SUR UNE COMPOSANTE ORIENTALE DANS L'ART DE L'ADRIATIQUE SEPTENTRIONAL PAVLE M IJOVIĆ A r h e o lo š k i in š titu t, B e o g ra d T. 1—24: pp.496—519 Ce dont je tiens à p a rle r dans la présente com m unication ne concerne pas la problém atique déterm inée d’un ou de plusieurs ouvrages qui p o u rraien t être analysés p ar la m éthode dite de typologie horizontale. On voit déjà d’après le titre même q u ’il s’agit d ’une com posante dans l’a rt qui sous-entend un large dia­ pason chronologique et u n dom aine d ’expansion relativem ent étendu. Il ne s’agit donc pas, quoique je m ’en serve, de la m éthode dite de la chronologie v er­ ticale. En réalité, lo rsqu’on p arle de la com posante orientale dans l’a rt de l’A driatique septentrional, on songe aux théories et hypothèses déjà connues, effleu ran t ainsi en m êm e tem ps les questions de provenance non résolues. Si chaque recherche nouvelle ne donne pas prétex te à étayer telle ou telle thèse, elle enrichit néanm oins nos connaissances p ar des faits qui p euvent devenir u n e qualité nouvelle à u n m om ent donné. Sans p rétendre à un te l rôle, j’ai voulu, en exposant les réflexions auxquelles j ’ai été porté ces dix denières annés au cours de voyages d’étu d e dans les pays riverains de la M éditerranée, faire p a rt de quelques unes de mes observations sur le phénom ène en question. Tout d ’abord qu’il m e soit perm is de faire ressortir un »dégrisem ent«, qui ne s’est opéré ni rap id em en t ni aisém ent. Instruits, puis accoutum és à ta x e r de »décadence« l’a rt de la période a lla n t du Bas-Em pire au prérom an et d’évoquer en soupirant »l’âge d’or« qui l’av ait précédé, nous nous faisions difficilem ent à l’idée de p lacer l’a rt dit »barbare« sur un pied d’égalité avec le »sublime« a rt classique. Or, en fait, nous avions omis de découvrir les nouveaux critères esthétiques d’u n sty le qui bien que com posite n ’avait pas moins de valeur que les autres, les styles »purs«, tout comme — que l’on m e passe ce parallèle — l’ordre com posite n ’est nullem ent moins beau que les ordres do­ rique ou ionique. Considéré sous ce jo u r nouveau, par exem ple, l’a rt de Ravenne, en un siècle seulem ent — depuis que l’em pereur H onorius a transféré sa capitale de Rome à R avenne (en 402), depuis que cet art, sous le régence de G alla Placidia a essayé de p erp étu er la trad itio n de l’antiquité rom aine, depuis que sous Ju ­ stinien il a connu sa transform ation nouvelle en » art im périal« byzantin, de­ puis qu’avec l’arrivée des O strogoths et la transform ation de R avenne ea leu r capitale il est devenu le pilier d'un a rt »barbare«1 jusqu'alors m éprisé — l’a r t de Ravenne, disons-nous, et du cercle sur lequel il exerce son influence, devient le m édium d’une nouvelle symbiose de l’O rient et de l’Occident. Un élém ent à titre d’illustration: rep ren an t des m osaïques de la basilique de Con­ stan tin et du m ausolée de sainte Constance, à Rome, la couleur azur sur fond blanc (dans la p artie de la m osaïque A m ours vendangeurs), il prolonge cette m onochrom ie sur fond blanc dans la m osaïque récem m ent découverte de la basilique S aint-S évère à Classe, du VIe siècle, et term ine égalem ent avec une m osaïque m onochrom e su r fond blanc à S. Giovanni Evangelista au X IIIe siècle.2 C ette tradition orientale, l’a rt de R avenna et de l’A driatique sep ten tri­ onal la diffusera com m e une de ses caractéristiques essentielles. Du legs ro­ m ain encore tire sa racine le m ode de décoration de l’intérieur du m ausolée de G alla Placidia, sur fond bleu sombre. Ou bien: lorsque aux flancs des grandes absides sem i-circulaires des églises G alla Placidia, S. Giovanni Evangelista. S anta A gata M aggiore et Sainte-C roix a Ravenne, p. e. fu t ajouté u n com par­ tim ent quadrangulaire, prothesis et diaconicon — coutum e orientale, cela put p araître alors, en com paraison de la basilique romaine, comme quelque chose de laid, contre nature, artificiellem ent greffé e t hors du code de la sym bolique des tem ples. Or, ses additions, em pruntées a l’O rient, sont devenues des p arti­ es inséparables des sacristies en Occident. Ou bien ancore: pourrait-on conce­ voir l’apparition de la fen être bilobée rom ane, qui sera suivi des fenêtres bilo- bées gothique et Renaissance, sans les fenêtres bilobées du m ausolée de Théo- doric (T. 1: 1)? Or, il est indubitable que cette