Trimestre T. PROVINCES ILLYRIENNES Laybach, samedi Octobre 1810. EMPIRE FRANÇAIS. Paris, le 29 septembre. / Le Prince ^t la Princesse de Suède ont quitté Paris , et se sont rendus à Morfontaine pour faire leurs adieux à S. M. la Reine d'Espagne, sœur de la Princesse. Il paroît que le départ de LL. AA. RR. ponila Suède est fixé à lundi prochain. ( Journ. de l'Empire. ) CONFÉDÉRATION DU RHIN. SAXE. Dresde, iS septembre. Hier , le jeune comte de KalkreUth , fils aîné du maréchal, a été présenté au roi, ainsi que Mr. le baron d'Arnheim. La santé de notre souverain est entièrement rétablie ; S. M. chasse souvent et avec plaisir, sans éprouver de fatigue. On a des nouvelles de l'arrivée de Mr. le baron de Watzdorff à Varsovie. . / / Mr. l'évêque de Craeovie a repris hier, après la Cour, la route de son diocèse. Mr. le prince de Galitzin , chambellan de l'Empereur de Russie, e6t arrivé dans cette capitale, ainsi que Mr. Goethe, conseiller privé du duc de Weimar ; il revient de Toeplitz. On annonce une grande manœuvre pour mardi prochain ; on croit que le roi y assistera. Le prix des denrées coloniales a beaucoup baissé en Saxe depuis quinze jours ; et on croit qu'il baissera encore davantage avant peu. Il passe aujourdhui une compagnie d'artillerie française qui va à Glogau. ( Journ. de l'Empire ) Leipsich, le 2.2. septembre. Les denrées coloniales envoyées ici pour la foire de la Saint-Michel, principalement par des négocians de Magdebourg, viennent d'être mises sous le séquestre . Il a été détendu à Magdebourg (^exporter des magasins de cette ville aucune marchandise coloniale. Il va être incessament formé un cordon de troupes le long de l'Elbe jusqu'à Wittenberg, pour empêcher la contrebande de ces mêmes marchandises . Un corps de douaniers vient d'être envoyé à Dant-ziclc pour y surveiller l'exportation et l'importation. On a accordé à cette ville un terme de dix ans pour payer les i3 millions de contribution qu'elle doit ; mais elle en paiera les intérêts. Gustave-Adolphe avoit donné rendez-vous à son épouse et à ses enfans à Altenbourg en Saxe; mais il avoit disparu de cette ville au moment où la princesse y arriva ; l'ayant cherché envain à Leipsick, elle prit le parti de retourner à Carlsruhe. On assure généralement que Gustave Adolphe, après avoir passé à Berlin, a suivi la route de Kœnigsberg. ( idem ) è VESTPHALIE. Casselj le ao septembre, Le Ministre des finances a fait ail roi le rapport suivant : „ Sire, „ La fabrication de l'acier fondu, dont on fait les instrumens les plus fins, a été jnsqu'ici un secret et la propriété exclusive de l'Angleterre, dont l'industrie des autres nations n'a pu réussir à se mettre en possession, malgré le prix que plusieurs gouvernemens ont mis à cette découverte. „ Elle sembloit réservée à la Westphalie. L'honneur eu est dû au sieur'Volkmar, ingenieur en chef des mines à Brunswich , et l'application à l'ingénieur Heinking et au sous-ingénieur Tiemann. ,, J'ai l'honneur de présenter à V. M. la première production de cette nouvelle industrie nationale, provenant de la forge de Carlshutte. ,, Cet acier réunit tentes les qualités tant vantées de celui de l'Angleterre, et pourra, j'espère, le remplacer complètement dans une grande partie de l'Allemagne. ,, ( Journ. de l'Empire ) DANNEMARK. Copenhague, le 18 septembre. I Des bruits faux et insipides, qui ont dernièrement couru la ville, ont donné lieu à l'Avis suivant, que la Chancellerie royale a publié le i5 de ce mois. ,, S. M. a daigné faire connoître à ce Collège qu'elle avoit apris avec beaucoup de déplaisir les bruits qu'on a tout recemmeut répandus, surtout dans la Capitale. Dénués de tout fondement , ils portent l'empreinte d'inventions malicieuses., dont le but seroit d'affoiblir la confiance publique dans le Gouvernement, et d'inquiéter les esprits des sujets fidèles de S. M. ,, et même la plus nombreuse partie parmi eux, comme celle qui étant surprise par ces nouvelle» controuvées , n'a pas tout desuite les moyens et ressources nécessaires pour s'appercevoir et se convaincre