Trimestre I. PROVINCES ÎLLITRÏEN'HES. AT, T r. TÉLÉGRAPHE OFFICIEL. Trieste, mercredi 6 fevrier iSii. ANGLETERRE. Londres y 17 janvier. Hier, conformément à l'avis qui en avait été donné , il a été tenu au café de Lloyd une assemblée des assureurs Intéressés dans les assurances sur les bâtimens de la Baltique. Le comité a expose à l'assemblée les particularités qui sont vepues à sa connaissance dans le cours de ses enquêtes; et il a déclaré, par son exposé, qu'on avaint fourni de fausses pièces de condamnation pour trente vaisseaux dans un seul port de la Baltique , à l'effet d'établir les réclamations des propriétaires des marchandises contre les assureurs. Des motifs d'intérêt public nous empêchent de rapporter ce qui a été de plus révélé dans l'assemblée, sur Padmiss^sn et la vente des cargaisons. Bill de régenee. Yoici en substance les principales clauses du bill de régence. Le prince de Galles exercera l'autorité royale, soumise à des restrictions. Les titulaires actuels conserveront leurs emplois jusqu'à ce que le regent en dispose autrement. S. M. venant à recouvrer la santé et à déclarer qu'elle est dans l'intention de reprendre l'exercice de son autorité, le premier acte cessera d'avoir son effet, et tout acte basé sur ses dispositions qui pourroit être rendu ultérieurement, sera nul. Tour acte, ordre, nominatïou, ere., faits, rendus ou arrêtés antérieurement en conformité de ses dispositions , seront valables jusqu'à ce que S. M. en ordonne autrement. Aucun acte du régent ne sera valide , à moins qu'il ne soit rendu au nom de S. M., et conforme aux dispositions du présent acte. > le régent s'engagera par serment à faire exécuter les lois conformément aux dispositions dû présent acte. Le régent sera regardé comme une personne revêtue d'une charge déléguée ; il prêtera 1» serment, et fera devant le conseil-privé, la déclaration exigée des personnes revêtues décharges de cette nature. Le régent sera privé du droit de conférer la pairie » ou d'appeler an parlement les héritiers présomptifs , ou de conferer les titres dont la possession est douteuse, avant un tems détetminée Le régent sera privé du droit d'accorder des offices en sur vivance, ou dont la durée n'auroit pas pour limite le bon plaisir de S. M., excepté ceux qui, aux termes de la loi, sont à vie, Ou dont la durée dépend de la bonne conduite des titulaires, et excepté les pensions au chancelier , aux juges , etc. Le régent n'aura pas le pouvoir de donner la sanction royale a un bill, ni de révoquer les bills extstans, à l'effet d'intervertir l'ordre et le cours de la succession à la couronne. Le régent résidera dans la Grande-Bretagne et ne pourra épouser une catholique. Le soin de la personne de s. M. et la nomination de la partie de sa maison , jugée convenable , seront conferésjgà S. M. la reine ; S. M. la reine sera assistée d'un conseil. Le conseil de S. M. se rassemblera l'un des jours du mois d'avril prochain, et le "premier jour de chaque trimestre suivant , et il déclarera quel est l'état de la santé de S. M". Une copie de cette déclaration sera transmise au président du conseil privé et publiée dans la Gautte de Londres, Le conseil de S. M. la reine examinera les médecins de service sow3 la foi du serment. S . >a r*ine «t son conseil notifieront le rétablissement de S. M- par une déclaration adressée au conseil privé. Le conseil prive- se rassemblera , et il entérinera cette pièce. Après cette formalité , S. M. pourra , par un acte revêtu de sa signature , convoquer le conseil privé. Si, par l'avis de ce conseil privé , réuni dans la forme ci-dessus énoncée, s. M. déclare qu'il lui plait de reprendre l'exercice personnel de son autorité royale , une proclamation sera faite