nouveauté en architecture n ’a pas été em pruntée p a r R avenne à l’A ntiquité mais q u ’elle a été apportée d’O rient p ar l’a rt barbare, concrètem ent, en l’occurrence, par l’a rt ostrogoth. Si nous ajoutons encore un exem ple à ceux qui précèdent: l’apparition des consoles rom anes, su r lesquelles s’appuient deux arches au lieu de reposer sui­ des piliers, de façon que l’octogone se m ue en une base quadratique au moyeu de 4 absidioles aux q u atre faces des deux baptistères, des orthodoxes (vers l’an 450) et des ariens (début du VIe siècle) — il est facile de se convaincre que la symbiose de l’O rient et de l’O ccident dans l’a rt de R avenne et de presque to u t l’A driatique septentrional constitue son m om ent de création de plus gran­ de valeur. Comme dans les exemples exposés, l’»art de Ravenne« s’ est pres­ que dans tous les dom aines enrichi de barbarism es de l’Orient, où l’architec­ tu re avait suivi son évolution propre, prim ordiale, hors des canons des styles gréco-rom ains. Dans cette architecture en m arge des styles, il est possible de trouver m aintes solutions plus souples pour les constructions, directem ent et em piriquem ent issues des besoins intim es de l’homme. Le second dégrisem ent se rapporte au chem in p ar lequel l’a rt a rayoné de l’O rient vers la région de Ravenne et de l’A driatique du nord. H abitués égale­ m ent, dans notre rom antique jeunesse, en nous fiant aveuglém ent à quelque donnée écrite conservée à croire que ce chem in venait directem ent de Palestine et de C onstantinople, nous nous privions de la possibilité de faire plus de lum ière sur nom bre d’élém ents d’autre provenance, »inopiném ent« et »artifi­ 1 P. D ucati, L ’A rte classica (Torino v en n ate, con particolare riferim en to ai 1927) 760 ss. m osaici rin v en u ti a Classe, X V I II Corso 2 R. O. Farioli, A m bientazione e ideebi di cultura sull’ arte R a ven n a te e B izan- in fo rm atriçi del m osaico p av im en tale ra-{j tin a (R avenna 1971) 419—473. ciellem ent« intercalés, tou jo u rs selon le préjugé en question. A ujourd’hui, après les observations de ces dernières années, nous pouvons constater avec satisfac­ tion que la richesse des v ariétés dans ce secteur est due a u ta n t aux influences de l’A frique du N ord e t des B alkans qu ’aux influences directes du P roche-O ri­ ent e t que les prem ières ne sont ni m oins puissantes ni moins im portantes que les secondes. De l’hellénism e à nos jo u rs les deux courants de l’art, l’officiel et le vulga­ ire, assum ent et tra n sm e tte n t à leu r m anière la m utation de la n atu re végétale en l’hom m e et l’anim al, sans n u l doute sous l’influence des »Idylles« bucoli- quest et pastorales de T héocrite et la poésie de N icandre de Colophon. Ce goût sera p articu lièrem en t adopté à l’époque du B aroque. L a jonction fan tasti­ que du m onde végétal e t du m onde zoom orphe ne se lim itera toutefois pas seulem ent à l’a rt rep résen tatif. Elle pénétrera aussi dans l’a rt issu de la créati­ on populaire, to u t comme en em prunte aussi parfois à celle-ci quelque détail du folklore, tels que les sujets nilotiques p ar exem ple. On a fo rt peu rem arqué ju sq u ’ici un a u tre co u ran t encore: l’in filtratio n du »barbarism e« dans l’art officiel. Ce processus est persistant e t de trè s longue durée, comme on peut facilem ent s’en convaincre en suivant l’entrelacs, p ar exemple, d o n t l’origine doit être recherchée dans l’a rt m ésopotam ien. Tel est le »Noeud gordien« à trois brins, qu ’il soit sans extrém ités, comme sur u n anneau de l’âge de bronze de Pantalica, en Sicilie (T. 18: 1), ou qu ’on en voie les extrém ités comme sur une statue d’em pereur rom ain au M usée de B itolj, en M acédoine (T. 8), ju sq u ’à la croix de S anta M aria in V alle du IX e siècle. Le prem ier dénote u n e sym boli­ que typiquem ent orientale, m ais aussi une provenance artistique rem o n tan t à l’u n e des civilisations les plus anciennes, celle des Sum ériens. O utre dans l’a rt de la m osaïque rom aine e t de la m osaïque paléochrétienne, où il fu t à l’honneur lo rsqu’il fu t transform é sous le symbole des »pains croisés«, sacrificium Chri­ stianorum (T. 3), dans les m iniatures m édiévales et dans la sculpture en bas- relief prérom ane, il est apparu, inchangé, sur to u t un groupe de chapiteaux dans le L apidarium m édiéval de P u la (T. 18: 2). Le noeud à extrém