;;;, ;r,i .;;ii ir:: llff Igii ifc« M FRANCOSKI INŠTITUT IN GLASBENA MATICA \l{ V LJUBLJANI m ==!• igtc lij V ponedeljek, dne 3. novembra 1930. ob 20. uri m ==(• R ==ii m |Š» ==f» #J{* ==(® !=(• = =(» IH!» F=l* I !=!• lil II ?=(• m m «j{ i m KONCERT sodobnih francoskih samospevov ki ga priredi MIRKO PUGELJ solist koncertov Pasdeloup v Parizu Pri klavirju: Marijan Lipovšek 1UBU* K iii/ m •)== m •)== «K m il •)== n. • e I» M =TlJmjiiii||ll||iii|l|iiiii|l|iiiii||,||iiH,,iiii in111'!!!,,!........................................................................................... ,|iiiiillinirr Spored: 1. Guy Rof>artz: Ouatre jjoemes d aj)res 1 Intermezzo de H. Hiene I. Tenarement enlaces . . . II. Ptourcjuoi vois-je fiälir . . . III. Ceux cfui fiarmi les morts d amour . . . IV. Defmis cjue nul rayon . . . <1. A. de Castillon: Le Semeur 3. O. F alare: Kt s il revenait un jour ... 4. EL. Satie: La statue de lironze 5. D. de Severac: Les liiboux 6. V. d Indy: Recit de 1 Ltranger 7. J. Desf>as: Poemes arabes I. Def! II. Le sommeil des Levriers III. L’Absente VI. Images 8. CI. Debussy: Ckevaux de boi.s Q. H. Duf)arc: La vie anterieure 10. F. Poulenc: Le Bestiaire ou le Cortege d Or|}kee I. Le Dromadaire II. La chevre de 1 ibet III. La Sautereüe IV. Le Dauf>hin V. L Lcrevisse VI. La Carf>e u. D. Milliaud: Ciiant de l'orgeron IQ.. J. B. ^/eckerlin: Romanees et Ckansons du X.VIIIme siecle I. Que ne suis-je la fougere . . . II. Pbilis, f>lus avare cjue tendre . . . 111. Bergere legere . . . Guy Ropartz: Quatre Poemes d’apres 1’Intermezzo de Henri Heine I. Tendrement enlaces, ma chere bienaimee L’ile mysterieuse ou vivent les esprits, Nous nous etions assis dans un esquif leger, Dessinait vaguement ses formes anguleuses; Et par le calme soir, nous nous laissons nager Sous la lune flottaient des danses nebuleuses, Sur les moires d’une eau limpide et parfumee. Et des sons sensuels d’instruments desappris Et la ronde toujours reserrait sa spirale Et les sons devenaient plus suaves toujours Et pourtant nous voguions abandonnes au cours De 1’onde sans espoir sous la lueur astrale. II. Pourquoi vos-je palir la rose parfumee? Dis-moi, dis-moi, ma bienaimee. dis-moi pourquoi? Pourquoi, dans le gazon touffu, les violettes, Si fraifelies d’habitude, ont-elles aujourd’hui un air d’ennui? Pourquoi le chant des alouettes Si nostalgiquement meurt-il par les chemins? Pourquoi s’exhale-t-il des bosquets de jasmins La funeraire odeur qui sort des cassolettes? Pourquoi, semblamble au feu supreme d’un flambeau Qui s’eteint, le soleil ä 1’horizon sans "borne Jette-t-il un eclat moins ardent et moins beau? Pourquoi la terre entiere est ell.e prise et morne Comme un tombeau? Pourquoi suis-je si las, si triste et si inalade? Ma chere bienaimee, oh, dis-le, dis-le moi. Si tu trouves encore un mot qui persuade, Dis-moi pourquoi tu m’as abandonnee? Pourquoi? III. Ceux qui, parmi les morts d’amour, Aucun nom ne l’a designee Ont peri pair le suicide C’est la fleur de 1’ame daninee! Sont enterres au carrefour. Pendant la nuit au carrefour La s’epanouit et reside je soupire dans le silence. Une fleur bleue etrange fleur Aussi rare que sa couleur. Au clair de lune se balance La fleur des damnes de 1’amour! IV. Depuis que nul rayon de tes yeux bienaimes N’arrive plus aux miens obstinement fermčs, Je suis enveloppe de tenebres moirales. L’etoile de Famour s’est eteinte pour moi. Plus de douce el ar te, rien que 1’ombre et 1’effroi! Un gouffre large ouvert me veut dans ses spitales Nuit eternelle, engloutis-moi! Alexis de Castillon-Armand Silvestre: Le Semeur. Debout sur le sillon beant, le vieux semeur En cadence y fait choir la graine nourriciere. Les eorbeaux attentifs ä son prudent labeur, Avides pelerins, cheminent pEr derriere. Nous semons nos espoirs tout le long du chemin Aux sillons de l’amour, aux vents du lendemaib. Le temps, sombre