TELEGRAPHE OFFICIEL. EXTERIEUR. ANGLETERRE. Londres, 14 décembre. — Le Zéphyr y venant de Saint-Ander, a apporté au ouvernement des dépêches de l'amiral Popham. On dit e le général Caffarelli, qui a remplacé Marmont dans commandement de l'armée de Portugal, a pris le chemin > la Fiance avec toutes les forces sous ses ordres. En jmb'.nant ce mouvement avec les événemens qui ont lieu 2, 500 milles, les spéculateurs politiques y trouveront i quoi occuper leur curigsité (1). CHAMBRE DES LORDS. Séance du 18 décembre. ,, L'ordre du jour ayant été lu, pour prendre en côn-dération le message du prince régent, le message a été lu. Le comte de Liverpool prend la parole pour proposer une dresse en réponse au message de S. A. R. i mais avant 'eatamer ce sujet, il croit nécessaire d'attirer l'atten-ion de la chambre sur les circonstances qui ont donné lieu cette démarche , et de rappeler des événemens auxquels ieu de monde s'attendoit , et qui ont l'influence la plus mportante sur l'état de l'Europe. La France a fait contre Russie des efforts qu'elle n'avoit jamais faits contre au-une autre puissance. L'Empereur est entré en Russie avec ne armée de j6o , 000 hommes y compris 60 , 000 hommes de cavalerie, dans u.p moment où, par plusieurs cir-onstances , parmi lesquelles étoit le délai de la pacification ntre les Russes et les Turcs , qui occupoit une grande jortion des forces russes dans une partie éloignée de l'Em-re , l'armée russe étoit inférieure en nombre à l'armée française. Il n'y a pas d'exemple dans les guerres modernes d'un sacrifice aussi grand, aussi magnanime que celui de brûler Moscou , afin qu'il ne pèt offrir à l'ennemi ses quartier, ni devenir pour lui une place d'armes. Les sacrifices ne se bornerent pas à la seule ville de Moscou j mille liages furent détruits à l'approche de l'ennemi. Dans toutes les invasions par les Français, le peuple n'étoit pour rien ; mais en Russie il a pris part à tout. Au mi-ieu de tant de sacrifices et dans une pareille lutte, il est évident que beaucoup d'individus sont tombés dans la misere. Pour contribuer, en quelque sorte, au soulagement eette misere, on eut recours à la générosité des Bre- Laybach, jeudi 7 janvier ï8l3- tons, qui fut encore excitée par la considération des circonstances. Pourquoi la France a-t-elle envahi la Russie ? parce que la Russie n'a pas voulu adhérer au système continental j parce qu'elle n'a pas voulu consentir à exclure de ses ports les productions de l'industrie anglaise , ni les articles de son commerce. La Grande - Bretagne a donc été attaquée par la voie de la Russie ; et en examinant la questiofi seulement sous le point de vue mercantile , le plus grand avantage a résulté des succès des Russes, pour nos intérêts commerciaux. N'est ce rien que d'avoir le marché de 36,000,000 habitans? La grande masse d'intérêts , liés avec nos colonies, a eu déjà l'avaa-tage de voir hausser le prix de toutes les productions coloniales ; et nos manufactures n'ont pas été moins favorisées par les demandes redoublées des productions d'industrie. Toutes les branches du commerce ont reçu une nouvelle vie par les succès des Russes. Mais pour revenir h la question, n'est-il pas important de montrer au moins une disposition â soulager les malheurs du peuple russe, pour cimenter par-lÀ l'union des deux puissances ? L'union de la Russie et de la Grande-Bretagne lie leurs intérêts réciproques , comme elle lie les intérêts de l'Europe. Les Français, en envahissant la Russie, ont inspiré par les cruautés (2) qu'ils ont commises et par la destruction sacrilège des édifices sacrés, une haine qui subsistera parmi les Russes actuellement existans. S a seigneurie a conclu en proposant l'adresse en question , et en disant que la iomme proposée pour être accordée étoit 200,000 livres sterling. ( Moniteur, ) INTÉRIEUR. EMPIRE