TELEGRAPHE OFFICIEL. Laybach , dimanche 1*1 janvier l8l3« EXTERIEUR. GRAND-DUCHE DE VARSOVIE. Varsevie le 23 Décembre* Le feld-maréehal prince de Schwartzenberg a établi son quartier-général à Bialystok ; celui du général Rey-nier est à Brszesc. Cette position de l'armée autrichienne et du 7.e corps a obligé les débris du général Sacken à se diriger sur Pinsk pour se porter en Lithuanie et s'éloigner de nos frontières. ( Jour, de l'Empire. ) EMPIRE D'AUTRICHE. Vienne, 24 decembre. D'après une Circulaire de M. le Comte Ugarten , ministre de l'intérieur et chancelier suprême, tous les gouverneurs des provinces héréditaires sont mandés à Vienne avec leurs Conseilliers-Présidiaux i ils doivent assister à un* conférence solennelle de cour et d'état qui aura lieu le 4 janvier. M. le comte de Goës , gouverneur de la Gal-licie , quoique l'un des plus éloignés de cette capitale , est arrivé dépuis la semaine derniere. On croit qu'il s'agit d'une conscription plus nombreuse que celle de l'année dernière, et de la répartition des fournitures entre les différentes provinces de la monarchie. Elles se concerteront de manière que chacune fournisse les «bjets qui sont le plus à sa convenance, et qu'il n'y en ait pas de plus surchargées les unes que les autres. Si les circonstances l'exigent, notre gouvernement est disposé à déployer au prin-tems des forces imposantes. STATISTIQUE ILLYRIENNE. L® mot statistique, originairement allemand , est d'ailleurs nouveau dans les langues. U a paru en fran-çois pour la première fois dans un Dictionnaire qui n'a pas encore la sanction académique , et en italien dans l'Elenco de Giuseppe Bernardoni , qui contient les mots qu'on ne trouve dans ancun autre vocabulaire. La science de la Statistique n'est toutefois pas si nouvelle que son nom. Elle avoit trop de rapports avec la science du Gouvernement pour être négligée des anciens , et on en trouve une foule de monumens dans leurs livres. Le traité des moeurs des Germains, une partie des Commentaires de César, et chez les Grecs le curietix ouvrage de Pausa-nias sont des espèces de Statistiques. L'Anacharsis du Savant Barthélémy est le modèle de la Statistique ornée. Si la Statistique est d'une grande importance, et pour établir les bâses d'une sage administration et pour coordonner On croit qu'un inspecteur-général des remontes et ha~ ras d'Autriche s'est rendu à Paris pour concerter avec le ministre de Ja guerre une livraison considérable de chevaux pour l'armée française. Le gouvernement autrichien, invariablement attaché au gouvernement français, combine toujours avec lui ses moyens et ses ressources. La Hongrie seule nous fournit une quantité prodigieuse de chevaux excellens pour la grosse cavalerie et les attelages de guerre. Les haras, dans toutes les provinces, sont dans le meilleur état; l'armée française est donc sûre de trouver, chez nous et à sa portée, tout ce qui lui manquerait. La justice poursuit ses informations relatives à la société secrète qui a été découverte, il y a quelque temps. On prétend qu'un homme titré se trouve au nombre des coupables , et qu'il a du remettre, par ordre , la clef de chambellan dont il étoit décoré. Plusieurs étrangers ont été renvoyés, toujours par suite des recherches. L officier qui a été cassé, pour avoir violé son serment, appartient à un; famille distinguée de cette capitale. ANGLETERRE. Londres , 24 décembre. The Star. MALLE de cadix. Evacuation de i Espagne par les troupes française* Le bruit qui courait de l'évacuation de l'Espagne par les troupes françaises , est amplement confirmé par une malle de Cadix arrivée aujourd'hui (1). (,) Loin d'évacuer l'Espagne, de nouvelles troupes s'y ren ient. Nos armées ont rendu vains tous vos efforts, et votre pays et vos trésors s'épuisent dans cette lutte les rapports d'une nation avec les autres, c'est surtout quand cette nation se trouve t-ès isolée par sa position géographique du centre d'où dérivent toutes ses institutions; quand injustement négligée par l'historien et par l'observateur, elle offre un intérêt presque neufaux recherches de l'homme de lettres, aux sollicitudes de l'homme d'état; quand tout doit faire présumer enfin qu'elle n'a besoin que de s'interroger pour trouver en elle même des titres de gloire et des moyens de prospérité encore inconnus. U est vrai que la statistique d'une vaste contrée qui varie dans le climat, dans la langne , dans les productions, ne se jette pas simultanément. L'exécution d'un tel projet exige la maturité d'une observation lente , réfléchie et discutée, et ne peut résulter que d'une grande émulation de lumières. Mais ce n'est pas ici une,de ces entreprises fastidieuses qui ne rapportent quelque fruit qu'au prix d'une ex- La carrière de Napoléon en Europe est presque terminée et doit se trouver bornée à la France (2). Nous devons nous attendre à chaque instant à apprendre que l'Autriche se sera hardiment déclarée contre lui. Lord "Walpole est depuis long tems arrivé à Vienne. Il étoit parti de Pétersbourg le 29 octobre, et son voyage a duré un mois (3). ( Morning-Chronicle. ) Il est triste d'entendre nos ministres et leurs adhérens parler même en ce moment de leur espoir d'influencer disproportionnée avec votre population et les besoins de vos établissemens d'Asie et d'Amérique. L'Espagne est à la dynastie française: aucun effort humain ne peut l'em" lécher. (2) Même la Hollande, même Rome, la Toscane, le Piémont, même la