GUIDE DES VOYAGEURS EN EUROPE. Avec une Carte itinéraire de T Europe, et une Carte de la Suiffe. k K YC E AI BUOTHEK Par Mr. REICHARD ' Conieiller de S. A. S. Mfgr. le Duc régnant de Saxe- Gotha et A11 e n'b o u r g. Tome premier. A W E I M A R au Bureau d* Indu ft rie. I t PRÉSENTÉ Sa M a j e f t è Impériale ATHÉRINE II. Impératrice do toutes les Ruffies Par Son trbs-humble, très-obciffanfi et très - fournis ferviteuc Reichard. AVANT-PROPOS D U RÉDACTEUR. Le but que le rédacteur s'eft propofé en publiant cet ouvrage, a été d'offrir aux voyageurs une collection exacte et foig-néc de reniéignemciis et d'obfervations, qui leur éviteroit lâchât de beaucoup de volumes, dont ils trouveroient l'effentiel ici. 11 a étendu fes recherches à toutes fortes d'objets, mais il n'a pas entrepris de les épuifer, ni de fatisfaire en entier * les les curieux de tous les genres. On comprend alTez qu'alors il faudroit une bibliothèque entière, et cet ouvrage devant être portatif, auroit été inutile à la majeure partie des voyageurs. D'ailleurs il y a fuppléé, en indiquant à la fuite de chaque pays et de chaque ville principale , les defcriptions les plus récentes, afin de mettre fes lecteurs à portée de recourir aux four ces, où chacun peut trouver des connoilTances ultérieures. Le rédacteur a donné un précis des chofes remarquables à voir fur les routes et dans les villes où l'on s'arrête. Il n'a rien négligé de ce qui pouvoit rendre la lecture de ces obfer valions locales moins Xeche. Au relte on ne doit regarder cette partie, que comme un abrégé, ou, ii l'on yeut, un Index. Il a aufli déiigné les bon- bonnes auberges. Mais quelquefois les bonnes auberges deviennent mauvaifes. Quand cela fe trouveroit ainii, il ne fe-roit pas jufte de le lui imputer. Il en eft de même des changement de poftes. Les maîtres de pofte obtiennent quelquefois la permifhon d'augmenter d'une demi-polte, ou de haulfer le prix de leurs che~ vaux. Si l'on ne trouve donc pas, que cela réponde toujours au compte que le Guide en a rendu, il ne faut pas pour cela l'accufer d'inexactitude. Peu de li* vres vieilliffent auffi vite que ceux qui traitent des voyages. Les lieux changent; d'afpects , des monumens, des édifices célèbres difparoiffent, des collections pré-cieufes fe difpcrfent, il s'en forme qui les remplacent. Mais un voyageur intelb^ gent faura aifément fuppléer à ces lacu* nés. L'itinéraire de chaque pays ne trace que les routes principales, parceque à l'aide de la carte et de la table alphabétln-que, chaque voyageur fera à portée de «orienter, et de combiner la route qu'il voudra tenir. Le rédacteur a parcouru la ci - devant France, laSuiflc, et une partie de l'Allemagne et de la Lornbardie ; il a donc pu parler de ce qu'il y a vu, et ij en répond. Mais pour ce qui regarde les autres états de l'Europe, où il n'a pas été, il lui a fallu confulter les relations les plus accréditées, et ce fera aux perfonnes qui parcoureront ces pays, a juger, 11 ces relations l'ont guidé utilement. Mais il ne dépendroit que du public voyageur, de rendre ce guide à l'avenir plus complet, plus exact, plus digue de fon AVANT.PROPOS DU REDACTEUR, fon but, il les perfonnes qui voyagent, vouloient bien elles - mêmes contribuer à fa perfection, en faifant parvenir au rédacteur fous fon adrelfe, ou fous l'adreiTe duBureau d'Induftrie à Weimar en Saxe, les notes et les corrections quelles juger oient néceifaires. Ce fer oit même la fatisfaction la plus douce, que le ré* dacteur pourroit récueillir d'un ouvrage, qui lui a coûté tant de peines et de foins pendant plulieurs années. Au relte il fupplie les lecteurs de pardonner à un étranger et à des protes allemands, les négligences de ityle, et les fautes d'impref-fion qui pourraient s'être gliifées dans cet ouvrage, malgré tous les foins qu'on a pris pour les éviter. J. J. Roufleau dit dans fa nouvelle Héloife (Xett. 19.) „ Qu'aura- t- on gagné k faire parler un Suiffe coin- AVANT-PROPOS DU REDACTEUR. comme un académicien ? " Au mot Suiflb fnbftituez le mot Allemand, et le bon J. J. fera l'apologiite du rédacteur» , A Gotha en Saxe REICHARD. PREMIERE PARTIE. SECTION I- Guide dti Yoyaf. Ttxt. I L ' E U R O P E. i. Grandeur. Population. Sol. Religions. Etats etc. L Europe eft la plus petite, mais auiïï la plus peu-Grandeur, plée et la plus cultivée partie de notre globe. C'elt une presqu'isle qui confine du côlé d'orient avec PAlie. Elle eft fituée entre le 36 et 710 12' de latitude fepten-trionale. Sa longueur orientale s'étend jusqu'au 4.70 près de Conftantinople, et jusqu'au 7a0 près du détroit de IVaigaz. Vers l'oueft elle a pour limites, la mer atlantique, vers le fud, la mer méditerranée; vers le nord, la mer de la Grèce, VHellefpont, le détroit de Conftantinople, la mer noire, le Don, et les montagnes Werchotouriennes; vers le nord, la mer du nord. On peut porter fa pins grande longueur à 900 milles, et fa plus grande largeur à environ 55o. Sa furface eft, fuivant M. Crume, de 179,059 milles quarrés -d'Allemagne, et fuivant M. Bujching de 170,000. Elle contient fuivant le calcul de ce dernier iA-0 mil- Popuia. tiou. lions d'habitans; et fuivant M. tabri, 2o millions de plus. M. Randel, ne porte l'étendue de fa furface, qu'à iG3,o4-i milles quarrés d'Allemagne, et fa popu- A 2 lation lation à 147,750000 âmes, ce qui revient à 906 habî-tans par mille quarré. M. Mcufel compte i5o à 160 millions. M. Black, auteur anglois fait monier la totalité des habitans des 4. parues du monde, à 800 millions. Il n'en donne en partage à l'Europe que 100 millions; 400 à 5oo millions à l'Aiîe; et un tiers ou un quart de ce dernier nombre à l'Afrique. Les dé-ferts de l'Amérique, d'une ii va lie étendue, ne font guères peuplés que de 20 millions. Mais M. Black avoue lui-même, qu'il peut exifter dans l'eftimation tle cette totalité une erreur de calcul de 2, et même de 5oo millions. Sup^rio- L'Europe a fubjnguée presque toutes les autres p'ieune.™" parties du monde. Elle domine fur l'Amérique entière; elle poiTède pins que la moitié de TAiie, et en Afrique la majeure partie des côtes, et pluficurs pays d'une étendue confidérable : de forte qu'à peu-près la moitié du monde habité, plie fous l'afcendant de la fupériorité, fous les talens, la valeur, et l'indultriô Européenne. Euts de L'Europe comprend 1. trois états, dont les fou- 'ii.uiove. . , , ...... verams portent le titre d empereur; 1 empire d Allemagne, l'empire de Rulfie, et la Porte Ottomane, ou la Turquie. 2. Douze royaumes ; favoir les royaumes de Portugal, d'Efpagne, de la Grande-Bretagne, de Danemarck, de Suède, de Bohème, de Pologne, de Hongrie, dePrnife, de Sardaigne, de Naples et Sicile, de Gallice et Lodomire. 5. Neuf républiques: la nouvelle république de France, mais dont l'exiftence dedans ce moment li précaire et douteufe; celles de Hollande, de la Suiife, de Vénife, de Gènes, de Lucques, de Ragufe, de St. Marino, de Gevfau. , 4. Deux états eccléha [tiques : les terres de l'églife ou du Pape; les états de l'ordre de Malte. Les montagnes remarquables de l'Europe font: Monta. Les Alpes ; les Pyrénées ; les Apennins ; les Sudètes ; 8ne*" les Karpatlies ; et le Harz. Les mers de l'Europe font : îe grand océan atlantî- Mers, que; la mer baltique; la mer d'Allemagne; la mer glaciale; la mer blanche; la mer méditerranée; la mer adriatique ; la mer noire ; la mer de Marmore. Les religions dominantes de l'Europe font, la chré- Religions, tienne, et la mahométane. On divife la première en cinq églifes principales: 1. l'églife grecque; 2. l'églife catholique-romaine; 5. l'églife luthérienne; 4. l'églife reformée, 5. l'églife anglicane. On comprend ces trois dernières fous le nom d'évangéliques ou proteftantes. On fait monter le nombre des troupes réglées tcF£*ccs •le divers états de l'Europe, non-compris les milices, à 1,700000 hommes. M. Goez dans fa géographie académique, évalue Etabiifle- .mens fci- le nombre des etablilfemens publics pour profeller les entifiqucs. arts et les fciences, à 1227. Cartes générales, et itinéraires. Carte d'Europe, par feu M. d'Anville. A Paris. 3 feuilles. Poftkarte der k. k. Erblander von H. J. von Mez-burg; 1782. geft. von Mansfeld. en 4 feuilles. (Cette carte des portes de la monarchie autrichienne comprend les routes des pays adjacents.) Neue und vollkommene Poftkarte durch ganz Deutfchland nach Italien, Frankreich, die Niederlan-de, Preuifen, Pohlen und Ungarn. Wien, bey Avta-fia 1791. (Cette carte itinéraire n'eft pas fans définis, cependant elle remplit alfez bien fon but.) Allgemeine Poftkart6 durch ganz Europa, von Katzer., Leipzig. 5. Livres nouveaux et iiiftructifs, Manuels du voyageur. Lbnet An Elfay to direct and extend the inquiries of patrio-tic travellers etc. by count Berchtotd. London 1789. 2 volumes. (Ce livre eft traduit en allemand.) Aire- Koehîer Anweifung zut Reifeklugheit fur jnnge ïand». . . • Crelehrte, neuuberarbeitet und mit Anmerkungen ver-fehn, von M. Kinderling, Magdeburg 1788. deux tolumes. Nach- Nachrichten von der nuzlichften und wohlfeilften Art zu reifen, was ein junger Kaufmann auf Reifen 2U bemerken: von Chriftiani. Hannover 1791. Bohn wohlerfabrener Kaufmann, herausgegeben von Ebeling und Brodhagen. Hamburg 1789. Cinquième édition. ( Ces deux derniers livres, feront utiles aux négocians qui voyagent. ) Tucker inftruétions for travellers. London 4. Angioîs. Nouvelle édition. Defcrizione itineraria di vari paefi. d'Europa. italiens. Napoli. Itinéraire des routes les plus fréquentées. Septième Fran^oi?. édition. Par M, Butems. A Paris 1790, Avec une carte itinéraire. Guide des couriers, utile à tous les voyageurs. A Paris 1791. (Je préférérois Dutems. ) Die vornebmften europâifchen Reifen von Krebeî. Aiie« ma ad*. Hamburg 1789. Nouv. édition. 4 volumes, avec des cartes itinéraires. Neuefter Wegvveifer durch ganz Deutfchland, Frankreich, Italien, Ungarn, Pohlen etc. Niirnberg 1792. 8 Allgemeines Poft-Lauf- und Strafsen-Ruch etc. von Diez. Frankfurt am Mayn 1792. (C'eft une lifte allez exacte des poftes et relais.) Handbuch fiir Reifende aus allenStànden. Neue rerbelferte Auilage. Leipzig 1792. avec une carte itinéraire. . A 4 (Le* t ï. L'EUROPE. Blbiiothè- (Les féjours dans les villes et auberges, ïaiflent que de ' ' _ , , Yoydge. bien des momeris, où Ion aime a le defennuyer par un bon livre. Mais comme, en voyageant, on ne peut pas fe charger d'une bibliothèque nombreufe, nous recommandons à cet objet: le Recueil amufant de voyages e» vers et enprofe; A Paris 1783 — 87. Neuf volumes, petit-format. Il en a paru une traduction ou imitation en allemand, fous le titre: Kleine Reijen. Berlin. 1785—1792. Huit volumes.) m. IL LE PORTUGAL- Grandeur. Soi. Denrées. Population. Langage. Religion. Gouvernement etc. Forces de terre et de mer etc. Armoiries. Suivant M. Bufching le Portugal a une furface de Grandeur. i84-5 milles d'Allemagne quarrés; et fuivant M. Barros dû 1896 de ces milles. M. Cromt ne met que 1,712. Le pays eft très - montagneux, particulièrement So1-dans de certaines, contrées, mais il ne l'eft pas tant que l'Lfpagne, et il eft plus riche quTelle en fleuves et en rivières.* Les principaux fleuves font le Douro, le Tage et la Guadiana. L'air en eft plus tempéré que celui d'Efpagne. Celui de Cintra paiTe pour le meilleur. Les eaux minérales deCaWojet de Leiria font très-efti-mées. On fait monter le nombre des habitans à deux pojmla-niillions et demi, et même à trois millions, dont près-- **" que 25o,ooo font d'état eccléfialtique. Ils parlent un Langage dialecte de la langue efpagnoie, mais qui diffère tellement d'elle, qu'on traduit les livres de l'une dans l'autre langue. C'eft un mélange de l'efpagnol, de l'arabe, du latin et du françois. La religion eft la catho- Hetigiot*. lique; on y trouve pourtant beaucoup de juifs qui A 5 ? font font tolérés à caufe du commerce. Il y a dans ce royaume 19 cidades ou grandes villes, 527 villaes ou bourgades et 460,000 feux : trois archevêchés, 17 eve-chés, 5ig couvenis, 5 univerfités et trois tribunaux d'inquifition. La capitale eft Lisbonne fur le Tage, une des villes les plus régulièrement bâties de l'Europe. Elle a deux lieues de long et une de large. ©enr.Vi. Les productions qui palTent chez l'étranger font; Comiiicr- , . , ... 1-., i ce. le vin qui elt une des principales, D après un compte donné à la Reine il a été transporté depuis 1770 jus?-qu'en 1777 annuellemeut 60,000 pipes, lu pipe depuis. 60 jusqu'à 72 risdalers, l'Angleterre feule tire annuellement 14,422 tonnels de vin du Portugal. Enfui te les railins, les citrons, les oranges, les figues, les ananas, les amandes, les châtaignes et même les dattes; l'huile qui eft la plus belle de l'Europe; le fel marin; les moutons et les mulets: et le feigle en quantité. Le gouvernement eft monarchique et abfolu ; le trône y eft héréditaire fans égard au (exe. On fait Conver- communément monter les revenus à 14 millions de Force"*de risdalers, ou 56 millions de livres de France. En mer.CCt e 1784 les dettes de l'état excédoient cette fomme et montoient à 24 millions de cmfades. Les forces de terre ne font guères qu'au nombre de 25,ooo fantalTins et cavaliers. Suivant une lifte authentique de l'année 1784» ^s forces navales confiftoient en 17 vaLTeaux de ligne de 40 à 80 canons, et 7 frégates. On dit que oe nombre vient d'être augmenté. lia Armoi- Le Roi de Portugal porte d'argent à cinq écuflbns d'azur placés en croix, chargés chacun d'autant de be- fants fants d'argent placés en fautoir, et pointé de fable pour le Portugal. L'écu eft bordé de gueule, chargé de fept. tours d'or, trois en chef et deux.à chaque flanc. Le cimier eft une couronne d'or. Sous les deux flancs et à la bafe de l'écu paroit à l'extrémité de* deux croix la fleur de lys verte, qui eft de l'ordre de Avis, et la féconde pattée de gueule, qui eft pour l'ordre de Chrift. La devife n'elt pas toujours la même, mais elle contient ordinairement ces mots: pro rege* et grege. 2. Poids, La livre s'y divife en 2 marcs. Le marc en 8 onces. L'once en 8 gros ou octaves. L'octave en 72 grains. Ainfi le marc eft fubdivifé en 4>6o8 grains. L' arvobe de Portugal équivaut à 02 livres: 4 ar" robes forment le quintal. Çuinlaî. Arrobes. Livret. Marcs. Onces. Octaves. 1. 4 128 256 2,048 16,584 19 livres de Portugal répondent à 18 livres de Hambourg, et l'arrobe à 28 livres de Paris. Pour pefer les pierres précieufes et les perles , on roidi de 1 pierres fait ufage du poids de karat. i7§3 karats foraient jrécieu» 1 octave. Le karat fe divife en 4 grains. 3. Mefures longues, liquides et rondes. Longues. L aune fe divife en vote et en covade; la première eft la plus longue; 21 vares font 34 covades. 611 t/arU et 101 £ covades font 100 aunes de Brabant. Liquides. Les mefures liquides de Portugal font les boites, les a'mutfcr, les canadas--, et pour l'huile, les aiquiers ou canadas. Totmet Pipes. Altitudes. Aiquiers Canadas. ou tonneau. ou Bottes. l 2 52 104 624. 2C 52 5l2 • 1 2 12 Ronde*. On mefure les grains par moyos, fanegas, et oJ-quiers. Moyos. Fanegas. Aiquiers. Çuartos. 1 , i5 60 240 1 4 16 Quatre moyos ou muids de Lisbonne font le Iafl d'Amfterdam ; 240 aiquiers font ig feptiers de Paris. M o 11 11 o i e s. On compte en Portugal par rees ou raix, qui font la Divifion, plus petite monnoie du royaume. Jllille- Crufados Crufados Tejlones. Meules. Vintem. Rees. rees. novos. velhos. 10 25 5o 1,000 1 4-f 12 24 4.80 1 4 10 20 400 2f 5 lOO 1 2 4o 1 20 La croifade vieille vaut 480 rees tout comme la croifade neuve, en payant le charriage ou le fret de quelque cliofc. Quand ou note de grandes fournies de rees, on marque les conto de rees ou 1000,000, par un ou deux points, et le milléfime, par un ligne rond, avec un trait transverfal, ou feulement par un peut trait. Les efpèces d'or, fabriquées fous le règne actuel, ^ed.^Pèces divifent ainfi qu'il fuit. Les pièces de 6,400 raix, pefant 4 octaves, — 4.2 liv. 10 f. 6 den. argent de France. Les demi-pièces de 5,2oo raix, pefant 2 octaves, ~ 21 livres 6 f. g den. Les lettons de 1,600 raix, pefant 1 octave, zz 10 1. 10 f. 4* & Les teftons de 800 ra«x, pefant f octave, ~ 5 L 6 f. 8| d. Les quarts d'or de 1,200 raix, pefant 54 ërams> — 8.1. La t* H- LE PORTUGAL. La croifade neuve de 480 raix, pefanl 2o grains, m 5 1. 4 f- La croifade porte d'un côté, une croix avec cette légende: in hoc figno vinces; et de l'autre cette légende: Maria L et P. ///. furmontée d'une couronne, Efpêce» Les efpèces d'argent doivent toutes être fabriquées Laigent. ^ deniers. Elles fe divifent ainfi qu'il fuit. La croifade neuve de 480 raix, pefant 4 octaves, — 3 liv. argent de France. Celle de 12 vingtains ou 24° raix, pefant 2 octaves, ~ 1 liv. 10 f. Celle de 6 vingtains ou i2o raix, pefant 1 octave. =: i5f. Celle de 5 vingtains ou 60 raix, pefant J-oct. — 7 f. 6 d. Le tefton de 100 raix, pefant 4 grains, — 12 f. 6 den. Le demi-tefton de 5o raix, pefant 2 grains. — G f. 5 den. Toutes les croifades, portent d'un côté, les armes de Portugal, et de l'autre, une croix avec cette légende, in hoc figno vinces. Le nombre 400 eft marqué, fur le côté de l'écuffon des croifades de 480 raix, parallèlement au millélime. Le nombre 2oo eft pareillement marqué, ainfi que le milléfime, fur les pièces de 240 ^bc. Les relions et demi-teftons portent, d'un côté, au lieu des armes, favoir les teftons, ces chiffres très romains LXXX, furmontés d'une couronne et les demi-teftons ceux-ci, XXXX. Les efpèces de cuivre fe divifent en pièces de.10, Efpèce» t r i rr ^e cuivre, de et de ô raix. 5. Tableau *) de quelques villes. LlSBONNE (en langue Portugaife, Lisboa). Population, 200,000 âmes. "Edifices remarquables. Curiofite's. Le nouveau pa< Lisbonne, lais du I\oi •— la bourfe — la maifon de la compagnie des Indes — le grand arlénal: (ces 4 édifices décorent la grande et fuperbe place de commerce, piaça do commerzio, où fera élevée une ftatue équeftre du Roi, dont le piédeftal fera d'une feule pierre.) — Les greniers — l'hôtel de monnoie — la cafe das carnes — VAlfande'ga — la cafe d'efclaves — l'églife cathédrale ( le grand autel reffemble allez à celui de St. Pierre à Rome.) — l'Jglife de St. Roch (on voit dans une chapelle 5 tableaux faits en mofaïque à Rome. L'autel eft d'argent maffif,) — la belle rue, Augujla — les quais, qui font fuperbes, et où les plus grands vaiileaux peuvent aborder — le fameux aqueduc à'AU cantara (il palfe d'une colline à une autre; il a 55 arches; là plus grande a 24.9 pieds de large fur 552 de haut, *) On ne doit regarder ces tableaux de villes que comme un abrégé, ou, ii Ton veut, un index. Liibonne. haut, ou 72 pieds de moins, que l'églife de St. Paul à Londres. Cet aqueduc fuperbe, confiruit de marbre blanc en 1748, a réfilié au tremblement de terre de 1755.) — l'obfcrvatoire près du château St. George — l'hôtel de l'inquifition. — Etablijfemens tittéraires et utiles. L'académie des faïences (fondée en 1780): l'académie de marine: l'académie de guardas marinhas et ajpirantes : l'académie d'artillerie et de fortification. Fabriques: de chapeaux; de fbieries; de faïence. La fabrique royale de tabac rapé; la verrerie royale, a Belem. Spectacles. Fêles. Opéra italien. Comédie portugaife. Combats de taureaux (les Portugais garnif-fent les cornes de leurs taureaux, de pièces de bois pour ces combats.) Les aifemblées et les bals de la factorie angloife. Promenades. Le jardin du convent das necejffita-des, fitué au pied de la colline de Buenos-Aires (il eft très-beau et fert de promenade à la bonne compagnie;. Environs. Le palais de Belem : ( dans les jardins de Belem fe trouvent deux ftatues, venues de Rome, comparables à tout ce qu'on voit de plus beau en Italie: la ménagerie royale. On voie près du château de Belem une infeription placée à l'endroit, où étoit la maifon d'un des conjurés, rafée après fon exécution en 1759.) —> le jardin de Notre-Dame du fecours, près tt. LÉ PORTUGAL r? près de Belem: (les Terrée font clignes d'être vues; les Li plafonds en font proprement peints à fresque.) —\ le couvent royal et le palais de Mafra: (les bàtimens forment un quarré d'environ 728 pieds* Le couvent a trois cens cellules; Sous le portique d'entrée on voit 12 ftatues de faints, en marbre de Carrare, d'un alfez bon travail. Celle de St* Jérôme, par Filippo Vallès, fe diftingue des autres. ) — Le cotivent fur le fommet du Cap hoch: (on y jouit d'une vue extrêmement étendue. Les Anglois lui ont donné le nom du couvent de liège, à caufe de la quantité d'arbres de cette efpèce qu'on y voit. M. Baretti en a donné une de-fCription détaillée. Ce couvent appelle le coitvent dé liège fur le Cabo de Roch près Lisbonne, n'eft proprement qu'un hermitage formé de plufieurs grottes et de caves, où mené un feul chemin voûté, que la nature elle même a tracé à travers un rocher. Le tremblement de terre qui ravagea Lisbonne s'y eft fait fentir avec toute fa livreur, mais il n'a rien pU détruire* Les habitations n'en peuvent fouffrir que par la rùinô totale de la montagne même. La fingularité particulière de cette retraite eft, que les murs et lés planchers font couverts de lièges, ce qui lui a fait donner par les marins anglois le nom de couvent de liège. Le liège détruit l'humidité qui ne manqueront pas de nuire à la Xanté des moines, puisque les murs font toujours couverts de moufle et que les eaux dégoûtent à travers les pores du rocher. La vue j eft dune étendue furpre-«nante. On y découvre une grande partie de la mer, tous les bourgs et les villages de l'embouchure du Tage, lé couvent royal de Mafra, une quantité de maifons bâties çà et là dans les campagnes, et line longue chaine de montagnes, partie habitées et partie incultes.- Çmel-Guïdc tift Voyfrf. r.irt. i. K ques 18 JI. L E PORTUGAL. Liib«nne. qnes une," font garmes de chênes, depuis et de lièges, d'aut es l'on; ouvertes de vignobles, d'oliv^rs, d oranger^, de ci.roniers e' de toute* fartes de plantes jares.) j— Cintra: (on y trouve une bonne auberge, dite l'angloife; à Cintra font les ruines d'un ancien j a-lais Maure.) — Le palais tle Caluz: (on voit dans l'un des appartenons l'hiftoire de Dom Quixote peinte fur 18 panneaux.) — Le couvent de religieufesd'fM-Uras: (un auteur françois affine, que les célèbres Lettres d'une religieufe portugaife ont été en effet, écrites dans ce féjour de la tend relie et de la volupté. On y vend pluiieurs bourfes d'ouvrages, des dentelles, des gants, qu'on travaille avec des feuilles d'aloé au Bréfil.) Tremblement de terre de 1755'. Ce tremblement général, qui a parcouru toute l'étendue de notre globe, et paifé même dans les islcs de l'océan et de l'Amérique, renverfa presque toute la ville de Lisbonne. Ce fut le premier novembre à neuf heures et demie de matin, le ciel paroiflant pur et fans nuage, qu'on reifen* tit la première fécouife. On évalua dans le teins les pertes de ce jour de calamité à une fomme immenfe: Celle des maifons particulières à 700 millions de livres, celle des meubles incendies à 1200, celle des vafes fa-Cres, liâmes, tableaux etc. à 02 millions. On ne voit , pas aujourd'hui un feul bon tableau des écoles d'Italie. Le petit nombre de ceux qui étoient à Lisbonne, a péri dans ce tremblement. L on fait monter à plus de 80 millions la perte des diamans, tant de la couronne que des dames portugaises. On aiiure que le total de ce qu'ont perdu les étrangers en argent ou marchandifes, pafle 240 millions, favoir l'Angleterre 160,, Hambourg 40, l'Italie 2D, et les autres pays et villes à pro* Liabonn*. portion. On eftime différemment le nombre des per-fonnes qui ont péri. Les uns difent i5,ooo, d'antres 24,000, d'autres enfin 70,000. La plus grande mortalité étoit dans les églifes. Plans. Il exifte deux vues de Lisbonne et de Be» lem, bien exécutées, publiées à Londres par George Hawkins, en 2 grandes feuilles. Mélanges. Les rues de Lisbonne ne font point éclairées, de forte qu'un étranger n'y fauroit marcher de nuit fans péril. La cinquième partie des habitans, à peu-près, font Nègres ou Mulâtres. Tout le monde fe fert à l'ordinaire de chaifes à deux rôties, mais les jours de gala on voit beaucoup d'équipages à 4 roues. Les geutilhomrnes ont la coutume d'être chapeau-bas dans leurs voitures. Quand un domeftique s'y met en revenant de conduire fon maitre, il doit èire couvert, pour éviter une méprife. Les gens de qualité font habillés à la françoife. Les dames portent de très-grands bouquets; leurs manches de robe font af-fez larges, pour y faire entrer celle d'une vefte ou cor-fet julie au bras. Les Corteïos, font ici ce que font' les cicisbees en Italie. La campagne des environs de Lisbonne offre de tous cotés des forets de citroniers et d'orangers, entrecoupées de vignes et de plantations d'oliviers. Les grands chem ns font bordés d'aloés, dont les tiges, hautes de 12 à 14 pieds, et les fleurs, font un fpectacîe bien frappant pour un voyageur, qui vient des climats froids. Dans le cimetière, couvert de cyprès, de la factorie angloife, repofe le célèbre auteur de Tom Jones, fans une feule pierre qui dife; •tci-gil Henri Fieldingl" IL LE PORTUGÀL: 6. Etat des poftes. Voituriers. Notes inltructi-ves, et remarques qui iritéreffeiit les voyageurs dans leur tournée. Èn Portugal on paye le cheval à raifon rie 100 raix par lieue. On y voyage communément en louant des mules, ou des chaifes de voituriers. La depenfe de JM. Tivifs, pour 5 perfonnes et 3 mules, étoit de 3 liv. fterling par jour. On ne fe charge que de l'entretien des hommes; celui des chevaux ou mules, eft à la charge du conducteur ou voiturier. Il faut fe pourvoir pour la roule de draps de lit, de ferviettes, de bougies, de couteaux, fourchettes, et autres commodités. A Lisbonne il faut fe faire expédier un pal-fe-port par le chef du quartier, où l'on a logé. CepaP» fe-port contient le nom du voyageur, le nombre de chevaux, mules et domeftiques de fa fuite, avec la permiifion de porter des piftolets et autres armes à feu. Quand on veut entrer en Efpagne, on fera bien de fe procurer un autre palfe-port delambalfadeurd'Efpagne à Lis" onne. Dès qu'on prcfente ce dernier paffe-port aux commis des douanes en Efpagne, en l'accom-pagnant de la buona maneia, on eft difpenfé de totue vifife; ils fe contentent d'ouvrir les coffres pour la formel On fe rend d'Angleterre à Lisbonne, par le paquet-bot, qui part de Falmouth, et qui fait quelque fois ce trajet en dix jours. On ne le paye que de 4 guinées par perfonne. On peut aufli fe rendre de. Hambourg à Lisbonne, car de Hambourg pour cette Tille LE PORTUGAL! ^» ville partent par an dix à douze vaiffeaux. • Ce deu* nier trajet fe fait eri 2 ou 5 femaines, et la dépenfe, y compris la nourriture, monte à environ i2 ducats to en 9 jours. La diftance eft de 8o» heures, ou 40 milles.. 1. On paffe à moitié du chemin un bras du Tage dans un bac; on voyage entre une haie d'aloés et des oliviers. 3. Plaine fablonneufe, où croiflent en nombre des figuiers des Indes. 5. Ces ventas font des efpèces d'auberges ifolées,. ordinairement placées à 4 ou 5 milles l'une de l'autre, établies par ordre du gouvernement pour les voyageurs. La police y règle chaque mois le prix des denrées, et le tarif en eft placé a la vue du public. 4. Il y a ici un couvent royal. Dans l'églife répolent les corps de plufieurs rois. Les revenus de ce couvent font évalués à 1 $0,000 crufados. Les reli- B o gieux a: H. LE PORTUGAL. Noms- 5. Leyria. 6. Pombal.. Pondes. 7. Goimbra, Almahada. 8. Albergaria. Antonio. Venta. Villanova. g. Oporto. Obfervations locales. gieux font au nombre de i5o , tous gen-tilhommes. 5. On peut s'arrêter en chemin au couvent de Batalba. L'églife eft d'une belle architecture gothique. La route eft très - bonne, à travers des plantations d'oliviers et des forêts de liège. G. 11 faut vihter les mines d'un château Maure fur une colline, près de ce village. 7. Goimbra eft renommée pour fa manufacture de PaUitos, et de boëtes et de vafes de corne, curieufement'travaillés; l'univer/ité y eft établie. 8. On paife deux rivières, ou fur des ponts ou dans un bac. g. Oporto eft la féconde ville du royaume ; fa population eft de 5o,ooo ha-bitans. La moitié des artifans font tonneliers. Le principal commerce de cette ville, eft celui de fes vins, dont l'exportation annuelle eft de 20,000 pipes, et dont le prix coûtant eft de 10 à 12 liv. fterling. On compte la récolte annuelle à 80,000 pipes, il y a à Oporto une compagnie, qui jouit du privilège exclufif de ce commerce; à l'exception d'un feuL diftrict, où les Anglois achètent presque toute la récolte. Les marchands ont des caves voûtées conlidé-rables, dont quelques - unes tiennent 6 à 7,000 pipes. On On va fur la rivière le Douro, clans des efpèces de gondoles, femblables à celles de Vénife. Les qnais font magnifiques. Parmi plufieurs beaux édifices, on diftingue une porte et des prifons, d'un bon ftyle. Il y a à Oporto des fabriques de chapeaux, qui font très * eftimés. D'Oporto k Almaida , 65 heures : d'Opo^to k Sa-lamanca, £6i heures: de Salamanca k Valladolid ,' 56 heures: de Valladolid à Madrid, par Ségovie et l'Efcu-rial, 5o heures. 2. Route de Lisbonne à Madrid. Léguas tu lieues. 5 S 4 Noms. ï. Aldea-Gal lega. Canna. 1. Venta s-n u e v a s. 3.Montemor novo. 4. Arrayolos. 5. Venta del Duque. Eflxemos. Alcravizas. G. Yelves. Obfervations locales. x. Ces milles fe font par eau, en traverfant le Tage. On pafle ans des grandes barques. Ce palfage eft quelquefois dangereux, la rivière n'étant pas moins ag'tée que la mer. 2. On y pafle un ruifleau. 3. Petite ville; on y montre une petite maifon, où eft ne S. Jean de Dieu, fondateur de l'ordre de la charité. 4. On y pafle un ruifleau. 5. Tout ce chemin depuis AI-dea - Gallega, eft affez uni. 6, Yelves ou El vas dernière B 4 ville Léguas ou litues. 3 5 2. 2 3 4 5 5 JVpWf ] Obfervations locales, ville de Portugal, On vifite avivas les paquets des voyageurs ; il faut faire déclaration des meubles et de l'argent, on vous donne un Albara, et tout cela ne fc fait pas gratuitement, A un mille d'EI-vas on paile à gué une petite rivière, qui fépare le Portugal de l'Efpagne, Il y a à Elvas une citerne, qui peut fournir toute la ville pendant fix mois. 7. Badajos. 7. C'eft la capitale de rEftréma-Talavera del dure efpagnole. Il faut y fubir Arrojo. "ne nouvelle vilite. Chemin Lobon. moins uni. On entre à Badajos Arrogo de fur un pont fur la Guadiana, San Servan. 8. Merida. 8, Ville fort ancienne, C'eft San Pedro. \Vemevita Augufta des Romains. Venta del'On y encre par un poflt de 61 ar-Despoblado.lches fur la Guadiana* On y voit Meajadqs. plufieurs reftes d'antiquité; entre Puerta de mires une efpèce de colonne, fur-SantarCruz. montée d'une ftatue éqtiefifre. 9. Trujillo, 9. Trucillo ou Trujillo eft la patrie des pizarres, conquérans du Pérou. 10. Jarayzejo.J 10. A une heure de Jarayzejo, Cafas del on met pied à terre, on détèle les Puerto. mules; des boeufs defcendent la voiture par un chemin roide et rabo- II. LE PORTUGAL. Noms, Observations locales. 11. Almaraz. i£. N a v al mora 1, Calçada de Oropefa. Venta. i3. Talavera de la lYeyna. l4-.Sotocochi-nos. 15. Bravo. Maqueda. Venta del Galîo. Santa - Cruz dell\etamar. 16. Valmaja-* do. Naval car-nero. raboteux. On palTe la rivière del Monte fur un pont, et les boeufs hilfent la voiture au haut de la montagne, qui eft une échappée de la chaîne de montagnes, dite, la Sierra de Guadelupe. On remarque à Tarayzejo beaucoup de relies d'architecture morisque. 11. Une demi - heure après on palfe le T*age fur un pont, on remonte, et le mauvais chemin eft fini. 12. Premier village de la Noiv velle - Caftille, 15. Il y a plufieurs manufactii^ res. On pafle VAlverche fur ittx pont. 10. Depuis Badajoz les terxe$ font incultes, ii ce n'efr. au voifi-nage des villes et villages. A gauche on a toujours une chaîne d« montagnes, 16. Entre Al^mo et Avroyo-Molinos, on palfe le Guadarama à gué. Il y a un pont de bois, mais nous doutons qtie des voilu- 1> 5 res 36 Jf. LE PORT U G A L. Léguas J fifoms. Oit Unies.] .7. Moftoles. .8. Madrid. Obfervations locales. res bien chargées puilfentpafferen fureté fur ce pont. 17. A Moftoles il y auheéglife dont fout eft doré, jusqu'à la voûte. 18. V. Tableau de quelques villes d'Efpagne. Avant d'entrer à Ma- rid, on pafle le MançanareSA gué, ou^fur le beau pont de Ségovie. 99 le6uas. Pour aller de Lisbonne à Madrid, on peut aufll clioifir fa route de manière, qu'on pafle ou par St. II-defonfe, ou par l'Efcurial, ou par Aranjues. Cartes itinéraires. Manuels. Relations de voyage de fraîche date. c«rfc». IVlapa, o deferipeion del regno y fronteras de Portugal, facarlo de las cartas geographicas de Pedro Teixeira y Jacobo Cantelli. Madrid 1762. deux feuilles. Livre» Baretti Journey from London to Genoa, througâ Bglou* Portugal etc. 5me édition. Londres 1770. j- volumes. (Ce livre eft traduit en presque toutes les langues vivantes. L'auteur a fait un long féjour à Lisbonne») Travels through Portugal, Spain etc. by Twifs. London 1776. (Cette relation de voyage eft traduite en «n François et enallemand. Elle réunit plus de détails curieux que celle de Dalrywple. Londres 1775,) Sketches of fociety and manners etc. by Cofligan. London 1787. 2 volumes. (-On en a une traduction allemande. ) Voyage de France, d'Efpagne, de Portugal etc. Livre» par M. S. (Silhouette). A Paris 1770. 4. vol. *™»«w* Hiftoire du docteur Gaftelford, contenant une defcription du gouvernement et des moeurs actuelles tlu Portugal. 1792. 2 volumes. Ht ni L * E S P A G N E.' I, . ..-. err'r -•. .>•> , h:ell?n::^ xasiaun nb. rtjGïj'rl Grandeur. Sol. 'Denrées. Populution Langage. Religion. Gouvernement, Forces de terre et de mer. Armoiries. Grandeur. D après M. Bufching l'Efpagne a o,2"5o milles quarrés et fuivant d'autres, fon étendue eft de 9,278 Om. sbi. Elle a beaucoup de montagnes qui font très-hautes, métalliques et couvertes de forêts; les principales font les monts Pyrénées, (l'afyle des voleurs et des contrebandiers) qui fe partagent en bien des branches. II y a dans ces montagnes la vallée de Roncesvalle, Ci célèbre par la tradition fabuleufe de la défaite de Charle-magne et de fes preux. La hauteur du Mont perdu eft de 1,763 toifes, celle du Pic de midi de 1,668 toifes, et celle du Vignemale de 1,722 au-demis de la mer, fuivant les nouvelles obfervations de M. Rainond. On trouve dans les Pyrénées cinq routes qui mènent en France à travers les montagnes. La principale eft celle de JAoncesvalle en Navarre à Saint Jean Pie de Port. Le fommet des montagnes eft couvert de neiges même en été, et ces neiges ne fondent jamais. II y a 25o rivières tant grandes que petites; les principales font le MiuhOj le Pouro, le Tage, la Guadiana. m. L'ESPAGNE.' 39 diana, le Gua dicta, le Guadalquivir et l'Ebre. On compte près de i,5oo eaux médicinales et minérales: celles de Caldas de Monby, k 5 milles de Barcelonnc, et celles deTrillo et d'Athauia, k 17 milles de Madrid, font les plus en vogue. L'Efpagne a au nord un air' Clinu'-froid et humide, au centre chaud k l'excès, et au midi chaud et humide. La chaleur y eft infupportable le jour dans les mois de Juin, Juillet et Août, et malgré cela les nuits dans ce même temps y font d'un froid fi pénétrant que les voyageurs y grelotent. Il pleut rarement et en hiver il ne gèle jamais allez pour endurcir la terre. En Galice il vient quelquefois des montagnes un vent frais que les Efpagnols appellent Gallego et qui eft très-pernicieux, fi l'on n'a pas foin de fe garantir de la fraîcheur. Le célèbre altronome allemand Tobias Mei/er a recommandé aux obfervateur» une nouvelle méthode, bavoir de fixer par les oTifer-vations la chaleur moyenne d'un climat, et enfuite d'en tirer le vrai degré par les comparaifons. D'après fa théorie, l'Efpagne a les degTes fuivans félon le thermomètre de Réaumur. iMtitudc. Hauteur moyenne du Différence* Thert>ium£tr*. 55° 160 7f° 40 t'4 8| 43 12 9 A Toueft de l'Andaloùfie fe trouve Gibraltar qui appartient k l'Angleterre â et qui eft devenu fi fameux par fes fiéges. Dans 'le tems des Goths et desi Maures l'Efpagne fopuia. 1 . U01U avoit vingt à trente millions dames, mais a prêtent eHc elle n'en a environ que dix millions et demi y compris Minorque, les Canaries etc. Quelques-mis attribuent la caufe de cette dépopulation à i'expulfion des Maures et d'autres aux émigrations en Amérique. On compte en Efpagne et aux isles Canaries 109 villes, 18,716 pueblas, 28,980 maifons feparées et ma'fons de plaifance, et 1,087811 familles. Plus, 117 églifes cathédrales et 5.2o3 perfonnes qui les deffervent ; 18,072 paroiifes et 65,i6o perfonnes, qui y font employées, J^5j2 couvents, qui renferment 69,870 religieux, et 35,497 religieufes; 2Ô,5oo Cofradias, ou confréries; 294. collèges et 9»53i ]>erfonnes qui en dépendent; 1,912 hôpitaux et 8,5ï5 officiers et domeftiques qui .Hcligion. y appartiennent. Ujiaritz fait monter le total des gens d'églife en Efpagne y compris leurs domeftiques à 25o,ooo. Suivant ce calcul, le 42me individu fe-roit eccléfiaftique. M. Towjend porte la population de l'Efpagne, (y compris les iles, et les poffeifions fur les côtes de l'Afrique,) fuivant les liftes du gouvernement, à 10,268,100 âmes; il ne compte que i88,265 eccléfiaftiques, favoir 61,617 religieux, 52,5oo religieufes, et 1,13o béates. Il y a en Efpagne 8 archevêchés. La Religion eft la catholique. C'eft à Madrid qu'eft le confeil fuprème del'Inquifition, auquel font fournis les tribunaux de Séville, Tolède, la Grenade, Cordoue, Cuença, Valladolid, Murcie, Lerida, Logrono, Saiit-jago, Sarragolfe, Valence, Barceionne, Mallaga, 2,700 officiers, et plus de 10 mille mouches appelles Fami-fcanjage./i^j. On parle en Efpagne deux langues principales, le Biscayen et l'Efpagnol proprement dit. D'ailleurs les Maures dans l'AIpuscarra font encore entièrement Arabes pour la langue et la façon de vivre. Madrid en «onvet-eft la capitale. Le gouvernement eft monarchique et cniem. * abfolu. III. L'ESPAGNE. 31 abfolu. Le droit de fucceflion y eft héréditaire et même du coté des femelles, quand la ligne mafculine s'eteind. Le fucceileur porte le titre de prince d'Aflu-ries. Les revenus publics s élèvent fuivant M Tort'-Forces de fend à 417,246,635 réaies de vellon ou 25,o55,888 ris-œerf" * dalers. Ou fait monter- les dettes d'état, tant d'ancienne que de fraîche date, à 170 millions de piafires. Les troupes réglées font de 8 à 15,000 cavaliers, de 44 réghnens d'infanterie, non compris les régimens des gardes, et de 42 regimens de milice, dont M. de Bouv going parle avec les plus grands éloges, en tout 90,000 hommes. L'Efpagne entretient i2.oqo foldats de marine, 5o,ooo matelots infcrits, et 278 vaiifeaux de guerre, grands et petits. M. de Bourgoing évalue le montant du numéraire en circulation, à 80 millions de pefos duros, ou 400 millions de livres fraiiçois. Les productions qui s'exportent font: le vin, fur-tout celui des environs de Malaga où T'on compte plus de mille vignobles ; le vind'Alicante; le vin rouge de JÀota qu'on appelle Tinta Espichada. Comme il manque fouvent aux Efpagnols les vaifleaux de bois néceifaires, ils le recueillent a ce défaut dans des outres de bouc gaudronnées, qui donnent au vin un goût désagréable; les raifms fecs. En 176411 fut expédié du port de Malaga 400,000 arobes fie raifms fecs, l'arobe a 25 livres: Denrées des fruits de première qualité, les dattes, les figues et les amandes douces, les meilleures fe trouvent; à Valence. Le Bourg fiche feul a plus de 60,000 pal' miers, dont chacun fournit depuis 25 jusqu'à 5oo livres de dattes. Le ris. Le bled parmi lequel eft le panizo forte de maïs. Les cannes a lucre. On les cultive très -bien à la Grenade où elles ont été transplantées de» i$les Çawu-jtfF. L'huile jfajr> tout de fAndalouiie. La mau- mativaife s'emploie clans les favonneries. Le raei leur favon marbré vient d'Alicante et de Carthagene. Le fafran, le fel, là foie, la laine, les métaux. LkE pagne a la plus belle laine de l'Europe. On eftime le nombre des moutons de tout le pay- à 8 millions, dont le rapport de chaque pièce, compté à un écu f d'Empire, monte annuellement à 13,353,553 écus. M, Towfend, ne fait monter le nombre des moutons deMerino qu'à 5 millions. Les chevaux : c'eft à Corcloue qu'eft le marché aux chevaux le phid conhdérable. Les mulets i ôn en paye quelquefois la pièce depuis 280 jusqu'à 35o écus. Le bois, principalement les mâts des Pyrénées. Le liège: les poifions: la pèche à Conil dans PAndaloufie qui rapportoit autrefois 80,000 ducats, n'en rend à préfent qu'environ 8,000. Les fommes d'argent qUe l'Efpagne a tiré de l'Ame* fique depuis la navigation dans cette partie du monde, fe montent déjà à plus de 6,000 millions d'or et d'argent enregiftrés, fans compter les fournies bien plus conûdéra-bles non - enregiftrées, et celles que les marchands étrangers ont tiré dans l'Amérique des pays même de l'Efpagne.- Le Roi d'Efpagne porte écartelé, le premie» quartier contre écartelé au premier et quatrième de gueules Armoi. à Un château à trois tours, d'azur* dont chacune net. à trois cfenaux d'or, bordés de fable pour la Caftiile; au deuxième et troifième d'argent, à un lion palfant tfe gueules, couronné, armé et lampaffé d'or pour le royaume de Leom Le fécond grand quartier d'or à quatre boules de gueules pour l'Arragon, parti d'or à quatre boules avili de gueules entre les deux flancs d'ar m. L'ESPAGNE. d'argent, chargé d'auiant d'aigles de fable membres, becqués et couronnés d'azur pour la Sicile. Ces deux grands quartiers font entés à la baie, d argent aune grenade verte garnie de tige et de feuilles de même, ouverte et grenue de gueule pour la Grenade, et par-deffus le tout d'argent à cinq écuiTons d'azur placés en croix, chargés chacun d'autant de befants en fautoir d'argent pour le Portugal, l'écuflbn bordé i!e gueules avec fept loirrs d'or pour l'Algarve. Au troîfième quartier de gueule lace d'argent pour l'Autriche, coupé et fupporté par l'ancienne Bourgogne, qui eft bandé de iix pièces, d'or et d'azur bordé de gueules. Au quatrième grand quartier d'azur Teiné de fleurs de lis t.''or, avec une bordure componée d'argent et de gueule, pour la nouvelle Bourgogne, coupé d'or fupporté de, fable à un lion d'or pour le Brabant. Ces deux grands quartiers font chargés d'un écuifon d'or à un lion de fable lampalTé de gueule pour la Flandre. Parti d'or à un aigle de fable pour Anvers. Pour cimier, une couronne d'or, relevée par 8 diadèmes ou demi - cercles qui fe terminent à un monde d'or; tout l'éculTon eft environné du collier de l'ordre de la toi fon d'or, et aux deux côtés font les deux colonnes d'Hercule avec cette devife: plus ultra. O tilde dn VofAg. Vtrt. I. ^ fi* 2. Poids. poîdfldeaLe marc royal de Caftille eft le fenl dont on faiTe matières '■ y- - ., d'or et uface. pour peler les matières u or et tl argent, d'argent. c » l r o Marc de Caftille pour les matières d'or. Marco. Cajlellanot. Tontines. Granor. î 5o 4°° 4>8°° i 8 96 3 12 Jrfavc c/ ces défer'ts. En entrant, à Calataijnd ville fort ancienne, où Publins Cornélius et 'Scipion panèrent, en revenant de inailacrcr les habitans de Numance, on voit fur la porte une tète de Scipion, afl'ez bien con-fervée. Loeches étoit autrefois colonie romaine. Ses campagnes font charmantes. Le verd des arbres et celui des plaines, eft plus riant, mieux verd qu'ailleurs. Dans la cathédrale de Siguenza eft enterrée la plus belle des femmes, la belle Lêonore de Gusman, qn'Alphonfe te Vengeur, aima jusqu'à 1 idolâtrie. Elle eft à genoux fur fon tombeau et tient fon fils dans fes bras ; elle mourut en couche. 3. "Route de Perpignan à Barcelonne* Léguas mu lieues efpugn. Noms. 1. Bollo. Junquera. 2. Figueras. 3. Bascara. Geronai 4. Mallorci-nas. Hoftalrich. San - Seloni. la Roca. Obfervations locales. 1. Près du fort Belle garde font les limites des deux états. Bel afpect des Pyrénées. 2. Beaucoup de fable, beaucoup d'arbres de liège. Figue-ras eft une ville bien fortifiée. 5. On paffe la haute montagne de CueJJa regia. Les environs font très-riants. 4. Beaucoup de vignobles. Beaucoup d'herbes odorantes. On palfe une rivière à gué. Au terris des débordemens, ce paf-fage eft fort dangereux. 5. On côtoyé le rivage de la mer. 6. On fait monter la population de Barcelonne à 111,000 âmes. Les ruines de l'ancienne ville romaine, et les autres relies d'antiquité, méritent de fixer l'attention. Les falons de l'académie des beaux arts, et de l'académie militaire ; le cabinet de Don Salvador ; les bibliothèques publiques du collège épis-copal, des Cannes et des Dominicains; les fabriques de laine et de drap du Dom Ver* nis; l'hofpice; la maifon de correction ; le grand hôpital ; la célèbre fonderie et la nouvelle manière de forer les canons, inventée par un Suilfe, le maréchal de camp, Maurice etc. M. Townfend fait l'éloge des auberges, qui égalent en bonté celles de France. Sa dépenfe ne monta qu'à environ 5 livres de France par jour. La promenade autour delà ville, et fes jardins, rendent le féjour de Barcelonne, très - agréable. Les jardins du couvent de S. Jérôme font célèbres Léguas ou lieues . «Jpagn. -S Noms* 5. Moncade. S |6. Barcelon- 16. ±>a J ne. Sa Noms, Obfervations locales* bres à jufte titre. On y jouit d'une vue très - étendue. La maifon de campagne des Dominicains a une fort belle fituation. Barcelonnette n'a que 10,000 ha-bitans. La mitrailla ou le rempart, qui règne fur toute l'étendue du port, eft une luperbe promenade. Rien de plus agréable que ce rempart, dans une belle foirée d'été. Il eft encore très-fréqiienté dans les beaux jours d'hiver, qui font nombreux en Catalogne. Le rempart termine à peu près où commence la rambfa, efpèce d'efpla-nade, qu'on a nivelé et planté d'arbres. 4. Route de Barcelonne à Saragoffe. Léguas ou lieues efpagn. 3 Noms des en-' droits. 1., Marrorell. San Félix, 2. Piera. Ohfervations locales. 1. Le pont dTIannibal, et fon arc de triomphe, rendent ce village remarquable. Beau paya et bien peuplé. 2. Au pied du Mont-ferrât. Il a fa dénomination du mot ferras, fcier. Le tréfor et les hermitages du Mont - ferrât font dignes d'être vu. Près du tours III. L' E S P A G N H. Noms des en* droits, 5. Igualada. Santa-Maria 4. Cervera. 5. Tarraga, Mollerufa. 6. Lerida. Fraga. Candasnos, 7, Bujaraloz. Venta de S. Luca. Obfervations locales, bourg de Cardona, il 7 à une montagne très-haute ettrès-re-marquable. Ce n'eft proprement qu'un fcul bloc de fel gemme, dont on fabrique des chandeliers, des falières, des boëtes, et. nombre d'autres uftenfiles, qui font aulfi transparentes que le criftal de roche. 5. On paffe trois fois la rivière de Noya à gué. A Igualada bonne auberge. 4. Ville fituée dans une vallée riante. Il y a ici l'univerfi-té que Philippe V. fonda en 1717, 5. Très-bonne auberge. Le prix des denrées et du ruido de cafa eft fixé dans chaque auberge, par V/Irancel, ou parle tarif7, affiché par ordre du ma-giftrat. 6. Près de cette ville fautes Céfar fut défait par /Ifranius, général du grand Pompée. Il y a beaucoup de reftes d'antiquité à Lerida. 7. Les croix de bois que l'on remarque fur les grands chemins, font érigés en ligne des alfaf- 5 5i Léguas ou lieues efpagn.. 8 Aguilar. 8. la Puebla. Saragojfe, affaffinats commis dans ces endroits. On paffe la rivière de Cinca. Beau pays très - bien cultivé, bons chemins. .8. Belle plaine de l'Ebrç, 5. Route de Madrid à Grenade, Objervations locales. Noms des en. droits, î. Aranjuez. 2. Ocanna, 1. 2f los Angeles, 5 Esparti-nas, 2j Aranjuez. 2. Des moulins à vent aver-tiilènt le voyageur qu'il entre dans la province de la Manche, le théâtre des hauts - faits de l'immortel héros de Cervantes. On trouve encore dans le canton de la Blanche les habits et les moeurs que Cervantes a h* bien décrits dans fon livre inimitable. II n'y a pas de laboureur, pas de jeune payiànne, qui ne con-noiil'e très-bien Do» Quichotte et Sancho. Il y a même dans la Venta de Quefada un puits qui porte le nom du chevalier errant. C'eft-là que ce héros lit fa veillée des armes: tel eft le IIJ. 3. La Guar-dia. 4. Temble-q ue. Canada de la Higuera. 5. Madride-jos. Puerto de Lapiche. 2 6. Villalta. *î 7. Venta de Quefada. û| Manzanares 2 N. S. de la C 0 n f 01 a- cion. 8. Valdepen- nas. S 9. St. Cruz. L'ESP A6 NE. le fort et la récompenfe des hommes de génie! leurs poéhes s'accréditent, et chez le peuple même elles ont desmonumens; ainfi Shakefpear, parmi les An-glois, a donné fon nom à des chemins et des montagnes. 5. L'églife à Guardia poiTède des beaux tableaux cYAngelo Nardi. 4. Riche Prieuré de l'ordre de Malte. Il y a ici une grande falpètrière. 5. Dans les environs, on cultive la Barilla; c'eft une plante, qui ne croît qu'en Efpagne, et dont on fait ufage dans les verreries. 6. On palfe fur un pont, ou à gué la Gijucla. 7. La populace croit que la Guadiana alla pafle fous terre, fous cette Venta ; mais c'eft une fable. 8. Le vin de Manzanares et e Valdepennas eft très - célèbre. 9. La grande plaine de la Manche, ni. L JLeguas Noms des en- au lieues droits. o Almararliel. 3 las Correde- ras. 3 la Carolinas. 2 Guarroman. 2 Baylen. *î Cafa del Rey. »î Andujar. 10. Jaen. Cambil. 11. Alcala la real. 12. Pi nos P u e n t e. i3. Grenade. 'ESPAGNE. Obfervations locales. 65 Guide de* Voyaj. ï\m. L Manche, qui commence près de Templeque à la Conception d'/lltnaradiel ; c'eft le premier des nouveaux villages de la Sierra Morene. On voit fur toute la route nombre de maifons neuves, environnées de cyprès, habitées par des familles allemandes, qu'on a fait venir en Efpagne, pour peupler la Sierra Mo-rena. Ce dernier nom exprime la couleur foncée de ces montagnes. io. On paffe le Guadalquivir en bac. n. Riche en citronniers, figuiers, orangers etc. l'abbaye eft la plus riche d'Efpagne. i2. On entre dans la célèbre Vega ou plaine de Grenade. On palfe la petite rivière de Cu-billas. i5. Population, 8o,ooo. Edifices remarquables, curiofitès. L'al-hambra: un des bàtimens les plus entiers et les plus magnifiques de ceux que les Maures ont. conftruit en Efpagne. C'eft dans la cour des lions que fe fit le maffacre des Bencerrages par E les Léguas OU lieues tfpagn. Noms des en-droits. Obfervations locales. les Zégris. Les jardins font remplis d'orangers, de limonniers, de gnnadiers et de myrtes. Les roifignols chantent en plein jour dans les bois touifns d'ormes. Un des plus fuperbes helvéder» deYAlhambra eft appelle, la toilette de la Reine. C'eft un cabinet de fix pieds enquarré, ouvert à tous les vents, et entouré d'une terrafle large de trois pieds: toute l'enceinte du cabinet et de la galerie qui en fait le tour, font couverts de plaques de marbre fanguin; le toit de la terraiïe eft foutenu de diftance en diftance par des colonnes de marbre blanc. Dans un des coins de ce cabinet, on voit auifi une large pièce de marbre percée de plufieurs trous, que l'on dit avoir fervi decaflblette; c'étoit par ces petites ouvertures que s'échappoient les douces exhalaifons et les parfums dont s'embaumoit la Sultane. Elle ne pouvoit choifir un appartement, dont la vue et l'expofi-tion fuflènt plus délicieufes. Dans la cour de los Array ^o- • nés III, L'ESPAGNE» , Obfervations locales. «7 nés eft une falle voûtée qu'on appelle faite du fecret. L'enfem-ble eft fait avec tant d'art et de proportion qu'en appliquant la bouche à un de fes angles, et ne faifant que prononcer du bout des lèvres quelques mots* ils font entendus de laperfonne qui fe place à l'angle oppofé* Au bout dés jardins on trouve un autre palais Maure, qui porte le nom de GerJralife. On de* couvre de fes balcons une des plus belles vues de l'Europe, qui domine fur les plaines fertiles de Grenade, terminées par des montagnes couvertes de neige* Près de l'entrée de ce palais, font deux cyprès de grandeur énorJ me, qui ont cinq iiècles d'anti-» quité, et qu'on appelle les cyprès de la Sultane-Reine, par-ceque, fuivant une tradition» cette princeife y donnoit le fameux rendez-vous à un Ben-cerrage. **— La cathédrale: elle" à 4-20 pieds de longueur, et 124.9 de largeur* La hauteur de la grande coupole eft de 160 pieds» Les tableaux de Don Pedro Ê a d'Atha- 63 irr. L1 E S P A G N E. d'Athanafia fe distinguent par leur fini. Il y a encore d'autres tableaux précieux d' Efpagno-îette, de Rifuenno etc. et l'image de la Ste. Vierge que le l\oi Ferdinand menoit toujours avec lui, comme un gage fur de la Arictoire etc. — la Cartuxa, ou la chartreufe: riche en peintures de mains de maître — tos Angelos; S. Dominique; et les capucins poflèdent auffi des beaux tableaux — l'hôpital général — l'académie des beaux arts — les belles promenades, le Pafeo, aux bords du Gentil, et le long du Daro — la collection d'antiquités Maures qui appartient à la ville. On trouve chez la plupart des orfèvres des médailles arabes à vendre. — A Grenade eft auffi la réfidence d'une des quatre confréries des cavaliers de la Real Maéfîranza. L'uniforme eft en bleu. Ces fociétés ont pour but de dreffer et exercer des chevaux. (î. nr. L'ESPAGNE. 49 6. Route de Madrid à Mafaga. Obfervations locales. i. Voyez la route précédente. liguas Noms'des vu lieues .rfpagn. i. Andujar. 3 Porcuna. 5 Baena. 4 Lucena. 3T •Alameda. Sx Aniequera. r~ 0 Venta de Cantar- r a i j a n. \ 2. Malaga. 2. Malaga Population, 4.5,600, (G pareilles, 2'5 couvents.) La cathédrale efi: le feul édifice public, qui mérite l'attention des curieux. Sa longueur eft de 56o pieds, fa largeur de 180, fa hauteur de i55. On admire la fculpture du choeur. Malaga fourmille de mendians, et les affaffinats font une chofe très-commune dans cette ville. Ses vins, le vin blanc ét le vin rouge, ou vino tuito l'ont cfti-més. Les fruits font d'un goût exquis. La pêche d'anchois eft abondante. On en exporte annuellement, environ, dix-mille banques, ou 2o,ooo quintaux. Les bucaros, ou Yaccarrazas, | font des va fes d'une marne E 5 bleu- Obfervations tocaîeti bleuâtre à foulons, dont on fe fert pour rafraîchir l'eau à boire. 11 y a à Malaga un mont de piété; on y trouve des reftes d'antiquité, ; De Malaga Ton pafle à Mar-rella. et de là à Gibraltar, Entre Malaga et Gibraltar on voit 12 moulins à fucre, qui font là depuis ùn tems immémorial. C'eft une ancienne tradition, que les Arabes ont apporté en Efpagne les premières cannes de fucre. Il y a à Gibraltar dans le jardin de la maifon de Crou-chtt une des vues les plus remarquables qui exiftent peut-être au monde. On y ap perçoit trois grands royaumes, l'océan qui entoure l'univers, et la mer méditerranée dont les cauxarro-fent la terre fainte. D'un côté eft la route qui borne l'ancien royaume des Maures, les yeux fe portent même et percent jusqu'aux charmans coteaux de la montagne d' sibyka Barbefui fi vantée par les poètes arabes. On y voir la tour blanche de Ceuta réfléchir le foleil à fon couchant La Objervatious locales. La nouvelle Algcfiras et les re-fpectables ruines île Carthage* font les rnonumens de Tinco-n- beau de voir l'une s'élever hors des eaux et étendre fes fi ères murailles jusqu'au coeur des forêts de l'autre. Ce nouveau port retentit fans celle du bruit de fes canons, tandis qu'au contraire la fameufe Carthage, cette colonie célèbre des Romains et ' l'afyle de leurs flottes, n'eft plu» qu'un amas de ruines et a à peine une tour entière, qui puifle témoigner ce qu'elle étoit autre» fois. Saint - Roc eft une nouvelle forterefle des Efpagnols qui s'élève majeftueufeinent au def-fus des collines qui l'entourent, et qui les domine toutes. A quatre milles delà vers la gauche fur une hauteur, eft l'ancienne ville de Cajiillar dont l'éclat et la puiflance commencèrent et finirent avec l'empire des Maures.. Devant foi on voit les hautes montagnes de Sierra de- Ronta dont le Commet fe perd dan6 les nues, et qui procurent à de nom-E j. breux; fiance de la fortune. Qu'il eft Obfervations locale!. breux habitans les fruiis les plus exquis fous l'air le ])Ius pur. C'eft à l'eft de ces collines près de Mounda, que les fds de Céfar et de Pompée fe difputèrent, il yaplufieurs fiecles, la fouverai-neté de l'empire romain, comme de nos jours les Hottes des Bourbons et de VAngleterre fe difputèrent dans les mêmes parages la fouveraineté des mers. On y apperçoit auffi à la fimple vue la petite ville (Y Efiegona, et par un ciel ferein on recon-noit diftinctement les murailles rouges du cbàteau de Marvella, dont le vin des environs eft très - renommé. Toute cette vue eft terminée par les montagnes tVJlpujarras et de Sierra Nevada qu'on petit parfaitement di-ftinguer. La tète en eft de tous les tems couverte de neige, et au bas font des vallons, les plus fertiles et les plus charmans du monde, et cette célèbre Vega de Grenada où coulent des ruif-feaux de criftal et des rivières d'une eau excellente. Léguas ou lieues ejpagn. Noms des endroits. Route de Madrid à Cordoue à Sêville. ' et à Cadix. Léguas tm lieues efpagn. 52$ 3£ Noms des endroits. 1. Andujar. A 1 cl e a del Rio. Carpio. Coriijo de Cafa blan- ca. 2. Cordoue. Obfervations locales. i. Voyez la route No. 5. 2. Cordoue. Population, 02,000. \l\ paroiifes, 44 couvents. La cathédrale a été bâtie par les Maures en 786, et porte encore le nom de mosquée. On voit 4 ou 5 inferiptions arabes fur la porte. Les colonies, ordonnées comme en quinconxe, fur-paffent le nombre de 800. Cette ancienne mofquée a 5io pieds de long, fur 420 de large. Les colonnes ont été tirées des ruines d'édifices romains. Devant l'églife il y a une belle place, embellie par 80 grands orangers. Le fil de Cordoue eft très-fin et aufli recherché que le cordouan, cuir qui a reçu fon nom de cette ville. Il faut vifiter les écuries royales des"chevaux an-dalous, dont on fait li grand E 5 cas, Léguât ou lieues efpagn. 5 4 5 Nt>«* tJff £H- droit*. cas, et dont on dreffe et garde ibïgneufement- l'arbre de généalogie. Ils font tous entiers et à longue queue. Leur exporta-tion eft défendue fous peine de vie. On emploie les jumens pour perpétuer la race, et Lex-portation de ces jumens eft^r-mife. Cortijo de Mango-ne-gro. la Carlo ta. Ezija. Luifiana. Venta de la Portuguefa. Carmona. Tarazone la Vieja. 3. SçviUe. 3. Sevitle. Population, 8i ,ooo. Edifices remarquables. Mélanges. La cathédrale: (fa tour eft un chef - d'oeuvre d'architecture Moresque. Sa hauteur eft d e 55o* pieds ; la rampe eft conftruite de manière, que deux perfonnes à cheval peuvent facilement monter jusqu'à fon fommet. La longueur de l'églife eft de 4.20 pieds, m. L'ESPAGNE. 75 pieds, la largeur de 2(33, et la hauteur de 126. On admire les peintures des vitres. Cette églife eft très-riche en va fes précieux, pierreries, et tableaux de prix. Le célèbre tableau de la Gamba. par, Louis de Vargas, mérite fur-tout de fixer l'attention des connoiffeurs. La bibliothèque contient 20,000 volumes. L'orgue furpafle celle de Harlem, On compte 82 autels dans cette égiife, et on y dit tous les jours 5oo meiïes.) — l'hôpital de la caritad: (cet hôpital poifède les plus grands chefs-d'oeuvre du célèbre peintre Murillo. ) — l'églife des capucins : ( riche en beaux tableaux de la main de filurtlr lo. ) — l'églife de Santa - Cruz : (la célèbre defcenle de croix, par Dom Pedro de Campanna. C'eft vis - à - vis de ce chef- d'oeuvre de peinture, que Murillo, demanda d'être inhumé. ) — l'AI-cazar: (anciei\ne réfidence des rois Maures. Le jardin eft encore tout à fait dans le goût de ces anciens habitans de l'Efpagne-. C'eft UÛ féjour délicieux.) — 4 31 3.1 Dos Herma nas. Venta vieja de Oran. Cabezas. Coriijos de Romanina. J Xeres de la Frontera. Puerto de SantaMaria. la Jsla de Léon. 4-. Cadix. Obfervations locales. le couvent des franciscains: (le plus grand qui fe trouve à Sé-ville.) — l'hôpital la Sangre: (la façade eft belle et ornée de 5 fiâmes. ) — le torre deloro — la bourfe — l'univerfité — la grande fabrique de tabac — la belle promenade de YAlameda — le Quemadero, ou la place où fe tiennent les auto-da-fè — les reftes d'im amphithéâtre, à Ita-lica, à une lieue de Se ville. 4. Voyez le tableau. III. L'ESPAGNE. 77 .8. Cartes itinéraires. Manuels. Relations de voyage de fraîche date. M apa de las carreras de portas de Efpana. Par D. B. c»r*«- rr • . • o Manuel* Efptnalt y Garzia. 1707. «fyagnois, Guia gênerai de poftas y traversas de Efpana. Par Dom B. Efpinalt y Garzia. Madrid. 1787. Itinerario Efpanol, o guia de caminos. Alcala. 1788. Viage de Efpana, o cartas, en que fe da noticia de las cafas mas aprecables, y dignas de faberfei que hay en ella. Madrid. (L'auteur eft D. Antonio Ponz. Il en a paru i5 volumes.,) Nouveau voyage en Efpagne, par le chevalier rLivTf.« .de Bourgoing fait en 1782—1788. Paris. 1789. 3 volumes. (Ce livre jouit d'une grande réputation en France. 11 en a paru une traduction allemande. ) Travels through S pain etc. by Swinbume. Lon- **7?f* don. i7'"9. Journey through Spain in the years 1786 and 1787. by Jofeph Townfend. London. 1791. (Les voyages de Barettiy de Clarke, de Twijs, de Dillon etc. font de plus ancienne daie. Le Journal de Townfend vient d'être traduit en allemand.) Pluër. Reifen durch Spanien. Leipzig. 1777. livre» . • 1 .. > alLiiuaud». Reife von Wien nach Madrid. Berlin. 1792. (orné de fig. ) 7S IV. LA FRANCE. i. Grandeur. Sol. Denrées. Population Langage. Religion. Gouvernement. Forces de terre et de mer. Armoiries. Cet empire, qni par fa grandeur, fa fituation, et fa difpofilion naturelle, paroit être deftiné â être l'un des Limites. p|us pUiflans de l'Europe, a pour limites au midi la mer méditeranée et l'Efpagne ; au couchant l'océan atlantique, au nord le canal et les Pays-bas, et au le-Orandeur* vaut l'Allemagne , la Suiffe et Italien Sa furface d'après M. Bufehing eft de 10,000 milles quarrés d'Allemagne, d'après M. Meufsl de 9,696, fans y comprendre les 196 milles quarrés de l'isle de Corfe, et d'après M. Necker de Zj^go^ lieues quarrés de France; il faut ajouter depuis l'occupation du Comtat, les 40 milles quarrés de ce nouveau département. Le climat, à quelques provinces méridionales près où il fait fort chaud, eft très - doux et très - agréable f et l'air tempéré et fain. Suivant la théorie de M. Mayer, tels font les degrés qui appartiennent à la France, d'après le ther* mometre de Réaumut* Hauteur moyenne Différence. du thermomètre. lA° 8* 12 9 5o lO 10 5j 8 105, Les montagnes les plus confidérables font les AI* soi. pes vers l'Italie, le Jura vers laSuiile, les Pyrénées vers l'Efpagne, les Cévennes et les montagnes de la ci - devant Auvergne (le Cantal, eft haut de 6,904.. pieds et le mont d'or, haut de 6,006. pieds.) Les principales rivières font la Seine, la Loire, le Rhône et la Garonne, (dans laquelle, fe rend au delfous de Touloufe, le fameux canal de Languedoc, qui commence à Cette fur la meT méd.iterranée, et qui réunit deux mers. Il y a toujours fur ce canal 200 bàtimens en occupation:) plus la Marne, l'Efcaut, le Rhin. M. Necker eftime h»t£°Pu1** population à 2'f,8oo,ooo âmes. La religion dominante Reliai o», ctoit ci-devant la catholique, mais après la révolution, l'aifemblée nationale a décrétée la tolérance de toutes les fectes, et l'exercice libre et public de tous les cultes. On compte en France 400 grandes villes, i,5oo petites, plus de 100,000 bourgs et villages, et plus de 4,000,000 feux. On parle eu France quatre fortes de langues, le françois proprement dit qui n'autorife aucun dialecte, et qui eft devenu la langue de tout le monde policé et la principale en ufage; l'ancien Breton en Balle - Bretagne, le Biscayen à Labour, dans la Navarre et à Soûle, et l'allemand en Alface et dans la Lorraine. Le Gafcon et le Provençal par fon mélange du François de l'Efpagnol et de l'Italien annonce non feulement le voihuagc de l'Espagne et de l'italie, mais encore core les anciennes liai Ions des habitans de ces trois pays. On compte en France i,5oo,ooo vignes, Beaufobre fait monter la quantité du vin qui fe vendange dans toute Denrées, la France aimée commune à 10,687,500 muids. Maréchal foutient qu'une vigne, en Champagne rapporte en général depuis 5o jusqu'à cinquante livres fterling, et e profit environ 4 jusqu'à 7 livres fterling. Le Champagne rouge des environs de Reims efi: d'une bonté exquife. Bordeaux eft l'entre pot principal des vins dits françois, deBergerac, deMédoc, deCahors, vin de grave, de Pontac etc. Du mauvais vin fe fait l'eau de vie dont la meilleure eft celle de Coignac fur la Charente dans la province de l'Angoumois. Les Raifms de coiffe viennent de Provence et les Paffarilles du Languedoc. Le fruit en France eft d'une excellente qualité et fe transporte frais, fec et apprêté. La meilleure huile fe fait en Languedoc, mais fur - tout en grande quantité dans IeRoulfillon et la Provence, d'où elle a nris fon nom. La manne; le fafran; le miel; le plus eftimé eft le miel blanc du petit pays de Corbieres près Narbonne. Paris feul confume la moitié de tout ce qui fe recueille dans l'empire. Les bleds. Il a paru une quantité d'écrits fur le commerce des bleds en France, on en a compté jusqu'à trente depuis 1765 jusqu'en 1776. C'eft à un citoyen inconnu, et à pré-fent oublié, nommé François Fraucat, que Nimes et les provinces méridionales de la France, font redevables de leurs richellès en foieries. Il planta en 1064. le premier mûrier en France, et 1606 il en avoit deja répandu plus de4 millions de plants dans les deux provinces méridionales. A la grande foire de Beaucaire, où pendant dix jours feulement il fefait pour lix millions d'affaires , la foie eft un objet fi ccuféquent que l'exportation don ne celte marchandife en général eft d'une grande importance pour la France. On compte que la France a belbin de plus de vingt millions de livres de tabac pour la conlbmmaiion de fes habitans. Le tabac rapé de Saint-Orner et une infinité d'autres fortes font une branche particulière de commerce. La plupart palfe par Dunkerque. Le fel feul rappoita par an au Roi 04 millions délivres. Mais l'aflembléenationale vient de délivrer le peuple du fardeau pénible de la gabelle. La France a du cuivre et du fer autant qu'elle en a be-foin pour fes fabriques et autres nécefhtés. Il n'y a point d'état en Europe qui fait monnoyer autant d'or et d'argent que la France ; M. Necker en fait monter la fournie annuelle de 40 à 5o millions. Les troubles de la révolution ayant fait difparoitre prefque tout le numéraire, l'aifemblée nationale s'eft vu forcée, d'y fuppléer par un papier-monnoie ou des affignats , dont la fournie , vers la fin de l'année 179a , montoit déjà à 5,2oo millions, fans compter les contrefaits. iVÏ. Amould, dans Ton excellent ouvrage fur la balance du commerce de France, prouve, contre les aifertions de M. Claviere, qu'il y avoit en France du tems de la révolution plus de 2,000 millions livres, en argent comptant. Ce même auteur y ajoute un calcul allez curieux des revenus nationaux de cet empire, c'eft à dire du produit annuel de l'agriculture, des fabriques, du commerce, et de la pècbe. Il eftime le produit net territorial de la France, de 102 millions d'arpens en culture, à 1,926 millions ; le produit des fabriques à 5o5 millions; le loyer de tout le royaume à 000 millions; et la Comme totale des revenus annuels à 3 milliards 5oo,ooo livres, avant la révolution. La France a du poill'on abondament et la pèche des huitres près ffiiide dei Voyaç. l'art. I. F Cancale Cancale en Bretagne eft confidérable. Il faut mettre encore au nombre des productions et des autres branches du commerce le fel, le gros bétail, les mouton!?. Le pays deCaux et les diftricts de VaïegeneetdeCotan-tin en baife-Normandie, fourniifent.de fort belles laines à la France. Les mulets, fur- tout dans le Poitou et la Guyenne. Le marbre et l'albâtre. Le liège qu'on appelle liège blanc pour le diftinguer du liège d'Ef-Kanx mi-pagne, et qui paroit noir d'un coté. «Les eaux miné-11C L* raies, tant pourboire que pour les bains, ne font pas rares en France. On eftime fort les eaux médicinales de Bagneres , d'Aiguës - caudes, de Luxeul, d'Acqs etc. La fontaine de St. Pierre d'Argenfon paiTe pour être une fource de vin, pareeque l'eau en a tout à fait le goût. Dans les provinces méridionales, l'arbre dit micocoulier, pouife des branches droites et flexibles. On donne par des coupures à ces branches la figure d'une fourche à trois pointes; cette fourche continue de croître , et acquiert dans l'intervalle de 6 à 8 ans , la grandeur défilée. Voilà une fabrication des fourches, unique et allez fingulière. «oiiver- Avant la révolution de 1780, la France fut divi- utrceut. / J * fée en 4-2 gouvernemens généraux. L'affemblée conlti-tuante y fubftir.ua 85 déparremens. Elle créa de plus 54-0 diftricts, 44>00° municipalités et dix arrondiile-mens métropolitains. Avant la révolution le gouvernement étoit monarchique et prefque abfolu; la confti-tution de 1791 en fit mie démocratie tempérée par les loix et par un roi, qui n'étoit regardé, que comme le pouvoir exécutif, et le premier fonctionaire de la nation. nation. Les événement du 10 Août 1792, ont changé la face de celte conftitutiou. La convention nationale vient de décréter la republique, et l'abolition delà royauté. Au moment où cette feuille part pour la prelfe, ni la forme de cette république, ni celle de la nouvelle conftitutiou ont été fixé par les repréfen-tans de la nation. C'eft aux tems futurs d'en décider. Le Roi de France portoit pour armes, d'azur à trois Armoi. fleurs de lis d'or, deux en chef et une à la bafe. L'écuf-fon étoit environné des colliers des ordres de S. Michel et du St.Efprit. Tout cela n'exifte plus. La nobleife et les ordres de chevalerie font fupprimés comme chacun fait. L'écharpe blanche, le pavillon et le drapeau blanc, ont fait place aux cocardes et aux drapeaux tricolors, et la couronne a cédé aux bonnets rouges. La convention nationale n'a point encore décrété les armoiries de la nouvelle république. Avant la révolution, les revenus publics, fuivant iwmm. , _ Dette*, le dernier compte rendu par M. Necker, etoient de 4.75,2QV,ooo livres par an, et les dépenfes de l'état ex-cédoient cette fonme de 06,1'jo.ooo livres. La révolution n'étant pas encore afïife par le tems, on ne fau-roit dire, quels font les revenus actuels de l'état, ni quelles font fes dépenfes. Les dettes de la nouve'le république montoient au mois de novembre 1792 à'7 milliards; les rentes viagères n'y font pas comprifes. Au tems de l'adunirltraiion de M. Necker. les dettes n'étoient que de 5 milliards. Suivant les rapports des miniftres de la marine et Forces yon. Promenades. Le Breton : les bords de la Saône : l'allée Perrache: (on appereoit du quai de la Rhône, le Mont-blanc, parmi tems clair.) L'on jouit d'une découverte fort riche fur la hauteur de Fourvieres. Le chemin eft pénible, mais la belle vue dédommage amplement. Cette montagne de Fourvieres renferme encore dans fon fein des marques- de la grande incendie, fous le règne de Néron, et dont parle Séne-que. On y trouve des monceaux de charbon, des métaux fondus, des vafes brifés etc. Spectacles. Amufemens. Comédie françoife: (le public de Lyon eft connoiffeur, et ce théâtre, comme celui de Bordeaux, a fourni les premiers fujets aux théâtres de la capitale; par exemple madame St. Aubin.) des concerts: (dans la nouvelle falle de concert.) des cercles; des clubs; des femaines; des bals etc. Collections. Cabinets. Les bibliothèques du collège de la Trinité, des grands. Auguftins, du concert, de l'académie, des Jéfuites, de Notre-Dame etc. le cabinet d'hift. nat de M. Montribleu : les collections et le jardin botanique de l'école vétérinaire: (dignes de fixer l'attention du voyageur.) Etablijj'èmens utiles et littéraires. L'académie des fciences, la fociété d'agriculture; le collège de médecine; l'école de chirurgie; l'école vétérinaire; l'école de delfein. Auberges. Au parc, non loin de la place des Terreaux ; à l'hôtel de Malthe; à l'hôtel ci-devant d'Artois, fur la place Bellecour; à l'hôtel Dauphin, rue de l'arfenal. ' Fabri- Fabriques. Manufactures. Les gros de Tours, bro- Lyo». cbésenoret argent; les fatins cannelés, foie et or; les cirfakas, étoffes eu dorure palfées au cylindre; les taffetas brochés en or et argent; les velours frilés; les taffetas façonnés, chinés, brillantes; les moires et damas ; les gros de Naples etc. les bas de foie; la bonneterie; la chapelerie; l'épicerie; les galons; les ruban» et paffemens etc. Le tirage de l'or, eft auifi une opération intéreflante, qu'on n'a point cccahun de voir par-tout, et qui s'opère ici fupérieurement: (la qualité des étoffes et la beauté des deilèins, qui fe fabriquent et s'exécutent a. Lyon, font généralement efti-més. lJour être admis comme fpectateur au travail des ouvriers de ces fabriques, il faut s'adreffer au maître de la fabrique, qui vous fait accompagner par un de fes commis.) Loges des francs-maçons. La grande loge provinciale; les loges, à la bienfaifance, à la parfaite union etc. Livres qui peuvent fervir de guide. Almanach de la ville de Lyon; il paroit tous les ans. Mélanges. Les voyageurs qui forcent ici de France,, doivent fe munir d'un paflèport. La rue, la belle cordière, porte ce nom, en mémoire de Louife Labé, célèbre beauté et femme bel-efprit du 16 iiècle. Dans le fauxbourg de Vaife eft fitué le couvent de deux amans, ou le tombeau d'Amandus et d'Amande, que le célèbre Torik ■ Sterne, a immortalifé par un chapitre de fon roman, Triftram Shandy. G 3 M AK* loi JTV. LA FRANCE, rfciiie. MARSEILLE. Population, 90,000 h. Edifices remarquables. Curiofitès. L'hôlel rie ville : (où fe lient la bourfe. L'écufTon des armes du roi, en marbre, exécuté par Puget, morceau d'un fini rare, étoit placé fur la porte extérieure de la bourfe, qu'on nomme ici la loge. Peut-être qu'on a fait démolir ce chef d'oeuvre. Les deux tableaux de la pefte, par Serres, qui n'ont d'autre défaut que d'être trop bien exécutés.) — l'églife cathédrale: (elle renferme trois tableaux par Puget, et quelques figures, faites d'une efpèce de majolica, et qui méritent de fixer l'attention.) — le palais de l'archevêché — l'églife des ci-devant Carmes »— f églife des ci-devant Dominicains: (Je martyre d'un religieux de cet ordre, par Serres.) — l'églife des ci-devant Franciscains — l'églife des ci-devant grands - Carmes : (la boilTerie et la fcul-pture du choeur. ) — l arfenal — le théâtre : ( fes revenus annuels montent communément à 5oo,ooo livres; la falle eft une des plus belles de France.) #»* la falle du concert — l'hôpital ■— la corderie — St. Victor: (l'églife inférieure, les tombeaux antiques, le cloître bâti d'anciens édifices profanes et facrés, le tré-for, les infcriplions.) l'églife du S. Sauveur: — (joli baptiftaire. ) — laConfigne: (le fameux bas-relief de la pefte auffi par Puget. ) — la ci-devant Chartreufe; (à une demi-lieue de la ville.) Promenades. Les allées du Meilhon : le cours : (fur-tout les dimanches et vendredis au loir; le cours eft une des plus belles rues que l'on puiJïe voir. Au milieu font 2 rangs des arbres, avec des bancs de pierre, et de chaque côté des bàtimens fymmétriques, d'une d'une architecture imposante. ) le jardin de la ci-de- Marfeitk. vant intendance. Spectacles. Atnufemens. L'académie de mufique. Le grand fpectacle, dans le grand théâtre. Le théâtre national, ou le théâtre des variétés : ( falle neuve et jolie; les décorations, les coftumes, tout y eft beau et bien fait.) — les clubs — les concerts — les par-ties de plaifir, famedis et dimanches, aux maifons de campagne, oubaftides, au nombre de 5,ooo. Fjabtiffemens littéraires et utiles. Les écoles hydrographiques : l'académie des fciences et des arts: l'académie de peinture et fculpture : l'obfervatoire^ Fabriques. Manufactures. De favon: (les plus renommées de toutes celles qui exiftent, particulièrement de marbré.) de faïence et de porcelaine; de bonnets, façon de Tunis; de liqueurs et de parfums; de toiles peintes; de tapiiïeries dites de l'arfenal. imprimées à l'huile fur toile, et finies au pinceau, lei unes en façon de damas et autres étoffes à plat, les autres en camayeux imitant la peinture, d'autres à ramages, guirlandes, paylages, figures européennes et chinoiles. Des blancheries des cires du Levant. Des vanneries de fucre, de fou fie, d'alun, de colle-forte, de fumach etc. La fabrication des falaifons, telles que le thon mariné, les anchois, câpres, olives etc. La fameufe manufacture de corail. Collections. Cabinets. Le cabinet de l'académie. Le cabinet des ci-devant PP. Capucins. La collection de minéraux, de monumens antiques, et de médail- G /j. le* Marfeaie. les marfeilloifes de M. GrolTon. La bibliothèque, Ie cabinet d'hift. nat. et robfervatoire de l'églife de l'oratoire. La bibliothèque des Minimes. La bibliothèque et le cabinet de M. Michel de Léon. Les collections de MM. Fontainien, Rouviere, Doignan, Bruzetin, Borely, Gravier, Caire, Collé etc. Les ouvrages ingénieux des frères Catalan: (dignes de fixer l'admiration des connoiffeurs. Nés fourds et muets, on ne peut leur parler que par des lignes. ) Auberges. Aux 10 cantons. Au comte d'Ar-.tois: (à l'entrée du cours.) Plan. Plan géométral de la ville de Marfeille par M. Roullet. 178G. 7 ivres qui peuvent fervir de guide. Ahnanach hi-ftorique de Marfeille: (il paroit tous les ans.) Mélanges. Il y a à Marfeille une petite pofte de lettres, qui compte 64 bureaux. Le coup d'oeil de la porte d'Aix à la porte de Rome, eft unique au monde, fur-tout les dimanches, quand l'affemblée du cours eft dans tout fon étalage. Le marché aux fleurs et fruits préfente auifi tous les matins un afpect enchanteur. C'eft là que fe range avec ordre, ' mais non fans tumulte, la foule innombrable des jardiniers, mareyeurs, bouquetières, et fruitières, d'une immenfe banlieue. Pomone eft là entourée de toutes fes richef-fes, et Flore en atours frais et printaniers, étale tous fes pompons auprès de fa foeur. La longueur du port de Marfeille eft de 58o toifes fur une largeur de 160. L'afpect de ce port et du quai qui le borde eft unique et et frappant. Les productions de 4-Parties du monde, Marfeille. tous les habitans de la terre dans leurs divers coftu-mes, tous les pavillons qui flottent fur la mer, y font ralfemblés. Il faut voir Marfeille du haut de Notre -Dame de la Garde, et de la plate-forme de l'obferva-toire. Le port, la ville, la campagne et la mer, forment là 4. tableaux diiférens qu'un feul regard peut embraffer à la fois. Quand on fe promène à une certaine heure dans les rues, à l'aube du jour, ou au foir, il faut prendre garde au cri àePajfares, fi l'on ne veut pas être enfeveli fous un tas d'immondices, dont toutes les fenêtres femblent alors fe dégorger. La beauté et la pureté du climat de Marfeille ne font troublées que par le vent de Miftral, qui vient du nord-oueft; il eft impétueux et froid, mais quand il ne foufle pas, les jours de l'hiver y reflemblent à nos beaux jours de printemps. Les environs de Marfeille font remplies d'une quantité prodigieufe de petites maifons, qu'on appelle des Bajlides; on en comptoit, il n'y a pas long - tems, jusqu'à cinq mille. MONTPELLIER. Population, 00,000 h. "^S?*1" Edifices remarquables. Curiofitès. La mailon de gouvernement — la ci - devant intendance — le théâtre et la falle des concerts — la place du Peyrou: (avec la ftatue équeftre de Louis XIV. par Coyzevoz et le temple de Nymphes ou le château d'eau, qui diflribue l'eau par toute la ville. On découvre de cette place, par un tems clair, à gauche la mer médittrra-néc^ à droite les montagnes du Rouffillon, et même les Pyrénées*) — la cathédrale — l'aqueduc. G 5 Pro' Mcntpei. Promenades. L'efplanade — le Pcyrou — Ca-nourge — le ci-devant jardin royaL Ftabliffemens littéraires et utiles. L'univerfite : l'obfervatoire : l'académie de chirurgie: l'académie des arts: l'académie des fciences: le jardin botanique. (Narci/fe, la fille du célèbre Young, y eft enterrée: Voyez la 4-me de fes nuits; ce jardin des plantes, efi: le premier qui a été établi en Europe.) Fabriques. Manufactures. De bagettes, étoffes qui tiennent de la flanelle: de couvertures de laine; de cotonnades; de cuirs; de poudre; de liqueurs dont on fait le plus de cas; d'eaux de fenteur et de parfums: un voyageur qui admiroit les plantations des frères Rubans de plantes aromatiques et de fleurs, raconte, qu'un feul champ derofes contenoil:40,000 ro-hers.) des teintureries en rouge de fils de coton de Turquie: le verd-de-gris: ce dernier objet eft presque une propriété exclufive. On attribue cette grande facilité qu'à Montpellier de faire du verd -de-gris, à fes caves et fur-tout aux vins de fon cru. Pour fe le procurer, on arrofe de ces vins de petites lamçs de cuivre rouge de Hambourg, arrangées par couches, fur des grappes de raifin fec. Il s'en prépare près de 2,000 quintaux par an. * •• *. 'u^i .'\~ - t ■ Spectacles. Comédie françoife. "Loges des francs - maçons. La parfaite union: la réunion des élus. Auberges. A l'hôtel du petit-Paris. Avis. Avis. Le climat de cette ville eft extrêmement ,.MontPel-doux et tempéré. Les neiges et les brouillards y font fort, rares. D'après les obfervations météorologiques d'un grand nombre d'années, on ne compte par an, tout au plus, qu'une vingtaine de jours de pluie. Lorsqu'on fe propofe de faire quelque féjour à Montpellier, il vaut mieux prendre un logement garni, où l'on fe fait apporter à manger, par les traiteurs, à un prix honnête. L'araignée maçonne, eft un infecte fort curieux, que l'on ne trouve qu'aux environs de Montpellier. Excurfions. Au bord de la mer, et à l'isle Ma-gellone: i on monTe dans la cathédrale, ruinée et dé-ferte, les trois tombeaux du comte Pierre de Provence, de la bel e Magellone, et de leur enfant.) — au port de Saint-Louis, ou à Cette, à 5 lieues de Montpellier: (le chemin qui y amène traverfe une campagne des plus agréables. On palfe par Frontignan, renomme pour fes vins-mufcats ; non loin de Thermitage, il faut s'arrêter pour jouir d'une vue délicieufe. La fituation de Ceiie offre un coup d'oeil infiniment piquant: auffi a -1-il fourni au célèbre Vemet un bien beau tableau, dont on trouve par-tout les eftampes. Là commence le canal de Languedoc, NANCY. Population. 20,000 h. Naury. Edifices remarquables. Curiofitês. Le ci-devant hôtel de l'intendance — l'hotel du gouvernement — le palais — l'églife primatiale — la maifon des mif-lions étrangères — l'églife des ci-devant Franciicains: (où font les tombeaux île* anciens ducs de Lorraine) — l'hotel Nïticjr. l'hôtel de monnoie — la falle de fpectacle — la place royale (l'une des plus belles places de l'Europe: une ftatue de Louis XV. de bronze embellisfoit cette place; elle avoit coûté au roi Stanislas , qui la fit ériger 1701, la fomrae de 161,4-55 livres. Les ouvrages en ferrure* rie, méritoient auffi l'admiration du connoiflèur.) —. la place d'Alliance — la place la Carrière. — le ci-de. vant cloître desFrancifcains au bon fecours: (c'eft ici qu'elt enterré le roi Stanislas) — 8 hôpitaux et mai-fons de charité. Loges des francs - maçons. L'augufte fidélité. Promenades. Les allées près des places d'Alliance et de Carrière : la place royale : la Pépinière. Collections* Cabinets. La bibUothèque publique. Etablijfemens littéraires. L'académie des fciences et des arts. — Le collège royal — l'univerlité. — le collège de médecine, — Auberges. A l'hôtel de Londres. Spectacles. Comédie françoife: (la falle eft bien décorée.) Environs. Du côté de Metz, non loin de la chapelle d'une commanderie-de l'ordre de Malthe , fut tué Charles le hardi, duc de Bourgogne, le 5 Ianvier 14.77. Cet événement eft confacré à la poftérité par l'infcri-ption, qui fe voit encore fur le piédeftal d'une croix élevée dans ce lieu. ' Livres Livres qui peuvent fervir de guide. Eflais fur la ville de Nancy 177g. 8. Compte général de la dépen-fe des édifices et bàtimens que le roi Stanislas a l'ait conliruire pour rembelliifement de la ville de Nancy depuis 17J1 jusqu'en 1769 ; avec eftampes: (le total de la dépenfe montoit à 3,585,546 livres de France.) Ai» manach de Nancy, Avis. Un bataillon de Sans - culottes, paiTant par Nancy en 1792, a détruit tous les chefs - d'oeuvre de l'art qui s'y trouvoient. PARIS. Population. Avant la révolution, 7 à Parii. 800,000 habitans , fans compter les étrangers. Après la révolution: 5 à 600,000. Edifices remarquables. Curiofitès. L'églife de Notre-Dame: (fa longueur eft de 65 toifes, fa largeur deû4: les tours ont 64 toifes d'élévation, au haut desquelles on monte par un cfcalier de 38g degrés : t[5 chapelles régnent autour. Du tems de mon féjour à Paris, on avoit reblanchi le grand vaiifeau, ce qui lui ôtoitle vernis gothique et vénérable de tant deiiècles. C'eft une efpèce de plagiat que de rajeunir ainli les édifices anciens. Beau tableau de Vanloo, St. Charles Borromée: celui de St. Paul, qni fait jetter dans le feu des livres de magie, par le Sueur: dans la chapelle de St. Pierre, le tombeau du maréchal d'Harcourt, exécuté en marbre blanc, par Pigale; — l'églife de St. Germain l'Auxerrois: (le cénotaphe du comte de Caylus, et les grilles du choeur, méritent une fmgulière attention. Près des fonts, la tète d'une femme mourante, peinte par le Bran. Da-cier, Coijpel, Malherbe, font enterrés dans cette églife.) ~ le Paris. — le Louvre: (la grande façade du côté de St. Germain- l'Auxerrois, qui a immortalifé le nom de M. Perrault; la falle des cent - Suiifes ; la falle pour les bains; la .grande galerie; la galerie d'Apollon; le cabinet, de tableaux etc.) Les Tuileries : (ce palais fut commencé par la reine Catherine de Médicis; on admira la grande façade, et les grands morceaux de peinture, qu'on voyoit dans les appartemens ; Louis XVI. y ré-fida, jufqua la fanglante journée'd a îoAoùt 1702. où une grande partie de ce palais et de fes ornemens et curiofités, fut incendié et détruit par le peuple en furie.) — La maifon du citoyen l'Egalité , ci-devant le palais-royal. (Le jardin's'appelle àpréfent, le jardin de la révolution, car il a été et il eft encore le foyer de cette révolution terrible. Ce palais , ce jardin font uniques fur le globe. Vi fi tez Londres , Madrid, Amfter-dam, Vienne, vous ne verrez rien de pareil. Un pri-fonnier pourroit y vivre fans ennui, et ne fonger à la liberté qu'au bout de plulieurs années.' On l'appelle la capitale de Paris. Tout s'y trouve. Ce féjour enchanté elt une petite ville luxueufe, renfermée dans . une grande. Il fe tient là une foire perpétuelle* Quoique tout augmente, triple et quadruple de prix dans ce lieu, il femble y régner une attraction , qui attire l'argent de toutes les poches, fur-tout de celles des étrangers, qui raffolent de cet aifemblage des jouif-fances variées et qui font fous leur main. Le libertinage y eft éternel. A chaque heure dit jour et de la nuit fon temple eft ouvert, et à toutes fortes de prix. Nous prions nos lecteurs de confulter le tableau dtipa* lais-rouai, etïaUnanach de ce palais qui paroit tous les ans. M. Rétif de la Bretonne, vient de publier dans fes Filles du palais - royal un tableau l'uccinct des . moeurs moeurs et amours de ces Phrynes modernes. Bovîl- Pari». tiers l'ut de mon tems le reflaurateur le plus connu de ce palais.) — Les Halles au bled: (la vafte coupole qui en couvre toute la cour, eft la plus grande qui foit en France: elle a j2o plede de diamètre; la voûte du Panthéon à Rome, qui eft la plus grande connue, n'a (pie 15 pieds de plus que celle - ci. La grande colonne d'ordre dorique fervoit d'obfervation à Catherine de Mé-dicis, qui croyoi t non - feulement à l'aftrologie judiciaire, mais encore à la magie. Les miroirs caftes et les lacs d'amour déchirés, dont cette colonne eft chargée en quelques endroits, font de figures allégoriques, pour lignifier le veuvage de cette princefle.) — Le nouveau Panthéon françois, ou la nouvelle-églife de St. Geneviève: (ce monument mérite d'être placé au rang des premières bafiliques de l'Europe. Son porche eft corn-pofé d'un périftile de 22 colonnes Corinthiennes, de 5i pieds de haut. Rien n'eft plus magnifique et plus agréable que les ornemens de fon portail. C'eft dans cette églife que répofent les corps de Voltaire et de Mirabeau. Les travaux interrompus pendant la révolution, ont du être repris.) — La Sorbonne: (la falle de la Sorbonne: on la montra au fameux Cajaubon; on lui dit qu'on y avoit difputé pendant plufieurs fiè- cles. Qu'y a-t-on conclu? demanda-t.-il?----dans l'églife, le monument du cardinal de Richelieu, chef-d'oeuvre de fculpture du célèbre Girardon. Le vifage eft très- reiïemblant. L'artifte a employé une petite tâche du bloc de marbre, pour exprimer la fiftule que ce cardinal avoit à la joue. La tète delà itatue de la religion eft copiée d'après la tèle d'une des nièces du cardinal.) — Le palais de Luxembourg: (la fuj erbe galerie de Rubens, ne s'y trouve plue. Le Luxembourg 112 IV. LA F R AN CE. faxii. bourg offre une promenade fage, tranquille, folitaire, philofophique.) — l'églife de St. Sulpice. (Le portail à 64. toifes de face: c'eft un fuperbe morceau d'architecture. Les bénitiers de la croifée font des urnes fépulcrales de granit, venues d'Egypte. La chapelle de la Vierge eft ornée d'une Ha tue de la Vierge , exécutée par M. Pigale, et des 4. tableaux peints par l'an-loo. Dans la cinquième chapelle à droite eft le fuperbe maufolée deLanguet de Getgy, curé de cette paroiile, par Siodtz. On admire dans une autre chapelle, le tombeau de la duchelfe de hauraguais par Bouchar-^on. — Le fuperbe bâtiment des écoles de chirurgie, (au- delfus du périftilc eft un bas - relief de 5i. pieds de longueur, fculpté -par Berruev.) — Le palais Bourbon, (au-delfus de l'entablement un morceau précieux, fculpté par Coufiou le jenre. Dans la galerie les tableaux des combats qui ont illuftré le prince de Coudé.) —. l'hôtel des invalides: (le dôme a 5o pieds de diamètre, et l'élévation, depuis le rez - de chauffée jufqu'à fa plus grande hauteur, eft de 5oo pieds: c'eft un chef-d'oeuvre d'architecture: en fe plaçant au centre du pavé en compartiment de diiférens marbres très - précieux, on jouit d'un fuperbe fpectacle, et on voit parfaitement les peintures de la coupole, qui font l'ouvrage de Charles de la Fojfe. Les quatre réfectoires, les cuilines de l'hôtel etc. méritent l'obfervation des curieux. En 17S5 le nombre des invalides montoit à 5,ooo.) — La ci-devant école militaire, qui fert àpré-fent de caferne à la cavalerie nationale — le champ de Mars, où fe trouve l'autel de la fédération, et l'im-menfe amphithéâtre conftruit par les mains de tout le peuple parihen. C'étoit auffi fur cet emplacement, que fut faite à Paris la première expérience ac-roftaiique, eu en 1780. — L'hôtel de ville: (depuis le 10 Août 1792, ravi., fes infcriptions et fes autres ornemens ont été remplacés par des infcriptions et des ornemens, dans le fens de la révolution.) — farfenal — le palais marchand — l'emplacement de laBaftille: (ce château fort, formé de 8 groifes tours entourées par dehors d'un fof-fé et d'une efpèce de baftion, fut bâti fous Charles V. en 1571, il a été démoli en I789, lowque le peuple de Paris s'étoit rendu maître de cette fortereffe anti-mie, par capitulation. Ce fut le 14 Juillet, jour à jamais mémorable. La capitulation fut violée, et les tètes du gouverneur de Launay et de pluheurs officiers de l'état-major, furent tranchées. Le feu de 2y Suilfes fous les ordres du lieutenant de Flue, coucha 85 des affiégeans fur le carreau, et en bleJfa88. Dans le journal allemand de M. Schiller on trouve inféré le récit intéreifant que cet officier fait de cette journée, et de la manière dont il a été fauve, lui et fes compatriotes, des mains des vainqueurs. Un dépôt des pièces, notes, lettres, rapports, procès -verbaux, trouvés dans les archives de cette forterelTe, fe conferve à bibliothèque de la commune de Paris. On peut auifi confulter fur ces papiers les 9 cahiers de la bajiille dévoilée: et les mémoires hiftoriques et authentiques fur la Baflille. Paris 1789. 5 volumes.) — Bi-cètre: (un objet bien digne de l'admiration des curieux-, c'eft le puits de cette maifon. Le refervoir contient 4,000 muid S d'eau. Les cachots noirs font des fouter-rains où le jour n'entre que par des piliers percés obliquement. Au mois de Septembre 1792, Bicètre fui le théâtre des cruautés commifesfur les prifonniers,) — l'hôtel des monnoies: (on admire l'heureufe difpo-filion et la beauté de ce bâtiment; l'efcalier qui con-Ciuidc dci Vojaf. Tan. t. H duit ii+ TV. LA FRANCE. Paris, duit au fallon deftiné à l'école de minéralogie, eft omé d'un goût magnifique.) — l'hotel-Dieu. (Le nombre des malades va quelquefois jusqu' à 4,000.) — La Sal-pétrière: (depuis la révolution cette maifon n'eft plus une maifon de correction) — l'hôpital des enfans-trouvés du fauxbourg St. Antoine, (il y a encore un autre hôpital vis-à-vis l'hôtel-Dieu, qui eft un aide de celui - ci.) Êk- le temple, (la grolfe tour , flanquée de quatre tourelles, bâtie par le tréforier des Templiers j,222, eft regardée comme un des plus folides bâti-mens du royaume, et eft devenue célèbre, par l'empri-fonnement de Louis XVI.) — La falle neuve du théa. tre de la nation, ou de la comédie françoife: (le ve-ftibuie, décoré de colonnes Tofcanes, oiFre la figure en marbre de Voltaire. Cet homme célèbre eft repré-fenté en vieillard décrépit, affis dans un fauteuil. M. JJoudon qui l'a fculpté, a conferve dans les traits du vifage l'expreiïïon du ridicule, que ce grand homme favoit manier avec tant d'art.) — le théâtre italien: (la façade de cet édifice eft belle) — la porte S. Dénis; (la magnificence de fon architecture la met au rang des plus beaux monumens de Paris; elle 372 pieds de l'ace, et autant de hauteur.) — La falle du club des Jacobins, dans la ci-devant églife des Jacobins, rue St. Honoré •— la falle, où les allemblées conftituantes et législatives tenoient leurs féances, et où s'aifemble pareillement la convention nationale. — Note. Il feroit trop étendu ii nous voulions entrer dans le détail de tous les hôtels, palais, ou bâti, mens particuliers qui ornent cette grande ville, d'autant plus que lors de la révolution la plupart de ces hôtels font fermés, ou confisqués au profit de la nation, comme IV." L'A FRANCS. WS comme biens d'émigrés. On peut confulter dans Du* v&xlt. laure ou clans almanach parifien la lifte et les noms des principaux hôtels. Pour ce qui regarde les églifes, les couvens, et les monumens et antiquités que ces bàtimens publics renfeimoient, nous Tommes, faute des renfeignemens authentiques, hors d'état de rien fta» tuer de pofitif fur leur exiftence actuelle. Les 3 af-femblées nationales, ayant décrété la vente d'un grand nombre d'églifes et de couvens, comme biens nationaux, la plupart font paffés en mains étrangères, et les monumens, au grand déshonneur d'unliècle qui fe dit le iiècle des lumières et de la faine philofophie, ont été ou aliénés, ou détruits, ou abandonnés au hazard, ou traufportés en pays étranger. Les chefs - d'oeuvre de Bouchardon, et des élèves de Michel* Ange, les fta-tues, qui fur les grandes places faifoient l'ornement de la capitale, et l'admiration des curieux et des artiftes, ont été détruits lors des événemens du 10 Août, corn-me les barbares du Nord, ruinèrent au fac de Rome, les chefs - d'oeuvre des beaux fiècles de la Grèce. La belle ftatue équeftre du bon Henri IV. n'échappa pas à la profcription générale. Il eft à fouhaiter, que le Mu-fée national projette par le miniftre Roland, fe réalife, pour fervir d'afyle à une foule des productions des beaux arts en tout genre, et d'école aux artilles futurs. Les antiquités nationales, qui paroiflent par cahiers, confervent dans des efquiffes et des copies ridelles, la mémoire des plufieurs monumens remarquables, qui fe trouvoient dans les abbayes et les églites fuppri-mées. Un voyageur fera bien de s'informer fur les lieux, ce que font devenu tant de merveilles de l'art: favoir: le tableau de le Brun aux Carmélites, repréfen-tant cette belle et fameufe pénitente, la Volière, fous II 2 la 116 IV. LA FRANC E. :.'.ris. la figure d'une Madeleine: les monumens de la main du célèbre fculpteur Girardon, à St. Landry, et à Si. Leu: les maufolées de le Brun et de fa mère à St. Ni. colas - du - Chardonnet : la grouppe de trois Grâces, chef-d'oeuvre de Pilon, qui portoient dans une unie les coeurs de Catherine de Médicis, d'Henri II. et de Charles IX., la colonne de Montmorenci, le cippe de la comteilè de CofTé, et les farcophages et obélisques aux Céleftins, dans la chapelle d'Orléans etc. Ponts. Fontaines. Places. Pont - au - change —. pont de la tournelle — pont-Marie — pont-neuf: (c'eft un des plus beaux ponts de l'Europe; fa largeur eft de 12 toifes, fa longueur de 170.) — pont Notre-Dame — pont ci-devant royal: (il eft un des plus folides de Paris, et le feul qui traverfe entièrement la rivière.) — pont St. Michel — fontaine desInnocens: ( chef -d'oeuvre d'un fty le un peu vieux, mais digne d'exciter l'admiration de tous les connoiileurs.) — fontaine de la rue Grenelle: (c'eft au génie et au cifeau du fameux Bouchardon, que l'on doit le deflhi de ce fuperbe monument. ) — fontaine de la Samaritaine — fontaine des Andriettes : (il y a 60 fontaines à Pari» dont 2.6 donnent de l'eau de la Seine.) — place de Grève: (où fe faifoient les exécutions publiques. La première exécution qui s'y eft faite, a été celle d'une femme hérétique, en 1,010. Dans un coin de cette place, au-delfus d'une boutique d'épicier, eft le réverbère, célèbre parle fupplice de Foulon, et d'autres martyrs de la révolution ; genre de fupplice qui a enrichi la langue franco îfe d'un nouveau mot: lanterner.) _ place du carroufel: (théâtre du carnage du 10 Août.) —. place d'Henri IV. ci - devant décoré de la ftatue de ce roi : le * le grand - maître des Templiers, Jaques de Molai, fût brûlé à l'endroit où la ftatue étoit placée — place ci-devant royale: (au milieu s'élévoit jadis la ftatue •équeftre de Louis XIII. par Volterre.) — place de la victoire nationale : (ci-devant place des victoires, et décorée d'une ftatue pédeftre de Louis XIV. Le maréchal, duc de la Feuillade, fit ériger ce riche monument 1686. Il eut deifein de fe faire inhumer dans un caveau, pratiqué au - delfus de la ftatue.) — place de Vendôme: (au milieu de cette place étoit la ftatue équeftre de Louis XIV. fondue en bronze d'un fenl jet par Relier. On affure qu'il y entra 70 milliers de métal. ) — place delà révolution: (ci-devant place de Louis XV. La ftatue équeftre étoit le chef-d'oeuvre de Bouchardon, et le cheval fût jugé le plus correct et le plus élégant de tous ceux des autres ftatues éque-ftres de Paris. Après la déftruction de la lia me, la municipalité fit préfent de la main droite de la figure de Louis XV. à M. de la Tude, fameux par fa longue détention dans les prifons d'état v fous le règne de ce roi. Ce fut près du piédeftal de cette ftatue, que Louis XVI. roi de France, fut immolé à la fureur et aux menées de quelques hommes de fang et de boue, qui tyrannifent la nation.) — Rues fameufespar desévénemens curieux, antérieurs à ce fiècle. Rue St. André des Arcs: célèbre par l'entrée furtive des troupes du duc de Bourgogne, et le maflacre que firent ces factieux d'un grand nombre de citoyens, 14.18. Permet ouvrit là porte aux troupes. Les bouchers érigèrent une ftatue à ce traître, dont le tronc fert encore de borne à la maifon, qui fait le coin de cette rue et de la rue de vieille boucherie — rue II S de US iy. LA FRANCE. Tath. de Bétizy : c'eft dans la 2e maifon à gauche, en entrant par la rue de la monnoie, que l'amiral Coligni fut tué la nuit de la St. Barthélemi. On conferve fes os à Qiatillon -fur- Loin, dans la chambre des archives, et dans un coffre de plomb — rue de la ferro-nerie,. où le bon Henri IV. futaffaifiné par Ravaillac, le a/(.Mai 1610 — rue de la grande et petite truanderie: à l'endroit où fe réunifient ces deux rues, eft une petite place, nommée place du puits d'amour, parceque une jeune fille, nommée Agnèfe Iiellebic s'y noya par un défefpoir amoureux. Les amans s'y donnoientdes rendez-vous, et comme fur un autel, on y jtiroit de s'aimer toujours. — Au coin de la rue des écrivains et de la rue Marivault, la maifon où demeuroit le fameux adepte, Niclas Flamsl — rue St. Jacques : fur le portail de l'églife des Carmélites, qui étoit anciennement un temple à Cérès, une figure de pierre, peut-être un Mercure Theutates, qui a occafionné de longues et vives discuffions — rue de la Harpe: au fond d'une aflez vilaine maifon, un précieux monument des Romains, un refte de l'ancien palais des Thermes. — Le palais ordinaire des rois de la première race, eft habile aujourd'hui (1792) par un libraire, le fieur Moutard. Il dine où foupoit l'empereur Julien, et fes fervantes habitent les chambres, où Char-lemagne fit enfermer fes deux filles, qui avoient un peu trop hérité du tempérament de leur père. jardins publics. Boulevards. Jardin des Tuileries: (parmi les ftatues, la Veftale par le Gros, imitée de l'antique, eft un chef - d'oeuvre accompli. J — jardin de Luxembourg: (c'eft la promenade folitaire et tranquille des gens qui n'aiment pas la foule.) — x , jarcfin jardin de l'Infante: (on y voyoit une lentille qui avoit Fari«. l\. pieds de diamètre, et qui fondoit, à fon foyer, un écu de 3 liv. en 5 fécondes.) —• jardin des plantes: (ce jardin, eft une promenade, fi-non des plus fréquentées, au moins une des plus vaftes, des plu* agréables, des plus variées, et des plus falubres de Paris. Le cabinet d'hiftoire naturelle, et le jardin oiFrent le tableau des productions de la nature entière. Pu haut d'une petite éminence on découvre une fuperbe rue: on s'y promène long-tems, fans délirer d'en fortir.) — jardin de la révolution, ci-devant du Palais - royal ; le plus fréquenté de Paris — jardin de l'arfenal: (la vue du coté de la rivière eft fuperbe.) tr les jardins de Soubife et. du temple: (petits et peu fréquentés.) — les boulevards; (quatre rangées d'arbres forment trois allées, celle du milieu pour ceux: qui fe promènent à cheval ou en voiture, les deux collatérales pour les gens à pied, entourent la ville de» Paris et ont enfemble G,o85 toifes de longueur. Les boulevards du nord, appelles les grands-boulevards, et les boulevards du midi, appelles nouveaux boulevards, quoiqua peu-près difpofés de la même manière, ne fe relfemblcnt guère. Ils ont chacun leur phiuonomie bien diftmete. L'ancien boulevard raf-femble tous les agrémens que peut produire l'induftrie pour dérennuyer les oiiifs, et délalfer les gens occupés. Tout y refpire un air de féerie et d'enchantement. Sur-tout les après-midi des dimanches et le» jeudis» il y a un concours tumultueux de promeneurs et de promeneufes de toute espèce, de tout âge, à pied ou en voiture. Les nouveaux boulevards ont le fite agréable, le coup-d'oeil champêtre, l'air pur; mai» on n'y rencontre presque jamais de voiture et d'élé- II 4. gans 12» IV. LA FRANCE. raxis. gans perfonnages. C'eft une fuperbe promenade de province.) — les champs Elyfées — le bois de Bou-logne: (fameux par la promenade de Long-champ, et les parties de plaifir que les Parifiens y font dan» la belle faifon.) Spectacles. Cafés. Concerts. Bals publics. Opéra : (l'opéra a été établi à Paris en 1647.) — théâtre de la nation: (le plus ancien des théâtres réguliers à Paris, il date de 1648.) — théâtre italien: (les premiers comédiens Italiens vinrent en France, en itr>5wj.) — théâtre de la rue Feydeau, ci-devant de Monfieur: (ce théâtre réunit l'opéra italien, l'opéra françois, la comédie et le vaudeville. ) —. théâtre françois de la rue de Richelieu, ci-devant théâtre des variétés 1— théâtre de Mlle. Montan/ier: (ce théâtre réunit la tragédie, la comédie, et l'opéra. ) Ces fix théâtres peuvent être regardé, comme les théâtres les plus courus de la ville, et où l'on remarque dans tous les genres de vrais talens, et un enfemble excellent. Prir des places. A l'opéra: amphithéâtre 7 1. 10 f. Prem. loges 10 liv. Secondes loges 4 nv. Parterre (debout) 48 f. Paradis (aifis) 48 f. Au théâtre de la nation: galerie 4 bV« Parquet 2 1. 8 f. Paradis 1 1. 10 f. ires loges 6 liv. 2des loges 3 liv. Au théâtre italien : parterre (debout) 24 Amphithéâtre, orcheftre et premières loges 6 Ilv. Secondes loges 5 liv. Troiliè-mes et paradis 00 f. Au théâtre de la rue Feydeau : des places de 6 livres et des places à 1 1. 4 f. Au théâtre françois : de 4 lfo et de 20 f. An théâtre de Montanfier: amphithéâtre et loges du premier rang 3 liv. du fécond rang 2 liv. orcheftre 3 liv. parterre (allis) 3o f. — Depuis la révolution, des nombreux breux théâtres ont reçu leur exiflence du code de la r»ru. liberté: nous indiquerons leurs noms. Théâtre de la rue de Louvois; du marais; de Molière; comique et lyrique; de la gaieté; de l'ambigu-comique; des aflbciés*; du cirque; du lycée dramatique; du vaudeville; des délaffemens comiques; de la rue St. Antoine; de la liberté ; des champs-Elyfées. — Grand nombre des théâtres de fociété: (en 1792, on préfé-roit ceux des citoyens Doyen (rueN. S. de Nazareth.) etDupré (rue des martyrs.) — le cirque national, ou palais de la révolution — l'amphithéâtre du fieur Aft-ley — la ménagerie de la citoyenne Nicoïet — le Vauxhal d'été et le Ranelagh — les feux d'artifice du citoyen Ruggieri — le cabinet d'optique du citoveu Prévoft — les Fantoccini-Chinois — le fallon deCur-tius — l'hôtel d'Aligre: (rue St.Honoré. 