EMPIRE FRANÇAIS, l8.me BULLETIN DE LA GRANDE ARMEE. Moj/tisk i le io septembre j8iï. Le 4 l'Empereur partit de Ghjat, et vint camper près de la poste de Gritneva. Le 5 à 6 heures du matin, l'armée se mit en mouvement. A 2 heures après midi , on découvrit l'armée Russe placée, la droite du côté de la Moskwa , la gauche sur les hauteurs de la rive gauche de la Koloha. A 12,000 toises en avant de la gauche, l'ennemi avoit cemmencé à fortifier un beau mamelon entre deux bois, où il avoit placé 9 à 10,000 hommes. l'Empereur l'ayant reconnu, résolut de ne plus ditf-rer un moment, et d'enlever cette position. Il ordonna au roi de Naples de passer la Kologa avec la division Compans et la cavalerie. Le prince Po-matowski, qui étoit venu par la droite se trouva en mesure de tourner la position, A 4 heures l'attaque commença. En une heure de tems la redoute fut prise ayee ses canons ; le corps ennemi chassé du bois, et mis en déroute, après a voir la issé le tiers de son monde sur le champ de bataille i a 7 heures du soir le feu cessa. Le 6 à deux heures du matin, l'Empereur parcourait , les avants postes enntmis; on passa la journée à se re-connoitre; l'ennemi avoit une posiuon tres-rtsserée, la gauche étoit fort atf>ib!ie par la perte de «a position de ia veille; elle étoit appuyée à un grand bus , soutenue par un bon mamelon couronné d'une redoute armée de 25 pièces de canons. Deux aotres mamelons couronnés de redoutes à 100 pas l'une de l'autre, parfageoient sa ligne jusqu'à un grand village que l'ennemi avoit démoli pour couvrir le plateau d'artillerie et d'infanterie, et f ap-P'iyer son centre; sa droite passoit derrière la Kologa en arrière du village de Borodino , et étoit appuyée Ji deux beaux Mamelons couronnés de redoutes et armés de batteries. Cette position parut belle et forte; il étoit facile de maneuvrer, et d'obliger l'ennemi à l'évacuer, mais cela auroit reculé la partie, et la position ne fut pas jugée tellement forte, qu'il fallut éluder le combat. Il fut facile de distinguer que les redoutes n'étoient qu'ébauchées , le fossé peu profond, non pallissadé, ni fraisé. On éva-luoit les forces de l'ennemi à 120 ou 130 mille hommes. Nos forces étoient égales; mais la supériorité de nos troupes n'étoit pas douteuse. Le 7 à deux heures do matin, l'Empereur éfoit entouré des maréchaux à la position prise l'avant veille. A cinq heures et demie , le soleil se leva sans nuages; la veille il avoit plu „ C'est le soleil d'Austerluz " dit l'Empereur. Quoiqu' au mois de septembre il faisoit aussi froid qu'au mois de décembre eu Moravie. L'armée en acceepta l au-gure. On battit un ban, et on lut l'ordre du jour suivant: Soldats! ,, Voilà la bataille que voue avez, tant désirée! dé-3, sormais la victoire dépend de vous, elle nous est nécessaire, „ elle nous d