Paris, FRANÇAIS. (1) Non - seulement on ne retire aucunes troupes d'Espagne , mais 20, 000 hommes, 6000 chevaux et 600 chirriots qui existaient dans les u.e et 2.e divisions militaires, viennent de recevoir l'ordre de renforcer les armées de Portugal du centre et du midi d'Espagne, un convoi de 10 millions vient d'être envoyé pour aligner Ja solde. Si vous croyez aux événemens passés à 2500 milles de vous, tels que les rapportent les gazettes de Pétersbourg, vous êtes de grandes dupes! Au palais des Tuileries le 20 décembre 1812. NAPOLÉON ; Empereur des Français, Roi d'Italie, Protecteur de la Confédération du Rhin, Médiateur de la Confédération Suisse , etc. etc. etc. Sur le rapport de notre ministre de la marine, Considérant que le conseil de guerre, convoqué à Toulon, en vertu de notre decret du 2 juillet 1812, pour (2) Il faut au moins être conséquents. La gazette de Pétersbourg dit que ce sont les Français qui ont mis le feu à Moscou et aux mille villages qui Se trouvoient sur la route j et dès lors elle a raison de taxer les Français de cruauté et de barbarie; mais ce n'est pas le langage que vous tenez dans ce message. Vous dites que ce sont les Russes eux-mêmes qui ont incendié Moscou et les villages de la route: quelle plus grande cruauté restoit-il U commettre aux Français? les édifices sacrés ne faisoient-ils pas partie des villes et des villages que vous dites que les Russes ont brûlés? On peut évaluer le tort que la Russie s'est fait, en dévastant son pays, au moins à 3 milliards. L'Angleterre lui donne 5 millions ! •juger le capitaine de vaisseau, Montfott, ci-devant commandant une de nos divisions navales, a, par jugement du 25 septembre dernier , déclaré cet officier incapable de commander, Nous avons décrété et décrétons ce qui suit: Art. i.er. Le sieur Montfort ( Francois-Gilles ), cessera d'être porté sur les états de notre marine. 2. Notre ministre de la marine est chargé de l'exe-ctition du présent decreti Signé NAPOLEON. Par l'Empereur, Le ministre secrétaire d'Etat, par interim> Signé, le duc de Cadore. far is ì 24 decembre, Pièces et déclarations rélatives à l'affaire de M. le Comte Frochot. N.* I. Déclaration de ceux des faits qui se sont passés à 2'hôtel-de-ville, dans ia matinée du 29 octobre i$i2, et ■qui sont à ma connaissance personnelle. U étoit environ huit heures un quart. Je revenois de No-gent j à cheval, au pas, dans le faubourg St. Antoine, •lorsqu'étant près de l'hospice des Orphelins , je vis venir, sur un de mes chevaux de voiture , le nommé Francard mon homme d'écurie qui m'apportoit un billet. Ce billet étoit au crayon ; je reconnus malgré cela •qu'il étoit de 1a main de M. Villemsens, mon ami depuis vingt ans , et chef de la i.re division de la préfecture . J'y lus: On attend M. le préfet. Au-dessous étoient trois mots dont le premier paraissoit barbouillé ou eflacé .; les deux autres me parurent être ceux-ci, fecit imperator , ce qui ne présentoit aucun sens clair. Quoiqu'il en fâr , je hâtai ma marche , mais cherchant toujours de moment à autre à déchiffrer le mot illisible, j'y avois renoncé, îe billet m'étoit même échappé des mains j je le fis ramasser ; et l'examinant de nouveau , je lus enfin j fait Imperator, îl est inutile de parler de mon saisissement et de mon «ffroi ; je me mis à venir avec la plus grande vitesse. En tournant le coin des rues de la Tixeranderie et du Mouton j je vis de la frroupe et beaucoup de peuple sur la place au devant de l'hôtel-de-ville. Cette vue me confirma ce que le billet m'avoit donné à entendre. En mettant pied à terre dans ma cour , j'y trouvai M. Ville msens pâle e,t consterné. Il me répéta ce que son billet m'avoit dit; il m'informa de plus que îe ministre de la pol ice étoit venu me demander, et que le commandant de la troupe stationnée sur la place avoit ordre d'arrêter M. Lapierre , l'un