TELEGRAPHE O F F I C I E L. INTERIEUR. EMPIRE FRAN ÇA I S. Paris 20 décembre. Aojourd'hui dimanche 20 décembre 1812, à midi , l'Empereur étant sur son trône, entouré des princes grands-dignitaires, des cardinaux, des ministres, des grands-officiers, des grands aigles de la legion-d'honneur et des officiers de service près S. M., a reçu le sénat qui a été conduit à cette audience par un maître et un aide des cérémonies, introduit par S. Exc. le grand-maître, et irésenté par S. A. S. le prince vice grand électeur, S. j-x. M. le comte de Lacépéde , président, a porté la parole en ces termes: Sire , ,, Le Sénat s'empresse de présenter au pied du trône Je V. M. I. et R., l'hommage de ses félicitations sur l'heureuse arrivée de V. M» au milieu de ses peuples. cc „ L'absence de V. M., Sire, est toujours une calamité nationale, sa présence est un bienfait qui remplit de joie et de confiance tout le peuple fiançais. tc „ S. M. î. et R. a posé toutes les bases de l'organisa-jiou de son vaste Empire ; mais il lui reste encore bien îles objets à consolider ou â terminer, et le moindre retard dans le complément de nos institutions est un malheur national.c< „ Pendant que V. M. Sire, étoit â 800 lieues de sa capitale . à la tête de ses armées victorieuses, des hommes échappés des prisons où votre clémence impériale Jes avoit soustrai ts à la mort méritée par leurs crimes passés , ont voulu troubler l'ordre public dans cette grande cité. Us ont porté la peine de leurs nouveaux attentats. " ,, Heureuse la France, Sire, que sa constitution monarchique met à l'abri des effets funestes des discordes civiles , des haines sanglantes que les jarîis enfantent, et des désordres horribles que les révolutions entraînent. njl de V. M. , et ce sentiment intérieur qui rassure chaquî citoyen, et qui lui montre dans cet auguste enfant la sûreté «rîes siens, la sauve garde de sa fortune et un obstacle invincible à ces divisions intestines, ces agitations civiles et ces bouleversemens politiques, les plus grands des fiéauK qui poissent affliger les peuples. „ Sire, v. îvl. a arbu.-rf Aislw, françaises sur les tours de Moscou. L'ennemi n'a pu arrêter ses succès et contrarier ses projets, qu'en ayant recours aux affreuses-ressources des gouvernemens despotiques, en créant des déserts sur toutes ses frontières, en portant l'incendie dans ses provinces, en livrant aux flammes sa capitale, le centre de ses richesses et le produit de tant de siècles. „ „ Ils connoissoient mal le coeur de V. M. , Sire , ceu* qui 'ont reuouveilé cette tactique barbare de leurs sauvages ancêtres. Elle eût volontiers renoncé à des trophées qui devoient coûter tant de sang et de maux à l'humanijê. „ „ L'empressement avec lequel on voit arriver de tous les de'partemens de l'Empire, sous les drapeaux de V. Mo les nombreux soldats appeilés par le sénatus-consulte de septembre dernier, est un exemple de tout ce que V. M. doit attendre du zèle , du patriotisme et de l'ardeur belliqueuse des français, pour arracher à l'influence de nos ennemis les diverses portions du continent , et pour conquérir une paix honorable et solide. „ Que V. M. I. et R., Sire, agrée le tribut de la re-connoissance , de l'amour et de l'inviolable fidélité du sénat et du peuple français. S. M. a repondu en ces termes: Sénateurs , " Ce que vous me dites m'est fort agréable. J'ai h cœur „ la gloire et la puissance de 1a France; mrs pre-„ mières pensées sont pour tout ce qui peut perpétuer la ,, tranquillité intérieure, et mettre à jamais mes peuples ,, à l'abri des déchiremens des factions et des hoireurs de ,, l'anarchie. C'est sur ces ennemis du bonnheur des peuples „ que j'ai fondé, avec la volonté et l'amour des français, ,, ce trône auquel sont attachées désormais les destinées de ,, la patrie. „ Des soldats timides et lâches perdent l'indépendan-,, ce des nations , mais des magistrats pusillanimes dé-,, truisent l'empire des lois, ies droits du tiône