Jdtfo JF&&<: /^ HlSTOIRE DU COMMERCE, ET de la navigation DES ANCIENS. A PARIS, sFrancois FoimNiE^j ru^ I S. Jacques, Chez J & TT j Coustelier , Quay dcs I Augustins. M. DCC. XVI. ' frequentc , & souvent double, dc's le terns de Salomon, p 32. 3. Tcrroirs &pcrtsde Phenicic. p. 5 2. 4. And en & nouveau Tyr. p. 3 3. 5. Terns des navigations des J?heniciens. p. 34. CHAPITRE IX. 37 Commerce desanciens Indiens.,p. 3 7 DES CHAPITRES. CHAPITRE X. 40 Commerce pay mer des anciens Chi-nois. p. 40. CHAPITRE XI. 43 Commerce far mer des anciens Verses, p. 43. CHAPITRE XII. 51 Commerce par terre des anciens Perfes , & de quelqucs pennies leurs voißns.p, 52. CHAPITRE XIII. 5 5 Commerce des anciens Arabcs p. 5 5 CHAPITRE XIV. 58 Commerce des anciens Ethio- fiens. p. 58. CHAPITRE XV. 64. 1. Commerce des Carthaginois avant Alexandre, p. 64. 2. Zcurpuijsancc , (£• /Wi £. 74. ^.desloniens> p. 74. f.dcs Phoce'ens^.7'4.. 6. des Athenian, p. 7 5. 7. d* ^ Lacedemoniens, p. 7 5. 8. Z*\f G'wj- ent contribuc a laperfcFiiony mats 7)on a I'invention dc la navigation, p. 78. 9. llxpcdi-thndes Argonautcs.^. 7 <). 10 Formation & commetee dcTroye. p. 8 F. 11. Scntifnetit des an-citw Grecs fur les avanta^es da commerce, p. 8 2. 12. Empire de la met: de ccux qui font fosse-de, des Lydicns, des Pclaßes, des Tyrrheniens , des Spinctcs , des Rbodicns , ^J" Phocecns, & des M-ißiliens. Polycratctyran de Samos. p. 8 ^. 13 Empire dc la mer dispute entre les Athe-niens & les Lacedcmoniens y af- DES CHAPITRES. fette par Philippe•s , roy dc Ma~ cedoine. p. 8 8. 14. Commerce & alliance des Grecs avec les Egyptiens.y. 89. CHAPITRE XVII. 91 1. Changemcnt cause dans le commerce par les conquefles £ Alexandre, p. 91. 2. Alexandre vume Tyr.ip. 95. 3. Fände Ale* xandrie. p. 96. ^..Vifpofi les Mc7s des Indes au commerce. P- 9 9. yllß prepare a faire la guerre aux Arabes. p. 1 00. 6. 11 forme dc vafles dejseins , four unc monarchic universelle. p. 100. CHAPITRE XVIII. 104. 1. Commerce sous les sneceffeun d'Alexandrey & principalcment sous Ptolemcc Philadelphe. P- I°4- 1. Dispositions parti-culicres des Indes pour le com-nurcesous Selcacus.p. 106. 3, Relations des Indes, dc Patro- TABLE des , de Dionyfius, de Mega* flhene,& de Daimachus.y. 107. 4. Selene us , (£• Antigonus s\tp-pliqucnt a, la marine. Rctablif. femerit de Tyr. p. 108. 5. Er-rcur des ane lens fur la mer Caf. fienne. Alexandre^ &fes capi» taines, cbangerent les noms des pays qu'ils conquitent. p. 109. 6. Flotte prodigieuf'e de Demetrius Polioscete. Vaißcau enor me de Ptolemee Pholipator. p. 1 10. CHAPITRE XIX. nt Commerce des R bodiens apres Alexandre, p. ill. CHAPITRE XX. 113 i. Commerce des Carthaqjnois a-pre's Alexandre$. 113. 2. en Sicile, p. 113. 3. en Sardai-^ne, p. 118. 4. & en Efpa-gne. p. 11?. CHAPITRE XXI. 120 1. Commerce des Romains avant DES CHAPITRES. la premiere guerre Funique. P- i 20. 2. I Is font excitez^au commerce par I'cxcmplc de /curs voifins. in. 3 . Polybe assure quo quoy qu'avant ce tems-l^ its n'cußcntpointpenfe k la mcry ils cmrerent ncantmoins dans Us affaires de la met par la. Sicile ? sivec une vigueur etonnante. p. 111. 4. /'olybe fcmble fe contredire, & efl evpliquL p. 123. 5. Faule größere d'Isidore, p. 1 26. 6. Flotte des Romains attaquce par les Taren-tins. p. 126. -/■ Charge de Duumvir naval, p. 118. 8. Les Romains s\tppliqucrcnt a la mcr de's le terns de leurs rois. p. 128. CHAPITRE XXII. iz9 I. Commerce & navigations des Romains, &des Carthaginois, depuis la premiere guerre Puni- VUe ijufquWlafeconde. p. 129 1- Les frequens nanfrages af- foiblijscnt la puissance maritime avj TAB L E des Romains, p. 132. J CHAPITRE XXIII. 155 1. Pirateries des Jllyriens reprU mes: p. r 3 5- 1. & enparticu-her celles des Jfiriens. p. 137. CHAPITRE XXIV. 138 Commerce & navigations des Romains■)& des Cartbaginois'jpcn- . dant & apre's la feconde guerre J*unique.p. 138. CHAPITRE XXV. 141 1. Affaires de la merdans la guerre entrc la Romains 3 & Philip-■pes roy de Mace do ine. p. 14 r. 2. Confederation de Philippes avee Annibal. p. 142. 3. Phi-lippes cß contraint de brüler une panie de fa flotte 5 son pays eß attaque par celles des Remains, d'Attains , & des Rhodiens. p. 143. 4. 1}rifles , forte de •vaif'eaux. p. 144. j. Philippes vaih cu par les Romains 3 efl de- DES CHAPITRES. poüitte de fcs forces de mtr-P- 144. CHAPITRE XXVI. H5 * • Antiochus cntrcprcnd la guerre contrc les Romains , a l'inflig*-tion des Etolicns, & d'Annibtly & efl defait aux Thcrmopytes. p. 145. 1. A'fairesde la mer dans cette guerre. Antiochus vaincu par terre & pär mer, efl dcpoüille de fes forces mariti mes 3 & d'unepartie defoti etat. p. 146. CHAPITRE XXVII 150 Affaires de la mer sous Prufias i roy de Bithynie. p. 1 5 o. CHAPITRE XXVIIL 151 I. Affaires de la mcry dans la guct-re des Romains contrc les Eto-liensy p. 1 5 1. 2. (£ contrc les lßriensy p. 1 5 1. 3. & contre ttabis, tyran de Sparte, p. 1 53 CHAPITRE XXIX. 155 Demi'le des Romains avec les TABLE Rhodicns. p. 155. CHAPITRE XXX. 156 I. Affaires de la met dans la guerre des Romains contre Persee, roi dc Maccdoine. p. 156. 2. Affaires dc la mcr dans la guerre des Romains contre Gentius, roides lllyricns. p. 1 59. 3. Le commerce & l& navigation fort negligez^alorl par les Romains. p. 162. 4.Forces de merd''At-talus, roi dePerga?ne. p. 162. CHAPITRE XXXI. i6y I. Affaires de la mer dans la troi-ßemc guerre Punique, p. 163. 1. Prise & dcßruclion dc Car-• tbage. p. 16 4. 3. Puissance de Carthage avant fa deßruclion, p. 166. 4. Retabhsscmcnt ds Carthage.^. 166. CHAPITRE XXXII. 167 Commencement du commerce dcs Romains en Afrique. p. 16yt eeschapitr.es. chapitre xxxiii. 168 I. Commerce de Corinthe. p. 16S. 2 • Corinthiens reformateurs de la. conßruBiondesnavires. p. i6y 3. Heu reuse situation de Corin-the pour le commerce, p. 170 4- Son orgueil cause de sand' ™. p. 172. CHAPITRE XXXIV. 173 Commerce del'isle deDelos.%. 173 CHAPITRE XXXV. 174 1. Affaires de la mer5 apres lit mine de Carthage, & dc Corinthe: p. 174. 2. &"particulicrc-metit pendant la guerre des Romains contre Mithridate.^. 177 CHAPITRE XXXVI. 182 4(faires de la mer pendant la guerre des Romains contre les Fira-'«•p. 182. CHAPITRE XXXVII. 18(5 1 • ct^ no-made s y que menoient la pin part des Ait'cmans, les c'loignoit dn commerce, p. 232. CHAPITRE XLIT. 234 I. Ancicn commerce de la Scandu navic. p. 234. 2. Despeuples fituexji I'orient de I'Allcmagne. DES CHAPITRES. P- 135. 3. De la Pologne, ?• "*-}>}. ^.&de la Mojcovic, p. 136. CHAPITRE XLIII. 238 1. Commerce du Pont Euxin. p. 238. 1. Trafic des Grccs dans le Pont Euxin , p. 140. 3. & des Egypticns. p. 140. 4. Pcs-ehe du Pont Euxin\ du ßosphore de Thrace , d* de- l*Archipel. p. 241. CHAPITRE XLIV. 242 1 • Commerce des Paltts Meotides^ & de la Taurique Chersonese, p. 242. 2, Cdonie des Grccs dans la Tauriquc Chersonese. P- 243. 3. Marchandises de ixTauriquc Chersonese, p. 244. 4. Moeursdes habitant, p. 246 CHAPITRE XLV. 24Š 1 ■ Commerce ancien d*Italic , & pwcipalcmcnt des Tyrrhenians. P* 24^' 1.Commerce dei Taren- TABLE tins. p. 149. 3, Commerce des Spinctes. p. 2 50. 4. Commerce des Liburniens,p. 252. CHAPITRE XLVI. 253 I. Suite du commerce des Ko~ mains, p. 255. i. Institution du college des mar chunks a Rome, p. 2,56. 3. Retabli((emcnt dc Carthage , ^ ^ Corinthe 3 dan> la veue du commerce, p. 256. 4. Moyens dont fe font (ervis les Romains pour l\m?-j 1 ...» mentation du commerce, p. 2 5 S. 5. Commerce de> Rom.iins pen-dant la guerre navalc dO'cld-vius Cdfar contre Scxtta Pom-feius. p. 2 5 9. 6. Bataillc £A-c/ium.p 263. -j.'Vtilite des vaifseaux Liburncs pour la guerre, p. 264V 8. Trois flottes dyes-fees & entretenues par Aitguße, l'une k F re jus ^ lautre au cap de Mißne, (^ la troificmc a Ravenna, p. 265. 9. Etat du commerce du terns d'Auguße : & dč . £>es chapitr.es. la navigation} qui ne se fat so it gia>Tc ators , & avant luiy qiicil favant les cbtcs. p. z66. 10. ■Commerce des Romains aux In-des- p. 16 8. \\. Lc cap mtti* dionuld*slfriquc , connu & dou~ vie long-terns avant ^ugufle. P- 168. j i. Zz\f Romains s'in-ftntifent dans la marine far I'e-xemple des autrespeuples.p. 270. 1 3 • & marquent fur leurs me-dai/ics lettr application a la met: d'ou 1*022 connoit que cette application rcgardoit bien plus la guerre, que lc commerce, p. 17 2, J4. & principalement la jubfi-fiancc de Rome. p. 273. 15. Zcs Romains faifoient honncur aux villes qui se (hrnaloicnt dans i> etude de La mer. p. 2 7 3 . 1 6. Sous I'empire d'Augufle Rome ctoit aitffi fuiffante fur la mer que fur la terre. p. 274. CHAPITHE XLVII. 275 1. La reduciiondcl'hgyptccn for- TABLE me dc province ,] avarice fort lc commerce dc ly empire Koma in, p. 175. i.Zcs Romains s'inge-roient depuis long- terns dans les affaires dc I'Egypte. p. 277. 3. Le loyaumedc Chyprc riduit en province, p. 179. 4. Lcioyau. me de Cyrene, & la Cilicie, de-viennent provinces Romainesn p. 2 So. 5. La libcric dc l'£gy~ pte ayaru etc prcmicrcment enta-mecpar Cesar ■, p. 2 8 o. 6. L'E-gypte fut enfin re'duite en province Romaine par Auyifie. p. 289. CHAPITRE XLVIII. 283 1. L'Etyptcfertileen blcds. p. 284 2. Elle en four nit Rome & Con-ßantinople.p. 2S5. ^.Jnvcnte la bicrc, cjuoiquellc nc man-quat pas de vin. p. 286. 4. Voitures reglees du, bled d'Alc-xandrie a Rome y e tab lies par Auytfle, nominees Sacra cm bo. lc , & d'auues marchandifes DES CHAPITRES. fences d'Alcxandric a Rome& ft Constantinople, p. 288. j. Malversations commifes dans i'administration du commerce d'Egypte. p. 189. 6. Hcttreufs situation de I'Egyptepour le commerce p, 290. 7. £es abords de l'E^ypte difficiles, mais la conqueste aijee, pas la mollejse & I'esprit btoüillon de son pcu-fle. p. 2 9 3. 8. Valeur & puissance des anciens Egyptie?2S ,pdr nicr & par terrc. p. 2 9 5. 9. P>-confpc&ion d* Alexandre, */\A-gÄA ,&dc fes success curs, ^w le gouverncmem de I'Egypte. p. *?8- jo. Rcvenns de l'E%y-ftc. p. 300. 11. Antiquite du commerced*E°ypte p. joi. 12. Commerce d'Alcxandrie. p. 3 08 1 3. Be joins de FEvyptc. p. 3 1Q CHAPITRE XLIX. 313 1 * Commerce d'Ethiopie , ^ dk /^ Troglodytiquc. p. 3 1 3 . 2. D//^ fitem enire les Ethiopians$• Its TABLE Egypt tens, fur la primaute & Pantiquite. p. 5 1 5. 3. Ptolc-mee Pbiladelphe etaklit le commerce entre l*Egyptc,& I1 Ethic, fie. Coptos ville celebre, entrc-jpot de commerce, p. 316. 4. Faufjeorigine du nom dyEgypte. p. 3 1 7. 5. Le commerce d'E-thiopie devient avee le terns fort lucratif. p. 3 19, G.Zes Ethio-pi ens peuvent affamer & miner I'Egjpte, endetournant le cours du Nil. p. 320. CHAPITRE L. 313 1. Commerce de I1 Arabic, p. 3 2 3. 2. Marchandifes de I Arabic. p. 3 15. 3. Arabes grands vo~ leurs. p. 3 16. 4. Arabes au-ire so is fore bclliqueux. p. 327. 5. Ztfctr courage s*amollit en suits 3 puts fe rev cilia 3 qttand ils eurent reccu le Mahomctifme. p. 3 2 8. 6. Grandes liaisons en* tre les Arabes & les Egyptiens. p. 3 2 2. -/.Canal tire du iV il £ U DESCHAPITRES. la mer Rouge, p. 3 3 o. 8. Ports dl Arable , du coßc de I'Etypte. P- 3 3 1. 9. V Arabic aßujettie aux Romains, p. 3 31. 10.Aden port celcbre £ Arabic. Oman ville marchande d*Arabic, p. 333- CHAPITRE LI. 33 5 1. Commerce des Indes en Egypte Ö1 en Europe, p. 3 3 5. 1. Strait on n'eß pas croyable , quand il dit que les 1 tides ctoient incon* M*es a Homere, p. 336. 3. Commerce des Jndes avec les peuples "voifins , & enparticulier avec les chinois* p. 337. 4. Corn-merce des Indiens dans la cbtc orientale d' Afrique, & dans Ic golfePerßque. p. 338. CHAPITRE LII. 340 1 • £es Jndes feu connues duns I Occident avant Alexandre, p. 341. i. Relations de Near- que & d'Oneßcrite, de I'ctat dts b TABLE Indes\ du terns £ Alexandre, p, 343. l.Commerce dc si tides aprc's Alexandre. 344. Commerce des Jndes florifiant sous Auguflem 346. 5. Les Indiens fort grofl ■ ßers dans la science de la mer. X cur commerce fe fait parecban<-ge. p. 348. 6. 1 fle imaginaire de Panchaia. p. 3 5 1. 7. /«-diens jettez^ par I* temp etc fur les cbtes de Geimanie. p. 351. S.Trafic des RomainsauxIndes, sous Antonin 3 Constantius^ Arcadius, & Honorius 3 Aurc-lien, & Probus, p. 353. CHAPITIIE LIII. 356 1. yd les, lieux, & peuplcs da Indes, oü fe faifiit le conu fnerce.ip. 3 56. 2. Censure de la relation du voyage dc Benja* min le Nävarrois. jfle imagi-Ttaire de Nicrokis. p. 358. j. Jlfalabar. Gambaya. p. 359. 4. Samarcande. p, 3 6 1. 5. Bo-$ar. p. 361. 6. Hera Can da-bar. Cabals. 3^3- 7. Salan* ÖES CHAPITRES. 364. 8. Geographic ancie'nne de I'orient, p. 3 6 5. p. Cathay. Caracas hay. Gog, & Magog, P366. io,ra.r, Sefoßris, Hippd-lus, Ctefias. p. 37^. 3. Etcndue donnee aux Indes par les an-ciens. p. 378. 4. Indes pcu comities des aneiens , meme long.tems apres Alexandre, p. 579* 5« jfr*0 connucs mime de Riegaflhcne. p. 379. 6. Les •relations des Grecs fur les affaires des Indes ont c'te pcu since-re*. Mcgaßhcne , Daimaclous 3 Oncficrite , P «trades, p. 3 «Si. 7. Ptokmee Philadelphc,micux b ij TABLE inßntit des affaires des Indes , que fespredeceßeurs. p. 3 82. CHAP1TRE LV. 389 3. Avant le tems dyAugußc, on tie connoijsoit prefque point d'au-tre route pour aller aux Indes y que par la mer Rouge, p. 383. 2. Defcriptisn plus particuliere de cette route des Indes par la mer Rouge, p. 386. CHAPITRE LVI. 3g5 I. Route par le dhroit de Wai-gats, pen ou point connue aux p. 3 89. 1. Opinion des anciens anciens. fur la jonEiion de la mer Seprcntrionale de IA fie avec la mer Cafpienne. p. 3 90. 3 . Route de la Mofcovie a la Chine, p. 3 9 r. 4. Route des Indes par Samarcande. p. 394. J. Route der Indes par Bo^ar, p. 396. 6. Route des Indes par le pays des Aricns, p. 397. 7. Route des Indes par le pays des Saces* DES CHAPITRES. P- 3 9 7- 8. i£ p. 414. 9. sous Per tu nax 5 p. 41 j. 10,sous Severe-^ b it) TABLE p. 41 6. ii. sous Caracalla; p. 417. ii. sous Alexandre Severe ; p. 41 8. 13. sous Ma-ximin j p. 4 r 8. 1 ^..fotis Aure-lien j p. 41 9. 15. /o»j C/^ät. *&■ 5 p. 419. z 6. sous FirmuSf & S< itu minus '•>p. 4 2 o. 17. /fc»j Probits 3 p. 411. 1 %.sous Dio-(leticn : Saxons : Riv*i fans le permission par ecrit dudit Expo-iant , ou de ceux qui auront droit dc iui, ä peincde confiscation des excm-plaircs contrefaiis, de quinze cents livres d'amende centre1 chacun des contrevenans, dont un tiers a nous, un tiers a l'Hostel-Dieu de Paris, lautre tiers audit Expofant, & de tous dcpens,dommages , Sc interests. ■A la charge que ces prefentes seront enregistrees tout au long fur le Regi-stre de la Communautč des Librai-res, & Imprimeurs de Paris } & ce dans trois mois de la datte d'icelles: que l'impreflion dudit Li vie sera faite dans nostre Royaume, & non ailleurs, en bon papier , &: en beaux caracteres , conformement aux Re-glemens de la Librairie j & qu'avant que de l'exposer en vente , il en sera mis deux Exemplaires dans nostre Bibliotheque publique , un dans celle de nostre Chasteau du Louvre , & un dans celle de nostre tres-cher & seal Chevalier Chancelier de France, le Sieur Voyfin , Commandeur de hos Ordres : le tout a peine de nul-lite des Presences. Du contenu deC quelles vous mandons & enjoignons defairc jouir lJExposanr.,ou ses ayans cause , plcinemenc 8c paisiblement, sans souffrir qu'il leur foit fait au-cun trouble ou-empechemens. Vou-lons que la copicdefdites Presentes, qui sera imprimc-eau commencement ou a la fin dudit Livre , foit tenuc pour deucment signifiee , & qu'aux copies collationnees par Tun dc nos amez& feaux Conseillers & Secretaires, foi foit ajoütcecommeal'o-riginal. Commandons au premier nostre HuiiTicr ou Serpent, de faire pour 1'execution d'icelles, tous actes, requis&ncceflaires , fans demandcr autre permission , & nonobstant cla-meurde Haro,Chartre Normande,&: Lettrcs a. ce contraires:Car tel efl: no-tre plaifir.Donnc a Paris le 4C jour da mois deFevrier,Tan de grace 17163& de notre Regne 1c icr. Par le Roy, en son Conseil- FOUQUET Regtflre fur le Regiflre de Li Commun.tttte des Ltbmtres & Imfrimeurs de P.ttis , pMge 1018. ti* 1160. conformrment attx Reglement £$ not.tmment A f^frreß du Conseil du i\t ^otffi IJO7,. ^i Pans, le 6. fevner 17164 S/gne j DELslULNE > Sjndic» H I S T O I R E DU COMMERCE, E T DELA NAVIGATION DES ANCIENS. A MONSIEUR COLBERT MI N I STRE E T SECRETAIRE D'ESTÄ T.' •«-»HO*-*»- Ha-Wf-Kt-K«- *>H0MOt-*»-■**-*»-«<-«»« PREFACE. Occafion de cet Ouvrage. L ne falloitpas, Monsf./-;NEUR,une autoritc moiii-!re qac la votrc, pour me iaire quitter les autres etudes quim'occupent depuis long-terns, A l Histoihe du Commerce, &: qui convicnnent au genre de vie quc j'ai choiii, pour en entrepren-die unc autre (i difFcrence, & vous rapportcr l'histoire du commerce &c de la navigation des anciens. Celui qui accritdepuis peu par vosordres desavaRtagesque pent attirer a. cet ctat !e commerce des Indes , s'cncsfc acquitte si heureusement , qu'on ne peuc pas doutcr qu'il n'euc dcvelopc avec mi pareil fucccs la matieredonc vous me chargez ,. r it be la Navigation. 1:3 theen, pour y enterrcr Sara ia fem-me. On voit aufli que Jacob a soa retour de Mesopotamie, acheta un. champ des enfans d'Hemor, pour le prix de cent agneaux. De toutes ces observations il eil aife de rcciieillic ce quc j'aideja dit, que dans ces premieres peuplades les plus puifläns occuperent, & cultiverent quelques terres , & fans doute les meilleures, & abandonnerent les autresa ceux dont les biens consistoicnt en trou-peaux. Mais ces contices, oil tant de tenes demeuroient en friche saute d'habitans ,ne tarderentcuere a ie peupler. Car lorfque les Israelites , etant fords de la captivite d'Egypte, vinrent pour en prendre polleflion, les Explorateurs,que Moi-ie avoit envoyez pour reconnoitre le pays, furent epouvantez de la grandeur des villes, & du nombre Sc tie la force des homines qui les occu-poient. Les Auteurs profanes nons ontre-present6 la vie des homines des premiers terns sous Timage du sierle d'or.. Ms difent que les terres n'e-toient point alors parragces , qu'il cwit defendu dc les separer par des i^. H iSTO ire du Commercea borncs; que lcshabitans vivoienten commun dcs fruits qu'clles leurdon-noient liberalemcnc , fans en cere sollicitcc par lacharucdu labourcur, & que le contraire nc s'cfl: fait que lorfque dans la suite des annees les meeurs des hommes fe font corrom-pucs. Ces mcmes Auteurs dans la description de cet age , & des äges fuivans, n'exclucnt point des usages du flccle d'or le commerce qui fe faifoit par terre : mais ils renvoyent le commerce de la mer au (iecle ilefer ; commen'ayant point d'autre cause que l'avarice , ni d'autres moyens pour l'exercer, qu'une te-meritc indomptablc. Le comnierce de terre fe pratiquoit par le fecours des animaux, dont on ie fervoir pour le transport des marchandifes. Com-me les bords de l'Euphrate , qui ävoient etc le berceau du tzenre hu-main , le furent aussidu commerce, Ton employoit plus ordinairement a cet usage les chameaux &c les afnes, qui font les betes de fomme les plus communes en ces pays-lä. st DE la Navigation. 15 CHAPITRE V. Trafic des Jfmatlites & des Ma-dianites en Galaad & en E^yfte^ & de Joseph en Etypte. L'Ecriture sainte ne nous fournit point d'exemple de ce trasic plus ancien , que celui de ces caravanes d'Ifmaclices & de Madianices, ä qui Joseph sue vcndu par scs frercs. lls revenoicnt de Galaad , ramenans lcurs chameaux chargez d'aromates, & d'autrcs precieuses marchandises de ce paysJa., qu'ils portoient en ^8yPte j Ol>l il s'en faifoit un grand debit, pour Tufage qu'ils prati-quoient d'embaumer les corps des hommes apres leur mort. L'achat qu'ils firent de Joseph pour lc reven-dre , Sc qu'ils revendirent en Egypte a Putiphar Prcvot de l'hotel de Pha-raon, montre que leur trasic ne se fcornoit pas a ces marchandifcs de Galaad. Leur pais ctant iitue entrc Galaad & l'E«ypte , regions abon-dantes en difFerentes fortes de den-rees, chacune en celles qui lui ctoienc l6 HlSTOlRE D17 COMMERCE,. propres, ils Ics communiquoient de rune a l'autre par un tranfporc coti-tinuel , & un travail assidu. Il faut remarquer cependant que lorfque Jacob cnvoya scs enfans acheter du bled en Egypte pour la seconde fois , il Ieur sic prendre les plus precieufes marchandifes dupaiss pour en faire present a Joseph, &r se le rendre favorable , & que ces mar. ehandifes etoient a peu pros les rat« mes que ces Ismaelites & ces Madia^ nitcs dont j'ai parle avoient appor-tces de Galaad. Mais ce raeme Joseph enrrepric un commerce d'une bien plus grande importance, lorsqu'ayant connu cer- tainement par les songes de. Pharao^ les sept annees de famine , qui de- voient affliger 1'Egypte & lepaisde Chanaan, & meme toutc la terre, il profita habilemcnt tfes sept annees d'abondance qui les prcccderent 5 & amallä une si grande quantitede bleds dans les greniers dePharaon , qu'elle lui suffit pour tirer tout l'argcnt &c tous les befl-iaux d'Egypre, 5c acque- jpir tous les fonds meme de ce roiau- me, au profit du Roi, ik pour en fourjiir aux peuples des env-ironsv it de la Navigation. iy Ces exemples du traficqui s'est exerts e par terre , font les premiers dont l'Histoire ait conserve le souvenir. CHAPITRE VI. Trafic par e change & far argent, SU R ce que nous venons de dire, il cst necessaire d'observcr que ce commerce nc se faisoit pas sculemcnt par echange des marchandiscs , mais qu'il se faisoit aussi par ar^enr. les enfans de Jacob vendirent leur frere pour de l'argent comptant. lls en donnerent pour le bled qu'ils ache- . terent en Egyptej & Joseph rem-plit les coffres de Pharaon de Tar-gent qu'il tira de la ventc de fes bleds. Quand Tansanias a done dit **** que du terns de Polydore Roi de La-cedemone le trafic ne se faisoit que par echange , n'y ayant point alors de monnoye courante d'or & d'ar-gent, marquee du caractere public, cela ne doit s'entendre qu'en particu-lier des Grecs & des Indiens dont il parle , & non pas en g^n^ral de ces deux nations entieres. On sc^ait que iS HiSTOiRE du Commerce, JesTndiens avoicnt chcz cux beau-coup d'or & de cuivrc du crude leur terre, & il cst visible par tout ce que je viens de dire, que pres 6c mille ans avant le temps done parle Pau-sanias , 1c commerce ie faifoit en argent parmi les Ebreux & Ies Egyptiens : car il n/y a pas moins d'annecs entre le terns de Joseph & celui de Polydore , qui vecut an commencement des Olympiades. Et comme les Egyptiens avoicnt un grand 8c ancien commerce avec les Indiens psr la Mpr Rouge, tk que les peuples du levant avoient pris beaucoup de coutumes des Egyptiens,comme jc le pourrai faire voir dans quelqu'autre ouvrage ; il n'est_ pascroyable qu'ayant beaucoup d'or ik d'argent de leur cru , ils n'eu(Tent appris des Egyptiens 1'ufage d'en faire de la moniioye , pour faciliter leur trasic. 11 faut done que Paufanias n'ait parle que de quelques Indiens particulicrs, avec qui les Grecstra-fiquoientduteaisde Polydore. outre qu*avant le terns d'Alexandre , les Grecs n'ont point eu de commerce immediat avec les Indiens, mais seu-lementj ou par les Egyptiens, cm *t DE la Navigation. 19 par les Phcuicicns , ou par les Perses. Ec ce que Paufanias attnbuc a la nation des Indiens indistinctement, a pu ie pratiques seulcment chez quel -*lue ^nation particuliere du levant', car 1 on s^ait quc sous le nom general «es Indes, Ton comprend d'ordinaire Joub les' peuples d'orient: & e'est fur cc pied-laqu'il faut entendreleGeo-graphe Mela, & 1'Auteur du Peri- MeUM. 3. pie de la Mer Rouge , lorsqu'ils at- ^/».7. tribuent en particulier aux Seres , le penple le plus orientaf de Tancien nionde connu, renommez pourleur justice , cet usage de trafiquer par cchange , en laissant leurs marchan-difcs dans des lieux ccartez, & les abandonnant a la banne soy de leurs conespondatis , pour en faire l'c-changc. lo Histoire du Commerce, CHAPITRE VII. I. Commerce de Mcr. La plus an. ciens mtviyitcurs font Us Ely p. tiens & les Pheniciens.i. Com. merce des Egyßticns\^_. ,i. T)Our le commerce de mcr, JL nous n'en \oyons aucune trace dans 1'Histoire fainte avant lesnaviga-tions de Salomon. II eft pourcant bier* vraique les Ebrcux le eonnoissoicnt Sc le pratiquoient long-tems avant Salomon, com me jc le serai voir dans la suite. Mais li y a apparence qu'ils nc le pratiquoient que foi-blemcnt , en comparaifon de lenrs voiiins. On ne voit point dansTHid toirc de plus anciens navigateurs que les Egypticns 6V les Pheniciens. Il femble que ces peuples voisins avoient partage cntr'cux le commerce de la mcr ; que les Egyptiens s e-toicnt principalement emparcz du commerce d'orientpar la Mcr Rou-C;e, & les Phcniciens de celui d'Occident par la Mcr Mediterraneejquoi que ces derniers nexilVcnz pas renou- et de la Navigation. h c£ au trasic de rorient, &r se servis-sent souvent du port qu'ils avoient st la pointe de la Mer Rouge j comme l.es Egyptiens sortoient souvent aufli des bouches du Nil, pour nfgocier dans les pouts de Toccident. De forte qu'un des ports de Tyr fut depuis nommc le Port Egyptien. Strabon Strd*lfr. remarque que les premiers rois d'E- J. gypte se contentoient des biens que leur terre leur fournissoit, se passant aisement des marchandises du dc-liors, & defendant aux flottes etran-geres l'entrce de leuu pays. Mais une nation aufli avifee que cellc-la, ne tarda pas a fe corriger par le tems & les reflexions, & ne dedaigna pa$ de joindre quelques aiTortimens ctrangers a, son abondanec. Et lors-qu'on a die que Pcolemee Philadcl-phe a ete le premier qui a ouvert lc chemin de l'Egypte aux Indes , cela ne peut etrevrai Fqu'en le restrei-gnant aux princes Grecs qui ont regne en Egypte:car long-temps avant Alexandre les Egyptiens & les Phc-"iciens avoient navige aux Indes. Je patlc icidesgrandes navigations : car je ne defavoüe pas que d'antres ppuples voisms de la mer, n'eusscnt iz HisTOiRi du Commerce, tente d'y faire quelques courses Sc quelque commerce. Les Idumcens, & leur roi Erythras, quc Ton croic avoir etc Edom , c'est-ä-dire Efali, čtoient maitres de la Mer Rouge, avanc que les Egyptiens y fulfent en-trez pour le commerce. Encore nc le firent-ils d'abord que sous le bon plaifir des Idumcens, qui ne leur permirenc d'y naviger qu'avcc un seul vaifleau de charge pour le commerce des Indes, n'y voulans sous, frir aucLine galere. Mais les Egy-ptienss'afTrancbirentbien-cotdececte loi; premierement par'adrefle, & enfuite par force, & sequent bien r6-primer les Nabatcens , lorsqu'ils voulurenc exerccr la piratcric fur ce golfe. Jc ne crois pourcant, ni les Egyptiens , ni les Pheniciens, inven-teuts de la navigation. Long-tems avanc eux Noe avoit fabrique son vailteau , qui meritoit pourtant bien mieux le nom d'Arche que de na-virc , n'y ayant ni voiles ni rames , ni tout \e reste de Tappareil dc la navigation , & n'ecanc point fait pour paicourir les mcrs, Sc fiiire des voyages dc long cours, mais feu« lenient pour con server la vie a ceux *t be la Navigation. 2.3 qu'il enfermoit, mais 1'or.t selement re-trouve. 3. Mais revenons aux Phcniciens. Nous nous eronnerions davancage qu'ils ayent pü parvenir a une si grange puiHance, 11 e pofledant qu'u-ne petite lifiere de terre dans lc continent, si nous n'avions devant nos yeux l'cxemplc des Hollandois,habi-tans d'un pays fort borne, sterile &: marecageux, ufurpc en parrie fur la mer , & defendu par une vigilance continuclle, Sc des depenfes excesii. ves, qui ncantmoins(par leur v^rcit *t DE la Navigation. ^ & leur industrie , ont čtendu leur aomaine jufqu'aux exuemitez de la terrc, & pietendent aujourd'hui aller de pair avec lcs Rois. Ce fut en consideration de la petitesse du terroir des Pheniciens, que Salomon donna a Hiram Roi de Tyr son allie , vingt bourgadcs en terre ferme , pour le nicttrc un pen plus au large. Mais-dans ce pen de terrein qu'ils occu-poient, ils se trouverent dcdomma-gC2 par plulicnrs bons ports , qui leur donnoient de grands avantage*. pour le commerce , & meme pour la guerre. On en peuc juger, comme. je le viens de dire , par la resistance' qu'ils firent aux Israelites, fans que lcs Tyriens & les Sidonicns lcs plus^ puissans d'entr'eux y priifent part.. Us tiroient de plus un grand avanta-ge du voifinage du Liban , qui leur fournilTbit en abondance les bois> necessaires pour la fabrique des. vailseaux,. j(4. Mais de tous ccs ports aucutv. n'egala eclui de Tyr. II ne faut pas-consomlre l'ancicn Tyr avec lenou-veau.. I/ancicn Tyr ctoit'surla cote, &• s'etoit deja elevc a un poa--,voir formidable qui est deer it pax: $4 HisTOiRF DtT Commerce > le Prophete Ezechiel. Ccla lui at-tira la jalousie des Assyriens & des Chaldccns. II repoulTä avcc avanta-ge les troupes de Salmanasar, c]uoy qu'abandonne de ses alliez, & foiL tint pendant treize ans Ie siege de Nabu .hodonofor, qui le pric enfin & leruina. Mais fcs habitans avoient eu la precaution de transporter dans 1'isle voisine tout ce qu'ils avoienc de plus precieux. Us s'y etablirent38<: ce nouveauTyr furpalfade bien loin la iplendeur & la puissance de l'an-cien. Il fubsista dans cet eclat jus-qu'au terns d'Alexandre , qui Taf-/iegea, & Tayant joint au continent par unc chaussee longue d'une de-mi- lieue , il 1c prit, le traita avec beaucoup d'inhumanite , 6c lcbrula. Jofifh.an- ]ct ji ne fauC pas en crojre Josephe, trepan. jor^u'ji avance qu'Hiram entrcprit cette jonction du nouveau Tyr avec l'ancien. Tyr avoit efface la gloire de Sidon , qui avoit furpassecelle de toutes les villes dc la Phcnicie ,met-tant en mer plus de cent galeres a trois & a cinq rangs c?e rameurs. ^. Dans le denombrement que sent les Grecs de ceux qui ont ob-tenu rempire dc la mer Mediterra, et be la Navigation. 5 y "če , ils ne placent les Phenicicns qti'au septieme rang , & les Egy- ptiens qu'au huitieme , donnant la preference d'antiquite a plusieurs au- tres peuples dc leur pays, & de l'A- «e Mineure. Mais il y a long-temps que les Egyptiens ont reproche aux Grecs qu'ils etoient toüjours enfansa & ne vieillissoienc pointjvoulant lcur raire entendre combien ils etoient novices dans la connoissance de l'au- tiquite. L'histoire fainte nous ensei- gne autre cbose sur Tantiqnite des navigations des Phenicicns. Qiiand Josue conquit le pays de Chanaan, les Phenicicns fe retirerent vers la mer 9 oü Sidon eroit dcja bätie, & «nepartie paflä en Afrique, comme les a4icicnnes inscriptions de Tanger ie tcmoignoient' Et meme avant Jo- luc des colonies Pheniciennes sJe- toicnt etablies ences contrees. L'ex- pedition d'Hcrcule Phcnicien en A- rnque prcceda celle de Jason cn la Colchide de trois cens ans. C'est dc c£t Hercule que parlc Sanchonia- *£on , sous le nom de Melcarthus , ** partant son voyage en Afnque fut auterieur au tcms de Gedeon , con- tcmporain de Sanchoniathon. Pe B vj $6 HrsToiRE Du Commerce,. force qu'avant le terns de Salomon de Hiram, & d'Homere , les PhcnL ciens avoieot parcouru une grande partie des cotes de Tancien monde. On peut neanmoins donner un autre fens a ce dcnombrement des Grecs qui n'ont peut - etre pas ignore l'antiquite des navigations des Egyptiens &: des Phenicicns , mais qui dans ce dcnombrement n'ont eu cgard qu'aux armemens de mer, <^ aux grandes flottes drefisees pour l'ufage de la guerre, ou a quel-que credit passiger dans lenc^oce: au lieu qu'il cd: alTez vrai-femfiable quecelles des Egyptiens & des Phc\. niciens n'avoicnt guere en vuc que le commerce , particulicrement dans leurs commencemens. et de la Navigation. 57 CHAPITRE IX. Commerce des anciens Indiens* SI lc commerce des Egypcicns aetc aulli ancien & aufTi grand dans To* rient, que nous avons fujet dc lc croi». fe , il saut conclure que celui de* Indiens qui ctoient leurs principaux cor-respondans , ne l'etoit pas moins. La guerre qu'ils soütinrent contre Semi-ramis en cstune preuve. lls lui oppo-ferent 4000. vaisseaux iurlefleuve indiiSj en un lieu oü ilavoit cent sta^ dcs, c'est-a-dire , fix lieucs de lar-geur. Ccs vaiileaux, quoique faits d'une fcule piece de bois ou de can-^es , ne laissoient pas d'etre fore grands, les Cannes Sc les arbres crois-sans en ce pays-la aune prodigieufe grosseur. Si ce peuple drelTli une tellß flotte dans une riviere, Ton pent ju-ger quelles flottes ils. mettoient en ^er. Or cette correfpondance des Indiens & des Egyptiens edsi claire-^entetablie par les ancienncs histoi-rcs j ^u'on ne pent pas s'empechcr ^ic croirc en les hiant., . 6. r l. r • i l ■ j i lg la Perle , öc les fait habicer dans les villcs baties par Semiramis, tk qu'il place dans laCarmanie. Arrienajou, te que Ton apportoit des Barigazcs^ ville ancienne des Indes, dans de grands vailseaux , en ces villcs de Perle, dueuivre, diverses fortes de bois de prix , ik dc l'enccns de Cana, ville marchande d'Arabie •, que less Omaniens se fcrvoient de petits bateaux de bois, licz & coufus ensemble , & qu'ils portoicne a Barigazes, 6c en Arabic, des pcrlcs, dc la pourpre , des habits du pays, du vin, *T DE la Navigation. 4.9 des dattcs, & des efchves. Ccpen-dant il faut prendre garde de con-sondre ccttc Omana villc de Perse avcc Omanum villc d'Arabie, marquee parPtolcmcc5c par Stephanas, comme les one confondues plusicurs ffivans homines. J'attnbuc la cause de cctte con-duite des Perfes, ä l'cgard du commerce de mcr, a cant dc nations pui£. santes , dont leur pays čcoit environ-ne. La conservation d'une frontiere si ctenduc occupoit toute leur attention, & consumoic tons leurs reve-nus. Alexandre meprisa cette politi- Ciij j4 HisToiRE du Commerce, chandises qu'ils debitoient aux Per-ses,& aux Hyrcaniens leur principale subsistance. Par la non feulement le trafic da nord se faifoit en Perse s mais encore celui des Indes & de la Chine , done les marchandifes deC cendoient dans la mer Cafpienne, par la riviere d'Oxus , & de cette mer, en remontant le flcuve Cyrus, s'approchoient du Pont Euxin, d'oi\ elles fc rt'pandoient dans toute 1'Eu-rope. Paul Centurion, Genois,voulut rouvrir cc chemin , du terns du Pape Leon X. &r il propofa au Czar Ba-file de faire venir les marchindifcs des Indes a Astracan , pour leur faire remontcr le Volga, les transporter a Mofcou , & enfuitc a Riga, paries rivieres de Mo sea & de Dnna, & de Riga dans l'Europe par la mer BaL tique. Mais il ne fiit pas ecoute. Fre. deric, Due de Holftein, prince pieirj de vcrtu , qui m'a autrefois honore de fa bien-veil lance , ne fut pas plus Jicureux , lorsqu'il tenta de faire reüflir ce rnčme projee pour le com, merce des soyes, depuis la Perse jufZ. ques dans 1c Holstein, par cette am, ballade, dont I'histoire a etc ecrite avec taiit de candeur 3c de bon fens et DE la Navigation. ^ par Adam Olearius , avec qui j'ay entretenu une liaison assez etioite. Ce prince ne fit que suivre en ccla uii pareil dessein , qui avoit etc con-ceu en France des i'annee 1616. CHAPITRE XIII. Commerce des anciens Arabes. AV a N T que les Egyptiens tra-siquassent en orient, leur principal ik prefqu'unique commerce ecoit en Arabic Les Indiens dc leur cote y portoicntaufli leurs marchan-dises. De forte que TArabie se trou-voic repjplie des biens des pins riches contrces du monde. Le lieu de leur abord ctoit principalement au fort nommc autrefois ^^Arabie Heu-retife , qui } felon les apparences, cst le meme qui fut depuis nomme le Port Romain, a cause du grand traficqueles Romains y etablirent, & que nous appellons volant de tous cotez , & pillant in^ differemment amis & ennemis, 8c laisant de cet usage leui principal čc presque unique emploi.. Ctf jg Histoike DF Commerce, L> J- CHAPITRE XIV. Commerce des ane tens Ethidpiens, LE detroit de Babel-mandel, qu( fepare l'Arabie de l'Ethiopie, nJ^ toic pas un obstacle qui put empecher le commerce de ccs deux contrces. ll le facilkoic au contraire, en leur -approchant & leur presentanc les denrees qui veiioient du golfe Ara» bique d'un cote, &dela grandemer du midy de 1'autre. On trouvoic aufH dans les cotes voifines dc ce detroit plusieurs ports commodes, &: celay fit etablir plusieurs lieyx d'un grand commerce. Par cette mer meridio, nale les Ethiopiens trafiquoient avec les Arabes orientaux , avec les Per, ses, & avec les Indiens •, & par ce golfe ils trasiquoicnt avec les Egy« ptiens,les Arabes occidentaux, ck les Syriens , & par ces peuplcs avec toute l'Europe. Le Nil leur etoic en, core d'un grand secours , pour voi« turer leurs marchandifes versle nord, cV en Egyptc. Ils se servoicnt pour cec uiage de pecits navires legers 4 et DE la Navigation. ™ les uns d'une scule piece debois, les autres de joncs tissus ou cousus ensemble , fans fer ni goudron. Cest de cette manufacture, que Ton pretend qlle Rhapta , ville d'Azanie province d'Ethiopie, voisine de la j^er, & le q^ Rbaptun , ont pris ieurs noms d'un mot Grec qui signifie coudre. Ces bateaux etoient plians a & changeoient de figure , & les Ethiopiens les transportoient aife-ment loriqu'ils etoient remontez jus-ques aux cataractes du Nil : car 1« principal debit de Ieurs marchandi-ies se faisoit a la ville de Coptos. Les Egypciens Ieurs voifins etoieuc rrop industrieux pour negliger Tu-fage de cette forte de bateaux , si commode 8c de si peu de depensc.Ost en fabrique encore tous les ans aa Caire plufieurs de cette forte ,& on les portc fur des chameaux jusqu'ä la mer Rouge. • Rien n'a rendu plus celebre le commerce d'Ethiopie , que les navigations de Salomon, & des Tyriens. J ai deja marque ci-dessus que l'O-phir de TEcriture n'est autre chose que la cote orientale d'Afnque, & la province de Sophala en paiticu- Co Hisro ire du CoMMinct, lier ; & que Tharsis est la cote occi-dentale d'Afrique&d'Espagnc, & ia Betique en particulier. Les mar-chandifes que les flottes de Salomon en rapportoient, etoient Tor, l'ar-gent, l'yvoire, le bois d'Algummim & quelques pierreries. Mais toutes ces marchandises precieuses nc s'y trouvent prs prefentement en ft grande abondance, foit par la neglü gence &' le peu d'industrie des habi-tans, soit que les mines de cetteterre soienc c-poisees , ouque fa feconditc foit diminuee. L'or est encore anjourd'huila prin-pale marchandife d'Ethiopie. Je comprens sous le nom d'Echiopie tout ce grand continent, qui s'ecend de^ puis lc Tropique du Cancre jufqu'a i'ocean. On trouve Tor principals ment en approchant du midi, &■ le plus grand trafic s'en fait a. Sophala Ce trasic ne s'y fait, ni par mesure,ni par poids,ni par monnoyejmais feu-kinencä la veue, 8c par une estima. tion des yeux, qui ne peut etre que fort incei-tainc, & qui quclquefois eft fort lucrative pour les marchands strangers. Cette pratique eft ancieiu ne parnii ce peuple , 8c etoic far* «T de la Navigation. 6t gčnerale j car s'ils forgeoicnt quel-ques pieces de monnoye, e'etoit plü-töt pour l'usage des externes qui cra-fiquoient parmi eux , que pour lc leur. Us one encore d'autres mctaux» mais ils n'ont pas Tart de les tirer de la cerre, & ils font contraints d'en faire venir d'Europe pour leur usage. Monsieur Bocharc soutient qu'en- Sech. pr*ß core qu'il se trouve des metaux en Pha'-& ltb-Afrique, neanmoins les anciens ne 5"r'^'7* les out pas connus. Pour garant de cette opinion, il cite le Pocte Lu- Lucan. l> . cam , qui dit que la Libyene tour- 7' nit ni or ni argent, & que fa tens est de la terre pure. Il pouvoit ajoü-ter Tautorite de Strabon , qui &x.strab'1 qu'on ne trouve ni or ni argent dans l'Ethiopie , mais seulement de Ty-voire. Si on lit attentivement ce qui precede ce pallage de Lucain , on vcrra qu'il ne parle que d'une partie de l'Afrique, fituee vers Poccident : & en lifant ce qui suit ce paiTage de Strabon , on vcrra qu'il ne parle que de la partie d'Ethiopie, qui confi-noit a la haute Egypte. Mais quand ces passages signifieroient ce que M1 Bochart a pretendu , on pourroit leur D'f()40r. llii, «ppos« l'autotite de Dioitore, qui i. (l HlSTOIRE BU COMMERCI, dit que Sesoflris Roy d'Egypte,ayant subjugue les Ethiopicns, leurimpofa un tribut annuel d'or , dyvoire, & Theodoret. d'cbene: & celle de Theodoret, qui mjerem, a(Ture que l'argcnt d'Afriqucetoit si eftime, quc de Jon tems ccux qui s'appliquoient ri detcrrer &a amaffer de Tor & de l'argcnt, cherchoient des Africains pour ce ministcrc. Oiu trequ'il n'est: pas croyable, que l'E-thiopie meridionale čtant ausTiabon-dance en or qu'elle I'a toujours ete , lcs pcuples voifins, & ceux avec qui elle trafiquoit, 1'eulleiic pü ignorcr. L'Echiopic fournit aussi l'yvoire en abondancc , l'ecaille dc corcul*, les plumes d'aucruche , 5c qnelques aro-mates : non pas toutefois la candle, que toute l'Europe venoit prendrc autrefois en Egypte , 8c que Ton croyoic venir d'Ethiopie, quoiqu'il n'y en nailse point, čc qu'elle y sue apportee de l'jflc de Seylan. Quoy qu'il en soir, cette nation a etc puiu iantc, & a autrefois ctendu fa domination jufque fur la Syrie. Ils attire-rent dans leur pays les armes dc Se-miramis. Sefostris laparcourut toute par ses'victoires j & de tous les rois d'Egypte, il est le seul qui ait eu la *t Di la Navigation, c^ gloire de 1'avoir soumife asa patrie; iaquelle les Ethiopiens pretendent fans aucune apparence , estre une de leurs colonies , & contrc laquelle 3is ont soütenu de grandes guerres, Personne n'ignore la fable de Mem-no» , qui vint au secours de Troye, On le fait royd'Echiopie parunean-cienne erreur, qui a faic confondre cetce region avec la Sufiane qu'on appelle aujourd'hui Chuscstan, si-tuec a l'orient de 1'embouchure de l'Euphrate, & qui fut gouvernee par Tichon , & par Memnon son fils. La source de cetce crreur vienc de l'am-biguite du nom de Chus , qui dans lcs Livres facrcz fe donne quelque-foisä la Sufiane, & quelquesois aux pays qui font situez des deux cotez du golfe Arabiqne , & font une par-tie de 1'Arabie, & une partie de l'E-thiopie. Cambyscs ayant ensuiteen-trepris de domptcr les Ethiopiens , y perdit son annee. Auguste leur sic l'efpecter (on empire , envoyant con-tre eux ses legions sous la conduite de Petronius, gouverneur d'Egypte , qui pouila fcs conquetes bien loin par de - la la ville de Syene. Et Ne-ton enfin con^ut quelque desseia dc 'Gif. Histöikb Btr Commerce, i'attaqucr , mais ce dessein ne fut ifixivi d'aucun cfJcc. CHAPITRE XV. . Commerce des Cartbaginois Avant Alexandre: i. leurpnisl sance & lenrs colonies. 3. Jßc Fortuncedc'couvcrte par eux dans Isocean. 4. Relations d'Hannon. & d'Himi Icon. 1. f Archage fut une sille de Tyr s ,Vj&un fruit, du trasic des Ty-Justin, lib, liens. Justin abbreviateur qu'en cela , sclon le temoignagc de Polybe, nullc autre nation ncl'eea- n , , rL loit. Pline semble assurer qu ils fu- *?J'mMt rent les inventeurs du commerce: plin. M.?* ^p'iis on Tentend mal, 8c ce n'est pas cap. i*. a Pe»ße , comme je Tai dc-ja remar-qucci-dessus. Car lorfqu'il attribuc cctte invention anx peuplcs qu'il nommePflM,/, il faut entendre les Pneniciens 9 & non pas les Cartrub-gmois. Celaparoit elairemcnt parun Passage du Gcographc Dionyfius , oi\ D;9myKpem Jl rait les Phcniciens inventeurs du r/eg.v.joz. trahc. Lc noni de Pcemts eft le meme que celui de Phtmx. Ciceron donne cicerMri^ aux^Pheniciens le nomde Pcsnuli ^nib.ltb.*, & c'est ainfi qu'il faut entendre /'#-'^««/»«»«jd'Horace, car foitque mr*t.c*r~ i on entende les Tyriens &les Car- w/*. /,>, t4 thagmois, ou les Carthaginois &c les <>* pabitans de Cadix que nous uouvon% 66 HisTOiRE r>u Commerce cicer. pr» avoir auflTi etc appellez Poeni par CL Malt,. ceron, il cst certain que Pocmts fc doic prendrc la pour les PHenicietis puisque Cadix etoit une de leurs colonies. Les Phcniciens avoicnt trans, mis aux Carthaginois la fubtilitc de leur esprit, leur adrelfe dans le coin, merce, &c leur Industrie dans les arts. i'Re£>S-6. Comine l'Ectiture fainte nous np. prend cjue Salomon, en bacilsant lc temple, cue recours aux Tyriens pour les ouvrages de charpente &c dc menuiferie , dans lefquels ils exceL loient , les travaux de boiferie c]uj venoient de Carthage ctoicnt Fort cstimez a Rome. Ils ne furcnt pas moins habilcs dans cet art de prčpa, rer les cuirs , qui s'est; conserve e^ Afrique jusqu'a nos jours , d'oii nOus viennent ces beaux marroquins, quj nous font d'un si grand usage. A tous ces moiens de s'enrichir ils joignirent une grande parfimonie. Les Romains s'en moquoient, 6x' les appclloiont JlfanjTctirs de bo'titUie^cux qui faifoient autrefois leur principale nourriturc de la boüillie. Mais cc que les Ro, mains avoient fait par pauvretc ^ par grossierete, les Carthaginois le iaisoienc par cpargne. Par ces voyes it be la Navigation. 