DIMANCHE 9 MAI 1S13. télégraphe officiel. I N T ERI E U R. J M P I R E FRANÇAIS* Paris y le 26 avril. Une lettre particulière de Mayence, a* avril, contient les détails suivans: L'arrivée de S. M. l'Empereur a produit mie grande sensation , les nouvelles que nous recevons chaque jour de l'armée parlent tout»? de l'entousiasme que les troupes ont clairement manifeste' en apprenant qu'elles revetroient avant peu S. M. I. à leur tête. ,, Depuis que S. M. est dans nos murs , elle a été constamment occupée. Ce qu'elle a fait ea si peu de temps passe toute croyance. Sa présence anime tout ce qui l'entoure. ,, Tout semble prendre une nouvelle vie; l'activité se redouble ; les travaux s'aggrandissent , les ressources se multiplient , et l'ardeur de vaincre enflamme tous les esprits. On peut dtre sans exagération qu'en trois jours , S. M. a accéléré de trois mois l'organisation de l'armée. „ Au reste, foutes les personnes qui en reviennent s'accordent à dire que les régiments sont nom-brevx et bien disciplinés, que les nouvelles troupes sont parfaitement exercées , et qu'elles prouveront bientôt devant l'ennemi qu'elles sont dignes de combattre à cèté des a»ciennes. ,, Les passages se continuent sans interruption. L'artillerie est formidable et le matériel de l'armée ne s'est jamais trouvé dans un meilleur état. „ te 27 avril. Mayence , le 24 avril. S. M. l'Empereur a passé, le 22 du mois, la revue de quatre beaux régimens de la vieille Garde; il a témoigné sa satisfaction du bel état de .ces troupes; elles sont arrivées k Mayence en poste., et n'ont rois que six jours pour faire la route ; elles o'taient ii peu fatiguées qu'elles ont passé le Rhin sur-le-champ. Le général Cnrial est arrivé à Mayence avec les cadres des douze nouveaux régimens de la jeune Garde qui s'organise en cette ville. Toutes les fournitures destinées à l'équipement de ces troupes sont arrivées à Mayence par les transports accélérés. Le duc de Castiglione a été nommé gouverneur militaire des grands-duchés de Francfort et de "WurU-bourg. La cittadelle de 'Wurtìbourg a été armée et approvi sionnee. Les bruits qui avaient été tépandus sur une prétendue défaite du général Sébastiani et; sur la mort de ses aides-de-camp , sont faux et controuvcs ; aucontrai-re, se proposant d'attirer l'ennemi à lui, il ordonna au général Maurin d'évacuer Celle ; 12C0 cosaques, s'y jeterent sur-le-champ; le 18, le général Maurin rentra précipitamment dans Celle , pêle-mêle avec l'ennemi, qui fut mis dans une déroute compiette et perdit une cinquantaine de tués , grand nombre de blessés et une centaine de prisonniers. Pendant ce tems, le général Sébastiani se portait sur Ueizen } il chassa de Gras Ocsingen, un parti de 600 cosaques qui se replcya sur Sprakenselh , où l'ennemi avait réuni 1500 cavaliers; le général Sebastiani les fit aussitôt charger et enfoncer, on leur a tué 25 hommes , blessé beaucoup plus et pris une vingtaine de cosaques; les hussards ont été poussuivis jusque, près d'Uelzen. Le général Vandalisme commande à Bremen; il a sous ses erdres les trois divisions Dufour, Saint C'yr et Dumonceau. L'effervescence des esprits se calme dans la 32.e division militaire ; îa quantité de forces qu'on voit arriver de tous côtés , les exemples sévères qu'on a faits sur les chefs des complots, mais surtout le peu de monde que l'ennemi a pu montrer sur ce point, ont comprimé la malveillance. Le duc de Reggio est parti le 23 de Mayence pour prendre le commande ment du i2.e corps de la Grande-Armée, Au 24. , la plus grande partie de l'armée avait passé les montagnes de la Thuringe. Le roi de Saxe ayant jugé convenable de s'approcher , le plus possible, de Dusde , s'est porte sur Prague. S. M. l'Empereur est parti le 24 , à S heures du soir de Mayence. Le duc de Dalmatie a reptis les fonctions de colonel-général de la Garde. S. M. a envoyé à "Wetzlar le duc de Trevise pour organiser le corps