UDK 314:323.15(498-04) C08ISS: 1 08 La conservation des identites ethniques a la région frontaliere du nord-ouest de la Roumanie llie$ Alexandru et Màhâra Gheorghe Université d'Oradea. Département de Géographie. Rue Armata Romana 5, 3700 Oradea. Roumanie Abstract The conservation of ethnical identity in the north-western border region of Romania. The north-western border region of Romania is superposed from territorial point of view on two historical provinces, Crisana and Maramures. and from administrative point of view on four counties: Arad, Bihor, Satu-Mare. Maramures. The historical evolution of this area and the changings in administration had favourised in time the appearance of other ethnical groups, which live together with the Romanian majority: hunganans, germans, gypsies, slovaks. ukraineans, jews. One of the most important factors with deep implications in populations ethnical and confessional changings derives from the role of political conditions. Taking into account the role of political conditions, the XX century could be divided in four periods, each with its distinct features. In order to spotlight the degree of preservation of ethnical identity the study try to analyze the evolution of ethnical structure mainly the ethnical-maternal language relationship at the end of the IInd millennium, relationship which point out this aspect with high accuracy. Keywords: nationality, identity, minorities, borderland, Romania Les aspects généraux La partie nord-ouest de la Roumanie se superpose, d'un point de vue territorial, aux provinces historiques connues sous les noms de Crisana et Maramures. Elles-mêmes sont divisées en unités administrativo-territoriales, 4 judeje (départements) qui sont Arad, Bihor, Satu-Mare, Maramures. et qui forment l'espace frontalier roumaine entre la Roumanie et la Hongrie mais aussi partiellement avec l'Ukraine (fig 1.). Figure 1. La position géographique de la région Crisana-Maramures / "" V. UKRAINE S, "V----------... Maramures V f \ \ HONGRIE y i / j <~ V s s* i s. i. Jr » "N / c fVvd» -. y— / 'i \ ROUMANIE V l 'v lu "î \ départements •s ! ^ ■» / V f-t m 8 ' 5s / ! t -i N ? V Le cadre physico-géographique se caractérise par une grande variété morphologique, dont, les grandes unités de relief sont disposées en escalier. Ainsi, en partant de l'ouest on rencontre des plaines basses et hautes (90-140 m d'altitude), des collines (300-700 m) et les montagnes dont l'altitude atteint les 2000 m. C'est dans les espaces dépressionnaires de ces montagnes que se trouvent d'anciens centres de peuplement qui perdurent à l'heure actuelle (Oas, Maramures etc). Une synthèse de l'évolution géologique et géomorpho-logique faite sur le paysage montre que cette région présente les conditions les plus favorables pour le développement d'activités humaines. Sur le plan humain, le dernier recensement (1992) a enregistré dans cette région 2.0 millions de personnes, qui d'un point de vue de la structure ethnique présente une majorité roumaine ainsi que des minorités, différentes en nombre et généralement groupées, qui se sont installées dans cette région au cours du temps. Ainsi, on rencontre les minorités hongroise, allemande, slovaque, tsigane, ukrainienne etc. L'aspect significatif de la conservation des identités éthniques se retrouve dans la relation nationalité-langue maternelle Le rôle et l'influence du cadre politique sur l'évolution de la population au XX-ème siècle La structure ethnique actuelle de cette région est le résultat de profondes modifications dans la vie politique, notamment au cours du dernier siècle, qui a laissé une empreinte décisive sur toutes les catégories de la population. Les principales étapes du siècle dernier qui ont influencé certains moments de la vie sociale, culturelle, politique de la population de la région ont eu des implications profondes sur la conservation des identités éthniques. 