Les flütes paleolithiques: Divje babe I, Istallosko, Lokve etc. Point de vue des experts et des contestataires Critique de l'appreciation archeologique du specimen no 652 de Divje babe I et arguments pour la defense des specimens Pb51/20 et Pb606 du MNM de Budapest Fran9ois Zoltän HORUSITZKY Izvleček V članku sta na objektiven način obravnavani domnevni oziroma verjetni "piščali" iz jam Divje babe I in Istallosko, skupaj z drugimi "možnimi piščalmi". Zavrnjene so absolutno gotove trditve nasprotnikov domnevnih piščali. Prikazane so njihove napake in tendenciozne tabele. Na področju domnevnega so samo različne možnosti in subjektivna mnenja, tako da je arheologija prisiljena živeti z iluzijami. Abstract The presumed or probably palaeolithic "flutes" of Divje babe I and Istallosko caves, with other "possible flutes" are discussed on an objective basis. Refutation of the absolutely sure affirmations of the opposing party. Errors and tendentious tables are pointed out. There are only probabilities and subjective convictions in this field and archaeology must cohabit with dreams. 1. INTRODUCTION Sur les pages de la revue Arh. vest. nous avons pu lire une attaque virulente contre le specimen n° 652 de Divje babe I. L'article etend ses critiques aux specimens n° 16801 de Graz, aux Pb51/20 et Pb606 MNM de Budapest et ä d'autres specimens sans n° d'enregistrement. Je signale que par "specimen", utilise dans un sens pejoratif par la contestation, il faut entendre flüte paleolithique presumee, probable ou possible. Puisque les participants ä une conference ä Spodnja Idrija avaient la fausse impression que la flüte d'Iställöskö a ete definitivement classee parmi les bizarreries de la nature, faute de defenseurs, il fallait que je presente un plaidoyer tardif. La flüte d'Iställöskö (Pb51/20) fut decouverte par Läszlö Vertes et publiee par moi-meme en 1955 (Horusitzky 1955)1. Vertes etait une personnalite remarquable, dote d'une curiosite pluridisciplinaire et bouillonnant d'idees originales. Il a ecrit notamment que si on entreprend sans but precis une serie de mesures sur une serie d'objets, on aboutira sürement ä un resultat bien precis et souvent inattendu. Une autre idee en rapport direct avec notre sujet est que l'archeologue ne doit pas forcement decider pour une interpretation ou une autre, son role est de fournir tous les elements disponibles pour que le lecteur puisse faire son opinion personnelle sur les problemes prehistoriques ou les preuves absolues sont toujours inexistantes. Ces principes traduisent le respect pour les objets et le respect des lecteurs. Nous abordons la discussion qui suit dans l'esprit de ces enseignements pleins de sagesse. 1 En fran^ais: http://site.voila.fr/horusitzkymusic et http://site.voila.fr/horusitzkymusic2 2. LA CONTESTATION AVANT LA DECOUVERTE DE DIVJE BABE I 2.1. Prise de position critique de C. Brade en 1975 La campagne de contestation des flütes ou sifflets paleolithique debute par Christine Brade (1975) qui a ecrit une introduction ä sa dissertation sur l'histoire de la "Kernspaltflöte" (flüte ä bec). Elle constate, en s'appuyant sur ma publication de 1955, que les objets paleolithiques ne peuvent en aucun cas etre des ancetres de la "Kernspaltflöte" des temps historiques. C'est une evidence. (L'homme des cavernes n'a pu fabriquer des flütes ä bec et encore moins des saxophones). Elle s'aligne sur mon opinion que les os troues cites comme analogies sont tres hypothetiques. (Chr. Brade se trompe en croyant que je voulais absolument trouver des compagnons pour la flüte d'Iställöskö. La verite est plutot le contraire. Mon intention, comme la sienne et comme celle de beaucoup de chercheurs, fut la demonstration que l'objet etudie est unique et le premier semblable dans l'histoire de l'humanite.) Critique du specimen Pb25/10 (Istallosko) (Fig. 1: a,b) Poussee par un esprit critique, Chr. Brade a emis des doutes sur l'origine humaine de deux trous d'Iställöskö. Puisque il n'est pas absolument certain que l'objet soit une flüte, elle n'a pas trouve non plus d'autre explication, que la flüte est probablement un Fig. 1: Flütes paleolithiques presumees, probables ou possibles du "Tableau de comparaison objective". La flüte de la grotte Iställoskö (Hongrie), femur d'ours des cavernes, Aurignacien II. Longueur 107 mm. (a) Le trou n°1, echelle env. 1,5. Rainures artificielles (traces de rongeurs ??). (b) Faces dorsale et ventrale de l'os, grandeur nat. Document fourni gracieusement par le Musee National Hongrois, Budapest. Fig. 1: Presumed, probable or possible palaeolithic flutes or whistles listed in the "Objective comparison Table". The flute of Iställoskö cave (Hungary), cave bear femur, Aurignacian II. Length 107 mm. (a) Hole no. 1, scale ca. 1,5. Artificial grooves (traces of rodent ??). (b) Dorsal and ventral side of the bone, natural size. By courtesy of Hungarian National Museum, Budapest. cas particulier "Sonderfall". Bon, admettons que la flüte "probable" ne soit qu'une curiosite de la nature, nous devons aussi admettre que l'homme aussi fait partie de cette nature et la flüte est une curiosite fabriquee par ce sous-ensemble naturel appele Homo. Dejä en ce moment emerge la question brülante: si un trou est artificiel, l'autre est douteux et le troisieme est fracture, l'ensemble est-il artificiel ou naturel? Pour les contestataires, evidemment, l'objet est naturel. Pour les croyants, l'objet serait plutot artificiel, au moins au stade de presomption. Le lecteur pourra preferer l'une au l'autre solution. Critique du specimen Pb606 (Bukovac, Lokve) (Fig. 2: a,b) Avant la critique du specimen Pb25/10, Chr. Brade, dans son elan d'incredulite, a vivement conteste le specimen Pb606 de Lokve comme flüte. Evidemment elle avait tout le droit de le faire. Mais elle n'aurait pas dü utiliser des arguments puises d'une interpretation erronee de Th. Kormos. Kormos ecrit que plusieurs pieces perforees ont ete trouvees ä Lokve. Certaines pieces ont presente des marques contra-laterales et ont ete envoyees en Moravie pour expertise. L'expert Fig. 2: Flütes paleolithiques presumees, probables ou possibles du "Tableau de comparaison objective". (a) La grotte Bukovac (Lokve, Croatie), femur d'ours des cavernes, grandeur nat. Flüte possible (piece perdue). Solutreen?=Aurignacien? MNM Pb606, Kadic 1912, p. 99-100, 103. Kadic: "(Pfeife?)"=(whistle?". Trou incontestablement artificiel. Longueur 157 mm. (b) Lieglloch (Austria), tibia d'ours des cavernes, pres d'un foyer, grandeur nat. Mottl 1950, p. 21, 23. Mottl: "fast flötenförmig durchlocht" = seulement la forme est celle d'une flüte, = la forme suggere qu'elle est une flüte. Aurignacien? Pas d'information sur le tissu spongieux. Longueur env. 145 mm. (c) Grotte Salzofenhöhle (Austria), femur d'ours des cavernes, grandeur nat. Mottl 1950, p. 27, 28. Mottl et Ehrenberg: perforation artificielle. Longueur 147 mm (l'echelle 1/1 de Brade 1975 est fausse). Fig. 2: Presumed, probable or possible palaeolithic flutes or whistles listed in the "Objective comparison Table". (a) Bukovac cave (Lokve, Croatia), cave bear femur, natural size. Possible flute (lost). Solutrean? = Aurignacian? MNM Pb 606, Kadic 1912, p. 99-100, 103. Kadic: "(Pfeife?)" = (whistle?). Hole incontestably artificial. Length 157 mm. (b) Lieglloch (Austria), cave bear tibia, near to a fireplace, natural size. Mottl 1950, p. 21, 23. Mottl: "fast flötenförmig durchlocht" = only having the form of flute, = the form suggests that it can be a flute, Aurignacian? No mention of spongy bone hollowing. Length appr. 145 mm. (c) Salzofenhöhle (Austria), cave bear femur, natural size. Mottl 1950, p. 27, 28. Mottl and Ehrenberg: artificial perforation. Length 147 cm (the scale 1/1 in Brade 1975 is false). a estime que ces pieces envoyees ont ete probablement mordues. Kormos conclut que cela peut etre vrai pour certaines pieces mais sürement faux pour les deux pieces qui figurent dans la publication et dont les trous sont surement artificiels, bien qu'au-dessous du trou au milieu de la cote ä trois trous, (= et seulement ä cet endroit) on voit une petite depression.2 Chr. Brade en conclut, par erreur, que les deux pieces representees (la flüte perdue et la cote) sont marquees par des empreintes contra-laterales. Albrecht, Holdermann, Serangeli (2001) reprochent aux chercheurs de ne pas tenir compte de l'etude de Chr. Brade. Mais qui sont ces chercheurs en dehors des vulgarisateurs et compilateurs d'encyclopedies? Ä part les pages de la flütiste I. Soproni dans Dobosi (1985), la seule etude scientifique parue depuis 1975 est celle de Divje babe I. Il est evident que pour les paleolithiciens de terrain, l'opinion (legerement tendancieuse) d'une musicologue specialiste du Moyen Äge ne pouvait pas avoir beaucoup d'interet. Point faible de la decouverte de Chase reconnu par lui-meme: Ces memes phalanges sifflent, alors que la sonorite de la phalange dans le coprolithe n'a pas ete testee. Notre opinion: la diversite des trous montre plutot l'origine variee des trous, certains d'entre eux ont ete mordus, d'autres perces. Certains sifflets sifflent d'autres pas. On en conclut que certains possedent une cavite, et d'autres, peut-etre, n'en possedent pas une. Une deuxieme selection s'impose: objet trouve pres ou loin d'un foyer. Examinons les os de phalange troues avec une cavite vide ramasses pres d'un foyer. C'est l'animal qui a perce la premiere piece, l'homme curieux comme le singe ou le chat, n'a pas tarde ä decouvrir ses possibilites sonores. Ensuite, il a ete pour lui un jeu d'enfant (jeu d'enfant neandertalien suivant l'epoque) de percer un trou pareil sur un os pareil en experimentant progressivement le meilleur emplacement pour ce trou. Ainsi toute prise de position categorique pour l'origine artificielle ou humaine devient un probleme artificiel. 2.2. Le coprolithe de P. G. Chase (Fig. 3) L'origine humaine des sifflets a ete mise en doute par Ph. G. Chase (1990) parce que des phalanges mordues ont ete retrouvees dans un coprolithe de canides modernes. Chase en deduit que tous les trous sont mordus. Cette these est appuyee par le fait que l'emplacement des trous des phalanges paleolithiques est aleatoire. Fig. 3: Flütes paleolithiques presumees, probables ou possibles du "Tableau de comparaison objective". Kesslerloch (Suisse), phalange proximale de renne. Sifflet. Trou perce. Heierli 1907, Table 19. Fig. 3: Presumed, probable or possible palaeolithic flutes or whistles listed in the "Objective comparison Table". Kesslerloch (Switzerland), reindeer proximal phalanx. Whistle. Bored hole. Heierli 1907, Table 19. 3. LA CONTESTATION APRES LA DECOUVERTE DE DIVJE BABE I On peut observer deux tendances: - Les chercheurs qui contestent les capacites musicales des Neandertaliens et en deuxieme ligne contestent l'origine humaine des trous. - Ceux qui cherchent ä demontrer que les trous sont faits par des carnassiers et par consequent contestent la musicalite des Neandertaliens. 3.1. Contestation anti-neandertalienne A partir de la decouverte de la flüte presumee de Divje babe I, les critiques de Chase et Nowell se concentrent contre la flüte slovene mais leur motivation est clairement anti-neandertalienne. Ph. G. Chase et A. Nowell (1998, 550): "In Europe, bone flutes provide unambigous evidence of music by the Upper Palaeolithic, but before that time evidence is scanty and questionable (Fages, Mourer-Chavire 1983; Horusitzky 1955; Turk, Kavur 1997a)." On peut penser que Iställöskö n'est pas situee avant le paleolithique superieur. On croit pouvoir deduire du texte de Chase et Nowell que les sifflets du Mousterien sont discutables, les sifflets ou flütes du paleolithique superieur peuvent etre artificiels. En d'autres termes les animaux qui ont mordu les os du Mousterien ont cesse de mordre plus tard. Il est plus probable que ce changement d'habitude soit propre aux hommes et non pas aux animaux, 2 http://site.voila.fr/horusitzkymusic2/lokve.html puisque la faune sans evolution notable s'etend sur un territoire plus vaste que l'Europe Centrale et sur une periode plus longue que la transition du Mousterien ä l'Aurignacien. Cette reflexion est developpee amplement par M. Brodar (1985, 39 et 1999, 30). Nous avons mis ainsi en evidence l'un des points faibles de l'argumentation contestataire. 