QUELQUES REMARQUES SUR LE CULTE D’HERCULE EN RHÉNANIE MARIA JACZYNOWSKA Università de Tornii Hercule, dieu très complexe et populaire dans toutes les provinces de rOccident rom ain, a connu un grand succès1 en Gaule et en Germanie. Il était très honoré dans les régions m ilitaires du Nord et de l’Est, comme pro- tecteur des em pereurs et des soldats, garant de la victoire. Peut-on trouver un dieu indigène sous le nom de l'Hercule vénéré en Rhénanie?2 Les deux épithètes d ’Hercule connues dans cette région en seraient la preuve. Ce sont: Magusanus et Deusoniensis. Hercules Magusanus est attesté par 17 inscriptions et une émission de monnaies de Postum e; Hercules Deusoniensis n'est connu que grace aux données de la num ismatique. On peut à présent com pléter la liste des inscrip­ tions concernant la culte de M agusanus en profitant d ’ une inscription récem- m ent publiée3 et d ’ un groupe d ’inscriptions qui sont m al connues.4 Hercules Magusanus est attesté par 12 inscriptions de la Germanie Inférieure, dont trois proviennent de Bonna et quatre du pays des Bataves, et également par une inscription de la Gaule Belgique. Voici la liste de ces inscriptions :5 1. Bonna (Bonn), CIL XIII 8010; A. W. Byvanck, Excerpta Romana II (’S.-Gra- venhage 1935) N° 819; S. Gutenbrunner, Die germanischen Götternamen der antiken Inschriften (Halle/Saale 1936) p. 220 N° 2. Herculi \ Magusano \ Q{uintus) Clodius I Marcellinus | (centurio) legiionis) I Mfinerviae) P(iae) Ffidelis), \ vfotum) s{olvit) l{ibens) m(erito). 2. Bonna (Bonn), H. G. Horn, Bonner Jahrb. 170 (1970) pp. 235, 236 photo fig. 1; AE 1971, 282, de l’ année 226: In h{onorem) d(omus) d(ivinae) | deo Herculi Mag(usano) | M(arcus) Naevius Minervi\nus optio princi\pis leg(ionis) I M(inerviae) P{iae) Ffidelis) [[S{everianae) A(lexandrianae)~\\ [ Im peratore) D(omino) n(ostro) [[Alexandro]] | Aug(usto) II et Marcel\lo co(n)s(uhbus) v(otum) siplvit) l(ibens) mferito). 3. Bonna (Bonn), CIL XIII 10027, 2 1 2 t> (sur un brassard); Gutenbrunner, p. 220, N« 8. Hercu(li) Magufsano). 4. Divitia (Deutz), CIL XIII 8492; D. 4630; Byvanck, Exc. Rom. II, N° 1068 et N° 1078; Gutenbrunner p. 220, N° 5. Pro sa[Rute) dipmus) d(ivinae)? \ HercluRi) Magusan\_o | Matron~\is Abirenibu[s, I Sillvano et Genio [Zoc(i)5 | _ _ ?1n[a)e Mahal[inis \ Vic\tori(a)e, Mercu[rio \ ce- telrisque dis dea[bus | ominibus Similini[us | vetera?]nus verediarius) \ 1 0 [et.. .1- stis Dirmeslus? \ vetera]nus item cu[r[ator)? n{umeri) Brittolnum cum ... La lecture est discutable. A la 1 . 1 je suggère d(omus) d(ivinae) à la place de [dio­ mini) n(ostri)1 proposé par A . v. Domaszeski. Diomini) niostri) sans le nom de 1 ’ empereur semble impossible. A la 1. 9 je propose [vetera)mis verediarius), par analogie à la 1. 11. La lecture des noms des dieux compagnons de l'Hercule Magu­ sanus n'est pas süre. A la 1. 5 les éditeurs ont proposé le lecture [Dia)nia)e, mais les autres déesses, p. ex. [Epo)nia)e sont possibles aussi. Mahal[inis1 — (Matronis) Mahalinis, cf. Matronae Mahlinehae CIL XII 8221. 5. Colonia Agrippinensium (Köln), CIL XIII 10027 212c; Gutenbrunner p. 220 N° 9 (un brassard): Hercuili) Magiusano). Ces 5 inscriptions proviennent du pays des Ubiens. 6. Grimlinghausen près de Neuss (= Novaesium), CIL XIII 10027, 212d; Guten­ brunner p. 220 N° 10 (un brassard): Hericuli) Magiusano). 7. Colonia Ulpia Traiana (Xanten), CIL XIII 8610; Byvanck, Exc. Rom. II, N° 833; Gutenbrunner p. 220 N« 11. Herculi Magiusano) \ Liucius) Vibiius) Castus \ imim)uniis) leigionis) XXX. 8. Geldria? (Geldern), insula Batavorum, CIL XIII 8705; D. 4629, Byvanck, Exc. Rom. II, N° 257; Gutenbrunner, p. 220, N° 4. Herculi Ma\gusano et | Haevae Ulpiius) \ Lupio et Ul\pia Ammava \ pro natis I viotum) siolverunt) liibentes) mieritis). 