xax9(5ac3ea^s> * • @^C£)Qyc9exS)QJCS • ex9nT nQ^icS) • (SacS)13*^0^^^^ DVORANA FILHARMONIČNE DRUŽBE V ponedeljek, dne 8. oktobra 1923 ob 8. uri zvečer HISTORIČNI KONCERT (Prošlost Francije v njenih pesmih) (XII.—XIX. stoletje) Predava v francoskem jeziku g. profesor Lucien de Flagny Poje g. William Owin, tenor Pariškega Konservatorija Koncert priredi Glasbena Matica s soudeležbo Francoskega Instituta v Ljubljani jv?<5^TTc)(5?TTc)(DlTrc) • G^TTSCsTTTčDG^TTč) • G^TTc)C5tTrc)(D?rrč)(5^c) • (3?f7č)(3?rrc)(D*VTc) • (5^TTc)(5^TT0(5rTTc) r* v S IMUM* 1 CONCERT HISTORIQUE Le Passe de la France ä travers ses refrains (XIIe au XIXe siecles) (Chansons politiques, historiques, satyriques, musique de Cour, chansons d’amour et chansons ä danser) par le Professeur Lucien de Flagny et M. William Gwin, tenor, du Conservatoire National de Paris. PROGRAMME: 1° Duo de Richard Coeur de Lion. Gretry. 2° Plainte sur la mort de Richard Coeur de Lion. Gaucelm Faydit. 3° Le Roy Anglois. Fonds populaires. 4° Apotheose de 1’incomparable La Palisse. Fonds populaires. 5° Qui veut oui'r la chanson. Fonds populaires. 6° Malbrough s’en va-t-en guerre. Fonds populaires. 7° 11 faut chasser le Mazarin. Fonds populaires. 8° Dans Paris la grand’ ville. Fonds populaires. 9° Les souvenirs du peuple. Beranger. 10° Sarabande. Couperin-le-Grand. 11° Les Muses dans la Foret. Adhemar de Flagny. 12° Gavotte suivie de ses doubles. Rameau. 13° Chanson de Thibaut de Champagne. Roi de Navarre. 14° Chanson bailade. Guillaume de Macholt. 15° Jeu de Robin et de Marion (Couplet du debut). Adam de la Halle.' 16° Mon coeur se recommande ä vous. Orlando di Lassus. 17° Plus ne suis ce que j’ai ete. Clement Marot. 18° Au clair de la lune. Lulli. 19° Pauvre Jacques. Marquise deTravanei. 20° Verduron. Fonds populaires. 21° Bouton de rose. Princesse de Salm. 22° Le beau Dunois. Reine Hortense. Toutes les chansons ont ete harmonisees par M. le Professeur Lucien de Flagny. TEXTE DES CHANSONS 1° Duo de Richard Coeur de Lion. Gretry. Richard de Lion. — Duc de Normandie et roi d’Angleterre, prit part ä la troisieme croisade, au retour de laquellc il fut retenu prisonnier ä Dürnstein par le duc d’Autriche Leopold VI. Mort en 1199. Blondei de Nesle — Troubadour du Xlle siede, favori de Richard Coeur de Lion qu’il reussit ä dčcouvrir ä Dürnstein. Blondei est reste le type de la fidelite dans le malheur. Gritry. — Compositeur, l’une des gioires de l’opera-comique franfais, auteur de Richard Coeur de Lion (1784), ne ä Liege en 1741, mort ä Montmorency en 1813 ä l’ermitage de Jean-Jacques Rousseau qu’il avait achete. Blondei: Une fievre brülante Un jour me terrassait Et de mon corps chassait Mon äme languisSante. Madame approche de mon lit Et loin de moi la mort s’ enfuit Richard: Un regard de ma belle Fait dans mon tendre coeur A la peine cruelle Succčder le bonheur Blondei: Dans une tour obscure Un roi puissant languit. Son serviteur gemit De sa triste aventure. Richard: Si Marguerite etait ici Je m’ ecrierais: « Plus de soucis! Un regard de ma belle Fait dans mon tendre coeur A la peine cruelle Succeder le bonheur.» 2° Planch sur la mort de Richard Coeur de Lion. Gaucelm Faydit. C’est chose violente que le grand malheur! — Et le grand deuil! las! comme jamais n’ en oui's! — Et ce dont, en tout temps, il faut plaindre en pleurant! — J’ai ä dire en chantant, et ä raconter, que Celui qui fut chef de valeur et pere— le tres vaillant Richard, roi des Anglais, est mort! Ah Dieu! Quelle perte, et quel malheur! Et quel dur mot, combien sauvage ä ouir! Qu’il a dur coeur, l’homme qui a pu le souffrir! 