I. Sémèstre. PROVINCES ILLYRÏENNES. N. 25 télégraphe officiel: Laybach y mercredi 25 mars 1812. AVIS. Le Directeur du Telegrafe officiel avoit engagé par un avis inséré aux numéros deux etsuivantà , les personnes qui désireroient d'avoir le journal au texte italien, de vouloir bien lui faire connoître leur intention. M. m. Les Intendants et subdélégués , fonctionnaires , chefs et employés des administrations, propriétaires et ne'gocians , lui ayant manifesté un vœu unanime , le Directeur s'est empressé de l'exprimer à S. E. le GOUVERNEUR général des Provinces Illyriennes, qui a daigné décider que le Telegrafe officiel paroîtroit en lange italienne , en outre des deux textes françois et allemand. En conséquence, toutes personnes qui voudront s'abonner au texte italien adesseront de suite au Directeur ou à M.rs les Directeurs des Postes de leur résidence , leur demande accompagnée du prix de l'abonnement pour 6 mois, à prendre du 15 avril prochain. Elles sont prévenues que sans ce paiement préalable, le journalne leur sera point adressé, l'usage étant de payer par tout les abonnemens par avance. M. M les abonnés recevront des récépissés en forme et sont invités à donner exactement leurs noms , prénoms, professions et demeures pour éviter des erreurs dans l'impression des adresses et des retards dans les envois du journal. EXTERIEUR. ANGLETERRE. Londres , n février. Voici un extrait du Nottingham-Re- view de vendredi : « c'est avec beaucoup de peine que nous sommes obligés de recommencer notre liste hebdomadaire de métiers brisés i cependant, comme les briseurs de métiers conti- Çhambéri. 2 n^trs. On a déjà parlé des désastres et des calamités de tout genre que ce département a éprouvés dans les journées du 15 et du 16 février. Voici de nouveaux détails sur ces aï-freux évènemens: Route de la Maurienne. Entre Chailles et les Echelles , entre les rochers de la Grotte et Saint-Thibaud-de-Couz , des amas d'eau ont intercepté le passage et ont présenté un immense lac aux voyageurs. Les accottemens de la route ont été détruits, les chaussées se sont affaissées , et de larges brèches ont été faites aux murs de soutènement. Le torrent de la Boisserette, entre Chambéri et Mont-xnélian , a entièrement changé de cours, et après avoir inondé le bourg de Saint-Jeoire, s'est jeté dans les fossés de la nouvelle route, qu'il a considérablement dégradée. A Saint-Genix, deux arches du pont sur le Guyers , point limitrophe avec le département de l'Isère, ont été «reportées. nuent leurs déprédations, malgré tous les efforts des au* tori tés civiles et militaires, nous devons remplir notre devoir envers le public. Ce matin, vers les cinq heures « plusieurs hommes sont entrés par la fenêtre de la chambre de M. Harvey, en West-Street-Broad-Lane, dans cette ville , et pendant que quelques uns d'eux s'assuroient de la famille, les autres sont entrés dans l'atelier, et ont brisé cinq métiers à galon , qui étoient employés à faire du galon à double trame : ces métiers avoient coûté tous très-cher, et un d'eux avoit 72 pouces de large i il est k remarquer que M. Harvey avoit quitté depuis très-peu dé temps New-Radford pour venir s'établir à Nottingham * comme dans tin lieu de sûreté. Deux t'es métiers n'ont pas été brisés j on croit qu'ils ont été sau-~'s, parce qu'une femme du voisinage s'est mise à crier au srtrel Les brigands lui ont tiré un coup de pistolet p la faire taire* M. Harvey avoit dans sa maison deux p ulets chargés et une espingole : les briseurs de métiers -nt emporté les premiers j et comme ils descendoient de la fenêtre, des personnes qui les ont vus ont pensé que c'étoit la patrouille de nuit qui les avoient arrêtés pour les conduire eri prison j mais il s'est trouvé que c'étoient environ vingt-cinq de leurs camarades armés et ayant des redingotes de soldat, dont un avoit une grande épaulettej