71. Sêmestre PROVINCES ILLYRIENNES. N.' €9' TELEGRAPHE OFFICIEL. Laybach y mercredi 26 août 1812. EXTERIEUR. AMÉRIQUE MÉRIDIONALE. Buenos-Ayres, io mai. L* Gazette de Buenos-Ayres du 8 mai, contient les détails suivans, au sujet des affaires du Pérou et du Chili : " Il paroît que la capitale du royaume du Pérou, excitée par l'exemple glorieux des autres provinces américaines, montre déjà quelques symptômes du deSu- de sortir de la léthargie dans laquelle elle avoit été plongée par l'influence des despotes et de leurs satellites. Malgré les efforts qu'on fait pouc cacher aux Péruviens la situation désespérée de la péninsule , la vérité commence a percer , même dans ces régions éloignées; et le jour approche où le peuple, détrompé, concourra à soutenir la grande cause de l'indépendance du Nouveau-Monde. Le 4 mars, Abascal, fatigué de lutter contre le nouvel ordre de choses, offrit à Lima d'installer une junte, moyennant que la présidence lui fut assurée , et que le gouvernement expirant de Cadix fût reconnu. Cette concession étoit le résultat d'une sédition, qui avoit eu lieu dans la milice des mulâtres, lorsqu'elle eut ordre de marcher au secours de Goyeneche. ,, ANGLETERRE. Londres , 7 août. NV-is avons reçu de Cadix d'autres nouvelles d'une nature défavorable. Le gouvernement a été tellement alarmé et par les mécontents qm se trouvent dans la place et par les bombes de 1 ennemi , qu'il a délibéré Sur la retraite des autorités pibhques a C^'uta. La partie des projectiles lancés- de la batterie de Cabezuela , s'étend presque sur la moitié de la ville. On couvre par précaution Ls bàtimens avec des sacs de farine, pour empêcher ces visiteurs incommodes d'y pénétrer. Gibraltar, 21 juillet. Nous furtimes tous surpris, hier, de voir paroitre tine armée française près de Saint-Roch, dans un moment où nous croyons que toutes les forces disponibles des français, dans les environs, ss portoient sur la ville. Les français sont en vue de Saint-Roch; on porte leurs forces à 6000 hommes d'infanterie et 600 de cavalerie au'x ordres du général Levai. Je suis fâché de vous annoncer que les français ont paru hier près d'Algeri ras au nombre de 2ooo hommes. Les portes ont été sur le champ fermées et ne seront ouvertes que lorsqu'ils seront partis. (Caz. de France.) - Nous avons reçu des gazettes de Buenos-Ayres et de M otite-Video jusqu'au 21 mai. Le vice-roi Vigodet et la junte de Buenos-Ayres se font mutuellement la guerre. Le Pérou continuoit à être le théâtre de la guerre intestine. Le général royaliste Goyeneche étoit à la tête de 4000 hommes ; la province de Cochabamba continuoit ses liaisons avec la junte de Buenos-Ayres , et entretenoit 4000 hommes de troupes. L'armée auxiliaire de la junte dans ce pays est commandée par Pueyrredonj mais on ne dit pas quelle est sa force. de du 8. - Des lettres de Sicile portent que le gouvernement anglais avoit annoncé.le Jes.r de lever dans cette île un emprunt portant intérêt de 7 pour 100. C'est emprunter à un taux un peu élèvé. Mais cette mesure sera probable- ment de quelqa'avantage pour le paiement des troupe« » qui perdent en ce moment 15 p. 100 par la différence du change. -- Voici l'extrait d'une lettre de Téhéran ^Perse), datée du i.er mars 1812. " Nous venons de recevoir en ce moment la nouvelle d'une victoire remportée par les Persans sur les Russes. L'armée persanne étoit commandée par des officiers anglais. Le rot, son visir, et toute sa cour sont presque fous de joie. Une tefte victoire seroit en Europe considérée comme une bagatelle; mais ici) rien de pareil n'ayant eu lieu jusqu'à présent, on regarde cet événement comme très-rema r-quable. Les Russes ont eu 350 hommes de tués, et $0® faits prisonniers. „ Cette glorieuse victoire a été remportée par enviroti neuf mille Persans, dont une centaine a mordu la poussière. Nos offici rs