Trimestre IV. provinces illyriennes. N. 90 TELEGRAPHE OFFICIEL. Laybachy sctmeài 9 novembre 1811. AVIS. MM. tes Souscripteurs dont V ah ornement est fini au premier octobre, sont priés de le faire renouveller pour ne pas éprouver de retards. L'abonnement pour le Téléaranhe•*> francs par année et de cinj francs par trimestre, franc de port. Les a-vis, annonces et affiches , se payent trois francs en une langue , cinq francs en deux langues et six francs en trois. S'adresser à la direction du Télégraphe N. iSo à Laybach. y EXTERIEUR. GRAND-DUCHÉ DE BADE. Car-liruhe, 16 octobre. Le feu s'est manifesté ici hier à n heures du soir, dans une buanderie attenante aux remises de l'hôtel du ministre de France. Cet accident, occasionné par un vice de construction d'une poutre placée trop près de la cheminée ayant pris feu, auroit pu avoir les suites les plus funestes, sans la promptitude des secours dûs au zèle des habitans de cette ville, encouragés par la présence de S* A. R. le grand-duc, qui , un des premiers s'étoit transporté sur les lieux. (Moniteur.) GRAND-DUCHÉ DE FRANCFORT. Francfort, 13 octobre. On lit dans quelques feuilles allemandes les détails suivans , concernant l'empoisonneuse Zwanziger, qui a été exécutée le 17 du mois dernier à Culmbach: Anne-Marguerite Zwanziger , née Schœnleben , de Nuremberg, âgée de 50 ans, étoit restée veuve depuis la mort de son mari l'ancien notaire Zwanziger. Elle avoit perdu dès l'âge de huit ans ses parens qui lui avoient laissé quelque bien, et elle reçut soit chez d'autres parens, soit chez son tuteur l'éducation que son état comportoit. Elle épousa à quinze ans le notaire Zwanziger. Mais ce mariage ne fut pas heureux. Après la mort de son mari , elle quitta Nuremberg, et habita successivement plusieurs villes d'Allemagne , entr'autres Vienne, Ratisbonne , Francfort et Weimar, où elle vécut soit en service , soit du travail de ses mains. Elle s'attira souvent par son inconduite des aventures aussi singulières que fâcheuses: elle fut un jour sur le point de se noyer dans un accès de désespoir , tenant à la main un livre dont la lecture avoit exalté son imagination. En 1808 , elle entra au service du bailli de justice de Sans-pareil, nommé Conrad Glaser, dont la femme mourut presque subitement quelque tems après. Eile entra ensuite comme menagère chez un autre particulier du même endroit , nommé Ge^hardt, dont la femme mourut également. Une de ses parentes se trouvant en couches, la Zwanziger fut chargée de la soigner j une prompte mort fut la suite de ses soins. Ces trois éve'ne-mens Hrent naître des soupçons , la régence de Bayreuth la fit arrêter à Nuremberg, où elle s'étoit retirée , et fît instruire son procès, d'où il résulta qu'elle avoit fait mourir deux personnes par le poison , et qu'elle s'étoit rendue coupable de plusieurs autres empoisonnemens qui n'avoient pas eu des suites aussi funestes. Elle fut condamnée à être rouée et son corps exposé sur la roue. Ce jugement fut confirmé par le roi de Bavière, excepté l'exposition du cadavre. Du 16. On a suspendu la publication du jugement des brigands Hemsbacher et Laudenbaeher , renfermés à Heidelberg. Us doivent être encore interrogés pour parvenir à découvrir leurs complices, les receleurs de leurs vols et les repaires des autres brigands. Pierre Petri, dit vulgairement Pierre le Noir, natif de Huttgeswansen , canton de Hermerskeil , dans le département du Mont-Tonnerre voleur et assassin , ancien confident de Schinderhannes , qui, pendant plusieurs années , a échappé aux poursuites de la police, a été découvert dans les prisons de H e idei-bert et conduit à Mayence. (Moniteur.) AUTRICHE. vienne, 17 octobre. La