et l'ordre „ social lui même. ,, La plus belle mort -seroit celle d'un soldat qui pé-,, rit & u champ d'honneur , si la mort d'un magistrat pé-„ rissant en défendant Je souverain , le trône et les lots ,, n'étoit plus glorieuse encore. „ Lorsque j'ai entrepris la régénération de la france, ,, j'ai demandé à -la providence un nombre d'années deter-,j miné. On détruit dans un moment , mais on ne peut „ réedifier sans le secours dti tems. Le plus grand besoin ,, de l'état est celui de magistrats courageux. „ Nos peres avoient pour cri de ralliement: le roi est ■/ . >• S ' ,'v * „ /• {f "" /Vf,,,v* Tl t/ L-Ì- 1 l^OVV-^j „ ■/., I, L l-yr" „ mort y vìve le roi! Ce peu de mots contient les princi-panx avantages de la monarchie; Je crois avoir bien „ étudié l'esprit que mes peuples ont montré dans les j, différentes époques de notre histoire; j'y penserai encore. ,, La guerre que je soutiens contre la Russie est une guerre politique. Je l'ai faite sans animosité, „ j'eusse voulu lui épargner les maux qu'elle même s'est „ faits. J'aurais pu armer la plus grande partie de sa population contre elle même, en proclamant la liberté „ des esclaves ; un grand nombre de villages me l'ont de-„ mandé, mais lorsque j'ai connu l'abrutissement de cette 5, classe nombreuse du peuple russe , je me suis refusé à cette mesure qui auroit voué a la mort et aux plus hor-ribles supplices, bien des familles. Mon armée a essuyé „ des pertes, mais c'est par la rigueur prématurée de la . „ saison* „ J'agrée les sentimens que vous m'evpri-mez. Après cetee audience, le Conseil d'état, conduit et introduit dans les mêmes formes, a été présenté à S. M. par S. A. S. le prince Archichanceiier de l'Empire. S. Exc. M. le comte Defermon, ministre d'état , président de la section des finances, a parié en ces termes: ,, Sire, ,, Le premier besoin qu'éprouvent avec tous vos fidèles sujet les membres de votre conseil d'état, est d'apporter aux pieds du tiôns de V. M. leurs félicitations sur son heureux retour, et de lui exprimer les sentimens de rtconnoissance dont ils ont été pénétrés en apprenant que V. M. venoit combler par sa présence le voeux et les espérances de ses peuples.. ,, Tandis que, pendant l'absence de V. M. , nous nous occupions des travaux qu'elle a daigné nous confier , et que tous nos instans étoient consacrés à l'exécution de ses ordres pour lé bonheur et la prospérité de l'empire, nous étions loin de penser qu'aucun français pftt mécon-noitre les principes sacrés et conservateurs, qui nous ont tiré de l'anarchie et doivent à jamais nous en garantir. ,, Sire , Nous avons vu avec la plus profonde douleur l'attentat commis par un homme en délire , qui par un. premier crime constaté ,,avoit d;?jà mérité une p,:ine que v. M. avoit eu la générosité, de lui remettre; mais sa tentative n'a servi qu'à prouver à nos anciens ennemis l'inutilité de pareils complots , et à mettre dans un nouveau jour le sincère attachement de tous les fonctionnaires de l'empire pour la constitution que V. M. lui a donnée. Toutes les parties de l'empire ont donné, la preuve de leur attachement, et tous vos sujets ont rivalisé avec les fonctionnaires publics, de respect pour les principes , et d'attachement à votre personne sacrée et, â son auguste dynastie. „ Dieu qui protège la france , la préservera Jong-1ems du plus grand des malheurs, mais dans cette circonstance, tous les coeurs se rallieraient autour du prince qui est l'objet de nos vœux et de nos espérances , et chaque Français renouvelleroit ses sermens de fidélité et d'amour pour l'Empereur que la constitution appelle h,succéder. " Nous avons été sensibles aux récits que renferme le dernier Bulletin de la grande-armêe ; quelle admiration ae doit pasjnspirer ls développement du plus auguste ca- ractère pehdaut ce mois de périls et de gloire , où les peines du cœur n'ont rien pu ôter à la forcete l'esprit? " „ Quel sentiment ne doit pas faire naître chez une