JI. Semestre PROTINCES ILLYRIENNES. H." 64. TELEGRAPHE OFFICIEL. Laybach y samedi S août 1812. extérieur. ANGLETERRE. Londres , juillet. DÉCLARATION DE GUERRE PAR L'AMÉRIQUE CONTRE L'ANGLETERRE. O« a reçu ce matin de Liverpool la lettre suivante: „ Le Sénat a adopté , à la majorité de 19 voix contre 13 , la résolution de la chambre des representans de déclarer ia guere à 'L'Angleterre „ Liverpool , 18 juillet. J'ai à vous annoncer qu'un bateau pilote est arrivé ànjour-d'hui de New-Yorck, d'où il est parti le 23 du mois passé. H nous informe qne le Sénat, après avoir délibéré pendant sept jours, a pris la résolution de déclarer U guerre a l'Angleterre, à là m •jorité de 19 voix c.rttre 13. Le major Bloornfidd, 4 New-Yorck , avoit reçu une dépêche qu'il lut ala tête de son armée, et dans laquelle il étoit formellement annoncé que les Etats-Unis avoient déclaré la guerre à la Grande-Bretagne» „ D» 22. Une lettre de Liverpool annonce qu'à !a suite de la déclaration de guerre , la frégate anglaise le Cambrian, et celle des litats Unis le président, ont eu un engage ment, et qu après un comb;it opiniâtre, la force du calibre de la frégate américaine lui ayant donné l'avantage , elle s'est emparé* du bat,ment anglais, et l*a conduit dans un port. Nous attendo«s avec impatience des détails authentiques sur cet événement, auquel il nous est difficile d'ajouter £ 4 (Journ. de l Empire) S I L E S I E. Breslau , m juillet. Nous avons ici des nouvelles de Wilna j squ'au S de ce mou. Le général Durosnel a été nommé gouverneur de Wilna, et le général Tareyre gouverneur de Kowno. Le corps du général Kleist s'est emparé de différens ' magasins en Samog.tie , e.tre Tanroggen et Rosiennen j I une division s'est avancée jusques prés de Schawlen , où elle a pris un magasin d'avoine. Le colonel Jeanneret est ( maintenant à Telg. Le comte Lieven a passé par Koenigsberg sans s!arrêter. La récolte des grains, aux environs de la Vistule, donne ! les plus belles espérances. Les champs sont pai tout épar-, gnés dans les marches. (Journ. de l'Empirò. ) lithuanie. Vilna, 13 juillet. Nous «ontinuons à jouir de la présence de S. M, que nous voyons tous les jours se promener à cheval. Avant-hier, S. M. a daigné accorder une agence aux députés polonais, les sénateurs et woiwodes W.b.cki et Sobolewk. , Stanislas comte Sosty k, nonce de Seyd-low , Wladislas comte de Tarowsky , etc., que la Confédération générale de la Pologne avoit chargee d offrir ses hommages à l'EMPfREUR. Us ont été présentés par S. Exc. le duc de Bassano. Le président de la députât on , M. le sénateur et wowode Wyb.cki, a porté la parole. S. M» a daigoi répondra d'une panière très gracieuse. Le même jour. 11 juiHet , des habitans du duché de Samogitie, MM. Billwicz, Rialorewi ,Jellinskj et d'autre* officiers, ayant à leur tête l'ancien maréchal de la coiic Zietgen , ont eu l'honneur d' être admis à 1 audince de S. M. lis lui ont fait connoître combien les Samogmens de-sirent de partager le bonheur de leurs frères de Wilna. S. M. s'est entretenue avec eux de tout ce qui concerne leur Pa>JSâmais notre ville n'avoit été aussi brillante qu'elle l'est depuis quinze jours. Elle voit dans ses murs le plus grand dei souverains ; et les principaux citoyens de notre pays s'y trovsnt réunis. Une belle jeunesse vient se ranger sous les drapeaux polonais. Un grand nombre de jeunes gens vont s'occuper de leur équipement. Nous ne doutons pas que les Lithuaniens ne cherchent l'occasion de se distinguer, comme l'ont fait k Zomosiera e4 à Benaver** les braves du régimens commandés par 1e comte Krasinski. (Journal de l'Empire, ) PROVINCES ILLYRIENNES. Triesee , le 20 juillet. État des bàtimens et barques, qui sont entrés et sortis chargés, du portde Trieste, pour différents autres du Golphe Adriatique depuis 1e i.er j^sq'au 16 du mois de juillet 1812. ENTRÉS. Qualité. a V a 0 Totaux Lieu d'où ils viennent. Pieleghi . 4 5 — 9 Ancóne. . Paranze . 2 ... — 2 Venise . . Brazzere . 14 ... 14 Chiozza. . Bragozzi . I 2 — 3 Rovigno. . Battelli . 3 10 ... 13 Parenzo. . Trabacolo. 