TELEGRAPHE OFFICIEL. Laybach, dimanche 7 mars I8I3- interieur. Paris , le 26 février. CORPS - LÉGISLATIF. Séance du 2J février• M. Bavouz, l'un des vice-présidens , occupe le fauteuil: M. Paroletii fait hommage à l'assemblée des deux derniers volumes qui ont paru des Mémoires de l'Académie impériale de Turin. -- Mention au procès-verbal et dépôt des volumes à la bibliothèque. Un de MM. les secrétaires fait lecture d'une lettre de M. Descheins, notaire à Lorient, annonçant que M. Tren-tioian , son baau-pere, membre du Corps-Législatif, est décédé à Lorient le 27 janvier dernier. Le Corps-Législatif arrête qu'il sera fait un raessage au Sénat-Conservateur, pour lui faire part du décès de M. Trentinian, député du département du Morbihan. On continue la nomination des membres de la commission de législation. MM. Barrot (de la Lozère) , Colchen (de la Moselle) , le chevalier Demortreux (du Calvados) , Rieussec (du Rhône) , et Farez (du Nord) obtiennent successivement la majorité absolue des suffrages et sont -proclamés membres de la commission de législation du Corps-Législatif. La séance est levée. Séance du 24 février. M. Sedillez, au nom de M. Delassaux , docteur en droit à Coblentz, fait hommage d'un ouvrage intitulé: Introduction à Vétude du Code Napoléon. — Mention au procèi-V^rbal et dépôt à la Bibliothèque. L'assemblée s'occupe de la nomination des sept membres qui doivent composer la commission de l'intérieur du Corps Législatif. Six membres ayant obtenu la majorité absolue des suffrages , sont proclamés par M. le président. Urbani Appennini Carmina, accédant stltcta illustrium Ragusinorum Pcemata. Ragusii 1811 , in î.vo. U y a cent vingt ans que c'étoit une grande question en France de savoir si les modernes pouvoient réussir en poésie dans une langue morte. Boileau prétendoit que non, et il faisoit valoir une très-bonne raison t.i faveur de son opinion ; c'est qu'il y a dans les langues des délicatesses d'acception que l'usage, et le bon usage seul, peut apprendre; nuances extrêmement fines que les lexicographes et les grammairiens ne sauroient déterminer, mars qu'il n'est pas permis de négliger en écrivant sous peine de ridicule. Il supposait Horace essayant de parler françois , et entassant bévue sur bévue à défaut de distinguer les acceptions spéciales de quelques prétendus synonimes ; et il en concluoit assez naturellement qu'il étoit bien difficile que nos Horaces modernes ne tombassent pas de temps en temps dans Je même inconvénient. De leur côté, les parti ans de l'avis contraire ter,oit bon, et Je problème étoit encore indécis quand uae petite i évolution de la mode , Ce sont MM. le chevalier Chappuis (de Vaucluse), le chevalier Chabaud de L^tour (du Gard), Clément ( ds Doubs), Riquet de Caraman (de Jemmapes), le chevalier Challan , Emmery (de la Moselle). M. le président donne lecture d'une lettre de S. Exc. le ministre-secrétaire-d'état, qui le prévient que S. Exc le ministre de l'intérieur et deux conseillers-d état se rendront demain à deux heures au Corps-Législatif pour y faire l'exposé de la situation de l'Empire. i.a séance est levée. MINISTÈRE DE LA GUERRE. ARMÉE DE CATALOGNE. Le rapport suivant a été adressé à S. Ex. le ministre de la guerre , par M. le général comte Decaen , commandant l'armée de Catalogne. Extrait du rapport de M. le général Lefevre , commandant l'arrondissement de Figuiéres , à M. ie génial La. marque, en date du 10 février 1S13. Hier 6, vers les 4 heures du matin , 5 à 609 insurges espagnols , qui avaient débarqué sur la plage de Gronay au-oeia de la montagne où est situé h fort dit le Bouton-de-Roses, et conduits par ces expatriés de Roses, pénétrèrent dans la ville, entre la citadelle et la porte n.0 2 J-après avoir démoli une muraille en pierres seches qui ser-vait de barricade, ils se portèrent en masse sur la place, où est le poste principal et la caserne des