polonais du général Dornbromki et en former deux regimens d'infanterie , deux régimens de cavalerie et deux batteries d'artillerie. S. M. a pris ce corps à sa solde depuis le i.er janvier. Le prince d'Eckmulh s'est rendu dans la 32.edivi* sion militaire, pour y exercer, vu les circonstances, les pouvoirs extraordinaires délégués par le Sénatus-consulte du 3 avril. ta ris , le 27 avril. Extrait d'une lettre de Madrid, eu date du 2 avril 1813« .....Depuis le 6 mars, tout le gouvernement de Cadix est changé. Le parti libéral l'a emporté sur le servii. Celui-là e^t l'ennemi des anglais. Nous y avons aussi un troisième parti. La mésintelligence entre les anglais et Jes insurgés, est la plus grande; les anglais ont voulu que tous les officiers de l'armée espagnole soient anglais, et la plus grande désertion des officiers et soldats s'en est suivie. La Serrania de Honda , et la plupart te la Galice, sont en insurrection contre les gouvernans de Cadix. Dans les Amialousies , il y a un grand mécontentement ; les hibitans ne veulent pas souffrir les fortes exactions qu'on leur fait en argent , en effets et singulièrement en hommes: ceux-jzi rentrent tous chez eux, après avoir été enrôlés et enlevés par force. L'armée espagnole d'Andalousie, commandée par le dnc dei Pargue, mal habillée, mal payée , sans discipline militaire et sans confiance dans ses chefs, n'est en disposition de faire aucun effort , ni de tenir même contre un corps d'armée français de 5 à 6000 hom» mes • •. . * Rayonne, 15 avril. Les Anglais, fil e Jes k leur système d'oppression , traitent les Espagnols à peu près comme les Siciliens. On se rappelé que ce n'est qu'après de Jongues intrigues et des manœuvres de toute espèce que le ministère britannique est parvenu à faire passer l'armée espagnole sous les ordres des généraux anglais , et qu'un grand nombre d'officiers supérieurs espagnols, et entr'autres Ballei-steros, se révoltèrent hautement contre une soumission aussi humiliante pour leur nation. Depuis ce temps , la junte de Cadix n'est devenue qu'un instrument servile entre les mains des agens de l'Angleterre. Bientôt ils ont levé le masque; ils ont pris possession de tous les. étabiisemens maritimes espagnols, sans permettre qu'aucune troupe de cette nation y fût mise en garnison ; et lord "Wellington, en s'emparant de toute l'autorité , n'a laissé k la junte suprême d'autre prérogative que la faculté d'alimenter l'anarchie dans toutes les provinces de l'intérieur. Une telle conduite a révolté un grand nombre d'Es-psgnols qu'un prétendu amour d'indépendance avoit jetés dans le parti de l'insurrection , mais qui ayant enfin ouvert lès yeux , ont reconnu qu'ils étoient tombés sous le joug de l'étranger , lorsqu'ils croyoient verser leur sang pour la liberté de leur pays. Il paroît q ue le mécontentement a éclaté de la manière la plus forté r et il est difficile de prévoir quelles peuvent en être les suites. D'après dès nouvelles particulières d'Espagne, un «eveu-de Balleisteros à réuni 15,000 hommes avec ksquels il s'est porté centre une division anglaise dé 3000 hommes, à quelque! lieues de Badajoz. Le combat a commencé aux cris de Mort a tous les Anglais! et tous ont été tailles en pièces. Ces détails nous ont été donnés par un Français; il les avoit appris en route de plusieurs Espagnols qui les lui avoient doc nés co me« mentant toute croyance. MINISTÈRE DE LA GUERRE. ARMÉE D'ARRAGON, Extrait d'une lettre écrite k S. Exc. le ministre de la guerre par M. le maréchal duc d'Albufera, coaaraaa» dant l'armce d'Arragon. San-Felipe , le 3 cvr\l 1813. Monsieur le Due, J'ai l'honneur d'informer V. Exc. des différens évi-aemens survenus k l'armce. Les compagnies'du j.e 1< ger, détachées k Bunoletà la Venta Quemada , ont continué à donner la chasse aux bandes qui infestent la route de Reguena à Cuença. Le 10 février , le capitaine Jacoraet surprit celle de Pedencia j 11 