JEUDI 20 MAI IÎI* télégraphe officiel. EXTERIEUR ROYAUME DE WESTPHALIE. Cas sel y le z 7 avril. S. M. vient de rendre un décret dont voici les dis- ,}sit.ionsr Considérant que les comtes Rodol phe et Joseph de j^estphalcn , anciens grands-chanoines dej cathédrales ,Hildelsheiv«ï» Paderborn et Halberstadt , sont passés l'ennemi; que le compte Joseph de "Weitphalen rôde ila tête d'une troupe de gens armés dans le départent de l'Aller et y pille les caisses publiques, vu nore décret du 5 février i8n, nous avons décrété et jîcrétans • Les comtes Rodolphe et Joseph de "Westphale« sont ledanft traitres à la patrie. Dans le cas où ils seraient ris, ou qu'ils rentreraient dans le royaume, il sera irocédé contre eux conformément au décret du f février iti2} relatif aux Westphaliens qui auront porté les rmes contre la "Westphalie. La pension qui leur a été allouée en indemnité les prébendes dont ils étaient investis dans Jes ci-devant hapitres de Hildesheim» Paderborn et Halberstadt est jppprimée. Le trésor public sera indemnisé des-pertes qu'il au-1 éprouvées par l'enlèvement des caisses ou eifets ap-artenant soit k l'Etat , loit à nos sujets, soit à Pariée française , effectué par les dits «omîes de "Westpha-», par la saisie d'une valeur équivalente de revenus rovenant de la fortune que lenr famille possédé dans : royaume« Pour cet effet , le ministre des finanee? , après que montant desdits enlèvement aura été constaté, fera usi r- dans le plm bref délai lesdiU revenns jusqu'à jncurrence du montant desdits enlévemens, qu'il fera trser au trésor public. — S. M. voulant récompenser la conduite de plu-eurs officiers et sous-cfficieri de gendarmerie qui , dans j circonstances actuelle», se sent distingués par leur le, leur bravoure et leur exactitude h remplir tous .r$ devoirs, a daigné nommer , par décret d'hier, çhe-iliers de l'ordre royal de la couronne, le capitaine snk et le lieutenant Hayne. INTÉRIEUR. EMPIRE FRANÇAIS. Paris, le 7 mai. S. M. l'Impératrice-Rcine et Régente a reçu les ûuvelles suivantes de la situation de 1 arméeà'ii ï.ermaiv L'Empereur avait perte son quartier général k Weissenfels ; le vice-roi avait porté le sien à Me r sebo m rg ; 1« général Maisnn était entra à Halle; le duc de Raguse avait son quartrer-géneral àNaumbourg ; le comte Bertrand était à Hohssen ; le duc de Reggi» avait son quartier-général à Jena. Il a beaucoup plu dans la journée du 30; le i.er mai le sems était meilleur» Trnis ponts avaient été jetés sur la Saale, à Weissenfels : des ouvrages de campagne avaient ét* commencés à Naumbourg» et trois ponts jetés sur la Saale. Quinze grenadiers du ij.e de ligne se trouvant entre Saalfeld et Jena, furent entnurcs par 95 hussards prussiens. Le commandant » qui était un colonel, s'avança en disant : Français , rendez-vous! Le sergent l'ajusta et le jeta par terre roide mnrt. Les autres grenadiers se pelotonnèrent, tuerent sept Prussiens; et les hussards s'en allèrent plus vite qu'ils n'étaient venus. Les difHrcns partis de la vieille Garde se sont réunis h Weissenfels ; le général de division Roguct les commande. L'Empereur a visité tous les avant-postes : malgré le mauvais tems, S. M. jouit d'une très-bonne santé» Le premier coup de sabre , qui a été donné à ce renouvellement de campagne, à Weimar, a coupé l'oreille au fils du général Blucher , général-major. C'est par un maréchal-des-logis du lo.e de hussards que ce coup de sabre a été donné. Les habitans de W*ymar ont remarqué que le premier coup de sabre donné dans la campagne de 1806 à Saalfcld , et qui a tué le prin-. ce Louii de Prusse, a été donné aussi par un maréchak des-logis de çç même régiment. S. M. l'Imperatrice-Reine et Régente a rsçu les nouvelles suivantes de la situation des armées au z mai à neuf heures du matin ; Le i.er mai, l'Empereur monta k cheval à neuf heures du matin, avec le prineç de la Moscowa et le, généra] Souham, La division Soudan* ie mit en mouvement vers la belle plaine qui commence sur les hauteurs de "Wcissenfels et s'étend jusqu'à J'Elbe. Cette division se forma en quatre carrés de quatre bataillons chacun ; chaque carré à cinq cent» toises l'un de l'autre, et ayant quatre pieçes de canon. Derrière les car-.rés se plaça la brigade ds cavaleri« du général Labois-siere, sous les ordres du comte de Valmy qui venait d'arriver. Les divisions Girard et Marchant venaient derriere en échelons et formés de U même maniere ^uc ja division Souham. Le maréchal Hue d'Istrie tenait la iroit® avec toute la cavalerie de la garde. A onze heures, ces dispositions faites, le prince de la Moscowa, en présence d'une nuée de cavalerie ennemie qui couvrait la plaine, se mit en mouvement sur le défilé Poscrna. On s'empara de différens villages „ sans coup ferir. L'ennemi occupait, sur les hauteurs du défilé, «ne des plus belles positions qu'on puisse voir; il avait six pièces de canon, et présentait trois lignes «le cavalerie. Le premier carré passa le défilé au pas de charge et aux cris de, vive PEmpereur , long-temps prolongés sur toute la ligne. On »'empara de la hauteur. L.es quatre carrés H* la division Souham dépasserenj Je défilé. * Deux autres divisions de cavalerie vinrent alors renforcer l'ennemi avec vingt-pièces de canon. La canonnade devint vive; l'ennemi ploya partout: la division Souham ie dirigea sur Liitzen ; la division Girard prit la direction de la route de Pegau. L'Empereur voulant renforcer les batteries de cette derniere division, envoya douze pieces de la garde sous les ordres de son aide-de-camp le général Drouot , et ce renfort fit merveille. Les rangs de la cavalerie ennemie furent culbutés par la mitraille. Au même moment , le Vice-roi débouchait de 'Mer-aebourg j avec le n.e corps commandé par l'è duc de Ttrettte, et le 5.e commandé par le général Lauriston ; le corps du général Lauriston tenait la gauche sur la grande route de Mersebourg à Leipsick; celai du duc de Tarente, oû était le Vice-roi, tenait la droite. Le Vice-roi ayant entendu la vive canonnade qui -avait lieu près de Liitzen, fit un mouvement à droite, et l'Empereur se -trouva presque au même .moment au-.village de Liitzen. La division Marchant, et succcssivementlesdivisions Brenier et Ricard passèrent le défilé; mais l'affaire était décidée quand elles entrerent en ligne. Quinze mille hommes de cavalerie ont -donc été chassés de ces belles plaines à-peu-près par -un :pareil inombre d'infanterie. C'est le général Wint zingerode qui commandait ces trois divisions, dont une était celle du général Lanskoï ; l'ennemi n'a montré qu'une division d'infanterie. Devenu plus prudent par le combat de Wcissenfels, et étonné du bel ordre et du sang-froid de notre marche , l'ennemi n'a osé aborder d'aucune part l'infanterie, et -il a été écrasé par notre mitraille. Notre perte se monte à 33 hommes tués et à 5s bles-sésjdont un chef de bataillon. Cette perte pourrait être portaidérée «comme -extrêmement légers, en comparaison de-celle de if «ennemi qui a eu 3 colonels, 30 officiers fet -400 hommes itués ou blesse's , outre un grand aiombre de chevaux; mais pal- une de ces