TELEGRAPHE OFFICIEL. Laybach y jeudi 29 octobre 1812. EXTERIEUR. ANGLETERRE. T ni erme 28 août. Les régimens anglais qui sont ici sont les 62.e , 2.e , ^.e et 20.e , un bataillon de grenadiers et un escadron |e cavalerie. Sir "W. Laurie commande dans la baie de Pa-jrme, en l'absence de l'amiral Freema.ntle , qu'on attend 1 chaque moment de Lissa : En effet , nous apprenons de Lissa en date du 24 juil-et , que 1'expcdition anglaise sous les ordres du colonel floore a échoué dans son entreprise . L'avis que nous avons reçu à cet égard est désagréable. On mande des bouches je Cattaro qui étoit le but (de notre attaque, qu'il y a jo,ooo hommes de troupes entre cette ville et Piaguse: par conséquent nous n'avons rien pu entreprendre contre des forces si supérieures, parmi lesquelles il y avoit des Grecs et des ,4- bannis sur lesquels on ne poavait raisonnablement compter, parce que, dans une autre occasion , ils avoient montré trop peu de courage. Il sort des corsaires d'ici; ils n'ont pas encore été jusqu'à ce moment très-heureux. L'Achille et U Cerbern: sont devant Venise, et surveillent les mouvemens des vaisseaux français qui s'/ trouvent. Sept vaisseaux de ligne sont prêts à être lancés dans le port. ( Mon. Uni-vers. ) V A L A C H I E. Bucheresti 19 septembre. Un Tartare arriv« hier ici, • apporté la nouvelle si intéressante pour nos provinces de la nomination des hos-yodars destinés à les gouverner. Le prince Charles Gale-machi a été nommé prince de Moldavie , et le prince Janko Karodschia prince de Valachie. La place de substitut du, drogman de la Porte, qui avoit été donnée récemment au d#r»ier , sera occupée par le spathar- jakowsky Argiropulo. Ces nominations ont produit une grande sensation parmi ceux des habitans de nos principautés qui sont attachés aux Russes. Le général Zaltuchin, commandant des troupes russes qui sont encore ici , a l'ordre de n'évacuer le« forteresses de la Valachie que le 14 octobre, quoiqse le nombre de ses troupes diminue tous les jours. L'administration du pays est presqu'eàtièrement entre les mains des autorités nationales. 11 se rassemble à Rudschuk plusieurs corps turcs dont on ignore la destination. MM. de Bulgatoff et Podroff, qui ont été employés aux négociations, ainsi que M. Kirico , consul russe ici, ont été nommés conseillers d'Etat. M. Gervais, ci-devant chef de bureau au département des affaires étrangères à Pétersbourg, qui avoit été envéloppé dans la. disgrâce du secrétaire d'Etat Speransk/, a été nommé consul de Russie à Jassy. Les nouvelles que l'on reçoit maintenant ta us les jours de l'armée russe dans le nord , sont très déco urageantes ' pour elle. Elles sont , il est vrai , contredites par des bruits contraires, mais ceux-ci trouvent, de jour en jour, moins de croyance. ( Journ. de l'Empïn ) BAVIERE. Augsbourg > S octobre, 1! se ferme en Lithuanie cinq régimens d'infanterie nationale, de trois milles hommes chacun, Jet quatre régimens de cavalerie de mille hommes , sans compter les bataillons de chasseurs et les corps de volontaires. Une deuxième armée de réserve, commandée par le maréchal duc de Castiglione, forte au moins de 6o>oco hommes, couvre les côtes entre le Niemen et l'Oder. Il passe tous les jours par "Wilna des troupes qui sont destinées à compléter les différens corps. Nous avons va passer ainsi jusqu'à 19,000 hommes depuis 10 jours. Tandis que le centre de la grande armée, commandé par l'Empereur en personne, s'est porté sur Moscou et s'est empare' de cette capitale, l'aile droite s'est avancée sur Kalouga et, l'aile gauche sur Zwenigorod. Les mouvemens de ces deux ailes semblent menacer les villes importâmes de Tuia et de Twer , où^se trouvent les établissemens russes les plus impartans pour la fabrication des armes. Six corps Je la grande armée agissent dans ce moment séparément. Ce iont ceux des maréchaux Macdonaid , Gou-vion St.