Dr. Fran Sturm: FRANCOSKA VADNICA. ( ni. Tretji in četrti letnik. Knjigo je odobrila pokrajinska uprava, oddelek za prosveto in vere, dne 18. sept. 1923, št. 3484, oziroma prosvetni oddelek za Slovenijo dne 29. jul. 1924, št. 11368. Cena 64 Din. «t> V Ljubljani, 1924. Založilo Profesorsko društvo. Natisnili J. Blasnika nasl. v Ljubljani. 136237 Vse pravice pridržane. Table des matières. — Vsebina. Troisième année. No Textes, leçons de choses, grammaire Pag. 1. Les lentilles universitaires. (J. Claretie.) — ¡Les lycées, les oollègés. — Conjug. régulière; avoir, être. 22—28 1 ■2. A. La France est une semeuse. (Jusseraind.) B. La France est belle. (J.-J. Bouchât.) — Géographie de lia France. — Venbes actifs, neutres et pronomi- 46,62, 67 3 naux. 3. A. La pêche à la ligne. (A. France.) ¡B. Le petit poisson et le pêcheur. (La Fontaine.) — La région de l'ouest. —■ Les poissons. — La pêche. — Compléments idu verbe. Verbes conjug. avec être. — Constr. régulière. 26, 63, 68, 86 6 4. A. Louis XI à P 1 e sis i s -1 eiz-T o u r s. B. Connais-tu mon b e a iu village1! (F. Bataille.) — Les ¡provinces ide la France. — Compl. multiple. — Verbes pers. et impers. — Forme impers, idu verbe pers. —Pron. pers. conj. et abs. 11, 13, 64, 66 10 5. A. Visite aux tombes des héros. (M. Harry.) B. Pour les morts. (H. de Régnier.) — La mort, l'enterrement, le cimetière. — Verbes actifs en 1 firanç., neutres en slov. — Place de l'adj. qUal. — Fém. ides ;wlj. '■— Verbes en -ir à rad. simple; mourir. 27b, 37, 57, 62 13 6. A. Le lieutenant IL o u a u t. (Stendhal.) B. La grenouille (jui veut se 2, 3, 38, 40, 47 17 faire aussi grosse que le boeuf. (La Fontaine.) — Les navires. — Les canaux de France. — Formes de l'article. — Emploi ides art. idéf. et indéf. — Dire, faire, mettre, suivre. — Adverbe. No Textes, leçons de choses, grammaire §§ Pag. 7. A. Le gros poisson. (F. Mistral.) B. 36, 37, 20 Le renard et les raisins. (La Fon- 39, 48, 50, 54 itaine.) — Le Midi de la France. — Emploi de l'article. — Aller, venir, voir. 8. A. Un drôle cocher de fiacre. {L. 11, 38, 22 Halévy.) B. Le réveil de Paris. 54, 56, 59 (M.-A. Désaugiers.) — Situation de Pa- « ris. — Principales rues de Paris. — Omis- sion de l'art. — Accord de l'adj. quai. — Place des pron. pers. conj. — Conduire, prendre. 9. A. Impressions de P a r i s. (P. de Cou-levain.) B. Enfant de Paris. (F. Ooppée.) — Principales curiosités de Paris. — Suibst. réunis par une prép. — Art. partitif. Paraître etc. 38, 39, 52 26 10. A. La Normandie. (C. Regnard.) B. M a Normandie. (F. Bérat) — Division administrative de la France. — Ploir. des noms composés. — Accord du part. p. — Naître, paître. 5, 38,84 30 11. A. Le village breton. (L. Veuillot.) iB. Les Bretons. (A. Brizeux.) — La Bretagne. — .Emploi du présent et du p. ©o.m.p. — ouvrir etc.; courir; vivre. 37, 38, 70, 73 33 12. A. Le départ des Islandais. (P. Loti.) B. Devant la mer. (F. Coppée.) —Les ressources de la Bretagne. — Emploi de l'imparf. — Devoir etc. 39, 71 36 13. A. L e roi de la f è v e. ( J. Janin.) B. L a soupe. (L. Ratisfoonne.) — La Normandie. — Emploi du p. simple. — Prendre, boire; acquérir. — Mise en évidence. 37, 38, 61, 72 39 14 A. L e dépôt gardé. (G. Bruno.) B. Salut (H. de Régnier.) — L'armée; le service militaire. — Emploi du plus-que-parf. et du p. antér. — Verbes en -uire; valoir. 38, 39, 74 42 15. A. La découverte de la houille. (Pape-Carpentier.) B. La chanson du marteau sur l'enclume (J. Doucet.) — Le charbon, la houille, les mineurs. — 39, 59, 75 45 No Textes, leçons de choses, grammaire 16. 17. 18. 19. 20. 21. Emploi du fut. simple et du fut. antér. — Vouloir, apercevoir etc. — Impératif, pron. péris. A. Le procureur impoli. (Diderot.) B. Si j'étais rois. (Mme ,de Ségur.) — La justice en France. — Cond. prés, et passé; si. — S'asseoir; pouvoir, savoir, vouloir; lire, écrire. A. A l'affût du lion. (A. Daudet.) B. Le corbeau et le renard. (La Fontaine.) — Colonies françaises. — Concordance des temps. — Taire, se taire, fuir, s'enfuir. A. Du Guesclin et le Prince Noir. (J. Michelet) B. Un songe. (S. Pru-dhomme.) — Industrie itextile de France. — Discours dir. et injdir.; concordance des temps. — Voix passive. — Mouvoir; coudre; croire. A. Dévouement des bourgeois de Calais. (Froissart.) B. La cigale et la fourmi. (La Fontaine.) — Principaux ports de la France. — Subj. dans la prop. princip. et après les verbes de volonté; concordance des temps; mourir, plaire, voir etc. A. Lettre d'invitation. (Rapet.) B. Les faucheurs. (Autran.) — La maison; parties extérieures; ouvriers. — Subj. dans les prop. compléments et sujets. — Verbes en -aindre, -eindre, -oindre. — En, y. Bain de mer. (P. et V. Margueritte.) — Les mers. — Subj. dans les prop. circonstancielles etc. Thèmes. Grammaire. Vocabulaire. 38, 39, 76 37, 38, 82 33, 38, 39, 82, 83 37-39 77-79 82 12, 38, 62 79, 80 38, 39, 65 81 Quatrième année. No Textes, leçons de choses, grammaire §§ Pag 1. Souvenirs de remtrée. (A. France.) — Age. — Pronoms personnels. (Revision.) 11-13, 58-60 197 2. A. De trois étudiants qui pensèrent mourir pour leur latin. (De- 14 200 * spériers.) B. Le mendiant et le chien. (A. Vitalis.) — Le château féodal. Adj. et pron. possessifs. 3. A. Migrations des oiseaux. (Cha- 15, 61 203 teaubriand.) B. La besace. (La Fon- taine.) — Les oiseaux. — Adj. et pron. dé- monstratifs. Division des propositions. — Inversion du sujet. 4. A. La franchise. (Diderot.) B. Novembre. (Lemoyne.) — Notions de versification. — en, y; ce, il comme sujets. 12 208 5. A. Roland à R o n c e v a u x. (Wahl et Dornten ville.) B. Toute pensée est une f l'e u r. (Amiel.) — La Gaule. — Pron. relatif; — propositions relatives. 16 213 6. A. Jeanne d'Arc dans son villa- 17, 18 218 g e. ( J. Fahre.) B. La mort et le bû- cheron. (La Fontaine.) — La guerre de Cent ans, — Adj. et pron. interrogâtifs. 7. A. L a m a i n de ib o i s. (P. et V. Margue-ritte.) B. Le lièvre et la tortue. (La Fontaine.) — La faim, l'appétit, etc. — Propositions interrogatives; leur construction. 222 8. A. L' a c h è v e m e n t d'une machine. (Daudet.) B. Le h é r o n. (La Fontaine.) — Les chemins de fer de France. — Pron. et adj. indéfinis; — revision de l'adverbe. 19-21 40-41 227 9. A. Prise de la Bastille. (Duruy.) B. 82, 83 232 Le Pater du berger savoyard. (Sengler-Gahiolle.) — Le peuple avant la Révolution; — causes de la Révolution. — Adveiibes d'affirmation et de négation; — concordance des temps; — discours indi- rect. No Textes, leçons de choses, grammaire §§ Pag. 10. A. L e chien s a u v é. (P. eut V. Marguerit-• te.) B, Ley a« h è r et- le g a r de - oh a k-« e. (Florian.) — Les animaux; oris des animaux. — Adj. venbal, part, présent, gérondif. , 237 '11. A. Bayard, le Chevalier sans peur et sans reproche. (Lavisse.) B. L a •laitière et le pot au lait. (La Fontaine.) — La chevalerie. — Part, passé; accord du part. p. 84 241 12. A. L a g a rd e impériale à W a ft e r 1 o o. (Thiers.) B. L'h u î t r e e t les plaideurs. (La Fontaine.) — La guerre. — 244 Proposition participe. 248 13. A. D e u x h é r o s. (J. Claretie.) B.Sur une barricade. (V. Hugo.) — La constitution française. — Emploi de l'infinitif. 14. A. U n e scène s u ib 1 i m e. (D. Peyovitch.) B. La Marseillaise. (R. de Lisle.) — Organisation de notre corps. —• Infinitif sans préposition. — Passé simple, plus-que-parf., p. antérieur. 72, 74 252 15. A. Le cordial merveilleux^ (Diderot.) B. Le chêne et le roseau. (La Fontaine.) — Chez le médecin. — La pré-pas. à; — infinitif avec à. 258 16. A. Reconnaissance au bord d'un avion. (Écho de Paris.) B. Le laboureur et ses enfants. (La Fontaine.) — Navigation -aérienne. — La prépos. de; — infinitif avec de. 263 17. A. U n lb o n c o n s e i 1. (E. Souvestre.) — B. Proverbes. — Professions. — Proposition infinitive; — manières d'exprimer la cause, le ¡but, etc. 268 18. A. Le madrigal de Louis XIV. (M™ de fiévigné.) B. Juin. (Leconte de Lisle.) — Lettre. — Emploi du subjonctif. (Revision.) Thèmes. Vocabulaire. 77-81 273 277 281 Table alphabétique des matières grammaticales de la quatrième année. Adjectif verbal.....................240 Adverbes d'affirmation et de négation...........235 Ce comme sujet.....................211 Division des ¡propositions.................206 Emploi de l'infinitif...................251 En, y. . . .......................211 Gérondif........................240 Il comme sujet.....................211 Infinitif........................251 Infinitif sans .préposition.................256 Infinitif précédé de la prépos. à..............261 Infinitif précédé de la prépos. de..............266 Inversion du sujet en dehors prépos. interrogatives et incidentes.......................207 Manières d'exprimer la cause, le but, etc. . ........272 Participe paisse.....................243 Participe présent....................240 Préposition à......................261 Préposition de. . ...................266 Pronoms démonstratifs..................206 Pronoms indéfinis.....................231 Pronoms interrogatifs..................220 Pronoms personnels...................199 Pronoms possessifs...................202 Pronoms relatifs....................216 Proposition infinitive..................271 Propositions interrogatives et leur construction.......225 Proposition participe..................247 Propositions relatives..................217 Popravki. Str. 82, 4. vrsta čitaj: 91, 16. » » : 93, 30. » » : 100, 105, 107 113, 114, 119, » 119, » 122, » 123, » 125, » 125, » 12?; » 128, » 43, » 53, » 60, » 103, » 114, » ¡129, » 251, »• a62, » .262, » 267, » 268, » 298, » 299, 8. 3. 17. 17. 20. 35. 42. 9. 5. 14. i7: 15. IL 3. 5. 32. 26. ii. 15. 42. 47. 5. 38. 14. les nombres namesto le n. Verbes en -oir: recevoir. Dans les verbes du type céder on conserve dans l'ortho. bil(a) namesto bila. d'après namesto d'après. pri glag. vivre dodaj: part, p.: vécn, e. qn. namesto qu. pourvoir namesto pourvoi. désigne namesto designe. accompagnés namesto accompagné. on namesto on. après namesto après. quantité namesto quantité. après namesto après. lorsqu' namesto loursqu'. question namesto quéstion. leur (namesto leurs. leurs namesto leur. camp namesto camps. tu vas ¡namesto tu vais. je vis namesto vu, e. fuir namesto fuiire. siècle namesto siècle. ¡décider1 namesto décider'. 3Cepeda.n.t... namesto MDepedanit.,, p. 257 namesto p. 63. 263 namesto 69. veillée namesto veillée. français namesto français. I. Textes. Première leçon. Les lentille« universitaires. Nous étions 107, oui 107 qui avions fermement résolu de ne plus manger de lentilles. Nous trouvions qu'à la fin, on nous étouffait sous des lentilles. Toujours des lentilles, et encore des lentilles. Les 107 firent le serment de jeter les lentilles qu'on nous servirait à travers le réfectoire. Notre cri de ralliement devait être: »A bas les lentilles!« Nous allons au réfectoire, nous demandons au garçon s'il y avait des lentilles. Il y avait des lentilles! Eh bien! on va voir, les lentilles! Les lentilles arrivent toutes fumantes et nageant dans leur sauce brune. Nous les laissons venir. On nous sert. Et, dès que les lentilles ont passé du plat dans les assiettes, un grand cri retentit dans le réfectoire: »A 'bas les lentilles!« Et les lentilles volent à travers le réfectoirei Nous sortons du réfectoire enflammés d'enthousiasme. On se répand dans les cours, le proviseur accourt, le censeur arrive, on nous harangue, nous parlementons. »Que voulez-vous ? — Nous ne voulons plus de lentilles! Plutôt la mort que les lentilles! Plus de lentilles! A bas les lentilles!« Le proviseur voulait faire un exemple. Il décima les 107. On prit au hasard et on les envoya dans leur famille. J'en étais. Je sors, j'arrive chez moi. On était à table. Mes parents dînaient. »Qui est là? Comment, toi? Qu'est-ce qu'il y a donc? — Chassé! Sturm, Francoska va.lnica III. ' — Ah, garnement! Mais as-tu mangé? — Non!—Mets-toi à table, malheureux, nous nous expliquerons après!« Et comme j'avais faim, je me mis à table en toute hâte. Or, savez-vous ce qui m'attendait chez mon père! Eh bien, oui, des lentilles! un plat de lentilles! Je retrouvais chez mes parents ce que je fuyais et maudissais au collège. Et je rougis de l'avouer, je les trouvai même succulentes. , , T , . (D après Jules Ularetie.) Leçon de choses. Les lycées, les collèges. L'enseignement secondaire des garçons se donne, en France, dans les lycées et les collèges. Le lycée dépend du gouvernement (de l'État); le collège, ou lycée communal, dépend de la commune. Le lycée est dirigé par un proviseur; celui-ci est aidé par un censeur, chargé surtout de la discipline du lycée et par un économe, chargé de l'entretien matériel de l'établissement. — Le collège est dirigé par un principal, aidé par un économe. Les élèves d'un lycée s'appellent lycéens, ceux d'un collège — collégiens. Il y a différentes catégories d'élèves: a) les externes (ou externes libres), qui assistent uniquement aux classes; b) les externes surveillés, qui apprennent leurs leçons et font leurs devoirs au lycée ou au collège, mais retournent chez eux pour prendre les repas; c) les demi-pensionnaires, qui reçoivent dans l'établissement le repas de midi; d) les internes, qui mangent et couchent dans l'établissement, et ne sortent que pendant les vacances, et, s'ils travaillent bien, le jeudi et le dimanche. Les salles dans lesquelles travaillent les élèves se nomment études; celles où ils mangent s'appellent réfectoires; il» couchent dans des dortoirs. Explications. Lentilles universitaires: les lycées et les collèges d'État dépendent d'une université. Nous avions résolu: Plus-que-parf. de résoudre. (§ 38.) Cri de ralliement: cri poussé par les guerriers, pour se reconnaître et pour se rallier, se rassembler. Haranguer: sermonner, exhorter; gronder. Décimer: mettre à mort une personne sur dix, désignée par le sort; ici, chasser un élève sur dix. Je maudissais: imparf. de maudire. (§ 38, 13.) Conversation. Pourquoi les collégiens avaient-ils résolu de ne plus manger de lentilles? — Quel serment firent-ils? — Quel cri retentit dans le réfectoire dès que les lentilles eurent passé dans les assiettes? — Où volaient les lentilles? — Que fit le proviseur?— Où envoya-t-on les chassés?—Est-ce que l'auteur de notre histoire se trouvait parmi eux? — Que faisaient ses parents lorsqu'il arriva chez lui? — Quel plat l'attendait à la maison? Comment s'appellent les établissements où se donne, en France, l'enseignement secondaire? — Comment s'appellent les élèves de ces établissements? — Quelles catégories d'élèves y a-t-il? — Où travaillent les élèves? — Où mangent-ils? — Où couchent-ils? — Par qui est dirigé le collège (le lycée)? Grammaire. Conjugaison régulière; -avoir, être. (Récapitulation.) §§ 22—28 Exercices. 1. Faire raconter le père du chassé. 2. Rédaction: La vie des collégiens. 3. Conjuguer aux temps simples et à un temps composé: Je laisse venir les lentilles. — Suis-je collégien? — Je n'ai pas faim. — J'arrive chez moi. Deuxième leçon. A. La France est une semeuse. Il y a quelques années, la République française décida de faire graver un coin nouveau pour ses monnaies. Elle s'adressa aux maîtres médailleurs les plus célèbres. Pour l'une des plus humbles pièces d'argent, la commande avait été faite au célèbre graveur Roty. Il lui vint à l'idée de représenter la France en .semeuse, jetant le grain à pleines poignées, au soleil levant. î* L'effet fut immédiat; la France entière se reconnut. La France, certes, ne dédaigne pas les belles et abondantes moissons. Une France représentée en moissonneuse n'eût enthousiasmé personne. La semeuse enthousiasma tout le monde; elle a passé des petites monnaies aux grandes et des grandes aux timbres. Elle parcourra encore bien du chemin. Dans cette image, la France s'est reconnue, et avec raison: tout son passé, son présent, son avenir sont là, exprimés par un geste; telle elle fut, telle elle sera; bon sang ne saurait mentir. De cette main tendue vers le soleil qui ce lève, vers l'aube éternelle des idées, sont tombés quelques-uns des grains les plus féconds qui aient jamais été semés. Elle a jeté au vent la bonne graine, et cette graine a germé. Elle a semé la liberté, et la liberté poussa; elle l'a semée sur notre sol; elle l'a semée aussi aux plaines d'Amérique, aux vallées d'Italie; aux champs de Morée, ailleurs encore, et partout la graine a poussé. (Discours prononcé à la Nonveille-Orléans, le 19 décembre 1903, par M. .Tussei-aind, ambassadeur de France aux États-Unis.) Leçon de choses. Géographie de la France. La France est bornée au nord par la mer du Nord, la Belgique et le Luxembourg; à l'est, par le Rhin, la Suisse et l'Italie; au sud, par la Méditerranée et l'Espagne; à l'ouest, par l'océan Atlantique; au nord-ouest, par la Manche et le Pas de Calais. Le nord-ouest de la France est, en général, la région des plaines, le sud-est, la région des montagnes. Sur les frontières de la France, les parties les plus élevées sont: au sud-ouest, la chaîne des Pyrénées, qui sépare la France de l'Espagne; an sud-est, le massif des Alpes, qui sépare la France de l'Italie; à l'est, le Jura, qui sépare la France de la Suisse, et les Vos«'es qui la séparaient avant 1918 de 1' Allemagne. Au centre s'élève le Massif central, bordé à l'est par la chaîne des Cévennes. Dans la région sud-est il y a encore la Côte d'Or, le plateau de Langres et les monts Faucilles; au nord, le plateau des Ardennes. B. La France est belle. La France est belle, Ses destins sont bénis: Vivons pour elle! Vivons unis ! Passez les monts, passez les mers, Visitez cent climats divers; Loin d'elle, au bout de l'univers, Vous chanterez fidèle: La France est belle. Vaisseaux, courez à tous les bords, De nos deux mers quittez les ports; Donnez sa part de nos trésors Au monde qui l'appelle. La France est belle. 0 myrtes verts, doux orangers, Coteaux chéris des étrangers, Vallons, jardins, forêts, vergers, Moisson toujours nouvelle! La France est belle, Ses destins sont bénis: Vivons pour elle! Vivons unis! (J.—J. Porchat.) Explications. Coin: pièce d'acier gravée en creux pour frapper les monnaies, les médailles . Maître médailleur: celui qui fait des médailles. N'eût enthousiasmé: n'aurait enthousiasmé. Ne saurait mentir: ne pourrait, ne peut mentir. Aux plaines d'Amérique: les idées de la Révolution française ont pénétré dans tous les pays. Les colonies américaines se sont soulevées et ont proclamé leur indépendance; les Italiens ont secoué le joug de l'Autriche; les Grecs se sont délivrés de la domination turque. Morée: partie méridionale de la Grèce. Nouvelle-Orléans (New-Orléans) : ville de 1' Amérique du Nord. Coteaux chéris des étrangers: coteaux que les étrangers chérissent, aiment. Conversation. A qui la République française s'adressa-t-elle, lorsqu'elle se fut décidée de faire un coin nouveau pour ses monnaies? — De quelle façon le célèbre graveur Roty iimagina-t-il de représenter la France! — Quel fut l'effet de cette idée? — Qu'est-ce que la France a reconnu dans cette image? — Qu'est-ce qui est tombé de cette main tendue vers le soleil qui se lève? — Qu'est-ce que la France a semé? — Où a poussé cette graine? — Quelle est la monnaie française? Par quoi la France est-elle bornée? — Où se trouve la région des plaines? — Où ést la région des montagnes? — Quelles sont les chaînes de montagne, en France? Grammaire. 1. Verbes actifs (transitifs), neutres (intransitifs) et pro-§ 46 nominaux (réfléchis). 2. Récapitulation: Termes de la proposition; analyse § 62, 67 logique. Exercices. 1. Faire de vive voix un tableau sommaire: a) de la France, b) de la Yougoslavie. 2. Relever du texte A. les verbes actifs, neutres et pronominaux. 3. Faire l'analyse logique des propositions: Sur la monnaie française nous voyons l'image d'une semeuse. — La France a jeté au venit la bonne graine. — Hier j'ai écrit une lettre à mon frère. — Le jour de l'an, la petite fillette envoya à son grand-père une paire de chaussettes. — La France a semé la liberté sur notre sol et ailleurs encore. Troisième leçon. A. La pêche à la ligne. Jean s'en est allé de bon matin avec sa soeur Jeanne, une gaule sur l'épaule, un panier sous le bras, le long de la rivière... Jean est Tourangeau, Jeanne est Tourangelle. La rivière est tourangelle aussi. Elle coule claire sous des saules argentés. Mais Jean et Jeanne n'aiment la rivière ni pour les verts feuillages de ses bords ni pour ses eaux pures où le ciel se mire. Ils l'aiment pour le poisson qui est dedans. Ils s'arrêtent à l'endroit le plus poissonneux. Jeanne s'assied sous un saule étêté, Jean déroule sa ligne bien simple: une gaule avec un fil et une épingle recourbée au bout du fil. Jean a fourni la gaule, Jeanne a donné le fil et l'épingle; aussi la ligne est-elle commune au frère et à la soeur. Chacun la voudrait tout entière, le frère et la soeur ont lutté pour le libre usage de la ligne. Enfin, ils convinrent que la ligne passerait alternativement des mains du frère à celles de la soeur après chaque poisson pris. C'est Jean qui commence. L'on ne sait quand il aura fini. Pour n'avoir pas à céder la ligne à sa soeur, il se refuse à prendre le poisson qui s'offre, qui mord à l'hameçon et qui fait plonger le bouchon. Jean est rusé; Jeanne est patiente. Depuis six heures elle attend. Cette fois pourtant elle semble lasse de sa longue inertie. Elle bâille, s'étire, se couche à l'ombre du saule et ferme les yeux. Jean l'épie du coin de l'oeil et croit qu'elle dort. Le bouchon plonge. Il tire vivement le fil au bout duquel brille un éclair d'argent. Un goujon s'est pris à l'épingle. »Ah! c'est à moi, maintenant,« s'écrie une voix derrière lui. Et Jeanne saisit la ligne. (D'après Anatole France, »Filles et garçons«.) Leçon de choses. 1. La région de 1' Ouest, entre la Gironde et la Loire, est un pays agréable et fertile, surtout la Touraine, surnommée le jardin de la France, sur les deux rives de la Loire. Les vignobles de cette contrée sont renommés et représentent une grande richesse. Les habitants de la Touraine, les Tourangeaux, sont »simples et bons comme leur vie, doux comme l'air qu'ils respirent et forts comme le sol puissant qu'ils fertilisent«. (Alfred de Vigny.) 2. Les poissons ont le corps recouvert d'écaillés; ils nagent à l'aide de nageoires; la queue leur sert de gouvernail. Poisonneux: riche en poissons. Les poissons d'eau douce: la carpe, la truite, le brochet etc. — Les poissons de mer: le hareng, la sardine, le requin etc. 3. La pêche à la ligne: la ligne, le liège, l'hameçon, l'appât (vers de terre, mouches etc.). — La pêche au filet. B. Le petit poisson et le pêcheur. Petit poisson deviendra grand, Pourvu que Dieu lui prête vie; Mais le lâcher en attendant, Je tiens pour moi que c'est folie, Car de le rattraper, il n'ent pas trop certain. Un carpeau, qui n'était encore que fretin, Fut pris par un pêcheur au bord d'une rivière. »Tout fait nombre, dit l'homme, en voyant son butin. AToilà commencement de chère et de festin. Mettons-le en notre gibecière.« Le pauvre carpillon lui dit en sa manière: »Que ferez-VoUs de moi! Je ne saurais fournir Au plus qu'une demi-bouchée; Laissez-moi carpe devenir: Je serai par vous repêchée; Quelque gros partisan m'achètera bien cher; Au lieu qu'il vous en faut chercher Peut-être encor cent de ma taille Pour faire un plat. Quel plat! Croyez-moi, rien qui vaille. — Bien qui vaille! Eh bien, soit, repartit le pêcheur; Poisson, mon bel ami, qui faites le prêcheur, Vous irez dans la poêle, et, vous avez beau dire, Dès ce soir on vous fera frire.« Un tiens vaut, ce dit-on, mieux que deux tu l'auras. L'un esit sûr; l'autre ne l'est pas. (La Fontaine.) Explications. Qaule: perche à laquelle est attachée la ligne. Tourangeau, fém. Tourangelle: habitant de la Touraine. Saules arpentés; arbres dont l'écorce et les feuilles sont d'un blanc d'argent. S'assied: 3e pers. sg. de s'asseoir. (§ 39, 10.) Saule étêté: saule dont la tête a été coupée. Épie (épier): observe en secret. Goujon: espèce de poisson. C'est à moi: c'est mon tour. Pourvu que Dieu lui prête vie: si Dieu le laisse vivre. Il n'est pas trop certain: cela n'est pas... Carpeau: carpillon, petite carpe. Fretin: menu .poisson, que l'on ne cherche pas à prendre. Son butin: ce qu'il a pris, sa proie. Chère (sous-entendu bonne chère): bonne table, bon repas. Je ne saurais: je ne pourrais, je ne serais pas capable. Gros partisan: un riche partisan; le mot partisan désignait autrefois les financiers qui recevaient les impôts. Encor = encore (en poésie). Vous avez beau dire: vous parlez en vain. Conversation. Où sont allés Jean et Jeanne? — Pourquoi aiment-ils la rivière? — Où s'arrêtent-ils ? — Comment a été composée la ligne? — Quelle est la cause de la querelle entre le frère et la soeur! — De quelle manière se sont-ils mis d'accord? — Quelle ruse emploie Jean pour n'avoir pas à céder la ligne à sa soeur? — De quelle ruse se sert Jeanne? — Est-ce que Jean se laisse prendre par cette ruse? — Que fait Jeanne lorsqu'un goujon s'est pris à l'épingle? Quel est le caractère de la région de 1' Ouest de la France? — Quel surnom a-t-on donné à la Touraine? — Quel est le caractère des Tourangeaux? De quoi est recouvert le corps des poissons? — Comment nagent-ils? — Nommer quelques poissons d'eau douce et quelques poissons de mer. Quelles sont les différentes manières de pêcher? Parler de la pêche à la ligne; de la pêche au filet. Grammaire. 1. Compléments du verbe. § 63 2: Verbes qui forment les temps comp. avec être. § 68 3. Récapitulation des particularités des verbes en -er. § 26 4. Construction régulière. § 86 Exercices. 1. Relever les compléments des verbes du texte A. 2. Faire l'analyse logique de quelques propositions (texte A.). 3. Grouper les verbes par l'auxiliaire des temps composés (texte A.). 4. Compléter les propositions: Jean et Jeanne (aller, p. comp.) le long de la rivière. Ils (s'arrêter, p. comp.) à l'endroit le plus poissonneux. Jean (dérouler, p. comp.) sa ligne. Le frère et la soeur (lutter, plus-que-parf.) pour le libre usage de la ligne. — Jeanne (attendre, p. comp.) longtemps; elle (se coucher, p. comp.) à l'ombre d'un saule; elle (fermer, p. comp.) les yeux. Jean (se laisser, p. comp.) prendre par cette ruse. Quatrième leçon. A. Louis XI à Plessis-lez-Tours. Vivant pour ainsi dire seul au Plessis, sans la reine, sans ses enfants; ne voyant guère que ses conseillers, qui avaient leurs logis à Tours, il s'occupait aussi de son parc, de ses ouvriers, du train intérieur de sa maison. Un jour, étant descendu danis les cuisines, il y trouva un petit garçon qui tournait la broche; cet enfant ne le connaissait pas. »Que gagnes-tu? lui dit-il. — Autant que le roi, répondit l'enfant; lui et moi gagnons notre vie: Dieu le nourrit, et il me nourrit.« La réponse lui plut; il le tira de la cuisine, l'attacha au service de sa personne et lui fit beaucoup de bien. Une autre fois, sur la parole de son astrologue qui lui avait prédit le beau temps, il- était allé à la chasise. Quand il fut au bois, il rencontra un pauvre homme qui touchait son âne chargé de charbon. On lui demanda s'il ferait beau, et il annonça qu'il tomberait assurément une grande pluie. Lorsque le roi fut rentré bien trempé, il fit venir le charbonnier: »D'où vient, dit-il, que tu en sais plus que mon astrologue! — Ah, sire, dit celui-ci, ce n'est pas moi, c'est mon âne; quand je le vois se gratter et secouer les oreilles, je suis bien sûr qu'il y aura de l'eau.« Pour lors, ce fut un grand sujet de moquerie pour le roi, qui reprochait à son astrologue d'en savoir moins qu'un cl 116 (D'après De Barante, »Histoire des duos de Bourgogne«.) Leçon de choses. Les provinces de France. Autrefois, (jusqu'à la Révolution) la France était divisée en provinces. 1. La région du Centre comprend huit provinces: 1' Orléanais (capitale Orléans) avec les pays de la Beauce, de Vendôme, de Blois et de la Sologne; — le Nivernais (cap. Nevers); — le Bourbonnais (cap. Moulins); — le Lyonnais (cap. Lyon); — l'Auvergne (cap. Clermont-Ferrand) ; — le Limousin (cap. Limoges); — la Marche (cap. Guéret); — le Berry (cap. Bourges). 2. La région du Nord-Ouest comprend la Bretagne, la Normandie (cap. Rouen) et le Maine (cap. Le Mans). 3. La région du Nord-Est comprend la Flandre, 1' Artois, la Picardie et l'Ile-de-France. 4. La région de 1' Est comprend 1' Alsace; — la Lorraine (cap. Nancy); — la Champagne (cap. Troyes); — la Bourgogne (cap. Dijon); — la Franche-Comté (cap. Besançon). 5. La région du Sud-Est: la Savoie (cap. Chambéry); — le Dauphiné (cap. Grenoble); — la Provence (cap. Aix); — le Languedoc (cap. Toulouse); les comtés de Foix et de Roussillon. 6. La région du Sud-Ouest: la Guyenne (cap. Bordeaux) avec le Médoc, le Bordelais, le Périgord, le Quercy et la Rouer-gue; — la Gascogne (cap. Auch); — le royaume de Béarn et de Navarre (cap. Pau). 7. La région de l'Ouest: 1'Aunis (cap. La Rochelle); — la Saintonge (cap. Saintes) ; — 1' Angoumois (cap. Angoulême) ; — le Poitou avec la Vendée (cap. Poitiers); — l'Anjou (cap. Angers); — la Touraine (cap. Tours). B. Connais-tu mon beau village? Connais-tu mon beau village, Qui se mire au clair ruisseau? Encadré dans le feuillage, On dirait un nid d'oiseau. Ma maison, parmi l'ombrage, Me sourit comme un berceau. Connais-tu mon beau village, Qui se mire au clair ruisseau? Quand ta voix, cloche argentine, Retentit dans nos vallons, Appelant sur la colline Les bergers et leurs moutons, Moi, joyeux, je m'achemine En chantant vers mes sillons, Quand ta voix, cloche argentine, Retentit dans nos vallons. Loin du bruit de la grand'ville, A l'abri du vieux clocher, Je cultive un champ fertile, Un jardin près d'un verger, Sans regret ni voeu stérile; Mon bonheur vient s'y cacher, Loin (lu bruit de la grand'ville, A l'abri du vieux clocher. Sous ton ciel, ô ma patrie, Mon village est le plus beau! Plein de lui, l'âme attendrie, Je le vois dans ton drapeau. Et je veux qu'il me sourie Dans mes fils jusqu'au tombeau! Sous le ciel de ma patrie, Mon village est le plus beau! (Frédéric Bataille.) Explications. Plessis-lez-Tours (ou P.-les-T.): château de Louis XI près de Tours. Astrologue: celui qui prétend prédire l'avenir par l'examen des astres (étoiles). Qui touchait son âne: qui l'excitait à marcher, en le touchant, c'est-à-dire en le frappant avec un bâton ou un fouet. S'il ferait beau...; qu'il tomberait une grande pluie: dans une proposition dépendant d'un verbe au passé, le futur est remplacé par le conditionnel. Pour lors: depuis ce temps-là. Conversation. De quoi s'occupait Louis XI lorsqu'il vivait au Plessiis? —■ Qui trouva-t-il un jour dans la cuisine? — Quelles paroles échangèrent le roi et l'enfant! — A quoi le roi attacha-t-il l'enfant? Qu'est-ce que l'astrologue avait prédit au roi, une fois? — Qui le roi rencontra-t-i-1 au bois? — Qu'est-ce que le charbonnier annonça? — Est-ce que le charbonnier avait eu raison? — Que lui demanda le roi après l'avoir fait venir? — Quelle fut la réponse du charbonnier? — Qu'est-ce que le roi reprochait à son astrologue depuis ce temps-là? En quoi la France était-elle divisée autrefois? Nommer les provinces les plus connues! Grammaire. 1. Complément multiple. 2. Verbes personnels et impersonnels; la forme impersonnelle d'un verbe personnel. 3. Récapitulation : Pronoms pers. absolus et conjoints. Exercices. 1. Faire raconter: a) le roi, b) l'enfant, c) le charbonnier, d) l'astrologue. 2. Relever les compléments des verbes du texte A. 3. Remplacer les compléments substantifs par des pron. pers. conj. (ou par en, y); remplacer les compléments pronoms par des substantifs. 4. Grouper les verbes du texte A. par leurs compléments. 5. Conjuguer aux temps simples et à un temps composé: Je me nourris de pain (sous toutes les formes). 6. Remplacer les termes imprimés gras par des pronoms pers. absolus: Les parents travaillent pour les enfants. — Êtes-vous content de votre ami? — Songez à votre mère! — Je rentrerai avec mes soeurs. Cinquième leçon. A. Visite aux tombes des héros (1916). C'est par un jour de pluie et de vent que nous sommes allés visiter les tombes de nos héros ... L'auto nous dépose devant le cimetière de Chambry, qui servit tour à tour de citadelle aux Allemands et aux Français ... En face, les croix blanches de ceux qui moururent ici s'alignent en bon ordre. Elles sont plus de vingt, pourvues d'inscriptions, jonchées de fleurs. Nous lisons les noms glorieux. A côté de la tombe d'un lieutenant du 8e tirailleurs, se trouve celle d'un caporal du 246e. Elle n'a rien de singulier, cette dernière tombe, mais elle nous intrigue par une petite bouteille blanche, attachée par un fil de fer à l'un des piquets. Elle enferme une étroite bande de papier, sur laquelle nous lisons à travers le verre transparent: »De tonte mon âme désolée, je prie les personnes qui pourraient donner quelques renseignements sur le soldat disparu ..., du 246e, d'écrire à sa mère.« (Suivent le nom et l'adresse.) Longtemps, nous tournons et retournons dans nos mains ce flacon et son émouvante supplique: ce moyen dont se servent les naufragés; et je ne peux détacher ma pensée de cette mère dont tout le bonheur a fait naufrage et qui se cramponne tout de même à l'espoir qu'un jour peut-être, grâce à ce signal de détresse, quelqu'un — un camarade de régiment — la renseignera sur le sort de son fils ... Nous quittons le cimetière pour suivre la route vers Yareddes et Étrépilly. Et voici que nous apercevons encore la bouteille blanche; voici encore, accrochée à ce piquet, la douleur de cette mère qui cherche son enfant. Pauvre mère! Comme elle doit jalouser toutes les mères qui ont une tombe OÙ sangloter! (D'après Myriam Harry, »Le Temps«.) Leçon de choses. La mort, l'enterrement, le cimetière. Pour le mort, on dresse une civière; on invite les parents et les amis à l'enterrement par des faire part. Quand on part de la maison mortuaire, le prêtre prononce l'oraison funèbre; on met la bière dans le corbillard (char funèbre), le convoi funèbre se rend au cimetière; ou bien ce sont les porteurs (familièrement: les croque-morts) qui portent le cercueil au cimetière et descendent le corps dans la fosse. On pose sur la fosse un monument funéraire, ou l'on fait ériger un tombeau; l'épitaphe. Quelquefois, au lieu d'enterrer le mort, on le brûle dans le four crématoire, qui se trouve au crématorium. Les cendres sont gardées dans des urnes. La famille du défunt prend le deuil, elle porte le deuil du défunt. A Paris, c'est la Compagnie des Pompes Funèbres qui se charge de tous les enterrements. B. Pour les morts. O vous qui, dans les plis déchirés du drapeau, Dormez en un linceul aux couleurs de la France, Vous qui, les yeux fermés, goûtez le grand silence Et, face à l'ennemi, mourûtes le front haut, Paix à vous, que la guerre a frappés du fléau, Héroïque moisson d'audace et de vaillance! Ce jour de souvenir, de deuil et d'espérance Est votre jour. Inclinons-nous. Ce -jour est beau. A vous, fils belliqueux de la Patrie en armes, -Nous n'apporterons pas de regrets et de larmes; Devant vous, nos genoux ne doivent pas plier. C'est debout qu'il convient de vous porter envie, Car lorsque l'on repose à l'ombre du laurier, La Gloire fait la Mort plus belle que la vie! (Henri de Régmier, 1916.) Explications. Chambry: localité située au nord du département de Seine-et-Marne. 8e tirailleur: 8e régiment de tirailleurs. Elle nous intrigue: elle excite notre intérêt, notre curiosité, notre attention. Supplique: prière (la mère prie les personnes ...). Vareddes, Étrépilly: localités du département de Seine-et-Marne, voisines de Chambry. Jalouser: envier. Linceul: toile dans laquelle on ensevelit les morts. Ce jour: le jour des Morts, le 2 novembre. Belliqueux: courageux, qui aiment la guerre. A l'ombre du laurier: le laurier est le symbole de la gloire. Les vainqueurs, chez les Anciens, étaient couronnés de lauriers. Conversation. Où l'auto dépose-t-elle les voyageurs! — Que remarquent ces derniers! — Sur quoi se porte particulièrement leur attention? — Quelles paroles lisent-ils à travers le verre de la bouteille! — Qui avait déposé la bouteille blanche contenant cette inscription? — Dans quel but! — Les visiteurs ne virent-ils pas, plus loin, une autre bouteille blanche! — une autre encore! — Quelle impression vous laisse cette lecture! (Pitié etc.) Qu'est-ce qu'on dresse pour le mort! — Où met-on la bière? — Où descend-on le corps! — Qu'est-ce qu'on fait ériger sur la fosse! — Que fait-on quelquefois au lieu d'enterrer le mort? — Comment s'appelle la compagnie qui se charge des enterrements, à Paris? Grammaire § 62, 2 § 57 § 27 b; 37, 4, 7 1. Rédaction: Visite au cimetière, le jour des Morts. 2. Ajouter, dans les propositions suivantes, aux substantifs des adjectifs qualif. convenables: Les croix s'alignaient en ordre. Nous lisions les noms. Une tombe nous intriguait par une bouteille, qui enfermait une bande de papier. Nous tournons longtemps la bouteille et sa supplique. Nous quittâmes le cimetière. Plus loin, nous apercevons encore la bouteille. Nous songeons à la mère qui cherche son enfant. 3. Former des questions à propos des expressions imprimées en lettres grasses: L'auto nous dépose devant un cimetière; il avait servi de citadelle aux Allemands et aux Français. A côté de la tombe d'un lieutenant du 8e tirailleurs se trouve celle d'un caporal du 246e. — Nous tournons et retournons ce flacon. La mère cherche son enfant disparu. Tout le bonheur de la pauvre mère a fait naufrage. 4. Remplacer les tirets par des compléments convenables: Le chien suit —; il — (pron. pers. conj.) sert fidèlement. Nous ne croyons pas — qui — flattent. L'éclair précède —. Le soldat ne craint pas —; il brave —. Madeleine aide —. Nous montons et descendons —. 1. Verbes actifs en français, neutres en slovène. 2. Place de l'adj. qualificatif. 3. Récapitulation: Verbes en-ir à radical simple (servir etc.); mourir; — fém. des adj. quai. . Exercices. Sixième leçon. A. Le lieutenant Louaut. Avant-hier, je me promenai vers le pont d'Iéna, du côté du Champ-de-Mars. Je suivais de l'oeil un petit batelet rempli de sable, qui voulait passer sous la dernière arche du pont, de l'autre côté de la Seine. Tout à coup le batelet chavire; je vis le batelier essayer do nager: mais il s'y prenait mal. »Ce maladroit va se noyer,« me dis-je. J'eus quelque idée de me jeter à l'eau; mais j'ai quarante-sept ans et des rhumatismes, et il faisait froid. L'homme reparut sur l'eau; il jeta un cri. Je m'éloignai rapidement: »Ce serait trop fou à moi aussi, me disais-je; pourquoi cet animal se fait-il marinier sans savoir nager?« Je pouvais être déjà à cinquante pas de la Seine, j'entends encore un cri du batelier qui demandait du secours. Je redoublai le pas: »Que le diable l'emporte!« me dis-je et je me mis à penser à autre chose. Tout à coup je me dis: »Lieutenant Louaut, tu es un misérable; dans un quart d'heure cet homme sera noyé. — Et les soixante-sept jours que le rhumatisme m'a retenu au lit l'an passé? dit la voix de la prudence ... Que le diable l'emporte! Il faut savoir nager quand on est marinier.« Je marchais fort vite vers l'École Militaire. Tout à coup une voix me dit: »Lieutenant Louaut, vous êtes un lâche.« Ce mot me fit ressauter. »Ah! ceci est sérieux,« me dis-je; et je me mis à courir vers la Seine. Je sauvai l'homme sans difficulté! Qu'est- ce qui m'a fait faire ma belle action? Ma foi, c'est la peur du mépris. Je me serais méprisé moi-même, si je ne m'étais pas jeté à l'eau. (D'après Stendhal, »Correspondance«.) Leçon de choses. 1. Les navires. La marine marchande (navires destinés à transporter les voyageurs et les marchandises) : le bateau à Tapeur (à voiles, à rames; le bateau de pêche); le paquebot Sturjii. ntoska vadnica III. ~ (pour la traversée); le yacht (pour la promenade); la barque (à fond plat); le canot. — La marine militaire (vaisseaux de guerre): le cuirassé; le vaisseau de ligne; la frégate; le croiseur; le torpilleur (qui lance des torpilles); le transport (sert à transporter des troupes et des munitions); le sous-marin. La flotte: nombre de vaisseaux ou de navires naviguant ensemble. Une escadre: plusieurs vaisseaux de guerre sous un même chef. 2. Les canaux de France. Outre les fleuves navigables la France possède un grand nombre de canaux (longueur totale de presque 5000 km). Les plus importants sont: le canal de la Sambre à l'Oise; le canal du Centre et le canal du Midi. Le trafic qui se fait sur les canaux et les rivières est très considérable. Ainsi Paris, par exemple, est un des plus grands ports de commerce de la France. B. La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf. Une grenouille vit un boeuf Qui lui sembla de belle taille. Elle qui n'était pas grosse en tout comme un œuf, Envieuse, s'étend, et s'enfle, et se travaille Pour égaler l'animal en grosseur, Disant: »Regardez bien, ma sœur, Est-ce assez? dites-moi, n'y suis-je point encore! — Nenni. — M'y voici donc? — Point du tout. — M'y voilà? — Vous n'en approchez pas.« La chétive pécore S'enfla si bien qu'elle creva. (La Fontaine.) Explications. Arche: voûte d'un pont en forme d'arc, et dont chaque extrémité s'appuie sur une pile. Pont d'Iéna: un des ponts de Paris, traversant la Seine. Champ-de-Mars: vaste plaine destinée jadis aux exercices militaires, aujourd'hui aux expositions. Chavirer: échouer, tomber à la renverse. Que le diable l'emporte: le subjonctif exprime un souhait, Nenni: non, pas du tout. Pécore: animal, bête. Conversation. Qu'est-ce que le lieutenant Louaut suivait de l'oeil? — Où voulait passer le batelet? — Que fait le batelier, lorsque le batelet chavire? — Pourquoi le lieutenant ne se jeta-t-il pas à l'eau pour sauver le batelier? — Que fit-il, lorsque l'homme reparut sur l'eau? — A quelle distance de la Seine entendit-il encore un cri? — Que se dit-il? — Que lui dit tout à coup une voix, lorsqu'il marchait vite vers l'École Militaire? — Quel effet ce mot eut-il? — Qu'est-ce qui lui a fait faire cette belle action? Quels sont les navires de la marine marchande? — Quels vaisseaux comprend la marine militaire? — Qu'est-ce que la flotte? — Qu'est-ce qu'une escadre? Quels sont les plus importants canaux de France? Grammaire. 1. Formes de l'article. (Récap.) § 2, 3 2. Emploi des articles défini et indéfini. § 47 3. Récapitulation: dire, faire, mettre, suivre. Adverbe. § 38, 40 Exercices. 1. Raconter le contenu du texte A. à la 3e pers. sing. (Le lieutenant L. se promenait... etc.) 2. Relever et analyser les articles du texte A. 3. Remplacer les tirets par des articles convenables: — petit batelet voulait passer sous — dernière arche du pont. Tout à coup — batelet chavire. — batelier essaye de nager. — lieutenant Louaut ne se jeta pas à — eau, parce qu'il faisait froid et qu'il avait des rhumatismes. — batelier reparut sur — eau et jeta — cri. — lieutenant s'éloigna rapidement. Il était à cinquante pas de — Seine, lorsqu'il entendit encore — cri. Il redoubla — pas. Tout à coup — voix lui dit: »Vous êtes — lâche.« Alors il se mit à courir vers — Seine. Il sauva — homme. 4. Former des questions à propos des expressions en lettres grasses: La marine marchande transporte les voyageurs et les marchandises. — La France possède un grand nombre de canaux. Le canal du Midi fait communiquer la Méditerranée avec l'océan Atlantique; il commence à Toulouse. — Le batelier se mit à nager. — Le lieutenant sauva le batelier. — Je m'éloignai rapidement. — Le batelier poussa un cri. 5. Conjuguer aux temps simples et à un temps composé: J'entends le cri du batelier. — Je romps mon bâton. — Je fais ce que je dis. — Je me mets à courir. Septième leçon. A. Le gros poisson. (Conte provençal.) Un habitant des Martigues (petite ville du département des Bouches-du Ehône) allait tous les jours à Marseille pour affaires; et tous les soirs, quand il était de retour aux Martigues, ses voisins venaient: »Eh bien! la Canebière, qu'y a-t-il de neuf à Marseille?« Et le bonhomme racontait tout ce qui était arrivé de neuf dans la capitale du Midi. Un jour, n'ayant rien à dire de neuf à ses compatriotes, il se dit: »Oh! pour cette fois, il faut que je leur fasse une blague, ma foi, qui éclate.« Voilà qui va bien. Il arrive sur le tard aux Martigues, et, du plus loin qu'ils le voient: »Eh bien! qu'y a-t-il de neuf à Marseille?« lui crient-ils. »Ah! mes amis, je vais vous en dire une aujourd'hui qui peut compter pour deux.« Et tous, femmes et hommes, enfants et vieillards, viennent autour de lui. »Vous saurez, dit-il, que ce matin est arrivé en rade de Marseille un poisson, mais un poisson si gros et si long que sa tête est amarrée dans le port et que la queue va toucher le château d'If. Ce poisson prodigieux s'est embarrassé la tête entre deux forts, et tout Marseille est monté en haut de la cathédrale pour voir comment les pêcheurs feront pour le retirer de là.« Les habitants des Martigues avalèrent ça comme du miel et, sans se demander ce que valait le conte: »Allons! partons!« dirent-ils. Et sans songer qu'il allait faire nuit, tous partirent pour Marseille comme s'ils allaient à la noce. La Canebière, lui, le farceur, était sur une hauteur pour les voir passer, et crevait de rire. En voyant que tout le monde, sauf les malades, partait: »Oh! se dit-il, voilà tous mes compatriotes qui s'en vont; il faut que ce soit vrai; je m'en irai aussi.« Là-dessus, il noue les cordons de ses souliers et se met à courir de toutes ses forces pour rattraper les autres, et s'en va avec eux à Marseille. (D'après Frédéric Mistral.) Leçon de choses. Le Midi de la France: la vallée de la Garonne (au sud-ouest); la vallée du Rhône (au sud-est). Villes: Toulouse, dans le Languedoc, et Bordeaux, grand entrepôt de vins, sur la Garonne; au sud-est, Marseille, le port le plus commerçant de la France et le centre du trafic avec le Levant; Toulon, premier port de la France sur la Méditerranée; Nice, célèbre lieu de plaisance. Les habitants du Midi, les Méridionaux, aiment à se trouver en société, à parler, à causer, à exagérer pour attirer l'attention, pour se faire écouter. Ce sont surtout les Gascons (habitants de la Gascogne) qui ont la réputation de trop embellir la vérité, de blaguer; c'est pour cela qu'on appelle »gascon-nade« un conte chargé d'exagérations, de blagues. B. Le renard et les raisins. Certain renard gascon, d'autres disent normand, Mourant presque de faim, vit au haut d'une treille Des raisins mûrs apparemment Et couverts d'une peau vermeille. Le galand en eût fait volontiers un repas; Mais comme il n'y pouvait atteindre: »Ils sont trop verts, dit-il, et.bons pour des goujats.« Fit-il pas mieux que de se plaindre! (La Fontaine.) Explications. Quand il était de retour: quand il fut revenu. La capitale du Midi: Marseille. N'ayant rien à dire: comme il n'avait rien à dire. Sur le tard: assez tard. La rade: port extérieur. If: château fort, bâti dans une petite île de la Méditerranée, à 3 km sud-ouest de Marseille. Galand: rusé, malin. Goujat: rustre, homme grossier. Eût fait: aurait fait. Conversation. Où allait la Canebière tous les jours? — Où est située Marseille! — Quelle question faisait-on à la Canebière quand il était de retour! — Quel conte inventa-t-il un jour pour amuser ses compatriotes? — Les voisins le crurent-ils? — A quoi se décidèrent-ils? — Est-ce que le tour qu'il leur jouait était méchant? — Que fit la Canebière voyant s'en aller tous ses compatriotes? Quelles sont les principales villes du Midi de la France? — Quel est le caractère des Méridionaux? — Quelle réputation ont-ils? Grammaire. 1. Emploi de l'article. 2. Récapitulation: aller, venir, voir. « Exercices. 1. Faire raconter la Canebière. 2. Rédaction: Les Méridionaux (le pays — les habitants — leur tempérament, leur caractère). 3. Relever, dans le texte A. une douzaine de substantifs; mettre devant ces substantifs l'article; remplacer l'article par l'adjectif démonstratif ou possessif; mettre le tout au pluriel. 4. Compléter les propositions suivantes par des articles convenables: Habitant de Martigues allait tous jours à Marseille. Quand il était de retour, voisins lui demandaient: »Qu'y a-t-il de neuf à Marseille?« Bonhomme leur racontait ce qui était arrivé de neuf dans capitale du Midi. Un jour il raconta: »Ce matin est arrivé en rade de Marseille poisson si gros et si long que sa tête est amarrée dans port et que queue va toucher château d'If.« Tous habitants de Martigues partirent pour Marseille pour voir poisson prodigieux. 5. Former des questions à propos des expressions en lettres grasses: Marseille est le port le plus commerçant de la France. Les habitants du Midi aiment à causer. Les Gascons ont la réputation de trop embellir la vérité. Les »gasconnades« sont chargées d'exagérations. La Canebière allait tous les jours à Marseille. Il racontait à ses compatriotes ce qui était arrivé de neuf à Marseille. 7. Conjuguer aux temps simples et à un temps composé: Je vais et je viens. — Je m'en vais. — Je vois souvent mon ami. Huitième leçon. A. Un drôle cocher de fiacre. Je cherchais une voiture avec un cheval et un cocher présentable. J'en avise un, sur la place, près de l'église de Notre-Dame-de-Lorette. Un petit cocher, tout jeune, avec de § 48, 50, 54, 6 § 36, 37, 39 grosses joues vermeilles. Il m'avait séduit par un air de bonne humeur et de gaieté. Je lui dis: »A l'heure; Rue Richelieu 54.« Il me répond tranquillement: »Où est-ce, la Rue Richelieu? — Vous ne savez pas où est la Rue Richelieu? — J'aime mieux vous dire la vérité tout de suite, c'est la première fois que je mène dans Paris. Je ne connais pas une rue, pas un boulevard, enfin rien. — Alors pourquoi êtes-vous cocher? — Je ne suis pas cocher. J'arrive de mon pays et je suis palefrenier depuis quinze jours, chez un loueur de voitures, à la Yillette. Ce matin, il a manqué quatre des cochers. Le patron m'a dit: »Allons, prends un fouet et monte sur le siège. Essaye de tomber sur de bons clients. Ils te conduiront.« Cette candeur me désarma. Nous partons, je le conduis: »A droite... à gauche... le N° 54, c'est là...« Il ne savait pas lire. Nous repartons. Je reprends la direction de mon cocher: »Tout droit. Voici la Rue de Rivoli. Fouettez; traversez... passez sous ce guichet... Allez...« Il va, mais tout d'un coup, il s'arrête au beau milieu de la Place du Carrousel, et se tournant de mon côté: »Je n'avais jamais vu ça. Comme c'est beau! Là, à gauche, c'est superbe! Dites-moi ce que c'est. — C'est le Louvre. —. Et ce qui est brûlé? — Ce sont les Tuileries.« Il allait encore s'arrêter pour me demander des explications; je l'oblige à marcher, nous traversons le Pont du Carrousel, nous arrivons, je le paie et il me dit gaiement: »Vous êtes un bon client... c'est moi qui devrais vous donner un pourboire!« (Ludovic Halévy ) Leçon de choses. 1. Situation de Paris. Paris, la capitale et le grand centre intellectuel, artistique, politique et commercial de la France, est situé sur les deux rives de la Seine. Les eaux de la Seine y forment l'Ile de la Cité et l'Ile Saint-Louis. Une trentaine de -ponts relient les deux rives. Le relief du sol de Paris présente la forme d'une cuvette avec, au fond, l'Ile de la Cité. Les bords de cette cuvette sont marqués par deux chaînes de collines. Sur la rive droite: les hauteurs de Charonne avec le cimetière du Père-Laohaise, les Buttes-Chaumont, la Butte Montmartre avec la basilique du Sacré-Coeur, les hauteurs de Passy. — Sur la rive gauche: la Montagne de Sainte-Geneviève avec le Panthéon. Une voie transversale, à peu près parallèle à la Seine, traverse Paris de la porte de Vincennes à la Porte Maillot sous différents noms: Cours de Vincennes; Place de la Nation; Rue du Faubourg St.-Antoine; Place de la Bastille; Rue St.-Antoine; Rue de Rivoli; Place de la Concorde; Avenue des Champs Élysées; Place de 1' Étoile; Avenue de la Grande Armée; Avenuç de Neuilly. Une autre grande artère, traversant perpendiculairement la première, va de la Porte St.-Denis à la Porte d'Orléans: Boulevard de Strasbourg; Boulevard de Sébastopol; Boulevard du Palais; Boulevard St.- Michel; Avenue d'Orléans. Deux grandes voies concentriques: les boulevards intérieurs, qui enveloppent le vieux Paris, et les boulevards extérieurs, qui enveloppent les anciens faubourgs. 2. Les principales rues de Paris. B. Le réveil de Paris. L'ombre s'évapore Et déjà l'aurore De ses rayons dore Les toits d'alentour; Les lampes pâlissent, Les maisons blanchissent, Les marchés s'emplissent: La ville a vu le jour. J'entends Javotte Portant sa hotte, Criant la carotte, A la voix frêle Du noir ramoneur. Salade et chou-fleur! Perçant et grêle, Son cri se mêle Déjà l'épicière, Déjà la fruitière, Et la crémière Sautent à bas du lit; L'ouvrier travaille, A l'atelier on taille, Le fainéant bâille, Et le savant lit. Gentille, accorte Devant ma porte La laitière apporte Son lait encore chaud, Et la portière Sous la gouttière Pend la volière De dame Margot. (Marc-Antoine Désaugiers.) Explications. Notre-Daine-de-Lorette: église dans la rue de Chateaudun, au nord des grands boulevards. Richelieu: cardinal et ministre de Louis XIII, mort en 1642. La Villette: faubourg au nord de Paris (XIXe arrondissement.). Rue de Rivoli: rue longeant le Louvre et ayant tiré son nom du village de Rivoli, près de 1' Adige, où Masséna a remporté, en 1779, une victoire sur les Autrichiens. Place du Carrousel: nommée ainsi d'après le jeu militaire (»jeu du Carrousel«) donné en 1662 par Louis XIV sur cette place. Louvre: jadis forteresse, puis résidence des rois, à présent musée, renfermant une richesse incomparable de chefs-d'œuvre d'art ancien et moderne; ses façades présentent de magnifiques sculptures de la Renaissance française. Tuileries: le château des Tuileries fut bâti à la place d'anciennes tuileries; tour à tour résidence des rois et siège des assemblées révolutionnaires, les Tuileries furent brûlées en 1871 par les communards; aujourd'hui il n'en reste que les deux ailes qui les réunissaient autrefois au Louvre, et le magnifique Jardin des Tuileries (710 m de longueur, 317 m dé largeur). Conversation. Où l'auteur de notre conte avise-t-il une voiture? — Quel air avait le cocher! — Que lui dit le monsieur? — Pourquoi le cocher ne savait-il pas où est la Rue Richelieu! — Était-ce vraiment un cocher? — Qu'est-ce que le patron lui avait dit le matin! — Qui est-ce qui conduisait la voiture? — Est-ce que le garçon savait lire? — Où s'arrête-t-il tout à coup? Que dit-il! — A quoi le client l'oblige-t-il? — Quel pont tra-versent-ils? — Que dit le garçon lorsqu'il fut payé? Sous quels noms la grande voie transversale traverse-t-elle Paris? — Quelles sont les principales rues de la voie perpendiculaire? — Quelles sont les deux voies concentriques? Grammaire. 