Razprave in gradivo, Ljubljana, March 1986, No.18 Ferruccio Clavora UDC376.744(450.365-86356 SLORI, Cedad/Cividale Italy L'ENSEIGNEMENT BILINGUE EN BENECIA, OPTION POUR UNE POLITIQUE EDUCATIVE DESALIENANTE* De nombreux documents indiquent comment, dans un passé récent, le slovéne était la langue universellement utilisée agns la “Slavia fruilana” (ou "Slavia veneta" ou encore "“Benecia")* comme moyen de communication spontané à l'intérieur de la communauté. Une récente recherche“ confirme qu'encore actuellement plus de 90% de la population utilise régulièrement le slovène dans les rapports familiaux et sociaux. L'effort des institutions de l'Etat, depuis 1866, date de l'annexion à l'Italie, d'assimiler les slovènes de la Benecia n'a eu que des effets très limités tant que la communauté est restée compacte numérique; une distribution normale de la population par tranches d'âge; une cohésion interne fondée sur les traditions ancestrales et une culture particulière; une civilisation rurale, relativement pauvre mais autosuffisante et pour cette raison mieux protégée de l'agressivité de la culture dominante; un système d'interrelations qui exaltait la solidarité et le sens d'appartenance qui trouvait ses racines dans l'essence profondément chrétienne de la culture locale. Ce peuple aurait trouvé en lui la force de s'adapter aux exigences des temps systématiquement privé de ce qui a caractérisé son histoire: sa culture et son autodétermination. Aux slovènes de la Benecia ne font certes pas défaut ni l'intelligence (entendue comme capacité d'adaptation aux conditions réelles pour les modifier) ni la capacité d'entreprendre; mais en tant que groupe social il s'est développé jusqu'au moment où il a pu gérer son autodétermination et rester maître de sa culture. La complexité des problèmes et des processus historiques, économiques, culturels et politiques des derniers cent ans a fortement pesé sur ces slovènes. Confinés dans un cul-de-sac, sans possibilités réelles de développer une vie digne de ce nom, ils ont cherché à en sortir: et les meilleurs sont partis les premiers. Les slovènes de la Benecia sont aujourd'hui partout, disséminés, en une diaspora sans limites géographiques. Il serait important de pouvoir consacrer plus d'espace a l'histoire des slovénes de la Benecia pour fournir plus d'éléments de compréhension, pour mieux évaluer la situation actuelle, mais cela mériterait un “paper” à part, et ce n'est pas possible dans le cadre de ce Séminaire. Je me limite par conséquent à fournir une brève mais suffisante bibliographie à ce sujet. * Original: French 351 Razprave in gradivo, Ljubljana, March 1986, No.18 Le problème de l'institutionalisation de l'enseignement de la langue slovène est ressenti comme essentiel pour quiconque observe l'évolution du processus d'assimilation des slovènes de la Benecia, Une fois disparu, ou pour le moins, fortement limité, le rôle du clergé, qui pendant de nombreuses décennies a été l'unique véhicule de transmission, promotion et renouvellement linguistique, tout le poids de la continuité culturelle et linguistique est retombé sur la famille. Tant que la famille restait unie ou que les flux migratoires s'orientaient vers les pays européens et d'outre mer, l'unité du langage restait intégrale et répondait pleinement aux exigences de communication locale. Même l'école, maternelle et primaire, n'influençait’ que partiellement le mode d'expression traditionnel de la population. Le slovène, dans sa forme dialectale locale restait le moyen de communication universellement utilisé; l'italien étant ressenti comme une valeur étrangère à la communauté, utile pour les rapports externes. Même celui qui rentrait après de longues périodes d'absences et avait tendance à s'exprimer dans un code linguistique italianisant se retrouvait en nette minorité et était par conséquent tenu à