-Cyr (qui en commande deux), Victor, et des généraux prince de Schwarzenbug et Reynier.Le 10.e corps d'armée , sous les ordres du maréchal Macdonaid , duc de Tarente, avec lequel le corps auxiliaire prussien est réunie commence maintenant le siège régulier de la place de Riga. La grosse artillerie, dont on doit faire usage pour ce siège-, est arrivée vers le 20 septembre à Bauské ( entre Mittau et Riga ). Les 2.e et 6.e corps de la grande armée, le premier composé de troupes françaises, et le second de troupes bavaroises, et se trouvant tous les deux sous les ordres du •maréchal eomte Gouvion Saint-Cyr, ont te&u en échec depuis la bataille mémorable de Polotzk le corps d'armée russe du lieutenant-général comte de "Wittgenstein, qui étoit chargé jusqu'à présent de défendre jusqu'à la dernière extrémité la grande route qui conduit de la Duna vers Saint-Pétersbourg. Depuis la grande bataille de la Moskwa du 7 septembre, ce corps d'armée russe fait toutes les dispositions pour effectuer sa retraite, qui, dans les circonstances actuelles, est exposée à de grandes difficultés. El le est dans tous Jes cas obligée d'abandonner à l'armée française la Livonia et l'Estonie, pour couvrir i'Ingrie et Saint-Pétersbourg. Le corps d'armée autrichien du prince de Schwarzeaberg et le septième corps d'armée composé de troupes saxonnes commandées par le général comte R;ynier, opèrent contre l'extrémité de l'aile droite de l'armée aliiée,.contre le cçrpc d'armée russe du général Torasassoff st «©airs de la ci-devant armée russe du Danube sous les ordres du général Tschitchakoff, qui s'avance vers la Volhynie. Ces deux corps d'armée sont flanqués sur la gauche et sur la dioiîe par deux corps polonais, dont l'un, commandé par le générai Dombrowski , est posté près de Bobruysk et observe en même temps une réserve russe composée de recrues sous les ordres du général russe Ertel, et dont l'autre, commandé par le général Kosihsky, couvre les frontières du duché de Varsovie* Tandis que Je centre et les deux ailes de la grande armée ont, par des manoeuvres aussi rapides que bien combinées du monarque français, occupé les points les plus importans de l'empire^russe où les menaient encore, tout en formant par-tout une ligne immense qui est en possession d'une vaste étendue de territoire , le 9.e corps de la grande aimée, formant la première réserve sous les ordres du maréchal Victor, duc de Bellune, s'avance sur Smoiensk. Ce corps d'armée compose une force de 45 à 50,000 hommes, qui est disponible vers tous les points et fournit en outre des troupes pour les garnisons des villes entre le Borysthéne et la Duna. Les personnes qui ne connoissent pas bien la marche des événemens, ne peuvent s'expliquer comment cet é at actuel de choses a pu être amené par la seule perte de la bataille du 7 septembre, et dans le court intervale de trois mois; mais il paraîtra moins inexplicable, si l'on fait ré-Jicxion aux faits suivans: Le plan adopté par les russes pour la campagne actuelle a été conçu par le général Pfuhî , qui étoit autrefois au service prussien. Il étoit défensif, dans une étendue que n'avoit point èncore le sens de ce mot. L'armée russe dévoit se garentir partout des attaques , sans accepter une èataille , et se retirer derrière la Duna sans s';n pour ne pas être prise h dos par la gauche de la gra armée française. On apprend aussi que le siège de Riga doit être mencé. Les troupes prussiennes se sont constamment intenues dans leurs positions en avant de cette p!aCC ade cod- rra- aouveau plan entièrement offensif, d'après lequel les deux I ont tegoussé toutes les attaques du général rutst a ut) petit corps prisée sous les murs de cette for-qui a V(CSiS' ( Journal de Paris. ) GRAND-DUCHÉ DE VARSOVIE Poten , le 17 septembre. Notre gouverneur, le général Ripp_-, est paiti aujour- pù pour la Grande-Armée, il est remplacé par le colonel ifoHCzewski. Toute notre garnison, qui est composée du corps que ro, nommoit ci-devant la légion de la V.stule, part 'Jrt.ain, sous les ordres du major Kosinski, pour se rendre i Smolensk. , Nous avons vu passer ici du .o au 12 , pour se rendre ,la Grande-Armée, un détachement de gendarmes français tlant de Mayence. des dragons et des hussard, saxons , et w Rendarmes d'élite autrichiens. ** fa ( Joum. de