11 vaut bien la peine de vifiter ce temple fameux de la gourman-dife. On peut acheter là dans l'efpace d'un quart d'heure, un repas complet tout préparé. Jamais gourmand fur aucun point de notre globe, ne le trouvera peut-être dans un centre plus favorable, pour fatis-fairc fa gloutonnerie.) — les cafés de Foi, du caveau etc. au palais de la révolution. — Les cafés i.des arts; 2. national; 5. You et 4- Godecl, aux boulevards: on y fait de la mufique, on y danfe, fume, joue etc. — le concert fpirituel eft fermé, et vraifem-blablement pour long-tems; mais vingt autres concerts ont pris fa place, et les plus célèbres virtuofes fe font entendre, foit au cirque, foit au Mu fée, au Panthéon etc. — Les bals publics; on en compte plus de 4.00, et plus de 800 maifons de jeu. L'étranger fera fagemeni de ne les vifiter qu'avec la plus grande retenue et précaution. Il 5 Aca. 123 IV. LÀ FRANCE. Farii, Académies. Etablijfemens littéraires et utiles. Aca- démie françoife: (depuis la révolution les fauteuils des quarante ne font plus fi brigués; plufieurs font va-cans. ) — académie des fciences — académie des infcriptions et belles lettres — académie de* peinture et fçulpture — académie d'architecture — académie de chirurgie — l'obfervatoire royal: (clans une grande falle au premier étage, eft tracée la ligne méridienne qui, prolongée au iud et au nord, traverfe toute la France depuis Colioure jusqu'à Dunkerque. Les fou-terrains forment une efpèce de labyrinthe, où il ne faut pas pénétrer fans guide. On defcend dans ces fouterrains par un efcalier à vis, *de 56o marches, ) — les féminaires, collèges etc. — l'école vétérinaire à Charenton — l'univerfité — la maifon philanthropique — les fociétés d'agriculture et de médecine —■ les inftitutions des fourds et- des muets et des aveugles-nés des citoyens Sicard etHouy le Mufée — le Lycée etc. (peut-être que plufieurs de ces académie» et de ces établilfemens n'exiftent déjà plus.) Bibliothèques. Cabinets. La bibliothèque nationale: (elle contient environ 200,000 volumes. Les globes conftruits par Coronelli; le tombeau de Childé-rie ; le cabinet d'eftampes ; le cabinet de manu* ferits etc.) — la bibliothèque de la commune —. les bibliothèques de la faculté de médecine % et de l'uni-yerlité: (avant la révolution, les bibliothèques de St. Victor, de St. Germain-des-Prés, de Ste. Geneviève, des Avocats, de la doctrine chrétienne, de la Sorbonne, des Céleftins, des Auguftins, de Soubife etc. et un grand nombre des bibliothèques particulières étoient ouvertes au public. Mais il fe pourroit bien, qu'à IV. LA FRANC E. 123 qu'à préfent, ces bibliothèques font ou fermées ou Paris, aliénées.) — le médailler de la nation; (riche et fuperbe collection ; on y garde deux boucliers d'argent, et une vafe d'or de haute antiquité. On y montre auffi la médaille de la reine Philiftis, dont les annales de l'hiftoire ne font point mention. Les cabinets d'antiques et médailles de Ste. Geneviève, de St. Germain-des-Prés, et des petits - Pères, étoient célèbres avant la révolution , et feront peut-être réunis au cabinet national.) — la falle des antiques au Louvre — les cabinets de tableaux de l'académie de peinture au Louvre, et de plufieurs particuliers, amateurs. L? nombre en elt trop grand pour en faire l'énuméra-tion: (la fameufe collection du Palais-royal, et le cabinet des pierres gravées de M. Egalité, ci-devant duc d'Orléans, font paifé en pays étranger,) — le cabinet d'eftampes et deileins aux galeries du Louvre — le cabinet de marine au Louvre — le cabinet d'hiftoire naturelle au jardin des plantes: (il exifte encore un grand nombre des particuliers qui poilèdent des cabinets d'hiftoire naturelle.) — le cabinet à l'école vétérinaire, au château d'Alfort près Charenton — le cabinet d'anatomie du citoyen Sue etc. — le Garde -meuble; (c'étoit autrefois une des premières curiofl-tés, que les étrangers avoient à voir à Paris. Les f ailes et les armoiies renfermoient des armures anciennes et étrangères; des tapiiferies très - précieufes et des tentures d'après les cartons et les deflms de Durer, de Lucas de Leyde, de $ules Romain, de Raphaël, de le Brun, de Coypel; des vafes précieux; des prélens d'ambaflàdeurs; des bijoux; des perles; des diamans etc, le tout de la plus grande richelfe. Au mois de Septembre 1792 une bande de voleurs, s'in- tro- Paris, troduifit dans le Garde - meuble, et emporta n;i grand, nombre de ces richcffes; on regrette fur-tout le grand diamant de la couronne, connu lous le nom de Vitt et eftimé la fomme de 5 millions de livres. Dans la falle des armures on diftinguoit l'épée d'Henri IV., l'efpadon du pape Paul V. et l'armure que François I. porta à la bataille de Pavie, de fer poli, et cifelée en relief de demi-ronde-boffe, furies delfins de ^fuies-Romain. Le jour de la prife de la Baftiile, un fave-tier, en fentinelle au coin de la rue St. Antoine, s'affubla de cette armure, la plus curieufe qu'il y ait en Europe, par fa légèreté et la beauté de fes delfins.) Fabriques. Manufactures. Les Gobelins: (Gilles Gobelin de Rheims, le plus fameux ouvrier pour la teinture de laine, fous le règne de François I. bâtit cette maifon. Rien n'eft plus beau que les ouvrages qui fortent de cette manufacture, foit en haute-foit en balle-lifle, et qui peuvent le difputer pour l'effet, la ^orce et la vivacité des couleurs, aux tableaux des grands maîtres. Une feule figure demande deux à trois années de travail, et le prix, à ce qu'on m'affuroit, eft de 6,000 livres. Les buftes deColbert et de leBrun% ornent les appartenons de l'hotel. ) — la manufacture des tapis de pied, à la façon de Perfe, dite de la Savonnerie, à Chaillot — la manufacture des gîàées, C'eft à S. Gobain en Picardie que Ton coule ces glaces.. Celle manufacture fournit les pins grandes que l'on connoiffe. Elles vont jusqu'à 120 pouces de grandeur — la manufacture des porcelaines à Seve — les manufactures de terre d'Angleterre; de tapiileries et tapis d'Aubuffon; de verrerie; de velours à la Turque; de papiers - tontiifes et peints ; de fparterie; de den- dentelles de point etc. des fabriques de cartes à jouer ; Paris., d'étoffes de Paris; de taffetas de France; de ftucj de crayons; de chapeaux; de parfums; d'ouvrages d'orfèvrerie et d'horlogerie; d'inftrumens de chirurgie etc. — (Les nippes et marchandifes de mode, mettent toute l'Europe à [contribution. ) Hôtels-garnis. Ce font des maifons où l'on loge, et où l'on donne à manger. On y trouve de fort beaux appartemens grands et petits, meublés dans le dernier goût, avec remifes et écuries, ainfi que toutes les commodités quelconques, pour tous les befoins de la vie, comeftibles et tous autres objets utiles. Le prix de ces appartements fe règle d'après le local de l'hotel et fuivant l'étage que l'on choilit. Par. exemple, un appartement dans le bel étage, ou. dans le voifinage du pont-neuf, ou du palais de la révolution, ou de quelque théâtre fréquenté, fera plus cher, qu'un logis dans le troihème ou quatrième étage, ou dans un quartier de la ville folitaire et éloigné. Le propriétaire rabattra aulfi du prix, fi le voyageur confent de faire un féjour de longue durée. On trouve dans le palais de la révolution des chambres garnies à tout prix. Pendant mon féjour à Pari6, j'ai demeuré à l'hotel de Lancojîre rue de Richelieu, à quarante pas du palais-royal, et je n'ai eu qu'à me louer du traitement de mon hôte. Le traiteur, le limonadier, le laquais de place, la marchande de modes, les arti-fans, tous dépendent communément du propriétaire de l'hôtel, et il faut bien y prendre garde, dans les marchés qu'on fait avec eux, pareequ'on fera toujours expofé de payer le bénéfice du maître de l'hôtel. Envi- 125 IV. LA FRANCE- Paru. Environs. Fontainebleau: (l'efcalierdu fer à che- val eft regardé comme un chef - d'oeuvre. Sous la galerie des cerfs à l'endroit où l'on apperçoit une petite croix, fut ail'affine le 6 Novembre 1607 le marquis Mo-naldrfchi, par ordre deChriftine reine de Suède, dont il étoit grand étuyer. On confervoit fa cotte d'année, et les lettres de la reine, dans un couvent des religieux à Fontainebleau. L'étang dans les jardins eft rempli de vieilles carpes d'une groileur prodigieufe. Le parc eft terminé par une étoile, diftribuée en 8 grandes allées. Une vafte forêt entoure le bourg. Depuis la révolution ce bourg devient de plus en plus, un féjour de mifère et de folitude.) — Chaillot (érigé en faux-bourg de Paris. Au bas du village, proche la barrière de la conférence, eft la curieufe machine, ou la pompe à feu, des frères Perriers.) — St. Cloud : (l'heu-reufe htuation de ce château, les peintures de fa galerie, la beauté de fes eaux et de la cafeade, et le riche ameublement des nouveaux appartemens, rendent St. Cloud digne de la curiofité des étrangers. Sur une efplanade appellée ta batuflrade , on découvre Paris dont l'immenfité étonne. La Heine avoit donné le nom de la félicité a un pavillon joliment fitué. Sous l'églife collégiale, au haut d'une colonne torfe, eft le coeur de Henri III. alfaifiné à St. Cloud par le Jacobin, Clément.) — Louvecienne: (fameux par le pavillon de la comte/Je du Barri: Diane furprife par Actéon, eftun chef-d'oeuvre de M. Allegrain Le fculpteur pour achever cette ftatue pleine dévie, a fait tomber les vêtemens de 7 à 800 femmes, toutes plus belles les unes que les autres. La perfpective immenfe dont on jouit à Louvecienne, eft un nouvel ornement de ce féjour enchanteur.) — Marly: (Au bas bas d'une fuperbe cafcade et au-deffus des plus fomp- Parti tueux jardins, s'élève un gros pavillon ifolé, qui domine fur une vafte efplanade enrichie de terrafles, de cafxades , de parterres, de bofquets, de pièces d'eau, de plufieurs chefs - d'oeuvre de fculpture, terminée par un lointain le plus varié, le plus riche, et bordée d'allées d'ifs, de portiques en verdure et de douze pavillons, qui font allufion aux douzes figues du zodiaque, tout comme le principal pavillon, au palais du foleil, ce qui fe rapporte à la perfonne de Louis XIV, qui avoit pris pour devife, le foleil. La machine hydraulique de Marly, fut inventée par un nommé Sualem, qui ne favoit pas même lire. Elle donnoit en 2/j. heures 2,7577' muids d'eau. Une troupe du peuple de Paris ayant enlevé de Marly, lors de l'approche de» Prufliens, le fer et le bronze, la machine, et plufieurs ftatues antiques , Ont été ou détruites ou endommagées. Il eft un lieu charmant à l'extrémité de la forêt de Marly, nommé dèftrt, où l'on trouve des points de vue» pittorefques, dans le genre des jardins anglois.) —-St. Germain - en - laye: (Magnifique fituation; la ter-ralfe près du boulingrin, et une autre, la plus longue qu'il y ait au monde, l'ouvrage de le Noflre, offrent un lointain immenfe, et le tableau le plus agréable. La Muette eft un pavillon placé dans la forêt de St. Germain; il eft furmonté d'un belvéder, d'où l'on jouit d'une charmante vue.) — Palfy: (Ton voifinage de la capitale, du bois de Boulogne, de la Muette, de JAanelagh, les belles maifons qu'on y trouve, fes eaux minérales, (que l'on divife en anciennes et nouvelles.) l'air pur qu'on y refpire, la vue charmante dont on y jouit, rendent ce village un des plus agréables des environs de Paris.) — Bagatelle: (charmant jardin, apparie- Ttxit. partenant au comte d'Artois. Les enchanteurs du tems paiTé, ne produifoient pas des plus jolis miracles.) — Belle-vue: (la marquife de Pompadour lit bâtir ce château qui appartient aujourd'hui à Mesdames. Les beautés qu'enfante le goût le plus exquis, s'éclipfent devant celle qui fait le principal mérite de ce château, et qui n'eft cependant que l'ouvrage de la nature: c'eft le fuperbe tableau qui fe préfente au nord tle cette maifon. Vous découvrez l'étonnant balï'in, où Paris fe développe à perte de vue, au milieu d'une multitude infinie de maifonsde plaifance.) — Sceaux-Pen-thièvre: (chcàteaii et parc fuperbe. Les ouvrages de la manufactures des porcelaines font très- eftimés.)—Cham tilly: — (Par la rare magnificence tle fes jardins, et de Tes appartenons, par les héros, les Momnorencys et les Coudés t qui font habité, Chantilly offroit le fpec-tacle le plus varié, le plus intéreifant, le plus magnifique , et pouvoit rivalifer avec les plus fuperbes maifonsde plaifance de l'Europe ; l'art y avoit raffemblé fes chefs - d'oeuvre. Mais hélas! le Chantilly d'aujourd* hui, n'eft plus le Chantilly d'autrefois. Lors de la révolution, et fur - tout après les événemens du 1 o Août, des hordes fauvages, ont pillé, enlevé ou détruit un grand nombre de fes ornemens. On admire encore les écuries, édifice remarquable par fa grande architecture , et qui peuvent contenir 24.0 chevaux , l'isle d'Amour, l'isle du bois vert, la grande cafeade, le grand canal, rempli de bandes de cignes, et de carpes énormes de différentes couleurs; le hameau; la laiterie etc.) — Ermenonville: (un h te heureux, dont le charme eft encore augmenté par la main du génie et du goût, caractérife cet aimable féjour. lien exifte une defeription détaillée, ornée d'eftampes. Dans l'isle des IV- LA FRANGE. • des peupliers, repofe l'homme de la nature et de la vé- Paris. riie, J. J. Roujfeau, qui mourut à Ermenonville le 2. Juillet 1778, et fut irlhumé le 4 du même mois.) — Compiegne: (cette ville eft embellie par fa fituation, par un beau pont par plufieurs promenades, et fur-tout par le ci-devant château-royal, Tune des plus belles maifons royales de France. L'églife de Ste. Corneille a poffédéle premier orgue qui ait paru en France. La pucelle d'Orléans fut prife au fiège de cette ville dans une fouie, et brûlée vive à Rouen.) —« Franconville: (ce lieu eft remarquable par plufieurs belles maifons de campagne, fur- tout par celle du ci-devant comte d'Albon, fur le bord du grand' chemin qui mène à Pontoife. Le célèbre Court de Gèbelin, auteur du monde primitif, eft inhumé dans les jardins de cet te maifon d'Albon. On lit fur Ta tombe: Pafflint, vénérez cette tombe, Gebelîn y répofe.) — Vincennes: (ancien château - royal. Le fameux donjon, forte-Teife gothique, et ci- devant pri fon d'état, fert de nouveau de prifon, depuis la révolution.) — St. Dénis: l'églife de la ci - devant abbaye, eft d'un très - beau gothique. Les tombeaux et maufolées des Rois de France, et des du Gucfdin et Turenne, et le tréfor de cette abbaye, étoient des objets, qui attiroient un grand concours des curieux, et méritaient l'attention des voyageurs. Nous ne favonspas, h lors les fuites du 10 Août, on a refpecté la pouifière de ces grands monarques, et de ces grands guerriers. Mais les objets les plus précieux du tréfor ont été enlevés et tranfportés à Paris. On y confervoit jadis l'oriflamme de Clovis, lefceptre et l'épée de Charlemagne, le portrait de la pucelle, fon épée, la chaife de bronze de Dagobert, des reliques et des reliquaires, des couronnes, des habits royaux, Ouirte des Vayng. l'art. I. l l^*9 i;o IV. LA FRANC E. Paxiti des nnciens rnanufcrits et un grand nombre de chofes rares, tant profanes que fanées, p. e. le vafe d'agate orientale, le plus beau et le plus rare dans ce genre-là, qui repréfente une fête célébrée en l'honneur de Bacchusetc.) — Note du rédacteur. Les châteaux et maifons de plaifance, que nous venons d'indiquer, font pour la plupart des maifons ci - devant royales, et comme la France s'eft formée en république, leur vente ne tardera pas d'être réfolue au profit delà nation. Si, par malheur, ces monumens de la fplendeur et du fafte des anciens fouverains tombent en des mains ennemies du bon goût, et de dépenfes onéreufes de leur entretien, il fe pourroit bien, qu'un voyageur futur ne rencontre à leur place, que le fouvenir de leur magnificence paffée. Les jardins anglois, de Monceaux, Montreuil, Maupertuis, Elyfée, Sceaux, lachartreufe de Beaujon etc. appartiennent à des particuliers, et à des feîgneurs , qui poux la plupart, font émigrés. L'itinéraire portatif, ou le guide hiltorique et géographique du voyageur dans les environs de Paris, à quarante lieues à la ronde; (àParis, chezNyon l'aîné, 1781,) quoique de vieille date, eft l'ouvrage le plus complet, le plus étendu, et le plus commode pour régler les cour-fes de l'étranger. Mélanges. Paris avant la révolution fe divifoiten trois parties, la cité, l'univeriîté et la ville, et en 20 quartiers. Elle contenoit et contient encore, plus de 00,000 maifons, dont 5oo beaux hôtels, et 967 rues, éclairées par 4.000 réverbères. On ycomptoit 46égli-fes paroiifiales et 20 autres églïfes, qui en remplilToient les fonctions, 3 abbayes d'hommes, 8 de filles, i55 mona- monaftères et communautés féculières ou régulières d'hommes ou des filles, i5 féminaires, 10 collèges de plein exercice, 26 hôpitaux, A^égouts, 12 marchés, 3 arcs de triomphe, 5 itatues coloffales de bronze dont 4. équeftres et 1 pédeftre, 9 bibliothèques publiques, 20 quais, environ 1A0 bouches d'eau pour incendies provenant de la- pompe des frères Perrier, 5 foires, 1,800 fiacres numérotés fans compter les carolfes de remife, les brouettes et chaifes à porteurs, i5,ooo cabriolets , 20,000 carolfes , 200,000 domeftiques, 26 corps de garde, 160 hommes du guet à cheval, 64.0 du guet à pied, 226 hommes deftinés à la garde des ports, et munis de tous les remèdes, qu41 eft nécef-faîre d'adminiftrer aux noyés, Goo cafés, 14.0 colporteurs, 4° afficheurs. Une police vigilante, faifoit de Paris un lieu de fureté, et étoit fous les ordres d'un lieutenant de police , et de plulieurs commiflàires et employés, qui foudoyoient plus de 20,000 efpions ou mouches. Nl.cTArgenfon fut le premier lieutenant de police, en 16G7, et M, de Crosne rempliffoit pour la dernière fois cette fonction en 1789. Paris après la révolution, fe divife par fections, qui font actuellement au nombre de 48. Un maire, un procureur de la commune, 2 adjoints du procureur, et 148 notables forment la municipalité. Il y a de plus un coufeil général de la commune, un tribunal de furveiilance, et les Jurys. La garde nationale eft formée de tous les citoyens armés. La ci-devant garde- françoife ou garde foldée a été métamorphofée en gendarmerie nationale. On n'y compte actuellement que 55 paroiffes, mais plus de 4° fpectacles grands et petits. Le nombre de carofTes et de domeftiques a diminué confidérablement. IV". LA FRANC E. raris. La grande pofle aux lettres eft redevable de Ton invention à l'univerfité. Les lettres fu jet tes à Tafiran-cliillemcnt doivent être nouées au bureau général. Les autres peuvent être miles dans les boëtes placées dans les fections de la ville. La petite pojle doit fon établillement à feu M. Cfiamaujfcè: 117 facteurs font le fervice journellement. Les lettres font portées 9 fois par jour à leurs adreifes dans la ville, et 2 fois dans l'arrondiflemenf. Le port dans l'intérieur de la ville eft de 2 fols par lettre, fuivant le décret de l'af-femblée nationale, 2t de 5 fols peur l'arrondiifement. Quand la lettre excède le poids d'une once, il faut ajouter 2 fojs par once. Les gazettes et feuilles publiques ont augmenté prodigieufement, lors de la révolution. Avant le 10 Août on en comptoit 67, tant d'ariftocratirpies que de démocratiques, mais le mailacre de quelques rédacteurs de feuilles acculées d'ariftocratie, vient de diminuer leur nombre. La gazette nationale, le moniteur, le journal de Paris, la chronique de Paris, le journal des Jocobins, la fentinelle etc. font actuellement (1792) les feuilles les plus accréditées. Les eaux de la Seine purgent légèrement les buveurs qui n'y, font pas encore accoutumés. Mais il y a aull'i des fontaines, qui fourniffent au public une eau très - purifiée. Mercier dit, que c'eft une erreur que celle, qui attribue aux eaux de la Seine une infu-lubrité qui procure la diarrhée. 11 ne faut que les biffer repofer, pour les rendre ialubiesp et c'eft une excellente boillbn. On On trouve des loueurs de carolTes prefque dans Paris, bons les quartiers. On loue les carolies de reinife par mois, par jour, ou par demi-journée. Il en coûte 12 à i5 louis par mois, 12 à i5 livres par jour, et 1 livre 10 fols pour boire au cocher, et 9 livres 10 fols pour une demi - journée. Si l'on foi't de la ville, on donne 5 livres de plus, ou bien l'on nourrit les chevaux et le cocher. Les cabriolets coûtent g à 10 livre» par jour, et il faut nourrir le cheval. On paye le» fiacres 1 livre 10 fol? par courfe. Il ne fera pas mal-à-propos de faire ici quelques réflexions relatives à la manière de féjourner à Taris. Ceux qui n'y vont que pour voir le local, n'ont be-foin que d'un laquais de louage, et de deux ou trois petits ouvrages faii s pour guider les voyageurs. Quant aux autres, qui vont à Paris pour y voir le monde, et être témoins oculaires des fuites de la révolution, ils doivent prendre le parti, de faire un féjour de 6-mois au moins dans cette ville: Faites enfui te un tour dans les départemens, avec quelques lettres de recoman-daiion; pallez dans quelques-unes des villes principales quinze jours ou trois feiuaines, et avec un peu de difeernement, vous pourrez vous flatter de connoitre la France et les François. Pians, Livres qui peuvent fervir de guide. La première chofe que l'on doit faire en arrivant dans * cette ville, eft d'envoyer chercher le plan de la ville,, collé fur toile; (Nouveau plan Toutier de Paris avec les fauxbourgs, divife en 4-3 fections. I7y2. chez Es-nauts et Papilly) à l'aide de ce plan, et de quelque livre inîliuctif , l'on peut difofer de fes journées, I 3 fane 13* IV. LA FRANCE. raxi». fans être obligé de fe mettre entièrement fous la direction d'un Inquais de louage. Ualmanach parifien en faveur des étrangers et des voyageurs, orne de jolies gravures, deux petites volumes; et fur-tout: la de-feriptinn des curiofites de Paris et des environs de Paris, par Dulaure. 5 volumes, contiennent les détails de tout ce qui peut intéreffer les étrangers. Mais mal-beureufement ces deux ouvrages, rédigées fous l'ancien régime, renferment auil'i un grand nombre d'objets, qui depuis la révolution ont totalement changé de face. La nouvelle édition de lahnanach parifien pour l'année X7Q2 n'a rien de nouveau, que l'épi-thete. On y trouve encore les parlemens, la ba-ftllle eic. ôuVg STRASBOURG. Population, 47,000 h. Edifices rcmartpiibles. Curiofites. La cathédrale, on le Munjler: (Jes fondemens de cette églife furent jettées en 1015; l'édifiée ne fut achevé qu'en 127a. Deux ans après, on commença à élever la tour, dont le premier architecte fut Erwin de Steinbach. Elle ne fut achevée qu'au mois de Juin i^oy. Sa bàiifle gothique eft admirée île tous les conuoiifeurs. Sa hauteur depuis le rez - de-chauffée jusqu'au fommet, eft de 49° pieds de Strasbourg, ou de 4^6 pieds de roi. Bien des gens s'imaginent (pie le tremblement de terre de irz'6 a denwgé fa perpendiculaire d'un pied. Il n'y a que la grande pyramide d'Egypte, qui furpaife l'élévation de cette tour, et de 5o pieds. On y monte par C53 marches. La tour eft percée à jour, et découpée comme de la dentelle. Ou jouit de la plate- forme, «l'une vue très - étendue. Ou litfur les pierres de celte plate-forme, les noms de beaucoup des curieux, et que l'un des gardes du clocher fait graver fur la pierre, Stra«. , boni:' moyennant une gratification légère. On acheté de ces gardes, des petites médailles d'étain, qui repréfenteut le clocher. L'horloge de la cathédrale a été faite eu 1571. L'abbé Grandidisr a donné une defcription détaillée de toute la cathédrale. ) — l'églife de St. Thomas: (on y admire le maufolée du maréchal de Saxe, chef-d'oeuvre àePigale, et le cippe de Schoepflin. ) — Tarfenal et la fonderie de canons — le ci-devant palais épifcopal — les greniers publics la maifon des en fans trouvés — l'hôpital bourgeois — l'obferva-toire — la maifon neuve, ou maifon de ville — la citadelle: (elle a été bâtie en forme de pentagone en 1682 par le maréchal de Vouban; on frappa à cette occafion une médaille, avec la légende, claufft Germanis Gallia.) — le pont du Rhin: (il y a le grand pont et le petit pont; le premier eft foutemi aujourd'hui par 101 travéts, de neufs pilotis chacune, qui font enfemble une longueur de 1,538 pieds de roi, fur 16 pieds de largeur; le petit n'en a plus que7, depuis le comblement fait en 1771. Les épis du Rhin, jettes dans ce fleuve, pour en détourner le cdurant, méritent d'être vus. ). Fabriques. Manufactures : des laines; des draps communs; des cuirs; des plumes; des chapeaux; des chandelles auffi belles que celles de Nancy; des très-belles tapifferies de papiers ; des drogues; de la poudre à cheveux; des fleurs artificielles; de la belle faïence; des inflrumens de chirurgie; des meubles de toute efpèce; du vermeil fort beau et très-bien renommé; de la broderie riche et eu moufleline ; de belles voitures etc. Il y a deux grandes foires à Strasbourg, qui fe tiennent à la St. Jean et à Noël. I 4. Specta- i3 eau. 4. Chateau-roux. Lottièr. Argenton. Fay. B o i s - r é-raoïid. Bois - Mandé, Obfervations locales. pont, dont la banlieue et la légèreté font admirables. La fta-Hue tle laipucelle d'Oi léans vient d'être renverlue avec la ftatue de Charles VIL De loin, le mail et les autres arbres plantés en beaucoup n endroit* de long du rempart, font puroître Orléans à demi fermé de murailles vertes. Il y a dans cette ville, une univerhté, une académie de feiences, et une bibliothèque publique. On y fabrique de bas, et de petites étoffes en laine, et i! fort de fes raffineries ,f environ 100,000 quintaux de fucre par an. 5. Petite ville très-ancienne, qui ne manque pas de promenades; les draps qu'on y fabrique, font peu connus, mais les forges font très-renommées. 4.. Dans une belle et vafte plaine, avec une manufacture de gros draps. Fojles de Noms. France. 4 Doignon. Morterolles. Chante- m loube. S Ma if on-rouge. if 5. Limoges. Aixé. l'Etang. i Chalut. if la Coquille. 2 Thiviers. Paiiflbux. Tavernes. 6. Périgueux, Maflbulie. MuiTidan. Montpont. Couifeaux. St. Méard. Chapelles. Obfervations locales. 7. Libourne. St.Pardoux. 5. Population , Q3,ooo h. L'églife principale eft mi-go-thique et mi-arabe, mais pas finie. La promenade eft belle. St. Martial, ci - devant abbaye, intérefle par fon antiquité. On y travaille délicatement en travail. Les chevaux des environs font très-fins et renommés. La mine d'antimoine eft fort en réputation. 6. Cette ville fournit des pâtés de perdrix délicieux, et des dindes farcies de truffes, connues clans toute la France. Elle conferve plufieurs monumens romains, entre autres un amphithéâtre, et la tour de Vefune. Tout près de la ville eft une fontaine, qui a flux et reflux chaque jour, et un fouterrain curieux, nommé le Clufeau, 7. Petite ville, bien peuplée et jolie ; tout autour de la ville on Poftes dé France. Novis. St. Loubez. Garbon -blanc. 8. Bordeaux. Obfervations locales, on trouve de jolies promenades. 8. Voyez: tableau etc. Trois autres routes mènent de Bordeaux à Paris ; l'une par Saintes , Niort, Poitiers, Tour» et Vendôme, 76 poftes: l'autre par Angoulême, Poitiers, Tours et Orléans, 765- poftes; et la troifième, par Angoulême, Poitiers, Tours, Vendôme et Chartres, 75|- pofteSi 8. Route de Paris à Brejl, par Rennes. pofies de France^ 2 1 Noms. 1. Verfailles. 2. Pontchar-trairi. la Queue* Hoûdan. Maroles. 3. Dreux* Nonancourt. Tilliere. 4-. Verneuil. St. Maurice. Guide de» Voyag. Part. I. Obfervations locales. 1. V. tableau de quelques villes principales. 2. Dans un cabinet du château, deux médaillons en bronze, par Bouchardon. Le parc eft très-bien planté. S. Ville ancienne, célèbre par la bataille de i552. fous Charles IX. On y fabrique beaucoup d'étoffes communes, dé la bonneterie etc. 4. Petite ville j fameufe par la bataille de 1424. C'eft l'en-L droit Poftes ds France. Noms. Obfervations locales. droit de la France, où Tort tanne le mieux les peaux de veau, pour relier les livres. 5. Montagne. Mcsle-fur Sari h e. Ménilbron, 6. Alençon. St. Denis. 5. Connue par fes fabrique* de ferge. Prez • en Pail. Ribay. 7. Maïenne. Martigny. 3. Laval. Gravelle. 9. Vitré. G. On y fait de bonnes toiles et de dentelles, connues fous le nom de points â'Aiençnn. Dans la mine delïertre, à £ lieues de la ville, il fe trouve parmi dej pierres à bâtir, de faux dia-mans, qui portent le nom de diamans d'Alev.qons. Cette mine, presqu'épuifée aujourd'hui, en a produit de fi brillans, que des connoifl'eurs s'y font mépris. 7. Une fabrique de mouchoirs, façon de Réarn, y eft nouvellement établie, et peut devenir inléreifante. 8. Population, Obfervations tocaief. Landiviiiau. gulière; l'hôpital eft très-beau, Landemau. et le port confidérable. On y Guipava. fabrique de toiles, dites Crées, ou de Morîaix. On y prépare auffi très-bien le tabac. 14. Breft. 14. V. le tableau. Une fé- conde route, plus courte de 5 poftes, mène de Breft à Paris par Lamballe, Dol, Maïenne et Alencon. , Route de Paris à Bruxelles, far Soijfons, Laont Maubeuge et Mans. Obfervations locales. l. L'eminenco fur laquelle ce bourg efi: iitué, lui procure une vue très-agréable, qui domine fur une plaine immenfe: L'ancien château offre une ruine très-pittoresque. L'explo-iion de la poudre ne produifît d'autres effets que des fentes verticales; c'eft ce qui a donné lieu à ce proverbe: ceft le château de DamKiaytin, il crevé de rire. 2. Soiflbns. 2. L'églife principale eft belle, Vourains. \ et la ci - devant abbaye de S, Mé- dard 'Poftes de Noms. [France. *< Bourget. s Mesnil. a i. Dammar- tin. tl Nanteuil- Haudouin. »i Lévignen. a Villers-Cot- teretz. Vcrtefeuille. IV. L Noi?lS. 3. Laon. Marie. Venins. la Capelle. Avesnes. 4-.Maubeuge. 5. Mons. Caftillan. Brame-le- comte. Hall, 5. Bruxelles. A FRANCE.. i53 Obfervations locales. dard eft à remarquer. Louis -le - Débonnaire y fut enfermé par fes enfans. L'académieCles fciences eft très - ancienne. Les dehors delà ville fontchanuaus. 3. Laon eft joliment 'iltué fur le Commet d'une colline, et s*ap-perçoit k 7 ou 8 lieues de di--ftarice de chaque côté, A. Il n'y a point de pofte montée à Maubeuge ; c'eft celle de Douzies qui en fait le fer-vice : Toute perfonne partant en pofte de la ville de Maubeuge, envoie chercher des chevaux à Douzies, et paie en con-féquence une demi-pofte de plus. 5. Ici commencent les poftes impériales: Près de Mons fe donna en 1792 la fameufe bataille de Gemappe. Le château et Tes jardins, la céîèbieabbaye dejWautru, et le collège des ci-devant Jéfuites, méritent i*at> tention du voyageur, 6. Une féconde route, pareillement de 5/j. poftes etd., mène de Bruxelles par Valenciennea à Paris. V. tableau de quel-» ques villes d'Allemagne. L 3 10, 166 IV. LA FRANC E. io. -Route de Paris à Calais, par Abbeville. Pojles de France. i i if i i ïl 1 1. Amiens. Pecquigny. FlixcourL Ailly- le- haut-clocher. 2. Abbeville. Nouvion. Bernay. Nampont. Montreuil - fur-nier. Cormont. Samer. 3. Boulogne. Marquife. Hautbuif-fon. 4. C.iïais. Obfervations locales. 1. Voyez la route de Paris a cette ville. No. i. 2. Population, 20,000 h. Cette ville eft diftinguée par fes beaux draps de Vanrobes, fes damas d'Abbevilie, et les j;igc-quettes, dont le tiffu efi femblabié à celui du velours. La manufacture des Vanrobes, a de -va-ftes bàtimens, de magnifiques jardins, et occupe 4*000 perfonnes. 3. Le commerce confifle en poiffons de mer: on y coufhuit beaucoup de vailfeaux; non loin de Boulogne eft le monument de l'infortuné navigateur des airs, Pilàtre de ftozier. 4. C'eft le paflage le plus fréquenté et le plus court de France en Angleterre. Nous avons fait mention à l'article d'Angleterre, de l'hotel magnifique de M. Delïaint. Nous ajoutons, qu'il vient II. IV. LA FRANCE. 16? Noms. Obfervations locales. vient d'établir des auberge* hors les murs, pour la commodité des voyageurs qui arrivent lorsque les portes l'ont déjà fermées. Route de Paris à Dieppe, par Roiten et Pontoife. Obfervations locales. u V. environs de Paris. 2. V. environs de Paris. ; 5. L'églife de St. Martin eft d'architecture gothique, et d'une hardielXeétonnante; hx frêles piliers foutiennent la voûte du choeur, et la tour. Dans l'égîife-de St. Mallon on voit un tableau très-eftimé, repréfentant une descente de croix, et un. fuperbe tableau de ^fouvenet. La tour eft belle. Sur la cloche qui fert à former le tociin, on lit un vers latin d'une harmonie fmguliérement imitative, et qui exprime le fou du tocfin: Unda, unda, unda, unda, unda9 unda, unda, accurrite cives. 4. Population, 70.000 h. Par mi les beaux édifices on y di-L 4 ftingue Tofies de Noms. France. 1 1. St. Dénis. 1* 2. Francon - ville. 1* 3. Pontoife. 2 Bord eau - de-Vigny. iî Magny. 2 Thilliers. 2 Ecougs. H Bourg-Bau- douin. X Forge - Fe- ret. 4. Rouen. Cambres. IV. LA F FiA N C E. Noms. Tûftes. Osmonville, 5. Dieppe. Q5l Obfervations locales, ftingue la grande falle du palais, le vieux château, et l'églife principale: le bourdon, ou la cloche de cette églife pète 40,000 liv., le battant feul pèfe 710. Le clocber des ci - devant bénédictins de St/Ouen, eft d'une forme élégante, quoique gothique. Le fauxbourg St. Sévère communique avec la ville par un pont de bois, long de £70 pas. Dans le même fauxbourg, le long de la Seine, eft un des beaux cours de l'Europe. Les toiles de ÎAouen, particulièrement les fiamoifes, font très-eftimées. Il y a dans celte villo une académie de fciences, une» fociété littéraire, et une bibliothèque publique. Les eaux minérales de St. Paul, font tout près de Rouen. 5. Population, £0,000 h. Ce port eft un de ceux, où l'on s'embarque ordinairement pour l'Angleterre, il y a même depuis quelque tems un paquet-bot, qui part régulièrement. Les dentelles que l'on fait à Dieppe font renommées; on y travaille avriTi fort délicatement l'ivoire Noms. Obfervations locales. l'ivoire. Une figure de 8 à 10 ponces bien finie fe paye. fi>: louis. De la tour de l'églife paroiffiale de St. Jacques, qui eft très r belle, l'on découvre les cotes d'Angleterre. 12. Route de Paris à Dunkerque, par Sentis, Pè-tonne, Cambrai}, Douai) et Lille. Poftes ie France. 2 »£ »* Noms. 1. Péronne. Fins. Bon - Avis. 2. Cambra y. Bac-à-Bin - cheux.. Obfervations locales* 1. V, No. 2. 2. Belle citadelle quoîqu'an-tique; grande place, qui, quoi-qu'irréguliére, fait un bel effet,, L'hôtel de ville et le palais épifcopal, font fuperbement bà^ tis. On regarde le clocher pyramidal de l'églife principale, comme un chef - d'oeuvre de l'art; il a plus de 6oo degrés jusqu'au pied de la flèche, qui eft toute à jour, fans charpente ni fer pour foutien, et qui pa-roit presque auffi haute que tout le refte. Cambray eft renommé pour fes toiles de lin, fes linons, fes batiftes, fes blan-chilferies. if 2 37 Noms. 3. Douày. Pont- ko Marqui Lille. Armentie- Tes. Bailleul. CafTel. Bergh - St. Vinox. 5. Dunker-que. Objervatioxs localet. 5. Cette ville a un bel arfe-nal, une fonderie de canons,, et une école d'artillerie. H y a trois collèges fameux. L'églife, l'hôtel de ville, et la grande place, font à remarquer. 4. Population , (i>,ooo h. La citadelle de Lille eft rejarth'c comme une des plus fortes de l'Europe. Cependant on eftime davantage celle de Turin. On admire en cette ville, la porte principale, le théâtre, la bourre, les cafemes. Les camelots de Lille font renommés. On voit autour de la ville 200 moulins-à-vent, pour l'huile de Colfat, qui fert à peindre et a brûler. La ville a beaucoup, fouffert© par le bombardement de 1792. 5. La route de Dunkerque à Paris, par Calais, Boulogne, Amiens, eft de 09 poftes, et la route par St. Orner, Arras et Péronne, de37. — Kerquc en flamand figinfie églife, de là efi; venu Dunkerque, églife des dunes. Cette ville compte, 80,000 h.-Les maifons font en briques blanches d'une exacte fymmétrie. Un quai très - long et très - folide, con- Pefles d* Franc: IV. LA FRANCE. *7' Noms. Observations locales. conduit du port à l'intérieur de la ville. La corderie, et le ma-gafin des matelots, font deux corps de bâtiments, de près de 100 toiles de face chacun. Les cafernes font belles. 11 y a dans cette ville des fabriques confi-dérables de tabac et d'amidon, plufieurs raffineries pour le fucre, des corderies, des verreries, eL des faïenceries. 13. Route de Lille à OJlende, par Tpres. Po/Ie.' de France. 2 2 *a Noms. 1. Warneton. 2. Ypres. Dixuiude. 3. Oftende. 9ï Obfervations locales. à, Poftes impériales. 2. L'églife de St. Martin, le canal de Bbfingen, le collège des ci-devant Jéfuites, méritent d'être vus. Le village de Waton non-loin d'Ypres, pafle pour l'un des plus grands de la Flandre. 3. L'hôtel de ville, et les tableaux des grands maîtres de l'école flamande, qui ornent les églifes, font à remarquer. 11 y a à Oftende une école de marine. Cette ville eft devenue depuis quelques années un des *7* IY. LA F R A N C E. Poftes Je , France. Nçtns. Obfervations licales. des paflfages les plus fréquentés de la terre - Terme en Angleterre. 14. Route de Paris à Genève, par Sens, Auxerre, Dijon et Maçon. Foftes de Trance. 1 Noms. 1. Vîllejuif. F r o m e n-teau. 2. ElTonne. Obfervations locales, i: Sur la hauteur de la de-fcente près de Viilejuif, l'oeil embralïe Paris , un monceau grisâtre et immexife de tours et ^'édifices irrégu tiers, qui com-pofeut cette ville, et. qui s'étendent à gauche et à droite,, presr qu'à perle de vue. Je n'oublierai de ma vie ce coup d'oeil impofant. 2. Ce lieu exiftoit déjà fous Ponthierry. le re^ne deClovis. On y a éta- Chailly. bîi plufieurs manufactures de papiers, d'indiennes etc. un moulin à poudre. Il y a de bonnes auberges à ElTonne. On affure qu'un de ces aubergines $t payer à un Anglois qui ajloît à Fontainebleau, un oeuf frais 24 livres. Arrivé à la cour, il ne put s'empêcher de fe plaindre de la cherté des oeufs. IV. LA FRANC E. i?3 Pofter dé NoHîf. Obfervations locales. France. 3. Fontai- 3, Voyez Environs de Paris, nebleau. La foret de Fontainebleau eft Moret. affreufement belle : ces vieux *î FoifarU chênes, ces TOchersvariés , noi- a Villeneuve. res , informes, ces blocs de ** Pont- fur-* jjrès entaffés au hazard, ces hê- Yonne, tres élancés dans les airs, ou couchés à terre ! Fontainebleau rellèmble à préfent à une ville, dont îa pefte a fait un défert. *# 4-, Sens. 4-. Au confluent de la Vanne, Villeneuvs- et de l'Yonne. Dans l'églife lo le-Rôi. tombeau de marbre du Dauphin i Ville - Val- et de la Dauphine, qui mérite lier. d'être vu, s'il exifte encore. Le vaifi'eau eft un beau morceau d'architecture gothique. Dans la bibliothèque du ci- devant chapitre de Sens, on trouve entre autres manuferits, l'original de l'ancien office des faits. i 5- Joigny. 5. Jolie petite ville, embel- Baffon. lie de cafernes, et précédée d'un pont et de quelques allées, qui font un bel effet. Ses vins rouges, quoiqu'ils ne foient pas de la première qualité, font recherchée. 2 6. Auxerre. 6. Les vins des environs font I St. lirice. fort eftirnés. L'églife principale 2 Vermanton. eft fort belle. % Fo- Komt* France. 2 Lucy - le- Bois. il- Ciiffv- les- Forgcs. l llouvray. o Maifon- , neuve. 2 ' Viteaux. Chaleure. }} Pont - de- Paris. l Cude. 7. Dijon. Obfarvationt hcdîét» 7. Population, 20,000 h. Le château, l'hôpital, la nie de Con-dé, le portail de l'églife de St. Michel, le ci-devant palais des gouverneurs, la place ci - devant ornée d'une belle ftatue équeftre de Louis XIV. la ci - devant char-treufe, fes maufolées, tableaux et autres ornemens: font les choies les plus dignes de fixer l'attention des voyageurs. Les avenues de Dijon font autant de belles promenades, et la promenade du cours eft l'une des plus belles de la France. Cette ville à une académie des feien-ces, et une bibliothèque publique. J'ai très-bien logé a l'hôtel Dauphin, qui fans doute lors Pofies Je France. 2 Ncr„ï. Obfervations locales. 3. Baraque. Nuvs. 10. Beaune. Chagny. 11. Chàlons-fur-Saône. Senecey. Tournus. lors de la révolution aura changé de nom. Il y a à Dijon des fabriques de velours, de coion, de moulïeîines, de toiles peintes, de droguets, de chapeaux, de cire etc. 8. Près de la Baraque croît le vin de Chawibertin, le plus efti-mé en Angleterre. o. A Nuys et à Beaune font les crûs les plus recherchés de la Bourgogne. 10. Beaune a un magnifique hôpital. 11. Dans une charmante plaine. Les débris d'un amphithéâtre, des infcriptions, attendent l'antiquité Romaine de cette ville. L'églife principale et l'hotel de ville, font de beaux édifices. Cbez les ci-devant Carmes eft la tombe de l'épicurien Dmbarmaitx, converti par une omelette; et dans le ci-devant prieuré de St. Marcel la , ftatue mutilée du tendre Abal-lard. Un objet curieux c'eft la machine hydraulique. Le plus joli des co Humes villageois, eft peut-être celui des bergères des environs de Chàlons. l"t6 Poftes du France. a il s IV Noms. 12, St, Albin. LA FRANCE. Observations locahs. i3. Màcon. Logis- neuf, 14, Bourg- en - Breflè. Pont-Dain. ij. Cerdon. 12. Entre St. Albin et Màcon l'on voit au levant le mont^. ra, et les montagnes du paya de Gexj et au fud le mont d'or à 3 lieues de Lyon. 13. Mâcon n'eft éloigné de Lyon que de 7 poftes.» Un des beaux édifices de Màcon eft le palais de Monteval. Bans l'églife principale on conferve plu* Heurs reliques, piéfens du Roi Childebert. Les vins du territoire fonteftimés. On fait dans cette ville beaucoup de confi« turcs, et le cotignac de Màcon jouit d'une grande réputation. Les f uteries de Mâcon, font un monument de fanatisme religieux. A 4 Hef.es Nord - Ouelt de Mâcon eft la petite ville de Ciuny, fameufe par la ci-devant abbaye de ce nom. 14. Fort près de Bourg eft le moiiaftère des ci - devant Augu-ftins, où les connoiffeurs ont à jvoir une magnifique églife, dé j belles ftatues, et des maufolées remarquables. Bourg eft la patrie de 217. de la Lande. 15. Village affis au pied des montagnes , dans une gorge, où Pu fie s Je France. 11 Noms. St. Martin du Fresne Nantua. 16. St. Ger-' mairi- le-Joux, .7. Chàtîl-Ion. 18. Avanchy, Guide deg Voynf. l'art. I. Obfervations locales. où pafle le chemin qui, de là s'élève et tourne fur le mont Cerdon dans lequel il eft coupé. La route eft bordée d'un côté, par un vallon à quelques centaines des pieds de profondeur, de l'autre, par un mur de rochers , élevés à pic à une hau* teur prodigieufe. Des ruines de châteaux s'élèvent trlftement au fommet de quelques - unes des montagnes. 16. Chemin romanefqu?; beau lac abondant en truites; la ville de Nantua eft peuplée de cordonniers. 17. Des broflailles et de buis couvrent les rochers du mont Credo, la racine du Jura. 18. Perte du Rhône, près de Coupy, à quelques pas du chemin; on y defeend par des fen-tiers alfez rapides. C'eft un amas de rochers entalïés au milieu du fleuve, et fous lequel il s'engoua fre et difparoit avec un fracas prodigieux. 11 demeure caché dans une diftance d'environ 000 ' M pas, Poftes de France Noms. 19. Colonges. St. Jean. 20. St. Génis. 21. Genève. 7*1 Observations locales. pas, et relTort avec une impé-tuoiilé pareille à celle de fa chute. Lors des crues d'eau, le fleuve couvre ces rochers, tombe parmi elles avec tournoiement et fureur, mais le phénomène de fa perte n'a plus lieu. 19. Fort l'Eclufe, plaqué fur le flanc d'une montagne efear-pée, et baignée par le Rhône, qui la fépare de la Savoie. On y arrête et queftionne les voyageurs. 10. Route agréable. On laif-feFerney au loin fur la gauche. 21. V. Tableau des villes de la Suifle. Quand on part de Genève pour Lyon on palTe de Cerdon, par St. Jean le Vieux ij p. St. Dénis 1. p. Meximeux îf.p. Montluel i£ p. Méribel 1. p. Lyon if p. en tout 19 poftes. Il ne m'a fallu, que 17 à 18 heures de tems, pour couru-ces 19 poftes. 15. Route de Paris à Grenoble. Poftes de France. Noms. 1, Lyon. Bron. Obfervations locales. !♦ Voyez route de Paris à Lyon. rojias de France. 1 St. Laurent- des • Mures. 12- Verpilliere. Bourgoin. ll- Eclofes. La Frette. »i Rives. Voreppe* 2 2. Grenoble. 6j IV. LA FRANGE. ÇbJervat'tQns locales. *19 2. Population. 3o,ooo h. On y remarque l'hôpital général, édifice d'un bon genre; l'églife principale, morceau gothique; l'arfenal, qui relfemble à une petite citadelle. Dans une des promenades, qui font belles, on voit un Hercule eu bronze, tiré ' du magnifique château qui ap-partenoit autrefois au connétable de Lesdiguieres. On fait à Grenoble de ratafia qui a de la réputation , une aJDTez grande quantité de draps, et des gants, que les étrangers préfèrent, pour la finelTe et la légèreté à ceux d'Efpagne et d'Italie. La ci- de • vant grande Chartreufe, n'eit éloignée de Grenoble, que de 5 lieues. Elle mérite bien d'être vue. Les 7 merveilles des environs de Grenoble, font: î.la tour-fans - venin. 2, La fon-M 2 taine- IV. L A FRANCE. taine-ardente, i. Lamontagne inacceiTible. 4. Les cuves - de-Saffenage, bourg renommé par fes fromages» 5. Les pierres-ophtalmiques de Sail'enage, c'eft-à-dire, des cailloux de lagrof-feur d'une lentille, qui ont la vertu réelle , d'attirer les ordures , qui peuvent être entrées dans les 3'eux. G. La manne de Briançon. 7. La grotte de N. D. de la Baîme. Ces curiofites naturelles ne méritent guè-rës l'épithète qu'on" leur donne. 16. Route de Grenoble à Chawbenj. Noms Lambin. Chaparcil- lan. Montmé- lian. 1. Chambe- ry. Obfervations localet. 1. V. Routes d'Italie, 17. Route de Paris à La Rochelle» par Chartres, Tours, et Poitiers. Poftes del Noms. France. I 1. Verfailles. Trappes. Connières. Obfervations locales. 1. V. le tableau de villes. rojîes i» Franc*, IV. L Noms. 2. Rambouillet. Epernon. Maintenon. 3. Chartres. La Bourdi- uière. Bonneval. Château- tl un, Clore. Pezou. Vendôme. Pleffis St. Arnaud. BouTuiète. Monnoye. A FRANCE. Objdrvations locales. \. Tours. 2, Il y a un château confidé-rable, François i. l'a habité et y mourût en 1647. On y conferve fonépée, fon cafque, et fa cotte d'armes. 5. L'églife principale eft magnifique; le clocher fixe particulièrement l'attention des con-noiileurs : cloiher de Chartres, nef d'Amiens , choeur de Beauvais, portail de Reims, font paifés en proverbe ; un beau morceau de fculpture de Bridant, l'affomp-ptîon de la fai rite vierge, décore le maître- autel. Le maréchal de Vauban mettoit la conftruc-tion hardie du choeur de St. André, au nombre des merveilles de la France; on voit la rivière couler fous la voûte qui le foutienr. Les corps fe confer-vent dans le caveau, conftruit dans lepaillcur de cette voûte. La promenade qui fe préfente fur la route de Paris, eft fuperbe. Chartres eft la patrie de Pétition , ci - devant de Filles neuve. 4. Le mail eft le plus beau cours qu'il y ait en Europe. Il a i,53o toifes de longueur, et M 5 une Poftes de France. Noms. Obfervations locales. une terraffe, d'où l'on découvre une plaine riante et fertile, bornée par un coteau charmant. La cathédrale eft un des plus beaux monumens gothiques,, fur - tout les tours. On a bâti un pont à Tours qui a i,535 pieds de longueur, fur 42 de large, et à la fuite de ce pont une rue de 400 toifes de longueur. L'églife de S. Martin, mérite d'être vue. Les vins rouges de Tours font très - ellimés. Dans un des fauxbourgs eft la ci r devant abbaye de Marmoutier. C'eft un édifice immenfe, d'une impofante mais bizarre architecture. Cinq tenaflès, dont la plus élevée eft de niveau avec le clocher, offrent en per-fpective l'horizon le plus étendu. »! 5. Carrés* 5, Tout ce pays arrofé par la Loire et le Cher, eft agréable et fertile, fur-tout en fruits exce liens» 1 Montbazon. z 1 1 1 Sorigny. Ste. Maure. Beauvais. Ormes. Ingrande. C h a t e 11 e-rault. Co Pofles de Noms. l'raxce. 1 Barres-de- Nintré. I la Tricherie. z Clan. 1 Grand - Ponfc 1 6. Poitiers. 1 Crontelle. 1 Colombiers. X Luiignan. 11 Villedieudu Perron. a St. Maxent. i Villedieu. *l Niort. i Rohan-Ro- han. lUozay. Noaillé. i Uffeatt. 7. laRochelle. Obfervathnt locales. 6. Population, 16,000 h. Il y a de grands jardins dans l'enceinte de cette ville, et une belle promenade publique, le cours, qui feroit honneur aux plus belles villes. On y voit des ruines, un refte d'amphithéâtre, et un arc de triomphe, qui fert de porte. Deux égli-fes, dans le goût-antique, et une nouvellement bâtie, font les feuls édifices à remarquer. Ou y trouve de bonnes papeteries. 7. La route par Tours et Orléans , eft de Gi p. et celle par. Vendôme , Tours , Poitiers, Niort et Saintes, de 6 far Rennes. Noms. i. Rennes. Mordelles. Plélan. Campé-néa c Ploërmel. Obfervations locales, i. Voyez No. 8. 2 2 -62 IV. LA FRANCE. Noms. l Qbfcrvàtion» localis. Roc St. André. Eleven. I. Vannes. 3. Auray. Landevant. Hennebond. 4. L'Orient. 2. Vannes a un joli mail On y trafique fur les fardines et les congres. 3. Près d'Auray eft une ci-devant chartreufe très-belle, 4. C'eft une des plus jolies villes de la France. Ses quais font beaux, fes comeflibles ex-cellens. 20. Route de Paris à Lyon, par Fontainebleau, Auxerre, Dijon et Maçon. Noms. Tofies àe France. 2 1 1. Maçon. Maifon- blanche. St. Georges. 2. Villefran-che. Echelles. Puits - d'or. 3. Lyon. Obfervations locales. 1. Voyez No. 14. 2. De Vlllefranche au Pnits-d'or, de l'autre côté de la Saône, eft une vue charmante, où l'on remarque, entre autres objets, la ville de Trévoux, agréablement fituée fur les bords de la rivière. 5, Je confeillerois aux voyageurs, de préférer toujours celle route de la Bourgogne, quoique J IS8 IY. L A FRANC F. Nom* Obfervations ?o\ que ce Toit la plus longue. Elle les dédommagera amplement. J'en parle par expérience. Si, Route de Paris à Lyon, par Nevers et Moulins. Tofies de France Noms. 8 i. Fontaine- bleau. 2 2. Nemours. la Croifiere. 1 Fontenay. 1 1 V u y - 1 a - 1 L a u d e. 3. Montar-gis. Obfervations locales. 1. V. No. 14. (C'eft la route du Bonvbonnois ; un chemin ferré1, fort doux, et fort uni. L'on va plus vile fur cette route nue fur l'autre.) 2. Celte petiie ville eft bien placée et bien bàlie. En for-tant par la porte du nord, on trouve le canal de Loing, et la principale promenade de la ville, appellée la butte, fur le bord de la rivière. L'ancien château eft rifez confidérable. A une lieue de Nemours, fur le chemin de Paris, on pafle près de la ci - devant comman-derie de Beauvais, de l'ordre de Malthe. Elle eft fort ancienne, et a été fondée du tems des templiers. Dans la chapelle on voit plufieurs tombes. 5. La forêt de Mon tarais forme une promenade très- agré- IV. I Noms. la Commodité. Nogent-fur-Verniffon. JJuffiere. 4. Eriare. Neuvy. 5. Cosne. Pouilly. la Charité. 6. Pougues. 7. Nevers. Magny. St. Pierre le Moutier. Si. Imbcrt. Villeneuve. A F RANGE 18.9 Obfervations locales. agréable pour les habitans. Ils en ont une autre, appellée te Pâtis, où fe tient le 5 Juillet une foire confidérable, La papeterie, la coutellerie, et la moutarde de Montargis font eftimées. A Cepoy, à 1 lieue de cette ville on découvra en 1725 une falle de bain. 4. Cette peiifç ville eft remarquable par le canal de communication de la Loire à la Seine, auquel elle donne fon nom. Il y a une jolie promenade entre le canal et la Loire. 5. Sa coutellerie et fes gants font eftimés. 6. A Pougues il y a des eaux minérales ferrugineufes. De Pougues à la Cbarité, très jolie vue de cette dernière ville. 7. Ncvns eft joliment fituée fur le bord de la Loire, qui y paffe fous un beau pont. Le palais des anciens ducs de Ne-vers, eft un modèle de beauté et de délicateffe dans l'architecture gothique. Le travail des manufactures de verre, et de tous ces petits bijoux de ver-vote- Frur.ce* Atotw/. OkjervatioHt localeU roterie, méritent d'être vus Un moment. L'émail fe travaille aulfi fort joliment dans cette ville. Le choeur de l'églife principale eft élégamment décoré. On admire la fraîcheur et la vivacité du coloris des vî-treaux. 8. Moulins. 8. A Moulins commerce con-Beflay. fidérable de coutellerie d'un travail folide et fini. II faut voir au couvent de Ste. Marie, s'il exifte encore, le tombeau du fameux duc de Montmorency, qui fut décapité fous le règne de Louis XIII. C'eft un des plus beaux monumens de fculpture, qu'il y ait, en France. Le cours de Bercy eft une jolie promenade. Aux environs du village de Brelfol à une demi-lieue de la ville, on trouve beaucoup de bois pétrifié. q. Varennes. 9. Vers le midi on apperçôit St. Géran. dans les nues, dans un lointain de 12 à i5 lieues, le Puis-de -Dôme, et le mont d'or, montagnes fameufes. 10. ïaPalice.. 10. A Palice le tombeau du Droiturier. J maréchal de Chabannes, tué à la il. St. Martin. la Pacau-cl i è r e. St. Germain l'EfpinaiTe. 12. Roanne. l'Hôpital. St. Sympho- rien. la Fontaine. îo. Tarare. Amas, la Tour. Observations locales. à la bataille de Pavie. Les bas-reiicfs font de bon goût. it. Nous voici fur des hau» teurs très - dominantes ; le pays eft froid, humide, couvert de bois ça et là; de tems en tems vous découvrez des perfpecti-vçpj très-riantes, puis tout-à-coup de vaftes vallées, des étangs ménagés dans le penchant des gorges, d'innombrables troupeaux, paillant et mu-giflant dans ces pâturages. 12. De Roanne à Lyon, il y a plufieurs montagnes à paf-fer, et on va toujours en montant et defcendant. A Roanne la Loire commence à porter bateaux. 13. Des particuliers font dans l'ufage,-de tenir des boeufs au bas de la montagne de Tarare, pour aider à monter les voitures. Du tems de l'ancien régime, le nombre et le prix pour chaque paire de boeufs, étoit fixé par un tarif. Aux Echelles l'on découvre ce fuperbe horizon, qui fuit jusqu'au Pila, tourne vers les monts de Savoie, «t 19^2 56* IV*. LA FRANCE. Noms. Obfervations locaUs. 14.. Lyon. et n'eft borné que par le St. Bernard. 14. C'eft la route la plus courte. La route par Chagny, Ar-nai-le-Duc et Rouvray, eft de 56 p. et demie: la route par Chàlons-fur-Saône et Autun de 5j poftes : la rouie par Màcon, Dijon et Troyes, de 69 poftes et demie; et la route par Màcon, Dijon etMontbard, de6i p. et demie. Car il y a fix routes de Lyon à Paris. 27. Route de Paris à Marfeille, par Lyon, Valence, Avignon et Aix. Poftes de Franc 1 1 ' 2 1 Noms. 1. Lyon. St. Fond. St. Sympho-rien. 2. Vienne. Auberive. Péage de Rouffiilon. Obfervations locales. 1. Voyez No. 21; De Lyon a Vienne, on a une très-belle vue des Alpes. . Le voyage par eau à Avignon , eft délicieux. Les rives de chaque coté, font bordées de rochers, de vignes et de châteaux; mais la rapidité du Rhône effraye les perfonnes timides. 2. On y voit un amphithéâtre prefque entier, et les reftes l'un arc de triomphe élevé en l'honneur d'Augufte. Dans la cathé- ïT. Nums. St. Rara- bert. St, ValUer. 3. Tain. 4. Valence. Paillaiïe. Loriol. Laine. Mon téli- m a rt. 5. Donzere. Pierre-La 11 e. La Palu. Mornas. 6. Orange. GuUle rte» Vayig. P«rt. I. A FRANCE. 193 Obfervations locales. cathédrale, le beau tombeau de Montmorin. Entre Vienne et Auberive, mais de l'autre côté de la rivière, eft fttué Iè coteau fameux par le vin de cote - rôtie. La montagne de Tu pain donne le meilleur vin de ce nom. Les lames d'épée de Vienne, jouif-fent de la plus grande réputation. 3. Au pied de la montagne de l'Herntitage , d'où vient le vin de ce nom. Le vin blanc efi fupérieurau rouge. 4. Cette ville a une université ; fon territoire eft très - fertile. 11 y a quelques fabriques dedra-peries communes. Une école d'artillerie eft établie dans cette ville. 5. Quand on defcend la colline près de Donzere, on commence d'appercevoir la plaine du Comtat. C'eft de l'autre côté de la Rhône, que croit le délicieux vin de Pérès. 6. L'arc de triomphe de Ma» rius, oùpalTèrent en triomphateurs les conquérans des Gaules, La ville a une univerfité. N t. On Pojlei ie France a 1 2 iy. LA F K A N C E. Noms. Obfervations tocalet. h. Courte- 7. On appereoit rie loin la haute montagne, le Ventoux. 8. Avignon. St .Andiol. Orgon. Pont-royal. St, Cannât. 8. V. le tableau de quelques villes principales; les courieis qui, fe lai tant conduire d'A\ non à St. Andiol, ne pourront palier le bac «le la Duiknce, à caufe du débordement des eaux, et fe feront ramener à Avignon, payeront cette couil'e à raifon des .-poftes. Eu all.mt d'Avignon a Touloufe , on pafle par Nisme et Montpellier. Nisme n'eft éloigné que de 5 poftes, et il vaut bien la peine de voir cet-te ville, même ii l'on ne prend pas la route de Touloufe ou de Montpellier. Nisme, grande ville de 00,000 âmes, renferme beaucoup des monumens antiques; l'amphithéâtre; la maifon quarrée; le temple de Diane. Nisme, a de très beaux c-ùi-fices modernes, une académie, et un cabinet d'hiftoire naturelle et d'antiques. On y fabrique des burats , et des étoffes de foie. Les bas de foie au métier, font nulle part à auffi bon compte. On trouve aux environ», fur une efpèce de petit houx, une graine LA F R A N CE. 195 Okfervutions locales. graine rougeàtre, nommée vermillon. Le pont de Gard, ouvrage des Romains, eft à 3 lieues de Nisme. 9. V. le tableau de quelques villes principales. 10. Environ une demi-lieue avant Marfeille on defcend une hauteur, d'où l'on jouit de la vue la plus magnifiqtie du côté de l'eft et du nord-eft. Les deux tiers de la circonférence de la ville font bordés de hautes montagnes, et d'un grand nombre de petites collines. Ces collines font li garnies de maifons de campagnes , que dans l'étendue de quelques milles toute la contrée ref-femble de loin à un fauxbourg immense, rempli de maifons et de jardins. Au milieu de ce magnifique canton, on voit la ville fituée partie fur le penchant des montagnes voifines, partie dans les vallées ou à l'en-tour du port. Les hauts rochers qui font à l'entrée du port, les forts qui y font élevés, plufieurs ifles élevées et occupées par des châteaux , fitués hors du port et dans la baie, le jeu • N fi varié T»Jles à* France. Nom/. il. MarfeitteA 100 Objcrvationt locqlcs. varié des eaux, et le grand nombre de grands et de petits vaif-feaux qui entrent et qui forteiif. donnent à ce grand ot n.agniii-" que tableau une vivacité et une variété, qu'on ne fauroit regarder fans admiration. Cette route eft très- incommode à caufe de la poull'ière de chaux, qui s'élève fur le chemin. Il paife tant de voitures fur ce pavé de pierre calcaire, que fa furface eft moulue et réduite en poudre. Comme le vent ne peut y donner ni emporter la pouilière , à caufe de l'élévation des murailles qui environnent les jardins et les maifons de campagne, on marche dans un nuage continuel (le celte poufftère , dont toutes les maifons et les arbres font il couverts, qu'ils par-roifl'ent aufli blancs que s'ils étoient dans un moulin. 11. V, le tableau de quelques j villes etc. IV. LA FRANC E. Mtii Route de Marfeille à Toulon. Poftes de France. o %l 2 2 ATo)«r. Aubagne. Cuges. Beauflet. Toulon. Observations locales. V. le tableau etc. 24* Route de Totdon à Nise, par Antibes. Obfervuîions locales. Poftes d( Noms. France. M Cuers. 2 Pignan. 2 Luc. Viclaubau fi Muy. 2 i; Fréjus. 2 Leftrelles. Napoule. »! 2. Amibes. i. Cette ville qui fous les Romains portoit le nom de Forum fjfuUi > conferve encore les relies de fon ancienne fplendeur. Entre autres, un arc de la porte Romaine, bâtie par Jules CéCar, et les débris d'un aqueduc et d'un temple antique. 2. A Antibes on a du baftion du couchant, une très - jolie vue de la ville, de la mer etc. Jardins remplis d'orangeTS. D'An-tibes à Nice grande plaine près de la mer, où l'on trouve des haies de grenadiers, de myr-N 3 tes ips Poftes dt Franke ÏV. LA FRANCE. Noms. Obfervations locales. tes et d'aloés. Entre Antibes et Nice on pnlle le Var à gué. Il eft quelquefois fi rapide, qu'il faut avoir des hommes à pied, pour foutenir la chaife contre le courant du fleuve, de crainte qu'elle ne foit renverfée. 11 y a à Antibes des promenades charmantes le long de la cote. Le blé eft en épi avant la fin d'avril , les cerifes font presque mûres dans le même tems, et les figues commencent a noircir. Graffe, jolie ville à 5 lieues d'An» tibes efi: célèbre par fes favon-nettes et fes parfums, dont le commerce embaume les deux mondes, et par toutes fortes de jolies bagatelles en bergamotes,et en écorce de citrons et d'oranges. 3. Nice. ! 3. Voyez le tableau de quelques villes d'Italie. 25. Route de Paris à Metz, far Meaux et Verdun. Toftes- de France. 1 Noms, 1, Bondy.. Verd-galant. Obfervations locales. 1. Bondy a donné fon nom à la forèi près de laquelle ce village fe trouve, et qui renferme 1,178 arpens. No> 2. Clayes, 3. Meaux. S. Jean. \. La Ferté-fous - Jou-arre, MontreuU. Vivray. Obfervations locales. 2. On traverfe de Paris à Meaux ia plaine, fameufe par la retraite des SuiiTes, fous les ordres de Pfyffer en qui fe frayèrent un chemin à travers les ennemis, et efeortèrent Charles IX. Catherine de Médicis et fon troupeau, ou les belles femmes de fa cour brillante, en toute fureté à Paris. 3. Cette ville eft fituée dans une fort belle plaine, fur la Marne. Au delTus d'une des portes les ha-bitans a voient fait graver,H«lWcn«t prima agnovi: pareeque Meaux étoit la première des villes, qui renoncèrent au parti de la ligue, pour fe foumettre à Henri IV, Le fanctuaire de l'églife cathédrale mérite l'obfervation des connois* feurs par fon architecture, qui eft généralement eftimée. La belle place, qu'on nomme te marché, eft une prefqu'isle. Il fe fait à Meaux d'excellens fromages. 4.. Petite ville qui a un hôtel-Dieu et de fort belles promenades. aoo TV. LA FRANC I. JPofleS de France, I ï II X 1 z 2 2 Noms. >. Château - Thierry, Paroy. Dormans. Portà-Bin fon. la Cave. 6. Epernay. Talons. Maftogne. X 7. Chàlons fur Marne. 2 Pont- de- Sommerel, 1 Orbe val. a Ste. Mène- hoult. i Islettes. i Clermont- en-Argon- ne. a Somballe. s 5. Verdun. 2 Maubeule, i HarvilJe. »! M a r s -1 a- i Tonr. s Gravelotfc. 58 Obfervations locales. 5. C'eft la patrie de Lafontaiut, 6. Son territoire n'eft fertile qu'en vins délicieux ; ils font les plus renomés du département. Il y a à Epernay une fabrique de poterie à l'épreuve du feu. 7. L'hôtel de ville, et lea clochers et le jubé de l'églife principale, méritent d'être vus. Un cours a remplacé la fameufe promenade du Gard. Il y a dans cette ville une académie des fci-ences et de fabriques de petites étoffes de laine: Les plaines voi-iines font le champ de-bataille de la défaite d'Attila, par les Romains et les Franc». 8. Population 20,000 h. Ses for-tilicaiions font de Vauban. Les anis, les confitures feches, et fur-tout les dragées qu'on y fait, jouiffent de la plus grande réputation au dedans et au dehors de la France. <)• Po- Fofles de\ Noms. France, I 2 O Metz. Obfervations locales. g. Population 4.0,000. Cette ville efi: munie d'une des plus fortes citadelles de l'Europe. Les caféines font magnifiques. L'églife principale eft belle, et un baig-noir antique de porphyre, y fert de fonts baptismaux. On remarque encore dans cette ville la pla« ce Coislin, et la maifon du gouverneur, l'académie des fciences et l'école d'artillerie. Les confitures de mirabeles et de framboifes blanches qu'on fait dans cette ville, font très-eftimées. Il y a do* verreries confidérables dans les environs. Frescati, maifon de plaifance de l'évèque, eft trèsjolie. 26. Route de Paris à Perpignan. Vofles de France. 4-7 1 Noms. 1. Limoges, Boiileil. Pierre - Buf • fi ère. Megnai. Mailèré. Uzerches. Bariolet. Duzenat. Obfervations locales-1. Voyez No. 7. N 5 2. Petite 17. L A FRANCE. Tofies d e Noms. Obfervations locales. France 1 2. Brives. 2. Petite ville dans un vallon f* Crelfenfac. riant, qui 1 a fait furnonnner la Q Souillac. gaillarde : 1' hôpital et le collège 2 1 Peyrac. font des éd fices modernes, de 2 Pont-de- bon goût. Brives a des fabriques Rodez. et blancheries confidérables de »î Pou liât. bougies, de . mouifelines, de ga- zes, de mouchoirs façon d'Angle- terre etc. C'eft la patrie du fa- meux cardinal Dubois. 3. Cahors. 3. Dans l'un des fauxbourgs on Thuilerié. voit les reftes d'un amphithéâtre Madeleine. Romain. Cette ville a des fabri- i Pefche. ques de draps fins et de ratines. i Cauflade. Cahors fournit auiïï d'excellens vins rouges, de truffes etc. • 4 4.. Mon tau- 4-. Population, 2o,ooo h. Cette ban. belle ville, a' une place bien ré- Baftide St. gulière, environnée d'un double Pierre. rang d'arcades, une fort belle i Grifolles.'. églife principale, et une acadé- <1 St. Jorry. mie de belles- lettres. On y trouve i C o urtan- des fabriques < le cadis, et des ma- foule. nufactures de plufieurs petites étoffes de foie, et de bas de foie. d'affez bonne qualité. La fitua- tion de Montauban domine une des plus belles plaines de [la ] France. x' i >. Touloufe. 5. Population, 60,000 h. On Caflenet. ; î remarque fur - tout la façade de Obfervations tecales. l'hotel de ville, que l'on appelle Capitole. Le pont eft un des plus beaux de l'Europe. De ce pont on voit les Pyrénées, et les Cé-vennes. Dans un caveau de la ci' devant maifon des Cordeliers l'on voit des corps morts defle-cbés, et rangés autour du mur; fpectacle hideux. Touloufe eft un vafte labyrinthe de rues étroites et tortueufes. Une des cloches de l'églife principale pèfe 5o milliers. La chaife de vermeil, dépofitaire du corps de St. Thomas d'Aquin, clans l'églife des ci-devant Dominicains, eft très-riche et délicatement travaillée. Le palais de l'archevêque eft magnifique. On compte deux bibliothèques publiques et trois acadé* mies, de fciences, de fculpture et de jeux Floraux à Touloufe, Peu de villes ont des promenades auffi étendues et auili agréables que Touloufe. 11 y a quelques manufactures pour les draps fins. Le produit annuel du moulin de Ba-facle eft de 4-0, ooo écus. A une lieue de la ville finit le c*ial de Languedoc. Le canal s'étend environ l'efpace de 60 lieues, c'eft 10* IV. I. A FRANCE. Nom*. 6. Villefran che. B a ft i d e d'Anjou. y. Caftelnau- dary. Ville -Pinte Alzonne. 8. Carcaflbn- ne. Barbeyrac. Observations locales. c'eft à dire, depuis le port de Cette. 6. Croufac, à 4 lieues de cette ville, eft un village renommé par fes eaux minérales, et pour le goût délicieux qu'a la chair de fe» moutons. ij. La ville eft fituée fur le canal de Languedoc, qui forme ici un baffîn, de 6bo toifes environ dans fon pourtour. L'hotel de ville a quelques belles falles et une' vue des plus agréables. 8. La ville haute renferme un fort château, où l'on conferve de vieux actes, écrits d'une façon toute particulière fur des écorces d'arbres. Carcalfonne a deux belles places; l'églife des ci-devant Capucins mérite d'être vue. La manufacture de dra*ps fins, eft une des douze établies par Col-bert. De Carcaflbnnc on va à Barbeyrac par le chemin de Tri-, bes, pour voir le canal de 'Languedoc palier fur un aqueduc, qui fert de pont à la rivière d'Orbe, et l'on compte une demi - pofte de plus. A Carcalfonne il y a une manufacture confidérable de drap*. j. Mons. Cruscades. Obfervations locales. 9. Plaine abondante en vignes, olives, bleds, mûriers, et entou- Villedaigne. rée de rochers ftériles. 10. Narbon- 10. A Narbonne les ruines des T r ne. pluiieurs édifices Romains, et lè Si jean. tombeau de Philippe - le - Hardi, Fitou. dans la cathédrale. De Narbonne Salces. à Beziers, fur le chemin de Montpellier, la montagne percée de 120 toifes, pour donner paflage au canal du Languedoc. L'effet que produit un ouvrage fi extraordinaire fur le fpectateûr, eft fublime au plus haut degré.. Une multitude de marches à chaque bout permet à la curiofité de fe fatis-faire avec la plus grande attention. 11. Perpi- n. L'églife principale eft un gnan. fort beau bâtiment, auquel il ne manque qu'un portail. Cette ville eft décorée d'une univerfité. Ses laines font eftimées, et fes vins rouges recherchés. 27. Route de Paris à Pontarlier. Noms. 1. Befançon. Merey. 2. Omans. Obfervations locales. 1. V. No. 6. 2. Au voifmage d'un puits, qui lors des grandes pluies fe dégorge. On 206 Pojîes de France. a 2 IV./ £ A FRANCE. Noms. Grange cl'A-leine. 3. Poutarlier. 53 Obfervations locales. On appelle umbres les poiiTons qu'il jette. 3. On trouve dans eerte ville une jolie promenade; le mont d'or dans le voifinage eft célèbre par fes pâturages, fes fromage» en boites, et cet aifemblage de fleurs choifies, auxquelles on donne le nom de vulnéraire ou thé Suiilè. Il faut viiiter dans les en-virons, le faut du Doux; l'églife dans les grottes de Rémonot, et la fontaine ronde. 2g. Route de Paris à Strasbourg, par Chàlons, St Dizier, Bar-le-Duc, Tout, Nancy, Lunéville, Phalzbourg et Saverne, Obfervations locales. i. V. No. 25. Pojies de Noms. France. *9 i. Chàlons - fur-Maine. z Chépi. i la Chauffée. z St. Amand. I 2. Vitry-Ie- François. fi Longchamp. *è 3. St. Dizier. Sauldrupt. 2. Son furnom vient de François I. fon fondateur. Cette villa préfente un très-joli coup-d'oeil. La place fur laquelle fe trouve l'églife prinaipale, eft fort-belle. 3. La Marne commence ici de porter bateau. IV. LA FRANCE. 207 Noms. Obfervatiens locales. 4-. Les fmits confus à Bar-le-Duc, et fur-tout les pots de gro-feilles en gelée, font recherchés par les friaiuls. On pèche d'excellentes truites dans la petite rivière d'Orney. Les vins que four-niilent les environs, ne le cèdent pas pour la délicateiTe à ceux de Champagne. On travaille toutes fortes d'ouvrages d'acier, dans un de les fauxbourgs. 5. L'églife principale et le ci-devant palais épifcopal, font dignes d'être remarqués. Son commerce confifte en vins de bonne qualité. Elle renferme une manufacture de faïence eftimée. 6. V. le tableau de quelques villes. 7. Le château eft aujourd'hui un corps de calèrnes. Le chef-d'oeuvre de méchanique et d'hydraulique , les rochers, n'exifte plus. L'églife des ci-devant chanoines, eft jolie. Cette ville a une académie de fciences, une nombreufe bibliothèque, un bel hôpital, et une manufacture de faïence. 8. La Sarre commence à porter bateau dans cette ville. Il y a beau- 4.. Bar-le - Duc. 2. Ligny. St. Aubin. Void. >* Layes. «ï 5. Toul. il *» Velaine. 1 a 6. Nancy, 2 Dombasle. 7. Luné ville. Benamenil. 52 Blamont. 2 Héming. 8. SarbouTg. âo8 PofieS de France. 1 * 2 S s rv. Noms. Homniar- tin. Phalzbourg g. Savercic. Wilthehn. Stiileini. LA FRANCE. Obfervations îocjîes. beaucoup de forges dans les environs. 9. La montagne de Savent eft au pied des montagnes Vosges. La chauffée qui conduit fur cette montagne, autrefois presque impraticable par le mauvais tems, offre un chemin allez commode parmi ces montagnes efcarpées. C'eft un des ouvrages les plus curieux de l'in-i duftrie humaine. 11 fut fi admi-fré du tems de fon origine, que lea dames en prirent une mode. Elles portoient des perles arrangées en forme fpirale comme la chauffée. Elles en mettoient dans leurs cheveux et cette coèlfnre s'appel-loit une coéffure à la Saverne. Du haut de ces montagnes, l'AI-face femble offrir aux yeux un vafte jardin. On y trouve la plus grande variété de collines, de vignes, de champs, de prés, de jardins, de bois et quantité de villages, de bourgs, villes, campagnes et de métairies. Dans le lointain on voit le Rhin qui coule majeftueufement au pied des montagnes d'Allemagne, fur lesquelles s'élèvent des villages et des 5a 17. LA FRANCE* Obfervations locales. 20j> 10. Stras bout g. des châteaux au milieu de plu-fieurs touffes d'arbres. A peu de diftance on voit la ville de Saver* ne, avec le château et la chauffée qui conduit à Strasbourg, et qui eft garnie de noyëis des deux cotés; vue fuperbe! Lé palais-neuf eft un modèle de magnificence. Les artiftes dans tous les genres y ont imité, et quelquefois furpaf-fé, tout ce qu'on admire ailleurs. 10. V. le tableau de quelques villes. 29. Boute de Paris à Strasbourg, par Metz, Moytnvic etc. Tofies de Noms. France. 58 1. Metz. la Ilorgne. 1 Soigne. if Delme. i} Château- S a 1 i n. 1 Moyern ic. a la Bourdon- nage. 1 Azondonge. 2. Héming. 9 Strasbourg. 5'6 Obfervations locales. V. No. a5. 2. V. l'article ci-deffus. Cuide de Toyaf. Part. f. t.v 310 IV. LA FRANC E. Poftes dâ France. 6i£ Noms. 1. Bour- going. la Tour-du Pin. Gas. 2. Pont-de-Beauvoifm. 3. Echelles. St. Jean des coups. ^.Chambéry. Obfervations locales. i. V. No. i5. 2. Frontière de la Savoie. Le» montagnes de la Savoie offrent une nouvelle fcène: des bois, de» rochers, des précipices, des cascades et des torrens, forment de» payrages charmant. La route eft fùre et bonne, même belle en planeurs endroits. 3. A quelque diftance des Echelles, on paffe par le chemin de la grotte, où Ton lit une infipription, qui ne dit rien de trop. La grotte eft un chemin creufé dans un rocher, d'environ 1,000 toifes de longueur, et dont plufieurs parties ont plus de cent pieds de hauteur. Les habitans des environs aident les chevaux à gravir fur le roc, pour attraper quelque légère gratification. 4. V. routes d'Italie. 69 IV. LA FRANCE. aix 8. Cartes itinéraires. Manuels. Relations de voyage de fraiclie date. Carte de la France fuivant fa nouvelle divifion eii c*rt«t. départernens et diftricts. Par M. Capitaine : ( les routes de pofte y font indiquées.) Carte de la France fuivant la nouvelle diviiion. 1792. Voyage dans les départernens de la France, enri- LivTet chi de tableaux géographiques et d'eftampes. Par M. £raiH01'' M. la Vallée et Brion. A Paris 1792. (ceft un voyage pittoresque, enjolivé de gravures. On Comptoit déjà au mois de Novembre 1792,'20 livraifons ou numéros de cet ouvrage. ) Géographie de France d'après la nouvelle divifion, contenant des détails fur l'état actuel etc. de chaque ville. A Paris 1792. fde. édition: (ce livre peut fer-vir de manuel, faute d'un meilleur. ) Letters to a voung gentleman, on his fetting out Livre» " D D angioii. for France. By J. Andrews. London. Lettres from France etc. by Helen Maria Williams. London 1792. deux volumes: (ces lettres font un peu révolutionnaires. ) Voyages en France pendant lesannées 1787, 1788, %ijg0, par Arthur Toung. A Paris 1790. 3 vol. traduit de Panglois * avec des Cartes géographiques. Vif h Briefe liber die fùdlichen Provinzen von LivTet Frankreich. Zurich 1790: (ce livre fera de la plus uuud». grande utilité au voyageur, qui veut parcourir les provinces méridionales. ) O 2 Blicke Elicke auf einen Theil Deutfchlauds, der Schweiz und Frankreichs. 1790. von Halem. Hamburg 1791. Beytrage zur Kenntnifs des gegenwaitigen Zuftan, des von Frankreich und Kolland. Leipzig 1792. (l'au* teur eft Mr. Kuttner. ) Vertraute Briefe iiber Frankreich; auf einerBeife im Jahr 179a. Berlin 1792: (Fauteur eft Mr. Rti* thardt, maitre de chapelle du roi de Pruife.) 1 -» KI3 V. L ' I T A L ï E. i. Grandeur. Soi. Denrées. Population. Langage. Fieiigion. Gouvernement. Forces de terre et de mer. Armoiriea de divers états. T i Italie avec Tes isles a fuivant Bufching 5,625 mille» quarrés ; fuivant Kitchin O^x et fuivant Crome 5/1.72. Elle eft fous un Ci heureux climat, et a partout un fi bon terrain, qu'on peut fans contredit la Graadcw. mettre au nombre des pays les plus fortunés de l'Europe, fans que les différentes formes de gouvernement qu'on trouve dans les petits et les grands état» dont elle eft compofée, nuifent au bien-être du tout. Mais toute excellente que foit l'Italie, il y a pourtant une grande différence dans la bonté, la falubrité et les agrémens de fes provinces. Les isles qui font ver» l'Afrique ont un air chaud, mais Li grandeur, la figure, le fite, et le terrain font encore une grande différence entre elles. Quelques-unes ont des volcans, tel que la Sicile et les isles de Lipari. Les plus petites ne con-* jfifeent qu'en un amas de rochers comme Malthe, et les plus grandes font remplie» de montagnes. On re- O 5 nur~ marque en particulier de Malthe que jamais il n'y gele n'y neige. D'après la théorie de Mayer , l'Italie Sol. et fes isles ont les degrés fuivant du thermomètre de JAéaumur. Latitude. Hauteur- moyenne dit Différence la thermomètre. plus £ ronde 35° i6° 7Î* 40 14 8£ 45 12 9 Les montagnes les plus confidévables font les Alpes et les Apennins. Les plus grands fleuves de l'Italie font le Pô, qui reçoit dans fon cours plus de trente rivières avant de fe jetter dans la mer adriatique, l'Aflige, la Piave, l'Amo et le Tibre. Les plus grands lacs font: le lac majeur; une partie du lac de Luga-no; et les lacs de Corne, d'Ifeo, et di Garcia. La haute Italie renferme les duchés de Savoie, de Piémont,, de Montferrat, de Milan, de Mantoue, de Panne, de Plaifance, de Guaftalle, les républiques de Vénire et de Gènes, et quelques petites principautés; l'Italie centrale comprend le grand - duché de Tofcane, les états ecclé/iaftiques, et les républiques de Lucques et de S. Marino; et l'Italie inférieure, le royaume de Naples. Suivant M. Crome la population eft de 16* millions, fuivant M. Fabri de 17 à 18. ^T'1*" Naples et Sicile 6,000,000 habitans» (fuivant le calcul de M. Galanti. Mais M. Bartels ne compte guères qu'un Million d'habitans dans la Sicile.) Etat Ef.it eccléfialtique 2,000,000. Etals du roi de Sardaigne 5,5oo,ooo (l'isle de Sardaigne ne contient que 424,000 habitans. ) Etats autrichiens en Italie 1,024,000. la Tofcane 940,000. ftépubl. de Vénife 2,800,000 (excepté les isles et la Dalniatie où l'on compte 5oo.ooo h. ) Republ. de Gènes 470,000. Duché de Modene 460,000. Parme, Plaifance. Guaftalle 42°i°00« Républ. de Luc- ques 4-'r0'000« Isle de Malthe i5o,ooo. On compte en Italie, 000 villes, 258 évêchés, et y)0,ooo prêtres et religieux, dont plus d'un tier» réfide, à ce qu'on allure, dans les états du Pape. La religion dominante en Italie eft: la catholi- Religion», que. Les Grecs unis font tolérés à Rome et à Li-vourne et ils ont une églife à Venife. Les Albigeois , ne font plus perfécutés, et les Juifs ont partout l'exercice publicdeleur religion, quoiqu'avec des reftrictioni dans quelques contrées. On parle cinq langues en Langues. Italie: L'italien; le françois, que tout le monde parle dans la Savoye et une grande partie du Piémont; l'allemand dans les diftricts de Vérone et de Vicence par «m petit peuple allemand, dont l'origine n'eft pas en- O 4 core core bien connue; le grec, dans quelques contrées méridionales du royaume de Naples; et l'arabe mêlé d'italien, qui Te parle parmi le peuple à JVialthe. De no* jours c'eft àfionie qu'où parle l'italien le meilleur, le plus pur et le plus élégant. Plus on s'approche de l'accent romain, plus on peut fe 11 j : t or d'atteindre la perfec;ion de l'Italien. Le6 différens dialectes de l'Italie donnent fouvent beaucoup plus de peine à un étranger à entendre les autres qu'à le faire entendre, car les gens du commun comprennent généralement le bon Italien. Par exemple à Venife le vulgaire et même la noblefle du fénat parlent un langage particulier, quia des tournures très-naïveset qui ne manqua pas d'agrément quand on eft parvenu à le comprendre. On |>eut fe faire aifémentune idée de l'idiome de tous les états Vénériens d'après la comédie de Goldoni Rufleghi, qu'on ferait très-bien de lire en fociété d'un Vénitien même. En général là fréquente lecture des pièces de Goldoni, qui font écrites du ftile ordinaire des fociétés, peut beaucoup contribuer à la prompte connaiifance de la langue et par le grand changement des matières donner des inflructiona fur tout ce qui arrive communément dans la vie. Il y a aulL une quantité d'ouvrages françois traduits eu Italien, qui avec un peu d'application peuvent éclairer ceux qui fa vent le françois. Ils paroi lient même avoir plutôt été traduits à cette inteniion que pour faire connoitre aux Italiens les vrais beautés et la fincllé du liile des originaux. On ne fauroit trop recommander la grammaire Italienne par M. l'abbé Boldoni. On appelle l'italie, le jardin de l'Europe. Le vin par rtnrcu. fa bonté et fa quantité eft d'un produit confidérable pour l'Italie: le meilleur fe recueille entre les montagnes tzgries de Somma et d'Ottojano près du Véfuve. L'es* pèce qu'on préfère, eft celui qu'on appelle Lacrimae Çhiifti, niais qni ne fe trouve que dans les caves des grands. Dans les états de l'Eglife le vin de Monte-fias ont appelle Eft Eft! eft célèbre. Le vin de la JAo-magne à Ariiie ne paioit que fur la table du Pape. En générai ies vins des environs de Rome, fi eftimés par les anciens, ont beaucoup perdu de leur qualité. M. Levisqiie en accufe la négligence et le peu de foin des Romains modernes. Dans le grand-duché de Toscane le vin rouge qui croit fur les mon'agnes dd Pidciana et d'/llcino, eft préférable aux autres; le vin ntU5.cat de Gènes eft très-eftimé, parti ru lie rem en t. celui de Farnefe de la montagne Fernnccia. On culiive partout le vin dans les états de Venife. Le vin de Sardaigne reffemble beaucoup à celui d'Espagne; les meilleures fortes, dont celui de Malvagia di Cafas eft le plus fort, fe trouvent dans les environs de Cagliarù Les fruits de première qualité, font meilleurs et e* plus grande abondance en Italie que dans aucun pays de l'Europe. La Sicile hule, d'après la déclaration de Srjhnù envoie au dehors ^4,745$ quintaux d'amandes douces et amères. Ma h lie donne les plus belles oranges qu'on ait, d'un jus rouge. Les Italiens font de leurs excellens fruits toutes fortes d'eûences et d'eaux diftillées, qui fe transportent en q oooo écus 0000. allemands, Parme. 4«ooocpo Li- i5oo. vres de Fran-' ■ ce. ' ■ .. 0,200000 roooex Liv. Quelque 1 fregaies. Modene. Venifo. Cmillions 6000 troupes 80 vaiffeaux ducats d'ar- r ég 1 é e s en de guerre., gent. tems de paix. Cènes. V.'ll. ^ITALIE. 221 Siats. Revenus: Forces de terre. Forces hcvjUs.^ Gènes. 8,000000 3ooo trou- ' Quelques Liv. pes réglées Galères et Tans compter barques ar« les milices. mées. Lucques. i,8coooo 5oo, fans les Liv. milices. Malthe. Sooooo écus Un régiment Suivant Ca> de Malthc. de troupes rofi,i. vaUT. réglées ; en cas de ligne, 2 de befoin frégates et 5 J 6, ooo hom- galères. me6 fous les armes. Ce feroit ennuyer le lecteur, que de rapporter les Armeix'*» armoiries de tous les princes fpuverains de T Italie; mais auffi ce feroit être trop fuperfiiiel, que de ne faire mention que du blafon d'un feul. Ainû pour tenir un jufle milieu, nous nommerons quatre des principales fouverainetés d'Italie, i. Le pape, en qualité de prince fouverain fur les terres de l'églife, ou le domaine de St. Pierre, porte pour fon écmTon de gueules à un grand chapeau d'or, furmonlé d'une croix perlée, garnie de trois couronnes royales j avec les deux clefs de S. Pierre placées en fautoir. 2. Les armes de la Tofcane, font d'or, à cinq barils de gueules, deux, deux et un, et un autre en chef d'aztir, chargé de trois fleurs de lis d'or. 5. Celles de Vcni-fe font dVzur à un lion aile d'argent. 4~ Celles de Gènes font d'argent à une croix de gueule, avec une couronne fermée; l'écuifon a pour fupport deux giif-fons d'or. 2. p O i d S. poids de Kubbo. Libre. Marco. Oncie. Denari. Grani. Turiu. j 25 3oo 7200 172,80a & lf 12 288 6,912 1 8 192 4,608 i û4 576 / t 24 16 livres de Hambourg, valent 21 livres dé Turin. La livre employée en médecine, eft auffi com-pofée de 12 onces; mais ces onces font plus foibles que celles de la livre ordinaire, dans le rapport de 5 à 6. L'once fe divife en 8 dragmes, la dragme en 3 fcrupules, le fcrupule en 20 grains. poiHx de La livre commune et ufuelle de Milan, la livre **' des marchands, eft de 28 onces légères, libra groffa; cette once de Milan fe divife en 8 dragmes, la dragme en 5 deniers, le denier en 24 grains. L'once qui fert à pefer les matières d'or et d'argent, eft plus forte. On l'appelle, Yoncia di marco aoro. L'once des orfèvres fe divife en 24 deniers, et le denier en 24 grains, mais les 24 deniers, en font 26 de l'once commune, ou oncia di pefo leggiere. Le fucre, le café, la bougie, la droguerie, la loie, fe vendent à la livre de 12 onces, liretta, ou libra piuola; elle eft de 12 onces légères, les mêmes que les onces de la livre commune, c'eft à dire, 10 onces 5f gros, du poids de Paris. ToiA* d« La livre qui fert a pefer le pain et les drogues fe k'eniic. divife en 12 onces, dont chacune vaut 6 gros et 17^ grains de France. L'once fe divife en fix fasù quand il il s'agit de peter le pain, la foie, le fil, et tout ce qui fert à coudre. Elle fe divife en 8 drame, quand il s'agit de drogues : 19 onces légères font la livre pelante. Le marc qui fert a pefer la monnoie, les matières d'or et d'argent, les perles et les diamans, fe divife en 8 onces i dont chacune vaut 7 gros 5 J7 grains de France. L'once fe divife en 144 carats, et le carat contient 4 grains. , La livre, libra groffa, qui fert pour les métaux et autres marchandifes pefantes, et pour les comefti-bles, fe divife en 12 onces greffes, chaque once en 192 carats , le carat en 4 grains. La livre qui fert a pefer les galons et l'or filé, efi: plus légère que celle qui fert pour les lingots et la nionnoie. L'once de cette livre ne vaut que 6 gros 465 grains de France. 81 Livres pefo groffo font 80 livres de Hambourg, et 8 livres, pefo fottile, font o, livres de Hambourg. Le robe ou rubo eft de 25 livres, a pefo fottile, on de de 12 onces chacune. Le cantaro o\i quintal, eft de fix robes , ou de i5o livres, et contient 100 rotoli. Le rotolo eft de 18 onces, et le poids que l'on emploie pour les marchandifes pefantes. Le pefo eft de cinq cari tara, qui reviennent à 485 livres de France. Lit rit. Oncle. Senari. Grani. 1 12 288 6,912 1 24 576 1 24 Toide de Florr»i<:e, Ou 324 V. L'ITALI E. On conserve à Florence avee des précautions fcru-pulenfés, le Catttpionâ, ou le modèle de la vre poids de Florence i qu'on allure être celle des anciens Romains. de Libra. Oncie. Dramme. Srrupali. Oboli. Siliqtte, Cratii. i ifl 96 283 576 1,728 6,{>13 % 8 04 48 144 576 & 5 e 18 72 » 3 6 24 1 4 1 12 4 Le qnîntal eft de 100, de 160 et de 25o livres. La livre de Rome pefe 6,658 grains de France; la livre ancienne des Romains n'etoit que de 6,144. grain* de France. r-ot L'ITALIE. 135 3. Mefures longues, liquides et rondes. Le rafu ou brùccio, qui fert aux marchands, efi: foSS^" de 14 onces ou ponces; il vaut 2i pouces, 2 lignes et SS^d* T®5 , mefure de France. Il fe divife en quarts, huitiè- Turil1, mes et'feizièmes. 19 Rafi de Turin, répondent à 2o aunes de Hambourg. Divifion de la mefure du vin: Brentcu Rubbi. Pinte. 1 6 36 6 Divifion de la mefure des grains î Saccho. Staja. Emina. Coppèllu 1 3 6 48 1 fi 16 1 8 On emploie à Milan un bras pour la mefure de ic^,r"sr(* la foie, braccio da Jeta, de 19 pouces 5,§0 lignes, me-fùre de Paris; et un bras pour la mefure du drap, ™uxu-braccio da Partno, qui a 24 pouces deux tiers, de France. Divifion des mefures liquides i Brenta. Stari. Emine. Çuartarî. Pinte. BoccalL x 5 6 12 48 384 1 2 4 16 128 1 fi 8 64 co 1 4 3fi t 3 Guide d« Vojraf. Part. I. ^ D** 2x6 y. L'ITALIE. Divifion de la mefure des grains : Ivùne. ' liuhbi. Moggi. SUtri, Stareli„ x Li4 28 224 443 a 2 16 5a x 8 16 1 fi Melur» Le braccio pour la mefure du drap,, a 278, 2 iîqmliMct lignes de France; pour la mefur-: de la foie, 2o5,6de rondcs.de . v«if*. ces lignes 16 des premiers bracci, font 17 de ces derniers. Divifion de la mefure du vin: Awptor». Btgonzo. Secchi, inguiiîar* X 4 (Î4 »,024 • 16 '256 1 i6 LemoggiOy mefure du blé, pefe 528 livres de Venife; le flajo en pèfe 44 J ^ ^e divife en quarte, la quarta en quartaroti. in^tm!' ^a canna pteot* » pour la mefure des draps, vaut l\ fond»/, 9palmes, ou 1001,7 lignes de France: la canna grof. èt Gc«». ja p0Ur ]a mefure d'étoffes de foie, eft de 10 palmes et demi; la canna de loile, n'eft que de 10 palmes: 16 canne gmjfe zzz 61 aimes de Brabant; i5 canne piccole ZZ 49 aunes de Brabanu Mefure du vin : Mezzaroia. Barili, Fimfcki. Amola. fi 9° 180 t 45 90 - 1 fi Me- Tvleiure de3 crains : Hline. Çuartt. Gambette. x 8 '96 l X2 ■ • * Le ris 6'évalue par cântari, de i5o livres, de 12 onces chacune, ou par rotoli de Gènes. ; Le bras de Florence, braccio da panno, ou 170910- . CWeTarw vo, le feul nue l'on connoifl'e dans 1 ufage ordinaire, ^sùidr» eft de 1. pied 9 pouces 6*|J5 lignes de France. Le deFloreu* pajjetto vaut 2 bras, et la canna en vaut 4- Le bras fe divife eii 2o foldi et le foldo en 3 quatrinL Mefure du vin: Cogno, Ear'rfi. Ftafthu x 10 ' 200 1 20 Le baril de vin pèfe 140 livres de Florence, et le fiafeo vaut prei'que 2£ pintes de Paris. Le baril d'huile pèfe 85 livres de Florence. Le Modio, mefure de blé, eft de 24 Staja ; le fia-jo de Florence approche beaucoup de 2 boiiTeaux de l^aris. Le palme des marchands eft plus grand d'un on-, Mefure* , . «. longue*, ce et demi que celui des architectes, qui fe divife en. liii»i de France Le carlin a cours pour 5 piftoles ou 120 liv. nr i32 liv. de France. Les demis et quarts de piftole, et les demis-carlins, à proportion. Les efpèces d'argent fe divifent en écus, demi-quart-et huitième d'écu. Les empreintes font les mêmes que celles des anciennes piftoles. L'écu a cours pour 6 liv, n 6 1, 12 f. de France. Les efpèces de billon font des pièces de 7 f. 6 d. et 2 f. 6. d. ce qui eft marqué dellhs. Les efpèces de cuivre fe divifent en fols,« demi - fols, et picaillons : ceux-ci valent 2. den. Moni-oiea On compte à Milan par livres, fols, et deniers,dont la divifion eft la même que celle qui eft en ufage en France, Les nouvelles monnaies d'or frappées aux coins et armes de l'empereur, qui ont cours dans fes états de la Lombardie, font la piftole et le fequin. Leurs empreintes font les mêmes. C'eft, d'un côté, l'effigie de l'empereur et de l'autre un écu écartelé au premier et au quatrième de Maurien-ne, au fécond et troihème de Milan, et fur le tout, parti d'Autriche et de Lorraine. Par l'édit de 17861! a été ordonné, que l'on frapperok à Milan les mêmes efpèrjs d'or et d'argent, que dans les autres états de l'empereur, et qu'elles auront cours: lefouveraiu, ponr 40 liv. ~ 55liv, i5 f. X. L'ITALIE. »3i i5 f. rie France. La piftole de Milan, pour 25 hv. 5 f. ZZ 18 liv. 17 f. 9 d. Le fequin de Milan, le ducat impérial, et le duot de Kremnitz, pour io liv. 4 — 11 li-v* 8 t Et les doubles de ces efpèces à proportion. Le fequin pour être admis dans la circulation, doit pefer 2 den. 20£x grains, et le fouverain 9 den. i£ grain.;,. Les nouvelles efpèces d'argent frappées aux coins et armes de l'empereur, font les écus et demi-écus. Ils portent les mêmes empreintes que les pi Rôles et faquins, et de plus fur la tranche cette légende, virtute et extmplo. L'écu a cours pour 6 livres, ~ 4 liv. 10 f. de France, et le demi-écu à proportion. Par l'édit de 1786 il efi ordonné que les efpèces étrangères n'auront plus cours, et ne feront plus conlidérées que comme marchandifes. Les autres monnoies de S. M. h ont cours, les couronnes, feudo délie corene* pour 7 liv. 10 f. et les risdalers, callarQ, de la valeur de deux florins, pour 6 liv. i5. f. Les efpèces de billon. fe divifent en pièces d'une livre ou 2o fols, pièces de 10 et de 5 l. Les efpèces de cuivre, font divifées en pièces d'un fou, de C. den. (tnezzofoldo) de 5 den. (qudf trino) et d'un denier et demi (fejlino).' On compte à Venife par ducats, ducati% de 24 gros, Monnoi« groffi; ou par livre, lire, de vingt fols, foldi, le fol de 12 deniers, denari: 124 fols, ou 288 grojfettiy ou 1,488 deniers, repréfenteat un ducat. P A Les 331 Y. L'ITALIE. Les monnoies dor font de fix efpèces différentes; favoir, l'écu d'or, fcudo de oro; Vofella de oro; la piftole, doppia: le fequin, zecchino; le duca-ton, ducat o de oro; le demi et le quart de fequin. Toutes ces efpèces doivent être fabriquées d'or fin, c'eft-a -dire, au plus liant titre poifible. Vécu (Cor porte 20 lignes de diamètre, on voit d'un coté le bufte d'un lion, tenant un livre ouvert; on lit autour cette légende, Sanctus, Mar-cus. venet. 140. L'autre coté repréfeme une croix fleuronnée, autour de laquelle on lit, le nom du Doge N. N. dux venetiar. L. A. F. Vofella d'oro, porte i5 lignes de diamètre. Cette mon-noie eft plutôt une médaille qu'ime moimoie; les empreintes changent fuivant la volonté du Doge. Le fequin porte à peu près 8 lignes tle diamètre, fes types repréfentent d'un côté S Marc au milieu d'un cadre de forme ovale, entouré de 16 étoiles; et de l'autre ce même S. Marc, devant lequel le Doge eft repréftnté à genoux. Le dtteat porte à peu près g lignes de diamètre; fes types repréfentent d'un côté un lion ailé, tenant un livre ouvert; on lit autour cette légende, Du~ catus veipubl. on voit de l'autre côté S. Marc af-fis, tenant une grande croix, que tient aufTi le Doge à genoux. Vécu d'or a cours pour 264 liv. — 146 liv. i3 f. 4 den. argent de France. Vofetla de oro, pour 88 livres, — 21 liv. 2 f. 2 den. La piftole, doppia, dont le poids légal eft fixé à 32 karats ^, pour 38 liv. ~ 2i liv. 2 f. £ d. Le fequin, pelant- x6|| karats, pour 22 liv. =z 12 liv. 4 f. 5. den. Le ducat du poids de io% karats, pour i4hv. ~ 7 liv. i5 f. 1 cl. Le» Les monnoies d'argent font; l'écu à la croix, fiuda délia croce, qui fe divife en demi, quart et huitième; la juftine, ducatone ghijîina, qui fe divife de la même manière ; l'écu nommé talaro, qui le divife comme l'écu de la croix; le ducat effectif, ducato effetivo, qui fe divife en demi et quart; et l'ofelle, ofella. L'écu à la croix doit être fabriqué au titre de i,o56 karats; fes empreintes font les mêmes que celles de l'écu d'or; il a cours pour 12 liv. 8 f. — 6 liv. 17 f. 9 den. argent de France. La juftine doit pefer i35 karats, et être fabriquée au même titre que l'écu à la croix. Ses types repréfentent d'un coté, St. Juftine avec cette légende, memor ero tui ^fuflina Virg. 124, et de l'autre côté, un lion tenant le livre de l'évangile, devant lequel le doge eft à genoux. La juftine a cours pour I i liv. ~ 6 liv. 2 f. 3 den. argent de France. Le talaro n'a cours que dans le levant; il vaut à peu près 5 liv. 5 f. argent de France. Ses empreintes repréfentent d'un côté, le bufte d'une femme revêtue du manteau ducal, avec cette légende, respublica venet. de l'autre un lion ailé, tenant un livre; la légende eft com-pofée du nom du doge, et le millefime eft placé au-delfous du lion. Le ducat effectif ou d'argent, doit pefer 110 karats, et être fabriqué au titre de cj52 carati. Ses empreintes repréfentent d'un côté S. Marc allis, ayant devant lui le doge à genoux; de l'autre cô é, un lion ailé tenant un livre. La légemle eft conpofée de <:es deux mots: ducatus venetM. Le duCftt .• coi ,'our 8 livres, ~ 4. liv^ 9 fols. Uofl'Ut d'argi il o& une médaille de la même forme, et poari ;;! mêmes empreintes que «3* ' V. L'ITALIE. que l'ofelîe d'or; elle a cours pour 3 liv. 18 f. rr a liv. 5 f. 4 aen- La monnaie de billon , fe divife en 'pièces de oo, de i5, de io, et de 5 fols. La pièce de 3o fols, lirazza, a pour empreintes d'un côté, le bulle d'un lion tenant un livre, de l'autre Themis af-iife fur des lions, tenant le glaive et la balance. Le milléfime eft pl.! ce au-deifous de la figure. Cette pièce équivaut à 16 f. 8d. argent de France. » La pièce tle i-5 f. rr 8 f. 4 d. reprefenle d'un cô- té le do^e à genoux, e; de l'autre coté le lion, comme fur la pièce de 3o I. Les empreintes de la pièce de iô fols, ~ 5 f. 6 den. font les mêmes, excepté qu'au délions du lion on ne voit qu'une rofetre, et qu'il y en a deux fur la pièce de i5. f. La pièce de 5 fols, — 2 f. g tien, reprélente d'un côté Themis aJTife fur deux livres, et de l'autre un lion ailé, tenant un livre. Les efpèces de cuivre fe divifent en fous et demi-fous, qui diffèrent peu les unes des autres, quant k la forme. Les empreintes du fou, repréfentent d'un côté le doge à genoux devant un lion ailé, qui tient un livre; celles des demi-fous repréfentent d'un côté l'effigie de S. Marc. Monnaie* On compte à Gênes par livres de 2o fous, qui fc divifent chacun en 12 deniers. Les efpèces d'or font, les doublons et les fequins. Les fequins portent d'un côté l'effigie de St. Jean, avec cette légende, non furrexit major, et le mil- millérime. Les doublons pèlent 6 den. a gr. a tiers, et ont cours pour 25 liv. 12 C et les fequins, pefant 5 d. 4 gr* pour l5 liv. io C On les évalue à il 1. 4 f. argent de France. Les efpèces d'argent font: l'écu de S. Jean-Baptifte, parcequ'il porte pour empreinte l'effigie de ce faint, valant 5 livres de Gènes: l'écu ou croizat, portant d'un côté l'effigie de la vierge; 9 livres 10 f. de Gènes, r= 7 liv. 6 f. 8 d. de France. La georgine, I liv. G f. argent de Gênes, ~ 1 liv. argent de France: la madonnine fimple et double,, de la valeur de 1 et de 2 liv. de Gênes. II y a 10 parpayotes dans une livre numéraire de Gènes; ainfi cette parpayoie vaut près de 20 deniers , argent de France. On compte dans la Tofcane par livres, lira, qui fe Monnbfe» divifent en 12 crazie ou 2o foldi, ou fous; le fol ce. en 5 quatrini, et le quatrini, en 4 denarù Les monnaies d'or font le rufpone et le fequin; le rufpone à la taille de 32J, et les fequins à celle de 971, à la livre de France. L'empreinte du rufpone, a d'un côté l'effigie de S. Jean-Baptifte couvert d'une peau de mouton, et le revers re-préfente une fleur de lys, et la légende eft le nom du grand - duc. Les empreintes des fequins font les mêmes, excepté que S. Jean y eft repréfenté couvert d'une toile, et affis fur la terre, et qu'il tient la croix de la main gauche. Le rttfpone a cours pour 4° liv. 33 |liv, i3 L 4 4* ^e France 2# V- L'ITALIE. France, et le fequin pour j3 liv, 6 f. 8 d, — Xl liv. 4 f. 5 den. Les monnoies d'argent, fe divifent en pièces de io, de 5, de 2, et d'un paul, et d'un demi-paul. Les pièces de 10 paul», dites Francescone ou Léo-paldini, doivent être à la taille de i<2 à la livre, et les autres à proportion. Toutes ces efpèces portent d'un côté l'effigie du grand-duc, et de l'autre fes armes, avec cette légende: dirige Do. mine greffus meos. La pièce de 10 pauls a cours pour 6 livres i5 f. 4 d- — 5 iiv- 12 f' 10 den' ar" gent de France: les autres à proportion , à raifon de i3 fols 4 den. le paul, = u t 3 d. £-5 de France. Les monnoies de bitton, font les pièces de quart-de j paul, quatrini dieci, valant 2 crazies, rr 2 £ iod. de France. Les efpîces de cuivre fe divifent enfotda fou, «farff», | de fou, et quatrini, tiers de fou. Elles portent d'un côté les armes du duc, et de l'autre renonciation de leur valeur. Momioieî On compte à Rome par éçus, qui Ce divifent ea de Borne. . . . ioo baifoques, et chaque bayoque en cmq quatrins. Les monnoies d'or font de deux efpèces; favoir: les fequins, doubles - et demi - fequins, et les doubles ou piftoles, demi -doubles, et double -doubles» doppia romana, mezza doppia, dappia - doppia. Les doubles portent d'un côté l'image de S. Pierre, porté porté fur un nuage, et de l'autre la tige d'un lys en fleur. La valeur de la doppia romana eft porté, à 3 écus i3 bayoques, HT 16I. 8f. jà. de France; celle de fes divifions à proportion. Cette valeur change fuivant la hauffe des efpèces d'or. Les fequins, doubles et demi-fequins portent d'un côté les armes du pape, et de l'autre l'églife, re-préfentée par une femme portée fur un nuage, tenant les clefs d'une main et de l'autre la figure -d'un temple. Le fequin vaut 2 écus 14 bayoque?, zz 11 liv. 14 f. 6. d. Les doubles- et demi-fequins valent à proportion; Le quatrino, ou quatrin, porte d'un côté le bufte de S. Pierre, et de l'autre les deux clefs potées en croix, et fur-montées de la thîare; on lit au-délions le nom du pape. Le quatrino vaut 55f bayoques, — 2 1. i5 f. 8 d. Les efpèces d'argent fe divifent en écus romains, fcudo romano, valant 100 bayoques, =5 1. 5 f. de France; demi-écu, mezzo fcudo, valant 5o bayoques; cinquième d'écu, papetto, 2o bayoques; ou a donné la valeur de l'écu Romain qui eft très-rare, à la piaftre d'Efpagne qui eft allez commune; en tefton, teflone, 5o bayoques, ~ - il. io f. de France; paul, paolo, 10 bayoques, zz: 10 f. 6d.; grosi groffoy 5 bayoques; demi-gros, inedio-grojfo, 2 bayoques et 2 demi-quatrains, zz 2 f. 6 den. Les empreintes des écus, demi-écus, et papets, font les mêmes que celles des fequins, excepté que les écus frappés pendant la wcance du St. Siège, portent d'un côté les armes du gouverneur de Rome, et de l'autre le St. Efprit dans dans une gloire. Le teflon porte d'un côté S. Pierre et S. Paul, et de l'autre les armes du pape. Le paul, le gros, et le demi-gros, ppy. tent d'un coté les armes du pape, et de l'autre une légende différente j le paul: oblectat jujlos mifericordia: le gros; auxilitttit a fancto, et le demi-gros; vae vobis divitibus. Les efpl'ces de billon fe divifent en haut et bas billon. Celles du haut billon, font les pièces de deux cariins et d'un carlin, qui ont cours pouT i'»b vaque», et pour la moitié de ceîte valeur. Tdlcs portent d*pn côté les deux clefs pofées en croi.c, furmoniées de la tbiare, et de l'autre renonciation de la quantité de carlins qu'elles re-préfenleut. Les efpèces de bas biilon, font de couleur grifc, et fe divifent en pièces, de 3, de 4, de 2, et d'un bayoque, ~ 8, 4,2,1 fou. Les pièces de 0, baiocheUa da fi, prirent d'un côté, le bufte du pape dans un médaillon, et de l'autre les figures de deux faims. Les pièces de 4, de 2, et d'un bayoque, portent d'un côté, les clefs poftes en croix, et de l'autre une légende, qui indique leur valeur. Les efpèces de cuivre fe divifent en bayoques, bajoc-cho ; demi-bayoques, mezzo bajoccho; et qua« tvin, quatrino. Une légende annonce la valeur, pour laquelle elles ont cours. Le numéraire étant très-rare, on a créé des petites cédilles, de 5, G et 7 écus, qui partent les noms du mont de piété et de la banque du 5t. LTprit. Ces V. L'ITALIE; 33* Ces billets qu'on eft toujours obligé tle prendre pour argent comptant, perdent quelquefois 6 et 5 pour cent; quelquefois la perte n'eft que de 3 et 2^ pour cent. On compte à Naples par ducat, qui repréfente- ioMonnoi* carlins; chaque carlin fe divife en io grains, et cNap1*** chaque grain en 12 cavalli: 4 ducats et demi font la doppia, et 26 carlins font un fequin. Les efpèûes d'or font des pièces de G ducats, et de» onces de Sicile. La pièce de G ducats a cours pour 60 carlins, zz 26 liv. 10 f. 4 den. de France. Sa valeur eft indiquée par ifn D. et un G. Elle re-préfente d'un coté l'eifigie du roi, et de l'antre l'écuffon de fes armes. L'once d'or de Sicile, a cours pour 3o carlins, ZZ à peu près 10 1, d* France. Les %nonnoiesd argent, font des ducats et demi - ducats, des pièces de 12 carlins, ou écus de Sicile, des pièces de 2 carlins, de26grains, et de i3grains. L'empreinte des ducats d'argent eft la même que celle des pièces d'or de 6 ducats. On lit au-deflbiis de l'écuffon ces mots, ducato Nap. gr. 100, ce qui annonce que cette monnoie doit contenir 100 gr. de fin. Elle a cours pour 10 carlins, zz 4 !• 3 f. 4 d. de France. Le demi-ducat à proportion. La pièce tle 12 carlins, ou l'écu de Sicile, diffère des ducats, en ce que l'éculfon eft fans aucun accompagnement; on voit au-délions cette marque C. 120. Elle a cours pour 12 carlins, 5 liv. Des tari, ou pièces de 2 carlins, zz iG f. 8 d. Des pi«ce» pièces cle 26 grains, zz 21 f. 8 d. Les pièces de l5 grains ont une valeur proportionnée. Il y a encore la pièce de 4 cotvaUi; le tovnefe de 6 cavaili; la pièce de 9 cavalli, ou de 3 çîtnfrini; et la publica, qui vaut 18, cavatli ou i£ grains. jvrnnnoic* On compte à Meffïne et Palerme, par o»ce de 5o ne. i an. C9«20. ïa«. Carlini, Pont/. Gmn'u Ptceiotù 1 3o 60 45T° OOO 3,6ot> I 2 i5 20 I20 I lo 60 X If X 8 6 Les monnoies d'or font foizc* d'or, de 3o tari. Les monnaies dargent font les écus, demi-écus, quarts-decus etc. de 12, 6, et 3 tari. Des pièces de 4, 2 et d'un tari; et des carlins, ou pièces de io grains. 