ité libres fut egalem ent adopté p ar la sym bolique chri­ stianisée. P ren an t les exploits d’A lexandre comme m atière didactique, les écri­ vains et les artistes chrétiens considèrent la sagacité dont l’em pereur fit preuve en tran ch an t le Noeud gordien comme une qualité particulière: c’est la sagesse qui depuis Salom on est la caractéristique de l’iconographie im périale. Le noeud en tre en vogue principalem ent sous l’influence de l’a rt barbare. Comme on le sait, les barbares fu re n t de tous tem ps représentés avec une robe d ’une seule pièce et toujours serrée à la taille. D ans l’a rt grec et dans l’a rt rom ain, il est vrai, l’him ation et la stola étaien t noués à la taille p ar une ceinture. T out à fait contrairem ent à ce que l’on peut voir, p a r exem ple, sur l’arm u re de la sta­ tu e d ’A uguste de P rim ap o rta (m aintenant au M usée du V atican)3 — em blem ata — cette copie d ’une statu e rom aine arbore quelque chose qui est incom patible avec le cuirasse. Le chem in p ar lequel cet orientalism e a pénétré en Occident est révélé p a r u n m êm e m otif sur le colosse d it de B arletta.4 La gigantesque statu e en bronze de l’em p ereu r Théodose le G rand II (379— 395) ou Théodose 3 A u B raccio N uovo d u M usée C h iaram onti d an s la niche ronde. 4 Chez l’église S an to S pirito. (408—450), coiffée d ’un diadèm e et ten an t u n globe dans la main, o rnait une place de Constantinople, d’où, faisant ro u te pour Venise, elle fu t em barquée su r un navire qui fu t coulé près de B arletta. Bien que dans une attitude de guerrier, l’em pereur est sans em blem ata à la ceinture comme un tra it de mode, l’a rt chrétien, dans une réplique tout à fait barbarisée de 1 ’»iconographie im­ périale«, le représente de la façon la plus typique sur une croix lom barde avec représentation de la Crucifixion, à Santa M aria in Valle (T. 9). S u r ce cruci­ fix, le périzonium du C hrist form e un noeud avec des élém ents d’entrelacs. Nous retrouvons le m êm e m otif su r la sculpture m érovingienne del »élus« sur un sarcophage de la crypte nord de l’abbaye de Jouarre, du V IIe siècle5 * — ce qui, dans les deux cas, m ontre com m ent ce m otif a eu son aboutissem ent logique. Le m otif m o n tran t une figure anthropom orphe sortant d’un tronc ou d’un bouquet de fleurs connaît une évolution sem blable. Il apparaît su r la mosaïque du »mausolée« de G alla Placidia, dans l’idyllique atm osphère de la bienheureu­ se vie d’outre-tom be au Paradis, idylle em pruntée p ar l’art chrétien à T art hellénistique, surtout d’après les images des tom beaux. Là, les q u atre apôtres debout »naissent« littéralem ent de la vigneture, comme auparavant, dans l’art rom ain de la m osaïque, m aints m otifs du répertoire décoratif sym bolique sor­ taient, comme une excroissance organique, de divers entrelacs de ram illes, de touffes de fleurs e t de ram eaux de vigne (T. 24: 1). De l’exem ple de Ravenne tire certainem ent son origine l’A rbre de Jessé ou Généalogie du C hrist, dont la rep re se n ta tio n la plus ancienne, du X Ie siècle, avait été conservée à Bethlé­ em. C’est sur le m odèle de l’A rbre de Jessé qu'apparut dans la pein tu re serbe du XIVe siècle la G énéalogie dynastique des Nem anjič (Vierge de Ljeviška, G račanica [T. 24: 2], Dečani, Peć et M atejča). Ce m otif sera rep ris p ar le Bas-Em pire dans les Balkans, où fu t trouvé le facteur ethnique autochtone illyrien. La m anière dont il est adopté et modifie est le m ieux illustrée p ar un exem ple du V Ie siècle sur la stèle d A urélius Seve­ rus de M unicipium S . .. (Pljevlja, au M onténégro). Le cartouche de cette stèle à riche ornam entation végétale d'une fam ille aborigène m ontre un double Noeud gordien form é p a r deux vignettes qui se rejoignent, m otif fréquent des entrelacs en bas-relief du prérom an. Dans l’angle inférieur gauche surgit des deux ram eaux une tête d ’homme casquée, de profil (T. 18: 3) — chose fort rare sur le territo ire des Balkans. N aturellem ent, il n’est point difficile d’entrevoir ce que copia sur cette stèle le m aître aborigène, tailleur de pierre qui pouvait avoir sous les yeux quelque anciene représentation en relief d ’une plus nette sym bolique de la transm utation hellénistique de la n atu re végétale en une fi­ gure hum aine et inversem ent. L’explication de ce phénom ène a été donnée par W ebster d’après l’exem ple du m êm e