3.2. Le manque de preuves absolues Le debat se penche alors de plus en plus vers la contestation de l'intelligence neandertalienne en partant des caracteres douteux des trous. La flüte de Divje babe I n'etant que "presumee", elle ne constitue pas une preuve indiscutable de la musique mousterienne, annonce l'opposition. J'aurais tendance ä dire plutot que c'est l'existence de la musique qui prouve que la flüte presumee est une vraie flüte. J'ajoute que le critere de la musique paleolithique n'est pas une quelconque gamme hyper-dorique mais la production d'un bruit rythmique avec des sifflets ou flütes, avec des tambours, avec des os troues enfiles autour du cou et avec des paumes frappant le corps, les pieds frappant le sol, qui accompagnent les danses. Personne ne conteste l'anciennete de se genre de manifestations pseudo-culturelles. Toutes les considerations musicales peuvent etre vraies, exagerees ou fausses et le lecteur peut lui-meme choisir ses preferences puisque l'archeologue n'est pas plus avance dans ces questions que le lecteur et ne veut pas imposer ses propres vues. Certaines evidences sont reconnues avec lesquelles nous sommes tous d'accord: "It is indiscutable, that Neanderthal Man deliberately produced sounds and music" (Albrecht, Holdermann, Serangeli 2001, 11). "Speculations et theories sont toujours des bienvenues en archeologie"(Holdermann, Serangeli 1998, 37). "We agree with Turk and colleagues that it is logically not possible to exclude either a human or a natural explanation for the specimen of Divje babe"(Chase, Nowell 1998, 552). "The fact that it is possible to play music on these "flutes" is no proof of artificiality of the specimen" (Abrecht, Holdermann, Serangeli 2001, 14). Auxquelles nous pouvons ajouter: La musique existe depuis toujours, existait avant les hommes et existait tres certainement au Paleolithique Moyen. Les instruments de musique en grande majorite etaient fabriques ä partir de vegetaux. Qui pourrait affirmer avec certitude que le pollen et le morceau carbonise de sureau (Sambucus) identifies en Slovenie ne sont pas les temoins d'un instrument de musique? (Kunej, Turk 2000, 247). Une these de Chase et Nowell (1998, 552), qui parait extraordinaire, est que les trous peuvent grandir et devenir circulaires au cours des ages. Paradoxalement les trous de Divje babe I seraient ainsi d'origine animale, tandis que le trou n° 3 d'Iställöskö serait d'origine inconnue puisque, en s'agrandissant spontanement, le trou est devenu tres irregulier. Neanmoins, si ce processus d'agrandissement pourra etre confirme ä l'avenir, il bouleverserait toutes les donnees des perfages paleolithiques. Essayons d'imaginer le cheminement de pensee de Chase et Nowell. Les trous des coprolithes sont perces par la bete donc probablement (ou sürement?) les trous de Divje babe I le sont aussi (compte tenu de la forme circulaire qui est ä rapprocher avec la forme des dents). Puisque les trous semblent d'origine dentaire, le reste de l'os aussi est entierement fafonne par la dentition animale. Revenons au cas de la piece d'Iställöskö: Un petit trou irregulier, un grand trou tres irregulier et un trou regulier legerement ovale. Le petit trou n'a pas ete agrandi et rendu regulier par le vieillissement, le grand trou est visiblement agrandi mais tres irregulierement sous l'effet de son sejour dans un gisement plein d'asperites, le trou ovale n'a pas bouge. C'est ainsi que les contestataires admettent que l'objet est tellement vieux que le temps a efface les traces manifestes de la morsure animale, du fait que la forme initiale des trous a change, mais, en meme temps, ils utilisent l'argument contre la fabrication humaine parce qu'aucune trace de fabrication n'est visible sur l'os, ni de trace ä l'interieur en rapport avec l'elimination de l'os spongieux. Une idee recurrente de l'opposition: absence de trace de l'outil qui a vide l'os. Cet outil a pu etre un morceau de bois dur ou un autre os qui ne laisse pas de traces, effacees en plus par la suite de facteurs qui arrondissent les aretes et sont meme capables d'agrandir les trous et les rendre circulaires et reguliers. D'Errico et coll. (1998) soutiennent aussi la disparition spontanee du tissu spongieux. Ils acceptent l'idee des Neandertaliens intelligents mais combattent avec acharnement l'origine artificielle de la flüte de Divje babe I. L'utilisation de microscope electronique nous impose le respect mais la comparaison des trous sur un femur avec la perforation d'un crane ne nous satisfait pas et nous pensons immediatement ä l'absence de materiel de conviction plus adapte. Une serie de champignons, larves, bacteries, etc. peuvent egalement produire des trous, mais il manque la documentation necessaire. Alors, puisque cela manque, d'Errico et coll. ont la preuve que les trous ont ete faits par des carnivores (ou par des omnivores sauf l'homme bien entendu). Comme nous le verrons plus loin, l'examen microscopique peut montrer des traces de dentition mais les dents en question ont pu servir tres probablement comme poinfons frappes par l'homme. Toujours la meme these:puisque les animauxpeuvent faire des trous, l'homme ne peut pas faire des flutes. La contestation s'oriente vers la negation de l'origine artificielle de l'objet. Ni les experiences de l'equipe I. Turk ni les experiences des contestataires n'ont pu prouver avec certitude ni l'origine naturelle ni l'origine artificielle des trous du "specimen". Une divergence incomprehensible s'installe: les passions et les malentendus se dechainent. Tout est possible, mais jamais, en aucun cas l'alignement des trous de Divje babe I, n'est pris en consideration serieusement. Soit ce facteur capital est passe entierement sous silence, soit il est juge comme element negligeable. Et aucune figure des publications contestataires ne montre un seul exemple de trous alignes sur la diaphyse de femur d'un ours des cavernes. Or, en tant qu'observateur objectif de la flüte de Divje babe I, si les trous n'etaient pas alignes (comme par exemple sur la piece de Lieglloch), je n'hesiterais pas un instant ä classer la piece parmi les specimens douteux, d'autant plus que le trou anterieur et l'un des trous posterieurs sont en face, disposition hautement illogique ä premiere vue. (Cependant, les calculs ont montre que les deux trous ä la meme distance ont pour effet le doublement de la section du passage de l'air avec l'enrichissement non negligeable du resultat sonore (voir note 1)). Mais admettons que la bete a grignote les extremites pour se nourrir. Pourquoi n'a-t-il pas continue pour acceder ä la moelle aussi? Est-ce qu'il avait vraiment besoin de percer deux ou trois trous (alignes!) dans la diaphyse? La presence de fragments minuscules innombrables dans les grottes prouvent qu'il n'a pas hesite ä casser les os pour acceder ä la cavite medullaire. On peut dire que la question de l'origine artificielle des flütes presumees peut susciter des interrogations passionnantes mais il serait illusoire d'aboutir ä des conclusions incontestables. Tout l'attrait de l'archeologie prehistorique serait aneanti si les discussions deviendraient inutiles suite de preuves irrefutables. Heureusement, il n'existe et il ne peut y avoir aucune objection decisive contre les arguments principaux pour l'origine artificielle: l'homme a pu trouver un femur avec des extremites devorees et percer des trous dans le but precis de faire une flüte puisqu'il a appris le principe grace aux vegetaux creux. Il est evident que la preuve finale serait de rencontrer une flütiste neandertalienne3 ou de trouver plusieurs objets similaires. La premiere possibilite est evidemment une fantaisie, la seconde preuve est hautement improbable puisque les femurs troues apparaissent ä des intervalles de temps considerables. La rarete de gros fragments de femur troues est un element qui souleve des questions. Quelle est la probabilite pour que l'objet decouvert, par ailleurs si rare, soit justement une piece avec deux ou trois trous alignes s'il s'agirait d'os mordu? La majorite devraient etre des os manges simplement des deux cotes sans trous. 4. ANALYSE DETAILLEE DES ECRITS DE G. ALBRECHT ET COLLABORATEURS 4.1. L'article "Towards an archaeological appraisal ..." Mais revenons ä l'article annonce. Nous invitons le lecteur ä ouvrir le tome 52 (2001) de l'^rh. vest. et suivons le texte ensemble. Introduction: Accord total tout en signalant que la destination d'un objet d'archeologie fait partie de l'archeologie. Il est inutile d'examiner un objet sans tenir compte de sa finalite. Si le specimen a ete confu et realise deliberement par l'homme, alors ce serait la plus vieille evidence de la musicalite humaine. Lä, nous devons exprimer des nuances: si l'homme a trouve l'objet perce par les animaux et utilise comme flüte, la musicalite serait egalement evidente. Si l'objet n'a jamais ete utilise comme flüte, la musicalite primitive resterait une evidence meme sans preuves materielles. Evidence: Nous sommes d'accord, aucune preuve pour ou contre l'origine artificielle des trous n'est possible. Mais curieusement les auteurs peuvent prouver que Divje babe I ou Iställöskö ne resistent pas ä la critique et dans ce cas, exceptionnellement, on peut etre sür que les trous ne sont pas artificiels. Nous sommes evidemment d'accord que les animaux sont capables de percer des trous, amplement proclames, parmi d'autres, par les deux eminentes autorites dans la matiere: M. Brodar et K. Ehrenberg. La suite de l'evidence devient de moins en moins evidente. P. 12: G. Albrecht reproche ä I. Turk de melanger de vraies flütes aux flütes problematiques ci-dessous, ce qui signifie pour lui que l'on ne peut pas les considerer comme artificielles: Iställöskö est une non-flüte parce qu'au moins deux trous ont ete perces partiellement par des animaux "animals contributed to making at least two of the three holes". Le trou n° 3 a un contour fracture, on ne peut pas connaitre sa forme initiale. Il reste deux 3 Voir Bela Lukäcs, The Lapedo Child, The Szeleta Man, and the Convergence to Leading Cultures. http://www.rdos.net/copies/lapedo.htm Lukäcs d'une erudition pluridisciplinaire stupefiante, a etudie la probabilitie de la survivance de quelques neandertaliennes parmi nous. trous, le n° 1 est partiellement fait par un animal, le trou n° 2 serait humain. Le bilan est 50%-50% d'apres G. Albrecht. Pourquoi tranche-t-il la question irrevocablement en faveur des animaux? Potočka zijalka "cannot be judged as artefact". Pourquoi et lequel des nombreuses mandibules du site? (G. Albrecht est probablement inspire par une mandibule d'Iställöskö publiee comme pathologique). Pourquoi aucune des huit mandibules trouees ne serait-elle artificielle? Lieglloch: "cannot be judged as artefact". L'objet est incontestablement artificiel mais on se doute qu'il soit une flüte. (Il ne faut pas melanger flütes et trous artificiels.) P.12: L'article se poursuit par la presentation des 10 flütes fausses: 4.2. Le tableau des 10 flütes paleolithiques "Towards an archaeological appraisal...", page 12 Les publications Holdermann, Serangeli (1988) et Albrecht, Holdermann, Serangeli (2001) presentent un tableau avec une liste de 10 pieces publiees autrefois comme "flütes", de la region Autriche et pays limitrophes, faites ä partir d'os des ours des cavernes. C'est faux, la plupart n'ont pas ete publiees comme flütes. Il semble absolument necessaire de dissocier la question des trous artificiels et l'utilisation des os perces comme flütes. 1) La publication de Kormos comporte seulement une remarque "(Pfeife?)" = sifflet sous la figure. Neanmoins cette remarque permet de conclure que la cavite etait degagee. 2) La cote ä 3 trous de Lokve n'est pas perdue et en l'absence de cavite vide elle n'a jamais ete publiee comme flüte. 