de leur fausseté. Le Roi a chargé en même tems la Chancellerie de faire connoître au public, que toute notice allarmante, et de nature à répandre des craintes pour des événemens qui pourroient être désavantageux pour les habitans, et en général pour tous les sujets de S. M. dont elle connoit iivec une satisfaction paternelle le dévouement inaltérable , doit être regardée comme une invention absurde, conçue par la perfidie, répandue par l'oisiveté. En obéissant aux ordres du Souverain, 1e Collège croit qu'il est de son devoir de rappeler à tous les employés au service de M. qu'en vertu de leur serment ils sont obligés de tâcher de connoître et découvrir les malintentionnés et d'indiquer sans aucun égard ceux qui par ces fausses notices cherchant à égarer la multitude toujours crédule, méritent une punition . „ On a publié un Décret Royal qui ôte l'embargo aux bâtimens des Puissances alliées et neutres. La substance de ce Décret est i.° Que les Américains principalement en sont exceptés : a.0 Que les bâti-jnens délivrés de l'embargo, lestés, ou avec des produits du pays, peuvent partir: 3.° Mais à condition qu'aucun bâtiment ne pourra transporter des produits uion européens, quoiqu'ils soient. ( Gaz. de Vienne) S. M. a nommé à l'ambassade de Paris M. de Waltersdorf, chambellan et grand croix de Danne-brog. , ( Jour, de l'Empire ) v AUTRICHE. Vienne, ao septembre. Le général-major comte de Neipperg, le lieute-ïiaut colonel Prince Wenceslas de Lichtenstein, et le major comte Jean de Paar et baron Tettenborn, ont reçu de S. M. I. la permission de porter la croix de la Légion d'honeur, que S. M. l'Empereur des Français a daigné accorder à ces officiers, en récompense du zèle et du dévouement signalé qu'ils ont montré lors de l'incendie de l'hôtel de S. Ex. le prince de Schwarzenberg, notre ambassadeur à Paris. Suivant les lettres de Constantinople du 10, le sultan Mahmud fait monter un diamant d'un très-£rand prix qu'il destine au grand-visir Jussuf- Pacha. D'après les mêmes nouvelles, les Wéchabites se sont avancés, dans le mois de juin, au nombre de iao,ooo hom. sur le golfe Persique près de Bassora; mais le pacha de Bagdad, avec 4°5°o° hommes, les a repoussés en Arabie. Ils sont toujours les maîtres des villes saintes de Médine et de la Mecque. Les pèlerinages pour ces deux villes sont entièrement interrompes depuis cinq ans .'Si la Porte étoit en paix avec la Russie, il n'est pas douteux qu'elle s'employât tous ses efforts pour écraser ces sectaires. ( Jour, de l'Emp.) TRANSYLVANIE. Hermanstadt i i5 septembre. ' Les nouvelles grecques annoncent de nouveaux avantages remportés par les Russes et les Turcs, et les négocians propagent autant qu'ils peuvent ces bruits vagues. D'après les lettres turques, au contraire, le grand-seigueur est déjà arrivé à l'armée du grand-visir avec des renforts considérables : un grand nombre de troupes est encore en marche, de sorte que l'armée sera extrêmement forte. Toute la Turquie d'Europe doit s'armer, et le grand-seigneur a juré par le Prophète de terminer bientôt et heureusement la guerre avec la Russie. Les Russes se hâtent dé gagner la rive gauche du Danube pour attendre des renforts, et recommencer à agir avec plus d'avantage . ' . ( Jour, de l'Empire ) suède Stockholm, le 12 septembre. Les recherches de la Cour de justice sur les causes de la mort du Prince héréditaire, ne sont pas encore terminées. On a entendu plus de cent personnes , sans pouvoir découvrir la source des bruits qui unt couru. Il est faux que le gouvernement de Russie ait ordonné de démolir les fortifications de la place de Svéaborg, en Finlande. ( Journ. de l'Empire ) Le 18 juillet Sa Majesté a accordé au Comte Fabian Reinhold Fersen de se démettre de la charge de grand-Chambellan à sa Cour, ainsi qu'à la comtesse Fersen, née Piper, de résigner sa place de grande-Maîtresse près de S. M. la Reine. \ * ) Une partie de la grande flotte anglaise est encore près de Carlscrona, où la plupart de nos vaisseaux se tiennent aussi. ( Wien. Zeit. ) turquie. Constantmople, le 