DIMANCHE 30 MAI 1813. telegraphe officiel. I N T É RI E U H. empire français. • Taris, le 17 mai. S. M. l'Impera t ries-Reine et Régente a reçu les nouvelles suivantes sur la situation des armées au 11 mai au soir. Le vice-roi s'était porté avec le ii'.e corps à Bi-sehoffswerda ; le général Bertrand ave» le 4.e corps à Koenigsbruct j le duc de Raguse avec le 6.e corps à Reichenbach ; le duc de Reggio à Dresde; la jeune et la vieille garde à Dresde. Le prince de la Mosfcowa est entré le 11 au matin à Torgau , et a pris position sur la rive droite à une journée de cette place: le général Lauriston est arrivé 1e même jour à Torgau avec son corps, à trois heures après midi. Le duc de Bellune avec le 2.e corps s'est mis en marche sur "Wittemberg , ainsi que le corps de cava lerie du général Sebastiani. Le corps de cavalerie commandé par le générai Latour-Maubourg a passé Je n sur Je' pont de Dresde, à trois heures après midi. Le roi de Saxe a couché à Sedlitz. Toute la cavalerie saxonne doit rejoindre dans la journée du 13 à Dresde. Le général Regnier a repris îe commandement du 7.e corps à Torgau : ce corps est composé de deux divisions saxonnes formant 12,000 hommes. S. M. a passé toute la journée sur le pont à voir défiler ses trooprs. Le colonel du génie Bernard, aide-de»carop de l'Empereur, a mis une grande activité dans la réparation du pont de Dresde. Le général Rog niât , commandant en chef le génie de l'armée, a tracé les ouvrages qui vont couvrir la ville neuve, et servir de tête de pont. On a intercepté un courrier du comte de Stactef-berg , ex-ambassadeur de Russie k Vienne, au comte de NesîeJrode , secrétaire-d'état , accompagnant l'Em* pereur de Russie k Dresde. On a aussi intercepté plusieurs est a fie t tes venant de Berlin et de Prague. S. M. l'Impérat rice-Reine et Régente a reçu les nouvelles suivantes, sur la situation de l'armée, au iz mai au soir? Le 12, à dix heures du matin, la garde impériale a pris les armes, et s'est mise en bataille sur le chemin de Pirna jusqu'au Gros-Garten. L'Emperetr en a passe la revue. Le roi de Saxe , qui avait couché Ia veille à Sedlitz , est arrivé à midi. Les deux souverains sont descendus de cheval, et se sont embrassés, et ensuite sont entrés, à la tête de la Garde, dans Dresde , aux acclamations d'une immense population. Cela formait »n très beau spectacle. A trois heures , l'Empereur a passé la revue de la division de cavalerie du général Fresia, rompoiée de 3000 chevaux venant d'Italie. S. M. a été ext'êmsment satisfaite de cette cavalerie, dont laponne tenue est due aux soins et à l'activité du ministre de la guerre d'Italie Montanelli, qui n'a rien épargné pour ia mettre ea < bon état. L'Empereur a donné ordre au vice-roi de se rendre k Milan pour y remplir une mission Spéciale. S. M. a été extrêmement satisfaite de la conduite que ce punce a tenue pendant toute la campagne: cette conduite LANGUE ILLÏÏ1EHNE. Le savant ouvrage de M. Kriglianovich Albinoni, le plus important et le plus complet qui ait paru sur l'h'stoi— re de Dalmatie, a déjà été analysé dans ce journal par M. Boynest , avec le gout pur qui caractérise tout ce qu'il écrit. Je ne me flatterois pas de rien dire d'intructif après lu* sur une matière qu'il auroit épuisée, mais le livre de Monsieur K. n'est pas de nature à s'apprécier dans quelques articles. C'est une mine de précieuses recherches, d'investigations rares, de vues saines et, pour ne parler aujourd'hui que de ce qui f*H l'objet de mes études les plus spécialea, je veux dire des antiquités de la langue Illyrique et de ses affinités', Monsieur K. me paroit avoir" eu-richi cette matiere d'une foule de belles remarques, d'autant plus agréables au lecteur qu'il a moins de raison de se les promettre dans un ouvrage de ce genre, où la lexicographie n'entre que par incident. On doit la même justice à M. le comte de Sorgo qui a fourni à l'auteur une note d'une grande importance, extraite à ce qu'il semble d'un mémoire sur l'ancien siave soumis par cet érudit â l'académie celtique. C'est peut-être l'occasion de remarquer en passant que de trois langues mères d'Europe qui se disputent l'honneui txéi-équivoque d'être primitives , il y en a deux qui ont des académies exclusivement appropriées â leur exploration, savoir la Celtique dont on parle encore quelques dialectes dans la basse Bretagne, et la Gallique,. s. soeur, qui se conserve dans certaines provinces d'Angleterre et du Nord de