l Empire. ) Varsovie i il septembre. Samedi dernier , deux escradrons du 3 régiment d'hulans polonais lithuaniens faisant partie de la garde imperiale française , et commandés par le général de brigade Ro-opka, sont part» de cette capitale pour aller prendre aes quartiers en Lituanie. Ces troupes sont pa.fa.tement yb'llées, pourvues de tout, et très bien montées. " ( jour, de l'Empire ) L 1 T K U A N I E. Wilma S septembre . Nous avons vu pendant toute cette semaine passer «r notre ville k corps du duc de Bellone (maréchal Victor). La cavalerie, aussi belle que nombreuse a précède. Les chevaux sont choisis et dans k meilleur état. Les «h-vivions d'infanterie ont suivi. D'après leur belle tenue, on auroit pu croire qu'elles alloient passer la revue devant j'EMPHaïUR. Notre amour-propre national a été très flatte de voir dans cette armée la division polonaise qui est partfe «le Maiaga il y a sept mois. ( Jour, de l'Empire INTÉRIEUR. EMPIRE ERANÇAIS. MINISTERE DE LA GUERRE^ Paris, le 13 octobre. On a reçu des nouvelles de la jonction des armées dn centre «t du midi de l'Espagne. Cette jonction s'est opérée la 30 teptembre derhier à Tovarra (en Murcie) , entre la division du général Treilhard et l'avant-garde de l'armée du Midi, commandée par le général Soult. Ce dernier s'est porté le lendemain avec sa cavalerie à Aibarete, et a été remplacé à Tovarra par le général comte d'Edon. Le 30 septembre, M. le duc de Daîmatie étoit de sa personne à Caiasparra et devoit immédiatement se rendre auprès de S. M. C. k San-Felipe. ( Moniteur Un iver. ) du 11 ettebre. Des lettres particulières de la grande armée, d'une date très récente , annoncent que l'ordre est entièrement rétabli dans la partie de la ville de Moscou qui a échappé aux flammes. Les troupes françaises qui se trouveat dans cette capitale, sont commodément casernées et ont en abondance, tout ce qui est nécessaire aux besoins de la vie. 11 a> * presque pas de maladi es parce que le climat est très-saia et que les ambuîanccs sont parfaitement servies. S: M. l'Empereur, qui est logé au Kremlin, jouit de la meilleure santé . (jour», de Paris.) — S. Exc. le ministre de la guerre a commandé à M. Charles Albert, mécanicien, rue du Faubourg-Si.-Denis, n.' 67. cinq cents moulins portatifs, destiné? pour 1a Grande-Armée. Ces cinq cents moulins ont été confectionnés en trente-un jours, et expédiés en poste par les fourgons de la garde impériale. Ces moulins sont d'une telle légèreté , qu'où peut les transporter partout, et construits de manière qu'on peut les adapter au train d'une pièce d'artillerie. Le jour où les moulins ont été expédiés , M. Albèrt a donné un grand festin à tous ses ouvriers , et l'on a porté avec enthousiasme des toast à l'Empereur et à la gloire de Ja Grande-Armée, ___Le navire le Neptune, venant de l'étranger, est entré le 6 de ce mois , en rivière de Bordeaux. .;. On travaille à établir entièrement à neuf la bas« qui supporte la statue représentant le kì/, qui est auprès du grand bassin du jardin des Tuileries. ( Gaz., de France ) Suite du coup d'oeil sur la russe. Moscou, à qui tous les efforts de Pierre-le-Grand n'ont plJ ravir l'importance, ni même le raag et les attribut« de véritable capitale de la Russie, est situé, à peu de chose près, au centre de cet immense Empire. (Je fais et dois faire ici acceptien de la partie asiatique.) Les provinces qui l'environnent sont incomparablement les plus fertiles qui existent sous ce climat. Les contréés plus septentrionales consistent presqu'uniquement en vastes marais, en forêts impénétrables et en plaines sablonneuses. La durée et l'excessive rigueur des hivers achèvent de condamner cette partie des Etats russes à une stérilité presqu'afcolue; dans les provinces plus méridionales; au contraire, on trouve des stepps on déserts sans bornes, dont le sol argileux et imprégné de sel, est totalement dépourvu d'eau et de bois. Située entre ces deux régions, celie du milieu , c'est, à-dire le gouvernement de Moscou et ceux qui l'avoisinent, produisent dans une telle abondance toutes les denrée