capitale j Berne ^ qui l'eft aufîi de tout le Canton. Elle eft Située fur une longue prefqu'ifle formée par la rivière d'Aar. Berchtold V , dernier Duc de Zeringhen , la fonda l'an i 191 , Se l'appelîa Berne 3 à caufe d'un ours qu'il prit j dit-on , à la cliafte , à l'endroit où il vouioit commencer l'ouvrage. La ville de Berne eft allez longue ; mais peu large. Sa longueur eft d'une petite demie-heure de chemin ; mais pour fa largeur , elle fuit la forme de la pref-quifle qu'elle occupe , qui eft au commencement fi étroite qu'elle ne forme qu'une rue , puis en s'élargiifmt elle en forme trois , en fuite cinq , Bc enfin trois-II eft vrai que les rues y font larges , fur-tout celle du milieu , qui a encore l'avantage d'être coupée par un beau ruiffeait * 11 \ 11 d'un bout de la ville a 1 autre. Outre cet avantage , Berne peut être regardée comme une des plus belles villes, des plus La Su/JJe. lt propres & des plus commodes de toute la SuifTe qui a un large veftibule , où l'on voit le dernier jugement" repréfenté en bas relief. A côté de ce Temple eft une des belles terraffes qu'on punie voir , Se d'où l'on a une très-belle vue. Comme le terrein étoit étroit en cet endroit-là j Se formoit une coline fort élevée , dont la pente étoit roide , Se la defeente rapide } on a trouvé à propos de la revêtir de trois côtés d'é-paiffes murailles , de plus de cent pieds de haut -y enfuite on a comblé le terrein d'entre-deux jufqu'au niveau du Temple. La Suffi. 1? Cet ouvrage fut commencé en i 3 34 , &c c'eft aujourd'hui l'une des plus belles places de Berne , où l'on fe promené à l'abri du foleil, fous plufieurs rangs d'arbres, qu'on y a plantés,. Aux deux côtés on a conftruit un efcalier de bois couvert pour defcendre dans une efpece de fauxbourg, qui eft fur le bord de la rivière. Un peu au-delfus du Temple, on trouve le Collège , où. l'on enfeigne la jeunef-fe , qui fe dcftine au miniftere de la Communion Réformée. C'étoit autrefois un Couvent de Cordeliers. On y a fait de grandes réparations , &c on l'a changé en une Ecole iiluftre. Il y a huit Profeffeurs, qui enfeigncnt régulièrement les Langues & les Sciences nécelfaires à un Miniftre. C'eft dans ce Collège qu'on trouve la Bibliothèque , qui eft fort belle , & qui a été enrichie de celle de Bongars , dont les héritiers ont fait préfent à la ville, pour être rendue publique. On y voit outre les Livres imprimés , qui font en grand nombre , quantité d'anciens manuferits fur toutes fortes de matières. C'eft aufli dans ce lieu que l'on conferve les dépouilles ôc la tente de Charle le Hardi, dernier Duc de Bourgogne. Ces dépouilles confiftent en plufieurs tapis magnifiques , relevés en broderie d'or , avec les armoiries de ce Prince. On voit auiîi dans la Bibliothèque de Berne les tableaux de plufieurs '24 Méthode de Géographie. grands hommes , particulièrement celui du Roi Henri IV , donné par ce Prince , ceux des Avoyers de Berne , &c. A côté de la Bibliothèque , eft un cabinet de raretés , où l'on ramalfe grand nombre de curiolités de la nature 8c de l'art. Outre le grand Temple , il y en a quatre autres où l'on prêche j celui de Nidek, au bas de la ville ; celui de l'Hôpital , à l'extrémité oppofee ; celui des Dominicains , 8c celui de l'ifle, où les malades fe rendent pour faire leurs dévotions. Le Temple des Dominicains eft remarquable , parce que ce hit dans fon enceinte 8c à fes côtés que fe patfa la fanglante tragédie des Jacobins, qui furent brûlés à Berne l'an 1509. Ce Couvent a été changé en un Hôpital. Ce qu'on appelle l'ifle , étoit aufli un Couvent de Religieufes du même Ordre, qui a été changé en une Infirmerie , pour l'ufage des pauvres malades du pays. LaM.ùfon de Ville eft bâtie à l'antique. On y monte par un perron double fort exhaufte. A côté de cette Maifon eft la Chancellerie 8c l'Imprimerie. L'Arfenal eft beau 8c grand , 6V l'un des mieux fournis de la Suifle. On y montre les armes de Bercthold V , fondateur de Berne. Le commerce n'étoit pas fort grand à Berne, avant l'arrivée des François réfugiés , La Su'ijfe. 25 giés, qLû s'y retirèrent après la révocation de l'Edit de Nantes en 1685. Mais comme le nombre en eft devenu considérable , ils fe font afîociés avec les Bourgeois négocians 5 Se quelques - uns y ont introduit des Manufactures d'étoffes. La rivière àAar , qui environne la ville de trois côtés , fournit du poifton aîTez bon , &: en quantité. Outre cet ufa-ge , elle fert encore au commerce , étant Navigable de Berne jufqu'au Rhin. Elle eft fort rapide Se dangereufe , à caufe des rochers, qui font cachés fous l'eau en quelques endroits > Se incommode par les tours Se détours qu'elle fait aux environs de cette ville. - Les autres lieux remarquables du Canton de Berne , font Bruck j petite ville ainfi nommée d'un pont qu'elle a fur l'Aar. ^indifeh n'en eft pas éloignée. Ce n'eft aujourd'hui qu'un village \ mais autrefois c'étoit une ville confidérable nommée V'mdo'iijfa j qui a été le premier fiége de l'Evèque de Conftance. Araw ; Lents-bourg ; Wangen ; Zqffingen j ville qui a des privilèges particuliers ; Laupan j célèbre par la bataille de 1336, contre la no-bleue du pays* Thun > ville fur un lac j Arberg ; Erlach ; Burgdorjp'j qui étoit la réfidence des anciens Ducsde Zeringhen j Hallwyl j Morat ; Wïmmis ; Undcrjewen: Frutingen ; Kocnigfelden autrefois Ab-Tomt IF, B Î.Ç Méthode de Géographie. baye considérable de Filles, où Fon trouve beaucoup de tombeaux de la Maifon d'Autriche, A une demi-lieue de Bruck , ell: le château &' Habsbourg 3 plus considérable par ce qu'il a été, que par ce qu'il eft à préfent. Au XIIIe Siècle il fervoit de réfidence aux Comtes d'Habfbourg , titre originaire de l'augufte Maifon d'Autriche. Rodolphe d'Habfbourg , que fon mérite fit parvenir en 1173 à la dignité impériale , étoit de cette Maifon , branche cadette des anciens Comtes d'Alface Se des Ducs de Lorraine : cette branche poffédoit de grands do-tnaines dans la Suifte. Le bâtiment de ce château eft modefte , Se répond à la Simplicité de ces anciens temps; mais la vue en eft admirable , Se découvre une grande étendue de pays. Un Ecrivain moderne rapporte , que le Comte de Traut-tnansdorfT, Ambafladeur de l'Empereur en Suiffe , eut la curiofité d'aller voir ce château ; Se que dès qu'il fut à la porte , il fe mit à genoux , & baifa dévotement cette terre de bénédiction , qui avoit fer-vi de berceau aux ancêtres de l'Empereur fon maître. Le pays Roman , ou de Vaud qui étoit autrefois aux Ducs de Savoye , fur lefquels les Suiffes s'en emparèrent après la défaite du Duc de Bourgogne , auquel ces Princes étoient unis ; produit beau/ La ouijje. 17 coup de vin , &C conncnt auili plufîeurs Bailliages. On y trouve cent cinquante Paroifles , avec quelques villes , dont les plus remarquables font, Laufanne > bâtie fur trois collines > ville autrefois Impériale , & la principale de ce pays, & Située dans un terrein fort rude , à une demi-lieue du lac de Genève. Son Collège &C fon Eglife de Notre-Dame font ce qu'elle a de plus beau. Elle avoit autrefois un fiége épifcopal fuffragant de Bezançon 5 mais depuis la Prétendue-Réforme , il a été transféré à Fribourg. Avanche ou Wi~ fiifpurg y en allemand 3 autrefois la première , la plus confidérable , 8c la plus ancienne ville de la Suifle , n'eft plus aujourd'hui qu'un allez méchant bourg. Nyon j ville ancienne ^ Vevay ajTez bonne ville \ Morgesj au nord du lac de Genève ; Yya-don 3 fur le lac de Neuf-Châtel ; Aulbonnc Cojjbnay ; Aigle j vers le Valais , où il y a de bonnes Salines , 8cc. §. III. Le Canton de Lucerne. Le Canton de Lucerne enclavé entre ceux de Berne , de Zug 8c d'Underwald , peut mettre quinze ou feize mille hommes fous les armes, 8c contient quinze Bailliages : c'eft le plus fort des Cantons Catholiques. On y remarque principalement Lucerne j capitale , Située au pied d'une haute montagne , à l'extrémité d'un Bij îS Méthode de Géographie. lac de même nom , fur la rivière de Ruff, qui la divife en deux parties inégales. 11 y a fur le lac une tour , où l'on allumoit autrefois un fanal, ou une lanterne ( Lucer-na ; ) & c'eft de-là que l'on croit qu'eft venu le nom de cette ville. Elle eft aifez marchande , une des plus jolies de la Suil-fe , 8c la première des Cantons Catholiques. Le Nonce du Pape y fait ordinairement fa réfidençe. Willifaw > Kufnac 3 Capen j llaljl j Volhaufen 8c Munjler ; Scmpach 3 fameux par la bataille de 1386' qui a Aura la liberté à la Suiffe. Surfée j fous la protection de Lucerne , aufii-bien que S. Urbain , célèbre Abbaye, Ilabf-mrg j '■différent du château de même nom, qui eft dans le Canton de Berne, §. IV, Le Canton d'Uri. Ce Canton , qui eft entièrement Catholique , eft finie dans les Alpes , entre les Grifons 8c la vallée de Livinen. Il âp-partenoit autrefois à l'Abbaye des Dames de Zurich , à qui Louis le Germanique en fit don, en faveur d'Hildegarde fa fille, qui en étoit AbbefTe *, il pafia enfuite aux Abbés de Wettingen. Les habitans fe rachetèrent , 8c fe mirent fous la protection de l'Empire. Ils y vécurent tranquillement tant que le gouvernement des Ducs d'Autriche fut équitable ; mais ils prirent les armes dès qu'on voulut attaquer leurs là Suffi. *9 privilèges. Le Téfin, qui coule vets l'Italie , y a fes foutces , au pied du Mont S. Gothard. Il n'y a de remarquable c\x\Al-torf i gros Si. beau bourg , près du Ru(F, qui pourrait palier pour une ville , s'il étoit fermé de murailles : on y taille fort bien les criftaux , dont on tait quelque commerce. Bofylmgen j petite ville , en eft à une demi-lieue. Les habitans du Mont S. Gothard font aulfi fujets de ceux d'Uri : ils ont néanmoins leur Conful Se leur Amman , qui font confirmés par ceux du pays. Ils ont même un étendard particulier , qu'ils font obligés de bailler devant celui du Canton. §. V. Le Canton de Schwît^. Ce Canton , qui eft aufti Catholique , eft entre le lac de Zurich Se celui de Lucerne. Il fut l'un des trois premiers qui le liguèrent ; Se c'eft de lui que toute la Suifte a pns fon nom , parce qu'il étoit le plus confidérable des trois. Il eft divifé en fix Quartiers Se quatre Bailliages, On y trouve Schw'u^ 3 gros Se beau bourg fur la Mutta , à une lieue du lac de Lucerne. Brunnen j où les trois premiers Cantons jurèrent leur union. Kufnacht 3 autrefois à la Maifon d'Habfbourg-Autriche \ Ein* Jidlcn j ou XHermitage j fameufe Abbaye de Bénédictins, dont l'Abbé a la qualité fie Prince. C'eft le lieu où naquit le fa- B nj $0 Méthode de Géographie. m eux Théophrftfte Paracelfe , qui au XVIe ïlécle travailla à réformer la Médecine. §. VI. Le Canton d'Underwald. Ce Canton , qui fe trouve entre ceux de Schwitz , de Lucerne , de Berne 8c de Glaris , tire fon nom d'une forêt, qui le Î>artage en deux parties. Stant^ gros vil-age ou bourg, à quelque diftance du lac de Lucerne; Sarnen3 Saxelen 3Engelbergy où eft une Abbaye de Bénédictins, Buchs> Alttellen 3 Alpen 8c Bekenriet. §. VIL Le Canton de Zug. Canton très-petit , entre ceux de Zurich , de Lucerne 8c de Schwitz. Il pro-feffe, comme le précédent, la Religion Catholique. Après avoir eu des Seigneurs particuliers , il vint à la Maifon d'Autriche , qui depuis en a été dépoifédée. 11 contient fix Bailliages. Zug 3 fa capitale , eft fur un lac de même nom , qui eft très-poiiïonneux. On y trouve encore Saint-André y Humberg, Welchewil 3 Steinhou-fe j Bar 3 Charh Egen ou Egery 3 Saint-Wolfgang. Ce Canton 8c les quatre précédons font pour le fpirituel de l'Evêché de Conftance. §. VIII. Le Canton de Glaris. Il n'eft guère plus grand que celui de la Suffi. ji £ug , Se il eft entre ceux de Schwitz Si d'Uri Se les Grifons. Après avoir été à des' Seigneurs particuliers, qui le donnèrent à l'Abbaye de Seclcingen il palTa aux Conv tes Palatins de Bourgogne , enfuite à la Maifon d'Habfbourg , Se enfin à celle d'Autriche. Les habitans de ce Canton font, les uns Catholiques & les autres Réformés. Les Catholiques font fournis , pour le fpirituel , à l'Evêque de Coire. Le pays eft divifé en quinze Quartiers. On y trouve Glaris gros bourg fur k Lintt j à fix lieues de Schwitz. Schwandcn^ bourg très-bien bâti, où fe tient PaiTem-blée du Canton. Urnen; Elm* Se Naefelsj bourg célèbre 3 près duquel trois cens Suiftes défirent, en 1388, Léopold le Superbe , Duc d'Autriche, dont l'armée étoit de quinze mille hommes. §. IX. Le Canton de Bajle. Entre le Rhin , l'Alface , le Canton de Soleure Se les Villes Foreftieres. Ce Canton , qui n'appartenoit pas à l'ancienne Helvétie, eft de petite étendue , Se ne contient que fept Bailliages , qui tirent leur nom de leurs chef-lieux , qui font , Farnfperg Wallembourg Hambourg 3 Munchenjlein Se Ramjlein. Il ne contient pas plus de 30 Paroiffes; Se quoiqu'il foit fertile, il n'eft diftingué que par la ville de Bafelau Bajle j la plus grande, la plus B iv $z Méthode de Géographie. belle , la pins propre Se la plus riche de toute la SuiiTe. Son commerce , fon Université, fon Imprimerie Se le Concile général qu'on y tint en 1431,1a rendent auflî fort célèbre. Elle a la forme d'un amphithéâtre. Cette ville étoit avant la Réformation le Siège d'un Evêque , qui fait aujourd'hui fa résidence à Porentru. L'on écrit Bajle j à caufedu mot latin Bajllea y Se de l'allemand Bafel^ dont on veuteon-ferver l'analogie : d'autres néanmoins écrivent Baie. Cette ville eft considérable Se capitale d'un pays nommé autrefois Ba-jal-Chouva ou Bajèlgow : ce que l'on voit dans le partage du Royaume du jeune Lo-taire , fait l'an 870 , par fes oncles Louis je Germanique & Charle le Gros. Depuis, par l'avantage de fa fituation fur le Rhin dans un beau 6e bon pays, elle s'eft accrue au point, qu'elle eft une des plus grandes villes du Rhin , quoiqu'elle ait été détruite l'an 1356. Sa Situation eft fur le bord du Rhin, près de l'endroit où ce fleuve ayant longtemps coulé d'orient en occident , fait une courbure , Se tourne fon cours au nord , pour côtoyer la France Se l'Allemagne. Balle eft compofée de deux villes qui occupent les deux rives du Rhin, Se font jointes par un beau pont. La grande ville eft du côté de la Suiffe, Se la petite du côté de l'Allemagne , c'eft-à - dire , à, La Smfft, $ forient du Rhin ; c'eft encore en quoi d faut corriger les Cartes ordinaires , qui les placent tout au rebours. On y compte deux cens vingt rues , fix places de marchés , & cuiarante-fix belles fontaines , trente-un moulins ou bâtimens à rouages; dont vingt-un fervent à moudre le bled, & fix à faire du papier. La grande Halle 7$00 pas de circuit, neuf ou dix Egli-fes , & fept ou huit Couvens qui fervent maintenant à d'autres ufages , qu'à ceux pour lefquels ils avoient été bâtis. La petite , fi elle étoit ailleurs , pourroit palier pour une bonne ville ; mais on l'appelle petite par rapport à l'autre , qui eft plus grande : elle a près de mille pas de circuit , & trois Couvens , avec autant de belles Eglifes , outre la ParoilTe de faint Théodore. Cette ville eft très-belle , ( je Veux dire Balle toute entière ) foit pour la propreté & la netteté de fes rues , foit pour la beauté des édifices religieux 6c civils , publics &c particuliers. Les Princes de Bade-Dourlach s'y réfugient fou-vent , lorfque leur pays eft exnofé aux déflations de la guerre. Ils y ont un beau Palais. Les Eglifes de la grande ville font, la Cathédrale , qu'on appelle ordinairement le Munfter, S. Léonard , S. Martin , S. Pierre , S. Jean , &cc. outre divers Couvens , dont les Eglifes fubiîfe. m en leur B v 34 Méthode de Géographie. entier ; comme ceux des Cordelïers , des Dominicains & des Auguftins , cvc. De ces Eglifes , les quatre premières font Pa-roiffes \ & comme la ville a embraffé la Reformation > aufïî-bien que tout le Canton , on célèbre la cène tous les mois une fois dans chacune de ces quatre Eglifes , non pas un même Dimanche , mais fuc-cefîivement : de forte que les occasions de recevoir la Communion des Prétendus-Réformés fe préfente tous les Dimanches de l'année. 11 y a dans toutes ces Eglifes quantité d'inferiptions &c d'épi-taphes de plusieurs perfonnes illuftres, On les trouve dans un Livre imprimé fous ce titre : Bafileenjium Monumentc-rum Antlgrapha , à Simone Gryn&o , Li-gnlcl 1Ô02. La Cathédrale eft grande Se magnifique^ ornée de deux beaux clochers parallèles Se de même forme , qui s'élèvent à côté de fon grand portail. Dans le temple on remarque entre autres un Autel de marbre Ôc un beau Baptiftaire. Là eft la falle où les Profefleurs en Théologie font leurs leçons , 8e où l'on donne le degré de Docteur. On trouve aufîi dans ce temple de très belles orgues , qui font ornées de peintures de la main du fameux Holbein : on s'en fert pour chanter des Pfeaumes dans le fervice divin à la manière des Eglifes de Hollande, comme à Berne 3 La Suijfe. 3 5 &c On voie dans cette cathédrale les tombeaux de pluiieurs perfonnes confidé-rables, de l'Impératrice Anne , née Com-telFe de Hochberg , époufe de Rodolphe de Habfbourg , premier Empereur de ce nom -, de Charle l'un de les fils , Se de plufieurs favans du feizieme fiécle , entre autres du fameux Erafme. Ce grand homme aimoit le féjour de Balle ; 6V, il y a tait imprimer prefque tous fes ouvrages , auiîi-bien que ceux de plufieurs Pères de l'E-glife , qu'il a mis au jour. Mais comme il n'approrivoit pas la Réformation , il quitta cette ville , lorfqu elle renonça à la Religion Catholique Romaine : cependant il y revint finir fes jours , Se y mourut l'an Derrière cette Eglife on a élevé fur le kord du Rhin une magnifique terraffe à hauteur d'appui. Là , on jouit d'une très-belie vue , qui s'étend fur le Rhin , fur la petite Balle , Se fur les campagnes voifi-nes. Cette place eft ornée d'un beau plant de tilleuls , dont les branches étendues Se repliées horiiontalement, font un couvert agtéable de 300 pieds de circuit. On y voit du côté du Rhin la ftatue de l'Empereur S. Henri , qui eft de pierre. L'Egliié de S. J ean eft remarquable par la ftatue de l'Empereur Rodolphe de Habsbourg , qu'on y voit en pierre, acmé Se tenant d'une main le feeptre impérial , B vj $6 Méthode de Géographie. Se de l'autre des Lettres en mémoire as Fjîeureufe délivrance de la ville, qui étant afïiégce par ce Prince l'an 12.73 , lorfqu'il n'étoit que (impie Comte d'Habfbourg , lui ouvrit fes portes lorfqu'on reçut la nouvelle de fon élection à l'Empire , Se fut ainfi la première Ville Impériale qui lui rendit hommage. L'Eglife de S. Pierre eft à l'une des extrémités de la ville. Ce qui la rend plus remarquable , eft une place magnifique qu'il y a fur le derrière, Se qui s'étend jnfques vers les murailles de la ville. On l'appelle la place de S. Pierre : elle eft quarrée, longue de 289 pieds , Se large de 155, ornée de deux belles fontaines, d'un grand nombre d'ormeaux , Se de tilleuls qui forment un beau couvert, où l'on jouit d'un frais délicieux, au milieu de la plus grande chaleur. L'un des côtés de cette place eft bordé de l'Ar-fenal, qui eft grand , bien conftrnit , Se bien fourni de munitions de guerre Se d'artillerie. On y montre entre autres chofes , la cuirafTe du Duc Charle de Bourgogne , fes trompettes , fes timbal-les , Se fon équipage de cheval, que les Suiffes prirent lorfque ce Prince fut tué devant Nancy le 5 Janvier 1477. Dans la même rue eft le Couvent Se le Temple des Dominicains , qui fert aux alfemblées de i'Eglife Françoife. Là on voit contre une muraille du cimetière La Suffi. 17 cette fameufe peinture Je Holbein , qui repréfente la danfe des morts , dont le deffein eft fi beau, que les Peintres le vont étudier. Comme le temps l'avoir prefque à demi effacé , on l'a fait raccommoder 6V remettre en couleur, il y a environ quatre-vingts ans ; mais les Peintres qu'on y employa, n'approchèrent point de la délicateffe 6V de la beauté de l'ouvrage de Holbein ; c'eft ce qui en fait regret-ter les traits originaux. Le Libraire J. Rod. Imhoff l'a fait graver de nouveau, 6V en conféquence les eftampes faites par le Mé-rian , font aujourd'hui moins recherchées. L'Hôtel de Ville n'eft pas loin de la cathédrale. Il eft otné de diverfes belles peintures , la plupart d'Holbein. Entr'au-tres , on voit dans la falle du Confeil, un . grand tableau de la main de ce peintre., cjui repréfente en huit compartimens toutes les parties de la Paflion de Notre-Seigneur , 6V que divers Princes ont déliré d'avoir pour fa beauté. Maximilien Ele&eur de Bavière , en offrit à la ville jufqua trente mille florins d'Empire. Au dehors de l'Hôtel de Ville on voit peint à.frefquele jugement dernier, où l'on a repréfente les diables, qui, après l'arrêt prononcé , pouffent dans les enfers les damnés, entre lefquels on remarque des Eccléfiaftiques, Cependant elle a été faite en 15 io , 6V ainfi avant la Réformation. 5 S Méthode de Géographie. Après l'Hôtel de Ville ce qu'il y a de plus remarquable eft l'Univeriité. Elle fat fondée par le Pape Pie II, en 1459 > Se depuis le retour des feiences , elle a toujours été florilfante Se remplie de fa vans hommes en tout genre. Là fe font rendus célèbres les Zv/inger, les Plater , les Bux-rorff, les Wetftein , les Werenfels , les Harder, les Fefch 3 les Battier , les Bau-hins , les Bernoulli, Se une infinité d'autres. Les Collèges publics ne font pas ce qu'il y a de plus beau. Il y en a un qui porte le nom d'Erafme Se de la Sapien-ce , où un certain nombre de pauvres étu-dians font entretenus. Mais il y a beaucoup de chofes cu-rteufes dans la Bibliothèque publique , qui eft remplie particulièrement de grand nombre de manuferits, dont plufieurs font très-eftimés. On y montre fur-tout un Livre des quatre Evangiles en grec , qui a mille an d'antiquité : les Actes du Concile de Baie en dix volumes ïn-jolio ; les Canons de l'Eglife grecque ; plufieurs letttes de Jean Hus , Sec. L'an 1661 , l'on enrichit cette Bibliothèque de celle d'Erafme Se d'Amerbach, que le Magiftrat acheta de ce dernier. Il s'y trouva entr'autres vingt tableaux excellens de la main de Holbein; comme la figure de Jefus-Chrifl mort, une Cène , une Lucrèce, une Vénus avec Cupidon , Holbein lui-même La Suffi. 39 & fa femme , Erafme , Amerbach fon ami, &c. On dit que la faite de la Bibliothèque fut le lieu où s'aflembloit le fameux Concile de Bade, qui fut convoqué l'an 1431 r & qui dura 17 ans. Comme dans ce temps l'on n'avoit point encore l'ufage de l'Imprimerie , les Prélats qui allèrent au Concile y apportèrent un grand nombre de Livres manufcrits grecs ik latins , & les y lailferent, la plupart y étant morts de la pefte. De la grande ville on pafle dans la petite fur un beau pont de bcjis, long de 250 pas , qui fert de promenade aux habitans , & où l'on a une très-agréable vue fur le Rhin. On voit à l'une des extrémités de la petite Balle, la belle Eglife pa-roifliale de S. Théodore , tk la Chartreu-fe. Il y a dans l'Eglife de ce Couvent quantité de tombeaux des Prélats, qui moururent durant la tenue du Concile. La ville de Balle eft allez peuplée; mais elle pourroit l'être bien davantage. 11 y a vers l'extrémité méridionale un grand efpace de terrein, qui eft occupé par des jardins. Elle eft aulli fortifiée à la moderne , avec des baftions &z d'autres ouvrages. Hors de la ville de Balle l à un quart de lieue , on voit fur le bord de la Birs y petite rivière qui pafle à Bafle &c s'y jette dans le Rhin, une Léproferie avec une 40 Méthode de Géographie. Eglife. On la nomme S. Jacques. C'eft-la que , Tan 1444, il y eut une fanglante bataille , où feize cens SuifTès combattirent dix heures durant contre trente mille François , conduits par le Dauphin de France, qui fut enfuite le Roi Louis XI. Les Suiffes ne furent pas tant vaincus , que lallés de vaincre 6c accables par le nombre de leurs ennemis ; ils périrent tous à la ré-ferve de feize , &c du côté des François il y eut fix mille hommes tués fur la place. C'eft ce qui engagea Louis XI, dès qu'il fut Roi, de rechercher l'amitié des Suilfes, au lieu que |es prédéceffeurs les avoient négligés. Louis XIV a fait bâtir une forterefle à Huningue , à la vue Ôc à la portée du canon de Balle. Un canonier d'Huningue s'étant avifé , dans une réjouiffance publique , de tirer un coup de canon à boulet, en fut très-févérement repris, parce qu'il avoit endommagé une des arches du pont de la ville de Balle. Le Gouvernement, qui eft aristocratique , eft: partagé en quinze corps de métiers , de chacun defquels on prend douze petfonnes , qui compofent le Grand Con-feil de cent Soixante , entre les mains duquel réSide la Souveraineté. A fa tête font quatre Bourguemeftres, Ôc d'autres Officiers. De ce Confeil on en tire un petit de foixante-quatre Confeiliers, y coin- La Suijfe. 41 pris les quatre chefs. Pour lWmifiiftra-non de la Juftice dans les affaires civiles , chacune des deux villes a la Chambre à part, avec fon Avoyer à la tête. Mais pour les affaires criminelles , elles font toutes portées pardevant un Juge , qu'on nomme Prévôt Impérial. Avant la Réformation il y avoit beaucoup de Nobleffe à Balle ; mais on la chaffa de la ville , ÔC l'on n'en fouffre qu'à la campagne î & fi «n Noble veut habiter dans la ville , il faut qu'il renonce à fa nobleffe. Wallen-bourg 3 petite ville , avec un fort château ; Liechjlal 3 Bubcndorf & Fenjlingen> font les autres endtoits de ce Canton. Aug]l> entre Balle & Rheinfeld , eft, à ce qu'on croit, VAugufia Rauracorum des anciens. Ce qui confirme cette conjecture , font les Médailles romaines & autres monu-rnens qu'on y trouve. §• X. Le Canton de Frïbourg. 11 eft enclavé dans le Canton de Berne 9 6e divifé en deux parties par la Sarine ou la Sana. Ce Canton, qui a confervé la Religion Catholique, eft fort peuplé , & peut mettre iS mille hommes fous les armes. Il contient vingt-quatre Bailliages, outre quatre autres qu'il partage avec Berne, comme nous le dirons en parlant des fujets. Frïbourg capitale de ce Canton, eft Méthode de Géographie. line ville affez forte, fur le penchant d'une montagne, dont le pied eft arrofé de la rivière de Satine ou Sana. Elle fut bâtie en 1179, par Berthold IV, Duc de Zeringhen „ qui fit aufïi bâtir Fribourg en Brifgaw , 8c lui accorda de grands privilèges. Elle vintenfuite aux Mai fon s d'Habfbourg , d'Autriche & de Savoye ; & enfin elle fe rendit libre en 1477 , 8c entra dans l'alliance des Suiffes fan 1481. L'E* véque de Laufanne , fuffragant de Befan-çon , chaffé de fa ville par les Calviniftes, s'y eft retiré en 1538. Gryers 3 autrefois Comté, que les Cantons de Berne 8c de Fribourg achetèrent 8c partagèrent eii 1554. Son terroir a de bons pâturages t, cV on y fait ces grands fromages , dont le commerce eft la principale richefTe du Canton. Romottt > poiTédé autrefois par des cadets de la Maifon de Savoye , mais dont le Canton de Fribourg s'empara l'an 1536. Eflavayer 3 fur le lac de Neufchâ-tel, petite ville \ Wipping j Montfalvens j Mullo3> j Brok _, Valdrw^ , Corbiercs j Belle garde j Plaffey j Montenac 8c Faoux. Jlautcrlvej ccllébre Abbaye, fondée en 1098 , eft près de Corbieres. On trouve aulîi, près de Fribourg, un fameux Her-mitage dont la Maifon & PEgïifc, taillées dans le roc , font admirées, 8c n'ont été finies qu'en 1708. C'eft l'ouvrage de deux feuls hennîtes. La Suffi. 4> §. XI. Le Canton de Solothurn^ ou Soleure. Ce Canton , qui eft Catholique , fe trouve finie entre ceux de Berne tk de Bafle. Il eft affez fertile Se contient douze Bailliages , 6c peut mettre dix mille honv nies fous les armes. Sa capitale eft Solo-thurn ou Soleure ville ancienne , bien fortifiée , 6c qui a de belles maifons. La rivière d'Aar la fépare .en deux parties inégales , qui fe joignent par un pont. L'Àmbaffadeur de France auprès des treize Cantons, y fait fa demeure ordinaire. ïiucheggberg A Oltcn > Domeck Gofgen 3 Mariendorj\ Bechburg 3 Falhenjlein > Bu-chen3 Thierjlein SC Gilgenberg : ces bourgs font gouvernés par des Châtelains choifis Par le Confeil. §• XII. Le Canton de Schaffhoufe. *î eft au nord du Canton de Zurich , Se confine avec la Foret Noire , étant au delà du Rhin. Son terroir eft fertile en bled, & produit d'aftez bon vin. Il comprend eux Bailliages, Se a pour capitale Schaffhoufe j ville affez jolie, avec un beau pont de pierres ; le feul qui foit fur le Rhin, les autres n'étant que de bois. Une demi-lieue aw-defious le Rhin fait un faut ou une cataracte j ce qui eft caufe que les marchan- 44 Méthode de Géographie. difes qui defcendent du lac de Confiance fe déchargent ordinairement à Schaffhoufe. Cette ville , que l'Empereur Frédéric II avoit rendue Impériale} fut engagée' depuis à la Maifon d'Autriche j de rechef elle devint Impériale & libre par la faveur de l'Empereur Sigifmond. C'eft un grand partage pour l'Allemagne. On remarque encore Newkirch jolie ville , Jîulaw j Herkingen j Bargen éc Kilçhkcrg. Ce Canton entra dans l'Alliance l'an J 501. §. XIII. Le Canton a"Appemtel. Dans la partie orientale de la Suiffe , cV près de l'entrée du Rhin dans le lac de Confiance. Les Catholiques & les Réformés y formèrent deux républiques indc-pendantes l'une de l'autre pour leurs affaires particulières, mais réunies pour les intérêts communs. Son principal revenu confiée en bétail, en beurre tk en fromage. Ce Canton n'a de remarquable ç\v\Appen-%e/j gros bourg , riche & bien peuplé j ôc Herifau, qui eft le lieu le plus conhdérablô du quartier des Réformés. Appenzel eft dans celui des Catholiques : il eft iitué fur le Sitter, tk dépendoit autrefois , aufïi bien que fon territoire, de l'Abbaye de S. Gai} mais les habitans fe rachetèrent, &£ firent alliance avec les fept premiers Cantons l'an 1457. Ns ne furent cependant entié- La Suffi, 4J rernenr reçus que l'an i 513 : & ce fut alors que fut formé le nombre de treize Cantons, ARTICLE II, LES ALLIÉS DES SUISSES. E s Alliés , au nombre de neuf, font : l'Abbé & la Ville de S. Gai, les Gnfons, le Valais ■> les Villes de Mulhaufen j de Bienne 3 de Rotweil de Genève ; le Comté de Neufchâtel y tk l'Evêché de Rafle. On peut les partager en deux claf-fes : les uns, tels que l'Abbé & la Ville de P* Gai, la ville de Mulhaufen &c celle de Bienne , font affociés au corps de la dation Helvétique , dont ils font partie , ayant voix &z féance dans les Diètes ou Affemblées. Les autres font Simplement alliés, & n'ont pas les mêmes droits que les premiers. §. I. VAbbé & la Ville de S. Gai L'Abbé & la Ville de S. Gai,au nord d'Appenzel Se à" deux lieues du lac de Confiance, font une ancienne Principauté. IL'Abbaye , qui eft indépendante de la ville , fut fondée clans le Turgow , par S. Gai, Gentilhomme Ecoffois, qui, après 4-6 Méthode de Géographie. avoir prêché l'Evangile clans ces cantons, fe retira dans un défert l'an 630. Sa vertu engagea plufieurs faintes aines à le fuivre dans la retraite; ôc comme les Souverains fe prctoient alors fort aifcment aux defirs des fondateurs tk des fupérieurs des Mo-nafteres , Sigebert, Roi d'Auftrafie , donna de grands biens à cette maifon naif-fante , qui fut érigée en Abbaye vers l'an 720. Charle - Martel, Louis le Débonnaire , tk Louis le Gros en augmentèrent les domaines. Ce fut l'Empereur Philippe , qui dans le XII ou XIIIe fiécle donna la qualité de Prince à l'Abbé de S. Gai, La puiffance &c les richelfes des Abbés 8c des Religieux, leur firent tort. Sortant des bornes de leur profelîion , ils devinrent inquiets ôc querelleurs , ôc ils fe font-fait de temps en temps beaucoup d'affaires. La dernière révolution qui arriva en 1712, a prefque ruiné cette Abbaye. Sa Bibliothèque eft nombreufe , ôç l'on y trouve des manuferits ôc diverfes curio-fîtes. L'Abbé de S. Gai eft afTez puiffant, &C peut mettre vingt mille hommes fous les armes. Il ne s'agiroit que de trouver de quoi les entretenir. Ce Prince réfide ordinairement dans un magnifique château de la petite ville de Weil3 qui lui appartient , aufîi-bien que le Comté de Tog-genbourg , depuis l'an 1469. Il envoie La Sutjjcf 47 «■tans ce pays un Gouverneur , avec un Juge pour connoîcre des affaires criminelles en dernier refïbrt. Mais quoique ^s habitans du Toggenbourg foient fujets de l'Abbé de S. Gai , ils font néanmoins Bourgeois de Schwitz & de Glaris, auxquels ils font obligés de fournir des troupes en temps de guerre. La ville de Saint-Çal eu petite , mais propre , bien bâtie, fort peuplée Se riche par le débit de fes toiles. Elle eft indépendante de l'Abbé , & profefle la Réformation depuis l'an 15 3o : elle eft pareillement alliée des Cantons. Les autres lieux dépendans de l'Abbaye de S. Gai font , Rojfchack y bourg très - commerçant , fur le lac de Confiance ; Lichtenfieig où. demeure le Gouverneur duToggenbourg \ Jonfchwil, Gams j Hcnoxv 3 Saint-Jean 3 Se la forte-i'efle de Lieclcnbcrg* §. II. Les Grifons. Les Grifons ou Ligues Grifcs occupent la partie orientale de la Suiffe. C'eft le pays nommé anciennement Rkétie. Ils; lont les Alliés les plus confîdérables des Suiffes. Leur Pays eft fitué entre la Souabe Autrichienne , le Tirol, l'Etat de Vernie Se le Milanez : pays difficile Se environné de montagnes. Le Rbin y a fes Sources, auffi-bien que l'Inn. Les Grifons fe. diyifent en trois Ligues, qui ont cl}a- 48 Méthode de Géographie. cime leurs Loix & leurs Jurifclictions ; favoir , la Haute ligue j ou Ligue Grife qui comprend 28 Communautés , donc 18 font Catholiques , de 10 Réformées, Chaque Communauté fait un Etat particulier. La féconde cil la Ligue de la Cad-dée ou de la Maifon-Dieu j & la troifiéme celle des dix-Droitures. Chaque Ligue a confervé fon indépendance pour fes affaires particulières ; mais la Souveraineté appartient à la Diète , où chacune envoie fes Députés. I. La Ligue Grife, On trouve dans la Ligue Grife , Ilant^t, petite ville fur le Rhin , vers fes fources, dans un terroir fertile en bled , .& en fort bons vins : c'eft où fe tient la Diète générale. Elle palfe pour la plus élevée du pays des Grifons, qui peut avec fes fujets mettre 35000 hommes fous les armes. Diffèntis j gros bourg , aufli fur le Rhin , où eft une Abbaye de Bénédictins, qui a dans fa dépendance plusieurs villages. On y voit encore Oberfaehs Lugnits 3 Se-uisj Thufis, petite ville, Splugenpeu au-deffous des fources du Rhin ; Ruflée 3 & plufieurs autres. ÏI. La Caddée ou Maifon-Dieu. Elle contient deux grandes vallées ; la Bregaille ik l'Engadine , qui ont fous elle ptufieurs la Sutjfc. 4? . J^ufie-urs Communautés. Il n'y a de remarquable que Churou Coire., fur le Plef-fur, qui 9 à une demi-lieue au-defTous , fe perd dans le Rhin , lequel dans cet endroit commence à porter bateau ; & c'eft ce qui rend Coire affez marchande. Les habitans y font fort civils.: ils ont embrafTé la Réformation , depuis l'an 15.29. L'Evcque9 Qui eft fuflragant de Mayence & Prince de l'Empire , fon Clergé ex. quelques Catholiques font leur demeure dans l'enceinte de l'Eglife cathédrale , où ils ont une entière liberté. Ceiire eft la ville la plus confidérable des Grifons , & elle a été Impériale jufqu'en l'année 1498. Les lieux les plus considérables font, Bergen a Tintiem J Stalla > Sut^ Ardet^, Furfte-naw , Tuffm J Alrenen \ Caffacria , Vef-prano. Munjier fur les frontières du Tiroleft une Abbaye de Dames de la fondation de Charlemagne. Haldejîein , fur le Rhin , au-deffous de Coire., eft une Seigneurie alliée des Grifons , qui n'a de remarquable que le bourg qui lui donne fon nom. III. Les DrGUures j ou dix Communautés, Ainfi nommées, parce qu'en 1470 elles s'unirent enfemble.contre leurs ennemis. Elles appartenoient autrefois à la Maifon d'Autriche , dont elles fecouerent le joug , en s'uniifant aux autres Grifons Tome IK C 5» Méthode de Géographie. l'an 147Ï \ puis en 1590 , avec les Cantons de Zuiich & de Glaris ; en 1602 , avec celui de Berne , Se en 1600 avec le Valais. Elles font de la Communion Prétendue-Réformée. Outre Davos 3 qui eft le principal lieu, on y trouve encore Al-Jenow ou Bel/on, Langwis } S. Pierre3 Lanquart 3 Mayenfeld 3 jolie ville fur le Rhin , où les troupes de Maximilien 1 furent battues en 1499. §. III. Le Valais ou Evêché de Sion. Ce Pays eft au fud du Canton de Berne , Se traverfé par le Rhône , qui y prend fa fource. La plupart des villes de cette contrée ont fait alliance avec les Cantons Suiffes , en 1446 > l47J > *5^3» 1600 Se 1634. Le Pays eft fort montagneux , Se l'air affez mal-faui : la plupart des habitans y font fujets à la fièvre Se au goitre. On y trouve quelques eaux minérales, Se en quelques endroits la terre produit du vin Se du bled. Le Valais peut mettre vingt mille hommes fous les armes. Il fuit la Religion Catholique , Se dépend de l'Evêque de Sitten ou Sion. Sa divifion eft en haut Se en bas Valais : le premier , où le Rhône prend fa fource, au pied du mont de la Fourche , a la ville de Sitten ou Sion _> fituée fur ce fleuve, C'eft depuis le Ve fiécle le fîége d'un Evê-que fuffragane de Tarantaife , & qui étoit La Suijfe. 51 autrefois Prince de l'Empire, dont il prend encore la qualité. Le Chapitre élit quatre fujets, que l'on préfente aux Etats da Pays qui choi fi lient un des quatre élus. Il a droit de faire battre monnoye , tk il fait grâce aux criminels : fa fouveraineté s'étend fur vingt villes ou châteaux. On trouve dans ce Diocèfe environ 70 Pa-roilfes, dont plufieurs font occupées par les Prétendus-Réformés. Leuch ou Leuchcrbad bourg renommé pour fes bains. Natcrs > Goms ; Bryeg ou Brisa 3 gros bourg qui a aufii des bains 'y Vifp s où il y a des mines de criftal } Si-ders connu par fes bons vins 6c fon faf-Iran ; Amen , gros bourg. Le Mont S. Bernard eft une haute montagne qu'il faut traverfer pour entrer en Savoye. Le Mont de la Fourche eft au levant , 6c c'eft au pied de cette chaîne de montagnes que le Rhône prend fa fource : on le nomme de la Fourche , à caufe de deux pointes fort élevées en manière de fourche. Le bas Valais , fujet du haut , & où l'on parle favoyard , contient Martinach3 ou Manïgny fur la petite rivière de Dranfe. C'étoit autrefois une ville considérable , 6c l'on y a trouvé quelques Inf-criptions qui font des marques de fon antiquité. Elle avoit pour garnifon la Légion Thébaine , dite la Fulminante , dont S. Maurice étoit le Chef j 6c qui fut pre- 5,i Méthode de Géographie. nîierement décimée , & cnfuite conte taillée en pièces pour avoir reiufé d alîiiler aux facnfîces des Païens. Cette ville 1er-voit autrefois de résidence à l'Evéque de Sion ; mais depuis que cet Evêque n'y liège plus , la ville eft devenue bourg. Celui de S. Morlt^ y ou S. Maurice , fur le Rhône , où eft une Abbaye , fait voir auflS quelques reftes d'antiquités : l'Abbaye eft de Chanoines Réguliers, ôc fut fondée vers l'an 52.2 par Sigifmond , Roi de Bourgogne. Ârdon j fur une rivière de même nom j Sallon 8ç Entremont. §. } V. La ville de Mulhaufen. Cette petite ville , lîtuée en Alface, dans le Suntgau , fur la rivière d'Ill, étoit autrefois fous la dépendance de l'Evcque de Srrafbourg. Elle s'en affranchit en 1261 j ôc fut enfuite Ville Impériale. Dès l'an 1464, elle fit alliance avec les fept anciens Cantons, & obtint en 1506k Bourgeoisie de Balle. Depuis 1515 , elle eft alliée de tous les Cantons Suiffes ~y mais $\'d$ particulièrement unie avec les Cantons Proteftans , ayant embralTé la même réforme. §. V. La ville de Rottwell. Ltottwe'dj Située dans la Souabe , vers la fource du Neckïe , entra dans l'alliance des Suiffes en 14^5 : ce qui a été confirmé Ôc renouvelle en 1 519 5 fans préjudi^ La Êuijfe. 5$ ce néanmoins de ce qu'elle devoir à l'Empire. Mais en 1652, elle fe donna aux Ducs de Wirtelnberg.- §. VI. La ville de Ëienne ou Biel. C'eft une four petite ville fituée au fud-oueft de Soleure , Se au nord-oueil de Berne , fur un petit lac , auquel elle donne fon nom , tk qui fe décharge dans la rivière d'Aar. Elle fuit la religion Prétendue-Réformée. Le Maire de Bienne eft: nommé par l'Evcque de Balle .y qui a des prétentions fur cette ville. Elle fit alliance avec le Canton de Berne en 1352 , 13 67 Se 1397. Les Biennois furent reçus bourgeois de Berne en 15 o 3 > Se en t 5 47 ds figent alliance avec tous les Cantons, Bormeville eft fituée aulli fur le lac de Bienne, §. " V11. La ville de Genève. Cotte ville eft riche , forte , marchande Se bien peuplée. Le Rhône qui la traverse au fortir du lac de Genève , la divife en deux parties inégales, dont la plus grande retient le nom de Genève. Deux.ponts de bois qu'elle a fur le Rhône la joignent avec S. Gervais qui eft au nord de ce fleuve. Cette dernière partie , qui eft la plus petite , n'étoit autrefois qu'un faux-bourg, qui fut fermé en 1511 , de compris dans la nouvelle enceinte en 1530. La République de Genève eft aujoui:* C iij 54 Méthode de Géographie. d hui entièrement libre & fouveraîne 1 ne dépendant plus de l'Empire , dont elle releva l autrefois ; mais elle jouit de la ftatichife du Corps Helvétique. Elle établit c'eft de ce nombre que font [es Calandrin j Turretin _» Michdi j &c. Les Réfugiés François , anciens èc nouveaux , en ont augmenté le Commerce. Le féjour en eft agréable , foit à caufe de la bonté de l'air, de la douceur du Gouvernement, 8c de l'abondance de toutes chofes que le Commerce y attire -, foit pour l'agrément qu'on y trouve dans la converfation des habitans, qui font généralement polis , pleins d'ef-prit 8c portés à la gayetc. La plupart font doux , honnêtes 8c careflans envers le* étrangers ; quelques autres néanmoins fe font laiiïe un peu trop aller à la fierté que leurs richeffes leur ont infpirée. La Ville , qui étoit déjà fort belle , fe remplit tous les jours de beaux 8c de fu-perbes bâtimens , foit publics , foit patti-culiers. Quelques-uns même de ces derniers ne le cèdent point à de fuperbes Palais ] 8c l'on peut dire en quelque manière , qu'ils font plus beaux qu'ils ne de- £if Méthode de Géographie. vroient être dans une Republique , où m doit y avoir- plus d'égalité entre les Concitoyens. On peut remarquer entre les bâtimens- publics-, le Temple de S. Pierre , dans le quartier de la Cité yc'étoit autrefois l'Eglife cathédrale. Il eft; grand , mais antique ÔC bati en forme de croix. On prétend que lEvcque titulaire de Genève , qui depuis qu'il a été obligé de quitter cette ville en 1535 , rértde a Annecy en Savoye , y vadiçe une MefiTe baffe une fois dans fa vie. On remarque dan» cettev Eglife , le tombeau magnifique d'Henri Duc de Rohan , qui lui fut drene par Marguerite de Sully fa veuve» Il mourut en ! t> 58 , à Kunigsfeldeiî. Son cœur y fut làiflFé, ôc fon corps fut porté à Genève dans ce monument, où fa veuve fut mife quelques" années après. On y voit auifi le tombeau de Théodore de Beze , qui mourut âgé de quatre-vingt-fix ans.y. & la chapelle de la Princeffe de Portugal, Amélie de Naffau 3 née Princeffe d'Orange , fœur du Prince Maurice , ôc veuve de Don Emanuel, fils du Roi titulaire Don Antoine , laquelle mourut à Genève l'an 161%. De cette Princeffe font iffues quelques Dames , qui fe font mariées à des familles du Pays de Vaud , dans le voifinage de Genève , & qui ont laiifé une nombreufe poftérité. A coté de ce Temple, eft une Chapelle La Suljfe. 57 élevée , qui fert d'Auditoire de Philoib-pHie ; & près de-Li une autre grande Chapelle , oii eft l'Auditoire de Théologie , qui fert à deux Eglifes , l'une Italienne , 6c l'autre Allemande. Les familles venues d'Italie à Genève dans le XVIe hé-rle , ont toujours confervé une Bourfe , 6c un Miniftere , foit pour leur ufage, foit pour celui de ceux qui viennent de temps en temps d'Italie ; leur Affemblée fe fait tous les Jeudis. L'Eglife Allemande y fait auflï fes Aiïèmblées le Dimanche ôc les jours de Fêtes , Ôc fe fert de belles Orgues pour le chant des Pfeaumes. Outre l'Eghfe Allemande , qui eft Cal-vmifte , il y en a une autre de la même Nation , qlu eft Luthérienne ,■ ôc qui a cte introduite dans Genève depuis peu d'années ; elle s'aiVemble dans une maifon particulière. Deux autres Temples , qui font dans la grande ville, fervent aux aflembîées ordinales : favoir , la Magdeléne ôc S. Germon. Le quartier de S. Gervais en a annYun autre, où l'on voit le Monument cWdix-fept Bourgeois, qui'perdirent la vie lorfque le Duc de Savoye voulut fe rendre maître de cette ville par efcalade^ l'an i6oi. Ces Bourgeois combattirent çouragëufement contre les Troupes de Savoye, pour la confervation de leur patrie. On y a joint une infeription latine, qui 58 Méthode de Géographie. marque leurs noms Se ieurs furnoms. A quelques pas du Temple de S. Pierre, on trouve la Maifon de Ville. On y monte par une rampe pavée de petits cailloux, ôc faite de manière qu'on peut monter jufqu'au toit à cheval ôc en carolfe. On voit dans fon veftibule , quantité d'urnes anciennes, où l'on renfermoit les os Se les cendres des morts dans le Paganifme : on les a trouvées la plupart en 1659 , dans le foflé du Ravelin de la Noue , où l'on a déterré auiîi une grande quantité de médailles Se de pièces antiques , Se même des inferiptions qui font connoître la iplendeur ancienne de Genève. Près de la Maifon de Ville, on voit PArfenal, qui eft beau , bien entretenu, Se fuSHfamment fourni d'armes Se de munitions de guerre , pour armer environ douze mille hommes. On y montre les échelles Singulières des Savoifiens, leurs lanternes fourdes, leurs pétars Se autres machines qu'ils avoient préparées fan 1601 , pour furprendre la ville. D'un autre côté de la ville on voit le Collège, où eft la Bibliothèque, qui a été remite en bon état ôc augmentée considérablement : elle eft fournie d'un aSfez bon nombre de manuferits curieux ,■ Se de di-verfesvrarerés. De la Bibliothèque on va voir l'Hôpi-pii:al-Général,qui a été rebâti magnifique- La Suijfe. $9 ment. Il y a bien des familles bourgeoifes dans Genève , qui ne font pas à beaucoup près auiH proprement logées , foignées & entretenues que les pauvres le font là. Les machines hydrauliques qu'on y a faites , font encore dignes de la curiofité d'un voyageur. Ci-devant il n'y avoit qu'une fontaine ou deux dans Genève ; on alloir chercher toute l'eau dans le lac ou dans le Rhône. Enfin, au bout de deux mille ans , on s'eft avifé de faire des fontaines dans toutes les rues , èc des canaux même Pour conduire l'eau dans les maifons particulières. Pour cet effet on a conftruit au bord du Rhône des machines à rouages , donc un Ingénieur François , Se P-rifien, a donné le delfein, Se a eu la direction. Ces machines élèvent l'eau Se la font tomber dans des aqueducs, d'où elle fe diftribue par toute la ville. L'ifle du Rhône eft ornée d'une Tour antique , qu'on croit avoir été bâtie par Jule Célar} du moins elle en porte le nom. L'an 1678 , on trouva au pied de cette Tour une vieille infeription romaine, faite par des Bateliers païens. Il y a dans le lac une grofïè pierre , qu'on appelle la Pierre de Neyton ou Nl-ton , c'eft-â-dire , de Neptune. On croit que dans le Paganifme , elle a. îervi d'Autel où l'on facrifioit aux Divinités des eaux. Elle eft creufe au-delfus, Se il paroit quï C vj Co Méthode de Géographie. ce creux y a été formé exprès. On y a trot*-vé des couteaux Se autres- inftrumens de Sacrifices, le tout d'airain. Enfin Genève fe distingue par fes fortifications, qui fervant à la défenfe de la ville, en font aufli l'ornement Se l'agrément , par les belles promenades qu'on y trouve. Les Genevois l'ont fortifiée à la moderne Se avec foin, pour fe mettre en état de fe défendre viçoureufenient. Du côté de l'eau toutes les avenues font munies de doubles &e triples rangs de palif-facles, plantées dans l'eau , Se qui ne laif-fent aux bateaux qu'un paSTage étroit, pour entrer dans le port, qui eSt fermé exacte ment 'toutes les nuits, par de groffes chaînes. Du côté de la terre , ce font des battions Se autres ouvrages avec des folfés profonds. 11 y a un de ces battions, qu'on appelle le Baftion de Hollande , parce qu'il a été bâti de l'argent que les Etats-Généraux envoyèrent généreufement pour le construire : aufii a-t-on eu foin de conserver la mémoire de cette générofité, par cette infeription qu'on voit : Ex munifi-éenîïa IllujirijJ'. & Fr le QomtcâeSargansjla ville deRaperJlkweily les quatre Gouvernemens d'Italie j les trois Bailliages de Bellin^one 3 de Valbrunc ôc G6 Méthode de Géographie. de Po/efèj les quatre Bailliages aux environs de Fribourg, les Bailliages de Gajlal ôc dlUznachj enfin le Comté de Verden-bers. Ces territoires font à plufieurs Can-tons en commun, ou a quelqu un en particulier , comme on va l'obferver. Mais auparavant il faut dire un mot du Bourg de Gerfau> dans le Canton de Schwitz, ôz près du lac de Lucerne : il mérite d'être remarqué. Ce bourg jouit de l'indépendance , ôc n'appartient proprement à aucun Canton. I, Le Comté de Baden 3fujetdes Cantons de Berne 3 Zurich & Glaris. Baden 3 près du Limât, en eft la capitale , ôc le lieu où les Cantons s'affem-blent pour leurs affaires générales. Cette ville a reçu fon nom de fes fameux bains d'eaux chaudes , qu'on y rencontre dans un fauxbourg, ôc qui étoient fréquentés dès le temps des Romains j aufTi y trouve-t-on des antiquités. Baden a fon Magiftrat ôc fon Confeil à part, ôc le Bailli, que les Cantons y envoyent , a peu d'autorité dans la ville. Elle eft devenue célèbre par le Traité de Paix qui s'y eft conclu au mois de Septembre 1714 , entre l'Empereur Ôc la France. Après la mort des derniers Comtes de Baden, Rodolphe d'Habfbourg fe rendit maître de ce Comté, qui étoit à fa bienféance j mais en 1415 les La Sttiffe. 6j huit anciens Cannons s'en rendirent ni aï-tres. En 1711 il y eut guerre entre les Cantons Catholiques ôc les Réformés, ôc ceux-ci fe rendirent alors maîtres du Comté & de la ville , ôc l'ont confervé par le Traité d'Araw en 1718. Glaris, qui avoit été neutre,en polféde encore la huitième partie. Keyferfthul ; KlingenoWj Bailliage ; Zur\ach > gros village renommé par fes deux belles foires; Wettingen3 fiche Abbaye de l'Ordre de Cîteaux , fondée en 1227. Les habitans de ce Comté font partie Calviniftes, Ôc partie Catholiques. §■ II. Le Bailliage de Bremgarten & de Mellïngcn A fi jet des mêmes Cantons. Bremgarten 3 connue par fes papeteries , eft une jolie ville fur le Rufl*, a trois lieues de Lucerne. Elle a été autrefois Libre ôc Impériale. Elle vint depuis aux Comtes d'Habfbourg, Ôc enfuite aux Ducs d'Autriche. Mellingenpetite ville, fur la même rivière , à une demi-lieue au-deffous de Bremgarten, Se près de Baden. §, III. Les Provinces libres du Rujffj fijetes des huit anciens Cantons. Ces petites Provinces n'ont que des châteaux & des villages finies près du Ruff, au deflusde Bremgarten. Ces villages font autre petite 70 Méthode de Géographie. ville , fur le lac du même nom , qu'on appelle autrement, lac de Riva, tlumsbourg y connu par fa fonderie d'acier. PJefJers 3 Abbaye de l'Ordre de S. Benoit, fondée vers l'an 710 : le village eft fameux par fes bains, qui fonttrès-laiutaires. Ragat^3 fur le Caming. ■§. VIL La Ville de Raperfchvjellâ fujete des Cantons de Zurich , Berne à' Glaris. Cette ville a eu autrefois des Comtes particuliers, qui eurent pour fuccefleurs ceux d'Habfbourg, Elle fut prife en 1458, par les quatre Cantons d'Uri, Schwitz , Underwald &c Glaris; mais en 1711 elle fut contrainte de reconnoître pour fes fou-verains les Cantons de Zurich & de Berne , avec Glaris. Cette ville , qui eft catholique, eft alfez jolie, & fituée fur une colline , au bord du lac de Zurich , entre FOberzée & le Zuriczée, qui font les deux parties de ce lac , fur lequel elle a un pont de bois long de 1850 pas. §. VIII. Les quatre Gouvernemens d'Italie } fujets des dou^e premiers Cantons. Ces Gouvernemens, autrefois du Duché de Milan , font ceux de Lugano 3 de. Locarno ou Lugaris 3 de Mendrlfo Se de Val-Madia. Maximilien-Sforce , Duc de La Suijfe. 71 Milan, en fit préfent aux Suilfes l'an 151.*; & François I, qui avoit des droits fur le yuché de Milan , confirma cette donation , après la bataille de Marignan. Lu-gano eft une bonne ville , fur le lac de Blême nom , de laquelle dépendent en-Vlron 1 o 5 bourgs ou villages. Locarno ou Lugaris j eft une jolie ville , fituée dans Une plaine fort fertile en bled & en vins tcès-eftimés. Elle eft près du lac qui fait *3 partie feptentrionale du lac Majeur; ôc eita n'a que vingt Paroilfes. Mendrijio 3 autrefois de Lugano , de même que Val-Madia, a Mendrïs 3 bourg ou petite ville fort agréable. Val-Madia 3 a les bourgs de Magi ôc de Gcvlo. Le Canton d'Ap-penzel eft le feul des treize qui n'a aucune part à ces Gouvernemens. §. IX. J^es trois Bailliages de Bellin^one , de Valbrune ou Valpalenfa 3 & de Po-leggio ou Rivière y fujets d'Urij Schwit^ & Underwald. Us étoient aufti autrefois du Duché de Milan , ôc ils furent cédés en 1422 à ces trois Cantons, par les Seigneuts qui les polfédoient , & le Duc de Milan confirma cette ceflîon. On y trouve Relient^ ou Bellln^one ville médiocre fur le Té fin; Monticello 3 S. Vittorio 3 Bïafca ôc Palco-pia. Le Valbrune 3 petite ville, n'a aucun village qui mérité d'être remarqué. Le 71 Méthode de Géographie. Pôleog'w ou Rivière j a un bourg de même nom* \ X. quatre Bailliages aux environs de Fribourg j fujets de B.erne ■& de Frïbourg. Ces Bailliages font ceux de Morat, qui fur conquis fut la Savoye ; d'Efchalans Se de Granfon, qui le furent fur la Maifon de Châlons, pendant la guerre de Bourgogne ; ÔC enfin le Bailliage de 'Schwartibourg , qui fut acheté de la Maifon de Savoye. Moratj petite ville , célèbre par la victoire que les Suilfes y remportèrent le iz Juin 1476, fur Charle le Hardi, dernier Duc de Bourgogne , qui affiégeoit cette place, Ôc auquel ils tuèrent dix-huit mille hommes, dont on voit encore les os dans une Chapelle qui eft près du lac de Murten. Ëfchalans > allez bon bourg. Orbe , petite ville ôc ancienne, dépend de ce Bailliage : c'eft la patrie de Viret , |'un des prétendus réformateurs de la Suifle. Granfon petit bourg fur le lac deNeuf-Châtei, eft fameux par la première bataille que ceux de Berne Ôc de Fribourg y-gagnèrent le 1 Mars 1476, fur Charte le Hardi , Duc de Bourgogne. C'eft là que fut trouvé Je fameux diamant du Duc de Bourgogne : le Suilfe, entre les mains duquel il tomba , le vendit un écu. Après avoir palfé par bien des mains, on affûte allure qu'il eft aujourd'hui dans les pierreries du Roi. Le Bailliage de Schwart-sburg , entre les Cantons de Berne &c de Fribourg 3 a un petit bourg de même nom, & quelques villages. §. XI. Les Bailliages de G a fiai ou Gnfie-ren & d'U^iiachy à louent de SckyrUz & de Glaris j de/quels ils font fujets. Ils portent le nom de leurs principaux bourgs. Les Cantons les ont achetés de la Maifon d'Autriche. U^nach a une Abbaye de Religieufes, qui peuvent toutes en for-tir pour fe marier, excepté l'AbbelTc. §. XII. Le Comté de Verdenbcrg fijet de Glaris. Il tire fon nom de Verdenberg j petite ville fur le Rhin, au nord-eft de Glaris, fur les frontières d'Appenzel. ARTICLE IV. SUJETS DES ALLIÉS. Il s font au nombre de cinq; fivoir, la Valteline j les Comtés de Chiavenne > de Bormio ôc de Toggcnbourz , ôc la Sei-gneurie de Meyenfeld. §. I. La V'alteline > fujetc des Grifons, Cette vallée , longue de 15 lieues, fort Tome IF. D' •7.4 Méthode de Géographie. peuplée ôc allez fertile , eft une ancienne dépendance du Milanez. Maximilien-Sfor-ce, Duc de Milan , la donna aux Grifons enrécompenfe de leurs fervices : ôc cette donation fut confirmée depuis par le Roi François I. Ce pays a été le fujet d'une guerre entre les François Se les Éfpagnols an commencement du dernier fiécle, parce que ces derniers vouloient fe rendre maîtres de la Valteline. Elle fe divife en trois parties ou tiers, qui font : Il Terzero di Spora ; Il Terzero di Mezzo ; Il Terzero di Sotto. Le Tiers fupérieur à la ville de Tirano y fur j'Adda, dont dépendent onze Communautés : il y a auiîi Tegïio j bourg fur l'Adda. Le Tiers du milieu , plus grand 6e plus nc'he , a la ville de Sondrïo réfîdence du Chef de la Juftice ôc de la Milice de la Valteline. Le Tiers inférieur a la petite ville de M.orbegno fur le Bitto , à laquelle reffor-riflent onze Communautés, & le bourg de Trabona. Les Pritendus-Réformés étoient en' grand nombre dans la Valteline au fiécle dernier; mais les Catholiques en firent un maffacre général en 1620 , 6k depuis ce temps ils n'y ont plus le libre exercice de leur Religion. Les vins de la Valteline fent eftimés* La "Stiijfe. §. Il, Le Comte'de Çhiavenne ou Cléven # fujet des Grifons. Il contient deux Bailliages ou Communautés , de Cléven ou de Çhiavenne 6c de Pluts ou Pleurs, entre les Grifons 6c le Milanez. Cléven ou Çhiavenne , fur le Mera , en eft la-capitale : c'eft une ville affez jolie , avec un bon château qui défend l'entrée du pays. Plurs ou Pleurs, fur la même rivière , étoit autrefois un beau 6c grand bourg; mais en i(St% , il fut enfeveli fous les ruines d'une montagne qui en étoit proche , 6c en fa place eft un. lac. On trouve aufïi Riva j fur le lac de Corne. §. III. Le Comté de Bormio y fujet des Grifons. Ce petit Comté , au nord du Tirol ôc des Grifons , où l'Adda prend fa fource , eft entouré de montagnes inaccefïibles. Il fe divife en cinq Communautés qui n'ont rien de remarquable que Bormio fur l'Adda, petite ville, avec un bon château. §. IV. Le Comté de Toggcnbourg , fujet de VAbbé de J.Gai. Ce Comté , dont les habitans font Bourgeois de Schwitz 6c de Glaris, efl &ué \ l'orient du Canton de Zurich , & D ij y 6 Méthode de Géographie. contient les bourgs de Liechtenfleig j de Leutifperg , de Jonfchwyl de Gains _» Bailliage \ ôc de ^S1. Jean , avec la forte-refîe de Liechtenberg. A Wïldenhaus naquit Zuingle le premier Janvier 1484, Ce Comté , dont les habitans font la plupart Réformés , a caufc de temps en temps des guerres de Religion, fur-touc en 1712. La paix cependant fe fit la même année avec les Cantons, ôc en 1718 avec l'Abbé de S. Gai : il n'y a pas eu de troubles depuis ce temps, §. V. La Seigneurie de Mcyenfeîd aux Grifons. Ce petit territoire}, qui eft au nord de Coire , ôc aux frontières du Tirol , a été acheté en 1509 par les Grifons, qui le poffédent en commun , aulli-bien. que les autres Pays dont nous venons de parler. Meyenfeld> jolie ville fur le Rhin, eft dans une contrée très-fertile , fur-tout en vins, qui font renommés. Plufieurs villages en dépendent. On y profeiTe la Religion Prétendue-Réformée , ôc même les habitans tirent gloire de l'avoir em-braffée les premiers entre les Gnfons. tes Pays-Bas. 77 CHAPITRE XL LES PAYS-BAS. Cartes. Nous n'avons pas de pays fur lequel il y ait autant de bonnes Cartes. Frédéric de WlTT j & Pierre fander-aa ont publié les XVII Provinces chacun en neuf feuilles ; ce font des Cartes fort exacles. Celle d'iNSELIN , qui ejl en deux feuilles e(l fort eflimée ; elle fe vend che% le Sieur Jaillot. On ejiime également celle de M. De LIS le j aujjî en deux feuilles. Comme elle ejl plus commune en France que les autres c'ejl celle dont nous croyons qu'on peut fe fervir. Le s peuples qui habitaient entre la Seine, la Marne, le Rhin tk l'Océan , furent connus des anciens fous le nom de Belges. Ils paffoient pour les plus braves d'entre les Gaulois. Les Belgs étoient alors beaucoup plus étendues qu'ils ne font aujourd'hui. Nous ne comprenons à pré-fent fous ce nom , que ce qu'on a depuis appelle Pays-Bas ou les dix-fept Provin- 7# Méthode de Géographie*-§es. Ces pays , après avoir été gouvernés' par leurs propres chefs ôc fui van t leurs;' loix particulières , furent pour la plupart fournis aux Romains. Les Francs" qui vinrent enfuite , les attaquèrent ôc les ravagèrent vers le milieu du III* fiéck-, Enfin ils s'en rendirent maîtres ôc s'y établirent au commencement du Ve. Ce fut là proprement le berceau cle notre Monarchie.. Ces Provinces demeurèrent fous la domination de'nos Rois j pendant la première race , ôc jufqu'au milieu de la féconde. Sous les derniers defeendans de Charlemagne , la foiblelfe des'fouverains Se l'ambition des grands feignèurs , don» nerent lieu à pliu'ieurs démembre mens. Alors fe formèrent tous ces petits fouve-îains de Hollande _> de Flandre 3 de Bratant y Ôc quelques autres , dont les Etats , par fucceffion de temps , par guerres ou par alliances-, font tombés au pouvoir delà dernière Maifon des Ducs de Bourgogne j d'où, par la faute de Louis XI, ils font entrés dans la Maifon d'Autriche , par le mariage de Marie de Bourgogne y. avec l'Archiduc Maximilien , qui a depuis été Empereur. Charle-Quinrqui devint maître de ces Provinces, les gouvernoit en pere ^ Philippe II les gouverna en tyran. Cette conduite, fi peu convenable à des peuples \ qui ont toujours fait paradé d'une liberté plus imaginaire que réelle. Les Pays-Èas. 79 dortna lieu à des fouïévemens , qui commencèrent en 1565. Us oc ca lionne rerrt FUnion d'Utrecht, faite en r 5 79. Union qui eft la bafe de ce que nous appelions Provinces-Unies des Pays-Bas. Dans leur réparation ils furent aidés par la France , l'Angleterre &c les Princes Proteftans d'Allemagne. En 1609 , Henri IV , Roi de France , leur procura une trêve avanta-geufe avec l'Efpagne , & Louis XIV leur fit obtenir l'indépendance an traité de Munfter , en 1648. Ils en eurent de la re-connoilfance pendant 10 ans , c'eft-d-dire jtrfqu'en 166$ , ce qui eft encore beaucoup, C'eft proprement à ce Traité que doit commencer l'Hiftoire & même la Géographie des fept Provinces-Unies , comme Etat Souverain & indépendant. Cependant pour ne pas manquera l'ht-ftoire,il faut dire que Charle-Quint ne forma le corps des dix-fept Provinces, que par fucceffion de temps- En 1527, Henri de-Bavière , Evoque d'Utrecht, lui itt donation de la Seigneurie de cette ville ôc de fon territoire ;il eut la même année celle d'Over-Yifel ; celle de Frife lui vint l'an 1528; Groningue ôc les Omme-Jandes en 15 36. Enfin l an 15 4 3 , il s'empara de la Gueldre 5c du Comté de Zut*-phen, après la mort de Charle d'Egmont. Ainfi l'Empereur Charle n'eut de fes pères que treize Provinces des Pa-ys- D iv Su Méthode de Géographie. Bas : fon indnilrie fut lui acquérir les autres. Pour faire donc une jufte divifion de ces Provinces , il faut les partager en trois branches \ favoir , les Provinces-Unies des Pays-Bas 3 les Pays-Bas Autrichiens 3 nommés autrefois Pays-Bas Efpagnols : ck les Pays-Bas François. Comme nous donnons la defeription des derniers au tome V de cet ouvrage , qui contient la Defeription de la France , il ne nous refte à parler que des deux premiers. Nous commencerons d'abord par la divifion Ecclé-iiafeique. Divijion Eccléjiajlique des Pays-Bas Catholiques. Les Pays-Bas Catholiques , qui avoient reçu ^Evangile peu de temps après les Gaules, avoient été fournis aux Archevêques ôc aux Evêques des Gaules ou de la France j, mais Philippe 11 , Roi d'Efpa-gne, qui vouloit même fe rendre indépendant des autres Couronnes , quant au fpirituel , follicita auprès du Pape l'éta-briifement de nouveaux Archevêchés ôc Evêchés. Les Archevêchés que l'on établit pour lors furent : Utrecht, j> Cambrai, > Tous érigés en 1559. Et Malines. j Les Pays-Bas. 8 t Le Pape Paul IV , en érigeant ces Métropoles , leur aflîgna à chacune , un certain nombre de fuftragans. UTRECHT a eut pour fuffragans, les Evêchés de : D éventer 3 Leuwarden j Groningue 3 Middelbourg. Harlem j Qui furent érigés la même année 1559. Mais ils ne habilitèrent pas long-temps. Les Provinces-Unies en 1579, fous la domination desquelles ces villes font fituées, ayant adopté la Religion Prétendue Réformée , l'Archevêque d'Utrecht, & fes cinq fuffragans furent fupprimés , ôc les revenus en furent appliqués à diffé-rens ufages. Cependant les Etats Généraux des Provinces-Unies ont toléré pendant quelque temps que le Pape nommât des Prélats , qui fous un titre d'Evêques in partïbus injldelium y ôc avec une commif-iion de Vicaires Apoftoliques , ont fuc-ceflîvement gouverné l'Eglife d'Utrecht, ôc les autres Eglifes des Provinces-Unies où il ne fe trouvoit pas d'Evêques. Ces Prélats fe qualifioient quelquefois Archevêques d'Utrechtôc le plus fouvent fe con-tentoient de leur titre d'Evêque in parti-bus j pour ne pas donner d'ombrage au fouverain. Depuis les Etats Généraux ont trouvé bon que les Chanoines Catholiques de la Métropole d'Utrecht, filTent D v 81 Méthode de Géogravlile. l'Election d'un Archevêque , fuivant leur" ancien droit. Quoique les Papes aient rz'-refufé d'approuver les élections fuccefli-*ves. qu'ils ont faites , ces Archevêques ont été facrés, &: ont gouverné 6Y- gouvernent encore une partie des- Catholiques des Provinces-Unies. Dans ces derniers temps même , les Etats Généraux ont encore trouvé bon que l'Archevêque d'Utrecht fe donnât deux Evêques'furïragansk Le premier, pour Harlem 3 a été facré le 2 Septembre 1742', &z a déjà eu un fuc-ceiïeur. Le fécond, pour Dev^nter3 a été facré le 25 Janvier 1758. Ceux des Ca* tholiques, qui ne reconnoiffenr pas l'Archevêque d'Utrecht, font gouvernés pas les-Nonces qui réfident à Bruxelles. MAL1NJES , dont TEglife Métropole faine, dédiée fous l'invocation de S. Ru-:mold', a pour fuffragans les Evêchés JD'Anvers . îpres . Gand y Ruremonde 3 Rrugeâ'j, Et Bofleduc. Malines a dans fon Diocèfele* Abbayes. qui-fuïyent y, Einnarn , en 1063 , Ordre de S. Benoît.. Àrrlghemfondée Tan 1083. SB. Gexardmont, on Grandmont. S. fiS-"ylierbeec , en • 112-5. S. B. feinte Gertrude de Lotivain, Ordre dk S£ Auguftin j, en 1206» Les Pays-Bas. Diligbem , en 1140 , Ordre de Prémontré. Grimberg, en 11 28. P. Le Parc , en 1129. P. Helichem ou Helenchines , en 11 3 o. P. Everbode , en 11 28. P. Ninove , en 1137. P. Les Abbayes de Filles' font. Cortenberg, en 1105, Ordre de S. Be* noît. Vorft ou Foreft r de Dames Nobles, en 1096. S. B. Le grand Bygard , en 12 34. S. B. Le petit Bygard , Prieuré, en 12 3 4. S. B. Bénédictines Ànçloifes. S. B. Flonval, ou Vaux-Fleury , en 1200. Roofendael, en 113 8 , Ordre de Cîteaux. Cambre , en'1201. C. Vrawen-Parc, ou Parc les Dames, en 1115. C. Maegîiden-daet', efl 1215. C. Beaupré , en 1228. C* Ten-Roofen , en 1228. C. Vaux le Duc j ou Flerfogendael, en-12 30^ C. Val S. Bernard. C. Rotthem, en 1235. C. La Vigne Notre-Dame. C. Ghempe, Prévôté, Ordre de Prémontré-en-ï'2 ii). Clarines de Bruxelles, O^d- de Sre Clairet D vj 84 Méthode de Géographie. Clarifies de Malines, Ord. de Sre Claire* Clarines de Louvain, Ord. de Ste Claire. Anvers a les Abbayes fuivantes. S. Bernard fur l'Efeauc3 en 1235, Ordre de Cîreaux. S. Sauveur d'Anvers, en 1444. C. S. Michel d'Anvers , Prémontré , en 1124» Poftel, fondé pour des Filles, Ordre Prémontré , l'an 1172, changée en Prieuré d'hommes en 1270 , & érigé en Abbaye en 1622. Nazareth eft une Abbaye de Filles de l'Or-^ dre de Cîteaux* en 1220. Gand a les Abbayes fuivantes. Blandin , ou S. Pierre de Gand, Ordre de S. Benoît. Baudelo, de Cîteaux. Dronghen , de Prémontré. Les Abbayes de Filles font. Filles Angloifes de Gand , de S. Benoît* Notre-Dame du Lazare. S. B. Groenenbriele , de S. Auguftin. Bilock , de l'Ordre de Cîteaux. Dorifel. C. Suiveck , en 1223. C. .Eoofemberch, ou Waefmunfter, C» Ooft-Eecklo,. C. Les Pays-Bas. H 5 Ter-Haghen , ou des Hayes, de Cîteaux. Magdendal. C. Nieulbenboffc. C. Petheghem 5 Ste Claire , en 1286. Bethléhem , ou Clarifies de Gand. Tlirone Notre-Dame, Brigittines. Overhout. Bruges j on trouve dans ce Diocèfe les Abbayes qui fuivent. Oudenbourg , en 10S4 , de S. Benoît. S. André lez Bruges , en 1105. S. B. Eefchout, S. Auguftin , en 1050. Les Dunes, Cîteaux, en 1138. Les Abbayes de Filles font. Ghiftel, S. Benoît. S. Trudon d'Odeghem , S. Auguftin» Spermale , de Cîteaux. Hemelfdael, ou Hefendael, de Cîteaux, en 1 z 37. Ipres , les Abbayes de ce Diocèfe font. S. Jean cTlpres, ou S. Jean au Mont do Thérouanne , transférée à Ipres en 160 8 , de S. Benoît. Berg S. Vinox. S. B. Lo , de S. Auguftin. Wormezel, en 106S. S. A. Zonebeck, en 1071. S. A. Eversham,en 1001. S. A» %6 Méthode'de Géographie. Warnetbn, en 11 ) 8 , de S. Àuguâîn. Fûmes, Pré montré. Les Abbaye s-de-Filles font. MeMînes, en îo^i y de S. Benoît. Nonnenbofche , en 11 23.. S. B. Les Filles Angloifes de Dunkerque. S. B* Ees Filles Angloifes d'îprés. S. B; Pont-Rohart, ou Rofebruch, en 1271 3 de-S. Auguftin. Nieve Glofter. S. A. Ruremônde', ou font les Abbayes fui-vantes 3 toutes de Filles. Munfter Cloofter, en 1224 , de Cîteaux, Grevendael, ou Nieuw-Cloofter. C. Werrhe, de S. Auguftin. Thorne, Abbaye de Chanùineftes. Bos-le du"c , dont le titre Epifcopal eft', ou éteint, ou empêché depuis qiie les Etats-Généraux de Hollande s'en rendirent maîtres en 1629. L'Evêqne êc les autres Eccléïîaftiques furent alors: obligés de fe retirer fur les terres de la domination d'Efpagne : &• depuis l'année 1647 , le Pape y nomme un Vicaire Apoftoli-que qui fait toutes les fondions épifeopa-les. Comme tout le Diocèfe n'eft; pas 'fournis aux Etats de Hollande j & qu'une par-ïie eft unie au Brabant., les Abbayes-ful^ Les Pays-Bas. 87 vantes font reftées fous la domination dé la Maifon d'Autriche. Tongerlo, fondée en 115c, Ordre de Pré> montré. Berne, Prémontré. Poftel , Prémontré. CAMBRAI, Archevêché , dont nous» parlerons au Chapitre de la France, a pour fuffragans les Evêchés & Arras ôc S. Orner % de Tournai, ôc de Namur. il fera parlé des deux premiers au Chapitre de la France 1 les deux derniers font au pouvoir de la Maifon d'Autriche, quoique le Diocèfe de Tournai s'étende en partie dans la Flandre Françoife. Tournai, dont l'Eglife cathédrale eur dédiée fous l'invocation de la-Sainte Vierge , a les Abbayes fuivantxs : S. Martin de Tournai .„ de S. Benoît. S. Arnaud j Domination de France. S. B. Cifbin , Domination de France. S. Aug. Falenpin, Domination de France. S. Au* gultin. S. Nicolas des Prez, S. A. Los ^Domination de France. Cîteaux. Les Abbayes de Filles font. Notre-Dame de la Paix à Douai} Dominât, de France. S, B. Notre-Dame des Piez à Tournai. S. Aug. 88 Méthode de Géographie. Welveghem , en 1114. Cîteaux. Marquette , Dominât, de France. C Gronmgue. C. Namur. Les Abbayes de ce Diocèfe font* S. Gérard de Brogne , S. Benoît. Giblou ou Gemblours , en 922. S. B. Vafor. S. B. Geronfart. S. Auguftin. Notre-Dame de Namur >fécu!arlfée. S. A, Villers, en 1157. Cîteaux. Grand-Pré. C, Jardinet. C. Molines. C. Nizelle, en 1425. C. BonerTe. .C. Floreffe, Prémontré. Les Abbayes de Filles font. Nivelle , en bas Chapitre. S. Benoît. MoufHcr fur Sambre , maintenant Cha* noinefles. S. B. Andenne, maintenant Chanoineffes. S. B. Saliefines , ou Salfen. Cîteaux. Aiwieres. C. Rameige , ou la Ramée , en 1100. "C. Argenton , en 1230. C. Wautierbraine. C. Solieres. C. Soleilmont. C. Marche les Dames. C. les Pays-Bas. S9 On parlera des Abbayes de Cambrai, Arras & Saint-Omer en parlant des Pays-Bas fous la domination de la France. ARTICLE PREMIER. LES PROVINCES-UNIES des Pays-Bas. Cartes. Si l'on veut étudier en détail les fept Provinces-Unies des Pays-Bas 3 il faut prendre d'abord les Cartes de MM. Sanson j en deux feuilles 3 qui fe vendent client M. Jaillot & che^ M. Robert. WissCHER y Frédéric de Witt & Pierre If an de R-A.a3 ont donné des Cartes particulières des fept Provinces j qu'on doit prendre quand on les peut avoir. Nous autres François , nous pouvons nous contenter des Cartes de Guillaume Sanson ; favoir y Gueldre & Zutphen , en une jeuille ; le Comté de Flollande, y compris la Nort-FIollande, deux feuilles ; le Comté de Zélande , une feuille ; la Seigneurie ^Utrecht, une feuille ; la Province de Frife, une feuille ; la Seigneurie ^'Over-Yifel , une feuille ; & la Seigneurie de Groningue , auffi en une feuille. Toutes fe vendent j£ Méthode: de Géographie. éke\ M. Jâillot. Je me fers de celle dTPSSELiN j qui ejl fort bonne. CetU de M. Dklisle ne lui "ft point infé" rieure. Nom* Situation. Etendue. Bornes. L Es Provinces-Unies font au nombre de fept, que l'on compte ainfi : le Duché de Gueldrej fous lequel on comprend le Comté de Zutphen y qui"1 lui avoit été uni en 1545 les Comtés de Hollande &C de Zélande'_,vles Seigneuries à'UtrechCjde Erife , cYOver-Tfel S£ de Groningue. L'union que les cinq premières firent entr'el-les à Ùtreeht en 15795 tk que les deux autres lignèrent enfuite , leur a fait don-' ncrle nom de Provinces-Unies des Pays-Bas j dont elles occupent la partie fep-tentrionale. Leur frruation eft entre les 10 &z 1 ^dé-grés de longitude, de entre les 50 & 54 de latitude feptentrionale. Leur longueur ou plus gTande étendue, eft du fu'd au nord , depuis1 l'extrémité du Limbourg Hollandoisj qui eft fous la Généralité de ces Provinces, jufqu'a' l'extrémité de la Seigneurie de Groningue , ôz contient environ 48 lieues. Leur largeur , qui fe prend du couchant au levant, en a" prés de 40 , à compter depuis l'extrémité de la Hollande- jufqu a celle de l'Over-YflsL Les Provinces-Unies. 5>t A l'égard des bornes, ces Provinces ont au feptentrion Se au couchant la Mer du nord ou d'Allemagne ; au midi les Pay-s-Bas Catholiques, Se l'Evcché d^Biégej, à l'orient les Duchés de Juliers & de Cjé-ves> l'Eveché de Muïiftef , le Comté de Bentheim, Se l'a Principauté d!Ooftfrife. Qualité & Rivières. L'air" des Provinces-Unies eft plus hit-*nide que fée1 3 Se par conféquent plus fi'oid que chaud. La terre en quelques en. droits y eft affez fertile en bled ; mais en beaucoup' d'autres elle n'a que des pâturages qui à la vérité font excellens, St nourriffent une prodigieufe quantité de bétail. On y voit fur-tout un très-grand nombre de vaches, dont le lait fert aux habitans pour leur 'nourriture & pour faire de très-bon beurre & des fromages aifez eftiraés. Le débit qu'ils en font eft foit confidérable r mais, leur plus grande ri-chefte vient de leurs manufactures , de leurs harras Se de leur commerce , tant fur terre que fur mer. C'eft ainfï que ces peuples on réparé la ftérilitéde leurs pays, Se l'ont rendu un dès plus abondans qu'il y ait au monde, en-y apportant tout ce qu'il y a de plus rare Se de meilleur dans les pays étrangers. La commodité de la Mer ', du Rhin, de la Meufe, Se de quan> tité de canaux y a beaucoup contribué j St 9 i Méthode de Géographie. c'eft ce qui rend le négoce fi florifTant dans ce pays. Le Rhin la plus grande rivière qui y paite, fe divife au fore de Skenck en deux branches , dont la plus méridionale ôc la plus groffe appellée Vahal, va tomber dans la Meufe au-defîus de fille de Bommel; tk l'autre, qui retient le nom de Rhin j fait un peu au-delTus cXArnhem3 une autre branche nommée Y fiel 3 qui va fe perdre dans le Zuydcr^ée au-deflous de Campen. Le Rhin va enfuite paffer à Arnhem3 à Rhenen ÔC à Duerftede-Wkhk, où i! fe divife en deux branches. La plus confidérable , qui prend le nom de Leck^ defeend de Culembourg à Viane 3 puis à Schonhoven ôc fe jette dans la Meufe y a quelques lieues au-deffus de Rotterdam. Mais il ne faut pas oublier , que vis-à-vis Vianen , le Leck prête une partie de fes eaux à un très-beau canal, qui va à Utrecht, où il porte les plus grandes barques. Le Rhin , fort affaibli d'avoir fait tant de branches, va deVucrJiede- Wick à Utrechtj où il en forme encore une autre nommée le Wecht J qui fe rend à Wefep ôc à Muy-dcrij où il tombe dans la Zuiderzée. Ce fleuve enfin va d'Utrecht à Woerden^ à Leyde ÔC au village de Catwyck-op-^ee 3 où il fe perd dans les fables fans avoir l'honneur de porter fon nom jufqu'à la Mer > depuis l'an 860 que l'Océan s'étant débordé ruina fon embouchure. Les Provinces-Unies. 