Les praenéanderthaloides et les postnéanderthaloides et leur rapport avec la race du Néanderthal. Kazimierz Stolyhwo — Krakow 1. Définition du caractčre morphologique du type néanderthalien. La notion du type néander- thalien, spécifique pour un grou- pe de l'homme fossile, s'est formée graduellement ŕ partir de la seconde moitié du XIX sičcle, c'est ŕ dire depuis qu'on a trouvé les restes de l'homme fossile ŕ Néanderthal en 1856. Bientôt aprčs la découverte des restes de Néanderthal et que l'on ait avancé la concep- tion, qu'on a ŕ faire avec un re- présentant d'une race humaine fossile, plusieurs savant ont mis en doute l'existence d'une race pareille, dite race néandertha- lienne, avant męme que cette no- tion ait acquis droit de cité. No- tamment, sous l'influence de R. Virchow, on a voulu consi- dérer la trouvaille de Néander- thal comme les restes de l'hom- me actuel, défigurés par suite de facteurs pathologiques. Ces objections se sont formées par suite de l'impossibilité de définir strictement la stratygraphie de cette trouvaille. La notion de la race néanderthalienne devait lutter avec de sérieuses difficultés non seulement par suite des défauts dans la définitions de la stratygraphie de la découverte de Néanderthal, mais aussi par suite d'une appréciation fausse et parfois tenden- Kazimierz StoJyhwo 148 Kazimierz Stolyhwo — Krakow: cieuse du caractčre morphologique des restes de Néandterthal. Car certainement les appréciations de ces restes par Oratio- 1 e t, H a r t m a n n, P r u n e r B e y, W i r c h o w et autres, étaient tendencieuses. Grace aux études ultérieures des savants et surtout des études de Fraipont, Lohest, G. Schwalbe et Boule (1923), basées sur les nouvelles découvertes de Spy, de la Chapelle aux Saints et aussi sur le contrôle des restes de Néanderthal, les idées fausses des premiers oppositionnistes ont été démontrées et de cette maničre l'existence des Néanderthaliens en caractčre d'un groupe racial distincte a été clairement établie. Un certain ensemble spécifique des caractčres anthropolo- giques qui paraissent dans ce groupe racial et le distinguent des autres groupes humains sert de base ŕ la diagnose du type néan- derthalien. Parmi les caractčres de cet ensemble comme les plus importants figurent certainement les Tori supraorbitales, le men- ton fuyant et la platycephalie. Les deux premiers caractčres sont spécifiques pour les Néanderthaliens tandis que le troisičme ne l'est pas, mais il se présente aves une intensité, qui ne se rencontre chez aucune autre race humaine. Si l'existence du groupe racial néanderthalien est déjŕ actuel- lement reconnue par tous les antropologues et l'ensemble de ses caractčres mentionnés ci-dessus est admis spécifique pour ce groupe, néanmoins les disputes concernant les nouvelles que- stions liées avec le problčme de la race néanderthalienne durent touj ours. Malgré un énorme progrés dans le développement de nos connaissances de l'homme fossile le rang dans la classification systématique du groupe néanderthalien reste jusqu'ŕ présent contestée et diversement interprétée par différents savants. Dans le communiqué présent je désire présenter sur le fond des idées des autres auteurs, mes idées basées sur les résultats des études concernant ce problčme et poursuivies depuis nombre d'années. 2. Le rang du groupe néanderthalien dans la classification systématique de la famille H o m i n i d a e. Une question de principe, qui se rattache ŕ la systématique du groupe néanderthalien et qui interesse la totalité des anthro- Les praenéanderthaloides et les postnéanderthaloides et leur rapport. .. 149 pologues est la question si ce groupe peut ętre compté dans la catégorie systématique nommé espčce Homo sapiens. Or, comme nous le savons, les avis concernant ce sujet étaient et sont restés bien partagés. Notamment certains savants considčrent le groupe néander- thalien comme une forme tellement différente de l'homme con- temporain, qu'ils l'excluent non seulement de l'espčce Homo sa- piens, mais męme du genre Homo. Tel, par exemple, Giuseppe S e r g i comptait le Néanderthalien parmi un genre ŕ part du Paleoanthropus, en soulignant par lâ, que les différences entre les Néanderthaliens et l'homme actuel sont si importantes qu'elles doivent męme ętre considérés plus grandes que les différences entre espčces. Il est vrai que G. Schwalbe (1923) et M. B o u 1 e (1923) se sont décides ŕ placer le Néanderthalien dans le genre Homo, mais dans une espčce d'homme tout ŕ fait ŕ part de l'espčce Homo sapiens, notamment G. Schwalbea formé pour le groupe néanderthalien une espčce distincte Homo primigenius et M. Boule l'espčce Homo neanderthalensis. E. von E i c k- s t e d t (1933) forme analogiquement du Homo primigenius seu diluvialis une espčce distincte. Cependant un grand nombre d'anthropologues ont considéré ce sujet d'une maničre tout-ŕ-fait différente. Certains auteurs déjŕ au XIX sičcle, comme Busk, Huxley et Pearson se sont déclarés partisans de l'opinion opposée ŕ celles que nous venons de citer et notamment ils admettaient, que le groupe né- anderthalien appartient ŕ l'espčce Homo sapiens. Cette opinion fut acceptée par plusieurs anthropologues contemporains, et moi aussi, aprčs avoir fait des études conformes ŕ ce point de vue, j'ai dű l'adopter. J'ai taché de démontrer dans certains de mes travaux, qu'il n'existe pas de différences fondamentales entre le groupe néanderthalien et l'espčce Homo sapiens (1908). Je me suis basé dans mes conclusions sur le fait, que les caractčres particuliers que nous envisageons comme les plus caractéristiques pour le groupe néanderthalien ont pu ętre constatés, quoique d'une maničre sporadique, chez les différentes races humaines actuels. De męme il existe une quantité des formes transitoires entre l'intensité de la manifestation de certains caractčres dit spécifiques pour le groupe néanderthalien et l'intensité de ces caractčres chez l'homme actuel. Nous avons donc ŕ faire dans le 150 Kazimierz Stolyhwo — Krakow: cas des différences qui existent entre le groupe néanderthalien et l'homme actuel point du tout avec