JI. Seinestre provinces illyriennes. N.' 63. TELEGRAPHE OFFICIEL. Laybach, mercredi 5 août 1812< EXTÉRIEUR. ANGLETERRE. Londres zs juin Nous sommes très-affligés d'annoncer au public que les désordres continuent à se propager aves autant d audace que de succès. Nous avons dit, en général, dans notre dernière feuille, qu'à Netherton , près de Horbury, on avoit dérobé sur-tout les armes à feu à plusieurs personnes ; mais le fait suivant ( dont les détails sont depuis parvenus à notre connoissance ) est d'une nature si hardie et si atroce que nous croyons devoir le rapporter particulièrement. M. Abraham Lees, vieillard qui habite une maison isolée à Netherton , environ à deux milles de Va-lefield, a été assailli par une bande de ces brigands , pendant la nuit du 3. Incapable de leur opposer aucune résistance, il leur remit les armes à feu; ils lui demandèrent ensuite son argent , en le menaçant de le tuer sur le champ s'il hési toit à les satisfare ; il leur donna un billet d'une guinée et toute la monnoie qu'il avoit i ils exigèrent alors qu'il leur remêt les clefs de ses «offres : il fut obligé d'obéir. Ils refermèrent les coffres i mai, n'y ayant point trouvé les tré. sors qu'ils espéroient , ils se livrèrent à des violences qui firent craindre à f . Lees qu'ils n'eussent résolu de l'assassiner. Ils les conjura, à genoux, de laisser la vie à lui et à sa sœur. La teneur que cet attentat a inspiré à M-Lees l'a porté à quiter sa maison et à s'établir dans une ville voisine. Noire correspondant de Huddersfinel nous écrit en date du u.: ,, Les luddites continuent à enlever les armes. Différentes personnes ont été volées cette semaine; ils sont aussi très empressés à voler des tuyaux deplombetdes chaudières faites en plomb qu'ils mettent en pièces et emportent avec eux. Cette ville est assez tranquille , grâce aux volontaires qui en font la garde et qui patrouillent; cependant il se commet des excès toutes les nuits hors des li-mites des patrouilles. „ D« 28 Nous regrettons d'avoir à annoncer que les mou-vemens qui ont eu lieu dans les districts manufacturiers , n'ont point encore été d'une nature aussi alarmante que ceux qui y existent actuellement. Une lettre arrivée hier à Londres des environs de Manchester, fait mention de différens excès qui ont été commis par les luddistes. Le soir, tard, ils se rassemblent et) grandes troupes, et vont de maison en maison dans les petits villages à la recherche ries armes à feu qu'ils manquent rarement de trouver, n'agissant en général que d'après des renseignemens sûrs. La relation que nous avons vue dit qu'un particulier avoit deux fusils, l'un vieux et l'autre peuf. Il desiroit conserver ce dernier et le cacha en conséquence entre un matelas et 1s bois de lit. Un ou deux jours après , plusieurs hommes armés demandèrent à entrer dans sa maison; çe qu'ayant obtenu, ils prétendirent qu'on leur livrât toutes les armes à feu qui s'y trouvoient. Le propriétaire donna le vieux fusil, assurant que c'étoit le seul qu'il possédât; mais loin d'être satisfaits, ils lui dirent oô étoit l'autre, et menacèrent de le tuer, s'il différoit un moment à se prêter à leur demande. Le fusil neuf fut donc aussi livré. Partout on enlève le plomb des églises pour en faire des balles. Un journal du soir dit:,, qu'entre onze heures et minuit, j-udi, M. Nadin a fait arrêter par des militaires trente-huit personnes qui étoient illégalement assemblées dans une auberge dans Ancoat'lane à Manchester, et a fait saisir leurs papiers. Il ont prétendu que l'objet de leur assemblée étoit de rédiger une pétition pour demander la paix et la réforme parlementaire; mais il parott que leur livres et leurs papiers avoient une tendance bien differente. Il ont été examinés par les magistrats à New-Bayley ; leur interrogatoire ayant été ajourné à samedi, lorsqu'on y a procédé, ils ont ét< tous livrés à la prison de Lan-caster, afin d'y être jugés pour avoir prêté l'abominable et atroce serment connu soqr le nom de twisting-in. ' (Gaz, de France.) PRUSSE. Berlin 14 juillet Suivant les nouvelles de