9$ Canaux & Digues. Quand on a bien examiné le terrein Ôc la fituation de la Hollande , on cil étonné de voir qu'un pays expofé continuellement aux bourafques d'une Mer orageufe , ait pu fe foutenir fins être entièrement inondé &: fubmergé par les eaux. Il n'en: redevable de fon être actuel qu'aux befoins, Ôc par conféquent à l'induih'ie de fes habitans. Pour réuflir à faire de leurs vaftes marais un pays habitable , ils fe font vus contraints de raflembler les eaux éparfes , ôc de les reflerrer dans des Canaux faits avec beaucoup de travail ôc de dépen-fe ; ôc il y en a une fi grande multitude , quon ne pourroit pas faire deux cens pas fans pafler bien des ponts , nécelTaires pour franchir ces canaux. C'efc principalement ce qu'on remarque dans le Comte de Hollande , dans la Weft-Frife ou Nord-Hollande , ôc dans la Zélande , aufli bien que dans la Seigneurie de Frife, dans celle de Groningue, ôc dans l'Over-Yffêl. Il y a même dans cette dernière Province d'immenfes marais, qui n'ont pu encore être delTéchés , foit que le terrein n'en vale pas la peine, foit qu'on n'y remarque pas une utilité eflenrielle. La province d'Utrecht eft aufli coupée par les eaux J mais moins que les premières : la Guel-dre ôc le Zutohen, le font encore moin? p4 Méthode de GéograpliU, que la province d'Utrecht. L'induftrie dee habitans leur a fait tirer un grand avan-tage de ce qui devoit caufer leur perte. Ces;eaux renfermées &z comme fubjuguées dans des canaux , leur fervent à communiquer prefque-fans peine & fans frais de Ville à Ville tk de Province à Province. Ils portent par là leur commerce dans toute l'étendue des fept Provinces 6e même au-delà. Mais pour foutenir ces eaux , il a fallu des Digues ; c'eft-à-dire, des remparts artificiels , pour empêcher que ces mêmes eaux nejegagnent infenfiblement le terrein , que l'induflrie des hommes leur a fait abandonner. Ces digues font con-ilruites-de .bien des manières différentes. Quand il ne s'eft agi que de contenir des faux mortes ou tranquilles, il a fufft de rafTembler des terres graffes, ôc même la vafe que l'on tire continuellement de ,ces mêmes canaux. Ainfi l'on a tronvé dans le canal même de quoi l'entretenir. Mais il y a toujours des eaux éckapées qui grofliiTant peu à peu, pourroienr remplir ou endommager le terrein qu'on a deffé-ché : on a donc inventé.des moulins à vent, qui fervent à épuifer-ces eaux , ôz a les faire rentrer dans leurs canaux. Quand il a fallu foutenir l'effort des eaux impét-ueufes, on a fait des efpeces d'amphirhéâtres de fafeines & de terres , qui fervent à rompre l'impétuolité de U Les Provinces-Unies. -93 %/[$r. La baie de l'amphithéâtre étant plus * folide , foutient plus facilement le premier choc , qui eft fouvent le plus rude ; Se l'amphithéâtre venant à s'élever , s'élargit ,y donne plus de jeu & laiffe lieu à la fureur des eaux de s'étendre un peu davantage .j mais plus elle s'étend , plus fa force diminue , parce qu'elle trouve un plus grand efpace dont les parties ne font pas auili vivement ébranlées, que ii les eaux étoient plus reflerrées. Il y a une autre forte de digues , faites avec de groffes poutres. Les unes enfoncées dans la mer, & mifes en pente, font feutenues par d'autres poutres , qui ont leur point d'appui dans la terre. Celles qui font enfoncées dans la mer font revêtues de madriers, c'eft-à-dire, de groffes planches très-épaiffes, & garnies de fafeines & de terre. Comme celles qui font dans la mer ont une forte de talus; elles rompent l'effort des eaux , de manière qu'elles leur donnent lieu de porter leur fureur plutôt dans l'air que fur la terre. Ce font-là* les digues endommagées par les vers apportés de l'Amérique en 1722 qui règle les affaires de la Marine , fe divife en cinq Collèges , fous le nom des villes d'Am-fterdam , de Rotterdam j de Boni &£ En-chufcn j en Flollande , de Mlddclbourg en Zélande , &c de Harllngue , en Frife» Le Confeil de Brabant j établi à la Haye, juge des affaires de ce Duché, qui eft fous la Généralité des fept Provinces , de même que la Flandre Hollandoife , dont le Confeil eft à Middelbourg en Zélande. A Fégard des Provinces-Unies en particulier , ce font comme autant de Républiques , qui toutes enfemble n'en font qu'une fous le nom d'Etats Généraux des Les Provinces-Unies. 99 Provinces-Unies des Pays-Bas. Chacune d'elles eft un Etat fouverain , qui fe gouverne félon fes loix & fes coutumes. Les Villes mêmes font de petites Républiques gouvernées par un Sénat, & jouif-fent d'un pouvoir fouverain en ce qui regarde les levées d'impôt, le droit de faire la paix ou la guerre , &c l'adminirtration de la Juftice, excepté en certains cas pour les affaires civiles , dont on peut interjet-ter appel au Confeil de la Province. Dans tout le refte , elles font foumifes à leurs Etats Provinciaux ; & c'eft cette fubordi-nation qui établit l'harmonie du gouvernement; comme la diftribution de la Souveraineté entre les Provinces & les Villes fait la force de l'Etat. Cet Etat eft gouverné d'une manière démocratique , mêlée d'un peu d'ariftocratie. Etablijfcmcnt du Stadtliouder. Tel a été jufqnes à nos jours le gouvernement de cette fage République ; mais la Nobleffe , qui fait ordinairement l'honneur d'un Etat, & qui s'efl vue méprifée par ce que l'on appelle la Bourgeoijie 3 a ménagé une révolution qui ne peut que lui être avantageuie. De concert avec la Couronne d'Angleterre , elle a fait re-connoître en 1747 5 par toutes les Provinces , pour Stadtliouder, le Prince Guillaume Charle-Henri de NafTau , digne de iso Méthode de Géographie. commander à cette Nation , que fes an^ cêtres ont formée. La Nobleffe a été plus loin. .Pour perfectionner un fi noble ouvrage , elle a fait reconnoître ce Prince pour Stadthouder héréditaire , non-feulement aux maies , mais encore aux femelles au défaut des premiers. Outre le Gouvernement abfolu qu'il a fur les fept Provinces-Unies , il a aufli l'entière difpofi-tion des troupes de terre, aufti-bien que de la marine , Ôc même des différences compagnies de commerce. C'eft l'avantage des membres de l'Etat, qui ne dépendront plus que d'un Chef unique , qui ne fe conduira que par des vues les plus utiles à la Nation ; au lieu qu'auparavant on y dépendoit d'autant de Souverains qu'il y avoit de membres députés à l'aifemblée des Etats \ membres même fur qui l'intérêt particulier i'emportoit fort fouvent fur le bien public. D'ailleurs les, affaires s'expédieront avec plus de célérité ; ce qui ne fauroit arriver dès qu'on doit foiliciter un grand nombre de per-fonnes , qui ne font pas toujours d'accord entr'elles. .Cette révolution eft d'autant plus avantageufe > qu'elle s'eft faite d'un accord unanime , fans la moindre erïufion de fans , ôc même la moindre violence ou menace. Et c'eft ce qui eft encore plus glorieux pour le vertueux Prince , qui eft ainli devenu Je Souverain des Etats. Eve- Les Provinces-Unies. foi bernent heureux qui eft arrivé à la fin du iîécle , où route l'Europe avoit reconnu en 1648 la fouveraineté abiblue de ces Provinces. Pachejjes cv Commerce. Il eft certain que la République des Provinces-Unies , eft une des mieux réglées & des mieux policées de l'Europe. Ses revenus , qui font alfez considérables, fe distinguent en ordinaires ôc en extraoi^ dinaircs. Les revenus ordinaires font 5 ce qui fe rire des villes-conemifes ou aflo-ciées, dans la Flandre , dans le Brabant Ôc fur le Rhin ; les importions, qu'on levé fur les denrées , qui fe confommenr dans le pays ; les droits d'entrée ôc de fortie de toutes les marchandifes ; les taxes fur les terres ôc fur les maifons ; les impositions faites fur chaque famille , our avoir droit de prendre du cafté , de oh-e du vin , ôc de brûler de la tourbe ; ÔC les fonds ordinaires Se extraordinaires que les Provinces fourniitent tous les ans, fuivant l'état de la guerre , ou fur la pen-fion que le Confeil d'Etat fait aux Etats Généraux. Ce revenu monte environ à vingt-un millions de florins. Il eft employé à la dépenfe ordinaire de la guerre , aux appoinremens des Troupes , des Officiers & des Miniftres qui font dans les Cours étrangères , Se aux fubfides que loz Méthode de Géographie. l'Etat donne à fes Alliés. Les fonds extraordinaires fe tirent des contributions que les Provinces payent en temps de guerre. On les levé en faifant payer tantôt le centième denier , tantôt une efpece de taille , ou une taxe fur les loyers & fur les voitures publiques , ou bien d'autres droits, félon que les Etats le jugent à propos , ou que la nécelîité le requiert. On fent bien , par le détail des revenus de la République des Provinces-Unies, que l'Etat n'eft point riche , quoique les particuliers le foient extrêmement. Mais dans les temps difficiles, l'Etat a deux ref-fources extraordinaires & très-confidéra-bles. La première eft la banque d'Amfter-dam , qui eft le dépôt néceffaire de tout l'argent des Commerçans d'Amfterdam , parce qu'ils ne peuvent ordinairement payer qu'en banque , e'eft-à-dire,. en virement de parties. Quand l'Etat a befoin de femmes considérables, il ne fait pas difficulté de fe fervir de celui qui eft dans ce tréfor : fauf à le remplacer, au cas que cela devînt néceffaire. La féconde ref-fource de la République eft celle de fon crédit ; elle emprunte aifément à fes fu-jets , foit à intérêt , foit à rentes perpétuelles , foit à rentes viagères. Ces rentes; font fujetes , en Hollande , à des réductions comme dans les autres Etats. Rien n'a tant contribué aux richeffes Les Provinces-Unies. 10$ de cette République , que la vafte étendue de fon Commerce. On a toujours été étonné , qu'un Etat fi relferré ait pu fournir à un fi grand nombre de Colonies en Afie , en Afrique 8c en Amérique y &c qu'un pays qui manque prefque de tout ce qui peut fervir à la navigation , pût néanmoins équiper tant de vailfeaux , &c faire un négoce ii considérable. Mais l'expérience a fait con-noître que plufieurs chofes avoient concouru à y rendre le commerce fi florif-fant ; la Situation avantageufe du pays , fi tué le lon^ de l'Océan , & entre de cran-des rivières, qui lui facilitent la communication avec les pays les plus éloignés de la mer ; la prodigieufe quantité de peuple qui prend le parti de la Marine , ne pouvant s'occuper , ni à la culture de la terre , ni aux Manufactures ; la cherté Ôc le peu de rapport des terres, ce qui oblige tout le monde à faire valoir fon argent dans le négoce ; enfin , rétabiiiîe-ment de plufieurs Compagnies , dont la principale eft celle des Indes Orientales , qui s'eft rendue fi redoutable aux Souverains de l'Afie. Le commencement ôc le progrès de leur Compagnie des Indes , eft une efpece de prodige. Elle a perdu deux fois fon capital avant que de former des établiife-ïnens utiles : mais la confiance des peu- E iv ïc-4 Méthode de Géographie. pies l'a-portée depuis à un très-haut poirifc, de manière que c'eft un Etat dans l'Etat même. Quoiqu'elle tire fon-octroi , ou fa première per-miflion de l'accord des Provinces-Unies \ elle en eft cependant indépendante. Elle a fes Loix, fes-Chefs &c fes Magiftrats, plus de trente mille hommes armés pour fa défenfe , tk un nombre infini de vaiffeaux. D'ailleurs les Hollandais font les plus habiles gens du monde en fait de négoce. Leur économie eft te premier gain qu'ils font fur toutes les marchandifes. Ils ont connu parfaitement la proportion de ce qui doit être rranf-porré hors du pays pour l'ufage de l'étranger , avec ce qui doit y être apporté pour la confommation. Comme ils confom-ment peu chez eux, ils font devenus les fa cireurs de tous les peuples de l'Europe, en leur fournilfant toutes fortes de denrées qu'ils achètent à bon marché , 8c qu'ils leur vendent fort cher. Ils ont trouvé moyen d'oter aux Peuples du nord la eonnoiiîance du commerce du fud , &C d'empêcher les Nations du midi de fe mêler de celui du feptentrion ; c'eft par cette conduite qu'ils ont ruiné le commerce des Villes Anféatiques , tk que les particuliers y ont amâïfé do ii grandes ri-cheiïes. Les Hollandois , pour foutenir le crédit qu'ils ont intérêt de conferver chez Us Les Provinces-Unies. 105 peuples des Indes Orientales , y prennent les titres fuivans. Les Etats Généraux des Provinces-Unies , Souverains de Batavia Amboyne , Tewan j & Commandans de toutes les Mers du monde : Protecteurs de tous les Rois & Princes de l'Europe j & modérateurs fuprêincs de toutes les affaires de la Chrétienté. Délices des Pays-Bas , T. IV. p. 27. Cependant cette Compagnie eft aujourd'hui extrêmement tombée , tant par celles qui fe font formées en Angleterre ôc à Altena , près de Hambourg, que par celle de France , qui fournit maintenant le Royaume de tour ce qu'on alloit chercher en Hollande , ôc qui envoie même a l'Etranger la plus grande partie de fon fuper-flu. Les Hollandois même y viennent acheter beaucoup de marchandifes ; ôc la font valoir autant que les François. Mœurs. Les habitans des Provinces-Unies /ont beaux , bien faits , aftez bons , mode lies dans leurs habits ôc dans leur manière de vivre , laborieux , patiens dans les travaux , politiques, adroits ôc les plus habiles gensdu monde pour le commerce , la navigation, ôc tout ce qui regarde leur intérêt. L'avidité du gain , qui eft leur paf-iion dominante , fait qu'ils entreprennent tout, quand ils croient en tirer quelque rotf Méthode de Géographie. profit. C'eft ce qui les rend un peu trop intérelfés Se avares. Ils font aufti trop faciles à fe laifter prévenir en mal, Se ne reviennent prefque jamais de leurs préventions. On leur reproche encore de faire beaucoup d'excès de vin Se d'eau-de-vie j cela leur eft commun avec tous les Peuples des pays feptentrionaux. Au refte , ils font fort jaloux de leur liberté Se de leurs privilèges , Se ont grand foin de faire inftruire leurs enfans. C'eft pourquoi ils ont établi des écoles dans les moindres villages , &c. des Collèges en la plupart des Villes , indépendamment des Univerfités , qu'ils ont à Leyde à. Franc-cher j à Utrecht à Groningue Se à Harder-wlck. Les femmes y font belles : elles ont de la blancheur , mais point de vivacité ; elles font aufli très-économes , Se ont grand foin de tenir leurs maifons fort propres.. Religion. Langue. La Religion dominante des Provinces-Unies , eft la Prétendue-R.éformée Pref-bytérienne : tous les Mngiftrats en doivent faire profeflîon ouverte. L'Armi-rsiene , qui en eft une branche \ la Luthérienne , l'Anabaptifte Ôc celles des Quac-fcers Se des Juifs y font aulfi permifes ; mais la Catholique y eft feulement tolé-fcée , Se la Socinicnue entieicment défen- s Les Provinces-Unies. 107 due , parce qu'on appréhende qu'elle ne falfe trop de le&ateurs. Il y a encore plufieurs autres Religions étrangères dans les Provinces-Unies \ 8c chacun peut croire tout ce qu'il lui plaît, fans craindre d'être recherché, pourvu qu'il foit bon Citoyen, c'eft-à-dire , qu'il paye bien les droits, èv ne fiffe tort à perfonne. Cette grande liberté de confcience qu'on a dans les Provinces-Unies , y attire quantité d'Etrangers , qui contribuent à y faire fleurir le commerce ; mais la multitude des feétes qu'on y voit a fait dire à un Auteur affez célèbre , que ce pays étoit une nouvelle Afrique , fertile en monftres fanatiques de religion. Malgré la Ample tolérance que les Etats Généraux accordent aux Catholiques , comme une grâce particulière , je ne puis m'empêcher de dire , que les Catholiques n'ont pas moins contribué que les Proteftans , à la révolution générale & à maintenir la liberté originaire de ces Provinces : c'eft ce qu'on pourrait prouver par tous les actes, qui font la bâtie de l'union des Etats Généraux. Ainfi ce ferait de la part des Etats une juftice de leur rendre l'exercice public, comme ils ont fait dans les commencemens de la réformation &c des révolutions de ces pays \ Ôc je me fouviens que ce fut une fage remontrance , qui fut faite plus d'une fois en 1710 aux membres &: aux principaux E vj io8 Méthode de Géographie. $ Députés de l'Etat, par M. le Comte de Shvtendorf y alors AmbalTadeur extraordi* naire de la Majefté Impériale à la Haye , Se qui eft mort principal Minifke de la Maifon d'Autriche. C'eft ce que j'ai fu dans le temps par. ce fage & habile Seigneur , qui fit même connoître aux Etats de quelle importance il étoit de traiter les Catholiques avec beaucoup de douceur , parce qu'étant fupérieurs en nombre a toutes les autres Communions , ils pourraient y caufer une nouvelle révolution , fi les maximes de la religion ne s'y oppofoient pas. La langue qu'on parle dans les Provinces-Unies , eft la Flamande, qui eft un idiome de la langue Teutonne : cependant comme la langue Francoife eft devenue la langue du commerce Se des négociations; il n'y a point de perfonne bien élevée , à qui on ne faffe apprendre la langue du pays , la Latine & la Francoife, qu'on regarde comme également nécef-faires. Divifion. Les Provinces-Unies peuvent être con» fidérées ou feules , ou avec les pays qui font fous leur dépendance Sl fous la généralité de l'Etat. Ces Pays font Situés partie dans le Brabant tk partie dans la Flandre , Se dans le Limbourg. Les Provinces- Les Provinces-Unies, icy Unies , que nous expliquerons les premières &c félon leur ordre, font, la Guel-dre la Hollande 3 la Zélande > Utrecht Frije y Oyer-Yjjèl &c Groningue. M. Bau-drand s'eft trompé lor-fqu'ila mis la Province de Ffife devant celle d'Utrecht': le rang de ces deux-provinces eft tel que je l'ai marqué; & je ne fâche perfonne qui n'en demeure d'accord. L Province et Duché de Gue l dr é. Cette Province eft entre le Zuyderzée, l'Over-Yffel, I'Evèché de Munftcr, & les Duchés de Cléves , de Julien de a eu des Sott-verains fort célèbres-dans l'hiftoire, ôc a toujours maintenu fa liberté , fans avoir été entièrement fourni fe aux nations étrangères , pas même aux Romains les con-quérans de toute la terre. Elle eft la plus riche , la plus puiflante Ôc la plus peuplée des Provinces-Unies. On y compte un Les Provinces-Unies,. M-7 ■feu plus.de &00 mille âmes, ce qui f aie la moitié de ce qui s'en trouve dans les autres Provinces prifes toutes enlemble. Elle contient plufieurs belles villes, quoique les quatre élémens , comme a dit le lavant Grotius , qui en étoit natif, n'y Valent pas grand chofe. L'air y eft humide , froid &c mal-fain j la terre n'y préfente que des pâturages, Se n'eft qu'un glaçon en hiver , comme elle n'eft qu'un marais perpétuel en été. L'eau n'y eft ni pure, ni faine; &: les tourbes dont on fait du feu rendent une chaleur fort incommode. Cependant ce pays abonde en toutes les commodités de la vie, par le moyen du grand commerce que fes habitans font en tous les ports du monde. La Province de Hollande a confervé la même forme de gouvernement qu'elle avoit fous fes Comtes. L'aifemblée des Etats de la Province en repréfente la fou-veraineté. Elle eft compofée des Députés des nobles & des villes. Les Etats Provinciaux , qui fe tiennent à la Haye, font compofes des Nobles, qui opinenties premiers, comme dans les autres Provinces ; mais qui n'ont tous en-femble qu'une voix j & des Députés des villes, qui ont droit de fuffrage. Ces villes , au nombre de dix-huit, font, Dort ou Dardrccht y Harlem j Deljt Leyden y Amjlerdam j Coude j Rotterdam t Gorçum, 118 Méthode de Géographie. Schiedam Schonhoven j la Brille Alcmar* Horn Enchuyfen 3 Edam j Munikendam a Medenblick ÔC Purmerend. Chaque ville envoie aux Etats de la Province le nombre de Députes qu'elle veut; l'un des Bourguemeftres ôc le Pen-iionnaixe y font compris : ils n'ont tous enfemble qu'une voix , Ôc font défrayés par la ville qui les députe. Les Etats de Hollande s'aflemblent dans le château de la Haye, ordinairement quatre fois l'année y en Mars, en Juin, en Septembre .ôc en Novembre. Outre cette Alfemblée, il y a le Confeil d'Etat j qui envoie aux Etats de la Province les points pour lefquels ils ont cté convoqués , ôc qui exécute en fuite leurs réfolutions. Ce Confeil eft fixe Ôc rende à la Haye. La Chambre des Comptes a l'admini-jftration du revenu de la Province ôc l'ad-miniftration de l'ancien Domaine de Hollande , fans qu'elle foit obligée d'en rendre compte aux Etats. Cette Chambre eft compofée des perfonnes qui ont vieilli dans le fervice , ou qui ont pafle par les charges de l'Etat. La Hollande eft une prefqu'ifle bornée au nord ôc à l'oueft par la Mer d'Allemagne ; à l'eft par le golfe de Zuyderzée ôc la Seigneurie d'Utrecht 3 ôc au midi par le Brabant. Les Provinces-Unies. ïï£ Ce pays eft entre-coupé de plufieurs canaux, qui facilitent le commerce; ôc il eft défendu contre les inondations de la mer par de fortes digues, qu'on entretient avec quelque forte de foin. Sa divifion eft en Wejl-Ftijland ou Nort-Hollan-de ôc en Hollande Méridionale qui renferment plufieurs contrées. Mais le tout enfemble n'a pas plus de 24 ou 25 lieues, depuis l'extrémité de la Non-Hollande jufqu a l'Efcaut. I. Weft-Frlfe on Non-Hollande. La Weft-Frife ou Nort-Hollande, fe partage en trois contrées. 1. La Weft-Frifc j proprement dite , qui en occupe toute la partie feptentrionale : 1. le Ken-nemcrland 3 qui en forme la partie occidentale , le long de l'Océan : 3. le Wa-terlandj qui en occupe la partie orientale, le long du Zuyderzée. Dans la Weft-Frife , proprement dite, on remarque fur le Zuyderzée , en remontant , Horn j allez jolie ville , avec un port. Cette ville étoit autrefois Impériale. Elle a un Collège de l'Amirauté , ôc une Chambre de la Compagnie des Indes. Enckhuyfen 3 dont la principale richelfe confine dans la pêche des harengs, qui y eft très-abondante. Ce fut .une des premières villes qui, en 1572, fecouerent joug de la domination Efpagnole. Elle 1X0 Méthode de Géographie. a une Chambre de la Compagnie des Indes Orientales. Sa Maifon de Ville eft très belle. MedernhUck a un .bon port fur le Zuyderzte. C'eft-là que font les plus belles dieues de la Hollande. A fon occi-dent, on rencontre Schas-cn. Les principales villes du Kennemer-land , font, du nord au fud , Alcmaer 3 ville fort jolie., fur un golfe du Zuyder-zée. Elle a le fix .-c me .-rang entre les villes ■de la Province de Hollande. Son principal commerce confifte en toiles. Elle a donné naiffance au favant Mathématicien Adrien Metius , & à Jacque Metius fon frère , inventeur des lunetes de longue vue. Ëgmont. chef-lieu du Comté de même nom., eft une place de conséquence , avec un bon château. .Elle a donne fon nom à J'iiluftre & ancienne Maifon d'Eg-monc. Eeverwick y ïur la Tye , lieu agréable Se bien bâti. Bréderode 3 place forte t qui a donné le nom à une Maifon illuftre, Se l'une des plias anciennes du pays. Dans le W aterhnd y on remarque Pur-mere.nlj fitué entre des marais deftechés , Se fur le .Zuyderzée, Edarn Se Muniken-dam. Edam eft renommé pour la belle congru et ion, de fes navires. Son territoire fournit les meilleurs fromages de toute la Hollande, Se même des Provinces-Unies. Saardam vis-à-vis d'Amfterdam , eft un village fameux par fes richeffes a Se par le nombre Les Provinces-Unies. \it nombre confidérable de vaifleaux qui s'y fabriquent continuellement. 'On allure qu'il y a dans fes environs plus de.huit cens moulins à vent occupés fans interruption à feier les bois. Les Ifles de la Nort-Hollande ou Weft-Frife , font, le Texelj fur un détroit de même nom, fameux par l'abord des vaif-feanx qui vont ôc viennent d'Amfterdam. 11 y a cinq villages , avec un fort fur la côte méridionale. C'eft de-là que partent les vaifleaux pour l'Angleterre , pour la Méditerranée, pour l'Afrique ôc les Indes Orientales. Les pâturages de cette ifle font ^ftimés. Ulleland ou le Uile 3 où l'on pêche quantité de coquillages , ôc d'où partent les vaifleaux d'Amfterdam qui vont dans le nord ôc dans la Mer Baltique. Schelllnghoù l'on fait pêcher les chiens marins par des hommes déguifés en bêtes. Dans le Zuyderzée on trouve l'ifle de Wieringk y où eft Wefterland. Urck ôc Eus j font d'autres ifles du Zuyderzée , habitées par des hommes prefque fauva-ges, Ôc qui ont à peine communication avec leurs voifins. Il y a encore d'autres petites ifles ôc de peu de conféquence. ^'ailleurs le Zuyderzée eft rempli de bancs de fable, qui empêchent la navigation aux grands vaifleaux. Tome IV* X itz Méthode de Géographie* XL Hollande Méridionale. La Hollande méridionale, féparée de lu fcpten-rrionale , ou Non-Hollande ^ par La digue de Spaarendam 3 eft beaucoup plus étendue, 6e a des villes bien plus confid érables. \JAmjlelland^ le Goyland^ le Woetdenland le Rhinland, le Schle-land, le Delftlandle -Gorcumland 3 le Crbnpcrwacrt j V Àlhla[ferwaert 3 le iVy.f d'slltena, Se celui de Vlanen 3 en font les contrées particulières. Mais comme les bornes de ces petites Provinces ne font pas la plupart bien déterminées, & qu'il eft difficile d'afîigner à chacune d'elles toutes les villes qui leur appartiennent, nous nous contenterons d'indiquer, dans Tordre le plus méthodique , les villes les plus coniidérables de la Hollande méridionale , fans parler davantage des petits pays qui la compoftmt. Dort ou Dordrecht paffe pour la capitale de la Hollande. C'eft une ville riche , autrefois la résidence des Comtes de Hollande , qui la firent fermer de murailles en 11 j, i. Elle parle la première dans l'af-femblée des Etats, Se a le droit de battre monnoie. Dordrecht fe trouve fitué dans une ifle qui fe forma en 1411 , par le regorgement de l'Océan avec les eaux du Wahaji ff de la Meufe. 11 y eut alors foixante Se Les Provinces-Unies. ti$ •ëonze bourgs, villages ou châteaux, -qui furent engloutis.: ce qui forma une mer de tout ce qui eft entre la Hollande & le Bràbarit. On la nomme le Bïes-Bos. Mais en regagne journellement du terrein fur les eaux de cette inondation, Dordrecht eft célèbre par le fameux Synode national des Réformés, tenu en 1619. Les Go-mariftes , qui font extrêmement rigi^ des fur les matières de la Grâce &c de la Prédeftination , trouvèrent moyen d'y faite condamner Arminius , Se les Re-montrans , oui font beaucoup plus mo-dercs. Les autres villes confidérabîes de la Hollande , font, dans la partie baignée au nord par le Zuyderzée , d'occident en orient., Amflerdam t fur l'Y , ou embouchure de l'Amftel dans le Zuyderzée j ^T*feP j Muyden & Narden j villes fortifiées. Amjterdam.. Cette ville , la principale de la Hollande, eft grande, b-lie , riche , fort marchande , bien peuplée &: l'une des plus confidérabîes de toute l'Europe. Elle n'a cependant que le cinquième rang dans l'affunblée des Etats de la Province. Sa ■Banque , fes deux Compagnies des Indes ^rien-taies 6V: Occidentales, fa Maifon de Ville , fes beaux Canauxt la Chaire de 114 Méthode de Géographie. fon Eglife neuve, faire de bois , mais qui a coûté plus de vingt mille écus, le Tombeau de Ruyter, qui eft dans la même Eglife , la Bourfe , les Magafins de l'Amirauté , ôc fon Port, qui, quoique peu profond , eft toujours rempli d'un très-grand nombre de vai fléaux , font les principales chofes qu'on y remarque. Cette ville n'étoit cependant, jufqu'au XVe fié-cle , qu'un bourg , que Marie de Bourgogne fit fermer de murailles l'an 1491. Elle fut depuis Ville Impériale : ôc depuis un fiéde elle eft arrivée à un fi haut point de grandeur , qu'elle donne toujours le mouvement aux affaires importantes qui fe traitent dans l'afTemblée des Etats Gér néraux , & principalement lorfqu'il s'agit de la paix ou de la guerre. Il faut la regarder comme une efpece de prodige, où l'on doit faire &: conftruire du terrein avant d'y pouvoir bâtir ; ce qui fe fut par le moyen des immondices de la ville, qui prennent coups dans les endroits où on les dépofe. Ancien Etat d'Am/lerdam. Amflerdam eft la capitale de l'Amftel-îand. Ce n'étoit en 1204 qu'une Seigneurie ou petit Château , appartenant aux Seigneurs d'Amftel , Maifon diftinguée parmi la Nobleffe. Son terrein enfoncé ôc marécageux , étoit arrofé de plufieurs Les Provinces- Unies. i ï l ïuiffeaux &£ rivières , dont les plus confidérabîes croient l'Y & l'Amftel. La dernière fe décharge dans l'autre , & eft munie d'une digue pour prévenir les inondations. C'eft du nom de cette rivière , &: du mot Dam , qui lignifie digue , que s'eft formé le nom cXAmflerdam, que Ion écrivoit autrefois Amfleredam ou Amfiel-dam d'une manière conforme à fon éty-mologie. Cette Ville doit fa- fondation à de pauvres pêcheurs , qui bâtirent des cabanes en cet endroit, attirés par la commodité de la pêche dans un lieu où ils étoient au bord de deux rivières poiffonneufes , favoir l'Y & l'Amftel. Le nombre de ces cabanes s'accrut peu à peu vers l'endroit qu'on nomme aujourd'hui dtÂmjluyS. Les habitans y firent fi bien leurs affaires s qu'avec l'aftiftance de Gilbert d'Amftel leur Seigneur , ils entourèrent le lieu en forme de Ville , avec un rempart , des tours & des ponts. Le Comte Florent leur donna en 1175 k permifîion de négocier dans toute la Hollande , en dédommagement des pertes qu'il leur avoit caufées ; & en 1 z8o ils ajoutèrent aux premiers remparts une nouvelle fortification plus fonde , avec des tours de bois. Mais Gilbert d'Amftel, Se quelques autres gentilshommes avant afïafliné le Comte Flo-ïent y Jean , fils du Comte alTafliné , fuc- F »iij t-iS Méthode de Géographie. cédant à fon pere , fe vengea fur Àmffer* dam,. La Bourgeoifie de Harlem , jaloufe des- heureux commencemens de cette Ville y fe joignit aux habitans du Waterland ; & tombant enfemble tout-à-coup fur ceux d'Amfterdam en 1300 , ils les mirent en fuite r Se raferent leurs maifons jufqu aux fondernens. Lorsqu'ils fe furent retirés , les pêcheurs difnerfés revinrent les uns après les autres, rebâtirent leuzs maifons ; Se L'an 1 ^42 , ils obtinrent du Comte Guillaume IV k reflitution de leurs privilèges municipaux , Se même on marqua des limites jufqu'où. leurs franchifes dévoient s'étendre. En 1346 la Seigneurie de cette Ville fut dévolue aux Comtes de Hollande par Marguerite Comte fie de Hainault ; Se ce dévolu fut confirmé par fon fils Guil* laume V en 1355 , de manière qu'elle hô pût plus êtee détachée du Comté de Hollande. En 1386, Albert de Bavière en étendit les limites jufqu'à cent verges , & fon fils les étendit au-delà de 1 Y , juf-Qk\k Volewyck. Ce hit vers ce temps-là , félon quelques-uns, que fut commencée Y Eglife du vieux coté , ou la vieille Eglife , fous l'invocation de S* Jean-Bapt-ifte Se de Saint Nicolas. D'autres prétendent qu'elle étoit bâtie bien auparavant , St que dès i*an 1362 Le grand autel mena- Les Provinces- Unies. i l'y éoiX ruine. On reprit & on augmenta ce travail trois ou quatre fois y 8c enfin en 1566 on l'orna de la magnifique Tour , que l'on y voit. On jetta en 1414 les fon-démens de l'Eglife du nouveau côté ou de I Eglife neuve. Elle ne fut achevée & dédiée qu'en 1470 , fous l'invocation de la fainte Vierge & de fainte Catherine. L'ancien côté fut bien-tôt rempli de Couvens 8c de Chapelles. Les Sœurs qui enfevelifioient les morts , les Frères Mineurs , le Couvent de Bethanie , retraite des Filles repenties ; les Frères de S. Paul, les Urfulines , y avoient leur Cloître. On y comptoir encore ceux de fainte Marguerite , de fainte Agnès, de fainte Mag-deléne-, fainte flàrbè, fainte Claire , les Oordeliers , Notre-F>ame , Tes an'cieir-nes Béguines 8c les nouvelles. En 1345 on fonda au nouveau côté , dans la rue nommée Kalverjlraat 3 une Chapelle i I-occanon d'un miracle qui y étoit arrivé. On lappelloit communément le Sainte Lieu. Cette Chapelle fut détruite par un incendie en 1452 ; mais on la rebâtit plus belle 8c plus magnifique qu'auparavant ; 8c Maximilien , Roi des Romains , qui y vint en pèlerinage en 1491 , étant enfuite devenu Empereur, gratina la Ville d'Amfterdam d'une Couronne Impériale , qu'il permit de mettre fur les armoiries de la Ville. L'Acte qui eft daté de Seheidam le F iv jxS Méthode de Géographie, onzième Février 1499 , porte que c'ctoii* en confidération de la fidélité Ôc du zele des habitans d'Amfterdam , ôc des Services qu'ils, avoient rendus tant à lui qu'à fes ancêtres. Les Couvens fe multiplièrent au point qu'ils occupoient près du tiers de la Ville ; c'eft pourquoi l'an 1421 le Comte Guillaume fit un Décret, par lequel il étoit défendu à tous les Eccléfiaftiques ou Religieux , à la réferve des Paroiftes ôc Hôpitaux , d'hériter 3 acquérir , ou acheter aucuns immeubles dans la Ville ou dans fon territoire. Il y avoit encore deux Monafteres hors de la Ville , favoir celui des Chartreux hors de la porte de Harlem , ôc celui des Réguliers hors de la porte qu'on ap-pelloit à caufe d'eux la porte des Réguliers. Ce dernier Monaftere ayant été brûlé par un incendie l'an ï 506 , les Religieux fe retirèrent à Heyloo, près d'Alc-maer. Ce ne fut qu'en 1481 que la Ville fut entourée d'une muraille de pierres. Elle avoit trois portes , dont une fe nom moi t de faint Antoine , à caufe d'un Hôpital du nom de ce Saint , qui étoit auprès de cette porte , ôc qui fubfifte encore aujourd'hui. Les lyrovinces~Urùes. fïg préfemS- a"Amjicrdam. On l'agrandit pour la quatrième fois ; on lui donna les mêmes limites qu'elle a préfente ment du côté de l'oueft , depuis le baftion le plus feptentrional de ce côté-là , jufqu'au douzième exclusivement, & l'on creufa un fofte depuis cet endroit jufqu'à l'ancien rempart, que l'on con-ferva quelque temps. Comme on prévit que l'on feroit bien-tôt dans la nécclîité d'amplifier ia Ville , à caufe du grand nombre de nouveaux Citoyens , qui y abordoient de tous côtés , principalement ceux qui fortoient de France , pour caufe de religion , on traça une enceinte régulière s telle quelle eft aujourd'hui , & dans laquelle on enferma un vafte terrein. Ea Ville eft à préfent entourée de murailles de briques , fortifiée de vingt- fix basions ; &c du côté du port elle eft fermée par de gros pieux fichés perpendiculairement & joints par des poutres placées horifontalement , avec cfes ouvertures pour laitier entrer & fortir les Vaifleaux, qu'on y voit toujours en très grand nombre , quoique fans confufion. Ces ouvertures fe ferment tous les foirs au fon d'une cloche , qui avertit ceux qui veulent entrer ou fortir , qu'ils doivent fe hâter, tes murailles de la ville font hautes & kien entretenues , &.ont à l'entour un F v i 30 Méthode de Géographie. large foffé , le long t^uel rogne une digue , qui eft ornée de deux rangées d'arbres. C'eft une promenade très-agréable , qui foutient tes eaux du folié } qui étant plus hautes que le terrein des prairies , inonderaient! fans cela, les jardins & les maifons qui {ont aux environs. Chaque baftion a un moulin à vent , outre une multitude prefque innombrable de moulins à .planches à tabac , à poudre , ëcc. qui font hors de la Ville. On entre dans Amfterdam par huit portes., dont voici les noms, à commencer par l'orient fep-tentrional , allant de-là vers le midi y puis vers l'occident, &: enfin vers le nord» 1. Muyder Pbort 1. W'eefpcrs Poort y 3. Utretchtfe Poort 3 4. Weeterïngs Poort y 5. Leydfche Poort j 6. Raampoort j 7-Saaginolens. Poort j & 8. Haarie/ncf. Poort. Le pont qui joint le rempart d'un côté de l'Amftel à l'autre ,. eft un des plus, beaux morceaux d'architeclure qu'il y ait dans le pays. 11 a trente-cinq arcades parmi lefquelles il y en a onze très-hautes , dont huit font clofespour enfermer les yacts , tant publics que ceux des particuliers, qui y peuvent.avoir, une.place-Les trois autres font ouvertes 'Y &. c'eft paria quepaffent les barques, qui viennent ou qui. s'en retournent par l'Amftel.-Les autres arches font beaucoup moins Les Provinces-Unies. 131 élevées. Ce pont a fix cens Soixante pieds de longueur, fur Soixante ôc dix de largeur. Des deux côtés il y a des baluftrades de fer, qui Servent d'appuis. On en pola les fondemens en 1661. C'eft par-là que l'Amftel entre & Se diftribue dans les canaux de la Ville , ôc forme une grande quantité d'ifles , dont les quais garnis d'arbres font d'une merveilleufe propreté.-Son principal cours eft en droite ligne jui-qu'à la maifon des orphelins de la'Dia-' corne : de-là fe recourbant vers la tour des Réguliers , il perd fon nom dans le canal nommé le Rockin, ôc palfe par des voûtes ménagées fous la Bourfe , ôc fous la grande place nommée Middcldam. Ses eaux mêlées avec celles de la Mer retrw pliiFent le canal nommé Dam-Rack , qui va en droite ligne jtifqu'au port. Dans le vieux côté il y a deux canaux , dont l'un s'appelle le canal antérieur ( Voorbnrgv;al?) l'autre le canal ultérieur {AchtcrlurgwaL ) Leurs eaux fe communiquent au midi par un canal qui les termine ôc aboutit au Rockin r ôc au nord ils Se joignent pour entrer enSemble dans le port. Le nouveau côté a deux canaux prefque fem-blables , qui ont aulli les mêmes, noms. Le Cingle , qui a autrefois été le folié extérieur de la Ville , s'étend en ligne circulaire depuis la tour des Réguliers , où il communique à l'Amftel au midi , F vj 15 2 jiï'étfiode de Géographie. jtifqu'au port feptentrional. Le canal des Arquebufiers ( Colvenlcrs-Burgwal ) en eft une continuation. A l'orient de ce dernier canal, on trouve un allez grand nombre d'autres canaux , comme ceux des Teinturiers, des Chapeliers , ôcc. Le canal nommé Heeregracht 3 eft remarquable tint par la magnificence des maifons , dont fes quais font embellis , que par fa? longueur. Car il s'étend depuis l'Eclufe du Rapenbourg , jufqua l'Amftel, ôc delà autour de la Ville jtifqu'au canal des Bralfcius ( Brouwerfgrachtj ) par lequel il eft borné au nord occidental. Ce dernier canal joint les eaux du Cingle , du Hee-regragt , du canal Impérial ( Keyjersgra-cht j ) du canal du Prince ( Prlnccgracht, ) Ôc du canal de la Corderie ( Lynsbaans-gracht.. ) Le canal Impérial ôc celui du Prince font- d'autant plus longs que le Heeregragt, qu'ils font un plus grand contour, & enferment une plus vafte enceinte j mais le canal Impérial eft borné par le Plantage • celui des Cordiers eft interrompu parles places, qui font aux portes de Leyde ôc d'Utrecht. Ces quatre canaux fe communiquent l'un à l'autre , non - feulement par celui des Braffeurs j mais auflï par ceux de Leyde , des Réguliers , de rvîuyden & de Rapenbourg. Je paffe quantité de moindres canaux de tra-r verik.. Les Provinces-Unies. v$f Amfterdam n'a point de places publiques de la beauté de la Place des Victoires & de la Place Royale à Paris. La principale place de la ville , eft le Middeldamj, ou Simplement le Dam. Elle eft très-irré-guliere , ôc n'a point d'autre ornement que la Maifon de ville , dont même la vue eft ofhifquée par un édifice ifolé , où-l'on pefe les marchandées. L'attention qu'a le Magiftrat, pour les droits des particuliers , lia pas permis de laiiïerautour de ce fuperbe palais un efpace vuide , qur en releveroit la beauté. La place de Saint-Antoine , autrement le Marché-neuf, eft: entourée de vieilles maifons, la plupart habitées par des fripiers. La place des Réguliers , autrement le Marché au beurre , n'a rien de remarquable qu'un bâtiment quarré , qui fert à pefer les marchandifes. La Place Royale ( Konnigs-Plyn ) ne mc-rne pas ce nom. En récompenfe il y a peu de villes qui aient des édifices publics fi beaux, fi nombreux Ôc fi bien entretenus. J'ai déjà parlé des deux Eglifes primitives ôc de leurs fondations. J'ajouterai ici que l'Eglife neuve eft fondée fur 6$6$. gros pilotis j qu'elle a 315 pieds de long fur no de large , 52 piliers ôc 75 fenêtres , ôc que le chœur eft entouré d'une grille de cuivre de trente pieds de haut. On y voit les magnifiques tombeaux des Amiraux Jean de Galen d'ElTen r ôc Mi- Yy4 Méthode de Géographie. ehel de Ruyter. La Chaire eft un cBeÊ d'œuvre en ion genre. Il manque à cette-Egîife tme tour. Celle qu'on avoit commencé à y élever a été difcontinuée , parce que les Experts n'en jugèrent pas les fon-demens allez folides. En 1600 on commença-a-bâtir-une nouvelle Eglife , que l'on nomma Eglife méridionale j-parce qu'en effet elle étoit au midi de la vieille Eglife. Elle fut achevée en 16*11. Celle qui eft entre le Canal Impérial Se celui du Prince, eft nommée VEglife occidentale ; parce qu'elle eft à l'occident de l'ancienne ville. On en jcttales fondemens en 162.0, Se l'on y-prêcha peur la première fois le jour de la Pentecôte 165.1. Elle eft très-belle Se ornée d'une tour, la plus haute de toutes celles de la ville. En fuivant le Canal du Prince, vers le nord , on trouve VEglife feptentrionale 3 dont les fondemens furent jettes le 15 Juin 1610. Elle eft moins grande que la précédente , Se on en acheva la fabrique en trois ans. El Eglife orientale fut commencée en 1660 Se achevée en 1671. Pour la commodité des habitans , qui étoienr trop éloignés de ces Eglifes, on en a bâti d'autres. qui ne font que de bois ; l'une dans l'ifle de Bikker, au nord de la ville , Se l'autre fur le Canal des Réguliers,.entre le Canal Impérial Se celui du Prince. La Chapelle de faint Olof fert aux afïemblées des. Les "Province s-Unie s.- Wff Reformés, aufïi-bien que la Chapello du Kalvers -Straat. On -a îaiifé aux Béguines leurs maifons j mais leur Eglife & été donnée aux Réformés Anglois Prefby-* té riens. La Religion Prétendue-Réformée étanc devenue la dominante dans cette ville * beaucoup d'habitans des provinces catholiques fe voyant 'recherchés fur leur foi v vinrent s établir à Amfterdam j & comme le changement de Religion y avoid rendu bien des Monafteres inutiles , l'E-glife des frères de faint Paul fut abandonnée à ces nouveaux habitans., pour y-prêcher en langue Walone. Cette Eglife. Walone avoit été bâtie en 1409 , réparée en 1647 , agrandie en 1661.-Mais-lorfqu après la difperfion des Proteftans de France, le nombre des réfugiés François fe fut accru à Amfterdam , on leur donna pour Eglife en 1686, une maifon 9. qui fervoir de fale d'armes, & dans laquelle on enfeignoit l'exercice militaire aux Bourgeois. C'eft ce qu'on appelle aujourd'hui h Petite Eglife Francoife. Elle eft placée furie Canal du Prince , près du. canal de Leyde. Puifque j'ai commencé à parler du changement d'une Eglife , je marquerai l'ufage auquel la plupart des Couvens & Monafteres font aujourd'hui employés. Celui des Frètes de. faint Paul, eft appelle la. tf$ Méthode de Géographie. Cour de faint Georges tk eft une maiioft-cîe Charité pour de vieilles gens , qui, moyennant une certaine tomme , y font entretenus jufqu'à leur mort. Celui de fainte Cécile eft a préfent la Cour du Prince j où fe tiennent les Confeils de l'Amirauté. Celui dé Béthanie eft à préfent l'Ecole Latine. Celui de fainte Agnès eft devenu l'Ecole Illuftre. Celui des anciennes Béguines a été change en un Hôpital pour les vieilles femmes. Celui des nouvelles Béguines' en un autre Dour les. vieillards. Ce qu'on appelle aujourd'hui le Byard 3 eft une maifon, où l'on reçoit tous les pauvres étrangers pendant trois jours feulement , fans diftinétion de religion , ou de pays ; tk on leur donne le coucher &C la nouiïture. L'Eglife du Couvent de fainte Marguerite, eft aujourd'hui la petite boucherie dans la rue nommée le Nés. Le Monaftere de fainte Luce , dans Se Kalverjlraateft la maifon des Orfé-lins Bourgeois. Celui de fainte Urfule , eft un lieu de correction où Ton enferme les femmes 6e les fuies.de mauvaife vie ( Spinhuis. ) Celui de fainte Claire eft un heu de correction pour les hommes. On y enferme les filoux tk ceux qui par leur libertinage troublent la tranquillité publique ; de on les occupe à râper du bois de Brelil , d'où lui vient le nom de Raf-peus* Ces Monafteres ont été prefque tous Les Provinces-Unies. Ijrf démolis , tk rebâtis pour les ufages auf-quels ils fervent à préfent. Les autres font remplacés par des maifons bourgeoifes qu'on a élevées fur le terrein. Une bonne partie du terrein de la Chartreufe , qui depuis le dernier agrandilfement , fe trouvôit dans l'enceinte de la ville , fert aujourd'hui de Cimetière. C'eft le plus grand &c le plus confidérable de tous. Liberté de Religion à Amjlcrdam. Une des caufe s qui ont le plus contribué à peupler Amfterdam, eft la liberté qu'on y laide à chacun de profeffer la Religion qu'il veut embrafier. On y eft d'une-tolérance allez générale. On y profelfe publiquement la Religion catholique ôc il y a un grand nombre de Chapelles très-vaftes ôz très-magnifiques , où il y a des orgues -y ôc tout le fervice divin fe chante, même en mufique dans quelques-unes , fans aucun trouble de la part du Magiftrat} fans la permiftion duquel néanmoins on ne peut en ériger de nouvelles. Il eft vrai qu'elles n'ont à l'extérieur aucune forme d'Eglife , tk qu'elles ne peuvent point avoir de cloches ; mais cela eft commun à toutes les Religions tolérées , & le privilège de l'exercice extérieur eft réfetvé à la dominate. Les Catholiques font inhumés avec les mêmes honneurs que les Proteftans} même dans les Egli- r/S Méthode, de Géographie. fes , en payant les droits comme ett& Les Luthériens ont deux Temples.' L'un fur le Cingle au coin du Spuy. L'autre fur le même canal auprès du Port. Le premier eft appelle la vieille Eglife Luthérienne , (Se fut commencé en i6$j. L'autre, qm eft en forme de dôme, eft appelle la nouvelle Eglife Luthérienne ,: & fut bâti en ¥66$ , en faveur des Luthériens, que ks guerres du nord obligèrent de fe retirer dans cette ville. Le toit eft fait de grandes plaques de cuivre, dont-le Roi de Suéde fit préfent a'ce Temple. Les Ana> bapuftes , nommés Mennonites , à caufe de Menno Si nions, leur premier Théologien , ont trois lieux où ils s'affemblenc fin le Cingle. Les Quakers en ont un fur le Canal ïmpétial. Les' Frères Polonois'y ont le leur'vis-à-vis de la Comédie. Les Arminiens ou Remontrans , s'affemblenî fur le même canal. "Les Arméniens Orient-taux , ont l'exercice de leur Religion dans un beau bâtiment neuf, achevé depuis peu auprès du Marché neuf, fur un petit canal, nommé Dwarkoomjloot.- L'Empereur de fa Grande Rufîie, Pierre I, a obtenu du Magiftrat une place pour une Etdife, fuivant le rit Grec: mais elle n'a point été bâtie , Sa Majefté en ayant été détournée par d'autres foins. Les Juifs ont deux Synagogues, l'une pour les Portugais, ôc l'autre pour les Allemands. La Les Provinces-Unies. T^f première eft un bel édifice fort élevé 8t très-propre , 6e fait paroître fort vilaine l'autre, qui en eft proche. La même différence fe trouve entre les Juifs Portugais & les Allemands que le peuple appelle Smaus terme dont on donne diverfes étimologies. •Les Hôpitaux font un des plus utiles ornemens de cette ville , 6e tout en eft digne d'admiration j la grandeur & là magnificence des bâtiment, ik le bon ordre qui s'y obferve, ■Maifon de Ville & Banque a"Amflerdam. La Bouffe. L'Amirauté. Entre les Edifices publics , la Maifon > de Ville tient le premier- lieu. C'eft un bâtiment fuperbe , dent la defeription feule demandèrent plus d'un volume , Se donc la conftruclion a coûté plus de trente millions de florins. La première pierre enfutpoféele zS Octobre 1648. Cette peianre maffe , élevée fur un terrein marécageux , a fes fondemens- fur 15659 pis-lotis conrigus les uns aux autres. L'édifice, qui eft prefque qtiarré , a z8i pieds de longueur , 15 5 de largeur, 116 de hauteur. L'architecture eft dans le gout moderne. On n'y a épargné ni le jafpe , ni la fculpture, ni la peinture, & les façaw des en font magnifiques. On trouve à refaire à l'entrée , qui n'a pas un pQnail qui 740 Méthode de Géographie. réponde à tout le refte j, mais on exeufe l'Architecte, en difant qu'on a voulu re-préfenter par les fept petites portes, qui compofent l'entrée , les fept Provinces-Unies , qui doivent leur bonheur à leur grand attachement pour la fimplicité. Le rez-de-chauffée eft occupé par les prifons, l'arfenal, la banque , Sec. Sous la Maifon de Ville eft placée, dans une grande voûte, la fameufe Banque d'Amfterdam , qui ne s'ouvre jamais qu'en préfence d'un des Bourgue menées, Perfonne ne fait au jufte à quoi montent les richelfes qu'elle contient. On peut affurer néanmoins que c'eft-le plus grand tréfor ou réel'ou imaginaire que l'on connoiffe. Cette Banque fubfîfte fur le crédit Se la puiffance de la ville d'Amfterdam^ 6e les plus grands paye-mens qui fe font entre marchands, fe font ordinairement en referiptions fur la Banque. Les Etats , ni la Ville ne paient aucun intérêt de tout l'argent qu'on y a dépofé ; c'eft beaucoup même qu'on foit affuré de l'y retrouver. La ville en a donné fa garantie fauf les trois points fuivans j le premier, en cas de vol qui s'y pourroit faire ou par violence ou par furprife -y le fécond eft l'accident qui pourroit arriver par incendie r Se le troifîeme eft celui de l'inondation , à laquelle même la ville fe trouve expofée de temps en temps, Se qui n'eft arrêtée ^ue par de fortes digues. Les ap- Les Provinces-Unies. i^l pattemens Supérieurs de ce vafte bâtiment font occupes par les differens Tribunaux où s'adminiftre la juftice. On fouhaiteroit que ce palais fût un peu plus ifolé, & que les rues en fuftent moins bornées par les vieilles maifons du voifinage, ôc par l'inutile maçonnerie de la tour de l'Eglife neuve. La Bourfe eft encore un des orne mens de la ville. On en jetta les fondemens l'an 1608 , ôc elle fut achevée le premier Août 161 y. Cet édifice, de z 5 o pieds de long , ôc 140 de large , pofe fur trois arcades , fous lefquelles les eaux de l'Amftel fe déchargent du canal nommé le Rockin^ dans le Dam-Rack. Des grilles de bois en ferment le paffage aux bateaux, depuis que des traîtres y avoient caché un bateau chargé de poudre, pour faire fauter en l'air la Bourfe , dans le temps que les Marchands y étoient affemblés. Le rez-de- chau(fée confifte en une galerie qui règne autour d'une cour fort nette ôz bien pavée. Les fales d'en haut font foutenues par 46 piliers numérotés , ôc dont chacun eft affecté à une nation, ou aux Marchands du même négoce. C'eft dans cette Cour 8c autour de ces piliers que les Négocians s'affemblent, ou envoient leurs Commis tous les jours d'eeuvre, depuis midi juf-Ji'à une heure \ Ôc les Courtiers qui font dans des mouvemens continuels , leur y î4i Méthode de Géographe. ■viennent propofer les Lettres de change » ou les marchandises qu'ils ont à négocier. ; ce qui apporte une plus grande facilité au commerce , que s'il falloit courir chez chacun des Marchands, qui font tous.alors afïèmblés en cet endroit. 'Les Banquiers ôc autres Négocians font pref-que Soupçonnés de banqueroute , quand ils manquent trois ou quatre jours fans aller à la Bourfe, ou fans y envoyer quelque Commis de leur part. A midi & un quart, on ferme les grandes portes ; ÔC ceux qui entrent après , payent une amende d'un fou , qu'ils mettent dans une boète pour les pauvres. La JBourfe n'eft pas ïi fréquentée le Samedi , à caufe du Sabbat des juifs. En haut font les fales d'armes d'un Maître établi par le Magistrat, & une Halle où fe vendent toutes fortes de draps. Les principaux bureaux des poires font dans le voifinage de la Bourfe. La Maifon de l'Amirauté eft , comme je l'ai déjà dit, le Monaftere de fainte Cécile,, qui après l'établifTement de la Religion Proteftante , fervit à loger les personnes de diftincfion , entrautres les Princes d'Orange, d'où lui vient fon nom de la Cour du Prince ( Pr'mcen - hoj ) : mais l'Hôtel des Seigneurs ( Hecren-loge-, ment) ayant été bâti, la Cour du Prince fut réforvée pour l'Amirauté. Une petite Tes Provinces-Unies. 14$ eglife qu'on y voit encore fert de Bureau , où l'on va déclarer les marchan-difes , 8c payer les droits de fortie. L'Amirauté a outre cela fur le port un Arfe-nal , qui eft un bâtiment à la moderne de 100 pieds de long , fur 11 de large. Il rat élevé en 16 $6. L'étage qui eft à fleur d'eau, contient les boulets de fer \ le fécond étage eft pour les cordages 8c armes; dans le troifieme font des voiles, poulies, pavillons , 8cc. avec les inftrumens né-celïaires aux Pilotes. Cette maifon renferme plufieurs chofes fingulieres, en-tr'autres un Canot de Sauvages apporté du Détroit de Davis. Au haut de la ■maifon on a ménagé un réfervoir qui contient 1600 tonneaux d'eau, laquelle , en cas d'incendie , peut être conduite en feize différens endroits , par des tuyaux de plomb. Le Chantier , qui eft auprès, a plus de 5.00 pieds de long. Il eft bordé de maifons pour loger les Maîtres Charpentiers , 8c richement pourvu de tout ce qui fert à la fabrique des vaifleaux : la, forge fur-tout en eft remarquable. Compagnies de Commerce. La Compagnie des Indes Orientales tient fes aftembiées dans une maifon particulière , cu'on appelle Bos kïtyâ , parce Velb fervoit autrefois d'Arfaial, & dont * principale partie eft dans la rue Qude- ï44 Méthode de Géographie, BoogJIraat. Ce bâtiment, qui s'étend aufti le long du Canal des Arquebusiers, a été augmenté à diverfes repnfes, 6c contient plufieurs corps de logis , où fe garde une partie des épiceries 6c autres marchandes précieufes de la Compagnie. Son Magafin eft dans la partie orientale de la ville ( Oofienhourg). Il confifte en plufieurs bâti mens partagés en trois petites ifles. Ce magafin contient non-feulement des épiceries 6c autres marchandifes j mais aufîi tout ce qui eft néceffaire pour construire 6c équiper les flottes dont la Compagnie a befoin. On y voit de grandes forges y 6c une corderie de 2000 pieds de long, contigue 6c pareille à celle de l'Amirauté : d'ordinaire il y a environ trois mille hommes occupés au fervice, tant du Magafin que du Chantier, qui eft derrière. La Compagnie d'Occident Se celle de Surinam $ s'afîemblent fur le Cingle , auprès de l'ancienne Eglife Luthérienne, dans une maifon qui appartenoit ci-devant à une confrérie d'Arbalétriers. La Compagnie d'Occident a fon Magafin fur le port affez près de celui de l'Amirauté. La tour des Pleurs (Schreyers-hoek-Toorn ) fut bâtie en 1482, en même temps que la porte de S. Antoine : c'étoit la dé-fenfe de la ville du côté du port. Son nom lui vient de ce que ceux qui partent pour Les Provinces-Unies. 145 les voyages de long cours s'embai'quenc en cet endroit , & y diient adieu à leurs femnïes. On voit fur une pierre , un monument , qui repréfente une femme, laquelle fut fi touchée en une pareille oc-calion en 1566, qu'elle en perdit tous les fens. C'eft dans cette tour que s'aifem-blent les Commifïionnaircs , qui ont foin du port & des quais. La Tour des harengs fut oppofée aux courfes des habitans de Harlem. On y enfermoit les prifonniers arrêtés pour caufe de Religion ; on l'a ré-treûle enfuite de deux tiers. Oeil-là que s'alfemblent les Pilotes, & au bas eft l'endroit où l'on trouve ceux qui accommodent les harengs. On i'appelloit jadis la Tour de Sainte-Croix ; elle eft au coin du Cingle Se du Port. En fuivant le canal , on trouve une tour affez belle nommée Lan Roden-Port 3 que l'on a long-temps appellée la tour de Paw3 parce qu'elle fut rebâtie par un Bourguemeftre de ce nom. C'eft-là que loge le Prévôt de la Garnison on y met aufti des prifonniers pour dettes, Se des foldats. Au lieu d'un vieux pont de bois qui étoir au pied de cette tour , il y en a un de pierres, fous lequel on a ménagé deux caves voûtées , dans lefquclles la banque d'Amfterdam étoit gardée avant que le lieu qu'elle occupe à préfent fut conftruit. Au coin du Cingle & de l'Amftel, on voit la tour des Ré-Tome LV. G Méthode de Géographie. guliers , ainfi nommée à caufe qu'elle fut bâtie en 1619 » ^e 'une des cours de lan-cienne porte des Réguliers, après que le feu l'eut rainée en 1618. On l'appelle plus communément la Tour de la Mon-noie j parce qu'on y en a frapé pendant les années i6ji Se 1673. C'eft à préfent une hôtellerie. J'ai déjà remarqué que dans le dernier agrandifîèment de la ville , on a enfermé un grand terrein qui n'eft point encore bâti. En attendant qu'on en ait befoin, on y a planté des allées d'arbres entre le nouveau Heeregracht Se la porte de Muyden Se l'on a permis à des particuliers d'y faire des jardins , ce qui forme une des plus agréables promenades. A l'entrée de ce lieu3 que l'on nomme le Plantage j eft le Jardin des plantes. 11 étoit autrefois hors la porte des Réguliers , dans l'enclos de leur couvent ; mais on le transféra à mefure que la ville s'agrandilîoit , Se on l'a enfin placé en cet endroit. On y fait des leçons publiques de Botanique, Se l'on y trouve quan* ûté de Plantes étrangères très-rare s. Port dy Amfierdam. Le Port eft un des plus grands Se un des meilleurs de l'Europe. On trouve à l'entrée une barre de fable ôc de boue, nommée Pampus. On auroit pu , dit - on , y remédier j mais on a mieux aime la / Les Prov/.nces-Unîes. 147 laifTer ; car , comme les gros vai Féaux n'y fauroient palier , fans être ou déchargés , ou foulevés par des bateaux nommés Chameaux j on y trouve la fureté de la ville , dont aucune flotte ennemie 113 peut approcher. C'eft même un fecours pour faire fubfifter quantité d'hommes > qui gagnent leur vie à décharger les marchan-difes dans de petites barques. On y trouve encore d'autres avantages, qui balancent Celui qu'on pourroit tirer d'un partage plus ouvert & plus aifé. Quoique la ville foit peuplée d'environ deux cens mille arnes, cependant le terrein n'en eft pas habité comme celui de Paris. De larges canaux bordés de quais fort fpacieux de chaque côté j le plantage àc des prairies , où l'on n'a encore bâti que peu de maifons ; les vaftes jardins, qu'un grand nombre de Bourgeois ont derrière leurs maifons, occupent beaucoup de ce terrein. Gouvernement d1 Amjlerdam. La ville eft gouvernée par un Collège de trente-fix Sénateurs , dont la dignité eft à vie, & dont le choix a été cédé par la Bourgeoise au Sénat même , qui remplit les places vacantes. Ce même Sénat nomme les Bourguemeftres. Ceux-ci doivent être au nombre de douze, dont 1 v erï * toujours quatre en charge , favoir, trois G ij 148 Méthode de Géographie. que l'on renouvelle tous les ans, &c un de* l'année précédente , qui demeure en charge , &c qui préiide les trois premiers mois , après quoi les autres président tour à-tour. Les Bourguemeftres font les honneurs de la Ville, nomment aux charges qui viennent à vaquer dans le temps de leur geftion , règlent la conftruétion ou les réparations des édifices publics , &c gardent les clefs de la Banque, que l'on n'ouvre jamais qu'en préfence d'un d'en-d'eux. C'eft en eux & dans le Sénat que réfide le pouvoir législatif, pour tout ce qui regarde l'avantage l'on nommoit autrefois Jurât s ou Jurés. Us font au nombre de neuf , dont fept font changés tous les ans ; ôc il en teftè deux de l'année précédente , defquels l'un eft Echevin Préiident ôc l'autre Vice-Président. Les Echevins étoient autrefois choifis par le Stathouder , à qui on pré-fentoic quatorze perfonnes pour cet effet ; mais à préfent ce choix le fait par lei JBourguemeftres. On peut appeller de leur Sentence à la Cour Provinciale de juftice j mais ce n'eft qu'en payant une amende. Les caufes criminelles font jugées à la pourfuite Ôc à l'inftance du grand Officier ( Schout 3 prononcez Scaut) ou en fon abfence à la réquisition de l'E-chevin Président. Il repréfente les anciens Comtes de Hollande. Il a toujours un Corps de garde d'Archers devant fa mai1-fon , pour exécuter fes ordres , aufquels on ne peut réfifter fans fe rendre criminel. Il y a plufieurs autres Tribunaux, qui ont chacun leur département ; comme la Tréforerie ordinaire _> où s'examinent les comptes, ôc les dettes qui regardent la Ville , ôcc. la Tre'forerie extraordinaire 3 où fe reçoit le produit des Taxes ôc Impôts y la Chambre des Orphelins 3 dont les Intendans prennent la tutelle des enfans mineurs , qui n'ont ni pere ni mere • la Chambre des Comptes 3 où fe font les confignations particulières; les Commif- i 5 o Méthode de Géographie. J aires pour les ajjuranccs ; celui de la Banque ; la Chambre des petites affaires j pour les petites dettes au-delfous de fix cens florins, ôc pour les querelles parti-pulieres; celle des Infolvables 3 pour régi :r les intérêts des Créanciers. Pour prévenir le feu 8e" quelques autres defordres publics, il y a dans tous les quar« tiers de la ville , aulli-bien que dans toutes les autres de la Hollande , des hommes foudoyés pour aller de nuit dans les rues, qui prennent garde au feu , avertilfent ceux qui n'ont pas bien fermé leurs portes ou leurs fenêtres, ramènent dans leurs maifons ceux qui fe trouvent nuitamment ou i\ res ou égarés, ôc veillent enfin à ce que p.rfonne ne foit volé. Avec une cr-dlile ils font du bruit ôc avertilfent de l'heure ôc demi-heure , en criant, // efl on-^e heures > on%e heures il ejl, ôc ainfi des autres de la nuit. La ville même eft munie des pompes nécetfaires pour les incendies ; établilfement utile que l'on imite dans les autres Etats. 11 n'y a guère de pays où la police foit plus régulièrement obfervée. Entre l'Océan ôc la Mer de Harlem , defeendant jufqu'au Rhin, on remarque , Harlem j Nortwick Rhlnsburg ôc Leyden. Harlem j jolie ville fur la Spare , eft la féconde dans les Etats de la Province. On ■ Les Provinces-Unies. t$ï y fait beaucoup de rubans , d'étoffes de foie , de toiles & de fil, qu'on y blanchie parfaitement bien. Son Eglife eft une des plus grandes des Pays-Bas. Harlem s'attribue la gloire de l'inventiom de l'Imprimerie , par Laurent Cofter , fon citoyen. En venant d'Amfterdam à Harlem , on paffe fur une éclufe qui fait la communication entre la Mer de Harlem > &c des canaux qui font de l'autre côté; &z dont les eaux font vingt pieds au moins plus élevées que celles de cette mer. Sans cette éclufe , qu'on répare continuellement , tous les environs feroient inondés. La Mer de Harlem eft l'effet d'une inondation arrivée , il y a près de quatre fiécles. On a plufieurs fois propofé de la deffé-cher : ce qui donneroit à la Province un très-grand terrein dont elle a befoin. Mais des confidérations particulières ont empêché qu'on n'effectuât le projet. Leyde ou Leyden j fituée fur le Rhin , affez près de la Mer de Harlem , eft la plus grande ville des Provinces- Unies, & la plus peuplée après Amfterdam : elle en eft aufîi une des plus belles & des plus propres- Cette ville eft* fameufe par la vi-goureufe réfiffance qifçile fit aux Efpa-gnoîs, qui furent obligés d'en lever fe fiége en 1574. Elle a toujours été confî-dcrable par fes Manufactures & fon Uni- G iy 151 Méthode de Géographie. verfité ; 6c fe foutient encore avec le même éclat. On y fait quantité de draps, & quelques camelots , moins eftimés que ceux de Flandre 6c de Brabant. Son Académie ou Univerfîté , qui fut fondée en, 1575., eft la première ôc la plus diftin-guée des Provinces-Unies. L'étude cfts Belles-Lettres, des Langues favantes , du Droit public , de la Médecine, ôc des attires feienees y eft dans l'état le plus flo-riftant. La réputation des favans qui l'ont prefque toujours compofée y attire , de toutes les parties de l'Allemagne , beaucoup de Noblelfe , qui y vient pour fe per-feétioner dans les feiences. La ville de Leyde s'eft toujours oppofée au defféche-ment de la Mer de Harlem. Les eaux de cette mer fervent à rafraîchir fes canaux, qui font néceftàires pour fes manufactures. Dans la partie de la Hollande, bornée au nord par le Rhin, 6c au midi par l'embouchure de la Meufe 6e le LccK, on remarque , Catwick-op^ée 3 ou fur la Mer > village qui retient le nom des Cattes , peuples de Germanie qui l'ont habité. A mille ou douze cens pas de ce village, étoit un fort bâti par l'Empereur Cali-gula, à l'embouchure du Rhin. On le nommoit Arx Britannica > parce qu'on s'y embarquoit pour palTer en Angleterre* Les Provinces-Unies. 15 3 lies Romains y tenoienr une garnifon. La mer ayant gagné tk abforbé le terrein de ce côté-là , a entièrement couvert ce fort, dont on voit encore les vertiges, lorfque la mer eft fort bâife. En i 561 & 1563 , la mer s'étant retirée plus qu'à l'ordinaire , laifla le fort à découvert. On le vit en plein , tk l'on en tira plufieurs morceaux d'antiquités, qui furent portés à la Haye. On s'aftura que ce fort étoit quarré , &c qu'il avoit 240 pieds de chaque côté. Le pian en fut alors gravé par O*-télius. La Haye . dont nous donnerons une defeription particulière. Scheveling ^ belle promenade fur l'Océan. Rifwick 3 où fe fait le meilleur beurre de toute la Hollande. Ce lieu eft fameux par le Traité de paix qui y fut conclu en 1697 , entre l'Empire , l'Efpagne , l'Angleterre &c les Provinces-Unies d'une part, & la France de l'autre. Woorburg 3 au voihnage de la Haye. On y a autrefois trouvé cjuelques antiquités romaines, loofduyneprès de la mer, avoit autrefois un Monaftere de l'Ordre de Saint Benoît. S3 Cravefande j autrefois le fiége de la Cour des Comtes de Hollande. HonfelardickjheWc maifon, appartenante au Roi de Prufte , qui l'a héritée de Guillaume III, Prince d'Orange. Ulardingen j bourg à l'embouchure de la Meufe , qui s'eft fort enrichi par la pêche du hareng. Schiedam 3 fur la Meu- G v rj4 Méthode de Géographie. fe , ville autrefois confidérable , mais aujourd'hui fort déchue. Rotterdam j dont on trouvera plus bas la defeription. Delfty au nord-oueil de Rotterdam , eft une ville afTez belle , qui a un magnifique ar-fenal pour la Province de Hollande & de Weft-Frife. C'eft à Delft qu'on fabrique la belle faïence , que les Hollandois tranf-portent de tous côtés. Dans l'Eglife neuve , ou Temple des Réformés , fe trouvent les tombeaux des Princes de la Maifon d'Orange. Guillaume I étoit à Delft, lorfqu'il fut malheureufement alfailîné en 1584. Le favant Grotius étoit né dans cette ville. L'air qu'on y refpire paffe pour être plus pur que dans aucune des villes de Hollande. C'eft vraifemblable-ment pour cette raifon , que Delft fert de retraite à ceux des Commerçans de Hollande , qui, contens d'une fortune modérée , veulent en jouir tranquillement. Le port de Delft, nommé Delftshaven j eft a une lieue de cette ville , fur la Meufe , au-de flous de Rotterdam. Dans la partie orientale de l'efpace que nous décrivons , font Woerden j fur le Rhin ; Oudewater place très-forte fur Plflel ; c'eft la patrie d'Arminius , chef des Remontrans. Goude ou Tergou j aufti fur Pj (Tel, bâtie en 1271, SchonoverijfuiÏQ Leck , petite ville fort jolie , fort propre , où l'on pêche quantité de faumons. Yfel- Les Provinces-Unies. 1 $ $ Jlem j place forte , au-deifus de la précédente. La Haye. La Haye 3 le plus grand, le plus beau, & le plus riche bourg de l'Europe, eft: dans une agréable fituation , & le lieu ou fe tiennent les Etats Généraux des Provinces-Unies , le Confeil d'Etat, les Etats Provinciaux de la Hollande s la Chambre des Comptes & autres Cours. Elle a préfentement le titre de ville , qu'on a été obligé de lui donner, pour y introduire les Juifs, qui, félon les Réglemens de Hollande, ne peuvent réfider que dans des villes fermées. Ils y ont deux Synagogues. Mais fa clôture eft, non pas de murailles , mais de fimples canaux. Quoiqu'elle n'ait point de rang dans les af-fcmblées parmi les villes de Hollande , elle peut cependant être comptée entre les plus belles de bEurope, foit par fon étendue, foit par le nombre & la beauté de fes palais, foit par la dignité de fes habitans, foit enfin pat la prérogative de fes Magiftrats. Ce n'étoit d'abord qu'un bois , avec une fimple maifon de chaffe , où les Comtes de Hollande alloient quelquefois. Florent II s'y rendoit de temps en temps, comme il paroît par un diplôme de ce G vj i$6 Méthode de Géographie. Prince , rapporté par Boxhornius, daté de l'an 1097. Mais Guillaume II,'Comte de Hollande, qui fut élu Empereur en 1148 , rranfporta fon féjour à la Haye , où il commença ce palais nommé aujourd'hui la Courj.qai.nQ fut achevé que long-temps après.. L'Empereur Charle V , fouverain des Pays-Bas , orna en 15 ^tT la Haye d'une belle promenade, que l'on appelle Foor-hout ('prononcez-Foreaut) qui depuis a été renouvellée. C'étoit alors, la partie antérieure du bois , Se c'eft ce que. fon nom lignifie -y c'eft préfentement un cours magnifique entouré d'une vafte enceinre de maifons : il eft fait en équerre. Tout; ce grand efpace contient un couvert d'arbres parfaitement bien entretenus, Se qui font tm ombrage agréable durant l'été. C'eft: 1 1 1 ! le rendez-vous des grands' Se du peuple y qui viennent le foir y refpircr la fraîcheur. Dans la longueur de cette place eft une allée jonchée de gravier Se bordée, d'une barrière , dans laquelle de diftance en di-ftance l'on a ménagé des entrées pour les pesfonnes de- pied ; e'eft autour de cette barrière que fe promènent les earolfes. Le *efte de la place eft planté d'arbres en quinconce. Sur le Voorhout3 du côté de la tuer* eft fEglife du Cloître. On l'appelle Les Provinces-Unies. 157 aînii , pat-ce que c'eft un refte du Mon** ftere de S. Vincent Terrier. C'eft à la Haye que s'afîemblent aujourd'hui les Etats Généraux , compofés des Députés de toutes les différentes parties de la République ; les Etats de la Province de Hollande ÔC de Weft-Frife, compofés des Députés des villes de cette Province ; le Confeil d'Etat ; la Chambre des Comptes ; celle des Finances ôc des Moi> noies de la Généralité ; le haut Confeil de guerre , la haute Cour de Juftice; en un mot les divers Collèges , qui concernent l'adminiftration de la Guerre , des Finances &c des Loix , qui tous ont leurs Séances ou leurs Tribunaux dans la Cour. Ce palais étoit donc une fimple maifon de chaife. Il devint enfuite un château de plaifance, entouré d'un bon foffé ôc d'une muraille , avec des portes Ôk des ponts le-vis. Infenfiblement on a bâti autour de ce Palais, qui eft une maffe antique 6c peu agréable ; ôc au lieu de ces murailles , ce font d'un coté des maifons louées â des particuliers ; le coté qui fuit eft un long édifice , autrefois occupé par le Stathou-der. Il eft percé d'une porte , fous laquelle eft la grande garde. Le côté qui eft bordé par le vivier, a la chapelle que l'on a fort agrandie ; le bas eft occupé par di-verfes files où fe tiennent les alfemblées des Etats a tk des différens Collèges. Plus 158 Méthode de Géographie. loin eft la Châtellenie , prifon civile , ou Ton met les débiteurs, ôc même les personnes , contre qui les préfomptions font alTez fortes pour s'en aflurer; mais quand le crime commence à fe conftater, on les transfère dans les prifons de la Cour. La Chapelle qui avoit été brûlée en 1641, fut rebâtie enfuite : ôc comme en 1685 , la révocation de LEdit de Nantes attira en Hollande un grand nombre de Réfugiés François, dont quantité s'établirent à la Haye, cette Eglife fe trouva trop petite pour les contenir \ on l'agrandit du double. On l'appelle préfentement ÏE-glïfe Francoife. La grande fale de la Cour eft îfolée de trois cotés, ôc fert préfentement à plufieurs ufages. En premier lieu, c'eft le veftibule des chambres où font les tribunaux de la Cour : z°. le long des murailles, font des boutiques de Libraires, dont on fe fert principalement pour les ventes publiques des Bibliothèques : ôc y°. au milieu eft un théâtre fur lequel on rire les Loteries auxquelles l'Etat a donné fon confentement. Outre la jurifdidtion de la Cour , le Magifhat delà Haye a la fienne en particulier La Maifon de Ville fut bâtie en 1564. Elle n'eft féparée de la grande Eglife que par un terrein médiocre , dont même une partie eft à l'Eglife , & enfermé par une baluftrade de ter. Le refte eft Les Provinces-Unies. 159 une place où s'exécutent les fentences que le Magiftrat de la ville a prononcées contre les criminels de font relfort. La Haye a diverfes places, dont voici les plus confidérabîes. Le Buytenhoffj ou la Cour extérieure , ainfi nommée pour la diftingiier de la Binnenhoff 3 ou Covir intérieure, qui eft dans l'enceinte même de la Cour. C'eft au Buytenhojf3 que les gardes à cheval montent la garde. De cette place on va 5 par une porte d'une ancienne maçonnerie , dans une autre place nommée la Place ; c'eft où s'exécutent les Sentences que la Cour a prononcées contre les Criminels. Par un bout elle eft continuée par le Vyverberg 3 lieu planté d'arbres d'où l'on voit la Cour \ de laquelle elle eft féparée par une grande pièce d'eau , qui a une petite ifle quarrée au milieu : cette pièce d'eau eft appellée le Vivier 3 de donne le nom au Vyverberg. La place que l'on nomme préfentement le Pleyn3étok autrefois le jardin du Stat-houder. On en a fait une place , où une enceinte de pieux enferme un grand quar-re planté d'arbres, fépare par une allée en croix , pour accourcir le chemin de ceux qui font à pied. C'eft-là que l'Infanterie fait la parade avant que de monter la garde. Les autres places font le Marché 3 qui eft devant la boucherie ; enfuite la Poif- ï6o Méthode de Géographie. fonerie , par laquelle on fe rend a une autre place , où fe tient le Marché les Lundis ôc les Vendredis. Cette dernière place s'étend jtifqu'au Prince-Graacht, ou Canal du Prince. C'eft fur ce canal, que l'on a bâti en dernier lieu un grand nombre de maifons fup.rbes , qui méritent le nom de palais. On y trouve aufli le Spln-huys j que les Magiftrats firent bâtir en 1650 , pour arrêter les progrès du libertinage & y enfermer les filles ôc les femmes convaincues de proftitution. Cette maifon eft contigue à la banque des emprunts, que l'on appelle communément le Lombard : ce dernier édifice fut bâti en 166% ; mais l'c-tabliftement de la Banque eft plus ancien. Depuis environ un fiécle, la Haye s'eft augmentée fi considérablement, qu'elle n'eft prefqne plus reconnoi fiable iur le plan de ce temps-là. Ses principales augmentations fe font faites au midi, fi l'on regarde le grand nombre des maifons. Mais les plus fupcrbes accroilfemens fonr le long du canal. Il eft bordé d'Hôtels magnifiques, qui ont la vue fur le bois. Dans ce quartier font deux bâtimens dignes d'être remarqués. L'un eft la Fonderie pour le canon , l'autre eft la Synagogue des Juifs Portugais. À l'extrémité feptcntrionale du canal, eft le Maiï , Les Provînces-Unies. l^i promenade délicieufe durant la belle lai fon. Enrre la Cour , le Pleyn Se le Viver-berg , eft la maifon du Prince Maurice de Nalfàu , qui la fit bâtir vers l'an 1640 au retour de fon Gouvernement du Bréfil. Toute la charpente de ce palais, qui étoit de bois très-précieux , fut brûlée en 1704. On l'a réparé depuis, Se il fert d'Hôtel des Ambaffadeurs. La vieille Cour étoit anciennement une maifon particulière, que les Etats de Hollande achetèrent en 1595. ^e aPPartint: enfuite au Prince Frédéric-Henri j qui la fit rebâtir Se la mit dans l'état où elle eft aujourd'hui. Après la mort du Roi Guillaume III , elle paffa au Roi de Pruflfe, qui y loge fon Envoyé* Rotterdam. Rotterdam 3 au confluent de la Meufe & du Rotcer , dont elle conferve le nom, eft la ville la plus riche >: lapins marchande de la Province, après Amfterdam , à caufe de fon beau port. Il y a un Collège de l'Amirauté Se une Chambre de la Compagnie des Indes. Son principal commerce eft avec l'Angleterre Se l'Ecoffe ; c'eft même dans cette ville qu'abordent tous les vins de France. Et l'on a remarqué crue depuis la guerre de 1, ion commerce étoit extrêmement au- tdx Méthode de Géographie. gmenté , Ôc celui d'Amfterdam fort diminué. Cette ville qui eft fur la rive fep-tentrionale de la Meufe, à trois" lieues de la Haye, à deux de Delft, ôc à cinq au-def-fus de la Brille , n'a que le dernier rang parmi les villes de Hollande, quoiqu'elle ne cède aujourd'hui qu'à Amfterdam , foit pour les richefles , foit pour la puiflance. Elle fut fermée de murailles ôc érigée en ville l'an 1170. Dans fes commencemens , cette ville ne fut pas conftdérable. Ses accroilTemens fe font faits peu à peu , principalement depuis que les fept Provinces Unies ont fécoué le joug de l'Efpagne. Alors un grand nombre de familles Ôc de commerçons s'y réfugièrent, Ôc l'on a été obligé plufieurs fois d'en étendre l'enceinte. Les richefles de cette ville viennent de la Meufe , qui en cet endroit a près d'une demi-lieue de large, ôc forme un port affez profond , pour que les plus gros vaif-feaux viennent charger jtifqu'au milieu de la ville , à la faveur d'un canal où les eaux entrent par la vieille tête. Cette commodité pour charger 6c décharger , eft caufe qu'il fe fait plus d'embarquemens à Rotterdam qu'à Amfterdam. En levant l'anchre à Rotterdam, on peut en quelques heures naviguer dans la pleine mer , qui n'en eft éloignée que de lix lieues \ de forte que les vaifleaux qui partent s peu- Les Prcvinees-Unîes. vent s'y rendre dans une marée ; au lieu qu'à Amfterdam on eft obligé d'aller faire le tour des illes du Texel. 