4 DESCRIPTION DU CAP DE BONNE-ESPERANCE* TOME TROISIEME.. DESCRIPTION DU CAP DE BONNE-ESPERANCE. Où l'on trouve tout ce qui concerne L'HISTOIRE-NATURELLE DU P A Y S ; La Religion , les Mœurs & les Ufages DES HOTTENTOTS* et l'établissement DES HOLLANDOIS. TIREE DES MEMOIRES De Mr. Piîrm Koilî,Maîtreès Arts, Dre (Tes pendant un féjour de dix Années dans "cette Colonie , où il avoit été envoyé pour faire des Obfcrvations Aftronomicjucs Sc Pliyficjucs. '/S A AMSTERDAM? Chez Jean Catufei. M. DC CXI 111. : fi ÊÊm TABLE DES CHAPITRES De la Troifteme "Partie. CHAPITRE I. Du Lion, du Léopard, de la Panthère & du Tigre. Page i hLe Cap nourrit une grande quantité"de Qua» drupedes. II. Idée générale du Lion. III. "Duretéde fes os. IV. Force de cet ammal. V.Marques de ja férocité. VI. Cequ*ilfaut faire lorsqu'on eft à cheval, a l'approche d'un Lion. VII. Courage & force à*un Bomgeois du Cap. VIII. De la chair du Lion. IX. Du Léopard, de la Panthère, & du Tigre. X. Différence entre le Léo~ pard & le Tigre. XI. De leur chair. XII. Cruauté de ces animaux. CHAPITRE IL De l'Eléphant & du Rhinocéros. Pag. 10 I. Diverfes efpeces rf'Eléphans, II. Ceux du Cap font gros & forts. III. De leurs égra-tignures, & des poils de leur queue. IV. Des Femelles. V. Leur nourriture. VI. Pourquoi ils troublent l'eau dont ils veulent boire. V'II. Leur agilité. VIII. Pefanteur de leurs dents. IX. Vf'ge que les Hottentots font de leur fient e.X.ln'mitié>]ui régne entre IEléphant & le Rhinocéros. XI. Tome III. f. Erreurs Erreurs des Auteurs qui ont par lé du RJn» nocéros, XI ï. Description de cet animal, XIIL Sa force extraordinaire. XIV. Comment il attaque & tue les Homme's.XV. De quelle manière on évite fa pour fuite. XVI. Sa nourriture ordinaire .XVll.De fa chair, XVIII. De fa peau. XIX. Sa Corne ne peut re'Jifier à l'attouchement du poifon, XX. De fou fang. XXI. Cet animal pour» roit bien être le Leviathan dont il eftpar-lé dans l'Ecriture Sainte. CHAPITRE III. Des Chevaux, du Pœphagus ,de l'Ane,du Buffle ,& du Cheval marin. Pag. ii I. Pourquoi les Européens du Cap n'apprivoi» fent pas les Chevaux fauvages du Cap. II, Ils ont beaucoup de Chevaux de Perfe. III. Couleur de ces Chevaux. IV. Defcription du Pœphagus. V. Celui du Cap a une cri-» niere. VI. Des Anes du Cap. VII. Des Anes fauvages.VIII. Leur defcription.lX. Combien ils font eflimez. X. On n'a jamais pu apprivoiferd Aneftuvage du Cap.XL Defcription du Buffle du Cap. XII. Effets de fa fureur. XIII. Du Cheval-marin, ou Hippopotame. XIV. Lieux oii fe tient . cet animal. XV. Sa defcription. XVI. De fa peau. XVII. De fes dents. XVIII. De (a chair & de fa gra'ffe. XIX. C'eJl,fuU vant l'Auteur Je Béhémot dont il efi parlé dans l'Ecriture. CHAPITRE IV. De l'Elan , du Chevreuil , de diveries efpeces de Chevres3 du Chamois, & du Cerf. Pag. 36 . t. Defcription dcïElan. II. Lieux où fe tient cet Animal. 111. Piéges-qu'on lui tend, IV. Des Chevreuils. V. Diverfes ejpeces de Chèvres. VI. Chèvres domeftiques. VIK Ouvres bleues. VIII. Des tachetée-. IX. Des grifes.X. Des Chèvres fans nom.XI. De leur chair. XII. De la Chèvre plongeante. Xlll. Du Chamois. XIV. Chèvre de Congo. XV. Des Daims. XVI. Daim qui rejfemble plutôt a une Marmotte. XVII. Des Cerfs. CHAPITRE V. Des Animaux domeftiques duCap,&de quelques autres qu'on peut rapporter à la mêmeClafle.Page 47 ï. Dis Bœufs, des Vaches & des Brebis. II. Des Cochons de quatre fortes. III. De ceux de Java. IV. Des fauvages. V, Du Cochon de terre. VI. Manière mer-veilleufe dont il fe nourrit.VU. De fa chair. VIII. Du Porc-épîc, & fa defcription. IX. Comment on le tue. X. De fa chair. XI. Des Chiens des Colonies. XII. Ceux des Hottentots. XIII. Chiens fauvages. XIV. Cénérofué de ces animaux. XV. D gâts qu'ils font parmi lesTroupcaux. XVI. Des Chats des Colonies. XVU.Cbats fauvages. XVIII. Chats bleus. XIX. Chats rouges. XX. Chat-Tigre. XXI. Chat muf-qué.XXII. Des Rats XXIII. D * Taupes,^ manière dont on les tu .XXIV De /'Ichncumon. XXV. du Loir. XXVI. De fa nourriture. XXVII. De l Hermine. XXVIII. Des Caméléons. * x CHA- CHAPITRE VI. Des Babouins, Loup§; Renards, Lièvres, Lapins, Linxjdu Blaireau puant, desTortues,&c. Pag. 65 I. Defcription des Babouins. II. Leur nour» riture. III. Adrejfe & fubtititéde ces animaux. IV. Ils obfervent entr'eux une ma» niere de Difcipline. V. Les Européens en élèvent quelquefois. VI. Dés Loups, & erreurs fur le fujet des Loups-Tigres. VII. Defcription de cette efpece de Loups, VIII. Leurs enmmis. IX. Des Renards, X. Des Lièvres. XI. Des Lapins. XII. Du Linx. XIII. Du Blaireau puant, & fa defcription. XIV. // confervs fa puanteur après qu'il efi mort. XV. Tortues de trois fortes. XVI. Ce qu'elles ont de commun. XVII. Des œufs de celles d'eau. XVIII. De leur multitude. XIX. Des Tortues de terre. XX. De leur écaille 3 & comment les Orfrayes la rompent. XXI. Des Grenouilles, des Lézards, &c. CHAPITRE VII. Des Serpens. Pag. 77 I. Auteurs que Mr. Kolbe a pris ici pour guides. II. Defcription de /'Afpic. III. Du Serpent d'arbre. V. Ufage qu'on fait de ces Serpens. VI. Defcription des An-voyes, ou Serpens aveugles. VII. Des divers noms qu'on a donnez, à la Diplade. VIII. Manière dont un Bourgeois du Cap a été guéri de la morfure d'une Diplade. IX. De fçavans Auteurs croyent que U Dip fade efi l* Efpece de Serpent dont Dieu puni: les Jfraélites au Déjerr. X. Du Serpent pent chevelu , ou Cobra de capello, & fa defcription. XI. L'Auteur n'a jamais trouve de pierre dans la tête de ce Serpent. XII. Celles qu'il a vues font artificielles. XIII. Expérience faite avec cette pierre. XIV. De fa forme & de fa compofttion. XV. Familiarité des Serpens d'Efculape. XVI. Subftance ojfeufecrue fur la tête de ce Serpent. XVII. Du Cérafte. XVIII. Cornes de ce Serpent. XIX. Defcription d'une autre Efpece qui n'a point de nom. XX. Diverfes Efpeces de ces animaux, que l'Auteur a vus au Cap. CHAPITRE VIII. Des Infe&es de mer & de Rivière. Pag. 90 I. Manière merveilleufe dont les Puces de Mer prennent le Poljfon. II. Comment les Poux de Mer s'y prennent pour cela. lll.Diverfes Efpeces de Vers de Mer. IV. Defcription plus déraill ée d'une Efpece particuliere. V. Troificme Efpece de Vers de Mer. VI. Quatrième Efpece de Vers, qui ne fe trouve que près des Rochers qui bordent la Mer. VII. Des Infectes de Rivière. CHAIPTRE XI. Des Infectes de Terre, difpofez par ordre alphabétique. Pag. 95 I. Diverfes Efpeces d'Araignées. II. Il y en a un' Efpece tres-venhneufe. III. X>« Calandres , & de leurs divers noms. IV. Des Chenilles & des Papillons. V. Des Cof-fons. VI. Des Crapauds : Auteurs qui en * j ont TABLE ent parlé. VII. Les Fourmis du Cap «7//-. commodentpas beaucoup les Colonies. VIII. Des Fourmis aîlées.IX. Diverfes fortes de Limaçons. X. Ufage qu'on fait en Méde» cine de ces Infectes. XI. Des Mi Ile-pied s. XII. Ils font venimeux : moyen dont on fe fert pour guérir leur mor jure. XIII. Des Poux. XIV. Des Puces. XV. Il y a au Cap trois Fléaux. XVI. Des Puces de terre. XVII. Des Punaifcs. XVIII. Defcription des Scorpions du Cap. XIX. Ufge qu'on fa'11 en Médecine de cet animal. XX Des Tignes. XXI. Des Vers de fruit. XXII. De ceux de pluye. CHAPITRE X. Des Infectes aîlez, diC-pofezpar ordre alphabétique. Page 107 I. Les Européens ne fe donnent pas la peine d'élever des Abeilles. II. Diverfes Efpeces ^Gou-geons, & autres petits Poijfons de Rivière. * 4 IX. Dif. YK.Différensnoms qu'ont donnez,anGouîà de mer diverfes Nations. X. Defcription de la première Efpece de ces Poijfons. XI. Cemment les Matelots les prennent. XII. La féconde Efpece décrite. XIII. Ceft un Goulu de mer qui engloutit le Prophete Jonas. XIV. Des Harangs, femblables aux nôtres. XV. Defcription d^Harangs-Bergers. XVI. On ignore au Cap l'art de faler le Harang. Pag. 114, iij CHAPITRE XIII. I. Comment on tua au Cap un Lion marin en 1707. II. Defcription détaillée de cet Animal. III. Defcription duMavfoum. IV. Pourquoi on a donné le nom de Pilote au Poiffon qui porte ce nom. V. Des Rayes. VI. De leur frai. VII. Du Rouget : rai fou de ce nom. VIII. On prend beaucoup deScares à l'embouchure des Rivières. IX. Defcription de cette Efpece de Poijfon. X. Autre Efpece de Scares. XI. Les Soles font un Poiffon exquis. XIL Defcription du Souffleur. XIII. Ce Poiffon ne fe mange point. XIV. Des Thons. XV. La Torpille. XIV. Engourdiffement que caufe l'attouchement de ce Poiffon. XVII. LesPêcheurs du.Cap le craignent extrêmement'.XVIII. ZXvVeaumarin.XIX. Ennemis qu'a le Poiffon volant.XX.//jy a diverfesEfpecesde Poiflons volans.P.i 1$ CHAPITRE XIV. DesPoiiTonsCrufta-cées & Teftacées. Pag. 149 ï. Des Ecreviflès, Chevrettes, Cancres, Huîtres, Moules, Alicrucs, &c.II. Une Efpece Efpece de Limaçons de mer. III. De leurs coquilles , & de l'ufage de ces coquilles. IV. De d ux Efpeces de Porc-épies marins , & de leurs coquilles. V. Des Nombril s. VI. Des Etoi les marines, & des So-leils mav'msNll.Defcription de laCoquille appellée Pagger. VIII. Manége des Nautiles amufaniXX.De leurs Coquilles.X.Des Cochleas. XI. Des Fontaines de mer. CHAPITRE XV. Des Oifeaux du Cap. Pag. 157 I. Le Cap abonde en Oifeaux de toute efpece. II. L'Aigle du Cap n'eft pas la véritable. III. Comment elles s'y prennent pour dévorer un Animal. IV. Leur voracité. V. Leur defcription. VI. Des divers noms qui fervent a défigner /'Aigle Canardiere. VII. De /'Orfraye, & d'où elle a pris ■ fon nom. VIII. ds /'Aigle marine. CHAPITRE XVI. I. Le Flamand eft le plus beau de tous les oifeaux du Cap : fit defcription. II. Lieux qu'il habite, & excellence de fa chair & de fa langue. III. Four quoi les HMandoisdu Cap n'élèvent pas d Oyes domeftiquss. IV.TroisEfpeces d'Oyes fauvages. V. Defcription de celles de Montagne. VI. Pourquoi on en appelle une Efpece, Oye jabotiere.VII. Des Oyes aquatiques. VIII. £>^Coqs,iwPoules, des Coqs-d'Inde, &desPaons. lX.Tw> fortes de Pigeons fauvages. X. D's Canards privez. XI. Diverfes Efpeces de Canards fauvages, & leurs différences. XII. D^Eperviers. On n'a jamais dreffé au Cap di Faucons pour la cbajft.XUl.Deux Efpeces de Geais. XIV. Du Geai-Pie.XV. Defcription des Autruches , oifeau qui eft fort nombreux au Cap, XVI. Leur vitcffe. XVII. Groffeur de leurs œufs. Elles les cou» veut, & les laiffent manier. XVIII. Elles n'abandonnent pas leurs petits. XIX. Pourquoi ei es avalent des mor: eaux defer. XX. Trois Efpeces d Hirondelles. XXI. Les Martinets ont des pieds. Ils prefagent la Tempen-, Pag. i6x CHAPITRE XVII. I. Defcription des Poules d'eau. II. Malagos ou Cormorant décrit : comment il prend le poijfon. III. Di* verfe^Etourneaux : comment on les cpouvantcNL DiverfesEfpeces de Huppes. VII. Arme que la Nature a donnée aï oifeau que Us Hollandois appellent DES CHAPITRES. lent Longue-langue (Lang-Tong).VIII. Diverfes tjpects i. Hoche-queues. IX, Description des Bergeronnettes. X. Defcription de /'Oifeau b\c\iX\.Plufieurs Efpeces de Merles,y leurs différences. P. 175? CHAPITRE XIX I. Dégâts que les Serins de Canarie font au Cap. II. Des Serins. III. Dei Alouettes. IV. Defcription dw Loriot o/«Verdier.V. Diverfes Efpeces de Moineaux. VI. Six Efpeces de bAéfangeSi&leU's différences. VII. Nourriture des Pivoines. VIII. Defcription de ces Oifeaux. IX. Les Gros-becs fe nour-rijf-nt de noyaux. X. La Fauvette battles Anes, & pourquoi. XI. Efpece particulière de Pinçon. Xil. De [on nid. XIII. Diverfes Efpeces de Pics. Les Oifeaux de proye les détruifent. XIV. du Knorharv*. // avertit les autres oifeaux de !'approche de quelque danger. XV. Defription de l'H-dolio. XVI. Fable qu'on débite fur fon compte au Cap.XVÜ. Diverfes Efpeces de Corbeaux. XVIII. Des Corneilles. XIX. Des Corneilles de Mer. Ufâge de leurs plumes. XX. Particularités remarquables fur les Grues. XXI. du Pélican & de fa nourriture. XXII. Sa Defription. XXIII. Erreurs des An. iens fur cet Oifeau. XXLV. Des Chouettes apprivoifées. XXV. Des Chauves-Souris. Pag 186 CHAPITRE XX. Des Végétaux que produit le Cap de Bonne-Efpeiance. Pag. zoo. & fuiv. Secours ï. Secours que lAuteur a eus fur cette mattere. U.Ordre qu'il juivra.lll. L'Abfinthe duCapmoinsefficace que celle d'Europe. VI. Z/Abutilon eftinutiledans laMédecineM'. De /'Ail d'Afrique. VI. Vingt-huit différentes Efpeces d'Aloés. VII. Cinq Efpeces d'Alaternoïdes. VIII. De la Guimauve. IX. Deux Efpeces d'Amandiers. X. Trois Sortes d'Anémofpermes. XI. Huit Efpeces d'Apocin. XII. Pied de veau d'Ethiopie, d'Afrique & d'Egypte. Celui d'Ethiopie eft extrémi ment defagreable;cependant lesH.ttentotsen mangent. XlUmTrois Efpeces d'Afclépias,«wDompte venin.XIV. JJ Arbre d'Argent eft très-commun auxen-virons de Conftancia. XV. Afperges fauvages fort bonnes au Cap. XVI. La Petite Afphodèle. XVII. La Scolop ndre , eu Cétérach. XVIII. Dix Efpeces ti'Af-ters, ou d'Etoiles. XIX. Quatre Sortes & /'ArbrîiTeau d'Afrique de trois Efpeces. XXXIV. DU Galega, & de vingt Efpeces de Genet. XXXV. Vingt-trois Efpeces de Bec de Grue, dont fept n'ont d'odeur que la nuit : De la Globulaire. XXXVI. Tulipes & Jacinthes. XXXVII. Seize Efpeces de Jacobée. XXXVIII. Deux Sortes de Jafmin. XXXIX. Ketmia defix Sortes. XL. Trois Efpeces de Laurier , le Léonorus , & , trois Efpeces de Violiers, ou Girofliers. XLI. Deux Efpeces de Lis - Narciflfes. XLH.DeuxEfpeces de Lotus, & de Lych-nis. XLIII. Les NarcifTes. XLIV. L'A-che ou Per fil de montagne, & trois Ef* p^.îd'Ornithogales. XLV. Z/Alléluyan ou Pain de cocu, d- trois Efpeces XLVI. Le Pétafite, /'Herbe aux Araignées, & trois Efpeces de Haricots ou Phaféoles. XLVII. Divers Tithimales , la Pimpre-nelle , le Polypode , & cinq Efpeces de Polygale,ö« d Herbe-au-lair. XLVIIL Le Pourpier >& deux fortes de Faux-Dic-tame. XLIX. La Renoncule, le Ra-puntium >& le Ricin ou Palma Chrifti. L. Le Saule, U Sauge, de deux Efpeces & trois de Scabieufe. LI. Les Squilles ou Oignons marins > deux fortes d'Orvale, 9* •il de Toute-Bonne. LU Cinq Efpeces de Joubarbe^c/t Séneçon. LUI. Le Bois de Fer, & (es propriétés. L1V. Huit Efi. peces dfSifyrinchium. LV. Deux Efpeces de Morelle, cr de Spartium. LVI. Trois Efpeces de Spiréa : ujage que le s Hottentots font de la dernière> qu'ils nonimcntBuchut LVll.Le Piftachier ottStaphilodendroii} deux Efpeces de Tanaifie ou Mort-aux-Vers,«jrdf Fruit-à-quatre-angles.LVIII. Dix Efpeces de Thymélée, Garous, ou Mézéréon. LIX. C/'w^^Tithymaie. LX. Trois fortes de Trèfles, & de l'Arbre qui porte des Tulipes. LXI. Trois portes de Valériane, & deux d'Airelle. LXII. Secours que l'Auteur a tires de Mr. de Tournefbrr. CHAPITRE XXI. Arbres que produit le Cap, dont on ne trouve point de dcC-criptions dans les Auteurs. Pag. 27 j I. L'Arnaquas. II. Le Bois Tortu, appelle par lesHollandois du Cap Kreupel hout, & fsufages. III. Le Kanna. IV. Le Bois-puant. V. Obfervations générales fur les diverjes Plantes du Cap. CHAPITRE XXII. Des Plantes étrangères qui ont été apportées au Cap de Bonne-Efperance. Pag. 180 I. DU Sapin ,& de la manière dont il prof. pere auCav. II. De l'Acacia d'Aménque. III. L'Ozeille. IV.L'Ail cultivé &lAune. V. L'A' Poivred'Inde, &le Térébinthc.XLIII. Le Pourpier,/** Pruniers > & les Poiriers. XLIV. Le Chêne,& les Raiforts. XLV. Les Ro. fiers. XLVI. Le Romarin. XLVII. Les Raves 3la Rue, la Sabine, & la Sauge. XLVIII. Le Sureau, le Seigle, & les Epinards. XLIX. On a arraché les Stra-moniums du Cap. L. Le Tamarifc, le Froment, & les Tulipes. LI. Des Seps de Vigne, d'où l'on en a tiré les plants ; & des Violettes. LU. Conclusion du Chapitre. Fin de la Table des Chapitres du Troifîéme & dernier Tome. DESCRIPTION DESCRIPTION DU CAP DE BONNE-ESPERANCE. TROISIEME PARTIE- DES ^UADKUPED ES. CHAPITRE I. Du Lion j du Léopard , de la Panthère k &c du Tigre. I. Le Cap nourrit une grande quantité de Quadrupèdes. II. Idée générale du Lion. III. Dureté de fes os. IV. Force de cet Animal. V. Marques de fa férocité. VL Ce qnil faut faire lorfqu'on eft a cheval , à l'approche d'un Lion. VII. Courage ejr force d'un Bourgeois du Cap. < Tome IIL A V11Ï. 2 Description du Cap de VIII. De la chair du Lion. IX. Dit Léopard , de la Panthère, & du Tigre. X. Différence entre le Léopard & le Tigre. XI. De leur chair. XII. Cruauté de ces animaux. L n'y a peut-être point den» droit où l'on trouve un plus grand nombre de difFérens ani. maux , que dans le pays des Hotten» tots. Les animaux à quatre pieds furtout, y font très-nombreux & très-diver/îfîez. J'ai donc deflèin d'en faire la matière de quelques Chapitres , qui contiendront les obfervarions que j'ai faites fur ce fujet. Tous ceux qui aiment lès ouvrages de la Nature & qui s'attachent à cette étude, me fçauront, j'elpere , quelque gré des peines que j'ai prifës pour leur être de quelque utilité à cet égard. Je commencerai par le Lion. ; Le LION. II. On rencontre en divers endroits du Cap , cet animal également fier 6c ter. rible ; & lorfqu'on eft en lieu de fureté, & qu'on peut le contempler fans rien craindre, c'eft fans contredit un très-grand plaifir. Chacun de les membres exprime exprime la force de (on corps. La ma-jeftéqui régne dans fon air, fa noble crinière 3 ( je parle du mâle, car la femelle n'a point de crinière) fes yeux vifs & étincelans, les terribles pattes, la fermeté de fes pas , tout excite l'attention & l'é-tonnement 3 &C nous convainc que c'eft avec raifon qu'il a reçu le titre de Roi des animaux. III. I l iferoit inutile d'en donner une Defcription fuivie ; divers Auteurs l'ont déjà fait avant moi, & l'on en voit très-fouvent en Europe. Je me contenterai donc de rapporter quelques obiérvations particulières que j'ai faites lur ce lu jet. Quelques Ecrivains modernes ont iou-tenu que les os des Lions n'étoient pas auiïl durs que l'ont prétendu les Anciens (ï). Ces modernes font dans l'erreur. J'ai obfervé que le vuide, qu'il y a dans l'os de la jambe de cet animal, eft aulïî petit que celui du tuyau d'une pipe à fumer ; & de-plus, que fi l'on rompt ces os, les morceaux en deviennent auilî durs , auiïî polis & aufli folides que des cailloux , lorfque la chaleur du foleil en ûfait imbiber la graillé. On n'y apperçoi" A i pas (ï) Aristot. Lib. III. Hiji. Animal. Cap. VL Scft. ioi. Vim.H'tft, Nat.Lib. X. Cr.p.XX/II, 4 Description du Cap de pas le moindre vuide, ni le plus périt in-tcrftice j & Ton en tire du feu, tout comme des cailloux. -C'eft fins doute à, cette grande dureté de les os, que cet animaldoit une bonne partie de fa force. IV. Lorsqu'il tombe fur la proye, il la jette par terre , & n'en mange jamais rien jufqu'à ce qu'il lui ait donné le coup de mort : exploit qu'il accompagne pour l'ordinaire d'un rugifïèmenr. De mon tems un Lion terrallà & emporta même une fêntinelle qui étoit en faélion au Cap devant h tente de Ion Officier. Ce» toit au mok de Décembre de l'année Ï70J. Je me rappelle encore, que deux ans après un Lion terrelîà un boeuf de moyenne taille,& l'emporta fort tranquillement fur un mur d'une hauteur considérable. Ce fbnt-là des échantillons de force de ces animaux. V. Lorsqu'un Lion eft en colère, ou qu'il eft preflë par la faim , il dreflè & fè~ coue fa crinière, & fè bat les flancs 8c le dos avec fa queue. Dans ces occafïons la mort eft afTurée à tous les hommes qu'il rencontre ; & comme pour l'ordinaire il fè tapit derrière les buiflbns, & que quelquefois les-Voyageurs ne s'apperçoivent du mouvement de la queue que lorfqu'ils fbntrron près, il ne le peut que de tems* en-tems 7H en-tems il ne lui en tombe quelqu'un entre les pattes. Mais fi le Lion n'agite point la crinière , & qu'il ne fafle pas de grands mouvemens avec fa queue, il y a beaucoup d'apparence qu'il laiilera paf-fer tranquillement les Voyageurs qu'il rencontrera. VI. Un cheval, ou un boeuf, n'ap-perçoit ou ne fènt pas plutôt cet animal, qu'il s'enfuit à toutes jambes ; &c Ci le cheval porte un Cavalier , il fait tous fes efforts pour fe débarraflêr de ce maître, qui l'empêche de courir & qui le retient, AuiTi , lorfqu'un Cavalier découvre un Lion , il ne fçauroit rien faire >de mieux pour fa fureté , que de defeendre dé cheval fans différer, & de l'abandonner. Ce confeil eft d'autant meilleur , que le Lion fe contentera de pour fui vre la monture , fans s'embarrafler du Cavalier. VII. Deux Européens, gens réfolus, voyageoient cnfemblc à travers les champs du Cap, lorfqu'un Lion fortant tout-à-coup de fon gîte, fè jetta fur eux. Il voulut donner un coup de patte à l'un des deux j mais celui-ci futalfez adroit pour l'efqui-ver, & pour fe jetter fur le Lion , qu'il faifit par la crinière. Alors fourrant fa main dans la bouche de ce terrible animal , il le prit par la langue ; & quoique A 3 le 6 Description du Cap de le Lion le débattit étrangement, il le tint de cette manière jufqu'à ce que Ion compagnon , qui avoit un fufil , coucha l'animal par terre. VIII. La chair du Lion a beaucoup du goût de la venaifon : elle n'eft pas mauvaife , & je ne fçache pas qu'elle ait aucune qualitépernicieufe. J'en ai'mangé divers fois ; mais jamais je n'ai pu obtenir fur moi de goûter d'aucun de ceux qui avoient été tuez avec les armes em-. poifonnées des Hottentots. Du LEOPARD , de la PANTHERE, & du Tî GRE. IX. Le Léopard, la Panthère, & le Tigre, font des animaux de même nature : ainfï je les joindrai dans cet article. Je leur donne le fécond rang, à caulê de la grande refïèmblance qu'ils ont avec le Lion , fbit pour la force des membres , loit pour la forme. Quelques Naturalistes croyent même que le Léopard vient du Lion ôc de la Panthère, quoique d'autres prétendent qu'il vient de la Licorne & du Panthère maie. Clau-dten parlant de ces animaux , dit : Jli maculis Patrem référant, & robore Matrem, X. Le Léopard ne diffère en rien du Tigre Bonne-Espérance. ?. III. Ch. h 7 Tigre que dans la groilèur , 8c dans la forme &c la couleur de fes taches. Le Tigre eft beaucoup) plus grand que le Léopard , &c fes taches jaunes ont ceci de particulier , qu'elles ont tout-au-tour des poils noirs , & qu'elles font rondes ; au-lieu que les taches du Léopard font noires 8c ne font point rondes ; elles ont une échancruréou une ouverture, &ref-femblent à un fer à cheval. XI. L a chair du Tigre, ou du Léopard , eft fort blanche , tendre , de bon goût; 8c même, à mon avis , d'un.goût plus délicat que celle du veau le plus exquis. Je m'en fuis fouvent régalé, & j'y ai trouvé toutes les qualitez qui forment une- chair excellente, fans en découvrir aucune mauvaife. Quelque nourriftànte & délicieufe cependant qu'elle foit, il y a quantité d'Européens au Cap , qui n'en touchent jamais , à caufe de je ne fçai quelles idées terribles qu'ils s'en font formé fur les Relations des ravages affreux que ces cruels animaux font quelquefois. Au-refte, on la mange rôtie ou bouillie , & elle m'a toujours paru également délicieufe. La chair de leurs petits eft aufti tendre que celle des poulets. XII. Il ne faut pas être furpri's, fi l'idée de ces animaux eft terrible aux Bour- A 4 geois S Description du Cap de geois du Cap, leur cruauté 8c les ravages qu'ils font, font affreux. Ils ne mangent jamais des bêtes mortes qu'ils trouvent dans la campagne : pour qu'ils touchent de quelque animal > il faut qu'ils l'ayent tuez eux-mêmes ; 8c lorfqu'ils ont une grande quantité de beftiaux vivans à leur difpofition , ils fe contentent d'abord de leur fucer le fang, dont ils font fort triants3 & ne ceffènt point leur carnage jufqu'à ce qu'ils Ce fbient gorgez d'un mets à leur goût fi délicieux. Je rapporterai une exemple ou deux de la cruauté 8c des ravages de ces animaux. Un certain Henri Bonman 3 qui étoit au fer-vice de la Compagnie > fe promenant un jour à la campagne} fut furpris par un Tigre. L'animal lui fauta à la gorge, 8c tâchoit d'y planter fês dents pour en fucer le fang. Mais Bonman > quoique fort épouvanté , eut affez de préfence d'efpiït pour chercher à fe délivrer du fi grand danger. Il fai/it le Tigre par la tête , fe débattit courageufemenr avec lui, le jetta par terre , mais fans l'abandonner , 6V en fe couchant fur lui. Alors il tira de fa poche un couteau, & l'enfonça dans la gorge de fbn terrible ennemi 3 qui expira fur le champ. Cependant, il avoit pendant le combat reçu tant de playes, 8c perdu tant Bonne-Espérance. P. 111. Ch. L 9 tant de fang, qu'il lui fallut du tems avant que de fe rétablir parfaitement. L'année 1708. deux Léopards, le mâle & la femelle accompagnez de trois petits , tombèrent fur un troupeau de brebis qui étoient retirez dans leur -parc, égorgèrent près d'une centaine de brebis, 8c en fuce-rent le fang. Après s'être railàiiez, ils partagèrent un des animaux qu'ils venoient de mallàcrer, en trois portions, une pour chacun de leurs petits , qu'ils avoient lailfez à l'entrée, 8c les leur portèrent ; ils fe chargèrent auili l'un 8c l'autre d'une brebis. Avec ce butin, la troupe fe retiroit> lorfqu'ayant été apperçue, elle fut attaquée. La femelle 8c les trois petits refterent morts fur le champ de bataille j niais le mâle fè fauv a. fi. ; CHAPITRE' io Description du Cap de ' »_ _ CHAPITRE IL De l'Eléphant de du Rhinocéros. I. Diverfes efpeces ^'Eléphans. II. Ceux du Cap font gros cir forts. III. De leurs égratignures, & des poils de leur queue. IV. Des Femelles. V. Leur nourriture. VI. Pourquoi ils troublent l'eau dont ils veulent boire. VII. Leur agilité. VIII. Pefanteur de leurs dents. IX. Z/fage que les Hottentots font de leur fente. X. Inimitié qui régne entre l'Eléphant ejr le Rhinocéros. XL Erreurs des Auteurs qui ont parlé du Rhinocéros. XII. Defcription de cet animal. XIII. Sa force extraordinaire. XV. De quelle manière on évite fa pourfuite. XVI. Sa nourriture ordinaire. XVII. De fa chair. XVIII. De fa peau. XIX. Sa Corne ne peut réffter à l'attouchement du poifon. XX. De fin fang. XXI. Cet animal pourrait bien être le Leviathan dont il eft parlé dans l'Ecriture Sainte. J. TPY Ivers Auteurs ont traité fort au long des différentes efpeces à'Eléphans 3 dans les dificrentrs parties ' du / BONNE-ESPERANCE. P. III. Ch //. I I du monde. On trouve dans leurs Ouvrages les divers caraûéres de ces animaux , êc les lieux aufquels ils fe plaifènt. Les uns aiment la plaine, les autres cherchent les montagnes, d'autres fè retirent dans les lieux marécageux : tout cependant s'accordent à aimer un climat chaud, il n'y en à aucune efpece qui pùiïïè aifément s'accommoder d'un Pays froid. Les Elé-phans de Ceylan font les plus beaux & les plus fpirituels ( ï ) qu'il y ait dans le monde., &c. (2.) Je ne répéterai point tout ce qu'on en dit ; je me borne à donner une idée des Eléphans du Cap. II. Il s-font dans ce Pays-là plus grand que dans aucun autre 3 6c leur force eft: proportionnée à leut groïîèur. Pour l'éprouver , on en attacha un à un vaifc leaii d'une bonne grandeur, qui avoit A 6 été ( j) Suivant Pline : Animalium omnium maximum , docile, démens, prudentmemoriâ va-lens. Lib. VII. cap. V. & Cicer. Elepbante bel-luarum nulla pruAtntior, De Deor. Nat. lib. I. çap. XXXV. (z) Entre les Anciens, plufîeurs ont décrit cet anima). Pi in. Hifi. Nat. Lib. VIN. cap. I—XII. Stras, lib. XV. A r ï st. lib. VI. de Ntit. Animal; Jintre les Modernes, voyez Gesner , lib. I. tiïji. Animal. F r an cip s , Hifi. Animal. Cy-prianus.j Confia-. Hifi. Animal, Francii. Stua-WVstTrafi.deZ!eph~mtt, il Description du Cap de été mis à fcc pour le caréner, & il le tira fort loin. III. Leur peau eft fans poil , toute couverte de cicatrices & d'égratignurcs qu'ils fe font en parlant au. - travers des épines & des buifïôns. Leur queue finit par une groflè touffe de poils, qui ont bien un pied & demie de long, & qui font tout aufîî forts de épais qne les fbyes de cochon.. Les Européens du Cap s'en fervent au-lieu de fil d'archal pour net» toyer leurs pipes. IV. La femelle eft beaucoup plus pe-tite que le mâle. Ses m'ammelles tombent entre fes, jambes de devant. Pour con* ibmmer leurs amours, ils fê retirent dans quelque Heu peu fréquenté, où ils relient jufqu'à la conception j alors ils retournent dans leur retraite ordinaire , & la femelle ne reçoit point le mâle que quelque tems après avoir mis bas. Elle porte deux ans. Quelques Auteurs ont écrit que les Eléphans confbmmoient leurs amours comme les hommes, & qu'ils évitoienc & craignoient autant d'être apperçus dans ces occafions que pourroit faire le plus modefte de notre Efpece. Je ne puis dire fi cela eft : tout ce que je feai fure-ment, c'eft que les Auteurs qui ont prétendu que l'Eléphant dormoitdebout, fe Bonne-Espérance. P. IJL Ch. IL t $ font trompez. J'ai vu très-fouvent, & trcs-diftinctement, l'impreflïon de leur corps fur la terre où ils a voient dormi. V. L e xr r nourriture ordinaire eft de l'herbe , des bruyères , des racines, 8c les branches des buifïôns pendant qu'elles font encore tendres.. Quelquefois ils entrent dans les champs des Colonies couverts de blez,. où ils font des dégâts affreux. Quoiqu'ils y en mangent une grande quantité, ce n'eft pas le principale : ils en foulent ôc en gâtent encore beaucoup davantage avec leurs pieds larges ÔC lourds. Ils font pour l'ordinaire ces in-curfions dans les mois d'Août 8c de Septembre, & l'on dit qu'ils mangent le blé pour fe purger.. Aum a-t-on foin de bien garder pendant ce mois-là, les champs qu'on fcait être expofêz à la voracité de ces animaux. On allume tout autour de ces endroits, des feux pour les épeuvan-tçr. Cela n'empêche pas que quelquefois ils ne fè hafardent d'y venir ; mais aufïï on les tue allez fbuvent a car au Cap tout tomme à droit de tuer tout autant de bêtes féroces qu^l peut. VI. Lorsqu e les Eléphans veulent boire , ils troublant premièrement l'eau» Quelques perfbnnes ont cru qu'ils crai-gnoient de voir leur laide figure. Pour v moi a 14 Description du Ca p d e moi, je fuis d'avis que c eft-là un înftinc*t de la Nature , qui leur apprend ain/i à prévenir les cruditez & les indigeftions. On remarque la même chofè dans les. Oyes, les Ducs, 8c d'autres oyfèaux ,qui avalent de petites pierres, 8c mêlent fort fouvent du fable ou du gravier avec l'eau qu'ils boivent. VII. On aura tort de conclure de la groftèur 8c de la pefanteur des Eléphans' du Cap, qu'ils ne fçauroient marcher' fort vite. Ilferoittrès-difficile à un Cavalier bien monté de les fuivre : lorfqu'on lés voit marcher on eft furpris du chemin qu'ils font. VIII. Les dents des Eléphans du Cap font très-grollès : elles péfent de fbixante à cent vingt livres. Leur chair eft extrêmement grofïiere, 5c les Européens n'en mangent que dans une grande neceilîté. IX. L a fiente de l'Eléphant ne vaut rien ponr la terre. Comme il mange une grande quantité de divers herbes 8c racines , 8c que les lemences ne fe digèrent pas dans ion vafte eftomac, fa Hcnte produit beaucoup d'herbes 8c de plantes. Lorfqueles Hottentots manquent de tabac, ils fument de cette fiente ; 8c il fuit ; avouer que pour l'odeur auffi-bien queJ poirr le goût y >elle refîèmble extrêmement ï à cette BONNE-ESPERANCE. P. III. Ch. 11. ij à cette plante. C'eit ce que j'ai moi-même éprouvé, un jour que je voyageois avec quelques Hottentots, Du- RHINOCEROS. X. La grande reffemblance qu'il y a entre le Rhinocéros 8c l'Eléphant, fera fans doute qu'on me pardonnera, fî je joins dans un même Chapitre ces deux mortels ennemis. Dès qu'ils fe rencon-contrent, le Rhinocéros court avec toute rage fur l'Eléphant, qui, ne trouvant pas la partie égale , s'enfuit au plus vite , aufïi- tót qu'il l'apperçoit. S'il efi pris à l'improviite, le Rhinocéros fond lur lui, &C lui ouvre le ventre avec la corne qu'il a fur le nez ; fes entrailles fortent par cette playe profonde, oc il expire (ï). XI. Les Auteurs qui ont traité du Rhinocéros , en parlent Ci diverfement , qu'à peine s'apperçoit-on qu'ils veulent décrire le même animal ; 8c s'il y a bien peu d'accord entr'eux, il y a auili très» peu (ï) Pljn. lib. VIII. cap. XX. Soiin. cap. XLIII. Voici le partage de Pline : » Rhinocéros wgenitus hoftis Elephanto, cornu ad faxa li-»*mato préparât fe pngnar, in dimicatione al* » vum maxime petens, peryiain elfe, 1 qu'elle pourroit faire fans cela. Ses oreilles font plus petites, & fes jambes plus courtes que celles de l'Eléphant. XIII. Il a les yeux fort petits. Il ne voir abfolument que devant lui : lorfqu'il marche & qu'il pour fuit fa proye , il va toujours en droite ligne, forçant, renverfant > perçant tout ce qu'il rencontre : il n'y a ni buifîbn , ni arbre ,^.xi i onces t-paillés , ni groftès pierres, qui puiftént l'obliger à fè détourner. Avec la corne qu'il a fur le nez , il 'déracine les arbres , il enlevé les pierres qui s'oppofent à (on paftàge , & les jette derrière lui fort haut à mie grande diftance & avec un fort grand bruit : en un mot, il abbat tout les corps fur lesquels elle peut avoir quelque prifè. Lorfqu'il ne rencontre rien & qu'il eft en colère , baillant la tête il fait des filions fur la terre, & il en jette avec fureur une grande quantité par-defïus fa tête. Il grogne comme le cochon : fon cri ne s'entend pas de i8 Description du Cap de de fort loin , lorfqu'îl eft tranquille ; mais s'il marche après la proye , on peut l'entendre à une grande diftance. XIV. Il attaque allez rarement les hommes,à moins qu'ils ne le provoquent, ou que l'homme n'ait un habit rouge.Dans ces deux cas il le met en fureur , 8c ren. verfê tout ce qui s'oppoie à lui. Lorfqu'il attaque un homme , il le faifït par le milieu du corps , 8c le fait voler par-delTus fa tête avec une telle force, qu'il eft tué par la violence de fa chute. Alors il vient le lécher, 8c fa langue eft fi rude 8c fi dure, qu'il lui enlevé ainfî toutes les chairs. Il en fait de même aux autres animaux qu'ir a tuez. XV. Si on le voit venir, il n'eft pas difficile de l'éviter , quelque furieux qu'il fbit. Il eft fort vite, il eft vrai ; mais il ne fè tourne qu'avec beaucoup de peine. D'ailleurs il ne voit, comme je l'ai dit, que devant lui ; ainlî on n'a qu'à le lai (1er approcher à la diftance de huit ou dix pas, 8c alors le mettre un peu à côté, il ne vous voit plus, 8c ne peut que très-difficilement vous retrouver. Je l'ai expérimenté moi-même ; il m'eft arrivé plus d'une fois de le voir venir à moi avec toute Ca furie. XVI. Cet animal ne Ce nourrit pas d'herbe : il lui préfère les buifions , le genêt net Se les chardons. Mais encre toutes les plantes il n'en eft point qu'il aime autant qu'un arbufte qui reflèmblc beaucoup au genévrier ; mais qui ne fent pas auftï bon, &dont les piquans ne font pas à beaucoup près fi pointus. Les Européens du Cap appellent cette plante l'Arbrijfeau du Rhino* céros. Les Campagnes couvertes de bruyères en fournillènt une grande quantité : on en voit aufïî beaucoup fur les montagnes du Tigre, Se fur la rivière duBanc des Meutes. Les habitans de ces lieux le coupent Se l'amafîènt pour le brûler. XVII. La chair du Rhinocéros , dont j'ai fouvent mangé Se toujours avec beaucoup de plaifir, n'eft pasii pleine de nerfs que quelques Ecrivains l'ont dit. XVIII. On fait ufàge en Médecine de fa peau, de fa corne, Se de fon fang. Un fçavant Allemand, qui avoit été employé au Laboratoire de Chymie que la Compagnie a à Batavia, m'a afltiréqu'il avoit tiré de la peau de cet animal un fel, qui lui avoit fervi à faire de très-belles cures. U s'en retourna en Europe, tandis que j'étois au Cap, Se eut foin de prendre, à ce qu'il me dit, une bonne provilion de cette drogue ; perfuadé que par ce moyen il feroit fort utile à fa patrie, Se s'artireroit beaucoup de réputation. 2o Description du Cap de XIX. La corne du Rhinocéros ne peut réfifter à l'attouchement du poifon. J'ai fouvent été témoin oculaire de ce phénomène. Plusieurs perfonnes du Cap ont des coupes faites de cette corne : on les monte fort proprement, foie en or, fbit en argent. Si vous y verlêz du vin , vous le voyez fur le champ s'élever, fermenter, & bouillonner ; mais lorlque la liqueur eft empoifonnée, là coupe fe fend. La même chofe arrive lorfqu'on mer dans la coupe le poifon tout fèul, 5c (ans être mêlé avec le poifon tout fèul, 5c a été vu de mille perfonnes : cependant quelques Auteurs nient formellement que la corne du Rhinocéros ait cette vertu. Les Tourneurs qui font ces coupes, ont grand foin de ramafïèr les copeaux de ces cornes, &c de les rendre au Propriétaire. On les croit d'un excellent ufàge dans les convulfions, les foibleflès, & plufïeurs autres incommoditez. XX. Le langde cet animal eftaufïi fort eftimé au Cap. Lorlque les Européens en peuvent avoir de frais, ils le mettent dans un boyau du Rhinocéros, 5c le pendent au foleil pour le faire fécher. C'eft un fpé-eifique admirable contre les obftruc-fions, & pour confblider les playes internes. On le prend dans un. verre de vin a dans dans une tafte de thé , ou de cafte. XXI. Tout çe que j'ai dit jufqu'icî fur le Rhinocéros, montre que l'opinion de quelques Sçavans, qui croyentquecet animal eft le Leviathan dont il eft parlé dans l'Ecriture , n'eft pas entièrement deftituée de fondement. Voyez ce qui eft dit du Leviathan, Nombr. XXIV. 8. Beat. XXXIH. n- Job> xxxix. IZ,-1 J. CHAPITRE ii Description dv Cap de CHAPITRE III. Des Chevaux, du Pœphagus, de l'Ane, du Buffle t ôc du Cheval marin. I. Pourquoi les Européens du Cap n'ap-privoifent pas les Chevaux fauvages du Cap. II. Ils ont beaucoup de Chevaux de Perfe. III. Couleur de ces Chevaux. IV. Defcription du Pœphagus. V. Celui du Cap a une crinière. VI. Des Anes du Cap. VII. Des Anes fauvages. VIII. Leur defcription. IX. Combien ils font eftimez. X. On n'a jamais pu ap-privoifer d'Ane fauvage du Cap. XI. Defcription du Buffle du Cap.Xll. Effets de fa fureur. XIII. Du Cheval ma. rin, ou Hippopotame. XIV.' Lieux ou fe tient cet animal. XV. Sa defcription. XVI. De fa peau. XVII. De fes dents. XVIII. De fa chair & de fagraijfe. XIX. C'eft, fuivant VAuteur le Béhémot dont il eft parlé dans PEcriture. Des CHE VAVX. ï. /^\N voit quelquefois dans les envi-Vj/rons du Cap, des Chevaux fauvages : mais jamais il n'y en a eu qui ait été etc élevé dans les Colonies ; je n'ai même jamais ouï dire qu'on en eût jamais pris aucun , 8c qu'on l'eût apprivoifé. Je ne doute pas cependant, que il l'on pouvoir les dompter , ils ne fullênt tout aufïî utiles que les autres Chevaux. Mais comme les habitans en ont allez d'ailleurs, ils ne fê donnent point la peine de s'en procurer de ceux-là. Peut-être en auroient-ils fait ufage, s'ils les eufïènt connus dès le commencement : mais ils n'y en ont vu qu'après s'être abondamment fournis 4e ceux qu'ils ont fait venir de Perfe. II. Aujour'hui les Chevaux de Perfe font lî communs au Cap, 8c ils y ont tellement multiplié, qu'à peine trouve-t-on perfonne qui en veuille donner quelque choie. En 171 z. il le fit au Cap une vente de Chevaux, où j'étois : j'en vis donner trois beaux 8c vigoureux , qui avoient depuis un an jufqu'à trois, pour dix- huit efealins ; c'efl-à-dire, pour quelque choie de plus qu'un ducat. Il y a des Bourgeois qui ont trente, quarante, cinquante de ces Chevaux : quelques-uns même en ont deux ou trois cens. III. Les Chevaux de Perfe font pour l'ordinaire alïèz petits, 8c bai-chatains. Rarement on en voit de noirs, ou de gris. On leur donne au Cap de l'herbe, 8c comme 24 Description du Cap de me l'avoine n'y fçauroit croître , pour lej rai (ons expliquées ci-delfus ,on y fupplée avec de l'orge. IV. On trouve dans Elien, Cypriamts, & Forer us (ï), une defcription d'un animal que ces Auteurs nomment Poepha-gus. Selon eux, il eft deux fois plus grand quun cheval, il a une longue queue, & fa peau eft entièrement couverte d'un poil fin &c ferme. La beauté de fà queue le rend furtout remarquable. J'ai vu au Cap, chez Mr. le Capitaine Olofberg , le portrait d'un animal qui ré* pondoit parfaitement à la defcription que ces fçavans Naturaliftes ont donnée du Pcephagus. Ce Capitaine me dit, que voyageant un jour dans le pays des Hottentots à une grande diftance du Cap, il avoit rencontré un animal fembîableà celui qui étoit repréfenté par ce portrait. Comme il n'avoit jamais vu d'animal pareil , & qu'il n'en avoit point ouï parler , il en confidéra avec une finguliere attention la taille, la forme, &c. & dès qu'il fut (ï) Mu an. Hifi. Animal. Lib. XI. cap. XI. Cyprian. Cont'inuaûo Hifi. Anim. Trancït. page , 5 L'Ouvrage de Flor e r us eft Allemand, Se traite des Animaux, fuivant ion titre, Elien , dans l'endroit cité, dit que le Pcephagus eft particulier aux Indes. fut de retour chez lui, il en fit tracer la figure , le mieux qu'il lui fait pqfîîble. V. Au refte, le portrait dont je parle, flit l'animal qu'il répréfentc un peu plus petit que nel'eft le Pcephagus dans la Description qu'en ont donnée les Auteurs dont j'ai parlé: il lui donne une crinière femblable à celle d'un cheval, dont ces mêmes Auteurs ne parlent point ; & lut fait un corps , qui pour la forme approche beaucoup de celui du bœuf. Je n'aî pu tirer aucun éclaircifîèment fur cet animal , d'aucune autre perfonne que de ce Capitaine, n'en ayant point connu d'autre qui en ait vu de pareil dans le pays -des Hottentots. De L'ANE SAWAGE. VI. I l y a au Cap deux fortes d'animaux que les liabitans appellent du nom d'ANE. L'un y a été tranfporté par les Hollandois , dû Cap Verâ , à'Angola, de Loando., de Saint Paul, 6c de Cey* lan. Cette dernière efpece eft connue au Cap fous le non A'Ane de Ceylan (i). Ils 31e différent en rien de ceux qui font fî communs en Europe , 6c n'ont été tranfportez (ï) De CeyUnfcht Ettli en HolI*u qui reuemblent auiîi parfaitement aux nôtres. VII. L'Autre efpece d'Ane eft originaire du Cap, & on lui donne le nom d'ANE Sauvage : mais jamais nom ne fut plus mal applique que celui - là ; car l'Ane fauvage, appelle par les Latins Onager , eft gros , bien pris , beau , vif ; il ne relîèmble aux Anes ordinaires en quoi que ce foit, que par la grandeur de (es oreilles : dans tout le refte , il ne le cède en rien au plus beau cheval. »In, "fortuné animal, s'écrie Mr. Ludolf(i) » en parlant de l'Ane fauvage, qui quoi-» que revêtu de fi belles couleurs, eft for-w ce de porter en Europe le nom d'Ane i "Ses oreilles l'ont deshonoré : mais on « pourrait les couper, comme on fait w en Allemagne aux chevaux qui les ont «trop longues. VIII. Je