en conséque.ice. Cette proclamation, contresignée par les membres duditconseil privé, ainsi que les aurres actes, seront transmis au lord maire, et le prisent acre cessera d'avoir son effet. Au cas de la mort du régent, ou de S. M. la reine, ou de la rentrée eu fonctions du roi, le parlement, s'il est proroga ou ajourné, se rassemblera et reprendra sçe séances: et s'il est dissous, les membres qui composoient W dernier parlement se réuniront et reprendront leurs séances. La session du parlement ainsi rassemblé , ne durera pas plus de . . • mois. Au cas de la mort de S. M. la reine , le soin de la personne de S, M. sera conféré au conseil de ia reine , etc. etc. Du 19- Les lettres de l'armée de lord Wellington , datées du dernier, annoncent que l'ordre avait été donné de conduire le jo l'artillerie de campagne, les caissons, etc, aux postes fixés. — La jalousie des Grenvvillištes et des Foxisres s'accroît chaque jour. Il paraît que dans le noûvel état des choses les derniers seront les plus forts. Lord Grenville n'a point eu d'entrevue avec le prince; tandis que lord Holland a eu non seulement l'honneur d' une visite personnelle, mais a encore eu hier une longue audience du prince à Carlton-House. Sa seigneurie étant toujours malade de la goutte , elle a été portée dans un fauteuil. Nous voyons déjà des germes dedissention entré les deux partis, et quoiqu'ils soient unis quelques instans par le désir des plaçes et du pouvoir, qui leur est commun ; sans doute cette union ne sera pas de longue durée. , BULLETINS DE la SANTE DU ROI. Vu 10 S. M. a paru un peu plus indisposée dans le cours de la journée d'hier ; mais elle est ce marin aussi bien qu'elle l'étoit auparavant. I Du i\ S. M. paraît être ce matin dans un état sarisfaisant. — On dit que la révolte de Mexico a été étouffée, mais qu'une insurrection générale a éclaré dans l'île de Cuba. — .Nos lettres représentent plusieurs parties de l'Irlande comme étant dans l'état le plus turbulent d'insubordination. On a laissé commettie dans les comtés de et de TipperauxWaterfort des assassinats nocturnes, et des vols d'armes à feu ; et maintenant des partis commencent à se rassembler , se croyant assez forts pour se révolter ouvertement. Le gouvernement peut seul expliquer comment il se fSit que ces comtés ne soient pas proclamés depuis long-tems hors de la paix du roi , lorsque depuis tiois mois passés, aucun loyal sujet n'a pu jouir d'une heure de sûreté, soir pour sa vie , soir pour ses propriétés y et lorsqu'il est notoire que tous les efforts du pouvoir ciyil sont sans effet. S?i! falloit détailler toutes les nouvelles fâcheuses appprtcesj^ par les cinq .dernière malles qui sont arrivées samedi , toutes les colonnes d'un journal n'y suffiroient pas. K( Monij. ) SUEDE. Stockholm, 8 janvier. Dimanche au soir? à neuf heures et demie, coups de c^non ^iiiloncèrent ux habitons de cette çapirale Pheureuse arrivée de S. A. la princesse héréditaire çt du prince Oscar. O11 n'attenejoit ni si rôt ni si tard les illustres voyageurs, et quoiqu'on eûr dit, dans le principe, que la pri», pçsse vouloit éviter une entrée solemnelle et arriver sans bruit, pn 3voit été cependant pre'venu par la Gazette çie la Cour du $ , que LI,. AA. RR. arriveraient ici lundi. Mais la princesse qui étoit partie le dimanche 6, de Stroemsholm , et qui devoir coucher à Tkolsund, avoit continué sa route sans s'arrêter. S. A. R. le prince héréditaire vouloir aller vendredi au-devant de son auguste épouse. Les chevaux étojept même attelés, lorsque serpris pai* une indisposition subite , il a été obligé du differer son départ. ' # de ?ra*c0 A U T R I C. H E. Vienne t , j janvier. O^ie lettre de smyrne, en date du premier décembre, port^ qtftt y