LINGÜISTICA vu./i « LJUBLJANA 1965 LINGÜISTICA VII. i . i LJUBLJANA 1965 / I Uredniški odbor — Comité de rédaction: BOJAN ČOP, ANTON GRAD, MILAN GROŠELJ, STANKO ŠKERLJ — Rokopisi naj se pošiljajo na naslov: prof. Stanko škerlj, Filozofska fakulteta, Oddelek za romaniStiko, Aškerčeva 12, Ljubljana — Prière d'adresser les manuscripts à M. Stanko škerlj, Filozofska fakulteta, Oddelek za romanistiko, Aškerčeva 12, Ljubljana — Natisnila Univerzitetna tiskarna v Ljubljani v 450 izvodih L I N G U r S T I C A LETO VII. ' 1965 Anton Grad REMARQUES SUR LE STYLE INDIRECT LIBRE EN ANCIEN FRANÇAIS On sait que, ¿>our rapporter les paroles ou les pensées de ses personnages, l'auteur peut se servir de deux procédés littéraires: 1° du style direct (oratio recta), dans lequel les paroles (les pensées) d'une personne, introduites d'ordinaire par un vérbe exprimant la parole ou la pensée, sont rapportés avec pleine exactitude, p. ex.: Il revint payer sa note et partit comme un voleur. Il se dit: «Maisy rapportera ma veste et j'enverrai ma secrétaire la prendre chez elle avec des fleurs.» Le verbe introductoire peut aussi être intercalé, en incise, dans le style direct: «Maisy, se dit-il, rapportera ma veste...», ou bien il peut terminer le discours direct: «Maisy rapportera ma veste et j'enverrai ma secrétaire la prendre chez elle avec des fleurs,» se dit-il. 2° du style indirect (ordinaire, dépendant, subordonnée) (oratio obliqua), dans lequel l'auteur rapporte ce qui a été dit (pensé) par ses personnages en employant ses propres paroles, introduites par la conjonction que (ou un interrogatif dans les questions indirectes) et dépendant d'un verbum dicendi, etc., p. ex.: Il revint payer sa note et partit comme un voleur. Il se dit que Maisy rapporterait sa veste et qu'il enverrait sa secrétaire la prendre chez elle avec des fleurs. On aura remarqué la transposition de la première (et c'est aussi le cas de la deuxième) personne dans la troisième, ainsi que la transposition des formes verbales: après un passé, le futur devient conditionnel (et le présent devient imparfait). Toutefois, une troisième possibilité de rapporter les paroles (les pensées) de ses personnages est fournie à l'auteur par le procédé baptisé «le style indirect libre» par Charles Bally1 et Margueritte Lipps2 et «die erlebte Rede» par E. Lorck3, p. ex.: Il revint payer sa note et partit comme un voleur. Maisy rapporterait sa veste et il enverrait sa secrétaire la prendre chez elle avec des fleurs. (Sagan, Aimez-vous Brahms2 ,Ch. 13; procédé très fréquent chez Sagan!) 1 Ch. Bally, Le style indirect libre en français moderne, dans la revue Germanisch-romanische Monatsschrift, vol, IV (1912), p. 597 s, vol. VI (1924), p. 405 s, 456 s. 2 M. Lipps, Le style indirect iMe, thèse, Paris, 1926. 3 E. Lorck, Die erlebte Rede, eine sprachliche Untersuchung, Heidelberg, 1921. 3 Anton G-rad Ôn voit que, comparé au style indirect ordinaire (dépendant), le style indirect libre (oratio obliqua libéra) est caractérisé par l'absence de la principale comportant le verbum dicendi (ou sentiendi), ainsi que de la conjonction que introduisant la subordonnée complétive du style indirect ordinaire; cellë-ci devient, pour ainsi dire, indépendante (libre), bien que, dans l'emploi du temps verbal — nous reviendrons sur ce point important — le verbe en est sujet aux mêmes règles que celui de la subordonnée du discours indirect ordinaire. Mais quël serait le but poursuivi par l'auteur ayant recours, à ce procédé stylistique? Grâce à notre tournure, l'auteur peut faire exprimer les pensées (les paroles) à ses personnages par eux-mêmes, on pourrait dire qu'il se confond avec eux, car ce n'est plus lui qui y fait son récit, qui y exprime ses propres pensées: les vrais sujets des énoncés du style indirect libre sont ses personnages. Il est vrai que, faute de signes extérieurs du style indirect libre, très souvent seuls le contexte et la situation permettent au lecteur de deviner quel est le sujet de l'énoncé de notre tournure; c'est aussi pour cette raison que, surtout aux époques plus anciennes, de pareils passages donnent lieu à des équivoques, à une double interprétation possible: on ne sait pas très bien s'il s'agit du récit de l'auteur ou du style indirect libre, c'est-à-dire de l'expression des pensées (des paroles) des personnages mêmes (v. plus bas). Comp. encore: Pendant les huit derniers jours, Savinien avait fait des réflexions sur l'époque actuelle. La concurrence en toute chose exige de grands travaux de qui veut une fortune. Les moyens illégaux demandent plus de talent et de pratiques souterraines qu'une recherche à ciel ouvert. Les succès dans le monde, loin de donner une position, dévorent le temps et veulent énormément d'argent. Le nom de Portenduère, que sa mère lui disait tout-puissant, n'était rien à Paris. Son cousin le député, le comte de Portenduère, faisait petite figure au sein de la Chambre élective en présence de la pairie, de la cour, et n'avait pas trop de son crédit pour lui-même. L'amiral de Kergarouet n'existait que par sa femme. Il avait vu des orateurs, des gens venus du milieu social inférieur à la noblesse, ou de petits gentilshommes, être des personnages influents. Enfin l'argent était le pivot, l'unique moyen, l'unique mobile d'une société que Louis XVIII avait voulu créer à l'instar de celle d'Angleterre. De la rue de la Clef à la rue Croix-des-Petits-Champs, le gentilhomme développa le résumé de ses méditations. » — Je dois, dit-il, me faire oublier pendant trois ou quatre ans, et chercher une carrière.» (Balzac, Ursule Mirouet, 1ère partie) En vain il (se. le,colonel) parla de la sauvagerie du pays et de la difficulté pour une femme d'y voyager; elle (se. la fille du colonel) ne craignait rien; elle aimait par-dessus tout à voyager à cheval; elle se faisait une fête de coucher au bivouac ( = «je ne crains rien, disait sa fille, j'aime par-dessus 4 Remarques sur le style indirect libre en ancien Français tout à voyager à cheval, je me fais une fête de coucher au bivouac»). Elle menaçait d'aller en Asie Mineure. Bref, elle avait réponse à tout. (Mérimée, Colomba, préambule) «Monsieur Paul! votre maman vous appelle.» Pauline jette ces mots dans l'entrebâillement de la porte et disparaît. Poum file le long du corridor. Elle n'aurait pas l'audace de lui faire réciter sa table de multiplication, un jour de Pâques? Serait-ce pour s'informer si Poum a recopié sa dictée? Il n'est pas rassuré. (P. et V. Margueritte, Poum) Il la retint à déjeuner. Elle attendait sa blanchisseuse, elle devait être rentreé de bonne heure. Cette réponse l'exaspéra. (Huysmans, Marthe, p. 607) L'officier regarda Katow: «Morts?» Pourquoi répondre! '1 r «Isolez les six prisonniers les plus proches! — Inutile, répondit Katow; c'est moi qui leur ai donné le cyanure.» (Malraux, La Condition humaine), etc., etc. Depuis la publication de l'ouvrage de Lorck, précédé, toutefois, de quelques études faisant déjà mention de cette tournure,4 les romanistes, ainsi que d'autres linguistes et stylistes n'ont pas cessé de porter un intérêt particulier à ce procédé littéraire; si, tout, d'abord, le style indirect libre avait semblé être une particularité caractéristique des auteurs français modernes, répandue surtout dans les textes après 1850, p. ex. chez Flaubert et Zola — bien que dès le début des recherches on ait pu en constater des exemples chez La Fontaine déjà5 —, des études spéciales pour plusieurs autres langues modernes (et aussi pour le latin) n'ont pas tardé à démontrer qu'il s'agit d'un tour connu à d'autres langues aussi, et ceci même aux époques antérieures au 19e siècle.6 4 Cf., déjà en 1905, la thèse de E. Herdin, Studien über Bericht und indirekte Rede im modernen Deutsch, Uppsala; selon Herdin, Wieland aurait le premier, en Allemagne, fait usage de notre procédé littéraire; et le linguiste allemand Behaghel l'a découvert déjà en 1878.; v. sa Deutsche Syntax, III, p. 694 s. V. aussi O. Jéspersen, The Philosophy of Grammar, 1924, p. 290 s; Jespersen donne au style indirect libre le nom de »reprèsented speech«. Th. Kalepky l'appelle »verschleierte Rede« (style voilé), dans la revue Neo-philologus, XIII, p. 1. s, 1927—1928. Pour compléter la bibliographie sur notre problème, v. W. Gunther, Probleme der Redestellung, Marburg a. L., 1928. 5 Comp.: Enfin, n'en pouvant plus d'effort et de douleur, Il met bas son fagot, il songe à son malheur. Quel plaisir a-t-il eu depuis qu'il est au monde? En estril un plus pauvre en la machine ronde? (La mort et le Bûcheron) f Pour l'anglais, v. F. Karpf, Die erlebte Rede im älteren Englischen und in volkstümlicher Redeweise, dans la revue Die neueren Sprachen, XXXVI, p. 571s; 5 Anton Grad Voici, à titre d'illustration, quelques exemples du style indirect libre en anglais; ils appartiennent presque tous aux textes antérieurs à 1850, de manière qu'on ne saurait parler d'une influence exercée par les auteurs français modernes sur la création de notre procédé en anglais. Comme dans les exemples français, les phrases du style indirect libre des auteurs anglais doivent être attribuées, sans aucune hésitation, aux pensées ou aux paroles d'un personnage, l'auteur ne prenant pas leur contenu à son compte. Comp.: The surgeon then advised him (sc. Joseph), if he had any worldly affairs to settle, that he would do it as soon as possible; for though he hoped he might recover, yet he thought himself obliged to acquaint Mm he was in great danger; and if the malign concoction of his humours should cause a suscitation of his fever, he might soon grow delirious, and incapable to make his will. Joseph answered, that... (Fielding, Joseph Andrews, I, Ch. 13) I lamented with unfeigned sorrow his (sc. Jack Rattlin's) misfortune, which he bore with heroic courage, observing that every shot had its commission. It was well it did not take him in the head, or, if it had, what then? he should have died bravely' fighting for his king and country: death was a debt which every man owed, and must pay; and that now as well as another time. I was much pleased and edified with the maxims of this sea philosopher, who endured the amputation of his left hand without shrinking. (Smollett, Roderick Random, Ch. 32) Notre tournure est extrêmement fréquente dans les romans de Jane Austen (morte en 1817) qui la cultive avec une faveur vraiment surprenante, comp.: , Mrs. Bennet invited him (sc. Mr. Bingley) to dine with them; but, with many expressions of concern, he confessed himself engaged elsewhere. "Next time you call," said she, "I hope we shall be more lucky." He should be particularly happy at any time, etc., etc., and if she would give him leave, would take an early opportunity of waiting on them. "Can you come to-morrow?" • Yes, he had no engagement at all for to-morrow; and' her invitation was accepted with alacrity. (Jane Austen, Pride and Prejudice, Ch. 55) I asked if Georgiana would accompany her. — Of course not. Georgiana and she (sc. Eliza = Georgiana's sister) had nothing in common; they never O. Funke, Die erlebte Rede bei Galsworthy, dans la revue Englische Stvdien, LIV, p. 450 s; L. Glauser, Die erlebte Rede im englischen Roman des 19. Jahrhunderts, Bern, 1948. Pour l'espagnol, v. Fr. Todemahn, Die erlebte Rede im Spanischen, dans la revue Romanische Forschungen, XLIV, p. 103 s. Pour l'italien, v. Spitzer, dans la revue Germanisch-mmanische Monatsschrift, 1921, p. 59 s; G. Herzeg, Lo stile indiretto libero in italiano, Firenze, 1963. Pour le latin, v. J. Bayet, Le style indirept libre en latin, dans la Revue de philologie, de littérature et d'histoire anciennes, V (1931), VI (1932). Remarques sur le style indirect libre en ancien Français had had. She could not be burdened with her society for any consideration. Georgiana should take her own course; and she Eliza, would take hers. (Charlotte Brontë, Jane Eyre, Ch. 21) All that the Rector could say could not bring Helen to feel any indigna.-tion or particular unhappiness,. except that the boy (sc. her son) should be unhappy. What was this degree that'they made such an oiitcry about, and what good would it do Pen (sc. her son)? Why did Doctor Portman and his uncle insist upon sending the boy to a place where there was so much temptation to be risked, and so little good to be won? Why didn't they leave him ■ at home with his mother? 4s for his debts, of course, they must be paid; — ! his debts! — wasn't his father's money all his, and hadn't he a rigüt to spend it? In this way the widow met the virtuous Doctor... ' (Thackeray, Pendennis, p. 238) Un exemple très intéressant du style indirect libre est fourni par Dickens,; tout un dialogue (devant le tribunal) est rapporté par l'auteur au moyen de notre procédé stylistique, comp. : ' ...he (sc. the witness) would have modestly withdrawn himself, but that the wigged gentleman... begged to ask him a few questions. The wigged gentleman sitting opposite, still looking at the ceiling of the court. Had he ever been a spy himself? No, he scorned the base insinuation. What did he live upon? His property. Where was his property? He didn't precisely. remember where it was. What was it? No business of anybody's. Had he inherited it? Yes, he had. From whom? Distant relatives. Very distant? Rather. Èver been in prison? Certainly not. Never in a debtor's prison? Didn't see what that had .to do with it. Never in a debtor's prison? — Come, once again. Never? Yes. How many times? Two or three times. Not five or six? Perhaps. Of what profession? Gentleman. Ever been kicked? Might have been. Frequently? No. Ever kicked downstairs? Decidedly not; once received a kick on the top of the staircase and fell downstairs of his own accord. Kicked on that occasion for cheating at dice? Something to that effect was said by the intoxicated liar who committed the assault, but it was not true... (Dickens, A Tale of Two Cities, Book II, Ch. 3) Comme déjà mentionné ci-dessus, E. Herdin, dans sa thèse de 1905, constate notre tournure chez des auteurs allemands, comme Wieland, Wildenbruch, Tovote, Fontane, Otto Ludwig, Alexander Baron Roberts, etc.; nous ne voulons citer que deux de ses exemples: Er wollte sie malen... Aber sie weigerte es ihm... Nein, sie wollte es nicht. Sie konnte nicht still sitzen. Sie wollte sich ihr Gesicht nicht stefilen lassen. Sie ging ja auch nicht zum Photographen ...Er durfte ihr deshalb nicht böse sein. —■ Und er verzichtete auf den Wunsch. (Tovote, Im Liebesrausch, p. 256) Holk fühlte sich als er (den Brief seiner Frau) gelesen, einer gewissen Rührseligkeit hingegeben, Es war so viel Liebes in dem Briefe, dass er alte 7-. Anton Grad Zeiten und altes Glück wieder heraufsteigen fühlte. Sie war doch die beste. Was bedeutete daneben die schöne Brigitte? ja, was bedeutete daneben selbst Ebba?... (Fontane, Unwiederbringlich, p. 183) Lorck, o. c., donne l'exemple suivant de Thomas Mann: Der Konsul ging, die Hände auf dem Rücken umher und bewegte nervös die Schultern. Er hatte keine Zeit. Er war bei Goot überhäuft. Sie (sc. sa soeur; à qui ses paroles sont adressées) sollte sich gedulden und sich gefälligst noch fünfzig mal besinnen! (Th, Mann, Buddenbrooks, I, p. 562 /1901/) (7) Il serait superflu de donner aussi des'-exemples italiens, espagnols, etc., mais avant d'aborder nos recherches concernant le style indirect libre en ancien français, un exemple emprunté au latin ne serait peut-être pas sans intérêt: Tulit Caesar grauiter. Litterae Capuam ad Pompeium uolare dicebantur: Inimici erant equitibus qui Curioni stantes plauserant, hostes omnibus. Rosciae legi, etiam frumentariae minitabantur. Sane res erat perturbata. Equidem malueram quod erat susceptum ab illis silentio transiri, sed uereor ne non liceat. (Cic., ad Att., II, 19, 3-4, cité par Bayet, o. c„ V, p. 330) En ancien français .aussi, notre tournure est plus fréquente que ne le laissent supposer les études publiées par M. Lipps et Gertraud Lereh,8 et la constatation de M. Lipps que «en vieux français l'indirect libre à l'état de figure n'existe qu'à titre exceptionnel et se trouve employé dans des circonstances spéciales» (o. c., p. 127 s) ne'pourrait — nous ne tarderons pas à le voir — être acceptée qu'avec une certaine réserve. Voici les passages cités déjà soit par M. Lipps soit par G. Lerch comme contenant incontestablement notre procédé stylistique: E dist'(se. Blancadrins) al rei (se. Marsilies): Mandez Carlun, a l'orguillus e al fier, Fedeilz servises e mult granz amistez. Vos li durrez urs e leons e chenz, ' Set cenz càmelz e mil hosturs muers, D'ör e d'àrgent. IIII. C. muls cargez, \ Cinquante carre qu'en ferat carier: r Ben en purrat luer ses soldeiers. En ceste tere ad asez osteiet: En France, ad Ais, s'en deit ben repairer. Vos le sivrez a la feste seint Michel, Si recevrez, la lei de chrestiens, Serez ses horn par honur e par ben. Roland, v. 28—39 7 Pour l'allemand, v. aussi O. Walzel, Gehalt und Gestalt im, Kunstwerk des Dichters, 1929, p. 240., p. 380 s. 8 Gertraud Lerch, Die uneigentlich direkte R'ede( dans Idealistische Neuphilo logie, Festschrift für Karl Vossler, Heidelberg 1922, p. 107 s. 8 Remarques sur te style indirect libre en ancien Français Blancadrin ne prend pas son discours au sérieux: il ne fait que suggérer au roi Marsile les paroles qu'il lui faut transmettre à Charlemagne, et c'est pourquoi aussi Gautier, dans sa traduction du passage, y introduit l'incise «direz-vous»: «Vous l'y suivrez — direz-vous — à la fête de saint Michel; Et là, vous vous convertirez à la foi chrétienne, Vous serez son homme en tout bien, tout honneur.» Ce passage représenterait donc peut-êtrè le plus ancien exemple de notre tournure en français. Il faut probablement voir un cas semblable dans le passage suivant où. notre tour exprime aussi un ordre: (La demoiselle /se. Lunette/ dit à la maîtresse du château) Sour moi laissiez ceste besoigne, et endementres manderoiz .vos genz et si demanderoiz consoil del roi qui doit venir. Por la costume maintenir de vostre fontaine defendre vos covendroit bon conseil prendre. E il n'i avra ja si baut qui s'ost vanter que il i aut. (Chr. de Troyes, Le Chevalier au lion, v. 437—447) La situation nous fait comprendre que les vers 445—447 contiennent une suggestion faite par Lunette à sa maîtresse de ce que cette dernière a à dire, et non à faire, et, en effet, dans leur Chrestomathie du moyen âge, 1917, G. Paris et E. Langlois traduisent: «Dites-leur qu'il convient, d'aviser à défendre votre fontaine suivant la coutume.» M. Lipps cite aussi l'exemple suivant qui, en effet, suggère l'idée d'une sorte de style indirect libre: Li cors s'oi si bien loér Qu'en tôt le monde n'ot son per, Porpensez s'est qu'il chantera; Por chanter son los ne perdra. Son bec ovrit... \ (Le goupil et le corbeau, Clédat, Chrestomathie, p. 241) Le vers: Porpensez s'est qu'il chantera prépare le vers suivant: Por chanter son los ne perdra, qui exprime la pensée du corbeau à l'aide de notre tournure. A ces exemples assez sûrs du style indirect libre ajoutons-en quelques-uns que nous avons relevés au cours de nos lectures des anciens textes et qui, croyons-nous, ne prêtent à aucune ambiguïté: c'est encore la situation ou le contexte qui suggère l'idée de l'indirect libre, car les phrases en question ne pourraient pas être attribuées à l'auteur, mais à ses personnages. Comp.: Et cil au Dragon s'apareille, Qui molt durement se merveille Qui cil est qui tant a hardie La char que la cloche a bondie Anton Grad Si fort et de si grant vertu : , C'est des barons le roi Artu Qui chi vient mostrer son esfort, Mais ja morra de laide mort. En son tref fait un drap estendre, Armer se fait sans plus atendre. (Gerb. de Montr., Perceval, 9475—84) La suite des événements, elle aussi, va montrer que les vers 9480—82 ne représentent pas le récit direct, l'opinion de l'auteur, mais la pensée, le soupçon et la menace du chevalier au dragon. Voici un autre passage, emprunté au même texte, qui semble, avec beaucoup de probabilité, représenter aussi notre tournure: Quant Perchevaus ot la raison ' Et la vois de Gavain oi, Molt durement s'en esbahi, Car au parler Gavain li samble. Mais de corrous et d'ire tramble De ce qu'au col voit l'estrument, Si se merveille durement, Se che est il, por quel affaire Il se voloit menestreus faire. < Se