donnerai ici une deicriprior» de l'Ane fauvage d'Afrique, auilî exacte qu'il me fera poflibfe. Car, Ci j'en ex- B z cepte (ï) Ludoif, Commentar. ad Hiji, AZthiop. f. 150. num. 7P « Infoicunatum animal ,quod » tam pulchris coloribus praedicum, A fini nomea »>in Europa ferre cogatur! Aures certe, cjuibus -»> dehoneftatur, abfcindi poffunt, quod in Ger-9t mania xaciunc Eijuis. Cepte Philoftorge, qui encore ne con-noifloic pas fore bien cet animal, je ne fçache aucun Auteur qui en ait parle pallablement. L'Ane fauvage du Cap eft un des plus beaux animaux que j'aye jamais vus. Il a la taille d'un cheval de monture ordinaire. Ses jambes font déliées & bien proportionnées , ôc fon poil eft doux & uni. Depuis fa crinière jufqu'à fa queue on voit au milieu du dos une raye noire , de laquelle de part &c d'autre il fort un grand nombre d'autres rayes de diverfes couleurs, qui forment tout autant de : cercles en fe rencontrant fous fon ven-I tre : quelques-uns de ces cercles fonc I blancs , d'autres jaunes, d'autres cha-I tains \ & ces couleurs fe perdent & fe I confondent les unes dans les autres, de I manière qu'elles forment un coup d'ceil I charmant. Sa tête & fes oreilles font aufïï 1 ornées de petites rayes, & des mêmes f couleurs. Celles qui brillent fur la cri-jjtf niére &: fur la queue, font pour la plù-A part blanches , châtain, ou brunes : il y en a moins de jaunes. \\ IX. I l eft li vite, qu'il n'y a pas un flji cheval au monde qui pui (Te à cet égard » JÏI lui être comparé. Audi faut-il beaucoup , de peine pour en prendre quelqu'un ; ôc B r îorfqu'oît z8 Description du Ca p d e lorfqu'on a ce bonheur , on le vend tres-cher. Le P. Telles (ï) dit que le Grand-Mogol avoir donné deux mille ducats pour un de ces animaux. Nauendorf rapporte qu'un Ambaflàdeur d'Abyflînic a ïtetavia, en ayant fait préfènt d'un au Gouverneur-Général, celui-ci l'envoya à l'Empereur du Japon , qui en échange donna à la Compagnie, tant en argent, qu'en robbes de chambre, la valeur (i) de cent foutante mille écus. X. J'a i vu fort fouvent de ces anû maux , par groilès troupes. Le P. Telles , Thévenot , & d'autres Ecrivains difènt qu'ils en ont vu d'apprivoifez ; mais je n'ai pas ouï dire que jamais on en ait pu apprivoiser au Cap. Plufieurs Européens ont employé toute leur habileté de leur patience pour en venir à bout ; ils s'y font pris de toutes les manières ; ils en ont éprouvé de jeunes ôc de vieux : leurs foins ont toujours été inutiles. ne fçauroit leur faire perdre l'amour do, minant qu'ils ont pour la liberté. Du BUFFLE. XI. Les Latins appellent cet Animal BubaUs t (ï) Téllezu/s, lib. I. cap. XIV. page j. (i) Lu ©olp, Loc, cir, Bonne-Espérance. P. III. Ck III. ip Cubains fie les Hottentots Gît ~Aroho. On en trouve un très-grand-nombre au Cap. Ils y font plus çros que ceux qu'on a en Europe; & au-lieu d'être noirs comme ceux-ci, ils font d'un rouge obfcur. Sur le front fort une touffe de poil frifé 8c rude. Tout leur corps eft fort bien proportionné , 8c ils avancent extrêmement la tête. Leurs cornes font fort courtes , 8c panchent du côté du cou ; les pointes font recourbées en-dedans ,8c fe joignent prefque. Ils ont la peau fi dure 8c ii ferme, qu'il eft difficile de les tuer fans le fecours d'une bonne arme à feu ; 8c leur chair n'eft ni ii grartè ni fi tendre que celle des bœufs ordinaires. XII. Le Buffle du Cap entre en fureur à la vue d'un habit rouge, 8c à l'ouïe d'un coup de fufil tiré près de lui. Dans ces occafions , il pouffe des cris affreux, il frappe du pied , remue la terre, 8c courant avec furie contre celui qui a tiré, ou qui eft habillé de rouge, il franchit tous les obftacles pour venir à lui : ni le feu , ni l'eau , ne l'arrêtent ; il n'y a qu'une muraille, ou autre chofe femblable , qui foit capable de le retenir. Pluheurs Européens étant un jour à la challè de cet animal, en poulïèrent un jufqucs à un efpece d'Etang ou de Baf- B 3 fin, 3-0 Description du Cap de lin , que les Hollandois appellent de Waterplas. C'eft le nom qu'on donne aux endroits de la Baye de la Table 3 où les vaiilèaux jettent l'ancre. Le Buffle (q voyant prelîe y Se rencontrant cet obfta-cle3 fe tourna tout-à-coup > 8e vint fondre avec toute fa furie fur un des Chaf-fèurs qui avoit un habit rouge. C'ctoit un jeune-homme diipos : il le mit à courir de toute fa force jufqu'au bord de l'eau. Le Buffle fe mit à fes trouMcs, Se le ferra de fî près , que le Chafïèur prit le parti de fe jetter dans l'eau. Comme il fçavoit bien nager 5 il s'éloigna du bord aufïi promptement qu'il lui fut pofïïble. L'animal fe jetta dans l'eau après lui y 8e étoit prêt de l'atteindre : defbrte que le jeune-homme auroit péri , s'il ne s'é-toit avifé de plonger pour fauver fa vie. Le Bœuf l'ayant ainfi perdu de vue > s'en retourna, Se nagea vers le bord oppofé, diifant de trois lieues ; Se fans doute il l'auroit gagné y s'il n'avoit été arrêté en chemin par un des vaifïèaux qu'il y avoit dans le port. L'équipage le tua, le tira à bord , Se s'en régala. La peau fut envoyée au Gouverneur , qui la fit accommoder en y laifïànt le poil. Se l'ajouta à la Collection qu'il fait de pareille curiolitez. Dti Eu CHEVAL MARIN ou HIPPOPOTAME. XIII. Cet Animal a reçu divers noms» des différens Auteurs qui en ont parlé. En notre Langue il s'appelleCheval. mari n , ou Hippopotame : noms que nous avons empruntez des Grecs, qui lui donnent ce dernier, compofé de deux mots, dont l'un lignifie un Cheval, 3c l'autre une Rivière i d'où nous avons fait Cheval marin. XIV. Si nous donnons à cet animal l'épitéthe de marin } ce n'eft pas que ce foit une elpece de poiftbn , ni qu'il vive toujours dans la mer : il vient chercher fa nourriture fur le lèc , & s'il fe retire dans la mer ou dans mie rivière, ce n'eft que pour fe mettre en fureté. Sa nourriture ordinaire eft l'herbe : dès que la faim le preilè, il fort de l'eau , dans laquelle il fe couche toujours tout étendu. Lorsqu'il léve la tête hors de l'eau , il commence par la tourner de tous cotez vers les bords ,pour voir s'il n'y a point de danger ; & il fent un homme à une diftance considérable. S'il apperçoit quelque choie, il fe replonge dans l'eau , 3c y reftera trois heures fans bouger ; de manière que le chalïèur qui eft à l'affût, B 4 doit 52 Description du Cap d e doit avoir bien de la patience pour attendre qu'il fe léve une féconde fois, 8c qu'il montre la tête. Auffi dès qu'elle commence à paroître, il faut que le chaf. fcur fe prépare ; car s'il n'a pas tiré avant qu'il tourne la tête de fon coté , l'animal le fent, 8c dans l'inltant il difparoît. Lorfqu'on l'a tué dans l'eau , le fang fait découvrir le lieu où il faut le chercher : alors par le fecours d'un bateau, de crocs Se de cordes , on le tire au bord. Sur le champ on le dépouille de fa peau , on lui ôte les boyaux , on le charge fur un chariot, 8c on le tranfporte chez foi. Cet animal pefe pour l'ordinaire deux mille cinq cens ,ou trois mille livres. XV. T h e v en ot (i) nous a donné une defcription bien travaillée du Cheval marin : je ne connois aucun Auteui? qui en ait donné une aufïi exacte. Le P. Tachard (i) au-contraire eft (l concis dans ce qu'il dit du Cheval marin du Cap, qu'autant vaudroit qu'il nJen eût rien dit. Je vais fuppléer à ce défaut. Le Cheval marin , foit pour la couleur y loir pour la taille , refîèmble au Rhinocéros j (l) Thevenot, Voy. dans les Indes Orienta* les. Part. I. liv. II. ch. LXXII. (2.) Tachard7Voy. de Sï.yn , liv. I. pag. i<^| Bônne-Esperance. P. III. Ch. III. 3 5 Rhinocéros ; feulement il a les jambes un peu plus courtes. Sa tête , comme Te liez. (1) le dit, reflèmble plus à celle du cheval ordinaire , cm a celle de tout autre animal; 8c c'eft de-là qu'il a pris fon nom. Il a la bouche beaucoup plus grande que le cheval 3 8c à cet égard il approche plus du bœuf. Ses narrines font fort groiles ; elles fe rempliffent d'eau , qu'il fait jaillir lorfqu'il fe léve du fond de la mer ou de la rivière qui lui a fervi de lit. Il a les oreilles 8c les yeux fort petits. Ses jambes font courtes, épaiifes, 8c dememe grolïèur depuis le haut jufqu'au-bas. 11 n'a pas la corne du pied fendue , comme le bœuf ; mais elle eft partagée en quatre parties à l'extrémité , 8c fur chacune de ces parties on voit des manières de petites canelures ,qui vont eu forme de vis. Sa queue eft courte , comme celle de l'Eléphant, 8c on y voit tant fok peu de poil , 8c même fort court ; c'c.lt tout ce que le Cheval marin en a. Les mammelles de la femelle de cet animal pendent entre les jambes de derrière , comme on le voie dans les vaches ; mais elles lont fort petites à proportion delà groflèur de leur corps, auiïi-bien que B s ks (0 Teum,!^!,^. yui, Î4 Description du Cap dr les mammclons. J'ai fouvent vu les femelles donnera têter à leurs petits qui étoient déjà de la taille d'une brebis. Il le trouve des perfonnes qui prétendent que cet animal eft hermaphrodite , & qu'il fait tantót la fonction de mâle , tantót celle de femelle. J'ignore fur quel fondement ils fe font mis cela dans l'efl prit. Jamais je n'ai rien vu de cet animal, qui puiilè le moins du monde favorifer une Semblable opinion. XVI. La peau du Cheval marin a plus cfun poulie d'épaiflèur, 8c outre cela elle eft fi dure , qu'il eft très-difficile de le tuer, même d'un coup de baie. Les Européens du Cap vifènt toujours à la tête: comme la peau y eft tendue qu'elle y touche l'os , on peut plus aife-ment la percer. Rarement ils donnent à cet animal le coup de mort dans un autre endroit. XVII. Il n'y a rien dans le Cheval marin, qui foit plus remarquable que fes dents. De la machoir d'en - bas il en fort quatre grofîès qui s'élèvent hors de la gueule à une hauteur considérable. Il y en a deux de chaque côté, dont l'une eft crochue , & l'autre droite. Elles font ^paifïès comme une corne de bœuf, longues d'environ un pied & demi, 8c Bonne-Espérance. P. ///. Ch. III. 35 péfènt une dixaine de livres chacune. Leur blancheur qui eft très-éclatante , a ceci de particulier , qu'elle fe conferve fans qu'il y arrive jamais d'altération: qualité que n'a pas l'y voir, qui jaunirent vieilliffant. AufÏÏ font-elles plus eftimées que les dents d'Eléphant. XVIII. L a chair de cet animal eft un manger très - délicieux , foit rôtie, foit bouillie, & elle eft li eftimée au Cap , qu'elle s'y vend douze, & même quinze fols la livre. Ceft le préfent le plus agréable qu'on puiflè faire. La graille fè vend autant que la viande : elle eft fort douce & très-laine. On s'en fert au-lieu de beurre pour faire des Poudins (Puddings) foie à l'Angloife , foit à la Hollandoifê , & pour apprêter d'autres mets. Quelques-uns même l'étendent fur du pain , & la mangent de cette manière. On la regarde comme un remède excellent contre les ex-cez d'humeursqui s'amaftènt dans le corps. XIX. Quelques Auteurs célèbres , comme Pfeiffer (1) & Francius (i) > ont cru que l'Eléphant éroit le Be'hémot dont il eft parlé Job XL. 10. & fui vans. Mais il y en a d'autres très-renommez , tels que B 6 Bochart (0 Pfeiffer, Dub. vexât. Cont, II. Loc. XLIV. page ^a. Fkancius; Uift.Animal, pa-g- *4* 3 Kitrizcc. Part. IL Lib. Y. *ap. XV. (1) Lu do ly, Omwmt. ad Eijf. JEthiqki que : iu hauteur ordinaire eft de cinc| pieds. Sa tête qui eft fort belle, reflèm-ble à celle du cerf , mais elle eft petite , & beaucoup plus courte à proportion de fon corps. Il a les cornes environ d'un pied de longueur : près de la tête elles font raboteufes > mais aux extrémitez elles font droites , unies & pointues. Son cou eft dégagé, & beau. La mâchoire fupé-rieure eft tant foit peu plus grande que l'inférieure. Ses jambes font déliées, minces & longues , & fa queue a environ un pied de long. Le poil dont fon corps eft couvert, eft doux, poli &: de couleur cendrée. Sa chair a un goût allez fembla-ble à celle d'un bceuf excellent : on la mange bouillie ou rôtie, & elle eft toujours fort bonne , de quelque manière qu'on l'accommode. Un Elant d'Afrique péfe environ quatre cens livres. II. Ces animaux fréquentent pour l'ordinaire les; hautes montagn*es ,où ils choi-fiiïenr des lieux couverts de bons pâturages , & arrofez de bonnes fôurces» Il eft inutile de dire qu'ils font très-agiles > qu'ils grimpent avec beaucoup de vîteiïè fur les rochers les plus efearpez, & qu'ils tiennent leurs pieds fort ferrez en marchant. On les voit quelquefois dans les yallces où on les tue aiTex aijGfoaeiit. III. Les Elans font de fréquentes tentatives pour entrer dans les jardins des Colonies. Pour prévenir leurs incurfions, on a loin de faire des*trappes autour de ceux qui font le plus expofez. Voici comme ces trappes ibnt faites. Les jardins du Cap font prefque tous environnez d'un foflë, 6c on y entre fur une planche ou un petit pont. A un des angles de ce pont en-dehors, on plante par le gros bout une branche d'arbres pliante & forte , 6c à l'autre on lie fortement une longue corde, qui lert à tirer en-bas ce bout plus mince, à le faire plier pour lui donner du refïbrt, 6c à l'attacher fur l'autre angle extérieure du pont ; de manière ^jne dès qu'on viendra à toucher légèrement la corde , elle Ce détachera. Le réf. •e de la corde fert à former un noeud coulant , qui eft mis bien ouvert fur l'entrée du pont, fous l'arc formé par cette branche pliée. L'Eîant venant auprès de quelqu'un de ces jardins, & ne trouvant point d'entrée que par le pont, y veut pafter, 6c entre par defîous l'arc. Il met ion pied dans la boucle étendue à fon pafïage, il remue la corde , la détache 5 & la branche par fon rellbrt fe redrefîè 6c emporte l'Elanr , qui dans ce moment a .quelqu'un de lès pieds embarailè' dans le nœud Pteyç pour UjJElanJ. 4 Bonnl-Esperavce. P. UI. Ch. IV. 3 9 nœud coulant, Si en fe débattant il bri-fc la branche , il tombe prefque toujours dans le folle : autrement il s'enfuit avec la corde & le monceau de la branche quil a rompue , & alors on le reprend fort facilement. Le CHEVREVIL. IV. Les Chevreuils» que les Naturaliftes appellent Capreolus ou Dor-cas, ne différent en rien au Cap, de ceux qui fe voyent fi communément en Europe. Ainfî il feroit inutile d'en donner la defcription. Des C HE FR E S. V. Il le trouve dans lescontrées du Cap divers efpeces de C h e v r e s. On appelle la première efpece , Chèvre privée ou domeftique. La féconde , Chèvre bleue. La troifiéme , tachetée. La quatrième , Chèvre grife. La cinquième n'a point reçu de nom particulier ; je la nommerai Chèvre fauvage. La fixiéme efpece eft la Che/re plongeante. LcRupica-fra des Naturaliftes, en François le Chamois , eft la feptiéme efpece. La Chèvre de Congo eft la huitième. Je vais donner.une defcription defcription de ces différences fortes de Chèvres. VI. Les Chèvres privées ou domefti-ques du Cap, lont femblahles aux nôtres, hormis qu'elles ne font pas hgroflès. Elle3 portent deux fois par an. VII. Les Chèvres blettes font fem-blables pour la forme aux domeftiqtics ; mais elles font aufli grofïès qu'un de nos Cerfs. Leur poil eft fort court, & d'un bleu charmant ; mais cette couleur perd fà beauté dès que l'animal eft mort,&: devient d'un bleu fade & grisâtre. Elles ont la barbe extrêmement longue; ce qui ne fert pas peu à augmenter leur bonnes mine. Leur cornes ne font pas fi longues à proportion que celle des autres Chèvres; elles les ont fort propres , il régne tout à fentour prefque jufques au haut, comme une efpece de vis très-réguliere , & elles unifient en pointe. Elles ont les jambe3 longues ,mais bien proportionnées. Leur chair eft d'allèz bon goût, mais Ci maigre qu'on la donne pour l'ordinaire aux chiens. Lorfqu'on les tue, on n'en veut qu'à la peau, qui eft tout aufTi bonne que celle d'aucune autre bête fauvage. On ne trouve prefque de cetre efpece de Chèvres que bien avant dans le Pays. Cependan j fin ijoS* j'en ai rencontré une troupe d* dix , en allant aux Bains ; mais des Eurcv peens qui vivent depuis cinquante ans au Cap , m'ont alfuré n'en avoir jamais vu dans les Colonies. VIII. LAtroifiéme efpece de Chèvre eft appellée tachetée ; on leur a donné ce nom , parcequ'elles font ornées de taches rouges, blanches 8c brunes. Elles ont à-peu-près la grofïèur 8c la taille des Chèvres bleues. Leurs cornes, qui ont environ un pied de long , font un peu courbées ende-hors , raboteufès jufqu'au milieu ; le refte eft fort uni, 8c les extrémi-tez en font très-pointues. Elles ont une fort longue barbe, d'un rouge foncé. Leurs jambes font bien proportionnées au refte de leur corps. Quoiqu'elles ayentla chair un peu dure , elles ne lai lient pas d'avoir très-bon goût : bien lardée 8c rôtie à propos, elle a véritablement le goût de venaifon. Il eft très-facile d'en prendre de .jeunes, 8c même de les apprivoifer : on les laide courir avec les troupeaux de brebis ; mais alors elles perdent ce goût de venaifon qu'ont les fauvages. Ces animaux font fort communsdans les Pays occupez par les Hottentots, où l'on en voit quelquefois plus de mille à la fois. IX. L a| Chèvregrife eft à-peu-près de la taille de la domejliqne , & a le corps parfaitement parfaitement bien proportionné. Elle a I* mufeau noire , le poil court, comme la tachetée. Sa couleur eft d'un rouge obf-cur, avec beaucoup de gris ; c'eft ce qui lui a fait donner Ion nom. Sa queue eft fort courte, & couverte d'un poil mélangé* , comme le refte de ion corps. Elle porte des cornes d'un brun foncé, qui ne paflènt jamais demi-pied. Tout autour régne une efpece de vis, & les extrémitez en font fort pointues. La chair de cet animal eft excellente & très-faine ; quelquefois elle eft allez grafie, auili l'eftime-t-on beaucoup au Cap. Les femelles de ces animaux font un peu plus petites que le mâle , de n'ont point de cornes. X. La cinquième efpece de Chèvre du Cap n'y a point encore reçu de nom , quoiqu'elle foit à plufieurs égards fort remarquable. Je l'appelle Chèvre fauvage. Elle eft de la taille d'un grand Cerf. Sa tête eft fort belle , & ornée de deux cornes unies, recourbées , & pointues de trois pieds de long , dont les extrémitez font diftantes de deux pieds. Depuis fon front, tout le long de lbn dos , on voit une raye blanche qui finit au-defïùs de la queue. Une autre raye de même couleur coupe cette première au-bat du cou, donr elle BoNNE-EsPERANCE. P. III. Ö). IV. "4$ elle fait tout le tour. Il y en a deux autres de même nature , l'une derrière les jambes de devant, & l'autre devant les jambes de derrière : elles font toutes deux le tour du corps. Le poil dont le refte de fon corps eft couvert, tire fur le gris , avec quelques petites taches rouges > excepté celui qu'elle a fous le ventre , qui eft plus blanc. Sa barbe eft grife & fort longue. Ses jambes , quoique longues , font bien proportionnées. XL Sa chair eft fort bonne à manger, & furpaflè à mon goût en délicatefte la venaifon qu'on a en Europe. La femelle eft fans cornes, & plus petite j mais la chair n'en eft pas moins excellente. Je croi qu'il y a peu d'animaux auffi nombreux que celui-là dans les terres des Hottentots. XII. L a Chèvre plongeante du Cap eft plus grande que la domeftique, dont elle approche beaucoup pour la couleur. Auffi - tôt qu'elle apperçoit quelqu'un, ou qu'elle craint quelque danger, elle s'étend , s'accroupit, & le tapit au milieu de l'herbe. Comme alors elle ne voit rien que les plantes qui l'environnent, elle s'imagine que peribnne aufti ne fçauroit la voir. De tems en tems elle léve la tête , & l'abbaiflè auifi-tôt, jufqu'à ce qu'elle croye croyc le danger paflë , qu'elle foie prife , ou tuée. XIII. L e Chamois appelle par les Naturaliftes Rupicapra , eft aufli bien connu dans les Colonies du Cap , qu'en Europe j mais celui du Cap eft beaucoup plus petit. Rarement on en trouve de plus grands qu'un chevreau de trois mois. Ses cornes ont ordinairement demi-pied de long : il ne les a pas autant courbées en-dehors , que ceux qu'on voit en Europe. Souvent il entre dans les vignes ôc dans les jardins , où il fait de grands dégâts , s'il n'en eft aulii-tot challé. Sa chair eft exquifè, quoique toujours elle foit maigre ôc fouvent allez dure. XIV. A u C ongo , à Viga 3 fur la côte de Guinée 3 ôc dans d'autres endroits près du Cap , on trouve une Septième efpece de Chèvres aufquelles je donne le nom de Chèvres de Congo. Jamais elles ne font plus grandes qu'un Lièvre ; mais elles font d'une beauté 5c d'une fimmétrie admirables. Leurs cornes font femblables à celles du Cerf, 5c ont aufîi des branches à proportion de leur âge. Elles ont les jambes fort jolies , 5c li petites, qu'on fe fert fouvent de la partie inférieure pour preuer le tabac dans la pipe , fans même qu'on ait befoin d'ôter le pied, dont les diviiions BoNNE-EsPERANCE. T. III. Ch. IK 4J divifîons font fort ferrées. On les monte pour l'ordinaire en argent, & très-fou-vent en or, lorfqu'on veut les faire fer-vir à cet ufage. Des DAIMS. XV. J'ai auflî trouvé au Cap des Daims : mais comme , par rapport à la taille, à la forme, & à toutes les qualitez ïntrinfèques, ils font parfaitement fem-blables à ceux qu'ont décrit Gefner , Fratt-cius, Aldrovandus, ôc autres, je n'ai pas befoin de m'y arrêter. On trouvoit autrefois une très-grande quantité de ces animaux fur les montagnes du Tigre, ôc l'on dit que c'étoit la rai Ion de leur grande fertilité , pareeque leur fiente engrailfe la terre. On remarque en effet que les lieux les plus fréquentez par ces animaux, font aulïi les plus fertiles. XVI. Mais il y a au Cap ufi autre animal , auquel les Hollandois donnent le nom de Daim, je ne fçai fur quel fondement , puifqu'il m'en paroît fort différent. 11 rellembleroit plutôt à une Marmotte. Cependant il eft plus gros, quoique de la même hgure.On fait grand cas de la graif-fe ôc de fa chair, qui font très-bonnes à manger, ôc très-faines. On en trouve une très-grande quantité fur les montagnes 46 Description du Cap de de pierre. Le fils d'un Efclave âgé de neuf ans, qui appartenoit à Mr. Oortman, y en prenait très-fouventparle moyen d'un chien. Dtt CERF. XVII. Les Cerfs d'Afrique & du Cap de Bonne-Eipérance , font à l'égard du corps &c de la taille fi parfaitement fem-blablesàceux d'Europe, qu'il feroit fuper-flu de les décrire à cet égard. Je me borne donc à parler de leurs cornes, qui font fort différentes de celles qui ornent la tête des nôtres. Les cornes des Cerfs du Cap , hautes d'environ un pied, ne font pas garnies de branches : depuis le haut jufqu'au-bas elles font unies & rondes. J'ai vu plus de mille de ces animaux j mais jamais je n'en ai vu avec le bois branchu. Ces cornes font d'un brunobfcur, environnées comme d'une efpece de petite vis, pointues & droites jufques au milieu , où elles fe courbent tant foit peu ; depuis là elles continuent à fuivre une ligne droite, de manière qu'au-delîus elles font à-peu-près trois fois plus éloignées îune de l'autre , qu'à la racine. Tout cela m'a perfuadé que c'étoit plutôt le Speijf-Hirfch (ï) qu'on (i) Comme qui diroit, le CerfDoryphercott Bonne-Esperance. P. III. Ch. IK qu'on trouve communément en Allemagne , que le Cerf proprement ainii nommé. CHAPITRE V. Des Animaux domeftiques du Cap, ÔC de quelques autres qu'on peut rapporter à la même Clafle. L Des Bœufs, des Vaches & des Brebis. II. Des Cochons de quatre fortes. III. De ceux de Java. IV. Des fauvages. V. Du Cochon de terre. VI. Manière mer-veilleufe dont il fe nourrit. VII. De fi chair. VIII. Du Porc-épic, & fa defcription. IX. Comment on le tue. X. De fa chair. XI. Des Chiens des Colonies. XII. Ceux des Hottentots. XIII. Chiens fauvages. XIV. Gènérofité de ces animaux. XV. Dégâts qu'ils font parmi les Troupeaux. XVI. Des Chats des Colonies. XVII. Chats fauvages. XVIII. Chats bleus. XIX. Chats rouges. XX. Chat-Tigre. XXI. Chat muf-qué.XXII.Dw Rats. XXIII. Des Taupes , & manière dont on les tue. XXIV. De /Iclmeumon, XXV. Du Loir. XXVI. 4^ Description du Cap d e XXVI. De fa nourriture. XXVII. De ^Hermine. XXVIII. Des Caméléons. I. /"\N n'a pas oublié fans doute les V_y particularircz que j'ai déjà rap-, portées fur les Brebis, les Bceufs ôc les Vaches du Cap. Il fuffira donc de les nom» mer ici. Des COCHONS. II. Il y a dans les Colonies du Cap qua^ tre fortes de Cochons. Les deux premières font apprivoifées ôc domeftiques, Se y ont été amenées de dehors. Les uns viennent d'Europe, ôc les autres de Java. Je ne dirai rien des premiers ; il fufnra de décrire ceux de Java, Se les deux autres efpeces, qui font fauvages. III. Les Cochons qui ont été apportez de Java, ont les jambes fort courtes : ils font noirs Ôc fans foyes. Leur ventre, qui eft fort gros, pend prefque jufqu'à terre. Il s'en faut beaucoup que leur graine n'aie la confîftance qu'a celle des Cochons d'Europe : lorfqu'on prend une pièce de cet animal, la graiffe en tombe en fort peu de tems. Aufli n'a-t-on garde d'en pendre à fécher. La chair en eft très-bonne à manger. IV. On donne le nom de Cochon fau- vage Bonne-Espérance. P. UI. Ch. F. 4$ VAgc à l'une des deux autres efpeces donc j'ai d'abord parlé. On n'en voit que rarement dans les contrées qu'occupent les Hollandois. Comme il n'y a que peu de bois, qui font leurs retraites ordinaires ^ ils ne font pas tentez d'y venir .D'ailleurs les lions, les tigres Se autres animaux de proye les détruifènt fi bien, qu'ils ne fçau-roient beaucoup multiplier. #V. Enfin la quatrième efpece fènomme le Cochon de terre. Il reftemble beaucoup aux Cochons rouges qui fè voyent communément en quelques endroits de l'Europe : il a feulement la tête plus longue* Se le groin plus pointu. Il n'a abfolument point de dents, Se fes fbyes ne font pas & fortes. Sa langue eft longue Se affilée. Sa. queue eft longue. Il a auili les jambes longues Se fortes. La terre lui fèrtde demeure, il s'y creufe une grotte, ouvrage qu'il fait avec beaucoup de vivacité Se de promptitude y Se s'il a fpulement la tête Se les pieds de devant dans la terre, il s'y cramponne Ii bien , que l'homme le puis robufte ne fçauroitl'en arracher. VI, Lorsqu'il a faim, il va chercher une fourmilière. Dès qu'il a fait cette bonne trouvaille , il regarde tout autour île lui, pour voir fî tour eft tranquille Se s'il n'y a point de danger : il ne mange' ja-Tome III. : ' C mais jo Des cri PT ion du Cap ds niais, fans avoir pris cette précaution, Alors il fè couche, Se plaçant Ton groin tout pies de la fourmilière , il tire la langue tant qu'il peut. Les fourmis montent deflus en foule, Se des qu'elle en eft bien couverte, il la retire & les gobe toutes. Ce jeu fe recommence plufîcurs fois , 6c jufqu'à ce qu'il foit raiîàfïé. Afin de lui procurer plus aifément cette nourriture, la Narure.toute fage a fait cnfbrte que la partie fupérieurede cette langue, qui doit recevoir les fourmis, eft toujours couverte Se comme enduite d'une matière vifqueufe Se gluante , qui empêche ces foibles animaux de s'en retourner , lorf. qu'une fois leurs jambes y font empêtrées. C'eft-là leur manière de manger, VII. Ils ont la chair de fort bon goût, & très-faine. Les Européens Se les Hottentots vont fouvent à la chaflede ces animaux. Rien n'eft plus facile que de les tuer -y il ne faut que leur donner un petit coup de bâton fur la tête.. - > Le ' PORC-E PIC. VIII. Le Porc-epic n'eft point un anima] rare au Cap , Se il mérite bien que nous nous arrêtions un moment Vie con-fùlérer. Ce n'eft pas qu'il fok particulier à çe pays-là 3 car on eh a1 trouvé dans les trois tèoNNE-Esi>f.rancî. P. III. Ch. f. fl trois autres Parties du Monde: ou qu'aucun Auteur ne l'ait décrit ; Ccfner Foreras , Cypridttus , Frtncius , en ont orné leurs Ouvrages,, que j'ai déjà citez quelquefois. Mais cet animal renferme des cliofes ii curieufes à tous égards, que je ne veux pas en priver ceux de mes Lecteurs ,qui n'ont pas les Ouvrages des il-luftres Auteurs dont je parle. Le Porc-épic a environ deux pieds de Haut y ôc trois de long. Tout fon corps eft armé de pointes Ôc de piquans, qui font -en partie noirs , ôc en partie blancs. Ils font très-pointus , Ôc reilêmblent beaucoup aux plumes d'oyes qu'on a dépouillées de leur duvet. Sur ta tête il a auilî quelques pointes ; mais elles lont plus petites. Celles qui s'élèvent fur fon dos, ont environ fîx pouces de long ; mais celles qui garni (lent les cotez, font un peu plus courtes. Les plus longues font celles qu'il a fur les parties de derrière; ce font celles aufti dont il fe fèrt pout les lancer contre tout animal, foit homme , foit bête , qui le pourfuit. Mais avant que de fe fervir de ces armes , il attend que fon ennemi foit fort près de lui : lorfqu'un de ces dards porte coup, il entre dans les chairs , ou; il caufe une grande douleur accompagnée d'inflammation. A moins qu'il ne foit en C z colère, colère, fes piquans font couchez fur fou corps ; car alors ils fèdreflènt. Il aies oreilles comme celles de l'homme. IX. Comme cet animal aime beaucoup tout ce qui croît dans les jardins , il entre fouvent dans ceux des Colonies , où il fait de grands ravages. Lorfqu'on a dé-couvert l'endroit par ou il s'y eft jette, ou y place un fuhH bien chargé ôc amorcé : on attache à la détente une corde , qui panant enfuite tout le long du canon, vient fe rendre à la bouche, où l'on a attaché un navet, une carotte , ou quelque autres appas. Le Porc-épic, en entrant dans le jardin, (ôc il y entrera toujours par le même endroit fi on le laiiîè ouvert) trouve ces fruits qu'il aime, ôc fe jette de(L fus pour les manger. Par le mouvement qu'il donne à l'appas, il fait lâcher le chien, & le tue. X. Sa chair eft faine ôc de bon goût; mais elle n'eft jamais li bonne qu'après avoir été laiflèe une couple de jours pendue à la cheminée. Son corps dépouillé de la peau , ôc nétoyée des entrailles, pelé une vingtaine de livres. Des CHIENS., A XI. Ceux des Européens qui les preu I >■■"' 'J miers I BoNNE-EsPERANCE. P. III. Ci). V. $ miers s'établirent au Cap , auiïi-bien que ceux qui y font allez dans la fuite , ayant amené des Chiens , les Colonies en ont aujourd'hui de toutes les efpeces qui fe voyent en Europe. Ce n'eft point à les décrire que j'employerai cet Article r je ne parlerai que de ceux qui font originaires du pays. XII. J'ai déjà eu occafîon de parler de l'induftrie, de l'utilité & des autres belles qualitez du Chien domefiique des Hottentots , aufïi-bien que de fa laideur : ainfi le Lecteur trouvera bon que je le renvoyé à l'endroit où j'en parle ( i). XIII. On voit dans les pays habitez par les Hottentots , une autre efpece de Chiens qu'on appelle Sauvages , & qui courant par troupes, font de tems en tems d'affreux ravages parmi les troupeaux. Le P. Antoine Zuchel > Capucin, qui a écrit fes Voyages au Congo & en Ethiopie y en a donné une defcription exacte ( i ) , que je ne ferai que rranferire ici. *' Je ne dois pas obmettre ici , dit-il, la " defcription du Chien fauvage , qu'on " appelle Mehhia. Ces animaux font en-C 3 » nemis (i) Part. I. Ch. XX. Art.Xiy. p. (0 Page x9l. ƒ4 Description d u Cap ©e " ncmis moreels de cous les autres qua» "drupédes , & donnent la chaflè à tous » ceux qui s'offrent à leurs yeux. Ils ne " différent pas beaucoup de nos Chiens »cornans, Ôc fuivant moi , ils en font » une efpece. On les voit courir par trouves de trente, de quarante, quelque-"fois même en plus grand nombre, " Cette Armée ne craint point d'attaquer «les Lions, les Tigres, ôc d'autres ani-"maux , qui font trembler toute autre v bête ; ôc par leur nombre ils remportent même pour l'ordinaire la victoire, "Ils employent la meilleure partie du -jour à la chaflè , ôc portent au lieu du ." rendez-vous les captures qu'ils ont def. grinces pour le Feflin. Là ils partagent r entr'eux. le butin. Ce qui eft refté de "ce repas , & qui eft fouvent très-con-» fîdérable , la troupe raflaiiée le porte au "prochain Village , où elle le laiifepour •'Pillage des Habitans. Lorlqu'iis ont ^chaflè quelque tems dans un endroit, f> ôc qu'ils en ont éclairci le gibier , ils." " changent de quartier. Ils n'attaquent "point les hommes : les Voyageurs ai-"ment beaucoup à en rencontrer , par-•>•> cequ'ils font flirs de ne trouver fur leur » route aucun animal de proye. XIV. L'AjbPvEge que je viens de donner BoNNErEsPERANCE. P. 111. Ch. V. ner de la defcription que fait le P. Znchel des Chiens fauvages du Congo , décrit fort bien ceux du Cap. Il n'y a qu'une feule chofe en quoi mes obiérvations ne s'acordent pas avec les fiennes. Il dit que les Chiens fauvages portent les reftes de leur Feftin au prochain Village , pour en faire préfent aux Habitans. J'avoue que les animaux de cette efpece font complai-fans au Cap j mais non pas autant que ceux dont parle le P. Zttchcl. Tout ce qu'il y a de vrai, c'eft que les Européens &. les Hottentots ont accoutumé, lorf-qu'ils ap'perçoivent ces animaux à la chaf-fè, de les fuivre jufqu'à la place du rendez- vous, ôc que là ils peuvent prendre iânsj rien craindre , tout autant qu'ils veulent de la capture des Chiens fauvages , qui les laiilènt faire fort généreuiè-ment. Les Hottentots mangent ces vian-des, ôc les Européens les falent ôc les donnent à leurs Efclaves. XV, Ces animaux font de grands dégâts lorfqu'iis tombent fur un öröiiJ peau, 5c que les Bergers n'ont pas foin de les écarter inceffamment. De mon tems il eit arrivé plulîeurs fois, que dans une feule expédition , ils ont tué foixante ou quacrevingt brebis, ôc même au-delà. C 4 Des Des CHATS. XVL Ceux qui fçavenr combien les Hollandois aiment les Chats , s'imagineront ailement qu'ils font bien pourvus de ces animaux , qu'ils ont apportes d'Europe. Mais ce n'eft pas la feule cf. pcce qu'on en voit dans les diverfes contrées du Cap. XVII. Les Chats sauvages font un peu plus gros que les Domestiques : en tout le refte, ils n'ont pour la plupart rien qui les diftingue de ceux-ci. XVIII. On y trouve des Chats fauva-ces bleus j mais en petit nombre. Ils font ainïî appeliez , pareeque tous leurs poils Ibnt bleus , couleur qu'ils retiennent après même que les peaux lônt préparées, XIX. Il y a auiîï quelques Chats lau-vages rouges : épithete qui leur a été donnée à caufè d'une raye d'un rouge foncé , qui commençant au cou , va aboutir a la queue , en paftànt par le milieu du dos. Cette raye fe perd dans les poils gris & blancs qui couvrent les cotez de cet animal. On dit que (a peau, appliquée dans la goutte fur la partie malade, foulage &c tempère les douleurs. Cette te vertu la faic beaucoup eftimer au Cap. X X. La quatrième efpece de Chats fauvages qui fe trouve dans ces contrées, fe nomme le Chat de Bois , ou le Chat Tigre ( i ) y pareeque fon habitation ordinaire eft dans les bois 8c les buifïbns , 8c qu'il eft tacheté à-peu-près comme un Tigre. C'eft le plus gros de tousîé Chats fauvages du Cap. La peau de ces animaux donne d'excellentes fourrures , 8C pour la chaleur 8c pour i'oïiiement : aufîï fe vendent-elles fort bien au Cap , d'où on les porte dans les pays feptentrionaux de l'Europe. XXI. La cinquième efpece de Chats fauvages a reçu le furnom de Musquez,, à cauïe de l'agréable odeur que répandent leurs peaux : propriété qui faic qu'on les vend fort bien au Cap. J'ai vu piulïeurs de ces animaux tuez , 8c j'en ai. examiné quelques-uns avec toute l'attention 8c le foin poftibles ; mais je n'ai jamais pu m'appercevoir qu'ils- portaiïènt. quelque chofe de femblable au mufe. Des RAT S.. XXIL I l n'y avoit point au Cap de-Rats y avant que les Européens y abor-C $ dallènt-£i ) Les Hollandois l'appelleri tTyger- Befch- Kat. ƒ9 D ï 5 C ri p tm o n d U Ca p d f «laflent. Apparemment que comme il s'en trouve toujours en abondance dans les Vailîèaux , il y en a eu quelques-uns qui à l'exemple de leurs maîtres , ont voulu fonder de nouvelles Colonies , ôc qu'ils font defeendus à terre dans quelque ba-lbtde marchandée ou dans quelque coffre. Mais les Chats , ôc domefhqucs ôc fauvages , empêchent qu'ils ne multiplient beaucoup. Des TAUPES. XXIIT. Mais s'il n'y avoit point an Cap de Rats qui habitaient les huttes des Hottentots , il y en avoit plufïeurs efpeces dans les campagnes. Il y avoit des Taupes, ôc même en fort grande quantité , qui reflèmblent à tous égards à celles que nous avons en Europe. Ainfi je n'ai rien à dire fur ce fujet, linon la manière dont les Européens du' Cap s'y prennent pour les détruire. Us commencenr par écarter la taupinière ou le monceau de terre que la Taupe a élevé , ôc découvrent ainfi l'ouverture de fa-retraite , où ils placent horizontalement ôc en croix deux bâtons 3 qu'ils fixent Ôc arrêtent. Au centre de cette croix, qui eft précifement le milieu de l'entrée de la la taupinière, il y a un trou , où l'on fait entrer un tuyau , dont une partie refte au-deffus de la croix , & l'autre au-def-(ous s dans le trou que la Taupe s'eft fait. A l'extrémité de la partie inférieure, on attache un appas , une carotte, ou un navet. Tout cela étant ainii préparé, on braque fur des bâtons mis en-travers un fulïl, ou un piftolet chargé ôc amorcé , de manière que la bouche donne 8c vienne aboutir un peu au-delfous de l'ap-pas. A la détente eft attachée une corde, qui paifant par l'extrémité fupérieure du tuyau , tombe dans le trou de la demeure de l'animal ; 8c c'eft au bout de ce bout de corde qui tombe dans le trou, qu'on attache l'appas. La Taupe alors fcntant quelque chofe qu'elle aime, vient pour s'en emparer , 8c en tiraillant l'appas , elle fait partir l'arme à feu, 8c fe tuej itfti■ iiilïinluA'z >.l .^iitówRj^W^ •:•'•» . De V ÎC H NE V MO N. v. o fit J Ai < it, h où '> ; 'XXIV.. Cet Animal fe nomme aufli Rat-d'Ecvpte , ou Rat-d'Inde. En. 1 atin i Mus Araneus, ou Indiens. Gef-ver le met au rartg des Souris. Sa lan-V U ' > feç d..iits ôc les .prunelles , reifem-mm à colley du,Chat': il eft même de la. grandeur *ie cet Minimal ; mais il a. la for-C G me io Decrtption dû Cap de me d'une Mufaragne ( i ). Tout fon corps eft couvert de poils longs „ roules rayez & rachetez, de blanc , de noir , & de jaune. Cet animalqui eft très-commun dans les campagnes du Cap , eft grand deftrucfceur de ferpens. &c d'oi-feaux , ôc ne refufe point de le joindre au Furet pour fucer ôc vuider les œufa de ces animaux.. C'cft ce qui me le fais regarder comme une eipece tie Furet.Au-telle > c'eft la grande quantité d'oeufs de Croco/dilles en particulier, que i'Ichueu-mon détruit, qui lui a attiré les hou* ueurs. divins delà paredes Egyptiens». Du LOI EL XXV. On voit au Cap, ôc même rrès-fbuvent, un animal qu'on appelle dans les. Colonies. Ràtel-mttis, comme qui di-roit, Souris bruyante. Les Latins lui ont donné le nom de £*//>, ôc. les François celui de L o i r , de Loirot , de L r r o n & de Rat veïü?.. Il eft plus gros que-les Ecureuils que nous.avons en. Europe , Ôc se refïèmble on rien, ou prefque en rien a. à au- Çi) La Mufttragne s*appelîé zuffi. Méfitraigne, Ceft l'eipece de Souris de campagne, celui des cotez elf plus noir. Il a la barbe » ou plurót la moulla-che a comme un Chat. Sa queue n'a pas beaucoup'de poils , Ôc n'eft pas fort longue ; cependant il fait de tems en tems par ion moyen un fort grand bruit. C'eft pour cela que les Holiandois lui ont donné l'épithetc de bruyante Comme il eft méchant ôc qu'il mord très-violemment ,. on le détruit autant qu'on le. peut. XXVI II mange des noifettes , des, noix , Ôc d'autres fruits de cette nature , comme nos Ecureuils : comme eux auUï > il eft le plus fouvent fur les arbres „ ôc aime à fauter de l'un à l'autre. Rarement on en peut prendre en vie > tant ils font vîtes & adroits. Gefiicr- dit qu'on- peut les apprivoifèr. Je ne fçaurois l'alïurer ; je n'ai-jamais vu ni ouï dire , qu'ai*Cap on en eut apprivoifé quelqu'un. '- ■ . - * De U HE RM I NE. XXVII. L'Hermine eft fuivant Ge£-ffer , une forte de Rat : on en trouve beaucoup dans les campagnes du Cap. Mais ces awrjQftux, fojtf tjop connus en Europe A Cl Description du Cap de Europe , pour s'y arrêter. Je dirai feulement ici, que fa chair eft faine , & civ même-tems agréable au palais. J'en ai fouvent mangé à l'étuvée. Des CAME LEO NS. XXVIII. J'ai vu aufti beaucoup de Cameleons au Cap. Gefner les appelle en Allemand , Ratte-Eydexen. Il y en a furtout une grande quantité dans l'Ifle de Robbert. Plutieurs Auteurs , qui avoient; vu &z confidéré cet animal, en ont parié avec beaucoup d'exactitude. t ÏÏLisîw* OBuqga ijtkfr-'Vnp'i&n ommoai jù t zhîû-m -uà mavüo'l aïki si its \i -.Ci = ; H 1 , 'Ü . ' i . .\ JOU < tHl ; tfîp i ■ ■) Cl ;.