JEUDI 22 AVRIL 1813. N.# Ww» télégraphe officiel. A ; ■ • " . , ' ^ . ,5 . C • S\ li 1 ' EXTERIEUR. AUTRICHE rienne , le 29 mars. Sur la demande dé S. Ex. M. le comte de "NSPallis S. M. l'Empereur a créé un nouveau comité des finances, qui s'occupera exclusivement des impôts et des charges que le mouvement des armées fait retomber sur les pays héréditaires. Ce comité prendra les informations nécessaires, soumettra ensuite au ministre ou bien à la conférence d'Etat même , les mesures qu' il jugera convenables, et attendra la décision de cette autorité supérieure. — Le dernier plan d'imposition qui portait sur les biens fonds, et qui devait être mis en ex t oral du d« p rtement du Nord; Le p-CMdent Berthereau , présenté par le collège « lectoral du départ e m. n t d?T la ; Nous swmmH bien aisé que nés dourj impériales voient ians le chai* de ces trois magistrats, notre satisfaction de la manière dont elles remplissent nos voeux pour l'administration de !a justic. . Donné en «votre - palais dt l'Êlysce-NapoIéon , le 3 avril 1813. J- - • S'gnè, NAPOLEON. Par l'Empereur, te Ministre Secrétaire d'Etat , Sié"é comte Daru. Message de S. M. l'Empereur et Roi au Sénat. Sénateurs', Nous avons nommé pour remplir les treize places vacantes au Sénat: Le cardinal Bayane , prélat distingué par ses vertus relie ieuses, l'étendue de ses lumières et les services qu'il a rendus à la patrie ; il a travaillé au concordat, de Fontainebleau, qui compiette les limités de nos églises; oeuvre commencée par S. Louis, continuée par Louis XIV ét achevée par n;ous ; Le baron BoûrI»er, évéçfue d'Evreux, îe doyen de nos évêques, l'un des docteurs les plus distingués de la Sorbonne de Paris, société qui a rendu desi irnpor-tans services à 1 Etat , en démêlant, au milieu des tene-bres des siècles, les vrais principes de notre religion, d'avec les prétentions subversives de l'indépendance des couronnes. ' Nous désirons que le clergé de notre Empire voie dans e'es choix un témoignage de la satisfaction que nous avons de sa fidélité, de ses lum.èrjes et de son attachement à notre personne. Lé comte Legra ri d , gérerai cfe division,- couvert d'honorables blessures, et auquel nous avons les plus grandes obligations pour lés 'sei vices qu'il nous a rendus dans les circonstances les plus mpiortantes. tel qu'il dût être. Nous sommes- trop loin de là poésie p i-»liti v e pour en bien sentir le charme, à ihoins que n-us jie parvenions à nous reporter aux époques où elle émit en usage, par un effort de & pensée, dont tous les hommes ne sont pas également capables et dont ils ne seroient pas tous capables sans danger. Les facultés les plus favorables au bonheur sont celles qui sont le plus enrapport avec l'état de la société au moment où l'on y a été introduit. Le mètre de ce Pismé a beaucoup de rapport avec celui de notre vers de dix syllabes. Quoique la césure soit généralement peu marquée dans la poesie Illyrique, elle est ici fixée par la mesure et par le chant après le deuxième pied •orarne dans notre pentamètre françois, et il n'y a pas dans tout le poème un seul enjambement qui contrarie cette.l.y pothèse. La b'alladè n'est pas divisée' en cbupletš, mais la pensée est ordinairement ci-rconscrite dans le vers, forme très antique qui donne de la monotonie, mais de la solennité à l'expression, surtout quand le chant s'y approprie heureusement, ce qui arrive presque toujours à cause de la simplicité des çiotifs. La musique imitative des pays civili» sés se modifie nécessairement comme les idées qu'elle représente. Celle dès peuples simples est extrêmement bor» née dans ses moyens; les musicierià primitifs ne connofssoièn t pas l'harinoniè ou la faisaient consistér tout au plus dans un accompagnement composé