telegraphe off i c i e l. Laybach, jeudi I e1 avril l8l3« INTÉRIEUR.' empire français. Paris j zo Mars. Voici îa situation exacte de nos armées dans le nord de l'Europe au 10 œars. Pilla», Le général Castella occupoit avec 1200 français Je fort de Pillau. il a capituléje 26 janvier. Cette capitulation ( n.» 1 ) est une convention par laquelle les troupes françaises sortent avec armes et bagages pour revenir en France. La conduite du général Castella, qui a rendu, sans avoir soutenu un siège, la place qu'il commandait, sera examinée par un conseil d'enquêtes. Dantzick. Le général Rapp ayant sous ses ordres les généraux de division Heudelet et Grandjean , le général de cavalerie Cavaignac , le général Campredoti , commandant le genie, et le général Lepin , commandant l'artillerie , a dans 1a place de Dantzick une garnison de plus de 30,000 hommes et un approvisionnement en pain pour 820 jours,/ et en viande et autres objets pour plus d'un an. Dans les derniers jours de janvier, l'armée russe s'approchant de Dantzick, il se porta à sa rencentre , culbuta l'avant-garde, et lui fit 860 prisonniers. Vers le milieu de février, il sortit lui même à la tête de 15,000 hommes et de 1500 chevaux, et enleva trois redoutes que l'ennemi faisoit construire, lui prit 8 pie-ces de canin et i3co hommes. Il repoussa l'ennemi jusqu'à trois lieues de la place. Les russes avoient es-per , dans le courant de février , de profiter des glaces poi:r attaquer le Holra ; mais les glaces avoient été rompues par les soins du gouverneur. On laissa avancer l'ennemi , et quand il fut à portée , on l'écrasa de mitraille. Il a laissé au pied des ouvragés beaucoup d'hommes blessés et tués. Dans les premiers jours de mars, le dégel ayant commencé, on a tendu l'inondation. Thorn. Le général du g nie Poitevin commande à Thorn. La garnison consiste en 4000 Bavarois et 1500 Français. L'armée russe, dans le courant de février, fit des tentatives pour enlever les lunettes qui sont en avant de la place; mais elle fut repoussée, et sa perte ne fut pas moins de 8 ou 900 hommes tués ou blessés. Thorn a des vivres en pain pour plus de^deux ans; en viande et en légumes pour plus de neuf mois. Modlin. Le général de division Daendels commande à Modîin ; sa garnison est composée de iooo saxons de ïooo français et de 6000 polonais. La place étoit approvisionnée en pain pour plusieurs annéesj en vian- u'e et autres denrées pour neuf mois. Ces grands appro-visionnemens en pain dans les places de la Vistule proviennent des grands magasins de l'armée qui s'y trouvoient. Zamosc ■» une garnison de 4000 polonais. Czensto bau a une garnison de 900 polonais. Le prince Schwartzenberg a pris, le 12 février,la position de la Pilica. Un nouveau corps d'observation autrichien se réunit sur les frontières de la Bohême., Le général Regnier , avec le 7.<2 corps, s'est dirigé par Pe trik au et Rawa sur Kalitch. Sa cavalerie y a été attaquée le 13 février par un corps de troupes russes qui avoit passé la Vistule sur la glace , entre Thorn et Modlin, dn côté de Ploch. Le général Regnier a repoussé cette attaque dans la ville même de Kalitch. Un général de brigade saxon avec sa brigade a été coupé par l'ennemi, mais il s'est reployé sur le orps da prince Poniatowski, lequel a fait sa jonction avec le cc;ps autrichien et se trouve entre la Pilica et Cra~ covie. Le général Regnier a repassé l'Oder et a pris position en avant de Dresde. Voilà pour la Pologne. Le Vice-roi. avoit fait avancer, dans les premiers jours de f vrier ,< le 17.fi corps de Berlin sur l'Oder. Ce corps arri voit à Francfort, lorsque le Vice-roi , instruit de l'évacuation de Varsovie, comprit que sa position sur Posen n'avoit désormais plus aucun but. Il se reporta tranquillement derrière l'Oder. Le 18 fi vrier , un corps de 1500 hommes de cavalerie légère russe passa le Bas-Oder sur la glace. Le maréchal duc de Castiglione chargea le gén ral Poinsot de marcher à sa rencontre avec deux bataillons d'mfan-terie et 100 chevaux. Dans une reconnoissance , à quelques lieues de Berlin , le général leur tua une soixantaine d'hommes , entr'autres un seignenr prussien nommé le comte de Schwerin. La nuit , les cavaliers ennemis tournèrent Berlin; ils surprirent le