grenadiers. La sentinelle, à leur approche , cria qui vive; il lut fut répondu France, mais voyant venir beaucoup de monde à elle, elle cria aux armes. Un officier et plusieurs soldats s'élancerent sur elle, et lui dirent en bon français-. Ne fais pas de bruit , il ne te sera point fait de mal: mais ce brave scldat , reconnaissant alors les ennemis , cria aux armes plusieurs fois et avec plus de force, et il périt aussitôt, percé d'un coup d'épée et de quatre coups de bayonnette. La garde, avertie par le cri de ce brave, qui étendoit déjà son empire jusques sur la littérature , dispensa les savans de le résoudre. Le goût des hexame-tres passa, et les muses latines fùrent re.e^u*« ^ans les collèges. . Il est arrivé dans cette occasion ce qui arrive souvent en France; d'un excès on est tombé dans un autre, en appauvrissant la littérature d'un genre tiês précieux dans lequel on comptoit une foule de productifs pleines ue talent et d'intérêt, et dont il auroit é,é bien entendu d'encourager la culture, même quand il n'eût pas ottert d'autre avantage que de favoriser le goût des bonnes lettres et l'étude des classique». Les raisons de Boileau , toutes solides qu'elles étoient à les prendre dans leur sens le plus absolu, ne prouvoient rien d'ailleurs dans la seule hypothèse où les poésies latines îles modernes pû'^ent ja-mais être placées. Les défectuosités , probablement nombreuses, qu'elles au'roient dû offrir aux anciens , n'en étoient pas relativement à nous, et ne pouvoient nullement akérer nos jouissances. Il faut pousser bien loin le rigorisme de la critique pour condamner un ouvrage d'ailleurs avait pris les armes, et s'était formée à la'porte du «orps-de-garde, déjà investi par une centaine d'hommes.' Le sergeat. Benoit Barbe se porta le premier sur l'ennemi, suivi de la garde; il reçut trois coups de feu, dont un lui perça le bras. Les soldats de la garde se précipitèrent à la bayonnette sur les Espagnols et les mirent en fuite : trois des insurgés restèrent sur la place, mortellement blessés. Pendant ce tems-là, une seconde colonne ennemie avait débouché par la petite rue du commandant de la pb.ce, et s'était avancée aux portes de la caserne, croyant y surprendre les grenadiers, mais les premiers^ coups de fusil les avaient éveillés ; ils étaient déjà sous le,s armes, n'ayant de vêtemens que leurs chemises. Le sergent François Barbe, frere du premier qui avait été blessé , sortit de la caserne à la tête des grenadiers, et fut blessé à l'instant d'un coup de bayonnette dans le bas ventre ; deux grenadiers furent également atteints i mais ces braves gens, malgré leurs blessures se précipitèrent sur l'ennemi, suivis de leurs camarades, et le mirent en déroute; il se sauva à toutes jambes par la brèche dont il a été pari*. L'adjudant-sous-officier Jacquet, bloqué dans son logement, n'a cessé de faire feu sur l'ennemi, et ayant ap-perçu une patrouille française, il courut à elle, la dirigea contre les Espagnols, et leur fît beaucoup de mal. Le capitaine Brunet, commandant les grenadiers du Sé.e régiment, sauta de son balcon dans la rue pour aller ^e mettre à la tête de sa compagnie, et poursuivit l'en" nemi au-delà de la ville. Les Espagnols ont perdu beaucoup de monde ; les chemins par où ils se sont retirés étaient couverts de sang, òn a ramassé des fusils, des bayonnettes , des cartouches, des shakos^ et beaucoup d'espadrilles ensanglantées. L'ennemi s'est rembarqué avec désordre et précipitation. Copie d'une lettre écrite à S. Ex. le ministre de la guerre, par M. le général Hamelinaye, chef de l'état- najor-général de l'armée de Catalogne. Gironne , le i4 février 1813. Monseigneur . Le général commandant en chef me charge de rendre compte à V. Exc. que, dans la nuit du 10 au n de ce mois , 400 Espagnols débarquèrent sur la plage de Lastar-dit, vis-à-vis des îles de Las Medas. » Soit que l'intention de l'ennemi