de deux sons alternatifs, comme celui qu'on tire de là corde unique de la (Ju%la , et de Tours j au* e'vêques dé NanfeS, de Trêves et d'Evreux , qui ont assisté aux conférences du concordat de Fontainebleau et à la signature dudit concordat qui a eu lieu hier, le cardinal Diria ayant rempli les fonctions de grand • maître des cérémonies et présenté le concordat à notre signature et à celle du Pape» Nous avoris décrété éî décrétons ce qui suit: Art. î. Les cardinaux Doria et Ruffo recevront l'Aigle-d'Or de la* Légion d'honneur. Ait. 2. Les évéques de Nantes, de Trêves et d'Evreux sont nommés officiers de la Légion d honneur. Art. 3. L'archevêque d'Edesse est nommé chevalier de la Couronne de Fer. Art. 4. Notre ministre-d'état grand - chancelier da la Légion d'honneur et notre grand - chancelier de l'Ordre de la Couronne de Fer, sont chargés de l'exécution du présent décret. Signé NAPOLEON, Par l'Empereur, Le ministre secrétaire d'Etat, par interim, Signé, duc de Cadore. Paris le 9 avril. Au Palais des Tuileries, le 25 mars 1813. NAPOLÉON, Far la grâce de Dieu et par les constitutions , Empereur des Français, Boi d'Italie , Protecteur de la Confédération du Rhin, Médiateur de la Confédération Suisse , etc. etc. etc. Nous avons décrété et décrétons ce qui suif: Art, î.er. Le concordat signô à Fontainebleau, qui regie les affaires de l'Eglise , et qui a été publie comme loi de l'Etat le 13 fevrier 1813, est , obligatoire pour nos archevêques, évêques et chapi très, qui seront tenus de s'y conformer. 2. Aussitôt que nous aurons nemmé à un evêehr vacant , et que nous l'aurons fait connaître au Saint-Pçre , dans les formes voulues par le concordat, notre ministre des cultes enverra une expédition de la nomination au métropolitain , et s'il est question d'un métropolitain , au plus ancien evêque de la province ecclésiastique. Le comte Chasselo»p-Laubaf, Le comte Gissendy , p. , 1 El le comte Sairrt-Marcan , conseillers en notre (*bnseil d'Etat. Nous desitons qué notre conseil voie dam ette distinction accordée a (rois de ses membres, e continûment que nous-avons de «es services: Le comte Bai bé-Mai bois, premier président de notre cour des comptes: en peu u'anpées et par un travail assidu, notre cour des comptes a liquidé tout l'ar-rirri tt atteint le but pour lequel nous l'avions instituée. Le comte de Croix, l'un de nos chambellans, présenté par le collège < lectoral du département de Sambre et Meuse : Les officiers de notre maison verront dans cette distinction accordée à l'un d'eox-^ la satisfaction que nous avons de leur fidélité et de l'attachement qu'ils nous montrent dans toutes les circonstances. Le duc de Cadore, notre ministre d'état intendant général de notre maison ; Le duc de Frioul , notre grand maréchal ; Le comte de Montesqujou , notre grand-chambellan ; Le d uc de Vicence , notre grand écuyer ; Le comte de Ségur , notre grand maitre des cérémonies. Nous voyons de l'utilité à faire siéger au Sénat les grands officiers de notre couronne ; nous sommes bien aise de leur donner cette preuve de notre satis-fact ion. „ Donné en notre palais de l'Elysée , le 5 Avril 1S13. „ Signé NAPOLÉON. Par l'Empereur , Le Ministre Secrétaire d'Etat , Signé i le Comte Daru. Décrets i m p r i a u x . NAPOLÉON, Par la grâce de Dieu, Emptreur des Français , Roi d'Italie, Protecteur de Ja Confédération du Ehm. Médiateur de Ih Confédération Suisse , etc. etc. etc. Du Palais de Fontainebleau , le 26 janvier 1813. Voulant donner une preuve de notre satisfaction aux cardinaux Doria et Ruffo, aux archevêques d'Edesse et qui ne sert qu'à soutenir la voix et à régler là mesure. C'est une obse rvation asSet curieuse pour la philosophie diagnostique que ce îapprochement de la corruption