l'Ecosse ; tandisque l'Uiyrique , qui est une langue nationale, une langue vivace et florissante, qui peut servir de truchement sur une graqde etendue de pays, et qui ? des antiquités illustres et une belle littérature, ne compte pas une société iittéraire avouée, qui a acquis au vice-roi un nouveau tiire à la confiance de l'Empereur. Proclamation de l'Empereur à l'armée. „ Soldats , ** jj Je suis content de vous.' vous avez rempli mon „ attente.' vous avez suppléé à tout par votre bon-„' ne volonté et par votre bravoure. Vous avez dans la célèbre journée du 2 mai défait et mis en déroute „ i'armée russe et prussienne commandée par l'empe-j, reur Alexandre et par le roi de Prusse. Voas avez « ajouté un nouveau lustre à la gloire de mes aiglesi vous j, avez, montré tout ce dont est capable le sang français. « La bataille de Liitzen sera mise au dessus des batail-„ les d'Austerlitz , de Jena, de Friedland et de la j, Mos/cowa. Dans la campagne passée, l'ennemi n'a „ trouvé de réfuge contre nos armes qu'en suivant la „ methode féroce des barbares ses ancêtres. Des armées „ de Tartares ont incendié ses campagnes , ses vi lies , n la sainte Moscou elle-même.' Aujourd'hui ils arrivai-j> ent dans nos contrées, pr cédés de tout cequel'Al-j, lemagne , la France et l'Italie ont de mauvais sujets ,, et de déserteurs , pour y prêcher la révolte, l'anarchie , „ la guerre civile, le meurtre, lis se sont faits les apô-„ très de tous les crimes. C'est un incendie moral qu'ils ^ voulaient allumer entre la Vistule et le Rhin, pour, „ seion l'usage des gotivernemens despotiques , mettre ,, des déserts entre nous et eux. Les insensés ! ils con-,, naissaient peu l'attachement à leurs souverains, la v sagesse j l'esprit d'ordre et le bon sens des Allemands. „ Ils connaissaient peu la puissance et la bravoure des j j Français ! Dans une seule journée , vous, ivez déjoué tous M ces complots parricides . . . Nous rejetterons ces Tar-tares dans les affreux climats qu'ils ne doivent pas w franchir. Qu'ils restent dans leurs déserts glacés, sé-)j} jours d'esclavage, de barbarie et de corruption où „ l'homme est ravalé à l'égal de la brute, ^ Vous avez hien mérité de l'Europe civilisée ; „ soldats' l'Italie, la France, l'Allemagne vous rendent ,, des actions de grâces î „ De notre camp impérial de Lulzen , le 3 mai „ 18 J 3. Signé, NAPOLÉON, le 19 mai. S. M. l'Impératrice-Reine* et Bégente a reçu les nouvelles suivantes sur la situation de l'armée , le n au matin. La place de Spandau a capitulé. Cet événement ctonne tous les militaires. S. M. a ordonné que le g.-néral Brun/, le commandant de l'artillerie , et le commandant du génie de 1a place, ainsi que les membres du conseil de dufense qui n'auraient pas protesté, fussent arrêtés et traduits devant une commission de maréchaux prc-sidée par Je prince vice-connetable. S. M. a également ordonne que la capitulation de Thorn fût l'objet d'une enquête. Si la garnison de Spandau a rendu sans siège une place forte environnée de marais, et a souscrit a une capitulation qui doit être l'objet d'une enquête et d'un jugement, la conduite qu'a tenue la garnison de "Wit-tenberg a été b en différente. Lr général L;ipoype s'est parfaitement conduit et a soutenu l'honneur des armes françaises dans Ja défense de ce point important, qui du reste est une mauvaise place , n'ayant qu une enceinte à moitié détruite , et qui ne pouvait devoir sa résistance qu'au courage de ses defcnseuis. Le baron de Montaran , écuyer de l'Empereur , suivi d'un homme des écuries , s'était égare le 6 mai, deux journées avant d'arriver à Dresde. I/ est tombe dans une patrouillie de cavalerie legere oe 30 hommes et a été pris par l'ennemi. Un nouveau courrier adressé de Vienne par M. de Stacfcelberg â M» de Nesselrode à Dresde vieni d'être intercepté. Ce qui est singulier, c'est que les dépêches sont datées du 8 au soir, et que pourtant elles contiennent des félicitations de M. de Stakeiberg à l'Empereur Alexandre sur la victoire éclatante qu'il vient de remporter, sur la retraite des Français au-delà de ia Saale.. La grande-duebesse Catherine a reçu à Toeplifi une lettre de son frère l'empereur Alexandre , qui' lui apprend cette grande victoire du 2. La grande-duchesse, comme de raison , a donn*1 lecture de cette lettre à tous les buveurs d'eau de Toeplit/. Cependant 1e lendemain elle a appris que l'empereur Alexandre était revenu sur Dresde , et qu'elle-même devait se rendre ^ Prague.. Tout cela a paru extrêmement ridicule en Bo.. ^'occupe de son étude. Ce ne sont pas des académies:exclusives qui ont compilé tes. dictionnaires , assemblé ses monu»-mens, recueilli ses autorités: ce sont des savans très, isolés, trés-désinteressés, et dont les, travaux ont été souvent très-anal reconnus, ce qui n'empêche pas que ses dictionnaires »e soient très-bons. Habent sua fata lingua», et libelli Parmi ces etymologies qui ont toutes le mérite d'être fort ingénieuses, il y en a une qui a le mérite: extréme-nteat. rare d'être à pe.u-prës incontestable ,, et qui n'e^t, je «trois x, pas inutile à l'histoire philosophique des langues., M.