5. Tableau de quelques villes. Bologne. Population, 70,000 h. Edifices remarquables. Curiofites, Le palazzo pu- Bologne. blico, ou palais de la feigneurie: (on trouve dans les appartenons plufieurs beaux tableaux, et dans une grande niche fur la porte, la ftatue en bronze du pape Grégoire XIII.) — la cathédrale, ou ilduomo: (au-deffus du fanctuaire le dernier ouvrage de Louis Car-Tache , une annonciation ) — l'églife de St. Pétrone : fon y trouve la fameufe méridienne de Dominique Cajfini, dont le gnomon a 83 pieds de hauteur. CaJ-fini la traça en i655, et la rétablit en 1695. Les marbres de la méridienne étant fort dégradés, on les a refaits en 1776 fous la direction de M. Zanotti.) — les bâtiments de l'irniverfité: (le théâtre de l'anatomie efi nn des plus beaux qu'il y ait.) — la fontaine de Neptune: (elle eft une des plus belles; la ftatue de Neptune eft très-célèbre en Italie.) — les tours Afi-nelli et de Garifendi: (la hauteur de la première eft de 3o7 pieds de Paris, fans compter la coupole, elle eft inclinée de 5-£ pieds; l'autre n'a que 144 pieds de hauteur, à 8 p. 2 pouces d'inclinaifon, et cela eft fi frappant, qu'on n'apperçoit pas la pente de l'autre tour. On compare la forme de Bologne à un vailTeau, dont la tour Afinelli feroit le mât.) — le bâtiment de YInJlituto: ( établiffement célèbre, qui eft la chofe la plus remarquable de Bologne.) — les églifes de Gefu et Maria: (au maître-autel la circonclfion de Guer-thin.) de Mcndicanti: (dans la quatrième chapelle Gieidc de» Voy.iff. IV.rt. '■ Q à droite. JBoJogiw. à droite, un beau tableau du Cavedone, et au maître-autel un grand tableau de Guide.) de S. Salvatore: (une des plus belles églifes de Bologne.) de S. Paolo: (fous le baldaquin, deux belles figures fculptées par Algardi. ) de Santa - Agnefe: (au maître-autel le fameux tableau de Dominiquin, le martyre de Ste, Agnefe.) de S. Domenico: (à la cinquième chapelle, le fameux maifacre des Innocens par le Guide: on conferve dans la 6m e chapelle les reliques de S. Dominique. Il eft très-difficile de voir la tête, pareequ'il faut que le fénat envoie les clefs de lachàlfe. ) des Servîtes: (au cinquième autel à gauche, le S. André de l'Albane. ) de S. Giovanni in monte : (à la 8me chapelle à droite, un tableau précieux de Dominiquin, la vierge et le rofaire; et dans la 8me chapelle à gauche, la Ste. Cécile de Raphaël. On alfure que c'eft ce tableau de Raphaël qui a formé, pour ainfi dire, l'école de Bologne.) — le palazzo Sempieri: (la maifon principale de la ville; on y conferve le chef d'oeuvre du Guide, le St. Pierre pleurant.) — le palazzo Tanari: (il y a dans les appartemens un tableau admirable, par le Guerchin.) — les palais Magnani, Grafll etc. et plufieurs autres — la Zecca — l'églife des Capucins: (au maître autel un tableau de Guide, de la plus grande beauté.) — Madonna di S. Luca: (on y va par une belle galerie en portique, formée de 640 arcades numérotées, qui rendent ce pélerin3g« très - commode. Etablijemeus littéraires et utiles. L'académie des beaux arts: 1'inftitut de Bologne: (confultez: notizie delforigine e progreffi deU'Inftituto délie Scienzie etc. Î780 par le marquis Angeletti.) l'univerfité: les collèges lèges de plufieurs nations: (fur-tout le collège desBoiofne. efpagnols, et fes archives.) Collections. Cabinets. La bibliothèque, les fal-les, cabinets et galeries de lTnftituto, qui renferment des grandes richeffes, en chimie, phyfique, architecture, peinture, antiquités etc. — le jardin botanique — la bibliothèque de S. Salvatore — les biblio-thèqties du collège de Ste. Lucie, des Dominicains — la bibliothèque muficale du Père Martini. Promenades. La promenade de Montagnuoia. Auberges. Aux S Pèlerins : ( tre Pellerini. ) à la locanda Reale. Avis. Les gourmands d'Italie vantent fort les mortodellas de Bologne, efpèce de gros fauchTons: les lavonnettes fines et odoriférantes, les liqueurs fines, le cotignac et autres confitures, de même que la thé-riaque de Bologne, font recherchées dans toute l'Italie. Les fabriques de papier y font belles, et le travail de batteurs d'or mérite d'être examiné. Le tabac de Bologne a aufll de la réputation. On y remarque jusqu'à la race des beaux chiens des dames , il connus fous le nom de chiens de Bologne. La pierre de Bologne eft une efpèce de fpàth pefant, re-connoiilable par fes lames brillantes, demi-transparentes, et fa forme extérieure» qui annonce, qu'elle a été roulée par les eaux, Cette pierre, nommée il cuminabile, où. fpongin di luce fe trouve en grande quantité fur le mont Paderno, près de Bologne. Ce fut un cordonnier, nommé Vincènzo Casciarolo* qui, occupé d'alchimie, ramaifa des pierres du mont Pa- Q 2 dernd, Bologne, derno, croyant y trouver de l'argent; rentré chez lui, il les traita au feu, et au lieu d'y trouver le métal qu'il y cherchoit, il trouva le phosphore qu'il necher-, choit pas. riorcncf. FLORENCE. Population. 61,ooo. h. Edifices remarquables. Curiofites. La cathédrale. (Cette églife eft toute incruftée au dehors de marbres noir et blanc, qui font polis, et lui donnent l'air d'un catafalque. La coupole eft haute de S80 pieds. La méridienne que l'on voit dans cette cathédrale eft le plus grand inftmment d'aftronomie qu'il y ait au inonde, puisque le gnomon eft élevé de 277 pieds 6 pouces 9 lfones et un dixième, mefure de Paris, au deflus du pavé de l'églife. Ce beau temple eft fermé par des portes d'airain, fcufptées avec un art admirable. Le Cam-panille ou la tour à 252 pieds de hauteur, et eft incruftée de marbre noir rouge et blanc.) — Le baptistère— les églifes de St. Laurent; (la chapelle des princes, et les 7 ftatues qui ornent leurs maufolées, font de Michel-Ange. La chapelle de Médicis eft adolfée à cette églife. Celui qui fait voir la chapelle fait un commerce de rriofaïques et de marbres fins. La collection de 120 échantillons de marbres dilférens, y coûte i5 fequins.) de Santa-Maria-novella ; de St. Efprit (une des plus belles) de S. Marc; de l'Annonciation; (le tableau célèbre fous le nom de la Madon-na del Sacco) de la St. Croix; (avec le maufolée de Michel-Ange, et le tombeau de Galilée) Lo Studio, ou le bâtiment de l'univerfité — les maifons de Michel Ange dans la rue de Gibelins; d Americ Vefpuce, â l'endroit où eft bâti l'hôpital de S. Jean de Dieu; de Bian- Bianca Capello, dans la rue, Via Maggio, avec les armes de Médicis furmontées d'un chapeau. —r- Le palais Pitti. (ÇePt dans ce palais qu'eft la Madorma délia fedia de Raphaël.) —r Le palais vieux — le palais Strozzi— le palais Boboli, Corfini, (les amours et Silène , par VAlbané) —r- Riccardi (la galerie de ce palais eft admirable) — les 4 ponts, (le pont de la Trinité eft un des plus beaux qu'on ait fait) — La fontaine de Neptune. (On compte â Florence 160 ftatues dans les places, dans les rues, et dans les façades des palais, p. e. le centaure, ftatue fameufe d« 3ean de Bologne, et le beau groupe appelle Alelfandro ; mais il n'y a aucune place dans le monde ornée de ftatues auffi précieufes que la place du vieux palais.) —« la bourfe, di Lanzi — l'hôpital de St. Maria novella. Etablijfemens littéraires et utiles. L'univcrfité ; l'académie de Florence: (c'eft l'académie délia Crufca réunie à celle des Apatiftes.) l'académie des arts ; la fo-ciété des colombari,- la fociété d'agriculture. Collections, Cabinets. La galerie de Médicis ou de Florence: (la collection la plus célèbre, la plus riche», et la plus nombreufe qu'il y ait au monde, de ftatues antiques, de bronzes, et d'autres curiofites de l'art et de la nature. Confultez le Mufèe Florentin, et la der fcription de la galerie ducale de Florence, par l'abbé Lanzi. 11 eft défendu aux prépofés 41 gardiens, d'exiger ou d'accepter la moindre gratine-lion de lapait des étrangers. La livrée n'entre pas.) rr-r l'archive diplomatique. — La bibliothèque Maggliabecchi—le Mufée, collection immenfe de tout ce qui a rapport à la phylique, aux. mathématiques etc.) la bibliothèque Q 3 Medicea US V. L'ITALIE o«nce. Medieea Laurentiana — les bibliothèques des dominicains de St. Marc, des Françifcaius, de Marucelli, du palais Pitti, du grand hôpital, de la famille Riccardi, du doyen lliccardi, de Strozzi, de Rimiccini etc. L'ar-fenal: (remarquable par la collection d'armes et d'armures antiques.) l'obfervatoire de Ximenès; le jardin agronom'qrie, Fabriques. Manufactures: de foie (d'étoffes, de bas de foie.) de porcelaine, d'eaux de lenteur et d'eifences (furtout à la Fonderia di St. Marco.) de fruits candis; la fabrique de mofaïque de pierres précieufes ou dures (genre de travail ancien dans cette ville: dans les mo-mens de relâche que les ouvriers peuvent employer pour leur compte, ils font quelques petits tableaux très-chers, que les curieux fe peuvent procurer, le pied en carré de x5 à 3o louis.) la fabrique de lavori di fcagliuola. (cet art conhfte à faire un Une avec la pierre fpéculaire, et fert à imiter admirablement 'la mofaïque et la peinture.) jardins, Promenades. Le jardin de Boboli: les Çafcine (métairies du grand-duc, près desquelles on, a fait de jolies promenades le long de l'Arno.) la promenade al prato; la Vaggaloggia; les terraifes du cloi-tre des Olive tains. Spectacles, Divertiffemens. Plufieurs fpectacles: (le plus grand théâtre eft celui de la Pergola.) les promenades en carolfes aux portes de S. Galle et de S. Piètro Gattaleni, aux Caféines. Les courfes de chevaux qui fe font vers la S. Jean: (c'eft le beau jour de Florence;) le jeu du calcio ou du ballon: les courfes de de chars, la veille de la S. Jean, fur la place de Stators»*.. Maria Novella. Les câlines: (le cafino du fénateur Ginovi, eft un temple des fées.) Auberges. A l'aquila nera, chez le Sieur Pio; k l'Albergo del Sgr, Vannini. (le plus grand café eft celui de Bottegone, fur la place du dôme.) Livres qui peuvent fervir de guide: Riftretto délie eofe piu notabili di Firenze. Avis. La place du palais vieux eft le rendez-vous des vendeurs des chapeaux de paille, qui fefont à Florence ou dans les environs avec beaucoup de propreté, et dont les dames Angloifes font tant de cas. Excurjions. A la villa Impériale; au Pratolino: deux belles maifons de plaifance. GENES. Population. 110,000. h. Gta*$. Edifices remarquables. Curiofites. L'églife de St. Laurent, (on monte fur fa tour, pour dominer toute la ville, et jouir de la vue la plus variée.) — l'églife de l'Annonciade — l'églife de Carignano: (le St. Séba-ftien de Puget ; figure de marbre, très-belle.) — l'églife des Philippini —l'églife de St. Mathieu, (la chapelle de la famille Doria.) — le palais du Doge — le palais Doria (dans la plus bellefituation de monde) — les palais Sera ; Kiagera ; Brignolet ; Balbi, (parmi les tableaux, deux van Dyck) Durazzo : (la Madelaine de Rubens.) Pallavicine; (l'Adam et Eve, de Guide) etc. — l'hôpital des incurables : (qui peut, fans friffon-ner, traverfer l'étendue et le hlence de ce palais de la Q 4 dou- T. L'ITALIE. ttthci. douleur?) — -L'Alberto : (hôpital magnifique; la merveille de Gènes, il y règne un ordre admirable, une propreté parfaite; un foin extrême; on y guérit. Près de cet hôpital un endroit où le pavé eft enfoncé , et qu'on n*a point réparé, pour y coriferver la mémoire de la révolution, qui commença dans ce lieu-là le 5 décembre 2746.) — la paneterie publique — la ban* que de St. George: (les archives; le tréfor; les ftatues des légataires.) — la lanterne ou le phare — le bagne — le port. —les rues Balbi, nuova, et nuova nuova: (les deux premières font les plus belles rues de Gênes: on peut à préfent y entrer en carroffe. Une dame fait bien de ne pas parcourir les rues à pied, mais de fe faire porter en chaife, pour n'être pas expo-fée à la vue hideufe et à l'infolence des eftropiés et des mendians, dont les rues fourmillent) Promenades. Les Moles: la terraffe de l'églife de St. Laurent: les remparts, promenade fort agréable, depuis le couvent des religieufes de S. Antoine qui font à l'orient, jufqu'à la lanterne: le jardin de Loinel-lino, dont M. deDupat.y parle avec tant d'éloges: la promenade très-fréquentée au pont de Carnigliano: (le foir, les promenades font le plus remplies de monde. Si l'on veut avoir les plus beaux points de vue, il faut aller 1. en mer à un mille du port 2. fur le haut de la tour de la lanterne; 5. furie fommet de la montagne qui domine Gènes, c'eft à dire du coté de l'é péron.) Collections. Cabinets. Trois bibliothèques publiques; plufieurs bibliothèques particulières; le cabinet d'hift. nat. de M. Durazzo ; le cabinet de M. Gentile. eu- V- L'ITALIE. 249 Etabtiffcwcns littéraires et utiles* L'univerfité: le Geuc»-collège des écoles pies; le féminaire; l'académie des fciences et belles lettres ; l'académie des Adormentaû (prefqu'éteinte ; ) l'académie de peinture et fculpture. Commerce, Fabriques, Manufactures: de velours, (principalement des velours noirs, qui pall'ent pour être d'un plus beau noir que par-tout ailleurs) de damas; d'étoffes, de rubans et de bas de foie; de laine; de toile; des huiles; de favon; de papier (les papiers de Gènes ont deux qualités particulières; ils ne font point fujets à être rongés des vers, et ils ont une bonne odeur quand on les brûle.) Les ouvrages d'ébéni-fterie; les pâtés, (qui pall'ent pour les meilleurs de l'Italie) les champignons fecs; les boites en vernis; les fleurs artificielles: (les couvens de la Neve, de Rozi-na, de S. Nicolas, de S. liarthélemi, du St. Efprit, font renommés pour les belles fleurs. A Chiavari, 8 lieues de Gênes, on fait des fleurs, qui coûtent 60ou 70 livres Génoifes, chaque branche ;) la pêche aux anchois. Spectacles. Divertijfemens. Opéra, aux deux théâtres S. Agoftino et di Falcone; la comédie au petit théâtre, Teatrino ; les quaranta vigiiie (ou les alfem. blées qui fe tiennent 3 fois la femaine dans une quarantaine de maifons, chacune leur femaine.) les parties aux Villas, fur-tout aux environs de Polcheverra ; les bals aux Cafinos. , Auberges. Au cerf d'or, près du port; à Ste. Marthe. Q 5 Livres •ênei. Livres qui peuvent fervir de guide. Defcription des beautés de Gènes et de fes environs, ornée de différentes vues et de la carte topographique de la ville. Gênes. 1773. 8. Mélanges. Le Mezzaro, que portent les dames de Gènes, quand elles vont à pied, eft un voile de 2 ou 3 aunes d'indienne ou de perfe, plus ou moins belles. L'art de la plus fine cocpietterie prélide à la manière, découvrir la tète, les épaules, et les bras du Mezzaro, ou de les dévoiler. Le cygisbéisme n'eft nulle part plus en vogue qu'à Gènes. Le cygis. bée repréfente à peu près à Gènes, l'ami de ta maijon de Paris. Les Nobles feuls h Gênes ont le droit du liège a la voiture; les autres font conduire en poftillon. Au refte il eft rare qu'il en entre en ville; elles s'arrêtent fur une petite place, où font les écuries et les remifes, d'où l'on part pour la promenade, ou la campagne, et où les chai fes a porteurs fe rendent de . toute part. Les voitures ne peuvent fuivre dans les rues de Gènes qu'une direction qu'elles remplillént, et alors on ouvre les chaînes qui en barrent quelques-unes: les chaifes a porteurs et les porte-faix y font fans nombre. Ces chaifes font noires, comme les gondoles à Venife, et pour la même raifon. atou*. MANTOUE. Population. 28,000.h.. Edifices remarquables. Curiofites. S. Anfelmo (belle églife; dans la chambre du chapitre, la tentation de S. Antoine, par Paul Véronèfe.) — l'églife de 8t. André (célèbre par fes reliques) — l'églife des Dominicains (avec le monument de P. Strozzi) — l'églife des Théatins (plufieurs tableaux par Aimibal et Louis Carrache) — l'églife des ci-devant Jefuites.) — La Corte V. L'ITALI E. 251 Corte, ou le palais ducal (on trouve dans ce palaisMantou» des tapilleries faites fur les deffeins de Raphaël ; plu, fieurs peintures de Jules Romain, fon élève etc.) — le Palazzo délia Giuftizia (dans la muraille de la falle une mauvaife ftatue de Virgile) — le palais du Thé (ainfi. appelle à caufe de la forme de fon plan, qui approche d'un T. Ce palais eft remarquable par de belles peintures de Jules Romain) — le palais de Gon-zague — vis â vis de ce dernier palais la maifon qu* occupoit Jules Romain (fur la porte une belle ftatue de Mercure.) — les ponts de St. Giorgio et de Molini: le dernier renferme i5 moulins. Etablijjemens littéraires et utiles. L'académie impériale et royale des feiences et des arts: le collège: l'oblervatoire: le jardin botanique. Collections. Cabinets. Les collections de l'académie; le cabinet d'hift. nat. et de phyfique du collège; la bibliothèque du comte Zanardi. Auberge* Au lion d'or. Spectacles. Des comédies et de petits opéras dans le carneval, et au mois de Mai, tems où il s'y forme une efpèce de foire très - agréable. Environs. La Favorita — la Virgiliana; la tradition porte, que Virgile y venoit étudier dans une grotte ; mais on n'y voit rien de remarquable — le village de Pietolo anciennement appelle Andes, où naquit Virgile. On ne trouve rien dans ce village, qui Toit digne de la mémoire de ce grand-homme. Mantoue. Avis. Mantoue eft fituée entre deux lac*, et tellement engagée dans les marais, qu'on ne peut l'aborder, que par des chaulfées étroites. Mcflme. MESSINE. Population 4.0,000 h. avant le tremblement de terre de 1783. M, Bartels la porte aujourd* hui à 24,000. h. Edifices remarquables. Curiofites. (prefque tous les édifices, fur-tout la fuperbe Palazzata en face du quai, ont été renverfés ou détruits par le tremblement de terre de 1783. On commence à les rebâtir. Le fameux autel de la cathédrale eft dédié à la fagra lettera, ou la lettre de la vierge aux Meiféniens, et dont la fête fe célèbre le 3 Juin.) Promenades. La promenade de la marine ou îa Panchetta ; celle entre la ville et la citadelle — les jardins des capucins; (la vue de la terraife eft magnifique.) Collections. Cabinets. La bibliothèque publique; la bibliothèque des Capucins : les archives des Bénédictins. Manufactures. Fabriques. On y fait des taffettas; des gros-dé-tours , des molla, des tabi, beaucoup d© petits velours ci fêlés, des fatins , des étoffes guillo-chées, de rayées en coutils, etc. "Epoques des tremblemens de terre. 1169 — iQ.65 — 1090 — i456 — *494 i5oo — i5?6 .— 1507 — i538 1542 — 1049 — i555 — i565 — 1G01 i5i5 — i635 — 1608 — 16/yg ~ i65r — 1690 — 1717 — 1726 — 1729 1733 —- 1780 — i783 Si. V. L'ITALIE. 353 Secoujfes du tremblement de terre de I?S3. Jours. Sccovgcs. Secourt 5 Février. 64 CI Février. 2 G 24 22 5 7 22 3 8 I? =4 * 4 9 3 25 4 IO 1 26 il 27 2 12 4 z 13 2 X Mars. — M' s — i5 3 3 — 16 2 4 3 -7 4 5 a . 18 X 6 — }9 S 7 1 20 — S — 9 5 Mélanges. A la partie convexe de la courbure du golfe, derrière le fort, font des rochers fous leauî c'eft la fameufe Charybde, ou le Garofalo, où un bouillonnement, une élévation, un tournoiement des eaux, ou les courans violens, qui fe dévient avec irrégularité, entraînent les bàtimens, et les font quelque fois périr. Rien de plus beau que le coup-d*oeil de la marine, à Meffine, après celui du golfe de Naples. Celui de Mefline s'étend en forme elliptique fur une longueur de douze milles, depuis le ph^re qui eft au détroit, jufqu'au fond du port. Ce poTt, garni de navires, qui font en charge ou en décharge, qui en* treut ou forte»t; la rade, où il y en a fouvent à l'ancre ; Meffine. l'ancre; le canal où il en va et vient continuellement, qui pallent de fuite, ou qui s'arrêtent en palfant; les coteaux tle la Sicile couverts d'oliviers, de mûriers, et de différens autres arbres, qui fe montrent en amphithéâtre jusqu'au phare; ceux de la Calabre, en face, également» bien cultivés: tous ces objets fous la vue en même-tems, forment un fpectacle magnifique. MILAN. Population, ISO* à 140,000 h. Milan. Edifices remarquables. 'Curiofites. La cathédrale i (après S.Pierre de Rome la premièie églife de l'Italie. La hauteur extérieure de la coupole et du couronnement eft de 070 pieds de Paris. On prérend que cette églife renferme 4,000 fia tues, tant grandes que petites, dont 200 nu-delfus de la grandeur naturelle. La plus famtufe eft celle de St. Barthélemi écorché, proche de la facriftie; elle eft faite par Agrati. On doit monter fur la couverture de l'églife, non feulement pour voir l'immenfe travail dont elle eft chargée, mais encore pour y jouir de la vue. On y découvre une plaine charmante, terminée par l'angle de jonction de l'Appennin et des Alpes. La chapelle fouterraine où, répofe le corps de S. Charles Borromée, eft très-remarquable. La fculpture, la cifelure, l'orfèvrerie, y ont épuifé leurs ornemens. Le tréfor de l'églife eft le plus riche après celui de Lorette. On donne une gratification aux eccléfiaftiques qui le montrent.) _ palais des décurions — palais des docteurs du collège — la Cafa Borromea — l'églife de S. Ambroife — l'églife de S. FrâWsco Maggiore — l'églife de St. Victor: (autroifième autel un tableau deBattoni.) — l'églife le Grazie: (dans le réfectoire le tableau le plus célè- célèbre lie Léonard o de Vinci, la cène de N. S.) — Mila*. la ligure du tombeau de J. G dans l'églife de S. Jérôme — la cafa Litta — le monafteio maggiore: (bâti à l'endroit du temple de Jupiter.) — la citadelle — l'églife de S. Marc: (une des plus belles et des plus grandes de Milan.) — l'églife de S. Carpo-foio: (près de la porte 4- colonnes antiques de porphyre.) — le collège de Jirera — la Cafa Cufani — l'églife ilGiardino: (remarquable par la grande largeur du vaiifeau.) — le théâtre — la cafaClerici: (c'eft ce qu'on cite de préférence à Milan pour un modèle d'élégance et de goût.) — l'églife de S. Fedele: (il y a 6 colonnes de granité rouge d'une hauteurpro-digieufe. ) — Cafa Marino — le palais Durini — Cafa Arefe: (belles peintures.) — le feminaire —- le collège Helvétique — l'hôpital ou Lazzaretto — la Cafa di Correzione -— la jolie églife de S. Angelo — l'archevêché: (belle collection de tableaux.) — les prifons: (beau portail.) — la Cafa Caftelli: (un des plus beaux palais delà ville.) — l'églife laPaffione — le Foppone, ou les charniers de l'hôpital — l'églife des Rarnabites : (le grand autel eft remarquable par fa propreté et fa richelle. ) — l'églife des Théatins — le grand hôpital — l'églife S. Stefano — le palais ducal — l'églife de S. Nazaro — l'églife S. Faolo — l'églife de Madonna del Celfo: (c'eft une des églifes les plus eftimées de la ville.) — l'églife de S. Luftor-ge —■ les églifes de S. Vittoria et de S. Laurent: (le portique de la dernière eft une colonnade antique, le feul ouvrage des Romains qui foit refté fur pied, et d'un bon fiècle.) — Cafa Visconti — l'églife de Ste. Marthe: (où eft la ftatue de Gafton de Foix.) — l'églife de St. AlelTaudro: (plufieurs partie» de l'églife font font ornées avec profufion de pierres précieufes.) le Corfo — les deux grands canaux, qui joignent Milan avec l'Adda et le Tefin. Promenades. Les remparts: le cours: refplanade entre la ville et la citadelle. Spectàdcs. Ar.iufttizens. Opéra italien pendant lè carnaval, dans le grand théâtre, bâtiment magnifique. La comédie fuccède à l'opéra, mais en automne il n'y a point de fpectacle — le Vauxball — les af. femblées de la nobleflè et du tiers-état. On trouve une excellente fociété dans cette ville. Etablijfemens littéraires et utiles. Un grand nombre tle confervatoires, ou inftitutions de charité; p.e. le confervatoire pour les femmes mariées et malheu-reufes. La fociété patriotique. Le collège de Jirera. Le collège helvétique. Le collège des nobles. L'académie de transformati. L'académie de peinture et de fculpture. Collections. Cabinets. La bibliothèque Ambro-fienne, le muféé de Sattala, et le cabinet de médailles qui fe trouvent dans le même bâtiment: (cette bibliothèque, et ces collections, font la chofe la phis in-térellànte de Milan, après la cathédrale; il faut fur-tout fe faire montrer les manuferits de Léonard da Vinci; le vieux manuferit de Flave Jofephe; le vieux Virgile, avec les notes de Pétrarque; l'école d'Athènes, en crayon noir, par Raphaël etc. La bibliothèque eft ouverte tous les jours, pendant 2 heures le matin, et autant l'après-midi. La bibliothèque de l'églife .de de S. Ambrogio. La bibliothèque, l'obfervatoire, et les collections du collège de Brera. La bibliothèque de Perturbati. Les collections de MM. Caftelli, Cor-bella, Calderara, Arefc, Gallaratti, Annone, du prince Belgiofo, de feu M. le comte Firmian etc. La galerie de tableaux du palais de l'archevêché. Fabriques. Manufactures : les fabriques de la Cafa Clerici, de verre, de porcelaine, de laine, de poil de chèvre: (la machine pour dévider le poil de chèvre eft très-fingulière.) Les fabriques de la cafa Perfa, de toutes fortes d'étoffes en foie et en dorure, on en efti-me'firr tout les velours; de mouchoirs de foie, de bas de foie etc. La fabrique de rubans à la cafa Bo-vara: (on y emploie un métier ingénieux.) Des broderies et dorures: des ouvrages de cryftal, qui fout précieux. Des voitures. Des plâtres faits d'après les antiques. Auberges. lltreRe; Albergo reale: (excellente.)' Plan. Plans de la ville de Milan, de la cathé* drale, et des isles Borromées, chez les frères Reycens. Livres qui peuvent fervir de guide. „ Defcrizione di Milano." — ,tll cittadino iftrutto," Environs, La cafa Simonetta : (remarquable par un écho qui répète 4° 1016 Ja voix humaine et 56 ou Co fois le bruit d'un piftolet. — Pa-vie, à 7 lieues de Milan. La Chartreufe que l'on trouve en venant, eft une des plus célèbres de l'Italie. Les campagnes voifmes font remarquables par la Guide de» Voyag. l'art. U R l»a- Milan, bataille du 24 Février i525, où François I. roi de France, fut fait prifonnier. —• Les Is'es Borromées; elles font fituées fur la partie occklenta'e du Lac Majeur, c'eft à dire, dans la parte qui dépend du roi de Sardaigne, à i5 lieues de Milan. On va en 9 heures à Sefto, où (l'on s'embarque fur le lac, et l'on y arrive en 5 heures. Les defc-iptions romanesques de» isles d'Armide et des Fées les plus célèbres, fernl lent avoir été faites pour l'ifola madré et VIJota bella, mais fur-tout pour la dernière. La vue du lac même, animé par la navigation et par la pèche, et celle de ces eaux fuperbes et de ces rivages charmans, font de c-s isles un féjour enchanteur. L'ifola bella s'élève en dix terralfes, furmontées par un licorne coloffal, qui fait partie des armes de la famille Borromée. Ces terraf-Xes font garnies de citronniers en efpaliers et berceaux ; de limons de toutes fortes et groifeurs; d'orangers en pleine terre; de grenadiers etc. Sur des citronniers on a enté de la vigne, du figuier, du rofier, et tous ont fleurs ou fruits. Les falles du rez de chauffée du château, font décorées en rocailles, et diftri-buées avec goût. Elles m'ont plus fatisfait que les appartenons fhpérieurs, où l'on trouve la bibliothèque, et p'ufieurs tableaux ; quelques payfiiges de Tempefta, et 5 tableaux de Giordano, font les feuls, qui méritent de fixer l'attention. L'ifola madré eft plus agrefte, plus fimple, plus agréable fur-tout aux yeux de ceux, qui n'aiment pas la nature tourmentée ou forcée. Un petit bois de myrte et de lauriers, qui borde le rivage, eft délicieux. En allant aux isles Borromées et fur le bord du lac, on voit le château d'Arona, où naquit S. Charles, et la ftatue coloffale que fa famille lui a fait élever vers 1600 en cuivre battu. Elle a 100 pieds pieds de hauteur, et femble dominer tout Je lac, qui MlUn. a 5o milles de longueur fur 9 de largeur. Douze hommes peuvent fe placer dans la tète. Celle ftatue a presque la même grandeur, que la ftatue célèbre de Néron. L'ifola de Pefcatore, peu confiderable, n'a rien des embellifiémens des autres. J'ai vifué ces isles, en venant de Domo dOJfola, après avoir franchi les Alpes et les neiges éternelles du Valais et du Simplon. Le meilleur parti, le moins coûteux, et le plus expé-ditif, eft celui de fe rendre directement de Milan h Laveno, d'où l'on vifite enfuite le plus facilement les isles. On trouve à Sefto et à Laveno des barques toujours prèles. Le prix ordinaire eft de 10 à 15 livres de France. Le prix commun pour une barque à /j. rameurs, eft de .18 livres. Il faut l. ehoihr là barque la plus large et la plus folide, parceque la navigation fur ce lac, eft quelquefois orageufe, et faire prix pour 4. rameurs: 2. retenir pour tout le jour la barque à fon fervice, et convenir que l'on s'arrêtera àArona, à l'ifola bella, et à l'ifola madré. Si l'on revient par Varefe, on peut aller voir Corne, dont le lac eft le plus agréable de tous ceux qui font aux pieds des Alpes. L'afpect de ce lac, vu du port, ou du balcon de l'auberge de S. Angelo, forme un bien agréable tableau. MODENE. Population, 00,000 h. Edifices remarquables. Curiofites. Le palais de la ville — la douane — le palais ducal: (le plus bel édifice tle Modène.) — la cathédrale: (on montre dans un fouterrain de la haute tour, un vieux feau de bois fufpendu à une chaîne; c'eft le feau irnmoria. 1\ 2 lifé 25o V. .L' ITALIE. Milan, lifé par le poème île Ta/Je, intitule la ft'cchin rapi-— Péglife de St. iiarîholomée — réglife il V(^. to — le palais public — 1'arfenal — la llrada mae-ftra : (fuperbe rue, où eft placée une ftatue équeftre du dernier dtic. ) — le canal de navigation. Collections. Cabinets. La biblioibèque, le cabinet de camées, la galerie de tableaux, et les autres collections au palais ducal: la collection de tableaux au palais public; le cabinet d'hift. nat. de Fogliani; la bibliothèque de M. de Fontanella; les manufcrits ■rares dans les archives du chapitre de la cathédrale. Etablijfemens littéraires. L'univerfité, rétablie en 1770. Promenades. L'efplanade. Auberges. A l'auberge ducale. Environs. Le château de Safmolo, maifon de plaifance des ducs; les deux fontaines, minérales à S. Faultino, à un mille deModene, et à San - Agata, à un demi-mille de cette ville : les fources de pétrole àBaghonero: les belles carrières de marbre de Carrare, (à 28 lieues, au midi.) Livres qui peuvent fervir de guide. „ Le pittùre e fculture di Modena indiciMe e dehritte dal dottore Pagani. 8. " N.pUi, NAPLES. Popzdalion, 439,070 h. y compris Ics fauxhourgs, d'après le dénombrement de 1790: (M. Sa- Galanti porte le nombre des habifans des domaines Naple». royaux et: particuliers aux environs de Naples, à ijo,6j2, et celui des Lazaroni à 60,000.) Edifices remarquables. Curiofites. Le palais du roi — le théâtre de S. Charles — 1'arfenal de Marine — le château neuf — la place Largo di Caftol-lo — l'églife S. Luigi di Palazzo — l'églife S. SpiritO a Palazzo: (on admire fur-tout une Madonne du Refaire, par Giordano.) — la voûte et la coupole de l'églife S. Ferdinando: (le plus bel ouvrage à fresque, de Matteis. ) — l'églife de la vierge de la Soîedail : (au maître-autel une defcente du croix de Giorda- I no.) — le palais Francovilla — le château de l'oeuf — l'églife de la victoire — la façade de l'églife de Ste. Thèrèfe des Carmes déchauffés — l'églife de l'afcen-fion à Chiaia — le beau quai Chiaia — l'églife d» Piedigrotta: (on y fait chaque année le 8 Septembre une proceffion, qui eft la plus célèbre de Naples, l'image miracuieufe qui a fait la réputation de cette églife, eft fur le grand - autel. ) — le château S. Elme: (lagarnifon eft forte de 8,000 hommes. ) — le couvent des Chartreux: (dans la plus belle pofition. Les jardins et fur-tout le belvédcr qui eft fur une petite terraffe, font une chofe unique en Italie. La vue s'étend même jusqu'au château de Caferte. On admire dans la facriftie le plafond de Giordano, et le Chrift mort de i'Efpngnolet. L'apothicairerie et les caves méritent auffi d'être vues. On fait quelle ré-ponfe un religieux Chartreux fit à une grande princeiTe allemande, qui fe répandoit en éloges des beautés de la fituation du couvent: Transeuntibus.' répondit tri-flemeiit le religieux: réponfe d'un feus aulii profond, R 5 qu'où- T. L'ITALIE. Kapk* qu'oi iginale et piquante.) — l'églife de S. Gennarel-lo: (où fut faite pour la première fois la liquéfaction tlu fang de S. Janvier. ) — le belvéder du prince Ca. raffa — le couvent des Camaldules — le château de Capo di Monte — le palais Miradois: (c'eft une des plus belles htuations des environs de Naples, où elles font toutes charmantes. ) — les catacombes de S. Janvier: (elles font bien plus grandes et plus belles que celles de Rome.) — l'églife de Madré di Dio — la douane — l'églife de S. Pietro Al.iri tre: (il y a dans le cloître une fource, où l'on puife de l'eau pour le Roi, dans un ré 1er voir fermé à clef; le refte de l'eau fert au public.) — l'églife de S. Maria la nuova: (une adoration des Mages, par Giordano. ) — monte Olive-to: c'eft un des plus fameux couvens de la ville de Naples — le palais Matalone — lVglife St. Anne de Lombardie: (l'enfant Jéfus et la Vierge, qui donnent lç rofaire à St. Dominique, beau tableau de Lan-franc. ) — la rue de Tolède: (la plus belle et la plus grande rue de Naples, peut-être de l'Italie: elle a près de 800 toifes d'alignement.) — l'églife du St. Efprifc; (le tableau le plus remarquable, eft celui du rofaire, par Giordano.) — la place délia Carita: (c'eft où fe tient le marché de fleurs, de fruits, de légumes etc.) — le monte Calvario, couvent des Cor-deliers — l'églife de la Madonne des 7 douleurs: (le troiflème dimanche de Septembre, on y célèbre fa fête.) — l'églife de St. Trinité: (on allure que le cloître des religieufes, eft le plus beau qu'il y ait en Italie.) — l'aiguille de marbre du Pere Pepe —. l'églife de Gefu nuovo — le couvent de Ste. Claire : (c'elr. le plus célèbre de Naples; les religieufes font de la première noblefle. ) — le palais délia Rocca — le cob collège des ci -devant Jéfui tes — le monte deîla Pie- Nagltt, ta — l'églife de St. Jean le majeur: (c'étoit autrefois un temple, que l'empereur Adrien avoit fait élever a Antinous. Il en relie encore quelques colonnes cannelées antiques.) — le palais Filomarin — le couvent de S. Domenico maggiore: (dans la facriftie une gloire deSolimène; plufieurs tombeaux, entre autres, celui du marquis de Pescara, qui fut un des grands capitaines de fon tems. La procelfion du rofaire, le premier dimanche d'octobre, eft une des grandes et belles cérémonies de Naples.) — les palais San-Seve-ro, Corigliano et Cafacalenda — le palais Caraifa: (il eft remarquable par beaucoup de monumens d'antiquité.) — l'églife Santa - Maria - Maggiore : (ancien temple de Diane.) — l'églife de St. Paul: (la facriftie eft une des curiofites de Naples, à caufe des peintures de Solimène. ) — l'hôpital des incurables —— l'églife de S. Philippe de Neri: (l'une des plus belles églifes de Naples et même des plus remarquables en Italie.) — la cathédrale: (le roi André de Hongrie, qui fut étranglé à Averfa, y efi enterré. Le trélor ou la chapelle de S. Janvier, eft la plus belle partie de la cathédrale. Dans une niche, à porte d'argent, derrière l'autel, on conferve dans un oftenfoir, deux ampoules ou fioles de verre, qui contiennent le fang de St. Janvier.) — l'églife des Sts. Apôtres : (c'eft une des plus belles églifes et des plus ornées, qu'il y ait à Naples et même dans toute l'Italie.) — la Vicaria, ou le palais de JuiHce: (on compte à Naples plus de 5o,ooo avocats, procureurs, et hommes de robe.) — l'hôpital général, ou l'annunziata — il Mercata, ou la plaça du marché: (la plus ancienne de Naples, et la plus fréquentée par la populace. Ce fut là que fût R 4 déca- yaplee. décapité le jerme Conradin. On a bâti une petite chapelle et placé une croix, dans l'endroit même de cette indigne exécution.) — l'églife des Carmes: (on voit le tombeau du jeune Conradin près de la porte de la facriftie. On fait remarquer le crucifix placé au milieu de cette églife, qui, félon la tradition du pays, bailla la tète, pour éviter un coup de canon; on montre même le boulet. Le principal dortoir des Carmes eft très-beau, et donne fur la mer; on y montre l'endroit, où Mafaniello fut aiïaiïiné, 18 jours après TétabliiTement de fon pouvoir en i6p7.) — la calèrne de la cavalerie — le confervaroire de Lorete — le château de Poggio reale — le couvent de Monte-Vergine — la grotte de chauve-l'omis, et l'églife St. Maria del Pianto: (quand on eft devant cette églife, le coup - d'oeil eft admirable. ) Spectacles. Fêtes publiques. Amufemens. Le théâtre de S. Charles: (c'eft de tous les théâtres modernes de l'Italie", le plus remarquable par fa gran-deur); le théâtre neuf; le théâtre de FiorenLini; le théâtre de S. Caiiinoi; le théâtre del Fondo : (tous les fpeciacles de Naples, jouent le famedi et le dimanche; ils prennent encore chacun un autre jour de la fe-maine, comme le mercredi ou le jeudi ; il n'y a que le vendredi, où l'on donne relâche.) le carnaval: (il ef| très - brillant, ) la Cocagne: depuis quelques années elle a été fupprimée: (la veille de Noël on fedifiingue par la dévotion à la vierge; il y a des Madonnes dans presque toutes les rues, et l'on tire des fufées devant chacune. On fait dans les maifons des crèches, Vre~ Jepi, pour lesquelles on dépenfe quelquefois jusqu'à 60,000 francs. Des joueurs d'inftrumens viennent de la V. L' I T A L T E. 25? la Calabre, avec des rnufettes, des guitarres, des tam- mvi bours, des basques, dès crotales, tout le monde danfe et cbante plus qu'en tout autre tems. On voit dans les rues, fur-tout dans la Strada del popolo, des cafés àmbulans, des tas de viande, et le peuple boit et mange à l'excès.) — les courfes de chevaux dans les rues de Chiaia et de Tolède — l'accademia de cava-lieri: (deux fois la femaine.) l'accademia de buonl amici: (aflemblée du tiers-état.) Promenades. Platamone: (promenade fur le bord de la mer, aflèz élevée pour qu'on y jouiiTe de la plus belle vue.) Chiaia: (quai, qui a près de 1,000 toifes de longueur; on y a planté 1779 tr0^s rangées d'arbres en berceaux, défendues par des parapets et des grilles, ornées de fontaines, de ftatues, de treillages, de gazons, de parterres et d'orangers; on y a bâti des ter-raffes, des cafmos, des cafés, des billards; c'eft une des plus belles promenades qu'il y ait dans l'univers. La foire du mois de juillet fe tient à préfent à Chiaia. ) la promenade aux jardins de Poggio féale': (depuis longtems elle eft abandonnée ; on va maintenant à Chiaia, fur le Mole, la villa reale et fur le nouveau quai, qui conduit au pont de la Madelaine.) Etablijfement littéraires et utiles. L'univerfité : l'académie des feiences, fondée en 1787. L'école militaire: l'académie de peinture. Les académies des Otioli, lntronati, Ardenti. L'académie Hcrculane. Collections. Cabinets. Les A bibliothèques publiques de Capo di Monte, du Seggio, des Hiéronimi-tes, et du prince de Tarha: les bibliothèques des 1\ 5 Car- l66 y. -L'ITALIE. Napiei. Carmes, des Capucins à St, Jefrémo, de St. Jean de Carbonara etc. Les collections, de l'école militaire, et du château de Capo di monte: (Ce château renferme un grand nombre de chofes rares et précieufes, des pierres gravées, des tableaux etc. On admire la belle Danaë de Titien ; la réfurrection , tableau de J. Baifan; le St. Michel, peint par Lanfranc; cinq tableaux de Shedone etc.) Il Studio ou la reate accademia, bâtiment, deftiné àfervir de Mufée: on y admire trois chefs - d'oeuvre célèbres qui jadis furent l'ornement de Rome ancienne et moderne: l'Hercule Farnèfe, la belle Flore, et le groupe du taureau Far-uèfe, que le Roi a fait tranfporter du palais Farnèfe de Rome à Naples. On fe propofe de placer auffi dans ce bâtiment le cabinet de Portici, et celui de Capo di monte, et la bibliothèque Farnèfe, augmentée de celhs des Jéfuites, enfin l'académie de peinture.) le cabinet et les collections étrufques du chevalier Hamilton: la collection des vafes étrufques, chez les Théatins: les médailles du Prélat Gurtler, du baron Ronchi, du prélat Calefati. Le cabinet d'hift. nat. de l'abbé Minervini. Les bibliothèques des marquis Berrio et Vergas. Fabriques. Manufactures: d'étoffes d'or et d'argent; de taffetas; de bas de foie tricotés; de mouchoirs de foie; de cordes de violon; de giallolino; de porcelaine; de bougies; de pâtes fines, ou ce qu'on nomme en général maccaroni (on diftingue plus de 3o fortes de pâtes.) Les favons; les eifences; les fleurs artificielles ; les confitnres ; les diavolini. (Des chofes très-recherchées des étrangers. L'apothicaire-rie du couvent des Olivétains eft renommée pour les odeurs, T. L'ITALIE, 267 •deurs, les pommades, et les favons parfumés, qu'on Nap|e». y débite.) Des tables incruftées de pierres dures; de Jolies tabatières d'écaillé etc. Auberges. Il y a à Naples de très-bons hôtels, dans une fituation délicieufe, tels que l'Albergo reale; Albergo del Sgr. Severino; il JÀe di Swezia; Albergo alla Crotella etc. Loges des Francs - Maçons. San-Juan; Perfect union: well cho-én lodge. Coup-d'oeil, aspect de la ville. L'aspect de Naples eft une des plus belles chofes qu'il y ait au monde. On ne peut lui comparer que la vue de Conftantino-ple et celle de Gènes, qui en approche le plus. Naples doit être vue 1. du quai, qui côtoyé la petite églife del porto, près de Paulilippe. 2. du haut des Chartreux. 3. du jardin des Camaldules. 4- t'u château de Por-tici, 5. dans une barque, à quelque diftance du port. Cette dernière vue eft préférable aux autres. Sur aucun horifon le foleil ne le montre avec autant d'éclat: nulle part il ne mérite fi bien l'épithète d'au-reus. il le lève derrière le Véfuve, pour illuminer le coteau riant de Pofilippo, et le fein du plus beau golfe de l'univers, uni comme un miroir, et rempli de bateaux tous en mouvement. L'objet qui termine la perfpective, eft l'isle de Caprée, fameufe par la retraite de Tibère et par les écueils des Sirènes: en la regardant, on fe fouvient que c'étoit vers ces rochers que le prudent Ulylfe fe bouchoitles oreilles, et qu'à peu de diftance de - là, le moins fage Annibal fo li- vroit Nsjitct. vroit à la volupté de l'harmonie, et aux carelTes de La féduifante Camille. JlviS. Le climat de Naples étant plus chaud, efi: auffi plus fujet aux infectes. Les lits n'ont point de rideaux à caufe de la chaleur, mais on les couvre avec des gazes pour fe garantir de la Zanzora, qui eft une efpèce de coufin très-incommode, et l'on fait les montures de lits avec du fer, pour mieux fe préferver des infectes. La taraniule eft une groflé araignée, qui (a 8 pieds comme les nôtres, et dont le corps eft com-pofé de deux parties féparées par un canal très mince. Tous les phyficiens mettent à préfent au nombre des erreurs populaires fa piquure, et tous les effets qu'on en raconte. Plan. Plan de la ville de Naples, par M. Perrier, Livres inftructifs. ,,Galantr defcrizione geografica „e politica délie Sicilie. Napoli 170a,, le ^me voJu-me, qui traite de la ville de Naples. Confommation de la ville de Naples en 1700. 1,212,260 tomoli de bled et de froment 274,077 tomo-li d'orge et d'avoine; 21,800 boeufs; 5,ooo cochons; 160,000 moutons; 82,000 agneaux; 16,000000 pièces de volaille; 40,000 cantari de poiiTon ; (le calemare eft un poiflbn tTès-délicat.) 25,000 cantari de poiiTon falé; 25,ooo cantari de fromage; 20,000000 oeufs; 3o,oooooo mêlons; 9,00000 tonneaux de vin. (le cantari a i5o livres, le tomol 48 roioli 55| onces,) En- V. L'ITAL I E. 2G9 "Environs. I. Voijagt au Vèfuve. Kari, Ceft la montagne, qui, comme le difoit avec vente, un capucin à une dame angloife, vomit de l'or, par la quantité d'étrangers qu'elle attire. Elle eft a trois lieues de Naples et à une lieue de la mer. La première éruption dont il foit fait mention dans l'hiftoirc, car on n"a par la tradition que des indices foibleset peu certaines qu'il y en ait eùdans l'antiquité, arrivale4 Août, l'an 79.de l'ère chrétienne. Les villes d'Herculanum et de Pompeïa furent englouties fous les cendres et autres matières qui en fortirent, et Pline le naturalifte, pour s'en être approché de trop près, y perdit la vie. L'éruption de l'année 4.72 fut fi terrible, que les habitans de Conftantinople en furent effrayé», et que l'empereur Léon I. fortit'de la ville. Celle de l'année 1779. fut presque auffi forte. Il y a trois chemins qui conduifent à cette montagne ; l'un au nord, du coté de faint Sébaitien et de Somma. Le fécond à l'oueft par Refîna, et le troifié« me à l'eft, du coté dïOttaiano. Celui par Rrfuia eft le plus fréquenté et le plus difficile. Il faut environ fept heures, par ce chemin, pour parvenir au Commet du Véfuve. DePortici, on y parvient en deux heures et. demie. On fe fert de mulets pour monter jusqu'à la plaie-forme. Si l'on prend le chemin de faint-Sébaftien on peut aller jufque là en voiture; on prend des ânes à faint Sébaftien, pour parvenir jusqu'à l'he.r-mitage de faint-Salvador, qui en ell à environ cinq quarts d'heure de chemin. L'hermite offre aux étrangers, du vin, des fruits et tout ce qu'il peut offrir. Les perfonnes, qui aiment la bonne chère, ont foin d'y faire porter ce qu'elles défirent. De-là on va à pied pendant environ «ne heure jusqu'à une pente allés roide qu'il faut gravir; et quoiqu'on n'ait plus que 555 toiles à monter, on employé encore près d'une heure à les franchir; parceque le fol fur lequel on marche étant couvert de pierre.ponce, de fable et de cendres, cède fous les pas, ufe les femelles des foidiers, ou les brûle ii on eft obligé de marcher fur de la nouvelle lave, et bleife les pieds. 11 faut fe tenir ferme à la ceinture ou à la corde du payfan, ou guide; le guide ordinaire des étrangers eftBartolo-meo, furnommé le cyclope du Véfuve. Un voyageur moderne recommande de fe fervirde celui qu'on nomme, la Spagnuolo; on fe fait tirer.par eux, ou ce qui vaut encore mieux, on s'aide foi-mème en s'appuyant fur un gros bâton. On arrive enfin fur la plate-forme du Véfuve, qui étoit autre fois le fommet de la montagne, et qui eft aujourd'hui une petite colline de quatre - vingt pied» de haut et de 2oo en talus, qui s'eft forniiie lors de l'éruption de l'année ij5j. C'eft au fommet de cette montagne qii'eft fitué le cratère, ou la bouche du volcan t d'où la flamme fort continuellement , et dont la forme ch. nge fi fréquemment qu'il eft impofflble d'en donner une defcription certaine. Il ne faut cependant pas s'imaginer que ce voyage foit dangereux , carMad. Piozzi l'a fait avec une da* rne qui y mena avec elle un enfant de quatre ans, et qui fut avec lui jusqu'au bord du cratère. On On peut lire le petit livre intitulé: Saggio di Li-thoiogia Vefuviana da Cavalière Giovani. Napoli 1790. On compte 143 ouvrages imprimés qui traitent de ce volcan. D'après les remarques de Mr. de Salis, il pa-roit que lorsque le vent vient du fud, ou de l'on eft, et qu'il pouiTe les vagues de la hit vers la côte, le volcan eft plus agité. Il fe vend à Portici et à Naples des ouvrages faits de lave, et autres productions du Vtfuve» 2. Voyage à Paeftum. On compte de Naples à Paeflum 5*5 milles d'Italie; on peut y aller et revenir commodément en trois jours. En hyyer et au printems on va le premier jour jusqu'à Salerne, où l'on couche. Mais depuis le mois de juin jusqu'à celui d'octobre, l'air de cette contrée eft tramai fain pour les étrangers, alors on s'arrête à Vietri. Pendant les fejours que Von fait en automne à la campagne, et lagrande foire qui fe tient a Salerne, cette route eft très-fréquentée. On paiïe aux environs de Portici, de Refîna, de Pompeïa, cette ville qui fut engloutie par les matières que vomit le Véfuve, qu'on lailfe à droite, de forte qu'en faifant cette tournée on peut voir ce que tous ces endroits ont de remarquable. Enfuite on entre dans la vallée de Nocera. Il faut voir en palfant l'églife de St. Maria Maggiore, qui fans contredit, paroit être une des plus anciennes de la chrétienté. . On ne peut trop recommander les vues des environs de la Cava et de Vietri, dans le golfe de Salerne, a ceux qui aiment à peindre des payfages. Derrière Salerne, on palfe dans un bac la rivière de S alfa. Les bateliers qui conduifent ce bac, font, pour la plupart j des fies malfaiteurs qui trouvent ici un afile, et qui res-femblent plus à des ombres, qu'à des tares vivans; caufe qu'il faut attribuer au mauvais air qu'ils reluirent. Les buffles, les brebis! noires,broutent à préfent les chardons qui cioillem dans les bourbiers d'eau baguante, qui couvrent les endroits où etoient anciennement les tepidi rojaria Parjli, célébrés par Ovide. La defcription des plus anciens et des plus iniéreflans monumens de Paejhnn, fe trouve dans mi ouvrage du P. Paoli, intitulé, Rouine delta città di Paejlo, dettu ancora PoJJidonia. Roma 1748- Les principales ruines qu'on y trouve encore conliftenten celles de deux temples et un autre édifice. On arrive le même foir à Salerne ou à Vietri. Dans le parvis de la cathédrale de Salerne il y a une fontaine décorée d'un vafe antique de granit verd. Dans le veftibule on voit encore beaucoup de farcophages antiques o;nés de bas-reliefs; et parmi les tableaux des autels il y en a deux fuperbes, d'André Habbatini. 3. Route de Pozzuoli, Bayes etc. La première chofe remarquable efi: la grotte de Pozzuoli, ou de Paufilippe, qui a 563. toifes de longueur. La féconde eft le tombeau de Virgile. On a beaucoup contefté depuis quelques années fur l'existence, ou la non-exiftence du laurier qui, dit-on, ombrage ce tombeau. On voit encore dans l'églife de St. Maria del Porto, le maufolée du poète Sannazar. On peut faire le voyage de Pozzuoti par eau, mais il eft plus agréable lorsqu'on le fait par terre en paflant par la Solfatara et le lac Agnano. Le mona- ftère V. L'ITALIE, 373 itère des Camaldules qui eft fur une montagne, d'où Nsjpîe* l'on jouit de magnifiques points de vue; San Salvadore a profpetto, nommé à préfent. S. M. Scala coeli. La Gratta di Cani (grotte du chien) déjà connue. La Solfatare. Le nionaftère des Capucins. Il y a près de l'autel une étuve naturelle qui donne allez, de chaleur, pour qu'on y puifle faire fécher du linge mouillé. Dans le fouterrain qui fert de fépulture aux moines, on montre des cadavres qui font préfervés de la corruption. De là on entre dans les champs Phlégréïens. Entre les antiquités qu'on trouve à Pozzuoli, il faut diftinguer le temple de Sèrapis, le pont de Cali-gida, l'amphithéâtre, les citernes, les Colcmbaria, la maifon de campagne, qu'on dit être celle de Cicéron etc. On offre aux étrangers à Pozzuoli des médailles, des pierres gravées à acheter, qui pour la plupart font contrefaites à Naples, et par conféquent faufles; des ouvrages de mofaïque, des yafes antiques, etc. Ces contrées et les environs du lac Bajanus étoieut, du tems de la république le féjour le plus délicieux qu euileiit les grands et les voluptueux d'entre les Romains; aujourd'hui elles font défertes, abandonnées, couvertes des ruines de leur ancienne fplen-deur; l'air même qu'on y refpire eft très - mal-fain. Monte nuovo eft une colline qui a été formée par un volcan qui l'éleva du fond d'un lac en i558. Ce lac qui étoit très renommé pour l'excellence du poiiTon qu'on y pèchoit, fedes lécha et eft comblé par la colline. Guide riee roj*f. P*tt. I, • Ee Le lac Averno. Les bains de Net on, ou plutôt îes thermes de Bajae, fi. renommés dans l'antiquité. La chaleur qu'on y éprouve en y entrant, excite une lueur abondante. 11 ne faut entrer dans les galeries et dans les fallcs qu'avec précaution, par rapport aux trous et aux décombres dont elles fon, remplies. Les Tuines des temples de Vénus, de Mercure ci de Diane. Le terrain marécageux ne permettant pas d'y parvenir à piedfec, on s'y fait porter fur les épaules dés m«riniers. Le prétendu tombeau d'Agrippine, qui a plus l'apparence des reftes d'un théâtre que d'un tombeau. Les Cento Carkerelle. La Pifcina mirabile, qui n'eft qu'un réfei voir. Les reftes du théâtre de L ucuU tus à Mifene. La fource d'eau douce au milieu de la mer. On croit que c'eft la fourse de Domitien. Le temple de Nymphes. Les champs Elyfées. La "tiare morto, abondante en poiffons. Le lac Fufara ou l'ancien Acheron. La groïte de la Sybille de Cumes. La temple des Géants. La maifon de Sylla. Le tombeau de Scipion l'africain, nommé Torre di tatria, d'après ces trois mots qui font reliés feuls entiers de l'infcriplion de ce monument. 4- Route de Portici ; Herculanum etc. Le château de Portici et le célèbre mufèe qui s'y trouve. Les jardins du château. Les ruines d'Uercu-ianum, dont on voit encore le théâtre, le refte étant comblé. Les ruines de Pompeïa. Ici on parcourt une ancienne ville, qu'habitoient et fréquentoient jadis les Grecs et lesi Piomains ; entouré des reftes de l'an.- l'antiquité, parmi les maifons, les théâtres et les, temples. Les ruines de Stabia, dont on ne continue pas la fouille, L'isle' Caprée, célèbre par t0U6 les excès de Tibère. 5. Château royal de Caferte. Cette maifon eft fituée dans la plaine, à peu de diftance de l'endroit où étoit anciennement la volup-tueufe ville de Capoue. Le château eft un des plus fuperbes, des plus réguliers et des plus vaftes de toute l'Italie. Il a été bâti d'après le plan de l'architecte Vanvitelli. Les jardins répondent à la grandeur et a. la rciajmificence de l'enfemble. L'antiquité ne préfente rien qui foit comparable à l'aquéduc. Sa longueur eft de 27 milles d'Italie et 218 palmes. Le palais et l'aqueduc ont coûtés fept millions de ducats à bâtir, ou à peu près autant d'écus de convention d'empire. *) En creufant le grand aqueduc on trouva à quatre-vingt-dix pieds de profondeur, un ancien tombeau. Il elt aifé de juger de quelle antiquité doit être ce tombeau, îe fol étant proportionnellement le même aujourd'hui qu'il étoit il y a deux mille ans. Combien de fiècles ne s'écoulent - ils pas avant que le fol d'une vallée s'élève de foixante-dix pieds ? Car certainement ce cadavre ne fut pas enterré à plus de vingt pieds de profondeur. S 2 Près •) Ce qui fait environ 37 millions 333 mille 333 livr«s fix fols huit deniers, argent de France. 276 V, L* I TA !.. I T.. Près deCaferte eft la colonie de Saint ■ Leucio, qui. efi. un établiifement de manufacture et un elTai remarquable, quoiqu'en petit, de tout ce qui peut contribuer à l'éducation du peuple. 11 faut lire les ftatuts et les inftructions que le roi des deux Siciles actuellement régnant a écrit de fa propre main à ce fujet, et qui méritent d'être placés au premier rang parmi les écrits des fouverains. 6. Voyage à Visle dlschia. On compte quatorze milles d'Italie depuis Naples jusqu'à la ville dlschia. Les bains qu'elle renferme et les étuves (Stuffa), vapeurs humides qui y for-tent de la terre, font, qu'en été cette isle eft très-fréquentée par les malades. Les montagnes nommées Monté di vico et d'Epopco, qu'on dit être auffi hautes que le Véfuve, offrent les points de vue les plus agréables. L'isle dlschia elt une production volcanique et riche en matières de cette efpèce très - remarquables. Son territoire produit d'excellent vin. L'isle de Procita, qui n'eft pas éloignée de celle dlschia, eft peut - être la plus peuplée du monde; car quoiqu'elle n'ait qu'environ trois lieues de France de circuit, on y compte quatorze mille habitans. 7. Note des depenfes à faire dans ces voyages. Un voyageur moderne François, indique les prix fui vans. Pour une journée de route à Pozzuoli, y compris le rendez-vous, au cas qu'il foit néceflaire, le retour et le pour boire, 12, i5, 0u tout au plus 14 Carlini; et pour le Cicérone dont on fe fait accompagner V. L'ITALIE: 27% gncr 6 à 7 Carlini, Un canot pour traverfer le golfe, Kapki. 12 Cari, mais li c'eft fimplement pour fe promener il en coûte 24 à 5o. Lorsqu'on fe fait porter dans la grotte des Sybilles et dan6 les temples fitués dans les marais, on paye chaque fois un Carlini. Pour le che-min fouterrain, qui conduit jusqu'à l'endroit le plus profond des bains de Néron, où l'on ne peut defeen-clre qu'avec un flambeau; trois Cari. Au temple de Vénus un et demi Cari. A l'amphithéâtre un demi-Cavl. A celui qui conduit à l'entrée de la Solfatara, qui en fait entendre l'écho, et qui conduit à la fabrique d'alun et de fouifre, deirx Cari. Dans les bains de Vapeurs de San-Germano, un Cari. A celui qui conduit et qui a la clef de la grotte du chien, et qui fournit un chien pour faire l'expérience, deux Cari. Pour un cabriolet pour aller à Caferta i5, jusqu'à 16, Carlini. C'eft une petite voiture dorée, très-jolie, attelée d'un cheval, qui va comme un trait. Pour aîîer de Cajirta à l'aqueduc, on prend un cabriolet, qui coûte 5 Carlini, on donne au fontainier deux Cari; à celui qui montre les ftatues, un ou deux Cari, au plus. Poulie théâtre, un Cari. A celui qui conduit et fait voiries appartemens du palais, un Cari. Au garde du Mu-fée de Portici, 8 à 10 Cari. Au garde des tableaux4. à 5 Cari. Pour le faire montrer les ftatues et les colonnes qui font dans le palais royal, 2, 5 ou 4 Carlini. A l'Invalide qui a les clefs d'Herculanum et qui y conduit les étrangers avec un flambeau, un Cari, par heure. Le Louis de 24 livres, argent de France, ou onze florins d'Empire, vaut onlinairemen 56 Carlini. 11 eft uéceffaire, lorsqu'on fait la courfe à Pozzuoli, de fe pourvoir à Naples de vivres qu'on emporte avec foi. S 3 La 273 2Y- L'ITAXIE. Njpiei. La calèche Napolitaine n'eft qu'une coquille fur un fupport en piedeftal, femblable à la fection oblique d'un vafe, dont le pied refteroit entier pour formelle liège; elle eft portée fur des brancards légers ettrès-élaftiques. Une perfonne y eft à l'iule, deux y font fort gênées. Tirée par un feul cheval, elle va comme Je vent, ne pèfe pas une once, culbuteroit et jetterait au loin fon homme, s'il y avoit le moindre cahot; mais tous les chemins des enviions de Naples, font comme des allées de jardin. L'un des voyageurs tient les rênes, et le conducteur, placé derrière lui, garde le fouet, ou le lui remet, fuivant l'occurrence. Nice, NICE. Population. 12,000 h. Edifices remarquables. Curiofites. L'églife de San-ta-I\eparata, dans la vieille ville — l'efcalier du rempart — les ruines et antiquités à Cimier, Cemenalium (k | de lieue, fur une colline enchantée) — les ruines d'un temple, non-loin de la baltide de Marchefe Fer-reri, et de l'abbaye de St. Pont — le port de Ville-Franche à £ lieue de Nice : (la rade eft une des plus belles de l'Europe ; cent vaiileaux de ligne pourraient y mouiller à l'aife) — le fanal — le fort de Montalban, Spectacles. Corné-lie Italienne. Opéra-buffa. (Le carnevaleft très brillant à Nice. Dans une falle jolie on donne toutes les femaines bal et concert alternativement. Les aifemblées font alors très-nombreufes ; tous les loirs il y a auffi ailemblée chez le commendant.) Promenades. La terrafle le long de la mer (d'où l'on découvre par un teraps clair les montagnes de Corfe.) — la promenade des oliviers — les baftide6, ou on petites maifons peintes de différentes conteurs, qui Nict-couvrent les coteaux. Auberges. A la pofte. Séjour à Nice., C'eft principalemment dans les. fauxbourgs de la poudrière et de la croix de marbre, que logent les étrangers qui font attirés par la beauté du climat, et qui paiTent l'hiver à Nice. Il fait pref-que auffi chaud à Nice dans les mois de l'hiver, qu'en Angleterre au mois de mai; ot l'air y eft fi ferein, qu'on ne voit pendant des mois entiers, ■ qne le plus, beau ciel azuré fans nuages. On voit à Noël les fermiers occupés à cueillir leurs olives fur les collines, et à ramaffer dans les vallées leurs oranges et leurs citrons, à faucher et à faire leurs foins, ce qui arrive 4 fois par an. 11 y a des particuliers à Nice, qui cueillent tous les ans plus de 3oo,ooo oranges, plus rie i5o,ooo citrons. Enfin le pays eft, comme on le dit dans le pays même, très-abondant en algrure, L'af-fluence des étrangers a engagé les habitans à conftruï-re et à meubler un grand nombre de maifons, defti-nées uniquement à cet ufage. Elles font prefque toutes ifolées, entre cour et jardin, ayant vue fur la mer d'un coté, et de l'autre fur une campagne enchantée, qui n'eft, pour ainli dire, qu'un jardin. On loue ces appartemens pour la faifon, c'eft a dire du mois d'octobre au mois de mai. On peut avoir une chambre garnie à un louis, et il y a des appartemens depuis i5 louis jufqu'à ioo et même i5o. Les propriétaires fourniflènt le linge et même l'argenterie, mais en petite quantité, et d'une valeur ordinairement très-médiocre. On trouve des meubles à louer pour s S 4 louis 2 Sa V. L'ITALIE, Nice, louis le moîs. Il faut attacher des réfeaux de moucherons à tous les lits; fans cette précaution il ne feroit pas poffible de dormir. Il faut avoir foin, lorsqu'on fait quelques conventions, d'entrer dans les plus petits détails. Le Roi de Sardaigne a voulu rendre moins pénible la communication île Nice avec Turin. Déjà les carolfes et les voilures de tout genre, ont été de Nice à Turin et de Turin à Nice, fur une diftance de oo lieues, depuis le mois d'août, jufqu'au mois d'octobre. La grande quantité de neige, qui couvre enfuite la montagne de Tende, rend le cbemin impraticable, fi ce n'eft pour les mulets. Il en fera dq même tous les hivers, et les voyageurs arrivés à Tende d'un coté, et à Limon de l'autre, feront toujours obligés de faire démonter leurs voilures, pour les faire tranfporter par des mulets, du moins pendant 5 ou 4 mois de l'hyver, jufqu'à ce qu'on ait percé la montagne. Ce percé aura, fuivant le projet, i£oo toifes de long, et 5|- en largeur et en hauteur. Vues. Douze vues de Nice et de la côte, gravées par M, Jlbani Beaumont, 1787, et colorées par Lori. t^ouc. PADOUE. Population. 58,ooo. h. Edifices remarquables. Curiofites. La cathédrale, (une vierge, du célèbre Giotto)— Il Santo, ou S. Antoine de Padoue: (le martyre de S. Agathe, pa* Tiryolo; la chapelle de St. Antoine; le bufted'Hélène Comaro; la bibliothèque du couvent.) — Santa Giu-ftina (l'une des plus fuperbes églifes de l'Italie; le martyre de St. Juftine, par FaulVêronèfe, tableau ellU mé; mé; la bibliothèque du couvent.) — S. Annunziata : rarfoiu, * (quelques peintures à frefque, par Giotto) — il Sallo-ne: (la plus grande falle qu'il y ait au monde; le monument élevé à Tite-Live; la pierre d'opprobre, où les perfonnes infolvables vont fe faire déclarer telles, pour fe fouftraire aux créauciers.) — Palazzo del po-defta: (des peintures eftimées) — Palazzo del Capitaine : (la bibliothèque publique de Padoue donne fur une cour de ce palais) — la Loggia. — les bàtimens de l'univerfité, par Palladio ■— Etabliffemenslittéraires et utiles. Collections. L'uni-verfité: (l'une des plus anciennes et des plus célèbres qu'il y ait eu) — le théâtre anatomique — le jardin .conomique — la falle de phyfique — le cabinet d'hiftoire naturelle — le jardin botanique — l'obfervatoire — le laboratoire de chymie— le cabinet pour l'école d'accouchemens — l'école vétérinaire — l'académie des Iciences — les académies des Ricovrati, des Delii, des Orditi — le féininaire — des bibliothèques publiques, indiquées ci-delfus. —- la collection des productions volcaniques, chez le marchefe Orologio. Auberges, à l'empereur Romain ; à FAquila d'oro ; très'bonnes. Spectacles, DivertiJJemens. Opéra italien : (lesefca-liers du théâtre font magnifiques :) La mufique eft très-bien cultivée à Padoue: durant la foire de St. Antoine au mois de Juin, Padoue eft très-gai et rempli de monde. S 5 Fro- r»douf. Protnenade. Al prato délia valle; fuperbe place entourée d'un canal, orné de ftatues. Environs. Les bains d'Abano: la chartreufe: le jardin botanique du %nor Farfetti à Sola: le palais Obizzû: la villa du fénateur Angelo Quirini, à Altic chiero, une petite lieue de Padoue, très - cligne de la curiofité; il faut la voir, la belle defeription à la main, que feue Mad. la comtelTe de Roferiberg en a publiée: Arqua, village à 4 lieues, remarquable par le tombeau de Pétrarque qui y mourut en 1574. forme PARME. Population, 00 à 06,000 hs Edifices remarquables. Curiofites. L'églife de tems ta Sainte: beau tableau de le ffrahe.)— l'églife des Capucins: (un crucifix de Guerchin et plufieurs tableaux des Carrache?. C'eft dans cette églife qu'eft * enterré Annibal île Farnèfe, grand capitaine de fon tems.) — l'églife de I'Annonciade — le palais de l'Infant: (dans U f-dle de l'académie des arts, le chef d'oeuvre du Corrège, la Vierge de S. Jérôme.) — le théâtre: fil n'y en a pas de feuiblable dans toute l'Italie: mais il n'a pas fervi depuis un grand, nombre d'années.) — le monument confacré à l'amitié; (élevé au milieu de la grande place.) — le couvent de S. Pao-lo— la Steccata: (la plus belle églife de Parme: le Moyfe, fous l'arcade, beau tableau de Parmeîan; la ftatue de Ste. Geneviève.) — la cathédrale: (remarquable par fa coupole, fameux ouvrage de Corrège: dans cette églife eft enterré Anguftin Carrache. ) — le couvent des Bénédictins : (la coupole eft auili peinte par Corrège.) — les églifes des ci-devant Jefuites, des T- L'ITALIE. 2S3 des Capucins, et de Ste. Madelaine l'églife du S. Sépulcre: (où l'on voit, la fuite en Egypte, un des meilleurs tableaux de Corrège — le bâtiment de l'uni-verfité — la Ma/ïonna délia Scala: (bâtie en l'honneur d'une Vierge que le Corrège peignit fur le mur de la maifon de fon compère.) — la citadelle — la Char-treufe — le Palazzo delGiardino: (c'eft près de là que les François gagnèrent la bataille de Panne, le 29 Juin 1734-.) — les palais Vitale, Grillo, du gouverneur etc. (la foire de cocons de vers à foie, au mois de Juillet, eft curieufe à voir.) Collections. Cabinets. La bibliothèque, et les collections de l'académie des arts, dans le palais de l'Infante; la bibliothèque de M. Roifi; le cabinet d'animaux au couvent de S. François de Paule. Etablijjemens littéraires et utiles. L'univerfité : le collège des nobles : l'académie des arts : les académies des Arcades et des' Inafpettati. Promenades. Le Stradone, placé entre la citadelle et la ville. Spectacles. Amufemens. Grand opéra aux mois de Mai et de Juin :^comédie françoife: opéra bouffons, depuis Noèl jusqu'à la lin du carnaval. Le Cahno. Auberges. Au Paon: à la pofte. Livres qui peuvent fervir de guide. „ Guida ed «fala notizia a Foreftieri délie j'più ecccllenti pitture délia . délia cîttà di Parmi, fecondo il 'giudizio del flgnor Ruta. " Parma. 1702. Environs. Les deux maifons de plaifance , Co-Iomo et la Sala — les antiquités et ruines de Vel-léia, à i5 lieues de Parme. PISE. Population, 20,000 h. Edifices remarquablrs. Curiofites. La cathédrale: (les trois belles portes de bronze lifameufes, qu'on les a prétendues de Jérufalem; fpirantia mollius aeral cet airain refpife en effet; les deux colonnes de verd antique, enlevées au temple de Diane iEphèfe; le mai-tre-autel; le tombeau de l'empereur Henri VU.; une colonne de la chaire, très» belle brocatelle orientale, et le plus beau morceau, que l'on connoilfe de cette efpèce de marbre; une urne fepnlcrale antique fur une colonne ifolée, et un tombeau antique de marbre. La lampe de l'églife rappelle, que ce fut fur fes vibrations quoiqu'inegales, que Galilée remarqua leur ifo. chrouisme; comme ce fut de delfus la fameufe tour inclinée, qu'il fit fes expériences fur la chute des graves.) — le Baptiftere: (la voûte eft très élaftique et fonore, et la chaire d'un marbre presque transparent.) — le Campo fanto: (où le cimetière, une des chofes fmgulieres de cette ville On remarque fur-tout le tableau d» la Vergognofa di Campo fanto; le tombeau du comte Ahjarotti érigé aux frais du grand Frédéric de Pruffe etc.) — le clocher: (tour incli* née, haute de 142 pieds; fi l'on jette un plomb, ;l s'écarte de i2 à 10 pieds de la baie de la tour. On voit de la platte-forme fupérieure les plus belles campagnes, pagnes ; on diftingue même le fanal de Livourne, pendant la nuit.) — l'églife de St.Etienne: (l'orgue, et une colonne de porphyre, font deux pièces remar? «piaules de cette églife.) — le palais de l'ordre de St. Etienne — S. Matieo: (églife remarquable par fes peintures.) — la Loggia de Mercanti — les quaÎ6 de l'Arno et les ponis — la tour d'Ugolino et de fes enfans, condamnés à y mourir de faim. — (Les fleurs artificielles qui fe font au couvent de S. Mathieu, font eftimées. ) ^Jeux. Amufemens. Le combat des Cispontins et Transpontins, fur le pont de marbre, qui fe donne tous les 5 ans. — L'illumination que l'on fait tous les trois ans, le jour de S.Rémi, patron de la ville —-l'opéra — les aifemblées au Cafino. » Auberges. Al Uzaro. Etablijfemens littéraires. L'univerfité. Collections. Cabinets. Les collections et la bibliothèque de l'univerfité. L'obfervatoire; le jardin des plantes ; le cabinet d'hiftoire naturelle. Promenades. Les quais, le long de l'Arno. Livres qui peuvent fervir de guide. „ Guida per il paffaggiere etc. nella città di Pifa, fatta del cavalière' Pondolfo Titi. i75i. 8." . Environs. Les bains de Pife: (à i£ lieue delà ville; des eaux thermales, qui ont depuis 22 à 58 degrés Fif«.. grés de chaleur ; les plus célèbres et les plue fréquen tées, en Italie. Ces bains font beaux et commodes, et le prix des appartemens et de la table eft réglé par le gouvernement k un prix modique. On les eftime fur-tout ùlubrespourla goutte et les maladies du foie. „ C'eft la plus belle eau, qui coule dans le plus beau marbre, et avec elle, dit-on, la fanté:" dit M„ Dupaty. aome. ROME. "Population. iG4,5o,5 h. fuivant le dénombrement de 1789.. Edifices remarquables. Curiofites. (Je n'entrepren drai pas de décrire Rome entière. Il faut avoir recours aux plans, aux ouvrages faits pour en rendre compte. Je me contenterai de déligner les principales curiofites par des aftérisques. Je les partagerai en 5 claffes. 1. Eglifes. 2. Palais et bàtimens principaux. 5. Monts. Rues. Fontaines. Ponts. 4- Ruinés. Antiquités. 5. Villas. ) ■>— 1. Eglifes. 11 y a fept J églifes qui font appelées bafiliques ou églifes royales. La principale pour la grandeur, et la beauté, la richeiTe et l'élégance, eft fans contredit celle de * St. Pierre, appellée San Pietro in Vaticano : ( On a mis plus d'un fiècle pour bâtir ce fuperbe édifice, et il a coûté 45 millions d'écus Romains. Les écrivains varient extrêmement dans les dimerifions qu'ils donnent de cette églife. L'immenfe place, le péryftile circulaire, les deux magnifiques fontaines et l'obélisque égyptien, forment l'avenue de cette belle églife, qui eft vraiment fuperbe. „Il eft impolfible, dit M. Dupaty, d'avoir dans ce temple de fentimens médiocres, et de penfées communes." Deux chofes font à re- à remarquer en entrant dans l'églife de S. Pierre, et Rom«, qui mettent fur le champ au fait de l'étendue de l'édifice; ce font les bénitiers, et des colombes de marbre blanc avec des rameaux verd s dans le bec. On s'imagine en entrant, que les enfans qui foutiennent les deux vafes des bénitiers font d'une taille ordinaire, et à mefure que l'on approche, leur figure devient gigantesque. 11 en eft de même des colombes, qu'on penfe à une certaine diftance pouvoir toucher avec la main, et qui s'élèvent tellement à mefure que l'on arrive, que lorsqu'on eft à leur portée, on eft étonné de les trouver de plufieurs pieds au-delfus de fa tète. II a paru un ouvrage récent qui peut fervir de guide : Auofn deferizione délia bafilica e palazzo di Faticano, par Fachard 1767. 5 vol. in 8. Donnons un coup-d'oeil fur les principaux objeis; le gprand baldachino; la coupole; les bénitiers; la chaire de S. Pierre; le3 mofaïques; et la fabrique de6 mofaïques; le bas-relief par Algardi; les chapelles, Sixtine, Clémentine, baptismale; les maufolées de Paul III., de Grégoire XIII., d'Urbain VIII., d'Alexandre VII., delà coinleflè Mathilde, de la reine Chriftine; les ftatues de St. Dominique par le Gros, S. Bruno par Michel-Ange - Slodtz, St. André du Fiammingo, la plus belle figure qui foit à St. Pierre» la ftatue de bronze de St. Pierre alfis, qui attire tous les hommages des fidèles* faite d'après la ftatue de Jupiter Capitolin; la facriftie, finie en 1780; les grottes ou l'églife inférieure. La coupole de S. Pierre eft l'ouvrage le plus hardi et le plus étonnant que l'architecture moderne ait tenté. Le tout eiiieinble, y compris la lanterne et la boule, forme une hauteur de /+o& pieds. 11 eft peu de perfonnes qui n'cprouvent quelque effroi en fe trouvant à une Rome aune fi grande élévation, quoiqu'on aille rarement au-dcllus de la boule. On le contente de monter fur la platte-forme, ou jusques fur la voûte de la lanterne, où finilfent les marches. La coupole, la lanterne, la boule, et la croix furent achevées dans l'cfpace de 29 mois. „ Montez à la coupole, dit un voyageur moderne, quand l'heure de votre départ approche; votre oeil planera fur la capitale du monde ancien, et fur fes environs, et ce coup d'oeil unique fera revivre des fouvenirs bien chers.") — * S. Jean de Latran: (les ftatues de S. André, S. Jean, S. Ja-ques èt S. Mathieu parRufconi; la chapelle Coriini, la plus élégante de l'Europe, on fuppole que le beau farcophage de porphyre fous la ftatue de Clément XII., et qu'on a trouvé dans le Panthéon, contenoit Les cendres d'Agrippa; les colonnes dé bronze doré, can-\ nelées, antiques et très -magnifiques ; l'orgue, le plus grand de la ville; dans la facriftie, l'annonciation, et le crucifix par Michel-Ange, le delTin de la Ste. famille, par Raphaël; dans le cloitre, le tombeau d'Hélène, et les deux lièges de marbre rouge, dont on fe fervoit dans les bains, et qui ont donné lieu à la fable de la papelïe Jeanne ) — le baptiftère de Conftantin, et * la Scala lama, près et vis à-vis de celte églife; cette dernière confifte en 28 degrés de marbre, qu'on dit avoir été amenés du palais dePilate. ) — * S. Maria maggiore: (des mofaïques du cinquième fiècle; les chapelles Sforza, Sixte, etBorghèfe; les tombeaux par Algardi; le maître - autel qui eft un grand farco* phage antique; * la belle colonne de l'ancien temple de la paix, fur la place, devant 1 églife.) — * S.Pao-lo fuori le mûri: (fes anciennes colonnes et mofaïques; il n'y a pas moins de 14.0 colonnes, dont 20 de V. L'ITALIE, agP de marbre violet du maufolée d'Adrien: le pavé efi: Rome, un chaos de marbres précieux et d'infcriptions. ) — * S. Lorenzo fuori le mura : ( le pavé en mofaïque ; les deux anciens farcophages: fous le portique différentes peintures fort anciennes; les catacombes de S. Laurent font très - curieufes, et contiennent plus de chofes confervées, que celles de S. Sébaftien. ) — S. Croce in Gerufalemme : ( la ftatue * de Ste. Hélène» étoit fans doute une Junon, très-adroitement méta-morphofée. Dans la galerie qui conduit à la facriftie, trois tableaux par Rubens, lorsqu'il émdioit à Rome. Dans le couvent une nombreufe bibliothèque, des antiques et des infcriptions.) — S. Sebaftiano: (dans le portique, 6 colonnes antiques; les * catacombes de S. Sébaftien, font les plus vaftes qu'il y ait à Rome* on dit qu'il y a été enterré 170,000 martyrs, 18 papes, et beaucoup de prêtres. De tems en tems il arrive des éboulemens dans ces fouterrains, et plus d'une fois des malheureux étrangers y font entrés, et n'en font pas fortis; on affuje qu'on pourrait faire vingt milles de chemin j dans ces fouterrains jusqu'à Civita Vecchia.) — S. Agnefe, fur la place Navohne : (le * bas-relief de la fainte, par Algardi. Le chevalier Bemini étoit brouillé avec le chevalier BbrrominU l'architecte de cette fuperbe églife qui eft vis-à-vis là fontaine de la place Navoune. Borromini faifoit péri de cas de cette fontaine du Bernini: celui-ci de fon coté critiquoit le dôme de Ste Agnèfe, et pour fe moquer de fon peu de folidité, il a repréfenté l'un de fes fleuves avec les mains étendues en avant, comme pouf fe préferver de la chute du bâtiment.) - S. Àgnefe fuori délie mura j ( les quatre belles colonnes du maître-autel; le beau candélabre antique; le bulle * en Guide dct Voyaf, r«rt I. T tnàr- V. I.'ITIALIE. f. marbre blanc de N. S. par Michel- Ange ; celt pour l« portrait un chef-d'oeuvre.) — S. Agoftino: (le fet* bleau du * prophète F.faïe par Raphaël; * la bibliothèque Angélique, la plus remarquable de Rome.) .— S. Andréa del Noviziato, et S. Andréa délia valle: (d'une architecture iimple mais parfaite dans fes proportions: dans la dernière de ces églifes, * les peintures de Do-menichino, la coupole de Lanfranco, et la chapelle Strozzi.) — l'églife des Sts. Apôtres: (le maufolée de Clément XIV.) — S. Bibiana: (la * belle ftatue dc Ste. Bibiane, par Bernini; le grand vafe d'albâtre oriental) — S. Carlo à Catinari: (la * mort de Ste. Anne, fameux tableau par A. Saccfto> les 4 vertus, par Dominicain.) — S. Carlo al Corfo: (belle cou» pôle.) — S. Carlino aile quatre fontane: (cette églife eft de la grandeur d'un des piliers qui foutieunent la coupole de St. Pierre. ) — Sta. Cecilia in Traftevere : (la Ste. Cécile par Stefano Maderno; la chapelle, jadis chambre du bain.) — Ste. Clémente: (le tombeau du cardinal Roverella, qui eft un farcophage antique.) — S. Crifogono: (des colonnes antiques; l'afcenfion du Saint, par Guerchin.) — S. Eufebio: (le plafond par Mengs. ) — S. Francesco a ripa : ( la pic-ta d'Annibal Caracci. ) — Il Gefu : * (l'autel de S. Ignace d'une richelfe au-delfus de toute defcription.) _ S. Giovanni Battifta de Fiorentini: (les maufolées par Algardi, et par Michel-Ange-Slodtz.) — S. Giovanni evangelifta: (beaux tableaux par le Dominicain.)_ S. Giovanni e Paolo: (l'autel de porphyre, * l'un des plus beaux à Rome;) — S. Girolamo délia carita : (*S. Jérôme mourant, par le Dominicain, l'un des 4 premiers tableaux de Rome.) — S. Giufeppe: (Ia nativité par Charles Maratti; fous l'églife une ancienne prifon prifon romaine.) — S, Gregorio magno: (la gloria del Gnhlo, et les deux belles peintures à fresque du Dominicain et du Guide dans la chapelle de S. André; la bibliothèque.) — * S. Ignazio : (magnifique églife du collège Romain; le mufee de Kircher, Dans le devant de l'autel eft une ouverture, par laquelle, on jet' toit, du tems des Jéfuiies, et on iette encore aujourd' hui, des lettres adreflées au St. Louis de Gonzague. La fête de ce faint fe célèbre avec une pompe fingu-lière. La ftatue du faint par le Gros, eft un chef^ d'oeuvre. ) S. Lorenzo in Lucina : (le * crucifix du Guide, qui eft un des tableaux célèbres de Rome.) — S. Luigi dé Francefl : ( la fainte Cécile du Dominicain i faifomption de la vierge parBojfan. ) — S. Marco : (quelques beaux maufolées.) — * S. Maria deglî Angeli : ( ou les Chartreux ; cette vafte églife eft bâtie dans les thermes de Dioctétien par Michel - Ange ; les colonnes de granit font les mêmes qui y étoient. Reatix tableaux de Maratti, du Dominicain, de Battoni. La méridienne, une des plus grandes et des plus belles qu'on ait faites.) — S. Maria in ara coeli: (à l'endroit où étoit autrefois le temple de Jupiter Capitolin : on y monte par 124. degrés de marbre, du fameux temple de Quirinus. Les bonnes ames s'imaginent qu'en s'aiguifant les genoux contre le pavé, et mar-motant des litanies en le montant, on obtient la révélation du numéro qui doit gagner à la loterie. Cette idée attire toujours grand nombre de pèlerins, qui ont pour le moins autant de ferveur pour le gros lot que pour leur fanctilication. ) - S. Maria in Campi-telli: (au-delfus de la tribune une croix fmgulière, d'un marbre presque transparent.) — Concezzione di Maria vergine de Capuccini : ( le carton de Gioito, T 1 au- , au-deflus de la porte; * 1 archange Miehel, in montorio: (* la transfigura Lion par Raphaël, qui eft regardé comme le chef-d'oeuvre de ee grand peintre, et par conféquent le premier tableau de l'univers.) — S. Pietro in vincoli: (* Moïfe et le maufolée du pape Jules IL, l'ait par-Michel'-Ange, que eft un des monumens les plus célèbres d'Italie.) — S. Praffède: (la chapelle délia colonne, à caufe d'une colonne, qu'on dit être celle, à laquelle N. S; fut attaché pour la flagellation.) — S. Romualdo: (le * tableau de S. Romuaid , par André Sacclù; on le range au nombre des quatre premiers tableaux de Rome.) — S. Sabina: (les 24 colonnes cannelées de marbre de Paros viennent d'un temple de Junon; * cette églife, et celle de S. Alexis, et le prieuré de IVIalthe, font dans une fituation très favorable, pou» prendre une vue de Rome, dans toute fon étendue.) —- S.Silveftro a- monte cavallo: (le * 4. fameux rondi, ou tableaux ronds à fresque, par Dominicain ; la bibliothèque et les jardins du couvent.) -r- Trinita T 5 da .w*. de monti: (* la defcente de croix, par Daniel de Vol-terre; ce tableau eft un des plus célèbres qu'il y ait à Rome. La bibliothèque et les collections du couvent.) — S. Tvinita de Pelîcgrini : (le tableau par le Guide.) —- S. Valentino: (le dimanche dans l'octave de la purification, la maifon l'aganica orne l'image d'un collier de pierres précieufes, gagnées à la bataille deLutzen en Saxe. ) — la vifitazione : (beaugrouppe de marbre, par Maratti. ) — 22. Palais et bâtiment principaux. * Le" Capitulej| (bien différent de l'ancien; les fondemens de ce dernier, capitoli immobile faxum, font encore viiibles, vers le temple de la concorde, et l'arc de Sévère; la roche Tarpéjenne fe voit à i'occidem, fa hauteur perpendiculaire eft aujourd'hui de 58 ou Co pieds. Le capitole moderne et la place devant le bâtiment, font rempli de ftatues et de dépouilles précieufes de Rome ancienne. La * ftatue équeftre de Marc- A mêle, de bronze, eft la plus belle qui foit reftée des anciens. Le * Mujée Capitolin, ou le riche recueil d'antiquités du pape Clément XII., occupe le bâtiment qui fait face à celui des confervatenrs. En face de la grille d'entrée, on voit au fond de la cour, la ftatue appellée * Marforio* qui eft très-peu de chofe, mais il faut l'avoir vu, ainfi que la ftatue mutilée, ou le trône tle Pasquin, qui eft derrière la place Navonne. Choi-fiflez pour guide: la Defcrizione dette ftatue, b.i]firi-lievi, bujii etc che Ji cujlodiscantx ne' palazzi di Campi-doglio: nouv. édition.) — * le Vatican: (palais très-vafte et très - irrégulier, U contient i3,ooo falles, félon Bonanni, mais il faut comprendre dans ce compte les caves; lenuti .les fait monter, à ii,5oo; Keijsler dit, dit, qu'il y a 12,024 falles, 11,246 chambres, et 22 Rom,« cours. La fcala regia, par Bernin; la chapelle Six-tine, et le fameux tableau du jugement dernier, de Michel-Ange; la chapelle Pauline; les loges et les fa-meufes peintures de Raphaël; les Jlanze di Rafaella: (la * bataille de Conftantin, eft le premier tableau de la première claiTe des grands ouvrages, comme Jla transfiguration du même artifte, à St. Pierre in mon. torio, eft le premier de la première claiTe des tableaux de chevalet. Les tableaux de la melïe, d'Attila, do St. Pierre in carcere, de l'école d'Athènes, de la dispute fur le St. Sacrement, du ParnaiTe, et de l'incendie de Borgo. La bibliothèque d'environ 70,000 vo-lûmes, dont 4-°>°00 iûnt manuferits; les jardins; le Belvéder et fes ftatues célèbres, l'Apollon, le Torfe, l'Antinous, et le Laocoon, dont parle déjà Virgile, Le Mu fée Clémentin, enrichi par le pape actuellement régnant. Pour jouir du plus fublime afpect de ces chefs - d'oeuvre de l'antiquité, il faut les con-» tcmpler à la lueur des flambeaux; alors le marbre femble vivant, et l'illufion eft à leur comble.) — * le château St. Ange: (citadelle de Rome, ci-devant le maufolée d'Adrien ; c'eft fur le fommet de ce maufolée, qu'étoit autrefois la pomme de pin en bronze, -qui eft au Vatican. C'eft dans ce château que l'on garde les prifonniers et le tréfor de l'état; ou le tréfor de Sixte V. de 5 millions feudi. La vue de Rome fait un coup d'oeil fuperbe quand on eft fur le haut du château S. Ange.) — * Monte - Cavallo : (palais d'été du pape: les * deux groupes coloffales de Phidias et de Praxitèle; quelques tableaux précieux dans les appartemens; il n'y] en a pas de plus célèbre que celui * de Ste. Pétronille, du Guerchin ; le * S.. Sébaftien, T 4 par Rome, par Titien; * la crucifixion, par Guide; le jardin; le café, et les cinq tableaux de Pompée Battoni; plufieurs ftatues et nwbres antiques. ) — la Douane de terre: (les colonnes de marbre blanc, avec des beaux: çhapitaux.) — la chancellerie: (grand et beau bâtiment; l'architecture eft du Bramante.) — * palais Al-tieri: (le portrait de Titien, peint par lui-même; Lucrèce, par Guide; * deux paytoges, par Claude Lorrain.) — * palais Barberini: (le * Faune qui dort, la plus célèbre de toutes les ftatues antiques de ce palais; * Eftber, par Guerchin; la * Furnerina, par Raphaël; la Madelaine du Guide, tableau fameux; le* plafond, par Pierre de Cortone; la bibliothèque: l'on dit que ce palais a 4,000 chambres, et que la bibliothèque contient 60,000 volumes et 9,000 manufcrits. Le cabinet de médailles, de pierres antiques, de bronzes etc. — palais Boccapeduli: (* les 7 facrémens, par PouJJin; la Ste. Cécile par le même; la carita romana, par Guerchin; l'amour terreftre et célefle, par Titien ) — * palais Borghèfe: (♦ Diane à la chaife, par Dominicain, tableau qui paiTe pour l'un des premiers de Borne. Les apparteinens contiennent 1700 tableaux.) — palais Bracciani: (le cabinet de médailles de la reine Chriftine de Suède, fur - tout un camée en agathe oriental, représentant Alexan îre et O'ym-pie ) — * palais Colonne: (* la mort de Régulus, par Salvator- Rofa,' tableau fort; efiimé, la * célèbre Cencia, par Guido Reni; une Ste. Madelaine, par le même; yénus et Adou, par Titien; la Ste. Famille, par Raphaël; deux payfages, par Pouflin; .* Ecce homo! par Correggio. La bibliothèque. Les jardins.) — * palais Corfini: (grande collection de ta, bleaux, principalement de l'école Flamande, beau cabi- cabinet d'eftampes; il y en a qu'on ne montre pas vo- Rome, lonîiers, p. e. la fuite des eframpes lascives, d'après les Carraches; le bosquet poiîr Paflemblée publique de l'académie des Quirini, Du jardin l'on jouit d'une des plus magnifiques vues de Rome.) — * palais Doria: (le Bacchus, de Titien; lix * payfages d'Annibat Caraccio; un * payfage de Claude Lorrain. * Une Ste. Vierge, par A. Caraccio.) — * palais Farnèfe: (regardé comme le plus beau de tous les palais de Rome; la * galerie Farnèfe; les 5 chefs d'oeuvres célèbres le Toro, l'Hercule Farnèfe, et la Flore, ont été transportés à Naples. ) — * palais Rofpigliofi ; ( le beau tableau * de la vie humaine» vavVoujJin; * l'aurore du Guide, dans le bâtiment du jardin, qui renferme la partie la plus précieufe des peintures de ce palais ; le * bufle de Scipion l'Africain. ) — le palais Ghigi : ( * Mercure qui endort l'Argus, par S. Ko-fa; et le fameux camée de Cicéron.) —- palais Giufti-niani; (la Pallas Medica, la St. Jean, par fjules Romain; * le malTàcre des Bethléhémites, par Rouf' fin. ) — palais Mattei : (tète curieufe de Cicéron la * femme adubère, par Pierre de Cortone.) — palais Pamfili, place Navonne: (te plafond peint par Pierre de Cortone. ) — palais Roudonini: (* la tête antique de Médufe.) — palais Spada: (* la ftatue coloilàle de Pompée; on croit que c'eft celle aux pieds de laquelle Céfartomba; * Judidie, par Guido Reni; * la mort de Didon, par le Guerchin, fameux tableau.) — palais Strozzi: (le cabinet de médailles, de camaïeux, de gravures , et de tableaux : la jeune fille de Titien. ) — palais Verofpi: (remarquable par le plafond d"Alba-nc.) — palais Rufpoli: (les * trois Grâces; * le bas-relief de Télephe.) — palais Cafali: (* la belle tète T 5 de 29S V. L'ITALIE, de Céfar) — palais Cofhguti: (deux plafond» peints par Domenichino, et par Guerchin) — palais Maniai; (le* Discobolus, ftatue antique.) — palais Caligula •* (la Vefiiale, par Marcelti.) — palais Santa- Croce: (Job, par Salvator-R»Ja; * l'ailbiuption, par Guide; les 4. faifons, par Albane.) — 3. Monts, Fontaines. Rues. Fonts. Les 7 monts ou collines: du mont Aventin, fur-tout depuis les jardins du Priorato, on a une vue vraiment fuperbe; le mont Cèlien a auffi une vue des plus étendues, et ne le cède qu'au mont Palatin; ce dernier mont, la place de la ville de Rome dans fon berceau, et du palais des empereurs, eft aujourd'hui la place des jardins potagers; YFJquilin eft le plus élevé de tous ces monts, et le Viminalle plus petit ; fur le mont Quiriual l'on refpire l'air le plus pur. Du mont Pincio on jouit des vues delicieufes. Le mont Tejlaceo eft ine montagne formée de pots cafTés; au deffous font des voûtes où le vin fe garde extrêmement frais; il s'y rend en été une foule de peuple, pour en boire — * Fontaine Pauline, l'une des trois plus grandes foui aines de Rome, et peut-être la plus abondante de l'univers, l'eau eft très-bonne. * La grande fontaine de Termini, l'un des plus grands ouvrages de Sixte-Quint. * La fontaine de Trevi, c'eft une fontaine d'architecture magni. lique, et aufû la meilleure eau, qu'on boive à Rome; La fontaine de la place d'Lfpagne. * La fontaine de la place "Navonne, elle eft du Bernin, et c'eft ce qu'il a fait de plus beau. La fontaine du Triton. -— Les rues principales font: le * Cours, ou le Corfo; elle feTt de promenade publique, et l'on y va en caroil'e tous les jours avant le diner et deux heures avant la nuit; V. L'ITALI E. aaa nuit; le Corfo. eft fitué au même endroit que la ruert0me, de l'ancienne Rome, appellée, Via lata. La Strada Felice, de plus, d'un mille de longueur; cette rue eft croifée par une autre rue droite, appellée Strada Pia% et l'interfection de ces rues, fait un des plus beaux points de vue de Rome. La Strada 0u/ia," Strada Longara, Strada de Condotti. — * Pont S. Angelo : le Tibre a ici environ 3i5 pieds de largeur. Ce pont s'appelloit autre fois Pons Aelius; fa longueur eft de 3oo pieds. Le pont Ceftio. Le pont Quattro Capi, anciennement le pont Fabricius. Le pont de Saxe*, anciennement le pont du Janicule. Le pont Molle, anciennement pont Emilien, hors de la ville. Le vieux pont, où fe livra la bataille entre Conltantiu et Maxence, etoit 2oo pieds plus haut, — La porte del Popolo , autre fois porta jlaminia ; c'eft la plus belle porte, de Rome. Rien ne fauroit être plus magnifique que l'entrée de Rome par cette porte; chemin, avenue, jprte tout eft de la plus grande beauté» 4. Ruines. Antiquités, L'hnaginatiou, perçant à travers les liècles, plane fur Rome éternelle, qui ne fubfifte plus que dans fes ruines, où l'on va la chercher avec empreilement. Sans Ciceronè, fans guide, on peut parcourir fon enceinte le flambeau de l'hiftoire à la main. On voit encore quelques vefiiges du temple de la paix et de celui de la Concorde, de Bacchus, de ceux du Soleil, de Jupiter Stator, et de Jupiter Tonans. etc. On voit la demi-coupole du temple de Minerva medica, à la droite de Villa Magnani. Au porfique du temple d'Antoninet de Fauftine, 10 grandes colonnes de marbre oriental. Aux jardins du Pa« lais Colonna des fragmens de marbre « d'une grouetn- ex- 1 Hone. excefïivc, beaux reftes d'une frife du fameux temple, érigé par Aurélien. Le joli temple rond de Vefta, eft aujourd'hui leglife de Madonna del Sole etc. etc. Ou montre la place du goufref dans lequel, Curtius le dévoua au fa lut de fa patrie. Descendu dans les bains de Livic, on trouve des camées incruftés à la voûte, qui atteftent encore les beaux tems de la Grèce. Les bains de Titus, où Raphaël prit l'idée de fes tableaux de la galerie du Vatican. Les ruines immenfes des thermes de Caracalla, qui contenaient 2ooo cellules, et 1600 fièges de marbre. On voit deux de ces lièges au cloitre de S. Jean de Latran. Les bains de Dioclé-tien, leurs reftes aux Chartreux, et à St. Marie des anges. L'arc de Titus, élevé par Trajan , fupérieur à tous les autres arcs de Rome, pour l'architecture. L'arc de Conftantin, encore dans fon entier. Les bas-reliefs qui décorent celui de Septime Sévère. L'arc de Janus, qui eft bien conferve. La place de Campo-Vaccino, ci-devant l'endroit le plus Ihneux de l'univers, le forum Romanum. Là, on foule fous fes pieds la grandeur Romaine, et on marche fur Rome ; quels changemens! La fontaine d'Egérie, fi célèbre dans la deftinée de Rome, eft auffi une des promenades que l'on peut faire à Rome. Les aqueducs de l'eau Claudia, et celui de l'eau de la Vierge, fubfiftent encore. Les reftes du. cirque de Flaminius ; ce qui eft aujourd'hui la place Navonne, formoit l'arène. Le cirque de Caracalle, de tous les cirques celui, dont il y a le plus de relies. Le * Colifée, élevé par Vefpa-iien, achevé par Titus. Il contenoit plus de 100,000 fpectateurs, dont 80,000 étoient affis fur des gradins en amphithéâtre. On n'en parcoure plus que les deux tiers, mais c'eft la première antiquité qu'il faut voir, c'eft, Y. L'ITALIE. 301 c'eft, fans contredit, le monument le plus admirable Rom», de la puiilance Romaine, fous les Céfars. Au milieu à\u jorum Trajani le monument le plus fuperbe, * la colonne, haute de 128 pieds d'Angleterre. Elle eft debout, elle eft intacte, mais au heu de Trajan, elle porte aujourd'hui St. Pierre. Il y a en- dedans un efcalier commode pour monter jufqu'au fommet. La * colonne d'Antonin, ou plus proprement d'Aurèle, eft plus haute que celle de Trajan, mais d'un mérite beaucoup inférieur à cette dernière, quoiqu'elle paroit avec plus d'avantage. L'ordre du théâtre de Marceline, avec fa colonnade, un Opus reticulatum de brique, luidille encore en entier. Il refte peu de chofe du maufolée d'Augufte. On y a bâti un théâtre, ou l'oii donne de tems en tems des combats de bètes; on les entend rugir dans cet antique fdence de la mort. Le tombeau des Scipions, près de la porte Capena. Le * maufolée de Cécilia Metella, femme de Cralfus, fur la Via Appia, eft une tour ronde bien confervée. Le* célèbre tombeau de Cajus Ceftius, de 25 pieds d'épaif-feur, et haute de 102, fubiifte en entier, ainfi que fa chambre fépulcrale. Les ornemens font du beau tems d'Augufte. Près de-là font les tombeaux de quelques étrangers morts à Rome. 11 y a à Rome 11 obélifques et 1 étendu fur la terre. Ces monumens de la plus haute antiquité, et qui fe tailloient dans les carrières, COnfacrés au culte du foleil, chargés de caractères hiéroglyphiques connus des feuls initiés, remontent aux tems des Rois pafteurs. * Le plus grand obélifque que l'on connoiife décore la place de S. Jean de La-iv.ui. Ramelïcs, roi de Thebes le fit élever, et ce fut leleul qui fut épargné par Cambyfe. Sa hauteur eft de l/jo pieds; il pèfe, i,5io,jy| livres, poids de Rome. L'obé- L'obélifque d'Augufte, placé ci-devant à Ftéliopolis en E figurent admirablement ; fouvent le haut pin à ramage touffu en ombelle, que li atteau a employé avec tant .'effet dans fon tableau de la mariée de villa e. l'eu de rues fe terminent, peu font coupées fur fa marche, d'où l'on n'ait un point de vue unique et un beau payfage ; par-tout on s'arrête avec etonnemenr, et l'on contemple avec admiration. ,,Cct air que l'on rei'piie, dit deDvpaty, c'eft cet air que Cicéron a frappé de tant de mots éloquens; les Cefars, de tant de mots puiiLms et terribles; les papes, de tant de mots enebantes. Sur cette terre a donc coulé tant de fang! Dans ces murs ont donc coulé tant de larmes! Horace et Virgile ont récité ici leurs beaux vers !41_ Pe- Depuis le moiî de juillet jufqu'en octobre l'air qu'on refpire k Rome, eft très mal-fain ; on eft alors obligé de choilir une habitation fixe, de ne jamais découcher, de tenir fon lit expofé au grand air pendant tout le jour, et d'être fur-tout le foir, de la plus grande fobriété, fans quoi l'on court le rifque de gagner des fièvres dan-gereufes, aux-quelles l'on fuccombe très fouvenU Grand nombre d'étrangers, ont été la victime de leur imprudence. Outre cette aria cattiva il règne de tems k autre, même pendant l'hyver, un certain vent de fud, nomme Sirocco, qui dans un infta.nt détraque les rcflbrts de l'homme le plus robufte; un homme en cet état ne répond que Sirocco] à celui qui lui demande des nouvelles de fa fan té. Cependant il ne produit point un effet auffi marqué fur les étrangers. La phthi-fie, regardée par-tout comme incurable, lorfqu'on lui a laiffé fjire de certains progrès, offre k Rome de plus l'image horrible d'une forte de pefte, qui fe communique aux gens fains, par l'ufage non feulement des vêtements et des meubles, mais encore par l'habitation des appartements qu'occupoient ceux, qu'elle a conduit k la mort; fi l'on néglige de faire nettoyer, gratter et reblanchir avec allez de foin, les logemens infectés des miafmes pefrilentieux de cette contagion horrible. — Le pain nommé pan Francefe efi le- plus léger; il fe vend un baïoe et demi les deux pagnotes; le veau-de lait eft très délicat; il n'y a point de plus ai-lient gibier, que les grives et les alouettes ; les rougets et les merlans font toujours recherchés. On aime auffi beaucoup les écriviflès da mer, nommés grand en italien : on parvient k réduire leur écaille, k une; peau tres-bne, de manière qu'on les mange tout entiers. Les brocolis, font fuponeius à tous le» autres légumes; U 4 la ttûjut. la racine d'une efpèce de fenouil, efi: un des principaux deilerts du printems, il s'y trouve très «fouvent dos vers qu'on dii être très-nuifibles à la fanté, ce q&i a donné lieu au proverbe, guarda ti del verme di fino-chio+ Les pomi d'oro, les concammeri, efpèce de melons d'eau, la poire, qu'on nomme bvntte e buone, los pommes rouges, et Je pizoutetlo, raifin de table très-délicat, font des fruits excellons. Les citrons pallent pour les meilleurs d'Italie. La taifede café ne fe paye qu'un baïocetdemi chez les limonadiers, et la taflc de chocolat, 3 baïocs et demi. Les moins chers des for-bets qu'on fait ici avec de la neige, au lieu de glace, coûtent cinq baïocs. Au cours, et à la place d'Espagne, le loyer des maifons eft plus cher, que dans les quartiers éloignés et deferts. L'entretien d'une voiture et de deux chevaux, ne monte pas à plus de 200 écus Romains par an. Les étrangers font obligés de prendre des remifes, lorfqu'ils ne ne veulent pas aller à pied, car on n'a point ici la commodité des fiacres, L'acqua felice de la fontaine de Termini, fournit la plus faine de toutes les eaux de Rome; l'eau qui efl appellée delGrillo, tient le fécond rang; et l'eau de Trevi (aqua virgule) eù la troifième. Les eaux des thermes de Diode!ien, et de la fontaine del Gianicolo, font d'un ufage pernicieux, et profcrites de toutes les tables. On doit s'attendre à Rome, quand on a été pré-fenté clans une maifon, de trouver Je lendemain à fa porte toute la famille de celui qu'on a été viverire (fa-luery. Ce droit q e les domeftiques. et même les foldats du château àaint-Ange ont mis fur les étrangers eft mo-- Etabliffemens littéraires et utiles. les académies des Intronaii, des Rozzi. des Innominati, de Fifio-critici, (très - confédérée en Italie) degli ArdvntL, Vuniverfité: (établie en 1321.) CoU ,3'S Siene. Collectiont. Cabinets. Les bibliothèques tle l'uni, verfité, et des Augufiins; les cabinets d'hiftoire natu-relie, de l'université, du chevalier Gallerani; du père Soldani etc. Lecibinet de médailles, et la collection 'd'efhmpes et de deffins, de l'univerfité. Le niufée du libraire Poizlhi Carli. Promenades. Les allées près la porte Camullia. Fabriques. Manufactures: de rubans; .de cuirs; de chapeaux; de cordes dinfrrurnens. Le marbre, appelle Brocatelle de Siene, eft fort recherché, Auberges. Aux trois Rois. Livres qui peuvent fervir de guide. Nuova raccol-tu di alcune plu belle pitture di Siena. Siena. 1776. Environs. Le Monte - Rotondo, où Ton veit des bouches de fumées, et des eaux qui ont la chaleur de l'eau bouillante. — Les antiquités des villes de Colle et de Cafole — La Maremma — Les falines de CafHglione. — L'isle d'Elbe, vis - à-vis les Maremmes. Mélanges. Siene au milieu des collines qui ont les formes les plus agréables, et qui font très-bien cultivées, efi: peur-être la ville de l'Italie, où il convienne le mieux à un étranger de faire quelque féjour. Le climat y eft doux ; ou y vit à un prix raifonnable, on y jouit d'une fociété aimable et fpirkuelle, et l'on y parle l'italien le plus pur. A V. L'ITALljE. , 31? A Siéne, qui eft la patrie de la fainte Catherine Sien* il y a une confrairie inîiituée en l'honneur de cette fainte, qui a coutume de marier quelques filles de pauvres artifans à fon anniverfaire. On y ohferve un ufage tout à fait fingulier. Ces filles entièrement habillées de blanc, et couvertes d'un voile entendent la melTe, et après cela on les mené en proceffion par la ville; les hommes qui en demancieut une en mariage l'attendent dans les rues, et donnent un mouchoir aux filles qu'ils ont choifies; fi elles en font contentes elles font un noeud dans le mouchoir et le gardent, fi c'eft le contraire elles le baifent et le rendent. Les païens ne trouvent rien à rédire à ces mariages, étant perfuadés que la fainte a dirigé le choix. TURIN. Population. 8o,ooo. h. Turin.' Edifices remarquables. Curiofites. La cathédrale: (le tréfor contient beaucoup de vafes précieux;) — la chapelle de S. Suaire: (la plus belle églife de Turin.) — le palais du Roi: (les meubles font magnifi. qucs : dans les appartemens du Roi, les élémens d'Al-bane: dans les appartemens d'en-bas des tableaux licentieux, mais que l'on ne fait voir qu'avec beaucoup de réferve. Pour ce qui regarde la galerie et les archives, voyez: collections cabinets.) — le château — le théâtre: (le plus confidérable qu'il y ait en Italie) — l'églife de Su Laurent: (c'eft une des coupoles les plus hardies que l'on ait faites) — les bàti-mens de l'académie et de l'univerfité (fous les portiques, des infcriptions et des bas-reliefs antiques)—■ l'hôpital royal délia carita — l'églife de Ste. Croix: (belle rotonde) — l'églife de St. Philippe de Néri: (c'eft Turin, (c'eft une des plus belles églifes de Turin) le pa. l.lis de Carignan (la façade, quoique de briques, a un dfpect agréable et niajeftticux) — la place St. Charles : (la plus belle de Turin, fans excepter celle du château* Cl peut-être la plus belle qu'il y ait en Europe, par la proportion et la grandeur et par l'égal hé des bâti-mens.) — l'églife de St. Chriftine: (la belle ftatue de St. Therèfe chef-d'oeuvre de Legros) — les églifes de la violation et de la conception : (deux églifes d'une bonne architecture) — l'églife de Ste.Thérèfe (lachapelle de St. Jofeph efi ornée de tableaux de Corrada, qui font fort beaux) — la citadelle: (ouvrage immen. fe et regardée comme l'une des plus fortes de l'Europe.) — Parferai — l'églife, la Confolata: (très-fréquentée à caufe de l'image de Noire-Dame de Confo-lation; la vue de la terraffe au-delfus de l'églife, eft fort belle.) —l'églife de St. Salutore: (elle étoit occupée , ci-devant, par les Jéfuites) — l'hotel de ville — l'églife Corpus Dpmini: (cette églife eft une des plus ornées qu'on puiile voir) — les cafe mes près de la porte de Suze: (on les croit les plus belles de l'Europe.) Fabriqua* "Manufactures: de velours; de draps; d'étoffes de foie: fur-tout la manufacture à la Cafa di Virtù, ) de tapifferies, dans le goût de celle des Go-belins; (on y a fait de belles teintures fur les cartons du chevalier de Beaumont,) de porcelaines; de gants de chamois: (très-recherchés.) Les roilblis: le mille • fleurs etc. des beaux bas de foie. Spectacles. Grand opéra pendant le carnaval;Tut le grand théâtre il commence le 6 de Janvier, c'eft le jour jour de la fète du Roi. Le Roi fait la principale dé- Turin, penfe; ceux qui ont des loges, ne payent pour la faifon, que 2 ou 5 guinées, comme une efpèce d'étren-nes. On ne prend d'argent à la porte que de ceux qui vont au parterre. Comédies italiennes et françoi-les; opéras bouffons; fur le théâtre de Carignan. Etablijfemens littéraires et utiles. L'univerfité. L'academia reale; l'académie de peinture et fculpture. La fociété littéraire. Collections. Cabinets. La galerie de tableaux, dans le palais du Roi: (le cheval de Vandyk; la femme hydropique de Gérard-Douw; la Madelaine de Scalken etc.) le Mufeo delRe: (c'eft ici que l'on conferve la fameufe table d'Ifis. ) la bibliothèque et le médailler de l'univerfité; (c'eft un des plus beaux qu'il y ait en Italie.) la galerie des archives: les bibliothèques du féminaire et du comte de Corail etc. "Promenades. Sur les remparts ; dans le jardin du Roi; fur le glacis de la citadelle; le jardin Valentino. Le Corfo: (toute la ville fe montre ici en voiture entre 5 et 7 heures du foir.) *V' r, »J ■^***'*n WfKi "3nife, fano, et S. Moyfe; et 5ds comédies, S.Luca, S. An-gelo et Crifoftonxo: (le dernier eft le plus grand de tous,, niais S. Luca fe diftingue par la beauté de fes décorations. C'eft pour la comédie, que Venife eft célèbre en Italie.) Pendant le tems des masques, les femmes ne vont au fpectacie qu'en masque. Ce feroit contre la décence que d'y paroitre autrement. Il y a des rangs de cliaifes au parterre; elles l'ont pliantes, et fe ferment à clef. Ceux qui préfèrent de s'en fer-vir, donnent quelque cbofe de plus au portier, pour les ouvrir.) Concerts. Après Naples Venife eft l'endroit de toute l'Italie,, où la «unique eft la; meilleure, et la plus cultivée. Il y a fui-tout quatre confervatoires, dans lesquels on entend tous les dimanchesj des vécues en mu/ique, èt fouvent des oratorio. i. La Pieta. 2. L'Ofpedaletto, 5. Les Men.dicanti. 