ensem ble de composition de la tête d’Aura (AYPA), qui s’élève d’ une touffe de fleurs et de ram eaux de vigne sur le vase d it de T arente au B ritish M useum, du m ilieu du IVe siècle av an t notre ère.3 Il a trouvé la clé de cette sym bolique d’après l’inscription AYPA — »Zéphyr«. De tels sujets, selon lui, se basent sur les propos de Socrate au su jet de la »brise des régions saines«, qui plait à la santé et aux sens de la jeunesse. Les 5 O n pense que la cein tu re qui leu r 0 B. L. W ebster, H elenizam (trad, en cein t les rein s d istin q u e les élus. serbo-croate, Novi Sad 1970) 17, 20, 65, 199, 200, 202; Tab. su r la page 16. »Régions saines« —■ ce sont le Jard in des H espérides ou Ile des heureux, où la brise peut apporter la santé ou ram ener les m orts à une vie d’éternelle félicité. Ce n ’est pas p ar h asard que de pareils sujets — que ce soit su r une u rn e ciné­ raire, sur une stèle, su r la m osaïque d’un m ausolée ou sur la fresque de la com position du Ju g em en t d ern ier — sont toujours de caractère funéraire. Dé­ term in er le chem in suivi p a r ce courant est beaucoup plus difficile. Mais, qu’il ne soit pas venu seulem ent directem ent de l’O rien t dans l’A driatique du nord, où l’a rt de l’entrelacs fu t florissant, c’est ce que dém ontre aussi la nouvelle transform ation q u ’il su b it su r ce m êm e territo ire. Un exem ple en est la croix surgissant de l’entrelacs de vigne au lieu du globe ce qui n ’est rien d ’a u tre que le rem placem ent du sym bole-anthropom orphe su r la stèle en question — p ar le sym bole chrétien (celui du C hrist en croix) — sur une stèle à bas-relief de P revlaka, Boka K otorska, du IX e siècle.7 Bien que ce chem in O rient-B alkans-O ccident reste encore à dém ontrer p a r des recherches su r to u t le m atériel connu jusqu’ici, l’on p eu t d’ores et déjà dire avec certitu d e que cette com posante — la transform ation de l’a rt de l’entrelacs sur le te rrito ire à facteur ethnique illyrien, puis plu s ta rd illyrien et slave —• ne doit pas ê tre négligée comme ju sq u ’ici. Comme ce détail, il en va de m êm e de la draperie su r les reliefs, depuis la scène de Palm yre (T. 10) ju sq u ’aux stèles du Musée de Bitolj déjà cité, et particu lièrem en t jusqu’aux stèles de l’A frique du Nord, en Italie et en D alm a- tie,8 surtout lorsqu’il s’ag it des p rim itifs ta ille u rs de pierre aborigènes. Cet art superficiel, linéaire, devient, comme on sait, le mode universel d’expression plastique p a r une sym bolique oubliée ou u n e sym bolique partiellem en t em­ p ru n tée aux religions orientales préchrétiennes. A u tem ps des lu ttes iconocla­ stes l’ornem entation géom étrique et abstraite v it s’ouvrir une larg e voie de pénétration en O ccident p a r l’a rt byzantin e t l’a rt prérom an. Au dem eurant, to u te la »draperie« dans cette évolution p o u rrait se réd u ire à deux variantes: a) celle qui im ite l’a r t classique grec et rom ain en faisant resso rtir les m enus plis des vêtem ents, et b) celle qui n ’accuse que les gros plis. L a prem ière devi­ e n t »la plus barbare« dans l’a rt lom bard de Cividale, comme p ar exem ple sur les représentations en reliefs de l’autel du dux R atchis à San G iovanni E van­ gelista, vers 740 (T. 11). O n dem eure confondus devant l’uniform ité de ces lignes dem i-pleines s u r des exem plaires originaux — la statue paléocopte d’ u n e fem m e trouvée à H aulta, m aintenant au M usée d’Addis-A béba (T. 13), et les figures de q u atre d éfunts su r une p ierre tom bale illyro-rom aine trouvée à Zenica, actuellem ent au M usée national de Sarajevo (T. 14). Nous pouvons suivre la seconde égalem ent dans les reliefs de Palm yre, avec la représentation du m éhariste (T. 22: 1) ju sq u ’à, p ar exem ple, un chapiteau fig u ratif dans l’église Saint-T hom as à P ula, du X Ie siècle. D ans un certain sens, le chem in allan t de l’exem ple in itial à l’exem ple term in al passe in d ubitablem ent aussi p ar l’A frique, p a r exem ple p ar les draperies linéaires des vêtem ents des figures de la m osaïque d’A chille à Tipasa.9 De m êm e que dans les bas-reliefs, on voit 7 P. M ijović, Sur la trace des cu l­ tu re s antiques et m éd iéva les du M on­ ténégro (en serb o -cro ate, T ito g rad 1970) fig. O 8 P articu lièrem en t su r le b as-relief à en tre la c s de l’effige d ’u n souverain croate, d an s le B a p tistè re de la c a th é