ajoutent qu'ils sont très-bien traités, bien bourrés de piilan, de confiture * de melons; qu'un d'eux G>re Ousely , a été créé par le toi, chevalier de l'ordre du Soleil. Les Russes seront un peu surpris de nous trouver en Perse* dirigeant leurs ennemis , tandis qu'en Europe nous excitons à combattre pour nos intérêts. Les distances expliquent tout; et c'est de très-bonne foi que nos officiers, oin de prévoir le changement qui a eu lieu dans nos relations politiques* dirigent contre nos alliés les forces de l'Empire persan; pour peu qu'ils continuent * ils serviront beaucoup mieux Napoléon que la politique actuelle de l'Angleterre. (Ceurriet.) ^ - L'ordre du Cortseil du mois de mai 1S10, l'ordre de M. Fox et de lord Grenville , dont on s'est plaint beaucoup plus que des ordres de 1807, existoleflt dans les ordres du cons-il qui ont élé rendus depuis; mais le gouver* vernement français considère comme peu importante la révocation de ces ordres si nous ne renonçons au principe de celui de 1806, et si nous n'abandonnons en même temps notre système de blocus. Après nous avoir dit que les ordres du conseil de 1807 étoient la cause de ses décrets et du système continental; on nous dit, lorsque nous venons de révoquer lesdhs ordres, que nous n'avons riert fait et que nous serens exclus de toutes relations avec le Continent, comme s'ils étaient encore en vigueur. Il faut avouer que ceci est un peu dur , sur-tout lorsque l'opposition nous a constammeut assuré que le rétablissement des affaires sur l'ancien pied seroit le résultat immédiat de la révocation de ces ordres. La définition du blocus telle qu'elle est entendue dans les notes du Moniteur, doit sur-to"t nous donner à penser, que telle qu'elle est énoncée, et jointe à celle que le pavillon couvre la marchandise, on ne veut rien moins que nous faire renoncer aux avantages de notre supériorité maritime. Dans les notes dont il s'agit, on ne dit pas un mot relativement à l'Amérique: mais nous osons prédire que les demandes des Etats-Unis seront aussi étendues que celles de la France. Dans le fait, quoiqu'il y ait moins de clinquant de style dans les articles américains que dans eeux des français , nous devons recortnoitre qu'ils s'accordent très-bien quant aux principes. L'un nous dit qu'il te ne sera pas satisfait de notre révocation > si nous ae l'ac» corri ____Tpagiìòns eie l'abandon de notre système da blocus , Vautre, contemplant la possibilité de not-ie révocation ; ne fait des ordres du conseil qu'un jouet, et non le principal sujet de plainte qu'il ait contre nous. Nous verrons qu'il se trouvera que notre révocation ne pourrà satisfaire ni l'Amérique ni la France, et que l'une et l'autre élèveront leur, demandes comptant sur les assertions de)l'op-positien , laquelle prétend que nous n'avons révoqué nos ordres qne parce que leur continuation était ruineuse pour nous. ( Jour, de Paris, ) EMPIRE D'AUTRICHE. vienne, 5 août. Notre cours de change est toujours â Ja hausse ; c'est une preuve certaine que le crédit public s'améliore; la balance de notre commerce et Je débit des productions de l'Autriahe sont actuellement très-favorables. La .moisson est abondante, et tout annonce que la vendange le sera pareillement. Les préparatifs militaires continuent dans notre monarchie. ( Presque tous les régimens ont rappelé leurs sèmes! tiers. Le corps du prince de Schwarzenberg a déjà parcouru une grande partie de la Lithuanie méridionale. A la date des dernières nouvelles, il se trouvait à Minsk. ( Jour, de Paris. ) Du 6. Un courier expédié par M. le baron de Sturmer, interpiête de la cour d'Autriche près la Porte, vient d'arriver ici de Constantinople ; on ne connoît pas encore la nature de ses dépêches. La nouvelle authentique que la France et l'Autriche garantissoient formellement l'intégrité du territoire ottoman, a produit à Constantinople