des employés du bureau militaire. M. Lapierre est uns très ancien employé du département; il s'y est trouvé aux époques les plus critiques de la révolusion, et toujours dans le bureau chargé de réquisitions. Soit par la nature du service qo'il a été chargé d'y faire, soit pour toute autre cause, il est de fait qu'il a conservé assez mal à propos, je crois, la réputation de ee qu'on appelle jacobin. Ces deux circonstances qui m'étoient données comme certaines, la première que S. Exc. le ministre de Ja police étoit venu à J fcôtel-de-ville, Ja secoiv'e ni;'il y a roi' ordre d'arrêter les individus réputés jacobins ajoutèrent â ma croyance de la nouvelle principale , et je ne mis plus en doute que le malheur épouvantable qui sembloit être la cause de tout ce que je voyois et entendois, ne fut réellement arrivé. Bouleversé comme je devois l'être avec une telle persuasion, je montai chez m pi. Le commandant de iaHfroupe y arriva peu après avec d'autres officiers que je crus reconnoitre pour un secrétaire ou employé des bureaux de M. le Comte Hullin , mais que j'ai depuis su être l'officier payeur ou quartier maitre de la 10.e cohorte. Quant au commandant, je îe reconnus bien aussi pour appartenir à l'une des cohartes de la division, l'ayant vu plusieurs fois chez M. le comte Hullin» lors des séances du conseil d'administration de ces cohortes. Après m'avoir répété et confirmé ia fatale nouvelle qui étoit répandue tout autour de moi , ces officiers m'invitèrent à passer dans mon cabinet. Je Jes y conduisis en traversant la salle dite des Fastes et le haut de la grande salle. Lorsque nous fumes arrivés dans mon cabinet, le commandant s'assit comme un homme abattu par la dou-leur. L'autre officier et moi nous restâmes debout. Le commandant me dit que je devois avoir reçu un paquet et des instructions à mon adresse ; j'en fis faire la recherche au secrétariat et chez le portier ; il ne s'/ trouva rien . Alors le commandant , dont aujourd'hui même je ne sais pas encore le nom , car les uns me disent que c'étoit Soulier, et d'autres m'assurent qu'on l'a entendu appeler du nom de Boucry , tira de sa poche et me remit, pour ea prendre lecture , la lettre contenant les ordres en vertu desquels il se trouvoit préposé à la garde de l'hôtel de Ville. Je cherchai d'abord la signature ; et voyant celle-ci, Malet , je demandai pourquoi ce n'étoit pas le général Hullin qui avoit signé , et qui étoit le général Malet}-" Mon général est blessé , me dit le commandant, et le général Malet est chef ou l'un des chefs de l'état major , -'* Ie commençai à lire. J'en étois à-peu-près au tiers de Ja première page & cette lettre, lorsque l'huissier de la préfecture vint m'afl" noncer que son Excellence le ministre de la police demafl* doit à me parler. Faites entrer , répondis je vivement, ^ je discontinuai la lecture de la lettre. L'huissier r°u* vre un moment après, en annonçant Son Excellence le Min'1' stre de la Police Générale. Aussitôt, réfléchissant que ^ ministre pouvoit desirer de me parler en particulier, aU lieu de le faire devant Jes deux officiers qui étoient je me jette à Ja porte pour recevoir Son Excellence , n°n dans mon cabinet, mais dans la grande salle. Ce n'étoit pas le ministre, mais une personne portai la décoration de la légion d'honneur, et qui me dit, aU* tant que je puis me les rappeler, ces propres paroles: Je ne suit point te ministre ; je viens au controre m vl former auprès de vous si le ministre nest pas à l'hôtel d*^' le. — Non , Monsieur, lui repondis—je, il y est venu î tn,1>> malheureusement je n'y étois pas—Pardon, me dit alors cstte même personne, c'est que je suis envoyé par M.me de Rov'i" j'lts cui est :\irft une dott!e;;r , dr,n* çMS}er$qt'nn » • " * I repondis je à mon tour en me frappant la tête ; hé-ljS) monsieur, qui est ce qui n'y seroit pas\ La personne