nation vraiment généreuse le tableau fidèle de ses pertes imprévues, en voyant que le génie tutélaire de la France a su en prévenir les effets et en faire l'occasion d'une gloire nonvelle? V. M. parut-elle jamais mieux à la hauteur de ses destinées que dans ces momens oû la fortune sembloit essayer, en armant les élémens, de rappeler qu'elle peut être inconstante. ct ,, Que nos ennemis s'applaudissent, s'ils le veulent, des pertes matérielles que nous ont occasionnés la rigueur de la saison et l'apretè du climat; mais qu'ils calculent nos forces, qu'ils sachent qu'il n'est point d'efforts et de sacrifices dont , à l'exemple de V. M. , la nation Française ne soit capable pour réaliser ses glorieux projets ! " ,, Nous ne pouvons, Sire, offrir a V. M., comme tout votre Empire, en reconnoissance de ses travaux et de ses soins paternels, que l'expression de nos sentimens de respect, d'admiration et d'amour. Nous osons espérer qus V. M. daignera accueillir cet hommage avec la meme bonté dont elle n'a cessé d'honorer la fidélité et le dévouement de son conseil d'Etat. {C S. M, n répondu en ces termes. Conseillers d'Etat , ,, Toutes les fois que j'entre en France , mon cœw „ éprouve une bien vive satisfaction. Si le peuple montr« „ tant d'amour pour mon fils, c'est qn'il est convainc« „ par sentiment des bienfaits de la monarchie. „ C'est à l'idéologie , â cette ténébreuse métaphysiq« „ qui, en recherchant avec subtilité les causes premiere!' „ veut sur ses bà^es fonder la législation des peuples, sl „ lieu d'approprier les lois à la connoissance du coeui „ humain et anx leçons de l'histoire , qu'il faut attrito« ,, tous les malheurs qu'a éprouvés notre belle Franc« Ces erreurs dévoient et ont effectivement amené le r® ,, girne des hommes de sang. En effet, qui a procla® ,, le principe d'insurrection comme un devoir? q"1 ,, adulé le peuple en le proclamant à une souverain5' „ qu'il étoit incapable d'exercer ? qui a détruit la s310 „ teté et le respect des lois, en les faisant, dépend ri ^ non d es principes sacrés de la. justice, de la nature1-u choses et de la justice civile, mais seulement de la v0 ,, lonté d'une assemblée composée d'hommes étrange „ la connoissance des lois civiles , criminelles, adffifl!| ,, tratives , politiqnes et militaires ? Lorsqu'on est apP ,, à régénérer un Etat , ce sont des principes consta „ ment opposés qn'il faut suivre. L'histoire pe»nI „ cœur humain; c'est dans l'histoire quii faut cher<^ ,, les avantages et les inconvèniens des différentes leS^j ,, tions. Voilà les principes que le conseil d'Etat „ grand Empire ne doit jamais perdre de vue : il „ joindre un courage à toute épreuve, et à l'exempt' ; „ présidens Harlay et Molé , être prêt à périr en cie ' „ dant le souverain , le trône et les lois. „ J'apprécie les preuves d'attachement que le c° ' „ d'Etat m'a donnés dans toutes les circonstances. ) „ ,ses sentimens*• jf ( Moniteur ) fw Le 19 dicembre, Les détails contenus dans le dernier bulletin de la grande armée ne peuvent qu'ajouter à la gloire dont elle s'est couverte dans cette campagne , et à l'admiration qu' inspirent la fermeté héroiquè et le puissant génie de S. Itf. l'Empereur. Après avoir vaincu les russes dans vingt combats et les avoir chassés de leur ancienne capitale re-duite en cendres, nos braves ont eu à lutter contre la rigueur d'nn froid excessif et l'àpreté d'un climat in hospitalier ; et malgré toutes les pertes qu'ils ont éprouvées pendant plus de cinquante jours de marche , en munitions , en chevaux et en artillerie, ils ont surmonté tous les obstacles et se trouvent maintenant à portée de leurs nombreux magasins. Il 7 a peu de pages dans l'histoire ancienne et moderne qu'on puisse comparer, pour la noblesse, l'élévation et l'intérêt , à ce memorable Bulietiu. C'est un morceau historique du premier ordre ; c'est ainsi que Xénophuii racontait la retraite des dix mille, et que Cesar, tout à-la-fois grand capitarne