enleva 8 chevaux et plusieurs prisonniers. Le 6 mars, le capitaine ViJJetard-Laguerie , et le colonel Menche, commandant à Requena, combinèrent un mouvemement contre un bataillon de Murcie envoyé k Alicante par Viilacampa; l'ennemi fut surpris à Xar-guar> avant le jour, et ses avant-posées enlevés: le commandant , z officiers et une cinquantaine d'hommes furent tués; 7 officiers et 61 soldats resteren t en notre pouvoir; plus de 200 fusils ont été brises. Après cette rapide expédition, la colonne se remit en marche sur , Requena , où elle arriva sans perte , avec tous ses prisonniers, malgré un fort parti de cavalerie qui voulut 1 inquiéter dans sa marche. Cette affaire fait honneur au colonej Menche, ainsi qu'au capitaine VilJetard-La.-guerie , qui en a conduit l'exécution avec beaucoup d'à«* tivité et de resolution. En Arragon , 6.00 hommes des bandes de Mina se sont présentés devant Venasque , le 25 février; une vive fusillade et le canon du fort ont obligé l'ennemi à. se retirer avec une perte de 12 hommes tués et beaucoup de blessés. Deux jours après, l'ennemi fit une nouvelle tentative, qui ne fui réussit pas mieux. Le 12 mars, le capitaine Boudron , du 5.e léger, marcha de Sédorbe , avec sa compagnie et quelques chevaux, contre une partie de la bande de Frayle, qui. était h Belloc: il y entra k trois heures du matin, au pas de course , culbuta cette bande, qui, en fuyantlaissa dans nos mains l'officier qui J.a commandait, 10 hommes, 32 chevaux, 50 lances et 12 fusils. Plusieurs brigands furent tues, un seul de nos dragons fut blessé. Le 19 et le 24, lé lieutenant Barget , avec un piw quet de dragons, attetgnit le chef de bande Romualdo Asuebar et Chova , lui tua plusieurs hommes priti k® équipages et zz. C-h.era.uju. f Le a mars le capitaine Pegof, du j e léger, marcha contre 100 hommes de Frayle, qui se dirigeaient sur Caudiel , les Attaqua à la bayorinette , dans one bergerie où ils s'étaient retranchés, en tua u, en prit 31 (dont 2 officiers) , 29 chevaux, 24 lances et 47. fusils. Os différentes affaires font honneur aux officiers et soldats des 5.e léger et du 24.e dragons. Le 24 mars, un convoi de vingt barques chargées de bled, partit de Mequinenza pour Tortose, escorté par 59 gendarmes des n.e et 13.e escadrons, et 38 hommes du 20.e de ligne, placés sur les barques et commandés par le capitaine Mihaud , aide-de-camp du général Bourgeois. L'ennemi q> i avait quitte la rive gauch« de l'Ebre , y reparut toot-àcoup; 300 hommes placés au-dessus de Vin^bre, firent un feu très-vif sur le convoi: la garnison des barques les éloigna à coup de fusils. A une lieue plus bas , 450 hommes embusqués sur un point où l'Ebre est très ressere, firent feu de très-près/plusieurs soldats et marins furent blessés , trois barques s'engra-verent, du-sept arrivèrent à Mora. Le capitaine Mihaud, à la bravoure et a l'intelligence duquel on doit le salut de tout 1« convoi , prit dans cette place 40 hommes du n.e de ligne j et, malgié une balle à la jambe, il vint reprendre les trois barques arrêtées sous le few , à portée de pistolet» L'ennemi prit la fuite, après avoir laissé îj blessés «t 7 morts, dont 2 officiers et le chef Ivlirafles. Les trois barques furent conduites à Mora, et tout le convoi est entré à Tortose. J'apprends dans le moment le résultat d'une expédition fort importante que vient de diriger le général Montmarie contre le brigand Romuald, qui est enfin tombé dans ses mains avec sa bande. Les brigands ont clé rejoints, le 30 mars, près de Genova; nealgré les ravins et fes montagnes les plus difficiles, le lieutenant Barget y déjà cité dans ce rapport , s'est lancé sur eux avec quelques dragons du 24.e ; et, au bout de deux heures d'une course pénible , tout excepté deux hommes , a cté tué ou pris y le chef est au nombre de ces derniers. Le g ner-al Montroarie se loue beaucoup du dévouement des troupes , particulièrement du lieutenant JBargst. Je suis, etc. Signé, le maréchal duc d 'AlbuFëRA.