je retire , et je rentre dans mon cabinet, plus persuadé qUe jamais de la ve'rite' de tout ce qui m'avoit été dit et notamment du fait de la-venue de Son Excellence à fhôtel-de-Ville , puisque M.me de Rovigo envoye l'y chercher. C'est ici le lieu de rapporter le fait qui explique l'erreur de M. Villemsens, par suite de la mienne et probablement aussi celle de l'envoyé de M.me la duchesse de Rovigo , sur la venue du ministre à l'hôtel de Ville. Un des conspirateurs y étoit venu dans fa voiture et avec la livrée du ministre. Rentré dans mon cabinet, je reprens la lettre, dont j'ai parlé plus haut. J'y lis que le gouvernement impérial est aboli, et qu'une commission provisoire doit s assembler à l'hôtel de Ville à neuf heures. Ces indications doivent se trouver à peu près au milieu du verso du premier feuillet de la lettre. Le reste, je ^ l'ai pas lu, mais seulement parcouru, et je crois y avoir vu qu'il étoit question de tocsin. (mon collègue Réal, à qui j'en ai parlé, m'a dit depuis que je m'étois trompé ). L'abolition du gouvernement impétiai, l'établissement d'une commission provisoire qui siégeroit à l'hôtel de Ville , l'appel du peuple par le moyen du tocsin , toutes ces mesures révolutionnaires renverserent l'idée que j'avois d'abord eue que pour s'assurer du maintien de l'ordre dans cette giave circonstance, on avoit ordonné l'arrestation des individus réputés jacobins. Ce n'est pas M. Lapierre , me dis je, que l'on veut arrêter, c'est moi; et m'effor-çant alors de montrer de la sécurité; je dis au commandant: Eh bien \ quo voulez, vous ? — il nous faut un endroit peur mettre la commission et un autre pour l1 état-major, - J1 y a de la place dans la grande salle pour la commission i quant a votre état viajtr, il pourra se placer ans le bas dde l'Hotel de ville; et, prenant de là pretexte pour sortir de mon cabinet, j'en ouvris les portes, je passai dans la grande salle; j'appelai, à ce que je crois, l'économe, ou M. Bouhin, le ehef du Secrétariat ; je donnai l'ordre de mettre dans cette salle des tables et des chaises , et je m'enfuis chez moi, laissant là les deux officiers à qui je dis que j'allois changer de bottes; mais délibérant en moi même sur ce qui étoit à faire, jet sur les moyens de m» rendre chez le prince Archi-chancelier. Tout en rentrant chez moi , je donnai l'ordre de mettre mes chevaux ; mais au même instant, M. Bouhin, chef du secrétariat, accourut pour me prévenir que l'adjudant Laborde arrivoit avec des ordres du ministre de la guerre , pour faire retirer la cohorte et la remplacer par d'autres troupes. Je revins sur le champ à la grande salle, où ji trouvai en effet l'adjudant Laborde aux prises avec le commandant de la cohorte ; mais tout ce qu'ils se disoient entr'enx ne rouloit que »ur le point de savoir qui des deux garderoit l'hôtel-de-villè , sans qu'un seul mot propre à me faire découvrir la vraie cause de ce qui se pas-soit fàt prononcé ni par l'un ni par l'autre, lorsque jetant la vue autour de moi , je reconnus dans l'embrasure d'une croisée M. Saulnier ?secrétaire général du ministère dî là -'oîicçî Depuis vingt ou vingt-cinq minutes que tout ceci du« roit, c'étoit la première personne que je recontrois de toutes celles qui pouvoient m'éclairer. Je me jetai à M. Saulnier, en le pressant de questions: Qu'est ce donc que tout ceci ? Dites moi donc ce qui se passe? La nouvelle qui se rér pand est elle vraie? — Quelle nouvelle, me répondit tranquillement M» Saulnier ? — Celle qui est relative ì l'Empereur. — Eh ! nom ït n'en est rien.....Je me le fis répéter i et dans l'ivresse de ma joie, quoique je connoisse peu M. Saulnier, je l'embrassai je ne sais combien de fois; puis revenant auprès de l'adjudant Laborde, j'invitai le commandant de la cohorte à ob#r et à se retirer. Il se retira en effet, et dans le moment la grands salle de