3,5 août. Rien n'est plus divertissant que de lire les gazettes anglaises qui parlent de la Turquie . Tantôt une flotte anglaise a passé les Dardanelles et s'est établie devant Constantinople, tantôt elle se trouve reunie à la flotte ottomane dans la mer Noire. Pour con-noître le ridicule de ces assertions, il faut savoir, que le pacha des Dardanelles a les ordres les t)1us sévères de fermer le passage à tous les bâtimens du roi de la Grande-Bretagne. Il paroit que le Pout-Euxin u'est point destiné à voir flotter le pavillon de la Grande-Bretagne, et qu'en dépit de la prétention tant vantée de cette Puissance à la souveraineté des mers, celle-ci échappera à son sceptre, et se conservera intacte . Les vrais alliés des Anglais , ce sont les beys d'Egypte, qui, à leur instigation, viennent tout récemment de se revolter contre le pacha du Caire et la Porte ottomane. Le fameux Petrucci , agent connu de l'Angleterre, sous le titre de Consul général de Suède, qu'il conserve encore aujourd'hui, on ne sait pourquoi, a fortement contribué à cette nouvelle guerre civile, en entrainant dans la revolte Chain-Bey, successeur d'Elfi-Bey. La campagne vient de s'ouvrir près de Gizch . Les Anglais ont détourné par ce moyen le pacha du Caire du projet qu'il .noit d'établir une escadrille armée dans la mer Rouge, projet qui déplaisoit beaucoup à l'Angleterre. On dit toujours que le Grand-Seigneur doit entrer en campagne. llussuw-Pacha , ancien porte-sceau de Hussein-Pacha, vient d'arriver d'Asie avec 8 à 10 mille hommes des plus belles troupes. Ce chef paroit être fort bien vu par S. Hautesse. Les queues, signal du départ de S. H., ont été arborées samedi, au milieu d'un grand concours du peuple . Le Kicaja-Bay les portoit sur ses épaules avec un grand respect. Trois scheiks haranguèrent la populace. On ne sait si les sermons engageront les janissaires à quitter la capitale. Les nouvelles qui arrivent de Bagdad confirment les bruit répandus sur la fermentation qui existe dans l'Inde. Il paroit que les deux côtes sont également agitées par l'ésprit de révolte, et que les germes des desordres ont donné assèz d'espérance aux Ma-rattes pour les engager à faire des préparatifs, et assèz de crainte au gouvernement de la compagnie pour la forcer à acheter de ces mêmes Marattes une trêve de six mois à prix d'argent. On a peine à concevoir combien l'idée que- l'on se forme aux Indes de la puissance de l'Empereur des Français, et de l'immensité de ses vues, fait de tort au governement anglais de ce pays. On écrit encore de Bagdad, que les anglais, après avoir châtié les Djerassins des bords du golfe Persi-que,qui pilloient leurs vaisseaux, ont demandé que l'ile de Bahrins, où se pèchent les perles, et qui est vis-à-vis cette tribu d'arabes, leur soit remise en toute souveraineté 5 mais que Saoude, chef des Wéchabites , a été singulièrement scandalisé d'une semblable demande, et qu'il a rompu toute rélation avec les anglais. Si cette nouvelle est vraie, l'Angleterre aura perdu tout d'un coup les fruits des soins ^multipliés qu'elle s'est donnés dépuis long-temps pour vivre en alliance et en amitié avec les Wéchabites, dont la puissance s'accroit chaque jour. On dit que déjà tous les courriers anglais qui traversent le désert, sont saisis et dépouillés impitoyablement, et que l'Iman de Mascatte, que les anglais ^voient forcé de se détacher des Wechabites, a été attaqué par eux, et s'est sauvé à bord des vaisseaux britanniques. La grande puissance de Saoude reçoit de temps en tems des échecs. On dit que la notice étoit parvenue à Derage, la capitale, qu'un corps de ses troupes destiné à surprendre Djeda, avoit été taillé en pièces . L'n jeune Arabe , d'une grande éloquence , et de mœurs austères, s'annonce comme envoyé de Dieu pour enseigner aux hommes des nouveaux dogmes . Le peuple dit qu'il fait des miracles, et que sa mission est ecrite en caractères divins sur son bras droit. 