né-céssaires h la vie (1), que de cette grande cité , qui en de-venoit l'entrepôt général , elles étoient reversées sur toate la surface de l'Empire. Aussi un simple coup-d'œ'.l sur la la carte (a) suffit-il pour reconnottre q-ie c'est A Moscou qu'aboutissent tontes les grandes routes de la Russie. On en distingue neuf principales qui rfivergînt din, tous les sens , et dont les nombreuses ramification^ établissent ime «orrespondance facile entre ce point central et les extrémités, qui en recevoient presque toutes leur subsistance et l'aliment de leur industrie, en échange des secours partiels qu'elles lui fournissoient. (i) Ces productions sont tellement variées, que je ce puis indiquer ici que les principales; ce sont le froment, je seigle, l'orge, le millet, le sarrasin , 1 avoine , les pois, le pavot ( dont la graine sert à la nourriture. ) Le gros bétail de l'Ukraine est le plus beau de l'Europe. (z) Celle q'ie j'ai principalement en vue, est la niere carte gêné ait des Postes de Russie , publie'? .par i académie impériale de Saint Pétersbourg. Mais à., quelle autre ville plus qu'à PéUr^bourg , des besoins sans cesse renaissans imposoient-ils la nécessité absolue d'une communication continuelle avec l'antique capitale-? Reportons encore les yeux sur la tarte, et nous verrons que quatre toutes seulement viennent aboutir à la ville de Pierre I.er. Deux remontent vers le nord , c'est-à dire vers les marais de la Finlande ou. vers les gouvernemens stériles et glacés d'O.'onetz et d'Arkangç!. Une troisième route conduit par I, iga en Prusse ei en Pologne: elle est coupée par un corps français. U en restoit une quatrième, unique voie de communication entre les deux capitales, et la voici également interceptée par la Grande-Armée elle-même ! Quel moyen reste-t-il donc à Pétersbourg de renouveler ses approvisionnemens, aujourd'hui qu'isolé de Moscou, il a perdu toutes ses relations avec les provinces qui po-.'rVuyo^ent presqu'entièrement à sa subsistance. Par la ewer ! Mais n'est-elle point fermée par les glaces pendant huit mois de l'année ; Le premier de ces mais rigoureux vient de commencer ; toutes les ressources vont donc manquer à-la fois à l'orgueilleuse cité qui retentit encore de vaines menaces contre nos armées, et de chants d'imaginaires victoires. Son réveil sera terrible; ses habitans effrayés calculeront , sans doute, que les bords de la New sont d-j soixante lieues moins éloignés du quartier-général du vainqueur , que Moscou ne l'étoit des rives du Niemen (4). Mais est-ce à la Russie seule à gémir sur les fruits déplorables de son erreur ? L'allié insidieux qui l'a séduite ne portera-t-il pas aussi la peine dela grande faute que vient de commettre celte puissance? Quand la Russie est frappé au cœur, le contre coup, n'en doutons pas, va s'en faire sentir jusqu'à Londres. L'Anglais sera puni dans ce qu'il a de plus cher dans ses spéculations mercantiles, dans son or (5) Mais en se portant à eux-mêmes une si cruelle atteinte, en détruisant le foyer de leur commerce, en reculant , pour plus d'un "ièrjs l'ouvrage si imparfait de leur civilisation, les Russes nous oni ils causé quelque ma! q ui puisse balancer l'énormité de leurs pertes ? Ont-ils fait comme le soldat blessé, qui sacrifie avec courage un membre précieux pour sauver le reste du corps ? Ont ils préparé notre ruine certaine et acheté, aux dépens de leur antique capitale, le salut et l'honneur de l'empire? Non; ils ont ruiné inutilement l'une des plus billes villes de l'univers; ils ont , sans aucune utilité, sans aucun profit pour leur cause, traité leur propre pays avec plus de barbai le qu'A t-1 ila n'en déploya jamais contre l'ennemi qui avoit irrité s,a foreur. Ils ne nous ont causé pr-esqu'aucun dommage eu (4) De Moscou à Péter^bourg l'on compte 25 stations d; posle, dont les principales sont Klin, Tveer, Torj tek , Xi/ukAeri9olniehacb , WoUay , NoWigoròd, etc. La distance totale est de 693 werstes ( de 683 toises ) ou zoi lieues de 25 au degré. (5) Les compagnies anglaises et des magasins anglais étoient établis a Moscou pour le