Witold Mañczak Université de Cracovie UDK 811.163.-112 ORIGINE DU VIEUX SLAVE Si nous consultons le Siownik starozytnosci siowianskich, nous trouverons s. v. Panonskie narzecza l'article de Lehr-Splawinski, où nous apprendrons que na terenie Panonii rozwijali okolo 860 r. ozywion^ dzialalnosc misyjn^ bracia solunscy Konstantyn i Metody... i ze dzialalnosc ta byla popierana zyczliwie przez öwczesnego wladcç Panonii, Kocelja. Z faktem tym wiqzano dawniej teoriç o panonskim pochodzeniu glöwnych zabytköw ses. i w Panonii doszukiwano siç zr. pochodzenia ich jçzyka, daj^c mu na tym tle nazwç „staroslowenskiego" (Kopitar, Miklosich) w przypuszczeniu, ze podöwczas möwiono w Panonii narzeezem nalez^cym do zakresu jçzyka dzis. Slowencôw. Ta „panonska" teoria pochodzenia jçzyka ses. zostala... obalona. L'article est suivi d'une brève bibliographie où figure, en premier lieu, le livre de Jagic Entstehungsgeschichte der kirchenslavischen Sprache. En outre dans la grammaire du vieux slave de Lehr-Splawinski1, nous trouverons un renseignement selon lequel Jçzyk staro-cerkiewno-slowianski pochodzeniem swoim nalezal... do narzeezy poludniowoslowianskich, scislej: bulgarsko-macedon-skich, czego w zgodzie ze wskazöwkami historycznymi dowodzq takie wlasciwosci jego budowy, jak przede wszystkim rozwôj praslow. pol^czen *t , *d> st, zd..., bliskosc wymowy ë ija... itp. " Pareillement, on apprendra, dans la grammaire de Feuillet2, que "le principal argument pour étayer l'équation vieux slave = vieux bulgare est le traitement spécifique de slave commun *tj et *dj qui donnent st, zd en bulgare, comme dans la langue de Cyrille et Méthode". Comme, pour prouver l'identité du vieux slave et du vieux bulgare, on invoque uniquement des critères phonétiques, rappelons que l'orientaliste allemand du XVIIe siècle Ludolf affirmait déjà que "die Sprachverwandtschaft offenbart sich nicht im Wörterbuch, sondern in der Grammatik"3. Pendant les 300 dernières années, tellement d'autorités ont approuvé l'opinion de Ludolf qu'elle est devenue un dogme de la linguistique. Pourtant il nous est venu à l'esprit de le confronter avec des faits et ainsi nous sommes arrivé à la conclusion qu'en réalité, c'est le vocabu- 1 T. Lehr-Splawinski et Cz. Bartula, Zarys gramatyki jçzyka staro-cerkiewno-slowianskiego na tle porôwnawczym, 4e éd., Wroclaw, 1959, p. 4. J. Feuillet, Grammaire historique du bulgare, Paris, 1999, p. 11. 3 H. Schuchardt, Hugo Schuchardt-Brevier. Ein Vademecum der allgemeinen Sprachwissenschaft, 2e éd., Halle (Saale), 1928, p. 198. 121 laire (et non la phonétique et la flexion) qui décide du degré de la parenté des langues4. Voici des arguments à l'appui de cette thèse. Non seulement les slavistes, mais même les profanes ayant une connaissance rudimentaire du polonais, de l'ukrainien et du russe savent que le polonais est plus apparenté à l'ukrainien qu'au russe. Pourtant, si l'on prenait en considération la phonétique, on constaterait qu'il y a plus de ressemblances entre le polonais et le russe qu'entre le polonais et l'ukrainien. Entre le polonais et le russe, on peut signaler les convergences phonétiques suivantes: 1° en ukrainien g > h, alors qu'en polonais et en russe le g se maintient; 2° en ukrainien ë> i, tandis qu'en russe dans tous les cas et en polonais dans la plupart des cas ë > e; 3° en ukrainien e et o aboutissent, dans une syllabe fermée, à i, alors qu'en polonais et en russe ces voyelles conservent, dans beaucoup de cas, leur timbre primitif; 4° en polonais et en russe les consonnes se palatalisent devant les voyelles antérieures, ce qui n'est pas le cas en ukrainien; 5° en ukrainien i > y, alors qu'en polonais et en russe le i reste tel quel; 6° en fin de syllabe, le v subit en ukrainien une vocalisation, tandis qu'en polonais et en russe le v conserve son caractère consonantique; 7° la consonne se trouvant devant bj devient en ukrainien une géminée, alors qu'elle se maintient comme simple en polonais et en russe; 8° l'affriquée résultant des 2e et 3 e palatalisations conserve en