1. La fin du 19ème siècle (année 1900) et le début du 20ème siècle (jusqu'à 1918). Les pnneipaux aspects des implications politiques sur l'évolution de la population dans cet intervalle de temps sont déterminés par : • l'appartenance administrative de ces régions á l'Empire Austro-Hongrois sous administration hongroise; • l'existance d'une intense politique de „maghiarisation« (assimilation linguistique de la langue hongroise) sur les populations non-hongroises, qui se situe bien évidemment au cours des ressencements de 1900 et 1910, qui présentent la population seulement d'après la langue maternelle (en réalité la langue parlée, c'est-à-dire officielle) et la religion sans distinction ethnique. L'exemple le plus èloquant réside dans le fait que le recenssement ne fait pas apparaître la présence des juifs et des tsiganes alors que dans la structure confessionnale existe la rubrique Israélite. Il apparaît donc évident que cette catégone de population a été incluse dans celle hongroise. 2. La période 1918-1946. Après la fin de la Première Guerre Mondiale, à la suite du Traité de Trianon, le territoire analysé (Transylvanie et Banat inclus) est passé sous administration roumaine, uniant la population roumaine dans un état unitaire: En 1930 a été réalisé le premier resencement où était mis en évidence les minorités en fonction de leur nationalité, ainsi ont été mentionnés pour la premier fois les juifs et les tsiganes, enfin reconnues les minorités ont obtenus des droits valables dans tout le pays. Le changement d'administration du territoire peut être considéré comme un aspect important dans l'évolution de la population et dans la conservation des identités ethniques. Cet aspect est fidèlement représenté par l'évolution numérique et spatiale de la population allemande particulièrement mais aussi roumaine et hongroise. De même, lors du Dictât de Vienne (1940-1944), quand la moitié nord de cette région a été rattachée à la Hongrie, il s'est produit durant une période de quatre ans de nouvelles mutations territoriales de la population avec un rapport spécial à la population roumaine et hongroise dans les deux nouveaux espaces réorganisés (la moitié nord sous administration hongroise et la moitié sud sous administration roumaine). La Deuxième Guerre Mondiale a provoqué également de nombreuses pertes dans les rangs de toutes les nationalités, toutes ces pertes humaines impliques de profondes restructurations démographiques spécialement au niveau de l'âge et du sexe. 3. La période de 1946-1989 se caractérise par l'existance du régime communiste de laquelle on retiendra les effets négatifs sur les populations spéci-fiques: supression de la liberté religieuse -la plus affectée étant la population roumaine de religion gréco-catholique par la non reconnaissance le l'Eglise gréco-catholique; un autre aspect important se rapporte à l'émigation d'un certain nombre de juifs et d'allemands sous forme légale dans la première partie de la période puis sous forme illégale entre 1980 et 1989, incluant également les autres catégories etniques de la région. 4. La période post-communiste (20 décembre 1989-2000). Les caractéristiques pour cette période sont la réinstauration des principes démocratiques dans la vie politique par le pluralisme politique; la reconnaissance de presque 22 églises et associations religieuses et principalement la renaissance de l'Eglise gréco-catholique; l'émigration, dans la première partie de la période, de la plus grande partie de la population allemande, notamment des plus jeunes, et dans une proportion plus réduite les roumains, slovaques, hongroise et tsiganes; l'accord de droits aux minontés : option politique, utilisation de la langue maternelle à l'école et dans l'administration, la culture, la masse médias,etc; la libre circulation dans le territoire. Figure 2. L'évolution des ethnies dans la période 1900-1992 (Source Recensements de la population 1900, 19)0, 194H et 1992) La structure ethnique des régions (d'après le resencement de 1992) Pour mettre en évidence la situation de la structure ethnique au niveau régional, nous présentons quelques aspects de son évolution en la comparant à celle des nationalités entre 1930 et 1992. Sur le fond d'un taux accroissement naturel négatif, on ajoute, à partir de l'ouverture des frontières en décembre 1989, le processus d'émigration des allemands mais aussi des autres ethnies Ainsi au resencement suivant, celui de 1992. dans la structure ethnique