9. Batavodurum (Ruimel), CIL XIII 8771; Byvanck, Exc. Rom. II, N° 91; Guten­ brunner p. 220, N° 7. [M]agMsa|wo Hercul[i] | sacruim) Flaus | Vihirmatis filiius) f [slummus ma- gistra[t1{us) CJivitatis Batavorium) \ viotum) siolvit) liibens) mierito).6 10. Traiectum (Utrecht). G. Vollgraff, Inscriptiones Traiectenses, Mnemosyne 59 (1932) p. 256, 257, No 5; Gutenbrunner p. 219, B, N« 9, p. 221, No 13. [Vota ErclouReo) Macusa[n)o, Balclruo, Lobboino) soliverunt) decuriiones), Vabusoae, deo Lobboino), Borvoboendoae vo[ta) siolverunt) ainimo) lii)bientes). 11. Traiectum (Utrecht), Vollgraff, Mnemosyne 59 (1932) p. 256, 257, N° 7; Guten­ brunner p. 219, B, No 7, p. 221, N° 14. Coloiniae) Albiobolae Baitaborwn) monumientum) d[eo) Baitaborum) Lobbo(no) fiaciendum) c[uraveru)nt et ErecouReo) Macusano voioHia) Ri)bientes) soRverunt). 12. Westkapelle près de Domburg, CIL XIII 8777; Byvanck, Exc. Rom. II, N° 233; Gutenbrunner p. 220, N° 3. Herculi Magusano j M[arcus) Prim[it]ius \ Tertius \ viotum) siolvit) Ribens) mierito). Le nom du dédicant de la pierre est le suivant: PRIMIIVIS = PrimevRü)s selon J. Stroux, CIL XIII, 5 p. 16 ou Prim[it1ius selon Byvanck, Gutenbrunner et Horn. Cette inscription ne provient pas du pays des Bataves, elle appartient à la région des Marsaci.7 Il y a done 4 inscriptions du pays des Bataves, les numéros 8—11 de notre liste. Nous connaissons encore un brassard iarmilla) avec le nom de Hercules Magu- sanus provenant de la Gaule Belgique. 13. Tongern, CIL XIII 10027, 212a; Gutenbrunner, p. 220, N° 12: He[rculi) Miagusano). L’ étymologie de nom Magusanus n’ est pas süre, elle est celtique selon A. Holder,8 Vollgraff,9 L. Weisgerber1 0 et d’ autres;1 1 germanique selon M. Schönfeld1 2 et d’ autres savants, difficile à résoudre suivant l’ opinion exprimée dans les travaux plus récents.1 3 Le culte de Hercules Magusanus était connu aussi dans les autres régions de l’ empire. Il est attesté par 4 inscriptions provenant de Rome, de la Bretagne et de la Dacie. Ce sont les inscriptions suivantes: 14. Roma, CIL VI 31162; D. 2188 de l'année 219: Herculi Magusano \ ob reditum domini nostri | M(arci) Aureli(i) Antonini Pii \ Felicis Aug(usti) equites singulares | Antoniniani eius, cives \ Batavi sive Thraces adlecti \ ex provincia Germania | inferiori votum solverunt \ libentes merito, III Kal(endas) Oct\obres) |, imperatore) d(pmino) n(ostro) Antonino Aug(usto) III et Tineio Sacerdote II co(n)s(ulibus). 15. Mumrills, le fort du Vallum Antonini, RIB 2140; CIL VII 1090; D. 4628. Herculi | Magusan(o) \ sacrum \ Val(erius) Nigri\nus dupli(carius) | alae Tungro­ rum. 16. Gherla, M. Macrea, Anuarul Institutului de Studii Clasice V [1944—1948 (1949)], p. 233. Herculi \ Magusano \ Aur{elius) Tato st\ator al(a)e II \ Pann[oniorum] | v(otum) \_s(olvit) l(ibens) | m(erito)\. 17. Ciumäfaia (près de Napoca), M. Macrea, ibid. p. 227; J. Trynkowski, Notulae Epigraphicae, Eos LVI, 1966 (1968), p. 221, n. 24; Deo Invicto,1 4 | Herculi Magu\sano pro salu\te sua et suorum \ P. Aeliius) Maxi­ mus \ < a> a ?nil(itiis) \ v(otum) s(olvit) Kibens) m(erito). Les soldats qui ont propagò le culte de Hercules M agusanus dans les dif- férentes regions de l'empire, avaient stationné auparavant en Germanie In- férieure. Cette indication est très claire dans l’ inscription de Rome concer­ nant les «equites singulares im peratoris».1 5 Dans le castellum (M umrills) au nord de la Bretagne,1 6 un autel dédié à l’Hercule M agusanus a été érigé par un «duplicarius alae Tungrorum», représentant alors une trib u de la Gaule Bel­ gique.1 7 Le problèm e de l’ origine des soldats en Dacie, qui ont vénéré Magusanus, est plus complexe. Le nom de P. Aelius Maximus n ’est pas germanique, peut-ètre ce chevalier rem ain était-il originaire de Napoca, et avait-il servi comme officier en Germanie pour revenir ensuite en Dacie et prendre posses­ sion d'une «villa rustica» près de Napoca.1 8 Le dédicant de la seconde inscrip­ tion de la Dacie, Aurelius Tato, était «stator alae II Pannoniorum». Cette troupe de la cavalerie n ’ a jam ais stationné en Germanie, elle fut recrutée en Pannonie et a formé la garnison de Gherla en Dacie, depuis