s'adapter à la forme d'expression dominante, qui restait le slovène. Dans les dernières 15-20 années, la situation s'est radicalement transformée, et non seulement par l'effet de la diffusion de masse de la radio et de la télévision (italienne). C'est à cette période que se développe brusquement l'économie du Frioul attirant dans ses entreprises la main-d'oeuvre restée disponible dans la montagne slovène. Naît et se développe le phénomène de la "navette" qui concerne plus de 40% de la main-d'oeuvre locale. Ce nouveau mode de vie, cette adaptation ultérieure aux exigences de survie, font assumer aux phénomènes linguistiques des processus évolutifs bien différents de ceux qui s'étaient vérifiés précédemment. La première grande transformation est l'entrée en crise du système endogame, tradition séculaire des slovènes de la Benecia. Un pourcentage croissant de familles s'apparente à des membres de la majorité italienne. Un nombre considérable de jeunes s'installe dans la plaine frioulaine, pas loin de la communauté d'origine avec laquelle ils maintiennent de fréquents rapports, contractent des mariages et constituent des familles culturellement mixtes, où prédominent, pour ne pas dire s'imposent, la langue italienne ou le frioulan. Ce sont ces familles, qui à l'occasion de leurs visites obligent pratiquement les locaux, avec lesquels ils entrent en contact, à parler la langue de la majorité. C'est ainsi que de plus en plus, dans les familles slovènes on parle l'italien mal, avec de fortes inflexion et l'intonation dues à la matrice locale, mais italien. En outre, il ne faut pas sous-évaluer le fait que le respect craintif que le slovène de la Benecia porte vers son hôte, a instauré un mécanisme de prudence préventive qui l'amene porte à s'exprimer automatiquement en italien en présence d'une personne peu ou pas connue. Razprave in gradivo, Ljubljana, March 1986, No.18 A ces phénoménes d'ordre psychologique vont s'ajouter ceux de nature plus proprement linguistique qui concernent l'évolution de la langue locale due à l'italianisation forcée à l'école, à la pénalisation des enfants qui parlent le dialecte 4 l'école, au dépérissement du langage quotiden qui de plus en plus emprunte à la langue italienne les vocables qui lui font défaut. Dans cette phase, le caractère inadéquat du dialecte slovène local (langage hautement spécialisé et extrêmement riche dans le domaine de la vie domestique et rurale) à garantir, à l'intérieur même de La communauté un niveau de communication suffisant, devient évident, et cette prise de conscience contribue à le dévaluer ultérieurement aux yeux même de ceux qui en sont les porteurs et principaux utilisateurs. Face au désastre démographique et linguistique qui tend à l'anéantir, confrontée à l'ignorance subjective et objective des racines historiques de sa culture et de ses traditions, la communauté de La Benecia pose et se pose la question fondamentale du rapport entre la langue et son identité. Toutes les structures qui pendant plus d'un siècle avaient permis aux slovénes de la Benecia de maintenir leur langue ont été anéanties par la pression de la politique assimilatrice du nationalisme italien. Les slovènes sentent aujourd'hui qu'il est urgent de remplacer ces structures par d'autres qui, soulevant la communauté de la pitoyable situation dans laquelle elle se trouve, éliminent le sentiment d'infériorité qui la frappe et établissant un rapport enrichissant avec la langue standard, gratifient l'usage du slovène en lui garantissant des formes expressives valables et universellement praticables. Cette structure ne peut être qu'une institution qui opère en profondeur et durablement, c'est l'école. Une école qui tout en étant l'expression du pouvoir de la culture dominante, reconnaisse à La langue slovène la dignité qui lui revient. De l'école maternelle aux plus hauts degrés de