de la région analysée, on remarque la prédominance roumaine, avec une pondération de 70.6 % du total de la population, suivent les hongrois avec 22,9 %, les deux ethnies rassemblant â elles seules 93,0 % de la population (fig.3. tableau 1). En 1930, la situation était différente, la population roumaine a enregistré une croissance de 52.2 % (+476 215 personnes), et dans le même temps la population hongroise a augmenté de 21,1 % (+78 209 personnes). D'après le tableau 1, on constate que les roumains ont eu une évolution croissante sur toute la période, avec une accélération après 1948 Durant la même période, la population hongroise, après une croissance entre 1930 et 1948, a subit un revers qui correspond au processus d'émigration de la fin de la Deuxième Guerre Mondiale. Une croissance numérique au niveau de toutes les nationalités importantes de la région a été enregistrée, la population tsigane a augmenté de 176,8 % soit 33 329 personnes, la portant à 2.6 % du total de population de la région (contre 0.9% en 1930). Tableau 1. Structure etnique de la population dans la région en 1992 TOTAL DE LA REG ON MILIEU URBAIN Nr Nationalité Nombre % Evolution 1930-1992 % Nombre % Evolution 1930-1992 % 1 Roumain 1 386 450 70,6 ♦ 52.2 639 019 69.3 + 80f,5 2 Hongrois 447 021 22,8 + 21,1 252 731 27.5 ♦ 141 8 3 Tsigane 52 178 2,6 * 176.8 13 203 1.4 * 526.3 4 Ukrainien 38 433 1,9 *58.0 2 828 0.3 * 1,2 5 Allemand 22 629 1.2 -51.1 10 228 1.1 ♦ 22.8 6 Slovaque 10 501 0.5 -64 1 1 614 0.2 * 105.6 7 Juif 732 0.03 -99 0 812 0,1 - 99.0 8 Autres 6 110 0.3 681 0,1 9 Total 1 964 054 100 ♦ 32,4 921 062 100. * 285.1 MILIEU RURAL Nr Nationalité Nombre % Evolution 1930-1992 % 1 Roumain 747 431 71,7 -11.1 2 Hongrois 194 290 18,6 -26,7 3 Tsigane 38 975 3,7 ♦132.8 4 Ukrainien 35 605 3,4 +63.3 5 Allemand 12 401 1,2 -67.3 6 Slovaque 8 887 0.8 ■52.8 7 Juif — — -100. 8 Autres 5 349 0.6 9 Total 1042 992 100. -16.5 La population ucrainienne a également augmenté, de 14 106 personnes sort 58,0 % entre 1930 et 1992. croissance qui se retrouve dans la stucture ethnique de la région qui passe de 1,6 % en 1930 à 1.9 % en 1992. Sur la même période, dans cette région frontalière, on observe la régression continue de certaines populations comme les allemands, les juifs et les slovaques. La chute la plus importante revenant à la communauté juive au moment de la Seconde Guerre Mondiale. En 1948, elle représentait seulement 0,7 % de la population de la région contre 6,3 % en 1930. Cette diminution a continué aussi après 1948 quand la majorité des juifs qui restaient ont émigré, avec l'accord des autorités, principalement vers Israël et les Etats-Unis. Les allemands ont enregistré une diminution sur toute la période Ainsi, si en 1930 ils détenaient une pondération de 3.1 %, en 1948 elle s'était réduit à 2.1 % (par l'émigration de nombreux allemands durant la guerre), et en 1992 à 1.2 %. Dans cette situation, l'émigration massive de la pénode communiste a eu un rôle important, accentuée par celle de 1989-1992. Par rapport â 1930. la population allemande a baissé de 51,1 % soit un déficit de 22 629 allemands. Figure3. Structure ethnique de la population dans la région, en 1992 □ Roumains □ Hongrois BJ Tsiganes ■ Ukrannens □ Allemands ■ Autres ISouri e Recensement de la population de IV92). Les slovaques ont connu une évolution similaire, c'est-à-dire une chute de 64.1 % (18 786 personnes), et en parallèle une diminution pondérale dans la structure ethnique de 1,3 % à 0,5 %. En faisant la corrélation de l'évolution numérique des différentes ethnies avec les situations politiques du 20ème siècle, on peut conclure que les aspects politiques ont joué un rôle important dans la modification des structures ethniques de la population de cette région. D'après cette même évolution numérique, il est possible de regrouper les nationalités de la région en deux catégories: • avec une évolution ascendante - roumains, hongrois, tsiganes et ukrainiens; • avec une évolution descendante - allemands, slovaques et juifs Figure4. Localités avec leur majorité ethnique, en 1992, sur les territoires du Criçana et Maramureç 1«! 