Qu’est-ce qui^ divise Yougoslaves et Italiens? (QUELQUES DOCUHENTS) plus aueun droii. SPITTAI VlUACt gjffiEMOfJA ^Jtarcejoto CIVUAIE' GOC^ZtA OKOMF^LCOMtS, Les Principes de Mazzini sur LA LIBERATION Le Chef de la Iicnnaissance lialienne et le combattant pour l’unite de l'Italie Giuseppe MAZZINI, dans son adresse du 23 Avril 1860 aux ouvriers italiens, intitule les “Devoirs de l’homme‘\ au cinguUme chapitre: “Devoirs envert la patrie”, declara comme suit: "A vous, qui etes nes en Italie, Dim donna, comme s’II vous aurait ere6 avant les autres, la patrie, la plus nettement mdrqu.ee dans ses frontieres en Europe. Prentz une paire de compas et placez un&pointe sur Parme en Italie du Kord, et 1’autre, sur Vesluaire a e la riviere Var et deerivez un demi-cerclc vers les Alpes L’extremit6 du compas qui, le long dq ce demi-cercle atteint Vestuaire de la riviere Isonzo, vous montrera les frontieres qui vous oni (Iti donneespar Dieu. Votre langue est parlče et comprise jusqu’a cette frontiire, et au dela, nous n‘avons >) 176308 itU >hi • . ... .. • i- , »• '* f •* » V\ -fi* vi, • * iV *■ •• • * • ■:■. * v. • •• •*#•_<** I * — . ' y . . • ■.■♦■»a ' - INTRODUCTION . > j. t Le Traite de Rapallo, conclu entre 1’Italie et la Yougoslavie le 12 novembre 1920, et le Traite italo-yougoslave du IG mars 1924 donnait a Tltalie entre autre aussi : la province de Gorice d’une superficie de 2.725 km2 et d’une population de 200.707 habitants, sur lesquels 144.331 sont Yougoslaves (d’apres le recensement italien de 1921); la province de Fiume avec 1.121 km2 et 97.368 habitants, dont 53.500 Tougoslaves; la province de Pola, avec 3.718 km2 et 287.470 habitants, dont 102.241 Tougoslaves, et la province de Trieste, avec 1.279 km2 et 325.940 habitants, 72.104 etan*fc- Yougoslaves. Envplus- ua_ territoiref-de 650 ha et de 35.736 habitants, dont SG.SSl "Šougoslafes a'ete joint a la province de Udine. D’apres le livre de 1’ancien prefet de la police a Trieste, le dr. Alfredo Manussi-Montesole, “Das Nationalitaetenrecht des alten Oesterreich” (Wien und Leipzig 1934) il y avait officiellcment, a la fin de 1913, rien que sur les territoires de Gorice-Gradisca, de Trieste et ses environs, et en Istrie, sur un total de 938.000 araes, 305.000 Slovenes, 192.000 Croates, en tout 497.000 Slaves. En face d’eux, 403.000 Frioulans et Italiens et 33.000 Allemands. Qu’on ajoute encore les territoires de la Camiole et de la Carinthie, livres a lTtalie, avec 66.000 habitants, incontestablement slovenes, et sdrement on ne se trompera pas en evaluant le chiffre de la population slave sur ce territoire a plus de 550.000 individus. uL’Ahnanacco Italiano”, almanach geograpliique italien, bien connu, que publie la maison Bemporad & F., a Florence, evalue a 600.000, dans son edition de 1938, le nombre des Slovenes et Croates de ce territoire. On a garde l’habitude de doDner, a tout ce territoire, dont les Slaves occupent d’uue fanon compacte 79°/o, la population mixte yougoslavo-italo-frioulano-germaine 12°/o et les Italiens et Frioulans 9°/o, le nom slave de “Julijska Krajina” (Marche Julienne - Venezia Giulia). Ces seules donnees font deja clairement ressortir le caractere com-pact de la population slave de cette region face a laquelle les groupements dTtaliens etablis sur ce meme territoire n’apparaissent que de simples ilots au sein de la Yougoslavie. (Yoir la carte ethnographique d’origine ainericaine pag. 3!) , . * . *' 4% , * Les Vougoslaves peuvent-ils se fier aux Italiens ? Sous la monarchie austro-liongroise qui tyrannisait les peuples non-germains, les Slovones et les Croates s’etaient cree leur propre vie cultu-relle et economicjue. Quel etait le degre de cette vie, les Italiens l’ont eux-memes demontre quand ils ont, apres leur annexion de la partie occidentale des Slovenes et des Croates (Marche Julienne), supprime 541 ucoles elementaires dont 356 slovenes et 185 croates, comprenant 1.042 classes, (il n’est pas tenu corapte ici de Fiume), et ainsi prive 55.671 enfants slovenes et 24.281 enfants croates de toute instruction dans leur langue maternelle. A travers la frontiere yougoslave, en Calabre, en Sicile et en Sardaigne, on refoula 1.001 instituteurs slovenes et 343 instituteurs croates. Le meme sort fut reserve aux lycees slovenes a Gorice et Idria, aux ecoles normales a Tolmin et a Gorice, a lecole secondaire slovene a Postojna et a I’ecole comraerciale slovene il Trieste. Furent egalement supprimes les lycees croates a Pazin, Zadar (Zara), Opatija (Abbazia) et l’ecole normale a Pazin (Pisi,no). Les autorites italiennes liquiderent en s’appropriant leurs biens 853 associations slovenes, qui s’occupaient de musique, de chants, de theatre, de bibliotheques, de lecture. II y avait des clubs sportifs yougoslaves, notainment de gymnastique Sokol. Tous ces clubs et societfes etaient regis par 1’ancienne loi autrichienne du 15 novembre 1867, No. 134. Un trai-tement analogue mit fin a ces memes centres culturels croates en Istrie. D’autre part, a Gorice 170 cooperatives agricoles slovenes, dont 71 etablissements de credit et