Trajan jusqu’ à la fin de l’existence de cette province. Après l’évacuation de la Dacie elle sta- tionnait à Oescus en Mésie Supérieure.1 9 Le nom d’ Aurelius Tato semble ètre celtique, peut-ètre était-il originaire de la Germanie Inférieure et propageait-il ensuite, le culte du dieu de son pays natal en Dacie.2 0 Hercules Magusanus était done vénéré p ar les soldats des différentes origines ethniques, mais ayant un contact, au moins tem poraire, avec les provinces germaniques.2 1 Il reste à résoudre si Ton peut accepter Topinion com m une que Hercules M agusanus était un dieu national batave. Beaucoup de savants allemands et hollandais ont soutenu cette théorie, p. ex. Th. Mommsen,2 2 J. Vollgraff,2 3 A. W. Byvanck,2 4 S. G utenbrunner,2 5 B. H. Stolte,2 0 J. E. Bogaers2 7 et L. Weis- gerber.2 8 H. G. Horn, qui avait publié en 1970 une im portante inscription de Bonn concernant le culte de Hercules Magusanus, a donné une nouvelle interprétation du problème. Il a m ontré la grande popularité de Magusanus au pays des Ubiens d ’ où proviennent 5 inscriptions lui consacrées, ce sont 3 inscriptions de Bonna, une de Divitia (Deutz) et une de Cologne.2 9 H orn pense que le culte de Magusanus n ’est attesté au pays des Bataves que par deux inscriptions provenant de Geldria et de Batavodurum.3 0 Mais, dans ses considérations, H orn a omis deux inscriptions vaiables, trouvées su r le territoire d’ U trecht et publiées par J. Vollgraff.3 1 Ce sont deux ex-vota dédiés «Erecouleo Macusano» par les habitants de Colonia Al- biobola B ataborum . Hercules M agusanus a été honoré dans une de ces inscriptions avec le principal dieu des Bataves, Lobbonus.3 2 Dans la seconde inscription il fut vénéré avec un groupe de dieux et de déesses indigènes : Baldrus, Lobbonus, Vabusoa et Borvoboendoa;3 3 les nom s de toutes ces di- vinités ne sont connus que par les inscriptions de Traiectum . Les inscriptions provenant de Colonia Albiobola B ataborum font preuve de la grande popularité de Hercules Magusanus au pays des Bataves. Mais toutes les inscriptions des tablettes A et B d'U trecht donnent à la prem ière place du panthéon batave le nom du dieu Lobbonus, appelé «deus Batabo­ rum», «genius sanctus Lobbonus Bataborum», «genius Lobbonus, deus B ata­ borum » etc.3 4 Lobbonus était vénéré par les soldats des troupes auxiliaires qui stationnaient à Albiobola, par les m agistrats et le sénat de la colonie,3 5 ainsi que p ar les autres cités bataves : colonia Vada B ataborum et colonia Sudo- veva.3 6 On peu t penser que dans le panthéon des Bataves Hercules Magusanus n'était q u ’ un com pagnon du dieu principal Lobbonus. Dans le m ème groupe des inscriptions d ’U trecht on rencontre aussi d ’ autres Hercules : Ercouleus A labuandus3 7 et deus Ercouleus.3 8 La supériorité de Magusanus sur le dieu «national» des Bataves, Lobbonus et les autres divinités connues par ce groupe d ’inscriptions, consistait dans le fait que son culte était accepté p ar les différents peuples de la Germ anie et dépassait m èm e ses frontières. Quelle que soit l'étymologie de l’ épithète Magusanus : celtique ou germanique, et quelle que soit la génèse de ce dieu, vénéré d’ abord p ar les Bataves, par les Ubiens ou p ar les autres peuples germ aniques et gaulois — Hercules Magusa­ nus est devenu une divinité universelle, fortem ent romanisée. Les im ages plastiques de ce dieu sur les monnaies de Postum e et surtout la statue de Hercules M agusanus de Bonna le m ontrent sous une forme bien rom anisée. Sur le relief de Bonna3 9 Magusanus est représenté debout avec la peau de lion sur le bras gauche, tenant la m assue de la m ain droite et s’appuyant de la main gauche sur la triple tòte de Cerbère. L'union de l’Hercule M agusanus avec ce chien infernal indique une profonde influence des croyances greco-romaines sur la form ation du dieu considéré comme un dieu germ anique. La grande popularité de Hercules M agusanus sur les terrains de toute la Rhénanie