1. Omission de l'article. 2. Accord de l'adj. quai. 3. Récapitulation: Pron. pers. conj.; leur place; — conduire, prendre etc. Exercices. 1. Faire raconter le cocher. (Je stationnais sur la place... lorsqu'un monsieur m'aborde en disant :... etc.) 2. Compléter les propositions suivantes par des substantifs entre parenthèses, avec ou sans article, suivant la règle: (Madeleine) ne sait pas où est situé (Paris, Bordeaux, Havre, France, Italie, Afrique, Yougoslavie). — (Célèbre Le Nôtre) dessina le plan du jardin de (Tuileries). — (Paris) moderne a plus de trois millions d'habitants. — (Belgrade) de demain sera situé sur les deux rives de (Danube). — (Alpes) séparent (France) de (Italie). — En (France) et en (Russie) il y a beaucoup de fleuves navigables. — Jamais (peuple) n'a autant agi sur d'autres peuples que (Français) l'ont fait de 1789 à 1815. — Je suis (Slovène), vous êtes (Français). -— Mon père est (médecin). — Vous n'êtes pas (cocher). — Votre oncle est (bon peintre). — (Napoléon) aimait sa patrie; c'était (Français). — Le ministre nomma mon cousin (professeur). — Mon frère a voyagé à (Japon et Danemark). 3. Conjuguer aux temps simples et à un temps composé: Je conduis pour la première fois. 4. Remplacer les termes imprimés gras par des pron. pers. conjoints: Les clients conduisent le cocher. — Le cocher devrait donner un pourboire à son client. — La petite fillette envoya les chaussettes à son grand-père. — Jeanne a donné deux livres à son frère. — Charles m'a prêté sa plume. — Les élèves vont à l'école. Neuvième leçon. A. Impressions de Paris. J'aime le Jardin des Tuileries. Hiver et printemps, j'y vais faire ma proiîlenade. Les lignes ont une harmonie dont on ne se lasse point. Chaque jour il a un aspect nouveau. Ma terrasse favorite est celle qui donne sur la Place de la Concorde. La vue de cette place me fascine. Elle n'a pas sa pareille au monde. Il s'en dégage une activité joyeuse. On dirait le carrefour d'une grande fourmilière. A côté des automobiles rapides, les fiacres commencent à avoir un air falot. Dans vingt ans, probablement, ils auront disparu. Quand je me promène dans l'allée qui longe la Rue de Rivoli, je m'accoude souvent sur la balustrade pour observer les enfants qui jouent en contre-bas. Et l'avenir, tel qu'il m'apparaî't dans ces physionomies d'enfants, douces et brillantes, me semble plein de bonnes promesses. Une des magnificences de Paris sont ses couchers de soleil. Ils mettent dans le ciel des dégradations de lumière que je n'ai rencontrées nulle part ailleurs. Certains soirs, ils donnent aux plébéiennes Tuileries une royale et impériale splendeur, sous laquelle disparaissent les vulgarités qui les déshonorent. Hier, j'ai saisi, je crois, l'automne à son apogée de beauté. Le ciel entier semblait d'or lumineux, les ramures des arbres fraîchement dépouillées avaient encore les tons fauves de la vie, les chrysanthèmes des parterres, les jonchées de feuilles complétaient l'harmonie des couleurs. L'eau du bassin s'endormait, l'air était immobile. Un seul cri d'oiseau, aigu et triste, traversa l'espace, puis le silence se fit. (D'après Pienre de Conilevain, »Sur la branche«.) Leçon de choses. Principales curiosités de Paris. Places, monuments etc. 1. Dans l'Ile de la Cité, la plus ancienne partie de Paris: La cathédrale de Notre-Dame; le Palais de Justice avec la Conciergerie et la Sainte-Chapelle; l'Hôtel-Dieu (le plus ancien hôpital). Sur la rive droite de la Seine: la Place de la Bastille avec la Colonne de Juillet; l'Hôtel de Ville; l'église Saint-Germain-1' Auxerrois, célèbre pour avoir donné le signal de la Saint-Barthélémy; le Louvre; la Place du Carrousel avec le monument de Gambetta; la Place de la Concorde avec l'obélisque de Louqsor; la Place de 1' Étoile avec 1' Arc de Triomphe; le Grand Opéra (au bout de 1' Avenue de 1' Opéra) ; la Place et la Statue de la République; la basilique du Sacré-Coeur; la Madeleine (église en style grec); l'Hôtel des Postes; la Colonne Vendôme; le Palais du Trocadéro (avec un musée de sculpture et un musée ethnographique). 3. Sur la rive gauche: Le Champ-de-Mars avec la Tour Eiffel et 1' École Militaire; l'Hôtel des Invalides avec le tombeau de Napoléon; la Chambre des Députés (l'ancien Palais-Bourbon); l'École des Beaux-Arts; l'Institut de France, renfermant cinq académies, entre autres l'Académie Française; l'Hôtel des Monnaies; la Sorbonne; le Panthéon; les Thermes et les Arènes de Lutèce (monuments de l'antiquité). B. Enfant de Paris. C'est vrai, j'aime Paris d'une amitié malsaine; J'ai partout le regret des vieux bords de la Seine. Devant la vaste mer, devant les pics neigeux, Je rêve d'un faubourg plein d'enfance et de jeux, D'un coteau tout pelé où ma Musc s'applique A noter les 'tons fins d'un ciel mélancolique, D'un bout de Bièvre, avec quelques champs oubliés Où l'on tend une corde aux troncs des peupliers, Pour y faire sécher la toile et la flanelle, Ou d'un coin pour pêcher dans l'île de Grenelle. (François Coppée.) Explications. Aspect: manière dont un object se présente aux yeux. Fasciner: attirer les regards, charmer, enchanter. Aux plébéiennes Tuileries: les Tuileries sont plébéiennes à présent, ayant été jadis la résidence des rois. Apogée: le plus haut degré. Conciergerie: prison au rez-de-chaussée du Palais de Justice; elle servait de demeure au gouverneur de la maison royal lequel avait aussi le titre de concierge et la garde des prisonniers. Place de la Bastille: la Bastille, ancienne prison d'État qui se dressait sur cette place, fut prise le 14 juillet 1789, date marquant le commencement de la Révolution (le 14 juillet — fête nationale). La Colonne de Juillet porte en lettres d'or les noms des victimes de la Révolution de Juillet 1830 dont elle couvre les restes. Elle supporte une statue du génie de la Liberté, en bronze doré. Tour Eiffel: élevée pour l'exposition universelle de 1889-90 par l'ingénieur Eiffel; construction en fer, haute de 300 mètres; vue snperbe de la plate-forme supérieure; laboratoire scientifique; un phare. Hôtel des Monnaies: palais où l'on fait la monnaie. Sorbonne: nom de l'université de Paris, fondée par Robert de Sorbon, au XIIIe siècle. Panthéon: temple à Paris, destiné à recevoir les restes des grands hommes de la France. Lutèce: ancien nom de Paris. Bièvre: petite rivière qui se jette dans la Seine près du Pont d'Austerlitz. Ile de Grenelle: île dans la Seine, à Paris. Conversation. Où l'auteur va-t-il faire sa promenade? — Quelle est sa terrasse favorite? — A quoi ressemble la Place de la Concorde? — Qu'est-ce qui s'en dégage? — Comment sont à présent les enfants de Paris? — Qu'est-ce que les couchers de soleil mettent dans le ciel de Paris? Quels sont les plus beaux monuments de l'Ile de la Cité? — Quels monuments se trouvent sur la rive droite de la Seine? — Sur la rive gauche? Grammaire. 1. Emploi de l'article: substantifs réunis par une préposition. §52—53 2. Récapitulation: article partitif; paraître etc. § 38, 55 Exercices. 1. Rédaction: Les Tuileries au coucher du soleil. 2. Former des groupes de mots en liant les expressions suivantes au moyen de la préposition de avec ou sans article, suivant la règle; indiquer la nature de la construction (de explicatif, possessif etc.): Le Jardin (Luxembourg); la vue (Louvre); le carrefour (fourmilière); le coucher (soleil); la roue (voiture); la grandeur (Paris; Paris de nos jours); les étages (maison); tour (église; Notre-Dame); rive (rivière; ruisseau); allure (cheval); chute (gland); culture (blé); fabrication (drap, soie, chapeaux); vêtements (dames, hommes); cabinet (bain, travail); maison (école); robe (soie); gants (laine); forêt (pins); bouquet (fleurs); foule (gens); verre (eau, bière, vin); morceau (pain); sac (charbon); beaucoup (monde); la plupart (enfants); peu (argent); bien (élèves); ville (Belgrade, Paris, Londres); port (Marseille, Brest); nom (Pierre, Marie). 3. Compléter les propositions suivantes: Je vais faire ma promenade au Jardin — Tuileries. Je ne me lasse jamais — harmonie — ses lignes. J'aime à regarder la Place — Concorde, pareille au carrefour — une grande fourmilière. — A Paris, les couchers — soleil sont magnifiques. Ils mettent dans le ciel — dégradations — lumière qu'on ne voit qu'à Paris. — Les physionomies — enfants sont pleines — bonnes promesses. — J'avise un cocher avec — grosses joues vermeilles; il a un air — bonne humeur. — J'arrive — mon pays. 4. Réunir les noms suivants à l'aide de la préposition à: une charrette (bras); une voiture (deux roues, une place); le moulin (eau, vent, bras, café, farine); le tramway (chevaux, vapeur, électricité); le voyage de Paris (Rouen); une invitation (dîner, bal); une promenade (Bois de Boulogne); l'arrivée (Paris); l'obéissance (les lois); un chapeau (grands bords); le ver (soie); le verre (vin); la boîte (lettres); le marché (fleurs, blé, poisson); la halle (blé, vin); les animaux (quatre pieds); un voyage (pied, cheval). 5. Conjuguer aux temps simples et à un temps composé: Je parais de bonne humeur. — Connais-je ce monsieur? Dixième leçon. A. La Normandie. (Lettre.) Rouen, le 15 juillet 1898. Mon cher ami, Revenu depuis ce matin à Rouen, le chef-lieu du département de la Seine-Inférieure, je me rappelle la promesse que je t'ai faite en te quittant, de te décrire la course que je viens de faire à travers la campagne. Une voiture attelée de deux chevaux vigoureux nous a emmenés hors de la ville. Nous passâmes par des prairies où les troupeaux de boeufs et de moutons ont de l'herbe jusqu'au ventre. C'est là que les bouchers-de Paris viennent acheter les boeufs gras qu'on promène, le mardi gras, par les rues de la capitale. Les moutons de prés salés, qu'on appelle ainsi parce qu'ils paissent des herbes que le vent de la mer a isalées, donnent des , gigots et des côtelettes qu'on vous sert dans les premiers restaurants de Paris. Les fermières font du beurre et des fromages qu'on achète à des prix élevés; elles envoient par millions les oeufs de leurs basses-cours aux marchés d'Angleterre. La campagne est tout ombragée d'arbres fruitiers, de pommiers surtout qui semblent plier sous le poids de leurs fruits. Ces pommes nous donneront un excellent cidre dont je te ferai, en automne, un petit envoi, afin de te rappeler ton sincère ami et les bons produits de son pays. Ton ami François. (D'après Mme Cécile Regnard.) Leçon de choses. Division administrative de la France. Avant la Révolution de 1789 la France était une monarchie divisée en 33 provinces (v. p. 11). Depuis elle a souvent changé de gouvernement. Le 4 septembre 1870 elle est devenue république pour la 3e fois. A sa tête se trouve un président nommé pour sept ans (le Septennat). La France actuelle est divisée en départements; les départements sont divisés en arrondissements, les arrondissements — en cantons, les cantons — en communes. Chaque département est administré par un préfet; le préfet est assisté dans ses fonctions par un conseil de préfecture nommé, et par un conseil général élu. Chaque arrondissement est administré par un sous-préfet, assisté d'un conseil d'arrondissement élu. Chaque commune est administrée par un maire, assisté d'un ou de plusieurs adjoints, et d'un conseil municipal élu pour quatre ans. B. Ma Normandie. Quand tout renaît à l'espérance, Et que l'hiver fuit loin de nous, Sous le beau ciel de notre France, Quand le soleil revient plus doux, Quand la nature est reverdie, Quand l'hirondelle est de retour, Je vais revoir ma Normandie, C'est le pays qui m'a donné le jour. J'ai vu les champs de 1' Helvétie, Et ses chalets et ses glaciers, J'ai vu le ciel de l'Italie Et Venise et ses gondoliers; En saluant chaque patrie Je me disais: Aucun séjour N'est plus beau que ma Normandie, C'est le pays qui m'a donné le jour. Il est un âge dans la vie Où chaque rêve doit finir, Un âge où l'âme recueillie A besoin de se souvenir; Lorsque ma muse refroidie Aura fini ses chants d'amour, J'irai revoir ma Normandie, C'est le pays qui m'a donné le jour. (Frédéric Bérat.) Explications. Chef-lieu: principale ville d'un département, d'un arrondissement etc. Mardi gras: mardi terminant la période du carnaval. Gigot: cuisse de mouton. Qui m'a donné le jour: qui m'a donné la vie; où je fus né. Helvétie: Suisse. Conversation. Quel est le chef-lieu de la Normandie et du département de la Seine-Inférieure? — Qu'est-ce qu'on voit dans les prairies de la Normandie? — Qu'est-ce que les bouchers de Paris y viennent acheter? — Que donnent les moutons normands? — Que font les fermières normandes? — Où envoient-elles les œufs de leurs basses-cours? — De quoi est ombragée la campagne? — Que fabrique-t-on avec les pommes? Qu'est-ce que la France actuelle? — Qui se trouve à la tête de la république? — En quoi est divisée la France? — Quelle était la division administrative de la France avant la Révolution? — Par qui est administré chaque département (arrondissement, commune)? Grammaire. § 5 1. Pluriel des noms composés. § 84 2. Récapitulation: Accord du participe passé. § 38 Naître, paître. Exercices. 1. Rédaction: Décrire, dans une lettre, la Haute Carniole ou une autre province de la Slovénie. 2. Mettre au pluriel: Le portefeuille, un portemanteau, un gentilhomme, le bonhomme; le porte-plume, un porte-épée, un porte-monnaie, le porte-cahier, un porte-cigare; la porte-fe-nêtre, le rouge-gorge, le chef4ieu, le grand-père, la petite-fille; l'arrière-saison, le contre-coup; le moulin à vent, un bateau à vapeur, un chef-d'oeuvre; l'Hôtel-Dieu, la Fête-Dieu. 3. Compléter les propositions suivantes par le part, passé des verbes entre parenthèses: Une charrue (atteler) de deux chevaux roulait derrière le laboureur. — Vos vêtements ne sont pas (soigner). — Les lentilles ont (passer) du plat dans les assiettes. — Le frère et la soeur ont (lutter) pour le libre usage de la ligne. — Les enfants sont (rentrer). — Marie est (arriver) un peu avant son frère. — Je n'ai pas (recevoir) la lettre que vous m'avez (écrire). — Nous sommes (revenir) ce matin de Rouen. — La voiture nous a (emmener) hors de la ville. — Les moutons paissent 4®s herbes que le vent de la mer a (saler). — Les côtelettes qu'on nous a (servir) étaient succulentes. — Les enfants se sont (arrêter) près du bassin. — Marthe et Marie se sont (lever) de bonne heure. — Vous êtes-vous (laver) les mains? 4. Mettre à tous les temps: Le troupeau paît dans la prairie. 5. Conjuguer aux temps simples et au passé composé: Je nais pour travailler. Onzième leçon. A. Le village breton. A l'endroit le plus large de la Manche, sur les bords d'un ruisseau qui va s'endormir dans le sable fin, là, du temps des Celtes, est venu s'asseoir un beau village, la tête dans les rochers, les pieds dans les roseaux, les bras et le corps dans les herbes. O Celtes! ô gens de goût! S'ils couraient le pays, cherchant aventure, je l'ignore. Us ont vu que des pointes et des entassements de granit divisaient les vastes sables en grèves douces, variées d'aspect. Quel silence pour les chansons de la mer! Quel théâtre pour ses jeux! Des collines par delà les rochers; par delà les sables, des bouquets de bois, des pelouses fleuries! Ils ont dit: »Restons ici. Nous vivrons de la mer et des bois, de la terre sablonneuse et des pelouses fleuries. Nous entendrons les chansons de la mer tranquille; sur ses flots courroucés, nous danserons.« Us forment un peuple paisible Sturm, Francoska vadnica III. 3 et vigoureux. Les hommes sont vaillants à la mer, vaillants à la charrue; les femmes sont belles et modestes. Quand la croix est venue, leur amour l'a élevée sur un rocher qui domine le plus haut entassement de granit et la plus haute colline. On la voit des champs, on la voit de la mer. L'église est vieille au dehors, neuve au dedans. Tous les dimanches, à messe et à vêpres, elle est pleine; tout le monde chante comme en paradis. (D'après L. Veuillot.) Leçon de choses. La Bretagne, l'une des anciennes provinces de la France, forme line grande presqu'île, entre la Manche et 1' Océan; c'est une province toute maritime. L'océan Atlantique est presque toujours agité par les vents d'ouest et souvent soulevé par de fortes tempêtes. Les côtes de la Bretagne sont exposées aux attaques violentes de la mer qui les a pour ainsi dire déchirées; elle les aurait emportées depuis longtemps, mais le sol de la Bretagne est formé de granit, la plus dure des pierres, qui protège les côtes. A l'intérieur, le granit est recouvert de chênes et de bruyères. Les habitants de la Bretagne, les Bretons, sont les restes de la race celtique qui peuplait autrefois toute la Gaule. Us ont gardé le caractère primitif de leurs ancêtres: ils sont braves, intrépides, sobres et tenaces dans leurs idées; leur entêtement est devenu proverbial. B. Les Bretons. La race courageuse et pourtant pacifique! Comme au jour primitif, la race aux longs cheveux, Que rien ne peut dompter quand elle dit: »Je veux!« Nous avons un coeur franc pour détester les traîtres; Nous adorons Jésus, le Dieu de nos ancêtres; Les chansons d'autrefois, toujours nous les chantons. Oh! nous ne sommes pas les derniers des Bretons! Le vieux sang de tes fils coule encor dans tes veines, 0 terre de granit recouverte de chênes! A. Brizeux. Explications. Celtes: peuple de la race indo-européenne ayant habité, avant les Romains, toute la Gaule et une grande partie de l'Europe centrale. Courroucé: furieux, enragé. Croix: christianisme, la croix étant le symbole de la religion chrétienne. Vêpres: office divin de l'après-midi, du soir. Gaule: ancien nom de la France. Pacifique: paisible, aimant la paix. Conversation. Où est venu s'asseoir, du temps des Celtes, un beau village? — Où sont la tête et les pieds, les bras et le corps de ce village? — Quel tableau se présentait aux yeux des Celtes? — Qu'est-ce qu'ils ont dit? — Comment est le peuple des Celtes? — Comment sont ses hommes et ses femmes? — Où ont-ils élevé la croix? — D'où la voit-on? — Comment est l'église du village? — Que fait tout le monde à messe et à vêpres? Où est située la Bretagne? — Que forme-t-elle? — Est-ce que l'océan Atlantique est souvent agité? — Comment est la côte de la Bretagne? — De quoi est formé le sol? — De quoi le granit est-il recouvert, à l'intérieur? — Comment s'appellent les habitants de la Bretagne? — Quels étaient leurs ancêtres? — Quel est leur caractère? Grammaire 1. Temps du verbe; emploi du présent et du passé composé. § 70, 73 2. Récapitulation: ouvrir etc., courir, vivre. § 37, 38 Exercices. 1. Décrire, à la lre pers. sing., les impressions reçues, un dimanche, à un village breton. (Un dimanche, j'ai visité un village breton ... etc.) 2. Mettre les verbes des propositions suivantes aux temps convenables: Un jour, la Canebière (arriver) sur le tard aux Martigues. Ses voisins lui (crier) du plus loin qu'ils le (voir): »Eh bien, la Canebière, qu'est-ce qu'il y (avoir) de neuf à Marseille? Raconte-nous tout ce que tu (voir). — Oh, cette fois, je (voir) quelque chose de bien extraordinaire, (répondre) la Canebière. Ce matin, un poisson (arriver) en rade de Marseille, mais un poisson si gros et si long, que sa tête (s'amarrer) dans le port et que la queue (toucher) le château d'If. Ce poisson prodigieux (s'embarrasser) la tête entre deux forts. Tout Marseille (monter) en haut de la cathédrale pour voir ce monstre. Les pêcheurs ne (retirer) pas encore le poisson de la mer. 3. Mettre à la forme interrogative: Nous vivrons de la mer. — Les Bretons sont courageux. -— Le village n'est pas grand. — Les Bretons ont gardé le caractère de leurs ancêtres. 4. Conjuguer aux temps simples et à un temps composé: J'ouvre la porte. — Je cours dans la neige. — Je vis heureux. Douzième leçon. A. Le départ des Islandais. Le quai de Paimpol était plein de monde. Les départs d'Islandais avaient commencé depuis l'avant-veille et, à chaque marée, un groupe nouveau prenait le large. Ce matin-là, quinze bateaux devaient sortir, et les femmes de ces marins, ou les mères, étaient toutes présentes pour l'appareillage. Le temps était resté beau sur ce jour des séparations; au large seulement une grosse houle lourde arrivait de l'ouest, annonçant du vent, et de loin on voyait la mer, qui attendait tout ce monde. Il se passait des choses sauvages: des malheureux qui avaient signé leur engagement par surprise, quelque jour dans un cabaret, et qu'on emporta par force à présent; leurs propres femmes et des gendarmes les poussaient. Pourtant il y avait aussi des marins qui souriaient; qui sans doute aimaient la vie au large et la grande pêche. C'étaient les bons, ceux-là; ils avaient la mine noble et belle; s'ils étaient garçons, ils s'en allaient insouciants; s'ils étaient mariés, ils embrassaient leurs femmes ou leurs petits avec une tristesse douce et le bon espoir de revenir plus riches. Les navires sortaient deux par deux, quatre par quatre. Et alors, dès qu'ils s'ébranlaient, les matelots, découvrant leur tête, entonnaient à pleine voix le cantique de la Vierge: »Salut, Étoile-de-la-mer!« Sur le quai, des mains de femmes s'agitaient en l'air pour de derniers adieux, et des larmes coulaient sur les mousselines des coiffes. (D'après Pierre Loti, »Le Pêcheur d'Islande.«) Leçon de choses. Les ressources de la Bretagne. L'intérieur de la Bretagne est pauvre, couvert de landes, et ne compte que peu d'habitants. La côte, au contraire, offre de grandes ressources, grâce à la mer qui favorise surtout la pêche: la Bretagne est la grande région des pêcheurs. L'objet principal de la pêche bretonne, c'est la sardine; elle arrive en bancs nombreux sur la côte bretonne vers le mois de mai. Dès que le poisson est signalé, plus de mille bateaux commencent la pêche qui continue jusqu'au milieu de novembre, et même quelquefois jusqu'à la fin de décembre. On prend chaque jour des millions de poissons. La pêche ne se borne pas à la côte; des centaines de bateaux partent, tous les ans, vers les mers lointaines, au Nord surtout; ils y passent une grande partie de l'année, pour revenir chargés de poissons; cependant, bien des bateaux périssent dans ces mers brumeuses. L'équipage d'un bateau de pêche se compose du patron, de deux rameurs, de plusieurs pêcheurs et d'un mousse. B. Devant la mer. Devant la mer, assis au seuil de leur maison, La veuve du marin et son jeune garçon Sont en grand deuil. Hélas! l'équinoxe d'automne A fait d'affreux malheurs sur la côte bretonne; Et c'est pourquoi, rêveurs devant le ciel du soir, Cette femme et son fils sont habillés de noir. Ah! dans ce lac paisible, où, sous la brise fraîche, Viennent de s'éloigner les fins bateaux de pêche Dont les voiles, là-bas, blanchissent dans le ciel, Nul ne reconnaîtrait cet océan cruel Qui, l'an dernier, pendant la grande marée haute En un jour, a broyé vingt barques sur la côte, Et parmi tant de deuils dont le pays est plein A navré cette femme et fait cet orphelin. (François Coppée.) Explications. Islandais: pêcheurs qui vont faire la pêche vers l'île d'Islande. Paimpol: localité sur la côte bretonne. Prenait le large: partait dans la mer ouverte, quittait le port. Appareillage: départ d'un navire, partance. Houle: mer roulant de grosses vagues. Entonner: commencer à chanter. Mousseline: espèce de toile. Coiffe: espèce de coiffure de femme, bonnet. Équinoxe: époque de l'année où le jour et la nuit sont de la même longueur. Brise: vent léger. Marée: mouvement de montée et d'abaissement de l'eau de mer, flux et reflux. Navrer: causer un grand chagrin. Conversation. Pourquoi le quai de Paimpol était-il plein de monde? — Qui était présent pour l'appareillage? — Comment était le temps? — Est-ce que tous les matelots s'embarquaient de bon gré? — Quelle mine avaient les marins qui aimaient la vie au large? — Comment s'en allaient-ils, s'ils étaient garçons? — Et s'ils étaient mariés? — Dans quel ordre sortaient les navires? — Que faisaient les matelots, dès que les navires s'ébranlaient? — Que se passait-il sur le quai? Comment est l'intérieur de la Bretagne? — Quelles ressources offre la côte de la Bretagne? — Quel est l'objet principal de la pêche bretonne? — A quelle époque de l'année la sardine arrive-t-elle sur la côte? — Combien de temps continue la pêche? — Où les bateaux bretons vont-ils encore pêcher? — Quel est l'équipage d'un bateau de pêche? Grammaire §71 1. Emploi de l'imparfait. § 39 2. Récapitulation: devoir etc. Exercices. 1. Compléter les propositions suivantes par les temps convenables: L'intérieur de la Bretagne (être) pauvre et (compter) peu d'habitants, mais, au contraire, la côte (favoriser) la pêche, qui (être) la principale ressource de la Bretagne. Dès qu'on (signaler) les poissons, plus de mille bateaux (commencer) la pêche. La pêche ne (se borner) pas à la côte; beaucoup de bateaux (partir), tous les ans, vers .les mers lointaines où ils (pêcher) une grande partie de l'année. Un matin de printemps, je (regarder), sur le quai de Paimpol, le départ des bateaux de pêche. Le quai (être) plein de monde. Les femmes et les mères des pêcheurs (être) toutes présentes pour l'appareillage. Le temps (être) beau; du large seulement une grosse houle (arriver) de l'ouest. De loin, on (voir) la mer, qui (attendre) tout ce monde. Il y (avoir) des marins que leurs propres femmes et des gendarmes (pousser). D'autres (sourire); ceux-là (aimer) la vie au large. Les navires (sortir) deux par deux, quatre par quatre. Les matelots (entonner) le cantique de la Vierge. Sur le quai, les femmes (agiter) les mains, des larmes (couler) sur leurs coiffes. 2. Former des questions à propos des expressions en lettres grasses: L'intérieur de la Bretagne est pauvre. La côte offre de grandes ressources. La Bretagne est une région des pêcheurs. La sardine est l'objet principal de la pêche bretonne. Plus de mille bateaux font la pêche. Les pêcheurs passent une grande partie de l'année au large. La pêche commence vers le mois de mai. 3. Conjuguer aux temps simples et à un temps composé: Je dois partir. — J'aperçois la mer. Treizième leçon. A. Le roi de la fève. Le père Bernard avait réuni toute sa famille pour célébrer la fête des Rois. On était à la fin du dîner: grands et petits, tous gardaient le silence. On apporta sur la table deux corbeilles remplies de petits gâteaux, dont le nombre était égal au nombre des convives. Le plus jeune enfant de la famille commença à distribuer les gâteaux. Chacun se mit à chercher dans soin gâteau son brevet de royauté. Mais ce fut en vain: personne n'avait trouvé la fève. Cependant une des filles du fermier avait gardé devant elle, sans y toucher, son gâteau et, au milieu de l'agitation générale, elle demeurait immobile. »Ma chère Marie, lui dit son père, c'est toi qui as la fève. Ouvre ton gâteau, que nous buvions à ta santé. — Et la part des pauvres! dit Marie, où est la part des pauvres?« A ces mots, tous les convives se regardèrent, effrayés de ce qu'ils avaient fait: ils avaient oublié la part des pauvres! A oe moment, on entendit aboyer les chiens de basse-cour. A leur voix, Marie se précipite à la fenêtre, et elle s'écrie : »Venez, venez.« Bientôt on vit entrer un grand vieillard. C'était un de ces mendiants normands qui, après avoir labouré la terre de Normandie pendant soixante ans, ont acquis le droit de lui demander quelques épis de blé et un morceau de pain bis. Ce vieillard entra et prit place sans façon à côté de Marie. Il but et mangea comme un jeune homme qui revient de la chasse. Puis Marie lui donna son gâteau en disant: »Voici le roi!« En effet, ce fut le mendiant qui eut la fève. Quand il portait son verre à ses lèvres, c'étaient d'immenses cris: »Le roi boit! le roi boit!« Il choisit Marie pour sa reine. La fête se prolongea très avant dans la nuit. (D'après J. Janin.) Leçon de choses. 1. La Normandie, au nord-ouest de Paris (ancienne capitale: Rouen) est favorable à la culture des arbres fruitiers, du pommier surtout; à la récolte des céréales, à l'élevage du bétail. Le pays de Caux est riche en blé, en seigle et en chanvre; de vastes fermes couvrent ses terres fertiles. Le pays de Bray nourrit de nombreux troupeaux de chevaux et surtout de vaches dont le lait donne du beurre et du fromage très estimés (fromage de Neufchâtel) ; ce pays a de grands herbages, c'est-à-dire de vastes prairies closes où les bestiaux restent jour et nuit. Le Calvados fournit des œufs. Le Cotentin nourrit les bœufs gras qui alimentent Paris. Les pâturages de la Normandie représentent un rendement annuel de près de 100 millions de francs. Les Normands sont, à ce qu'on dit, têtus, âpres au gain et surtout très rusés; on prétend qu'ils ne répondent jamais nettement; c'est ce qu'on appelle »une réponse de Normand«. B. La soupe. A la soupe, toujours, Paul — c'était son défaut — Faisait mille façons: C'était froid ou bien chaud; On avait trop rempli l'assiette; On avait mal mis sa serviette; Il avait mal au pied, à la gorge, à la tête; Il était trop bas ou trop haut... »Si vous voulez grandir, lui dit un jour sa bonne, Il faut aimer, monsieur, tout ce que l'on vous donne. — Eh bien ! je le promets, ma bonne, tu verras... Mais ne me donne plus ce que je n'aime pas.« Roi de la fève: titre donné à celui qui trouve, dans son gâteau, la fève. — L'auteur rapporte, dans ce conte aimable, une vieille coutume normande. Brevet de royauté: lettre établissant le droit de porter le titre de roi; ici, c'est la fève qui établit ce droit. Que nous buvions = afin que n. b.: le subjonctif exprime le but, le désir. Bétail (pl. bestiaux): nom collectif désignant bœufs, chevaux, ânes, moutons etc. A quelle occasion le père Bernard avait-il réuni sa famille? — Qu'est-ce qu'on apporta à la fin du dîner? — Qui distribua les gâteaux? — Qu'est-ce que chacun se mit à chercher? — Dans quel gâteau se trouvait la fève? — Est-ce que Marie avait touché à son gâteau? — Que lui dit son père? — Que répondit-elle? — Qu'est-ce que les convives avaient oublié? — Qui est-ce que Marie invita alors? — Où le mendiant prit-il place? — Que lui donna Marie ?— Qu'est-ce que le mendiant trouva dans le gâteau? — Qui est-ce que le roi choisit pour sa reine? — Quelles sont les ressources de la Normandie? — Quel est le caractère des Normands? (L. Ratisbonne.) Explications. Conversation. Grammaire. 1. Emploi du passé simple. 2. Récapitulation: prendre, boire; acquérir. 3. Mise en évidence d'un terme de la proposition. § 72 § 38, 37 § 61 Excercices. 1. Faire raconter a) le père Bernard, b) Marie. 2. Compléter les propositions suivantes par les temps convenables des verbes entre parenthèses: Toute la famille du père Bernard (être) réunie. On (apporter) des gâteaux, dont le nombre (être) égal au nombre des convives. Le plus jeune des enfants (commencer) à distribuer les gâteaux. Chacun (se mettre) à chercher la fève des Rois. Ce (être) en vain; personne ne (trouver) la fève. Marie seule (demeurer) immobile. Elle ne (toucher) pas à son gâteau. Elle (dire): »Où est la part des pauvres?« Les convives (se regarder): ils (oublier) la part des pauvres. Mais Marie (appeler) un mediant qui (passer) par là. Elle lui (donner) son gâteau où il (trouver) la fève: ce (être) le roi. 3. Expliquer les verbes du morceau A. sous rapport des temps. 4. Conjuguer aux temps simples et à un temps composé: Je me mets à table. — Je prends mon gâteau. — Je bois à la santé de mes parents. — Je conquiers la ville. 5. Mettre en évidence les termes imprimés gras: Ma mère ne va pas bien. — Mes sœurs ne sont pas appliquées. — Je préfère le raisin à tous les autres fruits. — J'ai donné la plume à mon voisin. — Tu n'as pas voulu comprendre. — Demain j'irai au théâtre. Quatorzième leçon. A. Le dépôt gardé. En 1812, Napoléon avait envahi la Russie. Lorsque la »Grande Armée« eut occupé Moscou et que l'incendie eut détruit une grande partie de cette ville, l'armée dut battre en retraite. Dans cette retraite, l'hiver survint, la neige se mit à tomber sans interruption. Le froid était si vif qu'il gelait les membres des soldats et tuait leurs chevaux. Alors il fallut abandonner dans la neige les chariots chargés de vivres et de munitions de toute sorte. Parmi ces chariots, il en était un sans doute plus précieux que les autres, car on le fit successivement atteler de plusieurs chevaux; mais tous les chevaux succombèrent au froid. Quand le dernier d'entre eux se fut affaissé dans la neige, le colonel du 12e régiment de ligne, Pelleport, appela tous ses hommes. ».Soldats, dit-il, oe fourgon contient de l'or: la garde de cet or nous a été confiée par la Patrie, nous devons le ramener intact. Il n'y a plus de chevaux pour traîner ce fourgon; que chaque homme dans notre régiment prenne sur lui une partie de ce trésor! Vous êtes des hommes d'honneur, j'ai confiance en vous.« Tous les soldats jurèrent de garder jusqu'à la mort l'or qu'on allait leur remettre. Lorsque le colonel eut ouvert le fourgon, on y vit reluire les pièces d'or amoncelées: il y en avait 6000, qu'il versa par poignées et au hasard dans la main de ses hommes. Après bien des périls, l'armée française arriva en pays ami. Le régiment avait perdu plus d'hommes encore que les autres. Ceux qui s'étaient sentis mourir avaient appelé leurs camarades et leurs avaient remis la part d'or dont ils avaient la garde. Le trésor s'était ainsi grossi de plus en plus entre les mains de ceux qui avaient survécu, mais personne n'avait seulement conçu l'idée de toucher à cet or. Au retour, le colonel compta ses hommes: des 3000 soldats il ne restait plus que 60; mais des 6000 pièces d'or il ne manquait (D'après G. Bruno.) Leçon de choses. L'armée. Le service militaire. En France, le service militaire est obligatoire et personnel. La loi établit le service de deux ans pour tous les Français âgés de vingt ans. Après deux ans de service dans l'armée active le soldat passe dans la réserve de l'armée active (pour huit ans); puis il passe dans l'armée territoriale (pour six ans) et enfin dans la réserve de l'armée territoriale (pour neuf ans). Les soldats séjournent dans des garnisons; ils sont logés dans des casernes, appelées quartiers pour la cavalerie et l'artillerie. Les officiers sortent de l'école ou du rang. Les officiers d'état-major sont formés à l'École Supérieure de Guerre, à Paris. Les grades: le premier soldat, le caporal (le brigadier), le sous-officier (sergent ou maréchal-des-logis), le sergent-major (maréchal-des-logis chef), l'adjudant. Officiers subalternes: le sous-lieutenant, le lieutenant, le capitaine. — Officiers supérieurs: le commandant, le lieute-nant-colonel, le colonel. — Le général de brigade, le général de division (général en chef, lorsqu'il dirige un corps d'armée). B. Salut. (1914.) Salut, ô premiers morts de nos premiers combats, 0 vous tombés au seuil de la grande espérance Dont palpite le cœur ébloui de la France, Héros, je vous salue et ne vous pleure pas! La Gloire vous a pris, pieuse, dans ses bras, Et d'un baiser d'amour sacre votre vaillance, Et la Victoire, avant que son vol ne s'élance, Posera ses pieds nus où marchèrent vos pas. Lorsque le Coq gaulois, de son bec héroïque, Aura crevé les yeux de l'Aigle germanique, Nous entendrons son chant vibrer au clair soleil. Salut à vous, Héros, qui, d'une main hardie, Cueillerez le laurier triomphal et vermeil Pour l'offrir à l'autel sanglant de la Patrie. (Henri de Régnier.) Explications. Dépôt: bien confié, trésor. Régiment de ligne: régiment d'infanterie. Fourgon: chariot; wagon à bagages. Service personnel: personne ne peut être remplacé par un autre. Armée territoriale: armée destinée surtout à la défense du pays. La grande espérance: l'espérance de la revanche. Conversation. Que dut faire la »Grande Armée«, lorsque l'incendie eut détruit une partie de Moscou? — Qu'arriva-t-il dans le froid qxù survint? — Qu'est-ce qii'il fallut abandonner dans la neige? — Que contenait un des fourgons? — Que fit le colonel du 12e régiment de ligne, lorsque le dernier cheval se fut affaissé dans la neige! — Est-ce que les soldats gardèrent le trésor intact? — Qu'avaient fait ceux qui s'étaient sentis mourir? Comment est le service militaire en France? — Combien de temps dure le service, au total? — Par quelles armées passe le soldat? — Où les soldats séjournent-ils? — Où sont-ils logés? — D'où sortent les officiers? — Quels sont les grades de soldats et d'officiers? Grammaire. 1. Emploi du plus-que-parfait et du passé antérieur. § 74 2. Récapitulation: Verbes en-uire; falloir; valoir. § 38, 39 Exercices. 1. Un des soldats du 12e de ligne décrit les souffrances pendant la retraite, et la garde du dépôt. 2. Compléter les propositions suivantes par les temps convenables des verbes entre parenthèses: Napoléon (occuper) Moscou. Lorsque l'incendie (détruire) une grande partie de la ville, il (devoir) battre en retraite. Pendant la retraite, l'hiver (survenir). La neige (tomber) sans interruption, le froid (tuer) des soldats et des chevaux. On (abandonner) dans la neige les chariots chargés de vivres et de munitions. Un de ces chariots (contenir) de l'or; on le (faire) atteler successivement de plusieurs chevaux. Lorsque le dernier cheval (mourir), le colonel du 12e régiment de ligne (partager) le trésor parmi ses hommes, pour le garder intact. Le régiment (perdre) presque tous ses hommes, mais lorsque le colonel (compter) les soldats, au retour, il ne (manquer) pas une pièce d'or. Ceux qui (se sentir) mourir, (remettre) leur part d'or à leurs camarades; personne ne (avoir) seulement l'idée de toucher à cet or. 3. Expliquer les verbes du texte A. d'après leurs temps. 4. Conjuguer aux temps simples et à un temps composé: Je détruis ce que je construis. — Je prends ce que le colonel me remet. 5. Mettre à tous les temps: Il faut garder cet or intact. Quinzième leçon. A. La découverte de la houille. Un pauvre forgeron nommé Houilloz habitait, avec sa femme et ses enfants, une petite maison délabrée, tout à l'extrémité d'un village près de Liège. Un soir d'hiver, un voyageur tout trempé par la pluie entra dans la forge. »Bonsoir, brave homme, dit le voyageur, veux-tu ferrer mon cheval? Il vient de perdre un de ses fers! Rends-moi ce service, je t'en prie.« Le forgeron choisit un fer à la mesure du pied, le chauffe, l'ajuste avec diligence. »Voilà un travail habilement fait, dit le voyageur.« Et il tendit à l'homme une pièce d'or. — »Je n'ai pas de quoi vous rendre, dit le pauvre forgeron, tout confus de sa misère; c'est le charbon qui coûte horriblement cher. Tout ce que nous gagnons par le travail s'en va pour acheter du charbon de bois. — Brave homme, dit le voyageur, tu m'as rendu service, je veux te rendre service à mon tour. Demain matin, prends une pioche; tu graviras cette colline (et il étendit son bras dans la direction d'une colline); quand tu auras aperçu une grande roche aiguë, noire, marquée de taches couleur de rouille, arrête-toi près de cette pierre et creuse la terre. Ce que tu auras trouvé chauffera ta forge mieux que le charbon de bois que tu payes si cher.« Et le voyageur lance son cheval qui part au galop. Le lendemain, le forgeron s'en alla sur la colline. Bientôt il trouva la roche aiguë, marquée de taches couleur de rouille. Il se mit à creuser et découvrit une sorte de pierre noire luisante qui se brisait facilement sous le choc de sa pioche. Il en rapporta quelques morceaux à la maison et les mit dans le feu. La pierre s'allume aussitôt et produit une grande flamme avec une épaisse fumée. Un morceau de fer, plongé dans ce feu, chauffe et rougit en un instant. Cette pierre, c'était le charbon de terre à qui on donna le nom de houille, à cause, dit-on, du forgeron Houilloz qui le premier en fit usage. (D'après Mme Pape-Carpantier.) Leçon de chose. Le charbon, la houille, les mineurs. Dans les forêts, le charbonnier fabrique du charbon de bois. Le charbon de bois est très apprécié: il est très commode, il brûle facilement et ne produit ni flamme, ni fumée, ni odeur. Dans les cuisines, les fabriques etc. on emploie la houille (charbon de terre); elle est moins coûteuse que le charbon de bois. La houille alimente les machines à vapeur; elle éclaire les villes: elle produit le gaz d'éclairage; elle permet la préparation industrielle des métaux, c'est l'âme et le pain de l'industrie. La houille se trouve dans l'intérieur de la terre. Pour l'extraire, on creuse des mines. Les mineurs descendent dans les puits. Ils travaillent avec la pioche et le marteau; ils sont munis d'une lampe de sûreté à cause des explosions de grisou; ils ont à lutter contre de nombreux dangers: les inondations, les éboulements, les incendies. Le bassin houiller le plus considérable de la France est le bassin de Valenciennes (les mines d'Anzin, de Denain, de Douai, de Lens). Aussi, c'est dans le Nord de la France que l'industrie est le plus développée. B. La chanson du marteau sur l'enclume. La forge a des aspects d'enfer, Le lourd soufflet de cuir attise Les charbons où, rouge cerise, Scintille un large bloc de fer; Et le forgeron, dont le torse De bronze est superbe de force, Le saisit comme en un étau Dans sa pince: l'ombre s'allume. Lui le pétrit sous son marteau Qui chante en frappant sur l'enclume. Que faire de toi, masse étincelante, D'où le feu jaillit en gerbes au choc? Ping! — tu deviendras le robuste soc De quelque charrue à la marche lente. Que faire de toi, lame longue et mince! Ping! — tu seras faux; tu seras le fer Devant qui pliera l'épi lourd et fier, Comme un courtisan qui salue un prince. Que faire de toi, parcelle égarée Que l'on oubliait? Tu seras bientôt, Ping! — en quelques coups, lame de couteau, « Pour couper le pain à croûte dorée. Et toi, pur acier, part la mieux trempée, Ping! — je te ferai deux rudes tranchants, Car tu défendras nos maisons, nos champs Et notre vieux nom: tu seras d'épée. Ainsi devient le bloc qui fume, Épée ou soc, faux ou couteau, Aux coups répétés du marteau ^Qui chante en frappant sur l'enclume. (Jérôme D ou cet.) Explications. Liège: ville de Belgique. Attise: rend les charbons plus brillants, active le feu. Torse: partie supérieure du corps. Étau: instrument de forgeron ou de serrurier, servant à maintenir immobiles les pièces que l'on travaille. Courtisan: homme de cour; celui qui fait partie de la cour d'un prince. Parcelle: petit morceau, petite partie. Part la mieux trempée: on trempe l'acier en le chauffant au rouge cerise et en le plongeant ensuite dans l'eau froide; la trempe lui donne plus de dureté et une certaine élasticité. Conversation. Où vivait le forgeron! — Qui entra dans la forge un soir d'hiver? — Que dit le voyageur au forgeron? — Comment le forgeron fit-il son travail? — Que dit le forgeron, lorsque le voyageur lui tendit une pièce d'or? — Quel service le voyageur rendit-il au pauvre forgeron? — Où le forgeron alla-t-il le lendemain? — Où s'arrêta-t-il pour creuser la terre? — Qu'est-ce qu'il découvrit? — Où est-ce qu'il mit quelques morceaux de la pierre? — Qu'est-ce que la pierre produisit? — Qu'est-ce que c'était que cette pierre? Qui est-ce qui fabrique du charbon de bois? — Où em-ploie-t-on la houille? — A quoi sert la houille? — Où se trouve-t-elle? — Qu'est-ce qu'on creuse pour l'extraire? — Quel est le bassin houiller le plus considérable de la France? Grammaire. 1. Emploi du futur simple et du futur antérieur. § 75 2. Récapitulation: Inversion. — Vouloir, apercevoir etc. § 39, 59, — Impératif. — Pron. pers. auprès de l'impératif. 87 Exercices. 1. Faire raconter le forgeron. 2. Compléter les propositions suivantes par l'un des deux futurs: Quand nous (écrire) nos devoirs, nous (aller) nous promener. — Maman ne vous (donner) des gâteaux que lorsque vous (manger) votre soupe. — Celui qui (trouver) la fève (être) le roi. — Quand je (terminer) mes études, maman me (prendre) avec elle en voyages. — J'espère que vous (s'amuser) beaucoup pendant les vacances. — Vous (apprendre) par cœur ce morceau de poésie. — Écrivez-moi ce que vous (apprendre) pendant mon absence. 3. Mettre à l'impératif: Vous êtes appliqués. — Nous avons patience. — Tu n'as pas peur. — Nous sommes attentifs. — Tu parles distinctement. — Tu y vas. — Tu vas à l'école. — Vous prenez deux morceaux de sucre. — Vous voulez m'excuser. — Vous savez que je ne plaisante pas. — Tu me rends ma plume. — Tu t'amuses bien. — Vous ne m'écoutez pas. 4. Conjuguer aux temps simples et à un temps composé: Je veux dormir. — Je dois rentrer. — J'aperçois la roehe. Seizième leçon. A. Le procureur impoli. C'était le matin; le président de Meinières était en redingote, un mouchoir de soie autour du cou. Il entre dans l'étude, il s'adresse au procureur honnêtement, parce que le président de Meinières est l'homme de France le plus doux et le plus honnête. »Monsieur, il y a longtemps que j'attends; pourriez-vous me dire quand je serai payé! — Je n'en sais rien.« Le président était debout, le procureur assis; le président le chapeau bas, le procureur la tête couverte de son bonnet; le président parlait, le procureur écrivait. Stuim, Francoska vadr.ica III. ^ »Monsieur, c'est que je suis pressé. — Ce n'est pas ma faute. — Cela se peut. Cependant voilà mes titires; vous m'obligeriez bien si vous vouliez les regarder. — Je n'ai pas le temps. — Monsieur, de grâce, faites-moi ce plaisir. — Je ne saurais, vous dis-je. — Monsieur... — Voyons donc, voyons ces titres; si on avait affaire à deux hommes comme vous par jour, il faudrait renoncer au métier.« Le président déploie ses titres, et le procureur lit: »Monsieur le président de Meinières, etc.,« et aussitôt le voilà qui se lève: »Monsieur le président, je vous demande mille pardons. Si j'avais eu l'honneur de vous connaître, je ne vous aurais pas fait attendre!« Le président le prend par la main, l'éloigné de son fauteuil, s'y assied, et lui dit: »Maître un tel, vous êtes un insolent. Il ne s'agit pas de moi; mais je viens de voir la manière indigne dont vous en usez avec les malheureux qui ont affaire à vous. S'il me revient jamais une plainte sur votre compte, je vous ferai perdre un état que vous remplissez si mal. Adieu.« (D'après Diderot.) Leçon de choses. La justice est rendue en France par des tribunaux. Dans chaque chef-lieu de canton il y a un juge de paix; il est chargé de concilier les difficultés qui surviennent entre les particuliers et de juger les affaires civiles peu importantes. Dans chaque arrondissement se trouve un tribunal civil de première instance qui juge les affaires civiles et correctionnelles. Dans les villes commerçantes ou industrielles, il y a un conseil de prud'hommes et des conseils de travail, pour concilier les contestations entre patrons et ouvriers. Au-dessus de ces tribunaux se trouvent les cours d'appel auxquelles on peut appeler des jugements rendus par ces différents tribunaux. — Dans chaque département se réunit tous les trois mois une cour d'assises chargée de juger les crimes. Au-dessus de tous les tribunaux est placée la cour de cassation, dont le siège est à Paris. B. Si j'étais roi. »Si j'étais roi, Pierre, il faut que tu saches, Disait Gros-Jean, que soudain j'aurais, moi, Un grand cheval avec de beaux panaches; Monté dessus, je garderais les vaches, Si j'étais roi. — Si j'étais roi, tiens, lui répondit Pierre, Voici, Gros-Jean, ce que je ferais, moi: J'adoucirais le sort de mon vieux père; Je donnerais du pain blanc à ma mère, •Si j'étais roi. (Mme de Ségur.) Explications. Procureur: nom que l'on donnait autrefois à l'officier public appelé aujourd'hui »avoué« (synon. avocat). Président: le président d'un tribunal. Étude: cabinet d'un notaire, d'un avoué etc.; pièce où travaillent leurs clercs. Titres: les papiers, les titres qui établissent mes droits à la somme dont je demande le paiement. Maître: on dit, en parlant d'un avocat, d'un avoué: Maître X ..., au lieu de Monsieur X ... Un état: une charge, un emploi. Conversation. Où entre le président de Meinières? — Que dit-il au procureur1? — Quelle était l'attitude du président? Et celle du procureur? — Qu'est-ce que le président montre au procureur? — Est-ce que celui-ci se décide enfin à voir les titres du président? — Que dit le procureur en lisant le nom du président? — Que fait alors le président? — Quelle leçon donne-t-il au procureur impoli? Par quoi est rendue la justice, en France? — Quel est le nom du juge dans chaque chef-lieu de canton? — Quel tribunal se trouve dans chaque arrondissement? — Qu'est-ce qui se 4* trouve dans les villes commerçantes! — Qu'est-ce qu'une cour d'appel? — Qu'est-ce qui se réunit dans chaque département tous les trois mois? — Quel tribunal est placé au-dessus de tous les autres? Grammaire. § 76 1. Conditionnel présent et passé; la conjonction si. 2. Conjugaison du verbe s'asseoir; pouvoir, savoir, vouloir; § 38, 39 lire, écrire. Exercices. 1. Rédaction: Le portrait du président de Meinières. 2. Reproduire le dialogue entre le président et le procureur. 3. Compléter les phrases suivantes: Si nous (avoir, impart, ind.) affaire à des hommes comme vous, nous (devoir) renoncer au métier. — Si le procureur (connaître, plus-que-parf.) le président, il (être) plus poli. — Si le procureur (être, plus-que-parf.) plus poli, le président ne lui (donner) pas cette leçon. 4. Conjuguer aux temps simples et à un temps composé: Je m'assieds dans le fauteuil. — Je peux vous rendre un service. — Je ne sais pas la leçon. — Ne veux-je pas rentrer? — Je relis ce que j'écris. 5. Conjuguer: Si j'étais riche, j'adoucirais le sort des pauvres. — Si j'avais connu ce monsieur, j'aurais été plus poli. Dix-septième leçon. A. A l'affût du lion. Un fusil devant lui, un autre dans les mains, Tartarm de Tarascon mit un genou en terre et attendit... Il attendit une heure, deux heures ... Rien !... Alors il se souvint que les grands tueurs de lions n'allaient jamais à la chasse ians emmener un petit chevreau qu'ils faisaient crier en lui tirant la patte avec une ficelle. N'ayant pas de chevreau, le Taras-connais essayait des imitations et se mit à bêler d'une voix chevrotante: »Mê! Mê!...« Tout à coup, à quelques pas devant lui, quelque chose de noir et de gigantesque s'abattit. Il se tut... Cela se baissait, flairait la terre, bondissait, se roulait, partait au galop, puis revenait et s'arrêtait net... c'était le lion, à n'en pas douter! ... En joue! feu! pan! pan! ... C'était fait. Puis, tout de suite un bondissement en arrière, et le coutelas de chasse au poing. Au coup de feu du Tarasconnais, un hurlement terrible répondit. La bête en avait plus que son compte et s'enfuit au triple galop en hurlant... Lui, pourtant ne bougea pas. Il attendait la femelle; il était sûr qu'elle viendrait... Las d'attendre, il s'endormit; quand il se réveilla, il vit, à sa grande surprise, qu'il se trouvait dans un carré d'artichauts. »Ces gensdà sont fous, se disait-il, de planter leur artichauts dans le voisinage du lion... Les lions viennent jusqu'ici... En voilà la preuve ...« La preuve, c'étaient des taches de sang que la bête, en fuyant, avait laissées derrière elle. Penché sur cette piste, le revolver au poing, le vaillant Tarasconnais arriva jusqu'à un petit champ d'avoine ...; de l'herbe foulée, une mare de sang, et, au milieu de la mare, couché sur le flanc, avec une large plaie à la tête, un ... Devinez quoi! ... Un âne, un de ces tout petits ânes qui sont si communs en Algérie, et qu'on désigne là-bas sous le nom de »bourriquets«. (D'après Alphonse Daudét, »Tartarin de Tarasoon«.) Leçon de choses. Colonies françaises. Colonies africaines (environ 20 millions d'habitants) : l'Algérie-Tunisie; villes: Alger (140.000 habi), Oran (100.000 hab.), Tunis (135.000 hab.). — Madagascar (capitale Tanariva); — le Soudan français; — le Congo français. Colonies d'Asie: l'Indo-Chine française (la Coeliinchine, le Cambodge, 1' Annam, le Tonkin). Colonies d'Amérique (la Martinique, les îlots de Saint-Pierre et Miquelon etc.). Colonies d'Océanie (la Nouvelle-Calédonie etc.). Toutes ces colonies fournissent à la France des produits tropicaux (du caoutchouc, de l'ivoire, des bois de teinture etc.). B. Le corbeau et le renard. Maître corbeau, sur un arbre perché, Tenait en son bec un fromage. Maître renard, par l'odeur alléché, Lui tint à peu près ce langage: »Hé! bonjour, monsieur du Corbeau! Que vous êtes joli! que vous me semblez beau! Sans mentir, si votre ramage Se rapporte à votre plumage, ATous êtes le phénix des hôtes de ces bois.« A ces mots le corbeau ne se sent pas de joie; Et pour montrer sa belle voix, Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie. Le renard s'en saisit, et dit: »Mon bon monsieur, Apprenez que tout flatteur Vit aux dépens de celui qui l'écoute. Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute.« Le corbeau, honteux et confus, Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus. (Jean de La Fontaine.) Explications. Affût: lieu où se poste le chasseur pour attendre le gibier. Tarascon: ville du département Bouches-du-Rhône. Voix chevrotante: voix qui ressemble à celle d'une chèvre. Gigantesque: très grand. Tarasconnais: habitant de Tarascon. Piste: trace que laisse un animal sur le sol où il a marché. Allécher: séduire; inviter, attirer. Ramage: chant des oiseaux. Se rapporter: être d'accord. Phénix: oiseau fabuleux qui, devenu vieux, se brûle lui-même pour sortir, rajeuni, de la flamme. Apprenez: sachez. Conversation. Où était allé Tartarin de Tarascon! — En quelle posture attendait-il le lion? — De quoi se souvint-il? — Quelle idée eut-il alors? — Qu'est-ce qu'il aperçut tout à coup? — Qu'est-ce qu'il croyait? — Que fit-il? — Qu'est-ee qui répondit au coup de feu? — Qu'est-ce que le Tarasoonnais attendait encore! — Que fit-il, las d'attendre? — Où se trouvait-il? — Que se disait-il? — Qu'est-ce que la bête avait laissé en fuyant? — Où arriva Tartarin en suivant cette piste? — Qu'est-ce qu'il y trouva? Quelles sont les colonies françaises en Afrique (en Asie, en Amérique, en Océanie)? Grammaire. 