corbeau, toujours en sentinelle, Devore sous nos pas la semence immortelle! Gabriel Fabre-Maurice Maeterlinck: Et s’il revenait un jour . Et s’il revenait un jowr Que faut-il lui dire? Dites-lui qu’on l’attendit Jusqu’ä s’en mourir ... Et s’il m’interroge enccre Sans me reconnaiire? Parlez-lui comme une soeur II souffre peut etre ... Et s’il demande oü vous etes Que faut-il repondre? Donnez-lui mon anneau d’or Sans rien lui repondre. Et s’il veut savoir pourquoi La salle est deserte? Montrez-lui' la lampe eteinte Et la porte ouverte. Et s’il m’interroge alors Sur la derniere heure? Dites-lui que j’ai souri De peur qu’il ne pleure ... Erik Satie-Leon-Paul Fargue: La Statue de Bronze La grenouille du jeu de tonneau Elle aimerait mieux etre avec les autres S’ennuie le soir sous la tonnelle. Qui font des bulles de musique Elle en a assez d’etre la statue Avec le savon de la lune. Qui va prononcer un grand mot, le Mot... Au bord du lavoir mordore Qu’on voit lä-bas luire entre les branches. On lui lance ä coeur de journee une päture de pistoles Qui la tiaversent sans lui profiter, Et s’en vont sonne r dans les cabinets De son piedestal numerote. Et le soir les insectes couchent dans sa bouche. Deodat de Severac-Ch. Baudelaire: Les Hibiux Sous les ifs noirs qui1 les abritent Les hiboux se tiennent ranges, Ainsi que des Dieux etrangers; Dardant leur oeil rouge, ils meditent. Sans remuer ils se tiendront. Jusqu’ä l’heure melancolique Oü poussant le soleil oblique, Les tenebres s’etabliront. Leur attitude au sage enseigne qu’il faui, En ce monde qu’il craigne le tumulte Et le mouvement! L’Homme ivre d’une ombre qui1 passe, Porte toujours le chätiment D’avoir voulu changer de place! Vincet d’Indy, Recit de l’Etrager (2e Acte) Je suis celui qui reve. Dans les lourds soleils d’orient, Je suis celui qui aime. dans les blancs oceans du pole, Aimant les pauvires et les inconsoles, dans les aurores sur les lointains sommets, revant le bonheur de tous les hommes freres, dans les forets aux sourds ombrages, j’ai marche ä travers bien des mondes; dans les rythmes chanteurs du vent, j’ai longtemps navigue et sur toutes les mers... partout je t’ai trouvee, Oü donc t’avais-je vue avant de te connaitre? partout je t’ai aim.ee, Oü donc? — demandais-tu; mais, partout! car tu es la pure Beaute, car tu es l’immortel amour! J. Despas-Frantz Toussaint: Poemes Arabes I. Defi. J’ai poli ton corps de tant de caresses, qu’il ressemble maintenant ä la pierre saeiree d’Eldjoüf, que tant de levres ont usee. Le soleil peut s’eteindre et la lune tomber, il m’eclairera d’une lumiere eblouissante. II. Le Sommeil des Levriers A l’ombre aigüe du cypres, nies deux levriers dorment, comme des fleches dans un carquois. Referme doueement la porte, et viens les caresser: ta main feira passer dans leurs reves la fraicheur d’un ruisseau du Liban. III. L’Absente IV. Images Alin d’oublier ma folie, Un coq qui chante, je m’en suis alle dans la moniagne. un cheval qui piaffe, Mais le silence des plateaux un chat qui rentre: me rappelait d’autres silences. 1’aube. Afin d’oublier ma folie, Un lis qui s’incline, je m’en suis alle sur la mer. un citron qui tombe, Mais son immensite un arbre qui craque: me rappelait mon amour. midi. Afin de mourir de ma folie, Les sables qui bleuissent, je suis revenu dans le demeure les fumees qui montent, qu’elle habita. les amants qui se retrouvent: la nuit. Claude Debussy-Paul Verlaine: Chevaux de bois (Paysagrs beiges) Toumez, tournez, bons chevaux de bois, L’enfant tout rouge et la mere blanche, Toumez cent tours, toumez mille tours. Le gars en noir et la fille en rose, Tournes souvent et tournez toujours, L’une ä la chose et l’autre ä la pose, Tournez, tournez au son des hautbois. Chacun se paie un sou de dimanche. Tournez, tournez, clievaux de leur coeur, Tandis qu’autour de tous vos tournois Clignote l’oeil du filou