jt Semestre PROVINCES ILLYRIENNES. 67- TELEGRAPHE OFFICIEL. EXTERIEUR. Mé aux Allemands pour se rassembler sous les drapeaux ae l'honneur et de la patrie. Allemands î pourquoi faites-vous la guerre à la Russie? pourquoi viol*z-vous ses frontières? pourquoi traitez-vous en ennemis ses peuples, qui depuis plusieurs générations ont été avec vous en relations amicales, ont reçu dans leur sein ji occasionnées la Russie dans les guerres précédentes , a intérêt a ne pas perdre les provinces qui lui restent ; que les peuples de l'Autriche n'ont jamais trouvé dans l'alliance de la Russie ni l'appui ni les secours nécessaires pour se garantir contre la France; que les Rnsses , toutes les fois qu'ils sont entrés dans les provinces autrichiennes, n'ayant point tenu la .moitié de oe qu'ils avoient promis, n'ayant montré aucune connois-sance de l'art de la guerre , ayant toujours été battus , s'étant attiré l'animadversion des peuples pas les actes de férocité et de brigandage qui les caractérisent , la maison d'Autriche s'est réunie par un système permanent à la France; système qui avoit fait sa prospérité en 1756; voilà les raisons qui ont conduit l'Autriche à contracter une alliance offensive et défensive avec la France. Si Vons n'aviez pas fait la guerre à l'Autriche en 1809; si depuis, sans raison , vous ne l'aviez pas dépouillée d'une portion de ses provinces; si vous ne vous étiez pas emparés de la Moldavie et de la Valachie, qu'elle ne pouvoit pas voir d'nn œil tranquille sous votre domination ; si depuis vous aviez été pour elle un allié constant et efficace, elle ne vous auroit pas fait la guerre. Dois-j? répondre comme Prussien? Je vous dirai: Nous faisons la guerre à la Russie, parce que nous avons une alliance offensive et défensive avec la France ; parce que vous nous avez trahis indignement à Tilsitt et à Er-furt ; parce qu'au lieu de demander à Erfurt l'évacuation des places de l'Oder par Jes troupes françaises , vous ne vous êtes souciés que de vous assurer la possession de la Moliavie et de la Valachie. Vous avi z fait à notre maître le sei ment de ne point f«ire la paix sans stipuler l'intégrité de notre monarchie ; mais vous n'avez stipulé que vos propres intérêts, et vous avez même pris des parties de notre territoire pour lés incorporer à votre Empire. Ce n'est point la bataille d'Jéna qui a fut notre malheur, c'est votre alliance, c'est le prestige chimérique de vos innombrables arme'es, dont, depuis Catherine , on effraie l'Europe , et que nous avons appris à évaluer à leur juste valeur. Quand nous avons été vos alliés, vous ne nous avez pas défendus ; vous n'êtes entrés chez nous que pour ravager notre territoire. Notre monarchie étoit perdue sans ressource , si la politique de notre maître ne lui eût fait aujourd'hui contracter une alliance avec la France. Il vous en a prévenu d'avance. Avec vous une alliance eût été funeste; faisant cause commune avec v ous , le théâtre de la guerre est sur notre territoire; faisant cause commune avec la France, la guerre est loin de nous. L'Empereur Napoléon tient sa parole avec ses alliés; il les protège, et vous ne protégez pas les vôtres. Les alliés de l'Empereur Napoléon ont toujours gagné de l'agrandissement en territoire et en consistance, et les vôtres ont été constamment ruinés. Parlerai-je comme Bavarois? Je vous dirai que nous faisons la guerre k la Russie , parce que depuis deux cents ans les Bavarois font la guerre avec la France , parce que cotre maître est membre de la Confédération du Rhin , parce que votre alliance feroit dévaster nos belles provinces, parce que l'alliance de la. Franee a doublé nos domaines; que la Bavière, au lieu de 1500 mille ames qu'elle avoit, a aujourd'hui 4 millions d'habitans, réunis sous la domination du plus sage des princes , et sous le gouvernement le plus libéral et le plus doux qui ait existé: nos pères verroient notre situation piésente aveç -?nvie; notre territoire étoit autrefois