fatalités dont l'histoire Je 1a guerre est pleine, le premier coup ds canon qui fut tiré dans cette journée, *coupa îe poignet au duc d'Istrie, lui perça la poitrine, et le jeta ioide mort. Il s'îè'ait avance % 500 pas du côté des tirailleurs jpour'bién -reconniŽtre la .plaine« Ce maréchal qu'on ÇWttt à juste filée «aotnmer ïbràve et juste , était recom- mandable autant par son coup-d'œil militaire, par «a grande expérience de l'arm de la cavalerie, que par ses qualités civiles et son attachement à l'Empereur. Sa mort sur le champ d'honneur est la plus digne d'envie; elle a été si rapile q l'elle a dû être sans douleur. I! est peu de pertes qui pussent être plus sensibles au ctt'ir de l'Empereur ; l'armée et 1a France entière partageront-la douleur qae S. M. a ressentie. Le duc d'Istrie , depuis les premieres campagnes d'Italie , c'est-à-dire depuis îsiz? ans , avait toujours , dans -diffe'rens grades, commandé la garde de 1 Lmpereur qu'il avait suivi dans toutes ses campagnes et a toutes ses batailles. Le sang-froid , la bonne volonté et l'intrépidité des jeunes soldats étonnent les vétérans et tou« les oflîciers : c'est le cas de dire qu'aux ames bitn nées, la vertil n'attend pas le nombre des annces. S. M. a eu da;is la nuit du i.er au 2 mai son quartier général à Liitzen , le Vie-roi avait son q-iartier-général k Markrandstedt ; le général La uKtoi était à Kub-rs dorf ; le prince de la Moscowa avait son quartier général à Kaya , et le duc de Rsguse avait le sien à Posema. Le gèniral Beitrand « tait à Stohsien; le duc de Reggio en marche sur Naumboarg. A Dantzick la garnison a obtenu de .grands avantages et fait une sortie si .heureuse qu'elle a fait prisonnier san corps *ie 3000 Busses. La garnison de ^/îttemberg parait aussi «'être distin1 guée et avoir fait, dans une sortie, beaucoup de mal -à l'ennemi-. Une lettre en chiffres qui arrive en ce moment de la garnison de Glogau , est conçue en ces termes: „Tout va bien ; les Russes ont fait plusieurs tentatives sur cette place, ils ont été toujours repoussés avec beaucoup de perte; 3 ou .4000 hommes nous bloquent , tantôt moins, tantèt plus. La tranchée a été ouverte pendant deux jours; le feu de nos batteries ks a forcé^ d'abandonner leur projet. ..Glogau, le ij avril 1S13. -»Signé, le général LAPLACE.,, ■ ■■■t un 1 nu ■ ■ ■■ S. M. I'Imperat ri ce-Reine et Regente a reçu des nouvelles de S. M. l'Empereur et Roi , du champ de bataille , à deux lieues en avant de Liitzen , le 2 mai, à dix heures du soir , au moment cù l'Empereur »e jetait sur un lit de repos pour prendre quelques heures de sommeil. L'Empereur fait connaître à S. M. qu'il a remporté la victoire la plus compiette sur l'armée russe prussienne , commandée en personne par TKmpereur Alexandre et le roi de Prusie ; qu'on a tiré plus d« cent cinquante mille coupi de canon; que les troupes s'y «ont couvertes de gloire, et que malgré l'immense infériorité de cavaltrie qu'avait l'armée françuse, bonne volonté et le courage naturels aux Français ont suppléé à tout. ¥ *éj L'ennemi était vivement poursuivi. Aucun maréchal , aucune personne composant la maison de l'Empereur n'a été tué ni blessé. Je S mai, S. M. l'Impératrice-Eeine et Régente a reçu les nouvelles suivantes de l'armée ; Les combats de "Weissenfels et de Liitzen n'étaient que le prélude d'< ve'nemens de la plus haute importante. L'empereur Alexandre et le roi de Prusse qui .