1. Concordance des temps. § 82 2. Conjugaison du verbe taire, se taire; récapitulation des § 38 verbes fuir, s'enfuir. § 37 Exercices. 1. Faire raconter Tartarin. 2. a) Compléter les phrases suivantes en mettant les verbes en parenthèses aux temps convenables: La mère espère qu' un camarade de régiment la (renseigner) sur le sort de son fils. — La Canebière raconte tout ce qui (arriver) de neuf dans la capitale du Midi. — Vous saurez que ce matin un gros poisson (arriver) en rade de Marseille. — Tous partent pour-Marseille sans songer qu'il (aller) faire nuit. — Voyant que tout le monde (partir) la Canebière se dit:* »11 faut que ce soit vrai; je m'en irai aussi.« — Le cocher ne sait pas si son fils (vivre) encore. — Mon ami me dit* que cela (s'appeler) Quartier Latin. — Tous les convives se regardent, effrayés de ce qu'ils (faire). — Tartarin se souvient que les tueurs de lions (emmener) toujours un petit chevreau qu'ils (faire) crier. — Je suis sûr que demain (il fait) beau. — Tartarin voit qu'il (se trouver) dans un carré d'artichauts. b) Mettre, dans le même exercice, les verbes des propositions principales au passé simple. 3. Conjuguer aux temps simples et à un temps composé: Je ne me tais pas quand il faut dire la vérité. — Je m'enfuis à travers le champ. Dix-huitième leçon. A. Du Guesclin et le Prince Noir. Du Guesclin, battu à Navarette par le Prince Noir, fut fait prisonnier et envoyé à Bordeaux. * dit: présent. Un jour, que le prince était en gaieté, il aperçut le prisonnier et lui demanda, comment il se trouvait. Du Guesclin répondit qu'il se portait à merveille et qu'il se trouvait le premier gentilhomme du monde, depuis qu'il était là. Il ajouta qu'on disait partout que le prince le craignait et qu'il n'osait le mettre à rançon. L'Anglais fut piqué: »Messire Bertrand, dit-il, vous croyez donc que c'est pour votre bravoure que nous vous gardons? Par saint Georges, fixez vous-même le prix de votre rançon.« Du Guesclin dit fièrement: »Pas moins de cent mille francs.« Le prince fut étonné et demanda où il les prendrait. »Monseigneur, répondit Du Guesclin, le roi de Castille en payera bien une moitié, et le roi de France l'autre. Et si ce n'était assez, il n'y a femme en France sachant filer qui ne filât une quenouille pour payer ma rançon.« Devenu libre, Du Guesclin se rendit auprès du roi Charles V, qui, bientôt, l'envoya combattre en Espagne. (D'après J. Miohelet, »Historié de France«. Leçon de choses. L'industrie textile de France. Les matières textiles (le ooton, le lin, le chanvre, la laine, la soie) se laissent réduire en fils souples et solides. (Le rouet, filer.) Le fil est porté au tisserand qui en fait un tissu (la toile) sur son métier. Le rouet et le métier de tisserand se font de plus en plus rares à cause de la concurrence que leur font les grandes usines appelées filatures et les métiers mécaniques mus par la vapeur. Rouen, l'ancienne capitale de la Normandie, est un centre très actif de l'industrie textile (production de toiles de coton dites »rouenneries«.) A Lyon et ses environs prospère l'industrie de la soie, des tissages de toile et des filatures de coton. Les marchands achètent la toile aux fabricants et la revendent à leurs pratiques. Les toiles et les étoffes sont transformées en vêtements: les tailleurs et les couturières cousent les morceaux taillés au moyen d'aiguilles; (machine à coudre). B. Un Songe. Le laboureur m'a dit en songe: Fais ton pain, Je ne te nourris pas, gratte la terre et sème. Le tisserand m'a dit: Fais tes Habits toi-même. Et le maçon m'a dit: Prends la truelle en main. Et seul, abandonné de tout le genre humain Dont je traînais partout l'implacable anathème, Quand j'implorais du ciel une pitié suprême, Je trouvais des lions debout dans mon chemin. J'ouvris les yeux, doutant si l'aube était réelle: De hardis compagnons sifflaient sur ileur échelle, Les métiers bourdonnaient, les champs étaient semés. Je connus mon bonheur, et qu'au monde où nous sommes Nul ne peut se vanter de se passer des hommes; Et, depuis ce jour-là, je les ai tous aimés. (Sully Prudhomime.) Explications. Du Guesclin (Duguesclin), Bertrand: connétable et héros français, mort en 1380. Le prince Noir: le prince de Galles, fils d'Ëdouard III, roi d'Angleterre. Navarette: bourg d'Espagne, près de la rive gauche de 1' Èbre. Rançon: somme que l'on paye pour obtenir la délivrance d'un prisonnier de guerre. Piqué: fâché, froissé. Messire: sire, (mon)seigneur. Charles V: prononcer Ch. Quint. Anathème: malédiction, damnation. Bourdonner: les insectes, en volant, bourdonnent; ici c'est le bruit des métiers qui rappelle le bourdonnement des insectes. Conversation. Où Du Guesclin fut-il envoyé après la défaite de Navarette? — Que lui demanda un jour le prince de Galles? — Que répondit Du Guesclin? — Qu'est-ce que le prince exigea alors? — Quel prix Du Guesclin fixa-t-il? — Où espérait-il trouver cette somme? — Où se rendit Du Guesclin, lorsqu'il fut libre? Quelles sont les matières textiles! — En quoi se laissent-elles réduire? — Où porte-t-on les fils? — Que fait le tisserand? — Comment appelle-t-on les grandes usines où l'on fabrique des tissus? — Quels sont les grands centres de l'industrie textile? — Que fait-on avec les toiles et lps étoffes? — Que font les tailleurs et les couturières? Grammaire- § 82, 83 1. Discours direct et indirect; concordance des temps. § 33 2. Récapitulation: La voix passive. § 38, 39 3. Conjugaison des verbes mouvoir, coudre; croire. Exercices. 1. Remplacer les discours indirects du texte A. par des discours directs et à l'inverse (dise. dir. par dise, indir.). 2. Changer en discours indirect: Nous demandons au garçon: »Y a-t-il des lentilles?« — Le censeur nous demande: »Que voulez-vous?« — Nous répondîmes: »Nous ne voulons plus de lentilles.« — Mon père me dit: »As-tu mangé? Mets- toi à table, nous nous expliquerons plus tard!« — Paul demanda: »Qui a donc inventé de prier?« — Le charbonnier dit* au roi: »Ce n'est pas moi, c'est mon âne; quand je le vois se gratter les oreilles, je suis sûr qu'il y aura de l'eau.« — Le cocher me dit:* »Je vous dirai la vérité. C'est la première fois que je mène à Paris. Je ne connais pas une rue, pas un boulevard. Je ne suis pas cocher. J'arrive de mon pays et je suis palefrenier chez un loueur de voitures. J'espère que je tomberai sur de bons clients. Ils me conduiront.« 3. Conjuguer aux temps simples et à un temps composé: Je ne couds pas mes vêtements. — Je ne crois pas ce que tu dis. 4. Mettre à tous les temps: La vapeur meut les machines. 5. Mettre à la voix passive: Les passants entourent le soldat. — Le client conduisit le cocher. — Les maîtres nous aimeront, si nous sommes appliqués. — Le Prince Noir a battu Du Guesclin à Navarette. — Le cocher avait séduit le client. Dix-neuvième leçon. A. Dévouement des bourgeois de Calais. La ville de Calais était depuis onze mois assiégée par les Anglais. Les Calaisiens furent obligés de se rendre. * passé simple. Edouard III, roi d'Angleterre, voulait faire passer au fil de l'épée toute la population. Il se borna enfin à exiger que six des plus notables bourgeois vinssent nu-pieds et la corde au cou, lui apporter les clefs de la ville et se mettre à sa discrétion. Lorsque Jean de Arienne vint faire connaître la réponse du roi anglais, le peuple de Calais, réuni sur la place du Marché, poussa des cris de douleur et de désespoir. Alors, sire Eustache de Saint-Pierre, le plus riche bourgeois de la ville, se leva et dit: »Ce serait grand' pitié de laisser mourir tant de gens par famine ou autrement quand on y peut trouver remède. Volontiers, j'irai nu-pieds et la corde au cou me mettre à la merci du roi d'Angleterre.« Aussitôt, son généreux exemple fut suivi par cinq autres bourgeois, qui se déclarèrent prêts à se livrer aussi au roi d'Angleterre. Edouard attendait devant sa tente les six bourgeois, qui bientôt arrivèrent devant lui, pieds nus, en chemise et la corde au cou. »Gentil Sire, lui dit Eustache de Saint-Pierre, nous vous apportons les clefs de la ville, et nous remettons à votre discrétion afin de sauver le peuple de Calais. Veuillez avoir pitié de nous.« Le roi jeta sur eux un regard de colère. »Qu'on fasse venir le coupe-tête!« dit-il. Un seigneur anglais parla en faveur des six bourgeois, mais Edouard, qui avait le cœur dur, grinça des dents et répéta l'ordre qu'il venait de donner. Alors, la reine d'Angleterre, Philippine de Hainau, se jeta aux pieds du roi et, pleurant à chaudes larmes, lui dit: »Ah! gentil Sire, pour le fils de Sainte-Marie et pour l'amour de moi, ayez pitié de ces six hommes!« Edouard garda le silence un instant, puis légèrement attendri, il dit à la reine: »Ah! dame, j'aimerais mieux que vous fussiez ailleurs qu'ici. Vous me priez de telle sorte que je ne puis vous refuser, bien que je le fasse avec peine. Je vous denne ces hommes; faites-en ce que vous voudrez.« »Monseigneur, très grand' merci!« dit la bonne reine. Les six bourgeois furent débarrassés de leurs liens; des vêtements leur furent donnés. Puis la reine les fit conduire ve,rs la ville, en dehors du camps anglais. (D'après Froissart.) Leçon de choses. Les principaux ports de la France. Ports marchands destinés aux navires de commerce: a) sulla Manche: Dunkerque (habitants: les Dunkerquois), Calais (les Calaisiens), Boulogne (les Boulonnais). Dieppe (les Diep-pois), le Havre (les Havrais). b) sur l'océan Atlantique: Nantes (les Nantais); Bordeaux (les Bordelais). c) sur la Méditerranée: Cette (les Cettois), Marseille (les Marseillais). Port militaires destinés aux bâtiments de guerre: a) sur la Manche: Cherbourg (les Cherbourgeois). b) sur l'océan Atlantique: Brest (les Brestois), Lorient (les Lorientais), Rochefort (les Rochefortais). c) sur la Méditerranée: Toulon (les Toulonnais). B. La cigale et la fourmi. La cigale, ayant chanté Tout l'été, Se trouva fort dépourvue, Quand la bise fut venue; Pas un seul petit morceau De mouche ou de vermisseau. Elle alla crier famine Chez la fourmi, sa voisine, La priant de lui prêter Quelque grain pour subsister Jusqu'à la saison nouvelle. »Je vous paîrai, lui dit-elle, Avant l'août, foi d'animal, Intérêt et principal.« La fourmi n'est pas prêteuse; C'est là son moindre défaut. »Que faisiez-vous au temps chaud ? Dit-elle à cette emprunteuse. — Nuit et jour à tout venant Je chantais, ne vous déplaise. — Vous chantiez! j'en âuis fort aise: Eh bien! dansez maintenant!« (La Fontaine.) Explications. Faire passer au fil de l'épée: faire couper la tête. A sa discrétion: prêt à exécuter sa volonté. A la merci du roi: entre ses mains, c'est-à-dire dans une situation telle qu'il fera grâce, qu'il donnera merci, s'il veut. Gentil: ici, gentil est synonyme de noble (comparer »gentilhomme«). Paîrai: paierai. Conversation. Qu'est-ce que le roi d'Angleterre exigea des bourgeois de Calais? — Que dit alors sire Eustache de Saint-Pierre? — Par qui fut suivi son exemple? — Où Édouard attendait-il les six bourgeois? — Quels mots lui adressa Eustache de Saint-Pierre? — Quelle fut la réponse du roi? — Qui parla en faveur des six bourgeois? — Qui se jeta aux pieds du roi? — Que dit alors le roi? — Quel fut le sort des six bourgeois? Quelles sont les grandes villes de France? — Quels sont les principaux ports marchands et militaires? » Grammaire. 1. Emploi du subjonctif dans la proposition principale et § 77—79 après les verbes de volonté. — Concordance des temps (sub- § 82 jonctif). 2. Récapitulation: mourir, plaire, voir, pourvoir etc. § 37—39 Exercices. 1. Faire raconter l'un des six bourgeois de Calais. 2. Mettre les verbes entre parenthèses au temps et au mode convenables: Dieu exige que nous l'(aimer). — La patrie demande que vous la (défendre) contre ses ennemis. — Je désire que tu m'(écrire) souvent. — Mon père défendait qu'on me (nourrir) avec délicatesse. — Je souhaiterais que vous (être) plus attentifs. — Ma mère ne voulut pas que mon frère 1'(accompagner). — Il faut que vous m'(écouter) attentivement. — Dieu (être) loué! — (Vivre) la France! — Que chacun (se mettre) à son travail! — Dieu dit: »Que la lumière (être)!« Et la lumière fut. — (Pouvoir)-tu m'entendre! — Le roi dit: »Que le coupe-tête (venir) sur le champ!« — Notre père, qui êtes aux cieux, que votre volonté (être) faite! — Ainsi (être)-il! 3. Conjuguer aux temps simples et à un temps composé: Je meurs de faim. — Je déplais à mes parents. — Je pourvois à votre avenir — j'y pourvois. Vingtième leçon. A. Lettre d'invitation. Villefranche, le 20 juillet 1900. Mon bon ami, J'ai le plaisir de t'annoncer que la maison que mon père se faisait construire est enfin terminée et que nous en avons pris possession depuis une quinzaine de jours. Tu sais que la maison n'est pas tout à fait sur la rue; elle en est séparée par une pelouse qui a l'avantage de l'isoler et de l'embellir par les carrés de fleurs que ma mère y entretient. Comme le verger et le potager se trouvent derrière la maison, on a le plaisir de voir de la verdure et du lilas, du jasmin, des roses, des tulipes, des lis ou des œillets, de quelque côté qu'on regarde. Mon père ne doute pas que cette habitation soit plus commode que notre ancienne demeure; tu sais combien nous y étions à l'étroit. Je suis bien aise qu'il n'en soit plus de même maintenant; nous avons une chambre à la disposition des parents et des amis, et tu as un double titre à l'occuper puisque tu es à la fois l'un et l'autre. Je serais heureux que tu fusses le premier à l'habiter et j'espère que tu nous feras le plaisir de venir nous voir bientôt dans cette nouvelle demeure. J'attends donc une lettre de toi qui m'annonce quel jour nous pouvons compter sur ta bonne visite. Georges Pin. (Rapet.) Leçon de choses. La maison; parties extérieures; ouvriers qui travaillent à la construction d'une maison. On bâtit les maisons en pierres, en briques, en'bois: ce sont les matériaux de construction. Les parties extérieures d'une maison: La façade, le devant de la maison. Les faces latérales (faces du côté, de la cour). Le fronton, l'ornement qui surmonte l'entrée principale d'une maison. Le pignon, la partie supérieure qui se termine en pointe et qui supporte la charpente du toit. Ouvriers occupés à la construction d'une maison: L'architecte trace le plan. — Les terrassiers creusent les fondations. — Le maçon bâtit les murs. — Le charpentier construit la charpente. — Le couvreur couvre le toit de tuiles, d'ardoises, de bardeaux. — Le poêlier (le fumiste) pose les poêles. — Le serrurier ferre les portes, pose les serrures avec les clefs. — Le ferblantier place la gouttière. — Le menuisier fabrique les boiseries (portes, fenêtres, meubles). — Le vitrier pose les vitres. — Le peintre en bâtiments couvre les murs de peinture. — Le tapissier tapisse les murs de papier peint. B. Les faucheurs. Les voyez-vous, là-bas, au bord de la rivière, Marcher à pas égaux d'un rythme cadencé? Tls mettent à profit ce reste de lumière Pour finir le travail dès l'aube commencé. Sous le fendu soleil, sans trêve ni relâche, Us ont coupé les foins; au village attendus, Tls ne partiront pas sans achever leur tâche: Us veulent qu'à la nuit tous leurs prés soient tondus. De la rapide faux l'éclair par instant brille, A travers la distance il éblouit nos yeux; Par instant une voix d'homme ou de jeune fille Arrive à notre oreille en sons clairs et joyeux. Dans le calme du soir, il fait bon de l'entendre! 11 fait bon d'aspirer, dans un air frais et doux, Ces odeurs de gazons, ces parfums d'herbe tendre Qui, du talus des prés, -s'élèvent jusqu'à nous. Le jour s'effaoe au loin; ses lueurs étouffées Meurent sur les hauteurs, s'éteignent sur les eaux; Et chaque vent qui passe apporte par bouffées L'enivrante senteur des herbes en monceaux. (Autran.) Explications. Quinzaine: nom indiquant à peu près le nombre de quinze; de même: une dizaine, une douzaine, une soixantaine, une centaine etc. Cadencé: réglé, mesuré. Sans trêve: sans arrêt, sans repos. Bouffée: coup de vent. Conversation. Qu'est-ce que Georges annonce à son ami, dans sa lettre? — Où est située la maison? — Par quoi est-elle séparée de la rue? — Où se trouvent le verger et le potager? — La nouvelle habitation n'est-elle pas plus commode que l'ancienne? — Qu'est-ce qu'il y a dans la maison, à la disposition des parents et des amis? — Pourquoi l'ami de Georges a-t-il un douible titre d'occuper cette chambre? — Qu'est-ce que Georges attend de son ami? En quoi sont bâties les maisons? — Quelles sont les parties extérieures d'une maison? — Quels sont les ouvriers occupés à la construction d'une maison? — Que fait l'architecte? — Que font les terrassiers (les maçons, les charpentiers etc.)? Grammaire. § 79, 80 i. Subjonctif dans les propositions compléments et sujets. § 2. Récapitulation: Verbes en -aindre, -eindre, -oindre; ad- § 12 verbes pronominaux en, y. Exercices. 1. Imaginer la réponse à la lettre de Georges (Remercî-ments. — Félicitations à cause des avantages de la nouvelle demeure et le plaisir qu'on en éprouve. — Joie causée par l'invitation — etc.). 2. Mettre les verbes entre parenthèses au temps et au mode convenables: Nous sommes contents que nous (pouvoir) prendre possession de notre nouvelle maison. — Mes parents craignent que trop de travail ne (nuire) à ma santé. — Je doute que vous (être) assez appliqués. — Je suis fâché que vous ne (pouvoir) me rendre ce service. — Le roi fut étonné que les Calaisiens (résister) si longtemps. — Le Prince Noir ne pouvait croire que le roi de France (vouloir) payer la rançon de Du Guesclin. — Trouvez-vous que j'(avoir) été trop impoli? — Si mon père croyait que ma santé ne (être) pas assez solide, il ne me ferait pas faire des études. — Voici le plus beau livre que j'(avoir) lu. — Le professeur choisit* deux élèves qui, pendant la récréation, (ouvrir) les fenêtres. 3. Remplacer les termes imprimés gras par des pron. pers. conj. ou par les adverbes pronominaux en, y: Je suis content de ma journée. — Pensez-vous à cela? — Allez à votre place! — Donnez du pain au pauvre mendiant! — Les enfants se cachèrent dans la forêt. — Tu t'approches du bassin. — Nous pardonnons cette faute à la petite fille. 4. Répéter le même exercice en mettant toutes ces propositions aux formes affirmative, interrogative, négative, néga-tive-interrogative, ainsi qu'à l'impératif affirmatif et négatif. 5. Conjuguer aux temps simples et à un temps composé: Je ne crains pas le danger. — Je rejoins mes amis. Vingt et unième leçon. Bain de mer. Poum se déshabille, dans la petite cabine, en jetant un regard anxieux sur le plafond. Les cafards!... Et, une fois, il a vu une énorme araignée. Frileusement il ajuste ses espadrilles, avec la sensation bizarre de sentir sa plante des pieds se rétracter peureusement. La plage est noire d'algues humides, et dans ces algues toute une vie grouille et sautèle, mouches et vermine d'eau. Pouacrre ! Bien que ce soit fâcheux, il faut entrer dans la vague. Heureusement, voici Zette. Comme elle est drôle avec son bonnet de toile cirée! Il semble que dans ce bonnet elle n'ait pas mis ses cheveux, mais une éponge. Poum a envie de lui presser la tête, afin que de l'eau en jaillisse. Cette idée l'amuse. Vlan! il en avale une vague... Que c'est mauvais! * passé simple. Sturm, Francoska vadnica III. Zette rit, elle est enchantée qu'il ait bu de cette saleté; elle lui jette une flaquée à la figure. »Attends un peu que tu en aies ta part, toi aussi!« Poum s'anime, riposte, lâche des deux: mains la corde, s'en aperçoit... Imprudent! si la mer l'entraînait 1 Bien vite il se raccroche des deux poings crispés, avec la mort dans les yeux, et une horrible grimace qui lui tord la bouche! Chançard de petit Louis, son frère, qu'on ne baigne pas, parce qu'il est enrhumé, et qui, assis à côté de la bonne, garde, en louchant dessus, le panier de cerises! Mais Bertha s'avance avec un peignoir, fait signe. Poum, dans sa hâte de sortir de l'eau, reçoit une vague au derrière et s'élance en piaffant et en levant très haut les jambes pour échapper aux algues visqueuses et à la vermine grouillante. S'il osait, il crierait!... (D'après Paul et Victor Margiueritte, »Poum«.) » Leçon de choses. Les mers. — L'eau couvre trois quarts de la surface du globe terrestre. Une mer est une vaste étendue d'eau salée qui sépare les continents entre eux. Les bords de la mer s'appellent rivage, côte ou littoral. Un rivage plat et sablonneux s'appelle plage ou grève, un rivage formé par des rochers escarpés s'appelle falaise. Un golf est une partie de mer qui s'avance dans la terre. Un petit golf s'appelle baie. Deux fois par jour, la mer s'avance sur le rivage pour reculer ensuite; ce sont les marées. Une marée dure 12 heures; pendant 6 heures, l'eau monte: c'est le flux; pendant 6 heures, l'eau redescend, baisse: c'est le reflux. Explications. Cafards: insectes nocturnes, assez gros, de couleur noire, qui exhalent une odeur désagréable et qui vivent dans les maisons. Espadrilles: souliers de bain, en toile. Bizarre: curieux, étrange. Algues: plantes marines à longues feuilles. Vlan: voilà. Flaquée: une certaine quantité d'eau. Chançard: celui qui a de la chance. Algues visqueuses: algues gluantes, qui s'attachent aux pieds et aux jambes. Conversation. Que fait Ploum dans la cabine? — Que est-ce qu'il voit au plafond? — Quelle sensation a-t-il en ajustant ses espadrilles? — Comment est la plage? — Est-ce que Poum aime à se baigner? — Qui se trouve dans la vague, avec lui? — Qu'est.ce que Zette a sur sa tête? — De quoi Poum a-t-il envie? — Qu'est-ce qu'il avale en regardant Zette? — Que fait Zette? — Qu'est-ce qui arrive à Poum,lorsqu'il veut riposter? — Quelle figure fait-il en se raccrochant? — Pour quoi ne baigne-t-on pas le petit Louis? — Qu'est -ce que Poum reçoit au derrière, dans sa hâte de sortir? — Pourquoi lève-t-il très haut les jambes? Qu'est-ce qu'une mer? — Comment s'appellent les bords de la mer? — Qu'est-ce qu'une plage? — Qu'est-ce qu'une falaise? — Qu'est-ce qu'un golfe (une baie)? — Quel mouvement se produit dans la mer deux fois par jour? — Combien de temps dure une marée? Grammaire, 1. Emploi du subjonctif (propositions circonstancielles etc.). § 81 2. Récapitulation: Verbes pleuvoir, rire, boire. § 38, 39 Exercices. 1. Rédaction: Mon petit frère au bain. (Raconter à la lre pers. comme si vous étiez Zette, par exemple.) 2. Mettre les verbes entre parenthèses au temps et au mode convenables: Respectez vos parents pour que vous (vivre) longtemps! — Employons bien l'année scolaire, afin que nos vacances (être) gaies! — Mon petit frère aime à se baigner, bien qu'il ne (savoir) pas nager. — Henri d'Albert ordonna qu'on (accoutumer) Henri IV à courir et à grimper sur les rochers, afin que son corps (devenir) plus dur et plus robuste. — Amusez-vous, soyez gais, pourvu que vous (remplir) votre devoir de bons élèves! — On donnait de la viande au garçon sans qu'il (être) obligé d'en demander. — J'étais à ma place bien avant que le maître (entrer) en classe. — Tenez votre parole de manière qu'on (pouvoir) se fier à vous! — Le forgeron Houilloz était pauvre quoiqu'il (être) un très bon ouvrier. 3. Conjuguer aux temps simples et à un temps composé: Je ne bois que de l'eau. — Je souris à mon petit frère. 4. Mettre à tous les temps: Il pleut sans cesse. Appendice. — Dodatek. Thèmes. — Prevodne vaje.* 1. Naši francoski tovariši. (§ 62—65). Naši francoski tovariši posečajo liceje in kolegije, zato jih imenujemo licejce ali koležane. Velik del učencev živi v zavodih, kjer dobivajo pouk; to so internisti. Velike sobane jim služijo kot delavnice, jedilnice in spalnice. — Drugi učenci prisostvujejo v zavodu samo pouku, se tamkaj uče ter delajo svoje naloge, jest in spat pa hodijo domov k svojim staršem. — Tretja skupina učencev [pa] prisostvuje samo pouku, kakor na naših šolah. Internisti, ki pridno slede pouku in marljivo delajo, smejo iti ob nedeljah in ob četrtkih domov. Šolsko leto traja na Francoskem od 1. oktobra do 31. julija. Koncem leta delijo pridnim učencem nagrade. 2. Kmet in gospod.1 (§ 47). Kmet pride nekoč k svojemu gospodu, ki se je rad pogovarjal2 ž njim. »Na svojih potovanjih sem videl stvari, ki bi jih ti niti sanjati ne mogel,« pravi gospod kmetu. — »Je [že] mogoče,« odvrne kmet. — Kaj, ali mi ne verjameš? — Je že mogoče, pravim.« — Oba se razgrejeta, slednjič stavita. Kdor prizna,3 da je njegov nasprotnik povedal najbolj neverjetno stvar, izgubi4 [celo] kupnino za kmetijo.3 Gospod začne pripovedovati o potovanju v Južni Ameriki in toliko nalaže, da je njegova povest prava pravljica. »To je vse lepo,« pravi kmet, »toda jaz sem videl še vse kaj lepšega.6 V sanjah sem videl svojega očeta v krasni žametni obleki. Sedel je na stolu, ki so ga nosili štirje vitezi. Ne daleč od njega pa je vaš oče, * Op. — Besede v oglatih oklepajih se ne prevedejo; besede v okroglih oklepajih so podlaga za francoski prevod gospod, pasel7 svinje; bil je ves beden in razcapan.« — »Lažeš, nesramnež, to ni mogoče!« vzklikne gospod. — »Gospod, izgubili ste stavo,« odvrne kmet mirno. Navzoči8 [pa] se smejo in ploskajo. 1. le seigneur. 2. aimer à discuter. 3. fut. antér. 4. fut. 5. le fermage. 6. mieux que ça. 7. gantier. 8. l'assistance f. 3. Kočijaž in njegov gost. (§ 48, 54). Pred cerkvijo Notre-Dame-de-Lorette v Parizu je stal1 voz. Kočijaž je bil majhen, mlad dečko rdečih, okroglih lic (z rdečimi okr. 1.). [Kar] stopi2 k njemu dobro oblečen gospod ter mu reče: »Rue Richelieu 54.« — »Kje je ta ulica?« vpraša kočijaž mirno. — »Kaj? Kočijaž ste, pa ne veste niti, kje je Richelieu-je va ulica?« »[Saj] nisem kočijaž. Poslušajte! Najbolje je, da vam takoj povem resnico. Danes prvikrat vozim v Parizu. Konjar sem pri nekem posojevalcu voz v Villette-i. Davi so manjkali štirje kočijaži in moj gospodar mi je rekel: Vzemi bič in splezaj3 na sedež. Glej4, da naletiš na dobre goste, ki te bodo vodili. Bodite torej tako dobri, gospod, in vodite me!« Gospod se je moral smejati. Sedel5 je v voz ter vodil svojega kočijaža. Spotoma se je ta večkrat ustavil ter občudoval krasne pariške stavbe in spomenike. Ko dospeta do cilja, ga gospod plača, kočijaž pa pravi zadovoljno (zadovoljen): »Dober gost ste; napitnino bi vam moral [pravzaprav] dati jaz!« 1. se trouver. 2. s'approcher de... 3. monter. 4. esisayer. 5. monter. 4. Francija. (§ 48—55). Francija je ena največjih držav v Evropi. Ima prav srečno lego in se ponaša1 z zelo milim podnebjem. V severoza-padnem delu so rodovitne in dobro obdelane ravnine. Južno-vzhodni del [pa] je gorat; gore so pokrite s krasnimi gozdovi. Na severu in zapadu pridelujejo raznovrstno žito: rž, pšenico, ječmen, oves, koruzo. V goratih pokrajinah sadé trto, oljko in murvo. Na Francoskem imamo2 več veletokov, rek in potokov, ki namakajo rodovitna tla ter služijo tudi kot občila. Najdaljši veletok je Loire; dolžina te reke meri (je) 10003 km- Poleg rek [pa] ima Francija tudi mnogo prekopov, ki izpopolnjujejo prometno omrežje«. Na severu, zapadu in jugu je Francija obdana5 z morji, ki ji odpirajo pota v vse dežele sveta. Največje francosko mesto je Pariz, stolica Francije, ob8 Seine-i, središče gmotnega in duševnega življenja vsega naroda. Velika mesta so tudi Lille, Rouen, Bordeaux, Lyon, Marseille. Prebivalci Francije, Francozi, so živahni in ljubeznivi ljudje. Ljubijo družbo in zabavo, pa tudi resno delo; predvsem pa ljubijo svojo domovino, lepo francosko deželo. 1. jouir de... 2. il y a. 3. de 1000km. 4. réseau de communications. 5. baigné. 6. sur. 5. Sveti Vincencij Pavlanski. (§ 71—73). Sveti Vincencij Pavlanski je živel od 1576. do 1660. On je ustanovil zavod za najdenčke ter oživotvoril1 lepo bratovščino2 usmiljenk.3 Ko je prišel v Pariz, so [še] najdenčke prodajali. Vlada je prepuščala te siromačke javni dobrodelnosti in skoro vsi so [morali] poginiti. Vincencij Pavlanski je dal4 najprej potrebno svoto5 za dvanajstero teh otrok; potem [pa] si je naložil skrb za vse, ki so jih pobrali ob vratih pariških cerkva. Toda pomoč someščanov je popolnoma izostala6 in že se je zopet začenjala prejšnja7 beda. Vincencij Pavlanski pa ni izgubil poguma.8 Sklical je izredno zborovanje. V cerkvi je dal razpostaviti9 veliko število teh bednih otrok, stopil na prižnico ter govoril10 tako ginljiv" govor, da je bila [še] istega dne ustanovljena bolnica za pariške najdenčke ter obdarovana s štiridesetimi tisoči funtov12 rente. 1. former. 2. l'institution f. 3. Sœurs de Charifté. 4. fournir. 5. ¡les fonds. 6. manquer. 7. ancien, ne. 8. se décourager. 9. faire placer. 10. prononcer. 11. éloquent, e. 12. livre f. 6. Pošteni puščavnik. (§ 72, 74). Za časa1 vojne v 18. stoletju je bil šel neki francoski kava-lerijski stotnik po krmo.2 Odšel je bil na čelu svojega škadrona v okraj,3 ki mu ga je bil označil njegov polkovnik. Bila je to samotna dolina, kjer nisi videl drugega nego gozdove. Ko je stotnik črez dolgo časa ugledal bedno kočo, je potrkal na vrata in iz nje je prišel menih z belo brado. Častnik mu reče: »Oče moj, pokažite mi polje, kjer bi se mogli moji dragonci založiti s krmo.«4 — »Takoj,« odvrne puščavnik. Postavil se je vojakom na čelo ter odšel ž njimi po dolini navzgor.3 Ko" so korakali četrt ure, so našli lepo ječmenovo polje. »Evo, česar nam treba,« pravi stotnik. — »Počakajte [še] trenotek,« mu odvrne vodnik; »[tam] dalje je7 bolje.« Odšli so dalje,8 in ko so dospeli do drugega ječmenovega polja, je četa razjahala," pokosila žito ter takoj zopet zasedla10 konje. Tedaj pravi častnik svojemu vodniku: »Oče moj, čemu ste nas peljali tako daleč"? Prva njiva je bila prav tako dobra11 kakor ta.« — »Res je,« odvrne starček, »toda moja ni bila.« 1. pendant. 2. aller au fourrage. 3. le canton. 4. fooirrager. 5. remonter. 6. après que. 7. il y a. 8. continuer à marcher. 9. mettre pied à terre. 10. monter à cheval. 11. valoir qu. ch. 7. Gribouille. (§ 75—76). Nekega večera se je Gribouille vračal s kresnega semnja1 v Amiensu. Ko je šel2 pri Vadencourtu vzdolž reke, ga je zalotil lahek dež (pass.). Gribouille je imel svojo lepo praznično obleko; bal se je, da je ne bi poškodoval.3 »Ako pustim, da tako dežuje4 name,« si je rekel, »pridem5 domov ves moker; mati me bo oštela, morda celo tepla. Ko bi se pa vrgel v reko, bi gotovo ne deževalo na moj lepi jopič. Da, ko bom v vodi, ne bom čutil dežja!« S temi besedami se je vrgel v reko. Ako ne bi bil v tem tre-notku prišel mimo mlinar iz Vadencourta, bi bil Gribouille gotovo poginil v vodi. Mlinar pa je skočil6 v reko ter potegnil Gribouille-a iz nje7. Od tod, pravijo, pride pregovor: »Prebrisan je, kakor Gribouille; v vodo skoči6 iz strahu, da se ne bi zmočil (da ne bi bil premočen).«3 1. la foire de la Saint-Jean. 2. passer. 3. inifinit. avec de. 4. in-finit. 5. rentrer. 6. se jeter. 7. en. 8. Chevert in narednik. (§ 78). Chevert, dasi preprostega rodu,1 se je bil vsled2 svoje hrabrosti in svojih vojaških zmožnosti3 povzpel do čina generalnega poročnika, [kar pomeni] danes divizijskega generala. Ko je bil polkovnik, je dobil nalogo,4 da zavzame neko mesto iznenada.5 Tedaj se obrne" h grenadirskemu naredniku, rekoč: »Glejte, prijatelji moji, to je pogumnež, ki ga bom danes potreboval. Tovariš, splezaj6 prvi, jaz pojdem za teboj.«7 — »Da, gospod polkovnik.«8 — »Ko boš na zidu, bo straža zaklicala: Stoj!9 Ti ne boš odgovoril [ničesar].« — »Da, gospod polkovnik.« — »Straža bo oddala strel10 in te bo zgrešila.« — »Da, gospod polkovnik.« — »[Nato] boš streljal ti in stražo (jo) ubil.« — »Da, gospod polkovnik.« — »Ko jo boš ubil, bova splezala11 raz obzidje v mesto ter šla odpirat ena izmed vrat.« — Da, gospod polkovnik.« Vse je prišlo [tako], kakor je bil rekel. 1. roturier. 2. par. 3. talent. 4. être chargé. 5. par surprise. 6. monter. 7. suivre qn. 8. mon colonel. 9. Qui vive! 10. tirer un coup de fusil. 11. descendre. 9. Pravična sodba. (§ 82—83). V začetku francoske revolucije se je mnogo plemičev izselilo v tujino. Eden teh ubogih izseljencev je živel črez zimo1 v mali vasici. Ker ga je zeblo, [si] je hotel kupiti drv. Mimo pride voz z drvi in siromak se začne pogajati2 zanja. Voznik, videč, da ima opraviti s tujcem, zahteva zlatnik3 za4 blago (to), ki je bilo vredno kvečjemu šest frankov. Nato se je voznik odpravil v krčmo zajtrkovat. [Tu] se je bahal, da je tujca ogoljufal;5 drva, [pravi], da so njegova in da ima pravico, prodati jih za ceno, kakršno [sam] hoče, in da to nikogar [nič] ne briga.6 [Ko je bil] zajtrk pri kraju,7 je voznik vprašal, koliko je dolžan. »En zlatnik,« odvrne gostilničar. — »Kaj? Zlatnik za tako skromen zajtrk?« — Da. [Za] svoje blago8 si dam lahko plačati, kolikor [kar] hočem. Sicer pa, ako vam ni prav (ako niste zadovoljni), pojdiva k županu.« Predlog je sprejet. Župan je razsodil9 proti vozniku. Voznik, [tako] je rekel, da [si] bo obdržal šest frankov, dva da bo dal gostilničarju, ostanek zlatnika [pa] vrnil10 ubogemu izseljencu. 1. passer l'hiver, 2. marchander qch. 3. le louis. 4. de. 5. inf. passé avec de. 6. regarder. 7. finir, part, passé. 8. le /bien. 9. prononcer. 10. restituer. 10. Henrik IV. (§ 77—81). Ne verjamem, da je imela Francija mnogo kraljev, [ki bi bili] boljši1 nego Henrik IV. Takoj ko se je rodil, mu je njegov stari oče, kralj navarsiki, otrl ustnice s česnovim strokom ter mu dal posrkati nekaj kapljic vina, zato da bi postal dečkov temperament krepak. Želel2 je, da bi ga vzgajali ne kot princa, marveč kot vojaka, da3 bi bil le3 zdrav in močan. Prepovedal je, da ga ne [smejo] oblačiti bogato ali se mu dobrikati. Ampak odredil je, naj se oblači in hrani kakor domači otroci.4 Henrik je tekal kakor oni in bolje nego oni plezal po zidovih in skalah. Nihče ne dvomi, da je ta moška vzgoja zagotovila njegov uspeh. Zapleten5 [je bil] zgodaj v državljanske vojne, [toda] nikoli se mu ni bilo treba bati (se ni imel bati), da bi mogli napori in neudobstva škodovati" njegovemu zdravju. Bil je zelo doibrotljiv vladar. Ljudstvo ne bo nikoli pozabilo spomina [na] kralja, ki je hotel, da bi [si] mogel vsak kmet »ob nedeljah deti kuro v lonec.« Toda, dasi je bil skrajno dober, se ta dobrota ni nikdar ponižala7 do slabosti. Ko se je nekega dne parlament obotavljal sprejeti8 neko naredbo,9 je dejal kralj: »Obžalujem, da ne marate10 vršiti mojih povelj zlepa.11 Toda sedaj sem kralj in govorim kot12 kralj; hočem, da me slušate.« Henrik IV. je bil najbolj priljubljen kralj, ki ga je imel francoski narod. Njegova prezgodnja smrt je bila največja nesreča, ki je mogla tedaj doleteti13 Francijo. [Dne] 14. maja 1610, ko se je peljal na izprehod, ga je morilec Ravaillac sunil14 z bodalom. Kralj je bil mrtev, [še] predno je mogel zaklicati; zadet14 je bil v15 srce. 1. supérieur à... 2. vouloir. 3. pourvu que. 4. les enfants du pays. 5. jeter. 6. altérer. 7. dégénérer. 8. enregistrer. 9. édit, m. 10. consentir à... 11. de bom gré. 12. en. 13. arriver à... 14. frapper. 15. à. II. Grammaire A. Morphologie. — Oblikoslovje. § I. Les parties du discours — Govorni razpoli. défini — določni 1. L'article partitif 2. Le nom (substantif) / noms propres (samostalnik) {défini — določni ï indéfini — nedoločni | člen partitif — delni > lastna imena. 3. L'adjectif (pridevnik) l noms communs — obcna imena. qualificatif — pridevnik. I ordinal — vrstilni stevnik. numéral | cardinal _ glavni stevnik. possessif — svojilni démonstratif — kazalni interrogatif — vprašalni indéfini — nedoločni pridevnik (= zaimek). 4 Le pronom . I conjoint ) , . personnel { abgolu | osebni. réfléchi — povratni possessif — svojilni démonstratif — kazalni interrogatif — vprašalni indéfini — nedoločni relatif — oziralni zaimek. 5. Le verbe auxiliaire — pomožni j impersonnel — brezosebni glagol, pronominal (réfléchi)—povratni > 6. L'adverbe — prislov. 7. La préposition — predlog. 8. La conjonction — veznik. 9. L'interjection — medmet. II. L'article et le substantif. — Člen in samostalnik. § 2. L'article défini. — Določni člen (spolnik). Masculin -Sing. — edn.: le banc le hêtre l'élève l'homme moški spol: Plur. — množ.: les bancs les hêtres les élèves les hommes Féminin — S ing. — edn.: la table la haie l'alouette l'herbe ženski spol: Plur. — množ.: les tables les haies les alouettes les herbes En français, il n'y a que deux genres: le masculin (m.) et le féminin (f.) L'article défini est au singulier le pour le masculin et la pour le féminin. Devant une voyelle ou h voyelle, on supprime e dans le et a dans la et on les remplace par une apostrophe (élision). Pour le pluriel des deux genres, l'article défini est les. § 3. L'article indéfini. — Nedoločni člen (spolnik). Masculin: Féminin: un livre — (ena, neka) knjiga une table — (ena) miza un élève — (en) učenec une alouette — (en) škrjanec un homme — (en)človek une herbe — (ena) trava L'article indéfini, qui ne s'emploie qu'au singulier, est un pour le masculin et une pour le féminin. Au pluriel, l'article indéfini est remplacé par l'article partitif des: Sing.: P 1 fu r. : un livre — (ena knjiga) des livres — knjige, nekaj knjig une plume — (eno) pero des plumes — peresa, nekaj peres § 4. Le pluriel des substantifs. — Množina samostalnikov. a) Sing.: le banc Plur.: les bancs la plume les plumes On forme le pluriel d'un nom en ajoutant un s muet au singulier. b) Sing.: le fils Plur.: les fils le nez les nez la voix les voix Les noms en -s, -z, -x ne changent pas au pluriel. c) Sing.: le chapeau Plur.: les chapeaux le cheveu les cheveux Les noms en -au (-eau), -eu prennent au pluriel un x. Remarque: Après au, eu, ou, on remplace en général s par x: faux, creux, doux, je veux etc. d) Sing.: le clou — žebelj Plur.: les clous le cou — vrat les cous Les noms en -ou prennent s; les noms suivants prennent x: Smg.: le bijou — dragulj Plur.: les bijoux le caillou—kamenček les cailloux le chou—zelje (glava) les choux le genou — koleno les genoux le hibou — sova les hiboux le joujou — igrača les joujoux le pou — uš les poux e) Sing.: le cheval Plur.: les chevaux le travail les travaux Les noms en -al et quelques-uns en -ail changent au pluriel al et ail en aux. f) Les noms suivants ont une double forme au pluriel: Sing.: Plur.: l'aïeul — ded, prednik les aïeuls = les grands-pères les aïeux = les ancêtres — (predniki) les cieux — nebesa, nebesni svod le ciel — nebo les ciels — v prenesenem smislu, n. pr. les ciels de lit — posteljno nebo, baldahin les yeux — oči l'œil — oko les œils-de-bœuf — mala okrogla okenca etc. § 5. Pluriel des noms composés. — Množina zloženih samostalnikov. Sing.: 1. le portefeuille — list- Plur.: les portefeuilles, nica; 2. le rouge-gorge — ta- les rouges-gorges. ščica; 3. le chien-berger — ov- les chiens-bergers. carski pes; 4. le bateau à vapeur — les bateaux à vapeur. parnik; 5. l'arrière- saison — po- les arrière-saisons. zna jesen; le contre-coup — pro- les contre-coups. tiudar; 6. le porte-drapeau — za- les porte-drapeau(x). stavonosa; 1. Les noms composés qu'on est habitué à écrire en un seul mot forment leur pluriel comme les noms simples. 2. et 3. Si le nom composé est formé d'un nom et d'un adjectif ou bien de deux noms placés l'un à côte de l'autre sans prépositions, les deux parties prennent la marque du pluriel. 4. Si le nom composé est formé de deux noms joints par une préposition, le premier nom seul prend la marque du pluriel. 5. Si le nom composé est formé d'un' nom et d'une particule, le nom seul prend la marque du pluriel. 6. Quant à la formation du pluriel dans les noms composés qui sont formés d'un nom et d'un verbe (à l'impératif), il n'existe aucune règle précise à ce sujet. Remarque: le gentilhomme, les gentilshommes; monsieur, messieurs; madame, mesdames; mademoiselle, mesdemoiselles. § 6. Comment on remplace la déclinaison. — Nadomestilo za sklanjo. Sujet osebek (imenovalnik) Complément déterminatif (rodilnik) Compl. indirect dopolnilo v 3. ski. (dajalnik) Compl. direct dopolnilo v 4. ski. (tozilnik). Pierre Peter cfet élève ta ¡ucenec de Pierre Petra de cet élève tega ucenca à Pierre Petr.u à cet élève t emu učencu Pierre Petra cet élève tega ucenca la porte l'élève le maître de la porte de l'élève du maître à la porte à l'élève au maître la porte l'élève le maître une porte • un élève un maître d'une porte d'un élève d'un maître à une porte à un élève à un maître une porte un élève un maître les portes les élèves les maîtres des portes des élèves des maîtres aux porte® aux élèves aux maîtres les portes les élèves les maîtres La déclinaison proprement dite n'existe pas en français. Quant à sa fonction dans le discours, le nom peut être sujet, complément direct, compl. indirect, compl. déterminatif (du nom, de l'adjectif) ou bien attribut (povedek). Employés comme sujet ou comme compl. directs, les noms ont la même forme; ils ne se distinguent que par la place qu'ils occupent dans la phrase (sujet devant le verbe). Employés comme compl. indirects ou comme compl. déterminatif s, les noms sont accompagnés de prépositions: la préposition de précédant le nom correspond ordinairement au génitif, la préposition à au datif slovène. Les prépositions de et à se fondent ensemble avec les articles le et les (jamais avec 1' et la) en un seul mot: de le en du de les en des à le en au à les en aux (article contracté). L'article défini précédé de la préposition de présente aussi la forme de l'article partitif. III. L'adjectif qualificatif.* — Pridevnik. § 7. La formation du féminin. — Tvorba zenskega spola. a) Masc.: le pauvrehomme Fém.: la pauvre femme le petit garçon la petite fille Les adjectifs terminés par un e muet au masculin ne changent pas au féminin; dans les autres adjectifs, on forme le féminin en ajoutant un e muet au masculin. Dans quelques adjectifs on double la consonne finale devant l'e muet. b) Gras, grasse; bon, bonne; ponctuel, ponctuelle; muet, muette. c) Masc. vif fém. vive actif active etc. Les adjectifs en f changent au féminin f en v. d) Blanc, blanche; long, longue; paresseux, paresseuse; cher, chère; fier, fière. Devant l'e muet, c se chaaige au féminin en ch, (eu)x en (eu)s, g en gu (pourquoi?), er (ier) en èr (ièr; pourquoi?) * En français, il y a aussi des adjectifs possessifs, démonstratifs, indéfinis, numéraux, qu'on désigne comme adjectifs déterminatif s. e) Le beau tableau, le bel étui, la belle maison; — de même: nouveau, nouvel, nouvelle; fou, fol, folle; mou, mol, molle; vieux, vieil, vieille. Ces cinq adjectifs ont au sing. masc. deux formes; les formes en -1 s'emploient quand les noms qu'ils précèdent commencent par une voyelle ou h voyelle. f) bénin (dobrotljiv) fém. bénigne malin (navihan) maligne doux (sladek) douce faux (napačen) fausse roux (rdečkast) rousse favori (najljubši) favorite § 8. Pluriel des adjectifs qualificatifs. — Množina pridevnikov. Sing.: le garçon poli Plur.: les garçons polis l'élève est assis les élèves sont assis la maison est belle les maisons sont belles Les adjectifs forment leur pluriel comme les noms. § 9. Degrés de comparaison. — Stopnjevanje. a) Comparaison régulière. — Pravilno stopnjevanje. Positif : Comparatif : grand(s) velik(i) plus grand(s) que ... večji nego ... grande(s) velika, -e plus grande(s) que... večja, e, nego ... [moins grand(s) que ... manjši nego ...] Superlatif : [le moins joli, les moins jolis najmanj lep(i)] le plus grand, les plus grands največji la plus grande, les plus grandes največja, e On forme le comparatif d'un adjectif en mettant plus (= bolj, več) ou moins (= manj) devant le positif, et le superlatif en mettant l'article défini devant le comparatif. b) Comparaison irrégulière. — Nepravilno stopnjevanje. Positif: Comparatif: Superlatif: bon, bonne dober meilleur, e boljši le meilleur, la-e najboljši, a {plus mauvais slabši le plus mauvais najslabši pire hujši, a le (la) pire najhujši, a petit, e mal, majhen, neznaten plus petit, e manjši le plus petit naj manj i moindre neznatnejši le, (la) moindre (manjši) najneznatnejši § 10. IV. Nom de nombre. (Adjectif numéral). — Števnik. a) Adjectifs numéraux cardinaux — glavni števniki: 1 un, une 2 deux 3 trois 4 quatre. 5 cinq 6 six 7 sept 8 'huit 9 neuf 10 dix 11 onze 12 douze 13 treize 14 quatorze 15 quinze 16 seize 17 d x-sept 18 d x-huit 19 d x-neuf 20 v n gt 21 v ngt et un(e) 22 v ngrt-deux 23 v ngft-trois 24 v ngrt-quatre 25 v nc/t-cinq 26 v ngrt-six 27 v ngrt-sept 28 v ngt-huit 29 v ncrt-neuf 30 trente 31 trente et un(e) 32 trente-deux b) Adjectifs numéraux ordinaux — vrstilni števniki: 1. le premier, la première — prvi, a, o 2. 1 le (la) deuxième l le second, la secoj 3. le (la) troisième 4. le (la) quatrième 5. le cinquième 6. le sixième 7. le septième 8. le 'huitième 9. le neuvième 10. le dixième 11. le onzième 12. le douzième 13. le treizième 14. le quatorzième 15. le quinzième 16. le seizième 17. le dix-septième 18. le dix-huitième 19. le dix-neuvième 20 le vingtième 21. le vingt et unième 22. le vingrt-deuxième 23. le vingrt-troisième 24. le vingrt-quatrième 25. le vingrt-cinquième 26. le vingrfc-sixième 27. le vin^rt-septième 28. le vingrt-huitième 29. le vingrt-neuvième 30. le trentième 31. le trente et unième 32. le trente-deuxième 40 quarante 40. 41 quarante et mue) 41. 50 cinquante 50. 51 cinquante et un(e) 51. 60 soixante 60. 61 soixante et uti(e) 61. 70 soixante-dix 70. 71 soixante et onze 71. 72 soixante-douze 72. 79 soixante-dix-neuf 79. 80 quatre-vingts,) 80. 81 quatre-vingff-un(e) 81. 82 quatre-vingtf-deux 82. 89 quatre-vingtf-neuf 89. 90 quatre-vingri-dix 90. 91 quatre-vingri-onze 91. 92 quatre-vingr/-douze 92. 99 quatre-vin<7f-dix-neuf 99. 100 cenf 100. 101 ceni un(e) 101. 200 deux cent(s) 200. 1000 mille (= mil) 1000. 1001 mille un 1001. 1100. 1100 / mille cent \ on2 onze cent(s) 2000 deux mille 1,000.000 un million 2,000.000 deux millions 2000. 1,000.000. 2,000.000 le quarantième le quarante et unième le cinquantième le cinquante et unième le soixantième le soixante et unième 1 le soixante-dixième le soixante et onzième le soixante-douzième le soixante-dix-neuvième le quatre-vingtième le quatre-vingtf-unième le quatre-vingtf-deuxième le quatre-vin<7Î-neuvième le quatre-vin -t tD, X) 3 C « ■« CD T) 3 3 3 "S" n CD. CD S o p P CD M5 t» 00 CD " " — CL MS HS S 3 CD C F £ B' M9 00 C cn' CD CD S' CO o m' s; O" N 3 CD ux CO vP o D O O O •-s O CD 3 •a CD N 3 3 3 ^ a> eh i-b T3 O 3 00 ►p a 3 13 CD- i* P3 M S' 3 S3 CD 3 S3 3 TJ P »i Bi S' tn 2. o 3 S3 3 ii. S3 3 3 CL O 3 t5 S3 3 CD- oo a S i-J. S-l. CD CD CD I 5- CD 3 S.3 •S i s ►i s: cd ^ C s 1-1 o o 3 e_i. c-u 5-1. CL CD CD CD m. rt 3 2, ■3 * S En 55" o 3 3 CD "O I-« CD. ai CD 3 3. Verbes irréguliers. — Nepravilni glagoli. § 36. Verbes en -er. — Glagoli na -er. . 1. aller — iti, potovati; radical: ail- (va-, ir-). Prés, ind.: je vais Impér.: va (vas devant en tu vais et y) il va allons nous allons allez ils vont Part.prés.: allant P. simple: j'allai Impar. subj.: j'allasse Prés, subj.: j' aille etc. Part, p.: allé, e nous allions Fut.: j'irai ils aillent s'en aller — oditi Prés.: je m'en vais etc. Impér.: va-t'en, ne t'en va pas etc. P. comp.: je m'en suis allé(e) etc. 2. envoyer — poslati est conjugué comme les verbes en -yer (§ 26, 5); au futur il forme j'enverrai etc., conditionnel: j'enverrais etc. Sur les particularités de quelques verbes en -er v. § 26. § 37. Verbes en -ir. — Glagoli na -ir. 1. ouvrir — odpreti; radical: ouvr-. Prés, ind.: j'ouvre P. simple: j'ouvris tu ouvres Part, p.: ouvert, e il ouvre nous ouvrons etc. De même: couvrir — pokrivati, découvrir — odkriti, recouvrir — (zopet) pokriti, offrir — nuditi, žrtvovati, souffrir — trpeti. 2. venir — priti; radical: ven-. Prés, ind.: je viens P. simple: je vins etc. nous venons nous vînmes (izg. vem) ils viennent vous vînteg (izg vët) ils vinrent (izg. ver) Prés, subj.: je vienne etc. Part, p.: venu nous venions Fut.: je viendrai De même: contrevenir — nasprotovati; convenir (de) — pogoditi se, priznati; c. (à) — biti primeren; disconvenir de qc. — tajiti; devenir — postati; intervenir — posredovati; parvenir -— dospeti; prévenir — opozoriti; provenir — izhajati, izvirati; revenir — vrniti se; se souvenir — spominjati se; subvenir (à) — .skrbeti (za); survenir — priti nenadoma. Tenir — držati; s'abstenir — vzdržati se; appartenir — pripadati; contenir — vsebovati; détenir — imeti v ječi; entretenir — vzdrževati; maintenir — držati pokoncu; obtenir — doseči, dobiti; retenir — zadrževati; soutenir — podpirati, trditi. 3. acquérir — pridobiti (si); radical: acquér-. Prés, ind.: j'acquiers etc Prés, subj.: j'acquière etc. nous acquérons n. acquérions ils acquièrent ils acquièrent P. simple: j'acquis Part. p. acquis, -e Fut.: j'acquerrai De même: conquérir — zavojevati; s'enquérir (de) — po-izvedeti; requérir — zahtevati, terjati. — Formes isolées: aller quérir = aller chercher — iti po kaj; exquis — izbran, izboren. 4. mourir — umreti; radical: mour-. Prés, ind.: je meurs Prés, subj.: je meure etc. nous mourons nous mourions ils meurent ils meurent P. simple: je mourus Part.p.: mort, e Fut.: je mourrai 5. courir — teči; radical: cour-. Prés, ind.: je cours etc. Part, p.: couru, e nous courons etc. Fut.: je courrai P. simple: je courus De même: accourir — priteči; secourir — pomagati; parcourir — prehoditi; recourir — zateči se; concourir — sodelovati, tekmovati etc. 6. vêtir — oblačiti, obleči; radical: vêt-. Prés, ind.: je vêts P. simple: je vêtis nous vêtons etc. Part, p.: vêtu, e De même: se dévêtir — sleči se; revêtir qn. de qc. — obleči, odeti; revêtir un habit — obleči obleko. Au présent et à l'imparf. vêtir se conjugue aussi d'après le modèle finir: vêtissant, je vêtissais etc. 7. cueillir (izg. kôjir) — trgati, nabirati; radical: cueill-. Prés, ind.: je cueille P. simple: je cueillis tu cueilles Part, p.: cueilli, e il cueille Fut.: je cueillerai nous cueillons etc. 8. assaillir — napasti; radical: assaill-. Prés, ind.: j'assaille etc. Les autres temps sont Prés, subj.: j'assaille etc. réguliers (comme finir). De même: tressaillir — vztrepetati. Le verbe simple saillir — štrleti, moleti ven — ne s'emploie qu'aux troisièmes personnes: il saille il saillit il saillera ils saillent ils saillirent ils sailleront saillir — brizgati, privreti se conjugue comme finir. 9. bouillir — vreti, kuhati se; radical: bouill-. Prés, ind.: je bous etc. Les autres formes sont n. bouillons régulières (finir). — Ce verbe Prés, subj.: je bouille ne s'emploie guère qu'aux troi- sièmes personnes. Kuhati (verbe transitif): faire bouillir (de la viande, du lait, des légumes etc.) 10. faillir — manjkati; radical: faill-. Prés, ind.: je faux Les autres formes comme finir. tu faux (J'ai failli tomber: toliko da ni- il faut sem padel) Prés.subj.: (manque) Fut.: je faudrai De même: défaillir — oslabeli, onesvestiti se — ne s'emploie guère qu'à l'imparfait: je défaillais. Faillir — ustaviti plačila — se conjugue comme finir. 11. Fuir — bežati; radical: fui-. Prés, ind.: je fuis etc. Les autres formes sont régulières. De même: s'enfuir — pobegniti, zbežati. n. fuyons v. fuyez ils fuient Prés, subj.: je fuie 12. ouïr — slišati — ne s'emploi qu'à l'infinitif et au part, passé: j'ai ouï dire — slišal sem praviti. 13. bénir — blagosloviti — se conjugue comme finir; seulement, le part, passé a deux formes: béni, e — blagoslovljen et bénit, e — posvečen: du pain bénit, de l'eau bénite. 14. fleurir — cvesti se conjugue comme finir; au sens figuré (procvitati) il forme l'imparfait: je florissais et le part, prés.: florissant (une ville florissante). 15. haïr — sovražiti; radical: ha-. Prés, ind.: je hais Impératif: hais! Les autres formes se conjuguent comme finir. — Au-dessus du tréma (") on ne met pas de circonflexe: P. simple: nous haïmes, vous haïtes; imparf. subj. 3e pers. sing.: il haït. 16. gésir — lezati ne s'emploie qu'aux formes suivantes: Prés, ind.: il gît, nous gisons, vous gisez, ils gisent. — Part, prés.: gisant.— Imparf. je gisais etc. (Épitaphe: ei-gît = ici repose.) § 38. Verbes en -re. — Giagoli ne -re. 1. mettre — postaviti, deti; radical: mêtt-. Prés, ind.: je mets P. simple: je mis De même: se mettre à faire qu. ch. — začeti kaj delati, admettre — dopustiti, permettre — dovoliti, promettre — obljubiti, remettre — vrniti, izročiti etc. 2. prendre — vzeti; radical: pren-. n. haïssons etc. Prés, subj.: je haïsse haïssons! haïssez! nous mettons etc. Part, p.: mis, e Prés, ind.: je prends Prés, subj.: je prenne etc. nous prenions il prennent P. simple: je pris il prend nous prenons ils prennent Part, ip, pris, e De même: apprendre (à) — učiti (se), zvedeti; comprendre — razumeti; entreprendre — pod vzeti; se méprendre — motiti se; reprendre — zopet vzeti, odvzeti; surprendre — iznenaditi, zalotiti. 3. craindre — bati se; radical: craign-. Prés, ind.: je crains P. simple: je craignis nous craignons etc. . Part, p.: craint, e Prés, subj.: je craigne De même se conjuguent tous les verbes en -aindre, -eindre, -oindre: plaindre — pomilovati, obžalovati; se plaindre — pritoževati se, tožiti; atteindre — doseči; éteindre — ugasiti; peindre — slikati; joindre — skleniti; rejoindre — zopet dohiteti; contraindre — prisiliti; ceindre — opasati; feindre — hliniti. 4. boire — piti; radical: buv-. Prés, ind.: je bois Prés, subj.: je boive etc. nous buvons nous buvions ils boivent ils boivent P. simple: je bus Part, p.: bu, e 5. écrire — pisati; radical: écriv-. Prés. ind. j'écris P. simple: j'écrivis nous écrivons etc. Part, p.: écrit, e Prés, subj.: j'écrive De même: décrire — opisati; inscrire — vpisati; prescrire — predpisovati; proscrire — izgnati; souscrice — podpisati, naročiti; transcrire — prepisati. 6. suivre — slediti; radical: suiv-. Prés, ind.: je suis P. simple: je suivis nous suivons etc. Part.p.: suivi, e Prés, subj.: je suive Fut.: je suivrai De même: poursuivre — preganjati, zasledovati, nadaljevati; il s'ensuit — iz tega sledi. 