3° Le Roy Anglois. Fonds populaires. Guerre de Cent Ans, entre la France et l’Angleterre (1337 — 1453). Le Roy Anglois se faisait appeler Ils ont charge l’artillerie sur mur, Le Roy de France, pour appellation; Force biscuits et chacung un bidon, II a voulu, hors du pays mener Et, par la mer, jusqu’ä Biscaye aller Les bons Francois, hors de leur nation. Pour couronner leur petit Roi Godon; Mais il est mort ä Saint-Fiacre, en Brye; Mais leur effort n’est rien que moquerie. Du pays de France, ils sonttousdeboutez. Cap’tain’ Prčgent les a si bien frottes, II n’est plus mot, de ces Anglois couez. Qu’ils ont ete en terre, mer effondrez! Maudicte en soit tres-toute sa lignee. Maudicte en soit tres-toute sa lignee. 4° Apotheose de 1’incomparable La Palisse. Fonds populaires. Jacques de Chabannes, Seigneur de La Palisse, capitaine franfais, prit une part brillante aux guerres d’Itaiie et se fit particulierement remarquer aux batailles de Fornoue, de Ra-venne, de Marignan, ainsi qu’ä celle de Pavie cm il fut tuč en 1525. Monsieur de La Palisse est mort II est mort devant Pavie. Hčlas! s’il n’ötait pas mort, II serait encore en vie. Son cuisinier de bon goüt Lui servait des andouiilettes Et n’oubliait pas, surtout, Des oeufs dans ses Omelettes. II etait grand, bien fait, beau, II etait affable, honnete, Et n’otait point son chapeau Qu’ il ne decouvrit sa tete. II fut pacifique et doux Comme etait Monsieur son pere, Et n’entrait guere en courroux Si ce n’est dans la colere. Regrette de ses soldats, II mourut digne d’envie, Et le jour de son trepas Fut le dernier de sa vie. Qui veut ouir la chanson. Fonds populaires. Qui veut oui'r chanson C’ est le grand Duc de Guise, Qu’ est mort et enterrö! Aux quatre coins du poele Quat’ gentilshom’s y’avaitl Dont Tun portait son casque Et l’autre ses pistolets! Et l’autre son epee, Qu’a tant d’huguenots tues! Venait le quatri£me Qu’etait le plus dolent! Apres venaient les pages Et les Valets de pied! Avecque de grands crepes Et des souliers cires! Et des beaux bas d’ etame Et des culottes de piau. La ceremonie faite, Chacun s’alla coucher, Les uns avec leurs femmes Et les autres... tout seuls ! 6° Malbrough s’en va-t-en guerre. Fonds populaires. John Churchill, duc de Marlborough, gčn6ral anglais, vainqueur de Villars ä Malplaquet (1709), mort ä Windsor en 1722. Malbrough s’ en va-t-en guerre, Mironton, mironton, mirontaine, Malbrough s’ en va-t-en guerre, Ne sait quand reviendra. II reviendra-z-ä Päques Ou ä la Trinite La Trinite se passe, Malbrough ne revient pas. Madame a sa tour monte, Si haut qu’ eile peut monter. Elle voit venir son page Tout de noir habille, « Beau page, mon beau page, Quelles nouvelles apportez ? » « Aux nouvelles que j’apporte Vos beaux yeux vont pleurer, Quittez vos habits roses Et vos satins broches. Monsieur Malbrough est mort, Est mort et enterrč. J’l’ai vu porter en terre Par quatre-z-officiers. L’un portait sa cuirasse L’auter son bouclier. L’un portait son grand sabre L’autre ne portait rien. A l’entour de sa tombe Romarins l’on planta. Sur la plus haute branche Un rossignol chanta! On vit voler son äme Au travers des lauriers. La cerčmonie faite Chacun s’en tut coucher! Les uns avec leurs femmes Et les autres tout seuls! Ce n’est pas qu’il en manque Car j’ en connais beaucoup. Des brunes et des blondes Et des chätaines aussi.» Je n’ en dis pas davantage Car en voilä-z-assez. » 7° II faut chasser Ie Mazarin. Fonds populaires. Giuli Mazarini, dit Mazarin, Cardinal italien, ministre frangais pendant la minorite de Louis XIV. Tres habile diplomate, sa mauvaise foi le rendit vite impopulaire, et il eut ä lutter contre une Opposition cčlebre sous le nom de «Fronde» (1602—1661), et qui s’est manifestne en particulier par des chansons de caractere pamphletaire appelees «Mazarinades.» II faut chasser le Mazarin Qui vole tout l’or de la France; Füt-ü plus fort, füt-il plus fin, II faut chasser le Mazarin! Qu’il retourne delä Turin Pour etre mieux en assurance; II faut chasser le Mazarin Qui vole tout l’or de la France. 