6y ils parvinrcntaune grande puissance. Au commencement de la troisicme guerre qu'ils eurcnt contre lcs Ro-niains , & qui caufa ieur ruine en-tiere , Carthage avoit sept cens mille nabitans , &trois cens villes de letir dcpendancc dans le seul continent a'Afrique. Us etoient maltres , non leulementde toute cette lifierc, qui s «end depuis la grande Syric, jus-cju'aux Colonnes d'Hercule ; cc qui rait une etenduc de plus de mille lieues Francoises , mais encore dc edle qui s'etend depuis ces mcmes Colonnes vers le midi, on Hannon Carthaginois bäcit tant de villes, 8c ctablitcant de colonies. EnEspa^ne, qu3ils avoicnt prcsque toute conqui-ie , Asdrubal qui y vint commander apres Barca pere d'Annibal, y fonda la cclcbre ville de Carthagene, done Polybe nous a laisse une si magnifique ^lyL lib: description. i. Gf 5. 05 3« On peut ajoüter a ces colonies I0" cette grande isle dccouverte& habi-tce par les Carthaginois dans Tocean, bien loin au de-la dudetroitde Ca-dlx » &: dont Tauteur du Livre des niervcilles, attribue a Aristote, & Diodore , font mictelle description, Dhd.l*-!* £S Histoire du Commerce, que plusicurs one cm qu'elle nepou* voit ctre autrc quc l'Amcriquc. Mr , ^ Bochart nc lc cioyoic pas ainli, &-facr.part.i. CC01t persuade que ce trnjet ii auroit Ib. i. oip. pü se fairc sans le fecours de la boud 1/. Ö? 3»- sole. Maisil fjut faiie attention fUr ce que die Diodore, qnc ceux <^u[ decouvrirent ccttc ifle, y furcnt jeu tez par la tempctc:& comme le vent d'oricnt regne prefque continuelle, ment dans la zone torridc, il pCit bien arriver que quelqucs vaiiscaux Carthaginois furpris de ce vent furent portcz malgre eux vers ces isles occidentals , comme jc le fcrai voir dans ma Demonstration cvancre_ lique. Du reste il nc faut pas prendre pour une fable tout ce que les an-ciens ont dit de cette iflc Fortunee. Les Grecs purent bien exagerer ce cju'ils en avoientappris : mais toutcs les circonslanccs qu'on en rapporte ne peuvenc pas avoir etc control vees. On dit que le senat de Carthage apprehend ant que cet agreable fe, jour n'attirät son peuple , &c ne reru dit leur villc deserte, lui defendi. rent par une ordonnance expresse de s'yetablir. On dit de plus qu'ils fi_ rent un grand mystcre dc cette decou- et DE la Navigation. 6) verte a tomes les aucres nations, & qu'ils empecheirent l'aboid auxTyr-rheniens, se la refer vant pour leur servir cle retraire cn cas de besoin , com me s'ils avoient eu un prcssenti-ment de leur decadence. 4. La pollcrite auroit tire de granges lumicies des deux monumens illustres des navigations dc ce peu-ple, dans les relations des voyages de Hannon t qui est qualific roi des Carthaginois -, &r de Himilcon , si le tems lesavoit conservez. Le premier ^voit decrit les voyages qu'il avoic raits dans l'ocean , hors des Colonies d'Hercule , le long de la cote occidental d'Afrique ; & le second, ceux qu'il avoit faits le long de la cöteoccidentalede l'Europe j 1'unčV: l'autfe par l'ordi'C du Senac de Car-thage. Mais le terns a consume ces ecrits: car quelque loin qu'ayent pris de grands homines de ces derniers tcn-.s , de justiher de tout soup\\m ne, & cclle dc Himilcon qui cfl: ci. tee par Fcstus Avicnus, etoient des ouvrages luppoiez. Il faudroit les avoir viics pour en pouvoir faire uii jugement si affirmatif. Car encore qu'AristidCj&qucIqucsautresautcurs anciens ayenc acculč de faulfetc la relation d'Hannon , nous ne favons pas si cetcc relation qui portoit le nom d'Hannon , ccoit celle quinous reste, ou fi ccn etoit une aucre plus ancienne. Jamais Carthage n'avoit cte plus puilTantc fur la mer, que lorfqu'A-lexandre aflicgea Tyr fa mctropole. Sa fortune commen^a des lors a dc-cliner , &c les guerres qu'clle eut en. suite contre \cs Romaiiis9achcvcieiit fa desolation. CH A PIT RE XVI. I. Commerce das Grecs avant Alexandre. i. Flotte des Grecs cnvoyce contre Troye, 3. Commerce des Corinthicns 4. des Joniens 3 j. des Pho* BT DE la Navigation. 71 teens, 6. des Athenians 3 7. & des Liicedcmoniens. 8-■Les Grecs ont conttibue a la perfection , ma is non k I*invention de la navigation. 9. Expe-aitiondes Argonauies. 10. Fon-dation , ^> commerce de Troye. i*. sentimentdesanciensGrecs fir les avantages du commerce. I z. Empire de la mer : de ceux qui I'ont poßede , des Lydiens , «kf Pelafges , ,^j Tyrrhc'niens, des Spinet es , <&> Rhodiens, d*j Phoccens , ^ ^i Mafjiliens. Toljcratc Tyran de Samos. 1 3. Empire de la mer dispute entre les Atheniens & les Lacedcmo-niens, affeHeparPhilippes^ roy de Macedoine. 14. Commerce & alliance dei Grecs avec les Egy-ptiens. '• T)£ N D a N T que 1c commerce X floriiloit chcz tous ces peuples, les Grecs ne lc negligcoient pas. Je comprens sous le liom de Grecs, non iculement les lubitans de la Grcce, ji HiSTOiRE du'Commerce " xnaJs aufli ceux des iiles de la met Mediterranes, tk dcs cotes de V\m fie mineure , oi\ les Grecs onteiu voyc des colonies ; fans en excise me me les Siciliens , & Unc grande partie des peuples d'ltalie venus autrcfois du Pcloponnefe , n[ les Tyrrhenicns, que la plüpart dcs anciens auteurs one ciüs Lydicns d'ck riginc. Thucydidccn rappoitaiUjdes l'encrce de son ouvrage, 1'čcat & les macurs des premiers habitans de 1^ Grecc, les rcprefente fort fauvages n'ayant aucune focictc,ni aucun com, mecce entrc cux , ni avec !es ctran« gers, ni par mci r.i parterre. Ils sc pilloient les uns les autrcs , 8c ceux qui etoient proches de la mer excr. ^oient la piraterie. Ils faifoient li. brement des descentes dans les tcr, res etrangcres, ils ravageoicnt les villes presque toutes ouvertcs alors tcsans defense, &rils fe faifoientuu titre d'honneur de ce brigandage.Les Cariens etoient dans la memepratu quc , & les Phcniciens , ces ai-icicns navigateurs , leur enavoient donnc l'exemplc. Ccs pillcries fe commec-toient dans le milieu des terrescoiru me fur la mcr. Minos roy de Crete lc et »n la Navigation. 75 h plus ancicn de ccux dont nous ayons connoillancc , fuc lc premier qui tächade reprimer ce dcfordre. ll dressa une flotte, &: il ferendit mai-trc de l'Archipel , de ies ifles, & des mcrs voifmes. 11 en chafla Ies coL-faires, $c etablit fes enfans gou-vei-neurs des terres qu'ü avoic fubja-guees. Quand Ies Grecs fe furent sa-miliavifez a la mer , ils commence-rent a hätir des villes fur Ies cotes en vcLic du commerce , ik principale-ivient dans Ies isthmes, commclieux d'un plus grand abord. r.Tluicydide ne demeurepourcant Tkuai^ pas d'aecord avec Ies poetes, de ce ^'\m ' grand nombre de vaisleaux qu'ils pre- tendent avoir etc cnvoycz concre Troye.' II fait auflTi cette remarque particuliere fur Ies vailseaux qui fai- loient une partie de cette flotte, que Ies memes hommes y faifoient la fonction de rameurs Sc de soldats. Ce qui devint dans la suite d'un u- sage presque ordinaire j & il ajoüte que ces vaillcaux n'ctoient pas tous cemverts, mais que la pliipart ctoient ianstillac, comme ceux des pirates. Mais apičs la guerre dc Troyc , la Grcce , comnic il l'ailure , coni- D 74 HisTOiRE du Commerce, meiica a s'appliquer tout de bon a la marine. 5. Il dorme aux Corinthiens la gloiuc d'avoir les premiers fabrique des galeres a trois rangs de ramcs j d'avoir toiijours entretcnu le commerce chez eux, des le terns munc qu'il ne s'cxer^oit quc par tcrre, ^tant par leur siuiation a l'encrec du Pcloponnefc , com me un entrepot pour ceux qui y alloient,& qui en ve. jioient •, 6i s'etant mis depuis a la pratique de la mer , ayant bati des vailscau* , tk ecartc les pirates, leur ville devint le lieu du plus floriflhnc commerce de la Grece. ^. Apres les Corinthiens il donne 1'empire de la mer aux loniens, qU{ s'y maintinrent malgrč Cyvu3,Sc son fils Cambyscs. j. Il ajoüte qu'en ce meme tems Polycrate tyran de Samos, s'ecant rendu puillant fur la mer , s'afluiec-titplulieurs ides de TArchipel j que les Phoceens fondateurs dc JVlarlciile y acquirent d'ailbz grandes forces navales pour vaincre les Cartlia^ü nois ; quc ces fiottcs, toutes norn, breufes 8c formidables qu'elles c^ toient, avoient pourtant peude^a-lcrcs a trois rangs , mais beau. *T DE la Navigation, 75 coup plus cje navires a l'ancienne mode, a un rang de cinquante ra-meuis, & des vaifleaux longs , que du terns de Darius succeiVcur tie Cambyscs} le nombre des galčres a trois rangs sue fort augmente par les tyrans dc Sicile, Gelon,& Hie-ron , & pai- les habitans de Corfou. 6. 11 ajjoüce que les flottes mcme aont fe iervirent cnfuite les Athe-mens, ik les Eginetes, n'ctoient pas fort nombreuses, & n'avoient pouu la plüpart qu'un rang de cinquante ramcurs ; &c qu'apres mcme que par le confeilde Themistocle ils cherchc-rent leur salut coutre Xerxus dans lcur flotte, leurs vailfeanx n'ctoient pas tout-ä- fait converts. Mais uonob-stant cela Xcnophon, qui vine ^cm xenepKde apres Tlmcydide , parle d'Athenes , frwennb. teile qu'elle etoit de son terns, cora-me d'une ville fort marchande, & pourvüe de toutes fortes de com-moditez pour le trafic. 7- La conduitc que tei'.oient les j-acedemoniens dans le commerce, J5urs JJn«urs,& leur discipline rigide &aust6re, marquent aflez le peu d intelligence qu'üsyavoient. Paula- P((tisA*- masnousapprcmdcRi'avant PoIyJore L'iC0"' Dij y*> HlSTOlRE DU CoMMER.CE, roy dc Lacedemone , qui vecut environ cinq ccns ans apres la prise dc Troye, le commerce se faifoit ä Sparte par echange , dormant en payement des becufs on des enclaves , ou de l*or ou de l'argenc en malic* , 1'ufage de la monnoye leur Juß'm. lib. ctanr. incontiu. Trogus pretend que 3. cap. 1. cettc forte de trasic ne s'etablit point chez eux par ignorance & par grof^ fierete •, mais par une sage prevoyan-ce de Lycurgue, qui bannit la monnoye d'or ik d'argent de Sparte,com-mc ctant la matiere de tous les crimes. Ces jeux celčbres de la Grece, qui attiroient avec taut d'emprcflb-nient tous les peuples de cctte con, tree , ne fe faisoient pas seulemcnt pour exciter la jeuncire a ces nobles exercices , ou ils faifoient une ft grande parade de leur adrefTe : mais ils fe iervoient encore de ces occa, fions pour fournir ä leurs befoins par le trasic. Outre les assemblies gene, rales, qui fe faifoient pour ces jeux ft renommez , il s'en faifoit encore de particulieres , ou I'utilite du trafic fe rencontroit avee leplaidr des fpectaL t/yi. iil> c^es- ^'y^e decrit ceux que les Ero-licns celebroient tous les ans chcj it DE la Navigation. 77 lcs Thcrmiens , & lcs riches mar-chaiuliies qu'ils y appoitoient. Xe- Xen^h. de nophon nous apprend,qu'encore que r"p»b- L- ^ok qui včcut sous Domitien , des tra- llh- 4> Ctlt* ces de cet esprit člevc & desinteresse I0" queLycurgue lui avoit infpire.Car on voit un jeune Lacedemonien, appelle en jugemenc, & prcta ctre condam-«e pr les Ephores , pour avoir ore-fere le trafic & le ncgoce de )a mer , aux emplois du gouvcrnement dc Jecat, &au service de la rcpubliqne L auteur fait dire de plus a Apollo-r*lus» q»e taut que Sparte s'est feu-iement appliquee aux affaires de la tcrre, cllo a ete florilTinte & glo-j^eufe, mais que depuis qu'clle fe *üt lnifc dans lc train de la mer, D iij -rS HlSTOIRE DU C0MMEB.Cf , eile s'csb ruinee,& fur la mer, & fur la terre. 8. Plusietirs de ces peuples de la Grece fe difputoient l'mvention de diverses forces dc navires. Je crois bien qu'adroits & ingenicux com me ils etoient, ils ont perfectionne chcz eux la fabriqne des vaifleaux , & quelqueparcie de la science de la mer: rnais comment peuvent - ils s'en at» tribuer I'invention, eux qui voyoient si fouvent fur leurs cotes les vaiifeaux de Phcnicie &c d'Egypte ? Leurs au-teurs meme Jemeurent d'accord qu'ils out appris la navigation Mcs Egy, ptiens, 8c qu'ils ont appris des Sido-niens les sciences neceflaircs a la bicn pratiquer, l'Astronomie &r 1'Arith* mccique. Leur coiltumc de conduire leurs vaifTeaux suivant le cours dela grande Ourse, si differente de cclle des Phcniciens, a qui le mouvement de la petite Oursefervoit degnidejiie marque-t-elle pas dansceux-ci unc bicn plus grande pratique,«^ unebien plus grande subtilite dans leurs observations ? Outre que les voyages des Grecs ctoient prefque bornez a la mer Meditcrranee , 6c qu'ils n'entrerent point dans i'ocean avant Colceus d$ et de la Navigation. 75? Samos, qui y eatra veritablemenc environ fix cens ans apres l'cxpedi-tion des Argonautes, mais qui ne palla pas la ville de Tartessus, situce Y embouchure du Boetis, asl'ez pro-c»e du decroit de Gibraltar. Car Pom-legolfc Arabique & le ^olse 1 erfique , & route la mer Rouge ,ils Jiy naviguerent point avant Alexandre. 5>. Environ cinquancc ans apres 1c j'egne de Minos, les Argonautes al-Ict-cnt en Colchide,pour Ja conquete dela Toison d'or. Quoi que la Fable aic donnc a cette entrepnse l'air «uac expedition militaire, il y a poLirtant beaucoup d'apparence q« eile ie fie moitie guerre, moitie »atchandife. Cette Toison d'or est un mystci-e que les anciens expli-qweiit diverfement ; les uns preten-dans qu'elle sigrtifie le prosit qui re-venoic du trasiedes laines de la Co!-chide j les aurres qu'elle signifiel'or qu on. y ramasss avec des toisons «ans les rivieres. On dit qu'il y avoic «ne ancienne loi parmi les Grecs, qui «ctendoit de mettre en mer aueune gstlere qui portät plus de cinq hom-nies > & ^e Jason f ut le premier qui jDiüj So HiSTOiRE du Commerce, contrevint ä cette defense. On vent ausTi que lc navire Argo ait etc le premier du genre de ceux qu'on ap_ pelloit vaiileaux longs. C'ctoicnt des vaisseaux de guerre beaucoup plus grands & mieux equippez que ceux dont on fe fervoit alors, & qui n'aj_ loientgucre qu'äla rarne. Mais deux censansavantles Argonautes onfaic venir Danaus d'Egypte a Argos dans un vairteau a, cinquante raines. Ceux qui ont dit que le navire Argo fut !c premier qui palsa au travers des Cya, nees , pour entrer dans le Pont Eu^ xin , ie font cxpliqucz fort impro, prement. I Is devoicnt dire que ce fat lc prenrer vailfcau long qui fran-chit ce passage, estime alors /1 dan, gereux : car Phryxus &c Helle , C51 portant laToilon d'ordans laColchj. de, avoicnt necelTairement tenu la meme route que Jason, mais dan,s une aucrc forte de vailleau. Il faut dire la meme chose dc ce vailTeaude Crete qui enleva Europe ,& de la flotte de Minos dont j'ai pat le, 8c de cant d'autres vailfciux plus anciens qu'Argo, dont I'iiistoire & la Fable font mention. On dispute meme a Jason l'honneur de s'ctrc le prcmiej: st »E iA Navigation. Sr servi d'un vaisseau long : on nomme Paralus, Semiramis, & >£gacon , qui le lui contestenc. Mais quoi que 1'oji nous disc de ce navire Argo, il eil a"C dc jugcr que c'etoit fort peu «Je chose , en comparaifon des vais-leaux donton se scicaujourd1hui,pa.r le transport qu'on dit que firent lcs Argonautcs de ce navire fur leurs cpaules , du Danube dans la mer Adiiatique. Les autres qui leur fonc remonrer le Tanais, & trainer en-fuite leur navire par terre, jufques dans une autre riviere qui tombe dans l'ocean , d'ou ils disent qu'ils ren-tierent dans la mer Mcditerrance par le dctroit dc Gibraltar, ne leur font pas faire une bien moindre besogne. Eratoflhene a bien rcncheri par des-lus ce que les poctes nous ont dit da voyage de Jason. Il pretend qu'a-pres qu'il füt arrive dans la Co!chi-de , il en partit prenant son eherni« par terrc , & alia dans l'Annenie &C dans la Medie. io. La cote Asiacique de rHellef- pont etoit un poste avantageux pour la guerre , pOur le commerce de mer , & pouc impofer & lever des. xfieages fur les merchandises qui pas- $z HisToiRE du Commerce, soient par ce dctroit. Quelqucs an, nees apres Minos, Scamandreprince de Crete, & ion fils Teiicer, vinrent s'y etablir. Us y trouverent Darda-nus , qui etoit venu d'ltalie , & y avoit deja bäti Uion. Us s'allierent, & fondcrent lc royaume de Troye s qui par fa situation parvint bien-toc a une grande opulence. Il ne (ubsista pourtant guct e plus dc cent quarante ans, 8c fut mine par les decs, qui fe leiinirent pour venir äboutde cette guerre , & menerent contre les Troyens mi He ou douze cens voilesjiamadez de toutes les cotes 6c de toutes les isles de la Grece. ii. C'est ici qu'il saut rapporter le plus illustre temoignage qui nous reste dc 1'antiquite en faveur du commeice,& de ccux qui le pratu quent. Il eft dePlutarque,dans la vie de Solon. Depeurd'en ricn derobcr au lecteur , & de 1'arToiblir en l'a« bregeant , j'en donnerai ici une tra. duction literale. Apres avoir dit que Solon ayant trouvc fa maison ruince par les cxcelTives liberalitez de son pere, il s'adonna au trafic pour 1^ retc.blir j voici ce qu'il ajoüte : £« Cc terns-la ) felon le rapport d'H^ßod« st Di la Navigation. £j Antun travail n'efioit httttenx, & /« arts ne mettoient point de difference entreles hommes. Le trafic eftoit aftjß en konneur, appertant dans le fays des commodity-' du dehors , etMs-fcnt des alliances avec les rois , & dormant la connoijfavce de bcaucoup de choses. Jjhtelques marchands ont meme jonde de grandes v'tlles, comme celfti cjHi batit Marseille , & fnt ß bten reccu des Gaulois. On dit que ThaUs exe^A ar/fli le negoce , ainß J-'SHjppocTAte le Mathematical 3 & J.'tc pl/tton , Cjiii n entrefrit U "voyage d'Egypte , cfticpotn y dcbitcrfon hude» Les avantages du commerce qui font ici decries iommairement, font aerrca-blement exprimez dans une inscription Latine 5 composec aucrefois par un lavant 6c ineenieux ProfesTeur de rUniverfice de Čaen , qu'on voit gra-vee fur la porte d'une maison bäiift1 au bord de la mer , fur la core de la Balle Normandie, qui merite d'a« voir ici fa place. ßlfeis opus est,ci.ant rcvoluta Sol'tcia toll'tt;. £jftj>ote darnnojitm sternum Ktreadicai ? , .lit CastorRhodicn, qui vCcut di$ D vj $4 HlSTOIRE DU COMMERCB, terns d'Auguste,avoit fait une histor. re exacte de tous les peuplcs qui avoient eu l'empire de la mer Me-dicerrancCjdepuis Minos, jufqu'aux Eginetcs, e'est-a-dire , jufqucs vers la foixance čc huitieme Olympiade, pendant lecours d'environ ncufcens ans. C'est: de ce Castor qu'Euscbe a pris le denombrement de ces peu, pies , qu'il a rapporte dans fa cliro-nique, & les gens savans one pn3 soin de Tcclaircir dans Icurs ouvra, ges. La suite de mon deisein nc me pennet pas de m'y arreter en detail , mais il ne me permet pas aufTi d'ob« mcttre quelques remarques particiu lieres qui y one rapport. II ert ne-ceffairc avant toutes chofes d'expli. quer en quoi confilloit cct empue de la mer. Il ne faut pas s'imaginc^ que ce füt aucun droit de iuperio. rite &c de domination danslaprati, que de lamer ,qui fut defere iur les aucre3 peuples par leur confente^ aienr. Cet empire consiltoit fcule^ ment dans le nombre & la force des vailseaux , 6c dans le grand usage de la navigation. Il ne s'etendoit pro, prcmenc qucdepuis les isles de Crete & deRhode,juf\ju'aux isles Cyances; et de iA Navigation. 8^ & da cote de l'occidentjil n'alloit guere au-de-lade la mer Ionicnne , & il ne le saue entendre que par rappoit aux nations Grecques. Les Lydicns, qui tiennent le premier rang dans cette liste apres les pcuples de Crete, ont etc les premiers , felon le temoignage d'He- Herod, ith rodote , qui ont monnoye Tor & r- '*?• 94. l'argent, &c qui out fait le metier dc revendeurs & deregratiers, achetans en gros, & revendans en detail. Eufebe ayant place dans cette liste £ry •-• |cs Pelalges immediatement apres chron. Ubn les Lydiens , & les faiiant contem- i. porains de Salomon , nous fait assez entendre que cet empire n'avoit pas des borncs plus etendues que cellea que j'ai marquees , car il est hors de doute que les Phenicicns etoient alors bien plus puissans fur la mcr que les Grecs. La nation des Pelafges etoit tres anciennedans la Grece. Leur vie errante en est unepreuve : car dans les premiers terns les Grecs n'avoient point de demcure arretee , comme Thucydide Ta remarque. Mais lorf- Thucjd\ que la plüpart des peuples de la Grcce tit. i-i'e fixerent dans leurs demeures , les Pelafges furent toujours- vagabonds Stf HrsTOiRE du Commerce, par mer aiFailes du commerce. II faut done regards cette conquete , & principalement |a prise de Tyr , & la fondation d'Ald xandrie,commc une nouvclle epoqlle du commerce. Ce changement arrive dans le gouvernemenc des čtats } ^ dans les interets des peuples, ayant ouverc de nouve.iux ports & dc iiou, vcaux paiTagcs , fit prendre un non, veaa tour a. la conduite du ti;afic.Nous avons vü que quand Alexandre fit |a guerre a Darius, les vnilfcaux Phc, niciens couroicnt routes les mers depuis les Indes & l'Ethiopie jusqu'^ l'ocean occidental, 8c que jamais les Carclwginois n'avoient cte si pui(Täns fur la mcr , qu'ils Tetoienc alors. Cctte domination que les Grecs as, fectoicne dans la mer Mediterrane^ & qui nc s'ctendoit guere au-de.]^ de la Mcr Ionicnne, n'avoit guere dc rapport qn'a. ccux de lcur nation ^ dc leur languc: &r encore que le coin, merce füt leur principal objet,ncant, moins l'ambition & la politique n'v avoicnt guere moins de part. C'c, toit dans ces vües que Philippes, per^ ^'Alexandre , avoit employe sotl et DE la Navigation. 9 5 adresse , pour fe rcndre maitre de la rner, jufqu'a faire fans honte le metier de corfaire , comme je l'ai dit , lorfque l'argent lui manquoit. Quand ion fils lui (ucceda, fcs forces de mer n'egaloient pas, a beaucoup pres, celles des Perfes, qui etoient, fans toutredit, maitres de la navigation, par leurs nombreufes flottes, quoy que ramassecs pour la plüpart des peuples situez fur les cotes de la partie la plus Orientale de la mer Me-«iterranee. Lesauteurs neconvien-sienc pas du nombre de vaisleaux,dont la flotte d'Alexandre cioit compofee, lorfqu'il fic passer son armcecn Asie. Diodore ne lui donne que (oixante vaifleaux longs. Arrien augmente ce nombre jufqu'a cent foixante , dontles Athenicns en avoient fourni vingt, fans y comprendre les bäti-n-iens de transport, Mais tous con-viennent q-u'il est ctonnant qu'il aic ofe attaquer l'Asie avec ime flotte fi peu comparable a celle des Perfes, ^U-V^C ^01170'11 fortifiec alors des ^aideaux^ de Chypre &c dc Phenicie, Diodor. l,b, ^' n'ctoic pas de moins de trois 17-«ens voiles, sclon Diodote , ou de -*"■'"». quaere com} sclon Arricn# Cc fut ^M M- 94 HisTOire du Commerce ce qui obligca Alexandre , apres lcl bataille du Granique , de mettre eu deliberation, s'il ne devoit pas au^ meiner fes forces de mer , tk excr» cer les Macedoniens dans la marine avant que d'aller chercher Darius pour le combattre. Ce sue aufii Ce qui 1'empccha de suivre le -consefl que lui donnoic Parmenion , de ha, zarder un combat naval. Ec ce fut enfin ce qui l'obligea , apres la prife de Milec, dc romprc fa flotte , ik ce, der par consequent aux Pcrses l'em, pire de la mer , plütot que dc s'ex, poser au peril d'une bataillc. Outre que dans l'ctat ou ccoicnt fes afFai^ res , il etoit bien aiie d'eparsrncr cettc depense , & de rendre sesYoL dacs plus dcterminez , en leur otnnt I'csperancede cc refuge. Il esperoit d'ailleius, ccant nvaitrc des villes ma, ritimes de l'Afic , de rcduire les Per, fes a rompre aufTi leurs flottes, loiC. que ces retraites viendroient a leur manquer, 8c ne leur fourniioient plus de matclots, ni de provisions, line sc reserva done que les vais, seaux necellaires pour porter fes ma, chines de guerre, du noinbre dcl"L quels ctoient les vingt queles Athe-, niens lui avoicnt prctez. ET DB LA NAVIGATION. 9 $ ■ i. La bataille d'lssus ayant achcvc ^e le rendre maitre de la Phcnicie & do l'Egyptc , tk Tyr qui ctoit le centre de leur commerce & de leurs forces navales , apres un siege dc sept mo's , čtanttombčfbus son pouvoir, il conquic 5 pour ainsi dire , par cette victoire , toute la mer Meditcrra-iiee. ( Lcs Caitha^inois sentirent la mine de Tyr 9 a qui ilS devoient leur origine. Tyr avoit reclame leur sc-cours. Us s'ctoient intcrcsiez au (ic-gequ'elle avoit foutenujils l'avoient dcchargce de fcs bouches iiHuiles,& ils l'auroient sccouruc pins cslicace-ment y s'ils ne s'ccoient pas trouvez fiiix-mcmcs enga^ez alors dans une guerre dangereufe contrc les Syracu-iains. Des ce jour Alexandre les re-garda com me ses ennemis, &c ii sc promit bien de tirer raifon, si-tot qu'il auroic mis ordre aux affaires «'Orient, dc toute^ ler, offenses qu'il croyoit en avoir receues , par l'inte-r^t particulier qu'ils avoient pris a »a fortune des Tyriens, & par les iccours qu'ils leur avoient osscrts. 11 \e ^eclara in£me ä lcius deputez , T l] trouva dans Tyr , lorsdeia pri-ie. Les Carchaginois efrbyez de ses i)6 Histoire Dir Commerce; menaces,curent une grande attention fur ses demarches. Ils chargercnt Hamilcar , un de leurs citoyens I homme avifc , de prendre quclqUc emploi dans ses troupes , coninie transfuge , d'obseuver fa conduitc & de leur fairc savoir , par des let* tres sccrectcs, ce qu'il remarqueroit decontrairea leurs interets. Il s*ac, quitadeia commission avee adrelTe Sc fidelitc : & pour recompense , ses compatriotes, a son retour, fur de i faulles apparences , aprcs la mort d'Alexandre, le firenr mourir,commc traitreaia patrie. Telle ctoit la fe, rocite de ce peuplc. 3. Mais cependant Alexandre ima-gina un autrc moyen bien plus sQt pour lui, fk bien plus utile pour son iiecle , 6c pour les iiccles suivans, de se vanger en meme terns de Tyr ^ de Carthage ,: dont toutc la force consistoic dans le commerce, Ce fut la fondation d'Alexandrie , grand ^ heurcux deilein , de quelque cote qu'on le rcgarde , 6c qui en son gciu re , n'a jamais cu d'cgal. Car \\ fauc premiciemcnt couliderer la si, tuation merveilleufc dc l'Egypte quiad'un autrc cote une libre com. municatioii et DE la Navigation. £7 xniwication dc l'Afo & de tout l'O-ri^nt pat- la mer Rouge j dc l'Ethio-pic Sc du midy par la meme mer, ČC par le Nil j duScpcentrion , dc l'Eu-rope , & dc l'Afnque par la mer Mc-diterrancc. L'Egypte etoit pat elle-meme une des plus fcrtilcs contiec» du monde . 6c rejrojscoit dc coutes lortes de biens. Alexandre confidc-rant tous ccs avantaj^es , &c roulant dans fa tete de vastes deifeins pour une monarchic universelle , jugea i piopos d'ctablir le siege principal du commerce,& d'ychoifir unlieuquifut com me lc nceud de toutes les parties du monde , & qui ccanc situe entre Tyr 3c Carthage , put s'attirer eil meme tems le commerce de l'unc & de l'autre. Comme l'abondance ^E-gypte avoit fait mepriser a Ccs habitans , sous leurs premiers rois , ^e commerce du dchors , ils n'a-voicnt point de ports considerables , ^ us avoient neglige les moyens d'en avoir. Le lieu oü Ton bätit de-puis Alexandrie , 8c qu'on nommoit alors Rhacotis, leur ayant paiü commode pour l'abord des ctrangers, aont ils apprehendoient lesvisitesj ils le mumi-ent, & y mirent une gar^ cf$ HiSTOiRE du Commerce jiifon, pour lcs repoussei: , & lCllt en empccher l'cntrce. Ils abandon lierent mcme les environs, pour ser vir d'habitation aux Padres , qu-ctoient une efpece de milice , gen$ d'execution , vivans bicn plus cje rapine & tie brigandage , quc de Jeur Industrie, allez connus par |e Roman d'Heliodore. Ce lieu avojt en face Tifle de Pharos , & il avoit a revers le lac Marcotide , que ]e Nil couvroit de ses inondations, par le moyen des canaux que les anciens rois avoienc pratiqucz. Alexandre jugea cette place propre a en faire une des plus belles villes , &: undes plus beaux ports du monde. Car l'if]e de Pharos , qui n'ctoit pas encore jointe alors au continent, lui en four, niflbit un ma^nifique apres fa jon„ ction, ayanc deux entrees , &c Iclac Mareotide lui enfourniiibitun autrg plus riche que le precedent: fans que le voifinage de ce lac infectät l'air pendant les chalcurs, les eaux saines du Nil venant alors a lc couvrir. Q^ fut mefne pour favoriser le comnier» ce de fa nouvelle ville, qu'Alexan* dre prit foin de repeupler Tyr de gens soumis a ses voloncezj & nojj et Dt la Navigation. 99 pas feulement pour lui sctvir dans le cours de la guerre qu'il faifoit aux Perfes : car il auroit eu sujet de craindre que les marchands accoütu-mez fi long temps au trafic de Phe-"icie , & les Phcniciens meme , ne se servissent du Heu & du debris dc Tyr , pour y retablir qnclqne forte dc commerce. Carthage sue allar-mec de la fondation d'Alexandria, comme eile l'avoit etc de la prise ae Tyr sa mctropole , prevoyant de lä une grande diminution dans son commerce. 4. Alexandre apres avoir defaic Porus, & dompte les Indiens, s'ap-pliquaalaconnoissance des mers de l'orient. Plusieurs Phcniciens, enten-dus au fait de la marchandisc, sui-voient son armce. Ils se chargerent de beaucoup d'aromates precieux , qui naissent dans les Indes- Alexandre fit bätir des ports vers l'embou-clmrc de l'Indus: & il entra lui-mc-nie par ce flcuvc dans l'ocean. A ion retour des Indes, il y entra encore par l'Eulce, flcuvc qui traverse AaSusianc , & rentra par l'Euphrate. Ce hu alors cju'Ü fit decruire contes ces cacaraftes, que lcs perses, peu Eij ioo HiSTOiRF. du Commerce, iritelligcns dans la marine , avoient construitcs a rembouchure & Ie long de l'Eupnrate , pour empecher 1'abord des čcrangers dans leur pays. Avant que de partir des Indes, j[ avoic cnvoye fes flottes sous la coiu duitc de Ncarquc &: d'Oneficrite pour teconnoicre l'orient , & par-courir les rivages de l'Asie. Elles etoicne forties de l'lndus, Sc elles rcntrerent dans l'Euphratc. ^. Indignc dc n'avoir receu des Arabcs auciuie marque de respect; Ini, devant qui tout genou ficchif, soit ,il prepara contre eux unc armee-navale. Il envoya plusieurs vaiiseaux reconnoitre les cotes de leur pays & il entreprit lui - meme une nou, velle navigation dans l'ocean , vers les rivages de l'Arabie , sortanc par le Pallacopas, qui est une branche de I'Eupliratc. Il sc proposoit aufli d'envoyer des colonies fur les cotes & dans les isles du golfe Persique dc d'ctablir ensin la demeure capitale du vaste empire, qu'il s'etoit pro, pose pour but dc ses conqucccs,cians TArabie , dontil entendoit vanterl^ fclicitc. r,. 1.,'histoire marque d'autrcs des. ETDt la Navigation, ioi seins bien plus vastes, qu'il avoir conccus pour la navigation , & qui furent renversez par fa mort : mais ils font rapporcez diversement. Qncl-ques-uns ont ecrit qu'il ne pretendoit pas seulemenr porter ses conquetes dans l'Arabie , sonant par le golFe Perfique, & rentrant par le golfe Arabique, mais encore s'enib.uqucr fur la coce de Syrie , pour tourner scs artncs contre l'Afrique, se van-ger de Carthage, s'assujL'ttir la Nu-midie & la Mauricanie, sortir par le dccroit dc Cadix , pour aller preii-dre l'Espagne a revers, &c apres l'a-voir soumise , franchir les Alpes , dompter l'ltalie , & repaflser dans la Grece. D'auctes pouilcnc bien plus loin ses projets j tk com me suppolans qu'il n'ignoroit pas que l'Afrique efi: uue peninsule, environnče de tons cocez de la mer s hormis a l'isthme de Damiete , ils donnent a entendre qu'il difposoit les chofes, pour faire doubler a ses vaisleaux le cap meridional dc l'Afrique , qu'on ap-pclle aujourd'hui de Bonne-Esperan-ce, & les faire rentrer dans la mer Meditcrranee par lesColonnes d'Her-cule. Ce fut dans de scmblables E iij IOZ HlSTOTRE DU COMMERCE, vües,qu'il ramairaune grande quan-titc de vaisseaux, qu'il fie bätir de nouvcllcs flottes, qu'il fit^lever uri grand nombrc de matclots, 8c qu'il fit faire un port magnifique dans les embouchures de l'Euphrate, qui pou-voit contenir mille vaisscaux. Mais il y a unc observation importante a faire fur routes ces navigations, fy fur la plupart de celles qui fe firent dans la suitejc'efl: qu'elles fe faisoicnt fans perdre la,terrc de veuc:ce qui fait connoitre combienonetoitalorscloi-gne dc la science de la mer, que Ton a acquise dans ces derniers siccles, JViais quoi que la mort d'Alexandre prevint la plüpart de ces desseins, il n'avoit pas laille pendant les deux dernieres annees de fa vie, de r'ou, vrir le chemin au negoce des Indes &: au retabliffcment de leur ancienne correspondancc avec l'Egypte , que la fondation d'Alexandrie devoit re^ chaufTcr, 3c rendre bien plus utile & bien plus «endue , en la faisant passer jusqu'aux extremitez de Toe, cident. On a dit aussi qu'il cut queL que pensce d'entrer dans le Pont Eu. xin, &d'aller vifiter laScythie, & Jes Palus Meotides. D'autres veu. it de la Navigation. 103 lent quelavaleur des Romains com. menc.i a lui faire ombrage, & qu'il" se proposa d'abordcr en Sicile & en Italic. II eft certain qu'il fit prsparer des materiaux dans les forests. d'Hyrcanie, pour dresser une flotte, & e.ntrer dans la mer Cafpie. ll eft constant aufsi qu'il lui vine vers ce terns-lades deputcz de TAfrique, &r meme de Carthage , d'Espagne , des Gaules, d'ltalie, & des Scythes de l'Europe , pour le feliciter Tut ses conquttes, &lui demander son ami-tie. Ce qui put bien flatter son extreme ambition , en lui faifant ac-croire qu'il etoit souhaitc pour seigneur de ces peuples de qui il etoic recherche , & lui faire venir le desir de fe voir maitre de tous ces pays, e'est-a-dire 3 du reste du monde. £ iüj J04 HisToiRi du Commerce CHAPITRE XVIII. \.Commerce sous les succefseurs & Alexandre, &princifalcmcnt sous Pcolemee Pbiladelphe. l. Difpcfidons particuliercs des Indes pourle commerce sous Se~ Icucus. j. Relations des Indes de Patrocles , de Bionyfius, de Mcyifihene, & de Baim*ichus. 4. Sclcucns & Antiqonws sap-fliqucnt a la marine. Retablif. fiment de Tyr. 5. Err cur des anciens fur la mcr Caspienne* Alexandre & fes capitaines change rent les noms des pays qu'ils conquircnt. 6. Flotte pro, Mgieufe de Demetrius Poiiorcc^ te Vaijfcau enorme dc Piolc. mee Philopator, i-O I la vie d'Alcxandre apporta i3 u» si grand changement dans les affaires du mondc, fa more en ap. poica an plus giant! encore Jorsque de la ru'inc da grand empiric des Per- it DE la Navigation, ioj ses on vie naitre tant d'etats particu-liers. Mais tous ses fucceffeurs si di~ vifez d'interests , ne varierent point lur le fait du commerce , ik luivi-rent les traces qu'Alcxandre leur avoit marquees. Les Ptolemees^a qui 1 Egypte cchut en partage , & prin-cipalemcnt Philadelphe 9 ouvrirenc "Une route depuis Alexandrie jus-qu'aux Indes , en dispodmt des cta-pes commodes par les canaux du Nil, jufqu'a la mer Rouge. Ce prince dans un corps infirme avoit un genie fore člevc , curieuxj&dcsireux d'apprcn-dre. 11 fe rendit puilsant fur la mer par ses nombreufes flottes , dont Athcnte a fait en detail une description, dc un denombrementjqu'on nc peuc lire ians ctonnemenr. Outre plus de fix vingt vaiifeaux :i rames , de grandeur extraordinaire, il lui attribuc plus de quatre mille autres navires, qui ctoient empfoycz au service de son etat : car il possedoic un grand empire^qu'il avoit forme en ctendantk-s bornes de l'Egyptc dans l'Afrique , dans l'Echiopie , dans la Syne, & au de-lade la mer , s'ctanc rendu maitre de la Cilicic, de I» Pamphylie, de la Lycie , de la Ca.- E v fo£ HlSTOIKE DU COMMIRCB, rie, & des Cyclades , & pofTedanx dans ses etats pres de quaere millc villes ; ce qui eft fans aucun exerru pic. Pour mectre le comble au boru heur de ces provinces , il voulut y attirer par le commerce les riches, ses , & les commoditez de l'oricnt, 2. Alexandre avoic deja jette les fondemens de cettc eoirefpondance par les colonies des Grccs, qu'il avoit ctablies dans les Indes , & par les villes qu'il y avoic bäcies.On en avoit donnc le gouvernement a Pithon a. prcs la mort d'Alexandre. Porus 6c Taxiles gardoicnt la foi qu'ils avoient promise aux Grecs leurs vainqiK'urs & commandoient a leurs ecats , pl^ tot comme gouverneurs, que comme rois. Mais Sandrococcus , qui par son adrefse s'etoit fait une royaute dans le meme pays, apres s'etre sou, leve contre les Grccs, avoit exteu mine ceux a qui Alexandre cn avoit confie le gouverncmenc. Seleucus qui avoit revendique la souverainete des Indes, & l'avoit meme pouffee plus loin qu'Alexandre, ayant inis ce rebelle a la raison , term in a seS d fFcrens avec lui par un t'aitequ^ lui laissoic les cerres situees le lonr de st Di la Navigation. 107 ITndus s & les villes qu'Alexandrey avoic bäries. 3. Scleucus cependant laissa l'ad-ministration de cetce contree, ainsi quede la Babylonie, aPatrocles son Lieutenant, homme d'unc capacite &d'une fidelitc reconnuc , & qui en lailsa des memoires , qui au oient ete trcs utiles a la posterite , si le tems les avoit confervez. Pcolemce de son cote voulant ellre plus particu-lierement allure de l'c at des Indes, par un homme dc consiance, y en-voya Dionysius, savant Mathcma-ticien. Mcgasthcne fut auslsi depe-chc vers le roi Sandrocot us. I ut de grandes conferences avec lui, & avec d'autrcs princes Indiens , & en dreila des relations, dont quelques-uns d $ siccles suivans ont profile Daim.'chus drei'saaufli les siennes, ayant etc en-voyeversAltitrochadcs,filsdeS ndro-cotcus.Cecommerce (ibien etabli par PtolemcePhiladelphecntrc les Indjs & I'Egypte ;8c par l'Egypte en els Indes & l'occident, etoit d'un trop grand rapport, pour estre nz ligc par ses successeurs. Us rertretinrent soigneuscmcnt, tant que leu: race regna en Egyptc. JO? HlSTO IRF. DU COMMERC?, 4. Des fuccesseurs d'Alexandre Selcucus čV Antigonus furcnt ccux qui s'appliqucrent le plus a la marine. Lc voifmage des Indes invitoit au trasic dc mer & dc ccrre Seleiu cus, qui fe trouvoit souvcrain dc la. B.ibylonie , qui avoir parcouru les Indes, & qui y enuetenoit un lieu, tenant. Dans les guerres qu'il eut contrc Antigonus, ils couvrircnt Tun & l'autredeleurs flottes la mer Me-diterrance. Ce dernier fe crouvanc d'abord depourvü de vaisteaux , 6c ayant en teste Pcolcmee, Lylimaque,, & Calsander, qui ctoienc maitres de la mer, il tit travailler a une-grajide flotte fur les cotes de Phčni,. cie. Et lorsque Seleucus vint fe presenter a lui avec cent voiles , ^ porca i'epouvante dans son a mice s [[• la raisur.a par la promelsc qu'il lu( £t de mettre ca mer cinq cens vaiC. seaux avant la tin de l'este. Et en eflFet ii eut bien-tot une flotte qui approchoic de cc nombre, Sc il ots^ l'empire de Li mer a ses cnnemis. Il fe rendit aussi maitre de la villc de Tyi", qui apres le dcjat qu'Alexandre y avoit fait en la prcnant, s'e, loit ais:z puiisatmne;u rctablie>pour it oi la Navigation, io^ pouvoir soutenir , comms elle fit, un siege de quinzc mois. 5. Ce que Pline die des naviga- vlln. lih.i, tions que Seleucus &: Ancigonus ii-<•<*/. 67. rent dans la mer des Indes, vers la mer Cafpienne , est fort embrouil-lče , & ell une suite de l'erreur dans liiquelle il est tombe apres pluficurs autres, qui ont cm que la mer Cafpienne ctoit un golfe de la mer Scythique. Alexandres ses succef-seurs jetteuent unegrande confusion dans la geographic & dans l'histou re j quand par une vanite ridicule ils changerent les noms des pays qu'ils avoient fuhjuguez , pour leur en dormer de plus illustres. Patro-cles l'un des amiraux des Macedo-niens , sue celui qui donna lieu a cette erreur touchant la mer Cafpienne , en le vantant faullement d'y estre encrc par ia mer de Scythie. Pline vlln. lib, a, ne s'explique pas plus clairement c"t- 77-dans ce qu'il ajoüte des Pal us Meo-tides , & de l'ocean septentrional. Lcs princes defcendus de tous ccs succelleurs d"Alexandre, n'abandon-ncreiu pas le soin de la mer, mais ils ne cultivcrent pas touscetcepra-licpe avee le menae succčs, jusqu'a HO HfSTOlRE DU CoMMERCt, ce qu'enfin ils furenc subjuguez pas les armes Romaines. 6. Mais nous nc devons pas ou« blier de parier ici de cettc prodigieu, se flotte que sic construire Demetrius Poliorcete, fils d'Ancigonus , pour se rendrc maitrede l'Asie. Plutarque die qu'elle etoit dc cinq cens voiles • qu'on admira non seulement le nom» brc, mais encore la grandeur des vaiileaux ; personne n'ayant vü jus_ qu'alors des vaisseaux de 15. & de i 3. en Sardaiyic , 4. & en Efpägne. 1§ s~^ E P E N D a N T lej Carthagi-V^-/nois augmentoient leurs forces j & en cuavaillant a augmenter leur domination, leur commerce en dcvcnoit plus floriiTant. Us n'avoient pas trouve d'abord grande resistance dans lc continent d'Afriquc. llspor-terent leurs vucs plus loin, & ils son-gerenc a s'ctablir dans la Sicile »dans la Sardaigne , & dans TEipagne. 1. Le voisinage de la Sicile, & fa femlite les attiroit a fa conqucte. Us latcnterentdcs le terns dc Cyrus. Mais ils y trouverent une grande re-iistance , & ils y esluycrent de grands severs : & la pefte traversa quelque-fois les avantages qu'ils avoient ob-tenus par la guerre. Ils en rempor-tcrcnt neantmoins de grandes de-pouilles , CS: ils en conquirent une panic , mais ils ne joiiirent jamais paiiiblcmcnc de ces conquctes, Les. 114 HiSTOiRE du Commerce Sicilians fariguez dc leur aclurne» mcnt opiniätre , eutenc quelqucfois recours.auxetrangers. Mais leur plUs feme defense leur vintd'eux-munes. Gelon, qui s'aoic fait leur tyran tailla en pieces les Carthaginois sUr les bords de l'Himere , lorlqu'ils de-fererenc trop aveuglementau con seil que leur avoit donne Xerxes, dJat, taquer la Sicile. Gclon ufa modere, inent de la victoire , & leur donna la paix. Apres la more de Gclon, scs freies ne pvirent empechcr que la Si, cilw ne retombäc dans l'ctat democra, tique- Alors !cs Carthaginois rcn, trcrent dans les affaires dc cetce isle & prirenc des mefurcs pour fe VaiTiu jettir route entierc : mais les deux Dcnys s'y oppofcrcne ,ayant usurps Ja tyrannic dc IaSicilc, cV: s'y etanc jnaintenus pendant cinqnatue ans t avec cinq cens gros vailTeaux , cent millc hommes de pied , & dix mille chevaux. Denys lc pere commence son usurpation par l'avantage qu'il remporta fur les Carthaginois , en les chaslant de 1'isle. Mais la fuite ne rcpondit pas a ces commence, mens: & apres divers cvenernens il perit enfin par une mort malheu; it DE la Navigation. 115 reuse. Le commerce receut un grand dechct sous son gouvcrnement, lorC-qu'il permit an peuplc de Syracuse , & de coutc la Sicile, dc piller les magasins des Carthaginois, qui s'e-toient etablis chez eux , & y posse-dqienc de grandes richellcs : sons cpargner meme leurs vailleaux , qui le trouvoient en grand noinbredans leurs ports.il s'etoit neantmoins fort applique a la navigation. II renche-ric par delTiis les Corinthicns , qui ecoient inventeurs dc la fabrique des galcres a trois rangs , & il sue le premier qui sic faire des galcres ä cinq rangs. H leur fit bätir des loges autour du pore de Syracuse. Son fils, qui lui ctoi: fort inferieur en routes choses, mit en mcr jusqu'a quaere cens galeres. Mais tous ces grands armemens fe faifoiencbien plus pour la guerre que pour le trafic.Timoleon, qui vint ensnite , ne resista pas moins aux entreprises des Carthaginois. Il les ht de nouveau repasler en Afri-q^e, Sc abandonner la pofsesTion dc la Sicile, dont ils avoient joiii long-terns, quoi qu'ils lui oppofas-lent une flotte de deux cens galeres, &c de plus de millc vailleaux de char* \\6 HlSTOIRI »Ü COMM!RC! gc , & il rccdblit l'islc en une pleiinj liberte. Mais ccs avantages n'ctoien» que passagers: car ee peuple inquiet ambitieux , & incerellc , ne pouvoit se priver de tous les biens qui lUj revenoient de cette ifle, & il etoit choquc de la grandeur de Syracuse qui čtoit la rivale de Cartilage * dans l'efperance de la domination de la Sicilc. La fortune lui fuscita encore uti dangeieux adverfaire eii la perfonne d'Agathocle , qui oc, cupa la tyrannic de la Sicile , peu de terns apres le jeune Denys • quoi que la balseffe de fa naiflance ic Tobtciiritc de fa jeuncilb , ne luj promilF^nt pas une si grande eleva.. tion , ayant meme exerce la pirate, rie contre fa propre patrie. Lcs his. toires font remplies des revers qu<2 la fortune lui fit eprouver dans les guerrcs qu'il fuütint contre les Car, thaginois ; tk des exploits d'onc v^ leur, Sc d'une capacite singu'iere , par Jefquels il les rcpouiTä. Il les alia at. taquer en Afrique, &: les adic^et dans leur capicale , & il rctablit les Siciliens dans l'empire de la mer. i{ prit alors un loin particulier de leur trasic, & protegea leurs marchands *T be la Navigation. 117 quoi qu'il travedat aillcurs les affaires du commerce j & quc pour foil profit particulier il retint toujours sou esprit de pirate , & qu'il s'associät aux corfaires d'Italie. Apres une tyrannic de fingt- huitannecs, il mou-r"t empoifonnc par son petit fils. La mort d'Agathoclesit rentrer les Carthaginois dans leurs pretentious »urlaSicile. Us crurent avoir une occasion favorable de l'envahir touce entiere. Us y passerent avec de granges forces. Les Siciliensreclamerent le Tecours de Pyrrhus , roi d'Epire , qui avoit etc gendre d'Agathocle, & avoit un fils dc ce manage. Il patfa au(Ti-t6t en Sicilc avec plusieurs vaif-seaux , qui joints a ceux quc four-nircnt les Syracusains , faifoient une flotte de plus de deux cens voiles, II rnaltraita celle des Carthaginois, quoi qu'ils fulsent alors mai-tres de la mer. Il fit de grandes con-quctes dans l'ifle , & s'en qualifia roi. Mais les Romains prenant en Italic fur fes alliez les memes avan-tages qu'il prenoit en Sicilc fur les Carthaginois , pour fes alliez , il tut oblige d'abandonner la Sicile, 8c enfuite l'ltalic. XI S HlSTOlRE DU COMMERC! 