le théâtre de la guerre , aujourd'hui elle passe devant nous, et nos soldats n'acquièrent que des triomphes. Parlerai-je au nom des "Wurtembergeois ou des Badois ? Us vous répondront qu'ils font la guerre comme faisant partie de la Confédération du Rhin; que depuis ce temps, les Etats de leurs souverains se sont toujours agrandis ; que le duché de "Wurtemberg, qui avoit 200 mille habitans, est aujourd'hui un royaume de 1200 mille ames; $'e le margraviat de Bade, qui avoit 60,000 ames, aujourd'hui érigé en grand-duché, en a 800,000; que le malheur des peuples est d'être divisés en petites prtnci pautés ; que les pays de "^urtemb-rg et de Bade sont heureux sous des princes bons et justes; que ces deux maisons ont produit deux Impératrices qui n'ont rien fait pour elles , qui ont oublié leur pays et ont abjuré la religion de leurs pères et l'amour de la patrie; que depuis l'alliance des deux Etats avec la France , ils jouissent de l'amour de leurs souverains, de la douceur de leurs gouvernemens ; que surtout ils sont protégés et voient la g ierre bien lom d'eux« Saxon , je vous dirai que le souverain de la Saxe fait la guerre parce qu'il est memhre de la Confédération j parce que vous voulez le dépouiller du duché de Varsovie i parce que la guerre avec la France avoit perdu notre pays, et que c'est la France qui a rendu la liberté et i'indé -pendance à la Saxe i parce que votre alliance.eût perdu la Saxe comme elle a perdu Hesse-Cassel dont vous, avez été les premiers à reconnottre la ruine ; et que nous n'avons jamais eu plus de gloire et dé bonheur que depuis que nos juiaegs sont membres de la Confédération du Rhin.. vous vous adresse 1 au& ^estghaUena a ils, vous di- ront que c'est vous qui , les premiers , avez abandonné li maison de Hesse-Cassel , comme vous avez, les premiers reconnu le trône de \^es(phalie; qu'alliés de la France il est de la politique, de l'intérêt et de l'inclination des "Westphaliens d'en snivre la destinée. Enfin , répondrons-nous comme Allemands? Nous vo'jj dirons que le plus grand malheur que puisse éprouver une nation, c'est de voir son tenitoire le théâtre de la guerre, que l'intérêt de lAUemagne étoit d'être arec vous eu avec la France; que nous avons été dix ans avec vous; que nous n'avons essuyé, pendaut tout ce temps, qu; honte, défaites, pertes et malheurs ; que notre pays a et: constamment le théâtre de la guerre ; qu'aujourd'hui noi drapeaux, réunis aux aigles françaises, combattent hor; de nos frontiéies, et que nous n'en entendons parler que pour apprendre la gloire dont ils se couvrent ; que l'expérience nous a prouvé que Je plus grand fléau pour noeî est d'avoir eu des armées russes dans notre pays. D'ailleurs, par le traité de Tilsitt que vous avez fait avec le souverain de la France et le protecteur de notre Confédération j vous avez pris l'engagement d'obliger l'Angleterre à la paix. La paix seroit faite si vous aviez tenu vos en-gagemens : 1a paix seule ptut donner au commerce de l'Allemagne toute son étendue. Vous êtes donc seuls li cause de la prolongation des maux du monde. Mais est-il b:en sage à un ministre de prêcher la désertion et la rébeliion aux peuples contre leurs maîtres? Ces moyens ne montrent-ils pas l'injustice de votre cause et la foiblesse de vos armes? Qu'appelez-vous libre résolution? Nous faisons la guerre comme dans tous les temps parce que notre intérêt bien entendu veut que nous soyons contre vous. Vous nous dites de nous relever : nous ne sommt5 point couibés ; c'est à vos peuples esclaves à se relever. Nous sommes libres, heureux sous les souverains qui nous gouvernent depuis huit cents ans. Nous ne sommes pas sous le fer et le feu de l'étranger; nous suivons la voie du devoir; nous obéissons au souverain : nous faisons par là ce que nous devons; et ceux qui cherchent à transporter dans notre sein les horreurs de l'anarchie et de la guerre civil« pour les épargner à leur territoire, font un calcul vain, puéril