commerce de la mer Caspienne , qui est très-varié cet très productif. La Russie fournissoit d'ailleurs à l'Angleterre une grande quantité d'objets qu'elle expédioit par la Baltique, mais qui provenant des provinces du centre, se trouvent interceptés par la position des armées françaises. Tels sont le chanvre , le lin , les toiles à voiles, etc. portant un coup mortel à leur patrie. Quelques réflexions à la portée de tout le monde , suffisent pour prouver cet. te double vérité. Les trois quarts de Moscou sont en ceadres; sans doute il faut déplorer cet affreux msîheur, effet d'une barba rie sans exemple ; mais ce malheur retombe entièrement sur nos ennemis, et ne sauroit compromettre l'existence de nos légionscomme ont pu le croire un moment des personnes qui avoient adopté, sans réflexion, une opinion dénuée de tout fondement.'En effet , si Paris étoit brulé, l armée qui occuperoit la Beauce , l'Orléanais, la Picardie, et les provinces dont elle tire sa subsistance, pourroit-elle manquer d'approvisionnemens ? Non sans doute eh bien notre situation est exactement la même que celle quenoui supposons. Il faut cependant faire une remarque essentiel!» et qui modifie la comparaison à no^.e avantage: presque toutes les parties de la 'France /-ont riches et peuplées: parconséquent, deux armées reposées pourroient y trouver d'abondantes ressources. Il n'en est pas de même de la Russie. Le territoire central de ce vaste Empire offre seul les avantages de la fertilité: le r«*sï'e présente presque par tout des déserts aussi pauvres en hommes qu'en moyensde subsistances. Notre entrée à Moscou et la position de l'en nemi rejeté de toutes ses provinces intérieures, disent sez combien nous avons peu à craindre les menaces qu'il f.isoit , dans ses ridicules proclamations , de nous réduire aux plus cruelles privations. Loin d'y être exposés, noi:s sommes à même d'affamer Saint-Pétcrsboug cet hiver, et notre armée , interposée entre l'ennemijet ses deux capiti les, ferme encore le chemin à tous les approvisionnefflens qui lui sont indispensablerment nécessaires pour subsister, Mais tandis qu'au milieu des ressources de tout genre,noi braves se reposeront de leurs fatigues dans Moscou , sauve en partie par leur courage, les Russes, grâce aux succti et aux habiles manœuvres de leur généraux , manqueront de tous dans leur propre pays. L'ennemi s'enfuit à Casan, à cinq cents lieues de Pétersbuurg , à trois cents lieues de Moscou; cette ville devoit être le houlevart de l'Empirei le rempart de son armée, le dépôt de ses munitions, lt u centre de ses communications , le grenier de ses subsista«, ces; et dans cette même ville, notre armée, maitresse dt tous ses mouvemens, va puiser de nouvelles forces pouf achever de réduire, sur les confins de l'Asie, les barbares qu'elle est venue combattre des extrémités de l'Eure pe (6). L'un des deux grands hommes du "i$.e siècle, blâme l'autre d'avoir employé sa plume à écrire i'histoire de Russie (7). On ne fera pas le même reproche à celui <3U' la continuera jusqu'à cette époque , où elle devient un chapitre de nos Annales. Ce sera toujours avec la curi«s'' té la plus vive que l'observateur y recherchera ce qu'éto* len* ces Moscovites, ce qu'ils vouloieut être et ce qu'l'J iont redevenus. S. (6) Jamais les drapeaux de la France n'avoient étépoi" tés aussi loin. ( On sent bien qu'il ne peut être questi«0 ici des expéditions maritimes ) On ne peut être assez éto"" né en parcourant le théâtre des exploits de la Grande-Ar" mée , de la voir moins éloignee «le Bagdad que de Paris» et aussi près des rivages du golfe PersiquE que des bor«to de !a Seine. (7) »,Dites-moi, je voui prie, de quoi vous avisez-*°uS d'écrire l'histoire des loups et des ours de la Sibérie? t-1 que pourrez vous rapporter du czar qui ne se trouve dai11 1» vie de Châties XII ? Je ne citerai point l'histoire de barbares; je voudiois même pouvoir ignorer qu'ils habitent notre hémispèhre. ( Lettre de Frédéric-le-Grand à VoJ' taire, édition de Beaumarchais, in , tome 65-e P-*' g? 3*6. )» LAYBACH, de'J'Imprimeris du Gonveroeme^fv