- / Outre les faits ci-dessus, M. le- maréchal duc d'Al-bufera vient de transmettre les détails d'une tentât ive formée sur le château de Mora, par les insurges de Catalogne , et qui a donné lieu à la garnison de ce fort, de se signaler par une défense digne de servir- d'exemple. Dans les derniers jours de mars , le baron' d 'Eroi es ét Villacampa venant , l'un de la Catalogne-,, et l'autre de l'Arragon , combinèrent un mouvement sur les der-aiere* de l'armée de Valence.' D'Eroks passa"- FEbre n J avec $;oco hommes k Garcia sur des ra-leaux, et ivunissait encore d'autres forces sur la rive gauche , tarifs que Villa campa , suivi de 5, 000 hommes, se liait avec lui par Orla. Dans la nuit du 3° mars > ie «PlU,ne B r i d a u 11, du ii.e de ligne, qui commandait le château I de Mora, eut avis du passage des insurgés Catalans a I Garcia ; il n'avait en ce moment pour toute la garni-î son que 50 grenadiers et 7 hommes isoles. Il détacha aussitôt 20 hommes avec son lieutenant , pour disputer le passage du fleuve à l'ennemi , qui , à leur arrivée , avait de j à jeté 3 à 400 hommes sur la rive droite. Malgré une disproportion de forces aussi grande , ce détachement parvint à précipiter dans l'Ebre deux radeaux, chargés d'hommes, qui traversaient en ce moment le fleuve , et ne se retira qu'après avoir tué une vingtaine d'hommes à l'ennemi, qui l'entourait de toutes parts. Le 31 mars , le fort fut enveloppé et sommé de se rendre, avec l'offre d'une capitulation honorable: elle fut reçue, comme elle devait l'être, par des gens résolus de se défendre jusqu'à la derniere extremité. D'Eroles entreprit de miner le fort èt fit aussitôt commencer les préparatifs. Pendant trois j-ours , il se fit de part et d'autre les plus grands efforts pour interrompre ou soutenir les travaux. Les assiégeans étaient déjà parvenus à ouvrir la mine à six toises de la premiere défense du Castilîo, et les assiégés avaient troifr fois envain Unte d'incendier les abris de paille mouillée et les clayes sous lesquels les mineurs travaillaient à couvert, lorsqu'une quatrième tentative, appuy <-e d'un feu bien dirigé de toutes les parties du fort , eut un plein succès: les travaux furent incendies , et tous ies mi --neurs qui se trouvaient sur le temin , furent tués ou dangereusement blessés. Cependant une colonne de 3500 hommes , venant de l'Arragon, descendait, par les ordre«; de M. le duc d'Albufera, sar les derrieres de Villacarnpa , et arrivait à Baitea. L'approche de ces forces fit rétrogader ce ch?f de bandes sur Calanda , força les insurgés de Catalogne de repasser l'Ebre , et dégagea entieremer.t le château de Mora. La perte de l'ennemi devant le fort de Mora a été de } officiers, et 40 sous-officiers et soldats tués ou blessés. M. le maréchal duc d'Albufera donne en cette occasion les plus grands éloges à la valeur et à l'habileté ducapitaine Bridault, qui , de son côté, dans le rapport qu'il a fait à ce sujet , se loue, au plus haut point du courage et de Ja résolution des braves qui l'ont secondé. Il cite avec une distinction particulière Je sergent de grenadiers Maillard, le chef-pontonnier Ltfevre , et sur-t«ut le sous-lieutenant Guitard qui , malgré trois* blessures dangereuses ( dont l'une a dû nécessiter l'am" putation du bras ), sans céder à ses souffrances, sanç; même être pansé, se portait par-tout où il pouvait,, encourageait les grenadiers, et leur donnait l'exeingte de l'intrépidité.. armée de portugal. Extrait d'une lettre écrite k S. Exc. le ministre de la guerre , par M. le general comte Reille , commandant l'armée de Portugal. valladolid le 3 avril 1813. Monseigneur, Le général de division Foy , à son passage h Coca me rend compte d'un nouvel avantage que la compa-pagnie de chasseurs de Zamora vient de remporter sur les b.indes< Le 18 à sept heures du matin le capitaine Florian, qui