d ra ­ le d u S plit. 9 J. L assus, R éflexio n su r la T ech ­ n iq u e de la M osaïque (Les C onferences- s’exprim e dans les plis linéaires des draperies de la mosaïque et des fresques une antithèse de la transparence, ce qui est la caractéristiqe en prem ier lieu de l’A ntiquité et de l’a rt qui se greffe sur elle. Il suffit de com parer, p ar exem ­ ple, le vêtem ent d’E urope su r la m osaïque des Am ours de Ju p iter à Lecourbe, en A lgérie (T. 23: 1), e t su r la fresque de Dečani, du X IVe siècle (T. 23: 2) — l’u n et l’a u tre en draperies souples et transparentes — pour s’apercevoir que la question de la transparence a toujours été aussi capitale pour les artistes que le m odelé et l’in terp rétatio n du nu. Puisque nous en sommes à la représentation en relief en tan t q u ’expression du linéaire et de l’ abstraction, il ne sera pas superflu de rappeler que les b ar­ bares ont joué un rôle particulier dans le conflit entre l’iconoclasme byzantin et l’abstraction géom étrique et végétale orientale. En perdant une de ses dim en­ sions — la plénitude —- la sculpture qui est devenue relief, a en fait, dém atéria­ lisé la n atu re qu’elle représentait; or, la dém atérialisation de l’a rt est préci­ sém ent l’intention du spiritualism e chrétien. La façon dont ce processus s’est opéré ne p o u rrait ê tre nettem ent suivie sans l’intercession du barbarism e. Ce n ’est qu’après avoir été barbarisé que l’a rt chrétien des V II-X IIe siècles put être dém atérialisé à nouveau, c’est-à-dire rapproché de l’essence du spiritualism e chrétien (T. 20, 21). Nous pouvons suivre u n e de ses com posantes en ta n t que provenance su r les chapiteaux du portail central du palais dit de Théodoric à Ravenne, peut- être de la fin du V IIe ou du début du V IIIe siècle (T. 19: 1). Là, la décoration dém atérialisée se fond dans la form e dém atérialisée des chapiteaux sous form e de cubes su r les faces desquels le chapiteau est »gravé«. Les chapi­ teaux dits cubiques du rom an et les représentations de chapiteaux sur les re­ liefs du prérom an ne sont rien d ’autre que l’aboutissem ent logique de ce pro­ cessus (T.19: 2). La dérivation du m otif oriental du sole a ruota connaît elle aussi non évo­ lution en cours de route p ar les B alkans ou l’A frique du Nord. Le tra it religi­ eux rem onte à l’ancienne Egypte encore, connu p ar exem ple de la scène »Akhe- naton et sa fam ille se p ro stern an t devant le disque solaire d’Aton«,* 1 0 et jusqu’ aux dernières traces du culte du Soleil. M ême lorsque le »sole radiante« prend la form e du m otif »fiori a petali«, c’est-à-dire lorsque, sous l’influence du pro­ cessus sus-m entionnée, s’opèrent les m utations d’une n atu re en l’a u tre — on peut toujours retro v er le chem inem ent originel et les arrêts chem in faisant d ’un territo ire à l’autre, comme p ar exem ple sur les bas-reliefs de Thèbessa (antérieurs à l’an 508) (T. 19: 3) ou sur le stucage des arcades de la basilique d’ Euphrasius à Poreč1 1 ainci-que su r un relief lom bard, fo rt barbarisé (T. 19: 4). Au dem eurant, c’est p a r le caractère qu ’obtiennent en A frique du N ord les com binaisons de l’entrelacs et des motifs hérités des arts hellénistique et romain que le style dit »de Thèbessa« est connu. Le chem in nord-africain p ar lequel cette com posante de l’a rt pénétre jus­ q u ’à l’A driatique septentrional p eu t-être p o u rrait être exploré aussi d’une m anière qui n ’a pas été usitée jusqu’ici. P ar exem ple: recherche de certaines visites du M usée S tep h an e Gsell, A lger 1 1 A. Šonje, G li stucchi della B asili- 1957) fig. 17. ca E u frasian a di Parenzo, F elix R aven- 1 0 A. E rm an, Ä g y p te n un d ägypti- na, fase. 44 (giugno 1967) fig. 2, 5, 6. sches L eben im A lte rtu m (T übingen 1923) fig. 149. possibilités de pénétratio n de l’a rt w isigothique »barbare« à R avenne p a r le sol africain égalem ent. L ’exem ple que je puis citer m aitenant n ’est p e u t-ê tre pas le plus heu reu x — u n e effigie m étallique en relief trouvée en Sicile (T. 14), m ais avec tou tes les traces de provenance o rientale et, qui plus est, n o rd -afri­ caine — m ais il est à m êm e p a r son style d’encourager les investigations dans ce sens. Com paré au point de vue style avec l’ornem entation du tom beau de Théodoiric à R avenne — il ne laisse aucun doute sur sa filiation et son sens m agique. E t l’une et l’au tre rep résen