ce est il bien le sara, Que son non li demandera: Bien le sara ja au parler, Conques son non ne volt celer A nului qui li demandait Por nule rien que il doutast. Lors li a dit: «S'il vous plaist, sire, Vostre non vous estuet ainz dire i Et puis vous redirai le mien.» . (ibid-., 4648-65) Les vers en italique représentent, selon nous, notre procédé stylistique, exprimant les pensées, la décision de Perceval. Atant ad pris (se. la femme de Gui) une espee, De l'eschalberc l'ad sachee; Puis ad dit qu'ele se ocirad, 1 Quant sun seignur perdu ad. Endré sun quor l'espee mis ad, Quant ele dune se purpensad " Qu'ele feseit folie grant: Dune ert ele enceinte d'enfant? . Oscire pas ne se purreit, Que l'enfant morir n'estovereit. S'ele se socie en tel manere, Quant le savera le cunte, sun pere, E sa mere e ses amis E la gent de tut le pais, Tost quidereient que sun seignur - Oscise l'avreit par folur E pur ço fui s'en serreit; Alterement pur 'veir s'oscireit. Unques la nuit ne reposa, Mais' sun grant duel demena. (Gui de Warewic, 7753—72) 10 Remarques sur le style indirect libre en ancien Français Dans le passage ci-dessus, les vers en italique rapportent la luttte intérieure de la jeune femme, lutte causée par la perte (supposée) de son mari et les raisons qui l'empêchent de se suicider; et ces sentiments, ces pensées sont révélés au lecteur par le personnage (la jeune femme) lui-même, et non point par l'auteur comme le prouve aussi l'emploi du conditionnel présent — l'auteur y aurait recouru au conditionnel passé: on a donc affaire à l'indirect libre. Comme le cas précédent, l'exemple suivant aussi nous fait voir une question rapportée au moyen de notre tour: Li tiers dient que trop tardant Va li quens qui ne se délivré : Pour quoi la (se. sa tante) lesse il tant vivre? Face la a cevaus detraire Et tous les membres du cors traire, Et puis la lesse an chiens mengier. Ainsi s'en pourra bien vengier. (Le Roman du Comte d'Anjou, 7790—96) Les menaces, ainsi que les désirs de faire subir une mort terrible à la tante traîtresse ne peuvent être attribués à l'auteur, mais à ses personnages. Dans les lais de Marie de France, il y a aussi des passages qui font penser à notre procédé: Femme voleient qu'il (se. Guigemar) preisist , Mes il del tut les escundist: • Ja ne prendra -femme a nul for, Ne pur aveir ne pur amur, S'ele ne peust despleier • Sa chemise sans àepescer. (Marie de France, Lais, Guigemar, 645—50) Puis avient si qu'a une feiz Qu'a s'amie vient li danzeus, Sa pleinte li mustrat e dist; Anguissusement li requist Que s'en alast od lui: Ne poeit mes suffrir l'enui. S'a sun pere la demandot, Il saveit bien que tant l'amot Que pas ne li vodreit doner, Se il ne la peust porter Entre ses bras en sum le rriunt. (ibid., Les dous amans, 70—81) i C'est encore la situation et le contexte qui parlent en faveur de l'hypothèse que, dans les deux cas ci-dessus, nous avons affaire au style indirecit libre: on rapporte les paroles d'un personnage à l'aide de cette tournure, les phrases en question pourraient à peine être attribuées à l'auteur. Voici encore trois exemples qui, selon nous, représenteraient aussi notre tournure, car l'interprétation des passages en italique semble se prêter plus en faveur de l'indirect libre que du récit du poète, la ponctuation du texte, 11 Anton Grad elle aussi (si elle est exacte), prouvant une pause là où le discours indirect subordonné continue sans conjonction: Li preudom, qui molt fu cortois, Pria de remanoir un mois Le vallet qui dalez lui sist. Un an tot plain, se il volsist, Le retenist molt volentiers, Si ap'resist endementiers Tels choses, s'eles li pleussent, Qu'au besoing mestier li eussent. (Le Roman de Perceval, éd. W. Roach, 1959, v. 1571—78) Qant Brichemers l'a entendu, tornez s'en est col estându, a Isengrin dist en l'oreille que li rois forment se mervoille qu'en ne puet pes entre els. II. mestre ne por doner ne por promestre: face le bien, preigne droiture de Renart.por sa forfaiture et por ce que il sor li mist que a sa fame force fist. (Le Roman de Renart, VIII, v. 8261—70) (Les vers 8267—70 comprennent les paroles, les conseils de Brichemer à Isengrin.) Lors s'avise, que1 il sera Près du tournoi et bien verra Li quel seront en leur desus. Lors maintenant montera sus Le destrier, qui tout blanc sera Des armes qu'entour li àvra, Et a ceux, qui plus peu seront, Et qui plus de meschief aront, Devers euls se vorra il mettre, Et son secours tout leur promettre. Si con le devisa il fist; (Le Roma de la Dame à la Licorne, v. 965—75) (C'est un personnage de l'auteur, et non l'auteur lui-même, qui fait la réflexion exprimée par les vers en italique.) Dans l'exemple suivant aussi nous croyons pouvoir voir, dans les vers en italique, notre tournure: les paroles, les menaces qui y sont exprimées doivent être attribuées plutôt aux barons qu'au narrateur: v (Li rois)... Lors dit (se. à ses barons) que li blasmes est lor De son tribol et de sa guerre, 1 Car par aus bailla il sa terre Et mist an la main au felon Qui pires est de Guenelon. N'i un seul qui bien n'otroit Que li rois a reison et droit, Car ce li conseilllierent il ; 12 Remarques sur te style indirect libre en ancien Français / Mes il an iert mis an essil, Et sache bien de vérité Que an chastel ne an cité Ne porra garantir son cors Qu'a force ne l'an traie fors. Ensi le roi tuit aseurent Et afient formant et jurent Que le traitor li randront ' Ou ja mes terre ne tandront. (Ch. de Troie, Clinés, v. 1072—76) Les verbes au futur du passage en question résultent de la perspective des personnages du narrateur plutôt que de celle du conteur; comme le dit Vossler,9 qui donne à ce futur le nom de futurum advocaticum, le conteur «s'il ne considère pas le fait de son héros comme tout à fait sien, l'envisage de toute façon comme nôtre, en quelque sorte...» Voici encore quelques exemples de ce futur dans des passages qui suggèrent l'idée d'une sorte de style indirect libre: tote nuit veillier li estuet (se. à Enide), mes ainz le jor,- se ele puet et ses sires la voelle croirre, avront si atome lor oirre que por néant vanra li cuens, que ja n'iert soe, ne il suens. Erec dormi, molt longuement, tote la nuit... (Chr. de Troie, Erec, v. 3446—52) Uns golpis vint, qui l'espia (se. le corbeau) Del formage ot grant desirier Que il en puist sa part mangier; Par engin voldra essaier Se le corp porra engeignier (Le goupil et le corbeau, Clédat, Chrestomathie, p. 241) Voitle Escorfaus, a poi de deul ne fent, S'il le puet faire, il le fera dolent; (Bueve de Hantone, v. 9273—74). ,i . Prise li (se. au comte) est grant volempté De 'soy vengier de la contesse S'antain, la mortel traîtresse, Leur (se. de ses barons) conseil en voudra avoir Et au roy le fera savoir, Qui son plesir li rescrira, Et sagement, s'il puet, ira Avent en si grosse •besoingne. Lez barons vienent sanz esloigne Et tuit si homme sanz respit; (Le Roman du Comte d'Anjou, v. 6794—6807) 9 K. Vossler, Langue et Culture de la France, traduction d'Alphonse Juilland, Paris, 1953, p. 62. 13 Anton ôrad Dunques" pense (se. Gui) que faire peusfc; Mais ore se voldra il taisir, A nul ne se voldra descovrir. As puceles s'en est alé, (Gui de Warewic, v. 228—31) Quant Gui vit Heralt trebucher ' E aloigné de sun destrer, Pur poi que de doel n'araga; S'il pot, ja le vengera.-• (Md„ v. 1327—30) Purpensé ad (sujet = Morgadur) en sun corage Que Gui frat aler en un message , Al soldan, qui tant es fier; S'il va, mes n'iert del repairer. (ibid., v. 3685—88) mout se demënte, mout se duet (se. Brun, l'ours) encor tenra Renart,s'il puet, qui tôt ce li a porcliacié. ' (Le Roman de Renart, VII "b, 6772—74) Il pense qu'il l'estuet pener De fuir au plus qu'il porra; S'il puet dusc'au recet corra, C'une forest devant lui voit: S'ançois d'aus venir i pooit, ' A tos jors mais perdu l'aroient; Ja mais noveles n'en saroient. (Guillaume d'Angleterre, v. 1668—74) Quant l'ot li rois, molt l'an est grief, et jure assez plus que son chief que cil qui l'(sc. Lancelot) ont mort an morront; ja desfandre se s'an porront ' et, s'il les puet tenir ou prandre, ja n'i avra mes que del pandre ou del ardoir ou del noier. (Chr. dr. Tr., Le Chevalier de la Charrette, v. 4143—49), etc., etc.) i Les passages, comportant ce futurum advocaticum et très fréquents dans la vieille langue, sont nés des pensées du héros plutôt que de celles du conteur; celui-ci s'identifie à lui, il est pour ainsi dire «emporté dans le tourbillon des sentiments, des passions et des décisions exprimés par ses personnages» (G. Lerch, o. c., p. 108); lui qui cependant connaît la suite des événements et la fin de l'histoire qu'il raconte, semble l'oublier comme le prouve aussi l'expression s'il puet, si fréquente dans ces tournures et qui, logiquement, ne pourrait être attribuée qu'au héros qui, lui, à ce moment-là, ignore les événements à venir. . Comme déjà mentionné par M. Lipps. o. c., p. 119, l'ancien français pouvait arriver au style indirect libre — ou plutôt à un style ressemblant, par sa structure, en partie à l'indirect libre — aussi par la voie effectuée par l'omission de la conjonction que dans le style indirect »classique« ( = sub- 14 / Remarques sur le style indirect libre en ancien Français ordonné); Bally déjà, sans affirmer explicitement que le style indirect libre ne serait qu'une modification mécanique du style indirect subordonné, a constaté le même fait dans son article cité ci-dessus où il dit textuellement: «Une première dérogation à la règle du style indirect pur consiste à introduire la ou les premières propositions par des conjonctions et à donner aux autres une forme non conjonctionnelle»; selon lui, la phrase de Cherbuliez: Mlle Ferray mit fin à ce débat en déclarant qu'elle prenait tout sur elle, qu'elle assumait toutes les responsabilités, qu'elle se chargeait de toutes les explications, bref, qu'elle se faisait fort d'obtenir le pardon de Meg. (Miss Hovel, p. 33) pourrait être modifiée comme suit: i Mlle Ferray mit fin à ce débat en déclarant qu'elle prenait tout sur elle: elle assumait toutes les responsabilités;., elle se chargeait de toutes les explications; bref, elle se faisait fort d'obtenir le pardon de Meg.10 Ces conclusions de Bally n'ont pas rencontré l'approbation de Lorck pour qui surtout l'omission de la conjonction est incompréhensible et inadmissible.11' Or, s'il est, en effet, difficile de compter avec une pareille omission dans la languè littéraire moderne (à règles syntaxiques bien fixées et imposées aux écrivains), de telles tournures peuvent être largement prouvées pour l'ancien français, langue dans laquelle la. structure logique et grammaticale de la phrase n'est pas encore fixée et est loin d'être'claire dans tous les cas. Nous voudrions attirer l'attention des syntàcticiens sur de telles constructions très fréquentes particulièrement après le verbe jurer jouant le rôle du verbum dicendi introductoire; et — last not least — même la première proposition de l'indirect y montre une forme non conjonctionnelle, un cas donc où il ne s'agit pas d'éviter une répétition de la conjonction, répétition évitée pour raisons d'ordre euphonique qui, selon M. Lipps, serait la cause principale de son omission. Comp.: Elle en a juré saint Guillain Ja Ii hoir qui de li vendra La terre au conte ne tendra: Bien i savra remede mectre Et molt s'en voudra entremetre, Soit tort, soit droit, en quelque guise. (Le Roman du Comte d'Anjou, v, 3052-57) Dos de Mainche... Dieu a juré, le roi de paradis, Cil qui l' (se. son neveu) a mort ne s'en ira ja vis. (.Bueve de Hantone, v. 4621—23) 10 Bally, o. c., p. 553. 11 Lorck, o. c., p. 24: «Ihre (sc. der erlebten Rede) Entstehung versuchte Bally... rein grammatisch aus Vorgängen im Schosse der Sprache zu erklären. Der »style indirect libre« sei eine blosse neuere Abart der »forme classique du discours indirect« und habe sich auf dem Wege: il disait qu'il était malade, il disait: il était malade, il était malade (disait-il) herausgestaltet. Unbegreiflich bei diesem Prozesse ist vor allem der Ausfall der Konjunktion que. Bally begründet ihn durch die neuzeitliche Neigung, die Sätze zu koordinieren ...» ,15 Anton Grad Dame Hersant i est venue, Isangrin est remés en mue; novelement laissié l'avoit par un mehaing (= blessure) que il a voit; Dieu jure et Sainte Patenostre ja mes ne gerra a sa eoste: qu'a l'en a faire d'orne en chanbres, puis que il n'a trestos ses manbres? mais voit a Dieu, si se porehat, drois est que tôt li monz le chat; por tant s'en est de li tornee. ' (Le Roman de Renart, v. 2934—44) Si con l'amirant jure sa foi et sa pansee, De ci que a Laon ert s'ensengne criee, A seint Denis en France sa teste coronnee, Puis vendra a Paris, la grant cité loee; S'il puet prendre Aymeri, la teste avra copee; Dame Hermenjart sera as escuiers livree. (Le Siège de Barbastre, v. 32—37), etc. Les cas de la suppression de la conjonction que dans la deuxième (troisième, etc.) proposition dépendante ,motivée probablement aussi par la distance séparant le verbe jurer de la proposition (des propositions) complé-ihent ,sont bien plus nombreux encore: ces propositions compléments prennent pour ainsi dire une forme indépendante et suggèrent à juste titre l'idée i du style indirect libre. Comp. encore: ... et ele s'en ala Droit a Hanstone, dont li dus le doa, Son fil Beuvon ensamble lui mena Et les omages reciut de ciaus de la; Del duc qu'est mors molt s'en esleecha, Dieu a juré qui le monde forma Que ja ses fieus quinze jors ne vivra; Se plus ne puet, a ses mains l'ochira, Puis prendra Do, qui en ses bras gerra, Ja le viellart ne li resamblera. (Bueve de Hantone, v. 125—133; éd. p. A. Stimming, 1911) Et Danemons Mahomet en jura, Que ensi Bueves ja ne s'en tornera, Il l'ochira, ja mais ne mengera; Cil (se. Askin, tué par Bueve) eret ses ràés, et il le vengera. (ibid., v. 1275—78); ibid. 220—31, 360—71 Iluec se sont li doi roi acordé, Le siege jurent a le bonne cité: N'en partiront por vent ne por oré Desc'a cele eure que seront afamé; Se les (se. les Français) pueent prendre par vive poosté, Pendu seront et au vent encroé. (Huon de Bordeaux, v. 8311—16) 16 Remarques sur le style Indirect libre en i, ancien Français Puis me fist sur seinz jurer Qu'en cest message deusse aler E a lui puis repaier; Se nul de ces ne peusse amener, A grant dolur me freit morir, Nule rien ne m'én purreit garir, Ensemble od mei mes quinze fiz; (Gui de Warewic, v. 8125—31), etc. On retrouve l'omission de la conjonction que aussi après d'autres verbes comme p. ex. dire, mander, faire savoir, sentir, etc. : Cil s'esveille pourra grant noise, Et il li dïent qu'il s'en voise: Trop a dormi, trop se delaie. (Le R. du Comte d'Anjou, v. 3713—15) Celes que en la chambre esteient La (se. la mère qui veut faire mourir une de ses filles jumelles) confortouent e diseient Que eles nel suffereient pas ; De humme ocire n'est pas gas. (Marie de France, Lais, Le Freisne, v. 95—98) Renart dist que mauz ne demande ; très bien i ert et bien fera quant que la cort esgardera (Le Roman de Renart, VII b, v. 6772—74) Si leur fait on a tous savoir Que dimenche y erent les noces; Tant y avra d'abbez a croces, Et clers, et evesques mittrés, Et chevaliers logiez en trez Aux champs, pour eulx moins encombrer, Que nuls n'yert sages du nombrer. S'en est chascuns garniz par ban. (Galeran de Bretagne, v. 6694—6701) A la roine a on cest plait conté, ! Con li mes Carie avoit al roi parlé. ' El prent un mes, si a Balant mandé Qu'il li amaint en mi liu de son tré; Veoir le volt; Balans l'a creanté. (La Chanson d'Aspremont, v. 946—48), etc. Ço sent Rollant la veiie ad perdue, (La Chanson de Roland, v. 2297) On voit donc que, pour exprimer la subordination d'une proposition complétive, l'ancienne langue, plus primitive et n'observant pas encore strictement les règles d'hypotaxe, recourt très souvent à la simple parataxe. 17 Anton G-rad Faut-il chercher l'origine — ou une des origines — du style indirect libre en (ancien) français dans des tournures de ce type (comme le feraient supposer les explications de Bally, à savoir dans des propositions complétives devenues indépendantes grâce à l'omission de la conjonction, et, peu à peu, pour aboutir à sa forme définitive, grâce à l'omission du verbum dicendi introductoire," signe en premier lieu caractéristique du style indirect libre dans la langue moderne? Sans nier la possibilité d'un tel développement, nous croyons pouvoir proposer une autre explication qui, jusqu'ici, n'a pas encore été prise en considération. On a assez tardé, croyons-nous, à constater qu'il y a, dès les premiers textes en ancien français, une tournure qui, elle, forme pour ainsi dire le pont entre le style indirect ordinaire («classique») et le style indirect libre. Nous pensons à des tournures du type suivant: Un Sarrazin i out de Sarraguce; Fiance prist de Guenelun le cunte, Par amistiét l'en baisat en la bûche, Si l'en dunat sun helme et s'escarbuncle Tëre Maior, ço dit, metrat a hunte, A l'emperere si toldrat la curone. Siet el ceval qu'il cleimet Barbamusche, (.La Chanson de Roland, v. 1483—91) -Fremaus présentent a chascun; * Me sire Gavains en prist un, Si l'a tantost a son col mis, Mais'Tristrans n'a pas le sien pris:-Fremail, ce dist, ne meteroit, Ne en son doit anel n'aroit • ■ Dusqu'al terme qu'il avoit mis A tele a en alcun pciis. (Gerb. de Montr., Perceval, v„ 3671—78) Locrin en ad Hestrild amee E a garder l'ad commandee. A muiller, ço dist, la prendra, Ja altre feme nen avra. (Brut, v. 1329—32) Ne volt al pais arester, Ainz passera, ceo dit, la mer. Al reaume de Loengre ira, Une piece se déduira. Sa femme en la terre larra, A ses hummes cumandera, Que il la gardent lëaument E tuit si ami ensement. A cel cunseil s'est arestez, Si s'est richement afumez. (Marie de France, Eliduc, v. 67—76) 18 Remarqués sur ie style indirect libre en ancien Français \ La prieuse li (se. à Fresne) voulst chercher Sergent ou garson bu compaigne: Fresne avec li mener ne daigne ; v N'en a, ce dit, talent ne cure Car la terre est moult bien sëure; Serjans avra a voulenté, Qu'ell'a de l'avoir a plenté Pour faire despens vespre et main. Escourgiez tient en sa main (Galeran de Bretagne, v. 4102—10) Il va de soi qu'on trouve aussi des exemples avec le verbe intercalé direi au pluriel, ainsi que des exemples avec un verbe exprimant la pensée. Comp.: Et cil qui voient la besoigne, De riens nule nel contredient. — Por quoi? — Il vuelent mieuz, ce dient, Assez vivre et avoir adés Que morir d'armes desconfés. (Meraugis de Portlesguez, v. 3378—82) ... et quant cil de l'ost voient Que il s'en vet, s'jl nel convoient, Ce dient, ja mes n'avront joie. (ibid., v. 4155—57) S'espuse li'unt amenee; Sa mere est od li alee, De la meschine aveit pour, Vers ki ses sires ot tel amur Que a sa fille mal tenist Vers sun seignur, s'ele poïst. De sa meisun la getera, A sun gendre cunseilera Qu'a un produme la marit, , Si s'en deliverat, ce quit. (Marie de France, Le Freisne, v. 363—72) Par devant lui trespasser voit Le graal trestot déscovert, Ne ne set pas cui l'en en sert Et si le volroit il savoir Mais il le demandera voir, Ce dist et pense, ains qu'il s'en tort, A un des vallés de la cort; Mais jusqu'al matin atendra, Que al seignor congié prendra Et a toute l'autre maisnie. Einsi la chose a respitie, (Le Roman de Perceval, v. 3300—3310), etc. On aura remarqué que, dans les tournures ci-dessus, il s'agit d'une forme particulière du style indirect simple qui présente le verbum dicendi intercalé' dans le discours même (mais il peut aussi terminer le discours indirect), une forme donc qui a son parallèle dans le discours direct où — nous l'avons vu au début de cet article — le verbum dicendi peut aussi être intercalé dans le discours direct; toutefois, en ancien français, les deux incises diffèrent, par 19 I Anton ôrad leur structure, l'une de l'autre: tandis que, dans le discours direct, le verbe de l'incise, dépourvu du pronom démonstratif neutre ce, se fait suivre (au singulier) du pronom sujet (il, elle), celui du discours indirect est régulièrement précédé du démonstratif ce et dépourvu du pronom sujet. Comp. encore: «Seignurs,)) dist il, «.mult malement nos vaithi (La Chanson de Roland, v. 2106) Ne leserat, ço dit, que n'i parolt: (ibid., v. 1206) (12) La même forme de l'indirect à l'incise intercalée peut être constatée aussi pour le moyen anglais, comp.: As he which come was to manne, Unto the King of Crete thanne, Preiende that he wolde him make A kniht and pouer with him take, For lengere wolde he noght beleve, He seith, both preith the king of leve To gon and cleyme his heritage And vengen him of thilke oultrage Which was unto his fader do. The king assenteth wel therto, (Gower, Confessio Amantis, The Tale of Orestes, v. 1967—76) Et voici déjà un exemple latin, cité par Bayet, o. c., p. 21: Ego tantumdem dabo quantum ille poposcerit? Poscet omne quantum exarauero! — Quid omne? plus immo, inquit, si uolet (discours direct: «Plus immo, si uolam») — Quid turn? quid censes? — Aut dabis aut contra edictum fecisse damnabere. (Cic., in Verr., Ill, 10, 25) Quelle serait l'origine de cette forme du style indirect? Elle provient, à notre avis, de la forme ordinaire de l'indirect du type suivant qui, lui aussi, peut être constaté dans la vieille langue: Ço dit li reis que sa guere out finee (La Chanson de Roland, v. 705) Ço dient ore tuit cil de la cité E tut l'altre barnage qu'il i out asemblé: Que cist pelerin n'est pas home mortel, Ainz est angle que Deus tramist del ciel Pur ocire cest diable suiduiur, Deu ne volt qu'il regne ultre cest jur; Se cest pelerin ne fust home faé, Ja l'eust li dux mort e detrenché ; N'est home el mund, qui ore seit né, Qui ses granz colps eust tant enduré. (Gui de Warewic, v. 10101—11) 12 Sur ce problème, v. notre article: Contribution à la syntaxe des pronoms ■ personnels sujets en ancien français, vol. V, p. i ss, de cette revue. 