1 — 1 Pirano « . Zerbi . . . 15 17 42 Nature des Chargement, Citrons Amandes " Hude d'oli" ve, ris , papier ,chanvre , crème de Tartre , Poisson sa«" lé, vin ordinaire. SORTIS. Qualité. Brick . . • Tartanons Trabacoli. Pieleghi. . Brazzere . Bragozzi • Battelli. . i i i 18 57 i i 7 $6 12 19 4t i 2 I 27 57 13 26 Leur destination 127 Tripoli. Ancóne. Venise . Chiozza. Spalato . Podi . . Istrie . . Nature des . Cliargémens, Verrerie , Vitriol , vif Argent papier , crème de Tartre , Acier, fer » clous , cire , ceruse , colle forte , Toile , planches.* VACCINE. Laybach , g août* L'inoculation de la vaccino est une de ces découvertes qui, yar leur importance et leur objet, honorent le plus leurs auteurs et leur donnent de grands droits à la reconnoissance publique. Ses "bienfaits ne s'étendent pas seulement à la génération présente ; ils embrassent, en quelque sorte, l'universalité des âges et se répandent sur toutes le générations à venir. Le fléau destructeur de 7a petite vérole,' qui promenoit ses ravages et moissonnoit chaque année une innombrable quantité de victimes , a rencontré une barrière insurmontable devant la quelle il est forcé de s'arrêter. Chaque chef de famille peut elever en quelque sorte autour de sa aiaison, une enceinte qu'il ne franchira plus ; chaque mère peut en garantir le berceau de son fils. Cette découverte inapréciable par les nombreux avantages qu'elle assure aux familles et A l'état, triomphe chaque jour de tous les obstacles que lui ont d'abord opposé l'esprit de défiance, la force de l'habitude et l'entêtement des préjugés. Il est de la nature de toutes les de'couvertes les plus utiles de rencontrer , dans les pre-miers momens, des contradicteurs et des incrédules; mais cette espéce d'épreuve que doivent nécessairement subii-, dans leur principe , toutes les vérités pratiques, tourne ensuite à leur avantage , par les» nouvelles lumières,qui résultent d'un examen plus approfondi. Les faits .mal présentés ou ince.tains sont éclaircis, les expériences douteuses ou mal faites sont renouvellées avec plus de ^oin , l'attention publique se porte toute entière sur l'objet de la discussion et il acquiert alors un degré de certitude et d'autorité qu'il n'auroit point eu sans cela. C'est ainsi que les contradictions qui se sont élevées sur les avantages de la méthode de la vaccine ont donné lieu à une suite d'observations et d'expériences qui les ont fait ressortir dans lout leur jour. Il n'est plus permis maintenant de douter que la ^vaccine ne soit un préservatif infaillible de la petite vérole. Sur plusieurs millions d'expériences qui ont été faite depuis prés de douze ans dans tous les états de l'Europe, il n'en est pas une seule qui ne tende à prouver que l'inoculation du vaccin faite suivant les règles de l'art, doit avoir un heureux succès ; qu'elle détruit entièrement ou qu'elle paralysé le germe de cette affreuse fct cruelle maladie. On remarque déjà que la petite vérole s'afloi-blit par degrés en Europe et l'on peut prévoir et en quelque sorte déterminer le moment où elle cessera d'exister. De-bons citoyens, de vrais amis de leur pays et de l'humanité, se sont partout empressés, du moment qu'ils ont acquis le degré de conviction que portent avec elle les nombreuses expériences qui ont été faites, de se réunir, sous la protection de l'autorité , en sociétés d'encouragement pour l'inoculation de la vaccine. On a vu les i hommes les plus considérables par leur rang et par leur fortune, et ceux qui se faisoient distinguer par leurs ©onnoissances et leurs lumières, accueillir dans le principe cette précieuse découverte et se liguer en quelque sorte pour la faire réussir ; on a vu tous les états de la société , magistrats, militaires, ministres du culte, rivaliser de zélé avec les gens de l'art et former avec eux une honorable et vertueuse association pour préparer et assurer tous ses moyens de succès , les protéger, les encourager par leurs exhortations et leurs exemples. Mais s'il étoit besoin de s'eta-yer de l'autorité de grands exemples pour dissiper les