et grand écrivain, rédigeoit ces commentaires dont Montaigne disoit: „ Certes je lis cette production avec un peu plus de révérence et de respect qu'on ne lit les humains ouvrages ; en considérant l'auteur lui* même par ses actions et le miracle de sa grandeur. „ Montaigne, qui jugeoit avec tant de sagacité les hommes et les choses- n'a-uroit pas employé un autre langige s'il eut parlé de ces monumens historiques dont chaque campagne de S. M. enrichit nos annales ; et il* eut surtout rendu justice à ce grand caractère toujours supérieur aux chances du sort de la fortune, qui distingue si éminemment le héros qui donnera son nom au dix-neuvieme siècle. Il n'y a peut-être jamais eu despectacîe plus frappant que celui de l'armée française au milieu d'un pays ennemi, privée en huit jours de son artillerie, de ses transports et de presque toute sa cavalerie par l'intensité du froid. Dans cet état désastreux, le génie du souverain anime tout, prévoit tout , et prépare des ressources inattendues. Les ennemis qui ont pour auxiliaires les élémens , sont battus par-tout où ils se présentent. La marche de l'armée française , qui n'est ralentie par aucune difficulté, est une suite de triomphes ; et les opérations finissent par une victoire éclatante quK dissipe toutes les craintes. Cn voit cet escadrtn sacré , composé de braves choisis entre les braves, conservant au milieu des dangers- cette constance et cette gaieté que n'ont pas „ les hommes assez fortement trempés par la nature ,, ; et l'on-reste convaincu qu'avec une telle armée et un* tel général le succès éventuel de celte guerre ne peut être incertain.- Quelle circonstance plus favorable les russes pouvoient-ils espérer pour entamer l'armée française ? S'ils ont 'été vaincus par des troupes fatiguées et privées de cavalerie et d'artillerie , que sera-ce donc lorsque ces mêmes troupes, qui ont déjà réparé en grande partie leurs pertes, reprendront l'offens vc. Lés résultats de cette campagne doivent prouver à nos ennemis qu'il leur est impossible de résister aux f)rces dirigées contre eux,' et'leur présenter l'a venir sous-des plus sombres couleurs. Les historiens ont observé comme l'un dés plus-beaux titres de gloire d'Annibal , qu'il avoit su maintenir une harmonie parfaits entre les troupçs des différentes na- 3 tions qui compósoient son armée. Ce phénomène politique et militaire se renouvelle de nos jours. Des soldats de presque toutes les parties de l'Europe, réunis sous les mêmes drapeaux, ne tivalisent que de zèie et de dévouement» C'est ainsi que le génie montre dans tous les temps les mêmes ressources et étonne ses contemporains des mêmfes prodiges. L'histoire remarquera sur-tout parmi les éfflinent£s qualités de S. M. l'Empe reur, cette habileté prévoyante qui lit dans l'avenir et cette promptitude à réparer ses pertes que jamais aucun général n'a'eu au même degré, Déjà vingt mille chevaux se trouvent dans les différens dé« pots ; déjà l'artillerie est dans un état formidable j et lës munitions de toute espèce arrivent en abondance. Quelques semaines suffiront pour rendre la situation de l'armée plus brillante qu'elle ne l'a jamais été. Ce qui doit sur-tout dissiper toute espèce d'inquiétude , c'est que la santé de S. M. l'Empereur n'a pas éprouvé la moindre altération au milieu des fatigues de la campagne. (Jour.-de Paris, ) MINISTERE DE LA GUERRE Armée de Portugal et du Nord»- Suïte de i'extrait d'un rapport sur les marches et les opérations de Varmée de Portugal, entre lxEbrt et U Duero y depuis le 17 jusqu'au 31 octobre iSha*- Leur seconde ligne s'alarme ; mais alors le colonel" Beteille venoit de déboucher'à la tête dè la légion de gendarmerie: il se jette sur son flanc droit , la défait et la chasse jusqu'à Villadrigo , sous 1«| proteetion de l'infanterie. Cet engagement brillant , où sept escadrons français ont croisé le sabre contre neuf escadrons anglais, coûte à l'ennemi environ 300 hommes mishors de combat > dont 67 prisonniers, parmi lesquels 2 officiers supérieurs, 5 officiers subalternes, plus de 40 chevaux^ nous y avons eu 5, hommes tués, 65 blessés, dont 5 ont été pris. Le brave colonel Béteil.'e y a reçu plusieurs blessures graves, qui donnent des inquiétudes pour ses jours. Le colonel Fave» rot a été atteint de trois coups de sabre , dont aucun n'est' dangereux. Tous les officiers de son-régimentdeux exce» " ptés, ont eu des blessures ou des contusions.