7. vivre — živeti; radical: viv-. Prés, ind.: je vis P. simple: je vécus nous vivons etc. Prés, subj.: je vive De même: revivre — zopet oživeti; survivre (à) — preživeti koga. 8. moudre — mleti; radical: moul-. Prés, ind.: je mouds Prés, subj.: je moule il moud P. simple: je moulus n. moulons Part, p.: moulu, e 9. résoudre — razrešiti, raztopiti, skleniti; radical: résolv-. Prés, ind.: je résous etc. Part, p.: résous (sans fém.) n. résolvons — razrešen Prés, subj.: je résolve résolu, e — skle- P. simple: je résolus njen; odločen Temps comp.: j'ai résous — razrešil sem j'ai résolu — sklenil sem De même: se résoudre à — odločiti se. — Absoudre — od-vezati et dissoudre — raztopiti — se conjuguent comme résoudre, mais sans passé simple. Les part, passés sont: absous, absoute (absolu adj. — absoluten); dissous, dissoute (dissolu adj. — razuzdan). 10. coudre — šivati; radical: cous-. Prés, ind.: je couds Prés, subj.: je couse il coud P. simple: je cousis n. cousons Part, p.: cousu De même: découdre — razparati; recoudre — zopet sešiti. 11. clore — zapreti; radical: clos-. Prés, ind.: je clos Prés, subj.: je close il clôt P. simple: (manque) (Le pluriel manque.) Part, p.: clos, e De même: éclore — izleci se (iz jajca), vzcvesti — a les formes suivantes: Prés, ind.: il éclôt, ils éclosent; Prés, subj.: il éclose; Part, p.: éclos, e; Fut.: il éclora. 12. conduire — voditi, peljati; radical: conduis-. Prés. ind. je conduis Prés, subj.: je conduise nous conduisons P. simple: je conduisis etc. Part, p.: conduit, e De même tous les verbes en -uire: cuire — kuhati se; éconduire — zavrniti; déduire — izvajati, zaključiti, enduire — prevleči; introduire — vpeljati; produire — proizvajati; réduire — omejiti, izpremeniti v kaj; séduire — zapeljati; traduire — prevesti; construire — zgraditi; détruire — razdejal; instruire — poučevati. Nuire — škodovati — et luire, reluire — svetiti (se) se conjuguent comme les autre» verbes en -uire, mais les part, passés sont: nui, lui, relui; le passé simple de luire manque. 13. dire — reči, povedati; radical: dis-. Prés, ind.: je dis Prés, subj.: je dise nous disons P. simple: je dis vous dites Part, p.: dit, e ils disent De même: redire — zopet reči; contredire — ugovarjati (vous contredisez!); dédire — tajiti; interdire — prepovedati; médire (vous médisez) — opravljati; prédire (vous prédisez) — prerokovati. Maudire — preklinjati — se conjugue au groupe du présent comme finir, au groupe du passé comme dire: Prés, ind.: je maudis P. simple: je maudis n. maudissons Part. p. : maudit, e Prés.subj.: maudisse 14. faire — delati, narediti; radical: fais-. Prés, ind.: je fais Prés, subj.: je fasse nous faisons (fezô) Part, prés.: faisant (f zà) vous faites P.simple: je fis ils font Part, p.: fait, e Fut.: je ferai De même: contrefaire — ponarejati; défaire — pobiti, uničiti; refaire — znova narediti; satisfaire — zadovoljiti. 15. lire — citati; radical: lis-. Prés, ind.: je lis P. simple: je lus nous lisons etc. Part, p.: lu, e Prés.subj.: je lise De même: relire — znova citati; élire — izvoliti, izbrati; réélir — znova izvoliti. 16. plaire — ugajati; radical: plais-. Prés, ind.: je plais Prés, subj.: je plaise il plaît P. simple: je plus nous plaisons etc. Part, p.: plu De même: déplaire — ne ugajati; complaire — biti uslužljiv. Taire — zamolčati; se taire — molčati: il (se) tait (sans accent). 17. connaître — poznati; radical: connaiss-. Prés, ind.: je connais Prés, subj.: je connaisse il connaît P. simple: je connus nous connaissons Part, p.: connu, e etc. Fut.: je connaîtrai De même: méconnaître — ne poznati; reconnaître — (zopet) spoznati; paraître — zdeti se, kazati se; apparaître — prikazati se; disparaître — izginiti; reparaître — zopet prikazati se; paître — pasti se (sans passé simple); se repaître — hraniti se; comparaître — javiti se pred sodni jo. 18. naître — nastati, roditi se; radical: naiss-. Prées. ind.: je nais Prés, subj.: je naisse il naît P. simple: je naquis nous naissons etc. Part. p. : né, e Fut.: je naîtrai De même: renaître — preroditi se, zopet roditi se. 19. croître — rasti; radical: croiss-. Prés, ind.: je croîs P. simple: je crûs n. croissons Part, p.: crû,crue (crus, crues) Prés.subj.: je croisse Fut.: je croîtrai De même, mais sans accent au passé simple: recroître — zopet zrasti (je recrus, p. p. recrû, recrue). Sans accent au passé s. et au part, p.: accroître — pomnožiti (j'accrus, accru); décroître — pojemati (je décrus, décru). 20. croire — verjeti, misliti; radical: croi- (croy-). Prés, ind.: je crois etc. Prés, subj.: je croie etc. nous croyons nous croyions ils croient ils croient P. simple: je crus Part, p.: cru, e 21. conclure — sklepati, zaključiti; radical: conclu- . Prés, ind.: je conclus P. simple: je conclus n. concluons Part, p.: conclu, e Prés, subj.: je conclue De même: exclure — izključiti. 22. rire — smejati se; radical: ri-. Prés, ind.: je ris etc. P. simple: je ris nous rions etc. Part, p.: ri Prés.subj.: je rie nous riions etc. De même: sourire — smehljati se, nasmehniti se; se rire de .. — norčevati se. 23. frire —peči, cvreti; radical: fri-. Prés, ind.: je fris, tu fris, il frit 1 Les autres formes Part, p.: frit, e J manquent. 24. traire — molzti; radical: trai-. Prés, ind.: je trais Prés, subj.: je traie n. trayons n. trayions ils traient P. simple: (manque) Part. *p.: trait, e De même: abstraire — odločiti; distraire — razvedriti; extraire — izvleči; soustraire — odtegniti. Braire — rigati (l'âne brait), verbe défectif qui ne s'emploie qu'aux formes suivantes: Prés, ind.: il brait Fut.: il braira ils braient ils brairont 25. être — § 23. § 39. Verbes en -oir. — Glagoli na -oir. 1. devoir — morati, dolgovati; radical: dev-. Prés.ind.: je dois nous devons ils doivent P. simple: Part, p.: Fut.: Prés, subj.: je doive etc. nous devions ils doivent je dus dû, due, dus, dues je devrai 2. recevoir — prejeti; radical: recev-. Prés. ind. je reçois etc. Prés, subj.: je reçoive nous recevons nous recevions ils reçoivent ils reçoivent P. simple: je reçus Part, p.: reçu, e Fut.: je recevrai De même: s'apercevoir de.. — zagledati, opaziti; apercevoir —- zagleda t i ; concevoir — pojmovati; décevoir — varati, razočarati; percevoir — pobirati (davke itd.). 3. savoir — vedeti, znati; radical: sav-. Prés, ind.: je sais Impér.: sache, sachons, sa- nous savons etc. chez Prés, subj.: je sache etc. Part, prés.: sachant nous sachions etc. (Adj. ou subst.: savant) P. simple: je sus Part.ip.: su, e Fut.: je saurai 4. pleuvoir — deževati; radical: pleuv-. (Verbe impersonnel.) Prés, ind.: il pleut P. composé: il a plu Prés, subj.: il pleuve Fut.: il pleuvra P. simple: il plut (Au figuré, le verbe pleuvoir s'emploie aussi comme verbe personnel: les coups y pleuvent; les balles pleuvaient autour d'eux.) 5. mouvoir — gibati, ganiti; radical: mouv-. Prés. ind. je meus Prés, subj.: je meuve n. mouvons n. mouvions ils meuvent ils meuvent P. simple: je mus Part, p.: mû, mue etc. Temps comp.: j'ai mû etc. Fut.: je mouvrai De même: émouvoir — ganiti, razburiti; promouvoir — pomakniti, promovirati. (Part, passés: ému.^romn sans accent.) 6. pouvoir Prés, ind Part, p.: moči ; radical: pouv-. Prés. subj. je peux (je puis) tu peux il peut nous pouvons ils peuvent pu, e P. simple: Fut.: Part, prés.: je puisse nous puissions etc. je pus je pourrai pouvant (Adj.: puissant, e — mogočen) 7. vouloir — hoteti; radical: voul-. Impér.: Prés, ind.: je veux tu veux il veut nous voulons ils veulent Prés, subj.: je veuille etc. nous voulions ils veuillent P. simple : Part, p.: Fut.: veux, voulons, voulez (hôti etc.) veuille, veuillez (bodi tako dober!) je voulus voulu, e je voudrai en vouloir à qu. — biti hud na koga, zameriti komu: m'en voulez pas — ne bodite hudi name. ne 8. valoir — veljati; radical: val-. Prés, ind.: je vaux tu vaux il vaut nous valons etc. Part, prés.: valant (Adj.: vaillant, e — hraber) P. simple: je valus Prés, subj.: je vaille etc. nous valions ils vaillent Part, p.: valu, e Fut.: je vaudrai valoir mieux — bolje biti cela ne vaut rien — to ni za nič cela ne vaut pas la peine — to se ne izplača , De même: équivaloir — biti enako vreden; prévaloir prevladovati, nadkriljevati; prés, du subj.: je prévale. 9. falloir — biti potrebno; radical: fall-. — (Verbe impersonnel — brezosebni glagol.) Prés, ind.: il faut P. simple: il fallut Prés, subj.: il faille Part, p.: fallu Part, prés.: fallant Fut.: il faudra Il me faut qch. — potrebujem česa, treba mi je. Il s'en faut (de) beaucoup (peu): mnogo (malo) manjka. Šturm, Francoska vadnica III. 8 10. s'asseoir — sesti; radical: assei-, assoi-. Prés, ind.: je m'assieds (assois) il s'assied (assoit) n. n. asseyons (assoyons) ils s'asseyent, ils s'assoient Prés, subj.: je m'asseye (assoie) n. n. asseyions (assoyions) ils s'asseyent (assoient) Impér.: assieds-toi! (assois-toi!) asseyons-nous ! (assoyons-nous ! ) P. simple.: je m'assis Part. p. : assis, e f je m'assiérai u " \ je m'assoirai. Être assis — sedeti, (être debout — stati.) 11. déchoir — propadati; radical: déchoi-. Prés, ind.: je déchois P. simple: je déchus n. déchoyons Part, p.: déchu, e ils déchoient Tempcomp.: j'ai déchu Près, subj.: je déchoie Fut.: je décherrai n. déchoyions échoir — zapasti — ne s'emploie guère qu'à la 3e pers. et forme le part, prés.: échéant. — 3e pers. sing.: il'échoit et il échet. choir — pasti — ne s'emploie qu'à l'infinitif et au part, p.: chu. 12. voir — videti; radical: voi- (voy-). Prés, ind.: je vois Prés, subj.: je voie nous voyons nous voyions ils voient ils voient P. simple: vu, e Part, p.: vu, e Fut.: je verrai I)e même: entrevoir — površno videti; revoir — zopet videti. Pourvoi (à) — skrbeti (za): p. simple: je pourvus, fut.: je pourvoirai. — prévoir — videti v naprej; fut.: je prévoirai. — Adj.: dépourvu — gol, nepreskrbljen. § 40. VII. L'adverbe. — Prislov. 1. Adverbes primitifs. — Prvotni prislovi: oui (si), non, y, où, bien, fort, comment, combien, beaucoup, peu, assez, plus, loin, alors, toujours, maintenant, hier, demain etc. 2. Adverbes dérivés. — Izpeljani prislovi. a) Alexandre est brave — A. je priden. Il travaille bravement — on pridno dela. Le bœuf est lent — vol je počasen. Il marche lentement — on stopa počasi. b) Charles est poli — Karel je vljuden. Il salue poliment — on vljudno pozdravlja. Nous travaillons gaiment (gaiement, gaîment) — delamo veselo. On forme les adverbes dérivés en ajoutant la syllabe ment (du latin mente = de (cette) manière) au féminin de l'adjectif. Quand l'adjectif se termine par une voyelle sonore (prononcée), l'e du féminin se supprime devant la syllabe ment. Dans quelques adverbes, on marque la suppression de l'e muet par un accent circonflexe: Adjectif: Adverbe: masc. fém. long, longue — dolg longuement — dolgo curieux, curieuse — radoveden curieusement — radovedno dû, due — dolžen, primeren dûment—dolžno, primerno autre — d™?; autrement — drugače, sicer premier, première — prvi premièrement — prvič assidu, assidue — marljiv assidûment — marljivo etc. c) constant, e — stanoviten, trajen; constamment (-amà) — stanovitno, trajno. patient, e — potrpežljiv; patiemment (amà) — potrpežljivo etc. Les adjectifs en -ant et -ent forment l'adverbe en -animent et -emment (amà). d) commode udoben commodément — udobno commun, e — skupen communément — skupno profond, e — globok profondément — globoko etc. aveugle — slep aveuglément — slepo énorme — gorostasen énormément — gorostasno exprès, sse — izrečen expressément — izrecno Quelques adjectifs forment l'adverbe en -ément. e) gentil, lie forme l'adverbe gentiment. 3. Comparaison régulière des adverbes. — Pravilno stopnjevanje prislovov. Positif Comparatif Superlatif lentement plus lentement le plus lentement počasi počasneje, bolj počasi najpočasneje, najbolj počasi. Les adverbes forment le comparatif et le superlatif comme les adjectifs (§ 9.). § 41. Adverbes irréguliers et leur comparaison. — Nepravilni prislovi in njihovo stopnjevanje. Adjectiv: Adverbe: Comparatif: Superlatif: bon, ne bien mieux le mieux dober dobro bolje najbolje mauvais, e mal plus mal le plus mal slabše najslabše slab slabo pis huje le pis najhuje peu moins le moins malo manj najmanj beaucoup plus le plus mnogo, zelo več, bolj največ, najbolj § 42. VII. Prépositions. — Predlogi. à — na, v pri, s, k après — po avant — pred (časovno) avec — s, z chez — pri (doma) contre — proti dans — v de — od, iz, s depuis — od (časovno) derrière — za (krajevno) devant — pred (krajevno) en — v entre — med envers — proti, napram jusque (jusqu'à) — do outre — razun, vrh par — skozi, po, čez parmi — med pendant — med (časovno) pour — za (namen) sans — brez selon, suivant — po, po meri sous — pod sur — na vers — proti § 43. Locutions prépositives. — Predložne zveze. à l'aide de — s pomočjo, potom au milieu de — sredi med au bout de — po, črez à travers 1 preko, au | au travers de j skozi !■ cas de — v slučaju, ' à cause de — radi à côté de — poleg, ob au-dessous de — pod au-dessus de — nad afin de — da, da bi auprès de — poleg, ob autour de — okrog, okoli en face de — nasproti faute de — iziza nedostatka vis-à-vis de — nasproti le long de — vzdolž, ob iprès de — pri, ob quant à — kar zadeva § 44. IX. Conjonctions. — Vezniki. 1. Conjonctions coordonnantes — priredni vezniki: et — in et... et — i... i encore — še, zraven še aussi — tudi, zato pa non plus — tudi ne mais — toda, ampak cependant — med tem, toda toutefois — vsekakor car — kajti, zakaj c'est que — namreč, iker ainsi — tako, torej done — torej aussi — zato pa par conséquent — torej ni ... ni — niti... niti non seulement... mais encore — ne le ... ampak tudi tant... que — tako... kakor tudi ainsi que — kakor tudi pourtant — vendar toujours — vendar pa ou ... ou — ali... ali c'est à dire — namreč, to se pravi voilà pourquoi \ c'est pour cela que 1 c'est pourquoi J radl tega 2. Conjonctions subordonnantes — podredni vezniki: lorsque — ko quand — ko, kadar, ako comme — ko, ker aussitôt que 1 ... dès que / ~ brzko depuis que — odkar à peine... que — kakor hitro avant que* — predno comme — ker parce que — ker après que — potem ko pendant que dočim, med tandis que \ tem ko tant que — dokler, tako dolgo, da... jusq'à ce que*) — dokler (en) attendant que — tako dolgo, da; dokler (ne...) puisque — ker že, ko vendar * Les conjonctions imprimées gras s'emploient toujours avec le subjonctif; les cotnjoctions imprimées en italique quelquefois avec l'indicatif, quelquefois avec le subjonctif. kakor (tudi) ainsi que de même que selon que ) , , suivant que } kakor pac comme — loin que da bi.. sans que kakor — ne da (bi), nikakor - ne da (bi) si — ako au cas que ) , „ . . en cas que / v sluca->u' da à condition que — pod pogojem, à moins que — razun, ako pourvu que — da le, ako le supposé que — s predpogojem, da da... si . . . que -tellement. . . si bien que - tako zelo, da que \ I tako, da de sorte que de façon que de manière que tako (zelo), da quand — ako, kadar quand même — tudi ce, celô ce quoique i , . v bien que / daS1' ceprav afin que \ , .. pour que / zato da (bl) soit que — bodisi, da pour peu que —ako le (količkaj) de peur que \ da ne (bi); I' ) 12 de crainte que / iz strahu, da ... § 45. X. Interjections. — Medmeti. ah! — ah! bah! — ba! oh!, ô! — o, joj! hélas! — gorje! žal! eh! — ej! silence! — mir! tiho! à la bonne heure! — izvrstno! ma foi! — pri moji veri! dame! — šment! presneto! bravo! — bravo! imenitno! gare! — pozor! pardi! — za Boga! Bogveda! allons! — dalje! torej! tiens! — glej no! na! tenez! — glejte no! nate! bon! — dobro! eh bien! — no, dobro! no! bis! — še enkrat! etc. B. Syntaxe. — Skladnja. § 46. La proposition. — Stavek. 1. La proposition principale — glavni stavek; la proposition subordonnée — stranski stavek. 2. Les termes de la proposition — Stavkovi členi: — lig — a) sujet — osebek; b) verbe — glagol (kot povedek), povedek; c) attribut — samostalniški, pridevniški povedek; d) complément direct — dopolnilo v 4. sklonu; e) complément indirect —dopolnilo v 3. sklonu (s predlogi) ; f) complément du nom — samostalniški prilastek; g) adjectif épithète — pridevniški prilastek; h) complément circonstanciel — priskwno določilo. § 47. Les articles défini et indéfini. — Določni in nedoločni člen (spolnik). Le forgeron Houilloz habitait une maison à l'extrémité d'un village. — Un soir d'hiver, un voyageur entra dans la forge (= la forge de Houilloz). — Un petit garçon tournait la broche (Majhen deček...) — Le petit garçon dit au roi: »Je gagne autant que le roi.« (Mali deček...) — La vache est aussi utile que le cheval. — L'homme propose, Dieu dispose. L'article indéfini désigne l'objet comme un individu indéterminé (inconnu) de l'espèce entière (poljuben, nedoločen ali nepoznan posamezen predmet). L'article défini designe l'objet comme un individu déterminé, connu d'avance ou par ce qu'on vient de dire. Dans les phrases d'une valeur générale le substantif avec l'article défini (l'individu) peut représenter l'espèce entière (vso vrsto predmetov). § 48. Emploi de l'article devant les noms propres. — Raba člena pred lastnimi imeni. 1. Jean et Jeanne allaient le long de la rivière. — Marseille est un grand port de commerce. Les Bourbons ont régné longtemps. — Les Martigues n'ont pas un très grand nombre d'habitants. — L'intrépide Charles battit les ennemis. — Le Paris du moyen âge était une petite ville. — Saint Louis aimait la justice. — La grande Rome. Les noms de personnes et de localités (villes, villages etc.) au singulier ne prennent pas l'article; au pluriel et quand ils sont accompagné d'adjectifs (excepté saint) ou d'un complément déterminatif, ils prennent l'article. Remarque: Les noms de personnes et de localités prennent l'article s'ils sont dérivés des noms communs (iiz občnih imen): La Fontaine, Lenôtre, le Havre, la Haye. 2. Dieu voit tout. — Papa et maman Sont rentrés. Les noms Dieu, papa, maman etc. s'emploient sans article, à la manière des noms de personnes. 3. La France est un État de l'Europe. — L'océan Pacifique et plus grand que l'océan Atlantique. — La Saône se jette dans le Rhône; elle tire des affluents des Vosges et du Jura. Les autres noms propres (noms de pays, de fleuves, de montagnes etc.) prennent l'article. Exceptions. — Izjeme: a) En France, la monnaie de compte est le franc. — Nous nous rendrons en Italie. Les noms de pays ne prennent pas l'article quand ils sont précédés de la préposition en. b) Le royaume d'Italie; le roi de Suède; les vins d'Espagne. Les noms de pays servant à désigner un titre (naslov), une dignité (dostojanstvo) ou la provenance (izvor) d'une chose ne prennent pas l'article. c) Les habitants de 1' Afrique (prebivalci Afrike), l'armée de la France, les produits de la Russie. Les noms de pays précédés de la préposition de avec l'article expriment ordinairement un rapport de possession (de possessif); précédés de de sans article, ils désignent une orientation géographique (zemljepisen pojem). (Voir § 52.) § 49. Article devant les jours de la semaine etc. — tien pred imeni dni v tednu itd. 1. C'est aujourd'hui jeudi. — Il est parti mardi (passé). — Nous rentrerons dimanche (prochain). — Le dimanche — (ne-delja, ob nedeljah). — Février a été froid. — Le mois de mai est beau. Les noms des mois s'emploient ordinairement sans article. — Les noms des jours de la semaine s'emploient sans article, quand on désigne le jour où l'on est, le dernier jour passé ou le jour prochain de ce nom. 2. Les quatre saisons sont : le printemps, l'été, l'automne et l'hiver. — Noël, Pâques, la Pentecôte, la Toussaint sont des jours de fête. Les noms des saisons et des fêtes (excepté Noël et Pâques) sont ordinairement précédés de l'article. Mais: en hiver, en été, en automne (à côté de au printemps). § 50. Article devant les noms communs etc. — Člen pred občnimi imeni itd. 1. Les hommes passent comme les fleurs. — L'or, l'argent et le platine sont des métaux précieux. — La famine et la fatigue accablaient les soldats. Les noms communs, les noms de matière et les noms abstraits prennent l'article défini, s'ils désignent l'espèce entière, la totalité (celokupnost, vse predmete iste vrste). 2. Les Gaulois avaient le teint blanc et les yeux bleus. — Le chêne a l'écorce dure. On met l'article défini devant les noms accompagnés d'un adjectif qui servent de compléments au verbe avoir et qui marquent des qualités essentielles ou des traits caractéristiques (bistvene lastnosti ali značilne poteze). 3. Pardon, monsieur le professeur. — Merci, monsieur le docteur. Après Monsieur, Madame, Monseigneur, lorsque ces mots sont suivis d'un titre, on met l'article défini. 4. Toute la France. — Tous les élèves. — Tout élève. (Vsa Fr.) (Vsi uô.) (Vsak ué.) Après tous, toutes et après tout, e dans la signification de entier, on emploie l'article défini; après tout, e dans la signification de chaque on supprime l'article. § 51. Article devant l'apposition. — Člen pred pristavkom. 1. Les Avares, peuple asiatique, pénétrèrent jusqu' au Danube. — Napoléon, empereur des Français. — Le travail, source de la santé. L'apposition qui sert à expliquer un nom précédent s'emploie ordinairement sans article et sans préposition. 2. Jean Calvin, le chef de la Réforme en France, commença à prêcher la nouvelle doctrine. — Pierre le Grand. — Philipe IV le Bel. — L'empereur Napoléon. — Le peintre Meis-sonnier. Quand le mot en apposition établit une distinction ou un fait universellement accepté (splošno priznano dejstvo) et lorsqu'il précède son nom, il prend l'article. § 52. Article dans les groupes de noms réunis par une préposition. — Člen v skupinah samostalnikov spojenih s predlogom. 1. Le champ de blé — žitno polje. — Un chien de berger — ovčarski pes. — Un nid d'oiseau — ptičje gnezdo. (De qualificatif.) La ville de Paris — mesto Pariz (pariško mesto). — Le mois de juin — mesec junij. — Le titre de roi — kraljevski naslov (naslov kralja). (De explicatif.) Une foule de gens — množica ljudi. — Un verre d'eau — kozarec vode. (De partitif; v. § 55.) Le chien du berger — ovčarjev pes. — Le champ du laboureur — poljedelčeva njiva. (De possessif.) Arrivée d'un jeune homme (du jeune homme) — prihod mladeniča (le jeune homme arrive: de subjectif). La construction de la maison — zgradba hiše (on construit la maison: de objectif). Le nom étant complément déterminatif et désignant la possession, l'auteur de l'action (de subjectif) ou bien l'objet auquel se rapporte l'action (de objectif) est précédé de la préposition de avec l'article. Si le complément déterminatif exprime une qualité, une explication ou un sens partitif, il est précédé de la préposition de sans article. (Voir § 48, 3.) 2. La vie à la campagne (aux champs); le retour à la maison; le pêcheur aux grandes bottes; un jeune homme à la figure correcte et froide. Les bêtes à cornes; le monsieur à barbe grise. Le moulin à vent, à vapeur; une usine à gaz; une voiture à deux roues. Le fer à cheval; un verre à vin; la cuiller à café. — La boîte aux lettres ( ou à lettres); la halle au blé; le marché à la volaille. a) Le nom précédé de la préposition à et servant de complément déterminatif qui exprime une marque caractéristique, distinctive, s'emploie tantôt sans article, tantôt avec l'article. b) Si le nom (compl. déterminatif) précédé de la préposition à désigne la destination, le moyen, la force motrice (gonilno silo), l'instrument, un produit ou un élément (une -partie) d'un objet, il s'emploie ordinairement sans article. Remarque: Dans les grotupes tels que la boîte aux lettres, la halle au blé etc. ou a en vue le con terni plutôt que la destination. 3. La place devant (derrière) l'hôtel de ville; un remède contre le rhumatisme; un sentier à travers la forêt. Docteur en médecine; une maison en feu; œil pour œil; jour par jour; tête à tête; mot à mot; — un homme sans cœur; le tailleur pour dames; un dîner entre amis; ma place entre les élèves; éclairage par électricité. Dans les groupes de substantifs liés par une préposition autre que de et à on supprime l'article: a) lorsqu'on répète le même nom; b) ordinairement aussi après les prépositions en, sans, par, avec. § 53. Répétition de l'article. — Ponovitev člena. 1. Les garçons et les jeunes filles chantaient. — Allez-vous chercher le médecin ou le curé? La vie ou la mort. Les ministres' et secrétaires d'état se réunirent. Les marins ou matelots aiment la vie au large. L'article se répète devant le second de deux noms réunis par la conjonction et, ou, quand celui-ci désigne un objet différent du premier. Quand le second nom ne sert qu'à expliquer le premier ou qu'il n'est qu'un autre nom pour la même chose ou de sens très voisin, l'article ne se répète pas. 2. Les grandes et les petites maisons. — Un sage et généreux souverain. Lorsque deux ou plusieurs adjecitfs réunis par et (ou) désignent différents caractères de différentes personnes ou choses, l'article se répète devant le second adjectif. Lorsque les deux adjectifs se rapportent au même objet, l'article ne se répète pas. § 54. Omission de l'article. — Izpuščanje člena. 1. Molière était Français. — Henri IV était protestant. — Mon oncle est avocat. — Je deviendrai professeur. Pascal était un célèbre mathématicien. — C'est un Français; ce sont des Croates. Après les verbes qui marquent l'état (être, demeurer, rester, sembler, devenir etc.) on ne met pas l'article devant le nom, attribut (povedek) quand celui-ci désigne une nationalité, une religion, un état; dans ce cas, l'attribut a la valeur d'un adjectif. Mais on met ordinairement l'article (indéfini) quand le nom est déterminé, et après c'est, ce sont (c'était etc.); dans ce cas, l'attribut a la valeur d'un nom. 2. Le Prince Noir a fait Du Guesclin prisonnier (za ujetnika). — Bayard arma François Ier chevalier (za viteza, vitezom). — Le président de la république l'a nommé ministre (za ministra, ministrom). — On a élu mon père maire (za župana, županom). Passif: Du Guesclin a été fait prisonnier etc. Après les verbes faire, nommer, élire, couronner etc. on supprime l'article devant le nom attribut (pred predikativnim samostalnikom). 3. Certains animaux vivent dans l'eau et sur la terre. — Jamais peuple n'a tant souffert que les Serbes l'ont fait pendant la Grande Guerre. — Pauvreté n'est pas vice (proverbe). On supprime l'article aussi a) devant les adjectifs certains, différents, divers; b) après jamais, quand jamais commence la phrase; c) dans les proverbes (v pregovorih). 4. Mon père; cet élève; chaque matin; quel pays? trois garçons. — Les quatre saisons; les cinq doigts de la main; les deux enfants s'arrêtèrent près du bassin. Quand le nom est précédé d'un adjectif démonstratif, possessif, indéfini ou interrogatif (adj. déterminatif), on supprime l'article. De même on supprime ordinairement l'article quand le nom est précédé d'un adj. numéral cardinal; cependant on met l'article défini, si te nom est tout à fait déterminé, connu d'avance ou par ce qu'on vient de dire. 5. J'ai faim (soif, froid, chaud, raison, tort etc.); je prends courage (opogumim se); je perds courage (izgubim pogum); je mets fin (končam); je rends visite (posetim). Dans beaucoup de locutions toutes faites (v otrplih reklih), dans lesquelles le verbe et 1e complément direct représentent une seule idée, on supprime l'article devant le complément direct. 6. Et tous, femmes et hommes, enfants et vieillards viennent autour de lui. Dans les énumérations, on supprime ordinairement l'article. 7. Grammaire française; Livre de lecture. — Maison à vendre; chambre à louer. Costumes tout faits et sur mesure, 4, rue de Rivoli, Paris. — Dîners à 1 franc. — Cocher, rue Richelieu 54! On supprime l'article dans les titres, exclamations, annonces, indications d'adresse. 8. Nombre de fiacres;quantité de raisins; le loup mangea force moutons (mnogo, precej ovac). Devant les noms nombre, quantité, force, employés d'une manière indéterminée, on supprime l'article. § 55. Emploi de l'article partitif. — Raba delnega člena. 1. Du pain — kruh, (nekoliko) kruha; de la farine — moka, (nekoliko) moke; de l'eau — voda, (nekoliko) vode; des fruits — sadje, (nekoliko) sadja. Pour exprimer une quantité indéterminée (d'une matière), un nombre indéterminé de personnes ou de choses, la partie indéfinie d'un tout, on emploie l'article partitif qui, par sa forme, n'est autre que l'article défini accompagné de la préposition de ($ 6; 52, 1). 2. Des arbres entourent la maison (Sujet.). Je mange des fruits (Compl. direct.). Je prends du pain avec du beurre. Les noms précédés de l'article partitif ont la même forme pour le sujet, le compl. direct et après une préposition. 3. a) Du vin blanc — de bon vin; des fruits excellents — de beaux fruits. b) Une foule d'hommes. — Un verre de vin. — Beaucoup de fruits. — Un peu de pain. — Les arbres n'ont pas de feuilles. — Il n'y a plus de fleurs. — Je n'ai point d'amis. Mais: La plupart des élèves — večina učencev. Bien des animaux — precej živali. c) La maison est couverte de tuiles (= de des tuiles). On emploie, au sens partitif, la préposition de sans article: a) Ordinairement, si le nom est précédé d'un adjectif qualificatif. b) Après les noms et les adverbes de quantité et après les adverbes de négation. (Exceptions: bien, la plupart.) c) Quand l'article partitif est précédé de la préposition de; en ce cas, on supprime l'article partitif. 4. Sing.: un élève — (en, neki, kak) učenec; plur.: des élèves —.učenci, nekaj učencev. Le pluriel d'un nom précédé de l'article partitif (pluriel indéterminé) correspond au singulier d'un nom précédé de l'article indéfini (singulier indéterminé.) § 56. Accord de l'adjectif qualificatif. — Skladnja pridevnika. 1. La France actuelle est plus petite que l'ancienne Gaule. Les adjectifs attributif et prédicatif s'accordent en genre et en nombre avec leur nom. 2. Marie et Loiuse sont appliquées. — Jean et Jeanne sont rusés. Lorsqu'un adjectif se rapporte à deux ou à plusieurs noms, il se met au pluriel. Si ces noms sont de différents genres, l'adjectif se met au masculin (pluriel). § 57. Place de l'adjectif. — Pridevnikovo mesto. 1. Un beau village; le doux miel; une grosse brioche. — Un garçon charmant; une charmante ville. — La plaine fertile; la terre sablonneuse. Les adjectifs qualificatifs se placent tantôt avant, tantôt après le nom. Ce sont l'usage, le goût et surtout l'oreille qui déterminent la place de l'adjectif. 2. Un grand vieux pommier; un lourd morceau de fer. Les adjectifs qui désignent urne qualité essentielle, tirée de la nature même de la personne ou chose, précèdent ordinairement le nom. (Adjectifs descriptifs.)* 3. Les soldats anglais; l'eau profonde; le parti protestant; la pêche bretonne. Les adjectifs qui désignent une qualité distinctive qui distingue la personne ou la chose d'une autre personne ou chose de la même espèce, suivent ordinairement le nom. (Adjectif restrictif.) § 58. Emploi des pronoms personnels conjoints. — Raba veza-nih osebnih zaimkov. Nous sommes contents — (mi) smo zadovoljni. As-tu déjeuné? — Ali si zajtrkoval? Fermez la iporte! — Zaprite duri! En français, le pronom personnel sujet est indispensable, si la proposition n'a pas d'autre sujet. On ne le supprime qu'à l'impératif. § 59. Place du pronom personnel conjoint. — Mesto vezanega osebnega zaimka. 1. Dans la cuisine, il trouva un ipetit garçon. » Que gagnes-tu? lui demande-t-il. — Pourquoi êtes-vous cocher? — Je ne suis pas cocher, dit-il. Dans les propositions énonciatives le pronom sujet précède toujours le verbe; dans les propositions interrogatives ou incidentes il se place immédiatement après le verbe. * Les principaux de ces adjectifs sont: grand, gros, petit, beau, joli, vilain, jeune, vieux, haut, bas, vaste etc. 2. Le vois-tu? — Que fais-tu? lui demanda-t-il. — Je n'en sais rien. Les pronoms personnels employés comme compléments précèdent le verbe; de même les adverbes pronominaux en et y. 3. Il me le dit. — Elles le lui ont donné. — Nous la leur prêtons. — Il y en a pour tous les goûts, pour toutes les bourses. — Je ne m'en souviens pas. — Il les y trouva. Lorsqu'il y a plusieurs pronoms devant le verbe, le pronom sujet occupe la première place. Quant aux pronoms compléments, les compléments indirects (me, te, se nous, vous) précèdent les compléments directs; seuls les compléments indirects lui et leur suivent les compl. directs. Les adverbes en et y occupent toujours la dernière place devant le verbe; quand il y a tous les deux, y précède en. I II III IV y, en Sujet Compl. indr. Compl. dir. \ 1 lui, leur 4. Écoutez-moi! — Ne m'écoutez pas! Rends-moi mon crayon! — Ne me rends pas m. cr.! Cherchez-la! — Ne la cherchez pas! Fermons-les! — Ne les fermons pas! Répondez-lui! — Ne lui répondez pas! Rends-le-moi! — Ne me le rends pas! Rendez-nous-le! (Rendez-le-nous!) — Ne nous le rendez pas! Donne-m'en! — Ne m'en donne pas! Rends-t'y! (Rends-y-toi!) — Ne t'y rends pas! A l'impératif, on supprime le pronom sujet (§ 58). A l'impératif affirmatif, les .pronoms compléments se placent immédiatement après le verbe; me et te sont remplacés par moi et toi, excepté pourtant devant en et y. Les compléments directs précèdent les compl. indirects; seuls les compl. indir. nous, vous peuvent précéder les c-ompl. directs. 5. Je veux vous envoyer chercher de l'eau. — Vous devez me dire la vérité. Loursqu'un verbe est suivi d'un infinitif, les pronoms précèdent ordinairement le verbe dont ils sont compléments, c'est-à-dire l'infinitif. § 60. Emploi des pronoms personnels absolus. — Raba samostojnih osebnih zaimkov. 1. Et toi, Charles, es-tu content de ton cadeau? — Moi, répond Charles, je n'ai pas reçu de cadeau. 2. Jean prit deux billets pour lui et son cousin. Un d'eux s'arrêta. 3. Qui est là? — C'est moi, votre fils. C'est toi, c'est lui (elle), c'est nous, c'est vous, ce sont eux (elles), ou bien: c'est eux (elles.) 4. Tu travailles pour toi-même. 5. Je crois que vous êtes aussi honnête que moi. 6. Tu seras mon successeur, toi qui es le plus intelligent. Quand le pronom n'est pas accompagné d'un verbe, c'est-à- dire quand l'accent porte sur le pronom, on emploie au lieu des pronoms conjoints les formes plus sonores du pronom absolu. Cela a lieu: 1. Dans l'apostrophe (v nagovoru), la quéstion ou bien dans la réponse (sans verbe); 2. Après une préposition. 3. Après c'est, ce sont (attribut). 4. Devant même. 5. Dans la comparaison après que. 6. Devant un pronom relatif. § 61. Emploi des adjectifs et pronoms démonstratifs. — Raba kazalnih zaimkov (§ 15.) 1. Le soldat raconta sa vie et celle de sa famille. — Avez-vous aussi le portrait de ceux que vous aimez? — Ce qui est bon n'est pas toujours beau. — Celui-ci accepta l'invitation. Les pronoms celui, celle, ceux, celles ne s'emploient que devant un pronom relatif et devant la préposition de. Dans tous les autres cas, on emploie les pronoms avec les particules ci et là. La particule ci désigne des personnes ou des choses plus rapprochées (bližje); la particule là désigne des objets plus éloignés (oddaljene). Le pronom neutre ce ne s'emploie que devant un pronom relatif et devant le verbe être; il se rapporte à une proposition entière, non pas à un nom. 2. C'est ma mère qui ne va pas bien — moji materi ni dobro. C'est mon frère que tu as vu — mojega brata si videl. C'est hier que nous sommes revenus — včeraj smo se vmili. Pour mettre en évidence (da poudarimo) le sujet de la pro position, on le place entre c'est et qui (pron. relatif sujet). , Quand on vent mettre en évidence le complément direct, on le place entre c'est et que (pron. relatif, compl. direct). Tout autre terme de la proposition se met entre c'est et que; que, en ce cas, est une conjonction. § 62. Verbes actifs (transitifs) et neutres (intransitifs). — Prehodni in neprehodni glagoli. 1. La France a semé la liberté et la liberté poussa. Les verbes actifs complètent leur sens ipar un complément direct. Tous les autres verbes sont dits neutres. 2. Les soldats servent leur patrie (svoji domovini). Le chien suit son maître (svojemu gospodarju). Les enfants obéissent à leurs parents (slušajo svoje starše). Certains verbes actifs français correspondent parfois à des verbes neutres slovènes et quelques verbes neutres français à des verbes actifs slovènes, par exemple: pomagati komu aider, assister seconder, secourir qn. flatter qn. — dobrikati se braver qn. — kljubovati komu komu menacer qn. — groziti komu fuire qn. — bežati pred kom précéder qn. — iti (biti) pred kom obliger qn. — biti komu uslužen etc. ajouter à q. ch. — povečati, contrarier qn. — nasprotovati komu contredire qn. — ugovarjati komu égaler qn. — biti komu enak féliciter qn. — čestitati komu craindre qn. — bati se koga (2. ski.) croire qn. — verjeti komu remercier qn. — zahvaliti se komu servir qn. — služiti komu suivre qn. — iti za kom, slediti komu zvišati kaj obéir à qn. — slušati koga, survivre à qn koga etc. preživeti § 63. Compléments des verbes. — (ilagolska dopolnila. Jean (Sujet) donne (verbe [prédicat]) un livre (compl. direct) à Charles (compl. indirect) d'attribution Sturm, Francoska vadnica III. Charles (Sujet) reçoit (verbe) un livre (compl. dir.) de Jean (compl. ind. d'origine) 9 Le complément direct (premo dop. [v 4. ski.]) est joint au verbe directement ¡sans préposition. Les compléments avec les prépositions de et à s'appellent compléments indirects (posredna dopolnila [v 3. ali 2. ski.]). 2. a) Je sors de la maison. — On sépara l'enfant de sa mère. — Les enfants s'approchèrent du bassin. — b) Je me contente de votre réponse. — Il meurt de faim. — c) Je couvre les pieds d'un tapis. Le complément indirect avec de (compl. déterminatif) marque surtout: a) le point de départ de l'action (izhodišče dejanja) l'origine, la provenance (izvor), la séparation, mais aussi le rapprochement (približanje). b) la cause ou la matière de l'action (vzrok ali povod). c) le moyen ou l'instrument de l'action. A retenir — pomni: abuser de qch. — zlorabiti kaj s'apercevoir de qch. — opaziti kaj s'approcher de qch. — približati se čemu avoir besoin de qch. — potrebovati česa convenir de qch. — priznati kaj se défier de qch. — ne zaupati čemu se douter de qch. — slutiti kaj igrati (kak in- — uživati kaj qch. — ne za- — izhajati jouer de... strument) jouir de qch. se méfier de upati čemu se passer de qch. brez česa profiter de qch. — izkoristiti, porabiti kaj se repentir de qch. kesati se česa se souvenir de qch. — spominjati se česa user de qch. — rabiti kaj 3. Nous allons à l'école. — Au théâtre, on joue différentes pièces. — Les rues sont éclairées à la lumière électrique. — Nous obéissons à nos parents. Le complément indirect précédé de la préposition à marque surtout la personne à qui l'action est destinée, en faveur de laquelle l'action s'accomplit (le but, la tendance); puis la chose vers laquelle l'action se dirige; le séjour dans un lieu; la cause. A retenir — pomni: mentir à qn. — nalagati koga obéir à qn. — slušati koga parler à qn. — govoriti s kom surseoir à qch. — odlašati s čim etc. (v. § 65, 2) § 64. Complément multiple. — Večkratno dopolnilo. 1. On élut mon père président de l'assemblée — mc^eg i očeta so izvolili za predsednika skupščine. Nombre de verbes tels que nommer, appeler, proclamer, sacrer, élire, croire etc. ont un double complément direct: corn plément de personne et complément attribut (povedek) de chose (sans article). 2. Maman donne des gâteaux à ses enfants. — J'ai reçu ce livre de mon frère. — On habituait Henri IV à courir. — Les soldats dépouillèrent le prisonnier de ses vêtements. Outre les verbes cités sous 1) il y a un grand nombre de verbes qui réclament ou permettent deux compléments. Sous ce rapport il y a quatre principaux groupes de verbes: a) donner qch. à qn. — dati komu kaj prêter qch. à qn. — posoditi komu kaj rendre qch. à qn. — vrniti komu kaj vendre qch. à qn. — prodati komu kaj apporter qch. à qn. — prinesti komu kaj passer qch. à qn. — (pre)-dati, podati komu kaj b) recevoir qch. de qn. — pre- jeti kaj od koga avoir qch. de qn. — imeti, dobiti kaj od koga tenir qch. de qn. — imeti kaj od koga acheter qch. de qn. ou qch. à qn. — kupiti kaj od koga c) accoutumer qn. à qch. — navaditi koga čemu (česa) habituer qn. à qch. — navaditi koga čemu (česa) animer qn. à qch. — vzpodbujati koga k čemu d) dégoûter qn. de qch. — vzbuditi komu stud do česa céder qch. à qn. — odstopiti komu kaj demander qch. à qn. — prositi koga za kaj dire qch. à qrt. — reči komu kaj apprendre qch. à qn. — naučiti koga česa rappeler qch. à qn. — spomniti koga česa etc. accepter W, e — ploščnat; le p. — skleda; — jed plateau m. — planota plate-forme f. — ploščad, platforma platine m. — platin plébéien, ne — plebejski, nizek plein, e — poln Plessis-lez-Tours n. pr. m. — grad Ludovika XI. pleurer — jokati pleuvoir — deževati pli m. — guba, zgib plier — zložiti, zgibati; pripogi- bati (se) plonger — potopiti (se); vtakniti (v vodo etc.) pluie f. — dež plumage m. — perje plume /. — pero pluparf /. — večina plus (plus) adv. — več, bolj; de p. en p. — bolj in bolj; au plus que ... — kvečjemu da ... plutôf adv. — brže; rajši poêle (izg. pual) m. — peč; la p. — ponev poêlier m. — pečar poésie /. — poezija; pesnitev poète m. — pesnik poids m. — teža; utež poignée /. — pest, perišče poing m. — pest point m. — točka; adv.: ne ... point — ne; point de ... — nič pointe f. — ost poisson m. — riba poissonneux, se — bogat rib Poitiers n. pr. m. — frc. mesto Poitou n. pr. m. — frc. provinca poli, e — gladek; omikan; vljuden politique — političen pomme /. — jabolko pommier m. — jablana pompe f. — sprevod; krasota; pompes funèbres — pogrebno društvo poni m. — most population /. — prebivalstvo pori m. — pristanišče, luka porte f. — vrata porte-cahier m. — šolska mapa porte-cigare m. — ustnik za smotke; cigarnica porte-épée m. — sabljina kvasta, obesek, portepej Sturm, Francoska vadnica III. 12 porte-fenêtre f. — vrata, ki so obenem okno; steklena vrata porte-feuille m. — listnica porte-manteau m. — obešalo porte-monnaie m. — denarnica porte-plume m. — peresnik porter — nositi; p. envie — zavidati portière f. — vrata; vratna zavesa portrait m. — doprsna slika poser — položiti, postaviti posséder — posedovati, imeti possession /. — posest, last; prendre p. de ... — vzeti v last possible — mogoč postal, e — pošten poste /. — pošta; le p. — straža, postojanka se poster — postaviti se posture f. — lega, pozitura potager m. — ovočnjak pouacre m. — grdoba, svinjar; interj.: brr, fej pour prép. — za; radi; conj.: pour que — da, da bi pourboire m. — napitnina pourquoi conj. — zakaj, čemu poursuivre — zasledovati; nadaljevati pourtant conj. — vendar, toda pourvoir à qch. — skrbeti za kaj pourvu, e (de) — preskrbljen, opremljen pourvu que conj. — ako le, da le pousser — zagnati, porivati; pognati pouvoir — moči; cela se peut — to je mogoče prairie f. — travnik pratique f. — raba; odjemalec pré m. — travnik précédeni, e — predidoč, prejšnji précéder qch. — iti pred čim, biti pred čim prêcher — pridigovati prêcheur m. — pridigar précieux, se — dragocen précipiter — strmoglaviti; pospešiti; se p. — skočiti, planiti prédire — prerokovati, vnaprej povedati préfecture f. — prefektura, na- mestništvo préférer — rajši imeti, bolj ceniti préfet m. — prefekt, načelnik de- partementa prendre — vzeti, prijeti, ujeti; se p. à qch. — lotiti se česa préparation — priprava, izdelovanje préparer — pripravljati, izdelovati p"ès adv. — blizu, zraven; à peu p. — skoraj; prép.: près de — poleg, ob, blizu préseni, e — sedanji, navzoč présentable — priporočljiv; čeden présenter — predstavljati, nuditi président m. — predsednik presque adv. — skoraj presqu'île /. — polotok presser — stiskati; se p. — prerivati se; podvizati se; je suis pressé — mudi se mi prétendre — trditi prêter — posoditi prêteur, se — posojevalec, -ka prêtre m. — svečenik preuve f. — dokaz prier — prositi, moliti prière /. — prošnja; molitev primitif, ve — prvoten, prvobiten prince, e — princ, knez principal, e —glaven; le p. —predstojnik; glavnica; adv.: principalement — zlasti, v prvi vrsti printemps m. — pomlad prison /. — ječa prisonnier m. — jetnik; faire p. qn. — ujeti koga prix m. — cena; nagrada probablement adv. — najbrže prochain, e — naslednji, prihodnji, bližnji proclamer — proglasiti procureur m. = avoué prodigieux, se — čudežen, čudovit production f. — izdelovanje, pridelovanje produire — povzročiti; izdelovati; se p. — izvršiti se, dogoditi se produit m. — pridelek, izdelek professeur m. — profesor profit m. — korist, dobiček; mettre qch. à p. — izkoristiti kaj profond, e — globok proie f. — plen, rop prolonger — podaljšati, nadaljevati promenade f. — izprehod, šetnja promener — voditi okrog; se p. šetati se promesse f. — obljuba, nada promettre — obljubiti prononcer — izgovarjati, govoriti propos m. — namen, prilika; à p. — primerno, z ozirom na ... proposition f. — stavek prospérer — uspevati, procvitati protéger — ščititi, varovati protestant, e — protestantski provenance f. — izvor Provence n. pr. f. — frc. provinca proverbe m. — pregovor proverbial, e — pregovoren province f. — provinca, pokrajina proviseur m. — predstojnik, ravnatelj prudence f. — previdnost, opreznost prudent, e — previden, oprezen prud'homme m. — poštenjak; izvedenec; conseil de p—s — obrtno razsodišče public, que — javen puis adv. — potem, nato puisque conj. — ker (že), ko vendar puissant, e — mogočen puits m. — vodnjak; rov pur, e — čist Pyrénées n. pr. f. — Pireneji o. quai m. — nasip; peron qualité f. — lastnost; vrlina quand adv. — kdaj; conj.: kadar, ko quantité f. — količina, množina quart m. — četrt quartier m. — mestni okraj, kvar- tal; kvartir, vojašnica que conj. — da; kakor, nego; pron. interr.: I:aj; pron. relat.: katerega, -o, -e quelque chose pron. indéf. — nekaj quelquefois adv. — včasih quelqu'un pron. indéf. — nekdo quenouille f. — preslica Quercy n. pr. m. — frc. provinca querelle f. — prepir se quereller — prepirati se question f. — vprašanje queue f. — rep quinzaine /. — petnajstorica, kakih petnajst quoique conj. — dasi, čeprav R. raccrocher — obesiti, pribiti race f. — pleme, pasma raconter — pripovedovati rade /. — zunanje pristanišče raisin m. — grozdje raison f. — razum; vzrok; avoir r. — imeti prav; avec r. — po pravici rajeuni, e — pomlajen ralliement m. — zbiranje; cri de r. — bojni klic se rallier — zbirati se (zopet) ramage m. — petje rame f. — veslo ramener — privesti nazaj rameur m. — veslač • ramoneur m. — dimnikar ramure f. — vejevje; rogovje rançon /. — odkupnina rang m. — vrsta, red; čin rapide — nagel, hiter rappeler — poklicati nazaj; poklicati v spomin, spomniti; se r. — spomniti se rapporf m. — razmerje; poročilo; sous r. de ... — z ozirom na... rapporter — prinesti (nazaj); poročati; se r. à... — nanašati se, ujemati se rare — redek, izreden rassembler — zbrati rattraper — dohiteti; zopet dobiti, nadomestiti, nadoknaditi rayon m. — žarek; polica réaliser — uresničiti réalité /. — resničnost récapitulation f. — ponovitev recevoir — prejeti; dobiti récolte f. — letina, žetev reconnaître — spoznati recourbé, e — nazaj upognjen recouveri, e (recouvrir) — pokrit récréation f. — odmor recueillir (izg. -kôjir) — zbrati reculer — umakniti se, stopiti nazaj rédaction /. — spis, sestavek redescendre — priti zopet dol, zopet pasti redingote f. — površnik; črna suknja redoubler — podvojiti réduire — privesti na kaj, zmanjšati, reducirati; izpremeniti réel, le — resničen réfectoire m. — jedilnica, obedni- ca, refektorij reflux m. — oseka réforme /. — reforma, preustroj; la R. — reformacija refuser — odreči, odkloniti; se r. upirati se regard m. — pogled; jeter un r. — ozreti se regarder — gledati, pogledati régimeni m. — polk; r. de ligne — linijski, pehotni polk région /. — pokrajina, kraj règle /. — pravilo; črtalo régler — uravnati regref m. — obžalovanje; j'ai le r. de qch. — toži se mi po čem régulier, ère — pravilen; enakomeren reine f. — kraljica rejoindre — zopet združiti; dohiteti relâche f. — prenehanje, odmor relever — pobrati, izbrati, izpisati relief m. — relief; r. du sol — oblika tal relier — zvezati, spojiti religion f. — religija, vera relire — znova citati reluire — lesketati se, blesteti remarquer — opaziti; pripomniti remède s. m. — zdravilo, lek, pomoč remettre — postaviti nazaj; vrniti, izročiti remplacer — nadomestiti remplir — napolniti; izpolnjevati, izvrševati remporter — (zopet) odnesti; dobiti renaissance f. — preporod, renesansa renaître — zopet roditi se, pre- roditi se renard m. — lisjak; lisica rencontre f. — srečanje; aller à la r. de qn. — iti komu naproti rencontrer — srečati rendement m. — donos, dohodek rendre — vrniti; napraviti, narediti; r. un service — izkazati uslugo; se r. — nap.otiti se; vdati se, predati se Rennes n. pr. m. sg. — frc. mesto renommé, e — slaven, znamenit renoncer à qch. — odreči se čemu renseignemeni m. — pojasnilo, poročilo renseigner — poučiti, pojasniti, dati pojasnilo rentrer — vrniti se (domov) renverse f.: à la r. — vznak répandre — razpršiti, razprostreti reparaître — zopet prikazati se repartir — odgovoriti; zopet odpotovati repêcher — zopet ujeti répéter — ponoviti répondre — odgovoriti réponse f. — odgovor repos m. — počitek, mir reposer — počivati reprendre — zopet vzeti; zopet začeti, nadaljevati; obnoviti représenter — predstavljati reprocher — očitati reproduire — obnoviti république f. — republika réputation /. — glas, sloves requin m. — som, morski volk réseau m. — mreža, omrežje réserve f. — pridržek, rezerva résidence /. — bivališče; stolica résistance f. — odpor, obramba résister — upirati se, braniti se résoudre — razkrojiti; odločiti; skleniti respecter — spoštovati; prizanesti respirer — dihati, vdihavati ressauter — odskočiti, poskočiti ressembler — biti podoben ressource f. — pripomoček, vir dohodkov restauranf m. — restavracija reste m. — ostanek, ostalo rester — ostati retenir — zadržati, pridržati; pomniti retentir — zadoneti, razlegati se retirer — izvleči, umakniti retour m. — povratek; je suis de r. — vrnil sem se retourner — obračati; vrniti se se rétracter — skrčiti se retraite f. — umik; battre en r. — bobnati umik, odrediti umik retrouver — zopet najti réunir — združiti, zopet zbrati revanche f. — povračilo, osveta rêve m. — sen, sanje réveil s. m. — prebujenje réveiller — vzbuditi revendre — zopet prodati revenir — vrniti se; priti do ušes rêver — sanjati reverdir — (zopet) ozeleneti rêveur, -euse — sanjav; s. sanjač revoir — zopet videti révolution f. — revolucija révolutionnaire — revolucij ona-ren revolver m. — revolver rez-de-chaussée m. — pritličje Rhin n. pr. m. — Ren Rhône n. pr. m. — Ron, Rodan rhumatisme m. — revmatizem riche — bogat Richelieu n. pr. m. — kardinal R., minister Ludovika XIII. richesse f. — bogastvo rien pron. indéf. — kaj; ne ... r. — nič riposter — odgovoriti, vrniti rire — smejati se rivage m. — obrežje rive f. — breg rivière /. — reka Rivoli n. pr. m. — ital. mestece robe f. — obleka robuste — krepak, čokat roche /. — skala Rocheforf n. pr. m. — frc. mesto Rochefortais, e — prebivalec mesta R. rocher m. — (visoka) skala roi m. — kralj; la fête des Rois — sv. Trije kralji Romain, e n. pr. — Rimljan, -ka rompre — zlomiti rose /. — vrtnica, roža roseau m. — bičevje roue f. — kolo Rouen n. pr. m. — frc. mesto rouennerie f. — pisano volneno blago iz mesta R. Rouergue n. pr. m. — frc. provinca rouei m. — kolovrat rouge — rdeč; r. cerise — čreš- njevordeč rouge-gorge m. — taščica rougir — pordečiti; razbeliti; za- rdeti rouille /. — rja rouler — valiti (se); se r. — valjati se Roussillon n. pr. m. — frc. provinca route f. — pot, cesta roux, sse — rdečkast, rdečelas royal, e — kraljevski royaume m. — kraljevina, kraljestvo royauté f. — kraljevsko dostojanstvo rude — hrapav, raskav; težaven rue f. — ulica ruisseau m. — potok ruse /. — zvijača rusé,e — zvijačen, pretkan Russie n. pr. f. — Rusija rustre m. — nerodnež, sirovina; kmet, kmetavz rythme m. — ritem S. sable m. — pesek sablonneux, se — peščen sac m. — vreča, torba; žep sacré, e — posvečen, svet sacrer — posvetiti, maziliti sage — pameten; priden sain, e — zdrav sainf, e — svet la Sainf-Barthélemy — Bartolo- mejeva noč (24. avg. 1572) Saintes n. pr. m. — frc. mesto Saintonge n. pr. f. — frc. provinca saisir — prijeti, zagrabiti; se s. de qch. — pograbiti kaj, polastiti se česa saison f. — doba, letni čas salade f. — salata saler — (o)soliti saleté /. — umazanost, grdobija salle /. — soba, sobana saluer — pozdraviti saluf m. — pozdrav; spas Sambre n. pr. f. — frc. reka sang m. — kri sanglani, e — krvav sangloter — ihteti sans prép. — brez santé f. — zdravje Saône n. pr. f. — frc. reka sardine f. — sardina sauce f. — omaka sauf prép. — razen, izvzemši , saule m. — vrba sauteler — poskakovati; skakljati sauter — skakati sauvage — divji sauver — rešiti savani, e — učen; le s. — učenjak Savoie n. pr. f. — frc. provinca savoir — vedeti, znati scientifique — znanstven scintiller — iskriti se, lesketati se scolaire — šolski sculpture /. — kiparstvo; kip Sébastopol n. pr. m. — Sebastopol sécher — sušiti se; faire s. — sušiti secondaire (izg. zgôder) — drugovrsten; enseignement s. — srednješolski pouk secouer — tresti; otresati secours m. — pomoč secret, ète — tajen; le s. — tajnost; en s. — skrivaj secrétaire m. — tajnik séduire — zapeljati; očarati seigle m. — rž seigneur m. — (milostljivi) gospod Seine n. pr. f. — frc. reka séjourner — bivati, muditi se sembler — zdeti se semer — sejati semeuse f. — sejalka sensation f. — občutek senteur /. — vonjava sentier m. — steza sentiment m. — čuvstvo sentir — čutiti séparation f. — ločitev séparer — ločiti septembre m. — september septennat m. — sedemletje sergent m. — narednik; stražnik sergent-major m. — narednik sérieux, se — resen serment m. — prisega sermonner — pridigati, svariti serrer — stisniti, zadrgniti serrure f. — ključavnica serrurier m. — ključavničar service m. — služba; usluga; postrežba, namizni pribor serviette /. — servijeta, prtič; mapa servir — služiti; streči; se s. de ... — posluževati se seuil m. — prag seul, e — sam si adv. — tako; pač, da; con j.: ako, če siège m. — sedež; sedalo siffler — žvižgati signal m. — znamenje, znak; s. de détresse — znak v sili signaler — označiti, oznanjati signer — podpisati signifier — pomeniti, značiti silence m. — molk; garder le s. — molčati sillon m. — brazda simple — preprost, enostaven sincère —. iskren, odkritosrčen singulier, ère — poseben, čuden sire m. — milostljivi gospod situation f. — lega; položaj situé, e — ležeč slovène — slovenski; le s. — slovenščina; le (la) S. — Slovenec, -nka Slovénie n. pr. f. — Slovenija sobre — trezen, zmeren soc m. — lemež société f. — družba sœur f. — sestra soie f. — svila soigner — negovati; streči; oskrbovati soin m. — skrb, nega, oskrba soir m. — večer; ce s. — nocoj, dre vi soit (soit) — naj bo; bodisi sol m. — tla soldat m. — vojak soleil m. — solnce solide — trden; pošten Sologne n. pr. f. — frc. provinca sommaire — splošen, površen somme /. — svota, znesek son m. — zvok, glas songe m. — sanje songer à ... — misliti na ... sonore — zvočen, doneč Sorbonne n. pr. f. — Sorbona, pariška univerza sort m. — žreb; usoda sorte f. — vrsta; način sortir — iti ven, oditi, priti iz ... soudain, e — hipen, nagel; adv.: soudain — hipoma, bliskoma souffler — pihati; dihati; šepetati soufflef m. — meh souffrance f. — trpljenje souffrir — trpeti; dovoliti souhai/ m. — želja souhaiter — želeti souiller — umazati, ponesnažiti soulever — privzdigniti; se s. — upreti se soulier m. — črevelj soupe /. — juha souple — gibčen source f. — vrelec, studenec sourire — smehljati se, nasmehniti se; le s. — smehljaj sous prép. — pod sous-entendre — podrazumeti sous-lieutenanf m. — podporočnik sous-marin m. — podmornica sous-officier m. — podčastnik sous-préfe/ m. — podprefekt (okrajni glavar) se souvenir' de ... — spominjati se; le s. — spomin souvenf adv. — često splendeur f. — sijaj, krasota stationner — stati, čakati na določenem mestu statue f. — soha stérile — nerodoviten, brezploden Strasbourg n. pr. m. — Strasburg style m. — slog, stil subalterne — podrejen subsister — obstojati; preživiti se successeur m. — naslednik successif, ve — zaporeden succomber — podleči succulenf, e — sočen, slasten sucre m. — sladkor sud m. — jug sud-est m. — jugovzhod sud-ouest m. — jugozapad Suisse n. pr. f. — Švica suite /. — nadaljevanje; spremstvo; tout de s. — takoj suivanf, e — naslednji; prép.: suivant — po, primerno suivre — slediti sujef m. — osebek; stvar, podlaga superbe — ponosen; krasen supérieur, e — gornji, višji supplique f. — prošnja supporter — nositi; prenašati; podpirati supprimer — zatreti; odstraniti, črtati suprême — najvišji; poslednji, skrajni sur prép. — na sûr, e — varen, gotov sûreté /. — varnost surface f. — površina, gladina surmonter — prekašati; moleti nad ..., dvigati se nad ... surnom m. — priimek, ime surnommer — dati priimek surprise f. — iznenadenje; par s. — iznenada surtou/ adv. — zlasti surveiller — nadzorovati survivre à .... — preživeti symbole m. — simbol, znamenje synonyme m. — sinonim, soznač-nica T. table /. — miza tableau m. — slika; tabla tache /. — madež, lisa tâche f. — naloga, dolžnost tacher — zamazati taille f. — rast, stas tailler f. — rezati, prirezovati, krojiti tailleur m. — krojač taire — zamolčati; se t. — molčati talus (talus) m. — strmi rob, obronek tantô/ adv. — kmalu; t. — t. — sedaj — sedaj tapis m. — preproga tapisser — prevleči, tapetovati tapissier m. — tapetnik Tarascon n. pr. m. — frc. mesto Tarasconnais, e — prebivalec mesta T. tard adv. — pozno; sur le t. — precej pozno Tartarin n. pr. m. — Tartarin teint m. — polt teinture f. — barva, barvilo tel, le — takšen; marsikateri tempérament m. — temperament tempête f. — vihar, nevihta temple m. — svetišče temps m. — čas, vreme; de t. en t. — od časa do Č.; du t. — za časa tenace — trd, žilav; trmast tendre — nežen, mehak tendre — napeti, prožiti; nuditi, iztegniti tenir — držati; smatrati za ... tente f. — šator terme — izraz; mejniK; t. de la proposition — stavkov člen terminer — končati terrain m. — tla, zemljišče terrasse /. — terasa terrassier m. — kopač terre f. — zemlja terrestre — zemeljski terrible — strašen, grozen territorial, e — deželen tête f. — glava tête-à-tête m. — pomenek têtu, e — trdoglav, trmast texte m. — besedilo, tekst textile — predilen, tekstilen théâtre m. — gledališče; prizorišče thermes m. pl. — terme, vroče kopeli; kopel, kopališče tiens (tenir; interj.) — glej no, na, čuj; un tiens vaut mieux que deux tu l'auras — bolje je drži ga nego lovi ga timbre m. — znamka tirailleur m. — strelec tirer — vleči; potegniti; streljati; t. le nom de ... — dobiti ime od... tir et m. — veza j, črtica, pomišljaj tissage m. — tkanje tisser — tkati tisserand m. — tkalec tisseur m. — tkač, tkalec tissu m. — tkanina titre m. — naslov; pravo, upravičenost toile f. — platno; jadro toi t m. — streha tombe f. — grob, mogila tombeau m. — grob tomber — pasti; t. sur qch. — na- letiti na kaj ton m. — ton, glas, govorica; barva tondre — striči Tonkin n. pr. m. — Tonkin tordre — skriviti, zviti torpille f. — torpedo torpilleur m. — torpedovka torse m. — čok, torso tori m. — krivica; j'ai t. — nimam prav total, e — celoten; le t. — svota; au t. — skupaj, v celem touchani, e — ginljiv toucher — dotikati se; ganiti; tepsti » toujours adv. — vedno Toulon n. pr. m. — frc. mesto Toulouse n. pr. f. — frc. mesto tour f. — stolp; le t. — krog, pot; šala, burka; tour à tour — ]5o vrsti; à mon tour — jaz sem na vrsti Touraine n. pr. f. — frc. provinca tourangeau, -elle — turenski, iz Turene ali iz mesta Tours; T., -elle n. pr. — prebivalec mesta Tours ali province Touraine tourner — obračati (se), vrteti (se) Tours n. pr. m. — frc. mesto toui, e — ves, cel, vsak; le t. — vse, celota; t. de suite — takoj; t. d'un coup — mahoma; t. le monde — vsi ljudje trace f. — sied tracer — potegniti, narisati trafic m. — trgovina, kupčija train m. — potek, življenje; vlak traîner — vleči traître, -esse — izdajalski; le t. — izdajalec tramway m. (izg. tramve) — tramvaj tranchanf m. — rezilo, ostrina trancher — prerezati tranquille — miren transformer — pretvoriti, izpre-meniti transpareni, e — prosojen, prozoren transport m. — prevoz; prevozna ladja transporter — prevažati, prenašati transversal, e — prečen travail m. — delo travailler — delati; obdelavati, imeti v delu; se t. — truditi se, mučiti se travers adv. — prek; à t. qch. — preko, skozi, križem traversée f. — (prekmorska) vožnja traverser — iti skozi, voditi skozi, preko treille f. — brajdnik, latnik trembler — trepetati, tresti se trempe f. — kaljenje (jekla); tr-dost tremper — zmočiti; kaliti (jeklo) trentaine /. — tridesetorica, kakih trideset trésor m. — zaklad trêve f. — premirje; počitek tribunal m. — sodišče triomphal, e — zmagoslaven triomphe m. — zmagoslavje triste — žalosten; pust tristesse f. — žalost; puščoba Trocadéro n. pr. m. — trdnjava pri Cadix-u tronc m. — deblo; trup trop adv. — preveč tropical, e — tropičen trottoir m. — trotoar, pločnik trouble m. — zmedenost, zmešnjava troupe f. — četa troupeau m. — čreda trouver — najti; smatrati, soditi; se t. — nahajati se, počutiti se Troyes n. pr. m. sg. — frc. mesto truelle f. — zidarska žlica truite f. — postrv tuer — ubiti, pobijati tueur m. — pobijalec, ubijalec tuile f. — (strešna) opeka tuilerie f. — opekarna; les T.