d’epargne publique, groupant plus de 47.000 membres, furent systematiquement dissoutes et spoliees de leur actif. Le meme sort fut reserve a 147 cooperatives agricoles slovenes a Trieste et parmi lesquelles on comptait 86 etablissements de credit et d’epargne publique, groupant plus de 45.460 membres, ainsi qu’a toutes les cooperatives similaires croates en Istrie. Le Littoral Slovene avait a lui seul - de l’annee 1849, date a la-quelle y fut publie le premier journal slovene, a l’annee 1930, date a laquelle le dernier y fut brutalement supprime - cree 2 quotidiens, 3 bihebdomadaires, 26 hebdoinadaires, 4 bulletins publies 3 fois par mois, 27 revues bimensuelles, 49 mensuelles et 5 autres. Le Littoral Slovene donnait done dans 1’ensemble : 116 journaux et revues, louable effort de la culture slovene dont les Italiens firent litteralement table rase. La presse croate en Istrie qui beneficiait de ce meme degre de prosperite fut soumise a ce meme traitement repressif. En-Marche Julienne les Slovenes seuls publiaient annuellement pres de 200.000 ouvrages Nous ne citons que les deux principales maison d’edition : “Goriška Matica” et “Goriška Mohorjeva Družba”, qui avaient ensemble pres da 32.000 abonnes. L’Italie a banni de la Marche Julienne la derniere parole slave imprimee et les poetes, les ecrivains, les journa-. listes, les publiscistes les plus en vogue slovenes et eroates, disparaissaient a toui' de role soit dans des prisons, soit dans des camps de concentration_ Dans le Littoral Slovene seul, les Slovenes avaient plus de 520 bibliotheques publiques aveo, au total, plus de 1,000.000 de brochures que les autorites italiennes et les organisations fascistes. saccagerent et livrerent aux flamraes. A Gorice et a Trieste, "les autorites italiennes d’occupation ont ferme toutes les salles slovenes de spectacles publics et supprime sur le reste du territoire de la Marche Julienne 454 theatres slovenes et eroates. Les <§veques slovenes et eroates de Gorice, Trieste et Fiume, durent respectiveraent faire plaee aux ev§ques italiens : Margotti, Santin et Sirotti. Les Italiens ont par des procedes terroristes italianise tous les noms slovenes et eroates des villages, des villes, des rivieres, des montagnes etc. Ils allerent meme jusqu’a convertir en italiens des prenoms et des noms de famille croato-slovenes et ce dans le dessein infame d’effacer en Marche Julienne le dernier vestige de la race slave. Fut egalement prohibe tout affichage en laugue slovene et croate, voire jusqu’aux inseriptions tombales. Apres tout cela faut-il encore souligner a part que les Italiens reprimerent par la terreur toute vie politique de la minorite yougoslave, vie qui d’ailleurs s’organisa bientot en un mouvement do resistance sou-terraine vaillante. II paralt egalement superflu d’ajouter que tout fonc-tionnaire slovene et croate se vit banni de son poste : d’ou un mouvement d’6migration, vers la Yougoslavie seulement, de plus de 80.000 Slovenes et Croates. Jusqu’a l’attaque italienne contre Ja Yougoslavie, au mois d’avril 1941, furent tues - a la suite d’actions du Tribunal Special, des organisations fascistes, des carabiniers, des agents des finances - 57 Slovenes et 18 Croates, alors que jusqu’a cette meme date, des centaines d’autres Slovenes et Croates furent condamnes a de lourdes peines d’emprisonnement ou bien achemines vers des camps de concentration. Des proces du Tribunal Spšcial tels que celui “Vladimir Gortan, Ferdinand Bidovec, Fran Marušič, Zvonimir Miloš et Alojzij Valencio”, resteront un temoignage vivant de la justice romaine, veritable ecole des Huns nazis. Une preuve caract6ristique de la faron dont le Fascisme regnait en Marche Julienne est donnee par le fait que, dans cette region, chaque 521eme habitant vivait sous une con-stante surveillance policiere alors que cette meme surveillance n’etait exercee que sur chaque 21.752eme habitant dans les autres regions de 1’Italie. «52^ Le dommage materiel resultant des confiscations, spoliations, fausses evaluations des dommages de 1’autre guerre et autres methodes illegales perpetrees par 1’Italie depuis l’arrivee des Italiens en Marche Julienne et jusqu’a leur attaque contre la Yougoslavie, est evalue a pres de 330.000.000 de lires italiennes d’avant guerre, soit 3.300.000 livres sterling. Tout cela s’est passe en Marche Julienne depuis 1’occupation do cette region par 1’Italie et jusqu’a l’attaque de celle-ci contre la Yougoslavie en depit de deolarations telles que : En novembre 1918, le gouverneur desigue par le commandement supreme de PArmee pour les provinces occupees de Trieste et de Gorice fait afficher et fait lire en chaire par le clerge. la proclamation suivante : “Slovenes ! L’Italie, le grand pavs de la liberte, 'vous donne les meme droits civiques qu’a ses propres citoyens. Vous aurez vos propres ecoles, plus nomb-reuses qu’aux temps de 1’Autriehe. Votre religion, la religion catholique, celle de toute 1’Italie, sera res-pectee Slovenes, soyez assures que 1’Italie, grande et viotorieuse, veillera sur tous ses citoyens, sans