3. Lorfque les Carchaginois se crurent maitres de la Sicile , ils vou lurent appuyer cettc conqucce de celle de la Sardaigne, mais ils n'y reiiffirent pas : ils y pcrdirent une grande bataille , & la meillcure par, tie de leur armce. Ils y sirentunese, conde tentative, quelquetems aprcs avec aufli pea de succes j 8c Afdrq^ bal, Tun dcs gcncraux , qui avoit cte charge dc cette expedition , y rcl>* ce traite epe les Romains avoient 13< ct'ors neglige le soin de la mer ; c*r ils stipulent , que les Cartha-ginois leur fouiniront des vaisseaux dans le befoin , 8c pour les voyages, & pour la guerre ; & au surplus , les conditions des traitez prccedens font renouvellces. Outre ces preuves que ^ous tironsdePolybe contre lui-mc-n">e 5 nous lisons que l'an de Rome 4*6, qui preccda la premiere guerre ^unique de 74. ans, les Romains ayant ru'inc le port des Antiares, & Retain emparez de leur flotte, qui eroit de vingt-deux galeres, entre les-quels il s'en trouvoit six armees d'e-perons, le Consul Macnius oina de ces eperons laTribuneaux harangues dans la place publique } biüla les "avires depoiiillcz de cette defense , & fit remonter les autres jufqu'a Ro-**}£, &: les mettre dans le lieu des-tinc a la garde & a la fabrique des vainbaux. Ce qui prouve invinciblc-went que des ce terns-la les Romains F iij Ill HlSTOIKE DU CoMMfRci s'appliqiioicntaux affaires de la rncr j. Je ne puis m'empecher dc rd marquer ici une saute groflierc^qu'^ lßt»r. Orig. commife Isidore dans ies Origines 'x'tfiib.rt. ^ur cerce maticre, lorfqu'il 'dit CfJ f*f. 16. ' p'us ^'un endroic , que la Tribune aux harangues fut ornce d*cpe1Ons pris des navires des Caithaginois dans la guerre Punique ; conformant \c$ cperons pris des navires dco An* tiates , dont on para la Tribune aux harangues , avee ccux que Duillius fit atcacher a la colonne qu'il erigea dans la place publique, apres la vie, toire navale qu'il remporta fur le$ Carthaginois. 6. Nous lifons de plus, que lCs Romains avoient en mer une flotte de dix vaifseaux couvcrts &: armc^ avant la gnerre contre !es Tarentins-e'est-a-dire , environ dix-huit ans a, vant la premiere guerre PuniqUc Ce sue cette flotte qui donna occasion a la guerre contre Tarente, par la fierce brutale dc fes habitans , nUj l'attaqucrentT lorfque passant paisi_ blemcnt,elle s'approcha de leur port comme d'une ville amie, pour s'y rafrakhir ; coulerent a fond quatre vaisscaux dc cette flotte, dc tucren* st Di la Navigation. 117 Valerius qui la commandoic , quc 'I'autres nommcnt Cornelius , &: tousles aucres chefs & fbldats, qui tombcrenc cntre leurs mains , ven-dircnt les gens dc mcr , & prirent unde ces vaisscaux. Etpour comble d injustice & d'irmpoitement , ils traitčrcnt outra^euscment lesam-bafludeurs des Romains, loiTqu'ils vinrent leur demander raiscm de ces infulccs. Us avoienc deja donnč des barques allcz cclatanccs dc leur mau-Vaüe volontc concre le nom Romain, ^"squ'ils prirent contr'cux 1c parti des Neapolitans & des Palcpolitains, c'^ fomcntancleur resistance, en leut Prpmcctant leur sccours , & en les ^läinaiu ouvertcment , loi fqu'ils fe soumircnc aux Romains. Ils avoienc c" mčmc dc secrecies alliances avec ies Gaulois, avee les Tyrrhcniens , avec les Samnices, & avec d'autres enncmis de Rome. Les Tarcr.tins quife reprochoient cant d'ossciises, Vöyant approchcr la flotte Romaine dc leur port , & ne croyant pas «lu'elle y vint dans un esprit de paix, c«-ut agir scion les regies dc la pru-de»ice 6c de la guerre, dc les preve-nir, F iiij 12.$ HlSTOlRE DU COMMIRCI 7. Cc Valerius qui commandoitla flotte , cxercoit, felon le tcmoi<>na-ge dcTitc Live,la charge dc Duumvir naval, done l'orfice ctoit d'equi-per, dcreparcr, &: d'entrctenir [cs flottes. Ec en cela meme il parole c-videmment , que les Romains ile commencerent pas a se mcler des as, faires de la mer , lorfqu'ils palT'e» rent pour la premiere fois en Sicilc avant la premiere guerre Punique puisque ces charges de Duumvir dc U mer furent crcees l'an dc Rome 44.31 e'est-a-dire, environ cinquantc ans avanc letems on Polybe pretend que les Romains commcn portantes, & si continuelles occupations , qu'ils furent contraints de fe flacher dans le soin de la marine , julqu'au tems de la premiere guerre I unique. Car alors ils le repnrenc avec cant d'ardeur, & un si prodi-Qeux succes , que tout ce qu'ils y avoient fait auparavant, ne mciita Pas en comparaifon d'etre compte pour rien. Et c'est en ce fens qu'il faut entendre & expliqucr Polybe, CHAPITRE XXIL I. Commerce & navigations des Romains & des Canhaynois y depuis la premiere guerre Punique , jufquW la seconds. 2. Zcs frequcns naufrdges affoibliffcnt la puiflltnce maritime dei Romains. *• T Es Carthaginois avoient cte X^rnaicrcs de la nicr , jusqu'a la premiere guerre Puniquc. Cctte domination leuravoitacquisune partie ^el'Afriqne, de 1'Eipagne, & deb Sicile j toutc la Sardaignc , & couccs F y 130 HiSTOifcE du Commerce, les isles adjacences. Us infcstorent impunement lcs cotes d'Icalic, quansl il s'en prefentoit quelque pretexts • & pcrfbnneneleurdisputoit le commerce de la mer Meditcrrance qu'ils partageoient paifiblcmentavec les Tyriens, leurs confanguins & leurs alliez. Us faifoient de ce corru merce leur principal inter«. Cela parole alsez clairemenc par le disL cours que leur fo le Consul Marcius dans la troifieme guerre Punique lorfqu'il leur declara Pordre que le senat avoir donn6 de dctruire Cau thage. C'est la mer, leurdit-il, ^ les grandes richesses que vous en re, tircz , qui font cause de votiernaL. heur : e'eft la mer qui vous a in, vitez h Pinvafion de la Sicile , 8c en^ suicc a celle de I'Espagne : en tems de paix meme vous pilliez nos mar, chands; cV pour oterla conno;(TanCe de votrc crime, vous lcs noyezdans Ja mer : mais ensin vocre mcchan, cete etant decouverte , il vous en coüta la Sardngne. C'etoit le sou, venir de cette grande puiflänccjouj faifoit dire a leurs deputez dans lg s;nac de Rome, apičs la feconde gue.ic Punique , qu'a peine leur r^ ST Dl LA NAVlöAflÖI*. ijt stoit-il la ville de Carthage avec ses murs, apres s'etre vüs maicres pres-que de toutc la cerre. Ce fut done par une precaution sage , & presque necelsaire, que les Romains entre-prirent la premiere guerre Puniquc. J'ai deja dit que pour la soücenir les Romains en l'efpacp de soixante jours, a compeer du jour que les ar-bres furent coupez dans la forest, bätirent une flotte de centgalcresa cinq rangs ,& de vingt galeres a trois rangs , lur le modele d'une galere -A- 'i avec lcs Romains. Cinq ans apres la victoiredcDuillius , line autre flotte Romaine de 3 30. galeres couvcrtes, defit , sous le commandemcut du Consul Attilius Rcgulus, celle dcs Carthaginois , quietoitde 350. na-vires armez. 1. Ces vicloircs auroient acquis aux Romains l'empire de la mcr/ans les naufrages que sirent leurs flottes dans les annčes suivantes , & qui Jes concraignirent de le ceder aux Carthaginois. Dans la premiere an» nee , leur florcc qui etoit dc 3 6^ voiles , fut reduite a 80. Pour repa-rer ccttc peitc, ils firent construire izo. vailleaux en trois mois , & re-jsnirenc cu mer unc flocce de joo, voi- et DE la Navigation. 13 $ les. Un lecond naufrage leur en fit perdre la moitie. Neantmoins ils reprirent courage trois ans apres , & rčtablircnt une nouvelle flotte de 100. voiles. Mais en ayant perdu 9 j. 1 annce suivance,dans un combat naval fur la cote de Sicilc ; 5c peu dc tems apres le Consul junius ayant passe cnSicile avec un renfort de no-galeres, 6c de plus de 800. vaisseaux de charge j & une furieuse tempete ayant brise les deux flottes qu'ils avoient fur ces cores, ils furentcon-traints de laisser encore de nouveau les Caithaginois maitres de la mer : cjui n'y trouvant plus de resistance, allerem ravager les cotes d'ltalie, les plus proches de la Sicilc : ce qui forcalcs Romains de tenter encore de nouveau la fortune de la mer. Us drelfčicnt done une flotte de 2.00. galeres a cinq rangs, qui termina cetteguerre, par la victoirequ'elle remporta , sous le commandement du Conlul Lutatius , l'an de Rome $n. Les Carthaginois demanderenc la paix aux Romains, a quiellen'e-» toit gucre moins necclläiie qu'a euxfc Ils robtinrent,a condition d abandon-ncr ce qu'ils pofledoient en Sicile ~ IJ4 HlSTOlRE DU COMMERCI c'est-a-dhe , toutc l'ifle, a la reserve de ce qu'occupoit Hicroti, roi de Syracuse ; & touces les isles qui font cntrc 1'Italie & la Sicile. C'est ainfi Jr.rieme traite entre Rome 8c Carthage, les Romains se trouve-lent engagcz dans une nouvelle guerre contre les Illyiiens , pour la conservation de leui commerce , &C pour la protection de leurs mar-chands. Ce peuple qui habicoit U 1}Š HlSTOlREDU COMMERCI, cote Orientale du golfc Adriacique, & piincipalemcnt Jes Istriens, & le& Liburniens, qui en faifoient lameil-leure partie , etoient fort decriez. pour leurs pirateries, plus detrente. ans avant la premiere guerre Puni-que. Les Liburniens s'etoicnt signa-lez entre eux pai" la legeretede leurs vailseaux, qui ctoient les meilleurs voiliets dc tous les vaisteaux de la mer. Ces brigandages ne s'exert les cotes oricnuies, CV quc Ls isles voisincs et DE la Navigation, r^j ae la. Macedome, qui pourroient ctre conquiscs , lui demeureioienc pour Ion partagc. 3. L'an de Rome 540. le Prcteur Larvums , commandant la flotte qui g^idot la cote dc Blindes & de la wlabre, frr embarquer fes soldats fur fes galcLes, & fur fes vaisscaux dechaige, pour sccouiir les villcs d'Oticum, $c d'Apollonie, siuices suu.les cotes , l'unc d'Epiie, l'autic de Macedoinc, affiegccs par Philip— pes, qui sc scrvoic a ces liebes de Ijx vinge brigantins ä deux rangs. L^vinus le for• d'une panic de son etat. i.T 'ExEMPLEde Philippcs de-X^voic faire respecter les Ro-*na»ns par Antiochus roy deSyrie, qui fut lurnommc le Grand , & qui enfle de Ce titre , Sc de quelques iueecs , s'aetira i son grand domma. 5C lcsarmes des Romains, Sc peu G 146 Histoire du Commerce, die l'cmpire de la mer, 6c unc partis de son čtat. La grandeur des Romains , qui prenoit de jour en jour de nouveaux accroisscmcns, luidon-no it de la jalousie, & ü n'en don. noit pas moins de son cote aux Ro. mains. Il fut enfin entierement d^ terrain e a leur faire la guerre , pat l'iustigationdesEtolienSj&deThoas leur prince , qui s'ecoic charge de cette deputation : & bien plus enco, re par Annibal fugitif de son pays4 &■ portantcn tous licux fa haineiin* placable contre les Romains. Le sue, ces ne repondit pas aux efperances qu'on avoic donnees a Antiochus. Sa defiance, son irresolution ,6V son incapacitc , l'empcchcrcnt de tirer tout l'avantage qn'il eilt pü , des con-seils &c du service d'uti aufli grand liomme qu'etoit Annibal. ll fut bit. tu &: defait aux Thermopyles par le Consul Acilius Glabrio. 2. Dans la meme annee, qui fut l'an 563. de Rome, le Preceur Li. vius, charge du commandement de la flotte des Romains , cut ordre de passer incclsjmment en Grece, avec trence navires bicn equippez , & de les joindre a la flotte quelui devoi^ *t DB la Navigation. 147 remettre le Consul Acilius. La floc-te d'Antiochus rec^üt cepcndant quel-<]ues cchccs de celle des Romains , qui des-lors n'etoient pas nioins puiC-*ant (ur la mcr que fur la terrc. A-pres qucLivius eüc succedc a Attilius, dans lecotnmandement de la flotte Romaine 3 il en compofa une de S z. luviircs armez , öc dcplusieurs moin-dres , taut de ceux des Romains, que de ceux dc leurs allicz. Ai.tio-chus lui oppofa cenc vaislcaux sous la conduite de Polyxcnidas ,capitai-^eexptriinencc.Ccs vaiHbaux ctoient isiferieurs en grandeur, 6c en force a ceux des Romains , mais ils les urpaflbient en lc^crctc : car julqu'a-lorslcs Romains n'entcndoicnt guc-re la marine. Cctte Kgeictc seivita fauver une pauie de la flotte d'An-tiochus, apres la bataillc qu'il per-dit contre les Romains fur la cote d Ionie. Antiochus , pour icpurer cetee pertc, envoya Annibal en Sy-xie, pour lui amener des vaiiscaux deSicile ,& de Phcnicie. Pendant qu'il executoit ccc ordre, les Kho-d'.ens l'attaqucient a son retour, 6c ap'.is lui avoir pns qudqucs vais-seaux, ils tacliercnt de tomber fur i^3 ITisToiRE du Commerce, 1c reste, & dc s'en emparer , lorH. qu'il quitteroit la cote de Pamphy_ lie, fur laquclle ils l'avoicnc poufle, Mais Polyxcnidas , Amiral d'Antio. chus, ne carda pas a le vanger dcs Rhodicns. II surpric dcvant 1'Ifle cie Samos leur flotte jointed unc partic de celle des Romains. A peine sept vaiffeaux purcnr-ils echapper , $, vingt furent piis & conduits a Ephc, se. >£mylius Regillus succeda a. ILL vius dans !c commandcment de U mer , Sc opposa une flotte de 30' vailseaux ä celle d'Anciochus , qu[ ctoit de pres de cent galercs coviver. tes , sous lc commandcment d'An nibal, & de Polyxcnidas, & !a dcfi[ fur la cote de l'lonie, pres de Myoiu nefus , faiiant (entir d ce süperbe roy qu'il devoit d^sormais cederaux Ro mains la superiorite dc ces niers' qu'il s'ctoit attrbuce )usqu'alOr ' Les Romains prirent treize de ce' vailfeaux , 6c brulerent Ie rcste 0 le coulerent a fond. Mais la defajt de son armee deterre , pres duniont Sipylus, par'Tarmee Romaine, coi duite par Domitius, sous le coimlla dement des deux Scipions , freres" acheva de lui 6ccr toute efperanc' et DF. la Navigation. 14.9 de se recablir fur la mcr : car il ne put obtenir la paix , qu'a condition d'abandonner toute la partie de l'A-sie, qui est entre la mcr, & le mont Taurus ; & de sc concenter dc la Sy-rie j qu'il livreioit aux Romains fcs vaillcaux dc guerre , & ne pourroic .iccenir que dix brigantins de moyen-Jie grandeur, pourcontenirses sujets dans l'obcissance ; & q«''^ uc ponr-roit les envoyer au dcla des deux promontoires de Cilicie , qui se-roient les bornes de son empne. En execution de ce traite , le Conlul Ro-niain sit detruire cinquantc galeres couvettes, qui faifoient la force de la flotte Royalc. Et son sils Antiochus Eupator s'ctant voulu dispenser de la rigueur de cette clausc,& augmen-ter ses forces de mer , lc Senat Romain envoya brüler les vaisseaux Airnumeraires. C ii] v$o Histoire bu CgmmercIj CHAPITRE XXVII. I. Affaires de It mer sous Prtt-ßas, roy dc Bi thy nie. LA Reroute d'Antiochus fit appre„ hendera Annibal , qucce priIK cc, chcz qui il s'ctoit rcfugie , ne ffo oblige de lc livrer aux Romains ; [\ pa (fa done au service de Pi u fins, roy de Bithynie, qui faifoit alors la gneu fe ä Eumencs, roy de Pergame, allig des Romains, & a qui cecre alliance donnoic de grands avantages suc Prusias. Leurs flottes eeoiene pretcs a combattre. Celle de Prusias fe troiu vant fort inferieure , Annibal s quj la commandoit , y supplea par Con ndreffe. Il fitramasler un grand t\oir\H bre de serpents. Il en remplit des bouteilles de terre , qu'il fit jetter dans les vaisseaux ennemis au fOlt du combat. Les foldats d'Eumencs rroublez parnne attaque si extraor, dinairea& siimprcvue, furent mis en defordrc, 8c prirent la suite. Ce fut ce meme Prusias} qui s'etant joint aux Rhodicns, sit la guerre aux By, st DE la Navigation , 151 zantins, & lcs empecha dc lever les pcages qu'ils avoicnt coiitumc d'e-x'ger des vaifseaux qui navigeoienc vers lePonc Euxin. CHAPITRE XXVIII. i. v4jsaires de la mcry dans la guerre des Romains contre lcs E- toliens , i. & contre les lflricns, 3 • & contre Nabis, tyran dc Sparte. i. T Es Etoliens cprouvcrcnta leur A^tour les armes Romaines. lls fc les attirerent par leur fierte, & par les follicications qu'ils sirent faire a Antiochus par Thoas leur depute , pour l'irrirer contre les Romains, & 1'engager a leur faire la guerre. Ce pcuple ne fe contcntoit pas d'afFe-cter la fupcriorite fur fes voisins j il exercoit encore fes brigandages fur la mer : car leurs forces maritimes n'ötoient pas meprifables ; & des le terns qu'ils avoient fait alliance avec les Romains , contre Philippcs, roy de Maccdoine, ils s'etoient engagez G iiij j^l HlSTOIRE DTJ COMMERCB, volontiers a l'attaquer par mer. Us faiioient paroitrc une si grande ar- cadiens fes compatriotes, peuple me. dicerranee , suivant son courage plus que fa raison , monta fur cette flotte , & fe fitbattre par Nabis : quj prositant de cec avantage , fit une treveavec les Romains. Mais avant qu'clle fut expirc-e , il sue tue pac les Etoliens. Cet evenement , Jes foins de Phüopoemen , & l'abord d'unc flotte Romaine dc vingt- quatre grandes galcres a cinq rangs de ra. meurs , au havrede Gythium, f0Us lecommanJement d'Attilius , firent rencrer Sparte dans l'alliance des /^ ehe ens.. ^ it äe la Navigation, ryj CHAPITRE XXIX. i. Bcml'le des Romainsaveclei Rhodiens. LO K s qjj'e n Tan deRome 5S5. les Romains refblurent la guerre contre Persce , roy de Macedoine>, lwS Rhodiens par une finguliereau-dace s'ecoient voulu consticuer aibi-tres dc cecte guerre , & avoienc fait remontrcr avec hauteur aux Ro-Tiains par leurs ambailadeurs , dans *z Scnat; & dans leur armee, devant ^ Consul Paul Emyle , les incom-moditez que leur ifle en iourFroit depuis trois ans , leurs provisions ne venant plus ä l'oidinaiie, &' les pc.iges que la mef leur fournisibit ^tant arretez. Mais aptes la dcrou-te de Persee , ils changerent bien de ton. Ec a Rhodes , & a Rome , ils donnerent des marques publiqueS de lenr repcntir , & tachcrent dc fairc comber fur quelqucs parricu-iiers , le reproche de la Bute publi, ^ue. Les Rom?ins eurenc de la pei-ne a recevoit leurs- satis factions ■ a if 6 HisToiRE du Commerce . la fin ncantmoins ilsrcnouvellerent avec eux 1'ancicnne societc • rnais« apres lcs avoir depoiiillez delaCarie & de la Lycie. CHAPITRE XXX. I. Affaires de la mer dans l# guerre des Romains contre Pcrße roy de Mace do ine. i. Affaires de la mer dans la guerre des ROm mains contre Gentius 5 roy des lllyriens. 3. Le commerce & l# navigation fort neglige^ alors pat lcs Koma ins. 4. Forces de met d!Attains , roy de Pergame, j. jTV^ NS *es prt'patatifs que fTc J^JpcvCee, pour loücenir la <^ucu re contre les Romains , ceux de la m.er ne furent pas negl?c;cz : car a pres avoir inucilemcnc so-llicitc !e$ rois dc Pergamc , de Syrie , & d'H_ gypte, & lespeuples de la Grece" ^'entrcr dans ses iiitcrčts, ilenvova res deputez ä Carthage pour rčveiL )ck laiuine dc cc jpeuple concre le$ *t be la Navigation. 157 Romains. Lcs Carchaginois , apres leur avoir donne une audiance fe-crcttc, cnvoyerent de leur cote leurs ambalTadeurs a Persce. Il avoic un grand nombre de vaisseaux $ 8c dans cc nombre, il s'en trouvoic quelques-uns d'une grandeur mcrveillcufe. Scsbrigantins couroienc le bon bord,-6c ses gens pilloient ou couloient ä fond tous les navires qu'ils rencon-troient. Les Romains cependant fe precau-tionuoient du cote de la mer. Le Pi'eteur Licinfus avoit auparavant prepare}parordre du Senat,cinquan-tc galeres a cinq rangs , circes de l'arcenal de Rome , & de ccux de Si-cilc , &L les avoic fait conduire a Brindes. Aprcs quoy le Prcteur Lucretius , charge du so in de la flotte, ayant joint aux vailseaux des Ro-rnains , ceux qui avoient cce sou mis par les alliez ; il lcs avoit conduits a l'iste de Cephalenie , pres de la ca-. te d'Epire ; &c lcs avoit envoycz a l'ifle d'Eubee, ou fe rcndiicnc plu-sieurs autres vaisseaux des alliez. Mais le Pieteur les leur envoya, n'y ayant point de guerre maritime , oil il put lcs occuper. La conduite &$^ ij8" HrsToiRE du Commerce., cctte guerre etant cchüc en suite fc PaulEmyle,vaillant & sage capitains il prit c;ran on appelloit longs , 3c qui estoienj menez par cinquante rameurs rangCj fur une mefme ligne. Qiielques Grec« insulaires fe pourvurcnt de galcrCs a trois rangs , vcrs le terns dc DariUs% Et lors que Xerxes son si!s vint CrT Grece, Themistocleeut beaucoup ^ peine a persuader aux Athenicns d preparer une flotte capable de JUv rcsister ; &: les vailleaux de ccttc slot te n'estoient pas entiercment con' verts. Les Grecs reconnurcnt p* rcvencment l'utilite de ce Conseil • ä, ccux qui le pratiquerent dcpujs devinrent fuperieurs aux autrcs na' leur force & par Ieurs richelTcs. s 3. La vilie de Corinthe , qui pOu le commerce de terre , ie trouvoj par fa situation etre un entrepot r neccfTaire a la Grcce, dont cllc tj spit de grands peages, qu'elle fuc J it de la Navigation. 171 pellee par Philippcs Ja chamc de la Gicce,ccoit comme j'ai dic,encore mieux, (ituce pour le commerce de la mer. Elle avoit deux ports fur les deux iners voifincs. L'un ccoit le portde Ccnchrees, fur la mcr Egee, qui lui ouvroit le commerce de toutc la- partie oricntale de la mer Medi-tcrranec : & l'autre ccoic le port de Lcquee, fur la mer Ionienne, du cote de l'occidenc. 11 fauc voir ce que 1'orateur Aristide a ccrit avee pro- ^rtfid. fusion, a l'lionneur dc cette ville. La orat.ifik-comrnunication de ccs deux ports, ""c- /w fi voisins Tun dc l'autrc , čpargnoit Neitun' aux Corinthiens une longue navigation autour du Peloponnefe , ik le perilleux pallage autour du cap dc Malee. EnfinCorinthe ctoic regarded com me le marche commun , ^ com-nie la foire, non (eulcmejit detou-te la Grece , mais memc de l'Europe 8c de l'Asie. line fauc point demeil-lcure preuvedc son grand trafic , que rinvention des poids&des mefures, quilui eft attribucej S< unices forces de beaux arcs,qui y fleurilsoienc ; He les excellens ouvriers,& les ouvrages exquis, qui se trouvoient a Corin-thc. Hij *7'1 HlSTOIRE DU CoMJvCERciE - 4. Mais a mcsure quc son com merce I'enrichit, scs richesses Peru orgüeillirenc. Elle cut l'audace de violer le droic des gens avee les Ro-> mains , &c de traitter indignemenc leurs deputcz. Rome sue sensible % cct affront. Mummius, qui avoic q^ Consul Tan deRome 607. sue chanw gc Tan suivant du soin de la veil, geance , &" il -en prit une fort sa]u glante : cau apres auoir defait lCUr armce sous leurs murailles, cettcbel le ville fut pillce , brulee , & <^ truite de fond en conible. Rome s'en^ bellit des depoliilles de Corinthe dont la ruine entraina |l'abbaisse>| ment du rede de la Grece. MummiUs fut le premier des Romains , qu-triompha des Grecs, felon le tcmoj ^fftan. gnage d'Appien : car ii ne faut pas t-'ty' confondre la Macedoine avec le rcste de la Grece. Corinthe demeura dar cette desolation , jusqu'en I'annce de Rome 710. qu'elle fut retablie par Jules Cesar, & devint unc colon]» Romaine. fcT »e la Navigation.- 17$ CHAP1TRE XXXIV. . 1. Commerce dc l'iße de Delos. *♦ T 'Ifle de Delos etoit comme le -L/centre de la mer Egee ; &c lor£-t[ue les flottes ennemies s'y rencon-troient, le respect de ce lieu , qui Jcur etoit sacre, sufpetidoit les ho- ' ftilitez, & dies y demeuroient tran-quilles. Par la , cetce ville devint un lieu d'un si grand &c si riche trafic , & principalement d'cfclaves , qud Vers le terns de Persee , au rapport de Strabon , il y en entroit , 6c en Str*b, lib. fortoit dix mille pour un jour. Elle H-profita de la ruine dc Corinthe j-cac fes marchands s'y tranfportcrenc, invitez par l'immunite de son temple , 8c par fa situation commode pour les navigations, qui se faisoicnt d'Europe en Asie , &: d'Asic en Europe. Mais aucunc nation nd la frequen-ta plus que les Romains : & avant meme que les Maccdoniens sc fussent attire les armes Romaines , l'abord des marchands n'ctoit si grand a-proportion en aucun autre lieu. Aptes H iij, 174 HisToiRE du Commerce le rctabliik'ment de Corinthc 5 les Athenians qui pollcdoient Delos prirent grand foin d'y entretenir 1« commerce. Mais les guerrcs de Mi_ thridate le lui firent perdre , & elic demcura prcfque deserte dans les an» neesfuivantes. CHAPITRE XXXV. I. Affaires de la mer ? apr^ la mine de Carthage & dt'co. tinthe: x. & pMticulierement pndant la guerre des Romains contre Mithridate. i."T A mine de Carthage Si jc JLjCorinthe fit changer de face auxafluircs dela mer. Utiquedcvi^t la capitale d'Afriqnc , mais avee pCll de pouvoir fur la terre, tk moins q]u core fur la mer , dont les Romains se trouvoicnt les maitres. Mais com, me la guerre les occupoic principa lement , le foin du commerce fuc fort neglige. Dans cette disposition les pirates coururent les mers im* puncment, dc les rendirent presqUQ et de la Navigation. 17$ impraticables aux marchands. Qui auroit crü qu'un peuple auffi mcpii-sable , que les habitans des iflcs Ba-le.iires,cücose attaquer & piüer avec dc foibles vailleaux , &: prefque in-formes , ceux qui (e prefentoient dc-vant cux, & fbutenir le choc de la flotte du Consul Mctellus ? Us furent neanemoins rcpoulVez i ^c ils auroient appuis a fe contenir dans lcurs rochers , fi l'excmple des pirates de Ci-licie ne kjs avoic rappcllcz a lcurs premieres voleries. Les Romains nc vinrent pas fi aifement a bout de ces derniers. Le Prcceur Antoniws, sur-liomme l.'Orateui:, les pouiiuivit juf-ques dans leuvs rettaites. Son fils,qui fut pere dc Marc Antoinc le Triumvir , etant charge dans fa Picture du commandement dc toutes les cotes maritimes , attaqua l'isle de Crete , qui etoit un aucre nid de pirates- La liaison qu'elle avoit cntre-tcnuc avec Mithridate , fut le pre-texte de cette entreprife. Les Romains ctoicnt alors engagez dans unc dangercufe guerre contre ce Roy, qui etoit puissant fur la mer •, & qui pour Tetre encore davantage , s'e-toit menage le secours des cor faires t H iüj lj€ RlSTOlM DU CoMMERcry mais qui l'etoit beaucoup plus far fa terre. Commeil s'etoic attire pref~ que toutc Icur application , & qu'il occupoit Icurs pnncipalcs forces , lc nombre des corsaires, dont l'audace n'ctoic point rcprimce , s'accrut ex-ccflivement. La trop grande confian, ce, avec laquelle Antonius attaqua les navires dc Crete, ruijia son en, treprife. II perdic conti'eux beaucoup-d'hommes & de vailfeaux ; & leur victoire Ics ayantrendu infolens, i[s 1'e traiterentavec mepris. Cet affront lui fut si sensible , qu'il mourut dc douleur en Crete. Mais Q; Metel, lus Proconsul repara cctte perte & effa cc denier sue H v) iSö HisToiRE du Commerce - "cnvoye avec une flotte dans la Pro„-pontide , pour defendre la Bithynie contrelcs entreprifes dc Mithridate •■ pendant que Lucullus etoit charg£-du. foin principal de toute cette guet-re ; Cotta lc voyanc arrete dans l'^, sic par divers obstacles , voulüt lg prevenir , 8c eftleurcr du moius fo "gloire de vaincre Mithddate. Mais il fuz battu par mer & par cerre. \\ perdit foixante navires , & fe vit in^ continent aflicge dans Chalcedoine Lucullus s'ecant avancc pour le fei courir, Mitluidate Levalcficge, pout l'aller mettredevanc Cyzique, ville dc Mysie y /itnee fur les bords de Ja Propontide , qui avoit eti. afFoL ~blie par la defciite de Cotta , ou el le avoic perdu dix vaisscaux , &une-partie de fes troupes. Mais il fe v-bientot affiege lui-mcme dans Con camp par Lucullus , & contraint par la faim de lever encore ce sičcre II prit Le ciicmin de la mer ,comme" le, plus fur : mais voulant pa(fer i Byzance, une violence tempčte lm üt perdie plus de foixante vaiileau* armez, &. l'auroit fait pcrir lui-nie mcjfans lc fecoiu s d'un corfaire , n^ le rccuc dans ion brigantin, & ^ *t IE ia Navigation. i8i porta seurement dans son royaume„ Lucullus de son cote pourfuivant les refies dc l'armee de Mithridate com-mandee par ses generaux , coula a fond trente-deux vaisseaux de guerre, & plufieuts vaifleaux de charge, fur les cotes de la Troade}& fur celles de l'ifle de Lemnos. Le. senat Romain crut devoir seconder tant d'heureux succes, & ordonna trois milletalens a Lucullus, pour reparer & augmenter fa flotte. 11 n'accepta point cette ofFre , & vepondit qu'avec le sccoucs. «Jes vaifleaux des alliez. du peuplc Romain , il croyoit pouvoir fe ren-dre maitre de la mer, & en chasser Mithridate : & il executa en esset ce qu'il avoit piomis. Il en fit voir des marques bien eclatantes a Rome» lorfqu'il triompha de Mithridate , &C que dans son ciiompliL* il fit parow-tre entre autres depouilles cent dixs galcres armees d'cperons. jSzHlSTOlB! DU COMMEHCI CHAPITRE XXXVI, j. Affaires de la mcr pendant L guerre des Romains contre Us pi rates. i. ^TptAntqne lesRomains eurem X en tetc un si puissant ennemi lcs pirates se multiplieient ä l'infinj' Lcs Caithaginois & les Corinthicn* aprcs la destruction de leurs villes Ti'ayanc plus de rcctaire,ni de moye^ de iubsister, leschercherent unicjue. ment dans lä mer , (?c firent leur cal pita! de la piraterie; d'aucant plu* que Mithrid'ate les y encouragcoit Ceux d'entrc eux qui ofoicnt s*en melcr atiparav.mc , ne le faifoiCnt que duns la hells sailor,: mais la ne. ccfTice lcs coütraignit alors de la con% tiiiuer dans rout le cems de l'aniiee & ils le faifoici:t fans cvainte &: sa^ peril. Quriqucs gens de quaiitc quoy que riches , fe servircnt de cecre occasion ponr le devenir da, vant.Tgr;. \\ nest pas croyable a quellt* puitlantc cctte dan^eteufe so, ^iete s'cleva , & avec cyclic audace it DE la Navigation. i$5 die l'exer^a. Lc commerce fut in-terrompu. Rome fut privec des provisions ordinaires & nccessaires que la mer lui fourniisoit , &c que fes convois reglez lui apportoient : fes citoyens , &c meme fes magistrats , qui le fcrvoient de la commodke de la. mer s etoient enlevez ; ils infeste-rent les cores de l'lcalie : & comme s'ils cullent voulu aflTieger&: afFamer Rome , leurs voiles parurent a Pem-bouchure da Tibre. Les temples & les villes meme voifines de la mer ctoient faccagces , Sc ils destincrent plus de quatre cens dc ces villes pour leur fcrvir de retiaite : les aucies t'toient foicces dc fe rachcter ä beaux denieis comptans. Ces fcclciats, quoy que difpei fez par tonte la mer Mediterranee,formčicht neantiroins cntre eux uneerpccede lCpubhque. Ils element des chefs ap-ueuis. Ils avoient plus dc mille vaisscaux de tOLites gi.:ndeurs, tlonc ils forme-rent des flaues regies. Ils avoient leurs ports , leurs fates , leurs arfe-naux, & leurs ma^afms. Mais la Ci-licie ecoic comme leur citadclle , Sc e'ero't de lii c|u*il& fournissoie:n lc§ fecours necessaires a leurs diverses i8'4 Hjstoire du Commerci escadres, &a leurs associez.Unn^r si prellant , qui portoit la family dans Rome, demandoit un prompt & extraordinaire remede. On ne crut pas le pouvoir attendre avec plus de confiance , que de la valeuT & de la conduite de Pompee. On luj donna le commandemcnt de toute la mer Medirerrance , depuis ledctiojt de CadiXjjufqu'au Bosphore de Thr^ ce, & des cotes qui renviroiinent jusqu'ä rčtendue de cinquante millcj dans les terres j & on lui fournit tout 1'argent , les munitions, & Jes troupes necessaires , pour mettre en mer cinq cens vaiiseaux , tant des flottes Romaines, que de celles de leurs allicz, & principalcment des Rhodiens. Une si formidable pu\{^ sance, conlice a un seul iiomme dans une republique libre , ire manqua pas de produire beaucoup de jalo^ iie & de contradiction : quoy qae deux" ans auparavant , on cut ven fans murmure un pareil comma rule ment attribue a Antonius ; mais- la difference • des perfonnes faifoiY la djffererce des fcntimcns. Pompče surpaiPi les esperances qu'on . voit conueucs dc lur. Eirmoina-de tiok it be la Navigation. iSf *nois il purgea la mer, par luy, on par scs lieucenans, de ces enncmis du genre humain. 11 defit leur flotte fur les cotes de Cilicie ,& il les pourfui-vic jusques dans les forteretfes qu'ils s'ctoient prcparces dans les rochers du mont Taurus. La plupart d'eux ie rendic a fa discretion. Il I cur prit plus de cent galeres armces , & une infinite d'autres vaitleaux , Sc n'en. perdit pas un. Les corfaires raeme ^e Crete, dont la poursuite avoic etc recommandee ä Metellus , ai-mcrent raieux se rendre a Pompcc » Jont ils entendoient vanter la mode-ration3que de fouffiir plus long-tcms fe cruaute dc Metellus. Pom pee "voulant couper le mal par la racine , ^ oter aux pirates l'o'.casion de re-tourner a. leurs brigandages accoütu-^cz , leur interdit l'usagc de la mer. 11 leur donna des demeures fixes dans fe continent, & des terres pour cul-tiyer. Pompeiopolis, villede Gilicie, °A il en etablitunc partie , tira de la son nom. Ce pcupfe farouche apres avoir ete soumis par la valeur des Romain» , le fut encore davantage par leur indulgence , &c aucune au-tie nation ne leur fut plus fidelle cV, plus assectionncg dans la suite». l86 HlSTOlRE DU COMMERCI ■in i CHAPITRE XXXVII. 7. Affaiics de la mer 3 pendant la guerre de.- Romaim , contre lcs feu pies de Cannes , i. & prndant lcs premieres gucrres des Roma im contre I'Anglcterre. 1. A Pics la rJcf.iite des pirates y\ la mcL- Mechterrance etant librc , le commerce put fc rctabljr encre lcs pcuples cjui habitent fur fes cotes: mais lcs Romains furein ceux c|ui en pvofitcicnt le molns Ils chcichoicnt bicn plus a. s5agaran" dir par la guerre , il ei1 r^ ^tr.cJrlA- ccvoit d'An^leterre , meme par le* Eftfl. vj'& letcrcs de Qiiintus son frere , & par tit. cellcsdcCc(ar. On voic par la qu<5 les Romains s'informerent des lcs premiers nbords des richefses de cette isle : mais il est bien croyable qUG lcs habicans les leur cachirent, de peur de les afFriander a cccte conqu^ te , & les arrivcr chez eux. Etd'ail, leurs, comme Tor 6c l'argcnt ne fe trouvoicnr que dans les parties occi, dentales & septencrionalesde leurs if. les, oi\ Cesar ne penctra point • \\ n'en put avoir qu'une connoisTanCe fort inc-jrtaine. Mais lcs Romains ne tarderent pas as'en instruirc, comriT» il paroit par letcmoignagc de SrraÜ bon , qui vecut sous Auguste &: soUs Tibere. c*f.M. f- 5- Pour lc cuivre, il est certain iaf. ii. de que les Anglois le faifoicnt venir de bell. Gall, dehors. Cesar l'assurc, & Strabon strah. üb. j. lc dit aussl des caffiterides. D'oü \\ , "DE la Navigation. i99 s enluit , ou quc Ic cuivie qui ie trouve aujourd'hui parmi eux , n'c-Coic pas encore decouvert ,ou qu'il »eleursuflisoitpas. Cctoitaussi des contrces occidentals d'Angleterre, des ifl-s adjacentas, que venoic 1 «am & le plomb. Nulle autrc mar-cnandiie du pays n'enrichit tant ^Anglcterre, que cet ctain. De la Jmi a ces ifles le nom de Caffitcri-cs > & c'est ce qui attira pnncipale-nicnt chez eux les etrangers, & y fit «curir le commerce. Non pas que je ClA°ve que les anciens n'ayent point cu d'autrc ctain que celui des Cassi-erides. Hcrodote dit veritablement Herod, lib. 1 «He traitc cela de fable j & comme pl'nt.M>.)+. j}ousapprenons d'Homerc qu'il ctoit "t- l6-°rc en usage dans le terns de la gucr-re dc Troye, & que le plomb ne lui toit pas inconnu, ces metaux au- ClQsrl> ^'en P^ ^tre aPPortcz ^ef ^aüiterides en Crece par les Phc- mciens, qUi couroicnt les mers des CeAtems la , felon letcmoignage du ijieme Homere. Mais nous savons aaUlcurs qu'il y avoit d'autres re-gions fertiles en piomb & en ^cain. Lqs Pneniciens trouvoient ces me- 1 iiij ico HiSTOiRE du Commerce caux dans l'Efpagnc > dans les Gau« les, & en beaucoup d'autres endroits de l'Europe. Mais l'Afic n'en man-^riß.de quoit pas non plus. Aristote parle »"**.*»/*' du plomb des Indes ; & la Chine donne aujourd'hui de l'ctain' & du cuivre. Je dis du cuivrc, pour coru r/inM.^. vaincre Pline d'erreur, lorsqu'il nie f/tt- J7- qUC Ton trouve du cuivrc &: du plomb dans les Indes. On crouvoic de l'ctain chez les Dranges, peuple Indien. Une isle des Indes a cte nominee Caflitera, de l'ctain qu'ellc rendoit, aufli- bien quc les CaflitcrL des de 1'Europe : & on ne me per_ suadera pas que ect ctain & ce plomb que les Israelites trouverent chez les Madianites, durems de Moyfejc^j. futvenu par Ics Phenicicns. Les Egy, ptiens crnsiquoient en orient par |a mer Roup;e, avant que les Phc'nL ciens trafiqnafsent en Occident par la mer Mcditcrrance j quoy qUe je nc nic pas que les Phenicicns ji'ayent anfTi trafique en orient par la mcr Rouge. L'etain & le plomb d'orient parent bien venir aux Grecs par cette voye, & meme aussi pai. terre. Et e'efl: peut-ctre ce qui a fait atmbuer a Midas, roy de Phrygie it DE la Navigation. ioi la premiere decouverce de ces me-> taux;: car la Phrygie , province dc A'Asie Mineure, etoit orientale a la< Grece. II ne faut done pas ajoücer soy legerement aux paroles de Pli- />//». fit. 7. ne, ni d;c ceux qui apres luy ont dit c*f. js. que le premier plomb qui foit venu aux Grecs, leur aiL cte.apporte des CafTuerides. . .-.! ]■.''<■■,■/. cA . 6. Pour les chiens d'Angleterre, on en faifoit venir a Rome , avant l^xpeditioh de Cesar -en Ahgleterrej* puiique vS.trabon , & le pocte G\ *lue Ton apportoic en Anglcterre , ccoient du fel , de la poterie , &: des ouvrages .de cmvre , d'yvoire, U . 8. Pour avoir line juste idee da • "Vi trefic\que les Anglois faifoicnt par, nicr3du cems de Cesar , il faut/avoir " «ju'ils fe feivoient de perirs bateaux • construics de bois pliant 5<: leger , & couvens dc cuir: usage pratique an- 1 v 1O2, HISTOIR.E DU CoMMElLCV ciennement chez plusieurs autrcs penples, & principalcmcnt chez les Saxons T qui venoient exercer leurs brigandages dans l'ocean , aux en virons dcs cotes de la' Gaulc & de l'Angieterre ; & dans ces derniers terns encore chez les Groenlandois Cesar se servit de ccs forces de ba_* tcaux , lorfqu'il fie la guerre en Es, pagne , concre Afranius. Mais il y a fujct de dourer, si les Analojs n»a^ voicne point d'aucres vailTeaux que ces vailTeaux de cuir , qui femblent ne Jciir avoir fervi, que pour passer Solin.ttf' dans les isles voisines ; commeSolj^ iz. lö donne ä entendre, lorfqu'il Hir que les Anglois ne fe servo ient de ces vailTeaux , que dans la mer entrQ I'Angleterre &c I'lrlandc-, ou si outrg ces vaifscaux , qiii etöient ^>our leur usage journalier ,. ils n'en avoient'j point d'autres, de £fros bois , & ^e Seide». matiere solide, comme Seiden l'a Mar, dauf cru p0UL- ]es voyages de Ions court lib. i. cap. tf r i Tl n. 3 1(%> r 6c pour la guerre. II eft certain qu'on ne trouve aucun passage dans ..• les livres des nnciens, qui marqUe qu'ils eulscnc dc grands vailfeauxjiä.." nr ... tis dc bois solide , felon la fabrimi«.' c*p. 16 ordinaire. Ej puiique P-ime cctiv^ it »E la Navigation. iof C[u ils faifoienc des navigations de six journees dans ces iortes de navi-res, on peutconjecturer que leuriiv dustrie alia jusqu'a en fabriquer d'a£ sezg rands, pour fournir a des voyages de long corns. De plus, lc Poete Avienus diten propres cermes, qu'ils n'avoient point l'ufage des vaiifeaux bätis a la maniere ordinaire, de pin, & de sapin, mais seulement des bateaux couvers de peaux ;& Eumenius kumen. dans ion Panegyrique ä Constantius, Pa»e£- ca?< assure que loiTque l'Angleterre fut "* attaqucepar Cesar, elle n'nvoit au-cuns vailieaux de guerre. Mais d\m autrc cote, lorsqu'elle fournissoic des sccours aux Gaulois, ce que Cesar c^nd,,' rr ,n r r - r o Gall. lib. 3. allure qu elle railoit louvent , & ca* 9# lorsqu'elle aflista ceux de Vannes f centre les Romains, peut-on s'ima-giner qu'ils n'y vinffent qu'avec des canots de cuir , vaifleaux si peu propres pour la guerre ? ou qu'ils ne leur fournilsent que des hommes ians yaisseaux ? Croira-t-on que voyanc a tous mom ens les etranjrers fur leurs cotes avec de bons vairfeaux, Tenvie nc les prit pas de les imiter , pour en tirer les memes avantages ? Dans cctte incertitude il est ma-1-aise d* fe detcrmi ner, I vj 104 HlSTOIRE DU CoMMlRctf, 5). Le commerce d'Angleterre-ctoit en cec ctac , lorsque les guerrcs civiles, entre Cesar & Pompee firent oublici: ce pays-la aux Romains. Auguste meme, ccanc enfuite en pleine paix , & Tibere son fuccelseur , cru-rent plus utile , pour l'interest de leui: empire, de l'abandonner. Mais l'Empereur Claude en jugea autre. menc, & repric les desseins de Cesar. CHAPITRE XXXIX. I. Commerce des Gaules du terns 'de Cesar. 1. Commerce de Marseille , veis le terns de Ccfitr. 3, Les Marfeilleis n'ont point affefii le titre de maitres de la mer. 4. Colonies des Marfiillois duns l'0% cean& principdlement celles d*£u. thymenes & ^ Pytheas. 6. Caßor Rhodicn, faußement cm MarfeiL lois. 7. Decadence de Marseille 8. Commerce d* Arks, j?. de JVar. bonne y 10. de Momfellieri fr d'autrcs villes des Gau lois. \ 1 # /V/J des Gaules fur I'ocean, Bor* r 1T Dl IA Navigation. 2oj deaux , 2VW»/^ 3 Corbilon, *V»_ Ww« 11. Commerce de Lyon,& de •Treves. if. Tentative* four join-are la mer Mcditerranee a I* ocean, H- Antiquitede Lyon. 1 5. Ozw-»^rrff ^ W£.r des Gaulois, ^j le terns de Cesar. 16. Commerce de ™er, & conquetes des Francs. 1. T)Our les Gaulois , il ne faut X point de plus seure picuve de leur application au commerce > que beulte qu'ils rendoient a Meicure. ^e Dieu ccoit rcconnu & honorc lion seulemenc par eux , sous le nom. *^e Tcutates, mais encore par les ■AUemans, sous le nom de Vvodan , ^ de Godan , comme maitre sou-"Verain du profit qui se fait par le trafic. Je pourrai montier, en quel-queautre occasion , par ou le culce de ce Dieu , & de la Deesse I sis, a passe en Allemagne, & d'Allemagne vray-scmblablementdans les Gaule., & 4es Gaules en Espagne : car on trouve dans I'antiquiteune trace bien Evidente du cuke rendu a Mercure paries Espagnols, fur cette monta-gne voisme dc Carthjigene , qui por- %OG HlSTOlTVE DT7 CoMMlRCF, toic sou nora. On en uouve au(K quelques-unes du nom d'Hermcs que les Grecs donnoient a Mcrcu. re , dans lc nom du monc HermL nius, qui efl en Portugal, & dans plusieurs noms propres , rapportez M*rltn. de par Mariana dans son histoire. Lcs res. Hiss.m. Saxons avoiciit conservc chez eux cc lib. ;. c. t. m£me nom a Mercure , presque sans deguiscmenc. Ils le nommoiem srnji» d'oii vray-femblablemcnt s'est forme le nom de Germains , qui devint celui de toute la nation } & eclui Acs Hermondurcs, &r des Hcrmion5 en particulicr; Si celui du famcux Herminius , &: du roy Hermion . $■ de plufieurs aucres Quc si les Gau, lois avoicne pris leur religion des C*s.dehell. Ar.glois , commc Cčfar & Tacite G*ll. hb. 6. raffn rent, on ne pent pas douter qug eaf.x. lc culte de Mcrcure, & par conle_ Tactt.dc c.ucnt 1'anplicacion au trafic , ne fus cap. n. *ent au^1 reccus p^rmy- eux. Mais' oucrc cecte preuve , la situation de* Gaules, ayant 1'oce.in au nord & au couchuic, & la mer M-editerraneg au midy, qui i< vitoit au trafic une nation populcufe & indiiftricuss*., jle nous pennet pas de douter qu'ils nc vduliillcnt profit« des avÄiitages qm» s-tde LA Navigation. 107 la mer sembloic leur offiiu: & Ce- crfdebeU far allure quc la connoissance des ga'u.c. i+t' pays etrangers, He des marchandi-ies qui en venoicnt, produifoit chez eux l'abondancc. Et certainement on «e pcut rapportcr qu'au commerce, cctcc grande puilsancc maritime de ccux de Vannes , & leurs navigations frcquemes en Angleterre. 