TELEGRAPHE OFFICIEL. Laybach y dimanche 8. novembre 1812. EXTERIEUR» ANGLETERRE. Londres , 19. octobre. Nou avons eu des nouvelles de Pétersbourg du 27 du iBois passé, de Berlin sôùs la même date, et de Gotten-kourg du ir de ce mois. La nouvelle de l'occupation de Moscou par l'ennemi a produit à Pétersbourg une très pe-nible sensation. Une députation des négocians de cette ville se présenta aussitôt à l'Empereur pour obtenir laper-fission de rembarquer une portion des propriétés commerciales qui se trouvoient en danger par les succès de l'ennemi : Le gouvernement répondit qu'il ne regnoit encore accun sujet de crainte, néanmoins qu'il seroit donné percussion d'exporter de nouveau ies marchandises importées, et que les droits qui avoient été payés seroient remboursés. Par suite de cette nouvelle, le change a essuyé une baisse considérable , et le fret a augmenté de 3 liv. ster. par tonneau. On avoit déjà embarqué 26,375 tonneaux de chanvre, 3,820 tonneaux de lin et 10,165 tonneaux de suif; le tout se trouvoit sur 254 bâtimens étrangers. On va présenter au parlement des pétitions sans nombre peur demander la paix. Une assemblée nombreuse , et respectable des amis de la paix a eu lieu , il n'y a pas long-temps à Loughborough. M. Strutt , écuyer, occupoit le fauleuil de président , et on y a adopté plusieurs résolutions importantes. Une autre assemblée a été tenu à Derby; les résolutions qui y ont été prises sont fortes, mais modérées. — Le général "Weattey est mort en Espagne d'une fièvre putride. U a servi dans les gardes pendant 22 ans. ( lion» Univers. ) du lî octobre. La gazette de samedi soir contient des dépêches du lord "Wellington, avec les détails des progrés lents du siè-g? de Burg«s. Cette bicoque a déjà occupé notre armée depuis le 19 septembre jusqu'au 5 de ce mois, et elle a occasionné de notre côté une perte de 1000 honmes tués ou blessés. Nous avons reçu à ce sujet, d'un officier de l'armée, des communications très intéressantes, contenues dans là lettre suivante : „ Je profite du départ du courrier qui attend en ce »ornent les dépêches du quartier-général pour les porter en Angleterre. „ Je suis fâché d'avoir à vous apprendre que nous ne nous sommes pas encore emparés de cette place ( le château de Burgos ) ; l'ennemi continue de la défendre avec la plus grande opiniâtreté. „ Nous avons fait jouer deux mines, dont l'explosion a ouvert des brèches considérables à la muraille extérieure des fortifications du château. Ces affaires, vivement disputées, nous ont fait éprouver des pertes considérables, qui sont tombées principalement sur le 24.e régiment et sur les Portugais. „ La résistance que nous éprouvons ici est certainement plus grand* q»'-" ne s';- étoit attendu , et je crains bien qu'il ne .fïous faille encore faire de nouveaux sacrifices pour obtenir la possession de cette place, dont notre commandant ce chef est déterminé à s'emparer avant d'entreprendre d'autres opérations. On croit en effet que la présente campagne se terminera par la réduction de cette forteresse, dont l'occupation est importante, et qu'alors l'armée ènlrera en quartiers d'hiver permanent ; elle a îe plus grand besoin de repos, le service fatiguant qu'elle a fait depuis la bataille de Salamanque ayant mis un grand nombre d'hommes à l'hôpital ; ce seroit en outre une tâche bien pénible pour moi que d'être obligé d'énumérer ceux que la fatigue a fait périr. Vous auriez peine , mon cher ami , à vous figurer les fatigues qu'une armée éprouve en faisant une longue marche dans ce pays et dans cette saison. Les routes, de tout temps négligées, sont en plusieurs endroits dans un état déplorable. Toutes ces causes contribueront à mettre fin à toute autre opération importante pendant l'hiver, comme elles s'opposeront à toute entreprise de la part de l'ennemi . j, Dieu' «uî sait quaruî finira cette lutte ; mais s'il faut en juger par l'opiniâtreté avec laquelle l'ennemi défend cette place , il ne paroît pas du tout qu'il songe k évacuer ce pays, et je crains beaucoup qu'une campagne ne reproduise le même système de guerre, et ne nous offre pas d'autre avantage réel avec des pertes aussi sensibles. „ ( The Statesman. ) - La malle de Lisbonne ne nous a pas apporté des nouvelles plus récentes que celles