TELEGRAPHE OFFICIEL. Laybach , jeudi EXTERIEUR. ETATS-UNIS D'A M É R I Q U E. Extraits des journaux Américains. Baltimore, zi octobre. Le gouvernement anglais, toujours jaloux d'anéantir îes manufactures américaines, et ne perdant jamais de vue cet objet, accorde trés-volontiers des licences poor l'exportation de ses marchandises et leur introduction dans notre pays. 11 cherche à encombrer nos marchés de marchandises provenant des fabriques anglaises à l'exclusion des nôtres. Cet objet est de la plus haute importance et doit attirer le plus promptement possible l'attention du Congrès. Un grand nombre de personnes à qui les intérêts de leur pays sont chers, ont placé leurs capitaux dans des manuftctures de différentes espèces, dans l'espoir que pendant la durée de la guerre les marchandises anglaises ne seroient pas admises aux Etats-Unis, excepté en cas de capture. Nous ne serons jamais vraiment indépendans , tant que nous ne donnerons pas une préférence exclusive à nos propres productions. Tant que nous aurons recours à la Grande-Bretagne pour des objets que nous pouvons fabriquer chez nous, nous serons plus ou moins sous son influence; et tant qu'elle prétendra fournir nos marchés , elle ne cessera d'être insolente et dédaignera la guerre que nous lui faisons. Comme la guerre présente a été entreprise pour la défende de tout ce qui est cher à des hommes libres, nous esperons qu'on 1a continuera jusqu'à ce que nous ayons atteint tous les objets que nous avons en vue, et comme nous devons prendre pour licites toutes les mesures qui peuvent gêner l'ennemi , nous pensons que l'on doit arrê ter toutes les expéditions de farines pour Cadix, Lisbona ne, etc., aussitôt que le Congrès s'assemblera. Mous osons dire que cette mesure nuiroit plus sérieusement à ia Grande-Bretagne en ce moment , que la prise de la moitié de ses possessions du Canada. Le mot affamé a pour les pauvres une signification si terrible, que le ministère se trou-veroit assez en barassé de suivre le système arbitraire et ruineux qu'il a adopté. La récolte a été, cette année, extrêmement mauvaise en Angleterre , et, suivant toutes les apparences > le peuple est très-disposé à la révolte. Le ministre a adopté avec avidité l'expédient des licences, afin d'appaiser la classe manufacturière, et cette mesure peut avoir un effet temporaire. Tant que nous continuerons de permettre l'importation de leurs marchandises et de fournir des vivres a leurs armées, il est ctrtain qu'aucun changement avantageux à l'Amérique n'aura lieu, ni dans le ministère, ni dans les dispositions du peuple. Une politique différente de notre part prodyiroit infalJiblement l'effet désiré. Nous avons déjà vu des milliers de pétitionnaires demander la révocation des ordres du conseil. Nous avons vu les commotions excitées parmi les manufactu- 31 Décembre 1812. riers. Les ordres 3u conseil ont éU révoqués, et cette mesure leur a ouvert la perspective commerciale. Que l'on trompe cette attente, et qu'on les convainque que ce désappointement provient de l'injustice de leur propre gouvernement, et l'on verra qu'ils forceront le ministère de céder« D«ti octobre. Dans une assemblée générale des Membres républicains de la législature de Vermont, qui a eu lieu le 9 octobre, James Madison a été élu à l'unanimité eandidat pour ta présidence des Etats-Unis , et Efbridge Jerry, pour la vice-présidence. ( Moniteur ) Extrait d'une lettre £un citoyen américain, résidant en Angleterre,, À un de ses Atnis dans cette ville. Londres, le iz août 161« „ Permettez-moi de dire quelques mots sur l'horrible état de cette lie, bien que le langage ne puisse fournir qu' une idée imparfaite pour le décrire. Si nous continuons la guerre contre l'Angleterre , mais avec fermeté et d'après des principes vraiment patriotiques, dans un a« cette île est un pays ruiné. Le manque de vivres est vraiment effrayant. La farine se vend no shellings le quintal La récolte a manqué dans tout le royaume , à cause des pluies continuelles et du froid. Aujourd'hui il fait ici