et par-tout où elle a été connue, la plus agréable sensation. Le grand-seigueur a donné à M. le baron de Sturmer, l'assurance de ses dispositions les plus amicales pour l'Autriche , et du désir qu'il avoit «le resserer de plus en plus les liens qui unissent les deux Empires. M. de Sturmer annonce la prochaine arrivée à Vienne de Esseid-Ibrahim , qui doit résider près de notre cour en qualité d'ambassadeur de la Sublime Porte. Le nouvel envoyé anglais à Constantinople, lord Liston, est très-mécontent de la réception qu'on lui a faite dans cette capitale. II se plaint de ce qu'on ne lui a pas rendu assez d'honneurs, et surtout de ce qu'on n'a pas, voulu lui Jai'ser passer les Dardanelles sur un vaisseau de guerre Anglais. Au départ du courrier, il navoit pas encore été admis à l'audience du grand-seigneur. ( Gaz. de France. ) GALLICIE. I.omberg, 26 juillet. Depuis qu'un corps de Ja grande armée s'est avancé contre celui du général Tormassow, qui étoit depuis quelque temps placé sur le Bug , non-seulement les incursions des cosaques dans le duché de varsovie ont cessé, mais même le corps du général Tor-ìnassow s'est retiré par Zytomirs vers Kiow. Il n'y a plus maintenant de troupes Russes sur lès frontières du duché de Varsovie. ( Jcnr. de France. ) V A L A C H I E. Frontières de Moldavie , 22 juillet. Les russes conservent jusqu'à présent en Valachie leur mienne position qui menace la Transylvanie, On est cu- rieux de voir ce qu'ils feront ultérieurement. S'ils restent dans cette position , il est assez vraisemblable que les autrichiens s'efforceront de les déloger de la Valachie. La Moldavie-, est toujours dégarnie de troupes; dans le Raja de Chotym il ne s'en trouve que la quantité nécessaire pour la garde et le service des forteresses. On a transporté, il y a quelques jours, d'Ismail et de Brail à Chotym une vingtaine de canons, que l'on a placés sur les remparts de cette ville. II n'y a point non plus de troupes russes da ns le district de Tainopol ; le sénateur russe de Theils a même quitté cette ville le 19 et est partie pour la Russie avec toute sa suite. On s'attendoit dans cette ville que les autrichiens en occuperoient le district. ( Jomal de France. ) .. P R U S S E. Berlin, 8 août. Il paroît que le corps d'armée du maréchal duc de Tarente est destiné à faire le siège de Riga. M. le maréchal a passé la Duna près de Friedrichstadt, entre Riga et Dunabourg ; il s'est avancé avec les Bavarois et les Polonois sur la rive droite de cette rivière. Les Prussiens, qui ont bivaqoué depuis le combat d'Eckau, se sont .avancés sur la rive gauche; leur avant-garde est entrée le 21 à Dahlenkirch , à deux milles de Riga. On a fait le 23 une reconnoissance jusque sous les canons de la tête de de pont : les Russes ont brûlé les faubourgs de Riga. LITHUANIE. Proclamation russe. Vilna , le 13 (25) juin 1812. Depuis long-temps déjà nous avions remarqué de la part de l'Empereur des français des procédés inamicals envers la russie; mais nous avions toujours espéré de les éloigner par des moyens concilians et pacifiques. Enfin voyant le renouvellement continuel d'offenses évidentes* malgré notre désir de conserver la tranquillité , nous avons été contraints de compléter et de rassembler nos armées. Mais alors encore nous nous flattions de parvenir à une réconciliation, en restant aux frontières de notre empire, sans violer l'état de paix, et étant seulement prêts à nous défendre. Tous ces moyens concilians et pacifiques ne purent conserver le repos que nous désirions. L'Empereur des français, en attaquant subitement notre armée à Kov/no , a, le premier, déclaré Ja guerre. Ainsi , voyant que rien ne peut Je rendre accessible au désir de conserver la paix, il ne nous reste plus, en invoquant à notre secJurs Je Tout - Puissant , témoin et défenseur de la vérité, qu'à opposer nos forces