3) La piece de Drachenhöhle n'a jamais ete publiee comme flüte, compte tenu de sa cavite pleine (mais les trous sont probablement artificiels). 4) Potočka zijalka a fourni plusieurs mandibules trouees qui pouvaient etre des instruments ä vent mais ne correspondent par aux criteres des flütes. 5) et 6) Lieglloch(4-trou) et Lieglloch(1-trou) n'ont jamais ete publiees comme flütes, la premiere seulement comme une piece en forme de flüte et l'autre a disparu sans aucune mention de musique 7) Salzofenhöhle n'a jamais ete publiee comme flüte. (Je n'ai pas pu examiner cette piece parce que le Musee de Bad-Aussee, parait-il, n'en possede qu'une replique). 8) Il reste Iställöskö et Divje babe I ou une interpretation en tant que flüte a ete tentee serieusement. 9) Badlhöhle: apparemment la piece n'a jamais ete publiee. E. Probst (1991) publie une image comme sifflet de renne, ce qui est faux. 10) Puisque les traces d'usinage sont invisibles sur la piece de Divje babe I, d'apres les contestataires, les trous sont perces par un carnivore (dont les traces sont egalement invisibles). Ä cette liste on peut rajouter deux decouvertes recentes ou l'usinage est visible mais l'os n'est pas d'ours: La flüte de Geissenklösterle (36.000 ans BP) (Hahn, Münzel 1995) ä partir d'un os d'oiseau. Les trous sont visiblement perces par un mouvement de rotation avec une pointe conique. Cet objet serait ä etudier ensemble avec les decouvertes nombreuses d'os d'oiseaux surtout en France. Le fait que les trous sont realises suivant une technique de perfage ne prouve pas qu'une autre technique de perfage n'a pas pu produire des trous d'un aspect different. La flüte de Grubgraben (19.000 ans BP) (Einwögerer, Käfer 1998) ä partir d'un os long de mammifere, avec des trous sur la photographie tres semblables aux trous des flütes presumees ou possibles. Il est possible qu'au microscope on decouvre des differences par rapport aux trous de Divje babe I. Il n'y lä rien d'etonnant puisque quelque 25.000 ans separent les deux objets. Meme par rapport ä la piece d'Iställöskö celle de Divje babe I parait vieille, tres vieille. (Non seulement il parait, mais elle l'est! Ne l'oublions jamais avant de la critiquer trop severement!) 4.3. Observations au sujet du tableau de comparaison des 10 flutes Le tableau est la reproduction du meme tableau de C.-S. Holdermann et J. Serangeli (1998). Les chiffres entre parentheses indiquent le nombre des trous. Examinons la ligne des chercheurs: Il est inutile de citer des auteurs qui n'ont pas travaille ä partir des sources primaires, ä savoir ä partir d'observation directe ou ä partir des publications d'origine. Ainsi il conviendrait d'ecarter l'opinion de J. V. S. Megaw (1960) en dehors de la flüte d'Iställöskö ou l'opinion de Hahn et Münzel. Il est inutile de consacrer deux colonnes pour Albrecht & coll. et Holdermann & Serangeli uniquement pour impressionner le lecteur, puisqu'il s'agit de la meme equipe ayant la meme opinion contestataire. En revanche il aurait ete interessant de representer l'evolution des idees de l'equipe avant et apres leur voyage d'etude en 1995 (Albrecht et coll. 1998, 1). Brade a feuillete les sources primaires et s'aligne en gros sur les conclusions de Horusitzky1955 (sauf les doutes exprimes au sujet du trou n° 1 d'Iställöskö). Son interet pour les objets paleolithiques est secondaire. Le "non" systematique de Brade ne represente aucun element nouveau et significatif. On peut remarquer que la publication originale de Th. Kormos (1912) a ete ignoree, ainsi que les Fig. 4: Flütes paleolithiques presumees, probables ou possibles du "Tableau de comparaison objective". (a) Grosse Badlhöhle (Peggau, Austria), femur d'ours des cavernes, longueur 123 mm. Probst, p. 140 (le texte est faux). (b) Divje babe I (Slovenie), femur d'ours des cavernes, faces dorsale et ventrale. Document mis ä disposition gracieusement par l'Institut d'Archeologie, Ljubljana. Brodar, Turk et al.: les trous sont artificiels. Longueur 113,6 mm (erreur dans le texte d'Albrecht et al. 1998). Fig. 4: Presumed, probable or possible palaeolithic flutes or whistles listed in the "Objective comparison Table". (a) Grosse Badlhöhle (Peggau, Austria), cave bear femur, length 123 mm. Probst 1991, p. 140 (text erroneous). (b) Divje babe I (Slovenia), cave bear femur, dorsal and ventral side. By courtesy of the Institute of Archaeology, Ljubljana. Brodar, Turk et al.: holes are artificial. Length 113,6 mm (error in Albrecht et al. 1988). travaux nombreux de K. Ehrenberg. Seewald n'est pas une reference primaire, sa prise de position, dejä ancienne, n'est plus tres interessante. Nous devons signaler que I'avis Horusitzky (1955) exprime aussi la conviction generale des paleolithi-ciens et paleontologues hongrois qui n'ont jamais formule aucune objection ä l'origine artificielle de la flüte d'Iställöskö, pourtant ils ont ete en contact permanent avec l'objet pendant des periodes plus ou moins longues. Sur la colonne des objets: il convient de supprimer Bukovac (3-trous) et Drachenhöhle (3-trous) qui sont des os pleins de tissu spongieux et n'entrent en aucune maniere dans la competition des instruments ä vent. Potočka zijalka (S. Brodar, M. Brodar 1983) a fourni un grand nombre de mandibules trouees dont certaines seraient ou ont ete sürement des instruments de musique mais n'entrent pas dans la categorie des flütes, sauf un radius ä un seul trou qui est d'ailleurs perdu. (Ä Iställöskö nous avons trouve une mandibule pathologique trouee et nous avons pense ä tort que la piece de Potočka zijalka, consideree alors comme unique, est egalement d'origine pathologique). Bukovac = Lokve (1-trou) (voir note 2): piece perdue. Les illustrations de Kormos (Bayer a recopie le texte de Kormos) ne permettent aucune affirmation. Les "non" ou "oui" categoriques n'ont aucun sens. Le "oui possible" de Horusitzky (1955) ne peut pas etre conteste. Kormos a marque "(Pfeife?)", il s'agit de la seule opinion authentique sur le plan musical mais Kormos affirme le caractere indiscutablement artificiel du trou ((fig. 2:a). Lieglloch (4-trou): Mottl a ecrit "flöten-förmig" mais n'a emis aucune opinion, ni "oui" ni "non", quant ä l'utilisation musicale. Elle ignore tout simplement cette question. La description est sommaire, on ignore si l'os etait vide ou plein. Tout jugement reste subjectif sans grande valeur, y compris celui de Brade ((fig. 2:b). Lieglloch (1-trou): Objet decouvert apres aoüt 1947 (la date 1930 du tableau est fausse). Depuis il est introuvable. Mottl ne dit rien quant ä la fonction musi-cale. On ne possede pas d'image et la description est sommaire. Toute interpretation sur la fonction eventuelle de l'objet est sans valeur, y comprise celle de Brade. Salzofenhöhle: Mottl ne dit pas que l'objet n'est pas une flüte (voir remarques precedentes). Si on lui avait pose la question elle aurait probablement repondu "pourquoi pas?". Elle considere que l'objet est similaire ä la piece de "Bukovac (1-trou)" qui est "Pfeife?" d'apres Kormos. Le "oui possible" est une opinion difficilement contestable. Brade ne dit pas "non", mais elle reprend les doutes exprimes par Horusitzky (1955) (fig. 2:c). Iställöskö: L'objet a ete juge "flüte" parce qu'on n'a pas trouve d'autre explication. Il convient d'ajouter ä chaque affirmation un point d'interrogation. (Evidemment ä chaque negation aussi pour sauvegarder l'objectivite). Voir remarque ci-dessous (^ig. 1:a,b). Divje babe I: Le nombre des trous n'est sürement pas 2. Le point d'interrogation dans la colonne I. Turk, "FL ?", est ambigu. Il peut signifier que "suspected (suggested) flute" c'est-ä-dire probablement une flüte ou "on doute fort qu'elle soit une flüte". L'utilisation du point d'interrogation dans les deux sens, sans distinction, peut creer une confusion enorme (^ig. 4:b). Dans notre tableau comparatif "objectif" nous utiliserons le point d'interrogation dans le sens du doute et il nous semblera inutile d'ajouter le meme point d'interrogation quand on n'est pas absolument sür, ce qui va de soi en archeologie paleolithique ou on n'est jamais absolument sür. 4.4. "Towards an archaeological appraisal ..." page 14 - Sur la liste des flütes imaginaires d'Albrecht, Holdermann, Serangeli (2001), Lokve, Lieglloch (1-trou) (perdu), Salzofenhöhle et Badlhöhle sont eliminees comme flütes parce qu'elles n'ont qu'un seul trou. Reponse: Ce fait n'est pas contre la musicalite. Nous signalons que Ch. Absolon (1936) a mis sur la liste des flütes des os longs ä cavite vide meme sans trou lateral et a suggere la possibilite d'un orchestre ou chaque membre ne joue qu'une seule note differente. - Traces de perfage: invisibles. Reponse: soit eliminees par le vieillissement soit par l'agrandisse-ment spontane des trous (voir Chase), soit les traces de perfage invisibles sont la consequence d'une autre technique de perfage different de ce que l'on peut concevoir aujourd'hui avec nos cerveaux civilises. - Traces invisibles de l'elimination du tissu spongieux. Reponse: bien sür parce que l'outil utilise n'etait pas la pierre mais un bout de bois dur ou un os. - Les autres pieces de Bukovac ne sont pas perdues: elles sont visibles au MNM de Budapest. Ces objets ont l'aspect etonnamment neuf, comme s'ils venaient de sortir des mains d'un artisan contemporain. La surface de l'os fait penser ä un traitement applique intentionnellement. - L'emplacement des trous: principalement dans la partie mince de l'os "(see above)". Reponse: sur 10 trous 8 sont positionnes dans la diaphyse, 3 trous sont sur la face bombee de l'os, dans un cas la face est indeterminee et 6 trous se trouvent sur la face posterieure ou l'os est legerement plus mince, 4 mm au lieu de 5 mm ("see above" ne renvoie nulle part). - La statistique des os troues: (voir le chapitre concerne) - L'evocation de l'article de Chr. Brade (voir notre reponse au chapitre 2) Conclusion: G. Albrecht et coll. n'emettent aucun doute sur la validite absolue de leurs remarques. Ils transforment le doute du diagnostic et le manque de preuves suffisantes en certitude absolue en disant que ce qui n'est pas prouve n'existe pas. Leur recherche assidue des traces d'usinage invisibles conduit finale-ment ä la negation de l'origine artificielle de la plupart sinon de la totalite des os troues paleolithiques. 4.5. Quelques observations au sujet de l'article Albrecht et coll. 1998 Dans les articles Albrecht et coll. (1998) et Holdermann, Serangeli (1998) nous trouvons des arguments complementaires qui ne figurent plus, ou sont plus succincts, dans la publication de Albrecht, Holdermann, Serangeli (2001): En dehors des grands principes nous attirons l'attention du lecteur sur les erreurs qui se sont glissees dans les ecrits de l'equipe contestataire. La taille des os: le specimen Pb604 (Bukovac, Lokve) est de 145 mm (et non 110 mm), le specimen n° 652 (Divje babe I) est de 113,6 mm (et non 125 mm). La piece Lieglloch (1-trou) a ete trouvee pendant les fouilles systematiques en 1947 (voir Mottl 1950, 18, la disparition concerne uniquement la piece ä 4 trous). P. 10 et H: Le femur de la figure Abb.10: 3: le trou est posterieur (non anterieur), la forme est elliptique, par consequent il faut preciser deux diametres: 12,5 mm et 7,6 mm. Ce dernier est compatible avec la dent d'hyene d'apres Albrecht:"Die Bisslöcher besitzen einen sehr einheitlichen Durchmesser von ca. 7,5 mm" mais la cote de 12,5 mm est incompatible avec les dents. D'apres la publication originale de O. Fraas (1868), cite par Albrecht, le trou a ete enfonce ä l'aide d'une mandibule d'ours (sous-entendu par l'homme, idee recurrente de l'utilisation de dents de fauves pour les perfages). Les contestataires font souvent appel ä l'autojustification. Les auteurs, pour prouver leur verite, citent des articles ecrits par eux-memes. Cela veut dire que "le specimen n° 652 de Divje babe I est le produit de la nature parce que cette piece est le produit de la nature d'apres l'article que nous avons publie dans une autre revue". P. 16: "Sicher menschlichen Ursprungs sind nur eindeutig gebohrte Löcher mit sich konisch verjüngenden Querschnitt" L'homme ne peut pas faire par pression ou frappe des trous ronds et reguliers sans outillage perfectionne. Dans ce sens aucun trou des "flütes" citees ne repond aux criteres de perfage. Beaucoup de pieces portent des traces de morsure ä cote des trous. Reponse: dans cette question il vaut mieux ecouter les experts. L'argument de conicite est faux et le "aufwendige Hilfsmittel" ridicule, voir ci-dessous: L'origine des trous. P. 17: Le tissu spongieux disparait spontanement chez les animaux jeunes. Les hyenes peuvent eloigner le tissu spongieux avec leur langue longue meme ä l'interieur de l'os. Reponse: Si c'est ainsi il ne faut pas chercher les traces de rayures, l'objet peut provenir de l'homme sans trace d'evacuation puisqu'il a perce les trous lorsque l'os a ete dejä nettoye par l'hyene. Si l'os spongieux ne disparait pas on peut supposer que l'elimination de l'os spongieux s'est deroulee ä l'aide d'un bout de bois ou d'un autre os sans laisser de trace. 