ukrainien la mouillure, tandis qu'en polonais et en russe elle subit une dépalatalisation, cf. ukr. vulycja en regard de pol. et russe ulica; 9° en ukrainien les consonnes sonores finales restent telles quelles, alors qu'en polonais et en russe elles s'assourdissent; 10° des consonnes prothétiques apparaissent plus souvent en ukrainien qu'en polonais et en russe, cf. ukr. vin en face de pol. et russe on. A ces 10 convergences les plus frappantes entre le polonais et le russe, nous ne saurions opposer que 2 ressemblances phonétiques entre le polonais et l'ukrainien: 1° absence de Yakanie; 2° le fait qu'après c le i se maintient en russe, tandis qu'en polonais et en ukrainien il aboutit à y. Somme toute, en examinant les traits phonétiques, on arrive à la conclusion qu'il y a plus de ressemblances entre le polonais et le russe qu'entre le polonais et l'ukrainien. Mais il suffit d'appliquer notre méthode de comparaison du vocabulaire dans des textes parallèles5 pour obtenir un autre résultat. Dans le manuel de Kondrasov, il y a un fragment d'un roman russe traduit en d'autres langues slaves. La comparaison de ce fragment (les mots présentant la même racine sont considérés comme apparentés) en russe, ukrainien et polonais a révélé qu'il existait 13 concordances lexicales polono-ukrainiennes (bezstronny, bezstoronnij, bezpristrastnyj-, czy, çy, li; dobrze, dobre, choroso\ hartowac siç, hartu-vatysja, zakaljat'sja; jak (2 fois),jak, kak; kropla, kraplyna, kaplja; od, vid, s; ostatni, ostannij, poslednij; rok {2 fois), rik, god\ zamyslic siç, zamyslytysja, zadumat'sja; z, z, 4 W. Mañczak, De la préhistoire des peuples indo-européens, Kraków, 1992, p. 22 suiv. 5 W. Mañczak, Nouvelle méthode de recherches linguistiques et ethnogénétiques: comparaison du vocabulaire dans des textes parallèles, Annali del Dipartimento di Studi del Mondo Classico e del Mediterráneo Antico. Sezione lingüistica, 12, 1990, p. 243-256. 122 po) et 1 concordance lexicale polono-russe (nemalo, nemalo, cymalo). On voit donc que la comparaison du vocabulaire dans des textes parallèles conduit à la conclusion juste que le polonais est plus apparenté à l'ukrainien qu'au russe. Autre exemple. D'après une opinion unanime, le latin est plus apparenté au français qu'au gotique, le gotique est plus apparenté à l'anglais qu'au vieux slave et le polonais est plus apparenté au bulgare qu'au lituanien. Nous avons quand même examiné des textes parallèles dans ces langues et avons établi que les convergences flexionnelles et lexicales dans ces langues se présentaient de la façon suivante: Ressemblances flexionnelles Ressemblances lexicales Latin et gotique 103 47 Latin et français 18 222 Gotique et vieux slave 83 74 Gotique et anglais 31 93 Polonais et lituanien 62 51 Polonais et bulgare 52 291 Il résulte de ces données que l'opinion juste selon laquelle le latin est plus apparenté au français qu'au gotique, que le gotique est plus apparenté à l'anglais qu'au v. slave et que le polonais est plus apparenté au bulgare qu'au lituanien s'appuie sur des concordances lexicales, et non flexionnelles. Il n'est pas difficile d'expliquer ceci. Par exemple, il suffit de tenir compte du fait qu'en polonais et en lituanien il y a sept cas et un infinitif, tandis qu'en bulgare l'infinitif n'existe pas et il y a uniquement des restes d'une déclinaison. Ayant établi que, contrairement à l'opinion de Ludolf, c'est le vocabulaire (et non la phonétique ou la flexion) qui décide du degré de la parenté des langues, nous avons décidé d'examiner comment se présentent les concordances lexicales entre le vieux slave et les langues slaves modernes. Dans ce but, nous avons comparé huit chapitres du Codex Marianus (Matth. 2-3, Marc 8-9, Luc 14-15 et Jean 20-21) à leurs traductions en biélorusse6, bulgare7, tchèque8, bas-sorabe9, haut-sorabe10, macédonien11, polonais12, russe13, serbo-croate14, slovaque15, Slovène16 et ukrainien17, à ceci près que avons tenu compte uniquement de mots indigènes. 6 Novy Zapavet Hospada našaha Isusa Chrysta, London, 1948. 