des différences qualita- tives mais seulement purement quantitatives. En pré- sence de ce fait nous n'avons pas, ŕ mon avis, de motifs suffisa- ment sérieux pour affirmer, que le groupe néanderthalien forme une espčce distincte du Homo sapiens. Ce point de vue, que je viens d'exposer, été appuyé et reconnu comme juste par de nombreux auteurs, tels que Birkner, Hrdlicka (1930), Obermaier (1911—1912), Weidenreich (1928), pour ne citer que les plus connus. Mais il faut avouer, qu'actuellement ce problčme ne peut ętre définitivement résolu. Car étant donné l'état actuel de la science, il nous est impossible en général de préciser la question suivante, qui est fondamentale: quelle différences, quelles caractčres devons nous choisir de base pour établir une classification rationnelle dans les limites de la famille Hominidae. La situation des anthropologues est particuličrement difficile dans les questions concernant les formes humaines fossiles; en les étudiant nous sommes condamnés ŕ nous borner seulement au critérium morphologique de l'espčce et nous savons, que non seulement dans l'anthropologie mais dans les sciences biologiques en général le critérium morphologique, męme complété par le critérium physiologique, — est souvent insuffisant pour servir de base ŕ la délimitation d'une espčce distincte. Combien sous ce rapport sont plus faciles les problčmes systématiques d'ans le domaine de la zoologie et spécialement de la botanique, ou les études cyto - génétiques (le nombre des chro- mosomes, le phénomčne du poliploidisme etc.) suggčrent de nouveaux critériums supplémentaires dans les questions du pro- blčme de la définition des espčces. Certains résultats des études de Karpetschenko (Russie), M ü n t z i n g (Sučde),^ S k a - 1 i n s k a (Pologne) etc., sont trčs intéressants ŕ ce point de vue. Il est possible que les études détaillées comparatives des problčmes cyto-génétiques fondées sur une comparaison entre les races humaines éclairciront la question de la classification du genre humain. Hélas, jusqu'ŕ présent ces études lŕ font défaut; d'ailleurs, elles ne nous seraient d'aucun aide par rapport ŕ l'homme fossile. Suivant Skalifiska (1934). Les praenéanderthaloides et les postnéanderthaloides et leur rapport... 151 3. Le problčme de la différentiation du groupe néanderthalien. a) Race néanderthalienne, prenéander- thaloides et postnéanderthaloides.^ En passent au problčme de la différentiation du groupe -néanderthalien on doit, avant tout, souHgner, que les formes typiques néanderthaliennes - comme les trouvailles de Néander- thal, Spy, la Chapelle aux Saints, Le Moustier, La Ferrasie I et II, La Quina et autres, — se rattachent ŕ l'industrie moustérienne du pleistocčne moyen en Europe et que c'est sur elles que s'est basée la notion primordiale de la race néanderthalienne. Vu une uniformité frappante de ces formes, il me semble juste de conservez le nom de la race néanderthalienne seulement ŕ ce groupe, qui aurait donc le caractčre d'un groupe racial typi- que, — classique — si j'ose exprimer ainsi. Mais sauf ces formes typiques nous connaissons encore d'autres trouvailles, qui démon- trent une forte parenté morphologique avec la race néandertha- lienne mais en męme temps démontrent des nombreux écarts de l'ensemble des caractčres spécifiques ŕ cette race. Certaines de ces formes possčdent un ensemble de traits caractéristiques identique ŕ celui de la race néanderthalienne classique du moustérien de l'Europe, mais développées d'une telle maničre, qu'elles s'écartent encore davantage de l'homme actuel que les formes néanderthaliennes typiques. En męme temps nous trouvons d'autres formes, qui démontrent comme un affai- blissement dans le développement des caractčres dits néander- thaliens et se rapprochent de la constitution morphologique de l'homme actuel. Vű que les formes citées proviennent souvent de trouvailles chronologiquement antérieures ou postérieures ŕ l'époque moustérienne en Europe et comme elles ne sont pas rattachées territorialement exclusivement ŕ l'Europe mais se trouvent sur d'autres continents, la question surgit: quel est le rapport de ces formes au groupe néandertha- lien de l'époque moustérienne en Europe? Cette question soulčve des opinions trčs divergentes qui conduisent parfois ŕ des disputes passionnées. Je ne vais pas ' Le suffixe — o i d e est employé ici pour les formes ou l'on retrouve des ressemblances morphologiques, sans tenir compte de rapports génétiques. 152 Kazimierz Stolyhwo — Krakow: examiner ce problčme d'une maničre détaillée, car je ne pourrais pas épuiser l'immence littérature du sujet dans ce court commu- niqué. Aussi, j'exposerai seulement les motifs de mon point de vue sur ce problčme. Je crois qu'en effet nous ne pouvons ad- mettre dans la catégorie de la race néanderthalienne proprement dite, toutes ces formes qui s'écartent dans des directions diffé- rentes et ŕ un degré divers de l'intensité caractéristique du déve- loppement des caractčres spécifiques de la race néanderthalienne, et qui forment męme parfois des groupes qui ont un caractčre de races distinctes. Toutes ces formes possčdent néanmoins un ensemble de caractčres spéci- phiques pour la race néanderthalienne classique exprimé plus ou moins fortement et présentent la męme direction du développe- ment morphologique ce qui démontre sans aucun doute une grande parenté morphologique avec les formes né- anderthaliennes typiques. Aussi je ne vois pas de raison suffisante pour isoler complčtement ces formes du groupe néandlerthalien et en faire des unités particuličres hors des limites de ce groupe. L'existence d'un lien de parenté, d'une base commune des toutes ces formes en question nous permet de les considérer plus au moins proches et appartenent au męme grand groupe d'élé- ments raciaux. C'est pourquoi il me semble juste de reunir toutes ces formes sous le nom de races néanderthaloides et en y incorporant la race néanderthalienne classique de l'Europe créer le grand groupe de races néandertha- lien n e s.