8° Dans Paris la grand’ ville. Fonds populaires. Dans Paris la grand’ ville La belle Bourbonnaise GarQons et jeunes filles La nižce de Therčse Ont tous le coeur debile Est bien mal ä son aise Et poussent des « Hčlas! » Elle est sur le grabat. N’est-il pas bien dommage Qu’une fille aussi sage Au printemps de son äge Soit reduite au trepas. La veille d’un dimanche En tombant d’une branche Elle s’est dčmis la hanche Elle S’est casse le bras. Pour gučrir cette fille On chercha dans la ville Un medecin habile Mais on n’en trouva pas. On mit tout en usage Mčdecine et herbage Bon bouillon et laitage Rien ne la soulagea. Et la pauvre malade D’argent n’ayant pas garde, On tomba sur ses hardes Et rien ne lui resta. Et de sa soeur Javotte On lui donna la cotte Le jupon plein de crotte Avant qu’elle expirät. La pauvre Bourbonnaise Va dormir ä son aise Sans fauteuil et sans chaise Sans lit et sans sopha. Voilä qu’elle succombe, Elle est dans l’autre monde, Puisqu’elle est dans la tombe, Chantons son liberal 9° Les souvenirs du peuple. Beranger. Bčranger, le maitre des chansonniers franfais, auteur du « Roi d’Yvetot >, du « Vieux Sergent », etc. et l’un des crčateurs de la lčgende napolčonienne. On parlera de sa gloire, Sous le chaume bien longtemps. L’humble toit, dans cinquante ans, Ne connaitra plus d’autre histoire. Lä viendront les villageois Dire alors ä quelque vieille : Par des rdcits d’autrefois, Mere, abregez notre veille. Bien, dit-on, qu’il nous ait nui, Le peuple encore le revere, Oui, le revere. Parlez-nous de lui, grand’mere; Parlez-nous de lui. Mes enfants, dans ce village, Suivi de rois, il passa. Voilä bien longtemps de : Je venais d’entrer en menage. A pied grimpant le coteau Oü pour voir je m’etais mise, 1! avait petit chapeau Avec redingote grise. Pres de lui je me troublai. II me dit : Bonjour, ma chere, Bonjour, ma chere. — II vous a parle, grand’mere! II vous a parle! L’an d’apres, moi, pauvre femme, A Paris etant un jour, Je le vis avec sa cour: II se rendait ä Notre-Dame. Tous les coeurs čtaient contents ; On admirait son cortege. Chacun disait : Quel beau temps; Le ciel toujours le protege. Son sourire etait bien doux; D’un fils Dieu le rendait pere, Le rendait pere! — Quel beau jour pour vous, grand’ mere! Quel beau jour pour vous! Mais, quand la pauvre Champagne Fut en proie aux etrangers, Lui, bravant tous les dangers, Semblait seul tenir la Campagne. Un soir, tout comme aujourd’ hui, J’ entends frapper ä la porte. J’ ouvre : bon Dieu! c’ čtait lui, Suivi d’ une faible escorte. II s’ assoit oti me voilä. S’ ecriant : « Oh! quelle guerre! Oh! quelle guerre! » — II s’ est assis lä, grand’ mere ? II s’est assis lä! « J’ai faim, » dit-il; et bien vite Je sers piquette et pain bis; Puis il sčche ses habits; Meme ä dormir le feu l’invite. Au reveil, voyant mes pleurs, II me dit : « Bonne espčrance! Je cours de tous ses malheurs! Sous Paris, venger la France. » II part; et, comme un tresor, J’ai depuis garde son verre, Garde son verre. — Vous l’avez encor, grand’mere? Vous 1’ avez encor ? Le voici. Mais ä sa perte Le heros fut entratne. Lui, qu’ un pape a couronne, Est mort dans une ile deserte. Longtemps aucun ne l’a cru, On disait : il va paraitre; Par mer il est accouru; L’ etranger va voir son maitre. Quand d’ erreur on nous tira, Ma douleur fut bien amere, Bien amere. — Dieu vous benira, grand’mere, Dieu vous benira. 