11 y a fept beaux canaux qui arrofent la ville de Rotterdam j Ôc qui font ornés de chaque côté d'un grand quai ôc plufieurs rangées d'arbres. On y voit par tout des maifons fort piopres Ôc bâties à la moderne. L'Hôtel de Ville 3 la Maifon de la Banque , celle de la Compagnie des Indes Orientales , ôc les Arfenaux font des bâtimens magnifiques , ainfi que les Eglifes , qui font au nombre de huit \ fa-voir, quatre pour les Hollandois , une pour les François , une pour les Anglcis modernes , une pour les Epifcopaux , ÔC une pour les Ecotfois. La grande Eglife , qui avant la révolution arrivée dans la Religion } étoit fous l'invocation de Saint Laurent , fut bâtie en 1471. Sa tour penchoit autrefois y mais un Architecte trouva moyen de la redrefler en y travaillant fous œuvre , comme on le voit par une Infcription , qui eft au pied. L'exercice de la Religion catholique 7 fut défendu en 1571, lorfque le Comte Maximilien de Boflu fe retira de cette Ville avec fes troupes Efpagnoles. Dans la fuite les Maifons religieufes ont été employées à d'autres ufages. Cependant les Catholiques y font tolérés aulfi bien 1^4 Méthode de Géographie. que dans les autres villes de Hollande , & y poffedent plufieurs Eglifes particulières, où le Service Divin fe fait avec beaucoup de piété. On a établi dans cette Ville un Collège de l'Amirauté , qui a le premier rang entre ceux des Provinces-Unies 7 Se l'Amiral de Hollande monte toujours un Vaifieau du Collège de cette Ville. C'eft pour le fervice de l'Amirauté Se de la Compagnie des Indes , qu'il y a dans cette ville , du côté de l'eft un grand bafîin , où l'on bâtit Se où on lance à l'eau les Yaiffeaux qu'elles font équiper. La Régence de Rotterdam a encore fait creufer du côté de l'oueft. de la ville , un autre baffin , Se elle a donné un terrein confidé^ rable pour y conitruire les vaifleaux des particuliers , Se pour y placer les bois defiinés à cette conftruction. Le favant Didier Frafme , l'honneur de la Littérature au XVIe fiécle , étoit de cette ville, où il naquit, fuivant l'opinion commune, le 28 Octobre 1467, dans une petite maifon fur la porte de laquelle on voit les vers fuivans : jEdibus his ortus t rnundum dtcorayit Erafmus y Artibus ingenuis j Religione 3 Fide. Cependant plufieurs veulent qu'Erafme foit né à Goude , & qu'il a été feulement JLes Provinces-Unies. lS} élevé à Rotterdam. Quoi qu'il en foit, les habitans de cette dernière ville fe font honneur de ce Citoyen , qui mourut à Balle en Suifle le 1% Juillet 1536. En 15 40 , lorfque Philippe , Prince d'Efpa-gne , fit fon entrée dans cette ville comme Souverain des Pays Bas , les Magiftrats firent faire en bois la Statue d'Erafme au naturel , fort bien travaillée. Il tenoît une plume de la main droite, & de la gauche un rouleau , qu'il préfenta au Prince. On y lifoit ces mots, Sereniffimo HiJ-paniarum Prinçipi j D. Phdippo à Bur-gundia j Dcjiden.us Erafrnus Roteroda-wenfis ; après quoi fuivoient huit vers Latins , dans lefquels Erafme, au nom de la Ville , le félicitoit fur fon arrivée. En 1557 le Magiftrat, pour honorer la mémoire de cet iilultre Citoyen, lui fit élever une ftatue de pierre : en 162.2 on la fit faire en bronze , telle qu'on la voit aujourd'hui. Cette ftatue eft fur un pié-deftal de marbre , environnée d'une balu-ftrade de fer. Erafme y eft dans fon habit de Docteur, avec un livre à la main, Cette ftatue eft dreffée fur le grand pont de la Meufe , près de la Bourfe. On appelle aujourd'hui ce lieu , la Place d'Erafme. . Entre le Leck & le Wahal, font leç Villes de Nieuportj fur la rive gauche du \66~ Méthode de Géographie! Leck, vis-à-vis de Schonoven. Vlanen , plus à l'orient , eft capitale d'un petit Comté de même nom , qui autrefois avoit un Seigneur particulier, & fervoit de refuge à tous les banqueroutiers de Hollande. Cela ne fubfifte plus aujourd'hui , que Vianen a été incorporée à la Province. Léerdam j au midi , lieu de la naif-fance de Janfénius, Evêque d'Ypres. Gor-cum j affez forte place fur la Meufe, eft le lieu de la naiffance du célèbre Eftius, favant Théologien , Profeffeur Ôc Chancelier de l'Univerfité de Douay. Worcum 3 vis-à-vis de Gorcum, Ôc Heuf-den j place forte , font au midi du Wahal &c de la Meufe. Le long du Bies-Bos , au midi, font, d'orient en occident , Gertruydenberg s place importante \ Clundert j place forte , affez près du Mordyck qui eft le paflage le plus fréquenté pour aller du Brabant en Hollande. Wdlemfiadt petite place très-forte devant laquelle les vaifleaux font fouvent battus de la tempête. Sevenberg affez joli endroit, au midi de Clundert. Les ifles de la Sud-Hollande font, ^oorn j Beyertand 3 Yjjemonde Over-Flackée ôc Gocréc. L'ifle de Woorn a la Brille ou Brielj la première ville des Prcr Les Provinces-Unies, ï$f vinccs-Unies, qui fe déclara contre les Efpagnols : elle eft alfez forte , firuée à l'embouchure de la Meufe, qui y fait un porc confidérable Se fott fréquenté. C'eft le lieu où abordent les paquebots 6c les iachs de Hollande en Angleterre. Les vailfeaux qui vont Se viennent de Rotterdam , ont aufti coutume de s'y arrêter Se d'y payer les droits. Helvoetsluys 3 très-bon port fur le Harengvliet. Le pays ou ifle de Putte 3 n'eft fépare de l'ifle de Woorn , que par un petit canal , ou font Gervliet Se Spikenes 3 deux villages. Beyerland n'eft pareillement féparée de Putten que par un canal ; on y trouve Beyer* fond Se Strye-fas. IJJelmonde 3 formée par la vieille SC la Nouvelle Meufe j a le bourg à'Ijjelmondes fitué fur la dernière branche de cette rivière. Overfîackée 3 contigue à la Zélande, a les villages de Sommerfdick } de Tonge de Meliffant 3 Se quelques autres, L'ifle de Goerée eft fort petite , Se a le bourg de Goerée 3 avec un port. Bomenen3 bourg de. l'ifle de Schowen 3 appartient à la Hollariae, quoique cette ifle foit de Zélande. III. Province et Comté de ZÉLANDE. Les ifles qui forment le Comté de Zc- ï£$ Méthode de Géographie. lande, tirent leur nom de leur Situation au milieu de la Mer. Zélande lignifie Terre ou Pays maritime. Elles reçurent l'Evangile au commencement du VII fié-cle , par le miniftere de S. Willebrod. Les Rois de France , fuccefTeurs de Charle-le-Chauve , ont polfédé la Zélande, ou y ont confervé des prétentions , jufqu'à l'an 5)68 , que le Roi Lotliaire en fit une donation à Thierri II, Comte de Frife ou de Hollande. Les defcendans de celui-ci en jouirent paifiblement jufqu'en 1007 , que l'Empereur Henri III donna l'ifle de Wab ckeren ôc celles des environs, à Baudouin le Barbu, Comte de Flandre : ce qui fit naître une cruelle guerre entre les Flamands ôc les Hollandois. On convint enfin l'an 1155 j que les ifles fituées au midi du bras oriental del'Efcautdemeureroient aux Flamands , ôc que les autres feroient par indivis aux deux Comtes. Enfin les Comtes de Hollande pofFéderent tout ce domaine , ôc en firent hommage aux Comtes de Flandre jufqu'en 1321 , que ceux-ci y renoncèrent par un traité. La Zélande fuivit depuis le fort de la Hollande. Le Gouvernement de h, Zélande eft à peu près pareil à celui de, la Province de Hollande. Comme toute la Nobleffe en eft éteinte , l'adminiftration eft entre les mains des Magiftrats. Cette Province eft entre Les Pro v in ces- Unies. i 6 9 entre la Flandre , le Brabant, Li Hollande, la nier ôc les embouchures de l'Efcaut tk de la Meufe. Elle eft la plus balle de? fepe Provinces , ôc en général tore fertile en grains, tk fort riche par le commerce de fes habitans. Sept ifles la compoient. Ce font, Walckercn3 Zuyd tk Nord Beve-land j Wolferdïck y Schouen 3 Duyvelu/:d L'ifle de Walckeren 3 la plus confidé-rable de toutes, a Middelbourg3 ville affez grande , Irelie tk riche par fou commerce , fur tout par celui des vins de France. H y a un Collège de l'Amirauté & une Chambre de la Compagnie des Indes. C'eft aufti le lieu où fe tiennent les Erats Ôc le Confeil de la Province , de même que le Confeil de la Flandre Hoilandoife. On avoit établi à Middeibourg en 1559, un Evêque fuflfragant d'Utrecht. L'Empereur Guillaume &c l'Impératrice Ifa-belle- fon époufe y font inhumés , en un iiiperbe Maufolée , dans l'Eglife de S. Nicolas 1 autrefois Abbaye de Chanoines réguliers tk enfuite de Prémontrés. La ville, qui eft à un nulle de la mer , a deux P^rts. L'un eft un ouvrage ancien , étroit, & psu fréquenté aujourd'hui \ l'autre , creufé nouvellement, eft large &c profond & peut contenir plus de 200 vaifleaux de Quatre cens tonneaux , qui abordent tour chargés au milieu de la ville , où le canal Tome IK H 170 Méthode de Géographie. qui communique à la mer fe divife dès fon entrée , ôc ferme fes deux ports. La v;lle eft propre ôc bien bâtie. Ses fortifications ont toujours été bonnes. 11 n'en faut pas d'autres preuves que les divers fîéges qu'elle a foutenus. Il y a aufti de belles places ôc de beaux édifices publics , entre lefquels eft la magnifique ôc célèbre Abbaye de S. Nicolas , dont nous venons de parler. Aujourd'hui ce grand édifice , qui relfemble à une petite ville , eft le lieu où s'affemblent les Etats de la Province. On y a aufli mis la Chambre des Comptes , celle de l'Amirauté , ôc l'Hôtel de la Monnoye. La Maifon de Ville eft aufli un édifice confidérable , orné de ftatues ôc d'emblèmes. Sa tour d'Horloge eft pareillement remarquable. Elle eft dans une grande place où aboutiffent plufieurs rues fort longues ; ôc l'on prétend que l'Horloge a coûté cent cinquante mille florins. Flejjtngue 3 ville affez jolie, ôc fort riche à caufe de fon port, s'eft fort augmentée par le commerce des Indes Orientales. Veerre a aufli un port *, elle a titre de Marquifat j on y trouve tout ce qui eft néceflaire pour la conftruction ÔC l'armement des vaifleaux. Àrrr.uyden > qui n'eft qu'à une demi-lieue de Middeibourg, avoit autrefois un port très confidérable \ mais aujourd"hni il eft prefque bouché , ôc la ville prefque ruinée. Ram" Les Provinces-Unies. 171 Kcns j fort à une lieue de Middelbeurg. Dombourg > Weft- cap elle ôc Wejlhove font les bourgs les plus remarquables de cette Ifle. L'ifle de Zuyd Bcveland > plus grande que Walkeren , n'a de remarquable que Goes ou Tergoes petite ville , où il fe fait un grand débit de bled. Borfelen , Baronie , BeefeUngen 3 château, ôc Cruy-ningen j en font les endroits les plus connus. Nord Bcveland ôc Walfcrdick n'ont que quelques villages , qui font même prefque inondés par les eaux \ mais l'induf-trie des habitans , qui deffechent continuellement du terrein , en fait un pays très-fertile en bleds. Wolfcrdlck n'a que quatre villages ôc de bons pâturages. Schowen a Zlrlc^e'ej avec un petit port, qui a prefque été comblé par les fables ; ôc Brouvershaven , bourg habité feulement par des pêcheurs. Duyveland n'a que quatre villages ; fa-Vûir , Nieukerck , Oudekerck > Capelle ÔC Vlanen : elle eft jointe par une digue à l'ifle de Schowen. Dans l'ifle de Tolen , on remarque 7b-len j petit bourg , qui tire fon nom d'un péage que les Comtes de Zélande y ^Voient établi. 11 eft un peu fortifié. H ij 17?. Méthode de Géographie. IV, Province et Seiuneurie d* Ul rec h t. Charlemagne donna tout le territoire de çstce Province aux Evêques d'Utrecht, liv.c une partie de la Hollande , pour engager ces Prélats à convertir les Infidèles. Ils le firent d'abord avec zèle j mais dès qu'jîs huent riches & puiflans , ils devinrent ambitieux Se querelleurs, & eurent des guerres avec tous leurs voifins. Enfin le voyant dépouillés par leur faute de tous leurs domaines , ils donnèrent l'an 1527, à l'Empereur Charle-Quint la Souveraineté de cette Province j ce quj. fut antorifé pnr le Pape Clément Vil, £n 1559 , l'Evêehé d'Utrecht fut érigé en Archevêché , &c on lui donna pour fuffragans les Evêchés de Harlem , de Mid-de-lbourg , Leuwarden, Deventer & Qro* jiingue , qu'on établit en même temps, L'Alfemblée des Etats de la Province d'Utrecht a "cela de particulier, que huit Députés du Clergé y ont féance avec Ceux des Nobles &c des Villes d'Utrecht , d'Amersfort, de Wickte-Ducrftedc , de Rhcnen , de Montfort, 6V qu'ils en com-pofent le premier ordre ■: ces Députés fonf nommés par les cinq premiers Chapitres de la ville d'Utrecht, Ce élus par les deux autres ordres. Ces Députés du Clergé ne laiffent pas d être Réformés j mais Les Provinces-Unies. 173" ils ont confervé les titres Se les revenus des Canoriicats des Chapitres de cette Province. La Province d'Utrecht eft alfez agréable , & jouit d'un air fort fain. Le terroir y eft aflez fertile, en quelques endroits ; mais en d'autres , il eft plein de bruyères. C'eft une des fept Provinces où il y a le plus de Catholiques, On la divife en quatre quartiers , qui font ceux de Montjort j à'Abtow j cXEmeland Se de Wick. Le premier a Montfort fur l'Yftel \ le fécond a Utrecht, ville aifez grande , belle Se célèbre par fon Univerfité inftituée en 16 36. Cette ville eft une de celles où il s'eft le plus confervé de Catholiques. Les Etats Se le Confeil de la Province s'y tiennent, Se on y bat moiinoye. Cette ville a été le lieu de la naiflance du Pape Adrien VI. Elle eft célèbre par le Traité de Paix qui y *ut (igné en 1713 Se 1714. On voit au Théâtre anatomique de cette ville , la re-prefentation du Temple de Salomon , exécutée en relief. Elle occupe le milieu d'une chambre. Toutes les mefures font réduites du pied au pouce. On y voit aufli tin canot d'écorce long Se pointu , garni ne deux courtes rames , qui coniient un petit Efquimau , dans l'atitude où il fut pris au Détroit de Davis. On rapporte H11- fe voyant pris, il refufa toute nourri ■ tui'e , Se qu'il mourut de douleur 5 lorf- H iij 3 74 Méthode de Géographie. qu'il eut perdu de vue les côtes de fbri pays. Le troifiéme quartier a Amersjort y ville autrefois Libre éV Impériale. Le quatrième quartier a Rhene/i Se Wickte-Duer-Jlede. Toutes ces villes furent prifes par les François en 1672: Se 1673-. V. Province et Seigneurie de Frise. Cette Province , qui a été autrefois gouvernée par des Rois , renferme beaucoup de Nobleffe , & a toujours été une des plus célèbres des fept Provinces-Unies. De tout temps elle a été extrêmement guerrière ; Se elle s'eft foutenue contre les Princes les plus puilfans. Elle eft abondante en bled, Se a d'excellens pâturages, oit l'on nourrit quantité de bétail, entre autres de très-beaux chevaux.. On y fait aufli beaucoup de beurre , de fromag»s Se de couteaux. Les habitans y font riches Se prefque tous Réformés ; il y a peu de pays dans les Provinces-Unies , où l'on trouve moins de Catholiques. La Fnfe eft entre la Mer d'Allemagne ou du Nord, la Province de Groningue Se celle d'Oveï-YfTel. Sa divifion eft en Oojlergoe 3 en Wétergoe j en Sevenwolden Se en Ijles. 1. \J Oojlergoe a Lcuwarden ville aflez forte , grande , belle , Se le lieu où fe tiennent les Etats , le Confeil Se. le Gouverneur de la Province. Dockum j au nerd Les Provinces- Unies. 175 de la Province , fur une rivière de même nom , Se où l'on a creufé un grand canal qui fe rend à Leuv/arde. z. Le Wejlergoe a Harlingen 3 a [Pcx forte , avec un port fur le Zuyderzée , Se un Collège de TAmirauté. Francker 3 ville aifez jolie , Se célèbre par fon Univer-fité , qui fut établie l'an 1585. Staveren _» fur le Zuyderzée , autrefois fort considérable , Se du nombre des Anféatiques. Hindelope ; Worcum lur le Zuiderzée » Se d'où l'on tire beaucoup de chaux. Sneeck Se Bolfwaert font au milieu du pays. 3, Le Sewenvolden j c'eft-à-dire , le F'ays des fept Forêts eft rempli de marais Se de terres fpongieufes, qui rendent ce pays d'un accès difficile. On y trouve beaucoup de tourbes combufttbles, dont °n fe fert au lieu de bois à brûler j mais la fumée en eft défagréable Se de mauvaise odeur. Elle n'a de remarquable que Slooten petite ville fur le lac de même nom. Kuynder fur le Zuiderzée. Les Ifles de cette Province font Ame-tœnd „ avec trois villages , Se Schiermo/i* koogh j qui eft prefque déferre. VI. Province et Seigneurie d'Ove r-Ysse L. La Seigneurie d'Over Yffel , qui eft fituée entre celles de Frife Se de Grouin- H iv jj6 Méthode de Géographie. gue , le Zuiderzée , la Gueldre , & l'Eve-che de Munfter, étoic autrefois de l'Eve-ché d'Utrecht. L'Evèque Henri de Bavière la céda en 15 27 , à l'Empereur Charle Quint ; &c l'an 1580 elle entra dans l'alliance des Provinces Unies. Ses Etats fe tiennent alternativement, de trois en rrois ans à Deventer , à Campen & à Zwol j mais le Confeil de la Province réside toujours à Deventer. Sa divifion eft en trois parties , qui font le Drent 3 vers le feptentrion , le Twent 3 à l'oneft , le Salaud j vers le midi. 1. Le Drent eft marécageux , &c abonde en tourbes, dont 011 fait un grand débit en Hollande. Ses principaux lieux font Corvorden j petite ville très-régulièrement fortifiée ^ Meppen 3 bon bourg , où l'on fait quantité de tourbes \ Affen 3 où eft la jurifdiécion de ce pays, Rolder 3 AndloW &z Schoneberck font d'autres endroits affez distingués. 2. Le Twent contient les bourgs d'O-otmarfen 3èéAlmeloo de R/Jfen 3 èéOldcn-felj d:'Enfchede, de Goor&z de Diepcnhcim. 3. Le Saland a Deventer 3 ville affez bonne , & la principale de l'Over-Yffel ; elle eft fituée fur la rivière d'Yffel \ fon Evcque , établi en 1559, étoit fuffragant d'Utrecht. On y fait d'excellente bière. Zwol, fur l'Aa , ville affez forte, bien bâtie , & d'un grand paflage. Campen > Les Provinces-Urnes. 177 fur l'Y fiel, près de l'embouchure de cette rivière dans le Zuiderzée , qui y fait un petit port, a été autrefois Libre Se Impériale. Elle eft fort jolie , Se l'on y vit fort commodément. Hajjelt 3 Scccnwick , Blochyl, Swatersluys j Volenhoven 3 fur le Zuiderzée, & Ommen 3 fur le Wecht. VIL Province etSeigneurie de Groningue & des Omelandes. Comme cette Province n'eft entrée dans l'alliance qu'en 1594 , elle a aufti le dernier rang entr'clles. D'ailleurs elle a de très-bons pâturages , où l'on nourrir quantité de bétail , entrautres des chevaux affez cftimés. Ses Etats Si fon Confeil fe tiennent à Groningue 3 qui eft là capitale de la Province. Cette ville eft grande , belle 3 forte & ornée d'une célèbre Univerfité , fondée l'an 1614, Se autrefois le fiége d'un Evèque fuffraganc d'Utrecht. L'Evcque de Munfter , qui l'afliégea en 1672 , fut obligé d'en lever le fiége. Le pays des Omelandes, qui fait la féconde partie de cette Province , a beaucoup d'étendue , Se fe divife en cinq contées , qu'on nomme Iïunjîno , Five/i;.-$o J Wceflcr-quanier j ÔMeamptèn Se ^"efterwold. Il n'y a que quelques bourgs ^ des villages , dont les principaux fon.E &am 3 De/J:0/j avec Un cb.at*an & un H v ij8 Méthode de Géographie. affez bon port; Wtajihoten j.Midwolde x Warfuyn Wmjum. LES PAYS QUI SONT SOUS LA généralité des sept provinces. Les Provinces-Unies poffédenr les par*» ries feptentrionales du Brabant , de la Flandre , le domaine de Maftricbt, ôc la partie la plus considérable d'outre-Meufe, ou du Duché de Limbourg. Elles furent conquifes dans les guerres civiles , qui ontoccafionné la révolution des Pays-Bas; ôc les Provinces-Unies prirent un foin extrême d'en fortifier les places, pour couvrir les Provinces de Hollande, de Zélande &. d'Utrecht. Il fut agité fi l'on rece-vroir ces conquêtes au nombre des Provinces-Unies ; mais après une mûre délibération , il fut réfolu de les tarder fur le pied de conquêtes Ôc de peuples fournis ; que par-là on en feroit les maîtres abfolus, ce qui n'arriveroit pas fi elles avoient part à la fonveraineté. Aufli les peuples s'y regardent toujours comme des fujets fournis malgré eux , ôc ont le cceuj Autrichien , fans qu'un fîécle de poffef-fion ait jamais pu leur, infpircr l'inclination hollandoife.. Voici l'ordre de ces conquêtes-,. Les Provînccs-Unics. 179 I. Le Brahant Hollandais. Ce pays contient la Mairie de Btos-le-Duc , le Marquifat de Berg-op-Zoom 9 la Baronie de Breda, la Terre du Prince s ou le PrinflandSe le territoire de Maf-rricht. 1. La Mairie de Bos-le-Duc, ailtz étendue , eft fort fertile en quelques endroits. Elle a pour ville principale Bos-ie-duc ville aflez grande , Se la plus forte des Provinces-Unies, à caufe des marais dont elle eft environeée , Se quelle peut mettre entièrement fous l'eau. Le Prince Erc-déric-Henri la prit fur les Efpagnols en 162.9 , Se elle fut cédée aux Provinces-Unies par la paix de Munfter en 1^48. Bos-le-duc étoit avant la réformation le liège d'un Evêque, fuffragantde Malines, le Pape y tient encore depuis 1657 , un Vicaire Apoftolique, qui y fait les fonctions épifcopales. Grave 3 petite viLe très-forte fur la Meufe , fut prife par les François en 1671 , Se reprife fur eux en 1674, Edmond 3 fur l'Aaj Eyndhoven 3 fur le Dommel ; Tilbourgh 3 avec un château j au fud-oueft de Bos-le-duc , eft renommé par fes manufactures de draps ; Oq/lerwick 3 Cuyçk 3 Boxmer 3 Sambeck. Ees Comtés de Ravenjlein Se de Meçen 3 qui portent le nom de leurs principales villes 3 fituées fur la Meufe, Se qui appar- i 8 o Méthode de Géographie. tiennent à l'Electeur Palatin cm Rhin , font enclavées dans cette mairie , au nord. i. Le Marquifat de Berg-op-Zoom j tire fon nom de fa capitale , ville affez forte , fituée fur le Zoom, qui fe perd un peu nu-deffous dans TEfcaut. Les fortifications :t pour le chef-d'œuvre du célèbre ingénieur Cohorn , qui s'étoit plu à mettre cette place en état de n'être jamais prife. Les Etats Généraux n'y ont que le droit de Garde ; le domaine utile en appartient aujourd'hui au Prince de Sultz-bach , Electeur Palatin, qui l'a eu par alliance avec une Princclîe de la Maifon d'Auvergne. Cette ville , qui dans les guerres des Pays-Bas entre l'Efpagne Se lès Holîandois , avoit été inutilement ;;dîégée plufieurs fois parles Efpagnols , a été prife d a (faut par les rroupçs du Roi Louis XV , commandées par le Comte de Lowendalh , le 16 Septembre 1747. Steenbergen j petite place à une lieue de la mer ; Sandvllet. Lillot 3 très-bon fort fur l'Efcaut, avec droit de péage pour les Provinces-Unies. Ce fore fut pris aufli en r 747 , par le Maréchal Comte de Lo-wendaih le 11 Octobre , après dix jours de tranchée ouverte. 3. La Baronie de Breda 3 porte aufli le nom de fa capitale , fituée fur le Marck. Cette ville eft forte , & a un affez beau château. Le 'pays eft bon Se d'un affez Les Provinces-Unies. 181 grand revenu. Elle appartenait à la Maifon de Naffau-Orange; ôc depuis la mort du Roi Guillaume en 1701 , elle fut conteftée entre le Roi de Pruife ôc le Prince de Nalîau-Frife ; ce ne fut qu'en 1732 , qu'elle fut adjugée à ce dernier. Mais les Etats-Généraux en confervent la fouveraineté. 4. Le Prinfland , ou la Terre du Prince , ainfii nommée parce qu'elle apparte-noit aux Princes d'Orange , a le bourg &Qudenbofch. 5. Le territoire de Majlricht3 eft ainfî nommé de fa ville fituée fur la Meufe, qui la fépare en deux parties; Majlricht j la plus grande , ôc Wich 3 la plus petite. Elle eft médiocrement grande ; mais très - forte , ôc dans une Situation très-importante. Majtricht. Cette ville a foutenu fix fiéges confidérabîes. Le premier en 1579 , que s'é-tant déclarée pour les Confédérés, le Prince de Parme la prit le 19 de Juin , après un iiége de quatre mois. Elle fut alors pillée ôc faccagée par les Efpagnols, ôc plus de huit mille perfonnes y périrent rniférablement. Le fécond fiége , auquel elle a été expofée , fut lorfqu'elle fut re-prife fur les Efpagnols le 22 Août 1632, Par Frédéric-Henri , Prince d'Orange 3 18 % Méthode de Géogravhïe. après deux mois Se douze jours d'attaque. Le troiftéme eit celui que le Marquis d'Aytone y mit au mois -de Juillet* 1634 ; mais qu'il fut obligé de lever par la vigoureufe défenfe de Frédéric Maurice de la Tour d'Auvergne, Duc de Bouillon , qui en étoit Gouverneur. Le quatrième fiége par le Pvoi Louis XIV , qui la prit en treize jours de tranchée ouverte^ le 30 Juin 1673. Le cinquième fiége eit celui que Guillaume III , Prince d'Orange, y mit en 1676, Se qu'il fut obligé de lever après cinquante-un jours d'attaque , Se une perte de 8000 hommes. Cependant le Roi rendit cette ville en , aux Etats-Généraux , en exécution du Traité de Nimégue. Enfin le (îxiéme iiége ri* fut celui qu'y mit le Maréchal Comte de Saxe en 1748. La ville fut obligé de fe rendre par compofition , dans le temps même que la paix fe négocioit. Cette ville eft très-ancienne, l'une des plus fortes places & la principale clef de la République fur la Meufe. Elle n'étoit autrefois environnée que d'une limple muraille à l'antique. Mais quand les Etata-Généraux s'en rendirent maîtres, ils la firent fortifier 3 Se les François en augmentèrent les ouvrages pendant qu'ils en furent en potfeffion. Les ramparts ont une lieue de circuit. Ils confident dans une ancienne muraille terralfée Se flanquée de Les Provinces-Unies, i S ? plufieurs petites tours tk battions à Tan-tique de diflanee en di (lance y mais la principale force du corps de la place vient de plufieurs battions détaches, tant grands que petits, Ôc de quelques ouvrages à corne & à couronne , aulli-bien que d'un chemin couvert, qui elt double en quelques endroits ôc triple en d'autres , ôc tous ces ouvrages font minés. L'approche de la ville elt défendue par deux inondations confidérabîes , qui fe font par le moyen d'une petite rivière qu'on nomme le Jair en françois, ôc Jeker en flamand. Une de ces inondations fe fait du côté de Liège , entre la ville ôc le fort de S. Pierre , ôc s'étend depuis la Meufe jufqu'à la porte de Tongres. L'autre inondation eft du côté de la porte de Bos-le-Duc, ôc s'étend depuis le baftion qui porte le nom de Dopf, jufqua la Meufe. ^yck, quoique fépare par la Meufe , ™i une dépendance de Maftricht. 11 a toujours fait une partie de la ville, ôc eft fous la Hxème jurifdiction. Ce quartier n eft pas moins bien fortifié ; fon ramparr a un bon quart de lieue de circuit, ôc il eft flanqué de trois grands battions attachés au corps de la place. 11 eft défendu par une autre enceinte de terraffe flanquée de plufieurs battions tk de divers ravelins, outre un bon chemin couvert. Maftricht ôc Wyck font jointes par un. i S 4 Méthode de Géographie. très-beau pont de pierres , qui n'a pas moins de 500 pieds. Au-detfus du pont eft une ifle fortifiée par quelques redoutes \ &c au-defïous il y en a une autre environnée de bonnes murailles de pierres bleues de Namur. Cette dernière ifle eft proche de la Meule-Pooft j ôc a été formée depuis cinquante ans ou environ de terres èk de décombres qu'on a portées dans cet endroit. A deux portées de fufii de la ville du côté de Liège , on trouve le fort S. Pierre , fitué fur la croupe de la montagne de même nom , ôc qui fait face à la ville. Les Etats-Généraux l'ont bâti en 1703 , pour commander la ville , Ôc pour étendre les défenfes de la place. Il confiée en un très-grand baftion cafematé , avec la contrefearpë ôc un chemin couvert. Il y a des lignes de communication ôc des retranchemens à droite 6V à gauche , qui aboutiffent à l'inondation que forment tes eaux du Jair entre ce fort ôc la ville. Il y a même plufieurs chemins fous terre, &z qu'on affure être fort anciens. On v a trouvé autrefois plufieurs antiquités romaines , ce qui fait croire que ces routes y ont été pratiquées, lorfque Rome eut fait la conquête des Gaules. La ville de Maftricht eft affez bien peuplée. On y compte environ trois mille maifons. Il y a plufieurs grandes ôc belles rues. Celle de Bos-lc-Duc eft fort longue Les Provinces-Unies. 3 S 5 Se large à proportion , Se ernée d'une rangée d'arbres de chaque coté. La rue de S. Georges, ou Groot Straat, Se le Groot Gracht, ou le grand canal, ne font pas moins confidérabîes. La ville eft partagée en quatorze quartiers , qui ont leurs Doyens particuliers qu'on nomme Wyck Mcejlers ; c'eft à-dire, Maîtres des quartiers. La fonction de ces Doyens eft de maintenir le bon ordre dans leurs quartiers, Se d'accourir au feu quand il y en a dans la ville , avec les Charpentiers Se Couvreurs , & les pompes qui font fous leur direction. Les rues font éclairées par des lanternes. Outre les maifons, il a y plufieurs cafernes en diftèrens endroits de la ville , tant à Maftricht qu'à Wyck , Se des logemens pour la cavalerie. Wyck renferme aufti plufieurs belles rues. Outre la Meufe qui pafle entre Manche Se Wyck, la ville eft arrofée en dedans d'une petite rivière qu'on nomme le Jair , & qUi prend fi fource à neuf lieues de Maftricht. En arrivant à cette ville , elle fe fépare en deux branches : l'une entre par une éclufe de la porte de Tongres , Se l'autre par une éclufe de la porte de S. Pierre. Après avoir ferpenté dans plufieurs rues , ces deux branches vont fe rejoindre à l'endroit qu'on ■nom-rue les Vieux-Réeollets, fortenc de la ville iS6 Méthode de Géographie, près de-là fous le ramparr, ôc fe jettent dans la Meufe près du pont. Cette rivière fait tourner plus d'une douzaine de moulins dans la ville, enti'autresun moulin à poudre qui appartient à l'Etat. C'eft par le moyen de cette rivière qu'on forme les deux grandes inondations dont j'ai parlé. Il y a deux grandes places, l'une nommée Vrythooj3 qui eft quarrée, fort belle, ôc ornée de plufieurs allées d'arbres. C'eft fur cette place que fe tient la grande garde ; l'autre place fe nomme le Grand-Marché. La Maifon de Ville y eft fituée ;• il s'y tient un fort beau marché tous les Mercredis ôc Samedis \ outre deux foires de chevaux par an. Il y a une autre foire annuelle qu'on appelle la foire de Saint-Servais y qui s'ouvre le i 3 de Mai , leSg de ce Saint. Elle fe tient principalement autour de l'Egiife de Saint Servais, ôc dans fes corridors. La Maifon de Ville eft une des plus belles qu'il y ait dans tous les Pays-Bas. C'eft im grand édifice quarré, un peu plus long que large, confinait de pierres bleues à la moderne , ôc fitué prefque au milieu du Grand Marché. Au - delfous ôc au niveau de la place font les poids de la ville, la demeure du Concierge , ôc un Corps de Garde. Il y a aufti des appartenons pour les prifonniers, ôc des cachots pour Les Provinces-Unies. 1S7 les criminels. On monte du Marché au fécond étage par un double degré. Les CommilTaires Décifeurs du Prince de Liège , Se les Magiftrats Liégeois montent par la droite , Se les CommifTaire* de Leurs Hautes-Puiffances, Se les Ma-giftrats Brabançons montent par la gauche. Ils fe trouvent enfemble fur un grand perron , couvert d'un balcon de la même grandeur. Du perron on paffe dans un ve-ftibule, orné d'un plafond avec de magnifiques peintures, Se ce veftibule donne entrée dans tous les appartenons. Un ef-calier fort large conduit au troifîéme étage , qui eft compofé de divers appartenons. C'eft-là qu'eft la Bibliothèque publique j qui eft belle : elle excelle particulièrement en livres de Théologie , de Droit Se de Littérature. Au milieu de la Maifon de Ville eft une tour quarrée , pofée fur quatre gros pilliers, qui font Un des ornemens du grand veftibule. De cette tour s'élève une flèche octogone, où il y a une belle horloge, avec un des meilleurs carillons du pays. On commença à bâtir cette Maifon en 16*5 9 : elle fut achevée en 166$. L'ancienne Maifon de Ville eft fituée au bout de la rue faint Georges ; elle ne fert à préfent qu'à refîtrrer les criminels y Se le Concierge en occupe les principaux appartenons. Les Drapiers y ont aufli leur i 8 S Méthode de Géographie. Halle. Il y a une tour au haut de laquelle on entretient toujours un Guet, pour ofcn ferver le jour ce qui fe pafle dans la ville, & pour avertir la nuit en cas de feu. Depuis que les Etats-Généraux font en pofleflion de Maftricht, on y a établi une Ecole latine pour les Réformés : elle eft gouvernée par un Recteur , un Correcteur Se un troifîcme Régent. Tous trois font nommés par les quatre Curateurs àé ce Collège , dont trois font de la part des Magiftrats Brabançons , Se le quatrième eft le plus ancien Miniftfe de la ville. Outre ce Collège , où l'on enfeigne les Humanités , il y a une Ecole illuftre , où un Profeflenr enfeigne la Philofophie , un autre la Théologie , Se un troifieme l'Eloquence Se les belles Lettres. II n'y a point d'Hôpital pour les Bourgeois réformés, mais il y en a un pour les gens de guerre. Il a été fondé lorfque le Prince de Waldeck étoit gouverneur de cette ville. Ses revenus confiftent dans les contributions de la garnifon , Se dans quelques gratifications du Confeil d'Etat. Les Réformés occupent trois Eglifes , deux Flamandes, Se une pour les François. Celle de faint Jean, la principale des trois, eft un aflez grand bâtiment,dont les vou-tes font foutenues par deux rangées de gros pilliers. La tour eft une des plus Les Provinces-Unies. i S 9 hautes de la ville. Les deux autres Eglifes font , faint Matthieu pour les Hollan-dois, ôc faint Hilaire pour les François , dont le nombre eft confidérable depuis la révocation de l'Edit de Nantes , en 16$ 5. Comme les Etats-Généraux ôc les Evoques de Liège font Seigneurs communs de la ville de Maftricht, la Religion Catholique ôc ta Proteftante y font l'une Ôc l'autre publiquement exercées, en exécution du traité de Nimégue. Les Catholiques polfédent deux Eglifes Collégiales , dont l'une eft dédiée à faint Servais , Ôc l'autre à Notre-Dame. Celle de faint Servais eft fort belle. C'étoit anciennement une Abbaye , qui fut donnée en 889 par Aruould Roi de Lorraine ôc de Germanie, à Rat-bod Archevêque de Trêves. Les fuccef-feqjs de ce Prélat ne conferverent pas long-temps cette Abbaye ; elle fut changée en Prévôté. Aujourd'hui ce Chapitre eft compofé de trente-fept Chanoines, qui pnt pour dignités un Prévôt , un Doyen , un Ecoiatre, un Chantre , ôcc. On compte pour le moins autant de Chapelains. Quoiqu'il n'y ait que trente-fept Chanoines , il y a néanmoins quarante Prébendes. Les Jéfuites en poftedent deux , i condition d'enfeigner les Humanités , ÔC Je Doyen en a deux, une comme Chanoine , ôc l'autre comme Doyen ^ les *5>o Méthode de Géographie. trente-fîx autres Chanoines en ont chacun une. Ces Canonicats font conférés alternativement par Leurs Hautes-Puiflan-•ces & par le Prévôt, félon les mois de la vacance : le premier mois de l'année eft à la difpofition de l'Etat, le fécond à celle du Prévôt, ôc ainfi de fuite; avec cette différence néanmoins, que les Etats vendent ordinairement ces Canonicats fix mille florins , après quoi le Chanoine pourvu obtient du S. Siège un Bref, qui lui remet la peine de fîmonie. On regarde ces abus comme une tolérance nécef-faire , pour empêcher que le Souverain ne ▼exe davantage la Religion Catholique. Les Chanoines font obligés de demeurer dans les maifons, qui forment le Cloître autour de l'Eglife, Ôc qu'ils achètent des héritiers de leurs confrères décédés. L'Eglife de faint Servais , eft la plus grande de la ville ; la partie poftérieure a été bâtie par l'Empereur Charlemagne. Il y a un beau chœur, fous lequel eft une grote fouterreine , qui contient quantité de Reliques. Joignant cette Eglife eft une Chapelle que le Roi Louis XI fit bâtir en l'honneur de ce Saint, pour accomplir un vœu qu'il avoit fait dans une maladie. C'eft dans cette Chapelle que trente Chapelains font l'office. L'Hôpital de faint Servais fut pareillement fondé par Louis XI, pour les pele- Les Provinces-Unies. 191 rins François. Il eft aujourd'hui admini-ftré par les Religieufes qu'on nomme les Sœurs de fainte Elifabeth. On y loge les pauvres palfans Catholiques ; on y reçoit aufti les malades tant bourgeois que militaires. La féconde Eglife Collégiale dédiée à Notre-Dame , a un Prévôt , qui eft choifi du Corps des Chanoines de la cathédrale de Liège , un Doyen 6c feize Chanoines, & a toujours été dépendante de l'Eglife de Liège. Les Etats-Généraux en confèrent les Prébendes alternativement avec le Prévôt , mais aux mêmes conditions d'achat. L'Eglife eft affez belle. Elle fer-voit anciennement de Paroifïe pour tous ceux qui étoient réputés Liégeois, comme celle de faint Servais l'étoit pour les Brabançons. Les Catholiques poffédent quatre autres Eglifes Paroiftiales, qui font, faint Jacques, fainte Catherine, faint Nicolas 6c faint Martin , qui eft la Paroiffe de Wyck. Outre les Eglifes, Couvens ou Maifons Religieufes d'hommes ; favoir , celles des Dominicains , des Récollets, des Capucins , des Auguftins , des Bogards , des Frères Croifiers , des Religieux de faint Antoine , des Alexiens, ou Celles Brœders , des Jé fuites & de l'Ordre Teutonique ; il y a encore onze Couvens de Pveligteufes. t<)2. Méthode de Géographie. Quoique les Catholiques exercent publiquement leur Religion à Maftricht, ils ne peuvent cependant faire que deux Proceffions par an , autour des deux Eglifes Collégiales, ôc il ne leujr eft pas permis de porter publiquement le viatique aux malades. II. Le Limbourg Hollandais ou Pays d'outre-Meufe. Cette partie appartient aux Etats-Généraux , en vertu du Traité de la Haye , du 29 Décembre 1661. Elle comprend les Comtés de Walkemburg j on Fau que mont : de Dalcm ôc de Rolduc ou Hortogenradtj avec leurs principaux bourgs de même nom. La plupart étoienn autrefois des places fortes, que Louis XIV prit en 1672, ôc qu'il fit depuis démanteler. A 500 p** de Rolduc eft une Abbaye de même nom > mais appeîlée dans le pays Cloojler-Rode> fondée en 1104. III. La Flandre Hollandoife. Cette conquête des Etats Généraux , eft un pays extrêmement marécageux. On y trouve VEclufe 3 ville affez jolie ôc très-forte. Son Port étoit autrefois très -fréquenté ; mais aujourd'hui c'eft fort peu de chofe. Huljl 3 eft aufti une ville affez forte & allez jolie. Le favant Janfcr.iusj Eveque Les Provinces-Unies. 193 Ëvèque de Gand , y eft né. Ifendick 3 elt affez bien fortifiée. Le Sas de Gand eft une place très-forte à caufe de fes marais qu'elle peut mettre fous l'eau. Axel 3 eft affez forte. Ardenbourg 3 a été autrefois aftez bonne. Middelbourg 3 Terneufe 3 dans des marécages. Les forts de Philippine &C Lieskens-Hoeck. Cadfant 3 ifle à une liens de l'Eclufe , &c d'où vient le plus beau froment des Provinces-Unies, a quelques villages , avec un fort. C'eft le lieu de la naitfance du favant Calfander , Théologien fort modéré , & l'un des conciliateurs de Religion. Biervliet 3 petite ifle, a une aftez bonne forterefïe de même nom. Les Provinces-Unies pofiedent encore une plus grande étendue de pays clans l'A fie , & ont quelques places dans l'Afrique , de même que dans l'Amérique , où ds occupent aufli quelques Ifles. C'eft ce qui fera expliqué en fon lieu. Tome IV. \ ï94 Méthode de Géographie. ARTICLE IL LES PAYS-BAS CATHOLIQUES. Cartes. Il y a plufieurs Cartes des Pays-Bas Catholiques. MM. Sanson en avoient donné une en deux feuilles qui ejl affet ejlimée j cependant elle ne fujjifolt pas pour le détail des Guerres. Mais le Jieur Frix Libraire de Bruxelles , en a fait graver une en vingt-quatre Jeuilles } qui lui a été communiquée par des Ingénieurs. Elle ejl ajfet bonne , & a été copiée à Paris par le bon-homme de Fer. M. Jullien Va fait regraver depuis peu. MM. Sanfon ont donné des Cartes particulières que nous indiquerons. C^*E que j'appelle Pays-Bas Catholiques, a eu le nom de Pays-Bas Efpagnols , quand ils étoient polfédés par la Couronne d'Efpagne: Us font aujourd'hui nommés Pays-Bas Autrichiens , parce qu'Us font la plupart au pouvoir de l'héritière de l'augufte Maifon d'Autriche. Quoique ce fuffent autant de petites Républiques particulières , ils faifoient avant les révolutions du feiziéme fiécie , une efpece de Les Pays-Bas Catholiques. 195 corps d'Etat avec les Provinces-Unies. Je ne parlerai ici que des Provinces qui font à la Maifon d'Autriche , devant traiter au Chapitre de la France, de celles qui font incorporées à cette Couronne. Ces pays font premièrement le Duché de Brabant , fous lequel on comprend aufli le Marquifat du Saint Empire & la Seigneurie de Malines# qui dans le dénombrement des dix-fept Provinces des Pays-Bas en font néanmoins chacune Une. 1. Les Duchés de Limbourg ; 3. de Luxembourg; 4. de Gueldre. 5. Les Comtés de Flandre ; 6. de Hainaut ; 7. de Namur. Il y avoit encore le Comté d'Artois &c le Cambrefls j mais aujourd'hui ils font a la France. Tous ces pays font fitués au midi des Provinces - Unies , au feptentrion de la France , à l'occident de l'Allemagne ; Se au levant de la Mer du Nord ou Manche , entre le 49 & le 51 degré de latitude feptentrionale. Leur plus grande étendue eft du couchant au levant , Se* contient plus de 60 lieues, à prendre depuis Nieuport 3 jufqu'au îiyll 3 ou S'tadt-Kyllj dans le Luxembourg. Du fud au nord , ils en ont près de 50 , à compter depuis l'extrémité du Luxembourg , jufqu'au Brabant Hollandois. L'air y eft beaucoup plus fiin , Se le terroir beaucoup plus fertile que dans les Provinces- ïç)6 Méthode de Géographie, Unies. Il n'y croît pas de vin ; mais le voiiinage de la France fait que les habitans du pays n'en manquent pas. La foret des Ardennes , le bois de Sogne , Se plufieurs autres bois, leur fourniflent de quoi fe chauffer bien mieux que ne feroient les tourbes , qu'ils n'ont pas. Il y a néanmoins dans le Comté de Namur de la houille , ou char^bpn de terre , qui fert au chauffage des pauvres. Les principales rivières qui arrofent les Pays-Bas Autrichiens , font la Meufe y Xîifcaut 3 la Lys j la S ambre Se la L)yle. Il y a aufli des Canaux confidérabîes. Celui de Gand à Bruges Se à OJlende j Se celui de Bruxelles a Anvers j y facilitent le tranfport des denrées , qui viennent par mer de la Hollande. Les habitans des Pays Bas Catholiques font à peu près de même tempérament que ceux des Provinces-Unies ; mais ils ne font ni fi avares , ni li adonnés au commerce Se à la navigation. Ils font aufli plus enjoués , plus ouverts, plus affables : ils tiennent un peu plus du caractère françois , Se font moins refferrés pour le faite Se pour la dé-penfe ; quoiqu'ils ne foient pas fi riches , Se que leur pays ait été un théâtre de guerres prefque continuelles depuis près de deux fiécles. Ils parlent tous flamand ou bas-allemand , à quelques endroits près, où l'on parle wallon, qui eft un françois Les Pays-Bas Catholiques. ffy Corrompu. Us font tous Catholiques , Se ont un Archevêque à Malines > avec des Evêques a Gand , Bruges, Anvers, Ru rein onde , Y près , Tournai & Namur , qui tous font luffragans de cet Archevêque , à l'exception de Tournai & de Namur, qui font fous la Métropole de Cambrai. Ils ont aufli une fort belle Université à* Louvain , & des Collèges en plufieurs endroits. Pour ce qui regarde le gouvernement civil 6c militaire , ils ont un Gouverneur général, qui eft aujourd'hui nommé par l'héritière de la Maifon d'Autriche : Se" un Parlement à Malines, où ref-fortiflent les appellations des Cours de toutes les Provinces des Pays-Bas Autrichiens. Ces Provinces font aujourd'hui au nombre de fept , tk fuivent l'ordre que nous avons marqué ci-deffus. I. Le Duché de Brabant. Cartes. Guillaume sanson a publié en %%ix feuilles une Carte du Brabant, qui fe vend che% jaillot j & qui ejl fort ejlimée. Guillaume D elis le fa aujji donné en une feuille & demie. Le Duché de Brabant a été l'une des premières demeures , où les François fe font fixés, après avoir pafle le Rhin. Pe- I iij ioz. Toutes les autres Eglifes font d'une grande propreté. Les Couvens d'hommes font : les Récollets, admis l'an 1 3 5 9 j les Carmes en iz9z ; les Dominicains en 1455; les Auguftins en 1406 j les Bo-gards ou Prêtres du Tiers-Ordre de faint François en 1359; les Chartreux qui furent fondés en 1454, près de la Chapelle de Notre-Dame de Scheut j d'où ils le retirèrent en 1594; les Capucins reçus en 1587; les Carmes Déchaufles en 1610 j les Minimes en \ 6iG\ les Frères Alexiens l'an 1468 ; outre les Chanoines Réguliers de Canberghe , aufli-bien que les Pères de l'Oratoire reçus en 1533. ^es Monafteres de Filles font, les Religieufes de faint Pierre, de fainte Elizabeth , de Jc-rieo, & de la fondation de Barlaimont » fouslaRégle de faine AuguftinjlesUrbani- Les Pays-Bas Catholiques. 1 î I ftes j les pauvres Claires y les Annoncia-des y les Capucines j les Brigitines \ les Religieufes de fainte Gertrudej les Carmélites y les Repenties ; les Urfulines \ les Religieufes de la Fondation de Lorraine j celles de la Vifitation y les Bénédictines Angloifes j les Dominicaines Angloifes} les Sœurs Noires &c les Hofpitalieres, ou le grand & petit Béguignage. Le grand Béguignage reffemble à une petite vdle : il eft entouré de murailles avec un folTé. On y voit plufieurs belles rues , & chaque Béguine y a fa demeure y leur nombre ordinaire eft de fept à huit cens, & quelquefois plus. Chacune gouverne fon bien. Elles font vœu de chafteté pour le temps de leur demeure , & en y renonçant elles peuvent fe marier. Elles font gouvernées par quatre Supérieures , qu'elles choifif-fent de leur corps, & par un Curé, qui eft à la nomination de l'Evcque d'Anvers. Leur Eglife eft dédiée à S. Jean-Baptifte : elle mérite d'être vue pour fa riche architecture. On commença à la bâtir en 1657. On les appelle Béguines , parce qu'elles ont pour fondatrice fainte Begge, fille de Pépin de Landen y quoique quelques Auteurs foutiennent qu'elles ont été fondées par Lambert le Bègue, qui mourut en 1177. Ce Béguignage fut d'abord fondé à Mofenbeeck , près de cette ville, en 1250, par un Eccléfiaftique nommé H ï i Méthode de Géographie. Régnier Breeteycken } mais en i 303 il fut transféré dans la ville. Le Palais du Prince, autrement la Cour*, fut commencé en 1300, par Jean II, Duc de Brabant 3 en 1452 , Philippe le Bon le lit agrandir, Se il fut achevé par fes fucceileurs. 11 y avoit autrefois un château à peu près au même endroit où eft aujourd'hui le Palais 5 dont le Châtelain s'appellonBurgrave j même avant le règne de Godefroi le Barbu : à préfent on l'appelle le Vicomte de Bruxelles. Parmi plufieurs prérogatives du Palais , il donne le droit d'afileà ceux qui fe réfugient fous fi jurifdicfion. On voit à l'entrée de ce Palais une faîe d'une grandeur étonnante , d'où l'on paffe à la Chapelle, qui eft d'une belle architecture Se d'une fymétrie admirable. En 1513 on commença à bâtir les bailles j ou l'enceinte de la Cour, de pierres bleues, fur lefquelles on a placé plufieurs ftatues de bronze, qui repréfen-tent des Empereurs Se des Rois. Cette enceinte fut perfectionée en 1521. Ce Palais fut prefque entièrement brûlé la nuit du 3 au 4 Février de l'année 1731. Mais il a été rétabli depuis. Le Gouverneur des Pays-Bas Autrichiens y fait fa réfi-dence. Derrière le Palais il y a un grand Parc, ou les habitans de Bruxelles prennent le divertiffement de la promenade , Se le Les Pays-Bas Catholiques. i t % Prince quelquefois celui de la ehaife. On y voit plufieurs fontaines ,. quantité de daims ôc un beau labyrinthe. A l'extrémité de ce Parc , du côté de la porte de Louvain , eft une aftez belle maifon, que l'Empereur Charle-Quint a fait bâtir; ce qui la fait nommer la Maifon de l'Empereur. Entre les bâtimens publics , l'Hôtel de Ville , qui eft fur le grand Marché, eft le plus remarquable. On commença en 1380 d'abattre les maifons de l'endroit, où on -le vouioit ériger ; mais on n'entreprit cet ouvrage qu'en 1400 , ôc il ne fut achevé qu'en 1441. Sa tour, qui a 564 pieds de hauteur, eft d'une ftructure gothique, mais admirable en fon genre. On drefta l'an 1445 , fi-11' le Ibmmet de cette Tour , une ftatue de S. Michel, de cuivre doré, de la hauteur de dix-fept pieds, laquelle tourne avec le vent. La place du grand Marché étoit autrefois ira étang. Elle eft quarrée Ôc extrêmement grande. On y fait fouvent des Tournois, ôc l'on y donne d'autres fpeç-tacles. A loppofite de l'Hôtel de Ville , on voit la Maifon du Roi, qu'on nomme Broot-tiuy s j c'eft-à-dire Maifon du pain. Elle fut bâtie de pierres bleues en 1 Îi3 , par ordre de l'Archiduc Albert, Ôc de l infante lfabelle } fnais fes plus riches orne-ruens ont été gâtés au bombardement. Qu 214 Méthode de Géographie. y exerce la Juftice des Eaux ôc Forets, des Pêches ôc des Chaffes. Il y a encore plufieurs autres Places publiques , qui font belles 5e fpacieufes. On y voit grand nombre d'Hôtels, dont les principaux font ceux d'Orange, de Ligne, d'Aremberg ôc d'Arfchot j ceux d'Epinois, de Berghes, de Rubempré ; celui d'Eg-mont, où il y a un beau labyrinthe ; celui de Bournonville, où l'on voit de beaux jardins \ ceux de Croy , de Horn , de la Tour Taxis, ôc plufieurs autres. Bruxelles n'eft pas la première ville du Brabant à l'affemblée des Etats j mais elle eft la plus grande & la plus riche , ôc fert de réûdence au Gouverneur Général des Pays-Bas Autrichiens. On lui fait prefque les mêmes honneurs , qu'on feroit au Souverain. Il a une compagnie d'Archers, une de Hallebardiers , Ôc trois compagnies de Gardes à cheval. Il y a plufieurs Cours ÔC Tribunaux, qui réfident en cette ville j fa-voir, le Confeil d'Etat, qui tient le premier rang, ôc auquel le Gouverneur Gé-nétal des Pays-Bas préfide quelquefois. Le Confeil-Privé , le Confeil des Finances , la Chambre des Comptes du Roi, la Chambre des Comptes du Brabant, à laquelle les Receveurs des Duchés de Brabant, de Limbourg, & de Luxembourg, ÔC du Pays d'outre-Meufe , font comptables. La Cour féodale de Brabant 3 le Tribunal Les Pays-Bas Catholiques. 115 de la fortereflfe, le Tribunal de la Chaffë Se de la Pêche y la Chambre de Tonlieu , qui a foin des chemins publics , des rivières , de la confervation des biens Se domaines du Prince, au diftriér. de Bruxelles. La Juftice ou l'Audience militaire j la Juftice de la Cour, qui juge les Domeftiques de la Cour, Se ceux qui en dépendent. Son Chef s'appelle Alcalde ou Prévôt de l'Hôtel. La Chambre d'Uccle , compofée de fept Echevins Se d'un Greffier , qui font nommés par le Souverain , Se doivent faire leur ferment entre les mains du Chancelier de Brabant. Leur Judica-ture , tant civile que criminelle , s'étend fur plus de cent franchifes , bourgs Se villages. On donne encore le nom de Chambre d'Uccle à l'endroit où l'on fait les ventes volontaires des biens , rentes , Se maifons, quoiqu'il n'y ait rien de commun que le nom avec le premier Tribunal. La Magiftrature eft compofée de fept Officiers, que le Prince ou le Gouverneur des Pays-Bas choififtent tous les ans dans les defeendans des fept anciennes familles Patriciennes. Ces Officiers font appel-lés Echevins. On leur joint deux Confe:lsv Se fix Confeillers : les Confeils font tirés l'un du Corps de la Nobleffe , Se l'airre de celui de la Bourgeoifie \ Se les fix Conseillers font gens notables, pris dans les t \ 6 Méthode de Géographie. Corps de Métiers. Les Confuls &c Echevins ont à leur tête un Bourguemeftre f avec lequel ils jugent en première inftan-ce des caufe s des Bourgeois , qui, par appel , font portées au Confeil fouverain de Brabant. La Bourgeoisie eft divifée en neur*claf-fes, nommées vulgairement Nations, qui furent formées en i 3 21. Chaque clafle comprend plufieurs Corps de Métiers t qui ont chacun leur Chef ou Doyen , qui , avec leur Confeil, jugent les différends qui peuvent concerner leur pro-feilion. Le commerce des camelots , des dentelles, &c des tapifleries fines qu'on tranf-porte par toute l'Europe , fleurit dans cette ville plus que dans tout autre endroit. On trouve encore dans ce quartier Nivelle j à quatre lieues au fud de Bruxelles, célèbre par fon Chapitre de quarante-deux Chanoinefles, qui font preuve de nobleffe ; &c l'Abbefle en eft Dame temporelle. Ce Chapitre étoit dans fon origine , une Ab-b.iye fondée en 646 , par fainte Gertrude, filL' de Pépin I, qui fut premier Duc.de Br.ibant. Vi'.vord^j ville aftez médiocre , à deux [jeucsau nord de Bruxelles, a été le théâ.r, de la cruauté du Duc d'Albe , dans les guerres des Pays-Bas. Grimberg^wec titre de Principauté. Tongerlo > célèbre Ab- Les Pays-Bas'Catholiques. 217 baye. Sencf y dans la Mairie de Nivelle y vit donner une fanglante bataille l'an it»74, entre les Allemands & les François , qui relièrent victorieux , fous la conduite du grand Prince de Condc Louis IL §. III. Le Quartier d'Anvers. Cette partie , qui a encore le titre de Marquifat de l'Empire, comprend aulli quelques Mairies, Se tire fon hoir» d'Anvers , fa capitale, fituée fur l'Efcaut. Cette ville eft aftez grande , belle , bien bâtie , forte ; mais moins peuplée, moins riche ôc moins marchande quelle n'étoit avant qu'Amfterdam lui eut enlevé prefque tout fon commerce. Nous allons en donner une defeription particulière. Malines y fur la Dyle , eft une viiîe aftez belle, bien bâtie, ôc la plus propre des Pays-Bas. Heureufement elle n'eft point fortifiée : ainfi elle eft exempte des incommodités d'un fiége. Elle appartenait aux Rois de France fous la féconde race : elle vint enflure aux Eveques de Liège \ puis aux Ducs de la Bafte Lorraine. Ch rie, dernier Duc de Bourgogne , y établit en 147a, un Parlement à l'imitation de celui de Paris. 11 devint fédentaire en 1 $03. Il connoît des appellations de diverfes Provinces. Le Sehoute ou Efcoutette , qui eft * la tète de la Magistrature , a un très-Tome IF, K 2i8 Méthode de Géographie. grand crédit dans la ville , jufqu'â commuer la peine des homicides en une amende pécuniaire. Quoique, la ville ne foit pas grande , elle a , ou dans fon enceinte , ou dans fes fauxbourgs , fept Eglifes Pa-roifliales, &c plus de vingt Maifons Religieufes , tant pour hommes que pour femmes. Il y a aum* un Archevêque établi en 155.9, &: un fameux Collège de Jé-fuites. Cette ville a un Arfenal, &c fait beaucoup de dentelles connues fous le nom de Malines, de même que d'excellente bière. Llcre à deux lieues au nord de Malines. Hcrentais 3bbùç en 1209, avec un alfez bon château. Hochjlrate y Comté célèbre. Sant-Vilct> autrefois du Marquifat de Bcrg-op-Zoom , eft une pente ville démolie. Eckeren j une lieue au nord d'Anvers, vit donner en 1703 , une action , où les François battirent les troupes alliées. On voit à deux lieues au-deffus d'Anvers, fur l'Efcaut, la belle Abbaye de faint Bernard. Turnhout, petite ville bâtie vers l'an 1 2 12 , à fept lieues a Peft d'Anvers, appartient aujourd'hui au Roi de Pruffe depuis l'an 1708. Hougafl? de eft; un gros bourg à une lieue de Til-lemont, renommé par la bière excellente , qui fe tranfporte en divers endroits , "fur-tout à Iicge, dont ce bourg eft une dépendance, Les Pays-Bas Catholiques. 11 9 Anvers. Sa figure eft celle d'un croiiTant, ou plutôt d'un arc tendu , dont le bord de i'Efcaut repréfente la corde. Elle eft fituée dans une grande plaine , fur la rive orientale de ce neuve , dans l'endroit où il fépare le Duché de Brabant du Comté de Flandre. Elle eft à dix-fept ou dix-huit lieues de la mer , entre Bruxelles, Malines , Louvain ôc Gand. Elle a communication avec la première de ces villes par le moyen du canal qui aboutit à la rivière de Rupel, qui fe jette dans I'Efcaut, près du village de Villebroeck. Son port eft très-beau «Se très-commode. Les plus gros vaifleaux marchands peuvent y re* monter , tant la rivière eft large ôc profonde. Il y a encore huit canaux principaux , par où les vaifleaux peuvent entrer dans la ville; le plus confidérable en peut contenir jufqu a cent. Toutes ces commodités rendoient autrefois cette ville la plus marchande ôc la plus florif-fante des Pays-Bas. Les vaifleaux y abor-doient en fi grande quantité , que pour arriver au lieu de la décharge , ils croient quelquefois obligés d'attendre plufieurs fe m ai ne s pour avoir une place j m.iis depuis l'établ.lfement de la République des Provinces-Unies, la ville d'Amfterdam a enlevé prefque tout le commerce , enre- 210 Méthode de Géographie. cevant les marchands qui en font fortis pour caule de Religion. L'enceinte de la ville elt de près de cinq milles d'Italie , fans la citadelle, ou de fix milles en l'y comprenant. Cette citadelle eft forte : fa figure eft un pentagone régulier , avec cinq battions rerraffés ÔC contreminés. Comme elle eft fur une petite éminence , elle commande le pays ôc la ville. On y compte plus de quinze puits; ôk les ramparts font bordés de même que la place d'armes , de quantité de beaux arbres. L'arfenal ôc les ma-gafins des vivres y font d'une grandeur ôc d'une propreté furprenante. Les cazernes y font aufli commodes que celles des plus grandes villes, & l'on peut y loger fans peine jufqu'à trois mille foldats tk même beaucoup au-delà dans un cas de néceflité. Le Duc de Parme prit Anvers en 1585» après un des plus beaux fiéges , dont on ait Jamais oui parler. L'Eglife n'eft pas grande , mais elle eft belle, tk bâtie avec art. Au milieu de la citadelle eft une grande place d'armes , fur laquelle on pourroit ranger en bataille une armée raifonnablement grande C'eft dans cette place que le Duc d'Albe nvoit fait ériger en 1571 , cette fa meufe ftatue, qu'il s'étoit fait faire du canon qu'il rwoJt pris à la bataille de Jummingen en Frife* Il y étoit repréfente au naturel, ôc de- Les Pays-Bas Catholiques. lii bout la tête nue , armé de toutes pièces fur un piédeftal de marbre bleu. Il tenoit d'une main le bâton de commandement, & avoit le bras droit étendu du côté de la Ville. Sous fes pieds étoit un corps mon-ftrueux à deux têtes qui eft entre l'Evèché de Liège &c le Duché de Julien , eft unie inféparablement au Duché de Brabant ; tous deux font fous la même jurifdic-tion. L'Empereur Wencellas lui donna le titre de Duché. L'héntiere de la Maifon d'Autriche ne le poiTede pas tout entier ; elle y a feulement les bans de Mo/en 3 de yalhor/ij de Balcny de Hervé & de Spre- K vj 11S Méthode de Géographie, mont, enclavé dans l'Evcché de Liège „ avec quelcpucs villages dans les Comtés de Valkembourg ou Fauqueinont , de Da-lem Se de Rolduc. Le refte appartient aux Provinces Unies. Limbourg fur un roc escarpé , en eft la capitale , Se une ville prefque ruinée j dont' les François firent démolir les fortifications s après l'avoir prife en 167$. Elle eft à cinq lieues à l'eft de la ville de Liège. Hervé eft un bourg confidérable à moitié chemin de Liège Se de Limbourg:. ainfi à deux heures Se demie de l'un ëe de l'autre. Sa Cure ne contient pas moins de Sooocommunians, entre lef-quels il y a de riches Négocians. Le bourg é'Erpen trois lieues au fud-oueft d'Aix-la-Chapelle , eft encore plus confidcrable Se renommé pour fes. belles fabriques de draps \ on le nomme aufli Neau. Monfen eft entre Limbourg Se Aix-la-Chapelle.. On trouve encore dans ce quartier , le fort Calmine A Valhorn A Balen j Spre-mont. III. Le Duché de Luxembourg* Cartes. Ce Duché j, qui ejl très-important y a été mis en plu/leurs feuilles par M. Guillaume S an son & fe vend che% le Sieur Jaillot ; mais je crois qiéàn peut s'en, tenir aux Cartes y qui J ont en deux, ou en Les Pays-Bas Catholiques. il51 quatre feuilles : cette dernière fur-tout * ef faite avec beaucoup de détail. Le Pays que nous nommons aujourd'hui Duché de Luxembourg , habité an-cieimement partie par les Tongrois, ôc partie par les Tréviriens , s'étend dans une grande partie de la Forêt d'Ardenne. C'eft un des plus anciens domaines de la Monarchie Françoife. Il a fait partie du Royaume d'Auftrafie ou de Lorraine. Il fut enfuite polfédé par des Comtes héréditaires, qui prenoient le titre de Comtes d'Ardenne. Sïgefroi , l'un de ces Comtesy acquit en 963 , le château* de Luxembourg j qui étoit du domaine de l'Abbaye de S. Maximin de Trêves. Il donna d'autres terres en échange ; ôc eer échange fut ratifié par Brunon , Evêqcte de Cologne 5 ôc Vicaire ou Directeur de l'Empire. Sïgefroi ôc les defcendans prirent enfuite le nom de Comtes de. Luxembourg. Au douzième fiécle, ce Comté paifa , par femmes, aux Comtes de Namur; Ôc dans le fiécle fuivant, il tomba dans la Maifon de Limbourg , nommée depuis Maifon de Luxembourg , dont étoient les Empe- -reurs Charle IV % Wenceflas , Jofte de Moravie ôc Sigifmond. Charle l'érigea en Duché, en 1354, en faveur de Wenceflas fon fils. Sigifmond le donna en dot-çtl ï442*» à EUfabeth fa nièce, en la ma- l$o Méthode de Géographie. riant avec Antoine de Bourgogne, Due de Brabant. Elifabeth ie vendit à Philippe le Bon Duc de Bourgogne; & comme Louis XI, Roi de France , avoit quelques prétentions Fur ce Duché, il en lit une donation entre vifs à Philippe le Bon , par acte paire à Amboife le 5 Novembre 146z. Cet acte eft inféré à la page 136, d'un petit Livre intitulé, Y Europe pacifiée 3 imprimé à Bruxelles, in-12. 1745. Par le mariage de Marie de Bourgogne avec Maximilien, Duc d'x\utriche ôc depuis Empereur , le Duché de Luxembourg eft tombé dans la Maifon d'Autriche. Le Roi d'Efpagne Charle II, le céda entièrement à la France en 1684 , avec le Comté de Chini. Mais Louis XIV , qui avoit dès-lors des vues fur la Couronne d'Efpagne, le rendit au Roi Charle II, par le Traité de Ryfwick. Il eft enfin refté à la Maifon d'Autriche, par les Traités d'Utrecht , de Raftad tk de Bade. Les premiers Comtes de Luxembourg ne pofféderent d'abord que la partie orientale du Pays , qui compofoit le Comté de Luxembourg proprement dit. La partie occidentale dépendoit de Chini 3 Seigneurie confidérable , que Brunon , Archevêque de Cologne Se Archiduc de Lorraine, mort en t>6"5 , érigea en Comté , dans le Xe fiécle. Ce Comté pafta par femmes au XIIIe fiécle , dans la Maifon Les Pays-Bas Catholiques. 131 iîe Lolf, qui le pofteda jufqu'en 1370 5 que Marguerite de Loff, dernière Corn-teife de Chini, le vendit à Wenceflas , qui l'unit au Duché de Luxembourg. Le Comté de Chini étoit un Fief mouvant du Duché de Bar ; mais depuis plus d'un fiécle, les Ducs de Bar ont renoncé à cette féodalité. Nous décrirons en fon lieu la partie du Luxembourg qui appartient à la France : celle que pofléde la Maifon d'Autriche , fe peut divifer en Luxembourg Aile*-mand tk Luxembourg Walon. Le premier, qui eft à l'orient, eft du Diocèfe de Trêves 3 on y parle allemand : le fécond , à l'occident, eft du Diocèfe de Liège : on y parle un françois corrompu. Dans le Luxembourg Allemand on re-marque Luxembourg 3 capitale de tout le Duché. C'eft une ville médiocrement grande ; mais la plus forte des Pays-Bas. La rivière à'Elfe la divife en deux parties. La première, qu'on nomme la haute , ou la vieille ville, eft fur une hauteur, à l'extrémité d'un grand terrein fondé fur un toc, que l'on a coupé dans les endroits ou le glacis n'étoit pas félon les règles de l'Architecture militaire. La bafte ou nouvelle ville eft compofée des deux faux-bourgs de Pajfendal, 3c de Mlnfler ou de Cromps. Quoique forte par fa fituation , & les travaux qu'on y avoit faits avant i$i Méthode de Géographie. 1684, cette ville eft redevable au Rai Louis XIV de fes plus belles fortifications, que l'Empereur Charle Via beaucoup augmentées depuis. Grave Macheren 3 fur la Mofelle. Echternachj Abbaye.fondée au VIIIe fiécle , fous la Règle de S. Benoît , parS.Wilbrod. Elle eft accompagnée d'un bourg , fitué comme l'Abbaye , dans une vallée arrofée par la rivière de Sour. Bid-hourg j au nord d'Echternach. Diekrich y petite ville à fix ou fept lieues au nord de Luxembourg , dont la Prévôté a vingt-fix villages. Vianden plus au nord, fur la rivière cVOur3 eft un Comté appartenant à la Maifon d'Orange. Il renferme environ cinquante villages. Sanweit encore plus au nord , Seigneurie qui a appartenu aux Princes d'Orange. Salme j Ville Se Comté , avec un château qui n'en eft pas éloigné , appartient à une Maifon très-an» tienne. Les lieux les plus remarquables du Luxembourg yFaion j font, Virton j qui, avec fa Prévôté, eft un Fief de l'Eglife de Verdun. Arlonj petite ville, fituée fur une hauteur, vers la fource duSémoy , à cinq ou fix lieues au couchant de Luxembourg. C'eft un ancien titre de Marquifat, qui appartient au Roi de Pruffe , de la fuccef-fion d'Orange. 11 eft divifé en quinze Mayeuries, qui renferment cent dix-neuf villages. Chini3 ancienne capitale du Com- Les Pays-Bas Catholiques. 135 té de même nom, à l'occident d'Àrlon. Ce n'eft plus qu'une bourgade : mais elle confervé fa jurifdiction fur treize villes , & fur les villages qui en dépendent, Orchïmont 3 Baronie fort étendue des deux côtés du Sémoy. Elle eft affez près de Maifieres & de Charlevilie. Neuf-Châtel, petite ville , chef-lieu d'une Baronie. Saint-Hubert j fa meufe Abbaye fituée au milieu de la Forêt des Ardennes , huit lieues au nord de Chini. Elle fut fondée au commencement du VIIIe fiécle , ôc fe nomma pour lors Andaine. Elle prit le nom de S. Hubert après qri| les Relief s de ce faint Evêque de Liège y eurent été transférées en 8 1 7. Les Evêques de Liées forment des prétentions fur cette Abbaye. Rémacle , Abbé de Saint Hubert, auXVIe fiécle, prétendoit jouir des dro:,.. de la Souveraineté j mais le Confeil de la Province Ôc le Grand-Confeil d • M .nés, le condamnèrent à fe contenter de la qualité de fujet. En 1618, les Religieux ont embraffé la Réforme de S. Vannés. L'Abbé eft Seigneur du lieu Ôc de feize villages. 11 eft aujourd'hui indépendant , fous la protection de la France. Abbaye de Saint Hubert a toujours regardé nos Rois comme fes protecteurs. J*ài vu plufieurs titres du temps de Louis Xï , où tes Abbé & Religieux prenoient *a qualité de Ch^p^ains des Rois de Iran- A 34 Méthode de Géographie* ce. Louis XV , actuellement régnant, a augmente les privilèges de cette Abbaye, par un nouvel Edit de protection donné en 1740. Tous les ans, l'Abbé envoie au Rois trois couples de chiens de chaiïe ôc fix faucons. L'Abbaye a en France plufieurs Prieurés de fa dépendance fie à fa nomination..Baftogne une des plus jolies villes du Luxembourg, renommée par fes Marchés de chevaux ôc de bleds. Elle a une Prévôté qui comprend 145 villages. Honfa/i^e j deux lieues au nord de Bafto-gne. La Roche en Famineou en Ardenney fur YOurt j^m-deftous d'Honfalize , eft un lieu où nos Rois de la féconde race al-loient palfer la belle faifon , pour y prendre le divertiftement de la chafîe. Les gens du Pays y montrent encore une grofle pierre, taillée en forme de fiége , où Pépin rendoit la juftice à fes fujets. Ils l'appellent la Chaife de Pépin. Marche en Famine j à l'oueft de la Roche. Il s'y fit, en 1 577 , un Edit perpétuel pour la pacification des troubles des Pays-Bas. Rochefort y belle ôc magnifique terre , vers les frontières de l'Evêché de Liège. A deux lieues de Rochefort eft le village cYAyein où les François gagnèrent une bataille fur les Efpagnols,en 1635. Durhuy , fur la rivière d'Ourt, tout au nord du Luxembourg , eft une petite ville , dont la Prévôté comprend y 6 villages. Les Pays-Bas Catholiques. 13c IV. Le Duché de Gueldre. Cartes. Guillaume S ans on a publie'en une feuille le Duché de Gueldre. Cette Carte ejl àjfez bonne & peut Juffire pour f£-tudc. J'ai déjà parlé du Duché de Gueldre en décrivant les Provinces - Unies des Pays - Bas. Je ne traiterai ici que de la partie qui eft polTédée par ia Maifon d'Autriche , c'eft-à-dire du quartier de Rure-monde. Ruremonde en eft la capitale. Cette ville eft médiocrement grande , bien bâtie , le ftége d'un Evêque , la rèfidence d'un Gouverneur, ôc le lieu où fe tiennent les Etats de la Province. Elle eft: fituée fur la Meufe , Ôc tire fon nom de la rivière de Roere j qui vient fe perdre dans ce fleuve un peu au-deffus. Son territoire eft aujourd'hui réduit â fix villages. Gueldre j fur le Niers j entre des marais , eft une place très-forte, qui a donné fon nom â tout le Pays. Cette ville , ainfi que W'achtendonck ôc S'tralen y deux petites villes de la même Province, ont été cédées au Roi de Pruffe , par le Traité d'Utrecht en 1713, avec le Pays de Kef-fel j aufli-bien que le Bailliage de Cri-kembeck ; ôc ce en échange de la Princi- 1$6 Méthode de Géographie. pauté d'Orange , prétendue par le Roi de Pruffê. Venlo z fur la Meufe , petite ville bien peuplée &c fort marchande. C'eft une des villes cédées en 171 5 aux Etats-Généraux , par l'Empereur Charle VI, pour leur fervir de barrière. Mais on a vu, dans la dernière guerre , que les villes de barrière ne tiennent pas plus que les autres devant une grande armée. Mont/on: Stewenfvert j aflez bon fort fur la Meufe , appartient aux Etats-Généraux. V. Le Comté de Flandre. Cartes. Le Comté de Flandre a été donné en plufieurs feuilles par M. S an son. Guillaume JDelisle & le fieur Nolin ^ l'ont donné chacun en une feuille. La Carte de M. S an fon entre dans un plus grand détail. On peut s'en tenir à celle de M. Delijle. La Flandre fut anciennement occupée par plufieurs petits peuples. Les Romains en furent les maîtres, jui qu'au commencement du cinquième fiécle , que les François s'en emparèrent. Ce fut leur première demeure fixe. Comme ce Pays étoit couvert de bois, on y établit un Foreftier vers l'an 6i\ : cè fut Lideric de Flarlebee , dont l'office ne fut pas d'abord hérédi- Les Pays-Bas Catholiques. ijj rairt. Charle le Chauve l'érigea en Comte , mouvant de la Couronne de France, ôc en invertit Baudouin Bras-de-Fer, à qui ce Prince donna en mariage fa fille Judith , que Baudouin avoit enlevée , du con-fentement de la Princeffe. La poflérité de ces premiers Comtes étant finie, le Comté de Flandre pallâ en diverfes Maifons, ôc enfin en celle de Bourgogne , puis en celle d'Autriche, par le mariage de Marie de Bourgogne avec Maximilien, aïeul de l'Empereur Charle-Quinr. La Maifon de Bourgogne ôc les Princes de celle d'Autriche , en ont toujours fait la foi Ôc hommage à la France à titre de Pairie , jusqu'au Traité de Madrid en 1527, que Charle-Quint obligea le Roi François I, à lui céder la Souveraineté de cette Province : ceflion contre laquelle on protefta dès lors , comme violente ôc contrainte , François I étant prifonnier de l'Empereur ôc ne pouvant valablement contracter fur l'aliénation du Domaine de la Couronne. Ce Pays elt uni, fans montagnes, ôc fertile en pâturages. Il contient un peuple extrêmement laborieux. Les guerres dont il eft: accablé depuis près de trois cens ans , loin de le décourager , n'ont fait qu'animer fon ardeur pour le travail ôc par conféquent pour le gain. Aujourd'hui la Flandre fe divife en trois portions, la ftandre Frarcoije 3 la 238 Méthode de Géographie, Flandre Autrichienne& la Flandre Holian* doife. En décrivant la France, nous parlerons de la première j nous avons parlé de la troifieme , en décrivant les Provinces-Unies. La Flandre Autrichienne fe divife en trois Quartiers, qui font ceux de Gand^ de Bruges &c àTpres. Chacun fe foudivife en plufieurs Châtellenies. §. L Quartier de Gand. Le Quartier de Gand contient les Châtellenies de Gand , de Courtray & d'Qu-denarde , le vieux bourg de Gand , Je Comté d'Aloft, la Seigneurie de Dender-monde, le pays de Waes , &c la Baronie de Bornheim. La capitale de ce Quartier eft Ghendt ou Gand3 belle & riche ville , fituée au confluent de la Lys & de I'Efcaut. Elle eft fort peuplée, la plus marchande des Pays-Bas Catholiques, & le lieu où fe tiennent les Etats de la Province. Gand eft paffablement fort, & a une alfez bonne citadelle,, de même qu'un beau canal qui fe rend â Bruges & â Oftende , &£ qui fut fait en 1613. Les François la prirent en 1678 , & la rendirent la même année par la Paix de Nimégue. Elle fut pareillement prife en 1745 , & a été rendue à l'Héritière d'Autriche par le Traité de paix d'Aix-la-Chapelle , en 1748. L'Empereur Charle V , & Ferdinand I, fon frère , étoient nés en cette ville. Le can- Les Pays-Bas Catholiques. i 3 9 ton où. elle eft fituée fut premièrement habité par les anciens Gorduni ou Gondu-7ii j Cliens des Nerviens, Se enfuite par les Romains que Jules Céfar y mit en gar-nifon. 11 palfa enfuite fous la domination des François, Se enfin des Germains, dont la plupart étoient des Saxons que Char-lemagne y fit palfer. Cette ville n'eft pas feulement remarquable par f; 1 grandeur } mais encore par la beauté de fa Situation , a caufe des rivières Se des ruhTeaux qui l'arrofent , des prairies Se des collines , qui l'environnent , Se de la douceur de l'air que l'on y refpire. Les rivières qui l'arofent font I'Efcaut, qui vient d'Oudenarde , la Lys, qui vient de Courtray : elles fe joignent à Gand 5 la Lieve ne s'y rend que par les travaux que l'on a faits pour l'y conduire , en la grof-fiftant de quelques ruiffeaux , Se la Moere y vient de Moerbeck. Le canal que l'on a ménagé entre Gand Se le Sas de Gand , établit avec la mer une communication très-avantageufe d la ville Se au pays. On le commença en 1537 j Se on le pouffa jufqu'à la digue , que l'on perça en 1613, fous le gouvernement d'Albert Se d'ifii-belle. Les rivières , dont on vient de parler , entourent Se couvrent la ville de telle manière, qu'elles y forment vingt-fix ifles, 8c la rendent d'autant plus forte , qu'en fermant les éclufes on peut inonder les 140 Méthode de Géographie. environs jufqu'à la diftance d'un mille. La dernière enceinte qu'on y a faire , contient de circuit en dedans plus de fept milles d'Italie : mais en mefurant par dehors , il y en aura plus de neuf j ce qui fait au moins trois bonnes lieues. Il faut dire néanmoins que dans cette enceinte il y a des efpaces qui ne font ni bâtis ni habités. Charle-Quint y fît bâtir une citadelle affez grande tk paifablement fortifiée, au même lieu où étoit auparavant le fameux Monaftere de S. Bavon. Elle fert à tenir en refpecL fes habitans , dont l'hiftoire ne parle pas toujours favorablement. De la tour du Befroy, nommée Belfort, â laquelle on monte par cinq cens marches ou dégrés , on découvre la ville & le château. Elle contient une cloche nommée Rolard, qui fonne les heures , tk a fou-vent fervi â former le tocfin. Cette cloche pefe onze milliers. Au haut de la tour eft un dragon de la groffeur d'un taureau, avec les aîles étendues. 11 eft de cuivre doré. Il fut envoyé de Conftanrinople dit temps de Baudouin , Comte de Flandre. La plupart des édifices de Gand font beaux & même magnifiques. Il n'en faut excepter que les extrémités de la ville qui ne font pas dans le même gout. Les vingt-fix ifles renfermées dans l'enceinte Les Pays-Bas Catholiques. 241 ceinte de la ville tk formées par les rivières ik par les canaux , font occupées par des maifons ou publiques ou particulières. Sans parler de quantité de petits ponts, il y en a quatre vingr-dix-huit affez élevés pour donner commodément paffage aux bateaux chargés de provisions ou de marchandées. H y a Six moulins à eau tk plufieurs moulins à vent. La ville contient treize places publiques ou marchés. Le plus important eft celui qu'on nomme du Vendredi , parce que tous les Vendredis on y tient un marché public. C'eft dans cette place que l'Infante Ifabeile a érigé une ftatue à Charle V , fon aïeul , avec une belle infcri-ption. Le château nommé la Cour du Prince 3 eft un ancien bâtiment. On y remarque une affez petite chambre , qui a été le premier appartement occupé par le Prince Charle , hl s ainé de Philippe le Bel & de Jeanne d'Aragon, lequel a été dans la fuite l'Empereur Charle V. Il ne fut point baptifé dans ce château, comme l'ont dit quelques Auteurs \ mais dans 1 Eglife de faint Jean ., aujourd'hui l'Eglife de faint Bavon. La Maifon de Ville eft compofée de deux bâtimens , dont l'un fut commencé Cn 14 81 , & l'autre en 1600. Au foni-Torne IF. L x4* Méthode de Géographie. met, on voit ces deux lettres A ôc I, avec une couronne : ( ce font les lettres initiales des noms d'Albert ôc d'Ifabelle ) au-deflous le foleil ôc la lune avec ces mots , Semel & femper. Les chambres ôc la chapelle font ornées de ftatues , de tableaux , ôc d'infcriptions. On compte cinquante-cinq édifices publics , Eglifes , Monafteres, Hôpitaux ou autres Maifons de piété. Entre les Religieux , les quatre Ordres Mendians y ont leurs Couvens. La principale Eglife étoit dédiée fous l'invocation de faint Jean-Baptifte 3 mais l'Empereur Charle V, ayant eu befoin du terrein de l'ancienne Abbaye de S. Bavon pour y élever la citadelle , il laifTa à l'Abbaye ôc aux Moines de S. Bavon tous leurs revenus, ôc les plaça dans l'Eglife de S. Jean j à laquelle il donna le nom de S. Bavon, qu'elle porte aujourd'hui dans tous les actes publics. 11 fit confirmer ce changement par le Pape, 11 s'étoit déjà fait un changement dans cette Eglife. Les Religieux ôc l'Abbaye de S. Bavon avoient été fécularifés en 1537. L'on y mit des Chanoines 3 ôc ce ne fut plus enfuite qu'une fimple Prévôté j mais avec le temps elle fut érigée en Cathédrale. C'étoit donc dans cette EgbTe que l'Empereur Charle V' avoit été bap-tifé l'an 1500J & l'an 1559, Philippe Les Pays-Bas Catholiques. 44j îî , fon fils , obtint du Pape Paul IV , l'érection de Gand en Evêché furfraganc de Malines. Il y a outre ces Abbayes uneChartreu-fe, des Dominicains, des Auguftins, des Récollets, des Capucins, des Cannes, des Jéfuites, des Jéfuites Anglois , tkc. &c quantité de Monafteres parce que la ville d'Anvers attira tout le commerce , 6c que les Marchands des Villes Anféatiques, qu'on nomme les Of-terlings , fe tranfporterent dans cette ville de Brabant, dont la fituation leur parut Les Pays-Bas Catholiques. 249 plus commode. Enfin le commerce de Mer fui enlevé à toutes ces villes par les Hollandois , qui fe font faifis des ports ôc des embouchures des rivières. Les guerres ôc les troubles de Flandre ont aufli beaucoup diminué les richefles ôc le nombre des habitans de Bruges. L'enceinte de cette ville eft d'environ deux lieues. Ses rues font belles ôc larges j ôc on peut dire qu'il y a dans Bruges autant de beaux édifices 6V de belles maifons que dans aucune ville des Pays-Bas. On y remarque dix-fept anciennes maifons, qui appartiennent aux Confeils d'autant de nations étrangetes, qui furent bâties lorfque le commerce y floriffoit. On y compte environ foixante Eglifes dont la principale , qui eft la Cathédrale, fut dédiée à S. Donat, l'an 994. Amould, Comte de Flandre , établit dans cette Eglife un Chapitre de treize Chanoines avec un Prévôt. Leur nombre fut dans la fuite augmenté jufqu'â trente-deux. Ce Chapitre a été confidérable-de tout temps. Robert de Jérufalem , Comte de Flandre , donna en 1 1 o $ au Prévôt le titre de Chancelier héréditaire ou perpétuel de Flandre , ôc aux Chanoines celui de fes Chapelains domeftiques. On trouve , par plufieurs anciens mo lumens , que cette Eglife avoit d'abord été bâtie par Lidéric, premier Foreftiei L v i$o Méthode de Géographie. de Flandre en 611 fous l'Empire dTIe* radius & le règne de Clotaire II :. mais, qu'elle fut rebâtie de nouveau , Se dotée par Baudouin , dit Bras-de-Fer , Comte de Flandre , qui la dédia fous l'invocation de S. Donat, Archevêque de Reims, que les habitans de Bruges avoient choiir pour leur Patron, après que fes reliques leur avoient été envoyées vers l'an 870. Bruges, dépendoit alors, de l'Evêché de. Tournai. Elle en fut démembrée en 1559* lorfque le Pape Paul IV y érigea un Eve-ché particulier, fuffragant de l'Archevêque de Malines. On garde dans la Cathédrale les os de Charle le Bon , Comte; de Flandre , qui font d'une grandeur pro* digieufe. Ce Prince y fut maflacré par fes ennemis en 1117 , pendant qu'il étoit en prière. On dételle encore tous les ans , le il de Mars , la mémoire de cet horrible attentat y l'on y fait fon panégyrique y Se. l'on montre fes reliques au peuple. On compte qu'il y a dans Bruges deux cens foixante rues, fept portes , SX fix: grands marchés : mais il n'y a aucune fontaine. Les eaux dont on fe fert viennent" de Gand , de la Lys &.de I'Efcaut-,.