20 Remarques sur le style indirect libre en ancien Français Ço dient qu'il est de Afrique né; Cil est en bataille plus doté Que ne sunt cent chevalers armé; Colebrant, ço dient, est apelé, Tant fer vassal ne fu une né. Ubid., v. 10808—12), etc. On voit que ce type de l'indirect ordinaire est représenté par une principale comportant le verbe dire (ou un autre verbe de parole ou de pensée), à la 3e personne (singulier ou pluriel), généralement au présent ou au passé-simple, précédé du démonstratif neutre ço (ceo, ce) et suivi de la subordonnée complétive introduite par la conjonction que. Cet ordre des propositions 'objectif, logique), à savoir la principale, qui nous fait savoir celui qui rapporte les faits de la complétive, en tête et suivie de la subordonnée, s'adapte et correspond bien au récit normal, naturel, objectif de l'auteur: celui-ci n'est pas pressé de rapporter les faits, les événements (ou l'événement) contenus dans la complétive, il se contente de les annoncer au début de la phrase en y employant le démonstratif ce, antécédent de la complétive. Or, il se peut que, pour des raisons d'ordre affectif, le récit du conteur prenne une autre tournure: l'auteur, impressionné par les faits rapportés dans la subordonnée, a, pour ainsi dire, hâte de les apprendre au public (au lecteur) — il omet, naturellement, la conjonction que — en mettant, impulsivement, la complétive en tête de la phrase, et ce n'est qu'au cours oU à la fin du récit de ces faits qu'il nous en révèle le vrai rapporteur (c'est-à-dire un ou plusieurs de ses personnages) à l'aide de l'incise ce di(s)t, ce dient, etc.; cette incise n'est que la principale transposée de l'indirect ordinaire, qui, même à sa nouvelle place, continue d'exercer la même influence sur l'emploi des temps verbaux dans le style indirect libre que dans l'indirect dépendant (ordinaire). Voici encore quelques-uns des nombreux exemples de ce procédé13 dans lequel la structure changée de l'indirect ordinaire est due, croyons-nous, aux facteurs psychologiques (affectifs, impulsifs): Quant il (se. Guigemar) a la parole oïe, Ducement la dame mercie: Od li sujurnerat, ceo dit. (Marie de France, Guigemer, v. 359—61) Par sez serjans lez fet tost prendre. Ne les fera pas, ce dit, pendre, Mes escorchier vif et saler. Tantos lez a fet avaler En la plus fort chartre qu'il ait. / (.Galeran de Bretagne, v. 4989—93) 13 Ce n'est qu'exceptionnellement qu'on trouve l'incise dit il dans notre tournure: Puis s'arestut e esgarda, Lur dous beautez uit e mira: Unques meis, dist il, . ceo Ij. semble, Ne uit si bele gent ensemble. (Rou, v. 549—552), 21 Anton Grad Comença mei a congeër . Mout laidement de son païs: Ja ne sereit, ço dist, amis A ceus de Troie nul jor mais, N'o eus n'avreit triue- ne pais ... (Le Romq,n de Troie, v. 3598—3602) Il (se. Aligrés) prent une lance pleniere, Grosse et forte de grant maniéré, De Percheval s'est eslongiez: Ja mais ses doels n'ert elegiés, Ce dist, s'il n'abat Percheval. (Gerb, de Motr., Perceval, v. 8017—21) Atant s'est a la terre assis E dit que tel mal l'en ad pris Qu'il ne puet mes sur piez ester, Le quor, ço dit, li deit crever. i (Gui de Warewic, v. 4241—44) Dist li paiens: «Or me faites entendre. Aumons vos mande ................ Qu'en sa merchi vos alés trestolt rendre. Rien ne valroit envers lui li deffendre, . Toltes vos armes li venés molt tost rendre. Ne vos voira, cho dist, de plus raiendre, Ne mais le col desos l'espee tendre Et puis apriés vos en porés descendre;«. (.La Chanson d'Aspremont, v. 3129—31) \ ■ - Coarz en fu si esperduz Que onques puis ne fu veus. Del signe qu'ot vett s'esmaie. Lors s'est muchez en une haie : D'iloc, ce dit, esgardera Quel justice l'en en fera. (Le Roman de Renart, I, v. 1365—70) ... et pourchacierent au patriarche de Jherusalem qu'il feroit laissier le roiaume le roi Guion, car il n'estoit mie dignes, ce disoient, d'estre rois. (Ménestrel, § 29), etc., etc. (14) Mais, le pas suivant à faire pour aboutir à la forme finale et véritable — telle que nous la connaissons surtout chez les auteurs après 1850 — du style indirect libre, c'est l!omission, l'ellipse de l'incise : le conteur s'identi-fiant complètement à son personnage oublie, en quelque sorte, le vrai rapporteur des faits, il laisse au lecteur de le deviner lui-meme, ce qui très souvent — nous l'avons déjà vu — ne va pas sans prêter à l'ambiguïté. On aura remarqué que, parmi les exemples que nous venons de donner, il y a aussi des cas comportant le verbe au futur: or, plusieurs de ces cas, avec l'incise supprimée, feraient à juste titre penser aux exemples au futurum 22 Remarques sur le style indirect libre en ancien Français advocaticuni mentionnés plus haut; à notre avis, ces cas-là font plus que seulement) suggérer l'idée d'une sorte de l'indirect libre, car, comptant avec l'ellipse de l'incise ce dit, etc. qui, selon nous, s'y était effectuée, on n'aurait indubitablement point tort d'y voir des formes véritables du style indirect libre. Acceptant notre explication de l'origine du style indirect libre en ancien français qui serait due à l'éllipse de l'incise ce dit, etc., on admet en même temps aussi non seulement que cette incise peut être intercalée dans n'importe quel exemple de l'indirect libre, mais aussi que cette incise pourrait nous aider à éclaircir maints passages équivoques dans la vieille langue: si l'incise peut y être intercalée en s'y adaptant bien, on peut presque avec certitude accepter la présence du style indirect libre, sinon on a affaire au récit de i'auteur lui-même. Voici quelques exemples, qui, croyons-nous, admettent cette possibilité (l'incise y est intercalée par nous!):'4 Li emperere par sa grant poestet VII. anz tuz plens ad en Espaigne estet; Prent i chastels e alquantes citez. Li reis Marsilie s'en purcacet asez : Al premer an fist ses brefs seieler, En Babilonie Baligant ad mandet, . Ço est l'amirail, le viel d'antiquitet, Tut survesquiet e Virgilie e Orner; En Sarraguce ait sucurre li ber E, s'il nçl fait, (ço dist), il guerpirat ses deus 1 ■ E tuz ses ydeles que il soelt adorer, Si recevrai seinte chrestientet, A Charlemagne se vuldrat acorder. E cil est loinz, si ad mult demuret; (La Chanson de Roland, v. 2609—22) (En effet, Bédier traduit: s'il (se. Baligant) ne le fait, Marsile reniera ses dieux..., c'est-à-dire les vers en question reproduisent les paroles du personnage (se. de Marsile), et non pas le récit du conteur.) i Eliduc li (se. à sa femme) ad otrïé. E bonement cungé doné: , Tute sa volunté fera (ceo dist) E de sa tere li durra. Près del chastel... La ad fet fere sun muster, E ses meisuns edifier. (Marie de France, Eliduc, v. 1132—38) Quant (Gui) vit gésir sanglant le ber, S'il nel venge (ço dist), ja n'iert haité; Pur lui grant duel ad demené. (Gui de Warewic', v. 4791—93) 14 Comp. aussi les exemples douteux donnés plus haut et considérés par nous comme des cas de l'indirect libre. 23 Anton Grad Gimbert li taissons se leva; se il puet, (ço dist), Renart aidera, que ses cousins germains estoit. (Le Roman de Renart, I, v. 215—17) Et la dame se rapensa Qu'ele ayoit mout grant tort eu. Mout vousist (ço dist) bien avoir sett Cornent ele (se. sa servante) porroit prover Qu'on porroit chevalier trover Meillor qu'onques ne fu ses sire. Mout volentiers li orroit dire, , Mais ele li a defendu. En cest voloir a atendu Jusqu'à tant que cele revint. (Chrétien de Tr., Le Chevalier au lion, v. 249—58) (L'emploi du conditionnel présent, lui aussi, parle en faveur de l'indirect libre, l'auteur, de son point de vue, aurait dû faire usage du conditionnel passé. G. Paris et E. Langlois, Chrestomathie du moyen âge, ont raison de traduire : Elle voudrait bien savoir... Bien volontiers elle le lui entendrait dire...) Peut-être n'aurions-nous point tort d'admettre la même possibilité aussi pour les complétives plus distancées dépendant du verbe principal jurer (v. plus haut) et dans lesquelles la conjonction que est omise, p. ex. Puis me fist sur seinz jurer Qu'en cest message deusse aler E a lui puis repairer; Se nul de ces ne peusse amener, A grant dolur, (ço dist), me freit morir, Nule rien ne m'en purreit garir, Ensemble od mei mes quinze fiz; (Gui de Warewic, v. 8125—31), etc., etc. L'incise énonciative ce dit, caractéristique pour le style indirect libre en ancien français, a bientôt pris la forme dit-il, s'identifiant ainsi à l'incise du style diréet. Elle apparaît encore très souvent dans l'indirect libre tout jusqu'à l'époque moderne, surtout là où l'auteur craint la confusion du style indirect libre avec la simple narration. Comp.: La lice lui demande encore une quinzaine. Ses petits ne marchoient, disoit-elle, qu'à peine; (La Fontaine, Fables, II, .7) Comment excuser une si grande imprudence, et qu'était devenue l'extrême discrétion de ce prince, dont elle avoit été si touchée? Il a été discret, disoit-elle, tant qu'il a cru être malheureux. (Mme de Lafayette, La Princesse de Chl'eves, 3e partie) 24 Remarques sur le style indirect libre en ancien Français Averti par sa mauvaise humeur, je lui (se. au comte) proposais une partie; alors il coquetait: — D'abord il était trop tard, disait-il, puis je ne m'en souciais pas. (Balzac, Le lys dans la vallée, p. 65) Il réitéra sa demande que la bonne femme se refusa nettement à satisfaire .Elle ne voulait pas, disait-elle, enlever la crème des potées de lait destinées à faire le beurre. \ (Id., Le médecin de campagne, ch. 3) J'ai rencontré une fois un agent du F. B. I. Comme j'étais moi-même fonctionnaire en mission, nous échangeâmes d'abord des propos d'ordre professionnel — indemnités de déplacement, régimes des retraites, — puis j'orientai la conversation vers le maccarthysme. Mon interlocuteur en parlait avec le mépris glacial du médecin pour le rebouteux. Ces gens-là, disait-il, n'étaient que des bousilleurs, des piétineurs dé plates-bandes, sans délicatesse ni discernement. Je lui demandai... (R. Escarpit, Les deux font la paire, p. 239; Paris 1959), etc. (15) s L'indirect à incise est aussi couramment pratiqué par Marmontel qui cependant recourt, pour varier son style, aussi à l'indirect sans incise. Il n'est pas sans intérêt pour nous de noter ce qu'il dit lui-même à ce sujet: «Je proposai, il y a quelques années, dans l'un des articles de l'Encyclopédie, de supprimer les dit-il et les dit-elle du dialogue vif et pressé. J'en ai fait l'essai dans ces Contes; et il me semble qu'il a réussi. Cette manière de rendre le récit plus rapide n'est pénible qu'au premier instant; dès qu'on y est accoutumé, il fait briller le talent de bien lire.» (Préface; cité d'après M. Lipps, o. c., p. 163s). Voici un exemple de l'application de ce principe: La belle prude, suivant l'usage, opposait toujours quelque faible résistance aux désirs d'Alcibiade. C'était une chose épouvantable! elle ne pouvait y penser sans rougir. Il fallait aimer comme elle aimait, pour s'y résoudre. Elle aurait voulu pour tout au monde qu'il fût moins empressé.. Alcibiade la prit au mot. (Contes, Alcibiade, p. 2) __' ■ y 15 Comp, aussi pour l'anglais: Mrs. Jervis says, he asked her if I kept the men at a distance; for, he said, I was very pretty; and to be drawn in to have any of them might be my ruin, and make me poor and miserable betimes. (Richardson, Pamela, I, Letter 6); But my mother... would not consent to take a fraction more than was due to her, and was obstinately unwilling to be content with less. It was not yet seven, she said, by a long way; she knew her rights and she would have them; and she was still arguing with, when a little low whistle sounded. (R. C. Stevenson, Treasure Island, Ch. IV), etc. Voici aussi ce que dit Walzel, I. c., pour l'écrivain allemand Wieland : »Wieland sucht sie (sc. die erlebte Rede) noch zu rechtfertigen durch ein eingeschobenes und eingeklammertes »dacht'er«. Dann wird bezeichnendes Merkmal gerade das Fehlen solcher Einführung. Gewiss kam das der zunehmenden Neigung entgegen, Rede, und Gegenrede ohne Angabe eines »sagte er« oder »antwortete sie« zu bringen.« Walzel aussi, donc, compte avec l'ellipse de l'incise. 25 Remarques sur le style indirect libre en ancien Français Averti par sa mauvaise humeur, je lui (se. au comte) proposais une partie; alors il coquetait: — D'abord, il était trop tard, disait-il, puis je ne m'en souciais pas. (Balzac, Le lys dans la vallée, p. 65) Il réitéra sa demande que la bonne femme se refusa nettement à satisfaire .Elle ne voulait pas, disait-elle, enlever la crème des potées de lait destinées à faire le beurre. \ (Id.,,Le médecin de campagne, ch. 3) J'ai rencontré une fois un agent du F. B. I. Comme j'étais moi-même fonctionnaire en mission, nous échangeâmes d'abord des propos d'ordre professionnel — indemnités de déplacement, régimes des retraites, — puis j'orientai la conversation vers le maccarthysme. Mon interlocuteur en parlait avec le mépris glacial du médecin pour le rebouteux. Ces gens-là, disait-il, n'étaient que des bousilleurs, des piétineurs dé plates-bandes, sans délicatesse ni discernement. Je lui demandai... (R. Escarpit, Les deux font la paire, p. 239; Paris 1959), etc. (15) L'indirect à incise est aussi couramment pratiqué par Marmöntel qui cependant recourt, pour varier son style, aussi à l'indirect sans incise. Il n'est pas sans intérêt pour nous de noter ce qu'il dit lui-même à ce sujet: «Je proposai, il y a quelques années, dans l'un des articles de l'Encyclopédie, de supprimer les dit-il et les dit-elle du dialogue vif et pressé. J'en ai fait l'essai dans ces Contes; et il me semble qu'il a réussi. Cette manière de rendre le récit plus rapide n'est pénible qu'au premier instant: dès qu'on y est accoutumé, il fait briller le talent de bien lire.» (Préface; cité d'après M. Lipps, o. c., p. 163 s). Voici un exemple de l'application de ce principe: La belle prude, suivant l'usage, opposait toujours quelque faible résistance aux désirs d'Alcibiade. C'était une chose épouvantable! elle ne pouvait y penser sans rougir. Il fallait aimer comme elle aimait, pour s'y résoudre. Elle aurait voulu pour tout au monde qu'il fût moins empressé.. Alcibiade la prit au mot. (Contes, Alcibiade, p. 2) __' ■ y 15 Comp, aussi pour l'anglais: Mrs. Jervis says, he asked her if I kept the men at a distance; for, he said, I was very pretty; and to be drawn in to have any of them might be my ruin, and make me poor and miserable betimes. (Richardson, Pamela, I, Letter 6); But my mother... would not consent to take a fraction more than was due to her, and was obstinately unwilling to be content with less. It was not yet seven, she said, by a long way; she knew her rights and she would have them; and she was still arguing with, when a little low whistle sounded. (R. C. Stevenson, Treasure Island, Ch. IV), etc. Voici aussi ce que dit Walzel, I. c., pour l'écrivain allemand Wieland: »Wieland sucht sie (sc. die erlebte Rede) noch zu rechtfertigen durch ein eingeschobenes und eingeklammertes »dacht'er«. Dann wird bezeichnendes Merkmal gerade das Fehlen solcher Einführung. Gewiss kam das der zunehmenden Neigung entgegen, Rede, und Gegenrede ohne Angabe eines »sagte er« oder »antwortete sie« zu bringen.« Walzel aussi, donc, compte avec l'ellipse de l'incise. 284 Remarques sur le style indirect libre en ancien Français angleščino pa tudi avtor te razprave navaja nekaj primerov naše konstrukcije iz precej starejše dobe. Avtor, skuša tudi dokazati, da je bil naš stilistični postopek že v stari francoščini mnogo pogostejši, kot to dajo sklepati izvajanja M. Lippsove in G. Lerchove. Končno se avtor dotakne tudi problema o izvoru tega pojava; skuša ga najti v zelo pogostni starofrancoski obliki odvisnega govora, ki tvori nekak most med navadnim odvisnim ter prostim odvisnim govorom, namreč: Fremaus présentent a chascun; Me sire Gavains en prist un, Si l'a tantost a son col mis, Mais Tristrans n'a pas le sien pris: Fremail, ce dist, ne meteroit, Ne en son doit anel 'n'aroit Dusqu'al terme qu'il avoit mis A tele a en alcun païs. (Gerb. de Motr., Perceval, v. 3671—78) To obliko sâmo izvaja avtor iz navadnega odvisnega govora, tudi pogostnega v starem jeziku: , Ço dist li reis que sa guere out finee (La Chanson de Roland, v. 705) Iz vzrokov afektivne narave, tj. pod vtisom dogodkov, povedanih v odvisniku, avtor impulzivno najprej poroča o njih in šele naknadno z vrinjenim stavkom ço dist (ki je le preneseni verbum dicendi glavnega stavka) odkrije pravega pripovedovalca teh dogodkov. Nadaljnji korak k popolni obliki naše stilistične posebnosti pa je narejen z izpustitvijo vrinjenega stavka ce dist, za kar navaja avtor nekatere možnosti že v starem jeziku. Vendar se vrinjeni ce dist (oziroma dit-il v modernizirani obliki) najde vse do najnovejše dobe, zlasti tam, kjer se hoče avtor izogniti nejasnosti. Podrobnosti ln številne primere gl. v francoskem delu razprave. 27 B. V o du se k THE REPETITION OF PHONEMIC CHARACTERISTICS IN RADICAL MORPHEMES IN SETS OF SYNONYMS FROM INDO-EUROPEAN LANGUAGES* 13.11 QUANTITY 1 Grk. posotës quantités 2 Ir. mêit 3 Goth, managei 4 ON fjo*ldi 5 ON mergd 6 Lett, daudzums 7 Pol. iloác 8 Skt. man*a- kwo- kwe- etc. P 644-6 -a- >P 644 më-4 P 704 men(e)gh-P 730 pel-1 P 798-800, 3.82 mer-5 smer-¡ P 735-7, B 13.15, Faí 695,730, Joh. 669 ff2.1 dheugh-P 271, Fr. 84, 9.993 cons. — vowel i* B më-3 m-et-P 703, B, 4.14 13.14 EVERY 1 Grk. pas 2 NG káthe (Grk. kath'héna, kath'hén) 3 Lat. omnis 4 Lat. quisque k'eu-1 P 592-3 sem-2 P 902, 12.91 op-1 P 780, WH 2.209, 9.11 kwo- kwe- etc kwei-P 644-6 Rum. (fie) care Goth, hwazuh Lett, (ik)kur's 5 Fr. chaqué (OFr. chaqué fr. chascun fr. VLat. cisque ünus, Lat. quisque ünus)' 6 Fr. tout (VLat. tottus, Lat. totus) 7 Sp. cada (VLat. cata fr. Grk katá) 8 Rum. fie(care) (Lat. fierl) 9 NIr. (gach) uile 10 ON allr 11 OE âëlc 12 13 ME everich 14 MHG ietes(welïch) See First Part, Lingüistica VI, 1964 -a- REW 6927, B, P 644-6 ■oP 644-5 -uP 644-6, Fr. 103, 13.11 e-3 ei- i- ï- REW 6968, 9075, P 281-6, 12.91 tëu- » REW 8815, P 1080, 4.11 kom- REW 1755, P 612-3 bheu- REW 3288, B, P 146-8, 1.1 sol-o- etc. sol-no- P 979-80, B 13.13, :al-l P 24 al-1 P 24-5, 3.14 aiw. aiu-P 17, Hh. 53,12 (leig)-2 Hg-P 667, 4.11 perkwu-P 822, B 14.31, 1.1 cons. x vowel e* FaT 24, F 29, KM 176 29 S. Vodusek 15 16 ChSl. VBSëkt cons. T vowel ex FaT 24, F 29, KM 176 wï-1 P 1175-6, 2.75 10 11 NE i (three) apiecé (OFr. piece fr. Gall. *pettia) (16ig')-2 lig-P 667, 4.11 cons. t vowel e Hh. 124, REW 6450, LP 106, 111 13.32 ONE 1 Grk. heîs 2 Lat. ünus sem-2 P 902, 12.91 e-3 ei- i- 1-P 281-6, 12.91 13.48 , CONSISTING OF THREE TOGETHER (Coll. Adj.) 1 Grk. trissós trei-P 1090-1 13.52 THREE APIECE 1 Grk. treis kath' trei- 14.11 TIME 1 Grk. chrónos 2 NG kairós (Grk. kairós) 3 Lat. tempus 4 Rum. vreme (Slav., cf. ChSl.. vrëmç) g'her-4 P 442, B, Bois. 1071 f., 1.1 [s]ker-4 B, P 938, Bois. 392 f., Frisk 1.755 f., 3,14; ten-1 P (1056) 1064, 4.11 wer-3 B, 1152-7, 3.85 hékaston P 1090, 13.48 5 Ir. amm cons. x 2 se- s(e)ue-P 882-3, 11.89 vowel ex LP 21 3 stä- P 1004-5,883, 2.23 6 W. pryd kwer-1 P 641, LP 5, 1.52 4 Grk; treis kath'héna sem-2 7 Goth. mël mê-3 m-et- P 902, 12.91 P 703, 4.14 5 It. (tre) a kwo- kwe- etc. 8 Goth. hweila kwei3- ciascuno kwei- I5 638 (VLat. cisque ünus, REW 6968, 9 ON tït da- däi- (däu-) Lat. quisque ünus) P 644-6 P 175-6 Ir. cach (tri) -ä- P 644-5, B 13.14 10 ON stund stä- P 1004-5, 2.23 ON hyerjum (thrir) ■OP 644-5, 13.11 11 Lith. laikas leikw- P 669 6 It. (tre) a .