poste qui gar-doit la porte d'Orannienbourg , et 3 à 400 pénétrèrent dans la ville; c'étoit dans la matinée du 20 février. Le duc de Castiglione fit tirer sut eux quelques coups de canon et les fit chasser par de l'infanterie. Le bas-peuple de Berlin voulut profiter de la circonstance pour faire quelques mouvemens; mais la garde civique qui se composoit de tous les bourgeois, fit la police, et l'ordre se rétablit aussitôt. Après cette affaire, les troupes légères ennepii^fi disparurent. Le 22 février, le Viee-roi arriva à Berlin avec jop chevaux de la garde. U prit ensuite, avec tout son monde, position 4 Kopniir. Le lieutenant-calonel Ciceron occupoît avec son bataillon I« pont de Furstensvald sur la Sprée. II s'en laissa imposer par 600 cavaliers russes qui lui firent accroire qu'ils avoient avec eux de l'artillerie et de l'infanterie. Il eut la simplicite de consentir à quitter le poste qu'il devoit défendre, et il se replia avec son bataillon sur l'armée. Des ordres ont été donnés pour arrêter cet officier, qui sera puni selon la rigueur des lois militaires.. Le général Gerard étoit resté avec une brigade à Francfort pour brûler le pont. Deux mille hommes de cavalerie russe le coupèrent de Berlin. Il marcha à eux, en tua 50 à lo, fit plusieurs officiers prisonniers, bru-la le pont de Francfort et rejoignit le Vice-roi. Le Vice-roi avoit un de ces deux partis à prendre: •u de faire venir la cavalerie des premier et second corps , qui s'étoit réorganisée sur la rive gauche de l'Elbe, et de l'employer à nettoyer le pays entre l'Elbe et 1 Oder ; ou de marcher au-devant des autres armées en s'approchant de l'Elbe. Mais cette cavalerie n'étoit pas encore entièrement réorganisée, et tant de vieux soldats, ressource si précieuse, pouvoient être compromis dans une lutte prématurée ; d'ailleurs, le générai Bulow , commandant «n corps' prussien sur la droite du Bas-Oder, avoit laissé passer ce fleuve à la cavalerie légère de l'ennemi. Le Vice-roi prit le parti de se retirer en bon ordre sur l'Elbe : il laissa i'Oder garni de la manière suivante :. Le général Grandeau , avee une garnison de 9000 hommes, ayant des vivres pour s mois, commande à Stettin. Le général de brigade Dufresse commaBde en second. Le général Chamb.rlhac commande le génie. Le général Fornier d'Albe garde la place de Custrin avee 3000 hommes. Le g néral Laplane et le général du génie Dode sent dans Glogau avec 6000 hommes. Spandau est gardé avec 3000 hommes par le général Bruny. Toutes ces places sont approvisionnées depuis 9 mois jusqu'à un an. Le 4 entre Berlin et \^ittenberg, 1200 hommes t <)e cavalerie légère russe voulurent charger sur l'arrière-garde du Vice-roi. Un bataillon du é.e de ligne les reçut à bout portant, et leur tua une centaine d'hommes. Depuis, cette cavalerie a disparu, et on ne l'a plus vue. Ou vient de faire connaître notre position en Pologne et sur iOder; voici celle sur l'Elbe. Le général Lauriston , avec cinq nouvelles division form es de vieilles troupes tirées de France, et munies d'un nombreux équipage d'artillerie, ayant un double approvisionnement attelé, avec le corps westpha-lien et le i.er corps de cavalerie, occupe Magdebourg, et réunit sur ce point une grande force militaire. Le prince d'Eckmuhl, avec le i.er corps de la grande-armée, et le duc de BeJiune, avec le 2.e bordent l'Ebe. L? généra! Grenier, arec le u.e corps, étoit de- vant Vittenberg. Cette place étoit armée et mise en état de défense. Le lieutenant-général Saxon Thilman étoit, avec 6000 Saxons, en garnison à Torgau» place que le roi a fait construire, sur l'Elbe depuis 1809, et dont les travaux ont été poussés avec une telle activité , qu'elle se trouve aujourd'hui dans le meilleur état de défense. Elle est armée de 100 pièces de canon. Le général Regnier étoit en a/ant de Dresde avec le corps Saxon et 1 a division Durutte , et ayant une division Bavaroise sur la gauche. Ce corps d'armée se renforce de 10,000 hommes qui arrivent des dépôts de Saxe. Afin de pouvoir surveiller tous les points de cette ligne, le quartier-général s'est porté à Leipsick. Dans cet état de choses, le roi de Saxe , pour se tenir plus éloigné du théâtre de la guerre , a jugé a propos de se retirer sur Plauen. Le roi