et probablem ent dans une partie de la Gaule, peut ex- pliquer le fait de l’introduction de ce culte dans le panthéon officiel de l'em pereur Postume. Le fondateur de l’ em pire gaulois n ’ aurait voulu s’inté- resser à un dieu local des Bataves ; il avait besoin d ’un dieu populaire dans toute la région frontalière du Rhin, où Postum e était considéré comme pro- tecteur et défenseur. La connaissance de la Chronologie du règne de Postum e est nécessaire pour dater ses émissions de monnaies. Grace aux travaux récents de Jean Lafaurie le problèm e est m aintenant bien étudié.4 0 Sa Chronologie fut acceptée par la m ajorité des savants contem porabis.4 1 En profitant des témoignages des papyrus et des inscriptions J. Lafaurie put établir la Chronologie du règne de Gallien et la date de la m ort de Salonin de laquelle dépend la date de l’ avènem ent de Postume. Il pense que l’ exécution de Salonin a eu lieu vers le mois de juillet ou au début d ’ aoùt 260. «C’est la date de l’avènement de Postume».4 2 Son règne a duré 9 ans — jusqu'à l’ été de 269,4 3 Profitant de la situation difficile de Gallien en Italie C. M. Cassianius Latinius Postum us se proclam a em pereur en s’appuyant sur les légions de la Germanie Inférieure, stationnées à Bonna et Vetera. Il conquit Cologne après l’ avoir assiégée et commenga à y frapper ses prem ières monnaies. Po­ stume, dans ses nom breuses émissions de monnaies, frappées surtout dans les ateliers de Cologne et de Lyon, a m ontré les principes de sa politique religieuse. L’ originalité du monnayage de Postum e est accentuée dans le travail de P. Bastien,4 4 une opinion moins favorable à cet égard a été exprimée par J. La- faurie.4 5 On peut généralem ent accepter les opinions de P. Bastien, p. ex. celle-ci: «À travers son monnayage Postume nous apparait comme un em­ pereur attaché certes aux valeurs traditionnelles mais surtout préoccupé de problèm es et de la lutte contre les barbares de l’Est. En cela il s’ affirme le digne prédécesseur des em pereurs illyriens».4 6 Il sem ble que Postume sut unir les traditions anciennes avec l’ introduction dans son panthéon officiel des divinités indigènes très populaires dans la région du Rhin mais suffisam- m ent rom anisée. Seuls les dieux de ce genre pouvaient ètre acceptés par Postume qui voulait ètre un em pereur rom ain légal. Hercule était le dieu de choix de Postum e pendant toute la durée de son règne. Il a été appelé compagnon de l'em pereur sur les monnaies avec une légende «Herculi corniti Aug(usti)»,4 7 Hercules figurait souvent au droit des monnaies représenté avec l’ em pereur debout. Sur la p lu p art des exemplaires de ce type figurent au droit les tètes accolées de Postum e et d’Hercule ou le buste cuirassé de Postum e accolé à la tète laurée d ’Hercule, l’ em pereur se trouvant toujours au prem ier pian.4 8 Hercules p o rtait sur les monnaies de Postum e les épithètes différentes, soit traditionnelles, soit rares. Les idées traditionnelles d ’H ercule sont le mieux représentées dans une sèrie des im portantes émissions de Postume, où les travaux d ’ Hercule sont si m agnifiquem ent illustrés, frappées au cours de l’ année des décennales à la fin de 268 ou au début de 269. L’ em pereur offrait dans ces circonstances des pièces d ’ or, m ontées en bijoux aux gens de son entourage, généraux, consu­ la te s et hauts fonctionnaires de l’É tat. Les revers de ces monnaies donnent une rem arquable représentation du cycle des douze travaux d ’Hercule.4 9 Les légendes de cette sèrie sont les suivantes : HERCULI NEMAEO avec la scène de l’étouffem ent du lion de Némée, HERCULI ARGIVO — avec 1'hydre de Lerne, HERCULI ARCADIO — avec la représentation de la biche cérynite capturée, HERCULI ERYMANTHIO (ou ERYMANTINO) avec le sanglier d’Ery- m anthe, La légende HERCULI AUG ne se rapporte pas au travail qu’ elle en- cadre. La scène représente la lu tte d ’ Hercule contre les oiseaux du lac Stym­ phale. Les légendes HERCULI CRETENSI