-ciascuno e-3 ei- i- Ï- 12 ChSl. fast këi- kê[i]-P 538, 636, (VLat. cisque ünus REW 6968, 9075, 10.11 Lat. quisque Onus) P 281-6, 12.91 13 ChSli godt ghedh- 7 Sp. cada (uno kom- P 423, 9.993 tres) REW 1755, 14 SCr. doba dhabh-2 (VLat. cata fr. Grk. P 612-3, P 233-4,Vuk 128, katá) 13.14 9.993 8 NIr. (tri) än ceann cons. kw vowel e LP 45, 109, 187 15 Skt. käla- kwel-1 P 639, Mh. 1.207 f., 9 OE äelc (thri) aiw- aiu- 7,11 P 17, Hh. 53, 12, 16 Av. zrvan- g'er- 13.14 P 390-1, 2.23 30 The repetition of phonemic characteristics 14.14 YOUNG 1 Grk. neos 2 Lat. iuvenis 3 Rum. tin&r (Lat. tener) 4 SCr. miad 5 Skt. kanlna- 1 Grk. hemera 2 Lat. dies 3 Ir. laithe 4 Goth, dags Skt. ahan- 5 Av. ayan- 6 OPers. rauca neuo-P 769, 5.89 aiw- aiu-P (17)510, 13.14 ter-1 REW 8645, P 1070 mel-1 smel-, P 716-8, 5.56 ken-3 sken-P 563 14.41 DAY 14.74 WINTER 1 Grk. heimon 2 Ir. (gem)red 3 Goth, wintrus 4 Av. aiwigama- g'hei-2 P 425 ret(h)-P 866, 10.14 au(ej-9 P 78-9, 2.23 g"á- gwem-P 463, Barth. 89, 522, 1.1 14.77 AUTUMN 1 Grk. phthindporon 2 3 Lat. autumnus (Of Etrurian origin?) 4 Ir. fogamar 5 W. hydref 6 Br. diskar-amzer amei'-P 35, 12.48 dei-1 P 183-5, 1.52 leto-P 680 agh-er- ágh-en-agh-es- or ogh-er- etc. P 7, Mh. 1.68, 2.39, WH 1.467 :dhegwh-P 240, B, F 113 f„ ■ FaT 133 f., 176, Joh.509 f„ KM 767 for Goth, ai-er- ái-en-P 12 :ei-l P 293-6, B leuk- , P 687, B, 1.1 8 Br. dilost-han*v 9 10 Dan. efteraar 11 NE fall 12 Lith. rudno 13 Skt. sarad- gwhflei( 3 )-P 487 es-en- es-erP 343 cons. — vowel u* ,WH 1.87 f. g'hei-2 P 425, B, 14.74 se(i)-2 sei-P 889-90, B, 1.1 (s)ker-4 P 938-9, B 9.22, LP 392 f., 5,19, 266, 3.14 cons, x vowel e* LP 21,14.11 leu-2 P 681-2, B, 2.75 sem-3 P 905 ei-1 P 293-7, 8.11 phttl-P 851 reudh-P 872 k'el-l P 551 15.11 PERCEIVE BY THE SENSES 1 Grk. aisthánomai au-8 P 78 2 Lat. sentire sent- P 908 3 Ir. cetabiu liheu- P 146-8, 1.1 4 Ir. airigim per-2 P 810-8, 6.47 i 5 Ir. mothaigim mé-5 P 704-5, B 6 W. clywed k'Ieu-1 P 605-6 7 Br. merzout (s)mer- P 969, B, 7.11 8 ON kenna g'en-2 P 376, 12.94 n* = n with the macron, indicating the nasalization of the preceding vowel 31 Ê. Vodusek 9 Dan. fornemme (MLG vornemen) 10 OE ongïtan 11 ME fele 12 ME perceive (OPr. perceivre fr. Lat. percipere, ca-pere) 13 OHG intfindan 14 Lith. jausti SCr. cutjeti 15 ChSl. pofiuti 16 SCr. osjetiti Í7 Skfc. grah- 18 Skt. budh- nem-1 PaT 260, P 763 ghend- ghed-P 437-8, 11.14 pel-l P 798-801, B 15.72, Hh. 62, 3.82 kap-Hh. 122, REW 6399, P 527, 10.53 pent-- P 808-9, 7.11 cons.— vowel u* Fr. 190, Vas. 2.297, 296 :eu-3 P 346 and B for Lith. keu-1 skeu-? 587 cons, s vowel X B 22.42 s. W. hud, Vas. 2.619 ghrebh-1 P 455, 11.14 bheudh-P 150 i 15.23 SMELL (Sb. subjective) 1 Grk. dsphresis 2 3 NG murodia (Grk murodes, müron) 4 Fr. flair (VLat. flagrare, Lat. fragrare) 5 Sp. (ol)fato (Lat. olfactus, ole-facere = odefacere) 6 Ir. boltanugud od-1 P 722, 10.53 gwhrë-P 495 smer(u)-P 970, 5.89 bher-2 REW 3476, P (132)163, 5.93 dhë-2 Cor. 3.557 f., P 235-6, 2.75 bholo-P 162, B 7 W. arogliad 8 Br. c'houesa 9 Goth, dauns 10 ON ilming 11 Dan. lugt (MHG lucht) 12 OE stenc 13 OE swaecc 14 ME smelle 15 Du. reuk 16 MHG smac 17 ChSl. obonjanbje 18 SCr. njuh 19 SCr. njusni osjet 20 Boh. ôich k'leu-1 P 605-6, LP 353, 15.111 swei- P 1040-1, B dheu-4 P 261-3, 3.11 wel-7 P 1140-2, Joh. 160 if., 9.14 leu-2 FaT 661, Joh. 1077, P (681)690-1, 2.75 (s)teu-l P 1032-3, B, Joh 862 ff., 2.75 swek-P 1043 smel-1 P 969 reu-b- reu-g-P 871-2. 8.69 smeg[h]-P 967 an(3)-3 P 38-9, 1.87 snâ- sn-eu-neu-ks-P 977 768-9, 3.14 :an(3)-3 B f cons, s vowel X B 22.42 s. W. hud, Vas. 2.619, 15.11 keu-1 skeu-P 587-8, 15.11 15.57 BRIGHT 1 Grk. lampros 2 Grk. phaeinos 3 Grk. phaidros - 4 NG gualisterds (Grk. hualos of uncertain origin) lâ[i]p-P 652 bha-l P 104-5, 1.52 (gwhëi-) gwh3i-P 488 cons, s vowel X Bois. 996, B 9.74, 32 The repetition of phonemic characteristics 5 Lat. clarus 6 Lat. lücidus W. goleu 7 Lat. nitidus 8 Lat. ' splendidus 9 Lat. Candidus 10 It. brillante (Rom., Imitative) 11 Ir. solus 12 Ir. sorche 13 NIr.. geal 34 W. disglair 15 Br. skedus lö.Gotn. bairhts 17 ON skäerr 18 Dan. blank (MLG blank) 19 Lith. sviesus 20 Lett, spuozs 21 SCr. jasan 22 Russ. jarkij 23 Skt. dyumant- 24 Av. xsaeta- kel-6 P 548-9 leuk- P 627-8, B, LP 29, 1.1 :pel-7 P 805 for W. nei-2 P 760 (s)p(h)el-2 P 987 kand- skand-P 526, 7.46 birl- REW 6522 b, Gam. 148 se- s(e)ue-P (882)1037, LP 104, 11.89 reg'-l P 854, B, 6.11 g'hel-l P 429, 3.85 k'el-1 P 551, B, 14.77 cons, s, kx vowel X B 15.56 bher-5 P (136) 1.214 sk'ai-P 9i7-8 bhel-1 FaT 80, Joh. 953, P (118)124-5, 1.214 k'eu-2 P (594) 628-9, 1.1 sp(h)e(n)d-P 989 aisk-P 16-7 yaP 501, B dei-1 P 183-5, 1.52 kthe(i)- kthei-P 626, Mh. 1.293, 286, 7.11 15.85 HOT, WARM 1 Grk. thermös 139, 7.14 ON varmr 2 NG dzestös (Grk. dzestös, dzeö) P 506 gwher-P 493-4 P 4934, B, Joh. 418 ff., 1.52 :wer-12 P 1166, FaT 1354, 1575 for Gmc. yes- 3 Lat. calidus 4 Ir. 5 W. 6 W. te poeth brwd 7 ON heitr 8 Lith. karStas SCr. vruc 1G Skt.' us*n*a- k'el-1 P 551, 14.77 tepP 1069-70 pekw-P 798, 4.45 bher-2 P (132)143-4, 5.93 käi-3 P 519 ker(3)-3 P 571-2, 5.93 au(e)-9 P 78-81, 2.23 eus-P 347 15.88 DIRTY, SOILED 1 Grk. hrupards 2 Grk. akäthartos 3 NG lerös (Grk. olerös, olös) i NG bromikos (Grk. bröma, brömos) 5 NG äpastros (Byz. spastrikös, spästra, Grk. späö) 6 Lat. sordidus 7 Lat. squalidus sreup-P 1004 cons, kx vowel ex Bois. 389, Frisk 1.752 f. cons. 1 vowel ex B, Bois 699 gwer-1 B 15.26, P 474 sp(h)ei-2 sp(h)e- B 15.87, P 982, 3.14 swordo- P 1052 s cons. s, kx, vowel ex WH 2,582 33 Ê. VoduŠek Lat. spurcus Lat. immundus smudsig (NHG schmutzig) 10 It. sudicio (Lat. sücidus) 11 Fr. sale (OHG salo) 12 Fr. malpropre (Lat. malus) 13 (Lat. proprius) 14 Rum. murdar (Tk. murdar fr. Npers. murdâr, Av. mar-) 15 W. budr 16 W. brwnt 17 Br. lous 18 Br. loudour 19 Goth, unhrains 20 ON saurigr 21 Dan. snavset 22 OE ful 23 OE horig 24 OE unclâêne cons, s, p vowel X WH 2,581 meu-1 P 741 s- P 741-2, FaT 1083, 734, 1.1 seu-1 REW 8414, BA 3672, P 912-3, 5.93 saI-2 REW 7547, P 879 melo- smelo-REW 5273, P 724, 3.11 p3ter pa- Gam. 722, P 829, WH 2.373 f., 2.47 mer-4 = mer-5 smer-Lok. 1516, B, P 735, 2.1 gwou-P 483-4, 1.214 cons. i' vowel X B cons. 1 vowel X B Ieu-1 P 681, 1.214 [s]lcer-4 P 938-46, 3.14 su-ro-P 1039, FaT 1206, Joh. 792 f. cons, s, n vowel ex .FaT 1091, Joh 213 ff., esp. 221, 222 pu-2 P 848-9, B, Hh. 67,64 lcer-6 k'er-P 573, 1.214 g'el-P 366 25 NE dirty 26 NE soiled (OFr. soillier fr. VLat. suculare, Lat suculus) 27 Du. smerig i 28 OHG unsubar (Lat. sobrius) 29 Lith. purvinas 30 Lith. suterštas 31 Lett, netlrs 32 Lett, melns 33 ChSl. nečist 34 SCr. prijav 35 Boh. spinavy 36 Pol. brudny 37 Russ. grjaznyj 38 Av. ahita- dher-5 P 256 su- Hh. 161, REW 8418, P 1038 smer(u)-P 970-1, 5.89 cons.x vowel ex KM 626, ' WH 2.550 cons, p vowel X Fr. 675, 1.214 (s)ter-8 P 1031-2, Fr. 1083, 1.214 ta-tai- (tau-) P 1053-4, ME 4.204, Fr. 1099 f. mel-6 P 720-1 sek-2 P (895)919-21, 6.93 cons, p, r vowel ex B, Vuk 619 cons, s, p vowel ix Mch. 510 cons, bx, r vowel X Bruck. 42, Vas. 1.127 grem- P 405, 1.214 cons, s vowel ex Mh. 64, P 771, 68 1 Grk. 2 Grk. 3 Grk. 4 Lat. 16.11 SOUL, SPIRIT psüche thümös pneûma anima bhes-2 P 146 dheu-4 P 261, 3.11 pneu-P 838-9 an(3)-3 P 38, 1.87 34 The repetition of phonemic characteristics 5 Lat. spiritus peis-2 speis- 9 Sp. cuidado ag'- P 796, 1.87 (Late Lat. cögitä- REW 2028, 6 Rum. suflet bhel-3 tus, Lat. cogitare, 1P 4, WH 1.242, (Lat. sufflâre; flâre) B, REW 8430, agere) 3.11 P 120-1, 8.43 10 Rum. grijä gwreug'h 7 Goth. saiwala cons, s (Slav., cf. ChSl. gwrüg'h vowel ix gryza, Bulg. griza) B, P 485-6 F 406, FaT 974 Vas. 1.314 8 Goth. ahma ok- 11 Ir. uän menman yeu-1 P 774 P (507) 512, LP 386, 422, 9 OE gäst g'hei-1 P (424)427 12 5.93 men-3 10 Lett. gars gwher- P 726-8, 16.11 P 4934, 1.52 13 NIr. aire per-2 11 Skt. âtman- et-men- P. 810-8, B, 6.47 P 345 14 W. pryder kwer-1 12 Av. urvan- cons, r P 641, B, 1.52 , vowel X 15 Goth. kara g'är- B P 352 13 Av. mainyu-, men-3 16 Goth saurga swergh- P 726 17 ON umhyggja P 1051 cons, k* vowel ux 16.14-CARE (sb.) FaT 424 f., F 272, Joh. 205 1 Grk. meléte mel-3 P 720 18 Lith. rüpestis ereu-2 P (338) 868-70, 2 Grk. phrontis gwhren- 3.11 P 496 19 SCr. briga bhreg'-l 3 Grk. mérimna [s]mer- (It. briga fr. Bern. 86, P 969, . Prov. brega, fr. REW 1299, Frisk 2.210, Goth. brikan) P 165, 6.11 196 f., 20 Boh. peöe pekw- 7.11 P 798, 4 NG prosochë seg'h- Mch. 359, (Late Grk. prosoche, B, P 888, Brück. 406, 4.45 Grk. écho) 3.14 21 Boh. starost stä- 5 Lat. cüra kois- P 1004-8, B, P 611 Vas. 3.4,5, 6 Fr. soin Brück. 513, 514, es- 2.23 (MLat. sonium fr. REW 8089 a, :(s)ter-l Gmc., cf. OSaxon Garn. 804, P 1022 sunnea, Goth, bi- F 96, 459, :twer-l stwer- sunjane) P 340-2, 11.11 P 1100-1, Mch. 7 Fr. souci sol-o etc. 469 f. (Lat. sollicitare) sol-no- i 22 Russ. zabota g'äb- REW 8076, P 349, P 979-80. Vas. 1.436 WH 2.556, 13.14 ':bhät- 8 kei- ke[i> P 111-2, B, P 538, Bern. 78 WH 1.213 f., 23 Skt. yatna- yet- ' 10.11 P 506-7 35 È, Vodušek 16.43 RAGE, FURY , 15 Av. aësma- eis-1 leufc- P 687, P 299 i Grk. lússa t Frisk 2.147,1,1 16.78 BLAME (sb,) :lëut-P 691, B, 1 Grk. momphë membh- Bois. 592 P 725 2 Grk. manía men-3 2 Grk. óneidos en-1 P 726-7, B 16.42, Bois. 600 f„ P (311)760, 4.45 Frisk 2.160 f., 3 Grk. psógos cons. P, s 16.11 vowel ex :mâ-2 Bois. 1075 P 693 4 Grk. mômos cons, m 3 Lat. rabies rabh- or rebh- vowel X P 852, B, WH 2.413 Bois, 655, Frisk 2.284 4 Lat. furor dheu-4 5 NG kategoria ger-1 Ir. däsacht P (261)268-9, * (Grk. kategoria, B, P 382, WH 1.570 ff., agora) 6.47 3.11 6 Lat. reprehënsio ghend- ghed- 5 Ir. baile cons, x P 437-8, 11.14 vowel X 7 Lat. vituperätiö WI-1 B P 1175-6, 2.75 6 W. cynddaredd k'u-wô(n)- k'u -n- 8 per-2 P 810-8, 6.47 P 632-3, LP 125, 9 It. biasimo mel-2 10.53 (OFr. blasmer fr. REW 1155, 7 cons. dx, r VLat. *blastimäre, P 719, vowel ex Lat. blasphëmâre fr. Bois. 122, B Grk. blasphêméô) (:Frisk 1.241) 8 ON oedi wat-1 better wôt- 10 bha-2 P 105, 4.96 P 1113, 11 Sp. censura k'ens- Joh. 102 (Lat. censura, cën- Cor. 1, 764, - 9 Dan. raseri ere-s-2 sëre) P 566 (NHG raserei) , FaT 881, 12 Ir. caire kar-l P 336, KM 583, P 530 2.23 13 NIr. millëan cons, m 10 Lett. trakums ter-3 P (1071)1077, vowel X B 3.14 14 W. bai bhegh- ME 4.219, P 115, LP 31 Fr. 1109 15 Br. tamall cons, t 11 ChSl. jarostb J'à- P 501, .15.57 vowel ex B 12 SCr. bijes bhôi- P 161-2, Vas. 1.81 16 ON last (lek-?) lok-P 673, FaT 626, 13 Boh. vztek tekw- Joh.756 P 1059-60, 17 Dan. dadel cons, d - Mch. 579, . (NHG Tadel) vowel ex Bruck. 635 FaT 133, 14 Skt. kopa- (keuSp-) KM 766 kwëp- 18 OE' tâël del-1 P 596, 8.69 P 193 36 The repetition of phonemic characteristics / 19 NHG Vorwurf wer-3 1152-3, 3.85 20 Lith. (pa)peikimas peig'-2 peik'- P 795, 11.89 21 Lett, pal'a [s]pel- « P 985 22 Boh. hana gwhen-2 P 491-3, Vas 1.258 10.53 23 Russi chula cons, x vowel ux Vas. 3.277 24 Russ. poricanie rek-2 P 863, B, Vas. 2.525, 508 f. :wer-6 P 1162 25 Skt. garhä- gal-2 P 350 26 Skt. pariväda- au-6 P 76 16.82 UGLY (in Appearance) 1 Grk. duseidës deu-3 P (219) 227, 9.11 2 w(e)id-2 P 1125-7, 6.96 3 Grk. aischrös aigwh- P 14 4 NG âskëmos seg'h- (Grk. aschëmôn, B, P 888, 3.14 schéma) 5 Lat. dëformis "cons, r vowel ex WH 1.530 f. 6 Lat. turpis trep-2 P 1094, WH 2.719 7 It. brutto gwer-2 (Lat. brûtus) REW 1348, P 476, 3.11 8 Fr. laid leit-1 (Frank, lait) REW 4858a, P 672 9 Sp. feo bliöi- (Lat. foedus) REW 3406, P 161-2, 16.43 10 Rum. urit g'hers- g'her- (Lat. horrëscere) REW 4185, P 445. 11 Ir. dochrud kwer-1 P 641, LP- 104, '1.52 12 Ir. êtig tek-2 P 1057-8, 11.53 13 Ir. grânna gar3g'-P 353, LP 32 14 W, hagr cons, s vowel ex B 15 W. hyll cons, s vowel X B 16 Br. divalo mel-1 smel-P 716, 5.56 17 ON ljötr leud- P 684 lß ON ufâgr päk'- päg'-P 787-8, 8.11 19 Dan. styg (s)teu-l P 1032, FaT 1193, Joh. 862 ff., 2.75 20 Dan. grim ghrem-2 P 458, FaT 347, Joh. 398 f. 21 Dan. haeslig k'äd- (NHG hässlich) FaT 450, P 517, KM 292 22 Sw. fui pü-2 P 848-9, FaT 281 f., Joh. 565 f., 15.88 23 OE unwlitig wel-1 P 1136, B 16.81 24 ME ugli ak'-2 (ON uggligr, uggr) Hh. 183, P 18, Joh. 12 ff. 25 NE plain pel3- (OFr. piain fr. Hh. 126, Lat. planus) REW 6581, P 805-6, 6.21 26 NE homely k'ei-1 P 539-40, B, Hh. 80, 1.1 27 OHG unscöni keu-1 skeu-P 587-8,. 15.11 28 OHG unsâni sekw-2 = 1 P 897-8, KM 702 f., 6.96 29 OHG misse (scöni) mei-2 P (710) 715, 10.11 I 37 B. VoduSek 30 MHG ungestalt 31 MHG ungeschaffen 32 Lith. negrazus 33 Lett, nejauks 34 Lett, neskaists 35 SCr. ruzan Skt. (ku-)rupa- 36 Boh. osklivy ' - 37 Boh. nehezky 38 Pol. szpetny (NHG Spat) 39 Pol. brzydki 40 Russ. nekrasivyj 41 Russ. durnoj 42 Skt. ku-(rupar) 43 Skt. aárira- stel-3 P 1019, KM 805, 7.43 (s)këp-2 ■ (s)käp- etc. skâb- P 930-1, B, 3.14 cons, gx, r vowel ex Pr. 165 euk-P 347, Pr. 196 f., 8.11 (s)kâî-P 916-7, Fr. 792 wer-3 P 1152-4, B P 1152-6, B 12.51, 3.85 cons, s, kx, 1 vowel X B, Mch.344 ghedh- P 423-4, B 16.81, Mch. 129, 9,993 sp(h)e(n)d- Brück. 553, P 989, 15.57 :sp(h)e-, Mch. 509, P 980 bher-3 P (133)166-7, Brück. 46, 2.75 lter(3)-3 P 571-2, 5.93 dheu-4 P 261-7, 3.14 kwo- kwe- etc. ltwu- P 644-7, 13.11 , k'rei-P 618 2 Lat. mens men-3 P 726-7, 16.11 3 Lat. animus an(3)-3 P 38, 1.87. 4 Fr. * esprit peis-2 speis- (Lat. spiritus) REW 8158, P 796, 1.87 5 Ir. intinn . ten-1 (Lat. intentiö) B, P 1065-6, 4.11 6 NIr. aigne g'en-1 P 373-4, B, 2.23 7 W. meddwl më-3 m-et- m-ed-1 P (703)705, 4.14 8 Goth. aha ok- P 774, 16.11 9 Goth. frathi pret- P 845 10 Goth. hugs cons, kx vowel ux F 272, FaT 424 f., Joh. 205, 16.14 11 Dan. sind sent- (MLG sin) FaT 967 f., ' Joh. 786 f., P 908, 15.11 12 OE mod me-5 P 704-5, 15.11 13 OE gewit(t) w(e)id-2 P 1125-7, 6.96 14 Du. geest g'hei-1 P (424)427, 16.11 15 Lett. gars gwher- P 493-4, 1.52 16 ChSl. umi, au-8 P 78, 15.11 17 Boh. mysl mëudh- P 743, Mch.314 f. 18 Skt, citta- kwei-(t)-l skwei-(t)- P 636-7, Mh. 1.387, 398 17.14 THINK2 = BE OF THE OPINION 1 Grk. nomidzö 17.11 MIND 1 Grk. noûs cons. n vowel ux Bois. 672 2 Grk. hegéomai 3 NG tharrô (Grk. tharréo) 4 Lat. arbitrârï 9.98 nem-1 P 763, 15.11 sâg-P 876, dhers-B, P 259 cons, x vowel X WH 1.62 38 The repetition of phonemic characteristics 5 Lat. opinarl 6 Lat. censere 7 Lat. putare 8 It. pensare (Lat. pensare, pendere) 9 It. credere (Lat. credere) 10 11 Rum. socoti 12 Ir. do-moiniur 13 NIr. silim 14 NIr. ceapaim (Lat. cippus) 15 W. tybio ' 16 Goth, hugjan 17 Goth, ahjan 18 ON halda 19 Dan. mene (MLG meinen, menen) 20 Dan. taenke 21 Dan. tro 22 OE wenan 23 ME beleve 24 Lett, sk'ist 25 SCr. misliti op-2 P 781 k'ens- P 566, 16.78 peu- P 827, B, WH 2.393 f„ 7.36 :peu-2 P 827 [s]pen-(d)-l REW 6391, P 988, 5.11 k'red-REW 2307, P 580 dhe-2 P 235-6, 2.75 seltw-2 = 1 B, P 897-8, Vas. 2.689, 688, 6.96 men-3 P 726-7, 16.11 se(i)-2 sei-P 889-90, B, 1.1 sfek-2 LP 57, B, P (895, 919) 543, 6.93 cons, t vowel X B cons, kx vowel ux F 272, FaT 424 f, Joh. 205, 16.14 ok- P 774, 16.11 kel-5 = 6 P 548, 15.57 mei-no-FaT 713, P 714 tong-l(,*teng-) P 1088 deru- P 214-6, 8.66 wen-1 P 1146-7, 7.11 leubh- P 683-4, Hh. 15 kwei-(t)-l s- \ P 636-7, 17.11 meudh-P 743, 17.11 17.27 TEACHER 1 Grk. didáskalos 2 Lat. doctor 3 Lat. magister 4 Rum. invat*ator (VLat. *invitiare, Lat. vitium) 5 Ir. iorcitlaid 6 W. athro 7 Br. skolaer (Lat. schola fr. Grk. schole) 8 Goth. laisareis 9 ON kennimadr 10 11 OE (lár)eow 12 ME . techer(e) 13 Lith. mokytojas 14 ChSl. učitelb 15 Skt. adhyápaká- 16 Skt. šiks*aka- 17 Av. aéthrapati- 18 19 Av. fradaxstar- 20 Av. čašan- dens-1 P 201-2, Frisk 1.387 dek'-l P 189-90, 9.98 meg'[h]-P 708, WH 2.10, 2.47 w!- REW 870, P 1175-6, 2.75 . kan-P 525-6, B, LP 348 al-2 P 26-7, 1.1 seg'h-B 17.28, P 888, 3.14 leis-P 671 g'en-2 P 376, B, 12.94 manu- or monu-P 700, 1.1 tekw . P 1059, B, 16.43 deik'- doig'-P 188-9, Hh. 173, 12.48 cons, m, kx vowel ex Fr. 462 f., P 695 euk- P 347, 8.11 ei-1 P 293, B 17.24, 8.11 lc'ak- (k'ek-?) P 522 cons. — vowel ix B poti- P 842, 8.11 cons, dx, K vowel e P 189, B 17.25, 12.94 lovek,- kweg'-P 638 39 B. VoduSek 17.41 INTENTION, PURPOSE 1 Grk. pronoia 2 Grk. gnome 3 Grk. prothesis 4 NG skopos (Grk. skopds) 5 Lat. consilium 6 Lat. propositum 7 It. intenzione (Lat. intentio) 8 Fr. dessein (It. disegno fr. Lat. designare) Dan. hensigt 9 Rum. gînd (Hung, gond) 10 Ir. airmert 11. W. bwriad 12 W. amcan 13 Br. rat (Lat. ratum, rërï) 14 Goth, muns 15 ON aetlan 16 Dan. forsaet (MLG vorsat) 17 OE ingehygd cons, n vowel ux Bois. 672, 17.11 g'en-2 P 376-7, 12.94 dhe-2 P 235-7, 2.75 spek'- B, P 984, 6.96 sel-3 P 899, WH 1.264 f. se(i)-2 sei-P 889-91, 1.1 ten-1 BA 2058, P 1065-6, 4.11 sekw-2 = 1 REW 2596, P 897, B 12.94 FaT 398,' Joh. 779, P 897-8, 6.96 :sek-P 895, WH 2.534 f. for Fr. gond B 17.13 (s)mer- ■ P 969, B 15.11, LP 346, 7.11 cons, r vowel ex LP 33,346 - } cons, x vowel ex B ar-1 B, P 55-9, 2.82 men-3 P 726-8, 16.11 ok- P 774, 16.11 sed- FaT 264, P 884-5, 7.11 cons, kx vowel ux FaT 424 f., F 272,. Joh. 205, 16.14 18 ME mening 19 Du. voornemen 20 Du. doel 21 NHG zweck 22 Lith. ketinimas 23 Lith. tikslas 24 SCr. namjera 25 SCr. svrha 26 Boh. ûmysl 27 Boh. tifiel 28 Skt. artha- 29 Skt. abhiprâya- 30 Av. xratu- 31 Av. zaoSa- ' mei-no- P 714, B 17.14, 17.14 nem-1 P 763 15.11 dhel-1 P 245-6, B cons. T vowel X KM 896 cons. kx. T vowel ex Fr. 247, 246 cons, t vowel ix Fr. 1092 f., 9.993 me-3 m-efc- P 703-4, Bern. 2.50, 4.14 wer-2 P 1151-2, B meudh-P 743, Mch. 314 f., 17.11 kel-1 P 544, Mch'. 546 er-3 P 326-7, Mh. 1.51, 1.214 ei-1 P 293, B, 8.11 kar-3 P 531, B 17.12, Mh. 1.276 g'eus-P 399, Mh. 1.441, 5.11 17.44 SUSPICION 1 Grk. hupopsia 2 Grk. hupônoia 3 Lat. suspïciô - 4 Rum. banuealâ okw- F 775-6, 2.1 ,cons. n vowel ux Bois. 672, 17.11 spek'-P 984, 6.96 ban (Hung.bânni, ban) B 40 The repetition of phonemic characteristics 5 Ir. amaires 6 NIr. droch(amhras) 7 W. 8 Br. 9 10 Goth. 11 ON 12 Dan. 13 14 Du. 15 16 OHG (drwg)dybi-aeth diskred anaminds grunr mistanke argwaan zur(wan) 17 Lith. nuziure*jimas 18 Boh. 19 Skt. podezreni san*ka- sta- P 1004-5, LP 6,27,100, 2.23 der-4 P 206-9, B 16.72, 6.21 cons, t vowel X B, 17,14 k'red- P 580, B, 17.14 dhe-2 P 235-6, 2.75 men-3 P 726-7, 16.11 gwhren-P 496, 16,14 mei-2 P (710) 715, FaT 723 f., 10.11 tong-l(*teng-) P 1088, 17.14 er-3 P (326)339, ' 1.214 wen-1 P 1146-7, 7.11 deu-3 P (219)227, 9.11 cons, gx vowel X B 15.52 q'her-3 P 441, B, 6.96 k'enk-P 566, B 18.11 VOICE (sb.) 1 Grk. phone 2 Lat. vox 3 Rum. glas (Slav., cf. ChSl. glast) 4 Ir. guth bha-2 P 105, 4.96 wekw. P 1135-6, 4.96 gal-2 B, P 350, 16.78 g'hau-P 413 5 NIr. glor (Lat. gloria) 6 W. llais 7 Goth, stibna 8 ON ro*dd 9 ON raust 10 Lith. balsas , cons, gx, 1 vowel X B 15.44, WH 1.609 f. cons. 1 vowel X B cons, s, t vowel X F 452, FaT 1156 f„ KM 751 l'asP 852 er-3 P 326-32, FaT 938, 1.214 :reu-l P 867, B Joh. 705 ff. bhel-6 P 1234, 4.96 18.21 SPEAK, TALK 1 Grk. lego 2 Grk. elpon(aor.) 3 Grk. er6(fut.) 4 Grk. agoreuo 5 Grk. laid 6 NG mil6 (Grk. homileo) 7 Lat. loqui 8 Lat. far! 9 It. parlare (VLat. parabola-re fr. Grk. parabole, paraballo) 10 Rum. vorbi Skt. gan"ka- = with guttural n leg'- P 658, 8.11 wekw. P 1135-6, 4.96 wer-6 P 1162 ger-1 P 382, 6.47 laP 650 cons, m vowel ix P 904, Bois. 700, WH 2.87 tolkw. P 1088 :la-l P 650, B, WH 1.821 l)ha-2 P 105, 4.96 gwel-2 REW 6222, P 471-2, 8.14 cons, r vowel ex B 41 B. VoduSek 11 Rum. grad (Slav., cf. SCr. grajati, grajati) 12 Rum. cuvinta (Lat. conventus) 13 Ir. 14 Ir. labrur rädim 15 W. siarad - (NE charade fr. Fr. charade fr. Prov. charrada, charrar = imitative) 16 Br. komz 17 Goth, mathljan 18 ON tala 19 Dan. snakke (MLG snacken) 20 Sw. sprâka (MLG sprâke) 21 Du. praten 22 Lith. kalbe*ti 23 Lett, runât (Gmc., cf. OHG rûnên) 24 ChSl. glagolati 25 ChSl. veštati 26 SCr. govoriti 27 Boh. mluviti 28 Skt. bru- ger-2 B, P 383-4, Vas. 1.305, -Vuk 102, 95 gwä- gwem-REW 2194, P 463-4, 1.1 plab- P 831, 4.96 ar-1 P 55-59, 2.82 čar- B, REW 2451 me-3 m-et-m-ed-1 P (703)705, B, 4.14 mod- or mad-P 746-7 del-1 P 193, 16.78 cons, s, n vowel e* FaT 1089, Joh. 1175 f., 213 if., KM 668 (s)p(h)er-l = 2 FaT 1134, P (992)996, 6.47 cons, b, r vowel ex FaT 847, Joh. 570 Itel-6 P 548-9, 15.57 reu-1 B, P 867 FaT 921, 925 gal-2 P 350, 16.78 cons, w vowel ix Vas. 1.193 gBu-P 403 cons, m, 1 vowel X Mch. 301 cons, lr vowel X B 29 Skt. vad- au-6 P 76, 16.78 30 Skt. bhäs*- bhel-6 P 123, 4.96 31 Av. aoj*- euegwh- P 348 18.41 CALL (vb. = SUMMON) 1 Grk. kaléô kel-6 P 548, 15.57 2 NG phönadzö bhä-2 (Grk. phone) B 18.13, P 105, 4.96 3 NG .krádzo ker-1 k'er- (Grk. kradzo) (s)ker- B, P 567-9 4 Lat. vocâre wekw P 1135-6, 4.96 5 Fr. appeler pel-2a Lat. appelare REW 542, P 801, 1.84 6 Ir. (dó-) gairim g'är- P 352, 16.14 7 W. galw gal-2 P 350, 16.78 8 Goth. haitan kei- ke[i]- P 538, 10.11 9 OE ciëgan !fOU- P 403, 18.21 10 Du. roepen kar-2 etc P 530-1, FaT 864-f., B1 572, KM 612 11 Lith. šaukti käu- keu- k'äu- k'eu- P 535-6, Fr. 968 12 ChSl. pri- zvati g'hau- P 413, 18.11 13 Boh. volati cons, w, 1 vowel e* Mch. 572, Brück. 