JEtTBf tf MA! t#tf< ' >h i N." télégraphe. officiel. .......» r i - r — t in INTÉRIEUR. EMPIRE FRANÇAIS. Paris, 14 /»ai. S. M. l'Iropératrice-Reine et Régente a reçu les nouvelles suivantes su* la situation des armées au 9 a» matin : ' Le 7 , I* quartier général de l'Empereur était à Nossen. Entre Nossen et "Wilsodruf, le vice-roi a rencontré l'ennemi placé derrière un torrent et dans une belle position. Il l'en a déposté, lui a tue un millier d'hommes et fait 500 prisonniers. Un cosaque qui a été arrêté était porteur de l'ordre de b u'sr les bagages de l'arrière-garde russe. Effectivement , 800 voitures russes ont été b,ûlées, des bagages et 7.0 pieces de canon ont été ramassées par nous sur les routes, plusieurs colonnes de cosaques sont couples s on les poursuit. Le 8 à midi, le vice.roi est entré k Dresde. L'ennemi , indépendamment du grand pont qu'il avait rétabli , avait j tt trois ponts sur l'Elbe. Le'vice-roi ayant fait marcher des troupes dans la direction de ces ponts, 1 ennemi y a mis le feu sur-le-champ; les trois têtes de pont qui le couvraient ont été enlevées. Le même jour 8, à 9 heures du matin, le comte Lauriston était arrivé à Mcissen. H y a trouvé trois redoutes avec des blolchaus que les prussiens y avaient construites; ils avaient b ûle le pont. Toute la rive de l'Elbe est libre de l'ennemi. S. M. l'Empereur est arriyé à Dresde le 8 à une heure ^ rès-midi. L'Empereur, en faisant le tour de la ville, s est porté sur-le-champ au chantier de construction à la porte de Pïrna , et de là au village de Prie-smitz, où S. M. a ordonné qu'on jetât un pont. S. M. est revenue à sept heures du soir de sa reconnaissance, an palais, où elle est logée. La vieille garde a fait son entrée à Dresde 4 huit heures du Sqir. Le 9 , à trois heures du matin l'Empereur a fait placer lui-même sur un des bastions qui domine la rive droite , une batterie qui a chassé, l'ennemi de U position qu'il occupait de ce côté. Le prince de la Moskowa marche sur Torgau» L'ennemi a publié une relation de la Bataille de Lutzen qui n'est qu'une série de faussetés. On assure ici que l'ordre avait été donné de chanter UT! Tc-Deum » mais que des gens du pays qui leur étaient afHdé» ent fait sentir que ce serait ridicule ; que ce qui pouvait être h ^n en Russie, serait par trop absurde en Allemagne* L'Empereur de Russie a quitté Dresde hier matin. Ce fameux Stein est l'objet du mépris de tous les honnêtes gens. Il voulait révolter la canaille contre les propriétaires. On ne revenait pas de surprise de voir des souverains comme le roi de Prusse, et sur-tout comme l'Empereur Alexandre , que la nature a doué de tant de belles qualités , prêter l'appui de leur nom à dea menées aussi criminelles qu'atroces. d* l'influente de goethe et de schiller. c1) Sur les nouvelles Écoles dan* la littérature française, * î.e article. Quand le fameux rcman de Werther parût , notre lit-te rat u> e e'toit infestée d'une foule de romans d'un genre très-différent; je veux parler de ces fades compilations de bonnes fortunes, de ces intrigues mêlées de minauderie et de cynisme, doubles monumens de libertinage et de mau. vais goût, qui avoient succédé aux folles et indécentes bluettes de Crebillon et de Duclos, et dont les Faublas et les Valmont étoient les prototypes inépuisables. Les nou- 0) On a très bien divisé les productions de Goethe en trois âges , l'anglois , l'allemand et le grec, 0\i premier genre est sa fameuse et singulière tragédie de Goetz de Ber-liching , qui est un superbì tableau dramatique et historique, à la maniere de Shakespeare, d'une grande epoque des annales de