TELEGRAPHE OFFICIEL. Laybach y jeudi 3 Décembre 1812. EXTERIEUR. ROYAUME DE WESTPHALIE. Catsel, 12 novembre. S. M. avoit ordonné, par un décret du 25 février 3io, qu'il seroit élevé , sur la place royale de sa bonne iIle de Casse!, une statue en bronze de l'Empereur Napoléon , en témoignage de la reconnoissance de la Wést-phalie pour son fondateur ; que cette statue seroit terminée et placée le 12 novembre 1812, anniversaire du jour ofe la constitution de la "Westphalie fut signée ; que de et jour, la place royale prendrait le nom de Place Napoléon, »t que la statue ds l'Empereur seroit 1 oeuvre de l'industrie nationale. Cette dernière partie des intentions du roi n'ayant pas encore pu être remplie, S. M. n'a pas voulu differ*r l'hommage de la recannoissance publique envers j»n auguste frère , et par les ordres du roi , une statue en marbre a été érigée, en attendant, sur la place qui sera désormais consacrée p«; le grand nom de Napoléon , et l'inauguration en a été fixée r,u jour indiqué. En exécution de ces ordres, aujourd'hui 12 novembre 18x2 , jour désigné pour la cérémonie, à dix heure1: du matin, la garde nationale a occupé la,place royale* formant un gr-nd cercle autour du piédestal de la statue. A onze heures, les fonctionnaires et autorités publiques je sont réunis dans l'hôtel de S. E. le ministre de l'intérieur , comte de Wolffradt. A onze heures un quart le cortège, escorti par un piquet de cavalerie, s'est rendu sur la pisce royale. Aussnôt après son arrivée , S. Exc. le ministre de l'intérieur a donné le signal de découvrir la statue, ce qui a été exécuté au son des instrumens formant la musique de la garde nationale. Le ministre a ensuite prononcé un discours qui a été suivi des acclamations unanimes de vive ie roi, et vive l'Empereur Napoléon! répétées avec enthousiasme. La garde nationale a défilé devant la statue de l'Empereur qu'eile a saluée. ( Journ, ie Paris, ) S AXE. Leipsicb, i novembre. On a des nouvelles de la Grande-Armée jusqu'au moment où die s'est mise en marche pour exécuter les nouveaux mouvemens qui ont été ordonnés. A cette époque, l'armée du feld-maréchal Kutusow n'a voit commencé aucune opération. De nombreux-détacbemens français avoient été envoyés de tous côtés pour connoître et observer les mouvemens de l'armée russe. Les habitans des villes et des campagnes sont très-portés pour les Français, puisque leurs propres défenseurs ravagent et détruisent tout. La majeure partie des forces russes étoit concentrée du còlè dela ri vière d'Ocfca , où Kutusow avoit pri-: des positions pour couvrir les gouvernemens méridio- naux de la Russie. Un corps de cavalerie russe" étoit pa-sté sur les routes de Wladimir et de Jaroslaw. Le général Winzingerode, le même qui, au commencement de cette guerre, a quitté le service d'Autriche pour rentrer à celui de Russie , étoit posté, avec quelques régimens, entre Moscou et Twer , sur la route de Pétersbourg. Le général Essen, gouverneur de Riga, n'ayant ptt réussir à reconquérir la Courlande et ayant été repoussé sur tous les points par les troupes du lo.e corps d'armée, sous les ordres dtf maréchal duc de Tarente, a pris le parti d'envoyer toutes les troupes dont il a cru pouvoir se passer, notamment le corps débarqué de la Finlande, an prince Wittgenstein et aux généraux Steinheil et Lewis. Ces généraux ont fait une attaque combinée contre le maréchal Gouvion Saint Cyr , pour le forcer à la retraité; mais ils ont été malheureux dans leur expédition.» ils ont été battus par les troupes françaises et bavaroises, concentrées prés de Polotsk. Le corps d'armée du maréchal Victor, duc de Bellune , s èst aussi porté vers la Duna , et marche contre l*s positions des Russes. Nous attendons des nouvelles de ces contrées, qui ne peuvent manquer d'être d'un grand intérêt. (Gaz. de France.) P R U S S E.. Berlin, i.r novembre. Il paroît aujourd'hui certain que notre corps d'armée auxiliaire en Courlande recevra des renforts considérable?, et déjà plusieurs régimens ont ordre de se tenir prêts à marcher. Le-quartier-général prussien est toujours A Mie-tau. S. Exc. le maréchal duc de