et HERCULI INVICTO concernent la victoire sur le taureau de Créte. La légende HERCULI GADITANO fait allu­ sion au territo ire de Gadès où Hercule aurait capturé le troupeau de Geryon et mis à m ort son propriétaire, m onstre à trois troncs. Il faut m entionner aussi les légendes HERCULI THRACIO (Hercule subjuguant les chevaux de Diomè- de), HERCULI INVICTO (le voi de la ceinture de Hippolite, la reine des Ama- zones), HERCULI PISAEO (le nettoyage des écuries d ’ Augias). Les légendes HERCULI LIBYCO et HERCULI ROMANO concernent le onzième travail d’Her- cule — le vol des pommes du Jardin des Hespérides. La légende HERCULI IMMORTALI concerne le douzième travail d ’ Hercule qui a ram ené le redou- table chien Cerbère des Enters. À la lum ière du program m e religieux et politique de Postum e qui favori- sait H ercule pendant tout son règne, on doit exam iner deux cas particuliers de son cu lte: l’ apparition sur les monnaies d ’Hercule avec les épithètes: Deusoniensis et Magusanus. L’épithète Deusoniensis n ’est connu que par les données de la num ism atique (aussi du règne de l’ em pereur Carausius). H er­ cules Deusoniensis apparut déjà dans la prem ière ém ision de Postum e, frap- pée dans les ateliers de Cologne et de Lyon à la m oitié de l'année 260. On y rencontre la légende avec les variantes suivantes : HERCULI DEUSONIENSI, HERC DEUSONIENSI, HER DEUSONIENS etc. Ces légendes encadrent une re­ presentation d ’Hercule debout, avec la peau de lion sur le bras gauche tenant Tare de la m ain gauche et s’ appuyant de la m ain droite sur une m assue.5 0 L’effigie d'Hercule sur cette sèrie des monnaies de l’em pereur Postum e était done com plétem ent traditionnelle et bien connue p ar les émissions de ses prédécesseurs, mais l’ épithète du dieu sur les revers fu t une innovation remar- quable. Les m onnaies de la seconde émission de Postum e présentent la m ème légende m ais avec le buste d'Hercule laure.5 1 Dans la troisièm e émission du monnayage de Postum e, frappée à Cologne en 261, on donne pour la prem ière fois sur les revers la légende HERCULI MAGUSANO. L’effigie présente Hercule nu, debout, posant le revers de la m ain droite sur son flanc et s’ appuyant de la m ain gauche sur une m assue enveloppée de la peau de lion, posée sur un rocher.5 2 Cette image rappelle bien la célébre statue de Lisippe représentant Hercule reposant après ses travaux. Hercules Deusoniensis était présenté dans les nom breuses émissions des aurei, des antoniniani et des bronzes de Postum e — ju sq u ’ à la fin de son règne. Les sesterces frappés en 261 donnent l’ effigie de l’Hercule Deusoniensis analogue à celle de la prem ière émission.5 3 Son image a été un peu modifiée en 264, les bronzes de cette ém ission représentent Hercules Deusoniensis s'ap- puyant de la m ain droite sur la m assue, portant un trophée sur l'épaule gauche et tenant la peau de lion de Némée de la m ain gauche.5 4 Parm i les monnaies frappées dans le second atelier de Cologne on rencontre les pièces analogues.5 5 On y trouve aussi un nouveau type de revers avec l’ effigie du tem ple à quatre colonnes au m ilieu duquel on voit l’Hercule Deusoniensis debout, appuyé sur sa m assue et tenant la peau de lion.5 6 Quelques monnaies de l’atelier de Lyon donnent au revers la légende HERCULI DEUSONIENSI avec le buste lauré de l’em pereur comme Hercule.5 7 Les effigies sur les monnaies déjà citées avaient quelques élém ents novate- urs, m ais elles présentaient les idées plastiques de l’ancienne tradition greco- rom aine. En revanche les épithètes du dieu: Deusoniensis et Magusanus furent une innovation complète. C'est surtout l’H ercule Deusoniensis qui était le dieu favori de Postume. Il semble ètre lié particulièrem ent au succès de son coup d’État. L’ identification de ce dieu a suscité de très abondantes recherches. On a essayé de retrouver en Germanie Inférieure un lieu où aurait pu exister un sanctuaire de Hercules Deusoniensis. La proposition