& fe distribuent par le moyen d'an gros tuyaii' qui paffe par les principaux endroits de &■ ville, dont chaque particulier peut ufer , moyennant une reconnoifTanee. «n*- Les Pays-Bas Catholiques. iyi La plus belle place eft le grand marche , au milieu duquel on voit un grand corps de logis quatre nommé les Halles y avec des galeries publiques & une grande cour au milieu, où d'un côté s'élève un clocher, que l'on regarde comme un des plus beaux de l'Europe , tant pour fa hauteur , que pour le* dégagement. Il a 533 dégrés ; tk il eft foutenu par quatre pil-liers , que l'on traverse par quatre endroits différens. Il eft rempli'd'une multitude de cloches, ôc d'un beau carillon, qui fonne a chaque quart-d'heure un* air de mulique différenr. Le long de cette grande place on voit un grand bâtiment qui fert de magafin public pour les draps des Marchands. Il eft bâti fur le canal , foutenu par plufieurs piliers , de manière que les vaifteaux qu'on appelle Beylandrtsy peuvent paffer deffous pour traverfer la. ville , 8c aller du canal d'Oftende dans celui de Gand. Le Bourg eft une grande place , fur laquelle on voit la Maifon de Ville , ornée de quantité de figures des anciens Comtes; & ComtefTes de Flandre 3 mais le tout dans le gout gothique. On voit aufti fur la même place l'Eglife cathédrale , le Palais épifcopal j la Cour prevôtale 8c canoniale , le Greffe, ôc la Chapelle du Sang; de Notre Seigneur, que l'on y garde. Ce4 fdnt dépôt eft dans un cylindre de verre v m* V}, 1$! Méthode de Géographie. dans lequel il y a une phiole auiïi de figure cylindrique , où le fang eft renferme. Thieri d'Aliace , Comte de Flandre , l'apporta a fon retour de la Terre-Sainte , en 1180 , l'ayant reçu de Foulque d'Anjou , Roi de Jéruialem , dont il avoit époufé la fille. Outre le Chapitre de Ja cathédrale , il y en a encore deux autres \ l'un dans l'Eglife de Notre-Dame, fondé l'an 1091 , pour un Prévôt tk douze Chanoines j & l'autre dans celle de faint Sauveur , érigé en 1.5.01 y pour un Doyen tk feize Chanoines. L'Eglife de Notre-Dame eft fort belle. On y voit deux tombes de cuivre doré d'une beauté extraordinaire , l'une de Marie héritière de Bourgogne, qui étoit née à Bruxelles en 1 4 5 yy ôc l'autre de Char-Je le Hardi ion pere , dernier Duc de Bourgogne , qui fut tué devant Nancy en 1477. Marie d'Autriche, petite-fille du Duc Charle, tk. fœur de l'Empereur Charle V„ a fait faire ce dernier tombeau en 15 5 o > aptes y avoir fait tranfporter le corps de fon bifaïeul, qui avoit d'abord été inhumé dans l'Eglife de S. Georges de Nancy , où f >n tombeau ôc fon épitaphe fe voient encore aujourd'hui, quoique le corps n'y foit plus. On trouve peu de villes où les pauvres ôc les orphelins toient entretenus avec tant de foin qu'à Bruges. L'Ecole des Bogards Les Pays-Bas Catholiques. 255 y fut établie en 1411, pour cent trente jeunes garçons orphelins \ les uns dans les études, les autres dans c; fier en s métiers félon leurs talens. On a vu des Evèques , des Abbés , & plufieurs favans Eccléfiafti-ques qui font forcis de cette Ecole , & qui ont fait gloire d'y envoyer leurs portraits, pour marque de reconnoilfance. Il y a dans la ville deux Abbayes d'hommes , favoir celle des Dunes , ordre de Cîteaux , ôY celle de S. Barthélemi , dite Eechhoute ; &c hors des remparts celle de S. André , ordre de S. Benoît. La première a été commencée par S. Bernard , lorfqu'il vint dans les Pays-Bas, en 1138. Elle' étoit d'abord à une lieue de Furnes près des Dunes de la Mer, dont elle porte le nom ; mais depuis les guerres civiles en 1627 , les Religieux font venus demeurer dans cette ville, L'Abbaye d'Eeckhoute fut fondée en 1050 j & celle de S. André en 1105, par Robert de Jérufalem Comte de Flandre. La première Jurifdiéfion eft celle du M agiftrat, compofée de deux Bourgue-nieftres, de douze Echevins, de douze Confeillers , de fix Penfionaires , «5c de deux Tréforiers. La féconde eft celle du plat pays , qu'on appelle le franc de Bruges. La troifiéme eft celle du Chapitre &c de la Prévôté. La quatrième eft la Cour féodale , où préfide le grand Bailii de Bruges> l. fameux par la belle victoire que le Prince. Maurice de Naffau y remporta fur l'Archiduc Albert en 1600. Damme bâtie dans le XIIe fiécle , à une petite lieue de Bruges, eft auflî une place très-forte par fes eaux. Dixmude3 dans un très-bon fond 9. a le meilleur beurre de tous les Pays Bas c'eft en quoi confifte fon commerce. Piaf-fendalj OudemburgBlanckenberg 3 bourg-fur la mer , â deux lieues à i'oueft de Bruges y où fe fait une pèche confidcrabte da poiifons y qui de-ià. fe diftribue dans les 1^6 Méthode de Géographie. Pays-Bas catholiques. En i 72 j , on fît une chauffée entre l'une tk l'autre pour en faciliter le commerce. Torhout j eft un bourg important , qui appartient aujourd'hui à l'Ele&eur Palatin , comme Héritier de la branche de Neubourg. §. III. Quartier d'Y près. Le Quartier d'Ypres contient les Cha-tellenies d'Ypres j de Warncton 3 de Rouf felaers 3 ëk de Fumes. Ypres, ville Epif-copale depuis 1559, tire fon nom de l'Y-per , petite rivière qui coule au pied de fes murailles. Elle eft à cinq lieues à l'oueft de Lille , &c fe trouve fituée dans un pays marécageux. On la regarde comme une des plus fortes places des Pays-Bas. Le feu Roi Louis XIV la prit en 1678 y ik après l'avoir extrêmement fortifiée , il l'a cédée à l'Empereur par les traités d Utrecht en 1713 tk de Bade 1714. Elle fut prife en 1744, & rendue à la paix de 1748\ Rofc-hrughe tk Poperingue font des bourgs très-diftingués de cette Châtellenie. Warneton j aufti fur la Lys , eft une petite ville qu'on a fortifiée dans la guerre de 1701. Wcrwick j aufti fur la Lys. Bou-Jlngue où eft une magnifique éclufe fur le canal de Fumes à Ypres. La Châtellenie de Bouliers ou Rouffe-laers prend fon nom d'un gros bourg, au nord-eft d'Ypres, qui appartient à l'Eiec- Les Pays-Bas Catholiques. 15 7 teur Palatin. Ifenghcin* en titre de Principauté , à la Maifon de Gand, dont une branche eft établie en France. La Châtellenie de Fumes, nommée le Furnenbacht 3 renferme environ 72 villages. Fur ne s 3 très-forte place fituée dans un pays marécageux Se plein d'excellens pâturages, en eft la capitale. Elle fut cédée à la Maifon d'Autriche, par le traité d'Utrecht en 171 3. Les troupes de France la prirent en 1744. Le fort de la Knoque eft de cette Châtellenie. V1. Le Comté de Haynaut. Cartes. Le Haynaut a été publié par Guillaume S'anson 3 en une feuille 3auffi~bien que par Guillaume Delisle 3 & par le fieur Nolis. Le Comté de Haynaut, entre le Brabant , la Flandre , la Champagne Se la Picardie, eft aujourd'hui fous deux dominations différentes, favoir fous celle de France Se fous celle d'Autriche. La dernière y pofféde le Comté ou la Prévôté de Mons, le Brachbant Se quelques autres pays. Oh y parle communément wallon. On peut juger de la bonté de ce pays , par le grand nombre de villes qu'il renferme. Voici les principales de celles qui appar- 2 j 8 Méthode de Géographie. tiennent à la Maifon d'Autriche. Mans j fur la Trouille , eft une ville forte , affez • grande , ôc le Heu où fe tiennent les Etats de la Province , dont elle eft la capitale. Elle dépend pour le fpintuel du Diocèfe de Cambrai. Le Roi Louis le Grand la prit en i6y\\ mais il la rendit aux Efpa-gnols par la paix de Rifwick. Louis XV la reprit en 1746 , ôc la rendit en 1748. Mons a un célèbre Chapitre de Chanoine f fes j fondé par fainte Waltrude , Ôc dont les Comtes de Haynaut font les prorecteurs. Saint-Guijlain3belh ôc riche Abbaye fur la rivière d'Haifne , ôc dont l'Abbé eft Seigneur temporel ôc fpirituel. C'é-toit autrefois un lieu fortifié y il eft aujourd'hui démentelé. liceux 3 érigé en Comté par Charle-Quint, en faveur de la Maifon de Croy. Brainc-le-Comte 3 petite ville y aufli-bien que Lejjïnes 3 Ligne 3 Leufe 3 Soignies 3 Binche 3 Fontaine*l'Evêque y Chievres. Baiileul3 Tongre ôc Ath 3 petite ville affez jolie ôc très bien fortifiée , eft fituée fur la Dendre. Les François la prirent pour une féconde fois en Ï4yf9 ÔC la rendirent la même année par la paix de Rifwick. Enguien 3 renommé par fon beau parc que l'on embellit tous les joui%. Mari-mont château près de Bmebe , que Marie , Reine de Hongrie , avoit fait bâtir 7 ôc que Henri fit mettre en cendres erx 1 5 5 4 > pour fe venger de cette Princeffe „ Les Pays-Sas Catholiques. 259 qui avoit détruit Fôllembrài ■> maifon de campagne de Henri II s entre les villes de Laon & de Noyom Halle y petite ville , fa meufe par la dévotion qu'on y a pour la fainte Vierge. Beaumont y Chimai 3 Steenkerk y village célèbre par le choc fanglant qui s'y donna l'an 1692 où les Alliés furent défaits par les François. VIL Le Comté de Namur, Carte s. La Carte du Comté de Namur a été donnée par Guillaume S AN SON 3 & par le Jieur NOLlN ; ces deux Cartes font bonnes. Le Comté de Namur eft un Pays rude du côté du midi, où il y a beaucoup de mines de fer , de plomb, de marbre ôc de houille ou charbon de terre j mais fertile en bled du côté du nord ôc de l'oueft. Sa capitale eft Namur y ville médiocrement grande , le fiége d'un Evêque fuffragant de Cambrai. Elle eft fituée au confluent de la Sambre Ôc de la' Meufe , ôc pafle pour une des plus fortes places des Pays-Bas. Sa plus grande force confifte dans fon château, aflis fur une montagne efcarpée de tous côtés, ce qui le rend un des plus forts de toute l'Europe. Ce château, bâti long-temps avant la ville , eft maintenant défendu par le fort Guillaume , qui vaut lëo Méthode de Géographie. feul une citadelle. Il fe trouve encore plufieurs autres forts, qui environnent la ville. Les plus confidérabîes font le fort de Meule , bâti â l'oppofite du château , ÔC le fort Cooquelet, qui eft allez grand pour renfermer dans fes fortifications l'étendue de deux villages. Louis XIV aftiégea en perfonne cette place en 1691. Le premier de Juin on ouvrit la tranchée , ôc la ville ne tint que fix jours. On attaqua enfuite le fort Guillaume , dans lequel commandoit l'Ingénieur Coehorn , qui l'avoit conftruit l'année précédente, par ordre de Guillaume III, Roi d'Angleterre, qui lui avoit donné fon nom. Coehorn ayant été bleffé , le fort fe rendit le 11 Juin. Les François attaquèrent enfuite le château , qui capitula le 30. Ils n'en relièrent maîtres que trois ans. Namur affiégé en 1695., Par Guillaume III j Roi d'Angleterre, ôc Maximilien Emmanuel, Electeur de Bavière , fut obligé de fe rendre le 5 Septembre , après s'être défendu deux mois fous la conduite du Maréchal de Bouftlers. Le 16 Juillet 1704, le Felt Maréchal Auwer-kerke s'approcha de Namur, avec l'armée des Alliés, ôc fe retira après y avoir jette quantité de bombes ôc de boulets rouges , qui ne firent aucun mal. Enfin en 1713 > la paix ayant été conclue à Utrecht, la ville de Namur fut cédée par le praire Les Pays-Bas Catholiques* 1G1 aux Etats-Généraux , pour la remettre à. l'Empereur j ôc ee Prince en confia la garde aux Etats dè Hollande, pour leur fervir de barrière contre la France. L'Eglife cathédrale eft dédiée à S. Aubin , Evêque d'Angers. Le Chapitre eft •compofé de vingt Chanoines. Il a pour dignités un Prévôt, un Doyen, deux Archidiacres , un Chantre, un Ecolâtre, un Pénitencier, un Archiprétre ôc neuf Gradués. Notre-Dame eft la principale ParoifTe. Les autres font, S. Jean l'Evangélifte , S. Jean-Baptifte, S. Loup ou S. Luc, dont le Curé eft Religieux de l'Abbaye de Ma-logne , ôc S. Nicolas, Les Communaurés ou Couvens d'hommes , font au nombre de fix j favoir , les Jéfiiites, qui enfeignent les humanités , les Récollets , les Dominicains , les Capucins , les Carmes Déchauftes ôc les Croifiers. On compte fept Monafteres de -filles j favoir , l'Abbaye des Bénédictines réformées , dite Notre Daine de Paix, les tlrfiilines, les AnnonciadeSj les Carmélites Déchauftees , les Récolleétines, les Pâmes Blanches, ou Carmélites Chauffées Ôc les Hofpitalieres. L'Eglife des Jé-fuites eft d'une grande beauté , toute in-cruftée de marbre rouge ôc noir , ôc fou-tenue par dix grandes colonnes de mar- 161 Méthode de Géographie. bre noir : fon frontifpice eft auflî très-beau. Entre les autres bâtimens publics , on admire principalement la Cour du Prince, C'eft un beau palais quarré , qui fert ordinairement de demeure au Gouverneur. On remarque dans le Comté de Namur Charleroi petite ville très-bien fortifiée , fituée fur le bord de la Sambre. Elle fut bâtie en 1666 par le Gouverneur Général des Pays-Bas , qui lui fit porter le nom du Roi d'Efpagne Charle IL Les François la prirent pour la féconde fois, en 1693. Mais, la paix de Rifwick la fit rendre aux Efpagnoîs. Flcurus y Abbaye célèbre près de Charleroi , vit donner en 1690 , une fanglante bataille, où les François commandés par le Maréchal de Luxembourg, remportèrent la victoire fur les Alliés. Il faut joindre aux Pays-Bas Catholiques polfédés par la Maifon d'Autriche, le Tournaijis. Cartes. %£ Diocèfe de Tournai a été fait en une feuille par le feur Capellier Curé de ce Diocèfe. Cette Carte ejl bonne , & fe vend che\ M. Jaillot. Le Tournaifs eft un petit pays très- fertile , qui a fes Loix Se fa Jurifdiction par* Les Pays-Bas Catholiques. 16$ tîcuiiere. Il a pour capitale Tournai 3 fur I'Efcaut, le fiége d'un Evêque furriragant de Cambrai. Cette ville, qui eft défendue par la meilleure citadelle de l'Europe , tut prife par le Roi en 166 j , Se par les Alliés en 1709 , à qui le Roi l'a cédée par le traité d'Utrecht de 1713 , pour être remile â la Maifon d'Autriche : puis elle fut reprife en 1745 , après la bataille de Fon-tenoi. Outre un Chapitre confîdérable, on trouve encore dans Tournai la riche Abbaye de S. Martin , ordre de S. Benoît. En 1653 on trouva près de l'Eglife de S. Brice , dans la partie de cette ville qui eft du Diocèfe de Cambrai, le tombeau , non pas de Chilperic , comme le marque l'Auteur desDe'licesdesPays-Basj rom. II. p, 123, mais de Childéric , pere de Clovis : c'eft le plus ancien monument de la Monarchie Françoife. La plus grande partie eft dans la Bibliothèque du Roi à Paris, Se il en refte encore quelques pièces dans une famille diftinguée de Tournai j où je les ai vues. Antoing 3 eft à la Maifon de Melun , de la branche des Princes d'Epinoi. On en a démembré lé château de Mortagne Se Saint-Amand j qui font reftés à la France , par le traité d'Utrecht. Fontenoi 3 village près d'An-toing , eft devenu célèbre par la victoire complette qu'y a remportée, le mardi on- 2(34 Méthode de Géographie. ziéme Mai 1745 , le Roi Louis XV , où ce Prince s'eft diftingué par une valeur ôc enfuite par une bonté digne de Henri le Grand , fon quatrième aïeul. M. le Dauphin a commencé à y faire paroître un courage convenable à fa nailfance, ôc M. le Maréchal de Saxe n'a fait que continuer à donner des preuves de fes talens fupé-rieurs qui l'ont fait connoître comme digne fils du Roi Augufte de Pologne. CHAPITRE La France. i6'j CHAPITRE XI L LA FRANCE, Cartes. Comme nous fuivons 3 pour le détail j la. divifion de la France par Généralités on doit prendre la Carte du fieur Jail-LOT j qui parut en Tjij. Les Généralités y font bien difiinguées. Cela ne nous empêchera point de marquer auffi les autres Cartes j foit par Gouvernemens Généraux j foit par Provinces E c défia Clique s^ . quand nous parlerons de ces divifions de la France. Anciens Habitans des Gaules ou de la France. Ïl eft prefque impoftible de remonter jufqu'à l'origine des peuples qui ont habité les Gaules ; & ceux qui en ont voulu parler fe font abufés , les uns en les faifant defeendre de Jupiter , qu'ils appellent I^ts, ik les autres en les faifant fortir de Galathès, fils d'Hercule. Qn n'en peut rien dire de certain avant la fondation 4* Rome. Ce n'eft que vers ce temps-là cj.ue les Celtes ou Gaulois commencèrent Tome LF. M ±66 Méthode de Géographie. à fe faire connoître par leurs entreprifes ôc la force de leurs armes. Il y en avoir cjui étoient palfé dans la Grande-Bretagne, ôc d'aurres dans la parrie de l'Efpagne ap-pellée Celtibérie } mais ce qui arriva 600 ans avant Jefus-Chrift, fous Ambigat, Roi de Bourges, eft plus connu. Comme les Gaulois s'étoient extrêmement multipliés , ils fe partagèrent en divers corps d'armées , pour aller chercher de nouvelles demeures. Slgovèfe ouvrit à fes fucceffeurs un chemin à la conquête d'une partie de la Germanie, qui fut depuis occupée par les Bavarois ôc par les Bohèmes. Bellovèfe alla faire de grands établhTemens en Italie ; ôc dans la fuite Brennus y fit bâtir la ville de Senogallla > prit Rome ôc affiégea le Capitole, qu'il auroit pris s'il eut fu profiter de la victoire qu'il avoit remportée fur Fabius. D'autres Gaulois pafterent dans la Grèce fous la conduite de Belglus Ôc d'un autre Brennus. Delà ils pénétrèrent jufque dans l'Afie , Ôc donnèrent le nom de Gallogrece ou Galatie â la Province que Nicomede, Roi de Bithytaie , leur abandonna. Il y a apparence que ce furent ceux-là qui, avant que de paffer en Afîe , répondirent fièrement à Alexandre, qu'ils ne craignoient rien dans le monde que la chute du ciel. Le commerce que les Gaulois eurent dans ces différentes expéditions avec des La France. 167 peuples plus humains & plus polis qu'eux , leur ayant fait perdre un peu de leur grof-(iereté, ils bâtirent à leur retour des villes , qu'ils apprirent des Marfeillois à fermer de murailles. Ils s'impoferent des Loix, choisirent des Magiftrats pour les faire obferver &c ayant fait quelque changement à leur Religion , chaque peuple prit un Dieu particulier , auquel il im-moloit des victimes humaines. Il n'y avoit parmi eux que deux fortes de conditions qui fuflent eftimées : celle des Prêtres & celle des Nobles. Le Peuple fuppot'toit toutes les charges, Ôc n'avoit aucune part au Gouvernement. Les Prêtres que l'on nommoit Druides reflem-bloient aux Mages des Orientaux , & étoient les chefs de la Religion. Ils prenaient aufli le foin d'élever la jeuneiîe. Ils tenaient le premier rang dans les aflem-blées j on les confukoit dans les temps difficiles , & leurs réponfes pafloient fou-vent pour des oracles. C'é.toient des gens fuperltitieux , ôc dont la doctrine étoit pleine de maximes ridicules j néanmoins ils croyoient que les ames étoient immortelles. Mais cette créance, dont ils fai-foient un des principaux points de leur-Religion , pouvoit être une politique pour oter aux Gaulois la crainte de la mort, ôc les former ainfi à la gloire. Ils étoient dif-penfés d'aller à la guerre , ôc même ils i6$ Méthode de Géographie. étoient exempts de toutes fortes d'impo-fitions. Ces prérogatives augmentoient le nombre des Druides , tk rendoient leur condition plus honorable. Ils avoient un fouverain Pontife , dont l'autorité étoit abfohie. Sa charge étoit à vie 3 le plus ancien Druide lui fuccédoit j ôc lorlqu'il fe trouvoit plufieurs conçurrens , le fort en décidoit. Les Druides s'alfembloient tous les ans dans le pays des Ca mutés 3 c'eft-à-dire le Pays Chartrain. Après qu'ils avoient jugé tons les procès des particuliers tk terminé les différens des peuples , ils alloient folemnellement recueillir le guy de chêne qu'ils oftroient à Jupiter, Les Euhages ôc les Bardes 3 avoient rang parmi les Prêtres. Ceux-ci étoient des Poètes qui célébroient en vers les belles actions, ôc les chantoient enfuite fur des inflrumens de mufique. Les autres *s'ap-pliquoient à rechercher les fecrets de la nature, tk étoient proprement des Médecins , puifqu'ils ne fe fervoient de leurs connoilfances que pour trouver des remèdes utiles &c falutaires. Les Romains, en faifant la conquête des Gaules environ 50 ans avant Jefus-Chrift , ne touchèrent point aux prérogatives des Nobles tk des Prêtres. Des Francs ou François. s La paix dont les Gaules jouirent fous La France. 269 les Empereurs Romains n'y fur troublée que par les révoltes de Julius Sacrovir d'Autun , & de Julius îlorus de Trêves , tk par les guerres de Civilis 8c de Tutor. Ce fut environ l'an 254 de Jefus-ChriPc que des peuples de Germanie , qui de-meuroient entre le Rhin , le Mein tk le Wefer » s'étant ligués fous le nom de Francspalferenc le Rhin & fe répandirent dans la Gaule Belgique. Mais ayant été battus par le tribun Àurélien , environ l'an 155 , ils furent contrains de re-patTer ce fleuve , tk ne revinrent dans la Belgique que vers l'année 159. Ils en furent cha(Fés pour la féconde fois. Enfin, s'y étant jettes de nouveau quelques années après, ils prirent plufieurs villes le long du Rhin , 8c forcèrent les Romains de leur afîïgner des terres dans le pays des Ubiens ou de Cologne. Ils s'avancèrent de-là dans la Tongrie, 8c enfuite jufqu'a Trêves, dont ils fe rendirent maîtres. Ils avoient avant que de paffer le Rhin, élevé fur le pavois 8c proclamé Roi, à* ce qu'on croit, Pharamondy fils de Marcomir , qui niourut l'an 428. Clodion _, fon fucceffeur , conquit une partie de la Gaule Belgique , furprit les villes de Tournai 8c de Cambrai, 8c choi-*ît celle d'Amiens pour le lieu de fa ré licence ordinaire : il mourut l'an 448. Mé-rouée j qui lui fuccéda, conquit la Picar- M iij 27° Méthode de Géographie. die , la Normandie, partie de riile de France, & tout ce qui eft ail-delà de la Mofelle jufqu'à Mayence. Il remporta , avec les Romains , une victoire célèbre fur Attila , Roi des Huns, dans la Champagne y & après avoir établi fon fiége à Paris , il mourut l'an 457. Son fils nommé Chl/derk j lui fuccéda : mais à caufe de fa mauvaife conduite , il fut chafie du rrône par les Seigneurs de fa Cour, qui mirent en fa place JEgldius > fils d'un Sénateur Romain, qui étoit Gouverneur de Soiflons. Childeric fe retira dans la Thu-ringe , d'où il fut rappelle par l'adreiTe de Guiomade. Il fe rendit enfuite maître de la Lorraine, prit Beauvais & plufieurs autres villes fur la Seine ôcfurl'Oife, &c mourut l'an 481. Clovls j fon fuccelfeur, qui fe rendît maître de Soiftbns, & qui établit fon fiége à Paris , époufa Clotilde, fille de Chilpe-ric , Roi de Bourgogne. Il gagna, fur les Allemands, la bataille de Tolbiac, après laquelle il fe fit Chrétien. Il tailla en puces l'armée des Wifigoths dans la plaine de Vouillé, près de Poitiers, en 507, & rua le Roi Alaric de fa propre main , ce qui lui donna lieu d'étendre fa domination jufquaux Pyrénées. Il refta cependant aux "Wifigoths la plus grande partie du Languedoc , qu'ils appelloient Septimanie \ & les Rois de France ne s'en rendirent mai* La France* 271 très qu'en 752 , du temps du Roi Pépin» Anaftafe, Empereur Romain réfident a Conitantinople, envoya à Clovis une couronne de rayons, femblable à celle des Empereurs, avec le titre d'Augufte, pour montrer qu'il ralîbcioit à l'Empire. Clovis mourut en 511 , laifïant Thierri d'une concubine , qu'il avoit eue avant fon mariage j &c de Clotilde, il eut Clodomir Ch'ddcbtrt &c C/otaire. Le premier fut Roi d'Auftrafie ou de Metz, le fécond le fut d'Orléans, le troisième de Paris, de le quatrième de Soif-fons. Thierri, Clodomit & Childebert étant morts , après avoir fait la conquête du Royaume des Bourguignons , CIo-taire réunit toute la France fous fa domi-* nation. Ceux qui régnèrent enfuite ne gardèrent que le titre de Roi , & abandonnèrent le Gouvernement aux Maires de leur Palais. A peine paroiffoient-ils en public 5 ils fe tenoient renfermés dans leurs ap-partemens, où ils fe plongeoient dans toutes fortes de débauches. Cela augmenta fi fort le pouvoir des Maires, qu'ils fe nfirent enfin à leur place. Charle Martel refufa la couronne, qui lui fut offerte j niais Pépin , fon fils , fut déclaré Roi par les Etats du Royaume en 7 51 , après que Childeric III, dernier Roi de la race ap-pellée des Mérovingiens 3 eut été dépote. ljz Méthode de Géographie* On releva fur le pavois 9 félon l'ancienne coutume, Ôc enfuite il fut facté par Bc-niface Archevêque de Mayence. Pépin , chef de la féconde race des Rois de France , appellée des Carlïens j pour fe montrer digne de la couronne qu'il ve-noit d'obtenir , fit. la guerre aux Saxons avec avantage. De-là il paffa en Italie au fecours du Pape Etienne III, qu'il délivra de la tyrannie des Lombards. Aftolfe, leur Roi, s'étoit emparé de TExarcat de Ra-venne 5 ôc vouloit fe rendre maître de Rome. Pépin l'obligea de renoncer à fes conquêtes , dont il fit donation à l'Eglife i ce qui commença dès-lors à élever la puif-fance des Papes à ce haut point de grandeur , ou elle arriva fous Charlemagne y fils de Pépin. Après cette expédition , Pépin fe jetta dans la Bavière, Ôc força Taf-fillon à lui faire hommage. Les Saxons furent enfuite vaincus ôc fournis de nouveau y après quoi Pépin contraignit le Duc d Aquitaine à le reconnoîtrepour fon Souverain. Il mourut l'année 768 , laiffant de Berthe , fille de Caribert, Comte de Laon, Charle ôc Carloman. Le premier eut en partage la France ôc la Neuftrie : l'Aufirafie , aufii-bien que les Provinces qui étoient au-delà du Rhin , échurent à Carloman , qui mourut à Laon , en Charle mérita le furnom de Grand\ok\ La France. 275 de Charlemagne 3 par fes belles actions. 11 domta les Saxons, qui avoient été fi fou-vent infidèles a fes prédéceffeurs j il conquit la plus grande partie de l'Allemagne , Se de ce qu'on nomme aujourd'hui la Hongrie j il détruifit en Italie le Royaume des Lombards , qui avoit duré 106 ans , Se il affermit la puiffance temporelle des Papes , par des donations confidérabîes. Il accourut en Efpagne au fecours des Princes Chrétiens , tourmentés par les Sara-fins , qu'il chalfa de la Navarre Se de l'A-ragon j mais au retour de cette expédition , fon arrière-earde fut défaite dans le paffage des Pyrénées, par les Gafcons qui s'étoient réfugiés dans les montagnes. Les fréquens foulé vemens des Saxons l'obligèrent de repaifèr en Allemagne. Il les ramena à leur devoir j il leur lit ern-braffer le Chriftianifme, Se fonda dans leur pays des Evêchés, aufquels il a (ligna de grands revenus , afin qu'ils le piifïent maintenir contre les Saxons. Enfuite il fur occupé tantôt contre les Gafcons, tantôt; contre les Lombards Se les Avares de Hongrie , qui s'étoient ligués avec Taflil-lon , Duc de Bavière. Enfin il fut couronné Se proclamé Empereur dans l'Eglife de S. Pierre , par le Pape Léon III, le jour de Noël de l'année 8oc. Il prit alors la réfolntion de partager fes Etats entre fes enfans : ce qu'il ik I M t Z74 Méthode de Géographie. ïhionville l'an %o6. Charle fut Roi de la France Orientale , &c Pépin eut le Royaume d'Italie. Ces deux Princes étant morts fans enfans légitimes , le dernier en 81 o , Se L'autre en 811 , Louis furnom-mé le Débonnaire recueillit feul cette grande fucceffion. Il étoit en Aquitaine lorfqu'il apprit la mort de fon pere , arrivée à Aix-la-Chapelle l'an 814. Il confirma au Pape Pafchal I , les donations que fes prédéceffeurs avoient fiitcs au faint fiége ; Se comme il ne fe fentit pas allez fort pour foutenir un fardeau aufit pefant, que celui dont il étoit chargé , il affocia Lothaire j fon fils aine, à l'Empire, dans l'aile mblée générale qu'il tint à Aix-la-Chapelle en 81-. Il donna le Royaume d'Aquitaine &Pepin,qvù étoit le fécond^ & celui de Germanie au troifiéme nommé Louis. Enfuite s'étant remarié avec Judith, dont il eut Charle j furnommé le Chauve j il voulut faire un nouveau partage de fes Etats -y ce qui fut la fource d'une guerre civile , Se la caufe des mauvais traitemens quil reçut de fes enfans. Car ces Princes le firent enfermer dans l'Abbaye de S. Médard de Soiflons ; Se fur l'aceufation , que Lothaire intenta contre lui dans l'aflemblée des Etats , il fut condamné à faire amende honora ble en habit de pénitent dans l'Eglife de Compiegne. Cette action parut fi noire La France. 275 aux principaux Seigneurs du Royaume , qu'ils prirent les aimes en fa faveur , ôc le remirent fur le trône le premier Mars de l'année 334. Pépin & Louis fe réconcilièrent avec leur pere 3 mais Lothaire periiita dans fa rébellion , jufqu'à ce qu'ayant été abandonné de tout le monde , il vint fe jetter à fes pieds , ôc lui demanda pardon de fa révolte. Ce racommodement produifit un nouveau partage , qui caufa de nouvelles ja-loufies. Louis le Débonnaire donna à Lothaire*, qui polTédoit déjà l'Italie , la France orientale 3 elle s'étendoit depuis la Meufe jufqu'à la Bavière : celle-ci fut le partage de Louis 3 Charle eut la France occidentale , ôc Pépin l'Aquitaine. Ce dernier mourut l'an 838 , fur le point qu'il alloit fe foulever, ôc laiffa des enfans que Louis le Débonnaire priva de la hicceiîion de leur pere. Louis qu'on nomma le Germanique , ayant engagé les Allemands dans fes intérêts , déclara à fon pere une guerre , qui ne lui fut pas avan-tageufe. La mort de Louis le Débonnaire °,ui arriva l'an 840 , ne fit point cefTer la méiîntelligence oui régnoit entre fes en- C r r fans. Lothaire voulur obliger fes frères de relever de lui, parce qu'il étoit Empe-feur. Ils traitèrent cette prétention de ridicule -, Ôc s'étant ligués contre lui Ôc contre Pépin, Roi d'Aquitaine , ils le défirent .176 Méthode de Ge'ogmphie. près de Fonrenai , dans l'Auxerrois , ex le contraignirent de faire un nouveau partage. L'Ira lie , la Provence & le pays qui elt entre le Rhin , I'Efcaut, la Meufe Se la Saône échurent à Lothaire. Louis eut l'Allemagne ou la France orientale , ôc" Charle le Chauve la France occidentale Lothaire renonça quelque temps après au-monde , touché de la mort de fa femme Hermengarde , ëc fe fit Religieux dans l'Abbaye de Prum, Louis le Germanique mourut à Francfort , l'an 877 , &e laiffa d'Emilie, Carloman , Louis & Charle qui partagèrent entu'eux l'Allemagne j Se Charle le Chauve ayant été empoifonne à fon retour d'Italie par fon Médecin , nommé Sédecias > il mourut la même année en un village de Savoye nommé Brcos. La poftérité de ces Princes dégénéra St tomba dans le mépris. Les Allemands «lurent un Roi de Germanie de leur Nation , & enfuite les François déférèrent en 987 la Couronne à Hugue-Capet 3 qui fut préféré a Charle , fils puîné de Louis d'Outremer , à caufe de l'hommage de la Lorraine , que ce Prince avoir fait auparavant à l'Empereur Otton II. Hugues-Capet étoit fils de Hugue le Grand, Duc de France qui fe jette dans le Rhin , la Somme j la Marne , qui fe décharge dans la Seine, la Vienne 8c le Cfor, qui fe jettent dans la Loire j la Charente3 la Dordogne^ qui tombe dans la Garonne 3 la Saône j qui fe jette dans le Rhône à Lyon, Il y a aufli deux ou trois fameux canaux, dont le plus considérable elt celui de Languedoc , qui facilite le tranfport des mar-chandifes de l'occident à l'orient, 8c joint l'Océan à la Méditerranée. Les autres font celui de Briare à Montants, 8c celui d'Or-léans , qui par le moyen du Loing uniflent la Loire avec la Seine. Les Montagnes de France font, les Pyrénées 3 qui la féparent de l'Efpagne j les Alpes qui la féparent de l'Italie ; les Ce-vennes j dans la contrée de ce nom , qui fait partie du Languedoc j outre les montagnes d'Auvergne , qui paroiffent être une fuite des Cévennes ; 8c les V'ofges y entre la Lorraine &c la Franche-Comté. La France a plufieurs eaux minérales 8c des bains très-falutaives , dont les plus confidérabîes font ceux de Bourbon-l'Ar-chambaut, Bourbon-Lancy , Bourbonne , Barége, Bagnéres, Balaruc, Forges, Valsa Vichy 8c Saint-Amand. Gouvernement. Cette Monarchie eft la plus ancienne iSz Méthode de Géographie. de l'Europe, tk depuis douze fiécîes la Couronne eft héréditaire. Les filles en font exclues j ôc cette exclufion eft une Loi fondamentale de l'Etat, qu'on nomme Loi Salique , laquelle a toujours été exactement obfervée. Ses Rois prennent la qualité de Rois Très-Chrétiens j ôc de Eils aînés de l'Eglife ? parce qu'ils ont reçu les premiers le Chriftiamfme , ôc qu'ils ont rendu des fervices confidérabîes au faint Siège. Ils précédent tous les autres Princes Chrétiens, à la réftrye de l'Empereur, dont le droit néanmoins pouroit être difpute. Ce rang leur eft dû inconteftable-ment. L'Efpagne qui,depuisCharle-Quinr, avoit voulu prétendre à une égalité, fut contrainte de déclarer publiquement , en 1661, qu'elle renonçoit à fes prétentions. Le pouvoir du Roi eft abfolu ; c'eft la raifon pour laquelle il fe met lui-même la Couronne fur la tête le jour de fon fa-cre. Sa volonté feule , tempérée par la juftice Se la fagefïè éternelle , fait mouvoir ôc régler l'Etat. Nos Rois font les Auteurs Ôc les interprêtes des Loixj les Edits ôc les Ordonnances fortent de leur cabinet, Ôc fe publient en leur nom. Ils difpofent de toutes les Charges de l'Epée ôc de la Robe j ils nomment aux grands Bénéfices j ils ont feuls la connoiffance des affaires , mettent des impositions de la manière ôc La France. 283 autant de fois qu'ils le trouvent bon. Ils font la paix ou la guerre , contractent des alliances, lèvent des troupes , difpofent des finances. Enfin , ce qui établit encore plus fortement leurpuiffance, eft que leurs fujets les aiment naturellement, Se que l'obéilfance ne leur conte rien. L'autorité des Etats Généraux du Royaume diminuoit considérablement ce pouvoir, parce que les Rois ne pouvoient prefque rien faire fans leur participation. Il falloit avoir leur confentement lorfqu il s'agifloit de demander de l'argent, faire des levées, créer des charges , ou établir des impôts. Souvent ils s'y oppofoient, fous prétexte de faire des remontrances. Les Rois y étoient fouvent expofés au caprice , ou aux factions des Députés, & l'on voyoit prefque toujours les cabales l'emporter fur l'intérêt de l'Etat, Se fur la volonté du Souverain. Ces Etats furent appelles au commencement, tantôt Conférences , tantôt Convocations générales. On en rapporte l'inftitution aux Rois de la première Race , qui pour lier enfemble « les différens pays , qui étoient fous leuï domination, Sz les ranger fous les mêmes loix, formoient de temps en temps des alfemblées, où chacun de ces pays en-voyoit des Députés. Elles fe tinrent d'abord deux fois l'année pour deux motifs: le premier pour frire des Ordonnances , 284 Méthode de Géographie, ôc juger les appellations interjetées des fentences des'Juges Subalternes j ôc le fécond pour délibérer des affaires du Royaume. Leur pouvoir commença d'augmenter fous les derniers fuccefleurs de Clo-vis , qui ne pouvant fe donner la peine de régner , ne fongerent qu'à trouver des gens fur qui ils putfent fe décharger du Gouvernement. Les Etats agirent toujours de concert avec les Maires du Palais, ôc ce fut principalement par leurs foins que Pépin Ôc Hugue-Capet parvinrent à la Couronne. Louis XI donna le premier atteinte à cette grande autorité ; autorité ufurpée durant les guerres civiles. Comme ce Prince étoit habile politique, il avoit reconnu que les Rois ne feroient jamais les maîtres , ni le Royaume tranquille , tant que cette affemblée fubfifleroit. Charle VIII ôc Louis XII furent contraints de négliger cette maxime , fi né-ceffaire pour le bien de l'Etat. Henri II ménagea les Etats pour en avoir de l'argent, qu'il dépenfoit avec profufton , ôc avec très-peu d'utilité. Charle IX ôc Henri III furenr trop occupés par les Huguenots , pour travaillera cette grande affaire. Henri IV prenoit des mefures pour la faire réuflir ; mais la mort l'ayant enlevé dans le temps qu'il fongeoit à. exécuter ces vaftes projets , qui dévoient être fi glorieux à la France , elle fut en quelque La France. % S 5 manière terminée pendant la minotité de Louis XIII, puifque depuis l'an 1614, les Etats n'ont point été convoqués , 8c qu'il eft vraiiemblable qu'ils ne le feront jamais. La France a eu 6S Rois depuis Phara-mond qui commença l'an de grâce 410 , jufqu'à Louis XV du nom , qui règne depuis l'an 1715. Ce Prince eft fort puiftant, 8c fondent la France dans ce haut point de gloire &de grandeur, où il l'a trouvée en montant fur le trône. 11 l'a même augmentée de quelques Provinces, autant par fes armes, que par la fagefte de fon gouvernement. Nous avons dit qu'il a le titre de Fils aîné de l'Eglife ; qualité qui lui eft juftement acquife, parce que fur la fin du Ve fiécle , que Clovis fit monter la Religion Catholique fur le Trône des François , tous les autres Rois étoient ou ?longés dans l'idolâtrie, ou aveuglés par Arianifme j 6V: depuis ce temps-là le Trône n'a été fouillé par aucune héréfie. Il eft plus qu'aucun autre de fes prédéceffeurs attaché à la Religion Catholique 'y Se par la révocation de l'Edit de Nantes, le feu Roi Louis XIV a aboli dans foi Royaume la Religion Prétendue R éfoi-mee. Les divers Etats du Royaume font com-pofés de trois corps ; le Clergé , la Nobleffe 8c le Tiers-Etat j mais qui depuis 1%6 Méthode de Géographie. 1^14, ne tiennent plus d'Affemblées générales , comme nous venons de le dire. Il y a pour l'administration de la Juftice en dernier refforr, des Parlemens ÔC des Confeil s fouverains. Les anciens Parlemens, qui étoient proprement les Affemblées générales de la nation, étoient fort différens des Parlemens modernes , Ôc avoient une autorité qui vouloir borner celle des Rois. hesParlemens d'aujourd'hui & les Confeils fouverains de France , font ceux de Paris 3 de Touloufe 3 de Grenoble j de Bourdeaux 3 de Dijpn 3 de Rouen t àlAix j de Rennes 3 de Pau de Mct% j de Befançon 3 de Flandre de Perpignan 3 ôc de Colmar en Alface, Ces deux derniers n'ont que le titre de Confeils fouverains : il y en a un troifiéme en Artois 9 mais il ne juge en dernier reftort que les affaires criminelles de fa Province \ ôc pour les autres il y a appel au Parlement de Paris. II y faut joindre le Parlement de Dombes j que le Roi a confervé depuis qu'il a acquis cette Principauté en 1761. Le Gouvernement du Royaume quant aux Finances, eft chvife en trente-une Généralités ; defquelles il y en a vingt-cinq dans les Pays d'Eleétions , ôc fix dans les Pays d'Etats. Dans chaque Généralitc eft un Bureau de Trcforiers Généraux de France , avec cette différence, que les uns font appelles grands Bureaux, parce qu'ils La France. 187 font compofés d'un plus grand nombre d'Officiers j ôc les autres petits Bureaux , qui en ont beaucoup moins. Il n'y avoit anciennement qu'un Trcforier Général des Finances, qui avoir la direction des deniers du Roi. On l'appelloir le Grand Tréforier; c'étoit proprement le Surintendant général des Finances. Philippe de Valois lui donna un collègue j Charle V en créa un troisième , Ôc Charle VI un quatrième. Ce nombre fubliita jufqu'au règne de Henri II, qui l'augmenta juf-qu a feize, afin qu'il y eut dans les Provinces autant de Trcforiers , qu'il y avoit de Receveurs Généraux , qui avoient été établis par François I. On réunit enfuite à leurs charges celles des Généraux des Finances. Ils en ont pris la qualité, ôc c'eft de-là que leurs départemens onr été appelles Généralités. Le nombre des Tré-foriers des Finances augmenta depuis con-fidérablement, ôc y en eut divers créés fous différens règnes. Leur principale fonction eft de drelTer l'état des tailles de la Généralité , d'ordonner des bâtimens ôc des réparations des Maifons Royales, ponts , chauftees, pavé ôc autres ouvrages publics, & d'enregistrer les lettres d'ennobliffe-nient, légitimation , aubaine, deshérance, efpaves, Ôc lettres de dons , péages , peu-fions , ôc autres concernant le domaine du ^°i. Hs onc féance ôc voix déhbérative ±88 Méthode de Géographie. dans les Chambres des Comprcs, ôc Cours des Aides , ôc font Commiffaires-nés des Chambres des francs-Fiefs du Domaine ôc du Terrier. Les Généralités font divi-fées en Elections ; ôc il y a dans chacune un Intendant 3 qui règle tout ce qui regarde la Juftice, la Police ôc les Finances. C'eft proprement l'homme du Roi pour veiller à fes intérêts, ôc avoir foin de ceux du peuple j à quoi l'on peut ajouter que les Intendans fonr toujours pris du corps des Maîtres des Requêtes. Revenus du Roi. Les Rois de la première Race fe contentèrent de leur Domaine, qui ne con-fiftoit, comme ceux des Seigneurs particuliers , qu'en terres, en redevances réglées , en droits feigneuriaux j en confifcations Ôc en péages , qui fe prenoient pour le tranfport des marchandées hors de l'Etat. Ceux de la féconde Race y ajoutèrent les décimes du Clergé, ôc quelquefois ils le-voient une efpece de taille fur les peuples ; mais on ne connoilïoit prefque point en ce temps-là les importions extraordinaires. Le Roi Jean fut le premier de la troisième Race qui unit les Aides à fon Domaine. Charle V y ajouta l'affouage m eut, qui étoit une impofition de quatre livres par feu. Charle VI fe contenta de hx cent mille livres. Charle VII porta fon revenu La France. zS-9 à dix-fept cens mille livres, parce que là taille devint fous fon règne une impofi-tion ordinaire. Louis XI le fit monter il quatre millions quatre cens mille livres. Charle VIII jouit de deux millions cinq cens mille livres ; mais il en retrancha douze cens mille livres , fur la requête des Etats-Généraux qui fe tinrent à Tours en 1485. Louis XII ôc François I lurent engagés à de grandes dépenfes , à caufe des guerres qu'ils eurent à foutenir. Fleuri II leva des fommes exceflives fur fes fujets, Se laifTa fon épargne engagée de quarante-deux millions. Charle IX fur contraint d'augmenter les tailles , ôc autres impofitions ordinaires. Henri III fe contenta de quinze millions fept cens mille livres. Henri IV grofïit confidérablement fon revenu, par le moyen du commerce qu'il établit dans le Royaume. Louis XIII le porta encore plus loin 3 enfin Louis le Grand ayant réuni au Trélbr public les droits aliénés'en faveur des particuliers , arrêré les voleries qu'on faifoit fur les lieux , ôc introduit l'équité ôc la juftice dans l'administration des Finances , a fi fort augmenté fon revenu , qu'il monte aujourd'hui à plus de deux cens cinquante millions chaque année ; ôc cela eft même porté plus loin s fuivant les befoins, de ■l'Etat. -Ce revenu eft employé à divers tifages p dont le principal Ôc le plus in> Tome IV. " lN %t}0 Méthode de Géographie. portant eft l'entretien des forces de l'Etat, tant fur terre que ,fur mer. Forces du Royaume. Les forces maritimes confident en un très-grand nombre de Vaifleaux , & en quarante Galères , fans compter une infinité d'autres Bâtimens. La Manne a pour chef l'Amiral, dont la charge ayant été fupprimée en 1616 , le Roi créa celle de Grand-Maitre , Chef Se Surintendant Général de la navigation Se commerce de France. Celle-ci eut le même fort en 1669 , Se l'on rétablir celle de l'Amiral, dont le pouvoir, les fonctions Se les droits furent réglés par FEdit du 1 2. Octobre de la même année , qui a été confirmé par l'Ordonnance du mois d'Août 1687, L'Amiral a fous lui deux Vice-Amiraux , celui de Ponant , qui commande dans l'étendue de l'Océan , Se celui du Levant dans l'étendue de la Mer Méditerranée. Le Roi les créa après la mort du Duc de Beaufort ; mais il ne fit alors que celui de Ponant : Se ce n'a été que long-temps après que celui de Levant a été nommé. Ils ont fous eux des Lieutenans Généraux, qui donnent les ordres en leur abfence \ Se au définit de ceux-ci, ce font les Chefs d'Efcadre , qui commandent dans les Ports Se fur la" Mer. La France. 191 Les vaifleaux du Roi font diftnbués dans les Ports de Toulon , de Rochefort, de Breft 6c du Havre de Grâce. 11 y a dans chacun un Arfenal rempli de toutes fortes de munitions de guerre , tk de tout ce qui peut fervir à la conftruction , radoub tk armement des vaifleaux , fous la direction d'un Intendant, lequel y exerce la juftice , tk ordonne de la police 6c des finances , fuivant le pouvoir qui lui en eft attribué par fa commiflion. Les vaifleaux font de différente grandeur. Il y en a du premier , du fécond , du troifiéme 6e du quatrième rang. Ceux du premier ont 160 pieds de longueur , 44. de largeur , 6e zo à 14 pieds de profondeur : ils font du port de 1400 jufqu'à 1400 tonneaux , 6e ont fept à huit cens hommes d'équipage. Il y a deux différentes grandeurs de' vaifleaux du fécond tk troisième rang , qu'on diftingue par premier te fécond ordre. Les vaifleaux du fécond- rang du premier ordre , ont 150 pieds de long 41 de large , 6c 19 de profondeur 3 ceux du fécond ordre ont 146 pieds de long , 40 -de large , fur 18 de profondeur : ils font du port de 1100 jufqu'à 1400 tonneaux j leur équipage monte à quatre ou cinq cens hommes. Les vaifleaux du troifiéme rang font de même distingués en deux ordres : ceux du premier ont 140 pieds de longueur , 38 de lareeur, te 17 îyi Méthode de Géographie. de fond : la longueur de ceux du fécond eft de 136 pieds, fa largeur de 37 , fur 16 de fond : leur port eft de 800 jufqu'à 1000 tonneaux 3 ils portent 3^350 hommes d'équipage. Ceux du quatrième rang ont r 10 pieds de long , 3 2 de large , ôc 14 de fond : leur port eft de 4 à 500 tonneaux 3 leur équipage ordinaire eft de 250 hommes. Il feroit difficile d'en déterminer le nombre , parce qu'on en con-UTiiit tous les jours , 8c que quand même le Roi auroit toutes les forces maritimes de l'Europe contre lui, les fiennes fuffi-roient pour leur réftfter. Chaque Vaiffèau a plufieurs Officiers qu'on diftingue en Principaux 8c en Inférieurs ; les Principaux font le Capitaine en pied , le Capitaine en fécond , le Lieutenant en premier , le Lieutenant en fécond 8c les deux Enfeignes. Les Officiers Inférieurs font ceux qu'on nomme Officiers Mariniers , dont le nombre eft proportionné à l'équipage. Outre les Vaifleaux , dont on vient de parler, il y a encore des Frégates légères, des Galiotes à bombes, des Brûlots , Bri-gantins , Barques , Barques longues ou couvertes, 5c Flûtes, qui ont aufli des Officiers. Pour ce qui eft des Soldats , il y a dans les Ports de Toulon , Rochefort 8c Breft , un grand nombre de Soldats entretenus» Là France. £9^ qu'on nomme Gardiens , Se qui ont pour Commandant un Capitaine de Marine. Ils font partagés par Compagnies de cinquante hommes , compofées de deux Capitaines d'Armes, fix Sergens , huit Caporaux , un Tambour , un Fifre Se trente-deux Soldats. Chaque Compagnie eft commandée par un Lieutenant, ou Enfeigne , qui en a le détail \ Se il .a fous lui un Officier moins ancien , qui fait la fonction de Lieutenant. Mœuts. Langue. Les François font d'une taille avanta-geufe , Se de bonne mine j ils ont l'air libre Se dégagé , l'humeur enjouée- Se agréable. Ils font aufù fort braves , bons fol-dats j fpirituels, adroits , polis , magnifiques dans leur train , dans leurs feftins Se dans leurs habits. Ils aiment fort les Arts, les Sciences , 6v les exercices du corps où ils réufiiiïent parfaitement bien : mais rien n'égale l'honnêteté Se l'affabilité qu'ils ont pour les étrangers , quoiqu'ils n'en loient pas toujours aimés. Il eft vrai qu'ils fonr prompts, inconftans, impatiens dans l'adverfité , Se peu circonfpecfs, pour ne pas dire étourdis dans la bonne fortune Se dans leurs avantures particulières. C'eft aufti ce qui leur attire fouvent de mau-vaifes affaires , Se la haine des étrangers ; ■nui ne les aiment pas trop d'ailleurs ? par 194 Méthode de Géographie. la jaloufie qu'ils ont de leurs bonnes qualités. La Langue Françoiie a été en grande partie formée de la Romaine. Prefque tous les Actes publics du Royaume furent faits autrefois en Latin , jufqu'à l'année 1535, ^e François 1 relïerra la Langue Latine dans les Ecoles. La Langue Françoife elt aujourd'hui plus polie que jamais. La plupart des Européens , ôc fur-tout les Septentrionaux , l'ont toujours fort cftimée à caufe de fon accent, qui n'eft ni trop grave , ni trop doux. Ses principaux idiomes font le François ôc le Gafcon : celui-ci vers le midi , celui-là vers le nord. C'eft peut - être pour cette raifon que les Parifiens appellent indifféremment Gafcons tous ceux qui font au-delà de la rivière de Loire , reffortiflans aux Parlemens des Provinces méridionales 3 ôc que les Gafcons comprennent fous le nom de François, tous ceux qui font au-delà de cette rivière. La langue des bas-Bretons ôc celle des Bafques , n'ont rien de commun avec ces deux idiomes : ce font des langues particulières. Religion. Univerjités. La Religion Catholique a toujours été en France celle de l'Etat, depuis l'an de grâce 496 , que le Roi Clovis I du nom Fe fit Chrétien. Elle y eft; même aujour- La Prance. 295 d'hui la feule depuis que Louis XIV a révoqué le fameux Edit de Nantes , qui avoit toléré la Communion Prétendue-Réformée , ou Calvinifte. Il y a dans le Royaume environ 40000 Paroiffes , près de 1400 Abbayes, 12456 Prieurés, 262 Commanderies de Malte , 154000 Chapelles ayant Chapelains : & 163 Abbayes de Religieufes., 14953 Couvens de Bénédictins , Chartreux , Céleftins, Dominicains , Francifcains , Auguftins , Carmes , ôc autres Religieux. Tous ces Ee-cléfiaftiques féculiers ôc réguliers onr de revenu annuel plus de 200 millions de livres , ce qui fait le quart du revenu de tout le Royaume , ôc rend le Clergé pref-qu'aufli riche que le Roi même , quoique ce foit le plus riche Prince de 1 Europe. Les Univcrfités de France au nombre de 20 font : Paris : cette fa meufe Univerfité , dont on rapporte le commencement au temps de Charlemagne , ne fut formée en corps qu au XIIe fiécle. Nous rangerons les au-*. très par ordre alphabétique. Aix , fondée en 1407. Angers vers 1160. Be/ançon j 1421. Bordeaux j 1441. Bourges j 1463. Caenj 14 3 1. Celle de Cahors réunie en 1751 à N iv x<)6 Méthode de Géographie. Touloufe , avoir été fondée en 1352- Dijon 3 1722. Douai 3 15 tTz. Montpellier ± 118 9. Nantes 3 1460. Orléans 3 1305. Pau j 1712. Perpignan 3 1 3 4 j. Poitiers 3 14 31. Pont-à-I) (oui'iv)i j 1c72. heims j 1347. Strasbourg 3 1538. Touloufe j 1223. Valence y 1339' Divifion. La France a été autrefois divifée par plufieurs Auteurs en douze Gouvernemens Généraux, fous lefquels ils rédui-foient toutes fes Provinces. Ces Gouvernemens -furent établis en 1614, dans le temps de i'Aiîembiée des Etats-Généraux du Royaume à Paris 3 mais comme ils ne durèrent que quelques mois , on ne sjen fert plus aujourd'hui pour la divifion du Royaume 3 & d'ailleurs nos derniers Rois ont acquis de nouvelles Provinces. La divifion qui feroir plus en ufage , & qui eft géographique , devroit fe faire en trois parties, favoir : La I. Partie j feptentrionale. La II. Partie 3 celle du milieu. Gouvernemens Militaires. 297 Et la III, Partie 3 la méridionale. Ces crois parties générales contiennent les trois natures de Gouvernemens que comprend le Royaume : ce font, I. Le Gouvernement Militaire. II. Le Gouvernement Eccléfiaftique. III. Le Gouvernement Civil. IV. Le Gouvernement Politique. I. Le Gouvernement Militaire. C a «. t e s. Prefque toutes nos Cartes de France font difpofées fuivant les Gouvernemens Militaires de Provinces. Telles font celles de MM. S a n s on j en fix. ftuilks 9 chei M. jaillot :. cette Carte ejl bien entendue & bien divifée. On trouve che% le même une autre Carte gravée par le Sieur inselin en deux feuilles , & qui eft fort bonne j ou même Von peut fe fervir de celles du P. Placide j ou de No lin r toutes deux en quatre feuilles. M. dell S le a donné la France en une grande feuille 3 & elle eft très-exacte : on peut s'en fervir pour le général. Comme la Nation Françoife eft une Nation militaire , fon gouvernement a toujours fuivi le caractère du Peuple : anciennementles Gouvernemens qui la pat- N v 2 c 8 Méthode de Géographie. tagent étoient connus fous le nom de Duchés , comme les Gouvernemens particuliers avoient le titre de Comtés. Ces Gouvernemens généraux ou militaires de Provinces , font aujourd'hui au nombre de $8. 11 y en a i y dans la partie feptentrio-nale i z. dans la partie du milieu 3 &c 15. dans la partie méridionale. Les treize Gouvernemens du fepten-trion font : 1. Paris , fépare du fuivant.. 2. Lille de France. 3. La Normandie. 4. Le Havre de Grâce. % La Picardie- C>. Le Boulonois. 7. L'Artois. 8. La Flandre j avec le Cambrefîs Prevosté et Vicomte de Paris. Anciennement le Gouvernement de Gouvernemens Militaires. $0$ Pi/le de France renfermait celui de la Prévôté &c Vicomte de Paris ; mais on les a divifés dans la fuite. M. le Duc de Chevreufe réunit les deux charges de Gouverneur Ôc Lieutenant Général. LesGouvernemens particuliers font, le château de la Baflille 5 celui de Vincen-nes , à une lieue au nord de Paris ; F Hôtel Royal des Invalides ; l'Ecole Royale Militaire j le vieux Louvre j le château des Tuileries* II. Isle de France. Ce Gouvernement renferme , \TJle de France le Solfj'onnols 3 le Va/ois 3 le Lao-nois ôc le Vexai-François. Il y a trois Lieutenans Généraux r un pour l'ifle de France ôc le Soiflonnois, l'autre pour le Beauvoifis , Ôc le dernier pour le Vexin-François. Les Gouvernemens particuliers font ceux de Verfailles, Saint-Germain , Etam-pes , au midi ; ôc au nord Saint-Denis Compiegne , Senlis , Crépi , Soiflons. > Laon, Noyon, Chauni, Beauvais. III. Normandie. Le Gouvernement de Normandie eil divifé en deux Lieutenances Générales y, qui font celles de Haute Ôc Bafle Normandie. Il y a enfuite des Lieutenans de 304 Méthode de Géographie* Roi dans les Bailliages , qui font fubor-donnés aux Lieutenans Généraux. Les Bailliages de la Haute font ceux de Rouen y de Caux , de Gifors Se d'Evreux : ceux de la Baffe font, Alençon, Caen Se Cou-tances. Les Gouvernemens des villes qui en dépendent, font ceux de Rouen , Pont-de-l'Arche, Dieppe Se Fort du Polet 3 Hon-fleur , Caen , Cherbourg Se Saint-Lo , Coutances, Granville, Avranches, Monr-Saint-Michel , Falaife , Argentan , Se Alençom- IV. Le Havre de Grâce. L'importance de cette Place , fituée à l'embouchure de la Seine , l'a fait metrre fur le pied de Gouvernement Général. Elle a un Gouverneur particulier, Se même un Lieutenant-Général, avec les autres Officiers néceffaires, tant pour la ville que pour le Port. Montivilliers, Harfleur Se Fécamp dépendent de ce Gouvernement. V. Picardie. Ce Gouvernement a deux Lieutenans Généraux , dont le premier commande dans le reffort de Peronne, Montdidier Se Roye} Se le fécond dans le Bailliage d'Amiens, Sénéchauffée de Ponthieu » Calais Se Pays reconquis. Les Gouver- Gouvernemens Militaires. 3.0 J ncmens cïe Places , font ceux de la ville & citadelle d'Amiens, Ardres, Abbevil-le , Mon treuil, Calais, Dourlens , Saint-Valeri, Guife, Saint-Quentin, la Fere, Péronne, Montdidier, ville ôc château de Ham. VI. B qv l O nois. Ce Gouvernement, fépare de celui de Picardie, n'a que douze lieues de long , fur huit de large. Il n'y a point de Iàeu-l tenant Général 3 mais feulement un Commandant dans Boulogne, qui en fait les fonctions. Les Gouvernemens particuliers font, Boulogne , Monthulin , Etaples , la Tour d'Ambleteufe , ôc le château d'Ar-delot. On verra ci-après , une remarque Singulière fur la milice de ce Gouvernement. VII. Art01 s. L'Artois ayant été cédé â la France , par le traité des Pyrénées en 1659 , le Gouvernement en fut joint â celui de Picardie , Ôc il y eft refté uni jufqu au mois de Janvier 1765 , qu'il en a été fépare. De forte qu'il forme aujourd'hui un Gouvernement Général 3 & il y a des Gouverneurs particuliers dans les ville ôc cira-delle d'Arras , Béthune , Aire , Saint-Orner, Hefdin , Bapaume ôc les forts de ■Nieulay ôc de Saint-François. VIII. Flandre et Haynault* Ce Gouvernement a une étendue con-fîdérable , tk comprend toutes les conquêtes que le Ro« a faites dans les Pays-Bas , poltcrieurement au traité des Pyrénées de rrt $ 9 , excepté l'Artois , tk Dun-kerque , qui formoit un Gouvernement particulier. Il y a un Lieutenant Général. Les places qui en dépendent font dans la Flandre Françoife , les villes de Lille , Douai , Cambrai , Bouchain , Coudé , Bergues, Forr Saint-François, Gravelines, Dunkerque J tk dans le H'aynault François , Valencienn.es, Maubeuge, Landre-cies , le Quefnoy , Philippeville , Charle-mont tk Givet. Autrefois Dunkerque faifoit un Gouvernement général fépare , qui contenoit non-feulement cette ville j mais même fa Châtellenie avec la Citadelle , le Rifban &c les autres torts, qui ont été démolis en vertu du Traité d'Utrecht, en 1713. Aujourd'hui ce Gouvernement eft réuni à celui de la Flandre. IX. Champagne et Brie. Ces deux Provinces font unies depuis long-temps , en un feul Gouvernement , ou il y a quatre Lieutcnans-Généraux. Le premier a le Bailliage de Reims j le fécond Gouvernemens Militaires. $oy ceux de Troyes 8c de Langres j le troifié-me le département de Vitry, 8c le dernier la Brie. Les Gouvernemens particuliers qui en dépendent, font en Champagne, ceux de Troyes, Châlons, Reims, Langres, Bar-lur-Aube, Chaumont, Saint-Dizier , Vi-tri , Sainte-Mcnehould , Rhetel, Château Porcien, Rocroi, Mezieres, Finies, à Poueft de Reims, Epernay -y 8c dans la Brie , Château-Thierri , Sezanne , Provins. X. Pays et Evêchés de Metz et de Verdun. Pays MeJJiHj Province de la Saare 9 & Verdunoïs. Ces Gouvernemens font unis. Le premier n'a que quatre lieues de long 8c autant de large. En l'ablence du Gouverneur 8c du Lieutenant-Général, c'eft le Commandant de la ville de Metz qui donne les ordres pour le Merlin. Les Gouvernemens particuliers, font ceux des Villes 8c Citadelles de Metz 8c de Verdun ; Thion-ville , Longwi, Monrmedi, Stenai, Sac» Louis , Marfal, Vie , Moyen-Vie , Sar-bourg. Le Gouvernement de Sedan eft indépendant. Verdun 8c le Verdunois fai-foient ci-devant un Gouvernement Général à part. XL Toul et Toulois. Ce Gouvernement a peu d'étendue 3 ii y a un Lieutenant Général, ôc un Gouverneur particulier de la ville de Toul. XII. Alsace. Ce Gouvernement renferme la haute & la baffe Alface, Ôc en l'abfence du Gouverneur ôc du Lieutenant-Général, il y a Un Commandant Général. Les places qui en dépendent font la ville ôc la citadelle de Strafbourg , FoFt-Louis, Neu Brifac , Huningue , Beltort, Colmar , Scheleftad Saverne , Phaifbourg , Haguenau , Veif-fembourg , Landau. XIII. Lorraine et- Barois. Ce Gouvernement contient toutes les terres qui appartenoient ci-devant à la Maifon de Lorraine , les Duchés de Lorraine Ôc de Bar. L'expeclative en avoir été affurée à la France après la mort du Roi Sraniflas > à qui ils furent cédés , par le Traité de Vienne de 17 3 5 , ôc qui en a joui depuis 1737 jtifqu'au 23 Février 1766. Alors le Roi de France eft entré pleinement en poflèilion de ces Pays. Les Gouvernemens particuliers font Nanci , Sarguemines, Bitche , Bouquenon, Mi-recourt, Epinal, Dieuze , Bar, Cota- Gouvernement Militaires. 309 merci, Saint-Mihel, Pont-à-Mouflon , Neufchâteau. Gouvernemens de la partie du milieu. I. B r e t a g n e. •Ce Gouvernement eft un des plus beaux & des plus importans du Royaume, parce cju'il eft environné de la mer de trois côtés. Il y a deux Lieutenans Généraux , l'un pour la Bretagne, & l'autre pour le Comté Nantois. Le premier a fous lui deux Lieutenans de Roi, qui commandent l'un dan? la haute > &ç l'autre dans la baffe Bretagne. Le premier a dans fon département les Diocèfes de Rennes , Saint-Malo &c Dol ; &c le fécond a ceux de Vannes, Saint-Brieu , Treguier s &c Cornouailles. Les Places principales qui en dépendenr fonr , Nantes , Saint-Malo, Dinan , Vitré , Breft , Quimpcr , Port-Louis , &c rifle appellée Belle-Ifle. IL Anjou. Ce Gouvernement renferme prefque tout l'Anjou 3 il n'y a qu'un Lieutenant-Général , tk les Gouverneurs du Château d'Angers, du Pont de Cé , de Beaufort 3 de Beaugé, de la Flèche & de Château-foncier. 111. S A u mu ro i s. Ce Gouvernement eft compofé d'une partie de l'Anjou inférieur, ôc d'une partie du Poitou. Il a un Lieutenant Général, Se un Gouverneur particulier à Saumur. IV. Ma i n\e. Ce Gouvernement elt compofé des Pays du Maine , Laval & Perche ; ôc quoiqu'il foit petit, il ne laide pas d'y avoir un Lieutenant Général. Les Gouvernemens particuliers font, le Mans, Morta-gne ôc Bellefme. Château-du-Loir eft quelquefois mis fous la dépendance du Gouvernement fuivant, étant fur fes frontières. V- Tou ra i n e* Ce Gouvernement a 29 lieues de longueur , 6k autant de largeur. Il y a un Lieutenant Général, ôc les Gouvernemens de Tours, Chinori, Loche, Amboife ôc du Château du Pletïis-lez-Tours. VI. Poitou, Ce Gouvernement étoit autrefois compris dans celui de Guyenne. Charle IX le démembra, Ôc en fit un Gouvernement particulier , qu'il donna à Guy de Paillon , Comte de Lude. Henri IV y établit un Lieutenant Général j ôc Louis XIII lui Gouvernemens Mttua'ires donna un collègue '. l'un, a le haut avec le Chârelraudois ôc le Loudu ; ôc l'autre le bas Poitou. Les Gouyexne-mens particuliers, qui en dépendent, font ceux de Poitiers , Loudun , Châtelraud , Niort, Fontenai-le-Comte. VIL Berri. Ce Gouvernement comprend le haut ôc bas Berri : on lui donne 5 8 lieues de long ôc 3 2. de large. Il n'y a qu'un Lieutenant Général ôc les Gouverneurs d'If foudun 3 de Gracay Ôc Vierzon. VIII. Orleanois. Ce Gouvernement comprend l'Orléa-nois, le Blaifois , le Vendômois, le Du-nois , le Pays Chartrain ; au midi la Sologne , ôc à l'orient une partie du Gâti-nois. Il y a trois Lieutenans Généraux 3 le premier a l'Orléaiiois ôc la Sologne dans fon département 3 le fécond , le Blaifois , le Dunois Ôc le Vendômois 3 ôc le troi-fiéme le Pays Chartrain. Les Gouverne-rnens particuliers font, ceux d'Orléans , de Chartres, de Dourdan, de Montamis, de Gien , de Gergeau , de Beaugenci, de Qhambort ôc de Vendôme. IX. NlVERNOIS. Le Duc de Nevers en elt Gouverneur-né , avec l'agrément du Roi ; ÔC il a loua 3 i Z Méthode de Géographie. lui un Lieutenant Général.' La ville de Nevers eft le feul Gouvernement particulier. X. Bourbonnois. Cette Province forme un Gouvernement, où il y a un Lieutenant Général, Se les Gouverneurs particuliers de Moulins , Bourbon-PArchamhaud Se Ganat. XI. Bourgogne. Ce Gouvernement comprend le Duché de Bourgogne , la Brefle , le Bugey , le Valromey ôc le pays de Gex. Il y a fous le Gouverneur fix Lieutenans de Roi : le premier a dans fon reflort les Bailliages de Dijon , de Bar-fur-Seine, de la Montagne , ôc le Vicomte d'Auflone 3 le fécond a le Bailliage de Châlons 3 le troi-fiéme , celui de Mâcon 3 le quatrième, les Bailliages d'Auxois, d'Aurun ôe d'Auxer-rejle cinquième, le Charolois 3 Ôe le fixiéme , la BreflTe , le Bugey , le Valromey ôc le pays Gex. La Principauté de Dombes , qui a été cédée au Roi , en dépend aufli. Il y a des Gouverneurs particuliers dans la plupart des Villes ôc Pays que nous venons de nommer, &c dans quelques autres places. XII. Franche-Comté. Ce Gouvernement eft compofé de ce qu'on Gouvernemens Militaires. 31 j qu'on appelloir ci-devant le Comté de Bourgogne. Il y a un Lieutenant Général, & les Gouvernemens particuliers de la ville Ôe citadelle de Befançon , Fort-Saint-Etienne , Fort -Griffon , Dble , Salins, Fort-Saint-André 6c de Belin 3 Pontarlier, ôe les Châteaux de Joug , de Blamont Ôc Montbéliard , quand le Roi juge à propos d'y mettre garnifon , quoique ces deux derniers appartiennent â un Prince d'Allemagne. Gouvernemens de la Partie méridionale. I. La Rochelle et Pays d'Aunis. Le Pays d'Aunis , avec la ville de la Rochelle, Ôc les Ifles de Ré ôc d'Oléron, forment ce Gouvernement, où il y a un Lieutenant Général. Les places qui en dépendent font la Rochelle , Brouage , la citadelle d'Oléron j la ville de Saint-Martin , ôc le Fort de la Prée, dans l'Iile de Ré j le Fort Chapus, entre l'ifle d'Oléron & la Pointe feptentrionale du Brouage. Ce dernier eft quelquefois uni au Gouvernement d'Aunis, quoiqu'il appartienne proprement â la Saintonge. IL Saintonge et Angoumois. Ces deux Provinces font jointes enfem-Tome IF* O 314 Méthode de Géographie. ble , ôc il n'y a pour toutes les deux qu'un Lieutenant Général. Les Gouvernemens des places , qui en dépendent, font ceux d'Angoulême ', Saintes, Cognac, Saint-Jean-d'Angely , Brouage. III. Marche. Ce Gouvernement a un Lieutenant Gé« néral 3 mais aucun Gouvernement particulier. Il fe divife en haute ôc bafle Marche : Gucret , capitale , ôc Bour-ganeuf, font dans la première 3 le Dorât ôc Belac j dans la féconde. IV. Limosin. Ce Gouvernement contient le haut ôc bas Limofin , pour lefquels il n'y a qu'un Lieutenant Général. Limoges , fa capitale, lui a donné fon nom. Tulles Ôc la Vicomte de Turenne ont des Gouverneurs particuliers. V. Auvergne. Ce Gouvernement comprend l'Auvergne; & il y a deux Lieutenans Généraux, un pour la haute & l'autre pour la baffe. Aurillac, Brioude ôc Saint-Flour , font dans la première 3 Ôc dans la féconde , Clermont, capitale, Ôc Riom. Il y a des Gouverneurs particuliers à CuiTec, Uifbn, Nonnecte, ôc Riom. Gouvernemens Militaires. j i J VI. Lyonnois. Quoique ce Gouvernement renferme trois Provinces, qui font le Lyonnois, le Forez & le Beaujoiois , il n'eft confidéra-ble que par la ville de Lyon, qui eft fans contredit la plus riche ôc la plus puiffante du Royaume après Paris. 11 n'y a qu'un Lieutenant Général. VIL Guyenne et Gascogne. - 11 n'y a aujourd'hui dans ce Gouvernement que deux Lieutenans Généraux 3 un qui commande dans la haute Guyenne, Carcaflone, Touloufe , Ôec. XII. Dauphiné. Quoique ce Gouvernement ait une affez grande étendue , il n'y a qu'un Lieutenant Général ; 6c en fon abfence c'eft le Premier Prélideht du Parlement de Grenoble , qui commande dans la Province. Les Gouvernemens particuliers qui en dépendent , font ceux de la Ville 6c Arfe-nal de Grenoble , ville &: citadelle de Valence , Montélimar, Die, Gap, Embrun „ Briançon, Fort-Barraux, Pont-Beauvoiftn. XIII. Provence. Il n'y a de même dans ce Gouvernement , qui renferme avec la Provence , le Comté de Forcalquier & les Terres adjacentes , qu'un Lieutenant Général , en l'abfence duquel l'Intendant de ia Province en fait les fonctions. Les principaux Gouvernemens particuliers font ceux d'Ares , de la ville , citadelle & fort de Mar-feille, ville 6c tours de Toulon, Saint-Tropez, Amibe, les Ifles du Château d'If, Poniegues &c Ratoneau , de Portcros 6c de Sainte-Marguerite » la Tour de Bouc , O iij 3 i 8 Méthode de Géographie. Saint Paul de Vence , Entrevanx , Fort de Saint-Vincent, & Vallée de Barcelonetre. On y joint la Principauté de Monaco , un peu au-delà du Var , qui fépare la France de l'Italie : Fon Prince , qui s'eft mis fous la protection de la France , en eft toujours Gouverneur \ 5c il y a un Lieutenant de Roi y un Major, Sec. On doit obferver que dans tons les anciens Gouvernemens , il y a des Sénéchaux qui font les chefs de la Nobleffe , 5c qui commandent le Ban 5c arrière-Ban lorfqu'il eft convoqué. Leur inftitu-tion eft fort ancienne , &c l'on prétend même qu'elle précède l'établiflemenr des Parlemens. Ils furent créés pour admini-ftrer la Juftice dans les Provinces 3 5c c'eft de ce temps-là qu'ils prirent cette autorité fur la Nobleffe , qu'ils ont depuis confervée : on les appelle Sénéchaux dans certains Pays, Se Baillifs dans d'autres. IL Le Gouvernement Ecclésiastique du Royaume. Cartes. De toutes les Cartes générales qui repre'-fentent les Provinces Eccléjiajliques de France 3 il ny en a pas de plus exacte > ni de mieux entendue que celle qui a ete publiée en 1736 * en quatre feuilles j par . Provinces Eccléfafiques. 3151 M. Bern.ird jaillot. Elle fujfit pour le général. Mais quand on a befoin d'un plus grand détail il fe trouve plufieurs Cartes particulières des Diocèfes* que nous avons marquées dans te Catalogue qui eft à la fin du premier volume de cet Ouvrage. Le Clergé de France eft le premier corps de l'Etat, parce qu'il eft à la tête de la Religion. Il eft compofé des Archevêques Se des Evêques , qu'on nomme en France le premier ordre eccléfiaftique 3 le fécond ordre eft compofé des membres des Chapitres des Eglifes métropolitaines ck" cathédrales, des Abbés & des autres Chanoines Se Bénéficiers du Royaume. Dans les premiers temps de la Monarchie , le Roi avoit la plus grande part X la nomination aux. Archevêchés, Evêchés4 Abbayes , Se autres dignités eccléftafti-cF-ies. Louis le Débonnaire , fils de Char-leniagne , accorda aux Chapitres la per-'niflïon d'élire leurs Evêques, Se aux Religieux celle de fe choifîr des Abbés 3 ce 9Lli néanmoins ne fe faifoitque fous l'auto-rrte de nos Rois. Et comme par le laps des temps les meilleures chofes fe trouvent obfcurcies par des abus, la Pragmatique de S. Louis Se celle de Charle VII en cherchèrent à y remédier. Mais gn 1516 il fe fit, entre le Pape Léon X O iv 310 Méthode de Géographie, ôc le Roi François I , un Concord ac, par lequel la nomination aux Archevêchés Evêchés & Prélatures Eccléfiaftiques , Abbayes, tk Prieurés conventuels , fut attribuée au Roi ; & dans les conquêtes , nos Rois , de l'aveu tk par des induits du faint Siège , rentrèrent dans leur droit de nomination aux Evêchés Ôc autres Bénéfices des Pays par eux conquis. Cependant il fe trouve encore en France deux Evêchés qui ne font pas à la nomination du Ptoi : celui de Strasbourg , où l'élection eft confervée fuivant l'ufàge établi par le Concordat Germanique : tk î'Evèché titulaire de Bethléem , qui eft encore à la nomination du Duc de N evers j cependant ces Evêques doivent avoir l'agrément de Sa Majefté. Comme le corps du Clergé eft difperfé dans les diverfes Provinces du Royaume, le bien de l'Eglife & de l'Etat demande quelquefois qu'il foit affemblé ; ce qui ne peut fe faire que de l'autorité du Roi. Ces Affemblées du Clergé de France , fe tiennent ordinairement tous les cinq ans, pour régler leurs affaires , Ôc fe maintenir dans leurs droits. Les Archevêques de Carnbrai tk de Befançon n'y affilient point, non plus que leurs Suffragans François , ni les Evêques de Metz Toul, Verdun ôc Strafbourg , parce que leurs Pays ont été conquis depuis l'inftitution Provinces Pcclcjiajiiques. 32.1 de ces AiTemblées. Elles ne furent d'abord convoquées que pour des fujets extraordinaires , &£ n'avoient aucun temps réglé 3 elles font depuis devenues ordinaires, 6c on les tient de cinq en cinq ans. Les unes font appellées grandes aiTemblées , & fe tiennent dans les années impaires 3 6c les autres font nommées petites aiTemblées , ou aiTemblées des comptes , 6c fe tiennent dans les années du nombre pair. Il dépend du Roi de les convoquer où bon lui femble 3 depuis plufieurs années elles fe tiennent aux Grands Auguftins de Paris. C'eft aux Açens Généraux du Clergé d'avertir les Provinces , afin qu'elles procèdent à l'élection des Députés. Chaque Province en envoie deux de chaque ordre aux grandes AiTemblées , 6c un feulement aux petites. Ce choix fe tait d'une manière que tous les Diocèfes participent fuccefîivement à la députation. Le premier Député eft un Archevêque ou un Evêque y &c l'autre eft du fécond ordre , Prêtre réfutant ordinairement dans la Province , ou y pofTédant Bénéfice. Outre les Députés , les deux anciens Agens Généraux du Clergé 6c les deux nouveaux , °nt droit d'entrer dans l'AfTembléc. Ils furent établis en 1 579 , fur la démifïion des deux Syndics Généraux , qui avoient e*é créés le 11 Octobre 15.61 , après le Contrat de Poifli. Ils n'étoient autrefois O H 322 Méthode de Géographie. que deux ans en exercice 3 mais aujourd'hui ils y relient cinq ans , Ôc pendant ce temps-là ils repréfentent le corps du Clergé s pour veiller à la confervation de fes droits , ôc fuppléer en quelque façon au définit des afîèmblées , dans l'intervalle qu'elles ne fe tiennent pas : l'un prend la qaalité de Secrétaire du Clergé, Ôc l'autre celle de Promoteur. C'eft fur tous* les Bénéfices qui com-pofent ces Provinces > qu'on levé les Décimes , que le Clergé paye au Roi toutes les années. La première fut impofée l'an 1516T, en vertu de la Bulle que le Pape Léon X accorda à François I pour une année y mais elle fut continuée à caufe de la néceflité des affaires. Le Clergé convint enfuite avec nos Rois , par le Contrat de Poifîi en 1561 , de lui payer pendant fix années la fomme de 600000 liv. par an y compris la composition des Rhodiens > ou contribution des Chevaliers de Malte. Le Contrat fut confirmé par l'Alfemblée générale, qui fe tint à Melun en 1 ^Joli fut augmenté pour dix ans l'an 1586 : ce qui a toujours été continué 3 ôc c'eft dès - lots qu'on a fait la différence des AiTemblées Décennales ôc des AiTemblées des Contrats r ces dernières n'étant proprement convoquées que pour délibérer s'il faut faire un nouveau Contrat. Le Clergé nomme un Receveur Géné- Provinces Eccléfiaftiques. 323 rai pour la perception des Décimes, donc la charge eft confirmée tous les dix ans par un contrat particulier. 11 a fous lui des Receveurs Provinciaux , établis dans les Généralités Eccléfiaftiques depuis l'an 15 94, Ôc aufquels il envoie un état du recouvrement de ce que chaque Diocèfe leur Généralité doit porter dans leur recette. Ces Généralités Eccléfiaftiques ne font pas en aufli grand nombre que celles que l'on compte aujourd'hui pour l'admi-niftration des Finances du Royaume , ÔC que nous fuivons dans fa defeription détaillée : il n'y a que 16 Généralités Eccléfiaftiques , autant qu'il y en avoit dans le Royaume vers 1560. Ces Généralités font, Paris j pour les Métropoles de Paris , Sens ôc Reims 3 Amiens pour la Picardie 3 Rouen ôc Caen j pour la Normandie ; Tours j Nantes j Bourges Poitiers j Riom j Dijon j Lyon j Grenoble y Aix j Montpellierpour le bas Languedoc , Touloufe j pour le haut, Bourdeaux pour la-Guyenne ôc la Gafcogne. Outre cette féconde divifion Eccléfiafti-que , il y en a encore une troifiéme concernant les Chambres Eccléfiaftiques fou-veraincs, établies par l'Àffemblée de Me-lun en 1580, pour y juger les diftérens «lui furviennent au fujet des hnpofinons fûtes fur le Clergé dans les différeni 324 Méthode de Géographie. Diocèfes, clans chacun defquels il y a irn Bureau , dont eft appel à la Chambre Ec-cléfiaftique fi la fomme pa(Te vingt livres. Ces, Chambres , au nombre de huit, font à Paris, Rouen , Tours 3 Bourges, Lyon , Aix , Toulon fe &c Bourdeaux, Détail des Provinces Eccléfiafàques x & des Abbayes, La divifion de la France par Provinces Eccléfiaftiques , repréfente l'ancienne divifion de la Gaule fous les derniers Empereurs Romains qui Font poffédée. Pour rendre lachofe fenfible, nous donnerons, ici les noms des Provinces qui étoient dans les Gaules, au nombre de XVII , à la fin du IVe fiécle. C eft fur cette divifion que l'Eglife s'eft réglée tôt ou tard, pour former fes Provinces Eccléfiaftiques^ l'Evéque-d'une Métropole civile, ou capitale de. Province , ayant autorité fur les. Evêques qui étoient dans les autres Cités-ou Villes de cette Province. Vers le IXe fiécle , l'u-fage s'établit entièrement de lui donnez le nom d'Archevêque. Les Provinces des Gaules étoient : 1. La première Lugdunoife, ou Lyon*-noife , dont la Métropole étoit Lugdunum> Lyon.. 2. La féconde Lyonnoife, dont la Mé* tropole étoit Rotomagus , Rouen. Provinces Eccléjïajllqucs. J2C 3. La troifiéme Lyonnoife, donc la Métropole étoir Turonts3 Tours. 4. La cjuarriéme Lyonnoife , dont la Mérropole étoit Senones ^ Sens : Paris & fes Surîragans en dépendoient. 5. La première Belgique , dont la Métropole étoit Trevirl ^ Trêves 3 s'étend en Allemagne & en Lorraine. 6. La féconde Belgique, dont la Métropole étoit Remi Reims. 7. La première Germanie , dont la Métropole étoit Moguntla Mayence 3 s'étend en Allemagne &c Alface. 8. La féconde Germanie, dont la Métropole étoit Coionla ^ Cologne 3 en Allemagne & partie des Pays-Bas : Utrecht en fut dans la fuite di (Irait. 9. La grande Séquanoife, que l'on croit avoir été aufli appellée cinquième Lyonnoife , dont la Métropole étoit Vefuntlo j. Belançon 3 s'étend en Franche-Comté, B11-gei &c Suiffe. 10. La première Aquitaine , dont la Métropole étoit Bitunges , Bourges. 11. La féconde Aquitaine, dont la Mé-. tropole étoit Burdlgata^ Bourdeaux. 12. La Novempopulanie, ou la troifiéme Aquitaine , dont la Métropole étoit d'abord Elufa j Eaufe , &c enfuite Aufciï* Aufch. 13. La première mrbonnoife, dont la. 3î£ Méthode de Géographie, Métropole étoir Narbo , Narbonne : Tou-loufe en dépendoit. 14- La féconde Na'rbonnoife, dont la Métropole étoit Aquœ-Sextlœ > Aix. 15. La Viennoife , dont la Métropole étoit Vlenna j Vienne j, une partie de la Savoye en dépendoit. Au' Ve fiécle il en fut diflraït une féconde Province Viennoife Eccléiiaftique, dont la Métropole étoit Arelate Arles. 16. Les Alpes Graies , dont la Métropole étoit Tarcntajia j Monftiers en Ta» rantaife j s'étend en Savoye, Se partie de la Suiiîe Se d'Italie. 17. Les Alpes Maritimes, dont la Métropole étoit Ebredunum j Embrun : le territoire de Nice, aujourd'hui en Piémont, en dépendoit, Se fon Evêque eft encore Suffragant d'Embrun. De ce détail il réfulte , que quelques-unes des anciennes Provinces Romaines Se Eccléfiaftiques des Gaules ne font plus en France, qui a moins d'étendue ; 1 °. Pour parler d'abord de ce que l'on vient de voir en dernier lieu , la Province des Alpes Graies n'a plus aucun rapport à la France , ni z°. une portion des Métropoles de Vienne Se de Befançon. 5.0. Celle de Mayence eft en Allemagne 5 mais Strasbourg , dans la bafij} Alface , aujourd'hui de France , en eft Siiffragant. 40. Celle de Provinces Eccléfiaftiques. ^i-f Trêves a dans le Royaume fes rrois Evêchés , Merz, I oui &c Verdun. Ainfi la France poiré de une grande partie de cette Métropole 3 mais elle n'a rien de celle de Cologne. Toutes les autres font dans fes Etats, & c'eft avec rai fon que fon Eglife fe nomme Eglife Gallicanne. L'étendue des anciennes Provinces Romaines rappelle donc , comme nous l'avons dit, celle des Provinces Eccléfiaftiques , & les Dioccfes fuffragans répondent aux Cités ou Peuples qui fubdivi-foient les Provinces Romaines, à l'exception de quelques Dioccfes qui ont été formés dans la fuite des fiécles , comme on a divifé quelques Provinces Eccléfiaftiques, ainfi que nous l'obferverons , en fuivant le détail de celles de la France Eccléiiaftique. On y compte dix-huit Provinces, dont fix font dans la partie feptentrionale, cinq dans celle du milieu , Se fept dans la partie méridionale. ïl y a aufli quelques portions de Provinces Etrangères, dont nous venons de dire quelque cliofe, & dont nous parlerons dans la fuite. Les fix Provinces Eccléfiaftiques de la partie feptentrionale de la France , à la tete defquelles on met celle de Paris j à caufe de la dignité de la Ville, capitale du. Royaume , font : 1. Paris : c'étoiï autrefois un Evêchc 328 Méthode de Géographie. fous Sens, & on n'y a érigé un Aichevê* ché qu'en 1621. 11 a 4 SufFragans. 1. Reims j qui en a 8. 3. Cambrai j diftraice en 1559 de la Province de Reims : elle a fix Suffiagans , donc deux en France. 4. Rouen qui a 6 SufFragans. 5. Tours j qui a 1 1 SufFragans. 6. Sens j qui n'en a plus que trois, depuis cju'on en a diftrait la Province de Paris. On met encore dans cette Partie quatre Evêchés qui font au nord-eft de la France , Se à l'orient de Reims, favoir , Me£% j Toul ôc Verdun j SufFragans de l'Archevêché de Trêves , Ôc Strasbourg > Suffra-gant de Mayence. Les cinq Provinces Eccléfiaftiques de la Partie du milieu de la France, font : I. Bourdeaux qui a 9 Suftragans. 