est arrivé du nord de l'Amérique et de Malte une grande quantité de bâtimens chargés de marchandises coloniales. Le café seul montqit à 1 7,0^ quintaux,, mats cet article trouve peu de debit i le sucré était un peu plus recherché, on ne disait rien de l'indigo; (Gaz. de Vienne.) HONGRIE. Hermannstadty, v 7 janvier. Les opérations militaires sont maintenant entièrement suspendues dans toute l'étendue des provinces turques. On débité ici.la nouvelle que les négociations continuent entre trois grandes puissances , sur les affaires de la rurquic çt le sort de la Servie. * Presbturg. \ ' m I) 0 Ç H. É DE D A 1Ï,T ZIÇK. D^îxick, > janvier. On a commencé hier , f janvier, k brûler sur la place dite Langenmarkt, les marchandises de fabrique anglaise trouvées à bord des navires de cette nation, capturés par las barques armées des douanes impériales et par les corsaires français, à la suite de la dernière tempête qui a eu lieu dans les'Belts. On continuera jeudi et dimanche prochain à brûler et détruire sur les places, publiques le surplus de ces marchandises, dont la destruction est evaluee à un million, de francs. (Gaz. de France) S. A X E. C o . » ». $resde:, 24 janvier La plus parfaite union, régne parmi les membres des Etats, et,'les Etats sont dans la plus grande harmonie avec le Gouvernement. De part et d'autre on n'a pour but que de contribuer au bien-être de la patrie, «t avec des intentions aussi pures l'on doit y parvenir, li otre cabinet paroit uèsoccupé. Il areçu depuis peu plusieurs courriers, dont les dépêches ont donné lieu à la tenue de grandes conférences. Rfen ne transpire sur l'objet de ces délibérations. .......... (Qaz. de France.) GRAND-DUCHE DE VARSOVIE.^ Varsovie, », janvier. Le gouvernement a fait, publier que les fabricans et commerçons. étrangers qui s'établiraient dans notre^ ville seroient exempts de toute imposition pendant six ans , et q\jï les enfans qu'Usamèneraient nç stroieurpas soumis à la cons- cription. Les cultivateurs qui exploiteront d;s domaines nationaux , ne paieront point d'impôt foncier pendant ces six années. ■ s* \ : » n j (Gaz. de Francç.) ÇRAND-DUCtfE DE FRANCFORT. Francfort, 2 i janvier. On mande de £eipsick , que les çpmmissaires saxons nommés par S. M. ont pris possession dç toutes les dependances de la Bohême , situées en Saxe, auxquelles S. M, l'Empereur d'Autriche a voit-renonce par le dernier traitç de Vienne. 11 y ?Voit en auparavant un arrangement fair h Prague pjjr les commissaires des deux puissances, M. le roi de Saxe a annoncé à la diètç saxonne leçon' tenu des divises propositions $ur lesquelles les états auront à délibérer > Çt qui regardent l'administration , l'ordre judiciaire et sur tout les finances. Le détail de ces propositions, n'est pas encore parvenu à la connoissançe du public. ( Jour, de Françf.) ROÏAUME DES DEUX SJCJLES, Otrantt (Terre d'Otr^nteJ, 18 janvier. Mr. Barault, capitaine au 1er. régiment napolitain de Chevaux-Iegers^ est arrivé le 4 de ce moi§ de Corfou. 11 a apporté des dépêches de S. E.. le général Donzelor, Gouverneur Général des îles Jonieanes , pour s. M. le Roi des deux Siçjles. Cet officier rapporre que les îles de Fano,. Merlar« et Som-madrochi sont au pouvoir des français, qui y ont mis garnison depuis le 5 décembre \ il ajout« que la croisière anglaise ne peut plus se soutenir dans ces parages. Trois barques courieres qui apportaient de l'argent, et quatorze bâtimens de transport, charge's de vivres et de troupes» qui. avoient mis à la voile le décembre à Otranre pour Cor-ou , y étaient heureusement arrivés. Mr. Barault dit qu'il a laissé l'ile dans la situation la plus brillante. Les. approvisionnemens militaires et les vivres de route espèce pour les habitans, y