JEUDI 13 MAI iti3• N.* tr. télégraphe officiel. EXTÉRIEUR. GRAND-DUCHÉ DE WURTZBOURG. Wurt&bcurg > \e 23 avril. Il est arrivé ici le 20 de ce mois des Russes et des Prussiens qui ont été faits prisonniers dans une afTaire d'avant-poste qui a eu lieu sur les frontières de Saxe. Le 2.e bataillon d'infanterie du grand-duché de Francfort , sous les ordres de M. le comte de Heisen-stach , qui doit faire partie de la garnison de notre forteresse , y est entr<- le 0n a reconnu eS taillon, qui vient d'être forme , l'esprit d'ordre et l'excellente discipline qui distinguent d'une maniere si avantage «se les troupes de cette principauté. INTÉRIEUR. EMPIRE FRANÇAIS. Paris, le 30 avril.. Le 4 mars xSr3, André Sponza (de Rovigno) ^montant avec sept autres matelots le trabaque Ulynen ,/ Leggiero , est pris dans sa traverse« de Venise à Spala" par le corsaire anglais la Reine-Charlotte , fort de vingt-cinq hommes, et conduit à Premuda. Le lendemain, le patron Sponza, son pere et deux de ses frères , ayant obtenu la permiss.ou de descendre à terre , y résolurent d,- se délivrer en s'emparant du corsaire. La tentative seule exigeait autant de prestesse que d'énergie et d'intrépidité de la part de ces quatre prisonniers , qui n étaient pas même armés de couteaux r aussi, arriver avec une chaloupe sur le corsaire, ou ils trouvèrent environ vingt hommes; en culbuter une partie dans la mer „ frapper , avec les armes- qu'ilssaisi-rent, le capitaine à mort ; mettre hors de combat ceu* qui ne purent se jeter à. l'eaurenfermerlesurplusdans la cale ; en faire sortir les prisonniers que le corsaire an§iais avait faits quelques jours avant; puis faire voile avec le trabaque et le corsaire lui-même pour Ancóne ,. où ils sont arrivés après avoir foudroyé deux chaloupes armées qui; étaient venues les inquiéter, tout cela se fit avec une incroyable rapidité, et ceux des ennemis qui. ont- pu être sauvés, les hommes rendus à leur patrie,. et leurs libérateurs eux-memes,s s'étonnent encore du succès d'une si périlleuse entreprise. Le conseil impérial des prises dans sa séance da zi avril',, a adjugé le. corsaire anglais et le tiers de la valeur du bâtiment illyrien aux quatre marins dont la bravoure peut être citée pour exemple à tous leurs; camarades. le 1 S* mai., Extrait du rapport du capitaine de vaisseau Bouvet, commandant la frégate de S, M- l'Aréthuse,, au ministre de la- marine* A bord de l'Aréthuse, le 19 avril iSij. Les frégates de S.M. le Rubis, capitaine Olivier,et l'Aréthuse, soms. mon commandement , ayant croisé depuis le 25; novembre dernier jusques vers la fin de janvier dans Jet mers les plus dures , je me dirigeai sur la «Ôte d'Afrique , et je conduisis aux îles de Los,, le navire portugais la Serra, l'une de nos prises, dont la cargaiso» pouvait me f.urnir le ravitaillement de deux, frégates. Le 27, en arrivant sur ces îles,, le Rubis, qui était en avant , eut connaissance d'un brick de guerre, qui , de très-loin , lui envoya un canot avec un officier. Riflessioni Economicc-politiche sopra U Dalma%ia di Giov. Luca Garagnln, Zara, i8c6/in J.vo. Second article. S'il y a un sujet qui permette de passer très r»pidc~ ment du style poétique au style le plus sévère , À l'eloquen-ce historique, par exemple, c'est une statistique de la Dalma-tie. Aucun pays n'offre de plus beaux sites à l'oeil de l'homme ; et peu de pays lui rappellent de plus grands souvenirs. Depuis Jason qui la visita , et Medée qui y dispersa les membres d'Absyrthe, jusqu'à Dioclétien dont Salone conserve encore les nonumeas, son histoire est liée à toutes les époques importantes de l'histoire des temps anciens. Qwant aux beautés de son sol, il faut en prendre une idée 4ans l'ouvrage de M. de Gaiagnin dont je serai ici l'indi-gne interprete, „ La Situation de la Dalmatie* dit-il, prise en ge'né-„ ral, ne sauroit être plus 'd licieuse ni plus favorable. „ Là partie maritime est baignée de l'Adriatique, et défen-„ due .par une foule d'iles et d'innombrables écueils , qui, „ ne semb'ent répandus, autour d'elle dans un désordre „ agréable