10° Sarabande. Couperin-ie-Grand. Francois Couperin, organiste et conipositeur fraiifais, maitre de l’ecole pianistique fran^aise au debut du XVIII e siecle (1668 - 1733). 11° Les Muses dans la Foret. Adhemar de Flagny. 12° Gavotte suivie de ses doubles. Rameau. Jean Rameau, compositeur franfais, nč ä Dijon, en 1683, mort ä Paris en 1764. Ses operas, dont le plus celebre est « Hippolyte et Aricie », contribuerent ä renouveler la Science de Phartnonie, en donnant ä l’accompagnement orchestral une importance plus grande. 13° Chanson de Thibaut de Champagne. Roy de Navarre. Thibaut IV. comte de Champagne, un des plus agreables trouveres lyriques du XIII« siecle (1201 - 1253). Las! si j’avais pouvoir d’oublier Mais las! mon coeur je n’en puis öter Sa beaute, sa beaute, son bien dire, Et grand affolage m’est d’esperer Et son tres-doux, tres-doux regarder, Mais tel servage Finirait mon martyre. Donne courage A tout endurer . . . Et puis comment, comment oublier Sa beaute, sa beaute, son bien dire Et son tres-doux, tres-doux regarder? Mieux aime mon martyre. 14° Chanson bailade. Guillaume de Machault. Je vivrai liement Dame de maintien joli, Douce creature, Plaisante, nette et pure, Se vous saviez, vraiment, Me fit souvent dire: Ahi-mi! Qu’en vous, füt, parfaitement, Li maux que j’endure. Ma curre. Pour vous servir loyaument, Et soyez seure, Que je ne puis^nullement, Vivre ainsi, se longuement me dure. 15° Jeu de Robin et de Marion (Couplet du debut). Adam de la Halle. Adam de la Halle, surnomme le « Bossu d’Arras », trouvere du XIIIe siecle, dont le chef-d’oeuvre, le * Jeu de Robin et de Marion », bluette agreable et spiritiuelle, est ä vrai dire le premier des operas-comiques franfais (vers 1283). Robin m’aime, Robin m’a, Robin m’a demandee, si m’ara, Robin m’acata (acheta) cotele (petite cotte) D’escarlate bone et bele, Souquenille et ceinturelle, A leur i va Robin m’aime, Robin m’a, Robin m’a demandee, si m’ara. 16c’ Mon coeur se recommande ä vous. Orlando di Lassus. Roland de Lassus (Orlando di Lasso), musicien de l’ecole gailo-belge de la Renaissance, ne ä Mons vers 1520, mort ä Munich en 1594. Maitre de chapelle de Saint-Jean de Latran, ä Rom«, puis du duc Albert de Baviere. Mon coeur se recommande ä vous, Tout plein d’ennui et de martyre, Du moins en depit des jaloux, Faites qu’adieu vous puisse dire. Ma bouche qui vous voulait rire Et conter propos gracieux, Ne fait maintenant que maudire Ceux qui m’ont bannis de vos yeux. 17° Plus ne suis ce que j ai ete. Clemeni Marot. Clement Marot, cčlebre poete franfais de la premiere moitie du XVI,1e siecle, ne ä Cahors en 1495, mort ä Turin en 1544. Plus ne suis ce que j’ai ete, Et plus ne saurais jamais l’etre, Mon beau printemps et mon ete Ont fait le saut par la fenetre! Amour, tu as ete mon maitre, Je t' ai servi sur tous les dieux; Ah! si je pouvais deux fois naitre, Combien je te servirais mieux! 