ten t les »yeux m agiques«, san s égard au fait que l’une est anthropom orphe, e t l’a u tre géom étriquem ent stylisée. Ces »yeux«, lorsqu’ils p én ètren t dans l’a rt m érovingien, comme p a r exem ple sur la représentation du C h rist e n tre deux anges su r le reliquaire de S ain t Lindger, dans l’église S aint-L indger à Essen-W erden, du V IIIe siècle (T. 15), o u dans l’art lom bard, comme p a r exem ple sur le C hrist crucifié sur une croix à Santa M aria in V alle (T. 17), ne changent rien t à la stylisation. D ’au tres exem ples de la pénétration de l’orientalism e p ar l’A frique du N ord sont plus certains. A H ippone-la-Royale, l’actuelle A naba en A lgérie, un panneau décoratif du proscenium est orné de v ingt fleurons en form e d’octo­ gone.1 2 L ’espace com pris en tre eux est em pli d’une bande com binée avec une grecque, sym bole des cultes stellaires en O rient. Cette plinthe est datée du Ier siècle, m ais un peu plus ta rd on tro u v e la même rep résen tatio n su r un calcaire lacuneux à D u k lja (Doclea) M onténégro (T. 6: 1). D uklja était, à 1 ’ époque des V espasiens, u n m unicipe et i’u n des centres de la province de Dal- m atie, si bien que sa liaison avec l’A frique du N ord peut être conçue aussi sous une ligne directe. U n fragm ent de m osaïque dans la m êm e m anière dans le sacello di San V itale du tem ps de G alla Placidia, c.-à-d. du deuxièm e q u art du V e siècle (T. 7: 1), indique com bien longtem ps ce m otif dem eure inchangé. Il ne changera pas non plus lorsqu’il sera re p ris p ar les Lom bards — p ar exem ­ ple, sur u n fragm ent de p luteus au Museo del Sannio de B énévent, de la prem i­ ère m oitié du IX e siècle (T. 7: 2). 1 1 a été question déjà de l’em prunt du fond blanc des m osaïques de Ra­ venne à San Severo d ’un m êm e mode d’ornem entation à Santa Constanza, ce qui esit égalem ent u n e m an ière orientale. L ’A frique septentrionale, qui jusqu' ici a été tra ité e le plus souvent comme une province rom aine ou byzantine, constitue u n e très im p o rtan te étape sur la voie de l’O rient à l'O ccident, ou bien, concrètem ent, v ers l’a rt de Ravenne. P a r rap p o rt aux m étropoles ou aux centres d’u n grand cercle artistique, ces étapes n ’avaient pas à nos yeux de prestige q u an t aux possibilités d’apporter quelque contribution à l’art. Mais l’exem ple que je vais m o n trer m aintenant — l’identité des m otifs et de la technique d ’exécution des m osaïques à C herchell (T. 1: 2; 3; 6: 2; 20) en Algérie avec ceux de San G iovanni E vangelista de R avenne (T. 5) déjà cités — nous persuade que m êm e des m osaïstes ravennates aussi tard ifs n’hésitaien t pas à se rallier à des innovations d’A frique. Ces exem ples m ontrent bien qu ’il im porte, et comment! de p ren d re aussi en considération les chem ins »barbares« p a r les­ quels sont venus d’O rien t dans la contrée en question, m aints m otifs, et avec eux la force vitale avec laquelle l’a rt de l’A driatique septentrional a été régé­ néré. 1 2 E. M arec, H ip pone-la-R oyale (A lger 1950) fig. 41. O rientcdne prvin e v u m etn o sti ob severnem Jadranu A vtor o b rav n av a regionalno in časovno sp rem in jan je n ek ate rih um etnostnih m otivov, ki so p rišli iz O rien ta v sev ern o jad ran sk i prostor. Ob tem se k ritičn o d o tak ­ n e doslej v eljav n e do k trin e, da so bili ti elem en ti im p o rtiran i sam o po d ire k tn i poti iz O rienta. Po široki analizi m etam orfoz, ki so jih ti m otivi doživeli, je av to r prišel do prep ričan ja, da se je sev ern o jad ran sk a u m etn o st bogatila tu d i po p o ti čez B alkan in čez severno A friko. N ajprej je po njeg o v em m n en ju tre b a p riti do prep ričan ja, da u m etnostno sno­ v a n je v času od poznorim skega cesarstva do p redrom anike ni bilo b arb arstv o , kot n e k a te ri tožijo, tem več d a to kom pozitno u m etn o st lahko kot enakovredno postavim o ob stra n vzvišeni in čisti klasiki. R avenska u m etn o st je nam reč potem , ko je cesar H onori j prenesel sedež iz R im a v R aveno, skušala n a d a lje v a ti antično rim sko tradicijo. In ko je pod Justin ijan o m p o stala bizan tin sk a »cesarska um etnost«, te r po p rih o d u O strogotov b ila steb er vse dotlej zaničevane » b arb arsk e um etnosti«, je ta k o n avsezadnje postala trd n a vez m ed V zhodom in Zahodom , k e r je odprto sp rejem ala enako zahodne k o t bizantinske elem