4.6. Observations complementaires au sujet de l'article Holderman, Serangeli 1998 P. 31: Lokve. Kormos n'a pas interprete la piece Pb606 comme flüte mais il a signale seulement par une remarque "(Pfeife?)" que l'objet est, peut-etre, un "sifflet". P. 31: J. Bayer ne parle pas de flüte mais accepte sans hesitation le caractere artificiel des trous, objet de notre discussion. La cote ä 3 trous: Bayer ne dit pas que les trous sont mordus. Il dit, en repetant textuellement Kormos, qu'en face du trou au milieu, on voit une legere depression. Une legere depression est tres certainement due ä la pierre d'une surface legerement bombee, sur laquelle l'os etait pose pendant la fabrication. (Autrement la depression serait carrement un trou et le resultat de la morsure une cassure.) P. 31: Drachenhöhle: personne ne dit qu'il s'agit d'une flüte, donc il est inutile d'en parler, mais tout le monde soupfonne une participation de l'homme dans la realisation des trous. P. 32: Potočka zijalka: les trous pathologiques ne sont pas de mon invention mais la conclusion de Tasnädi Kubacska. Il est inutile de generaliser un exemple qui n'est meme pas de Potočka zijalka. P. 33: Salzofenhöhle: le trou est semblable ä celui d'un cubitus qui presente une morsure contra-laterale. Holdermann et Serangeli en ont deduit, courageusement, que la flüte possible de Salzofenhöhle, elle aussi, pouvait avoir une empreinte contra-laterale, pourquoi pas, donc le perfage n'etait pas artificiel, donc la flüte n'etait ni reelle ni presumee. Ä la visite de Bad-Aussee ils n'ont pas pu decouvrir les traces de fabrication humaine (par omission: ils n'ont decouvert de morsure contra-laterale non plus). P. 33, 34: Le trou n° 2 d'Iställöskö n'a pas ete publie simplement comme trou rond mais comme trou legerement ovale. Ä Budapest en 1995 Holderman et Serangeli n'ont pu observer aucun signe d'intervention humaine. (Contradiction par rapport ä l'opinion citee plus haut oü l'origine humaine a pu etre estimee ä 50%). Les cannelures du trou n° 1 d'Iställöskö: sur les deux objets de flütes probables et les trois autres objets de flütes possibles, totalisant 10 trous, pourquoi les autres trous n'ont pas ete canneles? C'est une question qui nous plonge dans un desarroi profond. Nous ne le savons pas! (On ne peut pas tout savoir). "wieso nur ein Loch ... in dieser Form überarbeitet worden war?" Pourquoi les pointes ont une base fendue et d'autres n'en ont pas? Et, pourquoi les souris n'ont-elles pas grignote tous les trous? Pourquoi? Vraiment pourquoi, pourquoi? Si les hommes avaient fait les trous (ou les bases fendues) tous les trous de tous les os auraient dü etre canneles (et toutes les pointes seraient fendues). D'apres les contestataires seul les animaux peuvent choisir consciencieusement les trous ä canneler et les pointes ä fendre!? Arretons les delires. Les contestataires ont fourni, sans le vouloir, une preuve eclatante de mauvaise foi et un argument de choc en faveur de l'origine artificielle. On peut affirmer sans trop de risques d'erreur que les trous de forme differente d'Iställöskö sont le meilleur indice pour l'origine artificielle de la piece. Je remarque cependant qu'autour du trou de Lokve, avec un peu d'imagination, on peut decouvrir les traces d'un usinage circulaire similaire au contour du trou n° 1 d'Iställöskö (voir note 2). P. 34: Badlhöhle: Probst ne parle pas de "Flöte" mais de "Pfeife" = sifflet. Toujours le meme probleme, le trou ne montre pas de trace de perfage, c'est ä dire un contour plus large ä l'exterieur. Etant donne que la meme chose est constatee plusieurs fois, on doit conclure que la technique de perfage n'est pas conforme ä la technique preconisee, ä effet retroactif, par les chercheurs contestataires. Ä propos des restes du tissu spongieux sur la paroi: Lors d'une recente visite ä Graz j'ai constate que le canal medullaire est completement degage es les restes de l'os spongieux aux extremites ont fait partie de l'elaboration de l'objet, notamment ä l'embouchure presumee. Le trou est le temoin frappant de la technique de poinfonnage artificiel. P. 34, 36: La prise de position claire de Chr. Brade, comme nous l'avons dit, ne peut pas apporter beaucoup. L'alignement de Holdermann & Serangeli sur l'opinion de Christine Brade conduit ä la negation cocasse de la "Kernspaltflöte" (flüte ä bec!!) ä l'age des cavernes. P. 34, 35: Ä propos de la negation de la flüte de Divje babe I voir la reponse par I. Turk meme (Turk et coll. 2001, 25). 4.7. Appel a la raison Les contestataires semblent affirmer que tous les trous des flütes presumees ou possibles sont d'origine naturelle. Cette origine reste tres souvent indeterminee puisque l'examen des dentitions des fauves ainsi que les experiences de perfage par pression aboutissent le plus souvent ä des resultats ambigus ou franchement negatifs. Le couronnement de la contestation est la declaration que les os troues par l'homme representent une catastrophe "dangerous and hinderous" pour l'humanite (Albrecht, Holdermann, Serangeli 2001 14). Pour rester objectif, cette declaration cache l'avis que l'archeologue ne doit pas lancer des idees sans preuves absolues parce que la presse mondiale risque d'en creer des histoires incontrolables. Il est evident pour tout le monde que l'archeologie n'est pas une science de verites absolues, il est vrai aussi qu'un resultat tres hypothetique peut etre interprete par les journalistes comme une verite absolue sans pour autant declencher une tragedie mondiale. Ce n'est pas le cas ä Divje babe I. La decouverte d'un objet si exceptionnel comme le specimen n° 652 de Divje babe I devrait susciter l'enthousiasme general des archeologues. Le torpillage de cette joie est un acte deplorable. Affirmer que le specimen n'est surement pas une flüte parce que les trous probablement sont faits par l'animal est un raisonnement etrange. Affirmer que le specimen n'est pas une flüte presumee parce que les preuves absolues manquent et declarer en plus que les preuves absolues ne peuvent pas exister (puisque les trous changent de forme au cours des ages, par exemple) refletent un deraillement de l'esprit surprenant. En plus, la presomption se forme dans la tete des chercheurs, comment peut-on affirmer qu'une telle idee n'a pas germe dans une tete qui n'est pas la sienne? Si je pense que les "specimens" sont des flütes, on peut me dire que c'est faux parce qu'ils sont autre chose (alors quoi exactement, s'il vous plait??), mais on ne peut pas me dire que je ne pense pas qu'ils sont des flütes. Helas, les traces evidentes de morsure ont disparu avec l'age mais curieusement les traces de fabrication humaine n'ont pas disparu en meme temps parce qu'elles ne devaient jamais exister. Comment peut la science afficher une telle absurdite? Comment peut-on reprocher au premier instrument du monde de ne pas avoir des analogies qui seraient egalement les premiers instruments du monde tous ensemble. Le premier est premier parce qu'il est seul! Comment etre premier de la classe ou tous les autres sont premiers? Nous avons tous interet ä ce que des aberrations de ce genre ne ternissent pas la reputation de notre metier. Nous demandons aux lecteurs de formuler leur opinion personnelle sur la question des specimens contestes. Pour declasser les flütes presumees, ou probables il ne suffit pas de dire que les carnivores mordent. 5. L'ORIGINE DES TROUS L'origine des trous a ete discutee amplement par I. Turk, en reponse aux critiques des contestataires. On en conclut que la demonstration de l'origine animale est aussi fragile que les traces artificiels sont invisibles. Cependant, comme nous verrons ci-dessous, la discussion sur l'origine artificielle ou animale des trous peut prendre une direction nouvelle. 5.1 La diversite et l'anciennete des trous La capacite de creer des trous par les Neandertaliens est proclamee avec insistance par les chercheurs qui etudient leur comportement d'abstraction (Otte 2000). Nombreux sont ceux qui considerent que la technique de perfage des pendentifs est tres ancienne. L'aptitude des Neandertaliens, meme tres anciens, et de leurs successeurs, pour percer des trous depuis les epoques tres reculees est demontree partout. A. Marshack (1990) dans son etude "Early Hominid Symbol and Evolution of the Human Capacity" presente un grand nombre d'objets perces incontestablement par l'homme. Nous retrouvons la meme richesse des perles perforees dans la communication Internet de Robert Bednarik.4 R. Bednarik, Beads and the Origin of Symbolism. http://www.semioticon.com/frontline/pdf/bednarik.pdf 4 D'apres notre enquete, il semble que deux experts font autorite dans les recherches sur les os perces des ours des cavernes: M. Brodar en Slovenie et K. Ehrenberg en Autriche. Compte tenu du grand nombre d'echantillons etudies leur conclusion est certainement plus digne de foi que celle des contestataires qui enumerent un nombre tres limite de cas et encore soigneusement selectionnes pour appuyer la these de l'origine animale des trous. Ces experts ont classe les perforations en trous mordus, en trous indefinissables et en trous indiscutablement artificiels. Certains os montrent la combinaison de ces trous d'origines diverses. Ä la place du microscope dirigeons notre regard ä travers une longue-vue: Nous devons admettre que dans la diversite des trous l'action humaine est manifeste. Il serait invrai-semblable, que parmi les especes carnivores ou omni-vores qui creent des trous, seul l'homme soit absent. On est tout de suite surpris par le fait que la Slovenie est tres riche en mandibules et l'Autriche en vertebres perfores. Est-ce que les hyenes ou loups avaient des habitudes differentes dans les deux regions ou plutot les gens etaient-ils differents? Si nous optons pour la difference des gens, il est evident que nous favorisons la these de l'origine artificielle des trous. Les trous sont souvent unilateraux mais un bon nombre sont des perforations de part et d'autre de l'os. Les objets perfores de part et d'autre ont pu servir de pendentifs et ä ce titre comme cliquetant peuvent entrer dans la famille des instruments de musique primitifs (tres repandus parmi les danseurs de la nature). Parmi les objets perfores unilateralement par l'homme on peut distinguer deux classes: certaines pieces sont remplies de tissu spongieux, les autres en ont ete videes. Les pieces perforees remplies de tissu spongieux ont eu une vocation totalement inconnue aujourd'hui. Notre ignorance et notre manque d'imagination ne doivent pas nous amener ä nier la perforation humaine et ä affirmer que tous ces trous sont d'origine animale. Il reste les pieces perforees avec cavite medullaire degagee: ce sont les candidats pour les flütes presumees ou possibles. Sur notre page internet "holes"5 nous avons presente les plus authentiques resultats sur le probleme de l'origine des trous des os perces et nous avons dissocie completement les deux problemes, celui des trous et celui des flütes. Il s'avere absolument indispensable de ne pas melanger la question des flütes et la question des trous. Les flütes representent une infime fraction des os perces, il est completement illusoire de vouloir trancher la question en examinant seulement quelques trous alors que plusieurs centaines sont ä notre disposition. 