^ Toutes ces races occuperaient réciproque- ment et par rapport ŕ la notion du grand groupe de races n é a n d e r t h a 1 i e n n e s plus ou moins la męme position systématique que par exemple les races particuličres européennes et non eu- ropéennes, comme p. ex. la race nordique, la race méditerranéenne, la race arménienne, la race indo-afgane, la race polynésienne etc. occupent entre elles et par rapport ŕ la notion du grand groupe de races blanches. ' La notion du «grand groupe de races neanderthaliennes«, deverait ętre dénommé suivant la terminologie de Montandon: «grande race néander- thaloide«, et suivant la terminologie de v. Eickstedt: «neanderthalider Rassenkreis«. Les praenéanderthaloides et les postnéanderthaloides et leur rapport... 153 L'existence d'un grand nombre de certaines particularités chez les formes distinctes, appartenant au grand groupe de races néanderthaliennes peut ętre considérée comme la conséquence du fait, que ce groupe s'est différenciée en diverses formes locales, conformément au différentes conditions du milieu. Si en outre dans les périodes plus anciennes que la periode moustérienne ressor- tent surtout les formes néanderthaloides dont les caractčres spé- cifiques sont plus accentués par rapport ŕ l'homme moderne que ceux des formes néanderthaliennes typiques, alors nous pouvons les considérer plus primitives que la constitution morphologique des formes néanderthaliennes typiques. Ces formes plus primitives que le groupe néanderthalien classique, qui s'éloignent le plus de la constitution morphologique de l'homme actuel pourraient ętre embrassées sous le nom de néanderthaloides in plus. Voyons quelles trouvailles faites jusqu'ŕ présent y doivent ętre comptées. Dans la catégorie des néanderthaloides in plus il faut repor- ter avant tout la mâchoire de l'Homo Heidelbergensis vu le carac- tčre de sa constitution morphologique, qui s'écarte de celle de la mâchoire de l'homme actuel encore plus que les mâchoires de la race néanderthalienne, mais s'en écarte en principe dans la męme direction. De męme dans la catégorie des néanderthaloides in plus il faut ranger les restes humains de 24 personnes trouvés ŕ Tschou- Kou-Tien en Chine, queDavidsonBlack (1930, 1933, 1934) a dénommé Sinanthropus pekinensis et von Eickstedt — Praehomo sinensis (1933). Ces restes, de męme que la mâchoire de Mauer, possčdent sans aucun doute une constitution morpho- logique plus primitive, que la race néanderthalienne, mais elles démontrent cependant aussi une forte ressemblance avec les particularités caractéristiques pour cette race. Je pense donc qu' Aleš Hr d licka (1930) a défini avec raison la découverte du Sinanthropus pekinensis comme une forme néandertha- 1 o i d e, qui présente seulement une déviation dans le sensplusprimitif. Le crâne de Steinheim sur Murr en Allemagne doit ętre aussi reporté ŕ la catégorie des néanderthaloides in plus, car il démon- tre, ainsi que les trouvailles précédentes des propriétés plus pri- 154 Kazimierz Stolyhwo — Krakow: mitives encore sous le rapport morphologique, que la race néan- derthalienne. Quant ŕ la fameuse trouvaille du Prof. Gorja- novic-Kramberger (1906) ŕ Krapina en Croatie, des débris de squelettes de 10—12 personnes, qui, — bien qu'ils se rappro- chent tellement sous le rapport de leurs propriétés morphologi- ques aux formes typiques neanderthaliennes, que certains au- teurs comme Boule etHans Virchowp. ex. les rapportent directement ŕ la race néanderthalienne, — font voir certains écarts, surtout en ce qui concerne le caractčre de la morphologie des Tori supraorbitales. Ces écarts doiverft nous incliner, il me semble, ŕ ranger les restes humaines de Krapina dans la catégorie des formes néanderthaloides in plus. (K. Stolyhwo 1927, 1928) Cette appréciation de restes de Krapina s'impose d'autant plus, que ces restes sont plus anciens, que la race néanderthalienne. C'est un fait frappant, que presque toutes les formes connues jusqu'ŕ présent des néanderthaloides in plus [et toutes celles que je viens de citer precédement!] — proviennent des pé- riodes antérieures ŕ la période moustérienne, — époque ŕ laquelle la race néanderthalienne vivait en Europe. Ainsi p. ex. la mâchoire de Homo heidelbergensis est en général le plus ancien débris de l'homme fossile provenant des plus basses couches du pleistocčne inférieur. La faune qui l'accompagne fait voir d'aprčs le Prof. Boule (1923) la plus stricte affinité avec la faune, qui été trouvée dans les stations chelléennes — c'est ŕ dire la plus ancienne industrie préhistorique sur le territoire français. Si on juge d'aprčs les données stratygraphiques le Sinanthro- pus était une forme moins ancienne, que l'Homo Heidelbergensis, et qu'il vivait dans un milieu avi climat chaud juste avant la période glaciale ou męme ŕ son début dans la formation du loess rouge du pleistocčne inférieur. Le Sinanthropus était contempo- rain du Rhinocéros, de l'Hyaena, d'e Machairodus etc. (F. W e i- d e n r e i c h 1935, 1936). Le crâne de Steinheim se rapporte ŕ l'industrie achélléenne. 11 était contemporain de l'Elephas anti- quus et du Rhinocéros Merckii. Le dit Rhinocéros Merckii appa- raît en outre dans la faune, qui accompagne la découverte de Krapina. Donc malgré certaines difficultés dans la définition exacte de l'industrie du silex de Krapina, qui présente un certain rapprochement avec l'industrie moustérienne, on peut supposer, que cette découverte provient plutôt de la période acheulléenne. Les praenéanderthaloides et les postnéanderthaloides et leur rapport... 