sont en grande abondance. La garnison est nombreuse, fort bien tenue , et jouit de la meilleure sanré. Toutes les fortifications sonr achevées, e| on a maintenant établi un camp retranché, formidable par sa position aussi bien que par les ouvrages dont il est entouré. Quatre bataillons s'occupent tous les jours, de ces travaux, et tout sera bientôt fini , grâces à la grande activité des paisans qui y tra* vaillent, et au zèle dont ils sont animés. On voir par ces rapports qu'il seroit à desirer que les Anglais , au lieu de s'éloigner de Corfou, se décidassent à en tente j'attaque. Ils y seroient reçus par la garnison et les habitans d'une-maniere qui leur montreroit combien, leurs projets de domination dans les parages des^es Joaiennes sont chimériques. Une barque couriere italienne qui en z jours de traversée,, est arrivée, le 7 de ce mois, ds Corfou à Barlette, nous a rapporté que deux frégates françaises, venant de. Toulon avec, des troupes à bord;, étaient entrées lç 3 dans le port da Corfou. Plusieurs bâtimens de transport partis d'Ancone , chargés de blés et d'autres aprovisionnemens t étaient également arrivés à Corfou. (Cour, de Naples.) ROÏAUME D' ITALIE. rfncone, 27 janvier. JLe capitaine , Jean Traversi, de Venise et huit de ses compagnons, qui avoient été pris, par l'ennemi dans les parages de Campo Marjno, sont arrivés iciï On ne peu se faire une idée de l'état pitoyable de ces malheureux- Abandonnés presque nuds , et sans vivres sur un, canot par l'ennemi farouche qui les avoit pris, ils se son. trouvés dan»,l'humiliante nécessité de vivre doumônes pendant leur traversée qui a duré XO joiu-ï. Ils sont entrés dans notre lazareth, engourdi de froid et expiraus de langueur. Uiï de nos concitoyens leur a sur-le»cbamp fourni tout ce qui étoit nécessaire çn vivres rt en fcabillemens. II n'est pas un seul de ces infortunés marins, à qui les Anglais n'aient fait essuyer les plus .mauvais traite* mens. (jourp. italien.) IJ1PIHE ÏUNC AU Livourne il janvier. Ole nous annonce de Civitavecchia .qu'il y est arrive un bâtiment américain de Boston chargé de jmille tonneaux de Stockfisch, et qu'iyi grand nombre d'autres bâtimens de la meo*- nation croient sur le point de partir de l'Amérique pour no^ ports de la Méditerranée. ( Gaz. de Gênes ) Paris, »4 janvier. L'échafaudage de la Halle aux grains est fermine. Une coupole de 49i. 5, c'est à dire 17» millions de plus que l'année dernière. Cette remarque répond seule aux plaintes de quelques personnes inattentives ou entraînées par leur intérêt .personnel, sur Je prétendu resserrement des escomptes de la Banque. Le mouvement des caisses a été, dans ie coprs de la même année 18x0, soit en entrées, soit en sorties, tant en espèces qu'en billets, de 4 milliards «64 millions 80^,957 f- Sic. Après avoir remarqué que le mouvement qui régne à la Banque, soit pour l'escompte, soit pour les comptes courans, soit pour les recettes, s'opérait constamment avec précision et ponctualité , que les écritures çtoient dirigées avec discernement, tenues avec régularité, et que jamais les agens dela Banque ne quittoient les bureaux sans que tout fût à jour , et chaque compte balancé , IVI. le gouverneur de la Banque ajoute que le conseil général avoit donné une preuve de sa satisfaction aux employés, en faisant verser une somme de so,ooof. à leur caisse 4'épargnes. Les comptoirs de Lyon et de Kouen en pleine activité ont fourni aux termes du décret un état général balancé de leurs opérations ; savoir: Les escomptes du comptoir de Lyon , en papier sur Lyon , sont monte's cette année à s 7»3* »»» 7 9 f* »<5 c. 3 les produits , déduction faite de tous les frais, à »74»7tf?f« Les escomptes de Rouen, en papier sur Rouen, sont