5.2. Les os treues sans pretention musicale Deux conceptions s'affrontent: M. Brodar, K. Ehrenberg et les partisans des trous perces, par exemple Th. Kormos et M. Mottl, beneficient ou ont beneficie d'une experience considerable. En revanche les partisans de "non", Albrecht et coll., peuvent disposer d'instruments, microscopes, analyses plus modernes mais ils abordent la question des os troues sans longue experience prealable, ("Eine kurze Einarbeitung in das Thema ..." Albrecht et coll. 1988, 1), sous-entendu qu'un probleme si evident ne necessite pas trop de temps. M. Brodar et K. Ehrenberg sont completement detaches de la question musicale, donc leur opinion n'est nullement influencee par d'autres considerations que l'origine artificielle ou animale des trous et n'ont aucun interet ä favoriser l'une ou l'autre possibilite. Les contestataires affirment que les carnivores sont aptes ä faire des trous (verite evidente depuis tres longtemps) et que tant que les traces de fabrications humaines ne sont pas indiscutables, le trou doit etre attribue ä l'animal. Dans la pratique ce raisonnement conduit au rejet de tous les trous des flütes presumees alors que ces memes trous avaient l'aspect le plus artificiel parmi le grand nombre d'echantillons observes. Bref, on peut dire que les contestataires nient les perfages artificiels meme au delä du Paleolithique Moyen parce que leur rejet concerne egalement les pieces aurignaciennes. On peut rajouter que si les traces de fabrication sont invisibles cela signifie que ces traces correspondent ä un mode de fabrication preconise de nos jours et que rien ne prouve qu'un autre mode de fabrication ne pouvait exister laissant d'autres traces ou n'en laissant aucune. K. Ehrenberg comme M. Brodar excluent categoriquement l'hypothese simpliste que tous les trous sont mordus. En revanche ils etablissent trois classes: trous d'origine naturelle (larves, fauves, gisements), trous indetermines et trous artificiels. Les criteres le plus infaillibles de l'origine artificielle sont la taille (trous plus grands que les dents des animaux) et l'emplacement sur la diaphyse (difficulte et sans interet de mordre un trou sans casser l'os). (Remarque sur l'intelligence animale: comme il serait injuste de mepriser les Neandertaliens, les animaux aussi sont plus capables que nous sur plusieurs points: ils sont certainement aussi raisonnables que nous pour acceder ä la bonne nourriture avec un minimum d'effort). Meme si certains trous des flütes puissent etre classes comme indetermines, la preuve est incontestable que le perfage artificiel etait une operation tres repandue au debut du Paleolithique Superieur. La Slovenie, en 1985, possedait dejä une collection de 83 pieces avec trous, dont beaucoup de mandibules 5 http://site.voila.fr/horusitzkymusic2/holes.html avec perfages multiples. D'apres M. Brodar, en dehors des mandibules, dix pieces sont incontestablement percees par l'homme. En tout, il a pu examiner au moins 145 trous. Kurt Ehrenberg, integrant les recherches de M. Mottl et appuye par R. Pittioni, a examine un nombre considerable d'os troues, pour la plupart des vertebres provenant des grottes de Salzofenhöhle (env. 60 pieces) et de Schlenkendurchgangshöhle ou 5 pieces sont classees douteuses et 27 pieces sont classees en accord avec R. Pittioni comme tres vraisemblablement ou indiscutablement artificielles. Compte tenu des perfages multiples cela represente quelque 150 trous. Face ä cette masse d'experience, les echantillons presentes par Albrecht et coll.(1998) qui d'ailleurs auraient ete classes sans hesitation parmi les objets d'origine naturelle par les experts, ne font pas le poids. On peut simplement remarquer que les contestataires ignorent (ou feignent d'ignorer?) les publications innombrables des Brodar et d'Ehrenberg et preferent citer plutot celle d'une musicologue, specialiste du Moyen Äge. (Faut-il rappeler que Moyen Äge et Paleolithique Moyen sont des epoques differentes?) Comment pourrait-on exercer une critique objective et constructive? Certainement pas en proclamant que les carnivores arrivent ä percer des trous ce qui est evident pour tout le monde. En revanche on aurait pu produire un chapitre titre: "Nouvelles conceptions de perfage". Evidemment on entend la protestation de bonne foi. Les contestataires ne nient pas les perfages par des Neandertaliens mais uniquement au cas ou les preuves de perfage ne sont pas incontestables. Il est surprenant que tous les trous sur les flütes sont en bloc naturels alors que ces trous sont les plus representatifs pour l'action humaine selon les experts. Meme si nous portons notre jugement seulement sur les os longs, en omettant l'examen des mandibules et vertebres troues qui forment la majorite, n'oublions pas que les experts ont etabli leur diagnostic sur l'ensemble des os troues. Quant ä moi, n'ayant fait aucune recherche microscopique sur les trous, ni des recherches zoolo-giques sur la dentition des animaux, je me range automatiquement derriere les experts. Je crois davan-tage ä Kormos qui a examine la piece perdue de Lokve, qu'au jugement de ceux, qui ä priori estiment que tous les trous sont d'origine animale et qui fortifient leur theorie ä partir d'un objet disparu, examine seulement ä l'aide d'une illustration ancienne et mediocre. Je suis impressionne par les trous grands de forme tres reguliere ou tres bizarre qui font pencher la balance du cote des partisans des trous artificiels. Et je felicite sincerement l'equipe Turk pour la demonstration que la bete mythique qui perce les diaphyses se range parmi les animaux imaginaires (Turk et coll. 2001, 66, 67). 5.3. L'usinage des flutes presumees, probables ou possibles Nouvelle conception de per^age Dans ce chapitre nous nous limitons ä ajouter des complements ä l'etude de Turk et coll. 2001. En general les chercheurs raisonnent en techniques de perfage: perfage par rotation, par pression, par choc ou par ciselure. Ces methodes conduisent ä des resultats insuffisants: Le perfage par rotation cree un trou en forme d'entonnoir s'elargissant vers l'exterieur. La pression (etau) et le poinfonnage ("punch") conduisent ä la fracture de l'os, de l'outil (dent d'animal) ou des deux. Le ciselure cree des contours facilement identifiables qui ne correspondent pas aux trous etudies. Dans une serie d'experiences sur os de cochon nous avons pu arriver ä une solution. Si separement ces modes d'action sont inefficaces, leur combinaison peut donner le resultat espere. Ainsi nous avons cree des trous parfaitement ronds ou ovales en combinant rotation, pression et frappe. La premiere operation etait la realisation de trous avec une pointe tournant ä ±180° sous pression (=force musculaire) de 50 ä 100 N, un trou peu profond pour les petits diametres (5-6 mm) et un trou de 10 mm de forme entonnoir passant ä travers la paroi osseuse. L'operation perfage et pression a ete suivie de poinfonnage, avec un marteau ou la dent d'hyene (ou d'ours) a ete remplacee par une vis. Le diametre de la vis etait d'abord inferieur ä celui du bord de l'entonnoir, 8 mm contre 10 mm, puis egal ä 10 mm. La vis a penetre dans l'entonnoir facilement, la section du trou, auparavant conique ä l'exterieur, est devenu conique ä l'interieur, ce que l'on constate dans le cas des flütes presumees ou possibles. La forme du trou a epouse la forme du dernier poinfon. Les essais ont ete effectues sur des femurs de cochon crü et frais. Les details, les illustrations et les explications sont accessibles sur notre site Internet "boring".6 L'un des criteres pour eliminer l'origine animale est d'apres Brodar et Ehrenberg l'emplacement du trou dans la diaphyse. Ä cet endroit les experiences de poinfonnage sans avant-trou ont toutes echoue (Turk et coll. 2001). Nos experiences ont montre que la disparition des traces d'usinage paleolithique peuvent avoir deux raisons et non pas seulement le vieillissement spontane. L'autre raison de l'absence des traces est le poinfonnage ä l'aide http://site.voila.fr/horusitzkymusic2/boring.html de canines d'hyene (ou d'un autre animal) de grosseur progressive apres le perfage par rotation et pression. Par ce processus les trous changent de sens de conicite et s'elargissent vers l'interieur ä cause de l'effritement de l'os. 5.4. Les contra-marques La presence de traces de contre-morsure est determinante selon la contestation. Les prises de position et les observations des experts ont ete plus nuancees. Sur les pieces d'Iställöskö et Lokve les observations personnelles n'ont pas detecte des signes de morsures tres marquees. (Bien que Kormos signale une legere depression sur la cote ä 3 trous de Lokve, au-dessous du trou au milieu). Ehrenberg considere que la frappe d'un os place sur un support dur et convexe, peut produire egalement une depression de l'autre cote. Par ailleurs, dans le cas de morsure animale, la contre-morsure peut etre absorbee par les os du voisinage (Brodar 1985, 37) de sorte que le critere de la contre-morsure est tres ambigu. Au cours de notre experiences de perfage et poinfonnage nous avons constate les contra-marques et meme l'amorce d'un trou sur l'autre face (voir note 6). 6. QUESTION DES SONS Nous sommes d'accord avec les contestataires que la production des sons ne constitue pas une preuve absolue de musicalite et d'origine artificielle. Autrefois nous avons accorde une importance majeure aux sons produits. Le fait d'experimenter les copies des femurs en question comme flütes, constitue un indice positif et la convergence de ces indices fournira un jour une sorte de preuve vraisemblable pour confirmer la musique paleolithique. J'aimerais tout de meme rajouter que la presence d'un seul trou ou de deux trous n'est pas une contre-indication de musicalite. Au contraire, deux ou trois sons satisfont les auditeurs primitifs, de sorte que Lieglloch(4-trous) me parait douteux justement par la presence des 4 trous.7 7. CONSIDERATIONS STATISTIQUES En revanche les reflexions sur la quantite d'os des ours des cavernes conduit les contestataires dans une direction totalement fausse. Il est absolument errone de speculer sur le nombre total des debris d'os. Sur les 18.000 pieces d'Iställöskö, dont l'immense majorite sont des dents et des vertebres, seulement 15(+1) femurs ont ete conserves. Sur les 16 fragments de femurs seulement 4 ont la taille autour de 100 mm. Sur ces 4 pieces une est transformee en flüte probable (Vörös 1984). Ä Divje babe I: "Approximatively 600 femurs belonging to young cave bears one to four years of age have been found at the site to date (Kunej, Turk 2000, 240). Almost all are more or less fragmented, and only some 10 pieces are approximatively the same size as the bone with holes." Il est tres surprenant que parmi les 4 (ou 10) pieces se trouve precisement le femur troue qui nous est parvenu! Il est absolument indispensable de comparer les femurs troues au nombre des fragments de femur de taille comparable! En evoquant le nombre considerable des fragments les partisans des deux camps se dirigent vers une impasse. D'une part on peut dire qu'il est hautement exceptionnel qu'on trouve un seul objet troue parmi des milliers de fragments, d'autre part on peut pretendre vivement que statistiquement il est tout ä fait normal que parmi les innombrables fragments on trouve aussi un objet troue. Si on compare les flütes aux femurs de taille comparable (quelques pieces seulement) il devient clair que le raisonnement statistique est faux et le lecteur trouvera facilement la reponse adequate: il est effectivement tres surprenant que parmi quatre ou dix femurs juveniles on trouve un qui soit perce! 