aux forces de l'ennemi. Il ne m'est pas nécessaire de rappeler aux commandans, aux chefr de corps et aux soldats, leur devoir et leur bravoure. Le^sang des valeureux slavons coule dans leurs veines. Guerriers i vous défendez la religion , la patrie et la liberté. Je suis avec vous. Dieu est contre l'agresseur, Signé Alexandre. ( Jour, de Paris. ) Pièce annoncée au XI.e Bulletin. Copie d'une lettre adressée au comte Louis de Saint-Priest > à Drissa, datée d'Ouretcbi, À 24 ventes de Sloutsk, /s 3 15 juillet i S12. Mon cher Louis, si je ne t'ai pas écrit depuis quelque-tems, ne t'en étonne pas; j'avois autre chose à penser. Si veus vous retirez, nous nius retirons aussi. Mais quelle différence f vous avez vos flancs et votre retraite libres, et presque tournes par Davoust, suivis de très-près par l'armée de Jérôme, dont Platof a, au reste vigoureusement frotté les avant-postes ; nous cherchons à vous joindre et vous nous fuyez. ' Cela ne vous empêchera pas, une fois passé Brobrouisk, (le courir à Mohilow pour couvrir du moins 1a Russie ; car pour les mouvemens de la première armée en notre faveur, nous n'y comptons plus. Cette campagne est une grande leçon pour les militaires et fera époqne dans l'histoire. Un seul mouvement offensif de la première armée causeroit la perte de tous les corps détachés de l'armée ennemie ; et son inaction actuelle, non seulement causera la perte de nctre armée et de celle de Torma2ow ; mais encore, elle-même tournée sûr ses flancs, sera obligée de se retirer de son camp retranché sur Pskof, et cela sans tirer un coup de fusil. Tout ce que nous pourrons faire sera peut-être d'occuper l'armée de Davoust; mais en attendant l'armée autrichienne et saxonne de Pinsk à Mozier, s'y réunira avec l'armée westphalienne que masquera Bobrunsk, et portant des forces sur Sitomir obligera Torinazow à se retirer, sans coup férir, sur Kief. La Wolhynie et la Po-dolie, revoltées et révolutionnés , couperont, les vivres à l'armée de Moldavie, qui sera trop heureuse si elle a le lems de gagner le Dniester. Voilà, mon cher Louis, les tristes résultats qui proviennent du faux mouvement entre l'embouchure du Xucar et l-'Albufera , paroissant prête h débarquer , et canonnant les forts qui ripostoient. Le maréchal duc d'Albuera fit aussitôt ses dispositions pour repousser l'ennemi,- il rappela de Reguena le général Lafosse, et de Segorbe le 121.e ; k 14.e se rendit en ^ôute hâte d'Alcira à Cullerà ; et le 4-e de hussards, l'artillerie et une partie du i.e léger et du 114,e , se portèrent rapidement dans la nuit sur le point menacé. Vers le soir, par une circonstance aussi heureuse qu'imprévue, le. vent avoit changé tout-à-coup et souffloit de l'est avec tant de violence,. que la flotte, après avoir passé la nuit à lutter sans succès, fut obligée, le 22, de s'éloigner en louvoyant, cherchant à gagner le large. Pendant ce soir,, le. général en chef observa tout par lui-même, parcourut les côtes et plaça les troupes. Dans le même temps le général Harispe , à la tête de la 2.e division, étoit en avant d'Alcoy en présence de l'armée de Murcie j la i.re brigade du 7.e de ligne et dn 24.e eie dragons, à Custatta, aux ordres du général De-lort, et la 2.e à Ibi, composée du 43.e , et des cuirassiers sous les ordres du colonel Mesclop. Prévoyant l'attaque „ le général Harispe avoit choisi une position intermédiaire' où devoient se réunir les troupes pour recevoir la bataille. Dès la vieille, le mouvement de l'ennemi fut connu, et les dispositions furent prises. Le 21, i la pointe da jour, le général en chef, Joseph O Donnei. à la tète de quatre colonnes, attaqua le général Delort, qui, suivant ses instructions, se retira en échelons, et rappella à lui, sur le point indiqué , ses camps de Biar et Onill. Aux premiers coups de fusil, le colonel Mesclop, dont les troupes étoient prêtes