consi-deration d’origine.” M. Titloni, ministre des affaires Etrangeres, fit au Parlement italien, le 27 octobre 1919, cette declaration : Les populations etrangeres qui entrent dans notre unite doivent savoir que toute idee d’oppression ou de denationalisation nous est etrangere : leur langue et leurs institutions culturelles seront respeetees, elles jouiront de tous les privileges de notre legislation de liberte et de democratie.” Le roi d’Italie lui-mome declarait, dans le message royal du 1. džcembre 1919 : “Les territoires nouvellement rattaclies a l’Italie nous mettent en presence de problemes nouveaux. Nos traditions liberales nous montrent la route vers une solution qui sauvegardera le plus possible les institutions particulieres et les usages locaux.” Pendant le debat sur le traite de Rapallo au Parlement italien. le 24 novembre 1920, tous les deput6s socialistes, depuis le modere salvemini jusqu’a l’extremiste Lazzari, interpellerent le gouvernement italien sur le fait que le traite ne prevoyait aucune reciprocite en faveur des minorites slaves (l’italie, et deinanderent pour celles-ci urte legislation de sauvegarde, vu qu’elles avaient deja ete spoliees du dreit de disposer d’elles-memes. En reponse, le compte Sforza, alors ministre des affaires Etrangeres, fit la declaration suivante : “Pour que la prophetie du vers de Dante soit ac-complie, qui trače, d’immortelle fagon, les frontieres italiennes du Quarnero, et que soit assuree la securite de la frontiere julienne que le sang de nos soldats a consacree, nous devons recevoir dans notre pays des centaines de milliers de Slaves. A ces Slaves, qui doivent rester en contact avec leurs caiiitales natu-relles, - si intensement italiennes qu’elles soient - de Gorice et de Trieste, nous garantissons la liberte de la culture. C’est pour nous un point d’lionneur, et un acte de sag-esse politique. Cest pourquoi nous somnies certains que nos nouveaux concitoyens seront. a cet egard, satisfaits d’appartenir a un grand Etat qui,fort de son incomparable civilisation, protegera jalousement leur vie locale ” La r6p]ique du depute Alessandri fut un disoours oii il continuait ses attaques : le programme gouvei'nemental etait sans doute excellent, raais la population slave, instruite par rexperienee, pouvait etre sceptique sur les realisations. A Pappui de sa these, il eitait tous les aetes de violence co mrais eontre les Slaves- Kinalement, la proposition suivante, deposee par le depute Luzzatti, et aeceptee par le premier ministre Giohtti en personne, fut votoe par une majorite de 253 voix. eontre 14 nationalistes (les souialistes, dont la motion avait ete rejetee, s’abstenaient) : “La Chambre des deimtes exprime le voeu que les relations amicales inaugurees a Rapallo se developpent pour le commun avantage des deux nations reconciliees et du reste de l’Europe, et est convaincue que les minorites ethniques laissees a l'exterieur de leurs patries respectives seront autorisees, sur la base de garanties sinceres, a conserver leur langue, leur culture, leur religion, sans entraves et les verront respecter en vertu de leur situation particuliere.” Le deptite Luzzatti, l’auteur de la proposition, la justifiait par ces considerants : “En ce qui concerne les Allemands (du Tyrol du Sud) nous avons ecrit que les besoins de la defense na-tionale, comme nous le savons par experience, nous forcent a les annexer au royaume. Aussi le gouver-nement eomme le Parlement italien sont engages d’honneur a garantir 1’autonomie a ces Allemands in-corpores pour les seuls rnotifs de la pro.tection des fron-tieres. A l’exception de ce qui peut constituer un danger pour la defense du pays, toute liberte doit leur etre laissee. pour leur culture et leur religion non moins que dans leur vie administrative et economique. I/esprit italien reprend les antiques traditions romaines. Ce que nous avons ecrit des Allemands annexes s’applique, nous le declarons, aux Slaves que des rai-sons analogues nous ont contraints d’incorporer a. 1’Italie. Au reste, 1’histoire a deja vu des elements etrangers dans nos frontieres, Je ivai jamais entendu que les Frangais du Val d’Aoste desirent 1’union avecleurpays d’origine. Et quant aux Slaves qui depuis longtemps sont cliez nous, ils y ont toujours trouve cette vie paisible qui sera celle de leurs freres, avec nous.” En contraste avec la politique postorieurement pratiguee par 1’Italio a 1’ogard de ses minorites, le passage suivant du rappoit officiel du depute De Nava est plein d’interet: .. Parlons de la reciprocite. - Personnes ne peut douter que 1’Italie ne garantisse a ses nouveaux citoyens slaves la liberte de la langue, de la culture, et le respect de leurs traditions nationales. C’est fort justement que le ministre des affaires Etrangefes a dit que nous devions nous considerer comme engages d’lionneur a cela, et y voit un acte de sagesse politique. Mais la reciprocite demandee i^ar les deputes Lazzari, Riboldi, Alessandri, et autres, est une reciprocite legalement definie fondee sur un traite avec les Slovenes. Je dois appeler