8. LA "MUSIQUE" ET LES OB JETS DECORATIFS DES NEANDERTALIENS Comme nous l'avons vu, la contestation a debute contre la musique neandertalienne. La discussion sur les trous en a ete la suite. La conclusion de Chase est que la musique du Mousterien ne peut pas etre prouvee parce qu'il est impossible de prouver l'origine artificielle (ou naturelle) des trous. L'examen d'une collection considerable des trous dans les os des ours a montre qu'une partie non negligeable des trous ont ete perces par l'homme. Apres cette impasse revenons ä la question musicale. M. Brodar (1999, 35) represente egalement la contestation de la musique neandertalienne. Il considere les trous de Divje babe I comme incontestablement artificiels. Mais la piece ne peut pas etre neandertalienne parce que, d'apres M.Brodar, la musique comme les autres manifestations de l'art sont incompa-tibles avec la cervelle de cette population primitive. 7 Ä ce sujet lire, par example, les recits de voyage ä Tahiti de Bougainville ou de Cook. Extraits et references au site http://site.voila.fr/ horusitzkymusic Cette affirmation a un point faible: la definition de la musique. Le chant des oiseaux et du gibbon, le hurlement nocturne des loups existaient depuis toujours et l'homme a certainement essaye de les imiter bien avant les premieres tentatives de gravure. Si nous attribuons ä la piece de Divje babe I le role de bruiteur rythmique pour les danses, la compatibilite neandertalienne est assuree. Si l'objet a servi pour produire des melodies, alors l'appartenance aux premiers Sapiens sapiens est plus que vraisemblable, bien que des restes de cet ancetre demeurent (encore) inconnus ä l'age de 45.000 ans BP. Si nous avanfons dans le royaume des reves, nous pouvons imaginer des scenarios plus complexes. La simultaneite des derniers Neandertaliens et des premiers AMH (anatomiquement moderne humain), pendant quelques milliers d'annees, est admise en Europe Centrale. On peut alors supposer plusieurs situations: - une egalisation du niveau cerebral malgre les differences corporelles entre les deux races, - les contacts paisibles entre les deux populations avec echange des objets insolites ou utilitaires contre les matieres premieres, - les incursions feroces des AMH dans les grottes des Neandertaliens ou ils pouvaient perdre ou jeter des objets, - des raids non moins feroces des Neandertaliens muscles en territoire AMH, rapportant du butin, - des visites occasionnelles des AMH ä Divje babe pendant les periodes inhabitees, - etc., etc. Les possibilites evoquees ci-dessus ne sont nullement le fruit de l'imagination pure. L'exemple d'Iställöskö et de Szeleta prouve que quelques pieces isolees typiques se trouvent dans la grotte rivale. Nous ajouterions ä cela que Szeleta peut representer la continuite des Neandertaliens de Subalyuk qui en contient des restes humains. Les hypotheses evoquees ne sont pas celles d'une intrusion d'un age plus recent, exclue par les conditions rigoureuses des fouilles. Il s'agit plutot d'une hypothese que l'objet utilise par les habitants de Divje babe I n'est pas necessairement fabrique par les memes habitants. Nous arrivons toujours au meme point: il est inutile de mediter sur des problemes insolubles et il est surtout inutile d'accuser les archeologues de manquer de preuves absolues alors que les theses adverses manquent egalement de preuves absolues. Les recherches prehistoriques avancent toujours sans preuves absolues. Nous invitons cordialement tout opposant aux flütes paleolithiques de proposer une autre utilisation de ses objets exceptee l'utilite nulle. La question du sens decoratif des Neandertaliens vient de renforcer la capacite musicienne presumee. Les objets perfores du Mousterien ancien, enumeres par A. Marshack, prouvent que le sens decoratif est dejä bien developpe. R. Bednarik (voir note 4) ne se limite pas ä la region europeenne. Les echantillons qu'il montre prouvent ä la fois le besoin des Neandertalien(ne)s de s'exprimer et de plaire ainsi que leur capacite de faire des realisations compliquees comme le perfage. 9. TABLEAU DE COMPARAISON OBJECTIVE DES FLÜTES PALEOLITHIQUES PRESUMEES, PROBABLES OU POSSIBLES EN EUROPE CENTRALE (Tab. 1) J'ai reuni les donnees concernant les flütes contestees dans un tableau "objectif" qui permettra une appreciation plus claire de la question. Le tableau ne contient pas les objets ä cavite pleine que tout le monde exclut de la categorie des flütes possibles. Le tableau ne mentionne pas les auteurs qui ont puise dans les sources secondaires, ni les auteurs de ces sources. Sauf indication contraire il s'agit de femurs d'ours des cavernes juvenile. Kesslerloch: y compris les sifflets de phalange similaires, consideres comme artificiels (fig. 3). Lokve et Bukovac signifient la meme grotte. Potočka zijalka: Les mandibules trouees de Potočka zijalka ne figurent pas dans le tableau, ils representent une classe ä part parmi les instruments de musique possibles. Voir aussi Tasnädi-Kubacska 1955 pour un exemple pathologique ä Iställöskö. Kormos: Bayer recopie le texte de Kormos, il est plus normal de citer l'original. Kormos est formel quant ä l'origine artificielle des trous mais il n'entre pas dans les details et sa remarque "(Pfeife?)" seule fait penser que l'objet etait vide du tissu spongieux. Mottl*: a ecrit "flötenförmig" ce qui pourrait signifier "oui" ou "non" pour l'option flüte. Brade*: bien qu'elle ait examine scrupuleusement les publications, elle ne peut pas etre consideree comme source primaire (en fait elle reproduit les donnees de Horusitzky (1955) sauf l'appreciation du trou n° 1 d'Iställöskö). Ses preoccupations tournent autour des flütes historiques et elle cherche ä minimiser l'importance des instruments plus anciens. Brodar: les trous n° 2 et n° 3 aussi seraient artificiels tant qu'il n'y aura pas un avis oppose. Chase*: Chase exprime un "oui" tacite parce que l'objet provient de la couche aurignacienne. ALa: Opinion de l'equipe Al. avant l'inspection des objets et avant la visite des grottes autrichiennes en octobre 1995. ALb: Opinion d'Albrecht et coll. apres les visites des grottes et ä la suite d'experimentation de perfages. Tab. 1: Tableau de comparaison objective des flütes paleolithiques presumees, probables ou possibles en Europe Centrale. Tab. 1: Objective comparison table of presumed, probable or possible palaeolithic flutes in Central Europe. ■{3 ■a oui = yes, art. = artificiel / artificial, anim. = mordu= bitten, trou = hole, peut-etre = perhaps, sifflet = whistle, perdu = lost, introuvable = untraceable, rien = nothing Le changement d'opinion traduit la complexite du probleme et l'absence des evidences. Hor. 1955; Hor. 2003: opinion de l'auteur en 1955, lors de la publication de la flüte d'Iställöskö, et son opinion actuelle. "?": Le point d'interrogation signifie que l'objet et l'illustration font defaut ou qu'il s'agit d'une partie de l'objet qui manque. Dans ces conditions toute opinion formulee est illusoire et sans valeur. "rien": le chercheur ne dit rien tout en connaissant et ayant etudie l'objet soit directement, soit par la publication d'origine. Il est absolument errone et tendancieux d'interpreter ce silence comme une opinion pour ou contre une proposition. Iställöskö: La piece possede trois trous de caracteristiques tres differentes, il convient de traiter les trous ä part: Trou n° 1: M. Brodar (1985) pense que le trou est tres semblable au trou sur la pointe n° 75 de Potočka zijalka lequel est indiscutablement artificiel. Brade exprime des doutes. I. Turk pense que le trou est artificiel mais les cannelures peuvent etre faites par des rongeurs. Horusitzky 1955: insiste surtout sur l'origine artificielle des cannelures qui implique egalement celle du trou. Trou n° 2: "rien" par Brade et par Albrecht et coll. 1998. (Ces derniers considerent le trou n° 2 comme rond, alors qu'il est legerement ovale d'apres la publication Horusitzky (1955) dans le texte et sur la photographie). Trou n° 3: le contour est fracture, il est impossible de savoir quelle etait sa forme originale. Toute affirmation concernant la forme et l'origine est sans valeur. Rien n'exclut l'hypothese qu'il servait d'embouchure. En dehors des chercheurs figurant au tableau, nombreux sont ceux qui se sont prononce en faveur de l'option flüte (ou sifflet) artificielle: Heierli (1907) pour Kesslerloch, Häusler (1960), Megaw (1960) et Dobosi (1985) pour Iställöskö, Probst (1991) pour Badlhöhle, Otte (2000) pour Divje babe I, etc. Nous n'avons pas rajoute au tableau la piece de Geissenklösterle qui fait partie des flütes faites d'os d'oiseaux. La piece de Grubgraben non plus parce que son äge est plus recent, chronologiquement et geo-graphiquement elle s'eloigne des cas discutes. En plus, elle n'est pas en rapport avec les ours des cavernes, donc les speculations sur le culte d'ours, qui d'apres certains auteurs sont ä la base des flütes, ne s'appliqueraient pas. L'opinion d'Einwögerer et Käfer sur la piece d'Iställöskö est limitee du fait qu'ils n'ont pas vu la publication et jugent la possibilite d'instrument de musique uniquement par l'aspect du trou n° 1. 10. CONCLUSION Apres la cloture de notre texte nous avons pris connaissance d'une publication toute recente: d'Errico, F., A. Nowell et al., Archeological Evidence for the Emergence of Language, Symbolism and Music, Journal of World Prehistory, 17/1, 2003, 1-70. Ne voulant pas tomber dans l'erreur des adversaires qui ignorent toute opinion contraire, nous allons ajouter ces quelques lignes. La "flüte" de Divje babe I est invariablement contestee avec les arguments dejä connus. L'os est partout grignote par les animaux (nous signalons que l'homme aussi arrive ä grignoter severement un os surtout s'il veut le nettoyer avant d'en faire un objet utile). Puisque les animaux reussissent ä grignoter, l'homme ne peut pas faire des trous, c'est la these principale comme toujours. La publication contestataire ignore superbement les travaux de M. Bordar, de K. Ehrenberg et surtout l'etude decisive de Turk et al. (2001). Ce manquement enleve toute credibilite scientifique aux auteurs contestataires, qui ont fait par ailleurs un travail remarquable. Il est inutile de s'etendre davantage aux explications laborieuses de la contestation, nous conseillons de lire la reponse anticipee dans l'etude Turk et al. (2001). Le os perfores de Slovenie sont pris en compte : 1) 70% des os perfores sont grignotes par les carni- ou omnivores (sauf l'homme, et pourquoi ?); 2) Donc tous les trous sont mordus (les trous des 70% ou la totalite des trous ?); 3) Par consequent l'homme n'a pas pu faire des trous; 4) Donc la flüte n'est pas une flüte. Si nous etions tombes dans le piege polemique nous aurions pu inverser le raisonnement: 1) Il existe des doutes sur l'origine animale de certains trous; 2) Donc tous les trous sont faits par l'homme; 3) Ce qui prouve que l'objet est une flüte. Pour rester dans le cadre scientifique nous disons que 1) l'origine animale des grands trous est tres peu probable; 2) la technologie du perfage conforme ä l'aspect des trous est clairement identifiee; 3) donc l'objet est tres certainement artificiel, et puisque l'envie de chanter est tres ancienne (et il est illogique d'affirmer les chants ä -30.000 ans et de nier la musicalite ä -45.000 ans), nous avons la tres forte presomption que l'objet est une flüte, tant qu'on ne trouvera pas une autre explication probable. Les os perfores de Križna jama (Grotte Križna) sont mis en relief parce que cette grotte n'a jamais ete habitee par l'homme. Il aurait fallu ajouter aussi que les perforations manquent de tout caractere artificiel et que M. Brodar (1985, 34) sur les 11 pieces enumerees de Križna jama n'en a trouve aucune repondant aux criteres humains. Il semble qu'au sujet de la localisation des trous sur la diaphyse ou sur la partie compacte les avis divergent : d'apres M. Brodar (1985, 37) les trous ä cet emplacement sont d'origine humaine, les contestataires disent que les animaux arrivent ä percer meme la plus epaisse partie de l'os. Nous quittons nos adversaires par leurs propres propos : "Worse still, they may adopt archaeological scenarios that best fit their view, disregarding others." ABSOLON, C. 1936, Les flütes paleolithiques de l'Aurignicien et du Magdalenien de Moravie (Analyse musicale et ethnologique comparative, avec demonstrations). - Dans: Congres Prehistorique de France Session XII, 770-784. ALBRECHT, G., C.