de Stolte de l’ identification Deusone = Diessen au Pays Bas sem ble vraisemblable.5 8 Les sesterces au revers HERCULI MAGUSANO font I’objet d'une seule émision en fin 261, probablem ent en l’ honneur des contigents bataves des armées de Postum e et le róle qu’ils ont joué dans les événements militaires de cette année.5 9 G. Elm er pensait que ces monnaies auraient rappelé un succès rem porté par Postum e sur les envahisseurs germains près de Mogusa.6 0 On peut accepter que, dans le program m e de la politique religieuse de Postu­ me, Hercules Deusoniensis et Hercules Magusanus furent liés à l’im portance m ilitaire de la région frontalière de la Rhénanie, laquelle eut été sauvée par l’ em pereur gaulois. Malgré que Deusoniensis et M agusanus avaient été les dieux indigènes, iis furent identifiés avec Hercule rom ain et leurs images plastiques étaient inspirées p ar l’esprit des traditions de l’ a rt greco-romain. Il faut rem arquer que Hercules Magusanus n ’était pas seulement populaire dans l'arm ée, parm i les soldats des légions et des troupes auxiliaires. Il était égalem ent vénéré par des fonctionnaires civils, p. ex. les m agistrats des cités bataves.8 1 Ce sont les personnages privés aussi qui ont lui dédié des inscrip­ tions. À Geldria au pays des Bataves les époux Ulpius Lupo et Ulpia Amava ont dédié une inscription votive à l’Hercule Magusanus et à la déesse Haeva pour la prospérité de leurs enfants.6 2 M. Prim [it]ius Tertius, le dédicant de l’ inscription de W estkapelle, sem ble ètre aussi un personnage privé.6 3 Ainsi done le cercle des adeptes du culte de Hercules Magusanus était assez large. Hercule était vénéré en Rhénanie avec diverses épithètes, ayant un carac- tère soit locai, soit officiel. Dans la mème localité on honorait Hercule sous des formes différentes, p. ex. à Bonna, à l’ occasion de l’érection d’ un hòpital m ilitaire furent dédiées les inscriptions votives à Hercules,6 4 Hercules Victor6 5 et Hercules M agusanus.6 6 Tous les dédicants de ces inscriptions furent officiers de la légion Ière Minervia. On peut penser qu’ il s'agissait du méme dieu Her­ cule, vénéré avec des épithètes diverses, ayant un aspect soit plus officiel (Victor) soit locai (M agusanus). Un groupe considérable d ’inscriptions et une rem arquable sèrie de mon­ naies de Postum e donnent la possibilité d’ étudier le culte de Hercules Magu­ sanus et de Hercules Deusoniensis, deux incarnations indigènes de l’Hercule romain, dieu si populaire dans toute la région de la Rhénanie et du Nord-Est de la Gaule. 1 Cf. P.-M. Duval, Les dieux de la Gaule (Paris 1957), p. 84 «Plus de 300 sculp­ tures le représentent, ainsi qu’ un grand nombre de statuettes en bronze; plus de cent inscriptions lui sont consacrées». 2 Cf. l’ opinion de J. Toutain, Les cul- tes pdiens dans l’ empire romain, voi. 1 (Paris 1907) «Les provinces latines», p. 410 «Le nom d’ Hercule servit sous Lem- pire à désigner des dieux, sans doute analogues et peu à peu confondus les uns avec les autres, mais d’ origine tout à fait différente». 3 C’ est l’ inscription provenant de Bon­ na, publiée par H. G. Horn, Eine Wei­ hung für Hercules Magusanus aus Bonn, Bonner Jahrbücher 170 (1970) pp. 235, 236; AE 1971, 282. 4 Cette remarque concerne surtout les inscriptions d’ Utrecht, publiées par J. Vollgraff, Inscriptiones Traiectenses, Mnemosyne 59 (1932), pp. 256, 257. Égale­ ment deux inscriptions provenant de la Dacie n ’ ont jamais été signalées par V Année Epigraphique. 6 J’ ai déjà donné cette liste dans la note No 159 de l’ étude «Le culte de l’ Her­ cule romain au temps du Haut-Empire» préparé pour le volume IIe (la partie 13 ?) de »Aufstieg und Niedergang der römischen Welt«. Il m’ a semblé utile de présenter maintenant une analyse plus approfondie du problème dans un article consacré à Monsieur H.-G. Pflaum. 6 B. H. Stolte, Herkules in Noord- Brabant. Verering te Ruimel (?) en Dies- sen, Brabantia III (1954), pp. 50—53, pense que Ruimel (Batavodorum) était probablement un centre religieux du cul­ te de Hercules Magusanus, dieu «na­ tional» des Bataves. 