1. Mais le ptincipal commerce des Gaules fe faisoit alors a. Marseille. Tout le monde sijait que cctce ville avoit cte fondee par les Pho-ceens, pen pled'A sie, des le terns de Tarquinius Prifcus, roi de Rome j ou felon d'autres , sous Servius Tul-lius son fuccesseur. Ce pcuple avoit ^te contraint, par la petitesse de son ^cac, & la sterilitc de son terroir , de s'adonner a la mer. Le trafic , la pefche, & meme la piraterie , qui ^coit honorable dans ces mers en ce tems-la , 1'avoient rcndu si puitfant, «lü'il avoit ete mairre de la mer, pendant quarante-quatie ans. Les "vailTeaux dont ils fe fervoient, nJe-toient pas simplement fabriquez pour l'usage de la marchandirc , mais encore pour la guerre. Les Marleil-lois reciftrent les mtfurs de leury loS HlSTOIRE Dt; CoMMERci fondatcurs, faifant leur capital di la pratique de la mer •, & a. l'imica. tion des Rhodiens,ils sircnt des loix nautiques,pour promouvoir lecom, mercc & la navigation. Us apprivoi, serein & cultiverent l'liumcur saU-vage des Gaulois , qui Ics avoient receus , & leiu- apparent a vivre a laGrecque. Leurgloire& leurs rL cheHbs s'accrurenc par leur trafic, & par leur indurtie. Leur port, leur& flottes , leur arcenal , leurs ma^. fins pour Tufage du commerce 5c'üe la guerre de terre & de mer, Ja beaute de leurs baiimens, & le bon ordre de leur gouvernement j tout cela leur attira l'cnvic de leurs voi. fins , des Liguriens, dcs Salyen^.i & dcs autres Gaulois : mais il leur attira audi l'estime dcs autres nations , & principalcment dcs Ro_ mains , qui rechcrchcrcnc leur anii_ ti^ , &c les prcvinrent pat leurs bien, fairs j & furent secourus par <»Ux dans plufieurs grandes occasions. Le-Proconsul Scxtius, fondatcur dc lai" villed'Aix, mit Marseille dans ung, paiHble poiseilion des ports de sOst-voisinage, & de toute la cote, ten-«lante vCrs l'ltalie, en ecarE^ÜC 4cr «T DE la Navigation. io$ la mcr les Salyens, dont la proxi-mite les importunoit, tk les avott fbuvent obligez d'avoir rccours aux Romains pour leur defense •, & at-tiibua ä Marseille le territoire qu'il avoit ote aux Salyens. Peu d'annces apres, Marius ayant creuse un nou-veau canal, pour recevoir la plus grande partie des eaux du Rhone , il en fie maitL'cs les MaiTeillois^poin- reconnoitre le service important qu'ils luy avoient rendu contre les Am-brons. Ce present les enrichit , par les impots qu'ils leverent fur les marchandiscs qui entroient dans le Rhone, & qui en sortoient j & ils nc negligerent rien depuis, pour s'en conserves la possession^ Pompeelcur donna routes les tcrres fituees fur la rive occidentale du Rhone , depuis la mer , jusques dans lc Vivarais, & Cesar apres avoir fubjugue les Gau-les, leur avoit donne d'autresteires, & avoit augmentc leurs revenus. Cetce grande puilHince fomenta la jalousie de Icurs voifins , qui s'etanc fait battre & defaire par eux , con-tribucrent encore a leur grandeur. Du cote de la mer , les Carthaginois, a qui cette grande elevation faisoic iio HisTciRE du Commerce ombrage , nc furenc pas plus hcu. reux contrc cux, lorsqu'ils voulurent s'oppofer a lcurs progrez. Us eutent souvcnc sujcc de s'cn repentir par les bacailles navales, qu'ils pcrdircnt concrc eux. 3. Avec cant d'avantages , il nc paroit pourcant point qu'ils aycnc recherche , ni qu'onleurait donne lc titre de maitres dc la mer. Lcur norii ncfctrouvepoincdanslalistcqui nous rcstedcccuxqui Tout etc.Nousdevons cetee liste a Eufcbc , qui l'a inserce dans fa Chronique , l'ayanc cxtraitc aprcs Julius Afncanus, de celle quj avoit ece drcflce par Castor de Rho, des. Mais s'ils n'ont pas'obtenule ti. tre dc maitres dc la mer , il lcur a etc plus glorieux de s'oppofer aceux qui le vouloicnt usurper, ik d'avoir remporte fur eux plulieurs victoires jravales. 4. Dans un ctat si florissant, ils ibngerent a ctendre leur empire , & a. se fortifier contre leurs voifms toujours jaloux de leur grandeur par les colonies qu'ils etablirent a droite&ägauche, furies cotes des Gaules, d'ltalie^ d'Efpagne , Nice Antibc, Frejus, Hieres ,1a Ciotad| KT DE la Navigation, hi Toulon,& felon quelques-uns,Agde, Roses, & Empurias. A ces colonies l'histoire en ajoüte beaucoup d'au-trcs , & a täche de determiner l'c-tendue de la domination de Marseille , tant par mer, que par terre : niais ccla nous engageroit ä une crop longue recherche. 5. Lcs Marseillois ne borncrent pas leurs navigations a la mer Medi-terrance j ils encrerent dans l'ocean , & firent de longues courses an fud & au nord. Euthymcnes Marseillois s'avan^a par dc-la la Ligne, & en 'appoctades singularitez , qui passe-tent pour fabuleufes. On ne reipecta pas davantage les relations que Py-theas, autre Marseillois, fit de ses voyages vers le nord, & jusqu'enlf-lande\ Polybc,& Strabon, les oncd6-criees , comme des impostures ; de mansqu'Aristideadecriccellesd'Eu-thymenes. En quoi il semblequeles Grecs , nation ties fabuleuse , ayent juge des autres par cux-memes : car us ne traicterent pas mieux les navigations d'Hannon, $£ belles des autres Carthaginois ses compatriotes» Mais Eratosthcne arendu justice aPy-tlicas, &c le tems a conftrmc la veri- »12 HlSTOIRE DU COMMERCE tc de scs recits, & de ccux d'Euthy me les. Y~ 6. Ces deux illustres MarscillOj avoient laissč des ouvrages geo^ra phiqucs : & on leur a joint rnal \ propoSjCommc compatriots, Q~ stor gendre du Roy Dcjotai us, qS: entre autrcs ccrits, avoit compoft com me j'ay dit cy-dclfus, unelift« des pcuples qui s'ctoient rendu niau tres de la mer. Castor ctoit R-hodicn* Suidas marqae exprclTcmcnt qu'üi* s'est trompe, quand on l'a cru Mar seillois ; & parce qu'il s'ctoit ctabli dans la Galatie , on l'a appellc Ga late ; & e'est la., felon ma conjefty re , la source de 1'erreur : car \^s Grecs donnanc indifFercmment U nom dc Galates aux G.mlois 3 & ai peuples de Galatie , on a cru Ca ftor Gaulois , par ce qu'il croit ap' pellc Galate. VoiTius , tout cUir voyanc qu'il eft, dit qu'il ^toi[ au commencement oraccur dc i\ja,. Teille. Suidas I'atrompe , lorfqu'jj ^crit , qu'on l'a cru faulsemcnt Mar seillois 3 & puis ajoütant qu'il fu"J oratcur, fans ljoindre le titrc d'O rateur a ecluy de Marfeillois. 7- Qiioy que Dcmosthcnc dans IT DB LA NaVICATIOW. Hj son Exception contre Zenothemis, nous represents &r lui &c[Con patron Hegestratc, cons deux de Marseille, comme deux homines frauduleux & de mauvaise foi, il ne laisse pas de nons apprendre combien etoit alors nonllant le commerce de cette ville. Mais elle sue depoiiillce par Cesar d une grande partie de ses colonies, & des villes de fa dependance, pour avoir pris le parti de Pompce contre lui, apres avoir perdu deux batail-les navales contre fa flotte , com-niandee par Decimus Brutus', ÖL s'e-tre renduii a lui-meme , apres uii long siege , fort courageusemenc sou-tenu. S. Je me fuis un peu ccendu fur les avancages de Marseille , par ce que nulle autre ville des Gaules ne l'egaloic alors en grandeur & en ri-chelles, tk ne peut mieux faire ju-ger du commerce qui fe faisoit dans les Gaules. Plufieurs autres neanc-moins y fieurilTbient, dans le me me terns, par le trafic. Aries etoit de ce nombre : elle n'ecoit pas eloignee de Marseille ; & cc fut la que Cesar fit construire douze galcres , en trente jours, ix cümpter du jour que lebaijg 114 HlSTOlKE DU CoMXfEK.CE, sue abbatu', pour s'en servir contre les Marseillois. D'ou Ton peut con, noitre combicn ceux d'Aries etoient cntendus dans la pratique de la mer • ce qui augmenta encore davantage dans la suite du terns. Elle ctoit en reputation pour fes manufactures & on faisoit cas principalement dc fes broderics, &: de fes ouvrages d'or & d'argent de rapport. 9. Elle ccdoit pourtant a Narbon, 'Strah.libA. nc» &S' de toute cette contice. Ce dernier reniarque que l'etain d'Angleterre fe voituroit fur des chevaux, au travers des Gaules, ä Marseille , öc a Nar, ^ufort. de bonne j & Ausone dit que les flottes tUr.urb. ^'orient y d'Afrique, d'Espagne,de Sicilc, Sc de tout le monde , abor. doicnt au port dc Narbonne : mais le cours de la riviere d'Aude, qui la traverse, &c la disposition dc la mer ctant changez , elle s'efl; trouvce privce de son port& deson commerce. La me me chose eft arrivce a Ai-gues-mortcs, qui etoit autrefois uu pore considerable , 3c qui fe trouve preientement eloignec de la mer, par les sables que le Rhone y a amassez. *T DE LA NAV IGATION. Hj 10. Montpellier profnade la decadence de Narbonne, & elle de-vint dans la suite un lieu de tres-grand abord pour les vaifleaux dc toutes les cotes de la mer Mediter-ranee. Je ne parle point des autres moindres ports de cctte cote,dJAg-<*c> de Toulon , d'Antibe ; ni de Ficjus, oil Auguste retiroit fes vaif. feaux destincz a la garde de cette Cote ; done les sables one depuis comble le port deNice, , dance , & de Thcurcux commerce qui etcic entire Aries & Trcves. 13. Cela sit venir la penseea Aiu tistius Vctus , Tun des chefs de Tar. mce Romaine, qui ctoit dans lCs Gaules Tan quatricme de ,l'cnipire de Ncron , cL1 joindrc par un canal la Saone a la Moselle. Et fur ccs nic. mes vcues Henry IV. conceut le def fein de joindrc la Saone a la Meuse* D'an autre cote les marchandises &1 la Saone ayant etc portecs par char roy dans la Seine, elles paslbjcnt dans l'ocean , & de-la en Analeter re. Le voisinage des rivieres 5 qu-' tombent dans l'Aude d'un cote \. dans la Garonne de l'aucrc , follr nilfoit encore un autre moyen d" joindre l'ocean a la mer Mcditerra ' nee , &c d'ctablir un commerce com mode cntre Narbonnc & Toulouse* 14. Pour revenir a Lyon } ceuj qui la vculent faire plus anciennc et be la Navigation, u^ que l'ordue donnc par le Senat de Rome ä Munatius Plancus, 1'an de Rome 710. de la batir , & que la colonic qu'il y čtablit ensuitc, di-sent que c'ctoit mi lieu de commerce ,, ou s'allembloient des uegocians pour le debit des denrees, qui vc-noicntpar le Rhone , & par la Sao-Jic , de vinSjd'huiles ,8c d'autres liqueurs , de blcds, de bestiaux, de diaps, de toiles, 6c d'ouvrages de fer. On parle de soixante nations , qui s'alsembloient en ce lieu pour lour trafic. Unc ancienne inscription de Lyon fait mention de Tauricius de Vannes , Intendant general du commerce des Gaules , patron des bateliers de la Saone & de la Loire # des voituriers, & des pefeurs. D'autres inscriptions anciennes monstrent que rintendance des bateliers du Rhone ik dc la Saone a etc sou-vent consicc a des Chevaliers Ro-mairts. Lyon , quoy que ville mc-diterrance, ne laifloit pas d'cxercer ion negoce fur la mer •, ik de pren-dre part au commerce regie que Marseille, Arles^d'autrcs villesdesGau-les,entretenoieju en R'jypte , sous le regne des Soudans. Car puifqu'Ar- • Kij no HiSTOiRK Dw Commerce, les ecoic comme unc fuccurfale de b Trcves, scion cec ancien Geographc descrif.'caf. qui vivoit (ous Constantius & Con. 4/. ' Hans, ces deux villes ne pouvoient entretenir leur correspondancc qu'ui faisanc servir Lyon d'entrepor, & on ne pcut _pas douter quc Lyoi^ ville fort marchandc , dcs le tenis de fa fondation , en quelque tems qu'onla mecte,negligeac unc occasion si favorable d'entretenir son trafic fur la mer Medicerranee. Enfin yCOtl pouvoir s'accrut a eel point, & euc devinc si peuplce, que des lc teins Str*.l*A. ^Auguste au rapport de Strabon > clle 11c cedoic qu a Narbonne. i^. Tout ce que j'ai dit3montrc assez queles Gaulois, ne se contcn. tanc pas de la fertilise tc de labcatue de leur terre, s'appliqucrent aussi \ la mer avec succes. Ce que Cesar re. connut si bien , qn'apres les avoir domptez, il fe lervit tres utilenient de leurs flottes dans les gucrres ci. viles qu'il eut a (outenir- Les R^. mains tirerenc de crands avantanpc de ces belles provinces des Gaules que Cesar leur avoir conquifes. Us everent dc grands peages, non feu. .ement fur les marchandises qui en *T *BI LA NAV IGATION. m provcnoient, & qui en sorcoicnt, & surcelles que lcs Gaulois y fai-loient venir pour leur usage ; mais encore fur cellcs qui y pailbientpour •|e compte des Anglois, a l'entrecöc 3. la sortie. Etaces richefles, il faut encore ajouter l'orque Ton tiroit des Cevcnes & des Pyrenees. 16. Les Francs , qui subjugucrenc les Gaules dans la suite des annces, y porterent une parcille inclination pour la mer. Car l'histoire nous ap-prend qu'ayant etc founiis par l'Em-pcreur Probus , 6c ayant obtenu de l^y des terrcs pour habiter, ir.ie partie d'entr'cux , enneinie de la paix & dc robciisjiice, se saisic de plusicurs vaifleaux , qu'ils crouvc-rent fur les cotes du Pone Euxin , vinc ravagcr cclles de 1'Asie Scde la Grece, & ayant etc rcpoussez de cellcs d'Afrique , ils se rabattirent fur laSicile , & screndirent maicres de Syracuse , & y fivent un grand carnage • ou'apics cere enfin fbrtis du dčtroit de Cadix , pour pailer dans I'ocean , &: avoir attaquc lcs cores d'Efpagne, ils rcrourncrent pailiblemcnc chcz eux , fans avoir receuaucun cchec. Ils renouvelč- K üj izi HiSToiREDU Commerce, rent letirs piraceiies quelque tems apres, dc furent cnfin reprimez par Maximien. CHAPITRE XL. i. Commerce d'Espagnevcrs. U terns de Cesar j & prmcipalnncnt en metaux. i. Autres marchandL fis ÄEfpäyic. 3. Ports & villcs marchandes, & autrcs commoditez d'Efatvne pourlc trafic. j. /~\Uoy quc les Gaules surpas, V^fent l'Espagne , en la fertL lite du terroir , l'Espagne les apouu. ,tant beaucoup furpaflees dans l'anti-quite , &c la richefle dc son commerce. Les Phenicicns qui ouvrirent les premiers le trafic de la Mediter-ranee , ne paroissent point avoir plus frequenter aucune region, que les provinces d'Espagne, qui sOnt vers lc dctroit de Gibraltar , & 1'em. bouchure da B:ctis, celebrces par Jes Auteurs faeces, sous le notn dc Tharsis. Ce pays, felon le tcmoi. F^ecb. 27. SnaSe du peophece Ezechiel, etoit et DF. r.A Navigation. 213 l\ aborul.mt en argent, cn fcr , cn ecain , & cn plomb, qu'il en enrichic les Tyriens. Elle portoit auffi de Tor & du cuivre. Mais l'argcnt faifoit fa plus gvandc richeife. On cn trouvoic dans plufieurs provinces, tte princi-palemcnt le long du Bxtis , qui fort d'une montagne , qu'on avoic nominee la Montagne d'argent, a cause de la quantite d'arfent qu'on cn ti-roic. C'ccoit cet argent qui attiroit les Phenicicns, Sc qui les enrichic; car Aristotc rapporte qu'ils l'cchan- jtrist. de geoientavec les Efpagnols , contre mir.tb.aujc des marchandises de tres vil prix : a peu pres comme les Espagnols echan-gcrenc depuis l'or du Mcxiquc , 8: du Perou. U ajoüccqae les Phcniciens trouvant lä plus cTargent que leurs vaisseaux n'en pouvoient porter , ils en forgerent leurs ancres, & toutes les ustenciles de leurs vaisseaux , que Von sorge ordinairemenc de fer. Dio- Djeeim /;;r, dore clic, que ce fut cet argent , qui 5-, rendit les Phcniciens fi puiilans , ik les mit en ctat d'etablir de tous co-tez tanc de florissantes colonies •, Sc qui porta si haut la grandeur des Car-thaginois, &: leur fournit les moyens «le foütcmt tant de grandes guerres,' Kiüj 114 Histoire du Commerce, contre les Romains , les Siciliens & les Africains , & que de la meme enfin les Romains tirerent des biens immenses. En esset, lesauteursEs» pagnols one pris foin de calculer dans leurs ecrits les sommes puodi. gieuses d'or & d'argenc, tant en lingoes , qu'en monnoye , quc les Ro. mains ont tirees de leurs provinces: car il n'y avoit prefque aucun can. ton dans route L'Efpagnc , oü Ton nG trouvät del'or,ou de l'argent.ou de l'e. tain,oud'autrcs metaux;acommencer par rAlgarue& l'Andaloufie, &finij par la Galice,rAsturie,& lesPyrenccs. Il fauc pourcant execpter de cette liste les ifles Balcaircs, que Ton peut re^ardcr comme une paitie de l'EC-pagne ; car il lenr ecoit defendu par leurs loix , de posleder ni or ni argent , dans lacraintede s'atcirerpar cctte amorce, la guerre des čtraiu geis, comme les Espagnols s'ctoient attire cellc d'Hercule. Les Grecs vinrent ä leur tour prendre part äces tresors. Le hazard porta a i'embou. churc du Baetis un Cola?us de Sa. mos , vcrs la 4. j. Olympiade , & j[ y fit un tres riche butin. 11 avoit ete precede dans ce voyage , par un So- et Ds la Navigation. xXr strate de l'ifle d'Egine. Les Phoceens challez d'Afie par les Perses , vin-rent en ces contrees en la 60. Olympiade , du tems du fameux Argan-thonius, qui les combla de richdses, 11'ayant pü les retenir chez luy. 1. Outre les meraux, l'Elpa^ne rouiniHoit encore beaucoup d'autres niarchandifes -y da viu, des laines , Sc des ecofes fines ; du fin lin, & des toiles fines , done on leur atenbue TinveiKJon ; du miel , & ^ la cire , de lapoix, du borax, du -jermil-lon, de l'ecarlatce, du fei fossile, des poilsons selcz , des saumures ex-cellencei, du gland meine, & de cettc efpcce de jonc, nommc Spartum fi uule pour les cordages , & pour plusieurs autres usages de la vie, d'oii Carthagcne avoic tire son surnom de Spartaria , dont l'usage ne sut connu en Efpagne , qu'apres que les Carthaginoisy euient portc leurs armes, & done on sit enfuite un si grand ■ debit en Italic Lnuilc , qu'on peut mettre ausli au nombre des marchan-dises d'L-fpagne , & principalemenc de l'Andalousie , ne paroic pas y avoir etc fort abomiante dans les-premiers conimcncemcns, puilqu'A- K.v ii6 HisToiRE du Commerce , ■*rist. de ristoce assure quc les Efpagnols don. Z'Jfi. n,oient clux Phenici'ens des barres d'argent pour de l'huile , 8c queles Jiabitans des isles Baleaires manquant d'huile naturelle, fe servoient d'unc huile factice de leur composition , 8c Strab. Mr. du tenis mcmc de Scrabon , les Por- 3. tugais se servoient dc beurre au lieu d'huile. 3. Pour le debit de cant de riches marchandiscs , la nature avoit prepare a l'Espagne beaucoup de ports commodes, He de grosses rivieres portant des bateaux bien avant dans les terres; principalement dans toute la cote occidencale de 1'oceaiij quoy que le fort de leur commerce füt du cote d'Icalie. Us avoient de plus creu-fe des canaux dans les terres, pour le transport des marchandiles, &Ia facilire du commerce , cant entre eux , qu'avec les etrangcrs. I es ha-bitans avoienc (9Ü prositer de ces £a-vorables dispositions , 8c s'ecoicnt fcAt un grand nombre devillesmar-chandes. Mais leur principal com-nierce , depuis le commencement avoit constamment persevere a Ca-dix , Sc 'a l'embonchurc du Bxtis ou ccoit 1'ancicn Thar/Is: &c e'est ce et DE la Navigation. h7 qui lcs avoic obligez d'y elever uji phare , pour Ia sürete de la naviga-tion. Ec la fortune secondanc leuu industrie , vers le tems de Cefar , & les mers se trouvant libres de pirates , l'Efpagnc acquit des biens im-nienfes par le trafic. Cepcndant les Portugais qui y avoient bonne part, aimcrent mieux trafiquer par echan-ge , 6c faire leurs payemens en lingoes d'argent , qu'en argent rnoii-noye : & la cote leptentrionale d'Es-pagne n'etant accessible du cote dc la rner _, que par un grand 'decour , fe trouva privee du commerce ; &c fes habitans demeurans dans leur feroci-tč naturelle, ne furent apprivoisez que loim-tems apres par lesRomains. Du terns' d'Auguste & de Tibere , les cotes meridionales d'Efpagne en-voyoient a Rome , & dans toute la cote occidental d'ltalie , de gran-des efcadres de gros vaisseaux inar-chands, dont le nombre egaloit pref-que celui des flottes, qui venoient d'Afdque en si grand nombre. Kvj llS HlSTOIRE DuCöMMEKCl} CHAPITRE XLI. 7. Commerce d'AHemagne 3 vers le tc?ns de Cesar, & dans les terns fit iv ans. 1. L'Allemagne feu con-nue avunt Cesar. 3. La vie de nomades , que menoicnt la pltU fart des Allemans , Us eloignoit du commerce. 1. T E cuke que les Gaulois reii. JL/tloienc a- Mcrcure , nous 1 scrvidc prcuvc de leur application au trafic. Nous pouvons faire le me, me iugcinent des Allemans. Us ado-roicne Mercure sous le 110111 de Vvo-dan, & de Godan, comme maitre souverain du prone qui se fait par le trafic. Car il ne faut pas s'an-ctcr au cernoignage de Celarj lorsqu'il c*f\ ** die que les Allemans ne reconnoiC hl,t 6c*p. soienc Poiat 'A'111'1105 Dicux W^ Je li.' ' ' Solcil, le Ten , & la Lune , & qu'ils n'.ivoicnc pas memc entendu parier Tactr. de £QS autres l_)icllX. TacitJ ctoit tnicux ^°; ^rw'informc que lui, &• il alllue qu'ils /4 ' avoienc plusieurs Dieux, & leur sai- it DE la Navigation, i^ soicnt des sacrifices, &c qu'ils met-toient Mercure au premier rang. II reste mcrae encore en Allemagne quelques idoles de ce Dieu. Paul Diacre ajoute que cetce religion etoit tres ancienne en Allemagne, & que ce Mercure cst lc meme que le Mercure des Grecs & des Romains. Le nom de Teutates , que les Gaulois lui donnoient, qui est le meme que celui de Teuth, qu'il avoit chez les Allcmans, d'oii ils out pris leur nom de Teutons ,est ma-iiifestementle meme nomdeTheuch que les Egyptiens lui donnoient, avec les memes fonctions- D'ailleurs, Cesar nous apprend que les Alle- Cwf.de bell. mans reccvoient les maichands chez G>t"" ' 1 r- 'I. CAP' ?4. eux j mais que les Sueves , qui ctoit * la plus puissante nation d'Allemagne, cherchoient bien moins dans leur commerce a pourvoir a leurs beioins & a s'accommoder des maichandi-scs etrangcres , qu'a debiter celles ::ii que la guerre leur avoit acquifes. i. En ce tems-la I'AUemagne etoit peu connuc. Avant Cesar ellene Tc-toit que par une reputation forr in-certaine, 8c il n'en connut que la panic , qui etoit fur les bords du zjo HisToiRE du Commerce, Rhin. Augufie en fut bien micUx instruit, & par les gucrres que lCs Romains y portcrcnt sous ses auspi ccs , & par lcsnavigations qu'il flc fairc dans lc nord , & au tour de l'AUemagne, jufqu'au de-la du cap de la Cimbrique Chersonese. q£. sous le nom d'Allemans} je corn, prens aufli lcs Cimbrcs, qui occiu f>oient cctte pcniniule, qui en fair a partie la plus feptcncrionale. C'cft '• vim. Itbr. de Pline que jc tiens ce quc je vicns z. ens. 67. de dire. Ilparle en d'autres lieux de lib. 4-f. i3-]a Baltic, ouScandinavie , commc d'une region connue tk celcbrce par des auteurs beaucoup plus anciens quc lui. De-la il font conclure que Strab.hhr. lorfque Strabon, qui ecrivoic dans ?.: les commencemens de l'empire dc Tibcre, a dit que toute la partie d'Aliemagne , qui est au de-la de 1'Elbe , julqu'a l'ocean , c'eft-a-dire jufqu'a la mer Baltique, etoit en-tierement inconnuc de fun terns, & quc personne auparavant n'avoit pe-nctre ccs contrees , ni par mer y nj par terre, il faut entendre que le dedans du pays ctoit inconnu : mais non pas les rivages. Ccla fc confir. Tacit. ^ me par le suffrage dc Tacitc, lorf, mor. (Jerm, et DE la Navigation. i;i qu'il die que les Allemans ctoit une cap.x. & f> nation autochthone , qui n'en avoit jamais reccu aueune aucre dans son pays, ni pour la voir s'y čtablir , ni mčme pour en etre visitee : 8c il ajoüte que les transmigrations & les peuplades ne fe faisoienc point au-trefois par terre, mais seulement par *r:cr , & que les navires des Romains entroienc rarcment dans cette mer. Et neantmoins Cesar nous en- c*s.de bell. scigne que dans les terns qui l'a- calLUtr.e. voient precede, les Gaulois prenoient CttP-14-souvent par force des etabliflemens en Alleinagne. Le memeTacite rap- Tacit, de porte , fans la refucer , I'opiuion de ^sir/- 6- . >TTi n" ' • Oerm, cap, ceux qui croyoient qu Ulyile etoit venu par mer en Allemagne,& s'e-toit avance dans les terres qui font iur les bords du Rhin. D'ailleursce voyage que les Egyptiens sirent sous la conduite d'Osiris, jufqu'aux fon-taines du Danube , au rappott de Diodore j & ce culte que les Sue- Diodor.tst* ves rendoient ä Isis : & eckn que *• tous les Allemans rendoient a Teuth, d'ou ils ont pris le nom deTeutonsj & cet autre voyage que les Fables font faire aux Argonautes a leur re-tour de la Colchide , en remontant zji HiSToiRE du Commerce le Danube, & passant da Danube dans le golfe Adriatique, suivant la folle persuasion ou ils etoient, qUe le Danube se joignoit a cecte mer ■ ou suivant une autre imagination plus follc encore, que les Argonaiu tes avoienc porte julqucs-läle navire Argo fur leurs cpaules ; tout cela donne lieu de croirc que l'Allcma-gnen'a pas etc si inacceiTible^aux [a Toloyie^ 4. & de hi Moftovie. 1. Ts A Scandinavie , done j'ai pir. , i_>lc, avoit ses ports fur l'o, cean , 6c far la mcr Baltique. I.cs Suions, qui en occupoicnt la paitic occidentale, e'est-a-dire, Ics "Norvc-giens, avoienc des flottes fur l'o-cc.an. Us Tc lcrvoicnt d'un genre de navires a deux proiics, fans voiles, &rdont la chiourmc n'ctoit pns fixe , &r paslbic d'un c6tc a un autue, felon lc befoin. Cc qui leur ctoit com. raun avee d'autres peuples du Pout Tacit. Hiß. Ewxin , dont parle Tacite , ainsi quc Itbr. j. cap. de ces premiers. La Scandinavie 46.Demor. ^cojc sterile en blcds , & par sa Ce™m cap- nature, & par ce que fes ha-bitans en negligeoient la cultiu re : mais elle ctoit fertile en be_ stiaux ; Ä: la mer leur fournilfoit abondamment des poi(Tbns,qu'ils fe. choient, Sc cchangoicnc contre les 234 HlSTOIRE DU CoMMF.llci et DE la Navigation. 23c marchandiles qui leur manquoient, avcc les Allcmans, & les autrcs e-trangers , qui abordoient en grand nombre dans leurs ports. De plus, lecuivre& la poix qu'clle fournic, lui čtoient d'un grand rapport. A quoi il saut ajoüter aujourd'huy les huilcs de baieine , le souffre , & les fourrnics , qui lcur viennent de l'Islande, & du Grocnland. 1. Tousles peuplcs qui ccoient au levanc de l'Allemagne, &c une partie meme de l'Allcniagne, ctoient con-nus indistinctement par les anciens, sous le 110111 de Scythes. Ce nom s'etendoic bien avant dans l'Asie, pres des extremitez de l'orient. Ces vastes regions out cte peu4frcquent6es parlesGrecs, Sc par les Romains: & fi elles ont eilquelque commerce 4 ou encre elles, ou avec leurs\oifins3 cela est demeure inconnu. 3. Les Slaves , & cnfuite les Polonöis , & les Moscovites , ont succede aux Sarmates dz aux Ruffes. Tout le commerce de la Pologne, &£ des provinces qui en ont de-pendu, ou qui en dependent, nc s'cft fait quc dans les ports qu'elles ont fur la mer Baltique, pour le debit des merchandises de leuir cuu, cuirs, i$6 HisTOiRE du Commerce s laincs , lin3 chanvres , plomb, & ambrc •> & pour avoir colics qui leuL" manquent , les vins , les ou_ vran,es de foyc & dc fcr , qui ic fa, briquent dans Ic rcste dc l'Europe. Mais ccpcndant ils ont pcu d'ufagc dela mer. 4. Le commerce dc la Moscovic ne se borne pas a la mer Balthique j mais il s'etend a la mer Blanche , ,\ la mer du nord, au Pont Euxin, & a la mer Cafpie , ou la Duine , le Tanais , & le Volga , qui aboutis, sentaux ports d'Archangel, d'Asaf, & d'Astracan , lui donnent la com-jnodite d'exercer un grand trafic, par le debit dc ses bleds 5 de fes four_ rurcs, de fes cuirs , de son sel, de son miel, & de fa cire , de son suif S de son poisson fee , & de son huile de poirtbn , de fa poix , de Con lin, de (on chanvre , &c de son caviar • pour s'attircu les marchandises de t'Europe , par les mers du nord cellcs de Turquie, par ie Pont Eu. xin ; ik. cclles de Perse &: des Indes par la mer Caspienne. Les Muscovites tireroient des profits immenses de cetrc situation , s'ils ne sc man-quoient li eux memes par leur ne- *T DE LA NAVIGATION. 1}7 gligence, & par leur groflieretč, qui les empeche de cultivcr les arts; & par Tcipiit defiant & soupcon-iicux dc Icars princes , qui ne ieur permettent pas de fortir de leur pays,&: qui leur font eviter le commerce des etrangers. Que s'il s'cle-voip parmi eux quelque jour mi prince avisc } qui , reconnoif-sant les defauts de cette bade & bar-bare politique de son ctac, prit soin d'y rcmedicr, en fac^onnant l'cspric feroce, & les mocurs afprcs& in sociables des Muscovites , &: qu'il Te fervitaussiutilemetu.qu'il lepourroit ^aire , de la multitude infinie de su-jcts qui font dans la vaste ctenduc de cette domination, qui approche des frontieres de la Chine , & dont il pourroit former des armces nom-breuses ■ & des richelses qu'il pourroit amasser par le commerce , cette nation deviendroit formidable a tous ses voifins. *3S MiSTOiRE du Commerce CHAPITRE XLIII, i. Commerce du Pont Euxin. 2. Trafic des Grccs d,ms le Pont Euxin , 3. & des Egypticns. ^. Fesche du Pont Euxin , du Bos shore de Thrace, & de l*Archipel. i. T" E Pont Euxin, dans les terns I vies plus reculez , a fourni a tous les peuples qui habitein fur fcs bords, & mcrae a cous ceux qui ha-biccnt fur les cotes de la mcr Medi, tcrrancc, de grandes commoditez pour le commerce. Pcrfonne n'u gnore les voyages dePhryxus, qu'il remonta le Danube juf-*lu>a fa source avec Isis, dontle cul-te> qui lui ctoic rendu par les Sue-Vcs > comme je l'ai dit cy - dessus, ^v°it tire de-la son origine. Et c'est a cela meme qu'il saut rapporter celle du noni du Port des Isiaques, j^entionne par Arrien ; c'est-a-dirc , Port des Eevpcicns, adoratcurs de la D«eire isis?yF 4- La pefche du Pont Euxin , du ?°fphore dc Thrace,& de l'Archipel, ^toic d'un grand revenu. La pefche «es esturgeons & des thons , qui se |aifoit dans le Pont Euxin , & dans les Palus Meotides; la thonine, & le cav*ar que \'on en retiroit, se debi-toit avec bcaucoup de prosit dans ^°ute la Grece & l'Italie. Le revenu de la fcule pefche, qui se faifoit dc-Vant Constantinople, suftisoit pour 14-2, HiSTOiRE du Commerce rencL'ctien de la table du vicil An-droniquc Palcologuc , Sc de toutc fa maison. Et Ton f^aic enfin, qucdans lcs levenus dc l'Empiic, la pcsc!iC de l'Archipel faisoit im article de dix ou douze millc ecus d'or. Majs outre la pefche da Bosphorc, des ]e terns dc la rcpublique Romaine , la villc dc ttyzance ciroit un gios pea. ge des vaiiseaux qui alloient trafiquer dans le Pont Euxin. CHAPITRE XLIV. i. Commerce des Pains MeotL des, & de la Tantique Cherfone. fe. 2. Colonic des Grccs dans l# Taurique Chersonese. 3. MarcLin. discs de la Tanrique Chersonese, 4. Mocurs des hahitans. 1. TVTOus venous dc voir JCs IN Egyptiens dans le Bofpj1orc Cimmericn, dans lcs Palus Alcoti» des , & dans la Taurique Chcrfone_ se^ qui bien que connue du cote du nndypar les marchands qui venoient de la mer Meditcrranče, 11 e l'ctoic it de la Navigation. 14.3 pas du cote du nord. Car Pline ce- /*//'». Wr. nioigne que dc son ccms Ton igno- *•"*?• *7. roic encore 11 les Palus Meotides n'e-toient point un goisc de 1'ocean. Lu- ^*""«. cJ,en uous apprend quelcs Phcniciens ToA"r-Y faifoient tous les ans des courses pour l'cntretien de leur commerce. Pour les Girecs, on connoit par la fable d'lphigenie, d'Orcste , & de Pyladc, ik par les grandes actions qu'ils y fircnt, & qui leur mčritc-rent un temple , dc des aurels, quelle ctoit la correfpondance des anciens Grecs avee les Scythes, qui occu-poient ccs concrees. i- Toutes les-colonies qu'ils y Ont plantees , en font encore une preuvc incontestable : Theodosia, cntre autres, ancienne colonie des Milefiens , ayant un port capable dc contenir cent vaisscaux , fort ccle-^rc autrefois; puis descrte du terns dv l'Empcreur Adrien j rctablie en-Hiite , polscdee long - terns par les Genois , sous le nom dc Cafa , qui y faifoient un grand commerce sous lcs Empereurs Grecs , &c occupce en-*"* par les Turcs : Tanais, bätie par les Grecs, habitue zfur le Bosphore CimiTicrien; ville autrefois fort mar- L ij i.4-4- HiSTOiRE du Commerce clunde , coniiLic aujouid'huy fous le nora d'AQif, &: sous ce 110m pof_ fbclec autrefois par les Genois, &-maintenant par les Turcs: Olbiabju tic parcillcmcnt par les Milcsiens ; & Borysthenis , autre ville Greoque Tune 8c l'autrc fur les bords du Bol rysthcne,assez prcs de son embouchu, re : Panticapccum iur le Bosphore ayanc un port capable detrente vais.* seaux, autre ouvrage dcs Milčsiens ainfi que Capi. Phanagoria, & Her* monaila , situecs fur le bosphore,soilt encore des colonies Grccques : ^ Chersonese enfin ville batic par Dia. , .... «c, si l'on en croit Mela. Jc ' iff f. lib. I> i • j l •' c * x parle point de tous Jes autres ports de cette contrcc, dont les noms lcul8 font reconnoitre les Giecs pour au. teurs dc laplüpartdes peuplades qui y ont palle. 3. Les marchandises de la Tauri, que consistent en bled , qui se trans, porto't aucrefois dans la Grcce , & dans l'Asie Mineure, par les ports du Pont Euxin 5 en fourrures } etl beurrc , en chevaux, cfue les Tar. tares , habitans de la Taurique, (. changent aujotird'huy avec les Mos covites, contre dcs ctofFcs pour sfi tT DE LA NAVIGATION. 2AJ ^čtir , & d'autres denrccs dc pea «de prix j en fel , en poiisons salcz, en caviar , & autres saumures. Les Tar-tares ne vendent point ces denrees, niais ils !es ccic'urent avec les Turcs-, les Armeniens , & les Muscovites, c°ntre des toilcs de coton, desdraps de laine , du marroquin , & dcscoii-teaux. Ces marchandiscs que la Tail-rique fournit en si j^rande quantity, s'y debitoient abondamment des le terns des Grecs,& des Romains. Cela paroit par le grand nombre de ports qui ctoient autrefois le long de ce3 cotes} Sc dont Arrien a fait le de- ^rian. Pe-n°mbrement. Les grands vaisleaux r'Pl- Pont n'y abordoient pas, car la mer des £"x' Palus Meotides eft balfe , & on ne s y fervoit que de barques legeres, couvertes de cuir. Les marchandi-ies des Indes leur viennent d'Ailra-Ca» par les caravanes. Elles y font aPportees par la mer Cafpie, qui les re$oit des Indes par le fieuve Oxus. xy°y que les Tartares de la Tauri-^Ue no falTent pas grand usage des pjceries, & des aromates , il s'ent *aisoit pourtantun grand debit a Ca-*a> fk a Tana, avec les Gcnois,& les * eaitiens, avant que les Turcs Ic3 L iij, i/f.6 HlSTOIRE DU CoMMERci en culsent chaflez. Les Tartares'n» peuvent pourtant perdrc la memoire du profit qu'üs faiibient avec cux &-ne les voyant plus venir dans leurs ports , ils les vont chercher ^ & l'o^ a vu quclqucfois a Genes des vaif. seaux de Cafa. 4. Les anciens nous feprcfeiitent ce peuple com me fort intcrelTc ä-avide du gain, & qui fans abandon. net la culture de fes terres, etoit fort adonne a la mer , & y exei^ojt de grandes pillerics. Son trafics'en, cretenoit aussi par terre : mais tout son com me ixc eft fort affoibli S <$qI puis que les Turcs sc font rendus ^mm^ maitrcs de res mers. Ammien Mar, Marcel/. cellin decrivant les mams de ces na, M. 31. ens. tions fauvages , qui habitentaude-1^ z- des Pains Meotides , vers le septen, trion Sc l'oricut, & des picdeeef, seurs de ces Tartares, dont jc vien$ de traiter , des Huns, des Alains i]iii font les anciens Meflagetes, £ de tons ces antres peuples quis'cten-dent dans l'Asic , jusqu'a ces regions defertes, qui font voilines des Seres Sc tous compris sous le nom general des Scythes, en parle d'une ma, nieie, qui nous fait entendre qu'ils et de la Navigation. 147 iie faifoient aucim traftc avec lcs Prangers , foit pour leur debiter leurs m.uchaudifes , foit pour debiter ccllcs «du dehors- Prcfquc tous ces peuples etoient nomadcs, er-fans toüjours, cherclians lcs meil-leurs palturagcs , 8c ne fe sixans ja-n">ais en aucun lieu. Comme ils ne fe nourrifloient point de bled, mais tie laic s 6c de chair de chcval, & quelqucs-uns memede chair humai-ne , ils ne s'appliquoicnt point au labouragc. Lorsque les Huns , qui etoient les plus proches des Palus Meotides, avoient quelques echan-gesa faire entre eux , pour leurs po-tites necessuez , ils les faisoient fans ^efcendic de leurs chevaux , fur lcf-qucls ils passoient la meilleure partic de leur vie. Etcependant quoyqu'ils ignorartent lcs dclices du inonde, ils ne laiiloient pas dc faire paroitre un grand desir d'amasser del'or. Mais cela n'etoit pas general, car la plus grande partiedes Scythes ne manioic ni or ni argent, & ne s'appliquoit point a faire des acquisitions Sc dcs contracts, qui font des suites du ma-niment de Targent. L iiij 148 HlSTOlRT DXT CoMMERcj CHAPITRE XLV. 1. Commerce ancien le ficr s'en trouva ofFensc ,& fondit iur. cette efeadre, la pilla, tua le com-mandant, & s'attira les armes Ro-maines, qui eftfin le dompterenc,. hes avantages de la situation de Tatente , qui la mettoit a unc pertee-Gommode des deux niers d'ltalie,de-la Superieure ,& de l'Infcrieure, en-tre la Grcce, l'Afrique , & la-- SicU ^e, 8c la bcautc de son port y pu-^eutbicii leur donner cette coiisiauce^ L T JJO HlSTOlRE DU COMMERC! L'histoke ccpendant ne fournic pas bcaucoup de connoilTance de leut trafic s ni de l'usogc qu'ils ont eu de •la nid'. Je trouvc seulement qUG quelques-uns leurattribucnt l'lnvcn, tion d'une forte de navircs , qu'ori appclloitRatiaires , parce qu'ils re, tcnoient quelque chose de la forme des radeaux. 3. JL'Italie, qui s'ctend fur trois mers , fur la mer Infcrieure auSud, oiiest , fur la mer Ionicnnc au midi & fur la mer Hadriatique auNord-est! qui aete maitressc de la premiere de ces mers par les Tyrrhcniens, & de la feconde par les Tarentins , le fut aufTidela troisieme par les SpineCes> Ces derniers etoient Peiasgcs d'ori, gine , que le hazard , plutot quc le delfein, avoic conduits dans l'cmbou-chure mcridionale du Po. Cc pofl;C fe trouva commode pour des peu... pies accoütumez a la mer. Us s'y eta, blirent, ils y bätirent une villc, ^ s'y rendirenc si puissans par lcur iru dustrie &r par lcur courage, qu'ils de, yinrent maitres de la mer, & confer vcrenc long-terns cette supcrioiitc On voyoica Delphes les magnifiques ofFiandes, qu'ils yavoieiitenvoycea et DE la Navigation. 251 par reconnoiflance des biens qu'ils recevoient de la favour des Dieux. Cette ville fut nommce Spina, & felon l'opinion de Denys d'Hali-carnalse , elle prit ce nom del'em- Dionys. bouchure du Po , ou elle etoit si- HaltcJiLx. tuee , qui etoit nommce Spine-tique. Cette opinion cst contraire a toute forte d'apparence & d'ana-logie. - II est bien plus croyable que les habitans de la ville de Spina , ayant etc nommez Spinetes, comme ils durent l'ctre, l'embouchure du Po , fur laquelle ils etoient fituez, prit d'eux le nom de Spinctique. De ftie'me que les embouchures du Nil, le Pelufiaque, le Tanitique , &: le Sebennitiqne, n'onc pas donne les 110ms anx villes de Pelufe , de Tanis, ßc de Sebennis, mais en ont pris les leuis. Le nom de la ville de Spina, lemble ctre un nom Latin, 8c il est probable que les Pelafges en fondant cette ville, le lui donnerent a {'occasion de quelque belle cpine qu'ils trouverent au merae lieu s ou que ce lieu Tavoit auparavant. Cette ville ne fut pas si heurcufe du cote de la terre, qu'elle Tavoit ete du cote de-la mer. Elle ne put refister aux ac- L vj %$1 HlSTOlRE TSV COMMERGJ,- taques de ses voisins, jaloux dc fa profpcritc , & die fut cnfin aban-donncc. Cc n'etoic plus qu'un villa-ge du tcms d'Auguste , & les change-mens arrivcz aux bras du Po , fu rentqu'elle se trouvoicalors eloignee de cinq ou fix lieues de la mer , ful: lc rivage de laquelle elle avoic cte batie. ^.. Les Liburniens , voisins dc l'L. talie , & comme oppofez aux Spine- tes par leur situation , furcnt aussi de grands navigateurs. Leur core, & route cclle de l'lllyne, &: les ifles voisincs , ctoient pourvues de plu. sieurs bons ports, qui manquoient a la cote opposce d'ltalie. Us occupc,- rent plusicurs ifles dans la mer Ha- driatique , & s'adonncrent foic a la piraterie. lls furent inventcurs de certains vailleaux d'unefabrique par- ticulierc, qui porterent leur nom. Eustath. in Eustathius pretend qu'un certain LL DtonjfPc- [)Urnu5. fut inventeur des vaisseaux rf-i-v. } • jLiburniens^qu/il leur donna son noni & a toutc la nation • quoy que queU . ques-uns en attribucnt l'invention. ^ d'autres pcuples. Ces vaifseaux c« !■ roienr dc deux fortes y les uns plus grands 3 propres pour la guerre, & £T DE la Navigation. i$$ pour les voyages de long cours j les aucrcsplus petits,pour la pcchc,& les autres usages ordinaires j dout quel-ques-uns meme etoient riflus d'osier, & couverts de peaux -, les uns & les autres fort commodes pour leur force, &: leur grande legerete, Et il eft remarquable, que ni les Dalmatcs leurs voifins, considerables furcette * mer par le hävre de Salone leur capicalc , ni les Liburniens eux-mc-mes, felon les apparcticcs, n'avoient point entr'eux l'ufage de la monnoye. Ce que Strabon die leur avoir etc strth.lib.ii communavee plusieurs autres bar^ bares. CHAPITRE XLVI. i. Suite du commerce des Romains. 2. Jnßitution du college des marchands k Rome. 3. Reta<-blißement de Carthage^ & de C^ tinthe, dans la vüc du commerce. 4. Moyens dont fe font firvis les Romains pour I'augmentation du commerce. /. Commerce des Ra-mains pendant la guerre navak ij4 Histoire du Commerce d'Oftavius Cesar contte Sextut Pompeius. 6. Bataille d'Actium 7. Utilise des Vaißeaux Liburrics pour la guerre. 8. Trots flottes drcC fees & cntrctcnucs far Augußc Pane a Frejns s l'autrc au cap de Mißne, & la troificme a Raven-ne. 9. Etat dn commerce du term d'Au?uftc:'5* dela navigation3 oui ne ftfai foit yte're alors, & avant hi > qttcn fuivarit les cotes. 1 0 Commerce des Romains aux Indss 11. Lc cap meridional d?A riqUe connu & double lon^ - terns avant Awyijle. 12 Les Romains s'inßrui. sent dan> l.t marine, par l'cxemple des autrcs pcuplcs , & marquent fur Iturs medailles leur application a la met : d'otl I'on connoit nH(, cette application rcgardoitbicnp[Us la yierre, cfue le commerce, 14.^ principalement la fnbß'ßance de Rome. 1 y Les Romains fatsoicnt honncur aux villes qui fe fl'ina* loient dans Petude de la mcr. r £k Sous £ empire ÄAuyifle Rome ktoit e t de la Navigation. 255 attffi puifflmie fur la merquc fur la terre. 1. Q| I Ics livres de Varron tou-k3 chant la navigation , nous ctoicnt dcmeurez , ils nous auroient lans doutc donne de grandes lumic-res fur le commerce des Romains, & principalement fur ccluy qu'ils faifoient dc ion terns. Car encore qu'il soitbienconstant que les grands efforts qu'ils faiioie'nt pour fe con-server l'empire de la mer , cut la domination de la terre pour fin principle , 011 ne peut pas croire ncant-nioins qu'un Senat & unpeuple audi ^age qu'etoit celui de Rome , ne vit pas combien le trafic Icur etoit ne-cesTaire pour leur subfistance, pour I'accroissement de leurs richeiles, &c pour l'ornement de leur ville. J'ap-pelle trafic tout l'art , & toute lJin-dustrie qu'on employoit pour faire venir a Rome les march-indifes ecran-gcres. L'ctablissemcnc des Presets de l'annone , qui etoit ancien dans la Republique , regardoit priiicipale-ment l'abord des bleds, qu'on faifoit venir premierement de Sicile tk dc Sardaigne ; 6c eniuitc d'Afiicuie, 1]6 HlSTOIRl DÜ CoMWER'cij apres les vičtoires Puuiques j d E~ gypte , sous les premiers Empereurs-& enfin de Marseille, & des Gaules' dans le declin del'Empire. i.Dcsl'annee 159. deRome,leCol-lee;edes marchandsy futinstituc. On le nommoit aussilcCollege desMcr-curiaux j non pas ,a mon avis,parce qu'ils s'assembloicnt pies du temple de Mcrcure , comme quelqucs-uv,s Tont erü ; mais par ce que les Rc^ mains reconnoilToicnc ce Dicti, pOuc lc difpensotcur des biens qui s'ac_ quierenc par le trafic , tel qu'il fe dc, clare lui-meme dans le Prologue de l'Amphytrion de Plautc.Mais ceCol. lege dc marchands pouvoit bien fe rapporrer dans fa premiere institution au commerce qui fc faifoic an dedans de Rome , & s'ctre etendu en suite au dehors , a mesure que U domination des Romains prenoit io,\ accoisfement, premicrement fur U terre, & puis fur la mer. 3. Il fautde plus fc souvenir que la u Commircs , entire auues couverts de cuir, & s'a£ socia a tout ce qu'il put trouvcr da pirates , (e rend t mart re de la mcr s'empara de la Sicile , de la Sardai* gne, & dc 1'iste de Code, arrčta tous les convois qui portoient Ic3 provisions neceilaires pour la nour-riture de Rome; ceux du levant, »ar la Sicile ; ceux d'occident, par la Sar-daigne, & 1'iste de Corse ; & ceu:t d'Afrique , par des escadres qui Ce„ noient la mer. Par lit 1'ftaliesct'oiu va bicn-tot afF.imee. II insulta meaie les cotes d'ltalie, 8c y sic que'qUe butin. Un mal si prelTmt demandoij un prompt remede. On eu vintaun accommodement , cntre Pomp(.G d'une part , Sc Cesar & Antoinc aa l'autre. Onabandonna a Pompcc ces trois ifles, avec les autres , dont Ü croit en polfefTion. Il abandonna 1'f. talie de son core : il promit de nc plus troubler lc commerce ; de pei mcttre le transport des blcds en Ica„ lie , & de rendre ceux qu'il avoic arretez: ČV il retint le titre de Pre_ set des cotes maritimes , fuivant V^ cte > qui ie lui avoit donnc. Get accommodement auroit etcavantao-eu^ k toutes les parties, s'il avoi: ese en- it de la Navigation. z<;t trctenu de bonne foi : mais Pompee ayantpris goutau pillage de lamer, se (ervit dcs corsanes qu'il avoit at-tircz dans son alliance, pour inses-ter les mers, comme ils le confeslc-renc depuis. Rome encore «.iffligce dc la faim, nc recevoit pas de lui les'le-cours qu'il avoit promis. Pour repri-rrcr cecicfordre, Cesar engagea dans son parti quek]ues-unsdcsLieucenans de Pompče , aCPS fort expercs dans la marine , aslcmbla des vaillcaux , en fit construirc dc nouveaux , mit les cotes d'lcaJie en seuretc contre les descentes dc Pompec , ik mena contre lui une puissante flotte en Sicile. Dans toure cette guerre navale, Ce-Tar ne fit pas paiokre une grande vigucur ; il £ut souvent baxtu, & dans la guerre, & par k tempetc j 5c il dut presque taus ses avantages a la. valeur , & ä la capacice d'Agrippa. Le sentiment secret qu'il avoit de ces dispositions , lui aveit donne une grande aversion pour la marine. De trois cens voiles qu'Antoineamenaa son sccours, il n'en prit que 12.0 , • avec dix petirs vailleaux , plus petits que les galeres , mais pl«s grands que les vaisseaux de charge, dont i6t HiSTOiRi du Commerce fa fceurOctjvie , qu'il avoir mariee a Ancoine, lui fit prefenr. La grandeur &: la force de ses vaifleaux luy donnoient beaucoup dc luperiorite fur ceux de Pompee j qni les furpaC soient d'ailleurs en agilicč & en le, gcrcte , & qui ctoicnt conduits par des chefs bien plus experts dans U «uerre dc mcr. Pom pee prenoit tant de confiancc en ccs avancages , ^ en quelques victoircs , que ses vais, seaux avoicnt remportees fur ccux de Cesar, qu'il s'artribuoir le titre de fils de Neptune , & quc dans fon habit de general, il affecloit la cou, lcur blcuc , qui cst celle dc la mcr , prefcrablement a la coulcurordinairc de poni-pre. Tout ccla cependant ne 1'empecha pas de recevoir de grands cchecs de la-flotte de Cesar £c dc voir enfin dans unederniereba-taille &:.dccifivc, ctant fur le riva, gc, la sienne entiercment defaitc par Agrippa, commandant celle de Cc. far. Chacune de ces flottes ctoit de trois cens vaisseaux. Elles combat-rircnr fur la cote de Sicile. Il nc s'cu fauva que dix-fept vaitTeaux , fur leC quels Pompce s'ctant retire vers An. toine, dans refperance d'en etre et dp. la Navigation. z£j fecouru , il y trouva fa more. Cc fut a l'occasion dc cette guerre de Cesar & de Pompee , qu'Agrippa ouvrant °es petits golfes, qui etoient anx environs de Baics , en sic des ports tres feurs Sc cres commodes. Cesar pour illustrer la valour de cc grand hom-n">e , & donner une marque publique de la reconnoiflänee qu'il cojiservoic des services importans qu'il en avoit receus , l'honora d'une couronne na-vale, ce qui n'avoic point cu d'e-xcmpledans les guerrcs precedences, & qui ne fat point iniite dani les siecles suivans. 