• CHAPITRE EONNE-ESPERANCE. P. III. Ch. VI. 6} CHAPITRE VI. Des Babouins , Loups , Renards , Lié* vres, Lapins , Linx , du Blaireau puant, des Tortues , cvc. I. Defcription des Babouins. II. Leur nourriture. III. Adrejfe er fubtilité de ces animaux. IV. Ils obfervent entr'eux une manière de Difcipline. V. Les Européens en élèvent quelquefois. VI. Des Loups, çr erreurs fur le fujet des Loups-Tigres. VII. Defcription de cette efpece de LoupsNlW. Leurs ennemis. IX. Des Renards. X. Des Lièvres. XI. Des Lapins. XII. Du Linx. XIII. Du Blaireau puant , & fa defcription. XIV. // conferve fa puanteur après qu'il eft mort. XV. Tortues de trois fortes. XVI. Ce qu'elles ont de commun. XVII. Des otufs dt celles ^eau. XVIII. De leur multitude. XIX. Des Tortues de terre. XX. De leur écaille , er comment les Orfraies la rompent. XXI. Des Grenouilles , des Lézards , &c. Des B A E 0 V I N S. ï. TE Babouin .eft une efpece de JLw Singe, qui fe trouve en très-gtan-- de ^4 D s cr I pt ion du Cap de de quantité au Cap. C'eft l'animal que les Latins ont appelle Cynoeephalus y ou fuivant d'autres , c'eft le Ccrcopithecus y dont parlent Pline , Martial ÖC Juvenal (ï ). Les Hollaudois le nomment Baviaan; les Anglois, Baboon ; les Italiens , Babut-no ; Ôc les Hottentots, Chôahauma. Les Babouins font plus gros que le Singe ordinaire. Leur tête rellèmble allez à celle d'un Chien ; mais leurs traits font très-laids ÔC affreux. Ils ont le devant du corps fort approchant du corps humain. Leurs dents font fort grofles y ôc bien tranchantes. Leurs pattes font armées d'ongles- Ôc de griffes : celles de devant font fort fèm-blables à des mains , Ôc celle de derrière à des pieds. Tout leur corps eft couvert de poil, excepté les feflès, qui n'en ont abfblument point : AufÏÏ font-elles fi pleines de cicatrices ôc d'égratignures , qu'il femble n'y avoir pas même de peau. Ce font des animaux d'une lafeiveté inexprimable. Il y a des Hottentots , qui s'imaginent que les Babouins pourroient parler, s'ils vouloient ; mais qu'ils font les muets, de-peur que les hommes ne les prennent (i ) P11 n. Lib.VIII. Cap. 20. Martial, tit>. Xiy. ïf%r*m% *Wt Juyïü^, 5»tjr, X¥r BoNNE-EsPERANCE. ?. ///. Ch. VI. prennent pour les faire travailler. Les mammeltes pendent à leurs femelles fur la poitrine, entre les jambes de devant. Lorfqu'ils le voyent dans quelque grande détreflê , comme lorfqu'ils font vivement prefièz par les chiens, ou qu'on les bat, ils foupirent, gémiflènt, crient Se pleurent comme des hommes épouvantez , ou qui fouffriroient de grandes douleurs. II. Ces animaux aiment pa/ïîonné-ment les raifîns , les pommes, Se en général les fruirs qui croi lient dans les jardins. De tems en tems ils y entrent, Se y font allez fouvent mal reçus par les chiens, ou par les propriétaires qui les y attrapent. Lors furtout qu'ils enttent dans une vigne où les raifîns font murs , ils s'en remplifïènt fi fort 3 qu'on les attrape Se les tuë aifément. Leurs dents Se leurs griffes les rendent redoutables aux chiens, qui ne les vainquent qu'avec peine , à moins que quelque excès de raifîns ne les ait rendus roides Se engourdis. On ignore ce que ces animaux mangent y outre ces fruits. Gefrtcr affure qu'ils ont l'adreflè de prendre du poiflon 3 qui fait une partie de leur nourriture , Se qu'ils attaquent Se tuent les Elans , les Buffles, Ctc, dont ils mangent la chair. Je n'ai rien ouï dire de femblable au Cap. Tout ce qu'il y a de certain , ôc que j'ai vu très-fou vent , c'eft qu'ils ne mangent ni poiffon , ni viande, fi elle n'a été premièrement cuite , ôc qu'elle ne foit pas acconv modée de la manière dont les hommes la mangent ; ôc qu'ils avalent fort avidement de la viande ou du poilïbn bien apprêtez. III. S'ils apperçoivent quelque Voya. geur dans les champs , qui prenne ton repas > il faut qu'il fbit bien attentif, pour qu'ils ne lui enlèvent pas quelque portion de fes provifions ; ôc lorfque le Singe a pu réullir, il fe moque, pour ainfi dire, du Voyageur qui s'eft lai (le attraper. Il court, à une certaine diftance , ôc fe retournant tout-à-coup, il s'aftied fur fon derrière , tient ce qu'il a volé; dans fes pattes de devant, & fait comme s'il le tendoit à quelqu'un : c'eft tout comme s'il vouloit dire au Voyageur T qu'il n'a qu'à approcher , ôc qu'il lui rendra ce qu'il lui a pris. En même tems, il fait des grimaces ôc des poftures fi ridicules, que l'homme le plus mélancolique ne pourroit s'empê-eher de rire, à moins que par malheur le voleur ne lui eut enlevé toutes fes provisions. IV. Ces animaux obier vent entr'eux une, Tom, I7Z fa tandis qu'une aune partie refte fur la cloifon en fenti-nelle, pour avertir de l'approche de quelque danger. Le refte de la troupe eft placé au-dehors du jardin , à une diftance médiocre les uns des autres, & forme ainfi une ligne, qui tient depuis l'endroit du pillage jufqu'à celui du rendez-vous.Tout étant ainii difpofé y les Babouins qui font entrez commencent le piliage 3 tk jettent à ceux qui font fur la cloifön > les melons, les courges , les pommes, les poires, tkc. àmefure qu'ils les cueillent. Ceux qui font fur la cloifon jettent ces fruits à ceux qui font au bas ; & ainfi de fuite tout du long de la ligne, qui pour l'ordinaire finit fur quelque montagne. Us font fi adroits, fi alertes, & ils ont la vue fi prompte ck Ci jufte, que rarement ils laiflènt tomber ces fruits à terre, en fè les jettant les uns aux autres. Tout cela fe fait dans un profond filence , ck avec beaucoup de promptitude. Lorfque les fèntinelles apperçoivent quelqu'un approcher 3 elles pouflènt un çri i 68 Description du Cap de cri : à ce lignai toute la troupe s'enfuit avec une vîtefïe étonnante. Les jeunes , qui ne font pas bien accoutumez au manége , montent fur le dos des plus vieux, où ils le tiennent d'une manière fort plai-fante. On croit qu'ils puniflènt de mort les lèntinclles qui n'ont pas bien fait leur devoir. Cette idée n'eft pas fans fonde, ment, puifque s'il arrive que quelqu'un de la troupe foit pris ou tué avant que la Garde ait donné le lignai, on entend un bruit Se un tintamarre furieux, dès qu'ils fe font retirez fur la montagne où eft le lieu du rendez-vous, Se afïèz fouvent on en trouve qui ont été mis en pièces. On fuppofè que ce font les fentinclles négligentes , qui ont été punies. V. Les Européens du Cap prennent quelquefois déjeunes Singes, qu'ils élèvent Se nourrinent avec du lait de chèvre ou de brebis. Lorfque ces Singes appri-voifez font devenus grands , ils font une auiÏÏ bonne garde dans la maifbn pendant la nuit, que le meilleur Chien qu'il y ait en Europe. Des LOV P S. VI. Il y a au Cap deux fortes de Loups. L'un eft exactement le même que Bonne-Espérance. T. 111. Ch. VI. £9 que notre Loup d'Europe. L'autre eft fore différent; on l'appelle Loup-Tigre (i). Les Naturaliftes fe font étrangement trompez, ôc ont fait des bévues grofliercs fur le fujet de cet animal. Cyprianus , dans la Continuation de l'Hifioire des Animaux par Franc tus (1), dit que les Latins l'appellent Lupus Ceryarius, Loup Cer-vier, pareequ'il a une haine implacable contre le Cerf. Forerus dit que le Loup-Tigre naît d'un Loup & d'une Panthère ; qu'il eft tacheté comme le Panthère ou le Tigre, excepté la tête , qui reifemble à celle d'un Loup. Je ne m'étendrai pas davantage à fpécifier ces erreurs : Il vaut mieux que je donne moi-même une defcription de cet animal, tel que je l'ai vu au Cap. VII. I l eft de la taille d'un Chien ordinaire, quelquefois plus gros. Sa tête eft large comme celle des Dogues que l'on fait battre en Angleterre contre les Taureaux. Il a les mâchoires groifes , auftî-bien que le mufeau & les yeux. Ses dents font fort tranchantes. Son poil eft frifé comme celui d'un Chien barbet, tk tacheté comme celui du Tigre. Il a les pattes (1) En Hollandois, Tiitr-Wolf. (1) Cïi'*. lib, cit. pag. 437. 7o Description du Cap de pattes larges, ôc armées de grofles griffes , qu'il retire quand il veut, comme les chats. Sa queue eft courte. Tout le jour il fe tient dans des fentes de rochers , ou dans des creux qu'il s'eft fait en terre ; ÔC pendant la nuit il va à la chaflè. S'il ne hurloit pas , il pourrait alors fe procu» rer fans rifque fa nourriture : mais dès qu'il eft hors de la tanière, il ne ccMè de hurler, ôc par ce bruit il réveille les Chiens qui gardent les troupeaux j ainfi on le renvoyé très-lbuvent à vuide. Lorsqu'il peut, fans être découvert, entrer dans un parc ou dans un Village de Hottentots , il tue pour l'ordinaire deux ou trois brebis , dont il mange une partie fur l'endroit même, ÔC le refte il l'emporte dans (a tanière. Quand ces vivres font finis, il va de nouveau au fourage. S'il trouve des corps morts de Hottentots , il les dévore. VIII. I l a pour mortels ennemis, le Lion, le Tigre ôc le Léopard , qui lui donnent très-lbuvent la chafTe. Ils le pourfuivent jufques dans fa tanière , fç jettent fur lui, ôc le mettent en pièces. Des R E JSÏA RDS. IX. On ne trouve dans aucune des contrées Bonnï-Esperance. P. III. Ch. VI. 7f contrées du Cap , aucun animal auquel les Européens donnent le nom de Re* Hard. Cependant il y en a un, qu'où y voit même fouvent, qui lui refTèmble ii fort j que fï ce n'en eft pas une efpece , il n'y en a dumoins aucun qui en approche autant > foit pour la forme, foie pour la couleur. Gcfiier & d'autres Auteurs l'appellent Krms-Vos , Renard croi-fe. Les Européens du Cap lui donnent le nom Jakhals , & les Hottentots celui de Ten lie ou Kènlee, -Le LIEVRE. X. L e Cap nourrir trois fortes de Lièvres. L'un fe diftingue par fa peti* telle j l'autre par la grandeur , Se le troi-fiéme par la couleur de fa queue , qui eft d'un rouge éclatant. Us font tous les trois de la même forme , & de la même nature que les nôtres ; & fi vous en exceptez la queue du troifiéme , ils font tous les trois parfaitement de la même couleur que ceux qui fè trouvent en Europe. ' Le L A P I N. XI. O n voit, mais en petite quantité, des Lapins dans les contrées Hottentot- tes* 7* Description du Cap d e tes. L'endroit où il y en a le plus près du Cap, eft l'ifle de Taxtn dans la Baye de Saldanha. Us font fèmblables, à cous égards , à ceux d'Europe. Le LINX. XII. Le Linx eft un animal qui Ce trouve fore fouvent au Cap : mais je ne m'arrêterai pas à en donner la defcription, pareequ'il refîèmble À tous égards aux animaux de ce nom qu'on voit en Allemagne. On en prend fouvent dans un" Bois, nommé .à caufe de cehL*ftenboftrgt près de Wonfedel, Capitale du Pays de Culmbach, dans l'ElecWat de Brandebourg. Le BLAIREAU PUA NTT. On trouve au Cap un animal que les Hollandois appellent Btmfrng, ou Stùfa bttnfmg; c'eft-a-dire, Blaireau puant. C'eft le plus grand peteur , le plus grand vefïèur, le plus puant animal, qu'il y ait {bus le fôleil. Cette puanteur eft même la meilleure défenfe que la Nature lui ait donnée contre tous fès ennemis : car dès que fbn odeur abominable les frappe, ils fe retirent pour la plupart. Il eft de la taille d'un chien moyen 3 Si quant à la forme, ' BONNE-ESPERANCE. P. lîh Ch. VI. 7$ forme , il rellèmble à un Furet. Lorfqu'il fè fent ferré de près, foit par un homme, foit par quelque animal, il fe lailîè approcher à une petite diftance ; alors il fait forti r de fon derrière une puanteur fi affreufe , qu'on ne fçauroit y tenir. Un homme faiii par cette odeur dèteftable > en eft prefque tcrraflé avant qu'il ait pu fè retirer : le Chien , ou quelqu'autre animal que ce foit qui le pour fui ve, étourdi & enragé de cette puanteur, fè jette au . plus vite à côté pour fè foulager, en fê frottant le mufèau contre un arbre, ou dans l'herbe. Le St'mkbmfmg ayant ainfi écarté fon ennemi peut faire un grand bout de chemin avant que la chaflè recommence. Si on fè remet à le pourfui-vre & qu'on le prefïè, il ouvre une féconde fois fa cafïblette , Se ainfi il écha-pe encore ; jufqu'à ce que le chaflèur , fatigué & rebuté, fê recire, ou qu'il ait tué l'animal. XIV. Les Hollandois en tuent quelquefois : mais la bête refte fur la place ou elle eft tombée , jufqu'à ce que la pourriture l'ait confumée j il n'y a perfonne qui voulût s'en approcher pour l'emporter. Ce cadavre, dès que les fon&ions animales font arrêtées , acquiert une puanteur fi horrible &c fi forte, que (i Tome Uh D vous 74 Description dû Cap de ■vous le touchez feulement du bouc du. doigt, vous contractez une odeur infup-portable,qu'on ne fçauroit aifement faire pafïèr, même en employant des liqueurs de toute efpece. Le P. Zuchelli décrit, dans fes Voyages ôc fa Million au Congo, un animal qu'il a vu au Brefil, ôc qui rencmble au Blaireau puant dont je viens de parler. Mais il dit qu'il a oublié le nom que les habitans lui donnent. Des TORTUES. XV. Il y a de trois fortes de Tortues, fça voir , les To rt u e s de Terre, les Tortues de Mer, ôc les Tortues de Rivière. Ces divers noms leur ont été donnez à caufe de l'endroit où elles fe, tiennent : ainfi lès premiers habitent U, terre , les fécondes la mer, ôc les troifïé-mes les eaux douces. On ne trouve point au Cap de ^Tortues de mer, ni de rivière : c'eft S.Jago ôc Maurice , qui les fournilïent. J'ai mangé dans ces/deux endroits de leur chair ôc de leurs œufs, que je trouvai extrêmement de mon goût. XVI. Ces trois efpeces de Tortues fê redèmblent toutes à l'égard de l'écaillé. Elles en font fi bien ôc il exactement défendues , Bonne-Esperance. P. ///. 03, VI. TT fendues, que les roues dJun chariot bien, chargé pourroient leur palier fur le corps, fans qu'elles en fulïent blellëes. Il n'y a« perlonne qui ignore l'ufage qu'on fait eu-Europe de cetce écaille. Toutes les troi*. efpeces ont aufli quatre pieds. Lorlque có-s animaux font placées dans leur lima-tion naturelle , on n'en voit quoique ce foit que l'écaillé, ôc la tête ôc les pieds qui en débordent. Leurs pieds, font couverts de petites écailles. XVIL Les Tortues d'eau viennent de-pofer leurs œufs dans un creux qu'elles, ont préparé fur le fable : elles recouvrent enfuite ce creux , ôc la chaleur du foleil les fait éclore , ôc même en fort peu de tems. La groftèur de ces œufs tient le milieu entre ceux des pigeons, ôc ceux des poules. XVIII. Les perfonnes qui demeurent aux environs des endroits que fréquentent les Tortues d'eau, vont fouvent chercher leurs nids >qui contiennent cent, deux cens, quelquefois même trois cens ceufs. XIX. Les Tortues de terre font très-communes au Cap. Leur chair eft délicate ; elle eft blanche comme la neige, un goût excellent. Leur foye eft un nianger cxqius. Mais cet animal eft pe> D z tit3 7<> Description du Cap de tir , ôc n'a pas plus de quatre pouces de largeur. Il a la tête ôc les pieds tirans fur le noir. Sur fon écaille on voit une figure fèxangulaire. On trouve fort fouvent de leurs oeufs , qui font un mers excellent à tous égards, ôc pour le goût ôz pour la fanté. Cet animal vit de racines, d'herbes y de blé, ôzc. XX. Les Hottentots fe fervent allez fouvent de l'écaillé des Tortues de terre pour porter leurs provif ions. Il y a au Cap une efpece d'Aigle nommée Orfraye, dont je parlerai ci-après, qui eft un grand deftruóteur de ces animaux. Mais il lui faut beaucoup de peine, avant que de pouvoir en manger la chair : ils font fi bien couverts & garantis par leur écaille, qu'il faut que l'Orfraye la rompe, avant que de pouvoir en tirer quelque parti. Pour cela l'Aigle qui a pris une Tortue de terre , la faifît avec fes ferres, Ôc s'en-volant fort haut avec fa proye, la lailîè tomber fur quelque roc ; manége qu'il recommence jufqu'à ce que l'écaillé foit rompue. XXI. En fi n , on trouve au Cap des Grenouilles, & des Lézards; mais qui refïèmblcnt trop à ceux qu'on voit en Europe, pour qu'il foit néceflàire que nous nous y arrêtions. CHAPITRE Bonn e-Esp er a n c e . P. III. Ch. VIL 77 CHAPITRE VII. Des Serpens. I. Auteurs que Mr. Kolbe a pris ici pour guides. II. Defcription de /'Afpic. III. Du Serpens ocellatus , ou du Serpent qui a des taches refemblantes a des yeux. IV. Du Serpent d'arbre. V. Ufage qu'on fait de ces Serpens. VI. Defcription des Anvoyes, ou Serpens aveugles. VII. Des divers noms quon a donnez, a la Dipfade. VIII. Manière dont un Bourgeois du Cap a été guéri de la morfure d'une Dipfade. IX. De fça-vans Auteurs croyent que la Dipfade eft l'Efpece de Serpent dont Dieu punit les Ifraelites au Defert. X. Du Serpent chevelu , ou Cobra de capello , ey fa defcription. XI. VAuteur n a jamais trouvé de pierre dans la tète de ce Serpent. XII. Celles qu'il a vues font artificielles. XIII. Expérience faite avec cette pierre. XIV. De fa forme & de fa compofition. XV. Familiarité des Serpens d'Efculape. XVI. Suhftance ojfeufe crue fur la tète de ce Serpent. XVII. Du Cérafte. XVIII. Cornes de ce Ser-D 3 pent. 7$ Description du Cap de fent. XIX. Defcription d'une autre Efpece qui na point de nom. XX. DU verfes Efpeces de ces Animaux y que l'Auteur a vus au Cap. I. T L y a au Cap de Bonne-Efpcrance X diverfes efpeces de Serpens : mais •comme ils n"v ont poinc de nom pai ticu-ilier, il m'a été difficile de leur en aftîgner.. . J'ai donc pris pour guide là-deffùs Gefijer^ "Çarran, Francius, ôc quelques autres. De L'A S P J C. 'II. L'Aspic eft cendré, ôc tacheté de touge ôc de jaune. Sa tête & fon cou font fort larges. Ce Serpent a les yeux enfonw •cez dans la tête , ôc plars. Auprès de chacun s'élève une tumeur charnue,qui eft de *3a grofîèur d'une noifette. Ces Serpens libnt de différente longueur :il s'en trouve qui ont plufieurs aunes. ni autre liqueur jj /ôc lans perdre un moment, il lui donna un coup de lancette à la jambe malade > d'où il fortit une grande quantité d'une Üqueur jaune. Il mit fur l'incifion une «emplâtre qu'il avoit préparée exprès , ÔC exhorta le malade à s'abffenîr de boire > dumoins encore un quart - d'heure. La foif fè calma d'elle-même peu-à-peu , ôc l'emplâtre attira encore une grande quantité de pus, de la même nature que celui qui étoit d'abord fbrti. On leva l'appareil , & la jambe fut confidé-rablement defènflée au bout d'une petite demi - heure. Les ligatures qu'il avoit miles au-deflùs du genoux furent orées , ■& en peu de tems il fètrouvaparfaitement guéK ÏX. G e s n e Carrm dans le Traite qu'il ■qu'il a fait fur les Serpens (i) Frmcius a ■i2-) yjtinius &Tremellitfs (3) » & divers autres Ecrivains croyent que les Serpens qui incommodèrent fi fort les Ifraèlîtes dans le Défert (4), étoient les Di ps a de s . LeSERPENT CHEFELV. X. O n trouve au Cap une forte de Serpent, appelle par les Portugais Cobra de Capeîlo , parcequ'il a fur la tête une éminence en forme de chapeau. Sa peau a une couleur dorée. Cette efpece eft pour l'ordinaire de la longueur d'une verge, & fon épaifïèur eft d'environ trois quarts de pouce. Chacun convient qu'il n'y a point de Serpent dont le venin foit plus dangereux : fa morfure donne la mort, à ■moins qu'on n'employé incelfammem . quelque bon antidote. XI. I l fe trouve des gens qui affurent •que c'eft de la tête du Serpent cheveltt qu'on tire une pierre , qui eft un remède fouveraincontrefês morfures,& celles de •tous les autres Serpens. J'ai tué un grand nombre de Serpens chevelus pendant mon D 6 féjoui Ci) Page 34. (i) Page 81. if) In Obferv. in V. & T. fa) New, xxi» ^&dwx. y m, %^ 84 Description du Cap de fejour au Cap, pour y chercher cette pieg-re. Toutes mes recherches, fouvent répé-tées, ôc toujours inutiles, m'ont enfin fait conclure , que fi cette pierre , ( appellée auffi par les Portugais Cabra de capello ) & tire du Serpent du même nom , il faut qu'on n'y en trouve que dans certaines faifbns, comme cela a lieu à l'égard des yeux d'Ecrevillès. XII. Les Européens du Cap ont un <^rand nombre de ces pierres, qu'ils nomment pierres de Serpent (ï) ; mais elles font alfurément artificielles. On les apportent des Indes Orientales , où elles lont compofées par les Brachmanes ou Byaminés, qui lèuls connoiflènt ce fecret. On n'a rien négligé pour engager ces Philofophes à communiquer la manière de préparer cettepierre, (ans jamais avoir pu vaincre leur obflination. Il fèroit à fouhaiter qu'un fi excellent remède fut connu des Chrétiens ; fes effets ôc fès vertus font merveilleufes. XIII. J'a i vu au Cap faire épreuve de la vertu de ce remède , fur un jeune garçon qui avoit reçu au bras une morfure de quelque animal venimeux ; mais on n'a jamais pu découvrir de quelle efpece. Au moment (ï) Slang-sttcnen. moment que la pierre fut appliquée fur la partie malade ,1e bras étoit prodigieu-fement enflé ck enflammé. On nJy mit point de bandage, on n'attacha pas même la pierre : on la preiïà feulement contre la playe, ck elle s'y attacha fortement. Tout le poiion fe retira dans la pierre , jufqu'à ce qu'elle en fût elle-même remplie. Alors elle tomba, ck on la jetta dans du lait, où elle le déchargea de tout fon venin. C'eft unechofemerveilleule, que la promptitude avec laquelle elle fe purifie dans cette liqueur}& à l'inftant on voit le lait prendre une couleur de pus. La pierre ainfi purifiée fut de nouveau appliquée fur le bras malade, où on la lailîâ jufqu'à ce qu'elle fût de nouveau remplie , ck l'application fe réitéra jufqu'à ce que tout le venin eût été attiré. Enfin la playe fut ab-folument confolidée , ck le malade guéri, KiV. La pierre artificielle de Serpent, dont je parle , a la figure d'une féve. Au milieu elle eft blanchâtre, le refte eft bleu célefte. Il y a des Européens qui prétendent avoir découvert les principales drogues qui entrent dans la compofition de cet antidote. Les Bramines , félon eux, prennent mie pierre de ferpent naturelle , qu'ils ajoutent à une partie de la tête du Serpent où la pierre a été trouvée ; ils y î6 Description du Cap df font auifi entrer quelques dents, une par-lie du cceur & du foye de l'animal. On mêle le tout avec une terre médicinale qui eft blanche, ou avec de la lerpentine (i), Se on le broyé. Telle eft la manière dont quelques - uns prétendent que l'on fait les pierres de ferpent artificielles ; mais je n'ai vuperfonne qui m'ait dit avoir faic l'épreuve de fes vertus ; Se pour dire vrai, je ne croi point que ce foit - là la recette des Br aminés» SERPENT DESCVLAPE. XV*. Les Serpens d'Efcttlapc font fort communs au Cap. On les appelle Serpens domeftiques (i) , pareequ'ils fe plaifent autour des maiibns : ils y entrent même volontiers,& même, lorfqu'ils le peuvent,, ils vont fe mettre à côté de ceux qui dorment ,& y pafïent tranquillement la nuit. On n'a rien à craindre de leur part , G, on ne Ifur fait du mal les premiers , Se même alors leur morfure n'eft point ve-liimeuiè. Lorfqu'on les manie , ils glif. fent (i) Il y a deux plantes, que les Botaniftes appellent Herbe au Serpent .- on nomme l'une, Langue de Serpent, en Latin Ophioglojfum ; & l'autr^ Serpentaire , en Latin DrtKHflÇHÎfH fd{flfyU»t% (») &sis-SUn£e?h fent comme des anguilles. Si vous les chalfez dé votre lit, ils y reviendront, s'ils peuvent ; vous aurez beau tous y prendre de. toutes fortes de manières, il faut leur en ôter abfblument le moyen „ pour les en empêcher. Ils ont environ une aime de long, 8c pouce 8c un quart ou un pouce 8c demi d'épais. Pendant que j'étois au Cap , on en trouva dans-de vieilles murailles de briques qu'on démolit , qui avoient une verge 8c demie de long. XVI. Un de mes bons amis a une fubf-tance oflèufe , qui a cru fur la tête d'un Serpent d'Efculape , tué par un Meunirç à Hartz. près d'Elbingr ode en Allemagne,1 M. Aextelmeir ( i ) croit que c'eft la Couronne de ce Serpent. U CERASTE. ■ XVII. Le Serpent appelle Ccrafie, ou cornu , fe trouve aulTi au Cap, fi l'on en croit le P. Tachard (z). Plufîeurs Européens le diient auffi : cependant il ne nva pas été pofJfible tien voir, quelque peine (i) Aixtelmeir >m idea ïUrmomc*q>w$> /. cl. page i44, I4ç. SS Description du Cap de peine que je me fois donné pour cela. J'ai même promis une récompenfc considérable à quiconque pourroic m'en apporter, ou m'en faire voir quelqu'un. Mes pro-meiïès ont été auiîi inutiles que mes propres recherches. XVIII. Un habile Médecin du Cap poflède, il eft vrai, une corne du Cérafle; mais le Serpent d'où elle a été prilê, n'a-voit pas été trouvé au Cap. Cette corne refîèmble allez, pour la couleur , à de l'y, voire poli. Pour ce qui eft de fa forme ôc de fes dimenfions, on peut recourir à la Figure que j'en ai fait graver. Erafme Irancifci (i) & Mr. Seyfried (i) difent que dans le Mexique il y a des Scrftns cornus qui ont une vingtaine de pied de long, ôc dont la groffèur égale celle d'un homme. Les habitans du pays l'appellent Aiacacoatb ; c'eft-à-dirc, Ser-fent-Cervier > pareeque fa tête reMèmble à celle d'un Cerf à la cinquième tête : mais les cornes ne lui fbrtcnt que lorfqu'il eft parvenu à fa groflèur ordinaire. D'un SERPENT fans nom. XIX. Un de mes amis m'a fait préfent d\m 0) Dans fon Traité des arbres d'Afrique qui fe-rtent fleurs. (*) In Mtdulla miraçiliuM Kat un, rage C6-j. d'un Serpent qu'il avoit tué au Cap. J'en ignore le nom, & les Européens du Pays nJont pu m'en inftruire, n'y ayant peut-être perfonne parmi eux, qui ait eu occa-fion d'en voir un pareil. Quoiqu'il en {bit, je le conferve dans une liqueur. Ce Serpent avoit un pied Se demi de long, Se fon épai fleur étoit d'environ trois quarts de pouce. Il avoit la tête blanchâtre, & le dos rouge, tacheté de brun. XX. Enfin, j'ai vu dans les campagnes duCap diverfes autres efpeces de Ser-pens,dont je me contenterai de donner une idée génerale. Les uns hantent les rochers; les autres fe tiennent ordinairement dans les lieux unis & fablonneux. Une efpece habite fur les grands chemins, ou aux environs : il y en a même qui fe plaifent dans les roieaux, Se parmi la paille : ceux-là font petits Se noirs. On en trouve fort fouvent dans le chaume qui couvre les mai fon s des Colonies : c'eft-là qu'ils dc-pofent leurs œufs , Se qu'ils élèvent leurs petits. Lorfqu'ils font parvenus à leur groflèur ordinaire , ils ne pafîènt pas en longueur le doigt du milieu de la main d'un homme fait ,& enépaifïêur le tuyau d'une plume d'oye. L'œuf de cette efpece de Se rpeut eft gros comme un petit pois. CHAPITRE CHAPITRE VIH. Des Infectes de Mer & de Rivière. I. Manière mervcilleufc dont les Puces de Mer prennent le Poijfon. II. Comment les Poux de Mer s'y prennent pont cela. III. Diverfes Efpeces de Vers de Mer. VI. Defcription plus détaillée d'une Efpece particuliere. V. Troifiéme Efpece de Vers de Mer VI. Quatrième Efpece de Vers, qui ne fe trouve que pres des rochers qui bordent la Mer. VII. Des Jbifeftes de Rivière. LaPVCE DÉ MER. ï. Y A Puce de mer ne fe voir que fur I j la Mer, ôc on lui a donné ce nom, pareeque raifemblant fes jambes comme en un peloton, elle faute à-peu-près comme les puces ordinaires. Elle eft de la groflèur d'une Chevrette , ôc couverte d'écaillés qui reflèmblent allez à celles de ce petit poifïbn : auiîi lorfqu'clle eft au fond de l'eau , où elle defeend quelquefois , on s'y tromperoit aifément. Cet animal eft re,vê:u d'un aiguillon , dont il le fert pour attaquer les poiflons. Lorfqu'il en trouve l'occafion, il le plante fi fortement dans leur chair, qu'ils ne fçauroient s'en débarraflèr. Alors ils fè débattent Si font rage , Se dès qu'ils fe font bien fatiguez, il les tire promptement du côté du bord, ou contve quelque i oc her, afin que le poiflon recommençant à fe donner du mouvement, fè tue en fe frappant contre la pierre. Les Latins nomment cet Infecte PJilltts marinus. U POV DE MER, ou le TAON DE MER. II. Le Pou de Mer reflèmble fort au Taon ( i ) : il n'y a prefque d'autre différence entr'eux , fînon que le premier eft un peu plus gros.il eft couvert d'une écail-te dure, Se a un grand nombre de pieds, qui ont chacun une efpece de crochet à l'extrémité. H vit fous l'eau, & tourmente, étrangement les poiflons. Pour cela il fè cramponne fur leur dos, Se plantant dans leur chair fes dents affilées, il les fu-ce jufqu'à ce qu'il les ait tuez. Les (t) Paerd-Kefer en Hollandois. Ce mot gne aufli tx/tMms. Les VERS DE MER. III. J'ai vu au Cap plusieurs efpeces de Vers de mer. On en trouve très-fbuvent une forte fur le fable , au bord de la Mer : ceux-là font Ions d'une verge ou d'une verge & demie , & reflcmblent beaucoup à ceux qui s'engendrent dans le corps des enfans. Lor (que la mer eft calme > ils y vont en grande foule pour y chercher de la nourriture, & y reftenr jufqu'à ce qu'il s'élève quelque tempête : alors ils montent au-deffus de l'eau, ôc font portez au bord par les vagues. Dès qu'ils font arrivez fur le fable, ils fe cachent dans des creux qu'ils y font. IV. Il y a divers autres Vers de Mer, mais qui ne quittent jamais cet élément. Une efpece, entr'autres, mérite d'être ob-fèrvée. Ils font épais au milieu , ôc minces aux deux extrémitez. Quelque attention que j'a) e apportée en les examinant 5 je n'ai jamais pu découvrir en eux ni bou. che, ni yeux. Aux deux cotez ils font couverts de poils verds. Sur le dos on voit diverfes petites excrefeences, qui retîem-blent à de petites verrues. Lorfque cet infecte eft touché par quelque corps, il s'arrondit ÔC s'enfle comme le Sou-fleur , poifîbn que je décrirai ci-après. V. On BoNNE-EsPERÀNCE. P. III. Ch. FUI. «>$ V. On voie au Cap une troifîéme efpece de Fers de Mer , qui mérite d'être par-ticularifée. On pourroit donner à cet Infecte le nom de Cheval marin , puifqu'il rellèmble exactement au Cheval ordinaire , à Tégard de la tête , de la bouche » du cou &: du poitrail. La partie de derrière finit en pointe, Ôc eft crochue. Il n'a pas plus de fix pouces de longueur , & à l'endroit le plus gros de fon corps il a environ un pouce. Le tronc du corps, au-defïbus de ce que j'appelle le cou, eft un peu applati, ôc paroît avoir des côtes. Il a le dos noir, & le ventre blanchâtre. Je n'ai jamais eu occafion d'en voir en vie ; mais j'en ai trouvé très-fbuvent fur le fable , où ils avoient été jettez par le flot. J'en ai mis dans de l'efprit de vin , pour les conlèrver. Je ne fçai fi je dois mettre dans la claf-fe des Fers de mer une efpece de Vers qu'on ne trouve que fur les rochers qui bordent la mer. Cet Infecte eft rouge , ôc a quelque chofè qui approche de la Chenille velue , qui eft fort commune dans nos jardins potagers ; mais il eft plus gros & plus long. Lorfqu'on le manie , il pique comme une ortie j ôc fi l'on crache deffus, il crevé ôc fent fort mauvais. VIL On trouve dans les rivières ôc les eaux eaux douces du Cap la plupart des Infectes d'Europe : s'ils différent en quelque chofe, ce n'eft que dans la couleur. Les* Sangsues y font d'un rouge foncé & ob-feur, avec des taches blanches. Je n'y ai jamais vu de Rat d'eau , & je n'ai trou-vé perfonne qui en ait vu. Les Serpens d'eau y font en revanche fort communs. Ils ont pour l'ordinaire fix pouces de long, & leur épaifleur approche de celle du. tuyau d'une plume de Cigne. CHAPITRE Bonne-Espérance, p. III. Ch. IX. 9$ CHAPITRE IX. Des Infectes de Terre, difpofez par ordre alphabétique. I. Diverfes efpeces ^'Araignées. II. Il f en a une efpece très-venimeufe. III. Des Calandres, ejr de leurs divers noms. IV. Des Chenilles & des Papillons. V. Des Cofïbns. VI. Des Crapauds. Auteurs qui en ont parle. VII. Les Fourmis du Cap n'incommodent pas beaucoup les Colonies. VIII. Des Fourmis ailées. IX. Diverfes fortes de Limaçons. X. Vfage qu'on fait en Médecine de ces Infeftes. XL Des Mille-pieds. XII. Ils font venimeux : moyen dont on fefert pour guérir leur morfure. XIII. Des Poux. XIV.-Des Puces. XV. Il y a ats Cap trois Fléaux. XVI. Des Puces de terre. XVII. Des Punaifes. XVIII. Defcription des Scorpions, du Cap. XIX. Ufage qu'on fait en Médecine de cet animal. XX. "Des Tignes. XXI. "Des Vers de fruit. XXII. De ceux depluye. Des isfR AI G NE'E S. î, TL y a au Cap diverfes fortes d'ARAi-JL gnÉes 3 qui différent entre-elles noix feulement feulement en grofîèur, en figure ôc en couleur ; mais encore dans la manière de faire leur toile. Je craindrois d'ennuyer mon Lecteur, fi je donnois une defcription particuliere de chacune de ces efpeces. Il fuffîra de dire en général, qu'il s'en trouve de venimcufès, Ôc d'autres qui ne le font point. Quelques-unes habitent les maifons, d'autres fe tiennent dans les champs. II. Il y en a furtout une forte , contre laquelle on doit bien fe précautionner : c'eft la plus petite efpece , elle ne devient jamais plus groftè qu'un petit pois blanc. Cet Infecte eft noir , ôc fort actif. Il s'attache aux murailles des maifons, ou aux planchers. Dans les champs, il file fa toile fur l'herbe. Sa morfure eft fi venimeu-fe,qu'ellecaufe infailliblement la mort, fi l'on n'a promptement recours à quelque contre-poifon. Un Nègre,mordu par une de ces Araignées , ayant négligé trop long-tems fit playe,en'mourut au bout de peu de jours. J'ai moi-même connu urfjeune Européen, qui a fouffert les plus cruelles douleurs de la morfure de cet animal. La Pierre de Serpent lui conlèrva la vie : on lui en fit trois fois l'application. Cet Infecte attaque auilï afïèz fouvent les troupeaux de gros & de BoNNE-EsPERANCE. P. III. Ch. iT. $J de menu bétail, & y fait beaucoup de mal. Auflï les Européens ont-ils un foia particulier de nettoyer leurs maifons ôc leurs écuries , pour fe préfèrver , eux Se leurs beftiaux, des morfures de cette bête dangereufe. Des CALANDRES. III. La Calandre Ce nomme auffi Charançon , ou Parepeluc ; en Latin Orr-tulio, ou Calandrus. Il y en a au Cap *me très-grande quantité. Les Hollan-dois les nomment Klandre, tant au Cap » qu'aux Indes Orientales. Il fêmble que ce mot vient du Latin clam, en cachette , ou clandefiinus , fecret caché ydandeftim pareeque cet Infeóte s'étant fourré dans ^n grain de blé > s'y cache, pour ainfi dire. Cet animal, qui eft gros comme la moitié d'un grain de feigle, eft,brun , Se a la bouche pointue. Si l'on n'y prend garde , il fait beaucoup de dégât dans le olé, furtoutlorfqu'il eft nouveau. Les Européens vuident de tems en tems leurs greniers , pour les nettoyer de ces animaux» Des CHENILLES & det PAPILLONS* IV. Il y a au Cap diverfes fortes de. Tome UL E Chi> Ciifnille-s , & j'en ai vu plufieurs eft peces.qui font communes en Allemagne. Les unes, font, d;un jaune pâle : d'autres font blanches : d'autres vertes : quelques-unes vertes avec des taches rouges : d'autres font brunes , avec des taches rouges & blanches. Elles varient non-feulement en couleurs ; mais auill en figure : cependant elles ont prefque toutes fur le dos , & aux.cotez, une efpece de poil ou de duvet. L'efpece la plus grande habite les champs , les hayes.,. & les bpis. Les Chenilles de cette derrière force ont latére rouge , le dos mêlé de. rouge ôc de verd ôc le. ventre bjanc. Les Chenilles viennent.bieivtôt à.leur maïuritéj.pourparkr.ainfii Elles s'attachent d'abord à une. plante , à un arbre, auimtmc à une. muraille : peu-après i\ croit.fur leur corps une peau, & au:bout dvbquatorze ou.quinze jours , quelquefois plus, quelquefois moins, la Chenille change, dénature, &: devient Papillon. La peau qu'il s'étoit forméet tout autour , s'ouvre * le Papillon .fort ôc. s'envole : il déployé des ailes èmaillées d'or, dazur, ôc des_pius: hrillânces^coukursi. On voit des Papillons d'autant d'efpeces qu'on trouve? de Chenilles »& dans leur Bonne-Espérance. P. III. Ch. IX. 59 leur métamorphofe ils confervent beaucoup de leur première couleur. Le C O S S O V. C e mot vient du Latin Cojfus, qui défigne aufïi cette elpece de ver qui s'engendre dans le bois , & qui le perce, On l'appelleaufli Artisonou'Artu-50 n ( 1 ). Cet Infecte eft: rare au Cap , & ne fe trouve que dans une forte de bois. Le C R A P A V Z>. VI. On ne trouve que peu de Crapauds au Cap , & les Hottentots ne fça-vent point les diftinguer des Grenouilles. Les Curieux peuvent confulter fur cet animal Gefner, Aldrovandsts, Francius , Forer us , qui en ont parlé fort au long ; niais il n'y a point d'Auteur qui m'ait pWfatisfait fur cet Article , que Pau-li- dans fon Ouvrage intitulé DeBufonc. Bes FOVRMIS. VIL L& Gap nourrit auffi plufieurs e£ E 2 pece9 I (1^ Les Hollandois le nomment HontAWrm» I * le bois où on le trouve, KremfclrHout, loo Description du Cap d e ces de Fourmis. On y en trouve une qui répond à tous égards à celle qui fc voit en Europe. Elles y font en Ci grande quantité^, qu'il y plu/ieurs vallées toutes couverte de fourmilières. Cependant il faut avouer que les Colonies ne fçauroient s'en plaindre : on n'en voit ni dans leurs champs , ni dans leurs vignes. Avant qu'on eût cultive ces terres > elle étoient tout auili couvertes de ces Infectes, que le font aujourd'hui les terres en friche ; mais depuis qu'on en a pris foin 3 ils dif-paroifïènt. U n'y a que dans les jardins où l'on en trouve. Les figues, les oranges , les limons & les autres fruits en font quelquefois endommagez ; mais c'eft toujours la faute des poflèfïeurs : il eft aifé d'en garantir les jardins. Une féconde forte ne diffère de celle-là que dans la groflèur. Les Fourmis de cette efpece font plus groflès, Se leurs fourmilières font à proportion. D'autres ont la tête rouge, le dos brun , le ventre & les jambes cendrées. Elles ont un demi-pouce de long. Le vaiflèau qui Ce-pare la partie antérieure de ces Infectes de la poftéricure , eft fi mince Se ii délié , qu'on a tout lieu de s'étonner comment ils peuvent porter des poids aufli confidéra-bles, Se faire des mouvemens fî Yiolens. Bonne-Esperance.P.111. Ch.IX. löt Des FOVRMIS AILEES. VIII. Qu o i qu e je renvoyé au Chapitre qui fuit, l'Article des Infe&es allez , je dois cependant placer ici les '.Fourmis ailées; pareequ'à tous égards elles relfemblent à-la dernière efpece que je viens de décrire. Elles n'ont de plus que des ailes rouges , dont elles fê fervent fouvent pour paflèr de hautes montagnes. On ne peut voir fans admiration j combien cette Fourmi eft agile ÔC induftrieufê. Des LIMAÇONS. > IX. Les Limaçons du Cap font de plufieurs fortes; mais des mêmes efpeces que l'on voit en Europe. Il y en a une fort petite 3 qui s'attache aux feuilles des arbres ôc des arbriffeaux. Une féconde efpece , qui eft plus grande , fe voit pour l'ordinaire fur les chemins ôc les allées de jardin. Les uns ont des coquilles 3 ÔC d'autres n'en ont point. X. Qu'on me permette d'ajouter ici , que les Limaçons féchez Ôc mis en poudre , pailènt pour un remède admirable dans les retentions d'urine. On en fait Une eau qui eft excellente dans les Con- L 5 fomp- ici Description du Cap ds romprions , &c leur matière vifqueulê e& lort bonne courre les Inflammations. Des MILLE PIE D S. XI. Les Infectes qu'on appelle Mil--jjepieds , font fort abondans au Cap. \U y font blancs &: rouges. Leur longuet» .eft de trois pouces , & leur épaificur un peu moindïe que la moitié de celle du doigt. Ils font velus , comme je l'ai dit en parlant des Chenilles. On n'a pu découvrir aucun œil à cet Infecte ; mais 2l la tête il eft pourvu de deux corner; mouvantes , dont il fè fert pour tâter le chemin où il doit pafïèr. XII. Cet animal eft venimeux, & înorfureaft aufïi dangereufè que celle du ïcorpion. 'On employé avec fuccès, pour 3a guérir, la pierre de ferpent, auffi-bien «que les oignons rôtis. J'ai vu ce dernier remède employé à bord d'un Vailïèau -un Matelot avoit été mordu par cet Infecte ; la douleur étoit très-vive & fa vie «n-da-nger : trois oignons rôtis , appliquez fur la partie malade, attirèrent parfaitement le poifon, & le malade recouvra fa première fente, Des P O V X XIII. J'ai déjà eu occauon de parler x dans dans la première Partie de cet -Ouvrage» de cette vermine que ics'Hottentots mangent. J'ajouterai feulement ici, que ces Peuples-en font couverts ; mais que les Européens du Cap n'eu ont jamais. Et même 3 s'ils arrivent au Cap avec des Poux , ces animaux les quittent en peu de jours. Les Européens ont le même avantage dans les Indes Orientales ; ces Infectes ne s'y attactant non-plus qu'aux feuis originaire*. o Des PVC £ S. XIV. On ne trouve pas au Cap un grand nombre d'cfpeces différentes de Puce s ; cependant il y en a quelquefois des multitudes prodigieulès. Les Kraais, & les endroits où fe retirent les troupeaux , en font quelquefois fi remplis , « elles incommodent fi fort les Hottentots , qu'ils font obligez de changer do quartier. C'eif à la parelfe & à la malpropreté de ce Peuple , qu'il faut attribuer en -bonne partie la propagation de ces Infectes. XV. QuoiQV*iL*cn foit, C'eft un Proverbe ufité au Cap, qu'il y a dans ce pays-là trois Fléaux ; les Mouches , les p*ces > & le Fent. Sans cela ce feroit le Heu le plus délicieux du monde. Ves PVCES DE TERRE. XVI. On trouve au Cap un Infecte qui refîèmble à une Puce ; mais qui, au-lieu d'attaquer les hommes , habite les jardins ôc les champs , où il broute ôc gâte les fémences & les jeunes jets qui font encore tendre. Les Européens du Cap Pont appelle Puce de terre(i);& lorfqu'ils en découvrent dans quelqu'un de ces endroits, ils y répandent je ne feai quoi , qui les fait mourir , ou les oblige à abandonner la place. Des PUNAISES. XVII. Les Européens du Cap ne font aufïi paspeu incommodez des Pu na i s es. Pour s'en délivrer , ils ne connoifïènt rien de meilleur que de peindre le bojs du Et d'une couleur faite avec de l'huile -eù l'on a mêlé du mercure Des S COR PIONS. XVIII. Les Se or pi ons font très-communs au Cap, où ils habitent ordi.» nairement parmi les pierres. Aufîi les Européens ii) Aard-Flot, en Hollandais. Européens prennent-ils bien garde comment ils mettent les mains entre les pierres , crainte d'y en rencontrer quelqu'un. Leurpiquure eft très-dangereufe, Ôc mec fouvent la vie en danger. Le Scorpion du Cap a deux pouces Ôc demi ou trois pouces de long. Sa couleur eft un verd-brun , tacheté de noir. Il ref • femble exactement à l;Ecreviffe,. excepté la queue qui eft plus longue ôc plus mince. JJai fouvent vu des Scorpions du Cap fur les vaiftèauxquiétoient à l'ancre dans la Baye de la Table, Ôc fur ceux qui appartiennent au Cap ; mais j'ignore comment ils y vont. XIX. S i l'on tue cet Infecte „ ôc qu'on-le mette dans de l'huile , c'eft un fort bon remède pour guérir les playes venimeu-fes ôc empoifbnnèes. J'en-ai moi-même fait 1' épreuve. Des T J G N E S. XX.Les Tignes font fort connus parmi nous. Au Cap comme en Europe, elles rongent les draps ôc les étoffes , ôc y font beaucoup de mal, fi l'on n'a un grand-foin de les en délivrer promptemem. Des VERS D V FRUIT.. XXI. J'a i vu au Cap toutes les cfpe--XL j. ces- 10$ Description dv Cap d?. ces de Vers ue Fruit que j'ai «u occafion de voir en Allemagne : je nJai même pu arjpe*cevoir aucune différence entr'eux. Il iurfira donc de les avoir nommez. Des FERS DE PLUTE. XXII. O n trouve au Cap une efpece de Versdïpluyï, qui eft paraitement la même que celle qui fe voit en Europe, Mais ii y en a une autre- forte, qui me paroî?particuliere à ce Pays-la. Ellepa-roît pendant la faifon pluvieufe ? je veux dire dans les mois de Juin & de Juillet. Ces Vers fortent alors de terre en grande quantité. Ils ont environ un pouce de long ; &, comme notre Fer luifant a ils jettenc une forte de lueur pendant Îsl nuit. CHAPITRE BONNE-ESPERANCE. P. JIJ* Ch. X. I 07 CHAPITRE X. Des Infectes aîlez , difpofez par ordre alphabétique. I. Les Européens ne fe donnent pas la peine d'élever des Abeilles. II. Divtrjcs efpeces d'Ei carbots , que nous avons au fi en Europe. III. De ceux que les Hottentots regardent comme une Divinité* IV. Des Eicarbots verds , & de leur nourriture. V. L'Efcarbot - Grillon : comment il fait du bruit. VI. Des Confins , cr de leurs perféct:tiens envers [es Etrangers. VII. De* Guêpes. Vilî. Trois Efpeces principales de Moue;;. , IX. Mouches du Cap, qui ont la même propriété que les Cantharide s. X. Dr<" Sauterelles : moyen que les Europ:c\. emphjent pour en chu fer. unevttite Efpece de leurspojfejfiolis. XI. Dejcription d'une féconde Efpece qui cnufe de grands^ dégâts. Des AB L IL LE S. *• T Es Abeilles font tvès-abon-, dan tes dans les contrées des Hottentots. On n'y aperçoit pa* la inoindiv, E G <îirlere;-.cr io8 DECRipTroN du Cap e*e différence d'avec les nôtres: foit pour la groffeur , la couleur, la forme, ou la nature. Les Européens ne le donnent, point la peine d'en élever. Je fuis certain que lorlque j'ai quitté le Cap, il n'y avoit pas lix perfonnes qui en euflênt, ôc qu'il n'y en avoit pas une qui eut plus- de trois ruches. 