et on suppose qu'il étoit le chef du parti. Lundi matin , cinq hommes sont entrés dans la maison d'Edwad Orson , de Stan-tnn, dans le comté de Derby, et ont brisé un petit métier à coton. " (jour, de ïlmf.) DANEMARCK. Du Holstein, 28 février. L'efficacité des mesures sévères que notre gouvernement ne cesse d'exercer contre toute introduction de denrées coloniales dans le Holstein , est prouvée par la hausse continuelle de leurs prix. Les pro- Les routes secondaires et chemins vicinaux, qui ve-noient d'être réparés, sont retombés dans un état affligeant de dégradation j il est peu de communications qui n'aient été interceptées ou qui ne soient devenues très-difficiles. De toute part le sol du département appelle les soins de l'administration et les plus grands efforts des habitans. La ville de Chambéri a vu ses digues renversées par les tor-rens de Leysse et de l'Albanne ; la digue neuve du quai Nesin a été rompue dans le centre, sur une longueur de dix mètres environ ; les habitans de ce quartier ont été inondés dans leurs maisons, à la hauteur d'un mètre et plus. Une maison récemment construite sur la rive gauche du quai du Verney , attaquée par ses fondations , a été mise en danger j les eaux se sont élevées de deux pieds au-dessus du pont Renaud, et ont déversé à droite et à gauche , en charriant avec leurs flots des pierres et des graviers. Le pont de l'Albanne, au confluent de Leysse et de l'Albanne , a été emporté j la communication avec les visions de café étant peu considérables, cet article a été le premier à en sentir l'influence, et depuis long*temps le bon ordinaire se payoit à raison de 35 à 38 shillings de banque. Ces jours-ci, les sucres ont été vivement recherchés, et on remarque une augmentation de 7 à 8 grossur les sucres rafinés. (1 n'existe presque plus de sucré brut dans ce pays , et , l'importation en étant devenue impossible , il est plus qu« probable que les prix du café et du sucre approcheront, pour la consommation de l'intérienr , bientôt de ceux que l'on paie à Hambourg. (Jour, de i'Emp. ) EMPIRE D'AUTRICHE. Vienne, rî février. Une lettre de Belgrade, insérée dans la Gazette de Presbourg , annonce que Czerni-George est arrivé à Belgrade. Il a fait faire une enquête contre ceux qui ont refusé d'entrer en campagne l'année dernière: douze des coupables ont été fouettés avec tant de cruauté, que plusieurs sont à l'agonie. ( Jour, de l'Emp. ) HONGRIE. Sem!in * 9 févsier. On dit que le Grand-Seigneur fait des préparatifs pour attaquer la Servie, en supposant que les Busses se bornent à agir d'une manière défensive sur la rive gauche du Danube. Czerni-George approvisionne en ce moment les forteresses de Belgrade , de Schabatz et de Sem?ndria. II y arrive de fortes garnisons, des vivres et des munitions de guerre. On y envoie de la poudre de la Valachie. Les autres chefs des Sexviens ont été invités à se tenir prêts d'entrer en campagne au premier moment. On évalue le nombre des Serviens en état de porter les armes à 35,000 hommes tout au plus. Avant la guerre, il y avoit un million d'ames en Servie. Les fréquens combats livrés entre les Turcs et les Serviens ont beaucoup diminué la population de cette province. ( J tur. de l'Emp. ) CONFÉDÉRATION DU RHIN. Francfort, 28 février. M. le comte de Tascher, gouverneur de cette ville, est de retour ici de Milan. {jour, de l'Emp.) Nuremhe+i , 6 mrs. S. M. I. a donné des ordres pour que dans les domaines de la couronne, on mit tout le zèle possible 4 la culture de la betterave et du pastel. La Hongrie est surtout très-favorable à cette dernière piaate qui y croit spontanément. BOYAU ME DE "WESTPHALIE. Salzvoedel, 19 février. Un phénomène e ffi ayant a été observé ici dans la nuit du 14 au 15. Le ciel avoit été serein pendant la journée du 14, mais il se couvrit ver8 le soir. Il s éleva alors une tempête violente, accompagnée