montés à 9i,io6f. , qui ont donné un produit net de 36,7*7C. Le comptoir de Lille est en activité depuis le 7 dece mois. Le décret impérial du 8 septembre 1810, porte que la Banque de Trance exercera son privilege dans les villes où les comptoirs d'escompte sont établis, de la même manière qu'elle est autorisée à l'exercer à Paris. La banque a envoyé des billets aux comptoirs: ces billets sont au porteur, remboursables à volonté' eputre des espèces, dans le comptoir qui les a mis ^n circulation. Ils sont de 250 f, , fabriqués à Paris , difféens de ceux de îa banque, signe's par le contrôleur et le seertéaire dela banque. Ils circulent à Rouen , depuis le ij1 novembre *8io i et à lyoh , depuis le 7 décembre dernier. Quand on a vu ces billets , qu'on a été bien convaincu que personne ne pouvoit être forcé ni à les recevoir , ni à les garder , qu'on avoit la faculté de les changer à tout instant contre des espèces, et qu'il étoit bien plus commode de recevoir et de payer des grosses sommes en billets qu'en espèces, toutes les fausses çraintes se sont évanouies , ou a senti tous les avantages de cette mesure , et on s'est empressé d'en faire usage. Tel a été en substance le discours prononcé par M. le conseiller d'état Jaubert, gouverneur de la banque. Le rapport de MM. les censeurs a confirmé tous' les faits précéderas, soit en les répétant, soit en leur donnant quelques nouveaux développemens. Ce que nous y avoas remarqué de particulier, c'est une réflexion relative à l'émission des billets de banque, et que nous allons transcrire. Par décret du 15 août 1810, S. M. daigna donner à la Banque uw témoignage hunorable , de contentement. MM. lei sous-gouverneurs, ies quatre plus anciens régens et le directeur furent créés barons de l'Empire ; et par son décret dn 8 septembre , S. M. voulut bien ajourer une nouvelle preuve à sa con- * fiance, en autorisant la Banque de France à exercer son privilège dans les^vilies ou elle a des comptoirs, de la même 'manière qu'à Paris. S. M. jugea sans douts que de Paris , cenrre du mouvement commercial de l'Empire , l'administration de la Banque pouvoit mieux que toute autre juger des besoins des autres places de commerce i car aucune place de commerce n'esc isolée de l'intérêt général, toutes y ont part, toutes y influent, sans doute en thèse generale , la réduction du taux de d'intérêt de l'argent, et plus de moyens pour s'en procurer au moment même du besoin , développent l'industrie, ces effets peuvent être produits par une émission de billets de la Banque dans ses comptoirs; ils y multiplient les capitaux, et firent à 4 pour cent le taux de l'escompte. Cependant ce moyen 11e peut être, employé qu'avec beaucoup de circonspection. Pour la plupart des villes de l'intérieur, c'est une nouveauté , qui, comme plusieurs de celles devenues précieuses à l'humanité, rencontre des obstacles dans les habitudes des hommes et dans des souvenirs encore récens. Cette difficulté de faire germer des idées nouvelles n'est même point un mal ; l'expérience , les- anciens usages méritent de grands ménagemens ; l'atracfaement qu'on leur porte garantit /souvent de brillantes erreurs; néanmoins l'homme sage recon-noit que 1e temps et le génie produisent d'utiles lumières et perfectionnent souvent celles acquises. L'habileté ennemie a affecté de confondre les billets de banque avec un papier monnoie, quoiqu'il soir évident que ces billets ne sont point forcés i qu'à l'instant même où on les reçoit, on peut les échanger contre de l'argent effectif. L'irreflexion et l'ignorance seules ont pu er» être abusées. Mais si ceux qui ont eu cette absurde crédulité avoient entendu ces paroles , sorties d'une bone he auguste : de papier monnoie est le plus