630 18:64 PRINT vb. 1 NG tuponö [s]teu-l (Grk. túpos, túptó) B, P 1032-4, 2.75 2 It. ■ imprimere per-3 (Lat. imprimere, BA 1969, premere) P 818-9, 7.11 Av. j* in aoj* = dž 42 The repetition of phonemic characteristics 3 NIr. clödhaim 4 W. argraffu (ME grave) 5 Br. moula (Fr. moüle fr. Lát: modulus, modus) 6 Dan. trykke 7 Lith. spaudinti 8 Lett, iespiest 9 SCr. štampati (It. stampa fr. Gmc. stampön) 10 Boh. tisknouti 11 Russ. pečatat' cons. kx, 1 vowel ex B ghrebh-2 Hh. 74, P 455-6 mé-3 m-et-m-etl-1 B, REW 5632, P (703) 705, 4.14 ter-3 P 1071-4, 3.14 (s)p(h)eud-P 998-9, 1.87 sp(h)S(i)-3 = 2 sp(h)e- P 9834, Fr. 863, 868, 3.14 steb(h)- steb(h)-etc. ste-m-b[h]-B, REW 8224, P 1011-2 tä- tai- (tau-) P 1053-4, 15.88 pekw- P 798. Vas. 2.351, ' 4.45 18.67 POET 1 Grk. poiétes 2 Ir. faith 3 Ir. fili 4 W. prydydd 5 W. bardd 6 ON skald 7 Dan. digter (Late Lat. dictare, Lat. dlcere) 8 OE. scop kwei-2 P 637-8, 9.11 wät- better wöt- P 1113, 16.43 wel-1 P 1136, 16.82 kwer,-l P 641, 1.52 gwer(3)-4 P 478, 6.11 cons. s, kx vowel ex FaT 980, Joh. 779 f. tleik'- doig'-P 188, 245, B, WH 1,348 (:FaT 141 f.), 12.48 (s)kSu-5 P (954) 955, 6.47 9 Lett, dzejnieks 10 SCr. pjesnik 11 Boh. básnik 12 Rušs. stichotvorec (Grk. stíchos) . 13 14 Skt. kavi- ge(i)- P 355, Fr. 150 cons. p vowel ix Vas. 2.422 bhä-2 P 105-6, Meh. 26, 4.96 steigh-Vas. 3.15, P 1017, 10.53 twer-2 P 1101, 9.11 keu-1 skeu-P 587, 15.11 19.11 COUNTRY (»European Countries«) 1 Grk. chora 2 Grk. gé 3 Grk. chthon 4 NG topos (Grk. topos) 5 Lat. fines 6 Lat. terra 7 It. paese (VLat-págensis, Lat. pagus) 8 Ir. crlch Lith, kraátas 9 W. gwlad 10 Br. bro 11 Goth, land 12 ME contree (OFr. contrée fr. VLat. contrata, Lat. contra) 13 ChSl. strana g'he-1 g'hei P 418-9, 8.11 cons, g vowel X Bois. 146, Frisk 1.303, 8.11 g'hdem-P 414, 2.1 topP 1088, 12.11 dheigw. P 2434 ters- P 1078, 8.11 pak'- pfig'-REW 6145, P 787-8, 8.11 [s]ker-4 P 93846, B 19.14 P 938-42, Fr. 289, 3.14 :krSk-4 P 619, 946 for lr. wal-P 1111-2 mereg'-P 738, 8.11 lendh-3 P 675, 8.11 kom-Hh. 39, REW 2187, P 612-3, 13.14 ster-5 = 4 P 1029-30, 1.87 43 È, Vodušek 14 Skt. deša- deik'- doig'-P 188, 12.48 13 W. ardai tel-2 P 1061, B, 15 Skt. vis*aya- cons, x 6.47 vowel X 14 Goth. gawi g'hëu- B P 449 16 Skt. janapada- g'en-1 P 373-5, 2.23 15 ON herad koro- koryo-P 615, 17 ped-2 P 790-1, B, 6.47 FaT 400 f., 448 f., Joh. 255, 18 Av. dain*hu- cons, d vowel ex 10.91 :k'ei-l Mh. 2,28, 38 f. P 539-40 16 ar-1 P 55-60, 19.14 REGION. TERRITORY FaT 865 f., 2.82 :reidh- 1 Grk. chora g'he-1 g'hei- P 861, Joh. 702 ff. P 418-9 17 ON sveit se- s(e)ue- MHG gegende P 418-9, Joh. 295 f. P 882-4, 11.89 (:KM 240), 18 Dan. egn ëik- 8.11 P 298-9, 2 Grk. tópos top- FaT 183, 11.11 P 1088, 12.11 19 Dan. gebed bheudh- 3 NG méros (s)mer- (LG gebêd) FaT 303, (Grk. meros) B 13.23, P 150-1, 15.11 P 969-70, 7.11 - 20 OB eard ar(3). 4 Lat. regió reg'-l P 62, B, 7.11 P 854-5, 6.11 21 OE land(scipe) lendh-3 5 Lat. tractus trägh- tregh- P 675, 8.11 P 1089 22 ME contree kom- 6 Lat. territörium ters- (OFr. contrée fr. Hh. 39, P 1078, 8.11 VLat. contrata, Lat. REW 2187, 7 Rum. t*inut ten-1 contra) P 612-3, 13.14 (Lat. teuere) REW 8646, 23 Du. Streek ster-4 P 1065-6, 4.11' P 1028, 8 Ir. , crïch [s]ker-4 P 938-46, B 19.14 FaT 1177 f., 1185, 1.87 ' Lith. kraštas P 93842, Fr. 289, 3.14 24 Lith. šališ k'el-2 P 552, 7.14 :krek-4 25 Lett. vidus wï- P 619, 946 for lr. P (1175) 1127-8, 9 Ir. mruig mereg'- 2.75 P 738, 8.11 26 dhë-2 10 NIr. düthaig g'hftem-P 414-5, P (235) 1127-8, 2.75 11 B 12.11, 2.1 27 Lett. mala mel-8 tek-2 P 721-2 P 1057-8, B, 28 Lett. (: LP 109), 11.53 puse cons, p 12 NIr. ceanntar k'o-k'e- vowel ux B 12.36, 13.24, k'(e)i- etc. Fr. 676 P 609, B. LP 225, 226 29 SCr. predjel dâ- däi- (däu-) Av. daii^hu- = with palatalized guttural n 44 The repetition of phonemic characteristics 30 SCr. oblast 31 Boh. obvod 32 Skt. deáa- 33 Skt. vis*aya- 34 Av. dain*hp 35 Av. zantu- wal- P 1111-2, Vas. 1.209, 219, 222, 19.11 wedh-2 wed-P 115-6, Meh. 563 f., Briick. 629 deik'- doig'-P 188, 12.48 cons, x vowel X B, 19.11 cons. d vowel ex Mh. 2.28, 38 f„ 19.11 g'en-1 P 373-4, 2.23 11 Ir. timthirthid 19.43. SERVANT 1 Grk. huperétes 2 Grk,- diakonos 3 Grk. therápón (Of uncertain origin) 4 Lat. famulus 5 Lat. minister 6 Lat. ancilla (fem.) 7 It. servo , (Lat. servus) 8 Fr. domestique (Lat. domesticus, domus) 9 Sp. criado ' (Lat. creare) 10 Rum. sluga (Slav., cf. ChSI. sluga) er3-l P 338 ken-4 P 564, 11.53 cons. T, r vowel ex Frisk 1.663 f. :dher-2 P 252, B, Bois. 340 f. dhe-2 P 235-8, 2.75 mei-5 P 711 kwel-l P 639, WH 1.45, 7.11 ser-2 REW 7876, P 910, B 19.42 (: WH 2.527) dem-Gam. 321, P 198-9, 2.82 k'er-2 REW 2305, P 577 slougo-B, P 965, 2.82 12 Ir. foss 13 W. gweinidog 14 Br. mevel ret(h). P 866, B, LP 390, 10.14 sta- P 1004-5, 1106, 2.23 g'en-1 P 373, LP 371, 2.23 maghoP 696, B 15 Goth. andbáhts (Celt., cf. Gallo-Lat. ambáctus) ag'- P 4, F 48 f., 3.11 16 ON thjonn tekw- P 1059,16.43 17 ON (thonustu-) mačtr manu- or monu-P 700, 1.1 18 OE thegn , tek-1 P 1057 19 OE cniht gen- P 370, 6.93 20 Lith. tarnaš ter-2 = 3 P 1070, 3.14 21 Lith. bernas bher-1 P 128-31, 1.87 22 Lett, sulainis (Esth. sulane) sulane B 23 Lett, kalps (Slav. »cholpi,) cons. K, 1 vowel ex Vas. 3.257, Mch. 156, 8.11 24 Skt. sevaka- cons, s vowel ix B 25 Skt. cet*aka- cons, kx vowel ix Mh. 1.398 26 Av. vaesa- weik'- P 1131, B, 1.1 19.63 PLOT, CONSPIRACY 1 Grk. sunomosia om3- P 778, Bois. 70 2 Lat. coniüratió yeuos-P 512 3 Lat. conspiratio peis-2 speis- P 796, 1.87 45 É. VoduSek 4 Fr. complot (It. palla fr. Lango-bard. palla, baila) 5 Ir. comlugae 6 Ir. cocur 7 NIr. cealg 8 W. cydfwriad 9 Br. irienn 10 Br. kavailh (Fr. cabale fr. Hebr. kabbala) 11 ON samsvarning 12 OE gecwidraéden 13 14 OHG eid(swarti) (Celt., cf. Ir. oeth) 15 Lith. s^mokslas - 16 Lith. suokalbis 17 SCr. urota 18 Boh. spiknutí 19 Pol. spisek 20 Russ. zagovor bhel-3 REW 908, Gam. 241 f., P 120-1, 8.43 leugh-2 P 687, B [s]ker-2 = 3 P 933-4, B, LP 355, 3.44 ltelg- P 554, B 16.68 cons, r vowel ex LP 33,346, 17.41 li-no-P 691, B kabbäla B, Garn. 163, REW 4649, Lok. 977 swer-1 P 1049, B, JOh. 803 gwet-2 P 480-1 reidh-P 861, B ai-5 P 11 cons, m, k* vowel ex Fr. 762, 426 f., P 695, 17.27 ltel-6 P 548-9, Fr. 935 f., 15.57 wer-6 P 1162, B, Vas. 2.539, 18.21 cons, p vowel ix Mch. 366, Brück. 509 peig-1 peik-peik'-P 794-5, B 18.51, Brück. 509, 415, Vas. 2.360 göu-P 403, Vas. 1.282 f., 18.21 21 Skt. kapat*a- prabandha-(kapä*ta of Dra-vidian origin?) 22 cons. kx, p vowel ex P 525, Mh. 1.154 :kam-p-P 525, B 16.68 bhendh-P 127, .8.14 19.72 WHORE, PROSTITUTE 1 Grk. pórne 2 NG poutána (It. puttana fr. VLat. pütta, püttus, Lat. pütus) 3 Lat. meretrix 4 Lat. scortum 5 Lat. lupa 6 Lat. prostituta 7 Sp. ramera (Lat. ramus) 8 Rum. curvä (Slav., cf. SCr. kurva) 9 Ir. stripach (Lat. stuprum) 10 Br. gast 11 Br. vilgen (Fr. vile fr. Lat. vilis) 12 Goth. kalkjö per-2 P 810-7, 6.47 pou- REW 6890, B, P 842-3, 2.75 [s]mer-P 969-70, WH 2.75 f., 7.11 (s)ker-4 P 93841, 3.14 wl*kwo- wl*kwi-P 1178, WH 1.835, 836 f. sta- P 1004-6, WH 2.376, 2.23 w(e)rad- REW 7035, P 1167 ko ko kak(k)-ku(r)kur etc. B, P 611, Vas. 1.1698, :+pou- P 842-3, Mch. 249 (s)teu-l B, P 1032-4, 2.75 cons, gx vowel ex B wes-8 B, REW 9328, P 1173, 11.89 cons, gx, 1 vowlel ex F 307 IE wl*kwo- wl*kwi- = with syllabic 1 46 The repetition of phonemic characteristics 13 ON hora 14 ON skoekja (MLG schoke ir. schode) 15 NE harlot lfi Du. deem 17 NHG metze 18 19 Lith. kekse* 20 Lett, mauka 21 ShSl. ljubod&jica 22 23 ChSl. blsjdwiica 24 Boh. nevSstka 25 Pol. nierz^dnica 26 Pol. wsze(tecznica) 27 Skt. vesya- 28 Skt. gan*ika- 29 Skt. pum*i§cali- ka- 30 kwel-1 P 515, 5.14 P 639, i B, 7.11 (s)keu-2 31 Av. j*ahi- cons, gx FaT 1013, vowel ex Joh. 823, 818, B P 951-2, 6.96 32 Av. kunairi- kwo- kwe- cons. r etc. kwu- vowel ex P 644-7, 13.11 B, Hh. 77 33 ner-1 aner- tekw- P 765, 2.1 P 1059, 16.43 magh- P 695, B, 20.11 FIGHT (vb.) FaT 690, KM 476 5 56 1 Grk. machomai mag'h- kel-3 " ' P697 P 545-7, B 20.12, 2 Grk. polemeo pel-1 FaT 427 f., 1.87 P 798-801, cons, kx 3,82 vowel ex 3 Lat- pugnare peuk'- peug'- Fr. 235 P 828 meu-1 smeu- 4 Lat. proeliarl wei-3 P (741)744, P H23-4, B, Fr. 417 f., 418, WH 2.369, 1.1 1-1 leubh- ® It. combattere bhat- P 683-4 1714 (Lat. combattuere, REW 2073, ' ' - battuere fr. Gallic) P 111 P 235-7, 6 Sp. pelear pi-lo- Bern. 756 2.75 (Lat. pilus) REW 6508, bhel-1 P 830> 4-14 P (118) 157-8 7 Rum. se lupta leug-1 X 2u ' (Lat. luctare, luc- REW 5148, w(e)id-2 tarI) P. 685, 9.14 P 1125-6, 1116, 8 Ir- fichim weik-2 Vas. 2.206, ' P H28, 2.1 (Mch. 324 f.), 9 Ir. cathaigur k'at- 6.96 P 534, B ar-1 10 NIr. comhraicim enek'- P 55-60, P 316-7, B, B 19.31, ■ LP 375, 9.993 Bruck. 474, 11 NIr. troidim [s]ter-l WH 2.222, 221, P 1022-7, B 2-82 12 W. ymllad cons. l w'- vowel ex P 1175-6, B Bruck. 636, 2.75 13 Br_ en em ganna kand. skand- weik'- P 526, B 9.21, P 1131, B, 1.1, 7.46 cons, gx 14 ON berjask bher-3 vowel ex P i33-4( 2.75 Mh. 1.316 15. Dan. slaas slak- cons. p P 959 vowel ux —-- Mh. 2.307, 2.23 j* in Av. j*ahi- = 47 B. VoduSek 16 Dan. kaempe (MLG kempen, 17 Sw. fàkta (MLG vechten) 18 OE winnan 19 Lith. kovoti 20 Lith. muStis 21 ChSl. ptreti sç 22 SCr. biti se 23 Pol. walczyc 24 Russ. srazat'sja 25 drat'sja 26 Skt. yudh- kam-p- kamp)PaT 519, 490, KM 343, P 525, 9.14 pek'-2 FaT 287, P 797, 3.11 wen-1 P 1146-7, 7.11 kau-P 535, Fr. 232, 9.14 meuk'-P 745, Fr. 475 per-3 P 818-9, 7.11 lihei(3)-P 117-8, 6.11 wel-8 P 1144, B 20-13, Mch. 555 OBriick. 599) wrëg'-P 1181-2, Vas. 2.484, 485, 505, 3.14 :wrâg'h-P 1181, B 9.21 der-4 P 206-8, Vas. 1.344, 6.21 yeu-1 6 ON fridr 7 OE Sib(b) ■ 8 Lith. taika 9 Lett, miers (Slav., cf. OPol. mier) 10 lJol. pokoj 11 Skt. . sam*dhi- 12 Av. âxsti- prai- P 844 se- s(e)ue-P 882-3, KM 711, 11.89 cons, t vowel i* Fr. 1092 f., 9.993 mei-7 P 711-2, 1.1 (:B, Fr. 449) kweic-P 638, 14.11 dhë-2 P 235-7, 3VTh. 14 f., 2.75 stâr P 1004, B, 2.23 20.28 GUN 1 Grk. tëlebollskos = Byz. 3 Grk. molubdo (bdlos) = Byz. kwel-1 P 639, B, Bois. 966, 7.11 :kwel-2 P 640 gwel-2 P 471-2, 8.14 cons. L vowel X Bois. 644, ' P (507)511, 5.93 (molubdos of uncertain origin) 4 NG hdplo ' Frisk 2.251 sep- 2U.14 PEAGE (Grk. hdplon) B, P 909 1 Grk. eirënë cons, x 5 NG toupheki tufek (Of uncertain vowel ix (Tk. tufek) E origin) Bois. 228, 6 It. fucile bhok- Frisk 1.467 (Lat. focus) REW 3399, 2 Lat. pax pttk'- pag'- P 162 P 787-3, 8.11 7 Sp. escopeta cons, s, 1 3 Ir. sid sed- (It. schioppetto, vowel ex P 884-6, B schioppo fr. Lat. REW 8270, W. heddwch P 884-6, 7.11 stloppus) WH 2.596 4 NIr. (sioth)chain cons, kx 8 Rum. pus*ca cons, p vowel ex (Slav., cf. SCr. puska vowel ux B 21.12 fr.OHG buhsa fr. B, Vas. 2.471, 5 Goth. gawairthi wer-3 MLat. buxis fr. Grk. FaT 129, P 1152-7, puxis) KM 107, F 209, 3.85 Bois. 827 48 The repetition of phonemic characteristics 9 NIr. gunna gwhen-2 (ME gonne, gunne fr. B, P 491-2, 20.49 AMBUSH (sb.) ON Gunnhilda) 10 11 Dan. gevaer - (NHG gewehr) 12 KE rifle (LG riffelen) 13 NHG flinte (NE flint) 14 Lith. áaudykle* 15 Pol. strzelba 16 Russ. ruz'e Hh. 76, Joh. 415, FaT 299, 10.53 Uel-3 P 545-7. Joh. 245 f., FaT 427 f. 1.87 wer-5 Fai1 305, P 1160-1 rei-1 FaT 898, B, P 857-8, 9.993 [s]plei-KM 206 f., P 1000, Hh. 65 sk'eu-P 954, Fr. 967, 969 ster-4 P 1028, Briick. 522, 1.87 wer-3 F 1152-4, ' Vas. 2.545, 278, 3.85 20.46 SURRENDER 1 Grk. paradidomi W. rhoddi i fyny 2 Fr. livrer (Lat. liberare, liber) 3 Ir. giallaim 4 Br. daskori 5 Goth, atgiban 6 Sw. overlamna 7 ME yelde 1-Grk. enédra 2 NG < kartéri (Grk. karteréo) 3 It. imboscata (Frank, busk) doP 223-4 P 2234, B 11.21, LP 345, 9.993 :reg'-l F 854-6 for W. leudh-1 REW 5013, P 684-5 cons, gx vowel ix B 19.46, LP 23 [s]ker-2 = 3 P 933-4, B, LP 356, 3.44 ghabh-P 407-8, 7.11 lei-3 slei-P (662)670, B, 1.214 ghel-to- ghel-dho-P 436, Hh. 192 4 It. agguato (OFr. aguait fr. OHG wahten) 5 Fr. guet- apens (Lat. pensare, pendere) 6 Ir. intled 7 NIr. luigheachan W. cynllwyn 9 Br. spi-brezel (OFr. espier fr. Gmc. spehon) 10 11 ON laun(sat) 12 Dan. .baghold 13 OE searu 14 Lith. slaptyne* 15 Lett, glünetuve (Sw. dial, glüna) sed-P 884-6, Frisk 1.443, 7.11 kar-3 B, P 531, 17.41 b(e)u-2 bh(e)tt-REW 1.419 b, B 1.41, FEW 1.447 ff., FaT 119, KM 113, P 98-101, 4.11 aueg- weg'-.REW 9479, P (84) 1117. 7.46 [s]pen-(d)-l REW 6391, P 988, 5.11 sel-5 P 900 legh-P 658-9, B 12.14, 10.91 cons. 1 vowel X B spek'- B, REW 8137, P 984, 6.96 bher-3, P 166, B 20.13, 2.75 Ieugh-1 P 686-7, Joh. 744 f. kel-5 = 6 P 548, FaT 41 f., 415 f., 15.57 ser-4 P 911 k'eI-4 P (553) 604, B, 4.11 g'hel-l B, P 429-33, 3.85 21.11 LAW (General = Lat. iüs) 1 Grk. nomos nem-1 P 763, 15.11 49 'É. VoduSek 2 Lat. ius 3 It. diritto (VLat. *derectus, Lat. diréctus, dirigere) 4 Ir. dliged 5 Ir. cert (Lat. certus) 6 Br. gwir 7 Goth. witóth 8 OE lagu (ON*lagu, pl. n. of lag) 9 Lith. teise* 10 Lett, likums 11 SCr. pravo 12 Skt. dharma-13. Skt. smr*tí-14 Av. asa- yeuos-P 512, 19.63 reg'-l REW 2648, P 854-5, fi.ll dhl*gh-P 271 . [s]ker-4 LP 61, B, P 938-46, 3.14 wer-ll P 1165-6, LP 7, B w(e)id-2 P 1125-6, P 570, 6.96 legh- Hh. 92, B, P 658-9,. 10.91 cons. t vowel ix Fr. 1073 f., Vas. 3.109, 102 leikw. P 669, B 21.12, Fr. 372 f., 14.11 per-2 P 810-3, Vas. 2.423, 424, 6.47 dher-2 P 252, 8.11 (s)mer- P 969, B, 7.11 ar-1 P 55-6, 2.82 1 Grk. 2 Grk. ■ 21.14 LAWYER rhetor wer-6 P 1162, 18.21 sunégoros ger-1 P 382, B, 6.47 . deik'- doig'-P 188, B, 12.48 nomikós nem-1 P 763, 15.11 iürisconsultus yeuos- P 512, 19.63 4 Grk. súndikos 3 Grk. 5 Lat. 7 Lat. advocatus 8 Ir. aigne 9 Ir. fechem 10 NIr. dligheadóir 11 NIr. fear (dlighe) 12 W. cyfreithiwr 13 W. twrnai (ME aturneye fr. OFr. atorné, atorner fr. Lat. tornare, tor-nus fr. Grk. tornos) 14 Br. breutaer 15 Goth. (witódafasteis) 16 17 ON lo*gmadr 18 19 ON malafylgju- (madr) 20 21 Dan. sagf0rer 22 23 OE aegleaw IE dhlsgh = with syllabic 1 sel-3 P 899, WH 1.264 f„ 17.41 wekw- P 1135-6, 4.96 cons. x, vowel X B wei-1 P (1120)1130-1, B 21.21, 11.64, 10.11 Uhl*gh-P 271, B, 21.11 wei-3 P (1123) 1177-8, LP 98, 1.1 reg'-l P 854-6, B 21.11, 6.11 ter-3 B, Hh. 11, 182, REW 8794, WH 2.692, P 1071, 3.14 bher-1 P 128-30, LP 8, B, 1.87 w(e)id-2 P 1125-6, F 570, 6.96 pastoP 789 legh- P 658-9, 10.91 manu- or monu-P 700, 1.1 mBd- or mad- P 746, 18.21 cons. p, 1 vowel ex FaT 291, 227, Joh. 557 f., KM 211, ' P 807, 850, 10.53 ság- 876-7, 9.98 per-2 P 810-6,, 6.47 ci-1 P 293-6, 8.11 50 the repetition of phonemic characteristics 24 25 OE (riht)scrifend 26 ME legist (OFr. legiste fr. ; MLat. legista, Lat. lex) g'hel-1 P 429-33, 3.85 (s)ker-4 FaT 1028, Joh. 1167, KM 679, P 93846, 3.14 leg'- B, P 658, 8.11 27 Du. (rechts) geleer- leis- de P 671, 17.27 28 OHG furisprehho (s)p(h)er-l = 2 P (992)996, 6.47 29 NHG (rechts) anwalt wal- P 1111-2, 19.11 30 ChSl. (zakonbnikt) ken-3 sken- \ P 563-4, Vas. 1.439, 14.14 31 SCr. odvjetnik cons, w vowel ix Vas. 1.193, 18.21 32 Russ. prisjaznyj seg-2 se-n-g poverennoj P 887-8, Vas. 2.434, 3.62 f 33 wer-ll P 1165, Vas. 1.184, 21.11 21.32 CONDEMN 1 Grk. katadikâdzô 2 Grk. katakrînô 3 Lat. damnâre 4 Ir. com-ness-. 5 NIr. beirim breith ar 6 Goth, afdomjan 7 Goth, gawargjan S Lith. nuteisti deik'- doig'-P 188, 12.48 [s]ker-4 P 938-46, 3.14 dà- dâi- (dâu-) P 175-7, 14.11 P 1004-5, 2.23 bher-1 P 128-30, B 21.16, 21.17, 1.87 dhë-2 P 235-8, 2.75 Fer-3 1152-4, 3.85 cons, t vowel ix Fr. 1073 f., Vas. 3.109, 102, 21.11 ' 9 Lith. nusmerkti 10 Pol. skazac 11 Skt. nind- 12 Av. par- 21.44 RAPE 1 Grk. hûbris 2 Grk. biasmôs 3 Lat. stuprum 4'Fr. viol (Lat. violâre, vis) 5 Ir. foreur 6 Ir. sleith 7 NIr. ëigean 8 W. trais 9 Br. gwalladur 10 ON kvennanâm 11 12 Dan. voldtaegt 13 mer-5 s- P 735-7, Fr. 844, 840, 2.1 kwek'- kweg'-P 638-9, Briick. 223, Vas. 1.503, 17.27 cn-1 P (311)760, B, 4.45 per-2 P 810-7, B," 6.47 (sb.) gwer-2 P 467-7, 3.11 gwei3- P 469-70, Frisk 1.235 (s)teu-l P 10324, 2.75 wei-3 Gam. 892, P 11234, WH 2.800 f., 1.1 [s]ker-2 = 3 P 933-4, B, LP 355, 3.44 tel-1 P 1060-1, B, 12.91 ank-1 P 45, B, LP 43, 10.53 [s]ter-l P (1022)1090, B, 20.11 cons 1 vowel ex P 1140, B 16.72 gwënà-P 473-4 nem-1 P 763, 15.11 wal- P 1111-2, FaT 1391, 19.11 dëg-P 183, FaT 1241, Joh. 497 f., 11.14 51 B. Vodušek 14 OE nîedhaëmed 15 16 ME rape (Anglo-Fr. raper fr. Lat. rapere) 17 Du. verkraohting 18 MHG (nôt)twanc 19 MHG (nôt)zoc 20 Lith. išanavimas 21 Lith. išžaginimas 22 Lett, varas darbs 23 24 SCr. silovanje 25 Boh. (násilné) smilstvo 26 Skt. dus*an*a- nau-2 P 756, 5.14 k'ei-1 P 539-40, B 4.67, 1.1 rep- Hh. 139, B, P 865 ger-3 P 385-8, B, FaT 572, 4.11 tweng'h" P 1099-100, KM 895 f„ 899 deuk-P 220-1, KM 515, 6.21 e-no-P 319-20, Fr. 12,10, B. Cop (verbal communication) :an(3)-3 P 38, Fr. 12 cons, gx vowel ex ME 4.680 cons, w, r vowel ex , ME 4, 475, 477, Fr. 1197 dheibh-P 257, B 9.12 së(i)-2 sei-P 889-90, Vas. 2.624, Vuk 701, 700, 1.1 cons, s, m vowel ix Mch. 459, Bruck. 503 deu-3 P (219) 227, Mh. 2.55 f., 54 f„ 9.11 3 NG (pseud)orkia (Late Grk. pseudor-kia) 4 Lat. periûrium 5 Ir. êithech 6 W. 7 Br. anudon le faos (Làt. falsus, fal-lere) Goth. "galiuga- weitwôditha 21.47 PERJURY 10 11 QN mein(eictr) 12 OE lêas (gewitt- ness) 13 Lith. neteisi prie- saika 14 15. Lett, (nepatiesi) zvêri (MLG sweren), 16 SCr. kriva prisega 17 18 Russ. kljatvopre- stuplenie 19 1 Grk. pseudo-marturia cons. s vowel X Bois. 1075 f., (s)mer- P 969, B 21.23, Bois. 612, Frisk 2.178 f., 7.11 serk- B, P 912 yeuos-P 512, WH 1.733 f., 19.63 tag- or teg-P 1054-5, LP 402, 9.993 ai-5 P 11, 19.63 leugh-2 P 687, 19.63 g'hwel-B, P 489-90 leugh-1 P 686, F 189, 20.49 w(e)id-2 P 1125-6, F 560, 6.96 mei-2 P 710, 10.11 leu-2 P 681-2, 2.75 cons, t vowel ix Fr. 1073 f., / Vas. 3.109, 102, 21.11 seik-P 893, Fr. 655 f. swer-1 ME 4.772, P 1049, 19.63 [s]ker-3 P 935-6, 3.44 seg-2 se-n-g-P 887-8, 21.14 [s]kel-4 P 928, Vas. 1.577, 567, 572, 3.85 steb(h)- steb(h) etc. ste-m-p-P 1011-3, Vas. 3.35, 18.64 52 The repetition of phonemic characteristics 20 Skt. käut*ar säks*ya-(kaut*a- çf uncertain origin) 21 cons, kx vowel ux Mh. 1.251 okw-P 775, B 21.23, 2.1 21.11 RELIGION 1 Grk. threskeia 2 Grk, eusébeia 3 4 Grk. ta theia Ir. (cre)tem 5 Lat. religio 6 Ir. cre(tem) 7 Ir. iress 8 Ir. crâbud 9 ON trûa 10 OE gelêafa 11 ME faith (OFr. feid fr. Lat. fides) 12 Du. godsdienst 13 dher-2 P 252-3, 8.11 esP 340-2, 11.11 tyegw. P 1086 dhë-2 P (235) 259, B 22.12, Bois. 339 f., Frisk 1.662 f., WH 1454 P 580, 235, 2.75 :dheu-4 P (261)268-9 for Grk. leg'-P 658, WH 1.351 ff., 8.11 k'red- P 580, B, IP 37, 314, 17.14 stâ- P 1004-5, 2.23 k'rebh-P 617 deru-P 214-6, Joh. 487 ff., 8.66 leubli-P 683-4, B, 17.14 bheidh-1 Hh: 61, REW 3283, P 117, 11.53 g'hau-P 413, 18,11 tekw. P 1059, FaT 1266, KM 132, 16.43 14 Lith. tikyba 15 ChSl. vëra 16 Boh. nábozenství 17 Av. daëna- cons.'t vowel ix Fr. 1092 f., 9.993 wer-11 P 1165, Vas. 1.184, 21.11 v bhag-1 P 107. B, Mch. 50, 5.11 tlhei3- P 243, 12.94 22.14 ALTAR bömös thusiastêrion 1 Grk. 2 Grk. 3 Lat. 4 Lat. 5 Goth. 6 7 ON 8 OE 9 10 Lith. aukuras 11 ara altare hunslastaths (stallr) wëobud gwa- gwem-P 463, 1.1 dheu-4 P (261)268-9, Bois. 360, Frisk 1.698 f., 3.11 äs- P 68, 1.84 al-4 P 28 k'wen-P 630, F 277 stä- P 1004-6, 2.23 stel-3 P 1019, 7.43 weik-1 ' P 1128 bheudh-P 150-1, B, 15.11 alek-P 32, Fr. 24 f ker(3)-3 P 571-2, :kwer-l P 641-2, Fr. 319 5.93 1 Grk. 2 Goth. daupjan 22.25 BAPTIZE baptidzö gwebh-1 or gwäbh-? P 456 dheu-b-dheu-p-I' 267, 1.1 53 B. Vodusek 3 ON sklra sk'âi- P 917-8, FaT 1008 f., Joh. 809 f., 7.14 4 ON kristna gher-2 (MLG kristen fr. Lat.P (439 ) 457, chrïstiânus fr. Grk. Joh. 1061, christianós, chrístós, 2.47 chrïô) 5 OE fullian pel-1 P 798-800, 3.83 6 weik-1 P 1128, B, 22.14 22.43 WITCH, SORCERESS 1 Grk. pharmakis (Of uncertain origin) 2 NG mágissa (Byz. magissa, Grk. mágos fr. OPers. magus) 3 NG strigla (Lat.