plMANCHE iS. JUILLET i«i TELEGRAPHE OFFICIEL. B * T Ê fi IE U R. Jifaires ds Bantzich. Lm rapports du général Rapp sur la défense de Dantziek appartiennent à l'histoire. Nous ne les avons dérobés à ia juste curiosité de nos lecteurs que parceque leur étendue ne nous permettoit pas de les admettre en entier ; on sait qu'ils ont exigé des supplémens dans les feuilles quotidiennes elles mêmes, et ils se seroient trop iongtems réproduits dans la nôtre qui ne paroît qu'a des époques moins rapprochées. Aujourd'hui cependant que Jes notices ordinaires ne sont pas en assez grande quantité pour nous défendre de retourner sur le pas« - et de recueillir des monumens intéressans que nous avions été forcés d'omettre, nous prenons parmi las dernieres relations du général Happ celles qui pauvent présenter le plus grand cencours de fait d'armes de différentes espèces «ans excéder les bornss de ce journal. Affaire du 24» Dantzick y le 27 m.trs. Depuis le 5 mars nous avons été assez tranquilles jusqu'au 24, à l'exception de quelques tentatives de l'ennemi pour enlever nos avant-postes, tentatives dans lesquelles il a toujours echou'. J'avais décidé de &ire une attaque de nuit le 24 de c» mois, sur toute la ligne et cantonnemens ennemis depuis Pitzken.lorff jusqu' au village de Schw inskopfe ; toutes mes dispositions étaient faites et le» ordres avaient été donnés aux troupes, le 23 au soir , après la fermeture de« portes ; j'avais pris des précautions pour éviter la confusion , qui souvent a lieu dans des attaques nocturnes, en donnant pour cri d'à» taque Mirie-LouiSeJ et pour mots de reconnaissance, foi de Rome 'y ce«, deux illustres noms devaient nécessair m nt nous présager un résultat heureux: mais k une heure du matin,le commandant des avant-postes d'Orba, et c.iui en avant de Stolzenberg me tirent prevenir que les Russes paraissaient faire quelques mouve-Cuns ; »'eux petits avant-postes de ce dernier fuient mê-m forces par l'ennemi et se retirèrent ; cette circonstance m'obligea à attendre le jour pour connaître ses intentions, comptant d'ailleurs être moi-même attaqué. A la^pointe du jour, l'ennemi évacua les deux portes qu'il nouk avait d'abord forcés, les mouvemens qu'il avait faits en avant d'Orha cesserent de même, et toute sa ligne paraissait tranquille. Ne voulant pas r«-nr-ttre à un autre jour l'attaque que j'étais dètermiaé h faire, je changeai les dispositions que j'avais faites pour une attaque de nuit; et à'six heures du matin . je fis mettre les colonnes en mouvement. J'avais charge le général de brigade Breissand de faire une fausse attaque en avant de Stries sur le bois d'Olivi , et le major Lanougareîe, commandant à N'eu-fahrwasser , avait ordre d'appuyer îe g néral Breissand , en faisant une sortie sur l'ennemi en avant des villages de Broesen et de Saspe avec un bataillon français, un napolitain, un escadron de cavalerie et deux pièces d'artillerie. Le général de brigade Devilliers, avec des troupes de la J4.e division, avait ordre de couronnée ces hauteurs en avant de Pitzkendorf et Nennenberg avec quatre pieces d'artillerie ; sa droite était appuyée par deux bataillons du i7-e regiment polonais et quatre pieces .d'artillerie placées en avant deZigankenberg, pour se lier avec le général Breissand ; le général de brigade Husson, avec ses troupes et un détachement de la garde imperiale, était chargé d'appuyer la gauche du général Devilliers.. A six heures et demie , le général comte Heuddet , que j'avais chargé de la conduite . de cette affaire, ayant sous ses ordres les généraux Ba-cheltt et Gault , déboucha avec beauconp de précipitation par la vallée Matzkan ; son mouvement fut marque (»ar celui que firent les générât x Devilliers et Husson lorsqu'ils prirent leurs positions ; les voltigeurs do 5.e régiment polonais chargèrent àia bayonnette un détachement de 150 hommes d'infanterie russe qui se trouvait à Matzkan et les mirent en fuite; ce détachement fut sabré et pris par la cavalerie du général Ca-vaignac en sortant du village. Le général Heudelet continua son mouvement sur