4. Les Incurables. La Pieta a le plus de réputation pour la bonne mulique et la force des inftrumens ; les Mendicanti pour l'excellence des voix. Promenades. La place de S. Marc: (le rendez -vous général de Venife.) — les jardins du couvent de S. Giorgio maggiore — le nouveau quai. Vêtes. Amufemens. Le carnaval de Venife: la cérémonie des époufailles, qui fe fait le jour de l'as-cenfion, lorsque la faifon eft favorable: la regata; ou courfe de gondoles, dan§ des o.ccafions publiques: (voyez la 2de partie du Guide.) les fêtes de To-riy les dimanches: il Giovedi grajfo: (le jour de X 4 car- v«ui;e. carnaval par excellence.) la Settïmana fanta : (la place de Cajletto, devient alors le rendez-vous du beau monde et des gourmands, pour y manger les Frittole délia Quarefima ;) l'illumination de l'églife de S. Marc, le vendredi - faint. Le temps de la villégiature: (les Vénitiens fe rendent communément deux fois Tannée, à leurs Villa's, ou maifons de campagne, au mois de Juin, et au mois d'Octobre. La plupart de ces villas font fitués ou fur la Bventa, fur la route de Padoue, ou près de Mejire, fur la route de Trevifo. On préfère ces dernières, pour la villégiature d'automne, et les premières pour celle d'été. ) les Cafini: (ils font ou privati ou publici, et fe trouvent presque tous dan* le voifmage de la place de S. Marc. Les privati font de 1 petite» maifons, louées par une ou plufieurs perfonnes, et ornées avec une élégance, dont on ne fe peut pas faire une idée. Les cartes, la converfation, le (lié, le café, la limonade, l'amour et une fociété choifie, Semblent y confpirer à vos plaifirs. Parmi les Cafini publia, le Cafino degii Filarmonici, occupe le premier Tang; le Cafino degli Rinovati, eft com-pofé d'amateurs .du théâtre; Gozzi a compofé plufieurs de fes pièces pour le théâtre de ce Cafino : le Calino degli Sequaci d'Orfeo, préfère la muhque.) Les Bo-teghe di Cajjé: (c'eft là où s'aflembîent le matin et le foir les élégans et les élégantes de la ville.) Auberges. A l'écu de France ( ^rès - bonne : ) chez. Maria bdlingcr, ou la Tedefca. (C'eft aux environs de l'églife S. Salvadore et du pont de Rialto, que logent la plupart des étrangers.) Mi- V. L'ITALIE^ 3:p Mélanges. Lès villes, malgré les différences qai Yenîft exiftent entr'elles, fe reffemblent toutes, excepté dans quelques points, qui varient' fuivant leur fituation, leur climat, leurs richeifes etc. Il eft'très - aifé de s'en former une idée d'après des relations. Mais l'imagination fe refufe à l'idée d'une ville flottante fur les eaux, de places au milieu de la mer, de palais et de rùfes'bàtîs fur pilotis etc. Venife eft à cet égard une Viîle'unique dans le monde, et quelque prévenu que l'on foit, le premier coup-d'oeil excite toujours un fèntimeiit de furprife, dont il n'eft pas pofïible de fe défendre. Venife eft fituée dans les lagunes, qui font une efpèce de grand lac, féparé de la mer par des bancs de fable; cette ville eft formée dei5o isles très-proches les unes des autres, unies par plus de 5oO ponts, dont quelques-uns font très-beaux, et fépa-rëes par des canaux, qui forment les rues de Venife. Mais plufieurs de ces ponts font fans parapet, et il arrive fouvent, fur tout à des étrangers, de fe laiifer tomber dans les canaux. Ces canaux font très puans en été; on en eft incommode même au mois de Mai, à l'heure de la baffe-mer. On s'apperçoit du flux et reflux de la mer, deux fois le jour, à des heures qui varient fans celle, comme le paifage de la lune au méridien. Le grand canal préfente un beau coup-d'oeil, il eft large et profond, et le lieu de Venife le plus agréable et le plus fain. — Un étranger peut louer une bonne chambre pour une ou deux livres ou; n'm par jour, et faire un bon dîner pour 4. livres. Ou il peut fe procurer un joli appartement, et à di-. ner, pour le prix de 8 à 11 lires par jour. Le bois à brûler coûtera environ i lire. Les gages d'un do-meftique 16 lires par moi*, fi l'on le nourrit; ou 60 X 5 à teniff. à 80 lires, s'il fe nourrit à fes frais. Le louage d'une gondole eft à 8 lires par jour ou 5 lires, s'il n'y a qu'un rameur: mais li on la tient conftamment à louage, on paye 22 lires par mois pour la gondole, et 76 ou 80 pour un gondolier. Un ihnple panicu-lier, peut vivre avec un certain agrément, tenir un domeftique et une gondole, pour environ 120 livres fterlings, ou louis d'or par an. — Les gondoles, les feules voitures en ufage à Venife, font de petits bateaux longs et fort agiles, conduits ordinairement par deux gondoliers, qui rament l'un fur lo devant et l'antre fur le derrière. chacun avec une feule rame. La poupe eft armée d'un fer plat, et recourbé comme une S. La gondole eft totalement peinte en noir, et la petite chambre eft tapilfée d'un .drap de la même couleur avec des houpes et des franges. Le liège du fond eft très-large et couvert de marroquin noir. Sur les cotés font deux glaces qu'on hauife ou qu'on baille à volonté. La place d'honneur y eft à gauche. Il faut, prendre garde en enirant dans la gondole, de n'y pas fauter trop vivement parcequ'on couriroit risque de crever les planches de ce frêle bâtiment. Il ne faut non plus mettre la tète ou les mains à la petite fenêtre, de peur que l'armature de fer d'une autre gondole ne les emporte dans le choc des rencontres. La boue grafle et onctueufe que laiffe la mer fur les marches des maifons en fe retirant, exige auffi le« plus grandes précautions, en fartant de la gondole, si l'on 11e veut pas faire une culbute. Les gondoliers ou bar-caroles, font de grands hommes gais, pleins de faillies , d'ailleurs fort fûrs et très - fidèles. Us font aulft très - propres. Ils chantent les plus beaux vers du TaJTe. On fait monter leur nombre à 26,000 ou 5o,ooo._ Les V. L'I T A LIE. 331 Les hommes portent le manteau, qui eft d'étiquette, vtfttfe,] et ordinairement d'écarlate, ou de fuie rouge 011 grifc. Ce que le manteau eft aux hommes, la vefi-a de zendale l'elt aux femmes. Les dames qui fortent le matin portent toutes la vefla de zendale, mais le foir ' elles rendent hommage à l'élegauce des modes Fran-çoifes et Angloifes. C'eft le plus grand compliment qu'un Vénitien puiffe faire à une dame étrangère, que de lui dire: la porta la vefla corne f&foffe Veneziana, Ce grand mantelet noir, Servant de voile à la pudeur, fe renouant fur une chute de reins admirable, ferre un corfet couleur de rofe, qui cambre et deffine la taille fvelte des Vénitiennes. Elles joignent à l'artifice de atelier un joli pied, l'adreife de le montrer quelquefois (bus un jupon noir, falbalafé de gaze. Ou parcourt de profil deux globes arrondis par l'amour, et de grands yeux ajf'iffîni, couronnés d'un Sourcil en arc-en-ciel. Leurs traits chargés d'une tendre langueur appellent la volupté, et rappellent rAriofte* qui, faifant le portrait d'Angélique, dit très - éloquent-ment: la fecè amnre e ruppê il modela. Lorfque le ibmmeïl appiTantit leurs longues paupières, la beauté dépofe aux pieds de fon alcove le cefte de Vénus! Les courtifanes de Venife, ou les Amorofji, joignent toutes les grâces de leur fexe aux charmes réducteurs de l'efprit et de la gaité. J. J. Fouffeau a tracé dans fes confejfions. le portrait de ces Sirènes. Celles de la première clallè font ordinairement entretenues; on les appelle Donne manetenute. — L'ufage des cicisbèes, on cavalieri ferventi. eft très-commun à Venife. On dit que ce terme viefii d'trja ancien mot italien, cicis.-bcare, qui lignifie parler à l'oreille, chuchoter. Le ci-c'tsbèe arrive au réveil de la dame. On apporte le chocolat, 3»i V. L'ITALI E. 1 -,,li:c' colat, qu*il prend des mains (lu valet - de - chambre pour le préfenter- Il affine au lever. L'on finit la matinée par une promenade en gondole ou à pied. Au retour de la promenade on fe.fépare. on dîne, et l'on va, par un doux tbmmcil, fe préparer à de nouveaux plaifirs. Vient enfuite l'heure de la grande toilette, qui finit à 8 ou 9 heures du foir, Le Cicis-bêe eft de retonr, et l'on va alors à la promenade en gondole, fur le grand canal ; fpectacie fingulicr et brillant. On débarque à la place de St. Marc, d'où l'on fé rend au cafino, à Taffemblée, aux cafés et aux fpec-î.i'les, qui ne finiffent qu'à une heure après minuit. C'eft le moment brillant de la bonne compagnie qui s'jffeml.Ie alors, et tous ces plaifirs nocturnes ne finil-fent qu'au lever du foleil. Lorfqu'on le voit paroître, on va , par des fonges agréables, faire renaître les plaifirs de la nuit. Voilà la vie d'un grand nombre des dames Vénitiennes à la ville. Dans tout ce qui n'a pas traitait gouvernement, on jouit à Venife de la plus grande liberté, et les étrangers n\ font point gênés. Il n'y a point de ville en Italie, où la fociété loit plus agréable, où un galant homme, de quelque pays qu'il foit, puiffe autant s'amufer. Le Vernacolo Veneziano eft le langage des affaires, celui de la fociété, quelquefois celui des Mufes. Mais un lllujîriffimo parle tout autrement que fon Lacchè; et une Zentil Donna, n'a pas le même ftyle que fes Maffare, fer-vanies inférieures aux camerierc. Le vénitien du barreau n'eft pas celui des marchands, et les Gondolieri ont .".uni leur idiome à part, ainfi que les artifans. Livres qui pavent fervir de guide. Guida deForcftie-ri per Venezia — Ritratto overo le cofe piu notabili di \ ciie/iu — BefJircibung von Venedig, Leipzig 1-87-90. Deux volumes; (l'auteur eft M. Mayer qui a vtuïit. fait un long féjour dans cette ville.) VERONE. Population. 5o à 60,000 In v^rone ■ t^pHJPifl"»"" . »*^»^»"3*"fp9 ■ H•. i'.">» Edifices remarquables. Curiofites. La Porta Stupa, et la Porta Nuova — le pont de Caftel Vecchio (le plus remarquable des quatre ponts.)—L'Arena, ou i'arnpbitheàtre: (la choie la plus curieufe à Vérone; il peut y avoir 22,000 perfonnes affiles,) — le bâtiment du Mufée, (fous le portique d'entrée eft le Lapidario) laBra, ou la grande place — la cathédrale: (on y ^montre un beau crucifix de bronze) — l'églife de S. George: (fur le maître autel un tableau de Véronèfe) — l'églife des Capucins: (un S. Antoine de Padoue, du Guerchin) — l'églife de Sta. Maria antica: (on y remarque les tombeaux des Scaligèrs.) — l'oratoire de S. Zenon — l'ancienne égife à S, Nazaro: (c'eft un des plus beau monumens d'antiquité facrée) — deux beaux farcophages anciens, dans la grotte de S. lean in Valle — le palais des recteurs — la Fiera (ou le bâtiment de la foire, qui s'y tient au mois de mai, et au moi de novembre) — la douane — le palais Bevi-lacqua (où l'on conferve de belles ftatues antiques, et de fort beaux tableaux.) — les palais de Guaftaverza, Canofla, Pompéi Gherardini etc. — la place délie Er-be: (les parapets et les cordons des baftions San-Mi-cheli, et laf porte du Pallio, font d'une pierre, qu'on nomme Mattone, où l'on diftingue des pétrifications en quantité. Le marbre efi très-commun dans les carrières des environs de la ville. On demande pour un fludioy compofé d'environ i56 pièces, 24. à 2.5 fequins) —• les reftes d'antiquités Romaines, p. e, Ar- co 1 Vérone, co de Gava» Porta de Borfari, foro Ghidiziale, Panthéon etc. Ftabtijfemens littéraires et utiles. L'académie d'agriculture et de commerce : les académies Filarmonique, des Alétophiies, d'Efcrime. La focieta Italiana. La Séminaire ; le collège. L'obfervatoire de Cagnoli. Collections. Cabinets. Le mu fée lapidaire. Le cabinet d'antiquités, du comte Mufclli: les cabinet* d'hifh nat. du chanoine Dîonifi, du comte Ttotari, de l'apothicaire Bozza, du palais CanoiTa etc. le mufenm calcëolarium du comte Mofcardi; etc. La bibliothèque publique du chapitre: Les médaillers du comte PozZo et du comte Verîta : la collection des papillons du M. de Paleta. Le cabinet des coiichyles de l'apothicaire Baleflrari. La bibliothèque d'Albertini. Fêtes. Spectacles. Amufentens. La courte de chevaux au mois de Mai. Les opéras au théâtre Filarmonique. et au théâtre de l'accademia Vecchia. L'efpèce de ridotto ou Cafino délia nobilita, à la Caméra dell» convertazione. Promenades. Les jardins de la maifon Juftè Auberges. Tre Torre (très - bonne.) Livres qui peuvent fervir de guide. „ Verona HBtit* fixata ; u la 8me édition. Singularités dhiji. nat. dans tes environs. Les eaux minérales de Caldiero, tiès - eftimées, à 3 lieues .de V. L1 I T A L I E. 335 ite ta ville, du coté deVicence — le pont de Veja, ar- Véroi cade naturelle, à 4 lieues — la terre verte de Vérone à neuf lieues de Vérone ; c'eft un dépôt cuivreux, formé dans une terre argilleufe par des eaux courantes — Les poilfons pétrifiés qui fe trouvent dans le mont Bolca, a 6 lieues de Vérone. VICENCE. Population. &5 à 00,000 h. Vicen Edifices remarquaales. Curiofites. Le pont délia Barche - le théâtre olympique: (le plus célèbre édifice de Vicence, et le chef-d'oeuvre du fameux architecte Palladio ; plufieurs regardent cet ouvrage, comme la plus belle architecture moderne de l'Italie) — la Ragione, ou palais de juftice ~ le Palazzo del Ca-pitanio: (de Palladio) — la place de l'ifola — le palais Chiericati : (de Palladio j et beaucoup d'autres palais très-beaux, décorés par ce célèbre architecte,'et par Scamozzi.) ~ La cathédrale: (au deffous du choeur eft une églife fouterraine) — l'églife des Dominicains! (l'adoration des Mages, de Paul Véronèfe; on diroit que ce tableau vient d'être fait.) — l'églife de S. Laurent: (le maufolée de Léonard Porto.) — l'églife do S. Micheli (un St. Auguftm, par Timoret.) — Quelques relies d'antiquités ; les ruines d'un théâtre dans les jardins de Battiftelli; un refie du palais impérial; trois arcs d'un aqueduc; une ftatue d'Iphigénie, qui eft aux Dominicains; un chapiteaix de colonne, qui fert de bénitier à St. Thomas ; un morceau de colonne cannelée, fur la place Gualdi. Fabriques. Manufactures: de foie, et d'étoffes de foie; de fleurs artificielles très - eftimées, fur-tout les Viccncc. les petites plantes herbacées, dans le couvent de Ste. Marie la neuve, et dans celui des Convertîtes. (L* grande foire commence le i5 Mai.) Promenades. Les jardins du comte de Valmara-na; le champ de Mars, orné d'un arc de triomphe.) Collections. Cabinets. La bibliothèque publique: le cabinet d'insectes et la collection des fofiiles, du docteur Turra. EtabliJJemens littéraires et utiles* L'académie d'agriculture. L'académie olympique. Auberges. Cappello RoiTo : Scudo di Francia. Livres qui peuvent fervir de guide. II foreftiere iftrutto délie colè piu rare di Vicenza. 177&. Environs. La rotonde ou le cafin du marquis Capra: (à un mille de la ville; ce cafin eft de Palladio.) — L'arc de Palladio, à droite de la porte de la Madonna del monte; —■ L'églife de la Madonna del monte; (dans le réfectoire des religieux la Cène de Paul Véronèfe, fort beau tableau.) — La maifon de3 comtes de Caldagno; (où il y a des peintures eftimées) le petit temple dans le goût du Panthéon, chef-d'oeuvre d'architecture à 3 lieues de la ville — le [labyrinthe, ou la grotte de Cavali: (c'eft, vraifembla-blement, une ancienne carrière.) — la terre de Vicen-ce, que l'on tire des mines de Tretto, On s'en fert pour la porcelaine de Venife. — Les fette Communi, ou les fept villages, entre Vicence et Vérone, habités par des defcendans des Cimbres et Teutons ; ils parlent encore l'ancien Saxon.) — les colonnes de Bafal-te et autres débris de volcans, dans la montagne du ' - ' diable. diable, et les montagnes au S. E. (On y trouve de pe tits noeuds de calcédoine, depuis la groffeur d'un pois, jufqu'ai: diamètre d'un pouce, couchés dans la lave. Ils font généralement creux et ce creux renferme quelquefois del'eau. On les appelle alors enlwdri.) — Les eaux minérales de Recoaro, et les eaux tièdes de 5, Pancrazio. 5. Etat des poftes. Voituriers. Notes inft motives , et remarques qui intérelfent les voyageurs dans leur tournée. On peut voyager en Italie de bien des manières. Le prix de la pofte n'eft pas le même dans les différents états. Voici ce qu'il en coûte par polie. î. Dans Vètat Eccte'Jiaftique. Pour deux chevaux de trait g Paoli. Pour un cheval de felle 3 Paoli. 2. La Tofcane. Pour deux chevaux de trait 8 Paoli. Pour un cheval de felle 3 PaoM. 3. Dans U royaume 4e Naples. Pour deux chevaux de trait II Carlini. Pour un cheval de felle 5 Carlini 4. En Piémont, en Savoie. Pour une chaife à 4 roues avec trois chevaux - - 6 Livres. Pour une chaife .à 4 roues avec 4 chevaux • 8 livres. Guide des Voyftg. l'art. I. Y Pour 33S V. L ' I T A L 1 E. Pour deux chevaux de trait 4 livres 10 fols. Pour un cheval de felle ou bidet 2 livres. Pour le poftillon - - - 30 fols. Argent de Piémont. Pour une voiture à quatre places on eft obligé de prendre 4 chenaux et l'on paye 9 livies. On alloit autrefois en cambiatura, mais elle a été abolie. Lorsque je partis de Chambéry pour continuer ma route, on me délivra gratis une efpèce de pafleport, où fe trouvoient indiques avec exactitude, le lieu des relais; ce que j'avois à payer à chaque pofte; le nombre des chevaux et le payement des poftiilons : de forte quej'étots à l'abri de foute efpèce de friponnerie et d'ex* toriion. En général les chemins font bons et la police excellente dans tous les états de fa majefté Sarde, au moins de terre ferme. 5. Dans te duché de Milan. Pour deux chevaux de trait £ Sequin. Pour un cheval de felle - 4 Livres. La cambiatuva a été Supprimée. 6. Dans l'état de Gènes. Pour deux chevaux de trait 9 livres de Gènes, Pour un cheval de felle " 8 livres. 7. Dans les pays de Parme et de Modene. La route ordinaire pour la pofte de Modene â Florence ne pafle plus par Bologne, mais plus â droite par Piftoie, Depuis le mariage de la princelle héréditaire de Mod ene avec l'archiduc Ferdinand, on a conftruît une grande route qui va en droiture de Florence à Modene, Pour ce qui eft du nouvel établillément des poftes dans cette partie de Pila lie. il faut remarquer qu'il commence à Mantoue, et V. L'ITALIA. 33J> que l'on trouve maintenant des poftes bien fervrs, et de bonnes auberges dans des lieux où Ton n'en connois-foit pas jufques ici. Dans la partie de cette route qui eft fur territoire de la Tofcane il y a 3 poftes et %. I de Piftoie à Piaftre. I de Piaftre à S. Marcello. I de S. Marcello à Piano Afinatico,. J de Piano Afinatico à Bofco Longo. Dans les pays de Modene il y a 9 poftes et I de Bofco Longo à Pieve-à-Pelago. I de Pieve-à - Pelago à Pirigazzo. j de Pirigazzo à Montecenere» \ de Mentetenere à Paullo. | de Paullo à Serra de Mazzonî. I de Serra de - Mazzoni à S. Venanzio. de S. Venanzio à Foruigine. ^ de Foruigine à Modena. I et | de Modena à Carpi, 1 de Carpi à Nove. Dans le Mantouan il y a 2 poftes et £ 1 et * jusqu'à Benedetto. 1 et f de Benedetto à Mantoue. En vertu d'un arrangement pris entre ces trois états 1 un courrier paye par pofte pour 2 chevaux 6 paoli, et tout autre voyageur 8; pour un cheval de poftillon 3, et 4- pour un cheval qui n'accompagne pas de chaife,. Le payement des poftiilons (on l'appelle en Italie la Benandata) eft d'un paoli par pofte pour chaque cheval > lors même que la pofte n'eft pas entière. Si l'on en excepte, les poftes de Piftoie à Piaftre, et de Piano - Afinatico à Bofco - Longo t où l'on eft obligé de prendre î chevaux, même pour une voiture a 2 Y 2 rouec, urnes, on ne vous donne jemais plus de chevaux qu'il n'y a de roues au carrofle. Une ou 2 perfonnes ave»; 200 livres de bagage, prennent 2 chevaux ; 4- perfonnes avec 4.00 livres de bagage, ou ooo livres et de domeftiques, en prennent 4.; mais s'il y a plus de bagage qu'il n'eft iiipulé par l'ordonnance, dans le premier cas on eft obligé de prendre 5 chevaux, et dans le fécond G. Le payement des poftiilons eft proportionné au nombre des chevaux. 8. Dans le Plaifantin. Pour 2 chevaux de trait i5 Paoli. Pour un cheval de felle - t) à la première pofte; mais dans les polies fuivan* les, 5 paoli pur cheval. 9. Bans le pays de Venife. Pour 2 chevaux de trait i5 paoli. Pour un cheval de felle. 7 paoli et £ Lorsqu'on veut voyager avec la cambiatura, dans le pays de Venife, il faut fe faire donner un billet appelle Bolletone; allors on ne paye pour un cheval, que 5 livres et ■§, foit de chaife foit de felle. On peut toujours fe procurer ce bulletin, en écrivant à Venife, de la ville, d'où l'on part" pour s'y rendre. Les chemins de la Lombardie, font plats et en général très bons, excepté lorsque la pluie a délayé le fol, qui eft naturellement gras. Les voyageurs qui n'ont point de Sedia (c'eft le nom qu'on donne à une forte de chaife à moitié couverte et à deux roues, où il y a place pour 2 perfonnes, et où l'on peut me'he de de grolïes malles fur le derrière) font fort bien pour traverfer la Lombardie à fe fervir des voituriers (vet-turini) qui ont pour l'ordinaire des fedia très-commodes ; mais arrivés à Bologne je leur confeille d'en acheter une, et de prendre enfuite des chevaux de polie. Si l'on ne vent pas faire cette dçpenfe, on trouve par tout des voituriers pour continuer fa route. 11 eft vrai qu'on ne va pas vite; mais cela ne peut-être autrement dans les contrées montagneufes, même avec des chevaux de pofte. Pour ce qui eft des voitures à quatre roues, les voyageurs qui en ont de telles ne peuvent gueres s'en fervir fans danger. Les poftiilons ne favent point les conduire, parce qu'ils n'y font pas accoutumés; et d'ailleurs dans les chemins étroits et tortueux, qui vont de Bologne à Florence et à Venife, de Florence à Rome etc. il n'eft pas facile de les mener comme il faut. Comme on rencontre à chaque pas des curiofites naturelles ou des monumens de l'art, fur lesquels on ne peut jetter qu'un coup d'oeil rapide lorsqu'on voyage par la pofte, h m perfonnes qui veulent voyager avec fruit, doivent prendre des Vetturini. On peut arranger avec eux fon plan de voyage comme on l'entend, et ces voituriers ne faifant ja mais plus de 5o milles d'Italie par jour-on a tout le temps de voir tout ce qui fe préfente de remarquable fur la route. On trouve de ces voiture* dans toutes les grandes villes. Pour l'ordinaire ce font des Jèdia très - commodes, attelées de deux chevaux ou mulets, et fur lesquelles on peut prendre jusqu'à 3oo livres de bagage. Le prix ordinaire par lour, en y comprenant ce qu'on donne au voiturier pour boire, eft d'un ducat par perfonne. Plus la traite que l'on fe propofe de faire eft longue, et plus il Y 3 v , y a à gagner fur le prix, fur-tout fi Ton va d'une grande ville à l'autre, car alors les voituriers y lont lùrs de trouver des voyageurs à réconduire. Les perfonnes qui veulent faiie le voyage «l'Italie, trouvent à Lion et a Geucve des voituriers qui s'engagent à les mener, fi elles le louhaitent, jusqu'à l'extrémité du Royaume de Naples. Si l'on veut fe rendre de l'une ou de l'autre de ces deux villes à Turin, il ne faut pas oublier de faire d'avance les conditions de manière, que non feulement les droits pour les chaullées et let ponts, mais encore les frais du paflagedu Mont-Cé-nis foient compris dans le prix de la voiture. On ne peut rien faire de mieux que de charger les voituriers dii payement de la table et du gile. Il faut enfin convenir avec eux de ce qu'on leur donnera pour boire, li l'on ne veut pas être expofé à des pretenfions impertinentes de leur part. Un voyageur de. ma connois-fance a paye au voiturier qui le mena de Turin à Gènes, tant pour la voiture que pour la nourriture 3 fequins et }; et il a fait celte traite en 5 jours et £; il lui en a coûté 5 fequins pour aller de Gènes a Milan et 4. louis d'or pour aller de Turin à Lion. Un François a paya pour ce dernier trajet i56 livres, fans compter l'argent pour boire, et il a été G jours en route. Ces exemples font counoitre à peu près le prix courant des voitures. Les voituriers Fieinontois paflient pour les meilleurs de l'Italie; ils ont ordinairement tle bonnes voitures, et comme ils font accoutumés dès leur jeuuelfe a voyager dans les montagnes, ou peut avoir toute confiance en eux. Je recoman-derai aux voyageurs qui fe rendent en Italie par le Ti-rol le voiturier Barbazzo de Trente. Un voyageur moderne ne donne pas une idée bien avantageufe de la bonne bonne foi et de l'honnêteté des voituriers Italiens. Pour ne pas être leur dupe, il faut, comme j'ai déjà dit, faire avec eux un accord par écrit. Je donne ici la copie d'un pareil accord pour l'inltruction des voyageurs. (L'an; te date;) ,tin Genova." „Jo fotto fçritto mi obligo di fare condurre N. N. ,,N. N. col fuo feruito, feruiti in fua propria vitlu-„ra délia prefente città aquella capitale di Torino fran-„co di palfi, fmmi, Cattene, e fnnili Datj Biadati ,,confarle le fpefe di vitto cioèpranfo, cena, ed allog-„gio il Suddetto illuftr. fig. Padrone feruito in fua came-„ra, ed il feruitore farà feruito alla Ta vola del Vitttiri. ,,no; detta vittura farà tirata da ire Cavalli, e piu fe „farà Bisogno, feruito adouere pagerà per detto nolo ,,Luiggi d'oro 7 J, dico Luiggi d'oro fette e mez-,,70, oltre la bona niano del vitturino, quale la darà à „luo piacere, corne pure l'altre bone mani de camerio-„ri, corne anche la bona mano, femai venifle altro vit-,,turino fino Monj ed femaj arivando volelfe dopo ,,un giorno continure il fuo viaggio fino a Ginevra, „con caricarm, del paffagio del Monfenj, tanto del , Padrone, che del fervitore corne pure del fuo equi-,,paggio con fornire du muli per cavaîcare, tanto il Pa-„drone che il fervritore arifolua délie fpefe in Torino, ,allora il prelfo fara de fudetti Luiggi d'oro jir. 12 ,tlico clodcgi oltre il viaggio da G en o va a Torino oltre Ja bona mano — cj. in fede, dico. Antonio BnJTave-,ro Padrone di villura." Y 4 On On peut fe rendre par terre en Italie par'de routes différentes. Il n*y a que les deux premières qui foient praticables en voiture; pour les cinq autres, il faut les iaire à pied, à cheval, ou en chaife à. porteur. i. Route. Parte Tirol en paffant par Trente. Cette route eft la plus commode pour les perfonnes qui viennent d'Allemagne et voyagent en chaife. Nulle part on n'eft obligé, comme au paflage du Mont- Cenis,- de faire démonter fa voiture; au contraire, on voyage par tout, avec des chevaux de pofte, et l'on roule fur de magnifiques chauffées, qui même dans les montagnes, font aixlfi commodes que fuies, et peuvent être regardées comme le prodige de l'art. Les auberges font propres, et l'on y eft allez bien. Le. Tirol eft certainement un des pays les plus remarquables de l'Europe. Ses vallées e* les montagnes reilcm-blent infiniment à celles de la Suiffe. En général toute cette route eft auffi variée que romantique, et les regards des voyageurs font continuellement enchantés par les beautés fublimes qu'elle leur offre. Dans l'endroit où l'on paire des Alpes du Tirol clans les plaines de l'Italie, il y a deux rochers d'une hauteur protli-gieufe, qui femblent avoir été fépares avec effort l'un de l'autre, pour donner un paifi^e à l'Adige qui coule presque toujours à cote du voyageur, et forme dans ces endroits un grand nombre de imuofités, aulfi gracieuses que pittoresques. Il faut lire dans la relation du voyage de Mad. Piozzi la defeription de cette route. Dès que »e jour commença à paroitre, (dit un autre voyageur, en parlant de la fenfation qu'il éprouva en en entrant en Italie) nous vîmes les cimes des cyprès „et les collines couvertes de vignoples, fe dégager par „degrés de l'obfcurité, et la nature étala à la fois tant „de beautés autour de nous, «pi'il n'eft pas étonnant «mie le voyageur quia cheminé pendant la nuit dans ,,les fauvages montagnes du Tirol, arrivant au point du »,jour dans cette belle contrée, fe croie tranfporté daiis „une efpèce de paradis." 2. Vajfage du Mont-Cénis.' Cette roule n'eft point dan^ereufe, mais on eft obligé de faire démonter fa voiture et de fe faire porter à bras ou à mulets. Les mulets que l'on monte pour arriver jusques à l'extrémité de la plaine, où l'on a coutume de prendre des porteurs pour defcendre la montagne (en hiver on fait cette route en traineau) coûtent 5o fols en été, et 5 livres en hiver, et fane qui porte les bagages jusqu'à Lanebourg, 5 livres eh été et 4- livres en hiver. Si l'on a plus de 3oo livres de bagage il faut prendre 2 mulets. Si c'eft, un jour de fète ou un dimanche que l'on part de Novalefe pour traverfer la montagne, il faut avoir avoir foin de donner 5o. fols à l'un des deux prêtres du village; fans cela ils s'arrangent de manière à ne dire la meffe que fort tard, et alors les muletiers ne manquent pas de prétexte pour faire perdre un jour au voyageur. En allant au petit pas on arrive dans une heure et demie, de Novalefe à la plaine de St. Nicolas. On voit pendant long temps le villagede Novalefe à fes pieds; le chemin fait deszig-zags continuels, et quoique mat entretenu, il eft encore affez bon pour que l'on y puilfe porter des marchandifes à bras. Chemin faifant Y 5 on 346 V. L'IT A LIE. on découvre dans le Piémont une montagne fort élevée où l'on va en pèlerinage de fort loin, à un certain jour de l'année. • Au fommet du Mont-Cénis il y a un palfage fort étroit et qu'un ravin toujours rempli en hiver de neige et de glace, rend encore plus dangereux. On a commencé depuis peu a y faire un chemin voûté pour mettre les voyageurs à l'abii des avalanches. Avant d'arriver à ce chemin, on trouve une belle cafcadc que forme le torrent, en le précipitant avec fracas à travers des blocs énormes de rochers, ce qui fait un coup-d'oeil fuperbe. La petite plaine de St. Nicolas où la rivière ferpente doucement, invite le voyageur à s'y repofer, et la cafeade qui la termine, et qui forme deux chutes eft d'un bel effet, quoique la malle d'eau ne foit pas fort confidérable, et ne tombe pas d'une grande hauteur. De là l'on monte encore un peu, quoique par une pente plus douce, et l'on arrive enfin à la platte-forme ou plaine fupérieure, que tant de voyageurs ont célébrée. C'eft une vallée plus large que la précédente de forme irréguliere, entourée de tous côtés par de hautes montagnes, et où il neige dans presque tous les mois de l'année. Lorsqu'on a fait encore une heure de marche dans cette plaine, qui ne produit qu'un peu d'herbe courte et menue, on arrive à l'Hôpital des pèlerins. C'eft la que demeure un eccléhaltitpie, pour donner en cas de befoin des fecours temporels et fpirituels aux voyageurs, les premiers gratis, et les autres pour une légère rétribution. La hauteur perpendiculaire du Mont-Cénis au delfus du niveau de le mer eft de 1,490 toifes, et celle de l'hôpital de 990; près de l'hôpital eft une petite hôtellerie dont l'en feigne amicale, que l'on voit s'avancer et pendre V. L ' ITALIE. 347 au-deflus du chemin, au milieu de la glace et de la ne;ge, caufe un plaifir extrême au voyageur tranfi de froid. C'eft la. que le même befoin raûemble autour d'un grand feu, maîtres, domeftiques, porteurs, poftiilons; c'eft là que règne cette heureufe égalité qui ne fe trouve que dans le ciel, et que Ton cherche envaim en T,ran e depuis la Révolution. 11 y a encore dans le même endroit une maifon de pofte, car Ton peut tra-verer le Mont-Cénis en pofte, quoique fort lentement. Il y a une pofte de Lanebourg aux Tavernettes et une féconde des Tavernettes à Novalefe; on vous fert ordinairement à l'auberge des truites d'un petit lac que l'on a en face. Ce lac qui peut avoir un mille de long, fur un demi mille de large, eft la fource de la petite Dora. C'eft le nom de la rivière qui tombe dans la plaine St. Nicolas, et qui forme par fa chute la cascade dont j'ai parlé plus haut. Il faut faire encore une lieue de chemin pour arriver au fommet de la montagne, où Ton trouve quelques cabanes habitées pas des porteurs. C'eft là qu'on fe fait ramaffer. c'eft à dire qu'on defcend la montagne dans des traîneaux qui font conduits par une feule perfonne, et qui gliliènt rapidement fur la neige. On fait, dans Telpace de 10, i2, i5-, on 2o minutes, fuivant que la neige eft plus ou moins ferme, et la furface plus ou moins unie, le chemin de la Ramaflèà Lanebourg qui eft au moins d'une lieue. Celte manière de defcen-dre le Mont-Cénis neft praticable que pendant 6 mois de Tannée. On ne fuit point de chemin battu, mais on defcend en droiture fur une pente unie et presque ouverte par tout; là où la neige porte il n'y a rien à craindre. On le fait auffi quelquefois ramas-fer du coke de NovaJefe; mais cela efi plus rare, par- cecpie V- 1/ I T A L î E; ceque le chemin eft très - tortueux, et forme en certains endroits des tevraflès efearpées, d'où l'on pourrait tomber dans des précipices d'une profondeur '.■îfrayan-te. D'ailleurs la neige ne porte pas aulli long temps de ce coté que de l'autre. Les traîneaux dont on fe fert pour ramaffer (et fur lesquels on charrie auffi le fourrage pour les beftiaux et tout ce qu'on, va chercher fur la montagne) font faits de branches d'arbres entrelacées et d'une ftructure très fnnple. Ordinairement il n'y a fur chaque traîneau qu'un palfager avec fon guide, quelquefois cependant on s'y met à deux à trois, ou même à quatre; mais il n'y a jamais qu'un feul guide, qui dirige et arrête à fon gré le traîneau au moyen de crampous de fer qu'il a aux pieds. Loti qu'il veut arrêter le traîneau, il fe rejette en arrrère fur la perfonne qu'il conduit, pour empêcher que - • te fécoufle à laquelle elle ne s'attend pas, ne la pouffe en avant fur fon guide, et ne falle verfer le irai-neau. La neige que la rapidité avec laquelle on defcend élève continuellement en l'air fous forme de pouffiére, fe porte contre le vifage du voyageur, ce qui joint à la réfiftance de l'air froid et condenfé, l'oblige à tenir les yeux fermés pendant le trajet. 11 y a beaucoup de perfonnes qui friilbnncnt à la feule vue de ce fpectacie effrayant, et qui ne peuvent fe réfoudre à fe faire ramaffer. Il y en a d'autres au contraire qui trouvent cette manière d'aller fort agréable, témoin cet Anglois qui relia pendant £} jours de fuite à Lanebourg pour avoir le plaifir de fe faire ramaffer deux on trois fois par jour. Les chaifes dans lesqueb les ou porte lesvoyageurs ne font autre chofe que deux gros bâtons, qui portent un fiége formé de cordes ou d'ofiers entrelacés. Les porteurs font tellement accoutumés V. LITALI E. 3<9 tumés à faire ce chemin, que foit en montant foit en defcendant ils marchent auffi vite que nos porteurs de chaife ordinaires; mais ils fe repofent par intervalles. Tel eft le paifage de Novalefe à Lanebourg. La route de Chambery à ce dernier endroit palfe par Montmelian, où croit un excellent vin refervé pour la table du JAoi, et où Ton trouve la meilleure auberge de toute cette route; par Aïguébelle qui doit à la beauté de fes eaux fon nom et fa célébrité ; par St. ^ean de Maurienne (où fuivant l'opinion de Grosley, An-nibal doit avoir pailë les Alpes, quoiqu'il foit plus vrailemblable que ce fut par le St. Bernard, quil pénétra en Italie) et par Modane. Depuis ce dernier endroit jusqu'à Lanebourg t la route eft embellie par les nombreufes cafcades de l'Arc. Comme aucune efpèce de voitures ne peut traverfer la montagne, comme je l'ai déjà dit, du moment qu'on a fait fon accord avec les muletiers, on démonte la voiture, et on la charge avec le bagage fur des ânes ou des mulets. Il en faut un pour porter les roues, un autre pour le train, et deux pour la cailfe qu'ils portent au moyen de brancards ou bâtons en guife de litière. Lanebourg eft un gros village allez bien peuplé, et que ce paflàge fait vivre. On a un proverbe qui dit : Porteurs de Novalefe, Mulets de Lanebourg. Entre les chétives maifons de pierre qui compofent le village, coule dans un lit efcarpé une rivière peu confidérable, et l'afpect fauva-ge de la montagne qui femble impoffible à gravir, inquiète le voyageur. On fait d'après un tarif fixe, ce que l'on a à payer pour le tranfport du carroife auffi bien que pour la faire démonter et remonter. Les in- fpecteurs 350 V. L ' I T A L I E. fpecteure, et autres perfonnes prépofées à cela, ont toujours en poche le règlement, dont le dernier eft du mois -d'octobre 1773,pour le montrer au voyageur. , Ce re^h meut établit deux faifons différentes et deux prix différents. La première va du premier de mai au dernier d'octobre, et la féconde du premier de novembre au dernier d'avril. Tout fe paye en argent de Piémont, et il eft défendu par le même règlement fous des peines graves, de demander, même fous le nom de ^ra-tificature, pour-boire plus que ne porte le tarif. Il eft bien vrai que cet article du règlement ne s'obferve pas â la rigueur. Ce palfage le plus fréquenté de tous et dans toutes les faifons, Teft furtout en hiver. C'eft la route ordinaire pour aller en Italie, en paifant par Lion, Grenoble etc. ou par Genève. On la prend aufii pour le retour. Les voituriers pour épargner les frais du tranfport de la voiture par delfus la montagne, ont ordinairement des fedia toutes prêtes foit à Novalefe, foit à Lanebourg. Le chemin de Rivoli à Turin eft très-beau. A une lieue tle cette capitale on voit la Chartreufe-, et à une demi-lieue Ja maifon de plaifance de Tejavrera maifon agréable, où les habi-tans de Turin vont fouvent en partie de plaifir. C'eft à Rivoli que commencent du côté de Turin les .collines qui forment le pied de la montagne. 3. Tajfage du St. Gothard. Cette route eft avec les deux précédentes et celle du St. Bernard et du Splugen Tune des plus fréquentées; on les prend ordinairement pour paffer de la Suiffe Allemande en Italie. Les deux premiers cahiers de l'ouvrage que M. Schinz publia pour fervir à l'hi- à l'hiftoire de la SuiiTe, font le meilleur manuel qu'on puiife délirer pour cette route. Il ne faut que 3 jours foit à pied, foit à cheval, pour fe rendre d'AltorF à Bellinzone par le St. Gothard. On m'a même parlé en 1785 d'un officierSuiife qui avoit palfe cette montagne en char - à - banc. Si on excepte le faifon des avalanches, ce paiTage n'eft point dangereux. Les dames mêmes peuvent faire cette route auiïï bien que celle du St. Bernard, commodément et fans être trop fatiguées. Coxe a raifon de dire que dans plufieurs endroits le chemin du St. Gothard eft mieux pavé que bien des rues de Londres. On trouve la defcriptioxi de cette route dans presque tous les voyages de Suiffe, et oh en a gravé les plus belles vues. Je ne m'arrêterai donc point à parler de tout ce que la première journée dAltorf â l'Hôpital offre de remarquable, comme le Pfaffen-Sprung (faut du moine) la Cascade, le Pont du Diable, les Schôllenen, VUrner-loch, et le coup-d'oeil fuperbe que préfente la vallée Urfeline. Du village de lHôpital, on arrive à Vhojpice des Capucins qui d'après le calcul de M. de SauiTure eft élevé de 1,062 toifes au-defTus du niveau de la Méditerranée. Ce fut St. Charles Borrommèe qui bâtit cet hofpice en 1613, mais les Capucins ne s'y font établis qu'en 1684.. On y eft en général très - bien. Les appartements, les lits, la table tout y eft de la plus grande propreté. Ces bons pères ne demandent rien pour cette réception auffi amicale qu'hofpitalière, mais on a foin de laitier quelques pièces d'argent fur fon afïiette, et il n'y a perfonne qui ne contribue avec plaifir au fou tien de cet établiifement utile. Le fommet du Gothard, comme celui de toutes les montagnes, eft une petite plaine dont la vue eft bornée par les cimes des rochers éle élevés qui la reflerrent de tome part. La plus haute de ces chues eft le Faido; qui fuivant M. Fini eft élevé de 3û5 toifes f au-deilus de l'hofpice. L'autre moitié de la route du St. Gothard, celle par où l'on descend en Italie, n'a pas été décrite auffi fouvent que la première, quoiqu'àmon avis elle foit encore plus pittoresque. M. Meyer vient de publier à Zurich, une deferiptiou allemande de cette route, enjolivée de gravures, fous le titre: Voyage pittoresque da la Suiffe Italienne, que je recommande /aux perloimes, qui prendront ce chemin. Le fécond jour on vient jusqu'au grand péage (grofs Zollhaus) où l'on trouve une fort bonne auberge, et le troifième ou arrive à Btllin-zone. Toute cette route eft hngulièremeut embellie par la vue du Tefin, qui coule presque toujours a coté du voyageur, et qui tantôt mugit fourdement au fond de fon lit, profondément encavé, et tantôt fe précipite en cascade à travers les débris et les îeftes d'anciennes avalanches; foit par i'afpect infiniment varié de montagnes d'une forme majeftueufe; de forêts de fa-pins; de pâturages; de jolis hameaux placée ça et là fur les hauteurs ; des bois de chataigners, de'peupliers et de noyers de la vallée Livine; de collines couvertes de vignes et de figuiers, et de toutes les productions que la chaleur fait éclore en abondance fous ce ciel fortuné. Lorsqu'avant d'arriver à Airofo on a paifé le Ponte Frewiole on jouit du beau coup-d'oeil que préfente la vallée couverte de maifons et parée de la plus belle verdure. De Bellinzone on peut fe rendre à Milan par Corne, ou aller vifiter les Iles Borrommées fur le lac Majeur. Combien cette route laiife de doux fouvenirs! Encore au moment où j'écris ceci , je me crois transporté, comme par enchantement, fous le feuil- feuillagesondoyans des châtaigniers AeGiornico *), on dans les bosquets de romarins qui bordent le Tefin, lorsque cette rivière lalle d'ecumer, et de fe réduire en pouifière dans fes nombreufes cascades, coule dans un lit plus uni, et. ferpente mollement à coté du voyageur. Nous confeillons au voyageur de fe munir pour le voyage du mont Gothard de l'explication des renvois de Veftampe enluminée qui repréfente la vue per-fpectwe du St. Gothard exé utée d'aptes le relief de M. JLxchaquet, et publiée par Chr. de Mechel à Basle il[j2.. Le relief de M. jExchaquet coûte à Genève 5o liv. de France. 4. Paffage du grand St. Bernard. Les voyageurs qui veulent paflèr de la Suiiïe Fran-qoife en Italie par un chemin plus court que celui du Mont <. énis. prennent ordinairement la route du grand St. Bernard. On peut aller en voiture jusqu'à St. Pierre. De Mavtigmj à l\ ofpice il y a environ 9 lieues. A Liddes, où le chemin commence à devenir roide, on fait ordinairement une petite halte, pour voir la riche collection de médailles antiques et de minéraux de M. le curé d'Arbeley. Les premiers ont presque toutes été trouvées fur le St. Bernard. De Liddes à St» Pierre il y a une lieue. Celte contrée eft remarquable par les profonds ravins bordés de rochers dans lesquels la Drance Te précipite, et femble vouloir fe perdre dans le fein de la terre. La vue des flots lo u- *3 Gros village fur la pente méridionale du St. Gothard et l'un des endroits où la valeur Helvétique s'eft le phn Cgnalée. C'eft la qu'en 1478» 600 Suifles défirent: les iVii-lanois au nombre de 15,000. Quitte riet Voynj, Fait. i, 2 35 j. V. L'ITALIE. toujours bouillonans, et couverts d'écume de ce tor. rent dés Alpes, augmente la beauté de cette fcène, que bien des voyageurs préfèrent à la chute du Rhin. De St. Pierre on a encore trois lieues de chemin à faire pour arriver à l'h'ofpice. Le fentier devient toujours plus roide et la contrée plus fauvage. A une lieue au delà de St. Pierre-on rencontre les derniers mélèfes. Depuis là, l'on marche continuellement fur la neige, qui eft fi dure et fi compacte que les fers des chevaux y laiilènt à peine de traces. Dans la vallée qu'on appelle, les enfers des Foireufes on voit une quantité prodigieufe de cailloux roulés, et de pierres charriées par les eaux. De-là on traverfe la vallée de la Combe où l'on trouve moins de neige et l'on arrive en lin à VHofpice. Cette maifon qui eft à la hauteur de 3,216 toifes au-deffus du niveau de la méditerranée eft fans contredit la plus élevée de toutes les habitations humaines de l'ancien continent; car on ne trouve pas même de chalet à une fi grande hauteur. Les eccléfiaftiques qui l'habitent et dont l'humanité active et vigilante fauvent toutes les années la vie à tant d'hommes, qui fans leur fecours périroient fous ce ciel rigoureux, font des chanoines réguliers de l'ordre de St. Auguftin. Il y en a dix à douze qui réfident dans le couvent. Les adminiftrateurs font le prieur, l'économe, le fommelier, le pourvoyeur et l'infirmier. On donne le nom de Maron-nier à un domeftique de confiance, qui accompagne Teccléfiaftique chargé d'aller à la récherche des malheureux égarés dans les neiges, ou enfévelis fous les avalanches. Ils ont avec eux de gros chiens drelfés, tout exprès et d'une efpèce particulière, qui flairent de loin les voyageurs égarés, et qui malgré les brouillards V. L'ITALIE. * 35S lards et les tourbillons de neige fa vent toujours retrouver le chemin. Ils portent dans des paniers pendus à leur col des vivres et des boilTons fortifiantes pour reftaurer les voyageurs. Tous les palfagers font reçus et traités a l'Lofpice de la manière la plus affable. Les malades y .rouvent des remèdes et tous les fecours que la médecine et la chirurgie peuvent procurer, et cela fans diftinction de rang, de fexe, de pays ou de religion. Us n'exigent rien des paffagers pour tous ces foins; mais on comprend bien que les perfonnes ailées ne manquent pas de mettre dans le tronc de réglife^ plutôt comme une aumône que comme une rétribution, le prix des vivres qu'on leur a fournis. Ce pallage eft II fréquenté que Mr. Bourrit s'y trouva une fois avec 561 perfonnes; et qu'il fallut 4 boeufs, £0 moutons et 3 facs de farine pour nourrir tout ce monde. Les revenus des terres que le couvent a en propre, et le produit des collectes .qu'il fait, le mettent en état de fou tenir cette dépenfe. Si l'on monte fur le Col de Ténèbres, (et cette petite excurfion n'eft pas trop fatiguante même pour une femme,) on eft . bien dédommagé de la peine qu'on a eu à le gravir, par la vue du Mont-Blanc qui fe préfente fous un tout autre point de vue qu'à Chamouny, c'eft-à-dire, du côié oppofé. La vallée où eft iitué l'hofpice, eft longue et étroite; un petit lac la termine. Le couvent eft fitué à l'extrémité de ce lac, et fur la rive op-polée, du coté de l'Italie. On y voit une petite place où etoit autrefois un temple de Jupiter, et où l'on adé-v terré diflerens ex-voto, et d'autres antiques. Les médailles qu'on y a trouvées ont fervi à faire deux chandeliers pour Tufage de l'églife, et un Jupiter Terminus que l'on y a déterré avec fon autel, a été trans- Z fi porté porté dans le Mufée fie Turin. Du cloître on descend dans l'efpace de 6 à 7 heures de temps, à Aofte où l'on trouve plufieurs relies de monumens antiques D'Aofte on continue fon voyage en prenant la route de Turin, ou celle de Milan. La vue tle l'Holpice du grand Sr. Bernard fe trouve dans les tableaux pittoresques de Mr. de la Borde ; et Mrs. de Sauflure, Bourrit et Beffon ont donné dans leuTs ouvrages des defcriptions de cette montagne. La route du grand -Bernard efi très-bien marquée fur des reliefs de terre cuite et colorée, que Ton vend à Genève pour le prix de 2 louis neufs, et dont feu M. Exchaquet eft l'inventeur. Ces reliefs repréfentent les enviions du lac de Genève et de Chamouny, et l'on peut les porter commodément fur foi. 5. Paffage du Splugen. Cette route qui eft plus fauvage et moins bien entretenue que celle du St. Gothard, eft plus courte et plus commode pour les voyageurs, qui fe rendent à Venife par la Souabe et le pays des Grifons. Jusqu'à Coire le chemin eft très - bon, et peut fe faire voiture ; mais depuis cette ville il faut fe faire porter, ou bien aller à cheval ou en traineau, et ce voyage eft extrêmement pénible. Je cormois cependant une dame Allemande (Me. de H.) qui a franchi cette montagne dans la faifon la plus rigoureufe, ce qui peut fervir d'encouragement aux perfonnes de fon fexe qui fou-haiteroient de l'imiter. Storr et Burde dans fon voyage ont tracé un tableau détaillé de cette route. On ne peut lire fans frifionner la defcription qu'ils1 font, de la Via mala et tle la Panten - Bruche, où le voyageur appuyé fur la barrière du pont voit au-deiTou» de lui B * un un abime profond, que les rayons du foleil n*ont jamais éclaire, et entend le lourd mugiflement du JAhin, qui forme dans cet endroit un baiTin circulaire, d'où il s'échappe comme un blet d'argent par un paifage étroit, qu'il s'efl ouvert dans le rocher. On croit retrouver dans ces fombres profondeurs ces fcènes terribles des régions infernales, dont l'imagination a été tant de fois frappée à la lecture du Dante et de Milton. Au refte ce n'eft que l'afpect effrayant que préfente ce ce route, qui lui a fait donner le nom de via mata. car elle eft du refte la plus belle et la plus fùre de celles qui conduifent au Splugen. De-là on arrive à Schamferthal, l'une des plus romantiques vallées des Alpes. Parmi les nombreufes ruines de châteaux qu'on y découvre, il n'y en a point de plus pittoresques que celles de Bàrenbourg. Près du village d'An-der eft un bain fulfureux. Dans le RJteinivald on foret du Rliin, on voit des Lapins d'une hauteur pro-digieufe; il y en a un entr'autres, qu'on peut nommer le roi de ces forets, qui a, dit-on, 2.5 aunes de contour. C'eft un magnifique fpectacie que la chute que fait ici le Rhin au milieu des fombres feuillages de ces arbref majeftueux. Le voyageur à cette vue eft faifi de refpect. Dans l'étonnement où elle le jette, il femble s'oublier lui même, et fon ame éprouve une volupté fmgulière en planant fur ces fcènes de la création , qu'aucun pinceau ne peut rendre. La vallée du Rheimvald oifre par tout les traces des ravages caufés par les avalanches. Dans bien des endroits le chemin eft fi étroit qu'il eft néceflaire d'envoyer un guide en avant, pour qu'il falle arrêter dans les endroits où le fentiereft le plus large, les bètes-de-fommequi viennent du coté oppofé ; car dans la règle on eft obligé Z 3 de Î5S V. L'ITAXIE. de leur faire place, et je ne confeillerois à perfonne de leur difputer le paflage, non plus qu'à leurs conducteurs. C'eft pour éviter ces rencontres désagréables qu'il faut partir de àplugen fur les deux ou trois heures du matin, pour gravir la montagne du même nom; d'ailleurs le vent ne fouffle pas alors avec autant de violence que pendant le jour. On fe couche tout de fon long dans des traîneaux tirés par des boeufs, la tète du côté du timon, parceque la roideur de la pente eft telle, que fans cela les pieds feroient beaucoup plus haut que la tète. Dans cette pofîtion l'on ne voit que le ciel et le conducteur du traîneau, qui va derrière pour régler la marche de fa bête, et l'arrêter ou l'accélérer au befoin. Quant aux perfonnes qui voudraient faire cette route à pied, fi elles ne font pas accoutumées à gravir les montagnes, elles courent risque de s'échauffer à la montée, et en arrivant au fommet où l'air eft toujours très-vif, d'éprouver un refroidi Uement qui peut être très-dangereux. Il faut environ 2 heures pour atteindre le haut de la montagne. Dans le tems des avalanches, les voyageurs doivent prendre les plus grandes précautions dans les endroits dangereux, pour ne plfe déterminer la chute d'une de ces avalanches, qui les écraleroit infailliblement. Il faut éviter avec foin, tout ce qui peut caufer la moindre agitation dans l'air. C'eft pour cela qu'on ôte aux chevaux les fonnettes qu'ils portent au col, et qu'on s'abftient même de parler trop haut. Au refte il y a fur les fommets de ces montagnes des monceaux de pîerre, d'après lesquels on peut toujours fe régler; car fi la neige s'accumule au point à cacher entièrement ces monceaux, on doit s'attendre à la chute prochaine des avalanches. En defcen- V. LMTALII 350 defcendant la montagne 'de l'autre coté, appelle le Cardinal, on fuit un chemin qui tourne en fpirale fur des rochers, où l'on a taillé dans plufieurs endroits des efpèces de marches, et à côté de précipices effroyables au fond desquels roule avec impétuofité la Lyra, dont la violence femble croître de moment en moment. De-là on arrive dans la fauvage et trifte vallée de St. Jacques, où l'on marche au milieu des débris de rochers et de montagnes écroulées, jusques à ce qu'enfui la vue des collines verdoyantes de C/n'a-venne, couvertes de pêchers et d'amandiers, jointe ii la douceur de l'air qu'on y refpire, vienne délaifer le voyageur, et lui faire oublier les fatigues qu'il a ef-luyées dans cette route. Il s'embarque enfui te à la Riva, et continue fa route en Italie par Corne, ou par Dcrgâme. De Chiavenne on peut faire une petite excurfion pour vifiter les carrières où l'on exploite le lavège, et la place où le bourg de Pleurs eft enféveli fous les ruines d'une montagne éboulée. Cette contrée où régnaient jadis l'induftrie, l'aifance, et la gaité, a été changée en dél'ert par cette alfreufe caïa-ftrophe, et l'on n'y voit plus aucun veftige de fa fplen-deur paffée. Seulement de tems en tems on y déterre des uftenciles, des monnoies, et des olfemens. Le grand but des perfonnes qui s'occupent d'y creufer des minières, eft, de s'enrichir par le déterrement du tréfor de l'églife de Pleurs. 6. Pajfage du Simpton. C?eft le chemin le plus court pour pafferduhaut-Vallais et de la Suiffe allemande dans le Milanais; ».'eft aulfi celui que prend le courrier de Milan. Dtî refte cotte route eft li pénible qu'elle eft peu fréqucn- Z 4 tée des voyageurs, ei que je n'en ai encore trouvé la defcription dans aucun voyage fie Quille. Je la lis à cheval en 1785 en revenant de Brigue. On pane la nuit dans ce bourg qui n'a de remarquable que Tes bains, les reftes d'un mur bâti par les Romains, et quelques maifons qui offrent des traces fenfibles de la fécoulhV, caufée par le tremblement de terre de Lisbonne. L'auberge eft extrêmement mal-propre. Immédiatement au delà de Brigue le chemin commence à monter, et l'on y jouit de la vue de quelques glaciers éloignés et du Vallais, traverfe dans toute fa longueur par le Rhoue. De-là ou arrive dans la région des hautes montagnes, et j l'on voit çà et la des poteaux avec cette infcription, in îtaliam; toute cette route a été bouleverfée par le tremblement de terre de Lisbonne. Sur le fommet d'une montagne allez efcarpée, on trouve une bâtiment ifolé appelle VHbpital. L'endroit qui porte le nom de Simplon n'eft qu'un miférable hameau. Les performes qui comme Roujfean, aiment à avoir des vertiges, n'ont ' qu'a faire la route de Simplon à Staffetta, pour fatis-faire leur goût. C'eft auffi dans ces lieux que doivent s'arrêter et prendre leurs crayons, ceux qui aiment à voir et à deiriner la nature fous fa forme la plus hideufe. C'eft vraiment une terre de défolation. Des montagnes bouleverfées; des rochers d'un mica fchifteux, mêlé de grenats, dont les pans arides et perpendiculaires rellerrent le chemin, et dérobent au voyageur la lumière du jour: des précipices d'une profondeur étonnante; des croix et des chapelles élevées dans les endroits où des malheureux ont péri; ajoutez à tout cela la vue du Grumbach, torrent impétueux qui tombe avec fracas du haut des montagnes, ' roule , ronTe au travers de leurs débiis, et voua anrez quelque» traits de cet effrayant tableau. Non loin du Ho-hen-Steig le torrent forme une cascade confulérable. L'eau réduite en vapeurs par la violence de fa chute, mouille de pan en part le voyageur, au moment où il tente le paifage périlleux du ïteig fur un pont formé de ironcs de fapins, roulés à côté l'un de l'autre, et fans garde - lou. Ce ne fut que le jour fuivant que jarrivai dans ia belle Vallée dOjJola d'où je continuai ma route jusqu'à Margazo, par une de ces foirées dé-licieufes, qu'on ne connoit presque qu'en Italie, marchant à travers les prairies, ou à l'ombre des treilles, le long des bords de la Toffa, tandis que les cigales faifaient retentir de leur chant les bois de châtaigniers qui embeliiilent cette vallée. Arrivé à Margazo je m'embarquai fur le lac Majeur. 7. Route de Nice à Gènes, en traverfant les Alpes maritimes. Les voyageurs qui craignent la mer, ou que le gros tems et des vents contraires empêchent de continuer leur route par eau, ce qui arrive fouvent aux courriers, prennent ce chemin qui eft extrêmement pénible. On en trouve la defcription dans les lettres de la Princejfe de Gonzague qni mit fix jours à le faire. La chaîne de montagnes fur lesquelles ferpentent les fentiers étroits où l'on chemine, s'étend le long des côtes de la mer. Quelques unes de ces montagnes font chauves et brûlées; d'autres font coupées de vallées profondes et couvertes d'epailïes forêts. On eft monté fur des mulets, ou bien l'on le fait porter dans des chaifes appellees Portantines. Souvent le voyageur elt comme ful'pendu fur un abime, au fond duquel il Z 5 en- entend mugir Ia mer qili vient brifer fes flot» contre le pieds des rochers, dont il parcourt avec inquiétude la cime. L'enfemble des beautés fauvages que la nature étale fur ces montagnes arides, et le fpectacie de la vafte mer qu'on voit à fes pieds, foat que ce voyage, malgré les dangers et les fatigues dont il eft accompagné, eft l'un des plus iinguliers et des phis intéres-fans que l'on puifle imaginer. On palfe la nui: d ins ces déferts, fous des cabanes de bergers, ou dans de miférables hameaux. Les payfages gracieux que préfente le pied de ces montagnes, font un conirafte piquant avec l'àpreté de leurs fommets. Tanto r. on marche entre des collines couvertes d'oliviers; tantôt on traverfe des forêts d'orangers et des vallées couvertes de plantes aromatiques et d'arbuftes odorilèrans, et l'on arrive ainfi à Savonna. On remonte en voiture à Seftri. On pafle plufieurs villages, maifons de campagne, et palais magnifiques, appartenant a la noblefle Génoife, jufqu'a ce qu'on entre dans les beaux fauxbourgs de 5. Pierre a"Arena, et qu'on arrive à Gènes. Toute la Riviera eft cultivée comme ua jardin. 8. Route par mer à Gênes. Si l'on préfère de voyages par mer, pour fe rendre à Gênes ou à Livourne, on louera à Antibes ou à Nice, une felouque. C'eft un bateau ouvert avec un patron, et 8 à i<2 rameurs, qui tantôt faifant voile tantôt ramant, vous mèneront à Gènes en 2 jours, fi la mer eft calme; autrement ils n'oient fe mouvoir, et en effet une felouque n'eft pas conftruite pour une merorageufe, et en tout fens un bâtiment bien? in. corn- T. L'HT A LIE. 36-j commode. Le tranfport coûtera 8 fequins, ou environ 4 guinées. On mouillera à Monaco, petite ville,' bâtie (ur un rocher qui s'avance dans la mer, et pré-fente une figure très-romanesque. De-là on palfe à Vintimille, où commencent les terres de l'état de Gênes, et l'on arrive à St. Remo, ville confidérable. Oneille eft une petite ville du roi de Sardaigne; Final, capitale d'un marquifat, abonde en huile et en fruits, fur-tout en excellentes pommes, nommées pomi car-li. Noli eft une petite république de pécheurs; Savonne eft une grande ville avec une forte citadelle et un bon port. Il y a encore quelques autres routes pour paffer les Alpes, comme celies du petit St. Bernard, du Grièsberg. de la mer de glace du Montanvert etc. mais elles font trop peu fréquentées pour qu'il foit néces-faire d'en parler ici. La douane eft très rigoureufe dans plufieurs état» de l'Italie; auffi je confeillerai à tout voyageur de faire vifiter et fceller fes malles, à la première douane qu'il trouve à la frontière, parcequ'ordinairement on n'y vifiie pas les voyageurs avec autant d'exactitude que dans les villes. Ainfi en entrant daus le Milanai» il faut fe faire donner à la première douane un certificat, afin de n'être pas vifité à la porte de Milan. En allant à Rome et a Turin il faut bien fe garder d'avoir avec foi ..es livres fulpects, ou des étoffes non-travaillées 7 même pour ion ulage. Les douanes du ro- royaume du Naples ne font pas moins gênantes. Pour le retour il faut avoir foin de fe faire donner un pas-feport du miniftre du commerce; et pour fe le procurer on s'adreffe ordinairement à l'ainbafladeur du prince dont on eft fujet. A Venife, Florence, Parme, Modene, ou fe fondrait à toute perquiiition et au dé-fagrément de fe voir retarder, en affinant qu'on n'a point avec foi de marchandife prohibée; mais pour donner du poids à cette déclaration, il ne faut pas oublier la buona manda. Dans la plupart des aubeTges de l'Italie on paye pour un repas 3 livres de Venife, ou 5 paolo par tète, et un paolo pour la chambre; fi l'on donne encore un paolo de plus c'eft payer fort généreufement. Mais li Ton n'a pas foin de faire d'entrée fon accord avec l'hù-te, on eft à fa difcrétion, il ne manque pas de fon prévaloir. Je placerai ici, comme dans l'endroit le plus convenable de cet ouvrage, un petit article fur la manière dont on compte lés heures en Italie, avec une table de réduction pour l'ufage des voyageurs. A Turin, Parme, et Florence, les heures fe comptent comme dans le refte de l'Europe. Dans les autres pays de l'Italie, on fe règle fur le coucher du foleil, et la table ci-jointe calculée pour cinq latitudes principales fait con-noitre l'heure qu'indiquent les horloges en Italie lorsqu'il eft midi chez nous. Cette table eft conftruite fur cette bafe, c'eft qu'en Italie on fuppofe que les 24 heures dont le jour eft compofé, finiilent précifément 3o minutes après l'immerfion apparente du difque du foleil. Dans L'ITALIE. 3« Dans les éphémérides de Milan on trouve une table où l'on prend pour bafe que le foleil fe couche en été à 2o heures, et en hiver à 20 heures et 3o minutes ; mais la table de Mr. de la Lande qui eft celle que) nous donnons ici, mérite de beaucoup la préférence. Ta- 366 V- L'ITALIE- Table du midi en heures Italiques. Latitudes. 145/ 44*144° 2Ô°|43° 46' 410 5y 400 5o* 'Milan et Gènes. Floience.i ftome. N.iples. I Venife. --- H. M. H.JYl. 19 5 19 0 18 5i H. M. !. M. 18 '57 18 52 8 44 H. M. "78 55 18 48 t3 40 Jârtvïër. 1 10 20 Février. I 10 10 Maraf 1 10 20 19 y 19 0 18 54 19 2 ^8 57 18 49 ~78 36 18 25 18 10 17 57 17 44 17 28 17 10 16 57 16 43 "76 27 16 17 16 6 18 40 18 28 18 12 18 on 18 26 18 11 18 32 .8 21 8 7 18 28 18 18 18 5 17 58 17 45 17 28 17 57 17 44 J7 29 17 10 16 57 16 40 '16 26 16 i5 16 4 -7 55 17 43 17 x9 17 55 17 41 17 27 Avril. 1 to 20 17 9 16 54 16 37 "76 24 16 i3 16 1 17 11 16 59 16 46 16 5i 16 2X 16 11 17 11 16 59 16 46 16 25 16 25 16 i5 Mai. 1 10 20 Juin. 1 10 20 i5 49 i5 44 i5 42 i5 53 i5 48 i5 46 i5 56 i5 5i jg 49 ~76~~~T i5 57 1 _i5_55 15 5-7 16 0 16 7 16 5 16 0 i5 59 Juillet. I lO 20 i5 40 i5 47 i5 56 i5 47 15 5i 16 0 t5 5o 15 54 16 2 16 0 16 4 16 11 Août. 1 10 2o 16 9 16 20 16 34 16 12 16 20 16 07 16 10 16 24 16 38 16 19 16 2*, _i6_4l 16 22 .6 32 16 40 Septemb. 1 10 20 16 02 17 7 17 22 1G 04 17 8 17 22 16 54 17 8 17 22 16 07 J7 9 17 25 ~'7~9~ 17 5i 18 5 16 09 17 10 17 24 Octobre. 1 10 20 17 2jg 17 53 18 8 17 39 17 52 18 7 ,*7 39 17 52 .8 7 17 3g 17 5i 18 4 18 19 18 , 29 18 59 Novemb. 1 10 20 18 27 18 3y 18 5. 18 25 18 36 18 49 18 24 18 35 18 47 t8 20 18 01 18 41 Décemb. 1 10 20 J9 1 *9 7 | 19 12 j 18 58 19 4 19 7 18 57 19 2 4 18 5i 18 67 18 5cj 18 48 18 55 18 55 7. L'ITALIE 3*7 Itinéraire des routes. A. Plan d'un voyagee en Italie, par la Pofte, entrant par Turin, et fortant par Venife; et vice ver fa. Pofies. i. Route de Chambèry à Turin Noms. Obfervations locales. 2. Montmé- i. Chambèry eft une petite lian. ville; on admire au château l'efcalier, et quelques frefques des frères Galliari; dans l'églife de l'annonciation on voit un tableau de la nativité, d'un bon maître. Le portail de l'églife de la Ste. chapelle, eft remarquable. La promenade au Ver-nay eft belle. A une demi lieue de la ville, font les eaux ful-fureufes de la Boifle. J'ai très-bien logé à l'auberge de St, Jean Baptifte. Chamébry eft agréablement fituée dans Une vallée large et charmante, où fe voit la plus grande variété d'objets, qu'une belle campagne et les Alpespuiftentpréfenterà la vue. .. z. .-.'*'" , i 2. Les Ma!.* Taverne, 3. Aigue-belle. Erpierre. la Chambre. 4. St. Jean de Mauri enne. 5. St. chel. Mi 6. S. André. Villarodin. 2. Les vins de Montmélian font eflimés en Italie. De Montmélian on peut aller en Italie par le petit St. Bernard, et le val d'Aofte. De Montmélian à Lanebourg, on côtoie prefque toujours l'Arche. Montmélian elt dans une htuation délicieufe a l'entrée de trois vallons. 3. Le nom fignifie, belle eau. On montre près delà les reftes d'une chute des montagnes, et dans la collégiale, le tombeau en cuivre d'un Anglois. A la pofte, bonne auberge. Le fort de Miolan eft très-ancien. 4. Il y a de bons tableaux à l'évèché, et une alfomption dans l'églife fur la place de l'évèché: ici commence la vallée de Maurienne. 5. La montée à la moitié du chemin à Modane, eft rapide et tiifficile. Les fourneaux, font des maifons, où l'on exploite des mines de plomb et de cuivre. De Modane à Lane jonrg, il faut monter et defcendre fans celfe. 6. De S. André à Bramens, fe voient les montagnes les j-lus hautes y. L'ITALIE, I69 Poftes. Noms. Brameiis. 7. Lane-b o u rg. Tavernettes. Novalefe. 8. Suze. la Zacoimie-re. Guide (lv> Voyag. l'art. I, Obfervations locale. hautes des Alpes, qui fe trouvent fur la route, mais le Mont-blanc ne fe voit, point, excepté le deflus le pont, de Montmélian. Entre Villarodin et Bra-rnens, on paiîe près des plus i.auts précipices. 7. Tout ce qui regarde le palfage du Mont-Cénis, fe trouve détaille à l'article précédent de ce Guide. Lors de l'invafion de la Savoie par les François en 1-792, le Roi de Sardaigne a ait dégrader ce pa liage, ce qui •endra à l'avenir ce chemin plus difficile, qu'auparavant. A Fer-vieres 011 fe trouve déjà en Italie, et eu Piémont. Novalefe eft la première douane du Piémont. Un étranger doit bien, fe garder d'avoir ni tabac, ni aucune nouvelle marchandife étrangère, ni livres défendus. 8. La Brunette, eft une ci-iadelle très - forte. L'arc de triomphe dans les jardins du château, eft le feul qu'il y ait dans toute la Lombardie. Le marbre, appelle verd de Suze, vient de la carrière de Fauue-magne. A a 9. 37° Pojles. Noms. 9. St. Àin-broife. 10. Rivoli. u. Turin. Observations locultï. 9. L'abbaye de S. Michel, la plus ancienne et la plus riche de Piémont, eft fur, la montagne ; l'efcalier de l'églife, creu-fé dans le roc. eft fingulier. 10. Le chemin tle Rivoli à Turin eft une large et belle avenue d'ormes, de G,ooo toifes de longueur, La façade de la char-treufe de Colegno, à 1. lieue de Turin, eft belle. La Te-foriera eft une maifon agréable, où les habitans de Turin vont: fouvent en partie de plaifir. 11. V. tableau etc. Les portes de Turin fe ferment à 6 * heures, mais on les ouvre jusqu'à io, fi on le demande convenablement. i9i 2. Route de Turin à Gênes. Tofies. Noms. 1. Truffa-Tello. 2. Poirino St. Michel. 1 Obfervations locales. 1. Pofte royale. En partant de bonne heure de Turin, on peut arrivera Alexandrie le premier jour, et a Gènes le fécond. 2. Après de fortes pluies, il vaut mieux d'aller par Cafal à Aie- Foftei. Noms. Cabagniole. 3. Afti. Armorie. ^eiuTano. 4. Alexan drie. Novi. 5.Voltaggio. Observations locale!. Alexandrie, quoiqu'il y aitplu-lieurs rivières a pafTer. 5. A Afti il y à de jolies églifes. et de va fies palais. Depuis Afti la route eft fablonneufe, depuis Alexandrie affez bonne, mais étroite; depuis Novi jufqu'a Voltaggio, inégale, maie elle va en descendant, 4- On va voir le bâtiment de-ftiné aux foires en avril et en octobre, et le palais du comte de Guilin. Entre Alexandrie et Novi, eft l'abbaye del Bofco i on voit dans les appartemens du prieur un tableau de Uurer, et dans l'églife quantité de belles fculptures en marbre. On palfe le Tanaro dans un bac, près d'Alexandrie. Novi eft célèbre par le Jrage de foies. Le palais Brignolé près de l'églife de St. Pierre eft un des plus beaux de la ville. Novi eft la première ville de l'état de Gênes. A Novi, excellente auberge. 5. On ajoute ici un cheval. La Bochetta, c'eft à dire le fommet de l'Apennin eft un partage très-pénible. La fortererte de A a 2 Gavi, 6": Campo. Marone. j 7. Gènes. i5î- Gavi, eft remarquable par fa iituation. 6. L'auberge delta Rofa eft bonne. On traverfe dans toute fa longueur le riant vallon de la Polcevera, par un chemin magnifique, bordé d'arbres des deux cotés. On croit fe promener dans les allées d'un jardin. La beauté de la campagne, la multitude des palais qui la décorent, les fîtes riants qui l'animent, offrent pendant la route des tableaux mouvants et magiques. Cette promenade délicieufe mène au fauxbourg de San-Pietro d'Arena, fituée au bord de la mer, dont les maifons font des palais peints en ordre d'architecture; Cette imitation eft d'un effet gai et agréable. 7. V. tableau. 3. Route de Gênes à Florence par Pif e, Livourne, Lucques. poftes. Noms. Obfervations locales. Jufqu'a Lerici par terre, il y a 67 milles et fon ne peut y aller qu'a cheval; louez une felouque V. L'ITALIE.' Noms. Obfervations . locales. I. Lefano. Lavenza, 2. Mafia. 3. Pietra-Santa. Viareggia, forretta. louque à Gènes pour Lerici ou Livurae. On peut en avoir une grande, armée de deux hommes , à peu - près pour cinq louis, jufqu'a Livourne, et vous y arriverez en 2 jours, fi le vent et le tems font favorables; mais s'il fait mauvais tems, il vaut mieux débarquer à Lerici. 1. Le chemin eft mauvais et montueux, mais vous aurez le j plailir de voir une belle campagne, couverte d'oliviers et de vignes, et où les myrtes, grenades etc. croiffent naturel-Iement le long de la route. 2. Maila eft le feul endroit où l'on puiffe loger. 5. Les carrières de Carrare de beau marbre blanc ne font pas fort éloignées de Pietra-Santa; la meilleure de toutes eft celle de Pol'vaccio. On dit que le giain du, marbre de Se-ruvezza, à 4 lieues de Carrare, eft encore plus beau, Carrare entourée de montagnes de marbre ou d'ardoife, elt fituée agréablement au fond d'une vallée ouverte fur la mer, à trois mil- a a j les les de là, où eft fon port. La rou;e du port, enire;enue aux dépçne «les communautés, eft fort belle, et continuellement couverte de voitures qui y cha-rient le marbre. On charge les blocs fur le rivage, en les fou-levant au moyen de poulies mouflées, et les laiffant defcen-dre dans une forte chaloupe, placée en-défions,, pofée en pente fur des pièces de bois hien graiflées. La chaloupe chargée, fe lance à la mer comme un bâtiment du chantier. Les mariniers courent après dans l'eau, l'atteignent, et le conduifent au navire, qui fe tient au large, et qui fe charge ainfi en mer. 4. V. tableau etc. Les quais de Pifa font peut être les plu» beaux de l'Europe. 5. Population. 4°»ooo h. La grande p'ace eft belle; la ftatue de marbre de Ferdinand I. eft l'ouvrage de Gior. del Opérai les figures des efclaves enchaînés aux angles du piédeftal, font bonnes. Il faut faire le tour du mole jufqu'a la pointe Pojles. Noms. 2 6. Fila.' 7. Lucques. Borgoborgia-no. Objervations locales. te d'où l'on voit la punta de cavaleggieri, le fanal, les isles Gorgona, Meloria, Capraia, et même l'isle de Corfe. Le laza- > ret mérite aufii d'être vu, et l'arfenaL Le magafin des huiles et celui des porcelaines, font des objets de curiofité. Le corail eft le principal objet de manufacture à Livourne. L'eau à boire n'eft pas bonne. Il vaut mieux la faire venir de Pife. Dans la maifon des orphelins il y a une fabrique de fleurs artificielles. Il faut auffi fré-cpienter à Livourne le théâtre, le cafino, et le grand café. 6. V. tableau. 7. En fortant de Lucques on paie la pofte royale. Lucques efi une ville d'environ 25,ooo ames, dans une plaine agréable. Ses remparts, bien entretenus, et fur lesquels on peut faire le tour de la ville, font ce qu'elle offre de plus remarquable. Le volto fanto eft un fameux crucifix, qu'on expofe dans la cathédrale à la vénération publique. Le palazzo pu-blico eft le bâtiment le plus re- Aa 4. mar- 8. Piftoia. 9. Prato. 1 o. Florence. marquable de la ville. On peut voir des tableaux précieux chez [) uiieurs nobles. 8. On dit que le nom de pi-ftolet dérive de cette ville, et que cette arme y fut inventée. 9. Oo voit à moitié chemin d'ici à Florence, le château, de Poggio à Ctiiano, où moururent empoifonnés la belle Bian-ca-Capello. et le grand-duc l'on mari, le 19 d'octobre i587. 10. V. tableau etc. En lor-tant de Florence on paie pofte royale. Au fortir de Florence, il faut avoir foin de faire plomber fes malles, fi l'on ne veut pas être Tetcnu à la porte et à tienne. Quand on part de Fio-rî.ict pour liôme, il eft bon d écrire à fon banquier de Home, pour demander une per-mifiion de palier, fans être conduit à la douane. 4* Roule de Gènes à Milan. Noms. I. Novi. Obferv.tions locales. T. V. No. 2 Sur le chemin de Novi àTortona, on pâlie un tor- Tofies. 2. Tortona. 5. Vogherra. 4. Pavie. liianco. V. L'ITALIE. 377 Noms, Obfervations locales. • torrent quelquefois fort dangereux. A Novi excellente auberge. 2. Dans l'églife de S. François, la chapelle des Garofoli, et la baluftrade de la chapelle du grand - autel, qui eft d'une pierre allez - (ingulière. 5. On fait dans ce canton beaucoup de foie. On palfe le V6 près d'un village. 4. La ftatue équeftre debron-jze dans la place de la cathédrale , eft un ouvrage ancien, mais médiocre. Aux Dominicains un petit tableau de Titien; dans quelques églifes et quelques palais, des tableaux efti-més. Dans le palais Belifomi une collection très-intéreflanle. La ftatue coloffale de S, Pie V. en bronze, Les reftes de quelques aqueducs et tours anciens. La chartreufe de Pavie, eft très-célèbre et il tuée fur le chemin de Milan; la.Vierge du Cairo eft un tableau eliimé; on y confeive auffi plufieurs beaux ouvrages brodés. La fameufe bataille de Pavie, fe donna aux environs de cette chartreu-Aa 5 fe, Tofies. y. L'ITALIE. Noms, | Obfervations locales. Fe, en i5z5. François I. fut conduit prifonnier à Mivabello, château à une lieue de la char-treufe. Le château de BtUgio-iofoa 4 heues de Pavie, eft re-jmarquante par fa pofition, et par fes ornemens. Les fromages de Pavie font auffi recherchés . que ceux de Parme. 5. Milan. 5. V. tableau etc. De Milan a Turin, il y a u poftes, favoir. I. S. Pietro rOimo; I. Ihiiî'a-lora; i. Novare; (on pâlie le canal, le Téfin et le Tredopio) l£ Verceil: (On trouve à Ver-ceil une place jolie; le portique de la cathédrale a un air de grandeur comparable aux églifes de Rome; elle domine fur une grande et belle plaine, couronnée par les Alpes. On pallèla Gogna, et près de Verceil la Seha) i. S. Geraiano; ifCigliano; i£ Chivafco : (ces lieux font peu éloignés de Monteu, où font les ruines d'Induftria, de l'autre côté du Pu.) i. Settimo. i. Turin ; pofte royale. L'ITALIE, 379 5- Route de Milan à Bologne par Plaifance, Parme, et Modene. Pojles. Noms. i. Marignane. 2. Lodi. Zorlefco. 3. Plaifance. Obfervations locales. j 4. Fiorenzo-1 la. T. Village connu par la victoire que François I. y remporta fur les Suifies en i5l5, et où il fe fit recevoir chevalier par la main de Bayarcl. 2. Les fromages, connus fous le nom de Parmefan, et les langues de veau fumées, qu'on prépare a Lodi, font recherchées. 3. Dans la place du palais public, les deux ftatues en bronze des princes Farnèfe, qui iont de Mocchi, élève de §ean de Bologne. Dans la cathédrale quelques peintures de Louis -Carrache. Un cours délicieux planté de beaux arbres, forme l'enceinte de la ville. La route de Plaifance à Parme eftdéli-cieufe par la beauté de la campagne et la variété des pacages. Le coftume des payfaunes de ces campagnes, eft analogue à cette gracieufe nature. 4. Les vins de Fiorenzola font très eftimés. Bonne auberge. 330 Pjjles. If ■ Noms. 5. Borgo S. Domino. Parme. 6. S. llario. 7. Reggio. Rubiera. 8. Modene. | o.Samoggia. ] Objeïvations localesî 5. A4 lieues de ce bourg font les ruines de Velleia. Dès qu'on a paflè le Taro, et trois autres ii/'.eres, qui defcendeni» de l'Apennin, on fuit une chauffée , qui mène à Parme en ligne droite. 6. Depuis Parme, on marche dans une belle et riche plaine , arrofée par le Pô, le Pana-ro et la Secchia; la Lombardie eft un beau jardin. La route de Parme à Modene, va le long de l'ancienne voie Emili-enne. Caftello Gitelfo fur le Taro, a donné fon nom au parti des Guelfes. 7. Jolie petite ville; dans l'églife de la Madonne délie Gi- jarra, un Ohrift en croix, par j Guerchin. Regg'o eft la pati-ie (VAriofto. Dans la cathédrale un beau tableau (YAnnibal Car-ruche. 8. V. tableau, etc. g. Les rivières fur cette rott-te font très - fréquentes ; on en paUe à chaque inftant. On traverfe le Panaro qui eft l'entrée des états du pape. C'eft aux environs de cette rivière qu'Oci; - ve, Tofies. 10. Bologne. Obfervations locales. ve, Antoine et Lépide le partagèrent l'empire du monde, lo. V. tableau etc. 16 6. Route de Bologne à Rome, par Rhniniy Siniga-glia, Ancone, Loretta et Terni. Noms. Tofies. S. Nicolo. 1. Imola. 2. Faenza. 5. Forli. 4» Cefena. Savignano. Obfervations locales. Les auberges fur cette route, font généralement les maifons de pofte ; les meilleures font à Rlacerata, Foiigno, Spolelo, Narni. Les routes font en général bonnes, et les chevaux excellens. 1. L'académie dTniola, fous le nom dTnduftrioJi eft célèbre. 2. Cette ville qui a donné à la vaisfelle de terre le nom de, faïence, en fait aujourd'hui très - peu. 3. La magnifique chapelle de la t/ergine del fuvco dans la cathédrale: dans les palais et les églifes, grand nombre de beaux tableaux. On fait dans cette ville de la cire, de la toile, et des parafols. La place eft une des plus belles d'Italie 4. A 5 milles de Céfene on palfe le Pifatello, qu'on fuppofe généralement être le JAubicon ; mais Tofies. Noms. 5. Rimini. Cattolica. 6. Pefaro. Obfervations locales. mais il eft li périt, qu'on le paile fans y faire attention. A Céfeiie une bibliothèque eu-rieufe, qui appartient aux frères mineurs conventuels. Ce-fena a une univerfité. Ses vins étoient eftimés dès le tems des Romains. L'hôtel de ville eft un allez beau bâtiment 5. En Portant de Rimini par le chemin de Pefaro, on paffe fous l'arc de triomphe d'Augufte; fur la place des confuls on voit la ftatue de bronze du pape Paul V. Le fameux pont St. Julien, commencé par'Au-gufte, et fini par Tibère, a 220 pieds de longueur; depuis le pont jusqu'au port, il y a environ un mille. On peut faire de Rimini une excurfion à Ra-venne fameufe pour fes mofaïques , fes marbres antiques, et quelques édifices des derniers tems. Une vafte forêt fournit des fi gnons pour les defferts d'une grande partie d'Italie. 6. La grande place eft très-belle, et ornée de la ftatue du pape Urbain VIII. Le palais Aptico, a de la grandeur et du goût; on a imprimé et gravé les Pofles. Noms. Fano. 7. La Marot-ta. 8. Sinigaglia. g. Cafa-bru- giate. 10. Ancona. Caméra no. Obfervations locales. les antiquités de Pefaro, Tous le titre de Marmara Pefaurenfia» et Lazzarini a donné le catalogue des tableaux précieux dans les églifes. Depuis la montagne de Pefaro le pays eft uni, et le chemin très - bon du côté de la mer adriatique. Près de Pefaro on voit fur le fommet d'une montagne, la petite république de San - Marino. A. Fano les reftes de l'arc de triomphe de Conftantin; la bibliothèque; le théâtre remarquable par fon architecture; quelques tableaux du Dominicain dans la cathédrale; et la cascade du port. 7. Entre Fano et la Marotta, on gaffe le Métro ou Metcmrum, célèbre par la victoire, que les Romains y remportèrent dans la féconde guerre Punique, 208 ans avant J. C. 8. Ville renommée dans toute l'Italie par la grande foire qui s'y tient dans la dernière femaine de Juillet. g. Toute cette route fe fait fur le bord de la mer. 10. Les habitans d'Ancone, et fur-tout les femmes, panent ] pour fe diftinguer par une très-jolie V. L 1 f T A L T E. Noms. xx. Loretto. Obfervations locales. jolie figure. Antone a une be'lle apparence depuis la mer; la ftatue de marine, du pape Clément XII.; le palais de la commune; l'arc de Trajan, l'un des mieux conl'ervés d'Italie; l'arc Clémentin; le lazaret, où les vaifleaux font quaram aine etc. Le mole eft un très-bel ouvrage. On oublîeroit qu'on eft fur le chemin de Lo-rette qu'on ne pourront manquer de fe le rappel 1er à la vue de la coëffure des payfanncs du canton : elle confifte en un grand voile fur la tète, totalement femblable à celui des Ma-donnes. il. On peut fe procurer ici un livre contenant le détail des tréfors 3t de toutes les merveilles de la fmtiffUna cafa: (p. e. i'enfant d'or du poids de Louis XIV. à fa uaiiTince; la perle rcpréfentant Jéfus Chrift; le coeur d'un rubis, préfent de Marie Stuart eLc. ) Tous ceux qui entrent armés dans la cha-pelle, font excommuniés. ,Des pauvres fe traineut continuellement tout autour à genoux, et impriment ainii deux traces pro- Noms. 12. Sambu-chetto. 13. Macéra ta. 14. Tolenti-no. ValcimaiTa. Trave. Serra va lie. 15. CaL'a nuova. Cuiilc des Voytg. Part. L Obfervations locales. profondes dans le inarbre. On va voir encore à Lorette, l'ar-ienal, les caves, et l'apothieai-îerJe. On conferve à la dernière environ 000 vafes de faïence, dont on dit que les peintures l'ont faites fur les deffins de Raphaël et de joutes Ko-main. Il le fait en cette ville un commerce confidérable de chapelets, de médailles pieufes, de rubans bénis etc. et de paquets de poudre que l'on fait tomber, avec le balai de murs de la Santa Ccifa. 12. Pays délicieux et bien cultivé depuis Lorette jusqu'à Macéra ta. 10. Près de Macerata, fur le bord du chemin, les ruines de Reôna, où l'on diftingue un amphithéâtre. 14, C'eft à Tolentino que l'on entre dans les Apennins. Sur la place une ftatue antique, bien confervée. i:>. Avant que de defeendre la dernière colline jusqu'à la ville de Foligno , à quelque diltance du chemin, dans le Bb vil- Noms. Obfervations locales. village de Palo, il y a une caverne curieufe de ftalactites. 16. Foligno. 16. Foligno a quelques manufactures de papier ; dans l'églife, appellée la conteffa, un tableau de la vierge par Raphaël; et dans le cluomo, la coupole par le Bramante. 17. le Vene. 17. Bon et beau chemin d'ici à Spolette. Avant que d'arriver à la pofte de le Vene, on trouve un petit temple antique, aujourd'hui à l'ufage des chrétiens, appelle le temple de Clitumnus. 18. Spoletto. i8.Prèsde Spolette , et fur-Strettura. tout à Amelia, on trouve les meilleurs raifms d'Italie, en particulier, le pizotello. 11 y a quelques reftes d'antiquité à Spolette. Dans la cathédrale, la St. Cécile par Guerchin. Au delà de Spolette, on commence à monter jusqu'à la pente la plus élevée des Apennins de ce coté, appellée à caufe de cela* la Somma. iQ. Terni. ig. D'ici on va voir à che- val ou en calèche la fameufe chute délia Marmora, formée par la chute du Velino dans la Nera. Elle confifte en trois fauts ou cascades. M. Dutens dit, que toute Pojlej. Noms. Obfervations locales. toute la chute du Velino, depuis le niveau de fon lit jusqu'à celui de la Nera, eft de i,56j. pieds. M. de la Lande, ne donne que £00 pieds à la principale de ces chutes. La vue d'enbas eft plus pittoresque que celle d'enhaut. On paye 5 paules pour un cheval, et un feqnin pour une calèche. Un Cicérone tâchera de s'attacher à vous, et vous demandera dix paules. Il fe contentera de cinq, et il n'eft en effet d'aucune utilité. La vallée de Terni eft très - belle. 20. Narni. 20. A Narni finit l'Apennin.' Entre Narni et Terni on trouve un raifin fans pépins, uva pajfa, ou pajferina. A Narni, les reftes d'un pont magnifique, bâti par Augufte. Dans ce canton on fait la chaife aux pigeons der partage, par des pigeons appri-voifés, appelles Mandarini. 21. Otricoli. 2i. D'Otricoli à Borghetto Borghetto. on palfe le Tibre, fur un beau pont, Ponte Felice, conftruit fous Augufte, et réparé par Sixte V. 22. Civita- 22. La montagne fur laquelle Caftellana. I eft bâtie Civita-Caftellana, eft Bb 2 un 25. Rignano. xV'ûmx. Obfervations locales. un tuf rongeai re , avec «les pierres - ponces noires et brûlées. 25. On rencontre près de Rignano, l'ancienne voie Fla-minia , dont les pierres font très-larges et très-bien liées, mais fort gliifantes pour les chevaux. 24. On commence à voir la boule de la croix de St. Pierre. 24. Caftel- llllOVO, M alborg-h e 110. 25. Prima-Porta. a6*. Rome. 25. Deux milles avant que d'entrer à Rome, on reparte le Tibre fur le pont Milvain, aujourd'hui Ponte-molle. 26. V. tableau etc. On entre à Rome par la porta delpopolo; rien n'eft plus digne d'annoncer cette fuperbe ville. Vous êtes au milieu de Rome; il n'y a point ici une pierre qui ne recèle une connoiifance pré-cieufe, qui ne puifle fervir à bâtir l'hiftoire de Rome et des arts: facbez les interroger, car elles parlent.' V. L'ITALIE, 38* Route de Rome à Naples, par Us marais Pontins. Noms. Obfervations locales. i. Torrc-di- i. On paile ici fous un aque-. duc Romain, qui amène toujours de l'eau dans Rome moderne. Il faut faire ce voyage à Naples, la 5me fatyre du i livre d'Horace à la main, dans [aquélle il décrit fon voyage de Rome à Erindes. 2. V. Environs de Rome. 2. Albano. Genfano. 5 Vélétri. Cilterna. 4. Treponti. B o c c a d i F i u m e. Mezza via. Ponte major. 5. Sur la place une flatue de bronze, Urbain VIII. par Ber-nini; le palais Ginetti, où l'on admire le frontifpice et l'efca-lier. Il y a une académie de Velétri. Le mufée de Mon-iignor Borja, eft riche et très-cé.èbre. 4. En paffant par les marais pontins, on vient à Terracine par un chemin beaucoup plus court et plus aifé, que lé vieux chemin de la montagne. Cette rouie laite par la Campanie, eft très-belle et très-folide, c'eft un renouvellement de la via Jlppia, dont les fondemens ont fervi pour l'établir. Plufieurs papes, à l'exemple des anciens Bb 3 Ro- Poftes. \ Noms. Obfervations lorates. Romains fe font occupés du delïéchement de ces marais, qui produifent en été des exhalaï-fons très-dangereufes , et fur-tout mortelles aux perfonnes, qui fe livrent au fommeil en les traverfant; mais les travaux, fous le règne actuel de Pie VI. obtiendront un plein fuccès. La cbaffe eft très - confidérable dans ces marais. On y trouve des fangliers, des cerfs, des bécanes, des buffles etc. Près de Tre ponti, on trouve deux infcriptions anciennes, et près de la maifon de pofte de Mezza via, des débris d'anciens monumens, des cyppes etc. 5. Terratina. 5. Les ruines d'un palais de Théodoric, et quelques reftes de la voie Appienne. Sous le portique de la cathédrale un grand vafe de marbre blanc. A Terracina on e't vis-à-vis le mont Cirello, jadis le mont Circè. Les 'payfans des environs de Terracine, font chauffés dans le goût de6 anciens Romains. A Terracine il y a une très-bonne auberge. 6. Fondi. | G. On prérend que la partie inférieure de fes murs, eft pins ancien- TV. L'ITALIE.- 391 Pojles. Noms. Ilrf. 8. Mola di G a ë t a. Carigliano. V jo. S, Agata. Obfervations locales. ancienne que Rome. La iltua» tion eft delicicufe. Dans le voi-linage on montre la cave, où Séjan cacha Tibère. Les vins de Fondi font eflimés,. et les anguilles du lac font grolfes et excellentes. 7. Au bord du chemin qui mène à Gaëte, une tour appellée , le tombeau de Cicéron. 8. Ici on examine le bagage des voyageurs. Le quai devant l'auberge offre une vue déli-cieufe. Le vin de Gaëte efi célèbre. Cicéron y avoit une de fes maifons de campagne, et c'eft près de-là qu'il fut aflalfi-né. Les fonts baptismaux de la cathédrale de la ville de Gaëte, font un vafe antique. Les os du connétable de Bourbon, qui étoient expofés dans le château, ont été inhumés fous le préfent règne. La tour de Roland, étoit, vraifembla-blement, le maufolée de Muna-tins Plancus, le fondateur de Lyon. 9. L'auberge a une fituation déhcieufe entre des collines, au milieu de jardins. Bb 4. 10. Noms. 10. Franco-lifi. ii. Capone. 12. Averfa. i5. Naples. Obfervations locales, 10. Toul le pays depuis le Mole eft un des plus riches de l'Europe, et rien ne fauroit être pins beau que cette route jus* qu'à Naples. Tout le long du chemin font des lauriers, des myrtes , des grenadiers , des figuiers etc. pouilànt des fleurs, même au milieu de l'hiver. 11. A Capoue, il faut envoyer Ton pall'eport au gouverneur, et attendre fa permdlion de palfer outre. Dans la cathédrale deux morceaux de fculp-ture par Bernin. Les délices de Capoue aftoiblirent l'armée iCJnnibal. 12. D'AveiTa ce n'eft plus qu'une fuite de châteaux de maifons de campagne, et de jardins. L'avenue qui conduit au fauxbourg St. Antonio, eft d'une beauté im o aine.. i5. V. tjibleau etc. On peut aifément courir ces iq. poftes, en 2i h.Mires. „ loir A«p/-r, dirent les Napolitains, et puis mourir! et moi, s écrie M. de Vupatij, je dis: voir Naples, et puis vivre! Quel Ipecuele pour un étranger qui voyage entre les allées d'arbres chargées de raiims Poftes. Noms. Observations locales. raifms qui conrinifent à la ville de Naples, quel fpectacie d'ap-perçevoir tout d'un coup de fa voiture au-deffus de l'amphithéâtre fur lequel eft fituée cette ville un tourbillon de fumée, fous la forme d'une colonne haute, grife et épaiffe, qui s'élève d'une montagne ifolée et parfaitement ronde. 8.. Route de Rome à Florence, par Viterbe et Siene. Poftes. i i Noms. i. Storta. Baccano. Monte-Rofi. 2. Ronciglio-ne. 3. Montagna. Obfervations locales. 1. De SLorta à la Monterofi, on fait taie grande partie du chemin fur l'ancienne Via Caffiaz et de Rome à Storta, on fuit l'ancienne Via Flaminia. 2. Ronciglione eft fur le bord du lac Vico; une ancienne tradition porte, qu'une ville y fut autrefois abîmée. Entre Ron-ciglione et la Montagna, on Juiil'e à deux milles, à droite, le château de Capraruola, qui eft un dés beaux édifices de d'Italie. 5. On prend un cheval de plus en reveiumt. La Montagna eft le mons Ciminus. Noms. Obfervationt locales. 4. Viterbo. 4. L'églife cathédrale; plufieurs infcriptions et tombeaux antiques, et quelques monument étrusques. Les eaux minérales de Virerbe font célèbres. Bullicanne, eft US peut lac d'eau fulfureufe, à un quart de I des bains. A l'auberge ru, ; bonne auberge. '). Monte- 5- Renommée par fes v ied de la montagne de Radicofani 6 Turin ieré 3 Saint-Quirico Sf Ponte - d'Arbia • - 4* Siena * - 4§ Po-gibonzi • - 5f Caicel- Fioreiltino 41 Montelupo - 41 Florence 5 Giretto » - 6f Pic ira-Mal a * * * 6 Sca- Liruei. Scanca-l'Afino • - ' 2 Pianore - - - - 5 Bologne - - • , • 3 Modène - - - - ' 7l Heggio 5 Parme - * * - 5 Borgo - Sandolino - - "5 A la Cadé.....s5 Plaifance 3 Caftel- Saint- Giovanni - - * 4- Fironio ----- 4 Vignerre - * - - 4 Tortone • * - - 5 Novi * * - « 4. Vtagio 4 Campo Marone * • - » '4 Gin*; . • ■- 4 148 Les journées des voiturins peuvent encore fe faire de la façon fuivante, quand on veut connoitre Fife, Livourne t Lucques etc. Lieues. De Caftel Fiorentino à la Scala • 4| De la Scala aile Formazette - 4 Délie Formazette à ï'ifa 5 De Pifa à Lucqua . ■* - .4 De Lu qua à Piftoia - 0t, De Piftoia à Firenze - - g» On peut faire le voyage de Pife à Livourne, par une barque qui part tous les jours. Cartes itinéraires. Manuels. Relations de vova&e de fraîche date. Italia Curforia: (les nouvelles routes n'y font pas Cartç^ marquées. ) Carte de l'Italie, par M. djlnville, en deux feuilles. La vera guida per chi viaggia in Italia. JÀoma. ■1A^Te* Viaggi d'Italia dichierati per alcune carte da viag-giaric etc. Ausbourg. Nuova defcrizione ftoriea e geografica dell' Italia, del Galanti. Napoli 1782. Italia geografico - ftorico - politica di A. F. Bufching, ' di molto accrefciuta, corretta, e ornata di rami, con un appendice: (par M. ^agemann.) Venezia 178a. 6 vol. Guide du voyageur en Italie, traduit de l'anglois Livrei de M. T. Martyn. A Laufanne 1792. 2 vol. Voyage en Italie par M. de ta Lande. Seconde édition corrigée et augmentée. A Paris 1786. 9 volumes, et un vol. qui contient des plans et des cartes : (cette féconde édition eft le guide le plus fur de cette belle partie du monde, et le plus propre à en faciliter le voyage aux étrangers, et à le leur rendre agréable. ) Lettres fur l'Italie en 1785: (par feuM.de Dupa-ty.) A Paria 1788. deux volumes. (Par- (Paflbns fons filence les voyages de Cochin, de Grosley, de Richard, et tant d'autres.) livres The grand Tour etc. London. 4 vol. (le troUième *a£l,ls' volume n'eft que pour l'halie.) Trjve's trough Italy by Wnght. . London. 4. (livre d'ancienne date, mais très-eftimé. en Angleterre. ) Remarks on etc. Italy: by Mrs. VioZZi. London 1789. Deux volumes: (il en a paru une traduction allemande. ) Travels in the two Sicilies, by H. Swinburnc. The fécond édition. London 1790. 4 vol. (Un grand nombre d auteurs angloïs, ont publié le rs voyages en Italie: Addifon, Ricfiardfon, Gray, huJfèU, Northall, Orrery, Smollet, Baretti, M Ifs Miller t Moore, Brydune, Lusney, Toung, Sherlok% bharv etc. ) Livré*ai, Moritz Reifen eines Deutfcben in Italien, in den leiiitudj. Jabren 1706 bis 178b. Berlin m^2. Darftellungen aus Italien, von F. J. L. Meyer. lieriin 171/2. Bartels Briefe uber Calabrien und Sicilien. 1, a, 3 Th. GbtLingen 178g- 1792. livres Cartas familiares del abate Don Juan Andves a fu efi'.ifcuols- hermano Don Carlos Andres, dandoie noticia del via-ge que hizo a.varias ciudades en el anno i~85- Madrid 1785 et 17^0. 3vol. (il en a paru une traduction allemande. ) ^ Let- V. L'ITALIE. 4U Lettres fur l'Italie, par ^janfen. Duffeldorf 1792. r.ivre* hollan» doi*. Le voyage pittoresque de Naples et de Sicile, par Avifc St. "Non, et le voyage pittoresque de Sicile et de Mal-the, par M. Houel, grand in-Fol., font deux ouvrages enrichis d'eftampes , de plans, dé vues etc. et de tout le luxe typographique. Pour étudier avec plus de fruit les chefs-d'oeuvre de l'antiquité en Italie, il faudroit lire fur-tout: l'hiftoire de l'art de l'ant quitt, par Winkelmann, traduit de l'allemand, par Huber» Leipfick 1781. 3 vol. in 4~ 4J* VI. LA SUISSE. i. Grandeur. Sol. Denrées. Population. Langage. Religion. Gouvernement. Forces de terre. Livrées de divers états. or*n- La Suifle a félon M. Bufching 856 m.fj. d'Aile-*ewr" magne: et d'après im calcul fait fur les lieux mêmes, 9 >5 de ces milles. C'eft un pays, dit un auteur de nos joins, où la nature fe contrarie elle même de la manière la plus frappante; où les fpectacles effrayans fe rencontrent pies des images les plus agréables; où le climat glacé des pôles le trouve joint aux chaleurs brûlantes de la Sol» zone torride; et où la flérilité de Groènlande, eft à coté de la fertilité de la vallée de Tempe. L'homme n'eft pas moins en contraire, que la nature qui l'environne. L'on rencontre dans les vallées lolitaires des Alpes la fnnplicité touchante des premiers âges ; et auprès les habitans des villes, tous les ralinemens du luxe, et toute la culture d'efprit des tems modernes. Dans les environs des glaciers/ on fe croit transporté en Sibérie, tandis que dans le pays plat, comme clans celui de Vaud, il re^ue un climat très-doux. Se- VT, LA SUISSE, 417 Seleon la théorie rie Mayer, les degrés du ther-«nomètre font pour la Suifle JL-dituJe. Hauteur moyenne. Différence, 5o o 10 La plus grande partie de la Suiffe, qui efi le paya ïe plus élevé, ne confine qu'en hautes montagnes, entaflées les unes près des autres, et féparres par des vallons. Il y a en plufieurs endroits des montagnes couvertes de glace éternelle, et qui porLent le nom de glaciers. Grimer en compte jusqu'à 428. On trouvera dans la féconde partie de ce Guide la détermination tles hauteurs de plufieurs de ces montagnes, fuivant les obfervations les plus récemes. Les glaciers touchent quelquefois à des palmarès èinaillés de fleurs, «t des fraifes excellentes, cueillies à leur voifinage, donnent le fpectacie fimultané du prinlems St de l'hiver. Du haut des Alpes la couleur du ciel devient à l'oeil plus foncée; le foleil paroît plus petit, et font disque eft d'une blancheur éblouiffante. Ces Alpes réparent dans un circuit et une longueur de 188 milles l'Italie, l'Allemagne, la France et la Suifle, Elles ont différens noms, lavoir les Pennines, qui font les plus hautes, les Alpes Lépontines et les Rhétiennes. La Suiife eft le réfervoir de quantité de fleuves et de rivières qui coulent en Allemagne, en France et en Italie. Les principaux font le Rhin, la Reuss, l'Aar, le Rhône, le Tcfin, le Limât, l'Adda. Les grands lacs font ceux de Genève, de Neufchàtel, de Bienne, Guide de» Voyag. Ttxt. I. E d de 41g VI» LA SUISSE. de Morat, de Zurich, des quatre cantons, de Thun, de Biienz, et de Wallenftadt. La Suifle eft une république, qui forme ce qu'on nomme te corps helvétique. Elle fe divife i) en i5 républiques confédérées, ou cantons : Zurich , Berne, Lucerne, Uri, Schwitz, Unierwalde, Zug, Claris, Basle, Fribourg, Soleure, Schaffhoufe, Appenzell. 3) En 2i baillages, et deux villes, comme fujets communs. 3) En 11 alliés, favoir l'abbaie et la ville de St. Gall, liienne, les Grifons, le Valais, Mulhoufe, la principauté de Neufchàtel, la république de Genève, et l'évêché de Basle. 4) En <2 états fous la protection de quelques cantons, l'abbaye d'Engelberg et Gerlau. Le gouvernement eft arifiocratique Berne, Lucerne, Fribourg, Soleure: ariflocratique - démocratique , à Zurich, Basle, Schaffhoufe, liienne, et dans la ville de St. Gall: démocratique, à Uri, Schwitz, Unterwalde, Zug, Appenzell, Mulhoufe, Genève, chez les Grifons, et dans le Valais: monarchique, à Neufchàtel, dans l'tvèché de Basle, et à St. Gall. Chaque canton forme un état fouvcrain indépendant des autres. Il n'y a point des revenus communs. Chaque canton jouit de fes revenus fans les partager avec fes confédérés. On croit que Berne eft le plus riche des cantons; mais en général, les finances de toutei les républiques Suillès font dans le meilleur état pof-fible; leurs tréfors font remplis, et leurs peuples heureux. Zurich eft le chef-canton, où rendent la chancellerie et le bureau de correfpondance pour les affaires généiales qui regardent tout le corps helvétique. Lucenie f eft de même des cantons caiholiques^ Le Vf. LA SUU I S S E. 419 Le tableau fuivant fera voir la population, la religion et quelques autres particularités de la Suifle: > C/J CA3 »tj fe) »T- O O M ►i W & s 1-1 h. m 11 1- f~t ^ r- ■— >— - h O COCCO Cri Oi" h m W E< ? 2?2 W H ^ ,-, h Kï K> Cn U\ K» W 5 _ m f ■ Oïl n 01 Ol en 4^ 4* ^ * 5; s» O C0O5D m »- Cl O O 4> O â >2 |2 C5- (D- o* 2 £ £ Ê £ « « ? o rt> ri a a> S i -° ^-^ s. - s 2 t» M "T1 O r—> O O d oi u« pi çd co c> co o çc p -g ^ p 5- P. I Topula. "o b b o o o ooopo^g^-ûj^ ^ tiou, 00000 O OOOOOjg^S» o- OOOOO O 0 3 0 0 0 tigQS ? Zi % * W ? p —le> 5 ^> % S * B §§§8? § §§§00 o gjifs Dd a L«s 43o VI. LA S TJ T S S E. Leu baillages et les états alliés ont 44fJ millesqnar* vés de grandeur, et leur populntion monte à 899,000 âmes. Suivant M. Coxe, les 3 ligues Griîea ne comp«< tent guèrcs plus de £00,000 habitans; le Valais 100,000^ l'abbaye de St. Gall 92,000; le baillage d© Luirano 56000 etc. Le contingent ci-delfus mentionné eft réglé d'après la formation d'une armée do 10,4.00 hommes. U fe double ou s'augmente dams la même proportion, fi le cas Fexirc L'abbé de St. Gall doit mettre fous les armes 1000 hommes, la ville de St. Gall 200, la ville de Bienne floo, et le» hijeis communs 1,400. Les 10 cantons, l'abbaye et la ville de St. Gall, et la ville de Bienne, fourni f-fent» chacun une pièce de campagne de 6 livres tle balle. La langue reçue en Suifle elt l'aPeinancle; mais au fud-oueft on y parle françois, au midi italien et au fud eft la langue romane. Les beftiaiix font une des premières branches du commerce de la Suille. On y coupe certaines prairies depuis le mois de Mai jusqu'à l'automne trois et quatre fois, et cependant le foin y manque çà et là pour la nourriture d'hiver. Les villes et des villages entiers envoyent au prin-tems leurs troupeaux par milliers paitre dans les pâturages des Alpes. On confie à un berger 20, 40 et jusqu'à Cqo pièces de bétail. Ce berger tire tout le produit du lait, tlu £>eurre et du fromage, foit pour le compte du propriétaire, foit pour un prix convenu , et ne revient chez lui qu'en automne avec fon troupeau et fon produit. Dans les pâturages des Alpes, indépendament de l'excellente qualité du lait, il y eft encore très abondant. Deux fois le jour on trait les vaches et chacune donne de 16 à £0 pintes de lait, quelques - unes en fournillent jus- VT. la. SUISSE <3f jusqir'à 24», et les moins bonnes i2. Ce lait eft li gras, qu'après que la crème eft enlevée il eft encore aufli épais, que le lait des autres pays lorsqu'il n'eft point écrémé. Le fromage qu'on exporte de Fribourg a la préférence fur tous les autres de la Suifle; il le fait dans la Sénéchauflee de Gruyères , après quoi vient celui de la vallée de Simmen et du pays de Geflènay dans le canion de Berne, le fromage de Ma vallée d'Urfern fur le Gott.hard ;. le fromage d'Engei-berg etc. Dans cette chaine des Alpes qui s'élève entre les cantons Suifle6 et le Valais, les bergers font dans l'ufage de faire quelques fromages avec un foin particulier, toutes les fois qu'il arrive un événement remarquable dans leur famille; on y manque rarement quand il fe fait un mariage, et l'on note fur ces. fromages les noms des mariés et la date de la cérémonie. On fale auffi, ou pour mieux dire, on embaume du cochon que l'on conferve avec la même-vénération, pour en manger dans les grandes folemni tés; c'eft donner aux étrangers une marque de confulération tout à lait hnuulière, que de leur faire goûter de ce lard et de ce fromage. On a des fromages d'une vieilleifeéion-nante, mais ils font peu eomui-uns et ne fe vendent pas. Les moulons, les chevaux, le débit des bètes Aauvages, des bouqueiins, des chamois etc. Le vin: dans de certaines villes de la Suille il y a des perfonnes chargées de coûter le vin avant de le vendre. Les vins de Neufchàtel, et du pays de Vaud, furtout le vin de la cote, font très élu mes. Un arpent de vigne de 02,000 pieds, bien fitué, fe vend de 8,000 à g.600 livres. Dans les diftricts trop éloignés des vignobles on fupplée au vin par du cidre fait de pommes et de poires. Les fruits de la Suifle fur-tout daas les con- Ud 5 irées 4j2 VT. LA SUISSE, trées de vignobles font abondants et d'un goAt exquis. Les habitans de campagnes en nichent une quantité conhdérable, et ces fruits féchés font recherchés en France et dans les états du nord. 11 y a phi6 de fources d'eaux minérales dans la Suifle qu'en aucun pays ; celles de St. Maurice dans la vallée d'Engaddin font plus fortes que celles de Pyrmont, et fe transportent en giande quantité en Italie. Les bains de Loiche dans le Valais 3t ceux àePfrffers font très - célèbres etc. On trouve en Suifle des falines; du falpêtre, du fou-fre; des carrières d'ardoife, de marbre, de porphyre;, des mines de différens métaux; des plantes vulnéraires et aromatiques, très eftimées; de lin, qui s'em-ploye dans les manufactures du pays. Les toiles qui en fortent vont en France, en Efpagne, en Italie, en Allemagne. Les fonderies, l'imprimerie, l'horlogerie, y font aufli fur un pied floriflant. Les montre* de Suifle vont jusqu'en Perfe et en Amérique, 2. P o i d s. A Basle la livre répond à la livre de Paris, et a 9,216 grains; 99 livres de Basle font 100 livres de Hambourg. A Berne il y a trois fortes de poids en ufage, celui des orfèvres, celui des marchands, et celui des apothicaires. Le premier eft compofé de 8 onces ou 16 lodis: chaque once fe divife en 476 grains, ainfi 1 loth contient 258 grains, et le marc err contient 3*8e&. Les 8 onces de ce poids répondent à un marc demi- VT. LA SUrsSR 4:S demi-gros et 4 grains, ou 4,648 grains du poids de marc de France, et l'once répond à une once cinq grains de ce même poids. La livre ou poids de marchands de Berne, eft compofée de 16 onces ou 32 loths, qui répondent à 9,854 grains du poids de marc; le loth répond à 4 gros ia£s grairi6 du même poids. Le poids des apothicaires eft compofé de 8 onces ou 16 loths, qui répondent à 4i4^4 grains du poids de marc. La livre ou poids des marchands varie dans toutes les villes de ce canton. A Genève on fait ufage du poids de marc de Gêneur. France pour pefer les matières d'or et d'argent. 1 marc, a 8 onces, 64 gros, 192 deniers, 4»6°8 grains. Le poids des marchands eft ou de 18 onces, ou de i5 onces. L'once fe divife en 24 deniers ou 676 grains, le denier en 24 grains. A St. Gall on fait ufage de deux fortes de poids, st. Gtii. dont l'une eft plus légère que l'autre, 44- livres du poids léger, ne font que 55 livres de l'autre poids. A Zurich le poids de marc fe divife en 16 loths, Zurich, le loth en 4 quintli, le quintli en 4 pfenning, le pfen-ning en 17 afs de Zurich. 1 marc a 4»55fi afs de Zurich, ou 4,411 grains de France. La livre appellée livre aVAntorf, a 2 marcs, 16 onces, 3a loths, 8,822 grains de France: 3o livres de Hambourg font 5i livres d'Antorf. La livre des marchands a 18 onces, ou 56 loths, 9,925 grains de France, et 10,972 afs de Hollande: 14 livres de ce poids font i5 livres de Hambourg. Le poids en ufage dans les autres cantons n« varie guères. Dd 4 5. 4H tri. L À S U I S S B>- Mefures longues, liquides, rondes. Baile. Jl/aune de "Basle a 522. *. lignes de France; le braccio ouia petite aune, n'a que 24.1 2 de ces lignes? «7 aimes de Basle ~ 29 aunes delirabant. La mefure du vin s'appelle, Saumx t. tourna 3 Ohmes, ou 96 pots, ou 120 nouveaux pots. Les grains fe mefurenr^par Sack: le Sach fe divife en 8 MudJes; le Mudde en 4 Kupfîi; le Kupfîi en 2 Bêcher. Berne. L'an rte de Bern* fe dhûfe en demi- aune, quartiè- me, huitième; fa longueur eft de i4o| lignes do France : 45 aunes de Berne, zr: 5a aunes de Hambourg, Mefures liquides; Fafs. Saum. Eimer ou Btento* Jftaafs ou Pinte. a 4 16 400 r. 4 100 1 a5 La pinte fe divife, en 2 demi-pintes, 4 quarts de pinte, et 8 demi-quarts. Mefures rondes: Muit. Mïfs. Jmmi. Jchterlî, ou. Sechzehnerît. huitièmes. cufeizièmet* a 12 48 96 192 » 4 8 16 a a 4 1 a * a VI. LA SUISSE. 4>5 A Genève on fe fert de faune Françoife pour ine*G*n»*'« Jures le6 draps, les étoffes de foie; Faune Genevoife, pour les toiles , n'a que 5oj lignes : 99 aunes françoife» io5 aunes Genevoifes, Mefures liquides. Char. Setitr. Çuarttrons. Pots. % 12 288 676 1 24. 48 I 2 La coupe, ou mefure ronde, contient 3,915 pou* ces cubes. L'aune de Zurich a 266. 0 lignes de France^ StiZûricIa aunes de Zurich, ~ 22 aunes de Hambourg. Mefures liquides : Mefure appellée, troubte* Sattm. Eimer. Viertei oh quart. Kopf. Maafs. Çuartli. Stotz, 6 43 96 192 334, z 4 32 66 128 256 z 8 16 3û 64 Mefure appellée, pure. 6 25 9° 180 36o 1 4 3o 60 l20 240 X ni i5 5o 60 1 2 4 8 ,#"/. r 2 4 Mefures rondes: Mutt. Viertei. Vierling. Màfili. 