1. Bourges , qui n'en a que 5. depuis qu'on en a diftrait la Province d'AIby. 3. Lyon j qui a 6. SufFragans , en comptant Dijon ôc Saint - Claude , nouveaux Evêchés. 4. Befancon 3 qui a 3.SufFragans , dont un feul eft dans le Royaume. 5. Vienne 3 qui a 6 SufFragans , dont deux font en Savoye. . Enfin les fept Provinces Eccléfiaftiques de la Partie Méridionale du Royaume, font : 1. Aufçh j qui a 1 o SufFragans. Provinces Eccléfiaftiques* $19 1. Touloufej qui en a 7. C'étoit autrefois un Evêché de la Province de Narbon-ne, & il a été érigé en Archevêché l'an 3. Alby s formé feulement en 1678 , & diftrait de la Province de Bourges 3 a $ Suffragans. 4. Narbonne j qui en a II* 5. Arles j qui n'a que 4 Suffragans, depuis que la Province d'Avignon j qui eft au Pape , en a été dtftraite en 1 475. 6. Aix j qui a 5 Suffragans. Chacune de ces Provinces contient donc plufieurs Dioccfes, & ceux-ci font divifés en Archidiaconés 3 &£ fous chaque Archidiaconé il y a des Archiprêtrés &C Doyennés ruraux, qui renferment un certain nom*: ;e de Cures ou ParoiiTes. C'eft ce que nous allons détailler. 7. Embrun > qui a 6 Suffragans , dont un eft hors de France, dans le Piémont. §. 1. Province Eccléjlafllque de Paris. U Archevêché de Paris , autrefois Evê-ché fous la Métropole de Sens, a été fondé , fuivant l'opinion la plus commune, par S. Denis, environ Fan 150. L'on a cru autrefois que S. Denis étoit l'Aréopagite , converti à Athènes par l'A-potre S. Paul 3 mais on eft revenu de cette opinion. Les Archives de l'Eglife Cathédrale comptent 106 Evêques de Paris* 330 Méthode de Géographie. jufqu'à Jean-François de Gondy , fous lequel ce fiége fut érigé en Archevêché , par le Pape Grégoire XV , par Bulles du i 3 Novembre 1613 , qui furent vérifiées au Parlement* M. de Beaumont du Repaire , eft le neuvième Archevêque. La Fauxbourg Saint-Germain étoit autrefois indépendant des Evêques 3 mais par une Tranfaction confirmée par Arrêt & Lettres-Patentes du 8 Avril 1669 » la Ju-rifdiétion de l'Abbaye de S. Germain fut renfermée dans ùs cloîtres , fous la condition que le Prieur de l'Abbaye feroit Grand-Vicaire né de l'Archevêché j dans cette étendue. Le Roi a érigé l'Archevêché en Duché par Lettres du mois d'Avril 1674, &c en a placé le titre fur la terre de Saint-Cloud. L'Archevêché vaut cent quatre-vingt mille livres de rente. Ses Suffragans font, les Evêques de 1. Meaux. 3. Orléans. 2. Chartres. 4. Blois. Ce dernier, érigé en 1698 , fut démembré de l'Evêché de Chartres. Les Jurifdiétions principales de l'Archevêché font l'Onicialité, pour le fpirituel de la Temporalité, dont le Juge connoît des appellations en matière civile des autres Juftices appartenantes à cet Archevêché. Le Chapitre de Paris eft un Collège tres-illuftre , compofé de huit dignités, le Provinces Pccléjiajliques. J 3 î Doyen , le Chantre , trois Archidiacres s le Chancelier , le Châtelain Se le Pénitencier, 8c 51 Canonicats, qui valent depuis 1000 jufqu'à 3000 livres , de huit Vicariats, 8c une Chapelle Soudiaconale. 11 y a plus de 15 o Chapelles, fondées dans l'Eglife de Notre-Dame, depuis 1000 jufqu'à 1500 livres , &c entr'autres une , fous le titre de la Sainte Vierge , qui vaut 2000 livres de revenu , & qui eft fous le patronage de la Maifon de Roftaing. Les Chapelles font divifées en deux communautés : l'ancienne a droit de Commit-timus. Le revenu total du Chapitre monte à la fomme de 180000 livres, fans y comprendre les maifons du cloître, qui font vendues au profit commun , lorf-qu'elles viennent à vaquer par mort, fans réfignation précédente, & lans compter au(fi 96 minots de fel, qui lui ont été accordés , par fondation de Charle , Duc d'Orléans , & du Roi Louis XII, fon fils. Les annexes de ce Chapitre font un même corps avec lui. S. Jean le Rond a huit Canonicats, qui valent chacun 800 livres, 8c S. Denis du Pas 12 de pareil revenu 3 ainfi ces deux petits Chapitres polfédent 16000 livres de rente. On y a aufti uni il y a quelques années le Chapitre de S. Germain l'Auxerrois. Le Chapitre de Paris eft indépendant 331 Méthode de Géographie. de l'Archevêque , Se a fes Jurifdi&îôfts fpirituelle Se temporelle. L'Official d't Chapitre rient tous les ans le 19 Mars , un Synode , auquel tous les Béncilciers du Chapitre doivent comparaître. La Jurifdiction temporelle eft nommée la Barre du Chapitre. Elle eft autonfée par une Charte du Ro: Louis XI, confirmée par celle de Louis XIV en-1676 , qui déclare , que dans la réunion de toutes les Juftices de Pans à celle du Chd-telet, la Barre du Chapitre, renfermée dans les bornes du cloître, n'y feroit pas comprife. Il y a trois Chapitres dans la ville , qui font nommés Filles de l'Archevêché. Celui de S. Marcel j compofé d'un Doyen qui a 11 ou 1500 livres de revenu, 14 Chanoines qui ont chacun 400 livres, Se 17 Chapelles. Ces Bénéfices font à la nomination de l'Archevêque. Le Chapitre de S. Honoré eft compofé du Chantre, & de 11 Chanoines, qui ont chacun au moins zooo livres de rente. Le Chantre j qui peut être aufli Chanoine , eft nommé par le Chapitre. A l'égard des Canonicats , ils font donnés alternativement par l'Archevêque Se le Chapitre de Notre Dame , qui a fuccédé aux droits de celui de S. Germain l'Auxerrois , depuis qu'il lui a été uni. Le Chapitre de Sainte Opportune A corn- Provinces Eccléjiajliques. 3 3 celui de S. Nicolas j & celui de S. Maur des &°Jfês j qui étoit ci-devant à deux, lieues de Paris. j 3 6. Méthode de Géographie. Le Chapirre de S. Thomas du Louvrefut fondé par Robert de France, Comte de Dreux, fils de Louis-ie-Gros , avant l'année 118o , fous l'invocation de S. Thomas de Cantorberi. Il étoit compofé d'un Doyen, Se de onze Chanoines : le premier avoit zooo livres de revenu , Se les Chanoines chacun 300 livres. Le Doyen étoit élu par le Chapitre. Les Chanoines étoient nommés quatre par le Roi jk les fept autres alternativement par le Roi Se par l'Archevêque de.fiaris. Son Eglife qui a été rebâtie par les foins du Roi Louis XV, a été nommée S, Louis du Louvre. Le Chapitre de S. Nicolas du Louvre j étoit compofé d'un Prévôt Se de dix Chanoines. La dignité valoit 1800 livres , Se les Canonicats 800 livres chacun 3 ils étoient tous à la nomination de l'Archevêque de Paris , hors un Canonicat en patronage laïc , dépendant du fieur de Gallichere , Gentilhomme de la Province de Limoges. Abbayes d'Hommes , dans la Ville de Paris, Les Abbayes de Paris font celles i°. de Sainte Genevièvedont l'Abbé., qui eft triennal, électif Se chef de la Congrégation de France des Chanoines Réguliers de S. Auguftin, jouit de 80000 livres de revenu ; Provinces Eccléjiajliques. 337 revenu : elle eft de la fondation du Roi Clovis I. Celle de S. Germain des Préside Bénédictins de la Congrégation de S. Maur, fondée par le Roi Childebett , vaut, y compris le revenu de la Manie Abbatiale, environ 300000 livres. L'Abbaye de S. Victor, de«Chanoines Réguliers de S. Auguftin , de la fondation de Louis-le-Gros, eft de 40000 livres de revenu. Il y avoit encore l'Abbaye de S. Ma-gloire j anciennement de l'Ordre de S. Benoît , donr ou attribue la fondation à H ligue-Capet, premier Roi de la Maifon régnante; mais elle a été unie à l'Archevêché de Paris , 6c la Mâhfê des Moines aux Prêtres de l'Oratoire, qui y tiennent un Séminaire* Abbayes de Filles. Les Abbayes de Filles font, S. Antoine des Champs , Ordre de Cîteaux , dans un des Fauxbourgs de Paris , fondée en 1199. Elle vaut environ 30000 livres de rente. Celle du Val-de-Gracc Ordre de S. Benoît, de plus de 60 Religieufes , dont l'AbbefFe-eft triennale 6c élective , jouir de 40000 livres de rente. Le bâtiment en eft fuperbe. C'eft une fondation de la Reine Anne d'Autriche. Tome IF, P 3 3 8 Méthode de Géographie. L'Abbaye de Port - Royal. Ordre de Cîteaux , fut d'abord un démembrement de Port-Royal des Champs. Le titre de cette dernière a été fupprimé en 1708 , &c les biens avec le titre abbatial, unis à la Maifon de Paris. L'Abbaye des Cordelières duFauxbourg S. Marcel , dont l'Abbefte eft triennale ôc élective , vaut 20000 livres de revenu. Cette Maifon doit fon établiflement à la Reine Marguerite de Provence , qui y paffa fa vie j après la mort de S. Louis, fon époux. L'Abbaye de Pentemontde l'Ordre de Cîteaux, fondée en 1217, dans un Fauxbourg de la Ville de Beauvais. Ses Religieufes fe font enfuite tranfportées à Paris : leur revenu eft de quatre à cinq mille livres. Prieurés de Paris. Les Prieurés (impies &c conventuels de la Ville de Paris, font : celui de l'Abbaye de S. Martin des Champs l'une des quatre filles de Cluni, dont le revenu monte à 50000 1. de rente. Il y a 108 Bénéfices , qui en dépendent. Cette maifon a été dotée par les Rois Henri ôc Philippe I. Le Prieuré de S. Denis de la Chartre 4 aufli de Cluni, fut fondé vers l'an 1132, & vaut 12000 livres de rente 3 il y a fix Religieux. La Manfe du Prieur a été Provinces Ecclcflaftiques. 339 unie à la Communauté des anciens Prêtres de S. François de Sales, transférée nouvellement du FauxbourgS. Marcel, au village d'Ifîï. Les autres Maifons Religieufes de la ville de Paris font pour les hommes, les Chartreux qui jouilfent feuls de plus de 100000 livres de rente des bienfaits du Roi S. Louis , fon dateur 3 de Pierre Prm-ce de Navarre , de la Maifon d'Evreux , qui y eft inhumé avec fa femme , à la droite du grand autel 3 du Grand-Maître de Montaigu, &z de divers autres particuliers. Les Récolets , les Mathurins, les Pères de la Miflion de S. Lazare, les Bénédictins dits Blancs-manteaux 3 les deux Maifons de Prémontrés, les trois de Feuillans, trois de Jacobins , trois d'Auguftms, trois de Capucins , trois de Carmes , deux de Cordeliers, deux de Minimes , deux de Pénitens de Picquepus , les Théatins , les Barnabites , les Religieux de S. Antoine , les Religieux de la Mercy , les Pères de . la Doctrine Chrétienne , tk trois de Pères de l'Oratoire. Ce qui fait en tout 3 6 Monafteres , dont les revenus font immenfes, à caufe des dons particuliers & des legs teftamentaires , qui leur ont été faits en. di vers temps. Les Monafteres de Filles j outre ceux dont il a été parlé , font les Cordelierej P !j 340 Méthode de Géographie. de la Conception (celles du Fa.uxbcurg S. Germain ne lubfifteiK plus; ) XA{join-ption j Ordre de S. Auguftin , les Capucines j les Nouvelles Catholiques rue Sainte Anne j les Dominicaines de S. Thomas, rue neuve S. Auguftin; les Fitlcs-Dicu j Ordre de Fontevrault, rue S. Denis; les Augujlines de S. Magloire , les Religieufes de S. Antoine de la Mifericorde j trois Couvents de la Vijitation deux &Urfu-Unes j trois de Carmélites j les Feuillantines j les Religieufes de Sainte Catherine de l'Hôpital , deux de Religieufes du S. Sacrement j celles de S. Gervais j vieille rue du Temple ; IV/ve-MjrM j la Magde-Une de la Ville-l'Evê-que, les Annoncia-des de Pincourt j les Religieufes de Picque-pus j les Angloifes de Chaxenton , le Ca/-j, le Précieux-Sang _> Notre - Dame de Liejfe les Récolettcs ^ les Filles de Sainte Elisabeth j les Madelonettcs j les Hofpitaticres de la Place Royale , les i/o/-pitalieres de Sainte Bafdiffe 3 ou du Faux-bourg S. Marceau ? les Filles-Bleues. Chapitres du Diocèfe de Paris* Entre les Chapitres de ce Diocèfe les plus diftingués , on met celui de la Sainte Chapelle du Bois de Vincarnes 3 à deux lieues à l'eft de Paris. Il fut fondé en 13 79 , au mois de Novembre , par le Roi Charle V. Les Lettres-Patentes en furent Provinces Eccléfiaftiques. 34T données à Montargis. Il eft compofé d'une dignité de Tréforier, qui a 2500 livres de revenu , d'un office de Chantre , qui a 1500 livres , avec un Canonicat, &: d'onze autres Canonicats de chacun 1 200 livres \ de fix Chapelains ou Vicaires, qui ont entrée au Chapitre , dont chacun a 600 livres de revenu. Les maifons où les uns &z les autres demeurent, font entretenues aux dépens du Domaine ; ils font aufti réputés Commenfaux de la Maifon du Roi, & pourvus à fa nomination. En l'année 1694 , il s'eft fait une augmentation dans ce Chapitre'de quatre Canonicats , deux Vicaireries perpétuelles , & quatre Clergeries, avec douze Chapelains honoraires fans revenus : le motif & le moyen ont été la fupprefîîon de la Sainte Chapelle du Vivier , Diocèfe de Meaux, qui avoit été fondée par le Roi Philippe V , dit h Long 3 dont le revenu, en fon entier , a été uni à celui de Vin-cennes, n'étant refté fur le lieu qu'un Chapelain , avec fix cens livres de gages. Le Chapitte de Saint-Cloud à deux lieues à l'oueft de Paris , eft compofé d'un Doyen , d'un Chantre, de huit Chanoines &c huit Chapelains. Il pofféde en tout ï 2000,livres de rente. Les Chanoines de Palaifeau j à quatre lieues au fud de Paris, font au nombre P iij 342. Méthode de Géographie. de quatre , & n'ont guère en tout que 600 livres. Le Chapitre de S. Spire de Corbeil3 ri fept lieues de Paris, fondé.par la Reine veuve de Philippe-Augufte , eft compofé d'un Abbé , d'un Chantre , de neuf Chanoines & fix Chapelains. Us ont en tout 3 600 livres de revenu. Celui de S. Martin de Champeaux 3 à trois lieues de Corbeil, eft compofé d'un Doyen & de dix Chanoines, qui ont chacun 1000 livres. Celui de S, Paul à Saint-Denis 3 eft de fondation royale, ôc compofé d'un Chantre , de feize Chanoines ôc cinq Chapelains , qui ont enfemble 5000 liv. Il y avoir anciennement un Chapitre a Montmorenci ; mais il a été uni à la Congrégation de l'Oratoire , qui y entretient huit Prêtres. Ils jouiftent de 3000 livres de rente , & défier vent la Cure. Le Chapitre de S. Corne & S. Damiers. de Lufarche 3 eft compofé d'un Prévôt-Chanoine, ôc de fix autres. Ils ont enfemble 7100 liv. de revenu. Celui de S. Méderic de Livry 3 à trois lieues au nord-eft de Paris, polféde en tout 3000 liv. Il y avoit un Chapitre à S. Maur des Fojfés 3 à une lieue de Vincennes, dans une ancienne Abbaye fécularifée. On l'a Provinces Ecclêfaflqties. 343 téuni, comme nous l'avons dit, à S. Louis du Louvre, Abbayes d'Hommes du Diocèfe de Paris. Les Abbayes d'Hommes du Diocèfe , font celle de Saint-Denis en France , Ordre de S. Benoît, dont la Manfe Abbatiale a été unie à la Maifon cle S. Cyr. Cette Abbave fut fondée par le Roi Dagobert , l'an 630 : elle fert depuis long-temps de fépulture ordinaire à nos Rois. Le dernier Titulaire de cette Abbaye a été le Cardinal de Retz, qui en tiroit 100000 liv. de rente 3 elle vaut en tout environ 200000 liv, L'Abbaye de Hérlvaux 3 Ordre de S. Auguftin , près Lufarebe , vaut 6750 liv. de rente fondée en 1151. Celle de Livry 3 Ordre de S. Auguftin, de la fondation de Guillaume de Gar-lande , Seigneur du lieu , en 1186, vaut 5000 liv. L'Abbaye de Lagny Ordre de S. Benoît , à fix lieues de Paris, fut fondée premièrement par S. Fourcy & depuis rebâtie par Herbert , Comte de Ver-mandois : l'an 993 : elle vaut 16000 liv. de rente. Celle de Notre-Dame du Val 3 Ordre de Cîteaux , au fud-oueft de la précédente , a été unie aux Feuiilans , ix vaut 8000 livres. P iv 3 44 Méthode de Géographie. L'Abbaye de Vaux de Cernay 3 Ordre de Cîteaux , eft à fix lieues au fud-oueft de Pans, & vaut 18500 liv. Elle a été fondée en 11 28 , par les Seigneurs de Neaufie-le-Châtel. L'Abbaye de la Roche 3 qui n'en eft; pas éloignée , eft de la fondation des Seigneurs de Lcvi, cadets de l'ancienne Maifon de Chevreufe 3 elle ne vaut que 600 livres. Abbayes de Filles. Les Abbayes de Filles du Diocèfe font, l'Abbaye de Montmartre 3 près tk au nord de Paris , fondée par la Reine Adélaïde de Savoye , l'an 113 3 , à la place des Religieux de l'Ordre de Cluni , qui gar-doient le lieu du martyre de S. Denis 3 elle vaut environ 30000 livres de rente. Cette Maifon pofféde un Fief au lieu de Clignancourt, qui doit à la Manfe Abbatiale de Saint-Denis, a chaque mutation d'Abbefte , un droit de rachat fixé à 10000 liv. L'Abbaye de Sainte Geneviève de Chall-lot j Ordre de S. Bernard, près 6v à l'oueft de Paris , vaut 8000 liv. Celle de Lonchamp 3 un peu plus loin , Ordre de fainte Claire , de la fondation de Jeanne de France, feeur de S. Louis , a 20000 livres de rente , fans les pendons. Provinces Eccléfiaftiques. L'Abbaye de Che/ics > Ordre de S. Benoît , de la fondation de la Reine Baudour ou Bathilde, à 3 5000 liv. de rente. Celle dé Gif3 même Ordre, à fix lieues âti fud-oueft de Paris , eft de la fondation du célèbre Maurice ; Evêque de Paris. Elle vaut'Sooo livres. Celle dTt'rej du même Ordre , à fix lieues au fud-eft , fondée eri 1132, par Euftache, Comte d'Etampes &c de Corbeil , vaut 10000 liv. Celle de Sainte Perrine de la Villette > • avoit été transférée du voifînage de Com-piégne dans un fauxbourg de Paris ; mais on l'a depuis urne aux Religieufes de Chail-lot. Elle eft de l'Ordre de S. Auguftin, tk vaut 8000 hv. L'Abbaye de Jarfy Ordre de S. Benoît , au fud-eft d'Yere , eft de la fondation d'AIplionfe, Comte de Poitiers, frère de S. Louis, tk de Jeanne , héritière de Touloufe. Elle vaut 6000 liv. O. Ile de Malnoue 3 du même Ordre , près Lagni , fondée environ l'an 1171 , vaut 15 000 livres. Elle a été unie en 17 3 o au Prieuré de Bon Secours3 du Fauxbourg S. Antoine à Paris. Celle de Maubulffon 3 près Ponroife , de l'Ordre de Cîteaux , a été fondée en 1 243, par la Reine Blanche, mere de S. Louis. Elle vaut environ 30000 livres. La P Y %4f» Méthode de Géographie. réforme, y a été établie dans le fiécle dernier. Celle de la Saujfaye , à deux lieues au-fud de Paris, de l'Ordre de S. Benoît, vaut 4000 livres. Elle a été bâtie du temps du Roi Philippe I, pour les enfans de la Maifon de France qui feraient attaqués de la pierre. Il y. avoit encore l'Abbaye de Port^ Royal d<.s Champs j Ordre de Cîteaux , bâtie par Eudes de Sully , Evêque de Paris , environ l'an 1204. Elle a été détruite en 1708. Son revenu, qui étoit de 12000 livres, a été attribué à la Maifon de Port-Royal de Paris. On trouve encore dans fe Diocèfe de Paris * environ douze Couvens &£ Communautés de Filles , dont quelques-unes font plus riches que plufieurs Abbayes. Le Diocèfe de Paris a 492 ParoifTës , divifées en vingt Doyennés, dont fept font pour la Campagne. On compte dans la ville 46 Paroiûes , dont il y en a cinq exemptes de l'ordinaire * ce font celles cUç la Sainte Chapelle , du Temple , de S». Jean-de-Latran , des Quinze-vingts-, &c de S. Symphorien-à l'Abbaye. S. Germain-des-Prez. . I. Diocèfe de Chartres* L'Evêché de Chartres , au fud-oueft de Provinces Eccléjîajliqucs. 347 celui de Paris, eft le premier Suffragant de cette Métropole. Il vaut environ 20000 livres. L'antiquité de fa Cathédrale feroit bien plus grande, qu'elle ne l'eu: effectivement, s'il étoit vrai , comme le peuple fe l'eft perfuadé , que c'étoit autrefois un Temple , que les Druides avoient dédié , longtemps avant que Cefar vînt dans les Gaules , à la Vierge qui devoit enfanter. Le Chapitre de cette Eglife, dédiée à la Ste Vierge, eft compofé de 17 Dignités & de 76 Canonicats, tous conférés par l'Evcque , à l'exception du Doyenné, qui eft électif. Le Diocèfe de Chartres contient 1500 Paroiffes ; & avant l'étabiiftement de celui de Blois j c'étoit l'un des plus étendus du Royaume : on y comptoit 1700 Cures , la Ville de Chartres n'étant comptée que pour une. il y a 28 Abbayes , 200 Prieurés iîmples , 14 Chapitres , 114 Chapelles , v compris les 3 2 de la Cathédrale 3 plufieurs Communautés , Maladre'ries & Hôpitaux. Voici les plus confidérabîes des uns Ôc des autres. Abbayes d'Hommes. L'Abbaye de S. Pere ou de S. Pierre in Vallée 3 Ordre de S. Benoît \ Congrégation de S. Maur, fondée près de Chartres,, ou plutôt rétablie par l'E venue Ra- 5-)l> M/i/mde de Géographie. gènfroi T vers l'an 954 , vaut en roue j 5000 liv. de revenu. L'Abbaye de l'iron même Congrégation , à fept lieues au fud-oueft de Chartres., fondée en 1 107, prsr Bernard, Abbé de S. Cyprien de Poiriers, avec le fe-cours de Rorrou , Comre du Perche 6V de Mortagne. 11 éleva 6c dota un Monaftere de plus de cent Religieux , qui a encore plus de 14000 livres de revenu. Les Bénédictins y ont établi un Collège , où ils .élèvent une allez nombreuse teunefli penfîonaire, 6c une autre partie à leur frais. . L Abbaye de Bonneval 3 du même Ordre , â Huit lieues au fud , fur la frontière du Danois, a eu quantité d'illuftres Abbés. Les guerres fréquentes ont donné L'eu autrefois aux fortifications qui l'eh-vironent, 6c qui la font paroître. comme un château gothique , environé de tours d'une belle mâçonerie. Il s'eft formé une petite ville aux environs. Les Religieux modernes ont fait un bâtiment clau-ilral magnifique.La Maifon jouit de 14000 livres de revenu. L'Abbaye de Jofaphat 3 fondée près de Chartres, en 1120 , a pris fon nom de la reftemblance que les anciens croifés trouvèrent entre fa fituation 6c celle de la Vallée de Jofiiphat. Cette maifon , qui elt encore de l'Ordre de S. Benoîr, poiTéde locoo liv. de revenu. Provinces Eccléjïajllques. 349 L'Abbaye de Colomhs ou Coulons 3 du même Ordre également fur la rivière d'Eure , mais plus au nord , vaut 24000 livres. Au milieu du chœur de fon Eglife fe voit la tombe de Jacque de Brézé , Sénéchal de Normandie , Se de Charlotte de France, fa femme , qu'il ht poignarder de jaloufie. S. Jeu» en Vallée prés de Chartres, fondée en 1099 > Pat ^c célèbre Yves , Evêque de Chartres, pour des Chanoines Réguliers, vaut 15000 liv. S. C héron aufli près de Chartres , Se de Chanoines Réguliers. On dit qu'elle a été dotée par un Roi du nom de Cloraire : elle vaut 15000 livres. Ciuire-I'ontùinejQrdïQ de S. Auguftin, fur les limites du Diocèfe de Paris, fondée l'an 1 1 co , par Simon , Comte de Mont foit i de'fcrvie par les Auguftins Déchaudes, vaut 1700 livres. S, F"meent aux Bois, près Château-Neuf en Idùmerais, Se au nord-oueftde Chartres , fondée fan 1212, Ordre de S. Auguftin , Congrégation de France , vaut 4000 livres. Grand-Champ ou Grand-Val j même Ordre , fondée par Simon IV , Comte de Montforr, vaut 2000 livres. Joycnval j fondée l'an 1 1 21 , qui vaut ioooo livres , a été unie à lEvêché de 3 S° Méthode de Géographie, Chartres, au remps de la mftraétion de 1 'Evêché de Blois. Abecour> Ordre de Prémontré, près Saint-Germain-en-Laye , fondée en 118o, vaut 6ooo livres. Abbayes de Filles Il Eau près de Chartres, Ordre de Cîteaux , fondée en 1226 , par Ifabelle , Comteffe de Chartres, vaut 5000 liv. Claire-Fontaine j même Ordre , fondée dans la forêt des Ivelines , par Simon , Comte de Montfort. Arclfje _, Ordre de S. Benoît, à l'extrémité du Diocèfe , au fud-oueft, fondée en 1225, par Guillaume du Perche , Evêque de Chartres, en n64. Elle vaut 20000 livres. Les Clérets j Ordre de Cîteaux , près Nogent-le-Rotrou, fondée en 1213. , par Mathilde de Brunfwick, fœur de l'Empereur Othon IV. Cette Abbaye qui eft fous la dépendance de celle de la Trappe, Diocèfe de Seez, eft de l'étroite Obfer-vance de Cîteaux. Les Landes ou S. Etmi des Landes 3 Ordre de S. Benoît, au nord eft de Chartres , près la limite du Diocèfe de Paris , fondée en 1164, vaut 5000 livres. «S. Corentln j près de Mantes 3 du même Ordre, fondée par Philippe Augufte, Provinces Eccléfiaftiques. 35*1 vers l'an 1101 , vaut 8000 livres. Elle pofféde le cœur de la Reine Blanche r mere de S. Louis-L'Abbaye de S. Cyr 3 au Val de Gal-îie , près Versailles, fondée dans le XIIe fiécle, fut rétablie en 1686 par Louis XIV, .pour y élever 250 jeunes Demoifelles, à la nomination du Roi , 6c qui doivent faire preuve de Nobleffe de 140 ans, mais feulemenr du côté paternel. Elles font élevées par 50 Dames Religieufes , qui fe confacrent à leur éducation , donr 24 font feulement Sœurs Converfes. Le feu Roi y a uni, le 2 Mai 168 2 , la Manfe Abbatiale de S. Denis, 6c cette illuitre Maifon jouit de près de 200000 livres de revenu.. IL Diocèfe de Mcaux. Le Diocèfe de Meaux , quoiqu'ancîen y ne nous donne le nom de fes Evêques que depuis le milieu du VIe ficelé. Il ne comprend que 230 Paroi (fes. L'Eglife Cathédrale eft dédiée à S. Etienne , 6c fon Chapitre eft compofé d'un Doyenné qui vaut 1000 livres, deux. Archidiaconés qui n'ont que 700 livres y de la Chantrerie, qui eft de 900 livres , de la Tréforerie 6c de la Chancellerie , qui ont enfemble 700 livres de rente , de 36 Canonicats de 900 livres , huit autres de 800 livres, fix grandes Chapelles de 5 $ i Méthode, de Géographie. 700 livres, & 28 pentes de 50 Se 60 livres , avec trois offices de la Saeriftie , qui valent chacun 400 livres. De forte que ce Chapitre jouit d'environ 50000 livres de revenu. Tous ces Bénéfices font remplis par l'Evcque, à la réferve du Doyenné , qui eft: électif. Abbayes d'Hommes* S. Fiiron j près de Meaux, Ordre de S. Benoît, anciennement nommée Sainte Croix j Sz rétablie en 998 , fous le nom qu'elle porte aujourd'hui. Elle vaut 32000 Lvres. Rebais j du même Ordre à. fept lieues de Meaux , au fud-eft , fondée an VII* fiécle , par Dadon , alors Référendaire du Roi D.igobcrt I, & depuis connu fous le nom de Saint Ouen , Archevêque de Rouen. Chaage, à Meaux, Ordre de S. Auguftin , Congrégation de France, fondée l'an 1130, vaut 7 500 livres. jullly j à deux lieues au nord-oueft de Meaux, unie aux PP. de l'Oratoire , qui y tiennent un Collège , vaut 6000 liv. Chambre Fontaine j Ordre de Prémontré, fondée en 1 202 , vaut 7000 liv. Abbayes de Filles. Notre-Dame de Meaux, Ordre de S. Provinces Ecclefafliques. 353 Auguftin. Ces Filles furent transférées de Fîmes à Meaux en 1637, par le Duc de la Vieuville, Surintendant. L'Abbaye vaut 5000 livres. Jouare 3 Ordre de S. Benoît, au fud-eft de Meaux , fondée par Adon , frère de Dadon, Référendaire ou Chancelier de Dagobert. Elle vaut 30000 liv. Le Pont aux Dames , Ordre de Cîteaux , au midi. Elle eft de la fondation de Flugues , Comte de S. Pol, &z de Marie d'Avenue, fa femme, en 1236. Elle vaut 1 2000 livres. Farmouâer j Ordre de S. Benoît réformé , fondée par Sainte Fare , feeur de S. Faron , Evêque de Meaux , en 670. Elle vaut 20000 livres. III. Diocèfe d'Orléans. Cet Evêché, qui date dès le IIIe fiécle, contient 272 Paroilfes partagées entre les Archidiacres d'Orléans, de Pithiviers, de Beauce , de Sologne , de Beaugenci àc de Sully. L'Eglife cathédrale fous le titre de Sainre Croix, eft une de plus belles du Royaume. Outre le Doyen , qui eft aufti grand Archidiacre , il y a encore cmq Archidiacres, & quatre autres Dignités , avec 46 Chanoines. Je parlerai dans la fuite du droit qu'a l'Evcque d'Orléans a fon entrée , d'accorder grâce aux crimi- 3 Ç 4 Méthode de Géographie* neis qui fe pféfentent, mais avec certaines reftrictions. Il y a dans la ville d'Orléans un autre Chapitre qui mérite d'être remarqué \ c'eft celui de S. Aignan 3 qui eft l'une des plus anciennes Collégiales du Royaume. Le Duc d'Orléans , en qualité d'apana-gifte & à la place du Roi, en eft Abbé ôc Chanoine. Il nomme au Doyenné ; le Doyen aux Dignités, ôc le Chapitre en corps aux Canonicars. Ce Chapitre a neuf Dignités, outre les deux principales , 31 Canonicats , deux femi-Prébendes , deux Prébendes régulières atfeétées à l'ordre de S. Auguftin, Ôc 41 Chapelains. Quand -le Doyen n'eft pas Chanoine , il a les honneurs du chœur , mais il n'entre pas au Chapitre. Jufqu'en 1 G-j 4 , le Chapitre de S, Aignan a prétendu être indépendant de l'Evêque d'Orléans 3 mais il a été remis alors par Arrêt contradictoire , dans l'ordre commun. Il a le privilège d'être Seigneur de la ville ôc banlieue d'Orléans, les veilles ôc jours des Fêtes de S. Aignan d'hiver ôc d'été , par les Lettres que lui en accorda le Roi Louis le Gros. Abbayes d'Hommes. S. Benoit fur Loire ou Fleuri , au-def-fus d'Orléans , célèbre par la vénération du corps de S. Benoît, que l'on prétend y Provinces Eccléjiajllques. 355 avoir été tranfporté du Monaftere de Montcaiîîn en Italie , par la crainte des Barbares , au commencement du VIIe fiécle 3 elle fut fondée l'an 623. Cette Maifon a eu des Abbés très-diftïngués par leur capacité 6V. leur fcience , qui l'ont rendue la première du Royaume pendant plufieurs fiéeles. Elle jouit encore à préfent , y compris la manfe abbatiale 6V: les offices clnuftraux , réunis à celle des Moines, de 45000 liv. de revenu. S. McJ'min j autrefois dit S* Maximin de Micy j au-deffous d'Orléans , eft l'une des plus anciennes Abbayes du Royaume, puisqu'elle étoit du temps du Roi Clovis I. Elle eft maintenant polfédée par les Eeuillans non-réformés, ôc vaut en tout 8000 liv. S. Euverte dans la ville d'Orléans , autrefois Chapitre féculier 3 mais à préfent de l'ordre de S. Auguftin ôc de la Congrégation de Sainte Geneviève, de xoooo livres. Notre-Dame de Beaugenci j fur la Loire , au-deftous de S. Mefmin , eft de l'ordre de S. Auguftin , ôc de la fondation des anciens Seigneurs du lieu, en 1126 : vaut 6000 livres. La Cour-Dieu 3 ordre ôc fille de Cîteaux , à cinq ou fix lieues nord-eft d'Orléans , fut fondée en mS , dans le pre- 5 $ 6" Méthode de Géographie. mieré ferveur de la reforme s ôc vaut iSooo livres. Ahbayes de Pilles. S. Loup j près des murs d'Orléans, de tordre de Cîteaux , a le titre d'Abbaye depuis 9. Elle vaut 8000 livres. Voifins ou Voifines près de M eh un fur Loire , ordre de Cîteaux, eu: d'environ 6000 livres. Le Lieu Notre-Dame 3 du même ordre, au midi , proche de Romorantin. Cette Abbaye doit fa fondation à Ifabelle, femme de Jean , Comte de Chartres. Elle vaut tfooo livres. L'ordre de S. Lazare a dans ce Diocèfe la Commanderie de Boigny 3 qui eft la principale , ôc la Maifon conventuelle de tout l'ordre. Ce fut le Roi Louis le Jeune qui établit cet ordre à Boigny en 1154, incontinent après fon retour de la Terre Sainre , d'où il avoit emmené douze Chevaliers , aufquels il donna la direction des Maladreries ôc Léproferies du Royaume. Les Chevaliers ont toujours tenu leurs af femblées générales à Boigny , jufqu'en 1699, que M. le Marquis de Dangeau „ Grand-Maître , les ht tenir à Paris , pour plus grande commodité. IV. Diocèfe de Blois. L'Evêché de Blois } quatrième ôc der- Provinces Eccléfiaftiques, 357 nier fuffraçrant de Paris , a été érigé en 1697 , par le Pape Innocent XII, dont la Bulle , autorifée par Lettres Patentes du Roi , regiftrées dans toutes les Cours , confient l'union de plufieurs manies Abbatiales & Prieurés 3 pour former trente mille livres de rente â l'Evêque futur 3 &C celle de plufieurs QjJicgiales, Se autres Bénéfices , pour former le Chapitre de la cathédrale. Le Diocèfe comprend zoo cures. La cathédrale elt fous l'invocation de S. Louis. Le Chapitre eft compofé du Doyen , qui eft Chanoine régulier de $. Auguftin de la Congrégation de France, de deux Archidiacres &: de vingt-quatre Chanoines. Abbayes d'Hommes. Il y a fept Abbayes d'hommes dans ce Diocèfe. Le titre abbatial des trois premières eft éteint,, depuis que pour former les revenus de l'E.vêché , on y a uni à per^ pétuité la manfe abbatiale de ces Abi-bayes. S. Lomer j bâtie par le Saint du même nom , environ l'an 565 , fur le bord de la Loire, au lieu 011 s'elt depuis formée la ville de Blois , ordre de S. Benoît Congrégation de S. Maur : vaut 1.5000 liv. de revenu. Pont-le-Voy } du même ordre Se pareil revenu, fondée environ l'an 1035 , par 3 5 S Méthode de Géographie. Geduin, Seigneur du P^r >, fur les confins du Blaifois & du Berri. Bourg-Moyen, de Chanoines Réguliers de Sainte Geneviève , ancienne Abbaye de la ville de Blois , dont on ignore la fondation précife , quoique Ton fâche qu'elle a reçu la plupart de fes biens des Comtes de Blois, vtR.it 8000 livres. La Trinité de Vendôme j au nord-oueft de Blois , eft de l'ordre de S. Benoît, Congrégation de S. Maur, & vaut dix mille livres de rente. Elle fut fondée vers l'an 1042 ,'par Geoffroi Martel, Comte d'Anjou , qui s'y fit Religieux , après avoir long-temps fatigué la France de fon humeur bouillante &: de fes faits guerriers, Se par Agnès de Bourgogne , fa femme. léEJlolle j au fud de la précédente , ordre de Prémontré , vaut 2.000 livres. L'Aumône dite autrefois le petit Cîteaux , dont elle eft fille , au nord de Blois dans le Dunois-, fondée en 1121 par Thibault, Comte de Champagne tk de Blois , vaut 6000 livres. La Magdelénc de Châteaudun j Chanoines Réguliers de la Congrégation de Sainte Geneviève , rapporte fa fondation à Charlemagne , tk vaut S000 livres. Abbayes de îi ■ La Gulche 3 à deux lieues au fud de Blois, Filles Urbaniftes ou Cordelières, Provinces Eccléjîajliques. 359 fondées en 1277 , par Jean de Châtillon, Comte de Blois : elle vaut 3000 livres. S. Avy., au nord , ôc près de Château-dun , ordre de S. Benoît, fondée par les Seigneurs de Dunois en 1131, vaut 6000 livres. j§. II. Province Eccléjïafliquc de Reims. Reims eft une Ville Archiépifcopale , en Champagne , fur la rivière de Vefle , entre la Marne ôc l'Aime. Le Diocèfe contient 477 Cures, 365 annexes & 24 Abbayes. L'Archevêque eft le premier Duc Ôc Pair de France , Légat né du Saint Siège, ôc Primat de la Gaule Belgique. Sa Province Eccléfiaftique s'étend dans la Champagne feptentrionale , la Picardie , le Boulonois ôc une grande partie de l'ifle de France. Ses Suffragans font aujourd'hui, les Evêques de : 1. Soiftbns, 5. Beauvais, 2. Châlons, 6. Amiens, 3. Laon , 7. Noyon, 4. Senlis , 8. Boulogne. Us étoient autrefois en plus grand nombre. Mais les Evêchés de Cambrai, de Tournai , d'Arras ôc de Térouenne , en furent diftraits en 1559, lorfque Cambrai fut érigé en Archevêché. Pour indemnifet l'Archevêque de Reims de cette diftrac-tion, on a uni à perpétuité, en 1696, à Méthode de Géographie. j['Archevêché de Reims, la Maofe Abbatiale de S. Thierri de Reims. L'Eglife Cathédrale de Reims eft dédiée à la Sainre Vierge. Le Chapitre elt compofé de neuf Dignités, de foixante-quatre Chanoines ôc de quarante-deux Chapelains. Les Dignités font un Prévôt, un Doyen , un Chantre , un Grand-Archidiacre, l'Archidiacre de Champagne, un Tréforier , un Pénitencier , un Vida-me ôc un Ecoiâtre , outre plufieurs autres Bcnéticiers. On tait monter le revenu du Chapitre à plus de iooooo livres. L'Archevêque de Reims jouit * d'une prérogative finguliere, qui eft de recevoir le ferment de révérence que fes Suffragans , nouvellement promus à l'Epifeepat, font tenus de lui faire enperfone à Reims , avec cette circonttance , qu'il les reçoit r.flis dans fon fauteuil , à côté du grand Autel de fa Cathédrale ôc couvert, ôc l'E-vêque eft debout ôc découvert. Ahhaves d'Hommes, S. Remi de Reims, Ordre de S. Benoît, fondée du temps de Charlemagne. On y confervé la fainte Ampoule , qui fert au Sacre des Rois. S. Nkaifc de Reims, même Ordre , fondée en 820. Le revenu de la Manfe Abbatiale a été uni en 1691 > à la Sainte Chapelle de Paris, S, Provinces Eccléfiaftiques. j6f S. Thierri j> même Ordre, à deux lieues au nord de Reims. On en attribue la fondation à S. Remi, vers l'an 515. S. Bajle j fituée vers le bourg de Verzy, à trois lieues au fud-oueft de Reims, fondée fur la fin du VIe fiécle, par Gille, Archevêque de Reims. Kaut-Fillers y du même Ordre, Congrégation de S. Vannes , dans le bourg de ce nom, fur la Marne , à quatre lieues au fud de Reims , fondée en 62.1 , par l'Archevêque S. Nivard. Mouron j même Ordre, dans la ville de ce nom, fur la Meufe, vers le Duché de Luxembourg. Bonne-Fontaine 3 Ordre de Cîteaux , en Thiérache, fondée par les Seignetu de Rumigny en 1150. Elan j même Ordre, dans le bour^ d'Elan , fondée par Witter , Comte d Rhérel, en 1148. Chéery ou Chery j même Ordre, fon dée en 1135. Igny j même Ordre, Fille de l'Abbaye de Clairvaux , dans le bourg d'Igny,à quatre lieues à l'oueft de Reims. Sa fondation eft de l'an 1147. S igny j Fille de l'Abbaye d'L-ny fous Clairvaux, dans le bourg de Sig.<; , ! 1 y lieues au nord de Reims , 1 ~ en 1134. Saint Denis j dans la Ville- a é Reims s Tome IF* Q 5 cTi Méthode de Géographie. Ordre de S. Auguftin , fondée l'an S 60 , par Hincmar, Archevêque de Reims. Efpernai j même Ordre, dans la petite ville du même nom fur la Marne , au fud de Reims, fondée en 1052. Landeves ou Notre-Dame de Lodeve , même Ordre , au nord-eft Se près de la rivière d'Aifne, érigée en Abbaye au commencement du dernier fiécle. Belleval , Ordre de Prémontré, fondée en 11 3 3 , dans le Pays d'Argonne , a x6 lieues nord-eft de Reims. Chaumont en Porcien 4 même Ordre , au village de fon nom, dans le Réthelois, au nord de Reims. La Vaudleu ou la V.al-Dleu > du même Ordre, au nord-eft, près du Luxembourg. Longuay 3 de Prémontrés Réformés , fur l'Aifne , au nord-eft de Reims. Sept-Fontalnes, du même Ordre , en Thiérache, fondée en 1129 , par Helie, Seigneur de Mezieres. Abbayes de Filles, Saint Pierre de Reims , Ordre de S*. Benoît, fondée en 660 par S. Baldric, fils du Roi Sigebert. Saint Etienne les Nones , Ordre de S. Auguftin, eft aufti dans la Ville de Reims depuis l'an 1617. Avenaij Ordre de S. Benoît, dans la Provinces Eccléfafiques. 363 viîle de même nom, fondée en 940. I. Diocèfe de Soiffons. Soiffons ville Epifcopale, autrefois de Picardie , maintenant de Fille de France , efl: le premier Sufïragant de Reims. Son Diocèfe renferme 597 Paroirfes. Sa Cathédrale efl dédiée fous l'invocation de S. Gervais &c S. Protais. Son Chapitre , l'un des plus célèbres du Royaume , a neuf Dignités , favoir, un Prévôt, un Doyen , un Chantre , quatre Archidiacres , un Tréforier, un Ecolatre , cinquante-fept Chanoines , deux autres Chanoines à demi-Prébende , &c trente-trois Chapelains. w Abbayes d'Hommes. S. Crepin le Grand 3 Ordre de S. Benoît , dans la Ville de Soifïbns. On ignore le temps de fa fondation. S. Medard-leZ'Soïdons , ou S. Mard-lez-SoilFons, du même Ordre , fondée en 557, par le Roi Cloraire L S. Corneille j à Compiegne, fondée en S76, par Charle le Chauve. Che^y Ordre de S. Benoît, dans le bourg du même nom, au fud de SoilTons, & au delà de la Marne , fondée en 1136, par Anfclme tk Guillaume de Cayeux. Orbais > même Ordre , dans le bourg; Q ij 364 Méthode de Géographie. de même nom, en Champagne, fondée en 673 , à quatre lieues à l'eft de la précédente. Longpont > Ordre de Cîteaux , dans le Duché de Valois , à quatre lieues au fud de Soiffons, fondée en \ 131 , par Jolfelin, JEveque de Soiffons. S. Jean des Vignes 3 Ordre de S. Auguftin , dans la Ville de Soiffons , fondée en 1076, par Hugue, Comte de Château-Tbierri. S. Léger j même Ordre, aufli à Soiffons , fondée en 1119. S. Crepin en Ilayej même Ordre, dans un fauxbourg de Soiffons. EJfom&iesfur la Marne, même Ordre , Se de la Congrégarion de France. S. Jean aux Bois j même Ordre , fondée par le Roi Louis VII, en 1150. Chartreuve j Ordre de Prémontré , à, fept lieues au fud-eft de Soiffons. Claire-Fontaine même Ordre , près Crefpi en Valois 3 fondée dans le Diocèfe de Laon , mais transférée en 1671 , en celui de Soiffons. Lieu B.ejlauré 3 même Ordre, aufîî près de Crefpi, fondée en 1140. Val-Stry ou Vaî-Sary j même Ordre». A trois lieues au midi de Soiifons, au lieu appelle Viviers 3 où elle a été fondée en ïuz. Elle eft unie à rjEvèehc de Soiffons. Provinces Eccléfiaftiques. 56$ Le Vau Chrétien ou Val Chrétienmicnie Ordre, fondée en 1134. Elle eft fituée fur la rivière d'Ouvré. S. Ived de Braine, à quatre lieues à l'eft , même Ordre 3 fondée en 1130. Val Secret, même Ordre, près de Château-Thierri. Abbayes de Filles. . Notre-Dame 3 à Soiftons, Ordre de S. Benoît , fondée en 6%o , par Ebroin , Maire du Palais. Elle vaut 15000 liv. Les Charmes ou Charmes j même Ordre , à fix lieues au midi de SoiflTons. Morienvalou Morgienvalj même Ordre , â trois lieues de Verberie , en Picardie , fondée par le Roi Dagobert. Saint Remi aux Nonains, ou Saint Remi de Senlis, transférée au Diocèfe de Soiffons , près Villers-Corterers. Saint Jean aux Bois 3 ôc maintenant Royaulleu 3 fituée dans la Forêt de Cuife, fur le chemin de Compiegne â Soiftons , fondée vers l'an 1150 , par le Roi Louis Vil. L'Amour-Dieu Ordre de Cîteaux, fille de Clairvaux , eft au fud , en Champagne. Argenfolc y Fille de Clairvaux , un peu plus loin ôc â une lieue d'Efpernai , fondée en 1224, par Blanche d'Artois, Com-tefte de Champagne ôc de Brie. Q »j j66 Méthode de Géographie. La Barre 3 Ordre de S. Auguftin , â ChâteauThierri, fondée par Jeanne,Rei-ne de Navarre. Nogent- l'Artaud Ordre de Sainte Claire ou des Cordelières , près de la Marne, à l'oueft des précédentes 3 l'Abbefte eft triennale. II. Diocèfe de Châlons. Châlons fur Marne, en Champagne , eft Epifcopale dès le IVe fiécle. Le Diocèfe contient 3.04 Cures. La Cathédrale eft dédiée à S. Etienne. L'Evêque eft Comte ôc Pau* de France. Le Chapitre de la Cathédrale eft compofé d'un Doyen, d'un Chantre, d'un grand Archidiacre, de ceux de Joinville , d'Aftenay ôc de Vertu 3 d'un Tréforier, d'un fous-Chantre , de trente Chanoines, de huit demi Prébendes, Ôc de foixante Chapelains. Abbayes d'Hommes. S. Pierre au Mont > Ordre de S. Benoît, près Châlons. On ne fait pas le temps de fa fondation. Saint Sauveur des Vertus , dans le bourg de même nom , â l'oueft de Chalons. Miremont3 même Ordre , près Sainre-Ménehoulr. Aurion ou Huyrion , même Ordre , ba- Provinces Eccléfiaftiques. 367 tie en 1078 , près Vitry le François. Mouflier en Der 3 même Ordre , dans la Forer de Der. S. Urbain y près Joinville , dans le Per-thois. S. Mémie 3 Ordre de Cîteaux, dans un fauxbourg de Châlons. La Charmoye 3 même Ordre , près d'E-pernai, fondée en 1167. Chcrninon > même Ordre , fondée en 1137- Haute-Fontaine j même Ordre, dans le bourg de même nom , fondée en 1136. Trois-Fontaincs j première Fille de Clairvaux, fondée en 1118. Monùers en Argonne , même Ordre, fondée en 1147. Chaflrices Ordre de S. Auguftin, fur la Marne. Toujfaint en ïlfle de Châlons , même Ordre , fondée en 1063. Notre-Dame de Vertu même Ordre , dans le boucg de même nom , à Foueft. Moncets > Ordre de Prémontré , fur la Marne, au fud de Châlons. Abbayes de Filles. Andecij ou Notre-Dame d'Andezy , Ordre de S. Benoît, fondée en 11 3 1 , au fud-oueft de Châlons. S. Didier j Fille de FAbbave de Cî- Q iv 368 Méthode de Géographie. teaux, au fud-eft fur la Marne, près Sainte Dizier. S. Jacqua-lez-Vitry, fille de l'Abbaye de Cl airvaux , fondée par Thibaud le Grand 3 Comte de Champagne. III. Diocèfe de Laon. Laon j ville de la Haute Picardie, dont l'Evcque eft Duc &c Pair de France : fon Diocèfe contient 300 ParoiiTes. L'Eglife Cathédrale eft dédiée à Notre-Dame. Le Chapitre eft compofé d'un Doyen , d'un Grand Archidiacre, de l'Archidiacre de Thiérache, d'un Chantre, d'un TrcforieE &: de vingt-quatre Prébendes. Abbayes d'Hommes. S. Jean de Laon , Ordre de S. Benoît, fondée en 640. La Manfe Abbatiale a été unie à l'Ecole Royale Militaire , établie à Paris. S. Vincent j> près de Laon , même Oe-dre. On rapporte fa fondation à la Reine Brunehaut , femme de Sigebert, Roi d'Auftrafie. * S. Nicolas aux Bois, même Ordre, en la forêt de Couci, à l'oueft de Laon. Notre-Dame de Nogcntj même Ordre, près de la précédente. ' S. Nicolas des Mjmètne Ordre, a Provinces Eccléjîajliques. jtfsy la porte du bourg de Ribemont, fondée en 1083. S, Michelj en Thiérache , même Ordre , fondée en 1289. Fcimù ou Fugnî , Ordre de Cîteaux , dans la Thiérache , fondée en 11 21. Bohéries ou Bohars 3 même Ordre, fur l'Oife, fondée en 1141. S. Martin de Laon , Ordre de Prémontré, fondée en 11 24. Bucilliy même Ordre , fur l'Oife , près Loigni. Tenailles3 même Ordre, fondée en 1129. Prémontré 3 Chef de l'Ordre, à trois lieues a l'oueft de Laon , dans la forêt de Couci, & dans un vallon qui a donné le nom à l'Abbaye, fondée en 1120. Abbayes de Filles. Sauvoirj dans la Ville de Laon , Ordre de Cîteaux , fondée en 1239. Montreuil les Dames ou la Sainte Face > Fille de l'Abbaye de Clairvaux, fondée en 1136, en Thiérache , d'où elles font venues s'établir près de Laon. La Ferté fur Oife , ordre de Saint Benoît. Origni , même ordre , dans le bourg de même nom en Thiérache , fondée avant l'an 8co. Q v IV. Diocèfe de Senlis. Senlis j petite ville capitale du Valois.» dont le Diocèfe comprend 177 Paroiffes. La cathédrale eft fous l'invocation de la Sainte Vierge. Le Chapitre eft compoié de trois dignités, le Doyen, le Chantre 6v l'Archidiacre j de vingt-quatre Chanoines 5c de fix demi-Prébendes. Abbayes d'Hommes. S. Vincent de Senlis , ordre de S. Auguftin, fondée en 1067. La Victoire 3 même ordre , à une lieue de Senlis , fondée en 1222 , par le Roi Philippe Augufte. Chafils ou Charlls ordre de Cîteaux , dans le bourg de même nom , à deux lieues de Senlis, fondée en 113 6. Abbayes de Filles. Le Parc aux Dames 3 fille de l'Abbaye de Clairvaux, fondée en 1205. Elle eft à quatre lieues à l'eft de Senlis. V. Diocèfe de Beauvais. Beauvais ville autrefois de Picardie, 5c aujourd'hui de l'ifle de France , dont l'Eglife cathédrale eft dédiée à S. Pierre. Le Diocèfe a 592 Paroiftès , 5c le Chapi- Provinces Eccléfiaftiques. 571 tre de la cathédrale eft compofé de neuf dignités & de 5 z Canonicats. Abbayes d'Hommes. S. Lucien 3 près de Beauvais , ordre de S. Benoît, fondée par le Roi Childe-bert. Il y avoit encore près de cette ville S. Symphorien 3 fondée en 10355, mais on a converti cette Abbaye en un Séminaire. .5'. Germeras Flaix , aufîï de l'ordre de S. Benoît, à cinq lieues à l'oueft de Beauvais. Breteuil 3 du même ordre, au nord, dans le bourg de même nom. Beaupré 3 ordre de Cîteaux , au nord-oueft , fondée en 113 5. Lannoy même ordre, fondée en 113 7 dans le village de fon nom. Froidmont y au fud - eu: , fondée en 1134. iioyaumône même ordre , plus au midi , &c près des limites du Diocèfe de Paris , fondée en 1 227. S. Quentin 3 ordre de S. Auguftin, près Beauvais , fondée l'an 1004. «S. Martin aux Bois , même ordre , au nord-eft. S. Jujij ordre de Prémontré , dans le bourg de même nom, enrre l'Abbaye précédente & Beauvais, fondée en 1170. Q vj Abbayes de Filles. S. Paul près Beauvais , ordre de S. Benoît, fondée en 1258. S. Martin j ordre de Cîteaux , au fud-eft. Mouchy j même ordre, au nord-eft 9 fondée en 1238. Moncely ordre de Sainte Claire , à l'eft près Pont-Sainte-Maixence , fondée par Philippe le Bel en 1309. VI. Diocèfe d'Amiens. Amiens y capitale de la Picardie y. eft: fur la Somme. Le Diocèfe a 776 Paroif-fes ; fa cathédrale eft dédiée à Notre Dame 3 & fon Chapitre eft compofé du Doyen , du Prévôt, du Chancelier 3 de deux Archidiacres , du Préchantre 3 du Chantre , de lEcolâtre , du Pénitencier „ de quarante-trois Chanoines Prébendes p deux Chanoines Vicariaux , deux Chanoines Réguliers de S. Auguftin, & de foixante-douze Chape lai ns. Abbayes d'Hommes. S. Fufcien ordre de S. Benoît, près d'Amiens , fondée en 880. Corbie j même ordre , dans la vdîe de Coïbie , fur la Somme 3 à ieft d'Amiens , fondée vers l'an 664. Provinces Eccléfiaftiques. ' J7f Moreuil j ordre de S. Benoit, dans le bourg de même nom , au fud-oueft , fondée, en i 109. S. Riquier> même ordre , dans la ville de même nom , en Ponthieu , fondée vers l'an 640. Foreft-Moutier y même ordre , au milieu des Bois de Crefpi, fondée en 640. S. VaUri y même ordre , dans la ville de même nom , près la mer. S. Jojje fur mer , même ordre , fondée en 793 , par Charlemagne. S. Sauve y inême ordre , dans la ville de Montreuil fur mer. Cercamp y ordre de Cîteaux , dans le bourg de Cercamp, en Artois. Gard ou le Gard 3 même ordre , â l'oueft , fondée en 1139. Lieu-Dieu, fur la Brelle, même ordre, fondée en 1190. Valloires y fille de Cîteaux , fur l'Au-thie , fondée en 11 3 8. S. Martin aux Jumeaux y ordre de S. Auguftin, dans Amiens. S. Acheuil y même ordre , près d'Amiens , fondée en 1136. Clairfay ou Notre-Dame de Clairfay , même ordre , au nord-eft. Sainte Marie de Vifignoly même ordre. S. Jean y près d'Amiens, ordre de Pré-ftîontré y fondée en 1115. 374 Méthode de Géographie. S. André aux Bols j même ordre, près d'Hefdin, en Artois , érigée en Abbaye en i 163. Dompmartin ou S. Jojje aux Bols 3 même ordre , près S. André aux Bois , fondée en 115 9. Sellncourt, même ordre , à l'oueft d'Amiens , fondée en 1131. Sery aux Prés 3 même ordre , fur la Brefle , au voifînage de Selincourr. Abbayes de Filles. Berteaucourt ordre de S. Benoit, a trois lieues au fud-eft d'Amiens, fondée vers l'an 1093. Sainte Aujireberte de Montreuil, même ordre , fondée vers l'an 1050. S. Michel de Dourlens , même ordre. Efpagne j ordre de Cîteaux , fondée en 1178 , transférée à Abbeville. Paraclet ou Parada, fille de l'Abbaye de Cîteaux , fondée en 1 z 1 8. Vlllencourt, autrefois Boulancourt 3 ordre de Cîteaux , transférée à Abbeville. VII. Diocèfe de Noyon. Noyon, Evêché ; dont l'Evêque eft Comte 6c Pair de France, a dans fon Diocèfe 404 Paroiffes. Son Eglife Cathédrale eft dédiée à Notre Dame , & fon Chapitre eft compofé d'un Doyen , d'un Chantre , d'un Archidiacre , d'un Chancelier , d'un Provinces Eccléfiajïiques. 375 Tréforier, d'un Ecolâtre, de foixante Prébendes ou Canonicats, Se de trente-neuf Chapelles. Il y a dans la Ville de Saint-Quentin 3 vers le nord , un Chapitre qui doit être remarqué : il y fut fondé en l'honneur de ce Sainr qui y a été martyrifé vers la fin du IIIe fiécle. L'Evêque du pays y a réfidé jufqu'en 531, que S. Médard transféra fon fiége à Noyon. Ce Chapitre a cinquante-fix Chanoines , dont le chef eft un Doyen , Se quatre-vingt-trois Chapelains. Le Roi en eft le premier Chanoine j & nomme aux Canonicats. Il y a encore dans la Ville de Peronne le Chapitre de S. Fur ci> qui eft compofé de trente-fix Chanoines , avec un Doyen, tous à la nomination du Roi. II a été fondé par Hercenald , Maire du Palais fous Clovis II, deffervi d'abord par des Prêtres , érigés en Chanoines par le Roi Louis XII. \ Abbayes d'Hommes. S. Eîoy j ordre de S. Benoît , dans Noyon. S. Quentin en ITJle , même ordre, dans une ifie de la rivière de Somme. Homb/ieres3en Vermandois, près Saint-Quentin : Abbaye du même ordre 3 fondée en £ 30. ffé Méthode de Géographie. S. Prix même ordre , aufli en Ver~ mandois , fondée en 940. Ourcham, ordre de Cîteaux , dans le bourg de même nom , près Noyon , fondée en 1119, S. Barthéleml 3 près Noyon , ordre de S. Auguftin , fondée en 1064. S. E loi-Fontaine 3 même ordre ^ près Chauni, fondée en 113 o. , Hamj même ordre, dans la ville de ce nom. Genlis j ordre de Prémontré, à une lieue de Chauni. Vermandj même ordre. Abbayes de Filles, B lâche , près de Péronne, ordre de Cîteaux. S. Aventln de Fervaques, fille de Clairvaux , aux fources de la Somme , fondée en 1143. VIII. Diocèfe de Boulogne. Boulogne 3 ville Epifcopale & Capitale du Bonîonnois, fur la mer, a 42 3 Paroif-ies. L'Eglife cathédrale eft dédiée à Notre-Dame. Le Chapitre eft compofé de vingt une Prébendes , d'un Doyen , de deux Archidiacres, du Grand-Chantre ÔC du Tréforier. Provinces Eccléjîaftiques. 377 Abbayes d'Hommes. Andrés ou S. André3 ordre de S. Benoît, fondée en 1084. Auchi j mcme ordre , près Hefdin 3 fur la rivière de Temois. Blangi 3 même ordre , fondée vers l'an C%6. Capelle ou Notre-Dame de la Chapelle , bâtie vers la fin du XIe fiécle. Il n'en refte que le titre , n'y ayant plus de bâ-timens. S. Jean au Mont les-Thérouenne, même ordre. S amer aux Bois , aufïî de S. Benoît. Longvllliers 3 de Cîteaux, â deux lieues de Mor-treuil, fondée en u Bcaulieu 3 de Cîteaux ,. fondée dans le XIe fiécle^ Doudeauville 3 de Cîteaux, fondée en 1099. RuiJJeauville 3 de Cîteaux , aux fources de la rivière de Lys, â deux lieues de Rem ti, fondée l'an 1099. S. Wlmer3 ordre de Cîteaux, dans la Ville de Boulogne , fondée vers la fin du Xl« fiécle. Liquej ordre de Prémontré, fondée en 113 r. S* III Province Eccléjiaftique de Cambrai» Cambrai ^ en latin Cameracum x efl la 578 Méthode de Géographie. capitale-du Cambrefis, qui fait partie de la Flandre Françoife. S. Waft , Evêque d'Arras , y établit, au Ve fiécle , une Eglife , que fes fucccffcurs gouvernèrent toujours , jufqu'à la féparation des deux Evêchés d'Arras & de Cambrai, faite fur la fia du XIe fiécle. Ils étoient fuffragans de Reims ■ mais en 15 59 , à la follicitation de Philippe II, Roi d'Efpagne , & Souverain des Pays Bas,le Pape Paul IV érigea Cambrai en Archevêché, Se en même-temps Malines, qui eft plus au nord. L'Archevêque de Cambrai jouit de 150000 livres de revenu,'au moins. Ses Suffragans font : Arras, Tournai, S^int-Omer, Se Namur. L'Archevêque de Cambrai, ni fes fuffragans , même ceux d'Arras ôc^de Saint-Omer, ne font point des aiTemblées ordinaires du Clergé de France. L'Evêché de Cambrai étoit fous la Métropole de Reims, avant fon érection en Archevêché. Comme cette érection fe fit fans le confentement du Métropolitain , Se que même le Cardinal de Lorraine , qui étoit pour lors Archevêque de Reims, protefta contre cette érection , tous fes fuccefieurs ont fait aufti leurs proteftations jufqu'en 1696, que M. le Tellier , qui avoit aufti protefté en 1677, mais fans effet, y confentit au moyen de l'indem- Provinces Eccléjîa(lique.s. 37-7 rrité qu'on lui donna, en uniflant la Manie Abbatiale de S. Thierri à l'Archevêché de* Reims. Depuis ce temps-là l'Archevêque de Chambrai eft demeuré paifible poflelfeur de la Jurifdiction métropolitaine , qui lui avoit été accordée dès le temps de fon établilfement fur fes fuffragans. L'Eglife cathédrale de Cambrai eft dédiée à Notre-Dame de la Grâce. Son Chapitre devroit être compofé de cinquante Chanoines 3 mais il ne l'eft que de quarante trois , les autres Canonicats ayant été unis , l'un à la Prévôté , un autre au Doyenné , un autre aux quatre Archidiacres , qui en partagent le revenu également 3 un autre aux Grands-Vicaires, un autre à la Fabtique de l'Eglife, ôc deux qui ont été partagés en quatre , ôc que le Chapitre confère aux Eccléfiaftiques qui ont rendu fervice à certe Eglife. Les dignités de ce Chapitre font, le Prévôt, les quatre Archidiacres, le Doyen, le Chantre , ôc l'Ecolârre , qui font ordinairement Chanoines. Le Doyen ôc l'Ecolâtre ont quelque revenu de plus que les autres. Des quarante-trois Canonicats de cette Eglife , il y en a trois qui font affectés à des Nobles , fix qui le font à des Grndués en Droit, quatre à des Gradués en Théologie , fept à des Prêtres , un à un Médecin Prêtre &c Gradué, deux à deux fer- s8o Méthode de Géographie. viteurs de l'Eglife , Ôc vingr qui peuvent être poffédés par roures fortes de perfon-nes. Le revenu de chaque Chanoine eft d'environ zioo livres par an. Il y a encore dans cette Eglife huit grands Vicaires , Ôc vingt-cinq ou trente Chapelains , qui ne font point obligés de réfider. Le Diocèfe de Cambrai s'étend fur tout le Cambrefîs } dans une partie du Brabant , dans prefque tout le Haynaut, ôc dans une partie du Tournaifis ôc de la Châtellenie de Lille ; ainfi il renferme plufieurs cantons des Pays-Bas Autrichiens* 11 eft: compofé de fix cens douze ou quinze Paroiftes, Ôc d'environ quatre-vingt Suc-curfales, qui fe partagent fous les Archi-diaconés de Garnirai de Valenciermes^ de Hainaut ôc de Brabant. Lorfque Cambrai étoit fous la domination des Rois d'Efpagne , l'Archevêque étoit élu par le Chapitre de la cathédrale", mais depuis 1677 que cette ville eft à la France, l'Archevêque eft nommé par le Roi. L'Empereur Maximilien I accorda à Jacque de Croy , Evêque de Cambrai» le titre de Duc de Cambrai, Ôc de Prince du S. Empire ; ôc Ces fucceffeurs confer--* vent encore aujourd'hui ces* titres. Abbayes d'Hommes du Diocèfe de Cambrai en France. Saint-André du Château ou CâteaU Provinces Ecclijiajliques. 381 Cambrefis, ordre de S. Benoît, au midi de Cambrai. On y a joint le revenu de l'Abbaye de Femi > fituée près la fource de la Sambre. Crefpin > potfédée d'abord par des Chanoines , qui en 1080, furent remplacés par des Bénédictins. S. Sauve ou Sauveur 3 â une demi-lieue de Valenciennes , n'étoit d'abord qu'un Prieuré de Cluni, qu'on a érigé en Abbaye , depuis environ cent ans. Haultmont j fituée en Hainaut, fur la rivière de Sambre, éloignée d'une lieue de la ville de Maubeuge, au fud-oueft. Cette Abbaye fut bâtie vers l'an 6 5 o, par le Comte Madelgaire , dit S. Mauger ou S. Vincent de Soignies , mari de Sainte Vaudru , qui s'y retira pour s'y confacrer à Dieu. Honnecourt ou Huncourt3 dans le bourg de même nom , aux extrémités de la Picardie Se du Cambrefis, fur I'Efcaut. Le Monaftere fut bâti d'abord pour des filles \ on y mir enfuite des Chanoines , Se enfin des Moines Bénédictins. LieJJies ou Liejfes 3 dans le Hainaut, près d'Avefne , a été fondée l'an 7 51, du ïemps du Roi Pépin , avec une petite ville de même nom. L'an 1096, on y mit des Bénédictins, en la place des Eccléfia* tiques qui l'occnpoient. Maroilles ou Marolles * à une lieue d$ 3Si Méthode de Géographie. Landrecies : la maifon a été bâtie vers Tan 654, par un Seigneur du pays. Saint-Sépuichrefituée dans Cambrai, fondée l'an 1064. Lieu S. Bernard on S. Bernard 3 près de Cambrai. Vauceiles ou Vauchelles 3 fille de Clairvaux , fur la droite de I'Efcaut : fondée en 1131. S. Aubert ou S. Osbert j ordre de S. Auguftin, dans Cambrai , fondée en 1066. Cantlmpré ou Catlmpré 3 même ordre , dans un fauxbourg de Cambrai, fondée en 11S 3. Cette Abbaye ayant été brûlée, les Religieux fe font retirés i Bellnghen t au nord du Diocèfe. S. Jean 3 même ordre, autrefois occupée par des Bénédictins , à la place def quels on mit des Chanoines Réguliers de S. Auguftin, l'an 1141. Mont S. Martin ordre de Prémontré, à une demi-lieue de Cârelet. 11 y a encore dans le Diocèfe, mais hors de France , huit autres Abbayes , favoir , S. Denis y S. Guilaln 3 Lobbes 3 Val-Fofi fine , de l'ordre de S. Benoît3 Cambron 3 de Cîteaux 3 Notre-Dame de.Mons 3 ordre de S. Auguftin 3 Bonne-Efpérance &z F pli* lanjdQ Prémontré, Provinces Eccléfiaftiques. 385 Abbayes de Filles. Fontenelles 3 fille de Clairvaux, à une lieue de Valenciennes , fondée l'an 1111. Le Verger jOU Notre-Dame du Verger, fille de Clairvaux , entre Douai ôc Cambrai , fondée en 1217. Le Quefnoi 3 ou Sainte Elifabeth dans ■la ville du Quefnoi, ordre de S. Auguftin, fondée en 1 262 , par Jeanne ou Marguerite , Comtefte de Flandre ôc de Hainaut. Prémi j même ordre , près Cambrai 3 oa ne trouve aucun mémoire de fa fondation. On peut encore faire mention ici des Chanoineftes nobles de Maubeuge qui occupent une ancienne Abbaye de Bénédictines. Il y a de plus fept Abbayes dans les Pays-Bas Autrichiens qui dépendent de Cambrai 3 favoir, la Paix 3 Gislenghien y Sain-te-Vaultru de Mons , ordre de S. Benoît; l'Olive j ôc Notre-Dame ou le Refuge j près de Hall, fille de Clairvaux 3 S pin-lieu , près de Mons , ôc la Thuœ j ordre de Cîteaux. On doit remarquer ici que la partie la plus orientale du Hainaut , ou font les villes de Marienbourg 3 Philippeville ÔC Charlemont 3 avec les deux Givet 3 n'eft point du Diocèfe de Cambrai , mais de celui de Liège j qui eft fous la Métropole 384 Méthode de Géographie. de Cologne autrefois de la Gaule , mais aujourd'hui en Allemagne. I. Diocèfe d'Arras. Arras > ville Epifcopale dès le VIe fiécle , eft la capitale de l'Artois. Jufqu'au XIIe fiécle , fon Evêché a été uni à celui de Cambrai, dont il eft maintenant le premier fuffragant. L'Eglife cathédrale d'Arras eft dédiée fous l'invocation de la Sainte Vierge. Son Chapitre eft un des plus |diftingués : mais fes revenus ne font pas confidérabîes. A la tête de ce corps il y a fix dignités; le Prévôt, le Doyen s deux Archidiacres, le Tréforier & le Pénitencier. Les Chanoines font au nombre de quarante. L'Evêque confère les Canonicats , le Roi nomme à la Prévôté , & le Chapitre élit le Doyen tk le Chantre. L'Evêque d'Arras eft Seigneur fpiritucl 6c temporel d'Arras, préfide ordinairement aux Etats d'Artois, 6c il établit les Magiftrats dans la partie qu'on nomme la Cité. Ce Diocèfe a quatre cens Paroiffes, partagées en douze Doyennés ruraux , qui font fournis aux Archidiacres d'Arras, SC d'Oftrevan. Il y a dans la ville de Douai y qui eft de ce Diocèfe , deux Chapirres qui méritent d'être remarqués. Celui de S. Ame a cinq dignités 6e vingt-quatre Canonicats : le Roi nomme le Prévôt} qui donne les Provinces Eecléjiajliqufs. 3S5 les Canonicats alternativement avec le Pape y 6c le Chapitre élit le Doyen , qui eft la féconde dignité. Le Chapitre de S. Pierre eft compofé d'un Doyen, qui eft: aufti â la nomination du Roi, 6c douze Chanoines. Abbayes d'Hommes. S.. Faajl d'Arras , ordre de S. Benoît, Ttes-riche , "fondée fur la fin du VIIe fiécle , par Thierri, Roi de France , qui y fut inhumé en g 90. S. Eb ' du Mont ou Mont S. Eloi y â. une lieue 6c demie d'Arras, fondée par ce Saint. Anchin 3 même ordre , au nord eft, dans une Ifle de la Scarpe , fondée en 1079 , eft très-riche. Marchiennes ou Sainte Ricfrude de Marchienne , fur la Scarpe , fondée en 6" 10 , par S. Arnaud. Hafnon y aufti fur la Scarpe. Arouaife ordre de S. Auguftin , au midi d'Arras, 6c près Bapaume. Eaucourt j à deux lieues de Bapaume. Mareuil 3 près d'Arras fur la Scarpe. Cette Abbaye eft régulière. •Hennin-Liétard, aufli de S..Auguftin , a quatre lieues au nord d'Arras , fondée l'an 1040. Ficogne y de Prémontré , à dix lieues ^ord-eft d'Arras, bâtie l'an 111$. Tome IF. Abbayes de Filles. Notre-Dame de la Paix j ordre S. Benoît , à Douai. Avefnes - /qr - Bapaume j fondée l'an 11 28 j par Clémence , femme de Robert ïl, Comte d'Artois. Denain j au Comté de Hainaut, près Valenciennes, fur I'Efcaut, fondée vers l'an 764 , par Adelbert, Comte d'Oftre-van , tk par la Comteffe fa femme , nièce du Roi Pépin. hjtrun ou YEJlrun j près d'Arras , fondée félon le Martyrologe de cette Maifon , par la Princerfe Béatrix, du temps de Charlemagne, Ôc rétablie l'an 1085 ou 1088. Flines ou Fidn , de Cîteaux , fondée le 9 Octobre 1234, prèsOrchies, Diocèfe de Tournai, ôc depuis , en 1251, transférée près le village de Flines, en une Ilîe de la rivière de Scarpe , à deux lieues de Douai. Braille ou la Braille 3 fille de Cîteaux, à une lieue tk demie de la BalTée , fur la rivière de Raviette , fondée l'an 11 96". Les Pre\ ou Notre - Dame des Pre% 3 fille de Clairvaux , à Douai. Le Vivier j fille de Cîteaux , fondée l'an 121 9 ou 1 227 , au Comté d'Artois , à demi-lieue d'Inchy. Beaulieu LeJJin le Noble, ou Beaulievj Provinces Eccléfiaftiques. 587 dit le Syn j ordre-de S. Auguftin , près de Douai. IL Diocèfe de Saint-Onier. Scint-Omer j ville épifcopale , fondée en 1556 i &r les biens du Diocèfe de Térouenne , dont on fit trois autres Evêchés, favoir Ipres , Boulogne Se S. Orner, ce dernier a 110 Paroi (Tes. Le Chapitre de la cathédrale , dédiée à Notre-Dame eft compofé de fix Dignités 3 de quarante-quatre Chanoines, de vingt-quatre Chapelains , Se du bas chœur. Les dignités lont le Doyenné , les deux Archidiaconés, la Pénitencerie , Se deux autres j elles jouilfent entr'elles d'environ 2600 livres de revenu. Quant aux Chanoines , il y en a vingt-fix qui ont chacun neuf cens livres \ Se parmi ces Ca-nonicars, il y en a neuf qui font affectés aux Gradués ,* Se qui ne peuvent être ni réfignés , ni permutés. Les autres font a la collation de l'Evcque. Abbayes d'Hommes. S. Bert'tn , ou Skhiu 3 dans, la ville de S. Orner , eft une des plus illuftres Se des plus anciennes Abbayes du Royaume , de l'ordre de S. Benoît j elle doit fa fondation a S. Bertin même , qui en jetta les fonde-1T>ens en 616. 588 Méthode de Géographie: Nam 3 ou S. Sauveur, même ordre l près Lillers , au fud-eft , fondée l'an 1084. Clairmarais j fille de Clairvaux, à deux lieues nord-eft de .S. Orner, fondée par Thierri, Comte de Flandre. Saint Jean des Prés j ordre de S. Auguftin , au fud-eft , près de Béthune. Choques du même ordre , dans le voi-finage de la précédente. S. Pierre & S. Paul de Ouvate 3 ou Watein , au nord. On n'en trouve point de mémoires. S. Auguftin de Thérouenne , à cinq lieues au fud de S. Orner , ordre de Prémontré , fondée en 1111 ou 1131, Abbayes de Filles. B ourbourg j ordre de S. Benoît, près de la ville de même nom , au nord de S. Orner, fondée l'an 1101 , par Robert Comte d'Artois , Ôc par Clémence fa femme. Il y a aujourd'hui des Chanoî-neffes, qui font obligées à faire preuve de nobleffe. Beaupré 3 ordre de Cîteaux , à huit lieues à l'oueft de S. Orner. Blandeque ou Bouffdns t fille de Clairvaux , fondée l'an 118 9 ou 115 3 , fur la rivière d'Aa , une lieue au-delfus de S. Orner. VTaJlinc j aufti fille de Clairvaux , ** . Provinces Eccléfiaftiques. , 3 8V> trois lieues à l'eft de S, Orner , fondée en 5195. Raversberghe ou Outoff3 fille de Clairvaux , à w aton, près de S. Orner. III. Partie du Diocèfe de Tournai. Quoique la ville de Tournai ne foit plus à' la France depuis les Traités d'Utrecht en 1713 , ôc d'Aix-la-Chapelle en Ï748 , la plus grande partie de fon Diocèfe eft encore dans ce Royaume , Ôc fur-tout les environs de Lille , capitale de la Flandre Françoife 3 ainfi il convient de rnettre ici au moins les Abbayes de ce Diocèfe qui dépendent de France. Tournai eft un ancien Evcché, qui étoit autrefois fuffragant de Reims. Il y a à Lille. ttn Chapitre illuftre 5 dans l'Eglife de S. Pierre j qui eft la principale de cette grande ôc belle ville. Ce Chapitre a été fondé en 10)5 , par Baudouin V, Comte de Flandre, ôc par fa femme Adèle de France , fille du Roi Roberr, qui y ont leurs tombeaux , ainfi que plufieurs Princes de leur famille. Il eft compofé de fix Dignités , de 48 Chanoines , & de 40 autres Bénéficiers. Le Roi nomme le Prévôt 3 le Doyen ôc le Chantre font élus par le Chapitre 3 le Prévôt ôc le Pape nomment alternativement aux Canonicats. Les Eve-quçs de Tournai ôc de Bruges font Chanoines 3 Ôz comme celui de Térouenne R iij 390 Méthode de Géographie, à'étoit auffi , fon Canonicat a été partagé entre les Evêques de Boulogne & de S, Omer. Abbayes d'Hommes en' France. S. Amandj ordre de S. Benoît, au midi , fur les frontières des Dioccfes de Cambrai &c d'Arras, riche Abbaye , fondée par S. Amand au VIIe fiécle : il s'y efl depuis formée une petite ville. Loos j ordre de Cîteaux. . Phalempin ordre de S. Auguftin. Ci foin ou S. Callixte , du même ordre , fondée au IXe fiécle pour des Chanoines , qui dans le XIIe embrallerent l'état régulier. Château-l''Abbaye , ordre de Prémontré. n Abbayes de Filles. Marquette â ordre de Cîteaux , près de Lille , fondée en 1125 ou 1130 , par Jeanne, Comteffe de Flandre , & femme du Comte Fernand. Ils y font tous deux enterrés. Partie de la nouvelle Province de Malines^ ou du Diocèfe d'Ipres. L'Evêché d'Ipres fut érigé en 1559? lorfque Malines fut fait Archevêché. Son Provinces Eccléfiaftiques. 391 Diocèfe fut formé d'une partie de l'ancien Diocèfe de Térouenne , dont le refte fut partagé entre ceux de Saint-Omer Se de Boulogne. Auparavant Ipres étoit du Diocèfe de Tournai. Les territoires de Dunkerque , de Bergues, de CalTel Se de Bailleul, qui font du Diocèfe d'Ipres , appartenant à la France , nous en indiquons ici les Abbayes. Abbaye d'Hommes,. S. Winox de Bergues , ordre de S. Benoît , fondée en 1028 , par Baudouin le Barbu j Comte de Flandre. Abbaye de Filles. Bénédictines Angloifes j à Dunkerque. Partie de la Province de Trêves j ou les trois Evêchés. Trêves 3 ancienne Métropole de la première Belgique , a trois fuffragans , Met^3 Toul Se Verdun > fîtuées en Lorraine , Se qui appartiennent à la France , depuis la conquête que le Roi Henri II fit de ces villes en 1552. I. Diocèfe de Met^. Ce Diocèfe comprend une partie de la Lorraine Se la portion de la ville de Pont- R iv j^l .Mcthodc de Géographie. à-Mouffon , qui eft au couchant de la Mo telle , Thionville , Vie , la Lorraine Allemande , la Province de la Saare , & plufieurs Souverainetés de Princes de l'Empire , &c qui en étoient autrefois mouvantes. L'Evcque de Meti porte le titre de Prince de l'Empire. Son Diocèfe eft divi-. fé en cinq Archidiaconés , & en 12 Ac-chiprêtrésj qui comprennent environ 61$ Paroi (les , dont il y en a feize dans la ville de Metz 3 113. de ces Paroiftès font occupées par les Luthériens. L'Eglife cathédrale eft dédiée à Saint Etienne , & le Chapitre eft compofé du Doyen, du Chantre , du Chancelier, du Tréforier , de quatre Archidiacres , d'un Amônier, d'un Ecolâtre , d'un Pénitencier &c de 40 Chanoines. Le Roi ne nomme à LEvcché de Metz qu'en vertu d'un induit du Saint Siège. Abbayes d'Hommes. L'Abbaye de' S. Arnoul de Metz, elt de l'ordre de S. Benoît. C'étoit la plus ancienne Eglife , qu'il y eut à Metz : elle a fervi pendant quelque temps de cathédrale. Elle eft de fondation royale , dC vaut environ îccoo liv. de revenu. S. Vincent de Metz , du même ordre , fondée en o6'8 , dan? une Ifle hors de h' ville , par l'Evêque Théodoric. S. Clément de Metz 3 eft aullî de l'or- * Provinces Eccléjîajïlques. 393 dre de Saint Benoît, & très-ancienne. S. Syiiphcrlcn ville ou Long-P'wrricrc , à l'eft 3 Bougon--7.7e j au nord eft ? & .V. Mak$n3 près de Metz , font aufli de l'ordre de S. Benoîte Aul icu que Pomfroid de Metzfondée en 1232- S, V -non , au fud-oueft, tk Vil* Uers-lktnachau nord-eft, font de Cîteaux. S. Pieirt-au-Mont> près de Metz, ordre de S. Auguftin, tk Jujtlmontj de Prémonrrè., au nord , tk à deux lieues de I hionville. Abbayes de Pille% ■ S, Pierre: de Metz , orde de S. Benoît-9. fondée vers l'an 680, par Eleuthere, Duc de France. Sainte Mane> dans la ville de Metz, du même ordre > lut iondée vêts l'an- 1000. Sainte Glojjinde de Metz, du même' ordre, fonde' • par, Wintron , Duc tk Coni-t-ede-Perthc j<)4 Méthode de Géographie. Fergavilie3 de l'ordre de Cîteaux, au, fud-eft, près de Marfal. 11. Diocèfe de Toul. C'eft le plus grand du Royaume \ il renferme la partie méridionale des Duchés de Lorraine & de Bar. On y compte 1700 villes ou bourgs, Se il eft partagé en fix Archidiaconés , qui fonr ceux de Toul 9 Ligny , Port, la Voye , Vitel 6V Reyneh L'Eglife cathédrale eft dédiée à Notre-Dame- iSeVon Chapitre eft compofé d'un Doyen , d'un Chantre , de fix Archidiacres, de trois autres Dignités, Se de tren-te-fix Chanoines. Les Evêques de Toul n'ont pas de grands revenus j mais l'Eglife a eu fouvent de faints Evêques. Aufti dans le pays lorf-qu'on qualifie les trois Evêchés , on dit Toul le Saint, Metz le Riche, Se Verdun le Noble 3 parce que ce dernier fiége depuis fept cens ans a prefque Toujours éré tenu par des Princes; ou par des Prélats d'une naiffance fort illuftre. L'Evcque de Toul, qui ne jouit que de 14 ou 15 mille livres de rente, fe qualifie Comte de Toul Se Prince du Saint Empire , quoique aufli bien que les Evêchés de Metz Se de Verdun , il ne foit plus dans 1a matricule de l'Empire , Se ne contribue en rien à fes charges : mais apparemment Provinces Eccléfiaftiques. 39 c' que la qualité de Prince elt un titre ineffaçable. Le Diocèfe s'étend bien au-delà du' Gouvernement de Toul &c du Toulois. 11 comprend la plus grande partie de la Lorraine , fur-tout la méridionale , & quelques villages de Champagne. Les principaux Chapitres font ceux de S. Gengoul, de l'Eglife primatiale 'de Nanci , de S. Georges de la vieille ville de Nanci, 6V: de S. Dié en Vofge. Il faut remarquer fur-tout le Chapitre de Notre-Dame de Nanci qui porte le nom de Primatial, parce que fon chef a le titre de Primat, ce qui ne lui donne que le droit d'officier en habits pontificaux. Il y a encore dans ce Chapitre, qui a été érigé par le Pape Clément VII, trois autres Dignités, treize Chanoines, & dix Vicaires. . Abbayes d'Hommes. S. Michel ou S. Milîcl, ordre de faint Benoît. S. Evre j même ordre. S. Mdnfûit, même ordre. Moyen-Moutier y même ordre , dans les Monts Vofges. S. Pierre de Senone 3 même ordre. S. Léopold, à Nanci , aufli de S. Benoît, fondée par le Duc Lépold de Lorraine, dans le XVIIIe fiécle. R vj j 0r. Méthode de Géographie. Clair-Lieu, de Cîteaux t comme les .fui-vans. Vaux en Ornois. P faire. lé Ifle en Barrais., Beaupré.. Haute-Seille. Sainte Houx. S. Benoit en Voivre. L'Etang. Chaumouzey j, de S. Auguftin.. S. Léon de Toul ,.même ordre.. Mire-vaux j de Prémontré. Sainte-Marie, de Pont-à-MoufFon. Flakemont3 Prémcntré. Janduj'e 3 même ordre. EJliyal j même ordre. Bonjay même ordre* Rongerai y même ordre. Abbayes 'de Filles. Le Chapitre des Chanoineffes de Revirement j, eft dans l'Abbaye fondée au VIIe fiécle par S. Romane, au fud eft", près des Monts Vofges. C'eft ordinairement une Princeffe que fon met à la tête de cette Maifon , & qui eft Abbefte j elle eft la feule qui. y faffe des vœux folemnels*, à moins: qu'elle n'en obtienne difpenfe du Pape; les Ofticieres en font de.Amples. Pontes les. Dames doivent faire preuve de noblelfe de feize quartiers. Provinces Eccléfiaftiques. 397 Efpinalj autre Chapitre noble. Bouxieres y autre Chapitré. Pouffai j eft le quatrième Chapitre : mais ces trois derniers , quoique nobles. n'ont pas la même diftincîion que Remi-remont, Fraulauternede S. Benoît.. Uncfcville , de Cîteaux. 1 a 1" Lefi'range j de même ordre. Sainte Bolide , même ordre j dans le Barrais. rît. Diocèfe de Verdun. L'Evêque prend les titres de Comte de ■ Verdun 3 ôc de Prince du Saint Empire. Le Diocèfe de cet Evêché eft clivifé en neuf Doyennés , ôc renferme trois cens cinquante Paroifies. L'Eglife cathédrale porte le nom de Notre-Dame, ôc fon Chapitre eft compofé de fept Dignités & de quarante-deux Prébendes. Le revenu de ces dernières eft, année commune , de 1203 livres; mais dans le temps de la cherté du bled elles rapportent plus de 3000 livres chacune. Le Chapitre choiftt tous? les ans à la S. Jean trois Préfidens, un Gélérjer , &r cinq Prévôts pour, régir les biens de cette Eglife. * Abbayes d'Hommes. S. Vanne y eft.de l'ordre de S. Benoît:: Méthode de Géographie. -on ignore le temps de fa fondation. Cette Abbaye étoit autrefois dans un des faux-bourgs de Verdun ; mais aujourd'hui elle eft au milieu de fix baftions de la Citadelle. C'eft dans ce Monaftere que la dernière réforme de l'ordre de S. Benoît a été conçue ôc d'abord introduite par Dom Didier de la Cour, Religieux & Prieur de cette même Abbaye, qui devint peu de temps après le chef-lieu d'une nouvelle Congrégration appellée de S. Vanne ôc de S. Hydulphe , parce qu'elle commença par l'union du Monaftere de S. Vanne ÔC de celui de Moyen'-Moutier en Vofge dédié à S. Hydulphe. La Bulle qui érige cette Congrégation , fut donnée par le Pape Clément V1H , le 7 d'Avril 1604 , ôc le 31 Juillet de la même année fon Chapitre général fut tenu dans l'Abbaye de S. Vanne. Cette réforme fut em-braffée par les Abbayes de S. Miche), de S. Hubert en Ardenne , de S. Denis, ôc des autres du Pays-Bas , érigées auparavant fous le nom de S. Placide. Plulieurs des Abbayes de France , qui fuivoient la Régie de S. Benoît, s'emprefferent d'em-brafîei» cette réforme. La manfe abbatiale de S. Vanne eft unie à F^vêché de • Verdun. S. Agry ou Âyrk > autre Abbaye de l'ordre de S. Benoît, fituée dans la ville de Verdun , fondée vers l'an 1037, Provinces E?cltrafiques. 