11' eft-vrai que pour un peu de tabac ou d'eau-de-vie , ou quelques petites bagatelles, on peut acheter du miel des Hottentots, de qui on l'a meilleur , paree qu'ils le prennent fur les montagnes ôc fur les rochers efcarpcz; mais de qui cependant on le reo^ii beaucoup plus malpropre , vu leur faîoperie naturelle , ôc les vafès où ils le ramallènt. Ce font des lacs fairs de peaux, dont le poil eft tourne-en-dedans» Des E SCARBOTS. IL II y a au Cap divers fortes d'Es-c a r bots ou Cerfs -volants. Quel.]ues-uns reflemblenr à tous égards, à ceux que nous voyons en Europe ; ôc par contequenr il fcroitfuperflu d'en donner la defcription. Je me contenterai donc de décrire ceux qui font particulier* au Cap. 111. J'a i déjà eu occafîon , en parlant de la Religion des Hottentots 3 de décrire bonne-esperance. P. III. Ch. X \Oy re un Efcarbot particulier à ce Pays - là , que j'ai appelle Efcarbot doré, & que les Hottentots adorent toutes les fois qu'ils en voyent. IV. Une des efpeces d'efcarbots que j'ai vu au Cap, a le corps verd tk les ailes paroillènt entrelacées d'argent trait. Ces Cerfs - volans font plus gros que les pré-eédens, mais ils nontpas k peau ou l'é-caille auili forte. On les trouve ordinairement fur les arbres verds , où ils mangent les feuilles i il y a tout lieu de croire que c'eft à cette nourriture qu'ils Ibnt redevables de leur couleur, ils fe plaifent principalement fur les limonîers& les orangers, furtout lorfque ces arbres font en fleur y ou qu'ils ont de jeunes feuilles. On pourrait appeller cet. Efcarbot y V Efcarbot d'ar-g#tt* V. U n autre Elcarbot du Cap a la tête noire, le dos brun tacheté de blanc ,1!ôc le cou châtain. Dans la cavité du ventre de cet Infecte on trouve quelque choie qui reflèmble beaucoup à une paire dé lunettes : il peuten approcher les deux cercles , tk en faifant cela il produit un bruit qui rellèmble allez à celui du Grillon. Le matin il vole pour l'ordinaire, tk au milieu du jour il fe tient fur les ormes • pour fe garantir de la chaleur du foleil.1 Jamais îio Description du Cap de Jamais je n'en ai vu Ce pofer fur d'autre?» arbres: les Européens du Cap m'ont aù furé la même choie. Cependant je oc fçaurois dire furement s'il vit d'herbe, oit de feuilles d'ormes. Des COUSINS. VI. Les Cousins, ou\1ouchï-rons, font encore beaucoup plus affamez de fang humain au Cap, qu'en Europe. Les Etrangers furtout en font extraordi-nairement tourmentez. Il femble que dès qu'on eft habitué dans le Pays , c'eft un. titre pour être en paix avec eux. J'ai die que les Mouches étoient un des fîéauxdu Cap, aufîi-bien que le Vent ôc les Puces i cependant lorfqu'il s'élève un vent un peu violent, il purge fî-bien l'air de Moucherons ôc le Pays de Puces, qu'on n'y en Toit plus. a Des GVEPES. VIL Lo-rsq_u e l'air eft calme , ou le vent petit, les Colonies du Cap, fur-tout en Eté , font cruellement tourmentées par les G u e p e s. Ces animaux atta-, quent & les hommes ôc les bêtes. Je ne dirai rien de leur groflèur, de leur formey ài de leur couleur, .parcequ'elles refiem- bien* BONNfe-EsPERANCE.' P. ///. Ch. X. W09 tient en tout à celles que nous voyons en Europe. Des MOV C HE S.. VIII. I l feroit ennuyeux pour le Lecteur de lire la defcription de toutes lesef-peces de Mouches que le Cap produit r ainfi je compte qu'on me fçaura gré de ne parler que des plus remarquables. On voit quelquefois dans ce pays-là des effains fi prodigieux d'une efpece de fort petites Mouches , qu'il femble que tout l'air en eft rempli. Elles font aimées d'aiguillons, dont elles piquent tout autant d'hommes qu'elles peuvent en ren* contrer. Cela les rend extrêmement in-commodes.Quelquefois elles entrent dans les yeux , où elles caufènt des douleurs très-aiguës. Une efpece de Mouche du Cap $, qui reiîèmble à tous égards à celle qui hante nos maifons, ne s'y voit jamais dans les Heux fermez : elle ne fe plaît qu'en plein air. Une troifiéme efpece de Mouches particulières au Cap , eft plus grollè que celles dont je viens de parler. Elles font brunes. On les nomme Mouches aveugles ( i), parcequ*en fè pofant fur les hommes o\t ni Description Cap de ou fur les bêtes, elles y tombent comme fi effectivement elles étoient aveugles. Elles piquent avec leur aiguillon , ôc caulènt une grande douleur. IX. L a quatrième efpece de Mouches particulières au Cap, eft d'une groilèur qui tient le milieu entre les deux dont je viens de parler. Elles font de la nature des Mouches Cant har ides. Sur quelque endroit du corps qu'elles fe polènt, elles y produifènt des vefîîes. Auflî les Cliirur-giens du Cap en font provifïon ôc s'en fervent avec fuccès, tout comme des Mouches d'Efpagne. J'ai éprouvé fur mon corps même , la bonté du remède. Des SAUTERELLES* f X. Il y a diverfes efpece de S a u t e-r e l l e s au Cap : mais je me contenterai d'en décrire deux, qui m'ont paru mériter l'attention du Lecteur. L'une, qui eft fort petite, fê voit pref. que tout l'Eté. Elle eft brune, fes ailes ionr vertes, elle eft argentée fous le ventre , ôc fès jambes font cendrées. Au Prin-tems on la trouve le plus fouvent fur les lieux plantez de chouxou fur les champs en(èmencez,où elle fait beaucoup de mal. Auiïij dès que ksEuropéensenapperçoi- vent Bonne-Espérance. T. IJl. Ch. X. i ï ) vent dans ces endroits, ils font bouillir de Peau avec du tabac, & y répandent de cette décoéHon , pour laquelle elles ont une antipathie fi forte, que non feulement elles quittent le lieu qui en a été arrofe ; mais encore elles n'y reviennent point de toute l'année. Si elles ne trouvent rien de meilleur , elles fe jettent fur les prez, où elles fe nourriflènt d'herbe , jufqu a ce que les chaleurs de l'Eté étant venues, elles fè retirent ordinairement fur les arbres, dont elles mangent les feuilles. XI. L a féconde efpece de Sauterelle, dont je ferai ici une mention particuliere, eft de la même groilèur & de la même figure , mais elle diffère en couleur, celle-ci ayant la tête rouge, les ailes d'un rouge obfcur , le dos cendré, le ventre argenté, & les jambes rouges. Elles ne paroifTênt que long-tems après les premières , mais c'eft toujours par bandes très-nombreufes. On ne fçauroit croire le dégât affreux qu'elles font d'ans les jardins , les vergers, & les champs , fi l'on ne prend un foin particulier pour les chafïèr. CHANTRE 114 DSCRIPTION DU Capde CHAPITRE XI. Des Poiflons, difpoféz félon l'ordre alphabétique. I. Le Cap abonde en Pofffons de tente efpe" ce. II. Lien ou Von prend beaucoup d'Alofcs : divers noms de ce Poiffon , & fa defcription. III. Des Anguilles. IV. Defription du Poifïon argenté , oh 'd'argenr. V. Obfervations fur la petite Baleine nommée Grampus. VI. Def cription exalte de deux de ces Baleines, jettées fur la côte. VIL Ce ne fçauroit être le Poiffon qui engloutit Jonas. VIII, Grandeur de ces deux Baleines. IX. On ne trouve jefeiBarbaux que dans la Rivière de Drakenftein. X. Du Bennet, ffr fa defcription. XI. Quatre diverfes Efpeces de Brèmes de Mer. XII. Les deux première? Efpeces font appellées au Cap Poifïbns Hottentots : leur nourriture. XIII. Les deux dernières y font appellées Jacob-Evertfen. XIV. Pour, quoi on leur a donné ce nom. XV. Des Brochets de mer , m Loups marins. XVI. Du Bruneau. LTE Cap abonde en poifTbns de tou-* t tes les efpeces, foit de mer , foie de de rivière. Je rangerai par ordre alphabétique ceux fur lefquels j'aurai quelque obfervation à faire. De VA X. 0 S E. H. On prend dans la Baye de h'Tàbler & dans la Baye Falz.a, une.forte de poiflbh que les Hollandois nomment Elft, 8c les François Alose. Les Latins lui ont donné les noms de Clttpea , Alofa , ou Alau-ft;8c les Grecs celui de Thrilla. Ce poiffon de .mer eft de la longueur de trois quarts de verge, ou un peu davantage. "Ses écailles reflèmblent beaucoup à celles du Harang , 8c font jaunâtres. Il a le dos "blanchâtre, le ventre blanc , tacheté dp noir , 8c divifé dans toute fa longueur par une raye de même couleur. Ce-Poif-ion eft plein d'arrêtés ; & comme il eft naturellement dur, on eft obligé d'y faire nne bonne fauce pour en faire un bon mets. Le frai de ce poifton eft fort eftime dans pluiieursendroits. Fruincifci dit que les Habitans des Mes Moluqnes en font un grand commerce. Des ANGVI LLES» III. I l y a dans les eaux douces qui arrofent le Cap, une grande quantité d'ANGUILLLS» n6 Description du Cap bi d'Anguilles. Elles reflèmblent parfaitement à celles que nous avons en Europe. Les Latins nomment ce poiflon Anguilla, les Hollandois & les Allemands Aal. Du POISSON ARGENTE\ IV. L £ Poiiîôn du Cap qu'on appelle Poisson arge n t i {ï ) 3 a la forme & la groflèur d'une Carpe d'une livre : le goût de ces deux poiflons n'eft pas bien différent. Il eft blanc , orné de diverfes rayes argentines Si éclatantes, qui partent du milieu du dos de part & d'autre fur les deux cotez. Ces rayes fèmblent être couvertes de feuilles d'argent, aufli-bien que fa queue. Sa gueule eft garnie de petites dents fort pointues. Cette efpece de poi£ fon fê tient pour l'ordinaire dans la mer j mais en certain tems ils viennent par bandes dans les rivières, où l'on en prend mie très-grande quantité. Des BALEINES. V. On voit fouvent dans la mer qui baigne le Cap 3 & même dans la Baye de la (i) Zilver-Vifch en Hollandois ; c'eft-à-dire, Toijfon d'argent. la Table, la petite Baleine qu'on appelle Grampus : les Mariniers Hollandois la nomment aufïî Noord - Kaaper , c'eft-à-dire, Câpre du Nord. Lorfquc ce poiffon nagel> f°n corps eft à moitié hors de l'eau, & quelquefois il fè plonge avec tant d'im-pétuofîté, qu'on en entend le bruit à un quart de lieuë. VI. I l y en eut deux qui furent jettées fur la côte par la tempête, l'une en 1707» au mois de Mai a dans la Baye de la Table; & l'autre en 1700. dans la Baye Falzp? ainfi j'ai eu occafion, de les examiner avec beaucoup de foin Se d'attention. Elles étoient l'une Se l'autre d'un brun obfcur, Se fans écailles. Leurs mâchoires avoient dix-huit pieds de long , Se environ treize de large. Elles n'avoient point de dents ; mais pour y fuppléer leurs gencives , couvertes d'une peau très - forte , étoient dures comme du fer. Leurs yeux ne paroihoient pas plus gros que ceux d'un cheval, pendant qu'ils étoient dans leurs orbites : mais lorfque je les en tirai , je les trouvai aufïî gros que la tête d'un homme. Au-deffus de l'orbite on voyoit un grand creux 3 comme aux autres Baleines : c'eft par-là qu'elles font jaillir de l'eau en fort grande abondance, Se à une hauteur considérable. Sous la tête elles avoient ïiS Description du Cap de avoient deux fort grolfes nageoires. Leurs queues finiflbient en demi-lune, 8c croient fort larges. VII. La langue de chacune de ces Baleines pefôit environ fîx cens livres ; Biais leur goiier étoit fi étroit, que la, main n'y pouvoit entrer qu'avec peine. Qu'on juge après cela, s'il eft naturel de penfer que ce foit ce poiflbn qui engloutit Jonas. Je croirois plus volontiers , que c'eft le Gwlf* de mer qui reçut le Prophete. VIII. Une de ces Baleines avoit cinquante pieds de long, vingt- quatre de large, 8c douze de haut. L'autre avoit quarante-cinq pieds de long, douze de large, 8c dix-huit de haut. De leur graillé on fit de l'huile, qui fut mife dans le Magazin de la Compagnie. le B A RB E AV. IX. Le Barbeau eft le poifton d'eau douce, qu'on appelle en Latin Mttgil fluviatilis , ou Bkrb'tts. Il'y en a au Cap ; mais ce qu'il y a de furprenanr, c'eft qu'il ne s'en trouve que dans la. rivière de Drakenfiein ;•, ou il foifonne. Ils font peu cftimez au Cap. Bon n e-Esp er an c e. P. III. Ch. XI. Du BENNET. X. Dans la mer qui arrofê le Cap il y a une grande quantité de poiflons, connus par toutes les Colonies fbus le nom de Bennet: je ne lui en connois point d'autre. J'ai vu très-lbuvent les Matelots en prendre à l'hameçon. Ce poiiïbn eft a-peu-près de la grandeur & de la groflèur du bras , ôc pelé de fix à huit livres. Il eft très-beau , ayant de larges écailles d'un pourpre foncé , avec des rayes or. Ses yeux font rouges : il a une petite bouche , qui eft fans dents. Près des ouïes il a deux nageoires de couleur d'or, au-lieu que les autres font d'un jaune éclatant. Sa queue eft rouge, ôc reflèmble beaucoup à Une paire de ci féaux ouverte. Sa peau & les écailles paroi fient tranfpa rentes. Lorl-Su'on l'a écaillé-, il eft d'un pourpre éclatant. Il a une chair écarlare , qui eft di-vifée en diverfes tranches par une clpecc de membrane. Après qu'il eft bouilli, elle conferve fa couleur ; mais moins vive. Il: paroît fec ôc dur en le mangeant \ cependant il eft agréable au palais, ôc de facile <%eftion. Lu ïio Description du Cap de La BREME DE MER. XI. I l y a quatre forte de Brèmes dans la mer du Cap. Les Européens qui y font établis , nomment Poijfons Hotten-tets (i.) les deux premières fortes: nom qui leur fut donné par ceux qui s'établirent les premiers au Cap ; pareequ'ils achetèrent quelques-uns de ces poiflons des Hottentots. Une des efpeces du Poiffon Hottentot a le dos tk les cotez d'une couleur noirâtre ; mais fa tête eft d'un pourpre obfcure. L'autre forte eft d'un bleu foncé , tk pa-roît tachetée. La première efpece a la taille tant foit peu plus ronde, plus large, Çc plus courte. La Brème de la féconde forte pefe environ une livre , ck a fept-à-huit pouces de long. On appelle auiîi ce Poiffon Brame de Mer,en Latin Brafmia ou Cyprintts lattis. XII. Ces deux efpeces de Brème de mer fe nouriflênt d'herbes qui croiflène dans la mer, tk de fîente ou de tripes d'animaux , lorfqu'elles peuvent en trouver. On en prend fort rarement avec le filet, tk feulement lorfque la tempête les a fait venir par grofïès bandes vers le rivage. Les (i) ttottentits-Viffcktn. Les Pêcheurs Européens & Hottentots lest prennent à la ligne, & les font venir auprès de l'hameçon en fifflant&: en raifànc un grand carillon. Les Brèmes de la mer du Gap aiment ce bruit. Ces Poiflons font fort fains Ôc de bon goût. Trois ou quatre ne coûtent que deux fols. Lorfque les Pêcheurs ne peuvent les vendre frais, ils les coupent pat tranches, les falent Se lesféchent au foleil, pour les vendre aux Patrons des navires , qui fouvent en font provifîon. XIII. Les deux dernières efpeces de Brèmes du Cap font appellées par les Européens des Colonies, Jacob-Evertfen. Nous nommons ce Poiffon Brème rouge (ï) , en LatinBrejmia rubra, &faxea. La première de ces deux efpeces de Brèmes a la peau Se les écailles rouges, avec des taches bleues ; excepté le milieu du corps, qui eft couleur dJor. Sous le ventre il eft d'un rouge pâle. Ses yeux font gros & rouges ,& tout autour ils font argentins. La gueule de ce poiffon eft petite, & garnie de petites dents affilées : il fèm-ble qu'elle foit fous le gofîer. C'eft un manger excellent, &pour le goût, ôc pour U fanté. U (i) Roode.Jteen-BrfiKtm, en Hollandois. Tome ILJ. F La fcconde forte de Brèmes rouges nç diffère qu'à quelques égards de la précédente. Elles font plus grolîès , & ont la gueule plus petite,} & au-defTôus du go-fïcr elles font d'un rouge foncé. Toutes ces Brèmes fe tiennent dans la mer ; mais les deux dernières fe trouvent rarement dans les endroits où l'eau eft profonde. . XIV. Francis ci, dans fon Jardin de fiai fane c des Indes Orientales & Occu dentales (i) , nous apprend l'origine du; nom de Jacob-Evertfen donné à ces poif.. fons. Il dit qu'un Patron de navire nommé Jacob-Evertfen, qui demeuroit au Cap, avoit une rouge trogne, & un vifàge lî gravé de petite - vérole , qu'on ne pou-voit jamais le rafèr fans lui laifïèr dans) ces creux des poils de barbe qu'il a voie noire. Dans cet état ion vifage rellèmbloit alïèz ôc pour la couleur, & pour les taches , à la Brème rouge. Cet homme étant allé un jour à i'Ifle Maurice pour y prendre des Brèmes, fon équipage fe mit en bonne humeur pendant le dîner, en mangeant de cette efpece depoiflon. Au milieu du repas, un Goguenard de la troupe donna par plaifanterie aux Brèmes rouges-le nom du Capitaine. Chacun applaudir^ & trouva • (i) Page 133. flôNNE-EsPERÀNCE. P. JIJ. Ch. XI. 12 $ & trouva la comparaifon fi juffe, qu'à leur retour au Cap ils fe rirent un plaifîr -de publier le nouveau nom donné à ces-Poiflons. Les habitans du Cap, oùJacob* Evertfcn étoit fort bien connu, trouvèrent aufïî l'application admirable. Le nom le répandit, & en peu de tems il fut reçu dans diverfes Colonies des Indes, oà les Brèmes rouges ne font plus appellées que Jacob-Evcrjl en. LE BROCHET DE MER. X V. On ne trouve au Cap des B r o-ch ets que dans la mer. En François on tes appelle Loups de Mer , pareequ'ils font extrêmement voraces. Ils font d'un jaune foncé ; à tous autres égards ils re£ femblent parfaitement au Brochet que fournilîênt nos rivières. Ce poilïbn eft , fort bon ; on le mange bouilli ou roti. Le BRVNEAV{i)>ouPOIS« SON-BRUN. I . XVI. Les Matelots m'ont fouvenc F 2 montré I ( x ) Je ne feai quel autre nom donner au poik I fon que les Matelots Hollandois du Cap appellent ^ "Bruinvifch , Poiffon - brun. Ordinairement on fe B Jert en leur Langue de ce mot pour défigner le Sus I niarinus des Latins, ou le M.*rfomn ; mais i! s'agit y ici d'un autre poiflbn. Peut-être eft-ce le Bonite , j H« eft auifi ennemi mortel des foïffor.s-vd*nt. rïi4 Description du Cap db montré en mer des Poifïbns qu'ils appelaient Bruinvifch ;c'eft-à-dire, Poisson brun. Ils paroilloient au-deiîus de l'eau pour faifîr des Poijfons volans, dont ils font fort friands. Je n'ai jamais vu de Bruneaux qu'à quelque diftance, ôc toujours ils m'ont paru d'un verd foncé. Autant que j'ai pu en juger » ils font de la groiîèur d'un Bœuf, ôc ont quinze-à-fêize pieds de long. Leur dos eft tant foit peu élevé. CHAPITRE XII. I. Efpece de Cabiliaud que les Européens du Cap falent >&fa defcription. II. Les Carpes font fort petites au Cap. III. Le Dauphin eft le Roi des Poijfons. IV. Diverfes Efpeces de Dauphins. V. Dtt Dauphin commun efr ordinaire, comment on le prend efr ce qu'on en fait. VI. Comment on accommode la féconde tfpece de Dauphins , que les Portugais * nomment Dorados.Yll.Defcriptton des Dorades, & de leur chair. VIII. Des Goujeons , efr autres petits "Poijfons de Rivière. IX. Différens noms qu'ont don-nez. au Goulu de mer diverfes Nations. X. Defcription de la première Efpece d* IBonne-Esperânce. P. III. Ch. XII. 11 f de ces Toiffons. XI. Comment les Matelots les prennent. XII. La féconde Efpece décrite. XIII. C'eft un Goulu de mer qui engloutit le ^Prophete Jonas. XIV. Des Harangs, femblables aux nôtres. XV. Defcription des Harangs-Bergers. XVI. On ignore au Cap l'art de filer le Harang. Du CABILIAUD (i). T E Cap eft abondamment fourni JL* de Poiflons que les Hollandois appellent Cabeljau. Les Européens y en prennent un grand nombre de divers eC-peces ; mais ils n'en falent que d'une feule , qui n'eft pas tachetée comme le Cabi~ liaud des Indes. Il eft couleur de cendre, & a de larges écailles. Depuis la tête à la queue il eft coupé par une raye noire. Il a deux ou trois pieds de long. Ses nageoires fons fort dures. Ce Poiflbn mangé frais «Se bouilli, eft excellent, & fort délicat ; mais fi on le mange bouilli lorfqu'il eft falé , il eft un peu dur, & de difficile digeftion. Cependant il eft très-nourriC-F 3 fant > (0 Quoique ce mot foit proprement Hollandois, je ne me fuis pas fait de peine de l'employer , pareequ'il commence à s'introduire. O* «'en fert pour dêïigner une efpece de Moru». ; u6 Descriftion du Gap db fant,& allez bon pour les Efclaves > pou* ies Ouvriers tk les Artifans. Dey carpes. II. O n prend beaucoup de Caupij dans les rivières du Cap j mais elles font plus petites que ne le (ont ordinairement les Carpes en Europe. Les plus groiïès ne pailènt jamais cinq pouces en longueur a Se deux en largeur. Il n'y a qu'un lèuï «itang au Cap où l'on en entretienne ; il appartient à Mr. Aduler le Land - Drofl% êc elles n'y viennent pas plus grofles que dans les rivières* Di* dauphin: III. Li Dauphin , fuivant moi 4 mérite d'être appelle le Roi des Poiflons^ comme le Lion l'eft des Quadrupèdes , 6c l'Aigle des Oyfeaux , fi l'on confidere la promptitude avec laquelle il apperçoit &: pourfuit fa proye. Il eft il agile, qu'aucun poifïbn ne pourroit lui échaper, s'il n'a* ▼oit la bouche placée, pour ainfi dire x fous la tête : il n'y a que cela feul qui puif. fe favorifer Ces ennemis. AufTi Pappelle-t-on la Flèche de la mer. En Latin Delphin> nu Simon. XV. Ou Bonne-Esperance. P. III. Ch. XII. i 27 IV. On trouve diverfes fortes de Dauphins 'y cependant je me bornerai à en décrire deux, parceque fouvent j'en ai vu «& même mangé. V. La première des efpeces dont j'ai deuein de parler , s'appelle Dauphin commun. Ii a une gueule fort large , qui finit par une efpece de bec, allez fèmblable à celui d'une Oye. Ses dents font petites, dures, pointues, Se les deux rangées s'en-chalîènt les unes dans les autres. Ils ont une langue charnue Se longue. Auprès de chaque ceil il y a deux creux , qu'on ap^ pelle les oreilles de ce poiffon. Sa peau eft: extrêmement lilfe, Se n'a point d'écaillés. £Ue eft noire fur le dos, Se blanche fur le 'Ventre. Sa queue fe termine en demi-lu-*ie. Il a cinq à fîx pieds de long. On ne voit pas beaucoup de Dauphins de cette efpece dans le port du Cap : mais ^ la diftance de quelques lieues on en découvre un très-grand nombre, furtout pendant la tempête ; parcequ'alors ils s'é-ievent fouvent quatre ou cinq pieds hors •de l'eau. J'en ai fouvent vu prendre avec un croc attaché à une corde , Se amorcé avec un morceau de cochon. La manière du Cap eft de les mettre par morceaux , St •de les laitier dans le fel pendant quelques jours : après cela ils font fort bons bouil- F 4 lis. îz8 Description dv Cap de : lis. La langue & le foye parlent pour les deux meilleurs morceaux de ce poifïbn. ■ VI. L'autre efpece de Dauphins que j'ai defïcin de décrire eft appellée par les Nègres , Waraku Pempe , ôc par les Portugais , Dorado ; parcequ'au moment qu'on le prend il paroît doré : mais cette couleur difparoît environ une heure & demie après qu'il eft mort. Ces Dauphins refïèmblent à ceux que je viens de décrire; feulement ils ont la bouche platte & ronde , ôc la chair beaucoup plus délicate ôc plus exquife. Erafme Francifci , dans fon Jardin de plaifance des Indes ( ï ), indique la manie-re d'apprêter les Dauphins de cette forte. On les fait premièrement bouillir, ôc on les lailîè pendant quelque tems dans la marinade, qu'on a eu foin de prépater avec de Phuile, du vinaigre, du poivré, du fel, de l'ail, ôc d'autres chofès fem-blables. Ils fe confervent long-tems dans cette fauce, ôc par-là ils font d'un grand «fige pour les Vaiflèaux qui vont aux Moluques, ôc aux autres lieux où les vivres font rares. On fale aufïî ces Dauphins de la même^ manière que nous falons le Cochon. D'à-' bords , (i) Page feoNNE-EsPERÀNCE. P. 111. Ch.XlI. Ilj bord on le coupe en long , en deux parties égales; eniuite ayantféparé les cotes, on met le tout à la faumure, & en le retirant on le pend à la cheminée. Dans quelques endroits on rôtit de ces Dauphins lorfqu'ils font jeunes, tk Franafci ( i ) afïiire qu'alors ils ont le goût d'un Cochon de lait ainfi préparé. Des DORADES. VII. On appelle Dorade cette efpece de poiflbn, à caufè d'un cercle d'or qu'il a autour de chacun des yeux, tk d'une raye de même couleur qui lui traverfe le milieu du dos, depuis la rête jufqu'à la queue. La Dorade du Cap a environ un pied & demi de long , tk pefe environ une livre. Eue a des dents petites mais aiguës, avec lefquelles elle fait de grandes exécutions de Moules, tk d'autres poiflons qui font la proyc des Poijfons volans. Les Dorades ne fè voyent jamais près du Cap, que dans les mois de Mai, Juin, Juillet tk Août : mais dans ces mois ils y paroif-iènt par groffes troupes, tk les Européens en prennent beaucoup. La chair de ces poiilons, lorfqu'elk eft préparée, eft mê- F s & 130 Description du Cap de lée de blanc & de rouge. C'eft uii excefc lent manger rellèmble exactement à ceux qu'on voit en Europe, à cela près qu'il eft plus petit. Je ne parlerai point non-plus des autres petits poifl. ions que fournifïèhr les rivières du Cap y pareequ'ils ne différent en rien de ceuat ■d'Europe. Dh govlv DE MER* IX, On trouvedans la mer du Cap deuic Jbrtes de Goulus de Mer. Les Hollandois l'appellent Hauy;Artj}ote le nomme Anthropophage , c'eft-à-dire , Mangeur d'Hommes tk les Latins, Cànis Carcha* rias ; en Anglais on lui donne le nom de Sharkj) en Allemand celui de Hondvifcfa ou Vifchhond ; les Portugais le nomment Jzberons&clçs habitans duBiézil, Ixem». Bonne-Esperance,P, III. Ch. XII. 13* X. La première efpece de Goulus de Mer eft la plus grande : il y en a pluiieurs qui ont douze à fèize pieds de long. Ses mâchoires font li iai ges, tk fon goficr eft ii ample, qu'on n'a pas de peine à le persuader qu'il pût avaler un homme tout entier. Ses dents font crochues, fortes «3c pointues ; & il en a trois rangées à chaque mâchoire. On lui voit deux nageoires fur le dos : Tune eft fort près de la tête, tk l'autre à deux pieds de la queue, ou environ. U a .ouue cela quatre autres nageoires fortes tk grandes fous le ventre, donc deux ne font pas éloignées de la tête , ôc les deux autres ne font pas loin de la queue» C'eft entre celles-ci qu'il y a une ouverture. Sa peau eft dure c* rude , tk n'a point d'écaillés. Divers petits poiflons s'attachent ordinairement à fes cotez. - XL La plupart des Vaiflèaux qui doivent aller près de Ja Ligne, ou la palier, fe pourvoyent de tout ce qui eft nécefïài-*e pour prendre des Goulus de Mer. Pour cela ils ont uixgros croc de feryqui eft ordinairement attaché à une forte chaîne d'environ une douzaine de chaînons. L'autre «txtrémiré eft liée à une bonne tk forte corde, d'une longueur confîdérable. L'amorce dont on fe ferr eft une groflé pièce dé bœuf ou de lard. Dès que les Matelots F 6 découvreur ii^i Description du Cap db1 découvrent ce poiffon, ils lui jettent l'ha» meçon, préparé comme je viens de le dire , & Tattachent à la poupe, de manière que l'appât, fi le Vaiffeau fait route, avance en reliant toujours fort près de la furface de l'eau. Le Goulu amorcé fuit ce friand morceau ,6c Ce jettant deflus tout-à-coup , il l'engloutit avec beaucoup d'avidité. Quelques Matelots le tirent à bord, tandis que d'autres font tout prêts avec des rhaches pour l'afïbmmer au moment qu'il *rri vera fur le tillac. Sans cette précaution, il briferoit & renverferoit tout, par les mouvemens furieux de fa tête & de fà queue. Lorlque les Matelots ont pris un Goulu de Mer, ils ont accoutumé de le couper par rriorceaux, de le bouillir , Se de s'en régaler. J'ai eu la curiolîté d'en goûter ; mais il m'a paru de ii difficile di-^eftion , que je n'ai pas été tenté d'y revenir une féconde fois. XII. Les Goulus de Mer de la féconde efpece ont le dos Se la tête beaucoup plus larges que les premiers. Ils différent aufïî par rapport aux dents : ceux-ci, au-lieu de trois rangées, en ont fîx ; & elles font toutes dures, & dentées comme une feie. La première, rangée en-dehors eft courbée, Se paroît tout autour de la gueule. La féconde rangée eft droite. Les quatre autres BoNNE-EsMRANCE. P. UI. Ch. XII. i J 3 autres panchent du côte du gofier, qui eft afîèz large pour qu'un homme pût y paffer. Sa peau eft rude comme une lime, & fa queue fe termine en demi-lune. Pour fes nageoires > elles ne différent en rien , ni pour la forme ni pour la fituation , de celles de la première forte. Il faut deux chevaux pour porter un Goulu de mer de cette efpece, Se de taille moyenne. XIII. Tous les Goulus de Mer font cxr trémement voraces, Se on les croit furrout avides de chair humaine. Ces poiflons fui-vent fouvent les Vaiffeaux pendant un af-fez long-tems, Se l'on a plufleurs exemples d'hommes qui ont échapé à leur pourfui-te , avec la perte d'un bras ou d'une jambe que ces poiflons leur avoient arraché. Après ce que je viens de dire, je laiflè à juger au Lecteur , s'il n'eft pas apparent que ce fut ce poiffon qui engloutit le Prophete Jonas. Des H A P. A N.G S. XIV. La mer du Cap fournit des Harang s , qui font parfaitement fèm-blables à ceux qu'on prend en Europe. Ils vont aulTî par grofîès troupes. XV. On y en trouve aufîi une autre efpece que les Européens du Cap nomment I j$ £Hfcl ÖrIS x<ï ent ra x? Cjp d e ' tnenz Harders'; c'eft-à-dire, Bergers. Cos Harangs qu'en voit aufli par bandes , reflèmblent beaucoup p«ur la grolleur, pour la figure ck la couleur, aux Ha* rangs ordinaires. Ils remontent quelquefois en grand nombre les rivières , où ils fe nourrirent d'herbes , de charognes , êc de tout ce qu'ils peuvent y trouver de leur goût. Les Enclaves Nègres y en prennent très-fbuvenr au hier : ils les laif-fènr quelques jours dans la faumure,& les mangent. XVI. Il n'y a encore qui que ce (oit parmi les Européens du Cap , qui aie pu trouver la véritable manière de laler -ces poiflons.. Cette découverte feroitd'un uiige infini aux Colonies, qui pourraient ainfi tirer parti de cette multitude de harangs , foie fur terre, foit fur mer. En attendant ce bonheur on leur en envoyé de falez de Hollande : mais ils font gâtez avant que d'arriver, tk par-là ils leur deviennent inutiles. CHAPITRE BoNNE-Est>ER ÀNCI. P.1I1. Ch, Xltf. 1} f CHAPITRE XIII. I. Comment on tua au Cap un Lion marin en 1707. IL Defcription détaillée de cet Animal. III. Defcription du Mar-fouim IV. Pourquoi on a donné le nom; de Pilote au Pot fan qui porte ce now. V. Des Rayes. VI. De leur frai. VIL Du Rouget : r ai fon de ce nom. VIII. On prend beaucoup de Scares à l'en»* bouchure des Rivières. IX. 'Defcriptim de cette Efpece de Poifon. X. Autre Efpece de Scares. XL Les Soles font un Poifon exquis. XII. 'Dtfcription dia Souffleur. XIII. Ce Poison nefs mangt point. XIV. cDes Thons. XV. La Tor-pille.XVI. Engourdifement que caufi Pattouchement de ce Poiffon. XVII. Let Pécheurs dn Cap le craignent extrême» mem. XVIlL fDu Veau marin. XiXi Ennemis qu'a le Poiflôn volant. XX. IIy a diverfes Efpeces de Poiffon volant Du LION MA RIN. I. TE n'ai jamais vu qu'un feul Lient J m a r 1 n ; ce fut au Cap , Pan née 3707. U étoit venu «dans la Baye de la Tablty 136 Description du Cap db Table , & après s'être joué quelque tems dans l'eau, il fe mit fur le penchant d'une colline, au bord de l'eau , ôc le tint-là fore tranquillement couché au loleil. Les Européens qui l'apperçurent bien-tôt, en donnèrent d'abord avit au Gouverneur Adrien van der Stel. C'étoit alors le tems du flux j ainfi on crut qu'il fèroit plus iùr d'attaquer cet animal lorfque l'eau fèroit plus éloignée de lui. Lors donc que la mer le fut retirée, le Gouverneur envoya une chaloupe avec trois hommes, munis de plufîeurs fufils bien chargez à baie. La chaloupe s'approcha du Lion marin, ÔC avant qu'il fe fut remué les Cliafïèurs le tuèrent. On le mit dans la chaloupe , il fut coupé par morceaux } & on en fit de l'huile. II. Il avoit environ quinze pieds de long 7& autant d'épaifïèur. Sa tête réf. fèmbloit beaucoup à celle d'un Lion , excepté qu'elle n'avoit point de poil. Sa langue, dont la chair paroifïôit une efpece de graifïê, pefoit environ cinquante livres. On ne voyoit fur aucun endroit de fon corps , ni écailles, ni poils. La couleur de la peau étoit jaunâtre. Sur le devant du corps il avoit deux pieds courts, terminez par des pattes fort fèm-blables à celles des Oyes. Sans doute cu'il bonne-esperànce.a///. Cb.XJlI. i qu'il en faifoit un grand uiage pour nager. Il n'avoir point de pieds de derrière; mais à la place il avoit deux nageoires également larges & épaiffès , qui étoient longues de dix-huit pouces chacune. Son corps s'appétiîïôit vers la queue,qui fe terminoit en demi-lune. Je ne pus examiner les entrailles,parceque tandis qu'on en féparoit la çraiflè , elles répandoient une odeur prefque infupportable : ainfi , dès que. la graille en fur ôtée, on n'eut rien de plus prelfé que de les jetter dans ia mer. Le MARSOUIN. III. Le Mars o tj i n eft le Turjios des Grecs , & le Sus marinas ; c'eft-à-dke , marin des Latins. Il eft un peu.plus gros que le Lion marin dont je viens de parler. Sa tête & fes yeux font fort grands. Un peu derrière les yeux il a un trou nar lequel il fait jaillir de l'eau , à-peu-près comme la Baleine. Il a les mâchoires fort groflès & rrès-bien fournies de dents ; mais qui ne font pas affilées. Sa peau eft d'un brun oblcur & fans écailles. Toutes fes nageoires font noires & larges. Il eft fort vite à la nage, ôc lor {que fà proye eft au-deffus de lui, il S'élance ayee une fi prodigieufe force i qu'oa ) f38 Description du Cap dï qu'on le voie fortir au-deflus de l'eau, il eft prefque tout graillé. On dit que fe* entrailles font exactement femblables à celles du Cochon, «5c que c'eft à caufe de cela qu'on l'a appelle Porc marin k ou Marsouin (i). Si je ne me trompe , ce poiffon pefe communément deux quintaux. J'ai quelquefois vu plus dç Cent Marfouins enfèmble. D* T I L O T E. O n a donné à ce poiflbn le nom de Pilote, pareequ'on a cru qu'il fer voie de guide au Goulu de mer. Les Hollandois le nomment Looti-man, qui lignine la même chofè. Il a cinq à fix pouces de longueur : fa couleur eft un brun obfcur, avec des taches bleues. Depuis fa tête jufqu'à fa queue, fur le milieu du dos , on voit régner une raye noire, de laquelle il part d'autres rayes de même couleur à droite tk à gauche , qui fe rencontrent prefque fous le ventre. Il a le dos tacheté , tk pour ainfi dire, cannelé. Autour des yeux il eft de couleur d'or. Sa ma-choir inférieure refïèmble prefque à une feiej (i ) le mot de M a r s o u t n vient de l'Allemand Meer-Scbn.ti», wâ figniiie la mcoac chofê; Bonne-Espérance. P. III. Ch.XIII- i$£ fcie , & l'on die qu'il s'en fert à s'accro* cher ii forcement au Goulu de mer , que-ce poillon , tout redoutable qu'il eft , ne fçauroit l'en arracher. Dès que le Goulu de mer eft pris , le Pilote le lai il è tk s'en» fuit. Il eft très-difficile de le prendre. On prétend qu'il fent lorfqu'il eft près de quelque terre, tk qu'alors il fe retourne tk s'enfuit en pleine mer. Des RATES. V. La Raye *du Cap eft un poiffon plat, large , tk dont l'épaifîèureft de trois quarts de pouce, ou d'un pouce. Les Hollandois du Cap la nomment Roch. Aux deux cotez de la bouche eft une grande tache ronde , qui jette de l'éclat comme le verre : elle rellèmble à un œil » ou à un morceau de miroir. Son mufeau eft pointu, tk prefque tranfparent :1a par» tie inférieure en vft couverte d'une peau rude. Tout le corps de ce poiffon à un ctil tranfparent. Sa queue eft fort mir.ee. " VI. C e Poilïôn jette une grande quantité de frai. Lorfque les œufs viennent à leur perfection , ils font tous couverts d'une coquille cubique & châtain. On trouve jufqu'à ttois cent œufs dans le fat d'une Raye du Cap. Elle eft fort dure, de *4° Description du Cap dé de difficile digefKon , & même très - peu agréable au paiais. Ce poitïbn n'a point d'arrêtés , il a feulement des cartilages. Les Hottentots en prennent beaucoup, ôc les échangent avec les Européens du Cap contre les bagatelles dont ils peuvent avoir befôin. Le R OV G ET. VU. Les Européens du Cap ont donné à cette efpece de poifTbn le nom de Roclrvifch. Le Rouget a environ fix pouces de long , & deux d'épais. Il eft très-agréable au goût , & c'eft un excellent mets lorfqu'on le fait bouillir avec un peu de fel, de perfil Ce d'épiceries. Nous le nommons Rouget, pareequ'il eft rouge en-dehors. Pour la même raifbn les Latins l'ont appelle Rubitts , & les Grecs Erythrinos. Le S C A R E. VIII. La mer qui mouille le Cap fournit une grande quantité de poiflons , que les Européens du Cap appellent Steen-Brafems, c'eft-à-dire, Brèves faxatiles ou de rocher. Je les nomme Scares , à l'exemple des Latins qui appellent cet animal Scoths. On en prend beaucoup . BoNNE-EsPER ance. P. HT. Ch. Xîîl. 14-1 ^ l'embouchure des rivières, où ils montent avec la marée par grofiès .bandes. Apparemment qu'ils aiment l'herbe qui borde les rivières. IX. Les Scares du Cap refîemblent beaucoup à la Carpe j mais ils onr la chair plus fo.me } moins remplie d'arrêtés. Bouillis ou frits > ils lont friables Sz & fendent comme le Merlus. Ce poiffon , qui eft d'un pied Se demi à trois pieds de longs , pefe depuis deux jufqu'à huit livres. Il y en a de différentes couleurs : cependant ils ont tous les dos brun ; mais quelques-uns ont des rayes de même fur les cotez , ce qui les rena d'autant plus beaux 3 qu'ils ont les écailles de cet endroit-là blanches Se larges. D'autres ont le ventre cendré. Ils varient aufïî extrêmement pour la groflèur. J'en ai acheté une fois quatre qui pefoient enfem-ble vingt-fept livres, dont je payai quinze fois. Ce poiffon eft fort bon, frais ou falé. X. O n trouve au Cap une autre eC-pece de Scares , qui font fort differens de ceux dont je viens de parler , foit pour la forme , foit pour la couleur. Les Européens du Cap les appellent Stompncts-fin3 c*eft-à-dire, Nez.-plats ou camus s pareequ'ils ont la parue antérieure de la »4X Description du Cap de' tête platte. Leurs écailles font larges, «52 d'une couleur pourprée. Ils ont les yeux gros , ôc les dents rondes ôc aiguës. Ont n'en trouve que rarement au Cap, Ôc ja* mais ils ne vont par troupes ; mais ils le mêlent avec les autres poiflons. Leur, chair eft délicieufe , ôc leur rareté les fait encore plus eftimer. Des SOLES. Les Hollandois nomment Zee-Tong ( Sole de mer ) ôc les Latins Solea, le poiuon que nous appelions Sole. Il y, en a au Cap qui y font très-eftimées, parcequ'elles font non-fèulement de bon goût ; mais de facile digeftion , faines * ôc propres à purifier le fang. Aufïi Jesi perfonnes valétudinaires les préfèrent à tout autre poiflbn. Quelques Soles du Cap ont de petites écailles , d'autres n'en ont point du tout. Leurs yeux font, pour? ainfi dire , fur le doc , qui eft noirâtre g àufîi-bien que leurs nageoires. Celles qui font fous le ventre qui eft blanc , font aufïî blanches. Le SOVFFLEVR. 3CIII. On a donné à ce poifïbn le norii: de 4e Souffleur, par la faculté qu'il a ueue eft mince ôc charnue, comme celle du Turbot. Partout fa peau eft liflèóc fans écailles. Lorfqu'on ouvre ce poiffon , on découvre fort bien fou cerveau, il a U vdïie du fiel groflè, & fe w. Race, vice de<) de ua: cote à. 2.2. Torpille, Dril- vu) eh, ou Tril^viscÂy -vue otca deucc cotes. 3. Lwrt mezsm. Bönne-Espehance» P. III. Ch. HL 14c le foye blanc ôc fort tendre. La Torpille 4u Cap ne pefe jamais plus d'un quart de livre. XVI. Les Auteurs s'accordent à dire que ii f/pn,touche la Torpille , foit avec la main , foit avec le pied, ou même avec Un bâton , elle engourdit tellement ce membre , qu'il n'eft pas poiïible de le remuer ,i ôc que cetengourdiffement eft accompagné de douleur, qui le fait même fènrir dans les autres parties du corps. Rien n'eft plus vrai que cela ; c'eft ua fait que j'ai très-fouvent expérimenté moi-même. Cependant je n'ai pas trouvé que Cet engourdiuement durât auffi long-tems que quelques perfonnes le prétendent ; jamais il ne m'a duré plus d'une demi-heure : au bout d'une minute ou deux , il eft dans fa plus grande force , après quoi il diminue peu-à-peu Ôc par dégrez. XVII. Les pêcheurs du Cap craignent extrêmement de toucher la Torpille. Toutes les fois qu'en tirant leurs filets ils y en apperçoivent quelqu'une , ils tournent le filet en partie dans l'eau j en partie hors de l'eau, pour s'en débarafler. Ils aiment mieux perdre la moitié de leur pêche , ôc la perdre même toute, que fl'amener à bord ce poiflbn , ôc de s'ex-pofer à lè toucher. Les Latins l'appellent Tome IIL G Tor- ï46 Öescription du Cap de Torpedo, les Hollandois Drtlvifch , le* Allemands Krampf, ou iZttterpfçh , ôc les Anglois Cramp-fish. Du VEAV MARIN. t.i.im lo » i*iq ol oav« aiô) r nUm XVIII. O n appelle au Cap Chiens marins , ( Zeohonden ou Robben ) les Veaux marins. J'y en ai vu fouvent. Ils font fort gras, ôc l'on en tire une fort bonne huile. Erafme Francifci , dans fon Jardin des Indes Orientales & Occidentales ( ï) en donne une defcription fort exacte. Ce poinona le cuir dur, velu, noir ôc' gris. Il a comme des efpeces de bras ôc de mains. On peut voir une defcription *plus détaillée de cet animal, dans l'Auteur que je viens de citer. On l'appelle en Latin Fitulus marinm 3 ou Phoca. LE POISSON VOLANT. XIX. Il n'y a apurement aucun animal j ni fur terre ni dans la mer , qui ait plus d'ennemis que le Poisson volant. Dans l'eau , il fe voit à chaque moment expofé à être dévoré par les Dauphins les Goulus de mcr^Ôc par plufieurs autres poiflbnsi i. BrocJut<ù nur. i.Poifson volant. 3. Srarc, ou JTtitM.