l’attention du depute JLazzari sur le fait que les ga^anties en faveur des Italiens de Dalmatie ne sont pas la consequence d’un tel traite; elles resultent du traite conclu a Pariš le 10 septembre 1919. Par ce traite, le Royaume des Serbes, Croates et Slovenes s’est engage a proteger ses minorites ; il a assume cette obligation non seulement envers nous, mais envers tous les autres Etats, et sous la garanti e de toutes les puissances. Aucune grande puissance ayant un passe historique et legal plusieurs fois secu-, laire n’a pris par traite de tels engagements.” Et a 1’objection du depute Velle que c’6tait la justement le mal, De Nava riposta par la remarque suivante : “Le mal, non pas, car, pour cet engagement, on s’en remet a la loyaute et aux traditions de justice et de liberte de l’Italie? dont la noblesse, en ce sens, est liors de doute.” Et Oiolitli, premier ministre, declarait en personne : “Je dois des explications aux deputes Alessandri, Lazzari et a quelques autres orateurs, a propos d’une critique qu’ils regardent comme essentielle, a savoir que le traite ne comprend aueane clause de reciprocite. Du point de vue legal, la reponse a duja ete donnee par le depute De Nava quand il a remarque qu’il y a un traite existant par lequel tous les Etats se sont en-gages a proteger leurs minorites. Je crois, neanmoins, que les delegues de la nation serbo-croato-slovene mettent i^lus de confiance dans notre loyaute tant de fois prouvee que dans les traites. Ils n’ont jtas demande que 1’Italie s’engage a proteger ceux qui devaient devenir sujets italiens. Ce point n’a meme pas ete discute a Rapallo, car les nations qui negociaient avec nous etaient sures de la loyaute de 1’Italie et de ses buts. II n’etait question pour nous ni de refuser ni de consentir, parce qu’il etait impossible qu’un pays traitant avec 1’Italie dans un esprit amical pftt avoir des doutes sur notre attitude. .. De plus - comme l’a explique mon collegue, le ministre des affaires Etrangeres, et comme les orateurs qui ont interprete l’attitude gouvernementale lors des negociations l’ont note - il est tout a fait impossible qu’auoun doute puisse s’elever. La raison principal e qi.i a conduit le pays voisin a accepter nos propositions a ete que, de part et d’autre, on etait fermement decide a parachever une amitie sincere entre les deux nations. C’est la le point essentiel qui a facilite les negociations mutuelles. Etant donnee eette attitude, commune aux deux nations, il est clair qu’il n’est pas besoin de dispositions complementaires, qui pourraient exprimer un esprit de suspicion inadmissible sur les buts a quoi nous ten-dons, et les traditions de lTtalie...” L’Italie ne s’etait pas contentee, a l’egard des minorites, d’enga-gements d’honneur, et d’irrevocables declarations par la bouehe de ses representants. II y avait aussi les accords internationaux. A la troisieme confžrence de la Societž des Nations, le 21 septembre 1922, un mois a peine avant la prise de pouvoir par le Fascisme. 1’Italie se rangeait a la resolution proposee par Gilbert Murray et con^ue sans equivoque : “L’assemblee exprime le voeu que les Etats non astreints, dapres la Societe des Nations, a des obliga-tions legales envers les minorites, observent, nean-moins, a l’egard des minorites raciales, religieuses, ou linguistiques, au moins les memes regles de justice que celles dont s’inspirent les traites et l’action per-manente du Conseil.” (Nous avons extrait ces documents du livre du Dr. Lavo Čermelj : “LIFE-AND-DEA.TH STRUGGLE OF A NATIONAL MINORITY” - 1936.) Dans la preface du livre : “LIBERATION DU LITTORAL SLO-YENE”, M.A J. P. Taylor, professeur a 1’universite d’Oxford, ecrit, entre autre, ceci : En ce qui concerne cette meme question si l’on peut compter sur les Italiens pour qu’ils iiuissent con-tinuer a vivre avec leurs concitoyens yougoslaves, 1’on peut d’ores et deja affirmer que 1’Italie etait davance resolue a faire fi de tous ses engagements. La conduite des Italiens a l’egard de leurs minorites a ete aussi ignomineuse que celle des Allemands a lapogee du Nazisme. L’Italie d’avant le Fascisme multipliait ses promesses a savoir qu’elle entendait assurer a ses minorites le meilleur des traitements. Toutefois, avant / raeme la Marche de Mussolini sur Home, toutes ces promesses avaient ete deja violees. Apres 1’avenement au pouvoir du reg-ime fasciste, les Yougoslaves d’Italie furent systematiquement extermines.Personne cependant ne s’eleva contre de pareilles injustices. Nul ne peut nier que 1’Italie s’est montree vilement incompetente a ržgner sur un seul sujet autre que celui de sa propre origine.” Dans la question : “Les Yougoslaves peuvent-ils se fier aux Italiens”? les Slovenes et les Croates du Littoral Slovene et d’Istrie n’ont rien d’autre a ajouter a oette conclusion logique du prof. Taylor. II Oes Comparaisons Fondees Le public mondial a, au cours des derniers mois, beaucoup appris des cruautes inouies perpštrees en Allemagne par les Nazis. II se peut, toutefois, qu’on ait consacre a ces docouvertes macabres encore trop peu d’attention