ente. N aivno je m isliti, d a so ti vplivi p rih a ja li n a ra v n o st iz P alestin e ali iz Bizanca. Če b i tak o m islili, b i si zap rli m ožnost racio n aln e razlage številnih tu jih pojavov v tej um etnosti. D anes že celo lahko dokažem o, k aj vse se je teh elem entov oprijelo n a poti čez B alk an ali čez severno A friko. V se od helenizm a p a do danes sta oba u m etn išk a tokova, »uradni« in »ljudski« prevzem ala in vsak po svoje asim ilirala m otiv p reraščan ja rastlin sk ih elem entov v človeške ali živalske figure. Toda m alokdo je opazil tu d i prevzem anje barbarizm ov v visoki um etnosti. P le te n ič je in trak o v n o o k rasje im a svoj izvor že v M ezopotam iji M otiv g ordijskega vozla je b il živ od S um eri j cev do b ro n aste dobe na Siciliji in tja do srednjega v eka v P uli, prevzelo p a ga je tu d i krščanstvo. M otiv izraščan ja an tro p o m o rfn ih figur iz drevesa ali kite zelenja je p rišel v k rščanstvo z rim sk ih nagro b n ik o v — na p rim e r v m avzolej G alle P lacid ie in po istem zgledu tu d i v rodovno drevo Jessetovo v srb sk i genealogiji N em anjičev iz 14. stol. P revzeli in p reo b lik o v ali so ga že prej Iliri, (najdišče: P levlja, Č rn a gora). Po nek em podobnem m otivu n a vazi iz T a ra n ta izrašča iz v in jete le glava z napisom A Y PA (= Z ephyr), k a r n aj bi m orda pom enilo blagodejni vetrič in rad o sti o n o stran ­ stva. V n ad aljn jem ra z v o ju nadom esti človeško glavo krogla ali križ. Podobno preobrazb o so doživljale gube p ri obleki n a reliefih, in to v Paim iri, v sev ern i A friki, na B alk an u , v D alm aciji in v sev ern i Italiji. To je postalo kam n o ­ sešk a m oda, izposojena p ri orientalskih, delno celo p ri p red k rščan sk ih religijah. T ak šn a a b stra k tn a o rn a m e n tik a je še posebno zaživela v dobi ikonoklastičnih bojev v b izantinskem k u ltu rn e m krogu. V tem sta se izoblikovali dve veji — klasična, k i p o u d arja tu d i ta n jše gubice, d ru g a pa v id i le velike. In p ra v p rv a je postala n ajb o lj »barbarska« v lan gobardski u m etnosti (Sv. Jan ez E vangelist, Čedad), in se p ra v osupljivo u je m a s paleokoptsko (H aulta). Isto tehniko zasledim o še na n ag ro b n ik u v Zenici, p ri k a m e la rju iz severne A frik e in v P u li (cerkev sv. Tom aža iz 11. stol.). E nakšen razvoj kot n a reliefih so gube doživljale tu d i n a m ozaikih (E vropa n a m ozaiku, k i p re d sta v lja Ju p itro v e L jubezni in n a fresk ah v D ečanih). M edtem ko so k lasične d ra p e rije z občutkom p reso jn o sti nam igovale n a goloto, je ikonoklazem s p o b ijan jem polnosti in plastičnosti, dem aterializiral n aravo. In p rav ta tran sced en tizem je u stre z a l k rščan sk em u sp iritualizm u. Tako je v ted an jem u m e t­ n o stn em b o ju im el pom em bno vlogo tu d i »barbarizem «, k i je nehote po d u h o v ljai k rščan sk o u m etn o st od 7. do 12. stoletja. O rien taln i m otiv sonca n a kolesih ali na vozu je doživljal enako usodo. Že v sta re m E giptu je ta m otiv n o sil religiozni pečat. P reo b razb a pa je šla od sonca z žarki do sonca s cvetnim i listi, to rej je tu d i sonce dobilo docela drugo n aravo. P rim eri: T ebesi — E vfrazijev a b a z ilik a v P o reču — S icilija — T eodorikov m avzolej. M otiv z »m agičnim i očmi« v kleščn em frizu je geom etrično stiliziran i an tro p o m o rfn i m otiv »m agičnih oči« s Sicilije. P riše l p a je p rav tako iz O rien ta preko severne A frike. L istn i m otiv v obliki ro zete (cveta) srečam o ta k o v severni A friki k o t v D uklji, in tu d i v R aveni je bil še sprejem ljiv . B ela podlaga m ozaikov v R aveni je tu d i ned v o m n i izposodek iz O rienta. N avedeni p rim eri d o k azu jejo , kako pom em bno je, da p ri isk an ju izv o ra u m e t­ nostnozgodovinskih m o tiv o v upoštevam o tu d i »barbarsk e« poti, po k a te rih so p rih a ­ ja li o rien talsk i u m e tn o stn i m otivi na Zahod, in k ak o pom em ben je delež severne A frik e in B alk an a v u m etn o stn em sn o v an ju sev ern o jad ran sk e um etnosti. F en êtres bilobés d u m ausolé de T héodoric à R avenne D vojna okna v T eoderikovem m avzoleju v R aveni M osaïque de la »C ripta R asponi« di S an S evero à R avenne M ozaik (»C ripta R asponi«) v cerkvi S an S evero v R aveni 32* 499 M osaïque du C herchell à A lgérie M ozaik iz k ra ja C herchell v A lžiru M IJOV IČ 500 M osaïque de S an G