étaient arrivés à Dresde avec toutes leurs forces dans les derniers jours d'avril , apprenant *jue l'armée française avait débouché de la Thuringe , adoptèrent le plan de lui livrer bataille dans les plaines de Liitzen , et se mirent en marche pour en occuper la position; mais ils furent prévenus par la rapidité des mouvemens de l'armée française ; ils persisterent cependant dans leurs projets, et résolurent d'attaquer l'armée pour ia déposter des positions qu'elle avoit prises. La position de l'armce française au 2 mai , à neuf heures du matin , était la suivante: La gauche de l'armée s'appuyait à l'Elster; elle était fbimée par le vice-roi, ayant sous ses ordres les 5.e et 11.e corps. Le centre était commande par le prince de la Moscowa , au village de K«.ïa. L'Empereur avec la jeune et la vieille garde était à Lù'ztn. Le duc de Raguse était au d< fi.ié rie Poserna, et formait la droite avec ses trois di visions. • JEnfîn lt général Bertrand, commandant Je 4.e corps, marchait pour se rendre à es. d< filé. L'ennemi débouchait et passait l'Elster aux ponts de Zwenkau, Pcgau et Z itz. S. M. ayant l'espérance de le prevenir dans son mouvement , et pensant qu'il ne pourrait attaquer que le 3, ordonna au général Lauriston , dont le corps formait l'extremité de la gauche, de se porter sur Leipsiclc , afin de déconcerter les projets de l'ennemi et de placer 'armée française, pour la journée du 3, dans une po-lition toute différente de celle où les ennemis avaient compte la trouver et c,ù elle était etïfctivement le 2, 11 de porter avnsi de la Confusion et du désordre dans leurs colonnes. A 9 heure* du matin, S. M. ayant entendu une canrnnade du cèîé de Leipsict , s'y porta au galop. L'ennemi défendait le petit village de Listenau et le poM en avant de L .psiclc ; S. M. n'attendait que le moment où ces -deinteres positions seraient enlevées , pour mettre en mouvement toute son armée dans cette direction , la faire pivoter sur LeipsicJr, passer sur la droite de 1 Elster, et prendre l'ennemi à revers; mais à 10 heures, l'armée enn.mie déboucha vers Ka-ïa sur plusieurs colonnes d'une noire profondeur; i'h«-rison en était -obscurci. L'ennemi présentait des forces 8-ii paraissaient immenses: l'Empereur fit sur-le-champ les dispositions. Le vice-roi reçut l'ordre de se porter iur .la gauche du prince de la Moscowa , mais il lui fallait 3 heures pour .exécuter ce mouvement. Le prin-5 de la Mo*c.wa prit les arme«, et avec ses cinq dirons soutint Je combat, qui -au bout d'une demUeti- re devint terrible. S. M. se porta elle-même â la ti te de la garde derrière le «entre de l'armée , soutenant la droite du prince de la Moscowa. Lé duc de Raguse, avec set trois divisions, occupait l'extrême droits. Le général Bertrand eut ordre de déboucher sur le» derrières de l'armée ennemie, au moment où la Jignest trouverait le plus fortement engagée. La fortune se plut à couronner du plus brillant succès toutes ces dispositions. L'ennemi , qui paraissait certain de la réussite de json entreprise, marchait ponr déborder notre droite et g», gner le chemin de Weissenfels. JLe général Compans, général de bataille du premier mérite , à la tête de la i.ere division du duc de Raguse, l'arrêta tout court* Les régimens de marine soutinrent plusieurs charges avec sangefroid, et couvrirent le champ Je bataille de l'élite de la cavalerie ennemie. Mais les grands efforts d'infanterie, d'artillerie et de cavalerie, étaient sur le centre. Quatre des cinq divisions du prince de la Moscowa étaient déjà engagées. Le village de K-i*a fut pris et repris plusieurs fois. Ce village était .reste au .pouvoir de l'ennemi : le comte de Lobiu dirigea le .g« néral Ricard pour reprendre le village; il fut repris, La bataille embrassait une ligne de deux lieuet coi-vertes de feu, de fumée et de tourbillons e poussière. Le prince de la Mosi-owa , le général Sou ha m , le général Girard, étaient partout, faisaient face à t «ut, Blessé de plusieurs balles, le général Girard voulut rester sur le champ de bataille. Il d clara vouloir roaarir en commandant et dirigeant ses troupes, puisque le moment était arrivé pour tous les Français qui avaient du coeur , de vaincre oa .de périr. Cependant, on commençait .à appercevoir dans le lointain 1a poussière et les premiers feux du corps du général Bertrand. Au même moment le vice-roi .so~ trait en ligne sur la gauche, et le duc de Tarente attaquait la reserve de J'ennemi, et abordait au v.ilJage où l'ennemi appuyait sa droite. Dans -ce moment, JVrnumi redoubla ses ctfoits sur le xentre ; le village de Kaïa fut emporté de nouveau ; notre centre fléchit ; quelques bataillons se débanderont i mais cette valeureuse jeunesse à Ja vue de l'Em.pereur, se rallia en criant VJ* ve l'Empereur J S. M. j gea que le mom.nt de crise qui decide du gain ou de la perte des bataille» était arrive ; il n'y avait plus un moment à perdre. L'Empereur ordonna au duc de Trévise de se porter avec seize bataillons de la jeune garde au village de K,ïa , de donner tête .baissée, de culbuter J'ennemi, de reprendre le village, et de faire main bisse sur tout ce qui s'y trouvait. Au même moment, S. M. ordonna a son aide-de-camp le généralDrouot, officier d'artillerie de la plus grande-distinction,de réun.r une batterie de io p.ec s, et d. la placer en avant de la vieille g,rde qui fut dispos e en échelons comme quatre redoutes, ponr soutenir le centre , toute notre cavalerie rangée en bataille derriere. Les généraux Dulauloy , Drouot et Devaux partirent au galop avec leurs fo bouches à feu placées -en -un même .groupe. Le feu devint épouvantable. L'ennemi fléchit de tous côté«. Ce ■foc de T ré v i se emporta sans coup férir Je village do la * l'ennemi, et continua à se porter en avant en battant Ja charge. Cavalerie, infar tene , ar-«iJiene de l'ennemi , tout se mit en retraue. Le général Bonnet, commandant une division du duc de Raguse, reçut ordre de fai,e un mouvement par •a gauche sur Kaïa, pour appuyer les succès du centre. Il soutint plusieurs cfcarges de cavalerie dans lesquelles l'snnemi éprouva de grandes pertes. Cependant Je général comte Bertrand s'avançait et entrait en ligne. C est envain que la cavalerie ennemie caracoJa autour de ses quarn* ; sa marche n en tut pas ralentie. Pour le rejoindre plus prom^ument l'Empereur ordonna un changement de uirection en pivotant sur Kaïa. Toute Ja droite fit un changement de front, la droite en avant. L'ennemi ne fit plus que fuir, nous Je poursuivîmes une lieue et demie. Nous arrivâmes bientôt sur la hauteur que l'empereur Alexandre, et le roi de Prusse «t la famille de Brandebourg y occupaient pendant la bataille; un officier prisonnier qui se trouvait là, nous apprit eette circonstance. Nous avons fait plusieurs milliers de prisonniers» Le nombre n'a pu en être plus considérable, vu l'infériorité de aotre cavalerie , cl le désir que l'Empereur avait montré de l'épargner. Au commencement de la bataille , l'Ensperear avait dit aux troupes: C'est une tett/tille d'Egypte. Une hionne infanterie stutenue par l'artillerie doit savoir se suffire. Le général Gourvc, chef d'état-major du prince de la Moscowa a été tué, mort digne d'un si bon soldati Notre perte se- monte à 10,000 