-s n. pr. f. pl. — grad s parkom v Parizu tulipe f. — tulipan Tunis n. pr. m. — Tunis, mesto v sev. Afriki turc, que — turški Turin n. pr. m. — it. mesto U. uni, e (unir) — združen, složen; gladek unique — edin, edinstven uniquemenf adv. — edino, edinole unir — združiti, zediniti universel, le — splošen, vseobči universitaire — vseučiliški université /. — univerza, vseučilišče urne f. — žara, urna usage m. — raba, uporaba; navada; faire u. de qch. — rabiti, uporabljati kaj user — porabiti, obrabiti, pono-siti; u. de qch. — rabiti, uporabljati kaj; en u. — postopati, vesti se usine f. — tvornica, fužina V. vacances s. f. pl. — počitnice vache f. — krava vague /. — val vaillance /. — hrabrost vaillani, e — hraber, silen vain.^e — ničemuren, nepotreben; en v. — zaman vainqueur m. — zmagovalec vaisseau m. — posoda; (vojna) ladja; v. de ligne — linijska ladja Valenciennes n. pr. f. sg. — frc. mesto vallée /. — dol, dolina vallon m. — dolinica, dolina valoir — veljati vanter — slaviti; hvalisati; se v. — bahati se vapeur f. — para varié, e — različen, menjajoč vaste — prostran veine f. — žila Vendée n. pr. f. — frc. reka in département Vendôme n. pr. m. — frc. mesto vendre — prodati venir — priti; je viens de faire qch. — pravkar sam kaj naredil Venise n. pr. f. — Benetke veni m. — veter vêpres f. pl. — večernice ver m. — črv; v. de terre — glista, deževnica verdure f. — zelenje; zeleno listje; trava etc. verger m. — ovočnjak vérité f. — resnica vermeil, le — rdeč, rumen vermine f. — golazen vermisseau m. — črviček verre m. — steklo; kozarec vers prép. — proti Versailles n. pr. m. sg. — mesto in grad pri Parizu verser — naliti, prelivati, pretakati ver t, e — zelen veste f. — jopič, suknja vêtemeni m. — oblačilo, obleka veuve /. — vdova vibrer — trepetati, drhteti vice m. — napaka; izprijenost victime f. — žrtev vietorie f. — zmaga vie f. — življenje vieillard m. — starec, starček vierge /. — devica ; la V. — Devica, Marija vieux, vieille — star vif, ve — živ, živahen vignoble m. — vinograd vigoureux, se — krepak, močan village m. — vas ville f. — mesto Villette n. pr. f. — del Pariza, poprej vas Vincennes n. pr. m. sg. — frc. mestece violenf, e — silen, nasilen visite f. — obisk visiter — obiskati visiteur m. — posetnik visqueux, se — klejast vite adv. — brž, hitro vivre — živeti vivres m. pl. — živila, hrana vlan = voilà vœu m. — obljuba, zaobljuba; želja voici (= [tu] vois ci) adv. — glej, vidiš, evo, tu je, tu so voie f. — pot voilà (= vois là) adv. — glej; tam je, tam so voir — videti voisin, e — sosednji, bližnji; le v. — sosed; la voisine — soseda voisinage m. — sosedstvo, bližina voiture f. — voz, kočija voix /. — glas vol m. — let, letanje; tatvina volaille f. — perutnina voler — letati; krasti voleur m. — tat volière f. — kletka volonté f. — volja volontiers adv. — rad Vosges n. pr. f. pl. — Voži, Vo-gezi vouloir — hoteti voûte m. — obok, svod voyage m. — potovanje, pot voyager — potovati voyageur m. — popotnik voyelle f. — samoglasnik vrai, e — resničen; c'est vrai — res je; il est vrai... — sicer, res vue f. — vid; pogled vulgarité f. — vsakdanjost, preprostost, nizkotnost W. wagon m. — vagon, voz Y. y adv. — tam, tja, na tem yacht m. — jahta yeux m. pl. — gl. œil Yougoslavie n. pr. f. — Jugoslavija » Z. zéro m. — ničla Zette n. pr. f. — Zeta (Elizabeta) v Vocabulaire Slovène — français. Ako — si ail — ou , Amerika — Amérique f. Bahati se — se vanter bati se — craindre; avoir peur beda — misère f. beden — misérable bel — blanc, che beseda — mot m.; parole f.; s temi besedami — en le disant bič — fouet m. biti — frapper; battre bodalo — poignard m. bogat — riche bolje — mieux bolnica — hôpital m. brada — barbe f. Cel — tout, e; entier, -ère celô — même cena — prix m. cerkev — église /. cilj — but m. Čas — temps m. častnik — officier m. čelo — front m.; na čelu — à la tête de... česen — ail m.; česnov strok — la gousse d'ail četa — troupe f. četrt — quart m. četrtek — jeudi m. čin — grade m. čutiti — sentir Da — oui daleč — loin dan — jour m. danes — aujourd'hui dasi — bien que, quoique dati — donner davi — ce matin deček — garçon m. del — partie f. delavnica — étude f. deliti — distribuer deti — mettre dež —• pluie f. dežela — pays m. deževati — pleuvoir divizijski — de division do — jusqu'à; en dober — bon, ne dobivati — recevoir dobrikati se komu — flatter qn. dobrodelnost — charité f. dobrota — bonté f. dobrotljiv — bon, ne dolgo — longtemps dolina — vallon m. dolžan biti — devoir dolžina — longueur f. domov — à la maison domovina — patrie f. dospeti — arriver dragonec — dragon m. drva — du bois drug — autre družba — société f. država — État m. državljanska vojna — guerre civile duševen — intellectuel, le dvomiti — douter Evo — voici, voilà Evropa — Europe f. Francija — France f. francoski — français, e Francoz — Français m. frank — franc m. General —■ général m. generalni poročnik — lieutenant- général glej, glejte — voici, voilà gmoten — matériel, le gora — montagne f. gorat — montagneux, se gospod — monsieur m.; seigneur gospodar — patron m. gost — client m. gostilničar — aubergiste m. gotovo— certainement govor — discours m. gozd — forêt f.; bois m. grenadirski — de grenadiers grom — tonnerre m. Henrik — Henri hoditi- — aller; marcher hoteti — vouloir hrabrost — bravoure f. hraniti — nourrir Imenovati — nommer imeti — avoir in — et internist — interne m. isti — le (la) même iti — aller izgubiti — perdre izmed — de izpopolnjevati — compléter izprehod — promenade f. izreden — extraordinaire izseliti se — émigrer izseljenec — émigré m. Javen — public, que ječmen — orge m. jedilnica — réfectoire m. jesti — manger jopič — veston m. jug — sud m.; Midi m. julij — juillet m. južnovzhoden — de sud-est K — à; chez kakor — comme kakršen — qui kapljica — goutte f. kavalerija — cavalerie f. kavalerijski — de cavalerie kje — où kjer — où; là où kmet — fermier m.; paysan m. ko — lorsque; quand koča — cabane f. kočijaž — cocher m. kolegij — collège m. kolezan — collégien m. koncem — à la fin de konj — cheval m. konjar — palefrenier m. korakati — marcher koruza — maïs m. m. kot — en kraj •— lieu m. kralj — roi m. krasen — superbe krčma — cabaret m. krepak — vigoureux, se kupiti — acheter kura — noule /. kvečjemu — tout au plus Lagati — mentir lahek — léger, ère lega — situation f. lep — beau (bel), bèlle leto — année f. licej — lycée m. licejec •— lycéen m. ljubezniv — aimable ljudje — gens m. pl. ljudstvo — peuple m. lonec — pot m. Majhen j _ petit e manjkati — manquer marljivo — avec diligence marveč — mais menih — moine m. mesto — ville f. mil — doux, ce mimo priti — passer miren — tranquille mlad — jeune mlinar — meunier m. mnogo — beaucoup močan — fort, e; vigoureux, se moči — pouvoir mogoče — possible moker — mouillé, e morati — devoir morda — peut-être morilec — assassin m. morje — mer /. moški— mâle mrtev — mort, e murva — mûrier m. Na — à, sur nagrada — prix m. najdenček — enfant trouvé najprej — d'abord najti — trouver nalagâti — mentir (à) naleteti — tomber sur ... naloga — devoir m. naložiti — charger; nal. si skrb za ... — se charger de qch. namakati — arroser napitnina — pourboire m. napor — fatigue f. narednik — sergent m. narod — peuple m. nasprotnik — adversaire m. navarski — de Navarre ne — non; ne ... pas nedelja — dimanche m. nego — que nekoč — une fois nesramnež — insolent m. nesreča — malheur m. neudobstvo — privation f. neverjeten — invraisemblable nihče — ne ... personne nikoli — ne ... jamais niti — pas même njiva — champ m. nositi — porter Ob — à ; à côté de ... oba — tous les deux občilo — communication [. občudovati — admirer obdarovati — doter (de) obdelati — cultiver obdržati — garder oblačiti — habiller obleka — habits m. pl. obotavljati se — hésiter obrniti se na ... — s'adresser â ... obzidje — rempart m. obžalovati — regretter oče — père m. od — de; par odgovoriti — répondre oditi — s'en aller, partir odpraviti se — se rendre odpreti — ouvrir odrediti — ordonner od tod — de là odvrniti — répondre ogoljufati — tromper okrogel — rond, e oktober — octobre m. oljka — olivier m. omrežje — réseau m. opraviti imeti — avoir affaire • ostanek — reste m. ošteti koga — gronder qn. otreti — frotter otrok — enfant m. oves — avoine f. označiti — assigner Pariški — parisien, de Paris parlament — parlement m. pasti — garder peljati — mener; conduire; p. se aller en voiture plačati — payer plemič — noble m. plezati na kaj (popeti se na kaj) escalader qch. ploskati — applaudir podnebje — climat m. poginiti — périr pogovarjati se — discuter pogumnež — brave m. pokazati ■— montrer pokositi — faucher pokrajina — région f. pokriti — couvrir poleg — à côté de polje — champ m. polkovnik — colonel m. pomoč — secours m. popolnoma — tout à fait posečati — fréquenter poslušati — écouter posrkati — sucer; boire postati — devenir postaviti — mettre poškodovati — endommager pošten — honnête pot — chemin m.; voie f. potegniti (iz) — retirer (de) potem — puis; ensuite potok — ruisseau m. potovanje — voyage m. potreben — nécessaire potrebujem — il me faut potrkati — frapper pouk — enseignement m. povedati — rapporter povelje — ordre m. povest — récit m. povzpeti se — s'élever pozabiti — oublier prav — bien , pravica — droit m. pravičen — équitable praviti — dire pravljica — le conte de fée pravzaprav — à vrai dire prazničen — de fête prebivalec — habitant m. prebrisan — malin, -ligne pred ■— devant; avant preden — avant que predlog — proposition f. predvsem — surtout pregovor — proverbe m. prekop — canal m. premočiti — mouiller prepovedati — défendre prepuščati — abandonner prezgodnji — prématuré, e pridelovati — cultiver priden -— appliqué, e prijatelj — ami m. priljubljen — populaire princ — prince m. pripovedovati — raconter prisostvovati — assister priti -— venir; arriver priznati — avouer prižnica — chaire f. prodajati -— vendre promet — communication f. pšenica — froment m. pustiti — laisser puščavnik — ermite m. Rad delam kaj — j'aime à faire qch. ravnina — plaine f. razcapan — guenilleux, se razgreti se — s'échauffer razjahati — mettre pied à terre raznovrsten — de toute sorte rdeč — rouge; vermeil, le réci — dire reka — fleuve m.; rivière /. renta — rente f. res je — cela est vrai resen — sérieux, se resnica — vérité f. revolucija — révolution f. roditi se — naître rodoviten — fertile rž — seigle m. Saditi — planter samo — seulement samoten — solitaire sanjati — songer; rêver sanje — songe m. sedeti — être assis sedež — siège m. sicer pa — au reste siromaček — infortuné m. siromak — pauvre m. skala — rocher m. skrajno — extrêmement skromen — modeste skupina — catégorie f. slabost — faiblesse f. slediti komu ali koga — suivre qn. smejati se — rire sméti — pouvoir smrt — mort f. sobana — salle f. sodba — jugement m. someščan — citoyen m. spalnica — dortoir m. spati — dormir; coucher spomenik — monument m. spomin — mémoire f. spotoma — en chemin sprejeti — accepter srce — cœur m. srečen •— heureux, se središče — centre m. starček — vieillard m. stari oče— grand-père m. starši — parents m. pl. stavba — bâtiment m. staviti — parier stol — chaise f. stoletje — siècle m. stolica — capitale f. stopiti na ... •— monter en ... stotnik — capitaine m. strah — peur f. straža — sentinelle f. streljati — tirer strok — gl. česen stvar — chose f. svet — monde m. svinja — porc m. Škadron — escadron m. Tako — ainsi takoj — tout à l'heure takoj ko — aussitôt que tam, tamkaj — là tedaj — alors tekati — courir tempérament — temperament m. tepsti — battre ter — et tla — sol m. toda — mais toliko — tant torej — donc tovariš — camarade m. trajati — durer treba — il faut trenotek — moment m. trta — vigne /. tudi — aussi tujec — étranger m. tujina — étranger m. Ubiti — tuer ubog — pauvre učenec — élève učiti se — apprendre ugledati — apercevoir uspeh — succès m. ustanoviti — fonder ustaviti — arrêter ustnica — lèvre f. Vas, vasica — village m. večer — soir m. vedeti — savoir veletok — fleuve m. velik — grand, e verjeti — croire ves — tout, e videti — voir Vincencij Pavlanski — Vincent de Paul vino — vin m. vlada — gouvernement m. vladar — souverain m. voda — eau f. voditi — conduire vodnik — conducteur m. vojak — soldat m. vojaški — militaire vojna — guerre /. voz — voiture f.-, charrette /. voznik — voiturier m. vprašati koga kaj — demander qch. à qn. vračati se — revenir vrata — porte f. vreči (se) — (se) jeter vreden biii — valoir vršiti — exécuter vršiti se — avoir lieu vzeti — prendre vzdolž — le long de ... vzgajati — élever vzklikniti — s'écrier Z — avec; de za — pour; derrière zabava — plaisir m. začetek — commencement m. začeti — commencer zadovoljen — content, e zagotoviti — assurer zahtevati — demander zajtrk — déjeuner m. zajtrkovati — déjeuner zaklicati — crier zalotiti — surprendre zapad — ouest m. zato da bi — afin que zavod — établissement m. zborovanje — assemblée f. zdrav — sain, e zdravje — santé f. zebsti — avoir froid zelô — très, fort zgodaj — de bonne heure zgrešiti — manquer zid — mur m. zidovje — mur m. zopet — de nouveau žameten — de velours že — déjà žito — blé m. živahen — vif, ve živeti — vivre življenje — vie f. župan — bourgmestre m. i ' • - i Quatrième année. - Četrti letnik. v Première leçon. Souvenirs de rentrée. Je vais vous dire ce que me rappellent, tous les ans, le ciel agité de l'automne, les premiers dîners à la lampe et les feuilles qui jaunissent dans les arbres qui frissonnent; je vais vous dire ce que je vois quand je traverse le Luxembourg dans les premiers jours d'octobre, alors qu'il est un peu triste et plus beau que jamais; car c'est le temps où les feuilles tombent une à une sur les blanches épaules des statues. Ce que je vois alors dans ce jardin, c'est un petit bonhomme qui, les mains dans les poches et sa gibecière au dos, s'en va au collège. Ma pensée seule le voit; car ce petit homme est une ombre; c'est l'ombre du moi que j'étais il y a vingt-cinq ans. Vraiment, il m'intéresse, ce petit. Il valait mieux, en somme, que les autres moi que j'ai eus après avoir perdu celui-là. Il était bien étourdi; mais il n'était pas méchant et il ne m'a pas laissé un seul mauvais souvenir; c'est un innocent que j'ai perdu: il est bien naturel que je le regrette; il est bien naturel que je le voie en pensée et que mon esprit s'amuse à ranimer son souvenir. Il y a vingt-cinq ans, à pareille époque, il traversait, avant huit heures, ce beau jardin pour aller en classe. Il avait le cœur un peu serré: c'était la rentrée. Pourtant, il trottait, ses livres sur son dos, et sa toupie dans sa poche. L'idée de ses camarades lui remettait de la joie au cœur. Il avait tant de choses à dire et à entendre! C'est ainsi qu'il traversait le Luxembourg dans l'air frais du matin. Tout ce qu'il voyait alors, je le vois aujourd'hui. C'est le même ciel et la même terre; les choies ont leur âme d'autrefois, leur âme qui m'égaye et m'attriste, et me trouble; lui seul n'est plus. C'est pourquoi, à mesure que je vieillis, je m'intéresse de plus en plus à la rentrée des classes. (D'après Anatole France, »Le livre de mon ami«.) Leçon de choses: âge. 1. Age: la durée de la vie. Les quatre époques dans la vie de l'homme: l'enfance, depuis la naissance jusqu'à 14 ou 15 ans; — la jeunesse, entre l'enfance et l'âge viril; sa première moitié s'appelle adolescence; — l'âge viril, l'âge d'un homme fait; — la vieillesse, le déclin de la vie. — Les enfants et les vieillards se ressemblent. — Les jeunes filles et les jeunes gens sont les filles et les garçons qui ont atteint leur majorité à l'âge des 21 ans accomplis: ils sont majeurs (contraire: mineur). — Quel âge avez-vous? J'ai 15 ans etc. J'ai deux ans de plus que mon frère. — Quel jour tombe votre fête (votre anniversaire)? C'est aujourd'hui mon anniversaire (mon anniversaire tombe le 10 octobre). Je vous félicite à l'occasion de votre fête; mes meilleures félicitations (mes félicitations les plus sincères) à l'occasion de votre anniversaire. — Merci bien (merci beaucoup, grand merci, tous mes remer ciments). 2. Age — période dans le temps: le moyen âge. Les archéologues appellent âge de pierre l'époque où les peuples n'avaient pour instruments de travail et de guerre que des pierres; de même: âge de bronze, âge de fer. — Les poètes distinguent l'âge d'or, l'âge d'argent, l'âge d'airain, l'âge de fer. Explications. Les blanches épaules des statues: Ce sont les statues du Jardin du Luxembourg. — L'ombre du »moi«: le pron. pers. abs. moi est employé ici comme substantif. Après avoir perdu: après que j'eus perdu. — Anatole France: littérateur français, ne à Paris en 1844, un des meilleurs écrivains contemporains, remarquable surtout par l'élégance et la pureté de son style. Ses ouvrages les plus connus sont: Le Livre de mon ami. Le Cnme de Sylvestre Bomnard, Le Mannequin d'Osier, Thaïs, Le Lys rouge, L'île des Pingouins, etc. Conversation. Qu'est-ce que l'auteur du »Livre de mon ami« voit quand il traverse le Luxembourg? Qu'est-ce que c'est que ce petit bonhomme? Quels sont les traits du portrait du moi de celui qui parle? Pourquoi l'auteur regrette-it-il ce moi? Quel est l'état d'esprit de l'enfant à la rentrée? Comment est le jardin du Luxembourg en automne? Pourquoi l'auteur s'intéresse-t-il de plus en plus à la rentrée des classes? — Que signifie le mot »âge«? Quelles sont les quatre époques dans la vie de l'homme? — Faire causer les élèves sur le texte de la leçon. (Les élèves feront des questions et répondront eux-mêmes.) Autres sujets de conversation: Les curiosités de Paris; — l'instruction publique en France et chez nous; — l'organisation des collèges et des lycées. Grammaire. 1° — Revision des pron. pers. conj. et absolus; leur emploi. § 11. 13. 2° — a) Jacques se lève de bonne heure; nous nous levons 58 00 tard. Le pron. réfléchi conjoint se ne s'emploie qu' à la 3e personne du sing. et du plur.; dans les autres personnes il est remplacé par le pron. pers. conj. b) Charles porte sa montre sur lui; chacun travaille pour soi. Le pron. réfléchi soi ne s'emploie (pour la 3e pers.) que lorsqu'il se rapporte à un sujet indéterminé (pronom indéfini); lorsque le sujet de la proposition est une personne nettement définie, on emploie les pron. pers abs. lui, elle, eux, elles. 3e — Emploi de l'imparfait. § 71 Exercices. 1. Rédaction: Relever les principales idées du texte. 2. Mettre le texte à la 3e per. sing. (L'auteur va nous dire... etc.) 3. Relever du morceau les pron. pers. conj. et abs. et indiquer leur fonction. 4. Répondre aux questions suivantes en remplaçant les noms par des pronoms personnels: Qu'est-ce que le ciel de l'automne rappelle à l'auteur? L'auteur aime-t-il le Luxembourg? Ne voit-il pas dans le jardin un petit bonhomme? A quelle heure le petit bonhomme traversait-il le jardin pour aller en classe? Qu'est-ce que l'idée de ses camarades lui remettait au cœur? Les choses n'ont-elles pas aujourd'hui leur âme d'autrefois? Ne sortirez-vous pas avec vos parents? Jeanne a-t-elle prié pour sa mère? 5. Remplacer les tirets par des pronoms: Nous portons la montre sur —. Vous travaillez pour—, chacun travaille pour —. Est-on content de —? Chaque soldat prit une partie du trésor sur —. 6. Mettre à la forme interrogative et à l'impératif (affir-matif et négatif) en remplaçant les noms par des pron. pers. conj. (ou par en, y): Vous fermez la fenêtre. Tu donnes ton livre à ton camarade. Voûs parlez souvent de vos excursions. Nous allons au théâtre. Tu me donnes ton crayoçi. Tu vas à ta place. 7. Conjuguer les verbes irréguliers du texte aux temps simples et à un temps composé. (Répéter cet exercice à toutes les leçons.) Deuxième leçon. o A. De trois étudiants qui pensèrent mourir pour leur latin. C'était au bon vieux temps, quand le quartier latin, à Paris, méritait bien son nom. Les savants et les étudiants y affluaient de toutes parts et formaient comme une république. Ce peuple lettré parlait latin et tous ceux qui étudiaient en acquéraient l'usage. Ce n'est pas, hélas! ce qu'avaient fait les trois fils du seigneur Pandolf, venus d'Auvergne faire leurs études au pied de la montagne Sainte-Geneviève. Toutes leurs journées s'étaient perdues à courir, à jouer et à folâtrer. Or voici qu'un beau matin arrive une lettre de leur père leur ordonnant de revenir tout de suite. Quel embarras! Comment parviendront-ils là-bas à passer pour des savants? Ils ne savaient pas un mot de latin. L'idée leur vint d'en apprendre chacun un mot pour sa part. L'aîné se mit à répéter le commencement des comptes nombreux qu'il avait dû signer: nos très clerici. Le second apprit la phrase: pro bursa et pecunia. Le plus petit, qui était aussi le plus paresseux, retint le mot de la grand'messe: dignum et iustum est. Il convinrent entre eux de ne parler que leur latin en toute occasion. Or comme ils parcouraient un bois, ils trouvèrent un homme baigné dans son sang. Pendant qu'ils examinent s'il vit encore, des cavaliers surviennent. »Qui a tué cet homme? crie l'un d'eux. L'aîné dit aussitôt: — Nos très clerici. — Oh, oh! Et pourquoi? Et le second de répondre: — Pro bursa et pecunia. — Mais vous serez pendus. — Dignum et iustum est, repartit le troisième. — Oui, oui, dignum et iustum est, répéta le cavalier; vous mourrez pour ce meurtre.« Alors les trois frères se mirent à parler le latin de leur mère et à dire qui ils étaient. Le cavalier se convainquit bientôt qu'ils ne feignaient plus et leur dit: »Apprenez un meilleur latin, car le vôtre mène à la potence.« Puis il courut, avec ses compagnons, après les meurtriers. (D'après Despériers.) Leçon de choses. Le château féodal. Les derniers Carolingiens amenèrent le démembrement définitif de l'empire de Charlemagne. C'est à cette époque que remonte l'origine de la féodalité. Les campagnes étaient pleines de châteaux forts où les seigneurs trouvaient un abri contre les ennemis. Le château féodal était construit sur un roc escarpé ou sur le sommet d'une colline. Les murs étaient élevés, épais et percés seulement d'étroites fenêtres. Il était dominé par le donjon, qui comprenait la demeure du seigneur. Au sommet du donjon, se tenait le guetteur, qui sans cesse interrogeait l'horizon et qui sonnait la cloche d'alarme s'il apercevait l'ennemi. Les paysans, alors, quittaient leurs pauvres chaumières; ils se rendaient au château, accompagnés de leurs femmes, de leurs enfants et de leurs bestiaux. Pendant la guerre, une animation extrême régnait dans le château. Les défenseurs versaient de l'huile bouillante sur les assiégeants ou leur lançaient des flèches. ) En temps ordinaire, la vie au château était monotone. Souvent, le seigneur allait à la chasse, suivi d'une forte meute. Dans la cour du château, on voyait pages et soldats jouer aux barres, aux quilles et au palet. B. Le mendiant et le chien. Un mendiant se présente à la porte D'un grand château. Un dogue, en aboyant, accourt: L'ami, tout beau! Lui dit le pauvre: eh! que t'importe Qu'un misérable de ma sorte Ait un morceau dé pain qui ne te coûte rien !. — Laisse-moi faire, dit le chien: J'aiboie afin qu'on te l'apporte.« Tel dont l'air nous fait peur, souvent nous fait du bien. (A, Vitalis.) Explications. _ _ Le quartier latin: isur la rive gauche de la Seine, nommé ainsi à cause des hautes écoles où l'on apprenait et parlait latin. — La montagne de Sainte-Geneviève: petite hauteur à Paris qui portait autrefois une église dédiée à la patronne de la ville: aujourd'hui s'y élève le Panthéon; yoir III, p. 27. — Nos très cle-rici, pro bursa et pecunia, dignum et iustum est: phrases latines signifiant: Nous trois clercs, pour la bourse et pour l'argent il est digne et juste. — Et le second de répondre: l'infinitif avec'de (infinitif historique) remplace quelquefois dans le récit animé la forme personnelle du verlbe pour exprimer la succession rapide des actions. Conversation. Qu'est-ce que le quartier latin! Quelle langue parlaient les savants et les étudiants du quartier latin1? A quoi s'étaient perdues les journées des trois fils du seigneur Pandolf! Que firent-ils pour prouver à leur père qu'ils savaient le latin? De quoi convinrent-ils entre eux? Qu'est-ce qu'ils trouvèrent en parcourant un bois? Que répondirent-ils aux cavaliers qui leur demandèrent qui avait tué l'homme? Quel latin se mirent-ils à parler lorsqu'on leur dit qu'ils mourraient pour ce meurtre? A quelle époque remonte la féodalité? Où était construit le château féodal? Où se trouvait la demeure du seigneur? Que faisait le guetteur s'il apercevait l'ennemi? Que faisaient alors les paysans? Comment était la vie au château en temps ordinaire? Autres sujets de conversation: La situation de Paris — les principales rues — les curiosités. Grammaire. § 14 1.» Adjectifs et pronoms possessifs. 2.° Emploi du pron. possessif. a) Apprenez un meilleur latin, car le vôtre (= votre latin) mène à la potence. L'adj. poss. accompagne un nom, le pron. pcss. le remplace. b) Mon père et le tien sont partis. En français, on ne peut réunir deux adj. poss. devant un nom; le deuxième adj. est alors remplacé par le pron. poss. qui se met après le nom. c) Le soldat raconta sa vie et celle de sa famille (svoje in svoje družine življenje). En français on ne peut faire précéder le nom. d'un adj. poss. et d'un complément attributif exprimant la possession; on place ce complément après le nom tout en le faisant précéder du pron. démonstratif. d) Ce livre est à moi; c'est votre bourse à vous. La possession peut être exprimée aussi par le pron. pers. abs. précédé de la préposition à. De même, on ajoute à l'adj. poss. le pron. pers. abs. précédé de à pour éviter un doute ou pour renforcer l'adj. poss. Exercices. 1. Faire' raconter a) l'un des trois étudiants; b) leur père. 2. a) Remplacer les tirets par des adj. ou pron. possessifs: Voici — plume; où est —? Je ne puis écrire avec — encre; ayez l'obligeance de me prêter —. Vous n'avez pas de livre? — Eh bien, prenez —. Mes parents et — vivent à la campagne. J'apporte toujours — livres; apportez —. Nous aimons — patrie, l'ennemi aime —. Nous avons — grands écrivains, les Français ont —, chaque pays a —. b) Remplacer les termes imprimés gras par des pron. possessifs: J'aime mes parents, vous aimez vos parents. Jean a trouvé une plume, ma is ce n'est pas sa plume. Voici un étui ; c'est ton étui à toi. Mes livres sont plus propres que vos livres. J'ai • mes plaisirs, mes sœurs ont leurs plaisirs. Mon livre et ton livre sont jolis. Est-ce ma plume ou ta plume? Troisième leçon. 0 A. Migrations des oiseaux. Tandis qu'une partie de la création publie chaque jour aux mêmes lieux les louanges du Créateur, une autre partie voyage pour raconter ses merveilles. Des courriers traversent les airs, se glissent dans les eaux, fanchissent les monts et vallées. Ceux-ci arrivent sur les ailes du printemps, et bientôt disparaissent avec les zéphyrs, suivent de climat en climat leur mobile patrie; ceux-là s'arrêtent à l'habitation de l'homme: voyageurs lointains, ils réclament l'antique, hospitalité. Chacun suit son inclination dans le choix d'un hôte: le rouge-gorge s'adresse aux cabanes; l'hirondelle frappe aux palais: elle passe l'été aux ruines de Versailles et l'hiver à celles de Thèbes. A peine a-t-elle disparu qu'on voit s'avancer sur les vents du nord une colonie qui vient remplacer les voyageurs du midi. Par un temps grisâtre d'automne, une troupe de ca- nards sauvages, tous rangés à la file, traversent en silence un ciel mélancolique. S'ils aperçoivent du haut des airs quelque manoir gothique, environné d'étangs et de forêts, c'est là qu'ils se préparent à descendre: ils attendent la nuit. Aussitôt que la vapeur du soir enveloppe la vallée, ils s'abattent tout à coup sur les eaux qui retentissent. Un cri général, suivi d'un profond silence, s'élève dans les marais. Guidés par une petite lumière, qui peut-être brille à l'étroite fenêtre d'une tour, les voyageurs s'approchent des murs. Là, battant des ailes et poussant des cris par intervalles, au milieu du murmure des vents et des pluies, ils saluent l'habitation de l'homme. ■Un des plus jolis habitants de ces retraites, c'est la poule d'eau. Aux approches du printemps, elle se retire à des sources écartées. Une racine de saule minée lui offre un asile; elle s'y dérobe à tous les yeux. Le cresson et la lentille lui fournissent une nourriture délicate; l'eau murmure doucement à son oreille; de beaux insectes occupent ses regards, et, pour mieux cacher cette jeune mère,des roseaux sont plantés autour d'elle, chargés d'une laine empourprée. (Chateaubriand, »Génie du Christianisme«.) Leçon de choses. Les oiseaux. Oiseaux domestiques: le coq, la poule (le poussin: petit de la poule); le dindon, la pintade, le paon, le pigeon (la colombe); l'oie, l'oison, le jars; le canard, le caneton, la cane. Oiseaux utiles: le moineau, le pinson, l'hirondelle, le rossignol, l'alouette, la mésange, le merle, l'étourneau; le corbeau, la corneille. Oiseaux rapaces: l'aigle, le faucon, le vautour, le hibou, l'épervier. Gibier à plume: la perdrix, le faisan, le coq de bruyère, le canard sauvage, la bécasse. Oiseaux! chanteurs; oiseaux de passage etc. Parties de leur corps: la tête, le bec, les narines, les yeux, les trous auditifs, les ailes, la queue, les jambes, les pattes, les doigts, les griffes. — Les oiseaux sont couverts de plumes (plumage). B. La besace. Jupiter dit un jour: »Que tout ce qui respire S'en vienne comparaître aux pieds de ma grandeur: Si dans son composé quelqu'un trouve à redire, Il peut le déclarer sans peur; Je mettrai remède à la chose. Venez, Singe; parlez le premier, et pour cause; Voyez ces animaux, faites comparaison De leurs beautés avec les vôtres. Êtes-vous satisfait! — Moi! dit-il, pourquoi non! N'ai-je pas quatre pieds aussi bien que 'les autres! Mon portrait jusqu'ici ne m'a rien reproché; Mais pour mon frère l' Ours, on ne l'a qu'ébauché; Jamais, s'il me veut croire, il ne se fera peindre.« L'Ours venant là-dessus, on crut qu'il" s'allait plaindre; Tant s'en faut: de sa forme il se loua très fort, Glosa sur 1' Éléphant, dit qu'on pourrait encor Ajouter à .sa queue, ôter à ses oreilles; Que c'était une masse informe et sans beauté. L' Éléphant étant écouté, Tout sage qu'il était, dit des choses pareilles: Il jugea qu'à son appétit Dame Baleine était trop grosse. Dame Fourmi trouva le Ciron trop petit, ■Se croyant, pour elle, un colosse. Jupin les renvoya, s'étant censurés tous, Du reste, contents d'eux. Mais parmi les plus fous Notre espèce excella, car tout ce que nous sommes, Lynx envers nos pareils, et taupes envers nous, Nous nous pardonnons tout, et rien aux autres hommes. On se voit d'un autre œil qu'on ne voit son prochain. Le fabricateur souverain Nous créa besaciers tous de même manière, Tant ceux du temps passé que du temps d'aujourd'hui: Il fit pour nos défauts la poche de derrière Et celle de devant pour les défauts d'autrui. (La Fontaine.) \ Explications. Zéphyrs: vents doux et légers qui soufflent des régions de l'ouest. — Manoir gothique: sorte de maison de campagne, de petit château construit dans le style gothique (ogival); ici: sorte de vieux château. — Pour mon frère l'Ours: ce qui concerne mon f. l'Ours. — On ne l'a qu'ébauché: on ne l'a fait que sommairement, on ne l'a pas complètement achevé. — Glosa sur l'Éléphant: critiqua l'Éléphant, parla mal de lui. — Tout sage qu'il était: bien qu'il^ fût sage. — A son appétit: à son goût. — Ciron: animal extrêmement petit, qui vit sur les matières en décomposition. — Jupi 11: Jupiter. — S'étant censurés tous: lorsque tous se furent critiqués les uns les autres. — Le fabricateur souverain: le Créateur, celui qui a tout fabriqué. — Besaciers: porteurs de besace. — La besace est un sac à deux poches qui se porte sur l'épaule. — La Fontaine: le plus grand des fabulistes français (1621—1695). Ses »Fables« sont autant de petits chefs-d'œuvre. — Chateaubriand: Écrivain et politique français (1768—1848). Principaux ouvrages: Le Génie du Christianisme, Les Martyrs, René, etc. Conversation. De quelle manière la création publie-t-elle les louanges du Createur? Comment se manifestent les différentes inclinations des oiseaux migrateurs? Quels oiseaux arrivent après le départ des hirondelles? Où descendent les canards sauvage i ? Où la poule d'eau se retire-t-elle aux approches du printemps? Où se cache-t-elle? — Quels sont les oiseaux domestiques (utiles, rapaces, chanteurs, etc.)? « Grammaire. § 15, 61 1° — Adjectifs et pronoms démonstratifs; leur emploi; mise en évidence. 2° — Analyse logique. Division des propositions. a) Propositions indépendantes — neodvisni stavki. b) Propositions principales — glavni stavki. c) Propositions subordonnées — stranski (podrejeni) stavki. Les propositions peuvent avoir des fonctions analogues aux fonctions des noms. A ce point de vue, la proposition peut être: a) Proposition sujet: Il est bien naturel que je le regrette. b) Proposition complément: J'espère qu'il viendra. — Je vais vous dire ce que je vois quand je traverse le Luxembourg. — Les trois étudiants examinent s'il vit encore. c) Proposition attribut (prop. attributive ou détermina-tive): Récitez le morceau que vous avez appris par cœur. d) Proposition circonstancielle (de temps, de lieu, de cause, etc.): Comme ils parcouraient un bois, ils trouvèrent un homme baigné dans son sang. Relativement à la forme et au contenu, on parle aussi de propositions relatives, interrogatives, exclamatives, conditionnelles, etc. 3e — Inversion du sujet en dehors des propositions interrogatives ou incidentes. (§ 87.) a) Ainsi parlait le roi. b) Vive la France! c) Je vais vous dire ce que me rappellent... les premiers dîners à la lampe, d) Je voudrais savoir comment finira l'année scolaire, e) Eût-il été (= s'il avait été) à ma place, il aurait agi comme moi. f) A peine a-t-elle disparu qu'on voit s'avancer une colonie... g) Suivent le nom et l'adresse. Sont du genre féminin: les noms ..., etc. L'inversion a souvent lieu: a) après un complément circonstanciel commençant la proposition; — b) dans les propositions exprimant un désir et ne commençant pas par la conjonction que; — c) dans les propositions relatives; — d) dans les questions indirectes; — e) dans les propositions conditionnelles et concessives quand la conjonction est supprimée; — f) après les adverbes à peine, aussi (zato), du moins (vsaj), peut-être, encore (vendar), en vain, toujours (vsekakor) etc.; —- g) dans les énu-mérations et dans les avis aux acteurs après certains verbes (venir, entrer, suivre, rester). Exercices. 1. Rédaction. Vous avez vu passer dans les airs une troupe d'oiseaux migrateurs. Décrivez le spectacle et joignez-y les réflexions que ce spectacle vous a inspirées. 2. Remplacer les tirets par des pron. ou adj. démonstratifs convenables: Nous célébrons la mémoire de — qui sont morts pour la patrie. On n'aime pas — qui ment. Les plumes du coq sont plus belles que — de la poule. Le bois du sapin est moins dur que — du chêne. — fleur-ci a moins de parfum que —. — élève-ci est plus ibrave que —. J'aime les abricots et les pêches, mais je préfère — à —. Dans notre classe il y a des garçons et des filles; — sont plus attentives que —> Tout — qui brille n'est pas or. Dites toujours — que vous pensez. 3. Répéter l'exercice N° 5 à la page 42, III. 4. Indiquer le genre des propositions du 3e alinéa du texte A. Quatrième leçon. A. La franchise. Un jour, il me vint un jeune poète, comme il m'en vient tous les jours. Après les compliments ordinaires sur mon esprit, mon goût, ma bienfaisance, et autres propos dont je ne crois pas un mot, bien qu'il y ait plus de vingt ans qu'on mè les répète, le jeune poète tire un papier de sa poche: »Ce sont des vers, me dit-il. — Des vers! — Oui, monsieur, et sur lesquels j'espère que vous aurez la bonté de me dire votre avis. — Aimez-vous la vérité! — Oui, monsieur, je vous la demande. — Vous allez la savoir.« Je lis les vers du jeune poète et je lui dis: »Non seulement vos vers sont mauvais, mais il m'est démontré que vous n'en ferez jamais de bons. — Il faudra donc que j'en fasse de mauvais, car je ne saurais m'empêcher d'en faire. — Êtes-vous riche! — Non. — Êtes-vous pauvre? — Très pauvre. — Et vous allez joindre à la pauvreté le ridicule de mauvais poète? Vous aurez perdu toute votre vie. Vous serez vieux, pauvre et mauvais poète: ah! monsieur, quel rôle! — Je le conçois, mais je suis enchaîné malgré moi. — Avez-vous des parents? — J'en ai. — Quel est leur état? — Ils sont joailliers. — Feraient-ils quelque chose pour vous? — Peut-être. — Eh bien! voyez vos parents, proposez-leur de vous avancer une pacotille de bijoux. Embarquez-vous pour Pon-dichéry, vous ferez de mauvais vers sur la route; arrivé, vous ferez votre fortune. Votre fortune faite, vous reviendrez faire ici tant de mauvais vers qu'il vous plaira, pourvu que vous ne les fassiez pas impx*imer, car il ne faut ruiner personne...« Il y avait environ douze ans que j'avais donné ce conseil au jeune homme, lorsqu'il m'apparut. Je ne le reconnaissais pas. »C'est moi, monsieur, que vous avez envoyé à Pondi-chéry; j'y ai été, j'ai amassé là une centaine de mille francs. Je suis revenu, je me suis remis à faire des vers, et en voilà que je vous apporte... Ils sont toujours mauvais? — Toujours; mais votre sort est arrangé, et je consens que vous continuiez à faire de mauvais vers. — C'est bien mon projet.« (Diderot, »Correspondance«.) Leçon de choses. Notions de versification. 1. Si dans son com—po—sé quel—qu'un trou—v(e) à re—dir(e), Il peut le dé—cla—rer sans peur. Le vers français se compose d'un certain nombre de syllabes. Il y a en français des vers de 12, de 10, de 8, de 7 syllabes et de moins. Le vers le plus usité est le vers alexandrin, qui se compose de 12 syllabes; la 12e syllabe est souvent suivie d'un e, es, ent muets qui ne sont pas prononcés à la fin du vers et ne comptent pas dans la mesure du vers, excepté dans le chant, où l'on fait entendre l'e muet à la fin du vers: Allons enfants de la patrie. 2. Venez, Singe; parlez le premier... Voyez ces animaux, faites comparaison ........Mais parmi les plus fous Notr(e) espèc(e) excella. Dans le corps du vers, l'e muet se prononce comme e sourd et il a la valeur d'une syllabe; devant une voyelle ou h voyelle, l'e muet terminant un mot ne se prononce pas. Les formes subjonctives aient, soient, ainsi que la terminaison —aient ont la valeur d'une seule syllabe. 8. Jupin les renvoya, // s'étant censurés tous. Entre la 6e et la 7e syllabe du vers alexandrin il faut observer un temps de repos appelé césure; par la césure le vers est divisé en deux hémistiches. 4. Glosa sur 1' Éléphant, dit qu'on pourrait encor Ajouter à sa queue ... On appelle enjambement la partie d'un vers qui, pour donner à la phrase un sens complet, empiète (enjambe) d'une ou de plusieurs syllabes sur le vers suivant. Si la mesure du vers ou la rime l'exigent, on peut modifier l'orthographe de certains mots: jusques (jusque), guères (guère), mêmes (même), encor (encore), certe (certes), etc. (Licences poétiques.) B. Novembre. Quand le froid des hivers chasse les hirondelles Loin de notre pays, ma mère, où s'en vont-elles1? — Mon fils, d'un vol rapide elles passent les mers, Et retrouvent ensemble, après un long voyage, Un ciel bleu, du soleil et de grands arbres verts. — Mère, il est donc là-bas un paisible rivage Où ne grondent jamais les tristes vents du nord! — Oui. Là-bas le printemps sourit aux hirondelles; Là-bas les jours sont beaux, là-bas les nuits sont belles; Là-bas la rose blanche a des fleurs immortelles, Et la vigne toujours garde ses raisins d'or. — O ma mère, si Dieu nous eût donné des ailes, Nous partirions tous deux comme les hirondelles! J'ai froid. Pour nous bientôt le soleil s'éteindra. Ma mère, prions Dieu de nous donner des ailes. — Enfant, console-toi: Dieu nous en donnera. (A. Lemoyne.) Explications. Enchaîné: foi'eé par ma nature, mon tempérament, à faire des vers. — Joaillier: celui qui vend ou qui fabrique des joyaux, c'est-à-dire des ornements faits de matière précieuse (l'or, le diamant, etc.), et qui servent à la parure. — Avancer: prêter (de l'argent, etc.) pour une entreprise. — Une pacotille de bijoux: un assortiment de bijoux destiné au commerce avec les pays lointains (rapprocher paquet). — Votre fortune faite: lorsque votre f. sera faite. — Pondichéry: chef-lieu des possessions françaises dans l'Hindoustan. — Diderot, né à Langres en 1713, mort à Paris en 1784, contribua à la'rédaction de l'Encyclopédie, vaste dictionnaire des sciences, des arts et des métiers, publia de nombreux articles de critique d'art, des romanis, des nouvelles, etc., et une correspondance pleine de vivacité et d'intérêt. C'est un des esprits les plus étendus, les plus brillants et en même temps les plus profonds du XVIIIe siècle. Conversation. Pourquoi Diderot recevait-il tous les jours l'a visite de jeunes poètes! Pourquoi ne croit-il pas un mot des compliments que le jeune poète lui adresse? Qu'est-ce que le jeune poète tire de sa poche? Pourquoi Diderot demande-t-il au jeune homme s'il est riche? Veut-il dire par là qu'un homme pauvre n'a pas le droit de faire des vers? Qu'est-ce qu'il conseille au jeune homme, lorsqu'il apprend que celui-ci a des parents riches? Quand le jeune homme pourra-t-il faire de mauvais vers? Pourquoi Diderot conseille-t-il au jeune homme de ne pas faire imprimer ses vers? Que dit le jeune poète à Diderot après son retour de Pondichéry? Pourquoi Diderot lui permet-il alors de faire de mauvais vers? Quels détails montrent la franchise de Diderot? \ Quel est le principe de la versification française? Quel est le vers le plus usité? Quand l'e muet compte-t-il dans la mesure du vers? Grammaire. 1° — Emploi des adverbes pronominaux en, y. (Revision.) § a) Vous gagnerez peut-être beaucoup d'argent, mais vous n'en serez pas plus heureux (radi tega ne boste bolj srečni). En précédant un comparatif a le sens de pour cela, à cause de cela. b) Locutions où en et y n'ont pas de rapport précis: en: c'en est fait (de...) — Končano je (s...); je n'en puis plus de sommeil — ne morem več prestajati od spanca; où en sommes-nous? Kje (pri čem) smo? — où en sommes-nous restés? Kje smo ostali? — Il en est de même de... — prav tako je s...; en vouloir à qn. — hudovati se na koga, etc. y: il y a — je, nahaja se, imamo; j'y suis — razumem, že imam, uganil sem; je n'y tiens plus — ne vzdržim več; il y va de la vie — za življenje gre; on n'y voit plus — ne vidi se več, etc. 2° — Le pron. démonstratif ce comme sujet, a) C'est vrai; c'est possible. — Ce doit être vrai. — Ceci (cela, ça) coûte deux sous. > Ce démonstratif ne s'emploie comme sujet que devant le verbe auxiliaire être; avec les autres verbes, on emploie ceci ou cela (ça). b) C'est là une mauvaise nouvelle. — Cela, c'est une mauvaise nouvelle. — C'est une mauvaise nouvelle, cela. — Ceci est une mauvaise nouvelle. Quand on veut renforcer le pron. ce, on met l'adverbe là après le verlbe être, ou bien on fait suivre ou précéder la proposition par ceci ou cela, ou bien on remplace ce par ceci (dans la propos, négative par cela). 3° — Ce et il comme sujets apparents. C'est Jean; c'est nous; c'est peu. —- II est nécessaire que vous m'écoutiez. — Il pleut. Il fait du vent. Il n'est pas bon de fumer. Soyez attentifs, c'est nécessaire. Le verbe être prend comme sujet apparent le pron. déin. ce, quand l'attribut (prédicat) est exprimé par un substantif, un pronom ou un adverbe de quantité; on emploie il, quand le pré-dicatif est un adjectif qualificatif suivi d'une proposition commençant par que ou d'un infinitif. — Tous les autres verbes ont pour sujet apparent le pronom neutre il. — Lorsque le pron. se rapporte à une idée exprimée précédemment, on emploie ce devant un adj. prédicatif: vous êtes malade, c'est vrai. n \ Ce et il demandent le verbe au singulier; toutefois on préféré le pluriel, lorsque le sujet réel est un nom au pluriel ou la 3e pers. plur. du pron. pers.: ce sont eux; ce sont mes amis. Remarques. 1. Dans la langue de tous les jours et même dans la langue littéraire on emploie ce de même devant un adjectif prédicatif: C'est si bon de vivre à la campagne. — 2. A côté de il (me) semble on emploie aussi ce (me) semlble. — 3. Ne pas confondre: ce sont mes amis (to so moji prijatelji) et ils sont mes amis (moji prijatelji so); c'est un Français (to je Fr.) et il est Français (on je Francoz). .40 — Redoublement du sujet par les pronoms neutres il et ce. a) Il tombera une grande pluie; il ne restait que 60 soldats. Un substantif sujet d'un verbe neutre ou pronominal peut être mis après le verbe qui, dans ce cas, est précédé du sujet apparent il. (§ 66.) b) L'eau, c'est la plus grande richesse d'un pays. Trop boire, cela nuit à la santé. Le sujet peut être redoublé à l'aide de ce démonstratif (devant être) ou de cela (devant les autres verbes). Ce redoublement est de rigueur, quand le verbe être (affirmatif) se trouve entre deux infinitifs: se taire, c'est (se pravi) consentir. c) Nos pires ennemis, ce sont nos vices. (Nos vices sont nos pires ennemis.) Le nom attribut (prédicat) accompagné de l'art, déf. ou d'un autre compl. déterminatif peut être mis en tête de la proposition. Dans ce cas, le sujet apparent ce précède, le sujet réel suit le verbe être. v Remarque. Le nom attribut accompagné de l'article indéfini peut être mis en évidence par c'est... que: La santé est un grand trésor: c'est un grand trésor que la santé (sous-entendu: est). Exercices. 1. Un des amis de Diderot raconte ce qui était arrivé à celui-ci. 2. Quelle est la profession que vous désirez embrasser? Exposez les raisons de votre choix. 3. Remplacer les mots imprimés gras par des adverbes pronominaux: Mon frère veut devenir peintre; mon père s'appose à cela. On dit que les étoiles sont habitées; je doute de cela. J'ai été paresseux; j'ai lieu de me repentir de cela. Vous avez un devoir à écrire, pensez à cela. 4. Compléter les propositions suivantes: — est moi. — est vous. — sont eux. — sont mes amis. — sont des animaux domestiques. — est cela. — est assez. — était en hiver. Vous avez menti, — est évident. — est évident que vous avez menti. Le pêcheur prit le petit poisson, car — n'est pas trop certain de le rattraper. L'État — est moi. La plus grande richesse, — sont les sciences. Ce que je désire le plus, — est de gagner la vie par mon travail. Ceux que je crains le plus, — sont les flatteurs. Ce qui me déplaît, — est que vous ne voulez pas apprendre. La santé, — est le plus grand bonheur. Comprendre — est pardonner. Nos meilleurs amis, — sont nos parents. — fait du vent. — neige. — tombera une grande pluie. — vient deux messieurs. 5. Mettre en évidence, l'un après l'autre, tous les termes des propositions suivantes: La santé est un grand trésor. Mon ami viendra me voir demain. Le professeur n'est pas content de nous. Cinquième leçon. A. Roland à Roncevaux. Charlemagne, qui avait passé en Espagne pour combattre les Arabes ou Sarrasins, s'était emparé de Pampelune et de Sarragosse. La guerre étant terminée, il se disposa à rentrer en France, avec son armée, dont il confia le commandement de l'arrière-garde à son neveu, le comte Roland. Quelques jours après, l'armée arrive au sommet des Pyrénées et découvre avec attendrissement les plaines de France. Roland et ses soldats, au nombre de vingt mille, sont demeurés en arrière, au milieu des montagnes; bientôt, ils atteignent la vallée de Roncevaux. Tout à coup, ils entendent au loin le bruit d'une multitude en marche, puis le son des trompettes, le cliquetis des aimes. Ce sont les Sarrasins, auxquels l'un des barons de Charlemagne, le traître Ganelon, a promis de livrer Roland et l'arrière-garde. ».Maudit qui s'enfuira!