terrible des fléaux qui puissent affli' ger une nation, ils auroient mienx jugé une mesure sans laquelle les comptoirs de la Banque ne seroient qu'un chérif secours pour le commerce , et seroient onéreux à la banque. Heureusement ces fauses craintes sont calmées. L'assemblee générale des actionnaires de la banque de France a , dans la même séance, réélu MM. Martin, fils d'André, censeur ; Flory , regent le chevalier Vital-Roux, régent ; et nommé regent M. Ducos, receveur général des contributions publiques du département des Deux-Nèthes. Du ij janvier. En vertu d'un décret impérial du 10 janvier , il sera établi sur la route du Mont-Cenis , une taxe dont le produit sera exclusivement affecté à l'entretien et aux réparations de cette route. La perceprion se fera conformément au tarif suivant : pour chaque cheval ou mulet attelé à un traîneau ou à une voiture non suspendue, 3. fr.; pour chaque cheval ou mulet attelé à une-voiture suspendue ,6 fr. ; pour chaque cheval ou mulet monté de son cavalier, chargé à dos , 2 fr. Les chevaux attelés aux voitures à vide, et les mulets non chargés, paieront la moitié du droit. Les chevaux de poste ramenés haut le pied, seront exempts. La taxe est concédée aux religieux du couvent du Mont-Cenis aux conditions: i". d'entretenir en bon. état de viabilité la route du Mont-Cenis , et déblayer les neiges de maniere à ce que 1e passage soit toujours facile et 11e soit jamais interrompu ; d'entretenir les garde-fous ou parapets , le long de la route ; 30. d'entretenir les ita-blissemens dont S. M. a ordonné la construction sur le Mont-Cénis, tels que les casernes, l'hospice, le couvent, les maisons des cantonniers ; 40- de payer les traitemens des cantonniers et des surveilla 11s ou employés, autres que ceux qui font partie du corps des ponts et chaussées i s0- de payer aux cantonniers les pensions qui leur seront accordées en cas d'accidens dans l'exercice de leurs fonctions, infirmités ou vieillesse. La taxe sera peiçue , pour le compte des religieux du Mont-Cenis, par un recevéur choisi par le supérieur du couvent , ei approuvé par le préfet du département. Il est défendu à tout» personne assujérie à la taxe de passer le bureau sans payer , i peine de 50 livres d'amende. J1 est défendu à toute personw d'insulter ou maltraiter le préposé à'la pere ption de la taxe ou de s'opposer, par violence ou menace, à l'exercice de se fonctions, ni de briser ou endommager les bureaux ou par carres, à peine de too fr. d'amende , de tous dommages et il térêts, st des peines plus gravo«, si le cas y échoit. Il est dt fendu à tout conducteur ds voiture de dcteîer des chevaux ou 'mulets aux approches de la barrière , pour les râteler après dans 'l'intention de frauder le droit , et ce , sous peine d'ijne amende dp î 5 fr- par cheval on mulet. — Un décret impérial du iS juilet dernier, porte création de six maisons ou Couvent destinés à recueillir et à élever Ó09 orphelines dont les pères sont morts officiers ou - hevaliers de la lésion d'honneur, ou au service de l'Empereur, dans quelque grade que ce soit, pour la défense de l'état; ou dont les mères étant mortes, les pères sont appelés pour le service hors de l'Empire. En exécution de ce décret on fait des réparations et les dispositions nécessaires dans l'ancien hôtel d? Corberon' ( rue ."Barbette ) , acquis par le gouvernement pour être le chef-lieu de ces- établissemens. Par • le même décret, il est créé, dans ces maisons, cent places pour les veuves. M.me de Lezeau, supérieure générale de cette institution, formée sous le titre de la Maison 4e lç Mère, d* Diçu, y est installée depuis quelques jours, ainsi que plusieurs orphelines. Cette institution ou congrégation est, comme toutes les maisons religieuses de charité , soys la protection de S. A. I. MADAME, mère de l'Empereur. — Par d cret du 24 janvier, les administrateurs des dotations de 4e, 5e et 61 classes, dont les propriétaires sont réunis en société par décret du 2 3 septembre 1810 , .