inquiétudes que les adversaires de la vaccine affectent encore de conserver, nous pourrions les prendre parmi les souverains eux mêmes et particulièrement dans l'auguste maison de Napoléon le Grand. Is'inoculation de la vaccine sur la personne du Roi de Rome répond seule A toutes les objections , parcequ'elle dc'montre avec évidence qu'elles ont toutes été faites et combattues d'une manière victorieuse. Les habitans des Provinces Illyriennes » qHoiqu' appelés plus tard à jo^ir des grands avantages de la vaccine, ont montré qu'il jeur suffisoit d'être éclairés sur des methodes utiles , pour les adopter avec empressement. La vaccine a trouvé parmi eux des protecteurs, éclairés, de généreux défenseurs , des amis pleins de 1.le pour sa propagation. Cette classe d'hommes qui dans tous les pays «ntraîne toujours après elle les suffrages de la multitude, les hommes instruits et ceux qui jouissent par eux mêmes d'une cor. sidération distinguée ont les premiers donné l'exemple; tous les chefs de famille les plus respectés dans chaque province ont pre. senté leurs enfans à la vaccine. Les ministres de la réligion eux-mêmes gui savent que Dieu ordonne tout ce qui est utile aux hommes, ont fait entendre leurs exhortations paternelles et fait connoîtreaus familles ce quo commandoit à «e sujet leur propre int 'rêt. Mai, rien ne peut égaler le zélé que les médecins et chirurgiens d'un grand nombre de communes ont témoigné pour la propagation de li vaccine ; ils ne se sont pas contentés de vacciner tous les enfans qu leur ont été présentés, sans exiger de leurs parens aucun salaire; nouveaux apôtres de l'humanité , ils ont parcouru les campagne pour porter dans lesein des familles la consolation et le bonheur, en rassurant les tendres mères sur les gages de leur amour, en euvïac: aux cultivateurs de nouvelles sources d'espérances et de prosperi^; la richesse des habitans de la campagne consistant sur-tout dan> le grand nombre de leurs enfans. Le gouvernement illyrien a été témoin de leurs efforts ; ii tient note de leurs services; en attendant nous croyons faire plaisir à nos lecteurs en leur mettant sous les yeux le tableau des vaccination» qui ont eu lieu dans 1« courant de 1811 et dont nous garantissons l'exactitude, Nous signalons à la reconnoissance publique les médecins et chirurgien; qui se sont le plus distingués par leur zélé 'pour la propagation de 11 vaccine. Cet état présente un total de plus de 14,500 enfans vaccinés dans cinq provinces. L'année »812 offrira vraisemblablement des résultats encore plus brilLans ; un noble élan s'est mari; festé sur tous les points; des sociétés de vaccine s'établissent dans chaque province sous la protection du Gouvernement; des comité» chargés d'en diriger les efforts et de répandre partout les instructions nécessaires sont organisés et installés. Les provinces ne ta-deront pas à recueillir les fruits de cette henreuse association q» doit prochainement mettre un terme à l'un des plus grands fleaus qui jamais ait ravagé la terre. TABLEAV des Enfans vateinés dans les Provinces illyrienv" pendant le cours de 1811. C A R N IOLE. . , H Laybach et communes environnantes. Veunifcer 24 > Tschernitz 23, Vagner 164, Pin-ter 15, Michel mber 607, Be.hoser 69. Total . 90î' Krainbourg. Stroy.............. • Ratmansdorf. Molischler 46, L. Suppan ......... tp H>u"r>arih. Globolschnig ............ 51' Laack. a Johann Gerbetz .... . ^ ... . Stein. Germouneg 53, Johann Mucfc 103 . . . . Kraitberg. Peregrin Bumher........... 228' Kreuz.. Frenez ............ Loitch. ' Antonio Pabours ......... . A del s b erg. Antonio Christophe 1102, Johann Zweck 81 . idria. Cajetan Layer ............ 451' S"nosetsch. Maialar zi , François Callo ........ ^ A rcporttr ....»•» h6. Report...... 3596- - v* Keustadt. Batjnaker 87 , Jean Schusîtr 99......lS6 B*lliage de Scharfgnberg. Jean Schusler........... • 96 Motlling. Matthieu Lascben ........... X schernenti. r . U'bains ................. x3* Cottschée. Joseph Shranher...............17. [ Landstrass. Joseph Harle , Joseph Hoffler.......167. Reisnitz. Sigismand Zarfeld.............222. Seisemberg. Tentcheg................285. S'il vie h et Groifsemback. Antoine Pobir. ......