7 Biblija ili Sveštenoto Pisanie na Stanja i Novija Zavetb, Sofija, 1924. 8 Bibli Svata aneb všecka svata pisma Stareho i Noveho Zakona, Praha, 1949. 9 Nowy Testament naschogo Knesa Jesom Kristufia do fierskoje rezy pschestawjony, Barlin, 1860. 10 Swjate Pismo Noweho Zakonja, Budyšin, 1966. 11 Le titre nous est inconnu. 12 Nowy Testament Pana naszego Jezusa Chrystusa, London [sans date]. 13 Novyj Zavetb Gospoda našego Iisusa Christa, Berlinb, 1931. 14 Novi Zavjet Gospoda našega Isusa Christa, Nujork, 1950. 15 Novy Zakon Pana našho Ježiša Krista, Trnava, 1913. 16 Novi Zakon Gospoda in Zveličarja našega Jezusa Kristusa, Dunaj, 1911. 17 Novyj Zapovit Hospoda j Spasytelja našoho Isusa Chrysta, London, 1949. 123 Cette comparaison a révélé les nombres suivants de ressemblances lexicales: russe 1065, serbo-croate 1025, Slovène 962, macédonien 895, bulgare 878, polonais 856, biélorusse 830, ukrainien 770, tchèque 729, slovaque 699, haut-sorabe 614, bas-sorabe 579. Afin de déceler certaines régularités dans ces données, il est nécessaire d'examiner chaque groupe de langues slaves à part. Commençons par les langues occidentales: Polonais 856 Tchèque 729 Slovaque 699 Haut-sorabe 614 Bas-sorabe 579 Que le polonais soit en premier lieu, s'explique par le fait que l'habitat primitif des Slaves s'est trouvé dans le bassin de l'Oder et de la Vistule. Dans l'habitat primitif, la langue évolue plus lentement que dans les domaines où les langues se développent sur des substrats étrangers. Passons aux langues orientales: Russe 1065 Biélorusse 830 Ukrainien 770 Parmi toutes les langues slaves modernes, le russe ressemble le plus au vieux slave, ce qui s'explique par le fait qu'à l'époque historique le russe a subi une énorme influence de cette langue. Il suffit de mentionner que même sous le régime communiste on a formé de nombreux noms de villes en -grad (Leningrad, Stalingrad, Kaliningrad, etc.) et que même dans l'expression da zdravstvuet Sovetskij Sojuz tous les quatre mots proviennent du vieux slave. Examinons enfin l'état de choses dans les langues méridionales: Serbo-croate 1025 Slovène 962 Macédonien 895 Bulgare 878 On voit donc que, en ce qui concerne les convergences avec le vieux slave, le serbo-croate occupe la première place, le Slovène la deuxième, tandis que le macédonien et le bulgare se trouvent en dernière place. Voici quelques exemples pour montrer que le serbo-croate présente plus de ressemblances lexicales avec le vieux slave que le bulgare ou le macédonien: 124 Vieux slave Serbo-croate chotëti hotjeti chrom-b hrom gora gora iz iz iziti iziči kb k ljubiti ljubiti mbnjbjb najmanji niže niže om, on oslabëti oslabiti OtbCb otac postydëti sç postidjeti se posrblati poslati prelomiti prelomiti prizbvati dozvati pnsb prsa pbšenica pšenica razumëti razumjeti rigati sç rugati se stbdza staža s-bžešti sažgati ubojati sç pobojati se Velbjb velik vyse više Vbstati otb mrbtvychb ustati iz mrtvijeh zatvoriti zatvoriti zbvati zvati Bulgare Macédonien iskam saka kuc sakat planina gora ot od izlizam izleze pri pri običam saka najmalâk pomal po-dole pomal toj toj premaleja premalee bašta tatko sramuvam se srami se izpratja isprati razčupja raskrši povikam povika grad grad žito žito razbiram razbira prismivam se smee se teka pateka izgorja izgori strachuvam se uplaši se goljam golem po-gore pogore vâzkresja voskresne zaključja zakluči kanja kani Avant de présenter la cause pour laquelle le serbo-croate présente plus de ressemblances avec le vieux slave que le macédonien ou le bulgare, une digression est nécessaire. Il s'agit du fait que les vues concernant la naissance de la Slavia méridionale sont partagées. Les uns, comme Godlowski18, estiment que.les Slaves méridionaux sont arrivés de la Slavia orientale. D'autres, comme Slawski19, affirment que, à l'origine, il y a eu deux domaines séparés, le domaine macédo-bulgare et le domaine slovéno-serbo-croate, et se demandent s'il est même possible de parler d'une Slavia méridionale. Enfin, Nalepa20 croit que les Slaves méridionaux sont arrivés de la Slavia occidentale. 