399" Remberr, Evêque de Verdun 3 5c YEm-pereur Henri III la confirma en 1089. Beaulieu aufli de l'ordre de S. Benoît. La Chaladc 3 de Cîteaux. •SI Nicolas j ordre de S. Auguftin. S. Paulj aurrefois de S. Benoît} a été donnée aux Prémontrés en 1136". Abbayes de Filles. S. Maur de Verdun , fondée dans le XIe fiécle , par l'Evcque Haimoj.elle em-brafta la réforme de S. Vanne en 1609. S. Nicolas-des-Pre^ de Verdun , eft de l'ordre de S. Auguftin , 5c de la réforme du P. Matincourt. Partie de la Province de Mayence y ou Evêché de Strasbourg en Alface. L'Evêché de Strasbourg eft un des plus anciens 3 il y avoit des Evêques dès le temps même de Conftantin. Ainfi quand l'Hiftoire rapporte que Clovis I commença à bâtir cette Eglife, il faut entendre que les guerres l'ayant détruite précédemment , il la releva de fes ruines, 5c la fit dédier â Notre-Dame 3 mais il ne la bâtit que de bois 5c de légère mâçonerie fuivant l'iifige du temps. Elle demeura en cet état jufqu'en y69 , que Pépin entreprit le bâtiment du chœur , qui fut achevé feus Chardemagne dans l'état où il fub- 4ao . Méthode ék Géographie. fine encore. Le relie de l'Eglife eft phîS-nouveau-, comme nous le dirons dans la fuite, en- faifant la defeription de la, ville. \ L'Evcque de Stramourg devint, avec le temps, li puilfant, que les Comtes d'E-guisheim prenoient de fes mains l'invefti-ture du Landgrave d'Aï face \. ôc l'Evcque Jean de Lichtemberg ayant acquis-cette Principauté vers i 5^0 , des Comtes d'Oetinghen , prit le premier la qualité Ôc le titre de Landgrave : ce qu-'il n'at>-roit pas fait, ii ce n'eût été qu'une fim> ple réunion d'un Fief mouvant de fen Evèché. Le changement qui arriva en Allemagne dans la Religion , au milieu du XVIe fiécle, fit expulfer l'Evcque • Erafmns y mas Litnpurck. s'y rétablit toutefois juf qu'en 15 59, que les Luthériens l'en enaf-ferent de nouveau. Les guerres continuèrent fous fon fucceifeur Jean de Manderf-cheid, par la divifion du Chapitre , dont une partie avoit embraffé la nouvelle Religion. Cela donna lieu après fa mort, arrivée en 15:86", à une double élection de Jean George de Brandebourg par les Luthériens, ôc du Cardinal de Lorraine par les Catholiques. Ces - eontendans s'accordèrent néanmoins en 1604, Jean-George céda fon droit au Cardinal, au moyen d'unegroife fournie qu'il lui devoit payer-» Provinces" Ecdléjïaftiquc's. 40^1 mais n'ayant pas eu le moyen de le faire , il aliéna, pour trouver de l'argent, à la ville de StraiDourg , une partie de fes droits , avec le Bailli-âge de Marsheirn. Cette vente a diminué confidérablement le revenu de l'Evêché 'y mais au moyen de la paix qu'elle procura, le Cardinal rétablit dans la carhédrale le fervice divin , qui avoit été long-temps difcontinué par fon Chapitre , 6V fixa fon féjour à Molsheim. Le Chapitre de Strasbourg , l'un des plus nobles de la Chrétienté , étoit fondé originairement en faveur de la nobleffe du pays j & il eft certain quelle y a été feule reçue pendant plufieurs ficelés, jufqu'à ce que les Princes 6V les Comtes ayant trouvé moyen d'y entrer 6V de s'y rendre les plus fons, ils lui ont donné l'exclu-lion, en forte que l'on n'y recevoir plus-que des fujets de familles de Princes ou de Comtes de l'Empire; mais depuis que cette Eglife eft foumife à la, France , on y a fait entrer , par ordre du Roi, quelques fujets François , des familles des plus distinguées du Royaume; 6V même aujour-dhui le tiers des Canonicats leur eft affecté. Ce Chapitre eft compofé de vingt-quatre Chanoines. Il y a douze Capitulaires , qui, pour être reçus, doivent*, outre la naiifance, avoir au moins l'ordre de Soifr diaconat ceux-là ont voix active 6c pafti- AfOi Méthode de Géographie. ve pour l'élection d'un Evêque , Se toute? les Dignités du Chapitre font partagées entr'eux. Il y a encore douze Domiciliaires , qui par ancienneté , fuccédent aux places des Capitulaires, recevant en attendant la quatrième partie du revenu d'un d'entr'eux. Ils portent tous au chœur le même habit, qui eft de velours rouge, doublé d'hermine , avec des boutonieres d'or. Il y a quatre Prébendes affectées à des Luthériens, qui ne paroiftent que pour prendre pofleflion. La première Dignité de ce Chapitre eft celle detGrand Prévôt, qui félon ladif-pofition du Concordat Germanique, pa iTé l'an 1447, entre le Pape Nicolas V , Se l'Empereur Frédéric III, eft à la nomination du S. Siège. La deuxième eft celle de Grand Doyen 5 qui a Jurifdiction fur tout le chœur , Se la correction des mœurs des Eciéfiafti-ques \ il a feul le pouvoir de convoquer le Chapitre. La troifiéme eft celle de Cuftode. Ce-toit autrefois le bénéfice de la cathédrale qui difpofoit du plus grand nombre de cures Se de fiefs \ mais l'héréfie lui a prefque tout enlevé. La quatrième eft celle d'Ecolâtre. La cinquième Se dernière eft celle de Camérier. Les Capitulaires font obligés, pour gaj Provinces Eccîéjîaftiques. '403' gner leur compétence , de réfider trois mois de l'année fur le rerriroire de l'Eve-ché , &c d'afîîfter foixante fois à l'Eglife. Ils vivoient autrefois en communauté , Se ont confervé cette règle plus long-temps que les autres cathédrales. Les Maifons communes &c les Cloîtres où ils demeu-roient, font encore en leur entier, 5z croient ci-devant occupés par les Jéfuites : on les nomme à Strafbourg le Buderhoff\ ou Maifon des Frères. On a encore l'ancien Regiftre du Réfectoire , où la manière dont ils dévoient être fervis , & les , rangs qu'ils tenoient font preferits. L'Empereur Henri II, qui les vifita, fut fi édifié de leur conduite , qu'il forma le deffein d'abdiquer l'Empire, & de pafFer fa vie . avec eux 3 mais ayant été rappelle par tous les Princes , il fonda ce que l'on appelle la Prébende Royale. Le bas Clergé de cette Eglife étoit en très-grand nombre aurrefois. Il y avoit foixante-douze Vicaires, &c quarante Chapelains 3 mais les malheurs des guerres de Religion les ont tellement diminués, outre qu'on a uni plufieurs Vicaires Se Chapelles à de nouvelles Communautés, qu'il ne reftoit plus que douze Vicaires. On en a augmenté le nombre jufqu'à vingt, depuis le retour du Chapitre dans la Cathédrale : ce fonr eux qui font l'office avec C1nq ou fix Chapelains qui y relient» 404 Méthode de Géographie^ A regard des revenus , l'Evêqué jouîï encore de 2 5 0000 livres, & cela pourroit être porte à 300000 livres, le Chapitre de 100000 livres, Se le bas Chœur de 40000 livres, ce qui revient à 3-90000 livres non compris 40000 livres pour l'entretien & fabrique de l'Eglife. L'Evcque eft toujours Prince de l'Empire , étant Souverain de quelques terres, en Allemagne, au-delà dtrRhin. Il eft élu par fon Chapitre, félon le Concordat Germanique de 1427 : mais il doit aujourd'hui avoir l'agrément du Roi. 11 réfide maintenant à Saverne , à huit lieues au nord-oueft de Stra/bourg.. Son Diocèfe occupe non-feulement la-Bafte-Alface , mais encore une partie d® la Lorraine , 8c il s'étend de plus au-delà du Rhin, en Allemagne. Comme le Lu-rhéranifme y a fait beaucoup de progrès-, il. n'y refte que 212 Paroilfes Catholiques en-deçà du Rhin , c'eft-à-dire en Erance , Se 67 au-delà 3 enrout 279 , qui onr fous elles 256 fuccurfales. On compte dix ou onze Eglifes Collégiales dans ce Diocèfe jjda plus ancienne Se la plus confidérable, eft S. Thomas de Strasbourg j cédée en r) 50 au Magiftrat de la ville pour la fondation de l'Univer-fité, dont les Profolfeurs prennent la qu-*" lité de Prévôt, Doyen Se Chanoines de Saint Thomas. Le revenu de ce Chap'r Provinces Ecclêfiafliques. 405 tre vaut encore 20000 livres de rente» Abbayes d'Hommes du Diocèfe de-Stra^ sbourg en France, Ebermunfter y ordre de S. Benoît, Congrégation d'Al face, au fud, Se près de Scheleftat. Elle rapporte fa fondation au Roi Sigebert II Se à S. Argobaft, Evêque de Strasbourg, mort en 66%. Maurfmunjler y .me me ordre, au n ord-oueft, à deux lieues de Saverne, fondée l'an 7.2 5. Trithcme l'attribue à Pirminius ; elle eft en décadence depuis lone-temps. Altorffy a deux pu trois lieues fud-oueft de Srraflboucg, eft autfi une ancienne Maifon de Religieux Bénédictins, même Congrégation , dont le revenu ne pafte pas 6 à 7000 livres. On y vit avec beaucoup d'eeconomie ; mais la principale diftinc-tion de ce lieu, fe doit prendre de ce qu'il a été, comme on le prétend, le berceau de la Maifon régnante de France, ifTue de Robert le Fort, lequel avoit, dit-on, pour aïeul Welff, Comte d'AltorfF, pere de » Impératrice Judith , féconde femme de l'Empereur Louis le Débonnaire. Neuvenbourg y ordre de Cîteaux , au Nord, à deux lieux de Haguenaw ? fondée en 1128 , par les Comtes deLutzelbourg, branche de la Maifon des Comtes de Bourgogne. L'Abbé ne prend point de Bulles de Rome j mais fur le brevet du Roi > qui 406 Méthode de Géographie. lui eft accordé après l'élection en la manière ordinaire , il reçoit des provi fions de l'Abbé de Lut^el 3 qui eft dans la haute Alface , mais du Diocèfe de Bafle \ en-fuite il eft béni comme un autre Abbé. Mont S\ Odile > bârie fur la place du château d'Hohenbourg , â l'oueft , fur la fronriere de Lorraine : il y avoit autrefois des Religieufes Bénédictines, mais des Prémontrés Réformés y demeurent aujourd'hui. C'eft une des plus hautes montagnes des Vofges , d'où.l'on découvre pleinement la haute ôc baffe Alface , le Pays d'au-delà clu Rhin, ôc même la Suiffe ôc les Alpes. Il y a encore trois Abbayes d'Hommes dans la partie du Diocèfe de Strafbourg au-delà du Rhin , ôc en Allemagne : ce font Guenghenbach 3 dans la petite ville de ce nom , Etten-Munfler ôc Schaval-fach : toutes de l'ordre de S. Benoît, dans le Cercle de Souabe. Abbayes de Filles du Diocèfe de Stra<-sbourg j en France. La plus confidérable eft celle &And-lau j au fud-oueft de Strafbourg , fondée l'an 880, par l'Impératrice Richarde, femme de l'Empereur Charle-le-Gros , qu'on regarde pour Sainte. Cette Princeffe ayant été accufée d'adultère par fon mari, ôc juftific~ nleinement de ce crime, fe fe- Provinces EccléJiaJIiques. 407 para d'avec lui, & elle employa fa dot a la fondation de ce Monaftere , où elle acheva fes jours. Cette Maifon fuivoit d'abord la régie de S. Benoît ; à préfent elle eft polTédée par douze Dames Cha-noineftes, qui vivent fans vœux &z fans clôture fous le gouvernement d'une Ab-beffe, qui eft reconnue Princeffe de l'Empire , Se en cette qualité a voix dans Faf-femblée des Diètes, avec la Singularité de ne jamais rien payer des taxes qui y font impofées. ValdebourgoM Sainte Walburge j ordre de S. Benoît, dans la forêt de Haguenau , à deux lieues de la ville, fondée par un Comte de Montbéliard. Sa fille nommée Clatilde, Se par corruption fainte Gufted, en fut la première Abbelfe. Kœfningsbruckordre de Cîteaux , dans la forêt de Haguenau \ cette Abbaye de hlles nobles, eft dépendante de. Lutzel , quoique l'Abbé de Périz en prétende la jurifdiction. S. Jean-Baptijic ou S. Jean des Choux 3 «le l'ordre de S. Benoît , près Saverne , eft encore de la fondation des Comtes de Lutzelbourg : elle dépend de l'Evêque pour la jurifdiction ; mais la direction particulière en appartient à l'Abbé de S. George dans la Forêt Noire. tTne petite partie de la baffe Alface ne 40S Méthode de Géographie. dépend point de Strafbourg \ mais eft du Diocèfe de Spire , en Allemagne , également fuffragant de Mayence. L'Archevêque de Trêves y a aufti quelques Paroif-fes à l'oueft des villes de Weilfembourg Se de Landau-: mais ces villes font de Spire, pour le fpiriruel. Quant à la haute Alface &c au Suntgaw, vers le midi, c'eft ce qui forme la plus grande partie du Diocèfe de Bajle 3 fuffragant de BeJançon ; ôc nous parlerons dans cette Province des Abt>ayes qui s'y trouvent j Se qui font encore d'Alface. §. IV» Province Eccléjiajlïque de Rouen. Rouen , ville Archiépifcopale Se Capitale de la "Normandie, au bord Se à" la droite de la rivière de Seine , à douze lieues de la mer, Se a vingt - huit de Paris. L'Archevêque de Rouen dépendoit autrefois de l'Archevêque Se Primat de Lyon, fa Province étant anciennement appellée la Seconde Lyonoife. Mais il en fut dé-"elaré exempt, en 1457, par le Pape Cal-lifte III \ Se l'affaire a été jugée en fa faveur au Confeil d'Etat, a la fin du dernier fiécle. En conféquence j il fe qualifie Primat de Normandie. Ses Suffragans, tous en Normandie t font au nombre de fix, favoir : Provinces Eccïe'fiaftiques.. 409 i. Baveux , 4. Seez t 1. Avranehes, 5. Lilieux, 3. Evreux , 6. Coutances. On compte 13 S 8 Pareilles dans le Diocèfe particulier de Rouen , qui comprend le Vexin François , ôc s'étend jufqu'à fept lieues près Paris. L'Eglife cathédrale de Rouen eft dédiée à la Sainte Vierge. Son Chapitre eft com--pofé de dix Dignités, ôc de cinquante un Chanoines, en comptant l'Archevêque , qui eft aufti Chanoine , ôc qui en cette qualité a voix, au Chapitre. Il y occupe la première place & y préfide. Les Dignités ôc Canonicats de ce Chapitre font à la nomination de l'Archevêque , excepté le haut Doyenné , qui eft éleélif par le Chapitre. Outre ces cinquante-un Chanoines, il y en a huit petits qu'on appelle des quinze Marcs ou quinze Livres, qui n'ont point de voix au Chapitre , ôc n'ont rang au chœur que parmi les Chapelains , Chantres , Mufîciens , ôc le refte. Il y a aufti quatre Collèges de Chapelains ôc Chantres , dont l'un fe nomme «ï'Albaiie , pour avoir été fondé par Pierre Cormieu, Cardinal d'Albe, qui avoit ete Archevêque de Rouen. Le Collège ^ Aîbe doit être compofé, félon fa fonda.-t[on , de dix Chantres, dont quatre d nverit -j^re Prêtres, trois Diacres, ôc r'r >îs (ôûs*-u-acres. Il y a outre cela trente Prében-Tome IV. S 4i<0 Méthode de Géographie. des, qu'on nomme les Prébendes de S, Romain , poffédées par trente Filles on Veuves. C'eft l'Archevêque qui pourvoit à ces Prébendes, ôc qui en paye le gros. Le droit le plus fingulier qu'air l'Eglife de Rouen , eft: le pouvoir qu'elle a de délivrer un Criminel ôc fes complices , tous les ans , au jour de l'Afcenfion , après que ce Criminel a levé la Fierté, c'eft-à-dire » la Châ.ffe de S. Romain. La rradirion populaire rapporte l'origine de ce privilège au Roi Dagobert, qui l'accorda à S. Ouen, Elle veut que du temps de S. Romain , Evêque de Rouen , il y eut un horrible Dragon qui défoloit le pays , ôc dévoroit les hommes ôc les animaux ; que S. Romain demanda à la Juftice un ou deux Criminels condamnés à mort, avec lef-quels il délivra le pays de ce monftre ; qu'en confidération de ce grand miracle, le Roi Dagobert accorda à S. Ouen , fucceffeur de S. Romain à FEvêché de Rouen, le privilège de délivrer tous les ans un plafonnier ; ôc qu'en mémoire de cette délivrance , on porre en procefïîon , le jout de l'Afcenfion, la figure de ce Dragon 9 que l'on nomme la Gargouille. Ce droif qui a été toléré par nos Rois, ôc confirme même par Louis XII Ôc Henri IV, à condition de ne pouvoir jamais ufer de ce privilège pour les criminels accufés de crimes dç leze-majefté, hérésie, vol, viol » Wroyhicts Ecctéjîajthjucs'* .411 llfau'iriat, guet-à-pcns, Se fauffe monnoie. A ces rédactions le Confeil d'Etat en ajouta d'antres, par fon Arrêt du mois de Mai j 699 , en faifant défenfes aux Chanoine* d'élire d'autre prifonnier, qu'un criminel originaire de la Province , Se qui ait été décrété. Voici les cérémonies qui s'obfervént pour cette délivrance. Quinze jours avant l Afcenfion, le Chapitre de la cathédrale députe quatre Chanoines au Parlement, £ la Cour des Aides , Se au Bailliage , afin que depuis ce jour-là jufqu'à ce que le privilège ait eu fon effet, aucun des criminels, qui font détenus dans les prifons de la ville Se des fauxbourgs, ne foit tran£ féré , mis à la queftion, ni exécuté. Après le Lundi des Rogations, le Chapitre nomme deux Chanoines Prêtres qui fe tranf-portent avec leur Greffierqui eft aufti Prêtre , dans les prifons , pour y entendre les confeflîons des criminels, qui prérendent au privilège , &: par-là recevoir leurs déportions fur le crime dont on les accufe„ Ee jour de l'Afcenfion fur les fept heures du marin , le Chapitre , compofé feulement des Chanoines Prêtres , s'afïemble pour l'élection du criminel, qui doit être délivré. Après avoir invoqué le Saint-Ef-prit, Se fait ferment de garder le fecret, on fait lecture des confefnons d.s prifon-Giers j lefquelles font brûlées dans le lieu 411 Méthode de Géographie. même aufli-tôt que l'élection du criminel eft faite. Le même jour , fur les neuf heures du matin , les Préiîdens M Con-fei 11ers du Parlement , revêtus de leurs robes rouges , fe rendent dans la grande Salle du Palais, pour y aftîfter à une Mefte folemnelle , qui eft célébrée par le Curé de Saint Lo. Après la Meiïe , ils vont dans la grande chambre dorée , ou à midi on leur fert un magnifique dîner. Vers les deux heures après-midi, le Chapelain de la Confrairie de S. Romain va en fur-plis , aurnufte & bonnet quatre , porter au Parlement le billet d'élection que le Chapitre a fait d'un prifonnier détenu pour crime : fur quoi la Cour ordonne à deux Huillîers d'aller avec le Chapelain de la Confrairie de S. Romain prendre le prifonnier dans la prifon. Us le conduî-ient au Parlement, où il eft mis fur la fe-Iette. Ayant été interrogé , & fes informations ayant été rapportées , il eft condamné au fupplice que mérite fon crime \ puis en vertu du privilège fa grâce lui eft accordée , fe il eft livré entre les mains dudit Chaoelain de S. Romain , qui le conduit tête nue à la place de la vieille Tour , où l'on a bâti une Chapelle quarrée &z ouverte de tous côtes * qui porte le nom de S Romain ; &: h proceffion y étant arrivée , l'Archevêque aftifté du Célébrant, du Diacre , du Sou- Provinces Eccléfiaftiques.. 413 diacre , ôe de quelques Chanoines, monte au haut du perron avec eux , Ôe avec les deux Prêtres , qui portent la Fierté ou ChâileticS. Romain, laquelle étant po-fée Fous une arcade fur une table décemment ornée , l'Archevêque , ou en Fon ab-fence le Chanoine célébrant Fait une exhortation au criminel , qui eft à genoux Se tête nue , lui repréfente toute l'horreur de fon crime , ôe l'obligation qu'il a â Dieu &: à S. Romain , aux mérites duquel il doit fa délivrance. Il lui ordonne enfuite de dire le Confiteor puis lui met la main fur la tête , ôe dit le Mifereatur ôe Xlndulgentiam ; enfin il lui fait mettre Fur les épaules un bout de la châlfe, Ôe la lui fait un peu élevé». Après cela on lui met une couronne de fleurs blanches fur la tête , ôe la proceflion retourne à l'Eglife de Notre-Dame, le prifonnier portant la châlfe par la partie antérieure. La proceffion étant rentrée, on dit la Grand'-MeflTe , quoiqu'il foit cinq ou fix heures «ta foit. L'Archevêque , les Dignités ôe lQ Chapitre font fucceftivement une exhortation au prifonnier , qui eft enfuite mené en la Chapelle de S. Romain où il entend la Meffe. On le conduit enfuite a la Vicomte de l'eau , où on lui donne h collation , ôe de-là chez le Maître ou bâtonnier de la Confrairie de S. Romain j °u il foupe Ôe couche. Le lendemain , S iij '414- Méthode de Géographie. iur les huit heures du marin , il efl corr-duit par le Chapelain dans le Chapirre, où le Pénitencier ou un autre Chanoine lui fait encore une exhortation , après laquelle il le confeffe, &: enfin lui fait jurer fur le livre des Evangiles , qu'il aidera de fes armes MM. du Chapitre , quand il en fera requis, Ainfi finit cette cérémonie, Ôc le prifonnier efl renvoyé abfovrs ôc libre. Abbayes d'Hommes. S. Ouen j dans la ville de Rouen , or* rfre de S. Benoît, fondée par le Roi Clorai-re I, vers l'an 5 34. . «S. Martin de Pontoife , près Ponroife , Ôz fur la rivière d'Oife , même ordre % fondée l'an 1050. Aumale ou S. Martin d'Aci 3 même ordre, au fauxbourg d'Aumale. La réforme de la Congrégation de S. Maur y a été reçue en 1704. Tréportj même ordre , dans le bourg de ce nom , à l'embouchure de la Brefle , fondée en 1036 , en l'honneur de S. M** cheL S. Victor en Caux , même ordre , dans le bourg de ce nom , entre Rouen ôi Dieppe.. Fecamp ou Fefcan 3 même ordre , ^ pays de Caux , fur le bord de la Mer , fbn> dée vers le milieu du Xe hécle , par Ri" Provinces Ècclêjiajlîquës. 4l$ chard , Duc de Normandie. Elle vaut cent mille livres. Falmont ou V'ailemont> même ordre, dans le bourg de ce nom , au pays de Caux , fondée en 1161 ou 116j. S. Vandrille ou Fontenelle „ même ordre , dans le bourg de ce nom, au pays de Caux , bâtie par S. Vandrille, vers l'ait 648. Jumie'ges , même ordre , dans le bourg de même nom, fur la Seine, au-delliis de Rouen , fondée en 6$4. Le Bec oU Bee Helloïn même ordre , dans le bourg de ce nom, au confluent* de la petite rivière du Bec & de celle de la Rille , à neuf lieues au fud de Rouen. Cette Abbaye a été fondée vers l'an 1034. S. George de Bocherville, même ordre y dans le bourg de ce nom au pays de Caux , fur la Seine, fondée par les Comtes de Tancarville. Mortemer j ordre de Cîteaux, à l'orient" de Rouen , fondée le premier Novembre* 113 4 , par Henri I , Roi d'Angleterre , & Duc de Normandie. Beaubec j même ordre , au nord-eft de Rouen , dans le pays de Brai, fondée le premier Novembre 1117 ou 1128. Foucarmont > même ordre , dans le bourg de ce nom , au pays de Caux , IV S iv 4"i par le Duc Waratgon , Maire du Palais. Bival j ou Sainte Marie Magdeléne de Bival, ordre de Cîteaux , au pays de Caux, Bondeville j même ordre , au pays île Caux. Fontaine Guerard j fille de Cîteaux , fur la rivière d'Andelle , fondée L'an 1 187. Gomer-Fontaine y fille de Cîteaux . dans le Vexin François , fondée en 1 208. Le Tréfor j ordre de Cîteaux , fille de l'Abbaye des Vaux de Cernai, au Vexin Normand , fur la Paroiife de Bus , fondée en 1100. Neuf-Châtel même ordre , dans la ville de même nom , au pays de Caux. Saint Saèn ou Saint Saèns 3 dans le "bourg de même nom , ordre de Cîteaux , an pays de Caux. I. Diocèfe de Baveux, Boy eux-j ville épifcopalè , eft en baffe Normandie , près de la mer. Son Diocèfe renferme 611 ParoiiTes. L'Eglife cathédrale eft dédiée à Notre-Dame , Se fon Chapitre eft compofé de douze Dignités, Se de quarante-neuf Chanoines. Les Dignités font le Doyen 3 le Chantre , le Chancelier-, le Tréforier , quatre Archidiacres , un fous-Doyen , un fbus-Ch'an* tre , un Ecolatre Se un Théologal; Le bas- chœur confifte en fix Grands Vicaires Se fix petits, douze Chapelains Se fix Etv fans de chœur. Le Doyenné vaut envi* ron 6coo livres dé revenu. Abbayes d'Hommes. Cerifi ordre de S. Benoît , au fud-«uefi: de Bayeux , fondée vers l'an 1032-, par Robert le Magnifique , Duc de Normandie, pere.de Guillaume le Conques rant. Longues j près de Bayeux, même ordre*, au pays de Befîin ■ fondée en 1165, S. Etienne de Caen , même ordre , fondée, par Guillaume ,. Duc de Normandie , qui devint depuis Roi d'Angle* terre, Se fut peur, cela furnommé le Con* quérant. Eomenaij aufla de S. Benoît, à trois; Provinces Eccléfiaftiques. 419 liciies au fud de Caen , fur ia rivière d'Orne, fondée vers l an 700. 2 roarn 3 aufli de S. Benoît, dans l'e bourg dit même nom, à trois lieues à l'eft de Caen. C'étoit autrefois une Collégiale érigée en Abbaye l'an 1050. Parle ri 3 ordre de, S. Auguftin , fur la rivière d'Aife , au midi de Caen 3 fondée le 13 Avril 1140 ou 1176. Aulnœi ou Âulnet 3 même ordre, dans le bourg d'Aulnai, au midi de Bayeux y fondée vers l'an j 131, Thorigni ou Torigni3 fille de l'Abbaye d'Aulnai, fix lieues à l'oueft, fondée fan 1307 ou 1308. Val-Picher 3 fille de l'Abbaye de Clair-Vaux , fituée dans lebourgdu même nom3 à cinq lieues à l'oueft de Caen 3 établie d'abord entre Vire & Torigni, par les foins de S. Bernard, & fondée de nouveau en 1145 , dans le lieu où elle eft à préfent. Le Fal3 oit Notre-Dame du Val, à fejpl lieues fud de Caen , fondée en 1 j 55- A'rdennes 3 ou N^tre-Dame d'Ardenne3 Pré montré , à une petite lieue de Caen? fondée en 1 1 tiy Mette Etoile j même ordre, au midi la frontière du Maine.- Abbayes de Filles: CordiiIon ou C ourdi lion , ordïé de- S.- S vj. .420 Méthode de Géographie. Benoît, à trois lieues fud-eit de Bayeux , fondée en i 200. La Trinité àz Caen, même ordre , fondée par Mathilde , femme du Duc Guillaume , au mois de Juillet 1082. Thorigni 3 ordre de Cîteaux , dans le bourg de fon nom , au fud - oueft de Bayeux. 11. Diocèfe d'Avranches. Avranchcs ville Epifcopale en baffé Normandie , dans l'Avranchin , vers les" limites de Normandie &c de Bretagne, contient 180 Paroilfes. Le Chapitre de la cathédrale , dédiée à S. André , eft compofé d'un Doyen , d'un Ecolâtre, de deux Archidiacres &c de vingt-cinq Chanoines. Abbayes d'Hommes. Mont Saint Michel ou Mont de To/ri'bej ou Péril de Mer , ordre de S. Benoît, fur un rocher de la hauteur de trois cens pieds, au milieu d'une grande grève de fable que la mer couvre de fon reflux, de toutes parts , deux fois par jour. Cette Abbaye fut fondée par S. Aubert, Evêque d'Avranches , le 16 d'Octobre 709. Savigni.y de Cîteaux , à l'eft d'Avranches , fur la frontière du Maine ; fondée l'an 1111. Provinces Eccléfiaftiques. 42.1 Montmorel 3 ordre de S. Auguftin, à deux lieues d'Avranches, fondée vers l'an 1180. La Luzerne ou Lucerne de Prémontré, à quatre petites lieues d'Avranches, fondée en 1143. Abbaye de Filles. Mortain 3 autrefois la Blanche , ou les Blanches s fille de l'Abbaye de Savigni, ordre de Cîteaux , près de la petite ville de Mortain , à huit lieues oueft d'Avranches. III. Diocèfe d'Evreux. Evreux 3 ville de la haute Normandie, Epifcopale depuis le IV* fiécle , fous la métropole de Rouen , compte dans fon Diocèfe 480 Paroilfes. L'Eglife cathédrale eft dédiée à Notre-Dame. Le Chapitre eft compofé de trente-un Chanoines , parmi lefquels on compte fept Dignités : le Doyen, le Grand Chantre , trois Archidiacres, le Tréforier cV le Pénitencier. De tous ces Chanoines il y cr> a huit de l'ancienne fondation , qu'on nomme Barons , à caufe de la Baronie d'Angerville dont ils font Seigneurs. Outre cela il y a quarante-cinq Chapelains , qui doivent afiifter à l'office,&: qui ont part aux diftributions manuelles Le Doyen eh: du par le Chapitre 3 les autres Dignités * 4 2 2 Méthode de Géographie. Se toutes les Prébendes font à la collation; de l'Evcque, qui eft Baron de Broviile ,db Condé fur Iton , &c d'Illiers. Âbhay es c? Hommes, S. Taurin y ordre de S. Benoît, dans le fauxbourg de la Ville è r On ne tfeit pas précifément le terrips de fa fondation. La Croix- S. Leufrol y même ordre , dans le bourg de même nom , à trois lieues d'Evreux , fondée vers l'an 6^6. Yvri ou Yvrl la Chauffée y même ordre , dans le bourg de même nom , fur la rivière d'Eure 3 fondée eri-1077, & reformée en 1679; Cenches au Châûlloti 3 même ordre y dans la ville de Conches , au Pays d'Où-che , à quatre lieues d'Evreux, fondée l'ari 1050. Lire ou la Lire } même ordre , dans lé bourg de ce nom , à cinq lieues fud-oueft dEvreux , fondée en 1047 oit 1050. Bonport3 ordre de Cîteaux , à fix lieues1 au nord, près la Seine 3 fondée en 119O,-par Pvichard I , Roi d'Angleterre-& de Normandie. S. Benoit j même ordre, fur la gauche' de la rivière d'Eure , fondée en 1137. La Noe ou la Noue 3 S. L'FJlrée ou le JMefnil de VFflrée > c'étoir ci-devant une Abbaye d'Hommes de l'ordre de Cîreaux j mais le revenu en ayant été uni à l'Evêché de Québec , elle eft préfentement occupée par une Abbeffe &t quelques Religieufes. S, Louis de Vernon, dans la ville de V'ernon , fur Seine 3, occupée par des Ch-v noineiîc-s Hofpitalieres*dh S. Auguftin. IV. Diocèfe de Séer{. Séet _, ville Epifcopale , en bafte Normandie , eft fur la rivière d'Oure. Son Diocèfe a 500 P.uv'lïes : il s'étend hors de-la Normandie , dans une partie du Dep- 42.4 Méthode de Géographie. che. Son Eglife cathédrale eft dédiée à S. Gervais Se S. Protais. Le Chapitre eft compofé d'un Prévôt, d'un Chantre, d'un Grand Archidiacre , Se des Grands Archidiacres d'Hiémes , du Houlme , de Bellefme , Se de Corbon-nois 3 d'un Pénitencier , de feize Chanoines Prébendes, Se de quatre autres demi-Prébendes. Ce Chapitre fut fécularifé l'an 1547 , Se tous les Bénéfices font à la nomination de l'Evcque. Abbayes d'Hommes. S. Martin de Séez , ordre de S. Benoît, fondée l'an 1060 , dans la ville de Séez. S. Pierre fur Dive , même ordre , dans le bourg du même nom , à huit lieues au nord , fondée en 1060. S. André en Goufer ou Goufler , ordre de Cîteaux Se fille de l'Abbaye de Savi-gni, fituée au nord-oueft , près de Falaife 3 fondée en 1130. La Trappe> ou Notre-Dame de la Maifon Dieu , à l'eft fur la frontière du Perche , entre les villes de Séez Se de Mor-tagne , Verneuil Se l'Aigle, dans un grand va Ion 3 a été fondée l'an 1140, de l'étroite obfervance de Cîteaux , Se a été reformée dans le fiécle dernier, par le fameux Abbé de Rancc. SUU ou Sdlei j ordre de Prémontré , à Provinces Eccléfiaftiques. '4 25; trois lieues oueft de Séez , fondée fan 1150. S. Jean de Falaife, même ordre, fix lieues à l'oueft, fondée Fan 1127. Abbayes de Filles. Almenéchesordre de S. Benoît, à l'oueft, fondée en 700. Vignats j même ordre 3 ce ne fut d'abord qu'un Prieuré fondé par les Comtes de Bellelme en 1130 j mais on l'érigea en Abbaye l'an 1616. Ejjèi ordre de Cîteaux , fondée l'an 1064, dans le bourg du même nomà deux lieues de Séez au fud-eft. Villicrs-Canivet fille de l'Abbaye de Savigni , fondée l'an 1140 , à une lieue de ïalaife, au nord-oueft de Séez. V. Diocèfe de Ll^leux. Ll^leux j ville Epifcopale dès les premiers fiécles , eft fituée à dix lieues nord de Séez , tk à dix huit de Rouen. Son Diocèfe a 5 80 Paroifles. Le Chapitre de la cathédrnle , dédiée à S. Pierre, eft compofé d'un Doyen , d'un Grand Chantre , d'un Tréforier , d'un Cheffecier, d'un Ecolâtre , d'un Théologal, d'un Pénitencier , de quatre Archidiacres , de trente-fix Chanoines, tk de deux demi- Prébendes , autrement fous - Chantres , de %%4 Méthode de Géographîel quatre Vicaires ,< de trente Chapelain* i &c. Abbayes d'Hommes. Bernai ordre de S. Benoît, dans ïa petite ville du même nom, à l'eft de Lizieux , fondée l'an i o i ^, par Judith, femme de Richard II, Duc de Normandie. S. Evroul j même ordre, dans le bourg du même nom , & la forer d'Ouche, au fud-eft , fondée vers l'an 5<5"<. Cormeillesmême ordre, dans le bourg du même nom , à trois lieues nord-eft de Lizieux, fondée Vers l'an 1060. Gretain ou Grejlain , même ordre , dans le bourg du même nom, près deHonfleuf, au nord d'Evreux. PreauXj, même ordre, au nord-eft, a une lieue de Pont-Audemer 3 fondée vers Pan 1055. Montdée ou Mont-Dieu 3 Prémontré , fondée en 1113, dans le village du même nom j à deux lieues fud de Bayeux 3 c'eft «dans ce Diocèfe une enclave de Lizieux, Abbayes de Filles.- "Notre-Dame du Pré 3 ou Notre-Dame de Lizieux, ou l'Abbaye aux Dames , ordre de S. Benoît, fituée dans le fauxbourg de Saint-Defîr ou Saint-Difier à Lizieux 3 fondée vers l'an 1050. Préaux ou S. Léger de Preaux, mcmQ Provinces Ecdejiajllquts. Tçff fcfdre , fondée en 1033 , au même lieu ou eft l'Abbaye d'Hommes. VI. Evêché de Coutances. Coutances j ville Epifcopale de la balîc Normandie , capitale du Cotentin , à deux petites lieues de la mer. Son Diocèfe a 550 Paroifles. L'Eglife cathédrale eft dédiée à la Sainte Vierge , ôc fon Chapitre eft compofé de trente-trois Chanoines; en y comprenant le Chantre , quatre Archidiacres , un Tréforier , un Pénitencier 6c un Scholaftique. 11 y a encore fix Vicaires de chœur , quarante-deux Chapelains ôc quatorze Chantres habitués. Abbayes d'Hommes. Amble ou Hamble, ordre de S. Benoît-, dans le bourg de même nom , à quatre lieues au fud-oueft de Coutances, fondée en 1 o15. S. Sever j même ordre , plus au midi, fondée en 523 ou 558. Celle j même ordre. On ne trouve aucun mémoire de fa fondation. S. Gai ou S. G'ail j même ordre, à trois lieues de Coutances. EeJJkl ou LeJJ'el j même ordre , fondée en 1050. S* Sauveur de Vie 3 ou le Vicomte j même ordre, dans la ville de ce aom , / i§ Méthode de Géographie. fondée au XIe '"'fiécle. Elle ell à neuf lieues au nord de Coutances. Montebourg j même ordre , dans le bourg de ce nom , d'où l'on voit la mer, qui en elt peu éloignée. Il y avoit encore cupée par des Chanoines , &c depuis elle a été rendue aux Béndictins. Aujourd'hui elle eft de la Congrégation de S. Maur , j&c le lieu ou fe tiennent les Chapitres gé^* néraux de cette Congrégation. Turpénal ou Turpigni fituée en la fo* xêt de Chinon, à fix lieues au fud-oueft de Tours, fondée l'an 110S , par les Seigneurs de Tille-Bouchard. Su'Jll ou Seulllel> à une lieue de Chir non, fondée par les Comtes d'Anjou. Bols-Aubri ou Lu\al même ordre , à douze lieues au fud de Tours , fondée fous le titre de Prieuré j mais érigée en Abbaye l'an 11 38. Cormcrl 3 du même ordre , dans la petite ville de ce nom , en Touraine , à Quatre lieues au fud-eft de Tours 3 fondée en 780 , par Ithier , Abbé de S. Martin , du confentement de Charlemagne , qui en donna fes Lettres de confirmation^ *an 4$l Méthode de Géographie, Noyers A en Touraine , fur la Creufe , à quatre petites lieues de Châteileraud, ■fondée en 1030. PruiUi ou Preuïlli 3 dans la petite ville de même nom > lur la rivière de Claye , à douze lieues de Tours 3 fondée l'an 1001. Beaidicii , dans la petite ville de ce nom , près de Loches, fondée fan 1010, par Foulque Nera 5 Comte d'Anjou , &c Seigneur de Loches , qui y mit des Religieux de S. Benoît. V'dleloin ou V'dleloup 3 même ordre, ftuée fur la rivière d'Indre , à trois lieues de Loches, fondée par Audacher , Abbé de Corme ri. Beaugerais ou Baugerais 3 ordre de Cîteaux , fille de Loronx, fituée à trois lieues de Châtillon-fur-Indre , bâtie en 1173, par les Moines de Loroux en Anjou. Fontames-les-Blanches 3 au nord-eft 3 c'étoit autrefois un Hermitage , qui a été érigé en Abbaye au mois de Novembre •1134. La Clairté-Dieu 3 fille de Cîteaux , fituée au nord-oueft, près de S. Chriftophe, Se fondée l'an 1 240. Jipuevive i ordre de S. Aueuftin , * fc> J . o l'eft , dans une grande folitude , au milieu des bois , &z à une lieue de Montrichard, fondée l'an 1147, 1 * G aimes ou Gajiines 3 même ordre , a quatre Provinces Eccléfiajliqucs. 4 3 3' quatre lieues de Tours j vers le nord , fondée par les Comtes de Blois & de Vendôme , & érigée en Abbaye l'an 1138. Abbayes de Filles. Beaumont-\z?,-Towi% , ordre de S. Benoît , près la ville de Tours, fondée vers l'an 1007. La Bourdeliere de Cîteaux : on n'en trouve aucuns mémoires. Moncci ou Moncé y fille de Fontaines-les-Blanches , à l'orient , &c à une lieue d'Amboife, autrefois Prieuré 3 mais érigée en Abbaye en 165*. T. Dioccfe du Mans. Le Mans 3 ville epifcopale > eft capitale de la Province du Maine. On cemptq dans fon Diocèfe 6<)6 Paroiftes. L'Eglife cathédrale eft dédiée à S. Pierre. Le Chapitre de cette Eglife eft compofé de neuf Dignités 3 le Doyen , le Chantre , le Scholaftique , le Grand-Archidiacre , l'Archidiacre de Sablé , l'Archidiacre du Château du Loir , l'Archidiacre de Laval, l'Archidiacre de Partais , & l'Archidiacre de Montforr, de trente-huic Chanoines Prébendes , de quatre fe-mi-Prébendés, & de cent Chapelains. j. Tome IV. T Abbayes d'Hommes. S. Vincent-ley-Mans 3 ordre de S. Benoît , dans un des fauxbourgs du Mans, fondée au VIe fiécle, La Couture au Mans 3 même ordre , dans un des fauxbourgs du Mans , fondé© l'an 589. L.a Pelice ou Plijje , même ordre , au nord-eft , près le Perche , fondée l'an } 105. Le Gué de Launoi ou Guai de VAulnai3 au levant, même ordre. On n'en trouve point de mémoires. S. Cales du Defert ou S. Calais 3 même ordre , dans la petite ville de fon nom. Champagne , même ordre s au nord-oueft , &c à huit lieues du Mans , fondée le 18 Novembre 1188. Belle-Branche 3 même ordre , fille de Loroux , fur la petite rivière de Verjette , à deux lieues du bourg de Sablé, fondée le 17 Juillet 1151. Evron 3 même ordre , à l'oueft de la précédente , bâtie vers l'an 630. Lonlai ou Longlei 3 même ordre , en un bourg de çe nom , fur les frontières du Maine &r de la Normandie , fondée en 1020. L'Efpace ou la Piété-Dieu 3 fille de Cîteaux , a une demi-lieue du Mans , fondée Provinces Eccléfiaftiques. 435 «n 112.9 s par la Reine Bérengere de Ca-flille. Tironneau ou Tironnel 3 même ordre, • au nord , fondée en 1151. Pcrfeigne même ordre, plus au nord, en la forer de fon nom, fondée le 16 Juillet , fan 114.5. Clairmont ou Claire-Fontaine , fille de Clairvaux , à l'oueft , fondée en 1130. Fontaine-Daniel j nlle de Clairvaux , à une lieue de Mayenne , fondée en 1104. Beaulicu-kz-Mms, ordre de S. Auguftin , dans un fauxbourg du Mans , fondée eu 1114. Sainte Catherine j même ordre, à l'oueft. On n'en trouve poinr de mémoires. «S'. George des Bois j même ordre , au fud-eft , fondée dans le XI* liécle , par CeofTroi Martel, Comte d'Anjou. Vaa$ j même ordre , en la ville de ce nom , fur le Loir >t à deux lieties de Chi-teau-du-Loir. Abbayes de Filles. Le Pré ou S. Julien du Pré j ordre de S. Benoît, près du Mans. Efiival en Charme même ordre * fondée en ï 109 , en la forêt de ce nom. La Pergine ou la PerrinCj ordre de Cîteaux , fituée près le Mans. Bonlieu même ordre , fille de Lor- T ij 43^ Méthode de Géographie. roux , à demi-lieue de Château du Loir , fondée en 1119. La Virginité 3 me me ordre , à trois lieues de Vendôme , fondée en 1208. 11. Diocèfe d'Angers. Angers capitale de l'Anjou , un peu au deiïous de l'endroit, où les rivières du Loir tk de la Sarte fe perdent dans la Mayenne , a un Evêché fécond fufîragant de Tours, tk contient 66$ Paroiffes toutes en Anjou. Son Eglife cathédrale eft dédiée à Notre-Dame tk à S. Maurice. Te Chapitre de l'Eglife de S. Maurice, comme on l'appelle , eft compofé de huit Dignités 3 le Doyen , l'Archidiacre d'Angers , le Tréforier , le Chantre , l'Archidiacre d'outre - Loire , & l'Archidiacre d'outre-Mayne ou Mayenne , le Chefcier ôc le Pénitencier. Il y a trente Canonicats 3 tk "un des Chanoines eft Théologal. Le Roi qui en eft le premier Chanoine , préfente à tous les Canonicats. Le Sacre d'Angers j c'eft-à-dire , la Pro-ceftion du jour de la Fête-Dieu , eft une des plus curieufes qui fe fafte dans le monde chrétien 3 elle attire un grand concours de peuple dans la ville. Cette cérémonie a été principalement inftituée pour être dans tous les fiécles , une réparation publique de l'héréfie de Bérenger , Archidiacre de l'Eglife d'Angers, qui le pre- Provinces Eccléjiajliques. 437 mier a dogmatifé contre la préfence réelle de Jefus-Chrift dans l'Euchariftie , ôc qui fit abjuration à Rome de fon erreur l'an 1079 j devant le Pape Grégoire Vil j mais qui retomba , ôc fe rétracta plufieurs fois. Cette proceftion , qui eft annoncée par de grands préparatifs , commence le jour de la Fête-Dieu de'grand matin , ôc ne finit que le foir. Outre le Clergé , qui eft des plus nombreux , ôc les Ordres Religieux , on y voit l'Etat Séculier , par ordre de Corps , de Compagnies ôc de Communautés , au nombre d'environ quatre mille perfonnes, marchant la torche allumée à la main. Le Chapitre de la cathédrale marche le dernier. Tous les Muficiens font en chape ôc fuivent la croix. Douze Enfans de chœur occupent le milieu de la rue , entre les Muficiens qui chantent. Les Chanoines font tous en chape derrière le Dais , qui eft très-beau , ôc porté par quatre Chanoines vêtus en Diacres. L'Eve-que ôc deux de fes Grands Archidiacres portent le Saint Sacrement fur un brancard. La proceftion va d'abord à l'Abbaye du Roncerai , dans 1 Eglife de laquelle e)le trouve un repofoir magnifique. Les Religieufes font dans un Jubé devant l'autel , où elles font un concert de mufique. La Proceftion va enfuite vers le Tertre de Saint Laurent, qui eft une montagne hors la ville , où eft une Chapelle , qui porte 45$ Méthode de Géographie. lé nom de ce Saint, dans la chaire de laquelle on prétend que Bérengeu a prêché contre la préfence réelle. On fait un Sermon dans cette même chaire , après lequel la Proceftion revient dans le même ordre qu'en y allant 3 avec cette feule différence , qu'en revenant les trois Archidiacres portent le Saint Sacrement , ôc l'Evcque marche après les Chanoines en chape , mitre ôC crolfé , ôc donnant la bénédiction au peuple. Les rues font tendues de toiles.au deifus, faifant. une efpe-ce de plafond qui empêche que la Proceftion ne foit mouillée quand il pleut, ou que le foleil n'incommode quand il fait beau. Toutes les boutiques font ouvertes ôc remplies par des amphithéâtres, fur lefquels on fe place. Quoique cette Proceifiorr parte du matin > elle n'arrive à la cathédrale qu'à trois heures après midi^ ôc dès qu'elle eft arrivée , l'Evêque célèbre une grand'meffe , que l'on chante en mufique. Pendant l'Octave il y a tous les jours Sermon dans cette Eglife. Les Paroiffes ôz les Communautés relïgieufes font alternativement des Proceflîons par' ticulieres, qui n'infpirent pas moins de dévotion ôc de ferveur que la proceftion générale. Eniin la Foire commence le lendemain de la Fête-Dieu , & ne finit que le Same-di d'après l'octave» Elle retient encore a Provinces Eccléliajl'ques. 4 3 >> Angers ce qui s'y trouve de perfonnes d'î-ftinguées dans la Province. Abbayes d'Homme s < S. Aubin d'Angers , ordre de S. Benoît , fondée en 534, par le Roi Childé-bert, à la prière de S. Germain , Evêque de Paris. S. Serge1 j même ordre , près d'Angers, fondée par Nomenoé , Prince des Bretons. S. Nicotas-Aez-Angçïs, même ordre , fondée en 1020. Bourgueil en Vallée , du .5'. Pierre de Bourgueily même ordre, à l'eft d'Angers, fondée en 990. S. jF/ow2>lez-Saumur , ou S. Florent fur Loire , même ordre , près Saumur , fondée par l'Empereur Charlemagne. Afnieres-Bellai j même ordre , à quatre lieues de Saumur , fondée en 113 4. S. Maur fut Loire , même ordre , à quatre lieues d'Angers. S. Florent le Vieil j même ordreà l'occident fur la Loire. Chaloce ou Challoché j ordre de Cîteaux , fille de Savigni , à quarre lieues au nord d'Angers, fondée en 1119. La BoiJJiere même ordre , fille de Savigni , au nord-eft d'Angers, fondée en 1131. Loroux ou le Loroux^ fille de Cîteaux 3 T iv 44° Méthode de Géographie. dix lieues à Tell d'Angers , & à trois lieues de Saumur , fondée en nii. Pontron y fille de Loroux , à l'oueft d'Angers, fondée en 1134. Touffaints j ordre de S. Auguftin , dans la ville d'Angers , fondée dans le XIe lié— cie. S. George fur Loire , même ordre , trois lieues à l'oueft d'Angers, eft poffé-dée par les Religieux de Sainte Geneviève. La Roe ou Notre-Dame de la Roue y même ordre. Melinais ou Melinols 3 ou S. Jean de Melinais j même ordre , à une lieue de la Flèche , fondée en 1 iu$ ,'par Henri II , Roi d'Angleterre & Comte d'Anjou. Perral Perrai-neuj ou le Perral-Rlancy ordre de Prémontré , à une lieue de Sablé , fondée eh 1150. Abbayes de Filles. Notre-Dame de Poncerai j ou te Ron* çerai'j autrefois la Charité aux Nonains, ordre de S. Benoît, dans Angers , fondée en ioz8. Le P errai aux Nonains y ordre de Cîteaux , fille de Loroux , fondée en 1120, à une lieue &c demie d'Angers. Nid-oifeau j ou Notre-Dame du Nid--Oifiauj ordre de S. Auguftin, au nord-oueft. Provinces Fccléfiafliques. 441 III. Diocèfe de Rennes. Rennes y fur la Vilaine , & la capitale de la Bretagne, &z Evêché dès le IVe fiécle. Son Diocèfe contient 263 Paroif-fes. Le Chapitre de la cathédrale-, dédiée à S. Pierre , eft compofé d'un Tréforier, d'un Chantre , d'un Eccrlâtre , de deux Archidiacres , de feize Chanoines Prébendes , ôc de quatre qui n'ont que demi-Prébende. Abbayes d'Hommes. S. Melaine ordre de S. Benoît, dans un des fauxbourgs de Rennes , fondée l'an 630 , par Salomon , Roi de Bretagne. 1 ' Rilleon RîIleijOvdre de S. Auguftin , au nord-eft , & à une lieue de fougères 3 fondée vers l'an 1024. Abbayes de Filles. S. Georges j ordre de S. Benoît, dans la Ville de Rennes, fondée en 1032, par Alain , Duc de Bretagne. S. Sulpicé j même ordre, à trois lieues nord de Rennes, fondée dans la forêt de Nid de Merle , vers l'an 1096. "JP.'J ' i,Vr-"A K • IV. Diocèfe de Nantes. Nantes , ville de la haute Bretagne , e& T vl 442. Méthode de Géographie. Evêché dès le IVe fiécle. Son Diocèfe x deux cens douze Paroifîès, Se fa cathédrale eft dédiée à S. Pierre. Le Chapitre de cette Eglife eft compofé d'un Doyen, d'un Grand Archidiacre , d'un Chantre , d'un Tréforier , d'un Archidiacre de Lamet ,. d'un Ecolâtre , d'un Pénitencier, Se de vingt Chanoines. Abbayes d'Hommes. Blanche Couronne j ordre de S. Benoît;», au-deffous de Nantes, à deux lieues de la Loire,.. La Chaume ou Chaumemême ordre dans le bourg du même nom, au fud-oueft 3 fondée en 1055-. S. Gildas- des Bois 3 ou S. Guildas \ même ordre, dans le bourg du même nom ,à dix lienes nord-oueft de Nantes j fondée Pan 1016. Bu^aij ftlle dé Clairvaux, à trois lieues au-deffous de. Nantes , mais au-dela de la; Loire* fondée en 1135 ou 36Ï Ville-NeuveJ;même ordre, à deux lieues fud de Nantes., en la foret, de Touffou^ fondée, l'an 1101-. - Mellerçi ou Meillerei y ordre de Cîteaux ,,à huir; lieues nord-eft de Nantes 3 fondée en n30. ..Genejlon y ordre de S. Auguftin , à cinq' lieues fud de Nantes3-fondée avant la11 11 H- Provinces Ëccléftajliques. 445 Notre-Dame du Bourg j même ordre , près de Nantes. P or nid ou P or nie > même ordre , dans les marais falans, à la gauche de la Loire, à dix lieues de Nantes, vers l'oueft. V. Diocèfe de Vannes. Vannes eft une ville de la baffe- Bretagne , dont le Diocèfe contient cent foi-xante Paroiffes. Sa cathédrale eft dédiée à S. Pierre. Le Chapitre de cette Eglife' eft compofé d'un Archidiacre, d'un Tréforier , d'un Chantre, d'un Ecolâtre , d'un Pénitencier & de quinze Chanoines.' Abbayes d'Hommes. S. Gildas de Ruis j ordre de S. Benoît,-dans le village de Ruis, au fud de Vannes. Pierre Abélard en fut Abbé au milieu du XIIe fiécle, & fut obligé de quittera caufe de la méchanceté de fes Moines. Redon ou- Rkedon y ou S. Sauveur de Rhedon même ordre, dans la petite ville de Rhedon , à l'eft:• Lanvaux j de Cîteaux , à quatre lieues nord-oueft de la Ville de Vannes, dans la Paroiffe de Bélair-,. fondée en 1138. Prières , fille de Buzai, de Cîteaux , près de l'embouchure de la Vilaine 3 fondée en 1252, par Jean , Duc de Bretagne, pour faire des pricres en faveur de ceux qui eut fait naufrage. T vj Abbaye de Filles. La Joie près d'Hennebon , de Cî-reaux , fille de l'Abbaye de l'Aumône , à l'oueft de Vannes j fondée l'an i x 5 o, par Blanche , fille de Thibault, Roi de Navarre , & femme de Jean , Duc de Bretagne. VI. Diocèfe de Quimper. Quimper-Corentin ■> Quemper ou Cor-nouailles , eft une ville de la baffe Bretagne , à quatre lieues de la mer, fnr la rivière d'Oder. Son Diocèfe a deux cens vingt Paroiffes ou environ: fa cathédrale eft dédiée à S. Corentin , fon premier Evêque. Le Chapitre de cette Eglife eft compofé d'un Doyen , de l'Archidiacre de Cor-nouailles , & de celui de Poher , d'un Tréforier, d'un Chantre , d'un Théologal & de douze Chanoines. L'Abbé de Daoulas étoit premier Chanoine de c* Chapitre, & avoit fa chaire dans le choeur vis-à-vis celle de l'Evêque \ mais cela n'a plus lieu, le manfe abbatiale de Daoulas ayant été unie au Séminaire de la Marine à Breft. Abbayes d'Hommes. Landevencch ordre de S. Benoît > dans le bourg du même nom , fur la Baye de Provinces Eccléfiaftiques. 445 Breft , au nord de Quimper. S. Guinga-lois en jetta les premiers fondemens ver» l'an 480. Kimperlé ou Sainte Croix de Quimpcr-lai j même ordre , près de la Ville de Quimperlai, à l'eft de Quimper 3 fondée au XIIe fiécle. Bégardy ordre de Cîreaux, au nord-eft. Coctmalocn y même ordre 3 fondée en 1141. Bonreposy même ordre, dans un village de ce nom 3 fondée en 1172. Langonet y même ordre , à l'orient j fondée en 1136. Carnouet ou S. Maurice y même ordre , au fud-oueft 3 fondée en 1176. Daoulas ou Notre-Dame de Daoulas y ordre de S. Auguftin , dans un bourg de même nom, au nord de Quimper. Abbaye de Filles. Notre-Dame de Kerlot ou Kerlety ordre de Cîteaux , aujourd'hui dans la ville de Quimper, 8c autrefois à dix lieues. VII. Diocèfe de S. Paul de Léon. S. Paul ou *S. Pol de Léon y eft au nord de Quimper, l'un & l'aurre à l'extrémité occidentale de la balTe Bretagne. Son Diocèfe a cent vingt Paroiftes , & fa cathédrale eft dédiée à S. Paul. 44^ Méthode de Géographie. Le Chapitre de cette Eglife eft compofé d'un Chantre , d'un Grand Archidiacre , des Archidiacres de Quinimili ôc d'Aere , d'un Tréforier Ôc de treize Chanoines. Abbayes d'Hommes. S. Mahé de F'metere y ordre de S. Benoît , au fud-oueft , dans un bourg de même nom , fur le bord de la mer, à l'entrée cfu golfe de Breft 3 fondée avant l'an Relecq ou Rcfles ordre de Cîteaux , ôc fille de Bégars , au fud-eft de S. Paul j fondée en 1132. VIII. Diocèfe de T réguler. Tréguïer 3 ville dé la baffe Bretagne , n'a dans fon Diocèfe que foixante-dix Pau-roiffes. Son Eglife cathédrale eft dédiée à S. Tugdual 3 ôc- fon Chapitre eft compofé' d'un Tréforier, de deux Archidiacres, d'un Chantre , d'un Ecolâtre ôc de quinze Chanoines. Abbayes d'Hommes. Bégars 3 ordre de Citeaux , fille de' l'Aumône, fituée en un village à qui elle donne fon nom 3 a été fondée en i 130. Sainte-Croix de Guingam , ordre dé S*; Auguftin , d une demi lieue de Guingam 3 fondée en 1135, Provinces E&clejîajliques. 447 ï X. Diocèfe de Saint Brieux. Saint-Brieux eft une ville de la baffe Bretagne : fou Diocèfe a cent vingt ParoifTes yi Se fa cathédrale eft dédiée à S. Etienne.. Le Chapitre de cette Eglife eft compofér d'un Doyen d'un Tréforier , de deux. Archidiacres-, d'un Ecolâtre, d'un Chancre de vingt Chanoines- Abbayes d'Hommes. Lantenacy ordre de S. Benoît, au fudk fondée en 1133. S. Aubin des Bois j ordre de Cîteaux,. fille de Bégars, fituée à l'eft, &c fondée en 113.7. Boquietiy aufti fille de Bégars, à trois lieues fud oueft de Saint Brieux 3 fondée an 1137,. Beauport s Prémontré , fille de la Lu* zerne 3 fituée au nord ordre de S. Benoît, fondée en 1150. S. Jacuc j même ordres enclavé dans le Diocèfe de Sainr-Brieux. La Vieiiville 3 de Cîteaux, fille de Sa-vigni 3 fondée en 113 7. §. VL Province Eccléjtajîique de Sens. La Ville de Sens ^ m Champagne, fur les confins de la Bourgogne Se de fille de France , eft une ancienne Métropole 3 qui compte cent neuf Prélats jufqu'à M. le Cardinal de Luynes , qui la gouverne aujourd'hui. En 1611, Paris Se fes Suffragans furent féparés de cette Province Eccléfia-ftique , qui s appelloit du temps des Romains la quatrième Lyonoife. Anfegife , Archevêque de Sens , donna un grand éclat à fon fiége, au IXe fiécle. Charle-le-Chauve obtint du Pape Jean VIII, en fa faveur, la Primatie des Gaules Se de Germanie l'an 876. Les Evêques de France , affemblés à Ponthion , cléfapprouverent cette élévation de l'Eglife de Sens. Cependant les Archevêques de Sens ont joui de cette prérogative pendant deux cens ans. Lan 1079, le Pape Grégoire VII con--fvma à l'Archevêque de Lyon la. Prima- 4jo Méthode de Géographie. tie fur les quatre Provinces Lyonoiie4# qui font Lyon , Rouen , Tours tk Sens. Les Archevêques de Sens onr plufieurs-fois effayé de revenir centre cette concef-/ion -, mais Charle de Bourbon , Cardinal tk Archevêque de Lyon , ayanr porté la décifion de ce procès au Parlement de Paris , l'Archevêque de Sens , qui étoit de la Maifon de Melun, s'y biffa condamner par défaut j tk depuis- ce jugement la Piï-matie des Gaules eft demeurée à l'Archevêque de Lyon. L'Archevêque de Sens, depuis l'érection de la Métropole de Paris , n'a plus que trois fuffragans, qui font ; - i. Troyes y i. Auxerre , 3. Ne vers.- Il y a encore un Evêque de Èéthléerrij «nais dans le territoire d'Auxerre. Le Diocèfe de Sens comprend fept cens foixante cinq Paroiffes foumifes à cinq Archidiaconés, feize Chapitres , vingt-neuf Abbayes Ôe foixante Couvens, Communautés ou Collèges. Dans la feule Ville de Sens il y a feize Paroiffes 7 &c des feize Curés > il y en a treize qui font qualifiés Prêtres Cardinaux , parce qtfen certaines fêtes, ils afliftent l'Archevêque à la Mefle, lorfqu'il officie dans fa cathédrale. Autrefois Ôc même fous M. deGondrin, mort en 1674 >.ils l'afliftoient toutes les fois qu'il Provinces Eccicjza/Uques. 45,'ï orrtcîoir pontiticalement aux grandes Fêtes j mais à préfent cette cérémonie ne s'obler-ve qu'aux deux Fêtes de S. Etienne, patron de l'Eglife cathédrale , à la dédicace de la même Eglife , & le Jeudi Saint pour les fainte s huiles* Le Chapitre de l'Eglife Métropolitaine de S. Etienne de Sens j eft compofé de cinq Dignités, qui font l'Auchidiaconé de Sens , la Tréforerie , le Doyenné , la Pré-chantrerie &z la Célérerie j de quatre per-fonnats , qui font les Archidïaconés de Gâtinois, de Meiun, de Provins Se à%-ftampes 3 de trente-un Canonicats , ôc quatorze fémi-Prébendes , &c. Les Dignités d Archidiacre de Sens & de Tréforier, les Perfonnats tk tous les Canonicats , font à la collation de l'Archevêque* Le Doyen, le Préchantre & le Célerier font élus par le Chapitre Se confirmés pac le Pape. Les deux hautes Vicaireries ■ pendent du Chapitre , qui a aufti la pré-tentation de quatorze femi - prébendes a l'a réferve d'une qui dépend du Tréforier. L'Eglife Métropolitaine de Sens jouit, comme celle de Paris, du droit de Committirnus j par lettres patentes de 154S. Abbayes d'Hommes. Sainte CoIombe-lez-Sens, ordre de S. Benoit, fondée l'an 610, par Clotaire II, 451 Méthode de Géographie, Roi de France. La réforme de S. Mata* s'y eft établie en i6$6. Cette Abbaye eft confîdérable par beaucoup d'endroits. Les batimens font fimples, mais propres j l'Eglife elt magnifique , & a été confacrée par le Pape Alexandre III. Raoul, Roi de France , &c Richard, Duc de Bourgogne , y ont choifi leur fépulture j mais il ne refte aucun veftige de leurs tombeaux. S. Pierre le Vif, au fauxbourg de S. Savinien de la Ville de Sens, bâtie dans le premier cimetière des Chrétiens où un grand nombre ont reçu l'honneur du martyre & la fépulture. S. Remi-lez-Sens, ordre de S. Benoît, fondée en 517. Elle eft unie à la Cure de Verfailles , polfédée par les Pères de la Million , &c les places monachales à l'Abbaye de S. Pierre-le-ViE Ferrieres j en Gâtinois , même ordre , &£ de la Congrégation de S. Maur , ap-pellée quelquefois Bethléem j dans (a petite ville de même nom. Cette Abbaye eft à la préfentation de M. le Duc d'Orléans , étant fituée dans fon apanage. Elle a été fondée par Clovis I, Roi de France, l'an 507. Morigniy même ordre , près Eftam-pes ; fondée en 1 106. Ce font d'anciens Bénédictins qui occupent Cette Abbaye. .' . - '.......• -: . — Provinces Eccléjiajliques. 45$ 5. Pierre ou S. Pere de Melun, même ordre. Chaumes 3 même ordre , dans la petite ville de même nom , en Brie 3 fondée en I IcSl. Barbeaux autrefois Barhel3 ou Port-Sacré, ordre de Cîteaux ôc fille de l'Abbaye de Preuilli, fituée dans la Brie, fur la Seine, au midi de Melun. Cette Abbaye fut fondée par le Roi Louis VII, dit le Jeune , le 15 Mars 1 147. II y eft enterré devant le grand Autel. Ccrcanceau} de Cîteaux, fille de l'Abbaye de la Cour-Dieu , dans le Gâtinoisy fondée ôc dotée en 11S1 , par Philippe Aug ufte. Pruilli ou Preuilli 3 de Cîteaux , fur la Seine ôc au nord de Montreau. La Communauté de Cîteaux ayant acheté la terre , commença la fondation de cette Abbaye -, de Thibaut, Comte de Champagne , l'acheva ôC la dota le 15 des calern des de Septembre 1 1 iS. La réforme y a été établie. Joui ou Notre-Dame de Joui 3 fille de l'Abbaye de Pontigni , à deux lieues de Provins , fut fondée le 14 Août 1124. Cette Abbaye eft de l'étroite obfervance de Cîteaux y &c peut paffer pour la principale de la réforme. Fauluifant3 de Cîteaux, fille de l'Ab-kaye de Preuilli, à l'eft de Sens, fut fon- 454 Méthode de Géographie. dée en i i 27 on 1119. C'eft une des plus confidérabîes de l'étroite obfervance de Cîteaux. Efchalis ou EfchallcSj de Cîteaux, fille de l'Abbaye de Fontenai , 6e de la filiation de Clairvaux , au fud de Sens 3 fondée le 21 Juillet 1131. Cette Abbaye a été entièrement ruinée , tant par les An-glois & les Huguenots, que par les guerres civiles. Fontaine-Jean 3 de Cîteaux, ôc fille de l'Abbaye de Pontigni, plus au fud. Pierre de Courtenai, qui la fit bâtir le 20 Mars 1124, y fit de grands biens avant fon voyage de la Terre-Sainte. On y voit les tombeaux de plufieurs Princes de cette famille , avec le manteau royal. S. Jean de Sens , ordre de S. Auguftin , près l'Abbaye de S. Pierre le-Vif. Elle a été bâtie pour des filles au VIe fiécle 3 mais dans le IXe elle fut donnée à des Chanoines Réguliers. La manfe abbatiale a été unie à perpétuité à l'Archevêché de •Sens l'an 1607 3 ôc ce font les Chanoines Réguliers de la Congrégation de France, qui occupent, préfentement cette Abbaye. S. Eugène , même ordre , près la ville de Sens. Châteaulandon ou S. Scverin de Cha-teaulandon , ordre de S. Auguftin , en Gâtinois. Cette Abbaye eft aufti poffé- Provinces Ecctcfiafliqucs. 455 âce par les Chanoines Réguliers. Le Jardj même ordre, à une lieue de Melun. S. Jaçque de Provins , dans la ville de Provins en Brie , fondée en 1124. M. François d'Alisre fut nommé Abbé com-mendataire de cette Abbaye par le Roi Louis Xlll, au mois d'Avril 1^43 , & y mourut le 21 Janvier 171 2 , âgé de 92 ans. On ne iauroit marquer tout le bien qu'il a fait à cette Abbaye , où font des Chanoines Réguliers de SainteGeneviéve, *S*. Paul fur Fannc-lez-Sem , ordre de Prémontré, fondée Fan 1220, ou 1221, Dilot ou Dilo même ordre , à fix lieues à l'eft de Sens, fille de Val Secret, fondée en 12^5. Abbayes de Fdles. La Pommeraye 3 ordre de S. Benoît t fondée l'an 11 80 , à deux lieues de Sens , •Se transférée enfuite dans un des faux-bourgs de cette ville. La Cour Notre-Dame, même ordre s près de Pont-fur-Yonne , fondée en 1225. VUle-Chafbn > autrefois Rofoi ou Ro~ filet j même ordre , à cinq lieues au nord-oueft de Sens. La Juye-lez-Nemours , fille de l'Abbaye de Cîteaux , près de Nemours, fondée l'an 1181. Fillicrs-aux-Nonair.s j fille de l'Abr 4.5^ Méthode de Géographie. baye de Cîteaux, près la Ferré-Alais. Elle eft de fondation royale. Le Lys j même ordre , à une lieue de Melun , fondée vers l'an 1130 , par la Reine Blanche & par le Roi S. Louis fon fils. Mont-Notre - Dame lez Provins , au nord , autrefois les Filles-Dieu, tirées de l'Abbaye de Preuilli, fondée l'an 1215. I. Diocèfe de Troyes. Troyes en Champagne , fur la Marne. Son Eglife cathédrale eft dédiée à Saine Pierre 3 & le Chapitre eft compofé d'un Doyen , d'un Tréforier , d'un Chantre } d'un fous-Chantre j d'un graixl Archidiacre , des Archidiacres de Sezanne , des Arcs , de Brienne & de Margueries 3 de trente-fept Chanoines , ôc de quatre autres Chanoines de la Chapelle de Notre-Dame. Les Canonicats font à la collation du Roi ôc de l'Evêque alternativement. Le Diocèfe contient 519 Paroiftes. LEglife de «S. Urbain de Troyes eft l'ouvrage du Pape Urbain IV , qui étant né à Troyes , la fit bâtir pour doUZe Chanoines , dans fa maifon paternelle } elleeftexemptede la 'unfdidion epifcopale fie immédiate au Saint Siège. Il y a deux Dignités , Ôc neuf Prébendes, qui font a. la nomination du Roi Ôc du Doyen de cette Provinces Eccléflajliques. 4^7 cette Edife à l'alternative : Je Doven eft électif. Un trentième Chapitre mérite d'être remarqué 3 c'eft celui de S. Etienne , fondé en 1157 , par Henri I , Comte de Champagne. Il eft compofé d'un Doyen t de fepe autres Dignités , 8ç de cinquante-fept Chanoines. Abbayes d'Hommes. Mouùers la Celle y ordre de S. Benoît, à une demi-lieue de Troyes , dans un lieu fort marécageux , fondée vers l'an 6" 5 7. Moutier-Ramés & par corruption Mon-ùramé y même ordre , à trois lieues a* fud-eft de Troyes , fondée en 837 , fous Louis le Débonnaire. Nefie la Repojte y même ordre , près du bourg de Viilenoce , en Brie. VArivoury fille de l'Abbaye de Clair-Vaux , fondée en 1140. Elle eft à trois lieues au fud-eft de Troyes , dans un village de même nom. Boulencourt y au nord-eft, fille de l'Abbaye de Clairvaux. Elle fut fondée en 1149 > pour des Chanoines réguliers , qui « cédèrent à S. Bernard. Ramcru ou la Piété-le X-P outre fa. Prébende. Les Dignités Se les Canonicats font à la nomination de l'Evéque. Le Diocèfe a 158 Paroiftes, V ij Abbayes d'Hommes. S. Germain d'Auxerre , ordre de S. Benoît, Abbaye fondée en 412 , par S. Germain , dans fa maifon paternelle. On y trouve grand nombre de corps faints Ôc de reliques, Pontigni j ou S.tEdme3 ou S.Edmond de Pontigni, féconde fille de l'Abbaye de Cîteaux , fituée en Champagne au bourg de Pontigni , fur les limites des Diocè-fes de Sens Ôc de Langres. Elle a été fon«-dée le premier Juillet 1114 , par Thi-baud , Comte de Champagne. L'Abbaye de Pontigni eft élective Ôc régulière. lligni y fille de l'Abbaye de Clairvaux, à cinq lieues fud-eft d'Auxerre , fondée en 1128, Bouras ordre de Cîteaux , fituée dans le Nivernois , au bourg de même nom. C'eft la première fille de Pontigni, Elle fut fondée en 1119. Les Roches ou Notre-Dame des Roches j fille de l'Abbaye de Pontigni, dans le Nivernois , fondée en 1136. S. Pierre d'Auxerre , dans la ville même , fondée l'an 749 , eft poftcdée par les Religieux de Sainte Geneviève. S. Laurent des Aubats y près de Cofne , en Nivernois, ôc fur la Loire , eft de l'ordre de S. Auguitin. Provinces Fcclcfiaftiqu.es. 4^' S. Marian ou S. Marien-le^-Auxerre ± fondée en 423 , par S. Germain , Evêque d'Auxerre. Elle fur depuis de l'ordre de Prémontré. Aujourd'hui elle eft ruinée j &: les-Religieux fe font retirés à Auxerre, dans leur Prieuré de Notre - Dame-la-d'hors* Abbayes de Filles. S. Julien j ordre de S. Benoît, près de la ville d'Auxerre, fondée l'an 520. Le faux-bourg S. Martin en dépend , tant pour le fpirituel que pour le temporel. Rantaulme aufli de S. Benoît, dans tin autre fauxbourg d'Auxerre , a été bâtie vers l'an 624. Crijfenon ou Chriffei 3 même ordre , à cinq lieues d'Auxerre. Les IJles 3 ordre de Cîreaux , transférée dans la ville d'Auxerre. Le Reconfort ■> ou la Confolation de Sainte Marie, fille de l'Abbaye de Cîteaux , au fud d'Auxerre , à trois lieues de Vézelai, fondée en 123 4. III. Diocèfe de Nevers. Nevers fur la Loire , eft la capitale du Nivernois. Son Diocèfe a 271 Paroiffes. L'Eglife cathédrale étoit autrefois dédiée à S. Gervais3 mais Charle le Chauve 1 ayant agrandie , la fit confacrer à Saint £yr. Le Chapitre de cette cathédrale Méthode de Géographie. étoit autrefois de foixante Chanoines \ ù eft maintenant compofé d'un Doyen , de l'Archidiacre de Nevers, d'un Tréforier , d'un Chantre 6c de l'Archidiacre de Décris , qui font Dignités ; d'un Sacrifiai* .tk d'un Scholaftique , qui font perfonnats, 6c de quarante Prébendes. Tous ces Bénéfices font à la collation de l'Evcque , à l'exception de quatre Prébendes amorties» Le Tréforier a droit par un ancien nfage d'affifter au choeur l'épée au côté , l'oifeau fur le poing , étant botté 6c éperoné. Abbayes d'Hommes. S. Martin de Nevers , ordre de S. Auguftin , dans ia ville. Bellevaux 3 de l'ordre de Prémontré > dix lieues à l'oueft» Abbaye de Fil/es. Notre-Dame de Nevers, ou Sainte Marie de Nevers , ordre de S. Benoît, dans la ville. L'on prétend que les difciples de S. Colomban en ont jette les fondemens > 6c qu'ils y mirent des Religieufes. De l'Evêché titulaire de Bethléem j dans le Nivernois y au territoire d'Auxerre. Les Rois de Jérufalem s en n io ayant fait ériger un fiége épifcopal à Bethléem y bourg de Judée , dans la tribu de Juda » éloigné de deux lieues de Jérufalem > Provinces Eccléfiafliques. 4^5 & les Saraiihs les ayant chaiîcs de ee pays ^ Ramier on Rainaud , qui en étoit Evêque , fuivit Gui , Comte de Nevers , en France. Ce Prince lut donna le bourg de Pantenor-lez-Clameci outre la rivière d'Yonne, c'elt-à-dire , au-delà , avec le Domaine de Cembeuf ou Samberr , la ville Sous Saifi , appellée la Maifon-Dieu de Bethléem , Ik le bourg qui eft au delà de Montruillon , pour y établir fon Evê-ché , comme il eft prouvé par une charte de l'an 1113. Dans la fuite un des fuccef-feurs de Rainaud tranfporta à Robert , Comte de Nevers, la jurifdiction, Feftai-ges cV Foires cju'il avoit au Bourg lez-Cla-meci tk à celui de Montruillon , & îi ne retint pour fon Eglife que le Domaine & la jurifdiction fur les frères 6v conveis de fa maifon , 6e fur ceux qui fe d^onent à l'Hôpital de Bethléem , faiixboifrg de Clameci, comme on le voir par une charte de ixc;2. Le Roi Charle VI, par fes Lettres Patentes du mois de Février 1411, confirma tous les dons, biens tk privilèges des Evêques de Bethléem , dont il veut que tous les Prélats- jouifttnt , en cas qu'ils foient naturels François, ou qu'ayant demeuré long-remps en France, ils aient prêté le ferment de fidélité , tk qu'en ce cas ils jouiffent des mêmes prérogatives que les autres Evêques de France. V iv 4^4 Méthode de Géographie. L'Evêché de Bethléem n'eft point à fa-nomination du Roi : cependant il faut l'agrément de Sa Majefté , afin que le Duc de Nevers , à qui ce droit appartient comme fondateur , le puiffe exercer 3 tk ce droit a été confirmé par les Papes 3 qui en donnent les provifions & les bulles. L'Evcque de Bethléem a un très-médiocre revenu. Il prétendoit exercer les fonctions épifcopales dans fa Chapelle de Bethléem, ou Hôpital de Pantenor , au fauxbourg de Clameci, tk y faire des'ordinations générales , quoique le territoire foit du Diocèfe d'Auxerre. La chofe a été réglée en 1635 > ^ans TAfTemblée générale du Clergé de France , qui fait 500 livres de penfion à. l'Evêque de Bethléem , moyennant quoi il ne* célèbre plus d'ordinations dans la Chapelle.. Provinces Eccléfiaftiques du milieu de la France. §. I. Province Ecctéjiajîique de Bourdeaux.- Bourdeaux ou Bordeaux 3 capitale de la Guyenne tk ville Archiépifcopale , eft fut la Garonne , vers, la mer. Son Archevêque prend le titre de Primat, pour marquer fon indépendance de celui de Bourges , qui prétend exercer fa jurifdicFion dans fa Province. Il a neuf fuffragans. Provinces Eccléfiaftiques. 465 r. Agen , 6. La Rochelle, £. Condom , 7. Luçon , 3. Angoulême , 8. Périgueux, 4. Saintes, 9. Sarlat. 5. Poitiers, Son Diocèfe contient 400 Paroiffes. , "L'Eglife cathédrale eft dédiée à S. André 3-&c fon Chapitre eft compofé d'un Doyen , de trois Archidiacres , d'un Tréforier , d'un Sacriftain , d'un Ecolâtre , d'un Sous-Doyen , d'un Sous-Chantre , de de vingt-quatre Chanoines.- Abbayes d'Hommes. Sainte-Croix de Bourdeaux , ordre de-S. Benoît. On croit qu'elle a été fondée par Clovis II, vers l'an 650. Sauve-Majeure ou la Grande Sauve y même ordre , au pays d'enrre deux mers, à cinq ou fix lieues de Bourdeaux. Guiftres ou Quitre 3 même ordre , dans-1 le bourg de ce nom , près la Saintonge, au nord-eft. S. Sauveur de Blaye , même ordre. Bon-lieu ou Carbon-blanc3 ordre de Cîteaux , au pays d'entre deux mers , fondée en 1161: Eefe j Phaife ourla. Paye même ordre, plus à l'eft , fondée en 1147. S. Romain de Blaye , ordre de S. Au-1 guftin. V v 4uù Méthode de Géographie. S. Vincenty même ordre , dans la ville de Bourg. ■ Vcrteuil y même ordre , dans la ville de ce nom , au pays de Médoc,. à huit lieues de Bourdeaux. Ijle Médoc même ordre , au pays de Médoc, à dix lieues de Bourdeaux. Plaine Selve ou S. Genis de la Plaine y ordre de Prémontré , au nord de Blaye r fondée en 1148. S. James ou S. Jacque y même ordre. 1. Diocèfe d'Agen. A gen -, fur la Garonne , capitale de l'Agenois, étoit Evêché des l'an 550. Son Diocèfe contient 400 Paroiffes. L'Eglife cathédrale eft dédiée fous l'invocation de. Saint Etienne. Son Chapitre eft compofé d'un grand Archidiacre , d'un Primicier y, d'un Chantre , de deux Archidiacres, &£ àe quatorze Chanoines. Abbayes d'Hommes. PJfey ou Eyjfe , ordre de S. Benoît y près de Villeneuve d'Agenois. S. Maurin y même ordre , à quatre-lieues d'Agen , du côté de l'orient. Gondom y ordre de Cîteaux , fille de P Abbaye de Cadouin , fituée au nord 3 fondée en 1123;. P< rignac y même ordre » fille de l'Abbaye de Bonuefont* Provinces Eccléfiafiques. 4^7' L'Abbaye de l'ordre de S. Benoît, qui étoit autrefois à Clairac, cinq lieues au nord-eft d'Agen, a étéféculariféeen 16043 & le Roi Henri IV en a uni la manfe abbatiale au Chapitre de S. Jean de La-tran à Rome. II. Diocèfe de Condom, Condom j ville Epifcopale de Gafcogne & capitale du Condomois, lîtuée fur la rivière de Baife. Le Chapitre de fa cathédrale , dédiée à S. Pierre , eft compofé d'un Prévôt , d'un Archidiacre , è\i de douze Chanoines. Ce Diocèfe a cent trente Paroiffes. III. Diocèfe d'Angoulême. A'ngoule'me , capitale de l'Angoumois fittuée fur le fonimet d'une montagne , ait pied de laquelle pafte la Charente, contient deux cens quatre-vingt-dix Paroiffes. Son Eglife cathédrale eft dédiée à S. Pierre j & le Chapitre eft compofé d'un Doyen^ d'un Archidiacre , d'un Sacriftain, d'un Chantre , &c de vinet-huit Chanoines. Il y a un Chapitre à Blanzac , petite; ville fur les frontières de la Saintonge.. C'étoit autrefois une Abbaye de Bénédictins , qui a été fécularifée. Le chef de ce Chapitre confervé le nom d'Abbé. Vvj •. Abbayes d'Hommes. S. Clbard-lez- Angoulême , ordre de. S. Benoît, au pied de la ville d'Angoulême. *S'. Amand de Boljfe 3 même ordre , à. trois lieues d'Angoulême 3 fondée en c>880- Bournet ou Borner3 ou Notre-Dame du-Bournet 3 même ordre, fur la Charente, à* cinq lieues d'Angoulême} fondée en i il 3. Grosbos ou Notre-Dame de Grosbos y ordre de Cîteaux,.a quatre lieues.d'Angoulême 3 fondée en 1166. La Couronne 3 ordre de S. Auguftin , à une iieue d'Angoulêmej fondée en 1111. Elle eft de la Congrégation de France dite de Sainte Geneviève. Celle-Froln 3 même ordre , à. fix lieues-au nord-eft d'Angoulême. Abbaye de Filles. S. Aumône 3 ou SI ^wp/^-lez-Angou--îême, ordre de S. Benoît, Abbaye très-» ancienne. IV. Diocèfe de Saintes* Saintes ou Xaintes 3 ville Epifcopale > eft la capitale de la Saintonge., & fur la. gauche de la Charente. Son Eglife.cathé1-drale eft dédiée à S. Pierre & le Chapitre, eit compofé d'un Doyen 38c de .vingt-/ Provinces Eccléfiaftiques. quatre Chanoines , dont quatre ont les Dignités d'Archidiacre de Saintes , d'Archidiacre d'Aunis, de Chantre ,& de Scc*-laftique 3 dignités attachées à leurs Canonicats.- Abbayes d'Hommes.- Baigne ou Befgne 3 otdre de S. Benoît, fituée au fud-eft. Baftac j mcme ordre, au nord-eft, fur la Charente:, près de la ville de Jamac -y. fondée en 1009. Saint Etienne de Vaux j même ordre, à l'eft, fondée en 1075. Font-Douce même ordre, à trois lieues nord-eft de Saintes , bâtie en 1170 , par Eléonore, Duchefte d'Aquitaine. S. Jean d'Angeli j même ordre, dans la ville du même nom, plus au nord , fondée par Louis le Débonnaire. S. Léger ou Ligaire^ même ordre, dans' un bourg du même nom en Poitou , à. une lieue de Niort, aux confins de la Saintonge. Madion y même ordre , en Saintonge , près la mer, au fud-oueft : on n'en trouve point de mémoires. Tenailles j même ordre, au fud-eft: j on. n'en trouve point de mémoires. Tonnai-Charente _,. même ordre de S<-Benoîr, au nord-oueft , fituée en Saintonge , dans la ville du même nom.- 47© Méthode de Géographie. La Frenade 3 ordre de Cîreaux , fille de> l'Abbaye d'Obazine , dans l'Angoumois 3 ôc à une lieue de Coignac s fondée l'an 1148. Chaftres j ordre de S. Auguftin , à une péri ce lieue de Coignac , fondée vers l'an 1077. Sablonceaux ou Sahlanceaux mcme ordre , à trois lieues oueft de Saintes. Abbaye de Filles. Notre-Dame de Saintes, autrefois Mor-tagnes ou Mortaignes 3 ordre de S. Benoît,, fondée hors les murs de la ville de Saintes* l'an 1047. V. Diocèfe de Poitiers. Poitiers , ville capirale du Poitou, eft: fituée fur une hauteur baignée par le Clain.. Son Diocèfe contient fept cens vingt-deux Paroiftes. 11 étoit autrefois beaucoup plus étendu. Mais en 1317 , le Pape Jean XXII en détacha de quoi compofer les Diocèfes de Maillezais , aujourd'hui la Rochelle , ÔC de Lueon. La cathédrale de Poitiers eft dédiée à la Sainre Croix. Son Chapitre eft compofé d'un Doyen , d'un Grand Archidiacre , d'un Chancelier, d'un Prévôt , des Archidiacres de Brian-çon Ôc de Thouars 3 d'un fous-Doyen d'un fous-Chantre , d'un Théologal ôc de vingt-quarre Chanoines. Provinces Eccléfiaftiques* '47% Abbayes d'Hommes* Alleuds ou les Alleuds 3 ordre de S. Benoît , encre Chef boutone tk Lézai j fondée en iii o. Charroux ou S* - Sauveur de Charroux ^ même ordre ,.. fur la Charente. Nanteuil en Vallée 3 même ordre , fur les frontières de Saintonge y fondée par Charle magne. S. Cyprien lez-Poitiers , même ordre m fondée par Pépin, Roi d'Aquitaine, environ l'an 9 ï&. Monftier-nêuf j ou S. Jean de Poitiers it mcme ordre , fondée l'an \o66. S. Jouin de Marne 3 même ordre, à une. lieue de Moncontour. Brignon ou Lafie , tk YAbfic en Bri-gnon. Chambon 3 même ordre. Eerrieres j même ordre , dans le Lou-dunois, Mexant ou S. Maïxent 3 même or-dre, au fud-oueft. Quincei ou Quïnci 3 ou S. Benoit de Quincai 3 même ordre , à deux lieues au fud de Poitiers ; fondée au VIIe fiécle. Noalllé ou Nouaille 3 même ordre 3 dans le bourg de ce nom , à trois lieues au fud de Poitiers. Moreaux ou Mourreaux 3 même ordre ^ • fept lieues, de Poitiers» 47* Méthode de Géographie. S. Savin 3 même ordre , dans le bourgf de même nom, dix lienes à l'oUeft de Poitiers j fondée dès le VIIIe fiécle. Bonnevaux ou Bonneval3 ordre de Cîteaux , tille de l'Abbaye de Cadouin , à douze lieues au nord-oueft de Poitiers 3 fondée en 1124, par un Seigneur de Mor-temar. Les Châtcliers 3 fille de l'Abbaye de Clairvaux , près la fource du Clain } fondée en 1161. VFtoile3otdre de Cîteaux, au nord-eft.- La Merci-Dieu ou Bécheron 3 plus au-nord-eft'} fondée en 1151. Pin ou le Pin3 même ordre , fille de-Ponrigni, à trois lieues au fud-oueft de Poitiers } fondée en 1-141. Valence ou Notre-Dame de Valence 3 fille de l'Abbaye de Clairvaux , à fept-lieues au fud de Poitiers } fondée en 1230. Celle S. Hilaire ou S. Nilaire de la Celle y ordre de S. Auguftin , dans la Ville de Poitiers. Thouars ou S. Laon de Thouars 3 même ordre 3 fondée au commencement du XIe fiécle. Fontaine ou Fontaine le Comte 3 même ordre, à quatre.lieues au ftid de Poitiers.- Angle ou Sainte Croix a"Angle 3 me-1 me ordre , à dix lieues à l'oueft de Poitiers ; fondée en 1210»- Provinces PccliJlaJliques. 473 Celle ou Notre-Dame de la Celle mémo Ordre, à douze lieues fud-oueft. La Peau ou le Réaux , même ordre , fur les frontières de la Marche. S. Severin même ordre , fur les frontières de Saintonge } fondée en 1 068. Abbayes de Filles. Sainte Croix de Poitiers , ordre de Sr Benoît \ fondée par fainte Radegonde Reine de France , vers l'an 550. La Trinité j à Poitiers, même ordre \ fondée vers l'an p6o. S. Jean de Bonneval ou Bonneval lez-Thouars, même ordre } fondée vers l'an t)00. Fontevraulc ou Font-Bvrauld 3 fur les* confins de l'Anjou; chef d'ordre & Abbaye confîdérable. L'Abbeife eft égale-* ment fupérieure des Monafteres d'hommes Ôc de ceux de filles. VI. Diocèfe de la Rochelle. La Rochelle > ville Epifcopale , capitale du Pays d'Aunis , eft fur l'Océan. Son Evêché, érigé à Maillezais en 13■■ 17 , contient quatre cens vingt-cinq Paroiftes, dont cent vingt ont été diftraites du Diocèfe de Saintes , lorfque I'Evêché fut transféré de Maillezais à la Rochelle , en 1649. L'Eglife cathédrale eft dédiée à S. Louis. Le 474 Méthode de Géographie. Chapitre eft conipofé de huit Dignités &C de vingt Chanoines. Les Dignités font , le Doyen , le Tréforier, 1 Aumônier , le Grand Archidiacre , le Chantre , le fous-Chantre , &c l'Archidiacre de Brefuire, L'Abbé de Niceuil a la féconde Dignité. Abbayes d'Hommes, Ahjle ou Notre-Dame de VAbjie 3 ordre de S. Benoît, dans les enclaves de Gafti-nes , petit pays qui fait une portion dn Poitou y fondée en 1110 , au nord-oueft. Belle-Fontaine plus au nord , aux confins de l'Anjou, occupée par des Feuil-lans. La Grâce -Dieu ou Notre-Dame de Charon 3 fille de l'Abbaye de Clairvaux , fituée au Pays d'Aunis, à cinq lienes de la Rochelle j fondée en 1139. Moreilles 3 fille de l'Abbaye de Clairvaux \ fondée en 1151. Notre-Dame de l'ifie de Bhé 3 ou les Petits Chajîellers même ordre , fondée en 1156. Nlœullou Nlœllordre de S. Auguftin» en bas Poitou, près Fonrenai-le-Comte 'r fondée en 10(38. Alrvau ou Alrvaux 3 même ordre , an nord-oueft, dans le haut Poitou \ fondée en 75 5- La Trinité de Mauléon , même ordre» Provinces Eccléjïafliqucs. 475 VII. Diocèfe de Ldcon. Lucon j petite ville du bas Poitou, à deux lieues de la mer. Son Evêchéfut érigé en 1317, par le Pape Jean XXII. Le Diocèfe eft compofé de deux cens trente Paroiftes. L'Eglife cathédrale , dédiée à la Sainte Vierge , a un Chapitre compofé d'un Doyen , d'un Grand Archidiacre, d'un Chantre , des Archidiacres d'Aife-nai tk de Parede, du Prévôt de Luçon P de ceux de Fontenai, de Parthenai tk des Eftàrts, d'un Chancelier, d'un fous-Doyen, d'un fous-Chantre & de vingt-neuf Chanoines. Ab bayes d'Hommes. S. Michel en l'Herm y ordre de S. Benoît , près de la mer} fondée fur la fin du VIP fiécle. Lieu-Dieu en Jard, même ordre , près de la mer , à fix lieues de Luçon. Elle a été unie aux Prémontrés de Paris. Talmont y même ordre , dans la ville de ce nom } fondée en 1046. Orbefiiers, même ordre , dans la Pa-roifte du Château d'Olonne, furie bord de la mer ; fondée en 1007. Breuil-Herbaudy même ordre, au nord-oueft , dans les bois. Grenetierey même ordre, au nord-eft» On ignore le temps de fa fondation» 47 ^ Méthode de Géographie. Boifgrojïand3 ordre de Cîteaux, fille éi6 l'Abbaye de Moreilles , a l'oueft y fondée' en 1201. Ifle Chauvet j même ordre , près la. Bretagne. Notre-Dame de la Blanche dans l'ifle de Noirmoutier \ bâtie en 675. Trifai même ordre, fille de l'Abbaye de Pontigni, a cinq lieues au nord de Luçon j fondée en 1145. Angles, ordre de S. Auguftin, près de la mer, en un marais doux y fondée en 32 lO. Fontenelles j même ordre , a l'oueft * dans les bois, fondée en 1119* VIII. Diocèfe de Péri gueux t Périgueux ville capitale du Périgord * eft Epifcopale dès l'an 380 } fon Diocèfe; contient trois cens quarante Paroiffes. Le Chapitre de la cathédrale, dédiée a; S. Front, eft compofé de quatre Archidiacres j d'un Chantre, d'un fous-Chantre , du Maître d'Ecole , d'un Théologal * ôc de trente-quatre Chanoines. Abbayes d'Hommes. S. AJlier^ ordre de S. Benoît, près de Périgueux. Brantôme 3 même ordre , dans la ville de ce nom, à quatre lieues an nord de Provinces Eecléfiajliques. 477 Périgueux 3 fondée en 779 , par Charle-tnagne. Tourtoirac 3 ou Turci 3 même ordre, au nord-eft. Bojchaud ou Bouchaud 3 de l'ordre de Cîteaux , fille de Cliafteliers fous Clairvaux } fondée en 115 9. Peiroujfe ou Peiroufe 3 fille de l'Abbaye de Clairvaux } fondée en 1 1 5 3. Chancelade 3 ordre de S. Auguftin, près Périgueux } fondée en 1133. Chajlres 3 même ordre, vers le bas Lî-mofin. Abbayes de Filles. Bugue ou Bugo j ordre de S. Benoît , au fud-eft. On n'en trouve point de mémoires. Ligueurs ou Ligneux 3 même ordre 3 au nord 3 fondée l'an 1000. S. Pardoux 3 au nord-oueft , Monaftere de filles de S. Dominique. 07. Cofme ÔÇ S. Damien 3 filles de Sainte Claire , hors des murs de la ville de Périgueux. IX. Diocèfe de Sarlat. Sarlat 3 ville Epifcopale , depuis fon érection par Jean XXII, en 1317 , eft: dans le bas Périgord. Son Diocèfe contient deux cens cinquante Paroiftes. L'E* ghfe cathédrale eft dédiée au S. Sauveur, 47 8 Méthode de Géographie, ôc le Chapitre, qui a été fécularifc en 1)61 , eft compofé d'un Doyen , d'un Archidiacre , d'un vSacriftain, ôc de quatorze Chanoines* Abbayes d'Hommes. Terrajfon} ordre de S. Benoît, dans la ville de même nom , au nord de Sarlat i -cette Abbaye eft fort ancienne. Cadouin j ordre de Cîteaux , fille de TAbbaye de Pontigni, au fud. S. Amandde Coii 3 ordre de S. Auguftin, a cinq lieues au nord. Abbaye de Filles. Fongoujjier au Fongaujjreordre de S. Auguftin , au fud \ on n'en trouve point de mémoires. II. Province Fccléjrafiique de Bourges. Bourges ville très-ancienne , eft la capitale du B.rri. Son Archevêché s'étend dans le Berri , le Bourbonois en grande partie, l'Auvergne, le Limo-fin , & 1° Vêlai en Languedoc. Comme il répond à la Province des Romains appeilée première Aquitaine, il comprenoit encore Albi ôc lès Suffragans , qui en ont été distraits en 1678. 11 a préfentement cinq Suftragans: Provinces Ecclcjiajliques. 