155 Le fait, que les néanderthaloides in plus devancent chronologiquement la race néanderthalienne, ainsi que la supposition déjŕ citée de l'existence du lien génétique entre eux et la race néanderthalienne — vu les ressemblances morpho- logiques de ces formes! — suggčrent la possibilité de donner aux néanderthaloides in plus le nom de praenéanderthalo- ides. L'emploi de ce terme ne pourrait évoquer aucune objection si absolument toutes les formes des néanderthaloides in plus étaient antérieures ŕ la race néandertha- lienne. En réalité cependant, les formes des néanderthaloides in plus proviennent non seulement du pleistocčne inférieur (c'est ŕ dire de la période antérieure ŕ l'époque moustérienne) mais aussi du pleistocčne moyen et nous pouvons démontrer leur exi- stence contemporaine ŕ celle des formes néanderthaliennes typi- ques, liées ŕ l'industrie moustérienne en Europe. Notamment nous pouvons citer les restes du fameux Pithecanthropus erectus de Java, provenant des couches du pleistocčne moyen. Le vieilles legendes, qu'attribuaient au Pithecanthropus une trčs grande anti- quité, furent causées par les fausses définitions stratygraphiques de cette découverte faites par E. Dubois, qui rapportait l'âge du Pithecanthropus ŕ la fin du pliocčne, ŕ l'aurore du pleistocčne, ce qui provoqua ŕ son tour diverses opinions sur le problčme quelle place devait on octroyer ŕ Pithecanthropus parmi les Pri- mates. Nous savons donc que certains savants justement ŕ cause de la grande antiquité apparente des restes du Pithecanthropus qui suggérait des doutes, sur l'existence męme de l'espčce humaine dans cette époque, étaient enclins a y reconnaître les restes d'un singe fossile, tandis que d'autres étaient portés ŕ les considérer comme une forme d'évolution intermédiaire entre le singe et l'homme. De cette conjecture naqui une opinion, trčs répandu d'ailleurs, que le Pithecanthropus est un prédécesseur non seule- ment de la race néanderthalienne, race considérée alors par un grand nombre d'anthropologues comme la plus ancienne race humaine, mais aussi de l'espčce Homo: — que le Pithecanthropus n'était pas encore un homme. Cependant un tout autre point de vue se développait basé sur les caractčres morphologiques de cette forme. En admettant 156 Kazimierz Stolyhwo — Krakow: męme la grande antiquité de cette trouvaille certains auteurs affirmaient que le Pithecanthropus était déjŕ un homme; que s'était tout simplement une des formes fosilles humaines. Cette assertion rejetée par de nombreux savants fűt soutenue avec succčs par les résultats des études, malheureusement méconnues et peu répandues de Guillaume Volz, qui constata que le. Pithecanthropus provient du pleistocčne moyen. 11 serait donc contemporain ŕ la race du Néanderthal en Europe. Cette interprétation que le Pithecanthropus est sans contredit une forme humaine fűt appuyée par la célčbre découverte du Sinanthropus pekinensis —dont il a été question precédement et qui présente une trčs forte parenté morphologique avec le Pithe- canthropus erectus (Soll a s 1933). Vu, qu'il est déjŕ tout ŕ fait certain, que le Sinanthropus pekinensis était une forme humaine, forme praenéanderthaloide selon ma classification, nous pouvons ranger aussi le Pithecanthropus parmi les formes humaines prae- néanderthaloides, avec cependant cette remarque complémentaire, que cette forme ayant duré jusqu'aux temps postérieures au Sinanthropus pekinensis est devenue contemporaine des formes typiques neanderthaliennes. Outre le Pithecanthropus nous connaissons encore une trou- vaille, qui en répondant parfaitement sous le rapport morpholo- gique ŕ la notion du néanderthaloide in plus, nous suggčre la possi- bilité de l'unir ŕ des formes antérieures aux formes typiques neanderthaliennes et en conséquence de la définir comme un praenéanderthaloide. C'est le crâne de Brooken Hill de Rhodesie en Afrique du Sud. En comparaison avec toutes les découvertes du groupe néanderthalien connues jusqu'ŕ présent, ce crâne pos- sčde la particularité la plus caractéristique du groupe néanderthalien notamment les Tori supraorbita- les développés au plus haut degré. Malheureusement, c'est une découverte dont la stratygraphie est tout ŕ fait obscure et incertaine. La présence dans ce crâne dé la carie de dents — non observée jusqu'ŕ présent chez les crânes paléolithiques — suggčre ŕ bien des auteurs des doutes quant ŕ son antiquité et la supposition que c'est un crâne qui provient d'une époque posté- rieure, peut ętre męme des temps modernes, — comme l'affirment certains savants! Les praenéanderthaloides et les postnéanderthaloides et leur rapport... 157 L'existence de ces derniers néanderthaloides in plus c. a d. du Pithecanthropus et du crâne de Brooken Hill ne doit pas ętre considérée comme un fait qui contrarie la justesse de l'application du terme praenéanderthaloides aux formes mentionnées qui s'écartent plus fortement de l'homme actuel, que les représen- tants de la race néanderthalienne proprement dite. C'est par ce que le Pithecanthropus erectus est une forme qui existait vraisem- blablement ŕ la męme époque que le Sinanthropus, dans les temps antérieurs ŕ la période moustérienne et qui persista seulement jusqu'ŕ cette période tandis que le crâne de Brooken Hill ne peut servir d'argument ni pour, ni contre la conception mentio- nnée, étant ŕ vrai dire une trouvaille privée de valeur en ce qui concerne sa provenance au point de vue de la stratygraphie. En conclusion, il nous faut dire que le terme praeneandertha- loide peut ętre appliqué ŕ toutes les formes néanderthaloides in plus, connues jusqu'ŕ présent. Il nous reste ŕ discuter encore un problčme en rapport avec le groupe de praenéanderthaloides. Notamment, peut - on ad- mettre, qu'au sein de ce groupe existaient des races particuličres, qui sur d'autres terrains ou bien ŕ d'autres époques auraient été des centres de formes néander- thaloides, tout comme la race classique néanderthalienne était dans la période moustérienne un centre pareil pour l'Europe? Le problčme mentionné, vu le nombre extrémment restreins des matériaux, est évidement trčs difficile. Chaque tentative de le résoudre ne peut avancer qvie des hypothčses, car nous ne pou- vons absolument affirmer avec sűreté si les découvertes connues nous ont révélé les représentents des races distinctes ou les for- mes qui n'appartenaient pas ŕ des groupes raciaux, mais présen- taient les résultats de métissage. Abordant le problčme en question je me suis basé sur les dif- férences constatés entres les praenéanderthaloides particuliers aussi bien en ce qui concerne l'ensemble des caractčres que l'inten- sité de leur développement. Je présente dans un chapitre ŕ part — d'une maničre général d'allieurs — les résultats