1 4 6A l 4 l6 436 yr. LA SUISSE. Monnoies. On compte à Bajfc et dans tout le canton du même nom, par écus de deux florins, ou 3o batz, — 4. liv. 10 f. de France; par florins de i5 batz ou 60 Kreutzer n 2 liv. 5 fols, ou par livre de 75 batz ou 3o Kreutzer ~ 22 L. 6 den. Les monnoies d'or font le ducat ~ 10 liv. 16 f, de France, le triple ducat et le quart de ducat. Le ducat porte deux légendes, celle qui eft placée du coté où fe trouvent les armes de Iiasle, eft conçue en ce» termes; Domine conferva nos in face; l'autre couvre le coté oppofé, et eft compofée de ces mots: Dacaf. Reipubl. Bafileenfis. Il eft fabriqué au même titre et à la taille de celui de Berne. Voyez cet article. Les monnoies tfargent font divifées en écus, florins ou demis, et tiers d'ecus, pièces de 5 batz ou fix-îcmes d écus, et pièces de 3 batz. L'écu eft fabriqué au titre de 10 den. 10 grains, à la taille de 10 au marc de Cologne. Il porte d'un coté les armes de Basle, qui font d'argent, à un lys renverfé, ou étui de crofle de fable, avec la légende des ducats, et de l'autre cette marque 1. Thaler, qui indique fa valeur. Les empreintes, légendes et marques des fous-divifion» font au furplus les mêmes que celles de l'écu. Les efpèces de billon le divifent en pièces de 3 batz, d'un batz et de demi - batz, etrappes; elles ont toutes la même empreinte qui repréfente d'un coté les armes de la ville, avec la légende des ducats, et de l'autre vr. LA S U I S S E. 42? tre renonciation de leur valeur; 10 rappes ont cour» pour un batz, Un rappe à 3 Haller. On compte à Berne, par couronnes de 2.5 batz;Bernt. par florins de 15 batz, 40 fchelling ou 60 Kreutzer; ou par livres de 20 fous; 2 livres font un florin: 12 Haller font ï fchelling; 8 Haller font un Kreutzer: 4 Kreutzer font un batz. Les monnoies (for font le ducat, fabriqué au titre de 23 K. f£ et du poids de 65 grains. Il port» d'un côté les armes de Berne, qui font de gueule à la bande d'or, chargées d'un ours de fable, et de l'autre cette légende : benedictus fit ^jfehova Deus : au - deflbu» de laquelle on lit 1. due. Le ducat a cours pour 7 liv. 10 f. z: Il liv. 5 f. argent de France. Les triples, doubles, demi et quarts de ducat à proportion. Les monnoies d'argent fe divifent en pièces de lo, de 5 et de flf batz. La pièce de 10 batz eft fabriquée au titre de 10 deniers, à la taille de 3of au marc; elle porte d'un côté les armes du canton, et de l'autre? une croix formée de 8 B. et entourée de cette légende:, Dominus providebit. La pièce de 10 batz a cours pouf I liv. ou 40 Kreuzers, ~ I liv. 10 f. Les autres pièces à proportion. Les effaces de billon fe divifent en batz, (à la taille de io3 au marc, an deflbus des armes du canton f» valeur le trouve énoncée ainfi: 4«K*) demi-batz, à la taille de c'j-o au marc; •!o - Kreutzers, à la taille de 400 pièces au marc. On «j. Vr. LA SUISSE. On ne fabrique point d'efpèces de cuivre à Berne. PriboiRÇ Fribourg, .Soleure, Bienne, Te Valais, comptent liiï'nne*lc comme à Berne, et ont le même couro, Valais. •tuer* On compte à Cm eve par livres, fols qt deniers, dont les divifions font les même* qu'en France; c'eft ce qu'on appelle: monnaie coûtante. On compte auffi par florins de i2 fols, qui le divifent chacun en 4 quarts ou 12 deniers; c'eft ce qu'on appelle: monnaie petite. Le titre de l'or et de l'argent fe divifent comme en France. Les efpèces d'or, font la piftole d'or de Genève, fabriquée au titre Je 22 Karats; elle vaut 10 liv. mon-ftoie courante, ou 35 florins mcnnoie petite, et eft évaluée à \6 1. i5 f. 4 d argent de France. Elle porte d'un coté, les armes de la ville, avec cette légende: respublia Gctieven et de l'autre un foleil au milieu duquel font ces lettres 1HE, avec cette légende: ^poft tendras lux. Les efpèces d'argent, font l'ecu ou le patagon, qui a cours pour 3 liv. monnoie courante, ou io J florins, jnonnoie petite: on l'évalue à 5 livres argent de France. Il porte d'un cote les a«mes tle la ville, et del'au-tre une aigle eployée et couronnée; les légendes font les même; que celles des piftoles. Dfts pièces do io fols, monnoie courante, valant 2l, ou i ' florins, monnoie petite; et des demi-pièces, valant la moitié de celles de lo. Lucerne. Qn compte â Lucerne par florins : le florin fe di- vife en 40 fchillings, ou deux livres. n LA SUISSE, 449 Les efpèces d'or font le ducat, le double et le Lttcem.ç. demi ducat. Il porte d'un coté les armes de Lucerne, qui font parti d'argent et d'azur, et de l'autre cettelé gende: ducaius reipuhlicae Lucenienfis, avec le milieu-me. Il eft fabriqué au titre de 25 \ karats et doit pefer 65 grains. 11 a cours pour 4. florins 12 à 3 fchillings — 10 liv. i5 L argent de Fiance. Les monnoies d'argent font les écus, demis et quarts d'ecus. Ils portent d un coié la figure d'un évèque, Sanctus Leodegarius, et fur le revers cette autre légende, VAonetci rtipublicae Lucetnenfis, avec le milléhme. Au clefTou6 de la figure des demis et des quarts d'ecus, eft une marque, qui indique le rapport avec l'écu; ~ 5 liv. de France: Le florin ou gul-den , porte d'un côté les armes de Lucerne et de l'autre cette légende, auxilio Dei profpere, — 2 liv. Il y a d'autres guldens ou petites médailles frappées en mémoire de la bataille de Sempach. Des pièces tle dix batz, qui ont cours pour 00 fhillings, m I liv. 10 f. Elles portent pour empreinte, d'un coté les armes de Lucerne, et de l'autre fon chiffre avec cette légende: Dotninus fpes populi fui. Des pièces de 5 batz; des pièces de 10 fchillings ou d'un quart de florin, et des demi • piécettes de 5 fchillings ou d'un | florin, , Les efpèces de billon fe divifent en batz, demi-batz èt pièces d'un fchilling. Le batz à la taille de ïoo au rnarc, porte d'un côté les armes de Lucerne, et de l'autre une croix avec cette légende; in cruce tri-umphat. Il a cours pour 3 fchillings. Les demi batz à la taille de 120 au marc, fe dift'inguent par la légende qui eft: concordai res parvae crefcunî. Les icbillings 43» Vf. LA suis SE. UititLC. iings et les demi - fchillings, à la taille de 176 et de 552 au marc, portent d'un côté, une aigle éployée, et de l'autre la figure de Feveque, Sanctus Leodega-tius. On fabrique dans ce canton deux différentes efpèces de cuivre, dont les empreintes annoncent les noms : l'une fe nomme, rappen, et a cours, pour le tiers d'un fchilling, ou 4 deniers ; l'autre porte le nom d'angjhr, et a cours pour 2 deniers. Uti. On compte â Uri, Schwitz, Unterwalde comme Schwitz. , Umerwal- a Lucerne. de. ♦ Zurich- On compte dans le canton de Zurich par florins, gulden, de 60 Kreutzers, qui fe divifent en 8 hellers, ou par florins de 40 efcalins ou fchillings qui fe divifent en 12 hellers. Les monnoies d'or font les ducats, demis et doubles ducats, fabriqués au titre de 23£ Karat. Ils portent d'un côté les armes de la ville, qui font taillées d'argent et d'azur, ayant deux lions pour fupports, avec cette légende: moneta reipublicae Turicenfîs, et au revers cette autre légende, jujlitia et cpncQrdiOg avec le milléfime. Ils ont cours pour 4 £L 18 Kreuzers, — 9 liv. 9 f, 2. d. argent de France. Les monnoies d'argent fe divifent en écus, demi-écus on florins, demis et quarts de florins. Toutes ces efpèces portent d'un côté les armes du canton, avec cette légende moneta reipublicae Turicenfîs. L'écu eft fabriqué au titre de i3£ loths, à la taille de 11 au marc. Il a cours pour £0 fchillings. VL LA SUISSE. 43! Les monnaies de billon fe divifent en quart de florin, zûricfc ou pièce de 10 fchillings, en pièces de 2 batz et en fchilling. On diliingue le quart de florin, à la taille de 94 au marc, par celte légende qui eft au revers, pro deo et patvia. La pièce de 2 batz a cours pour 5 fchillings. Le fchilling, à la taille de i,o5o au marc, a cours pour i Kreutzer : 4 bélier 4 rappen, et 6 ang-fier ou pfennings, font 1 fchillng. Cours des efpèces étrangères. Basle. Berne. JLu Ecus neufs de \Florins\Krentzer France. | 2 ! 40 Louis neufs. | — Zurich Florins\Kreutz.\Florins\Schillings. 2 I 40 I 3 j — io I 40 I 12 I — Zug Genève. Ecus neufs de Fr»nct\l'lorinslKreutzer\ Louis neufs. I 2 J 30 U a.|5 fch. 13 hv.l 2 f.ftf d. | 10 | — J — I — | 14 | 10 | 6 O la r if Grifons Ecus neufs de Franceh fl.125 fch.|3 fl.|3 batz.J3 Kr. Louis neufs. J— | — 113 * ' Les cantons de Schafthoufe et d'Appenzell; St. Gall, Thurgau etc. fe règlent d'après le pied de 24 florins d'empire. 5. Tableau de quelques villes, BaSLE. Population. i5,ooo. BasU. 1 Edifices remarquables. Curiofites. L'Arfenal —. le pont fur le Rhin, long de 600 pieds. — la cathédrale: (beau bâtiment gothique; on y trouve beaucoup des monumens antiques; elle renferme le tombeau d'Eraline. 43a VI. LA SUISSE. Ba,l«* d'Erafme. Près de l'églife eft la falle du concile de i/|.3i. fur le plancher elt'deffiné la ftrucrure du faitago de la cathédrale. Confultez: t,Befchreibung der Mùn-flhfârcke zu Bafet I78S'. 8- la hauteur de la tour grande eft de 20) pieds.) — l'hôtel de v:lle: (la falle peinte par Holbein.) — les maifons de M. M. Burckardt et Sarrafin — te jardin botanique — la danfe des morts: (elle eft fur les mure d'un cimetierre. On la Croit d'un éhve d Holbein , nommé ^ean Cluber, qui s'y eft même repréfente avec fon nom. Cet ouvrage a été retouché 4. fois, en 155g, 1616, et 1703.) Promenades. La place, dite la Pfalz — la place devant l'églife de St. Pierre — le pont fur le Khin. Collections. Cabinets. La bibliothèque publique; on y a réuni des collections d'antiquités, de pétrifications, ci'iâfloire naturelle, de médailles, et le cabinet de tableaux d'Holbein. On remarque fur-tout fon tableau de la paflion et un portrait de femme en Laïs: la bibliothèque des inftituts de Frey et de Grynée: les cabinets d'hiftoire naturelle des M. M. Frey, d'An-noue, Bemoulli, Brenner, Furftenberger, Mu lier, Socin, Dynafle, Mieg: les médaillers de M. M. Falk-eifen, I-îarfcher, Faefch, d'Annone, Frey: les cabinets -dVftampes et de peinture, de M, M. Bachofen, Burckardt, Ehingen , Faefch, Frey, Grynée, Heufsler, Hofmann, Fifcher, Mechel, (le cabinet de M. de Me-cbel, et fon magazin d'eftampes à tout prix, mérite l'attention des voyageurs. On remarque dans le premier, le concert de Véronèfe, compoîé de 12 figures, qui font autant des portraits de peintres de l'école Vénitienne,): l'herbier et le jardin de M. de la Chenal: les VL L A S TJ T S S e. 433 les collections d'inftrumens de phyfique de M M. Fur-ftenberger, Ryhiner, Socin: les imprimeries de M. M. Thurueifen et Haas. Fabriques: de rubans: des papeteries; des fonderies de lettres etc. Il fe tient à Basle une fois l'année, une grande foxie. Êtabtijffemens littéraires et utiles. L'univerfité: la fociété de phyfique : la fociété patriotique. Auberges, Aux trois Rois : (on jouit dans la falle à manger d'une vue magnifique qui s'étend jufqu'a Huningue) à la cicogne. Avis. 11 e'xifte à Basle un ufage allez fingulier: les horloges de temps immémorial avancent d'une heure. On attribue celte bizarrerie à différentes caufes, a une confpiràtion, à la pareffe des pérés du concile etc. Mais l'opinion la plus vraifemDiable, c'eft qu'elle provient de la fauffe \ ofition du méridien, qui marque encore actuellement les heures comme les horloges. ÏZxcu-fions. A Augft, une lieue de Basle, où fe trouvoit jadis une colonie Romaine, fous le nom tfAugufia Fjaitracortim. On voit principalement fur les lieux, les ruines d'un théâtre, celles d'un temple et celle» d'un attelier. II faut confulter le No. 20 d'un ouvrage de M. Bruckner: Btfchreibung hftorifiher und natiirlùher Merkwihdigkeittn et:. Bajel $. Quand On va de Basle à Schaffhoufe, on peut palier pat Augfh — A l'hôpital et au cimetière de St. Jacques, célèbre par le combat mémorable entre les Suillès et les François 1444. où le montra l'intrépide valeur des Suiiles de la manière la plus iignalc-e. II faut y faire en mémoire de ces héros des libations d'un vin rou-OuiiU ûci Voyag. l'art. I. Le ge, 434 VI. LA SUISSE. Baie. ge, appelle te fang des Suffis cl qui croît fur le champ de bataille. — Aux jardins d'Arlesheini, et dans les vallées du Jura, l'excellent guide à la main, dont ML Bridel vient d'enrichir le public fous le titre de: Cour-Je de Baie à Bienne. 1789* 8- Berne. BERNE. Population. 10 à 11,000 H. Edifices vemarqitalLs. Curiofites. La cathédrale: (bâtiment goihique, allez beau, on admire furtout le clocher: on jouit île la place ou terraife devant l'égli-fe , d'une des plus belles vues de la Suifle.) — Tarler nal: (il contient des armes pour plus de 60,000 hommes, un grand nombre de trophées, et des anciennes armures; c'eft le plus coufidéiable de tous les cantons. .— le grenier public — 1 hôpital: (fon admuiiftration eft très - foignéc ; on lit fur le fronton , Chrijlo in peu-peribus) — l'infirmerie — l'hôtel de ville — la maifon où saflemble Vèiat extérieur. (La ville de Berne eft bien bâtie et propre; on trouve fous des arcades un pavé conflamment fec, et un abri fur.) Collections. Cabinets. La bibliothèque publique: (on y monire l'autel d'or, du camp de Charles le téméraire; il y a une collection d'antiquités précieufes, et un méilailler coniidérable;. on y trouve auffi le plan en relief à la manière de celui de M. de Tinter, que M. Exchnquet, par ordre du gouvernement, vient d'exécuter de quelques diftricts de la républiqjtt de Berne. M- Sinner a publié un catalogue raifon né des manuferits de la bibliothèque) .— les cabinets d'hiftoire naturelle de M. M. Sprungli, Manuel, Wyticnlach, Jcnner, Hoepfner. (la collection d'eifeaux de la Suifle du VT. LA 8 U r S S B. 435 Au prern'cr, conrenoit en 1786 pîuB de 2 îo erpèces:i: ie ca' 'n-î de M. Wyftenbach eft irès remarquable; l'auteur faifit avec piaifir ce;te occalion pour rendre publiquement grâces a ce grand naturaliste de la manière atfab'e dont il accueille les étrangers. — Les rccdaillers de M. M. Sprungli, Ith, MomikoIFer. — l'attelier et les ouvrages en marbre, de AI. Funlce. Amufemens. L'académie de muilque — les bals que l'on donne, dans la belle faifon à i'Eugi, les dimanches et les mardis. Etabli[fe:nc.:s littéraires et utiles. L'infUtut politique, ou éducation de .la jeunelfe patricienne : la fociété d'hiftoire naturelle et de phyiique: la fociété économique: la fociéié typographique: l'académie. Promenades. La terraffe près de la cathédrale! les remparts: (la vue des Alpes et des glaciers au moment du lever ou coucher du fo'eil, efi fans contredit, l'un des pi'is magn 'ques fpectacles de la nature. La carte de la chaîne des Alpes, dont M. Studer vient d'enrichir les amateurs, joint l'exactitude à l'élégance. Prix 12 livres.) — l'Engi: (hors de la ville; on y jouit d'une vue fuperbe.) Auberges. Au faucon! à la couronne. Fabriques: de drap, de toile, de coton, de foie, de faïence etc. Plan. Plan de la ville de Berne. 1790» Excurftons. A Bienne et à l'isle de St. Pierre, cé> lèbre par le féjour de J. J. Boulleau. Une feule jour- Ee 2 née 43« Vf. LA SUIS SIR 1 Bcm«. née fufFit pour l'aller et le retour. — Aux Alpes de Grmdelwald et de Lauterbrunnen. Voyez le détail de cette excurfion à l'article fuivant» Fribonr*. FRIBOURG, Population. 6,000 h. Edifices remarquables. Curiofites. La cathédrale (fa grande tour du plus beau gothique haute de 000 pieds) — le collège dss ci-devant Jéfuites; (il faut monter quelques centaines des marches) — Le couvent des Auguftins : (l'autel eft remarquable.) — le couvent des cordeliers» (la danfe des morts.) — le couvent des Urlulincs: renommé par les chapelets et les fleurs artificielles qu'on y fabrique.) — l'hotel de ville — Le tilleul fur la grande place,, planté par un foldat, qui revenoft vainqueur de la bataille de l\Io-rat. — La porte Bùrglen, à caufe de fa fifuation fin-gulière — le moulin de la Motte — l'herrnitage aune lieue environ de Fribourg, taillé dans le roc, (Cequ'il a de*plus remarquable, c'eft d'être l'ouvrage de deux hommes. Confidéré dans ce fens il eft étonnant» Dans le cours du iiècle dernier un henni te creufa il ans le rocher une caverne, précifément auffi profonde qu'il falloit pour qu'il put s'y étendre de toute fa longueur. Son fucceffeur voulut fe faire une demeure plus commode; il pratiqua dans le fein de la montagne une chapelle, divers appartemens, des rampes d'efcaliers pour les joindre etc. La profondeur de tout excède 4.00 pieds; l'une des chambres a go pieds de long, fur 20 de large. Le clocher de la chapelle, fi toute fois on peut lui donner ce nom, eft élevé de 80 pieds, et la cheminée de la cuifme en a go, L'hermite qui a taille dans le roc cet immenfe logement, employa près VI. LA SUISSE. 43f près de 3o ans à cet ouvrage. La Situation de cet lier- Fribourg. mifcage eft charmante. Le rocher dans lequel il eft creufé eft fufpendu fur la Sans, qui Serpente entra deux chaînes de collines.) auberges. Aux Merciers, Collections. Cabinets. Les bibliothèques des ci-deyant Jéfuites et de l'abbaye. Mélanges. Fribourg eft dans une Situation vraiment pittorefque, far le penchant d'une colline, e« partie fur des rochers élevés qui furplombent la rivière. On jouk d'une très-belle vue, du milieu du pont fur la Sane. La partie balle de la ville parle le françois, la haute l'allemand, et prefque toutes les perfonnes du peuple ne fa vent qu'une de ces langues. Excurfwnsx Dans la vallée de Gotterron (près de la ville; M. Vernet, comparoit ces rochers à Tivoli.) — Dans la va.lléede Bellegarde, à 5 lieues de Fribourg, où l'on voit une chute d'eau de la plus grande beauté. Un chemin qui traverfe les montagnes, conduit par cette vallée à Thun; ce chemin n'eft pas facile, mais riche en beaux points de vues. — A Gruyère, célèbre par fes fromages; à i. lieue de Bellegarde— Dans le Geflenay, voifin de Gruyère» pour voir les belles montagnes qui le compofent. GENEVE. Population. La ville contient à peu-Genève. Çrès 26,000 h. la banlieue, et le refte du territoire 8,700. Total, 35,ooo. Edifices remarquables. Curiofites. L'hotel de ville (dans la cour le magahn de M. Monti. Dans mie Ee 5 cham- 43S VI. LA SUISSE. chambre, les portraits des foiiverains, amis rie la république. On voit auffi à l'hàlel de ville l'infcription d'un magiftrat Romain, qui donna à la ville la propriété indéfinie des 'acs voifins) — la cathédrale: (la façade elt réconftruite fur celle du Panthéon à Rome. On doit voir le tombeau du duc de Rohan, et un irès-bel orgue. Du haut des clochers l'on jouit des plu» beaux afpects. Car il n'eft pas de ville, à l'exception de Naples et de Conftantinople, qui puifle être comparée à Genève, pour la fkuaiion) —- l'hôpital - la faiie des fpeciacles — la maifon de M. de Sauflure —r-les maifons de MM. Boify, Puiflbn, Turrcttini, Sel-lon, Tronchin— l'arfenal— l'églife de St. Gervais: (et les tombeaux de 17 citoyens qui furent tués la nuit de la fameufe cfcalade du 11 au 12 décembre 1602.) — l'infcriptiou à la baftion de Hollande, qui rappelle cet événement — la maifon de M. l'ancien fyrulic (juainier: (ici eft né vin grand homme, M. Necker) — la maifon où naquît J. J. Roufleau, (attenante à celle qu'on nomme le château-royal à l'entrée d'une grande et large rue.) — les cafernes — l'oratoire ou le temple des Luthériens — la pierre à Neyton ou du Niton; (bloc de granit qui fort de l'eau au delà des chaînes du port du Molard : fous le paganisme, Il fervoit d'autel aux victimes, que les piètres facrihoient à Neptune, le dieu des eaux) — le tombeau de Calvin, (au cimetière public hors de la ville; fans infeription et fans monument.) Promenades. Au baftion Bourgeois ; à la terrafle» jfti Languedoc; à la terraflede la Treille; (la plus Iréqueuiee) aux baftions de Chamepuultt et du tem* pie, à la Paumiere; aujplein -Palais etc. VI. LA SUISSE., 4i9 Etablijfetnens littéraires et utiles. Le collège ; la Genève, lociété des catéchumènes; la fociété des arts ; l'école de deffln; la chambre des tutèles; la chambre des bieds. Coltections. Cabinets. La bibliothèque publique : (elle contient environ 5o,ooo volumes, et plus de2oo manuferits rares, dont M. Senebier a publié un catalogue raifonné. (A Genève. 1778. prix 2 liv. 10 fols.) la bibliothèque s'ouvre au public les mardis, depuis 1. heure jufqu'a 5.) les cabinets de MM. de Sauifure (le plus beau qui fe voie en Suifle.) de Luc; Pictet; Tingri ; les cabinets de tableaux, d'efiampes, de def» lins, de M M. Francillon, Ferrier, Caflln, Jurines, Bourrit: (et de M M. Tronchin, à leurs maifons de campagne, aux délices et à la Boffière, hors la ville.) Auberges. Aux balances ; (près de la place de Bel-an) à l'ecu de Genève ; à l'écu de France; k la couronne; à fhè.tel d'Angleterre: (à Sécheron, hors la porte de Cornavin.) Fabriques. Manufactures: d'Indiennes, de M. Fazy; (elle occupe Coo hommes, et quelquefois da-vauiage); 4 autres de toiles peintes; de taffetas et étoiles de foie; de dorure; tle lampes, dites d'Arga nd ; de chapeaux ; d'horlogerie, branche importante) etc. 1 êtes. Dlvsïtiffer.iens. Spectacles. Comédie Fran-foife: les cei'c'es: les bals: les promenades fur le lac 'c'eft un plaiiir que chaque étranger doit le procurer; ce lac eft une fuperbe napj e u'eau, de \q lieues de longueur, fur ôj- dans fa plus grande largeur.) les aca- K e .j, demies 44« L A SUISSE, fenrre. demie! de mufîque: les fêtes militaires aux revues du régiment des voloniaires etc. (les dimanches et le» jours de fêtes font fur-tout eonfacrée aux plaiiirs.) Livres infiructifs. Itinéraire de Genève, Laufan-ne et Chamouni; par M. Bourrit. A Genève. 1791. Prix pieds au - delfus du niveau du lac. "Environs. Ouchy, petit village au bord du lac; c'eft le port de Laufartne. L'auberge efi: bonne. — St. Saphorin: on voit dans le mur de l'églife une colonne miliaire qui porte le nom tle l'empereur Claude. La tour de Glerolles eft auffi un refte des Romains. C'eft ici le vignoble de La vaux, vignoble eitimé et très-ancien. —r- Vevay, à 5J[- lioues de Laufanne, ville jolie et dans une polition charmante. Du haut de la terraile de la cathédrale on jouit d'une vue fuperbe, fur - tout au lever et- au coucher du foleil. Vis - à - vis font les fombres rochers de Meillerie, fi célèbres par la nouvelle Hêloife de Rouf-feau. On croit y voir St. Preux regaider avec fa lunette, et tâcher de découvrir la maifon de-fa chère Çfulie. Vers l'clt, on voit les environs des villages de Clarens, principale fcène du roman. Tout cela caufe des impreifions fi vives, qu'à chaque inftant on eft tenté de croire que toute l'hiftoire de Julie et de St. Preux eft véritable. Roulïeau a très-bien choifi la fcène principale de fon roman. Toute la, contrée ■ eft VI. LA SUISSE. 445 eft vraiment romantique. Dans la cathédrale eft, en- i-auran. terré Edmond Ludlow l'un des juges de Charles L U* roi d'Angleterre, et le feul qui foit mort d'une mort naturelle. On lit encore au delfus de la porte de la mai fon qu'il habiloit à Vevay l'infcription fuivante; Ornne folum forti patria, quia patris. On admire à Vevay chez M. Brandoin, la collection de vues de Suilles, deffinées par lui-même. — Clarens immortalité par J. J. Rouffeau; au lieu des bosquets de Wob mar, on n'y trouve que vignobles, et terrains brûlés — Chillon, prifon d'état, bâti fur un rocher dans le lac, célèbre par la mort de Julie d'Etanges, et la bévue de M. l'evèque Fauchet, qui dans un discours tenu à l'allemblée nationale de Paris, faifoit baigner «e château par les flots de Vocéan. LUCERNE. Population, 5,oôo h. kucenre. Edifices remarquables. Curiofites. L'arfenali (le portrait du dire Leopold, et les trophées qui atteltent les hauts-faits d'armes des Suilles. ) *— nombre d'égli-fes, principalement la ci-devant égliiè des Jéfuites ~— l'hotel de ville — la cathédrale: (elle offre aux curieux un orgue de la dernière grandeur. ) — la tour d'eau: (on prétend que ce fut un phare, et que le nom de la ville eft dérivé du ci-devant fanal, Lw* cerna, qu'on y allumoit. On y garde le tréfor de l'état, la grande bannière, le grand fceau de la république , et le fceau du duc de Bourgogne, Charles le lundi, d'or mafhf, fon anneau, et quelques autres de fes dépouilles.) — les 5 ponts couverts qui traver-fent la rivière, la Reuss, et les vieilles peintures qui les ornent — le plan topographique d'une partie de la 44S Vf' SUISSE. î-ncîrne. la SubTe, ouvrage de M. le général de Vfyffer: (la cire eft la matière qui entre principalement dans la com-pofuion de cet étonnant ouvrage; les montagnes font de pierre, et le tout eft coloré. L'étonnante exactitude de ce plan s'étend jusqu'à des détails fi délirais, que, non-feulement la foi me des montagnes, les lacs, les rivières, les villes et les forêts y font régulièrement reprtfentes, mais encore qu'il n'exifie point un torrent, une cabane, un pont, une croix, qui n'y fuient diftinctement placés. Il y a même plus ; on y différencie Une forêt de pins d'une forêt de hêtres, et l'on y compte les couches extérieures des montagnes. M. de Pfiiffer a employé à cet ouvrage plus de dix ans de travail, avec une aifiduité infatigable et une patience à toute épreuve. Quand il a modelé une partie, il fait venir quelques-uns des payfatis qui habitent la contrée qu'elle repréfente, et fur-tout les chaf-Teurs de chamois; il leur fait examiner attentivement les foimes de chaque montagne, et après de fréquentes corrections, il s'aflure que fa copie correfpond avec la nature autant que la petitelfe de l'échelle peut le permettre. Le lac de Lucerne eft le centre du plan. Ce lac, fuivant le calcul de M. de 'auliuie, eft élevé de 1,4.08 pieds au-delfus t de celui de la méditerranée. Le plan occupe une efpèce de 12 pieds de long furgj-de large, et embralfe 60 lieues quarrees.) Promenades. Près du pont. Auberges. A l'angle d'or. Collections. Cabinets. Les bibliothèques do la fociété de lecture, des ex-jéfuites, des capucins, du femi- VI. LAS V l JS S Z. 447 !ém maire tle St. Urbain: (où fe trouve fttilB â préfent le cabinet oriiiftoire naturelle de M. Lang.) tle M. le tréf( l'arfenal: (on y montre l'arbalèie de Tell.) —. la maifon des orphelins: (le plus beau Làiiment de la ville.) — le Mttnfter, ou la cathédrale — le Fiau- a-urioh. Frauen-Mimfter — l'églife de St. Pierre —- les gre> nieis publics: (dans le vieux grenier près de l'églife des Dominicains on conferve du bled de l'an i5/fO, qui peut encore fervir pour faire du pain.) Collections. Cabinets. La bibliothèque dans la WafTerkircb: (on y montre le manufcrit original clé Quintilien, un grand nombre des manufcrits et de premiers livres imprimés etc.) le médailler: la biblio* thèque du chapitre: la bibliothèque et les collections des fociétés des naturalifres, économique, et militaire et mathématique: les bibliothèques des M. M. Heidegger, Steiubruchel: (celle du premier renferme un grand nombre des livres rares et curieufes. ) le théâtre d'anatoinie: le falon des arts : les cabinets d'hift. nat. de M. M. Gesner, Efcher, Lavater, Scheuchzer: les cabinets de peinture et les collections fies deffeins et d'eftampes de M. M. Schinz, Efcher - am - Bérg, Schult-lies, Ufteri, Heidegger, Kelles, Fufsli, Schweizerî les cabinets des médailles de M. M. Orell, héritiers de Leu, Schuhhes, Zoller, Peftalotz, Efcher, Hirzel, Landolt, Gesner etc. Etabliffemens littéraires et utiles. Le collège: la focieré des un tu ra liftes: la fociété militaire et mathématique: la fociété économique: l'école d'éducation des filles de .M. Ulieri: la maifon des orphelins; le concert de mufique des amateurs. Promenades. La nouvelle promenade: le LindeH-hof: la promenade le long de la Limmat, avec le monument érigé à Gefiner: le Schiitzenplatz, fur-tout les jeudis: le bois de Sild. Auher- VI. LA SUISSE. Auberges. A l'épée, excellent» auberge: au cor-Zurich, 'beau: au cheval blanc. Fabriques. Manufactures: de mouchoirs; cVètoî» "fes de l'oie; de rubans; de moulfelines ; d'indiennes j Jde porcelaines etc. Exctirfions. Par le lac à Aufnau et Richterswyt, ou à Rapperfchwyl. Le lac de Zurich a environ dix lieues de longueur, fa plus grande largeur eft d'une lieue. On peut acquérir la fuite des poiffons du lac; 'il y a un pécheur qui la vend très-folidement arrangée. Il fait le corps du poillbn en bois, et y applique la peau du poillbn même. Ils fe confervent bien en cet état, et paroiilent très-naturels. Une promenade fur le lac eft îrès-intéreifante; le peu de largeur du lac laiife appercevoir les deux rives, et préfente mille points de vue, fur un pays généralement cultivé. A Rapperfchwyl où le lac eft relferré et profond, on le traverfe fur un pont de bois, qui a i,85o pas de longueur, et i2 de largeur. Ce pont a été conftruit en i558, et les planches font fimplement pofées fur des pilotis. Dans l'une des chapelles de l'isle d'Aufnau, fe voyoit autrefois un tombeau remarquable, maintenant détruit; c'étoit le tombeau du chevalier UlriC de Hutten, tour-à-tour guerrier et poète, courtifan et foli taire qui y mourut encore jeune, en i5a5. Richterswyt, eft un joli village au bord du village, très fréquenté de ^naïades, qui vont confulter le célèbre docteur HûtZ. — Sur le Lagerberg : on part de Zurich à 3 heures, l'après-midi, et on fera rendu a Regensperg , vers les 6 heures. Il ne faut qu'une demi - heure, pour monter jusqu'au lignai du Lager-Culdc Ut. Voyag. l'art, I. f I foerg, 45o VI LA.SUISSE. Zunch. ber°-, où l'on jouit d'une vue très - étendue, et de rafjject de la chaîne des Alpes; il y a peu de vues en Suilfe, quifoienten état de rivalifev, avec celle-ci. On couche à Regensperg, et on monte le lendemain de nouveau au Lagerberg, pour jouir encore du lever du foleil. Sur le Lagerberg, on trouve beaucoup des pétrifications: Glojfopetrae, cornua Ammonis, caryo-phylla marina etc. — Bade: l\\ heures de Zurich; on fait ce chemin en 2 heures fur le Limmat, qui coule avec une rapidité extrême. Les bains de Bade étoient déjà fameux du tems des Romains, et on y a découvert un grand nombre d'antiquités, p. e. une colonne avec une figure d'Ifis, placée au milieu diï bain de Ste. Vérène; une pierre milliaire au delfous du château neuf, près du chemin etc. Les dés de Bade commencent à être moins communs qu'autrefois» Avant de retourner à Zurich en voiture il faut voir Koenigsfelden , et Schinznach 2^ heures. Koenigsfel-den, abbaye maintenant fécularifée, eft célèbre parla mort de l'empereur Albert d'Autriche, qui fut aïïaf-(iné dans cet endroit en i3o8. L'impératrice Elifabe-the y fonda ce monaftère; on y voit les fépulcres de plufieurs princes et princefles de la maifon d'Autriche, mais leurs corps ont été transportés, fous le règne de la grande Marie - Therèfe, a St. Blaifc* dans la forêt-noire. A Schinznach font des bains auffi célèbres que -ceux de Bade, et peut - être plus fréquentés. Grand nombre de perfonnes y font des parties de plaifir. Le château de Habsbourg, fi célèbre ^ caufe de la maifon d'Autriche qui y a pris naillance, eft li tué au-defTus de Schinznach. 11 n'en refte plus qu'une feule tour et quelques mafures. On revient à Bade, qu'il ne faut pas quitter fjws avoir vilité deux endroits remarqua- VT. L i SUISSE; 4M quabïes; le champ de bataille de TettweU, où l'anZuricfc a33i j 1Q00 Zuricois furpris au fond d'un défdé par 4,000 ennemis, les battent complètement; et le couvent de Wettingen, où il faut voir dans la bibliothèque quelques manufcrits rares, et plufieurs médailles Romaines, et dans fon églife de fuperbes vitraux co» lorés. De deux chemins qui conduisent de Bade à Zurich, l'un à la droite, l'autre à la gauche du Lim» mat, celui d'en - haut doit être préféré par le voyageu* -à pied, comme plus pittoresque. Livres itxflmctifs. Vues. Memorabilia Tigurîna,' oder Merkwùrdigkeiten der Stadt und Landfchaft Zurich , vermehrt und fortgefetzt von Elgg. Zurich 170,0. — Vue de la ville de Zurich.* gravée par Tic*? Mi 17£0- 6. Etat des poftes. Voituriers. Notes înftructî-ves, et remarques qui intéreffent les voyageurs dans leur tournée. Détails des voyages à Grindehvald et à Cliarnouny, S'il y a un pays qui mérite d'être vifité, c'elt certaine» ment la Suilfe, car il n'y en a aucun qui réunifié au même degré tout ce qui peut attacher un voyageur. Les variétés, la grandeur, et le contracte, font le caractère diftinctif de les payfages. L'Italie et l'Angleterre font peut - être les ièuls pays où l'on puifle voyager Ff 2 avec f5i JIL LA S U I S S £. avec un intérêt égal ; mais en mettant de coté la p«jiw tie tles arts, combien la Suiffe ne l'emporte-1-elle pas Sur l'Italie par le fpectacie majeftueux des Alpes et des .merveilles de la nature, et par le fpectacie bien plus intéreffant encore d'un peuple libre et généreux, chez lequel tout annonce la félicité publique. Même en iraverfant la vafte folitude des Alpes, les contrées de -la lourdie, du Grimfel, du Sdiolenen, du Simplon, du Splugen etc. fur des chemins tracés au bord des plus aiïreux précipices, au milieu de ces malles entas-fées confufément, et qu'on prendroit pour les ruines d'un autre monde, le voyageur eft fx profondément ému à l'afpect de ces feenes inattendues , qu'il oublie les fatigues et les dangers de fa route, et que ces images de terreur qu'il a devant les yexix, fe changent pour lui en beautés fublimes, qui pénètrent fon ame d'un fecret ravinement. Ses penfees ont plus d'élévation, fes fentimens plus d'énergie; il double en quelque forte fon exiftence. La Suiffe eft, comme l'on fait, le pays le plus élevé de l'Europe. L'air y eft tellement épuré par les vents des Alpes, toujours chargés des exhalaifons balsamiques de mille plantes diiféreixles, qu'on en relient tout de fuite l'influence bienfaifaniç. Cet air cionne tant de relfort au corps, et de férénité à l'efprit,que plus d'un malade a recouvert en peu de temps fa fauté en voyageant eix Suiffe, par le feul effet de mouvement fans le fecours des remèdes. En effet, s'il eft vrai, comme le dit uxi des plus agréables voyageurs qu'ait produits l'Allemagne, (Mr. Meiners) et comme perfonne n'en doute, s'il eft vrai que le plus grand charme îles voyages confifte danr un jeu plus parfait des organes du corps, et dans une férénité extraordinaire de l'efprit, avantages dont on eft redevable fi. LA SUISSE» 4Sj bîe foit à l'action de l'aîr pur qu'on refpire- en liberté, foit au mouvement foutenu et aux diffractions continuelles, que procurent les voyages, foit enfin â l'élo-» ignement des foucis' domeftiques et des affaires fé-rieufes; il n'eft pas fhrprenant, après ce que nous \c* nons de dire de la pureté de l'air en Suiffe et de fon influence falutaire fur le corps et l'efprit des voyageurs, que les étrangers quittent ce pays avec tant de regrets, qu'ils défirent avec tant d'ardeur d'y retourner, et que le fouvenir des momens toujours trop courts qu'ils ont pafle dans ces heureufes contrées , vienne fouvent f«" retracer à leur efprit avec une vivacité fin gulière, et foit accompagné d'une foule de rémmifcences agréables— Non, je ne l'oublierai jamais ce jour, où j» vis pour la dernière fois le mont Blanc fe teindre duv plus beau rofe aux rayons du foleil couchant ; où du haut du fignal de Bougy dans le pays de Vaud, j'em-braffois d'un coup - d'oeil, non tous les royaumes du monde et leur gloire, mais le plus bel horifon et le» plus riants payfages que l'on puiffe imaginer. Devant moi s'étendoit, comme une mer en miniature, le* charmant lac de Genève, dont les bords embellis par onze villes et parfemés d'une multitude innombrable de villages et de maifons de campagne, m'offroient les fîtes les plus pittoresques, et les plus gracieux, tandis que d'un côté les croupes verdoyantes du Jura, et'de l'autre les cimes blanchies des Alpes, fervoient de cadre à ce magnifique tableau. Non, jamais je ne reverrai un h beau coucher du foleil. Il me fembloit que la nature eut voulu me montrer ces belles campagnes dans toute leur parure, pour rendre plus vif le regret que j'avois à les quitter. Avant de leur dire tan dernier adieu, mes yeux ferepoferent encore long» Ff 3 tems '^4 yl. L'A S U I S S B.-' temps fur cette vue enrhantcrefle, qui allait dîrpaToî. tre pour moi j mes pcnfées n'arrêtèrent Tur la conftitutiou ]»o!itique de la SuiiTe, et j'adreihu au génie de l'humanité les voeux les phis ardens pour la couler-vation de ces heureufes républiques! Mais ce font des directions et non des déclamations que j'ai promlfes à nies lecteurs; jefpcre cepen-dent qu'ils me pardonneront ce moment d'enthoufiafme, que le feul fouvenir d'un voyage en Suifle ne peut manquer d'infpirer. Depuis quelques années nous avons un nombre prodigieux de deferiptions de la Suifle, ou tle voya-' ges en Suiffe en forme de journal, de forte qu'un voyageur peut fe trouver embarralTé à choifir parmi tant d'ouvrages celui qui doit lui fervir de lecture préliminaire. Ce que l'on a de plus récent en François fur ce fujet, eft un ouvrage de M. Robert intitulé, voyage dans les XIII. cantons Suijjes *). 11 a paru il y a trois ans, et eft infiniment plus exact et plus complet que tout ce que fes compatriotes ont publié dans ce genre; il vaul fur tout infiniment mieux que les relations fupeificielles de de lu Borde et de Mayer. Cet ouvrage avec la nouvelle relation du voyage de l'An-glois Coxe **) et la traduction Françoife que R&mond a faite de la première édition de ce même voyage, et qu'il a enrichie de beaucoup d'obfervations et des corrections *) Madame Unger a Berlin l'a traduit en Allemand. **■) Lettres de Will iamCoxe fur Tëtatde laSuilTe, augmentées des obfervations faites dans le pays même par lo traducteur Tom. I. II. 8. Paris 1781. Il y a encore une fort bonne traduction de la nouvelle édition de Coxe en 3 Volumes i7l>o, mais qui n'eft pas de Ramond. v*r. LA SUISSE. iss récrions,. font les ouvrages que je recomariderois de préférence aux François. Pour ce qui eft des Allemands, je le irconfeille délire les lettres de Meiners*) fur la Suiffe, avec le voyage dans les Alpes de Storr **), et l'ouvrage de Coxe. Les voyages dé Coxe et de Meiners font incontellabiement les deux ouvrages que peuvent lire avec le plus de fruit, les voyageurs de tout état et de tout rang. Si l'on veut acquérir des notions exactes fur l'hiftoire politique et jM-imîtive de ce pays, on en trouvera des détails fa-jisfaifans dans L'introduction à l'hiftoire politique de la Suiffe par Waldhwg 2 Vol. 1721. et furtout dans l'excellente Hiftoire des Suiffes par M de Muller. Comme il n'eft ici queflion que de lectures préliminaires, dont on ne peut fe diepenfer, je palfe tous filence les voyages qui ne contiennent que la defcription de quelques contrées particulières de XIII cantons, ou de leurs alliés. Il eft fâcheux que la publication des lettres de Hirfchfeld***) ne fe continue pas ; elles font eftimées à jufte titre. On doit mettre au nombre des voyages les plus intéreflans et les plus agréablement écrits. Lettres écriUs de Suiffe par une dame étrangère ****) Elles portent l'empreinte des grâces et de l'efprit délicat d'obfervation qui caractérisent le fexe de l'écrivain et on les relit toujours avec un nouveau plaiiir, Ff 4- H •) Ls nouvelle édition qui a pirue en 178&» et qui eft enrichie d'augmentations, et embellie de plufieurs petites, vues gravées. La continuation a paru l'année dernière. f*) Voyage dans les Alpes depuis 17S1 par Storr 2 partie?. Leipzig 1781-178$. 4 Les Suiffes eux mêmes rendent juiti-ce h là vérité et a l'exactitude de fes descriptions. •**) H n'a paru aucun nouveau cahier de ces lettres depuis I7$f. Mad. de Krock, Il 7a deux ouvrages qui ne font pas volumineux, et qu'on ne peut gueres fe dispenfer d'avoir avec foi en voyageant en Suiffe. Ce font le Manuel pour les voyageurs en Suiffe, avec un fupplément. «t une carte (Zurich, nouv. édit. chez Gessner et Orell 1792. 8 ) et ïAlmanach Helvétique. Le manuel eft divifé en deux fections. La première préfenle en ordre alphabétique et par canton», les diftances refpectives des endroits les plus, confidé-rables, évaluées en lieues de Suiffe. On y trouve de plus le nom et la diftance des tous les villages qui fe. rencontrent fur là route, avec des obfervations locales-très importantes fur la nature des chemins, oblerva-, tions qui apprennent au voyageur, 11 telle route eft. praticable en chaife ou à cheval, il elle eft commode, quels font les endroits où l'on peut aller par eau, comment l'on peut abréger en prenant des chemins de. traverfe etc. La féconde fection contient un extrait abrégé mais fort bien fait de la Defcription de la Suiffe par M. de Tscharner. On y trouve la defcription par ordre alphabétique des endroits un peu confidérables, leur fituation géographique, leur conftitutiou politique, leur population en un mot tout ce qu'ils of«»> frent de remarquable, avec une table où font réduites et comparées les différentes efpèces de monnoie qui ont cours en Suiffe. La carte eft petite.et n'indique que les frontières et les chefs-lieux; on peut cependant en faire ufage. D'après cela, on voit que ce manuel peut tenir lieu d'u» collection entière de de* Icriptions de la Suiffe» VAL Vf. LAS UI-SSBf 15> VAUmnach Helvétique (Helvefcifcher Calender) petit in 16. paroit toutes lesannées à Zuricfcchez Gessner ;. il a commencé en. 1781. A coté des mois-font indiquées les fêtes politiques, les foires, les élections, les, Tenouvelleniens des confeils etc. pour tous les cantons: SuilTes; après cela vient l'état politique, eccléfiaftique# militaire et littéraire de tous les membres de la confédération Helvétique, avec une tabelle de l'arrivée et du départ des poftes dans toute la Suiife, une rouie de voyage en partant de Zurich, et un état des monnoies Suilles. Outre cela cet almanach eft orné de jo--lies gravures qui repréfentent des vues du même .pays; il contient enfin des fragmens très - intéreifans de divers voyages. Parmi ces différens morceaux on a diûinguâ dans i'AImanach de 1790 le manufcrit d'un voyageue qui peint de la manière la plus piquante et la plus naturelle les beautés pittoresques de. la Suilfe italienne, ce pays il peu vihté et ii digne de l'être, et fon retour par le pays des Grifons en traverfant le Splu» gen. A ces deux ouvrages on peut en ajouter un troi-fième qui n'eft gueres moins néceflaire. C'eft celui qui a pour titre. Sur les voyages de Suiffe, ou w-Jîruction abrégée pour, les étrangers qui veulent vifiter en peu de tems et à peu de fraix quelques unes des contre'?! les plus remarquables des Alpes; pour fervir de fupplément au manuel des voyageurs etc. Zurich .; quant pour l'oreille d'un haut-Saxon, et qu'il a fouvent de la peine à comprendre fur-tout dans les contrées baffes, et dans les campagnes. -D'un autre côté l'Allemand qui parle bien fa langue, eft presque inintelligible pour l'homme du peuple et l'habitant de» campagnes. Souvent même il n'en tire pour toute réponfe que ces mots: En vérité, Monjieur, je ne fais pas le Welclie, c'eft - à - désire en langue du pays, le Fran* it paffer la fatigue. Comme on vend beaucoup d'eau de vie de prunes pour de l'eau de cérife, on n'à que s'en frotter les mains et fi elle y laiffe une forte odeur de cérife, on eft fur qu'on n'a pas été trompé ; mais fi en y mêlant de l'eau elle devient blanche et laiteufe, on doit en conclure le contraire; car cela n'arrive point à l'eau de cérife. Celle du VT. LA SUISSE. 479 du Grindelwald pane pour In meilleure. Les habitans «les Alpes croient que l'eau des glaciers ne peut jamais faire de mal, quelque chaud que l'on ait quand on en boit. Je ne confeillerai cependant à perfonne d'en courir les risques. Au refte quelque trouble qu'elle paroi ffe on ne peut pas en trouver de meilleures, de plus pures et de plus rafraîchiflàntes. Nos meilleures eaux de montagne font très - inférieures en bonté et en fraîcheur à celles des Alpes et fur-tout des glaciers. A l'article de l'Italie à la page 35o feq. on trouve une defcription détaillée des différentes routes que l'on peut prendre pour traverfer les Alpes, telles que celles du S. Gothard, du S. Bernard, du Splugen et du Simplon* Voyage à Grindelivald et à Lauterbrunnen. Je fuppofe qu'on fait cette courfe de la manière la plus commode, c'eft à dire en char-à-banc ou à cheval. 11 faudroit plus de tems pour la faire à pied. Première journée. On part de grand matin de Berne, et l'on arrive dans 5 ou 4 heures de tems à Thun, petite ville joliment bâtie. Le chemin qui y conduit eft une chauffée large et commode * et la route eft agréablement variée par des jardins, des vignobles, des champs, des prairies, des bois et des villages. L'Aar coule à une certaine diftance fur la droite, et c'eft à Thun que commence cet le partie du canlun de Berne qu'on appelle ïOberland. Devant foi l'on a les montagnes couvertes de neiges éternelles, VEigèr, 4go \L LA SUISSE. l'Eigèr, la ^ttngfrau, le Gemtoi etc.; à gauche s'éten* lient des vignobles, et k droite l'on découvre deux montagnes de forme conique, le Stockhorn et le Nie-Jen. Cet enfembie forme un coup d'oeil qui par un beau jour eft vraiment ravinant, et que le burin ÛAberli a rendu avec beaucoup de fidélité. Le lac de Thnn eft connu par fes Albruckes (Salmo Lavareius de Linné); mais ce poillbn eft devenu plus rare depuis que l'on a conduit dans le lac les eaux du Ka»i-dal, torrent qui descend des montagnes avec beaucoup d'impétuofité, et dont l'embouchure fe voit a droite à une certaine diftance de Thnn, et fe diltin* gue aifément aux aterrillémens et aux bancs de fable formés par fes dépots. Arrivé à Thun vous renvoyez a Berne votre voiture de remife, pour laquelle vous ne payez qu'une journée de louage, et vous fixez le jour où elle doit vous revenir prendre à Thun; ou bien vous vous remettez à votre bonne fortune du foin, de vous procurer une voiture de retour ou un voiturier de l'endroit même, ce qui eft toujours fort incertain. De ThUn ort peut fe rendre par terre à Unicrfeett, foit à pied foit à cheval, en fuivant la rive méridionale du lac; mais le détour eft confidéra.ble et le fèn* tier fort étroit, et celui qui prend par le côté-nord du lac eft encor plus dangereux^ Mr, Plouquet dit dans fon voyage que les magiftrats de Berne ont ré* folu de faire conftruire une chauffée tout autour du lac jusqu'à Lauterbrunnen; mais en attendant que l'outrage fe faffe, je confeille à chaque voyageur de traverser le lac en bateau jusqu'à ISeuham, ce qui fait un un trajet de 4 heures. On paye pour un bateau à trois lames, 4 gouldes, ou tout au plus un demi-louis. Si l'on a pour guide Mr. Werrer qui a lui même des bateaux à louer on peut-être fur que celui qu'on monte eft bien conditionné; fans cela, il faut avoir foin d'examiner li le bateau qu'on vous propofe n'eft point criblé par les vers et n'a point de voie d'eau, parcequ'on a des exemples de naufrages arrivés fur ce lac, où les orages font auffi terribles que fréquens. Le bateau eft recouvert d'une toile. On ne doit pas oublier de prendre avec foi un peu de vin et quelques provifions, pour foi même et pour les bateliers. Il faut partir de Thun à midi, ou une heure pour le plus tard. Il y a aufli un coche d'eau qui fe rend tous les lundis et les vendredis de Thun à Netihaus, et revient le même jour. On paye de 4 à 5 batz pour la traverfee. Mr. Wijttenbach a fait imprimer une brochure de quelques feuilles in 8vo fous le titre dInfiruction pour tes voyageurs qui fe rendent à Lauterbrùnnen. C'eft le meilleur guide que l'on puiife avoir pour cette eourfe. On descend de 'VAar dans le lac, et l'on découvre bientôt les vallons pittoresques de Siemen, àeFrù-tigen, et de KandeL On voit Un peu plus loin les jolies cascades de Pfannenbach, et de Stammbacki Meerlingen où Ion touche ordinairement, foit pour f;:ire raffiaichir les bateliers, foit pour vifiter la caverne de S. Beat. Elle eft firué fur la gauche du lac, et fes habitans ont dans* toute la contrée la même réputation de bètifc que les Schildburger en Allemagne et avec aulfi peu de raifon. La caverne de btut tire Guide dci Voyag. Pan, I. H 11 fon 1 fon nom nu faint qui a été le premier apôtre du Chri-ftjanisrne dans l'Helvétie, et à qui l'on prétend qu'elle fervoir de demeure. Ce qui la rend remarquable c'eft fon étendue, les belles fïalaelites que Ton 7 trouve, et la cuscode du Beatbach ou ruiffeau de S. Béat, qui eft dans le voii'in-ge. Il faut «m moins une heure de tems pour la viiiter et ceux qui fe difpenfent tle faire cette courfe fatiguante, n'y perdent pas beaucoup. On débarque à Reuhaus qui eft une douane, et de là on le rend à pied à Uuterfeen. C'eft une promenade d'une demi-heure qui eft des plus agréables; le fentier ombragé par de beaux arbres traverfe de riantes prairies. Les bateliers portent le bagage. A Vnter-Jeen on loue un char à banc, avec un ou 2 chevaux, fuivant le nombre des voyageurs, et l'on £e rend dans l'efpace de 3 petites heures à Lauterbrùnnen *). C'eit à Unterfetn que fe voit cette maifon de bois, qui, fwti-varitMr. de Luc a été bâtie en i53o. J'indiquerai ici en panant ce qu'il y a à voir de plus remarquable fur la route de Lauterbrùnnen. Les ruines du château d'Un-fpunnen. Les Lutfchinen, deux torrens extrêmement pittoresques, qui viennent des glaciers et que la couleur de leurs icaux qui eft très - décidée a fait nommer J'jiii l'Eau noire, et l'autre VF.au blanclte. L%Eifenfluë, dom la coupe eft remarquable parcequ'elle repréfente des forlilicaiions. Le Sausbach. torrent rapide. A une demi-lieue environ de Lauterbrùnnen on voit la fa-meufe cascade de Staubbach fous la forme d'une larae bande, qui descend du fommet d'un rocher, et Hotte (.à et là fur fes faillies au gré du vent. Il y a un allez *) Ce?;e vallée tire fon nom rie la grande quantité de fources qu'un y trouve. Yi; LA SU I S S 48. 4g3 suTez bon logis à Lauterbrùnnen; mais la plupart des voyageurs logent chez le miniftre de l'endroit, qui les traite tout bien et a bon compte. On trouve toujours chez lui du chamois, qui eft irès-rare à l'auberge, et des nuites qui paiïent peur les meilleures des Alpes. Je remarquerai que le fromage qui le fait dans la finenalp et que l'on trouve à Lauterbrùnnen, eft justement eftimé. S'il fait clair de lune, ou feulement il la nuit eft fereine, on fait une promenade du côté du Staubbach, qui eft en face de la cure; ou bien l'on va refpirer l'odeur aromatique des plantes qui couvrent les prairies, et admirer la blancheur éblouiifanre fte la chue de ^ungfrau, qui femble fe perdre dans les cieux. Seconde journée. C'eft lé matin, lorsque le fo> \e\\ éclaire le Staubbach qui fe précipite du haut drt Platfchberg, qu'il faut vifiter cette faméufe cascade. Le fpectateu'r voit alors un magnifique arc en ciel fe former autour de lui, et I ombre delà cascade fe peindre derrière la chute fur le rocher. La hauteur de la chute prife avec le baromètre, eft de c;25 pieds* ÎI faut, avoir foin, lorsqu'on en -approche, d'être bien enve'oopé dans fon manteau, pareeque la pouffière humi'de de la cascade eh auffi pénétrante que la pluie la plus fubtile, et que la chine du torrent qrcafionne Un courant d'air très-froid. Cette immenfe colonne d'eau, qui écu nie e. tournoie fur elle même aVec im-pétuolité, eft lort bien rendue dans une eftampe iTsfbcrli. On la trouve aulfi, fi je ne me trompe, clans la collection d'eltampes de lory et la tond. La montagne appellée ^uagjtau (Vierge), eft le fécond objet remarquable qu on découvre de Lauterbrùnnen* Hh2 Sa 4S+ yi. L'A SUISSE. Sa vue caufe une admiration muette, et c'eft avec-rai fon que Meiners donne à ce cololTe le nom de Montagne fiiblime. La cîme extérieure qui eft toute nue, t'appelle la Vordere ^Jfungfrau, et a été efcaladée pat clés chaffeurs de chamois. L'autre cime en forme de cône, couverte de neiges qui ne fondent jamais, eft le JUfungfrauhorn proprement dit, regardé jusques ici comme inacceftible. Enfin il y a une troifième cime qui eft beaucoup plus balle et qu'on appelle le Mbnch (le Moine). Si l'on eft favorifé du tems t et qu'on ne craigne pas la fatigue, on fera bien de partir le même foir de Lauterbrùnnen, et de faire encore deux lieues et demie de chemin, pour gagner un petit village où il y avoit autrefois des mines de plomb, et où il faut palier la nuit. Au lever du foleil on monte fur l'amphi» théâtre des glaciers; on descend de l'autre côlé en fui» vant le pied du Tfchingelhbmcr, et après avoir traverfe le vallon fauvage d'Ammerten, on eft de retour à Lauterbrùnnen avant la nuit. Mais je ne confcille-rai cette courfe longue et pénible, qu'à de bons marcheurs. Il en eft de même du fentier qui conduit It-lGrindelwald par delfus le Wengeberg. Il eft ex i reniement fatiguant mais on eft amplement payé de fa peine par le magnifique fpectacie que préfentent l'Ei* gèr, la §ungfrau, les précipices et les vallées de glace. Lorsque l'on a affez joui de la vue du Staubbach et de la ^ungfrau l'on remonte fur fon char à banc, et l'on reprend le chemin par lequel on eft «*ft venu, jusqu'aux deux Lutfchinen *) d'où l'on fe rend à Grindelwald en trois heures de tems. On y arrive ordinairement affez de bonne heure pour vifiter Xe glacier inférieur. C'eft l'affaire de £ d'heure pour aller et revenir. Ce glacier comparé avec les autres, fur-tout avec ceux de Chamouni, préfente un coup d'oeil très - mesquin. Il eft vrai qu'on en prend une autre idée lorsqu'on monte le long du Mettenberg et-qu'o.n découvre la grande vallée de glace jusqu'au Vy-fJierhorn. On eft bien moins frappé de la vue du glacier inférieur et de fa voûte, que du fpectacie que pré-fentent les coloffes des Alpes, le grand Eigèr, le Vy-Jdierhom, le Plettenberg, et le Wetterhorn, Quoique le Schreckhorn fe découvre déjà depuis Berne, on le voit à peine du Grindelwald. Cette montagne eft pourtant la feule avec le Mont Rofa en Piémont, que Mr. de Sauffure ait vu du fommet du Mont-Blanc s'élever au-deffus de la draine des hautes Alpes.. Le IVetterhorn fait à Grindelwald la même illufion optique que la ^jungfrau à Lauterbrùnnen. On s'en croit extrêmement près, tandis qu'on en eft encore à plufieurs lieues de diftance. Quelquefois l'on eft allez heureux pour voir de la fenêtre de l'auberge des avalanches fe précipiter du haut des montagnes. C'eft au pied de i'Eigèr que fe trouve l'efpèce de pin dont la pomme II h 5 pleine *) Petit village où les deux eaux Alpines , la Lut/chine blanche qui vient de Lauterbrùnnen , et la noire qui vient de Grindelwald fe réunifiera et forment le torrent qu'où appelle les Lutjchines. La noire fort du glacier fupérieuv du Grindelwald, et fes eaux font teintes par le torrent noir du Scheidek qui S'y jette. Elle reçoit encore une troi (ième Lutfchiiie qui fort dune voûte du glacier inférieur. Plufieurs voyageurs ont confondu ces trois: Lut* Jchines, 4*<$ Vï. LA SUISSE. pleme d'un fue laiteux pàffc pour un excellent fpérin"» que contre Iaphthilie et la confomplion, et eft devenue un objet confidérable d'exportation, fur-tout depuis que Mr. M'éiiiers en a recommandé t'ufa^e1. L'auberge de vxrindelwdld eft très -bonne. Le minifrre de l'endroit ne loge que le? perfonnes qui lui fom particulièrement recommandée?. L'hôtè de Grindelwald eft un exemple frappant, du bonheur qui accompagne affez ordinairement les chafleurs de chamois dans leurs çqarlea perilleufcs. En traversant les gb'.ciers il y a quelques années, il tomba dans une fente très-profonde et fè cafta le bras; mais cet accident ne lui ravit ni fes forces ni fa préfence d'efprit, et fon courage. Ayant àppercu dans l'éioignement une ouverture très étroite formée par la chute d'un petit ruif-feau, il s'ouvrir un chemin dans.ee iombean de glace, jusques à cette ouverture, et revit ainli la lumière du joun Cette hiftoire a l'air d'une fable, mais il n'y a rien de plu* vrai. La vallée de Grindelwald eft Tune des plus romantiques des Alpes; elle eft fertile et bien cultivée. Les maifons y font difperfées à la diftance de plus d'une lieue. Dans la defcription que Grunner a publiée des glaciers, on trouve une carte aifez exacte des vallées de Lauterbrùnnen et de Grindelwald; les voyageurs peuvent en tirer parti. Dans les deux endroits que je viens de nommer, il eft facile de faire une liche collection de cristaux, de quarts, de plantes alpines , et de cornes de chamois. Des enfans des deux féxes viennent à l'envi vous en offrir à acheter. A Cha-inauni ce ne font pas feulement tles enfans mais encore des hommes faits qui trafiquent de ces productions naturelles, v . Troi* Troifiètne journée. Plufieurs voyageurs reprennent le troifième jour la route de Leme par L'ntcr-jeen et Thun; mais je confeilJerai d'après Mr. Wytten-b'ich, de rie point repartir avant d'avoir monté fur le Scheidek. Cette montagne vue de Grindelwald ne paroit pas lort élevée à i'oeil qui eft familiarité avec la vue des corolles des Alpes. Cependant il faut au moins 7 ou 8 heures pour les traveiler et pour arriver à Meyringen chef-lieu de la vallée de llassti. On ne peut la franchir qu'à pied ou à cheval. Cette route eft très-fatiguante, fur-tout quand on la fait à pied; mais elle n'eli point dangereufe; des femmes n;èuie, l'ont faite à cheval. Ou prend ordinairement les chevaux du char-à- banc qu'on à loue à interjeen; mais comme ils ne font g ucres accoutumes aux routes de montagne, il me femlle qu'il vaut mieux en louer à Grindelwald même, furtout pour les dames. Ce voyage elij extrêmement inierellaiit et varié. On y apprend à connoître les moeurs et la manière de vivre du berger des Alpes; on voit paitre dans les prairies fes behiaux, qui font tle la plus belle race; On entre dans fon chalet hofpilalier; on aililie à la préparation du fromage; on reçoit de la première main le Zieger ou le Jeret, le petit lait, et toutes les diiférenies fortes de laitage. L'objet qui fixe le plus l'attention du voyageur pendant la route, ceft la mac.uil.que chaîne de montagnes avec leurs glaciers qu'il a fur la droite. Il chemine longtems à l'ombre du Wetlcrhom, qui doit fon nom aux nuages dont il «ft pretque toujours couvert. Les avalanches font fréquentes en été dans ce vallon, et le bruit femblable à un coup tle tonnerre, H h ^ qu'oc- qu'occafionne leur chute, fe mêle à celui des pyramides de glace, qui s'élèvent comme de petits clochers fur furface des glaciers, et qui détachée de leur bafe par la chaleur du foleil, tombent avec fracas, et roulant au loin fe réduilènt en pouilière. Le glacier de Schwarzzvaid, et celui de Rofen-îaui (ce dernier tire fon nom d'une Alpe ou patinage qxi'il a englouti) méritent fur tout d'être remarqués. Le gazon court des pâturages du ScJie-idek fur lequer on marche devient toujours plus épais, et vend les fouliers des voyageurs excefïïvement lilfes. On jouit de la vue et de l'odeur aromatique d'une foule de plantes qui embelliil'ent ces hauteurs, lorsque toute autre végétation a déjà ceffé; telles font, la petite vofe des Alpes, le carnillet mouffier (Silène acaulis-L.) la belle foldanelle etc. Du fommet du Scheidek où l'on arrive après trois heures de marche, et de djft féventçs autres poinis, on a dans un jour l'érein comme un nouveau monde fous les yeux. On découvre la chaîne de montagnes toujours couvertes de neiges,, qui embralfent la vallée de Grindelwald et cel'e du Haasli. Oii eH: alors élevé de 6,o.\r> pieds au defl'ua du niveau de la Méditerranée. Le bêlement et les fonnettes des troupeaux auffi bien que les cris des pâtres, font connoitre au voyageur qu'il approche dit hameau, Il entre dans le premier chalet qui fe pré-» fente, et il a tout le tems de s'y raffraichir et de tout-voir, parce qu'il eft fur d'arriver à Meyringen avant le foir. La descente, qui conduit à cet endroit chef fieu-çlu Ilassli, eft extrêmement pénible, parecque le chemin eft fi rocailleux que l'on bronche à chaque pas. Les premiers fapins que l'on retrouve paroillent ex.trè-" me* yr. la s u x s s»? 485 merrient vieux, La moufle blanche et flottante qui tapiffe leurs énormes troncs, et leurs rameaux qui af-failfés fous le poids de années pendent et fe traînent; fur la terre, offrent un coup-d'oeil très-pittoresque, "De-là l'on traverfe une contrée fauvage et défolée, où tout femble mort dans la nature. Un bruit fem-blable à celui d'un coup de canon ou d'un éclat de tonnerre, annonce bientôt la cascade du Reichenbach au voyageur, qui en eft encore éloigné d'une demi, lieue. Il faut s'approcher avec précaution de cette cascade, qui efi; fur la gauche, parceqne le fentier qui y conduit eft escarpé, giiÛànt, et fort incliné vers le lit profond que le torrent s'eft creufé dans fa chute, Une defcription de cette grande fcene, feroit trop au deilous de la réalité, pour que je veuille l'entreprendre, La violence avec Laquelle l'eau fe précipite, la brife et la fait remonter en vapeurs, et ce nuage affez fem-blable à la colonne de fumée qui s'élève d'une fonder rie, indique de loin au fpectateur le baffin de la cascade. On peut remarquer dans cette cascade trois différentes chutes. La première, qui eft ordinairement la feule que vifitent les voyageurs, eft la colonne d'eau qui tombe perpendiculairement dans le balDn que lui forme le rocher, le long duquel elle fe précipite. La féconde doit fa naiffance aux eaux qui, fur-montant les bords de ce baifin, s'en échappent avec impétuofilé. Pour ce qui eft de la troifième chute, on la voit de la manière la plus avantageufe depuis une prairie qui eft an bas de la féconde cascade; ce n'eft proprement qu'une illufion optique, et c'eft plutôt un nouvel afpect qu'une nouvelle chute. La par-lie intérieure de la première cascade, et la partie fupé--îieure de la féconde, étant cachées par les montagnes, IIh 5 l'oeil 49a yi. LA SUISSE l'oeil réunit ces deux cascades, et ne voit qu'une chute hmnen'e qiii eft d'un très-bel eifet. Avant que d'avjivev au Reichenbdch on découvre du haut du Zwirgi un payfage charmant; c'eft la belle vallée du Hassli,' an e par VAar qui y fait mille détours. Ce; te vue fe trouve parmi les eftampes dAbevli. On pàuTé C'Acr fur un pont couvert avant d'arriver à Meyringen. Depuis l'auberge on a en partie la vue.de tro;s belles cascades, lavoir celles d'/iipbach, de Muhl-bach, et de Dorfb:\ch. Les hommes et les femmes dix Hassli font célèbres par leur beauté. Le coftume des femmes a quelque rapport avec celui des Grecques de quelques isles de l'Archipel. Une ancienne tradition quis'eft confervée parmi ce peuple, lui donne une origine Suédoife. Quatrième journée. La plupart des voyageurs prennent, pour revenir a Berne, le chemin que je décrirai dans la fixième journée; mais il y en a un autre qui eft très-riche en objets nouveaux, et qui peut donner une idée de la difficulté des routes Alpines. C'eft la route qui paffe fur le GrimfeL et qui par fa proximité invite les voyageurs à la prendre. Les dames qui ont traverfe le Scheidek, peuvent fort bien faire cette courte, pourvu qu'elles aient un cheval fur, de Meyringen ou de Grindelwald. Cependant elles doivent auparavant confulter leurs forces et leur courage, car cette route eft bien plus pénible et plus périlieufe que l'autre. Pour ce qui eft des hommes, if me femble qu'ils ne peuvent fc difpenfer de vifiter le Griwjet. En partant de grand matin de Meyringen, on peut arriver allez de bonne heure à l'hôpital, qui eft fur furie (jvimfel, pour voir tout ce que la contrée offre de remarquable. On traverfe d'abord un petit vallon -tranquille, qui par fa folitude, fa fertilité, et fes fîtes romantiques, furpaffe tout ce que l'imagination des peintres et des poètes a jamais invente de plus gracieux. Il fait le contraire le plus frappant avec les fcènes fauvages, qui fe préfentent un moment après à l'oeil du voyageur, et lui offrent tout ce qu'il y a de plus propre dans la nature à ébranler fortement fon âme. On a coutume de s'arrêter au village de Gu-tanne, pour fe raffraichir et pour donner à manger aux chevaux. Le Stampfbevg eft remarquable par une belle cascade que VAat y forme. Ce qui la rend infiniment pittoresque c'eft que la rivière qui fe précipite avec fracas d'une très-grande hauteur, fe partage en deux bras, et entoure de fes eaux un rocher couvert de fapins, dont elle fait une petite île. La blancheur de l'eau qui écume et bouillonne autour du rocher, contrafte admirablement avec l'ombre épaiffe des noirs fapins. En général clans toute cette route, VAar, aînft que tous les torrens des Alpes, dont le cours n'eft qu'une chute continuelle, paroit moins couler que s'élancer avec la rapidité d'un trait dans fon lit fans ceffe blanchi d'écume. Le bruit et le fracas de fes flot6, fes bonds, fes chutes, étourdiffent le voyageur et lui infpirent une forte d'effroi. Tout ce qu'il y a de plus affreux et de plus terrible dans la nature femble ici s'accumuler autour de lui.. Il fe trouve dans un défert, image du chaos, au milieu des ruines de montagnes écroulées et dépouillées de toute efpèce de verdure. On palle la rivière fur des ponts extrêmement élevas et dont il y a un qui ne le cède point eu hardieffe au huncux pont du diablt, fur 4pz . Vr. LA SU I S S E. fur la Reuss. Il y a quelques endroits ot\ le chemin eft comme enflé (entre auLre la place qu'on appelle Stockfiege ou Bofe - Seite) , qui font figliilans, qu'on, a été obligé d'y creufer des lillons et des entaillures pour affermir les pas des chevaux. Le plus fur eft de mettre pied à terre. Au refte dans bien des endroits On. a mis des garde-foux du côté du précipice, On arrive enfin au fommet du Grimfel, et l'on y voit la cabane k laquelle on a donné le nom d'hôpital. Elle eft placée dans une efpèce de cratère, et le fite en eft fi eùrayant par fa folitude, que les hofpices du S. Gothard et du S. Bernard, quoique fi triftes et h ifolés, ont auprès de celui-ci quelque chofe d'amical et de riant. On diroit que le fein de la terre a été déchiré ici par quelque convulfion du globe. C'eft là, dit: Coxe, qu'on fe rappelle la belle defcription que fait Virgile dans fon vjii livre de l'Enéide de l'antre de Cacus. Cet hôpital eft habité par un adminiftratcur que la communauté du Ilassli y envoie pour loger les voyageurs, qui traverfent la montagne, et leur fournir des vivres. Il y demeure depuis le mois de Mars jusqu'au mois de Novembre, et en partant il laiffe encore quelques provifions dans la maifon qui refte ouverte. On n'y trouve pour toute nourriture que du fromage et du lait, avec une efpèce de vin d'Italie; on y couche fur la paille, et le froid y eft toujours très-vif pendant la nuit; mais la fatigue et la faim font que l'on s'accommode de tout. Très de l'hôpital il y a deux petits lacs qui communiquent en-femble, et vis-à-vis de la maifon eft la belle cascade du Saibach. Si «".près cette courfe pénible on fe trouve des forces de refte, on ne doit pas manquer de vifiter les four fonrces rie YAar, qui fout à une heue do l'hôpital, ou d'aller jusqu'à l'endroit d'où l'on découvre le magnifi-que glacier du Rhètoe au pied du Furca. — Du flùnu. fel on descend dans le Vallais, d'où l'on fe rend à t Milan par la vallée de Formacine. 'Cinquième journée. On retourne à Meyringen par la même route et l'on emploie la matinée â voir ce qu'on peut avoir oublié la veille. Les Anglois ont coutume de parcourir, la nouvelle Héloïfe à la main, les contrées de Clarens et de Meillerie, fur les bords du lac de Genève. Un Allemand ne devroit jamais vifiter le Jinssli et le Grindclmxld fans avoir avec foi le charmant poème des Alpe6 de Haller; il eft plein de beautés qu'on ne peut bien fentir que dans les lieux même où il a été en partie compofé. Meyringen eft le point de réunion de plufieurs routes qui s'y croifent. Outre celles du Scheidek ei du Grimfel dont je viens de parler, il y en a une troi-fu-me *) qui conduit à l'abbaye dKngelberg et de la à Altorf, en traverfant les Alpes de SurtH. Une quatrième pafle par Godansn, le Sîcineberg et le Moyen* thaï et conduit à Fa/en fur la route du S. Gothard. Enfin il y en a une cinquième que Meiners a décrite qui pafle fur le Brunig ef mène à Lucerne par le canton d'L'ntenvalden. . Sixième journée. La route pour revenir à Berne par Tracht eilnterlachen fe fait commodément eh char à banc, à cheval, ou à pied fuivant le goût du voyageur. Elle eft fort bien décrite dans le manuel des voyageurs. geur. On chemine dans une vallée ombrageiife et pittoresque, embellie par une multitude de cascades, et arroiée par VAar qui y ferpente, et on arrive en trois heures de tems à Tracht fur le bord du lac de Brientz. On renvoie fes chevaux et l'on loue un bateau pour le prix de Co batz. Le lac de Brientz qui communique par VAar avec celui de Thun a quelque reffem-blance avec le lac des quatre cantons; feulement les bords en font moins escarpés et moins fauvages. On n'a pas d'exemple d'accidents arrivés fur ce lac. Je remarquerai ici que ce qui rend la navigation h danger reufe fur la plupart des lacs de la Suifle, c'eft que les bateaux font h plats qu'ils n'enfoncent que peu dans l'eau, de façon qu'un coup de vent un peu violent Jes fait aifément tourner et même chavirer, C'eft en vénérai une fort mauvaife économie et une témérité que l'on peut payer de fa vie, que de prendre des bateaux trojv pe';.ts et qni ne foient pas fournis d'un nombre fu infant de rameurs. — Les Bvievtzlings font une efpèce de poillbn qui eft propre à ce lac, et relTemble aux Aaîbruckes. En deux ou trois heures de tems on arrive à Interlachen; on fe rend à pied a AVtt-haus; on s'embarque fur le lac de Thun et l'on revient à Ijerne. Si le vent n'eft pas favorable, ou que l'on parte trop tard de Meyringen, il faut un jour et demi pour le retour. Voyage à Chamouni. Première journée. On part de Genève dans une voiture ordinaire ou en cabriolet, dès„que les portes font ouvertes. La route jusqu'à Salenche, c'eft-à-dire dans une longueur de G -m.iles d'Aiiemague, eft la plus plus belle chauffée que l'on puiffe voir; quelquefois l'on croît rouler fur les chemins fables d'un paie. Les ponts que l'on rencontre allez fréquemment l'ont foli-des eL conftruits de marbre brut ou de granit; du refte le voyageur ne paye aucun droit peur l'entretien de cette belle route. — Les voituriers de louage font pour l'ordinaire difficulté d'être rendu à Satenche fur les a ou 5 heures de l'après-midi; mais quoiqu'ils puif-fent dire, il faut inhfter là-deffus;,d'après ma propre expérience et celle d'autres voyageurs, qui ont en cela fuivismes confeils, on peut être fur que la chofe eft très-faifable. Jusqu'à la Bonvtcville la contrée eft des plus agréables, et l'on y trouve la plus grande variété d'objets qu'une belle fiiuation et le voifmage des Alpes pi;iiient procurer. A Chine on quitte Je territoire de «Genève, et l'air de niifeie qui règne dans les villages que l'on traverfe dès-lors, fait aifément connohre qu'on eft fur terre de Savoie. Prés de la Boijftere, fuperbe maifon de campag ne appartenant à un Mr. Tron-chin. on commence à découvrir les trois cimes du Mont-Blanc. La montagne de Saleve fe préfeule fur toute cette route fous des afpects extrêmement variés» Plus l'on approche de la Bonnevilh, plus la contrée prend un air Alpefîre. Le Mole et le Breven forment l'entrée de la valk'e Que traverfe Vjhve, et par laquelle on pénètre dans l'intérieur des Alpes. La Ronnevillg eft un endroit peu confidérable. Le feul bâtiment qui ait quelque apparence eft le couvent des narnabiies. On y voit deux vieux châteaux dont l'un eft une efpèce de prifbn. La Bonnrvilte eft à peu près là moi-ti<- du chemin de Genève à Saienche. On ne s'y arrête que pour faire repofer fes chevaux, et l'on qui-j avec grand plaiiir l'auberge des trois mores qui eft. .1 - fituée i9S Vf. LA S tfl S SE. ftiuée fur la place du marché. En fortnnt de la ville on palfe t'Arve fur un pont de pierre qui a 5oo pïeds-de longueur, Cette rivière eft ici très-rapide et caufe de grands dégâts dans cette vallée, qui du refte prend un air plus riant et plus pittoresque à mefure qu'elle fe déploie aux yeuxt Les champs en culture, les prairies, les bosquets» les cascades, les chaumières, les collines verdoyantes qui s'élèvent par un douce in-clinaifon les unes au-delfus des autres, enfin les Al-pes, ici couvertes de bois j et là dénués de toute verdure, qui fervent de cadre à ce tableau, varient à chaque inftant la fcene. A chaque pas que l'on fait on découvre quelque chofe de nouveau, La place que Mr, Bourrit aime de préférence dans celte contrée, eft tm petit parc au delà de Cliife que VArve borde d'un côté et qui de l'autre s'appuie fur un petit, bois. En deçà du pont que l'on palfe pour arriver à Clufe on voit un fentier étroit, taillé dans le roc, et pittoves-quement fauvage. Cliife eft une mauvais bicoque habitée en grande partie par des horlogers. Elle a tiré fon nom de fa fituation; Clufe vient du latin claufa. On arrive de là dans la vallée de Magtans. La caverne de Balme eft une grotte aifez ordinaire, garnie de Ita-lactites, et ayant Gio pas de longueur! 11 faut au moins une heure pour y grimper, et elle ne mérite ni le tems Yii la peine qu'il en coûte, fans parler du danger que l'on court de prendre froid, lorsqu'après celte marche échauffante on y entre tout dégouttant de fueur. Le Nant d'Arpenaz, belle cascade au pied de laquelle paffe le chemin, relTemble beaucoup au Staubbach; comme lui on la prendroit de loin pour une bande de toile qui flotte çà - et-lu au gré du vent* Sa hauteur eft de ooo pieds. On en a fait dernièrement une " .vi, t a fi u i € s a <5Î tine bonne gravure. Près de cette cascade on voit fur tin rocher taillé à - pic deux grands cercles jaunâtres, d'un même diamètre; on diroit que le rocher « été coupé dans cet endroit par le milieu, et que les deux furfaces intérieures ont été tournées en dehors, à peu près comme on repréfente les 2 hémisphères fur la mappemonde. Salenche eft une vieille ville dans une htuation alTez pittoresque, et élevée de 90 toifes au delfus du lac de Genève. Elle eft plus grande que la Bonneville; cependant le droit de bourgeoihe n'y coûte que 4.0 livres. On y trouve deux couvents, l'un d'Urfuliues, et l'autre de Capucins; ce dernier pof-fède quelques tableaux médiocres. On loge chez le fleur Genêt qui fournit aufli des chevaux et des mulets aux voyageurs. Des fenêtres de l'auberge on a la vue du Mont-Blanc. Mr. Boite iVAlbe qui demeure ■à Salenche a fait une des plus belles gravures qui exiftent, intitulée, le Mont• Blanc vu de la vallée de Salenche. Il ne faut pas confondre l'original avec la copie qu'on en a faite, et qui lui eft inférieure. A une petite diftance de la ville eft la caverne du moulin de la Frace, fur la rivière de Salenche qui offre un coup d'oeil d'une beauté fauvage. Si l'on fe propofe d'être de retour à Genève le 3 ou le 4 jour en repaffant par Salenche, il faut laif-fer fes chevaux dans ce dernier endroit, et donner ordre qu'ils y attendent. Mais li l'on prend pour revenir l'une des autres routes que j'indiquerai plus bas, on les renvoie à Genève. Le prix ordi* «aire eft d'un gros écu par jour pour chaque cheval. Guide dti Voyjg. Tare I. Ji En 4P3 VI* LÀ SUISSE. En partant de Salenche, à une heure ou deux après midi, on peut être à Chamouni fur les 8 ou g heures du foir, quoique vu les mauvais chemins, on foit presque toujours obligé d'aller au pasi On ne peut faire cette route qu'en char à-banc ou à cheval. Lorsque le torrent appelle le Nant-Noir a gâté le chemin par quelque inondation fubite, il eft impofbble de le paffer autrement qu'à cheval ou à clos de mulet. Le Heur Genêt (ou un certain Maxime), accompagne ordinairement les voyageurs jusqu'à Chamouni; mais comme il vient en qualité de voiturier et pour avoir foin des chevaux, on lui donne pour boire, et rien de plus. La route de Salenche au Prieure que l'on fait ordinairement en 6 heures de tems, n'eft point dange-reufe; mais elle eh fauvage et pleine de beautés pittoresques. Tantôt rude et j^énible, elle ferpente fur les bords dos précipices ; tantôt embellie par la vue de jolis vallons qui s'ouvrent dans le lointain, de montagnes entaHées les unes fur les autres, d'un grand nombre de cascades et dcsfinuohtés infiniment variées de V/hve, elle préfente une fuite de tableaux intéref-fans. On traverfe plufieurs petits villages et hameaux, et l'on a de lems en tems à franchir des ravins qui fe rempliront d'eau à la moindre pluie. On voit fur les murs de l'églife de Pojfij deux antiquités Humaines; ce font deux ex-voto en forme de plaques. Le lac de Chede que l'on trouve à une petite diftance du chemin eft un petit baffîn, dans une folitude fraiche, agréable et tranquille. On s'arme volontiers fur lès bords, pour voir les bosquets voifms et les cimes majefiueu-lès du Mont-Blanc le répéter dans le miroir de fes eaux. «aux. On' ne le voit pas depuis le chemin, et il faut faire quelques pas au travers d'un petit bois pour y arriver. Après avoir palfé l'Arve fur le Pont àes Cîiewes, l'on entre dans un petit vallon; le fentier qui eft fort étroit tourne un précipice; mais on ne peut fe laifet de contempler les beautés fauvages de cette vallée, entre lesquelles on remarque fur-tout une belle chute de l'Arve. Au refte il y a peu de voyageurs qui prennent le chemin du Pont des Chèvres; on préfère communément la route qui palle fur les hauteurs, et qui eft beaucoup plus commode. C eft aulfi celle où nous continuerons de guider le voyageur. La vallée de Servoz préfenie un charmant coup-d'oeil par fa fertilité. Ce n'eft pas fans frémir, qu'on y voit les ruines d'une montagne qui en s'écroulant en 1701 menaça ce beau vallon d'une déftruction totale. Tous les habitans prirent la fuite; il y eût ce* pendant quelques enfans d'écrafes. Lepaiffe limite, on plutôt la poniTière produite par le choc des rochers brilV's les uns contre les autres, qui accompagna cet éboulement fit croire dans le premier eîiroi, que c'étoit une éruption d'un volcan. 11 y a dans le voi-Jfinage de Servez des mines de plomb tenant argent, que l'on recommence à exploiter. Les nouveaux bà-timens conftruits pour cet ufage ei qui bon.eut le chemin , l'alpect fauvage des Alpes d'alentour qui fervent pour la plupart, de retraite aux cornrebandiers de fel, les ruines d'un vieux château qui s'élèvent fur la pente d'une montagne efcarpée, préfentent au fortir du village de àtrvoz un magnifique tableau. Les li a ou« f o* Vî- L k SUISSE, Ouvriers qui travaillent aux! mines font presque touè des Allemands. Mr. Exchaquet directeur des mines de Savoie et qui demeure à Servoz a fait, fur le modèle du fameux ouvrage du général Pfiffer, des plans en relief de la vallée de Chamouni et du Mont-ÏÎIanc avec les glaciers et les montagnes voifines. Ces plans font très - fidèles et méritent d'être vus. Le prix en varie fuivant la grandeur. Ceux de la première grandeur coûtent à Genève, en y comprenant les frais d'emballage et de port, û5 louis; ceux de la féconde jgrandeur 8 louis et | ; et ceux de la troiheme 6 louis et ~. La vue que préfente la vallée de Chamouni, lorsqu'on la découvre pour' la première fois des hau-texirs où palTe le chemin, jette le fpectateur dans un etonnement qu'on ne peut exprimer. Il croit voir un nouveau monde. Ces cîmes majeftueUfiés couvertes de glaces et de neiges éternelles; ces montagnes qui paroiffent porter le ciel, et dont la hauteur effraie les yeux et peut à peine être faifies par l'imagination; le contrafte frappant de la couleur rougeàtre des roches primitives, telles que le porphyre et le granit i dont elles font compofées, avec la blancheur éclatante des frimats qui les recouvrent; ces glaciers qui du haut de leurs fommets plongent jusques dans les vallées *); le verd de mer dont fe teignent les pyramides qui e'élèvent à leur furface, fur-tout lorsque le foleil les éclaire; la couleur fombre et noirâtre des forêts de lapins; le verd plus pur des pâturages et des prairies; lee^abanes et les hameaux répandus çà et là dans la vallée, *) Il y en a un entre autres'' appelle le glacier des Ikffo*t, qui rient immédiatement du Mont-Blanc et descend presque jusqu'au bord du chemin. IX LÀ SUISSE. tol vallée, tout cela forme un enfemble dont il eft pluf facile de fentir la beauté que de la décrire. A la diftance d'une lieue et plus du PVtwre', le voyageur trouve déjà des gens qui l'attendent au paC-fage, et qui s'offrent à lui fervir de guides. Pour fe délivrer de leur importunité, il n'a qu'à leur nommer quelque guide connu de Chamouni et leur dire que c'ejl à ce guide qu'il eft recomandé. De la maifon de Madame Coûter an, (qui eft déjà élevée de 624 toifes au delfus de la méditerranée) auili bien que de tous les autres points de la vallée, on a le fameux Mont-Blanc en perfpective. Ce géant des Alpes, aulfi vieux que le globe dont il a vu toutes les révolutions et les cataûrophes, eft élevé, d'après le calcul de Mr. de SauJJure, de 1*7,700 pieds de Paris au dellus du niveau de la méditerranée. On le re-connoit aifément à fes trois cimes, dont l'une rellemble à la bofle d'un chameau, et à la blancheur éblouiifante des tapis qui le recouvre. Vu de la vallée dAojle il ne paroit point li chargé de neiges; mais il fe préfente fous un afpect aulfi fauvage et aulfi hideux que le Schreckhorn. On a calculé que la croûte de neiges qui couvre fon fommet et fes flancs a plus de 400 pieds de profondeur et plus de 9,000 pieds d'étendue horizontale, depuis le Dome du Goûté qui eft la plus baffe de fes trois cimes, jusqu'au fommet de la plus élevée" et que la hauteur perpendiculaire des neiges depuis la voûte de ÏArveiron jusqu'au fommet du Mont-Blanc* eft d'environ 12,000 pieds, et par conféquent à peu près égale à celles du Véfuve et de l'Etna, eu les fup* pofant mis l'un fur l'autre. ' li 3 Celi 5o2 Tfc LA SUISSK. C'eft en 1786 que l'on eft parvenu pour la première fois au fommet il 11 Mont-Blanc Jacques Bat-tna de Chamouni et le docteur Paccard ont eu Thon-rieur d'en former le projet et de le réalifer *). Celte entreprife hardie a valu au premier une réeompenfc du roi de Sardaigne et le fiiTuom de Mont-Blanc fous lequel il eft connu dans tout le pays. Mr. de Saujfure, ce fameux naturalise, a fait le même voyage, et fon exemple a été fuivi en 1787 par un An-glois nomme Beaufaij. J'ignore s'ils ont eu des imita-1 teurs. Une des principales productions de la vallée de-Chamouni, c'eft fon excellent miel. Il eft blanc, es J d'un grain biillant, allez femblable au fucre; il eft d'un goût exquis, et a une odeur aromatique, moins forte il eft vrai que celle du miel de Maltbe et de Narbonne, mais qui n'en eft que plus agréable pour les gourmands. Il a de plus quelque choie de balfamique et de réfolutif. On l'achète à Chamouni dans de petits barrils qui coûtent un écu la pièce. Ce n'eft que dans la vallée de Chamouni que l'on recueille cet excellent miel. Celui des villages voilins , comme Servoz, St* Gervais, Pajfij ne diffère en rien du miel ordinaire. Seconde journée. Bien des voyageurs commencent par vifiter le glacier des Boffons. Mais on fait fort, bien de s'épargner la fatigue de cette courfe, lorsqu'on eft décidé à vifiter la mer de glace du Mont-anvert et la fource de l'Arveiron, deux objets infiniment *) Mr. n puifle en donner eft celle d'une mer en tourmente, dont les vagues amoncelées au-roient été tout d'un coup failles par une main toute puiiTanle et changées en malle folide. Il faut descendre près d'un bon quart d'heure par un fentier bordé, de Rhododendron, pour arriver jusques fur fes bords,, li l'on veut faire quelque promenade fur fa glace, il faut prendre garde aux fentes et aux crevafles dont elle eft remplie. La couleur de ces profondes crevaiTes eft. du plus beau verd de mer que l'on puiife imaginer^ Les vagues qui du haut du Montanvert ne paroiffent que comme les filions d'un champ, font de petites collines de 20 à 4° pieds de haut. Cette mer a 8 lieues de long et 1 lieues de large. Sur fes bords s'élève une fuite de rochers de forme pyramidale dont les cimes inaccefïïbles vont fe perdre dans les cieux. Ces rochers portent le nom d'Aiguilles* "Ils forment comme la cour du Mont-Blanc qui brille du coté op-pofé dans un repos majeftueux, et qui plus yoifin du ciel i dérobe une partie de fa malfe impofante. à l'oeil des mortels, qui ne le voit presque jamais tout entier. C'eft en effet, continue madame de Krock^ un coup-d'oeil qui eft au delfus de toutes les de-fcriptions, comme au delfus de tous les tableaux.." Les 6 grandes pyramides ou aiguilles que l'on voit du Montanvert et qui ont jusqu'à 6,000 pieds et plus de haxtteur, font celles du Midi, du Dru,, du Bouchard, du Moine, dn Tacul, et des Charmeaux et les 6 glaciers qui partent du pied du Mont - Blanc et descendent dans la vallée de Chamouni, font ceux du I i 5 Gruaz, toï U LA SUISSE.- Gruaz, c\\\ Tacconnaz, des Bojfons, du Montanvert* de VArgenture, et de la Tour. Des bords de la nier de glace on remonte fur le Montanvert, et fon dine Dans l'hôpital de Ulair, ou fur la pierre des Anglais. C'eft le nom que l'on a donne a un énorme bloc de «raru/t en mémoire de deux Anglois qui y prireut leur repas après avoir pénétre fins guides dans ces régions, inconnues jusque» jàbra aux étrangers. Ces deux Anglois s'appelloient Windhtwi et Pacocke. C'eft en qu'ils firent ce voyage. La hauteur du'Montanvert au delfus de la méditerranée eft de 904. toifes. H y avoit autrefois un fentier qui eonduifoit par la mer de glace jusqu'en Italie, mais qui depuis a été recouvert par les glaces. En 1786 deux guides tentèrent de nouveau ce paffage dangereux, et en 1787, Mr. Bourrit, accompagné de fon fds, exécuta heureu-fement cette entrepTife. La defcripiion de cette courfe intérellante, que des Anglois ont fait dès lors a l'exemple de Mr. Bourrit, fe trouve imprimé. On descend du Montanvert à la fonrce de l'Arvei' ron par le chemin des Chèvres. Ce chemin abrège con-fidérablement, mais il eft exceffivement roide et pénible. Il fuit les flancs de la montagne et il eft fi à pic qu'en regardant du fond de la vallée ceux qui y cheminent, on les prendroit pour des fous qui de gaité de coeur vont fe jetter dans un précipice: mais à l'aide d'un bon guide et au moyen des différents z^g-zags que fait le chemin, on y marche fans danger. Il n'eft pas rare, pendant cette route, de voir des Vr. tA suissft- 50* ries avalanches tomber des montagnes, ou des pyramides de glace s'écrouler avec fracas et rouler jusques au bas du glacier. La fource de l'Arveiron fe trouve au pied du glacier du Montanvert dont elle eft le dégorgement. Pour fe faire ime idée de la voûte de glace qui la rend fi fameufe, qu'on fe figure une falie ou une grotte qui a quelquefois jusqu'à 100 pieds de hauteur, et dont l'air peut le difputer en beauté à celui du ciel le plus ferein. Les parois femblent revêtues du verre le plus poli, et l'oeil trompé par cette illuhon opiique croit découvrir une longue fuite d'apparte-mens. Une pluie fine en tombe de toutes parts, et en forme, fi je puis m'exprimer ainii, une falle aquatique infiniment fupérieure à ces grottes mesquines qu'on voit dans tant de jardins. La rivière de VArvci-ro» s'élance en écumant du fond de la grotte, et fe précipitant à'travers des blocs de granit et d'énormes Tochers qui forment la Moraine du glacier, ou ce rempart de pierres et de débris qui l'entoure, elle va fe réunir à VArve à une demi-lieue de-là. A coté de ces glaces accumulées depuis des milliers d'hivers, on voit des arbres ornés de la plus belle verdure, et de riantes prairies. Quelquefois la glace forme dans l'intérieur de la voûte des colonnes et des portiques; mais en général il n'y a rien de moins conftant que la forme de cette voûte : elle change toutes les années, et paroit dépendre uniquement du hafard. Quelquefois il fe détache de la voûte d'énormes morceaux de glace, et c'eft la raifon pour laquelle les guides ne permettent pas qu'on en approche de trop près. Cette Moraine dont j'ai parlé plus haut s'élève autour des glaciers, et les mafTes qui la cornpofentfont continuellement poulfées en avant par la glace qui les porte. On go% n LA SÏÏISSE On voit les pierres et le gravier céder d'année en an» née à fa prelfion et cheminer du côté de la vallée, comme li une main inviiible les mettoit en mouvement. Parmi les arbres les plus voifins du glacier, il y a des fapins tellement courbés par le poids de la glace, qu'ils finillent par fe rompre ou par en être engloutis. On montre comme une preuve du puiffant effort des glaciers deux énormes blocs de granit, qui preffés l'un contre l'autre par l'action continuelle de» glaces, fe font frottés au point de fe fillonner profondément. Ils font cependant féparés du glacier par un amas de granits dont quelques uns font d'un© groffeur prodigieufe, et il faut que toute cette maffe foit mife en mouvement, pour que les deux rochers en queftion puiffent agir l'un fur l'autre. C'eft de la fource de l'Arveiron que l'aiguille du Dru fe préfente fous le point de vue le plus avantageux. Hackert, frère du peintre de ce nom qui eft à Rome, a repréfente avec beaucoup de fidélité la mer de glace et la voûte de VAr-veiron dans deux grandes eftampes. Mr. Bourrit en a fait auffi une gravure. Il n'y a pas bien long tems encor qu'on voyois comme un objet de curiofité, dans le petit village des Bois, qui n'eft pas loin de là, deux enfans Cakerlaks ou Albinos, que Mr. Blumenbach a fort bien décrits dans fa bibhothèque de médecine. Dès lors, un de ces enfans eft mort, et L'autre a été emmené en Angleterre» Pour retourner à Cfiamouni qui n'eft qu'à une petite lieue de-là, on fait venir à la fource de l'Arveiron fou char à hanc ou fes mulets, et l'on reprend prend la route du Prieuré au travers d'une plaine fort agréable. Bien des voyageurs font encore depuis Chamouni différentes courfes dans les montagnes. On peut monter , p. e. fur le Buet et fur le Brèvent *), en prenant le nouveau chemin que Mr. Exchaquet a découvert, et qui eft beaucoup plus commode que celui qui eft décrit dans les ouvrages de Mr. de Saujfure et de Mr. Bourrit. L'on peut encore, à l'exemple de Coxe, descendre fur la mer de glace, marcher pendant plufieur» heures de fuite à travers des glaciers, des précipices, des moraines, s'avancer jusqu'au Talefre et au Co«-vercle, et pénétrer par une route aulfi dangereufe que pénible , jusqu'à l'endroit appelle le jardin. Mais cette excurfion n'eft faite que pour un petit nombre d'hommes accoutumés à gravir les montagnes, et qui lie Craignent ni la fatigue ni les vertiges. Mr. Van Berchem a décrit cette route avec beaucoup d'exactitude dans fon itinéraire de Chamouni. Trofihne journée. La plupart des voyageurs repartent de Chamouni le troifième jour, et prennent pour retourner à Genève la même route par laquelle ils font venus. Dans ce cas on garde les chevaux et les chars à banc de Salenche, pour fe rendre dans cè dernier endroit, et l'on continue la route avec les chevaux de Genève qu'on y a lailfés. Mais h l'on veut revenir par Martigni, des qu'on eft arrivé à Chamouni on renvoie à Salenche les chevaux ' *) Pendant que j'étois h Chnmouni trois Àngloifes, du nombre desquelles étoit Miii Parminter, firent cette courte. ft* VI. LA SUIS SE. vaux qu'on y a pris . et on loue des guides et des mulets de Chamouni. Il y a deux chemins qui condui-fent a Martigni, et ni l'un ni l'autre ne l'ont dangereux. Le pieniier pailè fur la Teté- Noire et c'eft celui que l'on prend communément. En fuivant cette route on fe rend de Chamouni dans la Fat nrfuie qu*. en eft éloignée de 5 lieues et £. Cette vallée eft plus élevée que celle de Chamouni et l'on n'y trouve qu'une mauvaile auberge. On fort de la Vàlorjine par un défilé étroit, et l'on paffe des terres de Savoie dans celles du Vallais. Le premier village qu'on rencontre et qui s'appelle Finio frappe le voyageur par la fmgu-larité de fa fituation. 11 eft bâti fur une plâtre-forme il élevée qu'il paroit comme fufpendu en l'air avec fes -champs et fes prairies. Après une heure et demie de marche on arrive fur la Tite- Noire. C'eft un pail'age extrêmement étroit entre deux montagnes d'une couleur fombre qui s'elevcnt jusqu'aux nues, et qui ne s'ouvrent que pour donner paffage au torrent noir, que l'on entend mugir à une profondeur effrayante. On gravit la montagne par un fentier extrêmement roide, tracé fur le bord d'un précipice et ferrie d'innombrables débris de rochers, dont la couleur et la forme varient extrêmement. De la Tête- Noire on descend au village de Trient. La féconde route, qui paffe fur le Col de Battue eft très-fatiguante; cependant je la préférer ois à l'autre. Dans mon premier voyage de Suiffe, Mr. IFijt-tenbach de Berne me confeilla de laf prendre, et je lui en ai la plus gTande obligation. Du fommet du Col de Balme qui eft élevé de 7,558 pieds au deftus du niveau de la méditerranée, on a une vue que bien des voya- voyageurs mettent au delTus de toutes celle? de la SuiiFe. D'un côté l'on découvre le l allais, le Uhûne, le grand et le petit S. Bernard, les paflages du Mout-Cenis et du Simplon, et dans l*éloignement le S. Got. hard, les Alpes de Berne, et celles rf'. nterwalde. De l'autre coté on a devant foi le Mont - Blanc avec Tes aiguilles majefiueufes, et les glaciers dont il eft environné. En jjrenant la route du Col de Botnie", on peut voir les fources de l'Arve qui n'eft là qu'un foiple ruifleau. Cette route aboutit comme l'autre au village d© prient, dont l'auberge quoique petite, félon M. Bourrit, vaut beaucoup mieux que celle de Martigni: aulfi coideille-1-il d> paner la nuit pourvu qu'on ne foit pas trou de monde. De Ttitnt a Martigni on compte 2 lieueS ef J. Des ban leurs de Trient on voit d'un coup-d'oeil toute la vallée de Sion arroiee par le Rhône qui y fait une multitude de détours et qui eft parfemé d'is'es fertiles. Les forêts, les prairies, les pâturages viennent Te deffiner en miniature à l'oeil du voyageur. Une moniaiuie d'un bleu fonce termine brusquement le tableau, et à peine diftingue-1-on le château et les maifons blanches de 5ao» qui eft iitué vis à vis. De Chamouni à Mirtigni on compte 8 lieues et *. On peut louer des mulets à Martigni pour le prix de 25 batz par jour. Du refte c'elt là qu'on retrouve les grandes rouies. De Martigni l'on vient à Bpx par S. Maurice en 3 heures et h de tems, et l'on voit en paÙanj la fu-perbe cascade de Pijftvache, A Bcx l'on vifite les fali-nes desfievieux et les ouvrages iouterrains qui les rendent Srx VI. tA SUISSE dent remarquables. De là on fe rend à Genève, par Vevay » Laufanne, Marges etc. On peut auffi faire le trajet de Vevay à Genève par eau. Si l'on préfère de revenir par la Savoie, on paflè par S. Gingouph, par Meitleries, dont ftoufleau a con-facré les rochers dans fa nouvelle Béloife et qu'il a rendu cher à tous les amans; et par Ëvian dont les bains renommés attirent dans cette faifon un'grand nombre d'étrangers, et où l'on a fpectacie françois, bals dans le bois voifin etc. Hackert a gravé plufieurs vues dé cette contrée. D'Evian, on fe rend à Genève; en 6 heures de tems, et l'on peut voir en paflant la fa-meufe chartreufe de Ripaille. Toute cette contrée eft fort agréable» et ce qui l'embellit fur-tout c'eft la vue des côies riantes du Pays de Vaud qu'on a presque toujours devant les yeux. Que Ton prenne la route de Bex ou celle de Savoie, il faut 4 ou 5 jours pour fe rendre de Chamouni à Genève. Le meilleur guide à fuivre pour le voyage de Chamouni eft le petit ouvrage de Mr. Van Berchem intitulé : Itinéraire de la vallée de Chamouni, d'une partie du bas Vallais et des montagnes avoifinantes etc. Law fanne 1790, avec, des gravures et des plans. On y trouve toutes les curiofites botaniques et minera logiques, les diftances, les hauteurs etc. indiquées avec beaucoup d'exactitude, LTtinéraire de Genève et de Chamouni par Mi: Bourrit, Genève 1791, eft en» core un guide fidèle. On vend à Genève et à Laufanne des reliefs de terre cuite et colorée de la vallée de Chamouni et du Mont-Blanc, pour le prix de 56 Unes de France» On On fuit depuis quelque tems une nouvelle route, de Genève à Chamouni, moins connue. Les voyageurs qui préfèrent cette dernière route, peuvent traverfer le lac, aller coucher à Thonon ou à Evian» et le lendemain matin aller à Samoens, de-là à Six, où ils pourront coucher s'ils veulent monter tout de fuite fur le Buet; ils peuvent aulfi aller coucher le même jour au prieuré de Chamouni. Depuis Six jusqu'à. Servoz, le chemin palfe près d'une des plus belles Chûtes d'eau, que ces montagnes peuvent offrir, et Tur les débris d'une montagne qui s''eft éboulée au milieu de ce fiècle. De Thonon au Prieuré, on compte, au plus, io lieues, et les chemins font généralement beaux. Je confeillcrois aux voyageurs d'aller à Chamouni par la route de Salenche, et de retourner par celle de Six et de Thonon, Itinéraire. J^vis du rédacteur, fi eft impolfible de donner un plan de voyage, qui convienne à chacun. Les voyageurs partent en dilférens tems, et de différens lieux; ils ne voyagent pas tous de la même manière ; ils ne peuvent pas tous y confacrer le même tems, ni fup-porter la même fatigue, ni faire la même dépenfe; les goûts varient aulïi extrêmement. Je donnerai donc trois plans de voyage, qui, à mon avis, avec quelques légers cbangemens, conviendront à la plus grande Guide dci Voyag. f.irt. t Par* 5H VI- LA S U I S S E. parue des voyageurs, D'ailleurs la carte de la SuifTe indique les trois routes de M. Coxe. i. Plan d'un voyage de pour voir la Suiffe Obfervations locales. Schafhoufe. Auberge. A la couronne, Le pont eft très-remarquable par fa longueur de 54-2 pieds, et fa belle conftruction. Un fimple charpentier, nommé Gru-benmann en a été l'architecte. C'eft un des plus beaux ponts de bois qui exiftent, et peut-être le plus hardi. L'un des points d'appui des culées eft à préfent fur le pilier du milieu. II faut voir les deux bibliothèques publiques, et le cabinet de M. Amman, où l'on remarque entre autres chofes, une très-belle fuite d'empreintes dç poilfons, et de plantes et d'infectes d'Oe-ningen. A une petite lieue de Schaffhoufe, fur le chemin de Zurich, eft la célèbre chute du Rhin. On apperçoit le Rhin qui blanchît, puis une brume qui s'élève, c'eft cette étonnante cascade. La cataracte a pluiieurs points de vue, tous très-intérefTans: il faut la voir i. d'une efpèce de galerie en charpente, où l'on peut toucher feau avec la main. Lorsque l'on veut jouir de l'enfemble delà cataracte, on traverfe plus bas en bateau le Rhin encore ému de fa chute; on aborde à une pêcherie à l'extrémité de laquelle on vient fe placer en face de la cataracte. Alors fe'développe aux yeux du fpectateur, un plan en amphithéâtre, de plus de 2oo pieds de long, fur environ 60 de haut, d'où le Rhin fe précipite par quatre bouches énor- quelques mois, en détail. \ TI. LÀ SUISSE. 515 Obfervations locales. énormes, qui féparées par des intervalles, paroiflent, cependant, à cette diftance, fe réunir et ne former qu'une feule et même nappe. Cet efFet doit être attribué à la nuée d'eau qui, lancée continuellement et en tout fens de l'abîme, s'étend comme un long nuage de poulïière, fur toute la furface du plan. Une mer d'écume n'eft pas plus éblouiffante que cette nappe d'eau; mais lorsque le foleil vient à la pénétrer de les rayons, on la prendrait pour un large ruban de pourpre et d'azur déployé dans toute fa longueur. Le plan entier de la cataracte eft parfemé de rochers qui, fuivant leur pofition, multiplient, accélèrent ou rétardent la chute des eaux du fleuve. En voyant deux de ces rochers élever majeftueufement leur tète au-deifus de l'abîme, on diroit qu'ils ont été placés là pour s'oppofer à la violence des eaux ; mais leur réfi-itance ne fait qu'en augmenter la fuite. Les eaux, après s'être creufé avec le tems un paflage entre ces rochers, fe font encore fait jour à travers de l'un d'eux. Elles s'échappent en torrens par cette double ouverture. La cime de ces rochers eft couverte d'ar-buftes, dont la verdure contrafte admirablement avec la blancheur des eaux. Il femble que la nature ne les ait ainfi colorés que pour diftraire agréablement l'oeil frémiilant du fpectateur. De la place qu'il occupe fur la rive, il voit,la cataracte, terminée à la droite, par le château de Lauffen, et à fa gauche par une forge, dont les moulins doivent leur impulliou à un blet d'eau qu'elle s'eit appropriée fur le fleuve. La teinte argentée de ce rameau ajoute à la richeffe du tableau, dont le payfage des environs relève encore l'éclat . . . mais au fpectacie continuel des vapeurs épaiftes qui, Kk a ren- 51 fi Vt LA SUISSE. Obfervations locales. renvoyées^de la cataracte, fe promènent dans la partie fupérieure du balïin, au bruit trop lûngtems répété de la cataracte qui tonne nuit ei jour, le voyageur at-irifté abondonne la rive, rcpalie le Rhin, ne peut s'empêcher de revoir un înftant l'échalFaud, et reprend «n lilence fa route. Pour voir lare-en-ciel formé par la pouffière d'eau, il faut y être avant g heures du matin. Les calculs varient beaucoup fur la hauteur de cette cataracte; elle ne paroît pas excéder 80 pieds dans les plus grandes fontes de neige, mais le Rhin tomboit jadis d'une hauteur pins conlidérable, et fon lit s'eft creufé fuccelTivement. Plufieurs artiftes eut donné la vue intéreifante de cette cascade. De Scbafflioufe on peut aller à Zurich on par ligU/au, ou par Winterthour. Ce chemin n'eft que d'une journée, et l'on dinera ou à Winterthour, on. u ilgîifau. Eglijau. 4. h. V. page 47S de ce guide. Petite ville, dans une Situation très-riante; on dit, qu'on y fent quelquefois des tremblemens de terre. D'Egiifau à Zurich il y a 5 heures de chemin. On paffe par le village de ïïloten, où l'on a découvert plufieurs antiquités Romaines; il paroît que l'onzième légion y avoit fon •eamp. A Ocrliken, une lieue et demie de Zurich, l'on trouve u» bain fulfureux. Winterthour. 5-£ h. Cette ville a une bonne et nombreufe bibliothèque, avec un cabinet curieux de médailles: on y reniai-- .- vr. LA SUISSE. 51? Objcrvation.s locales. marque aufli les cabinets d'hiftoirç naturelle de I\î. I\L Sulzer et Ziegitr. Ou voit dans la bibliothèque plufieurs antiquités romaines, et à une lieue de Winterthour on trouve des reftes, dè l'ançjen Vitodurum, et une chauffée romaine , qui conduit à l'rauenfeld. II y a à Winterthour de bous et beaux vignobles. De Winterthour à Zurich. 4 In (Zurich v. tableau etc.) C'eft à Lucerne que, fuivant mon plan, le voyageur commencera fa première excurfion dans les Alpes. En traçant fa tournée dans les hautes-montagnes de la Suifle, j'ai cm la devoir divifer en trois courfes différentes, à partir de Lucerne, de Berne e' de Genève. Le voyageur aura alors le tems» de fe repofer, de renouveller les hardes et fon linge, et de pouvoir choifir le tems le plus propice; car dans ces montagnes le beau tems n'eft giières de longue durée, il ne risquera non plus d'être b! dé de vues romantiques et de fîtes bizarres, en continuant fa courfe tout d'une haleine. Je fuppofe donc, qu'après les excurfions faites dans les environs de Zurich , le voyageur partira en voiture ou par Kronau à Lucerne. 10 h. f (Lucerne v. tableau.) ou par Zug, route plus întéreifanle , de 11 heures. De Zurich à Zug. 5| h. On pafle fur VAlbis'y à % de lieue de l'auberge qui eft bonne, on jouit près du Jignal, de l'afpect des lacs de Zurich et de Zug, d'une partie du canton de Kk 5 Lu- 5lg VI. LA SUISSE. 1 Obfervations locales. Lucerne, et de la chaîne des glaciers. Le champ de bataille de Cappel, fur le chemin, eft fameux dans" les annales de la Suifle par la défaite des Zuricois, et la mort du réformateur Zwingli. Le naturalifte y rencontre des eaux minérales eftimées, des pierres figurées, des coquillages pétrifiées, des ruiffeaux qui in-crultent de tuf les mouffes de leur bord. L'antiquaire peut lire dans les diflertations de Breitinger et de Sulzer la defcription d'antiquités, qu'on a trouvées près du village de Lunnern, dans ce même baillage de Ivronau, où eft iitué Cappel, et où l'on fait un poire, d'un goût agréable, et qui tient lieu de vin dans le ménage des payfans. On peut fe rendre aulfi à Zug» par le tac de Zurich, 5| h. Pont de Sijl i Baar f, Zug | h.; 6% heures. Zug eft une jolie ville dans un fite délicieux ; le lac eft très-poilfonneux; on eftime beaucoup la déli-catelfe des petites truites, nommée Roeteli dans le pays, qu'on envoie marinées en barril dans le refte de la Suiffe, et même fort loin en Allemagne. On y pèche, ou plutôt on y harponne fouvent des carpes de 5o à Co livres, et c'eft à ces poilfons énormes qu'on attribue en partie l'écroulement d'une rue entière de Zug, qui s'àbima dans le lac en i455. Ce qu'il y a de plus remarquable en fait de bàtimens, c'eft l'églife de S. Oswald, et ce qu'il y a de plus intéreifant, c'eft la charmante habitation, la belle bibliothèque, et l'immenfe collection de mamiferits, de Chartres et de documens du général et baron de Zurlauben. n Obfervations locales. Il faut faire une petite excuriion de Zug à Morgarten. 5 petites heures. pour'aller vifiter le champ de bataille de l'an îoi'ï, l'un des plus célèbres de la Suilfe lirué entre la montagne de Morgarten, et le petit lac d'Egeri, où 1,000 Sniifes de trois cantons, mirent en fuite 20,000 ennemis. Les fouvenirs des tems paflés renaîteront dans votre âme, et votre oeil fixera avec émotion ces rivages , qui attelleront d'âge en âge, et les dangers et les fuccès de ces généreux guerriers. De Zug à Lucerne par les deux lacs 5j- heures. Le chemin par les deux lacs eft plus ïntéreffant que celui par terre; car on s'embarque à Kufsiiacht, gros bourg du canton de Schwitz, célèbre par la mort de Gefsler, qui y fut tué par Guillaume Tell; une chapelle eft érigée fur le lieu de la fcène. Dans la traverfée de Knfsnacht à Lucerne, qui n'eft que de 5 heures, 011 débarque fur le rocher, où eft élevé le monument de liaynal, que j'ai décrit à l'article de Lucerne. A Lucerne vous laiiTerez votre voiture et votre gros bagage, que vous y retrouverez à votre retour, et vous vous préparerez pour votre première eourfe dans les Alpes. Stanzjîadt. 