progressive de nations avec l'amélioration de leurs arts et spécialement de leur musique; et il paroit qu'elle n'a pas échappé aux anciens législateurs, Platon lui même dont l'ani e sensible et délicate devoit être si portée â saisir toutes les impressions agre'ables, et qui jouisšoit si vivement du concert itì^éal des sphères cele tes, imposoit cependant de jusfès bornes aux raffinemens qui commençaient à s'introduire de son tems dans la musique, et ne l'admettoit pas daiis sa République sans de séveres estrictions.'On se rappelle le vieil Ephore qui cou^a une cordc de la lyre de Hmothée, et qui regarda comme un attentat aux moeurs antiques le perfectionnement de l'antique harmonie. La poesie chantée étoit alors l'interprète ordinaire des Dieux et des sages, et on ne croyoit pas pouvoir sans une espece de profanation substituer de frivoles ornemens à la tradition des chants consacrés. Cette belle pensée , trop naturelle pour n'être pas commune à tous les temps, se retrouve dans l'institution des cultes modernes. Xe chant d'eglise ne diffère de la mélopée primitive qu'autant que sembloient l'exiger la majesté des saints cantiques et la pon%ie des saintes cérémonies. Quant au chant primitif lui-même, il existe encore comme je l'ai dit dans toutes les m .ntagnfes du globe, où le premier mode de société s'est nécessairement conservé presque sans changement; de ma* lit S. La personne que nous aurons nommée se pourvoira pardevant te métropolitain , lequel f^ra les enquêtes voulues, et en adressera le résultat au Saint-Pere. . 4.. Si la personne nommée était dans lé cas de quelqu'exclusion ecclésiastique , le métropolitain nous le ferait connaître sur le champ, et dans le cas où aucun motif d'exclusion ecclésiastique n existerait , si l'institution n'a pas été donnée par le pape, dans les six mois de la notification de notre nomination , aux termes «le l'art. 4. du concordat , le métropolitain assisté des évêques de la provinse ecclésiastique , sera tenu de donner ladite institution. 5. Nos cours impériales connoitront de toutes les affaires connues sous le nom d'appels comme d'abus , ainsi que de toutes celles qui résulteraient de la non exécution des lois des concordats. 6. Notre grand-juge présentera un projet de loi pour être discuté en notre conseil, qui déterminera 1a procedure et les peines applicables dans ces matières. 7. Nos ministres de France et du royaume d'Italie sont chargés de l'éxecution du présent décret, qui sera inséré au bulletin des lois. Signé, NAPOLEON. Par l'Empereur, Le ministre secrétaire d'Etat Signé, le comte darv. Paris y le 12 avril. Le 8 avril , S. M. l'Empereur et Ròi a daigné signer le contrat de mariage de M. le chevalier de Cu-bieres , ch.f de bataillon, aide-de-camp du général Morand., avec M.ile Buffault. Le 10 avril , S. M. a daigné signer le contrat de mariage de M. de Liellelcerke, auditeur au conseil-d'Etat, avec M.Ile de la Tour-Dupin. MINISTÈRE DE LA GUERRE. Armée du centre de ÏEspagne. Extrait d'une lettre ecrite à S. Exc. le ministre de la guerre , par M. le général comte d'Erlon , commandant l'armée du centre. Madrid le 10 mar: 1813. Monseigneur, Après les affaires qui ont eu lieu dans les provinces de Guadalaxara , dans les premiers jours de février, et dont j'ai eu l'honneur de rendre compte à V. Exc. par mon rapport du 10 du même mois , le général Vichery étant blessé, je l'ai fait remplacer par le général Cassagne, et j'ai augmenté le nombre de la cavalerie dans cette province, en y envoyant le 27.e régiment de chasseurs k cheval, sous les ordres du général Avy. On s'est aussitôt mis «n mouvement, pour chercher à joindre le corps de l'Empecina io ; mais celui-ci ayant •constamment évité le combat n'a pu être joint. Le