aussi froid qu'en novembre chez nous. Voilà le moment arrivé où il faudra frapper, réparer notre honneur comme nation, et reprendre nos droits qui nous ont été si injustement enlevés. „ — Huit charriots chargés d'argent pour l'armée, sont partis de Philadelphie le 21 octobre. ( Moniteur J ANGLETERRE. Londres , 5 décembre. D'après les nouvelles d'Oporto, les principales divisions de l'armée de lord "Wellington étoient arrivées àFu-ente-Guinaldo, où il étoit retiré le 23 novembre. Le maréchal Soult sui voit l'aimée anglaise dans son mouvement rétrogade, et pressoit son arrière-garde avec précaution , mais paroissant décidé à saisir la première occasion favorable d'attaquer son ennemi : cependant, il n'est guère probable qu'un engagement sérieux ait lieu immédiatement. On fait beaucoup de conjectures sur les opérations futures de lord "Wellington : lts uns disent qu'il se retirera plus avant en Portugal; les autres , qu'il restera sur les frontières. Ces mouvemens dépendent nécessairement de ceux du maréchal français. Tant que ce dernier sera dans Je voisinage de Ciudad-Rodrigo , en mesure de commencer le siège de.cette place, il ne sera pas prudent que lord "Wellington s'éloigne. On croit donc que l'armée sera mise «n cantonnement dans les environs de Fuente-Gninaldo, mais en dedans des frontières. Des renforts, et es qui concerne le matériel de l'armée , arrivent de Lisbonne. — Le général Balleisteros doit être banni à Ceuta , «algré sa lettre de réclamation contre cette destination , qui lui paroit d'abord déshonorante, et ensuite contraire à l'état de sa santé extrêmement affaiblie. — Les lettres de notre croisière devant Brest, en date 3 décembre , annoncent que l'ennemi a six vaisseaux de ligne, cinq frégates et deux corvettes, tous prêts à mettre sous voile , dans la rade extérieure de Brest, et que ces vaisseaux sont destinés pour l'Amérique. Deux frégates ont réussi à sortir de la Loire , le 25 novembre. II n'/ a pas «le doute qu'elles ne soient aussi allées dans les mers d'Amérique* ( Jour, de l'Emp.) EMPIRE D'AUTRICHE. vienne, 2 decembre, îl est arrivé hier ici un courrier expédié le 22 novembre de Dwor S .cheti , où étoit le quartier-général du prince de S .hwarzenberg ; ce courrier étoit chargé des rapports de ce pince sur les évéïemens qui se sont passés dans les environs de Wolkowisk. Le corps auxiliaire autrichien n'a, dan* ces affaires importantes avec le général' Sacken , perdu que 11 è v peu de monde , puisqu'il n'a agi que po'ir décider la vicioire et poursuivre l'ennemi qui se retiroit dans le plus grand désordre* ( Moniteur ) GRAN-DUCHE DE BADE. Carlsruhe y le n décembre. Nous n'avons jusqu'ici reçu que des nouvelles satisfaisantes des troupes de notre duché qui sont en campagne. C'est à tort qu'on a annoncé l'été dernier qu'un détachement de ces troupes étoit parti pour se réunir au corps d'armée qui faisoit le siège de Riga. Ce détachement n'a pas cessé un instant de faire partie du 9.e corps d'armée, commandé par le maréchal duc de Bellune,avec lequel il a été jusqu'à Smolensk , d'où il est ensuite revenu sur l'Oula pour se réunir avec le 2.e corps d'armée. D'après différens renseignemens j il doit passer sous peu des renforts considérables de troupes françaises, qui traverseront notre duché pour se rendre dans Je Nord. ( Mon it. ) P R U S S E. Berlin, 8 decembre. Le corps du général Sacken a été rejeté en Volhynie. Le général Régnier le poursoivoit et étoit arrivé le 26 a Brzesc. Le corps russe a perdu 7824 prisonniers, et il a dans les bois un grand nombre de morts , de blessés et «l'égarés. ( Moniteur ) L1THU AMIE. Wilna , 4 decembre. L'arrivée du quartier-général à Boresow , <îonne la «olution du mouvement que l'on a annoncé soperer sur ia Duna et sur le Borysthène. U est évident a jourd'hui que les dispositions des Russes éloient combinées pour anêter la «arche ite la Grande armée vers ses quartiers d'hiver* Ce plan éi oit grandement conçu, mais l'exécution en étoit d'autant moins facile , qu'.ile avoit lieu devant le plus grand