BergfeM, où se trouvait un détachement de 500 russes commandé par un lieutenant colonel qui défendit d'abord le village ; un bataillon du 5.e regiment polonais se pr< xipiia si r ce poste au pas de charge et sans tirer un co- p de f sil , tanks qu'un autre bataillon du même regiment cturchait àie tourner ; les russes fur*nt chassés du village *n désordre ; mais à 1a faveur du terrcin , ils eurent let^msde former un carré; la cavalerie sous les ordres du général Cavaignac leur donna à peine le tems de se former; elle fit une charge sur cette infanterie, l'enfonça, en sabra une grande partie; le reste fut dispersé et pris. Le lieutenant-colonel ennemi, homme très brave, échappa seulement avec une centaine d'hommes, presque tous blessé*, à la faveur d'un ravin. Toute la ligne ennemie fut par-tout mise en déroute ; on la poursuivit jusqu'à un quart de lieue du village de Praust où nos voltigeurs entrèrent i plusieurs fois il a «ssayê d« mettre son artillerie en batterie, mais «n ne lui a jamais donné le tems de tirer un coup de canon ; Ses batteries furent chargées à la bayonnette et forcées de se retirer au galop; sa cavalerie a cherché plusieurs fois à nous entamer ; elle fut toujours mise en déroute. L'ennemi , par le mouvement que je fis faire au général Heudelet sur les hauteurs à la droite de Schweins-itopfe , Saint-Albrecht et la route de Praust, fut obligé d'abandonner ces deux villages avec précipitation ; j'y fis entrer un détachement de cavalerie , qui y prit un hôpital russe , lâ caisse vide d'un quartier-maitre et une cinquantaine de prisonniers. Je savais que l'ennemi avait quatre à cinq cents hommes sur la digue qui va de Saint-Albrecht àlaMot-lau à travers l'inondation j ce détachement avait pour but de s'opposer à une flotille que j'avais fait organiser pour aller fourrager dans le "Werder ; je fis attaquer dès six heures du matin celte digue par une petite flotille légère, sortie par la Mottlau; elle était montée par 300 Polonais,marins et sapeurs Français, armée de douze fusils de remparts et de quatre pierriers. Les habitans de Saint-Albrecht m'informèrent que l'ennemi occupait encore la digue, et par la retraite précipitée, il n'eut pas le tems de rappeler ses troupes ; je donnai alors l'ordre au général Heudelet de prendre position sur la hauteur en deçà de Praust en avant de Saint-Albrecht, et d'empecher l'ennemi de venir au secours de ses troupes sur la digue, dans le cas où il en aurait eu l'intention, je fis marcher un bataillon bavarois du 13.e régiment et un détachement du i.er régiment westphalien , appuyés par la flotille, pour y attaquer les Busses qui avaient iléjà beaucoup soufferts par le feu de notre flotil-. îej-jce mouvement se fit avec pre rrptitude et valeur ; tes Bavarois et les "Westphaliens se précipitèrent a la bayonnette comme des lions sur les Russes, e» prirent et tue-sent trois cents, lie reste se sauva, dans l'inondation, «n ils furent presque tous noyés» Le général Breissand eut devant lui le lieutenant général Lowis , commandant en, chef le blocus ; il le contât toute la journée ,, et lui tua çt blessa beaucoup de ponde. commandant Lanougarede exécuta ponctuellement de son côte les ordres que je lui avais, donnés i il avait contre lui, une asse*, nombreuse cavalerie ; vers, ljç m'di elle fit une charge sur un bataillon napolitain un, détachement d'infanterie française ; le major La-ijjougarede fit former un carré de. cette infanterie ,, et la. charge fut vigoureusement repoussiez une douzaine. (Je cavajiers, et un officier , sur lequel an. trouva heau-e et n.e régimens polonais; j'ajoutai un obusier à cette infanterie, et il se mit en mouvement par une nuit très-obscure. Le poste d'infanterie rossi , composé de quarante deux hommes, commandé par un officier et placé sur la hauteur de Brentau, fut massacré à coups de bayonnette, à l'exception de quatre hommes qui furent pris-et amenés prisonniers, dont un blessé. De là, la moitié de ces troupes se portèrent sut Silberhammer et mirent en fuite tout le cantonnement; elles y trouvèrent un hôpital de trois