qui ont été reçues par la voie de la Corogne. Le général Hill étoit, le t.er octobre, à Oropssa. Ce général se trouvoit, le 21 septembre, à Talavera de la Reyna. Les feuilles de Lisbonne contiennent quelques extraits de journaux relatifs aux1 derniers mou-vemens de l'armée de Balleisteros, qui avoit fait inutilement tout ce qui dépendoit de lui pour harceler le maréchal Soult dans sa marche. Nous apprenous avec peine que le général Maitlani étant resté renfermé dans Alicante , les corps aux ordres des généraux Hill, Sterret , Cook et Balleisteros, ne peuvent rien entreprendre d'important , et ne le pourroient même pas quand lord Wellington courroit du nord au midi pour en prendre le commandement. Le résultat de cette inaction a été la jonction de Soult avec l'armée du centre* et celle de Valence à /umilia, sans aucune difficulté. Par les dernières dépêchés de lord "Wellington, en date du 5 octobre, devant Burgos, on voit qu'il n'étoit pas encore instruit de la jonction des armées françaises, et qu'il étoit très arriéré dans sa correspondance avec le général Hill et le géniral Mainland. (Stat.) . RUSSIE. Pétersbourg , 26 août. L'ukase en date du 4 ( 16 août) signé de la main de S. M. l'Empereur, et adressé au sénat dirigeant, contient ce qui suit : „ La paix si desirée avec l'Angleterre a été renouvelée. Nous nous hâtons de faire part au pnblic de cet événement qui cause une égale satisfaction aux deux partis, à nos fidèles sujets aussi bien qu'à l'Angleterre elle-même. Nous regrettons vivement que le commerce ait souffert une aussi longue interruption , et nous ne pérdrons par un moment pour rétablir les rapports commerciaux. En conséquence , guidé par notre bienveillance envers nos sujets, et notre zèle pour le bien général, nous ordonnons, sans attendre la ratification de cette paix, afin que la saison favorable à la navigation ne s'écoule pas sans qu'on puisse en profiter , qu'a compter d'aujnurd'hui tous nos ports de la Baltique, de la mer Blanehe, de la mer Noire et de la mer d'Azof soient ouverts aux vaisseaux anglais, et que le commerce entre notre Empire et le royaume d'Angleterre recommence avec toute la sûrete possible jr suivant les anciens réglemens. ,, ( Jour, de l'Empire ) EMPIRE D'AUTRICHE. vienne , 11 ottobre, Quoique la levée de la capitation ait fait quelque sensation dans le principe, cependant on voit que si la cour veut persister dans le système de ne point faire de nouveaux emprunts, elle n'a pas d'autre moyen que d'aug-. menter les impôts. Dans le fart t, c'est à l'ancien système d'ouvrir constamment de nouveaux emprunts, que l'on doit attribuer une grande partie des maux que notre monarche a souffert. Les dettes de l'état se sont tellement accumulées, que les intérêts engloutissoient la plus grande partie des revenus. Ceux-ci ne suffisant plus pour faire face aux dépenses, on fut obligé de recourir à l'augmentation du papier-monnaie, ce qui a plus nui à l'Etat età son crédit que des impôts qui eussent été encore une fois aussi considérables. Mais nous sommes maintenant, grâce à Dieu , à la fin de eette crise, car le cours continue de s'améliorer, et la patente des finances du 20 février 1S11 , est maintenant, malgré toutes les oppositions qu'elle a éprouvées, établie également en Hongrie. ( MoniU Univers, ) HONGRIE. Osen i 4 octobre. Les vendanges commenceront ici demain ; elles promettent une récolte beaucoup plus abondante que cclle de l'année dernière, et le vin sera de meilleure qualité qu'on ne l'avoit espéré d'abord. Nous avons eu, depuis plusieurs jtours, un assez beau temps, accompagné d'une température fort douce* ( Jour, de l'Empire- } PRUSSE. Berlin, 10. ottobre» M. le major de Wrangelaide-de-camp de S, M., est axriyé ici hier soir, li a apporté la nouvelle d'une victoire éclatante que le corps d'armée prussien a remportée en Courlan de. La garnison de Riga ayant été, depuis le 19 septembre, renforcée de 20 à 30 , 000 hommes, le lieutenant-général d'Essen, gouverneur de cette place, résolut de surprendre le corps prussien, qui occupoit, en trois divisions separées les unes des autres par des marais impénétrables, un circuit de neuf milles d'Allemagne. Le 26 les Russes menacèrent le poste de Tamozna. repoussèrent les gardes du camp du colonel