*strigula, stri-ga fr. Grk. *striga, acc. of strix) 4 Lat. saga 5 It. maliarda (Lat. malus) 6 It. fattuchiera 7 Fr. sorcière (Lat. sortes, pl. of sors) 8 Sp. bruja (Of uncertain origin) 9 Sp. hechicera (Lat. factitius, facere) cons. P, R vowel ex P 135 : bher-3 P 133-5, B 4.88, Bois. 1015 magh-B, P 695, 5.56 (s)trei-g-3 strei-d(h)-B, REW 8308, P 1036, PW IV A 1.356 ff. sag- P 876, 9.98 melo- smelo-REW 3273, BA 2331, F 724, 3.11 bha-2 REW 3221, BA 1606, P 105, 4.96 ser-4 REW 8107, P 911, WH 2.563 f., 20.49 cons, bx, R vowel X Cor. 1.530 dhe-2 REW 3132, 3135, 3136, P 235-6, 2.75 10 Rum. vrajitoare 11 Ir. ammait 12 NIr. bandraoi 13 14 15 W. dewines (Lat. dïvïnus) 16 W. rheibes (Lat. rapere) 17 W. swynwraig (Lat. signum) 18 19 Br. /boudig 20 Br. kevniden 21 Goth, "lubjaleisa 22 23 ON galdra(kona) 24 D^n. heks (NHG hexe) 25 26 Dan. trol(kvinde) wreg-B, P 1181, NVas. 1.228, 10.53 cons, x vowel X B gwena-P 473, 21.44 deru- P 214-5, 8.66 w(e)id-2 P 1125-6, E 22.18, LP 86, 87, 176, 6.96 dei-1 B, P 183-5, 1.52 rep- B, P 865, 21.44 sekw-2 = 1 LP 57, P 897, B-12.94, 6.96 :sek-2 P 895, WH 2.534 f. wei-3 P (1123) 1177-8, P 2.22, LP 66, 1.1 cons, bx vowel ux B cons, n vowel X B ' leu-2 P (681) 690, 2.75 leis- P 671, 17.27 ghel- P 428 kagh-FaT 392, KM 306 f., P 518 da- dai- (dau-) P 175-80, FaT 392, 1319, Joh. 463 ff., 14.11 :dheu-4 P (261) 268-9, KM 306 f. der-3 P 204-5, 11.53 54 The repetition of phonemic characteristics 27 OE wicce 28 Du. toovenares 29 Lith. ragana 30 Lith. zyne* ,31 Lett, burve 32 Boh. öaro(dejnice) 33 Russ. koldun'ja 34 Skt. yätu(dhänl-) 35 Av. ' j*ahl- (yätu-maltí-)1 36 Av. pairikä- v weik-1 P 1128, 22.14 cons, d vowel ux B 22.42, KM 877 reg-2 P 854 g'en-2 P 376-7, B, 12.94 bher-3 P 133-5, Fr. 67, 2.75 kwer-1 P 641-2, 1.52. kel-6 P 548-9, Vas. 1.597, 15.57 :koldu-B, Bern. 544 yet- P 506-7, B, 16.14 cons, gx vowel ex B, 19.72 parlka P 789 22.47 OMEN 1 Grk. oionós 2 Grk. órnis 3 Lat. ömen 4 Lat. augurium 5 Lat. (au)spicium auei- P 86, 784, Bois 694 f., 11.14 er-1 P 325, B cons. — vowel X WH 2.208 aueg- weg'- , P 84, 7.46 spek'-P 984, WH 1.87, 6.96 6 It. presagio (Lat. praesagium) 7 Rum. prevestire (Slav., cf. ChSl. vi,z-vestiti) 8 Ir. eel (W. coel) 9 NIr. tuar 10 Br. diougan U Goth, taikns 12 ON furda 13 Dan. varsel 14 Sw. förebud 15 Lith. zenklas 16 Pol, wrózba 17 Skt. laks*an*a- BA 3067, P 876, 9.98 w(e)id-2 B, P 1125-6, Vas. 1.192, 6.96 kai-lo-LP 10, P 520 wer-11 P 1165-6. B, LP 12, 363, 21.11 kan-P 525-6, LP 349, 17.27 deig'- doig'-P 188-9, 12.48 reidh- P 861, FaT 267 f., Joh. 702 if., 19.63 wer-8 P 1164, FaT 1355, 1353, 6.11 bheudh- p i5o-i; FaT 120 f., Joh. 607 f., 15.11 g'en-2 P 376-7, 12.94 wreg-P 1181, Brück. 632, Vas. 1.228, 10.53 cons. Ir, K vowel ex B, 12.94 (To be continued) 55 M. Reguía ZUR ANALYSE DER FÜGUNG CE FRIPON DE VALET Alle bisherigen Deutungen des Syntagmas ce fripon de valet sorgfältig Uberprüfend, gelangt S t. L y e r in einer historisch und psychologisch unterbauten Sonderstudie: Les appositions romanes du type Ii fei d'anemis, ce fripon de valet (ZRPh, LVIII, S. 348-359) zu dem überzeugenden Ergebnis, dass die erwähnten Fügungen nicht als Fortsetzung der lat. Wendungen scelus viri, flagitium hominis, monstrum mulieris, sondern als Neuschöpfung der Affektsyntax zu betrachten sind. Auch darin wird man dem Verfasser beipflichten müssen, dass die Fügung ce fripon de valet nicht mit dem in mehrfacher Hinsicht abweichenden Typ la ville de Paris auf einen Plan gestellt werden kann. Wenn ich trotz der in den Hauptpunkten bestehenden Übereinstimmung dasselbe Problem nochmals aufrolle, geschieht es, um nach Beseitigung einer Unvollkommenheit in der Strukturanalyse, eine eindeutige Diagnose der Satzgliendschaft beider Elemente zu gewinnen. Mein Widerspruch regt sich vor allem gegen die Bezeichnung »apposition«. Wenn die der reflektierten, affektfreien Syntax angehörige Wendung ce valet fripon lautet, kann in der affektbetonten Inversion weder valet noch fripon »Apposition« sein. Fripon ist, wie der Verfasser richtig erkannt hat, Prädikat in emphatischer Stellung. Eine Apposition (= Anfügung) ist eine periphere Prädikatsverdichtung, die den Begriff ihres Beziehungswortes erläutert, aber nicht qualifiziert. Ausserdem ist sie eine horizontale »Mitfügung«, wie sie Franz Houdek charakterisiert. In ce fripon de valet! liegt zentrale Setzung vor. Es äst wie syntaktisch gleich gegliedertes und stilistisch gleichfarbiges Quel fripon que ce valet!1 ein affektbetonter Betrachtungssatz. i Was den Anzeige wert von de betrifft, so sieht der Verfasser darin »un simple signe de rapport appositionnel«, eine Deutung, die nach dem bisher Dargelegten einer Korrektur bedarf. De kennzeichnet die Unterordnung des unmittelbar folgenden Satelliten. Wenn Lyer ce fripon de valet 1 Que ce valet ist, sprachgeschichtlich gesehen, ein elliptischer Relativsatz. Nyrop lässt ihn aus que (est) ce valet entstehen. Vgl. Ce que c'est que la vie! Que, ursprünglich prädikatives neutrales Relativ, ist zu einem sprachlichen Zeichen des syntaktischen Einschnittes zwischen Prädikat und Subjekt geworden. H. Frei sprcht in seiner Grammaire des fautes, p. 272 von einer »pause prononcée«. Unmöglich erscheint mir die Deutung dieses que als »conjonction« in den Werken von M i c h a u t/S c h r i c k e, pp. 375, 537, L a n u s s'e/Y v o n, § 287 und De B o e r, Synt, du Français moderne, pp. 127, 238). 57 M. Regula mit urbs Romae parallelisiert, gerät er zu seinen eigenen Aufstellungen in Widerspruch. Romae ist appellativer Genetiv, während das nur formlich entsprechende de valet nach des Verfassers Ansicht, der man unbedenklich zustimmt, kein »génitif appositionnel« (S. 349), sondern Sub j ekt ist (S. 352) D e stellt die logische Beziehung (nach L. Tesnière die »connexi on«) zwischen dem emphatisch gesetzten Prädikat (ce fripon) und dem psychologischen Subjekt her, das in diesem Fall zugleich das logische ist. Als Präposition des Betreffs kennzeichnet de in anschaulich-expliziter Weise valet als jenes Satzglied, von dem das affektvoll herausgeschleuderte ce fripon ausgesagt erscheint.2 Weniger überzeugend ist die Erklärung von de als pausenfüllendem, rhythmischem Element zur modulatorischen und psychodynamischen Abhebung zweier syntaktisch verschiedener Satzglieder. C. M. R o-bert, Grammaire française, Paris, 1929, p. 124ff. vergleicht dieses de nicht übel mit dem in Sätzen vom Typ : Il y a plusieurs \soldats d e blessés, doch besteht,' abgesehen von der verschiedenen Stilebene, ein Unterschied im Funktionswert : valet ist logisches Subjekt, blessés dagegen Prädikativ. Es fragt sich nun, ob de valet nicht auch als Genetiv des Eigenschaftsträgers (génitif du qualifié) gelten kann. Der Nominativ in Ii fei d'anemis, Ii proUz d'on (neben älterem prouz d'omne) liesse sich als constructio ad sensum erklären. De valet wäre demnach ein »Attributsubjekt«. Die Artikellosigkeit des Attributs erklärt sich nicht aus dem vermeintlich ursprünglichen »caractère exclamatif«, wie der Verfasser meint; denn die von ihm angenommen »monorèmes« (Quel) fripon! valet! (= Vokative) sind keine Vorformen, sondern rein theoretische Konstruktionen. Es liegt vielmehr verallgemeinernde Erfassung des Merkmalsträgers vor — lediglich Nennung der Begriffssphäre — wie in un bout d'homme, une énormité de maison, ebenso in Fällen des de qualificatif: une intelligence de café-concert, de samedi de paie (vgl. »Rindfleischhorizont«), la tâche de frère aîné, le rôle d'oncle, l'air de juge u. a. Quel fripon de valet bedeutet demnach: Quel fripon qu'un (tel) valet! »Was;für ein Spitzbub'— so ein Diener!«3 In der ungebrochenen Form erscheint auch im Französischen der unbestimmte Artikel: une maîtresse chèvre, un maître âne, worin das Fehlen des de auffällt. r~ 2 De als Subjektszeichen hat A. T o b 1 e r für das Alfranzösische erwiesen. Als Marke des Betreffssubjekts begegnet es bereits im Lat.: de ceteris senatui curae fore (Sallust, bell. lug. 26, 1). Nfrz. .-C'est joli, de la place ou nous sommes (Daudet, Rose et Ninette). Glossierendes Funktionsdenken begegnet beim präpositionalen Akkusàtivobjekt im Spanischen und Rumänischen, bei de als Prädikativzeichen: Si j'étais (que) de vous;-et d'un et de deux;- en voilà bien d'une autre;- et tous de rire (= voila tous riant);-nous avons un voisin de malade, un bras de libre, une page d'ecrite- Je crois que vous n'êtes pas de ces commis voyageurs de Paris qui lisent leur journal d e couchés (J. Aicard, Les deux Stablaztíires) mit provenzalischem de der Körperstellung; Il est d'usage, de toute rigueur (vgl. lat. moris, consuetudinis est);- de plus, d'ailleurs. — Plastisches Kasusdenken liegt den lat. Umschreibungen mit ab, ad und de zugrunde. 3 Hieher gehört auch Pauvre de moi! vgl. sp.: Desdichado de mi! 58 Zur Analyse der Fügung ce fripon de valet Bezüglich der psychodynamischen Abhebung und der damit verbundenen rhythmischen Brechung wäre die Wendung En voilà une, d'idée zu vergleichen. Es besteht hier kein partitives Verhältnis, sondern Retouchierung des in seiner Beziehung unbestimmten, absolut gebrauchten une. Für dieses Syntagma hat die von R. F. Mikuš vorgenommene Analyse der zweigliedrigen Fügungen Geltung. Nur möchte ich statt »Identifikations-« und »Unterscheidungsglied« die Termini »Grund-« und »Bestimmungsglied« gebrauchen. , - Die Sonderheit der erörterten Nexusart4 besteht darin, dass der Merkmalsträger (valet), der in der aufgelösten Form der Fügung das grammatische und psychologische Subjekt bildet, in der Verdichung zum Attribut herabsinkt,' während das ausgesagte Merkmal (fripon) zum Kern- oder Leitglied befördert wird: ein syntaktisches Paradox!. Graz, Mai 1965. ' " ' v POVZETEK Prispevek k analizi konstrukcije Ce fripon de valet Afektivno sintagmo Ce fripon de valet sestavljata dejanski predikat, ki je postavljen na začetek, in pripadajoči mu (logični) subjekt, kateremu jemlje podredni • de prvotno vrednost, s tem da ga formalno napravi za atribut — kar je pravi sintaktični paradoks. Podobno fungira v formuli En voilà une d'idée sicer proklitični člen (une) kot »regens«, medtem ko ima z njim zvezani substantiv vlogo podrejenega dela sintagme. 4 Die von 0. Jespersen auf die Subjekt-Prädikatbeziehung eingeschränkte Bezeichnung »N e x.u s« kann auf jedes Syntagma angewendet werden. 59 M. Re gui a ÜBER DEN SATZTYP: IL LE VOUDRAIT QU'IL NE POURRAIT PAS Das zu erörternde Problem betrifft die Diagnose der durch que ¡verknüpften Teilsätze. Ausser dem angeführten Typ besteht noch die Nebenform: Voudrait-il qu'il ne pourrait pas, die wohl durch Kreuzung von Voudrait~il, il ne pourrait'1 II voudrait qu'il ne pourrait pas entstanden ist. A. Tob 1er gibt in den Vermischten Beiträgen, II, S. 118 folgende Beschreibung des von ihm gewählten Beispiels: J'aurais laissé voler sa fortune que je serais moins criminel»Que führt einen Satz ein, der einen begleitenden Nebenumstand angibt. J'aurais laissé... ist Hauptsatz und führt einen Sachverhalt vor, der nur als denkbar gesetzt ist. Von diesem Sachverhalt wird gesagt, er würde sich, wenn er sich verwirklichte, unter dem besonderen Nebenumstand verwirklichen, dass etwas andéres ebenfalls wäre. Oder er werde, wenn er überhaupt eintrete, mit dem Nebenumstand zusammen, eintreten, dass etwas anderes gleichzeitig verwirklicht werde. Zur Erleichterung des Verständnisses denke man sich, es sei ein Bedingungssatz vor dem Hauptsatz unausgesprochen geblieben, der mit diesem gleichen Inhalts wäre«. Die logische Analyse entspricht wohl der Form, aber m. E. nicht vollends dem, was eigentlich gemeint ist. Es unterliegt keinem Zweifel, dass in diesem der Affektsyntax angehörigen Satzgefüge der çwe-Satz(teil) entgegen der Behauptung Toblers inhaltlich bedeutungsvoller und psychisch stärker betont ist. Die beiden Sätze oder Satzstücke verhalten sich vom erfassungstheoretischen und psychodynamischen Gesichtspunkt aus wie Subjekt (Determinand) und Prädikat (Determinator) zu einander. Demmnach würde der sachliche Inhalt des Satzgefüges auf die einfachste Form gebracht, lauten: Sein Wollen wäre ein Nichtkönnen. Der Qtte-Satzinhalt nimmt also in der Vèrdichung die ihm entsprechende Position des psychologischen Prädikats ein während der Inhalt des Frei-( Haupt )satzes zum minder betonten ' psychologischen Subjekt herabsinkt. Daraus ergibt sich der zwingende Schluss, dass der »Hauptsatz« die nebensatzwertige Prämisse in Vordersatzbetonung, d. h. im Steigton enthält, der çiie-Satz(teil) dagegen die wichtigere Folge zum Ausdruck 1 In Nachahmung des Französischen verwendet H. v. Kleist die gleiche Satzverknüpfung an folgenden Stellen: »Du könntest an Verderbens Abgrund stehn, dass er, um dich zu retten, auch nicht das Schwert mehr zückte, ungerufen!« (Prinz Friedrich von Homburg, V). — »Sein Vater könnte Hungers vor ihm sterben, dass er ihm auch so viel nicht gönnt, als ihm in hohlen Zähnen kauend stecken bleibt« (Amphitryon, III, 9). 61 M. Regula bringt. Es liegt demnach eine der äusseren Form widersprechende Inversion des Inhaltswertes vor, wie sie in ähnlicher Weise beim cum inversum und in der Figur des Epiphonems in Erscheinung tritt2. Der Folgesatz kann auch in Freisatzform auftreten, z. B.: On m'aurait donné vingt francs, je n'en serais pas plus satisfaite »Selbst zwanzig Francs hätten mir keine grössere Befriedigung verschaffen können« (Courteline, L'Escalier). Dass in allen diesen Gebilden ein konzessiver Ton mitschwingt, hat Tobler nicht ibeachtet. So ist ein Gebilde wie: Je vivrais cent ans que je me rappellerais encore ce jour-là gleichbedeutend mit: Dussé-je vivre... oder Quand même je vivrais cent ans, je me rappellerais encore ce jour-là »Auch hundert Jahre meines Lebens könnten die Erinnerung an jenen Tag nicht auslöschen«. Besonders deutlich tritt die konzessive Annahme im folgenden Beispiel hervor, für das die eingangs erwähnte Erklärung Toblers wegen der negativen Vorauussetzug nicht anwendbar ist: Cette {locution (Le combien sommes-nous?) n'existerait pas 'qu'il faudrait l'inventer (G. Dubray, Le Roman des mots, Mélanges, Humble requête). Que dient zur Verklammerung der im Verhältnis von Annahme und gedachter Folge stehenden Teilsätze. Schlussfolgerung. Aus der Sinnverknüpfung (connexion sémantique) der angeführten Satzgebilde geht zweifelsfrei hervor, dass die von Tobler auf eine logische Beziehung zwischen Annahme und Begleitumstand zugeschnittene Beschreibung einer genaueren Analyse nicht standhält. Eine Zusammenfassung der äusseren und inneren Merkmale dieses Typs von Satzgefügen ergibt als Diagnose ein irreales hypothetisches Kon-sekutivgefüge mit konzessivem Einschlag.' Graz, Mai 1965. 2 Vgi. On eût dit un ange: Tant elle était belle (Perrault, La Belle au bois dormant). Diese Satzinversion bestand im Altfranzösischen bei bestimmten Typen von Folgesätzen: Ne refuse chose nesune — Ja n'iert tant vius ne tant despite (Wilhelmsleben, 1031, zit. von E. Lerch, Synt., II, 3, S. 393) = nfrz. Rien, n'est si vieux ni si pitoyable qu'il n'accepte. — O me viendra la toisons — Ja n'iert si gardé li moltons (Benoît, Roman de Troie, 877) = nfrz. Le mouton sera bien gardé, si la toison n'est pas à moi. Vgl. Ils seront bien malins, s'ils arrivent à me pincer (A. Theuriet, Le délinquant). Konzessive Freisätze bei mitgedachter Unterordnung: Vous dires tout ce gue vous voudrez, elle est grotesque (Gyp, Leurs Âmes). — Vgl. Lat... narrabit qüis voluerit, Oliva nobis propter fructum est gratior (Phaedrus, III, 17, 8/9). — Excudent. alii... (Vergil, Aen., VI, 847). — Laudabunt alii claram Rho-dum... (Horaz, Carm., I, 7, 1). — J'ai beau tourner, l'aiguille ne marche pas (E. Mouton, La vieille montre). 62 Uber den Satztyp: it te voudrait qu'il ne pourrait paš POVZETEK O stavčnem tipu: Il le voudrait qu'il ne pourrait pas Avtor oporeka Toblerjevi razlagi takih stavkov kot II lé voudrait qu'il ne pourrait pas. Stavek s que v takih primerih ni odvisnik, ki bi izražal »stransko okoliščino«, v kateri se dogaja dejanje glavnega stavka. Nasprotno: stavek s que je vsebinsko važnejši del zloženega stavka in ima vrednost psihološkega predikata ob manj poudarjenem psihološkem subjektu, ki ga predstavlja neodvisni (»glavni«) stavek. Stvarna vsebina zloženega stavka se da reducirati na tôle poenostavljeno obliko: .Njegovo hotenje bi bilo obsojeno na neuspeh' ali ,Hoteti bi zanj bilo ne moči'. Razen tega se v takih konstrukcijah čuti nekak koncésivni moment: ,Tudi če bi hotel, ne bi mogel'. Diagnoza te vrste zloženih stavkov, ne redkih posebno v francoščini, je' torej : »irealna pogojna posledična perioda s primesjo koncesivnosti«. 63 Momcilo D. Savic LE PRINCIPALI PUNZIONI DELL'AORISTO SERBOCROATO E DEL PASSATO REMOTO ITALIANO — Contributo a uno studio comparativo — Chi traduce dal serbocroato in italiano, o viceversa, resta qualche volta in sospeso trovandosi davanti a un aoristo, al predasnje svrseno vreme, come lo chiamano le grámmatiche délia lingua serbocroata. Le difficoltà che appaiono in questo caso sono le'gate in parte anche al termine di »aoristo«, che gli stranieri danno a questo tempo italiano1, sebbene gl'Italiani gli abbiano riservato — il più spesso con molta ragione (almeno trattandosi délia lingua letteraria contemporánea) — il loro termine di »passato remoto«. In sostanza, fra le funzioni principali délia nostra forma verbale e di quella italiana a cui viene attribuito lo stesso appellativo c'è una grande differenza che, perô, p.on è sempre evidente a prima vista, cosa che esige una discussione più approfondita. Non vogliamo trattenerci, qui, su ogni singóla applicazione di questi tempi nelle due lingue (pour dovendo indícame, talvolta, alcurie nel corso dell'esposi-zione), ma alla loro funzione principale. Funzioni çhe nel serbocroato e nel-l'italiano si oppongono l'una all'altra. Dunque, su che. cosa si basa la differenza funzionale fra il nostro predasnje svrseno vreme ,e il passato remoto italiano? È difficile rispondere a questa domanda, perché — a voler intendere Tintero problème — bisognerebbe parlare dell'applicazione di questi tempi non soltanto nelle opere délia letteratura moderna, ma anche n"ei prodotti letterari delle epoche passate, nonché nella lingua parlata. Quest'ultima pone una difficoltà particolare, perché il suo esame esigerebbe una larga inchiesta, tanto nel'nostro territorio quanto in quello italiano. E, passando al territorio lingüístico italiano, bisogna aggiungere che la forma in questione, nell'Italia Settentrionale, era in via di sparizione già nel Rinascimento2, apparendo di rado nel linguaggio di questo territorio a partiré dalla metà del XVIII secolo3, 1 P. e., Josip Jernej, Talijanska gramatica s vjezbama ('Grammatica italiana con esercitazioni'), parte í, III éd., Zagreb, 1956, lo nomina aoristo. Servendosi del detto termine (accanto all'appellativo italiano), l'autore si propone di avvicinare la forma italiana al sistema grammaticale serbocroato, cioè di facilitare lo studio di una lingua straniera. 2 È molto sintomática l'identificazione di questa forma col congiuntivo dell'im-perfetto da parte dello Straparola: »se ora tu potesti penetrare ...« (invece di potessi) (PiacevoU notti, vol. I, Bari, 1927, p. 21). 