l'armée de Pologne, le général Bennigsen commande une partie de l'armée russe, qui effectue sa retraite vers le Dnieper. On apprend aussi que les troupes russes qui sont sous le commandement du prince de Bagration , ®nt quitté les environs d'Osto/ et de Dubno, pour effectuer leur jonction avec les autres corps russes, se sont repliées sur Pinsk ; elles seront obligées de passer le Dnieper, si elle veulent se soustraire à 1» poursuite de l'armée française qui s'avance déjà en plusieurs directions dans la Pologne russe. On est informé d'un autre côté, que l'aile gauche de l'armée française se porte en avant sur la Basse.Duna, après avoir pris WUkomir, et que les troupes russes qui occupoient la Courlande, se replient sur la Livonie. On ne croit pas que l'armée russe courre les chances d'une battaille général« avant d'avoir passé la Duna. ( Jurnal de Paris ) GRAND-DUCHE DE VARSOVIE. Varsovie, 30 juin 1812. Extrait de la Gazette de Varsovie de ce jour. Ayant en tête, en manière d'épigraphe: Le Royaume de Pologne est rétabli ! Elle vient enfin de sonner l'heure de la régénération du royaume de Pologne. Le Dieu de nos pères a eu pitié de nous. Le 20 juin 1812 sera à jamais mémorable dans nos annales, en couronnant nos vœux les plus ardents après une longue attente, Les siècles les plus reculés se rappelleront avec enthousiasme la séance de la diète de ce jour, dont voci le résumé. Séance de la diète du 20 juin. Après que les membres dela diète se furent rassemblés dans la chambre du sénat , S. A. M. le prince maréchal de la diète, annonça que la députation , nommée à la dernière séance, s'étoit acquittée des devoirs qu'on lui avoit imposés, et que l'un de ses membres, Monsieur Matusewicz, ministre du trésor public, étoit prêt à en rendre compte. Suit le discours de M. Matusevpicz., dont la traduction a far u en français. Qui pourroit exprimer, ajoute le journaliste , l'enthousiasme et les transports qu'excita ce discours rempli d'éloquence et de patriotisme? A ces mots: la Pologne existera, que dis-je ! elle existe déjà -, une foule de spectateurs des deux sexes, nese prossédant pas de joie, s'écria d'une seule voix: la Pologne existe. On pleuroit, on s'embrassoit , on se félicitoit, comme si chaque individu sortoit de ce tombeau qui avoit englouti sa patrie,[pour renaître avec elle. Ce discours étant fini, ie ministre du trésor public, remit au prince maréchal de la diète, l'acte de la confédération dont la traductiou a déjà paru. Quand l'acte de la confédération eut été lu , le prince maréchal de la diète, p,*rla dans les termes les plus tou-chans , les plus patriotiques, et sur la fin de son discours s'adressant aux dames qui étoient présentes à cette séance, il leur rappela combien leur influence étoit puissante, pour former de bons citoyens , et des héros. Ce discours fit la plus vive impression. On croyoit voir un patriarche vénérable par son âge et ses vertus, exhortant sa nombreuse posîériié, réunie autour de lui. Le prince termina son discours en manisf-Stant le désir de signer lacté de la confédération: ce q/il fit sur-le-champ. Tous les membres de la diète suivirent son exemple. Ce discours nest pas imprimé , et paraîtra probabelment dans le prochain numéro Plusieurs nonces ont demandé la parole, le prince maréchal de la diète , l'a d'abord accordée à M. Wodzyriski , nonce de Brzesé ; ensuite à M. Wezyk, nonce de Biata ; à M. Debouski , nonce de Cazimir, et à M. Boianowski , nonce de Wschowa. Leurs discours pleins d'une mâle éloquence sont faits pour exciter la nation aux derniers efforts contre l'ennemi. Le comte Stanislas Potoki , président du conseil d'état et des ministres, termina cette séance mémorable par un discours tiès-éloquent. Il parla d'inspiration pendant long-tems: il finit par inviter tous les assistans à aller invoquer la protection du Dieu des armées, et demanda l'ajournement de la séance au nom de S. M., jusqu'à une nouvelle convocation» ( Gazette de France. ) intérieur. EMPIRE FRANÇAIS. Paris, le 27 juillet 1812. 