« disent les soldats. Rapidement, la situation devient désespérée. Cernés de toutes parts, Roland et les siens prennent leur parti en braves. Bientôt, commence une mêlée formidable. Les ennemis ne sont pas moins de quatre cent mille; mais les Français suppléent, par la valeur, à leur petit nombre. Roland surtout fait rage avec sa bonne épée Durandal. Cependant, peu à peu, ses soldats tombent, et son armée se trouve réduite à soixante hommes. C'est alors que Roland se décide à sonner de son cor, dont l'écho retentit jusqu'à une distance de trente lieues. Il sonne avec tant de force que le sang jaillit de sa bouche et que les veines de .son front se rompent. La lutte continue, terrible. L'un après l'autre, les Français sont tués. Il ne reste debout que Roland et l'un de ses compagnons. Cependant, Charlemagne a entendu le cor lointain de Roland, et, bien que Ganelon cherche à l'en dissuader, il revient sur ses pas et se dirige au plus vite vers Roncevaux. Roland, épuisé, se sent mourir et songe à la douce France. Il recueille ses forces pour essayer de briser son épée sur le roc. Il ne veut pas que sa fidèle Durandal tombe aux mains des Sarrasins. Mais l'acier est de bonne trempe, il entaille le roc et y fait une profonde brèche. Roland couvrant alors son épée de son corps, se couche pour mourir, la face tournée vers 1' Espagne, c'est-à-dire vers l'ennemi. ' Quand l'armée de Charlemagne arrive enfin, le héros a rendu le dernier soupir; il n'y a plus un vivant dans la vallée de Roncevaux. (Abrégé de Wahl et Dontenw.ille, »Histoire générale«.) Leçon de choses: La Gaule. Il y a deux mille ans, la France s'appelait la Gaule. Elle était plus grande que la France d'aujourd'hui, mais elle était mal cultivée. Il n'y avait presque point de routes et point de villes. De grandes forêts couvraient la terre, et les Gaulois, encore barbares, vivaient dans des chaumières sombres et basses. Ils étaient divisés en un grand nombre de petits peuples qui se faisaient la guerre les uns aux autres et qui faisaient la guerre aussi aux peuples étrangers. Les Gaulois étaient païens, ils adoraient plusieurs dieux. Leurs prêtres s'appelaient druides. La Gaule fut conquise par Jules César. Les empereurs romains lui firent adopter la langue latine, qui devait plus tard devenir le français. Ils la soumirent également aux lois et aux coutumes romaines. Par de belles routes, ils ouvrirent le pays au commerce. Dans les grandes villes, ils construisirent des arènes, des arcs de triomphe, des temples. Il y a en France un grand nombre de monuments romains (arènes de Nîmes, arènes d'Arles, pont du Gard etc.) B. Toute pensée est une fleur. Toute pensée est une fleur Unique en son espèce, Qui naît, s'ouvre et brille, lueur Dans notre nuit épaisse. Elle par;iït et disparaît Comme un rêve à l'aurore. D'où vient-elle? C'est un secret. Où va-t-elle? On l'ignore. Dans son éclat, dans sa fraîcheur, Avant qu'elle nous laisse, Embaumons-la, forme et couleur, La frêle enchanteresse. Toute pensée est une fleur Unique en son espèce. (H. F. Amiel.) Explications. Vallée de Roneevaux: une des vallées de la chaîne des Pyrénées, dans la partie occidentale. — Cliquetis: bruit d'armes qui se heurtent. — Cernés: entourés par l'ennemi, qui faisait comme un cercle autour d'eux. — Cor: Instrument à vemt, contourné en spirale; le cor de Roland ¡portait le nom d'olifant. — A l'en dissuader: à l'empêcher de revenir en arrière, le lui déconseiller. — Il entaille le roc: d'après la légende, on voit encore la brèche de Roland. — Zéphyr: vent doux, venant de l'ouest. — Amiel, Henri-Frédéric: poète français (1821—1881). Conversation. A qui Charlemagne avait-il confié le commandement de l'arrière-garde de son armée? Où sont demeurés Roland et ses soldats pour protéger la marche de l'armée? Par qui furent-ils cernés dans la vallée de Roneevaux? Qu'est-ce qui commence alors? A quoi se décide Roland lorsque son armée se trouve réduite à soixante hommes? Que fait Charlemagne, qui a entendu le cor lointain de Roland? Est-ce qu'il arrive à temps pour sauver son neveu? Que fait Roland lorsqu'il se sent mourir? Comment s'appelait la France, il y a deux mille ans? Comment s'appelaient les habitants de la Gaule? Où vivaient-als? En quoi étaient-ils divisés? Étaient-ils chrétiens? Comment s'appelaient leurs prêtres? Est-ce que la Gaule était aussi cultivée que la France d'aujourd'hui? Par qui fut conquise la Gaule? Autre sujet de conversation: Géographie de la France. Grammaire. §16 1° — Pronoms relatifs et leur emploi. a) Les choses ont leur âme qui m'égaye et m'attriste. — Rendez-moi le livre que je vous ai prêté. — Les soldats avaient remis à leurs camarades l'or dont ils avaient la garde. Les pronoms qui, que et dont peuvent se rapporter à des personnes, à des choses ou bien à des noms abstraits. b) Ce sont les Sarrasins, auxquels (à qui) l'un des barons a promis de livrer Roland. — La France est une république à la tête de laquelle se trouve un président. — J'ai été voir mon oncle et ma tante laquelle est bien malade. Le pronom que ne peut être précédé d'une préposition; s'il se rapporte à une personne, on emploie, après une préposition, qui ou lequel, etc.; s'il se rapporte a une chose ou à un nom abstrait, lequel etc. est de rigueur. — De même, on préfère lequel etc. à qui pour éviter un équivoque, le pronom qui n'étant pas capable d'exprimer le genre et le nombre. c) Il se disposa,à rentrer, avec son armée, dont il confia le commandement de l'arrière-garde à son neveu. — La Yougoslavie est un royaume à la tête duquel se trouve Sa Majesté le roi Alexandre. Dont (= de qui) employé comme compl. attributif (déter-minatif) se rapporte à un nom qui figure comme sujet, compl. direct ou comme attribut (prédicat) dans la proposition relative; on fait précéder ce nom de l'article défini et on emploie, après dont, toujours la construction régulière. Quand le nom en question est précédé d'une préposition, on remplace dont par duquel, de laquelle, desquels, desquelles conformément au genre et au nombre de l'antécédent; tes pronoms se placent derrière le nom précédé de la préposition. d) (Celui) qui aime la vérité ne mentira pas. — On punit souvent celui qu'on aime. — J'aime ce qui est bon. — Je ne crois pas ce que vous dites. En français moderne, le pronom relatif sans antécédent déterminé est précédé ordinairement par le pronom démonstratif celui, ce. e) Je sais de quoi (= ce dont) il s'agit. — Voilà à quoi je pense maintenant. — On me demanda d'où je venais et qui j'étais; à quoi je répondis de mon mieux. — Je n'ai pas de quoi vous rendre, dit le forgeron. — Il but et mangea; après quoi il sortit. Le pronom neutre quoi ne s'emploie qu'après une préposition, surtout quand voici, voilà, rien, ce ou bien une proposition entière précèdent (jonction relative). Précédé du verbe avoir et suivi d'un infinitif, de quoi indique la cause ou le moyen. 2° — Propositions relatives. a) Les professeurs aiment les élèves qui font leur devoir: Proposition relative attributive (déterminative), contenant une restriction indispensable de l'antécédent; en français, on ne met pas de virgule devant les propositions de ce genre. b) Charlemagne, qui était passé en Espagne pour combattre les Sarrasins, s'était emparé de Pampelune: Proposition relative explicative, pas indispensable au sens de la phrase. (Virgule!) ê Exercices. 1. Faites raconter un des soldats de l'arrière-garde. 2. Réunir les propositions suivantes au moyen d'un pronom (adverbe) relatif: La guerre commença en juillet 1914, elle durait plus de quatre ans. — La Aiille s'appelait Sarragosse, Charlemagne l'avait prise. — Les Sarrasins s'approchaient, Ga-nelon leur avait promis de livrer Roland. — On voit encore la brèche, Roland y a entaillé le roc. — La France est une république, un président se trouve à sa tête. — J'irai voir mon ami, ses parents m'ont invité. 3. Remplacer les tirets par des f>ron. relatifs convenables: L'arbre — nous donne des pommes s'appelle pommier. — Le poisson — le pêcheur a pris est petit. — L'arrière-garde, — le commandement était entre les mains de Roland, atteignit la vallée de Roncevaux. Ma sœur, à — j'ai conté l'histoire de Roland en fut touchée. — Connaissez-vous la maison dans — a vécu le plus grand poète de notre pays? — Celui — la conscience est pure, est heureux. — Dites-moi ce — vous afflige. — Je ne comprends pas ce — vous dites. Sixième leçon. o A. Jeanne d'Arc dans son village. Jeanne d'Arc naquit au village de Domrémy, en Lorraine, l'an 1412. Ses parents étaient d'humbles laboureurs de bonne vie et renom. Us habitaient une pauvre chaumière, avec leurs cinq enfants, trois garçons et deux filles. L'aînée de celles-ci était J eanne. C'était une brave fille, courageuse au travail, servant volontiers sa sœur et ses frères. Dès l'aube, elle faisait le ménage et quelquefois conduisait les animaux à la prairie; au milieu du jour, elle allait sarcler, labourer ou piocher la terre en compagnie de son père: le soir, elle filait à côté de^sa mère. Tout le monde l'aimait, tant elle était douce, obligeante et peu fière. Les enfants, .sentant en elle une bonté infinie, recherchaient ses caresses. On dit même que les petits oiseaux venaient lui manger dans les mains. Elle faisait assidûment l'aumône et s'excusait de donner peu, parcç qu'elle avait peu. J eanne, enfant, assistait aux longues veillées où s'échangeaient les récits sur l'invasion des Anglais, et sur la famine, los incendies, les meurtres qui en étaient la suite. En parlant de tant de maux, ces bonnes gens avaient les larmes aux yeux ... Cependant, aux paroles de tristesse et de crainte, se mêlaient des paroles d'espérance. A côté de ceux qui disaient: »C'en est fait, le royaume de France est perdu«, d'autres disaient: »Les Anglais ne sont pas encore arrivés où ils croient. • »Jamais l'étoile de la France nafc-pâlit que pour briller ensuite d'un plus bel éclat... »Quelque chose se prépare. »Écoutez ce qui est annoncé dans les prophéties anciennes: Quand les hommes auront tout perdu, une femme viendra tout sauver. »Qui sait si cette femme ne sera pas une .Lorraine?« En écoutant les entretiens de cette sorte, Jeanne devenait toute rêveuse. »Pourquoi ne serais-tu pas celle qu'on attend?« lui disait une voix intérieure. L'attente du prodige allait susciter le prodige. (Joseph Fabre.) Leçon de choses. La guerre de Cent ans (1338—1453). C'est surtout Bertrand du Guesclin qui se distingua dans cette terrible guerre, qui avait éclaté entre la France et 1' Angleterre. Les Français furent d'abord très malheureux; ils furent battus à Crécy (1346) et à Poitiers (1356). Mais du Geusclin, nommé connétable de France en 1370, reconquit presque tout le royaume sur les Anglais. Après sa mort (1380), les malheurs fondirent de nouveau sur la France. Les Français furent battus à Azincourt (1415) et, bientôt, le roi Charles VII ne possédait que quelques villes et quelques châteaux. Dans ce péril suprême, la France fut sauvée par Jeanne d'Arc, qui délivra la ville d'Orléans (1429) et conduisit le roi à Reims, où il fut sacré. Prise à Compiègne, elle fut brûlée à Rouen (1431). — Les Anglais furent enfin chassés du royaume en 1453. B. La mort et le bûcheron. Ùn pauvre bûcheron, tout couvert de ramée, Sous le faix du fagot aussi bien que dos ans Gémissant et courbé, marchait à pas pesants, Et tâchait de gagner sa chaumine enfumée. Enfin, n'en pouvant plus d'efforts et de douleur, Il met bas son fagot, il songe à son malheur. Quel plaisir a-t-il eu depuis qu'il est au monde? En est-il un plus pauvre en la machine ronde? Point de pain quelquefois, et jamais de repos: Sa femme, ses enfants, los soldats, les impôts, Le créancier et la corvée, 7 Lui font d'un malheur la peinture achevée. T1 appelle la Mort. Elle vient isans tarder, Lui demande ce qu'il faut faire. , »C'est, dit-il, afin de m'aider A recharger ce bois; tu ne tarderas guère.« (La Fontaine.) Explications. L'étoile de la France: la destinée, la grandeur de la France. — Prophétie: chose annoncée, prédite par un prophète. — Prodige: chose merveilleuse, inexplicable; miracle. — Susciter: provoquer, faire naître. — Joseph Fabre: historien français, né en 1842. — La machine ronde: la terre. — Le créancier: celui à qui on doit une somme d'argent. — La corvée: le seigneur pouvait faire travailler les serfs pour lui, à certains jours, sans les payer: c'est ce qu'on appelait la corvée. Conversation. Où naquit Jeanne d'Arc? i Quels étaient ses parents! Quelles étaient les grandes qualités de Jeanne? De quoi par-lait-on aux veillées? Les paroles échangées n'étaient-elles que des paroles de tristesse? Qu'est-ce qui était annoncé par les prophéties anciennes? Que disait à Jeanne une voix intérieure? — Qui se distingua surtout dans la guerre de Cent ans? Où les Français furent-ils battus? Quel fut, après du Guesclin, le sauveur de la France? Quel est le mérite de Jeanne? Quelle fut sa mort? Grammaire. § 17, 18 Revision des adj. et pron. interrogatifs; leur emploi. 1° — Quelles rivières arrosent notre pays? — De quelle couleur sont les murs? — Quels sont les animaux domestiques? L'adjectif interrogatif quel s'emploie comme compl. attributif devant les noms et comme prédicatif devant le verbe être; il s'accorde toujours en genre et en nombre avec son nom. 2» a) Qui punit l'enfant? } Kdo kazimje otrokaî Qui est-ce qui punit 1 entant? ) Qui le maître punit-il? ) Koga kaznuje Qui est-ce que le maître punit? f ucitelj? A qui obéit l'enfant? | Komu je otrok A qui 1 enfant obeit-il? pokoreu? A qui est-ce que l'enfant obéit? ' b) Quels sont les vainqueurs des Allemands? c) Qu'est-ce qui couvre la terre?—Kaj pokriva zemljo? Que couvre.la neige? I Kaj (dopoln.) pokriva Qu'est-ce que la neige couvre? I sneg? De quoi est couverte la terre? | s ôim je pokrita De quoi la terre est-elle couverte? zemlja? De quoi est-ce que la terre est couverte? ' a) En parlant de personnes, on emploie le pronom interro-gatif qui ou qui est-ce qui comme sujet, et qui ou qui est-ce que comme compl. dir. b) Au pluriel, on remplace ordinairement qui par quels, quelles. c) En parlant de choses, on emploie qu'est-ce qui comme sujet, que (qu'est-ce que) comme compl. direct, et quoi après une préposition. Remarques. — 1° — Qui vous amène1? Kaj vas je privedlo? Quelquefois on emploie qui au lieu de qu'est-ce qui comme sujet d'un verbe personnel. 2o — a) Que s'est-il passé"? (= Qu'est-ce qui s'est passé1?) b) Qu'y a-t-il? (= Qu'est-ce qu'il y al) — Que vous faut-il ? (= Qu'est-ce qu'il vous faut?) c) Que sommes-nous? — Qu'est-il devenu1? Le pronom neutre que s'emploie quelquefois comme sujet logique d'un verbe employé à la forme impersonnelle (a), toujours comme sujet logique d'un verbe impersonnel (b) et comme attribut (prédicat) des verbes être et devenir (c). Ne pas confondre: Qui sont ces messieurs1? Kdo so ti g.1? — Que sont ces m.1? Kaj so ti g.? — Quels sont ces m."? Kateri (kdo) so ti g.? 3° — Lequel de ces deux tableaux est plus joli? — Voulez-vous me rendre un service? — Lequel? On emploie le pron. interr. lequel pour établir une distinction entre plusieurs personnes ou choses formant un complément marqué par de (exprimé ou sous-entendu). Exercices. 1. Faire, en abrégé, un récit de l'histoire de Jeanne d'Arc. 2. Remplacer les tirets par des adj. ou pron. interrogatifs convenables: — animaux nous rendent des services? De — couleur sont les bancs? — sont ces dames? — de ces plumes est à vous? Voici deux messieurs; à — vous adresserez-vous? — explique la leçon? — écoutez-vous? — couvre la terre en hiver? — faites-vous? De — faut-il avoir pitié? A — obéissez-vous? Avec — écrivons-nous? De — sont couvertes les maisons? A — pen-sez-vous? 3. Former des questions portant sur les termes imprimés gras: Le bûcheron marchait à pas pesants. — L'enfant aime son père. — Ils écoutent le maître. — Les animaux domestiques sont utiles. — La brebis est l'animal le plus utile. — Voici deux fillettes; vous connaissez la plus petite. — Ce monsieur est mon frère. — Ces demoiselles sont mes sœurs. — Vous êtes la nièce de votre tante. — Vous porterez cette lettre à vos parents. — Le professeur n'est pas content de nous. — Vous vous occupez de niaiseries. — Je suis prêt à tout. — Nous travaillons avec les mains. — 222 — Septième leçon. A. La main de bois. Il y a eu un grand dîner ce soir chez Poum... Tandis qu'il dînait seul dans sa chambre, les invités se sont gorgés de petits choux. Et de quels choux! Pleins d'une crème... Ah! quelque chose d'exquis. Il .s'est plaint avec aigreur à la bonne. »Vous en aurez demain, a-t-elle dit; il en reste.« Demain! quel cerveau de bois, quel cœur de pierre, cette Bertha! Comment ose-t-elle parler de demain1? Mais demain les choux auront la lourdeur d'un beignet froid; la crème sera tournée; au lieu d'un régal des dieux, Poum ne.mâchera qu'une pâtisserie de troisième ordre. Il ne peut dormir. Il les voit. Combien en reste-t-il? Trois, quatre, sept, sur une assiette garnie de papier de dentelles, dans le bas du buffet de la salle à manger. Car c'est là qu'ils sont, accroupis, tous en rond. Qu'est-ce qu'ils se disent? Penser qu'ils sont tout frais encore! En somme, il a droit, pas à tous, non, mais à deux au moins, ou à trois. Qu'est-ce que ça peut bien faire, qui ça gêne-t-il, à qui cela fait-il tort, qu'il les mange ce soir ou demain? Poum ne peut dormir. Cependant il est très tard. Tout le inonde est couché. Quelle tentation, cependant! Qui le verra? Qui l'entendra? Personne. Ouvrir sans bruit la porte, pénétrer dans la salle à manger! Mais que dira-t-on en s'apercevant du vol? Bah! on ne remarquera rien! Les restes du dessert ne reparaissent pas sur la table... Deux, disons trois choux à la crème, sont-ils destinés à Poum, lui appartiennent-ils, oui ou non? »Oui! alors en avant! — Voleur! — Hein? qui a parlé! Plaît-il? Y a-t-il quelqu'un dans le mur, ou sous le lit? Un souffle, à peine, mais Poum a très distinctement entendu. Voleur, lui! — Absurde!... En avant! — marche!« La serrure grince, la porte crie, l'escalier craque, la porte de la salle à manger résiste et geint. Le buffet... la clef sur le battant... un tâtonnement; en voilà un, un autre, il y en a six, blottis comme des lapins! Vite, vite, Poum avale trois petits choux. Encore un. Là, le crime commence. Mais s'arrête-t-on sur la pente du vice!... Un cinquième! Poum, malheureux, ta conscience te regarde... Non, pas le sixième, il est si petit, c'est le dernier, un orphelin. Pitié pour lui, Poum! Petit scélérat, il l'a mangé! Un bruit! Poum, éperdu, veut s'enfuir; mais le battant du buffet s'est refermé sans bruit, et pince la chemise de Poum; il croit qu'une main le happe et pousse des hurlements. Toute la maison s'éveille; l'escalier s'éclaire, la salle à manger flamboie. 0 honte! maman, Bertha, le père de Poum tenant un gourdin, Firmin le domestique armé d'un fusil de chasse! Et Poum devant tout ce monde, prisonnier de la main de bois vengeresse! (Paul et Vietor Margueritte, »Poum«.) Leçon de choses: La faim, l'appétit etc. La faim assaisonne tout. Il ne faut pas manger entre les repas, alors, on aura toujours de l'appétit et l'on trouvera bon tout ce qu'on nous servira. Les enfants ont presque toujours faim (grand'faim, une faim d'enfer, de loup, une faim canine), aussi mangent-ils toujours avec appétit (de bon appétit). — Vous sentez-vous de l'appétit? (Avez-vous de 1' appétit!) — Ah, moi, j'ai un appétit de collégien. Et vous? — Oh, moi, j'ai perdu l'appétit, je n'ai goût à rien (je n'ai envie de rien.) — L'appétit vient en mangeant. — On appelle gourmand celui qui aime la bonne chère et qui mange avec avidité, avec excè,s. Un gourmet est celui qui apprécie les vins fins, les nuances délicates dans les plats. A table. — Êtes-vous en appétit! Que désirez-vous! Qu'aimez-vous le mieux! — Je mange tout. — Servez-vous, je vous prie. — Vous êtes bien aimable, madame. — Mais vous ne mangez rien! -— Je suis un petit mangeur. B. Le lièvre et la tortue. Rien ne sert de courir; il faut partir à point: Le lièvre et la tortue en sont un témoignage. »Gageons, dit celle-ci, que vous n'atteindrez point Sitôt que moi ce but. —- Sitôt! êtes-vous sage? Repartit l'animal léger: Ma commère, il faut vous purger Avec quatre grains d'ellébore. — Sage ou non, je parie encore.« Ainsi fut fait; et de tous deux On mit près du but les enjeux. Savoir quoi, ce n'est pas l'affaire, Ni de quel juge l'on convint. Notre lièvre n'avait que quatre pas à faire; J'entends de ceux qu'il fait lorsque, près d'être atteint .11 s'éloigne des chiens, les renvoie aux calendes, Et leur fait arpenter les landes. Ayant, dis-je, du temps de reste pour brouter, Pour dormir et pour écouter D'où vient le vent, il laisse la tortue Aller son train de sénateur. Elle part, elle s'évertue; Elle se hâte avec lenteur. Lui, cependant, méprise une telle victoire, , ¡Tient la gageure à peu de gloire, Croit qu'il y a de son honneur De partir tard. Il broute, il se repose, Il s'amuse à toute autre chose Qu'à la gageure. A la fin, quand il vit Que l'autre touchait presque au bout de la carrière, Il partit comme un trait; mais les élans qu'il fit Furent vains: la tortue arriva la première. »Eh bien! lui cria-t-elle, avais-je pas raison? De quoii vous sert votre vitesse! Moi, l'emporter! et que serait-ce Si vous portiez ma maison?« (La Fontaine.) Explications. Exquis: très 'bon, délicieux. — Cerveau de bois: un cerveau qui ne pense pas. Poum veut dire que la bonne est peu intelligente. — Beignet: petit gâteau frit dans la poêle et contenant ordinairement une tranche de fruit. — Régal: repas délicieux. — Accroupis: Poum compare les gâteaux à des personnes qui seraient assises sur leurs talons, disposées en rond, et qui parleraient entre elles. (Plus loin, il dira du dernier gâteau qu'il est orphelin.) — Geint: 3« p. sing. prés, de geindre (synonyme de gémir), conjugué comme les verbes en —eindre, —aindre, —oindre (^ 38.). — Éperdu: très troublé. — Le happe: le saisit brusquement — Vengeresse (masc. vengeur): qui venge. Le battant du buffet retient Poum prisonnier; il est comme une main qui le punit de sa gourmandise. — Paul Margueritte, frère de Victor M., l'un et l'autre nés en Algérie, le premier en 1860, le second en 1867, — Ils ont écrit en collaboration Poum, Zette, deux charmants ouvrages sur l'enfant, Le Désastre, Les Tronçons du glaive, romans historiques relatifs à la .guerre de 1870. — Grain: ancien petit poids valant 5 centigrammes environ. — Ellébore: plante à laquelle on attribuait la propriété de guérir la folie. — Les enjeux: les objets que l'on met au jeu, et qui doivent revenir au gagnant. — Aux calendes (sous-entendu: aux c. grecques): lfes calendes étaient le premier jour du mois chez les Romains. Renvoyer aux calendes grecques, c'est renvoyer à ce qui n'existe pas, puisque les Grecs n'avaient point de calendes (»o sv. Nikôli«). — Les landes: les terrains incultes, où ne poussent que les genêts, les ajoncs, les bruyères. — Son train de sénateur: La Fontaine a en vue les sénateurs romains, hommes graves, qui marchaient lentement. — La gageure: le pari. — Carrière: Distance à parcourir. — Moi, l'emporter: l'infinitif remplace quelquefois la forme personnelle du verbe (ici, la lre pers. sing.); v. p. 63, 3. Conversation. Qu'est-ce que les invités ont mangé? Poum a-t-il eu des gâteaux? Où a-t-il dîné? Que lui a dit la bonne? Que se dit Poum? Pourquoi Poum ne peut-il dormir? Quel mot croit-il entendre? Qui a pu lui faire entendre ce mot? Est-ce qu'il s'arrête à cette voix? Combien mange-t-il de gâteaux? Qu'arrive-t-il lorsque Poum veut s'enfuir? Pourquoi le père de Poum et le domestique arrivent-ils armés dans la salle à manger? Quel est le défaut de Paul? — Qu'est-ce qu'un gourmand (un gourmet) ? Autres sujets de conversation: L'appartement — les repas _ ce que nous mangeons — les ustensiles de taible. Grammaire. Propositions interrogatives; leur construction. A. Es-tu malade? Est-ce que tu es m.? (Réponse: oui, non.) Ne sors-tu pas? Est-ce que tu ne sors pas? (Réponse: si, non.) Est-ce vrai? Est-ce que c'est vrai? Les enfants sont-ils malades? Est-ce que les enfants sont malades? L'interrogation qui porte sur toute la proposition (réponse: oui, si, non; pas de terme interrogatif!) s'appelle interrogation verbale. On emploie l'inversion simple dans les interr. verbales dont le sujet est exprimé par un prou, pers., ce ou on; dans les autres cas, l'inversion complexe est de rigueur (voir § 87.). B. Propositions interrogatives amenées par un adverbe, pronom ou adjectif interrogatifs (interrogations nominales). 1". Où vas-tu? — D'où vient-il? — Quand écriras-tu ton devoir? — Comment écrit-on ce mot? — Combien de poires avez-vous mangées? — Qui appelez-vous? — Qu'avez-vous vu? — A quoi pensez-vous? Dans les interrogations nominales on se sert de l'inversion simple quand le sujet est exprimé par un pron. personnel ou on. 2°. Où sont les enfants? (Où les enfants sont-ils?) — Comment et quand mourut Roland? (Comment R. mourut-il?) Mais: Où l'enfant avait-il ramassé la baguette? — Quand les élèves vont-ils dans la cour? — Quand le foin sera-t-il coupé? — Pourquoi le jardinier creuse-t-il la terre? Quand la proposition interrogative commence par un adverbe interrogatif, on peut employer l'inversion simple ou l'inversion complexe; quand le verbe est à un temps composé, on préfère l'inversion complexe; celle-ci est de rigueur après pourquoi, et quand le verbe est accompagné d'un complément. 3°. Que veut dire cela en français? — Que signifie ce mot? — Que sont devenus les pauvres enfants? Après que on se sert de l'inversion simple. 4°. Qui appelez-vous? — Qui le roi fit-il venir? Après qui employé comme compl. direct on se sert de l'inversion simple, quand le sujet est exprimé par un pronom, et de l'inversion complexe, quand le sujet est exprimé par un nom. Remarque. — Après qui employé comme sujet, on se sert de la construction régulière: Qui a parlé? 5°. A qui vous adresserez-vous? — En quoi est divisée la France? (En quoi la F. est-elle divisée?) — Par qui est administrée la commune? (Par qui la c. est-elle administrée?) — Quels services nous rend la brebis? (Quels services la b. nous rend-elle?) Mais: A qui le boulanger fournit-il le pain? Après les pronoms qui, quoi précédés d'une préposition et après l'adjectif quel suivi d'un nom, on emploie l'inversion simple ou l'inversion complexe; quand le verbe est accompagné d'un complément, l'inversion complexe est de rigueur. C. Je ne sais pas quand il rentrera. — Il m'a demandé si tu es malade. — Raconte-moi ce qu'il y a de neuf à Marseille. Les interrogations indirectes ont la construction régulière. Les interrogations verbales indirectes sont amenées par la conjonction si. — Le compl. dir. que est remplacé,, dans les propos, interrogatives subordonnées, par ce que et le sujet qu'est-ce qui par ce qui (proposition relative!). (Voir aussi les §§ 83 et 87.) Remarque. — Si l'on n'a pas compris son interlocuteur, on le prie de répéter ce qu'il vient de dire en lui adressant des locutions telles que: Monsieur'? Madame? Mademoiselle? Vous dites! Vou< disiez? Plaît-il, Monsieur? etc. Exercices. 1. Faire ¡raconter Poum. 2. Donner aux propositions suivantes la forme interroga-tive: Vous êtes malade. — Je ne suis pas appliqué. — C'est assez. — Ce n'est pas vrai. — Cela est certain. — Tout n'est pas perdu. — Le professeur explique la leçon. — Les élèves écoutent. 3. Faire porter la question successivement sur tous les termes des propositions suivantes: Vous répétez la leçon. — De notre classe on voit la cour. — Les enfants vont à l'école. — Pierre est absent à cause d'une maladie. — Le paysan a trompé le diable. — Les élèves écrivent. 4. Changer les questions suivantes en questions indirectes en les faisant précéder par les locutions en parenthèses: Êtes-vous contents? (Le professeur nous demanda.) — Sortirons-nous aujourd'hui? (Je ne sais pas.) — Quand rentreras-tu? (La mère me demanda.) — Où sont vos amis? (Dites-moi.) — D'où venez-vous? (Dites-moi.) — Qui faut-il aimer le plus? (Savez-vous?) — Qu'avetz-vous appris par cœur? (Récitez.) — Que lisez-vous? (Le professeur me demanda.) — Qu'en dit votre père? (Je ne sais pas.) Huitième leçon. A. L'achèvement d'une machine. On venait de terminer, à Indret, pour une canonnière de l'État, une superbe machine à vapeur. Elle devait partir pour Saint-Nazaire et l'ordre était venu de l'embarquer toute montée et d'une seule pièce, co qui excitait dans Indret une curiosité générale et très vive. Ce fut un jour de fête pour Indret. A une heure, tous les ateliers étaient fermés, les- maisons et les rues désertes. Hommes, femmes, enfants, tout ce qui vivait dans l'île avait voulu voir la machine sortir de la halle de montage, descendre jusqu'à la Loire et passer sur le transport qui devait l'emporter. Bien avant que le grand portail fût ouvert, la foule s'était amassée aux abords de la halle avec un tumulte d'attente, un brouhaha d'endimanchement. Enfin, les deux battants de l'atelier s'écartèrent et, de l'ombre du fond, on vit s'avancer l'énorme masse, lentement, lourdement, portée sur la plate-forme roulante qui, tout à l'heure, allait servir de point d'appui pour l'enlever. Quand elle apparut à la lumière, toute luisante, grandiose et solide, une immense acclamation retentit. Elle s'arrêta un moment comme pour prendre haleine et se laisser admirer sous le grand soleil qui la faisait resplendir. Parmi les deux mille ouvriers de l'usine, il ne s'en trouvait pas un peut-être qui n'eût coopéré à ce beau travail dans la mesure de son talent ou de ses forces. Mais ils avaient travaillé isolément, chacun de son côté, perdu dans la foule et le bruit, enveloppé d'une aveuglante fumée rouge qui l'empêche de rien apercevoir au delà du coin où il se trouve. ,, Maintenant ils la voyaient, leur machine, debout dans son ensemble, ajustée pièce à pièce. Ils l'admiraient en connaisseurs, la flattaient de leurs grosses mains rugueuses, la caressaient, lui parlaient dans leur rude langage: »Comment ça va, ma vieille!« Tous vantaient leur travail. Pour écarter cette foule fanatique, il fallut presque employer la force. Les surveillants couraient de tous côtés, distribuant des bourrades pour faire le chemin libre; bientôt il ne resta plus autour de la machine que trois cents compagnons, choisis dans toutes les halles, parmi les plus robustes et qui, tous, n'attendaient qu'un signal pour mettre le monstre en mouvement. (Alphonse Daudet, »Jack«.) Leçon de choses: Les chemins de fer de France. Longueur: plus de 40.000 kilomètres. Principales lignes: 1° — La Compagnie du Nord: Paris—Calais et l'Angleterre, par Amiens, Boulogne. — Paris—Lille et la Belgique, par Arras, Douai. — Paris—Maubeuge (la Belgique, l'Allemagne), par Saint-Quentin. 2° — La Compagnie de I' Est: Paris—Longwy, par Reims, Mézières, Sedan, Montmédy. — Paris—Avricourt—Strasbourg, par Châlons-sur-Marne et Nancy. — Paris—Belfort—Mulhouse (—Bâle), par Troyes, Langres, Chaumont. 3° — La Compagnie de Paris—Lyon—Méditerranée: Paris—Pontarlier (la Suisse, Milan), par Dijon. — Paris—Modane (Turin). — Paris—Nice, par Dijon, Lyon, Avignon, Marseille, Toulon. — Paris—Nîmes, par Nevers, Moulins, Clermont-Ferrand. 4° — La Compagnie d'Orléans: Paris—Toulouse, par Orléans, Châteauroux, Limoges. — Paris—Nantes, par Orléans, Blois, Tours, Angers. — Paris—Bordeaux, par Orléans, Blois, Tours, Poitiers, Angoulême. 5° — La Compagnie de l'État: Paris—Bordeaux, par Chartres, Saumur, Niort, Saintes. — Nantes—Bordeaux, par Ja Rochelle, Rochefort. 6° — La Compagnie de 1' Ouest: Paris—Angers. — Paris —Brest, par Versailles, Chartres, Le Mans, Laval, Rennes. — Paris—Granville, par Vei-sailles et Argenton. — Paris—Cherbourg, par Caen. — Paris—le Hâvre, par Rouen. 7° — La Compagnie du Midi: Bordeaux—Bayonne. — Bordeaux—Cette, par Montauban, Toulouse, Carcassonne, Nar-bonne, Béziers. B. Le héron. Un jour, sur ses longs pieds, allait je ne sais où, Le héron au long bec emmanché d'un long cou: Il côtoyait une rivière. L'onde était transparente ainsi qu'aux plus beaux jours; Ma commère la carpe y faisait mille tours Avec le brochet son compère. Le héron en eût fait aisément son profit: Tous approchaient du bord: l'oiseau n'avait qu'à prendre. Mais il crut mieux faire d'attendre Qu'il eût un peu plus d'appétit: Il vivait de régime et mangeait à ises heures. Après quelques moments l'appétit vint: l'oiseau, S'approchant du bord, vit .sur l'eau Des tanches qui sortaient du fond de ces demeures. Le mets ne lui plut pas, il s'attendait à mieux Et montrait un goût dédaigneux, Comme le rat du bon Horace. »Moi, des tanches! dit-il; moi, héron, que je fasse Une si pauvre chère! Et pour qui me prend-on?« La tanche rebutée, il trouva un goujon. >»Du goujon! C'est bien là le dîner d'un héron! J'ouvrirais pour si peu le bec! aux dieux ne plaise!« 11 l'ouvrit pour bien moins: tout alla de façon Qu'il ne vit,plus aucun poisson. La faim le prit: il fut tout heureux et tout aise De rencontrer un limaçon. (La Fontaine.) Explications. Indret: île de la Loire, à 8 km. de Nantes. Ateliers de construction de l'État pour les machines de la flotte. — Emmanché: le bec est comme l'outil principal du héron, le cou en est le manche. — Commère, compère: termes familièrement usités entre voisins et genis qui se voient très souvent. Par analogie, La Fontaine les applique aux animaux qui ont de fréquents rapports entre eux. — Vivait de régime: vivait suivant des règles, s'obser-vant sur toute chose, pour ne pas déranger sa santé. — ""Horace: célèbre poète latin du dernier siècle avant J. Chr., l'auteur d'Epîtres, de Satires et d'un Art poétique; allusion à l'une de:i fables de La Fontaine: Le rat de ville et le rat des champs. — La tanche rebutée: Lorsqu'il avait rebuté la tanche. — Alphonse Daudet: littérateur français, né à Nîmes le 13 mai 1840, mort en 1897. Ses principaux ouvrages sont: Le petit Chose, Les Contes du Lundi, Les Lettres de mon Moulin, Jaok, Tartarin de Tarascon, Tartarin isur les Alpes, Numa Roumeistain, Le Nabab, Les Rois en exil, etc. Ce fut un observateur pénétrant de la vie réelle et un écrivain d^une vivacité expressive et d'une lumineuse clarté. Conversation. Qu'est-ce qu'on venait de terminer à Indret? Où devait partir la machine? Quel ordre était venu? Où s'était amassée la foule pour voir sortir la machine de la halle de montage? Qu'est-ce qui retentit quand elle apparut à la lumière? Qui avait coopéré à ce beau travail? Que faisaient maintenant tous ces ouvriers? — Quelles sont les principales lignes de chemins de fer de France? Autres sujets de conversation: Le train — la gare — les voyages en chemin de fer. Grammaire. Io. Revision des pronoms et adj. indéfinis. § 19-21 2°. Revision de l'adverbe. § 40, 41 3°. Elle apparut à la lumière toute luisante. — C'est une maison toute neuve. — Il fut tout heureux et tout aise de rencontrer un limaçon. — Les deux enfants étaient tout mouillés. Les fenêtres sont tout ouvertes. Tout employé dans le sens de tout à fait (emploi adver-biel) s'accorde avec un adj. quai, féminin qu'il précède quand celui-ci commence par une consonne ou h consonne; dans tous les autres cas (devant un adj. quai. masc. et devant un adj. quai. fém. commençant par une voyelle ou h voyelle) tout t employé dans ce sens reste invariable. 4°. a) On frappe (trkajo, nekdo trka). — On fait ce qu'on peut (človek stori, kar more; storim[o], kar morem[o]). b) Pendant la récréation, nous allons dans la cour; on y cause, on s'y promène, on y joue (= nous y causons etc.) c) Savoir quoi, ce n'est pas l'affaire, ni de quel juge l'on convint. a) Le pron. indéf. on ne s'emploie que comme sujet indéterminé, quand on ne connaît pas le sujet réel ou qu'on ne ^eut pas le nommer (en slovène: človek, kdo, nekdo, 3e pers. pl., etc.) b) Quelquefois, on emploie on au lieu d'un pronom personnel. c) Par euphonie on emploie l'on au lieu de on après une voyelle. A remarquer: rien de nouveau, quelque chose d'exquis, etc. .T'ai tout dit; je n'ai rien vu: tout (neutre) et rien se mettent, aux temps composés, devant le part, passé. Exercices. 1. Faire raconter l'un des ouvriers. 2. Remplacer les tirets par des adj. ou pron. indéfinis: Dieu récompensera — selon ses œuvres, et n'oubliera —. — élève va à sa place. — élèves sont appliqués, — sont paresseux. — passe en ce monde. Aidons-nous —. Le héron ne vit plus — poisson. Nous nous pardonnons —, et nous ne voulons — pardonner aux —. — ne connaît l'avenir. Nommez — des provinces de France. — oiseaux mangent des insectes. Racontez-moi — de nouveau. Il n'y a — de nouveau. 3. Remplacer les tirets par la forme convenable de tout: Dites-moi — ce que vous savez. — grande ville a plusieurs théâtres. — élèves sont à leurs places. Écoutez —. Nous sommes — confus de votre bonté. J'ai une — petite sœur. Fermez la porte, elle est — ouverte. Voici une plume — neuve. Neuvième leçon. A. Prise de la Bastille. Les députés de la noblesse et du clergé ayant refusé de siéger avec ceux du tiers état, ces derniers s'assemblèrent à Versailles, et leur réunion se constitua le 17 juin 1789, sous le nom d'Assemblée nationale. Tous les membres jurèrent de ne point se séparer avant d'avoir donné une constitution à la France; de là le nom d'Assemblée constituante. Louis XVI irrité de ce serment se rendit, le 23 juin, à l'assemblée des Etats généraux. Là, parlant aux trois ordres réunis, il leur défendit de délibérer ensemble. Le tiers état refusa d'obéir, et bientôt la noblesse et le clergé se résignèrent à se joindre au tiers état. Le roi voulut alors recourir à la force et fit venir des troupes. L'Assemblée nationale envoya au roi une députation pour l'avertir du danger que courait la chose publique, si les troupes n'étaient pas éloignées de la capitale. Mais le roi répondit que lui seul pouvait juger de la nécessité de ces troupes et qu'il n'apporterait aucun changement à ses'dispositions. Le refus du roi porta le désespoir dans Paris. Les habitants crurent que leurs ennetnis avaient décidé de les perdre, et ils se résolurent à vaincre ou à périr. Des voix se font entendre; elles crient qu'il n'y aura ni pain ni liberté, tant que la Bastille subsistera. Mille voix le répètent, et l'on n'entend plus que ce cri qu'il faut aller prendre la Bastille. Jourdain de Delaunay, qui était alors gouverneur de la forteresse, venait de recevoir l'ordre de tenir bon, jusqu'à ce qu'il reçût du secours. Mais pouvait-il résister à l'impétuosité de la moitié de Paris, qui accourut devant la forteresse? On le somme de la rendre: 'il feint de l'accorder; des citoyens sont introduits dans la cour, et on leur tire dessus. Alors la fureur de ceux qui étaient dehors monte à son comble; et bientôt on rompt les chaînes du pont-levis et on prend la forteresse. Delaunay est fait prisonnier et massacré. Quand le duc de la Rochefoucauld-Liancourt apprit à Louis XVI la prise de la Bastille, le roi dit : »Mais c'est donc une révolte? — Non, isire, riposta le duc, c'est une révolution.« (iDuruy.) Leçon de choses. 1. Le peuple avant la Révolution. — Tous ceux qui n'étaient point nobles se divisaient en deux classes: les habitants des villes ou manants et les habitants de la campagne, les vilains et les serfs. Les vilains entourèrent leurs habitations de remparts et de tours; ces places fortifiées s'appelaient bourgs, et les habitants s'appelèrent bourgeois. Au temps des Croisades, les bourgeois achetèrent à leur seigneur le droit de se gouverner eux-mêmes: leur ville ou bourg devenait alors une commune. La bourgeoisie devint dès lors, après le clergé et la noblesse, le troisième ordre de l'État ou tiers état. — Les paysans et les serfs vivaient dans une affreuse misère. 2. Causes de la Révolution. — A partir de Louis XVI, tout allait mal au dedans de la France. Les rois, qui avaient besoin d'argent, vendaient des titres de noblesse et des offices de toute espèce. Mais les recettes de chaque année étaient inférieures aux dépenses. En vain, on augmentait les impôts; le gouvernement, à la fin, fit banqueroute, c'est-à-dire refusa de payer ce qu'il devait. La conséquence de tous ces abus, c'était la profonde misère du peuple. Le cri sinistre: »Du pain!« fut le premier cri des émeutes de Ta Révolution. — C'est parce que Louis XVI ne trouvait plus l'argent nécessaire pour gouverner qu'il convoqua les États généraux: mais alors la nation demande des comptes à la Royauté, la Révolution commence. B. Le Pater du berger savoyard. »Monseigneur, je voudrais savoir le Notre Père Comme on le dit chez nous à l'église, en latin, Mais, hélas! je ne puis, disait petit Martin, Le berger, à François de Sales. Comment faire? — Connais-tu tes moutons? demande avec bonté Le Saint. — Par la couleur ou la tête ou la queue Je les distinguerais, j'en suis sûr, d'une lieue, Comme vous, Monseigneur, de monsieur le curé. — Fort bien; pour l'oraison, enfant, j'ai ton affaire: Nomme chaque mouton d'un mot de la prière. Le meilleur des moutons s'appellera Pater. — C'est ce blanc. — Le second Noster. — Voici Noster. — Puis Qui es. — Bien, le gras. — In cœlis, quatrième; Et Sanctificetur sera pour le cinquième. — Je ne pourrai jamais, si les mots sont si longs; Le dernier suffira pour deux ou trois moutons.« — Le Saint, très patient, le berger très docile, Répétèrent longtemps l'oraison difficile, Du Pater à 1' Amen baptisant les brebis. — Six mois après, le Saint revint aux prés fleuris. Et Martin réunit son beau troupeau qui bêle. »Silence et paix, dit-il, on prie! Il les appelle Criant: Pater... Noster... in cœlis. — Mon garçon, Tu te trompes. Pater noster in cœlis?... Non!« Mais le petit poursuit sa prière et l'achève. »Fort bien, mon enfant, sauf le troisième mouton Qui es... — Oh! de Qui es il n'est plus question: Pauvre Qui es, répond tout en larmes l'élève, Vous ne savez donc pas! Le loup me l'a croqué; Depuis ce temps Qui es au Pater a manqué.« (Sengler-Gabiolle, Morceaux.) Explications. Ayant refusé: lorsqu'ils eurent refusé. — Avf:it< d'avoir donné: avant qu'ils eussent donné. — Aux trois ordres: aux trois états. — Pont-levis: pont qu'on peut lever ou baisser. — Françoin de Sales: saint Fr. de S., né en 1567. — Croquer: dévorer. Conversation. Quand l'Assemblée nationale se constitua-t-elle? Que jurèrent tous les membres? Que fit le tiers état lorsque Louis XVI défendit aux trois ordres de délibérer ensemble? Qu'est-ce que le roi fit venir alors? Qu'est-ce que 1' Assemblée nationale fit dire au roi? Que répondit celui-ci? Quel cri se fit entendre alors dans Paris? Où accourut la foule? Que fit le gouverneur de la Bastille? Que fit la foule? — Quels étaient les trois états? Comment s'appelaient les habitants des villes et ceux de la campagne? Qu'est-ce que les bourgeois? Pourquoi Louis XVI convoqua-t-il les États généraux? Grammaire. — I. Adverbes d'affirmation et de négation. A. Affirmation. — Votre sœur est-elle malade! — Oui, monsieur. — Je crois que oui. Votre sœur n'est-elle pas malade! — Si, madame. (Si fait; mais si; ma foi, oui.) Oui e't si sont les adverbes d'affirmation; si répond à une question négative. — Comme affirmations plus énergiques il y a encore: mais oui; ma foi, oui; mais si; si fait. B. Négation. 1". Sans verbe. — Savez-vous la nouvelle! — Non. (Non pas.) — Vous le savez déjà! — Pas (point) du tout; du tout. — Voulez-vous me le dire! — Jamais (de la vie). — Aimez-vous à jouer aux quilles! — Pas trop. Les pays non cultivés. — Il faut pardonner et non pas se venger. — Il s'enfuit, mais point (pas) assez vite. — Il s'assit pas fier de sa réponse. Pour donner un sens négatif à une phrase entière, on emploie non, non pas, du tout, point (pas) du tout, pas trop, jamais (de la vie). Pour donner un sens négatif à un membre de la proposition, on emploie non (non pas), rarement point (pas). 2°. Avec le verbe. a) Je ne suis pas (point) content. — L'ennemi ne resistera guère. — Je n'ai rien fait. — Nous n'avons plus de chevaux. — Je n'ai jamais vu rien de pareil. — Je ne veux ni manger ni boire. La négation ne, qui précède le verbe (aux temps composés, le v. auxiliaire), est ordinairement accompagnée d'un mot oom-plétif (pas, point, plus, guère, etc.), qui suit le verbe (aux temps composés, le v. auxiliaire). b) Le général exorta les soldats de ne point se rendre. — Pour n'avoir pas à céder la ligne à sa sœur, il se refuse à prendre le poisson (III, p. 7). Quand le verbe est à l'infinitif, les deux parties de la négation précèdent ordinairement le verbe. Les verbes auxiliaires avoir et être peuvent être placés aussi entre les deux parties de la négation. Quelquefois, on supprime ne dans la conversation: avai_s-je pas raison? — A retenir: Je vous prie de ne pas le dire, ou bien: je vous prie de ne le pas dire. c) Je n'ai que deux frères. — Vous ne faites que rire. Quand il y a restriction par ne... que, ne conserve la place devant le verbe, que précède le terme sur lequel porte la restriction. 3°. Ne sans mot complétif. a) Je ne puis le croire. — Je ne saurais vous le dire. — Il n'osait l'espérer. t>) A Dieu ne plaise. — (II) n'importe. c) Je ne l'ai vu de longtemps. d) Qui ne connaît les fables de La Fontaine? — Que (= pourquoi) ne le disiez-vous plus tôt? — Il n'y a pire eau que l'eau qui dort. Le mot complétif pas (point) peut être supprimé: a) Après certains verbes: pouvoir, savoir, cesser, oser, etc., surtout quand ils sont suivis d'un infinitif; b) dans quelques locutions impersonnelles; c) devant quelques locutions circonstancielles de temps (comme: de longtemps, de sitôt, de ma vie, etc.); d)_ dans les questions apparentes, qui remplacent des propositions négatives, après que, lorsqu'il remplace pourquoi; dans les proverbes, etc. 4°. Ne explétif. a) Mon père craint que trop de travail ne nuise à ma santé. ib) Le flatteur parle autrement qu'il ne pense. c) Personne ne doute que vous ne disiez la vérité. — Je ne nie pas que votre pays ne soit beau. d) Il ne s'en fallut pas de beaucoup que l'homme ne se fût noyé. e) Le brouillard empêche que nous ne voyions les montagnes. f) Nous habitions cette maison avant qu'elle ne fût démolie. On rencontre, en français, souvent un ne explétif, c'est-à-dire point exigé par le sens, surtout après les expressions affirmatives de crainte (a), dans les propositions comparatives d'inégalité après un comparatif affirmatif (b), après les locutions négatives de doute (c)^ après »il ne s'en faut pas« (d), après les verbes empêcher et éviter .(e), après la conjonction avant que, etc. — L'arrêté du ministre de l'instruction publique du 26 février 1901 tolère d'ailleurs la suppression de la négation ne dans tons les cas cités. § 82, 83 II. Concordance des temps; discours indirect. Exercices. 1. Un des bourgeois qui fut aux premiers rangs des assaillants raconte la prise de la Bastille. 2. Répondre négativement aux questions suivantesr: Est-ce vrai?'Aimez-vous à jouer aux échecs? Êtes-vous content? Voulez-vous sortir? Est-ce que vous voyagez beaucoup? 3. Donner aux propositions suivantes la forme négative: Vous êtes en retard. Les ennemis résistèrent. J'ai dit quelque chose. Nous avons rencontré quelqu'un. Avez-vous jamais vu rien de pareil? Je veux voir et entendre. Le professeur exorta les élèves de s'occuper de niaiseries. Pour avoir à répondre, il sortit. Vous pouvez le croire. Je saurais répondre. Il ose s'y opposer. Il importe. 4. Compléter les propositions suivantes par les verbes entre parenthèses: Je crains que vous (prendre) froid. Vous me demandez plus que je (pouvoir) vous dire. Nous ne doutons pas que vous (dire) la vérité. Il ne s'en fallut pas beaucoup que je (être tué). Je suis indisposé, mais cela n'empêche que je (écrire) mon devoir. J'ai connu ton père avant qu'il (s'établir) dans notre ville. 5. Donner un sens négatif aux termes imprimés gras: Les champs cultivés n'ont pas de grand prix. Les peuples civilisés aiment la vie simple. Il faut être attentif et distrait. Il faut pardonner et juger. Je m'en aperçus, mais assez tôt. Il sortit satisfait de sa conduite. Dixième leçon. A. Le chien sauvé. L'homme, au bout d'une ficelle, tient une pauvre chose hideuse et informe, un tas noir et crotté qui grelotte. Mais c'est un chien! Oui, un petit caniche noir, affamé, osseux, martyrisé, si pénible à voir que Zette a envie de pleurer, de s'enfuir. Qu'est-ce qui va se passer! L'homme tire sur la ficelle. Le chien s'arc-houte, étranglé à demi, hurlant à la mort. — Vous n'allez pas le noyer, dites1? is'écrie Zette avec indignation, poussée par on ne sait quel héroïsme subit. — Et un peu! dit l'homme, avec une affreuse voix éraillée. — Oh! murmure Zette, confondue. — Faudrait-il pas le nourrir? reprend la voix insultante. L'homme montre l'eau sinistre qui clapote... Zette sent le flot glacé l'envahir. Brr... c'est terrible. Pauvre bête! — Allons, ouste, dit l'homme. Et il tire. Le regard de Zette rencontre celui du chien. Ah! cette supplication humaine, jamais elle ne l'oubliera. Pauvre bête! Mais qu'il est vilain! — Attendez, ordonne-t-elle avec une décision brusque. Elle fouille dans sa poche. L'homme attend, le chien attend,'frétillant de >sa pauvre queue avec une résignation touchante. Zette tire cinq francs de son porte-monnaie; ce sont des économies du mois, destinées a vingt menus plaisirs. Elle tend la pièce. Et c'est un grand sacrifice. L'homme est parti. Autour de Zette, stupéfaite et ravie, — mais qu'est-ce que maman va dire? — le caniche tourne en aboyant, saute et rampe. Sa langue râpeuse lèche la main de Zette, qui, troublée, le regarde et déclare: — Il n'est pas si vilain que ça! Elle l'aime déjà. Demain, il sera beau, et, dorénavant, chaque jour plus beau. Zette se sent légère, légère. Tout le grand dévouement de la femme emplit son petit cœur. (Paul et Victor Margueritte, »Zette«.) Leçon de choses. A. Les animaux. 1. Animaux domestiques: a) carnivores ou mangeurs de chair (les nommer); — b) herbivores ou mangeurs d'herbe et -de fruits (les nommer). 2. Animaux sauvages: a) carnivores: le lion, le tigre, le jaguar, la panthère, le renard, le loup, le chacal, l'hyène, la martre, la belette, la loutre; — b) herbivores: l'écureuil, le sanglier, le singe, la girafe, l'éléphant etc. 3. Oiseaux (en nommer quelques-uns). 4. Poissons (en nommer quelques-uns). 5. Insectes (en nommer quelques-uns); amphibies etc. B. Cris des animaux. Le chien aboie. — Le chat miaule. — La brebis bêle. — La chèvre chevrote. — Le cheval hennit. — L'âne brait. — Le bœuf mugit. — Le lion rugit. Le rossignol et le coq chantent. — La poule caquette ou glousse. — Le dindon glougloute. — Le pigeon roucoule. — Le corbeau croasse. — Le merle siffle. — L'alouette grisolle. — L'hirondelle gazouille. — Le moineau pépie. — La pie jase. — La cigogne craquette. — L'oie cacarde. B. Le vacher et le garde-chasse. Colin gardait un jour les vaches de son père; Il n'avait avec lui ni berger ni bergère, Et s'ennuyait tout seul. Le garde sort du bois: »Depuis l'aube, dit-il, je cours dans cette plaine Après un vieux chevreuil que j'ai manqué deux fois, Et qui m'a mis tout hors d'haleine. — Il vient de passer par là-bas, Lui répondit Colin; mais, si vous êtes las, Reposez-vous, gardez mes vaches à ma place, Et j'irai faire votre chasse; Je réponds du chevreuil. — Ma foi, je le veux bien; Tiens; voilà mon fusil; prends avec toi mon chien, Va le tuer.« Colin s'apprête, S'arme, appelle Sultan. Sultan, quoique à regret, Court avec lui à travers la forêt. Le chien bat les buissons; il va, vient, sent, arrête, Et voilà le chevreuil... Colin, impatient, Tire aussitôt, manque la bête, Et blesse le pauvre Sultan. A la suite du chien qui crie, Colin revient à la prairie. Il trouve le garde ronflant; De vaches, point; elles étaient volées. Le malheureux Colin, s'arrachant les cheveux, Parcourt en gémissant les monts et les vallées; Il ne voit rien. Le soir, sans vaches, tout honteux, Colin retourne chez son père, Et lui conte en tremblant l'affaire. Celui-ci, saisissant un bâton de cormier, Corrige son cher fils de ses folles idées, Puis lui dit: »Chacun son métier, lies vaches seront bien gardées.« (Florian.) Explications. S'arc-boute: is'appuie fortement sur ses pattes, en rejetant son corps en arrière. — Éraillée: une étoffe éraillée est une étoffe peu solide, dont les fils s'écartent; de même, une voix éraillée est une voix affaiblie, en partie brisée. — Sa langue râpeuse: sa langue sèche, rude comme la surface d'une râpe. Le garde: ici, c'est le garde-chasse, c'est-à-dire celui qui garde le gibier d'un domaine. — Je réponds du chevreuil: je vous donne l'assurance que je tuerai le chevreuil. — Son cher fils: ici, cher * a un sens ironique. — Cormier: esipèce d'arbre. — Florian: fabuliste français, le plus remarquable après La Fontaine (1755—1794). Conversation. Que tenait l'homme au bout d'une ficelle? Quel sentiment éprouva Zette? Résumez le dialogue qui s'engage entre Zette et l'homme. Qu'est-ce que Zette donne à ce dernier pour sauver le chien? Zette n'a-t-elle pas quelque inquiétude? A quel sujet? Cependant, n'est-elle pas très heureuse d'avoir pu sauver le chien? Qu'est-ce qui emplit son petit cœur? Parler d'animaux (domestiques, sauvages), de leurs services, de leurs cris. Grammaire. L'adjectif verbal, le participe présent, le gérondif. 1°. La machine apparut, toute luisante. 2". Les surveillants couraient de tous côtés, distribuant les bourrades. 3°. Le caniche tourne en aboyant. 1—2. La forme de l'adj. verbal est la même que celle du part. prés. (v. § 35). L'adjectif verbal exprime un état ou une qualité; il s'accorde en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte. — Le participe prés, exprime une action; il est invariable. 3°. Le gérondif est le part. prés, précédé de la préposition en.* Il se rapporte toujours au sujet de la proposition. Le part, prés, et le gérondif remplacent ordinairement une proposition (subordonnée). » 4. Quelquefois le part. prés, se distingue par le son ou par l'orthographe de l'adj. verbal correspondant: Participe: différant — razlikujoč se excellant — odlikujoč se fatiguant — utrujajoč négligeant — zanemarjajoč pouvant — ki more sachant — vedé, -oč Ad j. verbal: différent, e — različen excellent, e —• izboren, odličen fatigant, e — utrudljiv négligent, e — malomaren puissant, e — mogočen savant — učen etc. Exercices. 