a fait en partant, le 23 février , la proclamation ci-jointe ( n.9 z ). Le roi de Westphaiie, voulant avoir à sa libre disposition sa garde et ses troupes, pour se porter en personne par-tout où les circonstances l'exigeroient, a désiré que la reine vint en France. Cette princesse doit arriver aujourd'hui à Compiègne. Cependant le général Lauriston avoit, avec raison, retiré toutes les troupes de la 3 2.e division militaire, pour les concentrer à Magdebourg. Le corps du général Vandamme, composé de jo bataillons, qui à déjà commencé à déboucher de Wesel pour aller occuper la 32,e division militaire, n'y arrivera que vers, la fin de mars. Hambourg se trouvoit donc gardé par des forces bien foifeles. Le petit peuple voulut en profiter; le 24 février, il insulta les douanes , on fit feu sur les plus mutins , et l'attroupement se dissipa. La bourgeoisie de Hambourg eut le bon esprit de sentir la nécessité de contenir Ja populaee , elle forma la garde nationale, et rétablit l'ordre. Plusieurs piquets de cavalerie danoise ont contribué à maintenir l'ouire à Hambourg. Un espion resse a été arrêté et fusillé. Six hommes, auteurs de l'éaseute, ont été fusillés également. Le de ce mois, le général Cara Saint-Cyr jugea à propos de passer sur ia rive gauche de l'Elbe, et de fixer le quartier-général de la 32.me division militaire à Artlenbourg. Le i.er corps d'observation du Rhin, composé des l.e , 9.e , io.e, xi.e., 29>e, 38.e et 39.e divisions de la Grande-Armée se réunit sur le Main. Le prince de la Moskwa qui le commande, a dans ce moment, son quartier-général à Hanau. Le général de Wrede à pris son quârtier-g 'ncral à Bamberg, avec une division bavaroise. Les divisions wurtemburgeoise, hessoise et badoise, se réunissent k Wurtzbourg. Le 2.e corps d'observation du Bhin, composé des ié.e, 17.e, 18.e et ip.e divisions de la Grande-Armée , se réunit à Francfort sous les ordres du duc de Raguse# Le général Bertrand a débouché du Tyrol avec les cinq divisions qui composent le corps d'observation d'Italie. Les divisioas de la garde impériale, sous les ordre jU duc de Trévise, sont arrivées à Francfort. plus de 10,000 vieux cavaliers, ayant tous fait lt çUerre . sont remontés, équipés et réunis sur l'Elbe. Ils pourront tous rentrer en ligne dans les premiers :0urs d'avril. Soixante mille hommes de cavalerie s'équipent dan» ,o$ dépôts en France. La moitié est d jà en route pour (letz et Mayence. Malgré les pertes que nous avons essuyées cet hiver, 0ne armée beaucoup plus nombreuse, ayant un tiers de plus dVquipages d'artillerie, entrera bientôt en campagne. Un corps de 80 bataillons gardera la 32.e division militaire, et 150 bataillons se formeront dans des camps à des manoeuvres , et en reserve dans l'intérieur. Indépendamment des corps que le royaume d'Italie 3 à la Grande-Armée , 40,000 italiens formeront des camps pour défendre les côtes de Venise, des Provinces Illyriennes et de l'Adriatique. L'armée d'Espagne a renvoyé en France à-peu-près ,jo cadres de bataillons, et une cinquantaine de cadres d'escadron : mais elle a reçu des recrues qui compensent (t bien au-delà cette perte. Le 7.e régiment de che-vau - legertf polonais, la belle légion de gendarmerie gui a culbuté d'une manière si distinguée la cavalerie anglaise, et quatre régimens de la garde, sont les seuls corps entiers qu'on ait retirés d'Espagne, où ils ont ilé remplacés. La gendarmerie de France a fourni 3000 officier» ou sous-officiers pour compléter tous les cadres de la cavalerie. Voilà au vrai la situation militaire de la France; c'est le résultat de l'energie et du patriotisme des français. Les russes avoient été accueillis à Koenigsberg et Jans la vieille Prusse avec l'eropressemeat qu'on porte ice qui est nouveau; mais déjà leur administration le plomb s'est fait sentir. Les cosaques pillent par tout; le pays est obligé de fournir à tous leurs besoins ; et toutes les dépenses, même celles des généraux et des officiers , celles des posUs, celits des auberges, n t. sont acquittées qu'en bons et en roubles de papier. On ne voit plus de pièces d'or ou d'argent. Ainsi se consomme la ruine de ce pays, où les russes disoient se présenter comme des libérateurs. La Prusse est en proie aux mêmes factions qui ont précédé la guerre de iSoé. N.