d'une forte pluie, et ensuite de beaucoup de niege. A deux heures et demie du matin, nous fûmes tout-à-coup réveillés par un terrible coup de tonnerre: une masse considérable de feu étoit tombée sur la ville. On se hata de faire tous les préparatifs nécessaires en cas d'incendie. Dix minutes après le premier coup de tonnerre, il y en eut un second également fort. La foudre frappa la haute tour de l'église de Notre-Dame, et l'on vit sortir des étincelles de la boule qui en supporte la flèche ; l'on sonna le tocsin , mais ensuite on ne vit plus d'étincelles. Un jeune homme eut le courage, malgré la violence du vent, de grimper au sommet du clocher 5 mais il ne découvrit aucune trace de feu. Le maire plaça trois hommes s r la tour pour y faire le guet, et tous les habitans , à l'exception des pompiers , rentrèrent chez eux, non sans inquiétude et sans crainte. Au bout d'une heure , un troisième coup de ton nerre non moins terrible que les précédens , se fit entendre» La foudre tomba une seconde fois sur la tour , renversa deux des gardes , et leur causa une légère contusion au bras; le troisième, placé plus haut que les deux autres, n'éprouva aucun mal. On vit de nouveau sortir avec bruit des étincelles de la tour et une forte colonne de feu se ré» pandit sur l'église et les maisons adjacentes. Le tocsin sonna de nouveau. Chacun reprit son po;te ; mais les étincelles disparurent encore cette fois comme la première, et l'on n'aperçut plus aucune trace de la foudre. Un quatrième coup tomba sur la tour et eut les mêmes résultats. Il y eut en tout cinq coups, tous également violens, mais dont le bruit ressembloit plutôt à celui d'un coup de canon qu'au roulement du tonnerre. Des masses de feu sembloient tom- Be&uges par le canton de Saint-Alban est interrompue. A un quart de lieue de Chambéri , sur la route du Bourget , le torrent d'Yère a entièrement changé de lit ; il s'en est frayé un, au milieu des ravages les plus affreux, sur la commune de Cognin , et sur le territoire des communes de Bissy et de la Motte. Ses eaux coulent ençore à tane très-grande distance du pont lervan t à la communication de Chamberi à Bourg par le Mont - du - Chat j il cerne des maisons dont la résistance étonne , au milieu des amas énormes de bois , de pierres et de graviers charriés par les eaux; mais déjà des soins réparateurs ont reporté l'espérance dans ces lieux désolés : cent ouvriers, sous le direction d'un ingénieur, travaillent journellement au curage et au creusement de l'ancien lit du torrent. Le lac du Bourget s'est élevé à une hauteur si prodi« geuse , que ses eaux ont reflué sur la commune de Voglans, au point de forcer les habitans de quelques maisons à se réfugier sur les toits : plusieurs ménages ont perdu les approvisionne mens sur lesquels reposoit toute leur existence. A un quart de lieue de Chambéri, sur la route de Genève, au-dessous de la maison Bassoz , un filet d'eau est devenu tout-à-coup un torrent qui s'est fait un passage au-dessous des murs de soutènement de gauche, à travers des terres cultivées. La crâse qui s'est formée en cet endroit est effrayante par sa profondeur : elle est devenue un spectacle horrible et curieux. Nous arrivons à la partie la plus pénible de «otre tâche; les désastres que nous venons de retracer peuvent être réparés par le temps et la main des hommes; mais les calamités dont il nous reste à rendre compte sont irréparables; elles laisseront à jamais des regrets aux contrées qui en ont été les témoins, et des souvenirs douloureux aux amis de l'humanité. L'arrondissement de Métiers occupe le premier rang dans le récit de ces tristes catastrophes. Au Bourg - Maurice , dans la nuit du 15, une énorme avalanche s'est détachée de la montagne qui couronne U village des Echines, et est venue fondre sur deux bâtimens qui renfermoient alors dix-sept personnes: six ont péri les autres ont été retirées plus ou moins mutilées de dessous les décombres: tous les bestiaux ont été écrasés. ber du ciel, et couvrir quelques parties de la ville. Personne ne se souvient d'avoir jamais rien vu de semblable, et passé une nuit aussi alarmante. (Journal de l'Empire. ) ROYAUME D'ITALIE. Milan , 26 février. L'Empereur a créé pour le royaume d'Italie une chambre des comptes, qui sera chargée de surveiller les dépenses et les recettes de l'état. Elle est coïnposée d'un premier et d'un second président et de 8 ? conseillers. (Gaz., de Fraucfort.) ESPAGNE. Madrid y 20 février. Les insurgés ont été rais dans une déroute complète à Altafulia, près de Tarragone. Us ont perdu i8oo hommes et deux canons qu'ils trainoient avec eux. Le général Reille s est mis à la poursuite de l'ennemi et bientôt la malheureuse Catalogne sera délivrée de ses oppresseurs. Le capitaine Montenol du 22e de dragons, à la tête de 120 hommes, a attaqué et poursuivi jusqu'au-delà de la Marializa les quadrilles du Médecin et d'Escalera, fortes de 500 chevaux , et qu'il avoit trouvées formées en bataille auprès d Ytbênes : 19 hommes tués et 43 prisonniers ont été le résultat de cette affaire. Le capitaine Montenol a en outre pris 84 chevaux, dont 15 ont été tués par son ordre, étant hors d'état de servir. L'ennemi doit avoir eu un grand nombre de blessés. Le cheval du dragon Denior, de la première compagnie, est la seule perte qu'ait éprouvée ce détachement. On assure que le Médecin s'étoit vanté de se venger ce jour même de la déroute qu'il avoit éprouvée à Sonseca le 16 octobre dernier. Le 16 de ce mois , le détachement se trouvoit à Orgaz. Le général Expert, gouverneur de Ségovie , étant parvenu , le 14 de ce mois , à joindre un détachement de la bande de Puchas, lui a tué 18 hommes, au nombre desquels se trouvent 3 officiers, et a fait prisonniers un officier et un soldat. Nous n'avons eu dans cette rencontre ni morts ni blessés. (Journ. de l'Emp.) Dans la même commune, une section du village des Arpettes, composée de dix maisons, dont neuf étoient abandonnées, a été assaillie le 16, en plein jour, par une avalanche qui, par la direction la plus fatale et la plus imprévue, est venue écraser le toit de la seule maison habitée: la chute a fait rompre les planchers de l'écurie, environ dix bêtes à cornes ont été étouffées ; par un bonheur „ inespéré, une femme et six enfans ont été garantis par un vide entre des pièces de bois et un mur: le père seul, sorti au moment même de la chute de l'avalanche, a été écrasé sur le seuil de sa porte ; ce n'est que vingt-quatre heures après cet événement que la mère et ses six enfans ont pu être secourus et tirés de la position la plus cruelle. Dans la commune de Champagny, six hommes, partis le 17 pour aller au-devant des conscrits qui s'étoient rendus à Moûtiers pour paroître devant le conseil de recrutement qui y tenoit ses séances, s'étant un peu écartés en chemin, sont entraînés par la neige, qui se détache sous leurs pieds. Ils roulent dans le torrent des Gorges , t son t précipités dans des goutìVes. Le maire vole à leur INTERIEUR. EMPIRE FRANÇAIS. Gènes y 26 février. Le dimanche 23 de ce mois, à dix heures du, matin, le vaisseau de S. M /' Agamemnon, de 74 canons, -construit au chantier impérial de la Foce, près de cette ville, a été lancé à la mer. Cette opération, l'une des plus intéressantes qui s'exécutent dans le arsenaux maritimes de l'Empire, a parfaitement réussi. Ce vaisseau est l'un des plus beaux qui soient sortis du chantier de I« Foce depuis la réunion de Gênts à l'Empire. Il fait honneur au talent de M. Boucher , l'ingénieur chargé de sa construction, conimeau zèle des officiers militaires et d'administration de la marine qui y ont concouru par leurs travaux respectifs. Il en fera sans doute aussi au courage de M. le capitaine