que pour l'orner encore. De belles campagnes ,, du littoral et des iles., qui des rive* de la mer montent „ doucement jusqu'au sommet des collines qui la bordent, attirent et séduisent en tout temps l'oeil de l'observa-„ teur. Les montagnes qui s'élèvent au loin à travers les „ plaines riarvtes , sont presque toute* cultivées ou suscep-„ tibles de culture; mais il n'en est point qui ne se cou-„ vre de gras paturages , ou de boccages superbes. En fai-„ sant un pas vers le nord, derrière les premiers monts, „ je vois partout des prairies vastes et fertiles , des eau* "„ pures et abondantes, des côteaux gracieux dans leurs for» Cette embarcation , en s'approchant » reconnut le Bubis, et força de voiles pour lui échapper, mais elle fut bientôt arrêtée. Le bâtiment appetçu , était le brick de guerre an-glais le Daring de 14 canons. La brise était faible, et le Rubis n'arriva à portée •de ce brick, que lorsqu'il eût fait côte. Nous le vîmes aussitôt tout en feu, et à cinq heures du soir il sauta en l'air. A six heures, nous jettâmes l'ancre sur la rade des lies de Los. Je me transportai aussitôt sur ces îles , oit je trouvai des aiguades, deg fruits et raffaichissemens de toute espèce. Je fus informé que l'établissement anglais tfe Sierra Leone était le ch f lieu de la station de deux frégates et de plusieurs corvettes ; que l'une des frégates était partie quelques jours avant notre arrivée, et ien ordonnés. JLe a»x>rce*u -euivaut -e*t 4'uu autre genre. M. de Gara-* gnin peint avec une énergie sombre qui va très bien â-ce •sujet l'état malheureux de la Dalmatie après les guerres et les révolutions du moyen âge; et mon modele a moi»«,à perdre dans cette traduction que dans la précédente , par-ceque les effets de cette espece de style dépendent beaucoup plus des grands traits de la composition que de quelques nuances de coloris , trop faciles à altérer. ,, Les pertes immenses , et surtout Tavilissement du „ commerce fîtrent les principales causes qui empêché' ,, rent les nouvelles acquisitions de la Dalmatie de tourner ,, sensiblement à son avantage. Trop profondes étoient les j, eicatrices que le cours des slecles avoit imprimées sur cett{ „ terre malheureuse, couverte encore de cadavres, de rut-nés et de cendres; tristes et 'horribles monumens d-e' ii, massacres passes et de la misere présente! Les habitans d» cortinent n'étoientjaius les mêmes. Use lang»e .eteajag«* un fond de 11 brasses , vase noire , et l'équipage put prendre un peu de repos. Vers n heures , le Rubis tira quelques coups ée canon , et à midi distinguai son signal : les pompes sont insuffisantes pour franchir; j: fis de suite embarquer deux pompes dans ma chaloupe , et l'expédiai sur le Rubis, avec ordre au capitaine Olivier de tâcher de se soutenir jusqu'au lendemain , où j'espérais Je rejoindre ; et, s'il ne le pouvait , de passer avec son équipage sur la prise la Serra , dont il débarquerait les Portugais. A 2 -hemes du matin, 6, ma chaloupe, de retour avec les pompes, me rendit compte que le Rubis était entièrement perdu sur des roches où l'avait jeté l'orage de la nuit précédente ; et que son équipage passait à bord de la Serra. Dans la matinée , le gouvernai 1 de l'Aréthuse fut •complettement réparé; nous appercevions un grand bâtiment au vent, qui portait sur nous avec un petit fiais. Je fis lot:.t disposer pour appare iller et combattre. A midi, nous érions prêts; la voile à vue était reconnue pour une frégate , et n'était plus qu'à une iieue ; la brise fraîchissait. Alors le grand canot du Rubis vint de la part du capitaine Olivier me demander des pompes que je ne pouvais lui donner alors, parceque l'ennemi approchait , et que j'avais à le combattre pour ensuite venir chercher son équipage. L'enseigne Duhant-Cilfy j commandant le canot du ïubis, me demanda à rester à bord avec ses canotiers pendant le combat 3 et je le lui accordai. Lorsque j'eus mis sous voiles , je serrai le vent tribord, et l'ennemi vint au plus près du même hord -et sa'j-s la même voilure que l'Arethuse. Gbîigi de virer de bord à cause