et criminel. Quoi! l'aigle autrichienne, l'aigle prussienne, le lion de Bavière, la couionne verte de Saxe, seroient la proie de l'esclave, et les drapeaux des Cosaques, des Russes, des Moscovites et des Tartares seroient les drapeaux de la patrie et de la liberté en Allemagne. Vous nous parkz du secours que vous devez attendre des braves Russes en état de porter les armes dans une population de cinquante millions d'habitans; alors laissez-nous tranquilles; n'ayez pas recours k nous, et défendez-vous vous-mêmes. Mais nous sommes revenus de ces contes bleus: au lieu de cinquante millions cfhahaans „ vous n'êtes pas vingi-cinq millions. Une partie est si barbare, qu'elle ne compte pas; une autre partie doit faire tête aux Turcs et aux Persans: l'autre partie, sortant du tombeau , se en masse , et s'arme contre vous pour rétablir la patrie polonaise. Que vous combattiez jusqu'au dernier so'jp" pour l'indépendance de votre nation , vous faites bieo ; r»1 cela ne veut pas dire que vous combattue pour nos rêts ,, si nous en avions d'opposés à ceux de la France , > Si vous osiez le dire , l'exemple de uix. années f roit v le cas que nous devons faire de votre puissance. Mais, enfin la montagne en travail enfante u*e souries. Cea grandes skrase* aboutissent à awï proposer de 'ld3Ìt ter Vous et à nous offrir dès places dans une légion allemande. voudriez q"e nous trahissions nos souverains , noire jjdon , pour servir sous vos drapeaux! Proposition d'un .'■h ! Quand un général, un ministre a pu se déshonorer u point de signer une pareille proposition, on ne peut voir qu'une horrible idée de la moralité de sa nation, p'ailleurs, que gagnerions-nous à votre service? Ne 1s javons-nous pas ? La paie , nous la recevrions en papier : nûUS serions dans le plus affreux climat du monde; nous ^courrions le mépris qui atteint tous les étrangers au service de Russie. Si vous avez vu pendant un temps vos 3rir;ss prospérer, c'est aux Munich, aux Ostermann, etc.; j nos compatriotes que vous le devez. Et comment ont-ils jini? par l'exil en Sibjrie. Votre nation est jalouse et tnncmie des Allemands. Vous avez payé d'ingratitude fux qui vous ont servis. Qnant aux malheureux que vous jVez débauchés par la perspective d'un sort prospère dans \{S florissantes provinces de votre Empire, que sont-ils Avenus? Leur confiance en votre parole leur a Valu la pi »ère, le désespoir et la mort. Vous parlez de la liberté de l'Allemagne; qu'attendez-vous par la? Est-ce la destruction des maisons d'Autriche , ('e Brandeboutg, de Bavière, de Wurtemberg, de Bade , de "Resse , de Saxe, de ^estphalie , etc. Certes, voilà de Ja part de votre prince un projet bien honnête et bien nit>r«l ; et cela s'adresse à nous, connus par notre attachement pour les souverains qui nous gouvernent depuis tant de siècles. Entendez-vous par la liberté le présent que vous nous feriez du code moscovite pour les paysans ? Est-ce en nous attachant à la glèbe que vous prétendriez nous rendre libres? Le mot de liberté blesse dans votre bouche. Comment ceux qui traitent l'homme comme les chevaux osent-ils parler ainsi aux Allemands ? M. le baron de Tolly , vous voulez révolutionner, faire des républiques! C'est vous, c'est cette poignée d'aventuriers allemands passionnés pour l'Angleterre, qui n'auriez point de repos que vous n'eussiez mis nos princes sous le fer des bourreaux, que vous n'eussiez incendié nos bourgs , nos villages, détruit nos manufactures, et sous prétexte de donner la liberté aux Allemands, voué notre génération à toutes les horreurs de l'anarchie. Cette proclamatiou est pour nous un nouveau sujet de bénir le ciel de la force de notre protecteur ; car ce n'est ni de Dresde, ni de Munich, ni de Stuttgard qu'est datée cette proclamation ; ce n'est pas même de Berlin ni de Varsovie; c'est quand vous êtes re jetés en Russie, quand vous abandonnez la Pologne que vous n'avez pu défendre, que vous perdez à ce point le sentiment de