-HmaArem,4..Dorade. Tom. lU.fjtj, î+j. poiflons. Si voulant échapper à fes ennemis marins , il s'élève fur fes ailes , i! eft" aulïi - tôt aflailli par les oifeaux de proye. Il vole fort vîte ; Ion vol ne dure pas long-tems , pareequ'il eft obligé de le replonger dans l'eau , des que lès ailes ne iont plus humectées 3 ôc les mouve-mens violen s qu'elles font les féchent bien-tôt. Or fouvent 3 en rentrant dans la mer, le poiflbn tombe dans la gueule de quelque ennemi. Lorfqu'il pleut , il peut voler plus long-tems. Pour éviter les oifeaux de proye , il faute fur les? Vaiflèaux , ou fe pôle contre les cotez , où il refte fort long-tems foûtenu fur fes ailes. Ces poiflons vont toujours par bandes, & il en vole fouvent hors de l'eau une centaine à la fois. XX. On trouve divers efpeces de poif-fons volans; mais ils font tous de la même taille, & de la groflèur d'un Harang ordinaire. Il rellèmble encore à ce poiflbr» dans la forme de fon corps ; la feule différence tant foit peu confidérabje qu'il y a entr'eux, ne confifte que'dans les ailes* La chair du Poiflbn volant eft excellente , & furpaflè de beaucoup en délicateflè celle dutiarang frais. Les divers efpeces de Poiflons volans ne différent entr'elles que par leurs ailes ôc leurs couleurs. Quel-G * ques* t48 Description du Cap de ques-uns n'ont que deux grandes ailes : d'autres outreces deux en ont encore deux petites, couvertes d'une peau brune , Se entrelacées d'une efpece de petites arêtes. Il y en a qui ont quatre ailes longues , étroites, unies de fans arêtes. Lorfque jallois au Cap , nous fûmes vilitez par un grand nombre de ces animaux. Je les examinai avec beaucoup d'attention , &c je trouvai que toutes leurs ailes reflenu bloient beaucoup à celles de la Chauve-fôuris. Ces Poifïbns volans le tiennent toujours entre les Tropiques : on n'en trouve ni en-deçà du Tropique du Cancer , ni au-delà du Tropique du Capricorne, CHAPITRE CHAPITRE XIV. Des PoifTons Cruftacées & Teftacées. L Des Ecreviiîès, Chevrettes , Cancres , Hui tres, Moules , Aliorucs, ejrc. 11. Vne Sfpece de Limaçons de mer. III. De leurs coquilles , & de l'ufage de ces coquilles. IV. De deux £Jpeces delyovc~ épies marins, & de leurs coquilles. V. Des Nombrils. VI. Des Etoiles marines , ejr des Soleils marins. VII. Defcription de la Coquille appellée Pagger. VIII.Manége des Nautiles amufant.lX. De leurs Coquilles. X. Des Cochleas. XI. Des Fontaines de mer. Des HUITRES. ï» À L'e gard des HuiTRES&de jHL tous les autres poiiïons à coquille , comme Ecrivisses, Chevrettes U)> Cancres, Moules, Ali-G 3 cru es (1) Les Chevrettes font une efpece de petites Ecreviffes. Les Hollandois appellent ce poi/fon Gara, «r, ou GamOel, ou Steurkmbb ,& les Latins SquilU; d'où l'on a formé le mot de Stjt.ille t dont on fe fèrt auflï quelquefois pour défîgnes cette efpece d'Ecrevillc. ^jo Description bu Cap r> r cru es (2), qu'on trouve en Europe aufli bien qu'au Cap, il fuffira deremar-quet en général y qu'ils différent trop peu, pour mériter que nous en donnions des deferiptions particulières. Je me contenterai de fpécifier les Crufacées ejr les Teftacées qui fè trouvent au Cap 5 fans fe trouver en Europe. Des LIMAÇONS-QUILLES. IL La mer jette furies bords du Cap une grande quantité d'une efpece de Limaçon de mer y que les Européens du Cap appellent Kegel Slaken; c'eft-à-dire,Lijn açon-Qu 1 l le s. Leur épaifleur approche beaucoup de celle du doigt du ^milieu ; mais ils n'ont que la moitié de la longueur de ce doigt-là. III. La coquille en eft tachetée avec beaucoup de variété &c de beauté j on en fait fouvent préfent aux Etrangers curieux de ces fortes de chofes. Du-refte, les Européens du Cap en font de la chaux» T>h PORC-EP IC MARIN. IV. Il y a au Cap deux fortes de Porc- ipic. (1) En Hollandois Alikreuken -, ils ont la coquille à-peu-pres comme celle du Limaçon, Bonne-Esperance.P, ƒƒƒ. Ch. XIV. 151 $ p 1 c. A ia première: forte ils donnent le nom de L1 m. a ç o n-P orc-epic, tk. à la féconde celui de L1 m a ç o n-Porc-ipic de Mer. La coquille du premier , que les Sçavans appellent Echino-metra dtgitata , reflemble à celle du Limaçon de jardin ; mais elle eft plus belle par la variété admirable de fes couleurs. On voit aufti briller les mêmes beautez fur la coquille du Limaçok-Porc-Ipic-maain, Se outre cela elle eft ■armée preique de tous cotez de longs pi-quans , qui font plantez comme ceux du Porc-épic. Les Curieux la nommentJ?^/-rtus fetoftts , ou Echinometra fetofa. Ces deux efpeces de coquilles confervent leurs couleurs pendant tout le tems que l'ani-mal refte en vie ; mais dès qu'il meurt, elles meurent avec lui. Dans chacune on voit un petit réduit, où le Porc - épie marin dépofe fês ceufs, & rarement 011 en trouve qui n'en ayent point. J'ai vu quelques perfonnes qui tiroient Ces animaux de leurs coquilles, Se les avaloient; mais je n'ai jamais pu obtenir fur moi d'en faire autant. Les NOMBRILS. V, Les Naturaliftes appellent quel-G 4 quefois îja Description du Cap »e quefois N o m b r i ls , les coquilles qutr les Hollandois nomment Klip -Kouffcrr. On en trouve fréquemment au Cap. Le poiflbn qui y eft enfermé eft une efpece de Moule , ôc la coquille fe partage aurfi en deux, comme celle de ce poiflbn. Ces deux parties font tortillées , épaules , Se ont fur la face extérieure une efpece de croûte rude , fi curieuferrtent formée , qu'on la prendroit pour un effet de l'art. Cette fubftance cruftacée fè diflôut dans le vinaigre y Se lorfqu'on a enlevé la co» quille y elle eft d'un beau couleur de perw le. On orne les Cabinets de curioiitea de ces coquilles» le SOLEIL MARIN y & LETOILE, MARINE. VI. On trouve au Cap une efpece de poiflbn teftacée , que les Hollandois appellent Zee - Zonnen ;. c'eft-à^ire , S o-îeils marins, Se une autre qu'ils nomment,2Vc-Sterren, qui lignifie Etoi-les marines. Ils fè nourriflènt l'un ôc l'autre dans la mer, & font jettez aux bords par la tempête. Les coquilles de ces poiflons font à plufieuts angles ,& approchent de la figure ronde. Celles des Soleils marins font plus petits, ôc approchent Bonne-Espérance. P. HL Ch. XIV. ijyf client plus de la figure ronde , que celles des Etoiles mannes. Elles font les unes & les autres armées de piquans, & enveloppées d'une couverture épaiilè ôc écail-leuie , qui rellèmble allez à la peau du Serpent. C'eft a caufè de ces piquans-, qu'on leur a donné le nomà'Etoile ou de Soleil. Les rayons du Soleil marin font plus longs que ceux de {'Etoile. Lorfqu'il fait bien chaud , ces poillons teftacées ne ïeftent pas long - tems hors de l'eau fans .être fecs, Se leurs coquilles font G bien nettoyées,qu'elles ne paroilîènt pas avoir jamais fervi de demeure à aucun animal. Celles qu'on ne prend pas pour les metrre dans les Cabinets des Curiofitez , fervent à faire la chaux.. Les TA G G ERS. * VII. Les Portugais ont donné à un poiilbn teftacée du Cap le nom de P a g-€er, qu'il confervechez ceux qui leur ont fucccdé. La coquille ai eft couverte d'é-cailles d'un brun obfcur , qui font admirablement tachetées de rouge Se de noir. Sans doute le nom de Pagger qui a été donné à ce poinon", eft dérivé du verbe Latin tarare , à caufè de la précaution avec laquelle on doit le manier ; car fur G j le ij4 Description du Cap de le dos près de la tête il a une efpece de corne ou de piquant, fi venimeux , que ii la main en eft bleflee, on y fent des • douleurs cruelles , l'inflammation s'y met, & même on perd la main à moins qu'on jn'y apporte un prompt remède. Le NAUTILE. VIII. On voit fouvent près du Cap des Nautiles, & ce n'eft pas un petit plaifîr que de leur voir faire leur petit manège fur la mer. Lorfqu'ils font au-deflùs de l'eau , où ils fe plaifènt beaucoup quand le tems eft calme, ils fe fervent de leurs coquilles comme de bateaux.. Alors ils lèvent la tête, ôc étendent une efpece de voiles dont laNatureles a pourvus , ils voguent d'une manière fort amu-fante'pour le Spectateur. Si pendant «ju'ils font ainfi occupez à faire voile , il furvient quelque chofe qui les épouvante , on les voit caler la voile , fe coucher-dans leurs coquilles , ôc difparoître. Les Hollandois les nomment Paal-Slak^en , c'eft - à - dire, Limaçons Perles ; pareeque leur coquille nettoyée rellèmble à la Nacre de perle. IX. On trouve fouvent fur le bord de la mer 3 des coquilles de Nautiles : mais elles Bonne-Espérance. P. 771. Ch. XIK i ƒ c elles font fi minces, qu'on y en trouve rarement de grandes qui foient entières. Sur l'extérieur elles ont une matière cruf. tacée que le vinaigre difîbut. Lorfqu'elle eft ôtée, elles font aufïi belles en-dehors qu'en - dedans; Plufieurs perfonnes du Cap s'en fervent comme des taflès. On en trouve qui tiennent un quart de pot. Pour s'en fervir plus commodément, on y met un pied d'argent, d'yvoire , ou de bois y ôc lorfqu'on veut les embellir , on les grave en-dehors, ôc on y ajoute divers petits ornemens. Les COCHLEA. X. La mer du .Cap nourrit une efpece de Limaçon aquatique, que les Européens du Cap nomment Schroef-Slakken ; c'eft-à-dire, Limaçon à vis, parceque fa coquille eft faite en forme de vis. C'eft pour la même raifon que les Latins l'appellent C o c h l e a. Ces coquilles ont plufïeurs, angles , dont l'entre - deux eft garni de petites excrefcences. Elles font couvertes d'une croûte qui fe diflbut dans le vinaigre. On en trouve de différentes formes Ôc groflèurs : mais les couleurs ôc la figure de toutes font tres - agréables à la Vue. On y voit furtout briller la couleur «le fîâme mêlée de blanc, de rouge , de verd, de jaune , tkc. Les FONTAINES DE MER. XL Les Fontaines de Me^ qu'on voie au Cap, font une étrange production de la Nature. Leurs coquilles reilemblent à une éponge , ou à un morceau de mou lie , tk. fe tiennent Ii fortement attachées aux rochers, que ni vents, ni values ne fçauroient les en féparer. Elles iont verdâtres, tk on. en voit continuellement découler de l'eau, ou une lu queur. En ouvrant cette coquille, on voit une fublfance charnue, qui approche beaucoup d'un géfier. On n'y apperçoit aucun ligne de vie ; mais lorfqu'on la touche , on voit fbrtir de trois ou quatre trous de petits filets, d'eau , qui s'arrêtent dès qu'on ne la touche plus , tk qui recommencent toutes les fois qu'on y remet le doigt, jufqu'à ce que la liqueur foit cpuiièe. CHAPITRE Bonne-Espérance. P. JIL Ch. XV. icj CHAPITRE XV. Des Oiieaux du Cap. I. Le Cap abonde en Oifeaux de toute'efpece. II. L'Aigle du Cap n'eft pas la véritable. III. Comment elles s'y prennent pour dévorer un Animal. IV. Leur voracité. V. Leur defcription. VI. Des divers noms qui fervent à déftgner l'Aigle Ca-nardiere. VII. De /'Orfraye, rfr d'oit elle a pris fon nom. VIII. De l'Aigle marine. I. T E Cap de Bonne -Eipérance n'eft JL_j pas moins riche en Oifeaux qu'en Quadrupèdes, tk c'eft à les décrire, ou à les indiquer , que j'ai deflein de m'arta-cher à préfent. Je commence par celui des oifeaux qui eft regardé comme le Roi de coure l'Efpece. De VA I G L E. II. On voit aux environs du Cap deux ou trois fortes d'Aigles. Gefner {i} tk Rodolfe Heuflin font dans la pen fée que (i) Gesner , Libr. cit. & RoDOLfHE H£VSç UM , dam fou Jrmi des Oj/e*#*» que l'cfpece qu'on y nomme iïmplemcnc Aigle, n'eft pas la véritable, & qu'elle eft inférieure en mérite à celle qui eft connue fous ce nom. Les railons dont ils ap-puyent leur opinion, font, que les Aigles dont il s'agit mangent du poiflbn , de la chair d'Ane iauvage, ôc d'autres animaux .qu'elles trouvent morts, viandes dont les véritables Aigles ne mangent jamais. III. Il eft certain que les Aigles du Cap fè nounïuent de ces animaux morts : j'ai moi-même vu plufîeurs fois des fqué-lettes de Vaches, des Boeufs ôc d'animaux fauvages, qu'elles avoient dévorez. J'appelle ces reftes, des fquélettes i ôc ce n'eft pas fans fondement, puifque ces oiièaux îeparenc avec tant d'art les chairs d'avec les os ôc la peau , que ce qui relie eft un fquélette parfait, couvert encore de la peau, fans qu'il y ait rien de dérangé. On ne fçauroit même s'appercevoir que ce cadavre eft vuide, que lorfqu'on en eft tout près. Pour cela, voici comme elles s'y prennent. D'abord elles font une ouverture au ventre de l'animal, d'où elles arrachent les entrailles,, qu'elles mangent ; ôc entrant dans le vuide qu'elles viennent de faire , elles féparent les chairs. Les Hollandoi; du Cap appellent fort'fouvent ces Aigks Stront-Fogeh, ou Stront-Jagers Bonne-Espérance. P. III. Ch. XV. r!fo (2.) j c'eft - à-dire, oifeaux de fiente, ou qui vont à la chalïc de la fiente. IV. Il arrive fort fouvent qu'un Bœuf, qu'on lailîè retourner feul à fon érable après l'avoir oté de la charrue 3 fe couche fur le chemin pour fe repofer. Si ces Aigles fapperçoivent , elles tombent immanquablement fur lui , & le dévorent. Lorfqu'elles veulent attaquer une Vache ou un Bœuf, elles fe raftèmblent, &c viennent fondre deffus au nombre de cent » & quelquefois même davantage. Elles ont l'œil ii excellent, qu'elles découvrent leur proye à une extrême hauteur , &: dans le tems qu'elles-mêmes écfupent à la vue la plus perçante ; & auiîi-tot qu'elles voyent le tems favorable , elles tombent perpendiculairement fur l'animal qu'elles guettent. ^ V. Ces Aigles font un peu plus grof-fes que les Oyes fau âges. Leurs plumes font en partie noires, ôc en partie d'un gris clair : mais la partie noire eft la plus grande. Elles ont le bec gros , crochu & fort pointu. Leurs ferres font fort grofïès & aig uè's. L'AIGLE (i) Cette efpece d'Aigle eft: appeîlée Tuthey Buzzard, Bufe de Tutcjuie ffU Catesby , N*H Hiji. Carol, Tab. VI. par Mx, S t O A N £ ; Jfyfm VAIGLE CANARDIERE* VI. On trouve au Cap une féconde fbrte dJAigles, que les Naturaliftes Grecs ou Latins appellent Morphnus ( i), Ferc-nus (z), PUncus (3), ou Aquila anata-ria, qui lignifie, Aigle de Canard, ouCanardiere; nom qui lui a été donné, parcequ'elle aime extrêmement les Canards, dont elle fe nourrit pour l'ordinaire. J'en ai fouvent vu s'élever à une hauteur confïdcrable , tenant dans leurs ferres de jeunes Canards, qu'elles déchi-roient tk dévoroient en l'air. De L'O RFRATE. VII. L'Orfraye ou Ossifrague, eft une efpece d'Aigle fort commune au Câp, Ce nom , qui lignifie Rompeur d'as, lui a été donné àcauiè de i'adrefle qu'elle employé pour rompre les écailles des Tortues terreftres. On fçait o^JEfchile fut tué par une de ces Tortues qu'une Orffaye lui fit \ tomber (r) Pi 1 n. Lib. X. Cap. IIÏ. A a s s t. hM Animal. Lib IX. Cap. XXXII. (z) h0î4.er i. k (j) llantm %ni&, qui a Us pieds fUt$> Sonne-Espérance.P.lil. Ch.XV, \Cf tomber fur la tête, qu'elle prit pour un caillou, parcequ'il étoit chauve (i). VA IGLE MARINE. VIII. Les Naturaliftes appellent cette efpece d'Aigle Halt&ettts, mot Grec qui" lignifie Aigle de Mer ou Marine. Jamais je n'en ai vu fur les terres du Cap, mais on en voit plufieurs en mer : mais je ne fçaurois dire fi, comme quelques Naturaliftes l'aflurent, elle a un des pieds comme ceux de l'Oye, pour nager ; « un autre armé d'un ongle gros , crochu <3c affilé, pour prendre les poiflons.' Tout ce qu'il y a de certain , c'eft que c'-eft fa nourriture ordinaire , & que les Poiflons volans font ceux qui ont le plus à fouffrir de fa part. (0 Vaiex. Max. Lib. IX. Vt mortibus non Vtilgtribus. CHAPITRE CHAPITRE XVI. I. Le Flamand eft le plus beau de tous les oifeaux du Cap : fa defcription. I J. Lieux qu'il habite, ejr excellence de fa chair & de fa langue. III. Pourquoi les Hollandois du Cap n'élèvent pas ^'Oyes domeftiques. IV. Trois efpeces cil celui que les François appellent Fumand(i). Les Portugais lui ont donné le nom de Fia-tningo ; tk Mr. Ray l'appelle, avec quelques Naturaliftes > Phœnicopterns. Il eft gros comme un Cigne ; mais il a le cou encore plus long. C'eft fans doute pour la longueur de Ion cou , que Juvenal, (a) lui a donné l'épithete de grand, ingens. Il a cette partie du corps, ôc la tête, blancs comme de la neige. Son bec eft fort large, tk garni de petites dents fort aiguës. La partie fupérieure en eft crochue tk beaucoup plus longue que l'inférieure , qui en revanche eft conlîdérable-Dient plus épailïè tk plus creufe. La langue , qui eft groife tk gralïè, remplit exactement ce vuide [$). Il a la pointe du bec fi) WuioucBY, Ornithol. pag. 510. Tab. LX. & C a t e s b y , Nat. Hifi. Qarol. pal-lent au long de cet Oifeau. (z) j u v e n a l. Lib. IV. Sar. XL (?) On fçait que les Romains faifoient grand cas des langues de flamands, Se que Qal'gula, Vhellius , Se Héïiogxbale en étoient fort friands» Suet. Lib. VII. Cap. XIII. Lib. IV. Cap. XXII. du bec noire } ôc le refte eft d'un bleu foncé. Les plumes de fes ailes font noires au-bas ; mais au-deffus elles font d'un, rouge éclatant. Ses jambes ibnt oranges'y ôc deux fois auffi longues que celles des Cygognes. Ses pieds reflêmblent à ceux des Oyes. II. Ces oilêaux (ont fort communs au Cap. Pendant le jour ils Ce tiennent fur le bord des lacs ou des rivières 3 & la nuit ils Ce retirent fur les montagnes. Leur chair eft faine ôc fort bonne, leu$ langue a le gout de mouelle. Les O T E S. HT. Les Européens du Cap n'élèvent ' que très-peu d'oyes , pareequ'ils n'en eftiment guéres ni la chair , ni la plume Us préfèrent , pour leurs lits , les plumes, de quelques oifeaux de mer très - communs , dont le duvet eft plus doux. D'ailleurs les Oyes sauvage s font meilleures que les domeftiques , ôc on en trouve en fi grande quantité dans toutes les Colonies prefque en toute fàifon, que ce feroit prendre inutilement de la peine, que d'en élever dans fa bafTe-cour. IV. Le Cap fournit trois fortes d'oyes sauvages : les Oyes de montagne, fa BoN^E-EsPERANCE. ?. UI. Ch. XVI. les Jabotieres, ck les Oyes djeau. Ce n'eft pas que toutes ne fè plaifent extrêmement dans cet élément ; mais elles différent beaucoup , foit pour la couleur , ioit pour la groiïèur. V. L'Oye de montagne eft plus grofïè que les Oyes qu'on élevé en Europe. Elle a les plumes des ailes , & celles du fommet delà tête, d'un verd très-fceau ck très-éclatant. Cet oifeau fe retire le plus fouvent dans les vallées , où il fe nourrit d'herbe tk de plantes. VI. Les Oyes sauvages, qui ont reçu le nom d'oyes Jabôtieres , ont, comme leur nom le défigne , cette partie du corps fort grofïè. Les Soldats tk le commun Peuple des Colonies s'en fervent pour faire des poches à mettre du tabac , qui peuvent en contenir environ deux livres. VII. La taille des Oyes d'eau qu'on trouve au Cap, eft la même que celle des Oyes domeftiques que nous nourriffons en Europe ; & à l'égard de la couleur , il n'y a entre elles d'autre différence, fi-non que les Oyes aquatiques ont fur le dos une raye brune mêlée de verd. Toutes ces diverfes efpeces d'Oyes font très-bonnes à manger, tk très-faines. COQS, COQS, POULES y COQVES-D'INDE, & PAOlvS. VIII. Les C oqs , les P o u l e s & les Coqs-d'Inde qu'on a au Cap , ne different pn rien de ceux que nous avons en Europe. Il furrïra feulement d'obferver, que ces animaux y font fi abondans qu'ils y font à meilleur marché que la viande de Boucherie. La chair des Paons , que j'y ai mangé, m'a toujours paru fort coriace. Les PIGEONS. IX. Le Cap fournit des Pigeons, fôit fauvages , foit privez. Les Privez refîemblent à tous égards à ceux d'Europe. Mais entre les Sauvages on en voit de deux , ou même de trois fortes , qui différent beaucoup des Pigeons fauvages que j'ai vus en Allemagne. On appelle dans les Colonies la première ef. pece, Pigeons de Montagne. Leurs plumes font verdâtres ; leur bec & leurs pieds, rougeatres. La fêcondeefpece fê nomme le Pigeon de Buisson. Les plûmes qui couvrent leur cou tirent fur le verd , les autres font blanches , avec une grande quantité de petites taches grifês, Bonne-Espérance. P.III. Ch.XPI. i terme Grec qui fïgnirie, qui n'a point de pieds, à caufe qu'on s'étoit imaginé que ces oifeaux étoient privez de ce membre. C'eft, là une erreur fort groiTïere : ils ont des pieds mais fon courts , ôc couverts de plumes jufques aux extrémitez. Cet oifeau s'appelle en François Martinet. Je n'ai point eu occafîon d'en voir qu'en mer, où j'en ai vu plus que je ne voulois; car les Mariniers difent, ( ôc d'eux ou trois expériences que j'en ai faites moi-même m'ont fait pancher à le croire) que fi l'on voit un Martinet fe pofèr fur un Vaif. fèau , e'eft un préfage d'une tempête prochaine. Cet oifeau vole fort long-rems autour du Navire, avant que de s'y re-pofèr : il fe met toujours fur la poupe , ôc jamais ailleurs. Après y être refté un peu de tems , il fe lève, loriqu'il a volé encore long-tems autour du Vaifïcau , il fè retire. Jamais les Matelots ne lui font de mal : ils craindroîent que cette cruauté ne leur attirât quelque fâcheux accident. ..." t.zi :■ a CHAPITRE Bonne-Esperance. P. III. Ch. XTII. r 7 J ' |C H A P I T RE XVII. I. Defcription des Poules dJeau. II. Mala-gos oh Cormorant décrit : comment il prend le poijfon. III. Diverfes Efpeces de Mouettes on de Falcordes. 1V. Particularités au fujet de leurs œufs. V. Vfige de leurs plumes. VI. Pour' quoi on a donné a un Oifeau du Cap le nom ^Pinguin. VII. Ils font leurs nids fur les Rockers : leurs œufs font excel-lens. ViU. Diverfes Efpeces de Bécafîi-nes, ejr leurs différentes habitations. IX. Deux fortes de Bécailines d'eau fpéci-fiées. La POVLE DE AV. L T L y a au Cap une efpece d'oifèau qu'on X y appelle Poule d'eau. Ces animaux ne fréquentent pas la mer , on ne les voit que fur l'au douce. Les Poules d'eau font noires, 6l de la groflèur de nos Poules ordinaires. Elles barillènt leurs nids fur l'eau. Comme leur chair n'eft pas délicate , on ne s'amufe guéres à les tuer, a moins qu'on n'ait rien de mieux à faire. Le M A L A G O S. IL Un autre oifeau aquatique, qui fê H 3 voit 174 Description du Cap de voit très-fouvent fur la mer ou lin- les rivières du Cap , eft le Malagos, comme les Européens l'appellent. U y a beaucoup d'apparence qu'il a un autre nom , Toit en Europe, foit dans les Ouvrages des Naturaliftes ( ï ) y cependant je n'ai jamais pu le déterrer. Le Malagos eft gros comme un Oye. Son bec, fortifié de dents petites tk aiguës , eft tant foit peu plus court que celui du Canard. Le noir , le blanc > mêlées de taches grifes , qui ornent fes plumes, en font un oifeau charmant. Il a les jambes un peu plus courtes , & plux près du croupion , que le Canard : auiîi ne marche-t-il que bien difficilement. Le poiflbn lui fèrt de nourriture, tk pendant le jour il eft prefque toujours dans l"eau3 occupé à la pêche. Voici de quelle manie-re il s'y prend. Dès qu'il apperçoit fous lui un peiflon , il enfonce promptement fa tête dans l'eau ; 8c s'il a été aiTez adroit pour prendre quelque chofe , il avale le tout avant que de retirer fa tête de l'eau. De nuit, & à l'approche d'une rempête,il fe retire fur les rochers , ou fur les grands arbres. (i) La Defcription que l'Auteur donne du Malagos , s'accorde aiTez bien avec celle du Cormo-* ant donnée par Willottghbj, p. j 2 p.Tab. LXIII, La Bonne-Esperance. P. III. Ch. XVII. i je La MOV ETTE. III. La Mouette ou la Faicorde eft un oifeau de mer qui eft fort nombreux au Cap. Les Latins le nomment Larnsy ou Gavia. Il y en a de pluiieurs fortes , niais qui ne différent que pour la couleur ou la groffeur. On trouve des Mouettes Verres; d'autres font noires Se blanches; nne troiliéme efpece eft gris-blanc, celle-ci eft la plus petite ; Se toutes reilèmblent beaucoup au Canard, il n'y a que le bec qui foit différent : car toutes les efpeces de Mouettes ont le bec pointu. Elles font leurs nids le plus fouvent fur les rochers", quelles trouvent dans de petites Ifles:: quelquefois aufîi elles Iôs pofënt fur les rochers du Continent qui font environnez d'eau (i). Elles pondent en Octobre & en Novembre, Jamais je n'ai goûté de ces oifeaux ; mais je m'imagine qu'ils onc la chair bien coriace. IV. Leurs oeufs cependant font très-excellens : ils font gros comme ceux des Cannes , & le blanc ne fe durcit point dans l'eau bouillante, comme celui des H 4 autres (i) La Mouette eft une efpece de Poule d'tajt. Ce nom a été tiré de I'Anglois Mcw, ou du Fia» niand Mce/iiu, mot qui défïgne cet oifeau. 17* Description du Cap de autres œufs ; il refte toujours comme une gelée. Lacocjue des ccufs de quelques fortes de Mouettes eft toute blanche, d'autres font parfemez d'un grand nombre de petites taches d'un brun foncé. Y. Les Européens du Cap tuent plur jfïeurs milliers de ces oifeaux toutes les années , à caufè de leurs plumes, qui font fort petites , & valent beaucoup mieux pour les lits que celles d'Oyes. C'eft aufü l'ufàge qu'on en fait au Cap.. Le PING VIN» VI. Je n'ai pu découvrir dans aucun Auteur le nom qu'on doit donner à une autre forte d'oifeau aquatique, qui fè voit, autour du Cap. Les Européens qui y font établis, le nomment Pinguin , apparemment pareeque pour l'ordinaire il eft ex,, trémement gras : le mot Latin yingttis dé-/igne cela. Le Pinguin eft de la groflèur d'une Oye. Ses plumes, qui ont beaucoup de reiîèmblance avec des cheveux, font cendrées, & fes ailes fort courtes , à proportion de la groflèur de fon corps. Il a le bec noir , & les jambes d'un verd clair. Tout le jour cet oifeau fe tient fur l'eau, ou aux environs, occupé à prendre du poiflon , qui fait fa nourriture ordinaire. Comme Comme il ne fçauroit voler, il ne peut éviter fes ennemis qu'en faifant desfauts, & il les fait très-bien , à l'aide de fes petites ailes. Cependant il eft bien plus agile fur l'eau. On ne peut s'empêcher d'admirer l'on habileté à prendre du poifîon» Dès que le foleil commence à fe coucher, les Pinguins fe retirent fur les rochers de fe mcr,& y relient jufqu'au matin. C'eft pendant qu'ils y font, qu'on peut fort aisément les prendre. VII. Les nids de ces oifeaux aquatiques fe trouvent fur les rochers, qui.leur fervent de retraite pendant la nuit : ils font même placez fur les fommets efearpez, où les Pinguins peuvent monter tout comme fi c'étoit de plain-pied. Leur œufs font exccllens, tk gros comme ceux des Cannes. Les Européens du Cap en donnent toutes les années pluficurs milliers au Gouverneur , tk on regarde cela comme un beau préiênt. La chair de fesoiiêaux fent lî. fort le poillbn,qu'elle n'eft pas mangeable,. Les BECASSINES. "VIII. Le Cap fournit des Bécassines de plulieurs efpeces. Les unes ont les plumes fur la poitrine rougeâtres : cette efpece eft fort nombreufe habite ordinai-fcij> , temen» j7& Description du Cap de rement parmi les roieaux. Il y en a une forte qui hante les bois Se les halliers. On peut donnera une troifîéme efpece le nom de Bécassine d'eau 3 parcequ'elles ne quittent point cet élément. IX. Ces Bécafîînes d'eau font encore de deux foi tes. L'une fe plaît dans l'eau courante ; l'autre aime les eaux croupif. fantes. La première a les plumes de la poitrine cendrées. Les mâles de la féconde ont les plumes de la poitrine blanches, Se leurs femelles les ont rougeâtres. Toutes les Bécailines du Cap ont le bec long, gros Se fort ■> Se fe plaifent pour la plupart dans les lieux marécageux , où elles cherchent des vers en fouillant la terre avec leurs becs longs Se pointus. C'enVlà leur noms ritme. CHAPITRE BoNNE-EsPERANCE.A///.C/U?7//. I79 CHAPITRE XVIII. I. LesTalfansJont fort communs auCap. II. Deux différentes manières dont les Européens prennent ces oifeaux. III. Nourriture des Grives de Vigne , & leurs nids. IV. On ne mange pas au Cap les Cailles. V. Des Ecourneaux: comment on les épouvante. VI. Diverfes Efpeces de Huppes. VII. Arme que la Nature a donnée à l'oifeau que les Hollandois appellent Longue-langue , ( Lang-Tong). VIII. Diverfes Efpeces de Hoche-queues. IX. Defcription des Bergeronnettes. X. Defcription de /'Oifeau bleu. XI. Plufteurs Efpeces de Merles, & leurs différences. Des FAISANS. I- F Es Faisans font plus communs au Cap qu'en Allemagne ; mais ils n'en différent abfolument point, ni pour la groflèur, ni pour la figure, ni pour la couleur. Je parlerai donc ici uniquement de deux moyens que les Européens du Cap employait pour les prendre. IL Voici la première de leurs mérho-H 6 des. j8o Description du Cap de des. Le chalfeur prend d'une main la figure d'un Faifan, ôc de l'autre il tient un illct. Il épie le moment où cet oiieau mange j ôc tournant la figure qu'il tient en main du coté du Faifan , il s'avance deu-cernent en le cachant derrière la figure qu'il porte & le filet, qui eft allez grand pour le couvrir ôc le dérober à la vue de ï'oiicau. Le Faifan ne s'épouvante point de cette approche , ôc dès que le challèur qft allez près , il jette tout d'un coup le fi, let, fous lequel l'animal le trouve pris. L'autre manière n'eft pas plus composée. On coupe quelques petites brandies, qu'on plante en cercle à une petite diftan. ce les unes des autres, dans un endroit qui eft fréquenté par ces oifeaux. On jette en fui te dans cette aire quelque peu de blé. Tout à l'entour entre les branches , on difpofe des lacets faits de crin de che-•val. Le Faifan voulant entrer, ou fbrtit du cercle , paffe entre les branches , ôc s'embarrafle, ou, par le cou eu par les pieds dans les lacets, qu'il ne fçauroit ni rompre , ni détacher. Je me luis fouvent amufé à prendre des Failans de cette manière. La GRIVE.. iU. lin ai vu au. Cap aucune autraef- Bonne-Espérance. P. 111. Ch.XVlIh i %t pece de Grives , que celles qu'on nomme Grives de Vigne : nom qu'on leur a donné , parcequ'aimant les pépins de raifîns elles fetiennent dans les vignes *ouà l'en-tour, dès que la vendange approche. Ces oifeaux font de grands dégâts au vignes du Cap, i\ l'on n'a foin d'y prendre garde. Ils font leurs nids avec les mêmes matériaux &c de la même manière que les autres : l'intérieur eft bâti de bois vermoulu,. & l'extérieur de moufle. Ils font faits fi ar-tiftement & fi folidement, que l'eau n'y fçauroit pénétrer.C'eft un excellent manger , que cette efpece de Grive.. Us CAILLES^ IV. O n trouve aa Cap des Cailles, quireilèmbientpour la figure, la groiTeur & la couleur, à celles que nous avons en Europe. Mais je ne puis rien dire de leur chair , n'en ayant jamais mange. Tout ce que je fçai, c'eft que les Européens du Cap ne croyent pas ces oifeaux bons pour la table, i Les E TO UR NE A V X V. Les Etourne a uxfont en très-grande quantité au Cap. Ils fe tiennent ordinairement dans les lieux marécageux,. fe: i8i Description du Cap de & dans les endroits bas bien arrofez, fur-tout lorfque les troupeaux y paillent, lis-en aiment la fiente , qui eft leur principale nourriture. Pendant les mois de Février &£ de Mars qui eft lafaifon où l'on trouve des raiiins murs, ces oiiéaux viennent fondre par groilès troupes fur les vignes : ils mangent non ieultmcnt les pépins des raifîns, mais le jus de la grappe. Si l'on n'a foin pendant ces deux mois de les épouvanter & de les chalfer , ils font des ravages affreux. Pour cela les Gardes-Vignes font c'aquer fortement de longs fouets qu'ils portent exprès. La HVPPE. VI. Il y a au Cap divers fortes de Huppes. On y en voit de griles , de cendrées, & même de vertes. Les cendrées font un peu plus petites que les Huppes vertes d'Allemagne , il" n'y a de différence que dans la crête : celles du Cap l'ont plus courte. LONGVE-LANGVE. VUL O n voit au Cap un petit oifeau,. que je ne puis dcfîgner que par le nom qu'il porte au Cap 5 car j'ignore celui qu'on BoNNE-EsPER ance. P. 111. Ch. XFlll. i S 5 qu'on lui donne en Europe. Les Européens du Cap le nomment Longue-l an-g u e ( i ). H eit un peu plus gros qu'un Chardonneret. Les plumes de deiliis le ventre lbnt jaunes, les autres font tachetées. Il a une langue pointue" tk longue, aulïi dure que du fer , tk auffi affilée à l'extrémité que la pointe d'une aiguille. Lorlqu/on veut le lailir , il pique avec fa langue, qu'il enfonce aifément dans la peau des mains. Peut-être fe fert-il de la même arme pour fe défendre contre les attaques des autres animaux. Ses pieds , qui reifêmblent à ceux du RofTîgnol, font armez d'ongles fort longs. J'ai fouvent mange de ces oifeaux , qui font de tresbon gout tk fort fains. Les HOCHE-QVEVES. Vin. Les^Hoche-q.ueues qui le voyent au Cap , font de divers fortes, & tous fort gros. Les uns font cendrez ; d'autres tirent fur le jaune, avec une raye noire fur la tête. Il feroit affez inutile de donner la defcription d'un oifeau fi commun en Europe. Les Latins le nomment Mo ta ci lia. Les (i) Lang-Tong. Les BERGERONNETTES. IX. Les Bergeronnettes: font une efpece de Hoche-queue que le& Latins nomment Cinclus. Gefnerôc Heuf. lin l'appellent Lj/s-Flicker , ou Stein-Bicher , & les Hollandois (i) Coureur de rivage. On en trouve beaucoup au Cap„. Leur bec eft large, &c d'un brun obfcur.. Leurs jambes & leurs pieds font d'un jaune éclatant. Elles ont la tête, le dos &la queue cendrez , &: le ventre blanc.. Cet oifeau fe nourrit, de vers , & branle, continuellement la queue. Il vole rarement , & jamais il ne va bien - loin fans fe repofèr. Comme il n'eft pas bon à. manger, on en tue fort peu. On le voit toujours fur le bord de la mer, ou le long des rivières. L'OISEAV BLEV. X. L'O i s e A-tf bleu eft' appelle parles Naturaliftes.-Cœruleus, Raphaël Ceyler cité par Gejher^ôc Rodolfe Heujlin, en ont. déjà donné la defcription. Celle du premier étant fort exacte, je la copierai ici. Cet (j), Strand-lotym. Bonne-Espérance.A//ƒ. Ch. XVIÎL i S f Cet oifeau eft de la groflèur d'un Etomv neau. 11 a les plumes bleues , comme fou nom le porte. Celles du cou ôc des cuif-fes font bleu célefte ; mais tant foit peu plus foncées que celles duMar tin-Pêcheur. Sur le dos ôc aux ailes elles font d'un bleu obfcur, tirant fur le noir. Son bec eft de trois ou quatre pouces de long , ÔC pointu. La partie inférieure eft d'un rouge foncé. On voit quelquefois cet oifeau dans les jardins ;■ mais il habite pour l'ordinaire les hautes montagnes. Sa chair eft délicieufe. Le MERLE.. XI. Les campagnes du Cap fournif. fent diverfes fortes d'oifèaux,aufquels les Européens donnent le nom de Merles i aufïî faut-il avouer que leur chant fe ref-fèmble beaucoup.. Les uns ont les plumes parfaitement noires , avec le bec doré : les autres ont toutes les plumes brunes , ôc le bec noir : une troiiierr.e efpece a les plumes rougeâtres, &.lé bec brun foncé. Dans les Colonies ils fe tiennent le plus fouvent fur les lauriers ; niais dans les autres endroits du Cap ils fe retirent dans les buiifons d'épines". CHAPiTRE CHAPITRE XIX. I. Dégâts qHt les Sereins de Canariefont auCap. II. DesSereins. Wl. Des Alouettes. I v. Defcription du Loriot oh Ver-dier. V. Diverfes Efpeces de Moineaux. VI. Six Efpeces de Melanges , & leurs différences. VII. Nourriture des Pivoines. VIII. Defcription de ces Oifeaux. IX. Les Gros-becs fe noumffent de noyaux. X. La Fauvette hait les Anes, ejr pourquoi. XI. Efpece particuliere die Pinçon. XII. De jon nid. XIII. Diverfes Efpeces de Pics. Les Oifeaux de proye les détruifent. XIV. Du Knorhaan. // averti* les autres oifeaux d» l'approche de quelque danger. XV. Defcription de l'Edolio. XVI. Fable quon débite fur Jon compte au Cap. XVII. Diverfes Efpeces de Corbeaux. XVIII. Des Corneilles. XIX. Des Corneilles de Mer. Vfige de leurs plumes. XX. Particularités, remarquables fur les Grues. XXI. Du Pélican , & de fa nourriture. XXlI.iSVï defeription.XXilJ, Erreur des Anciens fur cet Oifeau. XXIV. Des Chouettes apprivoifées. XXV. Des Chauves-Souris. Le BoNNE-EsrERANCE.P.ƒƒ/. Ch. XIX. 187 Le S L REIN DE CANARIE. !• /^\ N trouve au Cap des Sereins vy de Canari e, qui ne différent de ceux qui fe voyent en Allemagne, que dans la couleur. Comme ils font beaucoup de mal en mangeant les femen-ces des plantes, on les détruit autant qu'on peur. Leur chair eft fort délicate» Le SEREIN. II. Il y a un autre petit oifeau dans les campagnes du Cap, qui refiemble trop au Serin de Canarie , pour les fépa-rer. Heu fin, dans fon Traité des Oifeaux (1) le nomme Serinus ou Fademlcin. Il n'a aucun nom au Cap. Son ramage eft charmant ,6V refiemble beaucoup à celui du Serin de Canarie : mais comme les Européens du Cap n'ont pas, beaucoup de goût pour lesoifiaux qui chantent, ils n'en ont que fort peu en cage ; on les tue ôc on les mange tout comme les autres oifeaux. La poitrine &c le ventre du Serin eft d'un verd qui tire fur le jaune : les plumes qu'il a fur le dos font de la même couleur, & mêlées de gris. L'ALOUETTE. (1) rage i4j. |8S Description du Cap de L'A L O U E T T E. III. Les Alouettes du Cap-font parfaitement iemblables aux nôtres : mais on i:e les trouve jamais par troupes, comme en Europe. Le V E R D I E R. IV. Le Loriot ou V k rd i e r , en Latins Chlorts, eft beaucoup plus commun au Cap qu'en Europe. Il y eft de la groflèur d'un Roflignol. Son bec eft gros. Les plumes du dos &c du ventre font verd d'herbe: mais la plupart de celles des aîles font noires, & prefque toutescelles.de la queue font vertes. Il chante fort agréablement. Le *Jlf Ô 1 NE AL Ü. V. Il y a une grande quantité de Moineaux au Cap; ils y font même de plufiturs fortes, qui différent entr'elles foit pour la couleur, foit pour la groflèur. Mais ils piaillent tous de la même manière , & très-délagréablement. La ^/ E S A N G E. XL Les Latins donnent le nom de Parus isWoîncaiL. i. Pac/v. 3-^4utrtœhe. Konne-Esperance. P. III. Ch. XIX. 1 S) Parus à la Mésange; oifeau dont on . trouve pluiieurs efpeces au Cap. Il feroit trop long de donner la defcription de chacune j le Lecteur fe contentera des plus remarquables. L'efpece la plus petite des Méfangcs a les plumes de la tête bleues, ôc celles de la poitrine ÔC du ventre jaunes. D'autres ont la tête couverte de plumes noires. Une troifiéme efpece fe diftingue par la longueur de fa queue. La quatrième a «ne tache blanche fur la tête , qui .eft d'ailleurs toute noire. La cinquième forte a auiïi la tête noire ; mais elle y a une tache rouge. Les plumes de fes ailes font auiîi noires, Ôc fes pieds font rougeâtres. U y en a aulfi qui ont la tête toute noire , & toutes les autres plumes d'un verd qui tire fur le jaune. Cette dernière efpece de la groflèur dJun Pinçon. Les Mélanges du Cap chantent fort joliment ; ôc comme les Serins de Canarie le mêlent avec elles , on entend fouvent de magnifiques concerts fauvages , for-, niez par ces deux efpeces de Muïiciens. Des T I VO I NE S. VIL O n voit beaucoup de Pivoine» au Cap. Les Hollandois les appellent des i?o Description du Cap de M'ange-Moucherons , des Mange-Miel ou des Mange-Abeilles ( i ). Quelques Auteurs prétendent que c'eft une efpece de Melange : je n'en vois pas la raifon, ce font des oiieaux tout dirîérens. Le ramage de la Pivoine n'approche point de celui de la Mélange. Cet oifeau le nourrit de moucherons, de miel, tk d'abeilles: au-lieu que les Mélanges ne mangent rien de tout cela. VIII. Le bec de la Pivoine eft long, large 3 extrêmement fort, tk rouge. Sous la tête fur le devant les plumes (ont d'un bleu foncé, plus bas elles font d'un bleu pâle. Il a les ailes tk la queue noires. Ses jambes qui font de la même couleur, font fort longues. Les Hottentots fe fervent de ces oifeaux comme des guides pour trouver du miel fauvage , que les abeilles dépolènt dans des creux ôc des fentes de rochers. Le G R O S-BE C. IX. Le Cap fournit une grande quantité de Gros-becs. Les Latins les nom- \ ment Frigilla roftrata, ou Cocothraufîer. C'eft . (i) Mu%ji.Vrtettr> tymfrVrccUr, ou Byen* Vreeter. i. Pt voute. 2. Knorhaan* 3. Flamand,. 4 ■ Pélican. BoNNE-EsPER ance. P. III. Ch. XIX. I o f C'eft une efpece de Pinçon. Ils ne différent en rien de ceux qu'on voit en Europe. Ils font de grands dégâts dans les ce-riles, parcequ'ils en aiment paiïionné-ment les noyaux. Mais comme les ceri-fiers font rares dans les Colonies, ils lont obligez de lê retrancher fur les noy d'olives ôc fur les autres fruits S n« i, qui les engraiftènt allez bien. C'eft pour cela qu'on les appelle au Cap, ALange - noyaux (i). La FAUVETTE. X. C e petit Oifeau fe voit très-fréquemment dans les Colonies, ôc dans les autres endroits du Cap. Les Latins l'ont appelle tASgithus. Il cif l'ennemi irréconciliable des Anes, parcequ'ils détruifent fon nid,qu il fait toujours fur les chardons» Les "PINÇONS. XI. Toutes les efpeces de Pi n ç ons ^ue nous avons en Europe , fe trouvent en abondance au Cap ; ôc il y en a même une forte que je ne croi pas que l'on trouve dans notre Continent. Il eft un peu (0 Stetn-byt4rt Description du Cap de peu plus gros que le Pinçon ordinaire* En Hyver, toutes Tes plumes font cendrées ; elles lui tombent en Eté, tk il prend un nouveau plumage. Alors il a la tête, le ventre, les ailes tk la queue noires ; tk le cou tk le dos d'un beau ponceau. Le bec de cette efpece de Pinçon eft court, large, pointu tk jaune. XII. La manière dont il façonne fon nid , eft remarquable. Il fe fert de petits rejettons d'arbres ou de buiilbns, qu'il entrelalïè fort artiftement de coton. On y voit deux appartenons l'un fur l'autre, tk il n'y a qu'une feule entrée. Le mâle loge dans la chambre d'en-haut , tk la femelle dans celle d'en-bas. J'ai eu fouvent occasion de voir de ces oifeaux j mais il n'y a point d'endroit près du Cap où il y en ait plus , qu'aux environs de la rivière du Banc des Moules* Les PIC S. XIII. On trouve au Cap de toutes les efpeces de Pics que l'Europe fournit ; mais entre toutes les efpeces il n'y en a pdint de plus belle que le Piverd. Cet oifeau eft tout gris, excepté une raye Touge qu'il a fur la tête, tk une autre de même couleur fur la gorge. Il fe nourrit BoNNE-EsPERANCE.P. lil. Ch. XIX. 105 fit d'infectes , qu'il pique fur l'écotce des arbres. On voit quelquefois Ion nid lur le fommet des rochers hauts ôc efcarpez, plus fouvent cependant fur les buiifons qui font autour des vallées. Les Grimpe reau x font allez communs au Cap, ôc ils le ieroient bien davantage , auiîî-bien que les autres efpeces de Pics, Ci les oifeaux de proye ne les dévoroient. Le KNOR HA A N. XIV. Entre les oifeaux fauvages du Cap, il y en a une efpece dont le mâle eft appelle Knorhaan par les Européens qui y font établis, Ôc la femelle K n o r-hen. Ils fervent comme de lentinelles aux autres oifeaux : car aufli - tôt qu'ils apperçoivent un homme, ils crient de toute leur force : leur cri reflemble fort au mot Crac. A ce lignai, tous les oifeaux des environs s'envolent, ôc ne s'arrêtent point qu'ils ne foient fort éloignez. • Le Knorhaan eft de la groflèur d'une Poule ordinaire. Il a le bec court ôc noir. Les plumes qui lui couvrent le (bonnet de la tête , font de la même couleur. Le refte du corps eft mêlé de rouge, de blanc, & de cendré. Ses jambes font jaunes. Il Tome UL l a Lf* Description ou Cap pg a les ailes foit petites à proportion de fa taille, ainfi il ne fçauroit voler ni fort haut, ni fort loin. Sa demeure ordinaire eft teroruyeres & les lieux éloignez de toute habitation. Il conftruit fon nid dans les buiflons, Ôc -jamais on n'y trouve que deux œufs. La chair de cet oifeau eft afîèz bonne; mais cependant moins délicate que celle de la plupart de la volaille. Les chafïèurs ne les tuent guéres , qu'à caufè que leur cri fait fuir le gibier. V E D O L 1 Q. 