l'hôtel de ville fut évacuée. Je retournai cheç moi; les chevaux étoient prêts; je fis dire qu'au lieu de monter en voiture dans ma cour , je voulois monter au pied de l'escalier de l'hôtel-de-ville. Ma voiture y fut amenée. Là , voyant que la troupe restoit encore sur la placet et qu'il y avoit beaucoup de peuple, je fis appeler le commandant de la cohorte; je lui ordonnai de ramener son monde ; puis élevant la voix de maniere à me faire entendre du peuple qui entouroit la troupe , j'annonçai que les alarmes qu'on lui avoit données étoient sans fondement , et que la nouvelle semée étoit absolument fausse : je l'invitai à retourner à ses occupations ordinaires. Je montai en voiture , et me rendis auprès de S. A. S. le prince Archi-chancelier pour lui rendre compte de ce qui s'etoit passé , et pour prendre ses ordres. Son Altesse m'ordonna de convoquer MM. les Maires de Paris et les membres du conseil municipal, afin que tout fut prêt pour recevoir et exécuter les ordres qui pour« roient être transmis après la tenue du conseil de£ ministres qui alloit s'assembler. Le corps municipal fut en effet réuni à deux heures, de l'après midi. Aucun ordre ne lui ayant été adressé, il se retira entre trois et quatre heures. Paris, 28 octobre 1812. Signe FROÇHOr. Pour copie conforme Le ministre de la police générale Le Duc de Rovigo. ( La suite au numéro prochain. ) DECRETS IMPÉRIAUX. Au Palais des Tuileries, le 23 décembre xSiz. NAPOLEON, Empereur des Français, Roi d'Italie, Protecteur de la Confédération du Rhin, Médiateur de la Confédération Suisse, etc. etc. etc. Sur le rapport du ministre de l'intérieur; Nous avons décrété et décrétons ce qui suit : Art. ier. Le comte Frochot est destitué de ses fonctions de Conseiller d'état et de Préfet du département de la Seine. 2. Notre ministre de l'intérieur est chargé de l'exécution du présent décret» Signé NAPOLÉON. Par FEmpereur, Le ministre secrétaire d'état, par interim, Signé , lç duc de Cadohe. Au Palais des Tuileries, le 20 décembre 1812.1 NAPOLÉON, Empereur dvs F tarais, Roi d'Itale, Protecteur de la Con fède rat i oh du Rhin , Médiateur de la Confédération Suisse , etc. etc. etc. Sur le rapport du ministre de l'intérieur ; Nous avons décrété et décrétons ce qui suit: Art. i.er. Le sieur Chabrol, Préfet du département deiMonienotte, est nommé Préfet du département de la Seine. î. Notre ministre de l'intérieur est chargé de l'exécution du présent décret. Signé NAPOLÉON. Par l'Empereur, Le ministre secrétaire d'état , par interim , Signìy le duc de CADORE. MINISfÈRE DE LA GUERRE Armée de Portugal et du Nord. Suite de Vextrait d'un rapport sur les marches et les opérations de l'armée de Portugal, entre l'Etre et le Duero , depuis le 17 jusqu'au 31 octobre 1812. La i.re division fut mise aussitôt à la poûrsuite de l'ennemi et le jetta avec perte au-delà du canal. La cavalerie légère fit des charges sur ses derrières, dans la direction de Villamuriel à Cigalès. Cinquante-cinq lanciers de Berg , commandés par le chef d'escadron de Toll, atteignirent une colonne de bagages, sabrèrent les troupes d'escorte, et firent 400 prisonniers anglais et portugais, dont u officiers. Cent blessés de l'armée ennemie étoient à Palencia. A la fin de cette journée, 1000 prisonniers furent réunis au quartier-général, non compris ceux de la veille. L'armée anglaise nous voyant maîtres du débouché de Palencia, pendant qu'un corps de cavalerie et une brigade d'infanterie étoient passés à Tariego, eut l'inquiétude d'être devancée à Tordesillas ou à Cabezon; elle se retira sur ce village, dans la nuit du 26, après avoir fait filer ses bagages sur Valladolid. Le pont de Duenas ayant été prom-ptement rétabli, l'avant-garde, deux autres divisions et la cavalerie prirent position sur les hauteurs de Cu-billas de Santa-Maria et Quintanilla ; le reste de l'armée