cents malades , qui furent respectés, mais on brûla les fourgons et l'on brisa les armes. Cette action eut lieu sous les ordres 4u chef de bataillon Potočki. Pendant cette expédition , le lieutenant-colonel Szemback passa à la course dans la plaine de Stries, entre le bois et la colline d'Oliva, en criant houra, et mit l'épou vante dans la ligne ennemie qui se retirait en toute hâte sur Oliva ; cet officier supérieur , afin d'augmenter le désordre de l'ennemi, fit jeter vingt ohuses; jusque dans les jardins de l'abbaye , et se retira ensuite à pas lents sur l'avant-poste de Stries , ainsi que cela> lui avait été ordonné. Cette expédition audacieuse fait beaucoup d'honneur aux deux chefs qui l'ont conduite. Le jour de Piques, après cent jours de blocus^ j'ai voulu faire d< filer la parade au-delà, de nos avant-poste»; j'ai en conséquence fait porter 7000 hommes d'infanterie et cavalerie dan» la plaine située entre Stries, et Oliva, qui se trouve à cinq quarts' de lieue de la ville; ces troupe» ont défilé à portée de pistolet de la. ligne ennemie; j'avais défendu qu'aucune arme fàt chargée, bien résolu de recevoir l'ennemi à. coups de bayonnette s'il avait dérangé notre parade ; j'avais cependant, fait placer, par précaution', huit pieces de canon derrière la petite riviere appelée la Stries, afin de lépon»-dre à l'artillerie de l'ennemi, s'il osait nous en opr-poser* Sortie du 27 avril. Depuis quelque tems j'avais projeté de faire une. expédition dans leNehrang; je connaissais parfaitement: la position des troupes ennemies, leurs forces; et la sécurité dans laquelle elles vivaient, «'imaginant que le terrain leur était très-avantageux , favorisait mon attaque. J'avais fait rentrer depuis cinq semaines, afin d'augmenter la confiance dè l'ennemi*,, tous les a.vant-postes qui se trouvaient vers Henbude,, n'ayant laissé que de très-petits postes en avant des forts du Holmv Napoléon et de celui: de Weichselmiïnde. Le 20 avril, j'appris que le g néral Low-is devailt être, remplacé dans, son. commandement, en. chefi par S. A. R. le duc de Wurtemb«rg, général de cavalerie au service de Russie , ce qui fut probablement occaiionné par les affaires heureuses des S et 24 mars , qui ont attiré des «ksagréments au général Lowis. Le 2\ , on m'assura que le prince était arrivé; le 24» S. A. fit sa tournée aux avant-postes,, où j'eus l'honneur de l'ap-percevoir en visitant les miens; le 2$ > Ie remarquai quelques changemens dans les avant-postes ennemis , et le soir mes espions me rapportèrent que S. A. avait pris ce jour même lç commandement du çorps de blocus» Le 26, je donnai ordre à 1200 homme d'infanterie délite, choisis parmi les Français, Bavarois, ^'«st-phaliens et Polonais , commandé par le général d»brigade Bachelu , 350 hommes de cavalerie commandés par le colonel Farine, et une compagnie d artillerie lé-gcre Polonaise, de se tenir avec huit bouches à f.u , prêts pour une expédition sur la route d'Oliva; j« faisais courir ce bruit exprès , pour attirer de ce côté l'attention de l'ennemi : ces troupes avaient ordre d'être rassemblées près de Langgarten , d'où elles se dirigèrent par le pont du Holm sur Henbude , premier village du Nehrung; à l'aubs do jour le général Bachelu trouva les avant-postes ennemis en avant de Neufchr , les attaqua, les fit replier et les poussa au pas de charge jusqu'à Bohnsack , où l'ennemi voulait faire quelque résistance. Pendant le trajet , on lui avait déjà fait une soixantaine de prisonniers; le général Bachelu ne lui donna par le tems de se reconnaître, il l'enfonça, le culbuta de nouveau et le poursuivit jusqu'au village de "Wordeln , où étaient réunies toutes ses forces, composées de 2600 hommes d'infanterie , 600 dragons «t 300 cosaques , le tout appuyé de plusieurs pièces d'artillerie, qui furent inutiles à l'entîemi , car on ne lui donna pas le tems de tirer, Notre artillerie commença à faire un feu terrible sur lui, tandis que notre cavalerie et notre infanterie fendaient dessus en criant hottr» plus fort que lui; sa ligne fut bientôt enfonça et dispersée; une