6- La bataille d'Actium causa encore unc crrande revolution dans les affaires de la mer. Lebcsoin qu'eut Antoine du secours des Egypdcns, des Tyriens, & des autres peuples de TAlleSc du Levant , qui etoicne puisfans fur la mer, releva les es-perances qu'ils avoient toujours con-servecs du retablilfement de leur commerce. Mais la victoired'Octa-vius changea les choses. Les histo-riens ne conviennewt pas du nombre des vaisscaux qui combattirent.Ceux qui en donnenc le moins ä Cesar, font fa flotte de deux ecus trente na- ^(^i^ HlSTOIRE ßU CoMMERC!, vires armez d'eperons , & de frente galeres legeres , lans eperons j & cclle d'Antoine de cent foixante &■ . dix vaisseaux surpaflans de beaucoup ceux dc Cesar en force ik en gran, dcur. Les autres donnent quatre cens voiles a Cesar, denx cens a An. toine. Plutarquc va bicn plus loin , en difant que Cesar fe reudic maure dc trois cens vaisseaux d'Antoine§ Mais ces differences fe concilient aL sement , les uns n'ayant compcč qUe les vailleaux de guerre, & les autres y ajoucant les vaisseaux de charge Cesar punit les Tyricns & les Sidoi niens de la fidclitc qu'ils avoient gardec a. Antoine contre lui : & ^ lors il commence a exercerun pou, voir ablolu dans l'Alie, que cette victoire lui sournit entiercment. 7. Ce sut principalcment cette ba-taille qui Ht connoitrc les avanta-ges que Ton pouvoit tirer des vaif. icaux que Ton appelloit Liburnes dont j'aydeja parle. Car encore qUg Ton s'en lervit long-terns aupara, vant dans les flottes Romaines y otl ne I'avoit pourtanc jamais fait si utilement , qu'on ie fit alors j car l'on epr"ouva que de tous les vais. . seaux. IT BE LA NaVI€ATIOH. 16j seaux , il n'y en avoir point de plus propres pour la guerre. Cesar in-struit par cettc experience , & les Enipcreurs , qui lui fuccčdprent, ne compofcrenc prclqueplus leurs flottes , que de Liburnes. L'on en trou-ve des descriptions exactes dans les Hvrcs des anciens. * S. Cette grande victoire ayant rendu Cesar maicrc de l'ctac de Ro-ine, ils'appliqua a le regier. life servit prernierement de cc grand nombre de «^ros vailfeaux armezd'e-perons, qu'il avoir pris fur Antoine, Ä: que Plutarque fait monter a trois ccns , comme j'ai dit, pour tenir dans le respect: les Gaules nouvelle-wient fubjuguees j ayant fait pafsci* ^es vailleaux fur la cote dc Frejus, aprcs les avoir bien fouinis dc chiourmes. Pour s'aisurer la domination de la mer t il la nettoyades pirates de Malte, de Corfou, be des Liburniens, qui craversoiei« le commerce. Il dressa deux autres puissan-tes flottes, pour cere toüjours entre-tenuifs. 11 en etablit une au cap dc Wisene , dans la mcr Tyrrheniennc \ & l'autrc au port de Ravenne , dans le golfe Adriatiquc ; ainsi difposces M \66 HisToiRE du Commerce , pour lä furete de Rome &z dc l'ltalie. La premiere avoit ious son dčparte-tnenc routes les cotes de l'occident & du midy , jufqa'en Egypte : 1'au-ire avoit toutes les cotes du levant sous le fien , jufqu'au PontEuxin,& aux Pains Meotides. Cet ctablissc-ment dura long-terns dans Ravenne. Calfiod. M>. On apprend par les lettrcs de Casfio-j.>;»/?• i7- dore , que Theodoric , roy des O, i?.10> strogotliSjPeu avant 1'EmpcrcurJufti. nien, fe iervoit de ce port pour la construction de ses flottes. I.cs rives du Po fournissoicnt les bois propres a cctte Oblique , & le corns de cette riviere donnoit route la connv.oditc ncccilaire pour le transport. Mais il est arrive a ce port, comme a bici\ d'autres , que la mer s'en etant clou gncejle fable & leliinonTont comble. 9. En ce terns delanaiflancede l'Ein. pirejes Romains fe trouvant maitrcs dc lnplusgrandeparticdumoiidecon. nu,le commerce nc s'excrca que soUs leur bon plaiiir: &: il auroit fait de bien plus grnnds progrez , si le sojn d'affermir & d'etendre leur doinina>-tion , n'avoit fait leur principal, ^ prefqu-e leur unique emploi. \\ ne paroit-pas que les navigations fc FT DE LA NaVIGATIOM. %6j fiffent alors autremcnt , ni dans la mer Mediterrančc , ni dans lcs mcrs exterieures , qu'elles fe faifoient au-paravant, c'eil-a-dire , ne perdant prefque point les cotes de vuč , 5c le hazardant raremcrnt a prendrc la p'einc mer. £ratosthcne , hommc « line vaste erudition , qu'il a prin-cipalement fignalce dans les Mathc-niatiques , & dans la Geographie, a reconnu cettc veritc , & n'a pas rae-fite les reproches que Scrabon lui a *aJcs , fans allegucr aucun fait qui Y seic contraire. Car Strabon prou- strtl.M.r* vc tres-mal ce qu'il avance, que les aiiciens out fait de plus grands voya-ges que lcs modernes , ne ranpor-tant que des voyages fabuleux, de Bacchus, d'Hercule, & d'autres scm-olablcs. Mais quand tous ces voyages scroient veiitables, Strabon ne «ous fait point voir que pour les faire, on ait traverse la plcine mer , ni qu'on fe foit beaucoup eloigne des j-ivages. Le voyage que la flotte d'A-iexandre fit des Indes vers l'embou-chure de l'Euphrate , en est encore u^e preuvc. Les historiens l'ont dc- . cric exactement fur la soy d'Onesi-crite, qui etoit dans cette flotte ; & Mij löS HisTOiRE du Commerce, fur cellc de Juba. D'oii Ton pcut in, ferer ccrtainement, que les Pheni, ciens qui frequentoient ces mers par la mer Rouge, fix ou sept cens ans avant Alexandre , ne s'cloignoient guere des cotes dans leurs navigations. Tl'tn.l'fv.i. io. Pline nous apprend que cette ehaf.ty route de la flotte d'Alexandre ctoit suivie de son tems par les Romains, Ilaioütcque les Romains affriandez aux riches marchandifes des Indes} y envoyoient des flottes tous les ans 4 chargecs de quelques gens de trait, pour les defendre contre les pirates, II die de plus que l'avidite du gain fit cherchcr aux marchandsdes chemins plus raecourcis ; c'cst-a-dire, qu'ils prirenc la pleine mer , öc s'eloignc. rent des cotes , & que ces chc minsraecourcis etoientaudi plus furs-fans doute parce qu'ils evitoient par la les bancs 6c les fochers , qui bor, dent la piüpart de ces cotes. 11 a pri$ spin de donner une description exa-cte de la route que l'on tenoit de son rems, pour aller d'Alcxandrie aux Indes , des faifons propres a cettc navigation , tant pour lc depart que pour le retour , & des marchaiu difes que l'on cn rapportoit. 11. D'un autre eocc , long-tcms ET DE la Navigation. i6$ avant Pline, & mcme avant Auga-fte , lechcmin ctoit ouvert pour sor-tir de la mcr Mediterranee , par le Detroit dc Cadix , & faire le tour de l'Afriquc jusqu'a la mer Rouge. Ce <]ue Pline a ecrit sur ce snjer, merke />/;„. tth % une grande attention. II rapporte fur c.tp. «7. la foy de Ccclius Antipater celebre Historien, qui vecat du tems de la sedition des Gracques, que des lovs Jes vailseaux partis des coces d'Efpa-gne, alloient trafiquer en Ethiopie. Ce fut la voye que tinrent ces vais-seaux Espagnols, dont Pline dit que Caius Ccsar, fils d'Agrippa, adopte par Auguste, vit les debris dans le golfe AVabique. Il ajoüre que Han-non Carthaginois, pendant que les - affaires de ia nation ctoient fiorif-saiucs , navis;ea depuis le detroit de . Cadix , juiqu'a l'extremitc de l'Ara-bie , & laissa une relation exacle de son voyage : comme Himilcon fön conipatrioie fuc envoye au mcme terns, pour reconnoitre \?.s cotes de l'Europe. Pline ajoüce encore, sous l'autoritc de Cornelius Nepos , Historien tres estimable, & tres fidelle , eStrab°n\ 13. Les mčdailles anciennes nous font aufli connoitre , ce que j'ai de-fa remarquc , que les Romains, pres-que dans tous les terns, one princi-• palement cultive la navigation par rapport a la guerre j tk que le com. merce en a ete le moindre objec Rien nel'afait mieux voir que cette statue de la Victoire que les Romains avoicnt dredec dans le port d'Ostie • $c que ces mcdailles de Marcius Ccn-. fo.iinus j qni font de l'rji 630. dc Rome , marquees au revers dc deux vaisscMux,avec une Victoire po. fee fur un cippe. Ce qui montrc que les flottes Romaines , qui fortoient du port d'Ostie, etoicnt principale-ment destinecs a la guerre. Quanct Agrippa, 8c le jeunePompcc, prirent letitredei7)-^^ de Uflotte &de la cote maritime, que Ton trouve fur lours medailles, 8c que ce dernier prenoic lc titrede siis de Neptune , scvan. tant d'avoir etc adopte par ce Dieu ils no voient assurcment que la guerl re en veue 3 non plus que Calpui^ et Bf la Navigation. 2.7$. ^Ius , & qu'Oppius , quand ils se-*°»t qualisiez Presets dc U flotte. '4. Du cems de la Rcpublique Romaine , on a mis fouvenc des flottes en mer , pour fubvenir a la nour-r'turc de Rome, & y transporter du pled. Les medailles frappees a ce fu-Iet, marquent la destination de ces «ottes par ces mots, Ad coemendnm finmcntiim exfe. avec la figure de la proucd'un vaisseau. Les Empereurs ^ui prirent lc meme soin , Texpri-woient fur leurs m6dailles, par la figure d'un vailseau, avecccs paroles, ^-^nnonA ^Aug» ou Ceres s^Ang. ^ l'on en vok plusieurs de cette forte , frappces sous Ncron , 6: ious Antonin Pie. 15. Les Romains faisoient hon-neur aux villes, qui s'ctoient signa-^ees dans lc commerce, ou dans 1» fabrique des vailleaux, ou qui ctoient eclcbres par quelque port considerable. Ces villes fai&ieuc marquer leurs medailles d'un vaifleau , ou leu-lement d'une prouc , ou d'un Neptune avec ion trident, ou d'un dau-phin, & dies y prenoient le titrede Na^px^er. Teiles ctoient les medailles dc Tyr, deSidon , de Byzan- 174 HlSTOlM DU CoMJfERoi cc , de Leucate, dc Chelidoine is que les defcendans des Troyens se roient un jour maitres dela terre & de la mer. Mais lorfque Calsandre fille de Priam , fait une pareille prel • diction dans Lycophron , cela ne se peut entendre qt>e d'un terns boau-coup antcricur a celui d'Auguste. Ec BT be la Navigation. 27^ asm quc ces predictions ne foienc pas prises pour des exaggerations poctiques, Denys d'Halicainaite en Dion. iu. parlanc de son terns, dicclairement '«■. lit. 1. que Rome etoic mainesse de toutc la mer , non settlement de celle qui est renfcrmce dans les Colonnes d'Hercule , mais encore de l'ocean, par-couc oü 1I ecoit navigable. CHAP1TRE XLVII. 1. La tcdutlion de ?E*ypte en forme de province , avance fort le commerce de /''Empire Romain, i. Les Romains sinysroicnt depuis long term dans les affaires de /' £-gypte. 3. Lcroyaume dc Chypre reduit en Province. 4. Le royau-me de Cyrene , & la 'Cilicie , de. •vicnr.cnt provinces Romaines. 5 • La lihcrtč dc VEfiypte ayant c(tc ■premierement entamee par Cesar, I'Egypte fitt enfin reduite en province Romaine par Aü%ufie' .1. \>TAis rien n'avarKja xant le ^VA.comifcerce de Rome , qup M vj i7 pre-vint les artifices done il (e vouloit scrvir pour tirer la negociadon en. longueur, en l'ensermant dans uft ceiclc , qu'il forma en terre du bout de fa baguette , fans luy permettre d'en sortir qu'aprcs une rcponsc po, sicive. Sylla traitales Egyptiensavec une bicn plus grande hauteur , lors que l'aa de Rome 673. il ciea roy d'Egypte Alexandre, fils d'un autre Alexandre, fiere de Pcolemec La, thurus roy d'Egypte. llcftvraiqUc le peuple d'Alexandne fc defit prom» tement de lui. Son frere nonime \^ lexandrecomvnc lui, pric la place & fut chaise par fes fujet.s , Tan de xuct. Jul, Rome 6yo , & fe retira a Tyr. Sue-. ne< Auglilte pour rendre ce lecours 3. plus abondanc & plus siirauxRo. mains , cut la prcvoyance de faire curer tous les canaux , ou regoro-© st DE la Navigation. 185 >e Nil, &: y porte la recondite. Et fieanmoins dans cette abondancedes oleds que rendoit l'Egypte , il luy ecoit aife dc s'en palser ellcmeme, par la bonce de son terroir, qui lui fournilToit beaucoup d'autrcs ali-Niens. Il est arrive quelquefois que ü'ins une famine universelle, cecte contree a conserve fa recondite ordinaire , &c a ioulage la disctte des Grangers. Lcs Liyres facrez en four-ftissent un exemple illustre dans l'iii-stoire de Joseph ; &c Diodore en rap- Dud Jib, u porte uii autre du secours qu'elle don.-ia aAthcneS dans une difetcepu-^lique. Et c'a ete cette fertilicc extraordinaire de l'Egypte pour la production des blf.ds, qui lui a fait at-Hibuer l'inventiondu labourage. *. Les bledsd'Egyptecommencement done a prendre un cours regie vers Rome , & enfuite vcrs Constantinople : ce qui a continue jusques sous les Soudans, & juf'qu'au terns present. Car avant Constantin l'E-öYpee & l'Afrique etoient les nour-nces de Rome. Mais apres que Constantinople fut bade , l'Egyptc sue chargce de fa nourriture ; 5c I'Afriquc , la Sicile 8c la Sardai-§«e, de ceüe de Rome. La traitc i86 HiSTOiRE du Commerce , des blcds d'Alexandrie pour Constantinople, etoit reglee par un officicr qui dependoit du Preset duPrccoire d'oricnt j &r la traitc des blcds d'Afri-que dependent du Preset du Prctoirc d'ltalic & d'Afriquc. De ces deux inspecteurs, l'un rcsidoit a Alexan-drie, & l'autrc a Carthage. Sous l'empirede Valentinien, Valens,& Gratienjc Proconsul ayantctccon, traint, pour subvenir n la neceslltc publique , de distribuer au pcuple le bled destine pour Rome, il le restu tua fidellement apres le retour de l'anciennc fertilite. ■ On voit par la loy d'Honorius He de Theodose, qui estrapportce au Titrc xxvij. de l'on-zieme livreduCode, quel loin on prenoit des bleds d'Egyptc , que Ton faisoit porter ä Alexandrie , pour les distribuer ensuite a Constantinople &c a Rome ; & l'histoirc n'a pas neglige de marquer la quantitc que Ton, en portoit ä Constantinople , felon la 'diversity des terns & des besoins. 3. L'on peut juger de l'abondante recolte des bleds qui se faisoit en Egypte , par l'invention de la bierc qui lui est due. Elle remedioitparce moyen au defaut des vignes, a la production desquellcs son terroir et DE la Navigation. ^87 ctoit moins propre. C'est ce qu'en dit Herodote ; mais Athenee tiewt Herodet.lit. ün autre langage, & nous apprcnd *• ot/>. 77. que de son terns ics Egyptiens s'e- -*'**». //f. 'toient instfuits dans la culture de la z* vigne , & avoicnt pris grand goütau vin. 11 die que tous les bords du Nil ^coient plancez de vignobles. 11 nom-nielcs mcilleurs vins que Ton en ti-roit, & principalementcelui deMa-Ica jcelebre long-tems avanc lui par Virgile, par Horace, & parStrabon. virg.ceorg, La vüle dc Ta.«nia, Hont il vantc aufli l'^ 2-jc vin, & cellcde Plinthine, ä qui ""-«-Ctr. U I. . ., .. ... * . l lib- l.od. iieliamcus en attnbuc 1 invention , J7 *ont lieux voisins de Marca ; öc ap- strah.üb.u pareinmenc ces vins ont etc compris ^°us le nom general de vin de Ma- rea. Il die de plus que ce fut la eher- te du vin , ik non pas la rarete, qui produisit en Egypte l'invention de la «iere. Et il St enfin qu'Hcllanicus, ^ui fut contemporain d'Herodote , sirüre qu'on doit a Plinthine ville «l'Egypte, l'invention du vin ; &c que . lesanciens Egyptiens etoientfortfu- jets a 1'yvrognerie. Depuis que les Mahometans out cte maitres de cc pays, leur religion, qui defend le vin , y a fait liegligcr la culture des vignes. On y a seulement nienage i$S HiSTOiRE du Commerce, dans ces dernicrs terns quelques vi-gnobles dans la province de Fium. 4. Ce fut Auguste, quicrablit des voitures reglees de bled d'Alexaru drie a Rome. Les historiens.qui font ■ venus apres lui, parlcnt souventde la flotte d'Alexandrie , nourice de Rome. Cest celle que les Romains appellent Sacra emboic , & Felix cm-boif. Il faut distinguer cecte EmboU de aiywxlU i//Ca^, que Hesychius cite d'Huripide, Sc qu'il explique-, non seuiement des memes marchandifes mais encore de toutes celles que Ton apportoic d'Egypte , Acs le terns de ce pocte, quietoic contemporlinde Xerxes. L'on pourroic meme soup-Conner que le mot d'Em'jole a etc corrompu par lc tems de celui d'Em-a'n fJ- P°^e : ^110^ ^114^ Juslinien dam son ^ydeWex- Edit, scmble le rapporter au mot £j jEgypt- i[xC«y 185, parce qu'on jettoit ccs mar. fro-vfrtc. chandiies dans les navires, lorsqu'on 4. tfj >y jCS embarquoit. Le bled, felon les 24 ' apparenccs , a toujours fait le principal de cacte charge, C'eft pourquoi Justinien rend lc mot d't^CoA* par cclui deffJ7oT3'//7Tž;tf.Maisoiureleblcd on fc servoit de cette occasion pour porter a Rome & a Constantinople , plufieurs st de la Navigation. jS^ plusieuis autres marchandiscs quc fournissoit l'Egypcc -y taut celles dc Ion crü , quictoien: precieufes, que celles qui lui venoient de l'Ethio-P»c, & celles qu'on lui apportoic des Indes , de la Persc . & dc l'Ara-!e , par la mer Rouge. 5. Entrc les Edits de Justinien, ^c plusiniportaiit, ioJ.M.i. vers la mer Rouge. Diodore assure* qu'avant cc meme roy,les Grecs nJa„ voient euaucune entree en Egypte% Quand il refuseroit dc mettre au nombredes Grecs, ces Caricns, &• et Du la Navigation. 19^ tes Ioniens, que Psammitichus prit st son service, il convient luy-me-n"5c qu'il recut des marchands Grccs dans ies ports , pour y trafiquer. 7' La difficulte des entrees de 1T-gypee, ca rendoit encore laconque-. le importantc. Elle avoir peu de bons P°rts, la cote en ctoit orageufe Sz dangercuse , deserts fablonncux au couchant, & meme dans 1'Isthme, ^ui la joint ä la Syrie ; montagnes au midy • & le rempart de la mcr Rouge au levant, on l'on nV/oit point a craindrc des invasions de ccs grandes &: belliqucuscs nations , qui c'ivironnoient la mer Mcdiccrrance. Lors que Neron apprit le foulevc-nicnt presque general de 1'Empire contre lui , &; conccut d'abord le ^essein dc fe refugier en Egypte , il eft croyable qu'il espcra de sJy pou-Vo'r mainccnir contre tant d'enne-ni5s , par la defense naturelle du Pays; 8c d'y trouver cependant les delices de la vie, dour il ne sepou-voit passer. Cette penfee, de le re-Jii'cr en Egypte, etoir. venue ä Ca-ligula , avant !uy. Si ce pays d'tm si fachcux accc-s, avoit ete defendu par une nation coura^eu'fe, il auroit N iij 194 HisTOiRE du Commerce , mcprife les forces etrangcres. Mais «c peuple,plein d'ailleurs d'efprit ik. d'adreüe, amolli par les delices &c l'abondance, čtoit combe dans une si grande Uchctc , que son pays fem-bloit ecre expole au premier occu-■ pant. Ajoutez a cela leur esprit sc. ditieux, remuant, indocile, broiiil- TMit. Hiß- l°n > tel ^110 Tacice n0US le repre-hbr. i. "'?• sente da terns de Vespasicn. Ainsi ii. quand on auroit cant fait que de fur, jnonter les defenses naturelles de la region , qui confistoient dans ccs barrieres de Pelusium, de Paraeto-nium , & d'Alexandrie , que quel. " ■ ques-uns appcllcnt ses comes , la n*ytb. t*f. conqucce en-ctoit alTiiree. Haython /4. Armenien dit, que de son terns, iors que l'Egypte ccoit occupce par }es Mamrnelus , une sculc victoire suf-fisoit pour la subjuguer. Et Selim en fit l'cpreuve Iors qu'il la conquit. Mais je ne s^ais a quel terns il fauc rapporter un passage rcmarquable de PyW* tli Philostrate , ou il parle d'un ancien Mr. 3.1V- trait^ * *lu* avoit "^ conc^u cntre z.&hb. 6. les Egyptiens & un roy qui etoit tap 8. malt re de la mer Rouge , par le. quel les Egyptiens avoient etc oblu . gez de rcnoncer st entrer dans cect(j it DE la Navigation« 295 mer avcc aucim vaifseau de guerre 5 imis (eulement avcc un unique vaif_ feau de charge, pour entrctenir lcur commerce avec les Indes« Le quel alTujetcilsement ilstächcrent d'eluder par la fabrique d'un vailfeaude telle grandeur , tk construit avec un tel artifice 3 qu'il put tenir lieu de plu-fours autres. Je foupconne quc ce roy} maitre de la mer Rouge.pour-roic avoir cte celui de Tyr , cjui ayant un bon port a la teste du go!-fe Arabique, 8c le parcourant sou-"vent par ses navigations, s'ctoit ac-quis 1'eiTjpire de cette mer. 8. Ce n'est pas qu'on eüt oublič leur ancienne valeur, &: ces prodi-gieuses conquctes de Sefostris 8c de ion sils Rhamsčs. On fe fouvenoit de la vigueur qu'ils firent paroitre pour lc service de Cyrus, dans cette fameufe bataille qu'il donna contre Cra-fus; & dans la resistance qu'ils firent a 1'invafion de Ion His Camby-fej & dans la bataille, quc la flotte de Xerxes, done ils avoicnt pris lc parti, donna contre lesGrecs, aupres d'Artemisium -, & de la fermete qu'ils temoignerent pour les Perfes contre Us Ethiopiens, dans la deroute de N iiij XtfC HlSTOIRE BUCOMMFRCI, HelieJ. Jeur armee, oi\ Hcliodorc dit qut jBibiofJib. parut leur intrepidite , & le mepris ?• qu'ils faifoient de la mort. Tout ce- la faifoit penfer , qu'il-s pourroient rcvenir a lcur naturcl vigoureux, & se corrigcr de lcur mollesse. On sc souvenoit Ac plus , qu'cncore que la nature nc les cut pas favorifex d'une mcr facile, & d'cntrees commodes, ils n'avoient pas laisse d'ob-tenir l'cmpire de la mcr , sous les rois Bocchoris & Psammis, avant le terns des Olympiades ; Sc cjuc les Grecs mcmes les reconnoissoicnt pour leurs maitrcs dans la science de la mer, comme le confesse Euri^ lurifidf -je> Qn fe souvenoic encore de Troadl cettc flotte dc quatrc cens vaisseaux, bade par Scfostris dans la mcr Rouge. Ce qu'il ne faut pas cxpliqUer de quclques petits bateaux de pen ^'importance; puifqu'on peut juger de la grandeur des navires de ce me. me Sefostris, par ce supcibe vaif-scau, long de deux cens quatre-vingt condees, qu'il avoit fait con-struire , Sc qui merita d'etre consa-crc au Dieu Osiris •> & par cet autre Ludern. vailTeau Egyptien , que Luden vit Vot- dans le port dc Pirse, long de six et DE la Navigation. i$j vingt coudees, large de plus de tren-*e •> & profond de vingt-neuf. En-nn on etoit encore bien instruit de Cfs forces redoutables de l'Egypte , tant de mer que de terre, qu'Ap- ^, . ^ Pien a pris plaiflr de decrire avec />^y, pompe s & qu'il a principalement attribuces au temps de Ptolemee «'s de Lagus: deux cens mille hom-mes dc pied , quarante mille che-vaux , trcis ccns clephans , dcux n*>iHe chariots armez de faux, quin-ze cens galeres, deux mille vaisseaux ^gers , & huit cens de ces grauHs «avires , qu'ils nommoienc Thala-JJlcgues5 faits sculement pour le plau "r j & rostencation. Du tems mcmc *J Cefar, peu avanc la conqucte ^Auguste, TEgypte ctant decheue ^e son ancienne fplcndeur,& reduite a une grande foiblesse , le port d'A-jfxandrien'ctoit pas dcgarnide vais-|eAux. Mais je ne f^aijS'il saue attri-kuer a l'industric des Egyptiens , ou a celle des Romains, la construction Mais pour donner une idčc plus exacte de l'ccenduc du trafic d'E- E T DE la Navigation. 309 &yptc , il fauc observer que d.cpuis ^u'Alexandrie fut bastie^ il sc re-F^ndic dans rous les ports & dans toutes les cotes de la mer Meditcr-rance. L'Egypte devint comme l'en-ti'epost general entrc l'orient& l'oc-ci.zi.cap. ^lc^z. Le voifinage de lamer, du l6m |ac Mareotide,& du Nil a suppleoient ^ la lUrilite du terroir, oil clle ctoic fituce, a la difficult de son port, ^ aux marais bourbeux qui 1'envi-r.onncm:& Rome avec coutesagraa. $io Histoire du Commerce , dcur, & I'lcalie avcc toutes ses rL chesses, nc lui foumilsoient pas tant dc marchandiies qu'elle en recevoit d'elle. 13. Car l'Egypte , toute abondante qu'elle etoit , avoic pourtant aufli fes befoins. Son terroir gras & pe_ fane, ne produisoit aucuns metaux & e'etoit l'Europe qui lui en four! nissoit. Elle manquoit de bois, de poix refine , &: de goudron. Elle manquoit auili de la nlüparc de ces fi-uics agrcables-, qui font communs dans les regions plus temperces, ac qui font les delices des bonnes tables. Mais la quantite des marchan-difes qui venoient d'Alexandrie ctoit si grande ä Rome , quc Tou en tenoit des boutiques & des n\&. gasins. Les principals čtoicnt lcs epiccries de toutes iortes , lcs toi, les, le papier , le verre , le lin, les ctoupes,^ les robes magnifiqUe^ Ce grand negocc d'Alexandrie com.! mciKja a s'arfoiblir sous l'empirg d'Meraclius, lorfque les Sairafins se rendircnt maicrcs dc l'Egypte. Les peuplcs d'Europe y abordoient plUs raremene, ne s'accommodant pas de lafcrocitč des Mahometans, quic|e et DE la Navigation. 311 leur cote etoienc bien plus appli-^uez a la guerre, qu'au commerce. *'s s'eloigncrent done des villes mi-ritimcs, & da couchant , pour fe rapprocher del'Arabie, de laSyrie, & des autres provinces, ou ils avoient "cji etabli une piiillante domination. Et c'est lä la cause de l'aggran-d'flTcment du Caire , dc de VafFoi-^liilement d'Alexandrie. Les Euro-peens crouverenc mieux leur compte a rctourner negocier ä la coce de ^y»e, & aux vilies de Tyr , de ^"poli , & de Scandcron. Mais les Chretiens & les Mahometans s'ap-per9urent duns la suite du bcsoiii ^u'ils avoient du commerce d'Alc-xandric , qui s'y rčtablic infenhble-inent : &r !e Juif Benjamin Navar-rois, dans le recit qu'il a laisse du y°yage qu'il fit en ces lienx-la, vers ^ milieu du dcizieme sicclc , dit qu'on y voyoit alois un grand abord ^e marchands, de toutes les parties du monde. Les denrees des Indes, qui avoient pris la route du nord , pour venir en Europe , & que les Venitiens &c les Genois alloient que-rir a Astracan, par la mer Caspie ; & a Cafa , par la mer Noire, re- J-Il HlSTOIRE DU COMMERCB, prirent lc chemin d'Egypte , sous les SoiuUns. Lcs Vcnicicns dc-manderent au Pape la penniflion. «ie trafiqucr avec lcs infidclles, apres avoir obtenu du Califc la libcrte da commerce fui: les cotes d'Ep-y^ te , & de Syrie, Sc principalement a Alcxandrie. Us entretinrcnc sou gneuscmenc ce trafic , jusqucs an terns que les Porcugais doublčrcnt le cap de Bonne Esperance, & s'c-tablireiu aux Indes. Voyant la perte qui lcs mena9oit , ils sc joignirent aux Soudans, pour les en chasser jnais inutilemcnt. Nos:Marscillois* Ä: les autres peuples de la France jneridionale , faisoient tous lcs ans des navigations reglces a Alexan-dric, Sc tiroient de la, & d'Alep" les cpiceries, tk les aucrcs marchan * discs d'Oricm , & en fouruiflbicln le reste du royaume. st öe i.A Navigation. 515 CHAP1TRE XL IX. 1. Commerce d'Ethiopie, & dc '*t Troglodyiique. 1. Differenz- cn-*K les Ethiopiens ^& les Egyptians ^ fir Li ptimaittt' & l'antiqttitL 3. Ptolcmec Philadclphe etablit k commerce entre l'Ewptc3& L'Ethio-Tie. Coptos ville celebre, entre. sot dc commerce, j.. fauffe origin ff dunom d'Evvptc. s. Le commerce « Etuiopie devient avec le tems f^rt lucrattf. 6. Les Ethiopiens feuventaffamer & ruiner l'E[iypte, cn detournant le conrs du Nil. l' T ^gyptc ciroit d'autres forces JL_/de marchandises du cote du n"»idi. Qiioique les Ethiopiens nic-^allent une vie pauvre , liabitansun terroir ingrat , refpirans un air mal ain , & ecant cloigncz des aucres Rations, Jcur pays ncancmoins 112 lailFoic pas de fournir plusieurs ri-c'^s marchandifcs , & a l'Egypce, qui cn eeoit prochc • &aux Arabes, ^ autres pcuples , qui abordoienc par mer a leurs cotes. 11 produisoic O 514 HlSTOIRE DU CoUMlKtt^ de 1'or , du cuivrc , du fcr, & d'au. tres mctaux, qui lvunquoient a 1'E- gypte : mais de l'or en plus grandc .. , abondance : car Hcliodore actestc "Alhiof.Ub- qu'ils se scrvoicnt d'or ä plufieurs 9j tf IO" usages , oil d'ordmaire on employe le fcr. Lcs navires dc Salomon, qui rapporeoient tanc d'or d'Ophii^ c'cst- a-dire de Sophala ; 8c celui qUc rend, encore aujourd'hui le Monom«,.. tapa , font la preuve des richessesde l'Ethiopic j car je comprens sous lc „oin d'Ediiopic , tous ccs vasles pays qui s'ctendcnt au dessus^de l'Erryp^ vers le midi. Avant meme lc cems de Salomon , l'or d'Ophir čtoit con- nu dans la Palestine : car on lit dans les Paralipomcncs, que David avoit amaisc, pour la construction du tcm- 1. pnr.il. pic tie Jerusalem , rrois millc talens ii>-+- d'or d'Ophir. Cc qui lui ctoit venu apparemmene par les Tyricns. par la Ton connoic Tantiquitc du coin. mercc d'Ethiopie. U en venoic aufJi plulicurs fortes dc picrres piccicu- ses. Les mines d'emeraudes , nuj ctoient fur leurs fronticres , & qlle Ton n'y trouve plus maintcnant, si. rent naitre entre cux & les Eay,, Hdicd. -ptičns 3 cette guerre quc decrit He. et DE la Navigation. 31^ liodorc. Aucunc aucre region ne Aithiof* rendoic cant d'yvoire que l'Echio-''*■ s»-pie. Elle rendoit du cinnamomc, de ta myrrhe, Sc plufieurs autres pre-C]eux aromates. Sous lc nom d'E-thiopic , il saue entendre aufli la Troglodytiquc , si celebree par les anciens. Les Portugais n'ont pour-ta'it pas trouve dans ccs regions la toiis ces aromates, qui y čtoienc ^utrefois en abondance. Philostratc rapporte quc de son terns, il y avoic u'i commerce regie entre les Hgy-ptiens & les Ethiopiens , & quc ce commerce fe faisoit par te rre , ik par cchange. i- Ces deux nations (c font long-^uis dispute la primautc ik Taiiti-Sllitc. Les Ethiopiens pretendoient e'h'c la plus aucienne nation d-ti jiionde , &■ avoir peuplc les premiers {%yptü par leurs colonies , sous la ^conduicc d'Osiris. Les Egypticns Joütenoicnt au contraire , que les tthiopiens font sortis d'eux: & cela 'cmble confirmc par le temoignage l'e Moyse. Ccs diflFerens oncproduit Gea.r*. entre eux plusieurs gucrres, qui out Cu divers succez , ^ avant memc ^ guerre de Troye. Les rois d'E~ Oij 2i6 HiSTOiRE du Commerce, rrypte, Sesostris, & Rhamlcs., dont le premier regna peu d'annces apies Salomon ; & le second, environ cin-quante ans apres le premier , se ren-dirent maitres de l'Ethiopiej qui se, coua lc jougbicntot aprcs3& se separa cntiercment del'Egypte , sans yen, tretenir aucune correfyondance. 5. Ptolcmec Philadelphe ne ne-gligea pas les avantages^ que l'E-ay pee pouvoic rctircr de l'Ethiopje • 8 y entra avee une armce , & fit mieux connoitre ce pays , qu'il n'a_ voit etc connu jafqu'alors. 11 y fit reflcurir le commerce. ^ La ville de Coptos fur le Nil ccoic l'entrepoc, &: comme le magasin de toutes les marchaiulifes , rant de cellcs qui ve> noient de l'occident par Alexan-drie , pour patter au levant , que de cclles qui venoient de l'EthiopiCpar le Nil. Et parcc que les navigations de la met Rouge ctoient plus dirli, ciles & dangereufes vers le fond du golfe Arabique, que vers son enu bouchure, Philadelphe fit bastir la ville de Berenice , du nom de sa mere, furlebord dc ce golfe, plUs bas vers son entree, dans le pays des Troglodytes, pour y faire porv et de la Navigation.^ 317 tcr lcs marchandifes de Coptos. Strabon dit que cette ville de Be- S/ra&. M. rcnice n'avoit point dc port: Pline 17. allure 1c contraire ; mais il cntend i'h». lib. c. parier du port de Myoshormos, CitP- ZJ-cV-st-a-dire, du Port de la Souris, qui en etoit proche, & dont Berenice se servoit comme dc son propre. Les marchandises sc portoient de Coptos a Berenice , fur des cha-mcaux , par des caravanncs : 1c che-min ctoit de fix ou sept journees, & ce prince drefla ccttc route avcc soin , & y fit creuser des puics & des cisternes, pour la commoditc des voyageurs. La ville de Coptos a pris le nom dc Cana, ou il fe fait encore aujourd'hui de grands amas de blcds, qui fe portent ä Casir , Air le bord du golfe , qui est le nom moderne du Port de la Souris, 6c dc Casir a la Mequc , & a Mc-dine. 4. La celebrite de cette ancienne ville de Coptos, a fait croire qu'elle avoit donnc le nom a l'Egypte ,8c «]ue le nom d'Egypte avoit etc forme de celui de Coptos , & de la diphtongue Grecque , miTe en te-tc, & abreeee du mot d1«** terre. O iij $i8 HisTOiRE du Commerce A quoi je nc vois guere d'appa_ rencc: car le nom d'F.gyptc cst tics-ancien , fk se trouvc dans Homčre pour signifies cV la region , & [^ Nil , qui la pjircoure d'un bout a 1'autre. Car encore qu'Homerc füc peu instiuic dcs afluires d'Ethiopic-, , t ce que Strabon ne dcfavolie pas • il 1 ctoit pourtant allez pour flivoir de quelle region lc Nil venoit imine_ diacement, &c quel nom on lui doiu noic. Au lieu quc le nom de Cnptos ne paroit pas si ancien. II eft ridi, cule de penfer, que les Egyptieils aycnt etc chercher un mot dans la langue Grccquc, qui leuretoit ctran, gere , pour en former le nom de leur patrie. Jene m'arrcte point a Topinion fabuieufe dcs Arabcs, nu; font venir les noms de Coptos ^ d'Egypte , d'un ioi imaginaire d'F, gyptc , nomme Copt , sils de Mef_ raim,Ä: petit sils dc Cham.Ce qui n'a aucun fondement dans 1'histoiie. Te croirois plütot quc lc mot d'E^yntc a signific prcmicrement le Nil; que le Nil avoit appotte ce nom dc l'£. thiopie, ou eft fa source •, &: qUe le nom du fleuve a etc donnc ä cette belle region qu'il arrosc. Pcut- et DE la Navigation. 319 cstre audi le nom de Coptos c»"i cst-il venu , ville celebre, d'un grand abord, iicuee fur les rivcs de ce flcuvc : de forte que les mar-chands etrangcrs venans trafiquer cn ^gypte, & a^a»s au iieudu plus grand commerce , il sue aiie a des £cns d'une aueue langue d'errcr fur ^ nom , attribuant le nom general ^w pays au lieu particulier oi\ ils devoient negocier , & dsi corrom, pre le nom general d'niyvsrlit en celui 5. II est vrai que du cems de Me-^elas le trafic qui fe faifoic chez ^es Echiopiens & les Troglodytes , tt'etoit pas fort lucratif, comme Strabon Ta remarque: mais lescho- strabjibr* ^es changerent bien dans la fee , I-& ce pays rendoit de trcs riches ttiarchandifes , comme je l'ai faic Vc>ir. Cela paroit par le pott d'A-^"li, qui appartenoit aux Troglo-fyecs, & aux Ethiopiens , & qui **oit , felon Plinc ,uii Heu d'un trcs pli>1-ltk- fe» grand commerce. Cela paroic cn- s'^'li;* core par ces grandes flottes que Ton envoyoit du tems de Strabon, de s'r"'b' llb-la_mer Rouge aux extremitez d'E-I?" thiopie •, d'ou l'on rapportoic en Oiiij 510 HiSToiRF. du Commerce Egypte de trcs precieuscs dcnrces • & par ce que dit le mcmc autcur* que les revenus tirez auparavant di l'Egypcc par lcs Romains, avoicnt etc fort accrus pas 1c negocc dc Ia Troglodytique, & des Indes. Com. me les marchandises d'Ethiopic pour aller a Rome, passoicnt par Coptos, soic qu'elles vinsse,u £ar la mcr Rouge, ou par lc Nil, a"iant cotoie Elephantine & Syene, -*c,. ^an +Si. dc l'Hcgire, e'est-a-dire, ^- 5-^. 1'an i 104.. de Jesus-Christ,ies caux * duNilctant fort.basses , & l'Egypte par consequent mcnaccc d'uue grans de difetce , ce prince envoia en E-thiopie Michel Patriarche des Jacobites , avec de grands prescns,pour obtenir du Roi, quJil lächäc Ies eclu-^es du Nil, en faveur de l'Hgypte ; ^ue ccla lui aiant etc accorde , le Nil hauiTa de trois coudces en une «wit. Jean Cantacuzene, qui quit- *'Ca"™' *& l'empire de Constantinople pour ^ ■4>c^'1 *e faire moine, Van 1360. del'Ere I;" Chictiennc, rapporte dans l'histoire de son regne , que le Soudan d'E-^ypte tachoic par fes bons oih'ccs de *e concilicr Ies Jacobites, qui ctoient ^tablis vers le midi, iui Ies rives duNil , craignant quJil ne leuv pi it envie de faire prendre un autre tours aux eaux de ce fleuve. On die Ov. £12 HisTOiRE du Commerce, meme qu'Alphonse d'Albuquerque, Portugais, Tun des premiers Arfro-nautcs des Indes , ä qui fa vertu a faic donner le surnom de Grand concctic le mcme deslcin , de dero. ber le Nil a l'Egyptc , en le faisant tombcr dans la mer Rouge • pour se vanger du Soudan d'Egyptc s quj traversoit le trasic des Portugais dans les Indes. Je rapporte ces exemplcs> asm qu'on ne traite pas de fable* ce que Ton a die des precautions qUe les Turcs ont prises quclquefois, pour garantir l'Egypte de ce mall heur. Un prince aussi prudent qu'e-toit Auguste , ik qui faifoit de la conservation d'Egypte un des plus im. porcans secrets de son gouverne-ment, put bicn mettreen considera. tion tout le mal & tout le bien nue cette province pouvoit attendre de l'Ethiopie : d'aucanc plus que Can-dace , reine dc cette contree, ve-noit d'entrer avee une armce njr 1 es terres d'Egyptc , les ravageanc jusqu'a. la ville d'Elephantine , fe rendant maitrefse des trois cohor-tes Romaines , qui ctoient en gar. nison dans cette villc, dans Syene .& dans Pliiles, Sc rcnvcrsant les et DE la Navigation, 325 "iitui-s qui V avoicnt ece erieces a 1 nonncur d'Auguste. Pctronius qui gouvernoic l'Egyptc sous ce meme Empereur , repoufla l'insulte Je certe *eine , entra bien avaiit dans son pays , y ctablit des garnisons Ro-niaines , & la mit a la raifon. CHAPITRE L. i. Commerce de £ Arabic z. Mauhaiidifes de I* Arabic. 3. Arabes , grands voleurs. 4. Ara-bcs autrefois fort be/liqueux. /. •Leurcourage s'amoüit enjuite3puis fc rcveilla , qaand Us eurent rc$u le Mtthometifrne, 6. Grandes liaisons entre les Arabcs 6" ^es £&/" ftiens. -j. Canal tire du Nil a la nu>r Rouge. 8. Ports d*Arabic du *bte de PEgypte. 9. VArable af-fitjettie aux Romains. 10. Aden fort eclebre d'Arabie. Oman viils Marchande d! Arabic. i.TAy parlc ci-dessus de 1'anciea J commerce des Arabes, & j'oa O vj 514- HlSTOIRE DU COMMEHCI • fait voir que l'ATabic a fourni auflT une partic considerable du commerce d'Egypte. Ce pays & ses r^ chesses ccoient pcu connucs du tems d'Homcrc , & les habicans ne lcs connoissoicnt pas eux-memes. Mais la suite du terns leur appnc ]cur puissance & leur bonhcur, qui ctoit tel, qu* Alexandre clioisit leur pays pour y ccablir le siege de son empire apres son retour des Indes. Aufli voyons-nous cous lcs siecles suivans conlpircr ä vanter ses richesses. Une partie de 1*Arabic en a pris le surnom d'Hcureusc j & les SabcenSj un de ses pcuples, ccoient estimej surpasser en opulence toutes les nations du monde- Lcs rcvenus de leurs tcrrcs , done ils vivoient aboiu damment, leur fournillbient encore de' quoi acqucrir , suis bourse dc-Jier, lcs pierrcrics, Tor & Targcnt des autrcs nations, ik ce qu'ellcs avoicnt de plus prccicux. Le trafic ample čc continuel qu'ils faisoienc de lcurs denrees 3 fut la source de leur abondance. De forte que sans estre obligcz de faire les frais des-grands embarquemens , &: des lon_ gues navigations, iis voyoicjicleurs. st DE la Navigation. 325 ports remplis de vaisseaux ctran-gers : & la ville d'Aden , felon le fapport du Gcographe de Nubie, GeQg. mb* voyoic souvenc aborder dans son dim, 1. port lcs vaisleaux des Indes & de ***. 6, la Chine lls exer^oient auffi leur comnierce par terre avec les Syriens , &: lcs autres pcuples du voi-finage. Nous connoissous par le voyage d'Iambule , rapporte par ^iodot-e, lantiquitc du trahe que-ö/^/^.7. les Arabes faisoient par terre de leurs aromates. Les Gerrheens & les Minccns , pcuples d'Arabie, voi-turoient leurs aromates vers la fron-tiere de la Palestine. Et le Gcographe Mela dit que la ville d'Azotus Mel. lib. u etoic le port des Arabes , pour le «*?• IO-trasic de la Medirerrance. Pendant un long terns ce negoce 11 e se faiioit point autrement que par echange. Us ctablirent chez cux une foire,. oü les peuples circonvoifins por-toient leurs marchandifes. 2.. Ces marchandifes consistoieno principalement en aromates, en picr-reries, en or du cru de leur terre.. «u Ton trouvoit aussi quelques mi-»es de euivre 6c de fer, quoiqu'en petite quautite , en yvoire, en poi- 3i6HiSTOiRE du Commerce, yre, en cire,& en miel. Mais peut* alleguer un mcillcur tcmoin H Cen. I,", marchandiscs de l'Arabic, qUe Movfc Iit qui l'a habitec cV parcouruc pen dant tanc d'annecs ? II vante se" pierreries , & la bonte de son Or rs. 71. if-La prophetic du Pfeaume lxxi. k vante ausii. Lcs prcfens que la rc[n de Saba fit a Salomon , & ceux que les Mages firent a Notre-Seiancur marquent encore l'abondancede cet £*.eeb. 17- or, & de ses aromates. Et Ezcchic! ii. ix. enfm parle du trafic que faisoiCnt lesArabes avec les Tyriens dei€llrs aromates, de leurs pierreries, ^ de leur or. 3. Cependant le profit qui Jeur revenoit du trafic, ne les conteutoit pas : ils cherchctcnc ä en faire encore d'autrcs par le brigandage. Une partie d'entr'eux s'appliquoic au tra, sic , & une autre partie , egale ä la premiere , buttoit la campagne , vo, loit les caravanes, fk detroulToit }e9 voyageurs &: les marchands 5 & [\S prirent (I bien l'habitude dc cet in. fame metier, qu'ils ont continue de le pratiquer jufqu'au temps pre_ sent. Et depuis que les Ptolemces rois d'Egypte , eurent facilite 1^ £t DE la Navigation. 327 navigation , & le commerce fur la ^er Rouge , les Arabes qui en oc-cupoient les deux bords , y exer-S°icnt ausli leurs pilleries , & il *allut enfin emploier des escadres de galeres pour les reprimer. 4. Ce penple etoit autrefois bel-Ijqueux. Les Mythologucs, qui sous l'tcorce de leurs fables, cachent beaucoup devericez,difcnt qne lorf-fl»e Cadmus pasla en Grece } il ayoic des Arabes dans ses croupes,qui s'eta-blircnt dans l'isle d'Eubce. Les rois-Pasteurs.quienvahirentrEgypceavec de puissances armees s 8c la iubjugue-renc ver$ le rems quejoseph y appella Jacob son pere , & fa somille, 8c y regnčrenc plus de cinq cens ans, ccoient venus d'Arabie. Quelques iiistoriens veulenc qu'ils aicntregnc dans la Babylonie avant Ninus.Le se-cours qu'ils donncrcnt a Ninus ^our ^ubjuguer les Babyloniens , semble avoir donnc lieu a cccte opinion. i-es Lacedemoniens , ni les Perfes avant eux, ne les purent dompter. Us envoyerent au Roi de Perse mille talents d'encens, mais volontaire-^ent , & par forme de present, pour entrctenir avec lui un bon J2.S HlSTOTRE DU CoMM^cj voisinage , &c le traite d'hospitalit& qu'ils entretenoient avcc Cyrus &: Cambyse, sue tout cc que ces princes en purent tircr par l'es avanta-ges qu'ils avoient remporicz fur eux. Les troupes d'Antigonus 5 l'lm des succelleurs d'Alexandre, & de Demetrius son fils , ^prouverent a, leur dommage, quelle ctoit la Val leur des Arabcs. Us la mettoicne principalemcnt en usage, quandleur libcrte, qu'ils avoient toujours con. servee , ctoit en peril. Et quand o« ks en a privez , ils ont fait de tenis en terns quelques efforts inudles pour larecotivrcrjcomme ilarrivadutcma de Trajan, qui s^t bien neantmoins les contenir dans robeilsance. 5. Ces hcurcux succez S la fitüa. tion de leur pays , ccarte des gran, des routes , la scchercsle de leur tcr* roir , qui le rendoit presque inac-eefsible a leurs ennemis , leur ap, plication au trasic, & les profits qu'ils en retiroient , joints a ceux que leur produisoient leurs brigandages , amollirent leur courage qui fe reveilla ncanmoins dcpui3 qu'ils eurent receu la loy de Maho, met: car alors ils ctendirent leuxsc it ni la Navigation. 329 Conqucccs , depuis lcs lndcs jufques dans les Gaules , & firent craindre u«e revolution enrierc , 5c l'ctablif-fcment d'une monarchic universelle dans les trois parties du monde. 6. Les Hgyptiens ctoient trop t clairvoyans fur leurs inrerets, pour kegliger les profits , qui leur pou-voient revenir de TAvabie. Ces Pa-steurs rois , qui en etoieivt-originai-r«, Sc en connoissoient les richesses, durcnt travailler a les rendrc communes entre les deux nations, qui fembloient n'ctre devenucs qu'nne : d'autant plus que l'Arabie ncsebor-*»oit pas au golfe Arabique , mais eii occupoit Tune & l'autre rive, & ^s pcuples qui en habitoient la cote °ccidentale etoient nommcz>if-m-ttens , & Ptolcmee les a marqucz ^; ^ ^ i^us ce nom , dans fa Geographic. caf, s< Inline meme rapporte fur le tcmoi- pi,n. lib. 6. gnagede Juba, que les peuples qui caf. 19-, habuoienc les bords du Nil, dcpuis Sycne jusqu'a Meroc , ctoient Ara-^cs. Ec I'anciert Scholiaste d'Eschylc jefih. rn-ditqueBclusecablitson sils iCgyptus *»eth.v. dans l'Arabie, älaquelle il fit pren- 8^« dre son nom.Com me les roisPasteurs ■avoient paffe d'Arabie en Egypte , 3J0 HlSTOlRE DU COMMERCF Gnephaclnhus roi d'Egypte , p*er dc Bocchoris , mcua a ion tour unc armeecontre les Arabes. £c Scsof stris, malgre la difette d'eau & ^1 vivres,' qui s'oppofoit a l'expcdlcion qu'il entrcpnt en Arabic , sofimit cette ficre nation , qui jufqu'aiors, avoit parti indomptablc. 7. Cc fut pour Her un commerce ucile entre les deux nations , qu'jj joignit le Nil a. la mer Rouge , Qtl conduisant de 1'iine a. TautVe unc tranchce qu'il fit creufer parlcsE^y, ptiens,gens.laborieux>comine lcrnoj^ trc la structure des Pyramides;& pro* pres a remuer la terre , comrne il pa, roit par tous ces canaux,qui one par, tage les eaux du Nil. II n'est pascer, tain que Sesostris ait ere autcur do cette cntrcprise j quelqucs-uns l'au tribucnt ii Pfamraitichus son fils d'autres aNecos son petit tils. Jtf^ quoiqu'il en soit, ce deiTein n'a p^ ctie conceu, que dans la veuc du commerce. S'il lie sue pas cntiere. D^ent execute par ces princes , n; me me par Darius, comme le p^ Herod.itb. tend Herodote,il fut mis a fa peu 4. cap. 41. section par Ptolemee Philadelphe qui y joignic beaucoup d'autres oiu et DE la Navigation. 