7«e Bulletin de la Grande. Armée Sa Majesté fait élever sur la rive'droite de la Vilia lin camp retranché formé par des redoutes tt fait construire une citadelle sur la montagne où étoit l'ancien palais des Jagellous. Ou travaille à établir deux ponts de pilotis sur la Vilia, trois ponts de radeaux existent déjà sur cette rivière. Le 8, l'Empereur a passé la revue d'une partie de sa. garde , composée des divisions la Borde et Boguet que commande le maréchal duc de Trevise et de la vieille garde que commande le maréchal duc de Dmtzich , sur l'emplacement du camp retranché.. La belle tenue de ces troupes a excité l'admiration générale. Le 4, le maréchal duc.de Tarente fit partir de son quartier-géné/al de Rossienna , capitale de Samogtie, l'une, des plus bulles et des plus fertiles provinces de la Pologne, le général de brigade baron Ricard, avec une partie de la 7.me division pour se porter sur Poniewiez, Le général prussien Kleist, avec une brigade prussiennej a été envoyé sur Chawli, et le brigadier prussien Facn-nere! , avec une autre bsigade prussienne, sur Telch. Ces trois commandants sont arrivés à leur destination. Le général Kleist n'a pu atteindre qu'un hussard russe , l'ennemi ayant évacué en toute hâte Chicli , après avoir incendié les magasins. Le général Ricard est arrivé le 6. de grand matin \ Soniewiez. II a eu le bonheur de sauver les migasins qui s'y trouvoient , et qui contenoient trente mille quintaux de farine , il a fait 160 prisonniers parmi lesquels sont quatre officiers. Cette petite expédition fait le plus grand honneur au détachement des hussards de la mort prussien qui en étoit chargé. S. M. a accordé la décoration de la légion d'honneur au commandant, au lieutenant de Raven, aux sous-officiers Werner et Pomm. re.l, tt au brigadier Grabouski qui se sont distingues dans-cette affaire. Les h ibi tans de la province de Samogitie se distinguent par leur patriotisme. Us ont un grief de plus q>ie £ les autres polonais, ils étoient libre». ; leur pays est riche; J il i'etoit davantage ; mais leurs destiné.s ont changé avec . la chûte de la Pologne. Les pl s bJles terres ayant été J données par Catherine aux So\b>w, les pay ans, de Ebrei qu'ils étoient , ont du devenir esclaves. Le mouvement 5 de flanc qu'a fait l'armée sur "Wilna , ayant tourné cette \\ belle province, elle se trouve intacte, et sera de la plus t; grande utilité à l'armée. Deux mil.es chevaux sont en S. route pour venir réparer les pertes de l'artillerie , des magasins considérables ont été conservés. La m-irche de [i l'armée de Kowno sur W,lna et de "Wilna sur Dunabourg le et sur Minsk a oblige l'ennemi à abandonner les rives du r Niemen, et a rend-; libre cette riviere, par laquelle de t nombreux convois arrivent à Kowno. Nous avons dans ce Ì: moment plus de 150 mille quintaux de farine, 2 millions de rations de biscuits, 6 mille quintaux de riz, une grande '] quantité d'eau-de-vie, 600 mille boisseaux d'avoine, etc. 1 etc. , les convois se succedent avec rapidité, le Niemen > est couvert de bateaux. ; Le passage du Niemen a eu lieu le 24, et l'Empereur est entré à "Wilna le 28. La i.re armée de l'ouest commandée par l'Empereur Alexandre, est composée de 9 divisions d'infanterie et de 4 divisions de cavalerie. Poussée de poste en poste, elle occupe aujourd'hui Je «amp retranché de Dnssa. où Je Roi de Naples , avec les corpi des maréchaux ducs d'Elchingen et de Reggio , plusieurs k divisions du i.er corps et les corps de cavalerie des comtes Nansouty et Montbrun, la côîoyent, la seconde ^ armée commandée par le pnnee Bagration , étoit encore , le i.er juillet â Kob.in où elle se reunissoit. Les 9.e et a 15.e. divisions étoient plus loin Sous les ordres du général Tormazow ; à. la première nouvelle du passage du Nie- [r men , Bagration se mit en mouvement pour se porter sur \Tilna, il fit sa jonction avec les cosaques de Fiatoff qui lr étoient vis-àrvis de G'odno- Arrivé a la hauteur d'I v 1 é , • il apprit que le chemin de "Wilna lui étoit fermé, il re- P' connut que l'exécution des ordres q j'iI avoit, seroit téméraire et entraineroit sa pujrte,, Soubot.iioki , Traboni, Witchnew, Vulojink. étant occupés p1 et du maréchal punce d'Eckmùlh. U rétrograda alors et prit la. j Jirectian de Esoinsk ; »ais arrivé k demi-chemin de cette f ville, il apprit que le prince d'Ecmiihl y étoit entré. Il rétrograda encore une fois: de Newij il marcha sur Slousk et de là, il se porta sur Bobrinsk d'où il n'eut d'autre ressource que de passer le Boiysthêne. Ainsi les deux armées sont entièrement coupées et séparées entre elles par un espace de cent lieues. Le prince d'Eckmiilh s'est emparé de la place forte de gorisow sur la Beresina. Soixante milliers de poudre, seize pièces de canon de siège, des hôpitaux, sont tombés en son pouvoir. Des magasins considérables ont été incendiés, u0e partie cependant a été sauvée. Le io , le général Latour-Maubourg a envoyé la division de cavalerie légère commandée par le général Bos-Djecki, sur Mir. Elle rencontra l'arrière-garde ennemie à peu de distance de cette ville. Un engagement très-vif eut lieu. Malgré l'infériorité du nombre de la division polonaise, le champ lui est resté. Le général de Cosaques Gregoriew a été tué, et 1500 Russes ont été tnés ou blessés. Notre perte a été de 500 hommes au plus. La cavalerie légére polonaise s'est battue avec la plus grande intrépidité , et son courage a supplée au nombre. Nous sommes entrés le même jour à Mir. Le 13, le roi de Westphalie avoit son qnartier-général à Nesvy. Le vice-roi arrive à Dockchitsoni. Les bavarois commandés par le général comte Gouvion-Saint-Cyr, ont passé ia revue de l'Empereur, le 14 , à jfilna. La division Dciof et la division Wrede étoient f très-belles. Ces troupes se sont mises en marche pour Sloubokoc. La diète de Varsovie s'étant constituée en confédération générale de Pologne, a nommé le prince xAdam Czar-lorinski son président. Ce prince âgé de 80 ans, a été, il i y a 50 ans , maréchal d'une diete de Pologne. Le pre-: mier acte de la confédération a été de déclaier le royaume de Pologne rétabli. Une députation de la confédération a été présentée à l'Empereur a Wilna , et a soumis à son approbation et à sa protection l'acte de confédération. Noms des membres de la députation di la Ctnfédération giné-rale de la Pologne. MM. - Joseph "Wybicki, Valentin Abolewski , sénateurs palatins .- Alexandre comte Beniski, nonce du district d'Oboruicki ( département de Po«,nan); Stanislas comte Soltyk , nonce du district de Szydlo-wice ( département de Radom ): Ignace comte Stadnicki , nonce de Konieck (département de Radom ) ; Mathieu Vodzinski , nonce du district de Bezesk (département de Bromberg); Ladislas comte Tamowski , nonce du district de Du-bartow (département de Lublin); Stanislas comte Alexandrowicz , nonce de Lasick (département de Siedlec ) . M cours de M. le comte palatin Wybicki, président de la députation. Sire , La diète du duché de Varsovie, réunie à l'entrée des |f puissantes armées de V. M., ay,,nt eu pour b t de pourri* aux moyens que les localités, lui orti oient pour qu'elles i fa ne manquassent de rien, * senti, dès le premier pas,, qu'elle avoit des droits à réclamer et des devoirs d'un1 ordre plus élevé à remplir. D'une voix unanime, elle s'est constituée en confédération générale de Pologne : elle a déclaré la Pologne rétablie dans ses droits et tous les actes arbitraires et usurpateurs qui avoient anéanti son existence, comme nuls et de nulle valeur. Sire , V. M. travaille pour la postérité et pour l'histoire , et l'histoire et la postérité, comme l'Europe toute entière, ne peuvent méconnoitre nos droits, pas plus que nous ne méconnoissons nos devoirs. Nation libre et indé-pandente depuis les âges les plus reculés, nous n'avons perdu notre territoire et notre indépendance, ni par un |, traité ni par une conqnête, mais par la trahison et la perfidie. La trahison ne peut jamais constituer un droit. Nous avons vu notre dernier roi , traîné à Pétersbourg , y périr dans l'opprobre, et notre nation déchirée en lambeaux et partagée entre les princes auxquels elle n'avoit pas fait la guerre, et qui ne l'ont pas conquise. Nos droits sont donc évidens