général Avy a alors reçu l'ordre de se rendre, avec le 27.e régiment dé chasseurs et un r.gim?nt d'infanterie, sur la rive gauche du T^ge. Lprsqu'il prenait cette direction, il apprit que TEmpecinado cherchait à évacuer ses magasins d'habillement ctablis à Armallones, province de Guença près des frontières du Partùlo de H jeté. Ap ès quelques contre-march.s, faites k dessein sur la rive droite, il se porta, par une marche rapide, sur Val tabi a do et Armallones, et obtint tout le résultat qu'il pouvait desirer : des magasins d'habillement tres-considerables et évalués â plus de 200 , 000 fr. ont été enleves ; tout ce qui n'a pu être transporté, faute de moyens , a rté détruit. On a trouvé également dans le même endroit quelques munitions de guerre ; elles ont été utilisées ou detruates. Après cette expédition heureuse, le general Avy est revenu sur Huete. Je suis etc. Signé, Gamie d'Erlon. PROVINCES ILLYRIENNEIS. Tr ieste , 16 avril. Il est entré dans ce port depuis le premier dit mois jusqu'à ce jour cent bâtimens et barques Illyriens et Italiens, chargés de différentes marchandises. M en est sorti 90 destines pour des ports de Barbarie, de Grece , d'Italie et des deux Siciles. Laybach , 20 avril, // Depuis le commencement de 1809 une bande de brigands infestoit la basse Carniole , sans qu'on fût parvenu k découvrir le lieu de ses rassemblemens et desa retraite. Enfin , grâces au nouveau système de police judiciaire, elle a été presque en même temps signalée et détruite. Dix des malfaiteurs qui la composoient ont été traduits devant la Cour spéciale extraordinaire de Laybach , qui le dix de ce mois en a condamné cinq à la peine de mort et quatre à celle des travaux forcés à perpétuité. Le dixième étoit mort en prison dans les derniers jours de mars. Une autre troupe dcsoloit depuis longtemps l'Istrie ex-V' nitienne. Elle n'existe plus. Le chef Barilo Kirin dit Micaz. , trop fameux dans ce pays , a été saisi lui-même le 9 de ce mois, et cette derniere arrestation a achevc de rendre aux routes de cette province toute leur sûreté; 1 'heureux succès des mesures qui ont été dirigées contre ces brigans est principalement du à la prudence de M. Albertini , Procureur impérial à Rovigno et au zèle et au courage de M. Gravisi , capitaine de ]a garde nationale. LAYBACH, de l'Imprimerie ©0 Gouvernement. nie re que les échos des Alpes qui traversent nos continents répètent probablement aujourd'hui les mêmes airs que dans les temps les plus reculés du monde. Les bergers suisses ont une espece de chant monotone i refreins aigus qu'ils appellent le Ran% , et dont les modulations singulièrement contrastées, eomme celles du Pismé de Dalmatie, ne sont peut-être qu'une imitation très naturelle et très antique des bruits singuliers qui résultent de la réfraction de la Voix humaine dans les gorges et dans les rochers. L'homme nomade, èn poussant le- cri d'appel qui rassemble ses^rou-peaux, a remarqué que les échos lui rendoient ce cri dans des tons différens, et il est devenu musicien eu imitant la nature. n Le poete lllyrien ne s'est pas soumis à l'esclavage de la rime, mais presque tous ses mots terminés par des vocales sonores prêtent infiniment à l'harmonie. Il a d'ailleurs deux procédés qui favorisent singulièrement le nombre» et qui consistent dans l'oppesition d» la phrase poé" tique et dans la répétition contrastée de l'expression. Les Pismés dont je donnerai des fragmens. dans les prochains numéros fourniront plus d'un exemple de ces ingénieux artifices qui sont très multipliés dans les littératures naissance? et beaucoup trop multipliés dans les littératures en décadence. Le plus grand défaut d'un poète qui a perdu de vue la nature* c'est la prétention de lui ressembler.