'XV. On trouve au Cap une autre efpece d'oifeau, donr le nom m'eft inconnu ; les Européens des Colonies le nomment Edolto. Par la groflèur ôc la figure, il rellèmble parfaitement au Coucou. On le voit dans des buiflons épais , ou fur de hauts arbres. Dès qu'il fait beau , il crie d'un ton lamentable, Edolto, Edolio f c'eft toute fa chanfon , ôc il l'articule aufïî diftindement qu'un homme pour, roit faire. XVI. J'ai parlé dans ma Defcription -fopographique du Cap , de deux Caver* nes, dont l'une s'appelle le Paradis , ôc' l'autre YEitftr : c*eA4à où j'ai très-fou^ vent BoNNE-EsMRANCE. P. ///. Ch. XîX. Ifjf vent entendu fort diftincTremént ces oi-4êaux former ce mot d'un ton plaintif. Le Vulgaire débite au Cap un conte fort puérile, au fujet du cri de l'Èdolio. Ils dilènt qu'il y a long-tems qu'on a tué dans une de ces Cavernes un certain Bercer 9 qui en conduifânt (on troupeau le. ièrvoit fouvent du mot Edolto. Après fà mort, fon ame entra dans tous ces oifèaujc qui portent aujourd'hui ce nom : jusqu'alors ils avoient tous été muets ; dans-là fuite , tous leurs delccndans ont prononcé les mêmes accens. On a peine à concevoir qu'il y ait des gens allez ignorais ôc allez ftupides pour recevoir -«le pareilles abfurdirez. Les CORBEAVX. X VIL Les Corbe au x différent en couleur dans les diverfes parties du monde. Bans certains pays , ils font noirs : dans .d'autres gris : quelques endroits en nour-•ri lient de blancs , les Indes , par exem-•ple , où ils font autant effimez que les Perroquets : d'autres pays en ont de noirs &c blancs. * Le Cap fournit de deux ou trois fortes ..de ces oifeaux. Il y en a d'abfolument Oioirs j ÔC d'autres tout à fait gris. On f I 2 en ^'96 Des cri Pt ion du Cap de " en voit une troifiéme forte qui a le ventre blanc, ôc la tête noire ôc blanche ; le refte du corps elf noir. Les CORNEILLES. XVIII. Les Corneilles qu'on trouve au Cap , repondent à tous égards à celles que nous avons en Europe. On ne les mange point 3 c'eft un des mets des oifeaux de proye. Les CORNEILLES DE MER. XIX. LesCorneilles aufquelles les Européens du Cap ont donné le nom de Corneilles de M e r , reflettiblcnt beaucoup à celles de terre. Lachair'en eft délicieufè a ôc très-eftimée. Leurs plumes fout noires , ôc fors douces : on s'en fert beaucoup pour garnir des Hts ôc des oreillers. Les GRUES, kk XX. J e ne crains point d'exagérer, en affurant que les Grues font plus norn-breufes au Cap , qu'en aucun autre en-droit du monde. Pour la groflèur , k couleur ôc la figure , elles ne different en rien de celles d'Europe. J*en ai foit fouvent vu de grofïès troupes fur les marais. Elles fe nourriftènt d'iierbe , d'herbages^ I de I BoNNE-EsPFRANCE. P. III. Ch. XIX. I de vers, de fèi pens, de grenouilles, óVc. Lorfqu'clles font pofées fur la terre , il y en a toujours quelques-unes placées fur les bords de leur camp, comme des efpeces de fentinelles , qui font attentives à ce qui fe pafîè autour de leur pofte, afin d'avertir la caravane occupée à manger , de l'approche de quelque danger. Ces fentinelles ne fè repofent que fur une feule jambe pendant qu'elles font en faction , & étendent à chaque moment le cou tk tournent la tête de côté tk d'autre , de-peur de furprifè. Auffi-tôt qu'elles ap-perçoivent quelque ennemi, elles en donnent le lignai à leurs compagnes, qui au même inftantdéployent leurs ailes ck. s'envolent. Elles ont aufii des Sentinelles pendant la nuit: alors ces gardes fe repofent fur leur jambe gauche , tk tiennent dans leur pied droit une pierre, afin que fi elles venoient à s'endormir , elles fui-lent réveillées par fa chute. Un de mes amis avoit tué au Cap un de ces oifeaux , qu'il porta chez lui. Il fe le fit apprêter avec grand foin , s'îmàgi-nam que ce devoir être un bon mets ; il fut bien furpris, îorfqu'il en voulut manger, d'en trouver la chair ii noire tk Ci coriace , que perfonne n'y voulut toucher, I 3 U !.«?£ Description dû Ôap d» Le PELICAN. XXI. On voit fort fouvent des Peli-ca-ns au Gap. Mun^e-Serpent ( ï ) eft le nom fous lequel ils ionx connus dans les. Colonies. Ils font un peu plus gros qu'un Oifon. Leur nourriture ordinaire eft des vers, des grenouilles , des moules comme auili des crapauds 3 des ferpens , & autres betes venimeulès 3 dont ils détrui-jfenc une grande quantité. AufTï tue-t-on fort rarement au Cap des oifeaux ii utiles pendant leur vie, & tout-à-fait inutiles après leur mort 3 puifqu'on n'en mange jamais la çhaiïf XXII. Cet oifeau a le cou comme POye : fon bec eft large 3 long s fort, & fè termine par une efpece de cuilliere. H a les yeux gris. Sa queue a plus de fix pouces de long. XXIIL Les Anciens ont dit que fi fe Pélican ne trouve rien à manger pour lès petits j il s'ouvre la gorge à coup de bec y afin de leur donner de îa. nourriture. Le Pélican du Cap ne fait point cela. La C HOUETTE. XXIV. Les Chou ette s qu'on trouve (j) SUngen-Vrcettr. XlONHE-EsPERANCE. P.III. Ch. XIX. i 5>? ve en quantité au Cap, font de la même tailie que celles d'Europe. Leurs plumes font partie rouges, partie noires 3 avec un mélange de taches gtïfes qui les rendent très-belles. Il y a divers Européens au Cap qui gardent des Chouettes appri-voifées 3 qu'on voit courir autour de leurs maifons : elles leur fervent à nettoyer, leurs chambres de Souris» La CHAUVES OU RI S. XXV. LEsCnAuvEs-souRis,que l'ont voit communément au Cap , ne différent en rien de celles d'Europe , & fi j'en parle ici , ce n'eft que pour obier-ver que j'en ai vu une qui avoit été prifê dans l'Ifle de St. Maurice , Se qui étoit aufli groflê qu'une Poule. 1.4 CHA- =i . 1 a CHAPITRE XX. Des Végétaux que que produit le Cap de Bonne-E (pérance. I* Secours que VAuteur a eus fur cette matière. II. Ordre qu'il fuivra. III. Z/Abfïnthe du Cap moins efficace que celle d'Europe. IV. I/Abutilon ef inutile dans la Médecine. V. De /'Ail ^'Afrique. VI. Vingt-huit différentes Efpeces ^'Aloës .VII. Cinq efpeces d'k-laternoïdes. VIII. De la Guimauve. IX. Deux efpeces ^'Amandiers. X. Trois fortes ^'Ânémofpermes. Xl^Huie efpeces ^'Apocin. XII. Pied de veau d'Ethiopie , d'Afrique CT d'Sgjpts. Celui ^'Ethiopie ef extrêmement defa-gréable : cependant les Hottentots en mangent. XIII. Trois efpeces ^'Afclé-pîa, ou Dompte-venin. XIV. Z/Arbre d'Argent eft très-commun aux environs le Fenouil , ejr /'Arbriflèau d'Afrique de trois efpeces. XXXIV. Du Galega , & de vingt efpeces de Genêt. XXXV. Vingt-trois efpeces de bec de Grue, dont fept nyont d'odeur que la nuit : De la Globulaire. XXXVI. Tulipes & Ja~ cinthes. XXXVII. Seiz.e efpeces de Ja-cobées. XXXVIII. Deux fortes de .Taf-min. XXXIX. Ketmia de fxfor tes. XL». Trois efpeces de Lauriers , le Léonu-rus 3 ejr trois efpeces de Violiers , ou Girofliers. XJLL Deux efpeces de Lis- I j Nax- 202 Description dv Cap bj NarcifTes. XLII. Deux efpeces de Lotus , & de Lychnis. XLllI. Les Nar-cifïès. XLIV. Z/Ache ou Perfil de montagne , ejr trois efpeces ^'Ornithogales. XLV. Z/Alléluya , ou Pain de cocu y de trois efpeces. XLVI. Le Pétaiite, i rlerbe aux Araignées, trois efpeces de Haricots ou Phaféoles. XL VIL Divers Titliimales , la Pimprenelle , le Poly-pode, ejr cinq efpeces de Polygale, oh ^'Herbe-au-Iait. XLVIII. Le pourpier , & deux fortes de Faux-Dicrame. XL1X. Lu Renoncule, Rapuntium , ey le Ricin ou Paîma Chrifti. L. La Saule , la Sauge de deux efpeces , ejr trois de Scabieufè. LI. Les Scjuilles ou Oignons marins, deux fortes d'Orva-Jé, ou de Toute-Bonne. LIL Cinq ef feces de Joubarbe 3 & le Séneçon. LUI. Le Bois de Fer, & fes proprieten LIV. Huit efpeces de Sifyrinchum. LV. Deux efpeces de Morelle, ejr de Spar-tium. LVI. Trois efpeces de Spiréa : ttfage que les Hottentots font de la dernière , qu'ils nomment Buchu. LVII„ Le Piftachier ou Staphilodendron y deux tfpeees de Tanaifie ou Mort-aux-Vers, ejr de Fruit .-il - quatre - angles. LVIII. Dix efpeces de Thymélée, Garons , ou Mcziréon* LDC. Cinq de Tî. thymalc, I?0NN£-EsP£r.ance. P. III. Ch. XT.10J i thymale*. LX. Trois fortes de Trèfles , & de /'Arbre qui porte des Tulipes. LXI. Trois fortes de Valériane ejr deux d'Airelle. LX1I. Secours que P Auteur a tirez, de Mr. Tournefort. TE vais tâcher à préfent de donner . J une Relation complette des Arbres, Plantes, Herbes & Fleurs , que produi-iènt les Pays Hortentots. Je n'ai pas beaucoup de connoiflànce des Végétaux, tk ne fuis pas fort verfe dans les defcriptions botaniques : mais j'efpere qu'en faveur de mes bonnes intentions, de mes efforts tk de mes recherches, les Lecteurs voudront bien me pardonner mes défauts d'ordre 8>C de méthode. J'ai examiné aufîi foigneufè-» ment que j'ai pu, tous les Végétaux que mes recherches m'ont fait découvrir , ck j en donnerai les idées les plus exactes qu'il me fera poiîible. J'ai eu libre accès dans le Jardin de la Compagnie , ck j'en ai très-fbuvent profité. Pendant tout mon féjour au Cap j'ai été intimement lié avec Mr. Hertog, Jardinier de la Compagnie : c'eft aux fëcours que fon amitié m'a procurez , que je fuis redevable de la meilleure partie de ce que je vais communiquer au Public. II* Je parlerai d'abord des Arbres , I 6 Plantes t 104 -Description du Cap de Plantes, Herbes Se Fleurs que le Pays fournit naturellement ; Se enfuite j'indiquerai ceux qui y ont été apportez des Pays Etrangers. J'en donnerai les noms Latins ; & je les difpoferai dans l'ordre alphabétique. Je commence par les Végétaux que le Pays produit. III. ABSINTHIUM Afrieanum fntu tefeens, foliis latioribus. — Abfnthe d'Afrique , efpece d'Arbrifïèau à larges feuilles. Cette plante n'eft pas aufïi amére au Cap que celle qui croît en Europe, ce qui fait qu'elle n'eft pas aufîi efficace. IV. A BUT IL ON 3 foliis rugofts,& filiculis lanuginofs. — Abutilon d'Afrique, dont les feuilles lont ridées , & qui a de petites goufïès couvertes d'une, efpece de duvet. Cette plante ne mérite pas que je m'arrête à en donner une defcription , pui£ qu'on dit qu'elle n'eft d'aucun ufàge dans, k Médecine. Aufïî ni G dien, ni aucun autre ancien Médecin > n'en ont fait mention. • V. ALLILTM Afrieanum, flore purp»-rafeente* — Ail d'Afrique > à fleur tirant fur le pourpre. Cette plante eft très-commune chez la Nation Hottentottc des Koopmms y à tn-» YÎroja BoNNE-EsPERANCE. T. III. Ch. XX. lof viron vingt lieues du Cap j & furtout dans un endroit qu'on nomme aufîi pour cette raifon le Kraal de l'Ail. VI. I l y a dans les diverfes contrées du Cap plufieurs efpeces d'ALOES, Se on les a plantez pour la plupart dans le Jardin de la Compagnie. Ils croiilènt fur les rocs Se dans les fentes des rochers ; & pendant toute l'année on en trouve quel-qae forte qui fleurit. Leurs fleurs font différentes} Se varient fuivant fes eipeces. Quelques-uns les ont blanches , d'autres rouges, d'autres tachetées de diverfes couleurs très-agréables à l'œil. Je me bornerai à rapporter les efpeces à'Aloës qui fui vent. A L O E Africana arborefeens, monta-na y non fpinofa, folio longifimo, plicatili> fore rubro. — Aloé de Montagne, croif-fant en forme d'arbre fans épines, avec des feuilles très - longues Se pliantes , Se dont la fleur eft rouge. Aloe Africanà arbortfcenSyflaribus al-bicantibus fragrantiffimis. — Aloé d'Afrique , croifïânt en forme d'arbre, avec des fleurs blanchâtres Se très-odoriférantes. Aloe Africana caulefcens y foliis fpi-mfis, maculis ab utraque parte albkan--tibus notatis. -~ Aloé d'Afrique qui monte en tige, dont les feuilles font garnies d'épines* pines, ôc marquées de part ôc d'autre de caches blanchâtres. Aloe Ajricana, brevijjimo craffijfimo-que folio, flore ftbviridi. — Aloé d'Afrique avec des feuilles très-'Courtes ôc très-épaiflcs, ôc des fleurs verdâtres. Aloe Africana3 folio glabre, rigidijfi-wo, flore fubviridi. — Aloé d'Afrique à. feuilles unies ôc très-roides, ôc à fleur terdâtre. Aloe Africana, flore rubro, folio ma-cuits ab utracfue parte albicantibus notato. —Aloé d'Afrique à fleurs rouges, ôc donc les feuilles ont de part Ôc d'autre des taches blanches. On appelle communément cette efpece Aloé-Langue. Aloe Africana, flore rubro folio tri an-gulart y ejr verrueis ab utraque parte albicantibus notât o. — Aloé d'Afrique, à fleur rouge ôc à feuille triangulaire, dont les deux cotez font couverts d'excrefeences blanchâtres. Aloe Africana, folio in fummitate triangulari, margaritifera, flore fubviridi*. —Aloé d'Afrique, dont les feuilles font triangulaires à leur lommet, ôc la fleur >erdârre. Il porte une graine qui reflem-ble à des nerles : c'eft pour cela qu'on l'ap-pelle le grand Aloé a Perles. Aloe Africana. margaritif era, minor* Ccft le petit Aloé a Perles. Alob Bonne-Esperànce. ? III. Ch. XX. ioy Aloe Africana, foliis glaucis , mar-gine ejr dorfi parte fuperiore fpincfs, flore rubro. —Aloé d'Afrique avec des feuilles d'un verd de mer , dont le contour & le deffus du dos font garnis d'épines , & qui porte une fleur rouge. ALOE Africana caulefcens , foliis glands y caulem amplettentihus. —Aloé d'Afrique qui poufïè une tige, qu'environnent des feuilles d'un verd de mer. Aloe Africana , folio triangulari ejr longiffimo , floribus lut eis y ejr fœtidism. -^Aloè d'Afrique , qui a la feuille très-longue & triangulaire , & la fleur d'un* jaune clair &c d'une mauvaife odeur. On appelle communément cette forte d'Aloé, his XJvaria. Aloe Africana caulefcens , foliis ma» gis glaucis y caulem ampletlentibus, ejr in? mucronem obtuforem aefinentibus. —Aloe d'Afrique qui poufïè des tiges qu'environnent des feuilles , qui iont d'un verd de mer plus foncé, & qui finifïènt en une-pointe obtufe. Aloe Africana caulefcens, foliis minus glaucis y caulem ampletlentibus, dorfpar-' te fuperiore fpinofa.—Aloé d'Afrique qui pouilè des tiges environnées de feuilles qui font d'un verd de mer moins foncé > & dont le deffus eft garni de piquans. A los 2o8 Description dvCapbe Aloe y]fricana canlefcens, foliis glaucis, caulem arnpleBentibus, latioribus ejr undiquaque Jpmofs. —Aloé d'Afrique qui pouflè des tiges, qu'environnent des feuilles d'un verd de mer , larges , & garnies de piquans de part 6c d'autre. Aloe Africana caulefcens, foliis glaucis caulem ampletlentibus, dorfo intégra fpinofa. —Aloé d'Afrique qui pouflè des tiges, qu'environnent des feuilles verd de mer, dont le dos n'eft pas découpé ; mais garni d'épines. Aloe Africana caulefcens, foliis glaucis brevioribus caulem ampleElentibus, fo-liorum parte interna ejr externa nonnihil fptnofa. — Aloé d'Afrique qui pouflè des tiges, environnées de feuilles courtes , Verd de mer y &c qui ont quelques épines des deux cotez. , Aloe Africana caulefcens, foliis glaucis breviffimis, foliorum fummitate interna ejr externa nonnihil jpinofa. -— Cette efpece à.'Aloé rellèmble en tout à la précédente , excepté que lès feuilles ibnt encore plus petites* Se que c'eft à leur fommité que font les épines. Aloe Africana caulefcens , perfolia-ta,glauca, ejr non jpwofa* —Aloéd'Afrique dont les tiges percent les feuilles, qui font de couleur de yerd de mer, & fans piquans. Ai os' Aloe Africana, glabro folio , minu-tifftmis cavttatibus dot/ato. —Aloé d'Afrique à feuilles unies , qui ont de très-petites cavirez. Aloe Africana humilis , fpinis iner-mibtts, & vermei s obftra. — Aloé d'Afrique qui ne s'élève que peu, tk garni d'épines peu piquantes tk d'excrefeences. On appelle communément cette efpece d'Aloé > Hénjfon. Aloe Africana humilis, Arachnoi-dvertes. Asclepias Africana aizjo'i des,flore pul-chrè fimbriato. •— Afclepias ou Dompte-venm d'Afrique , dont la fleur eft dentelée d'une manière fort agréable. . XIV. ARG1RODENDROSAfricana* foinsfericis chargent eis. — V Arbre d'argent. On trouve de ces arbres également dans les vallées & fur les montagnes. Il y en a furtout une très-grande quantité aux environs de Confiantia. Son fruit eft de figure conique, comme la pomme de-Pin. Ses feuilles reftèmblent à un tiifu dé foye ôc d'argent. .. XV. ASPARAGUS fylvefris Africa» nus acule.itus. — Afpergefauvaged'Afri-que, garnie de pointes. On trouve beau-Coup de ces.plantes au Cap, dans les lieux maréca- t\6 Description du Cap de marécageaux. Les jets en font de couleur de verd d'herbe, Se fort tendres avant que la plante ait fleuri. Ils ont beaucoup du goût de nos Afperges d'Europe ; auiîi les Européens du Cap en font-ils grand cas. Les Hottentots leur enramaflênt une grande quantité Se'les apportent au Cap, où ils les échangent contre des bagatelles. XVI. ASPHODELUSAfricanas, angnflis foliis lut eis , minor. — La petite Afphodele , ou Acho Royale d'Afrique, dont les feuilles font étroites ôc jaunâtres, XVII. ASPLENIUM^/ri^»«w ramofnm, maximum , caulibas fplenden-tibus. - La grande Scolopendre d'Afrique, rameule , dont les tiges font brillantes. On l'appelle fouvent du nom Arabe Ce-ter ach , & on l'a nommée Scolopendre , parcequ'elle reflêmble à un Ver de ce nom ; Afplenium, parcequ'elle guérit les maux de rate. XVIII. ASTER Africama , Jacobtt. foliis flore aureo. - Afler ou Etoile d'Afrique , dont les feuilles reilêmblent à à celles de la Jacobe'e , & qui porte des fleurs couleur d'or. Aster A fric anus Stœchadis foliis , flore nureo. — Afler ou Etoile d'Afrique, dont les feuilles reilêmblent à celles du Stechas,ôc qui porte une fleur couleur d'or. Aster Bonne-Espérance. P.lîl Ch. XX.tiJ Aster Africanus ramofus , Hyjfopi foliis , floribus c&ruleis. — Afler ou Etoile d'Afrique fort raraeux , dont les feuilles reflèmblent à celles de l'Hyfope, & qui. porte des fleurs bleues. Aster Africanus ramofus, Hyjfopi fouis , floribus albis. — Afler ou Etoile d'Afrique fort rameux , dont les feuilles ref-femblent à celles de l'Hyfope > tk qui porte des fleurs blanches. Aster Africanus , Helichryfi foliis, fore rubro. — Afler ou Etoile d'Afrique, dont les feuilles reflcmblent à celles de i'HelichrjfurfP, ck qui produit des fleurs rouges. Aster Africanus fr ut c flens, foliis an-guftis C plernmijue conju7if.lts. — Afler » ' ou Etoile d'Afrique , qui monte en ar-brilfeau , avec des feuilles étroites , qui croiilent pour l'ordinaire deux àdeux. Astlr Africanu s frutefcens ,fplenden- ' tibus patvis & refie xi s foliis. — Afler ou Etoile d'Afrique , arbrillèau de petites feuilles brillantes tk repliées. Aster Africanus frutefcens 3 Traven-dais folio , flore purpureo. — Afler ou Etoile d'Alrique , arbtiiîèau , dont la feuille reilemble à celle de la Lavande , & qui produit une fleur couleur de pourpre. Tome UL K Aster AsTERAfricanus annuusy S enecionisfoliis. — A ferou Etoile d'Afrique annuelle 3 avec des feuilles qui reilêmblent à celles du Séneçon. As t e RAfricanus frutefcens, foliis Se-wcionis crajfwribus. — À'fier ou Etoile d'Afrique , arbriilêau , dont les feuilles reilêmblent à celles du Séneçon i mais plus épaiilês. ASTEROPATYCARP OS Africana frutefcens ,Crithmi marini foliis. — Afieroplatycarpos d'Afrique, ou After qui porte de gros fruits ; c'eft un arbriiîêau dont les feuilles reilêmblent à celles du Fenouil de mer ou Bacille. ASTRAGALUS Africanus odora-tus , fiore luteo. — Arfiagale d'Afrique odoriférant, à fleur jaune. B. XïX. BeLLIS Africana, forum I fcdiculis pene aùhyllis, foliis incifis. — J Marguerite d'Afrique dont les pédicules des fleurs font prefque dégarnis , & dont les feuilles font découpées. Bellis Africana ,fiorum pediculisfo-iiofis y foliis angufiis ejr integris. — Marguerite d'Afrique , dont les pédicules des fleurs font feuillus, & qui a des feuilles *troircs& non découpées, Bellis UONNE-ESPERANCE. P. lit. Ch. XX. 11 f Bellis Africana, capitulo aphjtllo lu-teo , Coronopi folio , caultculis procumben-tibus. — Marguerite d'Afrique , dont le chapiteau jaune eft fans feuilles. Cette plante produit une feuille femblable à celle de la Corne de Cerf. Ses tiges rampent. Bellis Africana, capitula aphyllo lu-teo , Coronopi folio , foliis & cauliculis junceis erellis. — Marguerite d'Afrique ^ dont le chapiteau eft jaune &c fans feuilles. Les feuilles de cette plante reilêmblent à celles de la Corne de Cerf, fes feuilles & fes tiges font comme celles da Jonc, & droites» XX. BRYONIA Africanaglabra , foliis in profundas lacinias divtfis, fruttii minor i. — Brjone ouCoulcvrée d'Afrique unie , dont les feuilles font fort profondément dentelées , ôc qui produit un petit fruit. B r y o n i a Africana laciniata > tnbe-rofa radice, floribus herbaceis. — Coule-vree d'Afrique dentelée, dont la racine a des tubérofitez , qui produit des fleurs couleur d'herbe. C. CaLENDULA flve Caltha Afri* fMa humilis, flore int us albo, flore vio-K i lacso lio Description du Cap di laceo fmplici. — Souci d'Afrique , qui ne s'élève que peu , dont la lieur eft blanche en-dedans ôc vioiette en-dehors , ÔC fimple. XXI. CAMPANULA Africana an-yiua , birfuta, j une eis , Lat is ferrât ifqae foliis , flore magno violaceo. — Campanule d'Afrique annuelle, couverte de poils , avec des feuilles comme celles du Jonc , larges , ôc dentelées. Cette plante produit une grande fleur violette. Campanula Africana annua , gla-bra , ferrât o folio , flore pallido. — Campanule d'Afrique annuelle , lidè , dont la feuille eft dentelée ôc la fleur pâle. Campanula Africana hirfuta, par-vo anguftoque folio >florepallide violaceo. — Campanule d'Afrique velue , dont la feuille eft petite ôc étroite , ôc la fleur d'un violet pâle. Campanula Africana annua, an-g-uftifolia,flore purpurafeente, major.—-Grande Campanule d'Afrique annuelle, qui a la feuille étroite , la fleur de couleur tirant fur le pourpre. Campanula Africana annua, an-guflifolia , flore purpurafeente , minor. Petite Campanule d'Afrique , annuelle % qui a la feuille étroite , ôc la fleur tirant fur le pourpre. C a m- Campanula Africana frutefcens, mculeofa flore violaceo. — Campanule d'Afrique , arbriifeau , qui eft armé de pointes , tk produit une fleur violette. Campanula Africana minor, Eri-Ttei facie , flore violaceo, c util t cuits erec-tis. — Petite Campanule d'Afrique qui rellèmble à YErineos, avec une fleur violette tk de petites tiges droites. Campanula Africana minor , Eri-7tci facie flore violaceo, cauliculis pro-cumbentibus. — Petite Campanule d'Afrique , qui relTèmble à YErineos, avec une fleur violette tk des tiges rampantes. XXII. C AMPHORATA Africana -umbellata,frutefcens. — Camphorata d'Afrique , arbrifîèau , dont la fleur eft en para fol. CARDAMINE Africana trifolia, dicitur etiam Nafturttum , foliis ternis, facie Chriftophoriana. — Naftord d'Afrique, dont les feuilles font rangées trois-à-trois. On appelle auiïi cette plante Creffon alenois, dont les feuilles font rangées trois-à-trois , tk qui a le port de l'herbe qu'on nomme Saint Chriftophle : elle fe mange en falade. XXIII. ŒNTAURIUM majus Africannm laciniatum, flore aureo odorato. — Grande Centaurée d'Afrique , dont la K 3 feuille m Description du Cap de feuille eft.découpée , & qui produit une fleur couleur d'or & odoriférante. Centaur i u m minus Africannm, Lini foliis ejr fach, flore amplo ,fuave rubente* — Petite Centaurée d'Afrique y qui a la feuille & le port du Lin 3 avec une grande fleur d'un rouge fort agréable. Centaurium minus Africannm arborefetns 3 lati-folium s flore ruberri-me. — Petite Centaurée d'Afrique, croif. fan ten arbre , dont la feuille eft large ôc la fleur très-rouge. Centaurium minus Africannm arbo-refeens , angufti - folium, flore ruberrr» mo. — Petite Centaurée d'Afrique, croif. fant en arbre , dont la feuille eft étroit» te la fleur très-rouge. Centauri um minus Africannm arborefeens , tulipiferum. — Petite Centaurée , d'Afrique, croiflant en arbre , & portant des fleurs qui reilêmblent à la Tulipe. XXIV.CHEIRANTHOS^/nV^ va flore luteo. — Cheirantbos d'Afrique, dont la fleur eft jaunâtre. C H RYSANTH E M U M Africannm repens , flore aphyllo , Coronopi folio. — Cbryfantbsmum rampant d'Afrique, fleur fans pétales , & dont les feuilles reflêm-1>lent à celles de k Corne-de-Cerf. Chry- Bonne-Esperance. P. UI. Ch. XX. zz} Chrysanthemum Africannm , Stœbe s foliis anguftioribus. — Chryfanthe-mum d'Afrique, dont les feuilles quHbnt étroites reilêmblent à celles de la plante appellée Stœbe. Chrysanthemoides ofeoJper-mum Africannm, adoratum, fpinofum ejr vifeofum. — Chryfanthemoi de d'Afrique qui eft odoriférant, garni d'épines tk vif-queux , & dont la graine eft dure comme un os. ClSTUS humilis aïzoides maritimus Africanus3fore rubello.—Ctfte marin d'Afrique, toujours verd, qui ne s'élève pas fort haut,& dont la fleur eft un peu rouge. XXV. COLUTEA Africana annua, parvis foliis mucronatis , vefenlis com* VreJfis* — Colutea ou Baguenaudier d'Afrique , annuel, dont les feuilles fonc. petites & garnies de pointes, tk qui porte des codes plattes. Colutea Africana, annua, foliis cor-datis, ejr vefeislis minus comprejfs. — Colutea ou Baguenaudier d'Afrique , annuel , dont les feuilles font cordées, tk qui porte des codes plus relevées. Colutea Africana, Senn& foliis ,fo* re fanguineo, Crotalaria fliquis. — Colutea ou Baguenaudier d'Afrique , dont les feuilles reilêmblent à celles du Séné , tk K 4 les H4 Dicription r>u Cap de les collés à celles du Crotalaria, avec une ieur couleur de fang. XXVI. COMA AU REA Africana, fruticans, foliis Linariz anguflis , major. — Grande Chevelure d'or d'Afrique x qui s'élève en arbriilèau , avec des feuilles étroites lèmblables à celles de la. Lin aire. Coma aurea Africana fruticans, foliis Linaria angufis 3 minor. — Petite-Chevelure d'or d'Afrique , qui s'élève en arbriilèau, avec des feuilles étroites fem-* blables à celles de la Linaire. Coma aurea Africana fruticans , Einaris. foliis glaucis ejr lanuginofs. -\ Chevelure d'or d'Afrique qui s'élève en arbriilèau, avec des feuilles verd de mer êc velues , relïèmblantes à celles de la Linaire. Coma aurea Africana , fruticans,, omnium maxima , foliis tomentofis, ejr in-canis. La plus grande efpece des plantes appellées Chevelure d'or d'Afrique , qui s'élève en arbriilèau, avec des feuilles blanchâtres tk cotonnées, Coma aurea Africana , fruticans, Erica folio. — Chevelure d'or d'Afrique, qui s'élève en arbriilèau, dont la feuille rellèmble à celle de la bruyère. Coma aurea Africana .fruticans, folirK Bonne-Espérance. P. III. Ch. XX. nj foliis glaucis, ejr in extrcmitate trifldis.— Chevelure d'or d'Afrique, qui s'élève en arbrifîèau , dont les feuilles ibnt d'un verd de mer , & divifées en trois à leurs extrémitez. Coma aurea Africana ,fruticans > foliis Crithmi marini, — Chevelure d'or d'Afrique qui s'élève en arbrifîèau , dont les feuilles reflèmblent à celles duPaflè-pierre, Fenouil-marin, Bacille, ou Herbe de Saint Pierre. Coma aurea Africana , fruticans , foliis mferiorihus incifls,fuperioribus den-tatis. — Chevelure d'or d'Afrique qui s'élève en arbriilèau , dont les feuilles inférieures font découpées , & les fupérieures dentelées. XXVl'I. CONYZA Africana arboref tens , incana , floribus purpuro-violaceis , foliis Salvid adore SalviéL ejr Roris-mari-»». — Conife d'Afrique,blanchâtre, croit fant en forme d'arbre, dont les feuilles reflèmblent à celles de la Sauge ; les fleurs ibnt d'un pourpre-violet, & l'odeur a beaucoup de rapport à celle du Romarin & de la Sauge. Conyza Africana humilis , foliis an-gufiioribus nervofis , floribus umbellatisi *• Conife d'Afrique, qui ne s'élève pas-fort haut, dont les feuilles font étroites tk ont des nervures ; tk les fleurs font en ombelle , ou en parafol. Conyza Africana , frutefcens, foliis Salvia, odore Camphora* — Conife d'Afrique qui s'élève en arbrifîèau , dont les feuilles reflèmblent à celles de la Sauge, ôc l'odeur à celle du Camphre. Quelques-uns rapportent cette plante au genre des Immortelles. Conyza Africana > frutefcens , foliis ~Eric&, hamatis ejr incanis. — Conife d'Afrique , arbriilèau dont les feuilles blanchâtres reflèmblent à celles de la Bruyère, Se font armées d'une efpece de crochets. Conyza Africana., frutefcens , foliis Roris-marini. — Conife d'Afrique , arbrifîèau , dont les feuilles reflèmblent à celles du Romarin. Conyza Africana, Senecionis flore. — Conife d'Afrique , dont lés fleurs reflèmblent à celles du Séneçon.. ■ XXVIII. COTULA Africana, calice ilecranter'edfo. — Cotule d'Afrique, dont le calice eft découpé d'une manière très-agréable. COTYLEDON Africana, frutefcens-, foliis orbkulatis , limbo purpureo einllis. — Cotylédon d'Afrique , qui s'élève en arbrifîèau j les feuilles en font rondes tk ont une bordure couleur de pourpre. Quelques-uns ques-uns appellent auiîï cette planteiVöT»-bril de Vénus. Cotylédon Africana teretifolia9 flore pulchcrrimo. — Cotylédon , ou Nombril de Vénus d'Afrique , dont les feuilles tónt cylindriques, tk les fleurs très-belles. Cotylédon frutefcens, folio longo ejr angvflo, flore fLaveJcc?ne. T Cotylédon ou Nombril de Vénus d'Afrique , qui s'élève en arbriilèau, dont la feuille e£t longue & étroite , tk la fleur jaunâtre. Cotylédon Africaia,frutefcens, flore umbellato coccineo. — Cotylédon ou Nombril de Vénus d'Afrique , qui s'élève en arbriilèau , avec une fleur en parafol, tk couleur d ecarlate. XXIX. CYTISUS Africanus , argen-teus, flore, atro-purpnrco. — Cytife d'Afrique , avec des feuilles argentines tk des fleurs d'un pourpre foncé. Cytisus Africanus, hirfutus, anguf-tifolius. — Cytife d'Afrique, dont les feuilles font étroites, tk velues. K G Cytisus Cytisus Africanus , herbaceus, florin bus rubris* — Cytife d'Afrique, dont les, feuilles font comme de l'herbe , ôc les fleurs rouges. E. IlCHITJM Africanum, frutefcens , foliis pilofis. — Echium j Vipérine , ou Herbe aux Vipères d'Afrique , croulant en arbrifîèau , & dont les feuilles font velues* Echium Africanum perenne, Lycopfjs facie. ~ Echium > Vipérine , ou Herbe aux Vperes d'Afrique, vivace , ôc qui a le. port du Lycopfis. XXX. EUCHRYSXJM Africanum x ianuginofum ^latifolium, calice for is argent eo& ampli fimo. — Immortelle d'Afrique cotonneufe ,dont les feuilles font larges , ôc dont la fleur a un calice argenté ôc très-grand. E li c hrysum Africanum , tomenta-fum, frutefcens , calice argentée. — immortelle d'Afrique cotonneufe, arbriffeau, dont lé calice eft argenté ou blanchâtre. Elichrysum Africanum , lanuginofum j angnftiffimo folio , calice fl.cris argentée ejr amplijfime. — Immortelle d'Afrique cotonneufe, qui a la feuille très-•rroite , ôc dont la fleur a un calice ar* jjensé ôc très-grand, Ei.ic.krx> BoNNE-EsPERANCE. P. Hl.Ch. XX. 11% Elichrysum Africanum , tomento-fum , frutefcens, floris calice aureo. — Immortelle d'Afrique cotonneufe , arbriilèau dont la fleur a fon calice couleur d or. Elichrysum Africanum , frutefcens, Coridisfolio. — Immortelle d'Afrique, arbriilèau , dont la feuille rellèmble à celle du Coris. Elichrysum Africanum, incanum r tomentofum , foliis fxbrotnndis. — Immortelle d'Afrique , blanchâtre & cotonneufe , avec des feuilles prefque rondes- Elichrysum Africanum , umhclla-*um , odoratum, luteum. - Immortelle-d'Afrique odoriférante, jaunâtre, &dont la fleur eft en parafol. Elichrysum Africanum , frutefcens,, ûnguftis longioribus foliis incanis. — Immortelle d'Afrique , arbriilèau à feuilles longues , étroites ck: blanchâtres. Elichrysum Africanum , latifo--lium yfeetidum capitulo aureo. — Immortelle d'Afrique , puante, à feuilles larges, & dont les fleurs ont leur chapiteau couleur d'or. Ëlichrysu m Africanum, luteum, Po-1» folioImmortelle d'Afrique jaunl-*re , dont k feuille rellèmble à celle du. fèlmm EHCHRY> E lich rysu m Africanum tomentofum , incanum, angufti-folium, foribus rubris. — Immortelle d'Afrique , cotonneufe , blanchâtre, avec des feuilles étroites ôc des fleurs rouges. Elichrysum Africanum , latifo-lium ,fœtidum , capitula argenteo. — Immortelle d'Afrique 3 puante, à feuilles larges, tk dont les fleurs ont leur chapiteau blanc , ou argenté. Elichrysum Africanum frutefcens , foliis Crithmi marini. — Immortelle d.'Afrique qui monte en arbrifîèau , avec des feuilles qui reflèmblent à celle du Paffe-pierre , Herbe de S. Pierre, Bacille ou Fenouil-marin. Elicrysum Africanum arboreum » Roris-marini folio. — Immortelle d'Afrique croifïànt en arbre, dont la feuille? rellèmble à celle du Romarin. Elicrysum Africanum y Plant agi. vis folio. — Immortelle d'Afrique, dont la feuille rellèmble à celle du Pian tain. Elicrysum Africanum, fœtidijjî-mum, ampliJfmofolio. — Immortelle d'Afrique fort puante 3 qui a la feuille très-grande. Elicrysum Africanum, inodorum, glabrum, Coronopi folio. — Immortelle d'Afrique fans odeur & fans coton 3 dont la feuille feuille rellèmble à celle de la Corne de Cerf. EPHEMERUM Africanum, an-nuum , flore hipetalo. — Eplxmernm d'Afrique , qui ne dure qu'un an , & dont la fleur n'a que deux pétales. C'eft la Corn-me Une de Plum. & de Boé'rh. XXXI. ERICA Africana, viridis, anguftijjimis foliis, fiofetflis in capitulum congeflis. — Bruyère d'Afrique , verte > dont les feuilles font très-étroites : Cette plante produit de petites fleurs qui font raflemblées en chapiteau. Erica Africana , flofeulis fuh- hirfu-tis, fecundum ramulos difpofiris. — Bruyère d'Afrique , à petites fleurs un peu velues , tk dilpofées le long des branches. Erica incana, foliis angufifimis. Bruyère blanchâtre, dont les feuilles font très-étroites. Erica Africana, capillaceo brevique folio, flore rotundiori, purpureo.. — Bruyère d'Afrique, dont les feuilles lont courtes àk auffi déliées que des cheveux ; tk les fleurs rondes tk couleur de pourpre. Erica Africana, folio minimo, flore rotundiori, albido. — Bruyère d'Afrique qui produit une feuille très-petite, tk une fleur ronde tk blanchâtre. Erica Africtvui Coridis folio, flore oblongo> eblongo3fpicaro.— Bruyère d'Afrique dont les feuilles reffemblenc à celles du Coris j & les fleurs font oblongues ôc difpofées en épi. Erica Africana, Cor dis folio, fore eblongo , purpureo , è foliorum alis pro-deunte. — Bruyère d'Afrique , qui a les feuilles femblables à celles du Coris j des. aiflèlles desquelles for tent les fleurs , qui font oblongues &C pourprées^ Erica Africana, Coridis folio , flore breviori purpureo , è foliorum àlis pro-deunts. ~ Bruyère d'Afrique , dont les feuilles reffernblent à celles du Coris, ôc les. fleurs qui lont courtes & pourprées , naif. lent de leurs aillèiles,. Erica Africana > Coridis folio , flo-fibusvcJLariis, —Bruyère d'Afrique,dont k feuille eft ièmblable à celle du Coris y ôc qui produit des fleurs qui reflèmblent à des velîies. Erica Africana, Juniperi folio,flore-thlcngo fpicato. — Bruyère d'Afrique 3 à feuille qui rellèmble à celle du Genévrier,. Ôc à fleur oblongue difpofée en épi. Erica Africana,fkniperifolio,fort eblongo umbellato. — Bruyère d'Afrique , dont la feuille rellèmble a celle du Genévrier , ôc qui a une fleur oblongue ôc en parafoL EUONY- EUONYMUS Africana, foho luci-do, ferrato. — Fu/àin d'Afrique , dont la feuille eft luifante tk dentelée. F. JP A B A G O Africana, arborefeens, flore fulpburco ,fruçtn rotundo. — Fabago d'A-nique, croilïant en arbre , qui porte des rieurs d'un jaune clair, & un fruic rond. . FENICULUM Africanum , foliis, in fttmmitate atro rubentibus , feminibus angufiis ejr longioribus. — Fenouil d'Afrique , dont les feuilles font à leur fommet d'un rouge foncé, tk les graines minces 6» longues, F E R U L A Africana, galbanifera $ frutefcens, Myrrhidis folio. —Férule d'Afrique , dont le fuc condenfe eft la gomme qu'on appelle Galbanum ; la feuille de cette plante, qui s'élève en arbriilèau» rellèmble à celle du Myrrhis. XXXII. FICOIDES Africana,folio Plantaginis undulato, micis argenteis afi perfo. — Ficoide d'Afrique, dont la feuille ondée rellèmble à celle du Plantain, tk eft parfèmée de petites taches argentines. F i c o i d t s Africana, acaulos, latijfi* mis, crajfis & luctdis foliis conjugatis % fiort 134 Description du Cap de flore aurea amplijfimo. — Ficoide d'Afrique , fans tiges , avec des feuilles très-larges , épaules, lui fan tes , & difpofées deux à deux ; 8c de très-grandes fleurs , qui font couleur d'or. F i c o i d e s Africana, eretla, Ocimaftri folio, micis argent eis afperfo , fore rofeo magno. — Ficotde d'Afrique, droite , dont la feuille rellèmble à celle du Baiilic fauvage , de eft parfemée de petites taches argentines. Elle porte une grande fleur diîpofee en rofe. F i c o i d e s y f ricana, eretla, ramofa, Tripolii folio , flore aurea , magno. — Ficotde d'Afrique droite , branchuë , avec une grande fleur jaune, 8c une feuille qui rellèmble à celle du Polion , ou de l'After Marin. F i coi des feu Ficus aiz.oides Africana , folio angufiori. — Ficotde ou Figuier d'Afrique, toujours verd , dont la feuille eft étroite. Ficoides feu.Ficus ai acides A f ri Costa , minor , multi-caulis , flore inttts rtt-bente, extus incarnat o. — Petite Ftcoide ou Petit Figuier d'Afrique, toujours verd, à pluiîeurs tiges, dont la fleur eft rouge par-dedans , 6c incarnate par-dehors. Ficoides Africana, folio enflformi dilutè virent i, flore aureo, brevi pedieuh infldente. infidente. ■— Ficoide d'Afrique , dont la feuille d'un verd pâle a la forme d'une épée, tk qui produit une fleur jaune, foui tenue par un très-petit pédicule. Fi codes Africana , folio enfiformi •hfc are virent i, fore longtto pe die ulo infidente. ■— Ficoide d'Afrique, dont la feuille d'un verd obfcur a la forme d'une épée, qui produit une fleur foutenuë par un long pédicule. Ficoides Africana, folio enfformi* Varie incifo, aure0 fioreo , pediculo infidente. — Ficoide d'Afrique, dont la feuille d'un verd obfcur a la forme d'une épée> & qui produit une fleur jaune foutenue par un pédicule. Ficoides, feu Ficus dizoides Africana , procttmbens , folio triangulari enfi-formt. — Ficotde ou Figuier toujours verd d'Afrique , rampant, dont la feuille triangulaire a la forme d'une épée. Ficoides feu Ficus dizoides Africana , triangulari folio longijfimo, frttüu multicapfulari , flore luteo , major. — Grande Ficoide, ou Grand Figuier toujours verd d'Afrique , qui a la feuille triangulaire tk fort longue , tk dont le fruit eft divifé en plufieurs capfules, tk la fleur jaunâtre. Ficoides feu Ficus aizoidesAfricana, triangulari 136 Description du Cap de triangulari folio longtfftmo, frutlu multi-capfulari, flore luteo , mmor. —- Petite Ficotde , ou petit Figuier toujours verd d'Afrique , qui a la feuille triangulaire ôc très-longue, un fruit divifé en plufîeurs capfules , Se une fleur jaunâtre. Ficoides Africana , folio triangulari , longtjftmo j:ore aureo. — Ficoide d'Afrique , à fleur jaune Se à feuille triangulaire Se très-longue. Ficoides Africana , folio triangulari longifftmo , flore purpureo. -— Ficoide d'Afrique, à fleur couleur de pourpre,Se à feuille triangulaire très-longue. Ficoides Africana, folio triangulari longijfimo , flore carneo. — Ficoide d'Afrique à fleur couleur de chair , Se à feuille triangulaire &: très-longue. Ficoides, feu Ficus dizoides Africa* fia, major, procumbens, triangulari folio, frutlu maximo eduli. — Ficoide ou Grand Figuier toujours verd d'Afrique, rampant , dont les feuilles font triangulaires, Se le fruit qui eft très-grand, eft bon à manger. Ficoides Africana,folio longo, triangulari y incurvo, purpureo caule. — Ficoide d'Afrique , dont la tige eft couleur de pourpre, Se la feuille longue, triangulaire 6c courbée en-dedans. ^ Ficoides Ficoides Africana, folio triangulari , recurvQ, fi or i bus umbellatis , obfoleti coloris, externe pur pur ci s. —Ficotde d'Afrique , qui produit une feuille triangulaire courbée en-dehors, ôc dont les fleurs (ont en ombelle , ou en forme de parafol, de couleur paifée dans leur partie fupé-rieure , ôc pourprée extérieurement. Ficoides Africana, folio triangulari, flore flavefeente. — Ficoide d'Afrique , dont la feuille eft triangulaire , ôc la fleur jaunâtre. Fi coides Africana folio triangularijan-ceata. — Ficoide d'Afrique , dont lafeuil-le eft triangulaire, ôc en forme de lance. F i co i des Africana folio triangulari , incurvo çjr dentato. — Ficoide d'Afrique dont la feuille eft triangulaire , courbée en-dedans , ôc dentelée. Ficoides Africana, folio triangulari obtufo, ge minos aculeos abeunte , flore aureo. ~— Ficotde d'Afrique , dont la feuille eft triangulaire ôc obtufe, ôc fe termine en deux pointes : fa fleur eft couleur d'or. Ficoides Africana, folio triangulari , apice rubro, caule purpurafeente. —• Ficoide d'Afrique , dont la feuille eft triangulaire, le fommet rouge , la tige tirant fur le pourpre. Description du Cap de Ficoides, feu Ficius dizoides > Afri-■caria , minor , erebla , triangulari folia viridi y flore intus aureo fris purpureo. *— Petit Ficoide, ou petit Figuier toujours verd d'Afrique , droit, qui a la feuille triangulaire & verte , & dont la fleur eft intérieurement jaune, ôc extérieurement couleur de pourpre. F i co i d e s feu Ficus aizoides Africana , minor, ere cl a, folio triangulari glau-co flore luteo. — Petite Ficoide ou petit Figuier toujours verd d'Afrique, droit, avec une fleur jaunâtre, ôc une feuille ôc triangulaire verd de mer. Ficoides Africana , frutefcens, per-foliata , folio triangulariglauco , punc~ta-to , cortice liguofo, tenui , candido. —> Ficoide d'Afrique , arbriilèau dont la tige perce la feuille , qui eft triangulaire , marquetée , & d'un verd de mer, ôc dont Pécorce eft ligneufe , mince ôc blanche. Ficoides Africana , humilis, folie triangulari, glauco , bullato, flore luteo. — Ficoide d'Afrique qui ne s'élève pas fort haut, dont la fleur eft jaunâtre Ôc la feuille triangulaire, verd de mer â & pleine de petites élevures. Ficoides Africand, humilis, folié triangulari glauco , dorfo aculeato, flore luteo. '— Ftcoide d'Afrique, qui ne s'é- leve leve pas fort haut, dont la fleur eft jaunâtre , ôc qui a la feuille triangulaire , d'un verd de mer , & garnie de piquans fur le dos. Ficoides Africana , eretla , folié triangulari glauco ejr brevi , fore car* neo. —. Ficoide d'Afrique , droite , avec une fleur couleur de chair, & une feuille triangulaire , courte , verd de mer. Ficoides Africana humifufa, folié triangulari , longiori, glauco, flore fia-vfcente. —Ficoide d'Afrique, rampante, avec une fleur jaunâtre, & une feuille triangulaire , longue, ôc verd de mer. Ficoides feu Ficus dizeides Africana foli0 tereti , procumbens , flore purpureo. — Ficoides, ou Figuier toujours verd d'Afrique , rampant, dont la fleur eft couleur de pourpre , ôc la feuille de figure cylindrique. Ficoide, feu Ficus aïzoides, Africana y folio tereti 3 procumbens, flore coc-cineo. — Ficoide, ou Figuier toujours Verd d'Afrique, rompant dont la fleur eft de couleur écarlate, ôc la feuille de figure cylindrique. Ficoides Africana, folio tereti, in villos radiatos abeunte. — Ficoide d'Afrique, dont les feuilles cylindriques ont leurs extrémitez diviiecs, ôc les divi- fuim *4o Description du CÎap db fions font difpofées en forme de rayons. FrcoiDts Africana , acuieis longifimis ejr foliatis , nafcentibus ex foliorum alis, — Ficoide d'Afrique , avec de très-longs piquans feuillus, qui naiiïènt des aiffelles des feuilles. Ficoides Africana repens, ejr Utè vt* rens, flore purpureo. — Ficoide d'Afrique, rampant, d'un verd extrêmement vif, avec une fleur couleur de pourpre. Ce font-là toutes les efpeces deFr-c o i d e s que j'ai obfervées au Cap. J'ai, goûté des fruits de quelques-uns. Le fruit de celui qui fleurit rouge ou jaune, eft un manger excellent, & pailè pour fort fain, fi dumoins on en mange modérément ; car comme il eft fort laxatif, il caufe de violentes diarrhées , fi on en prend trop. Ceux qui voyagent au Cap ne doivent donc en manger qu'avec prudence. XXXIII. T1LICULA Africana mi. mima , ramofa, pinnulis tenuius dijfeclis, —■ Très-petite Fougère d'Afrique , bran-chue , dont les petites feuilles font très-fubtilemeiK découpées. Filicula Africana maxima, in acutas divifa lacinias. — La plus grande Efpece des petites Fougères d'Afrique, dont les feuilles ont des découpures pointues. F IL IX BoNNE-Esi'fr ance»P. lil. Ch. XX. 241 FI LI X Africana. maxima , ramoft, pinnulis crenatis. — Grande Fougère d'afrique , branchue , donc les petites feuilles font crénelées. Fil i x Africana dent at a , Lonchitidts facie. - Fougère d'Afrique dentelée, qui îeflèmble au Lonchite. Flux Africana ramofa, pinnulis Lon-chitidis. — Fougère d'Afrique branchue, dont les petites feuilles reilêmblent à celles du Lonchite. FRU TEX Africanus aromaticus, flore fpicato exigno.