iovanni E vangelista à R avenne M ozaik iz cerkve sv. Jan eza evangelista, R avena M I JO V IČ C alcaire lacuneux du D uk- lja (Doclea), M onténégro L u k n jičav i apnenec iz D uk- lje (Doclea), C rna gora rvv M osaïque d’u n sacello di San V itale à R avenne M ozaik v eni od k ap elic v cerkvi San V itale v R aveni F ra g m e n ts d’une p laq u e de p a ra p e t dans le Miuseo dei Sannio à B énévent F ra g m e n ti plošče iz p red eln eg a zidu; M useo d el S annio, B enevento S ta tu e d ’u n em p ereu r ro m a in a u M usée de B itolj, M acédoine K ip nekega rim skega c e sa rja v m uzeju v B itoli, M akedonija C roix lom bard à S an ta M aria in V alle, C ividale L angobardski k riž v cerkvi S an ta M aria in V alle, Čedad D rapés lin é a ire s su r un relief à P a lm y re Č rta ste g u b e n a nekem reliefu iz P a im ire D rap és linéaires su r la p laq u e de l’autel de dux R atch is au San G iovanni E v angelista à C ividale C rta ste gube n a o ltarn i plošči vojvode R atchisa v cerk v i sv. Janeza evangelista v Č edadu D rap és lin éaires su r la p ièrre to m b ale illy ro -ro m ain e du Zenica, à S arajevo C rtaste gube n a ilirsk o -rim sk em n ag ro b n ik u iz Z enice (Sarajevo) D rapés paléocopte du H aulta, au M usée d ’A ddis-A béba P aleokoptske g u b e iz H aulta (M uzej v A ddis Abebi) 509 P laq u e de bronze du M endolito chez A driano, à Sicile B ro n asta plošča iz k ra ja M endolito p ri A d rian u na S iciliji M IJO V IĆ R eliq u aire de S ain t-L in d g er à E ssen-W erden R elik v iarij sv. L in d g erja (E ssen-W erden) M IJO V IČ O rnem ent à tresse avec les »yeux m agiques« du tom beau de T heodoric à R avenne F riz z »m agičnim i očesi« n a T eoderikovem m avzoleju v R aveni M I JO VIC C roix à S an ta M aria in V alle, C ividale K riž v cerkvi S an ta M aria in V alle, Čedad M IJO V IC 33 A r h e o lo š k i v e s tn i k c n h -1 to »N ceud gordien« su r un a n n e a u de l’âge de bronze d u P an telica, Sicile »G ordijski vozel« n a p rs ta n u iz b ro n aste dobe iz k ra ja P an telica n a Siciliji Ilirsk o -rim sk i n ag ro b n ik iz P lev lja v C rni gori S tèle illy ro -ro m ain du P lje v lja à M onténégro »Noeud gordien« su r les ch a p ite a u x dans le L a p id a ire à P u la, Is trie G ordijski vozel« na k ap itelih (lap id arij, Pula) tj C O M IJO V IC C h ap iteau du p o rtail ce n tra l du palais dit de T héodoric à R av en n e K ap itel v glavnem p o rta lu T eoderikove palače v R aveni C h ap iteau d ’u n p ilastre d u b a p tistè re S a in t-Je a n à P o itiers K a p ite l n a p ila stru b a p tiste rija v cerkvi sv. Janeza, P o itiers F io ri a p etali« su r un lin teau de T hèbesa »Fiori a petali« n a podboju v T ebesi »Sole rad ian te« su r un re lie f lo m b ard a u M useo del Sannio à B én év en t »Sole rad ian te« n a lan g o b ard sk em reliefu v M useo del Sannio, B enevento M IJO V IĆ M iosaïque à »chevrons« du S an G iovanni E van g elista à R av en n e T ra č n i m ozaik, sv. Ja n e z evangelist, R avena R elief calc aire du S ts -P ie rre -e t-P a u l à B ijelo P olje, M onténégro R elief v ap n en cu v cerk v i sv. P e tr a in P av la, B ijelo P olje, C rn a gora Relief à «chevrons» d 'u n sarcofage au b a p tistè re S a in t-Je a n à P oitiers T račni relief na sarkofagu v b ap ti- ste riju cerkve sv. Janeza, P o itiers 517 V êtem ent à grands plis d’u n m éh ariste d ’un relief à P alm y re Jezdec n a kam eli: oblačilo z v eliki gubam i. R elief iz P aim ire V êtem ent à g ran d s plis d ’un relief de la basilique S ainte-M adeleine à S a in t-M ax im e-la-S ain te B aum e O blačilo z velikim i gubam i. R elief v baziliki sv. M agda- ^ lene, S a in t-M ax im e-la-S ain te B aum e to to '. M IJOV IC 5 1 8 D rap eries souples e t tra n sp a re n te s de m o saïq u e des A m ours de J u p ite r à L ecourbe, A lg érie R ah le in p reso jn e g u b e na m ozaiku, k i p re d sta v lja Ju p itro v e lju b ezn i, L ecourbe, A lžir H D rap eries souples et tra n sp a re n te s de la fresque de D ečani R ah le in p reso jn e gube n a fre sk a h v D ečanih M IJO V lC 519 L ’ap ô tre dans la v ig n etu re de m osaïque à G alla P lacidia à R avenne A postol sredi v in jetn eg a o k rasja na m ozaiku G alle P lacidije, R avena T i U n évêque serbe de l’A rb re de la dynastie des N em anjić à G račanica S rb sk i škof n a rodovnem drevesu din astije N em anj ičev v G račanici M IJO V IĆ