4% □ Localités roumaines □ Localités hongroises 3 Localités allemandes □ Localités slovaques ■ Localités ukrainiennes □ Localités mixtes rSnurïT Recensement de la population de I992). Suite à cette situation sur 1 158 localités de la région, les populations majoritaires se présentent de cette façon (fig.4): 907 localités roumaines, 183 localités hongroises (quatre villes). 4 localités allemandes dans le département de Satu Mare, 14 localités slovaques; 10 localités ukrainiennes et 41 localités mixtes. La relation nationalité-langue maternelle, réflexe de conservation de l'identité ethnique Le rapport nationalité-langue maternelle reflète dans une importante mesure le degré de conservation d'une ethnie. Dans les facteurs non moins importants, mais avec une influence sur ces liens, nous pouvons noter : • le caractère obligatoire de la langue officielle de l'état soit par un moyen de restriction soit par un processus libre; plus il y a de nationalités en présence, plus il y a de chance de mélange, ce qui a pour résultat de déténorer langue majoritaire par l'incurssion de termes étrangers; • un rôle important revient aux familles mixtes, avec le reflet de cette mixité ethnique au niveau de la progéniture, de cela résulte un nombre important de combinaisons langue maternelle-nationale; • la religion dans beaucoup de cas influence l'adoption par certaines populations d'une langue différente de celle nationale; • le soutien accordé par l'état en ce qui concerne la conservation des langues maternelles des minorités. Il existe un grand nombre de facteurs qui influencent cette relation, certains sont généraux, alors que d'autres caractérisent seulement ungroupe ou une surface De plus, grâce aux données du resencement de 1992, on peut analyser quelques aspects de cette relation entre la nationalité et la langue maternelle, et cela au moyen du degré de conservation de la nationalité dans les départements de Bihor, Maramures et Satu-Mare, représentant ainsi la plus grande partie de la région analysée Par ailleurs, il faut mentionner qua la situation de 1992 est le résultat d'une évolution à long terme de la population, c'est-à-dire sur plusieurs générations, et avec le rôle particulier du 19 et 20-èmes siècles. Par cette analyse, on peut identifier une séne d'aspects sur les relations et les influences qui existent entre les différentes nationalités, les différentes langues maternelles, mais aussi la progression de la langue officielle dans les populations minoritaires. Ainsi, au niveau de 3 départements (Bihor. Satu-Mare et Maramures), on a analysé six nationalités et autant de langues maternelles correspondantes: roumain, hongrois, tsigane, allemand, ukrainien et slovaque (tabl.2 et fig.8). Les différences qui apparaissent d'un point de vue numénque entre la structure ethnique et la langue maternelle, mettent en évidence l'influence des majorités sur les minorités, l'adoption par les minorités de la langue officelle soit de la langue de la population majoritaire. Tableau 2. Population par nationalité et langue maternelle en 1992 au niveau des départements Bihor, Satu Mare et Maramures z S • e o îï z S o »- Langue roumaine Langue hongroise Langue allemande Langue tsiganes Langue ukrainienne Langue slovaque 1 Roumaine 1097635 1090688 6501 106 % 100,0 99,3 0.6 2 Hongroise 376997 5276 371498 % 100.0 1,4 98.5 3 Allemande 19360 1018 9359 8959 % 100.0 5,2 48.3 46.3 4 Tsigane 37780 12961 8666 16654 % 100,0 34.3 22,9 44,1 5 Ukrainienne 37917 955 109 36667 % 100,0 2.5 0,3 97,2 6 Slovaque 7940 292 95 7543 % 100,0 3.7 1,3 95 0 (Source: Recensement Je la population de 1992/ La présence d'un grand nombre de nationalités avec un degré avancé de mélange, montre avec le temps un groupe de population mixte qui créra toujours une différence entre la structure ethnique et la langue maternelle. Cette population mixte est le résultat de diverses combinaisons mter-ethniques, d'où le rôle des mariages mixtes et pour les enfants qui en résultent l'adoption d'un mélange de nationalité qui dans beaucoup de cas diffère de la langue maternelle déclarée. Pourtant si l'on s'attache au fait que la population roumaine est majoritaire et que la langue est officielle, le pourcentage des autres nationalités qui s'est déclaré de langue roumaine est réduit, seulement 22 732 personnes soit 4,7 % du total des minorités de ces trois régions. D'après le tableau 2. la lague roumaine est considérée comme langue maternelle pour 1.4 % des hongrois. 