Tarente est encore dans cette place avec tout son état-major. On ignore combien de temps il doit y rester. M. le maréchal a témoigné à nos généraux et officiers supérieurs toute sa'saiisfaction pour la bonne conduite des troupes prussiennes dans les différentes affaires qu'elles ont eu avec l'ennemi en Courlande et dans les environs de Riga. Or commence à croire que le projet seroit , pendant les pluies et la mauvaise saison de l'automne, de continuer à bloquer la place de Riga, d'observer tous les mouvemens de l'ennemi ; et aussitôt que le froid sera vif, le temin ferme, la mer gelée, de couper toute communication de cette ville et du fort de Dunamunde avec la mer. Au reste, tous les préparatifs sont faits pour commencer le siège de Riga avec la plus grande vigueur , dès que les ordres en seront donnés. Il est arrivé des renforts considérables aux Français et k leurs alliés ; la ville étoit approvisionnée jusqu'à présent par la Baltique j mais quand Ja navigation sera totalement interrompue par les glaces,on ne voit pas trop comment îa ville et la garnison, qui n'ont pas de magasins, pourront se procurer des vivres. Les troupes respectives sur la Haute-Duna n'ont pas fait de'mouvement. Elles restent de part et d'autre dans leurs positions , et continuent à s'observer. Les Français et les alliés ont un grand avantage , c'est d'être maîtres du fleuve qui pourvoit à leurs besoins. Le général polonais Dombrowsfcy serre de très près la place de Bobruisic , et rien n'a pu ébranler les braves trompes avec lesquelles il couvre ce blocus. 7'outes les manœuvres du général russe Erte! qui tendoient à débloquer la place ou à l'approvisionner de munitions de vivres, ont été dejouées j le général Ertel a été battu et repoussé dans toutes les occasions j il a été obbligé de renoncer à son entreprise. On assure que le corps d'armée, aux ordres du maréchal duc de Bellune, a fait un mouvement vers le Bory-sthènej ce qui paroît déconcerter les Russes, et déjà plusieurs de leurs corps se replient et se concentrent. ( Gaz.. de France. ) ' G A L L I C I E. Lemberg ,27 octobre, Les lettres qu'on reçoit ici de la Russie annoncent §ue les manufactures de cet empire souffrent beaucoup de ia guerre actuelle. Il leur est même impossible de fournir aux besoins des habitans de la Russie et encore moins à «eux de l'armée. (Joum, de Paris.) INTÉRIEUR. EMPIRE FRANÇAIS. Bruxelles , 13 novembre. Beaucoup de nos compatriotes qui se sont distingués par leurs bravoure à la Grande-Armée, ont été décorés «uccessivement par S. M. l'Empereur de la marque distintive des braves. (Gaz., de France.) Farts, le 22 novembre. MINISTERE DE LA GUERRE Armée Française du iierd en Espagne, Ixtrait d'une lettre du général en chef, comte Caffarelli, à S, Exc. 1e duc de Feltre, ministre de la guerre. Bu r gos le 23. octobre 1812. Monseigneur , J'ai eu l'honneur d'annoncer à V. Exc. que nous attendions d'un moment à l'autre, le moment favorable your marcher en avant , et dégager le fort de Burgos. Le ao, nous fîmes une reconnoissance x dont j'ai eu l'honneur de vous rendre compte» Le 22, plusieurs corps d'infanterie et de cavalerie , farmi lesquels se trouvoient le 15.e regiment de chasseurs à cheval, les lanciers de Berg et la légion de gendarmerie, appartenant à l'armée du Nord, ainsi que le premier régiment de hussards et le ji.e régiment de chasseurs, furent placés, à l'extrême droite de l'armée j l'infanterie de l'armée du Nord avoit sa tête à Breviesca, et sa gauche à Pancorbo ; les dernieres troupes de l'armée de Portugal n'étoient qu'à une demi-lieue de Briviesca. J'atten-«kws d'un instant à 1 autre , que le général Souham se «kiermineroit à attaquer l'armée anglaise. Hier matin, à onze heures,* nous fumes, instruits qu' elle étoit en pleine retraite. Nous nous sommes aussitôt mis en mouvement. Une affaire d'arrière garde a eu lieu en avant de Burgos, vers cinq heures du soir, et on a fait quelques presonničrs. Les ennemis, en levant le siège de Burgos, ont abandonné deux pièces de f, et un obusier encloué. Je suis arrivé de ma personne à Burgos , hier au soir, Je rencontrai en route, un