- Cettte journée donne un résultat de 500 prisonniers»-elle se-termina par une charge de la-division de dragons*.* devant laquelle la cavalerie ennemie plia-encore avec per* te, et où le major Dumolard , commandant le 25.e de dragons, fut grièvement bJessé ; deux carrés- d'infanterie arrêtèrent l'effet qu'elle pouvoit avoir»- Larmée venoit de faire huit lieues de pays, son avatlt» garde manoeuvrant , et la cavalerie combattant toujours» passa la nuit à Villadrigo. Ori doit de grande éloges au général Maucune , pour1 son activité et sa valeur sur le champ' de bataillé ; ses dispositions furent toutes d'un officier-général expérimenté; L'armée continua à marcher le 24, des la pointe" da jour ; l'arrivée rapide dé l'avant-garde interrompit les tra» vaux commencés à Quintana de Puente pour en rompre lé pont, et ne donna pas le témp3 à l'ennemi d'en entreprendre à celui de- Torquemrda, où'la supériorité de notre feiu,-et quelques compagnies ' de voltigeurs mirent fia à une canonnade j seul obstacle qui nous fut opposé. Le capitaine Grallard 5 ^commandant !» batterie le gère de l'a*- A *ant-garde, y fut atteint d'un biscayen à la tète, et ne voulut pas quitter ie commandement de sa batterie. On avoit fait une soixantaine de prisonniers à Quintana dei Fuente, et on en prit zoo â Torqtiemada. L'armée se porta sur Magaz , y passa la nuit , et se Blit en mouvement le 25 à la pointe du jour. L'ennemi s'étoit déjà couvert par le Carrion, dont il gardoit tous les ponts ; il couronnoit les hauteurs escarpées de Duenas, et occupoit le couvent de San-Isidro, près le confluent de cette rivière avec la Pisuerga, par beaucoup d'infanterie et du canon , que protégeoient aussi des batteries sur la rive droite. Le général Maucune s'en approcha avec la 5,e division et la cavalerie légère. Son artillerie, mise en batterie avant d'être apperçue , porta le ravage et le désordre dans les masses; elles cherchèrent leur sûréte> tur les hauteurs qui dominent le Carrion. Quelques compagnies de voltigeurs allèrent aussitôt à la course pour a'emparer du pont; il fît explosion à leur barbe, mais pas lin seul homme n'y fut blessé. Plusieurs heures se passèrent en échange de coups de canon et en engagemens de tirailleurs. Un escadron eut ordre de passer le gué chaque cavalier prenant un voltigeur en croupe. Ce mouvement tardoit trop â l'impatience des voltigeurs; ils s'é-lancérent dans la rivière ; ils firent reculer l'ennemi avec perte, et lui prirent 60 hommes, dont 3 officiers, La 5.e division suivit au gué; tout le pied de la position fut néto/é. Le général en chef de l'armée anglaise en ayant co c ÇU de l'inquiétude, pour le sort de quelques pièces de canon alors exposées, se décida, sur les quatre heures après-midi, à attaquer cette division avec une immense supériorité de forces. U fit donc descendre du plateau quatre colonnes d'infanterie très-profondes. La brigade de cavalerie légère se retira par un gué. La 5 division repassa à celui de VillamurieJ, ne laissant sur la rive droite qu'une partie de sa i.re brigade postée dans le village et une jbonne ligne de tirailleurs. Ces troupes combattirent avec le plus grand courage; leur feu y fut très-meurtier. Notre artillerie le soutenant de la rive gauche, foudroya et dissipa les colonnes d'attaque; l'ennemi ne put plus entretenir le combat que par des tirailleurs.