«, le. comte de.Sorgo retrouve le fameux nom f'e Jehovah. dans la langue Slave où le premier de ses. élémens je ou jèstti, signifie la même chose que Vest des latins , et où le second,, ova , est. pris, communément pour leur quod a quo d ZSt, celui qui est.. Cette observation est si vraie que. j'y avois été con--diìit autrefois par analogie,, et que ,, dans un temps, où. j'ignorois les premiers élémens de la langue slave, j'écri»-vois que le nom de Jehovah devoit signifier dans quelque tangue qui m'étoit inconnue ce mode, d'existence qui a déterminé partout la construction du nom de Dieu, Les Hébreux avoient un monossylabe terminstif d'un sens mystique. ( iah ) qui étoit attribué presque indifféremment k la divinité considérée, comme principe d'existence, ou à lft faculté d'exister, en elle-même. La figure de rhétorique q ui prend l'eJfet pour la cause ou la cause pour l'effet indistiB-ctement, et qui est si commune dans l'emploi des mots, ne paroit pas l'avoir été moins dans leur invention. Cette di* phtongue ci caractérisoit donc le plus grand nombre des su» bstantifs , parccque l'essence du substantif est de représenter ce qui est] «t eette analogie est si évidente que le Dieu fait homme a été appelé tout-à—la. fois celui qui est, et verbum «u. A03 19,213 ] Zirknitz . . . 17 id. 3,421 7 Senosetsch . * id. 2,637 49 \ Feistritsr r . . 27 id. 4)2 54 84 _ Totani.. 77)OSr 77)° 2 1 «JC ick ce it jjainu iisiiit «vet ictjuri les inair ont concouru à c«t hommage, est au dessus de tout éloge. ce iah primitif a donné Jehovah par extension, mais cela ne contrarie en rien la remarque de M,, le comte de Soi go, puisqu'on peut penser qu ''iah est racine , ou équivalent d'je et ova slaves. Le même mot est passé au sens de oui dans presque toutes les langues du Nord, parcequ'oi/r signifie littéralement ce qui est. L'ova des Illyriens. £ et il n'y a pas loin de cet ova à notre mot oui que nous avons peut-être mil-à-propos regardé comme un vieux participe du verbe ouïr) ne signifioit pas seulement quod. Il se prenoit encore pour hïc, qui est un équivalent des autres puisqu'il s-'approprie à l'idée d'un être donné, mais dont le genre et l'espece ne sont pas déterminés particulièrement. Or, l'idée d'affirmation est également inhérente au. mot hoc qui. est l'exact synonim». de oui dans plusieurs langues secondaires, nommés pou» cela langues d'oc; - Le on de la langue hébraïque , de la langue slave et de la langue grecque,, le. um, latin et les terminaisons au a- ' logues en toute langue ont originairement le. même sens. Ce sont également des signes propres de l'existenceabsolue dont l'expression se confond souvent daus le langage avec le nom de la divinité. Je crois me souvenir que Platon appelle quelque part Y être des êtres, Td OV , qui est la terminaison, 1« mode indicatif d'existence dans beaucoup de a-ubstantifs. En latin et en françois, ce rappiochement n'est pas moins remarquable.. Nous nommons Dieu Yêtrt suprême, le grand être.-Ens, qui étoit dans la belle langue de Rome un nom sublime de Dieu ,- ne signifie litté-»aralement que,, ce qui est. C'est pourquoi Ton y voit tant de radicaux acljectivés par. la terminaison en ens dont nous avons fait la terminaison en enf et les italiens la terminaison en ente. Io est un nom très ancien de la Divinité. C'est aussi uae affirmation. Jt est la troisième personne du. premiei-temps du. verbe élre dans presque toutes; les langues qui descende»* du saxon ou du gothique.. Lrjest Illyrien n'ew Le« sommes versées par la régie des sels et tabacs pour l'acquittement de l'offre de 6 chevaux équipés, ont excédé de 784 fr. 2s c.es celle de 3000 fr. que représente cette offre. AVIS. En conformité du traité passé entre les offices généraux des postes du royaume de Baviere et des Provinces Illyriennes