-—Arbrijfeau d* Afrique+ odoriférant, qui porte une petite fleur forme d'épi. F ru tex /Ethiopiens Portulact folio, flore ex albido virefeente. — Arbrijfeau 4'Ethiopie , dont la feuille rellèmble à celle du Pourpier, & la fleur eft d'un blanc tirant fur le verd. Frutex Africanus, Erica folio ,glu~ timfo , flore fpicato , alho. ~ Arbrijfeau d'Afrique, dont la feuille giutineuiè ref lemble à celle de la Bruyère. Il produit une fleur blanche, difpoiee en épi. G. XXXIV. GaLEGA Africana ,flo~ ribus majoribus, çrfiliquis crajfioribus.— Tome lit. L Calega 24* Description du Cap de Galega d'Afrique , avec des fleurs grandes , Ôc des colles épailïès. G EN I STA Africana, frutefcens, Rufci nervofs foliis.- Genêt d'Afrique , arbriilèau , donc les feuilles ner-veulès lonc femblablcs à celles du Pecit f loux. Genista Africana , frutefcensRufci anguflis foliis. — Genêt d'Afrique, arbriilèau , dont les feuilles étroites reilêmblent à celles du Petit Houx. Genista Africana, LavenduU folio. — Gcnet d'Afrique, dont la feuille réf. fcmble à celle de la Lavande. G e n i st a Africana, juncea, floribus cœruleis , foliis minimis. — Genêt d'A-frique^ relTèmblant au Jonc,qui a des fleurs bleues ôc des feuilles très-petites, Genista Africana minima,foliisMyr-ti, in exquifitum mucronem deftnentibus. — Petit Genêt d'Afrique, dont les feuilles qui reilêmblent à celles du Myrte , finif. fent en une pointe très-fine Ôc très-délièe. Genista Africana, Roris - marini foliis, flore aureo. — Genêt d'Afrique, dont les feuilles reilêmblent à celles du Romarin , ôc qui porte mie fleur couleur d'or. Genista Africana arborefeens , argent ea lanugine vubefeens. — Genêt d'Afrique , BoNNE-EsPERANCE. P. III. Ö>. XX. 145 frique, croulant en arbre, ôc couvert d'une efpece de duvet argenté. Genista Africana, ƒmtefcens, fpicata, purpurea, foliis angufiiflimis. — Genêt d'Afrique , arbrifîèau dont la fleur couleur de pourpre eft difpofee en épi, ÔC qui a des feuilles très-étroites. Genista Africana , frutefcens, foliis Tarton-Raire , flore purpureo. — Genêt d'Afrique , arbrifîèau, dont les feuilles reflèmblent à celles du Tarton-Raire, avec des fleurs couleur de pourpre. Genista Africana, Lartcis foliis longioribus , rjr lanuginofls. — Genêt d'Afrique , dont les feuilles reflèmblent à celles du Larix ; mais elles font plus longues ôc couvertes d'une efpece de duvet. • Genista Africana , Laricis foliis crafioribus çjr hirfutis. — Genêt d'Afrique , dont les feuilles reflèmblent à celles du Larix; mais plus épaiflès, ôc couvertes d'une efpece de poil. Genista Africana frutefcens ,fpica-ta, Laricis foliis. — Genet d'Afrique , arbriilèau qui produit des feuilles qui reflèmblent à celles du Larix, ôc des .fleurs difpofées en épi. Genista Africana, frutefcens, capi-*4tay Laricis, foliis. —Genêt d'Afrique, ai"briileau qui a une tête ou mie pomme, L z &des 144 Description dit Cap dî & des feuilles qui reflèmblent à celles du Larix. Genista Africana lutea , fpicata,Laricis foliis.— Genêt d'Afrique jaune, avec des fleurs difpofées en épi, tk des feuilles qui reflèmblent à celles du Larix. Genista Africana frutefcens, capi-tulis lanuginofs , Laricis breviffimo folio, — Genêt d'Afrique , arbriilèau qui produit des têtes ou des pommes couvertes de poils , &: des feuilles très-courtes qui reilêmblent à celles du Larix. Genista Africana frutefcens , Laricis incanis foliis. — Genêt d'Afrique , arbrifîèau , dont les feuilles blanchâtres ont la forme de celles du Larix. Genista Africana, Camphoratg, folio, floribus lut eis minimis. — Genêt d'Afrique , dont les feuilles reflèmblent à celles de la Camphrée , avec de très-petites fleurs jaunâtres. Genista Africana, foliis G alla. —i Genêt d'Afrique , dont les feuilles reflèmblent à celles du Caille-lait, ou petit Muguet. Gen i sta Africana , Dorjcnii facie.--Genêt d'Afrique, qui reiîèmble auDj. ryenium. Gen i sta Africana arborefeens, StjrA cis folio , flore c&ruleo, — Arbre de Ge* net BoNNE-EsrERANCE, P. JIJ. Ch. XX. i4J net d'Afrique, dont la feuille reflèmble à celle du Storax, avec une fleur bleue. XXXV. GERANIUM Africanum ar-horefcens, Alt hua jolio rot un do , Carlins odore. ;— Bec de Grue d'Afrique , qui croît en arbre , dont la feuille ronde rel-femble à celle de la Guimauve, tk dont l'odeur eft comme celle de la Càrline ou Caroline. Geranium Africanum , frutefcens, Malv&folioy laciniato, odorat o, flore purpurafeente. — Bec de Grue d'Afrique, arbriilèau dont la fleur eft couleur de pourpre , tk la feuille découpée tk odoriférante rellèmble à celle de la Mauve. Geranium Africanum, AlchimilU feu StellarU hirfnto folio , floribus albi-dis. — Bec de Grue d'Afrique , dont la feuille couverte de poils rellèmble à celle de l'Achimille, autrement dit Pied de Lion, avec des fleurs blanchâtres. Geranium Africanum arborefeens, AlchimilU hirfuto folio, floribus rubicun-dis. •— Bec de Grue d'Afrique croillànt en arbre , qui porte des fleurs rouges, tk des feuilles couvertes de poils qui reilêmblent à celles du Pied de Lion. Geranium Africanum , Betonica folio laciniato çjr maculât o, floribus incar-natis. — Bec de Crue d'Afrique, dont L 3 k Description du Cap de la feuille dentelée & marquetée reiTem-ble à celle de la Bétoine , avec des fleurs incarnates. Geranium Africanum, Betonics. folio procumbente, floribus parvis eleganter variegatis. — Bec de Grue d'Afrique , dont la feuille rampante rellèmble à celle de la Bétoine, avec de très-jolies petites fleurs bigarrées. G e ran i u m Africanum, nolln olens, tuberofum ejr nodofum , Aquilegia foliis. *— Bec de Grue d'Afrique, qui a de l'odeur pendant la nuit ; il eft noueux , de plein de tubéroiîtez ; fes feuilles reflèmblent à celles de la Colombine ou Ancolie. Geranium Africanum, noüu olens, Aquilegi*folio,flore incarnate rubente.-—■ Bec de Grue d'Afrique, qui a de l'odeur pendant la nuit, avec une fleur incarnate, & une feuille qui rellèmble à celle de la Colombine ou Ancolie. Geranium Africanum, noflu olens, flore ruberrimo , Anémones folio latiore. — Bec de Grue d'Afrique qui a de l'odeur pendant la nuit, avec une fleur très-rouge , & une feuille large qui rellèmble à celle de l'Anémone. Geranium Africanum, noclu olens, flore rubro, Anémones folio anguftiore. Mec de Grue d'Afrique , qui a de l'odeur pendant Bonne-Espérance. P.III. Ch. XX. 147 pendant le nuit, avec une fleur rouge , ôc une feuille plus étroite, qui rellèmble à celle de l'Anémone." Geranium Africanum, notlu olens , radice tuberofa , foliis Paflinacœ incanis, lanuginofs , fore pallide fiavefeente. —■ Bec de Grue d'Afrique, dont la fleur d'un ; jaune pâle a de l'odeur pendant la nuit, Ôc dont les racines font pleines de tubc-roiitez , ôc les feuilles blanchâtres ôc co-tonneulès rciîèmblenc à celle de la Paffe-nade ou du Panais. Geranium Africanum, notlu ol en s, radice tuherofa, foliis Pafinacs, incanis t lanuginofs, angufioribus. — Bec de Grue d'Afrique , qui a de l'odeur pendant la nuit, ôc dont les racines font pleines de tuberofitez, ôc les feuilles blanchâtres font plus étroites que celles de la précédente efpece, ÔC reilêmblent aux feuilles du , Panais. Geranium Africanum , notlu olens , tuberefum, l'itis foliis hirfiais. ■— Bec de Grue d'Afrique, qui a de l'odeur pendant la nuit, dom les racines ibnt pleines de de tubérofitez , ôc les feuilles couvertes de poils reflèmblent à celles de la vigne. Les fept dernières efpeces de Becs de Grue ou Geranium donnent pendant la nuic une odeur tres-agréable, ôc 1e L 4 pius "24$ Description du Cap de plus grand nombre ont leurs fleurs fermées depuis le lever du foleil jufques à fon coucher. Une feule branche chargée de deux ou trois fleurs, fuflît pour embaumer toute une chambre. C'eitpour-quoi les Européens du Cap appellent. ces Geraniums > Heurs de nuit (Nachtbloemen). Geranium Africannm minus,Corian-trifolio,floribus incarnatis. — Petit Bec de Grtte d'Afrique , avec des fleurs incarnates , ôc des feuilles qui reflèmblent à celles de la Coriandre. Geranium Africanum , Uva crifpc folio, floribus exiguis rubellis. •— Bec de Grue d'Afrique , dont la feuille rellèmble à celle du Grolèiller , avec de très-petites fleurs d'un rouge clair. Geranium Africanum majus,Corian-drifolio, floribus incarnatis— Bec de Grue d'Afrique , avec une fleur incarnate , ôc «ne feuille qui rellèmble à celle de la Coriandre. Geranium Africanum, Althóta,folio, •parvo fore. — Bec de Grue d'Afrique, qui a la fleur petite, ôc des feuilles qui ïellèmbient à celle de la Guimauve. Geranium Africanum,foliisplerum-ejuc auratis , floribus ex rubro purpuraf-centibus. — Bec de Grue d'Afrique, dont les BoNNE-EsPERANCE.P. 7//.C/>. XX. 14$ les feuilles font pour l'ordinaire dorées , avec des fleurs rouge pourpré. Gf'raniu m Africanum, Myrrhiâis folio 3 flore albicante, radice rapacea. —-Bec de Grue d'Afrique , dont la feuille reffemble à celle du Myrrhis, avec une fleur blanchâtre Se une racine fcmblable au Navet. Geranium Africanum, foliis inferiori-bus Afari , fuperioribus Stapbydifagria , maculâtis , fplendentibus , & acetofa fa-pore.— Bec de Grue d'Afrique , dont le.s feuilles inférieures reflèmblent à celles de l'Herbe appcllée Cabaret, Oreillette, Rondelle , ou Nard iauvage ; Se les fupérieu-res font marquetées, brillantes , ont un goût acide , Se la forme des feuilles de l'Herbe aux Poux. Cette plante a été apportée au Cap du Pays qu'habite la Nation des Hottentots appeliez Heykoms à l'Eft du Cap aux confins de la Terre de Natal. Geranium Africanum , Aflragali folio. — Bec de Grue d'Afrique , dont la feuille rellèmble à celle de l'Aftraçale. G r a n i u m Africanum frutefcens, folio craffo çjrgluco, acetofo fitpore. — Bec de Grue d'Afrique , arbriilèau , dont la feuille eft épaiilè, d'un goût acide , Se de couleur de verd de mer. L ƒ GLO- GLOBUL ARIA Africana, frutefcens , Thymelea folio, lanugmofo. — bulaire d'Afrique , arbriilèau donc la feuille eft cotonneufe, tk femblable à celle de la Thymélée ou Garou» H. XXXVI. l^AMANTHVS Africanus, Tul fa Capitis Bonœ-Spci d ici us. <— Hé-manthus d'Afrique, appelle Tulipe du Cap de Bonne- Efpérance. HYACINTHUS Africanus ,tuhe-rofits, flore c&ruleo umbellato. ■—Jacinthe d'Afrique , dont la racine eft pleine de tubéroiitez, tk la fleur eft bleue tk en foi-»ie de parafol. I. XXXVII. Ja C O B JE A Africana, frutefcens, Abrotani folio. —Jacobée d'Afri. que, arbriilèau dont la feuille reflèmble à celle de l'Aurone. J a c o b a- a Africana frutefcens, Hor-minifolio. •—Jacobée d'Afrique, arbrif. feau dont la feuille rellèmble à celle de i'Ormin. j a c o b j£ a Africana, Sonchi folio, —Jacobée d'Afrique, dont la feuille rel-fcmble à celle du taitron, Jacob^a Bonne-Espérance. P. UI. Ch. XX. 151 Jac o b a a Africana , Dentis Leonis folio. —. Jacobée d'Afrique, donr la feuille reflèmble à celle de la Dent de Lion , ou Piflènlit. Ja c o b je a Africana, Abfinthiifvllc. '—Jacobée d'Afrique, dont la feuille reflèmble à celle de l'Ablînthe. J a c o b al a Ajricana, foliis integris, ttndulatis & cri/pis. —Jacobée d'Afrique , dont la feuille n'elf pas découpée , mais frifée ôc ondée. Jac o bjea Africana, laciniata, lati-folia , fore purpureo. —Jacobée d'Afrique , dont la feuille eft large & dentelée, Ôc la fleur couleur de pourpre. Jacobée a Africana, laciniata , an-guftifolia, fore purpureo. —Jacobée d'Afrique , dont la feuille eif étroite & dentelée , Ôc la fleur couleur de pourpre. J a c o b Ai a Africana, radice tuherofa. "—Jacobée d'Afrique , dont la racine eif pleine de tubérofîtez. Jacobs a Africana, frutefcens, foliis incifis, & fubtus cineraceis. — Jacobée d'Afrique , arbrifîèau , dont les feuilles font dentelées, ôc cendrées par-deifous.. JacOBiîA Africana, frutefcens,foliis Abfnthii umbelliceri, incanis. — Jacobée d'Afrique , arbriilèau , dont les feuilles •ont blanchâtres, Ôc reflèmblent à celles L 6 de t;ti Description du Cap de de l'Abiînthe qui produit des fleurs en forme de parafol. JacobvEA Africana, frutefcens , Coronopi folio. —Jacobée d'Afrique, arbrif. feau , dont la feuille reflèmble à celle de la plante appellée Corne de Cerf. J a c o b a a Africana, frutefcens, La-venduU folio latiori. — Jacobée d'Afrique , arbrifîèau , dont la feuille reflèmble à celle de la Lavande, mais plus large. Ja coBjîa Africana,frutefcens, folio longo ejr glauco. —Jacobée d'Afrique, ar-b illèau, dont la feuille eft longue, & verd de mer. J a c o b a a Africana , Uederst. terref tris folio, repsns. — facobée d'Afrique , qui rampe , dont la feuille reflèmble à celle du Lierre terreftre. Jacobs a Africana, frutefcens, craffis ejr fucculenti s foliis. —Jacobée d'Afrique» arbriilèau , dont les feuilles font épaiflès & pleines de fi c. Jacob^ea Africana,frutefcens, foliis rigidis ejr hirfutis. — Jacobée d'Afrique , arbriilèau , dont les feuilles font roides a Se couvertes de poils. XXXVIII. J A S M I N U M Africanum , foliisfolttariis , floribus vulgatiori fimtlibus. — Jafmin d.'Afrique , dont les feuilles font toutes difpofées une à une', & Bonne-Espérance. P. III. Ch. XX. i/j ôc les fleurs reflèmblent à celles du Jafmin commun. J a s m i n u m Africanum, lllicis folio, flore folttario, ex foliorum alis proveniente, albo. — Jafmin d'Afrique, dont la feuille eit iemblable à celle de l'Yeufè qu'on appelle auffi Chêne verd. Il fort de l'aiilèlle üe chacune de les feuilles, une feule fleur> qui eit blanche. K. XXXIX. IV ET MIA Africana , Pc puli folio. — Ketmia d'Afrique , donc la feuille reflèmble à celle du Peuplier. Ketmia Africana , Populi folio , fub-tus incano , caule virefcente. '— Ketmia d'Afrique, donc la feuille , qui eft blanchâtre par-deifous reflèmble à celle du Peuplier , tk donc la tige eft verre. Ketm i a Africana vef caria, folio tri-fart ito-, flore purpureo. — Ketmia d'Afrique , qui porte des codes en forme de veiîies, dont la feuille eft divifée en trois parties, tk la fleur couleur de pourpre. Ketmia Africana vef caria, fruticans ejr ereüa , Alni foliis lat ion bus ejr majoribus , flore fpirali Julphureo. — Ketmia d'Afrique , dont les feuilles ref-femblent à celles de l'Aune ; mais font plus larges ôc plus grandes. C'eft un ar- bxiflôau Description du* Cap de briileau droit , qui porte des colles en forme de vefïies , & une fleur citron , dont la forme eit fpirale. Ketmia Africana, frutefcens, foliis molibus & incanis , fore fpirali ftlphnreo. — Ketmia d'Afrique, arbriilèau, dont les feuilles (ont molles tk blanchâtres , tk les fleurs citron tk en forme de ipirale. Ketmia Africana vef caria , Vva crifpa foliis , fore fpirali fulphureo. ■— Ketmia d'Afrique , qui porte des coifes femblables à des vefïies, des feuilles qui reflèmblent à celles du Grofeiller , Si une fleur citron qui a la forme fpirale. L. XL. T—i A U R U S Africana minor, Quercus folio. — Petit Laurier d'Afrique dont la feuille reflèmble à celle du Chêne. t L a u r u s inoâora Africana, frufits globofo, Lauro ferrât a odorat & Stapeliana fimilis. — Laurier d'Afrique fans odeur 3 portant un fruit rond. Il reflèmble au JLaurus Stapeliana, qui eft odoriférant, & dont les feuilles font dentelées. LAURIFOLIA Africana. — Arbrif. ièau d'Afrique, dont la feuille reflèmble à celle: du Laurier. On Bonne-Espérance. T. III.Ch. XX. 2. ƒ ƒ On trouve de ces différentes efpeces de Lauriers dans toutes les contrées du Cap. Comme les brandies de ces arbres font très-nombreufes, & qu'elles croillènc fort ferrées , ils peuvent être raillez tout comme nous taillons les Bouïs. Aulîl les bordures des allées des Jardins de la, Compagnie , & des Particuliers , font plantez de ces arbres, aufquels on donne différentes formes. LEONURUSperennis Africanus, Si-deritidis folio y flore pbœniceo majore villo-fo. 1—■ Leonurus d'Afrique , dont la feuille reflèmble à celle de la Crapaudine, avec une grande fleur d'un rouge éclatant, couverte de poils. Cette plante eft vivace. LEUCOIUM Africanum, c&ruleo fore, Lttifolium, hirfutum. — Giroflier ou Violier d'Afrique, dont la fleur eft bleue, avec une large feuille couverte de poils. Leucoium Africanum , caruleo flore , anguflo Coronopi folio y majus. — Grand Giroflier , ou Violier d'Afrique , dont la feuille étroite reflèmble à celle de la Corne de Cerf, & dont la fleur eft bleue. Leucoium Africanum > csruleoflore3 anguflo Coronopi folio , minus. — Petit Giroflier ou Violier d'Afrique, donc la feuille feuille étroite rellèmble à celle de la Cor. ne de Cerf, avec une fleur bleue. XLI. LILIO-NARCISSUS^/W-canus y humilis , longiffimis foliis , p0~ Ijanthos ,fiiturato colore purpurafcens. — Lis-Narcijfe d'Afrique , qui ne s'élève pas fort haut, dont les feuilles font très-longues , ôc qui a plulîeurs fleurs de couleur de pourpre foncées 3 ôc foùtenuës par une feule ôc même tige. L ï l i o-N a r c ï s s u s Africanus 3pla-tycaulis y humilis, flore purpurafeente odo-rato. — Lis-Narcijfe d'Afrique , qui ne s eieve pas fort haut, dont les tiges font larges , ôc les fleurs couleur de pourpre ôc odoriférentes. XLïI. LOTUS djricana annua , hir-futa, floribus lut eis. •— Lotus d'Afrique , annuel , dont les feuilles font couvertes de poils , ôc les fleurs jaunâtres. Lotus Africana, frutefcens, flore fpicato rubicundo. — Lotus d'Afrique , arbriilèau , qui produit des fleurs rouges difpofees en épi. LYC H NIS, Pfettdo-Melanthio flmi-lis, ^Africana ,glabra, anguftifolia , flore eleganter rubello. — Ljchnis d'Afrique, dont les feuilles font étroites ôc lans poils , ôc qui reflèmble à cette efpece dç Lychnis qu'on nomme auili Pfcudo-Aie- lan- lanthium. Il porte une fleur d'un beau rouge. L YCIU M JEthiopicum , Pyracantha folio. — Pajfe^eur , Pafferofe , ou Oeil-let-Dieu d'Ethiopie , dont la feuille réf. femble à celle du Pyracantha. C'cfl une efpece de Lychnis. M. , XLIII. Mal V A A fric An a , frutefcens , flore rubro. — Mauve d'Afrique , arbriffeau , qui produit une fleur rouge. MELIANTHUS Africanus, minor, humi fit fus , foliis PimpinelU crifp&.—~ Petit Mélianthe d'Afrique , rampant , dont les feuilles reflèmblent à celles de la Pimprenelle frifée. Melianthus Africanus minor ,fœti-dus. Petit Mélianthc d'Afrique, puant. Ces deux efpeces de Mélianthes contiennent une grande quantité de fuc doux Se miellé, dont les Hottentots &. beaucoup d'Européens du Cap régalent ceux qui leur font vifïte. M Y R T U S Africana humilis , foliis Myrtilli crenatis, cauliculis mgricanti-bus. — Myrte d'Afrique , qui ne s'élève pas fort haut, dont les feuilles font crénelées , & reflèmblent à celles du Myrtille 258 Description ou Cap de cille ou du Fitis Idaa3 avec des petites ti-çes noirâtres. N. l^Î A R CIS S U S Africanus 3 polyan-thos. — Narcijfe d'Afrique 3 qui produit quantité de fleurs. O. XLIV.. Ole A Africana humilis y fylvefiris , folio duro , fubtus incano. k—• Olivier fauvage d'Afrique , qui ne s'élève pas fort haut, avec une feuille dure , Se blanchâtre par-deflbus. OREOSELlNU:M^»/^^j arbo-refeens , Liguftici foliis ejr facie , flore lu-teo. — Ache ou Perfil de montagne , croiflànt en arbre 3. ayant quelque cho-{è de l'Anis ,qui a les feuilles-& la forme extérieure de la Livêche 3 Se porte des fleurs jaunâtres. ORNITHOGALUM Africanum luteum , odoratum , foliis cepaceis, radice tuherofa. — Ornithogale d'Afrique 3 jaunâtre , odoriférante, dont les feuilles ref-femblent à celles de l'Oignon 3 avec une racine tubéreufe. . Oku îTHOG alv m Africanum > flore viridi 3 al ter i innato. — Ornithogale d'Afrique d'Afrique , avec une fleur verte qiü fort d'une autre fleur. Or n it ho gal u m Africannm,Plan-taginis rofec folio , radice tubereft. — Ornithogale d'Afrique, dont la racine eft rubéreufe, ôc la feuille reflèmble à celle du Plantin rofat. XLV. O X Y S bulbofa Africana, ro-tundifolia , eau l: bus crfloribus purpureis amplis. Alléluya, Pain de cocu , ou Pain a coucou , d'Afrique , bulbeux , dont la feuille eft ronde , qui a la tige ôc la fleur grandes, ôc couleur de pourpre. Oxys bulbofa Africana, rotundifolia 3 caulibus virentibus, floribus amplis pur-pur eis. —Alleluja, Pain de Cocu, ou Pain à coucou , d'Afrique , bulbeux , qui a les feuilles rondes , les riges vertes, ôc les fleurs grandes & pourprées. Oxys bulbofa JEthiopica , vel Africana , minor folio cordât o , flore ex albt-do purpurafeente. Alleluja, Pain de cocu, ou Pain a coucou , bulbeux, d'Ethiopie , qui eft le petit Alleluja d'Afrique , avec une feuille cordée , ôc une fleur d'un blanc pourpré. P. XL VI. Pe T A SIT E S Africanus, Cal t ha palnfiris folio, radice f avefeente , ers-fa x6o Description du Capde eraf a. — Petajîtes d'Afrique , dont la feuille rellèmble à celle du Souci de marais, avec une grofïè racine jaunâtre. PHALANGISTES Africannm , ra-mofum , floribus albis, petalis reflexis, -—. Phalangites ou Herbe aux Araignées , d'Afrique, branchue , avec des rieurs blanches, dont les pétales font recourbez. PH ASEOLUS Africanus hirfutus,bitu-ntinofusflliquisflore bullatisjlavo. — Pha-fèole ouHaricot d'Afrique,dont les feuilles font couvertes de poils c\: bitumineufes , avec des coflès raboteufes, tk des fleurs jaunes. Phaseolus Africanus, parvo fruliu, nonnihil albicante. — Phafèole ou Haricot d'Afrique, qui produit un petit fruit blanchâtre. Phaseolus Africanus perennis, minor, flore fuavè rubente. — Petit Phafèole ou Haricot d'Afrique , vivace, dont la fleur eft d'un rouge fort agréable. XLVII. PLANTA LACLARIA Africana. _Titimale d'Afrique. Il y a différentes fortes de Titimales dans les diverfes contrées des Hottentots j mais j'ignore les noms particuliers qu*on donne à chaque Efpece. Tout ce que j'en fçai , pour l'avoir moi-même éprouvé plufieurs fois, c'eft que fi l'on rompt une BoNNE-ÊsPERANCE. P. III. Ch. XX. lC\ de ces planres, il en fort une efpece de liqueur qui femble du lair. J'en indique dans la fuite quelques-unes. PIMPINELLA Africana, faxifraga, maxima. — Grande Pimprenelle faxifra-ge j c'eft-à-dire, qui naît dans les rochers, qu'elles femble percer par fes racines. POLYPODIUM Africanum maximum, acutiffime divifum. — Grand Po-lypode d'Afrique, dont les feuilles ont des découpures très-fines. POLYGALA Africana, frutefcens], anguftiffimo folio, major.-— Grande Polygale , ou Herbe-au-Lait, d'Afrique, arbriilèau, dont la feuille eft très-étroite. Po l yg a l a Africana,frutefcens,anguf-tiffimo folio, minor.—■ Petite Polygale,om petite Herbe-au-Lait, d'Afrique , arbrifîèau ,dont la feuille eft très-étroite. Polygala Africana, Lini folio , magno flore.— Polygale, ou Herbe-au-Lait , d'Afrique, dont la fleur eft grande, & la feuille reflèmble à celle du Lin. TPolygala Africana, frutefcens, Buxi folio, maximo fore. — Polygale, oxxHerbe-au-Lait , d'Afrique , dont la fleur eft très-grande , ôc la feuille reflèmble à celle du Bouïs. Polygala Africana arborea, Myrti folio, floribus albis È intus purpureis-- polygaU, xGx Description du Cap de Polygale, ou Herbe-au-Lait, d'Afrique » croiilànt eu arbre , dont la feuille rellèmble à celle du Myrte, avec des fleurs blanches , pourprées en-dedans, XLVIII. PORTULACA Africana fetn-per virens , fore rubicunâo. —■ Pourpier d'Afrique toujours verd, à fleur rouge. PSEUDO-DICTAMNUS Africana, He-ders. terrefris folio. — Faux -Diffa-me ou Diffame-bâtard d'Afrique , dont la feuille reflèmble à celle du Liere,terrel-tre qu'on appelle aulfi Terrette, Rondot-te Ôc Herbe de St. Jean. Pseudo-Dict a mnus Africanus, foliis fubrotundis,fubtus incanis.—Faux- Diffame ou Diffame-bàtard d'Afrique , avec des feuilles prefque rondes, blanchâtres par-deflbus. R. XLIX. R ANUNCULUS Africanus , feu/Ethiopie us, foliis rigidis, floribus ex luteo virefeentibus. — Renoncule d'Afrique ou d'Ethiopie, dont les feuilles font roides, ôc les fleurs d'un jaune tirant fur le verd. RAPUNTIUM Africanum minus,an-guflifolium , fore violaceo. — Peut Ru-puntium d'Afrique, dont la fleur eft violette ôc la feuille étroite. RICINUS RICINUS Africanus maximus, cassis geniculata rutilante.— Grand Ricin, Pignon d'Inde , ou Palme de Chrifl d'Afrique > avec des tiges rougeâtres ôc noueu-ies, S. L. S ALIX Africana, angufiis & lon-giffmisfoliis,fubtus incanis.— Saule d'Afrique , avec des feuilles érroites , mais très-longues Ôc blanchâtres par-deflbus. SALVIA Africana, frutefcens, Scoro-donim foliis, pore violaceo. — Sauge d'Afrique , arbriilèau, qui produit des fleurs violettes , ôc des feuilles qui reflèmblent à celles de la plante appellée Scorodonia. Salvia Africana , frutefcens , folio fùbrotundo, glauco, flore magno aureo. — Songe d'Afrique, arbriilèau, dont la feuille eit prefque ronde ôc couleur de verd de mer 3 ôc la fleur grande ôc jaune. SCABIOS A Africana arborefeens, ma-xi ma , joins rugofs ejr erenatis, integris. --—Grande Scabieufe d'Alrique, qui croît forme d'arbre, ôc dont les feuilles ne font pas découpées, mais ridées ôc dentelées. Scabiosa Africana, frutefcens, folié rigidis, fplender.ttbus cr ferrât is, flore al-bicante. •— Scabieufe d'Afrique , arbrif-feau, dont la fleur eft blanchâtre, ôc les feuilles feuilles roides, brillantes ôc crénelées, Scabiosa Africana, capitulo oblongo, flore albo. — Scabieufe d'Afrique , avec des chapiteaux oblongs ôc des fleurs blanches. LI. SCILLA Africana , flore viridi, parvo y bulbo ampliffimo. — Souille , ou Oignon marin d'Afrique , avec une petite fleur verte, & un très-grand oignon. SCLAREA Africana, pr&cox, annua. — Orvale ou Toute-Bonne , d'Afrique , précoce ôc annuelle. Scl are a Africana, frutefcens,Hclian-themi folio. — Orvale s ou Toute-Bonne, d'Afrique, arbriilèau, dont la feuille ref-femble à celle de l'Elianthème, ou Fleur de foîeil. LU. SEDUM Africanum, frutiofum, Eric* folio. •— Joubarbe d'Afrique , qui croit en arbrifîèau, Ôc dont la feuille ref-femble à celle de la Bruyère. Sedu m Africanum, arborefeens, inca-num, foliis orbiculatis. — Joubarbe d'Afrique , qui croît en arbre,dont les feuilles font blanchâtres & rondes. Sedu m Africanum, majus, arbore fient, foliis rotundiortbus glaucis , nimbopurpureo cincli s.—Grande Joubarbe d'Afrique , arbre dont les feuilles font plus rondes , verd de mer , Ôc bordées de pourpre. Sedum Bonne-Espérance. P. lil Ch. XX. l6f Sedum Africanum umbcllatum , ah bum, folio viridi, anguflo, mucronato,flore albo. — Joubarbe d'Afrique donc les fleurs blanches fonc en forme de paralbl» & les feuilles vertes, étroites &: pointues. Sedxjm Africanum annuum , Cent au-' rii minoris facie, flore aureo. —Joubarbe d'Afrique , annuelle , qui reflèmble à la petite Centaurée, ôc qui porte une fleur couleur d'or. SENECIO Africanus arborefcens, Fi-cd/dis facie & folio.'— Séneçon d'Afrique, croiflant en arbre, qui pour la forme ôc la feuille reflèmble au Ficoide. Uil. SIDEROXYLUM Africanum» Cerafi folio. —• Sidoroxylum , ou Bois de fer , d'Afrique, dont la feuille reflèmble à celle du Cerifier. On a donné ce nom à cet arbre, parce-que lorfqu'il eft fec , il eft aufli dur que du fer , Ôc qu'il réiifte aux plus violens coups de hache. Il eft d'ailleurs fi pefanc , qu'il va au fond de l'eau lorfqu'on l'y LÎV. SISYRïNCHIUM JEthiopicum* majns , angufiifolium , floribus albis. — Grand Sijyrinchium d'Ethiopie, dont Tcs feuilles font étroites ôc les fleurs blanches, SisyrinchiUM JEthiopicum,feu Africanum-, majus, latifolium , floribus Tome 111. M albis * plonge i66 Description du Cap de albis, hexapetalis, tineis ,purpureis yflria-fis. ■— Gva.ndSiJyrinchium d'Ethiopie, ou d'Afrique , avec des feuilles larges, tk des fleurs a fïx pétales, qui font blanches , rayées de pourpre. Sisyrinchium JEthiopicumfeu 'Africanum, minus, latifolium, flore he-xapetalo albo. — Petit Sifrinchium d'Ethiopie ou d'Afrique , dont les feuilles font larges , & les fleurs blanches ont ïïx pétales. S i syr i nch ï um Africanum , flore ex phœniceo fuavè rubente. Sifyrinchium d'Afrique , dont la fleur eft d'un rouge éclatant très-agréable. Sisyrinchium Africanum,foliis Gla-dioli parvis ejr longis, p ail efc ente flore. — Sifyrinchium d'Afrique, dont la fleur eft pâle, tk les feuilles petites tk longues teC-femblent à celles du Glayeul. Sisyr i nch i um ramofum,AEthiopicum Jeu Africanum, foliis plicatis, nervefs ejr incanis, rudice tuberofa phœnicea. — Sifyrinchium branchu d'Ethiopie ou d'Afrique , dontles feuilles font pliées, nerveu-fes tk blanchâtres, tk la racine tubéreufè, d'un rouge éclatant. Sisyrincheum majus , flore luteo , macula notato. — Grand Sifyrinchium , dont la fleur eft jaunâtre tk tachetée. Sisyrinchium BONNE-EsPER ance. P. HL Ch. XX. 167 S i syr i nch i um minus, anguflifolium flore majore variegato» — Petit Sifyrin-vhtum, dont la feuille eft étroite, ôc la fleur plus grande ôc bigarrée. Les Européens cjui habitent le Cap, appel lent toutes le s Eipeces de Sifyrinchium 3 Oignons-Hottentots, quoiqu'ils ne reilêmblent à cette plante ni pour la forme ni pour le goût. Le nom de Patates, ou Pom-mes de terre, leur convïendroit mieux j car ils reilêmblent beaucoup à ces racines. Lorfqu'ils font bouillis, ils ont beaucoup du goût des châtaignes. • Les Sifyrinchiums font fort communs au Cap pendant les mois de Septembre t Octobre , Novembre , ôc une partie de Décembre. On en trouve fur les montagnes autour du Gap, qui ont les racines rort grollès Ôc d'un goût exquis. Elles différent en couleur , comme en goût. Les uns les ont blanches ; les autres d'un rouge foncé. Celles qui croulent fur les montagnes autour du Cap, font noirâtres. LV. SOL ANU M pomiferum,frutefccns, Africanum, fpinofum, nigricans, Borra-ginis flore , foliis profunde lacinatis. —« Mor elle d'Afrique, arbrilfeau, qui produit des pommes, épineux, noirâtre, donc les feuilles ont de profondes crénelures , les fleurs reflèmblent à celles de la Bourrache. M i Solanum Solanum lignofum Africanum ,fcnt* per virent , Laurims foliis. •—i Morelle d'Afrique ligneufè, toujours verte, dont les feuilles reflèmblent à celles du Laurier. SVAKllUhV Africanum , frutefcens, Eric a-folio. — Spartium d'Afrique, arbriilèau , dont la feuille reflèmble à celle de la Bruyère. Spart i um Africanum, frutefcens,Ruf ci folio,caulem ampleclente. •—Spartium d'Afrique, arbriilèau dont la feuille, qui environne la tige, reflèmble à celle du petit Houx, ou Houx frelon. LVI. SPIREA Africana, foliis crucia-tim pofitis. — Spiréa d'Afrique, dont les feuilles lont difpofées en croix. Spir^A Africana , odorat a , floribus plane rubentibus. — Spiréa d'Afrique , odoriférant, dont les fleurs font entièrement rouges. Spir^ea Africana, odorat a, foliis pi-lofs. ■— Spiréa d'Afrique, odoriférant, dont les feuilles font couvertes de poils. Les Hottentots appellent Buchu, cette dernière efpece de Spiréa. Lorfque fur îa fin de l'Eté les feuilles de cette plante commencent à fe flétrir , ils en ramaflènt une grande quantité, qu'ils font lécher au foleil , tz qu'ils réduifènt enfuite en poudre. Dans les bonnes occafions ils s'en s'en poudrent les cheveux : c'eft un ornement , comme chez nous de fe poudrer la tête ou la perruque. Ils s'en poudrent auf-û lorfqu'ils ont mal à la tête, &jils regardent cette poudre jaune comme un excel-. lent remède contre la migraine. J'ai déjà eu occafion de parler des ufages des feuilles de cette plante. LVII. STAPHYLODENDRON Africanum femper virens, foliis fplendentihus. •— Staphylodendron ou Piftachier d'Afrique , toujours verd, dont les feuilles font brillantes. T. ^J. ^ANACETUM Afric'anumfruticans, tnnltifiorum foliis Tanacetivulgaris decû-plo tninoribm. — Tanéfie ou Mort-aux-vers d'Afrique , arbrifîèau , qui produit une grande quantité de rieurs, ôc des feuilles qui font dix fois plus petites que celles de la Tanéfie commune. Tanacetum Africanum arhorefcens, foliis LavCfidnU, multifdo folio. — Tanéfie ou Mortaux-vers d'Afrique, croif-fent en arbre , dont les feuilles qui font fendues en plufïeurs parties, reflèmblent à celles de la Lavande. TETRAGONOCARPOS Africain 3 radice magna, onerofa dr carnofa. — M 3 Tétragonocarpot Tétragonocarpos ou Fruit-à-quatre-angte* d'Afrique ,dont la racine eft grande,pc-fante ôc charnue. Xetrago noc a rpos Africanafruticans^ foliis longis, ejr anguftis. — Tétragonocarpos ou Fruit-a-quatre-angles d'Afrique , arbriilèau, donc les feuilles font longues ôc étroites. LVIII. THYMELiCA, LinifolU f mi-lis y Africana, floribus palliais, o dorât if-flmis.—Thymelée, Garou ou Mez.ereot% d'Afrique , dont les fleurs font pâles ôc très-odoriférantes, & quia le port du Lin. i Thym e lvE a Linifoliafimilis, Africana , foliis Incidis, latioribus & obtufls.—» Thymelée , Garou ou Aléser ton d'Afrique ,dont les feuilles font tranfparentes^ obtueufès , plus larges, ÔC qui a le port du Lin. Tkymela: a Africana, Linifoliiofloribus in capitulum congeflis — Thymelée , Garou ou Aîeacron d'Afrique, avec des fleurs rafïèmblées en bouquet au fommer5 Ôc des feuilles qui reilêmblent à celles du Lin. Thymelv£ a Africana,Roris-marini folio , angufliffimo, breviori. i— Thymelée , Garou, ou A4ez~ereon d'Afrique , dont la feuille très-étroite ôc pluscourte reflèmble à celle du Romarin, Thymel^a Thymelée a Africana , Roris-m'arini folio, angufiiffimo, longiori.— Thymelée, Garou , ou Afezeron d'Afrique, dont la feuille très-étroite & plus longue reflèmble à celle du Romarin. Thymela , Africana, Roris-marini folio, floribus longioribus. — Thymelée , Garou., ou M éperon d'Afrique, dont les fleurs font plus longues &c les feuilles reflèmblent à celles du Romarin. ThymeLvêa Africana, Sanamunâafade , Eric a foliis , angufiijfimis. — Thymelée, Garou, ou Mez.ereon d'Afrique, qui a le port de la Benoite, & dont les feuilles très-étroites reflèmblent à celles de la Bruyère. Thymel^a Africana, Torton-Rairc fimilis, floribus in capitulum congeflis.— Thymelée, Garou, ou MeTucreon d'Afrique, qui reiïèmble au Torton-Raire , dont les fleurs font ramaflees en bouquet. Thymel^ea Africana, foiiisRufci.—• Thymelée, Garou, ou Mez.ereon d'Afrique, dont les feuilles reflèmblent à celles du Houx-frélon. Th y m e l a a Africana frutefcens ,Jaf-mini flore, foliis Polygala. — Thymelée , Garou, ou A4ez.ereon d'Afrique , arbrifîèau , dont la fleur rellèmble à celle du Jaf-«lin, & les feuilles à celles de la Poly-M 4 gala, ijl Description du Cap de gala, autrement Herbe - au - lait. Thymel^a Africana, angufifolia, Jafminifore. — Thymelée, Garou on Aie-zereon d'Afrique, dont les feuilles font étroites, avec des fleurs qui reflèmblent à celles du Jafmin. LIX. TITHYMALUS acides Africanus , fmplici fcjuarnato caule. •— Ttti-maie d'Afrique, toujours verd , avec une Ümple tige qui eft écaillcufè. Tithym alus a'tz.oides Africanus , fmylîcifjuamato caule, Cham&nerii folio. —Titimale d'Afrique toujours verd3avcc «ne Ample tige écailleufe , & une feui(-le qui reflèmble à celle du Chamenerion. Tithymalus arborcus Africanus.