* I» Convention concernant l'évacuation de la ville et forteresse de Pillau, et du fort de la pointe de la Nehrung, par les troupes impériales françaises. Ait. i.er La ville et la forteresse de PilJau et le fort Nehrung, seront remis au commandant Prussien, pour l'occuper exclusivemsnt par des troupes prussiennes. Réponse : Accepté. t. Le général francs sortira librement et sans •bstacle, avec les troupes sous son commandement, kleurs aimes et bagages, pour se rendre à Dantzick ou au premier poste de l'armée impériale française. Réponse : Les troupes se rendront sur la rive gauche du fihin, où elles seront dégagées de toute obligation. Les sujets russes qui pourroient se trouver parmi la garnison de Pillau seront remis au général russe. j. Les français malades seront confiés à l'humanité du commandant prussien; et, à leur guérison , ils doivent jouir de tous les avantages stipulés dans cette convention. Réponse: Accepté. 4. Un officier russe pourvu d'une sauve - garde' comme aussi un officier supérieur prussien, avec une ' escorte et un commissaire, conduiront la colonne jusqu'à sa destination. Réponse : Accepte. 5. Pendant sa marche, on fournira à la colonne des vivres, logemens et voitures nécessaires. Réponse'. Accepté. 6. On évitera autant que possible, de faire passer les troupes sortant de Pillau, pendant leur marche , par des endroits occupés par des troupes russes. Répense : Accepté. 7. Les bagages des troupes susnommées ne seront pas visités. Les lanciers polonais «t les officiers garde* ront leurs chevaux et reeevront le fourrage cj'après leurs grades. Réponse : Cet article est accepté sous la condition que Mr. le général Castella donne sa parole d'honneur que les dits bagages ne contiennent ni contributions , ni cartes , ni plans, ni d'autres choses amenées de la Courlande ou de l'Empire russe , ni des objets qui pourroient être sujets à être réclamés par le commandant prussien. 8. Toute équivoque qui pourroit être contenue dans cette convention, sera expliquée en faveur des troupes françaises. Réponse : Accepté. Au Vieux-PUlau, le 16 janvier g 7 février * signé : Le comte SiEVERS , géne'ral-major de S. M. I. russe, commandant les troupes devant Pillau, et le général CASTELLA. D'accord avec l'original. signé: D'Auvray', général major russe, chef de l'état-major, N.° II. preelamatten du Roi de Saxe. Nous Frédéric Auguste, par la grâce de Dieu, Roi de Saxe etc. etc. Nons nous voyons forcés par les ciconstances d'abandonner notre capitale , et de nous retirer dans une autre partie de nos états, ou n«u» resterons aussi longtemps que les événemens l'exigent ou nous le permettent. Au mjlieu des danger-, qui souvent ont environné notre royaume, il n'a dû sa conservation qu'au système politique auquel depuis six ans nous avens été eon» stamment attachés. Toujours fidèles â nos traitas et 4 nos engage mens, nous comptons encore aujourd'hui avec assurance sur «'heureux résultat que nous promettent l'appui de notre puissant allié , le secours des puibsan* ces confédérées et la bravoure éprouvée des no& fiuer- / 104 , . riers converts de lauriers gaga^'s en défendant la patrie. Nous y comptons même dans le cas où nos voeux pour le rétablissement de la paix resteroient encore pendant quelque temps sans effet. La fidélité, la persévérance et la tranquillité de nos chers sujets deviendront les moyens les plus sûrs pour parvenir au but le plus cher à notre coeur, celui de détourner et de soulager autant qu'il est possible les malheurs inséparables de la guerre, ainsi que celui de nous voir bientôt de retour au milieu d'eux. pendant une époque de 45 an« *f nit riero s artificielles. Art. 53. Afin d'éviter aux particuliers l'incommodité de la fouille et de suppléer d'ailleurs au défaut de matériaux naturellement saipêtrés, il sera établi autant que possible une nitriere artificielle par chaque arrondisse" ment communal ; à cet effet les maires devront désigner autant que faire se por.rra un locai couvert , dans un v emplacement préservé d'humidité , le plus vaste possible. Art. 54. Le local sera choisi dans la commune la plus peuplée, capable d'uffrirles ressources en matériaux nécessaires; s» les dimensions du local