331 stages, & qui peut estre consider«: "non comme le premier auteur , au moins comme le restaurateur du commerce de l'Egypte avcc tous les Peuples, chez qui la navigation de ta mer Rouge pouvoit donncr ac-cez j savoir, coute la cote Orientale de l'Afrique , comprise dans l'Ecri-ture sous le 110m d'Ophir , les Per-scs,& les Indiens. Philadelphe pour niicux alTurer ses desseins , voulut prendre une connoitsance plus par-ticulierc des cotes du golfe Arabi-^uc , & les fit visiter exactemenc par Ariston. 8. Laville de Coptos fut choisie pourle lieu de l'abord, des maga-flIis , & des marchandifcs d'Arabicj ^ Strabon remarque que la trän- S»*1'1*' cllte qui conduifoit au Nil , avoitIö' ^ ion ouverture dans cette ville. EUe fepondoit au Bourg-blanc. Cest le llo"i d'un port ccicbre fur la cote °ccidcntale du golfe Arabique, oil ^cs navires de mediocre grandeur, apportoient les marchandises d'Ara-^ie, d'ouelles etoient tranfportees a Coptos. Les Arabes portoient en-core leursdenrees aupoitde la Sou-ris, dom j'ai parlc, qui etoic plus vers 131 HisToiRE du Commerce 1c nord , fur la cote de cc Sc ft frcquentce par les flottes Romai, lies j qu'on lui donna le nom He Port Romam. La ville d'Oman , nu| a donnc le nom au pays des Oma. «ices, sicuee dans l'Arabie Meurcu-se, quoiqu'aflcz cloignče dc la mer atciroit pourtant autrcfois de la cote la plus proche , quoiqu'cllefut a flex perillcuie, beaucoup dc navires mar* chands. FT DE LA NäV IGATION. 3$J CH AP1TRE LI. - '. Commerce des Indes en E£y Ptc ■> & en Europe. Strabon nefi pas croyable, quand it dit qne les Indes I'toicnt inconnues k Homere. 3 'Commerce des Indes avee lespcu. pics voißns , (£■ en particulier avee hs Qhinois. 4. Commerce dss Jn-diem dans la cbte oricntale d'A* friquc, & dans le golfe Perßqne. l' A/s ^S nu^c aucl'e region n'a -XV,Ltanc concribue a.raccroiilc-n"Jeut du cowimeuce de I'Egyptc : Sc par eclui de rEgyptc,acelui dc l'Eu-r°pe , & dc coures les autres regions ou eclui dc rEgyptes'ctcndoic,que celui des Indes."" Cestl'opinion commune, que PtolemcePhiladelphe sue le premier qui ouvrir la porte a ce trasic. Mais il m'est aiie de faire voic ^ien netcement, que des le tems de Salomon , & de la guerre deTroye, les flottes des Egypcicns ,des Phcni-c>ens, Si pcutcstrememedes Ebreux, visitčrent les Indes, &y craiiquc- $ }6 HisToiRE du Commerce, rent. Car que fignifie aucrc chose cexte expedition d'Osiris contre les Indiens t celle de Sesostris par mer & par terre? ceccc suite des Egyptiens aux Indes, comme dans une region connuc & amie , lorsque Canibyfc cnvahitTEgypte? strah.M>. i- Qya«d Strabon a avance que lt$i. les Indes ctoient mconnucs a Homere, la seulc raison Tut laquelle il s'est fonde, eft qu'il n'en a ricn die dans fes ouvrages. Comme si Ho, niece avoit entrepris de dire dans fes ouvrages tout ce qu'il (Kvoit. Estil croyable que les Phcniciensj qui navigeoient jusqu'aux extrcmi' tez de l'occident , meme avant Salomon , qui crafiquoient par tene dans la Syrie , dins la Mesopota-mic, & dans TAdyrie, &jufqu'aia froncierc des Indes ; de par'mer, dans les cotes oriencalcs de l'Arabic comme le marque le Prophete Eze! £ ^ avoient ctabli des co!0^ I/j° nics dans les isles du golfe Per£ que, & leur avoient fait porter lCs iioms de Tyrus , & d'Aradus, ifles de leurpays, se fusscnt arrestcz en si beau chemin , sans poufseu juf. qu'aux IndeSj oil ils ne pouvoient pas *T DE LA NAVIGATION. $37 pas ignorer que Ton crouvoic tant de richesscs ? La Taprobane meme , Qont la situation , quoique douteu-*e , etoit constan.mcnt dans lcs In-des, poLcoic dcs marques de la vc-ftue dcs Pheniciens, & des Egypticns, '■•ans le culte qu'on y icndoic a Herculc , Dicu des Phcniciens ; & * Bacchus , qui cst Osiris. Peut-on ^onc sc persuader qu'Homcre, qui connoilTbit si bien les Phcniciens, & qui lcs voyoic si souvent fur les cotes, & dans lcs isles de l'Archipel, ne les eüc jamais oiii parier des Indes? 5. Ce commerce des Indes a fort J^ric dans la suite des terns. Les *ndiens de leur part n'ont pas beau-c°up contribue ä rentrecenir. Lcs a 34^- HisToiRE du Commerce out perdu toute leur crcance, lorfc qu'on a etc dcsabuse par unc plus crande lumiere des lettrcs , &■ ,V1P b c . » «^ par tant dc voyages hms aux Indcs. 1/on scait d'ailleurs que de vastes regions des Indes, & mcme voiil. fines de la mer, ou Alexandre con, duisit son armce, steriles d'ellcs-mc-mes, & habitees par des pcuplcs peu nombreux, ne s'associoient} n[ avec leurs voisins , ni avec aucunc autre nation , ni par aucun com. inerce, 6c menoicntune vie brutale, & cloignee de toute humanicc. Les nAtions plus avancecs dans Jcs ter, res vers le nord , habitans un ter-roir plus afpre encore & plUs ^ xile/etoient aufli plus fcroces, ^ ne s'humaniioienc par aucun tra-fic avec ieurs voifins, avec qui ils avoicnt si peu de fociete y qu'ils n'en ctoient pas mcme connus. Ar. ri-en ccpendant decrivant les six sor_ ces d'etats , qui partageoient les llu diens , met au quatiieme rang les ouvriers dc les marchands , entrclcs. quels on comptoit ceux qui etoient employcz a. la fabrique des vaiC ieaux 5 &:ales conduirefur lcurs rivieres. Etcetce observation d'Arricu fait asscz connoitre qu'ils ne prati- it be la Navigation. 545 quoient point la navigation dela mer. 1. Les relations de Nearque & d'Oncsicrite nous instruisent de l'e-tat ou etoic alors la mer des Indes. Us furcnt envoyez par Alexandre pour la connoitre , depuis le flcuvc !ndus , jusqucs dans l'Euphrate. Nearque avoit 1c commandement de la flotte j & Oneficrite l'intendance gtncrale de la marine. Us laifTe-rent l'un V COMVflRC^. navigation des Indiens , les habiting de la Taprobane etoient ii ignorans dans cet art, qu'ils ne se condui-soient point par l'infpcctionduciel mais seulement par le vol des oil feaux ,: qu'ils portoient pour cet u, sage, & qu'ils lächoient pour re" connoitre de quel cote etoient les Tlin. Üb. 6. terres les plus proches. Pline a erü C4/.H. que la situation de 'leur iQe les prj. vant de la veue des constellations du nord, us n'avoient eu aucuu ecrard aux etoiles dans leurs navi»a. tK>ns. Mais en cela il s'ca trornpe doublement: car cette isle čtant su tuce au dcqn de laLigne, ils avoicnt la vcuc du nord ; au defaut de la-quelle ils auroient pü avoir recours a celle du Canope , qui eft vers le midi. Il nous enseigne que cette ifle ne füt bien connue que sous rEm-percur Claude ,parle voyage qu'une tempcte y fit faire a un affranchi d'Annius Plocamus, qui avoit traitc avec le fifque de Rome des reve, üus de la mer Rouge ; & qne sUr ]a connoi(Tance que cet aftranchi donna-a ces infulaircs de la puissance de l'Empire Romain , ils envoyerent des ambassadeuts a l'Empereur Claiu de , pour lui demandcr son ami tie. 1ST DE la Navigation. 33-7 ^cs ambafladeurs donnerent a Rome «es lumieres plus particulicres des affaires de l'orient ,& du commerce ^u'ils avoicne avec les Seres 3 qui ecoient les pks eloignez vers l'o-rient des homrnes que Ton connoif-*oit alors ; gens doux &: paifibles, mais infociables, 8c ennemis de tou-te hospitalice, commc je l'ai die ci-dclsus. 6. Je nc parle point de cette ifle imagiiiaire de Panchaia, situee dans l'ocean , au de-la de 1'Arabic , si fertile en encens 5 & si riche par lc debit qu'elle en faisoit de tous co-tez , & par le grand abord des Indiens , des Cretois , Sc des Scythes. Dtod ^n Diodore, qui a vante lesmerveilles y. de cette isle, a etc trompc par Eu- pl**t. de 1-hemerus , dont Plutarque areconnu/^- ($°fir* & publie Timpofture. 7. Mais je nc puis palfer sous silence ces marchands Indiens ,jetces par la tempete fur les cotes de Ger-manie , conduits au roi de Sueves, & presentez par lui a Metellus Cc-ler, alors Proconsul des Gaules, 8c qui avoit etc Consul Tan de Rome 694. Cet evenement a donne lieu a diverses conjectures fur le chemirt par ou ccs Indiens purent venir fur 3ji HisTOiRE du Commerce les cotes de Germanic. Us purest remonter le flcuve Oxus , entret dans la mer Cafpie , remonter le Volga ,. passer dans la Dvvina qui en est proche , & qui va tombcr dans la mer Balthique : ou bien Us purent venir dc la mer Septentriow nale de Tartaric, qui est au delfus de la Chine, traverfer le dčtroit de Vvaigats,& venir dans la merd'AL fcmagne. Cela est possible , majs ^ n'estgucre croyable. Pour moi j'^ fur cela une autre penfee. On don, noit le nom d'Indiens aux etraiu gers venus des regions eloignces & inconnues. Sur une pareille erreur on a donne a l'Amcrique le nov£ d'Indeoccidentale. Comment putojV connoitrc le pays de ces gens, dont. on n'entendoit point la langue ? U me paroit assez vrai-femblablc que fi'ctoienr des Norvcgicns , ou des Scritfinniens occidentaux, quc nons appellons aujourd'hui Lappons s oui voifins de la mer ,. & pelchans dans Fes petits bateau*,, dont ils ontcoü, turne de se servir , furent surpris de ces vents violens , a quoi leur cote est sujette, & emportez vers le mi_ di,, & jetcez Uir la cote d'Allemju it ©i la Navigation. 5.^3 pic Leur couleur basance, la grof-sičrete dcs Allcmans , chcz qui ils aborderent, & l'extreme ignorance °u l'on ctoit alors de la geographic, & particulierement de cellc du nord &dulevanc} purenc bien les faire palfcr pour Indiens. Ce ne fut qus sous les auspices d'Auguste,que Ton pousla la navigation vers lc nord, jufqu'a la Cimbrique Chersonese , qui est le Jutland. L'on se figuroit que les mers qui s'approchoient da-vantage du nord , n'etoient point na-vigables, soit pour les glaces, foil pour la pesanteur des eaux destituces ^e chaleur. On peut conjecturer la ^ierne chose de ces autres pretendus Indiens, qu'on dit qui aborderent vcrs la cote de Lubec , du terns de 1 Empcreur Frederic Barbcrouffe. Il est aisc de comprendi:e que des Lap-pons navigcans fur le golfe Botni-que , pour la pefche , ou pour le trafic, furenc poufsez par le vent dans la mer Balthique , vers la cote me-sidionale. S. Sous l'empire d'Antonin , le trai-fie des Romains ctoit tel, non seule-^'enc dans lamer Mediterranee, mais encore au de-la du Detroit, dans 554 HisToiRE du Commerce l'occan occidental, que Ton ue .,' pas croire qu'ils negligeafl'cnt celui des Indes , qui čtoit etabli parmi ^mm. eux de,Puis ^»S-"ms. Ammiea M.trcell. Marcelliii rend un memorable te-Lb.i\. c. j. moignage du grand trafic qui fe faj" soit sous 1'empire de Constaiuius' \ Batne , ville de 1ä Mesopotamia ba tic par les anciens Macedonicns'. \J die que cettc ville ctoic rcmpli"c Je riches marchands ; qu'il s'y tenoic tous les ans au commencement d Sepccmbre , une grande foire , Oi\ une infinite de peuplc avoit coiitu, me dc fc rendre , pour y acheter dej marchandiscs des Indes, &; du pa des Seres, & de divers autrcs lieux que Ton y avoit apportccs par nieJ & par terre. Ces marchandiscs ve nues par terre des Indes & des Se" res , avoicnt fans doute traverse la Perse par des caravanes;& cellcs qui ctoient venues par le golfe Peru, qne •, avoient remontc 1'Euphrate d'ou la ville de Batne n'etoit nas' cloignce. Du nombre de ces flottes qui ctoient sous la disposition du Preset du Pretoire d'Orient , du tems d'Arcadius & d'Honorius, l'unc «toit destince pour la mer Rouge i T DE la Navigation. $yj & l'autre pour Alexandrie. C'etoic cctte premiere , qui faifoit les voyages & lc trafic des Indes ; & cclle d'Alexandriealloitprendredanscetce ville,les denrees qui y etoient appor-tees par le Nil, venant de la mcr ^ougi.CemcmeMarcellinparled'un Vaiileau d'une grandeur extraordinai-rcjConduicpar trois cens rameurs,qui ^ivoic etc prepare auparavant par Constandn, pour transporter ä Rome un obelisque d'Egypte, dont fe servic depuis Constantius pour le meme usage. L'Histoire Romaine nous prefente un bei exemple du .trafic que les Romains faisoientaux Indcs, par l'Egypte sous les Empe-reurs. Firmns s'ctant empare d'Alc-xandiie sous l'Empereur Aurelien, ^c servit de cette occasion pouren-voyer des vaisTeaux marchands aux Indes. II eft croyable quece negoce ne contribua pas peu a ces gran des nchesses, que lui attribue I'historien ,Vopilcus. Ce meme auteur met la navigation an rang des arts & des eniplois les plus ordinaires des Ro-^■Jains sous Probus, qui parvint a . * Empire peu apres Aurelien. }j£ HlSTOlKE DU CoMWlRcj CHAPITRE Li u I. Vdlcs , licux, &penplcs des Indes, oil fe faifoit Is commerce 2. Censure de la relation du vova' ge de Benjamin le Ndvarrois. //, imaginaire deNicrokir.f, m a [aL Cambaya. 4. Simarcttnde. <%fta* ytr. 6. Hera. Candahar. Cabul 7. Seilan. 8. Geographie aneienn^ de I'orient. 9. Cathay. Caracathay Gog , & Magog. 10.. Tcbcth. Seres. Sin faifoit. Je parlc dcs villes dc corn merce ; car si Ton recherchoit Je ttfith. Uhr. nombre de coutes lcars villes en »^ if. neral, &c quc Ton s'en rapportat n *ti»°fo* 6- Strabon, ä Pline , & a PlutaiqUc' piVi^. 1>on V entrouvcroit cinq mille dans w/. ^/r*-. la Partie seule des Indes, conquif^ *t be la Navigation. 357 far Alexandre ; & meme de la premiere grandeur , scion Solin ; & Ar- Seliff rien die que le nombre en etoic si sx. ' grand, qu'on nc le pouvoit exprimcr. ^rrian* Ptolemce a marque plusieurs de ces Indtc< yilles de commerce dans le feptie-siic livrc de fa Geographie y& on les voit dans ses dernieres cartes de 1'Asie.] Aifragan , c-elebre Astronome, ^^ qui a vecu vers Fan 800. de No- £fcmm tre Seigneur; & le Cherif Edrissi, qui ^stnu^ a ere rendu public, sous le titre de *'/• ^ Geographe dc Nubie , posterieur i •Alfragan dc 3^0, a-ns, one fait dans lcui-s ouvrages ledcnombrcment des villcs d'orienc , les plus frequentces ^ les plus riches. Si on lesconfulte, on trouvera qu'il egalc , & pemccre S.u>il furpalse celui des villes mar-c-handes de l'occident, Et l'autcur du triple de la mcr Erythree a distingue & marque les peuples Indiens, qui etoienc le plus adonnez au tra-fic, Sc les lieux des Indes oil se fai-soit le plus grand ncgoce , & ceux qui avoient le plus dc commerce avec l'Egypte. Il marque aussi en quelque endioit l'abord des navires Grecs: ce que je crois qu'il saut entendre des vaisseaux qui venoient $y$ HlSTOIRE DU COMMERCE de l'Afie, oil les Grecs out si lo XL terns domine apres Alexandre, \\ poulse fa recherche jufqu'a l'if] Oceanienne, voifme du Gan^e qu'il die cstre la demiere des legions con mics vers l'oiient. De plus, ilnous fait entendre que le commerce ctoit si florissant chez les Indiens , qu'ils l'exercoicnt meme entre eux par terre, employans des chariots k cet usage. 2. Benjamin le Navarrois, jL1]f de religion, a ccrit une relation des voyages qu'il a faits au dixieme sic cle, vers le midi & le levant, jU(; ques dans les Indes. Quoiqu'on ne puisse pas nier que 1'ouvrage ne fojc curicux , tk digne d'etre lu , pour les diverses particularitez des licux ^ des terns, qui y font rapportees , il faut avoiier neantmoins que la bon_ ne soy ne s'y trouve pas toujours Sc que le defir immodcre de don* ner de grandes idces de la puislance des Juifs , lui a fait controuver plu^ llcurs fables , dont (on recit eft d(. figure. L'on en pent juger par la description qu'il fait d'une ifle situee vers l'cmbouchure du Tigre, qu'il nomine Nicrokis , longue de six et DE la Navigation. 359 j°urnees dechemin, ou les peuplcs *Q la Mefopotamie & de la Perse aPportenc en abondance des soyes, ^u Hn , da chanvre , 6c de routes fortes de grains propres a la nour-ricure de i'homme ; &c ou les In-^ens apporcent leurs aromates j 8c ^oiit les habitans font les entremet« teurs du trafic.Ce seul recit fustic pour raire voir le peu d'assürance qu'il *aut prendre aux relations de ce Juif : car dans tout le golfe Perfi-que , oi\ tombe le Tigre joint a l'Euphrate, cette ifle ne paroit point. ^a conjecture du commentateur,qui loupconne que le mot N'crokjs > est ^orrompu de celui de Na/ageris, ^ue Ton croit estre l'ifle de Seilan, *1Q nie paroit avoir aucune vray-femblance. 3. Maie Paul atteste que de Con Man Paul. tenis, c'est-a-dire , vers la fin da Je ret. 0-treizičme fiecle , le trasic etoit fort '"»t-M- J. ^odique vcrs la cote dc Malabar, ™£ *£ & 9li'on y portoit peu de marchandi-*es , &■ qLie peude marchands s'em-pressoienc poury en aller chercher : lriais que le commerce des epicc-J"^s ctoit grand au contraire dans 1 ifle dc Java. Dans le siede suivanc 0<' t 6. Commc la ville de Bocharaa cte honoree par la naiitancc d'Avi-ceiinc , celle de Hera ne l'a pas etc nioins par celle de Mircond , qui a Cci"it l'histoire d'orient en langue Persane , avec tant d'approbation. Cette ville est une des principales ^ la province de Choraian , csti-^ce pour l'esprit & I'industrie de fes "Äbitans , pour le grand abord des ttiarchands , & pour le debit dc scs Manufactures. Son nom de Hera , dc 'a fituation fur le fleuve Hcri, nous Joivcnt persuader que Hera n'est autre que la ville d'Aria, capicalcde la province des Aliens, nation po-puleuse 9Sc addonnčeau trasic. Candahar , ancienne & grandc 3»"' Pe" rodote,que les Carthaginois trah- 7^J( ^uoient a peu prcs de la meme ma-sliere , avec de certains peuples , h-tuezau dehors des Colonnes d'Her-eule • quJils venoient deposer leurs marchandises fur le riva^e, & Te re-tiroicnt apres les en avoir averti3 par des fumees ; que les lubitans s'en approchoienc, en faisoient l'e-ßimacion , 8c mettoient auprcs- 1« . prix quJils en vouloient donner ,. puis s'en eloignoient ; &: que les Carthaginois revenoient, ou pourpreiv 37O HisTöiRE du Commerce, drece prix, s'il lcur fufhToit, ou pour rcmporter lcurs marchandifes : & cjuc les maichez lc concluoient ainsi solirt. caf. ou se rompoient fans sc parier. Peut-;i. etre eft ce des Sercs cn parciculicr qu'il saut entendre , ce que Solin a dit cn general des Indiens ; qu'ils font les feuls peuples , qui n'Onc :a_ niais sorri de lcur pays. H cft vrai que l'histoirc ancienne ne nous ap-prend point que les orientaux ayene paru dans l'occident: mais il estbien certain qu'ils ont fait dc grandes 6c de longues courses dans les parties de la "mer des Indes & de la mer Erychrce. La marchandife dont les Sercs faisoient le plus grand debit, ctoient des soyes, qui viennent eii abondance dans leur pays ,& qU'jjs favoient metcre en ceuvre avec beau-coup d'addrcsse , pour en faire cc fil dclie , & ces precieuscs čtoffes , si estimces autrefois, dc si recherchees, Quelques-uns leur attribuent une si graiide moderation , qu*en vendant des marchandifes de leur erü, il$ ne prenoient point celles des ctrangers, \4mm- Ammien Marcellin ctend la region. hi-'c. Isbr. des Sercs jufqu'au Gange. Mais ce xycnf.6, paj|adius, Sc cet Ambrosius, qui ont *t be la Navigation, $ji *crit des Brachmanes , tk dont lcs cuvrages one etc rendus publics en ^ngleterre depuis peu d'annees , e-tendent cette region jufqu'au deca «u Gange. Mais ces auccurs font 11 frivoles , qu'ils meritent peu de crcance. 11. Sous le nom de Sim , ou Thi-H* , les anciens comprenoient , non feulement les Chinois meridionaux 9 niais encore le Tunquin, la Cochin-chine, te Pegu, & Siam. Ce nom de S.-ant semble čtre derive decelui de leur Metropole , qui s3appelloic Thin ou Thins. ; car e'est ainsi que son nom eft marque dans le Periple de la mer Erythree d'Arrien. Pro- ptol. Mr. lemee, & Marcien d'Heraclce , la 7. c«p. j. _ 1 f> Tub. II.si- Comment Them*, & Stephanus S/tf*- ^ ^^^ ^a premiere letti c de ce nom Le pro- i/^W. Pe-Jion^ant, d'un Ion mctoyen entre le ,-//>/. T , & VS. Arrien die que cette ville ^>;'«"-«toitmeditcrrance, dc quelle ctoit KIJ'£ fituee sous la petite Ourse : en quoi ~thn ' il s'est montrc mauvais geographc, & niauvais astronome 5 car ces Chinois meridionaux etoient bien eloi-gnez du nord ; $c Ptolemee, beau-coup plus intelligent que lui , les place a trois degrez au dela de l'E- ?71 HlSTOlRE DU CoMMEfcej, quateur , vers lc midi, & assez n*6s de la mer d'orient. Je ne m'čloi^nc. Vof in rois pas de l'opinion de Voflius )qui Mcl.libr.i. a cru que la ville de Siam , etoit'cet «*/• -• te ancicnne metropolc , mcndonnce par Ptolcmec : car il eft bien certain que lc pays de 1'anciennc.Chine, Sc fa situation, approchedel'Equateur. Je croirois meine volontiers quC jj ville d'Aspherira , capitale du pay8 des vSinois , placee fur la mer & prescntant un bon^ port aux rnar, chands, čtoit la meme que la villc de Siam. Je ne dome pas que c?tce vtol libr. Asphetira ne soit l'Aspitra dc Ptole-6. cap. 3- jnce , placee a l'embouchure dun T'f XL fleuve de son nom j & l'Asparata ^}'*'m. d'Ammien Marcellin. Mais je ne fe nan. Ittr. pas de l'avis du meme VofTius, lors 13. t.tf. 6. qU'il nous veut persuader que ces anciens Chinois , qui ctoicnt nom-mez Sinois ou Thinois, n'ctoient pa& les memes que les Chinois d'aujour-d'huy. 11 est vrai que ces Sinois na renfermoient pas les Seres, qui faj_ ■soient la plus considerable partie des Chinois d'aujourd'hui ; mais ils mar-quoient les Chinois lneiidion.iux avec le Tunquin , la Cochinchine * le Pc^Uj & Siam 3 comme je 1'ay die' st de la Navigation. 373 Ces Sinois ou Chinois anciens n'e-toient pas fi sauvages, & si inscciables que les Seres: ilsetoient aucontraire grands navigateurs , & fort addon-nez au crasic" On crouve dans routes les cotes , qui environnent la mer des Indes, des traces de leurs courts : on en trouve dans 1« continent de l'Afrique , dans l'Arabie , & dans les Indes, marquees par le Geogra- Cetgr. phedeNubie. Ces peuples recon- f^fj/^ noissoient les Indiens pour leurs mai- ^ g.'^f'io! tres dans les sciences , & dans les & Cl/m. i. beaux srts i & ConfutMis n'avoit pas part. 6. «le honte d'avoücrcjn'il avoit appris la philofophie- dcs Brachmanes ; & il iiie fero:taiic dc taire voir , qu'il fauc cheicher dans l'Egypte la source de 1'e.udition Indienne & Chi-^Ojse. Conine ces pays out etc bien plus frequcntez dans ces dcrniers tems par les occidentals , qu'ils ne l'etoiirpc alots, on en tire les muncs march-did)fes que Ton en ciroit , 6r beauror.j) d'autics encore. Arrien dans ion pL-riple de la mer Erythree, & J'autres autcms , ont marque les Principales marchandiies , qui ve-^oient des Indes de leur terns.. Mais *cs navigarcurs modernes, les Portu- £74 HisToiKE du Commerce, gais,lcs Holandois,& les Anglois plus indurtrieux , plus hardis & pcut-čtreplus avidcs , ont penctrč plus avant par le fccours de la bouf-sole, one fait dc nouvelles decouver-tes, & des regions, & dc marchan-difes j 8c ont acquis dc bien plus grandes richesses.- f it Dt la Navigation. 375 CHAPITRE LIV. 1 • Routes principalcs del'Occident a*x Indes. 1. Anciens voyages faits aux Indes par Bacchus , Hcrcule , Semiramis , Cyrus , Se-so/hisy Hippalus^ Ctefias. 3. Eten-due donnec aux Indes par les an-ciens, 4. 2ndes peu confine's des anciens , meme long-terns apres Alexandre: y 5 peu connuc's meme & Megiißbene, 6. Les relations des Grecs fur les affaires des Jn~ des ont he peu fine ere s. Megaflbe-716, Daimachus 3 Oncßcrite , Pa-socles. 7. Ptolemee Philadelphe,. **ieux inst mit des affaires des In-des , qiie fei predc'ceßcurs- I- A Prcs avoir parlc des lieux -tXprincipaux, oi\ ie saisoic au-lrcfoiS le trasic des Indes , l'ordre Veut que nous indiquions, finon dans ^n derail exact: , au moins par une description sommaire , lesgrandes & pnncipales routes, par ou les mar. 37Tyiiens ontauili navige par le golfe Auibique dans la, mex Rouge j il y a appaience que et t>E la Navigation. 377 dc la eft venue la fable dc l'expedi-l!oii d'Hercule aux Indes 3 car on J9;*it ausli cjue les Tyriens avoicnt * *e«r Hercule. Je n'appelle point Vt>yagcs les expeditions de Semira-. j11^ j &■ de Cyrus, contre les Indiens jeiii-s voisins , fur les frontieres de Jeurs ctats. Outre que ce que Ton rapporte de cerce encreprise de Se-lr>iramis, a paru fort incertain ; 8c l]ue cclle de Cyius ne Test guere moins. Ccs conqueces que Sesostris poussa jufqu'aux Indes, ftirent maritimes, & pour les faire il s'embar-Mua dans le golfe Arabique,sur une flotte de quatre cens navircs. Onlui attnbuc meine l'invention des vais-^-*aux longs. Le Periple dc la mer Rouge, qui porte le nom d'Arrien# fait mention d'un ancien pilote, nom-^e Hippalus , qui partant d'Arabiö pour aller aux Indes, fans s'amufer a fuivre les cotes , commc on fai-^°ic auparavant, pouisc d'un ventde Sud-oüest , prit la pleine mer, &r fit heiireufement letrajct, par un che-jyun bien plus court. Son exemplc fut luivi avee tant de fuccez , que ce Venc de Sud-oliest , qui ctoit si commode pour le voyage des Indes, prit 578 Histoirh dü Commerce, son nom , & fut appcllc Hippa]USj Les Grccs auroicnt pü savoir quel! que chose de l'etat des Indes avanc | Alexandre , par les relations dc Cte- j fias , qui put s'en instruire dans le J long scjour qu'il fit en Perse , en qualite dc Mcdccin , si Ton avoit pft ajouter foi a ce qu'il en a eerie. Mais fentant le peu de vray.seml,jancc y I qui paroissoit dans la plüparc dc scs ; recits, il a erü les avoir suffisammcnc ctablis en disant qu'il parle sur ja foi dc ses propres ycux , ou de tc, moins digues dc foi : mais en cela nicme il a bien pü deguiscr la vcrice s'll l'a degniice dans le reste -tSc cet* te protestation n'a pas rendu les le. cteurs plus crcdules. Les Perses , de qui'il avoit appris ces choses, purent bien le tromper , 6c lui faire de faux rapports. Il a done etc traitc de men-M'tßot. teur, & d'auteur fabulcux , par Ari- 'jinimal- stote3 & par Photius. Mr. 9. cap. jj faut remarqucr ccpendant ig. Phot. ' ,,, j •■ »-1 j , » Tmetn. »*. ^110 Par l ctcilduc W ü a donnce aux Indes, en disant qu'ellesctoient egales au reste de l'Asie ; ce qui fe con. firme par les Tables de Ptolemce, iL paroit que des ce cems la, on neles. bornoic pas au Gange^ čc qu'on le& et DE la Navigation. 3757 •tendoic bicn plus loin vers rodent, ^ qu'il n'a pas merite encela d ecre 'epris par Arrien , qui lui prcferele -**""*», fencimenc d'Oneficrite , precendant Ind"' 3Ue lcs Indes ne font que le tiers de Asie j ce qui n'etoic vrai que des *ndes, qui avoient etc parcourues **e Ton tcms par Alexandre. Mais en pariant absolument des Indes , 6c de toutc lein- ctcndue , le sentiment de Ctcsi.is est tres-vcritablc. 4. Apres laconqueted'Alexandre, qui se termina au fleuve Hypanis , ou , comme d'autres l'appellent , "yphasis, entre l'lndus & le Gange, ^ Li navigation que sirent par fes or-j|res Ncarque & Oncsicrite , tlejmis ^'embouchure dc l'Indus jusqu'al'Eu-P^ratc , l'histoire ne nous apprend P°int quel usage Ton sic de cant de nouvelles decouvertes, ni de quelles Jut res elles furent immediatemenc *uivies. Arrien ne dissimule point ^aiis le traite qu'il a fait des affaires ^cs Indes , qu'il ne oonnoilfoit rieii ^u-dela de l'Hyphasis , & que peu « auccurs 011t parle des peuples situez ^llr le Gaii'Te , & de son embouchure. 5. Lcs rapports des soldats d'A- 3S0 HiSTOIREDU C0MMERf,Ej lexandre furcnc pea fideles-, & ife s'appliquercnt bien plus a dire des choscs fuiprenantcs', que des choses veiitables: Sc ceux qui vinrent apres eux, n'ont pas etede meilleurc fof. >m>». Arricii meme , qui a ecrit l'expedi, 'Mxpd. l*br> tioii d'Alexand-rc , craice de fables h j.tf/rtJ'c- pius part deces merveilles des Indes, qui font tant vantees: &: il nc cro£ pas que Mcgasthcne , qui vecut a pen pies du terns d'Alcxandre ,& quj passa au service dc quclqucs rois des Indes, aic beaucoup parcouru cctte region j quoi qu'il l'ait toutefois p]us vi/lrce que les soldats d'Alexandre. Rienne faic mieux voir leivr vanitc' outrce, & lc pcu de fidelite dcleurs rccits, que la Jcrtre de Cracerus, qui fut un des generaux d'Alcxandre par Jaquclle il mandoit a fa lnere' qu'Alexandre avoir ere jufqu'au Gan, ge , 8c qü'il l'y avo:t accompagnc ■ a quoi il ajoutoitune description de ce fleuve faite a plaisir , & foic cloL gnce de Ja verite j quoi qu'il sojt trcs, constant qu'Alcxandrc ne vit point le Gange ,. & nepasla point THypa, nis. Or ce Mcgasthene accuse d0 fauisetö routes les relations des In„ des, qui avoientparu avantlui} oaCr tr DE la Navigation. 381 Ce cjuc , die-il, aucune armee ctran-§cre n'avoic penetrc dans leur pays avanc Alexandre ; & qu'aucune n'e-10 it sortie dechez eux pour cnvahir *^s strangers, Il ne convient pas que Seioihis , ni Nabuchodonoior , ni "^carcon, ni Indathyrfus, ni Semira-^is ayent porte leurs armes jusques ^ans les Indes. Il ne desavouc pas ^ut-a-fait l'expedition de Bacchus; ^uoi qu'il s'appuye fur de fort lege-res conjectures: 5c quant st cc qui fe dit d'Hercule, il scupqonne qu'il le faut entendre de quelque prince voi-fiu des Indes : & les Indiens mčme vculent qu'il ait 6tc leur compatrio-^- Mais Erathosthene traitte tout cela de pures fictions , controuvees paries Grecs , suivant le genie de km-nation 1 en quoiilactc suivipar Strabon. Strat.Mr. C. Mais ce Megasthene qui-a si peu u d done la connoiL et de la Navigation, jjjg unce se pouvoit acquejrir par lcs natations d'Egypte , personne ne l'a ^passe. CHAPITRE LV. i. Avant le tems d'Auguße % °n ne connoiffoit prefque point d*autre route pour aller aux Indes% que par la mcr Rouge. i. Defcri-tion plus particüliere de cctteroute des Indes par la mer Rouge, l' /"""^E s°nt lä Ies traces qui nous V^-/ restent du commerce que l'oc-^dcnt eüc avecl'orientavantle tems J Auguste , 8c des routes qui conduit loient de Tun a Tautre , & qui sc rcduisoient a Ja navigation qui se £*isoit de l'Egypte aux Indes par la nier Rouge. Etasin que Ton ne croye Pas que laperte des monumens an-Ciques nous cn ait ote la connoiflan-^e > ü saut entendre ce qu'en dit Stra- strah. lih* 7°» s qui vecut sous Auguste , & i;. ^crivit vers le commencement de 'empire de Tibere , l'excellent ou-Vrage qu'il nous a lauft. Il prepare 584 HlSTOIRE DU COMMIRC'E lc Ic&eur a 1* description des Indes en diiant que dc son terns pcu de gens les avoicnt viics , a cause de Icur cloigiicmcnt ; que ceux qui lc$ avoicnc \ucs, n'en avoient vfi qu'u, lie partie , & sculement en palsant aisez lcgercnicnc, & n'avoient con, nu lc rcstc que fur la parole d'autrnv" & qu'ils failoient mčme fouvenc des rapports difFerens d'une mcaic cho, se, copime il ecoit arrive aux sou dats d'Alexandre ; & que tous cepenl dint, quoyque contraircs les uns aux ^utres, procestent dc n'avoir rien a. vancc qu'ils ne connussent avcc cer. titude. Il dit ailleurs, que du nonu bre des marchands qui alloient dc l'Egypce aux Indes, fort peupcne. troient jusques au Gange j dc qUc ceux la meme ctoient gens grofTiers Sc ignorans , fort peu capables de prendre une connoillance juste des choses qu'ils voyoient j que ces am-baiTadcurs qui furent envoyez a Au, guile avec des presens par des rois Indiens, ne venant que d'un scul canton .des Indes qui lont si vastes ne pouvoientpas endonner une earl stt-Ab, lil>r. faite & entiere connoissance. Il dit 7- en un autre endroit, que tout cet ef. pacc et DE la Navigation. $8^ pace qui etoic depuis l'Elbe, jufqu'a * ocean oriental ; & que toutc la cote de cec ocean , jufqu'a 1'embou-chuue de la mcr Cafpie , etoient en-tierement inconnus de son terns ; &: que, ni par mer ni par terre , aucim °"s Romains n'avoic etc au dela dc »Elbe. Cecce opinion que les anciens avoicnt de la mer Cafjpie , com me dant, &c Mela, nous reprefentent les 6i C(t^ I7, contrces voifines de)cet ocean, com- MeUlibr. nie impcnctrables & impraticables; 5< cat' 7« °u pour la barbaric deshnbitans qui «langent les hommes, ou pour la fe-rocite des betes qui5les devorent, ou pour les neiges dont elles font couvertcs , ou pour les afTreufcs solitudes , oupour les difticuhezinfur-niontables des chemins. Comment «one les anciens ayant une telleopi-niou de la disposition de ces licXix , auroientils ciii que des marchands cullent pü traverfer de telles regions, & y etablir des retraites certaines, & des entrepots ailurez ? K $$6 HiSTOiRE B>u Commerce , i. Cettc route par la mcr Rouge cst celle de toutcs les ancienncs, dont Ja certitude pcut cue la moinscoiu testcc Nearque,5c Onesicrite, <°n a_ voient parcouru,par ordre d'Alexan- dre, la partie la plus orient ale, allanc tlin. Mr* de l'lndus a 1'Euphrate. Plinc I'a dc. 6. cap. ij- crite , &c en a marque les principales stations. Arrien dans fes Indiqucs s'est ctendu davantage en rapportant ce voyage , & nJa rien obmis ^j^ lieux ou abordercnt ces gencraux , ^ de leur situation. Quand Pline a doUc die que la description qu'ils out fai. tede cette navigation, ne niarque point les licux , in les distances, il a fans dome patle des extuaics que' Ju_ ba en avoit fairs, Sc qu'il paroit a. voir eüs devant les yeux, en compo_ santfon reck. Cette navigation dura sept mois. Plineadjoute quejla route que Ton tint depuis , pour aller de l'Egyptc aux Indes, commen^oit a ce cap d'Arabie y nomme autrefois Sya- grus , & maintenant Cap FartaJc pour abordcr a Patale , situce fal une des embouchures de l'lndus. Ce cap etoit viaifemblablemcnt le ren dez-vous des vailfeaux , qui venoicnr du golfe Arabique, 6c du golfePer. et de la Navigation. 3S7 fique ; c'cst-ä-dire , des pays occupez par les fucceileurs d'Alexandrc , & dans l'Egypte , &daas l'Afie.Quoi-que cc traiet füt aslcz court , on I a-bregea encore .sclonPline, en par- rUn Mr. tant du cap dc Syagrus , pour abor- «■ -/• M-der au port dc Zigcrus , situc dans les Indes , cS: plus occidental que Patale. Suivons coüjours Pline , qui dit que cettc route sue long-terns pratiquce , jufqu'a ce que 1" niar-«hands avides d'un plus grand guain, cherchcrentd'autres voycs,pour s'at-tirer les richesses des Indes. Pcole-i-nee Philadclphe commen^a ä s'y ap-püqucr : & les Romains s'ctantren-dus maitres de l'Egypte , se rendi-rentaufli maitres dc tout le commerce qu'ellc faisoit aux Indes , & y en-voyerent reglčmcnc des flottes tous ^es ans. Pline decric exactement la foute que tenoient les marchands domains , allans d'Alexandrie juf-qu'au port de Berenice fur le golfe Arabique. Us partoicntde la vers lc milieu de l'cre , & alloient toucher k QceliS)porc d'Arabie,a l'extrcmitc du lll^nie golfe ; ou a celui de Cana, un Pcu plus oriental, dans la mcinecon-trt-*e. 11 parle aufli du portde Muza, Rij 5SS HiSToiRE du Commerce, situc au-dcllus d'Ocelis , & fur la meine cote j mais dont le commerce ne confütoit que dans le debit de l'eu. cens, & des autres aiomates de l'A-rabie , Sc n'ailoit point anx Indes. Mais pour ceux qui y alloient , le mieux eeoir. de par.cir d'Ocelis , ^ d'aller surgir au port dc Muziris dans les Indes :y ou au port de ßarace qui n'en estpas fort eloign6. Etlors que Plinc adjoüte que les noms de ccs lieux ctöient inconnus avant s011 tems, il donne alT'ez a entendre que ces routes etoient nouvclles > & a, voient.cte de.couvertes prr les Romains. Et il concl.ut cnfin cediscours, en diiant que les flottes revenoient des Indes vers. le soltice d:hyverde la meme annee du depart. Ce qUft je vois de plus rcmarquablc dans tout ce traitc de Pline,c'est ccqu'il dit, qu'iln'y avQit point d'annce que les Romains ne portalTcnt aux Indes du moins pout cinq millions dernar-chandises , & qu'on ne gagnät ]e centuple fur celles qu'on eiv rappor. ,toit, *t DE la Navigation. 585» CHAPITRE LVI, " : *.R oute par le dctroit dc Wai-Za*s , inconnuc aux anciens. 2. opinion dcs anciens fur lajonfiion de Lt mer Septentrionale de PAfie wee Li mer Cafpienne. 3. Route & la Mofcovie a la Chine. 4. Route des Indes par Samarcande. 5- Route des Indes par Bogar. **> Route des Indes par k pays des & son ctendue. *• A Pres cetre route fi commu-- ilne, & si frequentce , la jcule qui sc presence cst celle que J'on pourroic croire avoir etc faice par la mer septcntrionale, entre 1'orient * i'occidcnc,. Mais il ne p^rok point- K iij ^JO HlSTOIRÄ DU COMMERCI, par les livrcs des anciens gcogra, phes , qu'ils ayetit cü le moindre fbup$on de ces routes, que Ton a tentees dans ces derniers tem-s, par le detroit de Vvaigats,& la nouvelle Zemblc , pour passer dcs mers d'oc-cidcnt dans cellcs d'oricnt. Car de s'imaginer que ces marchands In, diens, qui furent jettez par la tern-pete fur la cote de Germanic , & prefentez par le roi des Sueves au Proconsul Mctellus Celer, seroient venus par cettc mcr , & par ce pas, sage, ce seroit s'exposer al'illusio,, comme je l'ai fait voir ci-de(Ius. ' i# II certain que les anciens avoicnt d'etranges opinions sur la disposition de cette pavtie Septen-trionale de l'Asie. Ils crcyoicnt que la mer Caspienne ctoit un golfe de l'ocean Scythique , e'est-a-dire , de la mer scptentrionalc dc l'Asie, & que ces deux mers fe joignoient pac un canal aisez ccroit , mais assez large pour donncr passage aux vaif_ seaux qui alloient de la mer Cat-pienne aux Indes. J'ai fait voirce-r_4ntmaA-v. pendant dans mes Animadversions 7,b]T^ sur le Pot'te Manile' °lu>il Y a suJec <+4, ' de s'ctonner, que ces ameurs ayent it de la Navigation. 591 f>u fe coi-sser d'une si solle crčance, aprcs le temoignage d'Herodote > qiii allure formellement le contrai-re. Pline en parle, apres Strabon , /»/;„. i;y. £t comme d'une opinion receuc com- c*f, \-> muniment de son terns ; & donne *™'i£*' a entendre que Seleucus & Antio-*-' J^ chus , qui succederent ä Alexandre, firent ce trajet sous la conduire de Patrocles. Les anciens/uivant cctte opinion , n'ont pas eü de peine a croire que tout le commerce de la partie feptentrionale Sc maritime des Indes, & de la mer Cas-pienne, ou de si grandcs routes & de si grands fleuves aboutissent, a PÜ pailer dans l'occident par l'ocean Scythique , raisonnans fur la fauiie supposition de la joiiction de ccs deux mcrs. 3. Si des routes de mernous pas-sons maintenant a celles de terrc , en commencant par celles du nord , °n pou-rra soup^onner sans tcmcritc Sue les anciens one entretcnu quel-que commerce entre la partie sc-pcentrionale de l'Asie, avec celle dc ^'Europe : comme nous avons sceu ^ dans ces derniers terns , <]ue ^es ftontiercs des ctacs de l'empire de R iii) 39i HiSTOiRi du Commence, Mofcovie approchent des froiuieres de l'empire de la Chine j & que lcs ambafsadcurs du Czar,faisant ce tra-jct en l'anncc 1659, avoient passe au nord du royaume de Boutan an craversde lagrandeTartarie ; & qU2 des l'annee 1619.1111 aucre Muscovite avoit fait le memc voyage done on voit une relation sort del caillce : route qui vray-scmblable-ment n'ecoit pas nouvclle aux MoC. covites , & qu'ils pratiquoicnt de, puis long-terns. Ce soup^on put en, core esti-e fortisič par la connois. sance que nous avons, queles mar-cbands de Russie entveccnoient encore 1111 commerce regie avec la Chinc,par Astracan, & la mcr Caspie> & par Bogar au dellus de l'Oxus* comme je le dirai en son lieu. J3 ne descendrai point jufqu'aux voyages jqui fe font faits depuis aux Indes , a la Chine , & en Tarcarie par Benjamin le Navarrois , Marc Paul, Rubruquis, Plancarpin, Hay, thon, Sc autres; carje ne parle quG des voyages anciens; 8c je n'ai parlc de ceux des Mofcovites a la Chine que parce qu'ils nous decouvrenr uue route, qui a vray-semblable. st be la Navigation. ^ "^ciit etc pratiquee par les anciens. Jene descendrai point no« plus dans ces voyages , qu'on dit etre aflez °rdinaires aux Turcs , partans de Constantinople , & traversans la **ei'fe, & les Indes , pour arriver a la Chine • ni dans ceux qui se font foes des Indes a Orrnus, & par le golfe Persique a Baflbra fur l'Eu- phrate, d'oii les marchandises des Indes ctoifnt; transportces par cara- vanes dans lereste de l'Afie, & par AleP , par Ic Caire , & par Ale-- xandne3 dans toute TEurope ; ni cans ceux encore qui fe faiioienr ^uparavanr, des Indes, au travers dc Ja Perse,. jufqu'a Antioche , dons- ^cs Palmyienicus faisoient les voi- tures, & entretenoient le negocc, pendant que leur ctat etoic florif-- »ant j d oil elles venoient dans la! ^er Mcditerrance ; ni enfin dans- ecux qui fe failoicnt par inev ä. ^en dans I'Arabie, &c de-la dans- ilEgypte. Si cette route de la Hos- Covie a la Chine a cte frequentce' paries anciens} comme il efl: alsez: Probable , e'est la plus fepteiitrio- nale de toutes celles qui fe font. Pratiquces reglcment par terre. Je: R v 35?4 HlSTOIKE »XT COMMERCS dis rcglcment, car il scroit inutile & meme impofTible,de rapporter tou* tes lcs routes particulicres, qui ont etc suivics par dcs avanturiers qUc Ie hazard,ou lacurio(ite,ont ecartezdes grands chcmins •, ou par des voya^ geurs plus hardis , &c mieux inflruics de l'ccat des pays qu'ils vouloienc traverser. 4. La route , qui du cote du mi* dy approchoit davancage de celle quialloit de la Mofcovie a la Chi. ne,ctoit celle de Samarcande, cal pitale de la Transoxiane, fituce au de-la de l'Oxus. Cetoit par cettc riviere que la ville de Samarcande qui nen. etoit pas fort eloignee* faisoit son commerce vers f'occil dent, & suivant le cours dc I'O, xus, par la mer Caspie, & dela dans le Volga, & enfuite dans tout le nord occidental. Si Ton consi« dere cette route, & cclles dont ie' parlerai dans la suite, qui peuvent se servir de la mer Caspie, &: du Volga, on Terra que par cettc voye sans entrer dans Tocean 5 on pour« roit aller de la Chine en Espagne &c Vet I'oricnt avec l'occident, pari taut de 1'exticniitc Orientale pout IT X)B LA NAVIGATION. 35)5 gagner lOxus, 5c ensuite le Volga, quc I'on »pourroit joindre au Tanais, la ou ils s'approchcnt davantage, parunc tranchee de fix lieues d'AUc-magne ; & par le Tanais, gagnant le Pont Euxin , on pourroit aller par la mer Mediterranee , jusqu'a Gibraltar. Strabon nous indique une s/r,tl>. Mr, autre route par la mer Cafpie, plus 11. cource que celle du Volga , pour rencontrer le Pont Euxin , en tirant vers TAlbanie, qui est au couchant de cette mer , entrant dans le fleuve Cyrus, &c remontant vers fa source. Et Pline fur le tcmoignage de pl-m% m. $. Varron, nous appreml que Pompce c*f. n-voulant s'assurer de cctte route, connut que vcnant des Indes par l'Oxus dans la mer Cafpie , 011 pouvoit entrer dans l'embouchuredu Cyrus 3 & en le remontant , s'ap-procher du Phase , a cinq journees pres, Sc y transporter par terre les niarchandises,qui seroicnt venues par le Cyrus. Je dis les marchandises , *c non pas, com me dit Solin , les Soli» c»f% bateaux racme done on se feroit fervi. r9* •I-a voye que Seleucus Nicator avoit iniaginee, au rapport de Pline , Jqui Pi'»- M. 6\ alleguc TErapereur Claude pour son "*.?• ll- Rvj $t)Š HlSTOlM DV CoMMEX.ef- garanc , pour joindre l'Asieäl'E j rope 3 & la mer Caspienne.au ponc Euxin , en tiranc un canal du Bok phore Cimnnericii a la mer Caspie auroic encore abrege de grands del tours , fi elle avoit etc praticable dans unc si grande distance, & ail travcrs de cant d'obstacles. 5. Bogar approchoit encore da-vantage de l'Oxus , & s'en servoit utilement pour son trafic. Samar_ cande, quis'ctoit aggrandie Čc enri-chie dans son voisinage ,& avoic a£_ foibli son commerce , ne l'avoit pourcanc pas entierement decruit • 3c elle voyoit aborder d'uncote des marchands du Cathay, de la Chine & des IndeSjtant au de-la qu'au derj du Gange, & de la Perse j &• d'un autre cote les Moscovites allans ä la Chine,& y entrctenans un commerce regie. Le terns a apporte de grands changemens a la disposition dc ces lieux. Car suivant la Rel^ tion du voyage de Jcnkinson , on a si fort affoibli le cours. de \'(\ xus ,.par les diverses coupures , 6c par tous les canaux qu'on en a ti-rez, pour abbreuver ces terres al-tcrccs , que la force lui rnanquanf,, it de tA Navigation. 397 pour sc rendre dans la mer, il a perdu son nom , en tombatit dans une autre riviere : scrub Jable en cela au Rhin , d'oü Ton a tire cant de canaux dans fa course , qu'a pei-fie connoit-on son ancienne & veritable embouchure. La meme chose est aufll arrivee a la riviere de Sog-de , voiline de l'Oxus. 6. AmmicnMarcellin defigne as- ^m»t. fez confuscment une autre route, Mane//. qni alloit du pays des Aricns, d- ^-zl'Mt* tuez a l'cgard des Seres entire le se-ptenttion & I'occident, jufqu'a la nier Calpienne. Il marque le fleuve Arias, traveiTanc cette region , & portant bateaux. Puis il adjoüte qus de ce pays on parvient a ia mer Cafpierme par une navigation de pics d? cent lieues. Je ne vois point dependant d'autre fleuve fur lequel on ait pü faire cette navigation que l'Oxus , dans lequel fe dčchargeoit ^uelouc fleuve des Ariens, comme Jc Zailafpe , soivanc le tcmoignage ^^ m de Stvabon. n, 7. Ce n.eme MarcclHn nous trace encoro un autre chemin, peu cJor- Marctn g'K' du precedent, venant du pays /,^r. i5# ^5 Seres, & traversanc dans wne «/. 