7 Cf. Ch. B. Rüger, Germania Inferior (Köln-Graz 1968), p. 33. 8 Altceltischer Sprachschatz (Leipzig 1891), II, col. 386. 9 Op. cit. p. 261 «Nomen quod est Ma­ gusanus ducendum est a voce gallica magus, i. e. campus, quae etiam loci no­ minis vice functa esse possit. Eadem conspicitur in nomine oppidi Novio- magi». 1 0 Rhenania germano-celtica. Gesam­ melte Abhandlungen (Bonn 1969), p. 350. 1 1 Cf. aussi S. Czarnowski, Herkules gallijski (en polonais), Przeglqd Histo- ryczny 5 (1925), pp. 238—260. II pensait que Magusanus avait été un dieu cel­ tique. L’ étymologie de cette épithète au- rait tiré son origine du mot magu — sa­ nus = grand, heureux. Selon Czarnow­ ski Hercules Magusanus était vénéré par les Bataves et les autres peuples germaniques, mais ils avaient pris le nom du dieu gaulois. 1 2 Wörterbuch der alt germanischen Personen- und Völkernamen (Heidelberg 1911), p. 158. 1 3 Cf. H. G. Horn op. cit. p. 238 »Die Etymologie von Magusanus ist völlig un­ klar«. 1 4 Selon J. Trynkowski l’ autel a été érigé en l’ honneur de deux divinités, Deus Invictus Mithra et Hercules Magu­ sanus. is No 1 4 de notre liste. 1 6 RIB 2140, N° 15 de la liste. 1 7 Cf. N° 13, l’ inscription de Tongern. 1 8 C'est la thèse de M. Macrea, Cul- tele germaniche in Dacia, Anuarul Insti- tutului de Studii Classice vol. V, 1944 —1948 (Cluj 1949), pp. 229, 230. Cf. une autre inscription concernant probable­ ment le mème P. Aelius Maximus, ibid. pp. 250—254 et J. Trynkowski, Notulae Epigraphicae, Eos 56, 1966 (1968), pp. 220— 222. P. Aelius Maximus fut un prètre de la province (flamen), il appartenait done à l'ordre équestre. 1 9 M. Macrea op. cit. pp. 233—236 et N° 16 de notre liste. 2 9 Ibid. pp. 236, 237. 2 1 H. G. Horn pense que les propaga- teurs de ce culte ont stationné temporai- rement en Germanie, op. cit. pp. 236, 237. Mais le cas d’ Aur. Tato est un peu différent. 2 2 Westdeutsche Zeitschrift, Korr. Blatt 5 (1886), p. 51. 2 3 Inscriptiones Traiectenses, Mne­ mosyne 59 (1932), p. 261. 2 4 Excerpta Romana — de Bronnen der Romeinsche Geschiedenis van Ne­ derland, vol. II (’S.-Gravenhage 1935), p. 535. Le mème auteur, Nederland in den Romeinschen Tijd (Leiden 1943). 2 5 Die germanischen Götternamen nach den antiken Inschriften (Halle/Saa- le 1936), p. 60 suiv. 2 6 Hercules in Noord-Brabant, Bra­ bantia 3 (1954), p. 51. 2 7 Civitas en Stad von Bataven en Canninefaten (Nijmegen-Utrecht 1960), p. 6. 2 8 Rhenania germano-celtica (Bonn 1965), p. 274. 2 9 Les Nos 1—5 de notre liste. 3 0 Les Nos 8, 9 de notre liste. Cf. H. G. Horn op. cit. 236, 237. 3 1 J. Vollgraff, Inscriptiones Traiec­ tenses, Mnemosyne 59 (1932) p. 256, 257. Nos 10 et 1 1 de notre liste. 3 2 No 11. 33 N» 10. 3 4 Vollgraff, op. cit. pp. 256, 257, Nos 1 —8, cf. pp. 250, 251, Nos 1— 4, 6, 8. 3 5 Senatus populusque Albiobolae Ba- taborum coloniae, op. cit. pp. 250, 251, No 3. 3 9 Ibid. pp. 250, 251, No 2, 256, 257, N° 1 et N« 4. 3 7 Ibid. pp. 256, 257, N° 3. 3 8 Ibid. pp. 256, 257, N° 8. 3 9 H. G. Horn op. cit. p. 235. 4 0 Cf. J. Lafaurie, La Chronologie des empereurs gaulois, Rev. Num. VI, 6, pp. 91—127; le mème, L'Empire Gaulois. Ap­ port de la numismatique, ANRW II, 2 (1975) pp. 853—1012, voir surtout eh. V: Chronologie des empereurs gaulois et of- ficiels, pp. 986—999. 4 1 Cf. J.-P. Callu, La politique moné- taire des empereurs romains de 238 à 311 (Paris 1966), pp. 221—233; M. Christol, Les règnes de Valérien et de Gallien (253—268), travaux d’ ensemble, questions chronologiques, ANRW II, 2, p. 819 écrit: «J. Lafaurie a fourni, en 1964, une mise au point qui jusqu’à présent n'a pas été ébranlée dans son fondement. Dans la mesure où la révolte de Postume est liée à la disparition de Salonin César, les té- moignages des papyrus égyptiens per- mettent d’ établir qu'à la fin du mois d’ aoùt 260 celle-ci n’ était pas encore con- nue». 