sournois, Tournez au son du piston vainqueur. C’est etonnant comme Qa vous soüle D’aller ainsi dans ce cirque bete! Rien dans le ventre et mal dans la tete, Du mal en masse et du bien en foule. Tournez, dadas, sans qu’il soit besoin D'user jamais de nuls tperons Pour commander ä vos galopps ronds. Tournez, tournez sans espoir de foin. Et depechez, chevaux de leur äme, Dejä voici que sonne ä la soupe, La nuit qui tombe et chasse la troupe. De gais buveurs que leur soif affame. Tournez, tournez! Le ciel en velours D’asires en or se vet lentement. L’eglise tinte un glas tristement. Tournez au son joyeux des tambours, tournez. Henri Duparc-Ch. Baudelaire: La Vie anterieure J ai longtemps habite sous de vastes portiques Que les soleils rnarins teignaient de mille feux, Et que leurs grands piliers, droits et majestueux, Rendaient pareils, le soir, aux grottes basaltiques. Les boules, en roulant les images des cieux, Melaient d’une fa^on, solennelle et mystique Les tout puissants accords de leur riche musique Aux couleurs du couchant reflete par mes yeux... C’est lä, c’est lä que j’ai vecu dans les voluptes calmes Au milieu de l’azur, des vagues, des splendeurs, Et des esclaves nus tout impregnes d’odeurs Qui me rafraichissaient le front avec des palmes, Et dont l’unique soin etait d’approfondir Le secret douloureux qui me faisait languir. Francis Paulenc-Guillaume Apollinaire: Le Bestiaire ou Le Cortege d’Orphee I. Le Dromadaire Avec ses quatre drömadaires Don Pediro d’Alfaroubeira Courut le monde et l’admira. II fit ce que je voudrais faire Si j’avais quatre drömadaires. II. La Che vre du Tibet. Les poils de cette clievre et meine Ceux d’or pour qui prit tant de peine Ne valent rien au prix Des cheveux dont je suis epris. III. La SautercHe Voici la fine sauterelle La nourriture de Saint Jean Puissent mes vers etre comme eile Le regal des nieilleures gens. IV. Le Dauphin Dauphins, vous jouez dans la mer Mais le flot est toujours amer Parfois ma joie eclate-t-elle? La vie est encore oruelle. V. L’Ecrevisse Incertitude, O! mes delices Vous et moi nous nous en allons t Comme s’en vont les ecrevisses, b ’A reculons, ä reculons. VI. La Carpe Dans vos viviers dans vos etangs Carpes que vous vivez longtemps! Est-ce que la mort vous oublie. Poissons de la melancolie. Darius Milhaud: Poemes Juifs: Chant de Forgeron Pres du Jourdain il y a une maison de forgeron. Un forgeron alerte comme un cavalier y fait sa besogne. Et en soufflant il attise la flamme. Souffle, souffle... Cela entretient la flamme, le feu eternel qui brüle dessous. Que fais-tu la, 6 forgeron? Je suis en train de preparer le fer pour le cheval du Messie. J. B. Weckerlin: Bergerettes I. Que ne suis-je la fougere. Oii, sur la fin d’un beau jour, Se repose ma bergere, Sous la garde de 1’amour. Que ne suis-je le zephyre Qui raffraichit ses appas, L’air que sa bouche respire, La fleur qui nait sous se pas? Que ne suis-je 1’onde pure Qui la refoit dans son sein. Que ne suis-je la parure Qui la couvre apres le bain. Que ne suis-je cette glace OÜ son minois repete Offre ä nos yeux une gräce Qui sourit ä la beaute. II. Philis, plus avare que tendre, Ne gagnant rien ä refuser, Un jour, exigea de Sylvandre Trente moutons pour un baiser. Le lendemain, nouvelle affaire: Pour le berger le troc fut bon, Car il obtint de la bergere Trente baisers pour un mouton. Le lendemain, Philis plus tendre, Craignant de deplaiire au berger, Fut trop heureuse de lui rendre Trente moutons pour un baiser. Le lendemain, Philis, peu sage, Aurait donne moutons et chien Pour un baiser que le volage A Lisette donnait pour rien. III. Bergere, legere, Je crains tes appas; Ton äme s’enflamme, mais tu n’aimes pas. Ta mine mutine previent et seduit: Mais vaine, hautaine, tu fuis qui te suit. Tu chantes, tu vantes, 1’amour et sa loi, Paroles frivoles, tu n’aimes que toi. arnj"-^ Maka Hrovatin.