et sous les armes, se mit en mouvement pour rejoindre le général Delort, lorsqu'il fut attaqué lui-même par un corps de 6000 hommes, en deux colonnes, que commandoit le général anglais Rotch , venu par Xixona. A l'aide de deux pièces de canon placées dans le petit fort d'Ibi, avec les voltigeurs du 44.e et un peloton de cuirassiers, il arrête l'ennemi an passage d'un ravin, et le rejette au-delà; mais fidèle exécuteur de ses ordres, i/ laisse quelques compagnies en observation avec la garnison du fort, et se rend promptement sur le champ de bataille,, pendant que le général Harrispe faisoit accourir d'Alcoy la réserve d'artillerie et de cuirassiers, èt les compagnies d'élite du 116.e V Le général O' Donnei avoit attaqué avec vivacité. Le général Delort , en position , faisoit de s*n artillerie, placée avantageusement, un feu soutenu et meurtrier. Le 24.e de dragons arrivant par la droite , se trouvoit menacer le flanc gauche de l'ennemi , qui s'en inquiéta, et dirigea deux pièces contre cette troupe en marche. En même temps, le colonnel Mesclop arrivoit par la gauche. Le.général Delort ne crut pas devoir attendre davantage. Les soldats attendoient ce moment avec confiance; et aussi bouillans qu'ils avoient été tranquilles, au signal don' né, ils se précipitent sur l'ennemi de tous les cèlés à la fois , la cavalerie et l'artillerie au trot , et l'infanterie, àu pas de charge. Le colonnel Dubessi conduit les dragons droit sur la batterie qui les mitrailloit ; elle est enlevée à l'instant. Les canonniers sont sabrés; une brigade d'infanterie qui appuyoit les pièces est abordée du même élan, enfoucée et prise. L'infanterie et les cuirassiers pénétrent au même instant dans Castalla , renversant tout; ils achèvent de mettre en désordre la ligne entière de l'ennemi qui fuit de toutes parts. Les rues de Castalla sont jon" chées de morts , et le chefs de batailon Heremberger fait poser les armes à 400 hommes qui avoient cherché un abri dans le château. Après ce brillant st;ccès , le colonnel Mesclop se hâte de revenir à Ibi avec sa colonne. L'ennemi étoit dans le î village; il l'attaque, le culbute, le chasse, et le voit fuir au-delà du ravin , laissant un grand nombre de morts et de prisonniers; alors réunissant ses forces, il le poursuit de position en position, le renverse à travers les rochers, lorsque les réserves du n6.e, qui paraissent sur les montagnes derrière l'ennemi, achèvent sa déroute. La perte de l'ennemi, dans cette affaire, peut s'évaluer à $600 hommes tués , blessés ou prisonniers. Le brigadier-général Labare, et plusieurs offficiers supérieurs, sont parmi les morts. Dans le nombre des prisonniers se trouvent 4. colonels, 5 lieutrnans colonels, et 125 officiers. Nous n'avons perdu que 235 hommes, tués ou blessés. Le colonel Mesclop, qui s'est conduit d'une manière brillante dans cette affaire, a eu son cheval tué sous lui. Généraux, officiers et soldats, tous ont bien fait leur devoir, et ont contribué au succès de cette glorieuse journée. Lé duc d'Albufera a dans ce moment son quartier général à Cullerà. ROYAUME DES DEUX-SICILE , N api e s y }o juillet. Le 21 , une flotille ennemie composée d'un brick, un chéfcec et une frégate, a fait une tentative sur la plage de Belvédère. L'action ne pouvoit être plus glorieuse ni plus heureuse pour nous. Les troupes et les légionnaires ont donné des preuves si éclatantes de cou-1-age , qu'ils ont forcé l'ennemi à chercher son salut dans la fuite, après avoir souffert une perte considérable. PROVINCES ILLYRIENNES. Suite de la Notice sur les bains de Monfalcon . Les bains chauds connus sous le noms de bains de Mon-faleon sont à deux mille, E, de cette petite ville, et à cent toises, E, de l'adriatique près de l'embouchure du timave sur une colline appelée il monte dei bagni. Les incursions des barbares aux-quelles l'Italie fut