5.2 % des allemands, 3,7 % des slovaques, 2,5 % des ukrainiens et 34,3 % des tsiganes Figure 5. Structure de la population, autre que roumaine, de langue maternelle roumaine en 1992. Parallèlement 6 607 personnes de nationalité roumaine (0,7 % du total) déclarent avoir une autre langue maternelle: 6 501 hongroise et 106 tsiganes La langue hongroise, est la deuxième langue parlée après le roumain sort 26,0 % de la population totale des ces trois départements Cependant, il apparaît une différence de 1,5 %. par rapport au nombre de la population qui se revendique hongroise (24,5 %). De ces 371 498 hongrois de langue maternelle hongroise, on trouve 9 359 allemands, 8 666 tsiganes. 6 501 roumains, 256 juifs et 95 slovaques (tabl. 2), soit un total de 24 986 personnes d'une autre nationalité que hongroise. Sur ces régions, il est possible d'affirmer que la plus grande partie de la population se trouve dans des localités mixtes où la population hongroise est prédominante, □ Tsiganes □ Allemands ■ Slovaques O Ukrainnens □ Hongrois (Source: Recensement de lu population de IV9!) Figure 6. Structure de la population non hongroise mais de langue maternelle hongroise en 1992. (Source: Recensement Je la population de 1992) Le fait que la langue hongroise s'impose à des populations non hongroises de la région trouve son origine plus loin dans le temps. Le meilleur exemple est celui des svabs du département de Satu-Mare. où sur un total de 8 512 allemands, 59,3 % parle hongrois. C'est le résultat de la maghiarisation du 19ème siècle et début du 20ème. et après cette période de la présence de prêtres hongrois catholiques dans les églises Svab où le service était fait en hongrois et qui a accentué l'adoption de la langue hongroise de ceux-ci même durant la période communiste. En 1992, le hongrois était concidéré comme la langue maternelle de 98.5 % de hongrois, 48,3 % de tsiganes, 22,9 % d'allemands. 1,3 % de slovaques et 0.3 % d'ukrainiens (fig. 7). Les tsiganes occupent la troisième place dans l'utilisation de la langue hongroise, et contrairement aux allemands qui sont concentrés dans le département de Satu-Mare, les tsiganes sont présents dans les trois départements. De la même façon. 5 726 hongrois ont comme langue maternelle le roumain et sont dispersés dans des localités prédominance roumaine et dans les villes Les tsiganes représentent 2.4 % de la population des trois départements, toutefois ceux qui ont déclaré le romani comme langue maternelle, soit seulement 0.93 % de la structure en fonction de la langue maternelle. Ainsi, sur un total de 38 320 tsiganes. 16 654 (43,5 %) utilisent le tsiganes. 12 961 (33,8 %) le roumain et 8 666 (22,7 %) le hongrois (fig.8 et tabl. 2). Figure 7. Les tsiganes en fonction de leur langue maternelle en 1992. 34% □ Langue tsigane □ Langue roumaine ■ Langue hongrois (Source; Recensement Je la population Je IVV2) Ainsi, du point de vue de la pondération des langues maternelles des tsiganes, les proportions sont différentes d'un département à l'autre, La présence massive des tsiganes dans le département de Satu-Mare. dans des localités à majorité hongroise, a déterminé l'adoption du hongrois dans une proportion de 54,6 %. La langue tsigane est utilisé de façon prédominante dans le département de Bihor, où se trouve le plus grand nombre de tsiganes parlant cette langue (12 055), représentant 55,3 % des tsiganes du département Toujours dans le département de Bihor. on y trouve le plus grand nombre de tsiganes parlant le roumain 6 649 (30,5 % des tsiganes du département) auquel on doit ajouter ceux du Maramures 3 251 (48,5 % des tsiganes du départe-ment). Les allemands se caractérisent par une distribution territoriale concentrée et prédominante dans le département de Satu-Mare (représentant 1.5 % de la population totale) et, alors que la population de langue germanique détient seulement 0.7 % de la structure régionale, le nombre de ceux s'autoidentifiants comme allemands est le double La