car, autrement, il serait difiicile a realiser comraent un officier superieur allie ait pu tendre la mam a un boun-eau nazi en uniforme de general. En ce qui a trait a la barbarie fasciste, le public mondial n’en fut encore jamais informe et ce, bien que les Allies se trouvent deja depuis pres de deux ans sur le territoire italien. Apres Fattafjue traitresse de 1’Italie contre la Yougoslavie, au debut d’Avril 1941, s’organisa la cliasse aux Slovenes et Croates qui furent traques, non seulement dans la Province de Ljubljana, mais egalement sur tout le reste du territoire de Marche Julienne et de l’Istrie. Seulement dans le courant du mois d’Avril 1941, les forces italiennes d’occupation incarcererent des centaines de Slovenes et de Croates. D’apr6s les epreuves de la Commission Tougoslave des Crimes de Guerre, les forces d’occupation italiennes ont fusille du 11 avril 1941 au 4 septembre 1943, dans la Province de Ljubljana seulement, plus-de 1000 otages et lachement massacre plus de 8000 personnes, parmi lesquelles se trouvaient meme des individus liberes auparavant par le Tribunal Militaire de Ljubljana. Au cours de cette meme periode les occupants avaient brAle 3.162 habitations, mis a sac et ravag6 pres de 800 villages et endroits habites. Entretemps, plus de 35.000 Slovenes et Croates, parmi lesquels des femmes, des vieillards et des enfants, furent diriges dans divers camps de concen-tration. Par les mains de la police italienne a Ljubljana ou des procedes de torture les plus horribles lenr furent infliges, passerent des dizaines de milliers de Slovenes. Le Tribunal Hilitaire de Ljubljana condamna des centaines d’autres Slovenes, horames et femmes, a 1’incarceration perpetuelle ou it de longues peines d’emprisonnement. Dans le camp de concentration de Rab, organist a la Buchemvald et ii la Dachau, perirent ,4.500 Slovenes et Croates. Nous rappelons ici que les autorites italiennes avaient refuse la visite de ce camp a l’envoye special du Vatican- 1200 autres Slovenes et Croates, s’eteignirent dans le camp Gonars en Frioulanie. Combien d’autres ont peri aussi dans les nombreux camps a travers toute 1’Italie, nul ne peut encore 1’affirmer. Outre lenr sauvage extei;mination de la population civile de la Slovenie, les occupants italiens, violant tous les principes du droit inter national et surtout contre les decisions II de la Convention de la Haye, (29,7/1S99), et ce, pom- les arts. 1-4, 23, 27, 28, 44, 46, 47, 50, - tuaient prisonniers et blesses yougoslaves et demolissaient les h0pitaux de 1’armce yougoslave de liberation nationale. L’extermination des Slovenes prit surtout une allure sauvage apres le discours de Mussolini a Gorice, au niois d’Aout 1942, dans lequel ce bourreau fasciste invita 60.000 de ses soldats a exterminer les Slovenes et a brfller toute la Slovenie. Apres un ordre du commandant de la Ume. armee, le general ^oatta, et des offlciers operant sous ses ordres, les generaux Mario Robotti et Gasto Gambarri, les autorites militaires et civiles italiennes entreprirent l’extermination systematique du peuple slovene. Des preuves attestant ces liarbaries sont donnees par des docu-lrients originaux italiens de la division “ Isonzo ”; entre autres, ceux-ci: Dans une circulaire (Circolare 30) du 1/3/42, le general Roatta ordonne de tirer sur tous les prisonniers de guerre yougoslaves et ,d'in-terner en masse familles et villages “sur lesquels pesaient des souprons”. Le 27/7/42, le general Mario Robotti lance un ordre No. 02^6029, sti-pulant que seuls doivent coraparaltre devant les tribunaux les prisonniers blesses des deux sexes, avec une limite d’age de 18 ans. Les restants devaient etre abattus sur plače. Le haut commissaire a Ljubljana, Emilio Grazioli, et le general Mario Robotti, dans un ordre date du 5/8/42, soulignaient que quiconque serait trouve detenteur d’un document quel-conque 1’affiliant au mouvement de liberation nationale, devait etre liquide silr plače et sa maison rasee. D’autre part, dans un ordre portant No. 05/1056, et date du 3/3/43, le general A. Macario decretait que dans les communiques relatant le massacre de la population slovene, a l’expression traditionnelle “Fucilato - passato per le armi” on devait substituer celle de: “ Tue au cours des combats avec les forces italiennes Le commissaire civil a Črnomelj, l’ing. E. Casanago, dans un deoret, No. 350 du 27/7/43 et adresse a Grazioli, rapporte que les forces italiennes “ legales” avaient, dans les environs de la ville, incendie 120 liabitations paysanes et emmene dans les prisons de Metlika ot de Črnomelj 280 personnes aux fins d’interaement. Ce metne commissaire, dans un acte No. 367 du 1/8/42, rapporte que le nombre de prisonniers s’elevait a 500 et qiie des incendies faisaient rage dans tons les environs. 