-S. HOLDERMANN, T. KERIG, J. LECHTERBECK et J. SERANGELI 1998, "Flöten" aus Bärenknochen - die frühesten Musikinstrumente? - Arch. Korrbl. 28/1, 1-19. ALBRECHT, G., C.-S. HOLDERMANN et J. SERANGELI 2001, Towards an archaeological appraisal of specimen N° 652 from Middle-Palaeolitihic level D / (layer 8) of the Divje babe I. - Arh. vest. 52, 11-15. BRADE, C. 1975, Die mittelalterlichen Kernspaltflöten Mittel-und Nordeuropas. 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Palaeolithic flutes: Divje babe I, Istallosko, Lokve etc. Viewpoints of experts and their adversaries Critical survey of the "Archaeological appraisal of the Divje babe I specimen No652", and arguments to defend the specimens PB51/20 and Pb606 of the HNM Budapest. Summary 2. THE CONTESTATION BEFORE THE DISCOVERY OF DIVJE BABE I 2.2 The coprolite of P. G. Chase (Fig. 3) 2.1 The critical point of view of C. Brade in 1975 (Fig. 1: a,b; 2: a) In her doctoral thesis on historical Middle Ages flutes Christine Brade (1975) concludes that the palaeolithic flutes are uncertain and are not the ancestors of the recorder. She worked only on the basis of profound knowledge of the original publications but probably lacking experience of palaeolithic age and direct observation. She fails to be objective in the case, among others, of the Lokve finds. (See http://site.voila.fr/horusitzkymusic2). The human origin of phalange whistles is contested by P. G. Chase (1990) because pierced phalanges were found in coprolites of Canidae. Chase seems to conclude that all holes were bitten by beasts. 3. THE CONTESTATION AFTER THE DISCOVERY OF DIVJE BABE I There are two tendencies: 1) contesting the musical capacities of Neanderthals, and consequently contesting the human origin of the holes. 2) contesting the human origin of holes and secondly contesting the Mousterian musical capacities. 3.1 Contestation anti-Neanderthal P. G. Chase and A. Nowell 1998, 550: "In Europe, bone flutes provide unambigous evidence of music by the Upper Palaeolithic, but before that time evidence is scanty and questionable". The arguments of Chase and Nowell suggest that the beasts bit in the Mousterian and they ceased to bite later. It is more probable that this change was due to men and not to animals. (See: M. Brodar, 1985, 39 and 1999, 30). 3.2 The lack of absolute proof (Fig. 1; 2; 4) Both tendencies contest the human origin of the holes. There is no absolute proof. Some evidence is accepted by everybody: "It is indisputable, that Neanderthal Man deliberately produced sounds and music" (Albrecht, Holdermann, Serangeli 2001,11) "We agree with Turk and colleagues that it is logically not possible to exclude either a human or a natural explanation for the specimen of Divje babe."(Chase and Nowell 1998, 552) "The fact that it is possible to play music on these "flutes" is no proof of artificiality of the specimen" (Albrecht, Holdermann, Serangeli 2001,14) We can add: Music has always existed all times, surely before Middle Palaeolithic. The instruments were made of hollow wood. (Pollen and charcoal of elder in Slovenia. (See: Kunej, Turk 2000, 247) The extravagant idea of Chase and Nowell (1998): the holes can grow and get a regular circular border. Consequently the holes of Divje babe I could have been bitten by smaller canines, while in the case of Iställöskö the hole n°1 remained small and unequal, the hole no3 became large but unequal, the hole no2 did not change. The finds are so old that this spontaneous change of the holes led to the disappearing of tooth traces. But the traces of manufacturing did not disappear because they never existed (??). Another recurrent idea is the absence of traces of tools which hollowed the cavity from the spongy bone. At the same time the opponents affirm that the spongy bone can disappear spontaneously. Response: the tools were of wood or of bone. When they disappeared spontaneously why seek for traces of tools? D'Errico and coll. (1998) also claim the spontaneous vanishing of spongy bone but accept the music of Middle Palaeolithic. The comparaison of the holes of femur with a perforated skull is not convincing. The idea of hole-making bacteria, mushrooms etc. is interesting but the following is much less: because there's no detailed scientific documentation on the action of beetles etc. "we cannot test this hypothesis, but as we suggest below, several reasons incite us to develop the carnivore hypothesis". Why not the human hypothesis? Several reasons incite us to develop the human hypothesis. Always the same blunder: because beasts can make holes, men cannot make flutes. Neither the experiences of Turk and colleagues, nor the experiences of opponents could prove with certitude either human or animal origin of the holes. The absolute proof does not exist in prehistoric archaeology. Only possibilities exist. But we must insist that the alignment of the Divje babe holes was never and in no case seriously taken into account. This highly decisive factor was either occulted or considered as insignifiant. And no one figure of the contesting papers shows aligned holes on the diaphyse of cave bear femurs. But let us admit that the carnivore gnawed the extremities for food, why did it not continue to get the marrow? Was it necessary to pierce two or three holes on the diaphyse (aligned!)? The great mass of minuscule fragments prove that it did not hesitate to crush the bone to access to the marrow cavity. Fortunately there is no and cannot be any decisive objection against the arguments of human origin of the flutes. The rarity of the great fragments of juvenile cave bear femur (and the quasi absence of adult bones) raise serious questions. What is the probability that a find so rare should be a "specimen" with three aligned holes if the bone is bitten? The majority would be bones gnawed on both ends without any holes. 4.1 The "Towards an appraisal ..." article Let us open the volume 52(2001), page 11, of Arh. vestnik and follow together the opposing article: Introduction: We agree but we must remark that the destination of archaeological finds appertain to archaeology. It is not useful to examine a find without thinking of its utility. "If the specimen was deliberately conceived and manufactured to be a flute, than this would be the most ancient evidence of human musicality." Our opinion: we must express some nuances. If man has found a bone perforated by an animal and used it as a flute, the musicality would be also evident. If the find was never used as flute, the primitive musicality would remain evident even without material proof. Evidence: We agree that there is no absolute proof either for artificial manufacturing or for animal biting. But the opponents, curiously, can prove with absolute certitude that Divje babe I and Iställöskö cannot resist the critique and one can be sure that the holes are not artificial. Evidently we wholly agree that carnivores can bite and make holes. This is not new and certainly not the discovery of the opponents. The holes of animal origin are widely proclaimed by the two eminent experts in this field since a lot of time: M. Brodar and K. Ehrenberg (and by others as I. Turk and colleagues). The continuation of the "evidence" becomes less and less evident. After a list of misunderstanding and errors in the "Towards an appraisal..." article, which are discussed only in the main text in french, we pass directly to our conclusion concerning Albrecht et al. (2001). Conclusion: Albrecht et al. do not hesitate to think that their opinion is a doubtless verity. The lack of absolutely positive proofs are converted into an absolute verity of contestation: which cannot be proved does not exist. The search of the opponents for absolute proof of the human origin of the holes leads to the rejection of the majority if not the totality of the holes of cave bear bones being artificial. 4.7 Appeal to reason The contenders seem to affirm that all holes of the palaeolithic flutes are of natural origin. This hypothetical origin remains undecided. The teeth of the beasts do not correspond to the holes and the experiments of pressure and stroke give negative results. The discovery of an exceptional find like the Divje babe flute ought to develop general enthousiasm. The torpedoing of such an enjoyment is a deplorable act. To affirm that the specimen is certainly not a flute because the holes are probably of natural origin is a very strange reasoning. To affirm that the specimen is not a presumed flute because the absolute proofs are lacking, and to declare that absolute proofs cannot exist, is a surprising blunder of the mind. Moreover, the presumption is the product of the mind, how dare one say that in an other mind than one's own an idea does not develop? If I say that the specimen is a flute, one may tell me that it is something else (and what exactly, please?) but one must not tell me that I don't think that it is a flute. It is regrettable that the evident traces of biting disappeared with the ages but the manufacturing traces did not disappear beacause they never existed. Is it science or absurdity? What means the objection that the first instrument of music in the world has no other analog specimens who would be also the first instruments of music in the world, all together? How to be first if not alone? To declassify the presumed flutes it is not enough to reiterate that carnivores bite. 5. THE ORIGIN OF THE HOLES We add new elements to the exhaustive study of Turk et al. 2001. 5.1 Diversity and oldness of the boring practice M. Otte (2000), A. Marshack (1990): "Early Hominid Symbol and Evolution of the Human Capacity" and R. Bednarik:"Beads and the origin of symbolism" prove the very old age of boring practice (several 100 Kyr). Many decades of experience of M. Brodar in Slovenia and of K. Ehrenberg in Austria and some 300 examined holes support their authority. (Some opponents began to discuss after a short initiation observing only some holes of the flutes and some piercerd bones). Both experts have classed the holes into bitten holes, manufactured holes and uncertain holes. The great diversity of the holes prove their human origin in many cases. Slovenia is rich in perforated mandibules, Austria in perforated vertebrae. Animals could not have different habits in such a limited area. The pierced bones can have different destinations: 1) Bones with bilateral perforation. They could have been pendants (and as such they could have had some musical rythmic role stringed as a rattle). 2) Bones with unilateral hole and full of spongy bone. Some bones have indisputable human perforations but are filled with spongy bone. Their function is mysterious but this does not justify their exclusion from the family of manufactured objects. 3) Bones with unilateral hole(s) and hollowed cavity. This class assembles the presumed, probable or possible flutes. On our Internet site we have put together the most authentical results on the origin of cave bear holes. It was very important to dissociate the problem of the holes and the problem of the flutes: the separate study of the holes permits to survey a great quantity of specimens without the subjective musical point of view, while the flutes represent only a very small fraction of the perforated bones. 