l'instruction, il s'agit de réaliser une école qui valorise les réelles potentialités de la culture locale, les transcende dans leur rapport avec la culture du monde slovéne plus vaste, concrétisant ainsi le dépassement de la dichotomie psychologique dans laquelle se trouvent les jeunes et plus encore les adultes de cette communauté. Le réle du langage est fondamental dans l'organisation des processus mentaux. Le degré de perfection et d'organisation, la quantité et la qualité du langage donnent la capacité de comprendre le monde, mesurent la capacité de communication et déterminent le degré de la demande et de la satisfaction des propres besoins et désirs. Le langage est à la base de la maturation de l'homme, dans un rapport directement proportionnel, où le niveau atteint par le premier définit le degré de l'autre. 353 Razprave in gradivo, Ljubljana, March 1986, No.18 A ce propos se posent toute une série de problémes qui touchent au domaine de l'acquisition du langage en général, mais se spécifient particuliérement dans un milieu bilingue (plurilingue) par rapport au contexte social dans lequel vit l'enfant, depuis la naissance. Quels problémes se posent lorsque dans la période évolutive, interagissent deux ou plusieurs codes linguistiques? Quelles sont les conditions d'acquisition du langage dans un système d'égalité de deux ou plusieurs codes? Quels effets produit, dans l'acquisition du langage et dans le développement général de la personne, l'oppression linguistique d'une langue sur l'autre? Quelles sortes de mécanismes psychologiques instaure la suffocation progressive de la langue maternelle par la langue dominante, particulierement en absence de formes institutionnalisées de valorisation de la première? La connaissance de deux codes linguistiques reste-t-elle un avantage objectif, en présence de phénomènes sociaux de discrimination où la connotation linguistique minoritaire assume des valeurs sociales négatives? La civilisation occidentale attribue à la connaissance de la langue un rôle sélectif et ce, non seulement dans le cadre de l'instruction scolaire. Que les jeunes des milieux sociaux plus défavorisés fournissent un rendement scolaire inférieur à celui des enfants des classes sociales aisées est un fait acquis. 11 s'agit du rapport entre la réussite scolaire et la stratification sociale. Rendement scolaire insuffisant, répétition, absentéisme, échecs, abandon prématuré de l'école ... sont des aspects différents d'un seul et même phénomène qui semble être l'apanage des enfants des classes défavorisées et qui se traduit très souvent dans ‘un syndrome plus ample et omni-comprehensif: la désadaptation. Dans toutes les zones marginales et sous-développées le phénomène de la désadaptation scolaire atteint des pourcentages sensiblement supérieurs à la moyenne et l'echèc scolaire est, généralement, la conséquence directe d'une connaissance insuffisante de la langue, de la part des élèves. C'est à travers le langage que l'enfant entre en rapport avec le milieu et s'approprie des expériences, des valeurs de la culture dont il est membre. Apprendre à parler d'une façon plutôt que d'une autre ne signifie pas seulement s'approprier d'un certain code linguistique et donc d'une certaine structure mentale, cela signifie aussi acquérir des modèles déterminés de référence dont l'incidence sur l'adaptation à la vie scolaire d'abord, à celle professionnelle ensuite est sensible. Les difficultés de communication et le sens d'extranéité qui en dérive, finissent par se traduire en un manque d'intérêt pour tout ce qui touche au monde de l'école. D'un côté, le milieu dans lequel vit et grandit l'enfant, lié à la culture rurale, ot le moyen d'expression traditionnel est mystifié, présenté comme une 354 Razprave in gradivo, Ljubljana, March 1986, No.18 non-valeur, est vécu comme un symptôme de retard culturel, de