-.ont autorisés à percevoir les revenus non acquittés antérieuis 911 *er. janvier 1811. Ils tiendront de ces revenus un compte séparé pour chaque donataire , et ils paieront à chacun ce qui lui reviendra , ou au fondé d® pouvoir chargé de recevoir pour çqx leurs revenus de x —r Par décret de même date, S. M. a nommé, dans la i.re di vision d'infanterie du 1er co*ps de l'armée d'Espagne , come mandans de la Légion-d'Honneur, MM. Cassagne, général de brigade, officier de la Légion; Lacoste, colonel du 16e redìgimene d'infanterie légère, idem. Officiers de la Légion, les membres de la Légion Hantz, Segond , Savoye, Meunier Saint-flair , Chau.ver, Varlet , Rouzier. — Et membres de la Lé. gion , vingt officiers et soldats de différente? armes. Du 27 janvier. Aujourd'hui à deux heures S. M. l'Empereur a passé la revue des troupes dans la cour du château des Tuileries. — Le 2 3 de çe mois, M. Signeul, consul-général de S, M. le roi de Suéde , a,passé par Metz, se rendant en mission à Paris. Le colonel Kuhmann., baron de l'Empire, mernbiç dç la Légion—d'Honneur , commandant de l'Ecole spéciale impef-riale /nilitairç de Saint-Cyr, est mort le 13 de ce mois, dans la année de son âge NOUVELLES DES ARMEES D' ESPAGNE. Arrondissement de l'armée du Midi. - Armsç de Grenade et de Murcie. Le général Sebastiani s'est porté le 6 devant le fort de Marbrlîa. Après trois jours de tranchée ouverte , il s'en est empare. Dix-sept pièces de canon, dont plusieurs de 24, et plu-sieurs approvisioniiemens , ont été trouvés dans cette place. L'adjudant commandant Berton s'est porté , pendant ce tems, devant Gibraltar , a chassé les Anglais du fort Saint-Roch , et a fait raser le fort de Stepona. Le royaume de Murcie appelle à grands cris les Français, les cheli» de l'insurrection y sont détestés Depuis la dernière catastrophe de Blake , l'armée qu'if avoir essayé de réunir s'est entièrement dispersée. Le général Sebastiani avoit le projet de se porter devant Car t ha gène pour faire le siège de cette place. Siège de Cadix. JQcvant Cadix , ics opérations du siège avançaient. Une nouvelle batterie, construire à 200 toises en avant du fort Napoléon , jetoit des bombes sur tous les points de l'enceinte de Cadix. On étoit parvenu , avec mortiers-obusiers, à jeter des projectiles de 80 livres pesant, à kSoo toises des batteries. Les bombes dépassoient Cadix. Ainsi le bombardement avoit- commencé ; il ira toujours en augmentant. Le mécontentement de-venoit extrême dans cetre malheureuse ville; on s'y plaignoit de ce que les Anglais, au lieu de secourir Cadix, dégarnissohnt les frontières de l'Andalousie tt appeloient, pour la défense de leur propre armée, celle de la Romana. On y paroissoir extrêmement mécontent du conseil actuel des insurgés qui avoient formé une assemblée soumise à l'influence anglaise et dirigée dans le sens d'une démagogie exaltée. L'évêque d'Orense , l'un des anciens membres de la régence , après avoir été un des plus çhauds insurgés, revenu aujourd'hui à d'autres sentimens, a dé- çl;ué publiquement qu'il éroir évident ou, fn„r 11 . » l'Empereur Napoléon; que Céroit par- TJZ ttSU dence qui le vouloir ainsi, et que l'on devoir s'y soumettre! A ce propos la Junte a pris l'alarme ; elle a chassé Pevêqul dOrense, le general Castagnes et tous les membres de Pan! c!p"ux ÏÏSSS; Ct fait eWrÌSO,lnpr Un ^e des Le duc de Eellune, qui est spécialement chargé du siège ^ Cadix, a de quoi embarquer et transporter sur l'autre rive 12,000 hommes â-la-fois. Le ?S, l'escadre ennemie, s'est avancée sur le fore Sainte-ferine et sur la batterie Napoléon. L'engagement a com- ÏÏÂÙanrZ'* *>ieqre c^IouPts canonnières en- ~ t tÔ C0UleCS- NT avons rire' de nos différentes bat- uZrV\ vC T°UPS ?etC3non- bombes ont fait sauter iUf Ju h11"' '5; LeS ,ChalQUpeS enneiîlies se éloignées aj>.