18° Au clair de la lune. Lulli. Jean-Baptiste Lulli, celebre musicien du siecle de Louis XIV, ne ä Florence en 1633, mort ä Paris en 1687. Auteur d’operas commc «Psyche», «Armide », etc., il čcrivit čgalement la musique des ballets du Roi et celle des comedies-ballets de Moliere. Pierrot, personnage ordinaire des pantomimes, habilld de blanc et la figure enfarinee. Au clair de la lune, Mon ami Pierrot, Prete-moi ta plume Pour ecrire un mot. Au clair de la lune, Pierrot repondit: « Je n’ ai pas de plume, Je suis dans mon lit. Ma chandelle est morte, Je n’ai plus de feu. Ouvre-moi ta porte, Pour 1’amour de Dieu. Va chez la voisine, Je crois qu’ eile y est, Car dans sa cuisine On bat le briquet. » Au clair de la lune, L’aimable Lubin Frappe chez la brune. Elle repond soudain: Au clair de la lune, On n’y voit qu’un peu. On cherche la plume, On cherche du feu. « Qui frappe de la sorte ? » II dit a son tour: « Ouvrez votre porte Pour le Dieu d’amour! » hi. cherchant d’la sorte Je n’h'iis c’qu’on trouva, Mais je söi« qu’la porte Sur eux se ferma. 19° Pauvre Jacques. Marquise de Travanet. Pauvre Jacques, quand j’etais pres de toi, Je ne sentais pas ma misere; Mais ä present que tu vis loin de moi, Je manque de tout sur la terre. Quand tu venais partager mes travaux, Je trouvais ma täche legere. T’en souviens-tu? Tous les jours etaient beaux. Qui nous rendra ce temps prospere ? Quand le soleil brille sur nos guerets, Je ne puis souffrir sa lumiere, Et quand je suis ä l’ombre des forets, J’ accuse la terre entiere. Quand je n’ etais pas grande, Petite Camuzon, On m’ envoyait aux landes Cueillire du cresson. Refrain: Verduron, verduronnette, etc. 20° Verduron, ' Fonds populaires. « Que faites vous lä la belle, Pechez-vous du poisson ? » « Helas, non », leur dit-elle, « Je suis tombee au fond ». La fontaine etait creuse. Je suis tombee au fond. J’etais pas bien heureuse... Passirent trois compagnons. « Que donn’rez-vous, bergere, Si nous vous retirons ? » « Remontez-moi sur terre, Apres $a nous verrons ». Quand fut sur la margelle, Chanta-z-une chanson. « Ce n’ est pas ?a, la belle, Que nous vous demandons. C’est votre coeur en gage. Palsambleu, nous 1’ aurons ». Leur fit un beau fromage, Leur tourna les talons. 21° Bouton de rose. Bouton de rose, Tu seras plus heureux que moi. Car je te destine ä ma Rose Et ma Rose est ainsi que toi, Bouton de rose ku sein de Rose, Heureux bouton tu vas mourir. Moi, si j’ čtais bouton de rose, Je ne niourrais que de plaisir, Au sein de Rose. Princesse de Salm Au sein de Rose, Tu pourras trouver un rival, Ne joute pas, bouton de rose, Car en beaute rien n’ est egal Au sein de Rose. Bouton de rose! Adieu, Rose! Vieux, je la vois. S’il est une metempsychose, Grands Dieux par pitie rendez-moi Bouton de rose. 22° Le beau Dunois. Reine Hortense. Hortense, fille d’Alexandre et de Josephine de Beauharnais, epousa Louis Bonaparte, roi de Hollande, et fut mere de Napoleon III (1783—1837). La chanson se rapporte ä l’ex-pedition de Syrie, entreprise eil 1860 par Napoleon III, ä la suite des massacres des chretiens Maronites par les Druses dans le Liban. Partant pour la Syrie, Le jeune et beau Dunois Venait prier Marie De benir ses exploits. Faites, Reine immortelle, Lui dit-il en partant, Qu’aime de la plus belle, Je sois le plus vaillant. II ecrit sur la’pierre Le serment de l’honneur, Et va suivre ä ia guerre Le comte son Seigneur. Au noble voeu fidele, II crie en combattant: Amour ä la plus belle, Honneur au plus vaillant. Viens, fils de la victoire, Dunois, dit le Seigneur, Puisque tu fais ma gloire, Je ferai ton bonheur. De ma fille Isabelle, Sois 1’ epoux ä 1’ instant, Car eile est la plus belle Et toi le plus vaillant. A l’autel de Marie Ils contractent tous deux Cette union cherie Qui seule rend heureux, Chacun dans Ia chapelle Disait en les voyant: Amour ä la plus belle, Honneur au plus vaillant! DelniSka tiskarna, d. d. v Ljubljani.