5.2 The pierced bones with no musical purpose Two concepts are meeting face to face: M. Brodar, K. Ehrenberg and the partisans of the human boring, as Kormos and Mottl, who accumulate some decades of experience are on the one side, and the opponents who have modern instruments and methods of analysis on the other. The opponents affirm that the carnivores are capable of making holes (old truth well known by the specialists), and affirm that when the manufacturing traces are invisible or contestable, the hole must be attributed to animals. Practically that means that nearly all presumed flutes were produced by beasts and not by humans. At the same time the holes on the flutes are the most representative for human action according to the experts. We can add that if the manufacturing is invisible concerning the traces we want to see according to our modern ideas, our ancestors could have practiced other methods leaving other traces or not leaving at all. Ehrenberg and Brodar reject categorically all simplist hypothesis that all holes were bitten or all holes were manufactured. To the bitten category they add other possible agents as beetles, mushrooms, bacteria, etc. For the experts the most infallible criterion of manufacturing are the size (larger than the animal teeth) and the location on the diaphyse (where the beast cannot bite without crushing the bone). Slovenia in 1985 owned 83 perforated bones most of them were mandibules with multiple perforations. According to M. Brodar, 10 bones, besides the mandibules, were indisputably perforated by men. He could examine more than 145 holes. Kurt Ehrenberg, in accordance with M. Mottl and R. Pittioni, examined a great number of holes chiefly from the Salzofenhšhle (ca. 60 pieces) and from the Schlenkendurchgangshšhle where 5 bones are doubtful and 27 are probably or indisputably artificial. Regarding multiple perforations, he studied some 150 holes. Facing this mass of experience, the specimens and arguments objected by Albrecht et al.(1998) do not weigh much. We must remark that the opponents ignore (or feign to ignore?) the numberless works of Brodar and Ehrenberg and prefer to fortify their opinion by that of a musicologist, specialist of the historic Middle Ages (but not of Middle Palaeolithic). Evidently I am in the line of the experts and I felicitate I. Turk who demonstrated that the mythical beast reponsible for the holes belongs to the family of imaginary animals. (I.Turk and coll. 2001, 66,67). 5.3 Manufacturing of the presumed, probable or possible flutes New concept of boring The researchers generally consider the following techniques of boring: boring by rotation, by pressure, by stroke or by chiselling. Or, or, or. The result of these methods is not satisfactory. The rotation or drilling makes a hole with a conical funnel outwards. Pressure in a vice or punching result in fracturing the bone, the tool, or both. Chiselling produces a rim which is not similar to that of the holes. In experiments on pig bones we found an answer. While separately these boring modes are inefficient, their combination leads to a good result. So we could make perfectly round or ovale holes, combining rotation, pressure and punching our method is explained in a future publication and on our Internet site (http://site.voile.fr/horusitzkymusic2). Our experiments and those of I. Turk et al.(2001) showed that on the diaphyse it is not possible to pierce a hole by punching whitout crushing. With a funneled hole after a first operation the punching is easy. In accordance with Brodar and Ehrenberg we found that the holes on the diaphyse prove that the object is artificial. Microscopic observation on the wall of holes will show remains of animal teeth, because the Neanderthal artisan used most likely truncated animal teeth as punching tool. As our holes show no traces of manufacturing, the lack of traces around the holes of palaeolithic flutes does not mean the absence of human intervention. We can reject Albrecht et al.'s affirmation: "only the holes unambigously bored, having a conically narrowing section, are surely produced by man. Without costly helping material man cannot punch or press regularly round holes." This is not true. We made perfectly round holes with the first stone found in our garden and with our own muscles which are certainly less powerful than were those of our Neanderthal friends. 5.4 The counter-bites The opponents consider the counter-bites as absolute proofs of animal making. The opinion of the experts is more nuanced. Ehrenberg thinks that striking a bone produces a depression on the other side too. On the other hand, M. Brodar (1985, 37) suggests that the bite may be absorbed by the neighbouring bones when a living animal was bitten. So, the counter-bite interpretation is very ambiguous. During our experiments of boring we observed depressions on the opposite side and once also the beginninig of a small hole. 6. QUESTION OF SOUNDS We agree with the opponents that blown sounds are not proof. In the past we attached much greater importance to the musical possibilities partly because of the high interest we hoped to get by it. The argument, that the Lokve, Salzofenhšhle and Badlhöhle finds could not be flutes because they have only one hole, is groundless. Primitive music is a rythmic sound to accompany the dances. One hole and the open or closed end can produce four basic sounds (and several others by overblows) which correspond exactly to what the dancing people wanted. (See note 7 and Absolon(1936) who classifies as flutes even bones without any hole and suggests that there were, perhaps, orchestras, where each member played only one tone.) 7. STATISTICAL CONSIDERATIONS This question will be settled probably when we will find an explanation for the function of perforated bones with full cavity. M. Brodar (1999, 35) also contests the Neanderthal music. For him the holes of Divje babe I are incontestably artificial but its age cannot be of Neanderthal because these people did not have symbolic capacities. We do not discuss this point but only the definition of music. Music is old as the world: birds, gibbons, wolfs etc. emitted sounds and songs. If we consider music as rythmic sounds accompanying the dances, we can be sure that this sort of music existed among Neanderthals. If music does mean the accompaniement of melody singers the problem may be questionable but the response is in the realm of ethnomusicology. As from 45000 to perhaps 35000 years BP we can imagine in Central Europe a coexistence between AMH's and Neanderthals, it is possible that an AMH object got to the Neanderthal cave through commerce or other pacific or violent action. We arrive always to the same point: it is useless to meditate on unsolvable problems. It is unrighteous to accuse the archaeologists not to have absolute proofs when the opposite thesis also lacks absolute proof. The prehistoric researches go ahead always without absolute proofs. The decorative sense of Neanderthals reinforces our presumption of their musicality. The perforated objects of ancient Mousterian, studied by A.Marshack(1990), witness for a developed decoratif sense. The investigation of R. Bednarik (see note 4) is not limited to the European region. The specimens he shows, prove at the same time the desire to please and the ability to achieve complicated actions as the perforation since about 300 Kyr BP. On the other hand the reflexions on the quantity of cave bear remains lead the opponents to an impasse. It is absolutely useless to speculate on the total of bone fragments. In the Iställoskö cave there are 18000 fragments but only 15 (16) fragments of femur. Of the 16 femurs only 4 have approximately the same size as the flute (about 100 mm.). Of the 4 specimens only one is transformed into a flute.(I. Vörös 1984). At Divje babe I: "Approximatively 600 femurs belonging to young cave bears one to four years of age have been found at the site to date (D. Kunej and I. Turk 2000,240). Almost all are more or less fragmented, and only some 10 pieces are approximatively the same size as the bone with holes." It is very surprising that among 4 (or 10) fragments we found one specimen of flute! It is absolutely necessary to compare the perforated femurs with fragments of comparable size! Both camps arrive at an impasse: One can say that it is very exceptional to find only one perforated bone among thousands of fragments, and in the same time one can say too that statistically it is quite normal to find a perforated bone among the great mass of bones. Our conclusion: it is really very surprising that among four or ten femurs we inherite precisely the perforated bone! 8. "MUSIC" AND DECORATIVE OBJECTS OF NEANDERTHALS Conclusion of Chase,Nowell (1998): the Mousterian music cannot be proved because it is impossible to prove the manufacture of the holes. Response: We have seen that the practice of boring is very old and our experiments of boring prove that holes can be have made by man. But holes do not prove that the finds were flutes and, what is more, that the Divje babe I flute was a Neanderthal flute. The first question is a matter of belief. We consider them as flutes or at least we call them flutes till one proposes a better explication with, if not absolute, at least probable proofs. 9. OBJECTIVE COMPARISON TABLE OF PREUMED, PROBABLE OR POSSIBLE PALAEOLITHIC FLUTES (In Central European Region) The "Assumed possibility of cave bear bones being flutes" table of the opponents has a title offending, a content tendentious and is full of misunderstandings. We have discussed it in the main text. It was neccessary to compile a "good" table with highest objectivity and lower combativity. You find it at the end of the main text, see Page 60 (Tab. 1). The commentaries you need are below: The table does not include the finds and the authors who are introduced in the table "Towards an appraisal" solely to give the impression of importance but in reality do not contribute any new element. The bones are juvenile cave bear femurs when not otherwise mentioned. Kesslerloch: is grouping the whistles of Kesslerloch and other similar phalange whistles considered as artefacts.(f!g. 3) Potočka zijalka: the mandibules are not included in the table. Kormos: the holes are surely artificial. The remark: "(Pfeife?") below the figures of Kormos may signify that the cavity was empty. The bone was not published as a flute. Mottl*: wrote "flötenförmig" that may be "yes" or "not" concerning the musical possibility. Brodar: the holes n°2 and n°3 of Iställoskö may be artificial till nobody is contesting it. Chase*: his opinion is a tacit "yes" since the find is of Aurignacian level. ALa: Opinion of the Albrecht team before the inspection of the find in Budapest and before visiting the Ramesch cave in 1995. ALb: Opinion of the Albrecht team after the visit of the Ramesch cave and after the experiments of boring. The evolution of the opinion shows the complexity of the problem and the absence of evidences. Hor1955, Hor2003: opinion of the author in 1955, and today. Ehr. = Ehrenberg, d'Err. = d'Errico "?": signify lacking object, or a part of it, and inexistent illustration. The opinions in such case have no value. "rien=nothing": the researcher tells nothing after having seen and examined the object directly or in the original publication. It is fallacious to interpret this silence as a "yes" or as a "not". Iställoskö: the find has three very different holes, so the holes must be discussed separately: Hole n°1: Brodar, M. (1985) thinks that it is very similar to the hole on the point n°75 of Potočka zijalka which is indisputably artificial. Brade has some doubts. I. Turk thinks that the hole is artificial but the chiselling could be made by rodents. Hor1955: proclaims the artificial origin of the chiselling and consequently that of the hole.. Hole n°2: Brade and Albrecht: "rien = nothing". Hole n°3: The border is fractured, it is impossible to know its original form. So all supputations are worthless. Besides the researchers listed in the table many are those who expressed opinion in favor of the flutes or whistles being artefacts: Heierli, (1907) for Kesslerloch, Häusler (1960), Megaw (1960) and Dobosi (1985) for Iställoskö, Probst (1991) for Badlhöhle, Otte (2000) for Divje babe I, etc. Franfois Zoltän Horusitzky 14, allee des Comtes de Montfort F-78610 Auffargis e-mail: zhorusitzky@voila.fr