65 Momciio D. Savió è sfcomparendo del tutto dopo l'ottavo decennio del . secolo scorso4. D'altra parte, essa continua a vivere nella Toscana e nell'Italia Centrale5, mentre nell'Italia Méridionale, si direbbe, viene usata anche di più della rispettiva forma serbocroata. Per quanto riguarda le opere letterarie più antiche, essa vi è più applicata che in quelle degli scrittori moderni, cosa che si puö fácilmente constatare confrontando un'opera di qualche scrittore rinascimentale o prerinascimentale con quella di uno moderno. Siccome lo spazio abbastanza ristretto ci impec|isce di abbracciare Tintero problema, ci limitiremo esclusivamente aile lingua letterarie moderne serbocroata e italiana. A questo scopo abbiamo registrato tutti gli aoristi del capitolo V°della Travnicka hronika dell'Andric, confrontandoli coi rispettivi riflessi nella tra-düzione del Salvini.6 Nello stesso testo italiano abbiamo registrato tutti i passati remoti, tenendo in pari tempo conto delle forme verbali serbocroate a cui questo tempo italiano è stato sostituito. Fatto sta che il romanzo dell'Andric, quanto alla lingua, por ge una norma che vale tanto per il linguag-gio quotidiano quanto per la'lingua letteraria. D'altronde, la traduzione italiana è uscita dalla penna di uno slavista, il che vuol dire che egli non si sarà lasciato influenzare dalle norme dell'uso dei tempi verbali vigenti nella sua lingua, ma avrà anche tenuto conto delle sottili differenze e somiglianze fra le due lingue. Crediamo che il tentativo di risolvere il problema non rimar-rebbe senza risultato anche aH'analisi di qüalsiasi altra opera e della sua rispettiva traduzione: giustifichiamo il nostro-limitarci all'Andric e al Salvini col fatto che sono rari i traduttori che conoscano tutte le sottigliezze. delle due rispettive lingué, e che non si lascino influenzare 'dalle norme dell'una trasponendole nell'altra. Inoltre, dato che oggi si traduce abbastanza dall'ita-liano in serbocroato e viceversa, siamo del parere che un contributo di questa sorta sarà talvolta utile ai traduttori. Le nostre ricerche effettuate su detto capitolo convergono con l'afferma- ' zione fatta molto tempo fa da A. Meillet il quale — ¡tentando di gettar luce 3 II qollega Mitja Skubic di Ljubljana, che si è occupato della fortuna di questo tempo, fra l'altro, nel veneto, l'ha potuto seguire in questo dialetto fino al Goldoni. Cfr. il suo articolo, Le forme del preterlto nel Goldoni (in Lingua Nostra, vol. XXIV, 1963, p. 42—44). — Accennando alla lingua italiana del Goldoni, posso aggiungere di aver trovato questa forma tre sole volte in La locandiera. 4 Benvënuto Terracini scrive nel suo studio II dialetto piemontese (nel volume Pagine e appunti di lingüistica storica, Firenze, 1957), p. 203: »Manca al torinese il passato remoto«. — Gerhard Rohlfs, Historische Grammatik der italienischen Sprache und ihrer Mundarten, vol. II, Berna, 1949, p. 476, afferma: »In grossen Teilen Oberitaliens ist das Passato remoto durch das Passato prossimo verdrängt worden... So kommt es, dass Piemontesen, Lombarden und Venezianer auch beim Gebrauch der Schriftsprache dazu neigen, das Passato prossimo statt des Passato remoto zu gebrauchen.« 5 G. Rohlfs, op. cit., p. 477 : »In Mittelitalien beginnt das Passato. remoto an Boden zu verlieren: In Florenz ist es wenig, volkstümlich, in der Lunigiana wird es nicht mehr verwendet.« 6. Ci siamo valsi dell'originale serbocroato nell'edizione Prosveta-Svjetlost, Beograd-Sarajevo, 1958, pp. 107-119, e della Cronaca di Travnik (traduzione di Luigi Salvini), Milano, Bompiani, 1962, pp. 94—105. 66 Le principan funzioni' dell'aoristo serbocroato e del passato remoto Italiano sulla scomparsa di qiiesto tempo nelle lingue indoeuropee, facendo -menzione dell'area serbocroata e riferendosi a M. Resetar — trova che l'aoristo sta perdento terreno.' (Nel suo studio, il Meillet invece non accenna al territorio' lingüístico italiano, contentandosi di quello francese, che suppone forse indicativo per tutta la Romània). E, a prima vista, si direbbe che i",risultati delle nostre ricerche diano ragione al Meillet, essendoci nel nostro originale solo 5 aoristi, contro i 58 passati remoti délia traduzione. Ma l'affermazione del Meillet e le nostre richerche ci possono portare fuori strada, perché è un fatto, a parer nostro, che la forma temporale di cui discutiamo è di gran lunga più viva nella nostra lingua che in quella italiana. Il motivo che ci induce a mantenerci su questa posizione contra'dditoria apparirà giustificato se sappiamo di aver esaminato un brano di prosa meramente narrativa, cioè senza dialoghi. Siamo convinti che la nostra lingua avrebbe prevalso in questo uso sull'italiáno se avessimo preso in considerazione un testo ricco di dialoghi. Ed è proprio questo un momento molto indicativo, perché ci permette di vedere chiaramente la differenza fra le .funzioni principali dell'aoristo nelle due lingue. Pur volendo restringerci a un esame meramente comparativo, siamo quasi costretti a daré certe premesse preliminari sulla natura dell'aoristo in generale. Ecco come la spiega Giacomo Devoto : »Formazione verbale propria una volta di tutte le lingue indoeuropee, conservata in modo vitale solo in greco, già in decadenza nelle altré lingue indoiraniche. Il nome »indefinito« datogli dai grammatici gr.eci lo oppone a tutti gli altri tempi definiti, come l'imper-fetto, il perfetto ecc.; mentre questi tempi definiscono l'azione del verbo nel senso délia sua durata, del suo principio e del suo punto d'arrivo (presente o perfetto) o nel senso del presente e del passato, l'aoristo esprime l'azione pura e semplice, è il tempo narrativo o gnomico... Solo attraverso il carat-tere narrativo l'aoristo si avvicina ai tempi del passato... Il perfetto latino conserva tra l'altro alcuni vecchi aoristi. Attraverso il latino dixi e feci, le forme italiane dissi e feci si riattaccano agli aoristi greci.«8 Dopo aver visto che anche nell'italiano c'è qualche residuo arcaico di questo tempo, passiamo ora alla lingua serbocroata. Dato che ci occupiamo di uno studio comparativo, ci riporteremo solo a un articolo di Mihailo Stevanovic, intitolato Oleo znacenja aorista ('Intorno al significato dell'aoristo'),9 che ci sembra molto istruttivo. L'autore di detto articolo ritiene che il tempo in questione si riferisce di solito a un passato immediato, pur rico-noscendo che si possa riferire anche a vicende remote. Prescindendo da una ' Cfr. A. Meillet, Sur la disparition des formes simples, du prétérit, pp. 148—158 (in Linguistique historique et linguistique générale I, 2a éd., Parigi, 1926). A pagina 153 Meillet scrive: »D'autres langues ont conservé l'aoriste plus longtemps. Mais en serbe par exemple, l'aoriste qui s'était longtemps maintenu et qui figure encore clans la langue littéraire, sort actuellement de l'usage dans nombre de parlers populaires; dans deux grands groupes du serbe, le groupe de ca e celui de kaj, l'aoriste est déjà perdu; et même dans le groupe de sto, il tend presque partout à disparaître, (v. Resetar, Der stokavische Dialeict, col. 192).« 8 Cfr. Enciclopedia Treccani III, p. 625 sotto »Aoristo«. 9 Ñas jezik ('Lingua nostra'), libro VIII, vol. 5—6, Beograd, 1957, pp. 128—144. 67 Momčilo D. S avió terminología relativa all'impiego dell'aoristo slavo e fondata sulle afferma-zioni di A. Belic, accenniamo a un'affermazione essenziale deH'articolo dello Stevanovic, che forse mette in rilievo il significato sostanziale di questa forma verbale del sistema serbocroato e ci rende, possibile di confrontarlo con quello della rispettiva forma italiana: »Certo con questa forma [l'aoristo] vengono segnate per lo piü azioni rivissute, il che ci conferma la sua ap-plicazione molto frequente nella lingua della letteratura amena, meno fréquente nel linguaggio quotidiano e ufficiale e rarissima nello stile scienti-fico.«10 A questa affermazione si riattacca un'altra, espressa dallo stesso studioso in un'altra sedé scientifica, e che serve a conferma di quanto si è detto prima: »Da ció risulta ancora piü importante il fatto che coll'applica-zione di un determinato tempo preteritale (includendovi tutti i tempi che contraddistinguono il passato), e non di un altro — per indicare qualche cosa di rivissuto — venga raggiunto un diverso effetto stilistico, e non . sintattico.«11 Tutte queste referenze ci permettono di ravvisare una differenza sostanziale fra la funzione della forma serbocroata e quella italiana: l'aoristo serbocroato serve a far rivivere l'azione, a renderla piu vicina all'ascoltatore o lettore, e perció la lingua serbocroata, nel caso contrario, ricorre al pretérito composto; il passato remoto italiano allontana l'azione dall'ascoltatore 0 lettore, e perció l'italiano, volendo mostrarla da vicino, si serve del preterito composto. Retornando al testo che abbiamo preso in considerazione, possiamo constatare: scrittore estremamente oggettivo, l'Andric ha trovato nel preterito analitico un mezzo adeguato alie esigenze di una narrazione vera e propria; seguendo le intenzioni (anche stilistiche) dell'autore, il Salvini ha scelto un mezzo corrispondente italiano, cioè il passato remoto. D'altra parte, ció spiega 1 pochi aoristi nell'originale dell'Andric e i molti passati remoti nella tradu-zione salviniana. Dunque, mentre 1 predasnje svrseno vreme serbocroato ha la funzionex essenziale di accennare alla perfettività dell'azione (qui ricordo di nuovo la sua indefinita natura temporale di cui fa menzione il Devoto), svoltasi per lo piü nel passato immediato, ma anche (adoperando una terminología forse arbitraria) in quello remoto (aoristo storico o narrativo), o anche da svolgersi nell'avvenire (aoristo modale), ovvero si usa nei proverbi (aoristo proverbiale o gnomico), il passato remoto italiano è invece — eccettuata l'area méridionale — un tempo esclusivamente storico, servente ad esprimere le vicende che spettano al passato, che cioè non hanno niente da fare col. presente; la funzione odierna di questo tempo italiano viene messa in rilievo dal termine stesso (»remoto«). Le grammatiche delle due lingue ne sottolineano le fuzioni già menzionate;12 1'unica ecce'zione sarebbe l'assenza del cosiddetto aoristo modale nei manuali grammaticali italiani, benché, certamente sotto l'influsso " ib., p.. 139.- 11 Civ. Način odredjivanja enačenja glagolskih vremena ('II modo di definire i significati dei tempi verbali'), in Juinoslovenski filozof CFilologo jugoslavo'), XXII, libro 1—4, 1957—58, p. 28. , 68 Le principan funzioni dell'aoristo serbocroato e del passato remoto Italiano dialettale, qualche volta s'incontri anche questo impiego del passato remoto. Riassumendo uña volta ancora la differenza dell'uso di questa forma verbale nelle due lingue, constatiamo: mentre il serbocroato esprime col suo aoristo l'azione compiuta (ossia ravvisata come compiuta) senza badare al tempo determinato (Zeitstufe) in cui si svolge o si è s vol ta, riducendo notevolmente nei confronti dell'italiano la funzione narrativa o storica, cioè quella di puro passato, e nello stesso tempo riattualizzandola; la lingua letteraria italiana contemporánea possiede nel passato remoto un tempo storico, usato per esprimere delle azioni che dal punto di vista psicologico stimolano poco interesse sia dell'ascoltatore o lettore sia del parlante. Con ciô non intendiamo dire che la forma italiana non possa avere applicazioni aoristica,13 modale" e proverbiale.15 Tutjte queste, perô, eccettuata la storica, sono gli ultimi arcaici resti dell'uso di questo tempo. Le eccezioni alla 'nostra affermazione non saranno poche,'particolarmente se si tratta di scrittori di area méridionale, i quali, sotto l'influenza del loro dialetto, dimenticano qualche volta la norma letteraria, applicando il passato remoto là dove hon sarebbe ammesso dalle indicazioni grammaticali;- se-guendo cioè una strada contraria a quella degli scrittori del Nord, i quali, s'attengono talvolta al passato prossimo anche quando un uso, grammaticale corretto esigerebbe il passato remoto. Fassando all'esame comparativo delle funzioni di questa forma nelle due lingue, dobbiamo riconoscere che esse, sebbene opposte, possono talvolta convergere, come già abbiamo accennato: p. e., in üna situazione nella quale la perfettività dell'azione, cioè una funzione aoristica di questa forma, coincide colla sua applicazione narrativa, dove, dunque, l'azione non raggiunge il presente. A dire il vero, ne abbiamo registrato tre soli esempi: »Pod kraj leta pronese se' glas da austrijski konsul dolazi. Prode govor kroz carsiju. Ozivese nanovo osmejci, mrgodenja i sasaptavanja. Opet minuse nedelje a od konsula nije bilo traga.« (p. 107) — »Alla fine dell'estate si diffuse perô la voce che stesse per arrivare, e la notizia, diffusasi per il mercato, fece rivivere i sorrisi, gli aggrottamenti di sopracciglia e il sussurrare che già 12 Cfr. per il serbocroato : Mihailo Stevanovic, Gramatika srpskohrvatskog jezika CGrammatica délia lingua serbocroata'), Beograd, 1951, pp. 428—431; per l'itáliano: J. Jernej, op. cit., pp. 181—183. ^ 13 Citiamo solo un esempio dato dal Rohlfs, op. cit., p. 476, nota 1: »desti tu el bicchiere al dottore?... Che disse? (Mandragola IV, 5)«. Si tratta di una do-manda posta appena a un'ora dall'azione. Intanto dobbiamo aggiungere che ci riportiamo a uno strato antico délia lingua italiana. 14 Bruno Migliorini, ' Storia délia lingua italiana, Pirenze, 1960, p. 709, accenna a un esempio intéressante in questo senso: »Tra le moite osservazioni che si potreb-bero dare sull'uso dei tempi, citiamo solo un tipico esempio di passato remoto esem-plato sul siciliano: »Mastro Cola cadde gridando: — Mamma! m'ammazzarono — (Verga, Novelle rusticane)«.« 15. P. e., »11 'poco mangiare e li poco parlare non fece mai maie« ; »Chi fu sollecito non fu mai povero«. (Gli esempi sono citati da S. Battaglia — V. Perni-cone, La grammatica italiana, 2a éd., Torino, 1957, p. 372). — Non c'è bisogno di sottolineare che i proverbi, insieme alie loro forme temporali, datano da un'epoca remota. Momciio D. Savió avevano preceduto ed accompagnato l'arrivo diyDaville; ma passarono di nuovo le settimane e del console non si sapeva nulla« (p. 94). Si tratta forse in questi esempi di'una convergenza vera e propria délia funzionalità delle due forme verbali oppure di una coincidenza apparente? Dal punto di vista meramente sintattico, se ricordiamo quello che abbiamo già esposto (in particolare la lezione dello Stevanovic), abbiamo una convergenza funzionale; dal punto di vista stilistico, si tratta in vece di una coincidenza casuale: mentre l'aoristo serbocroato accenna a un interesse psicologico dell'autore per la narrazione che ci espone, questo elemento manca nella traduzione italiana, perché il passato remoto indica un'azione compiuta senza qualsiasi sfumatura soggettiva. Gli altri due aoristi serbocroati sono resi nella traduzione italiana in un modo particolare. II primo è dato — come abbiamo potuto vedere nell'esempio sopraccitato : »Prodje govor kroz carsiju.« (p. 107) — con una forma implicita, cioè col participio passato: »e la notizia, diffusasi per il mercato« (p. 94). Il traduttore ha seguito molte volte una via simile, tanto piü che l'italiano, a differenza del'serbocroato, è una lingua che dispone di molti modi »infiniti« (participi, infiniti, gerundi) che, pur esistendo nel serbocroato, vi risultano di scarso impiego. Molto più istruttivo è l'altro esempio: »Svet poce da zaborávlja na tu mogucnost.« (p. 107), che il traduttore esprime coll'imper-fetto: »e la gente cominciava già a non pensare nemmeno a questa pos-sibilità.« (p. 94). , Questa sostituzione avvenuta nell'italiano pare molto strana dal punto di vista della lingua serbocroata, in cui la funzione dell'aoristo e quella dell'im-perfetto divergono sostanzialmente (anche se sappiamo che quest'ultima forma verbale sia in via di sparizione, non solo nella lingua parlata, ma anche in quella letteraria16). Un Serbo o Croato si sarebbe aspettato che il traduttore sostituisse al predasnje svrseno vreme il passato remoto. Pero, proprio il fatto che il Salvini si sia valso — con molta ragione — dell'imper-fetto (vista in questo tempo, a differenza del passato remoto, l'espréssione di un rapporto personale del narratore coll'azione, rapporto che l'aoristo serbocroato racchiude in sé), badando cosí piíi al momento psicologico-stilistico che a quello puramente grammaticale, in altre parole, sopprimendo l'aspetto momentáneo a favore di quello durativo e lasciando l'azione svilup-parsi davanti agli occhi del lettore, indica che le funzioni del passato remoto e dell'imperfetto italiam — considerati dal punto di vista meramente stilistico (e psicologico) -— sono tra di loro, in un determinato settore, abbastanza affini, molto più di quanto non lo siano quelle dei due rispettivi tempi serbocroati. Pur esprimendo l'imperfetto un' azione passata il cui compi- 16 Non avendo per il momento altre possibilità per convalidare la mía affermar zione a questo riguardo, mi riporto a un'altra opera dell'Andric, Na Drini cuprija ('II ponte sulla Drina'), 4a ed., Sarajevo, Svjetlost, 1948, in cui ho registrato solo quattro imperfetti, situati in quattro versi di un canto popolare inserito nel testo "(capitolo VI, p. 91). Bisogna aggiungere che l'Andric non ha usato in quest'opera nessun piucchepperfetto : né quello composto coH'imperfetto né l'altro, composto col perfetto, 70 Le principan funzioni' dell'aoristo serbocroato e del passato remoto Italiano mentó non è precisato, ¡'italiano se ne varrà anche per indicare un'azione compiuta, se vuole metterla in evidenza." Per conseguenza, il traduttore si è servito anche qui del mezzo più adéguato per trasporre il predasnje svrseno vreme dell'Andric, approfittando di una delle larghe possibilità stilistiche che gli stanno a disposizione nella propria lingua. Ma, in base aile nostre ricerche fatte sui testi appartenenti ad epoche anteriori délia lingua italiana, possiamo aggiungere che l'applícazione dell'im-perfetto usata dal Salvini nell'esempio citato, non appartiene che al periodo recente, sebbene si tratti di un uso abbastanza in voga." Nelle epoche rinasci-mentale e prerinascimentale, forse anche nei secoli successivi, questa ap-plicazione non aveva ancora attecchito, ovvero sono rari gli esempi che lascino intravvederé la possibilità di un successivo rinsaldamento anche di quest'uso stilistic'o dell'imperfetto. (Forse qualche esempio evidente ci offre la poesia, che, d'altra parte, è sottoposta ad esigenze di verso e di rima)." Come ha potuto l'imperfetto italiano assumersi una funzione del passato remoto, cosa impossibile nel serbocroato? La risposta che daremo a questa domanda ci permetterà di vedere la differenzá fra la funzione principale del nostró aoristo e del passato remoto italiano. Nel periodo più antoco, il passato remoto aveva due funzioni differenti (ripeto: ci limitiamo alla funzionalità reale di questa forma, e non alla sua origine): l'una era meramente aoristica, cioè indicava l'aspetto perfettivo dell'azione avvicinançlola all'interlocutore e forse attualiz'zandola (qui, per rilevare un tratto perticolare del pass. remoto italiano, mi valgo di termini che sono in uso per caratterizzare l'aoristo serbocroato); l'altra invece era storica. La prova di una tale affermazione ce la danno molti testi, che risal-gono fino al Rinascimento. Basti, p. e., riportarci soltanto alla Vita di Benve-nuto Cellini, per non appesantire la nostra esposizione. Coll'andar del tempo la prima funzione — almeno nella lingua letteraria — è stata soppiantata dall'altra. Questo processo — e ció esigerebbe un'ampia discussione che qui non possiamo intavolare —e in gran parte legato all'äpparizione del perfetto analítico (passato prossimo),20 17 Cfr. G. Rohlfs, op. cit., p. 474: »Nicht ungewöhnlich ist das Imperfektum zum Ausdruck eines historischen Geschehens im Sinne eines 'passato remoto', besonders dann wenn der Erzähler die Absicht verfolgt, das Geschehen vor den Augen des Lesers noch einmal abrollen zu lassen: la nostra caccia affondava due sommer gibiliM ' - " Alessandro Ronconi spiega questo fenomeno nell'articolo L'imperfetto descrit-tivo (in Lingua Nostra V, 1943( fasc. 5—6, pp. 90—93), do ve a p. 92 scrive: »Eppur l'italiano conosce un altro imperfetto che chiamano narrativo, e lo usa a volte in luogo del passato remoto: tipico, ma non esclusivo, d'ei racconti di cronaca, delle motivazioni, dei resoconti burocratici.« 19. Soffermandosi su taie applicazione dell'imperfetto, Ottone Degregorio, Abuso dell'imperfetto (in Lingua Nostra VII, 1946, fasc. 3, pp. 70—71), non cita esempi délia letteratura più antica. — Rimproverando questo uso dell'imerfetto, Fomaciari lo attribuisce all'infranciosamento délia lingua italiana (in Studi Romanzi II, 1904, pp. 27—29). 