11 y ajoute aussi que le general Macario en personne dirigeait ces “ operations Toujours le merae commissaire, dans un acte 8/8/42 et adresse ii Grazi,bli, relate qu’a la suite d’un ordre du colonel K. Ciancabilla, commandant du 23eme legiment d’infanterie, ‘'Como”, plusieurs villages dans les environs de Crmosnice furent incendies et 200 hommes arretSs. Le -nombre d’hommes de 18 a 55 ans arretes ii Črnomelj s’etait eleve a 900. Dans son communique Casanogo, rapporte, en autre, ceci: “ Je ne veux pas parler de 1’afl'olement et de la privation en vivres des familles des internes; j’ai toutefois, selon vos ordres, docline toute intervention. Malgre ma conviction qu’il s’agit ici de gens innocents, nous avons ecarte ceux-ci avee tous les expedients en notre pouvoir. . . ” Ce ne sont la que quelques-uns parmi des centaines d’autres documents aujourd’hui entre les mains des autorites yougoslaves et qui prouvent que les atrocites des Italiens ne different en rien de celles de leurs comperes et amis d’hier, les Nazis. Sans doute, bien des choses restent encore ensevelies dans l’ombrc car Ljubljana n’a ote liberee que tout recemment. Toutefois, avant mcmo sa liberation, des documents parvenus a 1’otranger attestent que les forces d’occupation italiennes ont, par leur ignoble conduite, souvent meme depasse les Nazis, tuant dans les casernes de St. Pierre a Ljubljana des centaines de Slovenes, hommes et femmes, et n’en informant meme pas les parents de leurs victimes. Un cas de devastation tout a fait bestiale est celui de la vallee de Fiume oii les Fascistes incendierent 13 villages (c. a d. 13 Lidices !), massacrerent tous les liabitants et dirigerent les fils de leurs victimes, alors sous les armes, sous bonne escoite, sur le front de Tunisie. Nous nous demandons, au nom de la justice, comment tous ces ignobles assassins susmentionnes, et d’autres encore dont nous sommes prets a fournir les preuves indeniables de leur culpabilite, n’ont pas encore ete arretes pour etre juges comme criminels de guerre. La Qiiestioii de Trieste • M.A.J.F. Taylor, profcsseur a 1’universite d’Oxford, deja cite plus liaut, affirme entre autre : ; «... Le grand port de Trieste n’a jamais aucoursde 1’histoire moderne appartenu a 1’Italie, (exception faite de ces dernieres 25 annšes alors qu’elle le gagna a la suite de sa politique concussionnaire avec le pacte Londonien - Note -de Red.), et n’a non plus pour l’Italie aucun avautage eoonoinique. L’annexion de Trieste a 1’Italie n’a fait que ruiner le port et la ville. Avec la deeouverte des cliemins de fer et des vapeurs, Trieste devint le debouche naturel de toute 1’Europe Centrale, non seulement pour la Yougoslavie, mais egalement pour 1’Autriohe, la Hongrie, une partie de la Pologne, la Tchecoslovaquie et 1’Allemagne meridionale. Trieste dok rede-venir le debouche de l’Europe Centrale si nous voulons p reven ir une renaissance de la puissance .economique de 1’Allemagne. Entre les mains italiennes, Trieste ne pourrait pas jouer ce role. Trieste, pour l’Italie n’est qu’une arme (punto di partenza - point de depart) pour des actions imperia-listes, un inoyen d’imtnixtion injustifiee dans les affaires de 1’Europe Centrale et les pays Balcaniques et aussi pour semer des intrigues entre les peuples do ces memes parties de 1’Europe.» La carte sur la couverture est extraite de la revue «Meereskunde», vol.No 5 de l’annee 1911. L’ecrivain qui y traite de la question de Trieste et de son hinterland, dit entre autre ceci: “Le developpement normal et la prosperite d6 Trieste et de Fiume dependent de leur hinterlands et de 1’acces de ceux-ci aux deux ports. Le traffic convergent vers le port de Trieste vient exclusivement du nord et du nord-est et englobe la Baviere meridionale, (vraisemblablement une partie des lignes ferroviaires de Prague et de Pilsen), la Slovaquie, la Pologne sud-occidentale (Cracovie et les environs), 1’Autriche (moins le Tyrol), la Hongrie occidentale, y compris une grande partie du traffic avec Budapest, la Slovenie et 1’Istrie.” Tout cela eleve le port de Trieste sur un plan international, ce que Trieste a toujours ete et ce qu’elle doit aussi demeurer.” IV Conclusion Le peuple slovene est accroclie a son territoire depuis 13 siecles; territoire sur lequel deferlerent les Huns, se ruerent les Turcs et a travers lequel les Allemands jeterent leur pont sur FAdriaticjue, erige sur le sang et les os slovenes. Mais sur ce territoire a relui aussi le flambeau de la liberte d6inocratique et ne s!est plus eteint depuis. Dans cette guerre, la Yougoslavie a porte sur l’autel de la liberte, a peu pres autant d’holo-caustes que 1’Arigleterre et l’Amerique reunies, alors que le peuple slovene, seul, a sacrifie plus de 20°/o de ses plus precieuses vies. * Vraiment, M. Cliurchi 11 a bien dit au mois d’Avril 1941 que la You-goslavie avait retrouve son ame. Aujourd’kui l’on pourrait y ajouter que la Yougoslavie nouvelle entend ne jamais plus renier cette ame qui, a - IB — pleins poumons, respire l:\-bas dans le Golf e de Trieste. Depuis le premier jour de la “Marche sur Rome” nous, Yougoslaves de la Marche Julienne, avons ete les premiers croises antifascistes et n’entendons pas abandonner cette lutte tant que regnera entre nos voisins occidentaux cet esprit de “sacro egoismo”, pere naturel du Fascisme italien qui reste encore a extirper. Apres