de mes études conformes, poursuivies ŕ l'aide de la méthode des coupes de corrélation. A présent je passe ŕ l'examen des néanderthaloides qui s'écartent plus faiblement, que la race néanderthalienne de la 158 Kazimierz Stotyhwo — Krakow: constitution de l'homme actuel et que l'on pourrait appeler les néanderthaloides in minus. Ces formes démontrent des particularités, quoique parfaitement caractéristiques pour la race néanderthalienne, mais déjŕ affaiblies et ammolies et męme parfois laissent voire ces particularités détachées, comme par ex. uniquement les Tori supraorbitales oů bien le menton fuyant. Ce que nous dlevons constater en premičre ligne en abordant les questions liées ŕ l'existence de ces formes, c'est que le nombre des néanderthaloides in minus connus jusqu'ici est sans compa- raison plus considérable que celui des formes néanderthaloides in plus: il ne m'est pas possible de les énumerer toutes ici! Je voudrais ensuite appeler l'attention du lecteur sur la question du temps auquel se rapportent ces formes. Notament, il faut souligner, que jusqu'ŕ présent nous avons une seule découverte certaine, une seule forme néanderthaloidb in minus provenante des temps antérieurs ŕ la période moustérienne. C'est le crâne d'Ehringsdorf, qui datte du acheulléen. Les néanderthalo- ides in minus de Palestine, découverts par Miss G a r r o d et Me C o w n prouvent l'existence des formes pareilles dans le moustérien, contemporainement ŕ la race néanderthalienne en Europe. Tout le reste de ces formes néanderthaloides in minus, connues jusqu'ŕ présent — provient des périodes posté- rieures au moustérien, et bien du pleistocčne supé- rieur mais aussi des périodes plus tardives préhistoriques, proto- historiques et męme actuelles. Elles paraissent alors uniquement de maničre sporadique ŕ côté des nouvelles formes humaines fossiles, qui se rapprochent déjŕ trčs distinctement de la morphologie de l'homme actuel. Ces nouvelles formes d'hommes fossiles remplacent graduellement et nettement le groupe néanderthalien, qui s'éteint. Elles occupent dans l'humanité une place de plus en plus dominante. Le fait qu'on peut constater l'existence des formes néander- thaloides in minus d'habitude (avec une seule exception — le crâne d'Ehringsdorf) aprčs ou tout au plus simultanément avec la race du Néanderthal nous suggčre que des liaisons génétiques ont exister avec celle - ci et nous permet de leurs appliquer le nom de postnéanderthaloides. La question du rapport de la race du Néanderthal avec les nouvelles races humaines, qui paraissent dans le pleistocčne su- Les praenéanderthaloides et les postnéanderthaloides et leur rapport... 159 perieur est un des plus curieux problčmes de la paleoanthropologie justement vu l'existence de ces formes transitoires des post- néanderthaloides. La disparition graduelle de ces formes post- néanderthaloides pose le problčme suivant: sont - elles la con- séquence des changements dus ŕ des mutations subies par la race néanderthalienne, ce qui a pu conduire jusqu'ŕ la naissance de nouvelles races humaines de plus en plus proches de races actu- elles? ou bien sont - elles issues des croisements du groupe néanderthalien avec d'autres éléments raciaux, dont l'origine n'est pas liée génétiquement avec les néanderthaliens? Dans l'un aussi bien que dans l'autre cas, vu l'existence de nombreuses trouvailles des formes postnéanderthaloides possédant ŕ différents dégrés d'intensité les propriétés caractéristiques pour ce groupe, de ces formes, qui — comme je l'ai déjŕ dit — ont subsister jusqu'ŕ nos jours, nous pouvons affirmer, que la thčse de Schwalbe (1923) qui prétend que la race néanderthalienne s'est éteinte com- plčtement encore dans la période moustérienne sans laisser de traces — n'est point juste. Ce dont on peut douter en ce rappelant le problčme mentionée ci dessus — c'est si les postnéanderthaloides formaient, ou bien s'ils forment des races distinctes? Les postnéanderthaloides ne sont peut ętre, que les réprésentants des autres races imprégnés par suite de croisements de certaines particularités de la race néanderthalienne, et présentant par suite ces particularités affai- blies et amollies męme souvent non pas dans leur ensemble spé- cifique, mais séparément. Il me semble, que ce sont seulement des trouvailles d'Ehrings- dorf et de Palestine qui pourrait, peut ętre, ętre envisages comme exemple de telles races hypothéthiques (au caractčres des post- néanderthaloides). Les postnéanderthaloides des périodes ulté- rieurs au moustérien ne présentent probablement que les métis du grand groupe des races néanderthaliennes avec des autres races fossiles et actuelles. Néanmoins il se peut que certaines trou- vailles nous font connaître des réprésentants des races postnéan- derthaloides. Cette hypothčse se verrait appuyée par l'existence aujourd'hui encore de certains éléments p. ex. du type austra- loidal en Australie, au Sud - Est de l'Asie ainsi qu'en Afrique (L e b z e 11 e r), un type que peut ętre devrions nous considérer comme les traces des races postnéanderthaloides. 160 Kazimierz Stolyhwo — Krakow: b) Les groupes morphologiques au sein du grand groupe néanderthalien. Je désirais présenter dans le chapitre précédent un essai de classification du groupe néanderthalien, dont le point de départ étaient les restes humaines provenants du moustérien de l'Euro- pe, auquels j'ai uniquement conservé le nom de la race néander- thalienne. J'ai dénommé les formes fossiles apparentées morphologique- ment et provenantes des différents terrains et différentes périodes — néanderthaloides in plus, lorsqu'elles s'écartaient morphologi- quement davantage de l'homme actuel, et — néanderthaloides in minus si ces écarts étaient moins apparents, que ceux de la race du Néanderthal. Comme les néanderthaloides in plus sont en gé- néral plus anciens que la race néanderthalienne et les néander- thaloides in minus ŕ l'exception du crâne d'Ehringsdorf apparais- sent contemporainement avec cette race ou ŕ des périodes plus récentes j'ai trouvé possible d'appliquer aux premiers la dénomi- nation de praenéanderthaloides