compagnie caliere de grenadiers du r- gj-tnent de L'tuanskoi , avec ses officiers , mit bas les ar-meS; et l'on poursuivit l'ennemi jusqt; à Fatitelack, ferme située à huit lieues de Dantzick, cù j avais donné ordre au général Bachelu de prendre position. J'avais suivi, d« ma personne, le mouvement du gênerai Bachelu , jusqu'auprès de "Wordsln , et favai» deux bataillons, dont un français et un napolitain , en Préserve au cas de besoin; mais le goneral Ji^cheiu conduisit cette expédition avec tant de valeur et d'impétuosité, que cela fat inutile. L'ennemi fut saisi d'une terreur panique 5 on lui prit 260 hommes, dont 9 officiers i il a laissé beaucoup de tués sur le champ de b*-"taille, parmi lesquels un lieutenant-colonel d'infanterie et un major de dragons; il a eu aussi beaucoup de bles* «és. Les 260 prisonniers sont rentres en ville et ont été réunis au dupôt. Nous avons eu de notre côté 2 officiers et 7 soldats tué», 37 blessas , parmi Iwqutls 1* sous-lieuten&nt Schneider , du 7.2 de hussards , qui a reçu douze coups de tancî. La différence coniidérable qui existe dans la perte, vient de ce que l'ennemi n'usa pas de ses moyens, parce qu'on n» lui donna pas le temps de se reconnaîtra , et que le chef de sa cavalerie fut tué d'ua boulet de eanon au commencement de l'action; il était d'ailleurs tellement presse qu'il ne put mettre son artillerie en batterie, dans la erainte qu'il eut dela perdre dans ia déroute dont il vit bien qu'on n'arrêterait pas l'effet, tandis que nos pièces lui fiaient beaucoup de mal. Lorsque le g;n rai Bachelu m'eut rendu compte qu'il i tait arrive a 1a hauteur île Passewalk , où il devait »'arrêter, jz lui donnai ordre de prendre position, de bien se garder et d'enlever les bestiaux et fourrages dans cette partie du Nehtung , pendant quatre jours au moins. Ayant su que l'ennemi s'était ret 1 re josq .'a Vo-gelsang, a 12 lieues de l)an;zick, et qu'il ne fisait pas de démonstration contre le gén.ral Bachelu qv il cioyait en très grandes forces , je fis passer la Vistula aux troupes q'ie j avais en reserve à Henbide , pour chasser l'ennemi Je la digue qu'il occcpait en avant du fort Lacoste; ce mouvement fat còmbin- avec celui de trot* chaloupes canonnières , dirigeas par le contr*-aHH-ral Dumanoir et mont e* par les marins français des 4.6 et 17 e équipages de fîotille . qui dans cette circonstance montrèrent un zele digne délogés ; ces canonnieres remontant 1a Vistule en même temps que l'infanterie s'avançait sur la digue , contribuer«^ à la retraite de i'tinnemi, qui fut poursuivi pendant 5 lieues sur la digue entre la Vutule et l'inondation j .squ'i la hauteur de Schvembaum où on s'établit. Nous restâmes quatre jours dans cette position , le gén< ral Bachelu occupa sur la rive droite la partie du Nehrung qu'il avait envahie, tandiique sur la rive gauche, maîtres d'une partis de l'inondation, nous eu tuâmes, au moyens de canots moni s par d'autres marini. fançais . tout ce qu'on put enlever en bestiaux, fourrages et comestibles; les habitans memes profitèrent de nos avantages et firent entrer en ville une assez bonne quantité de vivres. Le résultat de cette opération fut donc de pourvoir nos hôpitaux et nos magaiins de fourrages pour iong-tems des moyens de subsistance dont ils manquaient. L'ennemi avait été si consterné de ce coup audacieux , qu'il ne nous inquieta nullement pendant les quatre jours que nous restâmes dehors et q 'il ne nous suivit que de très loin quand j'ordonnai la retraite. Cette expédition fait le plus grand honneur au général Bachelu, qui s battu un ennemi d'une force do ubi» de la sunne en infanterie et cavalerie, sanseprouver de pertes sensibles etc. etc. etc. Signe BaP>» PROVINCES ILLYEIENNEi L*yb*cb, 17 juillet. On nous écrit que dans le concours du trimestre des arts de Rome , qui a eu heu dans le mois de Mai dernier, Joseph SALPI de Trau a remporté le premier pnx d'architecture, et ViNCENT ANOBIO! de SpaUto 1« premier prix d'ornemens. Ces jeunes Dalmates étoient élevés du lycée de Z,»* r*} et n'ont étudie à Rome que pendant une aonée.