la commande, a surpris, dans un bots, près du village de Labajos, la bande de Puchas . dite les hussards deSégovie, elle était forte de 60 hommes à cheval. Le capitaine Florian a pris 36 hommes, dont 3 officiers , 48 chevaux, 52 manteaux, et toutes les armes: 15 hommes ont été tués; les lieutena-ns Pedro Muriel et Louis A roche sont de ce nombre. Le chef de binde Barnabe Cantaiejo n'a pas été pris , parce qu'il s'était éloigné de sa troupe pour aller passer la nuit dans un village voisin; niais cette guerille , qui infestait la province de Ségovie, se trouve entièrement détruite. Le général Foy, avant son départ d'Avila , avait envoyé le capitaine Florian dans la vallée de Tiétar; il a détruit à CasiDas, 600 fusils qui avaient été déposés dans une caverne par les soins de la Junte in-surrectionelle : il a attaqué et culbuté, près de Ladra-da , un détachement de la bande de Medico, deux fois plus nombreux que sa compagnie, et lui a fait quelques prisonniers. Je prie , etc. Signé, comte Reillç. VARIETES.» Riflessioni Economico-politiche soprala Dalmazia, di Giorg. Luca Garagnin. Volume Primo. Zara, iSoé, in S.v0 Le nom de Garagnin est d'un bon augure, comme je l'ai pronvé ailleurs, pour les livres qui le portent à la têt? de leur dédicace ; il y a donc beaucoup â espérer de ceux qui l'ont à leur titre même", et il est à regretter que ceux-là ne soient pas plus multipliés. Les Réflexions d'Economie Politique ont été commencées en 1786 et terminées »en 1796. L'auteur annonce dans un court avertissement qu'il publie son manuscrit sans changement , dix ans après l'avoir achevé. U est conséquemment probable s\ au moins possible que certaines des circonstances locales qui l'occupoient alors aient changé de forme, que certaines de ses observations i restent sans application directe, que telle autre ait besoin d'être modifiée suivant le nouvel ordre de choses et les nouveaux rapport» de la nation ; qu'on ait pourvu enfin à quelqu'un dej inconvéniens ou fourai à quelqu'une des améliorations qu'indique le sage écrivain. C'est ce qu'il nous est impossible de vérifier à défaut d'un annuaire statistique de la Dalmatie dont nous puissions comparer les tableaux avec ceux que M. de Garagnin a dressés lors de la composition de son ouvrage, et qui sont un très bon modèle en ce genre. Mais ce que tout le monde peut reconnoitre dans cet ouvrage, même en faisant abstraction des grands intérêts qui y sont considères, c'est la finesse et la profondeur des vues,, l'exactitude et la précision des apperçus et surtout cette sensibilité active, cette phi-lantropie animée , qui donne du mouvement à la pensée et de la couleur au style. C'est la facilité d'embrasser un grand nombre d'objets sans les confondre, l'art de les distribuer sans embarras, de les analyser sans sécheresse, et d'épuiser la matiere sans fatiguer l'intérêt. L'introduction qui occupe à elle seule plus de soixante pages est un morceau historique de la plus grande importance. C'est une statistique rapide des temps anciens et modernes, où la Dalmatie est examinée sous tous ses aspects, et qui en donne une idée plus juste qu'une foule de livres écrits sur le même fonds. C'est là qu'on voit le style de l'auteur s'élevant et se tempérant tour à tour sui/ant la majesté des sujets et la grandeur des événemens, noble et pressé dans les récits, élégant et poétique dens les descriptions, et passant avec une merveilleuse souplesse du doux au pathétique et du gracieux au sévere : je sais qu'en pareil cas, un exemple est une meilleure preuve qu'un jugeme»t, et je suis fâché de ne pouvoir donner po»r garantie du mien qu'une traduction languissante et decolerée , qui sera l'objet d'un autre article. En attendant , je renvoie mon lecteur à l'original et je réclame son indulgence pour la copie. ( La suite au numéro prochain ) ■ —■n > l* 1 L L r Jt I E, ROUE DE LAYBACH. Tirage du 4 mai 1313. —4—73—42—19—29—