courrier du général Gouham , chargé d'aller annoncer à V. Exc., que les ennemis étoient en retraite. Je ne me permis pas de l'arrêter, pour écrire à V. Exc. , et sur tout pour lui annoncer la levée du siège dt Burgos, j'aurois pu le faire, si son départ eut été retanié. Il paroit que les ennemis se sont déterminés à ub mouvement rétrograde, par l'arrivée du secours de l'armée du Nord, et par la nouvelle qu'ils ont reçue d'un» bataille perdue sur le Tage , par le général Till. J'aurois peine à exprimer à V. Exc. toute la joie que j'ai éprouvée à revoir la garnison du fort de Burgos, et le b rave général Dubreton qui y commandoit. Je vient de parcourir le terrain : chaque pas laisse la preuve de ce que peuvent faire des troupes bien dirigées et animées d'un bon esprit. Tout ce qui étoit nécessaire à la défense a été prévu , et tout a été employé , pareeque les ordres ont été donnés avec discernement ; que leur exécution a été suivie avec persévérance , et que chacun s'est empressé d'y obéir par devoir, par honneur, par zèle , par attachement et dévouement à S. M. Le général Dubreton , et la garnison du fort , méritent des récompenses; je les sollicite de V. Exc. Le journal que je vais avoir l'honneur de mettre sous vos yeux vous prouvera, Monseigneur, combien ont acquis de titres à la bien veillance de S. M., les officiers et soldats dt cette garnison. J'attends , ce matin , l'arrivée des deux division» d'infanterie et d'artillerie, et je vais continuer à appuyer l'armée de Portugal, jusqu'à ce que j« sache qu'elle n'a plus besoin de moi. J'ai l'honneur d'être etc. Signé, le général comte Cantarelli, Extrait d'une autre lettre du général en chef comte Caffarelli, au ministre de la guerre. Burgos y le zi octobre 1812. Monseigneur, Votre Excellence sait que le fort de Burgos est construit en terre; ce fort vient de soutenir un siège de Jj jours , et s'il eut été attaqué avec les moyens prescrits par les réglés ordinaires , ce fort auroit succombé. Le* ennemis ont fait des brèches au moyen de boulets creux} et à la faveur des éboulemens que l'explosion des boulets a occasionnas , les enntmis ont pu tenter cinq assauts. Je dois à la vérité de dire que la défense a fié telle* ment opinâtre qu'une partie des palissades du camp retranché a été entièrement hachée par les balles à un pied et dèmi de terre, et que ce n'est que par la bravoure des troupes que cette partie , la plus faible du camp retranché j n'a point été enlevée par l'ennemi logé sur la crête glacis.. J'ai l'honneur d'être etc. S-ig^é.,; le général comte Weta . Des ordres ont été donnés par le général comte Catfarelli, à M. le chef de bataillon Pinot , directeur du genie , à Rurgos, pour les réparations du fort, du caCP rétrancné, et du mont Saint Michel. Extrait d'une troisième dépêche du général en chef, comte Catfarelli , au ministre de la guerre. Cigalcr > près Valladolid, lo 30 octobre 2812. Me nseigneur, J'ai eu l'honneur de rendre compte à V. Exc. de la levée du siège de-Burgos, de la retraite de l'armée anglaise de devant cette ville , le 22, de ce mois. L'armée de Portugal se mil en devoir de la poursuite et j'appuyai son mouvement. Dès la veille , la cavalerie étoit enttée en ligne. Le 23» cette cavalerie , et deux autres régimens qui appartiennent à l'armée du Nord , la cavalerie legère et les dragons de l'armée de Portugal, ren^ontrerent prè Villadrigo l'arrière-garde ennemie. Elle f.t chargée à fond j^ar la gendarmerie, le 15.6 de chasseurs et les lanciers de Berg : jamais charge ne fut plus brillante ni plus decidée. La mêlée fut terrible et coûta à l'ennemi plus de 300 hommes. Par une fatalité qu'on ne peut concevoir, la division de dragons qui étoit en ligne à la droite de ces corps, et qui devoit les soutenir, se porta au grand trot sur la droite , et disparut. Si elle les eut appuyés, la cavalerie anglaise étoit détruite , deux bataillons anglais qui étoient formés en carré dans Villadrigo étoient pris , et l'on assure one lord "Wellington et le prince d'Orange se "trouvoient dans le carré. Malgré ce contretems, notre cavalerie continua à se battre ave« le pius