de vaisseau le Tellier, qui doit le commander , et à celui des officiers et matelots appelé à le monter. C'est un champion de plus qui entre dans la lice pour combattre à outrance l'implacable ennemi du pavillon impérial. Puisse-t-il remplir dignement une si noble destination î puisse-t-il rapporter un jour à Gênes le laurier de la victoire joint à l'olivier de la paix î (Jour, de fEmpire.) Paris y 7 mars. Le 4 mars, S. M. a signe, après soft lever, le contrat de mariage de M. le général de brigade BoyerV adjudant-général de la garde impériale avec Mlle Boyer. Du 2 mars. Le collège électoral du département du cantal, présidé par M.r le sénateur comte Abrial, vient de nommer candidats au sénat: M. M. Coffinhal , baron de l'Empire, commissaire général de justice en Ulyrie , et Auguié , administrateur général des postes. Le général Black, arrivé à Pau , le 3 février> a pris la route directe de Paris. - Le 22 février, l'église et le clocher de Saint-Pelle-rin, arrondissement de Châteaudun , département d'Eure et Loir, ont été entièrement détruits par un incendie oc* casionné par le feu du ciel. Vers les dix heures du soir , un orage affreux, accompagné de grêle et de tonnerre , s'étant élevé sur cette commune , la foudre éclata sur le clocher, et le renversa presqu'en totalité. Le feu se com secours avec une vingtaine de villageois; après bien des efforts, deux seulement de ces m»lh-„ureux sont trouvés respirant encore , mais dans un état affreux; les autres ont péri dans leur chûte. Le 16, sur les neuf heures du soir, dans la commune de la Bâtie, au village de l'Eglise, un éboulement considérable a entraîné un moulin et une maison : un jeune homme et une jeune fille y ont perdu la vie. Dans la commune de Montvalésan-sur-Séez , une avalanche est venue fondre sur la maison du recteur ; elle a assailli et renversé, dans son cours, plusieurs personnes au moment qu'elles se rendoient à l'église: une femme sexagénaire est la seule qui laisse à craindre pour ses jours. Dans un grand nombre de communes du même arrondissement des familles entières ont été en danger, et n'ont pu se sauver qu'en abandonnant précipitamment leurs habitations. Le 25, la grande route entre Aigueblanche et Moûtier a été emportée entièrement à une très-grandes profondeur sur une longue* de dis mètres, et considérablement endora «nuniqua bientôt à l'église, et en peu d'instans la charpente et les lambris furent embrasés. Malgré les prompts -secours rassemblés par M. le maire de Saint-Pellerin et le service de la pompe qu'avoit fournie M. de Petigny , propriétaire dans le voisinage , on fut obligé de renoncer à l'espoir de sauver cet édifice, et l'on s'occupa des moyens de concentrer l'incendie et de garantir les maisons voisines, dont partie est couverte en chaume. On se pi ai t à faire l'éloge du zèleet du dévouement de tous les citoyens accourus pour porter des secours, et particulièrement d'un nommé Leguay , couvreur. PROVINGES ILLYRIENNES. Trieste, 23 mars. Les deux décrets des 9 janvier, et 2 février derniers insérés le 18 mars dans le n.? 23 de ce .journal et relatifs à la liquidation des pensions , ont du exciter la reconnaissance des pensionnaires , puisqu'ils expri-ment la sollicitude paternelle de S. M. l'Empereur et Roi pour cette classe intéressante de ses sujets d'Illyrie; En effet,, S. M. en approuvant les divers états de pensions, arrêtés per la commission de liquidation , a daigné ordonner que les pensionnaires des Provinces Illyriennes, fieroient inscrits sur le grand livre de France. Les dispositions qui assimilent les pensions de l'illyrie aux pensions de France, garantissent pour toujours la régularité de leur paiement. — La position particulière dans laquelle se trouvent ces Provinces, les points de contact multipliés qu'eues ont avec les Provinces voisines , les obligent à des communications