1. Faire raconter Zette. 2. Compléter les propositions suivantes par un adjectif verbal, part, présent ou gérondif: Nous rentrâmes à la nuit (tomber). La voix se fit de plus en plus (presser). Les peuples (errer) changent souvent d'habitation. C'est un élève (négliger). Les élèves (négliger) leurs devoirs termineront mal la classe. C'est un homme (savoir). Un paysan ne (savoir) pas lire voulut acheter une paire de lunettes. La voix de l'homme était (in- * Par son origine, c'est le gerundium latin, tandis que l'adj. verbal dérive du part. prés, latin. sulter). Le chien, (frétiller) de sa queue, regarde Zette de ses yeux (toucher). Colin parcourt les monts et les vallées, (s'arracher) les cheveux et (gémir). Il conte (trembler) l'affaire à son père. Les ouvriers avaient travaillé enveloppés d'une (aveugler) fumée rouge. Nous gagnons notre vie (travailler). Onzième leçon. A. Kayard, le Chevalier sans peur et sans reproche. Le brave soldat que l'on a surnommé le »Chevalier sans peur et sans reproche«, naquit en 1476 au château de Bayard près de Grenoble dans le Dauphiné. A peine âgé da 13 ans, sachant lire et signer son nom, Bayard devint page du duc de Savoie; puis il passa au .service du roi de France, Charles VIU (1483—1498). Il montrait sa bravoure, son adresse, son .sang-froid dans les tournois, et, en 1494, il faisait pour la première fois la vraie guerre dans l'expédition des Français en Italie. Quand Louis XII, surnommé le »Père du peuple«, veut conquérir, en 1499, le territoire de Milan, le chevalier, emporté par son ardeur, dépasse ses compagnons et entre dans Milan avec peu des siens. Il est fait prisonnier; mais le duc de Milan, plein d'admiration pour sa bravoure, lui rend la liberté. Après avoir livré bataille aux Suisses (le 13 septembre 1515), François Ier (1515—1547) voulut être armé chevalier dé sa main. Quand Charles-Quint, élu, en 1519, empereur d'Allemagne, pénétra, en 1521, en France et assiégea Mézières, place forte isur la Meuse, Bayard refusa d'abandonner cette ville, que ses compagnons trouvaient trop faible. »11 n'y a pas de place faible, disait-il, où il y a des gens de cœur. Si les vivres nous manquent, nous mangerons nos chevaux.« Charles leva le siège." Bayard, considéré comme le sauveur de la France, fut reçu à Paris en vainqueur. En 1524, chargé du commandement de l'arrière-garde de l'armée française, il reçut une blessure mortelle au pais-sage de la Sésia. On le plaça sous un arbre, la face tournée du côté de l'ennemi: »Ne lui ayant jamais tourné le dos, disait-il, je ne veux pas commencer à la fin de ma vie.« La France considéra sa perte comme un deuil national. (E. Lavisse.) Leçon de choses: la chevalerie. La chevalerie fut une des plus belles institutions du moyen âge. Le service militaire exigeant une grande habileté, on commença de bonne heure l'éducation du chevalier. A l'âge de sept ans, il entrait comme page à la cour d'un seigneur. Il servait à table et apprenait les bonnes manières et la courtoisie. A quatorze ans, il recevait l'épée et devint écuyer. De ce moment, il suivait son seigneur à la guerre. On restait écuyer sept ans, puis on était reçu chevalier. Cette réception se faisait avec une solennité religieuse et militaire. L'écuyer entendait une messe à laquelle il communiait. Puis, il s'agenouillait devant le seigneur qui devait l'armer chevalier. Celui-ci lui demandait s'il promettait de remplir les devoirs d'un bon chevalier. »Je le promets«, répondait-il; aussitôt d'anciens chevaliers lui mettaient les pièces de l'armure. Cela fait, le seigneur lui donnait l'accolade en lui frappant trois fois l'épaule ou la nuque avec le plat de l'épée en disant: »Au nom de Dieu, de saint Michel et de saint Georges, je te fais chevalier.« Les beaux jours de la chevalerie furent les siècles des croisades; elle dégénéra ensuite. (D'après J. Duchassing.) B. La laitière et le pot au lait. Perrette, ¡sur sa tête ayant un pot au lait Bien posé sur un coussinet, Prétendait arriver sans encombre à la ville. Légère et court vêtue, elle allait à grands-pas, Ayant miis ce jour-là, pour être plus agile, Cotillon simple et souliers plats. Notre laitière ainsi troussée Comptait déjà dans sa pensée Tout le prix de son lait; en employait l'argent; Achetait un cent d'œufs; faisait triple couvée: La chose allait à bien par son soin diligent. »11 m'est, disait-elle, facile D'élever des poulets autour de ma maison; Le renard sera bien habile S'il ne m'en laisse assez pour avoir un cochon. Le porc à s'engraisser coûtera peu de son; 11 était, quand je l'eus, de grosseur raisonnable: J'aurai, le revendant, de l'argent bel et bon. Et qui m'empêchera de mettre en notre étable, Vu le prix dont il est, une vache et son veau Que je verrai sauter au milieu du troupeau?« Perrette, là-dessus, saute aussi, transportée: Le lait tombe: adieu veau, vache, cochon, couvée. La dame de ces biens, quittant d'un œil marri iSa fortune ainsi répandue, Va s'excuser à son mari, En grand danger d'être battue. Le récit en farce en fut fait: On l'appela le Pot au lait. (La Fontaine.) Explications. Charles-Quint: Charles V. — Mézières: ville, département des Ardennes. — La Meuse: fleuve de France, se jetant dans la mer du Nord. — En vainqueur: comme vainqueur. — Des gens de cœur: des geyns courageux, honnêtes. — La Sésia: rivière d'Italie. — Coussinets petit coussin qu'on porte sur la tête pour rendre la charge moins dure. — Sans encombre: sans obstacle, sans difficulté. — Ainsi troussée: ayant mis un jupon court. — Marri: attristé, fâché. — Farce: histoire comique, amusante. Conversation. Quelles qualités Bayard montrait-il dans les tournois? A quelle occasion faisait-il la vraie guerre pour la première fois? Que fit le duc de Milan, lorsque Bayard fut fait prisonnier? Quel roi voulut être armé chevalier par Bayard? Pourquoi Bayard fut-il considéré comme le sauveur de la France? Où mourut-il? Quels furent ses derniers mots? — Quelle était l'éducation du chevalier au moyen âge? A quel âge recevait-il l'épée? Quand était-on reçu chevalier? Comment cette réception se faisait-elle? Qu'est-ce que l'écuyer entendait avant d'être armé chevalier? Devant qui s'agenouillait-il? Que lui demandait le seigneur? Avec quels mots le seigneur lui donnait-il les trois coups et l'accolade? Grammaire. 1°. Le participe passé: l'accord du part. p. § 84 2°. Charles-Quint, élu (= lorsqu'il eut été élu: izvoljen, ko je bil izvoljen) empereur d'Allemagne, pénétra en France. Le part. p. des verbes actifs s'emploie au sens passif et remplace ordinairement une proposition subordonnée (proposition participe); le part, simple élu etc. peut être remplacé par le part, composé passif ayant été élu etc. (sens passif). 3°. Ne lui ayant tourné jamais le dos (= comme je ne lui ai jamais tourné le d.), je ne veux pas commencer à la fin de ma vie. Quand la proposition a un sens actif, on emploi le part, composé d'un verbe actif. 4°. Arrivé (= lorsqu'il est arrivé: prišedši, ko je prišel) au bord du champ, Jean s'arrête. Le part. p. des verbes neutres s'emploie au sens actif; il peut être remplacé, lui aussi, par le part, composé (étant arrivé etc.). Dans tous les cas, l'action exprimée par le part. p. est antérieure à celle de la proposition principale. Le part, passé (simple) remplaçant une proposition s'accorde avec son sujet. Exercices. 1. Relever les principaux événements de la vie de Bayard. 2. Remplacer les verbes entre parenthèses par le part, passé (simple ou composé): (Entrer) en classe, les élèves vont à leurs places. (Écrire) nos devoirs, nous pouvons jouer. (Recevoir) une blessure mortelle, Bayard fut placé sous un arbre. Charles-Quint, (élire) empereur d'Allemagne, pénétra en France. (Revenir) de la chasse, les chasseurs se mettent à table. (Arriver) à la maison, nous repasserons nos leçons. 3. Répéter l'exercice N° 3, III, p. 33. Douzième leçon. A. La garde impériale à Waterloo. Les débris des bataillons de la garde se battent toujours sans vouloir se rendre. A ce moment, on entend ce mot qui traversera les siècles: »La garde meurt et ne se rend pas.« Le deuxième bataillon du 3e de grenadiers, réduit de cinq cents à trois cents hommes, ayant sous ses pieds ses propres camarades, devant lui des'centaines de cavaliers abattus, refuse de mettre bas les armes et s'obstine à combattre. Serrant toujours ses rangs à mesure qu'ils s'éclaircissent, il attend une dernière attaque, et, assailli sur ses quatre faces à la fois, fait une décharge terrible qui renverse des centaines de cavaliers. Furieux, l'ennemi amène de l'artillerie, et tire à outrance sur les quatre angles du carré. Les angles de cette forteresse vivante abattus, le carré se desserre, ne présentant plus qu'une forme irrégulière, mais persistante. 11 dédouble ses rangs pour occuper plus d'espace et protéger ainsi les blessés qui ont cherché asile en son sein. Chargé encore une fois, il demeure debout, abattant par son feu de nouveaux ennemis. Trop peu nombreux pour rester en carré, il profite d'un répit afin de prendre une forme nouvelle, et se réduit alors en un triangle tourné vers l'ennemi, de manière à sauver en rétrogradant tout ce qui s'est réfugié derrière ses baïonnettes. 11 est bientôt assailli de nouveau. »Ne nous rendons pas!« s'écrient ces braves gens, qui ne sont plus que cent cinquante. Tous alors, après avoir tiré une dernière fois, se précipitent sur la cavalerie ¡acharnée à les poursuivre, et, avec leurs baïonnettes, tuent des hommes et des chevaux, jusqu'à ce qu'enfin ils aient succombé dans ce sublime et dernier effort. Dévouement admirable et que rien ne surpasse dans l'histoire des siècles. (Thiers.) Leçon de choses: La guerre. Différentes sortes de guerre: guerre offensive, guerre défensive, guerre civile, guerre continentale, guerre maritime, guerre de montagnes. L'une des nations ennemies déclare la guerre à l'autre, puis on ouvre les hostilités. Les puissances qui ne prennent point part à la guerre sont appelées neutres; les nations belligérantes sont aidées par leurs alliés. Les blessés sont transportés à l'ambulance (à l'hôpital militaire, à l'infirmerie, au lazaret). Ceux qui prennent la fuite pendant la bataille sont appelés fuyards ou déserteurs; on les punit en les fusillant. Les espions se glissent parmi les troupes ennemies pour tâcher de pénétrer leurs intentions. Quand une armée est battue, elle met bas les armes, et on fait la paix pour mettre fin à la guerre. Il* B. L'huître et les plaideurs. Un jour deux pèlerins sur le sable rencontrent Une huître que le flot y venait d'apporter: Ils l'avalent des yeux, du doigt ils se la montrent; A l'égard de la dent il fallut contester. L'un se baissait déjà pour ramasser la proie; L'autre le pousse et dit: »11 est bon de savoir Qui de nous en aura la joie. Celui qui le premier a pu l'apercevoir En sera le gobeur; l'autre le verra faire. — Si par là l'on juge l'affaire, Reprit son compagnon, j'ai l'œil bon, Dieu merci. — Je ne l'ai pas mauvais aussi, Dit l'autre, et je l'ai vue avant vous, sur ma vie. — Hé bien! vous l'avez vue, et moi je l'ai sentie.« Pendant tout ce bel incident, Perrin Dandin arrive: ils le prennent pour juge. Perrin, fort gravement, ouvre l'huître et la gruge, Nos deux messieurs le regardant. Ce repas fait, il dit d'un ton de président: »¡Tenez, la cour vous donne à chacun une écaille, Sàns dépens, et qu'en paix chacun chez soi s'en aille.« (La Fontaine.) Explications. ^ Waterloo (en Belgique): la bataille eut lieu le 18 juin 1815. — 3e de grenadiers: sous-entendu: 3e régiment de grenadiers. — Thiers, Louis-Adolphe (1797—1877): historien et homme d'État français; 1871—1873 président de la République. — Pèlerins: ceux qui font, par piété, un voyage à un lieu de dévotion. — En sera le gobeur: celui qui mangera l'huître. Gober, c'est avaler rapidement, sans savourer. — Perrin Dandin: nom du juge. Il existe un juge de ce nom dans »Les Plaideurs« de Racine. — La gruge: l'avale rapidement. — La cour: le tribunal. Conversation. Que fait le deuxième bataillon du 3e de grenadiers, réduit à trois cents hommes? Qu'est-ce qu'il attend? Qu'est-ce que l'ennemi amène? Quelle forme présente ordinairement un bataillon de grenadiers? Quelle forme présente le bataillon en question, lorsque les angles du carré ont été abattus? Quelle forme nouvelle prend-il étant trop peu nombreux pour rester en carré? Est-ce que les restes du bataillon se rendent? -— Quels sont les différents genres de guerre? Comment s'appellent les nations qui prennent part à la guerre? Où sont transportés les blessés? Qu'est-ce qu'un déserteur? Que font les espions? Que fait une armée quand elle est battue? Grammaire. La proposition participe. Deležnik kot stavek. (Revision.) a) Le participe conjoint — vezani deležnik. L'oiseau, s'approchant (= qui s'approchait, lorsqu'il s'approchait) du bord, vit des tanches. — Louis XII, surnommé j— qui avait été surnommé) le »Père du peuple«, voulut conquérir le territoire de Milan. — Elle allait à grands pas, ayant mis (= parce qu'elle avait mis) cotillon simple et souliers plats. Nous gagnons notre vie en travaillant (= parce que nous travaillons, si nous travaillons): Le participe conjoint (présent ou passé) remplace une proposition subordonnée; le participe peut se rapporter au sujet ou bien à un autre membre de la propos, principale. — Le gérondif peut aussi remplacer une propos, subordonnée, quand le sujet de celle-ci est le même que le sujet de la propos, principale. On remplace la propos, subordonnée par le part, prés (ou gérondif) quand les actions des propositions principale et subordonnée sont simultanées, et par le part, passé (simple ou composé), quand l'action de la propos, subordonnée est antérieure à celle de la propos, principale. b) Le participe absolu — nevezani (absolutni) deležnik. Perrin ouvre l'huître et la gruge, nos deux messieurs le regardant (= tandis que nos d. m. le regardent). La guerre étant terminée (= lorsque la gu. eut été terminée), Charlemagne se disposa à rentrer en France. Le participe absolu remplace une propos, subordonnée qui a un autre sujet que la principale. Le part, passé (conjoint et absolu) des propositions participes est toujours variable, c'est-à-dire, il s'accorde avec son sujet. c) Ce que je vais alors, c'est un petit bonhomme qui, les mains dans les poches et sa gibecière au dos (= ayant les m. dans les p. et portant sa g. au d.) s'en va au collège. (En slovène: z rokami v ž. in s torbo na hrbtu.) Quelquefois, le participe est supprimé ou sous-entendu. Exercices. 1. Mettre lè récit de la bataille dans la bouche: a) d'un soldat du 3e grenadiers; b) d'un des hussards anglais qui ont attaqué le carré. 2. Remplacer les propositions subordonnées par une proposition participe: Quand les oiseaux de passage quittent nos pays, ils annoncent l'approche de l'hiver. J'ai rencontré ta sœur pendant qu'elle se promenait dans l'allée. Il y a beaucoup d'hommes qui ne pensent pas à l'avenir. Si vous négligez vos études, vous terminerez mal la classe. Il fut surpris par la pluie quoiqu'il courût de toutes ses forces.* Les Français durent faire la paix après qu'ils eurent été battus à Waterloo. Les leçons qui ont été reçues dans l'enfance ne s'effacent jamais. Aussitôt que les hirondelles ont disparu, les canards sauvages viennent les remplacer. Lorsque l'incendie eut détruit Moscou, Napoléon dut battre en retraite. Après qu'elle eut été prise à Compiègne, Jeanne d'Arc fut brûlée. Quand l'année scolaire sera terminée, nous partirons à la campagne. Pendant que le professeur expliquait le texte, les élèves faisaient attention. Lorsque la guerre eut été terminée, Charlemagne rentra en France. Treizième leçon. A. Deux héros. On jugeait, un jour, au lendemain de l'année terrible, à Vincennes, devant un conseil de guerre, un pauvre diable de cuirassier qui, pour je ne sais quelle désobéissance au code militaire, avait été renvoyé devant la justice militaire. Parmi les témoins, on appela le colonel X. Il arriva, la taille droite, à la boutonnière la rosette d'officier de la Légion d'honneur et tenant son chapeau de la main gauche. La manche droite était vicie: le bras avait cté coupé. Le colonel salua le conseil et il raconta ce qui suit: C'était à Freschwiller, le 6 août. Des cuirassiers avaient chargé, offrant leur sang en sacrifice pour sauver les débris de l'armée déjà vaincue. Le colonel X, alors commandant, chargeait, droit sur ses é tri ers, en tête de son escadron, lorsque, brusquement, il tomba net à terre avec un bruit mat. * Les propositions concessives sont remplacées ordinairement par le gérondif précédé de tout. Le cuirassier Maurice (celui qu'on allait juger) le vit tomber au moment où lui-même sentait son cheval s'abattre. Maurice laissa son cheval et courut au commandant. Atteint d'un coup de feu, le commandant ne bougeait pas. »Mon commandant! mon commandant!« criait le pauvre homme, pendant que les balles pleuvaient toujours sur les cuirasses. Et tout à coup, avisant un chirurgien qui enjambait les cadavres: »Major, le commandant est blessé! Sauvez le commandant! — Ah bah! fit le chirurgien en donnant un rapide coup d'œil au corps étendu, il est fichu, ton commandant!« Ce mot frappa au cœur le soldat, qui jeta au major un regard, plein de furie. »Toi, tu sais, je t'étranglerai si jamais je te retrouve,« cria-t-il. Et il se pencha, ramassa le commandant tout sanglant, et le porta ainsi, sur son dos, loin du champ de mort. Quand, à la première étape, loin du danger, le cuirassier atteignit une ambulance, il tomba, inanimé comme le blessé, auprès du corps inanimé de son commandant. »Et voilà, conclut le colonel, ce que j'avais à dire de l'accusé. C'est à lui que je dois de vivre. Quand à lui, blessé, boiteux, il attendait sa mise à la retraite avec la pension qu'il mérite, lorsqu'un moment d'emportement a tout compromis ... Je n'ai plus rien à ajouter. Mais je crois que la vie de l'accusé plaide pour lui plus éloqueminent que toute harangue. Le meilleur avocat des braves gens, c'est leur passé.« Le colonel avait raison. Le Conseil de guerre prononça à l'unanimité l'acquittement du cuirassier. Et les deux blessés, le colonel manchot et le soldat boiteux, allèrent près de là, assis à la même table, boire à la santé de la France. Et on les saluait l'un et l'autre, le chef et l'humble troupier; l'un, le héros du dévouement, l'autre, le héros de la reconnaissance et du souvenir. (Jules Claretie, »La canne de monsieur Miclielet.«) Leçon de choses: La constitution française. La constitution actuelle de la France date du 25 février 1875. Elle est dominée par le principe de la séparation des pouvoirs: le pouvoir législatif, le pouvoir exécutif, le pouvoir judiciaire. Le pouvoir législatif, représenté par la Chambre des députés et par le Sénat, vote les lois, y compris la loi de finance (le budget). — Le pouvoir exécutif, représenté par le président de la République et par les ministres, a pour tâche d'assurer l'exécution des lois. — Le pouvoir judiciaire est chargé de surveiller l'exécution des lois et de juger les infractions à ces lois. B. Sur une barricade (Juin 1871.) (Sur une barricade, au milieu des pavés, Souillés d'un sang coupable et d'un sang pur lavés, Un enfant de douze ans est pris avec des hommes. »Es-tu de ceux-là, toi?« L'enfant dit: »Nous en sommes. — C'est bon, dit l'officier, on va te fusiller. Attends ton tour.« L'enfant voit des éclairs briller, Et tous ses compagnons tomber sous la muraille. Il dit à l'officier: »Permettez-vous que j'aille Rapporter cette montre à ma mère, chez nous? — Tu veux t'enfuir? — Je vais revenir. — Ces voyous Ont peur! Où 'loges-tu? — Là, près deja fontaine; Et je vais revenir, monsieur le capitaine. — Va-t'en, drôle.« L'enfant s'en va. — Piège grossier. Et les soldats riaient avec leur officier, Et les mourants mêlaient à ce rire leur râle. Mais le rire cessa; car soudain, l'enfant, pâle, Brusquement reparu, fier comme Viala, Vint s'adosser au mur et leur dit: »Me voilà!« La mort stupide eut honte, et l'officier fit grâce. (Victor Hugo.) Explications. L'année terrible: 1870—1871. — Code: recueil de lois. — Légion d'honneur: actuellement l'unique ordre français, fondé par Napoléon en 1802. — Freschwiller: village alsacien. — Commandant: commandant de bataillon, — Major: chirurgien militaire, — Manchot: qui m'a qu'un bras. — Jules Claretie: écrivain français, né à Limoges en 1840. Il a publié des romans, des nouvelles, des pièces ide 74 antérieur. Exercices. 1. Faire raconter le sergent, camarade du moribond. 2. Compléter les propositions suivantes par des infinitifs convenables: — est plus difficile que lire. Il faut toujours — les leçons. Il vaut mieux — que de mentir. Il faisait bon — l'air pur. Pourriez-vous me — où est 1' Hôtel de ville? Ce qui devait — arriva. Les élèves savent —. Voulez-vous — un morceau de pain? Allez — de la craie. On envoya — le médecin. Venez (s'asseoir) près de moi. Courez (avertir) les parents. Pourquoi désirez-vous — le français? Je préfère — à la promenade. J'aime mieux vous — la vérité tout de suite. Voyez-vous — les étoiles? Entendez-vous — la Marseillaise? Je croyais vous — agréable. Je ne me rappelle pas — ce livre. L'élève affirmait — son devoir. 3. Récapitulation des exercices N° 2, III p. 42 et N° 2, HT p.45. 1 Quand le verbe dire exprime un ordre, on fait précéder l'infinitif de la préposition de (p. 267, a). Quinzième leçpn. A. Le cordial merveilleux. Un médecin avait besoin d'un cadavre pour faire quelques expériences isur la taille. Il s'adressa à l'infirmier. Celui-ci lui dit: »Vous venez à temps. Il y a là, n° 46, un grand garçon qui n'a pas plus de deux heures à aller. — Deux heures! lui répondit le médecin: ce n'est pas tout à fait mon compte. Il faut que j'aille ce soir à Fontainebleau d'où je ne reviendrai que demain au soir, sur les sept heures, au plus tôt. — Cela ne fait rien, lui dit l'infirmier; partez toujours, on tâchera de vous le pousser.« Le médecin part: l'infirmier s'en va à l'apothicaire, ordonne un bon cordial pour le n° 46. Le cordial fait à merveille: le malade dort cinq à six heux-es. Le lendemain, l'infirmier va à son lit; il le trouve sur son séant, toussant et crachant librement; presque plus de fièvre, pas le moindre mal de côté: »Ah! lui dit le malade, je ne sais ce que vous m'avez donné; mais vous m'avez rendu la vie. — Tout de bon? — Rien n'est plus vrai. Encore une potion comme celle-là, et je suis hors d'affaire. — Oui, et le médecin, qu'en dira-t-il! — Que dites-vous? — Rien, rien,« répond l'infirmier en se frottant le menton avec la main et un peu décontenancé. »Infirmier, lui dit le malade, vous faites la mine: vous voilà comme si vous étiez fâché de ce que je vais mieux. — Non, non, ce n'est pas cela.« Cependant d'heure en heure l'infirmier allait au lit du malade et lui disait: »Eh bien! l'ami, comment cela va-t-il? — A merveille.« Et l'infirmier, en «'éloignant, ise disait en lui-même: »Si cela allait tenir? Je vous l'aurai si bien poussé qu'il en reviendra.« Ce qui fut en effet. Le lendemain, le médecin arrive pour son expérience. »Eh bien! dit-il à l'infirmier, mon cadavre? — Votre cadavre, il n'y en a point. — Comment! il n'y en a point? — Non. Aussi c'est de votre faute. Notre homme ne demandait qu'à mourir; c'est vous qui êtes la cause qu'il est revenu. Pour votre peine, vous attendrez. Que diable aussi! Pourquoi vous en aller à Fontainebleau? Si vous étiez resté, je n'aurais jamais pensé à lui donner ce cordial qui l'a guéri, et votre expérience serait faite. — Eh bien, dit le médecin, il n'y a pas grand mal à cela; nous attendrons; ce sera pour une autre fois. (Diderot.) Leçon de choses: Chez le médecin. Client: Le docteur est-il visible? Domestique: Pas pour le moment. Il y a quelqu'un auprès de lui; donnez-vous la peine d'entrer dans le salon d'attente. Médecin: Bonjour, monsieur. Entrez, s'il vous plaît. Veuillez vous asseoir. Qu'avez-vous? Client: Je ne suis pas bien, c'est tout ce que je peux vous dire. Médecin: Êtes-vous souffrant depuis longtemps? Client: Depuis une quinzaine de jours. Médecin: Comment votre maladie a-t-elle commencé? Client: Par un rhume que j'ai attrapé au cours d'une promenade. Médecin: Permettez-moi de vous tâter le poids; il bat vite. Montrez votre langue; elle est fort chargée. Veuillez mettre le thermomètre sous votre aisselle; il marque 38 degrés; vous avez la fièvre. Client: Que faut-il faire? Médecin : Pour le moment, voici une ordonnance que vous ferez faire à la pharmacie. Aussitôt rentré, couchez-vous et observez un régime rigoureux; ne mangez que du biscuit avec du thé; demain matin, j'irai vous voir. B. Le chêne et le roseau. Le chêne, un jour, dit au roseau: »Vous avez bien sujet d'accuser la nature; Un roitelet pour vouis est un pesant fardeau; Le moindre vent qui d'aventure Fait rider la face de l'eau, Vous oblige à baisser la tête; Cependant que mon front, au Caucase pareil, Non content d'arrêter les rayons du soleil, Brave l'effort de la tempête. Tout vous est aquilon, tout me semble zéphyr. Eneor si vous naissiez à l'abri du feuillage Dont je couvre le voisinage, Vous n'auriez pas tant à souffrir: Je vous défendrais de l'orage; Mais vous naissez le plus souvent Sur les humides bords des royaumes du vent. La nature envers vous me semble bien injuste. — Votre compassion, lui répondit l'arbuste, Part d'un bon naturel; mais quittez ce souci: Les vents me sont moins qu'à vous redoutables; Je plie et ne romps pas. Vous avez jusqu'ici Contre leurs coups épouvantables Résisté sans courber le dos; Mais attendons la fin.« Comme il disait ces mots, Du bout de l'horizon accourt avec furie Le plus terrible des enfants Que le nord eût portés jusque-là dans ses flancs. L'arbre tient bon, le roseau plie. Le vent redouble ses efforts Et fait si bien qu'il déracine Celui de qui la tête au ciel était voisine, Et dont les pieds touchaient à l'empire des morts. Explications. Infirmier: celui qui soigne les infirmes, les malades. — On tâchera de vous le pousser: de prolonger sa vie. — Apothicaire: pharmacien (avec une nuance défavorable). — Cordial: remede qui réconforte le cœur, qui ranime, qui donne des forces. — Potion: médicament qu'on prend sous forme de boisson. — Décontenancé: troublé de manière à perdre la contenancet (= manière de se tenir avec quelqu'un; attitude). — Je vous l'aurai si bien poussé: le oompl. indir. vous exprime l'intérêt qu'on prend à l'action (datif éthique). — Il en reviendra: il sera rétabli. — Pourquoi vous en aller: voir p. 63, 3. — Caucase: chaîne de montagnes qui sépare l'Europe de l'Asie. — Aquilon: vënt impétueux, ' venant du nord. — Zéphyr: vent doux, venant de l'ouest. Conversation. De quoi un médecin avait-il besoin? A qui s'adressa-t-il! Que lui dit celui-ci? Qu'est-ce que l'infirmier ordonne pour le garçon malade? Pourquoi? Quel fut l'effet du cordial? L'infirmier fut-il content de ce résultat? Le médecin eut-il son cadavre après son retour? Que lui dit l'infirmier? Le médecin se fâcha-t-il ? Quels sont les traits plaisants ou ironiques de ce morceau? — Reproduire un dialogue entre un médecin et son client. Grammaire. I. lia préposition à. a) Nous arrivons à la porte. — Je vais à l'école. -,- Jean et Jeanne s'arrêtent à l'endroit le plus poissonneux. — L'école est à cent pas de notre maison. h) Il faut travailler du matin au soir. — Nous rentrâmes à six heures. c) La pêche à la ligne. — Mes sœurs travaillent à l'aiguille. — Le fusil est chargé à balle. d) Une salle à manger. — Nous buvons à ta santé. — A ces mots, le corbeau ne se sent pas de joie. e) On me reçut à bras ouverts (z odprtimi rokami). — Il se sauva à la nage. — Chacun vit à sa manière. f) Ce livre est à moi. La préposition à marque: a) le lieu, la direction, le point d'arrivée; b) le moment de l'action (le temps); c) l'instrument, le moyen; d) la destination, le but, la cause et le temps à la fois; e) la manière; f) la possession, la propriété. (Voir aussi § 52, 2.) II. Infinitif précédé de la préposition à. 1°. Voilà ce que j'avais à dire de l'accusé. Mon esprit s'amuse à ranimer son souvenir. — Comment parviendront-ils là-bas à passer pour des savants? — Roland se décide à sonner de son cor. — L'aîné se mit à répéter le commencement des comptes. — Charlemagne revient sur ses pas, bien que Ga-nelon cherche à l'en dissuader. — Le moindre vent vous oblige à baisser la tête. — Le porc à s'engraisser coûtera peu de son. — La lumière électrique sert à éclairer nos chambres. — Les murs et les fossées étaient destinés à protéger les châteaux. — Six bourgeois furent condamnés à être pendus. — On accoutumait Henri IV à courir et à grimper. — Nous apprenons à parler, à lire et à écrire. — Exercez-vous à prononcer distinctement! L'infinitif avec à marque: a) une action à l'accomplissement de laquelle on est occupé: être - biti persister ) vztrajati consister — obstoDati s obstiner J mettre — rabiti passer — prebiti (cas) j muditi se s'attarder s'arrêter commencer-^ zaieti se mettre continuer1 — nadaljevati se borner — omejiti se s'occuper — baviti se rester — preostajati sir 1 enir j uspeti, posrečiti se balancer hésiter obotavljati se, omahovati réussir parvenir exceller — odlikovati se aimer — rad delati se plaire — delati kaj z dopade-njem s'amuser — zabavati se consentir 1 strin;jati se, etc. der J s'accorder b) le but d'une action; il se met après les verbes exprimant la tendance, la disposition, la destination, la décision, l'effort, l'encouragement, l'action d'accoutumer, d'enseigner, d'apprendre, de s'exercer, de se préparer: déterminer décider3 se résoudre se décider exciter exhorter aspirer — stremiti tendre — nagibati se chercher2 — skušati s'appliquer travailler se fatiguer s'évertuer servir — služiti čemu aider — pomagati contribuer truditi se nameniti y odločiti se vspodbujati 1 prispevati določiti, nameniti posvetiti concourir destiner -consacrer dévouer avoir — imeti (morati) condamner — obsoditi accoutumer habituer j privaditi encourager — prigovarjati inviter } pozivati engager | réduire — prisiliti s'entendre — razumeti se na kaj apprendre — učiti (se) enseigner — učiti s'exercer — vaditi se se préparer — pripravljati se employer — uporabljati s'intéresser — zanimati se, etc. 2°. La salle à manger. — Une chambre à louer. — Le bois à brûler. L'infinitif avec à s'emploie après certains noms pour marquer le but, la destination, une qualité (v. § 52). 3°. Les cerises sont bonnes à manger. — Nous sommes prêts à sortir. 1 S'emploie aussi avec de; — commencer par faire qch. — začeti s čim (finir par). . . 2 essayer, tâcher (skušati), s'efforcer (potrujati se) s emploient avec de. . 3 Cependant: décider, déterminer résoudre de taire qen. — skleniti. L'infinitif avec à se indiquent une disposition, bon — dober mauvais — slab facile — lahek difficile — težek sujet — podvržen adroit habile prompt — hiter spreten met après beaucoup d'adjectifs qui une aptitude, une qualité etc.: long lent disposé incliné propre — prikladen prêt — gotov, pripravljen attentif — pozoren le premier — prvi, najprej le dernier — zadnji, nazadnje etc. počasen nagnjen Exercices. 1. Faire raconter l'infirmier. 2. Compléter les propositions suivantes: Ce devoir est (refaire). Combien de temps avez-vous mis (apprendre par cœur) ce morceau1? Vos journées se perdent (courir et jouer). Vous ne réussirez pas (me persuader). Ne cherchez pas (copier) sur le texte. Le chariot sert (transporter) de différents objets. Tous les habitants d'un pays contribuent (payer) les sommes dont l'État a besoin. Il faut accoutumer les enfants (supporter)^ le froid et la chaleur. Apprenez (obéir et faire toujours le devoir). Il faut s'exercer (lire à haute voix). Nous avons beaucoup (apprendre). — Voici notre salle (manger) et la chambre (coucher). Le bois (brûler) coûte assez cher. Nous ne savons rien de la vie (venir). Dans la ville il y a beaucoup de maisons (vendre) et assez de chambres (louer). — La pomme de terre est bonne (nourrir) les hommes et les bestiaux. Êtes-vous prêts (sortir)? Nos parents sont toujours les premiers (nous pardonner). Cela est difficile (comprendre). Seizième leçon. 3 A. Reconnaissance au bord d'un avion. L'ordre d'une reconnaissance vient d'être donné. Vite, le pilote et l'observateur prennent place sur un monoplan qui, bientôt, ¡s'élève dans les airs. L'appareil, qui doit se diriger vers le nord, est secoué par un vent d'est, qui tend à le faire dériver. Mais sa marche est assurée, d'une main sûre, par le pilote, aussi prudent qu'audacieux. 11 s'agit de passer au-dessus d'une position fort occupée par de la grosse artillerie allemande. On fait une volte pour mieux voir; on s'attarde à compter les emplacements de batteries, à lorgner l'effarement des pygmées dont le vol dérange la quiétude. Soudain, une brusque détonation éclate à l'avant. Un petit nuage blanc, tout rond, marque la place de l'explosion. Le pilote sursaute, fait faire à l'avion une vive embardée. Coup sur coup, à droite, à gauche, devant, derrière, un peu trop haut, un peu trop bas, les détonations claquent, précipitées, rageuses... C'est une batterie spéciale qui s'efforce de descendre l'avion français. Il faut avoir subi de près le feu d'une de ces batteries pour connaître la dernière forme de l'angoisse... Le pilote manœuvre de son mieux pour échapper à la poursuite des batteries. Quant à l'observateur, il n'a rien à faire qu'à attendre, qu'à espérer. Il a le loisir de connaître s'il a le cœur solide. La journée s'achève, la reconnaissance prend fin; on reprend la route vers les lignes françaises, déjà visibles. La mission est remplie, la moisson de renseignements est bonne. L'observateur range précieusement sa carte toute chargée d'annotations. Alors, dans la splendeur du soir, serein et content d'avoir accompli le devoir, il a le loisir de contempler le spectacle sublime qui s'offre à ses regards. Et puis il y a la merveilleuse émotion du retour, et l'atterrissage, enfin, rapide, léger. Après, quand le moteur s'est tu, on éprouve je ne sais quelle joyeuse et puérile envie de caresser la bête miraculeuse à qui l'on doit la fantastique chevauchée. (D'après l'»Écho de Paris«, 1916.) Leçon de choses. La navigation aérienne. lo — Aérostation; le ballon. — Les ballons sont construits de soie et recouverts d'un enduit de caoutchouc. Pour gonfler le ballon on le remplit de gaz hydrogène, qui est 14 fois plus léger que l'air ce qui permet l'élévation du ballon. L'aéronaute prend place dans la nacelle. Il s'y trouve des sacs de sable; l'aéronaute jettera du sable, s'il veut s'élever davantage; pour descendre, il ouvrira la soupape, le gaz s'échappera: la descente, l'atterrissement (le ¡ballon atterrit). Depuis Zeppelin, Gross et Parceval l'aérostation a fait beaucoup de progrès: on a réussi à trouver le dirigeable qui suit docilement les ordres de son pilote; il est muni d'un moteur. 2" — Aviation: les aéroplanes (avions) sont des appareils plus lourds que l'air et cherchant à imiter le vol des oiseaux. C'est une, ou, de préférence deux surfaces planes superposées (monoplans ou biplans), mues par un moteur très léger et très puissant. Sans ce moteur, la pesanteur ferait tomber cette machine, qu'aucun gaz ne maintient dans l'air. Mais, nîuni du moteur et légèrement incliné sur l'horizon, le plan, simple ou douible, rencontre la résistance de l'air; plus la vitesse est grande et l'inclinaison marquée, plus la résistance de l'air l'oblige à s'élever. B. Le laboureur et ses enfants. Travaillez, prenez de la peine: C'est le fonds qui manque le moins. m Un riche laboureur, sentant sa mort prochaine, Fit venir ses enfants, leur parla sans témoins: »Gardez-vous, leur dit-il, de vendre l'héritage Que nous ont laissé nos parents: Un trésor est caché dedans. Je ne sais pas l'endroit; mais un peu de courage Vous le fera trouver; vous en viendrez à bout. Remuez votre champ dès qu'on aura fait l'août: Creusez, fouillez, bêchez, ne laissez nulle place Où la main ne passe et repasse.« Le père mort, les fils retournent le champ. Deçà, delà, partout; si bien qu'au bout de l'an Il en rapporta davantage. D'argent, point de caché. Mais le père fut sage De leur montrer, avant sa mort, Que le travail est un trésor. (La Fontaine.) Explications. Pilote: le pilote est chargé de diriger l'avion. — Observateur: celui qui observe les positions de l'ennemi, qui fait la reconnaissance, — Dériver: s'écarter de la route, — Pygmées: nains; les hommes apparaissent comme des nains aux aviateurs, à cause de l'éloignement. — Embardée: écart brusque. — Fantastique chevauchée: chevauchée (course à cheval) qui semble avoir été faite en imagination. Conversation. Qui est-ce qui prend place sur le monoplan? Quelle tâche ont les deux aviateurs? A quoi s'attarde-t-on? Quel dangers les aviateurs courent-ils? Comment le pilote manœuvre-t-dl pour échapper à la poursuite des batteries? Comment s'achève la journée? La mission est-elle remplie? Quelles sont les impressions des aviateurs, au retour? — En quoi sont construits les ballons? De quoi les remplit-on? Où l'aéronaute prend-il place? De quelle façon manœuvre-t-il? Qu'est-ce qu'un avion? En quoi consiste-t-il? Par quoi est-il mû? De quelle manière l'aéroplane se maintient-il dans l'air? Grammaire. I. La préposition de. a) Je viens de l'école. — b) Il travaille du matin au soir. — Nous nous levons de bonne heure. — c) Les rues sont pavées de pierres. — On remplit les corbeilles de gâteaux. — Roland frappait de son épée. — d) Je me réjouis de votre bonne santé. — Il mourait de faim. — e) Il vida son verre d'un seul trait (na en poziirek). — De cette manière, de cette façon (na ta nacin). La préposition de exprime": a) le point du départ (lieu); b) le temps d'où part l'action; c) la matière dont on fait quelque chose, quelquefois aussi le moyen (l'instrument); d) la ctiuse (surtout après les verbes marquant les mouvements de l'âme); e) la manière. (Voir aussi § 52.) II. Infinitif précédé de la préposition de. 1°. Il est difficile de se taire. — C'est peu de promettre, il faut tenir. L'infinitif précédé de la prépos. de s'emploie comme sujet placé après le verbe. 2°. Un beau matin arrive une lettre de leur père leur ordonnant de revenir tout de suite. — Je vous prie de faire attention. — Promettez-moi d'être plus sage! — Gardez-vous de rien dédaigner. — Les élèves avaient résolu de ne plus manger de lentilles. — Ne craignez-vous pas de tomber? — Je vous défends de sortir. L'infinitif avec de s'emploie comme complément: a) après les verbes marquant la prière, le commandement, la louange, le blâme, la promesse, la défense, la permission: prositi j skušati ] 1 zahtevati permettre conseiller accorder - prier supplier presser — siliti, nujno prositi ordonner j ukazati commander J sommer — pozivati exiger 1 demander / dire1 — reči, ukazati avertir — opozoriti prescrire — (predpisovati recommander — priporočati arrêter — skleniti souhaiter 1 désirer J charger — naložiti (ukazati) convenir — dogovoriti se se charger — vzeti nase s'efforcer — truditi se (b) après les verbes exprimant un sentiment (la joie, la tristesse, la crainte, la surprise, etc.): želeti essayer tâcher louer — hvaliti se vanter — bahati se féliciter | 5estitati applaudir promettre — obljubiti - dovoliti - svetovati privoliti défendre — prepovedati signifier — dati razumeti suggérer — navdati z mislijo mériter — zaslužiti négliger — zanemariti, opustiti, etc. se hâter 1 hiteti, žuriti se; s'empresser j etc. se réjouir — veseliti se dédaigner — pustiti v nemar craindre l avoir peur J bati se redouter > risquer — tvegati désespérer — obupavati en vouloir à qn. — biti hud regretter — obžalovati se repentir — kesati se refuser — odklanjati se rappeler I spominjati se se souvenir | s'étonner — čuditi se, etc. Remarques. 1. Les veribeè forcer, obliger, contraindre s'emploient avec de ou avec à; (à l'actif ordinairement à, au passif de); de même, les venbes commencer et continuer peuvent s'employer avec de ou avec à. 2. Déterminer, décider, résoudre s'emploient avec de quand le complément personnel n'est pas exprimé: décider de faire qoh.; ils s'emploient avec à, lorsque le compl. personnel est exprimé: décider qn. à faire qch. 8. Je (lui) demande à iboire (je veux jboire): l'infinitif se rapporte au sujet du verbe demander; — je vous demande de venir: l'infinitif se rapporte au complément du verbe déîhander (vous). 4. Je vous prie de venir me voir; Je vous prie à dîner (na obed). 3°. Il fut tout heureux de rencontrer un limaçon. — Zette a envie de pleurer, de s'enfuir. — Il faut que je me mette en 1 p. 63, état de secourir mes parents. — La dame... va s'excuser, en grand danger d'être battue. L'infinitif avec de sert de complément attributif (déter-minatif) à la plupart des noms abstraits et des adjectifs (excepté ceux qui sont cités p. 69, 2, 3). 4°. Et le second de répondre (= répandit): Pro bursa et pecunia. L'infinitif avec de s'emploie au lieu du passé simple pour donner plus de vivacité et de rapidité à l'expression. (Infinitif historique.) Exercices. 1» — Faire raconter l'un des deux aviateurs. 2° — Remplacez les tirets par la préposition convenable (de, à) ou supprimez-les, selon les règles: Il est difficile — trouver un ami fidèle. C'est peu — croire, il faut — savoir. Il ne suffit pas — savoir — lire. Les ennemis de Napoléon essayèrent — le faire — assassiner. L'élève ne sut pas — réciter le morceau; il fallut lui poser des questions et — se contenter — corriger ses réponses. Ne pouvant — sortir, le malade se fit — porter à la fenêtre qu'il pria — ouvrir. Le froid nous oblige — nous habiller plus chaudement. Mon frère se décida — reprendre les études qu'il avait dû — interrompre à cause d'une maladie. Je suis heureux — avoir retrouvé ma bourse. Êtes-vous prêts — écrire! J'ai oublié — écrire le devoir. Vous semblez — avoir mal compris ce que je viens — dire. Dieu nous ordonne — pardonner à nos ennemis. Je ne suis pas encore en état — secourir mes parents. Le soldat ne craint pas le danger — être tué. Le lieutenant Louaut eut quelque idée — se jeter à l'eau. Je n'ai pas envie — sortir. Les élèves sont contents — avoir compris la leçon. Le Prince Noir fut fier — avoir vaincu Du Guesclin. Promettez-moi — être plus attentif. Les trois élèves se mirent — apprendre quelques mots latins. Je vous ordonne — sortir. Mon père me dit — me mettre à table. Dix-septième leçon. A. Un bon conseil. — Par nia foi! monsieur l'avocat, dit le fermier Bernard en tournant .son chapeau, j'ai entendu dire tant de bien de vous que, comme je me trouvais tout porté à Rennes, j'ai voulu venir vous consulter, afin de profiter de l'occasion. — Je vous remercie de votre confiance, mon ami, dit l'avocat; mais vous avez sans doute quelque procès? — Des procès! par exemple! Je les ai en abomination, et jamais Pierre Bernard n'a eu aucun mot avec personne. — Alors, c'est une liquidation, un partage de famille? — Faites excuse, monsieur l'avocat, ma famille et moi nous n'avons jamais eu à faire de partage. — Il s'agit de quelque contrat d'achat ou de vente? — Ah bien oui! Je ne suis pas. assez riche pour acheter ni assez pauvre pour revendre. — Mais enfin, que voulez-vous de moi? demanda le juiisconsulte étonné. — Eh bien! Je vous l'ai dit, monsieur l'avocat, je veux une consulte, pour mon argent, bien entendu, parce que je suis tout porté à Rennes et qu'il faut profiter des occasions. L'avocat sourit, prit, une plume, écrivit deux lignes, plia le papier et le remit à son étrange client. — C'est déjà fini? s'écria Bernard; eh bien, à la bonne heure, on n'a pas le temps de moisir, comme dit cet autre. Combien donc cela vaut-il, la consulte, monsieur l'avocat? — Trois francs. Bernard paya sans réclamation, salua du pied et sortit enchanté d'avoir profité de l'occasion. Lorsqu'il arriva chez lui, il était déjà quatre heures; la route l'avait fatigué, et il rentra à la maison bien résolu à se reposer. Cependant ses foins étaient coupés depuis plusieurs jours et complètement fanés; un des garçons vint demander s'il fallait les rentrer. —Minute! s'écria Bernard, j'ai là une consulte; c'est d'un fameux, et elle m'a coûté trois francs; ça doit nous tirer d'embarras. Voyons, Thérèse, dis-nous ce qu'elle chante, toi qui lis toutes les écritures. La fermière prit le papier et lut, en hésitant, ces deux lignes: »Pierre Bernard, ne remettez jamais au lendemain ce que vous pouvez faire le jour même.« — Il y a cela! is'écria le fermier; alors, vite les charrettes, les filles, les garçons, et rentrons le foin! Lui-même donna l'exemple en se mettant à la tête des ses travailleurs et en ne rentrant qu'après avoir ramas ;é tous ses foins. L'événement semble vouloir prouver la sagesse de sa conduite, car le temps changea pendant la nuit; un orage imprévu éclata sur la vallée; la récolte de tous les fermiers voisins fut complètement anéantie, Bernard seul n'avait rien perdu. Cette première expérience lui donna une telle foi dans la consultation de l'avocat, qu'il devint, grâce à 6on ordre et à sa diligence, un des plus riches fermiers du pays. # (E. Souvestre.) Leçon de choses. Les professions. ™ Les instituteurs instruisent les enfants. — Les professeurs enseignent les sciences et les arts. — Les inspecteurs surveillent l'enseignement et les écoles. — Les médecins soignent les malades, ils guérissent les maladies. — Les juges rendent la justice, ils condamnent les coupables. — Les avocats défendent les accusés. — Les prêtres enseignent la religion; ils disent la messe. — Les peintres font des tableaux. — Les architectes dressent les plans des maisons. — Les ingénieurs dressent les plans des travaux d'industrie; ils en dirigent la construction. — Les marchands achètent et revendent les marchandises. B. Proverbes. L'homme propoise, Dieu dispose. Noblesse oblige. — La vraie noblesse est celle du cœur. Bien dire vaut beaucoup, bien faire passe tout. Mieux vaut tard que jamais. Qui s'excuse s'accuse. — Bien faire et laisser dire. Par savoir vient avoir. Autant de langues on sait, autant d'hommes l'on est. Qui écoute moissonne. Une fois n'est pas coutume. A force de forger on devient forgeron. Mauvaise herbe croît toujours. Vanité est sœur de sottise. Plaisir et bonheur sont deux. Rira bien qui rira le dernier. A quelque chose malheur est bon. La rouille use plus que le travail. Mieux vaut être 'Seul que mal accompagné. Explications. Tout porté à Rennes: arrivé à Rennes et que, par suite, je n'avais pas à me déplacer. — Rennes: ville, département Ille-et-Vilaine. — Une consulte: une consultation. — D'un fameux: sous-entendu: d'un avocat fameux, renommé. — Émile Souvestre: littérateur français (1806—1854). Conversation. Reproduire le dialogue entre le fermier et l'avocat. Pourquoi l'avocat ne comprend-il pas tout de suite ce que désire le fermier1! Que fait-il après avoir compris? A quoi le père Bernard était-il résolu comme (il était rentré à la maison? Que vint demander alors un des garçons? Que répondit Bernard? Que disait la consulte? Quel ordre donna le fermier après avoir appris ce que disait la consulte? Fit-il bien de rentrer les foins? Quel fut l'effet de cette première expérience? Que font les instituteurs (les professeurs, etc.)? Grammaire. I. La proposition infinitive. (Révision.) 1°. Il faut se soumettre aux lois: il f. qu'on se soumette aux 1. 2°. Je vous ordonne de vous taire: je vous ord. que vous vous taisiez. 3°. Vous avez résisté sans courber la tête: vous avez r. sans que vous courbassiez la tête. 4° Pour écarter la foule, il fallut presque employer la force: pour qu'on écartât la f., il fallut... C'est afin de m'aider à recharger ce bois: c'est afin que tu m'aides ... 5°. Jean fut grondé pour avoir fu un mauvais livre: J. fut g. parce qu'il avait lu ... 6°. Avant d'aller à l'école Madeleine va faire des emplettes: avant qu'elle aille à l'école, M... Il valait mieux que les autres moi que j'ai eus après avoir perdu celui-là (= après que j'eus perdu celui-là). La proposition subordonnée est souvent remplacée par l'infinitif (présent ou passé); cela a lieu quand les sujets de la propos, principale et de la propos, suibord. sont identiques ou que le sujet de la propos, subord. est complément dans la propos, principale (parfois aussi quand le pronom idéfini on est sujet de la propos, sobordonnée). On remplace par l'infinitif surtout: a) les propos, compléments, après les verbes d) Le début (le commencement) de la lettre. e) Le corps de la lettre, la lettre proprement dite. f) La fin. — Dans le style très poli on dira: J'ai l'honneur d'être avec le plus profond respect, Monsieur, votre très humble serviteur. — Je suis avec respect, Monsieur, votre dévoué serviteur. — Agréez, Monsieur, l'assurance de ma parfaite considération (de mes sentiments les plus distingués). Dans le style familier: Recevez, Monsieur, mes meilleures salutations. — Mes amitiés (Mes amitiés sincères, Mes meilleures amitiés, Mille amitiés) ; Bien de belles choses... Je vous serre affectueusement la main (Une bonne poignée de main). — Votre ami sincère. — Bien à vous; Tout à vous; Votre dévoué; Votre bien dévoué, etc. g) L'adresse. — Dans les lettres de commerce etc., on place l'adresse entre l'entête et la vedette ou après la signature. B. Juin. Les prés ont une odeur d'herbe verte et mouillée, Un frais soleil pénètre en l'épaisseur des bois. Toute chose étincelle, et la jeune feuillée Et les nids palpitants s'éveillent à la fois. Les cours d'eau diligents aux pentes de collines Ruissellent, clairs et gais, sur la mousse et le thym; • Us chantent au milieu des buissons d'aubépines Avec le vent rieur et l'oiseau du matin. Les gazons sont tout pleins de voix harmonieuses, L'aube fait un tapis de perles aux sentiers, Et l'abeille, quittant les prochaines yeuses, ¡Suspend son aile d'or aux pâles églantiers. Sou,s les saules ployants, la vache lente et belle, Paît dans l'herbe abondante au bord des tièdes eaux. Le joug n'a point encore courbé son cou rebelle, Une rose vapeur emplit ses blonds naseaux. Et par delà le fleuve aux deux rives fleuries, Qui, vers l'horizon bleu, coule à travers les prés, Le taureau mugissant, roi fougueux des prairies, Hume l'air qui l'enivre, et bat ses fíanos pourprés. (Leconte de Lisie.) f « Explications. MM.: Messieurs. — MM. de Saint-Aignan, Dangeau, le maré-.chal de Grammont: grands seigneurs de la cour de Louis XIV. — Madrigal: petite poésie renfermant une pensée galante, ordinairement destinée à une dame. — Si impertinent: si mauvais, c'est-à-dire si contraire au bon sens, à la raison. — Fat: homme prétentieux, qui s'admire. — Mme de Sévigné (1626—1696): née à Paris, l'une des femmes les plus distinguées du XVÏÏ> siècle. Elle est l'auteur de Lettres admirables, le plus souvent adressées à sa fille, Mme de Grignan% Ces lettres sont écrites dans une langue simple, facile, enjouée et nous fournissent de précieux renseignements sur les mœurs de l'époque et sur les événements de la cour. — B. Cours d'eau diligents: cours d'eau qui coulant rapidement. — Perles: gouttes de rosée. — Yeuses: chênes à feuilles persistantes, appelés aussi chênes verts. — Roi fougueux: le taureau est le roi des prairies, parce qu'il est, de tous les animaux qui y paissent, le plus fort, le plus impétueux. — Ses flancs pourprés: ses flancs rouges. — Leconte de Lisie: poète français (.1818—1894). « Conversation. Que dit Louis XIV au maréchal de Grammont? De quelle manière répond le courtisan? Qu'apprend-il, à sa grande surprise? Que demande-t-il au roi? Que répond ce dernier? Quelle est la conclusion de l'auteur? — Quelles sortes de lettres y a-t-il? Quelles sont les parties d'une lettre? Grammaire. § 77-81 Emploi dû subjonctif. (Récapitulation.) Exercices. 1° — Paire raconter a) le roi, b) le maréchal. 2° — Mettre leg verbes entre parenthèses au temps et au mode convenables: (Vivre) le roi! Que chacun (s'en aller) à sa place! Que chacun des soldats (prendre) sur lui une partie de l'or! Je désire que vous m'(écouter) attentivement. Mon père défendait qu'on m'(habiller)1 avec soin. Je souhaiterais que vous (écrire) plus soigneusement. Il aurait fallu que j'(obéir)1 toujours à mes parents. Je suis content que je (pouvoir)1 passer les vacances à la campagne. Je ne crains pas que trop de travail (nuire) à ma santé. Je doute que vous (avoir) écrit le devoir. Je fus fâché que mon ami ne (pouvoir) me rendre ce service. Le maréchal ne pouvait supposer que le roi (faire) le madrigal. Trouvez-vous que j'(avoir) été indiscret! Si le maréchal avait su que le roi (avoir) fait le madrigal, il aurait répondu autrement. Voici le plus beau tableau que j'(avoir) vu. Le professeur désigna un élève qui (essuyer) le tableau noir. Aimez vos camarades pour que vous (être) aimés d'eux. Le bûcheron appela la Mort afin qu'elle l'(aider) à recharger le fagot. Beaucoup de gens aiment à se baigner bien qu'ils ne (savoir)1 pas nager. Il faut s'exercer aux jeux sportifs afin que le corps (devenir) agile et robuste. Amusez-vous,pourvu que vous (remplir) votre devoir. Mes parents me donnent tout ce dont j'ai besoin sans que je (être) obligé de rien demander. J'avais appris ma leçon bien avant que mes sœurs (rentrer). Soyez toujours honnêtes de manière qu'on (pouvoir) avoir confiance en vous. Les enfants firent bien de tourner le champ quoiqu'ils ne (trouver) pas le trésor. 3. Récapitulation des exercices III, p. 61, N° 2; p, 64, N° 2; p. 67, No 2. Thèmes. - Prevodne vaje. 1. Slaba latinščina. (Emploi des pronoms.) Povedati vam hočem zgodbo iz dobrih starih časov, ko je bil pariški latinski okrog res vreden svojega imena. Ta mestni del je ibil takrat obljuden z učenjaki in študenti, ki so se stekali tja od vseh strani. To [vam] je bila prava republika izobražencev, ki so med seboj najrajši govorili latinski, kajti v šolah so se takrat učili največ latinščine. Motite pa se, ako mislite, da so vsi študentje res [tudi] študirali. Med njimi je bilo mnogo takih (jih je bilo mnogo), ki so tratili čas s tem, da1 so se zabavali, igrali in pohajkovali. Pa [saj] sami dobro veste, kakšni2 so mladi ljudje! Tudi gospod3 Pandolf iz Auvergne je bil poslal svoje tri sinove v Pariz študirat. Toda mladi gospodje so imeli toliko drugega, prijetnejšega posla, da niso utegnili učiti' se latin- 1 Quelle autre forme peut-on donner à ces propositions! 