3 heures par le lac. Il faut convenir auparavant avec les bateliers, de vous débarquer à Tanzberg. Sur la place, appellée Kk 4 le 530 VT. LA S TJ I S S E. Obfervations locales. le Zinnen, votre oeil embraJfifera le lac et un piyfage romantique. II faut vous munir de provilions de bouche et de vin pour déjeuner fur les lieux. De Stanzfiadt on fe rend à pied à ta papeterie au Kofsloch. £ heure. la chute du Muhlbach derrière la papeterie, eft un fpectacie vraiment impofant; il faut fe placer fous le rocher voûté. De la chute a Stanz. f heure. On palfe près des ruines du château de Kotzberg, et près de" la chapelle de l'immortel Arnold de IVinfol* ried. Le bourg de Stanz eft gi-and et bien bâti et dans Je canton d'Dnterwald. Ce fut là que l'on célébra le g Juillet 1786, le 4mo jubilé d'Arnold de Winkelned, originaire de ce bourg, près duquel on montre encore fa maifon. Au milieu de la place une ftatue de pierre groffièrement travaillée, qui depuis bien long-tems a pour piédeftal la colonne d'où fortent les tuïaux d'une belle fontaine, eft le monument public qui rappelle cet héros. M. Clirijl, fculpteur célèbre, ft> journe à Stanz. De Stanz à pied, ou à cheval à tabbaije d'Fngelberg. 4 heures. Il faut partir de Stanz, de bon matin, poiu1 n'être pas fatigué par la chaleur du midi quand ou gravit au haut de la montagne. Au refte ces chemins font praticables, autant qu'ils peuvent l'être dans des montagnes; des chariots même y paifent. Le terrain eft bien boilé, et l'on marche à l'ombre de belles forêts, où il y a beaucoup d'herbes. A Gravenort on trouve Obfervations locales. trouve une bonne auberge, où l'on peut fe carrai» L'abbaye d'Engelberg eft fituée au milieu rî'unevaj d'énormes glaciers defcendent du Tittlisberg, l'une de» montagnes les plus élevées de la Suifle. Elle vient d'être efcaladée par le docteur Freygrabend, et deux religieux du monaftère, en 1786. On remarque dans l'églife deux tableaux par IPiirfch. Les fromages d'Eu-gelberg font très-eftimes. A ^ heures de l'abbaye on voit une cascade pittoresque, le Teutfchbach; quoique multipliées en Suifle chacune d'elles offre des acciden.s particuliers, fur-tout le Teutfchbach, par la politiori de fes rochers, et la chute de fes eaux, Altorf. 9 heures. Ce chemin eft très - inréreHant, et y conduit dans un jour, à travers la vallée de Watdnacht et les Alpes de .Surets. INIais ce chemin eft aiiiïï* un peu fatiguant, et un voyageur y peut, pour ainii dire, faire fes preu-ves, s'il a la tète et le corps faits pour ces courfes. îl faut fe pourvoir de proviflons de bouche. On longe d'abord l'Aa, et en montant fur la cime de la mon--tagne, on s'arrête près d'une croix, où l'on jouit d'une vue magnifique. Le Tittlis le préfente dans fa majefté et l'oeil plane fur Engelberg, et fur le lac de Lucerne; ou apperçoit toute la chaîne du Gotthard. Ou defcend dans le val de IFaldnacht, où l'on trouve des pâturages et les chalets des bergers, et on vient île -là à Altorf. Un autre chemin, moins rude mais de 12 heures, reconduit à Stanz, de Stanz à Euochs, où l'on s'embarque fur le lac de Lucerne pour Etuelen ; de Fluelen K k S à Al- Obfervations locales.' à Altorf il y a une demi - heure. Pendant la traverFée du lac, on débarquera à Gerfau, la plus petite république de 1 Europe dans une pofition jolie; à Rutlin, et à la chapelle de Tell. Le Rutlin eft une maifon ifo-lée dans un pré, on les premiers libérateurs de la Suilfe, jurèrent la première confédération ; la chapelle de Tell eft fur la gauche du lac, et bâtie fur le lieu, où il eut l'adreûe de s'élancer hors du bateau, pendant Ùn orage violent, et d'échapper k fes ennemis. La chapelle eft couverte de peintures grolTières. Les perfonnes qui ont choifi l'autre route, doivent nécef-fair^ment faire ces deux petits pèlerinages, à Rutlin et à la chapelle, dès qu'elles feront arrivées à Altorf. Altorf eft un grand bourg, chef lieu du canton à'Uri. Il eft environné de hautes montagnes. Les amateurs de criftaux pourront s'y fatisfaire; il y a plufieurs dépôts de ceux qu'on trouve fur le Gotthard. Le pins beau étoit, il y a quelques années, chez M. Muller. Dans le charnier de l'églife principale, deux énormes criftaux font placés à coté de l'autel. Le transport des marchandifes qui paifent le St. Gotthard , et le paflage des étrangers, rendent ce bourg très - fréquenté. On y voit l'hiftoire du fameux Guillaume Tell, peinte fur les murailles de la tour de la grande églife. Ces peintures toutes mauvaifes qu'elles font, attirent les regards, et parlent aux coeurs. Car on fe dit: c'eft dans cette place même, que cette action s'eft paffée; là étoit le père, et bandoit fon arc, ici le fils, de ce côté le tyran et fes fatellites, de celui-ci le peuple qui bientôt devint libre et heureux. Suivant une tradition, Tell fe noya dans le Schàcken- bach Obf e'r valions locale s. bach torrent impétueux, qui menace fouvent de fes inondations le pays adjacent. On montre au loin de fes bords la place , où Gefsler bâtit fon donjon, et où la maifon de Tell étoit fitué. L'arfenal eft orné de trophées. Le couvent de capucins eft remarquable par fa pofition romantique, et par les délices de fa vue. Mont St. Gotthard. Hofpice des Capucins. 10J h. J'ai déjà donné le détail de ce paiTage, a la page 5 5o de ce guide. Si le voyageur daigne fuivre la route, que je lui trace, il n'eft pas néceffaire qu'il monte à l'hofpice, parcequ'il y paffera à fon retour à'Airolo. Mais s'il retourne â Altorf, ou s'il prend la route de la Fourche, alors il ne doit pas manquer, de faire celte petite vifite aux bons Pères. En réglant fa route fuivant mon plan, il fe rendra A*Urfern ou cVAn der Matt dans un pays, que les voyageurs en Suilfe ne vifitent guères, et qui cependant mérite à tant de titres l'attention des étrangers, c'eft à dire dans le pays des Grifons, à Difentis S} h. et aux four ces du TUiin. 8 h. On peut faire le chemin à Difentis à pied ou à cheval. On monte d'abord une montagne, qui eft déjà une branche du Crifpalt, et dont le fommet eft un plateau, nommé la Oberalp, où l'on trouve des chalets, et où l'on prépare le célèbre fromage d'Ur-fern. Le fond eft occupé en partie par un lac, renommé pour fes truites. On traverfe le val - Tavetfch, les villages de Chiamut, $ujf, St. Giacomo, TavetfcK et l'on arrive à Difentis. La maifon de ville eft la feule auberge de Difentis, mais les étrangers trouvent un VI. L A. s u r S S E* Ol>f c rva t i o n s locales. un accueil très - hofpitalier clans la riche abbaye cle l'ordre du S. Benoit. On pourroit fe rendre de Ta-vetfch tour de fuite aux fonrces du Rhin fans pouffer jusqu'à Difentis, ou d'Urfern par le vallon de I ■oiirchelas à Chiatnut. Ce font des chemins impraticables aux chevaux, par des précipices et des efcnrpe-mens, qu'il faut efcalader, et qui font furmontés d'autres, qui portent leurs cimes au-delfus des nues. Là environné de glaces aufli anciennes que le monde, le IViin dérobe fa fource aux regards des mortels. Celle dont nous parlons, eft la plus confidérable des trois dont il descend; elle fournit le Rlûn antérieur, l'avant -lihin, ou bas-Rhin. Il eft néceflàire de prendre des, précautions, avant que de s'embarquer dans ces glaces et ces neiges à des hauteurs dont on ne fe doute pas, et il faut des guides, (les meilleurs font les chafleurs ou cryftaîleurs ) qui connoifl'ent bien ces dé-ferts. Si l'on ne leur donne foi-même l'exemple, ils vont le moins loin qu'ils peuvent, pour gagner avec moins de peine leur récompenfe, et trouvent des pareilles curiolités très - inutiles et fort déplacées- Mais le voyageur eft bien recompenfé de fes fatigues, par le fpcetacle des beautés fublimes et gigantesques de cette nature fauvage. On retourne à Difentis. On paffe près des reftes d'un vieux château de Zuthur, qui a appartenu à l'un des derniers petits tyrans du pays; on montre avec complaifance le lieu où l'on lui a coupé la tète. De Difentis à Coire. n h. (une journée et demi. Il faut coucher à Trons) Ou pafle à Trons (5 h.); les cascades qui tombent des rochers, précipitent aulfi une grande et belle i variété Obfervations locales. variété de granits, et de pierres verres de différentes nuances: on trouve au bas de ces cascades toutes les efpèces ralTemblées comme dans un cabinet; on a le choix. Trons eft la plus belle vue de toute la ligue Grife. A l'entrée du village fe pré fente le chcne antique et refpectable, à l'ombre duquel, Pierre de Lut* lingen, abbé de Difentis, £fean Brun, feigneur de Roetfuns, et le comte ^Jean de Sax, jurèrent en 142/j. la première confédération qui procura la liberté de toute la ligue Grife, et bientôt après entraîna par fon exemple celle des deux autres. Très du chêne de la liberté, arbre miné par l'écoulement de tant de fiecies, on voit une petite églife et un tableau, en fuuvenir de cet événement. Non loin de cette chapelle, au milieu d'une petite vallée, au bord d'une fource abondante et fraîche, fur le plus verd gazon, s'élève un rocher ifolé, dans les fentes duquel font enfoncés de longs clous : c'eft là qu'autrefois les députés des communes, avant de fe rendre à Faffeniblée annuelle de Trons, fufpendoient. leurs facs de provision, man> geoient couchés fur l'herbe leur pain et leur fromage, et s'abreuvoienr de l'eau jaillilfante à leur coté. Dans la grande falle de la maifon d'affemblée font peints fur le mur plufieurs événements relatifs à la révolution de 1424. ®n palTe ie Rhin for un pont de bois fort pittoresque et fort fingulier. Depuis qu'on eft •dans le pays bas, on rencontre beaucoup de goitreux et de crétins. Ilantz eft une très-petite ville, très* trifte, très-délabrée, très-pauvre; il femblc qu'elle vienne d'eifnyer un bombardement. On côtoyé un grand ravin, ou plutôt une montagne excavée.* près du village de ly attendus. Le RJiin pulie au pied de re ravin ; Obfervations locales» ravin * beaucoup de grands et anciens fapins y font précipités, d'autres fe font arrêtés à • mi - chemin, avec des parties du terrain qui y ont gliJTé, et. le tout forme un tableau fauvage et fingulier. Près du beau village de Fleins. fe précipite une belle cascade. Cette vallée retentit fur-tout du bruit des chûtes d'eau, que la nature s'eft plu à y multiplier. On arrive enfin à Reichenau. La le haut-Rhin vient fe joindre au bas-RJùn. Reichenau eft dans une fituation délicieufe par la jonction des deux Uhins, par les deux ponts, les hautes et belles roches calcaires qui font en partie boifées, et par la fraîcheur du payfage qui l'environne. C'eft le canton aux belles vues. Il y a une douane près du château. Le pont de bois, couvert et formé d'une feule arche de 24.0 pieds d'ouverture, a pour architecte Jean Grubenmann, dont le frère con-ftruifit le fameux pont de Schaffhoufe. Coire, en allemand Chur efi la capitale des trois ligues Grifes, dans une pofition agréable; quelques maifons de particuliers, principalemment les maifons de la famille de Salis, ont une certaine élégance. La ville haute eft catholique, la ville bafle eft proteflante; l'évèque de Coire demeure dans la ville haute. La chapelle de S. Lucius ait célèbre par un pèlerinage, et la vue peut dédommager de la fatigue d'une montée rapide qui y conduit. A l'hotel de ville font les archives et l'arfenal. Il fe trouve à Coire un collège et une fociété économique. Les collines voifines fourniffent un vin rouge, mais qui n'eft pas bien fort. Les voitures roulent de Coire jusqu'à Reichenau. De- Observations local et. Depuis Coire ou peut pouiïer fon chemin jusqu'à Appenzell (17! heures.). On trouve à Sennwald lç cadavre du feigneur de Hohen - Sax et Worfla, alhifli. né en i5g6, et enterré dans l'églife de Sennwald. En. renouvellant cette églife il y a quelques ans, on trou» va ce cadavre entre deux autres enterrés avant lui dans un petit caveau. Ce cadavre eft très-entier dans toutes fes parties, et bien conferve; à peine les yeux et le ventre font-ils affaifles; la peau a de la flexibilité comme du vieux cuir. Il a leçu trois blelfures avec un inftrument tranchant, et ce font les feuls endroits où la peau environnante manque. Il avoit 40 ans* Son corps commence à brunir, parcequ'il eft dans une bière ouverte, dans le haut du clocher. Appenzell eft un gros bourg; d'où les voyageurs peuvent faire des excurfions dans les montagnes voifines ; ils y verront diverfes curiofites naturelles comme, par exemple, le lac à'Atpfee, d'une profondeur excelfive, et dent le baiïin eft dans lé roc pur; la grotte de JPtldkirch-lein etc. Ils y fuivront aulfi les détails de la viepafto» raie, et plufieurs traits d'induftrie, particuliers à ce canton. Tt'Appenzell on fe rendroit à Utznach; d'Utz-nach à Einfiedeln, d'Einfiedeln à Schwitz, de Schwitx à Lucerne. Moi, je préférerois, d'aller depuis Coire, ou aux bains de Pfeffers, ou en droiture a Glaris. Je donnerai le détail de ces deux routes. De Coire aux bains de Pfeffers. 5 h. Les eaux de Pfeffers ont acquis une certaine célébrité, et l'on y trouve toujours une grande affiuence ' de S2j ,vr. LA SUISSE. Ob fe r v ation s locale t. de monde. Elles fortent de terre dans une caverne, au fond d'un abime, où coule la Tamine, et font conduites à la maifon des bains au moyen d'un aqueduc, foutenu par des crochets de fer, qui furplombe la rivière à une grande hauteur. De Coire à Glaris. i5j h., par Vanyt, Elm etMatt' (deux journées et demie fi l'on veut tout voir). Cette dernière route quoique pénible et faite à pied, eft plus intérelfante, fur-tout pour l'amateur d'hiftoire naturelle , et des fites hnguliera et romantiques. D'abord, derrière Panyx, mauvais endroit, on gravit au haut d'une montagne, où la vue embraife un im-menfe pays ; puis vient la gorge, qui fe nomme ^etz, où coule un torrent, et où l'on fe trouve parmi des rochers, qui s'élèvent comme des murailles, et dont on ne voit pas la cime. Ce palïage eft très-curieux pour la Lithogéognofie, et fuivant M. Brijfon, il eiï rare de trouver autant de phénomènes iutéreflnns raf-femblés, et des fubftances aulfi variées par rapport ù leurs pofitions. Le village cYElm, eft remarquable par un trou, percé en rond, dans le haut de la montagne, de Falzaber. Les 5, 4 et 5 Mars, et les 14» ï5 et 16 Septembre, vieux ftyle, le foleil paffe derrière ce trou, qui paroit avoir environ 3 pieds de diamètre en le voyant du village; on voit le disque du lolcil en plein, les 4 et 5, et il éclaire alors le clocher du village A'Elm. On jugera fi cette montagne eft élevée, puisque le village d'JÏ/w, couvert par celte montagne , efi: privé en hiver 'de la vue du foleil pendant fix femaines. Quel pays, quelle habitation au centre de l'Europe 1 On voit commodément ce trou de la mai- vr. la suisse, 629 Obfervations locales, maifon du curé, chez qui l'on loge. D*EUn au vil. lage de Mat, il y a une heure de chemin. Là, fous le mont Blatten, eft la fameufe carrière d'ardôife de table, avec empreintes de poiftbns. Les beaux et grands morceaux dans ce genre, qu'on voit dans les cabinets, viennent de cet endroit. Glaris, chef-lieu du canton, eft fort peuplé, on t'y occupe beaucoup de la filature du coton. C'eft dans ce canton que fe prépare le Schabziegev, ou fromage verd, dan* lequel il entre différentes herbes ; fromage fort vanté pour fes bonnes qualités. C'eft anifi dans ce canton, que fe récueillent les meilleures plantes, dont on compofe le thé Suifte et les meilleures herbes vulnéraires, dont on fait un trafic allez étendu. Engoufré entre deux rangs de rocs fourcilleux, qui atteignent à la région de tonnerre, on eft tout étonné de trouver dans ce grand bourg, de hautes et belles maifons, des rues larges, longues, bien dreilées. De Glaris on continuera fa courfe, par Naefeli à Notre- Dame -des - Hennîtes, ou à Einjiedeln. Les voyageurs qui auront préféré la route de Pfeffers, s'y rendront par le lac de ifaltenjladt. De Glaris à Einfiedeln. 8£ h. Les champs de ISlaefets ont éternités l'héroïsme et l'intrépidité des Suilles qui y firent de prodiges, de valeur. Onze piles exifiantes fur le champ de bataille marquent les endroits, où les SuiUs fe rallièrent, et font des monumens de cette glorieufe victoire. La bataille fe donna le c> Avril iScUh Cette date eft gva- Cuide de* Voyag. Fart. I. ^ ■ vee Obfervations locales. vée fur plufieurs pierres, et ces monumens fi m pies tlifent plus que des infcriptions; on célèbre encore tous les ans cette victoire, le premier jeudi d'Avril. Notr§ -Dame- des - Hermites, ou l'abbaye à'Einjiedeln, eft la Lorette de la Suifte. C'eft le plus grand, et le plus magnifique édifice de toute la Helvélie, placé fur un vafte plateau. Ce pèlerinage eft un des plus fameux qu'il y ait dans la chrétienté, et il y aborde annuellement, 80,000 pèlerins, au moins. La dévotion a accumulé de grandes richeiïes dans le tréfor de la Ste. Vierge miraculeufe, l'un des plus précieux qui exiftent. Nous ne ferons mention que d'une tète antique, qui repwéfente Alexandre , gravée fur une calcédoine, et d'une autre tète, gravée fui-un onyx. Il faut demander à voir ces morceaux. La bibliothèque nombreufe, le cabinet d'hiftoire naturelle etc. méritent aulïi d'être vu : Il s'y fait un grand débit de chapelets, d'images de la vierge etc. Les religieufes d'un couvent de l'ordre de S. Benoit, non-loin d'Einjiedeln, vendent de très-jolis ouvrages, fruits de leur induftrie. Schwitz. 3 h. II y a un chemin plus commode pour ceux, qui vont à cheval, ou qui craignent de monter, mais- ce chemin eft plus long, et je préférerois toujours celui des piétons. On monte une montagne, qui s'appelle le Schweizer-Hdken; on y jouit d'une belle vue, toute compofée de foramets de montagnes et de lacs; des bois et des pâturages couvrent tous les terrains, qui ne font pas des rochers. Fai- Obfe rvatio n s locales. % Faifons un petit détour à droite, vers le lac de Lowerts ; nous en ferons largement dédommagé. Vo-jageurs, 6'écrie M. Bridel, allez, allez vifiter le lac et les îles de Lowerts. et vous verrez fi ce n'eft pas un des plus fublimes morceaux de notre Suilfe . . . Peintres, allez deil'iner ces eaux, ces rochers et ces ruines, qu'aucun pinceau n'a encore rendu au naturel . • . . et vous nous réproduirez un payfage, qui n'a fon pareil que dans les rêves de l'imagination la plus mélancolique . . . Malheureux, que l'amour ou la fortune a maltraités, allez vifiter l'hermitage et l'henni te de Schwanau (fur l'une de ces lies) et vous me direz h le calme de fon front et de fa retraite n'ap-paife pas, du moins pour un moment, le tumulte de votre coeur, dès long-tems agité." Le bourg de Schwitz . i ; . ce bourg fi fameux. Qui f cul donna fon non. à nos braves aijeux. eft bien bâti; on y voit beaucoup de très-belles maifons, et l'églife a de la magnificence, et eft accom-. pagnée d'un fort beau campanille. L'arfenal enrichi de dépouilles et d'armes ennemies; la bannière bénite donnée à ce canton en i.5i2 par le pape Jules II. avec le titre de défendeurs de la foi ; la collection de toutes les médailles gravées par le fameux chevalier edlin-ger; et la place remarquable près du hameau à'Iback, où le peuple s'allemble annuellenieut; font des chofes , qui méritent bien de fixer l'attention d'un voyageur. Lucerne. 7 h. A Fchwitz, fuivant mon plan, finira la première excurfion dans les Alpes. Après avoir traverfe, pen- Ll 2 dant Obfervations locales. dant une heure, le charmant payfage qui conduit de Schwitz àBrunnen, on s'embarquera fur le lac de quatre cantons, pour Lucerne. C'eft à Brunnen que les trois cantons de Schwitz, Uri et Unterwaide jurèrent l'alliance perpétuelle, qui fut la bafe de l'affociation des autres cantons. De puis Lucerne où l'on retrouve fa voiture et fon gros bagage, on fe rendra par des chemins fuperbes à Berne. 2o| h. (deux journées.) On partira le premier jour de bon matin de Lucerne, afin d'avoir le tems de faire de Surfce, où l'on dine, la petite excurfion au champ de bataille de«5>m-pach (V. l'article de Luceme, page 447)* On couchera à Morgenthal (V. page 476 de ce guide). Le jour fuivant, on palfera à 5 lieues de Berne, par le village de Jlindeibank, où l'on s'arrêtera, pour voir le maufolée de madame Langhans, par Nahl. Le tombeau de cette femme, morte en couche, a de grandes beautés, mais cet ouvrage fe reflent déjà des injures du tems. On en vend fur les lieux, des modèles en terre - cuite, au prix de 12 livres. On peut s'écarter un peu de la route, et joindre celle de Soleure, pour voir à ï'rau-brunnen, village fitué à une lieue et demie, un monument en mémoire de la victoire, que les Bernois ont remporté fur les bandes du lire de Coucij. Ce monument eft une fimple colonneavecuneinfcription. De-là jusqu'à Berne, rien ne peut piquer l'attention des voyageurs. Berne: (voyez, tableau.) A Berne Obfervations locales. A Berne commencera fuivant mon plan, la fe* conde excurfion dans les Alpes* niais qui4ne fera pas de fi longue haleine. Aux bains de Loiche. i8f h. (Deux journées.) Je me fuis rendu de Berne, en voiture, jusqu'à Kandeljieg, première journée : j'ai fait le refte du chemin à cheval. Je repète aux voyageurs de louer des chevaux ou mulets à Thun pour toute la route, afin de n'être pas expofé aux demandes exorbitantes des payfans. De Thun, une des plus jolies villes de la Suilfe (v. page 4-79-du guide), on traverfe la vallée romantique de Frutigen, riche en pâturages arrofées par la Kandcl. Elle contient quelques mines, qui pa-roiffent une continuation de celles de la vallée de Lauterbrùnnen, Frutigen eft un des plus beaux villages de la Suifle. Le vallée de Kandeljieg, eft plus étroite et plus fauvage que la précédente. On voit de beaux rochers fufpendus, et quelques reftes d'un château ruiné. La village de ce nom, eft fitué au pied de la Gemmi. Une lieue avant le village, la Kandel fort d'un intervalle entre Ie6 rochers, et kifle à peine un efpace, pour un chemin étroit qui la côtoie. Ce défilé conduit dans le Gafterthat, vallée ifolée, et qui n'a de communication avec le refte du pays que par ce paiïage, et pendant quelques mois de l'année. On, admire la fimplicité des moeurs, l'innocence et la ma*, nière de vivre de fes habitans. De Kandeljieg on gravit au haut du plateau de la Gemmi, par un fentier étroit et difficile, au bord des précipices. r Le plateau de la Gemmi eft excefliver Ll \ ment 534 VI. I- A SUISSE. Obfervations locales. ment ftérile, et rempli ries débris d'anciennes avalanches, qui defcend en t des chues, couvertes déplaces, et de neige éternelle; fpectacie frappant et fublinie. La montagne qui porte le nom cYAlteJfe, eft revêtue d'une malle de glace prodigieufe; fa pente eft du côté du chemin; fa forme eft pyramidale, et on la voit ô'élever à une hauteur prodigieufe. Ce paflage eft élevé de G,o,85 pieds au delfus du niveau de la mer Méditerranée. On déjeune au milieu de ce dèfert dans line hutte, qui eft tout-k-la fois une douane et un hofpice, où les paflagers trouvent du pain, du vin et du fromage. Le Tauben- See, eft un lac gele pendant les trois quarts de l'année, et bordé de neiges et rie reftes d'avalanches. Mais le chemin que les Bernois, de concert avec le Vallais, ont fait tracer à force des poudres dans les rochers à pic que la Gemmi offre du côté des bains, eft une des premières curiofites de la Suilfe, et fait honneur à la hardiefle humaine. Ce chemin eft abfolu-ment creufé dans le roc, et le rocher eft tellement perpendiculaire, que du fommet on n'appercoit point le chemin , qui ferrante jusqu'au bas. Les chevaux et les mulets palfent par ce chemin effrayant, qui fait tourner la tète aux voyageurs; car par-tout on a le plus affreux précipice à côté de foi. On donne 266 toifes de hauteur perpendiculaire au rocher; on voit à fes pieds à une profondeur immenfe, le village de Loiche. On ne doit pas oublier, de fe faire montrer, vers le milieu une entrée creufée dans le roc, fermée par une trape, un précipice entre deux, qui fert de corps-de-garde, où les Vallaifons mettent une fenti- nellç. VI. LA SUISSE. 535 ■ , ' ■ ' i Obfervations locales. «elle dans le tems de guerre. On fait bien de descendre de cheval, et de marcher à pied. Les bains de Loiche, qui jouilfent d'une haute réputation, et où, Ton trouve toujours une grande affluence de malades, font fitués comme au fond d'un entonnoir. De mau-vaifes auberges, de grands réfervoirs où les malades fe baignent enfemble, et les fources chaudes qui Portent en nombre dans cette vallée, font les feules chofes que les voyageurs puifTent y remarquer. La fource principale, la plus chaude, nommée ta grande fource, eft fituée auprès de la maifon des bains. En plongeant la boule d'un thermomètre de mercure de lléaumur pendant un quart d'heure dans l'eau, le plus près pof-fibïe de l'endroit où elle, fort de terre, on trouve la température de 41îr degrés au-delfus du terme de la glace; cette chaleur eft telle, qu'on peut y cuire un oeuf et plumer une poule. Une propriété finguliere de ces eaux el> que des légumes, des herbages et des fleurs, arrivant toutes fanées par la chaleur, reprennent leur iraicheur, après avoir trempé § d'heure dans cette eau, qui fembloit devoir les cuire. Brieg. 9 h. (une journée.) On arrive d'abord au bourg de LoicJie, un des plus grands du Vailais, en longeant le torrent de la Data, qui rouie fes eaux dans des abîmes profonds; le chemin que l'on prend, eft oppofé à celui des galeries , chemin feabrerrx mais pas inaccelTible aux chevaux. Dans ce voyage, on doit fe faire montrer un. aqueduc, qui eft ful'pendu au-delfus du chemin; il eft formé de troncs de lapins creufés, et foutenus fur des barres de fer, contre les rochers à pic. Les habi- Ll 4 tans E36 VT. LA S U I S S E. QhÇ e r v a t i a n s l o r a i r. s. tans du pays lé fervent de cet aqueduc comme d'un fentier, pareequ'il eft un peu plus court que le chemin ordinaire. En fortaut d'un bois de pins, on a devant foi le bourg et le château de Loiche ou Leuk, et l'afpect magnifique de la vallée et de l'admirable cours du Rhône, au milieu des collines et des coteaux qui fe fuccèdent dans le lointain à perte de vue. Il n'eft pa6 de tableau plus beau, plus varié, plus pittoresque. On côtoie toujours ce fleuve, que l'on paffe a Leuk fur un pont, et en traverfant plufieurs villages dan» la plaine, où les productions des pays chauds, comme des figues et un vin liquoreux croilient au pied des fajiin», à quelques lieues des glaces, on arrive à Brieg, qui eft le bourg le mieux bâti et le plus con-iitkrable de tout Je pays. On voit à Brieg diverfes traces de fëcouflès des tremblemens de terre, dont l'époque eft la même que celle de la cataftrophe de Lisbonne. A peu Ile diftance de Brieg on voit les reftes d'un mur, que les Romains ont conftruit. Les eaux thermales et chaudes de Brieg, font aulfi remarquables que celles de Loidie, mais actuellement près-qu'abandonnées des étrangers. La plupart des voyageurs vont de Brieg à Mun* fier (une journée), par le chemin fauvage de Lax, village fufpendu au delfus d'un précipice effrayant. On palfe à. Mullibach un pont remarquable par la bar-diefle de fa conftruction, et l'on voit, non loin d'Ar-nen, près du chemin, deux croix de bois, d reliées en mémoire dé deux batailles gagnées par les Valaifans. lie Munfter ils vont hObergefieln, au glacier du Rhône, et aux fources de ce fleuve et de VAar, puis ils montent la G:/imfel par un feniiçr pénible; il faut 4 heu,- res VT. L k S U I 3 S E. £7. Obfervations local* s. res pour parvenir au plus haut point du paflage, élevé de 6,570 pieds au deHus de la mer Méditerranée (féconde journée). J'ai préféré la route plus variée et plus pittoresque du Simplon et du Gotthard, en palfant en Italie, et par la vallée de Livinen au village de ilofpital, fur le Gotthard. 5 journées. Je renvois pour la defcription, du paflage au Simplon, des isles Borromées, de la vallée de Livinen, et du paflage du Gotthard, à la page 359, 2^S> 35a, et 5>o, de ce guide. 1. journée. Dinée au bourg du Sir/iplon, couchée à Routho. Je ne fais pas, fi j'écris correctement ce nom; c'etoit une grande maifon, presque ilblée. 2. gjfoilruée. Dinée à Domo d'Ofolia, couchée à Margozzo. 3. ajournée. On s'embarque à Margozzo, on convient avec les bateliers, de débarquer aux isles Borromées, on dine à Indri, on couche à Ma-gadino. 4. ^fournée. Dinée à Gwrnico; couchée à la douane. 5. f-f-jumée. Dinée à l'hofpice des Capucins fur le Gotthard, couchée au village de Ilofpital. An glacier du Rhône* et à Munfier. y heures. On quitte Ilofpital à cheval ou à pied, et l'on, traverfe les villages de Zumdorf et de Reatp. A une petite diftance de JAealp on commence à grimper. Un fentier tantôt marqué, tantôt éclipfé, tout-à-l'heure en gradins fcabreux et vacillans, Imitant d'après fur des talus de rochers fortement inclinés, ou de terres qui ne le font pas moins, par-tout fur des déblais de montagnes écroulées, un pareil chemin ne peut-être que difficile et même quelquefois périlleux. En Sa on appercoit, le fommet bifurque, fur lequel fe dirige le paflage, et qui donne le nom au mont de laTourche, Ll 5 ou Obfervations locales, ou Furca. Le glacier eft à droite un peu au deflus, C'eft en face de celte immenlè nulle de glace, que Ton fe repofe, et fe rafraîchit, avec les proviftons que l'on a apporté. Le Rhône roule au pied du glacier fous le forme d'un torrent; mais les véritables fonrces de ce fleuve font à gauche au pied du mont: Saasbcrg, ce font trois fources qui fe réunifient. Selon M. de Sauffure ces fonrces font à 711 toifes 1 pied au delfus du lac de Genève. La descente au Vallais eft lau-. vage; le Rhône, fe précipite, furieux, de cascade en cascade; par-tout c'eft l'impofante empreinte du tems et de la vétufté, par-tout l'image du chaos. Les voyageurs feront forcés d'aller jusqu'à Munfîer où i!s trouveront une auberge excellente pour le pays, li les gites à Oberwald et à Obergefleln ne les contentent^ pas. Un fentier conduit depuis le petit vallon du glacier fur le Grimfel, en 2 heures; mais pratiqué feulement par les habïtans du pays, il rebutera fans doute les perfonnes peu familiarifées, avec ce que les habi-tans des Alpes appellent des fentiers dans des montagnes aulfi âpres. Retour à Berne, par te Grimfel, par llassli, Grindelwald, Lauterbrùnnen. o£ journées. i. Paflage du Grimfel, et route à Meyringen. Si. Paflage du Scheideck, et route à Grindelwald. 3. Route à Lauterbrùnnen, et à Thun. £ Retour de Thun à Berne. V. page 490, 487, 4°° » de ce guide. A Berne finit cette féconde excurfion dans les Alpes; on y retrouve fa voiture, et l'on pafle à fribourg. Q h. par Morat et Avendies. Une VT. LÀ SUISSE. f£ Obfervations locales. Une autre route, en droiture, conduit de Berne à Fribourg, en 5 * heures. On ne peut lire rien de plus fublime par fa .(implicite, que cette infcription de la chapelle de Morat devenue l'ofluaire des Bourguignons tués dans le combat. Deo Opt. Max. Caroli inclyti et fortîffimi Burgundiae ducis exercitus Muratum obfidens ab Helvetiis Caefus hoc fui monumentutn reliquit Ann. MCCCCLXXVI. On voit à la maifon de ville un portrait du duc. On trouve dans le joli lac de Morat. et dans les grands canaux qui le bordent, te filure, poiiTon qu'on ne trouve dans aucun autre lac de la Suifle. On jouit de la vue-la plus riche du fommet de la montagne de Mifchtelacher. Avenches eft une ville ancienne, confl-dérable fous les Romains. On y trouve les reftes d'un pavé de mofaïque, d'un amphithéâtre, d'un aqueduc, et une colonne de marbre blanc, d'environ 5o pieds de hauteur. Fribourg. V. tableau etc. De Fribourg à Genève y par Fatjerne et Laufanne. 21 h. 2 journées et demie. On n'ira le premier jours que jusqu'à Payernc. Sur le pont de Pnyerne on remarque une infcription Romaine. On montre aufli à Payerne la felle de la relue Berthe; où l'on voit un trou, dans lequel elle ficha 44ô Vf. LA SUISS E; Objer v a ti a n s locale t. ficha fa quenouille, et fila en fe promenant. À Pa-yerne on regagne la grande route de Genève. Mouâon eft le Minodunum des Romains, comme l'apprend une infcription romaine qu'on a fait enchaffer lur la porte de la maifon de ville. Du fommet de la montagne, que l'on commence à grimper, en fortant de Moudon on appercoit pour la première fois les Alpes de la Savoie, et même le Mont - bîanc. Laufanne. V. tableau. L'églife de Morges eft joliment fituée. A Rolle on peut fe détourner pour voir Aubonne, célèbre par. fes belles vues, fur-tout dans un lieu nommé le fignal de Bougy. Mayenne, Tavernier, Duquesne, ont fucceifivemeiit poff.dé cette baronie. La ville de Nyon eft très - ancienne ; il refte encore à cette ville quelques veftiges de l'ancienne fplendeur fous les Romains, une vieille tour, quelques infcriptions, des ligures fort mutilées etc. Près du château il y a une promenade charmante; il y a aulïï une manufacture de belle porcelaine dans cette ville. On palfe par Verfoix, appartenant aux François, et Von voit à gauche Ferney. On arrive à Genève. V. ta» bleau de quelques villes. A Genève commencera la troifième et dernière excurfion dans les Alpes que jepropoferai aux voyageurs* Chamouni. Martigny. Sion. Bex. Vevay. (738 journées. ) V. la defcription de la route de Chamouni, de Martigni, de Bex, page 494 de ce guide. J'ajoute qu'on trouve à préfent à 5. Martin mie bonne auberge, et que le pont aux chèvres eft remplacé par un pont plus folide. Obfervations locales. De Martigni à Sion, le village d'iférable, fufpen. du fur des rochers, peut fixer les regards des voyageurs et la curiolité de ceux qui fe fentent le courage d'y monter. Les villages font peuplés de crétins, celui de S. Piètre en contient le ph:s. Sion, en allemand Sitttn, conferve quelques infcriptions romaines. Deux rochers portent trois châteaux; le plus élevé, nommé Tourbillon, eft en ruine, on y jouit d'une vue fuperbe. Un incendie affreux a confumé en 1788 la plus grande partie de cette ville, le palais épifcopal etc. De Sion à Bex on fe rend en 6 à 7 h. par un chemin très-intéreffant, nommé chemin neuf, et par le mont Mtzeindaz. L'ignorance des beautés introuvables ailleurs, fait, que tel qui y iroit, n'y va pas. Il faut faire cette excurfion la belle defcription à la main, que M. Bridel en a publié dans fes mélanges helvétiques des années 1787, 88, 89, 90 (v. page5o5). Ce chemin qui eft un chef - d'oeuvre dans fon genre a été tracé aux frais d'un payfan, qui avoit des pofleiTions dans ces recoins perdus. 11 ferpente le long de la montagne au delfus de la Luferne. Dans l'endroit appelle le faut du chim, au bord d'un mur, on découvre dans toute fa profondeur l'abîme le long duquel on s'avance. Une cascade fe précipite par-delfus le chemin, fans mouiller les paifagers. On palïe la Luferne fur des ponts faits de claies légères, et même fur une voûte de glace et de neige perpétuelle. Avant d'arriver aux chalets du mont Cheville, on entre, dit M. Bri-del, comme dans les atteliers d'un génie déftructeUr* Pendant plus d'une lieue vous marchez au fein des débris les plus impofans. Ce ne font pas les mines d'un 2 Si* VI- LA S U I S S E. O hj 0 mitions locale s. d'une fortereffc, ni même celles d'une puiflante cité ... ce font les ruines de deux "montagnes, les diabkrets, qui fe l'ont éboulés en 1714 et 1740. Il eft impolfible de décrire la variété de grouppes, de fîtes, d'accidens, qu'offre à chaque pas le fentier fmuenx, qui fe promène entre les diverfes parties du fquelette d'une Alpe dans fon fèpulcre. Le plus jeune des lacs de la Suiil'e, puisqu'il date de 17494 le lac de la Dcrborentze, fe préfente au milieu de ces débri?, et la Luferne s'y précipite, avec bruit, par une dernière Cascade. Chaque année à ta- mi- cîiautein, c'eft à dire le premier ou le fécond dimanche d'Août, une fo.de de jeunes gens des deux fexes fe ralïcmblent fur YAnr zeindaz; c'eft un jour de plaîfir et d'alIégrefÛÉfr Après avoir vifité à Bex , et près de Bex les mines majeftueufes de fon viçux château, le lac iingulier du Lui [[et, les falines du Bévieux, le confluent romantique du Wione et tle YAvençon, le pont de S. Maurice, fon abbaie et fou hermitage, la Biffe- Vache ; on ira à Vevay, en pa fiant par Chitlon et Clarens, im-mortalifés par la nouvelle Heloïje. Biffe- Vache eft une belle chute-d'eau dans le bas- Valais. Le rocher qui la verfo efi fendu perpendiculairement depuis fon fommet, et les deux cotés de cette ouverture font revêtus d'arbriileaux; c'eft du milieu de cette touffe de feuillage, que le torrent, roulant une malle d'eau con-lidérable, fe précipite perpendiculairement dans la vallée, avec une effrayante impétuofité. Sa chute perpendiculaire n'eft pas moindre de 90 à 100 pieds. Le fracas de ces eaux peut-être comparé à celui du tonnerre, et le vent quelle engendre eft d'une telle vio-1 Obfervations locales. violence, que Ton ne fauroit l'approcher en face, fans courir le risque d'être fulfoqué par ce fouille impétueux , chargé de la vapeur aqueufe qui s'élance jusqu'à 5 ou 400 pas dans la plaine, et qui forme plufieurs ruiifeaux par fa condenfation. Vevay, v. page 444 de ce guide. Je confeilîe aux voyageurs de prendre à Vevay un bateau pour fe transporter fur le lac à Genève. Outre les plaifirs variés de la navigation fur ce lac célèbre, on évitera l'ennui de refaire le même chemin par terre. Tverclun. 1 £ journée. On reprend fa voiture à Genève, et l'on fe rend à Tverdun par Orbe, pour voir la belle vallée du lac de £foux, et celle de Romainmôticr, très- iutéreflVuue pour tous les amateurs des tableaux pittoresques. Les eutonreirs, le moulin de 1$011 port, h glacière naturelle, la vue de la dent de Vaulion, qui eil moins élevée, et d'un accès plus facile, que le Montendre, où la vue eft infiniment plus étendue, la fource de l'Orbe, et la mine de pétrole, fout les principales curiofites à remarquer. A Orbe il faut voir l'inftitution de M. Ve-nel, médecin, connu par fes découvertes fur l'orto-pédie, et les tableaux en broderie de mademoiselle Thnmajfet. On comprend, en voyant la fource de l'Orbe fur le fjjura, comment les poètes ont pu déifier les fontaines, ou en faire le féjour de leurs divinités. La pureté de fes eaux, les beaux ombrages qui l'entourent, les rochers efearpés et les épaiffes forêts qui en défendent l'approche; ce mélange de beautés tout-à-la fois douces et impotentes, caufe un f;;i-fiilement difficile à exprimer, et femble annoncer la fecrette 544 VT- LA SUIS S E. Obfervations locales. fecrerte préfence d'un rire fupéricur à l'humanité. fverduu eft une ville bien bâtie; il y'a des fabriques de mouifelines et de toiles, et de bains d'eaux miné-raies fort (àlutaires. On peut voir à la bibliothèque publique les antiquités qui ont été découvertes dans les environs de la ville. De la promenade qui eft à l'extrémité du lac de Neufchàtel, on jouit d'une per-fpective, femblable à une vue marine. Neafchâtel. 6| h. D'Tverdun à Neufchàtel on côloye le lac; la petite ville de Granfon eft connue par la bataille, que Chartes le Hardi y a perdue le 5 Mars 14.76. On peut voir dans l'égide des ftatues antiques de quelque divinité égyptienne. Depuis Granfon on peut faire une ex-curlion dans le val Travers ; cette conrfe n'exige qu'un jour. Le village de Moitié:*-Travers eft célèbre pour avoir fervi de retraite à Rouffeau. On va voir la maifon et l'appartement qu'il occupa. Le teir.vte des lérs, grotte fort va (te remplie de ftalactites, fixe aulfi l'attention des voyageurs. On peut aller en droiture de Moiiiers à Neufchàtel, ou retourner à Granfon, pour fuivre tes bords du lac. Je coufeillerois le dernier parti. Neufchàtel eft très - agréablement fitué; fes environs font couverts de vignes, qui produifent un bon vin rouge; les maifons des fauxbourgs font très-belles, fur-tout celle de M. du Peyrou. L'hôtel tle ville eft un beau monument de la reconnoiflàncede M. Pur-ry. On à établi des fabriques et de manufactures de coion, de toile» peiutcs.. de dentelles au iufeau etc Le ■Obfervations local ai. Le bord du lac, le long de la ville, eft planté de plu-Heurs rangs d'arbres, qui y forment une promenade d'où la vue s'étend jusques fur les Alpes. Le fauteuil de Farel, apotre zélé de Calvin, et qui fut enterré dans l'églife dn bas, eft foigncufement conferve à la bibliothèque des miniftres du comté. Neufchàtel n'eft pas afTez peuplé, pour entretenir des comédiens, mais on donne quelquefois des fpectacles de fociété fort agréables; les concerts font d'autant plus intéreffans, que les dames y chantent, et que l'orcheftre eft en grande] partie compofé d'amateurs. Une maifon cori-ftruite et acquife par plufieurs particuliers, fert à la fois aux bals, aux fpectacles, et à la mufique. La falle eft arrangée de manière, que le théâtre fert alrer-ïiativement d'orcheftre, de fcène, et de lieu d';du m.-blée. L'abonnement pour chaque hiver eft très-modique; on ne peut avoir plus d'amufement et plus de variété avec auffi peu de frais. Ajoutez que la beauté du fexe n'eft pas le moindre mérite des alfemblées de Neufchàtel. A quelques cents pas de la ville, on paffe devant une maifon remarquable par la beauté de fa fituation, par fes caves creufées dans le roc, les plus confidérables de la Suilfe, et par Tes terrafTes qui dc-feendent jusqu'au grand chemin le long du lac. Cette maifon a été bâtie par un particulier nommé Boffet, philofophe et négociant. 11 fut l'ami de l'illuftre Mau-fevtuis, qui féjourna chez lui quelques mois avant fa mort; on le fouvient encore à Neufchàtel de fon aménité et de la fimpiicité de fon commerce. Qvid» «w Vey»g. Part, t. Mu? Sit> yt. LA SUISSE. Obfervations locales. la Chaux-de-Fond et Lorfe. (i journée.) C'eft depuis Neufchàtel que l'on fait généralement, l'excuriion dans les montagnes de la Chaux • de - Fond et de Locle. Je fuis parti, en char-àbanc, de Neufchàtel à midi; j'ai couché à la Chaux - de - Fond, et il ne ni'a fallu qu'une demi-journée pour me rendre à Locle, et de la à Neufcluitet. Quels villages que ces deux villages! la nature y refufant tout aux hommes, ils y ont fupplée par rinduftrie. Les dentelles, l'orfèvrerie, l'horlogerie, la jouaillerie, la bonneterie, la 'ir.utellerie, les ouvrages en émail, en fer, en acier, tes outils pour les arts, les inltrumens de maibematt-ques et d'aftronomie, les ouvrages de la mechamque la plus lavante et la plus compliquée, tels que les automates de Droz, y ont répandu la richellé. C« deux villages fournilTent annuellement environ 40,000 montres d'or ou d'argent,, fans parler des pendules. Ces montres paflent dans toutes les parties du monde, tous les noms de Londres, de Paris etc. Un feu! marchand de la Chaux-de-Fond en fabrique 4n P2* lèmnine, ou 12,080 par an. Les moulins fouterrains, tout aulfi un exemple frappant de leur induftrie. La chute de la rivière du Doux, eft à une lieue des iïrensts. Bienne. Soleure. De Neufchûtel à Bienne il n'y a que 6 heures de U:-:uin. L'églife de Bienne eft allez belle, mais la ville eft bâtie a l'antique. Une fimerbe fource d'une eau limpide faine et intariffable, qui remplit les tuyaux de 60 fontaines publiques, mérite la vifue des curieux. L'on prépare dans les tanneries des cuirs vr. la suisse. s47 Obfervations locales. fort recherchés dans l'étranger. Il s'y eft établi une manufacture de toiles peintes. Il ne faut pqjru quitter Bienne fans acheter les payfages Suifies et lés char, niantes vues du lac de Bienne, que l'on doit aux tà-lens de M. Hartmann. Une promenade mène de Bienne au bord du lac, auquel cette ville donne fon noni. Il faut vifiter l'isle de S. Pierre, l'afyle de jSf.Sf. Rollf. feau. On montre aux curieux la chambre qu'il avoït choifie fur toutes les autres de la maifon, parcequ'on voit les glaciers de fes fenêtres. Cette charmante isle eft un point de promenade, où les ïiabitans des villes et campagnes dans le vôifinage abondent, ainfi que les étrangers. Dans le tems des vendanges, fur-tout les dimanches, c'eft encore plus cortfidérable. Depuis Bienne ou peut faire une excurfion à Soleure, éloignée de 5 heures, et revenir fur fes pas. L'églife de S. Urjè, bâtiment moderne d'un bon genre, et fans contre-dit la plus belle en Suilfe; la façade dè l'églife des ci-devantJéfuites, l'hôtel de ville, la monnoie , la bibliothèque publique, ouverte deux fois par femaine; la grande tour quârrée, ouvrage des Romains etc. font des édifices et des curiofites qui peuvent intéreffer les voyageurs a Soleure. L'hermitagè, et une excurfion fur l'une des fommités du Jura, où l'oeil découvre jusqu'à 7 lacs, méritent auffi leur attention. M, Wallier poffède un cabinet d'hiftoire naturelle. On peut fe rendre de Soleure à Basle eh droiture (îfih.) mais en prenant cette route on néglige ouïes vallées du Jura; il faut donc retourner à Bienne. Mm 2 Baslûi Obfervations locales, Basle. 18 h, (deux journées.) Le plus impofant fpectacie attend le voyageur a une petite diftance de Bienne, fur la cute du &Kra : un rideau de 6o lieues de montagnes qui frappent le ciel de leurs fommets, et refplendiifent au coeur de Tété par l'éclat et le reflet des glaces et des neiges. La vue plane fur la Suifle, la Savoie, l'Allemagne, et plonge fur plufieurs lacs etr fur les villes qui les bordent. Pour jouir encore mieux de ce fuperbe afpect, les voyageurs doivent monter depuis Bienne jusqu'à une ferme, nommée la Maifon blanche, habitée par des Anabaptifles, à une demi-lieue au-deifus de U ville; de là la vue s'étend d'avantage à droite. 11 exifte un charmant petit ouvrage, qui doit guider l'étranger dans ce voyage: c'eft la cour fe de Basle à Bienne, par les vallées de fjjura ; l'auteur eft M. Bri-del à Basle, J'y renvois mes lecteurs, et je ne fais qu'indiquer Pierre vertuis, ouvrage des Romains, la fource delà Birfe, le faut de cette rivière, le jardin d'Arletlieint, et les fites pittoresques et romantiques, dont ces vallées abondent. On couchera le premier jour à Malleray. Les chemins font fuperbes. Basle, Y. tableau etc. VI. L A S U I S S E. Sf9 2. Plan d'un voyage d e 6 à 3 femaines, te* qu'il con vien d rp it aux. dames et à la plupart des perlonnes, qui voyagent en S u i f f e. Schaffhoufe St. Gall. Herilau. Wintertlmr. Zurich. Excurfion furie Ln^evberg. Zng. Excurfion à Einfiedeln. Lucerne. nen, à Grindelwald et I-Lissli. Fribourg. Vevay. Excurfion à Bex, et aux falines deBévieux, à St. Maurice et à Pilîevachd (deux journées). Laufanne. De Lucerne on pourvoit Genève. traverfer le lac, jusqu'à Excurfion à Chamouni. Fluelen; monter depuis Yverdun. Altoïf fur le Gotthard; Neufchàtel. revenir à Altorf, et re- Excurfion à la Chaux-détourner à Lucerne, par Fond et à Locle. Schwitz, ce feroit l'affaire Bienne. de 7 à 8 jours. Soleure. Surfée. Bienne et isle St. Pierre. Berne. Par les vallées du Jura. Excurfion à Lauterbrun- Basle. Je renvois au plan No. j. pour ce qui regarde les di fiances et les obfervations locales. Mm 3v 3. Plan 5, Plan d'un voyage rapide de fl à 3 fem aines. Basle. Hindelbank. Vallées du Jura. Surfée et Senipach.' ; Bienne. Lucerne. Isle St. Pierre. Zug. Nidau. Excurfion à Einfiedeln, Seedorf (bonne auberge). Zurich. Berne. Sur le Lagerberg. Excurfion à Lauterbrùnnen EgHfhti. et à Grindelwald. Schaffhoufe. VI. LA S U I S S E, 33, 8. - Cartes itinéraires." Manuels. Relations de voyage de fraîche date. V. l'article, No. 6. Etat des portes etc. Page 464.. Ajoutez. Le guide des voyageurs en Suifle. A Paris «* à Genève. 1^91. Mm 4 VIT. VIL L* ALLEMAGNE. Grandeur SoL Denrées. Population. Langage.. Religion. Gouvernements For-ces de terre. I_j Allemagne a félon M. Bufching 11,124 milles quar-Gr.-ut. rés allemands; félon M. Fabri n,58o, et fuivant «irur.. M. Ranciel 12,000 de ces milles. On fait mon 1er com-ropuia> muiu'ment fa population de 28 k 5a millions, et peut-être qu'elle excède ce nombre. L'air en général y eft tempéré et modifié, de tout Climat- côté par les forè.j, mais particulièrement au fuel par des montagnes, des vallées, et les vapeurs d'une infinité de ruifleaux, de rivières et de lacs, et au nord par la mer et les bois. Un ancien auteur a avancé dans fes écrits que les Allemands font ceux des Européens VIL L'ALLEMAGNE. 55i péens qui vivent le plus longtems. Suivant la théorie tle Mayer les degrés du thermomètre de JAéaumur pour l'Allemagne font: Latitude. Hauteur moyenne du Différence f* thermomètre. plus grand» A5<> 12* 9* 5a io 55 a i2f Il y a quantité de montagnes en Allemagne et en paîtie fort hautes, par exemple les montagnes des Géans et de Sudète, entre la Bohème et la Moravie Monta, d'un cote et la SileJie de l'autre. Le Kalenberg dans le pays d'Eus. Le Birnbaumerwald dans la Carniole, YAlb et la foret noire dans la Suabe, la montagne de Fichtel, le Harz ou la forêt Hercinie, le Hundsruck, les montagnes Vosges etc. La Bohème et le Waldek font les deux pays les plus hautes d'Allemagne. Entre les fleuves navigables, on compte, le Danube le plus Fleuves-grand fleuve de l'Europe et en même tems du peut nombre de ceux qui coulent du couchant au levant ; le Rhin; le Mein; l'Elbe dans lequel le flux et reflux de la mer du nord agit jusqu'à environ 2o milles de fon embouchure; l'Oder; le Wefer; l'Efcaut. Les lacs les plus remarquables font les lacs de Confiance, de Chiem, de Cirknitz,, de Dumer et de Muritz* L'Empire d* Allemagne, ou le St. Empire Romain efi divifé, depuis les années i5oo et i5i2 en io cercles fa voir, les, cercles i.. d'Autriche, 2. de Suabe, Diyi£ou 5. de Bavière ,. 4. de Franconie, 5. de haute -Saxe», G. de balle.Saxe, 7. du hant-Bbin, 8.. dubas-Bhin,. M m 5- 9. de $$1 VIT. L'ALLEMAGNE. ■ g. de Weuphab'e, 10. cle Bourgogne. On comprend aulli dans l'empire d'Allemagne, quoiqu^lles ne l'oient pas coinprilès dans les cercles, la Bohème, la Moravie, la Lu face, la partie méridionale de la Silène, 25 comtés immédiats, feigneuries et chapitres; les cantons de la noblelle immédiate de l'empire; les 5 villes et bourgs dits Gantrbfckaftlich, de Burgfrjedberg, de Gelnhaufen etc.; et les villages libres impériaux dans la Suabe, la Fvanconie, et dans io cercle du haut-Rhin. H faut y ajouter quelques provinces Italiennes , de ci-devant royaumes de Lombardie et de Bourgogne, qui relèvent de l'Empire allemand. Le corps Germanique eft un compofé de plus de 000 états, grande et petits, et de dénominations différentes ; des électorals (dont l'un eft un royaume); des archevêchés; des évèchés; d,?s abbayes; des piwùtés ; des duchés (dont l'un efi un archiùuché); des comtés palatins; des marggraviats ; des landgraviars; des principautés; des bnrggravints ; des comtés avec titre de principauté ; des comtés ; des feigneuries ; des villes impériales; des cantons de la coblelfe immédiate; des villages libres impériaux. L'Empereur eft le chef du corps Germanique: il eft élu par les électeurs. Mais fes revenus fixes ne montent guères par an à plus de 14.000 florins. Les Ooaver- états de l'Empire fe divifent en états eccléfiaftiques et féculiers. Ils s'alfemblent à la diète impériale, à Ra-tisbonne, où ils forment trois collèges: 1. Le collège électoral compofé à préfent de 8 électeurs. 2. Le collège des princes, qui comprend les princes, prélat», comtes et nobles de l'Empire, et qui compte cent voix ou fit. L* A L L È M A 6 N B. g53 on votans, y compris les voix de la Savoie eh de Bi-fonce, maiB qui depuis 1667 et T^7^ "'ont plus voté. 5. Le collège des villes libre^, divife en deux bancs, le banc du Rhin et le banc de Suabe, et comptant 5i villes votantes. II y a deux tribunaux ou cours fupé* Heures de l'Empire: 1. Le confeil antique; l'empereur nomme le préfident- et les 16 confeillers; ce tribunal a deux bancs, le banc des nobles, et le banc des lettrés, il rélide depuis i5o,o à Vienne. 2. La chambre impériale qui ne comprend que 25 affelfeurs, quoique ?es états en nomment 27, favoir les catholiques 14, et les proteftans 13. Cette chambre, impériale a fixé Go» féjour à Wezlar depuis 1688. On a établi dans chaque cercle des directeurs qui ont le pouvoir de convoquer, l'aflemblée des états de leur cercle. Mais ces a tremblé es ne fe tiennent plus que dang-les cercles du aajut et du bas-Rhin, de Bavière, de Franconie et do Suabe. En tems de paix l'armée de l'Empire doit être forte dé 80,000 hommes, et en tems de guerre de 120,000. Pour fournir une caille de guerre de 1J millions de florins, les dix cercles contribuent dans la proportion* fuivantel Le cercle d'Autriche, 5o6\3r;.o Florins. 20 Kreutzers. — •— Suabe i56,56o — i5 —- — -r- Franconie, 115,481 ?5 ■— ■— — Bavière, 91,261 — 5 — —■ — Haute-Saxe, i56,5(>o — i5 — — — Baffe-Saxe, \56,56o — i5 — — — Haut-Rhin, 101,/tii -r- 5o —t — *-i Bas-Rhin. io5,654 — 5 — — — Weftphalie, i56,56o — i5 — - — Bourgogne, i56,56o —r %5, — Ta- 55s Vrr. L'ALLEMAGNE. Tableau de la grandeur, des revenus, et des Surface en milles quarrtg d'Allemagne. C.T.HKÏCTf Forces terre. Noms des ttatf. Etat d'Autriche; fuivant M. Gilbert, fuivant M. RandeU 11,149. 10,800 (dont les états allemands comprennent 4,200) Etat dePrufle; (y compris les Margraviats d'Anfpach et Ba-reuth, et non la nouvelle acqui-fttion en Pologne.) Le Palatioat et la Bavière* 3,666. 090. Electorat de Saxe. 706. ( 726^, fuivant d'autres.) Electorat de BrunswicK 5i4* Mayence^ 140. Trêves» 12a. Cologne et Munfter.. 352.' Saxe- Weimar et Eilenactu 36 Saxe-Gotha et Attenbourg-. 53*). V C!eft l'un des états les plus peuplés comme des plus heureux d'Allemagne. On compte dans le duché de Gotha, Rrand de H milles quarrés, environ 3,478 habitans par mille. VK L'ALLEMAGNE» 5J? forces militaires des états germaniques *) Revenus annuels. Population. Forces militaires. 91 millions, flo- 25 millions (fui- Plus de 1280,000 rins impériaux ; vant Mr. Randel troupes réglées, en fuivant Mr. Ran- 2i ; les états aile- tems de paix, del j5 millions ris- mands en corn-dalers. prennent 10 mil- lions. ) Plus de 27 J mil- 6f millions. 500,000.. lions risdalers. 9,000,000 rïsda- 1,900,000 3o,ooo. lers. Les deux tiers de cette fomme font levés en Bavière. 7,5oo,ooo dalers. ris- 2,000,000 (2,10 5,ooo fuivant d'autres.) 3o,ooo. 4,000,000 -dalers. ris- 1,000,000. 22,000. i,5oo,ooo dalers. ri9- 56o,ooo. 2,200. 600,000 dalers. ris- 260,000. 1,200. 200,000 dalers. ris- 670,000. 5,ioo. 600,000 dalers. ris- 90,400. Les Un corps de deux tiers de cette chalfeurs et de nilfent Weimar et lice. Jene. 700,000 ris- x 65,ooo 2,000. dalers. Saxe *) Suivant M, jRandvi. «t le* notices les plus récent «s. 55S .,V"jI' A 1> L E M A G ^ £. ivoœf (t*tf. Sur/ace en milles quarts a'Allemagne. ■ Saxe Cobouvg etSaalfeU» ' ïtï. Saxe-ÏIilHbdurghoufe. • Saxe - Meiiiingcn-. 2ort Duché de Brunswick. 9 \. Meklenbourg-Schwérin. £80-. Mcklenboûrg - Sfréhtz. Go. ÎJolfrein. 175. Wirtembevg. i55> Deux-Pou:». 92. HefiVGaffel. i56. HeiTc-Darniftaut. 102., V: o 65. Oldenbourg. 45|» Anhalt-Deflau. i2. Anhalt-Coethc. 11. Anhalt • Bembourg. I2t vii. l'allemagne. 5. Revenus annuels. Population, Forces militaires. 120,000 écus, argent d'Empire. 80,000 écus. i5o,ooo écus argent d'Empire. 153 hommes, non compris lu milice. Le contingent du cercle, et 700 milice-. i£ million dalers. ris- i85,ooo. 5,ooo. 700,000 dalers. ris- i,3oo,ooo. i,a5o. 55o,ooo dalers. rifl- 60,000. T3o corps, gardes 900,000 dalers. ris- 5io,ooo. 6,100. 2,400,000 dalers. ris- Coo,ooo. 5,ooo. 5oc,ooo rins d'Empire flo- --* La corps garde , les h 2,100,000 ris- 4^0,899 d'après 14,000 dalers. le dénombrement troupes réglées, de 1789. 1,200,000 dalers. ris- 25o,ooo. 5,000. i,5oo,ooo dalers. ris- 200,000. 3,000. 000,000 dalers. ris- 90,000. 000,000 dalers. ris- 34»ooo. 1 - ' 90,000 dalers. ris» 24,000* 140*000 iâlersi i ris- 24,000. H»'— An* 56o VIT. L'ALLEMAGNE. Kotks des états. Surface en milles quart-!s ' d'Allemagne, Anha^t-Zerblt. i5. La principauté tle Schwarz-bourg, les branches tle Sondera-haufen et de Kndolfïadr. Lu principauté de VValdek. 34.. Comtes tle Lippe. 35. Comtes de Wernigerode. 4ï- Princes et comtes de î\eufs. 20J* Salz bourg. S4-0. Pafiy.u i5. Wurzbouirg et Bamberg. i55. Speier. û3. Hildesheim. 54» Paderborn. 54* Osnabrouck, 58. Liège. io5, FulJe. 5o. On a iaiffé en blariç quelques articles, faute de VIL L'ALLEMAGNE. 5?î Revenus annuels. Population* Forces militaires,. 120,000 risdalers. 21,000, 2o5,ooo ris* dalers. 200,000 risdalers. 200 ooo risdalers. 100,000. •73,000, 67,000. I2,500i 5 compagnies et quelques bataillons à la folde de Hollande. 800,000 Hé- 200,000» rins de Rhin. 200,000 florins. --- 2,5oo,ooo ris- 245,000. dalers. 3oo,ooo flo* *- ■ rins d'Empire» 25g,ooo ris- ■—— dalers. 600,000 fia---» rins de Rhin. 180,000 fl.0- 121,000. rins. 1.200,000 flo- 220,000. rins. (L'évêque n'en reçoit que 800,000. ) 000,000 flo^ 80,000» rins. renreignemens exactSj tilùa* A« Voyag. I'm. I» N». 1,000 troupes réglées, non compris la garde du corps , et 10 à 12,000 milices. 2,000 non compris la garde à cheval et la milice. Des gardes à cheval et à pieds et des houflards. g compagnies de troupesrégiéesi 2,000. Des houffards et quelques compagnies d'infanterie; II s 66J ' Vn. L'ALLEMAGNE. Il y a en Allemagne 2,35o villes 7 compris 61 villes libres impériales, 3,ooo bourgs, cp à 100,000 vil-loges , 3i,75o châteaux, fans compter les milliers de jr.onaftères, chapitres, hameaux etc. On y compte 55 univerfités, et un grand nombre de collèges, éco- Rtligion- les publiques etc. Les trois religions dominantes depuis 1648, font k catholique, la luthérienne et la informée. Les Juifs, les frères Moraves, les Memno-nites, les Vaudois ne font que tolérés : M. Randd fait monter le nombre des frères Moraves, à 25,ooo. On L*ng«g«- parle deux fortes de langues, l'allemand proprement dit, qui fe partage en deux idiomes le haut et le bas allemand, et l'efclavon ou le vandale qui fe parle clans l'intérieur de l'Autriche, en Bohème, en Moravie, dans la Luface, dans le Brandebouig et dans Une partie du duché de Lunébourg. Du tems de TiScite les Allemands chantoient déjà des anciennes romances, ou chanfons hiftoriques; la langue allemande devint deja la langue des favans dans le 9 fiècle et les Ménétriers allemands étoient contemporains des Troubadours de l'iovence et de Sicile. Du tems de Rudolphe d'Habsbourg la langue allemande fut celle des chanceleries ; cependant ce n'eft que de nos jours qu'elle obtient la comidéralion que chaque peuple doit avoir pour fa 1..ère-langue. On compte maintenant en Allemagne plus de 7,000 auteurs vivans, et plus de 5,ooo livres et cciits qui fortent annuellement de la prelle. L'idiome faxon palfe pour le meilleur et le plus pur. Bar-mi les livres qui font d'une néceflité indifpenfable à un étranger pour la connoilfance de la langue allemande, les principaux font le nouveau dictionnaire et autres ouvragée, grammaticales de M. Adelung. Le dkùunaire allemand et françois qui paroit à Manheim chez VIT. L'ALLEMAGNE, 565 • i.ez M. Schivan peut auiïl être d'un grand fecours ïurtout aux François. Du refte cette langue a Je fort de toutes les autres laugues rivantes, que les grammairiens font et reftent d'avis difïérens dans les principes et dans les règles. Plufieurs favans, par exemple, s'attachent depuis quelques années, mais heureufe-ment avec peu de fuccès, à changer l'orthographe d'une manière tout à fait étrange. L'Allemagne a du bled en abondance, on cultive même du ris, du maïs, Dtnxéefc du dù-nkel dans plufieurs provinces. On recueille quantité de lin et de chanvre, mais principalement le premier. Le meilleur lin de tout l'Empire fe recolle dansleBrabant, les provinces de Luxembourg, de Fïai-nault, de Limbourg et fur-tout en Franconié. On parvient à le filer avec tant de fineUe qu'on compte jusqu'à i/|.3 fortes de fil. Une feule livre de lin filé pour, dentelle peut aller jusqu'à i~,ooo florins. En 1776 la Siléfie exporta pour 4,127,006 risdalers de toile, auquel on ajouta pour 410,404 risdalers de toile de Bohème; cette toile pallà à Cadix et en Amérique. Les meilleurs vins de l'Allemagne font ceux des cercles du Rhin, de Franconié et de quelques contrée1? de la Suabe et de l'Autriche. Depuis environ cent aus la foie fe cultive avec fuccès dans le Paint inat, lé Tirol, la Saxe, les pays de Bade et le Brandebourg-. Le houblon et la bière eft un article important pour l'Allemagne. Sur-tout en Bohème et en Bavière. On bralTe la meilleure bière à Aiisbourg et Brunswik. Le tabac, découvert par l'henni le efpagnol Romain Pané que Colombe laiifa à l'isle de S. Domirîgue en 1498, fut transporté en Allemagne vers l'an i56o. La culture en monta infenfiblement jusqu'à ce qu'enfin depuis quelques années, fous l'aufpice des troubles de JSa 3 ÏÀmè* ; 564- yiL L'ALLEMAGN E. F Amérique feptentrionaîe, clic parvînt à un degré fi éiniiient, qu'on transporta en Amérique du tabac fabriqué en Allemagne; les Hollantlois en 1778 y firent palTei* 00,000 quinlaux. Le tabac de Nuremberg, de ïlanau , d'Offenbach, de Manheim, cl. d'Uekermark, palfe pour le meilleur. 11 y a en Allemagne une grande quantité de bois pour chauffage, pour charpente, et pour la marine, on en charie fur le Rhin pour la Hollande annuellement pour plufieurs millions de florins. On y élevé des beftiaux, des moutons qu'on améliorie en plufieurs endroits par des béliers efpagpolf, particulièrement en Saxe et en Silène; les manulaci.u-xes de laine font très-confidérables, on peut évaluer le nombre des moutons en Allemagne à i5 millions. Le nombre de cochons et d'oies eu Weftphalie, en Meklenbourg, en Bavière, en Pomméranie etc. eft prodigieux. L'Allemagne fournit une grande quantité de chevaux, mais en général plus de chevaux de irait, comme étant meilleurs, que de chevaux de ftlle. Les plus eftimés font ceux de Holfieiii, du Meklenbourg, de l'Oftfrife, du comté île la Lippe Dclmold, et les chevaux fauvages de la forêt de Douisbourg etc. L'Allemagne a peu de mines d'or mais en revanche plus de mines d'argent qu'aucun autre pays de l'Eu* i ope. En 1729 on trouva dans la montagne de S. André fur le Harz, un morceau d'argent maffif de 104. livres pefant, qu'on confervoit dans le Murée de l'univerfité de Goettingue comme une rareté précieufe, mais qui fut malheureufement volé. Les plus anciennes mioes d'argent de l'Allemagne font celles de la forêt ifercinie. La IïelTe, la Saxe, le Tirol et l'Autriche a aufli les Bennes qui ne le cèdent pas en.richeUe u celles du Harz. On trouve eu Allemagne une quantité Vit. l'al r. e :\r a g n-el 3^ thé étonnante de cuivre, de fer et de plomb. Le marbre et l'albâtre s'y rencontrent auû! en abondance. 11 s'y trouve des pierres précieufes de différente bonté-les diamans de la Bohème et de la Siléfic etc. font citâmes mais ne pallient pas pour parfaits. En 1775 or* trouva en Bohême un diamant qui pefoit 42 carats et .# demi "*). L'Allemagne eft riche en fel, en tourbe, en charbon de terre. L'évèché de Liège exporte annuellement pour 100,000 ducats en charbons de terre. On pourrait compter en Allemagne {dus de 1,000 bains minéraux, eaux et fources thermales. Mais il n'y a gueres plus de i5o, qui jouiifent d'une célébrité. Les e;ïux de Pyrmont rapportent annuellement 40,000 risdalers, celles de Spa rendent par an 271,815 livres de France, et en 1778 il fut envoyé pour le compte des particuliers i,oi5,ooq bouteilles d'eau de Schwal-bach qui produifirent une recette nette de 80,000 florins. La Saxe, le Bareuth et k Bohème, fourniiïent de très-belles ferles. Les ruilTeaux, les rivières, les lacs et les cotes de l'Allemagne regorgent de poiilons. Entre les autres productions de ce vafte état il faut compter la manne, la navette, toutes fortes de fruits, l'huile, le fafran, la garance, le miel, la cire (lepays d'Hannovre p. e, gagne par an plus de 000,000 livre* de cire), l'étain, le vif - argent etc. Nn 5 2. "j Les plus gros diamans qui exiftent actuellement dan» le inonde font, le diamant qui fut apporté du BréTd en Portugal et qui pefe 1,680 carats ou 12 onces et demi; fa valeur feroit de 224. millions de livres fterling, par conféquenC impayable; le diamant du grand Mogol de 279 carats et demi, lequel fut eftim* par Tavernier 2,500,000 risdalers; le diamant que flmpô-ratrice de Kuffu acheta en 1772 et qui fitftf VIT. L'ALLEMAGNE | 2. Poids. Presque chaque état, chaque ville principale a que? qucs fortes de poids particuliers; mais il feroit trop étendu, de faire ici rémunération de tous les poids d'ul'âge en Allemagne; nous nous contenterons de détailler le poids de Hambourg, qui, peut fervir de lie fixe, pour y rapporter tous les autres. to 4^ o w o b 3 3* w o - «F |3 v^i Ol CO -4 OO 4r* K> H- O-l Ol co O O Ci 4." CO 4-- ~ tO O B m Wl jf •* f io u ©. O W S ~. s w ^ co o +- o b ci S. - .„ t k 3° . °? T Ce qui pefe carats trois quarrs; le diamant du grajid duc un Toscane Ae 13,9 carats et enfin les deux diamaus volés de la couronne de i'rance, fua de 136 carats troi» quarts, et l'autre de 106, ^ Ce poids fe nomme kr.rat. 72 karats font égaux Poids à 004 afes, ou i loth. Le karat de 4* a/es. Sclùff- Centrer Stein, Lies- Suhi, pfund. ou (pour le lin,) pfur.J. (pourles laines quintal. et plumes} »! 20 28 280 X 5, 112 X 20 X »! X4 X 10 pour pe-1er les pierres y.. prûcipu-*-ivres. fe» et les perles. Grands poids de« marchands. Le Scfiijfpfund de frétage a 020 livres* ou 20 Liespfund de 16 livres. Livre. Marc. Onces. Loths. Pfenninjr. i^j: au drachme. l s 16 52 128 5l2 10,080 1 8 16 64 256 5,o4a 1 0 8 52 600 4 16 5i5 v 4 7^ JE''** '' a. »9fî DiviUea d'une livre- 3. . Mefures longues, liquides et rondes* Par la même raifon ci - delfus énoncée, nous ne don* nerons ici que les mefures qui font en ufage à Hambourg et dans quelques autres villes principales, et qui peuvent fervir de règle fixe, pour y rapporter toutes les autres. N n 4 Une longue». Une perche ou ruthe, a 2 toifes ou Jdafter; i klaf. ter a 5 aunes ou i£ ftab; i ftab a 2 aunes; i aune elle, ■ 2 pietls, /tt/5; i pied a i2 pouces, zoll; un pouce a i2 ligues mefure de France. Le pied de Hambourg contient 127 lignes françois, et le pied rhinlandique, iSo,, i3 de ces lignes, hiyniAet, pivifion des mefures licpiides à Hambourg, 4> -t* ta » 10 w 4> Oi O o 3 § Kl g 4* m to co co fcï 4^ Cl o O O Vé K> 4> CO ^ q o 01 to fc> «F» 00 Cl 4-v O o o 4» 4> 5- <1 cm m Ol 4> C» *>1 çp !? * |0 4> O CD Cl O IO O 2 » ^ Mm «t* M" 5 ? )1V1« . VII. L'ALLEMAGNE. gg} Divifion de la mefure des vins à Francfort fur le Mein. Stucifafs. Fudcr. Ohm. Viertei. 71 l&Q Goo 6,400 6 l20 480 i,/i.8a z 20 80 3no l 4 1 16 4 Divifion de la mefure des vins à Vienne. Fudcr. Dreijii>:g. £i:w — l'abbaye de St. Ulric — l'églife deAiwb, St. Anne — l'églife des recollets: (l'orgue de cette églife eft très - renommé , et regardé " comme rim des pins grands de l'Allemagne — les hôtels du baron de Liebert, et de M. de Koepf: (d'autres maifons fe diftinguent par des belles peintures à fresque, d'une haute antiquité : par exemple, les maifons qui appartiennent à MM. Herzog, f Bergmuller, Willer, Benz etc.) — l'hôtel de ville: (peut- être le plus beau et le plus régulièrement bâti d'Allemagne ; le grand fa-lon ; Samfon et Déifia, par Krauach etc. ■— la tour de l'erlach — l'arfenal — la maifon de correction — la maifon deFugger, ou la Fuggerey — le collège des ci-devant Jéfuites — la porte, appellée le guichet ou Einlafs: (c'eft un chef d'oeuvre de mécanique, dont on ne fait plus ufage, mais qui eft encore en très - bon état, et qui mérite d'être vu.) — les fontaines publiques: (les plus remarquables font, les fontaines de Mercure, d'Hercule, et d'Augufte ornées de ftatues en bronze). Collections. Cabinets. La bibliothèque de l'école Luthérienne; les cabinets de peinture, de M. M. de Beifchach, Obwexer, Bioley, Veith, Stetten, Gun-ther, Fachmann, Halder, Goeritz, Provino. Les médaillers de M. de Schwarz de Schwarzenberg, (le plus confidérable;) et de M. de Stetten. Les bibliothèques de la cathédrale; de St. Ulric: (elle poffède des defleins et des esquilles du célèbre Durer, et quelques manufcrits fort rares.) des Dominicains'. des recollets; des ci-devant Jéfuites; des chevaliers de la croix, de M. le confeiller-privé Zapf, de M. M. les frères Veith etc. Le cabinet d'inftrumens malhémati- O o 5 ques .ques de M. Brander. Les cabinets d'hiftoire naturelle dç M. M. Cobres, Steiner, Lang et Bifchof ; le premier eft auJli poireffeur d'une bibliothèque, qui ne contient que des livres d'hiftoire naturelle, et dont il a publié le catalogue. Cinq cabinets d'eftampcs, de lyi. M. Haid, Herzberg etc. (Excepté Mayencc, il n'y a point de ville en Allemagne, qui foit auffi riche eu antiquités Romaines que la ville d'Ausbourg. On trouve des monumens et des infcriptions dans les murs des églifes de St. Ulric et des Dominicains j à quelques unçs des portes de la ville etc. ). Spectacles* Divertiffemens. Théâtre allemand: théâtre de fociété: académie de mufique: Bals: Ri-dotlo; les parties de plaifir au cabaret: les excurfions à YAblafs; aux; 7 tables : (guinguettes Jituées très - .igré-. ablement) aux villages de Gorkingen, d'Oberhaufen. Promenades. Le jardin du cl-devant collège des Jéfuites: la promenade devant la porte de Gorkingen, Auberges. Aux trois Maures:- (bonne auberge) àt l'agneau blanc: (au fauxbourg), fabriques. Manufactures: d'indiennes fmes et communes; de galons d.'or et d'argent; de papier do* ré et argenté; de tabac en poudre; d'ouvrages artifte-r ment travaillés au feu; d'argenterie; d'eftampes; d'images de faims;, de filigranes; de parchemin; de cordes etc. Il y a dans cette ville un moulin à poliç \es pierres précieufes. Livres qui peuvent fervir de guide. Befçhreibunç der Reichsftadt Augsburg; von Stettçn ^788. 8. BAM- fcir. S. * A"L X BMiA G N. g; 5S3 BAMBERG. Population, 19,000 h«, Edifices remarquables. Curiofjès. Le château de réfidence — la cathédrale: (les reliques; le tréfor ; les tombeaux de l'empereur Henri II., de l'impératrice fon époufe,. et du pape. Clémeat II. Les étrangers fe muniront d'une permilïïon du Prince - éve.que, ou du gouverneur, pour fe faire montrer le tréfor et les reliques ;. permhTion qui ne fe réfufe jamais. J'ai obfervé que la couronne de Henri H.,. et plufieurs mif-féîs, et reliquaires étaient, ornés de pierres antiques gravées., d'une rare beauté. ) — l'églife des ci-devant Jéfuites — le monaftère des Bénédictins ,. dit le. Moeneîisberg: (on y jouit d'une vue fuperbe, fur-tout dans la £dle au billard..) — le pont fur la Rednitz„. Etabliffemens littéraires et utiles. L'univerfité t ïinftitut des pauvres et des domeftiques: les fociétés. de lecture: les bains fur la Rednitz». Collections. Cabinets. Les bibliothèques de Ta cathédrale ; des Bénédictins ; des Dominicains ; des re-coilets; des Carmes; 'du Séminaire; de l'Univeriité» Le cabinet d'eftampes de M. le confeiller eccléfiaftique; Charaané : le cabinet d'hiftoire naturelle de M. ïe chanoine LautenLak :. le médailler de M. le vicaire Stang. Amufemens. Le club : la fociété de thé de la no-bleffe: le théâtre de fociété: les bals, dits d'entrée: les- concerts pendant l'hiver: les aûemblées de danfe s Buch 6b Bamberg. Auberges. A L'agneau blanc: à l'aigle nom. Oo 4. Envi- SU VTT- L'ALLE M AON E. Bamberg. Environs. Le château (le Gcievswerth, et fa fuperbe orangerie. Marcards - bourg, ou le Seehof, château de plaifance, à une petite lieue de la ville: le monaftere de Banz. Mélanges. Dans les archevêchés de Wurzbourg et de Bawberg il feroit très-ailé de faire une collection allez curieufe do vieilles romances de chevalerie, de légendes et de contes de revenans. Voici un de ces contes. L'empereur Henri II. fondateur de t'évèehé de Bamberg, jaloux de fa femme Cunégonde, l'avoit foumife à l'épreuve du feu, et on la trouva entièrement innocente. Tous deux avoient fait faire deux cloches pour la cathédrale. Comme ils fe promenoient quelques jours après l'épreuve du feu, on commença à fonner leurs nouvelles cloches. La cloche de Henri avoit un meilleur fon que celle de fon épôufe. Celle-ci en fut choquée. L'empereur pour lui donner une preuve de fon amour et de la fmcérité de fa réconciliation, ota l'anneau d'or qu'il avoit au doigt et le jetta à une demi-lieue delà fur le clocher de la cathédrale. L'anneau frappa la cloche de l'empereur et la fendit, de forte qu'à préfent même elle tonne encore le calfé. Voilà un trait de galanterie un peu trop dê> licat pour le dixième et onzième fiècle, Berlin. BERLIN. Population. 151,000: y compris la garnifon. Edifices remarquables. Curiofites. Le château royal: (fa longueur eft de 400 pieds, en face de la place; fa largeur de 216 p. et fa hauteur de 101 p. rhinlan-diques. Les appartemens, fur-tout ceux de la féconde Conde étage font d'une riciieile et d'une magnificence Berlin, vraiment royale. Du haut des balcons on jouit, par un tems clair, d'une très-belle vue. Le château eft bâti en grande partie fur les delfins du célèbre Schlu-ter.) — ?Monbijou — les écuries royales — l'arfenal: ( le bâtiment le plus beau dans fon genre,, qu'il y ait en Europe; on remarque dans la cour, les 21 masques, ou vilages des mourans, qui repréfentent les traits défigurés de la mort; ils font de la main de Schluter; on y montre aulfi la ftatue de bronze de Frédéric I. par Schluter et ^jacobi. ) — le théâtre de l'opéra: (la falle peut contenir 5,ooo fpectateurs. ) — le bâtiment de la bibliothèque royale — les bâtimens de l'académie royale de feiences: (on y trouve le théâtre anatomique et robfervatoire. ) — la bibliothèque royale — l'hotel de ville — la banque — le palais du gouverneur — l'hotel des cadets — l'hôtel des invalides — la charité — les cafernes — le théâtre allemand —( les palais du prince Henri, du prince royal, du margrave d'Anfpach, du prince Louis de Prulfe, du prince Sacken, du comte de Schulenbourg, de l'ordre de St. Jean, et un grand nombre d'autres palais etc. — l'églife de St. Hedewige: (dans le goût du panthéon à Rome.) — la cathédrale, ou le dôme: (les fépulcres des anciens électeurs et rois.) — les nouvelles églifes fur la place des gens d'armes: (principalement les tours, et leurs ftatues de cuivre, représentant la religion triomphante, et la vertu victo-rieufe.) — l'églife de la garnifon: (les L\ tableaux de la main de Rock, qui repréfentent la mort des /{.grands guerriers Pruffiens, Schwerin, Kleifî, Keith et P/inter-feld. L'églife eft ornée d'un grand nombre de drapeaux et d'étendards, qui font autant des trophées de Oo 5 la uwfiiu la valeur PrulTienne.) — l'églife de St. Fiérre l'églife de Ste. Marie: (et fa belle tour gothique.) —; l'églife de St. Nicolas: (remarquable par fa haute antiquité, et par les tableaux et fépulcres, que l'on y trouve, fur-tout par le monument de PufFen-dorf.) — l'églife paroiffiale — l'églife de St. Sophie: (toutes les églifes peuvent être regardées comme des bàtimens du premier rang; nous paifons fous filence un grand nombre d'autres églifes. Dans l'églife de St. Dorothée, il faut remarquer le monument du comte de Mark.) — la place de Guillaume, ornée de ftatues en marbre de 4 grands capitaines de la guerre de fept ans; favoir Schwerin, Seidlitz, Keith, Winterfetd.) — la ftalue coloffale et équeftre du grand-électeur, Frédéric Guillaume; chef d'oeuvre de Schluter: elle pèfe plus de 3,ooo quintaux de bronze — le pont royal — la fuperbe porte de Bran-denbourg: (dans le goût du propylée d'Athènes. ) Fabriques. Manufactures. La fabrique royale do porcelaine: (elle excelle fur-tout dans les fleurs; et c'eft une des premières curiofites de Berlin. ) des fabriques et manufactures de draps (fur-tout de drap bleu de roi), de laines, de velours, de foïeries, de bas, de rubans, d'indiennes, de toiles peintes, do fleurs italiennes, de papiers de toutes les efpèces pour tentures d'appartemens, de t3pifleries, de cuirs, de tabac, d'ouvrages en acier, de montres et d'horloges etc. Des rafine»ies de fucre; des moulins à poudre. Le3 deux magafins de meubles. (Il exifte à Berlin un grand nombre d'artiftes et d'ouvriers experts dans tous les genres et de tous les métiers; mais il feroit impofûble de les énumérer ici). Cot- VTT. L% A L t E M A G N B. Collections. Cabinets. La bibliothèqtie royale: (elle contient plus de iGo,ooo volumes.) les bibliothèques de l'académie des fcicnces ; du tribunal fuprè-me, du Kammergericht; du département des mines; du corps de génie; du collège de famé; de l'obferva» toire ; de l'académie militaire ; de la fociété d'hiftoire naturelle; des églifes de S. Pierre, de S. Nicolas, de S. George et de Ste. Marie; des collèges de Joachimsw thaï, de Friedrichswerder et du „grauen Kloftev"; de l'école -réale; delà loge aux trois globes; de la loge royale York: (et plus de 40 bib^'othèques particulières. ) les cabinets royaux de médailles, d'hiftoire naturelle et de raretés au château; le cabinet de médailles, d'hiftoire naturelle et d'inftrumens de phyfique de l'académie des Sciences; la collection d'inftrumens de mathématique et de phyfique du département des mines; le cabinet d'anatomie et d'inftrumens du collège de chirurgie s les cabinets d'antiquités, de médailles, d'inftrumens, d'hiftoire naturelle de l'école - réale * du collège de Joachimsthal ; de la fociété d'hiftoire naturelle, de la loge aux trois globes ; de M. M. AcharcL, Afchenbom, Bode, Bloch, Klaproth, Palias etc. etc. Le cabinet royal de tableaux; les cabinets de tableaux et de deffins de M. M. Bauer, Bemoulii, Céfar, Gbo-dowiecky, Concialini, Daum, Ephraïm, baron de» Heinitz, d'It/.lg, de |MeiI, Mbhfen, du comte de Neale, de Nelker, Oehichs, Bode, Roloff, Schutze etCi EtabliJJetnens tittéraires* utiles et charitables. L'académie des fciences: (les féances fe tiennent les jeudis) l'académie des arts; h fociété d'hiftoire naturelle; l'académie militaire et le corps des cadets; l'académie de génie et d'artillerie; l'école royale dvcquita- tiou ; Beilin. tion; la fociété royale de médecine et de chirurgie; (l'inftitut clinique et la maifon d'accouchement) l'école vétérinaire; l'inftitut des élèves aux mines; l'académie des eaux et forêts ; les collèges de Joachims-thal, du graucn Kloflcr, de Friedrichsvverder; le collège de la colonie françoife; l'école du dôme; l'école dite réale; l'école de charité; la pépinière des chantres et maîtres d'école. Les inftituts d'éducation, de M. M. Villaume, Schulze et Spazier, Hartung, Splitte-garb, Hauchekorne, Saranton: les inftituts d'éducation des filles, de la demoifelle Bruèl, et de la veuve Lehmann. L'hôpital Frédéricien; la maifon de charité; la maifon des fous; et plus de 40 hofpices de charité et fanté, et d'établiiremens tant publics que particuliers, pour offrir des fecoursaux malades et aux pauvres. Spectacles. Amufemens* Grand opéra italien: (on y entre gratis. Les étrangers ont leur places dans les fécondes et troifièmes loges) — Opéra -bufTa — théâtre allemand: (prix da places: premières loges, 1G gros; fécondes, 12 gros; parquet, i2gios; amphithéâtre, 8 gros; galerie, 4 gros. On donne tous les jours des représentations, excepté les vendredis) — le théâtre de fociété chez M. de Hagen — l'académie de mufique, de M. Ivunze — les concerts d'amateurs de mufique — la redoute dans la falle d'opéra et les plaifirs de carnaval — les clubs, dits reffouyees; (les plus célèbres font les reffources au coin de la rue de Guillaume; dans les maifon de Palmie et de Bergius; le Pis-aller etc.) .— la pèche àStralau, le 24 d'Août; c'eft une partie! de plaifir qui y attire beaucoup de monde. — (Les tabagies; les cafés, les boutiques où l'on l'on vend du punch et des pâtiiferies; les tavernes; les boutiques fouterraines de reitaurateurs ou caves à l'italienne etc. ) Auberges. Elles font divifêes en trois clalfesv Celles de la première clafle font: la ville de Paris; (la ]dus célèbre de toutes) l'aigle d'or; (bonne auberge) la ville de Rome; le cerf d'or; l'hotel de Ruffie; (fur la promenade fous les tilleuls ) l'hotel étranger ; le roi d'Angleterre ; le tox de Portugal. Un tarif de la police, affiché dans chaque auberge, règle les prix des chofes) — On trouve dans les papiers publics le» annonces de chambres garnies à louer; le piix d'une chambre garnie, dans une belle fuuation, n'eft que dç 4 à 6 écus par mois. Loges des francs-maçons. Les 4-loges qui dépend dent de la grande loge aux globes. Les 8 loges qui dépendent de la grande loge d'Allemagne, fyftème de Zinnendorf. La loge royale York de l'amitié. Promeuades. Environs. La promenade fous le» tilleuls; la place de Guillaume; la place de Doehn-hof; le parc, ouThiergarten: (V. Defcription et plan du parc de Berlin, par M. lîauchccornc 1793. La place, dite, le cercle, eft le rendez-vous des promeneurs) — Belle vue: (le bufte du prince Henri de PruiTe; chef - d'oeuvre de Houdon; le monument de la baronne de Bielefeld; le pavillon etc. le faifan-dier fournit des refraichilTemens) — le jardin de l'école réale — les jardins des cafetiers et limonadiers: (les jardins mes royales, quand même elles auraient déjà Servi; toutes marchandifes étrangères qui fe fabriquent de même dans les païs de la monarchie et qui font défendues pour le bien de ce qui concerne fes manufactures, fur-tout les marchandifes de laines, de foie» de fer, d'acier et celles de cuirs dont les principales matières fe trouvent dans les états du roi; les den tel <■ lés, acrlin. les, la quincaillerie etc. ; tle même que les almanachs étrangers qui ne font pas marqués du timbre de la ferme générale de l'académie des feiences. Il eft non obflant cela facile à un étranger d'éviter toutes les mauvaifes affaires, qu'il pourroit s'attirer innocemment au fujet de la contrebande, ou de ce qui eft fujet aux droits, en donnant un état fidel de toutes les marchandifes (hormis fes habits, fon linge et autres marchandifes dont il ne fait pas ufage), qu'il porte avec lui. On ne lui demande alors que ce qu'il eft obligé de payer félon le tarif pour les marchandifes qu'il a, et qui y font fujettes. Quand aux marchandifes de contrebande, on les retient fous le fceau jusqu'à fon départ, et il n'efl jamais obligé à aucun dédommagement ou amende. Si un étranger fait emplette de quelques marchandifes dans une ville des pays du roi, pour les prendre avec lui dans les autres villes du royaume, il efi néceffaire l) qu'il les falfe fccller ou plomi or au bureau de douane de ladite ville; 2) qu'il fe faife donner un certificat imprimé, contenant, que Iesdites marchan-difes ont été fabriquées dans les païs royaux, ou qu'elles ont déjà payé l'impôt; pour lors fes marchandifes ne feront jamais déclarées contrebande, on ne l'obligera pas à en paieries droits; et il n'aura aucun démêlé à aprebender. 11 n'eft pas permis de vifiter fur les grand-chemins. Il eft expreflement enjoint à chaque anbergifte de déclarer honnêtement à chaque étranger à fon arrivée, qu'il ne lui efi; pas permis de déguîfer fon nom fous peine de 5o risdaler d'amende et plus. Ceux qui partent en pofte, ou en d'autres voitures font font Obligés de fe faire donner un palTeport du gou- Bcrii. vernement fans lequel on ne peut pas fortir de 1 ville. Il n'eft non plus permis d'emporter hors du ro_ yaume l'or et l'argent non - monnoyé, les vieux ga. Ions, de même que les monnoies d'or et d'argent en grandes fommes, excepté les ducats et l'argent blanc de Pruûe. BREML (ville impériale). Population. 4-0>ooo h, Brôm«. Edifices remarquables. Curiofites. La cathédrale Luthérienne: (on y remarque le caveau, dit Blcykeller, .. où les corps morts fe confervent, fans tomber en pourriture. ) — l'hotel de ville — l'arfcnal — la bourfe — la maifon des marchands — la maifon de force —• deux maifons d'orphelins — la ftatue de lloland fur; la grande place — la machine hydraulique, Ëtablijfetnens littéraires et utiles. Le gymnafe aca« démique — le mufée — la fociété des belles lettres allemandes — le théâtre d'anatomie — plufieurs fo* ciétes de lecture — le6 trois chambres d'allurance. Collections* Cabinets* Les bibliothèques de la cathédrale, du gymnafe* du miniftère eccléfiaftique> du chapitre de St. Wilibalde, de M. Oeirich. Loges des francs - maçons* Au clef d'argent i (ryftème des loges unies)* Auberges. Au roi de PvulTei au lion du nordi • à la grappe. «uide du Voyig. Virt, L ? ? 59* VIT. L'ALLEMAGNE. •rÊtT.f. Fabriques. Manufactures: de drap, d'indiennes, de toile, de laine, de tabac, de bas, de bonnets, de toile à voiles; des rafineries de fucre. Kf'ft» ' nul ,;jTOnrff».rn"-no/ï J..' àTfc'J jj v>'{ 9ffxasv Spectacles. Théâtre allemand ; théâtre de forié-té: (Abt, fameux directeur d'une troupe allemande, «Il mort et enterré dans une églife de cette ville ; pa* un hazard des plus finguliers, fon cercueil fût pofé furie cercueil d'un prince de Conti, mort à Bvème pendant la guerre de fept ans). Breslau. BRESLAU. Population. 60,19* h. en 1787. Edifices remarquables. Curiofites. L'églife d'Au-gYiftîns: (le maître-autel eft un chef-d'oeuvre) — le chapitre de Prémontrés de St. Vincent — le Couvent de» religieufes tle Ste. Glaire — fe chapitre de St. Mathieu — l'églife de la Ste. Croix — le palais de î'évêqne —- Véglife luthérienne de Ste. Elifabfethe: (la cloche eft une des plus grandes q"ui exifrent) —■ FéghTe de Ste. Marie-Madelaine — l'églife des réformés — l'hôtel de ville — les arfenaux -— les g*re-niera — la douane — la bourfe — la falle des fpectacles *— l'hôtel de Hatfeld >— le collège des ci-devant Jéfuites —■ les bàtimens académiques — Pis le dite Dom-Infil— la machine hydraulique. Etabliffemerfs"littèmires et utiles. Le collège ou gymnafe — la Realjchule — le gymnafe ou collèg« de Marie-Madelaine — le théâtre d'anatomie — le jmûin botanique■'—- la fociété patriotique et économique — les Sociétés de lecture. Divcrtiffmens. Spectacle allemand : concerts publics et particuliers: (les premiers les dimanches, au poirier) des bals: des pique - niques : les promenades à pied et en voiture aux jardins de Fiebig et de Fink ; au jardin angloi6 du prince deHohenlohe àScheiting; au jardin de Kriechen: (les parades de la garde: la grande-revue des troupes au mois d'Août: les parties de plaifir aux eaux de Skariine). Collections. Cabinets. Les bibliothèques des Au-.guftins, des chanoines réguliers de Ste. Croix, de l'évèque, des églifes de Ste. Elifabethe, de Marie-Madelaine, et de Si. Bernardin, des Jéfuites et de la chambre de la guerre et des domaines : ( on y^ conferve aulTi un modèle da Riefengebirg) les médailiers «t les cabinets d'eftampes et d'hiftoire naturelle, de St. Mathieu, de Ste. Elifabethe et de St. Marie-Madelaine. Loges des francs-maçons. La loge provinciale de :Ia Siléfle: les loges, aux 5 fquelettes, à la colonne» à la cloche: (fyftème de la grande loge d'Allemagne). Auberges. A l'oie d'or; à l'aigle d'or; au cerf bleu: (au cafti de la ville de Berlin on trouve une table d'hôte des plus nombreufes ). Fabriques, Manufactures: de ferge* d'aiguilles» de crayons, de draps fins, d'indiennes, d'eau forte, de cuir. Des rafineries de fucre; des blancheries de cite; des teintureries de fil de Turquie; des liqueur» .Fines chez le diftillateur Henfel pic. Ï>P 3 Foi' 596 VU- L'ALLEMAGNE. Preslau. Foires. Deux foires confidérables. Livres ivfiructifs, „Documentirtc Gefchichte und Befchreibung von Breslau. Breslau 1784. 8. — Bridé eines Beifenclen uber Breslau. Breslau 1780." Environs. Le champ rie la bataille qui seft donnée en 17J7 entre les Impériaux et les Pmlfiens à l'avantage des premiers. Le champ de la bataille du 5 Décembre de la même année, entre Liil'a et Leu-then, à 3 lieues de Bieslau, fur le chemin de Lieg-nitz; jour à jamais mémorable parmi les exploits militaires de Frédéiic le grand. — Sgbillen- tîment fuperbe, dont elle eft propriétaire). Auberges. A l'hotel d'Angleterre ; (c'eft là que 8\i!Tcinble le Club ). Excurfion. A WolfenbutteU (on y va pour voir la bibliothèque célèbre, que l'on évalue à 200,000 volu^ mes; fuivant d'autres à 110,000. — Au château de Salz-dahlum, tout proche de la ville de Brunfwick: (on y admire une fuperbe collection, de tableaux). Livres qui peuvent fervir de guide. Ribbentrop Befchreibung dur Stadt Braunfchweig, 1789. - BRU- Tir. L'ALLEMAGNE. BRUXELLES. Population. 80,000 lu, B99 Edifices remarquables. Curiofites. L'hôtel de ville : ( et fa tour gothique^ haute de 364 pieds, l'oeil fe re-pofe avec complaifance fur le- travail et les formes de cette tour, qui ne font point dépourvues de goût) —-la fallo des fpectacles — l'arfenal — l'églife St. Mi-chel, et la place de St. Micliel — l'églife de Ste. Gu-dule : (dans la chapelle du St. Sacrement un beau tableau de Rubens: au maufolée de la dame Schotti, fon portrait peint par van Dyk et l'un des beaux ouvrages de ce maître ; on admire aufli l'affomption de la vierge, par Philippe de Champagne) — l'églife du grand-Béguinage: (à l'autel à droite un beau tableau deCrayer) — l'églife des Auguftins: (on vante beaucoup fon. portail) — l'églife de Caudenberg: (on vante fa façade) — l'hotel d'Aremberg: (on y montre quelques antiques et une tète également antique et du plus grand caractère ; on a de fortes préemptions que cette tète eft celle qui appartenoit au magnifique groupe du Laocoon. à Rome, et qui échappa longtems aux recherches que Ton fit pour la déterrer. On fait avec quel fuccès Michel-Ange remplaça cette perte. Je ne fais li cette tète exifte encore à Bruxelles) — le palais du gouverneur• général: (au bas du grand-efca-lier une belle ftatue. d'Hercule, par Delvaux: et dan» le cabinet de l'archiducbefle une Ste.. Vierge par Mengs) — l'églife des Capucins: (on dit que c'eft la plus belle que cet ordre poll'ède en Europe) — l'églife des ci-devant Jéfuites — la ûalue équeftre du prince Charles de Lorraine: la place qu'elle décore eft entourée de pahis et de bàtimens fuuerbes.le parc et la promenade du parc; (on y montre un baiTin d'eaiij orné Pp 4 d'une éoo y IL L'ALLEMAGNE; jpruxel- d'une infcription latine, qui raconte, que Pierre le grand, tomba dans ce baffm, îibato vino) — la pl.ice du Sablon, et la fontaine que milord Bruce y fit ériger à fes frais en 1761 — le canal: (l'un des beaux ouvrages des Pays - bas ), Spectacles. Bivertiffemens. Comédie françoife; Opéra flamand; concert bourgeois ; concert de la na-blefle à la falle neuve, Etahliffemens littéraires. L'académie des fciences êt beaux arts; le collège de la nobleiïe. Promenades. Le cours, ou la promenade de l'isle, dans la baffe-ville; le parc; les jardins de plufieurs giands feigneurs, qui font ouverts au public. Fêtes. La fète annuelle du St. Sacrement du miracle; elle relie toujours placée au troifième dimanche de Juillet: la fête-Dieu: la fète St, Michel: la fète des couronnes; la veille des dames, le ig Janvier; (les époufes des croifés partis avccGodefroid le barbu, pour témoigner à leurs maris à quel point leur étoit fenfible leur retour, les portèrent elles mêmes au lit. On en célèbre annuellement la mémoire, et ce jour éft appelle la veille des dames) le carnaval: (il eft ici plus long qu'ailleurs, et fon plus beau jour eft le premier dimanche des carêmes). Auberges. A l'hôtel de belle - vue : (bonne auberge) au roi d'Angleterre etc. Loges des francs maçons. Le3 vrais amis de la juftiçe. Collections. Cabinets. La bibliothèque au pavil- Bruxelles, lonlfabelle: (elle eft ouverte trois fois la femaine-on y conferve l'évangile fur lequel les gouverneurs et les gouvernantes des Pays-bas, prêtent le ferment) le cabinet des curiofites au palais.* (on y montre le casque de Montezuma, dernier empereur de Mexique) le cabinet d'hift. nat. de M. Burtin: la bibliothèque de M. Needham : la collection des tableaux de M. Dancourt. Fabriques. Manufactures: de dentelles et points de Bruxelles; de camelots; de galons d'or et d'argent; de blondes; d'indiennes ; d'étolfes de foie et de laine; de cartes à jouer; de pipes; de tapis de haute-lilfe; de fayence; de marchandifes de mode et de luxe: (la foire fe tient tous les ans, le 8 d'octobre). CARLSROUHE. Population. 9,000 h. Çjj* Edifices remarquables. Curiofites. Les églifes luthérienne, réformée et catholique — la fynagogue — le château de réïidence: (on jouit du haut de la tour d'une vue magnifique; les allées qui percent ^a forêt, et qui s'étendent en forme ci il, forment un coup d'oeil unique : on en compte 35: le château eft leur point de réunion. Etabliffemens littéraires. Le Gymnafium Ulufire. Collections. Cabinets. Le cabinet de peinture et d'hift. nat. de feue mad. la Margrave: la bibliothèque de M. le confeiller prive Rink ; le médailler de M. de Palm. Pp 5 Auber- Caris- Auberges. A la pofte: à la cour de Darmftadt : ,0Uiie' ( très - bonnes auberges). Promenades. le jardin derrière le château; l'orangerie paile pour la plus nombreuse et la plus belle de l'Allemagne. Livres qui peuvent fervir de guide. „ Briefe ûber Carlsruhe von Brunn. Berlin 1791.8. Caffet. CASSEL. Population. i3,^5o h. (d'après le dénombrement de 1789). Edifices remarquables. Curiofites. Le château de réfidence, et la colonnade — le palais — le bain de marbre — le bâtiment du mufée — la place de Frédéric, avec, la ftatne du Ceu landgrave, par Nahl; érigée en 1780. — l'arlenal — l'églife catholique — la mailbn. d es enfans trouvés — le théâtre anaio-niioue — l'églife réformée et la ftatue du landgrave Charles. — la fonderie — le palais du prince George — la falle d'opéra — les bâtiments de l'orangerie — l'obfervatohe —- la célèbre table mohu'que» de M. Hefs. DivertiJfemens. spectacles. Comédie françoife; bal masqué; les dlvertiffemens de la foire au moi» d'Août; les clubs; les pique-niques. Collections. Cabinets* Le Mufée Fridéricien: (confuitez pour ce qui régarde les tableaux : Vcrzeidt-nifs der hochfùrjll. HeffifcJun Gemàlde- Sammlung in Caffel. 1783- 80 — Ies tableaux dans la falle de l'académie de peinture — les cabinets d'h.Ut.. nat. de M, M. Grandidier, Schmerfeld, Fulda, Schildbadu Eta- T.tabtiffemens littéraires. La fociété d'antiquk ; cm l'académie t!e peinture; le collège Carolin; le lytLO Fridericieu; jla fociété d'agriculture et de beaux arts. Promenades. Le jardin d'An; le jardin belle-vue; ï'efplanade. Auberges. Chez Maupin ; à Stokholm ; à l'aigle. Loges des francs-maçons. Au lion couronné. Environs* Le jardin de Freyenhagen; le château, les jardins, et les grottes de Wilhehusthal, à 3 lien es de Callel ; le château de Weiffenfiein, fes fontaines, fes jardins, et fon Hercule coloflal; le château de Wabejnj les bains de Hof-Ccismar, à 5 Ueues de CaiTeL Livres qui peuvent fervir de guide. „ Vollfiandige BeTchrcibung von den M'erkwùrdigkeiten der Stadt Caffel, von Scjimûdce^ 8. " COLOGNE (ville impériale). Poptt/aiw«.5o,oooh. Cologne. Gouvernement. Démocratique. Edifices remarquables. Curiofites. L'églife cathédrale de St. Pierre: (tes i£ apôtres d'argent; le tréfor la facriftie, dans lequel fe trouve, le bâton d'ivoire de St. Pierre; les corps des trois rois or. mages; la, grofse cloche; le carillon; le choeur, d'un afpeçt im-pofant, et les peintures fur les vitres; la cifelure du reliquaire de St. Engelbert, d'un fini précieux) l'églife des 11,000 vierges: (avec leurs ouemen?.) — rcglifedesMaccabées: (où l'on conferve leurs corps) — le chapitre de St. Qereon ; ( les. têtes de 1,0.0a faln*.s ) 6*o* VIT. L'ALLEMAGNE. Cologne, faints) — on compte 260 églifes et chapelles, et 07 couvens, à Cologne — le féminaire archiépifcopal —* Vhôrel de ville — l'arfenal — les deux palais des électeurs — lé palais du Nonce — la chapelle Hiéro-folonitamite: (il y a un tableau très eftimé) —* la maifon hongroife — 12 hôpitaux — la maifon de» enfans - trouvés et des foux. Collections. Cabinets. La bibliothèque de la ca* thédrale; la bibliothèque de St. Pantaleon ; le cabinet de peinture et le médailler de M. de Merle; le mé-dailler de M. de Borfch ; le cabinet très - confidérable d'hift. nat. et d'antiques, de M. le chanoine Wallraf; la collection des fceaux et cachets de M. le vicaire Alf-ter : la bibliothèque et le cabinet d'hift. nat. du comte d'Oettingen - iialdern. Etabliffemens littéraires. L'Ur iverfité. Fabriques. Manufactures: de tabac, de rubans, dë bas de laiue tricotés etc. Loges des franc s-maçons. Aux 5 lys. Spectacles. Théâtre allemand. Auberges. Au St. Efprit: (auberge célèbre) —• à la ville d'Amfterdam etc. Avis. On peut con fui ter : Hiftorifch-geographi-fche Befcreibung des Erzftiftes Colin. 1785. 8. Le pavé, de la ville de Cologne, eft tout de bafalte. Mélanges. Les mendians de Cologne forment une communauté réglée. Devant chique églife il y en VIT. L'ALLE M AGN E. :iu-nenftein: (il faut èire muni d'un pa'fleport du gtfft* verneur de Dresde, pour entrer dans la forlerelle de Koenigftein. Mais on n'ufe pas de cette rigueur en* vers les perfonnes d'un certain rang. Le rocher fur le fommet duquel Koenigftein eft bâti, s'élève de y5c* aunes au-delfus du niveau de l'Elbe. 1rs environs et lesfites de Koenigftein. de Pirna, de Weefenftein, château de M. d'Uckcrmarîc, méritent bien cette petite , excurfion La forlereffe de Kaenigjlrin doit èire vue de tout étranger. Il n'y a point de puilïance ennemie qui puiffe la réduire foit par la faim ou par l'artillerie, parcequ'elle a de terres à grains, et qu'il n'y a point de boulets qui puifle y atteindre. Le puits en. eft remarquable, il a 1,800 pieds de profondeur et elt toujours plein d'une eau claire, pure et faine. On en préfente d'ordinaire aux étrangers, dans -un gobelet tourné de la propre main de l'électeur Augufte. Ce puits ne fauroit èn-e coupé par l'ennemi, fon bâtiment étant à l'épreuve de la bombe. Les collines de Kef-•felsdorf, font célèbres par la bataille de ce nom. Livres qui peuvent fervir de guide. Umftàndlichex Sefehreibung Dresdens, (par M. Hafche) 1781. deu vol volumes. - Befchreibung der vôrztigïïchften Merk- T>tci wïirdigkeiten der kurfurftlichen Refldenzftadt T_)res den und einiger umliegenden Gegenden. Dresden par M. le bibliothécaire ljasdorf). (On vend auil'i d'eftampes colorées qui repréfentent les vues, les environs les plus remarquables de Dresde). Jjresde eft un pays plein d'intérêt pour tous ceux qui aiment l'hiftoire naturelle en tout genre. Si les lhruffiens font les Macédoniens de l'Allemagne, les Saxons en font les Athéniens. DUSSELDOBF. Population. 18,000i ri. »„!&.] dqrt. Edifices remarquables. Curiofites. La citadelle — le château: (la belle vue des appartemens d'en-haut, qui s'étend jusqu'à Cologne) — l'hôtel de ville — la ftatue équeftre de Jean Guillaume, électeur Palatin, par Gïipello — les écuries — l'hôtel du gouvernement — les cafernes — l'églife collégiale: (le monument en marbre du duc Jean) — la ci-devant égliCe des Jéfuites: (c'eft la plus belle des églifes de Duifeldorf) — le couvent des Franciscains — l'hofpiçp des pauvres ~ les cinq faux bourgs, fur- tom le fauxbourg de Neufiadt. Fabriques: de foieries; de glaces; de vinaigre: des rafineries de fucre. Auberges. A la cour de Deux-Ponts ; (on y trouve toujours une table d'hôte très-îiombreufs). Etabli(femens littéraires et utiles, L'académie de peinture et de delicin; le collège; l'obfervatoire eu:. Qq a CoU Bxcsie. Collections. Cabinets. La célèbre gallcrie de ta- bleaux* h's plâtres et le cabinet de dellèins de l'ac&âé-gjje; le cabinet de phyfique du collège; le cabinet d eftampes angloifes et la bibliothèque de M. de Blan-Jtart; le cabinet de tableaux du comte de Ncifelrode. Promenades, /.mufanens. Le jardin de la cour; la plate où monte la garde ; les remparts ; les allée* île la Neuftadt: nombre de clubs etc. Environs. Le couvent de la Trappe; le Grafen* berg, et la vue délicieufe dont on jouit de fon fommet. Lifon. EI\FOI\T. Population. 14,000 h. Edifices remarquables. Curiofite'r. La forterelfe fut le Petersberg, et le couvent des Bernardins: (on y montre le tombeau du fameux bigame, le comte de Gleichen, qui, fuivant la tradition, y eft inhumé avec fes deux femmes) — la Cyriacsbourg — la cathédrale: (la cloche pèfe 270 quintaux. C'eft une des merveilles d'Erfort) — l'églife des Auguftius déchauffés — la maifon des orphelins luthériens: (c'étoit ci-devant le monafL-re d'Auguflins, et on y montre encore ln cellule du docteur Luther, qui y habitoit depuis iio5 jusqu'en i5i2) — l'iiôtcl du gouverneur — le bâtiment de la balance publique — 4 couvens de religieux, et 4 de religieufes: (les voyageurs et les dames qui font curieufes de voir l'intérieur d'un couvent de religieufes, vont fréquemment aux par-loirs des Auguliincs, et fur-tout des Urfulines, pour fatisfairc leur curiofité, ou peur acheter des ouvrages de nonains) — le monument érigé en l'honneur de V/r- 'L'ALLE M A Q N E. €j& de l'électeur régnant: (ce monument fe préfente bien Erfon' mesquinement). F.tnUiffemens littéraires et utiles. L'univerfité; 1 académie de phyfique: L'académie des fciences utï*. les: l'obfervatoire fur la Cyriacsbourg. Collections. Cabinets. La bibliothèque de l'univerfité: la bibliothèque et le mufeé de l'académie impériale de phyfique : les bibliothèques des couvens, principalemmeut deâ Bénédictins EcoLTois, qui polfè» dent auiïï un cabinet d'inftrumens de phyfique et de mathématique: le cabinet d'hift nat. de la maifon des orphelins: la collection de différentes fortes de bois, chez M. Béllermarat: la bibliothèque du miniftère eo cl ébahi que: la bibliothèque de Mgr. le coadjuteur de Dalberg. Spectacles. DivcrtiJTemens. Promenades. Théâtre allemand: théâtre de fociété. Les aifemblées, les mardis, chez Mgr. le coadjuteur de Dalberg: les promenades à l'efplanade; fur les remparts, dans le jardin de Linkert; dans le jardin dit, le foffé du gouverneur. Le jardin de Koehler: on y fait de la mufique on y donne des bals en été. Le jeu de paume de l'univerfité. Les concerts et haïs masqués, au Raths-Jieller: (les concerts fe dorment au printems et en automne, tous les jeudis; prix d'entrée i2 bons gros: les bâîs masqués fe donnent en hiver, les mercredis depuis la fète de Noël jusqu'au mardi - gras. Prix d'entrée 16 bons gros). Le jour de la Fête-Dieu ils'affemble àEr-fori un nombre prodigieux de perfonnes de deux fexes, des environs. Çq 5 Eb- é r4 Vrr. L'ALLEMAGNE, Hifort. Environs. Des parties de plaifir aux villages do Hochheim etdc Molsdorf, fur-tout dans la belle faifon. Auberges. À l'empereur Romain : au Schlecdo: :i : au cheval blanc. Fabriques. Manufactures: de laine; de cuir: (fur-tout des ouvrages de cordonnier). Liv?rs qui peuvent fervir de guide. „Erfurtuml das erfuriifche Gebiet. Vom Prof. Dominicue, Go-tha. 1793." deux volumes avec des plans et des cartes. Erunscu. ERLANGEN. Population. 8,000 h. Edifices remarquables. Curiofites. Le château —■ les bàtimens de l'univerfité — l'églife luthérienne — l'églife reformée des François — l'églife reformée tics Allemands, Etablifemens littéraires et utiles. L'univerfité, fondée en 17/j.D. l'mftiLit de morale ei des belles lettres: le féminairé philologique» Auberges. A la baleine: au cigne d'or: à la maifon de Brandebourg: à l'agneau blanc. Lo^es des francs maçons. Libanon aux o cèdres i (fyftème des loges unies). Fabriques. Manufactures : de bas faits au métier* de bonnets: 'de chapeaux: de gants: de glaces etc. Collections. Cabinets. La bibliothèque de l'univerfité: (elle efi ouverte Tes mercredis et famedis de E à. 3 heures) les bibliothèques de M. M. les pVofçP leurs Vir. L'ALLEMAONft feurs Geiger, Gluck, Harles, Schrebqr, du confeiller ErUn*c». Rudel; de JV1. Caunnerer. Le cabinet de peinture d'eftampes et d'hiftoire naturelle, de feu M. de Bu lurette : les cabinets de peinture de M. M. Grofs, Tu-, heuf et Bruxner. Les cabinets d'hift. nat. de l'uni», verfité, du profeJfeàr Esper, tle l'apothicaire Frifch-niann, et du libraire Waîther. La collection de différentes fortes da boiî, de -VI. Is capitaine deKotiebue. Divertijfemens. Jlgrcinens. L'académie de mufique, les mardis» (tout le monde y peut affilier) le club qui s'ailémble le mercredi; l'allémblée qui fe donne le jeudi. Au mo:3 de novembre commencent les concerts, au nombre des i2; et au mois de janvier, les bals masqués, durant le carneval; théâtre allemand; théâtre de fociété. Des parties de plnifir à Bayersdorf, Bruck, Nurnberg etc. (Briefe ûber Er-langen. 