Belgique, même le comté de Nice. Cela seroit beau Mais pourquoi tant de modération ? pourquoi vous arrêter en si beau chemin? Pourquoi ne pas profiter du moment et partager la France? Croyez «loi; tant que vous laisserez réunis en un seul corps de nation ces 20 à 25 millions d'hommes qui sont si près de vous, vous courrez des dangers. Separtz-les: refaites un duc de Bourgogne, un duc d'Acquitaine, un duc de Normandie , un duc de Bretagne: alors seulement vous aurez de la sécurité J Vous souvenez-vous des beaux tems de Charles le temerai re et de ceux de la maison de Mont-fort ? Cela serait encore bien beau, n'est ce pas? Mais pendant que vous rêvez ces merveilles, l'Irlande se sépare de vous, votre pays se révolutions, le continent déjà est hors de. la dépendance de votre administration; même cette Russie, si chere aujourd'hui, ne veut pas de vos marchandises manufacturées. (3) L'Autriche et la France sont inséparables pour le bonheur du continent : c'est l'alliance de 1756 qui a créé la marine qui a délivré l'Amérique. Votre lord "Walpole n'est plus à Vienne. On ne l'a pas écouté. Aucune puissance du continent Ine s'éloignera de la France, toutes seront sourdes à vos intrigues. D'ailleurs , 40 millions de français ne craignent rien. Malheur à vous si quelque cabinet faible écoutait vos conseils ! Vous seriez cause en- la cour de Vienne, et de leur confiance dans la missioi de lord "Walpole. Est il rien de plus puéril qu'un tel lan. gage? Ils n'ont pas honte d'émettre l'opinion qu'un jeun homme sortant de l'école doit effectuer un changemen! dans les conseils de l'Empereur d'Autriche. Si nous pont vons même en juger d'après le ton élevé que prennent les journaux à la solde des ministres, ceux-ci esperent qui François ira jusqu'à déshériter son petit fils et à aider la coalition à depouiller son gendre de toutes les conqut-tes qu'il a faites. Si ce n'est pas là de la folie, nous ignorons la véritable signification de ce met. Quelque agent diplomatique que l'on eut envoyé prés de la cour de Vienne, même en tems opportun, cet agent auroit eu à remplir une tâche très difficile , Car nous croyons que jamais la jalousie ou la haine n'ont été plus grandes entre les cours de Vienne et de Pétersbourg, que pendant la caat' pagne actuelle. Ainsi donc au lieu de toutes ces mesures aussi absurdes qu'impraticables, nous attendions du caractere le plus connu de quelques membrts les plus habiles de notre cabinet une démarche raisonnable et judicieuse auprès de 1» caur de Vienne, par un de nos diplomates le plus habil: et du caractere le plus honorable, avec un projet de pait générale ayant pour base d'assurer l'indépendance actuel!« de toutes les puissances. Mais sans songer à mettre à exécution ce projet extravagant du rétablissement des Bour bons ou de celui de ÏEurepe dans l'état où elle étoit il ) a vingt ans, si on eut offert à l'Empereur d'Autriche us plan modéré au commencement de cette campagne, cela auroit pu engager Napoléon , ainsi que son beau père, à écouter des conditions. Nous craignons que notre espoir dî core de l'accroissement des forces de la France. Quatre cent mille hommes sont actuellement sur pied dans l'intérieur de la France, sans compter les armées d'Espagne et la Grande-Armée. Aucun nouveau secours d'hommes ni d'argent n'est nécessaire à la France; mais s'il le fai* loit ; si les destinées de l'Empire étoient menacées, sachez que 300,000 hommes et 300 millions sont prêts chaqu« année. Ni hommes ni argent ne coûteront à la nation pour maintenir sa considération et la sûreté générale di l'empire , de l'Italie et de ia Confédération du Rhin. des Scopoli , et quelles nouvelles découvertes ne réservent - elles pas à leurs successeurs? Quel est l'historien , le peintre, le poète qui fouleroit sans entousiasra« cette terre classique où vivent tant d' illustres souvc nirs ? Là s'élévent Epidaure d'où partaient les oracles d'un Dieu, Aquilée chère à César, et sur ces côtes enchantées la pastorale Salone dont Dioclétien préféra le séjour à l'Empire de l'Univers. Ici s'étend le Lac miraculeux de Lugée qu'à chanté la muse du Tasse; ici coulent la Save qui vit le vaisseau d'Arg us fendre ses eaux avant q"c Jasen l'eût confié à l'Adriatique, la Laybach où navigué* rent Castor et Pollux, et le Timave, célébré par Virgile dont les Eugané^ns boivent les eaux , ces mêmes Euganéen« à qui l'antiquité attribua un des plus gfrands bienfaits de la civilisation, l'invention des lettres. Antenor parcourut ces contrées avant de fonder dans le Padouan la ville q^1 devoit voir naître Tite live ; Japix y fit aimer l'étude del ploration pénible ; il ne s'agit pas de débrouiller un ca-hos de titres poudreux pour arracher â l'oubli quelques faits qu'il a justement dévorés ; ou d'épier une nature pauvre et indolente qui n'accorde le secret de ses ressources qu'à la patience et à l'industrie. Jamais ce genre d'étude au contraire n'a offert un attrait plus piquant à la curiosité, une carrière plus hrillante et plus vaste à l'imagination. Quel pays en effet pour le topographe que celui qui fassemble sous ses regards les deux plus grands spectacles de la nature, la mer et les Alpes? Quel pays pour le littérateur, pour le grammairien philosophe que celui qui a conservé une langue aborigène, une langue primitive «ottime ses montagnes? Quelles merveilles ses mines ne présentent elles pas à l'admiration du Géologue ? de quelle immense variété d'espèces ses productions d