6. j5>S HlSTOlM DU COMMÜRCE, cTcande longueur le pays des Saces nation farouche, & fans aucunes villes. L'Araxace, tk le Dymas deux fleuves navigablcs, sc prescnl tent dans cette route, sous les moiuS Sogdiens ; & aprcs avoir forme le grand marais Oxien , vont se de-charger dans I'Oxus, sdon la delineation de Ptolemee. 8. La route de Cabul tendoit au midi, par une riviere voisine , qui toml">oit dans Tlndus, & par la dans la mer Indique. L'on y portoit les aromates, cette route de Candahar yfans s'avan, cer jufqu'a Ispahan, & aux parties mcridiotiiles de la Perse. 11 est croya, ble que les-caravanes deTauris, qui alloicnt au Levant, prenoiem lame, me rouce , & se joignoient a ceiles la. Ccrce ville ctoit fort marchande «n pioi ren'es , en draps d'or & de soye, & autres maichandifes dc prix & le commerce y attiroit des ne«*o' cians \c rEurope,detoute l'Afie , ^ des ln.lcs. io. Soliii promet dans le titre da sou cinquanre-qiiatricme chapitre ön itju^raire der, Indes. Mais outr« qu'-'l s'y trompe fouvent , comm«» 5aui'iiai(c I'd. scmarquc , ll n'a pas ctu *T Di la Navigation. 40? frepris de designer une route reglee-& exacte, qui conduisist des Indes vers l'occident, mais de faire un de-fiombrcment geograplrique des provinces iituees entre les Indes & I'A-fabie ; comme il paroit claiiement par la meme description, qui cst: dans Pline . & qu-il a compilce peu fidel- Mn. Mr. ^inenc. r ä 11. Il ne saut pas noli plus s'ar-reter a ce qu'a ecrit Arricn dans son-Periple , de la situation de cettegran--de villedeThina, capiralede laClü-ne , 8c du chemin que prennent ies ^iarchands qui en reviennent : car °n voit clairement qu'il a trcs-mal e'uendu cette geograpiiie orientale ; ^ que cet autre Amen, qui a eene des assaiies des Indes, a eu grande taison de dire qu'il ne connoiflöic "cn au deh\ du Gange. L'auteur du-Pcriple place cecte ville de Thina *ous la petite Ourfe , c'cst-ä-dire pres du Pole; ce qui marque , com-Ule je l'ay dit , une extreme ignorance , &: eft d'une intolerable absurrte. II ajoüte que Ton porte par ter-re les marchandises dc cette ville,. ^ui font de la laine , du fil , & des' •iraps de soye, par la ville de B*-- ^Ot fflSTCIfcE DU Comwbrcj ctres ä Barygaze •, & qu'on lcs rcpor, te de la a^ Limyrica par ie Gan^ Cela est trcs-disscrcnt dc la situation que Ptolemee a donnee ä cous ces lieux icar il met une distance de i dcgrez de latitude entrc Bactres & Barygaze ,& 15. dcgrez dc lonr,jtu_ de entre Limyrica & le Ganae Cg qu'on pcut recueillir de plus Certain I de ce rccit, e'est que les Sefates al- ' loient tous les ans par caiavancs aux confins de la ville deThina , pour y porter lcurs marchandiscs; & que ^ ces Sesates font lcs mcmes que les Ttd. utr. ^^des ' marquez par Ptolcmce j. j y. ttlf. 1. commeStuckiusla conjesturč avec Tab. x/. beaucoupdc vraifemblance, la route ■'s1*- qu'ils tenoicnt pour aller i la ville de Thina , n'etoit pas d'une grande Ion, gueur, puisqu'ils ctoient (ituez al'ol rient du Gange. 11. Et parce que dans cette description desIndeSjčc des provinces de l'Asie , Ton trouve par tout le monc Taurus , Si fouvent confondu avcc d'autres montagnes, il est bon d'a, vertir le lecteur , que lc nom du,. mont Taurus, vient du mot gene, ral o*, qui signific Co'line. Il ne fauc donci pas s'c-toiiner, si on tiouve le mot dc Taa-r>*s applique a touces les parties de cette grande chai'ne de montagnes, qui s'etendent depuis la mer orien-^le de l'Asie , jusqu'a la mer de Pamphylie. Cela donnc lieu a l'in-telligcnce d'un passage de Mela, qui MeUlih, est corrompu , & par la mal eiuen- w/.r;-. ^u. Il dir que cctcc montagneayant commence a la mer d'oriciic de s'c-jever , & s'etant čtenduc 1 droice & a gauche vcrs l'occident, vient en-fin aboutir a[l'autre mer. Puis il ad-jouce ces paroles, Idem autem or to-*"*, ttt dtttns efi, dicitur, etttmqi'C spc&At crientem -, deivde Ewodcs , & CaxcMfMs , er ParopAmisns. -Lcs In-rei'pretes sc toiirmententfort la-def-^us. Lcur peinc cclFeroit, öc ils ver--r°ient clair dans l'obfcurite dc ce palHige, si au lieu du mot totus , ils avoienr Iu Torus. Mela veut dire' *IUG cetce montagne en s'approchant ^ l'orient, retient lcnom tie Toms, •4O4.H1STOIRI DUCOWMERCH qu eile avoit dcs la cote de p ' phyhe -, & quelle porte" cepenrf dans ia course Ics autres „2? mode , dc Caucase , & d^s d E' Miiie. Le 110m de rOr«j est learclpa" ginaldenDfepeut exprimer en . par Toms , & par Ta g cc Grecs ent choisi le dernier' qu'il est plus commun dans ^J^* pae Cela est justing netten^nt ?"" fclß.M»; le tcmoignage de Polybe q -par T. parlant d'une colline de Sici] Cn qu'on l'appelloic Toruu De '«^C Z>;^./;*. que Dwdore dit que ]a colli^'T' M, SiciJe iur laquelle ctoit bäcie la v f le de Taurominium «'->„„ ,, r^i. s sarpciioit: sJSgJ et be la Navigation. 4.05 CHAPITRE LVII. 1. Suite du commerce des Remains apres Auguße > 2 sous 77-hre & Caligula [ & far les so ins de Brufus , ferc de lyEmpercur Claude j 3. sous CUudc 5 4. sous ^feron 5 j. yö»j G^/^, Othon, d" fite/Hus j /öäj yespafien j 6. yz»^ ■?7/»; y^»f >^«-**»/» leDebonnam } %.sousAnto~ Vin le Philosophe 5 9- /f*/ /Vm- ^-v j 10. y^»/ ^i/^^ 5 1 r. y^»i ■Caraca/Ia ; 12. yfc»j Alexandre Severe3 15,sous Maximin '> 14. ^w Aurelien ■> 15. /S/w Claude -t iG.sbus Firmus & Saturninus» l7. sous Probus j 1 8. yS«f/ Z?/fl-clctien: Saxons: Rivage Saxoni-%*e -.19. ^y^öj Conßantin. Xt A Y a N T expose ci-dessus I'hi- JLjLstoire du commerce des Ro- n^ainsjjus^u'au tems d'Auguste, je 4oy CommbrCi . dois rendre raisondc cclui qu'i\ * tretinreiit dans la suite sOus Iq^" Empereurs, jusqu'a la dccadenceT l'Empirc. J'ay represents lY-tat n rissant oii il hit porte sous la \ °" & heureuse domination d'Au^ul^ J'ay fait voir par lc tcmoiana° f* AMfcWr.Swabon, qu'd partoic de ion ten xr, de trcs-grandcs flottes de h Rouge, pour le commerce des^f d«,&dei;Ethiopieiquien rapped toientde trcs-nches denrčes quer transportoit ensuite a Alexand °* i»//*. Wr. Pline ajoüte que dans son siCcJe tlC* <• w/. 13. te navigation le faisoit tous les a?" par les Romains, en tenant la mčm. route quavoienttenue les vaisseaux d Alexandre. ux zL'histoirene nous apprend Point en detail que le commerce ait pr! aucun accroisTement fous t u Elle nous apprend seulcmcnt1 n^ ce prince ayant porte ICS armes Ro maines au travers de rAllemacrne" julques fur les bords de l'Elbc öt ' dis que fa flotte , apres avoir parcoT ru l'ocean scpcentrionnal , inconnn jusqu'alors aux Romains, remonta Ce fleuve, & sc joignit a son ATTn^ Caligula , prince extravagant & £ et de la Navigation. 4.07 cervelc , fic semblant d'avoir acheve de subjuguer l'Angleterre , fan* me-^e y ecrc entre. Il fit bätir une haute tour fur le rivage oppose , du co-fe dc rAllemagne , pour servir de Phare , comme un monument desa, vidtoire. Et pour faire plus de parate de cette victoire, il sit porter par terre vers Rome les galeres dojit il s>etoit fervi fur cette mer. Il se pre-paroit meme un grand triomphe , quoi qnc touteson expedition se fuc termince a ramasier quelques coquil-lages. Il fit preparer quelques flottes dans la suite, nan pas pour la guerre , ni pour le commerce , maispour s'enfuir 8c abandonner Tlcalie , fur les nouvellcs quilui vinrent dequel-quc revoke en Allcmagne : qui pour le^ dire en passant , ne pareit point s etre addonnce a la pratique de la nicr : quelques pillards sculemenc couroienc le bon bord, fans s'eloigner *es cotes, & se servant seulement dc canots tout d'une piece , mais quelquefois afTez grands pour porter trente homtiies. C'esl: ä' quoi abou-tirent les exploits de Caligula, & ks *oins qu'il prit de 1'augmentation du commerce ; a quoi bien loin dc 4oS HisTOiRE du Commence concribuer, il y fit un extreme pr£ judicc , & il pensa assamer RonV lors qu'il ramassa de toutes pares u» nomb/e infmi de vaisleaux, p0Ur 1 construction de ce pom, qu'il fits * re entre Bayes 6c Pouzzol. U Sutton. Suetone dit quc Drufus , pered* Claud- cap. l'Empcreur Claude , fut lc premi s *• des Romains qui navigea dms [>** cean Septentrional. Ccla a ^ de coL-rection ; ii on le prend aupi J de la lettre. Car que deviennent: c Hi». Mr. navigations , que Plme dit avoir dti ,, cap. 67- faitcs,par les ordres dJAuguste d "; l'ocean Septentnonnal 5 & qui p * voient parcouru presque tout entier" que devient cette flotte , qui au fa ' rrf ^- Port de VellcmS 'aPrt-'s avoir travcr „6. se les golfes de l'Ocean , remo,u" l'Elbe, du terns que Tiberc frere dc Drufus , .commandoit en ces quar tiers la, & revint charge de toutes fortes de marchandifes ? Ce fut c meme Drufus, qui joignit le Rj^ a risiel, par ce canal, qui fut appcj le de son nom la Fosse Druficnne 3. L'Empereur Claude son n'iS fut le premier , apres Jules Cesar' qui attaqua l'Angleterrc. Le grand appareil de vailleaux, qu'il fa pouc cettc BT DE la Navigation. 40? ^ette entreprife, a etc celebrepar les vers dc Seneque , lors qu'il adit Sexcc.O-que les flottes Romanies couvrirent iu-v.^a.u des tners qui leurs ctoienc inconnues auparavant ; & par Pline lors qu'il pH*. Mr. a die que ce prince en triomphant ?• Ci'?- 1^. y & pour e, viter les inondations que causeit le flux &: le reflux, 4. Ncron ne penfa a la mer que pour s'enfuir, &r se retirer en Eoy, pte, quand il vie ses affaires descspc. it DE iA Navigation. 411 r^es. Peu sen falluc que I'Anglecer-rc de son terns ne iecoiiät le joug dcs domains. Si !c deflein que con$ut alors Ancistius Vetus, 1'un des chefs dc l'armce Romaine?, qui etoit cam-pec fur hi fronticrc d'Allemagne, cut ete execute, il auroit bien fait "S l'honneur ä I'emphe dcNeron.H vouloit joindiC par un canal lcRhm » la Moselle , & lier par cet ouvra-ge la mer Mcditerranee k l'Ocean. Mais la deference qu'il cut pour le confeil plciu d'envic &: de malignitc °l^e Ini donna un des commandanš ^ela Gaule Belgique, lui soisancap-prehender la jalousie de Neron, cm-pecha l'effrt d'une si belle encre-prife. ' : 5. Les successeurs de Neron,Gal-t>a, Ochon , & Vicellius , n'curent pas le terns de s'affermir dans leur domination , & bien moins encore rfe l'illustrer & de 1'enrichir. Vefpa-fien venant de l'orient, pour pren-*™ polT'cfTion de TEmpire , au quel ^ etoit appelle , ne crut pas pouvoir r'cn faire de plus important pour f°n dcilein, que dc se saisir d'Ale-^andrie, qui etoit la clef de l'Egy-Pfc jsachant bicn que par la il fe ren« Sij ^i t HisTOiRE du Commerce droit m/itre dc la d-aittc des bleds si nccclsaire pour la subsista;ice j* Tacit. Vtt. i^on-ic, Tacite a ecrit asscz exacte ^'""//'f' nicnt toUtC la foutune dc l'a"gleccr" 10,67^- rCj dcpuis qu'elle sue cntan^e par Jules Cesar , jusqu'au temS nUe Vefpafien , dans 1'annce qui prcccda fh mo« , cnvoya Julius Agricola pour la gouverucv. Cc fut fuj ^ achevade la dompter: & ce fut dc son tcms quc Yon connuc prcmierc_ ment qu'cllc ctoit une isle ; dont OIJ fut encore plus plus pleinemcnt as sure sous l'Empcreur Severe. Tacitc rapporte ä ce raerae tems la decou verte des Orrades , & de Thule • quoi quc d'autrcs historien-s atrril bucne avec justice a l'Empercur Claul de la gloire d'avoir subjuguc: lesOrl AjtlJibr. cades , done Mela,mcmc, qui včcut i' '"t-6' sous son empire, a marque le nom. .bre. Les paroles de Tacitc diftiiü rruenc manifcsteincn.t Thulc des Or. cade*. H die qu'il dompta les Or_ cades , mais qu'il rccoimut seule, ment Thule , que^ la neige 5c IW ver av.oicnt cachče jufqu'alors. H f^ trompe encore en ccla -? Thule čtoit .connuc d6s le tems de Ptolemee Phj,. ;l?.dclphe j puisquc Pytheas de Mat ^T DE la Navigation. 413 leille^ cjui vivoit alors, en avoit fait une description , qui eft ciccc par Strabon. 6. II ne paroit pas que le commerce aic etc bien florissant , ni Hu'on aic faitdenouvelles decouver-tc's lous les Empereurs, Tite , Do-öiitien , & Nerva". Mais Trajan, prince ambitieux , & desireux da Sloirc, apres avoir pris la1 ville dc Ctesiphon , defcendit jusqu'a 1'cm-bouchure du Tigre 5c de TEupJirate, *f cntra dans l'Öcean , dons ü ecu-^ia la nature : dc ayant par hazard' aPper$ü un vaiffeau , qui voguoif vers les Indes, ll fut tentc* de pren-^re la ratme route, & d'aller fc sou-ftiettre cette concree , voulanc fur-passer la gloire d'Alexandre. Et ily auroitece, s'il n'avoit reconnu qu'il nc pouvoit pas gardier routes ces ^ouvelles conquetes si čloignecs; Sc s-'il n'avoit eprouvequefes nouveaux-^ujets lui echappoienc. Il fe content«-J°nc d'ctablir une flotte dans la mer Kouge , pour eutretenir la traitce ^es Indes. 7. Quoi qu'il ne paroiste pas quc Jc comiViCrce eüt part a ccs entrepri-^es de Trajan , non plus qu'a l'ex- 5 iij 414 HisToiRE du Commerce pedition d'Adrien en Anglcterre'ori ne peuc pas croire aufli qu'il fuc abib« lument neglige. UnevilleaufiIjTra,u de qucRome, 8c un «at auflieft." quel'Empire Romain , nc pouvoit pas iubsister fans commerce. C'est a quoi li saut rapporter principalem^ le rctablissement du Fare du pore de Caiette , & la reparation du port de Terracine , cjui se fit par lcs £ins d'Antoninlc Dčbonnaire. Ce prince a 1'exemple d'Auguste, fit observer fur la mer lcs Loix navalcsdes Kho diens. Cela parole par la reponsc qu'il sit ä larequcte d'Eudjetnon de Dig.Dslf- ]sjicoroeuie , rapportee dans le Du ge Rhodia, gC^Ci il y est fait aussi mention dans *eIlitrTit line d^"ciiioil clu Julifc°nfulte Javol X'd*s'm> lenas, qui veeuc sous lc mcnieEml saTrc- percur, de la flotte BritanniqUe3 com, teHianttf» , jnanJce par Seius Satuminus, qui eQ. lilZ J o' qualifie Archtcubcrvim. Cctte flotte Us' 4' avoitappareramenceteetabliedepuis la victoire de TEmpereur Claude pour cntrctenir le commerce avec I'Anglctcrre, 6c tenir cette province dans 1'obejslance. S. Son fuccelTeur Antonin lePhL lofophe prit fur tout un grand soin defourniraboiidammcnc la ville des £t de la Navigation. 41^ oleds neceilaiicspoui' ta tubsistance; & pour la commodite du rrafic , il veiila diligemment a la reparation des grands chemins ; ik meme de pcur de prejudicier au commerce, il ^oulut que la representation des Pantomimes sc fit plus tard aux jours ^e marche. AufTi apprenons-nous par lc temoignage dz l'orateur Ari- ^trißid. ^i^e, cjui lui ctoit contemporain , ^ifP" ^ue le trafic ctoit alors tres florissant, «on feulement dans la mer Medi-t«rrance , mais encore dans 1'ocean, au dela du Detroit, comrne ill'avoit tte long-tems auparavant. 9. Le negoce que rEmperenrPer-tinax avoit exerce lui niemc pendant la plus grande partie desa vie, & meme aprcs qu'il fut parvenu a ^Empire , esl: une preuve allurče que cette profession n'avoit rien de bas panni ]es Romains , & n'ctoit point 11 ne derogeancc ; particulierement quand on ne l'exercoit que par le »linistcre de ses gens , commc sic ^crtinax -y quoi qu'en cela fa condui-te ne fut pas approuvec. Son perc ctvojr fait marchantlife dans la Li-gurie fa patric , d'unc efpece debois cuic, qui tcoit alors en uC^e, Com- S iiij ^lC HlSTOlRU DU COX1MERCT3 me ce metier ecoitfort lucratif, (bn fils s'y appliqua avec tant d'ardcur, ÜC mcmc apparcmmcnt contre ]'a-vis de son pere , qui lc jugeoit propre a quclque chose de meilleur que pour cctte opiniätrete il luidonl ivx le sumom de Pertinax. io. Severe, qui vint a l'empire quelque terns apres , parle foinqu'^. prit de procurer l'abondancc a Rome , ne nous permet pas de douter que dans l'application qu'il donna aux affaires d'Angleterre , il nepou tät autant ses vücs fur l'augmenta-tion du commerce , que fur cclle da l'Empirc. Ce ne fut que sous soil gouvernement , que l'on sc^ut avec certitude que l'Angleterre čtoit une ifle. Il penetraen Ecosse ,.& jufqu'i Textrcmite dc l'ifle. 11 reptimi 1CS revokes des habicans, &achcvade les subjuguer. Ce fuc lui , qUi pour arreter les courses des montagnards situez au nord de Tille , & Icparcr leur territoire sterile <5c inculte , de lapartie mcridionale, fertile, & p^. propre ä la culture , tira un mur ou plücoc un retranchement d'une nier a l'autre : ayant pour cela obte-jui des habitans une partie des tcr- ST DE LA- NA VI CAT ION. 4 T f *es qn'ils of cupoienc-: & cela en re-connoidance dc la protection qu'il kur donnoit con tire Jeurs ennemis, & de la paix profonde done il le«: faisoic joüir. Ccs travaux lui firenc meriter le furnom de Britannicus. Ce fut apparemmenc dans les memes Vües d'enrichirTEmpirc, & de procurer a Rome l'aifance &c les com-inoditez de la vie , qu'en revenanc de sen expedition contre les Paithes-, il passa par l'Egypte, & Frit u,n,e tres-paiticuliere connoissance del'c-tac de ce pavs, 5c des avantages que Rome en pouvoit retirer. ii. Quoique fön fils Caracalla ,. revenanc des memes lieux ,& pre-nant la memc route , sembläc lehn--ve par les memes motifs ,. le crnel xnaisacre qu'il fic faire aAlcxandne,. moncra bien que la vangean« qu'il vouloic prendre des railleries piquan-tes aque ce penple moqueur &me--disanx avoic faires de lui, y-avoit U meilleurs pjrr. ll nc laissa paspour-tant d'avoir de grands egards pourle-corps des marchands , qui eeoie f«J'f puislant-dans Alexandrie : car dnns-Jes ordres qu'il donnapour f^n faire* sertir les ctraneecs , il cn esccpcai S v- 4*8 HisTOiRE du Commerce marchands , & les y bissa en fiu rctc. ii. Mais Alexandre Severe, prince bien-faifant, vevtueux , & avifc jugea digne dc la fagesse deson goul vernement, de faire fieurir lc coir», merce dans Rome meme ; & pour y atcirer les marchands, il leur ac-corda de grandes immunitez. Il mo, dera les exactions , que Ton tiroit appliquer aux affaires de !a mer,. 1 ^Lu-eusc situation de cetce capitale nailsaiue , les y auroit invitez,.cceii- 42.6 HlSTOIRE DU COMMERCE dant fa droitc vcrs lc midi dans l'Ar~ čhipel, öc dans toute la mer Aledi-terranče; & fa gauche dans la mer Noire , jusqu'aux Palus Mcotidcs • ayant toute l'Afie en face, & toute l'Europe a revets. AufTi voyons_ nous dans lc code Theodosien, &■ dans celui de Jullinien , des marques bien exprcises dc cctce application & avec quel soin. les_ interests des gens dc mer font confervez ,& l*o bligation ou etoient les particulicrs d'aider de leurs vaiiseaux l'ctat & l'Empire, dans les cas de necessicč" comme il se pratique encore aujour-d'hui c^ quelqucs endroits. z, Mais les avantages que Rome pouvoit tirer de ces ec.iblissemcns, furent bien traverfcz par les incurl sions des Goths , & des aurres pcu-ples farouches du nord, qui s'achar-nčrent avec furcur comic l'cmpiic RomaiVi •, & en le forc-ant de punser a fa conservation, !ui oterent le dc. sir de s'enrichir par lc commerce etranger. Les Arabes, sectateurs de Mahomet, vinrcnt enfuite, &: eri-getent uii nouvel ctat, plus formidable encore aux Romains,que toute la ferocite des Goths 3 & qui s'empara BT DE la Navigation. 417 ö'unc grande partie de fa domination , de fes forces, & de fes biens,, Les Egyptiens^ufqu'alors /i utiles a Constantinople pour fa subsistance, *as de son gouvernement , qu'ils ttouvoient pesant & dur , se sou mi-» re"t aux Sarrasins. Ce fut Tan 9S4, ^e notre Seigneur, que la ville de Caire fut bastie , &r qu'elle devinc comme la concurrence de Constantinople, 8c une des plus grandes ^ des plus marchandes villes du blonde. 5. Les Empereurs Grccs, malgre tant de redoutablcs ennemis , ne Jaislbient pas de se soüteuir, 8c de coi-uinuer utileincnt leur commerce. L^-' Juif Benjamin , qui vecue veis la fin dudouzieme siecle, dit que de son tcms on voyoit a Constantino» P'c un grand concours de marchancs, ^nt du nord , de la Lombards & de l'Efpagne , que de tome 1'Ai-ie, ^" de l'Egvpce , qui y portoit les marchand'iscsdes Indes j &: que Bag-dad ccoic la sculc ville , qu'a cec ^gard on lui put comparer. Bagdad, & les provinces qui l'environnoient, ecant situces ä la fronticre des Indes 3 y cntretcnoicnt alors un grand 4i8 Htstoirt. duCommeäcb, commerce, & les marchandises qui en venoient, fe rcpandant dans l'A. fie, passoicnt enluite par terre & Constantinople. Lcs Perses Scales Arabcs, ayant porcc le ^iroflc cn Occident , les Grecs &c lcs Latins y price nt si bien goüt , que l'cnvie vint a quelques-uns de leurs Empe-reins, de conqusiir ccs payS' j-o" ricnt, pour cere malere des 6pi" cedes. 4. Syraconc 8c Saladin son fils s'ctant faits Soudans d'Egypte, aprcs y avoir cteint le Califat'dcs Sarra sins , leurs defcendans y 6tablirenr le gouvernement des Mammclucs &: reprirent le commerce des Indes*, qu'ils savoient avoir etc fi utile k l'Egypte. Et comme cette milice /c. Mammetucs, qui dominoit en E^y_ pte, ne s'entietenoic quc par le tra^ ficd'enfans, qu'ils alloiem- achetcr dans la CircalTic, chez les Comaus Sc dans les aucres provinces dc 1^ Colchide, dans les: Palus Mcotides & dans tous lcs antres lieux , oi\ i[g en pouvoient trouver; les Soudanj. furent obligcz de trailer avee leS; Empsreurs de Constantinople , pOnr öbrenir la permiilion d'envoy-r touSi et de la Navigation. -419 fOs a]is un ou deux vaisseaux , dans ** mer Noire , pour cecte einplette. f 5. Apres avoir donne une idcegč-nci"-U du iucccs qu'eut le commerce "e Constantinople dans la suite du -Jpnis, il saut remonter aux succes-*eurs de Constantin , & voir les prin-^pales revolutions qui arrivcrent aux affaires du trasic sous leurgou-■vernement. On ne peut puiier pour ■Cela dans de meilleures sources, que da«s leCodc Thcodosien, & dans celui de Justinien , ausquels j'ai dc-J'i eu recours : fans encrer neant-moins dans un trop .grand detail de •cc que chacun de ces princes, a fai.e °u ordonnc en faveur du negoce. 6- L'Empcreiir ConslanceVut un ^e ceux qui s'y font le plus signa-*ez> Ü se declara proeecteur des gen« de mer j il les mit a c-ouvert des ve-■xacions & des avanies > il les exen?-Pca des charges & des contriburions ■jpubliques , & leur aecordade grands privileges: en quoiii sue soigneuse-Uient ieconde par Julien, qui ne .portoit encore que le titre de Ce-■*ar. Ce sui par ses soins que le commerce d'Angleterre , qui ctoit dechü P?r les piratccies des barbares, sac 45O- Htsro ire du Commerce, rčiabli. II repara & augmentaj* le nombre des vaiiseaux , qui portoient dans lcs Gaules les blcds d'AnMc-terre. Il lcs faifoic ensuite transporter fur des barques au dedans des rivieres, pour la provision des vil-les ik des campagnes voifincs, plus soigne«fement qu'on n'avoit coütu-jne de le pratiquer auparavant. 7. L'imiption des pcuples du , nord, appellczsccrcceniciu par Sti, I lichon , sous l'cmpire d'Honorius ^c ptincipalcment celle des Goths * dans les provinces occidentals, sous Ja conduite d'Alaric, & la funeste prise de Rome , reduisirent lcs Ro-jnains a dc grandes extrcmitez. Us furent forccz de plus de songer ä sc dcfendL-edeplufieurstyrans^uis'ceU verent aa meme tems dans l'Empire; nonfeulement des ccrangers^mais encore dc leurs propres sujcts:entre les-quels Attalus ayant täche d'afFarner l'ltalie , en arrčtant les convois or, dinairesqu'ils tiroienc d'Afrique, en partit pour inonder Rome avee une flotte dc trois mille sept cens vail-seauic. Si Ton fut ctonne d'un si formidable appareil, on le fut encore davantage dc son promt & honteux it DE la Navigation. 451 retour j lorsqu'on le vie revenir a Carthage , avec an seul vaisseau, ayant pris la suite a son abord en Icalie , sans avoir rendu aucun c°nibat. > 8. En Tan 46S.de n6tre\Seigneur* * Empcrcur Leon drella contre Generic, roi des Vandaies, une flotte d'onze cens vaifl'eaux , qui auroip PÜ arrcter les progrez que ce b^r-oare ftusoic fur les Romains, & re-tablir leur puilTance fur la mer, si' par la traryfondu general JBasilifque, ocau-frere deTEmpcreur, ellen'eut Pas cte bnllee par Genseric fur h c"te d'Afriqae. & 9 » ♦ 9 9 9 9 9 9 As* HisTOiRi DV Commerce, CHA1MTRE LIX. i. Diverses flottes entretenues far Us Romains. Flotte d^le^ sandrie. i. Flotte d'slfrique. 31 Flotte d'oricnt. 4. Flotte du Pont Fuxin. 5. Flotte des Gardes des Tresors. 6. Flotte pour U commerce d'Efpagne. 7. Flottes farticulieres entretenues par [es Romains, & frincipalerpcnt celles qtti font marquees dans la Notice dc I'Empire. j. QElon la diversitč des čvcne. j3mcns&des befoins qui fur, venoient dans ^ l'cmpirc Romain & suivant rint-galitc de l'humeur des Empevcurs, le commerce avoir fes vicillicudes, son accroissement £c fa decadence j 5c les flottes cju'ils tenoient dans les divers ports de Ia mer Mcditcrrance, & de l'ocean ctoient entretenues -^vec soin, Ou negligees.Dc toutes cos flottcsja plus considerable, dc la plus importante etoit cellcd'Alcxandnc, ctablie ^ regleep^u-AuguO:e3aprčs qu'il cut re, duic st DK la Navigation. 45^ «uic l'Egypce en forme de province. Quoique l'ordre qu'il preferivic, Jl'ait pas coüjours cte üiivi ponctuel-jement, neannnoins le bcfoin que *'on en avoic , a fait qu'il n'a jamais etc entierement neglige jusqu'a. la r»Vne de TEmpire. Dans, la flotte ^'Alexandrie je comprens celles des ^ides & d'Ethiopic, qui eeoient equi-P'ces dans la mei: Rouge , & qui y rapporcoient les marchandifes deces concrees , pour les envoyer enluirr * Alexandi-ie, par les canaux du Nil. j'ai deja remarque que Srrabon rend Un signale temoignnge de ce crasic, te^ qu'il se pratiquoic de Ton tems , ^e ia grandeur de ces flottes , ^de ** nchesse de ces marchandifes. Il »ous apprend aussi combien Rome : prosiroit :sur Jes peages, qui lui re-V5noienc alors de ce commerce, bien au de-la de ceux qu'en tiroienc *Qs rois d'Egypce , avant que cet c-l£c fiic redniteii provip.ee. Cecom-' ^eveedes Indes eroit encore a Rome ^Ta fplendeur, du tems de Vlme. pH*. M. 6. JU falloit qu'il file un peu decheu souS ca'f. 23. Trajan , puiique pour le rctablir, &c P°ur ic loutehir ,il fut oblige d'entrc-^iiirune flotte dans la u.er Rou^c. T a 34 HlSTOIRE DU COMMEHC!, X. Jc mccs au second rang la flotte d'Afriquc , qui a coujours etc importance pour la traitc des blecTs .niais qui le devinc bicn davantage apres la fondation de Constantino, I pic. Cetcc grande ville ayauteubel ipin pour fa fubiistance du secours i'Alexandrie , comme jc l'ai dit ;& l'ancienne Rome en ctant privdc cut recours ä l'Afrique , ayant deji rficonnu long-terns auparavant com. bicn le commerce d'Afrique Iu"i čtoit avantageux ; lorfque lc plus jeunc des Gracqucs tenta de rctablir Carthage, & d'en faire unc colonie Romaine. 5, La troisicme flotte ctoit ccil^ qu'on appclloit d'Orient , dont la principale cchellc ctoit a Selcucie villcdc Syrie^sicucc fur lc flcuve Oronte •, &: d'oii dependoient aufli quelques flottes particulicres, com-me celle de l'iflc Carpathos , men« tionnee dans la loy des Empereurs Honorius &c Thcodose , rapportce ad.TheoJ. ^ans |e Code Theodosien •, & dans, Ubr. i). ft- ce||e apf6S 1C Code The°d0fK.Ml, Cod. lib. »• nous apprend dans une autre loy , ///.24. /•*/. qUC ccs Gardes des Tresors ctoient 2« des officiersdu Surintendant des H- uances. Je conjecture quc cette flotte ccoit particulierement destinče a. porter a Rome lcs revenus del'Empii-c> que Ion tiroit des provinces adja-centes a la mcr Mcditerrance. 6. Quoiqu'il nc paroilTe pas que les Romains entretinslent des flottes rec;lces pourle commerce d'Espa^tic il eft certain neantmoins qu'ungrauj nombrc de vaifseaux y ctoit occupc , $c Ton voic dans lcs loix de l'En;- 5T DE la Navigation, 437 pereur Constance , rappoitccs an ^ode Theodosien, que quelques-uns Cod- Theod. des vaisseaux qui alloienc d'Eipajme llbr- li'f/s-.a Rome, ctoienc chargez pour Je l8< ^ service de l'crat. 7. II est visible que Rome n'au-foic pas pü c'enir cane de grandes provinces dans son obe'jiTänce, «x en ?ii'er les criburs ciu'cllc leur avoicim-pofez , Seles■ denrces qui ltii ccoicnc lltiles, fans un grand nombre de nn-vires entreten'us dans un continue! exercicc. Cela paroit chirementpar toutes ccs flotces particulieres, mar* <]"ees dans la Notice de rEmpire,que 1'on scait avoir etc drefsce sous Ar-eadins'&; Honorius. C'ecoienndcpe-t'tes flottes que J'on tenoit dans les grands fleuves des provinces, pour pouvoir transporter commodement ^ promptement les troupes aux lieux Ol-i elles ecoient nccellaires. fji'JtiWjil Ü?S T i7j 43s HisTOiRi du Commerce CHAPITRE LX. x I. Protection & privileges ac. cordovan* mariniers par Us £?» perenrs. i. Riytcur tenue (Tailleurs aux mariniers, 3. Lc commerce de fendu aux gens de qualite. i. J Es Empercurs donnoient imc JLvpi-otection particulicrca tous les mariniers fervans dans lcs flac tcs , f]iii ccoicnt e mplOy^cs ^ service de Pčrat. Le cii>cjuicme i\ j ~L J tre du trcizi<:>me livsc du Code ^r^; Thcodohcn 5 rerürdc unicwmciit ''g. i>tf'l> ^eurS 'nterests* L;a ^oi neuv^nic dc f8,e?9-cc titve , donnee par l'Empcreur Constance, Sc Julien encore Cčfar jie restrcinc pas lu protection accor-dec aax minnicrs, a lcs mettre a couverc des injures pcrsonnellcs • mais ellc lcs garantit encore de ton! tcs fortes de violences, de concus, /ions ordinaires & cxtraordinaires d'incommoditez , tk d'inquietudes-& veut qu'ils joiiilfcnt d'une entiere fecurite j & Justinicn a juge cettc it DE la Navigation. 4J<> ioi digne d'etre rapporree dans son Cod.lib.w. Code. Ccs meines exemptions leur "'• i- LeS* font encore confirmees par le meme J' tmpcreur , dans la quarricme & la cinquieme Ioi du meme titre duCode Theodosicn j & il defend de plus, cod.TheoA. sous pcinede la vie, dedetoumer les lib. i j. tit. vailfeaux des mariniers malgrc eux, ['.fS'g'^ ä d'autrcs usages que ceux aufquels ' ° ^ils ctoicnt destinez. LaloidesEnv percurs Valencinien, Valens,& Gra-"tien , qui y est inferee , & qui defend, sous peine de la vie , de leur faire aucune infulte en leurs peiTon-iics, temoignc n'etre qu'une repetition d'unc infinite d'ordonnances precedentes. Arcadius, Honorius, & Theodosc , nc Jcs traitcrent pas moins favorablement. Lcmeme Co- Cod.Theod. ^c nous presence une autre Ioi des lib.. ij. tit, EmpercLirs 'Gracien , Valentinicn, & i>leZ- J7> Theodofe , ou en leur confarmant ^ >* leurs privileges, ils ordonnent qu'ils en joiiiifent pour toujours, & dans tous les terns ; & dcfcnJent a tous juges, magistrals, & fupericurs, sous peine dc la vie, dc les y rrou-fcler. Ec ce qui pourroic paroitre ctrangc , c'eO: quc les Empereurs Valencinien, Tlieodosc, tk Arcadius T v 440 HlSTClM DV CoMMRfcC!, cn dčchargeant lcs mariniers dcs tru bins, Us y alTujcttislcnt lcs mar* chands fans aucunc exception : dont la veritable raifon cst, cpe les mar-chands s'enrichillcnt au trafic, dont les mariniers ont toute la peine , & courcnt tout le peril. Qnoiqucd'ail«. leurs j'aye fait voir cy-delTiis, que les loix Romaines excitoient lcs ci-toyens , par Pexemption des contributions pnbHqucs, a la fabriqUe des vailseaux, & au trafic desblcds. Et parcc que la baffeife del'cmploi dcs mariniers eücpülcurattitcrlcincpris les Empcrcnvs Valcminicn, Thcol Cod Thd. dose f & Arcadius, ne vouiaient lif.u. tit. ojnt Conner entree dans cc corps ä € TCP. IB. f .< • | ' l)i sl fčie». 16. ceux qui ctoicnc dans 1 md gence , 5 Ug. i4- on quicxercöient quelque commerce bas dc hontenx. jls furenc meme elevez a la dignite^ de-Chevaliers , par ConfLmrin ^: Julien , comme on le connok par ltur loi, inferce au Code Thcodollcn, &c par une autre loi de Valcntinien , Valens, & Gra-tien, il Tut ordonnc que Ton pile admettre a cctce' fonclion dc mariniers , des fnjets pris dans les plus honorablcs compjgnies, 8c mčme dans le Senat. tt nv. iA Navigation. 44* i. Mais tandis qu'on combloit frs gens de mer dc tant dc graces, O|i leur faisoit observer d'ailleurs avec beaucoup de rigueur Jcs regies fl»i leur ctoient prefcritcs. Premie-rcment leur emploi dependoit, & ctoit assectc a de certaincs tcrrcs, ^ont les possciseiirs etoient obligez envers l'ctat , a la sanction de ma-riniers publics j mais da telle force ^ue cV'toic sculefnent la tcrre , & n°n pas Japersonne, qui ctoic a(Tu-jctcie a cecce charge, tenant en cela dc la nature des fiefs. Le titre entier Co^Tj,eoim «hi Code Theodosien , qui est intitule li!fm \h ?,'tt Ees terres des mariniers, poire un c.ug.ufji ample temoignage de cctte difpoJi- ^'^7jS lion. Lors qu'ils vendoicnt ces cer- ^^ 9# ° res^> pour s'exemptcr de ccs a(Ti.ijet-tislements, qui y etoient actachez, ceux qui Jes achccoicnt entroienc dans les memes obligations. Et les EmpcreiD's Valentinien & Valens , Ol'donncrcnt que lorfque ces terres aftcclees au service de la mcr , so tl'ouveroient au pouvoir des ctran-pcrsj on les fie rentrer dans la polscs-^°n des marinicrs. He cette obligation ne se prescrivoit que par cin-^«antc annees confecutives d'exem- 44-2. HisTOlRE du Commerce ption. II etoit de plus exprellcment dcfcndu,. & sous de grosses pei_ lies, aux marinicrs, de lc dispenl ser des corvees qu'ils dcvoieiu A 1'etat« II ne Icur etoit pas pormjs je se scrvir de I'occasion dc ccs voitu. res, pour charger des marchandiscš particuliercs. On les ohli^coit dc cc-nit leurs vaitfetmx: d'unc ccirainc grandeur , pour pouvoir porter\mc juste charge. Enhn , on ncieur pcr-jnettoit pas dc fortir dc leur cmplof pour en prendrc deplns honorablcs* II ctoir librc neantmoins aux paiti* culiers d'avoir des vailseaux a eux en propre , & de s'en servir .pout leur compte : mais e'ecoit -\ condition que I'ctat pourroic fe fervir dc ces vaisseaux dans lc besoin. 3, Cependant il nc faut pas dis, simulcr quc parmi tantdc soins, que Yon prenoic pour avanccr le commerce, on failoit fentii-dcfan;rcable-ment aux marchands les degouts dc leur emploi. Il ctoit defendu d'excr, cer le trafic a ceux qui aoicnt nobles de naissance , ou qui ctoient consti j tuez endignite, ou qui ctoient parvenus a une grandc opulence. ]'ay alleguc ci-dclTus quelqucs anciennes IT öe la Navigation. 44.J loix Romaincs, qui dcfendoicnt aux Senateurs la construction & la poi-fe/sion dcs navircs; de peur que ces moyens de s'aggrandir ne Icur en fiilcnt naitre l'envie. Les Empe-rcurs Honorius Sc Thcodosc , qui font anteurs de la loi, oil ces regie- Cod-ifl>r-niens font contenus, en donnenc la 4- r'lc$t' raiion ; afin , disent-ils , quc lc ne- e&' goce fe fafle plus aifemeru encre les gens de bade condicion , que le respect qu'ils doivenc aux gens dequa-b'w, einpčcheroit de crafiqner avec liberte. Ciceron raifonne autrement, &-r,ce me semble,phis folidement : cicer. ojjit, le trasic s dit-il , eil Ixis , qnand il hbr. 1. Ji'a qu'un petit profit pout* objet ; ^ais il p/ell pas forr blamable, s'il est gros & abondant , rapportant de toils cocez benuconp de marchandi-fes, &: ies distribuant dans le public avec siuelite , $c fans nompcrie : que si aprc-s un profin raiibnnable , on fe contente des biers que l'onaac-quis, &■ quc l'on quicce Ie negoce de la mer, pour fe retirer a lacam-pagnc , & s'addonner aragriculture, aynnt convcrti les bienä que Ton a amadez en fonds de terre , je ne vois rien en cela que de loiiable. 444- HlSTOIRE BU COMMERCE CHAPITRE LXI. i. Des fiires & des matches de Rome. z. Des Joircs & ^ marches plus eloi^c^ de Rome, I. T 'Usage des foircs & ^ JL,marchcz, oil fe faifoit le pnn_ eipal & plus grand commerce, 6toič aulTi ancien parmi les Romains que Rome memc. Ccs foircssc cenoicnc dans Rome Ac ncuf jours en ncnf jours. Les gens dc hi Campagne y ap-porcoienc les den tecs, quc leur sou?, niisoienclcurs tciTcs,oulciirinclustriev Quekpes-uns enrapporcenc l'lnltiJ tucioii a Romulus ; d'autrcs,au Roy Servius Tullius, Cec ecahlissementa dure jufqucs louslcs Empcrcurs. i. Mais cc!a n'ecoic quc pour le \oifinap;c dc Rome ; car les cantons plus cloignez n'en po-uvoient pas pro,-firer. 11 falluc done ctablir des fou-Rs Sc des m.irchcz dans les campagncs ■ & pour 1c faire urilcmcnt , il falluc le faire avee ordrc , &c determiner ies lieux , les terns, 8c les peisounos £T DE la Navigation. 44J Giui joihroient He ce droic. L'uftgea. so it varič la-dcflus. On l'a faic dc-pcndic quelquefois dc la coutumc & <-le la polU'fiion ; quelquefois d'une resolution prise par lcs plus considerables d'une communaute , pourl'u-ti 1 ijtč publjquc , sous l'autorite des ^upericurs majeurs ; rjuclquesois de J'ordonnance des Consuls; mais plus ordwiairenu-nt dc celle du Sčnat. Il elt remarquable que TEinpereur Claude voulant erablir des droirs de foire en quelques-unes de ses tcrres, en demanda la permissior» aux Con-Ails. Et Pline dans fes Epicres marque qu'un homme qui avoir cti Prčteur, Plin. Epiff. s'addrclTa au Senat pour obtenir une '»'■ f- £~ pareille permission. Mais enfin nous ^* connoilsons paries livres du Digcste Ä: du Code, que ce droit sue enfin devolu aux Empercuis. La loi de Valens , & dc Valentiticn , qui 'e trouve dans le Code, au titre Des foires & des marchez, en ctabliflant Cod. Mr. le droit des Emp^reurs fur leur ere- ^J/^e> ction , auto rife en me me terns le droic fonde fur l'ancien usage , & fur la pofleffion. Cecce meme loi siiettoit a convert lcs marchands & les marcliandises, . ;7. 100. 314, vrur doublcr le Cap de Bonne tfperanec. 101. &lni,& fes lucccsscurs changenc les noms des p^ays qu'ils 011t fubjugnez. 109. & lui, & ics ibldats,peu ^necres dans les relations de fes cur.-queres. j4i. 342. 579. 380. 3*1. # Alexandre, frerc de Ptolemee Lathurus, royd'Hgypce. z78. Alexandre , cree roi d'F.gyptc par Sylla 278. Alexandre, roi d'Kgypt'e, chaise par ses fu- jcts j i"e retire a Tyr ; y mcurc,& institu« ^1 peupk" Romain son hcntier. 178. Alexandre Severe Empcrcur, fait fleurir lc ^onimtTCf.-aRome. 41B, Alex-andric, porre d'Egyptc 176. clef d'E-gypie. 411. fa fondation. <)(>. 97. 98. motif dc fa fondation. 298. centre du commerce dc Tempi re d'Alcxandre. Z9°. cntreposl entre TEgypte&TEuropc. $09. fa grandeur. 309. 310. chef des citez. jo>». fes ricbelll-s. 309. fa terre sterile. 309. en-vironnee d'nn marais bourbeur. 3 to. fes marchandiies. 310. traitc des blcds a Alcxandrie. 289. 290. voitures rcglecs de bled d'Alexandric a Rome , ^tablic aij TABLE par Auguste. 188.routed'AlexWrie a\ix Indes. i6i. flotte d^Alcxandiie ucaM1c par Auguste. +3 1. 4)3- fl°«e ^'Alcxan-dric sous Arcadius & Honorius. jf4> 3 y S". so'1 commerce aprčs la fondatiou de Constantinople. 509. dcclindc ion commerce. }10. jii. Alexandrie , ville bastic par Alexandre cn-tre la Pcrsc & les Indcs. 3,;.;. ftmblc cstre Camlanar. 399. Alexandras rcccus Senatcurs iRome. 199. Akummin , force dc bois. 60. AlUrct.us, & fa revoke. 411. Allcmagncautrcsois pcu connuc. 119. Zj0# cUe lc fur davantage_lbus Auguste. 130] n'a pas estc inaccufliblc aux ctrangers*. xji. nc piroist pas s'estrc addonncc i la pratique de la mcr. 407. navigations autour dc l'Allcmagnc par lcs ordres d1 Auguste, zjo Allcmans, aurochthoncs , (elon Tacite. 130, notnmez Teutons , du nom du Dicii Tent, ii')' M1- adorcnt Mercure qui est Tcut. ti*. 1 x 9. lcs aiUrc* Dieux qu'ils adoroient felon Cesar & Ta-cite. i.18. ii9. leur commerce il9> trafj] quansde vin. 133. avoicne peu dc »tvj" taux du ecu dc leur pays. 233. i pcine coiinoiffbient-ils lor & l'arge-nt. 135, 4a plupart d'entr'eux ncttaficjuoicnt quc par ^-change. 133. menoienc unc vie dc no-mades. 231. z?3. Aloe de Zocotoix ^6. Altkrocha.lcs, fils de Sandrocotttis. 107. Alibis, roi d'Egyptc , affectionne les GrccS; 91. permct aux marchands Grecs dc bastit un temple en Egyptc, 30;. «t.v DES MATIERES. Wit ks Caricns . les Ionicns,& \cs Greet Cu Egyptc. 3c 3. 30+. ^red'ÄUemagne. xj3. Amerk]iie , erne par quclqucs-uns estre l'If- *e Ioituncc. 67. 6 8. ■^nglctcrrc peu connuc .iv.nu Ccfar. 190. atraquec par Claude. 408. 409. commerce d'Anglcterre abandonne apres Cclar. 204. repris par Claude, 204. 11c fur conniie pour estre une ifle que sous Agricola , & sous l'Enipcrcur Severe. 412. 416. entic-rement subjuguec par Severe. +16. +17. la panic scprcnmonale separce par uu mur dc la nicridionalc. 416.417. ^ r^-volte ibusDioclcticn. 421.415. tombe sous le pouvoir dc Carausius Sc d'Allectus.422. 41J. Eijpagnols en Anglcrerre. 194. Phe-«iciens en Angletcrre. ij>4. cachent aux Romains lc commerce qu'ils y failoicnt 194. 19;. P. CrafHis va en Ängk'tcrrc, i<)U 196. cuke dc Mercure rcceu en An-gk-terrc. 106. commerce d'Angkterrc de-clicu, puis retabli par Julien. 419. 43°* marchandises d'Angkrerrc. 197. x?8-train Sc plomb d'Angk-rerrc. i?4. i97> 199. cuivre d'Anglccerre. 198. ii>?» lcs metaux d'Anglererre ne furcnt conmis des Romains qu'apres Cesar. 198. chiens ^'Anglcterrc. 201.'bateaux d'Anglctcrrc de cuir. upr. iox. Cesar fč fcrt dc pa-reils bateaux contrc Afranius. 202, savoir s'ils sc fervoicnt d'autrcs vaisscaux. 201. 203. marchandifes qu'on portoir en An-glctcrrc. 201. l'ufagc des galercs incon-nu en Anglctcrre, avanr Cesar. 19 r. Anglois alliez du peuple deVannes. i87.rafH-itcne contre Cesar, 188. attaquezpax Cesar» TABLE 1S9. 190. & luiv. domptczparlui, i^j,, u soicnt de monoye du terns do Cčfar. 19-Les animaux pcuvcnr confcrvcr lcur vie dans les licux oil ils Tone receuc, 13. diitin-dion des animaux niondes Sc lmnion-des, d'ou provcnue.f. Anitius Preteur termmc en trcntc jnurs la fTiicrre d'lllyric. lfio. 161, ion triomphc 161. son donarif fait aux gens dc mcr & de rerrc. i^i. Annibal. 1 38. & suiv. & tend maistrc dc route 1'Elp.ii^iic , qai ell an de-UdcTp. brc. 1 1 9. f.iit alliance avee PhilippCS ro] dcMacedoinc conttc les Romains. i+1 J+3, excice Antiochus a la guerre conl tre les Romains. ij6. met c;i fujCC par un nouveau stratageme la fk>ttc d'Eumc-ucs. ij-o. Annius Piocamus trairc des rcvenus dc la iiK-r Rouge, (ous l'Empercur Claude. 3 so Antiares dompeez par les Romains." 1}-z* \i6. Amibc, colonie de Marseille. 24Oi 14f> Antigonus s'applique a la marine jög • fait dc grands apparc-ils detner. Ja ll-Š flottes. in8. guerre cntre lUy ^ Sc*, cus. 108. ic rend maistrc de lanicr loH" & dc la. villc de Tyr. 138. scs navieal tions dans la rner des Indes. 108. * Voyages des Indes a Antiochc. 395. Anriochus &: Seleucus, nKceiseurs d1 Alexandre, ont etc cms avoir pallc de l'oeean dans la mer Caspie. j 91. Antiochus cnvahit une partie de TE^vpre 177, defait ail x Thcrmopylcs. i+Ä/^a florte defaire 147. dcfaic pros du mont Sipylus par 1'a.rmcc Romaine , conduite DES MATIERE5. par Domitius, sous Ic commandcmcnt des deux Scipions freres, i+3. f'.iit lapaix avcc lcs Romains, i +j>, conditions de cctre paix. i4i>. perd l'empire de la mer, Sz unc panic dc son ctat. I4j\& Tuiv, Aiuiochus Epiphanc. 178. Anciochus Eupator. 149. AntilHus Vctus. 118. cncreprcnd dc Her le Rhin a la Moselle*. 411. Antoniii lc Dcbonnairc rcrablit lc port de Tcrracinc. 414. faic observer les loix navalcs des Rhodiens. 41+. Anronin lc Philosoplic prend grand soin de la fubfiltancc dc Rome , 414. 4If- & da trasic. 41 f. Antonius Prctcurpoursuit lcs pirates dc Ci- licic. 175-, atea^uf l'ifle dc Crerc:i7f. mais a son di'lavantagc : 17^. & cu meurt de deplaifir. I7<». Apologue , port dans lc golsc Pcrsiquc. 48. 340. AprU-s, royd'Egypre, ctablit cn Egypte les Caiieus, lcs Iouicns , & les Grecs. 303. 304. Acjuilon, c'cst-ä-dire , noir. j^^. Arabcgypticns. 319. Arabes, grands voleurs. n- lli- P>rarcs-j»7. lasches. 3 }i. Arabes nomades. 11. aucrefois fort bcllicjucux. 317. 3l8-i*1' loux de leur liberte. 31«. peu connus du tems d'Homere. 324. leurs conque-tes. 318. jij>. Arabes dans l'isle d fcu-bee. 317. Arabes cn Ethiopie. 32.9- ac~ taquent l'Empirc Romain. 4^- 4t7. leur flotte sous l'Empereur Constans. 410, sc rendent maiilres dc Chyprc. 410. coiniiicrcc des anciens Arabes. ;y. & suiv. TABLE Arabic Heureule, province de l'Ara'oie & fuiv. pouivpoi ainli fiirnomi,lec '2 iubjut^iiLe par jElius Gallus. 3^ +* Rois P.istciiss d'Egyptc veniis d'Arab'^ " 317. marchandiles d'Arabie. n, ' lv" lbs rkhesscs, j 1 +. 31 f. ' J16* Arabic Heurcufe, vilic &: port, aujourd'lmi Aden, ss- cmrcpost des hides & d* I'tlgyptc. J3 9. ^oy£\^^den, Ar.1x.1tc, riviere. j";S. Arcadicns, sort grosllcrs dans les alFaiircs tfc la incr. if'4. ArchcUus, commandant des flottes de Mi thridatc. 177- livrc unc panic dc ia(lot;'e aux Romains, & pisse a lair service Arganthonins. iis. Argo , vaiUcau long , fabriqird- par les Phcniciens. 169. Sc k-lon d'autrcs par les Corinrhicns. 169. 1c premier des vailVcaux longs. 80. lc premier qui traverse fCs Cyanecs. 80. navire pcu considerable §j porcc par les Argon antes du Danube dans la mcr Adtiaticjue. Si. Ou seion d'autres, duTa::ais dans i'ocean. 8j Argonautcs. 436- leur voyage. iy8.'iCUrs voyages avi retour de la Colchidc x 13t. tranfporrent fur leurs epaiilcs \c navirc Argo , du Danube dans la mcr Hadriatiquc. 81. foldats & rameurs, i7j Aria, villc capitalc des Ariens. 36^. Arias, fleuve des Ariens. 3 97. Route du pays des Aliens a lamer Caspie 3 ^7. Adriarathe. 1(^3. Anston visitc les cotes de la mcr Rouge par ordre de Ptolemcc Philadelphe. 