à Duenas; les divisions Dumoutier et Vandermaesen à Ban-nos et Tariego. Les troupes qui avoient débouché par Villamuriel rencontrèrent dans leur marche environ 200 blessés abandonnés sans secours sur la route, ou confiés â la pi'tié des alcades dans les villages. Le 27 on s' assura pur une reconnoissance, où l'on fit des prisonniers, qu'il étoit impossible d'enlever le pont de Cabezon déjà miné et situé immédiatement au pied d'une position formidable où l'ennemi avoit ses principales forces. L'avant-garde et les divisions Dumoutier et Vandermaesen eurent ordre de l'observer ; deux divisions furent placées devant le gué de Santa-Obenia ; la première se porta à Zaratan et y fît 40 prisonniers. Le quartier-général étoit à Cigalès. Le 28 , un bataillon portugais fut délogé du faubourg de Valladolid, et la i.re division chassa de Simancas le corps de Brunswick et deux bataillons de la légion allemande du roi d'Angleterre, qui s'empressèrent de faire sauter deux arches du pont de cette ville sur la Pisuerga. Le 29 , deux explosions au pont de Cabezon et de Valladolid signalèrent la retraite de l'ennemi sur la rive droite du Duero , qui fut immédiatement suivie de la rupture de cinq autres ponts i ceuxdeTudela , Puente-Duero, Aniago? Toriïesillas et Toro; le général en chef fit aussitôt marcher l'armée; la droite se porta à Toro, la gauche appuyée à Valladolid. Tordesillas vit un beau fait d'armes: la rupture du pont avoit été telle, que la tour qui le surmonte restoit du côté de l'ennemi, qui continua d'y tenir une garnison de 30 hommes , soutenue par des postes embusqués derrière des murs et par un bataillon de Brunswick , formé dan3 un bois de sapins. Ces dispositions rendoient la îéparation du pont impossible ; mais ji officiers et 40 sous-officiers et soldats, tant de la 1.re division que des sapeurs du génie, s'offrirent paur passer le fleuve à la nage. Ifc s'y jetèrent protégés par l'artillerie, ayant réuni leurs armes et leurs gibernes sur un assemblage de quelques planches , traîné par des nageurs. Parvenus à la rive opposée, après avoir essuyé uifc longue fusillade, ils combattirent nuds, s'emparèrent del tour , et firent 11 prisonniers. Cette entreprise hardie , proposée et dirigée avec tant de vigueur par le capitaine Gingré, du 6.e léger, qu'on est accoutumé à voir le premier où il y a de la gloire à acquérir, étonna tellement le bataillon de Brunswick, qu'au lieu de venir attaquer ces braves, il se mit en retraite en toute hâte. ( La suite au numero prochain. ) AVIS AU PUBLIC. Il sera procédé le 15 Janvier 1813 à dix heures du matin pardevant M.r l'Intendant de la Carniole à l'adjudication au rabais des réparations à faire exécuter aux deux moulins impériaux situés à Kaltenbrun. Les devis partiels présentent une mise à prix de la somme de 14,220 Fr. 48 cent, et les conditions qu'ils imposent à l'entrepeneur pour ces réparations. Les amateurs peuvent s'adsesser pour la lecture du cahier des e-harges , conditions et clauses, qui est redigi en deux langaes , savoir, pour la rédaction française à l'hôtel de l'Intendance de la province, et pour celle allemande au bureau du Receveur sousigné. Laybach le 14 décembre 1812. Hradeczky. AVIS. N.° 47 près St. Florian il se trouve un étage à louer. A s'informer au second de la même maison. AVIS. MM. les souscripteurs, dont l'abonnement finit au 31 décembre, sont invités a. » à le renouveller pour le pre^r semestre de ,8i3 à la direction du Télégraphe ou aux burea des postes de leur résidence, à y ajouter ce qu'il Pe«* .devoir sur cette année, la direction ayant du considero comme abonnés ceax auxquels elle a fait parvenir les journar sans avoir reçu d'avis contraire. Il est. nécessaire qu'ils fassent connoitre de suite leur tention à cause de la réimpression des adresses et l'expe 1 des journaux au commencement de l'année.