des bancs, l'ennemi imita ma manoeuvre, et ayant mis toutes voiles dehors, il en fit autant. Nous courûmes ainsi au large avec un joli frais de S. S. O. j je ne tardai pas à voir que je gagnais la fréga t e anglaise, et je comptais être à même de l'attaquer dans la nuit, lorsqu'un brouillard epais me la -fit perdre de vue. Le lendemain 7, noas f tions à environ six lieue» à l'O. des îles de Los. Il faisait presque calme , et je n'eus connaissance de la frégate ennemie que vers onze heures. Je portai dessus, et elle prit chasse sous toutes voiles ; mais soit que l'Arethuse marchât mieux qu'elle, soit qu'elle fit quelque manoeuvre pour se laisser gagner, au coucher du soleil j'en étais plus près que la veille; la brise mollissait toujours; à sept heures l'ennemi t© décida à attaquer et laissa porter sur notre bossoir; je l'attendis, et à 7 h. 3/4 nous étions l'un et l'autre k portée de pistolet sous les huniers avec un petit frai* d'O., un beau clair de lune; et nous n'avipos paj ea-cote brûlé une amorce. Je commençai le feu par une décharge detouteiist batterie, l'ennemi y repondit bientôt en nous proloa« géant de long en long à longueur de rtfowloir. Alors s'engagea un furieux combat, dans lequel nos bâtimens semblaient liés par une colonne de feu. Nous avons été abordés pendant plusieurs minutes, et pendant une heure et demie nous n'avons pas été k plus de portée de pistolet travers à travers. U y eut des ccouvillons arrachés et des coups de sabre donaég par les sabords. •Cependant notre fîu me paraissait dominer celu-i de l'ennemi, et au bout d'une heure et demie , notre supériorité me paraissant assez marquée je voulus £ mon tour tenter l'abordage : je serrai le ve«< : mais les bras et les boulines étaient coupos partout de l'avant et de l'arriéré, il ne me fit pas possible de venir au plus près. L'ennemi de son côté, augmenta de voiles. Son feu presqu'éteint se ranima quand il eut ouvert notre distance ? et fit beaucoup de mal à notre gré-ment* A onze heures, le feu cessa de part et d'autre. Nous n'étions plus à bonne portée , et l'ennemi se couvrit de voiles, nous abandonnant le champ de bataille. Js n'eus rien de plus empressé que de faire réparer les manoeuvres les plus nécessaires pour faire de ■voile , serrer le vent et poursuivre notre avantage,, L'Arethuse avait énormément aoi.tfe-r* ving* iiofix* mes tués 10 ides avaient ;éié jet« s à la .mer pendant J* ,, s'étoit introduite dans la natisn, avec de nouvelles moeurs, ,,, un nouveau genie, un nouveau caractère et des passions 3i nouvelles.L'agriculture abandonnée à des mains barbares ne ,„ pouvoit plus offrir que d'avares et sauvages moissons. L'in-dustrie., etoulïée so ut le poids de tant de malheurs , se ,, bornait au travaux de quelques miserabl.es pécheurs, .et tout aux plus, de quelques artisans grossiers. Le com-,, merce, réduit ea quelque sorte aux simples échanges de „ l'enfance des peuples , et privé de son énergie nécessaire ,, n'osoit entreprendre d'étendre ses spéculations et de ra-mmer la navigation abandonnée. Les villes incendiées „ dans les différentes guerres ne reprirent point .(le vie ; les voies publiques détruites ne furent point -rétablies ; », le ponts 'romains renversés ne furent point relevas «le leurs ruines, ' Je ne sais rien de plua déchirant que .cette pelature de la misere des Dalmate s aux malheureuses époques que Fais.« teur vient de retracer. „ ,, quelle déplorable image ! nos frères s'éloignent en foule „ de Ja patrie, parce qu'ils ne peuvent y vivre, et nous ,, n'espérons plus de les revoir jamais, ,, Au reste, je le répète / il faut voir dans l'original quel parti l'auteur sait tirer de sa langue; cette introduction toute entiere paroit écrite sous la diet e de Machiavel. EUe en a le nerf et la souplesse, la vigueur et l'originalité. Mon lecteur me saura gré de cet article; j'y suis pouf très-peu de chose ; il m'a cependant plus coûté que tout autre, car il m'a bien pénétré d» sentiment de mon lXSÏ' puissance; ce qui est très désagréable, comme on sait' pour quiconque se mèle d'é«rire.