479 1. Clermont, 3. Tulles, 2. Limoges , 4. Le Puy , Et 5. Saint Floui*. L'Archevêque de Bourges prétend à la qualité de Patriarche , parce que quelqu'un la lui donna par honnêteté dans le VIe fiécle. Il fit tous fes efforts du temps de Char-■lemagne pour s'établir une efpece de Pri-matie fur les trois Aquitaines , & il a eu depuis de grandes conteftations à ce fujet avec les Archevêques de Bourdeaux (k .d'Aufch; il a aufli prétendu à la Primatie fur Narbonne, parce quelle devint au fiécle de l'Aquitaine Françoife. Quoique routes ces prétentions ne foient pas reconnues, il porte la croix double comme Primat, 6c a deux ofriciaux, l'un de Métropole , l'autre de Primatie; mais leur jurifdiction ne s'étend pas hors de la Province. Lorfqu'il futqueftion d'ériger Albi en Métropole , il y eut une tranfacrion qui portoit que l'Archevêque de Bourges auroit fur cette nouvelle Province le droit de Primatie; mais le Pape n'en parle point dans fa Bulle d'érection , ainfi cela n'a point eu lieu. Le Diocèfe de Bourges a huit cens Paroiffes, Se fa cathédrale elt dédiée à S. Etienne ; fon Chapitre eft compo^ d'un Doyen , d'un Chantre, d'un Chancelier, id'un Grand Archidiacre , d un fous-Chan- 480 Méthode de Géographie, tre , Je neuf Archidiacres , tk de quarante Chanoines Prébendes. Il y a deux Eglifes Collégiales qui mé--rirentd'être remarquées, favoir, la Sainte Chapelle de Bourges 3 tk celle de Bourbon-l'Archembaud. La première fut fondée en 1400 par Jean de France , Duc de Berri, troiliéme fils du Roi Jean ; fon Chapitre efl: compofé d'un Tréforier, d'un Chantre , de douze Chanoines, tk d'autant de Vicaires tk de Chapelains. LaSainte Chapelle de Bourbon l Archcmbaud a un Chapitre compofé d'un Tréforier tk de douze -Chanoines. Les Bénéfices de ces deux Collégiales font à la nomination du Roi. Abbayes d'Hommes. S. Sulpice de Bourges , ordre de S. Benoît , dans un des fauxbourgs de la ville , a été fondée par le Roi Clotaire II, au VIe fiécle. Vier^on 3 au nord-oueft, même ordre \ fondée en 842. Macéoxi Majfai, même ordre, à l'ouefiS On en rapporte la fondation à Charle-magne. IJfoudun, même ordre, fondée en 984 par les anciens Princes &: Seigneurs d'If Loudun , dans le bourg de Saint-Martin , qu'on appelle Saint-Palerme. Chenal-Benoày à trois lieues d'IfïouduB, même Provinces Ecclc/lajliqucs. 481 même ordre, & chef d'une ancienne Congrégation. Bourg-Dieu ou Bourg-Déols 3 même ordre } fondée près de Châteauroux , en 917. Meaubccou Meobec même ordre , (ondée par Flacoad ou Flavaud , Maire du Palais du Royaume de Bourgogne , vers Fan 657. La manfe abbatiale a été unie a l'Evêché de Québec. S. Gildasj même ordre, fur l'Indre. Font-Combaud ou Cfombaud 3 même ordre , fur la Creufe, à une lieue Se demie de Blanc } fondée en 1091. S. Siran même ordre, fur la ClaiflTe, fondée par le Roi Dagobert, en 642. S. Genou de VEfiréc y même ordre} fondée l'an 828. Loroi ou Lorroix j ordre de ''■■Cîteaux:, h lie de l'Abbaye de la Cour Dieu, fituée près Damgilon, au nord de Bourges } fondée Fan 1125. Fontmorigni ou Fontmorin^ fille de l'Abbaye de Clairvaux, à trois lieues de Nevers. Chalivoi -, même ordre, fille de l'Abbaye de Bouras, près la Loire} fondée en 113$. Les Pierres j même ordre j au fud, fondée en 1149. Varennes 3 aufli de Cîteaux , fille de Vauluifant, fondée en 1140. Tome LV. X 48,2 Méthode de Géographie, Apbïgnac j de Cîteaux , fille de l'Ai)-" baye de Dalon 3 fondée en 113 8. Noir/aCjou la Maifon-Dieu, au fud. La Prée j fille de Clairvaux , fituée au fud-oueft, près Chezal-Benoît, fondée en 1145. Landais j Cîteaux , fille de l'Abbaye de l'Aumône3 fondée en 111 5. fiarzelles ,de Cîteaux , fille de l'Abbaye de Landais ; fondée eia 1137. O/ivetj même ordre > fille de l'Abbaye de la Cour-Dieu , fftuée fur le Cher 3 fondée en 114 capitale de la baffe Auvergne ôc de toute la province , dont l'Evcque eft le premier fuffragant de Bourges. Son Diocèfe eft compofé de huit cens cinquante Paroiffè-s. La cathédrale eft dédiée à la Sainte Vierge, Le Chapitre eft compofé d'un Prévôt, d'un Doyen , d'un Pré-cente-ur, de vingt neuf Chanoines Ôc de douze demi Prébendes. Le Chapitre de S. Amable , à Riom , compofé d'un Doyen , de quatorze Chanoines^ ôc de fix demi-Prébendés , a fuc-cédé à des Chanoines réguliers, qui fi$» lent fécuiarifés en 15 48. 484 Méthode de Géographie*. Abbayes d'Hommes. S. Allyrey ordre de S. Benoît, près de Clermont. Mau^ac ou Mo^ac 3 même ordre , près de Riom. Menât même ordre , fur la rivière de Sioule. Ebreuil ou Ebreulles-3 même ordre, dans la petite ville de même nom , fur la Sioule. Thiers ou S. Symphorien3 même ordre, dans la Ville de Thiers. Iffbire 3 même ordte, au fud, dans la ville de même nom. Manlieu 3 même ordre , dans le bourg de ce nom , au fud-eft \ fondée vers l'an 660. La Chaife-Dieuoa Chefe-Dieu 3 même ordre, dans la petite ville de ce nom j fondée en 1052. Belle-Aiguë 3 ordre de Cîteaux , fille de l'Abbaye de Montpeyroux \ fondée en Montpeyroux ou Pénaux t même ordre, fille de l'Abbaye de Bonnevaux \ fondée en 112(3. Le Boucher 3 autrefois Vauluifant3 même ordre, fille de l'Abbaye de Fefnieres, fondée par Robert IV , Comte d'Auvergne , au levant de Clermont. Mégemont 3 même ordre , au fud. Elle Provinces Eccléfiajliques. 485 a été long-temps occupée par des fillles, L'Abbeffe ayant reconnu , en 1431, par acre public 3 que l'Abbaye de Mégemont avoit été anciennement fondée pour des Moines , par le Comre de Clermont , Dauphin d'Auvergne , depuis ce temps , elle eft occupée par des Religieux de Cîteaux. Fefnieres ou Valhonnefle j même ordre j plus au fud, dans un bourg de ce nom ; fondée en 1169 ou 1173. Chantoin ou Chantoen j autrefois Caa-dcdin , ordre de S. Auguftin , a été Abbaye de filles. S. André- lez-Clermbtït-, ordre de Prémontré ; fondée en 1149 , par Guillaume le Grand , Comte de Clermont ôc Dauphin d'Auvergne. S. Gilbert 3 Neuffbnts ou Neuf-Fontaines Ôc Aubeterre 3 même ordre 3 fondée en 1149. Abbayes de Filles. Beaumontj ordre de S. Benoît, près de Clermont, dans un bourg de fon nom , fondée par les anciens Comtes d'Auvergne. Brageaty même ordre ; on n'en trouve point de mémoires. Cuffet j même ordre , dans la baffe Auvergne , au nord-eft, fur les confins du Rourbonnois, X iij 4S6 Méthode de Géographie. UFfdache ou ÏEfcleche > fille de lrAI> baye de Cîteaux : du lieu de l'Efclache, elle a été transférée à Clermont. La Vefji ou la VaiQ'yt 3 ordre de Cîteaux. Sainte Claire de Cîermonr j on n'en trouve pas de mémoires. II. Diocèfe de Saint-Flour. Saint-Flour eft une ville de la haute Auvergne , fituée fur une montagne 'd'un accès affez difficile. L'Evêché fut établi en 13,17 , ôc fon Diocèfe renferme deux cens foixante-dix Paroiffes. L'Eglife cathédrale elt dédiée à Dieu fous l'invocation de S. Flour, qu'on croit avoir prêché l'Evangile en Auvergne au IVe ou au Ve fiécle. Le Chapitre eft compofé de trois Dignités , Se de .dix-fept Chanoines. Les Dignités, font l'Archidiacre , le Tréforier Se l'Ar-chiprêtrê. Le Chapitre de Brioude doit être remarqué. Brioude eft line petite ville fituée à neuf lieues au nord-eft de Saint-flour. Le Chapitre, qui eft Seigneur de la ville , fut établi au XIe fiécle. \\ eft compofé d'un Prévôt , d'un Doyen , Se de dix-huit Chanoines. Tous doivent faire preuve de nobleffe, Se prennent le titre de Comtes de Brioude. L'Abbaye de Bénédictins fondée à' Au-rillac* en 8 56, a été fécularifée en v%6i-> Provinces EccUJiafïupies. 4S7 a la prière du Roi Charle IX , 8c couverte' en un- Chapitré , compofé d'un Doyen , d'un Chantre , d'un Aumônier, d'un Sa-criftain , de dix Chanoines 8c de dix Prébendes. Abbayes d'Hommes. S. Benoît j hors les murs d'Aurillac , ordre de S. Renoir. S. Maurice j même ordre , .1 l'oueft. Les Maures j même ordre , au fud-oueft d'Aurillac. Pebrac 3 ordre de S. Auguftin , à l'eft de Saint-Flour , près l'Allier , fondée en 1061. Abbayes de Filles. S. Pierre de Brefte, ordre de S. Benoît, dans la ville de même nom, au nord ; fondée par Emilgarde, Coniteife de Poitiers , l'an 1009. S. Jean Dubuis ou de Buis , même ordre , dans un des fauxbourgs d'Aurillac. *S'. Pierre de Chafes. III. Diocèfe de Limoges. Limoges j ancienne ville Epifcopale , eft la capitale du Limofin. II y a dans fon Diocèfe 900 Paroiffes. Sa cathédrale eft dédiée à S. Etienne , 8c fon Chapitre eft compofé de vingt-huit Canonicats, 8c de dix-huit femi-Prébendes, outre le Doyen, 488 Méthode de Géographie. le Chantre ôc le fous-Chantre, qui font Perfonnats. Le Chapitre de Saint Martial3 dans la même ville de Limoges, étoit autrefois une Abbaye de E^énédicYins , ôc eft compofé d'un Abbé, d'un Prévôt, d'un Chantre , de dix-fept Chanoines, Ôc de douze femi-Prébendes. Abbayes d'Hommes. S. AuguJlin-\ez-"Limoges , ordre de S. Benoît, dans la ville de Limoges. Ahun 3 Dahun ou Haum 3 même ordre, dans la haute Marche. Eymoutiers 3 au fud-eft. Meimac 3 même ordre , dans la ville de même nom. Solignac, Solognac ou Solomniac 3 mcme ordre , à deux lieues au fud de Limoges. Elle a été bâtie pat S. Eloi, vers i'an z-lez-Limoges , poffédée par des Feuillans , fondée l'an 1011. Il y a un Abbé régulier Ôc triennal. Provinces Eccléfiaftiques. 489 Beuil ou Bœuf 3 ordre de Cîteaux, à trois lieues à l'oueft de Limoges , fondée en 1123. La Colombe 3 même ordre , fille de Preuilli , dans la Marche , fondée en 1146. Aubepierre3 fille de Clairvaux, de fondation royale. Pré-Benott 3 même ordre 3 fille de Da-lon , fondée l'an 1140. Bonlieu 3 même ordre , fille de Dalon y dans la haute Marche , fondée en 1121. Bonne-Algue > même ordre , près 1a petite ville d'Uzel, fondée en 1142. Dalon ou Dalonne 3 fille de Pontigni 3 fondée en 1 1 20. Obafftne ou Oba^ine 3 fille de Cîteaux, fituée dans le bourg de ce nom , au fud du Limofin. Palais ou le Palais Notre-Dame 3 aufli de l'ordre de Cîteaux , fille de Dalon , dans la Marche , à l'eft de Limoges , fondée l'an 1 1 61. L'Efterp ou Sterp 3 ordre de S. Auguftin , dans le bourg de même nom s au nord-oueft , fondée en 1057. Benevent 3 même ordre , au nord. La manfe abbatiale & la conventuelle ont été unies à l'Evêché de Québec. S. Léonard le Noblac , même ordre , a l'orient. Grandmont3 Chef-d'ordre , fituée dans X v 490 Méthode de Géographie'^ la haute Marche, dans les montagnes fur les frontières du Limofin, près de S. Léonard. Cet ordre fut fondé vers l'an 1076, pir S. Etienne de Thiern ou de Tiers * Gentilhomme d'Auvergne.. Abbayes de Filles. La Règle ordre de S. Benoît, dans la ville de Limoges, fondée vers l'an 8 17. Les Allois j même ordre ,. à quatte lieues au fud-eft. Bonnefaigne j même ordre , plus an fud-eft. Elle eft immédiatement ioumife au faint fiége. Coiroux j ordre de Cîteaux, fille d'Oba-zine , au nord-oueft , fondée en 1140. La Drouillée-Blanche, ordre de Grand-mont. IV. Diocèfe de Tulle. Tulle j ville du Limofin , fituée au midi, a- été érigée en Evêché en 15-1.7, par le Pape Jean XXII. Son Diocèfe ne contienr que 70 Paroiftes. Le Chapitre de la cathédrale , dédiée a S. Martin , eft compo^ fé d'un Doyen , d'un Chantre , d'un Prévôt,.d'un Tréforier & d'onzeChanoines.- * Abbayes.- La Vallette ou Notre-Dame de la Val-£œc> Abbaye «L'homme* de l ordre de Provinces Eccléfiafliaues. 491 Cîteaux, au fud-eft, fondée en 1145. S. Bernard de Tulle , Abbaye de filles du même ordre. On ignore le temps de fa fondation. V. Diocèfe du Puy. Le Puy j ancienne ville epifcopale , eft la capitale du Vêlai , qui fait partie du Languedoc. Son Diocèfe a 138 Paroiftes. La cathédrale eft dédiée à la Sainte Vierge. Le Chapitre eft compofé d'un Doyen, d'un Prévôt, d'un Chantre , d'un Tréforier , d'un Saeriftain , de l'Abbé de Saint Pierre , & de quarante trois Chanoines. Abbayes d'Hommes. S. Pierre de la Tour 3 ordre de S. Benoît , dans la ville du Puy , fondée l'an î>93; S. Chaffre j même ordre , au fud, fondée en 570. ^S". Jacque de Doé ou Doue ordre de Prémontré, à deux lieues au fud du Puy. Abbayes de Filles. Mercoirc 3 ordre de Cîteaux, a deux lieues du Puv. Belk-Combe , fille de l'Abbaye de Cîteaux. C lavas j même ordre. Pfeaumc ou Scaume a même ordre, X vj 49- Méthode de Géographie. Sauve Bénédite Sauve Bénite ou Sauve Benoîte j même ordre , au nord-eft. §. III. Province Eccléjiajlique de Lyon. Lyon 5 Métropole de la première Lyonnoife , au confluent du Rhône & de la Saône ; elle étoit autrefois capitale de la Gaule Celtique, appellée Lyonnoife de fon nom. Les avantages de cette ville n'engagèrent pas les Prélats à étendre fort loin leur pouvoir &c leur jurifdiction pendant plufieurs fiécles ; mais Ge'ouyn , Archevêque de Lyon , ayant fait entendre au Pape Grégoire VII, que les Papes fes prédéceffeurs avoient donné aux Archevêques de Lyon la Primatie fur quatre Provinces des Gaules , ou leurs Archevêchés; favoir , Lyon , ou première Lyonnoife ; Rouen , ou féconde Lyonnoife ; Tours » ou troifiéme Lyonnoife ; Sens , ou quatrième Lyonnoife 5 Ôe qu'ils en avoient joui paifïblcment , il obtint l'an 1079 , du Pape Grégoire VII, une Bulle, pat laquelle il fut reconnu & confirmé Primat fur ces Provinces Eccléfiaftiques de la Gaule Celtique. Rouen en a été depuis fouftraît ; mais les autres font encore fournis à Lyon, dont l'Archevêque eft aufli le feul qui exerce les droirs de Primatie en France, où il y en a d'autres qui prennent le nom de Primats. Proyînces Eccléjiajlique s. 45? 3 L'Archevêque de Lyon a fix SufFragans, Ce font les Evêques de 1. Autun, 4. Mâcon, 2. Langres, 5. Dijon , 3. Châlons, 6. Saint-Claude. Le Diocèfe de Lyon renferme fept cens foixante-feize Paroiftes. L'Eglife cathédrale eft dédiée à S. Jean. Le Chapitre de Lyon eft compofé du Doyen , de l'Archidiacre , du Précenteur, du Chantre , du Camérier, du Grand Sa-criftain , du Grand Cuftode,du Prévôt, du Maître du chœur , qui n'eft que perfo-nat, & de vingt-quatre Chanoines , qui tous portent le titre de Comtes de Lyon depuis l'an 1175, iique ni livres de chant. La Ville de Lyon a deux autres Chapitres qui méritent d'être remarqués. Ce font ceux de S. Jujl ôc d'Alnal. Le premier eft compofé de quatre Dignités ôc de feize Chanoines. Son chef eft un Grand Obéancier, qui eft orateur né du Clergé de Lyon; & en cette qualité il porte la parole à l'entrée des Rois , Princes , ôcc. Le Chapitre d'Alnal étoit ci-devanr un Monaftere qu'on croit le plus ancien du Royaume , ôc qui, ayant été ruiné, fur rétabli par la Reine Brunehaut, en 6ii. On y mit enfuite des Bénédictins : mais l'Abbaye fut fécularifée en 16S4. Ce Chapitre eft compofé d'un Abbé, qui eft aufli Doyen, d'un Prévôt, de dix-neuf Chanoines en titre . qui doivent être nobles 5 de fix Chanoines d'honneur, ôc de quatre habitués. UIJle-Barbe 3 près de Lyon , dans une petite ifle de la Saône, étoit aufli une ancienne Abbaye qui, en 15 49 , a ete convertie en Collégiale. Il y a un Abbé , un Doyen, vingt Chanoines, ôc douze perpétuels^. Abbayes dé Homme s. S. Martin de Savlgnl 3 ordre de S* Be* Provinces Eccléfiajliqucs. 49 % noît, à quatre lieues à l'oueft de Lyon J fondée en 817. Joug-Dieu ou Joux-Dieu , même ordre, en Beaujolois, près de Villefranche , ôc fort proche de la Saône. Elle y fur fondée l'an 113 7 3 mais les Moines prenant occa-hom de leur fituation, qu'ils trouvoient mal-faine , demandèrent à M. l'Archevêque de Lyon d'être transférés à Ville-franche en 168 i-, ôc d'y faire le fervice dans la collégiale , & fon approbation pour pour fui vre leur fécularifation. Ces Moines font au nombre de fix , dont quatre ont des Offices clauftraux. *S*. Rambert de Joux , même ordre , dans la.ville de ce nom , en Bugei.1 Amboumai ou Ambronai même ordre, dans un bourg de ce nom , aufti en Bugei. Elle dépend immédiatement du S. Siège. CaJJaques on la Chafjagne y ordre de Cîteaux , dans la BrefFe , fondée en 1162. Je Miroir ou Mirât même ordre , plus au nord , fondée en 113 1. Fal-BenoiJlc3 même ordre , ôc fille de Bonnevaux fituée en Forez , au fud, fondée en 1184. Belle-Fille3 ordre de S. Auguftin, dans ta ville de ce nom, en Beaujoîois. Abbayes- de Filles., S. Pierre de Lyon, ordre de S. Benoît.. Elle eft de la Congrégation de Chezat* 41)6 Méthode de Géographie. Benoît j qui a été unie à celle de S. Mail?. Chameaux 3 même ordre , transférée de Forez à Lyon , fondée en 1145. Bricnne 3 ci-devant de Cordelières , ÔC aujourd'hui de l'ordre de S. Benoît. Benijjbn-Dieu 3 ou la Benijfon-Dieu3 ou Benevent 3 ordre de Cîteaux , au nord-oueft , deux lieues au-delfus de Rouanne , fondée en 1138. Bonlieu, même ordre, au milieu du Forez , fondée l'an 1114. Lieu Notre-Dame 3 ordre de Cîteaux, ■ I. Diocèfe d'Autun. Autun j ancienne ville epifcopale dans la Bourgogne , eft fituée fur l'Arroux v près du Nivernois. Son Evêque eft le premier fuffragant de Lyon. Le Diocèfe a 61 1 Paroiffes. Le Chapitre de la cathédrale , qui eft dédiée à S. Lazare , eft compofé d'un Doyen , d'un Précenteur , d'un Prévôt , des Archidiacres d'Autun , de Beait-ne ôc d'Avalon 3 des Abbés de S. Etienne &' de S. Pierre d'Eftrées, & de cinquante Chanoines , y compris le fous-Chantre. L'Evcque d'Autun eft Adminiftrateur de l'Archevêché de Lyon , pendant la vacance j comme l'Archevêque de Lyon l'eft d'Autun. Provinces Eccléjiajllques. 497 Abbayes d'Hommes. S. Martin j ordre de S. Benoît , près la ville d'Autun , a été fondée par la Reine Brunehaut, vers la fin du VIe fiécle. Corblgni j dit S. Léonard même ordre , en Nivernois, bâtie en 865. Il y avoit aufli , dans le même pays , à Véze-lai, une Abbaye qui a été fécularifée. Flavlgni ou S. Pierre de Flavignl 3 même ordre , au nord, dans la ville de ce nom. Marcllll ou Notre-Dame de bon repos ordre de Cîteaux , près d'A»aion , fondée en 1239, par Hugue IV , Duc de Bourgogne. Fontenai ou Fontenet3 fille de l'Abbaye de Clairvaux , au nord, fondée en 1119. Bujjleres ou la BuJJtere j fille de l'Abbaye d^ Cîteaux , au nord-efl, fondée en 1130. Sept-fontou Salnt-Lleu 3 même ordre , & fille de l'Abbaye de Fontenai, au fud-oueft , fondée l'an 1132. Sainte Marguerite 3 ordre de S. Auguftin , dans le Bailliage de Beaune. Il n'y a plus qu'un Prêtre qui deflert l'Eglife. Les Religieux fe font tranfportés à Autun. Sainte Marie d'Olgni j même ordre , fondée l'an 1106. S. Urlin de Chors, aufli de S. Auguftin. ' Abbayes de Filles* S. Andoche d'Autun ordre de S. Benoît , fituée dans le même lieu où les Infidèles honoraient la DcciTe Minerve. Cette Abbaye a été dotée par la Reine Brunehaiit vers l'an 588. <5. Jean le Grand , même ordre , aufiî dans la ville d'Autun , oirelle a été fondée par' la Reine Brunehaut , vers l'an 580. Lieu-Dieu ou le Lieu-Dieu j fille dé l'Abbaye de Cîteaux en la ville de Beau-ne , vers lé nord-oueft, II. Diocèfe de Langres. Langres 3 ancienne ville epifcopale en Champagne , efl iituée fur une haute montagne , aux confins des deux Botirgo* gnes. Son Diocèfe contient 606 Paroiffes. Le Chapitre de la cathédrale , dédiée au Martyr S. Mammetz, a un Doyen , un Tréforier , fix Archidiacres , un Chantre & 52'Chanoines j huit demi-Chanoines, & plufieurs Chapelains. Abbayes d'Hommes. Be^e la Fontaine ou Fontaine Be%e y ordre de S. Benoît, à quatre lieues de Dijon , fondée l'an 600. Foultiers y ou Bouder s , ou PoultiereSj Provinces Eccléjïajliquts. 499 même ordre , près de là Seine , fondée vers fan 860. Moiefme 3 mcme ordre , dans le bourg de ce nom. S. Martin j ou Molome 3 Meloure 3 ou Mel'mgm 3 même ordre ,- près de Tonnerre , fondée fous Glovis I. S. Michel de Tonnerre , même ordre , fondée l'an 980. Mou/lier S. Jean ou S. Jean d% Réomé, même ordre, en Bourgogne, fondée en 486-, par S. Jean de Réomé. Morhnont ou Morimond ordre de Cîteaux , au nord-eft de Langres, fondée en La Crefie j fille de Morimond , fondée en 11113 par les Comtes de Champagne. Clairvaux ...même ordre , fituée dans la petite ville de même nom , fur l'Aube , fondée en 1115. L&nguai 3 fille de Clairvaux , à l'oueft , fondée en 1149. Mores ou Mont 3 aufli fille de Clairvaux , fondée en 1153. Quinci ou Quincei3 ordre de Cîteaux, près de Tonnerre , fondée en 113 3. La Charité-lex-heûgne, à deux lieues de Tonnerre. Auberive 3 fille de Clairvaux , à cinq lieues au fud-oueft de Langres , près da l'Aube ,. fondée en 1136 ou 1138. 500 Méthode de Géographie. Beaulieu ordre de Cîteaux , à trois lieues au levant, fondée en 11 38. Vaux-la-Douce ou Val-la Douce 3 au/îî de Cîteaux , ôc dans le Balîigni, fondée en 116$. Châtillon-fur-Seine 3 ordre de S. Auguftin , dans la ville de ce nom 3 fondée en 1182. Val des Ecoliers 3 même ordre , près !a Marne, à une lieue de Chaumont en Bafli-gni 3 fondée en 1112. Sept-Eontaines j Sept-Eonts ou Sept-Foires 3 ordre de Prémontré. Abbayes de Filles. Pculangei 3 Poulongei 3 ôc Poulangis 3 ordre de S. Benoît, à quatre lieues au nord de Langres3 fondée en 1250. Puis-d'Orbe 3 même ordre, à cinq lieues de Châtillon-fur-Seine. Rougcmont 3 même ordre, dans la petite ville de même nom 3 fondée en 1147. Theullei ou Tullei 3 de Cîteaux * à neuf lieues au fud. Beaumont ou Bemont 3 fille de l'Abbaye de Tard, fous Cîteaux , en Bafligni, a quatre lieues de Langres 3 fondée en 1148. 111. Diocèfe de Châlons. Châlons-hr-Sabne, ville Epifcopale, eft Provinces Eccléfiaftiques. 501 en Bourgogne ; fon Diocèfe contient deux cens fept Paroiffes. Sa cathédrale eft dédiée a S. Vincent, tk le Chapitre de cette Eglife eft compofé de vingt-trois Chanoines, parmi lefquels il y a fept Dignités , favoir , le Doyen, le Chantre, le Tréforier Se quatre Archidiacres. Abbayes d'Hommes. S. Pierre de Châlons , ordre de S. Benoît , fondée l'an 589. Tournus ou Tornus j fituée à cinq lieues fud de Châlons. Cîteaux j chef de l'ordre de fon nom , au nord , dans le territoire de Dijon , &c à cinq lieues de cette ville , fur la Saône 3 fondée par S. Robert, qui en fut le premier Abbé fan 1098. La i^e-fur-Grofne, à trois lieues fud de Châlons 3 c'eft la première filiation de Cîteaux , fondée en 1113. Me^ieres ou Meficresfille de l'Abbaye de la Ferté, au nord-eft , à cinq lieues > fondée en 113 2. Abbayes de Filles. Lancharre j de S. Benoît, transférée à Châlons par les foins d'une de fes Ab-beffes. Molaire ou Mole^e 3 fille de l'Abbaye de Tard fous Cîteaux, à cinq lieues nord de Châlons. 502 Méthode de Géographie. IV. Diocèfe de Mâcon. Maçon ville Epifcopale , efl: fur :1a Saône, en Bourgogne. C'eft un Evêché dès l'an 45 o , fous la-métropole de Lyon -y il contient deux cens foixante-huit Paroiffes. Son Eglife cathédrale eft dédiée à S. Vincent, ôc le Chapitre eft compofé de vingt Chanoines , de vingt-une Prébendes , d'un Doyen, d'un Chantre , &c de quatre Archidiacres. S. Pierre j Eglife Collégiale à Mâcon , ctoit autrefois une Abbaye de Chanoines Réguliers, qui a été fécularifée en 1557. Les Chanoines doivent faire preuve de nobleffe , comme ceux de S. Jean de Lyon, de Chapitre eft compofé d'un Prévôt , qui eft à la nomination du Roi, d'un Tréforier ôc de onze Chanoines , nommés alternativement par le Prévôt ôc le Chapitre. Abbayes d'Hommes. Cluni ou Clugni 3 fituée dans la petite ville du même nom , à trois lieues nord-oueft rie Mâcon 3 fondée par ^Guillaume le Pieux > Comte d'Auvergne ôc Duc d'Aquitaine , l'an 910. Elle eft le chef de 11 Congrégation de fon nom , ôc de l'ordre de S. Benoît. S. Rigaud j même ordre, au fud-ouefl de Mâcon, fondée l'an 1 1 7 u Provinces Eccléfiaftiques. ,505 Charlieu 3 aufli de S. Benoît, un peu .au-delà. V. Diocèfe de Dijon. Le Diocèfe de Dijon a été fépare de celui de Langres en 1711 , à la follicita-tion du Roi -Louis XV, qui en demanda l'établiffement. Il contient deux cens.onze Paroiffes. L'Eglife cathédrale efl: dédiée à S. Etienne 3 tk fon Chapitre , outre le Doyen tk quatre Dignités , a treize Chanoines. Il y a dans la Sainte Chapelle de Dijon 3 un Chapitre compofé de vingt-fix Chanoines , avec un Doyen. 11 a été fondé dans le XIIe fiécle , par Hugue III, Duc de Bourgogne. Abbayes d'Hommes. S. Bénigne de Dijon, ordre de S, Benoît , fondée l'an 511. S. Seine 3 même ordre 3 dans la ville de fon nom. Abbayes de Filles. Le Tard j ordre de Cîteaux , étoit à quatre lieues au nord-eft ; mais fes Religieufes ont été transférées à Dijon. Pralon3 même ordre , au fud-oueft , fondée en 1149. 5 ©4 Méthode de Géographie. V I. Diocèfe de Saint-Claude. Saint-Claude 3 à l'extrémité de la Fran-che-Comré , au fud-eft, dans la ville qui porte fon nom , n'étoit ci-devant qu'une Abbaye , fondée au Ve fiécle par S. Romain Se S. Lupicin : elle étoit du Diocèfe de Lyon. Elle fut fécularifée en 1723, Se on y érablit un Chapitre de vingt Chanoines , qui , pour être reçus , font les mêmes preuves de nobleffe que faifoient auparavant les Moines. On y a érigé en 1741 , un Evêché , après bien des difficultés. Son Diocèfe contient quatre-vingt-fept Paroiffes , dont quatre-vingt ont été tirées du Diocèfe de Lyon , & fept de celui de Befançon. Il y avoit autrefois à Gignij le lieu le plus confidérable après S. Claude , une Abbaye de l'ordre de Clugni 3 mais ce n'eft plus qu'un Prieuré conventuel, où il y a treize Religieux qui font preuve de nobleffe de feize quartiers pour être reçus. Leur Eglife eft dédiée à S. Pierre. §. IV. Province Eccléfiafiique de Befançon. Befançon j capitale de la Franche-Comté , eft fituée fur le Doux , qui la partage en deux parties inégales. Son Archevêché, qui comprenoit autrefois, avec la Franche-Comté , roure la SuifFe , eft aujourd'hui plus borné. Il avoit quatre Suffragans 3 mais Provinces Eccléjiaftiques. 505 mais il n'en a plus que trois , dont encore une grande partie des Dioccfes a été enlevée par les hérétiques. Le quatrième Evêque qui dépendoit autrefois de la métropole de Befançon , étoit celui de Vïndo-nijjd j aujourd'hui Windifih > en Sut ffe, au confluent de l'Aar Se du Rutf. Cet Evêque voyant fa ville ruinée par les Barbares , au VIe fiécle , fe tranfporta plus à l'orient à Confiance ; 6c fon Diocèfe s'é-tant étendu en Allemagne , il reconnue pour fon métropolitain , l'Archevêque de Mayence dont il dépend encore : la partie orientale de la Suifle efl; de cet Evêché , 6c ainfi ne dépend plus de la Province Ec-cléfïaftique de Befmçon. Elle a actuellement trois Suffragans, dont le dernier feulement eft en France. Ces Evêques font ceux de 1. Bafle , qui réfide à Porentru ; 2. Fribourg, en Suifle, auparavant a Laufanne , 6c d'abord à Avanche : 3. Belleiy dans leBugei, province unie à la Bourgogne. Le Diocèfe de Befançon occupe prefque toute la Franche-Comté, 6c contient fept cens foixante-treize Paroiffes. L'Eglife cathédrale eft dédiée à S. Jean. Son Chapitre eft compofé de quatre Dignités, qui font le Grand Doyen , le Grand Archidia* cre, le Grand Chantre, 6c le Tréforier; quatre Perfonnats , qui font les quatre Tome IV Y yoG Méthode de Géographie. petits Archidiaconés de Salins, de Favef^ nai, de G rai, ôc de Laxeuil 3 il y a enfin quarante-trois Canonicars ou Prébendes , un fous-Chantre , Ôc plufieurs habitués. Nous obferverons ici, que l'Archevêché de Befançon a quelques Paroiffes dans le Suntgaw, Ôc qu'en particulier la Ville de Béfort en dépend. Abbayes a"Hommes. S. Vincent de Befançon t ordre de S. Benoît, a été fondée à la fin du XIe fiécle. Bauprel, même ordre, à une lieue de Befançon. Baulmc-les-Meines j même ordre , au midi, à deux lieues de Lons ou Lyon* le-Saulnier. En 926, S. Bernond fondateur & premier Abbé de Gigni y mit un Abbé. Le titre d'Abbé fut fupprimé en x 147, par le Pape Eugène III, ôc rétabli eu d'années après à la follicitation de Empereur Frédéric I. On a uni à cette Abba ye, Saumenant 3 Prieuré de l'ordre de Fontevrault. Luxeuil ou Luxeu j même ordre , célèbre Abbaye , bâtie , vers l'an 590, aU pied des Monts Vofges, par S. Diel 9c S. Gai. Favernai ou Fauverneiy même ordre , en règle , à quatre lieues de Luxeu. Lurc ou Ladres jOU Ludders 3 même ot- Provinces Eccléjiajliques. 507 tire, à trois lieues de Luxeu , fondée par Clotaire II, en 611. . Bellevaux , ordre de Cîteaux , fille de Morimonr, à deux lieues de Befançon , fondée en 1119. Acei0 de Cîteaux, fille de Cherlieu , au Comté de Bourgogne, entre Dol ÔC Peine, fondée en 1130. Balerne , fondée en 1114, dans la Pa-roifle de Cognofch, au Comté de Bourgogne , fur la rivière d'Ain , unie à l'ordre de Cîteaux, au mois de Juin 113 6. Bitaine 3 fille de Morimont, au Comté de Bourgogne , au Bailliage d'Amont, fondée en 113 3. Buillon ou Billi ou Billon^ fille de Clairvaux , fondée l'an x 13 3 a à une lieue de Befançon. Claire - Fontaine fille de Morimont, au Comté de Bourgogne , fondée en 12.33- Cherlieu fille de Clairvaux , au Comté de Bourgogne, Bailliage d'Amont, fondée en 1131. La Grâce-Dieu 3 même ordre , fille de la Charité, fondée en 113 9, au Bailliage d'Amont, fiége de Baulme. La Charité j même ordre , fille de Bellevaux , fondée en 113 3 , au Comté de Bourgogne. Licucroiffant j dite les trois Rois, même Y ij $o8 Méthode de Géographie. ordre , fondée au Comté de Bourgogne en 1134. Mont-Sainte-Marie j fille de Clairvaux, au fud-eft, près du Mont-Jura, fondée en 1197. Rojîers 3 même ordre, fille de Belle-vaux , au fud , fondée en 1131. S. Paul de Befançon, ordre de S. Auguftin , fondée vers l'an 1060. Goitle ou Goile 3 ordre de S. Auguftin, au fud, & près de Salins 3 ce n'étoit d'abord qu\in Prieuré , érigé en Abbaye en 1199 Mûnt Benoit j même ordre, au fud-eft, près du Doux. Corneille 3 Corneuil 3 Cornux 3 Corneux ordre de Prémontré, au nord-oueft , près de Grai, fondée dans le XIIe fiécle. Il y avoit à Bel-Champ ou Beau-Champ^ au nord-eft, dans le Comté de Montbé-liard , une Abbaye de Prémontrés 3 mais les Comtes de ce pays ayant embrafle le JLuthéranifme , châtièrent les Religieux de cette Abbaye, &c s'emparèrent de leurs biens. Abbayes de Pilles. Château-Châlons ou Châtel-Châlon 3 ordre de S. Benoît, au fud, près de Poli-gni. Il y a aujourd'hui des Chanoi nèfles j qui font obligées à faire preuve de feize Provinces Eccléjtajliques. 509 'quartiers de nobleffe , pour être reçues» La Supérieure a le ritre d'AbbelTe. Batan > fille de Cîteaux , qui dépend immédiatement du Saint Siège , fondée en izi6 , près de Befançon. La fureté de cette ville ayant exigé qu'on rasât ce Monaftere , les Religieufes furent transférées dans la ville où elles font actuellement. Baulme-les-Nones ^ même ordre, fituée en la ville du même nom , entre Befançon Ôc Montbéliard , au Bailliage d'Amont : il y a aujourd'hui des Chanoinef-fes, qui font obligées de prouver feize quartiers de nobleffe. Corcelles ou Courcclles , fille de Tard tk de Cîteaux ; unie à Onnans l'an 1609. Onnans j fille de Cîteaux , transférée a Dole : elle jouit des Abbayes de Cour-celles & de Coulonges qui lui ont été unies. Montigni ordre de Sainte Claire ou de Cordelières s fondée au XIIIe fiécle. La Supérieure eft perpétuelle , & porte la qualité d'Abbeffe. 11 y a aujourd'hui des Chanoineffes nobles , comme dans les deux Abbayes fuivantes. Lons-le-Saulnier 3 même ordre , fondée au XIIIe fiécle. La Supérieure aufli perpétuelle , porte la qualité d'Abbeffe. MigettCj même ordre, fondée au XIIIe Y iij 51 © Méthode de Géographie. fiécle. La Supérieure eft perpétuelle Si porte la même qualité. I. Diocèfe du Bellai. Bellai y petite ville, capitale du Bugei dans la BrefTe , Province cédée à la France l'an 1601 , par le Duc de Savoye en échange du Marquifat de Saluées. Son Eglife cathédrale eft dédiée à S. Jean-Bap-tilte 3 Ôc fon Chapitre eft compofé d'un Doyen } d'un Archidiacre , d'un Archi-prêtre , d'un premier ôc d'un fécond Chantre , d'un Tréforier , d'un Sacriftain , qui font Dignités , ôc de dix-huit Chanoines. Abbaye d'Hommes. S. Suîpice , ordre de Cîteaux , fille de Pontigni, fituée a trois lieues au nord de Bellai, fondée en 1130 ou 1133. Abbaye de Filles. Bons ou Bunt\ 3 fille de S. Sulpice, fondée vers l'an 115 5 , au pays de Bugei, depuis transférée dans la ville du Bellai* II. Partie du Diocèfe de Bajle a en France > dans la haute Alface & le SuntgaW. L'Evcque de Bajle 3 en Suilfe , qui eft Prince de l'Empire , demeuroit autrefois Provinces Eccléjiajliques. 5 1 i dans cette ville. Ses habitans ayant em-brafTé les erreurs de Zwingle & de Calvin , l'obligèrent en 15 3 5 de fe retirer à Porehtru petite ville qui lui appartenoir. Comme elle étoit cependant pour le fpi-rltuel de Befançon, l'Archevêque lui céda fes droits. Le Chapitre de la cathédrale eft à Delmont j dans l'Eglife de S. Léger. 11 eft compofé de dix-huit Chanoines , .dont les Dignités font le Prévôt , le Doyen, l'Archidiacre, le Chantre, l'Eco-latre , le Célérier, 4le Tréforier , J'Officiai , le Suffragant & le Vicaire général. Les Docteurs y font reçus comme les Nobles. Ce Diocèfe s'étend en grande partie dans la baffe Alface Se le Suntgaw. L'Evcque de Balle entretient un Officiai à Alt-kirch , dans le Suntgaw , pour les affaires eccléfiaftiques qui concernenr les terres Françoifes. On y compte cinq Abbayes d'hommes 6c trois de filles. Abbayes d'Hommes en France. Munjlcr-Gregorienthalj, ou de la Vallée de S, Grégoire, ordre de S. Benoît , X trois lieues à l'oueft de la ville de Col-mar : elle eft de la Congrégation de Saint Vanne , depuis 1680 , ce qui fait qu'elle n'eft plus affecttée à des Nobles comme autrefois. Elle rapporte fa fondation à Chii-derlc II, Roi de France, Se l'augmentation Y iv 5 11 Méthode de Géographie. de fes biens à Charle magne tk à Louis le Débonnaire. Mourbaik même ordre, à quatre lieues fud-oueft de Colmar , fondée en 741. On n'y reçoit que des Nobles de feize générations , paternelle & maternelle : ils éli-fent leur Abbé, qui eft très-riche en terres , tk qui étoit autrefois Prince de l'Empire , ayant féance aux Diètes. Lut^cl ou Luxe/les j ordre de Cîteaux, à l'extrémité fud-eft du Suntgaw. On dit que S. Bernard en a jette les fondemens , &z ce font les Comtes de Ferrette qui l'ont enriihi. Péris j du même ordre , tk fille de Lur-zcl , eft à une lieue au nord de celle de Munfter - Gregcrienthal, fur la frontière de Lorraine. Marhachj ordre de S. Auguftin , à une lieue bk demie à l'oueft de la ville de Colmar, fondée par les Comtes d'Eguisheim. Abbayes de Filles en France. Mafmunjler ou Moifevaux j dans les Monts Vofges , au nord oueft du Suntgaw. Les Religieufes étoient anciennement de S. Benoît \ mais ce font aujourd'hui des Chanoineftes nobles engagées par des vœux. Ottmarsheim, à Feft , près du Rhin» de la même inftitution que la précédente. Provinces Eccléjiajliqucs- 5 ï 3 Altfpach dans la haute Alface , à deux lieues nord-oueft de Colmar. Il y avoit autrefois des Bénédictins 3 mais depuis le XIIIe fiécle ce font des Religieufes de l'ordre de Sainte Claire. §. V. Province EccléftjJIiquc de Vienne. Vienne3 ancienne ville archiépifcopale, eft en Dauphiné, à cinq lieues au fud de Lyon. Son Archevêché , qui étoit autrefois plus étendu qu'il n'eft aujourd'hui , s'étend encore en Savoye. Il a en France quatre Suffragans, favoir : 1. Grenoble, 3. Valence, 2. Viviers, 4. Die. L'Evêque cXÂnneci ou de Genève 3 &z celui de S. Jean de Maurienne , tous deux en Savoye , font encore de fes Surîragans. L'Archevêque de Vienne prend 3e titre de Primat des Primats, depuis l'an 1120 que le Pape Callifte II lui donna la Primatie fur les fept Provinces de Vienne,, Bourges, Bourdeaux, Aufch , Narbonne, Aix &c Embrun 3 mais c'eft un titre fans conféquence. Son Diocèfe , qui s'étend au-delà du Rh ône , dans le Vivarais , en Languedoc, contient 335 Paroiftes. L'Eglife cathédrale eft dédiée à S. Maurice 3 & le Chapitre eft compofé de vingt Chanoines , en y comprenant le Doyen, le Précen-tcur , le Chantre-, le Capifcoi, la Sacri- 514 Méthode de Géographie. flain , quatre Archidiacres ÔC le Chance lier. Il y a trois autres Chapitres qui méritent d'être remarqués. Le premier elt celui de S. Pierre de Vienne j ancienne Abbaye de Bénédictins , fécularifée en i6\x. Ce Chapirre eft compofé d'un Abbé ôc de 24 Chanoines , qui font preuve de no-blefle de quatre générations. Le fécond Chapitre eft celui de S. Chef ou Cherfs > à fept lieues de Vienne 3 c'étoit ci-devant une Abbaye de l'ordre de S. Benoît, fécularifée en 15 3 3 , Ôc dont lâ manfe abbatiale a été unie à l'Archevêché de Vienne : il y a 28 Chanoines, qui doivent être nobles. Le troiftéme Chapitre eft celui de S. Bernard de Romans, qui eft dans le même cas que le précédent- Abbayes d'Hommes. Saint André le Bas 3 ordre de S. Benoît, au bas de la ville de Vienne. Bonnevaux 3 fille de Cîteaux , à cinq lieues fud - efl de Vienne , fondée en 1119. S. Antoine j ordre de S. Augnftin , fituée plus au fud, dans le bourg de fQfl nom. Abbayes de Filles. S. André-lc-Haut > fituée dans le haut de la ville de Vienne , ordre de S. Benoit ? Provinces Eccléfiaftiques. 515 fondée par Conrad , Roi de Bourgogne, en 992. La Claire 3 Notre - Dame de Collones % ou de S. Colornbe-lez-Vienne , aufli de Saint Benoît, dans un des fauxbourgs de Vienne. S. Jujl de Romans, ordre de Cîteaux; elle étoit autrefois dans le Diocèfe de Die j mais elle a été transférée en la ville de Romans , au fud de Vienne. Elle fut fondée en 1552, par Béatrix de Hongrie, femme de Jean II, Dauphin de Viennois. S. Paul-h- Ville , aufli de Cîteaux , fille de Bonnevaux , fondée à S. Paul de Ni féaux , Diocèfe de Grenoble , & depuis transférée à Beaurepaire , au fud de Vienne. Fil-Breffiere ou Fal-Broifflere 3 même ordre , fille de Bonnevaux , fondée & bâtie fous Briflîac , en Dauphiné , d'où elle a été transférée à la côte de S. Andié. Sainte Claire d"'Armoriai, Cordelières, dans la partie feptentrionale du Vivarais. I. Diocèfe de Faïence. Faïence , ville capitale du Valentincis, fW te bord oriental du Rhône en Dauphiné , eft une des plus anciennes villes des Gaules j fon Diocèfe contient 104 Pacifies. Le Chapitre de la cathédrale, dédiée à S. Apollinaire , eft compofé d'un ^oyen, d'un Prévôt, de l'Abbé de S. Félix, Y vj 5 16 Méthode de Géographie. d'un Archidiacre , d'un Précenteur , d'un Sacriftain 6c de quatorze Chanoines. Abbayes d'Hommes. Léonce/3 ordre de Cîteaux , au nord-eft: de Valence , fondée en 1137. Bonlieu autrefois Abbaye de Religieufes , qui a été unie en 1400 à l'Abbaye de ValcroiiTant, de l'ordre de Cîteaux. Montfleur 3 ordre de S. Auguftin 3 on n'en trouve point de mémoires. .S', Rufy même ordre. Cette Abbaye , transférée aujourd'hui dans la ville de Valence , doit fon origine à Amalde , Odillon , Ponce & Durand , Prêtres de l'Eglife d'Avignon , qui obtinrent l'an 1039, de Benoît, Evêque d'Avignon, l'ancienne Eglife de S. Ruf, dont leur Communauté prit le nom. Elle fut transférée en 1161, près la ville de Valence, dans une Ifle du Rhône, 6c enfuite dans la ville même , après les ravages des Re-ligionaires. Abbayes de Fuies. Soyon ou Soiron 3 ordj;e/de S. Benoît, fituée autrefois hors de la Ville de Valence. Cette Abbaye ayant été ruinée , les Religieufes furent obligées de fe retirer a Valence. Vemaifon, fille de Cîteaux, fondée en Provinces Eccléfiaftiques. 517 Dauphiné , près de Romans, ôc depuis transférée dans la Ville de Valence. II. Diocèfe de Die. Die j petite ville du Dauphiné, au fud-oueft de Valence, a dans fon Diocèfe 170 Paroilles. Le Chapitre de fon Eglife cathédrale , dédiée d....., eft compofé de douze Chanoines, & de deux autres qui fonr honoraires. Des douze Canonicats , deux font Dignités, le Doyenné &c l'office de Sacriftain. Abbaye d'Hommes. Valcroiffant ou Vaucroiffant j ordre de Cîteaux, fondée en 1183. III. Diocèfe de Grenoble. Grenoble j capitale du Dauphiné , fur l'Ifere, a dans fon Diocèfe trois cens quatre Paroiftes. Une partie de la Savoye en dépend , particulièrement la Ville de Chamberrï qui en eft la capitale. Sa cathédrale eft dédiée à Notre-Dame ; le Chapitre eft compofé d'un Doyen , d'un Chantre , d'un Archidiacre , ôc de dix-neuf Chanoines. Chartrcufe. Chartreufe j autrefois Chartrouffe 3 où eft maintenant le grand Monaftere des 51 8 Méthode de Géographie. Chartreux , fitué à quatre lieues nord de Grenoble 3 a été ronde par S. Bruno, vers l'an 1084. Ceft le chef de l'ordre de» Chartreux. Abbayes de Filles. Les Bayes* ordre de Cîteaux, fille de Tamie , fituée à trois lieues nord-eft de Grenoble , fondée en 116 3, par Marguerite de Bourgogne , femme de Guy Dauphin, Comte d'Albon.- Montfleuri, de l'ordre de S. Dominique , à deux lieues nord de Grenoble , fur le chemin de la grande Chartreufe 3 fondée par les anciens Dauphins en 1 342. Chartreufe de Prémol : ce Monaftere de Filles Cnartreufes, eft fitué à deux lieues au fud-eft de Grenoble. Elles font facrées des mains de PEvêque de Grenoble,quand elles le demandent après dix ans de religion ; alors ce Prélat leur donne avec de grandes cérémonies le manipule , Se le droit de chanter l'Epitre à la Méfie. IV. Diocèfe de Viviers. Viviers eft la capitale du Vivarais oit Vivarez, en Languedoc. Son Diocèfe contient deux cens Paroiffes. L'Eglife cathédrale eft dédiée à S. Vincent, & le Chapitre eft compofé d'un Prévôt, d'on Archidiacre , d'an Précenteur, d'un Sacri-r Provinces Eccléficiftiques* 5 1 f ftain ; d'un Archiprêtre , d'un Vicaire ÔC de trente Chanoines. Abbayes d'Hommes. Cruas ou Crudas3 ordre de S. Benoît, à deux lieues nord de Viviers, fur le bord du Rhône, Les CAambons j ou Champs-Bons , de Cîteaux , à l'extrémité vers le nord , fondée en 1152. Maiarij même ordre, au nord-oueft 9 fondée en 1119. Provinces Eccléfiaftiques du Midi de la France. I. Province Eccléfiaflique d'Aufck. Aufch ou Auch j ville Archiépifcopale en Gafcogne, dans le Comté d'Armagnac, a fuccédé à l'ancienne ville à'Eaufe 3 qui eft environ à fept lieues à l'oueft. L'Archevêque d'Aufch prend le titre de Primat de la Novempopulanie ,ou de l'Aquitaine troiftéme ( ancien nom de fa Province) , pour marquer fon indépendance de Bourges , qui y prétend avoir le droit de Prima rie , comme à Bourdeaux. Ses Suffragans font au nombre de dix : 1. Acqs , 4. Conferans, 2. Leétoure, 5. Aire , 3- Cominge, 6. Bazas^ 5 2.0 Méthode de Géographie. 7. Tarbes, 9. Lefcar, 8. Oléron, 10. Bayonne. Le Diocèfe d'Aufch contient trois cens foixante-treize Paroiftes. L'Eglife cathédrale eft dédiée à Notre-Dame j &c fon Chapitre eft compofé d'un Prévôt , de huit Archidiacres j des Abbés de Cere, d'Idrac Se de Faget, des Prieurs de Mon-tefqniou , & de Notre-Dame des Neiges, qui tous font Dignités, d'un Sacriftain, qui eft aufli Curé de la Paroi (fe , & de vingt Chanoines , dont le Roi eft le premier , comme Comte d'Armagnac. Abbayes d'Hommes. Pejfans 3 à. deux lieues fud-eft d'Aufch, tft d'anciens Bénédictins. Saramont ou Celle-Medulphe plus au fud, ordre de S. Benoît, fur la Gimone. Simorre 3 même ordre , fur la même rivière, au fud de l'Abbaye précédente. Hardouxj ordre de Cîteaux, au fud-oueft. Flaran , même ordre, au nord , fondée en 1151. Bouillasou Bolllatij même ordre, fondée en 1150. Glmontj même ordre, en la ville de ce nom, à l'eft d'Aufch , fondée en 1144» La Cafe-BlsUjdQ Pré montré, à l'oueft? fondée J'an 1155. Provinces Eccléfiaftiques. jzl I. Diocèfe d'Acqs. Acqs ou Dax j ville Epifcopale , à l'oueft , fur l'Adour, a dans fon Diocèfe cent quatre-vingt-quarorze PnroiflTes. L'Eglife cathédrale eft dédiée à Norrc-Dame; & fon Chapitre eft compofé de dix Chanoines. Abbayes d'Hommes. La Caignotte ou Notre-Dame de ta Caignotte ordre de S. Benoît, au fud. Sordes 3 même ordre , dans le bourg de fon nom , plus au midi j fondée vers le milieu du Xe fiécle. Artone 3 Arton ou Artons j de Prémontré. Duvielle ou Ville-Dieu > du même ordre. Abbayt de Filles. S. Sigifmond j fille de Cîteaux j au fud-eft. II. Diocèfe de Lecloure. Letloure 3 ville Epifcopale dès l'an 510, au nord d'Aufch , eft fur le haut d'une montagne , dont le bas eft arrofé par la rivière de Gers. Son Diocèfe contient foirante-treize Paroiftes. La cathédrale eft dédiée à S. Gémis, & le Chapitre eft 511 Méthode de Géographie. compofé de quatre Archidiacres, d'un Prc-centeur, tk de douze Chanoines. III. Diocèfe de Cominges. Cominges on Comenge 3 petite ville Epifcopale depuis fan 506 , eft au midi, prés des Pyrénées. Il y a dans fon Diocèfe deux cens Paroiftes. Sa cathédrale eft dédiée à la Sainte Vierge tk à S. Bertrand. Le Chapitre confifte en quatre Dignités > tk en douze Canonicats. Abbayes d'Hommes. Benijfons-Dieu ou Nifors 3 ordre de Cîteaux , fille de Bonnefont, en Gafco-gne, fituée au nord, dans le bourg de Nifors; fondée en 121$. Bonnefont, de Cîteaux, de la filiation de Morimond , au nord-eft, fondée en i 136. Abbayes de Filles. S. Laurent3 ci-devant de l'ordre de $• Benoît, aujourd'hui de Fontevrault, près de Cominges. Favars ou Fabas ou Lume-Dieu de Fa-bas , fille de Tard tk de Cîteaux. IV. Diocèfe de Conferans. Conferans ou Couferans 3 ou S. «M*^ , de Conferans , petite ville Epifcopale des l'an 50e, eft fituée fur les frontières du Provinces Eeclejiafliqu.es. 513 Languedoc, à treize lieues au fud - eft d'Aufch. Son Diocèfe contient quatre-vinçt-deux Paroiffes. L'Eglife cathédrale eft dédiée à Notre Dame ou le Chapitre s'eft tranfporté de l'Eglife de S. Lizier. 11 eft compofé d'un Archidiacre , d'un Sacriftain , d'un Précenteur, d'un Ouvrier, ♦Se de douze Chanoines. Abbaye d'Hommes. Combelongue j de Prémontré, à deux petites lieues de S. Lizier de Conferans. V- Diocèfe d'Aire. Aire j très-petite ville, à l'oueft d'Aulch, Epifcopale vers l'an 500. Il y a dans fon Diocèfe deux cens dix Paroiffes. Le Chapitre de la cathédrale , dédiée à Notre-Dame , eft compofé de deux Archidiaco-nés Ôc de dix Canonicats. Il y a trois Chapitres de ce Diocèfe , dans des Eglifes où étoient ci-devant trois Abbayes 3 favoir , à S. Girons , à Piom-bes, ôc à S. Loubouer. Abbayes d'Hommes. S. Sever^de S. Benoît, dans la ville du même nom, à l'oueft d'Aire , fondée en 5>9*- Le Mas d'Aire ou Sainte Quitere 3 autrefois con cathédrale , étoit de l'ordre de S. Benoît : mais la manie abbatiale a été 514 Méthode de Géographie. unie à l'Evêché , tk la conventuelle au Séminaire. Pontautj ordre de Cîteaux , à quatre lieues fud d'Aire , fondée en 1151; S. Jean de la Cajlel > de Prémontré , rétablie en 1163. Abbaye de Filles. Mont-de-Marfan de l'ordre de Sainte Claire 3 on ignore le temps de fa fondation. VI. Diocèfe de Ba^as. Ba^as j très-petite ville Epifcopale $ eft au nord-oueft d'Aufch, à deux lieues & demie de la Garonne. Son Diocèfe contient deux cens cinquante Paroiffes. L'Eglife cathédrale eft dédiée à S. Jean-Baptifte 3 & fon Chapitre eft compofé de fix Dignités, dont l'Archidiaconé eft la première, tk de dix-huit Canonicats. Il y a un Chapitre à Blafimont ou Bla~ mont j ou Blafac ci-devant Abbaye de S. Benoît, au nord de Bazas. Abbayes d'Hommes. S. Ferme 3 ordre de S. Benoît, au nord, fondée en 127 3. Font-Gui lie m ou Font-Saint-Guil!aume> ordre de Cîteaux , à quatre lieues à l'eft de Bazas, fondée en 1128. Rivet ou le Rivet 3 de Cîteaux, Bile de Provinces Eccléfiaftiques. 525' Pontaut, à deux ou trois lieues ; elle eft régulière. VII. Diocèfe de Tarbes. Tarbes 3 petite ville Epifcopale, dans le Comté de Bigorre , dont elle eft la capitale , eft Evêché dès le Ve fiécle ; on y compte deux cens quarante Paroiffes. Le Chapitre de la cathédrale , dédiée à Notre-Dame , eft compofé de huit Archidiacres , dïin Chantre & de quatorze Chanoines. Abbayes d'Hommes. S. Severin 3 Savin ou Sevin 3 ordre de S. Benoît, dans une vallée affez agréable , au pied des monts Pyrénées , vers le midi. S. Sever de Ruftan ou Roftaîng , ordre de S. Benoît, dans la petite ville du même nom , au nord, en Bigorre. Ô7. Pé ou S. Pierre de Générés 3 même ordre , au fud-oueft , fondée vers l'an 1030, par Guillaume Sanche , Duc de Gafcogne. Cette Abbaye eft de la Con-gtégation de $. Maur. La Reoule ou la Reaulbe S. Orcns s dans la petite ville de même nom , au nord 3 il y a des Bénédictins non-réformés. Tafque ou S. Pierre de Tafque 3 même ordre, plus au nord} on n'en trouve point *k mémoires, ci6 Méthode de Géographie. U Echelle-Dieu ou X Efcalle-Dieu 3 de Cîteaux , fille de Morimond , fondée en 1136". VIII. Diocèfe d'Oléron. Oléron ou Oloron j ville Epifcopale , dans la Principauté de Béarn , eft au pied des monts Pyrénées. Son Diocèfe contient deux cens Paroiffes. Le Chapitre de la cathédrale, dédiée à Notre-Dame, eft compofé d'un Archidiacre 5c de douze Chanoines. Abbaye d'Hommes. S. Vincent du Luc> à deux lieues d'Oléron , poffédée par les Pères Barnabites. IX. Diocèfe de Lefcar. Lefcar 3 ville Epifcopale , aufli dans le Béarn , n'a que quarante Paroiftes dans tout fon Diocèfe. L'Eglife cathédrale eft dédiée à Notre-Dame, ôc fon Chapitre eft compofé de feize Chanoines Ôc de huit Prébendiers. Abbayes d'Hommes. La Reulle ou Riaux la Reaulle , ordre de S. Benoît , à trois lieues nord de Lefcar. Saubalade ou Sauvalade j de Cîteaux , fille de Gimont , à l'oueft , fondée par Gafton, Vicomte de Béarn, en 1117. Provinces Eccléfiaftiques. $17 X. Diocèfe de Bayonne. Bayonne > ville Epifcopale du pays de . Labour ou Bafque , eft à une petite lieue de la mer, & à fix d'Efpagne. Son Diocèfe contient foixante Paroiftes. Le Chapitre de la cathédrale , dédiée à Notre-Dame , ne confifte qu'en douze Chanoines. Abbayes d'Hommes. La Foire de Chambuelbas, ordre de S,. Benoît. La Honce > ordre de Prémontré, à une lieue de Bayonne. S. Grégoire de Mirabel, même ordre. Urdackej Ordache 3 Bedache ou Ordax, même ordre , à cinq lieues ilxd de Bayonne , dans les Pyrénées. Abbaye de Filles. S. Bemard-Uz-Bzyonne , ordre de Cîteaux. §. II. Province Eccléfiajlique de Touloufe. Touloufe , ancienne ville , capitale du Languedoc, fur la Garonne, eft une des plus grandes du Royaume. C'étoit autrefois un Evêché fous Narbonne ; mais en 1317 , le Pape Jean XXI, qui fit tant de f hangemens dans les Provinces Eccléfiafti- ç 18 Méthode de Géographie. quesde la partie méridionale de la Franco,' y érigea un Archevêché , & en même-temps plufieurs Evêchés pour lui fervir de fuffragant. Il y en a fept, favoir , i. Pamiers, 4.. Lavaur, z. Montauban, 5. Rieux , 3. Mirepoix, 6. Lombez, Et 7. Saint-Papoul. Son Diocèfe , qui étoit autrefois très-grand , puifque tous fes fuffragans en ont été tirés, contient aujourd'hui deux cens cinquante Paroiffes. La cathédrale efl dédiée à S. Etienne ; & fon Chapitre efl compofé d'un Prévôt, d'un Grand Archidiacre, d'un Archidiacre de Lauraguais , tk de vingt quatre Chanoines. Il y a encore un Chapitre à S. Sernin , ou Saturnin , de Touloufe, qui étoit ci-devant une Abbaye de l'ordre de S. Auguftin. II a pour chef un Abbé féculier» & vingt-quatre Chanoines, fans compter le bas chœur. Abbayes d'Hommes. Mas Garnler3 ou Garnier-Court, oti la Courte, ordre de S. Benoît, fille de l'Abbaye de S. Michel de la Clufe en Piedmont. La Chapelle ou la Cap elle > même ordre , près la Garonne , à cinq lieues nord de Touloufe. Eaunes ou Eaulne , de Cîteaux , fîlle de Provinces Ecclcfajliques. <$i* i quatre lieues de Touloufe , fille de Clairvaux , fondée l'an 1144. Abbayes de Filles. Favars ou Fume-Dieu de Fabas 3 ordre de Cîteaux. D'autres la mettent au Diocèfe de Tarbes , où elle eft fituée ; mais les Religieufes fe font retirées à Touloufe. UOraifon-Dieuj de Cîteaux, fondée près S. Antonin , en Rouergue 3 les Religieufes fe fonr retirées à Muret, quatre lieues au fud de Touloufe. L Diocèfe de Pamiers. Le Diocèfe de Pamiers j ville capitale du Pays de Foix, fut formé de celui de Touloufe en 1296, Ôc mis d'abord fous Narbonne 3 il n'eft fous Touloufe que depuis Fan 1317. Il contient cent Paroiftes. Le Chapitre de la cathédrale , dédiée a Notre-Dame , eft compofé d'un Archidiacre , d'un Archiprêtre , d'un Sacriftain , d'un Précenteur , d'un Infirmier, d'un Aumônier , d'un Théologal , de neuf Chanoines, ôc de douze femi-Pré-bendés. C'eft le feul Chapitre cathédral de France qui foit demeuré régulier : il a eté fubftitué aux Religieux de S. Antonin, ordre de S. Auguftin, Il n'y a que les fenii-Tome IF. Z 5 ? o Méthode de Géographie. Prébendes qui foient Eccléiiaftiques fc* piliers. Abbaye d'Hommes. S. Volufien de Foix 3 ordre de S. Auguftin , en la ville de Foix , à trois lieues de Pamiers , fondée par Charlemagne en l'année %o6. I I. Diocèfe de Montauban. Montauban 3 dans le Querci, a été érigé en Evêché l'an 1317, par le Pape Jean XXII, qui étoit né à Cahors. L'Eglife cathédrale eft dédiée à S. Etienne 3 ôc fon Chapitre eft compofé d'un Prévôt, d'un Archidiacre , Ôc de douze Chanoines. Le Diocèfe a quatre-vingt-dix-huit Pa-roiiïès, Abbaye d'Hommes. Belle-Perche3 fdle de Clairvaux, fttuée a. trois lieues à l'oueft de Montauban , fondée en 1143. III. Diocèfe de Mirepoix. Mirepoix3 ville du haut Languedoc., au fud-eft de Touloufe , n'étoit qu'un boutg lorfqu'on y établit un Evêque en 13 17. Son Diocèfe contient foixante-deux Paroiftes. L'Eglife cathédrale eft Pédiee a S. Maurice 3 ôc fon Chapitre a un dreyôt, Provinces Eccléfiaftiques. 531 un Sacriftain, un Théologal, &c douze Chanoines. Abbaye d'Hommes. ' Bolbone, de Cîteaux, au Comté de Foix. IV. Diocèfe de Lavaur. Lavaur j petite ville de Languedoc, au nord-eft de Touloufe , ne devint Evêché qu'en 1317 , à la place d'un Prieuré de l'ordre de S. Benoît. Ce Diocèfe contient foixante-huit Paroiffes. Le Chapitre de la cathédrale , dédiée à S. Alain , eft compofé d'un Prévôt, d'un Archidiacre, d'un Sacriftain , ôc de douze Chanoines. Abbayes d'Hommes. Sore-^e ou la Soufcalade de Sore-çe 3 ordre de S. Benoît, dans la ville du même nom , en Languedoc, fur le Sor , près de la Montagne Noire , au fud-eft de Lavaur 3 fondée en 817 , par Pépin , Duc d'Aquitaine. La Rode 3 même ordre , qui a été transférée àArdorel ôc du Diocèfe voiftn de Cadres. V. Diocèfe de Ricux. Rieux , ville du haut Languedoc , fut érigée en Evêché l'an 1317. C'eft la principale ville du Touloufain, fur la petite ri- Z ij 5 3 2. Méthode de Ge'ographie, viere de Rife, qui fe jette un peu au-defïbus clans la Garonne, entre Touloufe tk le pays de Cominge. Son Diocèfe contient 103 Paroiffes. Le Chapitre de l'Eglife cathédrale , dédiée à Notre-Dame , confifte en quatre Dignités, qui font, le Prévôt, un Archidiacre , le Précenteur tk le Sacriftain j il y a outre cela douze Chanoines. Abbayes d'Hommes. Le^at, ordre de S. Benoît, dans le bourg de fon nom , fondée l'an 840. Mas-d'A^il j même ordre , au Comté de Foix, dans la petite ville de même nom ; a été fondée en 817. Calers 3 ordre de Cîteaux , fondée l'an 1148 , au nord-efb Feuillans y iituée dans le haut Languedoc , à deux lieues nord-oueft de Rieux , & à fix de Touloufe , dans le bourg de Feuillans, fondée en 116z, tk Chef d'Ordre. Abbaye de Filles. Salanquesy de Cîteaux, fille de Morimond , fondée au Comté de Foix , Fan 1135. V L Diocèfe de Lombe^. Lombe^j petite ville de Gafcogne, dans le Pays de Cominge , eft à neuf lieues de Touloufe, vers l'oueft. Son Diocèfequi Provinces Eccléfiaftiques. 5^5 a été formé en 1317 , contient quatre-vingt-une Paroiffes. Le Chapitre de la cathédrale , dédiée à Notre-Dame ,• eft compofé d'un Prévôt , d'un Archidiacre , d'un Précenteur, d'un Sacriftain, & de douze Chanoines. Abbaye de Filles, S. Bernardy de Cîteaux, fille de Morimond , dans la ville de Lombez. VIL Diocèfe de Saint-Papoul. Saint-Papoul _> petite ville du haut Languedoc , dans le Lauraguais, au fud- eft de Touloufe , fut érigée en Evéché l'an 13 17 , fon ancienne Abbaye de Saint Pa-poul ayant été convertie en cathédrale. Le Chapitre eft compofé de douze Chanoines , dont il y en a fix qui font Dignités. Ce Diocèfe a cinquante-fix Paroiffes. Abbaye de Pi/les. P rouille 3 Prouillan ,ou Notre-Dame de ' Prouille3 ordre de S. Dominique 3 elle pafTe pour la plus ancienne de l'ordre , & elle a été fondée pour des Filles de condition. §. III. Province Eccléftaftique d'Albi. . AIbi j ville du haut Languedoc , fur le Tarn , au nord-eft de Touloufe , étoit au- Z iij 534 Méthode de Géographie. trefois un Evêché fous Bourges 3 mais on y a érige un Archevêché en 1678. Ses fuffragans font au nombre de cinq, favoir : 1. Rhodez , 5. Cahors, 2. Caftres , 4. Vabres , Et 5. Mende. Le Diocèfe d'Albi a trois cens vingt-fept Paroiffes. L'Eglife cathédrale eft dédiée à Sainte Cécile, &c le Chapitre eft compofé d'un Prévôt, d'un Chantre, d'un fous-Chantre , d'un Théologal, de trois Archidiacres , de dix-huit Chanoines , ikc. Ii eft regardé comme un des plus ii-luftres du Royaume. Abbayes d'Hommes. Gaillac j ou S. Michel de Gaillac3 ordre de S. Benoît, dans la ville de fon nom, à quatre lieues oueft d'Albi 3 fondée en 972. Cauderie j même ordre. Candeil ou Candail, ordre de Cîteaux, fille de Grandfelve , au fud , fondée le 16 Juillet 115 2. I. Diocèfe de Rhode%. Rhodes, ancienne ville , capitale du Rouergue , en Guyenne , a dans fon Diocèfe 500 Paroiffes. Le Chapitre de la cathédrale , dédiée à Notre-Dame, eft coin- Provinces Eccléfiaftiques. 535 pofé d'un Grand Archidiacre , de ceux d'Amiliari , de Mages , de Conques 3 d'un Ouvrier , d'un Sacriftain , Ôc de dix-huit Chanoines. Abbayes d'Hommes. Conques , autrement Sainte Eoi 3 ordre de S. Benoît , au pays de Rouergue s à cinq lieues de Rhodez , fondée en 8 17. Co°neres , même ordre. Il ne s'en trou-ve point de mémoires. Bonneval3 ordre de Cîteaux , fille de Mazan , fondée en 1147. Lieu - Dieu ou Loc - Dieu j fondée en ï 123. Beaulieu , de la filiation de Clairvaux , fondée en 113.8. Bonecombc 3 à trois lieues au fud de Rhodez , fille de Candeil fous Clairvaux > fondée en 1116. Aubrac 3 ordre de S. Auguftin : c'étoit autrefois un Hôpital. Abbayes de Filles. S. Germain ordre de S. Benoît. Aptenne ou \ Arpentai! y même ordre. L'Oraifon-Dieuordre de Cîteaux, fondée près la ville de Saint-Antonin en Rouergue , tk transférée à Muret, Diocèfe de Touloufe. Sainte Claire j à Milhau, d'Urbaniftes. % iv II! Diocèfe de Caflres. Caflres 3 fituée dans le haut Languedoc^, en Albigeois , a été érigé en Evêché en 13 i S fous Touloufe , d'où on l'a diftrait lors de la formation de l'Archevêché d'Albi. On y compte roo Paroiftes ou Snccurfales. La cathédrale eft fous l'invocation de S. Benoît Se S. Vincent. Le Chapitre eft. compofé d'un Prévôt , de deux Archidiacres Se de feize Chanoines. Abbayes d'Hommes. Ardourelou Ardorcl > ordre de Cîteaux, /îîle de Cadouin s fondée en 113 3 , à deux lieues de Gaftres 3 mais- transférée à la Rode , Diocèfe de Lavaur. Belle-Eau j même ordre. Abbaye de Filles. Villemur ou Vieil-Mur > ordre de Saint Benoît, dans la ville de même nom , a cinq lieues de Caftres. III. Diocèfe de Cahors. Cahors y ancienne ville epifcopale , capitale du Querci , fituée fur le Lot. Son Diocèfe contient 422 Paroiffes. La cathe* drale , dédiée fous l'invocation de S. Etienr ne , a un Chapitre compofé de deux Afcr Provinces Fccléjiaftiques. 537 chidiacres , d'un Sacriftain , d'un Chancelier & de treize Chanoines. On a converri en Chapitres , trois anciennes Abbayes de ce Diocèfe; celles do Figeac Se de Moijjac 3 de l'ordre de S. Benoît , Se Celle de Notre-Dame de Roque-madour de celui de Cîteaux. Abbayes d'Hommes. MarfillaCy ordre de S. Benoît, au nord-eft de Cahors, fondée par le Roi Pépin. Souillac ou Sordiilac même ordre fituée dans la ville de même nom , au nord. Notre-Dame des Artels. La Garde-Dieu 3 ordre de Cîteaux , ait fud, fondée en 1150. S. Marcely même ordre, fille de Ca-douin , fondée en 1130, dans le voifinage de la précédente. La nouvelle de Gourdon même ordre , fille d'Obazine , fondée en 1141. Abbayes de Filles. Le Defert ou Leyme , ordre de S. Benoît.' Leyme 3 fille de Cîteaux , fondée dans le haut Querci. Lanières 3 fille de Leyme fous Cîteaux , fondée l'an 1 272. Cadenac ou Vk-lc^Cadcnac 3 même Z v 5 j8 Méthode de Géographie. ordre , fondée fur la rivière du Lot, 1 l'eft de Cahors. Lijlac, dans le haut Querci , au voi-finage de la précédente. IV. Diocèfe de Vabres. Vabres3 ville très-médiocre, dans le Rouergue , n'a été érigée en Evêché qu'en 1318 , fous Bourges. Son Diocèfe contient 150 Paroiffes. Le Chapitre de la cathédrale , dédiée à la Sainte Vierge Ôc à S. Pierre, eft compofé d'un Prévôt, d'un Archidiacre, d'un Chantre ôc de dix Chanoines. AbbaySes d'Hommes. Nannc ou Nante j ordre de S. Benoît, fituée dans le bourg du même nom , au nord-eft. Salvanès ou Salvanejfe , ordre de Cîteaux 5 à trois lieues fud- eft de Vabres, fondée en 11 36". Belmont ou Beaumont j de l'ordre de S. Auguftin. Abbayes de Filles* Arpajonnie 3 ordre de S. Benoîr, prH de la petite ville de Milhaud , au nord-eft de Vabres.. Nonenque on Nonanque ordre de Cîteaux 3, à l'eft, fondée vers l'an 1145• Provinces Eccléjlxfàqucs. , 5 39 V. Diocèfe de Mcnde. Mende j ville epifcopale , eft la capitale «lu Gevaudan , dans le haut Languedoc , Vers la fource de la rivière du Lot. Son Diocèfe contient 200 Paroiftes. La cathédrale eft dédiée à Notre-Dame & à Saint Pierre 3 &c fon Chapitre eft compofé d'un Prévôt, d'un Archidiacre , d'un Précen-teur ôc de quinze Chanoines. §. IV. Province Eccléfajîique de Narbonne. Narbonne eft une ancienne ville Ar-chiépifcopale , dans le bas Languedoc 3 a deux lieues de la Mer Méditerranée. Ses: Suffragans font au nombre d'onze, favoir :• 1. Beziers, 6. Lodève, 2. Agdc, 7. LIfez , 3. Carcalfone , 3. S.Pons, 4. Nifmes, 9. Alet, 5. Montpellier? 10- Alais , Et 11. Perpignan ou Elne. Les Archevêques de Narbonne prennent le titre de Primats de la Gaule Nar--bonnoife, quoiqu'ils n'exercent leur jurifdiction que fur une partie de cette Province , dont Touloufe a été diftrait. Le Pape Pafcal II leur-donna la Primatie fur Aix 3, mais ils n'en jouilfent pas. Le Diocèfe particulier de Narbonne contient 240 Paroiftes. Son Eglife cathédrale eft dédiée à S. Juft & S. Pafteur, Z vj 540 Méthode de Géographie» Le Chapitre eft compofé d'un grand Archidiacre , d'un Précenteur , des Archidiacres de Corbieres ôc du Razes , d'un Succenteur , ôc de vingt Chanoines, j Abbayes d'Hommes. C aune s 3 ordre de S. Benoît, a l'oueft y ancienne Abbaye , aujourd'hui de la Congrégation de S. Maur. S. Po/ycarpe y mcme ordre , plus x l'oueft , ôc près d'Alet. Pont-Froide j ordre de Cîteaux , à quatre lienes de Narbonne , vers le fud , tille de l'Abbaye de Grand-Selve., ôc fondée vers l'an 1130. Quarante ou Curante 3 ordre de S. Aib-guftin , fur la montagne de Quarante , à cinq lieues novd-eft de Narbonne , fondée vers l'an 1000. Abbayes de Filles. Les Olives ou Olives j ordre de Cîteaux , fille de l'Abbaye de Font-Froide, fondée à trois lieues de Narbonne , vers i oueft , ôc maintenant dans, la ville de Narbonne, Sainte Claire-d'A-fde 3 même ordre 3 ce font aujourd'hui des Cordeiiéres. L Diocèfe de Deniers. Béliers 3 ville Epifcopale du bas Lan* guedoc, fur FOrbe, à cinq lieues,au nord: Provinces Eecléjiaftiques. 54* de Narbonne , compte dans fon Dioeefe 1-06 Pai-oiiïes. Le Chapitre de l'Eglife cathédrale , dédiée à S. Nazaire , efl: compofé de fix Dignités \ favoir , d'un Archidiacre > d'un Précenteur , d'un Camérier 9 d'un Prévôt , d'un Sacriftain , d'un fous-Chantre, Se de douze Chanoines. Il y a dans un fauxbourg de Beziers un Chapitre de S. ApHrodife 3 ancienne Ab*-baye de l'ordre de S. Auguftin, fécularifée. Abbayes d'Hommes* S. Jacque de Béliers y ordre de S. Auguftin 3 on y a reçu la réforme des Chanoines réguliers de Sainte Geneviève. Vule-Mogne x mcme ordre , à cinq lieues de Beziers , fondée l'an S 1 7. S. Pierre de Juncels ou Jonjelîes j ordre de S. Benoît 3 fituée à fept lieues au nord de Beziers. Abbaye de Filles. Le Saint-EJjyrit de Beziers, ordre de S. Auguftin , ntaée préfentement dans la ville.de ce nom. fi. Diocèfe d'Agde- Agde j petite ville Epifcopale du bas Languedoc , à l'eft de Beziers. Son Dio-cèle contient dix-neuf Paroiftes. L'Eglife cathédrale , dédiée à S. Etienne , eft pe? tite Se obfcure j fon Chapitre eft compofé 54ï Méthode de Geo graphie. d'un. Archidiacre , d'un Sacriftain , d'un Précenreur , d'un Camérier &: de douze Chanoines. Abbayes d'Hommes. S. Thîberi j ordre de S. Benoît, à deux lieues au nord d'Agde , fondée en 8 17. Falmagne ou Villemagne y ordre de Cîteaux, fille de l'Abbaye de Bonnevaux, fituée dans la petite ville du mcme nom,, à quatre lieues nord-eft: , fondée l'an 11 50. III. Diocèfe de Carcaffone. Carcaffoae ville Epifcopale dans le' tas Languedoc , eft fur la rivière d'Aude , à l'oueft de Narbonne. L'Eglife cathédrale-eft dédiée à S. Nazaire \ Ôc fon Chapitre eft compofé d'un Doyen , d'un Archidiacre, d'un Tréforier, d'un Précenteur, ôc de quinze Chanoines. Ce Diocèfe a quatre-vingt feize Paroiftes. Abbayes d'Hommes. S. Hilaire de Carcaftone , ordre de S. Benoît, fituée a deux lieues fud de cette ville. La Grajfe y ou Notre-Dame de la Graft fe même ordre., bâtie par Charlemagne , au fud-eft. Montolivet ou Montoliouj à trois lieues Provinces Eceléfiafliques. $4$ nord-oueft de Carcaffone , que l'on croit aufti fondée par Charlemagne. Ville-Longue 3 de Cîteaux, fille de l'Abbaye de Bonnefont, à deux lieues & demie de Carcaffone , fondée en 1151. Abbaye de Filles. Rieunette 3 ordre de Cîreaux , fituée" dans la ville de Carcaffonne jelle eft fille-" de l'Abbaye de Morimond. IV. Diocèfe de Nifme s. N if me s 3 ancienne ville Epifcopale dans le bas Languedoc , n'a dans fon Diocèfe que quatre-vingt-quatorze Paroiffes 9 depuis que celui d'Alais en a été diftrait. Le Chapitre de la cathédrale, dédiée à Notre-Dame & à S. Caftor, eft compofé d'un Prévôt, d'un grand Archidiacre , d'un Doyen , Se de deux autres Archidiacres, d'un Tréforier, d'un Sacriftain, d'un Ca-piftol, Se de feize Chanoines. Abbayes d'Hommes. S. Gilles j ordre de S. Benoît, dans la ville du même nom , entre Nifmes Se Arles. S. Mo-fi j même ordre. S. Pierre de Salme _> même ordre ; on n*en trouve point de mémoires. Franquevaux j de Cîteaux > fille-de l'Ab- \ c/44 Méthode de Géographie. baye de Morimond , fondée en 1143 , 1 une lieue de S. Gdles , dans des marais. On ne parle point ici cX Algues-Mortes y ni de Pfalmodle 3 qui ont été fécularifées y &c unies enfuite au Chapitre d'Alais en 165)4. Abbayes de Filles. La Ferté3 ordre de S. Benoît 3 on n'en trouve point de mémoires. Fontaine-aux-Nonains y de Cîteaux g près de Ni fines. V. Diocèfe de Montpellier. Montpellier 3 ville Epifcopale , au fud-' oueft de Nifmes , eft regardée comme la capitale du bas Languedoc. L'Evêché y fut transféré en 1 5 36 de Maguelone , petite ville au midi , dans une ifle qui eft au milieu de l'étang de Frontiçnan. Ce Oie-tèfe contient cent fept Paroiftes. L'Eglife cathédrale eft dédiée à S. Pierre 3 Se fon Chapitre eft compofé d'un Prévôt, des Archidiactes de Valence Se de Caftres, d'un Chantre, d'un Sacriftain, d'un Aumônier, d'un Ouvrier,Se de vingt-quatre Chanoines* Abbaye d'Hommes, A nia ne ou S. Sauveur d'Amant:y ordres de S. Benoît, dans la petite ville de c» nom au nord-eft de Montpellier.. Provinces Eccléjiafiiques. $45 Abbayes de Filles. S. Gènes ou Génies y ordre de S. Benoît , à deux lieues nord-eft de ^Montpellier. Gigean y même ordre , dans la petite ville de même nom , au fud-oueft. Vigniogou ou Vignegoul y de Cîteaux 3 fille de l'Abbaye de Vallemagne , à deux lieues à l'oueft de Montpellier. V 1. Diocèfe de Lodève.- Lodève y ville Epifcopale , au pied des Monts Cevennes , a dans fon Diocèfe quarante-huit Paroiftes. Le Chapitre de la cathédrale, dédiée à S. Genès &c S. Ful-crand, eft compofé d'un Prévôt, d'un Pré-centeur, d'un Sacriftain, &z de douze Chanoines. Abbayes d'Hommes. S. Sauveur y ordre de S. Benoît, dans la ville de Lodève : ce font des Bénédictins non-réformés. S. Guillem ou Guillaume du Defert s appellée anciennement Gellone x même ordre, dans le bourg du même nom , à deux lieues de Lodève , vers l'eft , fondée au IXe fiécle , par S. Guillaume , Duc de Touloufe ou d'Aquitaine : elle eft aujourd'hui de la Congrégation de S. Maur. Abbaye de Filles. G'orianordre de S. Benoît, au fud-eft* près ds la ville de Clermont , en Langue* doc 3 fondée en 1350. VU. Diocèfe d'Uf:^ Ufe% , ville Epifcopale , dans le bas Languedoc, a dans fon Diocèfe deux cens quatre-vingt-une Paroiffes. L'Eglife cathédrale eft dédiée à S. Pierre j ôc fon Chapitre eft compofé d'un Prévôt, d'un Archidiacre , d'un Théologal, ôc de vingt-quatre Chanoines. Abbayes d'Hommes. S. André de Ville-Neuve, ordre de S. Benoît, fituée près du Rhône, au bout d» pont d'Avignon. Beaupuis 3 de Prémontré 3 on n'en troii" ve point de mémoires. S. Sauveur de Bidache j même ordre. Abbaye de Filles. Val-Suauve de Bagnols ou Val-Sauve, ordre de Cîteaux , dans la petite ville de Bagnols , au nord-eft d'Ufez. VIII. Diocèfe de Saint-Pons. Saint-Pons de Tomiéres , petite ville du bas Languedoc , dans des montagnes , érigée en Evêché l'an 1319, par le Pape Provinces Eccléfiaftiques. 547 Jean XXII, qui convertir l'ancienne Abbaye de S. Pons en cathédrale. Son Chapitre eft compofé de trois Archidiacres , d'un Sacriftain, d'un Précenteur , & de feize Chanoines. Ce Diocèfe ne contient que quarante Paroiftes. Abbayes d'Hommes. S. Aignan ou S. Signan 3 ordre de S. Benoît, dans un vallon , au fud de Saint-Pons , eft très-ancienne. Fontchaudj de Pré montré 3 on n'en trouve point de mémoires. IX. Diocèfe d'Alet. Alet ou Alethj ville Epifcopale du bas Languedoc , fituée au pied des Monts Pyrénées , fur la rivière d'Aude , étoit anciennement-renfermée dans le Diocèfe de Narbonne : on y érigea un Evêché en 1318. Ce Diocèfe contient quatre-vingt Paroiftes. Le Chapitre de la cathédrale eft; compofé d'un Doyen , de trois autres Dignités , & de douze Chanoines. Abbaye d'Hommes. Jocou ou Jouquoujordre de S. Benoît,, à quatre lieues fud d'Alet 3 on n'en trouve point de mémoires. X. Diocèfe d'Alaïs. Alais ou Aies^ ville de Languedoc,, $4-8 Méthode de Géographie! fituée fui le Gardon, au pied des ÇevéP» nés , n'a été érigée en Evêché qu'en 16y4» Son Diocèfe renferme quatre-vingt-douze Paroiffes , qui ont été détachées de celui de Nifme. La cathédrale , dédiée à S. Jean , a un Chapirre compofé de cinq Dignités, 6c de treize Chanoines. Abbayes d'Hommes. Sandrais ou Cendras y de Bénédictins non-réformés, près d'Alais. Sauve j aufli de Bénédictins non-réformés, dans la ville de ce nom, au fud-oueft-, fondée en iozri. Abbaye de Filles. Notre-Dame des Fonts ou les Fontaines j fille de l'Abbaye de Cîteaux , tranf-férée dans la ville d'Alais. XI. Diocèfe de Perpignan ou a" E Inc. Perpignan, capitale du Roufiillon, n'eft Evêché, que depuis l'année 1604., que l'Evcque d'Elne , ville aujourd'hui ruinée » y transféra fon fiége. Originairement FE' vêque d'Elne étoit fuffragant de Narbonne. Mais tant que le RouftilTon fut fous la domination de l'Efpagne, il fut fuffragant de Taragone. Depuis 1 640 , que le Rouftil-Ion eft revenu à la France ,1'Evêché d'Elne eft rentré fous la métropole de Narbonne.-I-a cathédrale de Perpignan eft dédier Provinces Ecclcfiafliques, 549 fous l'invocation de S. Jean. Le Chapitre efl: compofé de quatre Dignités, qui font le Grand Archidiacre, deux autres Archidiacres , ôc le Sacriftain majeur , 5c de vingr-un Chanoines. Le Diocèfe contient cent quatre-vingt Paroiftes, fans compter celles fur lefquelles quelques Abbayes du pays ont une Jurifdiction quali epifcopale , Ôc qui font au nombre de trente-neuf. Abbayes d'Hommes. S, Michel de Cuxa j au fud-oueft de Perpignan, ordre de S. Benoît, dépend de la Congrégation Efpagnole de Tarago-ne. Elle eft fur-tout considérable par la Jurifdiction quali epifcopale qu'elle exerce fur vingt-neuf Paroiilés. On y a uni, en ï^tyS. André de Sureda 9 ancienne Abbaye du Valefpir , au fud. S. Martin de CanigoUj même ordre , Ôc même congrégation , fur le mont Ca-nigou , l'un des plus hauts des Pyrénées 1 fondée en 1001 , par Guyfred, Comte de Cerdagne. L'Abbé eft régulier. Notre-Dame d'Arles j ou de Valefpir ^ même ordre, dans le pays de Valefpir , près du Tech. La manfe abbatiale a été unie, en 1712, à l'Evêché de Perpignan. S. Genys de Fontaines même ordre. £Ue eft réformée, ôc dépend de l'Abbaye 55° Méthode de Géographie. de Monferrat, en Catalogne , 6c de îâ Congrégation Espagnole de Valladohd. La ïilVbulmême ordre. S. André du Jau } aufli de S. Benoît. Colane y ordre de Cîteaux , ruinée. Notre-Dame d'Pfpcran 9 ordre de S.' Auguftin. Notre-Dame la Réale 3 ordre de S. Auguftin , à deux lieues au fud de Perpignan , a été fécularifée , le Chapitre transféré dans cette ville, 6c la manfe abbatiale unie à l'Evêché. Valbonne j dans le Valefpir , ordre de Cîteaux, qui eft ruinée , 6c n'a plus qu'un Abbé commendataire. §. V. Province Eccléjlajllque d'Arles. Arles , ville Archiépifcopale de Provence , fur la gauche du Rhône , eft une ancienne ville où quelques Empereurs Romains ont fait leur féjour. Le Préfet des Gaules y fixa fa réfidence après la ruine de Trêves. C'eft ce qui donna lieu à fon Evêque de faire ériger fon fiége en Archevêché indépendant de Vienne. Cela fe fit dans le Ve fiécle. La Province d'Avignon ayant été diftraite en 1475 , de l'Archevêché d'Arles, celui-ci n'a plus que quatre fuftragans , qui font : 1. Marfeille, 3. Toulon, 2 S. Paul trois- Châ- 4. Orange, teaux, Provinces Eccléjiajliques. 551 Le Diocèfe d'Arles a cinquante-une Paroiffes , dont onze font à la droite du Rhône, en Languedoc. La cathédrale » dédiée à S. Trophime , a un Chapitre compofé de vingt Chanoines. Le Prévôt, l'Archidiacre , le Sacriftain , & l'Archi-prêtre } font les quatre Dignités de ce Chapitre. Le Capifcol, le Primicier & le Tréforier, font Perfonnats. Abbaye d'Hommes. Mont-Majour ■> ordre de S. Benoît, près d'Arles, fondée en 530, par Childebert, Roi de Paris. Abbayes de Filles. S. Céfaire d'Arles, ordre de S. Benoît, fondée vers l'an 5 3 o, par S. Céfaire, Evêque d'Arles. Sainte-Claire ; on n'en a point de mémoires. I. Diocèfe de Marfeille. Marfeille ^ ville Epifcopale, en Provence , au bord de la Mer Méditerranée , n'a dans fon Diocèfe que trente-deux Paroif-*ès. L'Eglife cathédrale eft dédiée à Notre-Dame 3 & le Chapitre eft compofé d'un Prévôt, d'un Archidiacre qui font Dignités , d'un Sacriftain , d'un Capifcol, Sui font Perfonnats, &z de dix-neuf Cha-noines. 5 5 2. Méthode de Géographie. S. Vlclor deMarfeille étoit une ancienne Abbaye de S. Benoît, bâtie vers l'an 449. Elle a été fécularifée &c convertie en Collégiale , il y a peu d'années 3 le chef de cet illuftre Chapitre continue de porter le nom d'Abbé. On y voit une Crotte, que l'on prétend être la première Chapelle que les Chrétiens ont eue dans les Gaules. Abbayes de Filles. S. Sauveur, ordre de S. Benoît, Ab-Ba.ye fort ancienne. Mont-Sion> de Cîteaux, près la ville de Marfeile. Aubaigne 3 de S. Auguftin , dans la petite ville du même nom, qui appartient à l'Evêque de Marfeille, quatre lieues » l'eft. II. Diocèfe de S. Paul-trois-Châteaux. Saint-Paul-trois-Châteaux j ville de Dauphiné , fur les fronrieres de la Provence ou du Comrat. Son Diocèfe contient trente-trois Paroiffes. Le Chapitre de la cathédrale , dédiée à S. Paul, l'un de fes premiers Evêques , eft compofé d'un Prevôr, d'un Archidiacre, d'un Sacriftain , d'un Théologal, & de fix Chanoines. 4bbayes Provinces Eccléfiaftiques. 55$ Abbayes dTIommes. Aigucbclkj ordre de Cîteaux , dans un bourg de Dauphiné , fondée en 1137. «S'. Paul-trois-Châteaux, Vdmomxéj on n'en trouve point de mémoires. III. Diocèfe de Toulon. - Toulon j ville de Provence , au fud-eft de Marfeille , eft au bord de la Mer Méditerranée , qui y fait un port des plus grands & des plus sûr. Son Diocèfe n'a que vingt Paroiftes. L'Eglife cathédrale eft dédiée à Notre-Dame & à S. Cynriem San Chapitre eft compofé d'un Prevbt, d'un Archidiacre , d'un Sacriftain , d'un Capifcol, tk de huit Chanoines. Abbaye de Filles. Hi erres ou Y erres > ordre de Cîteaux , fondée en 1243 , eft unie à l'Eglife de S. Etienne du Pont a au même Diocèfe. IV. Diocèfe d'Orange. Orange j ville Epifcopale, entre Arles & Saint-Paul, eft enclavée dans le Ccmtat qui appartient au Pape. Son Diocèfe ne contient que dix-huit Paroiffes. Le Chapitre de fa cathédrale , dédiée à Notre-Dame & à tous les Saints, eft compofé de neuf Chanoines, dont trois remplif-Tome IV. A a 554 Méthode de Géographie. ient les Dignités , de Prévôt, d'Archidiacre , ÔC de Capifcol. Abbaye de Filles. Notre-Dame des Plans, à Orange. On lui a uni les Abbayes de Notre-Dame-des Champs ôc de S. Pierre du Puy. Elles font toutes de Cîteaux. Partie de la Province Eccléjlajlique dé Avignon en France. La Ville d'Avignon ôc le Comtat Ve-naiflin qui l'environne , font originairement terres de Provence , mais depuis long-temps poffédées par le Pape : les habitans font réputés en France regni-coles. Avignon eft fur le Rhône , entre Arles ôz Orange. Les Papes y ont rélîdç depuis 1307 jufqu'en 1376, & ils y tiennent aujourd'hui un Vice-Légat. C'étoit autrefois un Evêché fous Arles, ainfi que Cavaillon Carpentras ôc Vaifon petites villes du Comtat 3 mais en 1475 ^e ^aPe Sixte IV érigea Avignon en Archevêché , a qui il donna les trois Suffragans que Fon vient de nommer. De 47 Paroiftes qui compofent le Diocèfe d'Avignon, il y en a 31 dans le Royaume, favoir, %o en Provence, ôc 11 en Languedoc , fur les bords du Rhône. Cavajr Jon a quelques Paroiftes en Provence > Provinces Eccléfiaftiques. 