- cette affaire lui coûta 1000 à *200 hommes; un général anglais et le général espagnol Alava y furent blessés. Le soir, on lui céda la possession'du vil lage de VUiamuriel, qu'il n'étoit pas possible de conserver pendant la nuit. Notie perte fut de 30 hommes tués, 5 ou € noyés, 180 blessés et 30 prisonniers. M. Burgevin , 'aide-de-champ de M. le général Chauvel , y a été tué au milieu des rangs anglais. ■» ' " Les capitaines Lafond et Lachapele , aides-de-camp du général Maucune, s'y sont fait re-marquer par une valeur brillante , en se mêlant à nos tirailleurs, les dirigeant , se jettant au milieu de ceux de l'ennemi, et lui faisant des prisonniers. Le chef de foataillon Girard, chefd'ètat-major de la j.e division , y a reçu une forte contusion à 1 épaule , et n'a pas voulu quitter le champ de bataille. Pendant le combat de Villamuriel , l'ennemi retira ses troupes du couvent de San-Isidro, et fit sauter k pont du Carrion sur la chaussée royale. Le général Gauthier attaq^ celui de Tariego sur la Pisuerga; ce pont fit explosion 0ll moment d'être attaqué. La conpure ne fut pas telle qUe l'infanterie ne pût y passer; les voltigeurs la franchirent et prirent 50 écossais. Dès le matin , le général Foy s'était porté sur Païen-eia, occupée par des troupes anglaises et quelques corps de l'armée de Galice. Les espagnols y commirent unelâchité digne du général sans honneur qui avoit violé la capitulation d'Astorga. Ayant répondu à la première sommation qu'ils ouvriroient les portes, si le général se présentoit lui-même, il leur fut envoyé de nouveau un aide-de-camp précédé d'un trompette. Lts soldats du perfide Castanos Jes laissèrent approcher, et leur lâchèrent à bout portant du guichet et de dessus les murailles, une fusillade qui heureusement ne blessa qu'un cheval, Les portes barricadées furent aussitôt enfoncées à coups de hache. Le général Chemneau se jeta dans la ville, à la tête du second bataillon du 60.e régiment, poussant les anglais l'e'pée aux re'ins, arriva rapidement au pont du Carrion, l'emporta de vive force, et s'empara de barils de poudre disposés pour le faire sauter. { La suite au numéro prochain. ) PROVINCES ILLYRIENNES. Laybach, le x.er janvier. Le 29.e Bulletin a fait connoître combien l'armée i souffert par la rigueur prématurée de l'hiver ; l'armée est aujourd'hui entrée dans ses cantonnements sur les bords du Niemen, elle va se préparer à de nouveaux succès. Ainsi dans la dernière campagne de Pologne on vit l'armée française après la victoire d'Eylau évacuer les pays conquis pour se retirer sur la Passarge , et y reprendre stf quartiers d'hiver; alors comme à présenties troopes eurent beaucoup à souffrir dans leur retraite par la rigueur de U saison, des blessés et des hommes marchant isolément tombèrent au pouvoir de l'ennemi , il périt une trèt-grand quantité de chevaux, quoique dans une moindre proportion, pareeque la cavalerie étoit moins nombreuse, et que le froid étoit moins rigoureux, mais l'armée se remit bientôt de ses fatigues, répara ses pertes, et en peu de jours elle leprit non seulement tous les pays qu'elle avoit éva) cués, mais elle se porta sur les bords du Nitmen oùl'Em-pereur dicta la paix après l'eclatante victoire de Fried* land. Cette .campagne semble offrir plusieurs des mêmes circonstances ; c'est après la bataille de la Moskwa , après avoir pénétré dans la capitale et au centre de l'Empire Russe, à la suite d'une campagne brillante dans .laquelle l'ennemi a toujours été battu même par des troupes inférieures en nombre, que 1 armée .française évacue de nou" veau des Provinces épuisées pour se reporter sur la ligo* de ses magasins ; déjà 20,000 chevaux de remonte sont arrivés, et bientôt nous verrons cette armée plus belle et plus nombreuse qu'elle ne l'a jamais été justifier par d'écla" tans succès la haute opinion que l'Europe a conçue de si valeur, des ressources de la France, et surtovt du Génie qui la dirige. — 1 1 "r 1 ni 111 mu limili il um—mm_____j_i.jiiuj.jim«m«—j.nijuniinjç mulini in in LAYBACH , D£ l'IMPMM£Rie DU GoUV£BNIMENT.