grand succès, enfonça les deux lignes, fit des prisonniers ; eî lorsqu'elle se rallia et voulut fournir une seconde charge, l'ennemi la refusa et se retira en toute hâte. Elle avoit devant elle la meilleure cavalerie anglaise. A la droite, le i.er de hussards, et le 31.e de chasseurs manoeuvrerent pour tourner la gauche de l'ennemi.. Les difficultés du chemin et du terrein ne permirent qu'au premier de charger Je i*.e régiment de dragons légers, où il fît des prisonniers, entr'autres le colonel, et le mit en fuite. Votre Excellence jugera de l'acharnement avec lequel on s'est battu, lorsqu'elle apprendra que le hrave colonel Beteille et six officiers de la légion de gendarmerie ont été blessés ; que dans le ij,c régiment de chasseurs, le colonel et tous les officiers , excepté deux , ont reçu des, coups de sabre ou des contusions ; et que les lanciers de Berg ont eu , dans leur escadron , plusieurs officiers blessés. J'ai démandé les noms des militaires qui se sont plus particulièrement destingués 1 j'aurai l'honneur de les soumettre a V. Exc. Toute l'armée a donné les plus grands éloges, à la conduite des troupes de l'armée du Nord. Je ne me permets de parler que de celle-ici; Je général en chef de l'armée de Portugal fera connoître en détail à V. Exc. ce qui concerne son, armée. Ls 2.5 M. de Toll,. chef d'escadron des lanciers de Berg , rencontra près de Salencia , la queue d'un convoi,, la défit, enleva 400 hommes et beaucoup d'équipages.. L'ennemi en se retirant de Torquemada , prit position derrière le carrion et la Feisuerga,, et rompit tous l«s ponts. 11 s'est porté ensuite derrière. Gabcaon , position formidable, a rompu le pont de Valladolid; a réuni seS forces à Cabezon , et a fait filer ses équipages sur Puen-te de Duero et sur Tudelîa. Les guès de la Pisuerga ont été sondés. L infauterie auroit eu de l'eau jusqu'aux épaules. On a manœuvré surGimancas et Torderiilas , et alors lord Wellington s'est décidé à évacuer Cabezon , dont il a fait sauter Je pont hier matin. Je vais à Valladolid, dont on répare le pont ; celui de Cabezon exigera du. temps, pareeque l'arche a au moins cinquante cinq pieds;-qu'il ne s'y trouve ni matériaux , ni ouvriers. L'armée de Portugal part aujourd'hui pour prendre position sur le Duero. J'ai du la suivre jusque ici. Sous deux à trois jours, je me mettrai en marché pour rentrer dans le territoire de l'armée. J'ai l'honneur etc. Signé caffarelltf Extrait d'une quatrième dépêche du général en chef Caffarelli, au ministre de la guerre. Burgos le 6 novembre 18 z 2... Monsigneur , Le général Abbé a eu à Navarre trois affaires très, sérieuses avec la bande de Mina , dans lesquelles le général Abbé a eu l'avantage. J'aurai l'honneur d'adresser incessament à V. Exc. le. journal du siège de Burgos, le rapport des marches des troupes à Valladolid, et des faits d'armes auxquels elles, ont pris part , en fin le tableau des militaires pour les; quels je sollicite les bontés de Sa Majesté. J'ai l'honneur d'être etc. Signé, le général comte Cafarrllj». -( Lu suite au numéro prochain, ); Armée Française de Catalogne. Copie d'une lettre de M. le général comte-Decaen „ à S. Exc. le duc de Fekre , ministre de la guerre. Au quartier.-général à Vichy le 5 novembre i fciz«, Monseigneur , Instruit depuis quelque temps que le général Laicjr réunissoit et organisoit une grande partie de l'armée insurgée à Vie h, je fis cantonner, Je 24 octobre dernier, mm brigrade de récerve à Saint-André; j'expediai Je même jour au général Lamarque l'ordre de réunir ses troupes disponibles pour marcher sur Cardedeu , et y arriver le i.er novembre, avec des "vivres jusqu'au 5; et un convoi de fa» rine:. Dès le 30 , je fus instruit que le barond'Erolés avoit quitté le camp de Tarragone et étoit a*tendu.