habituelles avec leurs voisins» S. M. a voulu favoriser ses sujets des Provinces Illyriennes en diminuant en leur faveur les droits des passe»ports qui pouvoient être pour un grand nombre un impôt trop considérable. Elle a réduit de moitié les.passe-ports à l'étranger. Elle n'a assujeti qu'à 1 franc, les passe-ports des habi-tans de Gottschée , peuplade industrieuse qui vit dans un pays peu riche et qui a contraeté l'habitude de parcourir ^'Allemagne avec de petites pacotilles en rapportant chez eux les petits bénéfices de Jeur commerce, utiles au soutien de leur famijle. S. M. a également voulu que les indigens pussent obtenir gratis des passe-ports; mais les lois ont du prévenir magées sur un espace d'un quart de lieue environ, par des blocs énormes de pierre qui se sont détachés de la montagne , et qui ont brisé et entraîné tout ce qu'ils ont rencontré dans leur cours : le passage a été interrompu même pour les gens de pied. ■ L'arrondissement d'Annecy a aussi été le théâtre d'évé-nemens semblables à ceux que nous venous de décrire. Dans la commune de Saint-Ferréol, pendant la niut du 16 au 17 une avalanche moustrueuse, partie du pied de la pointe la plus élevée de la montagne d'Arclosan , après avoir traversé une étendue de terrain de près de trois quarts de lieue, est venue engloutimn moulin , un battoir, deux maisons , deux granges, deux greniers, situés au hameau dela Patenerie ; neuf personnes, formant toute la population de cette section de commune , ont perdu la vie dans cette cruelle catastrophe j 3 vaches et 11 brebis ont été également ensevel'ves sous les neiges; les habitans de Faverges et de Saint-Ferréol ont les abus, et prescrire des mesures à l'exécution des quelles l'administration doit veiller. Les ports d'armes ont été également réduits de 30 fr. à 10 fr. -Suit la teneur du décret. Extrait des minutes de la Secrétairerie d'Etat. Au palais de l'Elisée le r8 février 1812. fi NAPOLÉON EMPEREUR etc. etc. Sur la demande de notre Gouverneur général des Pro-» vinces Illyriennes. i Sur le rapport de notre Ministre des finances. Notre Conseil d'Etat entendu. "Nons avons décrété et décrétons ce *jui suit .- Art. i. Le droit de permis de Port d'armes dans les Provinces Illyriennes est fixé à dix francs. 2. Le droit des passe-ports à l'Etranger est fixé à cinq francs. 3. Les habitans du Canton de Gottschée ne payeront qu'un franc pour droit de passe-ports à l'Etranger. 4. Les passe-ports seront délivrés gratuitement à ceux de nos sujets d'Illyrie dont l'indigence sera reconnue. ^ 5. Notre ministre des finances est chargé de l'exécution du présent décret. Signé: NAPOLÉON, Par l'Empereur, Le ministre Secrétairt d'état^ Signé: le comte DARU. Pour copie conforme , Le ministre des finances , Signé: le duc de GAè'TE , LOTERIE IMPÉRIALE D'ILLYRIE. ROUE DE LAYBACH Tirage du 24 mars 1812. 89 - 22 " 8l - So - 33 fait preuve, dans cette circonstance, du dévouement le plus généreux: dans l'espoir d'arracher à la mort quelques unes de ces victimes, ils ont fait des efforts incroyables pour arriver jusqu'à elles ; mais ils n'ont trouvé que des cadavres et des ruines. A Chambéri , un ouvrier cordonnier, père de six enfans, un vieillard, marchand quincailler, un charpentier et un agriculteur, ont péri, entraînés par le torrent de Leysse. Les deux premiers s'y sont précipités volontairement , les deux autres Ont été victimes de leur témérité. Nous terminerons cet article par un fait assez remarquable, qui, quoique produit par les mêmes causes de nos désastres, n'a eu ancun résultat fâcheux. Dans la commune de Leschaud , arrondissement d'Annecy, un village composé de huit maisons , qui étoit adossé à un rocher , est descendu de plus de 20 pieds, d'une manière insensible aux habitans. Le roc est resté à nu : les maisons n'ont pas souffert le moidre dommage, pas même dans leurs V fermetures.