« trois heures de combat, et ont gagîié la pointe de Cadix, pousse mettre a l'abri de nos formidables batteries de 3* « > Arme e d Estrantadure. Le duc de Dalmatie s'est mis en marche de Se* vil le, avec un equipage de siège, pour se porter devant Badajos, assiéger certe place et communiquer avec le prince d'Essling, Badajos doit, a cette heure, être pris. L'équipage de siège est dç bouches a feu de gros calibre. Armée de Catalogne et d'Arragon. L'armee d'Arragon prépare son attaque sur Valence. L'armée de Catalogne investit Tarragone. Une division de frégates françaises vient de conduire sous son convoi j5looo quintaux de ble, farine, riz et biscuit, et de la poudre dans Barcelonne. deux an?P°nante ^ 56 tr°UVe *insi aPP^vJsionne'e pouç PROVINCES ILLYRIENNES. Triste, 5 février Mr. le Baron de Belleville, Intendant bencrai, est arrive aujourd'hui dans cette ville- . " I)uL*3.au 31 janvier dernier, il esp entré dans notre port soixante bâtimens de différentes grandeurs, chargés de denrées et marchandises de diverses espe.es, et venant de Venise , Ro-vigno, Pirano, Duino, Parenzo , Trau , Sebenico, Caorle , Isola Monfalcone, Ravenne, Lussiu, Yai-di-torre , Pago, Mono-poli, M uggia et Fasana. & ' — Nous ^prenons de Lyon que par décret du *r décembre dernier , Ó. M. 1 Empereur et Roi a ordonné que les bâtimçns illyriens, napohtams ou ottomans, qui seront expédies dans les ports français de la Méditerranée à la faveur de licences de navigation délivrées par S. M. , devront à leur retour prendre jusqu'à concurrence de moitié de la valeur de leurs chargemens en étoffés de soie des fabriques françaises. Les vaisseaux français, porteurs de licences et sortant des ports de la Méditerranée , seront soumis à la même condition. Les bâtimens américains , porteurs de permis, et ceux des villes anséatiques, porteurs de licences , devront avoir en soi.ries un tiers de leurs chargement d'exportation, On écrit de Vienne que la maison de commerce Steiner et compagnie a envoyé le sieur Eckhes à Augsbourg avec des pouvoirs très étendus, afin de couvrir par les dispositions qu'il est autorisé à prendre, le besoin de lettres à courts jours d'Augs-*?ourg, qui a si fort influé depuis quelque temps sur le cours de la place de Vienne. — D'après un décret de S. M- l'Empereur Napoléon, les bles venant de la Hongrie ét ceux achetés en Illyrie pour le royaume d'Italie, ne seront assujettis jusqu'au 1er. juillet prochain qu'a un droit de 2 fr. par quintal du pays. Les grainsde toute espèce pourront sortir libremept pour cette destination de tous les ports de l'Illyrie en payant le droit ci-dessus. — D'après une décision de S. Exc. le Gouverneur^énéra!, nul individu porté sur le rôle d'une compagnie de la Garde nationale de l'Istrie ne poijrra en être ôté, ni y être remplace par les autorités locales, sans un ordre spécial du géne'ral De-viaux, donne* jv ~ lui pour chaque cas particulier. — Une autre décision de S. Exc. défend aux autorite's eivil.es de s'immiscer dans ce qui regarde la police des compagnies de la Garde nationale de l'Istrie, qui appartiendra à l'avenir ex' cîusivement anx officiers de ce corps. L'administration des fonds de la Garde national® continuera, comme par le. passé, à être soumise à l'autorité civile. Loterie Imperiale d-Illyrie. Tirage du 4 janvier. * 12 - 34 - 9 - 62. Trieste, de l'Imprimerie de Gaspar Weis,