l'autre, une structure scolaire qui, loin d'activer les qualités linguistiques et psychologiques de chacun, comme expression authentique de la vie du groupe, impose ses modéles, désapprouvant et punissant ceux qui s'en distancient. La qualité du langage de l'enfant slovène de la Benecia n'est pas reconnue par le système éducatif qui impose au contraire une connaissance abstraite, impersonnelle, froide et non participée, tout à l'opposé de ce qui constitue le bagage émotif de relations, de culture, de vie de l'enfant. La langue et la culture italienne s'abattent sur l'élève avec tout le poids que peut leur donner l'institution de l'instruction obligatoire. Cette pratique anti-éducative ne peut avoir qu'un seul, inévitable effet: celui de l'aliénation ethnique qui se transforme en aliénation, tout court. * * * I1 faut, à ce point, me référer aux études réalisées en 1979 et en 1982 par le SLORI, et déjà indiquées au début, sur les problèmes d'identification des enfants slovènes de la Benecia et sur une hypothèse d'école désaliénante. Le temps à ma disposition dans le cadre de cette communication ne me permet de fournir que quelques indications de caractère général sur les résultats de ces études limitées, je le répète à la situation scolaire en Benecia. a) Ecole sélective et sélection occulte Les données relatives à l'echèc scolaire révèlent un pourcentage d'échecs sensiblement supérieur au pourcentage national: pour l'année scolaire 1979-1980, le pourcentage de “non admis" à la classe supérieure pour les écoles moyennes inférieures de San Pietro al Natisone a été de 27,5%, et pour l'année scolaire 1980- 1981, de 28,2% avec des pointes de 38,1% d'échecs pour certaines Classes. La moyenne pour l'ensemble de l'Italie est de 8,54. D'autres données intéressantes nous sont fournies par le Recensement Général de la Population de 1981. Pour la Benecia nous trouvons un licencié universitaire sur 106 personnes et un analphabéte sur 110 personnes. Pour la province de Udine le rapport est respectivement de 1 sur 47 et de 1 sur 137. b) Politique scolaire illégale Les considérations exposées ce-dessus sur l'évaluation négative d'un pourcentage élevé de la population sur la connaissance et l'usage du dialecte slovène sont confirmées par ces recherches. Malgré les circulaires ministérielles sur la nécessité du lien pédagogique milieu-enfant, l'école en Benecia continue à transmettre un message sur la qualité de la culture locale la présentant comme un handicap réel pour la promotion culturelle et sociale de l'élève. Il n'est pas rare, encore aujourd'hui, de voir des enseignants infliger des punitions aux enfants qui se laissent échapper un mot en slovène durant l'horaire scolaire. 355 Razprave in gradivo, Ljubljana, March 1986, No.18 c) Langue et culture minoritaire comme handicap et sentiment d'infériorité En Benecia l'identification ethnique comporte un coût psycholo- gique et social. Pour s'affranchir de cette situation il ne reste que le mécanisme de l'indentification avec l'agresseur. Ainsi, l'insécurité produite par la conscience de la diversité ethnique est compensée par le sens de sécurité qui provient de l'adapta- tion aux modèles de la majorité. L'adaptation à tout prix, comme exigence de survie, en définitive se révèle comme processus irréversible d'autodestruction: chercher ou accepter d'être autre de ce que l'on est, c'est-à-dire se nier comme sujet. L'école loin d'être un instrument de promotion humaine, devient en Benecia l'élément déterminant et primordial du projet d'anéantissement des valeurs culturelles autochtones et de l'assimilation des slovénes: une école légalement anticonstitutionnelle. * * * Si le langage est non seulement l'instrument pour parler de la realité mais aussi pour la transformer et la construire et si les caractères sémantiques et grammaticaux d'une langue modèlent la vision