et aux seconds — celle de post- néanderthaloides. Cette maničre d'envisager les choses est en 'conséquence im- preinté d'idées évolutionistes. Cela provient du fait, que les écarts par rapport ŕ l'homme actuel se montrent plus considérable lorsqu'on a ŕ foire aux découvertes plus anciennes et lorsqu'on s'occupe de trouvailles plus récentes en retrouve des formes plus rapprochées de l'homme actuel. Jusqu'ŕ présent les divers auteurs dans les essais de classi- fication de l'homme fossile, donc, entre autre de la race néander- thalienne et des formes apparentées s'appuyaient non seulement sur le critérium morphologique mais aussi sur le critérium chro- nologique et géographique. Il me semble, qu'il serait plus juste de baser la classification uniquement sur le critérium morpholo- gique et seulement ultérieurement il faudrait confronter les ré- sultats obtenus avec les données chronologiques et géographi- ques.^ 1 Dans mon travaille intitulé »Zur Frage der Differenzierung der fossilen Menschenrassen« (Verhandl. der Gesellschaft f. Physische Anthropologie, 1927, Stuttgart) j'ai englobé sous le terme »race néanderthalienne» aussi l'homme de Krapina, que je range maintenent parmi les néanderthaloides in plus non seu- lement par suite de considérations d'ordre morphologique, mais aussi parce qu'il est plus ancien que les restes du Néanderthal. Les praenéanderthaloides et les postnéanderthaloides et leur rapport... 161 Conformément ŕ ce point de vue que j'ai déjŕ mentionné dans le chapitre précédent j'ai taché de faire l'analyse du groupe qui nous interesse, en m'appuyant exclusivement sur les caractčres morphologiques des matériaux et en les étudiant ŕ l'aide de la méthode des coupes de corrélation. Une fois j'ai pris en considération les différences dans le développe- ment d'une des particularités les plus caractéristiques de ce groupe, notamment les Tori supraorbitales, (K. Stolyhwo 1927, 1928, 1928 a) une autre fois je me suis basé sur plusieurs caractčres morphologiques les plus importants aussi bien métri- ques que descriptifs, concernant soit la mandibule (K. Stolyh- wo et B. J a s i c k i 1934) soit le cranium (K. Stolyhwo et L. Sedlaezek, 1936). J'ai examiné ensuite les groupes obtenus au point de vue des données géographiques et chronologiques. Les résultats de ces travaux encore inachevées donnent jusqu'ŕ présent des indications trčs intéressantes. On voit, no- tamment, que les groupes obtenus sur base des affinités morpho- logiques, correspondent ŕ certains groupes territoriaux et chrono- logiques. Ainsi les crânes de Néanderthal, Spy et la Quina (dont s'écarte distinctement le groupe de Krapina!^) semble ętre le centre de la race néanderthalienne. La liaison constatée du Sinan- thropus avec le Pithecanthropus, qui constitues un centre distincte au Sud - Est de l'Asie et celle des crânes européens: d'Ehringsdorf avec le crâne de Nowosiôlka, confirment en quelque maničre la justesse des termes avances dans ce travail. 4. Le grand groupe des races néanderthaliennes comme la plus primitive forme humaine. L'étude exacte des particularités morphologiques du groupe néanderthalien possčde sans contredit de la valeur non seulement pour l'approfondissement de nos connaissances de ce groupe, mais aussi elle peut nous aider ŕ comprendre les questions liées avec le problčme de l'origine de l'homme. Car c'est en se basant sur les études approfondies de l'homme fossile on pourrait décider la question, si réellement le groupe néanderthalien constitue une ^ Mon affirmation des différences entre le groupe de Krapina et le groupe néanderthalien typique, exposé, aussi jadis par Gorjanovié-Kramberger et Duckworth a été confirmé par Menghin et Weidenreich. 162 Kazimierz Stolyhwo — Krakow: forme primordiale de l'homme, comme l'affirment certains savants. 11 est vrai qu'il existe d'autres hypothčses comme p. ex. l'hy- pothčse embryo - pigmoidale de K o 11 m a n, l'hypothčse d'A m e- g h i n o etc. qui s'efforcent de prouver, que paralčllement avec le développement de la race néanderthalienne et męme plus tôt se sont développées d'autres formes humaines, męme plus rappro- chées de la constitution morphologique de l'homme actuel. De męme N. Zupanic (1911, 1919) étant d'avis qu' »une race ne se modifie que par le croisement» suppose que «sans doute, quelque part, en Eurasie, et ŕ la męme époque que l'homme de Krapina, vivait l'ancętre de r»homo europeus« déjŕ supérieur physiquement et intellectuellement.» Les conceptions théorethiques, citées plus haut semblaient ętre confirmées par la découverte de Eoanthropus Dawsoni, dé- crite en 1911 par Smith Woodwarth et faite ŕ Piltdown en Angleterre. Elle dérive, — paraît-il, — du pleistocčne inférieur. Puisque la constitution morphologique d'Eoanthropus Dawsoni ne démontre pas de particularités caractéristiques pour le groupe néanderthalien et se rapproche plutôt de la morphologie de l'homme actuel, aussi, — en ce basant sur ce fait, — on a cru que la justesse de l'hypothčse, que simultanément avec le groupe néan- derthalien, vivait encore un autre groupe humain, plus rapproché sous le rapport de la morphologie des races modernes fut prouvée. L'hypothčse citée a semblé ętre confirmée aussi par les dé- couvertes d'Oldoway en Afrique de męme que par les trouvailles de Leakey de Kanem et de Kanjera ŕ Kenya en Afrique. Ces trouvailles ont fait beaucoup de bruit. Néanmoins, derničrement, l'ancienneté des découvertes de Piltdown, d'Oldoway, de Kanem et de Kanjera a été trčs fortement mise en doute, aussi bien par les géologues, que par les archéologues. En. présence de cette critique bien motivée, l'hypothčse de l'existence d'un groupe fossile humain, plus ancien que le groupe néanderthalien et en męme temps plus rapproché par rapport de sa morphologie ŕ la morphologie de l'homme actuel que le groupe néanderthalien, parait ętre dépourvue de documents paléoanthro- pologiques. Au contraire les découvertes paléoanthropologiques bien documentées au point de vue de la stratygraphie, semblent intercéder en faveur de l'opinion, que ce le groupe néanderthalien Les praenéanderthaloides et les postnéanderthaloides et leur rapport... 