avec approbation de leurs gouvernement respectifs, le Public est prévenu qu'à commencer du i.er juin prochain il sera établi 3 courriers hebdomadaires de Laybach k Salzbourg , pavsans par Villach, Spila! et S.t Michel et vice versa pour la correspondance des deux états. D'après ces conventions il y a liberté d'affranchit les lettres et paquets qui dans l'un et l'autre cas seront rendus à destination. Le port des échantillons des marchandises renfermées dans les lettres ou paquets sera taxé au 1/3 du port des lettres. Les journaux et gazettes seront réciproquement affranchies à raison de 25 centimes par feuille d'impression. Les lettres adressées aux militaires seront affranchies à raison de 25 centimes pour les territoires de Bavière et d'Iijyrie. Les courriers pour fa Bavière partiront de Laybach savoir; les mardi et jeudi à 3 heures du soir. Le 3.e courrier le samedi à la memi heure. L'ad- 1 winistration des postes admettra dans la voiture de celui çi , un voyageur , des paquets et effets de messagerie d'un volume tel qu'il ne puisse nuire au transport des dépêches, ainsi que des sommes d'argent et effets préçieux, moyennant les prix du tarif dont on 0 prendra connoissance au bureau de la direction générale des postes à Laybach. Pour ficiliter les relations commerciales et le trans* port des voyageurs, le public est également préven» qu'il est établi un courrier journalier en voiture de Laybach sur Trieste et vice versa. Il sera donné aussi dans cette voiture qui a été construite commodément, une place de voyageur de même qu'elle transportera des paquets et sommes d'argent aux prix modérés du tarif. Au moyen de ces établissemens on pourra journellement aller de Laybach à Trieste, de Trieste à Laybach et se rendre de Laybach en Bavière comme de Bavière en lHyrie eo combinant la marche sur le départ du courrier partant une fois la semaine de Laybach pour S.t Michel, frontiere de la Bavière et pour revenir en Illyrie par le retour de ce courrier. A cette frontiere les voyageurs trouveront la diligence de Salzbourg pour se rendre en cette ville et successivement à Munich ainsi que dans l'Allemagne. Laybach le 20 mai 1813. Le directenr général des p ostes de l'IUyrie C. d'Etilly. AVIS. M. M. les pensionnaires de l'IUyrie sont prévenus qoe le paiement des pensions pour le sémestre échû le 22 décembre /812 sera ouvert le i.w juin j en conséquence, ils pourront à partir de cette époque se présenter à ia caisse du payeur de leur arrondissement. Le trésorier général de l'IUyrie Signé MALLET. LAYBACH , de l'Lmpiumeriè du Gouvernement. ç t peut-être qu'une varieté peu modifiée. Ita est consé-quemment affirmatif dans une foule de langues; et quant à la racine 1T et à la racine Tl, employées comme noms primitifs de Dieu, les exemples en sont trop communs pour devoir être cités. 0SOÇ > Deus , Iddio, en sont visiblement faits. Isi$ a probablement fourni l'affirmatif is et l'affirmatif si qui «e retrouvent dans tant de langues, s'il n'en a pas été composé, car on ne peut pas déterminer qui est le radical entre deux étymologies réciproques. En lUyrien, je suis çe dit j'sim ou ja sim qui est de même construction, . Le nom de Dieu ett tellement approprié à l'idée d'af» iirmation comme à celle d'existence dans les langues d'O-riept où l'on dit el ou al poyr Dieu, qu'on ne fait qu'y renverser ce monosyllabe et le tourner en la pour l'idée de négation et de néant. Ce qu'il y a de très curieux, p'est que Valla oriental soit littéralement grçc, et que le grec sQit une affinnafio» en grec, comme il est un nom de Dieu en orient. Ce mot grec a un équivalent qui est et celui-ci est l'analogue démontré du verbe ( sum, je suis L'identité de ces trois idées, Dieu, l'existence propre à chaque être et l'affirmation se retrouve donc en grec comme elle se retrouveroit partout. 11 me semble que si j'écrivois autrement qu'avec mes souvenirs, je parviendrois facilement à l'appuyer d'un plus grand nombre d'exemples. Cette digression ne m'a toutefois détourné que trop longtemps de mon objet principal, qui est d'examiner les dérivés de radicaux slaves, dans les langues d'une formation postérieure. J'y consacrerai quelques-uns des articles sui» vans , non que j'aie la moindre autorité pour traiter cette question, mais pareeque j'ai pensé que sur une matière qui est très neuve en France , les hypothèses inêmes d'un écolier saris préventions ne dévoient pas être tout-à-fait indifférentes aus savans,