fût de fiire une tentative sur Torruella de Mongri, soit que^ d'après le rap-: port des prisonniers, il voulût seulement couper du bois agréable sur la simple possibilité d'une imperfection qui échappe à tous les yeux. On saura gré à l'auteur du recueil que j'annonce de n'avoir pas sacrifié à ces fausses considérations le talent très distingué qu'il a reçu des muses dont il est favorisé à plus d'un titre. Son nom est honorablement connu dans les sciences à l'enseignement desquelles il a consacré sa vie ; et les doux loisirs de la poésie ne sont pour lui que le délassement d'études beaucoup plus sérieuses. Je n'insiste pas sur cette observation. On pourroit la prendre pour Un appel à l'indulgence, et M. A. n'en a pas besoin. Les poésies de M. A. sont divisées en 4 livres; les deux premiers composés d'élégies, le 3.e de pièces mêlées, mais particulièrement de fables et d'êpigrammes , 1e 4.e d'hen-décasillabes sur diverses matières. Ce volume est terminé par les Poemata selecta des meilleurs poètes de Raguse, collection infiniment précieuse, et qu'on peut regarder comme classique pour la littérature ilJyrienoe. Tout concourt d'ailleurs à la rendre digrçe de prendre pl.ice , partout 'vft l'on fan cas des bj.us livres, pu .nt c -x des pour le service de l'tie, il se porta dans la montagne à gauche de la Roeamore. Le chef de bataiilon Tissot, adjoint à l'état-major-gé-néral, et qui commande l'arrondissement de la côte dans cette partie avait été prévenu par M. le général de division Lamarque des mouvemens maritimes des ennemis; il s'était porté à Torruella de Mongri et y avait réuni 300 hommes. Aussitôt qu'il eut connaissance du débarquement que là voix publique portait à 1500 hommes, cet officier marcha à leur rencontre, à la tête d'un détachement du 8i.e régiment , d'une compagnie des voltigeurs du 86.e et de 80 gendarmes. Un brouillard très-épais obligea M. Tisiot dé manoeuvrer d'abord avec circonspection , et de n'engager dans le principe que quelques tirailleurs, qui furent repoussés ; mais bientôt le brouillard étant dissipé, il connut la force réelle déï Espagnols ; il les aborda franchement , les culbuta et les mena battant jusqu'au bord de la mer, où ils se rembarquerent avec beaucoup de désordre , quoique protégés par le fsu de deux bàtimens de guerre ; ce f«u ne put rallentir l'ardeur de nos trouves , qui firent mettre bas les armes à quatre officiers et 60 soldats. L'ennemi a laissé sur le champ de bataille beaucoup de morts, et nous a abandonné plusieurs blessés. Le général en chef recommande aax bontés de V. Exc. M. le chef de bataiilon Tissot, qui s'est conduit dans cette circonstance avec beaucoup de courage et d'intelligence ; M. Anguenard, cauitaine au 81.e régiment; M. Lauraine, lieutenant de la 6.e Jégien de gendarmerie; et M. Petit, a.ijudant sous-officier au n.e de ligne, tous cilés par M. le général de division Lamarque comrae s'é» tant particulièrement disting Je suis, etc. Signé : Jean Hamelinaye. MINISTÈRE DE LA MARINE. Rapport du eapitaine de frégate commandant l'Hcrtense k Son Exc. le ministre de la marine. Rade de Brest, le 15 fe'vrier 1813. J'ai l'honneur de rendre compte à V. Exc. de la relâche , en rade de Brest, des fiégates de S. M. l'Hortense et l'Elbe. Je partis de Bordeaux le 7 décembre par un tems assez beau ; mais aussitôt que je fus au large, je reçus un coup de vent de sud sud-est. En deux jours je me rendis à la hauteur du Finistère. rmateurs les plus délicats, le mérite propre et très réel des petits poèmes dont elle est formée, la rareté de presque toutes ces pièces dont la plupart étoient peu connues, dont quelques unes étoient inédites, le discernement exquis qui a présidé à leur choix, et, pour ne rien omettre des avantages de ce recueil, les notes courtes et rares, mais précises et instructives, dont le savant éditeur l'a enrichi. Ce qu'il y a de plus singulier et de