si long-temps sujette ayant fait oublier leur usage, ils ne furent rétablis, que vers le milieu du i5.e siecle par le soins de Francesco Nani , podestat de Monfalcon. Une inscription latine qu'on lit encore sur l'un des murs de l'édifice a conservé la mémoire de ce bienfait. Us furent abandonnés deux fois; mais leur vogue reprit en 1620 et depuis n'a plus été tompue. Une particularité qui n'avoit point échappé à Pline le naturaliste, c'est que ces eaux thermales s'e'levent et s'abais-Sent avec le flux et le reflux de la mer. Le moment de leur plur grande élévation précédé toujours au moins d'une heure le passage de la lune au méridien. On a calculé à »2 pouces la distance qu'offrent les points de leur plus grande hausse et de leur plus grande baisse. Leur chaleuf augmente à mesure "qu'elles s'élévent, ce qui permet de 1& proportion aux besoins de ceux qui se baignent. Cette chaleur est à peu près égale à celle du sang, et varie de 30 à 31 dégré du thermomètre de Reaumur sans s'élévef jamais à 32. Ces eaux dans les quelles on voit nager des petits poissons, favorisent la végétation de certaines plantes. Elles sont limpides et se dépurent. Jamais ré-froidies à la temperature de l'atmosphère, elles perdent leur odeur et leur goût salin. Leur poids est à celui de l'eau distillée dans la proportion de 1015 à 1000. La colline où sont situés les bains et une autre plus petite qui est en face formoient autrefois deux iles et c'est sans doute à cause de la grande réputation de leurs eaux qu'on le appeloit insule, Aerve , iles renommées. Le marais du hobert qui borne ces deux collines de tous côtés excepté au midi , où elles sont baignées par la mer, était alors un port considérable connu sous le nom de lac du timave, sur lequel étoit bâtie la ville dejapidum, dont on trouve encore des vestiges. Elle fut détruite par le consul Menala à <^ui tibulle adressa des vers à ce sujet: Nam belli s experta caro r testis mihi victas fortis lapidix miles. Les étrangers que le commerce attiroit dans cette ville , firent connoitre au loin l'utilité des bains, dont il est ici question , mais ce qui contribuoit le plus à en accréditer l'usage étoit le temple de dioméde un de plus beaux que l'antiquité ait eu dans 1' herétie , et qui étoit situé à peu de distance des iles renommées, à la source du timave, près de la montagne appelée aujourd'hui S.t Jean de Vuino. On sait que les payens aimoient à construire leurs temples près des eaux qui avoient quelque vertu particulière et ce n'étoit qu'après s'être puriffés qu' ils alloient présenter leurs offrandes aux dieux. On montre encore près de S.t Jean de Duino un Rocher du haut du quel on précipitoit avec un grand appareil les victimes dans la mer. Après Nioméde et Neptune aux quels au rapport de Strabon on immoloit chaque année un cheval blanc, les divinités aux quelles on adressoit le plus de voeux étoient Appollon , l'espérance, les destins, et les parques; et les malades réfournoient au temple après leur guérison pour y acquiter les voeux qu'ils avoient formes pour le recouvrement de leur santé. Plusieurs écrivains prétendent que Je temple de Diomede étoit bati dans le même emplacement où est aujourd hui l'église de St. Jean de Duino et que ce fut avec les pierres qui en provenoient que les patriarche d'AquiIée fi" rent construire cette église. Il avoit été fondé par La pil t ainsi que la ville de Lapidum , qui donna le nom de la-pidie à tous le pays qui comprend le Carste, la Carniole et une grande parties de la Croatie jusqu'à Ségeste ou Agnom. » ( La suite au N.** prochain ) Le Télégraphe du 22 de ce mois annonce, que les numéros sortit de la roue de Trieste , au Tirage du 19 août, sont 3640-8-56-30: tandis que ceux, sortis réellement sont 51-23-68-2-57. ________ LOTERIE IMPERIALE D'ILLYRIE. Roue de Laybach. Tirage du 24 août 1812. 52-31-32-87-ÏI