L'Allemagne. Du second est son roman de Wtr-ther, car Goethe qui a été créateur chei nous ne l'étoit point en Allemagne; sa littérature avoit déjà ie caractere qu'on remarque dans ce livre singulier. Du troisième sont de nombreux ouvrages qui lui assurent un rang distingué velles idées politiques qui se dévcloppoient alors et qui ». voient donné une tournure très austère à tous les goûts de la multitude, influèrent sur îa classe même dont la frivole lecture des romans desennuie les inutiles loisirs. La mort d'un homme qui se tuoit pour sa maitresse étoit alors un événement remarquable, même à Londres et à Genève. 11 étoit tout simple qu'elle fit beaucoup d'effet à Paris ; et ce n'est pas sous ce rapport que j'ai dit que 1 influence de Werther avoit e'te' funeste à la morale. A tout prendre, je fais plus de cas d'un suicide que d'un sédutteur, ou d'un fou que d'un se lérat; mais il faudroit ne placer les fous et les scélérats qu'en seconde ligne, quand on veut peindre parmi les classiques de sa nation. Toutes les fois que je parle de Goethe , c'est donc comme auteur de Werther que j'en parle, et seulement comme cela pareeque c'est de cette maniere qu'il nous est connu. Je fais la même de'claration, relativement à Schiller , dont je n'examine l'influence, ni comme bonne historien, car sous ce rapport elle a été absolument nulle en Frajace, ni même comme grand poëte » car s«s chefï-d'oeuvres sont précisément ce que nous «n con-noissons le moins . Je parle de ses premiers ouvrages et spécialement de la trop célébré tragédie des Voleurs, Indépendamment des canons et des bagages pris à Ja poursuite de l'ennemi, nous avons fait à la bataille 5, ooo prisonniers et pris 10 pieces de canon. L'ennemi ne nous a pris aucun canon; il a fait m prisonniers. ^ : Le général en chef Koutousoff est mort à Bautzea de 1a fièvre nerveuse, ii y a quinze jours. U a été remplacé dans le corn rtandement en ch f par le g néral "Wittgenstein qui a débuté par Ja p^rte de la bataille dt Lutien. le i 5 mai. S. M. l'Impératrice-Reine et Régente a reçu les nouvelles suivantes sur ia situation de l'armée , le io au soir : Le le colonel L.asalle, directeur des équipages de pont , a commence à faire établir des radeaux pour le pont qu'on jette au village de Prietnitz. On y a établi également un va-et-vient. Trois cents voltigeurs ont ote jetés sur la rive droite , sous la protection de 40 pieces de canon placés sur une hauteur. A io heures du matin , l'ennemi s'est avancé pour culbuter ces tirailleurs dans l'eau. Il a pense qu'une batterie de iz pieces serait suffisante pour faire taire les nôtres; la cannonade s'est engagée: les pieces de l'ennemi ont été démontées trois bataillons qu'i* avait fait avancer en tirailleurs ont été crasés sous notre mitraille: l'Lmpereur s'y est porte.- le gemral Dulauloi s'est placé avec ie générai Devaux et 18 pieces d'artillerie légère sur la gauche du village de Prietnitz, position qui prend à revers toute 1a plaine de la rive droite : le général Drouot s'est porté avec j6 pièces sur la droite: l'ennemi a fait avancer 40 pieces de canon ; nous en avons mis jusqu'à 80 en batterie. Pendant ce tems, on traçait un boyau sur la rive droite , en forme de tête de pont , où nos tirailleurs s'établissaient à couvert. Après avoir eu 12 k 15 pieces domontées, et 15 a 18 cents tués ou blessés, l'ennemi comprit la folie de son entreprise , et k 3 h.ures après-midi il s'éloigna. » On a travaillé toute la nuit au pont ; mais l'Elbe a cru ; quelques ancres ont dérivé; le pont ne sera terminé que ce soir. Aujourd'hui 10, l'Lmpereur a fait passer dans la