du monde de celui qui la parle, l'on pourrait conclure que le slovène de la Benecia, contraint par les conditions historiques et politiques, au travers sa langue maternelle ainsi malmenée, se construit une réalité sub-normale. Il n'est pas étonnant, par conséquent, qu'il refuse cette réalité et qu'il cherche à s'identifier avec l'agresseur, qu'il accepte, enfin, comme une libération, son aliénation ethnique. Seulement ceux qui s'affranchissent de ces conditionnements, qui approfondissent les motivations de leur comportement et de la société dans laquelle ils vivent, décident du sens de leur propre action et deviennent porteurs d'un projet alternatif et acteurs du changement social. Ces acteurs du changement social en Benecia sont depuis deux ans engagés dans une expérience éducative alternative, originale avec l'institution d'une école maternelle privée, bilingue. Le programme qui est différent de celui des écoles maternelles slovènes des provinces de Trieste et Gorizia, se propose de partir des connaissances linguistiques réelles des enfants (dialecte slovène et italien) pour arriver à une connaissance de la langue standard slovène et de la langue italienne. Ce système permettra une insertion aisée de ces enfants tant dans les écoles slovènes de l'Etat de Gorizia que dans les écoles italiennes de la Benecia, et ce en attendant la loi de tutèlle des slovènes en Italie que le Parlement italien approuvera tôt ou tard. Les activités suivent grosso modo les indications ministérielles pour les écoles maternelles de l'Etat, et se développent avec l'usage du dialecte slovène (prédominant dans les activités libres et informelles) à partir duquel on procède à l'acquisition des langues slovène et italienne (dominantes dans les activités guidées). 356 Razprave in gradivo, Ljubljana, March 1986, No.18 Les enfants (actuellement une quinzaine) sont suivis par deux enseignantes diplomées qui s'alternent hebdomadairement, une le matin, l'autre l'après-midi, avec trois heures de présence simultanée, dans la période centrale de la journée. Pour donner aux enfants des points de repères précis, une des enseignantes s'occupe exclusivement des activités en langue slovène, l'autre exclusivement de celles en italien; les deux utilisant le dialecte local de manière à garantir une légère prédominance du slovène sur l'italien, L'initiative, qui ne peut évidemment être considérée comme une solution définitive pour la scolarisation des enfants slovènes de la Benecia, est actuellement auto-financée et par conséquent gravement limitée dans ses potentialités de développement. L'expérience, au-delà de sa valeur pédagogique expérimentale, représente de toute façon une démonstration de la possibilité de mettre en pratique ce genre d'éducation, même dans une société gravement handicapée comme l'est la Benecia d'aujourd'hui. Cette expérience constitue de toute façon un message d'espoir et une invitation concrète aux autorités à résoudre, pour le mieux et dans le plus bref délai, toute la problématique des slovènes en Italie et en particulier de ceux de la province de Udine. Notes 1. Les slovénes d'Italie habitent aujourd'hui 35 communes des provinces de Trieste, Gorizia et Udine de la Region Autonome Friuli-Venezia Giulia: les 6 communes de la province de Trieste, 8 communes (Dolengna del Collio, Gorizia, Savogna d'Isonzo, Doberdé del Lago, Ronchi dei Legionari, Monfalcone) de la province de Gorizia et 21 communes (Pontebba, Malborghetto- Valbruna, Tarvisio, Resia, Lusevera, Taipana, Montenars, Tarcento, Nimis, Attimis, Faedis, Torreano, Pulfero, Savogna, Grimacco, Drenchia, San Pietro al Natisone, San Leonardo, Stregna, Prepotto, Cividale) de la province de Udine. Alors que les slovénes des provinces de Trieste et Gorizia sont reconnus et protégés, en vertu de traités internationaux, ceux de la province de Udine ne bénéficient