plus heureux, c'est que ce Selecta dont le voisinage seroit fâcheux pour plus d'un poète moderne ne fait pas le moindre tort à M. A. qui se trouve là, tout à côt< des illustres poètes de Raguse sans que personne ait Je droit de s'en choquer ; c'est un privilège si peu susceptible de contestation quii pouvoit le revendiquer sans manquer à la modestie, et qu'il semble n'en avoir usé que pour épargner une peine aux critiques qui jugent les livres et aux bibliographes qui les décrivent , en rapprochant des choses si faites pour être ensemble. Les poètes elégiaques des temps anciens a voient, un avan- ». g*.- incalculable $ur les nôtres 3 et il doit entier en-compte Le io décembre je pris un bâtiment à trois mâts, espagnol, de Montevideo, venant de Londres. Il faisait partie d'un convoi de 40 voiles escorté par la frégate l'Iphigenia et. une autre frégate, et était destiné pour Cadix et la Méditerranée. Ce canvoi avait été dispersé par je mauvais tems; peut-être avait-il relâché en Angleterre. Le bâtiment espagnol en avait été sépat* depuis cinq jours. \ Ne sachant dans quel air de vent trouver ce convoi , je pris le parti d'aller l'attendre sur le cap Saint-Vincent où j'étais certain d'arriver le premier. Je ne pouvais manquer de le rencontrer sur ce point. Le 14. décembre étant à la hauteur de Lisbonne , il se déclare un terrible coup de vent de la partie de l'ouest. Le 16 décembre, étant en latitude du Cap Saint-Vincent, je laissai arriver pour aller reconnaître la terre et établir ma croisiere. Le coup de vent continuait toujours ; lamer était extrêmement grosse. A 10 heures du soir, étant à la cape bâbord amures, un coup de mer qui passa pardessus le devant de l Hortense, cassa les sous-ba«bes et rompit le beaupré aux trois quarts. U fallut laisser arriver à l'autre bord pour ne pas démâter totalement , et consolider les jumelles. Le 18 décembre , l'Elbe éprouva aussi des avaries dans Je beaupré et démâta de son grand mât de hune. Nos àvaries étaient telles qu'il «tait impossible de les réparer à la mer , particulièrement celle du. beaupré de 1 Ho-tense. Il était entièrement rompu , et l'une des jume les qui le soutenait encore l'était k moitié. On ne pouvait plus mettre de voiles snr le mât de misaine , et si le coup de vent eût duré on jour de plus, ) aurais élé ent traîné d nS le détroit de Gibraltar. Pendant ce mauvais tems, j'arrêtai un brik de la Ha-vanne , chargé de sucre et de café. La grosse mer ne permettant pas de l'amanner, je le fis suivre entre les deux frégates, et au bout de 24 heures je mis un aspirant et quelques marins à bord , dans 1 intention de conserver ce bâiiment, dont la mâture était très-nécessaire pour la réparation des frégatts. Le 21 décembre, le vent passa au nord-est, Je pris le parti d'aller sous la côte d'Afrique, m'emparer d'un établissement anglais , pour y réparer les frégates de S. M. J'avais intention d'entrer à Siera-Leone. Le 25 décembie , js passai près de l'île de Palme. J'eus aussi connaissance de lîle de Fer. pour beaucoup dans la comparaison. La rel'gi°n chrétienne a introduit dans la morale littéraire , si je puis m'exprimer ainsi, une espèce d'austérité philosophique qni se rtfuse à la peinture des sentimens passionnée ^e cet abanden de sensibilité , de ce ,vague de désirs dont resuite en particulier le charme de l'Elégie. Elle y a porté une chasteté d'images et de pensées , une réserve d'expressions qui moderent , qui repriment souvent tout à fait le développement de ce f-u d'imagination que les italiens ont si bien appelé brio poetico, et qu'on sent mieux qu'on ne peut le définir. Voila un inconvénient dont la compensation est immense si elle tourne à l'avantage des moeurs publiques, et je le crois, contre l'avis de T'bulle qui pensoit que pourvu que le poète fût chaste ,,il importoit peu que ses vers le fûssent ou non. Je crois même que an» l'état actuel de