20 Cfr. A. Meillet, loc. cit., p. 154: »Dans le procès de disparition [du prétérit simple].... il y. a deux moments a distinguer: Io Création d'une forme composée 71 Momčilo D. S avió Soltanto col compimento di questo processo, essendosi cioè ridotto il passato remoto a un tempo storico, si è data la possibilità — ed è un fatto recente — di avvicinarlo tal vol ta fu.nzionalmente (nel senso stilistico) all'im-perfetto.21 Che l'odierno passato remoto italiano non sia un aoristo (che pur s'incon-tra qualche volta, come lo nota il Devoto, e che appare nella lingua letteraria sotto l'influsso dialettale), ma solo una forma che indica il passato'e che non ha relacione col presente del personaggio parlante, risulta evidente già dall'uso nel capitolo analizzato délia Travnička hronika, o piuttosto nella sua traduzione italiana. Il Salvini, traducendo l'opéra dell'Andrié, ha adoperato 55 volte il passato remoto per rendere il nostro perfétto, che nella narrativa serbocroata è una forma regolare, dato che l'imperfetto è già stato del tutto eliminato. A sostegno délia nostra affermazione, desideriamo servirai dell'aspettô dei nostri verbi. Sebbene abbiamo l'impressione che i linguisti slavi, da una parte, e quelli d'altre nazioni, dall'altra, non muovano da una piattaforma comune nell'esame di questo fenomeno del verbo slavo,22 esso ci sarà molto utile nel tentativo di risolvere il problema che ci siamo posti. Tra i 55 perfetti serbocroati tradotti in italiano col passato remoto ce ne sono 35 appartenenti a verbi perfettivi, due casi in cui al verbo imperfettivo è stato aggiunto un altro perfettivo e 18 esempi di verbi imperfettivi. Gli esempi in cui il passato remoto italiano ha sostituito i perfetti serbocroati dei verbi perfettivi non gettano niolta luce sul problema: »Najposle mu je javljeno da je berat poslat kapetanu derventskom Nail-begu da ga on preda konsulu kako bi sa beratom stigao u Travnik.« (p. 109) — »Infine gli venue comunícalo che il suo berat era stato mandato al capitano di Dervent, Nail Beg, perché glielo consegnasse e cosi potesse giungere col suo diploma a Travnik.« (p. 96); »Tatar ko j i je nosio pismo u Derventu i vratio se, dokazao je da je uredno predao kapetanu vezirovu poštu.« (p. 111) — »II tartaro che de prétérit; 2° Généralisation de cette forme aux dépens du prétérit simple.« — Per l'italiano è più intéressante l'articolo di Alessandro Ronconi, »Aorisii« e npre-teriti« in Dante (in Lingua Nostra VIII, 1947, fase. 1, pp. 3—6), in cui l'autore si trattiene alla preistoria di questo fenomeno. Dove ¿i trova oggi stesso, specialmente in Toscana, la sostituzione del passato remoto al passato prossimo e viceversa, bisogna vedere — a parer nostro — un processo ancora in via di sviluppo. Quanto all'uso dei due tempi nell'opera poética di Dante che, stando agli esempi citati dall'autore, molto diverge dalle norme odierne, bisogna vedervi non solo una fase antica. del processo, ma, talvolta, anche 1' esigenza del verso e délia rima. — Qui ringrazio il collega Mitja Skubic di avermi reso possibile la lettura del suo articolo di prossima pubblicazione Preterito semplice e pretérito composto in Dante. 21 Cfr. Alfredo Stussi, Imperfetto e passato remoto nella prosa volgare del Quattrocento (in »L'Italia Dialettale« XXIV — Nuova serie I — 1961, pp. 125—133). 22 Cfr. A.,Belič, O jezičkoj prirodi i jezičkom razvitku ('Sulla natura e sullo sviluppo della lingua'), Beograd, 1941, nota a p. 330, dove si fa cenno alie spiegazioni 1 erronee date dagli strañieri che si occupano dell'aspetto verbale slavo., La stessa cosa è ripetuta nella nota 3 a p. 133, dove l'autore, parlando di uno studio molto serio, scrive : .»Pensó che il trattamento di G. Guillaume, Temps et verbe (Collection publiée par la Société Linguistique de Paris, t. XXVII), per quanto ri-guarda 1' aspetto verbale, non abbia dato nessun risultato.« 72 Le principan funzioni dell'aoristo serbocroato e del passato remoto Italiano aveva portato la lettera .a Dervent e ne era giá ritornato dimostro che aveva consegnato regolarmente al capitano la posta del visir.« (p. 98); »Tako se prva poséta zavrsila razgovorima o dečjim bolestima i ishrani, i uopšte o teškim prilikama pod kojima moraju da žive u Travniku.« (p. 115) — »Cosl questa prima visita fini con una conversazione dei bambini, sul vitto, e in generale sulle dure condizioni in cui essi dovevano vivere a Travnik.« (p. 101). La funzione del passato remoto italiano é qui quella della narrazione Storica, perché sostituisce il nostro perfetto, che si adopera nella narrazione di vicende storiche. , La funzione principale del passato remoto non viene caratterizzata in particolar modo neanche dai due esempi in >cui, nel testo serbocroato, da un verbo iniperfettivo dipende un altro perfettivo: »Nepoverljiv i navikao na rad sa špijunima, pukovnik ni je hteo da prihvati sumnjive odlike ovog čoveka nego se poslužio njime kao k.urirom i poslao po njemu jedno pismo za vezira.« (p., 110) — »Diffidente ed abituato a lavorare con le spie, von Mitterer non volle accettare i dubbi servizi di quest'uomo, ma si servi di lui come corriere per inviare a mezzo suo una lettera al visir.« (p. 97); »Dolazak carsko-kraljev- 1 skog generalnog konsula prošao je slično kao i dolazak Davilov. Razlika je bila samo u tome što fon Miterer ni je morao da odsedne u jevrejskoj kuói, jer je katolički svet uzavreo kao košnica i najbolje kuče su se nudile da ga prime.« (p. 117) — »L'arrivo deH'imperial-regio consolé generale austriaco a Travnik fu in tutto e per tutto simile a quello di Daville, con la sola dif-ferenza che von Mitterer non dovette fermarsi in casa di un ebreo perché il mondo, cattolico si mise in agitazione come un alveare e le migliori case di negozianti gli offrirono ospitalitá a gara.« (p. 98—99). II traduttore vi ha visto (je hteo, je morao),-con molta ragione, verbi modali, scegliendo la forma verbale in conformitá coll'aggiunta (da prihvati, da odsedne), il cui verbo é d'aspetto perfettivo. Un'altra idea ci viene suggerita dai 18 esempi del nostro perfetto di verbi imperfettivi, resi col passato remoto italiano: »Kapetan je tvrdio da nema ništa za konzula; ni berata ni kakvih uputstava. Ponudio mu je da sa prat-njom odsedne u derventskoj tvrdjavi; u stvari u jednom vlažnom kazamatu, jer je derventski han malo pre toga bio izgoreo.« (p. 109) — »II capitano affermo di non aver ricevuto nulla per il consolé; né il diploma, né alcuna istruzione, e gli offri di fermarsi col suo seguito nella fortezza di Dervent, che in realtá era una casamatta, perché la locanda era stata distrutta poco tempo prima da un incendio.« (p. 96); »Davnini agenti pratili su ga u stopu prilikom tih poseta i javljali o njima sve što su saznavali, a izmišljali ili dodavali ono što nisu mogli da saznaju.« (p. 112) — »Gli agenti di Davná lo tallonarono passo passo durante queste visite, informando costui di tutto che avevano potuto sapere e inventando e aggiungendo quello che non era-no riusciti a sapere.« (p. 99); »Dva konsula su se gledala, oči u oči, nastojeci da ne budu usiljeni u razgovoru a da svaki od njih što je moguče prirodnije kaže sve što je odavno spremio za ovu priliku.« (p. 113) — »I due consoli si guardarono in faccia cercando di rendere la conversazione piü disinvolta che fosse possibile e di diré l'uno all'altro nel modo piü naturale quello che Momčilo D. S avió da lungo tempo avevano preparato per la circostanza.« (p. 99); «Svaki je svom suparniku pridavao snage i osobine koje odgovaraju potpuno visokom mišljenju koje on sam ima o sebi i svom zadatku.« (p. 115) — »Ciascuno attríbui naturalmente al suo avversario forze e qualitá che rispondevano plenamente all'alto concetto che egli aveva di sé e del proprio compito.« (p. 101). Se negli esempi gia citati abbiamo potuto sostituire ai perfetti serbocroati di verbi perfettivi (tradotti in italiano col passato remoto) il nostro pre-dašnje svršeno vreme (mentre la loro sostituzione col predašnje nesvršeno vreme é impossibile per il fatto stesso. che i verbi perfettivi non lo posseggono), questo non ci riuscirá coi perfetti dei verbi imperfettivi, perché — come c'insegna la nostra conoscenza empírica —gli aoristi tvrdi, pratiše, gledaše se, pridava sono impossibili in queste posizioni. In tutti questi esempi — direi — in italiano puo ápplicarsi anche l'imperfetto: affermava, tallonavano, si guardavano, attribuiva. In questo modo riteniamo di aver messo in rilievo l'affinitá, fra un'ap-plicazione (almeno dal punto di vista psicologico-stilistico) dell'imperfetto e del passato remoto italiani e di aver indicato la differenza fra il nostro predašnje svreno vreme e il passato remoto italiano. La forma serbocroata é un tempo che sottolinea l'azione compiuta senza precisare il periodo temporale in cui l'azione venga eseguita (passato, presente, futuro), e indica un particolare interesse del parlante per le vicende che sta esponendo, cioé riattualizzandole; il passato remoto é invece un puro preteritó, e percio non puo riferirsi né al presente né al futuro, e, come tale, si limita a una , semplice constatazione verso la quale il personaggio parlante non nutre nessun interesse soggettivo. Parlando delle funzioni della forma verbale italiana G. Rohlfs scrive: »Das 'Passato remoto' bezeichnet im. Gegensatz zum Imperfektum das Einmalige, das Neue, das Abgeschlossene... Es legt den Nachdruck auf den Moment, nicht auf die Dauer.. .«2! La traduzione salviniana indica pero a un ulteriore impiego del tempo in questione, perché i perfetti dei verbi isticati (aspetto imperfettivo) e istači (aspetto perfettivo) vi sono tradotti alio stesso modo, col passato remoto (mise in rilievo): »Pon Miterer je opet, po utvrdje-nom formularu, isticao mudru politiku bečkog dvora, koja želi samo mir i mirnu saradnju, ali mora dá ima snažnu vojsku, jer to zahteva položaj velike sile na istoku Evrope.« (p. 113) — »Von Mitterer dal canto suo, secondo la consUetudine e le formule d'uso, mise in rilievo la saggia politica della Corte viennese che desiderava solo la pace e la pacifica collaborazione, ma doveva mantenere un forte esercito perchó questo richiedeva la sua posizione di grande potenza dell'Europa Cenjro-Orientale.« (p. 100); »Naravno da su i jedan i drugi oštro istakli da je suparnik potišten zbog neobično teških okolnosti pod ko j ima prosvečeni Evropljanin, sa porodicom, mora da živi u ovim divljim i brdovitim stranama. I naravno da nijedan nije pomenuo svoju sopstvenu potištenost.« (p. 115) — »Ciascuno dei due poi alia fine mise 21 op. cit., p. 475. 74 Le principan funzioni' dell'aoristo serbocroato e del passato remoto Italiano fortemente in rilievo che l'avversario era afflitto per la situazione straordi-nariamente dura in cui un europeo coito con la propria famiglia doveva vivere in quel paese selvaggio e montuoso, senza tuttavia accennare mínimamente alla propria afflizione.« (p. 101—102). In base aile osservazioni fatte nel corso dell'esame comparativo dell'ao-risto serbocroato é del passato rémoto italiano veniamo alla conclusione che nel primo caso — trattandosi di un verbo imperfettivo — in ambedue le lingue potrebbe fungere anche l'imperfetto; nell'altro caso — essendoci un verbo perfettivo — in italiano è ammissibile anche l'imperfetto (come già abbiamo constato in un esempio), e in serbocroato il predasnje svrseno vreme. Ed eccoci giunti alla differenza funzionale fra i due tempi che ven-gono designati talvolta collo stesso termine ! Alla fine possiamo caratterizzare le funzioni prmcipali del nostro tempo verbale e di quello italiano, tenendo conto delle due cattegorie che essi possono esprimere, quella del tempo e quella dell'aspetto, nel modo seguente: mentre il predasnje svrseno vreme in generale sottolinea la compiutezza dell'azione, senza che questa sia legata a un grado temporale, indicando anche la sua perfettività nonché includendo un certo interesse del parlante per le vicende di cui si occupa, e conferendo di solito alla sua applicazione una spéciale sfumatura stilistico-psicologica, il passato remoto è un tempo storico, legato esclusivamente al passato e, come tale, indica un'azione estranea alla sfera psicológica del parlante (estra-ne'ità che viene talvolta eliminata sostituendo al passato remoto l'imperfetto); anche qui si tratta di una forma che accenna alla perfettività deïl'azione, ma, a differenza délia forma serbocroata, questa ndn viene serripre sottolineata: Režime OSNOVNE PUNKCIJE SRPSKOHRVATSKOG AORISTA I ITALIJANSKOG PASATA REMOTA — Prilog jednoj komparativnoj študiji — Kako se pri prevodjenju sa srpskohrvatskog na italijanski ili obrnuto prevodiocl cesto nalaze u nedoumici kada se susretnu sa predašnjim svršenim vremenom, odnosno s pasatom remotom, utoliko pre što se oba oblika češto nazivaju i »aoristi-ma«, autor je našao za potrebno da se pozabavi njihovim osnovnim funkcijama u oba jezika. U nemogučnosti da se na prilično skučenom prostoru osvrne na ovo pitanje u celini, tj. prateči ga kroz njegovu istoriju, on se ograničio na savremeni srpskohrvatski i italijanski književni jezik. U tom cilju pobeležio je sva predašnja svršena vremena V poglavij a Andričeve Travničke hronike, odnosno sva pasata remota odgovarajučeg Salvinijevog prevoda. Svoje zadržavapje na ovom delu i prevodu pravda time što se Andričevo delo umnogome zasniva na svakodnevnom govornom jeziku, dok u Salviniju vidi prevodioca slavistu koji se nije slepo povodio standardnim normama svog maternjeg jezika, več nastojao da tanano pretoči smisao Andričevih rečenica. . U pomenutom poglavlju originala autor je našao samo pet predjašnjih svr-šenih vremena, dok je u italijanskom prevodu naišao na 58 pasata- remota. Takav nalaz, medjutim, može da navede na stranputicu, tim pre što znamo da je srpskohrvatski aorist, iako iščezava, u daleko vecoj upotrebi nego italijanski pasato remoto, koji je prestao pre duže vremena da bude živi oblik u Severnoj Italiji. Svoje tvrdjenje autor potkrepljuje time što analizirani tekst predstavlja odlomak čisto narativne (objektivno izložene) proze i što je bez dijaloga. A kako znamo, 75 Momčilo D. S avió za pričanje istorijskih dogadjaja srpskohrvatski jezik upotrebljava analitički per-fekat. I baš taj momenat, tj. što je u pomenutom Andričevom tekstu nadjeno malo predašnjih svršenih vremena, govori o suštini ovog oblika: u srpskohrvat-skom jeziku on predstavlja čist aorist, tj. glagolski oblik koji služi za iskazivanje svršene radnje, bez obzira na vremenski stepen na kome je sagledana, iako naj-češče u vrlo bliskoj prošlosti; veliki broj pasata remota u italijanskom prevodu ukazuje na to da je ovaj oblik čisto istorijsko vreme, tj. da nema nikakve bliže veze s periodom govornog lica (kako govori i samo njegovo ime: remoto — »uda-ljen«). Druga važna razlika izmedju dvaju vremena koja razmatramo zasniva se na tome što srpskohrvatsko predašnje svršeno u dobrom broju slučajeva nosi i poseban psihološko-stilistički momenat govornog lica, te ukazuje na njegovu zain-teresovanost za dogadjaje o kojima priča, dok italijanski pasato remoto ne poseduje taj elemenat, več se ograničava na jednostavnu konstataciju. Pri prevodjenju, Salvini je na pomenutom odlomku srpskohrvatsko predašnje svršeno vreme samo tri puta iskazao pasatom remotom. U jednom slučaju je ovo vreme preveo čak imperfektom,. A to bi bio dokaz da su italijanski pasato remoto i imperfekat prilično bliski (iako samo u stilističkom, a ne i u sintaksičkom smislu)-, što nije slučaj sa srpskohrvatskim predašnjim svršenim i predašnjim nesvršenim vremenom. x Medjutim, kako je srpskohrvatsko predašnje nesvršeno vreme (imperfekat) danas više nego retko, autor je nastajao da udje u suštinu italijanskog pasata remota služeči se glagolskim vidom srpskohrvatskog analitičkog perfekta. Naime, prevodilac je 55 puta ovo srpskohrvatsko vreme, bilo trenutnih ili trajnih glagola, preveo pasatom remotom. U onim slučajevima u kojima su srpskohrvatski trenutni perfekti prevedeni italijanskim pasatom remotom mogučno je i u našem tekstu zameniti ih predašnjim svršenim vremenom. Ali, kada se radi o srpskohrvatskim perfektima trajnih glagola, koji su takodje prevedeni italijanskim pasatom remotom, njih je nemogučno zameniti našim predašnjim svršenim vremenom, dok se — u ovom slučaju — italijanska pasata remota mogu zameniti imperfektom. A to bi predstavljalo dokaz, s jedne strane, o delimičnoj bliskosti izmedju italijanskog pasata remota i imperfekta (posmatrano čisto stilistički) i, s druge, o suštinskoj razlici izmedu pasata remota i našeg predašnjeg svršenog vremena. Svoje gledište autor potvrdjuje i primerima iz kojih se vidi da prevodilac perfekte našeg trajnog (isticati) i trenutnog glagola (istačij prevodi istovetno, tj. pasatom remotom (mise in rilievo). 76 Anton Grad ENCORE UNE REMARQUE SUR LE VERBE VOLER = DÉROBER L'article «A Note on French voler, to steal» de M. N. C. W. Spence1 représente une nouvelle tentative pour trouver l'origine du verbe voler, employé transitivement au sens de dérober. L'auteur y passe d'abord en revue les hypothèses émises jusqu'ici sur l'origine et l'histoire sémantique du verbe voler = dérober, surtout celle de M. Gamillscheg2 qui — vu que le verbe voler = dérober niest constaté qu'au 16e siècle — rejette la possibilité d'une dérivation de notre verbe du verbe latin involare (= prendre en. possession), anc. fr. embler, ainsi que celle d'une dérivation de notre verbe du nom vola «main creuse», proposée par Diez; Gamillscheg préfère y voir un emprunt à l'argot des malfaiteurs dans lequel le verbe intransitif voler = to fly, fliegen aurait subi un changement et pris le sens nouveau — celui de dérober — grâce à l'emploi euphémique du mot; mais, selon Gamillscheg, ce dernier sens de voler aurait été précédé du verbe voler employé factitivement au sens de «faire voler». On sait que, au moyen âge, l'emploi transitif de voler n'était pas inconnu au langage de la vénerie, c'est-à-dire dans des termes de fauconnerie comme «voler la perdrix, voler le héron», etc, dans lesquels notre verbe avait le sens de «chasser au vol»; ce sens objectif se serait généralisé en passant à celui de chasser en général et, métaphoriquement — comme tant d'autres termes de vénerie, dit Nyrop3 — au sens de «faire du butin» qui semble avoir appartenu surtout à l'argot des malfaiteurs d'où il passe, au 16e.siècle, dans le français commun qui adopte voler au sens de dérober. Cette explication étymologique du verbe voler = dérober, donnée dès 1889 par Littré et reprise par d'autres linguistes' ne peut satisfaire ni Gamillscheg ni Spence qui, eux, considèrent le verbe voler = dérober comme une extension du sens intransitif primitif de voler = to fly, fliegen, extension qui se serait effectuée et aurait été conditionnée par une phase intermédiaire, à savoir celle de la transition de l'emploi intransitif à l'emploi factitif (causatif) du verbe voler. Voici que surgissent de nouvelles difficultés; le premier exemple attesté de l'emploi factitif de voler ( = faire voler) — qui, logiquement, aurait dû 1 Revue de Linguistique Romane, XXIX, p. 19 ss, 1965. 2 Gamillscheg, Französische Bedeutungslehre,- Tübingen, 1951, p. 130. Id., Etymologisches Wörterbuch der franz. Sprache, sub voce voler. 3 Nyrop, Grammaire historique de la langue française, VI, p. 174. 4 v. Spence, o. c., p. 19, remarque 2. 77 Anton Grad précéder ceux de l'emploi de 'voler au sens de dérober — date de 15.70, tandis que celui de voler = dérober est attesté déjà en 15495 (volerie = vol, theft, Diebstahl, déjà en 1541). Faute d'exemples du verbe voler au sens factitif de faire voler avant 1549, M. Spence suggère une hypothèse très ingénieuse: grâce à la fusion phonétique de l'ancien verbe ambler ( = aller l'amble, to amble), et de l'ancien verbe embler (lat. involare, to deceive, to steal), ce dernier verbe avait pu être considéré comme la forme factitive de ambler, c'est-à-dire avec le sens de faire ambler, to cause to walk; or, par l'association inconsciente de ces deux verbes, c'était, selon Spence, un simple pas à faire que de l'étendre d'un verbe de mouvement (c'est-à-dire ambler/embler) à un autre verbe de mouvement (= voler) qui exprime d'une mânière plus vive, plus expressive la vitesse et l'adresse de l'acte de voler (= dérober). Spence donne le diagramme suivant des associations en quéstion: Phase I (après la fusion phonétique de ambler «to amble» et de embler «to steal, to deceive«) S hier V"intr" <(t0 amble>> nnler L V" intr- <) ,mler L V' lntr- <