5 5 ç aufli-bien que Carpentras 3 6c Vaifon en a en Dauphiné , 6c dans la Principauté d'Orange. Par rapport aux Abbayes qui dépendent de la France a il y en a une ■d'Hommes , une de Filles dans le Diocè^ fe d'Avignon , avec une féconde d'Hommes , dans le Diocèfe de Cavaillon. Abbayes d'Hommes. Saint-André de Ville-neuve-lez Avignon , otdre de S. Benoît, dans la ville du même nom , au bas-Languedoc , ôc du. Diocèfe d'Avignon. Senauque ou Senaugue , ordre de Cîteaux , dans le Diocèfe de Cavaillon t fondée en 1148. Abbaye de Filles. S. Honorât de Tarafcon 3 ordre de S. Benoît, dans la ville même , fituée fur le Rhône , du côté de l'orient, à quatre lieues d'Avignon , du Diocèfe duquel eft cette ville, ainfi que celle de Beaucaire , qui eft vis-à-vis, en Languedoc. §.. VI. Province Eccléfiaftique d'Aiw Aix j ville Archiépifcopale , ôc la capitale de Provence , eft fituée à cinq lieues de Marfeille. Son Archevêque a cinq SufFragans, dont le premier eft en Dauphiné , ôc les quatre autres en Provence» Aa ij 5 5 6 Méthode de Géographie. n. Apt, j. Gap , 2. Riez, 4- Fréjus, Et 5. Sifteron. Le Diocèfe d'Aix contient 84 Paroiftes. L'Eglife cathédrale eft dédiée au S. Sauveur , ou a la Transfiguration 3 ôc fon Chapitre eft compofé de vingt Chanoines, dont les quarre premiers font le Prévôt ôc l'Archidiacre , qui font Dignités , le Sacriftain qui eft Perfonnat, ôc le Capifcol, qui n'eft ni Dignité ni Perfonnat. Il y avoit autrefois au nord d'Aix une Abbaye d'hommes de l'ordre de Cîteaux, nommée Sauve-Cane fille de Morimond, fondée en 1197 ^rnais elle a été unie à la cathédrale d'Aix. Abbaye de Filles. Celle ou la Celle ordre de S. Benoît, dépendante de S. Victor de Marfeille, fondée en 1 o 16 , & transférée à Aix en 16 5 <>>. 1. Diocèfe dApt. Aptj ancienne ville, au nord d'Aix, nJa dans fon Diocèfe que trente-deux Paroiffes. Le Chapitre de fa cathédrale , dédiée à Notre Dame ôc à S. Caftor , eft compofé d'un Prévôt ôc de douze Chanoines. Provinces Eccléfaflique'S. fff Abbayes d'Hommes. S. Eufebe ordre de S. Benoît, près fa ville d'Apt, fondée avant l'an 9 10. Val-Sainte ordre de Cîteaux, au nord-tft, fondée en 1188. Abbayes de Filles. Sainte Croix 3 dans la ville d'Apt , ordre de Cîteaux , fondée en 1234. Sainte Catherine j ordre de S. Auguftin , aulli dans la ville d'Apt, fondée l'an 1299. 11. Diocèfe de Rie^. Rie^s au nord-eft d'Aix, a dans fon Diocèfe 54 Paroiftes. Le Chapitre do h cathédrale , qui a été dédiée à Notre-Dame , eft compofé d'un Prévôt , d'un Archidiacre , d'un Sacriftain , ciim Capifcol tk de huit Chanoines. Abbaye de Filles. Beaudun y ordre de S. Auguftin \ l'oueft de Riez 3 elle eft en ruines,. III. Diocèfe de Fréjus. Fréjus, petite ville Epifcopale, eft au bord de la Mer , à l'eft d'Aix. Son Eglife cathédrale eft dédiée à Notre-Dame", tk *°n Chapitre eft compofé d'un Prévôt, A a iij f-)S Méthode de Géographie. «l'un Archidiacre , d'an Capifcol , d'un Sacriftain, Ôc de huit Chanoines. Ce Diocèfe a 6j Paroiffes. Abbayes dTIommes. S. André-d'Andule 3 ordre de S. Benoît y on n'en trouve point de mémoires. Eu/maire même ordre 3 on n'en trouve point non plus de mémoires. T h or on et j ordre de Cîteaux , fille de Mazan , fondée en n 36 , à l'oueft de îréjus. IV. Diocèfe de Gap. Gap Evêché en Dauphiné , au nord-eft d'Aix j a 121 Paroiffes. La cathédrale eft confacrée à l'Affomption de la Sainte Vierge , ôc fon Chapitre eft compofé d'un Doyen , d'un Archidiacre , d'un Prévôt, d'un Sacriftain, d'un Capifcol 6w de douze. Chanoines. Abbayes d'Hommes. C/aufonnCj ordre de S. Benoît, en Dauphiné. Bortavef unie à la Chartreufe de Dur-bon. Fourrières, unie à S. Clair de Sifteron. V. Diocèfe de Sifleron. Sifieron eft une ville de Provence > Provinces Eccléjtaflîques. 559-' entre Aix & Gap. Son Diocèfe contient 43 Paroiffes. Le Chapitre de la cathédrale , dédiée à Notre-Dame , eft compofé d'un Prévôt & de onze Chanoines. Abbayes d'Hommes. Lure j en Provence , ordre de S. Benoît, fondée en 1171. Crouis j ordre de S. Auguftin , fondée par Raymond Bérenger , Comte de Provence 3 la manfe abbatiale a été unie à l'Evêché. Abbaye de Filles. Sainte Claire t fituée dans un bourg de Dauphiné. §. VI. Province Eccléjiajlique d*Embrun. Embrun ou Ambrun _> Archevêché & ville du Dauphiné , près de la Provence , eft bâtie fur un rocher, au pied duquel paffe la Durance. Sa Province s'appelloit du temps des Romains , les Alpes maritimes , par oppofition aux hautes Alpes, Graies & Pennines , qui formoient au nord-eft la Province de Tarantaife , aujourd'hui en Savoye , &: partie voiiîne d'Italie. Les Suffragans d'Embrun font au nombre de ftx ;,cfuq dans le Royaume >8c le fixié- Aa iv $Go Méthode de Géographie. me efl Nice dans le Piémont , qui appartient à la Maifon de ^Savoye. Ces Evêques font ceux de i. Digne, 4, Glandeve, z. Graffe , 5. Senez , 3. Vence , 6. Nice. Le Diocèfe d'Embrun contient 11 \ Paroiftes. Son Eglife cathédrale eft dédiée à Notre-Dame , tk le Chapitre eft le feul qu'il y ait dans le Diocèfe 3 il eft compofé d'un Prévôt, d'un Sacriftain , d'un Chantre , d'un Archidiacre tk de dix-neuf Canonicats. Abbaye d'Hommes. Bofœdon ou Bofcaudon 3 ordre de Saint Benoit, fituée à deux lieues au midi d'Embrun , fur une montagne, a été fondée l'an 1130. I. Diocèfe de Digne. Digne j ville Epifcopale dans la haute Provence , n'a dans fon Diocèfe que 3 2 Paroiffes. Son Eglife cathédrale eft dédiée à S. Jérôme , tk le Chapitre eft compofé d'un Prévôt, d'un Capifcol, d'un Archidiacre , d'un Sacriftain , de neuf autres Chanoines , tk de huit Bénéficiers. II. Diocèfe de Graffe. Graffe > ville Epifcopale de la hante Provinces Eccléfiaftiques. 5.0-1 Provence , eft à peu de di (lance de la mer : fon Diocèfe ne contient que 21 Paroiftes. Le Chapitre de fa cathédrale , dédiée à Notre-Dame , eft compofé d'un Prévôt, d'un Archidiacre , d'un Capifcol > d'un Sacriftain , d'un Archiprètre 3 tk de fept autres Chanoines* Abbaye dTIommes. Lerins y ordre de S. Benorr , fituée dans Pille du même nom , a été autrefois très-célebre 3 elle fut fondée par S. Honorât l'an 391. III. Diocèfe de Vence. Vtnce j ville Epifcopale en Provence , eft au nord-eft de Grade. Son Diocèfe a vingt-trois Paroiftes. L'Eglife cathédrale eft dédiée à Notre-Dame , 5c fon Chapitre eft compofé d'un Prévôt, d'un Archidiacre , d'un Capifcol , d'un Sacriftain d'un Théologal, de cinq Chanoines 3 5c de huit Bénéficiers. IV. Diocèfe de Glandeves* Glandcves ■> ville Epifcopale de la haute Provence , au nord de Gralfe Se de Vence , eft fur le Var. Son Diocèfe a 5 6 Paroiftes , dont plufieurs font en Italie , dans le Comté de Nice. Le Chapitre de la ca- Aa v yûi- Méthode de Géographie. thcdrale , dédiée à S. Juft , eft compofé d'an Prévôt, d'un Archidiacre , d'un Sacriftain j d'un Capifcol, &c de cinq Chanoines. La ville de Glandeves étant en-ruines , F Evêque Se le Chapitre fe font ■tranfportés à Entrevaux , qui n'eft qu'à un quart de lieue à la. gauche du Var. V. Diocèfe de Senc^ Sene% 3 ville Epifcopale de Provence,, a l'oueft de Glandeves , eft dans des montagnes très - rudes. Son Diocèfe n'a que 41 Paroiftes. L'Eglife cathédrale eft dédiée à Notre Dame , & fon Chapitre eft compofé d'un Prévôt, d'un Archidiacre d'un Sacriftain, & de cinq autres Chanoines. Abbayes, S. Andréas de Bufto, de l'ordre de Si Benoît. S. Salvatoris j même ordre, Bonne j même ordre. Parlemens, III. La France divisée, par rapport au Civil 3 en Parlemens 3 et autres cours supérieures. Cartes. te fleur jaillot a des Cartes de France divifees j & enluminées en plein 3 par Parlemens 3 Chambres des Comptes 3 Cours des Aides 3 Cours des Monnoicsa Les autres Géographes peuvent en fournir de femblables. Le Gouvernement Civil qui a principalement rapport à la juftice que le Roi tait rendre a fes fujets , donne lieu de divifer la France par les différens reftorts des Parlemens ik Confeils Souverains. On la divife encore, relativement aux droits &c revenus du Roi , en Chambres des Comptes, Cours des Aides, &c Cours des Monnoies. ARTICLE I. PARLEMENS ET CONSELLS Souverains.- compte aujourd'hui en France treize ' Parlemens &c deux Confeils fouverains ou fiipérieiirs, qui ne différent des Parle-- Aa vj 5^4 Méthode de Géographie. mens que par le nom , puisqu'ils jugent comme eux les affaires civiles Se criminel-les en dernier reffort. Les Parlemens y félon Tordre de leur inlticution , font ceux : i. De Paris y qui occupe environ le tiers du Royaume , au milieu j il fur rendu fédentaire Se perpétuel en 1301. I. De Touloufe pour le Languedoc Se la Guyenne orientale : en 1303. 3. De Grenoble j pour le Dauphiné : en 145 3- 4. De Bourdeaux j pour la Guyenne occidentale : en 1462. 5. De Dijon j pour la Bourgogne ; en 1477. 6. De Rouen > pour la Normandie : en 1499, 7. D'Aixpour la Provence : en 1501. 8. De Prennes 3 pour la Bretagne : en 9. De P au j pour le Béarn & la baffe Navarre : en 1620. 10. De Met^s pour les trois Evêcnés \\ en 1633 : & aufu pour la Lorraine Se le Barrois oriental : en 1766. ii. . De Befançon pour la Franche-Comté : en 1676. 12. De Douai 3 pour la Flandre :, en 1714. 13. De Domhes j en Rrefïe : en 1 762.. Les, Confeils Souverains ou Supérieurs x Parlemens. 5 £5 font ceux de Perpignan pour le Rouii'iF Ion \ &z de Calmar 3 pour TÀlface. Il y a encore un Confeil Provincial à Àrras j mais en certains cas, il reffbrtit au Parlement de Paris, comme on le dira dans la fuite. Comme c'eft ici une Defeription Géographique , nous fuivrons , pour ce que nous avons à dire de chaque Parlement, l'ordre tracé ci-devant fur toute la France. Ainfi , après avoir parlé du Parlement de Paris qui exige un plus grand détail, nous traiterons de ceux qu'il a au nord, favoir, dé Rouen 3 de Douai 3 de %j & du Confeil fouverain de Col-mar; enfuite des Parlemens du milieu de la France, qui font ceux de Rennes à l'occident • de Dijon j de Dombes 3 Se de Befançon 3 à l'orient; enfin des Parlemens qui fe trouvent au midi , favoir, ceux de Bourdeaux 3 de Pau 5c de Touloufe j le Confeil Souverain de Perpignan Se Tes Parlemens d'Aix Se de Grenoble. Dans tous ces Parlemens du midi, on fuit le Droit Ecrit ou le Droit Romain au heu que les autres (à l'exception du Confeil de Col ma r ) jugent félon le Droit Coutumiec, ou les anciennes Coutumes, qui pouroient bien tirer leur origine des* ufages des Gaulois feptentrionaux , à qui les Romains ont lailfé fur cela une efpece de liberté , comme l'a établi M, Grofîey ^ 5 en Orleanois Chartres, Blois y en Champagne & Brie. 20. 21. 22. 23. 24. 25. z6. 5 7° Méthode de Géographie, 17. Tours, 7 en Touraï« i&. Ghâtillon fur Indre, y ne. le). Mans, dans le Maine. 30. Château-Gonthier, 1 31. La Flèche. S en Anjou. 32. Angers. j 33. Poitiers , en Poitou. 34. La Rochelle, en Aunis. 35. Angoulême, en Angoumois. 36". Gueret,dans la Marche. 57. Bourges, dans le Berri. 38. Saint-Pierre le Moûtier , en Ni- vernois. 39. Moulins, en Bourbonnois. 40. Riom, V 41. Clermont,Y « 41. Brioude, 7 enAuver5fte- 43. Aurillac » 3 44. Lyon, en Lyonnois. Ce que nous avons dit des anciens grands Pairs de France , ôc des Ducs ôc Pairs modernes qui ont féance au Parlement de Paris, comme étant la Cour des Pairs, nous engage à ajouter ici quelques obfervations. Tous ceux des grands Seigneurs qui étoient parvenus à le rendre propriétaires dans leurs Gouvernemens, où ils s'attribuèrent les droitsRégaliens,& qxii ne relevoienr que du Pvoi, avoient féance au Parlement, aulïi-bien que les Evêques, en qualité de Pairs ou d'égaux. Entre ces Pairs de Frarj* Parlemens. 571 ce on en diftinguoit fix grands 3 depuis que H Ligue Capet , qui étoit le feptiéme , montant fur le trône en 987, y réunit ce qu'on appelloit le Duché & Marquifat de France , qui s'étendoit dans llile de France ÔC le long de la Loire. On joignit dans la fuite à ces fix grands Pairs Laïcs f dont nous parlerons dans un moment,fix autres Pairs Eccléfiaftiques. Ces douze grands Pairs de France parurent enfemble pour la première fois en 1179 , au facre ôc couronnement de Philippe Augufte , ôc y firent les fondions qu'ils font encore dans les cérémonies pareilles, foit par leurs re-préfentans, foit par eux-mêmes. Trois de ces Pairs Laïcs ne fubfiftoient plus, lors de l'inftitution du Parlement de Paris, leurs Provinces ayant été réunies a la Couronne , à l'exception du Duché de Bourgogne , d'une partie du Duché d'Aquitaine s qui étoit encore polfédée par les Rois d'Angleterre , ôc du Comté de Flandre. Philippe le Bel , qui établit en 1301 le Parlement de Paris fédentaire , pour remplacer en quelque forte les anciennes Pairies , avoit mis en 1297, au nombre des grands Fiefs, le Comté de Bretagne y en le faifant Pairie : il donna aufli le même rang au Comté & Artois 3 ôc à celui d'Anjou. Tel eft le commencement des nouvelles Paires fubftituées aux anciennes ; mais on 57* Méthode de Géographie. n'en érigea pendant long-temps que pour des Princes du fans Roval. Les anciens grands Pairs de France étoient, i°. le Duc de Bourgogne j ( Province réunie en 1477.) Ce Prince portoit au Sacre du Roi la Couronne Royale : M. le Duc d'Orléans , Régent, Fa repréfente au Sacre de Louis XV en 1721.2. Le Duc de Normandie ( Province réunie en 1204) portoit la première Bannière royale : M. le Duc de Chartres ( pere du Duc d'Orléans d'aujourd'hui ) fut fon repréfentant au Sacre de Louis XV. 3. Le Duc de Guyenne ( dont la conquête fut achevée en 1453) portoit la féconde Bannière Royale : il fut repréfente en 1721 , par M. le Duc de Bourbon. 4. Le Comte de-Flandre- ( dont Louis XIII & Louis XIV ont repris une partie) portoit l'Epée royale : ce fut M. le Comte de Clermont qui le repréfenta au Sacre de Louis XV. 5. Le Comte de Touloufe ( dont les Terres vinrent au Roi en 1272 ) portoit les Eperons d'or : M. le Comte de Charolois le repréfenta en 1722. 6. Le Comte de Champagne ( Province dont la réunion fut con-fommée en 1328) portoit l'Etendard de la guerre : ce fut M. le Prince de Conti qui le repréfenta au Sacre de Louis XV. Tous avoient, comme anciennement, la Couronne en tête, avec les habiilemens uiités autrefois. P a/'le mens. 573 ;Les Pairs Eccléfiaftiques, qui fubuftent & ont encore féance au Parlement de Paris , après les Princes du Sang Royal , font : 1, l'Archevêque Duc de Reims , fucceffeur de S. Remi, Apotre des François. Il facre les Rois 3 mais lorfque le liège eft vacant, c'eft l'Evêque de Soiffons, fou premier fuftragant, qui fait cette cérémonie , comme cela .eft arrivé a S. Louis êc à Louis XFT. L'Archevêque de Reims, ou fon repréfentant, met enfuite la Couronne fur la tête du Roi& tous les autres Pairs y portent la main. Avant cette cérémonie, fuivant l'ancienne formalité, on demande^ le confentement de l'affem-blée &c du peuple. .1. L'Evêque Duc de Laon y porte au Sacre la fainte Ampoulle, ou l'Huile facrée. 3. L'Evêque Duc de Langres portre le Sceptre : il ne fut vaf-fal du Roi, pour fes Terres, qu'en 1179, &c c'eft ce qui prouve, contre divers Auteurs , que les douze Pairs n'ont pu être auparavant. 4. L'Evêque Comte de Beauvais y porte le Manteau Royal. 5. L'Evêque Comte de Chalons-ïwï-Marne,.porte l'Anneau. 6. L'Evêque Comte de Noyon porte le Ceinturon. Il y a encore un autre Prélat, qui a féance au Parlement de Paris parmi les Pairs : c'eft l'Archevêque de Paris, depuis ï6'74. .Mais il n'eft pas.comme les Pairs Eccléfiaftiques dont nous venons déparier : 574 Méthode de Géographie. il porre le nom de Duc de Salnt-Cloud ; &c il fiége à fon rang de réception parmi les Ducs Beauvaifis , Ifle de France. Chaulncs 3 en 1711 , dans la Picardie. Rohan-Rohan, 171.4 , à Frontenai, en Saintonge. Villars-Brancas j en 1716, dans la haute Provence. Valentinois en 1716 , en Dauphiné. Nevers3 en 1720 , dans le Nivernois. Biron3 en 1723 , dans l'Anjou. Aiguillon A en 17 31, dans l'Agénois} en Guyenne.. $j6 Méthode de Géographie. Chajlillon en 17 36 , à Mauléon , en Poitou. Fleury , en .17 3 dans le Boutdelois. 2. Libourne, } 3. Saintes, en Saintonge. 4. Périgueux ,7 n ' ■ j 5. Sarlat, 6. Limoges , 1 7. Tulles, > en Limofin. 8. Brive, j 9. Agen , dans l'Agénois. 10. Condom , 7 1 en Condomois, n. Nérac , 1 2. Bazas , en Bazadois. 13. Dax , dans les Landes. 11. Parlement de Pau ou de Navarre. Ce Parlement , qui n'a proprement dans fon reffort que le Béarn &c la baffe Navarre 3 a fuccédé au Confeil Souverain de Navarre , érigé en Parlement} l'an 1620, par le Roi Louis XIII. Ce Bb iij 5Sz Méthode de Géographie. Prince réunit alors entièrement à la Couronne ces pays ôc autres terres que Henri IV , Ion pere , poftédoit avant que de monter fur le Trône de France. Ce Parlement a fix Sénéchauffées. Ce font celles de : 1. Pau , 4. Morlas , 2. Oléron , 5. Sauveterre , y. Orthès, 6. LaMérindadede baffe Navarre. Outre ce reflort pour les affaires ordinaires , il a encore jurifdiction pour les affaires domaniales & féodales , ôc pour tous les procès qui naifïènt des aveux ôc dénombremens , en difîérens pays qui dépendoient du domaine de la Cour de Navarre , ôc qui font dans l'étendue des Parlemens de Bourdeaux ôc de Touloufe. Ce font dans le premier, le pays des Landes 3 le Marfizn 3 le Condomois ÔC le Baçadois 3 le canton du Bourdelois entre Bourg ôc Libourne , des deux côtés de la Dordogne , où font Cnffac ôc Yurae i autre canton , entre Coutras ÔC Caflillon, où eft Saint-Emilieu : partie de l'Agénois, autour du Drot , où eft Sainte-Foi 3 ÔC une autre partie près du Lot , où font Pênes ôc Tournon ; le Périgord ôc le Limofin. Dans le reflort du Parlement de Touloufe j le Kouergue ; la partie du bas Quer- Parlemens. 5 S 3 ci , où eft Sept-Fonts ; Y Armagnac 3 la *Lomagne j la Rivière-Verdun 3 YEJlarac les quatre Vallées la partie de Cominges où eft Saint- Bertrand j le pays de Rieuxj le Comté de Foix 3 le Donne/an 3 la partie occidentale de l'Evêché de A/>-repoix 3 & Puyvaladou dans le Roufli'-lon ; une partie du Toulouiain, à l'occident du canal, où font Auterive &c Mon-tefquiou ; autre partie à l'orient du canal, près & au nord de Carmain ; partie du Diocèfe de Caftres , où eft Lautrec j partie des Diocèfes d'Usés 6c de Nifmes , où eft Saint-Génie^. 12. Parlement de Touloufe. Ce Parlement a été inftitué vers l'an 1303 , par Philippe le Bel , au même temps que celui de Paris , auquel il fut enfuite uni , par deux fois pendant plus de cent ans. C'eft pourquoi il y a toujours eu une confraternité entre ces deux Parlemens 3 & les membres de l'un ont toujours pù feoir au Tribunal de l'autre, quand ils ont été à portée de le faire. Le Parlement de Touloufe fut rétabli en 1437 , & rendu perpétuel en 1443 , par le Roi Charle VII. Il a dans fon reflort non-ferilement le Languedoc ; mais encore le pays de Foix ; & dans la Guyenne orientale, le Rouer-guejÏQ Quercij &C les pays d'Armagnac 3 Bb iv 5 § 4 -Méthode de Géographie. de Lomagne j de Rivière-Verdun j êlEf-tarac ôcc. de Bigorre de Cominges & de Conferans. Ce Parlement, qui a le plus d'étendue après celui.de Paris , a i 5 Préûdiaux , favoir huit en Languedoc : I. Le Pui en Vêlai, 5. Carcaffone, z. Nifmes , £. Limoux , 3. Montpellier, 7, Caftelnaudari_, 4. Beziers, 8. Touloufe. 5>. Pamiers , dans le pays de Foix. 10. Rhodes, ? n xT-ii r 1 ? en Kouergue. ii. Villerrancne , ^ & 11. Cahors , ? ^, . \jf il r en Querci. 1 3, Montauban , ^ ^ 14. Auch , 7 dans la Gafcogne 15. Leitoure , 3 orientale. 13. Confeil de Perpignan ou de RouJJiUon. Ce Confeil Souverain ou Supérieur a ■été créé en \66o , à la place d'une Cour de Juftice, qui avoit été établie à Perpignan j aufli-tôt après la conquête du Rouf-iillon par Louis XIII fur les Efpagnols » en 1641. Son reflort n'a que trois Vigne-ries , favoir celle de Perpignan 3 pour le Rouflillon propre 3 celle de Fillefranque 3 pour le Confiant, & celle de Montlouis , jioùr le Capftr & la Cerdagne Francoife. 14. Parlement d'Aix ou de Provence. . 11 a été inftitué par le Roi Louis XII Parlemens. 5 S $ en 1 joi , pour le Comté de Provence , & ce qu'on appelle les Terres adjacentes j qui toutes enfemble portent aujourd'hui le nom de Provence , réunies à la Couronne en 148 1. Les anciens Comtes, dont les plus célèbres étoient de la Maifon de France , Ducs d'Anjou & Rois de Naples , avoient leur Cour de Juftice à Âix j & le Parlement lui a fuccédé. Il a dans fon reffort douze Sénéchauffées , di-vifées en Vigueries, donr on parlera dans le volume fuivant, & aufquelles on a joint la Vallée de Barcelonette 3 cédée par la Maifon de Savoie à la France , en 1713. ï 5. Parlement de Grenoble j ou de-Dauphiné'. Ce Parlement a fuccédé au Confeil Del' phmaf ou des Princes Dauphins de Viennois , dont le dernier , Humbert II, céda en 1349, fes Etats au Roi Philippe de Valois. Il fut fait Parlement en 1453 , par Louis XI, qui n'étoit encore que Dauphin , & cela fut confirmé en 145 5 , parle Roi Charle VII, fon pere. Il a dans fon reflort le Dauphiné, ôc on lui a de plus attribué la Principauté à? Orange 3 qui eft: enclavée dans le Comtat Venaiftin, qui appartient au Pape. Il y avoit autrefois un petit Parlement à Orange, lorfque les Princes de Nafïau poffédoient cette Principauté, qui a été cédée a la France eu Bb v '%%é Méthode de Géographie. 1713. On ne compte dans le Parlement de Grenoble qu'un Préfidial, qui eft à Valence ; mais d y a de plus trois grands Bailliages ", celui de Viennois j celui des Montagnes j celui de Die la Sénéchauf-fée de Valentinois j &c- plufieurs Judica-tures. ARTICLE IL CHAMBRES DES COMPTES. JL,Es comptes des deniers royaux Se publics font reçus , examinés Se jugés fou-verainemerx , dans les Cours fupérieures que l'on nomme Chambres des Comptes. Il n'y en a proprement dans le Royaume que neuf: nous parlerons à part de quelques autres que plufieurs Auteurs mettent fur la même ligne , mais qui demandent d'être diftinguées des premières. i. La Chambre des Comptes de Paris* eft la plus ancienne : elle a beaucoup plus d'étendue que les autres, puifqu'elle comprend non feulement tout le reffort du Parlement de Paris, à l'exception du Blaifois j Sec. mais encore celui du Parlement i'e Bourdeaux , avec la Flandre Françoife ôc le Hainaut. Les Chambres des Comptes de tentes les Provinces font obligées Chambres des Comptes. 5 87 de lui envoyer tous les ans un double de leurs comptes 3 ôc elle procède feule aux enregiftremens, i°. des fermens de fidélité des Prélats & autres perfonnes fujettes au droit de Régale; 20. des foi ôc bornages pour toutes les Terres titrées, comme Duchés, Marquifats , Comtés , Vicomtes, Baronies. Certe Chambre a la garde du dépôr des terriers de la Couronne. 1. La Chambre des Comptes de Blois j, eft enclavée dans le reffort de celle de Paris. Elle doit fon origine aux Comtes de Champagne, qui poilédoient le Comté de Biois. Le Roi Louis XII la confirma en 1498 , ôc elle l'a été par les Rois fes fuc-celfeurs qui l'ont auforifée à l'inftar des antres Cours du Royaume. Son reffort n'a préfentement que les Elections de Blois y de Romorentin y à'Amboife j ôc de Cha-leaudun. 3. Celle de Rouen eft pour la Normandie : elle a été établie en 1483. On fa unie en 1705 à la Cour des Aides de la même ville , Ôc les Officiers fe divifenr par fémeftres dans chacun des deux Bureaux. 4. La Chambre des Comptes de Nan* tes y pour la Bretagne , a été inftituée par fes anciens Ducs : ôc le Roi François I l'a confervé en réunifiant cette Province en 1532. Bb vj. 588 Méthode de Géographie. 5. Celle de Dijon 3 qui a pour reflort % la Bourgogne , avoit aufli été établie par fes Ducs : le Roi Louis XI la confirma en M77- 6. La Chambre des Comptes de Dole * pour la Franche-Comté , fubfiftoit dès Fan 1494. Elle fut confervée lorfque Louis XIV acquit la Province. Il en régla la Jurifdiction en 1692 , ôc lui réunit le Bureau des Finances ôc les Tréforiers de France en 1696 , fous le titre de Chambre ôc Cour des Comptes , Aides , Domaines ôc Finances du Comté de Bourgogne. 7. Celle de Montpellier j pour le re flore du Parlement de Touloufe, c'eft-à-dire , pour le Languedoc•& la Guyenne orientale , fut établie par le Roi François 1, en a 512. Elle a été unie en 1629 , a la Cour des Aides de la même ville , qui n'a pas dans fon reffort la Guyenne orientale , à caufe de la Cour des Aides de Montauban» S. La Chambre des Compte èéAix j pour la Provence , doit fon origine aux anciens Comtes. Le Roi Henri 11 en régla le pouvoir ôc la jurifdiction , en 15 48 ^ ^ lui attribua les Aides en 1555. 9. Celle de Grenoble., pour le Dauphiné, exiitoit dès 1583. Dans la fuite elle fut unie au Parlement 3 mais elle en a été fe-parée en 1 628. Les Chambres des Comptes font unies Cours des Aides. 589 au Parlement de Met% 3 pour la Lorraine j & à celui de Pau > pour le Béarn Ôc la Navarre. Il y en avoit autrefois une à Lille en Flandre j mais c'eft à tort que quelques Auteurs en font encore mention. L'Hôtel fubfîfte avec des Archives très-confidéra-bles 3 dont il y a un Gardien en chef. ARTICLE III. COURS DES AIDES. (^Es Cours jugent en dernier reflort des débats ôc différends qui peuvent naître au fujet des fubfides, entre les peuples ôc ceux qui font chargés de les lever. Ces fubfides regardent les Tailles , les Aides , les Gabelles , ôc autres droirs impofés par le Roi. Il n'y a proprement dans le Royaume , que quatre Cours des Aides qui aient ce titre particulier, les autres étant unies ou à des Parlemens Ôc Confeils Souverains , ou à des Chambres des Comptes. 1. La Cour des Aides de Paris n'eft pas fi étendue que le Parlement , puisqu'elle ne comprend pas Y Auvergne ; mais elle a la Saintonge 3 dans le reffort du Parle ment de Bourdeaux. Elle fut infti- 59© Méthode de Géographie. tuée en 1582 par le Roi Charle VL 2. La Cour des Aides de Clermont" Ferrand 3 pour l'Auvergne , fur diftraite de Paris , &c établie d'abord en 1557 à Montferrand , ville voilîne de celle de Clermont, à laquelle on l'a unie. 3. La Cour des Aides de Bourdeaux fut inftituée d'abord à Périgueux en 1553. Louis XIV , après diverfes translations, la fixa à Bourdeaux , en 1690. Elle n'eft pas h* étendue que le Parlement : on a déjà dit que la Saintonge étoit de la Cour des Aides de Paris 3 il faut encore ob-ferver ici, pour les pays de Marfan 3 de Balourd &z de Soûle 3 que les affaires des Aides font jugées par les Sénéchaux de;; lieux , ou par l'Intendant s ainfi que dans le Bigorre. 4. La Cour des Aides de Montauban a pour fon reffort la Guyenne orientale , à l'exception du Bigorre : elle fut diftraite en 1642 de la Cour des Aides de Montpellier j qui comprenoit toute l'étendue du Parlement de Touloufe. On établit celle de Montauban d'abord à Cahors > Se elle a été transférée en 1660 à Montauban. Les Parlemens aufquels les Cours des Aides font unies , font ceux de Met\* de Bennes de Dijon de Pau Se de Grenoble. Les Confeils Souverains de Col' mar Se de Perpignan 3 jugent du fait des- Cours des Monnoies. c9 î Aides pour leurs Provinces, Se ainfi ils y tiennent lieu de .Cours des Aides. Celles qui font unies aux Chambres des Comptes, font celles de Rouen 3 de Dole j de Montpellier Se d'Aix. En Flandre Se en Hainaut 3 les Inten-dans jugent des Aides, Se on en peut ap-peller au Confeil d'Etat. ARTICLE IV. COURS DES MONNOIES. CjEs Cours connoiflent en dernier reflort: des monnoyes, métaux , mines , poids, & aufli du titre de toutes les matières d'or Se d'argent que les Orfèvres , de autres artifans emploient dans leurs ouvrages. On compte ordinairement deux Cours fouveraines des Monnoyes dans le Royaume 3 niais il y a encore quatre autres Tribunaux qui joignent cette autorité à celle qu'ils ont d'ailleurs , parce qu'ils jugent aufli du fait des Monnoyes, Sec. 1. La Cour des Monnoyes de Paris efl: la plus ancienne , Se la plus étendue : elle a été long-temps feule dans le Royaume. On y garde les poids originaux de France , fur lefquels ceux de toutes les Villes du Royaume font étalonés. Elle fut éri- 592. Méthode de Géographie. gée l'an ï 5 5 2 en Cour Souveraine par le Roi Henri II. Les Chambres ou Hotels des Monnoies qui en dépendent , font dans les Villes fuivantes, au nombre de dix-fept. On jugera par-là de fon étendue. Nous y joindrons les lettres que l'on met fur la monnoye que l'on fabrique dans ces diftérens Hôtels. Paris , A. Dijon , P. Rouen, B. Orléans, R. Caen , C. Reims, S. Tours, E. Nantes , T. Angers, F. Troyes , V. Poitiers , G. Amiens , X. La Rochelle, H. Bourges 3 Y. Limoges, I. Lille , W> Bourdeaux, K. 2. La Cour des Monnoyes de Lyon fut inftituée en 1704. On l'unit en 1705 à la Sénéchauffée Ôc au Prélidial. Elle comprend le Lyonnois ôc la BrelTe , l'Auvergne , le reflort du Parlement de Languedoc ôc la Guyenne, ou Gafcogne méridionale , le pays de Foix , le Rouflîllon , la Provence ôc le Dauphiné. Ses Hôtels des Monnoyes font au nombre de huit : Lyon , D. Riom , O. Bayonne , L. Perpignan, Q- Touloufe , M. Grenoble, Z. Montpellier, N. Aix , ôc. 3. Au Parlement de Met% eft unie la Cour des Monnoyes pour la Lorraine î Cours des Monnaies. 595 l'Hôtel de cette Ville met à fa monnoye les lettres A A. 4. Au Confeil fouverain. de Colmar pour l'Alface , effc unie la Cour des Mon-noies de cette Province : l'Hôtel ou on les fabrique , elt à Strafbourg. B B. 5. A la Chambre des Comptes &z des Aides de Dole 3 eft unie la Cour des Monnoyes pour la Franche-Comté : l'Hôtel des Monnoyes eft à Befançon. C C. 6. Au Parlement de Pau eft unie la Cour des Monnoyes pour le Béarn & la Navarre. L'Hôtel de Pau met à fa Mon-noie pour empreinte, une Vache. Pin du Tome IF. TABLE ALPHABÉTIQUE Des Villes,Provinces, IJles^Lacs a Rivières 3 ôc. dont il efl fait mention dans ce Kilume. A. /l a r , nv. Abbeville, Abcow , Abecour, Abiie en Brignon Brignon. Acci , Acqs , v. Dax. Aclic , v. Aloft. Aenholt, AfHighcm , Agde , AgCll , 46 6 y AÏiun , Aigle , Aiguebelle , Aigues-Mortcs , Aiinicvive , Aiguillon , Ainai , Aincourt, *5« 569. 173-, V* 507. 116. 8i. J4i- rsi. 488. 17. î44-4J*« 575-494-100. Aire , 5M- Airvaux , 474- Aiwieres, 88. Ail, 195 , 313 , JM-* sis t 58< > 588 , Alais , 547- Albi , 5>3- Alcmaer, 110. Alcnçon , Alet , 547- Alfenow , 50. Alleuds, 471. Allois , (les) 490- Almcloo , Almcnêchcs , 415. Alofl: , 146. Alpen , 30. Alpes , mont. iSi. — Graies , 316 -"""7 Maritimes , Alrcncn, 49. AIfacc , 308. Alftettcn, 6$» ALPHABETIQUE. m Altfàx , 69. Arberg, 15. Altimw, 69. Arbon, 68. Altorf, i«. Arc i fie , 350. AltorfF, 405. Ardenbourg, 1513. Altfpach, 513. Ardennes > 41?. Altzcllen , 30. Ardctz , 49. Ambie, 417. Ardon , 51. Amboarnai, 495. Ardorei, o« Ardourel, Amcland, ifle, 175. 531 3 53^. Amcrsfbrd , 174. Argcnfole , 365. Amiens , 313 , 372 , Argenton , 88. 569 > 591' L'Arivour, 457. i'Amour-Dieu j 365 , Arles, 550. Amfterdam , 113-150. Arlon , 131. Anchin , 385. Armuyden , 170. Andainc, v. S. Hubert. Arnen , 51. Andcci , 367. ArnJicm , 115. Andelfingen, 19. Arouaife, 385. Andcnne, 88. Arpajonnie , 538. AndJau, 406. Arpent-ail, v. Aptenne, Andlow, *J6> Arras , 384, Andore, 316. Arfchot, 10;. Andrés, 377. Artois, 305. Angers , 195 , 43^, Artonc , ou Artons , 17° > 591* f%U Angle, 471- A fniercs—Bellai, 439. Angles, 476. Ailen, 176. Angoulême, 467, 570. Ath , 158. Angoumois, 313. Aubaignc, 551. Aniane, 544. Aubepierre, 489. Anjou, 309. Auberive, 499. Antoing , 163. Aubeterre , v. S. Cil— Anvers, 117,119—— bert. 117. Aubignac, 481. Appenzel, 44. Aubrac, 5 3 5» Apt, 556. Auch , 584,519. Aptennc, 5 3 j-. Auchi, 377» Aquitaine , 315. Auge la riche , v. Rei- Araw , 15. caeiuvr. TABLE Augft , 41. Barzelles, 481," Augufta—Rauraco rum, Bal as, 581. v. Augft. Balle , 3 r-41 , 510, Aulboune , i'7i l'Evêclié , 6$. Aultiai , 419. Bailac , 469. L'Aumône , Balle-Fontaine, 458. Aumont, J7Ï- Baftogne, 134. Aunay , 61. Batan , 509. Aunis , 313. Batenbourg, 114. Aurillac, 48(5", Baudelo , 84. Aurion , 166. Baulme - les - Moines , Aufch , v. Auch. 506, 509. Autun , 496 , 579- Bauprel, 506. Auvergne, 314. Bayeux, 418. Auxcrrc , 4*9- Bayonne, 527 , 591. Avanche, 2-7. Bazas, 524. Avcin , 134. Bcarn , jij. Avenai, 362. Beaubcc , 415. Avcfnes-Iez-Bapaume , Beaudun , ssi» 386. Beaugcrais 3 432. Avignon , 554. Bcaulieu , 377- Avranchcs, 420. Beaulieu , 599» Aw , 68. Bcaulieu , 431. Axel, *ffr Beaulieu , 458. B. Baden , Beaulieu, 488. Beaulieu , joo. Beaulicu , 535- Baigne , 469. Beaulieu-Leffin, 386. Baillcul, 258. Beaulieu - lez - Dinan » Balcn , xz'7 , 218. 448* Balerne , 507. Bcaulieu - Icz - Mans , Bar , 30. m* Barbeaux , ou Barbel, Beaumont, v. Belmont. 45" 3 - Beaumont, t$9* Barberi, 419. Beaumont, 485. Bardoux , J20. Beaumont, 500. Bargcn , 44- Beaumont - lez - Tours, Barois , 308. 43^ La Barre }66. Beauport, 447* ALPHABETIQUE. 197 fceaupré, 83. kerque , 391. Beaupré , 37i- Benevent , Béniffon-Dieu, 489. Beaupré , 388. 49*. Beaupré, 396. Bénirions-Dieu , Beaupuis , 546. Bergen , 49. Beauvais , 370 , 569- Berg-op-Zoom , 180. Beauvoir, 483. Bcrg S. Vinox , 85. Le Bec , ou Bec- -Hcl- Bernai, 416. loin , 415. Berne , 19 , 10. Beclicron , v. la Mer- Berne , Abbaye, 87. ci-Dieu. Berri , 311. Bechbure , 43- Bertcaucourt , 3 74- Bcdâchc , v. Urdache. Befançon , 19 y , 5°4 » Béefelingcn , 171. 5 80. Bégard , 44J« Bcfgne, v. Baigne. Bégars , 446. Betaw , 110. Bekennet, 30. Bethléem , v. Fcrricrcs. Bel-Champ , 508. Bethléem , 85. Beifort, v. Alfenovx/. BcTh\écm,Evêcke, +6%, Bclgiques, 325. Beuil , 489. Bellai ; 510. Beveren , 246. Bcllc-Aigue , Belle-Branche, 484. Bevcrwick >1 1 20. 434- Beycrland , ifle , i 66 y Belle-Combe 3 491. 167. Belle-Eau , 5 i <>'• Bçze - la - Fontaine , Belle-Etoile , 419. 498. Bcllc-Fontaine, 474. Beziers, 540 , SU- Bcllcgarde, 41. Biacbc , 37 bras de mer t Bel]inzone , 71. 123. Bellozannc, 41 6. Billi , v. Buillon. Belmonc, 5 3 8. Bilock, 84. Bémont, v. Beaumont. Bénédictines Angloi- Binehe , 15S, Biron , Bifchoifzcl, 575* fes 5 8 j. — à Dun- 6Ï. T A Bitaine , 507. Bival, 4*7- Biamont , voyc^ Blafi- mont. Blanche - Couronne , 44x. Blanche-Lande, 418. Blanckenberg, 255- Blandccme , 388. Blandin , 84. Blangi , 377- Blanzac , 467, BJafac, ou Blafimont, 5*4- Blockzyl , 177- Blois, 356 , s69 » sh> Bœuf, v. Beuil. Bohars , ou Bohcrics , 3 69 - Boigny, 356. Boillan, v. Bouillas. Bois-Aubri , 43 Boisgrofland, 476. La BoiHicre , 439- Bolbone, 531. Bolfv/aert, Bolzlingcn t Bomencn , 167. Commet , 114. Bondcvillc , 417. Bonecombe , 5 3 5- BonciFe , 88. Bonfay , 3 9*. Bonlieu , 435- Bonlieu , 46p Bonlieu 3 489. .Bonlieu , 496. Boulicu , Si6. Bonne t S 61. ILE Bonne-Aiguc , 4-%$. Bonnefont, jzi. Bonne-Fontaine, 361-Bonnefaigne , 4î>0' Bonneval , 348. Bonneval, 535. Bonneval-lez-Thouars, 473« Bonnevaux , 471. Bonneville , j 3. Bonport , 421. Bonrcpos , 445-Bons, fio. Bocjuicn , 447-Borckcloo, 116. Bornio , jfé Bornheim, 146. Borfelen , kjïi Bortavel , 5^8. Bofchaud, 477-Bofcodon , S60' Bos-le-Duc , 86 , 179. Bouchaud , v. Bofchaud. Le Boucher, 484-Boudri , BouiJlas , S10' Bouillon, 574' BouJancourt , v. Vil- kncourr. Boulcncourt, 4 5 7* Boulogne , 376 , 569-Boulonois , 3°f ' Bouras , a-60' Bourbonnois, 3IJ" Bourbourg, 3^' Bourdeaux , 19 5 j 31? » 314 , 464 , 58° * 59° > Î9X» Brou vcrsh aven Brucky Bruges , 246 ALPHABETIQ UE La Bourcfelicre , 433. Brok . Bourg-Dieu , 481. Bourg en BrefTe , 5-79. Bourges, X95 , 3x3 , 324,478, 570, 592. Bourg-moyen , 358. Bourgogne, 311. Vallée , 439-468. 256. Blandé- 599 42. 171. 254. Bourgueil-en Bruxelles, 206 — Bryeg Bubcndorf, Bucheeebere Bournct, Boufingue , Bouirans , - qiie. Bouxieres, Boxmcr, Bouzonville Brabant 197- Brageat , Braille , Braine-Ie-Comtc Brantôme, Brederodc , Brcda , Bremgarten > Bretagne , Brcteuil „. Breuil-Hcrbaud Brevoordt, Bric , 397-179. 39 3 - Autrichien , Hollandais, I79- Bricl, v. la Brille. Brienne , Briga , v, Brignon , la Brille, Brioude , Brillac, Btive , 48y. 386. 158. 476. 120. 1 80. 67. 309. 37i. 475-1 116. 306. 496. Brycg. 471. 166. 4§6 , 570. 574-J81. Bucben, Bucbs , BucilJi , Buclvax , v. N Charcnton. Bugo , ou Buguç , 477. Buillon S1' 41. 43. 43-30. 369. D. d« 507. 19-42- 1 14. 116. M- 68. 483, 497. 44L Bulac, Bulloz , Bruntz , v. Bons. Buren , Burg, BurgdorfF, Burglen , Bufnang, Bu/Iière, Bu/Iieres , Buzai , Bygard, grand & petit, 83» C. C a d n é e , (la) 48. y 37-478, 193. 57^» J91. 53<>' , 584. fit» Cadenac Cadouin, Cadiant, ifle , Caen, 295 , 3 2.3 : Cahors , 2^y , Lu Caignotte , Coq Calais , Calers, Calmine , Cambrai , Cambre , Campen , T A $6?. 2.2,8. 377-83, i76. Candail , ou Candeil, 534- Cantimpré , 3 82. Capelle, 171. Capelle, 377. Capen, 18. Garante, v. Quarante. Carbon-Blanc, v. Bon-lieu. Carcaffone, 541,584, Carnouet, 445. Carpentras, 554. Cartigni, 6z. La Cafe-Dieu, 510. CafFacria , 49. Caffaques, 495. Caftelnaudari, 584. Cadres , 536. Catiinpré , v. Cantimpré. Catwiek-op-zec , 152.. Caudebec j 576. Caudedin , v. Chan-toin. Caudcrie, 534 Caudes, 5 40 Cavaillon, 554 Celle, 42-7 Celle, y 56 Cclle-Froin , 46S Çelle-Medulpbe, v. Sa ramontv Celle N. D. v. Selle. B L L Celle S. Hilaire , 471, Cendras , v. Sandras. Cercamp, 573. Cercanccau , 45 3» Cerifi , 418. Cevenncs , mont. 281. Chaase, 352. La Chaile-Dieu, 484. Chalade , 399-Clialivoi , 481. Challoché , ou Chalo-ce, 439. Châlons , 366. Châlons , 569. Châlons - fur - Saône , 500 , 579. Chain, 30. Chambon , 47r- Chambons , f J9* Chambre - Fontaine , 351. Champagne , 306. Champagne , Abbaye s 434- Chancclade, 477. Chantcmerle, 458. Chan toi n , 485,< La Chapelle518' La Chapelle aux Flanelles, 458' Charente , riv. 18 r' La Charité , J°7-La Chanté-aux-Nonains , v. Ronceraj. La Charité - lez - L"1' gne , 499-Charleroi, 15'9* Charlieu, 5°^' Charmes, *6J' La ALPHAB %a Claarmoyc , 367. Charoft, 575* Chartres , 346, 569. Chartreufe, 517. - de Premol , 518. 364. v. Char- 370. v. Caffa- 470. 477-367. Chartreuvc , Chartroufle , treufe-Chaflis , Chaffagnc., gues. Chartres , Chaftres , Chartrices, Château-1' Abbaye, 3 90. Château-Chalons, 508. Château - Gonthicr , y7o. Château-Landon, 454. Château-Thierri, 569. Châteliers , 471. Châteliers,/«m.?, 474. Châtillon, 576. Châtillon, v. Conches. Châtillon - fur - Indre , po. Châtillon - fur - Seine , 500 , S79- Ch aulnes , Chaume , Chaumes, Chaumont, Chaumont. Chaumouzey , Chazeaux , Chéeri, Cheincs , Chclles , Chcminon 3 Tome IF. 175 44t. 45 3-569- 496. 161. 6x. 345 > }67. ETIQUE. 6oi Cher, riv. 281. Cherbourg, 418. Cherlieu, 507. Chery , v. Chéeri. Chezal-Bcnoît, 480. Chezy, 363. Çhiavenne , 75. Chievrcs, xj8. Chimai, 159. Chini , 2.31. Choifeul - Stainville , $76. Choques, 388. Chrilïei , v. Cnflenon. Chur , v. Cotre. Cifoin , 87 , 39°-Cîteaux , jor. Chirac, 467. Claire , (la) 515. Claire-Fontaine , 349. Claire-Fontaine , 3 yo. Claire-Fontaine, 3 64. Claire-Fontaine , 507. Claire - Fontaine , v. Clainnont. Clairfay, 373. Clair-Lieu , $96» Clairmarais , 388. Clairmont , 43 5. Clairté-Dicu, 431. Clairvaux, 499. Clarines , 83 , 84. Claufonne , 558. Clavas, 491. Clerets, 350. Clermont, 483 , 570. 590. Cleven, v. Çhiavenne. Cloofter-Rode, 19 z. Ç c 6o% T A Clugni, 501. Clundert, 166. Coetmaloen, 44 5 • Cogneres , 53 5' Coirc, 49- Coiroux, 4?o< Colanc, 5 5°- Colmar , 577 y 59 3' Colombe, 489- Colombier , 65. Colombs, 349- Combelongue, 513- Cominges, jf4i'- Conchcs , 411. Condom , 467 ,581. Conques, 5 3 5' Conlolation de N. D. v. Réconfort, Confiance , (lac de) 5. Corbie, Corbicres, 42* Corbigni , 497- Corcclles , 5°9- Cordelières, 3 3 8« Cordillorr, 4*9. Cormcilles , 416' Cormeri, - 431 • Corneille, 5°8' Corneville, 416. Cortenbcrg, 83. Corvorden, 176. CofTbnay , 47" Coulons , Colombs. Cour-Dieu, 3 5 5- CourN. D, 45 5- Couronne , 4(î8« Courtrai, 145' Couferans, 521-Coutances, 417 » 57^' 5 L E ' Couture , Crefpi , Crefpin, Cicile , Crikcmbcck , Cri fie non , $69* 381. 499- 135. 461. Croix S. Lcufroi, 41 Xi Crouis , 5 59. Cruas , ou Crudas , Sl9- Cruyningen, 171. Culembourg, 114. Cuflct , 485-Cuyck, 179' D D. 'ahun , v. Ahun, Dalcm , i9l-Dalon, 489' Dam, 177-Damrac, 3-5 5» Daoulas, 445* Dauphiné, 3I7» Davos , 5°' Dax , ou Acqs , 511 » ,81. Deinfe, i46' Delft, 154-Delfzyl, 177-Delmont, 511 ' Demain, 38^' Dendcrmonde, 2-45* Defcrt, 537-Deventer , ' Die, 517, 586' Diekrich, M*« I7f' 57^ Diepcnheim Dieppe , Dicilcnhovcn 68< ALPHABETIQUE. 105. Eaunes, y 18. Digne, 560. Ebcrmunfucr , 40;. Dijon , 196 , 313, 503, Ebreuil , oa'Ebreuii- 578 , 588 , 590 , les, 4,;4. 591. Echelle-Dieu, 516. Diligliem , 83. Echternach, i$x, Diloc, 455. Eckcren, 118. Dilfentis , 48. Eclufe, Dixmude , 155. Edam , 110. Dockum, 174. Eefchout, 8). Dœlburg , 116. Egcn , ou Egcry , 3 o. Dol, 448. Eglifaw , l9. Dole, t88 , 591, 593. Egmont , iio. Dombes, 579. Einbam , 82.. . Dombourg , 171. Einlïdlen, 19. Dompmartin, 374. Elan, ^61. Donczan , 316. Elbeuf , 574. Dordognc , riv. 281. Elburg, nj, Dordrecht, 122. Elm, jr. Dorifel , 84. Elnc , 543. Dorneck , 43. Elfe , riv. tjr. Dort, v. Dordracht. Embrun, Dotekom , iu„ Emeland , Douai, 196,576. Enckuyfen, ! t9<* Doudeauvillc , 377. Engelberg, j0' Drent, i7<î. Enguien , Dronghen , 84. Eus , ifle , Ilt[ Drouilléc - Blanche , Enfchede , i76* 490. Entremont, j1< Dunes, 85. Erlach, Duras, 576. Ermantingen, ^ Durbuy , 234. Erpcn , il8" Duvieïlc , y 11. Efcallc-Dieu, v. Echel" Duyveland, ifle, 171. . , lc-Dicu. Efchalans , 71. Eu Efchalis , ou EfchaUes Eau, 350. Efchcntz, • Eaucourt, ?8/. Efclachc, 48£ Çc ij 6&4 Efcurc , Efpace , Efjpagne , Efpernai , Efpinal, Efïei , E%, Eiîoinmes, Eflavayer, Eftcrp, Eftival, r a ]96. 43'4-5 74-362. 397-415. 466. 364. 41-48?. 396-. BLE Favernai, 506* Faye , v. Fefe. Fecamp, 414-Fcmi , 381. Fcrricres , 452. Ferrieres en Laudunois, 471. fur fur EiHval en Charnic , 435- Eftoile , 358. Eftrée , v, le Mefnil. Eftrun , 386. Etangs 396' Etoile, 472. Etlen-Munfter , 406. Eulmaire, y; 8, Everbode, 83. Eversbam, 8 y. Evreux , 421 , 576. Evron, 434' Eymoutiers, 488. Eyndoven, 17^. Eyife , v. Eiley. F. a b a s , v. Favars. Falenpin, 87. Palkenftcin, 43. Faoux , 42. Farmourier , 3 f 3. Fauguemont, v. Wal- k cm bourg. Favars, ju, $x$. 1*9 46j 48 y 53* 537 84 Ferté , 544. -Grofne ,501. Oifc, Fefc, Fefniercs, Feuillans , Figeac , Filles Angloifes — de Dunkerque . 2,6. — d'Ipres, ibid Fi tz-J aines , y 75 Fivelingo, 177 Flabemont, )9*> Flandre Autrichienne , 13^,— Kollandoife , i y 2. — Franfoife , 306, Flaran, 520, Flayigni , 497' Flèche, 57°* Fie ffi ngue, 17°' Fleuri , v. S. Benoît* fur Loire. Fleurus , Flcury , Fliin , ou Fiinçs > 38f Florcifp, Florival , Flutnfbourg , Foigni 2j9< 57é, 8j. 3 65- r01"ni , ' Foire de Charnbuçlw5 m Jollcinbrai ALPHABETIQUE. 316. Frenadc, FongaufFre *$9 , ou Fon-çouffier , 478 Fontaine - le - Comte . 471.—Daniel ,435 — l'Evcque, Z58 — Gucrrard , 417 Jean , 454. — aux Nonains , 544. - lez - Blanches ,431. Font-Douce, Font-Evrault, Font-Froidc, Font-Combant Font-Guillcm , Fontchaud , Fontenai , Fontenai, Fontcnelle , v. S. drille. Fontcnelles, Fontenellcs , Fontenoi, Fontmorigni , ouFont- 469. 47 3- 481. 514. 547-418. 497-Van- 383. 476, 163. marin , Force, Forcft, v. Vorft. Forcft-Moutier , Fourcamont , Fourche, Mont, Fourrières , France , Franche-Comte , Franekcr, Franquevaux, Fraulautetne , Frawenfeld, fréjus , 481. 574- 3 7 3-415. 558. i6S. 311. J75-543-397-68. 557. Fribourg , Frifc , Froidmont, Frutingcn , Fugni , v. Foigni. Furnenbacht , Furncs , Furltenav, 86 60 $ 470. 41-174. 37i» M* M7» 157. 49- Cr A I L L A C , H4 Gains , 47- Gains , 76. Gand, 138 Gap, Gard , 373- Garde-Dieu , 537- Garnicr-Court, v. Mas- Garnier. Garonne, riv. 181. Gafco2;nc, 3M- Gaftal , ou Gafteren , 73- Gâtines , 43Z. Geerfbergc , 146. Geldenaken , V. J LI- doigne. Gemblours , v. Giblon. Généralité , ( Pays de la) 178. Gencfton , 44». Genève , n ~ - *î — lac de , 5- Genlis , 37 116. 118. 44-343. Einiî- Hannuyc, Hantz , Harcourt , Harder^vick, Harlcbcck , Harlem , 1 ;o. — de, Harlingcn , Hafnon , Hafîcit, Hattem , Haultmont, Haum , v. Ahun. Hautcrivc , Haute-Fontaine, Haute-Seille, Haut-Villers , Havre de Grâce , Haye, (la 153), 1 10 f. 48. m-115. - mer ni-385. 177-381. 42- J<7-39<î. 3^1, 304. 55~ 161. 518. ■Au- Haycs , (les) JHaynault, 306 triehien , 157. Helcnchincs , ou Hcli- chem , 83. Helmond , 17^. Helvoccfluys , 167. Hcmclsdael , g y. Hcnuin-Lietard, 385. Hervé , Hcfendael dael. Heufdcn , Hierres , Hindelope , Hochftrate, Hollande , Homblicres , Honce , Honfalize , Honnccourt, Honfclardick, Horn , Hortogcnradt, v duc. Hougaide , Huellcn , Hulft, Huinbcrg , Huncourt . coure. Hunfiao , Huyrion , 117,228. v. Fkmcll- 166. 553-175. zi S. 116. 375-5 2-7. 134. 381. 153-119. Rol- 218. 114. 191. 30. Honnc- ï.77> Aurion. 1. I C n V )6ï. *7« 531. 537-91. 584. 166. jet. y 16. 427. 397. Leucher- 51-i;8. 76. 174. iOf. iji; 5 3 7-jja.» y8i. 47-116. 41. 76. 76. 47-118. Licfles , ou Lieu-Dieu , Lieu-Dieu , Lieu-Dieu, Lieu-Dieu e 609 Lieïïies , 331. 37 3-498. Jard , 475- Lieu-Notre-Dame, 3 y 6. Lieu-Notre-Dame, 49 6. Licu-Reftauré , 3 64. Lieu S. Bernard, 381. Lieu-Croiifant, 507. Ligne , 258. Ligucs-Grifes, v. Grifons. Ligueurs , 477-Lille , y89 , 592-* Lillot, 180. Limât, riv. 18,19. Limbourg , 228. —— Autrichien, 117.— Hollandais . Limoges, 487 Limofin , Limoux , Lint, riv. Lique , Lire, Liflac , Livry , Lizieux , Lo , Locarno , Loc-Dieu Dieu. Lochem , Lodève, Lombez . 191. f8i , 591. 314% y 8 4. v. Limât. 377* 422.. « 5 3 8. 343. 415. 85. .71. , v. Lieu- 545> 531- eio T À Lonchamp, 344. Longlci, v. Lonlai. longuai, 499-Longuay, 361. LongPicrricrc, v. Lon- gueville. Long-Pont, 3 64. Longues, 418. Longue-ville , 39 3. Longv illiers, 377. Lonlai , 434. Lons-le-Saunier , 109 , 580. loo, 11 s- Loos , • 390. Loofduyne, 15-3. Loroi , 481. Loroux, 439. Lorraine, 308. Lorroix , v. Loroi. Los , 87. Louvain , 1^9. Lucerne , 27 , 18 , lac de, y. Luçon, 475. Luxcuil, 506. Ludrcs, v. Lure. Lugano, 71. Lugàris, v. Locarno. lugnirz, 48. Lume-Dieu de Fabas , v. Favars. Lure , $06. Lure en Provence, 559. Lutzel, qu Luxeiles , Luxembourg,2x8, 231. Luynes, 574. Luzai, v. Bois - Aubri. BLE Luzerne , 41 ri Lyon, 323 , 324,491, 570 , 592. Lyonnois, 315. Lyon noi fes, 324, 325-. Lys.CO 4J^ M, M ACE, 480. Mâcon , yo2. Madioh, 469. Mxghden-daeî83, Magdeléne de Château- dun , 3;8. Magdeudal, 8 f, Magi , 71. Maine, 310. Maifon-Dieu , v. Cad- dée. Malines , 217. Malnoue, 345. Manlicu, 4 *9°' Mcppen , 176. Alarleille , ' . Merci-Dieu , 471- Marlïllac , 5 3 7 - Mcrcoire, 49 1 • Marcigni , ou nacn , Marti- Mefieres , Mcfnil de l'Eftrée, 501. 5i- 423. Mas d'Aire , y 23. — Mefliues., 8<5. d'Azil, 53 t.- — Gar- Metz | 307 , 391, 577» nier , 518. S9°> f92. Mafinuiiftcr, fil. Meute, riv. l8l. Maffai , v. Macc. Meyenberg , 6è. Maftricht, 181. Meymfeld , 76. Maubeuge , 383. Middelbourg, 169,193. Mauhuiifon , 345- Midu^olde, 178. Maures , {les) 487- .Minette , 509. Maurfmunftcr , 405.. Mirât, v. le Miroir, Mauzac , Maycnfeld , 484. Miremont , 366. 50. Mirepoix , 530. Mazan , 519. M ire vaux, 39*. Mazarin , 575- Miroir , 49 5* Meaubec , 481. Miferai , 482. Meaux , 3 j 1 , 569. Moifevaux t v. Maf- Mcdembltck , 12.0. munfter. Mégemont, 484. Mo iMac , 537. -Mégen , 179. Molaizc, 501. Mcillerei, 442. Moîefme , 499. Meimac , 488. Moîexe, v. Molai ze. Melinais , 440. Molines , 88. Melingen t v. Molo- Moloine, 499. me. Moncei , 4? 3. Méliuart, 167. Monccl , 373. Melîerci, 442. Moncets , 367. Mellingen , 67. Mons , 178. Meloure , v. Molomc. Mo ni en , Melun , Monftier-neuf , 47 *. Menât, 484. Mont, v. Mores. €u T A B Montagnes, (Bailliage des) 586. Montaigu , 105. Montargis , 569. Montauban, 530,5 84, 590. Montbafon, 574. Mont-Benoît, 508. Mont-Dée , 416. Mont de Marfan , 524. Mont de Tombe , v. Mont S. Michel. Mont-Dieu, v. Mont-Déc. Montebourg, 428. Montenac, 42, Montfleur , 516. Montfleuri , 518. Montfort, 173- Montfort, 236. Monticello, 71- Monticrs , 417. Montiers en Ar gonne , 367. Montigni, 509. Montiramei , v. Mou- tier-Ramé. Montivilliers, 417- Mont-Louis , 584. Mont-Majour , Montmartre , 344- Montmorel, 421. Montmorenci , 342. Mont N. D. 456. • Montoliou, ou Monto- livet, 542. Montpellier, 196, 323, 544 . 584 , 588 , 59* - 55>-' L E Montpeyroux t 484; Montrcuil les Dames , 369. Mont S. Eloi, v. S. Eloi du Mont. Mont S. Martin, 382. Mont S. Michel , 420. Mont S. Odile , 406. Mont Ste Marie, 508. Mont Salvens » 42. Mont Sion, 552, Morat, 2-5 y 71' Morbegno, 74- Mordyck , ](.!,. Moreaux, 41. Moreillcs , 474. Mores , 499. Morcuil , 375* Morgcs, Morgienval , 27. ou Mo- rien val, 365. Morig4ii, Morimond , 452, +99* Morlas, 581. Mortagne , 163. Mortagnes , v. '. M. D. de Saintes. Mortain , 411. Mortemart , 57 5- Mortemer, 415. Mo (elle , riv. 281. Mofen, 217' Mouchy , 372. Moulins, ;7o. Mourback , Sii. Mourreaux , v. Mo- reaux. Mouftier fur Sambre, 88, ALPHAB Moufticr en Der, 367. Moufticr S. Jean ,499. Mouticrs la Celle , 457. Moutier-Ramé , 457-Mouzon, 361. Moyen-Moutier , 295. Mozac , v. Mauzac. Mulhaufen , y 2. Munikendam , 110. Munfter, 28. Munfter, 49. Munftcr-Cloofter, 8 6. Munfter - Gregorien-thal, 511. Mûri , 68. Muyden , 113. ETIQUE. 6Jt Nèfle la Reporte ,457-Neuf-Châtel, 63 , 64, - lac de , y. Neuf-Châtel , 133. Neuf-Châtel, 417. Neuf-Fontaines , v. S. Gilbert. Neuffonts , v. S. Gilbert. Neuvcnbourg , N. N. AEFELS, Jï. Namur, î-59» Nante , v, Nantz. Nantes , 296 , 313 , 44i > 578 > 587 -591. Nanteuil en Vallée , 47?. Nantz , 538. Narbonne , 539. Narbonnoifes , 325 , 326. Narden, 115. Naters , y 1, Navarre, $1$.--baffe, 581. Nazareth , 84. Neau , v. Erpen. Nerac , 581. Nerwinde, ioy. 40 y. Nevers , 461 , y7 y. 44. 440. Nev/kirch Nid-Oifeau , Nienoven, v. Ninovc. 171. 8y. M 5'-86. 110. 83 > 246. 474-543 - 5H. Bénilfons- Nicukerck , Nieulbcnbofle , Nicuport, i6y Nieve-Clofter, Nimégue, Ninove , 83 Niœuil, Nifmes , Nifor- , v. Dieu. Nivelle, Nivernois , Nizelle , Noaillé , Noailles , Noe, (la) Nogent-l'Artaud, 366. 216. 311. 88. 471. 575. 422. Noirlac , Nonenquc , Nonncnbolche , Nord-Bcvcland , Normandie , Nort - Hollande Weft-Frife, 481. 538. 86. ifle, 171. 303. » v. tflA T J Nomvick , i yo. Notre-Dame dcl'Abfîc, 474- ■N. D. des Anges , 42.8. N. D. d'Arles , y49-N. D. des Artels,537. N. D. de Beaugcnci , N. D. de la Blanche , 47^- N. D. du Bourg , 443. N. D. de Brico , ou.de Sczarine, 459» N. D. de la Celle, 473. N. D. de Charcnton , 483. N. D. de Charon , v. la G race-Dieu. N. D. de Colloncs , v. la Claire. N. D. d'Efpcran, 550. N. D. d'Eu, 416. N. D. des Fonts, ^H. N. D. de Kerlot, 445. N. D. du Lazare , 84. N. D. de Lodéve , v. Landèves. N. D. de Meaux, J fi'. N. D. de Namur , 8 8. N. D. de Nanci, 395. N. D. de Nevers, 461. N. D. deNogent, 368. -N. D. de la Paix , 87 , 386. N- D. des Plans , 5 f 4. N. D. du Pré , 416. N. D. des Prez , 87 , 386. N. D. des Prez - lcz- B L £ Troyes, 41%. N. D. de l'ifle de Rbé, v. Châteliers,^crz'fi-. N. D. delà Réale, 550. N. L}. de bon repos , v. Marcilli. N. D. de la Roue , v. la Roe. N. D. de Saintes , 470. N, D. de Soiffons, 3 65. N. D. de Troyes, 458. N. D. du Val , 343. N. D. du Val, 419. N. D. de Vertu , 367. N. D. du Voeu , v. Va-lifle. Nouaillc , v. Noaillc Nouvelle de Gourdon , m- Novempopulanie, 3 2-5' Noyers, 43 Noyon, 374* Nyon, 17. O. Obassine , ou Oba- zine , 489* Oberfachcs , 48, Oldeampien , J77-Oldenfel, -Oleron , y i4 , 58i' Olives, i 54°' Olivet , 481* Olten, 43- Omelandes , x77' Ommen , Onnans , ♦ Oofl-Eccklo, Ooftcrgoe, OoPtcrwick, Oocmarfen , Oraifon-Dieu 84. 174. 2.79. 176. 5 î 5-5 5 3-, 3^3-■ 7& 47 5-133. Urdaclie. 369. 311. 3 5 3 » J92. Orange, Orbais , Orbe , Orbcfticrs , Orchimonc y Qrdache , v, Origni , Orleanois, Orléans , 196 , 569 Orthes , Oltendc , Ottmarsheim , Oudckerk , Oudemburg , Oudenarde ,145 Oudenbofch , Oudcnbourg , Oudc water, Our , Onrcham , Otttoff, Outre Meufe , v. Limbourg Hollandois. Ouvilie , 416. Ovcr-ïlackée, ijle, i6C>, i67. Ovcrhout, Ovcr-Yirel , P. 581. 154. 511. 171. M5-246. 181. 85. i54< 231. 37*. 389. 85-'75< £1J Palais , 489. Palaifeau , 341. Palcopia, 71. Pamiers , f 19 , 584. Paraclet, 374. Paraclet , 459. Paradis , 69. Patc, (te) 83. Parc-aux-D.imes , 370. Parc - les - Dames , v. Vraw en-Parc. Paris, 295 , 301, 323 , £' fuiv. y 6 6 , f 86 , 589- 59i-Pafii j v. Pacy. Pau , 296, 581, 590, 593- Pays-Eas , 77. — Catholiques , 19 4. Pays-Roman , v. Vaud, 487-477. 434, 338. 43 5-466. 581. y n. X acy , Pain-Pont, 423, 448- Pebrac PeirourTc , Pélicc , (la) Penremont , Pcrgine, Perignac , Périgueux , 476 Péris, Perpignan , 296 , 548 , 584 i 59i. Perrai-neuf, 440. Perrai - aux - Nonains, 44°. Perraux , v. Mont-pey-roux. Perrine , v. Pergine. Perfeignc, 43 y. Pciians , fio. Petheglicm , 8y. sis T A PfFcfFcrs , 70. Pfinn , ' 6ç), Phalempin, 390. Phaife , y. Fefe. Picardie , 304. Pierres , ( les ) 481, Piété-Dieu, v. Efpace. Piu , 47Z. Pincy - Luxembourg , Plombes, faj. PlafTey, 4z. Plaine-Sclve, 466. Plaflendal , zy 5. Plainpied, 48z. Pleurs , v. Plurs. Pline, v. Pelice. Plurs , 7ji Poitiers , 296 , 313, 47° , 57° - 19*" Poitou, jio. Poleggio, 71. Pommeraye, 455; Pontaut , 5x4. Pontigni , 460. Pontfroid , 393. Pont-à-Mouiîbn , z 9 6. Pont-aux-Dames , 353. Pont-Ie-Voy , 3 57. Pont-Rohart, 8 6. Pontrond , 440. Popcringue, %$6. Porentru , 511. Pornic , ou Pornid , 443- Port-Royal ,338- des Champs, 346. Port-Sacré , v. Barbeaux, BLE Poftel , 84 , 87. Pouiangci, ou Pouian- gio , 500. Poulticrs, 498. Pouiïai, 3517. PraJ, 503. Prafiain, 576. Préaux , 4z6, Prée , 48z. — v. Saint Jean des Prés. Pré-Benoît, 489. Premi, 383. Prémontré , 369. Preuilli , v. Pruilli. Prières, 443* Prinfland , l8r. Prouillan, ou ProuilR', 533- Provence, 3*7-Province libre, 19* Provinces libres à\x RufT, 67. Provinces-Unies , 89. Provins, 569. Pruilli, 432. Pruilli, 45 3- Pfalmodie, J44' Pfeaume , 49r* Pui en Vêlai , $ 84' Pui-Ferrand , 48z. Puis d'Orbe, S00' Purmerend, II0, Putte , i(lc , 167. Puy , (le ) '491' Pyrénées , mont. Quarante , 5*°' Quefnoi, (le) ^83. Rhenen, Quimper - Corentin , 444, 578. Quimperlai, 445. Quincei , ou Quinci , 471 '499-Quitre, v. Guiltres. Rhin , riv. S Rhinfburg , Rhodez , 5 34 -Rhonc , riv. 6 , Riaux la Réaulic , v la Rculle. Richelieu, 617 174. 91. 150. 584. 181. R. R 70 88 457 171 461 70 179 Ou AGATZ , Rameige ., Rameru , Ram-Kens, 170, Rantaulme, Raperfchweil , Ravenftcin , Ravcr/berghe, v tofF. Rcau , ou Réaux, 47 3. Réaulbe S. Orens, v. la Réoulc. Rebais , Reclus , Réconfort , Redon , Regcnfbourg Règle, (la) Reichcnaw , Reims , 2.96 Relecq , Rcmiremont, Rennes-, 441 (la) Réoulc Relions , Rculle, (la) 351. 458. 461. 443-19. 490. 68. 359 , Sè9 > 591. 446. 396. 578 , 590. 5M. 416. 516. Richenféc, Rieunette , Rieux , Riez, Rigni, Riïlé , ou Rillei , Riom, 3 2-3-57° Rilfcn , Rifwick , Riva , Rivet , Rivoul , (la) 574< 68. 543-531-557-469. 441. 591. 176. -53-75-514. 550. Rivierre , v. Poleggio. Roche, (la) 344. —en Famine, 134. Rochefort, 65. Rochefort, 134. Rochefoucault, 574. Rochelle, 313 , 473 , 570 y 591- Roches, (les) 460. Rode y (la) 531. Roc, (la) 440. Roere , riv. 135. Rœux , 258. Rohan-Chabot, 574. Rohan-Rohan , 575. Rolder, i7<>- Rolduc, .su. Rom ont , 41" Roucerai, 44°• 5îS T A B Rongevnl , 396. Rooiemberch , 84. Roofendacl, 83. Roquemadour, 537. Rofebruch , v. Port- R. oh art. Rofcbrughe, î.$6. Rofellet, v. Ville-Chaf- ion. Roioi,v. Ville ChaiTon. Rofiers , 508. Roflchach , 47. Rotterdam , 154. — 161. — 165. Rotthem , 83. Rottweil , ;x. Rouen , 3x3 , 3x4 , 408 , $76 , 587 , 581 , 591. Rougemont , ;oo Roullers , ou Rouf- felaers, 156. Roumllon , 316. Royaulieu, 365. Royaumont , 371. Rurlée, 48. Ruifleauvillc , 377. Rupelmonde , 246. Ruremonde , 135. S. S aarp AM , i iO. Saare(Provincc de) 3 07, Sabionceaux , 470-.Sacconay , . 61, S. Achcuil, 37; • 5. A gry , ■ , : 398. S. Aignan , v. S. Si-gnau. L E S. Aignan j 575* S. Ailyre , 484. S. Amable t 483. S. Amand, 87. S. Amand , 163. S. Amand, 390. S. Amand , 41 6. S. Amand de Boiife , 468. S. Amand de Coli, 47 8. S. Ambroife, 481. S. Ame-, 384. S. Andoche , 498. S. André , 3°-S.André, 114. S. André , v. Andrés. S. André d'AnduIc,558. S. André le Bas , 514-S. André aux Bois , 374- S. André-lez-Bruges , 85- S. André du Château , 380. S. André-Iez-Clermont, 485. S. André en Goufer , 414- S. André le haut, p4« S. André du Jau , S. André de Sureda , S. André de Villeneuve , î*6' S. André de Villeneuve - lez-Avignon , c ■-: ■ m- S. Andréas de Bufto , ALPHABETIQUE. 619 Antoine, 514. S. Bernard-lez-Bayonne , y 27. S. Bernard , 53 3-S. Bernard de Tulle , 491. S, Bernard , mont. 51» S. Bertin , 387. S. Blaifc, S. Brieux , 447- AmoincdcsChamps. 3 37- Aphrodjfe , Arnoul de Afticr Aubert Aubin Aubin y 41. Metz , 392. 47 & 381. 6$. d'Angers , 439- Aubin des Bois, 447. Auguftin , 488. Aiigtiftin-lez-Limo-ges, 538. Auzonc-lez-Angou-lême, 468. Aven tin, 376. Avold , v. S. Na-bord. Avy, 3 y 8. Ayric , v. S. Agry. Barthélcmi, 376. Rafle , 361. Bénigne , 503. Benoit, 3 9 3* Benoit d'Aurillac , 487. Benoît - fur S. S. Benoît - fur S S Eure , 412. Loire, 3 54- Benoît en Voivre , 39*. Bernard fur I'Efcaut, 84. 5. Bernard , 218. 5. Bernard de Romans , yi4. •S. Calèsdu.Défert.434. S. Callixte , v. Cifoin. •S. Céfaire d'Arles, yyi. S. ChafFre , 49r- S. Chef, ou S. Cuerfs , 5*4- S. Chéron , 349. S. Cibard-lez-Angoulê-me , 4^8. S. Claude . 504. S. Clément, 1 p*. S. Cloue! 341. S. Corcnrin , . 3yo. S. Corneille , 363. S. Corne & S. Damien , 342. S. Côme & S. Damien, 477- S. Crépin le Grand , 3*3- S. Crépin en Haye , 364. S. Cyprien, 471. S. Cyr, 3yi. S. Denis de la Chartre > 3 3 8 . S. Denis en France , 343- ,c. Denis de Reims, 361. S. Dizier, 367. **ô T A B 5. Elier , oa S. Eloi , 428. S. Eloi-Fontaine , 376. S. Eloi du Mont, 385. S. Eloi, 3 7>- S. Efprit , 541. S. Etienne de Caen , 41 8. S. Etienne les Nones, 3 62. S. Etienne à Troyes , S. Etienne de Vaux , 469. S. Eugène, 454. S. Eufebe , 5 57. S. Euverte , 3 y j. S. Evre , 395. S. Evroul , 426. S. Faron, 352. S. Ferme, 524. S. Florcnt-lcz-Saumur, 439- S. Florent le Vieil, 439. S. Flour , 486. S. Furci , 375. S. Fufcien, 371. S. Gai, 45. S. Gall, 427. S. Genès, ou S. Génies, m- S. Genis de la plaine, v. Plaine Selve. S. Genys de Fontaines, 54?- S. Genou de l'Eftrée , 481. S. George , 441. S. George de Bocher- L E ville, 41;» S. George des Bois , 435- S. George fur Loire , 440. S. Gérard de Brogne , 88. S. Germain, 535. S. Germain d'Auxerre , 460. S. Germain des Prés , 3 3 7. S. Germer de Flaix , 37*- S. Gilbert, 485. S. Gildas des Bois, 441. -de Ruis , 443. fur Indre, 481- S. Gilles, S. Girons , S. Gothard , S. Grégoire S. Guillcm . S. Guiflain 543. *l3-mont. 29. 53-7. J4J-258. S. Hilairc de Carcaifo-ne, 542. S. Honorât, ff-}* S.Hubert, 233* S. Ived, 3*5-S. Jacquc de Beziers , 541. — de Doé,491, - de Montfort , 448. — de Provins, 45j. lez - V«" > 368. S. Jacut, S. James , S. Jean , S.Jean , 447 449- 47. 76. 489- S. Lcopold , 395. Saint-Lieu , v. Sept-fonts. S. Ligairc, v. S. Léger, S. Lo, 4x8. S. Lomer , 357. S. Loubouer , 5x3. S. Louis de Vernon , 4x3, S. Loup , 3 56. — de ALPHABETIQUE. 6ix s. Jean , 38X. S. Léonard le Noblac , S. Jean près Amiens , 373. — d'Andcli , 417 , 469. — aux Bois , 364. v. Royaulieu. - de Buis , 487. — de la Caftcl , 5x4. — des Choux , 407. — de Falaife , 4x3. — le Grand , 498. ~ d'I-pres, 83. — de Laon, 368. — au Mont , 377 --deNeubourg, 4x3. — des Prés , 388. — des Prés , 448. — de Réomé , y. Mouftier S. Jean, -r- de Sens , 454. — en Vallée , 349. — des Vignes , 3 64. S. JoiTc, 373. S. Jorte aux Bois , v. Dompmartin. S, Jouin de Marne , 471. S.Julien , 461. — du Pré , 435, -— de Tours, 431. S. Juft, 371. S. Juft de Lyon , 494. ---•deRomans , 5 1y. S. Laurent, jxx. — des Aubats, 460. — de Bourges, 483. S. Léger, 364. S. Léger, 469. Ç, Léon , 3^6, 458. 371. 3 37. 446. 447- 3 9 5 3 7. 461. 488. Troyes, S. Lucien , S. Magloire S. Mahé, S. Maixent, v. S. Me- xant. S. Malo , S. Manfuit, S. Marcel, S. Marian, S. Martial, S. Martin, 37X--d'A- ci ,414. — des Aires , 458. — près Autun , 497. — aux Bois , 3 71. — de Ca-» nigou , 349- — de Champeaux , 34X.— des Champs, 338.— aux Jumaux , 373. r— de Laon , 369.-T-les-Limogcs, 488.— près de Metz, 393. -,— de Nevers, 461. -—de Pontoife, 414. •— de Sayigni, 494, fciî, r a -—: de Séez , 414. —— de Tournai, 87. -— de Tours , 419. S. Martin , v. Molome. S. Maur des FoiTés , 342.--fur Loire , 4} 9.-de Verdun, 399- S. Maurice , S*' S. Maurice , 487. S. Maurice , v. Car- nouer. S. Maurin , 466. 5. Maximin,v. S. Mcf- min. S. Médard , 3*3. S. Médéric, 341. S. Mécn , 448. S. Mélaine , 44r. S. Menoux, 483. S. Mcfmïn , 3 S S- S. Mémie , 3*7. S. Mexant , 471- S. Michel , 395. d'Anvers, 84. - — de Cuxa , 549. - - de Dourlens , 374.- en l'Herm, 47 5.- en Thiérache, 369. — de Ton erre, 499. S. Moritz , v. S, Mau- rice. S. Mozi , 343, S. Nabord, 3^3 S. Nicaife , 3 60. S„ Nicolas, 246, S. Nicolas, 399, S. Nicolas aux Bois, 3 L E 3 6 8. — lez-Angers*, 439. -des Prés , 87. - des Prés , 368. -des Prés , — 399. de Verneuil, 423. S. Orner, 387- S. Ofberc , v. Auberr. S. Ouen , 414- S. Papoul, 333. S. Pardoux, 477. S. Paul, 342. S. Paul , 371. S. Paul, 399. S. Paul de Befançon , 508 -Trois-Châ- teaux , Evêché, 3 y 2. Abbaye , 533. —- - de Léon , 445. -fur Vanne ,435". -la Ville , 513. S. Pé , v. S. Pierre de Génères. S. Pere , v. S. Pierre. S. Pere en Vallée, 3 47. S. Philippe , 246. S. Pierre , f °. S, Pierre d'Auxerre , 460.- de Brcfle , 487.-de Châlons, 301.-de Chafcs, 487. -fur Divc , 414.-de Douai , 483. —de Générés, 313.-de Juncels, 341.- de Lille , 389. - de Lyon , 45,j.-de Mâcon, joi. 4)3-39 3- 39 3-570. 361. 543-491. 514. ALPHABETIQUE. Sxf — de Melun, de Lodève, 545. -—■ des Vertus, 366.—• de Vie , ou le Vicomte , 42-7* S. Savin, v. S. Scverin. de Metz , • au Mont, ■lcMouticr, • de Reims , -dfl Saune , de la Tour, de Vienne, le Vif, 4)i. S. Pierre & S. Paul de Ouvate , S. Polycarpe, S. Pons , S. Prix, S. Quentin , 388. 540. )4& 376. 37i. 373- S. Quentin en rifle, Ib. S. Rembert, 495- S. Remi, 3 60. — — des Landes , 350. - aux Nonains , 3*5- —— lez-Sens , 45--. S. Rigaud , 501, S. Riquicr ,. 373. S. Romain , 4*5- S. Ruf, Ji6. S. Sacns , 4-7- S. Salvatoris 1 5*1. S. Satur , 481. S. Sauve, 373- S. Sauve , 381. S.Sauveur, 4*3'» S. Sauveur, fît- S. Sauveur d'Anvers , 84.-d e Bidache, 54*--- de Blaye , 465. de Char- ■ joux , 471. - — de S- Savin , S. Seine , S. Sépulcre S. Serge, S. Sernin , S. Scver, S,Sever, 471. 503. 381. 439-518. 417. 5*3- S. Sever de Ruftan, 515. S. Severin, 473. S. Severin , 515. S. Sevin, v. S. Severin, S. Sigifmond S. Signan , S. Simon , S. Siran , S. Spire , S. Sulpice, S. Sulpice , 511. 547-574. 481. 341. 441. 5I( Ham, v. Ham. S. Sulpice de Bourges , 480. S. Symphorien , 371. S. Symphoricn de Metz, 393.-de Thiers , 484. S. Taurin, 411. S. Thiberi , 54--. S. Thierri , 361, S. Thomas , 404. S. Trudon d'Odeghcm, 85. S, Urbain , 18. S. Urbain , 367. S. Urbain , 45*. S. Urfin , 4i>7» "g i4 T A S. Vaaft, 383. S. Valeri, 373. S. Vandrille , 413. S. Vanne , 397-S. VicForenCaux, 414. - de Marfcillc , 531. de Paris ,337. S. Vincent de Befançon , 506. -aux Bois , 349. - de Bourg, 466.-près Laon , 368.- du Luc ,516. - lez-Mans ,434. — de Metz , 391. —— de Senlis, 370. S. Vittorio , 71. S. Volufïen , 330. S- Winox de Bcrg. 391. S. Wlmer, 377. S. Wolfgang, 30. Ste Auftreberte , 374. Ste Catherine, 433. Ste Catherine, 557. Ste Chapelle de Bourges, 480. —de Boufr bon l'Archambaud. - de Dijon , -de Paris , ■— de Vincen-340. M*-559» BU 303. 3 34- nés, Ste Claire, Ste Claire, Ste Claire d'Annonai 51 y. — d'Azile, 540. — de Clermont, 486. — dcMilhau, 333. Ste Colombe, 45 t. Ste Croix ,337' — àc BLE Bourdeaux , 463 1 ---- de Ouingam , 446. — de Poitiers, 473- Ste Geneviève, 336.— deChaillot, 344. Ste Gcrtrude , 81. Ste Glollînde , 393. Ste Face , v. Montreuil- les-Dames. Ste Foi, v. Conques. Ste Hoildc , 397. Ste Houx , 39*-Ste Marguerite , 493, Ste Marie de Metz 393. — d'Oigni 497.---de Pont-à- Mouffon , 396.---- de Vilîgnol, 373. — au Vœu , v. Cherbourg. Ste Pcrrine , 345. Ste Quitcre , v. Mas- d'Aire. Ste Walburgc , v. Val- debourg. Saintes , 468 , 581-Saintonge, 313. Saland , 176-Salanques, 53*" Salins, 380. Salion, fi-Sallefmes, 8 8- Sahue , î3** Salvanès, y58, Sambeck , 17'9m Samer aux Bois , 377' Sandrais , 348* Sandvlict, ALPHAB Sant-VHet , m 8. Sanveit, Saône , r/v. 181. Saramont, 510. Sargans, 69. Sarlat, 477 , y 81. Sarnen , 50. Sas de Gand , 193. Saubalade , 526. Saumurais j 3IQ-Sauflaye, ( /a) 34*-Sauvalade, v. Saubalade. Sauve , 54Sl Sauve-Benite ,491. —: Cane , y y 6. — Majeure , 4*5- Sauveterre , 581. Sauvoir, 3*9' Savigni , 420. Saxclen , 30. SchafFhoufe, 43. Schagcn, 110. Schavalfach, 406. Scbellingb , ifle , 111. Sclicvcling , 133. Scliiedam , 153. Schicrmonkoogh, ifle, Schoncberck, 176. Schonoven , 154. Schowen , ifle , 1*7 , 171. SclWanden, 31, Schwartfburg , 73. Schwitz , i9> Sedan, yy7> S«C7- 413; Seine, riv. i8r. Tome IV, ETIQUE. txî Seligni , 62. Selincourt, 374. Selle, 481. Scllieres , 457. Sempachr, 28. Scmur, 379. Senauque, y y y. Sencf , 217. Senez, 561. Senlis , 370, 569. Senne, riv. 207. Scnone, 393. Sens, 449 , 5*9- Scpt-Fontaines, 362. Scpt-Fonts , 497. Sept-Fonts, 500. Séquanoifc, 325. Sery-aux-Prés, 374. Scuillci , v. Suilli. Scvcnborg, 166. Seventer, 116. Sewcnvoldcn, 175. Sewis, 48. Sidcrs , 51. Si^rry, ; 361. Sillci , ou Suli , 424; Simorre , 320. Sion, 50. Siiteron , 558. Sithiu , v. S. Bénin. Sitten , v. Sion. Slooten, 173. Sneeck , 17;. Soignies , 258. Soiron, v. Soyôn. Soiffons, , 3*3 -/*9-Soleilmont , 88. Soleure, 43» Solieres, 88. Dd Gxé TABLE Solignac, ou Solognac, ou Solomniac, 48î. ^ Solôthurn, v Soleure. Somme , riv. a. 81. r-p Sommerfdick , 167. Xalmont, 475, Sondrio , 74* Tanneg, 68. Soldes, 521. Tarbes, y 2.5. Sordillac , v. Souillac. Tard, (te) 503. Sorcze, 551. Talque, Souillac, 557. Tournus , joi. Sour , riv. ■ 232. Teglio 74, Soyon, 516. Tenailles, 369. Spaarcndam , digue , Tenailles , 469. 112. Tenremondc , v. Dcn-Spermale , 83. dermondc. Spikenes, 167. Ten-Roofen, 83. Splugcn , 48. Tcrgoes , v. Gocs. Sprcmont, 227 , 218. Tcrgou , v. Goudc. Stalla, 49. Tcr-Haghcn, 85. Stantz, 30, Tcrneufc , 193. Stavcren, 175. Terrailbn, 478. Stcckborn , t>8. Telin , riv. 6. Stecnbergen, 1S0. Texel, ifle, 1x1. Stcenkcrk , 259. Theulici , yoo. Steenwick , 177. Thielr, 146. Scein , 19. Thiencn , y. Tille- Stcinhourc, 30. mont. Sterp , v. l'Eflcrp. Thierflcin , 43. Stcvvcnfvcrt, 23*. Thorigni, 419. Stralen, 235. Thorigni , 420. Strafbourg, 196, 399- Thorne , 26. Stryc-Sas, 167- Thoronet, 558. Suilli , 431. Thouars, 471, 374' Suiii'e , 1. Throne N. D. Suiveck, 84. Thum, 23. Sully, 574. Thufis , 4S* Surlee, 28. Ticl, U4- Sutz, 49. Tilbourgh , *7> S*"»teruuys, 177, Tillcmont, 205. ALPHABETIQUE. Tintzcm , Tirano , Tirlcmont , i mont. Tiron , Tironncau, Toggcnbourg Tolen , Tonge, Tongcrlo Tondre 49. 74-Tille- 348. m- 75-171. 167. 87 , 116. 158. Trifai , Troarnc , Tronchct, (le) Trois-Fontaines Troyes , 456 , Tonnai-Charente, 469. Torhout, 2-56. Toul, 308, 394, 377. Toulon , Touloufe ,296 3*4 . 5l7 1 553» J1? » 5 « 3 y 591. 310. 163. 3*4 -591. 477- TufFcn Tulle , Tullei T ur'ci 1 Turgaw , Turnhout, Turpenai , Twent. *27 476. 419. 449' 367. 5*9 y 591. 49. 490, 581. Theullei. Tourtoirac. 68. 218. ou Turpi-451. 17*. Touraine, Tournai , Tours , 323 , 418 , 570 Tourtoirac , Touifainten l'ifle, 367. ToutTaints , 440. Trabona, 74, Trappe , ( la) 414. Treguier , 44^. Tremoillc,v. Thouarç. T report, 414. T refînes, 575. Tréfor , 417. Trévoux , 579. Tribeltingen , 68 , 69. Trinité de Caen , (lu) 410. — deMauléon, 474. — de Poitiers , 47 3. —- de Vendô- , 3 0« U. Ulardingen Underiéwen , Undclwald, Ungeville, Urck, ifle , Urdache, Uri, Ui nen, Uferche , Ufez , Utrecht, Uznach, 153. . M- 30. 397. 111, 18. 488. 54*, 574-. -71- 173. 73- A S , Vabres, Vahal, riv. Vaifon , Dd ij 43 V 53 8. 92. 554- M TABLE VailTyc , v. Veflï. Varenncs , 48 r, Val,(Ar)v.N. D.duVaf. vafcft-, 88. Val-Bcnoiftc , 49 5- Vaucelles , ou Vauchcl- Val S. Bernard, 83. les. 381. Val-BreiTicre, 515. Vau-Chrétien, 3-65. Val-Chrétien , v. Vau- vaud , 16. Chrétien. Vau-Diea, 361. Val-Dieu, v. Vau-Dicu. Vauguyon , (/a ) 576. Val des Ecoliers, 500. yauluifant , v. le Bou-— de Grâce , 337. chct. -- Madia , 71. --- Vauluilant, 453, Richer, 419. — Sain- y aux je Cernay , 344. te, 357. —Sary, 364. Vaux-la-Douce, 500. Sauve de Bagnols, Vaux le Duc , 83. 546. — Secret, 3*5. Vaux-Fleury , r. Flori-Valais , 5°' val. ValafTc, 416. vaux en Ornois, 396m Valbonne , 550. Veerre, *7?« Valbrune, 71. Veluwe, Uf-Valcroinant, 517* Vencc , Valdebourg , 4°7- Vcnlo , 2.36. Valdruz , 42- Vcnflingcn , 41' Valence , 196 , 47*- * Vcrdcnbcrg, 73- 315,586. Verdun, "307, 397* Valcntinois, 575' 577' Valentinois , 5s6. Vcrgavillc, 394* Valefpir, 549- Verger, (le) 3 8 3 - Valhonnclle , v. Fcf- VerSnand , 376, niercs. Vcrnaifon, Sl6' Valhorn, 117,118. Vcrnufle , (/«i ) 481* Vallée, 413- Vcrreuil , A66' Vallcngin, 63,64. ycfoul y 580. Valette, (la) 49e». Vefprano , 49- Valloires, 37 3- Vcrli , 4*6' Valmagne, 542- Vevay , 17* Valmont , 415- Vianden , *31* Valteline, 7 3- Viancn, l66' Vandocuvre, 61. vianen, Vannes, 443 , 578. yic - lez - Cadcnac , ALPHABETIQUE. €19 v, Cadenac. Vivier , 38*. Vicognc, 385. Viviers, 364,518. Viftoire , (la) 370. Vlie , ou Vlieland, Vienne, riv. 181. Vienne, 5lh Vlierbcec, 8z^ Viennois, 58*- Voifins, 35*. Viennoifcs , 316. Volcnhovcn , 1.77. Vicrzon, 480. Volh'aufen, 18. Vieuville, 449* Voorn, 114» Vigeois, 488. Vorft, 83. Vignats , 415. Vofges, mont. 181. Vignegoul, r. Vignio- Vrawcn-Parc, 83. gou. Vigne Notre-Dame, 83. W- Vigniogou, 545- w/ Villars, 575- W achtendock, Villc-ChaiTon, 455- 13 5- Ville - Dieu , v. Du- Waes, 24*- vielle. Waefmuniter , v. R.00- Villc-Franchc, 584. femberch. Villeloin , 431. Wageningen , 115. Ville-Longue, 543. Walckcrcn, ijle, 169. Villeloup , v. Villeloin. Walkcmburg , 192. Villcmagnc, 541, Wallcnbourg, 41. Villcmur , 536. Wallenftadt , 69. Villencourt, 374. Wangeu, 15. Ville-neuve, 442. Warncton % 86,, 156. Villeroi, 575. Warfuyn, 178. Villers, 8 8. Wall i ne , 388. Villers-Bctnach , 393, Waterland , no. — Canivet, 415.— Wauticrbrainc , 88. aux Nonains , 455. Wavrc, 105. Vilvorde, n6. Wecht, riv. 91- Vindonilla , v. Win- Wccftcr-cjuarticr, 177, difeh. V/eil , 69. Virginité, fia) 436. Welchewil, 30. Virton, Welveghem , 88. v*fp , 51. Wertfac, 86. V^ri, 5^. Werwick , 156. D d iij T A B Wcfep ; Weft-Capellc , 17u Weftendc, Weftcrgoe, Wcftcrland , 175- ill. .Wefterv/old, 177- Weft-Frifci if s. Wefthove , 171. Wettingcn , 67. Wick , 17*. WicktcDuerftcde, 174. Wieringh , ifls , III. Wiflifpurg , v. Avan- che. Wîldenhaus , 76. Willem-Kerk , 255. Willemiladt , 166. Willifaw, i«, Wimmis , if. Windifch, > 23. Winfcldcn , 69. Winfchotcn, 178. Winfum, 178. Wimerthur , 19. wipping, 41- Wœdifchwil, , 19. Wœrden, 154. Wolferdick, iJU, ni. Woorburg, 133. Wcorn , ijle y 166. Worcurrj , 166. Worcum , 17J. E , Sec. Wormczçl , 83-. Wyck, ^3. X. Plaintes , v. Saintes. Y. Yere , 34j. Yerrcs, v. Hkres. Ypres, iytf. Yfelftcin , 134 , 153. Yflel, 99. Yffelmonde ,166,167. Yvcrdon, 27. Yvri la Chauffée, 41 *■<■ 2. Zélanpe , 167. Ziriczée, 171* Zoffingcn , 25. Zonebeck , 85. Zug, 30. Zuric , 1 \, lac de, 5 , 18 > i?« Zurzach , 67» Zutphen, n*' Zuyd-Bevcland , ifi#» 171. Zwol, *7** Fin de la Table Alphabétique. TABLE DES ARTICLES. CHAPITRE X. jHiA Suisse, page 1. Art. I. La Suijfcpropre 3 ou les treize Cantons. 11. §. I. Le Canton de Zurich. Ibid. §. IL De Bern. 19. §. III. De Lucerne. 27. §. IV. D'ZTW. 18. §. V. De Sckwitç. zlj. §. VI. & Underwald. ?o. §. VII. De Zug. Ibid. $. VIII. De Glaris. Ibid. "S. IX. DcBaflc. ji. §. X. De Fribourg. 41. §. XI. jDe Soleure. 43. S. XII. Schafioufe. Ibid. §. X 11 L D'Appenicl. 44. Art. II. ^//«j VIII. Les quatre Gouvernemens d'Italie. Ibid. $. IX. Les trois Rail-liages de Billin^one , de Valbrune ou Val-païen fa 3 & de Po-Icggio 3 ou Rivière. 71- §. X. Les quatre Bailliages aux environs de Fribourg. 71. §. X I. Les Bailliages de Gafial, ou Gafle-ren & d'U^nach. 73. %. XII. Le Comté de Vtrdûtberg. Ibid. A p. t. I V. Sujets des Alliés. Ibid. $. I. La Valteline. 7 3. §. II. Le Comté de Çhiavenne. 7 5. f. UI.Le C de Bormio. 73- I V. Le C. de Tog-genbourg. Ibid. V- La Seigneurie de Meyenfeld. -G. Chapitre XI. Les Pays-Bas. yj. "Divifion Eccléfl- fi que L E des Pays - Bas Catholiques. 80. Art. I. Les Provinces-Unies des Pays-Bas. 89. Canaux & Digues. 9 3. Gouvernement. -96. Etablijfcment du Stad-thouder. 99. Richejfes & Commerce. 101. I. Province & Duché de Gueldre. 109. 1. Le Quartier de Nimégue , ou le Betaw. 110. 2. Quartier d'Arnheim, ou le Vzluwe- 113 • 3. Quartier ou Comté de Zutphen. 11 6.. II. Province & Comté de Hollande. Tbid, 1. Wcft-Frifc \ ou Nort-Iiollar.de. 119. 2. Hollande Mérîdio^ nale. 112. Amfterdam. 12 3 « La Haye. 13 S" Rotterdam. 161. III. Province & Comté de Zélande. 1*7* IV. Province & Seigneurie d'Utrecht. ni- V. Province & Seigneurie de Frifc. ' I74* VI. Province & Seigneurie d'Ovcr-Yft" des ari Y11. Province & Seigneurie de Groningue & des Omelandes. 177. Les Pays qui font, fous la Généralité des fept Provinces. 178. J, Le Brabant Hollandais , 179. Majlricht. i c1. II. Le Limbourg Hollandais , ou Pays d'outre-Meufe. 192. III. La Flandre-Hol-landoifc. Ibid. Art. II. Les Pays-Bas Catholiques. 194. I. Le Duché de Brabant. .197. §. I. Quartier de Louvain. 19 9. §. II. Quartier de Bruxelles, zoo. §• III. Le Quartier d'Anvers. 217. Anvers. 119. II. Le Duché de Limbourg. 117. III. Le Duché de Luxembourg. iz8. IV. Le Duché de Gueldre. 1 x^f. V. Le Comté de Flandre. 136. §• I. Quartier de Gand. f. TT ^ S. II. Quartier de Bru- l *»• 14*-UI. QtttfmVr rf'r- ICLES. 6? 3 VI. le Contre à Haynaut. M7- VII. le Comté de Namur. M 9* Le Tournaifs. z6i. Chapitre XII. La France. 16 f. Anciens Habitans des Gaules , ou de la France. Ibid. Des Francs ou François1. ?.*8- Situation , Etendue , Bornes. zj'I- Qualité , Rivières , Montagnes. 178. Gouvernement. 181 • Prévenus du Roi. 188. Forces du Royaume. 190. Moot'.ï , Langue. 19?. Religion t Univcrfltés. 194. Divifion. 29 6*. I. ïe Gouvernement Militaire. 297. Détail des Gouvernemens Militaires. 500. Gouvernemens de la Partie Septentrionale du Royaume. 301. Gouvcrvcmens de la-partie du milieu. 309. Gouvernemens de la partie Méridionale. 6î4 T A II.Le Gouvernement Ec- cléftafiique du Royaume. 318. Détail des Provinces Eccléfiaftiques 423. V. De Lificux. 425. VI. de Coutances. 427, §. V. Province Eccté- fiafiiquè de Tours. 428. I. Diocèfe du Mans. 433- II. D'Angers. 436. IÏI. De Rennes. 441. IV. De Nantes. Ibid. V. De Vannes. 443. VI. De Quimper. 444. VU. De S. Paul de Léon. 44 y. VIII. De Trcguier. 446. IX. De Saint-Bricux. 447* X. De Saint-Malo. Ibid» DES AR XL De Dol. 448. S). V E Province Ec-cléfiaftique de Sens. 445. I. Diocèfe de Troyes. 416. II. D'Auxerre. 459. III. De Nevers. 46X. Provinces Ecclcji.ifti- ques du milieu de la France. 464. §. I. Province Ecclé-Jiaftique de Bourdeaux. Ibid. I. Diocèfe d'Agen. 466. II. De Condom. 467. III. D'Angoulême. Ibid. IV. De Saintes. 46 S. V. De Poitiers. 470. VI. De & Rochelle. 473' VII. De Luçon. 47;. VIII. De Périgueux. 476. ÏX. De Sar/ar. 477. $.11. Province Ecclé-fiaftique de Bourges. 478. L Diocèfe de Clermont. 483. IL De S III. De Limoges. 487. IV. De TaZfc, 490. V. Da Puy. 491. $. III. Province Ecclé- fiuftiqvc de Lyon. "ICLES. £33 I. Diocèfe d'Autun. 496. II. De Langres. 498. III. De Châlons. 500. IV. De Mâeat. 502. V. De Dijon. 303. VI. De - CUc. 504. §. IV. Province Ecclé-fiaftique de Befançon. 504. I. Diocèfe de Bellai. 510. II. Partie du. Diocèfe de Bafic en France 3 dans la Haute Alfa* ce y & le Suntgaw. Ibid. §. V. Province Ecclé-fiaftique de Vienne. > >. r St}, I. Diocèfe de Valence* US* IL De D/e. ji7. III. De Grenoble. Ibid. IV. De Viviers. 518. Provinces Eccléfiaftiques du Midi de la France. ÎI9. §. I. Province Eccié-fiaftique d'Aufch. Ibid. I. Diocèfe d'Aqs. yzi. IL De Lecloire. Ibid. III. De Cominges. 511. I V. De Conferans. Ibid. V. D'Aire. 525. VI. De Ba-ras. ;i4. 6*6 T A Vil. De Tarbes. yty. VIII. D'Oléron. f%6. IX. De Lefcar. Ibid. X. De Bayonne. 517. §. II. Province Ecclé- fiaftique de Touloufe. Ibid. I. Diocèfe de Pamiers. r-9- II. De Montauban. no. IÎI. De Mirepoix. Ibid. ÏV. De Lavaur. \%-î. V. De A&k*. Ibid. VI. De Lombeir. 531. VII. De Saint-PapouL 5 3 3- §. III. Province Ec-clêfaftique d'Albi. Ibid. I. Diocèfe de Rhodeir. 534- ii. De Caftres. 556. III. De CûAo/v. Ibid. IV. De ^«i. 538. V. De Mende. 539. $. IV. Province Ecclé- ftaftique de Narbonne. Ibid. I. Diocèfe de Béliers. 540. II. D'Agde. 541. III. De Carcaffone. IV. De Nifnes. 543. V. De Montpellier. 544- VI. De Lodeve. 545. VII. D'Ufei. 546. L E VIII. De Saint-Pons. Ibid. IX. D'^/ef. 547. X. D'Alais. Ibid. XI. De Perpignan 3 ou d'Elue. 548. §. V. Province Ecclé-fiaftique d'Arles. 550. I. Diocèfe de Marfeil-Ic. 551. II. De S. Paul trois Châteaux. 55l» III. De Toulon, 53$. IV. D'f_WSe. Ibid. Partie de la Province Eccléfaftique d'A-vignon en France. S5J- §. VI. Province Eccléfaftique d'Aixi 5 5 5- i. Diocèfe d'Apt. 356. ii. De Rieç. 557. III. De FreyW. Ibidi IV. De Gap. 338i V. De Sifteron. Ibid. §. VII. Province Eccléfaftique d'Embrun. 5 59- I. Diocèfe de Digne. 560. II. De Graffe. Ibid. III. De Fe/zce. 561. IV. De Glandeves. Ibid. III. La France fée 3 par rapport aU 'Civil, en Parlemens & autres Cours Ju* DE S ARTICLES. m7 férieures. 563. fançon t ou de Fran-Art. I. Parlemens & cke-Comté. 580. Confeils Souverains. 10. Parlement de Bour~ Ibid. deaux. Ibid. I. Parlement de Paris. 11. Parlement de Pau3 566. ou de Navarre. 581. z. Parlement de Rouen 11. Parlement de Poitou de Normandie. loufe. 583. 576. 13. Confeil de Perpi- 3. Parlement de Douai, gnan , ou Roujjil ou de Flandre. Ibid. /o/z. 384. 4. Parlement de Met^ , 14. Parlement "d'Aix , ou de Lorraine. 577. ou de Provence. y. Confeil de Colmar ou Ibid. d'Alface. Ibid. 15. Parlement de Gre- (,. Parlement de Ren- noble , ou de Dau- ncs y ou de Bretagne. phinc. jgj. 578. Article IL Chambres 7. Parlement de Di- des Comptes. j86. jon , ou de Bourgo- Art. III. Cours des gne. Ibid. Aides. ^9. 5. Parlement de Dom- Article IV. Cours des Ses. 379. Monnaies. 0. Parlement de Be- Fin de la Table des Articles. ERRATA. Page 171, ligne iz. Walferdick , Iifcz Vol-fer dick. Page 476 , Ifle Ckawvet 3 même ordre t lifeA Cumaldulcs. Page 477 , lig. zz. filles , ltfcz fille, l^ge ;y*>, §. VI, liiez §4 PÏ/é