— Titimale d'Afrique , croiflànt en arbre. Tithymalus arborcus /Ethiopiens » feu Africanus , Alezjerei Germanici folia, fore pallido. — Titimale d'Ethiopie ou d'Afrique , croiflànt en arbre , dont la fleur eft pâle, tk la feuille reflèmble à celle du Mezereon d'Allemagne. Tith i m alus aizoides Africanus, va-lidiffmis fpinisex tuberculorum interno,-diis provenientibtrt. Titimale d'Afrique toujours verd , garni d'épines très-dures , qui naiflènt de l'entre-deux des nœuds de la tige. LX. TR1FÖLIUM Africanum , fruticans , Bonne-Espérance. P HL Ch.XX. 275 ticans, flore purpurafeente. —Trèfle d'Afrique , arbriilèau, qui produit une fleur tirant fur le pourpre. Trefolium Africanum fruticans, folio angufliort, flore rnbicante. — Trèfle d'Afrique , arbriflèan, dont la feuille eit plus étroite , &z la fleur rouge. Trifolium»'Africanum fruticans, foliis incanis, flore lu teo. —-Trèfle d'Afrique, arbriflèaujdont les feuilles lont blanchâtres , & les fleurs jaunâtres. TULIFERA A R B O R, Africana, — Arbre d'Afrique qui produit des Tu^ Hpes. Y. LXI. ^^"aLERIANA Africana y fruticans ,foltislongis & anguflifimis. — Valériane d'Afrique, arbriilèau, dont les feuilles font longues & très-étroites. Vai.eriana Africana,foliis anguflis, flore macula rubicame notât0. — Valériane d'Afrique,dont les feuilles font étroites, & les fleurs marquetées de taches rouge. ValerîAna Africana, fruticans » foliis Erica. — Valériane d'Afrique , arbriilèau , dont les feuilles reflèmblent à celles de la Bruvére; VITIS ID JE A Ethiopie a feu Afri-fana t JMjfrti Tarentini folio , flore atro- M j ptr&mcto- *74 Description du Cap de purpureo. — Vitis Id&a, Airelle, ou Aïir-rille d'Ethiopie ou d'Afrique , avec une fleur d'un pourpre foncé , tk une feuille qui reflèmble à celle du Myrte de Tarente. Vitis Id^ea sAEthiopica feu Africa-Ttd y Buxi minoris folio, floribus albidis, — Vitis Idita, Airelle ou Mirtille d'Ethiopie ou d'Afrique , avec des fleurs blanchâtres , tk une feuille qui reflèmble à celle du petit Bouïs. LXIL Ce font-là les Herbes, les Fleurs» les Plantes tk les Arbres que le Cap produit , dont j'ai rélblu de parler dans ce Chapitre. Il s'en faut bien que le détail où je fuis entré ne foit parfait, tant pour le nombre, que pour la manière de faire les deferiptions. J'ai déjà averti que je fuis peu exercé dans ces matières , tk que uns les fecours de Mr. Hertog, tk de quelques Ouvrages qui m'ont été communiquez , j'aurois été fort embarraflè à donner les noms Latins de tous les Végétaux dont je parle. Mais le Traité du (bavant & ingénieux Mr. Tournef %ort mJa feui, fervi de guide, lorlque j'ai fait mention des différentes efpeces de Ficoides. J'aurois pu ajouter pluheurs chofes, pour étendre, les defcription^ que j'ai faites j mai». pl craint que le Leéteur ne trouvât ces, àinniilkarions trop peu importantes. CI lAPltfUI Bonne-Espérance. P. III. CbSXI. i7$ CHAPITRE XXI. Arbres que produit le Cap, dont on ne trouve point de defcriptions dans les Auteurs. % £'Amaquas. H. Le Bois-Tortu, appelle par les Hollandois du. Cap Kreupelhout , dr fes ufages. III. Le Kanna. IV. Le Boi s - puant. V. Obfervations générales fur les diverfes Plantes du Cuv. LE Cap fournit quelques autres arbres ou plantes, que je n'ai trouvé décrits dans aucun Auteur : j'ai cru qu'il convertit d'en faire un Chapitre à part. I. L'a m a qua S. Les Européens du Cap appellent cet arbre Keurboom. Ses feuilles ne font pas fort grandes : leur couleur eft grisâtre. Ses fleurs font d'un blanc rougeâtre &z très-odoriférantes, &c reflèmblent à celles du Pommier. Cet arbre produit des coflès qui renferment pour l'ordinaire cinq à fept grains ovales, d'un brun obfcur , de la groflèur d'un P°is, amers & aftringens : on n'en, fait aucun ufage au Cap. L'écorce de l'arbre çft mince , cendrée, & n'a abfolumenr. M 6 rien zyC Description du Cap de -rien tic cette croûte qu'on trouve ordinairement fur, l'extérieur des autres. Ce bois mis en œuvre n clique fon rarement attaqué des vers. Avant qu'il foit fec , il clt fort tendre , les branches en font très-fiéxibles , ôc le tronc fe coupe facilement : mais lorfqu'il eft lec, il eft fort dur, ôc ce n'eft qu'avec peine qu'on peut le fendre , le rompre ou le percer. Lorfqu'on en rompt quelque branche , ou qu'on abbat l'arbre pendant les chaleurs de l'Eté, il en découle une gomme jaune ôc tr an (parente j qui en peu de tems devient fort dure. Il croît avec tant de promptitude , qu'au-bout de deux ans il a huit à neuf pieds de hauteur y ôc de l'épaiflçur à proportion. Mais il ne vit pas fort long-tems , ôc périt ordinairement au bout de dix Ou douze ans : ce qu'il raut attribuer à fes racines, qui ne s'enfonçant pa^ beaucoup en terre, s'étendent extrêmement fur fa furface, Pendant qu'elles font dans leur vigueur 3 elles fournillent (i abondamment de la nourriture au refte de l'arbre , que les plantes qui l'environnent en font incommodées. C'eft aufil pour cela que les Européens du Cap ont foin d'arrachet tous les arbres de cette efpece qui font près de leurs vignes 3 de leurs vergers a & de leurs jardins. Le tronc , parvenu à fa BoNNE-EsPERANCE. P. lll.Ch.XXI. IJJ fa groflèur , a ordinairement un pied de diamètre. II. Le BOIS-TORTU. Ce font les Européens du Cap qui ont donné le nom de Kreupel- Ho Ht ou Bois-Tor tu à cette efpece d'arbre, dont aucun Auteur que j'aye jamais lu n'a donné de defcription, Ce ibnt des arbresTiains , dont les branches font remplies de nœud , ôc tortues. Les feuilles en font larges, épaiffes tk ra-boteufes, ôc de la figure de celle du Pommier. Le fruit reiïemble beaucoup à la pomme de Pin , tk fert à le propager. L'écorce de cet arbre eft de l'épaifièur d'un demi-pouce ; elle eft ridée Ôc d'un gris obfcur en-dehors. Les Tanneurs du Cap s'en fervent pour préparer leurs peaux. Les Médecins ou les Chirurgiens ( car ces deux profeflions font mues dans ce pays ) fe font quelquefois fervis avec, fuccès de l'écorce miiè en poudre, dans les diflènteries. Le bois de cet arbre eft fort tendre, tk on s'en fert pour brûler. Dapper ( i ) attribue le peu de hauteur de ces arbres, tk la rortuofité de leurs branches , à la fureur des vents aufquels ils font expofez au Cap. III. Le, (0 Afric», pag. III. Le KANNA. Le territoire des Hottentots produit une racine, que ces peuples appellent Kanna. Elle eft très-rare y^ÔC très-eftimée parmi eux. On peut voir dans le I. Volume ce que j'en ai dit. IV. Le BOIS-PUANT. Il y a aufïî de certains arbres , que les Européens du Cap appellent Bois-puant. Cet arbre vient de la hauteur d'un Chêne. Ses feuilles font de la largeur de trois doigts , & on lui a donné le nom de Bois-puant, parce-qu'il fènt fort mauvais. Tandis qu'on le travaille il répand une odeur très-défà-gréable, que les Ouvriers ont bien de la peine à endurer : mais au bout de quelque tems l'odeur ceife abfolument, & le bois devient auffi fupportable qu'aucun autre bois employé aux ufages domefti-ques. Cet arbre forme une belle ombre » Ôc les Européens du Cap en font des prefîès, des tables, ôc divers autres meubles ouornemens. On s'en fert aufïi quelquefois en Médecine, ôc même dans plu-fleurs cas on le prend avec.fuccès. Ce bois eft nommé par les Botaniftes Anagyrh fœtida. Il y a quelques autres fortes d'arbres originaires du Cap, qui ont auffi échapé à l'exactitude de tous ceux qui ont parlé de ces pays. Mais je fuis moi-même obligé de Bonne-Esperance. T. HL Ch.XXI. 279 gé de les omettre , parceque j'ignore les noms que les Botaniftes leur donnent, Peut-être même que n'étant pas fort verfe dans ces matières, je m'embrouillerois, Se j'embrouillerois les perfonnes qui liront mon Livre. V. I l ne me refte donc ici qu'à aflu-fer , que je ne puis réfléchir aux difré-rensVoyages que j'ai faits dans les divers Cantons Hottentots, fans goûter un plai-ftr infini. Je me fuis trouvé très-fouvent dans des valiées de plu fleurs lieues de longueur , émaillées de fleurs fi charmantes, Se parfumées d'odeurs fi exquifes , que j'avois toutes les peines du monde à les quitter. CHAPITRE CHAPITRE XXII. De Plantes Etrangers qui ont été apportées . au Cap de Bonne-Epérance. I. Du Sapin y & de la manière dont il prvfpere an Cap. II. De i'Acacacia d'Amérique. III. L'Ozeille. IV. L'Ail cultivé & /'Aune. V. V Aloé y fleurit fans art, une fois en fx ou dix ans au-plusj VI. Les Ho/iers de la Chine : c'eft une efpece de Ketmia. VII. //Amandier. VIII. Trois efpeces ^'Ananas. IX, Les, Cannes à lucre , ou CannamcHes ; les Afpergcs. X. La Poiréc ou Bette blan-che ejr rouge les Patates >cjr de quelle manière on lespropage..XI..Les Choux blancs & rouges , ejr les Choux-fleurs. XII. Le Camphre. XIII. Le Chanvre. XVI. Le Chardon-bénit, ejr diverfes efpeces ^'Oeillets. X V. La Canelle». Les Châtaigniers. XVII. Les Oignons » les Ceriiiers, e$- le Cerfeuil. XVIII,. Les Pois-chiches, ejr les Artichauts,. XIX. Le Clematis ejr le Noifetier, XX. La Fleur de Queue de Paon. XXI. Les Concombres fort fains au Cap ; ejr de U Fleur de la Paillon. XXll. Diver- BoNNE-EsPERANCE. P.III.Ch. XXII. i^t fes efpeces de Courges. XXIII. Le Cyprès çjr le Bleuet. XXIV. Le Citife ou Stramonium, ou Pomme épineufe des Indes , les Fèves. XXV. Le Figuier des Indes , ejr celui d'Amérique. XXVI. Le Fenouil, le Fraifier , ejr le Blé Sar-razin. XXVII. Les Fullis de trois efpe-ffJ'.XXVIII. Diverfes efpeces ^Chiendent , portées au Cap, n'y ont pas réujft. Les Grofeillcrs ou Gadeliers. XXIX. Les Pommes Guobbes ; /'Orge d'Eté ejr d'Hyver ; les Jacinthes > /'Endive , Chicorée ou Çcariole ; ejr le Genévrier. XXX. Le Karzfchebyring , ejr le Kœy-• jumas. XXXI. Les Laitues ; le Laurier d'Inde. XXXII. Les Girofliers , le Troène , les Couronnes Impériales, ejr Marjolaine. XXXIII. Diverfes efpeces de Pommiers , Coignafîîers , Ci-troniers, Limoniers, Orangers , Grenadiers. XXXIV. Le Marum ou la Germendrée de Syrie ou de Candie ; & la Mcliflè. XXXV. Les Melons > la Menthe ejr Us Néfliers. XXXVI. Les Min iers noirs, les Myrtes ejr les Navets blancs ejr jaunes. XXXVII. Les Nar-ciflès , la Capucine ejr les Noyers; XXXVIII. Les Bafilics , ejr les 'Oli> viers. XXIX. La Pivoine, le Palmier , & les Pavots. XL. Les Panais, & Us Citrouilles iSz Description dtj Cap de Citrouilles d'Inde. XLI. Les Pêchers ejr les Pins. XLII. Le Poivre d'Inde , ejr le Térébinthe. XLIII. Le Pourpier, les Pruniers, & les Poiriers. XLI V. Le Chêne , & les Raiforts. XLV* Les Rofiers. XLVI. Le Romarin. XLVII. Les Raves, la Rue , la Sabine , ejr la Sauge. XLVIII. Le Sureau , le Seile , & les Epiuards. XLIX. On a arraché les Stramonius du Cap. L. Le Tama-rife , le Froment , ejr les Tulipes. Ll. Des Seps de Vigne , d'où l'on en a tiré les plants; ejr des Violettes. LU. Con-clufion du Chapitre. I, A B IE S. Le Sapin. Les Sapins JT\. qu'il y a au Cap , y ont été apportez d'Europe environ l'an 1690. non-fèulement pour l'ornement ; mais encore pour fournir de bois les Colonies, le pays n'en fournifïant naturellement que fort peu. Les plants de Sapin qu'on apporta , furent mis dans le Jardin de la Compagnie. Ils n'avoient d'abord que trois pieds de hauteur , mais bien-tôt ils en acquirent une beaucoup plus confidé-xable que celle qu'ils ont communément •en Europe. Aujourd'hui les Sapins du Cap ont trente-iix à quarante pieds de haut, & font épais à proportion ; 6V d'ailleurs fcoNNE-EsPERANCE. P. ULCh. XXII. 2*5 - leurs il eft confiant qu'ils y croulent beaucoup plus promptement qu'en Europe. : II. A C A CIA Americana , foliis Co-luteaScorpioideos leguminofii.filiquis échinâtis. — Acacia. d'Amérique , dont les feuilles reiîèmblent à celles de Y£merus à gouiîes de Chenille , ôc k fleurs légumi-neuiès. Les gouilès de cet Acacia font Couvertes de piquans. III. A C E f O S A hortevfs. — OzeilU 3 de jardin. On a furtout planté l'Ozeilie au Cap pour les Matelots. C'eft une herbe rafraîchiilante , & antifcorbutique ; &c l'on fçaitque les Matelots font extrêmement fujets au Scorbut dans ces pays-là. ... IV. ALLIU M hortenfe. — Ail commun. Il y a au Cap une grande quantité de cet Ail. Les Européens en font une efpece de marinade , qu'ils mangent indifféremment , ou avec de la viande , ou avec du poiflbn. * AL NUS, rotundo folio & glutinofo, vridi. — Aune commun. Cette plante à la feuille ronde, glutineufe , & verte. V. ALOÉ Americana 3fohùlifera. —■ Aloé d'Amérique qui fe perpétue. Cette ■Efpece d'Aloé eft très-commune dans les terres que lesEùropéens occupcntauCap. Ils fe multiplient même quelquefois ii &rç dans les jardins , & ils étendent fi loin i§4 Description du Cap de loin leurs fertiles racines , qu'on eft obligé de les arracher 3 ou de les couper. Quelques Auteurs ont avancé que cet arbre ne fleurit qu'une fois en cinquante ans. C'eft une erreur , ( au-moins à l'égard des Aloés d'Amérique traniplantCit au Cap ; ) car il fleurit conftammenr une fois en (ix, huit, ou dix ans} fans que pour cela on ait befoin d'employer le moindre art. J'ai vu plufieurs fois de ces arbres en fleur 3 pendant le féjour que j'ai fait a u Cap. VI. A L T H JE A Indien , feu Rofa Si-wenfs. — Rofer de la Chine. C'eft une efpece de Ketmia Les Portugais appellent Fulli Sappates , l'arbrifleau que nous liommons Rofer de la Chine. Ils lui ont donné ce nom à caufe qu'une de fes ef. peces produit une fleur rouge , dont ils font une couleur noire pour noircir les talons de leurs (buliers. Quelques-uns de ces Rofiers donnent des fleurs blanches s d'autres de bleues, &c d'autres de jaunes. Les tiçes &C les feuilles de ces arbriflèaux reilêmblent beaucoup aux tiges & aux feuilles des raifîns de Corinthe. Les feuilles de la plante battues dans l'eau , forment une écume femblable à celle qu'on fait avec le fa von ; on s'en fertméme dans plufieurs Blancheries 3 & les Européens BoNNE-EsPERÀNCE. P. lII.Ch.XXH. 1 S ƒ péens du Cap la préfèrent à celle du ia-von, lorfqu'ils veulent fe laver les mains & le vifage. Toutes les efpeces de ces arbres font très-communes dans les jardins du Cap : on les voit plantez dans les allées de Charmes, où elles font un très-bel effet. VII. AMYGDALUS. — L'Aman-dier. Il y a au Cap trois ou quatre fortes d'Amandiers. Quelques-uns produifent des amandes dont les noyaux font durs , d'autres en produifent de plus tendres : les uns portent des amandes douces, d'autres d'ameres : & tous portent du fruit tous les trois ans. Pour propager ces arbres , on n'a qu'à prendre un re-jetton & le planter en rerre : ordinairement il prend racine, & bien-tôt il récompense les foins du Jardinier. Il y dans les terres qu'ocupent les Colonies Européennes , de grandes pièces plantéçs de ces arbres , dont les Propriétaires tirent des profits confidérables. VII. ANANAS,^* Carduus Bra-flianus, foliis Aloes. —Ananas d'Amérique 3 ou Chardon du Brefil, dont les feuilles reilêmblent à celles de l'Aloé. Les Ananas du Cap viennent originairement d'Amérique. D'abord on les avoit portez aux Indes Orientales, & de là t$6 Description du Càp de delà on les a fait patfer au Cap , où il y en a trois efpeces différentes ; celle qu'on appelle Jajama ; une autre qu'on nomme Bonjama ; & la troiiiéme , Jajagna. La pomme que produit lejajama eit la plus groilè, ôc celle qui a le meilleur goût. Elle a fix ou huit pouces de long » ôc une bonne épaiiïeur. En-dehors elle elf rouge ôc d'un j'aune obfcur ; mais en-dedans elle eft parfaitement jaune. La pomme de l'Ananas Bonjama , ôc de l'Ananas Jajagna, eft blanche par-dedans , ôc le goût de la dernière a beaucoup de rapport avec celui du vin du Rhin. La pomme d'Ananas a une certaine acrimonie , que les Européens du Cap fçavent lui ôcer en la coupant par tranches , qu'ils mettent tremper dans de l'eau de fontaine. Lorfque ce fruit eft ainfi préparé , ils le mettent dans du vin du Rhin avec du fucre : alors il eft délicieux a beaucoup du goût des Fraifes. On en confit auiïi dans du lucre pour les conferver. Au-deifus des pommes d'Ananas il y a une efpece de couronne , qui féparée de la pomme ôc plantée au Cap , y produit un arbre qui donne du fruit l'année fuivante. Si une femme enceinte mange la pomme d'Ananas avant qu'elle foit bien parvenue B0NNE-E*p£rance. P. III. Ch. XXII. 1S7 venue à fa maturité, l'acrimonie de ce fruit la fait avorter. A PIU M hortenfe , feu P etro s e lijk u m vulgo. — Perfl de Jardin. Cette herbe eft très-commune au Cap, & v a été apportée de Hollande. Mais la racine *en eft fi coriace, qu'elle n'eft pas mangeable. IX. ARUNDOfaccharifera. — Canne a [acre ou Cannamelle. ASPARAGUS fativa feu hortenfis. — Afperge de Jardin. X. BETA rubra & alba , radice Râpa--Poirce ou Bette rouge ôc blanche., dont la racine rellèmble à la Rave. v_.es racines ont ete portées par les Hollandois au Cap , où elles ont parfaite-' ment bien réulïi. Les Européens en mettent tremper dans du vinaigre, ôc en vendent beaucoup aux vaillèaux qui mouillent au Cap. . BATATES. PATATES. Les Patates qu'il y a au Cap, y ont été apportées des Indes. Il y en a de deux fortes, de blanches , ôc de rouges ou de pourprées. J'en ai vu de blanches aSt.Jage ou St. Jaques. Elles ont en général la forme des Navets ; mais beaucoup plus groflès. Une Patate du Cap pefe ordinairement de fix-à-dix livres : quatre fuifiiènt de refte pour pour raflàfier vingt perfonnes. Ces deux efpeces de racines font d'un goût exquis} Ôc en même tems fort faines & fort nout-riMàntes. On en mange furtout beaucoup avec le poiflbn. Pour cet effet, on les fait bouillir, Ôc après les avoir épurées de toute leur eau, on les humecte avec la fauce du poiflbn. Ces racines cuites dans les cendres, font auffi un manger délicieux. Les Patates produifent au Cap des jets on des branches de trois ou quatre aunes. Si dans les mois d'Août ou de Septembre on les coupe rez-terre , ôc qu'on les plante à demi-pied de profondeur après les avoir pliées en cercles , elles reprennent racine -j ôc c'eft la manière dont on propage cette plante au Cap. Les Botaniftes rangent cette racine fous cette efpece de Convolvulus Indiens Orien-talis, que les Indiens appellent Inhame. XI. BRAS S ICA alba & rubra , ca-pit Ata. & non capitata ; item florigera;—• Chou y blanc, & rouge ; pommé, ôc non pommé ; ôc Choit-fleur. On a apporté la4 graine des Choux qu'il y a au Cap , de Chypre & de Sa-voye ; Ôc ils font tous d'aulli bon goût , & auiîi abondans pour le moins, que 4ans les pays mêmes dont ils font originaires. BONNE-ESPERANCE, P. Hl. Ch. XXII. z8i Description dtt Cap db XVII. CE PA vulgaris.— Oignon ordinaire. Les Oignons ont été apportez au Cap de Hollande , dJoù on eit obligé d'en faire venir toutes les années. C E RAS U S varia gêner is. — Diverfes Efpeces de Cerijiers. Il y a au Cap plufieurs Eipeces de Ce-riiîers , qui y ont parfaitement réufli. Mais les petits oifeaux font un il prodigieux dégât de ce fruit, que les propriétaires n'en profitent que très-peu. CHvEREPHYLLUM fativum. *— Cerfeuil de Jardin. Le Cerfeuil du Cap eit d'origine Hoilandoife. XVUI. CICER SATIVUM. -Poil Chiche de Jardin. Il y a au Cap diverfes Efpeces de Pois Chiches , des Pois blancs, ôc des Pois gris. On les a apportez d'Allemagne ôc de Hollande. ClNARA hortenfis , foliis fubrotundis, flore rubente. — Artichaut cultivé, dont les feuilles font prefque rondes , ôc qui porte une fleur rougeâtre. Les Artichauts du Cap viennent de Hollande. Il y ont fi bien réuiîi , qu'on en envoyé une grande quantité aux Indes. XIX. C LE M ATI S hederacea Indica, foliis fubrotundis,flore rubente* — Clcma* tisi B0NNE-ESPERA-NCE..P. ///. Ch. XXII. 1 tis, ou Fie ur de la Pajfton des Indes, qui a le port du Lierre, & dont les feuilles font rondes ôc les fleurs rouges. On le fert furtout de ces arbres pour couvrir les berceaux, à quoi aulli ils font très-propres , car ils poufïènt des branches en fi grande abondance, qu'avec peu de foins on rend les berceaux à l'épreuve de la pluye. CORYLUS. - Noifetier, ou Coudrier. Les Noifètiers n'ont été apportez au Cap que depuis peu j mais ils y profpe-rent fi bien, qu'il y a tout lieu d'efpe-rer que dans peu d'années il en fera abondamment pourvu. Ces arbres viennent d'Allemagne. XX. CRI STA PAVONIS. — Queue de Paon. Les Portugais la nomment Fuly Pavan. La fleur de Queue de Paon s'élève à fîx ou fèpt pieds de hauteur ,& les Européens du Cap s'en fervent furtout pour fermer les jardins. Les feuilles reflèmblent beaucoup à celles du Tamarin j ôc les fleurs, à celle de l'Arbre de Caffé. Il y en* a quelques-unes qui font rouges , il y en. a aufïî de jaunes. Le fruit en eft noir, ôc a beaucoup de rellèmblance avec le Pois de champ. XXI. C U C U MIS vulgaris. — Concombre ordinaire, jLST j Cette Cette plante eft fort commune au Cap. Quoiqu'on dife communément en Europe que les Concombres, même corrigez avec du poivre , du lèl, de l'huile » tk du vinaigre , font très-mal-iains \ je n'ai cependant point encore ouï dire qu'au Cap ils ayent jamais dérangé la fanté de per-fonne. Bénignité qu'on ne fçauroit attribuer à la modération dont on en ufe, puifque les Européens qui y font établis les aiment extrêmement , tk en mangent Jouvent avec excès. CUCUMIS, Flos Passionis diVtus. — Fleur de Pajfion, que nos Jardiniers Fleuriftes nomment Grenadille. La Fleur de U Pajjion eft originaire d'Amérique, & c'eft de-là qu'elle a été-apportée au Cap. Comme c'eft une plante fort commune aujourd'hui en Europe, je fuis difpenfé d'en donner une defcription» Je me contenterai de dire qu'elle produit un fruit qui rellèmble , lorfqu'il eft parvenu à fa parfaite maturité , à une Grenade , & qui eft d'un allez bon goût r mais bien-tôt il devient fade tk plein d'eau y delbrte que dans fort peu de tems il n'eft plus bon à rien. XXII. CU CV KBIT A Ugemtria & rotunda. — Citrouille ou Courge dont le fruit eft en forme de bouteille - tk rond.. BONNE-ESPERANCE. P.HL Ch. XXII.K}$ Il y a diverfes fortes de Courges au Cap ; on y en a apporté d'Europe , &t des Indes. Les Vaillèaux qui y mouillent en font toujours de bonnes proviiions ; parcequ'elles peuvent fè confèrver de longs voyages , & qu'elles tiennent fort bien la place des choux & des navets , lorlque ces légumes commencent à manquer. XXIII. CUPRESSUS r Amis expan-Jts. — Cyprès mâle, dont les branches ibnc v étendues. Le Cyprès mâle a été apporté au Cap , d'Europe & des Indes. On le taille, on en fait des pyramides , & on lui donne d'au* tres formes pour orner les jardins. C Y A N U S fegetum ejr hortenfîs 3fiort cdbo , cœruleo, &c. — Bleuet ou Aubi-foin de blé & de jardin , à fleur blanche , & à fleur bleue, &c. On a porté au Cap cette plante, avec le blé qu'on y a lêmé. Quelques-uns de ces Bluets font blancs ; il y en a d'autres qui font bleus, d'autres incarnats. On en trouve même une Efpece qui a une fleuf dont les pétales font rafïèmblez , & for* ment une tête fort belle & très-odoriférante. ; XXIV. CYTISUS arvenfts. — Citi/è lâuvage. N 4 U* Les vents de Sud-Eft, qui régnent fouvent au Cap j font fort pernicieux pour l'herbe qui couvre les" terres, tk la dur-cilîènt fi fort, qu'on a quelquefois de la peine à en receuillir pour la nourriture des veaux. Pour y fuppléer, les Européens du Cap firent venir de Hollande de la graine de Citife tk la fèmerent, efpérant de recueillir du fourage tk de la graine pour l'année fuivante. Mais avant que cette plante fût venue à fa maturité , les vents de Sud-Eit l'agitèrent fi violemment, qu'ils en firent tomber toute la femence y ëc la répandirent de tous cotez. Les Ha* bitans voyant cet accident s firent venir de nouvelle graine de Hollande r mais ils ïie furent pas plus heureux , ils ne purent en recueillir de la femence. Depuis ce tems-là ils ont pris le parti de faire venir toutes les années de Hollande la graine dont ils ont befoin. C'eft ainfi qu'ils réparent en quelque manière les ravages que les vents font fur le Citiilè au Cap.. DATURAj feu Stramonia Jndica , tnajor, fœtida , porno fpinofb oblonge. -r~ Grande Pomme épineufe, qui eft une efpece de Stramonium des Indes. Ses feuilles fèntent très-mauvais \ tk fon fruit, gros comme une petite pomme , eft oblong tk environné d'épines molles. Cette pomme eft d'un brun obiçur. FABA BONNE-ESPERANCE. P. HLCh. XXI/.IJC) F A B A leguminofa. •— Fève ; forte de Légume. Il croît au Cap plufieurs efpeces de Fèves d'Europe. Il y en a auiïi d'une forte qui font tachetées , fort faines, & d'un goût fort délicat : le Gouverneurs»./^ fenburg les a fait venir du Bréfil. Il y en a ■• v une autre efpece qu'on appelle Fèves de Afadagœfcar, parceque c'eft de-là qu'elles ont été premièrement apportées. Cette dernière Efpece eft noire, ôc a environ un pouce ôc demi de longueur. Les colles en lom longues de fix à huit pouces. XX V. FICUS communis Jndica, ejrc — Figuier des Indes. On trouve dans les Jardins du Cap une grande quantité de ces Figuiers ordinaires , dont le fruit eft très-délicat lorfqu'il eft parvenu à fà maturité. Il y a une efpece de Figuier au Cap , dont les figues, ne font pas plus groflès que des noix. Elles; ont la peau d'un rouge obfcur : le dedans eft d'un très-vif incarnat. Les Figuiers qui portent ces fruits , font plus grands que: les autres , ôc ont les feuilles fort refïèm* blantes à celles de la Vigne. u FICOIDES, feu Ficus Amtricana ^ Cerei effigie, fpinofa & augulofa. '— Ftcoi-, de, ou Figuier d'Amérique, qui rellèmble au drens, avec beaucoup d'épines ôc £J j. d angles».' d'angles. Je ne fçai abfolument rien par moi-même de ce qui peut concerner le fruit de cette efpece de Figuier , n'ayant jamais eu l'oecalion d'en voir. J'ai éprou» vé feulement, que fi on froillè entre les doigts la feuille de cet arbre, il en fort tin (uc laiteux qui colle les doigts comme s'ils étoient frottez de glu. Lorlque ce fuc elf lèc , il devient noir.. Ce phénomène, ne me donne pas bonne opinion du fruit, quoique , pour une autre raifon, il puiflè.-être fort (kin». XXVI. FOENICULUM vulgar* Germanicum. — Eenoml commun d'Allemagne. Il croît en Ci grande abondance au> G?p , qu'il arrive fouvent qu'on eft obligé j'en arracher & d'en jetter une grande quantité» FRAGARIA, ferens fiaga rubrA. — Uraifar rouge. Les Fraisiers du Cap font venus d'Europe». ERUMENTrUM Inâkum S-arraccm-cum. — Blé Sar.wjin > qui a été apporta des Indes. XXVH. FULLI>MAGRI. C'eft le nom que les Portugais or>t donné à une E£ pece deja/mix.. Les 1 .'maliens l'appellent-JafmntDclrAiK^csMd^p le nommen» BoNNE-EsPER ance. P. Til. Ch. XXII. 199 JMalludi Sujptm. J'ignore le nom que les Latins lui donnent. Cet arbriilèau,. qui a été rranfporté des Indes au Cap reilèmble beaucoup pour la forme, à la Ronce dont le fruit eff prefque fèmbla-ble à celui du Meurier : mais il n'a point d'épine/. Ses feuilles reflèmblent à celles du Cerifier. Les fleurs de quelques Espèces de ces arbriiïèaux ne font autre chofe qu'un cercle de pétales. Les fleurs des autres répréfèntent une tête, formée par un grand nombre de pétales. Ils ont tous la fleur blanche , àz de fort bonne odeur. .. Les femmes Indiennes attachent les-Veuilles de cette plante a leurs cheveux,, pour fe parer. Quelques Indiens en expriment une huile , dont ils fè frottent le corps pour fèntir bon. FULLI ENWANNE. Ce nom a été donné par les Portugais à un arbre des Indes, que les Indiens appellentPat~ fchau. J'ignore le nom que les Auteurs Latins lui ont aflîgné. A Batavia , d'où ©n l'a apporté au Gap, il croît fans culture dans les champs ; mais au Cap on. n'en voit que dans les jardins de plaifan-ce. Le tronc de cet arbre eft ordinairement de douze pieds de haut. Les feuilles en font radiées ; c'eft-à-dire, difpofées-H C autour 30o Description du Cap de autour de leurs tiges eu forme d'étoile j ôc refTemblent beaucoup à celles de L'arbre appelle Guabbes ou Guajabos: feulement elles font plus petites. Les fleurs font jaunâtres, ôc d'une très-bonne odeur. FULLIAROS B RANCHO. C'eft auiïi un nom que les Portugais on don-aiéà un arbriilèau venu des Indes. J'ignore comment on l'appelle en Latin. Les Indiens le nomment Pelet-fettangan. Cette plante s'élève à la hauteur de ièpt ou huit pieds, & produit une fleur double , blanche , qui rellèmble à celle du Roder de la Chine. Les feuilles reilêmblent à- celles «lu Pommier. Pendant que j'ai demeuré au Cap , on ae voyoit de ces arbrillèaux que dans les jardins qui appartiennent à la Compagnie. Les fleurs ont une odeur qui approche extrêmement de celle des Jonquilles : les femmes Européennes les ai- & non pomée. On trouve au Cap de toutes les efpeces de Laitues qu'on voit en Europe , & elles y réiiiïîflent tout aufli-bien.. LAU KUSnohilis3flve Indica.—Lan* rier des Indes. Les Lauriers des Indes qu'il y au Cap ,. croiflènt à une hauteur confidérable , & prennent une épaiflêur proportionnée. On en a beaucoup planté le long des allées des jardins. Cette Efpece ne produit point de fruit. Les Européens du Cap fè fervent des feuilles pour faire une forte de marinade > qu'ils mangent avec du poiflbn. XXXIII. LHUCCXW U album 3pur^ ■pureum , flavum. — Giroflier blanc > pourpre , jaune. Les Girofliers qu'il y a dans les jardins de la Compagnie, font «ne belle fleure entre les fleurs Etrangères». LIGUS- LIG u stru M Europe anum frutefcens , flore aibicante. Cet arbriilèau a été apporté d'Europe au Cap , & produit une fleur blanchâtre. On l'appelle en François Troène. i L1L U M , flve Corona Imperiaal i s. — Lis , ou Couronne Impériale. Il n'y a prefque au Cap de ces fleurs que des blanches , qui ont précifément la même odeur que celles qui croilfent en Europe. MAJORANA vulgaris. —.Marjolaine commune. Cette herbe eft très-commune au Cap, où l'on s'en fert fort fouvent en place de Bouis pour les bordures des platte-ban-des. Aulïî faut-il avouer que i'orfqu'on a loin de l'accommoder & de la tailler proprement , elle forme une très-belle bordure. XXXIII. MALUS domeftka > varia dénommâtlonis. — Pommiers de diverfes efpeces. Il y a au Cap un fi grand nombre de-Pomiers de toutes les efpeces, & ils y font ü fertiles , que non-feulement les Européens qui y habitent ont allez de pommes pour leur ufage j mais qu'encore ils font en état d'en vendre aux Vaiflèaux qui viennent mouiller au Cap. mal US \ jBonne-Esperance. P. llICh.XXÏÎ. $of MALUS Cidonia 3 frubl» oblongo ejr lœviori.'— Coignacier ou Coign.-.jfier ^dont le fruit erf oblong > tk plus uni que dans les autres efpeces. On trouve dans toutes les contrées que les Européens habitent au Cap, grande quantité de Coignaifiers, dont le fruit eft plus gros & meilleur que dans aucune autre partie du monde. Les Propriétaires en font des profits confidérables, tk c'eft pour cela que les Coignaifiers y font fi communs. Us vendent beaucoup de Coins aux Vaiiîeaux qui touchent au Cap , tk ont d'ailleurs différentes manières de les préparer tk de les conferver. Ils en font une grande quantité de marmelade , qu'ils vendent aux Etrangers. Les Mefiices tk les Caftices de Batavia & des autres parties des Indes , recherchent extrêmement les pépins de Coins > dont ils font une forte de pommade pour peindre Se frifer leurs cheveux. MALUS CITREA. — Le Citronnier» Il y a au Cap beaucoup de Citronniers , tk ils y donnent du fruit pendant, toute l'année. MALUS LIM O NIA, acida ejr dut-cis. — Limonnier , doux tk aigre. Il y a au Cap plufieurs fortes de Lî-monniers 3 doux tk aigres. Ou voit dans les jo6 Description du Cap de les Jardins de la Compagnie ôc des particuliers , beaucoup d'allées d'une grande étendue, où il n'y a que de ces arbres. MALUS AU R ANTIA Indicé ,frucl tu omnium maximo , Pompelmous ditlo, medulla partim pallefcente , partim ruf-fefeente — Oranger des Indes > dont l'Orange eft de la plus groffe efpece x ôc l'intérieur eft en partie pâle , ôc en partie roux. Les Hollandois du Cap appellent cette efpece d'Oranges Pompelmoes, ôc les Portugais Jambaa. Dans les Indes Occidentales on l'appelle Shaddock^ Il y a deux fortes de ces Orangers des Indes , qui ont été tranfportez au Cap, Ils y font beaucoup plus gros qu'aucune autre forte d'Orangers. Le fruit tient aufïî de cette groflèur s puifqu'il y a de ces Oranges qui ont cinq à fix pouces de diamettre. Les feuilles en font rondes * fort grandes , ôc environnées d'autres plus petites. Les fleurs en font blanches comme celles du Pommier , Ôc ont une odeur très-agréable. Le fruit en eft ta*-cheté , à-peu-près comme la peau d'un Tigre : c'eft aufïî pour cela que les Indiens l'appellent Adoflhan , c'eft-à-dire x Orange de Tigre. L'écorce en eft extrêmement épaiflè &C fpongieufè, ce qui fait qu'elle eft très-propre à être conti te. MALUS Bonne-Esferance.P.HÎ.Ch.XXII. 307 . MALUS AUR ANTI A Lnfitanica , [en Pomum Sinenfe. •— Oranger de Portugal , ou Orangtr de la Chine. Il y beaucoup d'Orangers de la Chine au Cap ; mais ces arbres font fi bien connus partout , qu'il fèroit füpcifla de les décrire. MALUS PUNICA & GRANA-TA. — Le Grenadier. Les Grenadiers qui ont été plantez au Çap , y font devenus plus gros qu'ils ne le font dans aucun autre endroit du monde. Les Grenades y font fl grofïès > ôc les ûrbres en font fi chargez , qu'on eft fouvent obligé d'appuyer les branches pour les empêcher de rompre. Il y a deux Eipeces de ces arbres : les uns donnent des Grenades qui ont les pépins jaunes , ôc les autres en portent qui ont des pépins cramoifis. On plante ordinairement la première Efpece près des étangs. Les pépins de ces deux Efpeces contiennent une liqueur fort agréable, ôc très-rafraichil-fante dans les chaleurs de l'jlté. XXXIV. M A RU M Syriaenm vel Creticum. — Marum ou Germendree de Syrie ou de Candie. Cette plante reflèmble beaucoup à la Marjolaine. Le fuc qu'on tire de fes feuilles eft. un G grand fternutatoire, qu'il ouvre 308 Description du Cap de ouvre & dégage la tête dans les migraines , comme je l'ai fouvent expérimenté moi-même. M il L1s s A hortenfis , odore citri. —■ Me'lijje de jardin, qui a une odeur de citron. La Méliflè du Cap y a été apportée d'Europe. XXXV. MELO Hifpanicus. — Me- ' Ion d'Efpagne, ou Adelon mufquê. Les Melons muiquez qui croiflent au Cap, font tout aufîi bons que ceux qui viennent en Efpagne même. Les Européens du Cap les appellent Lard d*Ef-pagne ( i ). MENTHA hort en fis, crifpa. —Men» the de Jardin, crêpée. La Menthe qui croît au Cap eft venue d'Europe. MESPILUS Germanica, folio lan-rino, non ferrato. — Néflier d'Allemagne, dont la feuille rellèmble à celle du Laurier & n'eft pas dentelée., Les Néfliers qu'il y au Cap, y ont été tranfplantez d'Allemagne. M O R U S ïfrttÜH nigro. — Le Men-rier noir. Les Meuriers noirs qu'il y a au Cap , viennent (x) Spttanfch-Spekt BoNNE-EsPERÀNCE. P. III.Ch.XXl/. $0? viennent forts hauts ôc étendent extrêmement leurs branches ; ce qui fait qu'ils font fort expofez aux orages. MYRTUS communis Italie a , ejr la* tifolia Romana. — Myrte commun Italie , Ôc le Myrte Romain à larges feuilles. Il n'y a de ces Myrtes au Cap, que dans les Jardins de la Compagnie. On y en voit quantité , ôc ils y réuiîïûent parfaitement. NAPUS fativa. •— Navet de Jardin. Les Navets de jardin font fort abon-dans au Cap, On en tire des profits con-fidérables, par la grande quantité qu'on en vend aux Vaifleaux. On y en cultive de blancs ôc de jaunes. XXXVII. N ARC ISSUS aibus, magno odorato flore. — Narcijfe blanc, dont la fleur eit grande ÔC odoriférante. Les Narciflcs ont été apportez de Hollande au Cap , où ils fe font fi bien multipliez , qu'il y a très-peu de jardins qui n'en ayent. NASTURTIUM Indtcum,flore lutee, dilutiore. — Capucine des Indes, dont la fleur eft d'un jaune clair. La Capucine eft allez commune au Cap ; cependant les ha-bitans n'en font d'autre ufage que de la mêler avec des fleurs pour en parièmer les plats, lorfqu'ils les fervent fur la table. NUX JUGLANS Jive Regia vulgarité ^—Noyer commun. Les Noyers du Cap font venus premièrement de Noix apportées d'Allemagne. Aujourd'hui il y en a en grande quantité, ôc ils y réuïfilTent parfaitement bien. XXXVIII. OCYMUM latifoltum, ma-cuUtum rjr crijpuvt. — Bafilic à large feuille, frifé &c tacheté. Le Bafilic du Cap y a été apporté d'Europe. OLEA SATIVA. — Olivier franc. Il y a longtems qu'on tranfporta dt Hollande au Cap quelques rejettons d'Oliviers francs : on s'en fer vit pour en enter qu'elques fauvageons qu'il y avoit à une Campagne du Cap appellée Conftan-tia. On les négligea beaucoup. Cela n'empêcha pas que d'abord ils n'enflent fort belle apparence : cependant comme on a continué à n'en prendre aucun foin, ils ont entièrement péri , ck depuis ce tems-là perfonne n'a eu la curiollté d'en rapporter. XXXIX. POEONIA, pre pleno, rubro y minore. — Pivoine, dont la fleur cil double, rouge ck petite. Il y en a beaucoup dans le Jardin de la Compagnie, où elles brûlent nfiniment. PAL MA dattylifcr* s vnlgo Datty- lus, ftoNNE-EsPERÀNCE. P. III. Ch. XX. 3 i * lus. — Palmier qui produit les Dattes. Il y a un fèul de ces Palmiers dans un des Jardins de la Compagnie } mais pendant tout le tems que j'ai demeuré au Cap, je n'ai jamais pu y voir ni fruit ni fleur. Cependant je fçai de fcience certaine qu'il a une fois porté des Dattes ; ainfi on agran-de raifon de dire, que qui commence un procès, plante un Palmier. PAPAVER hortenfe. —Pavot de Jardin. On trouve dans les jardins du Cap une grande quantité de Pavots doubles ôc /impies. XL. PAST INACA fativa, radice alba.-—Panais de jardin, dont la racine eit blanche. Les Panais de jardin qu'il y a au Cap , viennent d'Allemagne.Ils y font très-communs, ôc on en vend beaucoup aux vaii-fêaux qui y mouillent. Us y font devenus beaucoup plus doux que les Panais qui croiiïent en Allemagne, ôc peuvent le confèrver frais longtems. PEPO Indicus reticulatus , feminibut al bis & nigris, major. — Grojfe Citrouille des Indes . couverte d'une peau qui reC-iemble à un filet , ôc dont les fèmences font blanches ôc noires. Les Citrouilles dinde que le Cap produit I t2. Description du Cap de cluic , font certainement auffi bonnes Se auiïi agréables qu'elles le peuvent être dans leur terre natale. Elles y font même beaucoup plus abondantes 7 mais les Européens qui y demeurent n'en mangent que fort peu, ôc feulement pour varier leurs mets. On en donne la plus grande partie aux Efclavesj on en vend auiïi aux vaiilèaux, où on les trouve ttès-faines ôc très-bonnes , lorfqu'après un long voyage les pro-viiions font diminuées. Elles ont beaucoup de la forme ôc de la groflèur de nos melons, ou plutôt de nos citrouilles. Leur peau eft d'un verd obfcur. Une des Efpeces a la chair vcrdâtre,& la graine blanche. La chair de l'autre Efpece en eft: incarnate,&: la femence en eif noire. Les Indiens appellent ces Citrouilles Bottée : les Turcs Ôc les Tartares les nomment Carptts. Ces noms font allufîon à la nature rafraîchi (faute qu'a ce fruit, qualité pour laquelleil eft renomméchez touslesPeuples qui le connoiflênt. Ces Citrouilles foula-gent & rafraîchi fient beaucoup dans les fièvres , &appaifênt fort promptementek fort délicieulement la fjif dans ces maladies, fans aucune mauvaife fuite. LesPerfànsles appellent Hindnav.a, c'eft-à-dire, Indiens» parcequ'ils les ont tirées des Indes. Les deux fortes de Citrouilles dinde font pleines B0NNE-EsPERÀNCE.P.///.d>.JO7/.3 i} nes d'eau, & auffi douces que du fucre : cependanc, celles qui ont la graine noire, parlent pour les meilleures. Quelque dif-férens que foient ces fruits, de nos Ci-trouilles,on peut fort bien les appeller Citrouilles d'Inde, puifque leur femence qui eft très-abondante eft de la forme & de la grolfèur de celle delaCitrouille d'Europe. Leurs fleurs reflèmblent auiïi à celles de nos Citrouilles ordinaires. Leurs feuilles & leurs tiges le reflèmblent pareillement, excepté que les tiges ôc les feuilles des Citrouilles d'Inde lont unies, ôc que celles des nôtres ïbnt velues. Ces Citrouilles viennent fort bien dans une terre fablonneufe , pourvu qu'elles foient arrofées. Quoiqu'il eii K>ir, elles font d'un goût exquis, en même temps qu'elles font ôc plus groflès ôc plus faines qu'aucun Melon, ou Concombre, ou Citrouille qu'il y ait en Europe. XLI. P E R SIC A mains vulgaris , fruit"a molli & albo , item frulïu quafi fanguineo. — Pêcher ordinaire , dont le fruit eft blanc ôc mou : il y en a auffi une efpece qui a fon fruit prefque de couleur de fang. Les Pêches font fi communes au Cap, jque dans certaines faifons on en a plus Tome UL N qu'on 314 Description du Cap nt qu'on n'en peut confumer ; deforte qu'on eft obligé pour ne pas les perdre entièrement, de les jetter aux Cochons. Quelques perfonnes en font des compotes pour i'Hyver. Ce fruit eft excellent, étant bouilli j Se on le mange ainfi préparé , ou feul, ou avec d'autres viandes. PINUS Jilveflris. — Le Pin fauvage. Il n'y a dans tout le Cap qu'un feul Pin fauvage, qui eft dans le grand Jardin de la Compagnie. Il y a environ vingt ans qu'il y eft planté. Il a plus de trente pieds de hauteur , & de l'épaifièur à proportion : mais jufques à prélent il n'a point donné de fruit. Les Européens attendent qu'il en produife, afin de multiplier cet arbre. XLII. PIPER Indicum Jive CalcutU cttm , propendentibus filiqnis , oblongis, recurvis, rubris. — Poivre d'Inde ou de Calé eut, dont les coffes font pendantes , oblongues, recourbées Se rouges. PISTACHIA Indica ,frnc~l* racemo-fit. ■— Térébinte des Indes, dont le fruit qu'on appelle Pifiache, vient en grappes. Il y a trois ou quatre ans que le Capitaine d'un vaifiêau marchand fit préfent à un Européen du Cap de fes amis , de quelques Piftaches qu'il avoit apportées des Indes. Celui-ci les planta >& il en eft Bonne-Espérance.7\ HL Ch. XXll.i i < eft venu plufîeurs Térébîntes, qui ont dé-ja quatre ou cinq pieds de hauteur. Ces arbres ont d'ailleurs une ii belle apparence , qu'il y a tout lieu de fè promettre qu'jjs porteront bien-tôt du fruit, qui fcrvira à les multiplier. XLIII. PORTULACA hortcnfis.— Pourpier commun. Il y a une Herbe au Cap , appelle'e Porcelin par les Hollandois, & que nous nommons Pourpier. Elle a été apportée premièrement de l'Ifle de X'Afcenfon, ôc elle réufîit aufïi-bien dans fon nouveau pays , que dans fà terre natale. Elle eft fort bonne ôc fort rafraîchifïànte. On dit que bouillie , & mangée avec des Lapins , elle guérit du icorbut. PRUNUS. — Le Prunier. Les Pruniers réuiîîfîènt tout aufli-bien au Cap qu'en Europe, d'où ils font venus, PYRUS fativa — Le Poirier franc. Les Poiriers du Cap y ont été portez d'Europe. On y en trouve prefque de toutes les différentes fortes qu'il y a dans nos pays , ôc l'on peut dire fans exagération, qu'ils y réufliflènt auffi-bien à tous égards. Quelques-uns de ces Poiriers font venus de plants qui y ont éts portez ; mais la plupart font provenus deé pépins qu'on y a femez. O 2 XL1V? XLIV. QUERCUS vulgaris , brevi-bus pediculis. — Le Chêne commun , donc les feuilles ont des queues courtes. Les Chênes qu'il y a au Cap , y ont été tranfportez d'Europe. • RAPHANUS niger,major,rotundus% {^Raphanus minor oblongus. — Grand ôc Petit Raifort, dont l'un eft noir & rond , S>C l'autre blanc &c oblong. Ces deux Efpeces de Raiforts ont été apportées d'Europe au Cap , où ils réuf-flflent très-bien. Raphanus rufiicanus. — Raifort fauvage. Ces Raiforts ne font ni fî chauds ni ft piquans que ceux qui croiflent en Allemagne. XLV. ROS A cent ifo lia, frutice fpi-nofo, alba , rnbra. — Le Rofer à cent feuilles ; arbriflêau garni d'épines. Il y en a qui produifent des fleurs blanches a d'autres en produifent de rouges. Les Rofes , foit blanches, foit rouges, qui viennent au Cap,font tout auffi belles ôc tout auffi agréables à l'odorat, que celles d'Europe. Il y a auflî des Rofês qui ont été apportées de Ceylan. Les Européens les appellent Rofes de Ceylan , je ne fçai quel nom les Fleuriftes leur donnent. Quoi* qu'il BoNNE-ËsPERANCE.P. 7//.C&.XJ7/. 3 17 qu'il en foit, l'arbri fléau qui les produit n'a abfolument point d'épines. La fleur en eft rouge , ôc a la forme d'une cloche. XLVL ROSMARINUS hortenfis. — Le Romarin de Jardin. Le Romarin qu'on trouve au Cap eft venu originairement d'Europe ; cependant il y réuflit incomparablement mieux. On l'employé furtout dans les jardins , pour faire des bordures de plarte-bandes j ôc il faut avouer que lorfqu'il efl: proprement taillé, il forme un coup d'ceil charmant. XLVII. RAPA hortenfis. Rave de jardin. Les Raves qu'on voit au Cap y ont été premièrement apportées d'Europe. RU TA hortenfis. — Rue de Jardin. Cette plante y a aulîi été apportée d'Europe. S ABINA — La Sabine 3 ou le Sabi-nier arbrifîèau. ■ SALVIA. o*i La Sauge. Elle y eft aufïî venue d'Europe. XL VIII. SAM B U C U S vulgaris. — Le Sureau commun. . Cet arbufte a été apporté au Cap d'Allemagne. SECA LE hybernumfive majus,—Seigle d'Hyver, pJ! On a apporté cette forte de blé de Hollande au Cap. On y en feme toutes les années une grande quantité , & il y profpere fort bien. SPINACHIA femine non fpinofo, ejr fpinofo. — Epinards à graine ians épines, & à graine épineufe. XL1X. STRAMON1UM feu Datyra Indica major ,fœtida , porno fpinofo obi on-go. — Grand Stramonium ou Pomme épineufe, dont l'odeur eft défagréable, avec un fruit oblong ôc armé de piquans. Ces Stramoniums avoient été apportez des Indes au Cap , ôc ayant été plantez dans un des Jardins de la Compagnie , ils y venoient fort bien. Mais une vilaine action, qui fut faite un jour par le moyen de ces pommes épineufes, fit qu'on les arracha toutes pour empêcher qu'à l'avenir on n'en abusât ii malicieu-iement. Il n'eft pas à propos de révéler cette affaire j la découverte pourroit avoir de mauvaifès fuites. L. TAMARISCUS fruticofa. — Ta- ■ maris ou Tamarifc* - On trouve de ces arbrifïèaux dans les Jardins de la Compagnie au Cap. Ils y réuflfifïènt parfaitement bien, ôc y font un très-bel effet. TRITICUM hybernum. — Le Fro-mentePHyvcr* On BoNNE-EsPER ance.P. III. Ch. XXII. $ i 9 On recueille , toutes les années , une très-grande quantité de ce blé au Cap. TÜLIPA. La Tulipe. Il n'y a que bien peu de Tulipes au Cap. Comme elles ne font pas à beaucoup près auffi belles qu'en Europe, on ne fè foucie pas de les multiplier. On aime mieux le Tulipifera du pays. LI. VITIS vintfera. — La Vigne. On a tranfpjanté au Cap des fèps du Rhin, de Perfe, & de plusieurs autres pays où il y a de bons plants de vigne. Cette plante y a fi bien profpéré, que les Européens du Cap recueillent aflèz de vin & pour leur propre ufage, & pour en vendre aux vaillèaux qui mouillent au Cap. VIOLA MARTI A. — La Violette. Les Violettes qu'on voit au Cap y ont été portées d'Europe. Elles y ont fi bien réufîî, qu'elles donnent une odeur plus délicieufè que celles de nos climats. LU. Ce que je viens dire des plantes qui n'étant pas originaires du Cap, y ont été tranfplantées, efl bien propre à don* ner une grande idée de la bénignité de Pair & de la fertilité du terroir de ce pays-la. On a pu remarquer, que parmi un fi grand nombre de plantes étrangères qu'on y a portées, à peine en trouve-t-on une qui n'y ait pas réiüü : la plupart même Description du Cap , &c. me, au-lieu de dégénérer , comme il arrive d'ordinaire dans les tranfplanta.tions, y ont acquis de nouvelles beautez : de-forte que je ne crains point de dire, qu'il n'y a pas d'endroit au Monde, où le terroir foit aufïî propre pour toutes fortes de végétaux. On les y voit tous briller dans leur plus grande perfection. Les montagnes & les vallées y font couvertes des plus raviUàntes beautez ; l'air y eft: embaumé des plus doux parfums ; & pour me fèrvir des exprefïions àeAfeiftcr (i) il n'y a point d'endroit fur la Terre, où la Nature généreufe ait ii libéralement prodigué les tréfbrs de fès perfections aux plantes & à leurs fleurs , qu'elle l'a fait dans celui-là. (i ) Dans fon Jardin des Indes Orientales > &c. page *44- F I N. \ \