3 3 j1 Aries DES MATIERES. Aries, succurfalj dc Trcves. iiji. m, ion commerce. 115. ii+.U^. ics manufactures. 214. Armeniens, leur commerce avec Ics Per- Aromates dc Galaad, rcchcrcliez par les Ej^yptiens,pour embnumer leurs corps, if. Arricn, autcur du Pcriplc de la mer Rouge, note 371. 40 j. Ariacic , villc Capitale des Parthcs. ff. 1* medne tiue Casvin. n* Asdrubal, ibndatcur dc C.irrhagcnc. 67. Traite pafle avec AfdrubrJ. IJ 9. AfHrubal tue enSardais^ne 119. Alparata , villc , scmblc estre la mžmc ^u'Asphatira, yi. Afphetira , capiiale des Sinois , femble eftre la meine que Siam. j?t. ainsi c|u'Alpetra , & Afparata. }"t. Aipitra, ville, fcnible estre la niemeqn'Af-. phatira5f Asparara. 371. Atliencc,frere d'Attalus,ro)' dePergamc.Kf j. Aciicncs, seconrue par l'Hgypte dans unc düetre pubikpe. z«f. Lcs Athcnicns& Ics Lacedcmoniens se dif- putent l'cmpire dc la nier. 89. Cimou commandc la Motte des Arhcnicns. 4f. Attains, roy de Pcr^ame. 14j. ia flotte combat edle de Philippcs, rey dc Ma- cedoinc. 143. fa flotte de 3700. vaif- se.iux. 430. tjchc d'arTamcr l'Italie. 4 3°. fa siiire nonreuse. 430. 451. Attilius Re^u'us. 13 t, Artilius soit renrrer Sparte dans l'allianc« des Aclic'ens. 1^4. ■Audc, riviere de Narbonne , change son cours. ti+. b TABLE Auguste devient maistrc dc 1'Asic. j.o guerre ilAugnstc & Antoinc , COntrc Brutus 8c Callius. z%i. fait paroislrc pc„ dc "vigueur dans la guerre dc Ui;r c£ trc Sextus Pompcius. ioinbrc des Sena tcurs Romains. 9.99. il veut Cc rcndrč maillrc de l'F.thiopie. ji0. ^^ ^ _ guerre aux Ethiopicns. 65, Avicenne, nc ä Bogar. j^j. Aurclien Empcreur regie ie commerce d'E gyptc. 419. prend Coin dc la naviKatio^ du Nil & du Tibrc. 419. Autcur du Trairc du commerce des Iadcs & de fes avautages. i. * Azotus, port des Arabcs. 3 ^ j-, B. BABEL-MANnEL, detroir. fg, Bacchus fait ia conqucte des Indes 57g 38J. ' ' DES MAflEkES. Jkctrcs, ville. 4c 1.402. Bagdad, ville comparable ä Constantino- pic. 4Z7, son commerce mix Indes. 427. 418. Baleaires > ifles. 124. exercent la pirate- *ic. 1^, manquent d'huile. ix'6. il c/t dcfctnlu a ses habitans de polsedcr ni or ni ar^enr. u+, fc dcfcmknt coiurc la flörtc du Confal Mctcllus. 17 y. Baltic. 1 's a, ttary^.-ucs } ancienae ville des Indes. 4S. 40». Basades, pcuplc. 40z. Basilifque, bj^u-frerc de l'smpercur Leon, & fx trahison. 431. Bataiüc domu'e contre les Orrhaginois par k-s Consuls Attilias & Manlius. 13 r. Batnt-, ville de Meibpotuinie fort liiar- chandc. }f4. ie Bcaj-projiiontoire. X4. Beiges, nc recoivent pas volontiers chez eux les m.irchands errangers. 193. 194'* ▼isicent souvv-nt les coecs d'Anglcterrc. l'H" r . Benjamin Nivarrois. 311. 3s3. censure tic /bn ouvragc. 3 j- 8. Berenice, port & ville snr le »olse Arabi- que. 587. bailie par Ptolcnicc Philadel- plic. 3r«f. 317. ?+s. 348. Biere, inventee cn igvptc. 186. 287, Bled, porte a Rome pour fa subsistancc; Bogar, ville des Ul"bcqiu^. )ti. a donne ion noil au pays qui fcpare la Chine dc la Mofcovie. 36z. ttat fep.ire. 3^*. 36J. • patricd'Aviccnnc. 3^3. (on traric. 396. Äokcra. Foye^. Bogar, bij TABLE Bonne Efperance, cap double avant An- guile. !(■>•). 170. avant Salomon. }J Bordeaux , Si ion port. 11 j. Boryfthenis , villc fur les bords da ßOry sthene. 144.^ ^" Pcschc du Bosphorc dc Thrace. 14t, Bo'uillie , autresois principalc nourriturc des Romains, 66. Bourg-blanc , port fur lc golsc Arabi- quo- 5 5 ■• 3)3-Boufloic. 41. Brachmancs, prcctptcurs dc Confutius# }?, Britanniens. 409. Flotte Bnwnui'pc. 414, 4ii# Briltus & Cassias. i3i. Bufiris. }oi. Byxancc, une des villes Navarchides. i-z' pcagc 411c Ton y levok. z u. ' n* c. eA B o L 1 T M ,. petiplc habitant ]a province dc Cabul. 364, Caluil, villc & province, ^64. sonrrafic 59? route dc Cabul, allant des Indes au midy* 598. /# Cadix , colonic des Phcnicicns. x-]. s0 tr.ific. 116. Cafa cnvoyc des vaiilcaux ä Genes. i.4ff% son tr.ific d'epicerics & d'aromates. i4s' Caictte : son port rctabli par l'Hinpcrtur Adricn. 414. Commercede Cain ?.vcc Abel. f. Cains Cesar utinc- Aden. 334. Lc Cairc , fa sondation. 4^7. qnand bati. 307. cause do son ag^randiisenicnt. m\ Calise dc Cairoan donnc les orircs pour DES MATIERES. la construction du Cairc. 307. Calire dc Cairoan. 507. Caligula : (l-s flottes. 407. fait semblant d'a-voir fubjugue l'Anglcterre. 407. fait im -grand prejudice ail commerce , par la •pom qu'il fit fairc cntre Baies & Pouz-zol. 40S. vailleau de Caligula , d'une admirable grandeur. 410. concoit lc des-fein dc L rctirer en Hgyptc. 193. -Calpurnius le qualisic Preset de la Rotic. Cainbaia, un des ports princijpaux ties In- des, 360. Cambahi, capitalc du Cathay. ]66.367. aiv jourd'hui Pekin. 587. Cambyfcs j vouiant dompter les JEthiopieni, I»erd ibnarmee. 6j. XL'ana , port, ville marchaadc d'Arabic. 48. ■ 387. Candace reync d'Ethiopie attaque l'Egy^te, JÜ. eft reprimee par les Romains, jij. Candahar, province Si villc dccoinniOKCC, enrre la Pcrfe .& les Indcs. ^5. ^4-J-y8. 391;. senible cstre AlcxanJrie, siruc.c en cc lieu, & avoir tire ion nonvd'Ale-iandre. ^99. mais il 1'a plutot tire des Candaricivs. y$% son commerce. 1*9* 400. •Route de Candahnr. 558. 3-59.400. •"Candariens, peuples fltucz fur l'Oxus. 399-■Canfflle , nc-vicDt point d'Eiiuopie » wiais de Seylan. 61. •Capi y villj bartie par les Mile siens. i44-'■^atacalla, dans le mallaere tp'U ^t faint aAlexaudrie,. txcepu les uiarcliajidSi. 417. 4*8. ■^aucadia/, ©u Cathay noir. %U. V&yXathf}. TABLE Carausius, & fa revoke. 411. cfl: tuč t,ar A!lcctus.4tJ. Caricns, adonncz a la piratcnc. 72., flotte de Carpathos. 434. 4 3 f. Carthage , colonic des Phemciens, j7< f ori^lnc. ($4. fa situation avantagcufe. 6+ ;4. fertilcs cn plonib & c-n crain, 194. 157. 1^9, crasiejuent par c- change. 197. CaÜor dc Rhodes. 85. 8+. pourquoi cru Marfcillois. 111. a drcilc unc liste des iiiailcres dc la mcr. 210. Cafvcin, villc , & fön trasic. f j. CatJiay. 37.pour-quoiainsi nominee. 3^7. Catheens, & kur region. 3^7. Caton se saisit dc r'islc dc Chypre. z8o. Ccnchrecs , pore de Corinthc. 171. Paul Centurion , Genois. f4. Celar faic la guerre au pcuplc dc Vannes. 187. 188. & fiiiv. & les derait. 189. au.t Anglois. 189. 190. & finv. il construiren trenre jours douze galeres. 113. 114. vcut fc faire deputer pour retablir Alexandre roy d'I-gypte. 178. est attaque par les Egyptiens dans Alexandric. i8i. lSi. Charteens, Scythes. 3^7. ^ays dc Chanaaii du tems d'Abratam. ir. & suiv. du rems de Moysc. 13. Chelidoine , villc du nombre des Navar- chides. 174. Chersonese, villc bastiepar Diane. 244. Chine : fön trasic en Europe par la Perle. f4, route dc la Chine en Efpagne, fans cntrer dans l'ocean. 394. j^j. etendue del'cm-biiij TABLE pirc dc la. Chine. 41, 41. Chinois , defcendus des Egypticm Cn J plus gtandc partic 38. 40. 41. Indi * preceptcms des Chmow. ?7>. ai|. Clunois. j^s. autrcrois grands 1Uv r, teurs. jj8. leur aversion pour les ar^*" gcrs. 41- 3? 8. **" Chus, region, £?. Chyprc, reduite cn province. 180.. Cilicii.*, rctraitc des pirates. 175,1g, pj tes dc Cilicic,& des provinces voi/i,/1" domptei par los Romains. 17^ s>1 Cilicic rcduire cn province Romaine lg ■Cimbrcs, compris sons lc noni d'Allcnia^* 1 j-o. Ciaibriquc Chcrioncsc n'a etc navi«V-c »re mi.rement que torn Auguste. ; s'? t Cimon, commandant la flotrc des'Athe-niens. 4 s-. La Ciorad, colonic dc Marseille. ito Circafles, nc se fervent point demonnov c sv>. trafiqucnt par cchangc. ij9> * Caudc EmptKur attaqucl'Än^lctc|re> g excite les niarchands au trailc 40o* A ' fondc lc port d'Ostic. 4Io/defait 1°' Goths 419. demonic aux Consuls un droit dc foirc. 44s. " Claudius Piilchcr subjuguc les Iftriens Claudius, Tribun du peuplc, au temps*l' 1st feconde guerre Punique. x^l. Clodius, Tribun du peuplc 7 du'tems dc . Cesar. 179. Colauis dc Samos, lc premier des Grccs { qui est entrc dans l'Occan, 78.. 7i)> cru • tredansle Bxtis. 21}.. Commerce. L'kistoire du commerce & dc 1* . .-«avigaiioa n'apouu encore ere tiaitcc^Li DES MATIERES. par lc commerce on a plütor chcrcric U-s commoditez cjuc les ncccflircz dc la vie. 3. avanc Jc Deluge. 6. 13. apres le Deluge. <;. commerce par ccJiangc Sc par argent. 17. commerce par mer. io<_>. & fuiv, commerce par mer dans le siede de fcr. 14. commerceparterre.il. commerce par terre dans le hecle d'or. 14-decadence d» commerce. 17. cloges dn commerce. 81, 83. fondivicnum, Nantes, n6. Confutius, disciple des BracIimin.'S. 57?. Con/lance Empereur , f.ivoraMe at» commerce. 4x9. etat du commerce sous son empire. } j4. Constantinople : ia sondarion. 4^4- ^in hcu- rt'ud situation. 3zf. 32^.son commerce, 4i7- 41S. & fuiv. ellc s'auginente des habirans de Rome. 4*4. 4*7- ] ^7ilte lui fournit fa (iibfi/lancc. 4^4. ^opc , roy imoginaire d'Fgyptc. ji. f Coptos, ville u'Egvpte. f9. a cte nommec Cajia. 5t7, fau/ic nrigine dc son nom. 318. conjecture fur l'origine dc son nom. . 319. ville d'un grand"commerce. }i6. »17. particulieicmcnt avee l'Arabic. 331. 3 3i. chemin de Coptos a la mer Rouge. 2-91. Corbilon , ville dc commerce fur la Lojre, aujourd'lnii inconmic. 21 ä. Corlmlon joint Jc Rhin a la Mcnfe. 410. Cormrhc , licureusement situec pour le commerce de terre & dc mer. i(?9. »7f. marchc coin mini de l'Enrope & dc l'A-sie. 171. une des phis liclies & des plus marchandes villes de la Grece. i^3. 169. 170. t71. appellee par Plulippes laCiiaisne TABLE Je li Grccc 171. 1'invcncion des poid^fc. jncsures lui cst attribuce. 171. lcs beau» arts y fleurififcne. 171. s'cnorgücilli , , ' eft detruite par Its Romains, & rčtabf' par Jules Cesar. 17z. IJ7. deviUlt u^ colomc Roaiaine. 171. Corinthicns , rcsormatcurs de la naviea, tion. it'), inventeurs des galcres a trS"s rangs. 11 r- on icur attribuc h fabrio,.«, du navirc Argo. 16?. cnseienc,u a'u'x S/miens la fabriquc des vailicaux ^o excrccnt la piratctic. i8i, lcilt 'Coml mcrcc.74'. Cornelius, Duumvir, nommč par d'aurics Valerius. 149. Pcuplc dc Cornoliaillc. 19Ä. Corie , iflc pretendui1 par les Romains * lcs Cartha^inois. 134. Cotta, Coniul, ccHiuiiande unc flotte con trc Mithridatc. 179. 180. cst dc.ait par lui. 1V0. assicgc dans Chalcaloiuc. Ao . Couronnc navak- d'Agrippa. 163. Cratcrus un des Gcncraux d'Alcxanlre pCU iintcrc dans ia relation. 380. Ctdias, »utcur pcu dignc dc foi. }J% ^ fVric'.u contre Arncn. 978. ^7% Cuivre des Indes. 100. Cyr.-nc, royaume dependant dc l'E}»yple Ji?,o. legue au» Romains. z8, rcduu eti-province Romaine. 2S0. Cyru^'on expedition coutre les Indiens.377 Cyrus riviere. J4- D. DA 1 M a c H u s , cnvoye vcrs Altitro-chadus. 107. scs relations. 107. pca fiddles. 381. DES MATIERES. £cs Dalmatcs n'avoiciu point I "usage de la nioiinoye. 3 f 3. Damicte , autrefois T.amiatkis. 276. ac-Ci-Lic' des ruiiu-s dc Pciulmm. 307. clef de l'Kjryptc. 307. ■Uanaiis. i.f. 8O. conduit en Grccc unecolon ie d'fcgyptiens. 29J. «Danube, joint au golse Adriatique, felon l'opinion <^c quclqucs-uiis des anciens. Dardanus, fondateur d'Ilion. 8z. ßarius fait la guerre aux Indiens. 44. 4s. £iit ttavailler au canal du Nil a la mcr Rouge. 330. fa flotte. *■ f. ßelos/iflc, licusacrc. 173. mctropolc des Cyclades sous Autonin. i+o. lieu de grand negoce. 1^.0. 158. il s'y faisoit un grand trafic d'efclaves. 16%. les Nicomedicns y porterent les marchandifes du Pont Eu-xin. 240. poisedee par les Atheniens. i?4- devienr prefque deferte par les gHerrcs de Mithridate. 17+. son trafIc' Demetrius Poliorccre Hresic unc prodigicuse flotte. 110. assiege Rhodes. 112. Demetrius lc Pharii-n soulcve les Illyricns contie les Romains. H7. vaincu par lc Consul Fmyliu5. 138. EcnysTyran dc.Sicilc. 114. s'appliquc a la iPcr. us. fair faire lc premier des galc- res a cini-j rangs. irf. fes forces de mcr. iif.ia 11101t malheuicuse. H4- Dcnys son fils. 11 j-, Didoii cut entree en Africjuc par Ie com- merce. ^,4. Dionyfms Matlicmaticicn , cnvoye aux In- ^'s, pour a\ reconnoirtre la route 3c TABLE rčrat. 107. 34s. laMa des nicmoiies de l't-rat des Indcs. 38z. Diofcurias, illc. y6. Demetrius conduit I'anvuc Romaine con- trc Antioclnis. 148. Dranges , pcuplc Indien : out dc 1'ctäin dans lcur pays. zoo. JDrufus, pcrp dc l'Empcrcur Claude, sot lc premier, felon Suctone, cjui navjn-ca dans l'occan septentrional. 408. joigint k Rhin ä l'lslcl. 408. par la flotte Dru- siennc. 408. Ouillius: fa victoirc conrre les Carthaginois. i}i« 17>1- t"gca unc coloimc, qu'll orni di-s eperons des vaillcaux pris fur les Cartha^inois. 11S. Duranius'Prctcur, gouvcrncurdc la Poiiil, lc , & charge du (bin des affaires d'ltalic, 160. Charge dc Duumvir naval. u8. Vytaas, riviere. 398. E. EB R E11 x , menoicnt lc plus souvent une vie vagabondc du terns d1 Abraham. 11. lcur commerce. 18. 29. lcur commerce pat mcr. zo. trafiquoient par argent, i-r 18. ^ '' " Edom , lc incline qu'Esaii. n, 1-gyptc : ce nom d'Egyptc afignific premie, ""rcmeiu lc Nil, & enfuite le pays d'Ecy-ptc. 418. fauslcs origincs du nom d'H-gyptc. U7. cc nom cst rrčs ancicn. 318. fa veritable crigine. 318. 1'1-gyptc (ur-nommcc lc (Ircnicr & la clef de l'lralic . Sc lc niagasin dc l'annonc. 184.. sonhcvil reuse situation 96. 97. 190, scs richesses. DES MATIERES. *90. fa fertiljtc. 184, & fuiv. a pcu de »ons ports. z9Ji 504. avoit aurrefoispeu vignes. 186. mais tlJe en cue depuis, ■\ «juoiquc fort pcu. 287.288. l'in-vcntion du labouragc hü est attribucc.z8f. oleds d'Kgypcc pörtcz a Rome, 18s, & «nluirc a Constantinople. 28s. a8 formee par Diocletien. 423. commenf gouvernce par ks Turcs. 300. antiquitz ' E^ypticns, anciens navigatcurs. zo. mveu. '"Vurs du commerce & de la navigation. iy. premiers voyageurs des Indes. 37^ «receptcurs des Indiens, 373. & des Grccs dans la science de la mcr. 78. t96. maif-tres de la mcr, sous les röis ßoechoris & Plammis. 19^. mis'-au hUl-ticmc rang enire les mailrrcs dc la mcr. . ^y. ont aversion des ctrangcrs 5 & prinl cipalGrtient des Grccs. n. 41. 301. valcur rics anciens Egyptiens. 19 r. i96.devcnus Liscnes. 194. caravtere de '.cur esprit. 194, sujcts a 1'yvrogncrie. 187. les non-.s des Ethiopicns , &: des Egyptiens sou vent confondus. 310.lcs F.gypricns & les Ethiopicns dilputent de l^nt-upitc & dc la prj, rn-uue. 31J. colonies des Egypvicns avix Indes,i9r. 9c en-Grcce. i^j. vontdans lc Pont Eurin, sous la conduite d'Ofiris, Sc dans lcs Palus Mcotidcs. 14o. 14t. pel res des Coloucs. 141. font-venir des aro-mates de Galaad pour embanmer les corps. is. traficpoient par argent. 18.Icurcommerce avee les -Indiens. 18. zj. Cn Q-iient & cn Occident. 20. 11. n. avcc lcs Grece. ij. mepr-ifez des Romains. 3-00. n'obriennent le dioit dc bourgeoi-iiedans aucuneville des Romains , ny des uncres pennies. 199- allativieK de 1'j.uto-rite que Cesar prend chez cux. zßi, sc sonmettent aux Sarrasms. 417. Elcplr-iuinc,&: 5ycnc,bonics dc Tcmpirc Ro- DESMATIERES. Zmhole , sacra. , sclix Eg)ftt*. 28S, JE*r- fo/e. x88.' Enxpmias ,. colouic He Marseille, i 11. Ettlylc. Paul Emyis fait la guerre a Pcr-fce. ij-8. revicnr a Rome dans la pro-digicuse gak-i-o cic Pcrsec. 14s. is?, tpiccries des Lides , apportecs par tcrre, mcillcurcs <.juc ccllcs qui font apportccs par mer. j^o. Eratosthc-nc : fun čloge. 2Ä7. rcpris par Srra-bcn. ZÄ7. fore intelligent clans la geographic do : orient, Sc bien nwins dins ccllcde l'occident. }8j. . trythras, ou Edom > 1c mcsiiic qu'Esaii. n. srfain & pbmb se trouvoient en d'autrcs regions quo les Cafli:erid:.-s. 1*9. ioo. fpagnc : scs ports, fes rivieres, & fi-s villcs uirircliandi-s.ii • "-" mes. 79- galcresa trois rangs. 74. '7f. Gardes des Trdfors. 43a- Gaules, & les avantages que les Romains entiroient. no. zir. or des Gaules. Zll Gaulois, appliqucz a la mer. i10. C(;.sar se* icrt dc leurs flottes dans les gucrrcs civiles, lio. commerce des Gaulois, zOr & liiiv. en Angleterrc. 194, culte qu'iig rcudoienta Mercurc. loy. Gaulois en Al-lemagnc. zji. GeVon ,*"tyran dc Sicile. jj. 114. taillc en pieces 1'armee des Carthaginois. 114» ficnnes , & son port. i.iy. Genois a Caso. 243. Gcnseric, roy des Vandalcs. 431. brulc lj^, flotte des Romains. 431, Gc.ntius j roy des lilyrienSj rjj. fair allian- DES MAT I ER ES. > ce avec Persee, i^. 160. maltraice 1« deputez des Romains. 160. fe rcnd aux Romains. 160. 161. mene cn triomphe. J6 2. vailfc-aux pris fur lui, Tont donnez aux habitans vülc d'Egypte, que Ton croit Ia mcmc quc Thcbes accntportes. 50. Ccrmains: origine de lcur nom. 106. Gcrmanicus, rcprimandc par Tibcre , pour avoir etc cn ügypte fans fa pcnniiÜoiii *99; 500. Gcrrhccns, pcuplcd'Arabie. jifi i Ciraf, ville dc grand commerce, fur Ic golse Pcrsiquc. 47. 4». Giroflc, s0J1 debit cn Occident. 418. Cirofta, villcdc Carmanie, sen trasic. fj. Gncphachthus, toi d'Egypte. 3 30. Gog&Magog. 3Ä7. Goths ; leur flotte de sir mille vaisseaur. 419. 420. vaincus par l'Empcreur Claude. 419. 410. leur irruption (bus Alaric. 439- Graccjucs: le plus jeunc veut conduire une colonie a CartJiaeč, Sc en eil cmpeclič. ^recs,autrefois vagabonds. 8f. novices dans la connoißiince de l'antiquirc. 3s. difei-^ ples des Sidoniens dans la navigation. :78. fort inferieurs aux Phenicicns dans Jbette science. 78. disciples des Egyptiens .j^tn cette science. 78. 91. ent persection-"*i£ la fabrique des vaisscaux. 78. leur com« mcrcecrroitavcclesEgyptiens.90.91. leur domination fur lamer. 92. les mimes fai-soient dans leur'flotte la fonction de soldat? & ES MATIERES. engine dc cenom. zo6, Hcrmonassa , colonie Grecque. 144. Hermion , roy -} origine de son nom. 106. Hermondnres , peupkj origine de ccnom, 106. Hicres, colonie de Marseille. Jio. Hicron, roi de Syracuse. 7 f. 174. se declare pour lcs Carthaginois concre les Romains. 13z. fc reconcilie avec lcs Romains. 13z. Himilcoa Carthaginois: rclarion de fes voyages. z8. 6<). 70, va reconnoistre lcs cotes dc l'luiropc. 169. Hippalus , piloce. 40. fa navigation d'Ara-bie aux Indes. 377. cc nom donne an vent de Sudoiicst. 378. Hippocratc lc Mathemaricicn excrcc la mar-chandife. 83. Hiram ne joignit pas l'ancien Tyr au nou-veau. 34, Hollandois, leur vertu & leur industric. 3*"- 3 3- Huns, voisins des Palus Mcotides. 147. Hypanis, ou Hyphasis, fleuve, borne dc» conqudles d'Alexandre. 379. 380. Kyperboreens. 3^7. Hytcanicns. ^. }■ JA p H E T H a pour son parrage les itieg <5c les peninsules. 15. Jason. 79. 80. 8r. va, felon Eratosthene, de la Colchidc dans l'Armenie. 81. Javolcnus Juril'consultc. 414. Idumeensont etc fong-rcms maistres dc li mer Rouge, zz. r a ßi E Tcux de la Grccc. 76. jcvax Istlimiqucs; ic,$w Illyricns : lcurs ports. 148. ravagei« k's costcs oricntalcs d'ltali?. 1 (, o. lcs Romains lcur font la guerre, i}sißc sil}v, Teiit.i leur rcync dcaiar.de hi paix ^ Romains. 137. Indathyrsus. j8i. Indes : sous cc nom on comprend d'or, dinaire tousles pi.-uplcsd'oricnc. 19. lcur ttenduc. 378- }7 9. "'ont pas etc incou-nucs ä Homere. 356. 337. pen connut's avant Alexandre. 341. pcu connučs & pCu viiitecs avant Auguste. 384. ?8f. pcu con nut's du terns d'Arrica. y/^m avoient des villcs en grand nombrc. 35-3! lcs Indcs fcrdlcs'en or & en cuivrc. i«[ arbrcs Sc canncs des Iudcs d'u-ic proii* oicusc grolH-ur. j7. met des Indes cruc par pluiicitrs dus aheiens n'clhc point navigable.J 9. affliircs des Indes rappor-tc-cs pcu fidclcment. 3Si. route ck-s I,\. des an Pont Euxin , scion Strabon. yjSt router des Indes en Europe par Ornnis &Ba(sora. 393. route des Indes cn Egy_ ptc , pcivconnuc des Indiens du terns dc Ptolemce Evergctc. 546. marchandifčs des Indes portees en Europe pat lc nor^ 511. reprennent la route d'EgyptCt ^ll'^ JH. commerce dos Indes. 337, & fujvj 4^3. commerce des Indes en Europe par la Perse. 5-4. commerce des Indes avec TEgypte. m- son antiquitz. 33^ }J^ commerce des Romain-; au« Indes. 387. 388. du terns d'Aiigultc. 346. & si^ commerce des Romains aux Indes du tems dc Pline. 168. cc commerce confi-stoit cn cincj millions dc liuichandises-- DES MA TIERE 5. mi'on portoir aux Indes, & lc centuple du prosit (.ju'oii en rapportoic. 344. 38SJ* Judiens, nom general, donnc" i rous les «rangers, vaius des jregions inconnues. 3si. Indiens autochthones, felon qucl-qucs-iins. j.37. n'ont jamais forci dc leur Pays/elon Mcgasthene,& sc Ion Solin. 370. 371. sauvages. 341. defeendus des Egy-ptiens cn Li plus grandc partie. 38. 45. leuis navigations vers l'occident. 370-six fortes tl'cr'iits chez les Indiens. 341. leur commerce, 57. cn Egyptc, iS. 37. Cst Arabic, f^. j7. Indiens jettez par latcm-peste sui- les' costes dc Germanic. 3 fr. & suiv. 390. Indiens qui aborderent a tubec du cems dc Fredexic Baiberouii^ 3JJ. Indien rrouyc demi - morr dans lc golfe Arabique. j.+s- H^ Jndicns envoyent des ambartadeurs & ocs pre-sens a Auguste. 348. Indiens Kah-quoient par cchange .avec les Grecs du tems dc Marc Aurclc. 34^. bateaux des Indiens. 348. 349. Indus; navigation d'Oncsicrite & dc Near-que, de f Indus ä l'Euphratc. 379. ^6* lonicns , .puillaiw sur.la mcr. 16"). i?°> Joppe-, porr dc ,1a Judče. 30. Joi'cph vendu. if. saic un grand crane dc hlfds d'Egyptc. 116. Josaphath, roy dc Juda. 32.. Josephe explique. 19. . Ipliigcnie, Oreste& Pylade dans les Palus Meotidcs. 243. Irlandc, plus jsr.-'qucntcc que l'Anglcterre. 19a. on a-oyoit-inhabitable touc ce qui ctoir au dc-la. 196, ■Jnniu,nomdc Mcrcare,chcz les Saxons.1.0*. - TABLE Isaac nc laboura la terre dc Gerar qaft par la permission d'Abimdccli, nj * Port dcs Isiaqucs. 141. Isis : cuke qui luy elt rcmlu par lcs Tcux IilluniqtiCS. 1^8, Istriens. 156. decries pour leurs piratcrics 15*. 157. repritnez par lcs Romains. 1 i-r' fubjugucz par Claudius Pukher. ijz, rr'," Italic, a pcu dc ports fur fa cote oriental lc. iyi. so" commerce aucicn. z4s. son commerce avee l'Espagnc du terns d'Au- guste & de Tibcre. ziy. Tuba laissc une relation de la navirration dcNearquc & d'Onesicritc. 545. Cn fOr. me d'extraits dc leur navigation. 386," Julien , surnommč TApollat, favoriic le commerce. 4i9. Julius Africanus extrait dc Castor Rhodicn la liste des maistrcs de la nu-r. no Junius,Conful,paire cn Sicilcavcc unc gottc L. LA B 1 E N u s, un des Lieutenans de Cesar. 19z. Laccdcmonicns : disputcnt l'cmpirc de la mer aux Athenicns. 89.1'ufagc dcla mo-jioye leur cltoit 'autrcfois inconnu. -;(,, anciens traitez d'allianccentreeux & lcs Komains, 1; j, leur commerce. 7^.76. Laciniurn . DES MATIERES. }*lcini"«", promoinoirc. iz8. X'V1UUS Prčccur, fecmirt les villcs d'Oricura & de Bnmljs contrc Philippcs ro/ dc Miccdoinc. 143, Ll"°" , Knipen-ur /fön apparcil contrc Ics VwuUlcs. 4U. M. Lcpulus, goiivcrncurd'Egypte. i77. J-Pqucc , pore dc CorintJjc. 177. J-eucate ,1'uncdcs viJk-s Nav.irchides, Z7+. Liban , monta^nc , fouruir aux Pheiiicicn« Je bois lK-ccHairc pour la navigation, jz. i-iburncs , navirc-s. z6+. 16f. i-^iirnia>s , pcuplc. i\f. decric par ses Piraccrics. i;<;. z j-z, invenreurs des vaif- feaux Libtirnicns. isi. n'avoicnt point l'«vlla, pour assembler . line flotte contre Mnluidare. 17«. refuse de s'aisocicr avec Finibria. 179. rempor-tc deux vicloires contrc la flotte dc Mi-thridnte. 174?. detruit (es vaillcaux. 181. rriomphede lui. 181. i-uratius,Con(t!l, terminc la premiere guerre Punique. 17 s. Port de Lunc. 81. 111. ilcge dc l'empirc d TABLE maritime d tTyrrhcnicns. 148. Lycurguc , roy de Spr.rte , en bannit J'or '& i'argent, & le deiir des richcUcs. ye, Lydicus , one les premiers monnoyt ror8c l'argent, & fait le metier de revendcurs Lyon, villc d'un grind commerce. nj.Sc 'fuiv. cier^oir an Hi son ncgocc fur la mcr. 119. & ju(v]vi'c!i Egypte. 119. entrepot en-! trc Trcvcs & Aries, u«. ll-s commen, cemens. 118. 119. fa pui(lance. n0. cc, doit en puillancc a Narbonnc. zio, M, M\ c E D o 1 N E reduitc en province l6u vr r Macedoniens, difpokz aux afRiircs dc U mer. 141. J4i. Madianites vonr trafiqucr en Galaad. if. t<4 Mzniu* , Consul orne d'eperons de vailleaiir la Tribune a.ux harangues. 11^. Il son ctenduc. «4. 3y. qui est maitre 4>rt grossiercment construits. iiz. iji. grandeur dc kurs vaisse*ux dans la premiere guerre Puniquc. iji. DES MATTERES. na?ires anciens ä un rang dc cinquante rameurs. 77. Rariaires, ibrrc de navires. »so. defenses faires aux Scnatcurs Romains dc baftir & dc posseder des navi-res. 44J, Jcs navires des parriculiers su-jets au service dc l'ctar. 441. navirc d'u-«c prodigicuse grandeur, basti pour transporter a' Rome un obeiisijue. 298. 3 ff. navires, vaillcaux longs. 80.81. 171. navirc de Crete qui enlcva Europe. So. Neapolitans excitez par Ics Tarcntinsa la guerre contre lcs Romains. 117. Ncarquc , un desamiraux d'Alcxandrc. 100. J4J. laiH'c unc relation dc fa navigation des Indes a I'Euphratc, so. 34?. ?86. Ncgotians & marchands, profeslions diffc- rentes. 418. Neptune, symbolcde Japhcth. 24. Ncron proposed'attaqucr l'l>tJiiopic. 61. 64. songe a se retircr en Egyptc. 293. 41°. Ncrviens , nc recoivenr point clicz cux lcs marchands etrangers. 1^4. Nice , colonic dc Marseille. 210. Nicomcdic, villc fort marchande. 240. Nicrojcis , isle ima!;inairc. jf3. 3 s9. Nil, joint a lamer Rouge par un canal. 39. 192. 106. cc canal fa'it par Scfbstris, on, felon d'autrcs, par P/lunmitricus , oupar Nccos. 3 30. continue par Darius. 330. acheve par Ptolemcc PJiiladelpJic. 3 3 o. avoir son ouvcrturc dans Coptos, 8c son issue au Bourg-blanc. 331. fauslcs bouches du Nil. 304. routes lcs bouches du Nil fervent au commerce des Egypricns. 27^. lc cours du Nil pcut cstre detournc par let Ethiopiens. 321. 3x2. canaux du Nil cu-xcz par Auguste. 284. Probus fait faire TABLE bcaucoup" d'ouvrages dans lc Nil. 4iz> Nitocris, rcync d'Ailyric. 47. Noc, premier autcur de la navigition. 10. reprefente par S iturnc. 24 atchc dc Noe.* 7. archc dc Noe mcricc mieux le noi^ d'arche que dc navirc. iz. 13. Norvcgicns. 134. leurs bateaux. 134. Notice dc l'Hmpirc. 437. o. OCean septentrional , nairigč foUS Tibere. 4O«5. Ocean Scytluque, inconnu aux ancie'us. ifleOccaniennc. H8« Ow-clis, port d1 Arabic 3S7. 388. Ochozias, royd'Iliucl. 31. Cn. Octavius, Prctcur gencr.il de U flottc ilcs Romains, contre PerfOe. 1 s8. i6t. ion triomplie. 161. son donatii" fait aux gens de mer. 161. Olbia, villc bastic par les Mikficns. i.Ht Adam Olcarius. f4. }U Oman, villc d'Arabie, & Omanitcs. 334 Oinanum, villc d'Arabie. 49. Omana , villc dc Perse. 48. 49. Omanicus 48. Ommana , port du golfc Persique. 340. Oneiicritc , im des amijaux d'Alexandre. 100.167. 343. ^ navigation dc l'lndus i l'Euphratc. 3 86. fa relation dc ce voyage. 343. estimec peii fiddle. 381. 381, Ophir : cote oricntale d'Afrique, & cn parti-culier dc Sophala. 30. ^9. 351. or d'O-phir. 314. Ophir s'attirc un grand commerce, 31. DES MATIERES. Oppius fcqualific Prefer dc la flotre 173. Orcades decouvertes. 412. fubjuguces, ic-Ion qut-lquLS-unspar l'F.mpertur Claude. 411. Orient, pen connu des anciens. 36s. n°rtc d'Orieiu. 334. 53 s. Osiris, lc incmc oue Bacchus, if. 1*. 3 36- regne long-tems. 191- va cn AUcma- gnc. 131. il rt-inontf ]e Danube avec Isis. 141. apprend aux homines l'art dc tr.ifioucr. 1 j. t OstiL-, port repare & augmenre par I fcm- pereur Claude. 4'°- Marais Oxiens. 398. r Oxus, riviere. j+. affbiblif par diveries coupures. 39*. 397. P. PAmtomtains, «xcitez parJcs Tarentins a la guerre contrelcs Rev m.iins. 117. Pallacopas , brauche dc l'F.uphrarc. 100. Palmyrcnicns entretenoient lc negoec des Indes a Anrioche. 39 J- . . , Palus Mt-otides : lciir partie septcntnonalc peu connuc autresois. 143- ^^'cs dans les Palus Meotides. 14J. commerce des halmans. 141. & soiv. leursnavires. 14s. Panclni.i, iHc imagtnaire. 3fr. Pamieupxum, villc- bastiepar les Milcsicns. 144. Pantomimes. 41 f. Parahis. 81. . , , . Parmenion conlcillc ä Alexandre dc don- ncr uiu- bataillf navalc centre Darms. 94. Parthcs descendusdes Scythes, jj- kttrcom- TABLE mcrcc. yj. tranV]iioien d'a chcva!. y. l>dt.ilc, dans l'cmboiK-fuire de l'ltulus ;8 patroclcs, Tun des amirauv dcs Macedft nicas. 109. 391. lieutenant de Sdcuci * 107. scs memoircs. 106. historicn fidcl^T 381. Mire Paul n'a pas apporte I'm sage tic !a boullblc c!c la Chine dans Its Iiidcs Paiifanias cipliquc. 17 , 18, i9i j+i;> rt-lafgcs, pt-uplc vagabond. 8y. 8r.sorcsuperieurs aux Grecsdans h science dc la mer. 78. adoimez a la pir.-ireric. 71. ne s'eloi-gnoient gucre des cores dans leurs navigations'. i63. mis rai fqiricme rang cii-tre les pcuples qui renoient 1'cmpire de lamer. 3$-. avoient parcoiiru une grantle panic des cotes de l'ancien monde avant Salomon. 36. Phenicicns dans les Palus Mcorides. 143. en Occident, zo. 16. & suiv. en Efpagnc. in. "?• cn oricnt' 20. zr. ic chargent des aromatcs des la-^es. 9^, ca Ari'icjuc. ;f. Philippcs, roy dc M^ccdoinc. 141- & u»v« nc neglige rien pour fe rendre maitrc de la mer. 89. 90. 93. exercc la pi-ratcric. 90. 93. le premier des rois dc Maccdoinc , qui mit cn mcr cent bri-gantins. 141. son combat conrre les flottes d'Attalus & des Rhodicns. 145. 144. fait alliance avec Annibal conrre les Romains. 14t. 14J. & gutrrc" con" tre les Romains. 141. & iu>v. centre les Ecolicns. 141. est contrainc dc bruler lui-meme unc parrie de fa flotrc. ^43-(k-inaiulc la paix aiix Romains. 144. I'Jiilopocmcn , pcu enteiulu auxafbircs dc la mcr. 1 f 4. eii battu «iir la mer par la flotte de Nabis. 1 f+. Phoceens, sondateursde Marseille. 87. 8». out ^tc les premiers des Grecs cjni one cntrcpris des voyages de long cours. 88. abordent cn Efpagne. 11 f. Phryxus & Hellc : leur voyage dans la Col- chide. 80. 138. Pirates domptcz par les Romains, leur de- TABLE rienncnt fickle*. 181. & fuiv. i8f. Pirhon , gouverneur des hides. 106. Plato» n'alla en Egyprc que pour y debitor sonhuile. 85. Plinc a laitlc 1111 abrege do ia naviSatlon dc Nearque & d'Onetleritc. 343. Vcpris 100. & ioi , & }fo. Plinthiuc, villc, a Iaquelle l'invcntion du via eft attnbucc. 187. Plamb etes Indes. 1.00. de la Grcce. joo. zoi. /> I'olyxcnidas commandc la flotte d'Antio-! chus. 147.dcs.ut la flotte dcsRhodicns.148. Pompcc, charge dc la g.uerrc contrc les pu rates. 1 8+. & C»^. augmentc ]c domai-nc de Marseille. 20^. massacre par les Ez;yptieiis. z8o. tSi. " rom]>ec le jeimc fe qualifie Preset dc U flotte & du la cote maritime, & fils dc Neptune. 160. t6i. 17z. sc rend puif. sant fur la mer. 160. continue d'infes. rer les mcrs. 161. son accommodement avec Cesar & Antoine. zsio. i'es combats contrc les vaiileaux d'Auguitc. 161. fa mort. xtfi. 1Ä3. Pompeiopolis. 18 f. Pont Euxiii, loivcomnicice. 138. & fuiv. ses marchandifes DES MATIERES. marcJiandilčs. 2^;. environnc de colonies Grecqucs. Z40. origine de fön noni ; dc Ponc. 239. Popilius envoyc vers Antiochus Epiphane. Z78. "ore de la Sou ris: Myos-hormos. 517. 3 j 1 3U. Port Fgypticn dans T/r. zr. Port Romain en Arabic, ff. /^7^. ^V^». Poitugais: ne trariquoient autrefois que par • ccliange. xij. ils rrouverc-nt a la Mo-sainbique & a Mclindc des pilotes ex-. perrs dans la navigation. 3 3 ?. Porus , vaincu par les Grccs, lent cst R~ dellc. 106. Presets de 1'annonc. a sf. Pnstes, sorte de navircs. 144, forte dc In- Jaine. 144. Probus, £mp'.reur i forme de grands desscins pour la gioire de 1'Empire. 42 r. prend loin du commerce. 421. 422. fait fairc bcaucoup d'ouvrages dans 1c Nil. 422. cst tue par les foldars. 421. Pnisias, roy cir BJinyiiie. 1 so. fait la guerre am- Byzr.urins. 1 jo. ifi. •P^l»imitticlius,niireur, felon queJqncs-uns, t-iU eanai du Kinn a la mcr Rouge. 350. avancelecommerced'Egypte 291. prend des Caricns & des Ioniens a son service. 29i- 193. lesctabliten Egvpte. 303. 304. Prolemee Apion, bastard dc Ptolemec E- vcrgcte Phy/con. 280. stolejiiee Auittes; , chdslc d'Egypte. 27 g. *79- rctauli. 279. son testamenr. 281. Ptolemec, & Clcopatre fa soeur ; leursdiffc- rens pour la couronnc d'Egypre. a8i. pcolcmcc Phi/adelphc fait de' grands ap- e TABLE prcsts pour U i^r. so. si- les flottes nombrcuscs. xoy. grandeur dc son tllv. pirc. iof. prend connoiirancc de 1'<-Cat Jics Indcs. 107. sort instruit des affaires des Indes. 381. fait ficurir leconunetCc d'Egyptc. jof. 306. 3j 1. rouvrclccommerce d'Egyptc aux Indcs. 39. ioy. 5++. 34.J. 387. jchcvcJccanalduNila lamer ■Routrc. 330. drdle un chemin militaire dc Coptos a Berenice lur la mer Roufrc. ii;2. 349- faic bastir Berenice. 316. ^s. attaquc l'Ethiopic. 316. cm fauflemene cstre lc premier autcur du commerce d'Egyptc aux Inc^cs- 5 5s- en qucl fens on pent dire qu'il a lc premier ouvcrt lc chciiun d'Egyptc aux Indcs. zi. recherche Famine des Romains. 177. ptolenwc Plulomecor, & Ptolcmd-c Evcr-jretc , rcgncnt conjoinccmenc cnF.oyptc. ptolcmtc Philopator fait construirc un na-vire d'unc grandeur prodigicufc nQ. ctablit Ies Romains tiueurs dc Ion His ptokmee Epiphanc. 177. Ptol mce, roy dc Chypre. z79. se tuf. i8o> Pcolcmce, roy d'Egyptc, refiise de sc declarer pour les Romains contte Mithri-datc. I78- Gucrres Puniqucs : grandeur des vaisscaur des Romains i la premiere guerre Puni. ouc. 131- quc'l ^Wil ^c commerce des Romains avant la premiere guerre Pu. niquc. no. & uiiv, n'avoient point penft1 a. la mcr avanc cettc guerre , felon Poly, be. in- Lucanus,Conl'ul, tcrmina la premiere. 133. seconde guerre Punique. 138. & suiv. les Romains font maitrcs de 1» DES MATIERES. rncr » apres la secondc guerrc Punjque. 140. polldfion de la Sardajgnc, cause de la secondc guem* Punique, 118. 1 3 f. troisieme guerre Punique, 163. & suiv. Pucifar, giaiid Prcvot de l'hotel dc Pha- raon. 1 j-, I'yrrhus, roy d'Epire , gendre d'Ag.ithocIc, 117. fc qualihc roy dc Sicile. 117. csl oblige d'.ibandoimcrla Sicile, &: cnsuite l'ltalic. 117. Pythcas, navigatcur de Marseille. 88. ui. irr. fa description de Thulc. 413. Ccs relations traieecs dc fables. 111, justifiecs parEratofihenc. iir.m. R R. A D E a u x , inventcz dans la mer rouge, zf. Kamcurs, ibldats rameurs. 270. 271. ^atiaires, forte dc navires. lfo. Kavennc : ion port comblč. 2(» 6. RJiacotis, lieu ou Aleiajidrk1 est situce. 97. Rh.inilcs, fiJsde Sefostris, roi d'Egypte : fes conqtictcs. 2^ j-, fc rend roaicre dc TEtibio-P'f. 3i 148. manquent de respect aux Romains & s'en repentcnt. iff. font dcpoiiillt.7 de la Carie , & dc la Lycic. if 6. fideles aux Romains contre Mnhiidate. 177.178. Rhone : batchers du Rlionc. zi;.. Romains : fe meloicnt, scion 1'opinion dc quelques -uns, des affaires dc lamer, lc terns dc leurs rois. 118. n«;. quoy que Polybc assure qu'ils n'avoicnt point penfe a la met avant la premiere guerre Pn_ nique. 111. pcu inrclligens dans la marine du terns d'Antiochus, 147. dedreux dc richesses. 179. faiians profession d'unc grandc frugalire. commencent a prendrc pare aux affaires dc la Grcce. i4l, cn_ rrcprennent la guerre par mer avec'unc" Tigucur etonnanrc. 111. fe rendentodicux par leurs victoires. 177. leurs pmentions iur la Sardaignc. 134. fe mettent en possession des isles de Corse & de Sardaigne. J34. 13 j leur guerre contre les Taren-tins. 116, fe rendent mairrcs des places voisincs de Sparte , quc Nabis occupoir. if 3. fe rendent maitrcs de toute la par-tie occidenrale tde la mer Meditcrranee. ifi. in-al1^1 puiffans fur la mer qne fur la rcrre, du terns d'Antiochus. 147. {O1U m.iitrcs dc la mer aprcs l.i feconde guerre Punique. 140. aussi puissans fur la mer ■ que fur la terre, apres labataillcd'Actium. 274. 27s. leurs navigations entreprifes plutot pour la-guerrc, quc pour le commerce. 171.peu appliqucz au commerce du reins de Persic, if 3. i rran^uans a la Ciiine. j^i. s. C^beins, peuple d'Arabie , tres-riche. lSac Seius Saturninus , qualific Archicubcrnus. 414. Saxons , adorcne Mercure. zo6. it.urs bl_ tcaux couverrs de ciiir. ioi. lCUrs bri_ pand.tgcs. 20z. leurs pirateries. +zx^ ^ suiv. ravagent les cotes de la Gaule', & de l'Angleccrre,4i}. & s'y ctabhlll'nr. 41J. Rivagc Sa.\onk]ue. <5i?. 614. Scamandre , prince de Crere. 81. Scandinavic. 130. porte du cuivre & de la j-oix. 13 s. fertile en betail & en poif. ion. ij4. fw-rciic en blcds. 234. scs au- DES MATIERES. trcs marchandites. zjj. son commerce. M4. Sdpion fair la guerre aux Carthaginois, & ks force a demand« la paix. 139. üs l'obricnnent a de cliires conditions. 140. L. Scipion, Consul , dcrak les habkans de Corse & dc Sardaigne. 134-tcs deux Scipions rrcres desont 1'armc« d'Ainiochus. 1+8. Scipion lc jcune prend Carthage, i6y. &: en rriomphc. 166. Scritfinnicns , Lapons. jyi. Sc^lax, commandant unc flotte de Darius. 4s- Scythcs, ctendue de lcur pays. zjf. P™ frcquentez des Grccs & des Romains. 15 s phmcurs d'entr'cux ne manient ni or ni argent. 147. ne s'appHqucnt point au commerce. 139. se contcntcnt de l'e-cliangc de leurs marchandi(tjs. 159- Scathes habkans au de-la des PjIus Mc-on-des. 146. 147. Scythes Orifiitaux,ou Tar-tares. 3^f, i66. Ocean Scychique , inconnu auv anciens. Sei]an,ille. 364. j^f. la meme cjuc S.xran-dib, SclanJivtf , Sm-ndini. ?<4. cst la Tapobrane. 36s. fes marcluuidilcs. 30'). Selcucie de Syrie. 434- Seleucus,& Antigonus, succi'fleurr> d'Alc-xan-dre, one cte'erus avoir paile de l'Ocean dans la mcr Caspie. y)i. guerre entre eux. 108. 111. Sc-lcucus fait de grands appareils de mcr. jo. cnvoye ses flottes contre ks Indiens. ii.rcvendiquc la fouvcrainetc des Indes. ■ io6. son traitc avee S*iidrocottus. 10^. TABLE applique .a la marine. 108. fes flotccs. io8. les navigations dans la mer des Iul ties. 109. Sclcucus Nicaror imagine unc voyc poilt joindre l'Aflc a l'Europe , & la nier Cas, pienne au Pont Euxin, 59s. 396. Scmiramis fait flcurir la navigation. 43. 44, on lui artribuc l'invcntion des galeres. 43' 44.. s'est; fcrvic de vailseaux lon^s. 8X> faic la guerre aux Indiens. 37. 57°# faic* la guerre aux Ethiopiens. 6z. Scptenrrion, estime tenebrcux par lcs an_ ciens. 366. Scsostris, roy d'Egyptc : fes conquetcs. 38. i^f.conquerant des Indes. zj. z.;x, 3 5^5. 577. j8i.domptc les Aiibcs. 330. se rend maistre de Tlidnopie. 61. s'embax-ijuc pour la con<]uece dos Indes fur uac flottejdc quarre cents voiles. 96. t9i zy6. faitune malheureuse guerre coiurc la Colchidc. 141. auteur du canal cntte le Nil,& la «icr Rouge. 306. 3 jo. ia-venteur des vaiileaux longs. 37^ {-on navire confacre a Osiris. x^6. Seres. 36s. 366. 368. 36?. titimcz pour kur justice & leur probite. i<.)t +i> ic.uc rnaniere dccrasi.juer. 338. 368. trafinUCnt par ecliange. ly. leurs ibyes. 370 o iliiv. route venant du pays des Seres' pan lepays des Saces. 397. 398, haUleiu les trrangers. 3 ji. I\ Servilius y surnommc Isauriquc, subjugue les Isauriens, & en triomphe. 176, Sefatcs peuple , lcs memes que les Basa- • des. 401. leurs voyages ä la Chine. 358. severe, Einpcreur , furnommc Bntannicus. 417. acheve de subjugucr l'Anglctcuc, DES MATIERES. + '6. lepore par uii mur 1c Nord du Sud de l'Angleterre. 416, 417. prend (bin da commerce. 416. Sirius, Proconsul, sondatcur dc la villc d'Aix. zo8. Siam, oriu;i 11c He cc nom. 57 1. scinblc erre lVincimaj villc dc Thin. j?i. J7ii ^ Afphcrira. 571. Siale, nourrierde Rome. 23f. Siuon , l's. pui/r.incc. 74. eeoit uue des villes Kav.ircJiidcs. 17}. Li'S 5?idoniens onr appris aux Grccs les sciences needfrires a la navigarion. 78. pu-nispar Auguste de l.i fidelite qu'ils avoiaic c.irdce a Antoine. 1^4, Siccle d'or, 1;. 14-Smx , 011 Thins, peuplc. 571. Smois, 011 Chinois anciens. j^s.grandsna-vigareurs. 57?.'disciples des Indiens.175. Chinois meridionaux. ^66. }68. 37i«37}• ^.iTo-x'fA-xi'*. 188. Sflaves. :jf. Sogde , riviere affoiblie par diverses cou- pures. 597. Solin, son irineraire des Indes. 400. 401. Solon rtublit par le trasic fa maifon rui- nee, 81. Sopliala esl; Ophir. 30. f<). 60. sonor. 51. 60. 314. Soltrarcde l'isle d'Egine, aborde en Efpa- gne. ii4. iif. Soud.m d'Egypre. 3<^o. fes reveuu«;^ 3^0. peages qu'il tiroir des marchandilcs des Indes. jtfo. Sparte renrre dans l'alliace des Achceus. if4-Spirtum, jonc utilepour les cordages, zif. TABLE Spasine, fort. 48. Spinn , ville bätic fur unc des emlio«. clinics du Po. zfo/ip. batic par \J% Pelasges. 87. a tenu rcmpircdc la.mCr 87 Spincccs, Pelafges d'oiiginc. i so. inajltc' dc lamer iso. Embouchure Spinotiquc du Po. in. Stilichon .ippcllc fecretcmeiu les peoples da Nord dans l'Fmpire.430. Str.abon note, 167. Sucronc r:-pris. +o3. Sucvos , leur eulte envers Isis. 1 + l> lcur commerce. 119. Suions , pcupie dc Scandinnvic. 154. Sufiane , aujourd'hui Chufiitan. 6^. Syngros, aujourd'huiCap FartaK. 543. 344. $86. 387. Syene&Elcpha'idnc, borncs de l'Empirc Romain. 310. SyHa preml Athcncs. 178. crčc Alcxindrc ' roy d'Egyptc. 178. Syllxus , Intendant des Nabarheens. 3 3 8 Syra^onc, Soiulan d'Egyptc. 418. Syracuse, rivalc de Carthage. 116. «oit du nombrc dcs viilcs Navarchides. 174, T. TA a 11 T u s, Dtcu dcs Phcniciens , lc m&iiic(]ucMcrcurc". 16. 301. Tabin, montagnc. 3 6 8, piomoutoirc fur la mcr GlacKile. 368. Tana, fes čpicerics & fes aromatcs. 345-, Tanais, ville bätic par lesGrccs. 143. mnu. mec aujourd'hui Alas. 144. T.anis, unc des clefs de l'Egypte, 107. Tapiobane , isle, Ion cuke cnvers Her- cule & Bacchus. 387. ignorance dans la DES MA TIERES. navigation. 5fo. viiitce par lcs Phčni-cicns & lcs Hgypticns. 337. nc fuc con-nuc des Romains , ejue sous l'Empcrcur Claude. 3fo. envoyc ä Rome luideman-der ibn amitic. 3 so. 3 f 1. Tarente , situcc avamageuiemenr. 249. Tarcntins , alliez nvcc les Gaulois, Ics TyrrJicnicns, & Ics Samnites, contre les Romains. 127. le commerce fut la cause dc la guerre des Romains concre Ics Ta-xentins. 149. Tavcrnicr, voyagcur dc bonnefoy. \i€. Tauricius dc V.mncs. 21?. Tauri^juL* Chcribnclc : fes habitans sort in-icrcill-z. 24^. adonncz a la mer. 24^- &* marchaiidilčs. 2+4- & cellcs des Indes, cjui s'y trouvent. 24s. T.mris, & fi-s caravancs. 400. Taurus, montagne : originc de son nom. 402. 403, nominee Torus par Mela. 403» 404. Taurus, coliinc fur laquellc cst batic Tau-rominium. 404. Taxik-s, lidde aux Grccs. 106. Tcarcon, 388, Tcbcth. \(,-!,\t>1>.Vojez.,Thibeth. Terracinc, son port reparc par Antonin le Dcbonnairc. 414. Tcuccr, fils de Scaimndrc. 82. Tcuta, rcync des Illyricns. 136. demande lapaix aux Romains. 137. Tcurarčs, nom de Mercure chez les Gaulois. 2Of. 2Z9. , ... Tenth , nom de Mercurc chez les Alic- nians. 229. Thalamcgucs , quels navircs. 297. Thales exerca la marchandife. 85. TJursis, nom general de U cotcocciden- TABLE talc d'Afriquc & d'Mpagne, & laB«iqUc en particular. 30. og. ivi. Thcb.sde Bccocie, eolome des Phuiick-Ils 17. Thebes Hccarompyle. 303. 308. tiling Cainbyic. 308. Tlicodoric, roy des Ostrogoths. 166, Thtoäosia , colonic des Mildims, nOlll, nice depuis Cifa. 143. Thciith, nom dc Mcrcutc , clicz les Egy. ptiens. 119. Thin, ou Thinx , ou Thdua:, m«ropo!c dupcuplc Sinx. 371. fembic ctrc Siam. Tlnna, capitilc dc la Chine. 401. 401. fcs marchandiffs. 401. Thoas , prince des Etolicns. 146. T n. Thoch, Diai des Egyptiens , le nieme one Mercure. 301. Voye^Jl'hojth. * Thoych, Dicu des Egyptiens , lc memcque Mercurc. 301. Voje^Thoth. -Thulc decouvcrte. 412. Tibcrc f.iic un dc ses aftranchis, Gouverneur d'Egyptc. 199. Tib.th, Ion muse. 367. Tigrc, flcuvc , & ics cataractcs. +<;. 4?> • Tinioleon chassc les Carthaginois dc la*SL cilc. 11 f. Tirhon , roi dc la Susianc. 63. Torus, monragnc , la memc que Taurus ainfinonimcc par Mela. 403. 40+. Torus , collinc dc Sicile. 404. Toifon d'or ; fable , & la lignificarion. 75) 80. Toulon, colonie dc Marseille iit. i»^ Toulouse, fen commerce aifea tia >!ir avee N-rbonnc, 118, Tra;an DES^MATIERES. Trajan, prend Ctesiphon. 413. cutre dans J'Occan par l'Euphrate. 41;. est tente d'aller anx Indcs. 413. ctablit unc flotte dans la mer Rouge. 415. Trebizondc, a ua temple & unc statue de Mercure. 24g. Trevcs. 218. son commerce avee Aries. 218, & huv. Troglodyriquc, comprise /bus lc nom general d'Ethiopie. 31s. Troye, fa fondation, faduree, & fa ruinc. 8a» Tubalcain , lc mčme que Vulcain. 6. Tunquinois , soldats &: ramcurs. 27®, Turcs, cloignez de la culture des arts. 307. leurs voyages dc Constantinople a la Chine. 593. .Tyrrhenicns. 8^. ancienne nation, id. crus " Lydicns d'originc. /i. injures dc la nicr. S ttoitdu nombre des villes Navarchides. 273. fa prise par Alexandre , 8c la fondation d'Alexandric , est une nouvelle cpoquc du commerce. 91. 92. 9;. repcuplce par Alexandre. 98. 99; rttablic Sc reprise par' Antigonus. 108. 109. Tyriens , excelloicnt dans les ouvrages de xhenuiserie & de charpente. 66. enrichis par les mctaux d'Espagne. 223. leurs voyages aux Indcs. ; 76. punis par Auguste pour la sidclite cju'ils avoient gardec a An-toine. z(- nicrcc avee les Romains. i;8. WAicatj , dctroit, probablcmcnr incoii nu aux anciens. }