l'honneur et des convenances , que vous avez recours à la plume et au secours d'aventuriers et de scélérats! Il n'est dans le monde aucui* honnête homme qui eût voulu signer u«e pareille proclamation. Ce langage seroit bon pour l'Angleterre ; encore le ministère o'aurott jamais osé l'avouer. Nous finirons par un conseil : Craignez que pendant que vous parlez de liberté aur peuples de l'Allemagne , on ne la donne à vos esclaves,, qu'on ne la donne à la Pologne. Enfin, soyez certains que les maisons qui gouvernent nos contrées ,, plus anciennes que la vôtre, sont plus immuables sur leurs trônes. La maison «k Russie peut périr soit p„r les catastrophes qui firent Perir Pierre par Li main- de Catherine, Paul par la roaiw ^ ............ Mais les. maisons de Saxe, de Bavière, de Vur- t«nifaerg „ de Kade» d« H tsse Darmstadt, survivront à vos «aines menaces., Il est plus £»cile de voit la Russie ren trer i6f dans la barbarie d'où Pierre I,er l'a fait sortir, que devoir ces illustres maisons s'éteindre, ou leurs palais incendiés par les torches des brigands que M. le baron de Tolly veut soulever contre leurs souverains et leur patrie , et dont il se fait l'organe. Fin du second article des prisonniers de guerre. Un capitaine - géaéral d'un caractère jnste et sevère,, faiscit obéir toute l'Andalousie à ses volontés et respecter les prisonniers. Les Anglais, qu'il ne vouloit pas recevoir à Cadix, obtiennent son changement ; un ministre digne d'eux, et à leur dévotion , remplace le capitaine-général ; des-Iors les jours des prisonniers français s«nt sans cesse exposés. Des scenes d'horreur se passent dans tous *eurs cantonnemens; mais bientôt l'armée française ayant repris l'offensive, la peur s'empare de la Junte et de l'agent anglais, et l'on jette les Français dans ces prisons flottantes, invention digne de l'hnmanité de nos ennemis, A cette époque, le lieutenant - colonel Vattier, des marins de la Garde Imperiale, et d'autres officiers de i» marine, parvinrent à s'échapper du ponton la Fortune, et abordèrent en Afrique. On se rappelle avec quelle barbarie les ennemis tirèrent sur ces malheureux fugitifs qui usoient alors d'un droit sacré , et dont plusieurs périrent dans les flots. Voilà cependant à quelles extrémités le gouverne" ment anglais réduit des braves militaires qui ne sont pas ses prisonniers. Nous épargnons â nos lecteurs toutes les souffrances de nos infortunés compatriotes dans leurs affreuses prisons^ on leur refusoit même jusqu'à de l'eau, et quelques - uns" mouroient de faim et de soif, à la vue d'une escadre anglaise pourvue de tout et qui commandoit dans le port. Ou mit bientôt le comble à tant d'atrocités. Les ennemis prirent la résolution de faire passer une grande partie de nos prisonniers aux îles Baléares, sous l'escorte des vaisseaux anglais le Bombay , le nord et la frégate 1*Ambuscade* Il n'y avoit pas là d'Espagnols sur qui rejet ter les mauvais traitemens ; les capitaines anglais furent encore plus barbares, s'il est possible, que n< l'avoit été une populace en délire. Tousjmrs à fond de cale , sans qu'on voulût laisser une seule écoufill* ouverte, les prisonniers manquèrent de tout ce qui auroit adouci leur soit. Unt capitaine américain , commandant le bâtiment le Sullyy se montra seul plein d'humanité, et digne de la nations généreuse qui attaqie en ce moment avec une noble audace un gouverne m nf toujours p êt à se vanter avec tant d'orgueil de la peifection de sa civilisation „ tandis; qu'il imite la déployauté des peuples barbares. Ajoutons , pour terminer ce tableau douloureux , qu'après avoir tyr.barqcé les Français sous prétexte d'un? échange auquel une /régate anglaise apporta encore u» contrordre » on les j ta d a repris ses habits et a disparu. Ce trait d'humanité et de courage mérite detre (J t Il est à drs rer que ce ialine étudiant soit connu^ l'on puis.se lui accorder le tribut d'éloges qu'il mérite» LAYi>ACH , ue 1'lmpnmerie du Gouvernement.