18* ščine. Zato so bili5 v veliki zadregi, ko so dobili nekega dne od svojega očeta pismo, ki jim je velevalo,6 naj se nemudoma vrnejo domov. Kako bodo pokazali doma, da so učenjaki 1 Znali niso niti besedice latinski. Tedaj jim pride [na] misel, da se nauče7 v največji naglici vsak nekaj latinskih besed. Najstarejši se je naučil besede »nos très clerici«, katere je poznal iz računov, ki jih je bil moral podpisati. Drugi si je zapomnil stavek »pro bursa et pecunia«. Najmlajši pa je začel ponavljati besede »dignum etaustum est«, ki jih je slišal včasih pri veliki maši.8 Da bi si bolje zapomnili9 te stavke, so sklenili, da bodo pri vsaki priliki govorili10 samo svojo latinščino. Ko so mislili, da so dovolj podkovani11 v latinščini, so se napotili domov. V nekem gozdu so našli človeka, ležečega12 v mlaki krvi. Medtem ko so [ga] ogledovali, ali še živi, je pri-dirjalo [nekaj] oboroženih jezdecev. »Kdo je ubil tega človeka?« zavpije eden od njih. »Nos très clerici«, odvrne najstarejši. »Oho! Zakaj pa?« »Pro-bursa et pecunia«, se odreže naglo drugi. »Tako?13 Ali pa veste, da boste obešeni?« »Dignum et iustum est«, pritrdi najmlajši. »Da, da, dignum et iustum est«, ponovi jezdec, »za ta uboj vas čaka smrt (boste umrli)«. Tedaj so izpregovorili14 naši junaki v latinščini, ki so se je naučili od svoje matere. Povedali so, kdo so, in jezdec se je kmalu prepričal, da govore resnico. »Učite se boljše latinščine«,^ jim je rekel, »zakaj vaša vodi na vislice«. 1 Infinit. avec à; 2 comment; 3 le seigneur; 4 inf. avec de; se trouver; " part, prés.; 7 inf. avec de; 8 la grand' messe; 9 infinit, avec pour; 10 inf. avec de; 11 savoir qch.; 12 ibaigné; 13 ah; 14 se mettre à parler. 2. Povest o Rolandu. (Emploi des pronoms.) Karel Veliki, ki je bil premagal v Španiji Saracene, se je vračal v Francijo z vso svojo vojsko, katere zadnji straži je poveljeval njegov nečak Roland. Ko je vojska dospela1 na vrh Pirenejev, je bil Roland s svojimi vojaki šele v dolini Roncevaux. Hipoma se začuje od daleč šum korakajoče množice, zvok trobent in rožljanje orožja. t »Kaj je to?« se vprašajo vojaki. Bili so Saraceni, katerim je bil izdajalec Ganelon obljubil izročiti Rolanda in zadnjo stražo. Roland in njegovi [ljudje] so kmalu od vseh strani okro-ženi. Začne se strahovit boj. Število Francozov je bilo zelo majhno, toda borili so se hrabro, zlasti Roland je besnel2 s svojim mečem Durandalom. Toda vojaki so padali drug za drugim, vojska se je kmalu skrčila3 na šestdeset mož. Tedaj se je Roland odločil, zatrobiti v svoj rog, čigar zvok se je razlegal trideset milj daleč.4 Zatrobil je s tako silo, da mu je brizgnila kri iz ust in so mu žile na čelu popokale. Zaman je bila hrabrost Francozov; nazadnje sta ostala živa samo [še] Roland in njegov prijatelj, škof Turpin; vsi drugi so bili že ubiti. Ko je Karel Veliki začul daljnji Rolandov rog, se je takoj vrnil s svojo vojsko proti dolini Roncevaux. Med tem [pa] je Roland opešal [in] čutil, da umira.5 Zbral je vse svoje moči, da bi zdrobil6 svoj meč na skali. Toda jeklo je bilo pretrdo, meč se ni zlomil, zasekal pa je v skalo globoko zarezo, ki jo še [sedaj] kažejo. Roland je tedaj pokril meč s svojim truplom ter izdihnil. Ko je slednjič dospela vojska Karla Velikega v dolino Roncevaux, ni bilo tam niti enega živega [človeka] več. 1 atteindre qch.;2 faire rage;3 être réduit à...; 4 à une distance de ...; 5 se sentir mourir; 6 pour avec l'infin. 3. Bayard, vitez brez strahu in graje. Bayard se je rodil leta 1476. blizu Grenoblea, na gradu Bayard. [Ko je bil] star 13 let [ter] znal citati in pisati svoje ime, je prišel na dvor vojvode savojskega kot paž, pozneje pa je stopil1 v službo francoskega kralja Karla VIII. Pri turnirjih je kazal mnogo poguma, spretnosti in hladnokrvnosti. [Ko] so bili Francozi leta 1494. na pohodu2 v Italiji, se je prvikrat resnično vojskoval.3 [Ko] je hotel Ludovik XII. osvojiti Milan, je bil Bayard vedno med prvimi borci. Vdrl je z malim številom vojakov prvi v mesto [in] je bil ujet. Toda vojvoda milanski, [ki] je občudoval njegovo hrabrost, mu ' je vrnil svobodo. Franc I., hoteč pokazati temu vitezu svoje občudovanje, je prejel iz njegove roke viteštvo.4 [Ko] je nemški cesar Karel V.5 oblegal trdnjavo Mé-zières, ki so jo hoteli branitelji predati sovražniku, Bayard ni hotel ostaviti tega mesta; branil ga je tako hrabro, da je moral Karel ukiniti oblegovanje. Bayard, [ki] ga je Francija smatrala za svojega rešitelja, je bil sprejet v Parizu kot6 zmagovalec. [Ko] je leta 1524. poveljeval zadnji straži francoske vojske, je bil pri prehodu orez Sezijo smrtno ranjen. Položili7 so ga pod drevo, z obrazom obrnjenim proti sovražniku, kakor je sam želel. »[Ker] nisem nikdar sovražniku kazal (obračal) hrbta,« je rekel, »mu hočem gledati v obraz tudi ob koncu svojega življenja.« S temi besedami je izdihnil. 1 passer 2 en expédition; 3 faire la vraie guerre; 4 être armé chevalier; 5 Charles-Quinit; 6 en; 7 coucher. 4. Dober svet. (Emploi de l'infinitif.) Oče Bernard je bil slišal pripovedovati mnogo dobrega o nekem znamenitem advokatu v Rennesu. Ko se je nekoč slučajno mudil v tem mestu, je poiskal advokata ter mu rekel: — Pri moji veri, gospod advokat, ker sem1 že v mestu, sem si mislil, da vas moram priti vprašat za svet, da porabim [to] priliko. — Hvala za zaupanje, prijatelj, odvrne advokat; gotovo imate kako tožbo. — Kaj takega!2 [Še] nikdar nisem imel z nikomur najmanjšega3 prepira!4 — Torej gre za kako kupno ali prodajno pogodbo? — Ah, kaj še!6 Nisem dovolj bogat, da bi kupoval, niti dovolj ubog, da bi prodajal. — Toda kaj hočete pravzaprav" od mene? vpraša advokat osupel. ~ - - — No, [saj] sem vam povedal, gospod advokat: prositi vas hočem za svet, ker sem slučajno v mestu in ker treba porabiti priliko. Advokat se nasmehne, vzame pero, napiše dve vrstici, zgane papir ter ga izroči kmetu. — Ali je že končano? vzklikne Bernard; no, pri vas [pa] človek res ne utegne splesneti. Koliko [pa] velja ta svet? — Tri franke. Bernard plača brez ugovora, pozdravi in odide, presrečen,7 da je porabil priliko. Ko se je popoldne vrnil domov, je bil utrujen in trdno namenjen8 počivati. Tedaj pa je prišel eden hlapcev9 vprašat, je li treba spraviti seno domov. — Čakaj! veli Bernard; tukaj-le imam nasvet znamenitega advokata; to nas mora rešiti10 iz zadrege. Čuj,11 Reza, [daj], prečitaj nam to-le, bomo videli, kaj pravi ta papir. Kmetica vzame papir in čita: »Peter Bernard, ne odlašajte nikdar na jutri, kar morete storiti danes.« Tedaj je Bernard ukazal, takoj pospraviti seno. Postavil se je sam na čelo delavcem ter se vrnil domov šele, ko je vse seno pograbil. Zdelo se je, da hočejo dogodki dokazati, da je ravnal modro. Ponoči je [namreč] nevihta uničila njegovim sosedom vse seno, ker ga niso bili spravili domov. 1 se trouver; 2 par exemple! 3 aucun; 4 le mot; 5 bien oui; 6 enfin; 7 enchanté;8 bien résolu;9 le garçon; 10 tirer de...;11 voyons. Vocabulaire français - Slovène/ o A. abattre — podreti, pobiti; s'a. — spustiti se, pasti abeille f. — čebela abonimation f. — ogabnost; avoir en a. — mrziti abord m. — pristop, dohod abrégé m. — kratka vsebina abreuver — napajati, namakati abricot m. — marelica absent, e — odsoten absolu, e — absoluten, brezpogojen abstrait, e — pojmoven, miseln absurde — nesmiseln abus m. — zloraba accent m. — poudarek; glas acclamation /. — odobravanje, klicanje; ploskanje accolade f. — objem accomplir — dovršiti, izpolniti accomplissement m. — dovršitev accorder — uglasiti; privoliti s'accroupir — počeniti accuser — obtožiti, obdolžiti acharné, e — ogorčen, zagrizen, achat m. — nakup achèvement m. — dovršitev acquittement m. — oproščenje acquitter — plačati; oprostiti action /. — dejanje; bitka admiration f. — občudovanje administrateur m. — upravitelj * Besede III. letnika niso sprejete za III. letnik. administration /. — uprava admirable — občudovanja vreden adopter — za svoje vzeti, sprejeti: posinoviti s'adosser — nasloniti se adverbial, e — prisloven aérien, -nne — zračen aéronaute m. — zrakoplovec aéroplane m. — zračno letalo aérostation f. — zrakoplovstvo affaiblir — oslabiti affamé, e — sestradan affectueux, -se — ljubezniv, vdan affermir — utrditi, ojačiti affirmation f. — trditev affirmer — trditi, pritrditi affliger — užalostiti affluer — pritekati s'agenouiller — poklekniti agile — gibčen agréer — blagohotno sprejeti aigreur f. — trpkost airain m. — bron aisé, e — lahek, neprisiljen aisselle f. — pazduha ajonc m. — bodičevje alarme m. — klic k orožju; hrup, vznemirjenje alexandrin m. — aleksandrinec, dva- najsterec alinéa m. — odstavek allemand, e — nemški v ta slovarček. — Pomožni znaki kakor allié m. — zaveznik, sorodnik allusion /. — namigavanje alouette f. — škrjanec alsacien, -ne — alzaški amasser — nakupičiti ambulance f. — rešilna postaja; bolniški voz amener — privesti, začeti Amiens m. — frc. mesto amoncellemenf m. — kupičenje amphibie f. — dvoživka analogie /. — podobnost, naličje, analogija analogue — sličen ancien, -ne — star, nekdanji anéantir — uničiti angle m. — kot, rob, ogel angoisse f. — bojazen, tesnoba animation f. — živahnost, življenje anniversaire m. — obletnica annotation /. — tolmačenje, opazka antécédenf m. — predhodni slučaj, predhodna beseda antique — daven, prastar apothicaire m. — lekarnar appareil m. — priprava, aparat appartenir — pripadati appétit m. — slast, tek, pohlep apprêter — pripravljati appartement m. — stanovanje approche f. — približevanje, prihod appui m. — podpora, opora après que conj. — potem ko aptitude /. — sposobnost Arabe m. — Arabec arbuste m. — grm s'arc-bouter — opirati se, vzpenjati se archéologue m. (arkeolog) — sta- rinoslovec ardent, e — goreč, ognjevit, vnet ardeur f. — gorečnost, vnema Argenton m. — frc. mesto Arles m. sing. — fr. mesto armer — oborožiti; a. chevalier — poviteziti armure f. — oprema, oklopje arpenter — z velikimi koraki meriti arracher — iztrgati, izpuliti, izdreti arranger — urediti Arras (Arras) m. — frc. mesto arrêté m. — sklep, odlok arrière-garde f. — zadnja straža arroser — namakati, škropiti article m. — članek; člen asile m. — zavetišče assaillir — naskočiti, napasti assaisonner — zabeliti, sladiti assassiner — umoriti assembler — zbrati assidu, e — marljiv, vztrajen assortiment m. — izbira, sestava assurance /. — zagotovilo, zavarovanje assurer — zagotoviti, uveriti; zavarovati attaquer — naskočiti s attarder — zakasniti se, muditi se atteindre — doseči; zadeti; dospeti do ... altendrissemenf m. — ginjenost attente /. — čakanje atterrir — pristati k zemlji atterrissage m. — pristajanje attraper — ujeti; iztakniti attribuer — dodeliti, pripisovati attribut m. — svojstvo, prilastek, povedek attributif, ve — dodaten, prideven attrister — užalostiti aubépine f. — glog, beli trn audacieux, se — drzen, smel auditif, ve — slušalen augmenter — povečati (se), zvišati aumône f. — miloščina aussi bien que (conj.) — tako, da... autrui m. — drugi, bližnji avancer — posoditi avant m. — prednji del; à 1'av. — spredaj d'aventure — slučajno avertir — opozoriti aveugler — (o)slepiti aviation f. — zrakoplovstvo avidité /. — pohlepnost Avignon m. — frc. mesto avion m. — zrakoplov, letalo avis m. — opozorilo, nasvet; mnenje aviser — obvestiti; opazili Avricouri m. — frc. mesto Azincourf /n. — frc. mesto B. baguette /. — šiba, palica bah interj. — ah, kaj! baïonnette /. — bajonet, bodalo baisser — povesiti, skloniti Bâle /. — Basel baleine /. — kit balle f. — krogla; žoga ballon m. — zrakoplov, balon banqueroute /. — bankrot, polom baptiser — krstiti barbare m. — barbar, divjak baron m. — baron barre /. — drog; pregrada Barrer — zagraditi barricade f. — barikada, pregrada bas, basse — nizek; podel; tih bataille f. — bitka, boj bataillon m. -t- bataljon battanf m. — vratnica; kembelj battemenf m. — udarjanje, utripanje batterie f. — baterija battre les buissons — tekati po grmovju Bayonne (izg. Bajon) /. — frc. mesto beau, belle — lep; tout beau — le počasi bécasse /. — sloka; kljunač bêcher — kopati beignef m. — kolač, cvrtnjak belette /. — podlasica Be/fort m. — frc. mesto belligérant e — vojskujoč se bergère f. — pastirica besace f. — bisaga besacier m. — bisagar; prosjak Béziers m. — frc. mesto bienfaisance (izg. — fesance) f. — dobrodelnost, dobrotljivost bijou m. — dragulj biplan m. — dvokrilec biscuif m. — prepečenec blâme m. — graja blanchâtre — belkast blesser — raniti; žaliti blessure f. — rana; žalitev se blottir — poceniti boiteux, se — šepav bonne /. — služkinja bonnemenf adv. — prostodušno bonté /. — dobrota, dobrotljivost bouillanf, e — kipeč, vrel boulanger — pek bourrade /. — udarec, sunek boutonnière /. — gumbnica braire — rigati brebis f. — ovca brèche f. — vrzel; škrbina brosser — krtačiti brouhaha m. — vpitje, nemir brouillard m. — megla brouter — muliti brusque — nagel; osoren bûcheron m. — drvar budgef m. — proračun buffei m. — omara, shramba buisson m. — grm; hosta Bulgare m. — Bolgar C cabane /'. — koliba cacarder — gagati cadavre m. — mrtvec, trup Caen m. — frc. mesto calendes f. pl. — Kalende (prvi dan v mesecu pri Rimljanih) canard m. — raca, racman cane f. — raca caneton m. — račica caniche m. — koder, psiček canin, e — pasji canonnière f. — ladja topničarka capable — sposoben, zmožen caqueter — kokodakati, čebljati Carcassonne f. — frc. mesto caresse f. — božanje, ljubkanje Carnivore — mesožrten carrière /. — kamnolom; dirkališče; poklic Caucase m. — Kavkaz causal, e — vzročni cavalier — jezdec; kavalir censurer — grajati, obsoditi célébrer — slaviti centigramme m. — centigram cependant adv. — med tem; vendar cercle m. — krog; krožek cerner — obkoliti cerveau m. — možgani cesser — nehati; ustaviti césure f. — cezura, zareza chacal m. — šakal chair f. — meso chaleur f. — vročina Châlons-sur-Marne m. sg. — frc. mesto changement m. — izprememba chanteur m. — pevec charger — naskočiti Charlemagne m. — Karel Veliki Chartres m. sg. — frc. mesto chasseur m. — lovec chai m. — mačka, maček Châteauroux m. — frc. mesto chaumière f. — koča chaumine = chaumière chevalerie f. — viteštvo chevalier m. — vitez chevauchée f. — ježa chevreuil m. — srnjak chirurgien m. — kirurg, ranocelnik choix m. — izbira, izbor; zbirka chou m. — kapus, zelje; petit ch. — vetrec (pecivo) cigogne f. — štorklja circuler — krožiti, kretati se ciron m. — grinja, pršica citer — navesti, omeniti citoyen, -ne — državijan(ka), grajanja) clapoter — pljuskati claquer — ploskati, pokati; šklepetati clergé m. — duhovščina cliquetis m. — šklepetanje, rožljanje cochon m. — prašič code m. — zakonik Colin m. — Nikec collaboration f. — sodelovanje colombe /. — golob(ica) colonne vertébrale f. — hrbtenica colosse m. — kolos comique — komičen, smešen commandant m. — poveljnik bataljona, major commandement m. — poveljstvo, povelje commère f. — botra; opravljivka communier — sprejeti obhajilo; obhajati; duševno družiti se compagne f. — tovarišica; soproga comparaison f. — primera comparaître — priti pred sodišče comparatif, ve — primerjalen comparer — primerjati compassion f. — sočutje compère m. — boter, kum Compiègne f. — frc. mesto complétif, ve — dopolnilen compliment m. — poklon; pozdrav, čestitka composé m. — sestava, sestavina compris, e — vštet; y c. — z... vred compromettre — spraviti v zadrego, (nevarnost); pokvariti comte m. — grof concerner — tikati se, zadevati conclure — zaključiti conclusion f. — zaključek condamner — obsoditi condition f. — pogoj; položaj conditionnel, le — pogojen condoléance f. — sožalje conduite /. — vodstvo; obnašanje confier — zaupati confondre — zmešati, zamenjati; osramotiti conjoindre — zvezati, združiti connaisseur m. — poznavalec, ve-ščak conscience /. — vest, zavest consécutif, ve — zaporeden; posledičen consentir — privoliti; odobriti conséquence f. — posledica; važnost considération f. — presojanje, obzir; spoštovanje consoler — tolažili constituer — tvoriti, osnovati, sestavljati; ustanoviti constitution f. — ustroj, ustava consultation f. — posvetovanje consulte f. — posvetovanje, svet contempler — motriti, razmišljati contemporain, e — sodoben contenance f. — vsebina; zadržanje, obvladanje contenter — zadovoljiti conter — pripovedovati contester — oporekati continental, e — celinski contourné, e — kriv, zavit contraction f. — skrčenje contrat m. — pogodba contribuer à — prispevati convaincre — prepričati convoquer — sklicati coopérer — sodelovati coordonner — vzporediti, urediti copier — prepisati, posneti coq de bruyère — divji petelin cor m. — rog cordial m. — krepilo cormier m. — jerebika, smrdelika corneille f. — vrana correspondance /. — soglasje; dopisovanje correspondant, e — odgovarjajoč, primeren corriger — popraviti; kaznovati corvée f. — tlaka côté: du c. de ... — proti (smer) cotillon m. — spodnje krilo côtoyer — ob obrežju ploviti, hodili couche /'. — postelja, ležišče; plast couché, e: être c. .— ležati coup d'oeil — pogled coupable — kriv courber — upogniti, ukloniti courir le danger — biti v nevarnosti couronne /. — venec, krona courrier m. — hitri sel, brzotek courtoisie /. — vljudnost, udvorlji-vost coussin m. — blazina coussinet m. — blazinica, svitek couvée f. — nasad, podložena jajca, zarod cracher — pljuvati crainte /. — bojazen crâne m. — lobanja craquer — pokati, hreščali craqueter — praskati; klopotati crayon m. — svinčnik créancier m. — upnik créateur m. — stvarnik Crécy m. — frc. mestece créer — (u)stvariti, ustanoviti crème f. — smetana crépuscule m. — somrak cresson m. — kreša , critique f. — kritika, presoja critiquer — kritikovati, presojati croasser — krakati croisade f. — križarska vojna croquer — pohrustati crotter — (o)blatiti cruel, le — krut cuirasse f. — oklep cuirassier m. — oklopnik D date /. — datum, dan dater — datirati, pripisati dan in leto davantage adv. — več, bolj débris m. pl. — ostanki, črepinje deçà prép. — s te strani, na to stran décharge f. — izstrel, salva décision f. — odločitev déclarer la guerre — napovedati vojno déclin m. — pojemanje décomposition f. — razkrajanje, razpadanje déconseiller — odsvetovati décontenancer — spraviti iz ravnotežja décor m. — okras, nakit dédaigneux, se ,— prezirljiv dédier — posvetiti dédoubler — razpoloviti défavorable — neugoden, nenaklonjen défense f. — prepoved; obramba défenseur m. — branitelj, zagovornik défensif, ve — obramben 'finitif, ve — končen zaključen, končnoveljaven dégénérer — izpriditi se, propadati délibérer — posvetovati se, razmišljati délicat, e — nežen, občutljiv délicieux, se — slasten, diven démembrement m. — razkosanje demi, e — pol; à d. — napol demoiselle /. — gospodična, devica démolir — porušiti démontrer — dokazati dentelle f. — čipka dépasser — prekoračiti, prekositi dépense /. — trošek, izdatek déplacement m. — premestitev, premikanje déplacer — premestiti, premakniti députation f. — poslanstvo, deputa-cija déraciner — izkoreniniti dériver — oddaljiti se s poti dérober — ugrabiti, skriti désastre m. — velika nesreča descendre — spraviti na tla descente f. — sestop, pot navzdol déserf, e — pust, zapuščen déserteur m. — ubežnik désespérer — obupati; spraviti v obup désobéissance f. — neposlušnost desserrer — odpreti, razkleniti dessert m. — posladek, desert destination f. — namen, cilj détail m. — podrobnost déterminatif, ve — določilen déterminer — določiti détonation f. — pok, tresk dévotion /. — vdanost; pobožnost dévoué, e — vdan dévouement m. — vdanost, požrtvovalnost diamant m. — demant dictionnaire m. — slovar difficile — težaven; siten, neroden digestion f. — prebava digne — vreden, dostojen diligent, e — marljiv dindon m. — puran dirigeable m. — zrakoplov, ki se da usmeriti diriger — voditi, usmeriti; se d. — kreniti disposer — razporediti, urediti, pripraviti; razpolagati disposition /. — razpored; razpoloženje dissuader — odsvetovati; pregovarjati distinction f. — razlika; odlika; razlikovanje distingué, e — odličen distinguer — razločevati; se d. — odlikovati se distrait, e — raztresen divertir — zabavati; poneveriti docile — učljiv, ubogljiv, poslušen dogue /. — doga (pes) doigt m. — prst domaine m. — posestvo, domena; področje donjon m. — grajski stolp dorénavant adv. — odslej dos m. — hrbet double — dvojen, dvakraten druide m. — druid (svečenik) duc m. — vojvoda E ébaucher — zasnovati, osnuti écart m. — skok na stran, zabloda; à l'éc. — na strani écarter — razmekniti, odstraniti, oddaljiti, skriti écho m. (eko) — odmev, jek éclaircir — razjasniti, razredčiti éclat m. — treska, drobec; tresk, pok; hrup; blesk éclater — nastati, izbruhniti économie f. — varčnost; prihranek écriture f. — pisava, pisanje écrivain m. — pisatelj écureuil m. — veverica écuyer m. — oproda; ščitonosec éducation f. — vzgoja effarement m. — osuplost, prepalost s'efforcer — truditi se, prizadevati si effort m. — napor, trud égard m. — obzir; à l'é. de ... — kar se tiče, z oziroma na ... égayer — razveseliti, razvedrili églantier m. — šipkovec égorger — vrat zaviti, zadaviti élan m. — polet, zanos élégance f. — elegantnost, uglajenost éléphant m. — slon élévation f. — vzdig; višina ellébore m. — telog éloignemeni m. — odstranitev oddaljenost éloquent, e — zgovoren embardée f. — nagel okret embarquer — vkrcati, natovoriti embarras m. — zapreke, ovira; zadrega embaumer — maziliti; polniti z vonjem émeute f. — upor, vstaja emmancher — nasaditi émotion f. — razburjenje s'emparer de ... — polastiti se empêcher — ovirati, preprečiti • empiéter — posegati v tujo last, lastiti si empire m. — cesarstvo, oblast emplacement m. — prostor, stavb i - šče; pomestitev emporté, e — togotljiv; razvnet emportement m. — izbruh (kake strasti), izpozabljenje, vnema s'emporter — razvneti se, razjeziti se; l'emp. sur.... — nadvladah empourprer — pordečiti s'empresser — žuriti se, hiteli enchaîner — vkleniti (v verigo) enchanteur, — teresse — očarujoč; čarovnik, -ica encombre m. — zapreka, napota encyclopédie f. — enciklopedija endimanchement — prazničnost enduit m. — prevleka, omet énergique — odločen enfumer — zakaditi, okadili engager — zastavili, začeti engraisser — gnojiti; namazati; de- belili se enivrer — opijaniti, omamiti enjambement m. — seganje enega verza v drugega enjamber — prekoračiti; stopati po... enjeu m. — stava, vložek enjoué, e — dobre volje, razigran enlever — odnesti, ugrabiti ennuyer — dolgočasiti enseigner — poučevati ensemble m. — celota, skupnost entailler — zarezati, vrezati en-tête m. — glava, nadpis 'entreprise f. — podjetje entrouvrir — napol odpreti envers prép. — proti, napram environner — obdajati, okrožati épaisseur f. — debelost, gostota; gošča éperdu, e — zbegan épervier m. — skobec épinière: gl. moelle épisode m. — epizoda épître /. — poslanica, pismo épopée /. — epopeja, junaška pesem épouse /. — soproga épouvantable — strašen, grozen épuiser — izčrpati équivoque — dvoumen; dvoumje éraillé, e — hripav escadron m. — eskadron, oddelek konjenice escalier m. — stopnice espion m. — vohun estomac m. — želodec é table /. — hlev étang m. — ribnik étape f. — postaja, oskrbovališče étais généraux pl. m. — skupščina treh stanov étendard m. — prapor éthique — etiški, nravstven étourdir — omamiti, zaglušiti étourneau m. — škorec; vetrnjak étrangler — zadaviti, zadrgniti étrier m. — stremen étudiani m. — študent, dijak étudier — učiti se, študirati étui m. — tok, škatla euphonie /. — blagoglasje éveiller — zbuditi, oživiti événement m. — dogodek, izid s'évertuer — potruditi se éviter — ogibati se, izogniti se examiner — preiskavah; izpraševati exceller — odlikovati se excepté prép. — izvzemši excès m. — prebitek; pretiravanje exclamatif, ve — vzklicen excursion /. — izlet excuse f. — izgovor, opravičilo exécutif, f. — izvršilen exécution /. — izvršitev, rubežen exemple m. — zgled; par e.— na primer; kaj takega! exercer — vežbati, vaditi exhaler — izdihavati exhorter — izpodbujati expédition f. — pohod expérience /. — izkušnja, poizkus expier — izdihniti, miniti explétif, ve — izpolnilen explicatif, ve — pojasnilen expressif, ve — izrazit exquis, e — izvrsten, izboren extrême — skrajen, pretiran F fable /. — basen fabricateur m. — izdelovatelj fabuliste m. — basnopisec fagoi m. — butara faible — slab, slaboten faillir — (z)manjkati; pogrešati; — j'ai failli tomber — toliko da nisem padel faisan m. — fazan faix m. — breme fameux, se — sloveč, glasovit fanatique — fanatičen fantastique — fanastičen faner — (seno) obračati, posušiti farce /. — burka fardeau m. — breme farouche — okruten, divji fa/ — nadut fatiganf, e — utrudljiv fatiguer — utruditi faucon m. — sokol feindre — hliniti, delati se féodal, e — fevdalen féodalité /. — /evdalnost fermier, — ère m. et f. — zakupnik, kmet fichu, e — boren; izgubljen fièvre f. — vročica file f. — vrsta, niz, red fille f. — dekle, hči finance f. — gotovina; denarstvo flamboyer — plamteti flèche f. — puščica folâtrer — šale zbijati fondation f. — ustanova fondre — topiti; f. sur — zagnati se na ..strnite se nad ... fonds m. — zemljišče; glavnica fontaine f. — vodnjak, studenec Fontainebleau m. — frc. mesto force f. — sila; à f. de — s pomočjo, radi formidable — strahovit fossé m. — jarek fougueux, se — ognjevit, žestok fraîcheur /. — svežost; hlad franchir — prekoračiti, preskočiti; premagati franchise /. — odkritosrčnost fréquent e — pogost Freschwiller m. — kraj v Alzaciji frétiller — trepetati frissonner — drhteti frotter — treti, drgniti fuite f. — beg fureur f. — besnost, srd furie /. — besnost furieux, se — besen fusiller — ustreliti fuyard m. — ubežnik, begun G gager — staviti; plačati gageure /. — stava galant, e — udvorljiv, vljuden, galanten Gard m. — reka v južni Franciji garde-chasse m. — lovski čuvaj se garder de ... — čuvati se ... garnir de — opremiti, preskrbeti s čim Gaulois m. — Galec gazouiller — cvrčati, čebljati geindre — stokati gémir — ječati gêner — tiščati; ovirati; spravili v zadrego; motiti genêt m. — bodičevje gésir — počivati, ležati gibier m. — divjačina girafe f. — žirafa glaive m. — meč glacé, e — leden, mrzel glisser — polzeti; se g. — prikrasti se, priplaziti se gloser — tolmačiti; delati opazke glouglouter — luklukati, gavdrati glousser — kvokati gober — pogoltniti gobe ur m. — požeruh gonfler — napihniti gorger — natrpati, natlačiti (do grla) gosier m. — goltanec, grlo, žrelo gothique — gotski gourdin m. — krepelec, cepec gourmand, e — sladkosneden gourmandise f. — sladkosnednost gourmet m. — izbirčnik goutte /. — kaplja gouverner — vladati; krmarili grandiose — veličasten grand' messe /. — peta maša grave — resen, važen; težek grelotter — šklepetati grenadier m. — grenadir griffe /. — krempelj grisâtre — sivkast grisoller — žvrgoleti gruger — izsesati, posrkati guérir — ozdraviti; ozdraveti guetteur m. — prežavec, opazovalec Guevguéli m. — Djevdjelija guider — voditi H habileté /. — spretnost haleine/. — dih, sapa 'halle /. — poslopje, dvorana, lopa 'happer — zgrabili 'harangue f. — (navdušen) nagovor harmonieux, se — ubran, hormoni-čen 'hasarder — tvegati se 'hâter — hiteti, požuriti se 'haut ju. — višina, vrh; du h. de ... — iznad hémistiche m. — polslih 'hennir (anir, enir) — rezgetati herbivore — travojeden héritage in, — dediščina 'héron m. — caplja hésiter — omahovati; pomišljati heure: à la bonne h. — tako je prav! 'heurter — udariti ob, zadeti 'hibou m. — sova 'hiduex, se — grd gnusen Hindoustan m. — Hindostan historien m. — zgodovinar historiette /. — zgodbica historique — zgodovinski homme d'État — državnik honorer — častiti, spoštovali 'honte f. — sramota Horace m. — Horac horizon m. — obzorje hospitalité /. — gostoljubje hostilité f. — sovražnost; ouvrir les h. —' začeti s sovraštvom hôte m. — gostitelj; gost huile f. — olje huître /. — ostriga 'humer — vsrkavati 'hussard m. — huzar hydrogène m. — vodik hyène /. — hijena I imagination f. — domišljija, domišljavost immortel, le — nesmrten, neumira-joč impatient, e — nepotrpežljiv, nestrpen impertinent, e — predrzen, brezob-razen impétueux, se — silovit; deroč impétuosité f. — silovitost important, e — važen, tehten importer: il importe — važno je; n'importe — nič ne de imprévu, e — nepričakovan, nenaden impur, e — nečist inanimé, e — brez življenja, mrtev incapable — nezmožen incident m. — pripetljaj inclinaison /. — naklon, nagnjenost, padec inclination /. — naklon, poklon; nagnjenje; padec incliner — nagniti inculte — neobdelan, zanemarjen, neizobražen indéterminé, e — nedoločen indignation f. — ogorčenost indirect, e — posreden indispensable — neobhodno potreben indisposé, e — nerazložen, bolehen Indref m. — frc. mesto inégalité f. — neenakost inexplicable — nerazložljiv inférieur, e — nižji, spodnji; manj vreden infini, e — neskončen infirme — bolehen infirmerie /. — bolnica infirmier, -ère — bolničar, -ka informe — brez oblike, spačen infraction f, — kršitev ingénieur m. — inženjer injuste — krivičen innocent, e — nedolžen inquiétude f. — nepokoj, skrb instituteur m. — učitelj instruire — poučevati instrument m. — godalo; i. à vent — pihalo insulter — psovati, sramotiti insurgé m. — upornik, vstaš intention /. — namen, sklep intéresser — zanimati interlocuteur m. — sobesednik interrogation f. — vprašanje interroger — vprašati, izprašati interrompre — prekiniti, pretrgati intervalle m. — presledek intestin m. — črevo, drob introduire — uvesti, vpeljati invariable — neizpremenljiv invasion /. — vpad, naval ironique — zasmehljiv, ironičen irrégulier, ère — nepravilen irriter — dražiti, vznemiriti isolément adv. — posebej, posamič ivre — pijan jaguar m. — jaguar jars m. — gosjak jaser — klepetati jaunir — rumeniti; rumeneti jeunesse /. — mladost, mladina joailler m. — draguljar, zlatar joindre — skleniti; pridejati; dohiteti jonction m. — spojitev joyau m. — biser, dragulj judiciaire — soden, sodnijski juin m. — junij Jupin = Jupiter — Jupiter, jupon m. — spodnje krilo jurisconsulte m. — pravnik juste — pravičen, pravilen L 14,-bas adv. — tam (zunaj, doli) labourer — orati, obdelovati ^ lande f. — planota, pustinja ' langue /. — jezik î lapin m. — kunec, zajec Laval m. — frc. mesto lazaref m. — vojaška bolnica lécher — lizati légende f. — legenda, pripovedka léger, ère — lahkomiseln; malova-žen légion f. — legija, četa; L. d' honneur — red častne legije législatif, ve — zakonodajen lenteur f. — počasnost lettré, e — književno izobražen licence f. — dovoljenje, prostost lièvre m. — zajec limaçon m. — polž liquidation f. — likvidacija, izplačilo littéraire — književen littérateur ni. — književnik livrer une bataille — spustiti se v bitko locution f. — izraz, govorjenje loisir m. — prosti čas Longvvy m. — frc. mesto lorgner — gledati, opazovati (skozi kukalo) lorrain, e — lotarinški louange /. — hvala, slavospev louer — hvaliti; najeti; dati v najem lourdeur /. — teža, neokretnost loutre f. — vidra lumineux, se — svetel, sijajen lutte /. — borba, boj lunette f. — daljnogled, pl. — naočniki lynx m. — ris lyrique — liričen M mâcher — žvečiti madrigal m. — madrigal (pesniška oblika) majesté f. — veličanstvo majeur, e — višji; polnoleten major ni. — major; vojaški zdravnik majorité f. — večina; polnoletnost maladie /. — bolezen mâle — moški, možat malgré prep. — kljub, proti mananf m. — kmetavz; meščan manche m. — ročaj; f. rokav mancho/, ote — enorok mangeur m. — jedec manifester — razodevati mannequin m. — punčka; model manoeuvrer — manevrirati manoir m. — dom; dvorec marais m. močvirje marchandise f. — blago, roba mari m. — mož, soprog marri, e — žalosten Marseillaise /. — marseljeza martre f. — kuna martyr, e — mučenik, -ica martyriser — mučiti, trpinčiti massacrer — (po)klati mat, e — medel; zamolkel matériaux m. pl. — gradivo Maubeuge /. — frc. mesto maudit, e — (pre)klet Maurice m. — Mavricij médicament m. — zdravilo, lek mêlée f. — pretep, boj, metež se mêler de faire qch. — baviti se s čim mémoire f. — spomin ménage m. — gospodinjstvo; družina; faire le m. — gospodinjiti menton m. — brada, obradek menu, e — droben, majhen merle m. — kos mésange /. — sinica mesure: a m. que ... — sorazmerno mets m. — jed mettre bas — odložiti m. fin à ... — končati; m. aux prises — zaplesti v boj meurtre m. — umor meurtrier, ère — morilen; le m. — morilec Meuse /. — frc. reka meute f. — tropa psov, jata Mézières /. — frc. mesto miauler — mijavkati mieux: de mon (ton etc.) mieux — po najboljših močeh, kar je mogoče migrateur, -trice — potujoč migration f. — preseljevanje miner — (iz)podkopavati mineur, e — manjši; mladoleten miracle m. — čudež miraculeux, se — čudežen mission /. — poslanstvo, misija; naloga mitraille f. — karteča; staro železo mobile — premičen, nestalen Modane /. — frc. mesto moelle f. (m«al) — mozeg; stržen; m. épinière — hrbtni mozeg moeurs f. pl. — šege, običaji; nravi moindre — manji; le m. — najmanji moineau m. — vrabec moisir — splesneti monoplan m. — monoplan montage m. — montiranje; dviganje Montauban m. — frc. mesto monter — montirati; s potrebnim skrbeti monticule m. — hribček Montmédy m. — frc. mesto montre f. — žepna ura moribond, e — na smrt bolan mortel, le — smrten moteur m. — gonilo, motor mouiller — zmočiti, zaliti Moulins m. — frc. kraj mousse /. — mah mouvement m. — nagib, občutek: premikanje; mettre en m. — premikati, goniti moyen, ne — srednji; povprečen mugir — mukati, tuliti, rjuti Mulhouse f. — mesto v Alzaciji multitude /. — množica, obilica muraille f. — zidovje, stena murmure m. — mrmranje, žubore-nje murmurer — mrmrati, žuboreti muscle m. — mišica N nacelle f. — ladjica, čoln; gondola nage f. — plavanje; à la n. — pla-vâje nain, e — pritlikav; le 11. — pritlikavec naissance f. — rojstvo Narbonne f. — frc. mesto narine /. — nosnica, nozdrv naseau m. — nozdrv naturel, le — naraven, priroden, pristen; le 11. — čud, narava; prirod-nost navigation f. — plovba, brodarstvo nécessaire — potreben négliger — zanemarjati négligent, e — malomaren négation f. — zanikanje; nikalnica nerf m. (pl. nerfs) — živec nerveux, se — živčen; žilav; nervozen nettoyer — čistiti, snažiti neveu m. — nečak nez m. — nos niaiserie f. —budalost nièce f. — nečakinja Niort m. — frc. mesto noblesse f. — plemenitost; plemstvo nominal, e — (po)imenski notion f. — znanje, osnovni pojem nourriture f. — hrana nouvelle f. — novica; novela nuage m. — oblak nuance f. — odtenek, osena nuque f. — tilnik O obéir — slušati, pokoriti se obligeant, e — uslužen observateur m. — opazovalec observer — opazovati; izpolnjevati, ravnati se po ..., držati se česa obstacle m. — zapreka, ovira s'obstiner à ... — upirati se, trdovratno vztrajati pri čem occuper — zaposliti octobre m. — oktober offensif, ve —■ napadalen ogival, e — z gotskim oblokom oie f. — gos oison m. — goska omettre — opustiti, izpustiti onde f. — val opinion f. — mnenje opposer — nasproti postaviti; s'op. — protiviti se, upirati se orage m. — nevihta ordinaire — običajen, navaden ordonnance f. — odredba; recept ordonner — ukazati, razporediti, naročiti organisation f. — ustroj, uredba origine f. — izvir, začetek ornemenf m. — okrasek, nakit orthographe f. — pravopis osier m. — vrba osseux, se — koščen, koščat ôter — odvzeti, sneti; sleči ours m. — medved ou ste interj. — šc! outiZ m. — orodje outrance: à ou. — do skrajnosti ouvrage m. — delo. P pacotille (. — pošiljka, zbirka; malo vredno blago page m. — paž; /. stran païen m. — pogan pâle — bled palet m. — ploščat kamen za metanje (igra) panthère f. — panter paon m. — pav paquet m. — zavitek, sveženj pareil, le — enak, sličen; nos pareils — nam enaki; bližnji paresseux, se — len parfait, e — dovršen, popoln parier —staviti part: pour sa part— za svojo osebo, s svoje strani partage m. — delitev; delež parti: prendre un p. — odločiti se, skleniti partie: en p. — deloma parure f. — okras, nakil parvenir — dospeti; doseči; je parviens à faire qch. — posreči se mi kaj storiti passage m. — prehod, prekoračenje; oiseau de p. — ptica selivka passer — prekašati; p. pour... — veljati za ... pater m. — očenaš pâtisserie f. — slaščičarna; slaščice, kolači patron, ne — zaščitnik; gospodar pavé m. — tlak paysan, ne — seljak, kmet pêche f. — breskev peine f. — kazen; à p. — komaj pèlerin m. — romar pénible — mučen, mukepoln pépier — čivkati perception f. — zaznan je perdrix f. — jerebica perle f. — biser persistant, e — stanoviten, vztrajen persister — vztrajati persuader — pregovoriti, prepričati perte f. — izguba; poguba posant, e — težek pesanteur f. — teža, težina peu adv. — malo; depuis peu — že nekaj časa; peu à p. — polagoma pie f. — sraka pied m. — noga; vznožje piège m. — past piété f. — pobožnost; spoštovanje pigeon m. — golob pilote m. — pilot, ladjevodec pincer — uščipniti, stisniti pingouin m. — pingvin, tolščak pinson m. — ščinkavec pintade f. — pegatka (kokoš) piocher — kop&ti plaider — pravdati se; zagovarjati plaideur m. — pravdar plaisant, e — zabaven, šaljiv, smešen plan, e — raven; le p. — ploskev, ravnina; načrt planter — saditi; postaviti plat m. — ploskev; le p. de l'épée — ploščata stran meča plate-forme f. — ploščad ployer — upogibati (se), šibiti se poétique — pesniški, poetičen poignée de main — stisk roke point m. — točka; à p. — točno, o pravem času poire f. — hruška poitrine f. — prsi politique m. — političar pomme de terre — krompir Pontarlier m. — frc. mesto ponf-levis m. — vzdižni most pore m. — prašič; svinjina portail m. — glavna vrata, portai porter sur qcb. — na nekaj meriti; se p. à... — napotiti se kam porteur m. — nosač, nosilec position /. — položaj, lega; postojanka pot m. — lonec potence f. — vislice, vešala potion f. — zdravilna pijača poule f. — kokoš, kura poulet m. — piščanec, piška pouls m. — utripanje žile pourpré, e — škrlaten, škrlatast poursuite f. — zasledovanje poumon m. — pljuča poussin m. — pišče, piščanec pouvoir m. — oblast, moč précipité, e — nagel, pogost précis, e — točen, natančen préférence /. — prednost; de p. — najrajše, najbolje prendre la fuite — spustiti se v beg: p. part à qch. — udeležiti se; se p. à qch. — lotiti se presser — siliti prétentieux, se — zahteven, nadut, prevzeten principe m. — temelj, načelo prise f. — zavzetje; spoprijem procès m. — pravda; razvoj prodige m. — čudež, čudo profession f. — izpoved; obrt, stan profit m. — korist: faire son p. de qch. — okoristiti se profiter de ... — okoristiti se, izrabiti progrès m. — napredovanje, napredek projet m. — načrt, osnutek prophétie f. — prerokba propos m. — sklep; pogovor; govoričenje proposer — predlagati, ponuditi propre — lasten; primeren; čist proprement adv. — v pravem smislu besede propriété f. — lastnost; lastnina provoquer — izzvati, izzivati publier — objaviti; oznanjati puéril, e — otroški, otročji M puissance f. — sila, moč punir — kaznovati pureté f. — čistost, čistota purger — čistiti, izčistiti purifier — očistiti pygmée m. — pritlikavec 0 question f. — vprašanje; en q. — to, o čemur je govor quiétude /. — (duševni) mir quille /. — gredelj, kegelj quitter — (za)pustiti R iacine f. — koren, korenina rafale f. — piš, burja rage f. — besnost; faire r. — besneti rageur, euse — besen, togoten raisonnable — razumen, pameten râle m. — hropenje ramasser — pobrati; zbrati ramée f. — senčnica; vejevje ramper — plaziti se, laziti ranger — urediti, uvrstiti ranimer — oživiti rapace — grabežljiv, roparski râpe f. — rašpla râpeux, se — hrapav, raskaV rapidité /. — naglost, naglica rappori m. — odnošaj rapprocher — zbližati, približati; primerjati raf m. — podgana ravir — ugrabiti; očarati; navdušiti, vzhititi rebelle — uporen; le r. — upornik rebuter — odbiti; zavrniti réception f. — (s)prejem recette f. — dohodek, prejemek recharger — zopet naložiti; vnovič nabiti (pušk«), vnovič napasti rechercher — (vnovič) iskati, težiti za čem récit m. — povest, pripovedovanje réciter — pripovedovati v na pamet, predavati réclamation f. — ugovor; terjanje réclamer — (nazaj) zahtevati, terjati; ugovarjati recommandation /'. — priporočilo réconforter — krepiti; tešiti reconnaissance /'. — spoznanje; poizvedba, ogledovanje; hvaležnost icconnaître — spoznati; ogledovati reconquérir — znova zavojevati recourir — nazaj teči; zateči se recouvrir — (znova) pokriti, popolnoma pokriti recueil m. — (rekoj) — zbirka redire — zopet reči; grajati redoutable — strašen redresser — vzravnati refaire — znova narediti; popraviti, predelati réflexion f. — odsev; premišljanje refermer — zopet zapreti se réfugier — zateči se refus m. — odklonitev régal m. — pojedina; naslada régime m. — vlada — zdravstveni predpisi, dijeta régner — vladati regref m. — žal; à r. — nerad regretter — obžalovati; žal biti Reims m. — frc. mesto rejeter — nazaj vreči; zavreči réjouir — veseliti, razveseljevati relatif, ve — odnosen; oziralen religieux, se — verski; pobožen remarquable — znaten, znamenit remarque f. — opazka remettre — vrnili; odlašati; se r. à faire ... — znova lotiti se remercier — zahvaliti (se) remercîmenf m. — zahvala remonter — zopet gori iti; segati nazaj remparf m. — okop, nasip, branik remuer — premikati; majati se renfermer — zopet zapreti; obsegati, vsebovati renforcer — ojačiti, okrepiti renom m. — sloves, glas renommé, e —slaven rentrée f. — povratek; r. des classes — začetek šolskega leta rentrer — vrniti se; spraviti (domov) renverser — prevrniti, podreti renvoyer — nazaj poslati; odsloviti repas m. — obed repasser — zopet priti (mimo), zopet preiti; ponavljati, pregledati; likati se repentir — kesati se répit m. — odlog, odmor répondre — odgovoriti; r. de qch. — jamčiti, odgovornost prevzeti reproche m. — očitek, graja républicain, e — republikanski résignation /. — odreka, vdanost résigner — odreči se; se r. à.. — vdati se résoudre — razkrojiti; odločiti; se r. à ... — odločiti se, skleniti respect m. — spoštovanje, čislanje resplendir — svetiti se, sijati restriction f. — omejitev, utesnitev résultat m. — uspeh, posledica, znesek résumer — na kratko povzeti, posneti in ponoviti rétablir — vzpostaviti, obnoviti, popraviti retomber — zopet pasti, pasti nazaj retraite f. — zavetišče; pokoj(nina) rétrograder — iti nazaj, umakniti se réunion /. — združenje, zveza; shod, zborovanje réussir — uspeti, imeli uspeh; posrečiti se revenir — vrniti se; ozdraveti; revision f. — pregled révolte /. — upor, vstaja révolter — spuntati, podščuvati rhume m. — prehlad; nahod rider — nagubati, nagrbančiti ridicule — smešen; le r. — smeš-nost rieur, -euse — smejav; smejalec rigoureux, se — strog rigueur f. — strogost; être de r. — strogo zahtevati se rime f. — rima roc m. — skala, skalovje Rochefoucau/d m., La R. — frc. rodbinsko ime; mesto Rochelle /., La R. — frc. mesto rôder — potikati se, klatiti se roitelet m. — kraljiček Roland m. — Roland rôle m. — uloga; zapisnik romain, e — rimski roman m. — roman rompre — zlomiti (se) Roncevaux m. — vas in dolina v Pirenejih rond, e — okrogel ronfler — smrčati rose — rožnat rosée /. — rosa rosette f. — rozeta rossignol m. — slavec roucouler — gruliti royaliste m. — kraljevski pristaš rugir — tuliti rugueux, se — raskav, hrapav ruine f. — razpad, razvalina ruiner — razrušiti, uničiti ruisseler — curljati; moker biti S sacrifice m. — žrtev; daritev sagesse f. — modrost Sales m. — grad pri Annecy-u salon m. — salon; dvorana Salonique /. — Solun salutation f. — pozdrav sanr/-froid m. — hladnokrvnost sanglier m. — mrjasec sapin m. — smreka, jelka Saragosse f. — Saragosa sarcler — pleti Sarrasin m. — Saracen satire /. — zabavljica satirique — zabavi j iv satisfaire — zadovoljiti, zadostiti sauf prêp. '— razen sauveur m. — rešitelj, odrešenik savourer — s slastjo uživati savoyard, e — savojski scène f. — prizor; pozorišče scéléraf m. — hudobnež, zločinec science f. — veda, znanost scrupule m. — pomislek, dvom séant m.: sur son séant — sedeč (v postelji) sec, sèche — suh secourir — priti na pomoč, pomagati sein m. — prsi; naročje; okrilje selon prép. — po semblamble — sličen, podoben; bližnjik sénat m. — senat, starešinstvo sénateur m. — senator, starešina sens (sens) m. — čut; smisel; razum; le bon s. — zdrav razum sentir — čutiti; duhati, vohati serein, e — jasen, veder serf, ve — suženj, tlačan serré, e — tesen serviteur m. — služabnik, sluga siècle m. — stoletje, vek siège m. — sedež; obleganje; lever le s. — ukiniti obleganje siéger — sedež imeti, stanovati siffler — žvižgati, piskati signature /. — podpis simultané, e — istočasen singe m. — opica sinistre — nesrečen, zlonosen sitôt que con j. — kakor hitro solennité (solanité) /. — svečanost sollicitation f. — prošnja sombre — temen, mračen sommer — pozvati; sešteti sommet m. — vrh, vrhunec son m. — zvok, glas; — otrobi sonner — zveneti, zvoniti; trobiti soi, sotte — bedast, neumen sottise f. — neumnost, budalost sou m. — sold (novec) souci m. — skrb souffle m. — pih; dih; sapa soumettre — podvreči, podrediti soupape f. — zaklopka soupir m. — vzdihljaj, vzdih; rendre le dernier s. — izdihniti soutenir — vzdrževati; podpirali souverain, e — najvišji, vrhoven; le s. — (neomejen) vladar spécial, e — poseben spectacle m. — pogled, prizor; predstava spectateur m. — gledalec; priča spirale /. — zavojnica, spirala sportif, ve — športni stupéfait, e — osupel, odrevenel stupide — glup subir — podvreči se, prenašati; utrpeli subit e — nenaden, nagel, hipen sublime — vzvišen, prekrasen subordonné, e — podrejen succession f. — zaporednost; nasledstvo suffire — zadostovati suite /. — posledica; à la s. de ..., par s. de ... — radi, zavol jo sujet m. — snov; vzrok sultan m. — sultan superposer — postaviti drugo na drugo suppléer — nadomestiti, dopolniti supplication f. — prošnja, moledovanje supposer — domnevati, misliti si suppression f. — ukinjenje, opustitev surface f. — ploskev, gladina surnommer — dati priimek surpasser — prekašati, presegati sursauter — poskočiti (pokoncu) survenir — nenadoma priti, zraven priti susciter — izzvati, povzročiti suspendre — obesiti; prekiniti; odstaviti, ustaviti syllabe f. — zlog système m. — sistem, sostav T tâcher — prizadevati si taille f. — rezanje; sekanje; rast talent m. — talent, nadarjenost talon m. — peta; podpetnik tanche /. — linj, linjak (riba) tandis cjue conj. — medtem ko, do-čim tant adv. — toliko, tako zelo; t. que ... — dokler; tako ... kakor larder — muditi se, kesneti tas m. — kup tâtonnement m. — tipanje; tavanje taupe /. — krt taureau m. — bik télégraphique — brzojaven •téléphone m. — telefon témoignage m. — pričevanje; dokaz temps m. — čas; à t. — o pravem času tendre — težiti, stremiti tentation /. — izkušnjava terminaison f. — konec; končnica territoire m. — ozemlje tertre m. — grič thé m. — čaj Thèbes f. sg. — Tebe (mesto) thermomètre m. — toplomer thym m. — materina dušica, tiini-jan tiède — mlačen tiers, tierce — tretji; le t. état — tretji stan (ljudstvo); le t. — tretjina tigre m. — tiger tolérer — dopuščati, prenašali, trpeti tortue /. — želva, kornjača tôt adv. — kmalu, zgodaj; au plus t. — kar najprej toujours adv. — vedno, le! toupie f. — vrtavka tournoi m. — turnir tousser, — kašljati tout, e — ves; t. à fait — popolnoma; t. de bon — prav zares; (point) du tout — nikakor toutefois adv. — vendar trahison f. — izdajstvo; prevara train m. — vlak; hoja, korak trait m. — strelica, puščica; črta tranche /. — reženj, odrezan kos; obreza transporter — prevažati; navdušiti traverser — prekoračiti, preteči triangle m. — trikot tromper — varati; se t. — motiti se tromperie f. — varanje, prevara trompette /. — trobenta tronçon m. — odlomek, odrezek, okrnjak trotter — dirjati; korakati; stopicati trou m. — luknja troubler — kaliti, motiti; vznemirjati troupier m. — vojak, redov trousser — izpodbrecati, podpasati tumulte m. — hrup tyrannie f. — tiranstvo, nasilje t U unanimité /. — enodušnost, soglasnost nsité, e — običajen ustensile ni. — orodje utile — koristen V vacher m. —- kravji pastir; planšar vaincre — zmagati, premagati valeur /. — vrednost, veljava; hrabrost vanité /. — ničevost, ničemurnost vautour m. — jastreb veau m. — tele; teletina vedette f. — straža; glava (v pismu) veillée /'. — bdenje; nočno delo venger — maščevati vengeur, — eresse — maščevalen vente /'. — prodaja vers m. — stih, verz versification /'. — stihotvorje Versailles m. sg. — mesto in grad pri Parizu vertébral, e — hrbteničen vêtir — obleči, oblačiti vice m. — pregreha vide — prazen vider — izprazniti vieillesse f. — starost vieillir — starati se • vigne f. — trta; vinograd vilain, e — grd; le v. — kmet, de-želan viril, e — moški, možat visible — viden; être v. — sprejemati vite adv. — hitro; au plus v. — čim brže vitesse /. — hitrost, brzina vivacité /. — živahnost, živost volte f. — okret, obrat voter — glasovati, odobriti voyou m. — potepuh vu prêp. — gledé na ... Y yeuse f. — vedno zeleni hrast Z zéphyr m. — zefir, lahen vetrič Vocabulaire slovène-francais. Advokat — avocat m. ali (ako) — si Besedica — mot m. blizu — près de borec — combattant m. boriti se — combattre branitelj — défenseur m. braniti — défendre brez — sans brizgniti — jaillir Cesar — empereur m. Čakati — attendre citati — lire človek — homme m.; 011 Daljnji — lointain, e delavec — ouvrier m. dobro — bien; le b. dogodek — événement m. dokazati — prouver dospeti — arriver; atteindre dovolj — assez drevo — arbre m. dvor — cour /. Gledati — regarder globok — profond, e govoriti — parler, dire grad — château graja — reproche m. Hipoma — soudain; tout à coup hladnokrvnost — sang-froid m. hraber — brave, vaillant hrbet — dos m. hvala — merci m. Igrati — jouer: ime — nom m. imeti posla — avoir à faire iti za ... — s'agir de izdajalec — traître m. izdihniti — expirer; rendre le dernier soupir izobraženec — lettré m. izročiti — livrer; remettre Jeklo — acier m. jezdec — cavalier m. jutri — demain Kajti — car kak, a, 0 — quelque kakô — comment Karel — Charles; Karel Veliki — Charlemagne kazati — montrer ker — parce que kmalu — vite, bientôt končati — finir, achever, terminer konec — fin f. korakajoč — en marche kmetica — fermière f. kri — sang m. Latinski — latin, e latinščina, latin m. Mati — mère /. meč — êpée f. med — entre medtem ko — pendant que mestni del — quartier m. milja — lieue /. misel — idée f.; pensée f. misliti (si) — penser; croire mlaka — mare f. moder — sage motiti se — se tromper muditi se — se trouver Naglica — 'hâte /. naglo — rapidement najrajši delati — aimer le plus à ... najstarejši — aîné m. največ — pour la plupart napisati — écrire" napotiti se — se rendre nasvet — consulte f.; conseil m. naučiti — apprendre nazadnje — enfin, à la fin nečak — neveu m. nemški — allemand, e nemudoma — tout de suite nevihta — orage m.; tempête f. nikdar — ne ... jamais no — eh bien Ob — à občudovanje — admiration f. obesiti — pendre oblegati — assiéger oblegovanje — siège obljubiti — promettre obljuden — peuplé, e oborožen — armé, e obračati — tourner obraz — face /. obrniti = obračati odlašati — remettre odločiti se — se décider odrezati se — répondre oho — oh, oh okrog — quartier m. okrožiti — cerner opešati — s'épuiser osupel — étonné, e osvojiti — conquérir Pa — et, mais padati, pasti — tomber papir — papier m. paž — page m. pero — plume f. Peter — Pierre Pireneji — Pyrénées f. pl. pisati — écrire pismo — lettre /. počivati — (se) reposer pod — sous podpisati — signer pogodba — contrat; kupna p. — c. d'achat; prodajna p. — c. de vente pogrâbiti (seno) — rentrer pogum — courage m. pohajkovati — folâtrer poiskati — venir voir, venir trouver ponavljati — répéter ponoči — (pendant) la nuit popokati — rompre popoldne — après-midi porabiti — profiter de ... posel — affaire f. poslati — envoyer pospraviti — rentrer postaviti se — se mettre povedati — dire poveljevati — commander qch. povest — histoire /. pozdraviti — saluer poznati — connaître pozneje — plus tard; ensuite pravi — véritable; vrai, e pre--trop prečitati — lire predati — livrer prehod — passage m. premagovati — vaincre pri — à pridirjati — accourir prijeten — agréable prilika — occasion /. pritrditi — dire proti — vers, contre prvikrat — pour la première fois Račun — compte m. raniti — blesser ravnati — agir razlegati se — retentir res — vraiment Reza — Thérèse rešitelj — sauveur m. rog — cor m. rožlanje — cliquetis m. Saracen — Sarrasin m. savojski — de Savoie seno — foin m. Sezija — la Sésia sila — force f. sin — fils m. skala — roc m., rocher m. skleniti — résoudre slab — mauyais, e slišati — entendre slučajno — par hasard služba — service m. smatrati za ... — considérer comme smrten — mortel, le sosed — voisin m. sovražnik — ennemi m. splesneti — moisir spraviti domov — rentrer sprejeti — recevoir spretnost — adresse star — vieux, vieille; âgé, e stavek — phrase f. stekati se — affluer strahovit — terrible stran — part f. svèt — consulte f., consultation f. svoboda — liberté /'. Šele — ne ... que; seulement škof — évêque ni. šola — école f. Španija — Espagne f. število — nombre m. študent — étudiant m. študirati — étudier šum — bruit m. Tak, a, o — tant de ... takoj — aussitôt takrat — alors to-le — cela tožba — procès m. tratiti — perdre trd — dur, e trdnjava — forteresse /. trobenta — trompette f. truplo — cadavre m.; corps ni. tukaj-le — ici, là turnir — tournoi m. Uboj — meurtre m. učenjak — savant m. ugovor — réclamation f. ujeti — faire prisonnier qn. ukazati — ordonner ukiniti — lever umreti — mourir uničiti — anéantir usta —- bouche /. utegniti — avoir le temps utrujen — fatigué, e Včasih — quelquefois vdreti — entrer, pénétrer vedno — toujours veleti — dire veljati — coûter; valoir vera — foi /.; pri moji veri — (p: ma foi vislice — potence f. vitez — chevalier m. vojska — armée f. vojvoda — duc. m. vprašati za svet — consulter vreden — digne vrh — sommet m. vrniti — rendre; remettre vrniti se domov — rentrer vrstica — ligne f. Za — pour; derrière; après zabavati se — s'amuser . začeti — se mettre à ... začuti — entendre zadnja straža — arrière-garde /. zadrega — embarras m. zakaj — pourquoi; car zaman — en vain zapomniti si — retenir zareza — brèche f. zasekati — tailler zatrobiti — sonner (de) zaupanje — confiance /'. zavpiti — crier; s'écrier zbrati — rassembler zdeti se — sembler zganiti — plier zgodba — histoire /. zlasti — surtout zmagovalec — vainqueur m znamenit — fameux, se znati — savoir zvok — son m. Žila — veine f. živ — vivant, e; vif, ve