11 tient à une des plus puissantes tribus de l'Iman , et les prédications lui ont déjà attiré un grand nombre de sectateurs . On annonce que le gouvernéur de Bassora est en pleine révolte contre l'autorité du pacha de Bagdad, TO et que cette intrigue a été concertée avec les anglais , irrités des obstacles que ce pacha n'a cessé de mettre à leurs projets d'établissemens dans le golfe Persique. ( Journ. de l'Empire ) ROYAUME DES D EUX-S ICIL E S . ^ Camp royal de Piale, le 8 septembre. L'ennemi a eu une alerte bien chaude cette nuit. Les scorridors et deux canots de la garde royale montés par vingt-cinq grenadiers et par des officiers de la garde chargés d'effectuer une reconnoissance, sont allés débarquer dans.le faubourg au Sud de Messine. Toutes les troupes ont pris las armes, et les signaux d'alarme ont annoncé à l'armée ennemie une invasion . Nos scorridors ont tiré quelques coups de canon sur les postes x après quoi ils ont, ainsi que les deux canots qui avoient repris leur monde , regagné tranquillement le mouillage, tandis que les scorridors ennemis sortis du port étoient venus s'évertuer à tirailler à vide sur le point où le débarquement ,avoit eu lieu. Le 11 septembre . S. M. voulant opérer une diversion, ordonna d'envoyer hier matin à Pantimela, des transports chargés de troupes et une division de canonnières commandée par le capitaine de fregate Caracciolo. Cela attira en effet de ce côté-là l'attention de l'ennemi, qui vint les y attaquer avec deux vaisseaux de 74 > une corvette , des bombardes et 35 canonnières ; il fit trois attaques consécutives et tira plus de 600® coups de canon. Mais nos batteries de terre et nos canonnières firent voir, dans cette circonstance, tout l'avantage d'une défense calculée d'avance et soutenue avec courage et sang-froid . L'ennemi fut obligé de regagner le large , après avoir vu plusieurs de ses voiles carrées endommagées ; une d'elles à été remorquée dans le port de Messine pour y être réparée. Nous avons eu quelques barques maltraitées et 12, hommes tués ou blessés. Nos jeunes canonniers se sont bien montrés dans cette action, qui n'a fait qu'ajouter à la bonne réputation que s'est acquise la marine en général dans toute cette campagne. ( Jour, de VEmp.) ITALIE. Milan, le 3o septembre. Nous avons reçu des nouvelles satisfaisantes et très-fraîches de la division italienne qui se trouve en Catalogne. Ces troupes ont effectué, au-delà de Le-fida, leur jonction avec le corps d'armée du général Suchet. L'ennemi a été repoussé avec perte toutes les fois qu'il s'est présenté. Le régiment des chasseurs Royal-italien, qui étoit resté en observation à Figuères, s'est trouvé à différentes actions partielles où il s'est fait beaucoup d'honneur. Le sous-lieutenant Centenari s'y est particulièrement distingué. A la tète de 3o chasseurs, il a chargé et mis en pleine déroute i5o hommes de cavalerie espagnole qui étoient venus attaquer un de nos convois. Il a ramené avec lui plusieurs prisonniers, après avoir sabré un gran nombre d'ennemis, Par décret de S. M. l'Empereur et Roi, en date du 12, septembre, une somme de i5o,ooo livres italiennes est mise à la disposition [du ministre de l'intérieur, pour introduite et encourager la culture du coton dans le royaume d'Italie. Un autre Décret porte qu'au 1. juin 1811, uno somme de 5o,ooo livres ital. sera repartie entre les quatre établissemens qui auront fabriqué une plus grande quantité de sucre de raisin . - ( idem ) PROVINCES ILLYRIENNES. Laybach, le i3 octobre . Hier à 4 heures après midi S. E. Mr. le Maréchal Duo de Raguse, Gouverneur général de ces Provinces, est arrivé venant du la Carinthie. Change de Vienne par Augsbourg du 6 octobre ( 53i ) Change de la Bourse de Trieste 9 octobre 1810. Souverain d'or .... î> 70. 45 >> 49. a4 Sequin de Venise . . « a5. - ---de l'Empire . . » a4- i5 Thaler de la Reine . . 11. 13 ---Croison..... 11. 40 Pièce d'espagne .... }} 11. i5 Bavaroise •*..... }) 10. 45 Ecu de 5 francs . . . J3 10. 6 Monnoie de convention il 53o __ florins courans de Vienne. Augsbourg à vue 5ao. ----à plusieurs jour de vue 5o6. Venise 19. r /à sous . . . ,, i. — Paris X franc....... a- 6