les tragiques experiences que la Yougoslavie a vecues, surtout dans sa partie nord occidentale, en Marche Julienne, nul ne doit s’etonner que 1’actuel gouvernement yougoslave use si prudemment de defiance. La confiance, qui est la condition de la cooperation mutuelle dans la guerre et dans la paix, ne s’affermira qu’avec des preuves tangibles que nos allies sont vraiment nos amis et les defenseurs de la justice et qu’ils gardent dans leur lutte contre le Nazisine et le Fascisme, ces meines buts qu’ils ont toujours proclames. Nous croyons fermement que nos allies trouveront en ces heures difficiles ces paroles rassurantes et ces memes calculs pratiques qui furent sur le tapis tout au long des ces annees sanglantes alors que les forces armees yougoslaves, insnfisamment armees et approvisionnees, tenaient en echec ‘20 divisions ennemies. Si done ces dispositions de naguere retournent parmi nos allies occidcnt-iux, la crise actuelle sera aussi vite liquidee. h Propos de L’Accord Militaire du 9 Juio 1945 (Voir carte etlmographique a la troisieme page de la couverture) A la suite de l’accord militaire conclu le 9 juin 1945 entre les gouvernements americain, britannique et yougoslave et d’apres le trače de la ligne demarcative fixee en date du 20 juin de cette meme annee, les changements suivants sont survenus dans la partie septentrionale de la Marche Julienne (Littoral slovene) ■ Province de Trieste. Des 30 communes que comptait cette province, 18 sont passees sous le controle anglo-americain. Pour ces dernieres, le recensement officiel italien de 1’annee 1921 donne les chiffres suivants: Commune pop. prčsente Slovenes Commune pop. presente Slovenes I)evin-Nabrezina 4085 3338 Ronke 484G 348 (?) Doberdob 516 480 Sežana 3605 3542 Dolina 5118 497C Starancan 1389 45 Dutovlje 1834 1800 St. Peter na Soci 151j3 — Fojan 2157 — Skocijan 3386 2 Grado 5219 — Tomaj 1853 1846 Lokev 1230 1229 _ Trst 238655 18150 (?) Milje 11484 3298 Trzic 11838 227 (?) Repentabor 937 927 Turjak 1620 — Ainsi, sur un total de 301.288 liabitants, 40.208 y etaient portes slovenes. Province de Gorice. Sur un total de 42 communes, 30 demeurent sous le controle anglo-americain. Pour ces dernieres, toujours le susdit recensement, donne les chiffres suivants: Commune pop. presente Slovenes Commune pop. presente Slovenes Anhovo 2471 2351 Kopriva 4571 26 Bovec 4111 3839 Krmin 8583 137 Bieginj 2297 2297 Marijan 1917 4 Dobrovo 2278 2238 Miren 2736 2684 Dolenje 2691 1470 Opatjeselo 2124 2117 Dornberg 4382 4316 Renče 3698 3624 Fara 1766 2 Rihenberg 3754 3734 Gorica 42260 17133 (?) Romans 4145 — Gradišča 4717 39 (?) Sv. Lucija 5642 5550 Grgar 3179 3175 Šempas 3054 3030 Kal 2387 2385 Štanjel 2136 2116 Kanal 4217 4077 Temenica 1603 1521 Kobarid 6330 6224 Tolmin 6584 5949 Kojsko 6258 6103 Trnovo 1446 1441 Komen 5575 5527 Zagraj 1993 70 Ainsi, sur un total i de 148.905 liabitants, 93.239 y etaient portes slovenes. Province de Pola. La commune de Ilerpelje-Kozina comptait 2.G02 liabitants, dont 2.539 slovenes. Venetie Slovene. IG communes slovenes avec une population globale de 47.431 liabitants, dont 33 932 Slovenes. II ressort done qu’en Marehe Julienne du nord et en Venetie Slovene 500.266 liabitants, dont 169.918 Slovenes, sont passes sous le controle effectif anglo-americain. L’aceroissement approximatif de la population etait evalue a 9.1°/o soit 0 6% par an. Par suite de cette auginentation, la population s’est elevee jusqu’a 1940 a pres de 558.843 liabitants, dont 189.829 Slovenes. Si 1’on prend en consideration le fait qu’en 1910 l’on comptait ii Trieste 80.000 Slovenes et qu’en 1921, apres le recensement officiel italien, on n’en comptait plus que 18.150 et que ce procede arbitraire de faire des italiens avec, pour matiere premiere, du' veritable sang slovene, etait employe d’une fa^on analogue a Gorice, Trzic (Monfalcone), Gradišča et - ailleurs, 1’on peut affirmer qu’en 1940, d’une population globale de 558 843 liabitants, 280.000 au inoins etaient effectivement slovenes, soit la moitie de ladite population, et que cette situation prevaut aussi bien a 1’heure actuelle. Sur le territoire des deux provinces demeurees sous controle yougoslave il n’est meme pas question de population italienne autochtone. Le recen-sement de 1921 ne chiffrait dans toute cette region que 2.088 Italiens, c. a d. quelques soldats et fonctionnaires. Cet accord s’avere done etre purement militaire et temporairo parce qu’il est loin de resoudre equitablement' la question nationale de la population slovene. Puisque la presse italienne - qui dans sa plus large maj or i te n’a pas encore renie la traditionnelle paternite imperialiste, bien qu’elle ait par la force des cireonstances etouffe sa conception legitime, le Kascisme, -est si ravie d’operer parmi 1'ignoranee publique avec diverses donnees statistiques, nous nous referons ii certains' details des statistiques gouver-nementales italiennes de l’annee 1931 (VII Censimento generale della popolazione al 21 aprile 1931. YoL.IL Parte I, Roma 1933, f^scicolo 33: Provincia di Trieste. Roma 1933). D’apres ces statistiques, la population triestine s’elevait en 1931 a 249.574 liabitants. 