tués ou blessés. Celle de l'ennemi peut être évaluée de 25 à 30,000 hommes. La garde royale de Prusse a été detruite. Les gardes de l'Empereur de Russie ont considérablement souffert: les dieux divisions de dix ngimens de cuirassiers russes «nt cté écrasées. S.M. ne saurait trop faire l'cjoge de la bonne volonté, du courage et de l'intrépidité de l'armie. Nos jeunes soldats ne considéraient pas le danger. Ils ont dans cette circonstance relevé teute la noblesse du sang français. L'état-major-général , dans ta relation, fera connaître les belles actions qui ©nt illustré cette brillante journée, qui, comme un coup de tonnerre, a pulvérisé les chimériques espérances et tous les calculs de destruction et de démembrement de l'Empire. Les trames ténébreuses ourdie» par le cabinet de Saint-James pendant tout un hiver, se trouvent en un instant dénouées comme le noeud gordien par l'cpée d'Alexandre. Le prince de Hesse-Hombourg a été tué. Les prisonnier« disent que le jeune prmee royal de Prusse a été blessé, et que le prince de Mecklenfxxurg-Strelitz a été taé. L'infanterie de la vieille garde dont six bataillons étaient seulement arrivés, a soutenu' par sa présence l'affaire avec ce sang-froid qui Ja Caractérise. Elle n"« pas tiré un coup de fusil. La moitié de l'armée n'a pas donne, car les quatre divisions, du corps du générai Lauriston n'ont fait qu'occuper Leipsicfc ; les trois divisions du duc de Reggio étaient encore à deux journées du champ de bataille;le comts Bertrand n'a donné qu' avec line de ses divisions, et si légèrement , qu'elle n'a pas perdu 50 hommes; ses seconde et troisième divisions n'ont pas donné. La seconde division de la jeune garde , commandée par le général Barrois était encore à cinq journées; il en est de même da Ja moitié de la vieille garde, commandée par le général Decouz qui n'était encore qu'à Erfurt : des batteries de réserve formant plus de 100 bouches à feu n'avaient pas rejoint et elles sont encore en marche depuis Ma/en es jusqu'à Erfurt ; le corps du duc de Bdlune était aussi à trois jours du champ de bataille. Le corps de cavalerie du gén rai Sebastiani, avec les trois divisions du prince d'Eck» mii!h étaient du côté du Bas- Elbe. L'armée alliée , forte de 150 à >.00, 00® hommes, commandée par les deux souverains, ayant un grand nombre de princes de la maison de Prusse à sa tête , a donc été défaite et mise en déroute par moins de la moitié de l'armée française Les ambulances et le ebarojr de bataille offraient le spectacle le plus touchant : les jeunes soldats, à 1 a vue de l'Empereur, faisaient trêve à leur douleur en criant vive l'Empereur. Il y a vingt ans, a dit l'Empereur. que je commande des armées françaises-, je n'ai vas encore va autant de bravoure et de dévove~ ment. L'Europe serait enfin tranquille si les souveraioset les ministres qui dirigent leur cabinet pouvaient avoir été présens sur ce champ de bataiile. Us renonceraient à l'espérance de faire rétrograder l'étoile de la France; ils verraient que les conseillers qui veulsat démembrer l'Empire français et humilier l'Empereur, préparent la perte de leurs souverains. le 10 mai. Le Meniteur de ce jour renferae de nouveau de'-j tails sur la bataille du 2. On les verra dans le prochain1 N.o. L'armée poursuivoit ses succès. Le quartier gént ral de l'Empereur étoit le 4. à Borna, d'où l'Empereur d* Russie et le Roi de Prusse venoient de se retirer. L'en* nemi se reportoit sur Dresde dans le plus grand désof* dre et par toutes les mutes. LAYBACH, DE i'iMPlUMliUÈ PW ©OVJVERNEMEHï.