4 2 j . Lafaurie, L'Empire Gaulois ... p. 905. 4 3 Cf. ibid. «Résumé chronologique» p. 1000. 4 4 P. Bastien, Le monnayage de bron­ ze de Postume (Wetteren 1967). 4 5 Op. cit. 967 «L’ Empire Gaulois n’ avait done aucune originalité dans son programme politique, religieux et éco- nomique». Mais J. Lafaurie voit quel­ ques types originaux des antoniniani de Postume ... «ceux qui illustrent le Rhin, célébrent Hercules Deusoniensis, plus rarement Hercules Magusanus ...» {ibid. p. 966). 4 6 P. Bastien, op. cit. p. 62. 4 7 Ibid. p. 159, N« 133 de Fan 267; cf. G. Eimer, Die Münzprägung der galli­ schen Kaiser in Köln, Trier und Mailand, Bonn. Jahrbücher 146 (1941), pp. 1—106, No 424. 4 8 Cf. P. Bastien op. cit. p. 160, N° 135. Cf. du mème auteur, Les travaux d’Her- cule dans le monnayage de Postume, Rev. Num. VI, 1 (1958), p. 61. 4 9 Cf. Bastien, Les travaux... pp. 62 do 77; cf. P. W. Webb, The Roman Im ­ perial Coinage, vol V, 2 (London 1933), pp. 331, 332. 5 0 Bastien, Le monnayage, p. 111, N° 1, p. 151, N o s 103 et 104; cf. Webb, RIC V, 2, Nos 20, 21, 22. 5 1 Bastien, op. cit. p. 118 No 15, p. 119 N° 16, cf. Eimer, op. cit. Nos 182, 183. 5 2 Bastien op. cit. p. 152, N° 105; RIC V, 2, N° 68, No 139; Eimer N°s 287 et 293. 5 3 Bastien op. cit. p. 154 N° 113, p. 155, No 118; RIC V, 2, N°s 132, 133; Eimer Nos 220, 222. 5 4 Bastien op. cit. p. 159, N° 132. 5 5 Ibid. p. 163, No 144, p. 168, N° 158, p. 171, N° 166; RIC V, 2, N° 131; Eimer No 223. 5 6 Bastien op. cit. p. 171, Nos 167 et 168, p. 172, No 172; RIC V, 2, N° 134. 5 7 RIC V, 2, N° 137; on peut trouver le mème type aussi parmi les monnaies de Cologne, ibid. N° 247, ces pièces sont sans date. 5 8 B. H. Stolte, Hercules in Noord- Brabant, Brabantìa III (1954), pp. 50—53; du mème auteur, Deusone in regione Francorum, Tijdschrift voor Geschiede- nis, 70 (1957), pp. 76—78; cf. J. Lafaurie ANRW II, 2, p. 959. Une autre proposi­ tion (Duisburg) a été donnée par R. Jahn, voir L. Weisgerber op. cit. p. 348. 5 9 P. Bastien, Le monnayge p. 68. 6 0 Op. cit. 34. P. Le Gentilhomme, Le désastre d’ Autun en 269, Revue des Etu­ des Anciennes 45 (1943), p. 236 écrit que le nom du sanctuaire de Magusanus au- rait survécu en Mahusenhem, près de la ville frisonne de Durstede. 6 1 CIL XIII 8771, N° 9 de notre liste, cf. No 10. 8 2 CIL XIII 8705; D, 4629, N° 8 de notre liste. 6 3 CIL XIII 8777, N° 12 de notre liste. 6 4 Herculi (sans l’ épithète) — CIL XIII 8009. 6 5 CIL XIII 8011. 6 6 CIL XIII 8010, No 1 de notre liste. H KULTU HERKULA V PORENJU Povzetek Avtorica analizira dva primera provincialnega kulta Herkula. Herkula so v Po­ renju pogosto častili z dvema pridevkoma, in sicer Magusanus in Deusoniensis, ki iz literarnih virov nista znana. Omenjata se le na napisih in novcih. Hercules Magu­ sanus je bogato izpričan. Omenja ga 17 napisov, od katerih jih 12 izvira iz Germa- nije inferior, eden iz province Gallia Belgica, eden iz Rima in še eden iz severne Britanije. Dva napisa pa sta iz Dakije. Dedikanti so bili pogosto vojaki, ki so pro­ pagirali kult svojega domačega porenskega boštva drugod. Zdi se, da je bil Hercules Magusanus čaščen zlasti na področju Ubijev (5 napisov) in v deželi Batavov (4 na­ pisi). Hercules Magusanus je upodobljen tudi na novcih vladarja Postuma leta 261. Hercules Deusoniensis je izpričan le na novcih. Upodobljen je na novcih Po­ stuma in to od prve emisije leta 260 do konca njegove vlade. Izgleda, da je bil Hercules Deusoniensis Postumu posebno pri srcu. Imel je germanski epiteton, toda njegove plastične upodobitve so bile grško-rimske. Suponiramo lahko, da so bile germanske pokrajine, kjer se pojavlja kult boštev Magusanus in Deusonien­ sis, vezane na vojaške uspehe vladarja Postuma, ki je branil mejo na Renu proti barbarskim vpadom. Dejstvo, da sta se Magusanus in Deusoniensis uvrstila v ofi- cielni panteon galskega vladarja, dokazuje spretnost njegove religiozne politike. Postumus je hotel združiti stare rimske tradicije in priljubljena domača boštva.