ville ne ve, en profitant du pont de Dresde, la division Charpentier. Ce soir, ce pont se trouve rétabli > toute l'armée y passe pour se parter sur la rive droite» Il par*! que l'ennenr se retire sur l'Oder. Le prince de la Moscowa est k 'Witteroberg; le général Lauriston est à Torgau ; le général Reyoier a repris ie commandement du 7.c coi ps , composé du contingent saxon et de la division D rutte. Les 4.e , 6.e , it.e et 12.e corps passeront sur le pont de Dresde demain a la pointe du -pu». Li Gir le jeune et vieille, est autour de Dresde. La 2.e division de la garde, commandée par le g-néral Barrois, arri* ve aujourd'hui à Alterb'urg. Le roi de Saxe qui séiait dirigé sur Prague pour être plus près de sa capitale, sera rendu a Dresde dans la j -nrn :e de demain. L'Empereur a envoya une escorte de 500 hommes Je sa garde avec son aulete-camp, le geneial Flahaut , pour le recevoir et l'accompagner. Deux mille hommes de cavalerie ennemie ont ét de patrouilles de tioup s légeie» et de cosaques. Il parait qu'ils se sont réfugiés en Bohème. MINISTERE DE LA GUERRE. armée DE CATALOGNE. Copie d'une lettre cente-à S. Exc. le ministre de la guerre par M. le général de division Lamarque , com-v mandant la Haute-Catalogne. Gironne, le z mai 1813, » • Monseigneur, Craignant que , pendant ma marche sur Barcelone, où je viens d'accompagner S. Exc. 1e g.neral en chef, l'ennemi n'attaquat Oiot , qu'il menaçait depuis long- la société d'une maniere instructive et agréable, ce qui est probablement l'objet des romans. On assure que ce Werther n'avoit pas été sans modele, et qu'un certain abbé Jerusalem qui se tua pour la belle eomtesse de W. ..... en avoit fourni l'idée «à l'auteur. J'ai vu I'heroïne en Allemagne dans un temps où la femme qui avoit eu le malheur d'être l'occasion 'd'un suicide pas-soit encore pour une rareté assez curieuse. La manie tout à la fois ridicule et funeste dont 1e roman de Werther fût lVibjet multiplia beaucoup ee dép orabîe phénomène. On n'entendit plus parler que de suicides fort indignes d'un »egret, qui avoient été conduits à leur perte par des femmes fort indignes d'un suicide* On vit de jeu»es forcenés se passionner par calcul, se désespérer par ton, et se tuer par ■vanité. Lette mort insensée qu'on appeloit Im mort philo. sophique fût assez longtemps de mode en France, comme tant d'autres folies , et finit par perdre son crédit comme toutes, les modes. On ne pense pas qu'elle le reprenne jamais. Je conviens que le caractère de Werther avoit quelque chose de vraiment touchant; et le génie de Goethe s'enten-doit trop bien aux combinaisons sur lesquelles un roçnan repose pour inventer un héros qui sortit en toutes choses de la nature. C'est ce qui est arrivé depuis à ses imitateurs les plus heureux, et particulièrement à l'auteur de Pétrange épisode de René. Qu'un jeune homme extrêmement sensible qui joint à une organisation très heureuse d'ailleurs celle de toutes les dispositions de l'esprit qui est le inoins favorable au bonheur , l'exaltation , devienne amoureux d'une femme qui ne peut être la sitane, c'est, en mati re romanesque, un incident susceptible d effets assez path tique*; mais quelle impression peut produire su un lecteur judicieux ce. malade qui n'aime rien qui ne sait ni ce qu'il desire , ni ce qu'il regrette ; qui se débouté de la vie san3 avoir souffert, des sentim^ns saas les avoir éprouvés» de lui même sans se connoitre ; dont la m lancoiie froidement egoiste insulte aux ■ naiheurs réels de la société en dép o» rant des malheurs imaginaires, des malheurs si vain^ et si puérils! insensé qui n'a n l'h!rois