163 et spécialement ses formes praenéanderthaloides qui sont les plus anciennes, les plus primitives' et répondent aux plus anciens aspects de nos aďeux. Les objections avancées contre cette conception, ces objec- tions réduites en somme ŕ reconnaître la race néanderthalienne et surtout les praenéanderthaloides pour des formes trop spé- cialisées pour qu'elles puissent devenir le point de départ des races humaines actuelles, tellement différenciées!, ces objections dans r état actuel de l'anthropobiologie semblent ętre justes en principe. Néanmoins les tentatives de présenter d'autres formes comme formes de départ de l'humanité (p. ex. des races aux caractčres trčs faiblement spécialisées comme p. ex. les Pigmées) ne paraissent pas admissible pour le moment. Ces théories sont trop peu élaborée au point de vue des considérations théorethi- ques et privées de doeuments paléoanthropologiques. On ne pourra les accepter, que lorsque' elles seront appuyées par des arguments paléoanthropologiques suffisament documentés dans le domaine de la stratygraphie. Une question surgit ŕ son tour: le groupe néanderthalien a-t-il put subir des transformations suffisantes pour donner naissance aux diverses races humaines contemporaines? et de quelle façon cette évolution a-t-elle eu lieu? Dans cette matičre A. H r d 1 i C k a (1927) et Weidenreich (1932) ont un point de vue semblable; d'aprčs eux il est tout-a-fait possible d'établir une liaison entre les races humaines contemporaines et le groupe néanderthalien et de faire dériver les formes contemporaines alluviales de l'homme, exclusivement et sans intermédiaire, du groupe primitif néanderthalien, en supposant qu'il a subi des transformations graduelles par suite de la mutation. Cette maničre de voire me semble ętre pour le moment l'unique conception, qui serait conforme au conclusions qui paraissent ressortit de nos matériaux paléoanthropologiques. Evidement, il faut admettre aussi l'action ds facteurs de la sélection qui, en collaborant avec la mutation ont amené a des formes humaines aussi différenciées qu'on les observe dans les études anthropologiques. Sans doute les transformations ultérieures pouvaient ętre influencées d'une façon supplémentaire par les facteurs du croisement, — je ne compte pas de m'en occuper pour le moment. 164 Kazimierz Stolyhwo — Krakow: Pour en finir je voudrais rappeler la trčs curieuse hypothčse d'un anthropologue hollandais B o 1 k , mort derničrement, qui avance la théorie de la retardation (ou de la foetalisation) de l'or- ganisme humain. Il essaye d'expliquer ainsi les transformations du développement de ce genre, qui devaient apparaître dans le groupe néanderthalien, pour qu'il puisse finalement atteindre les formes actuelles de l'homme. Sa théorie pourrait expliquer aussi les différences constatées entre les groupes particuliers des races humaines. Littérature 1930. DavidsonBlack: On an adolescent skull of Sinanthropus pe- kinensis in comparizon with an adult skull of the same species and with other Hominid skulls, récent and fossil. (iPalaeonto- logia Sinica) Peiping. 1933. DavidsonBlack;TeilharddeChardin, C. C. Joung a n d W. C. P e i : Fossil man in China. The Choukoutien cave deposits with a synopsis of our présent knowledge of the late Cenozoic in China. (Geological Memoirs) Peiping. 1934. Davidson Black: On the discovery, morphology and envi- ronment of Sinanthropus pekinensis (Philosophical Transactions of the Royal Society of London) London. 1923. M. Boule: Les Hommes Fossiles, Elements de Paléontogie Hu- maine. Paris. 1933. E. V. Eickstedt: Rassenkunde und Rassengeschichte der Menschheit. Stuttgart. 1906. K. Gorjanovic-Kramberger: Der Diluviale Mensch von Krapina in Kroatien. Wiesbaden. 1927. A. FI r d 1 i C k a : The Néanderthal phase of man (Journal of the Royal Anthropological Institute of Great Britain and Ireland). London. 1930. A. H r d 1 i C k a : The skeletal Remains of Early Man. (Smithsonian Institution) Washington. 1911—1912. H. Obermaier: Der Mensch der Vorzeit. (Der Mensch aller Zeiten) Berlin - München - Wien. 1923. G. 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Znani poljski antropolog, Kazimir Stolyhwo, poskuša v ti študiji podati klasifikacijo neandertalske skupine ter ima za izhodišce cloveške ostanke, najdene v Evropi, katerim je dal skupno ime neandertalske rase: 166 Kazimierz Stolyhwo — Krakow: »Imenoval sem fosilne oblike morfološko sorodne in prihajajoce iz razlicnih krajev in razlicnih dob — neandertaloide in plus, ko so se morfološko bolj razlikovale od današnjega cloveka, in — neandertaloide in minus, ce so bile te razlike manj obcutne, kot one neandertalske rase. Ker so neandertaloidi in plus vobce starejši, kakor neandertalska rasa in se neandertaloidi in minus z izjemo ehringsdorfške crepinje po- javljajo istocasno s to raso ali še v bližnji dobi, se mi je zdelo možno, postaviti za prve ime praeneandertaloidi in za druge postneandertaloidi. Ta nacin razglabljanja vsebuje torej razvojne ideje. To izvira iz dejstva, da se razlike v razmerju do današnjega cloveka pokažejo mocnejše pri starejših najdbah in da se najdejo pri kasnejših najdbah oblike, ki so bolj podobne današnjemu cloveku. Doslej so se razlicni pisci esejev klasifikacije fosilnega cloveka, torej med drugimi tudi neandertalske rase in pa sorodnih oblik, opirali ne le na morfološki kriterij, marvec tudi na kronološki in geograficni kriterij. Mnenja sem, da bi bilo pravilneje, postaviti klasifikacijo le na morfološki kriterij in šele kasneje naj bi se primerjali dobljeni rezultati s hronološkimi in zemljepisnimi podatki.^ Z ozirom na stališce, ki sem ga omenil že v prejšnjem poglavju, sem skušal napraviti analizo skupine, ki nas zanima, opirajoc se iz- kljucno na morfološki znacaj materiala in proucavajoc ga s pomocjo metode korelativnih izrezkov. Enkrat sem upošteval razlike v razvoju- jene najbolj karakteristicnih posebnosti te skupine, zlasti supraorbitalne Tori, (K. Stolyhwo 1927/28), drugic sem se oslanjal na vec važnih morfo- loških kot tudi metricnih in destriptivnih znakov. (K. Stolyhwo, 1928 a) (K. Stolyhwo in B. Jasicki 1934). Pregledal sem nato skupine, ki sem jih dobil s stališca zemljepisnih in hronoloških po- datkov.