d'aucune tutéle puisque l'Italie ne veut pas encore reconnaître leur existence en tant que communauté ethnique et linguistique slovène. Les termes "Slavia italiana," "Slavia veneta," "Slavia friulana” ou "Benecia" désignent les slovénes des vallées du Natisone, du Torre et de Resia qui,-ont eu un commun destin historique sous. le Patriarcato d'Aquileia, la République de Venise, la domination autrichienne pour enfin passer sous l'Italie en 1866. Les slovènes de la Val Canale, comme ceux de Trieste et Gorizia entrent à faire partie de l'Italie en 1920 suite au Traité de Rapallo. Pour traiter des problèmes identiques des slovènes des Vallées du Natisone, Torre, Resia et la Val Canale on utilise généralement l'expression slovènes de la province de Udine. Lorsqu'on parle de Benecia on se réfère généralement aux slovènes des autres vallées (Natisone, Torre, Resia) même s'il arrive souvent que sous le terme "Slavia" on s'en tient strictement aux slovènes des Vallées 357 Razprave in gradivo, Ljubljana, March 1986, No.18 du Natisone, (voir Carlo Podrecca qui sous le terme Slavia = Schiavonia se référe aux sept communes de ces vallées). La politique italienne envers les slovénes de la Slavia a été définie par le "Giornale di Udine" du 22 novembre 1866: "Questi Slavi bisogna eliminarli - ces Slaves, il faut les éliminer." 2. Voir Ruttar, Riccardo, Problemi di identificazione in bambini sloveni della provincia di Udine; tesi di laurea in psicologia dell'età evolutiva, Torino, 1979. Quale scuola in Benecia; Quale scuola in Benecia, SLORI, Cividale, 1982. 3. Popolazione residente 1871-1984 Communi 1871 1881 1901 1911 1921 1931 1936 1951 1961 1971 1991 1984 Drenchla 1.036 1.278 1.389 1.424 1.562 1458 1.285 1.392 1128 590 397 335 Grimacco 1.324 1.560 1.570 1.678 1.780 1,621 1.543 1737 1645 929 766 720 Puitero 3.256 3.492 3.779 3.991 4066 3854 3681 3735 3.306 2.237 1.832 1693 8. Leonardo 2188 2382 2639 2623 2637 2424 2222 2283 2077 1.375 1.236 1196 $. Pietro al Mat. 2811 3182 3313 3525 3544 3.039 3077 3.088 2842 2331 2060 2099 Savogna 1820 2.017 2078 2.026 2143 2.044 1.867 2077 1741 1.226 1,029 945 Stregna 1616 1.710 1.805 2.000 1908 1908 1.722 1883 1.554 952 731 681 14.051 15.621 16.573 17.267 17.840 18.359 15.397 16.195 14.293 8.849 6.051 7.669 POPOLAZIONE TALIA 273300 28953420 12965506 35 SAS BE AAS OOD 41651617 42993602 47515537 506270 SA VIABME SE 556 811 4. 1) Carlo Podrecca, La Slavia italiana, Fulvio Editore, Cividale, 1884. 2) Carlo Podrecca, La Slavia italiana:Polemica, Fulvio Editore, Cividale, 1884. 3) Pasquale Guion, La gente delle valli del Natisone, Arti Grafiche Friulane, Udine, 1974. 4) Olinto Marinelli, Guida delle Prealpi Giulie, ristampa da Atesa Editrice, Bologna, 1977. 5) Autori vari, La storia della Slavia italiana, Editoriale Stampa Trieste, 1978. 6) Autori vari, Linee per larinascita ed un diverso sviluppo della Slavia friulana, Editoriale Stampa Triestina, Trieste, 1980. 7) Autori vari, Cattolici e questione slovena in provincia di Udine, Societa Cooperativa Editrice DOM, Pulfero, 1984. 8) Ferruccio Clavora, Sloveni della provincia di Udine: perché la tutela? Società Coop. Editrice DOM, Pulfero, 1985. 358 Razprave in gradivo, Ljubljana, March 1986, No.18 9) Perruccio Clavora e Riccardo Ruttar, La gente non vuole, alcune note per una miglior conoscenza della situazione degli sloveni della provincia di Udine, Soc.Coop. Editrice DOM, Pulfero, 1985. 10) Autori vari, La Benecia ad una svola: emarginazione o sviluppo, Editoriale Stampa Triestina, Trieste, 1985. 11) Ferruccio Clavora e Riccardo Ruttar, Sloveni ed emigrazione: il caso delle Valli del Natisone, Zveza beneëkih izseljencev, Cividale, 1985. 12. Paolo Petricig e Valentino 2. Simonitti, La comunita slovena del Friuli, Editoriale Stampa Triestina, Trieste, 1974. 13. Simon Rutar, Bene&Ska Slovenija, Blasnikova Tiskarna, Ljubljana, 1899. 359