1 x K. Godlowski, Pierwotne siedziby Siowian. Wybôr pism pod redakcjq M. Parczewskiego, Krakôw, 2000. 19 F. Slawski, Gramatyka jfzyka buigarskiego, 2e éd., Warszawa, 1962, p. 3. J. Nalepa, Miejsce uformowania siç Praslowianszczyzny, Slavica Lundensia, 1, 1973, p. 55-114. 125 Slovène Pol. 364 Tchèque 322 Slovaque 290 976 Russe B.-russe Ukr. 331 301 261 893 Serbo-croate Pol. Tchèque Slovaque Pol. 360 301 289 950 Russe B.-russe Ukr. 387 323 296 1006 Bulgare Pol. 288 Tchèque 245 Slovaque 236 Pol. 769 Russe 367 B.-russe 315 Ukr. 283 Personnellement, nous avons essayé de résoudre ce problème à l'aide de la comparaison du vocabulaire dans des textes parallèles. En tenant compte de trois langues de chaque groupe des langues slaves, nous avons établi les ressemblances lexicales suivantes que chaque langue méridionale présente avec les langues occidentales et orientales21: On voit donc que le Slovène ressemble plus aux langues occidentales qu'aux langues orientales, tandis que l'inverse est vrai pour le serbo-croate et le bulgare. Mais faut-il en conclure que les ancêtres des Slovènes sont arrivés de la Slavia occidentale, alors que ceux des Croates, Serbes et Bulgares sont venus de la Slavia orientale? Pas nécessairement parce qu'il faut attirer l'attention sur le fait que toutes les langues occidentales présentent le plus de ressemblances lexicales avec le Slovène, moins avec le serbo-croate et le moins avec le bulgare. Polonais Slovène 364 S.-cr. 360 Bulg. 288 Tchèque Slovène 322 S.-cr. 301 Bulg. 245 Slovaque Slovène 290 S.-cr. 289 Bulg. 236 Haut-sorabe Slovène 321 S.-cr. 267 Bulg. 225 Bas-sorabe Slovène 274 S.-cr. 232 Bulg. 204 D'autre part, il est important d'insister sur ce que langues méridionales ressemblent le plus au russe, moins au biélorusse et le moins à l'ukrainien. Le fait que les langues occidentales ressemblent le plus au Slovène, moins au serbo-croate et le moins au bulgare, parle à l'appui de la thèse de Nalepa: plus un domaine est proche de la Slavia occidentale, plus la langue parlée dans ce domaine ressemble aux langues occidentales. En revanche, si les ancêtres des Slaves méridionaux étaient arrivés de la Slavia orientale, les langues méridionales auraient dû ressembler le plus à l'ukrainien, moins au biélorusse et le moins au russe. Cependant, l'inverse est vrai, ce qui s'explique par le fait qu'à l'époque historique les langues orientales, surtout le russe, ont subi une forte influence du vieux slave. Si le vieux slave était né dans le domaine moravo-pannonien, où, selon Kopitar et Miklosich, le vieux Slovène devait être employé, le vieux slave aurait dû ressembler surtout au Slovène. Si le vieux slave était né dans le domaine macédo-bulgare, comme l'estiment tous les autres slavistes, il aurait dû ressembler le plus au macédonien et au y-t W. Manczak, Przedhistoryczne migracje Slowian w swietle stownictwa, Dzieje Slowian w swietle leksyki, Krakow, 2002, p. 177-181. 126 bulgare. Mais en réalité le vieux slave ressemble le plus au serbo-croate, qui est une langue intermédiaire entre le Slovène d'une part et le macédonien et le bulgare de l'autre. Il en résulte, à notre avis, que le vieux slave constituait un compromis entre le parler macédo-bulgare et le dialecte moravo-pannonien. Constantin et Méthode traduisaient du grec en dialecte macédo-bulgare, qu'ils connaissaient, mais ensuite ils modifiaient partiellement leurs traductions pour qu'elles deviennent plus compréhensibles à la population qui se servait du parler moravo-pannonien. Que, du point de vue lexical, le vieux slave ait constitué un compromis entre le dialecte macédo-bulgare et le parler moravo-pannonien, est absolument sûr. En revanche, on pourrait se demander si ce compromis ne s'appliquait pas également à la phonétique et à la flexion. Voici quelques points d'interrogation. Les slavistes considèrent comme très important le fait que št et žd existent aussi bien en bulgare qu'en vieux slave, mais il ne faut pas oublier que, jusqu'à nos jours, le