179I. 8.) FRANCFORT SUR LE MEIN C ville impériale). f"n«r°rt Population. Zp,ooo h. et 6,800 Juifs, qui habitent un quartier féparé. Gouvernement. Arifiocratique- démocratique. Edifices remarquable. Curiofites. La cathédrale et le conclave d'élection — l'églife de Ste. Catherine — le couvent des prédicateurs: (l'aflbmption de la Ste. Vierge, tableau célèbre d'Albrecht Durer) — l'hotel de ville, dit le Roemer: (on y va voir l'original de la bulle d'or, et les portraits des empereurs allemands) — lepalai. de l'ordre Teuton'que — le palais du prince de Thum et Taxis — la bourfe — Its ar- Qq 4, leuuux rr.MMrortfenaux — la fonderie — les rouis cm les palais des *'* Itm' électeurs —■ le palais de l'ordre deMalthe — l'hôtel -Dieu — la maifon de force — l'hôpital de St. Efprit — ]a falle des fpectacles — le pont fur le Mein. — (Le jardin des frères Bethmann, banquiers célèbres, mérite d'être vu). Collections. Cabinets. Les bibliothèques de la ville, de l'églife cathédrale, des Dominicains, des Carmes: l'inltitut de Senkenberg, et le dépôt des collections et des Curiofites qui s'y trouve: le cabinet de peinture d'Ett-ling: (très-eftimé de connoiffeurs) le cabinet d'hiftoire naturelle de Gerning: (c'eft le plus conlidérable et le plus complet de ceux de cette ville) le médailler de la bibliothèque de la ville: les cabinets d'eftampes de Gerning et Husgen: et grand nombre d'autres ca, binets chez des particuliers. Etàblijfemens littéraires et utiles. L'académie de commerce : la fociété de lecture chez M. Efslingcr. Spectacles. Divertiffemens. Théâtre allemand: le concert des amateurs: les clubs ou aflemblées, dites Collégien', le Yau*ball à la maifon rouge: les bals publics. Auberges. A la maifon rouge; (c'eft une des. meilleures auberges d'Europe) à l'empereur Romain: au cigne blanc: (très bonne auberge) au Weuleu-hof: au lion d'or etc. Fabriques. Manufactures: de foie; de velours; de laine; de tabac; de toile cirée; de vinaigre fait de i vin VIL L'AUEJIACNE, vïn de Rhin : la fabrique des cartes géographiquesFr™«Fo« chez Jaeger: la fabrique de tapilXpriçs chez Kx»hna- ^ gel etc. Loges des frarts - maçons, La gi-ande loge provim ciaîe de la ligue éclectique. Foires. Deux foires confdérables; la première vers pàques ; la féconde aux mois d'Août et de Septembre, Fxcv.rfcns. Les promenndes en carroïïes au Forft-haus; à Rockenheim et en voiture ou bateau à Offen-bach, au Sandhof, à Hocchft. — Au champ de bataille près le village de Bergen. Les François fous les ordres du duc de Brogîio y gagnèrent une bataille en ij59. — Livres quipeuvent fervir de guide. Topographifch-polilifche und hillorifcheBeCchreibung der Stadt Frank-furt ara Mayn (2 vol. in 8.) Frankfurt. 1700. Mélanges. M. Norrmann évalue les revenus de la ville de Francfort à 5oo,ooo florins. Les Juifs de Francfort fur le Mein font obligés de demeurer tous dans une rue fermée de murailles. C'eft pourquoi ces maifons font occupées jusque fous les toits. Un incendie confuma, il y a quelque tems, dans cette Tue, fept maifons qui occupoient à peine un efpace de 5o pas et qui étoient habitées par 1,200 perfonnes. Mais les plus riches de la nation parmi lesquels on trouve des millionaires, poffèdent aulfi dans cette rue 5 des Éi$ vrr. lmllemacn;e, Francfort des maifons où l'on ne ironve qu'une famille. I! r.iut 1 que les propriétaires de ces maifons pollèdent des biens immenfes, car dans celte rue les loyers font peut être plus chers que dans aucun quartier de Paris ou de Londres. Les fociétés nommées Collèges font fort agréables. Elles font compofées de perfonnes d'an même état, qui s'a ffom bien t à certains jours. I! eft irès-aifé à un étranger d'y être introduit. Le»habi-tans de Francfort fe font comblés de gloire et: d'honneur par la conduite noble et patriolique» qu'ils ont oppofé aux principes révolutionnaires, et aux con. ' cubions de Cujline, deStamm, et des fins culottes, en 1792. Francfort FRANCFORT SUR L'ODER. Population. i2,coo i'Od«r. hommes. Edifices remarquables. Curiofites. Le? églifes de Ste. Marie et de St. Niclas — la Chartreufe — l'hotel de ville — les caCernés — l'hotel-D'eu — le pont fur l'Oder: (long de n3o pieds) — le monument du prince Léopold de Brunswick: (qui par un dévouement généreux trouva la mort dans les flois de l'Oder, en voulant fauver quelques malheureux) — le monument de M. àeKleifl. (Ce poète eft enterré dans cette ville. Il fut bielle mortellement, à la bataille de Kunnersdorf. contre les Ru liés. 11 étoit major et reçut le coup, en menant contre une batterie, le bataillon qu'il commandoir. Pendant dix - neufs ans, la petite élévation de terre qui couvroit fa tombe n'étoit diftin. guée que par fa mémoire et par la tradition. En 1 — 8 la loge des francs-maçons de Francfort fur l'Oder fe réunit pour lui faire ériger un monument. Il con lifte en en une pyramide triangulaire placée rUr un de rocher, mec fon bufte et une infcription francoife f* I'0dcr allemande et latine: cette dernière eft conçue dans les termes limants: Cliristiano E val do de Kïeist F o r t i p i o , Alusaruni a m i c o p r o p a t r i à m o r t u o , s o c i e t a s cui fa L Q sacra funt. Sur le fommet de la pyramide voltige un papillon, fymbole de l'immortalité. Lorsqu'on voulut élever le monument on ne favoitpas précifémentfie étoit l'endroit où il étoit enterré: mais on le reconnut à l'os fracalfé de fa jambe droite et à quelques autres indices) — le jardin botanique. Foires. Trois foires par an. Fabriques. Manufactures: de foie; de fayence; de lunettes;Vie pipes, à Weillcnfpring, Des blanche-ries de cire; des imprimeries juives. Etabliffansns littéraires et utiles. L'univerfité, fondée en \5o6: la fociété pour faire fleurir les arts et le» feiences: l'école des enfans desfoldats. Collections. Cabinets. Les bibliothèques de l'uni, verfuè, de l'école Fridéricienne reformée, de St. Marie. Le médailler de .M. Waffermann ; les cabinets d'hift. nat. de M; M. Muller et Otto. Diver* Francfort Diverti iïemens. Jgre'nens. Les cercles, dits ref- i. l'Oder. i-i r ■ Joui ces. Les promenades riches en lues romantiques du Tpnfcergî les allées de tilleuls ; fur la digue; le fentier des poètes. Les parties de plaifrr à la guinguette de Tzeizfchnow; au jardin du moulin de Damvor; à l'auberge, appellée la table verte; au moulin de Bufch, près deLoil'ow, à i lieue de la ville: on jouit de montagnes, voifmes d'une vue très - étendue. Auberges. Aux 5 couronnes: à l'aigle noir: au foleil d'or. Loges fes francs • maçons. Au coeur fmeere: (fy-ftème des loges unies). Plan. „Flan der Stadr Frankfurt an der Oder, von Sotzmann. lieriin. 170^.'' Environs. Le champ de bataille de Kunners-dorf; 175*3. ïuide. FULDE. Population. 12,000 h. Edifices remarquables. Curiofites. Le château de réhdence: (il y a un appartement de verres fopti-ques) — la cathédrale: (et fon tréfor) — les églifes de St. Boni fa ce et de St. Michel: (on dit, que la dernière a quelque reffemblance avec le temple de Jérufa-lem) — le couvent noble du St. Sauveur — les couvens des Bénédictins et des Franciscains: (ce dernier eft fitué hors de la ville, et fa fi taxation eft des plus belles) — la fabrique de porcelaine. Etablijfemens littéraires et utiles. L'univerfité : la Kealfchule. Col- Collections. Cabinets. La bibliothèque de l'uni- F«ia.. verfité: le cabinet de peinture de M. de Bibra: (près de l'efcalier du château on remarque deux autels romains). Spectacles. Théâtre de fociété. Environs. Le parc: la failanderie à Adolphseckâ les bains de Bruckenau: (ces bains méritent leur célébrité par leur fite romantique, et le bon ton de fociété qui y règne. Il en exifie une defcription* détaillée et imprimée en François, à Goettingue. 1792. 8.)« Auberges. A la pofte; au cigne: (le vin de la montagne de St, Jean , ou ^Joh&nnisberger, eft un vin de Iihin très-célèbre; on en vend dans des bouteille* cachetées, à la cave du prince-évèque). GOETTINGUE. Population. 7 à 8,000 h. 8J^!** Edifices remarquables. Curiofites. Les 6 églifes —» les bâtiments de l'univerfité — l'obfervatoire — la maifon d'accouchement — le théâtre anatomique —> le jardin botanique — le jardin économique — lo manège: (les maifons de M. M. Dieterich, Gvaetel etc. font les p!us beaux bàtimens particuliers de la ville). EiabliffemenS littéraires et utiles. L'univerfité i (depuis 17-4, le tems de fa fondation, jusqu'à 1781, on compte il piinces, 128 comtes et 14,828 étudiant d'inferils dans lés régitres) la fociété royale des feien* ces* la jfooiété royale de littérature allemande: l'inlti-tut hilterique: la féminaiie des prédicateurs: le col* lege 621 VU- L'ÀL L'E MAGNE. Cofttm- lège des répétitions thc-ologiqiies: I'îîj-1 ilnf ^espafteurs : UC' le féminaire philologique: (la gazette littéraire <10 Goettingue, chue de l'année i7oy, et n'a celTé depuis fon origine de féconder les progrès des feiences et des belles-lettres. L'almanach de Goettingue, cr l'ahna-nach des Mu fes, rédigés par M. M. Lichtenberg et Burger, jouilfent d'une réputation méritée. Le premier almanach allemand des Mu fes parût a Goettin-gue, chez M. Dieterich). Colletions. Cabinets. La bibliothèque de l'univerfité: (la plus riche et la mieux foui nie de l'Allemagne: elle eft forte de plus de 120,000 vol.) les bibliothèques de M. M. les profelléurs iïeckmnnn, Loch-mer, Kaeftner, Mcifter, Piitter, Scbloetzer, Wris-herg: (ce dernier poflède aufli une collection de plus de 6,000 cartes géographiques.) leMufée. académique: (riche dépôt d'hift. nat. et de curiofites) les cabinets d'hift. mit. de M. M. Blumeabach et Gmcliii: les cabinets d'eftampes de la grande bibliothèque et de M. AVrisberg: les collections d'iulirumens mathématiques de l'obfervatoire et de M. Lichtenberg; la collection de machines et de modèles de l'univerfité: la collection de cartes géographiques chez M. Duclos. la collection de fçeaux , cachets etc- chez M. Gallerer. Promenades. Les remparts: les parties depîâifir, à la papeterie près de Weende; au hirléhlmgrocder-feld; à Poveut ; àNoerdten; aux ruines du vieux château de PlelTe, et au Hardenberg; au Prefsfpan-miihle etc. les beaux fites près de Makenrode, et le vahon de Bermehen; les groupes pittoresques des! rochers près de lUieinhaulén. Aubcr- Auberges. A la couronne ; au roi de PrvuTe ; aux princes d'Angleterre, Spectaclas. Eivertiffemens. Théâtre allemands théâtre de fociété: les concerts publics, les famedis, en hiver: les concerts chez M. M. Put ter et Vollborth: les alleniblées et cercles chez M. M. Putter, Boeh-mer etc. le club de favans : les pique - niques : les bals etc. Loges des francs - maçons. Augufte aux 5 flammes: (fyfième des loges unies) au compas d'or: (fy-îiême de Zhinéndbrr). Livres qui peuvent fervir de guide. „ Putter Ver* fuch einer akadeinifcheii Gèlehrten • Gefchichte von der Geor-r Auguft-Univcrfi.'aet zu Goettingen. 1788-8." — „ I\ lui 1er Verfuch einer kurzen malerifchen und karabieriichen Befchrerbung der Univerfitat Goettingen und der benachbarteu Orte. Gôttingen. 1790. 8. '* Excurfion. Une excurfion très - intérelTante, c'eft celle que Ton peut entreprendre de Goettingue àClaus-thal et an Harz, ou à la forêt Ileroynie. V. l'article fuirant. Outre le livre inftructif de M. le lieutenant La fins et fa belle carte du Harz, il faut confulterj „ Schroeders Abhandlung vont Brocken und den iibrigen Alpinifchen Gebirgen des Harzts, mit Kicpfem und einer Karte. 17851 S- Ce livre fera fur-tout d'une grande utilité pour les voyageurs, qui veulent monter fur le Bvockcn. On a fait, depuis peu, imprimer l'Album de cette célèbre montagne; c'eft un recueil des vers et des femences, monumens de la gaité ou pluwL VU. L1 ALUMAON JS. falle. ment, et des pfeaumes] la bibliothèque etc.) — le* bàtimens du pedagogium — les ruines du château de Giehichenftein : (c'eft des fenêtres de ce château, quV.i landgrave de Thuringe s'affranchit par un. faut lundi ; âl lui en refta le fui nom j le fauteur) — les mines du château deMorizbourg — le bâtiment de la bibliothèque de l'univerfité. EtàbUjfe-mens littéraires et utiles. L'univerfité fondée en 160/f. — le pedagogium et l'infiitut de M. Frankc, dit, maifon des orphelins — les collèges des luthériens et des réformés — le réminaire des théologiens — le jardin botanique — le théâtre anatomi-articuliers ; des bals ; des clubs etc. ( Il exifte à Hambourg deux cercles ou affemblées; la première eft compofée principa-lemment du corps diplomatique, de la nobleile, et de plufieurs perfonnes titrées du tiers-état; la féconde de négociants de la premièie claife, de favans qui féjournent dans cette ville et de plufieurs chargés d'affaires. Ce font ces deux alfemblées, que les étrangers fréquentent le plus, à ce que M. de Rcmdohr allure, dans la relation de fon voyage). jardins remarquables. De M. de Chapeaurouge; de M. Louis; (riche en plantes étrangères) de Dun-ckert: (beau hte) de M. Loffhagen; (riche en fleurs rares) de madame Voght; (l'un des plus beaux des environs de Hambourg) de M. Voght; de M. Gode-froi; de M. Richard; (où l'on trouve les monumens de Teleman, et de Hagedorn). Les campagnes da Ftodbeck et de Doggennude, fe diftinguent par la ri-chelfe de leur pofition, et par leurs beaux fites. Promenades. Le ^nngfernjlieg ; les allées le long de l'Alfrer; les remparts; (on y jouit de 12 vues différentes; pi e. la belle vue de l'Elbe, près de la porte d'Altona ) la promenade le long de l'étang de la ville; la maifon de fortification: (on y tient, des alfemblées, des pique-niques etc.) les parties de plaiiir à Wands-beck, à Harvftehude, à Eimsbuttel, à Borfteletc. Rr 5 61% VIL L* ALLEMAGNE. if.m- Auberges, t. Où il y a table d'hôte: au „Kay- bourg. rer3]10r ' (prix du dîner, fans vin, 2marcs) au „Kra-mer-Amthaus;*' à l'aigle noir: (diné i marc) à „ l'Ober-gefellfchaft;" au roi d'Angleterre; à l'hôtel de Saxe; au boeuf d'or; au fauvage; (diner 12 fchellings) le prix du fouper, dans les 3 premières auberges, i2 fuhellings; dans les 7 fuivantes 8 fcheliings. 2. Auberges fans table d'hôte: à Londres; à St. Pétevsbourg ; à Copenhague; à la maifon d'Eimbek ; au „J3aum-haus;" (belle vue du port). Il y a encore nombre d'auberges aux environs de la ville. Loges des francs-maçons. Aux 5 rofes; à la boule d'or; à l'aigle rouge; (fyftème de Zinnendorf) àl'Ab-falom aux trois orties ; à St. George au pin verd ; à Caroline aux trois étoiles (fyftème des loges unies'. Livres qui peuvent fervir de guide. „ Hamburger und Altonaer Adrefskalencler" (il paroit tous les ans). „ Hamburg topograplnfch etc. befchrieben, von Hefs. 5 Bande. 8. Plan. Laurence Grundrifs von Hamburg und Ahona. «791. »J- feuille. Mélanges. Hambourg eft fans contredit la ville la plus commerçante et la plus floriilante de l'Allemagne. Après Londres et Anuterdam, il n'eft guère de place commerçante en Europe, où l'on voye continuellement un aufli grand nombre de vaiileaux. La France et furtout l'Efpagne font les paya les plus im-ponaris pour le commerce de cette ville» HAN- Vn. l'ALLEMAONf, $jj HANNOVRE. Population. 16,000 h. Edifices remarquables. Curiofites. L'églife du château: (les chaifes, reliquaires etc.) — la Talle d'opéra — les écuries du roi — la maifon des états —. l'arfénal —r l'hôtel de monnoie — les palais de M. de Bnfch — la fonderie des canons: •— (au cimetière public, le monument du célèbre Wexihof) — le monument de Leibnitz. Promenades. Le jardin de la comtelTe de Yar-mouth — le bois d'ElIernried — le jardin du comte de AVahnoden — les parties de plaiiir à Herrahau-fen, à Montbrillant. Collections. Cabinets. La bibliothèque du roi: (on met au nombre de fes raretés, la bible angloife imprimée à Oxford, et dont il n'exifte que 4 exemplaires ; et ,, Anderfoni et Ruddiraani, felectus diploma-tum et numismatum Scotiae theraurus. Edimo. 170g. ") le médailler du roi : 6 bibliothèques parum b'eres: le cabinet de pierres gravées et antiques de M. le comte de Walmoden: les cabinets d'hift. nat. de M-M. André, Muller, Lampen, Cunzel etc. Spectacles. Diveriijfemens. Théâtre allemand; le concert d'amateurs: les bals masqués, durant le car^ Ju.vai. Etablijfeinens littéraires et utiles. Le féminaire des maîtres d'école; l'école d'induftrie du fexe. Auberges. A la taverne de Londres: au prince d'Eutin : à la maifon de Strelitz.. Loges des francs • maçons. Au cèdre ; à l'ours noir ; (fyftème de la grande loge de Berlin) au cheval blanc; à Charles au manteau de pourpre; (fyftème des loges unies ). JENE. Population. 5 à 6,000 h. Edifices remarquables. Curiofites. Les bàtimens de l'univerfité — le collège — l'églife de la ville: ( on y voit le portrait du docteur Luther, en grandeur naturelle et fait de cuivre jaune) — le château — le jardin botanique — le théâtre d'anatomie — la maifon d'accouchement: (la maifon de Weigel, l'une des 7 anciennes merveilles de Jene, ne renferme plus que trois de les curiolités mécaniques). Etahliffemens littéraires et utiles. L'univerfité, fondée en i558: la fociété allemande: la fociété latine : l'inftitut des prédicateurs; les établiffements cliniques : l'inftitut économique de M. Stumpf: l'établiiTement juftement célèbre de la gazette univerfelle de littérature. Collections. Cabinets. La bibliothèque de l'univer-iité: le cabinet d'hift. nat. du duc de Saxe-Weimar: la bibliothèque ci-devant Buttnérienne: les bibliothèques de M. M. Eckardt,. Griesbach, Gruner, Loder: le cabinet d'anatomie et la belle collection d'eftampes de M. Loder. Spectacles. Jinufetoiens. Le théâtre de fociété: îe club, qui s'aifemble à laBofe: les concerts, â laRofe: (en hyver, les famedis ) des bals; des pique - niques ; les parties de piaiftr, aux moulins et aux villages des envi- environs, à Zwàtzen, Ammerbach, Lichtenhain etc. au Rauchthal; au bois, la Driefsnitz. (Du haut de la vieille tour, le Fuclisthurm. près de la ville, on jouit d'une vue magnifique). Promenades. Le paradis ; le jardin des princes etc. Auberges. Au foleil ; à l'ours. Livres qui peuvent fervir de guide. „Wiedeburg Befchreibung der Stadt Jena i. 2. 3. Theil. Jena. 1785. 8." — ,,OekonomifcheNachrichten fur die ftu-direnshalber hierher Konnnenden. 1779.8." — ,,Brie-fe ùber Jena. 17£>5. " — „Schrnidt hiftorifch-minera-logifche Befchreibung von Jena. 1779. 8." Plan. ,,Grundrirs von Jena. 1766. " INSBBUCK. Population. 10,000 h. lasbruct. Edifices remarquables. CuHofdès. L'églife de la, cour: (le monument de Maximilien, orné de 24. bas-reliefs de marbre blanc, par Alexandre Collins, né à Mechel; nombre d'autres tombeaux de la maifon archiducale; la chapelle d'argent) — l'églife paroiffiale de St. Jacques: (elle eft peinte à fresque; elle pofiede un maître-autel magnifique, et l'image miraculeufe de Ste. Marie au fecours) — les églifes de St. Niclas, de St. Sébaftien, des Capucins, des ci-devant Jéfuites — la chapelle collégiale: (on a érigé un autel à l'endroit, où l'empereur François I. mourut dans les bras de fon fils, Jofeph II.) — le bourg, ouïe château: (fes jardins, les ftatues, principalemment celle de l'archiduc Ferdinand j le plafond peint par Maul- (J38 VU- l'ALLEMA.CN IE. îiHbruck. Maulbertfeh; les hauts-faits de Charles VI. grands, u.. bleaux, dans le fallon des géans, Le toit d'or li renommé, fur un balcon de la chancellerie; il di , :-cuivre, et, à-ce qu'on dit, plaqué d'or) — la mai fon de la régence — la maifon des états — l'hôtel de ville — la falle d'opéra — le grand manège — l'ar-ienal — les cafernes —- la faifanderie et la ménagerie — le pont fur l'Inn. "Promenades. Spectacles. Amufcmens. La promenade dans la ville, fous les arcades; les jardins du château, et le parc. Théâtre allemand. Concerts. Bals masqués. Combats d'animaux, les jours de fète, Parties de plailir aux bains des environs. Fabriques. Manufactures : d'indienneo; de rubans de foie ; d'étoffes de foie ; de linon etc. Loges des francs-maçons. Aux" trois montagnes : «u cylindre fymbolique. Collections. Cabinets. La galerie de tableaux, la bibliothèque, le cabinet de curiolités, l'arfenal et le tréfor, au château. La bibliothèque de M. Eggers de Mariefieud, et fa collection de tableaux de peintres Tyroliens; le cabinet d'hife. nat. du Lycée; le cabinet d'eltampes au couvent des Servites. EtabHJfemens littéraires et utiles. Le Lycée: le grand - collège Théréiîen: la Tociété patriotique. Auberges. Au foleil d'or. Envi Environs. La Martinswand, funnonteedWeroix, totevrc». à l'endroit où l'empereur Maximilien I. s'égara, étant à la cha lie aux chamois. — Ambras; château de p]ai. lance, les collections et monumens : la plus grande partie vient d'être transporté à Vienne. La ville de Hall, à 2 lieues d'Insbruck; les falines; le chapitre des démoifelles nobles; l'hôtel de monnoie etc. On porte le produit des falines à 25o,ooo quintaux par an. Les bains d'Enbrikle, et les eaux minérales de Ste. Croix, font tout près de HalL LEIPSICK. Population. 04,000 b. (d'autres ne reipfieJt, portent qu'à 52,ooo). Edifices reniarquabtet. Curiofites. La „Pleifsen-hourg," fortereflé à l'antique — le Paulinum :'* (dans le Ztvinger, ou la fauffe-braie, font inhumés les os du fameux Tetrel, qui du tems de Luther parcourait les pays, en vendant des lettres d'indulgence. 11 étoit enterré, ci.devant, dans l'églife) — le collège des princes et le collège rouge — l'ancien arfe-nal: (la falle de concort eft ornée d'un plafond par Oefer) — l'hôtel de ville — la cour d'Auerbach, ou Auerbachshof : " (fur-tout en tems de foire) — la bourfe — le collège de St. Thomas — le manège — le théâtre —* les églifes de St. Nicolas et de St. Thomas — les maifons d'Apel: (à préfent de Thomas) de Ho* mann, de Winkler, et quantité d'autres beaux bàtimens par exemple, le „Klofier" le ^Kochshof,** la maifon de M. Muller, confeiller des guerres: on y admire io plafonds, peints par Oefer — lefpla-nade, avec la ftatue de l'électeur régnant — la maifon de M. Breitkopf: (les imprimeries, les fonderies, des caractères, le* fabriques de papier, les collections etc.). £fa- J-cipfick. Etablijfcmens littéraires et utiles. L'univerfité: ( fondée en 1409 ) l'académie de peinture et deiléin : la fociété économique: la fociété allemande: la fociété de beaux arts: la fociété de feiences et belles lettres, fondée par le prince Jablonowsky: le ttcollegium vhi-tobiblicum:,y l'inftitut de fourds et muets: le bureau d'adielfe, ou „Intelligenz-Comptoir" (et fes nom-breufes collections). Collections. Cabinets. Les bibliothèques de la ville; de l'univerfité ; des églifes et des écoles de St. Kicolas et de St. Thomas ; de M. M. Breitkopf, (Schwahe), Burfcher, Wenk, Morus. Les cabinets d'hift. nat. et de Curiofites, chez Link, Stieglitz, Bofe, Leske: la collection d'eftampes de M. Huber: les; collections de tableaux, d'eftampes, de delfeins, de curiofites etc. en vente chez M. Roft: les collections de tableaux de M. M. Winkler et Oefer : ( on a une defcription imprimée de celle du premier: „Kreuch-auf, hiftorifche Erklàrung der GemàUie welclie Ilevr Winkler gefammelt. 1768. 4." Bile eft ouverte les mercredis et famedis) la collection de la fociété économique : le jardin botanique. Promenades, jardins. La promenade et les bosquets, autour de la ville: (c'eft depuis la petite porte de St. Thomas, jusqu'à celle des déchauftes, qu'elle eft la plus fréquentée) les jardins de Loehr, d'Apel, de Winkler, de Richter, de Bofe, tle Trier, de Mul-îer; celui de Wendler: (où eft le monument de Gel-lert; un autre monument de cet auteur célèbre exifie dans l'églife de St. Jean: fon tombeau eft dans le cimetière public) le jardin des firmes-maçons : (peu éloi- Tir. 1/ALLEMAGNE. 6x\ éloigné de la Pleifsenbourg; avec le monument du poète Gallifh) le „Rofenthal," bois charmant; les jardins potagers; le jardin de Hendel; (nommé ,, Ku-chengaTten, " parcequ'on y va, pour prendre le café, et manger de gâteaux excellent) les ]>romenades à pied et en voiture, àGolitz, Gautfch, Zbbiker, Konnewitz, Rafchwitz, Eutritfch , au „Brandvorwerk, " à la „ Funkenbourg™ etc. Spectacles. Amufemens. Comédie allemande : (loges au premier rang, prix 4- écus; au fécond 3 écus; au troiiième g bons-gros; au parterre 6 bons-gros; (en tems de foire on paye quelquefois d'avantage) au paradis 4. bons-gros — les concerts dans le nouveau Talion, les jeudis, à 5 heures, depuis la .St. Michel jusqu'à pàques; (prix d'abonnement, n écus 8 gros; •prix d'entrée i2 b. gros) les concerts fpirituels: les concerts au café de Richter, depuis la St. Michel jusqu'à pàques, tous les dimanches à 5 heures: (en été au jardin de Richier. Le café de Richter à été de tout tems très-fréquenté) — les alfemblées à la falle neuve d'aifemblée — des bals, des pique-niques, des clubs etc. — (Les fouterrains, connus fous le nom de caves italiennes font d'efpèces de boutiques de refiau-rateurs: M. M. Rasco, Biuzzi, Mainoni etc. font les plus renommés). — Des promenades fur l'eau: (chez les pécheurs près de la chaullèe déRanfleçft, on trouve des gondoles à louer). Ln tem6 de foire, la place devant la porte de St. Pierre fourmille de fpectacles forains. Fabriques. Manufactures : de galons d'or et d'argent; de velours; de foie; de tabac; de bougies; de Guide dct Voyaj. jpan, L S » cier- <Î4* Vif- L' A L L E M A G N S. Irfiyfick.cierges; de toile cirée; de canes à jouer; de tapit* feries etc. Loges des francs ■ maçons. Minerve aux trois palmiers: (fyftème des loges unies) au tilleul: (fyftème de Zinnendorf). Auberges. A l'hôtel de Saxe; à l'hôtel de Bavière ; à l'ange bleu : au Joachimsthal etc. Mélanges. Les 5 foires qui fe tiennent à Leipfick, au nouvel an, à paques et à la St. Michel, font célèbres dans toute l'Europe. On évalue le montant des affaires de commerce qui s'y traitent à 18 millions risdalers par an. On lit dans l'almanach de Leipfick de 1790, les adrelfes et les noms, de 820) marchands étrangers, qui fréquentent ces foires, non compris 200 à a5o libraires étrangers"; car c'eft àLeip-iick que fe fait le débit ou l'échange principal, de tout les livres qui s'impriment en Allemagne. On porte le montant des livres qui s'y vendent, d'après le calcul des dernières années, à 5oo,ooo risdalers. On paye à Leipfick dans les auberges, pour une chambre fur le devant, y conquis le chauffage, 1 florin par jour, et fur le derrière, 8 bons gros. Le domeftique de place reçoit 1 florin par jour, et en tems de foire, un écu. Le rendez-vous des voitures de place et de» fiacres,' eft devant les portes de St. Pierre et de Grim-ma. Les cabinets de lecture de M. M. Seyler, Thun, et Beygang, font les plus coniidérables; ils renferment, chacun, plus de 3o,ooo volumes. Il fe fait annuellement à Leiplick un grand débit de pommes de Borsclorf, et d'alouettes de Leipfick, fi recherchées de des friands. D'après un calcul de i72o, 0n en vendit Lefra au mois d'Octobre feulement, 4.04,04.0 pièces. Livres qui peuvent fervir de guide. „ Leipzig, ein Handbuch fur Reifende. Leipzig. 1791. 8."__ „Leipziger jàbrlicher Adrefs-Poft- und Reifekalen-der. " — Et pour ce qui regarde les foires : „ Leipzi-ger Mefs - Journal annoncé par M. Albvecht. 1792. 8." Environs. Le champ de Bataille de Breitenfelcl, à de lieues de Leipfick, fur le chemin de Delitzfch célèbre par la défaite de Tilly, dans la guerre de 5o ans. — Le champ de bataille de Lutzen, célèbre par la mort du grand Guftave Adolphe, qui y périt pour la caufe de la liberté germanique, pour fe voir revivre dans le Guftave de nos jours. Le petit village de Borsdorf, qui a donné fon nom à une forte de pommes, eft fituée fur la Parde, non loin de Leipfick. — Il faut voir dans le jardin de Zweij - Naundorf, le beau monument, que madame Hommel vient de faire ériges aux mânes de fes parens : et à la campagne de feu M. Reich, à i de lieues de la ville, le monument do l'invention d'Oefer, confacré à la mémoire de Gellert et de Sulzer. LIEGE. Population. 82,000 h. Edifiées remarquables. , Curiofites. La citadelle: (remarquable par la très-belle vue, dont elle fait jouir) — le palais du prince-évèque — l'hotel des états — l'hotel de ville — les fontaines : (celle, élevée à peu-près au centre de la grande place, mérite une attention particulière) — la cathédrale de St. Lambert — les collégiales de St. Martin. St. Pierre, Ss 2 St. Li^go. St. Jean, St. Barthélemi; les églifes de St. Jacques, des Dominicains, des Char'reux: (fur-tout la belle vue de la hauteur de cette dernière églife, où l'on voit presque toute la ville à fes pieds) — le quai le long de la Meufe — le pont qui traverfe la Meufe. EtabliJfemetTS littéraires et utV.es. L'académie d'étude et des langues: l'académie de deflein et de peinture; la fociété patriotique d'émulation. Auberges. A l'aigle noir; à la cour de Londres etc. Promenades. Celie, dite coronmeufe, eft certainement belle, riche et variée. Loges des francs-maçons. A l'égalité parfaite; à l'harmonie. Fabriques. Manufactures: de draps; de ferge; de montres ; de fayence ; d'ouvrages en fer, en aciers, en quincailleries; de coutelas et couteaux; (dits, pour les colonies) de cuirs; de doux; d'armes; (qui con-fervent encore leur réputation, et une fupériorité émincnte ). ii}c«ï. LUBECK (ville impériale). Poptdation. 3o,ooo h. Gouvernement. Démocratique. Edifices remarquables. Curioftïés. La cathédrale: (le tableau de la paflion et de la mcu de Jéfus-Chrifl, peint par un écolier de Durer) — l'églife de Ste. Marie: (l'autel de marbre, la chaire, l'horloge) — l'hôte! de ville: (les peintures dans la falle d'audience; la fcul-ptme dans la chambre de la tréforerie) — Parfenal — la VTf. L'ALLEMAGNE. «iS la bourfe — le couvent de St. Jean — ja maifon de correction et de pauvres : ( on y admire l'efcalier de pierre) — les écuries — les machiu.es bydrauliqUe8 prés de la porte de Hoexter — la porte de Holften_ la danfe des morts. Promenades. Les remparts: des jardins particuliers. Fabriques. Manufactures: de tabac; d'amidon; de poudre à poudrer; de cartes à jouer; d'indiennes; en laine; enfuie; de cordouan; de cuir fort, dont la bonne qualité égale celle du cuir anglois : de cé-rufe etc. Des raffineries de fucre; des favonneries. Fjablijfemens littéraires et utiles. Le collège; la compagnie d'affurance: (Lubeck, comme chef-lieu de la fédération hanféatique, conferve les archives de cette ligue, jadi3 puillànte, et eft encore en polfeffioa de la direction. Collections. Cabinets. La bibliothèque de la ville; le cabinet de peinture de M. le Sénateur JAodde; le cabinet de curiofites de M. Tesdorf, négociant. Auberges* A la. ville de Hambourg; à l'ange; au roi d'Angleterre; à la ville d'Hannovre etc. (les parties de plaifir, au „ Kramer - Compagnie - Haus ; * au „Laxwehr;" à la „ Schafferey. ") Loges des francs-maçons. A la corne d'abondance , au globe : ( fyftème de Zinnendorf ), Livres qui peuvent fervir de guide. „ Von Melle» gTiindliche Nachricht von der JÀeichsftadt Lubeck. Lubeck. 1787.8." Troifième édition. S s 5 En- 6\6 yih L' A L L E M A G N JR. tubeck. Environs. La fabrique de porcelaine à Stocltels-dorf — le jardin à Genin —■ la citadelle et le port de Travemunde. (On paye environ 6 Marcs, pour s'y rendre en voiture; la partie la plus agréable de la route, eft celle» près de la papeterie, en traverfant le bois de St. Jean. On paye pour un bateau, de Travemunde jusqu'au phare, environ 8 fhellings. La meilleure auberge à Travemunde, eft la Lubekfche Herberge).' aianheiou MANHEIM. Population. 22,110 h. d'après le dénombrement de 1786. Edifices remarquables. Curiofites. Le château de l'électeur — la chapelle électorale — le couvent des Auguflins: (où il y a une penfion pour des jeunes Jules) — le couvent des Capucins — l'églife de la cour, ou des ci-devant Jéfuites: (bâtiment fuperbe: la confolation du moribond, eft un beau tableau, peint parKrahe) — l'églife paroiiïïale allemande — la falle d'opéra — la falle des redoutes — l'arfenal —r la fonderie de canons — l'hôtel des monnoies — la maifon de correction — (Manheim eft divifé en 4. quartiers principaux, dont deux renferment 2o, et les deux autres., 28 quarrés). Collections. Cabinets. Les bibliothèques de l'électeur;, (elle renferme plus de 60,000 volumes; elle refte ouverte les lundis , mercredis et vendredis de g à 11 et de 3 à 5 heures) de la fociété de littérature allemande; heim — la plantation de Rhubarbe à Kaefertbal. Livres qui peuvent fervir de guide. Etrennes Pa'a-tines. in 24. *"~" Defcription de ce qu'il y a d'intéref-fant et enrieux dans la réfidence de Manheim et le» villes principales du palatinat. A Manheim. 1781. 8. MAGDEBOURG. Population. 56>ooo h. Magde- bourg;. Edifices remarquables. Curiofites. Maifon des prirr-ces — la maifon royale — l'arfenal — la prévôté du chapitre — la maifon des états — l'hôtel île pofte — la douane — le grand magazin près de l'Elbe — la S s 5 ftatue Magde- fiatue d'Otto I. — le moulin et la machine hydrauli-°Ur6' que — la maifon des orphelins — la cathédrale de Se. Maurice: (le facriftain fournit aux étrangers, une defcription détaillée et imprimée des curiofites el de* reliques, que cette églife renferme. Le monument de cuivre jaune, de l'évèque Ernefte, et le portail de l'églife méritent de fixer l'attention des curieux) _ l'églife de la garnifon: (bâtie en 1016) — le tombeau de Guerike, à S. Sébaftien — la citadelle et les fortifications: (on montre aux curieux les cachots, rendus célèbres par l'emprifonnement, de Trenk, du docteur Bahrdt et de la Fayette). Etablijfemens littéraires et utiles. L'école du Chapitre: le pedagogium; le collège de la ville: l'école de commerce: la fociété de lecture. Collections. Cabinets. Les bibliothèques du ma-gïfirat, el de St. Maurice. Loges des fnncs maçons. Aux trois colonnes: Ferdinande de la Félicité. Promenades. Le rempart, dit des princes: (ou l'on jouit d'une vue délicieufe) la place de la cathédrale: le jardin des. francs-maçons: les bords de l'Elbe. Spectacles. Amufemens. Comédie allemande : théâtre de fociété : concerts publics : des clubs connus fous le nom de Teifource et l'harmonie. Auberges. A l'auberge d'Allmer, près de la pofte: au roi de PruÛe etc. Tabri~ Fabriques. Manufactures: de gants; de bas de Magde. foie; de favon noir; d'étoffes de laine; de bas et bon-nets foulés et travaillés au métier; de chapeaux; de rubans de lin, de foie etc. Avis. La confrérie des bateliers de Hambourg eft en pouef/ion du privilège exclufif de transporter les marchandifes et palfagers, en bateau, de Magde-bourg à Hambourg. La confrérie, dite^ de bois de charpente, ne transporte que le bois. La foire deS. Maurice, qui fe tient le 22 Septembre, eft très-conli-dérable. Environs. Le couvent de Bergen; fes inftitutîons pédagogiques; fa bibliothèque; fes collections de machines, d'hiftoire naturelle etc. — Le curé d'un village fitué près de Magdebourg a fondé une fète de ro-lière à l'imitation de celle deSalency en France. Ceft la feule fête de cette efpèce qui exifte en Allemagne. On la célèbre tous les ans le dimanche d'après la St. Jean. La fille couronnée reçoit cinquante risdalers et le droit de porter toute fa vie une rofe fur fon fein. Quand elle meurt on plante un rolier blanc Tur fa tombe. Elle même couvre de rofes le tombeau du fondateur de cette fète. J'ignore 11 cette fète fe célèbre encore. Livres inflructifs. „ Topographifche Befchreibung des Herzogthums Magdebourg etc. von OelsfeUL Berlin. 1780." MAYENCE. (Au moment où cette 'feuille part Mareuc*. pour la prefle, cette ville, déjà dépeuplée et dévaftée par les conculfions et les menées de Cuftine et des Jacobins allemands, eft en proie à tous les horreurs d'un liège. Majr«ice. liège. C'eft donc au voyageur à s'inftruire fur les lieux, de ce qui a pu échapper à tant de malheurs). Mélanges. Dès qu'on a palTé le R/h/i fur le pont de bateaux de Maijence, on eft furpris par la vue la plus magnifique qu'on puifle imaginer. Le courant de cette rivière rapide, qui vient d'engloutir les eaux duMein, et qui, dans cet endroit eft large de 1,400 pieds, traverfe une plaine dont les bornes qui forment l'horifon, femblent fe mêler à l'azur du ciel. Plu* bas, de hautes montagnes s'oppofent à fon cours et le forcent de fe détourner vers l'oueft. Apiès avoir coulé depuis Bàle vers le nord, il forme quelques isles agréables. Au bas et fur le penchant de ces montagnes, ou voit briller quelques villages. Tous ces environs forment un amphithéâtre nommé le Rjiingau , qu'on peut regarder comme le trône du Bacchus des Allemands. Le Rhin conferve toujours daus ces contrées, pendant un très-long cours, cette belle couleur verdâtre qui fait remarquer Tes eaux en Suifle; et qui les diftingue vifiblement des eaux troubles du Mein. 1 Avis. Le voyage fur le Rhin à Coblence, que l'on peut entreprendre, depuis Mayence, vient d'être détaillé à l'article fuivant de ce guide, liochheitu eft un bourg aux environs de Mayence, qui appartient au grand chapitre de cette ville. C'eft de cet endroit que les anglois ont donné au vin du Rhin le nom deliock. Le doyen du chapitre et les Auguftins de Mayence et de Francfort poffèdent exclufivement ce qu'on appelle la fleur du vin deHochheim. Dans les bonnes récoltes la pièce de POU pintes fe vendoit, 900 jusqu'à 1,000 Ho. rins, pvife au preflbir. Ce vin li rare peut donc être compté m L' ALLEJÏAGN E. gobelets, ou taûes, que l'on exporte en. grande quanti lé en Turquie. Environs. Stadt am Hof — la chartreufePruël — Priefling, prélature de l'ordre de St. Benoit. SALZBOURG. Population. 18.000 h. Edifices remarquables. Curiofites. La cathédrale: ( devant l'églife la ftatue de la conception immaculée, par Hagenauer) — l'églife de l'univerfité — l'églife des Franciscains —- l'églife des Théatins — l'églife de la Ste. Trinité — l'églife du St. Sébaftien: (et le cimetière, qui mérite d'être vu ; on y montre le tombeau du fameux Paracelfe) les églifes des Auguftins, des Urfulines, des Bénédictins etc. la chapelle de la St. Croix, au couvent de St. Pierre t— le château du prince évêque — le château d'été. Mirabelle — les écuries et le manège d'été; (la belle ftatue du Bu> cephale) — l'hôpital de St. Jean — le portrait de Paracelfe peint fur la maifon où il eft mort; ç'eit au Tt 5 coin 666 Vil. L' A L L E MA G NI . coin de la rue de Linz — le jardin anglois du comte lUg" de Truchfes-Wolfegg: (et la belle vue dont on jouit du haut de les terraîles, et des fenêtre* de la maifon du jardin) — la porte neuve, percée dans le Moenchsberg. Etabliffemens littéraires et utiles. L'univerfité — les trois collèges. — (La gazette littéraire de Salzbourg jouit d'une réputation méritée). x Collections. Cabinets. Les bibliothèques de l'uni- verfité; du couvent de St. Pierre; et des Auguftins: la collection des manufcrits du chapitre : les cabinets des minéraux, de M. M. de Lurzer, de Mozl et Rei-figl: le cabinet d'hiftoire naturelle du baron de JAeh-ling : les cabinets d'infectes de la comteife de Lodron et de M. de. Kurfinger : la collection d'oifeaux du comte de Firmian : le cabinet de médailles de l'abbé de St. Pierre: la collection de portraits des peintres, du comte. de Firmian : le jardin. botanique de Mr. Raenfll. Auberges. Chez le Schufwirth: à la grappe d'or. Environs. Le château de Klefsheim — le château de plaifance de Hellbrunn, et fon amphithéâtre de rochers : on trouve dans le parc des chamois et des bouquetins — Berchtesgaden et le lac de Barthélémi ; (on pêche dans ce lac des faumoneaux, qui font recherchés de friands. Berchtesgaden eft célèbre par l'm-duftrie de fes habitans, fur-tout par leurs ouvrages en ivoire et en os) — les falines de Hallein : (on le rend aux mines.fur une efpèce detraineaux; on y. compte 52- réfervoirs; et un feul de ces réfervoirs contient 700.000.féaux). Livres qui peuvent fervir de guide. Befchreibung der Haupt- u. Refidenzftadt Salzburg, von L. Uubner. 3alzburg.vi7£2. deux vol, STUTT- Vir. L'ALLEMAGNE tf<î7 STUTTGARD. Population. 25,ooo h. Edifices remarquables, Curiofites. Le château neuf — le vieux château — les bàtimens de .l'univerfité — la chancellerie, — l'hotel de ville — 183 cafernes — le bâtiment de la bibliothèque — le parc — l'églife collégiale etc. Collections. Cabinets. La galerie ducale de tableaux — la bibliothèque, la collection des bibles, la collection de plans et de cartes militaires, et le cabinet d'hiftoire naturelle du duc — les collections cte livres, d'inftrumens, de curiofites, d'hiftoire naturelle, de l'univerfité — le cabinet d'hiftoire naturelle de Roesler, appartenant à préfent au collège, ou Gymnahum. — (La feilerie, ou le magafin, où l'on garde les harnois, felles, houlfes etc. de la cour, mérite bien d'être vu, à caufe de fa magnificence). Etabliffemens littéraires et utiles. L'univerfité : (ci-devant, l'académie militaire; établiifement qui mérite fa réputation) — le collège — l'académie d» peinture, de fculpture et d'architecture. Spectacles. La comédie allemande — l'opéra. Auberges. Au cor de chaife: chez Rail, fur le folfé: au Saint-George. Promenades. Devant le liuchfenthor, dans la ville neuve. Loges des francs - maçons. Aux trois cèdres : ( l'y ftème des loges unies ). Environs. La Solitude — le Hirfchbad — la ville de Ludwig*bourg: (ville jolie, à 5 lieues de Stutt-gard; le château; la galerie ducale de tableaux, au. nombre de 6:5y; (la collection de tableaux et de def-leins erotiques; uiais il faut demander de la voir) la falle d'opéra; la maifon de lorce; L. maifon des or- phe- «tuttgard. pheHn» militaires; la fabrique de porcelaine etc. — le parc de Hohenhcim, à ij lieue de StuflgàTd : (les voyageurs n'en parient qu'avec les plus grands éloges. Le château; le hameau anglois; la laiterie; le tombeau de Ceftus; les bains romains; le moulin; la tour; les ruines etc.). Tries*. TRI ESTE. Population. 18,000 h. Edtfices remarquables. Curiofites. Le molo — les deux lazarets — Phofpioa des pauvres et des enfuis trouvés — le Palazzo — la cathédrale — l'églife des ci-devant Jéfuites — l'églife du St. Antoine — des ruines et des antiquités romaines. Fabriques. Manufactures: de favon à l'huile; de fayencc et de raajolica; de vitriol; te crème détartre; de roflbli; (on en exporte annuellement plus de 600,000 bouteilles) des blancheries de cire; des raffineries de fucre ; des moulins pour l'organcinagc des foies; des fabriq-ies d'ancres, de cordes, de voiles etc. Etabliffemens utiles. Les deux fociétés d'aifurance. Auberges. La grande auberge — à l'aigle noir. Spectacles. Amufemens. Comédie italienne, en été et automne; opéra italien et ballets, durant les deux autre» faifons; les bals masqués au tems de carnaval, à la falle de théâtre; le Cafino; les promenades en voitures fur le molo; les promenades eu bateau dans le port; les promenades à Pola, fur le territoire vénitien, où l'on voit plufieurs antiquités romaines. Environs. Les falines à Zaulé et Servola —• Proflék et fes vignobles; leur vin eft très-eftimé, ou l'appelle, lleinfall — Dunio: (les limaçons noirs que l'on y trouve vivans dans les rochers , font une fiian-dife très-recherchée) — la belle vue du vieux château teau de SerfF, à une lieue cle Triefte; elle «'étend jus^ nicfte. qu'à Venife. Livres qui peuvent fervir de guide. Triefter Kauf- manns- Almanach. VIENNE. Population. 270,000 h. (on compte Vienn». dans cette ville 44 perfonnes par maifon, tandis qu'à Berlin on n'en compte que 22, à Amfterdam 8, et à Paris une trentaine avant la révolution). Edifices remarquables. Curiofites. Le palais impérial ou la cour, appellée Bourg : ( c'eft dans la partie, appellée la cour Amélie (Amalifche Hof) que font les appartemens occupés par la famille Impériale. Dans la principale chapelle, les deux autels font peints par Titien; le crucifix eft de Donner. Dans la chapelle, dite chapelle de la chambre, Jofeph mourant, peint par Maratti) — le grand arfenal: (les deux énormes pièces de canons turcs; l'armure de Godefroi de Bouillon ; le buffle que porta Guftave Adolphe à la bataille de Lutzen etc. il y a encore trois autres arfe-naux ; dans l'arfenal des bourgeois on montre la tête de Kara Mufiapha, grand-vifir, qui commanda l'armée turque au dernier fiège de Vienne, et qui fut l'année fui van te étranglé à Belgrade, d'où fa tête a été transportée ici) — les bàtimens de l'univerfité: (on voit clans la falle confacrée aux leçons de médecine, le bufte en bronze du célèbre van Swieten; il ne faut point négliger de monter à l'obfervatoire) — la chancellerie de l'empire — l'hôtel des monnoies: (ci-devant le palais du prince Eugène) — la chancellerie de Bohème et d'Autriche: (édifice fuperbe) — la chancellerie de la guerre — l'hôtel de ville — le nouveau palais du prince A. de Licluenftein — le grand vienne, grand hôlél de Lichtenftcin, place des Minorités ^ les hôtels de Paar, de Lobkowitz, de Friel's, de Har-rach, de Schoenborn. de Bathiany, de Kinsky, d'Efter-hazy, de Charles de Lichtenftein, d'Auerfperg, de Palfy, de Stahremberg, de Thun, de Schwarzenberg, de Wezlar-, de la grande cômmanderie Teutonique, du notice; et un grand nombre d'autres, p. e.Môlker-Hof "— l'hôtel de Savoie, aujourd'hui le chapitre des chanoineffes — le palais archiépifcopal — la chanceL lèries de Pays - bas — l'hôpital des bourgeois — la maifon appellée, la Wtintraube — la maifon deTratt-ner —• la grande caferne de l'artillerie — l'églife de St. Etienne: (d'un beau gothique ; la longueur efi de 542, la largeur de 222, et.la hauteur de 79 pieds; on y admire un Ecce homo de Correggio, les'colonné9 du grand-autel, les tombeaux de l'empereur Frédéric IV, du prince Eugène, des cardinaux Kollonitfh et Trautfon etc. Le tréfor de St. Etienne eft fort riche, et mérite d'être vu. La tour de St. Etienne, d'un travail fort eftimé, a depuis, fa bafe jusqu'à fpn fommet 4&t£ pieds d'élévation, et on à été 73 an» à la bâtir; cette tour penche visiblement vers le nord: la plus grande de fes cloches pèfe 354 quintaux, et fon battant i3 quintaux. Il faut monter 760 marches, pour parvenir à la flèche de la tour. Dans le cloître on voit un ancien monument romain) — l'églife de St. Pierre: (l'une des plus belles de Vienne) — l'églife et l'abbaye des Bénédictins Ecoffois: (le cloître eft rempli de pierres fépulcrales fort anciennes; dans la cour d'Ecoffois, ou Schotteti- Hof, il y a des grands et beaux logemens, occupés par des particuliers) —. l'églife de St. Michel, et le collège des Barnabites: (le portail de l'églife et fes ftatues, par Laurent Mat-. tielli VIT. L"AXLEMAQNï. Cv HdUeTt très-eftimé) — l'églife des Auguftins: (le ta- View* bleau du maître-autel, par Malbertfch , et plufieurs autres tableaux fort eftimés. L'églife eft belle on y voit les tombeaux du Feld -maréchal Daun, et du célèbre van Swieten) — l'églife et le monaftère des Capucins: (c'eft dans cette églife qu'eft, dans un vafte fouterrain, Ja fépulture des princes de la maifon d'Autriche, à commencer par l'empereur Mathieu ; 5j princes et princeires y ont été inhumés depuis ce tems-? on remarque, à caulé de fa funplicité, le tombeau d'Eléonore de Neubourg, et le magnifique maufolée de François I. et de la grande Marie Thérèfe. Le père Capucin, chargé du foin des tombeaux, ne fait nulle difficulté d'y conduire les étrangers qui le demandent) — l'églife de la chancellerie de guerre: ( c'étoit du haut du balcon de cette églife que Pie VI» lors de fon féjour à Rome, donna la bénédiction au peuple affemblé ) — l'églife et le couvent des Dominicains — l'églife de l'tmiverfité — l'églife de St. Anne et la chapelle de St. Xavier — l'églife de St. Ru-pert: (c'eft la plus ancienne églife de Vienne) —-l'églife de l'ordre teutonique, et nombie d'autres églifes-— la colonne de bronze, fur le Hof, et qui dépare cette belle place; le total du poids du métal eft de 20S quintaux —- la pyramide confacrée à la Ste. Trinité; on admire les figures des anges — le monument fur le HoJien-Markt — le monument fur le Neu-Markt: (chef-d'oeuvre de Donner) — Dans les fauxbourgs: L'églife de St. Charles: (belle églife) — l'églife de la Vifitation _ la chapitre Amélie — l'églife de St. Léo- pold 1— le Belvédère — les palais du prince de Schwarzenberg, du prince Kauniz, du prince Adam de Lichtenftein, du prince d'Auersberg — le manège cou- «vienne, couvert, peut- être le plus beau cle l'Europe — Te palais de la garde noble Ilongroife — l'hotel des invalides — la favorite — les caférues — l'hoiel du prince Stahrenbcrg fur la Wiede: (on dit que plus de 2,00» perfonnes y occupent des logements) — l'académie militaire de chirurgie et de médecine: (établiflement que l'on doit à la munificence de Jofeph IL). Fabriques. Manufactures. Les fabriques impériales et royales cle porcelaine: (la fabrique et fes maga-fms font dignes de la curiolité dès étrangers) d'armes; (il faut avoir une permiffion pour y entrer) de glaces, àVamfeld; de majolica, à Hollitfch. Grand nombre des fabriques et des manufactures, d'étoffes; de rubans; d'indiennes; de velours; de dentelles d'or et d'argent; d'aiguilles; d'ouvrages en acier ; d'ouvrage» en bois à la façon de Berchtesgade; de fleurs artificielles; de carolfes et de voitures ; d'ouvrages en broderie; d'ouvrages d'orfèvrerie et de bijouterie etc. Collections. Cabinets. La bibliothèque impériale: (on la croit la plus-nombreufe de l'Europe, après celle du Vatican; elle eft compofée d'environ 3oo,ooo volumes, et 12,000 manufcritSi Elle eft ouverte ati public tous les jouts, excepté le tems'des vacances et les dimanches et fêtes; l'été depuis 8 heures du matin, jusqu'à midi, et l'hiver depuis 9 jusqu'à la même heure. On doit y remarquer, un tombeau antique, transporté des environs d'Ephefe^ un vafe étrusque, que IFinkelmann regardoit comme l'un des plus parfaits clans ce genre; l'immenfe collection des cartes géographiques raflèmblées par le baron de Stofch; le fameux Senatus-Confultum , dont parle Fite Live; les tables célèbres de Peutinger; les manufcrits de Dioscoride et de Titc-Livc; la collection d'édition» de- depuis les premiers tems de l'imprimerie, jusques en vienne i.'5oo; collection qui monte déjà à plus de 6,000 volumes eic.) — le tréfor de la couronne: (parmi lés dia-mans on diftingue !e fameux diamant de Tofcane, qui j:u!is appartenoit à CharltS le hardi, et qui, après la bataille de Granfon, tomba en partage à un foldat Suifle) — le cabinet impérial d'antiques, de pierres gravées, et de médailles: (collection précieufe et unique; v. Choix des pierres gravées du cabinet impérial des antiques , décrites par M. l'abbé Eckhel. à Vienne. 1708. Le nombre des médailles antiques monie à environ 22,ooo et le nombre des médailles modernes* à plus de 02,000) — le cabinet impérial d'hiftoire naturelle: (ce cabinet eft ouvert au public, le lundi matin : la collection des pierres précieufes eft très - complète; ou y remarque entre autres la plus grande opale connue, du poids de 04 loths) — les archives de la maifon impériale et roya'e — la galerie impériale de tableaux au Belvédère: (elle fut formée par lerdi~ «midi//, d'une grande partie des tableaux, qui avoient appartenu à l'infortune Charles I. roi de la Grande-Bretagne; elle renferme les tableaux de 5o3 grands maîtres; on y remarque le premier tableau à 1 huile, de, l'an i2y2. V. Verzeichnifs der Gemàlde der k. Bddergallerie inWien. 1783. g. prix $ florins. L'auteur eft M..de Mechel, et ce catalogue eft le meilleur guide; la galerie eft ouverte au public, les lundis, mercredis et vendredis; on n'entre pas avec la canne ou l'épée) — les cabinets d'analomie, de phyfique, d'hiftoire naturelle, la bibliothèque et i'obfervatoirede l'univerfité — les collections de l'académie militaire de chirurgie, fondée par gjofeph IL — le jardin botanique de l'univerfité • - Ja galerie de tableaux du prince deLichten-jDui.de dei Voya*. P*rt L Ull ftein : Vienne, ftein: (leur nombre, fuivant le catalogue imprimé, monte â plus de 700; on y admire M'hiftoire de Dé-dus, en 7 grands tableaux par Rubens; le St. Sébaftien, par van Dyk; la joueufe de guitarre, par Cara-vegge etc. On y a joint depuis peu une très belle collection d'eftampes) — la collection d'eftampes du „ prince Paar — la collection de tableaux du prince Kaunitz-Rietberg: (la lté. famille, par Titien; Mu-tius Scévola, par Vubens etc.) les bibliothèques «le Windhager et de Gfchwind — les cabinets de tableaux de M. de Hagen, du comte de Lamberg, de M. de Weber, du prélat de Ecolfois, de M. de Birkenftok, de M. de Hundfchovsky. de M. Wefeld - la collection précieufe de médailles et de pierres gravées de M. le baron de Heefs — la collection d'eftampes, et Je cabinet de minéraux et de conchyles de M. de Her-telli etc. etc. Spectacles. Amujemens publics. Le théâtre national, et l'opéra italien de la cour: (ils donnent, alternativement, leurs repréfentations, fur le théâtre delà cour, et fur le théâtre proche duKàrntner-Thor: (prix des places: on paye une loge entière, 4 florins 3okreu-zer ; une place au parterre noble 1 florin, et pour ce qu'on nomme gefperrter Sitz> place féparee, 20 kreu-zer de plus; au fécond parterre, 24 kreuzer; au troi» lième rang, 3o kreuzer; au dernier rang, 17 kreuzer). — Spectacles forains, et dans les fauxbourgs — théâtres de fociété — académies de mufique — feux d'artifice — bals masqués dans le tems de carnaval : (prix d'entrée deux florins) — les cafinos, fur-tout le cafino de M. ®fahn — le jeu de paume etc. — les cafés: (htr-tout le café de Kramer, et le café de Milan ; un Polonois, nommé Kolfchitzhj ouvrit à Vienne la la première boutique de café de l'Europe chrétienne) -— vienne l'amphithéâtre où l'on donne les combats de bètes _ les faites de danfe dans les fauxbourgs etc. etc. Promenades. Le Prater: (pour juger de la qu^n. file et de la beauté des équipages de Pienne il faut al* 1er voir en été un feu d'artifice dans le Prater. Le Prater eft une forêt naturelle de chênes et de hè'res près de la ville dans une isle du Danube, fur le devant de laquelle eft le grand fauxbourg de Leopold* ftadt. Il y a à l'entrée fous les arbres les plus touffus une trentaine de cabanes placées ça et là et environnées de bancs et de tables, où l'on peut avoir en proufi'n de quoi boire et manger. Ce lieu eft tous les jours très-fréquenté, mais il eft paiticuîié-rement remarquable lors d'un feu d'arii/ice. Là s'af-femblent petit à petit environ douze cens perfonnes et fonpent épars dans le bois. Au fignal donné et quand la nuit s'approche, toute l'alfemblée quitte la table et fe rend dans une prairie environnée de grands arbres, où doit fe donner le fpectacie. Vis à vis le feti d'artifice s'eleve un grand et bel amphithéâtre occupé en grande partie par quelques centaines de dames dont le fard, les bijoux et les habits font un effet Singulièrement beau à la lumière du feu. Tout le parterre entre l'amphithéâtre et les machines eft rempli d'hommes les Jtins ferrés fur les autres. Mais la feene la plus" remarquable eft celle qui fuit le feu d'artifice. Uri train de douze à quinze cents carroffes et autres équipages de toute efpèce, s'achemine hor9 du bois vers la ville dans une ligne fi droite et fi ferrée qUe, quand quelquefois ils s'embarralfent aux portes de la ville,' le timon des toitures de derrière viennent heurter la «niife de celle* de devant * et comme on ne va que lé m XL à trot vienne, trot ou le galop, plufieurs voitures ont ainfi été per. cées, et les perfonnes qui étoient dedans, ont été jettées fur les fenêtres du devant de leur voiture. La plupart font des équipages de feigneurs à quatre et li fix. chevaux dont le nombre en général eft d'environ S,5oo, celui des fiacres de 65o, ei. celui des carolfes de remifes de 3oo. Ces derniers ne font point numérotes, fontmieux montés, fonten général plus beaux, et font tenus la plupart par des aubergiftes et fe paient plus cher que les premiers. Malgré la continuelle agitation de tant de voilures il n'arrive pourtant pas le moindre désordre. Les gens à pied ont un chemin pour eux où les cochers n'ofent jamais palier. Le pont entre la Leopoldftadt et le Prater où la preiTe eft la plus grande, eft partagé en quatre parties. Les deux cotes lont pour les gens de pied, et l'un des milieux eft pour les voitures qui entrent, et l'autre pour celles qui for-tent. Cet ordre s'obferve dans le bois et fur la chauffée depuis le fauxbourg jusqu'à la ville. Plufieurs cavaliers le labre à la main ont foin de la maintenir. On ne fait pas qu'il foit arrivé d'accident dans aucune fète publique, et tous les malheurs occafiounés par les voitures n'arrivent que dans le tumulte de la ville. On ne ..l'aurait fe rappeller qu'il y ait eu dans une année au delà de fept perfonnes d'écrafés par les voitures. UAugarten eft encore un lieu de plaifirs où l'on peut voir l'été toutes les manières du grand monde. C'eft un grand parc à belles allées et à bosquets, dans la même isle du Danube où eft le Prater, auquel il touche à l'Eft. Il eft l'ouvrage de l'empereur Jofeph qui, comme ami de tous les hommes, aiuii que le dit dit iWcription an deffus de la porte, l'a confrère aux Vienne, plaifirs de tout le monde. Mais ce n'eft que là partie du public la plus honnête qui en jouilTe, et le peuple fait lui même qu'il y eft dans un jour défavorable. Il s'abftient lui même d'y paroitre et fait bien. Il eft étonnant que ce parc ait pu en fi peu de tems devenir ce qu'il eft. L'empereur vouloit voir fon ouvrage tout d'un coup dans fa plus parfaite croiffance, et il n'épargna rien pour y faire transporter une infinité d'arbres de toute grandeur, même des lieux les plus éloignés. Malgré la diverfité des arbres, la variété des bosquets et la différence de l'ordre des allées, il eft encore trop régulier et il a trop peu de variété, pour qu'on puiffe proprement l'appeller jardin anglois. Un bras du Danube allez large et qui arrofe fes bords lui donne le plus de vivacité. De l'autre coté du fleuve on a percé une épaiffe forêt et cette coupe répond en droite ligne a l'allée principale du parc. La per^iective qu'elle offre eft à mon avis ce qu'il y a de mieux dans tout le jardin. Elle n'eft bornée dans un lointain à perte de vue que par les montagnes de la Moravie, qui paroiffent autant de nuages. Dans un pavillon fuperbe on trouve toutes fortes de rafraichif-femens et un billard. Pour voir cet endroit dans tout fon luftre il faut y aller le matin des plus beaux mois de l'été. Depuis quelques années c'eft la mode des grands de prendre des eaux minérales dans l'Augar-ten. En effet, on y a introduit la fociabilité et la familiarité qui ne régnent d'ordinaire qu'aux eaux publiques, et l'on y jo rit de cette ouverture et de cette liberté de fi tiété qui ont rendu célèbres Spa, Pyrmont et les autres fiettx de cette efpèce, quoiqu'il faille en'faire venir les eaux de plu6 de deux 4 U u 3 cens 4ll TH. L'ALLEMAGNl vt.aut, cens lieue». Tous les états,, mais particulièrement les. gens de lettres et la noblellé, s'entremêlent. Il y a encore différentes promenades publiques dans la ville. La plus fréquentée eft le rempart, o« comme on l'appelle,, les Baftions. Quoiqu'on y foit très - expofé au foleil, on y trouvefouvent une grande foule de monde. Les bourgeois rie fauroient aller à l églife l'après n,'di. fans faire en même tems un, tour de promenade fur les baftions autour de la vill» où il y a bien pour une bonne heure cle marche —. la Brigitten Au: (le jour de St. Brigitte on y trouve beaucoup de monde) — le Belvédère — le jardin du prince de Schwarzenberg: (la vue de la terraffe eft charmante) — la place appellée le Qraben etc. —« l'efplanade. Etablijfcmens. tittèrafres et utiles. L'univerfité . les deux collèges —- l'académie Théréiienne — le collège de Loewenburg — l'académie de commerce m>y Vécole normale: (fans compter les autres écoles publiques clans la ville et les fanxbourgs ) — l'établiUement your former des mftructrices et des maitreffes d'école — l'académie des beaux arts — l'académie de» langues orientales — l'inltitution des fourds et muets —• J'inftitution des pauvres — l'académie militaire de chirurgie, fondée par Jofeph II. — l'école vétérinaire — l'école de génie — l'hôpital général et fix; autres hôpitaux où l'on prend foin de malades et de pauvres — la tour des fous — la maifon des enfans trouvés — le mont-de-pieté. Auberges. Au boeuf blanc: (bonne table d'hôte) — au fauvage — au cigne: (bonne table d'hôte) — au griffon — a.ux trois crocs: (le prix d'une chambre, fans chauffage, eft t]e 5d kreuzer par ■ jour) jour) — (Il y a un grand nombre de traiteurs et de vienne, restaurateurs à Vienne, qui donnent à diner et à Couper à tous les prix, depuis io kreu..er, jusqu'à un florin etc. ), Loges des francs - maçons. Aux trois aigles ; aux trois coeurs; a l'efpérance couronnée; à St. Joleph; à la concorde. Fêtes de la cour. Le jour de l'an, gala, baife-main et diner public; la cour eft ce jour là de la plus grande magnificence; la fète de St. Etienne; (tous les chevaliers font revêtus de Thabit de l'ordre) la fète de St. André, patron de Tordre de la toifon d'or; la fète de l'ordre militaire de Thérèfe — la Fête-Dieu. Environs. Le château impérial de Schoenbrunn : (les voitures payent 5 kreuzer par chtval, dès qu'elles pallent les lignes, c. a. d. l'enceinte des fauxbourg; Schoenbrunn n'eft diftant que d'une demi-lieue de la ville, et l'on jouit d'une très-belle vue du haut d'une colline, où il y a un bâtiment, appelle Gloriette. Le traiteur £jahn y tient table — le château impérial de Laxenbourg: (à deux lieues de Schoenbrunn) — le château impérial de Hetzendorf — la maifon de plaifance et le jardin anglois de la comtefle de Korfchens*-ky, à Ebersdorf — la villa du comte de Lascy, à Dornbach: (la maifon et les jardins font arrangé avec un goût inlini: près du temple de la Diane, on jouit d'une vue magnifique. Tour aller à Dornbach, il faut paner par Uerrnals, où l'on peut remarquer le mont du calvaire et le tombeau de N. S. fait fur le modèle de celu de Jérufalein) — Hadeisdoif: (dans le jardin du château, le tombeau du grand Lau* don) — le Kahlenberg: (les piétons montent cette montagne dans une heure; les dimanches on y trouve Uu 4 ton- rifiiue. toujours beaucoup cle monde; l'oeil fe perd ftflttj l'étendue d une plaine fertile et riante. Gn peut aliet du KeHenberg au Léopoldberg\ le Danube qui coulé au pied de cette montagne, offre aux yeux du fpecta-teur, jusqu'à cenr idiots. Le c< uven des Cmialdule* a le plus beau point de vue qu'on . m trouver ail lo;n. Au fortir des cellules le jardin forme une terrain; fut un rocher menaçant, qui donne fur le Danube. On a à fes pieds la ville de Vienne comme pour finir î« tableau. On croiroit y voir et y entendre lé bruit de fes habitans. On y découvre toute la partie de l'Autriche qui confine à la Moravie et a la if» Le Danube majcùueux en ferpentant dans cette plaine iumienie fenibte quelquefois caché parles bois et les collines, et reparoit bientôt avec plus d'éélat à rn.ve.s une campagne ravilïante. Une infinilci de grande villages, des montagnes azurées fufpeinlues au bord de l'hor zon, une quantité de bocciges, des eaux de tous côtés, tout enfin met cette va fie plaine dans le plus parfait mouvement) — VVahring, Nufsdorf, Debiing et les prairies près du pont fur le Danube etc. font aufli des lieux d'amufement. 11 faut être muni d'un billet de permiffion, pour entrer clans les beaux jardins du comte de Kobenzl, du prince de Stahrem-berg, du prince de Gallizin etc. — MÔlk: (la vue magnifique fur le balcon) — Baacfen: (à 6 lieues de Vienne, renomm • à caufe de fes eaux minérales). Plans. Plan von Wien und den Vorftiidten, von Grimm. inlio. — Pluiieurs vues coiorees, en vente chez rtaria. Livres qui peuvent fervir de guide. Neueller wienerifcher Wegweiier. Ganz neu umgearbeiiete Und vermelnie Audace. Wien. 17C/2. Mèlan- mélanges. Vienne, celi-a-dire la cité, à une cir. Vitnnti conférence de 2104. toifes, et de i3,8oo toifes, ou près de 8 lienes, en y comprenant les fauxbourg, ie Prater, - l'Augarten etc. Elle eft éclairée la nuit par plus de 3,ooo lamernes. Le nombre des églifes monte a 54, le nombre des couvents à 23, et le nombi-e des maifons à plus de .5.900. On peut compter 5.\ faux-bourgs. Les faux bourgs , Marialriilf, Landjlrafse, Rennwegy Alftervorfladt, paflént pour être lés plus fains, par leur iituation. Le fervice de la petite pofte a commencé à Vienne en 1772. Elle doit fon établif-fement à M. de Schotten. Le port eft de 2 kreuzer par lettre, et de 5, 5, 17, 5i kreuzer, au de-là des lignes, en proportion de la diftance de Tend roi t. Le bureau de la petite-pofte fournit auffi des exprès. Il y a à Vienne plus de 3oo carrofles de remifes, et 65a carroflès de place ou fiacres numérotés. Un carroffe de remife coûte 5 florins par jour, et 60 par mois; on ne peut faire des vifitA qu'en carroilé de remife. On compte 80 chaifes-à-porteurs; le prix eft de 24 kreuzer par courfe. On donne, communément, 34 kreuzer par jour à un donieftique de place. On trouve des bains chauds et froids fur la rivière; le prix de ces bains eft de 17 et de 04 kreuzer. Le docteur Ferro, a établi des bains nouveaux; leur prix eft de 4° kreuzer. Le prix d'une chambre garnie, dans une belle Iituation, eft de 1 à 2 ducats par mois. La meilleure eau à boire eft celle'des capucins à la place neuve, et celle du palais du prince de Schwarzenberg. Il y a des fontaines qui purgent légèrement les buveurs qui n'y font pas accoutumés; mais il faut les mêler avec du vinaigre, et c'eft une exceUeme i oilfon. Un étranger fait auffi bien de ne boire à table que de bon Uu 5 vieux Vienne vieux vin d'Autriche, pareeque les vins de la Hongrie ont trop de feu. Quand on veut partir de Vienne, il faut faire chercher un billet de pofte, à la chancellerie d'état, et faire plomber fes malles a la douane. Weinur. WEÏMAR. Population. 6,000 h. Edifices remarquable. Curiofites. La maifon des états — l'églife principale: (et les tombeaux des prin» ces et princefTes ) — la maifon des orphelins — le thé'itrc — la maifon et le jardin de M. Ilertuch -— (On rebâtit le château, qui fut détruit par un incendie, et qui reflbrtira de fa cendre dans un goût plus moderne). Promenades. Le Stem — le beau jardin anglois du duc: (le moinrnfnt du piince de DelLm ; l'autel dédié au génie tut» laire du lieu ; le temple; les ruines; la pêcherie etc.) — le bois, le ll'ehwicht. Collections. Cabinets. La bibliothèque publique; le cabinet de médailles; letcahmet de curiofites; la bibliothèque et les collections de la duchellé douairière; la bibliothèque de lVglife principale; les collection* de tableaux et de delfeins de M. de Goethe; les bibliothèques de M. M. de Fritfch, Herder, Herzog, Schnaufs, Wieland etc. Etabliffcmens littéraires et utiles. Le collège ; l'académie «le peinture et de delfein. Loges dfs francs maçons. Amélie. Spectacles. /Imnfemens. Comédie allemande; le vauxhall; le club; les fociétés de thé; les bals masqués au tems du carnaval etc. Auberges. Au prince héréditaire; à l'éléphant; V à l'aigle etc, Envi- Environs. Le château de plaifance, Ie Eelvo wcimir. dit* — le château iVFJtersburg : (des fentiers commodes traverfent la forêt voifine et condu fent à des fîtes romantiques; on y trouve des monumens, des buftes, un luriuitage etc. De l'endroit où eft place le pavidon, on jouit d'une vue étendue) — le beau ardin île "lieffurth — la petite ville iVApolda, non loin deWei-mar, eft remarquable par Tes fabriques de bas; en e» vend par an, plus de 55,ooo paires. WURZBOURG. Population. 16,000 h. Wnr2. Edifices remarquables. Curiofites. Le château du bourff* prince-évêque: (la voûte du grand efcalier, ornée de peintures, par liepolo, eft un chef-d'oeuvre d'architecture. Il faut fe placer au milieu ; quand on frappe du pied, un bruit fourd, qui tient du tonnerre, fe fait entendre) — la citadelle, ou le vieux château: (au milieu le temple antique, qui jadis fut dédié à la déefie Fréïa, et qui à préfent eft confacré à la Ste. Vierge ; les caves, où l'on boit d'un vin, qui fe date de la prife de cette citadelle, par le roi de Suède, Guftave Adolphe; l'arfenal; la belle vue etc.) — la grande place et la chapelle de Ste. Marie — la cathédrale: (la chaire eft d'un fort beau gothique) l'églife du chapitre de Neumunfter — le chapitre de Haug — le grand hôpital, dit ^ulius-Spital: (l'églife; le jardin botanique; les collections d'hiftoire naturelle, d'inlîrumens de chirurgie etc. Cet hôpital mérite de fixer l'attention du voyageur) - le couvent de l'ordre de St. Benoit aux Ecoifois — le pont fur le Mein. Etabliffemens littéraires et utiles. L'univerfité; les ioftuutioiis pour le foulageuient des pauvres. Cot* TVurz- Collections. Cabinets. La galerie tle tableaux dut "bourg. jnce.eveqUe: (]a Madelaine par Fefel) — la bibliothèque et 1'obfervatoire de l'univerfité — le cabinet de tableaux et le mutée de M. Obcrthur, confeiller eo clénaftique — les collections du grand hôpital — la collection cle payfages, de vues et d'oifeaux de la Suilfe, du Père Gardien des Franciscains: (mofaïque nouvelle , compofée très - artiftement de moufles, d'écorces d'arbres, d'ailes de papillons etc.). Promenades. La place où monte la garde — le jardin du prince — la montagne de St. Nicolas, et l'hofpice des Capucins. jfaberges. A la cour de Franconié; à la pofte; au cygne. Mélanges. Les meilleurs vins de Franconié croif-fent tous dans les vignobles qui entourent Wurzbourg. Dans le xome iiècle il n'y avoit dans fon territoire que 2,000 arpens, de vigne cultivés. Aujourd'hui c'eft toute autre chofe, quelques-uns en comptent 10,000 arpens d'autres 20,000. A la tète de tous lea vins de Franconié eft le vin de Letftc. Quand il a acquis un certain âge il ne le cède pas à aucuns des vi«3 étrangers les plus eftimés. Le véritable et le meilleur croit feulement fur le coté de la forterelle qui eft tourné vers la montagne de St. Nicolas. Le vin de Stein du même âge, a plus cle feu, que le vin de Leifle, mais il eft trop chaud et fait mal à la tète. Une partie du vignoble de Stein appartient à l'hôpital. L'hôpital vend îe vieux vin de Stein fous le nom du vin du St. Efprit, dans des bouteilles cachetées, qui fe payent un risdaîer la pièce. Tout près du vignoble Stein eft celui, que l'on connoit fous le nom de ta Harpe. Seize de fes arpens appartiennent au chapitre pître de Hauch, et donnent le meilleur vin qne pro. WllTfc duife la Harpe; on 1 appelle aulfi le vin du St. Ej'prit. bour5' Parmi le* vins les plus diitingués on compte encore celui de Schalksberg, qui, égal aux précédens fe fert dans des plus petits verres, comme le vin de liqueur. Un autre vin, le vin de Calmus eft doux et approche des plus célèbres vins de Hongrie et même de celui de Madère. Ce vin croit fur le rocher cle Trieffenfiein près du Mein, du coté d'Afchaifenbourg. On fait en Franconié des vins de paille, comme en Alface, ils font même plus aromatiques. Une des curiofiiés les plus remarquables de Wurzbourg, eft la cave du prince-évèque; elle contient de 5,ooo à 5,5oo foudres de vin. Ce qu'il y a de plus intérelfant dans cette cave, eft la collection des vieux vins de Leifie et autres. On y trouve non - feulement des vins de Leifte de 1728, mais même des vins de i5^o et de iG5i. Le vin de i65i eft furnommé vin des Suédois. Tableau de quelques bains célèbres. CARLSBAD. Population. Environ 3,ooo âmes. Carhbri. Le nombre des perfonnes qui ont pris les bains en 1790 et 1791 monta à peu près à 700. Bàtimens remarquables. Curiofites. L'églife — l'hôtel de ville — le nouveau théâtre — la falle de Bohème, et celle de Saxe. Ce que l'on appelle U'iefe c'eft à dire la prairie parceque ce fut fans doute fa première forme, eft une place qui embellillèroit les plus grandes villes. Comme l'air y circule librement et qu'on y a une très belle vue, c'eft inconteftabiement le quartier le plus fain et le plus agréable de Carlsbad. ,Aufii c'eft fur cette place, et. fur celle.du marché que les «tailjbad. les étrangers rie cliftinction cherchent de préférence à fe loger. La Wiefe confifle en une longue rangée de maifons, devan: lesquelles eft une efpl made garnie de maroniers et qui s'étend jusqu'au hord de la rivière de Tocpel. Le plain - pied des niailbns eft occupé par des boutiques et des atieliers. Sources dont la vertu bienfaifante rend avec raifon Carlsbad fi célèbre, i. Le Sprudel. C'eft la principale fource et celle qui donne à ces bains leur grande célébrité. On en fait remonter la découverte à l'an 1019, et fuivant la tradition c'eft à l'empereur Charles IV. qu'on en eft redevable. Comme il chalFoh dans cène contrée, un cer!', dit-on, pour 11V pat s 'h eus Te jelta dans cette fource et la fit remarquer. C'eft auffi la raifon pour laquelle le rocher d'où il fe precip ta porte encore actuellement le nom de Hirfchfprung, c'eft à dire le faut du cerf. M. Klaproth regarde le baflin du Sprudel comme le réfervoir le plus curieux qui exifte, et comme l'unique de fon efpèce. La nature l'a formé des particules calcaires que l'eau elle même charrie; elle la recouvert d'une triple voûte, et l'a difpofé de manière à recevoir l'eau minérale qu'elle prépare dans fes laboratoires fouterrains placés dans le voiftnage. C'eft auffi la plus chaude des trois fources. Sa chaleur, fi l'on prend le terme moyen eft de i65 degrés du thermomètre de Farenheit. Suivant le calcul du docteur Bêcher il fort par les cinq ouvertures de la fource 703 fceaux d'eau par heure, 16,920 par jour et 6,175,800 par année. Une efplanade et un grand fallon à plain-pied dont 011 eft redevable à la genero-fité du miniftre de Ruffie, M. de Saldern, fervent de promenade à ceux qui prennent les eaux. 2. LeAVu» brunnen ou nouvelle foune* L'eau n'en eft pas auilï chaude chaude que celle du Sprudel; elle eft fort en vo«me depuis quelques années et l'on fe propofe de faire quelques changemens au bafhn qui la reçoit. C'eft ici qu'eft le Muhlenbad, avec une maifon que l'impéra-trîce MarieThérèfe a fait bâtir, et dont le plain-pied renferme de fort jolis 1 ains et des appartemens pour les baigneurs. 5. Le Schlofsbrunnen ou fource du château. C'eft celle que l'on a découverte la dernière; elle eft aufli fort à la mode depuis quelques tems: elle contient le plus d'air fixe, et fa température eft de i2o à iQ.5 degré du thermomètre de Farenheit. Du refte c'eft celle où l'on a le moins de commodités pour prendre les eaux. 4- Le halte Sàuerling. On fait peu de cas de cette fource excellente qui fort d'un rocher de granit derrière la bralferie; elle n'a pas même de baffin. Elle eft recouverte d'une couche d'air fixe qui a de 4 à 6 pouces d'epailfeur. Fabriques. Induftrie. Les ouvrages en étain et en acier damasquiné, (fur-tout chez Damm aux trois degrés) et les fabriques d'armes du Carlsbad font con« nues de tout le monde. Chez M. Joleph Muller habile graveur de pierres fines et de cachets, on trouve à acheter la collection en petit des minéraux et des curiofites naturelles de Carlsbad. Sel de Carlsbad. On en obtient annuellement plufieurs quintaux par l'évaporation et la cryftallifa-tion. M. Klaproth regrette infiniment qu'on néglige de tirer parti de Palkali minéral, et qu'on abandonne toutes les années à la Toepel plufieurs milliers de livres de cette intéreUante production de la nature. Fogemens. Chaque maifon a fon nom par lequel on la diftingue, et fa marque à laquelle on la recon-noit. Telles font la beUe reine, le jaijan, les trois de. g**s> «588 .VU' L'ALLEM A G N R Oarlsbad. grès, l'agwaM eker, Mr. le docteur Lhttevbacher et Mr. le docteur Gtuber font les plus célèbres médecins de Carlsbad. Pendant le féjour que je fis à Carlsbad en 1790611791» Mr. Mitterbacher qui joint à une grande habilité dan» fou art beaucoup d'aménité dans le caractère et un bon ton, avoit la plupart des malades fous fa direction. Amufemens. Promenades. Spectacles — concerts — pique-niques — bals de foufeription — bals francs, quelque fois très-joliment illumines — déjeuners avec danfe el mufique. — La promenade dans les allées devant la maifon tle Bohême — la route de Gotek — le chemin extrêmement romantique qui conduit au Freundfchafls-Sitz et à la papeterie — les excurfions fur le Hammerberg, le Dreykreutzberg et le llivJJifpyung. Ces promenades font fatiguantes, mais on eft amplement dédommagé par la beauté de la vue. — Le6 différentes parties de plaifir que l'on peu* faire 1. à Fifcliern où l'on va par un fentier fort agréable qui longe Je cours de l'Eger à travers les prairies* fl. A Ellbogen. 11 faut un jour pour cette courfe, c.a. d. en partant à 10 heures après le déjeuner, et en Giùde de, Voysj. "m. L Xx JWire- C*ris"bad. revenant le foir vers les 7 on 8 heures. La route qui. mené au moulin où l'on lave 1 ctain, à celui où l'on travaile le fil d'archal, et à la fabrique de vitriol, eft très-intéreffanle. 3. A EngeViaufen, vieux château fur la route de Prague qui a été détruit par les Huffi-tes. 4. A Schldkenwert. On y trouve un jardin dans le vieux goût, avec des appareils pour faire jouer les • eaux, plus propres à amufer des enfans qu'à intéref-fer des curieux. Il faut un jour pour cette partie. 5. A Schlacîiemvatd. Si l'on veut voir les mines d'étain, 51 faut tout un jour. G. Au parc de Schônhoven. Plufieurs perfonnes le comparent à celui de Wbrlitz. Il faut 3 jours pour aller et revenir, en prenant le tems néceflaire pour tout voir. — On trouve à louer à Carlsbad des chevaux et des chaifes pour faire ces promenades, mais il eft beaucoup plus agréable d'avoir fes propies chevaux, foit de felle foit de caroife. — Un très-joli coup-d'oeil eft celui que préfente, le foir des jours de fête, l'illumination des croix et des chapelles qui fc voyent autour de Carlsbad fur les collines et au milieu des fombres forêts de fapins. Obfervations meièts. J'ai trouvé qu'il règne en général aux bains de Carlsbad un très-bon ton; qu'on y vit d'une façon très - agréable faii3 étiquette et fans gène, comme cela doit être dans un lieu où chacun vient pour fon argent, et où l'on ne doit pas obferver les diftinctions de rang et de dignités avec autant d'exactitude que dans une cour. Si l'on y voit percer de tems en tems quelques traces de ce que l'on a ap-' pelle Ariftocratisme dans ce fiècle de révolution,' le génie tutélaire de Carlsbad le fait bientôt difparoitre, et jë fouhaite pour l'avantage de ce bain charmant, qu'il conferve toujours cette prérogative. On On prend ordinairement les eaux de ««.grand Critua, matin, et comme alors le froid eft toujours rrès-fen-fthle dans la vallée on doit avoir foin d'être habillé très-chaudcment. L'heure du déjeûner qui eft ordinairement de y à io, et que l'on palfe foit dans l'une des filles, foit en plein air dans les allées, eft certainement l'une des plus agréables de la journée. Quelques naturalises ont prétendu que les four-ces dé Carlsbad doivent leur origine à l'inflammation de pyrites fulphureufes ; mais Mr. Klaproth dans fes recherches chymiques fur les eaux de Carlsbad, Berlin. 1790, 8., fuis rejetter abfolument cette opinion, croit cependant que c'eft plutôt dans les couches de charbon de pierre qui fe trouvent à une très-grande piofondeur et qui font formées des débris du règne végétal du monde promitif, qu'il faut chercher la matière qui alimente continuellement le feu fouterrain auquel ces eaux doivent leur chaleur. Ce qui prouve la vérité de fon opinion, ce font les différentes efpè* ces cle pierres et de terres pfeudo-volcaniques, que l'on trouve à Hohdorf près de Carlsbad. A fuppofer que l'on boive par jour 14. gobelets d'eau minérale, ce qui eft à peu près le terme moyen, il fe trouve que pendant tout le tems de la cure qui dure ordinairement Q.6 jours, on a pris la quantité fuivanle des parties conftituantes de ces eaux. Alkali minéral cryftallifé 5,910 grains. Sel de Giauber cryftallifé 5,928 — Sel de cuiline • • M^P ~— Terre calcaire - "» 4-00 ~~" Terre hliceufe * * 91 — Xx a Terre «arlibad, TeiTe martiale - G£ grains. Air fixe - 1,170 pieds cubes. Ouvrages à confulter fur Carlsbad. La nouvelle defcription (traité) de Carlsbad par le docteur Bêcher. Nouvelle édition..JLei|'7ig. 1789. 3 volumes. — Les voyages à Carlsbad de Sclmber, de Btuckrnau et de Wiltebrand. — Une petite brochure, aflèi infigni-lianfe, qui a pour titre : Defcription de Carlsbad pour l'ufage de ceux qui prennent les eaux. Prague. 1787. — Enfin les differtalions de Iloffman, de Traites et de Zuckert fur j'ufage médicinal de ces bains. Routes de Carlsbad. Tous les chemins à quelques milles de diftance autour de Carlsbad font pierreux, raboteux et mon tans. Le voyageur y cherche inutilement ces fuperbes chauffées que Ton trouve dans les .utres pays de la domination Autrichienne. S'il v'ent de Dresden il a le Geyersberg à gravir S'il vient par Prague, il trouve peu avant d'arriver à Carlsbad une defeente longue et roide. S'il prend la route de Schnee-berg*) il chemine, ou plutôt il fe traîne depuis 6heures du matin jusqu'à 9 heures du foir dans des chemins, qui montent et defeeudent continuellement, et où il eft horriblement cahoté; il eft vrai qu'il en eft en partie dédommagé par la vue des contrées couvertes de bois et très - pittoresques qu'il traverfe. La meilleure de toutes ces routes eft fans contredit celle tVEgrc et Zwoda. Il eft vrai que comparées avec les chauffées des autres pays, elles paiTeroient encore pour mauvaises; mais elles l'emportent de beaucoup fur les autres dont je viens de faire mention. Les poftes font bien *) On y eft fort bien u la maifon de pufte. bien fervîes fur cette route, et je l'ai faite plufieurs CarUbad. fois en 6-7 heures cle tems, quoiqu'elle foit de 6 milles d'Allemagne. On vient à Egre 1. par Hof et JÎJcht quand on vient de la Thuringe et de la Saxe. 2. par Bareuth et Thiersheim, fi l'on vient de l'Empire *)', 3. Par Tirfdwnreit en venant de Ratisbonne. La féconde de ces routes eft la meilleure, et je confeille à chaque voyageur de la prendre, quoiqu'elle foit un peu plus longue. Il eft vrai que depuis Thiersheim elle n'eft plus auffi bonne, mais jusques là l'on a des chauffées fuperbes dans les terres d'Gbtrland, ou dans les hautes contrées du margraviat de Bareuth, au lieu qu'en venant par Hof ou par Tirfchenreit, on ne trouve point cle chauffées, ou du moins on ne les a pas longtems> PYRMONT. Vers la fin du quinzième fiècle, les ryrmcwu. eaux de Pyrmont jouiftbient déjà d'un haute réputation. Des liftes imprimées annoncent l'arrivée et les noms des perfonnes qui s'y rendent Ce n'eft que vers la fin du Juin et au mois de Juillet, que la faifon eft proprement formée. C'eft alors fon état le plus brillant. Des perfonnes qui n'aiment pas le fracas et le tumulte d'une trop grande foule, ne doivent donc s'y rendre, que vers le commencement de Juin ou au mois d'Août. A 6 heures du matin on va à la fource, pour prendre les eaux; à 8 heures elles doivent être prifes. On déjeune à 9 heures, et l'on dine * 12 heures, ou à une heure au plus tard. Le tems Xx 5 qui *} Les Allemands entendent par Y Empire la hante Allemagne et les contrées du Rhin, par oppoÛtfoa aux cercles de la haute - et bafle - isaxo et de Weiiphalie. ' tf94 Vit. l'ALLEMACNB. ftrmont. qui fuit, c'eft le tems fie la toilette. A 4 heures, tout le monde reparoit dans les allées. La grande allée eft formée de quatre rangs de hauts tilleuls; elle fut plantée en i(>l)Ù; elle a 5oo pieds de long, fur 40 de large. C'eft Je rendez-vous général, c'eft le valais royal de P)rmont.. Les boutiques des marchands, les fources, les deux fallons, le théâtre etc. l'avoifment, ou la bordent. On s'y promène, on y déjeune, on y «hue, on y joue. Quel-quel "ois ou l'illumine et on y tire des fetox d'artifice eju^ Une excellente mufique s'y fait entendre tous les matins. Le château du prince, efi: très-joli. Les déjeû> jnés publics, les pique - niques, les bals, les concerts, la comédie, les jeux de commerce et dehazard, les illuminations, les feux d'artifice, font palier bien agréablement le tems, et varient les amufemens. Le port d'armes eft défendu. Dans la nouvelle-maifon aux bains on eft très-bien logé, et le prix de chaque logement y eft marqué au - deiius de la porte. On peu* auffi prendre des appartemens chez les babi-tans, qui louent leurs maifons par parties. Pour le diner, on paye depuis huitjusqu'à 12 et 16 gros». La dépenle varie fuivant la manière, dont on veut vivre et fe régler. Promenades. Environs. Le tour de la grande allée et des ailées voifines, ou le grand-tour -r- le Uo»j-berg: (la vue eft très-belle;. Pierre Mazell, vient de la graver; on y peut aller en voiture) — le mont royal: (ci devant YOefiberg; il a reçu ce nom parce-que Frédéric le grand, roi de Prullè, y prenoit les eaux; on dit même qu'il y projet ta fa féconde campagne de Siléfie. C'eft vrai-femblablemeut dans cette mwa- montagne, qu'eft le dépôt de3 eanx de Pyrmont) _ li fauniere — ]e couvent de Ludge —■ Schieder: (dans une iituation riante et romantique) —i ]e château d'Armhiius — les ruines de S :hell-Pyrmont — la minière de foufre — le beau jardin de Schwiib-ben — YExterjlein: (à 5y miIIc-3 de Pyrmont. On donne ce nom à huit rochers, qui datent d'un tems très-réculé, et qui y ont été eut allés' par des mains , d'homme, pour éternifer peut-être quelque événement). Loges des francs-maçons. Frédéric aux trois fonrces (fyftème des loges unies). Livres qui peuvent fervir de guide. Marcard Befchreibung von Pyrmont. Leipzig. 3784- deux volumes: (ce livre remplit très «bien fon but), SPA. C'eft vers la fin de Mai, qu'arrive dans ce lieu une foule d'étrangers de toutes*les nations : les uns poux rétablir par les eaux falutaires qui y coulent, leur fanté affoiblie ; les autres pour y jouir des agre-meni de ce charmant féjour et des plaifirs varies que l'on y trouve. — En arrivant, chacun donne fon nom, fes litres et le nom de l'hotel ou maifon qu'il va occuper, pour être mis dans la h'fte: cette lifte eft formée des noms etc. de tous les étrangers qui viennent à Spa chaque année, et dont le nombre eft ordinairement de huit-cent à mille. — On trouve a s y loger de toute façon et à différens prix, depuis trois livres jusqu'à trois louis par jour. -— La façon de vivre y eft particulière. Dès les cinq heures du matin on fe rend aux fontaines. Celle du Pouhon eft au milieu du bourn ; trois autres en font diftantes d'une demi. lieue : il eft peu de perfonnes qui n'aillent régu- Xx 4 liére^ Spa. fièrement à l'une et même à deux de ces fontaine» chaque jour, foit en voiture, on à cheval. Il y a toujours fur la place une quantité de petits chevaux à la difpofition de ceux, qui en fouhaitent et à un prix fort modique. Les chemins de ces fontaines font allez bons ; celui de la Sauv>niere établi à neuf depuis quelques ans, eft un magnifique pavé montant en rampe égale, près de 700 pieds en une demi-lieue. On vient de finir une levée de 60 pieds en largeur, qui palfe directement de cette fontaine à la Geronflere, et qui peut-être eft fupérieure en beauté au premier chemin. Ces différentes fontaines font environnées de promenades percées dans les forêts : les unes, presque fauvages, paroiilént être dues à la nature leule; d'autres font tracés régulièrement et avec art, mais d'une façon qui ne trouble pas le plaifir de s'y promener par lMdée des peines que cela peut avoir coûté. Auffi longtems qtle les étrangers y reftent, il y a de la mufique. Une troifième fontaine, le Tonnelet fournit des bains d'eati minérale. La matinée eft le tems de boire les eaux de Spa; c*eft auffi celui des bains froids, qu'on prend le plus ordinairement avant les eaux. Les autres efpèces de bains font réfervés pour d'autres tems de la journée. Indépendamment des bains, qui, généralement parlant, n'entrent pas dans le plan de la cure, la boif-fon des eaux demande beaucoup de tems, par la lenteur qu'on y met; et c'eft celui qui fe palfe le plus rapidement, parceque la promenade continuelle, et la converfation libre, de compagnies variées à chaque infhmt, laiifent à peine entrevoir que l'heure du déjeuner approche. Ce n'eft que par le compte des verres qu'on a bus, et qui font marqués fur le cadran, dont VII. t'ALLEMAGNt gçf dont On a foin de fe pourvoir, qu'on eft averti du tems de fe retirer. Sans cette précaution, la diffraction où l'on eft continuellement, pourroit occafionner des excès dangereux. Quant à l'heure de commencer à prendre les eaux, elle varie félon la différence des tems et des fai-fons. Dans les tems fort chauds, les perfonnes les plus attentives à leur faute, s'y rendent de très-grand matin. Mais le grand nombre, fur-tout ceux qui font los plus avides de plaifirs, facrifiant à regret une partie des amufemens du foir, font obligés de prolonger leur repos dans la matinée; entraînés d'ailleurs par l'attrait de la fociété, la plupart ne paroiifent guère a la fource du Pouhon, avant les fix heures, et fouvent beaucoup plus tard; des perfonnes fort fenfibles au froid, ou qui n'ont de chaleur que celle qui leur vient du dehors, ne s'y rendent qu'à huit ou neuf heures, même dans les grandes chaleurs, et perdent ainfi la plus belle partie du jour; ils trouvent toujours quelques parefleux pour leur faire compagnie. Cette fontaine eft le point de réunion des perfonnes, qui vont aux fontaines éloignées. Celles, qui fe bornent à celle-ci, fuivent communément aux autres fourecs, foit pour la compagnie, foit pour la promenade. C'e/l aux environs de là, que chacun lait venir fon équipage ou fes chevaux; et c'eft là aufli, qxie des chevaux, tout fellés et bridés, fe trouvent rangés en haie, au choix des étrangers, aux prix de deux à trois efcalîns pour la matinée; ou de trois efca-lins et demi pour la journée entière; plus ou moins, fuivant les tems qu'ils font plus ou moins recherchés. Le prix courant, le plus ordinaire, de deux chevaux de voiture, efi; de cinq à fix efealius pour conduire X x 5 aux tfpg VIT. L'ALLEMAGNE- ■ aux eaux; ou d'une couronne pour toute la journée, quatre efqualins en Tus pour le louage d'une voiture pour là journée, ou deux pour la matinée. Le départ pour les fontaines éloignées, efi: communément de fept à huit heures, pour les perfonnes qui s'arrêtent à celle du Pouhon; où, ceux qui attendent par complaiiance, trouvent, dans le renouvellement continuel des arrivaus, de quoi fe procurer de nouvelles connoiiïances. D'autres vont directement à la Sauvent ère, ou à la Géronftère, et fouvent de l'une à l'autre, ce qui fait une très-jolie promenade, à peu près de deux lieues, y compris le retour à Spa. Enfuitc on déjeune; on fait une petite toilette; et de là on fe rend au vauxhall, où fe trouve presque tout le beau monde d'étrangers. On y rencontre toute forte d'objets d'amufemens, belle compagnie, mufique, jeux; et on n'en retourne communément pas avant les deux heures, à moins qu'il n'y ait concert à la redoute, où les amateurs fe rendent à midi. De là on retourne au logis. Autre petite toilette; car à moins de quelque diner d'invitation, on ne fe pare que pour la promenade à l'allée de fept heures, ou pour le bal. Le tems du diner, eft un tems de calme: mais vers les cinq heures, le bruit des voitures fe fait entendre, et annonce qu'on a diné par-tout. A fix heures, c'eft l'heure du fpectacie, qui eft ordinairement fort fuivi. La même heure eft celle où commencent les promenades du loir, tant à cheval qu'en voiture, foit vers la Sauvenière, foit fur la grande chauilée, qui-fait un très beau cours. Sur le coucher du foleil, on va communément faire quelques tours de la promenade de fept heures, d'où d*où l'on paffe dans de beaux fallons de verdure que le magiftrat vient de fai;e conftruire, et de là dans la promenade de communication; ou dans les promenades des montagnes. Après avoir pris le pbnfir de la promenade, on ne laiii'e point de fe rendre au fpectacie, pour la féconde pièce. A huit heures, c'eft bal ou affemblée. L'heur® du fou per ctt la chofe la plus indifférente de ce féjour. Ceux qui dinent tard, ne fe foucieni guère cle fouper; d'autres n'en trouvent point le temps, et la plupart fe contentent d'un biscuit et de quelque refraichiilcment, qu'ils trouvent aux falles publiques. On voit par ce détail qu'il n'y a pas un moment de vide dans la journée; et quand elle eft finie, qu'a-t'on fait que s'amufer et tuer le tems agréablement? Dès le lever, on commence par boire et fe promener jusqu'à l'heure du déjeuner. Dans les tems couverts et pas exceffivement chauds, on fait encore quelque tour à cheval, ou en voiture; ou fi lu correfpondance, oblige à écrire, quelques lettres, on y emploie, comme par facrifice, une partie de ce période cle tems. Vers Onze heures, ou midi, presque tout le monde fe trouve au vauxhall, jusqii'à l'heure décliner. A l'if-fue du repas, il y a, à la redoute, des tables de jeu, pour les hommes feulement. Les dames font leur toilette. Vient l'heure de la promenade; foit à pied, dans l'allée de fept heures, ou fur les montagnes; foit des courfes à cheval ou en voiture. On va enfuite au fpectacie, ou au bal. Depuis le 20 de Juin jusqu'au i5 de Juillet, il y a fpectacie, quatre fois par femaine, le dimanche, le mardi, le mercredi et le vendredi; et trois jours, bal, favoir à la redoute, les lundis et jeudis, et au vaux* hall, * hall, les fa médis. Et du i5 de Juillet jusqu'à la fin d'Août, trois fois fpectacie, favoir le dimanche, le mardi et le vendredi ; deux bals, à la redoute, toujours les lundis et jeudis; et deux au vauxliall, les mercredis et famedis. Et depuis le premier jusqu'au dernier de Septembre, comme du 20 Juin au i5 Juillet. Après le fpectacie, c'eft allemblée à la redoute; où font auffi les alfemblées, aux extrémités de la* faifon. Supplément. >i««- KOENIGSflEJAG *). Population. 55,ooo h. non-compris la garni fon et les étrangers. Edifices remarquables. Curiofites. Le château: (l'arfenal; le talion Mofcovite, et la table octogene, priXée 40,000 risdalers; la vue du haut de la tour eft fuperbe; les jardinai les écuries; la monnoie etc.) — l'églife paroiffiale de St. Nicolas — l'hotel de ville — le Qunkerhof — l'églife de Ilofsgarte — la maifon des veuves et des orphelins — le lineiphof —7 la cathédrale: (les tombeaux des margraves ; l'orgue, contenant plus de 5,ooo tuyaux) — l'églife de Haberberg: (c'eft la plus belle de Koenigsberg) — la bourfe — l'hotel de ville de Kneiphof — la citadelle — le palais de Kayferling — le théâtre d'anatomie — la maifon de pofie3. E.tabliffemens littéraires et utiles. L'univerfité, fondée en 1Ô44: le lycée de Frédéric-Guillaume: la fociété allemande. CoU *) Comme je ne ferai pas un article h part du royaume de Prufie, je p'ace ici en forme de (iipplcmcut, la tableau de la capital» de ce royaume et le tableau la ville de Dan-aick, dont le roi de Prune vient de prendre pofieflion. Collections. Cabinets. La bibliothèque royale, les Koenig* collections d'antiques et d'ambres jaunes an château: la bibliothèque de Wallenroth: les collections rie Rec. card: la bibliothèque de l'univerfité: la bibliothèque de la ville: le cabinet d'hifioire naturelle de Sarto-rius. Fabriques. Manufactures: d'étoffes de laine; de flanelle; de bas; de rubans de foie et de paifements; de gants danois ; de cuii anglois; de toile à voiles; de fayence angloife; des ouvrages d'ambre jaune etc. Auberges. A la taverne de Pologne; au palmier; au cheval blanc ; à l'ours ; au lion. Loges des francs-maçons. Aux troit. couronnes: (fyftème des loges unies) à la tète de mort; au Thé» aix: (fyftème de Zinnendorf). Livres qui peuvent fervir de guide. „ VerfncU einer Gefchichte und Befchreibung der Stadt Kônigs-berg, von Baczko. Konigsberg. 1790. 8." Avis. A Fi auenburg, à quelques milles de Koe-nigsberg, on voit dans l'églife du chapitre le monument de Copernic, et l'appartement qui lui fervoit d'obfervatoire. Mais fon cercueil s'eft perdu dans la foule de ceux des autres chanoines, épars dans le caveau , qui leur fert de fépulture commune. DANZICK. Population. 48,000 h. D.mick. Edifices remarquables. Curiofites. La bourfe: (elle fert auffi de lieu de rendez-vous aux principaux de la ville) — la cathédrale: (l'orgue; le baptiftere; le tableau du dernier jugement: cette églife eft une des pbis grandes de l'Europe) — le collège des ci-devant Jéfuites — Ie collège luthérien — l'hôtel de ville — la cour des noble* — Paifenal —* le giiftfer» Garten — 'le D*n2icK. le moulin Ihr la Radanne — dans l'églife de Ste. Catherine eft le tombeau du grand Hévelius. Ccllections. Cabinets. La bibliothèque de l'hôtel de ville: (où fe trouvent les exemplaires originaux cle la fe'énographie et. de la machine cëlefte de Hévelius) — le cabinet cle la fociété d'hift. naturelle (— les bibliothèques d'Uphagrn de Rofenberg, et de Lengnich: ( cette dernière polie Je l'unique collection commette, qui exifte des oeuvres du grand Hcvelius — la bibliothèque de l'églife de St. Jean — le cabuiel d'hift. «at. de Zorn — la collection d'infectes de M. Eich-horn — 4. médaillers; p. e. ««lix de M. M. Lengnich et Rofenberg » • les cabinets de peinture de M. M. Schwarz, Rothenburg, Schoppenhauer. Muhl, Pol» ter, Rofenberg, de la bibliothèque de la ville — £ collections d'eftampes. Anberges. A la maifon Angloife; à Koenîgsberg; aux trois nègres. Loges des francs- maçons. Aux trois épis: (fyftème de la grande loge de Berlin) à l'Eugénie au lion couronné. Promenades. Sur les remparts : entre les fortifia cations et la ville. ■Spectacles. Diverti[ffemens. Durant: le carnaval et l'hiver, il y a afléinblée à la maifon Angloife; et con-certitalien, les mardis au foir. — Théâtre allemand. — La foire de St. Dominique commence le 5 d'Août et dure 8 à 10 jours pour les étrangers, et trois femai* nés pour les habitans de la ville. Elle avoit beaucoup perdue de fon ancienne fplendeur, par la foue que le gouvernement Pruffien Javoit établie au fauxbourg d'Alt- Schottlarul; et qui fe tenoit les mêmes jours. Et*- Etabliffimens littéraires et utiles. Le gyrnnafmm; D*ulc la fociété cle phyfique; la fociété pour faire lîeurir le commerce. Fabriques. Manufactures: de galons d'or et d\:r-gent; d'amidon; d'alun catin; de brandevin; d'eau» de-vie; (la liqueur forte, dite Danziger- Lachs, eft très - recherchée ) de vernis ; de corduan ; de cuir fort ; (très-eftimé) de poudre à canon, et de poudre fine, pareillement fort efiiméé. On fait beaucoup d'ouvrages en ambre et en cuivre jaune. Les teinturiers de cette ville fe font rendus célèbres par leur manière de teindre les fourrures et pelleteries, furtout en noir et en brun. On conftruit auffi des vaiftéaux à Danzick. Environs. Le village d'Ohra; et les maifons de plaifance qui 6*y trouvent —- Weichfelmunde — l'ab-baie d'Oliva : (célèbre par la paix qui y fut conclue en 1660. On montre l'appartement et la table, où fut ligné l'acte). 6. Etat des polies. Notes inftructives > et remarques qui intéreffent les voyageurs dans leur tournée. Les poftes font en général fur un très bon pied en Allemagne. Dans plufieurs parties de cet empire elles appartiennent au fouverain du pays; dans les. autres elles font fous la direction du prince de la Tour et Taxis qui en a reçu l'inveùiture en i6i5, parceqn'un de lès ancêtres établit les première poftes dans les Pays-Bas Bas fous Maximilien premier, et fut chargé de les or-ganifer fur le même plan dans tome l'Allemagne. M. Randel porte le nombre des officiers, commis et employés dans les polies de la Tour et Taxis, à plus de ûo,ooo perfonnes et les revenus nets, à un million de risdalers. Depuis la paix de Weftphalic plufieurs princes ont établi des poftes particulières dans leurs états. Dans quelques provinces, en Saxe p. e. on trouve de diftance en diftance fur les grandes routes des colonnes milliuires, qui font connoùre au voyageur le chemin qu'il a déjà fait, el indiquent avec préciiion la diftance d'un endroit à l'autre. Il eft fâcheux que cet établiuement: utile ne foit pas entretenu, et qu'il fe dégrade dans certains endroits de manière à faire craindre qu'il ne .1 if parodie entièrement. Du refte il eft inconteftable, comme le remarque fort bien Mr. Meiners, que pour ce qui eft des chemins, le midi de l'Allemagne l'emporte infiniment à cet égard fur le nord. Dans la partie méridionale le 1 Empire, voua pouvez aller de Francfort ou de Nuremberg jusqu'à Vienne, de Vienne en Suifle ou en Italie, et de Suilfe revenir à Francfort, dans toutes les directions poffi-bles, fans jamais trouver ni mauvais chemins, ni poftes mal-fer vies. „ Parmi toutes les chauilées d\Al-lemagne, celles de Bavière, du pays de Fulde, et du palatinat entre Manheim , Schwezingen , Oggers-heim etc. méritent le premier rang (j'y joindrons en-cor celle de Meiningen à Wurzbourg que je connois par expérience). Vous pouvez faire des heures entières fur ces magnifiques routes, fans éprouver ni ca-hottement ni fecouife, et à peine y fent on ce léger branle du carofte qui eft inévitable, quand on roule fur des chauilées. Après ce& routes viennent celles du du pays cle Wurzbourg, et du Wirtemberg, enfuite celles du pays de Mayence, enfin celles du marquifat de Jiade et de l'évêche de Spire, qui probablement, n'ont pas été portées au même degré de perfection que les autres, parceque le fol de ces pays eft trèf fablon-neux. Les chauffées des états de l'empereur, quoique les premières qu'on ait établies en Allemagne, font inanvaifes. L'empereur Jofeph II. ayant mis les chauffées en ferme pendant plufieurs années, elles furent bientôt fi prodigieufement dégradées, que l'on le vit obligé de réiilier le bail, et qu'il en a coûté plufieurs millions de ilorins pour les réparer. En Bavière et en Autriche les ponts ne fout point conftruits en pierres de taille comme dans le pays d'Hanovre, mais fimplement en bois, et les planchers on madriers qui lea traverfent, font fouvent affez mal joints pour laiffer entrevoir le courant rapide cle l'eau. C'eft fans doute l'impétuolîté des rivières dans ces contrées moula gn eu fes qui néceffite une pareille conftruction. " La plus at-réable de toutes les grandes routes de l'Allemagne eft celle, qu'on appelle la Bergftrafse ou route cle la montagne, et qui commence au delà de Dannftadt. Elle va le long d'une chaine de montagnes médiocrement élevée mais parfaitement bien boiffee, et traverfe cette fertile et magnifique plaine qui s'étend depuis les montagnes jusques au Rhin, Il y a proprement deux routes qui font presque parallèles, la fupérieure qui fuit le pied même des montagnes, et l'inférieure qui les laiffe à une certaine diftance, et elt entièrement dans la plaine. La première eft beaucoup plus agréable. D'un coté des montagnes couvertes de la plus belle verdure et fur lesquelles on découvre cà et ^ l1c V'€UX châteaux, les Guide dm Voytg. J'««. I. ^ y W 7©6 vit, l' allemagne. uns encore habités, les antres abandonnés ou détruits; de l'autre des plaines fécondes et parfaitement cultivées, offrent à l'oeil du voyageur des tableaux auffil rians que variés. La grande route, aufli bien que tons les chemins de traverfe, eft ornbrag e par de» noyers élevés et touffus, et pir d'autres arbres irui-tiers. Les champs même en font couverts clans bien des endroits, ce qui donne à toute cette contrée l'air d'un jardin aufli vafte que fertile. Il n'y a point dans toute l'Allemagne cle payfage auffi gracieux, auffi l'empereur lofeph II. conparoit-il cette contrée aux plu» beaux fîtes de l'Italie. Les chariots de pofte ordinaires qui partent et arrivent à teins réglé, font ouverts par deftus ; il eft vrai que dans quelques pays de l'Allemagne, tels que les états du voi de Pruire, tout l'Empire *) depuis Co-Lourg, les pays Autrichiens, le Wirtemberg, laHelléetc on a commencé a les couvrir. mais il s'en faut de beaucoup qu'il foit auffi commodes et d'un train aufli agréable que les diligences de France et d'Angleterre. On peut en dire autant des coches qui font établis entre plulieurs grandes villes d'Allemagne, tels que le chariot de Nuremberg, celui de Darmfiadt, celui de Hambourg etc. Ces coches vont jour et nuit avec des chevaux de relais comme les poftes ordinaires, et chacun a fon achniniftrateur ou économe (Schaffner). Comme l'Allemagne eft compofée d'un nombre prodigieux d'états et dé principautés différentes, le régime «les poftes y varie beaucoup dans les détails. C'eft ce qui m'a engagé à extraire des différentes ordonnances de .