la Société > il faudroit adopter , au esoin, la proposition inverse, car jamais l'exemple de la vie privée des poètes n'a moins tiré à conséquence. FaUoit-il conclure de là que li poésie élégiaque, qui se nourrit de sentimens tendres, fût un g-.nre absoltm.nt Le premier janvier, je fus reconnaître le cap nord. Le 4 janvier étant par 9® 57 latitude rtord et par 17« 50 latitude ouest, je m'estimais près des bancs. Il faisait calme. Je fis mouiller une grosse ancre pour passer la nuit. Nous étions sur un beau fonds de sable par 18 brasses d'eau, entre les iles de Bissagots, Poison et Alcafras. La mer était aussi belle que dans un port ; Je calme pouvait durçr. Pour ne point perdre de tems, je me d«, cidai à faire réparer les frégates à ce mouillage. LHor-tense fut de suite dégréée, et l'Elberresta en appareillage pour courir sur les bàtiraens que nous aurions pu apperce» voir. Le lendemain une goélette anglaise parut. L'Elbe mit sous voiles, s'en empara et revint au mouillage. En quatre jours la réparation des avaries de l'Hortense fut terminée. Le beaupré factice avait toute la solidité que l'on peut obtenir avec les ressources du bord , néanmoins ce mât demandait beaucoup de ménagemens. Le capitaine Desrotours m'avait demandé vingt-quatre heures pour réparer le beaupré de l'Elbe. Il devait commencer le cinquième jour. L'Hortense était en appareillage. Le soir nous fûmes assaillis d'un coup de vent de N. E., chose presque inouie dans ce climat, au mois de Janvier. Le cable de l'Hortense cassa: celui de l'Elbe cassa aussi, en voulant lever son ancre. Il fallut mettre à la voile sans que l'Elbe eût réparé ses avaries. Le 12 janvier le tems était beau et la mer belle. Le capitaine Desrotours me demanda liberté de manœuvrer. Il fit serrer toutes ses voiles et travailla à reparer son beaupré. Le soir, il me signala que ses avaries étaient réparées, et qu'il était en état de suivre. Les frégates avaient beaucoup souffert par les différens coups de vent que nous avions éprouvés particulièrement dans les œuvres morte« , les chaînes des haubans, le grèe-ment et la mâture. Dans cette situation, une croisiere dans les beaux climats tût été préférable , par exemple , sur les côtes de Guirrée ; mais c'eût été croiser dans le désert. J'avais appris par la goë'ette anglaise , que nous avions capturée le lendemain de notre mouillage, laquelle venait de Siéra* Leone, que les Anglais avaient totalement détruit le commerce sur cettencôt$, en s'emparant des bâtimens portugais et espagnols qui y allaient faire la traite, qu'il n'y avait à Siera-Leone qu'une goélette de huit canons et un mauvais navire à trois mâts espagnol, confisqué. L'équipage de ce dernier, ainsi que celui d'un brik por- perdu? Il n'y a pas de doute qu'on ne dût y renoncer comme on l'a fait peut-être en France, si l'on nevoyoit plus d'autre aliment à ses touchantes douleurs que les faux transports d'un amour énervé, larmoyant, transi de froides langueurs, irrité par de froids dépits, consolé par des raccomodemens plus froids encore ; d'un amour çn€n qui ressemble à celui que respiroient les vers de Properce, précisément comme les amours bouffis et enluminés de Boucher ressembloient à l'amour grec. On ne disconviendra pas qu'il falloit un certain g^nie pour justifier l'espérance du lecteur qui cherche dans le poème élégiaque autant de jouissances pour son cœur que pour son esprit , pour passer même son attente sans recourir à des moyens usés ou à des moyens dangereux. C'est-ce qu'a fait M. A. d'une manière très naturelle et cependant très ingénieuse, en donnant à ses élégies un coloris de tristesse douce qui ne paro it pas avoir d'objet pa»ticulier, mais se composer d'une foule ^'affections, de peines et de regrets; ce r'est pas l'emportement d'une pa:Si. n fougueu'e, 'ex:'tisi.ve^ jui^'a^poit» tout à elle- ini ..c« fimiliÉiL- . les livres si • u,nc> et SI *urn*- 7