langue allemande a observé un profond recul atteignant en 1992 seulement 46.3 % d'allemands utilisant cette langue. Ou point de vue des langues maternelles adoptées par la population allemande, la situation est celle-ci: 9 359 parlent le hongrois (48,3 %), 8 995 l'allemand (48,3 %) et 1 018 le roumain (5.2 %). La plus grande partie des allemand de langue hongroise sont du département de Satu-Mare, où des 14 351 allemands, 59,3 % sont de langue hongroise et seulement 37,9 % de langue allemande (fig.81). La situation s'explique par la magharisation qui a débuté au siècle dernier et qui continue aujourd'hui par l'intermédiaire de l'église. Les prêtres y sont catholiques hongrois et le service y est donné en hongrois. Ceci explique la réduction du nombre d'école en langue allemande dans les localités de la zone. Les allemands du Maramures et du Bihor, établis dans des zones majoritairement roumaine, ont beaucoup mieux conservé la langue maternelle allemande, soit presque 70,0 % des allemands de chaque département. Slovaques et Ukrainiens, concentrés dans les montagnes Plopis et dans la dépression du Maramures. ont particulièrement bien concervé. dans une proportion de 95,0 %, leur langue maternelle, sans que cette langue, au niveau régional, soit appropriée par une autre population (tabl.2). Figure 8. Les nationalités en fonction de la langue maternelle en 1992 100 »0 60 40 20 Roumains Hongro«S A»emands Ukrainiens Slovaques Tsiganes I—| Langue romaines □ Langue allemands □ Langue slovaques I I Langue hongroise □ Langue ukrainiennes ■ Langues ts«ganes (Source Recensement Je lu population de 1992). De ces présentations, il est possible d'établir quelques conclusions. En 1992, en fonction du nombre de personnes qui l'utilise et sa tendance évolutive, on peut distinguer trois catégories de langues maternelles : • en expansion multi-etnique - le hongrois et le roumain, qui caracténse presque 98,5 % de hongrois et 99,3 % de roumains et une population appartenant à d'autres ethnies, • en expansion correspondant à une ethnie - slovaque (95,0 % des slovaques) et ukrainienne (97,2 % des ukrainiens); . en recul - l'allemand avec seulement 46,3 % du total des allemands et la langues tsigane avec 44,0 % des tsiganes de la région. Au niveau de la minorité de langue hongroise, elle s'est imposée dans les aires et localités où elle formait une majonté, caractéristique des départements de Satu-Mare et Bihor. [- ■ 1— Les minorités établies dans les zones à prédominance roumaine ont au moins été influencées dans ce sens, conservant ainsi dans des conditions favorables leur langue maternelle propre De même, de toutes les minorités de la région, les tsiganes sont les plus .duplicatifs«, adoptant d'habitude, en fonction de leurs intérêts, la langue de la population majoritaire qui les intéresse De toutes façons, la situation ressemble à celle des juifs durant la période antérieure à 1918. Au vue des garanties qu'offre l'état roumain de droits aux minorités, spécialement dans l'enseignement de la langue maternelle, il est possible aux minorités dans une part importante de conserver ou bien de redécouvrir leur langue maternelle Sources de donnes 1902, Magyar sztatisztikai kozlemenyefc 1900 evi. Nepszamlalasa, Pesti. Budapest "' 1938. Recensâmântul populatiei din România realizat in anul 1930, Comisia Nationalâ de Statisticà. Bucureçti. *" 1994. Recensâmântul populatiei çi locaiitâtilor din România din 7 ianuarie. 1992, Comisia Na^ionalà de Statisticà. Bucureçti Ohranjanje narodne identitete v obmejni regiji severozahodne Romunije Povzetek Severozahodno obmejno regijo Romunije sestavljata zgodovinski pokrajini Crisana in Maramures, ki sta administrativno razdeljeni na štiri okrožja: Arad, Bihor, Satu-Mare, Maramures. Zgodovinski razvoj tega ozemlja in spremembe upravne razdelitve so vzrok za naselitev različnih etničnih skupin: madžarske, nemške, romske, slovaške, ukrajinske in židovske. Različne politične okoliščine so botrovale spremembam narodne identitete in veroizpovedi. 20. stoletje pa lahko razdelimo na štiri različna obdobja. Prispevek obravnava narodno sestavo in stopnjo ohranjanja narodne identitete na podlagi uporabe materinega jezika.