macédonien littéraire présente k\ g, et non št, žd. D'autre part, il est intéressant de noter que les vieux emprunts slaves en hongrois présentent št, žd, cf. mostoha "belle-mère", rozsda "rouille". Il y a št même dans le nom de la capitale de la Hongrie. Budapest est né de la fusion de deux toponymes, Buda et Pest. Tous les deux désignent la même chose, un four pour cuire des briques, à ceci près que Buda est hongrois, tandis que Pest est slave. - Il vaut la peine de mentionner aussi que le 1 épenthétique n'existe pas en bulgare et en macédonien, mais nous le trouvons dans un vieil emprunt slave en hongrois: gereblye "râteau". - D'après le livre Die Slaven in Griechenland de Vasmer, les toponymes slaves en Grèce se caractérisent souvent par l'absence de la métathèse des liquides, qui, en vieux slave, est très rare. Peut-être les mots du type v. slave alkati ont été, à l'origine, plus nombreux, mais ils ont été éliminés sous l'influence du dialecte moravo-pannonien. Le bulgare et le macédonien diffèrent de toutes les autres langues slaves par leur caractère très analytique, tandis que le vieux slave est synthétique. Une fois de plus, on peut se demander si, sous une forme embryonnaire, le caractère analytique du dialecte macédo-bulgare ne se manifestait pas dès le IXe siècle, mais a été éliminé sous l'influence du parler moravo-pannonien. Mais toutes ces questions sont très difficiles et nous n'avons pas l'intention d'essayer de les résoudre, d'autant plus qu'à notre avis, c'est le vocabulaire (et non la phonétique ou la flexion) qui décide du degré de la parenté des langues. Voici la conclusion de notre article. A l'appui de leur théorie pannonienne, Kopitar et Miklosich alléguaient des traces d'une influence du vieux-haut-allemand et du latin surtout dans la plus ancienne terminologie chrétienne, c'est-à-dire dans des mots comme cerkev, oltar, post, pop, menih, papež, sreda ou maša. Les autres slavistes invoquent des critères phonétiques pour affirmer que le vieux slave est né dans le domaine macédo-bulgare. A notre avis, la vérité se trouve au milieu. La comparaison du vocabulaire indigène dans des textes parallèles nous a conduit à la conclusion que le vieux slave constituait un compromis entre le parler macédo-bulgare et le dialecte moravo-pannonien. 127 Povzetek IZVOR STARE CERKVENE SLOVANŠČINE Kopitar in Miklošič sta zaradi najstarejše starocerkvenoslovanske terminologije, v kateri lahko zaznamo izposojenke tako iz stare visoke nemščine kot latinščine, trdila, da je stara cerkvena slo-vanščina nastala v Panoniji, kjer naj bi, po njunem mnenju, v 9. stoletju govorili staroslovensko narečje. Danes slavisti menijo, daje stara cerkvena slovanščina nastala na makedonsko-bolgarskem področju. Za potrditev omenjene trditve navajajo fonetični dokaz: št in žd obstajata tako v make-donščini in bolgarščini kot tudi v jeziku Cirila in Metoda. Kljub temu sem se odločil, da bom primerjal avtohtono besedišče v 8. poglavju Marijanskega kodeksa (Codex Marianus) in prevode Evangelijev v sodobne slovanske jezike. Primerjava je pokazala, da se s staro cerkveno slovanščino najbolj ujema ruščina, nekoliko manj srbohrvaščina, še manj slovenščina, najmanj pa make-donščina in bolgarščina. Če bi bila panonska teorija Kopitarja in Miklošiča pravilna, bi se morala glede na besedišče s staro cerkveno slovanščino najbolj ujemati slovenščina. Če je pravilno mnenje drugih slavistov, bi se s staro cerkveno slovanščino morali najbolj ujemati makedonščina in bolgarščina. Vendar če (ne upoštevajoč ruščine) kaže največ ujemanja v besedišču s staro cerkveno slovanščino srbohrvaščina, ki se nahaja med slovenščino na eni strani in makedonščino in bolgarščino na drugi, potem menim, da je resnica nekje vmes: stara cerkvena slovanščina tvori »kompromis« med makedonsko-bolgarskim govorom in moravsko-panonskim narečjem. Konstantin in Metod sta prevajala v makedonsko-bolgarsko narečje, vendar sta svoje prevode delno spreminjala, da bi bili razumljivi tudi ljudem, ki so govorili moravsko-panonsko narečje. 128