53% de ces derniers y etaient portes natifs de leur commune residentielle, 27°/o des autres communes de la M.arche Julienne et 20°/o des vieilles provinces italiennes. Pour les personnes agees de 15 a 64 ans, on en eomptait 49°/o qui etaient natives de leur commune residentielle, 29°/o des autres communes du liinterland slovene de Trieste, et 22% qui avaient vu le jour dans les vieilles provinces de 1’Italie. Ainsi, 49.040 liabitants etaient originaires des vieilles provinces italiennes, venus surtout de la Venetie, de la Pouille, de la Sicile, de PEmilie, de la Lombardie, de la Campanie de la Toscane, du Piemont, des Marehes, du Latium,‘de la Sardaigne, de Ja Ligurie, de la Calabre, du Trentin, de 1’Umbrie, de la Lucanie, Aucune raison ne saurait soutenir le doute que le courant interieur de 1’emigration italienne vers la Marche Julienne ait connu au cours de ces 10 derniures ann^es, c.a d. de 1931 a 1941, un arret quelconque. Si done nous nous basons sur les statistiques italiennes pour l’annee 1931, chiffrant le nombre d’Italiens immigres a Trieste a environ 50.000, nous pouvons en deduire qu’au raoins le 1/5 (soit 15.000) des 74 752 habitants iiges jusqu’a 14 ans etaient nes de parents immigres ; ce qui porte le total des immigres a 65.000. De ces derniers, il naquit au cours de ees 10 dernieres annees au moins 15.000 autres ; ce qui fait que des 25*1.000 habitants, chiffre global de la population de Trieste, 80.000 n’etaient autres que des emigres des vieilles provinees de 1’Italie venus s’etablir dans ce port. Avant le travestissement foree de leurs noms ethniques, les 2/3 de la population autoclitone arboraient des noms slaves. Apres cela, il ne sera pas difficile a l’enqueteur objectif pour reconnaitre de quel sang est forme le trone de la population triestine. * * * Les recentes deelarations a San-Francisco du M. Dr. Stojan Gavri-lovic, sous-seeretaire adjoint d’Etat yougoslave aux Affaires Etrangeres, selon lesquelles la population de la Marche Julienne serait evaluee a 700.000 Yougoslaves contre 200.000 Italiens, ont provoque dans les milieux de la presse italienne une esplosion de colere. Abordons ces donnees de plus pres: D’apres les statistiques gouvernementales italiennes pour l’annee 1931 et deja citees plus haut, le chiffre effectif de la population etablie sur le territoire de la Marche Julienne s’elevait le 21 Avril 1931 a 976.417 habitants, dont 113.938 originaires des vieilles provinees italiennes. Si nous ajoutons a ce total 1/3 de leurs descendants natifs de la Marche Julienne ou qui en etaient les parents, “puri regnicoli”, le nombre des nouveaux Venus s’eleve a 151 917 individus au detriment de la population aborigene. L’immigration italienne dans la Marche Julienne s’est sans doute poursuivie avec la meme intensite durant ces 10 dernieres annees, c. a d. jusqu’a 1941. Aussi pouvons-nous, sans crainte de divaguer, porter le nombre des immigres italiens dans cette contree a 200.000 individus. Si nous deduisons ce total du nombre global de- la population julienne, nous obtenons un total de 776.417 ames formant le fond de la population autochtone et dont 450.000 sont des Yougoslaves (100.000 s’en etaient exiles). II ne reste par suite que 326.417 Italiens. Frioulans, Germains et autres. Nous pouvons d’autre part affinner que 126.417 de ces “Italiens” sont de veritable sang slovene. Celui qui a vecu ces 10 dernieres annžes sous la terreur fasciste admettra facilement que le nombre ci-dessus de Slovenes italianises par la force n’est que tres modestement estiirte. II n’y a done en Marche Julienne que quelques 200.000 habitants veritablea autochtones italiens. Dans cette enquete, nous nous sommes servis uniquement des- sta-tistiques gouvernementales italiennes. CARTE ETHNOGRAPHIOUE DE LA MARCHE JULIENNE DU NORD (L1TT0RAL SLOVENE) ET DE LA VENETIE SLOVENE (SLAVIA 1TALIANA) AVEC LES SUBDIVISIONS POLITIQUES ET ADMIN1STRATIVES DE LA FIN DE 1936 ET D’APRES LE RECENSEMENT OFFICIEL 1TALIEN DE 1921, RECT1F1E POUR LES COMMUNES : TRIESTE, KOPER ( CAPODISTR1A ), ŠMARJE ET DOBERDOB, SUR LA BASE DU RECENSEMENT DE 1910, COMPRENANT LA L1GNE DE DFMARCAT10N APPR0X1MAT1VE ENTRE LES FORCES D’OCCUPATlON ANGLO-AMERI-CAINES ET LES FORCES YOUGOSLAVES, SELON L’ACCORD M1L1TA1RE DU 9 JU1N 1945. j «£«> - siovtoK II ! \ m / si&r* J ' ? \ \ r fs— . . . / b- • 1,-^ ji Brigtnj"?— mbu ® l_ K nir. v..________* V O: K v i 1 v c.- t /.—v Hrenovlce\ Postojna [Postanita Qrotie\ l m ?egrb°*i' i 4) TRST (TRIESTE) p/va .-•'Ilirska Bistrica Izola Pograd K.(VI“‘ *iWol’,‘™? (Castclnuovo tffstria)lfy°4° ?V. V Jlwjrye . B Marezige r PROVINCE DE POLA SU.ETCH BASED ON MAP SHOVJIING THE FlE.Lt> O F TRADE. RJVAL*Y BETWEErf TR1ESTE ANBTFHJME,FRjDM VOL- 5. „ NEERESKUNEE 1 CV\V’ PRUSTED IM CERN\ANi Y. ARHA OFTRPOJE. INFLUEMCE OF THE POIZT OF TCIESTE PROBABLE A^bblTlo/sML 4RM CF TUflSE iHFLuENCE OF THE PoHT Df TZIESTZ ________ZONA L LfM/TS OF T«AD£ INFLUENCE --------PRE 1938 TRONTIERS „»SSor PRINCIPAL RflILVJAV ROUT£s * j&osUV/*