^ Rezultati teh še nedovršenih del dajejo doslej zelo interesantne indikacije. Zlasti je videti, da odgovarjajo skupine, dobljene na bazi morfoloških sorodnosti, gotovim teritorialnim in hronološkim skupinam. Tako izgledajo crepinje iz Neandertala, Spy in la Quina, od katerih se razlocno loci krapinska skupina, kot središce neandertalske rase. Ugo- tovljena zveza sinantroposa s pitekantroposom, ki tvorijo posebno sre- dišce na jugovzhodu Azije, z evropejskimi lobanjami; ehringsdorfška z lobanjo iz Novosjolka, potrjujejo nekako pravilnost v tem delu. (K. Stolyhwo in L. Sedlaczek Komoro w ski, 1936.) Velika skupina neandertalskih ras, kot naj primitivne j ša cloveška oblika. ^ V mojem delu pod naslovom »Zur Frage der Differenzierung der fossilen Menschenrassen« (Verhandel, der Gesellschaft f. Physische Anthropologie, 1927, Stuttgart) sem vkljucil v izraz neandertalska rasa tudi cloveka iz Krapine, ki ga sedaj postavljam med neandertaloide in plus ne le iz morfoloških ozirov, marvec tudi radi tega, ker je starejši kot neandertalski ostanki. ^ Deloma sem predelal ta problem s pomocjo svojih asistentov dr. Jasiecki- go in dr. Sedlaczka-Komorowskiego. Les praenéanderthaloides et les postnéanderthaloides et leur rapport... 167 Eksaktna študija morfoloških posebnosti neandertalske skupine ima gotovo veliko vrednost ne le za poglobljenje našega znanja o tej skupini, marvec nam ona lahko tudi pomaga razumeti vprašanja, povezana s problemom cloveškega izvora. Saj bi na podlagi poglobljenih študij fosilnega cloveka lahko rešili vprašanje, ce res predstavlja neandertalska skupina zacetno obliko cloveka, kakor zatrjujejo neki ucenjaki. Res je, da obstojajo druge hipoteze, kot na pr. embriopigmoidalna hipoteza Kollmanova, hipoteza d'A m e g h i n o , ki skušajo do- kazati, da so se razvile vzporedno z razvojem neandertalske rase, ali celo še prej, druge cloveške oblike, ki so celo bližje morfološki kon- stituciji današnjega cloveka. Prav tako je bil N. Z up an i c mnenja, »da se rasa ne izpreminja kot le s križanjem« in misli, da so v paleolitiku obstojale cloveške rase, ki so fizicno in intelektualno stale nad neandertalsko raso (1911; 1919). Gori navedena teoreticna mnenja je navidezno potrdila najdba Eoanthroposa Dawsoni, ki jo je opisal leta 1911. Smith-Woodwarth, na katero so naleteli v Piltdownu v Angliji. Podoba je, da izvira iz kasnejšega pleistocena. Ker morfološka konstitucija eoantroposa D. ne kaže karakteristicnih posebnosti z neandertalsko skupino in se prej približuje morfologiji današnjega cloveka, se je mislilo, opirajoc se na to dejstvo, da je pravilna hipoteza, da je istocasno z neandertalsko skupino živela še neka druga cloveška skupina, ki bi bila bližja z ozirom na morfologijo modernim rasam. Navedena hipoteza naj bi bila potrjena tudi z najdbami v Oldovaju (Oldoway) v Afriki in z izkopaninami v Leakeju de Kanem in v Kanjeri v afriški Keniji. Te najdbe so povzrocile mnogo hrupa. Vendar se je v zadnjem casu mocno zacelo dvomiti o starosti najdb v Piltsdownu, v Oldovaju, v Kanemu in Kanjeri, in sicer so te dvome delili geologi in arheologi. Z ozirom na to dobro motivirano kritiko izgleda, da nima hipoteza o obstoju cloveške fosilne skupine, ki bi bila starejša, kakor neander- talska skupina, obenem pa z ozirom na svojo morfologijo, bila bližja morfologiji današnjega cloveka, kakor pa neandertalska skupina, za sabo paleoantropoloških dokazov. Nasprotno, paleoantropološka od- kritja, ki so s stališca stratigrafije dobro osnovana, nastopajo v prilog mnenja, da odgovarja neandertalska skupina ter zlasti njene prednean- dertaloidske oblike, ki so najstarejše in najprimitivnejše, najstarejšim vzgledom naših prednikov. Ugovori, ki se navajajo proti temu mnenju, in ki se omejujejo v glavnem na to, da bi se smatrala neandertalska rasa in zlasti preneander- taloidi za prevec specializirane oblike, da bi mogle postati izhodišce današnjih cloveških, tako razlicnih ras, izgledajo biti v današnjem stanju antropobiologije naceloma pravilni. Poskusi, podati druge oblike, kot oblike izvora cloveštva (na pr. rase z zelo slabotno specializiranimi znaki, kot na primer pigmejci) zaenkrat niso sprejemljivi. Te teorije so premalo izdelane s stališca teoreticnih pogledov in manjkajo jim 168 Kazimierz Stotyhwo — Krakow: Les praenéanderthaloides et les... vsi paleoantropološki dokazi. Ne morete jili sprejeti, dokler ne bodo podprti s paleoantropološkimi argumenti, ki se jih da zadostno dokazati v obmocju stratigrafije. Ponavlja se še eno vprašanje. Ali je mogla neandertalska skupina preživeti dovoljne izpremembe, da so iz nje nastale današnje razlicne cloveške rase in na kak nacin se je ta razvoj izvršil. V tej stvari imata A. Hrdlicka 1927. in Weidenreich 1932. podobno stališce. Po njunem mnenju je prav mogoce ugotoviti zvezo med sodobnimi clo- veškimi rasami in neandertalsko skupino ter razvojno izvesti današnje aluvialne oblike cloveka izkljucno in brez posrednika iz primitivne neandertalske skupine, ce se predpostavlja, da je preživel postopne transformacije na podlagi mutacije. To naziranje mi zaenkrat izgleda kot edino mnenje, ki bi odgovarjalo sklepom, kakor izhajajo iz našega paleoantropološkega materiala. Seveda je treba upoštevati tudi delovanje selekcijskih ciniteljev, ki so skupaj z mutacijo dovedli do tako razlicnih cloveških oblik, kot jih danes vidimo v antropoloških študijah. Brez dvoma so pa na kasnejše transformacije naknadno vplivali tudi faktorji križanja, s cemer se pa zaenkrat ne mislim baviti. Koncno bi želel omeniti še zelo zanimivo hipotezo holandskega antropologa B o 1 k a, ki je pred kratkim umrl in ki nastopa s teorijo zastoja ali fetalizacije cloveškega organizma. Na ta nacin skuša razložiti izpremembe v raz- voju tega rodu, ki so se morale pokazati v neandertalski skupini, da je lahko koncno dosegel današnje oblike cloveka. Njegova teorija bi mogla tudi raztolmaciti razlike, ki obstojajo med posameznimi sku- pinami cloveških ras.