de Horn, et marchèrent avec des forces considérables contre le général d'Yorclc. Cet tfficier-général, qui avoit fait une reconnois-sance sur la grande route deMittau à Riga, se determina à abandonner le poste d'Olai , à se reunir au colonel de Horn , et à se porter sur EJcau. A peine cette jonction étoit-elle opérée, que l'ennemi arriva le 27 avec des forces supérieures. Il étoit évident que son projet étoit de s'emparer du parc d'artillerie de siège rassemblé à Ruhenthal, et d'obliger à renoncer, au moins pour l'instant , au siège de Riga. Le général d'YorcS: se replia sur Banske , et marcha le z8 derrière l'Aa jusqu'à Ruhenthal, pour défendre le parc. Le 29 au matin, la biigade du général de Kleist étant arrivée à Ruhenthal , le général d'Yorcfc étoit sur le point de rependre l'offensive lorsqu'il apprit que les Russes pas-soient l'Aa, non loin de Graventhal. U envoya l'aile gauche du général de Kleist sur la rive gauche de l'Aa, ou l'avant-garde , aux ordres du colonel de Jeanneret , avoit déjà commencé l'attaque avec succès. De ce moment , i! s'eng3gea un combat acharné. Les Russes furent repoussés et contraints de repasser l'Aa, avec perte de 5000 prisonniers. Le 30 on poursuivit l'ennemi sur les deux rives de l'Aa: on l'atteignit près de Schlockhoff, où on lui livra bataille; il fut chassé de sa position. Le 3.e régiment de chasseurs russes et un bataillon du 25-e mirent bas les armes devant le j.e régiment de hussards prussiens. Le i.er octobre, les Russes furent encore repoussés, et la presque totalité du regiment ds dragons et des Cosaques de Finlandie fut sabrée. Les Russes decampérent pendant la nuit, et se retirèrent sur Péterhof et Olai» Le 2 , on se remit à leur poursuite; mais ils se hâtèrent de rentrer dans Riga. On leur a pris une vingtaine de Cosaques et quelque centaines de traineurs. Quoique ces avantages n'aient pas été remportés sans perte du côté des Prussiens, cependant elle n'est pas en proportion avec celle de l'ennemi, que l'on peut sans exagération évaluer à 4 ou 5000 hommes. Oa lui a fait 50°? prisonniers et pris un canon. Tels sont les résultats des combats que les troupi prussieunes ont livrés du 27 septembre au 2 octobre, au moyen desquels elles sont parvenues, non seulement à sauver le parc d'artillerie distiné au siège de Riga , mais aussi à maintenir et raffermir toute l'aile gauche de l'armée alliée dans sa position importante. Les troupes prussiennes sont rentrées dans la capita de la Courlande et dans toutes les positions qu'elles oc cupoient précédemment. On jugera de Importance de cette victoire lorsqu'on saura que ce gouverneur russe séto-i* ^pressé d'accourir de Riga à Mi ti au , pour réorganiser un« ,rovince qu'il regardoit déjà comme reconquise. ( Jour, de l'Emp. ) DANEMARCK. » Copenhague, 7 ottcbbrs. Huit vaisseaux russes partis d'Archangel pour Péters-jourg, ont essuyé une terrible tempête. Le vaisseau ami-aï a perdu tous ses perroquets , et un vaisseau de ligne , coulé. Voici les noms des officiers commandans : Grown , mirai, commandant en chef; Klokatchof, contre-amiral, jtuxieme eommandant; et Scott, Commodore, troisième [(Uiimandant. ( Mon. Univers. ) GRAND-DUCHE DE VARSOVIE Varsovie i 12 octobre. Suivaut des lettres particulières de Moscou, les trou-i»S frauçaises y construisent des baraques qui seront terminées dans quinze jours. XJn siècle pourra à peine réparer : dommage que l'incendie de Moscou a fait à cette ville t à la Russie. ( Joum. de /'Empire ) INTÉRIEUR. EMPIRE FRANÇAIS. Hambourg le 17 octobre. Nous venons de recevoir de nouveaux détails sur la latastrophe éprouvée par les anglais à l'île de Rttgen. Le n au soir, on apperçut assez près de terre, points de "Wittau, un convoi de 22 voiles, parmi les quelles M remarquoit une frégate et un brick portant flamme. On se met toit déjà en défrnse , qoand des coups de anon de détresse firent connoître l'imminence de péril [ue couroit ce convoi, échoué en entier. Lorsque le jour parut , la frégate et cinq transports :toie«t parvenus à se remettre à flot. Le brick et huit toiles marchandes étoient en feu. L'ennemi lui-même Paroit allumé. Les huit autres bâtimens trop près de terre, ont été protégés par l'artillerie de la côte. On travaille à leur ^chargement et on ne désespere point d'en sauver égale-nent les corps. Ces prises sont chargées de denrées fusses, Les pri-onniers estiment la perte de l'ennemi à plus de deux aillions. Ce convoi faisoit partie d'une flotte beaucoup plus »nsidérable qui a été dispersée. Le eorsaire le compire Matthieu , armée à Rastok , est >arvenu à s'emparer d'un bâtiment chargé de . sucre et de îafé , et l'à heureusement rameaé à arnemunde. ( Moniteur U,v iver. ) Paris, le 2 7 octchre. 