•«»»« 331, y ordì. Joseph Harlt ................ Scnneg. " Henri ^cbïr ............*°7- 1 S T R I E. 1TZ$Ï Trieste. François Pellegrini 17, Bartolomei Pogalsehe-nig 625, Gérard Calât ti 70, Kumpf 166, Vincent Campieri 25, Wieland 18, Leir 40 > Nigrés 10, SchuSiers 17 , Gazzaroli 93, Gros 44, Cumano 17. 1142. Mcnfalcone. JBontempo 693 , Giovio 1 49 ........ Duino. 1 Dittemberg ............. 46. Cattinara. .....................» 29. Prosseco• Botte . . ..............IiC0- Rovigno. Antonini.................. Barbano, et Dignano. Bagaucino ,....*••••••• Pisino. Calligarich 49* • Capo-d'lftrie, Sébastien Grandi ........«•• 6l5> Montona. Joseph Agustini .....«• «••• ,7'* Pinguente. Antoni ... .......»••• 357» Santa-Croce. Antoine Juliani........... 538. VC i:ach. Jean Juliani. ....*....»*• 34i» CAEINTHIE. villach. Ei&enreich et l'um. .......... 41 • À reporter •.»... J0;4û6. ^55 Report......»0,4 <»& CROATIE MILITAIRE." Maja et Glins. Caller .................. Stankovacz et Bovich. Bruneteau.............433* Lastrine et yirgmoncdt. Lag rde ............. • 39^ Maligradcz et Hlaszmich. Fonces. .................. Kralyor Chanya et Gorra. Chieze...... . ... . • • • • S'i4* Chememieza et W ravina. Hoys...................168. D A L M A T I E. Selenico. Visiani . . . i . . i.......593» TOTAL . . . 14534* A V I S. aux créanciers de la dettg domesticale La commission de Liquidation ayant égard à l'impossibilité, où plusieurs créanciers de la dette domesticale se sont trouvés, de se présenter avant le 15 juillet dernier, soit k la caisse du Trésorier Général, pour y faire Té-change des mandats de remboursement contre des rescriptions, soit an bureau du Directeur des Domaines, pour recevoir en payement desrentes foncières et emphitéotiques par la voie du transfert , accorde aux dits Créanciers une prorogation de délai juqu'au i.er septembre prochain , pour l'accomplissement de l'une ou l'autre formalité, passé le quel ils pourront être déclarés définitivement déchus. Laybach le 12 août 1812 Le Comte de T Empire, Maitre dei Requêtes^ Intendant Général, Président de la Commission de Liquidation signé CHABROL. AVIS. Monsieur Barthomeuf commissaire en chef de l'administration générale des poudres de l'Empire Français, chargé par S. E. le Ministre de la guerre , d'organiser le service des poudres et salpêtres dans les Provinces Illyriennes , sous les ordres de S. E. le Comte RerTRAND Gouverneur-Genéral des dites provinces, a l'honneur d'inviter les personnes en correspondance avec les préposés de la précédente direction des poudres et salpêtre en Illyrie, et toutes celles qui auroient des réclamations k faire , concernant cette branche de service pub'ic à lui écrire directement. Laybach le 5 août 1812. signé : Barthomeuf. AVIS. 2.me et dernier Azis au public ttlaùvement aa timbre des pétitions. Le Public est prévenu qu'en exécution de l'article 12 de la loi du 13. Brumaire an 7 relative au timbre dont l'exécution est rappellée par un décret impérial du 24 janvier 1822. tt de l'article 13 de l'arrêté de Son Excellence le Gouverneur Général de l'Ili/ rie sur le même obje 1 daté du 24 juillet 1811. Aucune pétition ne pourra être faite que sur papier timbré de dimension. / Sont exceptées celles présentées au corps législatif, celles qui ont pour objet des demandes de Congés, de secours, et celles enfin des déportés et réfugiés des colonies pour obtenir des Certificats de Résidence , passeport et passage pour retourner dans leur pays. Dans tous les autres cas, celles qui ns seront pas sur papier timbré, seront non seulement rejettées, mais encore il sera dressé procès verbal pour faire condamner le pétitionnaire au payement de l'amende de 30 fr. que la loi prononce pour cette contravention. Le Directeur de l'enregistrement et des Domaines , signé: Belloc. AVIS. L'impression dans les trois langues réunies française * allemande et italienne, de l'arrêté de S. E. le Gouverneur