à>Sain.t-Felice de Codinas. Le 31 , je me rendis- de ma personne à Granollers avec ma brigade de réserve,, commandée- par le général Expert 3J je fis évacuer jusqu'à. Monmalo ï-joo. hommes de la garni so n> de Barcelone sons les ordres du général De vaux;, q,ue je-destinois à conduire dans cette ville un convoi et un troupeau- de boeufs et! de- moutons que j,e faisois venir det Garonne.. Le r.en novembre-,, le général' Lamarque. arriva à- Cardedeu avec deux brigades ; je les fis cantonner h Lliéroms et dan* les. hameaux; entre ce village et ©Ba«ulltrs»i, le y*» néral Devanx rétrogada sur Barcelone , à l'entrée de la nuit avec le convoi pour cette place , je fis soutenir ce mouvement par deux bataillons de la brigade Expert , que j'avançais vers Caldas pour flanquer la droite de la toute de Barcelone : et donner quelqu'inquétude au baron d'Erolis , qui arrivoit à Saint-Felic'e de Codinas. Le 2 , au point du jour , ces deux batailons se dirigèrent de Lissa sur A metlla, le général Expert parti à la même heure de Granolleis avec le reste de sa brigade , et rallia détachement près d'Ametlla; la division Lamarque marcha sur la Garriga , et se mit en battaille devant cette position, au moment où le général Expert réunissoit .ta brigade. L'ennemi, avec 7 k 8000 hommes, parut sur les hauteurs, depuis Ametlla jusqu'à Samalus, où il appuyoit sa gauche : une redoute fermoit l'entrée du chemin qui conduit à la Garrigue, et était defendue par 2 à 300 hommes. Ces positions sont très-fortes; les Espagnols les avoient retranchées avec soin , et avoient établi des fougasses auxquelles ils n'ont pas eu le tems de mettrè le feu. Le général Expert attaqua le premier avec le 23.e léger et le 3.e de ligne, chassa brusquement l'ennemi de ses premiers retranchemens, et lui enleva ainsi successivement cinq positions défendues par les meilleurs positions des insurgés , mais qui après une résistance d'environ deux heures sptfs les yetix de Lascy , qui commandoil en personne, prirent la fuite , après avoir laissé beaucoup de morts sur le ihamp de bataille et quelques blessés, dont un capitai ne , et furent se rallier sur le col Monmani . Tous les postes retranchés et les cbemins étoient converts de sang , et d'après tous les rapports, l'ennemi doit avoir en 4 à joo blessés. Le corps de Milans et Rovira, réuuis vers Samalus, opposèrent moins de résistance à la brigade commandée par le colonel Petit. Le bataillon du 32.e leger, conduit par le colonel Lame , gravit la montagne où ils étoient postés, et soutenu par le 67.e régiment, il attaqua l'ennemi et le mit en fuite , après lui avoir fait une vingtaine de prisonniers. Les chasseurs du Lambourdon ,commandés par Poujol, et la compagnie de Gironne, tournèrent et enlevèrent 1a redoute de la Garriga; les Espagnols qui la défendoient s'enfuirent par la vallée de Figuero ; les ehassenrs à cheval de Poujol les poursuivirent et en sabrèrent une vingtaine. Je traversai le village de la Ga.'riga avec le ge'néral La marque et la brigade Beurmann, et je me dirigeai sur Aiguafreda par Figuero. Le colonel Petit flanquoit la droite de cette route > mais le général Expert , manquant de mnyens de transport pour ses blessés dans le chemins difficile où il se trouvoit engagé, fut obligé,de prendrr position a Puigracioso , et par ce c«ntre-lemps , les hauteurs qui couvrent la gauche de la route ne furent point gardées. L'ennemi en profita et vint attaquer la Colone du centre par son flanc gauche, ce qui nous mettoit dans une position embarrassante à cause du rétréssisement de cette route entre deux montagnes ^très-escarpées ; mais le dévouement d'une compagnie de volfigueur du régiment , commandée parle sous-lieutenant Marro, et de quatre compagnies du 4.e bataillon du 60.e, sous les ordres du capitaine Bambardier, que je fis monter à l'ennemi par un escarpement en quelque sorte inaccessible entre des fentes de rochers, étonna l'ennemi par tant d'audace et d'intripidité, il fut chassé et ia marche de la colonne fut assurée. En arrivant à Aiguafrada, le capitaine Fargue , mon aide-de-camp, que j'avois euvoyé au général Expert, vint me prévenir que ce général avoit été obligé dé s'arrétter, et que l'ennemi en grand nombre, étoit réuni devant lui. Je me déterminai alors à me porter sur Centellas, afin de m'établir sur les communications des insurgés avec Vich et Sur leurs, derrières , s'ils vouloient entreprendre contre 1b brigade Expert. J'arrivai a Centellas à 9 heurer