23** Bulletin de la Grande armée. Moscou y te 9 octobre 1&12. L'avant-garde, commandée par le roi de Naples, est ,Ur la Nara ; à 20 lieues de Moscou. L'armée ennemie est »ur Kalouga. Des escarmouches ont lieu tous les jours. Le roi de Naples a eu dans toutes l'avantage et a toujours chassé l'ennemi de ses positions. Les Cosaques rôdent nos flancs. Une patrouille de 150 dragons de la garde commandée par le major Marthod est v tombée dans une embuscade de Cosaques entre le chemin de Moscou et de Kalouga. Les dragons en ont sabré 300, se sont fait jour, mais ils ont eu vingt hommes restés susr le champ de bataille qui ont été pris, parmi lesquels le major blessé grièvement. La duc d'EIchingen est à Baghorodock . L'avant-garde du Vice-roi est à Xroitsa sur la route de Dmitrow. Les drapeaux pris par les russes sur les turcs dans différentes guerres ; et plusieurs choses curieuses trouvés dans 1? Kremlin, sont partis pour Paris. On a trouvé ene madone enrichie de diamans. On l'a aussi envoyé à Paris. (On joint ici la statistique de Moscou, que l'on a trouvé dans les papiers de la police. } Il paroit que Rastopchin est aliéné. A Varonovo il a mis le feu à son château et y a laissé l'écrit suivant attaché à un poteau : ,, J'ai embelli pendant 8 ans cette ,, campagne, j'y ai vécu heureux au sein de ma famille. „ Les habitans de cette terre, au nombre de 1720, la „ quittent à votre approche (i) , et moi je mets le feu à ,, ma maison pour qu'elle ne soit pas souillée par vo-,, tre présence. Français, je vous ai abandonné mes deux „ maisons de Moscou avec un mobilier d'un demi-million ,, de roubles. Ici, vous ne trouverez que des cendres. (2) » Signe comte feder Rastopchin. (1) Il sont retournés. (2) Effectivement il a mis lui-même le feu & sa maison de campagne, mais cet exemple n'a pas eu d'imitateurs^ Toutes les maisons des environs de Moscou sont intactes. le 29 septembre 1812 à Voronovo, Le palais du prince Kurakin est un de ceux qu'on est parvenu à sauver de l'incendie. Le général comte Nansou. ty y est logé. On est parvenu avec beaucoup de peine à tirer des hôpitaux et des maisons incendiés une partie des malades russes. Il reste encore environ 4,000 de ces malheureux-Le nombre de ceux qui ont péri dans l'incendie est extrêmement considérable. Il fait depuis huit jours da soleil et plus chaud qu'à Paris dans cette saison. On ne s'apperçoit pas qu'on soit dans le Nord., Le dus de Reggio, qui est à \Pilna , est entièrement rétabli. Le général en chèf ennemi Bagration est mort de» blessures qu'il a reçues à la battaille de la Moskowa. L'armée russe désavoue l'incendie de Moscou. Les auteurs de cet attentat sont en horreur aux russes. Ils-regardent Rastopchin comme une espèce de Marat. H a pu se consoler de la société du commissaire anglais Vilson. L'état-major fait imprimer les détails du combat de Smolensk et de la bataille de laMoscoway et fera connoi® tre ceux qui se sont distingués. On vient d'armer le Kremlin de 3,0 pièces de canots et l'on a »onstruit des flèches à tous les ^rentrants, U for- «e une forteresse. Les fours et les magasins y sont è-Ublis. Moniteur XJniv» Du 30 octobre, La commission militare établie pour juger les individus qui ont tenté d'exciter un soulèvement à Paris dans la journée du 23. octobre a condamné les nommés Malet, Lahorie , Guidai, ex-généraux de brigade, Rabbe colonel, Soulier chef de bataillon, Steenhouwer, Bo»derieux et Piquerel capitaines, Sessart , Lefebre , Régnier et Beaumont lieutenans, Rateau caporal, et Bouheiampe prisonniers d'état à la peine de mort, le premier en réparation de crime, contre la sûreté intérieure de l'état, par un attentat dont le but étoit de détruire le gouvernement et l'ordre de successìbili té au trône , et d'exciter les citoyens ou habitans à s'armer contre l'autorité impériale, et I