général du 5 mars dernier , annoncée dans nos précédentes feuilles étant terminée, on peut dès à présent s'en procurer des exemplaires. Toutes les lois françaises en vigueur dans ces provinces étant présentées dans cet arrêté par ordre de matières , <&aque fonctionnaire public, chaque employé y trouve un moyen facile de connoître toutes les lois, tous les décrets, tous les règlements qui régissent les différentes parties de la législation et de l'administration. Les motifs qui ont fait juger au Gouvernement la nécessité de ce travail suffisent pour en faire sentir l'utilité. On y a joint une table par ordre chronologique pour la facilité des recherches. S'adresser à Trieste au greffe du tribunal de première Instance. A Laybach au greffe de la cour d'appel : Prix 6. fr. Renaissance de la Pologne, (,, La chute^de Jérusalem devoit être fins?ruction de tout l'univers. . . mais Dieu ne la laissa pas sans espé-,, rance : Isaïe , qui avoit prédit sa pirte ; avoit vu son „ glorieux rétablissement , et lui avoit même nommé Cyrus ,, son libérateur.,, ) ( Boss.,, Dis. sur l'Hist, Univ. ) La Pologne long-tems heureuse et florisrante , gouvernée par une noblesse généreuse, également propre à la guerre et aux emplois de la vie civile; la Pologne, par la valeur de ses armées, par la fertilité de son sol et par sa position géographique, étoit devenue à-Ia-fois la nourrice de l'Europe, le contrepoids du Nord et la barrière du Midi. Tant de précieux avantages et plusieurs siècles d'une glorieuse existence, au milieu de l'Europe civilisée, sembîoient la pre-server à jamais d'une destruction totale , mais voisine de l'ambitieuse Russie, vaste repaire de barbares, elle fut d' abord minée sourdement , puis resserée dans ^J^cs bornes plus étroites , et abandonnée enfin à elle-même sans alliés jùt sans appui. Après vingt années d'oppression e! de langeur, on 1' vue, de nos jours, succomber sous le poids du col osse russe sans que sa chute ait réveillé le reste des nations, et sam que les rois, garans de son existence, aient paru sentir l'injure faite , par le partage, à leur autorité, et le coup porté .1 leur influence dans les affaires de l'Europe. Ainsi> une nation de quatorze millons d'ames, et possédant nn territoire de trente-huit mille lieues carrées, fut tout-coup engloutie sans provocation et sans offense. Quelques efforts généreux honorèrent les derniers soupirs de sa liberté, et furent qualifiés de révolte. Les annales du monde les révolutions des Empires n'avoient rien offert de sera bl able , tout dans cette catastrophe étoit au-delà des cal culs humains et des observations ordinaires: l'historien et le politique restèrent confondus et laissèrent échapper leurs plumes. Mais si la Russie avoit fait disparoître la Pologne comnw puissance intermédiaire , c étoit pour peser de plus près star le midi de l'Europe. En effet, le renversement de l'equi libre européen suivit de près l'anéantissement de la natiol polonaise. Les Russes prétendirent dès-lors à une domina tion universelle; leurs vues de brigandages politiques-se tournèrent vers l'Empire ottoman , v rs la Suede et vers l'AH magne: ils vmrent se mêler à toutes les guerres do continent , et lu France ressentit les suites de cette poiitiq't pusillanime que son gouvernement avoit adoptée au de triment de l'Europe entière. Priver la Russie de ce degré de force et de riches« qu'elle a si injsustement acquis par 1%nvahissement de la Pologne; lui arracher près de six millions d'h.bitans et plus de vingt-trois mille lieues carrées, c'est sap r sa puissance aussi colossale que dangereuse , c'est lui ôier tous les moyens de parvenir à cette dommination , l'objet de tous ses désirs. La restaurati®« de la Pologne so'js les auspices d'na génie créateur et d'une nation protectrice, garantit asse! qu'elle redeviendra pour l'Europe une barrière invincible contre les invasions des hordes du Nord. N'a t-on pas vu les armées polonaises donner plus d'u» exemple de haute valeur et de noble persévérance, et arrêter pendant plusieurs siècles l'essor de l'ambition