capitaine connu et la première de toutes les armées, et qu'il devoit y avoir moins d'ensemble dans les opérations des généraux agissant isolément , et ne pouvant communiquer entr'eox que par d'immenses détours. Le prince de Schwartzenberg étoit le 10 novembre i Slonim . distant de Boresaw d'une trentaine de milles. L'Lmpereur est arrivé le 27 dans cette dernière ville, Il est donc certain qu'à cette époque les commumca-tions étoient bien établies. On sait, par les lettres de Posen , de Varsovie, de "Wilna , qu'il y avoit sur le Niémen les divisions Du ut-te, Lagrange , Lotson , la division napolitaine, les g rdei des gouvernemens de Toscane et de Turin , les bataillons de marche de Ja garde impériale et de toutes les divisions de la Grande-Armée , etc. etc. Cc'tie massé imposante de forces, q^e les calculs les plus modérés portent a 120 mille hommes, doit donner à penser aux Russes. Sa reunion aux 2.e, 9.e et io.e corps, aux Saxons et aux Autrichiens) présente l'image de la plus imposante puissance, et r.nd la Grande-Armée bien supérieure en nombre a ce qu'elle étoit en entrant en campagne. Les Russes ayant en tête ces forces , et derrière eut jusqu'à x\loscou , le désert créé par eux-mêmes, pourront-ils passer et se maintenir de ce côté ci ile la Duna et du Borysthène? C'est là la nouvelle quest-on qui s'otfre en ce moment. ( Jour. de l'Empire ) INTÉRIEU R. EMPIRE FRANÇAIS. Paris y le 18 décembre. Le 5 décembre, I'EmPeREUR réunit au quartier-général de Smorgony , 1« roi de Naples , Je vice-roi , le prince de Neuchatel, et les maréchaux ducs d'Elchmgen , de Danîzick , de Trévise, le prince d'Eckmûbl , le duc d'I* strie, et leur fit connoitre qu'elle avoit nommé le roi de Naples son lieutenant-général , pour commander l'armé pendant la rigoureuse saison. S. M. passant à Vilna, accorda un travail de pl<>' sieurs heures à M. le duc de Bissano. S. M. voyagea incognito dans un seul traîneau, et sous le nom . du duc de Vicence. Elle visita les fortifié' tions de Praga, parcourut Varsovie, et y passa pl usieûri heures inconnue. Deux heures avant son départ , elje chercher le comte Potočki et le ministre des finances ^ Grand-Diïché , qu'elle entretint Jong-temps. S. M. arriva le 14 , à une heure après minuit, Dresde, et descendit chez le comte Serra son minisi' Elle s'entretint longtems avec le roi de Saxe et rep»r1'1 immédiatement, prenant la route de Leipsick et de M* yence. M. de Montesquiou, aide-de-champ du prince de NeU chatel , expédié par l'Empereur , le 2 décembre , du tier général de Selitché , avec des dépêches pour S-l'Impératrice, est arrivé à Paris Ja nuit dernière. ^ Mo* *> ) Paris, 17 decembre D'après des lettres d'une date récente, de Vittoria, l'armée de Portugal , renforcée par la cavalerie de l'armée du Nord, continuoit de marcher en avant. Le général Laterriera , qu'une chute de cheval a empêché de diriger cette cavalerie qu'il avoit préparée k la victoire avec tant de soins, commence k se remetre de ses blessures, et nous sommes assurés aujourd'hui que cet accident , aussi fâcheux qu'imprévu , n'aura pas de suites funestes. — La goélette l'Atlas, venant de Philadelphie, est entrée le io décembre , en rivière de Bordeaux. (Gaz., de France.) Du 19 decembre. Sa Majesté I'emper eux est arrivé à Paris, hier à onze heures et demie du soir; Elle a reçu les princes grands dignitaires, les ministres et les grands-officiers. Le doc de Cadore a prêté serment entre les mains de S. M. en qualité de ministre-sécrétaire-d'état par interim à la place du comte Daru , qui reste jusqu'à nouvel ordre à l'armée , faisant les fondions d'mten îant-général. S. M. a chargé l'évêq ie de Nantes , un de ses aumôniers, de l'administration de sa chapelle en l'absence du grand-aumônier. ( Moniteur ) Beaucoup de gens ont remarqué, en pissant sur le Ponts des Arts , un pauvre vieillard qui, enveloppé d'une couverture, demande l'aumône aux passans , à l'abri de la b,raq<}e vitrée du fleuriste. Cet homme, que sans doute peu de personnes ont reconnu, est un ancien acteur nommé Fra