aux yeux des hommes et aux yeux de Dieu même. Nous avons le droit de nous déclarer Polonais, de relever le trône des Jagdlous et des Sobieski , de ressaisir notre existence, de rassembler nos membres épais , de nous armer pour la patrie , et de montrer en combattant pour elle, que nous sommes encore dignes de nos ayeux. Ce qui constitue notre droit, constitue aussi notre devoir. Grâce à V. M., quatre millions de Polonais sont libres et gouvernés par des lois polonaises; mais le bonheur dont ils jouissent n'a point étouffé, dans les circonstances actuelles , le sentimens des devoirs qu'impose la patrie, qui sont gravés dans tous les coeurs et commandés par le ciel même. Nos frères, formant la plus forte population de la Pologne, sont encore courbés sous l'oppression des Russes, nous osons réclamer leurs droits, et présenter un centre de réunion à toute la famille polonaise. V. M. pourroit «lie nous désavouer et nous b;àmer d'avoir f.,it ce que notre devoir de Polonais exigeoit, et d'avoir repris nos droits? Oui, Sire, la patrie polonaise est proclamée d'aujourd'hui. Elle existe en droit; existera-t-e'le de fait? Le devoir et le droit légitiment notre résolution ; mais la force sera-t-elle pour nous? Et Dieu n'auroit il pas assez puni la Pologne de ses divisions ? voudroit-il perpétuer nos malheurs? et les Polonais qui ont nourri l'amour dela patrie devroient-ils descendre dans le tombeau tristes et sans espérance? Non. Vous avez été suscité par la Providence, Sire; sa force réside dans les mains de V. M.; et l'existence de notre duché est due à la puissance de vos ai mes.. La Confédération nous a députés devant vous pour soumettre son acte de confé lération à votre suprême sanction , et pour vous demander votre puissante protection pour le royaume de Pologne. Sire, dites le royaume de Pologne existe, et ce décret s^ra. pour le monde l'équivalent de la réali té ! Nous sommes seize millions de Polonais. II n'en est pas un d nt le sang, les bras, lesb ens , ne soient dévoués à V. M. T*us les sacrifices seront légers pour nous. lorsqu'il s'agira d'achever la> restauration de notre patrie. p is la Dw>na jusqu'au Dniester, depuis le Borysthene.' j.usqu'a i Oder, un seul mot de S. M. va lui dévouer, tou» les bras, fous les efforts, tous les coeurs. Cette guerre imprudente , que, malgré les souvenirs d'Austerlitz , de Pultus/c, d'Eylan , de Friedland , malgré les sermens de Tilsitt et d'Erfurt, la Russie a osé déclarer, nous n'en doutons pas, Sire, est un décret de la Providence, qui, touchée des malheurs de notre nation , a résolu d'y mettre un terme. Cette secoude guerre de Pclogne est à peine commencée, et déjà nous portons nos hommages à V. M. dans la capitale des Jagellous, et déjà les aigles de V. M. sont sur la Dwina, et les armées de Ja Russie, separées, divisées, coupées, errent , cherchent en vain à se réunir et à se former. L'intérêt de l'Empire de V. M. veut le rétabliscemeut ^ de la Pologne. Peut-etre l'honneur de la france y est-il également intéressé si le démembrement de la Pologne fut le signe de la décadence de la monarchie française, que son rétablissement prouve la prospérité où V. M- a élévé la France! La Pologne opprimée a tourné les yeux durant presque trois siècles vers la France, cette nation grande et généreuse. Mais les déstinées ont réservé ce dénouement au chef de la quatrième dynastie, à Napoléon-Ie-Grand , devant qni la politique de trois siècles a été l'objet d'un moment, et l'espace du midi au Nord ne fut qu'un point. Nous présentons à V. M. l'acte de confédération qui proclame la renaissance et l'existence de la Pologne. Nous renouvelions devant elle, au nom de tous nos frères, l'engagement solennel de poursuivre jusqu'à la fin , et par le concours de toutes les volontés , de tous les moyens , et s'il le faut, de tout le sang qui coule dans nos veines l'entreprise que nons n'aurons pas foi mée en vain, si V. M. daigne la protéger, RÉPONSE DE SA MAJESTÉ. „ MM. les députés de la confédération de Pologne, J'ai entendu avec intérêt ce que vous venez de me dire. Polonais, je