*) C'eft le nom qu'on donne plus particulièrement au preto vinces fuperieures d« l'Allemagne. bourg, à Linz, à Salzbourg, à Insbruck, à Mikvn à Venile ; et l'on peut voyager dans tout l'Empire avec la diligence de lAatisbonne. Il s'en faut de beaucoup que l'on voyage auffi commodément dans le nord de l'Allemagne que dans le midL Mr. le profeffeur Bufch a inféré dans un journal allemand un article fur ce fujet;. j'en ai tiré les remarques fuivanies. Dans le nord de l'Allemagne les grandes routes font en général très - mauvaifes et le mélange des territoires eft dans quelques contrées un obftacle à leur amélioration. De plus les-diftances ne font point déterminées avec précifion, et les chemins à caufe de leurs Imuofués font beaucoup plus longs que les fentiers d'après lesquels on a évalué leur longueur dans l'origine. Dans certaines faifons. et en tems de pluie, on eft fouvent obligé de quitter la route ordinaire, et il n'eft pas étonnant que les mai-ires de pofte cherchent à regagner ce que toutes ces circonftauces leur font perdre, et forcent les voyageurs à prendre plus de chevaux que la pefanteur de leur voiture ne l'exige. Le voyageur eft il arrivé à une pofte où les chemins devenus meilleurs ne nécefhtent point ce furplus de chevaux, le maître de pofte eft rarement allez raifonnahle pour ne lui donner que ceux, dont il a befoin; de forte qu'il eft fouvent oblige de continuer fa route avec plus de chevaux qu'il ne lui en faut; ce qui fait une augmentation coniidérable de dépenfe. Il arrive aufli fréquemment que des cas particuliers ont donné lieu à des réglemens généraux qui font très-onéreux pour le refte des voyageurs. • C'eft ainfi que dans le duché de Schleswig-Holftein» où du refte les poftes font fur un excellent pied et Y y 4. peu- peuvent fervir cle modèle, on ne prenoit autrefois qu<* 4 chevaux pour un carollé k 4 places. Mais il y a quelques années qu'un ambaffadeur étranger faifant route dans ce pays, avec une voiture aflez légère, il efi: vrai, puisque c'étoit une demi chaife, mais chargée de 4 domeftiques et d'un bagage fort pefant, tous les chevaux dont il fe fervoit furent ruinés. On en fit des plaintes, et on en avoit le droit; mais le gouvernement rendit un peu trop précipitament une ordonnance qui portoit, qu'à l'avenir on ne pourroit pas prendre moins de 6 chevaux pour un carrolfe à 4 places. Il y a plufieurs routes dans la baffe-Allemagne où l'on ne trouve pas même de pofte. Telle eft celle d'Osnabtuck à Brème qui eft de 12 milles en ligne droite. Si l'on veut fe rendre de l'une de ces villes à l'autre en prenant la pofte extraordinaire, il faut faire 2o milles de chemin en palfant par Bbhtnte et Nien-bourg, ou 18 milles en palfant par Barenbourg et Bnf-Jtitn. Dans le duché de Mecklenbourg où l'on paye 8 gros pour chaque cheval de pofte par mille, et où la piftole vaut 4 écus 10 gros, il n'y a d'autres routes pour la pofte extraordinaire, que les chemins de pofte proprement-dits, et il faut faire quelquefois jusqu'à fj milles d'Allemagne avant que de trouver des relais, p. e. entre Wismar et Roltock, Dans les endroits où l'on s'arrête pour changer de chevaux, on eft mal tant pour la nourriture que pour le couvert, et fur-tout dans le Brandebourg; auffi quand on fait route dans ces contrées, faut il prendre des informations exactes relativement à ces deux articles. Une autre chofe qui dégoûte fouvent les voyageurs et leur donne de l'humeur, c'eft que le falaire des employés de la pofte varie dans les différents territoires de la bafle- Alle- VIL L*ALLEMAGNE. V3 Allemagne. C'eft ainfi qu'en Fortant du pays «Te Hol-Ifein où il en coûte 3 fchillings pour faire Ktarifièr les roues, ou vient dans le Meklenhourg où l'on paye im marc (environ un demi florin) pro expeditioue* comme l'on dit. De même fi l'on vient à Hambourg et que l'on commande des chevaux, on donne pour cela un marc au Wagenmeifter. A Lubeck, fi vous dé-fcendez à l'auberge, vous ne pouvez pas faire prendre votre malle par le garçon; c'eft un portefaix (ou les nomme Litzenbruder à Lubeck) qu'il faut employer pour cela, et quand il n'auroit qu'un efcalier à monter pour porter vos bardes, vous ne pouvez lui donner moins de i2 fchillings. Si l'on aune chaife à voie étroite, on fe trouve fort mal dans les routes de la balle-Allemagne, parce que la voie change continuellement. Près de Hambourg la voie des chemins qui vont à l'orient eft plus large, et celle des chemins qui vont à l'occident eft plus étroite. Un voyageur qui ne craint ni le vent, ni la pluie et qui a un carotte dont les roues ne jouent pas en liberté fur rniffieu, fait fort bien de prendre à l'avantuie la première voiture qu'il trouve à la pofte; il eft vrai qu'elles ne font pas toutes également commodes, et qu'elles varient d'après la nature du pays, Les meilleures voitures que l'on ait dans ces contrées font ces voitures du Hol-Itein qu'on nomme Kurwagen, Dans le pays de Lu-nebourg, et dans les états du roi deDanemaik, le voyageur ne paie aucun furplus pour les chaifes de pofte, au rebours de ce qui fe pratique dans le pays d'Hannovre,- en Heife, et en Saxe. Les chariots de pofte publics du nord de l'Allemagne font pour l'ordinaire couverts, mais non pas partout. Qu'on fe figure letonnement d'un voyageur qui après être Yy 5 venu venu de Hollande à Osnabruck dans des voitures fermées, en entrant dans le pays d'Hanovre fe voir juché Iur un chariot ouvert, et expofé à toutes les injures de l'air. On eurouve le même genre de turprife, lorsqu'à] >rès être venu de Berlin jusqu'à Lentien par le territoire Prufiien, on palTe dans le Meckhmbourg. Mr. le prbfefleur Bufrh parle d'une fmgulière avanie à laquelle font expoïés les voyageurs qui fe rendent d'Elberield à Munfter par Ha mm. On le prévint que dans certains endroits de cette route, il ferait obligé de payer tout au double, par la feule raifon que c'eft pofte Prufhenne. Arrivé à Duisbourg il fe convainquit par lui même de la vérité de ce qu'on lui avoit dit. Cependant c'eft une injuftice criante, puisque dans tous les états Pruffiens, entre l'Elbe, l'Oder., la Viftule et le Pregel, on ne paye jamais que 8 gros pour chaque cheval. Il faut efpéier qu'avec le tems le gouverment voudra bien mettre ordre à ces abus, et remédier aux divers inconvénient que je viens de détailler. Une voiture commode dit avec raifon M. Nicoîai eft dans le cours d'un voyage de longue haleine, ce qu'une habitation commode eft dans la vie ordinaire. Depuis io à i5 ans, les voyageurs Allemands ont adopté une efpèce de voiture à moitié ouverte que l'ou appelle (IVienerwagen) voiture de Vienne, probablement parce que la mode en eft venue d'Autriche, pays où l'on excelle dans la conftruction des carolfes, et a pafle de là dans le refte de l'Allemagne. Ces voitures font également légères et commodes. Quatre perfonnes y font aftifes à l'aife, mais il y en a deux qui ne font point à couvert. Quant à celles qui occupent les deux places du fond, elles y font aufii parfaitement k l'a- à l'abri des injures de l'air que dans un carroffe fermé et de plus elles ont l'avantage, fi le tems eft beau, de pouvoir replier la couverture en arrière. Outre toutes les qualités que doit avoir un bon caroffe de voyage, «eux-ci ont différentes petites commodités, comme des coffres qui fe ferment a clef, des; magafins etc. Les anciens carolfes de cette efpèce font fufpendus à des refforts par derrière; par devant ils portent fur l'ailfieu, et ils ont très-faciles à mener. Ceux que Ton fait maintenant font beaucoup plus beaux, et font fufpendus à des relTorts par devant comme par derrière. Avec une pareille chaife, pourvu qu'elle ne foit pas trop chargée, on peut voyager dans toute l'Allemagne avec deux chevaux, excepté dans le pays d'Hanovre où le gouvernement permet aux maîtres de pofte de vous obliger à en prendre d'avantage, lors même que vous êtes feul et que vous avez la chaife la plus légère. D'après le règlement des poftes en Saxe les maîtres de pofte font aufli autorifés à donner 5 chevaux à 2 perfonnes qui voyagent dans leur propre chaife, lors même qu'ils n'ont point de coffres avec eux, tandis que s'ils prennent une chaife à la pofte on ne leur en donne que deux, quand même ils auraient un coffre. 11 eft vrai que dans les routes extrêmement fréquentées comme celle de Leipzig à Francfort , les maîtres de pofte font allez honnêtes pour ne pas fe prévaloir de cette ordonnance, à moins qu'on ne vous mené à Leipzig devant l'écurie de la pofte; mais dans les poftes qui font aux frontières et où l'on ne voit pas fouvent des extrapoftes, on eft beaucoup plus rigoureux. Il m'eft arrivé à moi même à Saal-feld, qu'on m'a obligé de prendre 5 chevaux, quoique j'euile une chaife très-légère, peu chargée de bagage» gage, et à deux perfonnes, tandis que j'étoïs arrivé par la même route avec deux chevaux. Peut-être que fi l'on fait une nouvelle ordonnance pour les poftes, on prendra ceci en confidération. Les grands fleuves qui arrofent l'Allemagne facilitent fmguliérement les voyages par eau. Sur plufieurs de ces fleuves, il y a ce qu'on appelle un Marktfchiff (efpèce de coche d'eau) qui vont à tems réglé d'un endroit à l'autre. Un des voyages les plus agréables que l'on puiffe faire par eau, c'eft de s'embarquer fur le Mein a Francfort et de defcendre le Rhin depuis Mayence jusqu'à Cologne. Voyez l'article fuivant. Si l'on craint le désagrément qu'il y a à fe trouver avec toutes fortes de gens dans ces coches d'eau, on peut louer un Jacht pour foi ou pour la compagnie avec laquelle on voyage, et en clifpofer à fa volonté. C'eft ainfi qu'on fait ordinairement lorsqu'on voyage fur le Danube, fur-tout de Ratisbonne à Vienne, •trajet que l'on fait plus volontiers par eau que par terre; foit pareeque l'on n'eft point incommodé par la chaleur et la pouffière, foit par>:eque l'on voyage plus commodément, foit enfin pareeque la cfépenfe eft beaucoup moins confidérable. En descendant le Danube (ce qu'on appelle Naufarth ) on va très-vite; mais en le remontant (ce qu'on appelle Gcgentrieb c'eft à dire, contre le courant) on va d'autant plus lentement. On ne peut même le remonter qu'à l'aide de plufieurs chevaux. Les bàtimens fur lesquels on navigue fur le Danubo font confrruits tout autrement que ceux qu'on emploie fur le Rhin, l'Elbe, l'Oder et les autres fleuves de l'Allemagne. Tous les dimanches à midi il part de Ratisbonne un ou plufieurs coches d'eau pour Vienne. On ne paye qu'un écu de con- convention pour le trajet, ou tout au plus un ducat , li on a l'air un peu au deffus du commun. Au refte, Comme je lai déjà dit, on loue ordinairement un bateau pour fon ufage et celui des perfonnes avec lesquelles on voyage. Quoique cetfe route par eau foit d'environ foixante milles d'Allemagne, on la fait communément en 5 jours ou 3 jours et demi, et quelquefois même en moins de tems. Mr. l\icolaï qui a fait celte route et qui l'a décrite dans fon journal de voyage, ne paya pour fon bàleau que 11 ducats. Ce font ordinairement des garçons de métiers qui font fur ces bateaux le fervice de rameurs, et qu'on y prend à caule de cela, gratis. Ce voyage fur le Danube eft très-agiéable. Des villes bien bâties et fort peuplées, des couvents, des contrées folitaires, _dcs deferts, des forêts, des rochers, des ruines d'anciens châteaux, s'y fuccèdent avec rapidité. On peut lire dans les lettres de Miladi Montaigu la charmante defcription que cette dame en fait. Dans ce trajet on a auffi à palier le Sttudel (le tournant) et le Donaa-tvirbel (le gouffre du Danube) qui font aufh décrié» que Charybde et Scilla , fans être cependant auffi dangereux. Lés ouvrages qui ont été entrepris fous Ma-rieThérèfe pour rendre la navigation du Danube moins dangereufe à ce palfage, peuvent être regardés comme ce que la méchanique et l'hydraulique ont produit de plus étonnant et de plus utile dans notre iiècle. et méritent la récoimailfance de la pofiérité. Tarif Tarif de quelques-unes des poftes ordinaires d'AU lemagne. On paye par perfonnes, i. D'Ausbourg à Insbruck florins. Kreuzer, 9 i2eny compre» nantie Trinfc geld. Brixen *4 Boueu 16 Trente *9 56 JVovevedo Si >3 Vérone *4 V icence 3(5 Padoue =9 12 Venife —— 2. Chariot de pofte Palatin- Bavarois fur le Mein. De Francfort à Ecui. Kreuwx. Wezlar Cologne — Darmftadt — 6o Heidelberg s — Manheim 2 Stuttgard 5 EruchfaI S — Dourlach S — Strasbourg â VIL L'ALLEMAGNE, S. De Hambourg à Brème FL 2 Gros Berlin avec la dili- gence 8 — Brunswick 4 9 "VVoîfenbuttel 4 — Zelle 2 — Coppenhague f i5 en hiver li3 en été *— Erford f 9 fans nourriture li2 avec nourriture ■—* Gothenbourg f 20 en hiver li8 en été Gufirov 3 12 Halle IO S Halberftadt 4 18 Hanovre 2 18 Jena X2 5 iviel 2 — Leipfick par Mag- debourg IO Lubeck 2 — Lunebourg l — Mecklenbourg - Schwéria I — Meldorp a 12 M ind en 4 6 Nuremberg avec la nourriture 20 —- Osnabruck 4 12 H'jltock 4 — De De Hambourg à tl Gros. Schleswîg [ 2 cn et* 8 l û iG Schwerio 5 2i Stade Tans compter le paflage de l'Llbe i. Stettin 1Q , t2 Visuiar 2 ai On trouve à Nuremberg, à Wurzbourg, à Francfort fur le Mein, à Leipfick, à Berlin etc. des voituriers, qui mènent les voya eUrs d'une ville ou d'un bout de l'Allemagne à l'autre, et pour un prix aile* raifonnable. VIT. L* A L L E M A G NE. 121 l. Tarif des prix des mejfageries et diligences de la pofle ordinaire en Allemagne. , Kom. Prix par mille. Pofte impé- 2o kreuz. r i a 1 e de Pied cle 24. l'Empire. flor. Berlin, la 6 b. gros. Prune. Brunswik. 5 — Caftel eLla Heil'e. Breslau. Pofte Sué-doifeàHam-bourg. Hannovre. Electorat de Saxe. Munlier. 6 — 6 — 8 Schel-lings. le prix diffère fuivant les routes. 5 b. gr. 9 Marie-gros. . , Vienne et 22£ kreu* les états zer, pied d'Autriche. de 20 flor. Guide des V"ojr»j. Fart. L Le pour - boire Le pour ■ boire Bagage ; au pufiillon. au Vague- gratis' mer/ire. G kreuzer ^0 livres, par mille. -- incluf. fi b. gros. 5o à 60. ia2b.gr. 2 — 5o à 60. par ftation. 2 b. gr. 2 — 5o à 60. incluf. — 5o. félon le - -— 5o à 60. gré du voyageur. 1 b. gr. 2 b. gr. et 5o à 70, 1 fans bagage. .2 b. gr. félon le bon plailir du voyageur. incluf. Zz 5o à 70. 3o. 5o. 2. Va* . r 7>: . VU- L'ALLEMAGNE a. Voyage fur le RlUn. Extrait dune lettre. Si les circonlhmces vous le permettent, partez, de Mayence vers le foir, et allez jusqu'à Mittelheim ou Lan-gcnivinkeï, où vous prendrez & heures et demi jusqu'à trois heures de repos. JPiflez le refte de la nuit dans un de ces deux endroits, et partez à pied, trois quarts d'heure ou une demi - heure avant le lever du foleil, punr vous rendre à. Tendron nommé Stohbnnis-berg. Montez fur le balcon du château, et joulifei y d'un des plus fublimes fpectacles de la nature; lî vous pouvez vous y arrêter une heure et employer une demi-heure à en descendre,, vous aurez lait en deux heures une charmante partie! En moins d'une heure vous irez cle Langenwinkel à Geifenfieim, d'où je vous confeille de prendre le chemin de terre pour vous rendre à Aiedertvald, que le comte d'Oflein a mctamorphofL' en un fuperbe jardin anglois. La nature et l'art femblent avoir éprtifé tous leurs eiforts pour l'cmbcdlillcmcut de cet endroit charmant. . Des ruines, des temples, des hermitages; .mgmentent à chaque iuftant Li furprife du voyageur. Sur le fommet de la montagne au pied de laquelle coule le Rhin, dont à cet endroit le lit eft plus étroit., on a élevé un balcon qui prefente un afpect difficile à dépeindre. A la gauche la vue fe porte jusqu'à Ma-vence en fe prolongeant fur la furface unie du Rhin, et à droite on voit ce même fleuve rouler fes ondes avec effort jusqu'à Coblence et Cologne entre l'étroit paliage que lui taillent les rochers qui le bornent. Vous voyez en lare, NaJie cette jolie petite rivière, qui, après avoir ferperrté autour des «ollines, vieat mêler fes eaux à celles du Rhin. lai Faites votre pofiible, mon ami, pour ne pas négliger cette promenade, .qui à la vérité exige au moins quatre heures de tems, mais dont vous n'aurez pas lieu de vous repentir. Le chemin, fur montagne, n'eft pas efcarpé, vos dames pourront en fupporter la fatigue. De Geifenheim à Saint Goaev, il y a quatre heures de chemin; vous y pouvez arriver commodément pour y palfer la nuit. Si vous êtes aifez mâtin eux pour vous lever lé lendemain à quatre henres du matin, vous pourrez être à Coblence à luiit heures, pour y déjeuner. Ccîmme vous avez deux voitures, vous louerez deux bateaux que vous ferez attacher enfembïe l'un après l'autre. Sur l'un d'eux vous ferez placer vos voitures et vous vous mettrez fur l'autre, après l'avoir fait couvrir avec des voiles et y avoir fait placer une table et des bancs". J'ai payé trois carolins *) pour deux de ces bateaux, pour me mener de Mayence à Coblence; et par if même accord je dévois payer deux carolins **) de plus, li j'exigeois des bateliers qn'ils me hieriailent jusqu'à Cologne. Il y avait lix bateliers et un garçon" pour conduire ces deux bateaux. Si vous ne voulez pas aller per eau jusqu'à cette dernière ville, prenez un bateau à Coblence et laites vous conduire à Ncuwied; celi un endroit qui mé.ite d'être vu. Vous n'avez befoin pour cela que d'une demi-journée. Zz 2 i* lf) Soixante-douze livres argent ds Franc». Quarante huit livre, Je vous confeilla en arrivant à Coblence cle dépendre au toi des romains. Cette auberge eft fur le port. On vont recommandera peut-être celle du fauvage* je voua la recommanderais auffi, fi vous faîfie* votre voyage par tenre; mais comme elle eft fituée fort avant dans la ville, le trajet en eft trop long et l'embarras d'y faire transporter fes effets très-désagréable. En partant de Coblence, à votre retour, je vous confeille de prendre votre route par Etnbs, Schuut-bach, Schlangenbad et. IFisbadetu Vous n'avez, jusqu'à Embs que deux heures et demies à trois heures dç chemin. Vous pouvez loger à l'hotel de Darrriftadt, ou à celui de Naifuu. T>Embs à Schtvalbach, il y a, en partant par Naf-fau, environ fix à Qépt heures de chemin, peut-être même huit fuivant l'état où fout les chemins. Cette contrée eft très-montueufe. Vous logerez à SchwaU bach à la chaîne d'or. Vous n'avez qu'une heure de chemin de SchwaU bach à Schlangenbad. Descendez â l'hotel de Heflèi C'ett dans cette maifon que font les bains. Vous arriverez en deux heures de Schlangenbad à IFisbaden, descendez dans ce dernier endroit à l'aigle chez M. Schlichter. (Je recommande a tous ceux qui veulent faire ce voyage fur le Rhin, deux excellentes deferiptions de cette route. L'une qui peut fervir de manuel, eft intitulée: Voxjage fur le FJîin depuis Mayence jusqu'à Duffeldorf. A Neuwied. 1791. L'autre eft de M. Meiners, et fc trouve dans le premier volume de fes: Kleinere Lànder- und Reifebefchrcibungen. Berlin. 1791O 3. Esquiffe d'un voyage au Harz et fur le Broeken. Se fuppofe que l'on part de Goettingue pour faire cette courfe; cependant les renfeignemens et les con-ftructions que je donnerai, peuvent fervir aux voyageurs qui partiroient de tout autre endroit. Derrière Kattlenbourg s'élèvent les premières collines de la chaine du Harz. —- Ojïerode. On y complet .^.,000 âmes. On y trouve une belle fabrique de camelots, un magafin de bled, des carrières, des moulins et des fours à plaire, qui méritent d'être vus. — Kliusthal. On y loge à la couronne. Le nombre des babitans peut monter à 10,000 mille. La ville eft de \tQ"j'\. pieds de Paris plus élevée que Goettingue, et le point le plus bas de la mine de Rofehofer n'eft que de £4.3 de ces pieds au deifous du niveau de la même-ville. Les minés les plus riches font la Caroline qui a io5 toifes de profondeur, et la Dorothée qui en a 102. Le Georgeflollcn (conduit de George) eft un ouvrage remarquable et qui eft deftiné à l'écoulement des eaux fouterraiues. 11 aura 5,Coo toifes de Ion* gueur et ioo de profondeur. On l'a commence eh 1-777, ^fc d01t être achevé en 179G. — A une per ( tite diftance de là on trouve le bourg de SpittcLle qui n'a de remarquable que fes forges et deux monumens Jnftoriques, l'un, les ruines du Stauffenbourg château bâti par Henri l'Oifelcur, l'autre la place nommée Heinrichswinkel (le coin de Henri) où le même empereur était occupé à prendre des oifeaux,-lorsque les .députés allemands vinrent lui offrir la couronne impériale. La Caroline rend oit en 1780 tous les trois mois 64. écu6 par chaque .partie de mine et la Dorothée 4°« Zz 5 * Mais 72ô* W. L'ALLE î\l A 0 ne. Mais ni Tune, ni l'autre ne font d'un auffi grand r a p. port qu'elles l'étoient dans l'origine, où le produit de la Dbrpthte, par exemple, a été pendant 6-j quartiers de fuite, de noécusde convention. En i785onmon-noioit: par femaine à Kiausthal 600 marcs d'argent, à 12 écus Je marc, ce qui fait 574,000 écus par année. Autrefois la fomme des efpèces monnoyées dans cctie vilie montait à 4» ou 5oo,ooo écus. Au Ludwiger J&echenhnus (maifon de la minière deLudwig) on voit une collection très-curienfë cle toutes les machines, employées dans le travail des mines, et même de tou> tes celles dont on a eu l'idée. — Bojenhof eft le: vaux-hall de Kiausthal et de Zelierfeld. •— A deux milles de Kiausthal eft .fancienne ville, impériale de Cordât qui n'a que 7,000 liabitans, quoiqu'on y compte i'.e 1,400 à i,5oo maifons. Cette ville eft célèbre par l'on excellente bière appellée Gofe. II. y en an différentes efpèces dont la plus eftimée eft celle qu'on .-nomine Befle- Krug. C'eft une, liqueur très-fpiritueufe qui a plus le goût de. vin que de bière, et qui enivre fortement. On trouve aiiî'Ji à Guslar des fabriques do vitriol qui méritent d'èire vues. A une demi-lieue de la ville eft ]aR.ammelshëyg, la plus ancienne des mines du Harz. Il eft d'ufage d'écrire l'on nom fm l'Album de la mine qu'on-vi fi te. Le coup-d'oeil que préfentent les concrétions vitriqliques qui ta pillent fous mille formes différentes ces galeries fouterraines, caufe autant de plaifir que. de fui p ri fe. A uiie petite •lieue de la ville Ion t les fabriques de laiton et de fil d'archal, les fonderies et: les, rafineries.. Le revenu annuel du llamhielsberg eft d'environ 00,000 ecus, "ce qui donne un produit net de 40,000 écus. — Nm-ftadt eft remarquable par fes fafmes. -r- Sur'la rouis qui mené à'Ifenbourg auBrockcn, non loin du cha» teau cle Stappelnbourg on a nue vue magnifique. Q-a cmbraffe d'un coup-d'oeil une plaine de plufieurs milles d'étendue où l'on découvre dans réloigneinenr, d'un tolé Halberfîadt et de i?autré Wolfrnbuttel. Lis nomme Schulz (cYlfenbourg, Il du moins ce brave -homme eft encore en viej fert ordinairement de guide aux voyageurs qui vifiteni le Erocken. Pqiït ' t-out-ce qui-regarde cette montagne et la manière de là gravir jgfesu voie mes lecteurs à:l'ouvrage de Scbroeder.. Je roi marquerai feulement /me-du fommet le plus élevé Ad Bvocken on voit à fes pieds une des contrées les plus remarquables de l'Allemagne, une plaine d'environ 7a lieues d'étendue, peuplée de 5 millions d'hommes, et faifant à peu près le 2§ô de l'Europe. C'eft fur ce fommet qu'on a bâti IclVolkenhàuschen, pour fervir u'abri aux voyageurs, à la diftance en ligne droite d'environ 5,65o pieds du roi, de l'hôtellerie h connue duBrocken, ou Brockenwirtlish:\vs. D'après le calcul de Zimmermanu le fommet du Erocken eft élevé de 0,021 pieds de Paris et 8 pouces, au demis du niveau de la mer, et fe trouve parallèle à la hauteur cle Genève. — Du Brocken on fe rend à Elbiugerode pour voir la fameufe grotte, appellée Baiimanshohle. Le guide ordinaire des voyageurs eft parent de ce Bau-tnaiin qui î'a découverte, et jouit des profits qui lui en reviennent en vertu d'un privilège exclulif accord^ a fa famille. Il y a auffi.dans cette grotte un livre 0.14 les voyageurs écrivent leur nom. Il y a quelques endroits , fur-tout lorsqu'on pafle d'une caverne, dans l'autre, qui font dangereux. Les. ftallactites de mille formes dilféreuies qui embellilfent cette grotte, fout moins remarquables encore que les os pétrifiés qui Zz 4. s'y s'y trouvent en terre, et que Silberfchlag regarde comme les oJTemens d'hommes antérieurs au déluge. — St. Andreasberg C'eft là que l'on a exploité ce fameux morceau d'argent maffif du poids de 80 livres, qui a été enlevé depuis peu du mufée de Goettingue. — Ici finit le voyage du Harz dont je viens de tracer une e?quifiè, et. que l'on petit faire aifé-ment en i2 ou 14 jours en fuivant la route indiquée. La furface cle touie la contrée du Harz peut être évaluée à 6\. mille quarrés; le nombre des villes et des "bourgs qu'on y trouve eft de 40, et celui des habitans de 5o,ooo. Depuis 1634 jusqu'en 1747» ,e produit net des mines en prenant le ternie moyen, a été par année de 140,000 écus» 7- Itinéraire des routes. C'eft de Francfort fur le Mein, d'Ausbourg, de Vienne, de Leipfick et de Berlin, comme centres, que font tirées toutes les grandes routes , qui condui-fent aux exirémités, ou même fe prolongent chez l'éiranger. Il faut s'informer fur les lieux des routes de traverfe et des communications. VII. L AL LEMAGNe. v9 I. Route de Francfort f. L M. à Metz, par Matjence. Worms, Durhheim, Deux-Ponts. Pofies. (chaque fofie a 2 m. a" AIL) l Noms. Pofies. - Rohrbach. 7. Saarbruck. i. Hattersheim. Forbaçh. X 2. Mayence. 1 St. AvoUl. i -S 5. Oppenheim. 4-. Worms. 1 Foligny. Courcelles. •1 5. Durckheim. 8. Meta. i Diemerftein. -t>r «i Kayferslautem. 56jm. u Hauptftuhl. d'Ail. 'i 1 6. Deux-Ponts. Ob je r vatlons locales. i. On pafle par Hoechft, où il y a une manu, facture des porcelaines, et un château magnifique qu'a fait bâtir M. Bolingaro. 2. V. tableau. 3. On y reconnoit encore les traces des dévafta-tions de Mèlac, le CuJFne du fiècle de Louis XIV. Ç'étoit près d'Oppenheim, que Guftave Adolphe de Suède, pafla le Rhin et vainquit les Efpagnols retranches. Dans un bois, de l'autre côté du Rhin, il y a l'obélisque érigé en fa mémoire. 4. Ville ancienne, qui de loin fe préfente bien avec fes tours gothiques. 11 faut voir à Worms la falle, où Luther fit fa profeffion de foi. Il y a quelques antiques romaines à Worms. La cathédrale date du xii fiècle. La route d'Oppenheim à Worms, eft très-agréab.'e. Les vignes célèbres de Nierenftein tVi nfer - luben - Frauen - Miich, bordent presque le chemin. Le vin du Katerloch eFt très-eftimé. Zz 5 5.Durck- 73o yir. L'A LX K M- A G N F. Obfervations locales. 5. Durckheim eft une jolie petite ville, oh il y a un théâtre de fociété. 6. L'orgue de la grande églife, l'églife In i hé-rienne, les fabriqués d'acier, les poliffures d\>g$-thes etc. méritent l'attention des curieux. Le Caris-berg, château de réfidence, à quelque diftance de Deux-Ponts, égaloit ci-devant en magnificence le château de Verfailles. Mais malheureufement, les Vandales de nos jours, les Sans-culottes, en ont dé-vafté une grande parue. Le ^Jaegerberg, château de chalTe, et le volcan de Durfweiler, font auffi à remarquer dans le voifinage de Deux-Ponts. 7. Le château, les églifes, le pont-neuf qui joint les deux, villes de. Saarbruck et de St. Jean; la falle des fpectacles; le théâtre de fociété à la cour etc. Le jardin d'hiver du château eft très-joli; l;i ville eft bien bâtie, et très-commerçante. Le Luilwigiberg, belle maifon de plaifance à* de lieue delaviile, mérite bien une viftte de la part du voyageur. Mon plaifir, autre maifon de plaifance, eft éloignée de |j de lieue. 8. V. No. Q.5. des routes de France. 5. B.oute de Francfort/. I. M. à Strasbourg, pçir. Landau. Fojlss. Noms. Pojîes. Noms. 4* 1. Worms. I Sarrbour^. 1 2. Qggersheim. k 6". Hagenau. »§' 5. Neuftadt. liiumpt. 1. 4.. Landau. 1 7. Strasbourg, 1 Nieder-Otter- ïil P. bach. - 26* M. S.Weifenhourg. a 1 «s. * C S «a 1. V. Vf r. r/ALLE M'A ONE. 75.1 Obfe r va t io es lot-aï es. çf 1. Vi No. j. 2. Château de plaifaiicede 1'électrice Paluine, S. Il y a it^i un, collèg^; le vin, nommé Ga.e%fo fuffer, eft célèbre. 4. Ville forte, fouvent aTnegee et prife. L'ouvrage à corne, eft la fortification principale, d'où.Jt» pend le falut de la ville. 5. Beaucoup de vignobles; beaucoup de thà-taigners. 6. Il y a ici une efpèce de terre f:gillîr.. |»$rft On fabrique une belle faïence. 7. V. tableau des villes de France. 8. Route iL' Francfort f. t. M. à Striubourg. pûf Sianheim, Spire et Fort - Louis. pofies. M ' 1. VVOrmô. 1 Bienheii.î. 1 2. Manheim. 1 Drufenhemi. 1 5^ Spire. • £ r Gambshçlm. 1 uermersheiiii. Strasbou rg. X 4VKhivï2abern. xoj 1J. 261 M. L^'.uerbourg. | Ob/0Tva,ti ons locales. 1. V. No. I. 2. V. tableau etc. 5. Là cathédrale, bâtiment gothique , et les tciu beaux ruinés des empereurs; voila la cmîofité prih-«ipale de cette ville impériale, qui a fuccombée tant de fois au génie déftructeur de la France. 4- Chemin Ifablonneux ; on palfe par une vaf-<. •forêt. ' ;;n - -j.. ... • • j . . . ' 4, Route de Francfort f. I. M. à Strasbourg, par Darwfîadt, Heidelbsrg, Bruchfal, Carlsrouhe, Rafiadt. Tofteï. Noms. 1. Darmftadt. 'Heppeuheim. 2. Heidelberg. 1 Wisloch. 5. Eruchfal. Cl i. Carlsrouhe. 5. Rafiadt. Po/?«. 1 1 ï 10' 26^ IW, Stollhofen Bifchofsheim. 6. Kehl. Strasbourg. Observations locales. I. Chemin fablonneux. On loge bien à la pofte. Le château; la fallu des empereurs; la bibliothèque publique; la falle ci'opéra ; le bâtiment remarquable où l'on fait faire l'exercice aux foldats. Dans le jardin du prince qui eft derrière le château on voit le tombeau de la feue landgrave. Ce monument confifte en une petite élévation de terre couverte de lierre, bordée d'ifs et entourée tout au tour de pins et de faules pleureurs, dont l'ombrage épais femble former autour du monument un bosquet facré. Son alteffe avoit choifi elle même ce tombeau, elle venoit s'y re-pofer fouvent et s'y livrait à des* méditations, affife fur un banc qui eft vis à vis. Près déjà on voit un hermirage, où elle fe retiroit en été pour trouver la folitude. C'eft là qu'elle a écrit la plupart de fes lettres. On ne fauroit s'imaginer de grand chemin plus agréable quecelui qui eft connu fous le nom de Bervfîrafse, et qui commence derrière Darmftadt. Il paffe entre une chaine de montagnes de hauteur médiocre, couverte d'arbres, et la plaine magnifique et fer- y II. Pb* ALLEMAGNE. «*33 Obfervations locales. fertile fituée entre les montagnes et le Rhin. U y a proprement deux chemins qui s'étendent- pandélle-ment. Le fupérieur qui eft près du pied des montagnes, et l'inférieur qui palî'e entièrement par la plaine à quelque diftance des montagnes. Le premier eft le plus agivable. D'un côté les belles montagnes couvertes ci'arbres et çà et là de vieux châteaux, habités, abandonnés, ruinés; de l'autre la plairie la plus fertile offrent à l'oeil une multitude de tableaux fupèr-bes. Le grand chemin même et tous les chemins de traverfe font partout couvert de grands noyers touffus et d'autres arbres fruitiers. Les campagnes font auffi plantées, dans plufieurs endroits, de beaux arbres fruitiers. De cette manière tout le pays refièrjable à un jardin fcriile. Cet'e contrée eft la plus tempérée de l'Allemagne. L'empereur Jofeph II. quand il y'pafia , la compara aux plus belles contrées d'Italie. 2. V. Manheim. En allant de Heidelberg à Wisloch, on jouit à la droite d'une belle vue; on diftin-gue la coupole rouge de la cathédrale de Spire. 3. A la pofte, bonne auberge. Le château de réfidence; les falines; la fabrique de tabac; les châteaux de chaflé d'Altenbourg et Kifslau. La ville eft belle. Dans les jardins du château, il y a des promenades jolies. 4- V. tableau. 5. On loge bien à la pofte. Il faut voir le château, et les trophées turques du prince Louis de Bade. On trouve auffi quelques beaux tableaux dana «ne galerie qui conduit aux appartemens du feu margrave. Il y a ici un initiait d'éducation pour des jeunes demoifelles. . 7** y n. l;alle m a g n s. Obfervations locales. 6. Il ne faut pas oublier cle voir àKehl les imprimeries cle Beaumarchais, 5. iloute de Francfort à Basic, par Rafiadt et Fribourg. Fojîet. Noms. Poffes. Noms. xoJn 1. Rafiadt. 3 4 Krotzingen. 1 2. Buhl. 3 '4 Muhlheim. t Appenweyer. II 7. Kaltenher- ■5 0. Ofrenbourg. berg. 3 1 Friefenheim: 1 8. Bafei. n 4. Kinzingcn. 20* P. 5.Emmeclingen, 4o|M. 6. Fribourg. Obfe rvatiotis locales. 1. V. No. 1. 2. Cm pourrait aller deBuhl kSasback. Ce feroit un détour de quelques lieues. Safsbach eft un village à fept lieues de Strasbourg près de la forêt-noire. C'eft un endroit curieux parcequ'à environ 5oo pas de réalité, au fud-Èft, on voit l'endroit où le grand Turenne a été tué. Sans doute que fon manteau rouge l'avoit fait remarquer des cannoniers allemands. Il tomba mort fous un arbre qu'on y voit encore. De cet endroit on voit auffi la chapelle où fon coeur elt enterré. Le cardinal -évèque de Strasbourg de Pilluftre maifori de Rohan lit élever, il y a plufieurs années, une pyramide dans cet endroit. Un invah.de du retinrent de Turenne demeura dans la maifon voiiine pour diriger et fatisfaire la curiolité des étrangers. yil. L ' ALLE M A G N;E- »)4 Obfervations locales, o. Les châteaux de Stauffenberg et àe.T)uv*bach le riche monaftère Schluttern, et l'abbaie Gengenbach de l'ordre de St. Benoit, avoifinent la ville d|OfFen-bomg; on palfe par le village rl'Ortenberg, où croit un bon vin rouge. Du cimetière de l'églife princi-pale à Oflenbourg, on jouit d'une belle vue, qui s'étend jusqu'à Strasbourg. Le pays depuis Kehi jusqu'à OfTenbourg elt célèbre par la dernière campagne de Turenne. /;. Beau pays; à gauche les montagnes delà forêt noire; ù droite la belle plaine qui s'étend du côté du Rhin; 5. Joli bourg. Le pays depuis Emmedingen jusqu'à Fribouçg, a été le théâtre des célèbres marches et contre -marches de Turenne et d'Lnguien eri 16-2. On a devant foi les montagnes, d'où d'£n-guien chaila le comte de Merci. 6. A la cigogne, bonne auberge. La cathédrale de Fribourg eft d'un beau gothique; on préfère les feuillages et les ouvrages à jour des tours, à ceux du Miinfler de Strasbourg. Il y a dans l'églife quelque» tableaux de Holbein. A une demi-lieue de la ville fur la terraûè d'un hermitagé, on jouit d'une vue fuperbe. On montre au delfus de la porte de la chapelle la trace d'un boulet de canon tiré de la citadelle, lorsque Louis XV. afiîégeoït Fribourg, et avoit fon quartier-général près de rhermi tage. Il y a a Fribourg une univerfité célèbre. A i lieue de Fribourg les bains de Klofterthal, et à 2 lieues la petite ville de Waldkirch où l'on coupe, taille et fore les cryftaux et grenats de Bohème, en grande quantité. Obfervations locales. 1* A une liene de Basle, le chemin conduit Tut le fommet d'une montagne. L'oeil plane fur Hunin-gue, fur Basle, et fur la plaine où ferpente le Rhin, un apperçoit à droite l'Alface, et dans le lointain les montagnes Vosges. 8. V. tableau des villes de la Suiffe. 6. Route de Fribourg d Sehafffwufe. Pofies. X 1 1 1 Noms. i. Neufadt. Unadingen. Haudingen. Singen. Pofies. Noms. 1 2. Schahhoufe. 6 P. 12 M. Obfervations locales. t. A Neufîadt et dans toute la foret-noire on s'occupe des différentes branches de l'horlogerie. Non loin de Neujladt eft la gorge, appellée Y enfer. 2. V. Itinéraire de la Suiffe. 7. Route de Francfort à Stuttgard. Pofies. Noms. Pofies. Noms. 7J x. Bruchfal. i* 2. Knittjingen. îj JEntzweihingen. 5. Stuttgard. n.jP. 25lM.| Obfervations locales. i. V. No. 4. a. Les chemins font fuperbes et les poftes bien montées. 3. V. tableau. Pofies. VIT. L'ALLE MAGNE. Route de Stuttgard à Schaffhoufe. Pofies. I Noms. Waldenbuch. Tubi ne-en. 3. Hechingen. Bahlingen. Altingen. Noms. Duttlingen. 91 \ V. Engen. 5. Schaffhoufe,; i. Obfervations locales. On gravit une haute montagne derrière Stutt* gard; le chemin de Tubingen, traverfe une grande forêt. Les fites font fauvages et romanesques. 2. A Tubingen il y a une célèbre univerfité, et un féminaire théologien. L'obfervatoire, les caves, «t un profond puits, font les curiofites du château.' De Tubingen à Hechingen, on palTe près des bains de St. Blaife, et on fe trouve dans la belle vallée de Steinach. o. A Hechingen il y a une belle églife dans le goût moderne, et des faifanderies bien entretenues. Mais ce qui mérite de piquer la curiofité du voyageur, c'eft le vieux château de Hohenzollern, célèbre à caufe de la maifon royale de Brandebourg, ou de Prufle, qui y a pris naiflance. 11 ne m'a fallu qu'une heure et demie pour y monter. La vue eft'd'une étendue im-menfe. L'arfenal renferme une collection curieufe d'armures et armes antiques. ADuttUngCr.on cruoye une petite rivière,'mais qui doit iniéreifer le voyageur, car c'eft le Danube. Les chemins depuis Tubingen à Engen , font fuperbes et très - agréables. A Altingen on peut loger ou à la pofte, ou à l'auberge aux tilleuls. Guide du Voyaf, r«t. I. A a a 4. Près Observations l oc aie s. 4.. Près cV Engen, et avant la elefcente, on ap-perçoit dans le lointain le lac de Confiance, et les châteaux de Hohentwiel, de Hohenfioffel^ de Hohenkrahen, perchés fur les cimes de rochers ifolés; les Alpes fe préfentent comme des nuages blancs et amoncelés. 5. On peut coucher à Dalingen, fur le chemiia tfEngen à Schrffhoufe, et l'hôte de Dalingen, vous fournit de chevaux pour vous conduire à Schaffhoufe. Dalingen elt a la moitié du chemin. On ponrroit aufli prendre le chemin de Donauefchingen pour fe rendre à Schaffhoufe. Alors on palle CCAltingen à Donao-ejchingen 1*-p. Zollhaus \. Schaffhoufe \\. Donauefchingen eft la réûdeuce du prince de Furftenberg. H faut y voir le château* le jardin du.prince, la jolie falle des fpectacles* et la maifon de campagne du prince, fur mie montagne, à deux lieues de la Télklence. Au milieu de la cour du château, on voit quelques filets d'eau, .jaiUhTer de la terre, et former un baffm d'environ 3o pieds quarrés, dont s'échappe un ruif-feau, qui, à quelque diftance de la ville tombant dans les 2 rivières unies de Bribacli et de Brège, a l'honneur d'être feul appelle le Danube, et le privilège de leur donner fon nom. On fait, félon l'ufage, la cérémonie de fauter ce ruiffeau, pour avoir le plaiiir dç dire, que Von a enjambé le Danube. Pofies. Honte de Francfort à Nuremberg, pav Wurzbourg. Noms. 1. Dettingen. 2. Afchaffen-bourg. Pofies. if X Noms. Rohrbrunm Eflelbach. Bosbrunn. VII. I/ALLIÎMAONU, Fojles. 1 1 1 X X Noms. 5. WurzbouTg. Kitzingen. Boffenhéim. j.. Langenfeld. Emskirchen. Fojles. i i lOf P S7M. 5. Farnbach. 6, Nurember», 9 jObf*Yi>ation-s locales. 1. Dettingen, célèbre par la journée de «74.3, V, No. 22. 2. A Afchaffenbourg îl y a le château fuperbe tle l'électeur de Mayence. On loge à la pofte. 5. V. tableau. Les chemins de Francfort à Wurzbourg et Nuremberg font fuperbes. Dans les joun dV-té, deux journée* fufftfent pour courir ces 27 milles. 4. On eft très-bien à la pofte. 5. On traverfe Furth, bourg renommé par fon commerce, fes fabriques nombreuses, et rinduftue de fes habitans. Leur nombre monte à 16,000, dont plus que la moitié font des Juifs. Le chemin de Fwth à Nuremberg eft fablonneux, 6". V. tableau. Fojles. 10. Route de Wurzbourg a Futde. Noms. Carlftadt. Hammelburg. 1. Bruckenau. Pofies. 6| P. :3 M. Novu. 2. Fulde. Obfervations locales. i. V. Nouveau mémoire fur les eaux minérales d» Bruckenau, par M. Weïkard A Goettingue 1790. Aaa 2 Des Obfervations locales. Des chauffées bien entretenues conduifent à Wurzbourg et à Fulde. Le l'éjour k Bruckenau eft des plus agréables; et Ton y trouve toujours une grande af-fluence d'étrangers. 2. V. tableau. II. Route de JFuvzbourg à Gotha. ÎPofles. Noms. Pofiet. Noms. ta Werneke. Schmalkaldeft» Minnerftadt. o 2. Gotha, j Melricbftadt. ft* P. 4 Meiningen. 2l|M. ■Obfervations locales. Le chemin de Wurzbourg à Meiningen efi; bien entretenu , et une chauffée fuperbe. A Werneke, ûMinnerftadt, à MelricHftadt, on loge à la pofte, ou l'on trouve toutes les commodités poffibles, fur-tout à Wernelie et à Minnerftadt. A H'erneke on peur Voir le jardin et le château de plaifance du prince-évèqne. Entre Melricbftadt et Meiningen, on paffe près des ruines pittoresques du vieux château de Ilennéberg; lion loin de là eft la faifanderie du duc de Meiningen ; qui eft un lieu de plaifance très - agréable. A Meiningen on loge au cerf. Le jardin anglois du duc régnant, de Saxe-Meiningen, mérite d'être vu. La bibliothèque, les cabinets de médailles et d'hift. nat. font dignes de la curiolité du voyageur. On fait à M. un grand commerce de futaines. Schnalkalden efi: une ville ancienne, célèbre par la ligue des princes pro-teftans, par fes falines, fes ufines, et fes ouvrages en fer et acier. Depuis Schmalkalden jusqu'à G¥ 1. Friedberg, 1 OfFendorf.; a Îiut7.bach. l Lichtenau. 1 2. Giëfsen, J 6*. Paderborn*. 5. Marbourg. l| Rittberg. lïolzdorf. Z 7. WarensdorfE^ 1 ■ J'efsberg-. 8. Munfter.- 1 *i 1 4. Wabern. 5. Caftel. Weftulfeln. 18:- P. 56&M. Obfervations locales. 1. Le champ de bataille de Johannisbergeftdans^ le voifmage de cette ville. & L'univerfité a été fondée en 1607. II faut voir la bibliothèque, le Paedagogium, le château^ Parfenal t l'obfervatoire, l'églife du St. Pancrace. A. a a 4 o. On Obfervations locales. 3. On loge à la pofte. Dans l'églife cle St. Elifabethe, le monument de celte fainte, et le maufolée d'un comte de Lippe. L'univerfité a été fondée en l5â7» Ea bibliothèque eft belle, 4. Il y a à Wabern un beau château de plaifance, où le landgrave prend le plaiiir de la chafle au héron. 5. V. tableau. Entre Wabem et Cartel, on np-perçoit à droite, dans le lointain, le château de Weif-feniteiru / 6. La cathédrale et fon tréfor; l'églife des ci-devam Jéfuites; l'univerfité etc. La rivière, la Pa~ der, prend fa fource au milieu de la ville, dans le voi-Xinage de la cathédrale. A Nienhus, à une lieue de la ville, on admire le château de réfulence. et les jar-» dins. 7. Les toiles et les blancheries de Warendorf jouiflent d'une grande réputation. Cette ville eft très* commerçante, 8. Population, 25,ooo. La ville eft bien bâtie; l'églife de St. Lambert; et le palais de l'évêque; la cathédrale et la chapelle de Bernard de Galen etc. Au haut de la tour de St. Lambert, pendent les trois cages de fer, qui datent du fupplice^ de Jean de Leide, roi des anabaptiftes, et. de fes deux complices. Les remparts font plantés d'arbres. C'eft dans cette ville qu'a été conclue la paix de Weftphalie. VU. L'ALLEMAGNE. 5 14. Route de Francfort à Trêves, par Coblence *). Pofies. Pofies. Noms. ' l Haddetslieim. , 1, Keyfersefch. 1. Wisbaden. 1 Luzerat. 1 2. Schvvalbach. *h Wiltlich. r Naftiiuen, I Hezerat. Naffau. 1. 4.. Trêves. 15 1 H j 5. Co bienne. Polch. feo|J\i O bfervatioHS toc aie s. 1. V. Voyage fur le Rhin. Auberge^ A l'aigle; 11 Faut faire nue petite excurfion à la Platte, maifon, de chatte, du prince d'Ufingen, et dans une fituation délicieufe, 2. Auberge. A la chaîne d'or. 5. La voûte large et folide de l'églife collégiale^ de St. Caffor, eft foutenue par des colonnes, dont la, légèreté eft admirée de tous les connoilfeurs. On remarque plufieurs maufolées de marbre. L'églife. des Dominicains eft belle, et le maître-autel magnifique. Le collège eft un très - beau bâtiment. Le palais neuf de l'électeur forme un coup-d'oeil impofant, et, tout, y eft riche et impofant. Le bâtiment des dicafières, Aaa 5 et Une autre route de 9 P. conduit de Francfort h Coblence, par Mayence et Xreuznach. H eft difficile de trouver une contrée plus agréable et plus riante qu-e celle des environs à'Oberurfel, grand bourg de l'archevêché de Moyence*, finie entre Kronbsrg et liovibourg. Derrière Lronberg s'élève une haute et ftérile montagne nomm-'e Alihoenig^ On en raconte beaucoup de chofes extraordinaire?, de même que du vieux château qui la couronne. Les étranger^ doivent monter fur cette montagne, car quoique les vues inimenfes ne foier.t pas rares, on en trouve peu qui offrent un; pays, fi cultivé et fi peuplé. 7*6 VJ*> L'AIL E M A G N E. Obfervations locales. et la falle de la comédie, font honneur à l*archiiecte.. Le fort d'Ehrenbreitftein fur un rocher très-efearpé, eft joint avec la ville par un pont volant Ce fort (toit fou origine aux Romains. Le puits à 280 pieds de profondeur. Sur la grande place efi> farfenal où l'on. Conferve la robe fans couture de N. S., et une pièce d'artillerie qu'on appelle le grifFou, et qui porte une balle de 160 livres. La vue que l'on découvre dru haut de ce rocher, eft riche et magnifique; cependant la vue dont on jouit du prieuré des chartreux,, eft préférée par beaucoup de monde. Cette chartreulè elt: à'un quart d'heure de la vifie. On loge k Coblence à la pofte, ou au roi des romains. Il faut faire une petite excurfion à la jolie ville de Neuwied. Il y a un établiffement des Herrnbouts. Les vins rouges,, appelles Hleicîiert* croilfent aux environs de Neuwicd. Les atteliers d'ebéniftene de M. Roentgen font con« rrues dan3 toute l'Europe. 4. De Trêves à Luxembourg 2* p. Le palais de l'archevêque eft magnifique, et là cathédrale grande et vafte. Le palais de l'ordre tentonique, et le collège des ci - devant Jéfuites, font des beaux bàtimens. Le pont fur la Mo folie à 8 arches. L'univerllté eft célèbre. L'abbaie de St. Maximin, de l'ordre de St. Benoît, poffèdc une bibliothèque et. des archives, riches en rnanufevits et «n chartres. Les meilleurs vins de la Mofelle erraient aux environs de Trêves. La ro«r d'Igel à deux lieues de Trêves, eft un monument romain, qui mérite de fixer l'attention du voyageur. (Eifai par forme de dilfertation fur le fujet M l'époque du fameux monument, appelle la tour d'Igel. Luxembourg, .1769. 4» om^ de gravures.) i5. VU. 'L'ALLEMAGNE. ''15. Route de Francfort à Cologne. *' « F Noms* 6| 1. Coblence. * 2. Andernach. Remagen. 3. Bonn. Obfervations locales. S. V. No. 14. 2. Le fouvenir d'Andcrnach fera précïeifx au Ter» rageur, qui à l'afpect des ruinef, fe plait à revenir fur les tems pafles. On y voit les reftes d'un palais des rois de l'Auftrafie, des fouterrains vaftes, qu'on appelle les bains des Juifs, et une grande tour allez belle* Le corps de l'empereur Valeiitinien le conferve à Féglife paroiffiale. On charge à Andernach des meules et des tufs en quantité pour la Hollande. Les eaux minérales de Tunnenjiein ou de Heilbntnn, a deux lieues tF Andernach font excellentes. Mêlées avec le vin, cea eaux lui donnent un goût'très • agréable. Le train de bois ou la flotte de radeaux, qui va enrichir les chantiers de la Hollande des dépouilles de la forêt d'Allemagne, et qui fe réuniffent à Andernach, eft un fpectacie vraiment étonnant et ïmpofant. 5. Ville admirablement fituée. Le grande réfi-dence électorale, l'églife métropolitaine et fon beau parvis, la maifon de ville avec le marché, le grand rempart, et les palais de quelques'feigneurs, font les édifices les plus remarquables. La vue du grand rempart fur le Rhin eft charmante. On y voit un joli pavillon , avec nu petit jardin anglois. L'univerfité, l'école normale, le club littéraire, font des établiffe-mens utiles. La pépinière eft une promenade publique. Une Fôflcs. 11*- P. 25 M. Noms. 4« Cologne» 14$, VIT' l'alle ma &N e: Obfervations locales. Une fuperbe allée de maronniers, règne depuis la réfî. dence jusqu'à Vappelsdorf, .joli château de plaifance. 4. v. tableau. Une autre route de î2 p. cour duit par Limbourg, Uckerodt, Siegbourg à Cologne. 16". Route de Cologne à Amjlerdam. Pofies. Noms, Pofies. Si 1. Duiïeldorf. 8 4, Aniftcrdarr^ 2. Duisbourg. . i5l P. \ ■ ■ ; 3 5. Wefel. 2(5j M. Obfervations toc a 1er, 1, V. tableau. Q. L'univerfité; la fociété littéraiie; l'académie, des marchands; la belle églife du St. Sauveur; la forêt de Duisbourg, les promenades et vues qui l'em-belliffent; la maifon des orphelins. Il y a des fabriques de drap, de rubans, de laine, de vinaigre, de porcelaines, de vernis, de fiamoifes etc. Dans le voihnage» les chantiers, de la petite ville de Ruhrort. 5. Auberge. Au roi de Pruffe. Le collège. Plufieurs couvens et églifes. Un Bturtfçkiff part tous les. jours pour Amfterdam. 4. v. l'itinéraire des routes d'Hollande,, La route par Clèves, n'eft que de a6 milles. 17, Route de Cologne à Bruxelles, par Louvain. Noms. Berçhem. 1. lui i ers. Tofies. l Geilenkirchen. Pofies. 1 *$ il Noms. Sittart. Keckheim. Tongres. Tofies. 1 Noms. a £ f St. Trond. Tirleraont. 2. Louvain. Cortenbenr. Tofies. li iGjP. 3. Bruxelles i. Obfervations locales. Auberge. A la cour impériale L'églife collégiale eft belle. La riche chartreufe, zum Vogelfang, n'eft qu'à une demi-heure de la ville. Aldenhofen, à if lieue, de Juliers, eft célèbre par une vierge mi-raculeufe, et par la vicioire qu'y gagnèrent les troupes impériales en J7«5 fur les fans - culottes de Fiance. 2. Population. 40,000h. Auberge: A l'hôtel de Cologne. Curiofites: La maifon de ville. Le tombeau de ^fuftus Lipjîus chez les Franciscains. Les cinq belles églifes paroiffiaîes. Le collège et la bibliothèque des ci-devant Jéfuites. L'univerfité. On compte quelquefois jusqu'à 3,000 étudians. 3. V. tableau. 18. Rouie de Cologne à Air-* la - cfiapelle, et à Liège, Tofies. >i I II Noms. Berehem. 1. Julievs. 2. Aix-la-chapelle. Tofies. I Noms. Batifle. 3. Liège. 6; P. Obfervations locales. 1. V. No. 17. 2. Y. tableau. D'Aix - la -Chapelle a Maftricht, 3 milles. 5. V. tableau, De Liège à Spa, 5 nulles. 19. Route de Liège à Luxembourg. Pofies. Nom f. Pofies. Noms, il Naudrin, 2 Ai£Tt. >i . Bonfin, SteûiforL if Marche. Grinschamp. FlamifouL Malmaiïon. 2 1. Luxembourg^ 2 2 1.5 P. 16 M. Obfervations locales* 1. Population. 8,000 h. fans y comprendre la garnifon. Luxembourg elt la ville la plus forte des Pays-bas. Les abbayes de M un lier et de lionne voyf font les curiofites principales de la silleetde fes environs. 20. Route de Cologne à Munfler et Brime. Tofies. Noms. Tfies. JvOTWJ. r.i jï 1. Duisbourg. >1 Boomte» 9 * Brandenbours:. »f Silhorft. I 2. Dorften. If >. VareL I Haltern. 2 6. Nienbourg. 1 Duhnen. j. Verden. *I 3. Munfter. l Achim. *} Lattbergen. Lengerick. l 8. Brèmei 22$ P. a 1* Osnabruck. 441 M. Obfervations locales. 1. V. No. 16. S. il y a ici une abbaye de religieufes. 5. V. No. i5. Obfervations locales. 4. La cathédrale et les reliquaires; le collège' la maifon de ville, où fût conclu le paix d'Osnabruck • la toile, que l'on, nomme en Angleterre, Osnabrugs ou bvown - Osnabrugs» eft très - eftimée. . Auberge. A l'aigle noir, 5. Il y a un boïsv proche de ce bourg, percé de» promenades charmantes. 6. On braffe à Nienbourg, une efpèce de bière, que Ton compare à XAle d'Angleterre. On paUe la, Wefcr fur un beau pont de pierre. 7* La cathédrale eft très - belle* 8. V. tableau, Route de Cologne à 'Brunswick par Taderbom. Tofies. Noms. Tofies. Noms. Wennerskir- 2. Ilolzminden* chen. 2 Wickenfen. X Schwelna. 1 Groene. I Gevelsberg. Q Gitter. ai Unna. 2 S.Wolfenbuttel X Werl. * ,l. Brunswick. «2 2 h \ Envïte. 1. Paderborn, Brackél. soi p.. 4oJ-M, Obfervations locales. 3. V. No. i3. 2. K y a ici des fabriques en acier et enfer, o. Là bibliothèque, eft une des plus conlide-tables en Europe et laprinoipale curiolité de Wolfen-fouttel. Le château de Salzdalum, n'eft qu'à une déliai-lieue de la ville, et mérite par les collections et par î5e ,yir. L'ALLEMAGN E. Obfervations locales. par d'autres objets, l'attention du voyageur. Les ruines du donjon iVAJfebourg, dans le voifinage de Wol-fenbuttel, font pittoresques, et on y jouit d'une vue «lélicicufe. 4., V. tableau. 32. Route de Francfort f, l. M. à Ausbour*r, par Mergentheim. Fojles. iPcjles. Noms. i ï. Hanau. 4. Crailsheîm. t z 2. Dettingen. i i '). DûnkèobuhL, 3. Afchaifen- iï G. Nordtingen, bourg. *i 7. D on au- « Obernbourg. vt> ô r t h. z Miltenbourg. Meidingen. z Huridheim. ! ij b». Ausbourg» l X Bifchofsheim. Mergentbehn. Elaufelden. 18 P. 36 M. Obfervations locales. 1. Jolie ville, où il y a beaucoup des fabriques. Le château de réfidence, et l'on jardin; la maifon de plaifance, Philippsruhe, et les bains de WiU ticfaisbad, dans le voifinage de la ville, font des objets dignes de la curiofité. A Wilhelmsbad il y a toujours table d'hôte dans la faifon des eaux; 2. Dettingen eft célèbre par la journée de 1743; c étoit entre hirfchftein et Dettingen, dans la petite plaine appellée le chant de coq , que celle bataille Te donna. Vis-à-vis du village de Mifiùigen la maifon du roi, en déroute totale, fe précipita dans le Mein. On Obfervations locales* On m'alTura fur les lieux, que des voyageurs anglois y font venus , en mémoire de la valeur de leurs ancêtres, faire emplette de crânes, d'olfemens, et de boulets et balles, que l'on y déterre de tèma en tems. 4. Les tombeaux de» margraves d'Anfpach; la fabrique de porcelaines, et des eaux minérales, font les objets de curiolité de cette ville. 5. Ville libre impériale. Un très beau tableau orne le maître-au tel de l'églife des Carmes. On vante les fromages de cette ville. 6. Ville impériale et libre, célèbre par la défaite des Suédois dans la guerre de 3o ans. La tour de l'églife de Ste. Madelaine pafle pour l'une des plus hautes d'Allemagne. On remarque dans l'églife principale, un crucifix de grandeur naturelle, ouvrage de Michel-Ange, et un excellent tableau d'Albert Durer. 7. On voit à gauche au bord du Danube le Schellenberg, et les retranchemens de 1704, qui exiftent encore en pauie. L'abbaye de l'ordre de St. Benoit polfède une belle bibliothèque. Le palais et les jardins du comte de Fugger méritent d'être vus. II y a des promenades jolies dans le bois de Woerdt. 8. V. tableau. 23. Route de Francfort à Ausbourg. par Heiïbronn, Ludwigsbourg et Utm. Fofiei: Noms. Poftes. Noms. 6 1. Wisloth. 1 2. Heilbronn. Sinsheim. 2 3. Ludwig»-Furield. bourg. «nid» de» Voyag. P»rt. I. Poftes. Noms. Pofies. 1 4. Stuttgart!. là g. Gunzbourg. X 5. Blochingen. Z u s m n r s • x 6. Gbppingen. ha u l'en. i 7. Geiislingen. 10. Ausbourg. i Wefterftetten. ai j P. i 8. Ulm. 45 M. Obfervations locales. 1. V. No. 4. Les environs de Wifsloch font charmans. 2. Auberge. A la rofe. La tour gothique de l'églife de Si. Rilien ; les archives, où l'on conferve des lettres de François deSickingen. et de Goez deiier-lichingen, deux guerriers célèbres. La tour dans lequel Goez deJ3erb'chingen a été ernprifunné: (il efi enterré dans le couvent de Schoenthal, non loin de Heil» bronn) 1e pont couvert: la bibliothèque de la ville; la maifon de correction, qui mérite il 'être remarqué : la grande fontaine d'une eau limpide, faine et in-tariifable: la belle promenade devant les portes de la ville. Le W'artthurm , et la maifon de ckaffe, font deux lieux de plaifance, proche de la ville. L'air de Heil-bronn paffé pour être très - falubre. La mortalité n'y a été jamais grande. Depuis Heilbronu jusqu'à Stutfc-gard , le chemin conduit par Lauffen et Befftgheim. LaufFeu efi une vieille ville, mai^ le coup d'oeil fur la plaine, où ferpente le Necker, eft délicieux; Bef-figheim eft renommé pour fes vins, qui ont une couleur rougeàtre; les ceps y ont été transporté* de J« Valtelirie. .s. v. tableau de Stuttgard. f i - ' - - i .1 » Obfervations locales. 4» V. tableau. La route depuis Stuttgard jusqu'à Geifslingen, égale en beaiué les plus beiles routes d'Italie. lJlus de 2:3 villes, châteaux et bourgades, des forets, des collines, des jardins * des champs fertiles, des rochers, et deux rivières, le Necker et le Fils, forment l'enfemble de ce payfage charmant. 5. Le pont eft fait fur le modèle de celui de Schaffhoufe. 6. A gauche les ruines du château de Hohen. ftaufen. L'infortuné Conradin, qui périt à Naples,, fût le dernier rejet ton de cette maifon illuftre. Près de Goeppingen, il y a des eaux minérales. On dit qu'elles incommodent l'eftomac. 7. Auberge; au lion. On fait dans cette ville mille jo'ies bagatelles et joujoux en ivoire et en os; près de la porte, fur le chemin d'Uhn, il y a un bain froid. 8. Auberge; au Bautnjîavck, très-bonne Le ÏÏIunfter eft une vafte églife, d'un beau gothique et fon portail un chef-d'oeuvre. La longueur de l'églife eft de 200 pieds, la largeur de c;2, et la voîue excite l'admiration des connoiiîeurs. Il faut monter 400 marches pour arriver au fommet de la tour. Dans la facriftie un beau tableau de Rothamtner. La maifon de ville, et lès peintures à fresque; farfe.nal, où l'on conferve une grande quantité d'armes antiques, et la bibliothèque de la ville, font dignes d'è;re remarqués. Les a'perges d'Ulm, et les pains d'Ulm. elpèce de pâ-tiiferie, (ont eftimés, 9. On loge à la pofte; il faut voir; le collège et l'églife des piariftes; le couvent des demoifelles nobles angloiles, où il y a un établilfmient d'éducation des J3bb a fdies; ?5« Vff. L'ALLEMAGKl Obfervations locales. filles; et la belle et riche églife à Koeniginbild, a une petite demi-lieue de Gunzbourg. io. V. tableau. 24. Route £ Ausbourg à Insbruck et Trente. Pofies, Pofies 1* Noms. Hurlach. Hohenwart. Schwabifch -Bruck. Someifrer. 1. Fuëfen. Reito. 2. Lermes. 5. Nazareth. Bamvies. [4. Dierfchen-bach. 5. Insbruck. 6. Schonberg. r. Steinach. P, 49 M. Noms. 8. Brenner. ;j, Sterzingen. Mittenwald. 10. Brixen. 11. Collman. 12. Deutfcheu. 10. Bozen ou Bolzano. 14. Bran d fol. Neumark. 15. St. Michel 16. Trente. 1. Obfervations locales. L'abbaye des Bénédictins et le couvent des Franciscains, font les deux chofes remarquables dë cette ville. Les violons et les luths, que Ton fabrique a Fuëfen , font très - eftimés. 2. Des montagnes calcaires commencent à s'élever. On loge à Reito à la pofte, auberge bonne et propre. 5. Montée et defcente rapide, depuis Nazareth. On loge à Nazareth h la pofte. Obfervations locales. 4. Des forêts de Lapins et tle mélèfes. 5. V. tableau. 6. La montagne qui porte ce nom eft riche en minéraux et métaux. 7. La montée jusqu'à Brenner eft rude, mais le ch nu in excellent. Les bains cVIrinfer font dans le voh Image de Steinach. 8. Le Brenner eft une chaîne de hautes montagnes qui réunit les phénomènes, les beautés et les horreurs des Alpes Suilfes. On y trouve de même des glaciers (nommés Firns ou Ferner). des chamois des bouquetins, des avalanches, des chûtes d'eau etc. La chute de te Sill. non loin de couvent de Wiilen, eft iuperbe. 11 faut fe régaler dans ces montagnes en truites, couleur d'aurore. 9. La coutellerie, les lamés d'épée, les ouvrages en acier etc. font très-eftimés. Auberge. A la pofte. Vis-à-vis de la pofte, on voit fur la façade d'une belle maifon le portrait peint à fresque, dti grand alchymifte André Fiimel, qui l'habita. On dé* couvre à Sterzingen de tems en tems quelques veiti-ges d'antiquités romaines. 10. Auberge. A l'éléphant. La cathédrale; le maître-autel de l'églife paroiffiale; la maifon des de» moifelles nobles angloifes. Le couvent des Capucinf à Klaufen à 3 lieues de Brixen, eft remarquable par fa belle collection de tableaux'. 11. Vues étendues et belles. 12. Des vallées étroites le long du torrent; de§ ponts couverts; des montagnes de porphyre noir. 13. Auberga. Au foleil, propre et bonne, et dans une iituation charmante. La belle églife paroif- Bbb 3 haie; 7,3 VIT. IV A L L E M A G N Obfervations locales. fiale; le fupéribe magafin publie, dit Mercatitil■• Ma-gjjlmts Haus; le? fabriques de foie; le couvent cle (tries, tout prêche cle la ville etc. Les foire? qui fe tiennent trois fois pareil à Bozen, font très - célèbret, ain que hs vins de Leijtach, de Le y fer t de Rentfch, qu > iJ Ergolspacb. Pofies. X 81 r. x7M. Buchhaufen. Egîofsheim. 3. Ratisbonne. Ccc 3 t. La Obfervations t o ca tes. 1. La belle églife cathédrale; l'églife des Bénédictins; la chapelle et la coupole de St, Pierre; l'abbaye de Weyhen-Stephan; l'églife collégiale de St. Veit; le lycée des Bénédictins; le collège des ci-devant Jéfuites; la colonne érigée en l'honneur, de la Ste. Vierge; l'hôpital; le couvent près de la porte d'Ifère etc. Auberges. A la charrue; aux 7 glands. 2. Le palais électoral; la belle tour gothique, de l'églife de St. Martin, haute de 408 pieds rhinlan-diques; on y monte par 602 marches; l'églife paroif-fiale de St. Job; l'églife du couvent des Dominicains, le plafond, et la danfe des morts., peinte à fresque; l'abbaye des religieufes de Seeligenthal; la maifon de ville. Landshut eft la plus belle ville bavaroife, après Munnich, 3. V. tableau. Une autre route de 8f p. conduit par Pfaffeuhofen et Neuftadt. 3g. Route de Ratisbonne à Prague. Pofles. Noms. Poftes. Noms. l Kurn. . l Rockizau. 1 Nietenau. l Mauth. 1 Ncukirchen, l Czernowitz. X Roez. 1 Zditz. t Waldmunchen. X Beraun. t Klentrch. î Dusnik. X Ternir. 1 2. Prague. Storkau. Staab, 1. Pilfen. i I 1 1 i 161P-53? M. i t. Ville y IL l'alle m a g n e- 775 Obfervations locales. 1. Ville confkîérable et bien bâtie; ii y a ici de» fabriques de drap, on y l'ait un gTand commerce d'ouvrages de fer. Cslte ville a deux foires fort fréquentées. On trouve des grenats dans les environs. 2. V. tableau. 39. Route de Ratisbonne à Eger et Carlsbad. Pofies. 3 Noms. Bonnholz. Sclnvandorf. Schwarzenfeld. Wernberg. Fojles. 1 7* ï5 V. 26 m. Noms. 1. Weiden. 2. Carlsbad» Obfervations locales. j. V. No. o\. 2. V. No. 54. Pojles. if II n If 1* 40. Kotite Ratisbonne t\ Ulm. Noms* Saal. Neuftadt. 1. Ingolftadt. 2. Neubourg. 5. D o n a u - w o e r t h. Folles. If Ij 1| 12Ï p. 1 Noms. Dillingen. Gunzbourg. i Ulm. Obfervations locales, •x. Auberge: à la croix d'or. Curiofites: le collège Albertin, où il y a la bibliothèque de l'univer-iité, un cabinet de médailles, et le mufée Orban; les vieux bàtimens de l'univeiiité, et les collections Ccc 4 qui 776 VH. L'ALLEMAGNE Obfervations locales. qui s'y trouvent; l'églife paroiffiale de Ste. Maiie, et fon riche tréfor; le monument deGevoldo dans l'églife des Franciscains; l'arfenal; le jardin militaire. 2. Le lycée; les belles écuries de l'électeur; la maifon de ville ; la maifon des orphelins; l'églife de l'ordre de Malthe etc. font des objets dignes de la cu-riofité. Il faut auffi voir le vieux château, où il y a un arfenal, riche en armures antiques, et des galeries ornées de portraits des princes dePfalz-Neubourg. La vue dont on jouit du haut de ce château, eft très* belle. Le célèbre haras de Rokrenfels, n'eft qu'à une lieue de Neubourg. 3. V. No. 22. 4. En ire Ditlingen et Donauwoerth, on pafle fur le champ de la bataille de Hoechjiadt ou Blenlieim, qui fe donna le io Août 1704. En conftruifant la chauffée en 1780, on y trouva une fi grande quantité d'of-fements de morts, qu'on s'en, fervit pour les fon démens. Du haut de la tour de Blenheim on découvre tout le champ de bataille. Cétoit p*ès du moulin, et là, où le Danube décrit un angle, que fe fit le plus grand carnage des François. 5. V. tableau. 41. Route de Ratisbonne à Salzbourg. Pofies. Noms. Pojles. Noms. 4- I. Landshnr. *l Tittmaring. X Vilsbibourg. X Laufen. 1 Neumark. ll 4. Salzbourg, I* 2. Alt • Oetting. 12 Y 1 3. Burghaufen. 24 M. vu. L'ALLEMAGNE, Obfervations locales* i. V. No. 57. 2. Il y a ici une chapelle où l'on garde une M g. donne miraculeure, qui attire un grand concours des pèlerins. Le célèbre comte de Tylli, efi inhumé dans cette chapelle. Dans l'églife de St. Philippe font enterrés plu/ieurs empereurs et ducs de la maifon de Bavière. Alt - Oettingtn eft bien bâti, mais Neu-dettingen efi: une ville plus jolie, et à J lieue de la vieille. 5. Il y a ici quelques beaux édifices, quelques belles églifes, un infiitut d'éducation des demoiiéHes, une fociété économique, un jardin militaire etc. Le vieux château fert de maifon de force, 4. V. tableau. 42. Route de Ratisbonne à Ausbourg. Poftes, Noms. Saal. Neuftadt. 1. Geifenfeld. Wahihofen. Pojles. Noms. 2. Aicha. i£ |3. Ausbourg. 8| P 17 M. Obfervations locales. 1. C'eft un bourg, ou ii y a une riche et magnl* fique abbaye des religieufes de l'ordre de St. Benoit. 2. Les ruines des deux châteaux de WittelsbacK d'où la maifon actuellement régnante en Bavière tire fon origine, rendent cette petite ville remarquable. Ccc 5 43. 77» Vrr. L'ALLE M A G N F. 43. Route de Ratiibnnne à Vienne, pur Pajfciu 'et Linz. TuficS. JvoffU. 1 Pofies. m Pfader. m Amftetten. *$ i. Straubing. • Kermnelbach^ s Platling. 5. Moelk. s Vilshofen. Si. Poe'rcn. 2 2. Palfau. 1 Perfchling^ 1 Shardinff. 1 Sighartskir- 1 Sigharding. 1 chen. 1 Bnyerhach. 1 Burgersdorf. Effcrdîr>£. . I 7. Vienne. " r • j. Linz, Z'Ô P. *i \. Ems. 56 M. 1 Strenberg. | Obfervations locales. 1. La belle églife collégiale; la ci-devant collège des Jéfuites; le couvent des Cannes, où il y a le tombeau du duc Albert etc. La belle abbaye d'Ober - Alt-aich, qui polfède uue grande bibliothèque, et le pèlerinage àeSoJfau, font ilans le voiliu.ige de cette ville. 2. Belle ville; la grande cathédrale, fon orgue; le château de rélidence, bâtiment valle et magnifique, la bibliothèque de Lambevg etc. font à remarquer. Au jardin du couvent de MaviaJiilf', on jouit d'une vue fuperbe. 5. A l'aigle noir, bonne anbeTge. Population. 20.000 h. La grande place, ornée d'une colonne; le château; •' la belle vue; la bibliothèque; le cabinet de phyfique); la belle maifon des. états; le collège du Nord; le collège des ci - devant Jéfuites; le lycée et la collection d'inhiumcnls de phyfique ; la grande fabrique Obfervations locales. que d'étofFes de laine etc. Il y a ici un théâtre. La beauté des dames de Linz eft célèbre dans toute l'Allemagne. On ne trouve dans cette ville que des perfonnes d'une belle taille. La plupart ont la peau d'une blancheur éblouiifante et les yeux languiifans. Qn y remarque fouvent le beau profil grec à très - peu de chofe près. Au jardin du château et à la maifon de chaife on jouit du plus beau coup d'oeil. 4. Il y a ici des fabriques de toiles peintes et de rubans. 5. Cette riche abbaye, dans une fituation vraiment pittoresque, renferme une fuperbe églife, un médailler, une bibliothèque nombreufe, et un cabinet de curiofites et d'hift. nat. On porte à 160.000 florins fes revenus annuels. Le bourg de Moelh, où eft Ja pofte, eft au pied de la montagne, 6. Ville jolie; on cultive dans les environs beaucoup de fafran, qui eft recherché pour fa bonne qualité. 7. V. tableau. La fituation du rocher de Thijrn* flein fur le Danube près du monaftère du même nom, eft tout-à-fait romanesque. Les ruines d'un vieux château fitué fur le fommet achèvent d'embellir le tableau. Ce château eft célèbre par la détention de Richard I. qui y fut fait prifonnier à fon retour des çroifades; les anciens romanciers ont éternifé la mémoire de cette captivité et celle de la rufe de Blondel. miniftre du roi. Ces ruines ont un air tout-à-fait impofant. 9 vu. l'allemagne. 44. Route de Vienne à Prague, Carlsbad et Eger. 1 Noms. Po/t«. Noms. ' Enzersdorf. 1 7. Collin. 1. Stockerau. 1 Planian. Mallebern. i Boehmifch- Hollabrunn. brod. 2. Jezelsdorf. X Biechowitz. 3. Znaym. 1 8. Prague. Freymersdorf. I Stvzedokluk. 4. Budweis. X Gziehrowitz. Schelletau. 1 Kollefchonitz. Siannem. 1 Liebkowilz. 5. Iglau. 1 g. Buchau. Slecken. 1 10. Carlsbad. Deutfchhrod. « 3 11, Lobofitz. Noms. 1. Toeplita. Obfervations locales. i 1, Bains célèbres. Confultez une petite brochure, intitulée: Die Eàder zu Tôplitz in Bohmen. Dresden. 1792. VIT. L'ALLEMAGNE. 46. Route de Prague à Breslail. Poftes. Noms. Pofies. Noms. Il Branclois. 4. Reinerz. l Liiïau. 5. Glatz. 1 N imbourg. Frankenftein. i Koenigftadt. 1 6. Nimptfch. i Clumetz. 1 Jordansmuhl. il i. Koenigin- Domslau. graetz. 1 7. Breslau 1 Q. Jaromircz. 185 p. 3. Nachod. 40 M. Obfervations locales. I. Ville, bien bâtie. La cathédrale et le collège des ci-devant Jéfuites font des beaux bàtimens. <2. Dans le voifinage les célèbres bains de Kukus. 3. Il y a ici des eaux minérales eftimées. 4. On fabrique ici beaucoup de draps et de petits velours. Les papeteries font eftimées. 5. Le vieux château; les fortifications; réglife1 paroiffiale, où l'on garde une image miraculeufe; le beau collège et le féminaire des ci-devant Jéfuites. Les environs font romanesques, et l'on fait ici un grand commerce en toiles, L'églife catholique a quelques beaux tableaux. Il faut voir le cabinet de peinture de M. Kraufe, et le jardin botanique de fon frère l'apothicaire. Il y a près de la ville une carrière de pierres ferpentines. G. Les environs de Nimptfch font charmans et très-remarquables. Le village de Vogelfang; le parc à'iferitz, la belle vue de la montagne du Kajfenberg et le village de Kofemitz, très-renommé par les cryfo- pafei 781 ■ VIL L'ALLE MAGNE. Obfervations locales. pafes qu'on y trouve, l'ont clans le voiiinage de cette petite ville. 7. V. tableau. 47- Routb de Vienne à Presbourg et à Ofen. Poftes. Noms. 1 Poftes. Noms. 1 Schwechar. 14 Ofen. X FiTchamenr. 18 P. X Kege'sbrunn. 56 M. I I. Deufchalten- 1 bourg. 1 Obfervations locales. I, A Deutfchaltcnbourg on entre en Holigriè. De cette pofte à Presbomg il n'y a que 2 milles. n. V. Itinéraire des routes d'Hongrie. 48. Route de Vienne à Tofies. Noms. Starhmersdqrf. Woiketvdorf. Gaunersdorf. Wulfersdorf. Po) sd orf. Nicolsbourg. Mariahulf. . Brunn. Poferf.w. Wifd u. Prosnitz. 2. Ollmulz. Oberaugezd. Prunn, Climutz et Lemberg^ Pofies. I Noms. Wcifskirchen. Neutitfchein. Freyberg. 7). Friedeck. \. Tefchen. Bogorfch. 5. Bielitz. Kenty. Waydowice. Izdebnik. Misienicze. Gdow. J6. Bocluna, Tojlcs. Noms. : Pojles. IVomx. I Przesko. I lAudimuo» i Woynicze. I Zalokko-Tola» I Tarnow. I Krakovieze. lî Pil6no. i Jawokow. I Dembizc. i Szklo. II Sendiczov, I lanow. H Retzow. ■i 7. Lemberg. 1 H i La n k ut. Przevtorsko. Jaroslau. 4g A 8yM; Obfervations locales. 1. Le palais cle Dietrichftein ; la belle églife des ci'devant Jéfuites; le couvent de St. Thomas, où il y a une Madonne miraculeufe, peinte par l'évangeliite Lucas; le château de Spielbetg, qui fert de prifon, et la carrière de marbre qui fe trouve dans fes environs etc. Cette ville elt encore remarquable par fes1 4 foires, et fes fabriques de foie, de draps fins, de chapeaux. A Auflrelitz dans le voifinage de Brnnn, il y a un jardin magnifique, qui appartient au prince de liaunitz. La chartreufe de Kbnigsfeld eft tout proche de la ville. 2. La cathédrale; l'hotel de ville, et la haute tour; Parfenal; la maifon des invalides; la maifon de force» 11 y a ici un lycée, qui a été ci-devant une univerfité. 5. Ici commence la Siléfie. . 4. L'hôtel de ville; le collège des ci-devant Jéfuites; la grande églife paroiffiale etc. font des beaux édifices. Il y a ici des manufactures d'armes très» afti- Obfervations locales. eftimées. Les petites arquebufes, que l'on nomme Tefchinks, ont reçu leur dénomination de cette ville. 5. On entre en Galice. Il y a ici un grand négoce en drap. 6". 11 y a ici des grandes falines. 7. La route tle Vienne à Lemberg par Eperies, n'eft que de t\3 poftes. Lemberg eft une grande et belle ville; il y a ici une univerfité; la cathédrale eft magnifique, et l'on fait un grand négoce. La grande bibliothèque publique, et le couvent des Dominicains font dignes de l'attention du voyageur. 49. Route de Vienne à Triejie , par Graez et Laybach. Tofies. Noms. 1 Tojles. i\ oms. I Neudorf. I Feifhitz. 1 Gunfelsdorf. I Ganowitz. I 1. Neuftadt. 7.. Zilïy. I Neukirchen. ri Franz. I Schottwein. 1 1 St. Oswald. if 2. Moerzu- 1 Potpetfch. f c h 1 a g. il 8. Laybach. I Krkglach. j 1 g. Ober-Ljy- I 5. Moerzhofen. bach. I j. Bruck. 1 Lafl'e. I Kettelftein. 1 10. Adelsberg. I Peggau. 1 Prawald. I 5. Graez. 1 Seuana. I Kaîfdorf. 1 ii. Tri elle. I Lebring. 02 J'. I Lhrenhaufen. 64 M. l! \G. Mahrbourg. j Guide dci Voyaf- r.irt. J. Ddd t. Près 7g6 vil. L'ALLE.\1AGN E. (1 h f e r v a t i o n s locales. i. Près de la ville il y a une grande fabrique d'épingles, appelle Nadelbaurg. q. Ici commence la Stirie. On fabrique ici des faux, des faucilles, de fer-blanc en grande quanti lé. 3. Le ruiilèati de Stainzer enduit d'un ftuc les chofes que l'on y met. Il eft riche en incruftations. 4.. L'églife paroiffiale; le vieux château; les calâmes ; les uiines. Les habitans font fujets aux goitres. 5. V. No. 26. 6. C'eft h ville la plus peuplée en Stirie, fi l'on excepte Graez. rj. On montre dans une églife, les tombeaux des anciens comtes de Zilïy, et plufieurs antiquités. Xe îuagahii «le dra.pl de M. Piclder eft confidérable. Le château du comte de Geismch, Neu-Zilly, à une demi-lieue de la ville, eft magnifique. 8. La belle cathédrale de St. Nicolas; le collège des ci-devant Jéfuites et la ftatue de la St. Vierge, qui eft Tur la place de ce collège; l'hotel de ville, beau bâtiment; l'arfenal; le palais du comte d'Auersperg, la bibliothèque et le cabinet de curiofites; l'églife de St. Pierre dans le fauxbourg; l'hôpital militaire; l'école normale; l'école de chirurgie et de chymie; le canal, que Jofephe a faitereufer, pour delfécher les marais. Il y a fpectacles, b.tis masqués etc. à Laybach. Les jardins d'Auersperg et cl'Eggenberg, offrent des promenades agréables. 9. Non loin d'Ober - Laybach, on voit fortir des fentes d'un rocher. la rivière de Laybach. 10. Le haras où l'ou met les étalons et les jumens dcKarjl, eft très ■ remarquable ; la grotte d'Adels- berg Observations locales. berg eft non moins célèbre; cependant la grotte de Ste. Madela'ne à un quart de lieue de ce bourg, ren. ferme des ftalactites d'une beauté fupérieure. Ledac de.£irknitz n'eft éloigné que de 4 lieues d'Adelsberg, ai. V. tableau. De Triefte à Fiume, 5 poftes. 50. Route de Vienne à Fiume. Pofies. 1 I Noms. 1. Adelsberg. Saguria. Lippa. Pofies. &î P, 65 M. Noms. 2. Fiume. Obfervations locales. 11 V. No. 49. 2. De Fiume à Karlftadt, 8 poftes. Le chemin neuf elt un ouvrage digne des Romains ; on admire fur-tout les ponts, qui communiquent d'un rocher à l'autre. A Fiume il faut vifiter le magnifique collège des ci-devant Jéfuites; l'églife collégiale et fes ré« liques; la chapelle de Ste. Marie de Lorette; le port etc. Il y a à Fiume des rafineries de fucre, et des blancheries confidérables. ïPofies. 51. Route de Laybach à Klagenfurt. Noms. Krain bourg. 1. Neumarktl. Kirfchenteuer, Pofies. 1 5f P, u M. Noms. 2. Klagenfurt, Ddd 2 1. Deii 7SS VII. ' L' A L L È M A 0 N E. Obfervations locales. 1. Des fabriques de eorduan, et de batteries do cuiime. 2. C'eft le chef-lieu du duché de la Carinthie. Il faut voir la maifon des orphelins militaires ; lapa-lais, dit le bourg: l'hôtel de? états;, le palais neuf; les ftatues de Léopold et de Marie Théèié; l'école normale; le collège etc. II y a ici des fabriques Je drap, de cerufe, et une fociété d'agriculture. A Saal-fetd ou Saatermoos, dans le voifinage de ceiie ville, on montre le fiège de marbre où le fût jadis le l'acre des ducs de la Carinthie. De Vienne à Klagenfurt, 2o poftes, et de Klagenfurt à Insbruck, p. «2. Route de Vienne à "Prague, Dresde et Leipfick. Fojles. j Pojles. 1 i. Enzersdorf. i Jelfcni i's. 1 Stockerau. i f\. Prague. Weikersdorf. i Nizèdogîugjp, X Maylfau. VVeibem. 1 Ho m. i Bndin. ,x Gofritz. Schwarzenau. i 5. Lowofiiz. G. Auffig. 1 «| If Schrems. i Peterswalde. 2. Schwarzbach. Zeliift. 1 - x J2" Wil lingau. I 7. Dresde. . z 15" Welfely. Meifsen. 1 ' Kofchutz. Siauchiz. 1 j. Tabor. I 8.. Wernsdorf^ 9. Wurzcn. I S u d o m i r - 1 f chu tz. »! 10. Leipfick. >\ 1 Waltitz. BifLritz. Dnesbek. j s7: p. 74iM. i. V. > Qbjervations locales. 1. V, No. 44. où l'on trouvera la route, qui eouduit à Prague par Igkiu et Collin. 2. Ou enire en Bohème. 5. Le vieux château elt digne de l'attention du voyageur; le prince de Schwnrztnberg pollède à Cheij. now, à 3 lieues de Tabor, un château fuperbe; il y a à Cheynow des mines d'argent. 4' V. lablcau. 5. Célèbre par la bataille fangîante qui s'y donna en 1756, G. Cette ville près de "laquelle il y a un pahage étroit et fauvage le long de l'Elbe, eft remarquable par la belle chûie de cette rivière, près du château de Schreckenftein, et par le vin de Podskalsky, qui croit dans fes environs, et qui rehemble au vin de Champagne. 7. V. tableau. Le chemin qui conduit de Dresde à MeilTen, eft jutîement célèbre par le payfage, riche en fîtes romantiques, que l'on traverfe. Auberge: au foleil d'or. Au vieux château, il y a la. célèbre fabrique de porcelaines, la première qui fut établie en Europe. C'étoit le grand naturalifte, de Tfchimhau-fen, qui en fût l'inventeur. L'apothicaire Boetcher, entêté d'alchymie, metta cet art dans fa perfection; la cathédrale; le collège; le pont fur l'Elbe, le pont qui conduit du château à St. Afra etc. fout des objets remarquables. MehTen eft dans une belle fituation, et les vues dont on jouit du haut du château et des montagnes de St. Martin et de BUjstn, font fuperbes. Sur ces deux montagnes on trouve la cochenille Saxonne, ou le cocus polonicus. Dàd 5 8. Le VIT- E1 A L T. E M A G N E. O bf e v v a t i o n s l o c a 1 e s. 8. Le château tle Thtbertsbourg, elt tout proche. Il y faut voir le» appartemens ou fût conclu la paix en 1765, et clans la chapelle, le plafond de Mengs. 9 La cathédrale eft remarquable; il y a ici des fabriques de bas tricotés, de toiles, de coutils etc. On bralfe ici une bière renommée. On palfe la Mulde en bac. 10. V. tableau. 53. Route de Leipfick à Breslau et Varfovie. Poftes. Noms. Poftes. JVow. 1. Eilenbourg. If 7. Haynau. If 2. Torgau. 1 8. Liegnitz. 1 Cosdorf. 2 Neumark. If 3. Grofsenhayn. 2 9. Breslau. I* Koenigsbruck. 2 10. Oels. 1 Camenz. 2 n. Wartenberg. If 4. Budiffm. 1 Kempten. If Rotlien- 1 Wernscov. k r e tz fchm. «f Naramici. I* 5. Goerlitz. 18 12. Varfovie. If Waldau. 47* J-J- II 6. Bunzlau. 95 M. Obfervations locales. 1. Il y a ici un château remarquable par fon antiquité, et un gïand hcqital. Les braiferies d'Eilen* bourg font célèbres. 2. L'églife principale, renferme le tombeau de l'époufedu réformateur Luther; la maifon de force qui eftdigne de l'attenfon du voyageur, etlepont fur l'Elbe, de 428 aunes de longueur, font les principales curiofites \ ; TO L'H.LEMAG N j?. 79i Obfervations locales. Htés de celte ville. Dans les environs il f.iut voir les haras à Gradiz et Doehlrn, et le champ de bataille de 1760. Ce fut dans l'églife du village d'Elsnig, fur les marches de l'autel, que le roi de Pruflè écrivit fes dépêches, dans la nuit qui fuivit le gain de la bataille. 5. Ville qui renferme un grand nombre des fabriques confidérables. C'eft ici que l'on a inventé la teinture en verd et en bleu, dite de Saxe. C'etoit près du village de Zeithayn, que le roi Augufte II. dreffa èn i^5o le camp célèbre, connu fous le nom du campement de Muhlberg. Quatre pyramides en marquent l'emplacement. 4. Les deux maifons des états; le château; le collège; l'hôtel de ville; les maifons de force et des orphelins; la cathédrale, et le pont fur la Sprée; font les bàtimens les plus confidérables; les bibliothèques de la ville et de Mrs. de Gersdorf, les papeteries, les moulins à poudre, et un grand nombre de fabriques, font les autres objets de curiolité. An village de Jl'elk il y a une colonie des 'Herrenhouthiens. 5. La cathédrale, fon orgue, fa grande cloche, fa bibliothèque; le faint fépulcre; le collège et fa belle bibliothèque ; font les principales curiofites. Les draps de Goerlitz font eftimés. Du haut de la montagne de Landscrone, à £ lieue de la ville, on jouit, par un tems clair, d'un horizon de îGmillesd étendue. 6. La belle maifon des orphelins; l'hôtel de ville; l'églife de Ste. Dorothée; les jardins de (leurs de M. Liebner; les ouvrages méchaniques de 3V1. M. fjacob et llulting; la fabrique de toiles; les pelleteries; la vaiflèlle de terre brune, conuue fous 'le nom D d d 4 de ObJervations locales. de vaiiTelhtde Bunzlau etc. On montre un pot énorme, le chef- d'oeuvre d'un potier de cette ville, et qui contient 5o boifléaux. 7. L'églife luthérienne renferme quelques tombes remarquables et poffède une bonne bibliothèque. A TfchfJ' her.dorf à i| lieue de Haynau, il y a un beau parc anglois. 3. Le château eft un des plus beaux bàtimens de la Silefie; il fut afJiége en 1241 par les Tartarcs. L'édifice de l'académie noble, eft auffi très-beau. Le fé-minaire, et l'églife des ci-devant Jéfuites,- l'églife de St. Pierre et fa bibliothèque; les tableaux de l'égliie de la Ste. Croix; le couvent clés Franciscains et fes jardins; la grande place; Phôtel de ville et le magafiu des drapiers, où l'on montre d'anciennes armures; la fabrique de foie végétale, de M, Schnieber etc. méritent de fixer l'attention du voyageur. Liegnitz eft riche en belles promenades. Du haut du Goldberg, on jouit d'une vue agréable. Il faut faire une excurfion à fVahlJiadt, village à deux lieu f s de Lîegniiz, où il y a un couvent de l'ordre de St. Benoit, qui pof-fède des beaux tableaux. Ce couvent eft bâti fur les lieux où fe donna en iS^1* une bataille fanglante contre le6 Tartares. q. V. tableau. 1 10. Au château la bibliothèque, et les cabinets d'hift. nat. et d'antiquités. La belle églife de St. Jean, qui renferme beaucoup de curiofites; l'églife catholique; l'école publique, inftitut célèbre etc. Les eaux minérales de Skarfîne font à 5 lieues de la ville. Obfervations locales. 11. L'églife calholique, et le château neuf, font deux beaux bàtimens. 12. V. Itinéraire des routes cle Pologne. 54. Route de Leipfick à t Francfort fur ie Mein, pat Gotha et Fulde. Pojles. Noms. Pojles. Aottu, t. Rippach. l 9. Fulde. il 2. Naumbourg. I Nenhof. 1 5. Auerftidr. i Schlichtern. 1 Buttelfredt. 1 Saalmunfter. H 4. Erforr. 1 10. Gelnhaufen, >î 5. Gotha,, il il. Hanau. H 6. Eifenach. z 12. Francfort. 1 ii 1 7. Berka. 3. Vach. Hunefeîd. 20* P. 40 j m. Obfervations locales. i. Depuis Rippach à hawnhourg, on pafle par IFeifscnfeîs, jolie ville, niais qui a un air d'abandon. Les environs font beaux. Il faut voir à Weifeenfels le château; l'églife du château; le pont fur la Saale; la pèche aux faumons etc. Les environs de Lutzrx, petite ville à deux nulles de Leipfick, font remarquables par la bataille que remporta le grand Guftave Adolphe de Suède, mais où il perdit la vie. Une grolfe pierre marque l'endroit où l'on trouva le corps de ce héros. Charles XII. avec fon armée n'étant pas loin de Lutzcn, alla voir la plate où le fang de ce grand guerrier avoit coulé. Il ne foupçoimoit pas qu'un femblable fort l'attendit à Friderichshall et qu'il dût Ddd 5 corn- Obfer7>ations locales. comme Guftave périr de la main d'un alTaffm inconnu. Charles XII. l'avoir, choili pour modèle, et en portoît toujours le portrait dans fa poche. 2. De Naumbourg à Jene 5 m. de Jene à Wei-mar 2 milles. La cathédrale de Naumbourg, ancienne églife, bâtie en 1027, renferme un grand nombre de curiofites, et mérite de fixer votre attention. L'églife paroiffiale du St. Wenceslas, eft un bel édifice. Les fabriques de bas, dé bonnets et de gants de laine, de cuirs, de favons, de plumes etc. font très-renommées. La grande foire de Naumbourg commence le 25 Juin, et dure 1 ) jours. Le 28 Juillet il y a tous les ans une proceffion des jeunes gens, connue fous le nom du liirfchfeft, en mémoire des enfans qui obte-noient par leurs, prières, d'un général des Iluffires en 14^2 la grâce de la ville. Le vin rouge de Naumbourg rellémble un peu air vin de Bourgogne. Auberges : à la pofte; au cheval. 5. Entre Auerfiedt et Naumbourg on palfe la montagne de Koefen, bourg où il y a des bàtimens de graduation. La vallée où coule la Sàale offre un joli coup-d'oeil. Schul-Pforta, collège célèbre, eft dans une fituation charmante. 4. V. tableau. D'Erfort à Weimar 3 m. chauffée fuperbe. Les voyageurs qui désiroient à voir Molsdorf, et la colonie des Moraves à'Neu -Dieten-dorfl pourroientpaffer depuisErfort à Gotha, par ces deux villages, ce qui feroit un petit détour de if h. environ. D'Erfort à Langenfalza, 3. m. 5. V. tableau. Chemin exécrable dans les tems de pluie. La moitié du chemin environ, eft chauiféc. De Gotha à Arnftadt, 2 m. VIL L'ALLEMAGNE. 795 Obfervations locales, 6. V. No. 53. 7. Mauvais chemin. 8. Ici recommencent les chauffées^, 9. V. tableau. 10. Au foleiJ, bonne auberge. 11. V. No. 22. 12. V. tableau. A Schlichtern et à Gelnhaufen il y a des poftes impériales et des polies heiToirès; on vous demande laquelle vous préférez pour continuer votre route. SJ. Route de Leipfick à Francfort f. î, M. par Qothi et Caffel, Fofles. Q n e d 1 i n - bourg. Tofies. 1 ' 1» il 11 P. 22 M. G. Brups'vrîck, Obfervations locales 1. V. tableau. 2. Il y a ici une carrière des meuîes, des pierres de taille etc. 3. L'églife de St. Etienne, et fa tour hante de 3oo pieds. L'école publique. Les ruines du château d'Ascanie. 4. Le château de réfidence de l'abbeffe, la bibliothèque, et nombre d'autres choies rares et enrieufes. Dans l'églife le tombeau de l'empereur Henri I. Les cabinets d'hift. nat. de Mrs. Gotz et Meineke. La fontaine minérale près de la ville. Les fabriques d'étoffes Obfervations locales. fes «lo laine, cle vernis; cle ras; les défoliations d'eau d'Hongrie etc. La belle promenade, le Bruht. 6. V. tableau, 5g. Route de Brunswick d Hannovre. Tofies. - *a 1 59. Route dHannovre à Goettingue et Cajfet. Noms. \. Goettingue. 5. Munden. 6. Caifel. Obfervations locales. 1. Otte route fe diftingue par des beaux chemins et des belles chauffée*. 2. Il y a ici quelques fabriques, et des bralferies d'une bière eftimée. D'Eimbeck à Hameln, ô£ milles : favoir: 2 Wikenjèe: (près du village d'Hagen Ofen, on jouit du bel afpect de la Wefer) 5*- Hameln. 3. L'orgue de l'églife paroiffiale eft renommé pour fa grandeur. On cultive dans les environs beaucoup de tabac. 4. V. tableau, Noms. Peine. Sehnde. Pojles. I 5} P. 7 M. Noms. Hannovre. Pojles. X 1 Noms. 1. Tiedenvvie-fen. Bruggen. 2. Eimbeck, '3. Nordheim. Tojles. x 8 P. 16M. VU. L A L L E M A G N R Obfervations locales. 5. Ville ancienne, au confluent de la Wefer et de la Fulde, qui fait un grand commerce fur- tout en toiles, et où il y a plufienrs fabriques de fayence,.de bas de laine etc. une pèche aux faumons. La ville polfède plus de 2,000 jardins. Les environs font riants et pittoresques. On jouit d'une belle vue et dél'afpect des bateaux qui.arrivent et parlent, des fenêtres d'un café, placé près des murs de la ville. De Goettyiguc àMunden, on paffe par Dmnsfeld, petite ville, pavée de lave. Tous les mardis et vendredis un bateau part de M und en pour CaileL 6. V. tableau. ■ _ 60. Route de Goettingue à Gotha. Noms. 4. Gotha. Tofies. Noms. Pofies. 1. Heiligenftadt. I Z Dingelftedt, 5| P. I 2. Muhlhoufe. 1 x M. X 3. Langenfalze. Obfervations locales. 1. Ville ancienne, où il y a un château de réû-dence, et un collège des ci-devant Jéfuites. 2. A l'empereur romain, bonne.auberge. C'eft une ville libre impériale, qui fait un grand commerce en ras et en ferges. 3. V. No. 33. 4- V. tableau. Pofies. 1 it i t i. 2. 6l. Rouie dy Hannovre à BrsW. Noms. Meîtendorf. Hademliorif. Campen. i. Verden. Obfervations locales. La cathédrale mérite d'être vue. V. tableau. On peut faire de Brème une ex- Pofies. Noms. 1 Achim. l 2. Brème. 6\ P. I2JM. fcurfion aux jolis bains de Neundorf. Pofies. i 62. Route de Bteme à Hambourg. Pofies. Noms, z 2. Hambourg. Noms. Otteisberg. l\otenbourg. Toftedr. 1. Ilaarbourg, 6 r. 12 M. Obfervations locales.' 1. Des fabriques d'amidon, de laines et de rubans; des blancheries; des rafineries de fucre. On fait ici un grand commerce en mais, bois de charpente j futaillerie etc. Si. V. tableau. Sur l'Elbe* Pofies. 1 63. Route de Brème à Stade. • Noms. Achim. Ottereberg. Seven. Pofies. 2? 6§ P, 11 M. Noms. 1. Stade. Obfervations locales. î. Stade renferme plufieurs bçaux édifices. On trouve dans fes églifes que'qnes monumens remarquables. Les remparts offrent une belle promenade. Les revenus du péage de Brunshaufs, montent par an à fi,ooo risdalers. Pofies. fi i Z ** 64. Route de Brème à Osnabruciï. Noms. Pofies. Noms* Brouchaufen. a Boorate. Hoya. i« 2. Osnabruck. t. Nienbourg. Leefe. Diepenau. 9i v Obfervations locales. 1. Renommé par fon pont de pierre, etfabierre, qui reffemble à Y Aie des Anglois. fi.- V. No. fio. Pofies. 1 Route de Brème à Minden en ffieji'phalie, et à Pyrmont. Noms. , Il Pofies. Noms. Balfum. 1 2. Rinteln. Barenbourg. I ï| 5. Pyrmont. Ucht. I r. Minden. || 7j P. i5M. ' Obfervations locales. 1. A la ville de Berlin, bonne auberge. L'hôtel de ville: la cathédrale, bel édifice; l'églife dé St Jean ; la maifon des orphelins, où il y a une fabrique de bas. La rafinerie de fucre; les blancheries; les fa* Omde dc« Voje§. Fert. t. *e ' kn" Obje rvatiottt locales* briqnes de bougies, de bonnets, de cuirs> cle fa» vons etc. La bierre blanche de Minden eft renommée* Dans les environs; le champ de la bataille de i^y; la vigne fur la montagne de Jacques; on y jouit d'une vue déiieieufe; on prétend que le coup-d'oeil delà montagne de Marguerite-Clufe, efi encore plus étendu. Ces deux montagnes forment, ce qu'en appelle» la clufe ou la porte de Wefiplixdie. 2. Il y a ici une univerfité célèbre. Il faut voir la verrerie, et la grande carrière, près de la Wefer* VExter-Stein eft dans le voifinage de cette ville. Le Jéjour à Rintelrt eft très• agréable, et il règne une grande variété dans les plaifirs de la fociété. 5. v. tableau» 66. Route d'Ha*movre à Cette. Noms-; ' i. Celle. Ôbfervalions local*r. ». Ville jolie, fur-tout la ville neuve et Tes fauxV bourgs; on la regarde pour lèbon ton cle la fociété comme la Laufanne d'Allemagne. L'églife principale renferme plufieurs curiofites ét le tombeau de la reine Caroline Mathilde; le haras; la fonderie; le manège; la maifon de force; la faifanderie; les jardine anglois du prince deMeklenbourg et de plufieurs particuliers3- Je monument de la reine; les cabinets d'hift. nat. de M. M* Roques et Taube etc. fixeront l'attention des voya* geurc. PofleS. Aonu. Schiller-f c h 1 a g. Pofier. li 2* P 5 M. Obfervations locales. geurs. La jouaillerie» la bonneterie, la chapeîerie, les blancberies, occupent un grand nombre des mains. On loge non ioin de la pofte. L'inftitut d'éducation de JVI. Widmann eft digne de Ta célébrité. De Cette û Ludwigsluft, io milles, favoir: Uelzen, 5. Taïuie. berg, 5. Daemitz, 2. (on palfe l'Elbe en bac,) Lud» wigsluft, 5. 67. Route d'Hannovre à Clausthat. Foftes. Poftes. i. Nordheim. t 2. Claustbal. a 2. Ofterode. 61 P 1 14 M. 'Obfervations locales» il V. No. 5p. s. V. Efquiiïe d'un voyage fur le Harz. 68. Route dllannovre à Lunebourg et Lubeck. Noms» Jtyfar. Noms. al 1. Celle. • Buchen. SchaaHtalI. 5. Ratzebourg. C Ebftorf. | il Lùbeclc, 2. Lunebourg* 12| P. I Artfenbourg. 25 M. Obfervations locales, i. V. No. 66; û. La grande place, ét le palais des princes. IT.ôtel de ville, où il faut voit les portraits des anciens ducs de Lunebourg, et plufieurs autres antiqui' Eee 2 tés: Obfervations toc aie s» tés; l'académie noble; l'églife de St. Michel, fes tombeaux et la fameufé table d'or; les bibliothèques de la ville et de M. Ebiling etc. Les degrés de falure de» eaux falées de la Sulze, font les plus confidérables de l'Europe. On pourroit cuire par au 120,000 tonnea de fel. Mais on n'exporte qu'environ 2,000 Lafls. Le commerce du tranfit enrichit les habitans de la ville, qui eft l'un des plus grands entrepôts de l'Aile» magne. 5. La cathédrale; la chancellerie; le pont etc. Près du grand lac il y a une promenade charmante. Chaque femaine partent pour Lubeck, deux coches «Veau. _ , - — - --r 4. V. tableau, 69. Route de Lunebourg à Schwerin. Pofies. 1 Noms, H Pofies. Noms* il Boirzenbourg. | 2 1. Schwerin, 3 Wittenbourg. 2. 51 Y} 25 M% Obfervations locales. Au Schenkenhof, bonne auberge. Le château , illué au milieu d'un lac poiifonneux, efi digne de la curiofité; il renferme la galerie des tableaux; (V. le catalogue, publie par Gvoth) le cabinet d'hift, nàt etc. on y jouit d'une perfpective agréable. Le beau château de Ludwigsbourg, la réfidence du duc; eft à 3 milles de Schvverin. De Schwerin à Wismar, 4 milles. Il vaut mieux prendre des chevaux de voi* turier à Schwerin, que des chevaux de pofte» fojles. 1?-X 70. Route d'Hannovre à Pyrwtçnt Noms. Spi inge. 1. Hameln. Pojles. 1 Noms. 2. Pyrmpnt. 1 ,vi Obfervations laçâtes, 1. Ville très-forte; l'hôtel de ville et quelques autres édifices font des beaux bàtimens, Pour voir le fort, où l'on jouit d'un beau coup-d'oeil, il faut être muni d'une permifïion du commandant. 2. V. tableau. Le chariot de pofte, ne part d'Hannovre pour Pyrmont, que dans les mois de Juin, Juillet et Août. 71. Route d*Hannovre à Amfterdant, par Osnabruck. Pojles. Noms. f Pojles. Noms. Hagebourg. 2 Delden. l Leefe. Deventer. x * Diepenau. 3 2. Amersforfc 2 Boomte. • Naarden. 1. Osnabruck. 1 Ainfterdam. Ippenbuhren. 21£ P 1 Bheine. 42J M j Bentheim. Obfervations locales, x. V. No. 20. V. routes de Hollande. Eee 3 72. 8<5<ï Y«. L* ALLE MAGNÏ. 72. Rouie j. 2. V. No. 67. 5. Ville libre impérial. Les bàtimens publics; K*ont rien de remarquable On y fait un commerce prodigieux en grains. Les brafferies de la bière, et les branderies font très - confidérables. Les deftilla-teurs (Veaux - de- vie çonfument au m,oins 600,00c» boiûeaux de bleds par an, et avec le marc on engrailîe plus de 4°i°oo cochons, que l'on vend aux habitans du Harz, à 10 et 12 risdalers la pièce, 4. Rosla eft fituée au milieu de cette vallée feri tile et riante, furnommée à caufe de fon abondance, la campagne d'or, et parfemée de villages, d'étangs, de belles terres etc. Les montagnes de Kufhuufen font remarquables, par les ruines de deux chàieaux forts, les châteaux de Rotenbourg et de Kyfliavfen, célèbres dans les auna'es des fiècles paiTés. Plufieurs empe* reurs d'Allemagne, ont tenu leur cour à Kyfhaufen' Tulleda, qui n'eft à préfent qu*un chétif village, a été auffi quelquefois la réfidence des anciens empereurs, Kyfhaufen eft élevé de 1,408 pieds au - deAus de la mer. Il y a des carrières des meules. A une petite lieue VU. L'ALLE JÎAGN S; fc>? Obfcrvat tons locales, lient deRosîa on trouve le lac qui tarit, ou lellunger* See. C'eft un terrain creux qui quelquefois eft à fec et devient un champ fertile, et quelquefois fe remplit fubitement d'eau, qui fort d'un rocher voi/in. Alors on y pèche des carpes excellentes, 5. Ville ancienne; l'églife de Sti Ulrique, bâtie en io85 renferme les tombeaux du Landgrave Louis, fui-nommé le fauta*?, et; de ion éponfe. Il y a à San-gershaufen des mines de cuiyre célèbres, une falpè-tière, et des brûleries de potaffe. 6\ Ville ancienne, renommée pouj fes mines de euivro. L'églife de St. Andrée renferme plufieurs monumens curieux. Il faut voir l'inftitut de M, de Eurgsdorf; l'églife de St. Pierre; et l'hôtel de ville, dont le toit eft de cuivre. On moljltre la. maifon où naquit le docteur Luther, et qui fert. à préfent d'école. On y garde fon manteau, fon. bonnet etc.. J'ai remarqué à Eisleben quelques beaux; tableaux d.e Lucas. KrauacL A deux Ke-ues d'Eisleben eft le lacfalè; du haut d'une petite colline, ancien tombeau pûyeft, on jouit d,e la, vue des deux lac». 7. La cathédrale, beau bâtiment gothique, renferme le tombeau de bronze de l'empereur Rodolphe de Suabe , et i l'on y garde la main qui lui fût coupéç^ Qn y trouve auffi quelques tableaux; eftimés, et nombre d'autres curiofites.. La bibliothèque du chapitre; l'hôtel dç ville; le palais du com!,e de Zech; la faifanderie; le pont fur la Saale; le jardin du château etc. font à remarquer. 11 y a ici un hofpice des pauvres, un collège, et un înflltut'dJao, couchement. On tient ici 4 foires par an, et la bière, fleMerfcboug eft recherchée dans toute l'Allemagne. Lee 4 Les Obfervations locales. Les bains rie Lauchftedt, la belle terre et le jardin anglois de M. de Hofmnnn a Dicskau, les falines de Dur-renberg. l'étang de St Gotthard, le village de Bourg-jLiebenau, dans une fituation charmante, font les curiofites des environs. En allant de Mcfebourg à Naumbourg, on pafle fur le champ de Rofsbach, célèbre par la bataille qu'y perdirent les François en 17O7, et qui a pafle en proverbe, dans toute l'Allemagne. 8. Une autre route de 29 m. conduit par Brunswick et Halle à Leipfick, et une troifième de 32 m. y conduit par Brunswick et Blankenbourg. 73- Route de Leipfick à Berlin, par Deffau* Tofies. 2 1. Holzweiffig. 1 5. Beelitz. 9. Delfau. x 6. Potsdam. 1 5. Coswig. 1 Zehlendorf, s Poftorf. 1 7. Berlin. »; 4. Treuenbrie* ioi 1 zen. 21J M. Obfervations locales* t. Chemin fablonneux". 2. V. tableau. Environ à une demi-pofte de DeiTau, on traverfe une belle forêt, bien percée pour la chaiTc au cerf. De Deflau à Halle, 5 milles. 3. On peut pafler par Woerlitz, en allant à Coswig. On pafle là l'Elbe en bateau. 4. Première douane pruffienne. Il ne faut pas faire plomber fes malles, il faut plutôt fubir la vifite. VU". L' ALLE M A G N E. So9 Obfervations locales. 5. N'allez pas de Beelilz à Saarmund, ajx lieu •l'aller à Potsdam ; car vous risqueriez de manquer de chevaux à Saarmund, comme cela m'eft arrivé. 6. V. tableau. 7. V. tableau. La route en droiture par Witteu-berg n'eft que de 20 milles. 74. Route de Berlin à Dresde. Noms.' 5. Groflènhayn. L Dresde. Pojles. Noms. ■ j Fojles. ?1 Mittenwalde. 1 ïf 1. Baruth. 2 II Luckau. 10 P 1 Sonuenwald. 20 M. •* 1 2. Elfterwerda. 1 Obfervations locales. 1. La belle églife ; les forges et uilnes ; la fabrique des cuirs; à une lieue de la ville, il y a la verrerie de Clafsdorf, remarquable par fa fabrication d'un beau verre bleu. 2. Le jardin et le château du duc de Courlande. 3. V. No. 53. 4* V. tableau. Fojles. 2 75-. Route de Berlin à Francfort fur l'Oder* Pojles. Noms. 1 1. C o e p e- n i c k. f Aerkner. ly Furftenwald. 5 P. 10 M. Noms. 2. Francfort. Eee 4 t. Le %IS VIT. l'allk m a g n F. Obfervations locale t. x. Le château royal; le pont long de 624 pieds j le jardin de Bellevue; la manufacture de gare. Le chemin qui conduit de Berlin à Coepenick^ eïl bordé d'arbres. £. V. tableau. 76. Route de Bevlin à Breslau. Pojles. .Nom*. Noms. Il 1. Tasdorf. |. Polkwiu, t'^ersdorf. 1 5. Luben. g Francfort. Parchwitz. ' Ziebingen. .ï 6, Neumarkjfc 4» Groflen. a 7. JJre3lau. 2 2. Grunberg. 20 P. 1 5. Wartenberg. | 40 M. 1 1 Neuftàdtel. J Obfervations locale s. 1. Û y a à Tasdorf d'abondantes carrières de pierres à chaux, ce village eft le chau - fournie r d'un,» grande partie des états pruffiens, 2. Il y à ici des fabriques confidérables de draps; on compte plus de 2,410 vignobles; mais ils ne dont lient qu'un vin fort aigre. 5. L'églife de S. Pierre et S. PauH le château. 4. Cette petite ville eft renommée pour des niaiteries, dont les mauvais plaifans le. plaifent de charger les habitans. 5. Le bejui château de Pomsdorf ; les fabriques de draps» VII. L' A L L E M À G N-Ev Obfervations locales. 6. Petite ville renommée pour fes tourbes et fes Toimres et eafofies.' I 7. V. tableau, |% Route Je BerHn 'es , par Magdebourg t_ Halberfladt > Minden, Uppp.y.dt et \¥ejd. pofies. Noms* P.eftvs, Noms. s. ï. Potsdam. 3 s Luhden. Grofsenkreuz. ? "4. 5. Minden., 2. Brande- » . Gohjeld. bourg» * 6. Hcrford. If Zielar. n. liielefeld. Hphenziaz. a fUtberg. i. Lippltadt, 3, Magdebourg. Wansleben. fluldrop. * Heimersleben. X \). Hamm. ^ Halberfadt. Liebnen, 1 Ziily. Horenbourg. l Olfen. Burbaum, 1 Beinum. . 10. Wefel. II Netlingen, | i 11. Xanten, 2 Steuerwaldc» Calcar. a, Mehle. x i2. Qêves. X rîobnfen, Oldcndorf. : | 36J- P. 73 M. f ■ [Obfervations locales. V. No. 73. • La niiufon des invalides; la caféine; le pont fur la Havel; Iv^life de Ste, Catherine, remarquable pour fon antiquité, la bibliothèque, fes fonts baptismaux; 1. 2. Obfervations locales. m-Mix",' la cathédrale à Bug - Brandebourg et les tableaux de Lucas Kranach; le collège des nobles, et les antiquités du cloitre etc. On jouit d'une belle perspective de la montagne de Harluug. 11 y a à Brandebourg, deux clubs; les étrangers y doivent être introduits par un. membre. Rekahn, célèbre par l'école que M. de Rochow y a établi, et qui n'eft qu'à une petite lieue de la ville, mérite bien que l*oa y falle une excurfion. 3. V. tableau. 4. V. tableau. 5. V. No. G5. 6. L'églife de S. Jean - le - baptifte : (le crucifix ; la corps et le gobelet duduc Wédékinde ; la tour eft haute de 400 pieds. Le tombeau de Wédékinde eft dans l'églife d'Enger, ville à 2 lieues deHerford). A Blinde à 2| lieues de Herford, il y a des eaux minérales. rj. Les églifes de Ste. Marie, et de St. Nicolas, et le couvent des Franciscains, font des beaux bàtimens publics. Bielefeld eft renommé par fon commerce en toiles et en fils. La toile la plus fine vient de ^Jfoellen-beck, et le fil le plus fin, fe file dans la paroiilé d'IJfeL horft. Les blanchifleries de Bielefeld égalent celles do Harlem. Il y a un grand nombre d'autTes fabriques à Bielefeld. Les environs fons eharmans, et riches en jardins et promenades agréables. Brakwede eft le lieu de plaifance des habitans de cette ville. 8. Les fortifications; la maifon du négociant ^jaques zur Halle, bel édifice. g. L'églife paroiffiale;. le collège; les blanchifleries. Les jambons, connus en Hollande fous le nom ÀeHatnntes, font recherchés. Obfervations locales. *0. V. No. 16. 11. V. No. 1. des routes tle la Hollande. îfi. Le château ; l'hôtel cle ville, et la haute tour du fommet duquel on découvre plus de24villes; l'hôtel du gouvernement; les deux marchés, où l'on a des points de vue charmans; l'école des filles; plufieurs fabriques, de foie, de moulfeline, de tabac, d'ouvrages en laiton etc. Dans les environs il y a plufieurs promenades et lieux de plaifance charmans; tels que le jardin royal; le parc; (fur-tout la galerie et le Sternberg) la fafanderie; le Freudenberg, et le petit bois, où l'on trouve la tombe du prince Maurice de Nalfau - Siegen. 78* Route de Berlin à Danzick et Koenigsberg. Pojles. Noms. j Pofies. Noms. Berna u. 5. Marienbourg. Neuftadt. 1 2 6. Elbing. 1* Angermunde» 1 ' Truntz. I 1. Schwedt. li 7. Braunsberg. 1 2. Koenigsberg. 1 Hoppenbouch, if i Bahn. 3. Brande- Pyritz. i bourg. 1 1 5 Stargard. 1 if l< j. Koenigsberg. 38» , i. Danzick. Il • \ *< • * a - ir 45 p. 1 Dirfchau. jj 86 M. j Obfervat ions locales. t. Le manège; l'hôtel de ville; le jardin du feu margrave et le parc; la promenade à Heinrichsluji;r le château de plaifance, Mon plaifir. a. Petite ville dans une fituation charmante. 8!* L * A L L E IVf AGN&' Obfervations locales, §. V. No. 56. 4. V, No. 56. 5. Le château eft digne de l'attention dû .voyageur, à caufe de fon antiquité refpectable; le pont lu* la Nogat eft long de 539 pieds. 6. Cette ville fait un grand commerce, en grains, laine de Pologne, potaife, toiles, plumes, filalfe etc; 11 y a auffi une fabrique d'amidon. L'hotel de ville, le Junkernhof, et une haute tour découpée comme de la dentelle, font à remarquer. 7. Le collège des ci-devant Jéfuites eft un bel édifice, I5raunsberg eft la réfidence de l'évêque d'Ermland. 8. Presque tous les habitans vivent de la pèche* q, . Vi tableau; 70. Route de Koenigsberg à Marienwerder. Tcfl*S: Noms. Polie s. Noms» i# Brandebourg. ■£ Riefen- ourg. 2 Heiligenbeil. 2. Marieirwet* X 2 Hammerftorf. der. SchoenHies. ia| P. 24* Mi H 1. Pr. Holland. j Pr. Mark. | Obfervations locales. t. Cette ville fe prélente très-bieri avec Test cet* les rues, fes églifes, jardins, maifons de plaifance. 2. C'eft une ville bien bâtie;. La grande cathédrale renferme plufieurs antiquités; le château efik très-val te. t VU* L ' A L L fi Al A G N E. go. . Route de Marientierder à Tkorn. fis Pojles. S* Noms. i. Graudenzi CulmTee* Pojles. | AW î-j 2-, Tkorn. 6f P i5M. I Obfervations locales. i. Les nouvelles fortifications méritent d'être Vues; il 7 d ici uri collège des ci - devant Jéfuites. 3. V. Itinéraire de routes de Pologne. Si* Route de Koenigsberg à Memeî, Pojles. 1 a 2 2 a Noms. Hohenrade» Tapian. Taplakert. Ihfterbourg. OnSvethen: i. Tïlf.t. Noms. Szbmitkemm» 2 Heidekrug. Proekuls. 3. Même!. Obfervations locales. t. Ville conGdérable, qui fait un g*and commerce en grains, bois etc. 2. C'eft un bourg allez • considérable. S. L'églife de la garrtifon; les deux arfenauxj l'hôtel du commandant. Le port eft très - fur.. 2 v*H. L'ALLEMAGNE. g2. Rottfe de Berlin à Stettln, Noms. Oranienbourg. Zehclenick. Hernelin. i, Prenzlow. Pofies. 2 IO P. 20 M. Noms. Loeknilz. 2. Stettin. Obfervations locales. 1. L'églife de Ste. Marie; la bibliothèque fondée par M, d'Arnim; le lac d'Uker, qui abonde en poiflbns. 2. Population. 21,000 h. Les fortifications; l'églife de Ste. Marie et fa tour, haute de 348 pieds j l'églife de St. Jacques; l'églife du château, où il y a le» tourbes et les portraits des ducs de la Pommeranîe; la maifon de force; le collège académique et fa bibliothèque; les collections qui appartiennent à la loge des francs - maçons ; le cabinet d'hift. nat. de M. Mayer; le port qui fourmille des vaiffeaux; font les objets principaux de curiolité. Les remparts, et la place où monte la garde, fervent de promenades agréables. JJ. y a des fabriques confidérables à Stettin, Pofies. 10 t'I 2 $3. Route de Berlin à Stralfund. Noms» 1. Stettin. Falkenheyde. Ukermund. 2. Anklam. Pofies. 2 2 UJ P. 38M. Noms» 3. Greifswald* 'f, Stralfund. VIL L'ALLEMAGNE, 8l, Obfervations lo calas. 1. V. No. 82.. 2. Petite vilie très-commerçante, le port efi rempli de vai/Teauv. 5. Chez M. Wilhelmi : bonne auberge. L'églife de St. Nicolas et les bàtimens de l'univerfité fondée en i456, font des édifices remarquables. La bibliothèque et les cabinets et collections de l'univerfité, fixeront l'attention des voyageurs connohTeurs. Il y a ici une fociété littéraire. Les remparts et les bois d'Eldena, offrent des promenades charmantes. On fait auffi des petites courfes en bateau à Wick, où eft le port. La faline, près de Greifswaldc, eft très - confidérable. 4. V. tableau des villes de Suède. 84. Route de Berlin à Guftrow et Butzow. Noms. Malchin. 3. Guftrow. ,. Butzow. Obfervations locales."' 1, Il faut payer cinq milles, quoique ce ne fuient que quatre; à caufe de la pofte royale. On peut auffi palfer par Rfieinsberg, à Guftrow. RJieinsberg eft célèbre par les embelliffemens que le prince royal Henri de Pruflè vient d'ajouter au château et aux jardins de Frédéric le grand. 2. Cette ville ne date que de 1703, C'eft ici la réfidence du duc. Oiiidc des Vojâf. tau. U, FLT 3. On Pofies. 2* Noms. 1. Oranienbourg. Zedenick, Furftenberg. 2. Neu-Stre-litz. Pofies. 3 2 2 x4* P. 29 M. Obfervations locales, o. On peut voir le château et l'églife collégiale; on fait des promenades en bateau à l'isle de Lehnlujî. Les bralferics de cette ville font renommées. Ceux qui aiment les reftes des grands hommes et les anecdotes qui les concernent, trouveront de quoi le Satisfaire dans la petite ville de Gitfîrow. Charles XII. à fon retour de Turquie palfant par cette ville, le maître de pofte, homme emporté et rien moin» que porté pour la Suède, lui relu fa non feulement des chevaux, mais il s'oublia même jusqu'au point d'appeller le roi et During fon gentilhomme des voleurs de grands chemins. La feule chofe qui lui plût dans le monarque étoit un grand manteau blanc qui l'enveloppoit. Après bien des groftiéreté» arrivent enfin les chevaux et les poftiilons, qui le menèrent à la pofte fuivante. Apeineleroi y fut-il arrivé qu'il remit fon manteau au poftillon, en lui difant: „porte ceci à ton maître et dis lui, que le roi de Suède n'a rencontré nulle part, un maitre de pofte auffi malhonnête qu'à Guftrow. " Les bienfaits gagnent les coeurs. Le maître de pofte prit dès l'inftant le parti de la Suède, et le manteau blanc de Charles XII. fera encore long-tems conferve clans fa famille avec plus de foin qu'une relique. 4. 'A l'aigle noir, bonne auberge. De Butzovy à Wismar, 4 milles. Il y a ici une univerfité, qui pofTède une bibliothèque nombreufe. VU. L'ALLEMAGNE g y. Route de Berlin à Hambourg. Fojles. Noms. *f Boetzo. 2 Fehrhellin. Kyritz. If Kleezke. 1 Perleberg. i. Lenzen. Pojles. if 2 li Lubthen. Boitzenbourg. Efchebourg. 2. Hambourg, i£| P.| Obfervations locales. i. Dans une Iituation charmante. l'Elbe en bac. £. V. tableau. On paiïe -Po/?«. 7i *f 86. Rottfe