penserois et j'agirois comme vous: j'aurois voté comme vons dans l'assemblée de Varsovie; L'amour de la patrie est la première vertu de l'homme civilisé. „ Dans ma position j'ai bien des in térêts à concilier , et bien des devoirs à remplir. Si j'eusse régné lors du premier, du second, ou du troisième partage de la Pologne , j'aurois armé tout mon peuple pour vous soutenir. Aussitôt que la victoire m'a permis de restituer vos anciennes lois à votre capitale, et à une partie de vos provinces, je l'ai fait avec empressement sans toutefois prolonger une guerre qui eut fait couler encore le sang de mes sujets. „ J'aime votre nation: D-'puis seize ans j'ai vu vos soldats à nv:s côtés, snr les champs d'Italie, comme sur ceux d'Espagne. J'applaudis à tout ce que vous avez fait j j'autorise ks efforts que vous voulez fsire ; tout ce qui dépendra de moi pour seconder vos résolutions, je le ferai. „ Si vos efforts sont unanimes, vous pouvez concevoir l'éspoir de réduire vos ennemis à reconnoître vos droits; mais dans ces contrées si éloignées et si étendues, c'est sur tout sur l'unanimité des efforts dela population qui les couvre, que vous devez fonder vos espérances des succès. Je vous ai tenu le même langage lors de ma première apparition en Pologne , je dois ajouter ici qne j'ai garanti à l'Empereur d'Autriche l'intégrité de ses Etats, et que je ne saurois autoriser aucune manoeuvre, ni aucun mou- vement qui tendroit à "la troubler dans la paisible p0$. session de ce qui lui reste des provinces polonaises; que la Lithuanie, la Samogitie, VVitespsk , Polosizfc, Mohilow, la Wolhynie, l'Uhraine, la Podohe , soient animées du même esprit que j'ai vu dans la grande Pologne , et la Providence couronnera par le succès, la sainteté de votre cause ; elle récompensera, ce dévoument à votre patrie, qui vous a rendus si intéressans et vous j acquis tont de droits à mon estime , et à ma protection sur laquelle vous devez compter dans toures les circonstances. „ PROVINCES ILLYRIENNES. Laybach, 4 août. Un incendie a eu lieu le 29 juillet dernier à midi à Loitsch district d'Adekberg (Carnioleintérieure) par Je tonnerre qui tomba sur la flèche de l'église, et mit Je feu à une maison voisine qui le communiqua aux autres. Deux hommes ont péri, 60 bestiaux ont été brûlés; 46 maisons, les granges , écuries, séchoirs, meubles de toute espèce, tout a été la proie des flammes. La perte est évalué à 150,163 francs. Les victimes de ce funeste événement sont d'autan t plus «malheureuses qu'elles ont perdu en outre les foins, orgeS) seigles et partie des blés déjà récoltés. Les personnes que leur humanité engageroit à venir i leur secours , sont invités à adresser les produits de le«' bienfaisance à la subdélégation d'Adelsberg, à la mairie de Laybach ou à celles de leur résidence. Elles jouiront dei! douce consolation d'avoir fait une bonne action et mèriti la reconnoissance publique et celle des incendiés. AVIS aux créanciers du Gouvernement. Le président de la Commission de Liquidation est ic» formé que de soi-disant-agents d'affaires chargés par de' créanciers du Gouvernement de présenter leurs titres et leurs réclamations dans les bureaux de la Liquidation, exigent de leurs clients le paiement de sommes qu'ils prétendent avoir acquittées pour droit d'admission ou d'enregistrement dî leurs pièces. Le président de la Commission prévient les créancier' de l'Etat que les opérations de la Commission sont essentiellement gratuites, qu'il n'est dû aucun droit ni l'enregistrement des pièces ni pour la délivrance de Bulletin1 ou récépissés, et il invite les personnes des quelles ces soi. disant - agents d'affaires auroient demandé le paiement * prétendus droits de cette nature, à les signaler afin qu1 provoque contre esx la sévérité des loix s'il y a lieu. Laybach, le 4 août 1812. Le Comte de l'Empire , Maître des Requêtes Intendant géuéral, Président de la commission de Liquadition Signé: CHABROL. LOTERIE IMPÉRIALE D'ILLYRIE. Roue de Laybach. Tirage du 4 août 1812. 2O-42-14-I3-6. LAYiìACB , de 1 Impnm.ne du Gouvernement.