vente des biens ecclésiastiques continue avec le plus grand succès ; on les pousse à un prix fort au-delà de celui de l'estimation. -r Le comte Varkony a fait dessécher , dans l'île de Schutt, une vaste étendue de terreins marécageux, et qu'en certaines saisons le Danube inondoit. Ces terres noyées étoient un foyer de mauvais air pour toute la contrée voisine. A présent , 8,000 arpens de terre desséchée vont former d'excellentes Prairies et des champs fertiles. (Moniteur.) ESPAGNE. Séville, 25 septembre. S. Exc. le maréchal duc de Dalmatie a publié l'ordre du jour suivant : Depuis la déroute de l'armée insurgée de Murcie il a été fait en Andalousie une battue générale contre les quadrilles de bandits qui s'étoient répandus dans cette province. Des avantages importans ont été obtenus et contre ces quadrilles et contre les corps de troupes réglées qu'il a été possible d'atteindre. Le corps de Balleisteros a été chassé du comté de Niebla. Le Généra Guiot , qui commandoit cette expédition, est entré à Aymonte , et a balayé toute la rive gauche de la Guadia a. Ce général a rencontré à Corte de Pinto un dépôt espagnol qui tentoit de se réfugier en Portugal, lui a tué 60 hommes et fait 70 prisonniers; 80 chevaux sont tombés en son pouvoir, et le reste du corps espaguo! a été dispersé. Le major d'Haubersarî, du 17-e régiment de dragons, a »surprit à Naval-Villar d'Estramadure , sur la rive droite de la Guadiana, un parti assez nombreux, auquel* il a tué 40 hommes et pris 60 chevaux. Le chef d'escadron Robin atteignoit en même temps , dans la plaine de Cordoue, un autre parti auquel il faisoit • éprouver une perte de 30 hommes et d'autant de chevaux. La compagnie franche de Lucena s'est distinguée dans cette dernière occasion. Plusieurs autres quadrilles ont été détruits successivement dans le provinces de Grenade, de Jaen de Cordoue. Les compagnies franches, les gardes civiques, et généralement tous les habitans, contribuent, avec le zèle le plus soutenu, à la destruction totale des bandits et au rétablissement du bon ordre. Les services qu'ont rendus un grand nombre de communes et le coùrrage qu'elles ont manifesté, méritent le plus grands éloges. Le général un chef a ordonné de faire une remise si r leurs contributions à celle qui se sont le plus distinguées. Le nombre des soldats dispersés qui rentrent dans leurs foyers s'est considérablement accru. *, Le général insurgé Castanos, qui s'est retiré à Valencia de Alcantara, avec les débris de l'ancienne armée d'Estra-madure , détacha dernièrement vers Montijo un corps de 500 chevaux. Le général Girard , instruit de ce mouvement , envoya immédiatement sur ce point le duc d'Arem-berg avec un parti de cavalerie, pour l'attaquer. Le 14, à la pointe du jour, ce détachement rencontra les Espagnols , les mit dans une déroute complète, leur tua 50 hommes, fit 77 prisonniers et prit joo chevaux; le reste de cette troupe s'enfuit en désordre vers le point d'où elle étoit venue. Le général Rignoux sortit le 12 de ce mois de Malaga avec le 4.e régiment du grand-duché de Varsovie et le second bitaillon du 51.e régiment , et Se dirigea vers Yun-guera, où il se réunit à une autre colonne, commandée par le général Cassagne , qui s'étoit rendu de Ronda. Un corps ennemi qui se trouvo.it à Yunguera se retira à l'ap" proche de ces troupes, laissant 500 hommes pour défendre «ette position , où il avoit réuni une grande quantité de vivres et de munitions. Ce point, presque inacessible , fut emporté, en un instant; pas un seul homme n'échappa, et le village fut détruit. Les villages de JVIontejaque et de Benaojan éprouvèrent le même sort le 16; les insurgés y perdirent plus 400 h. et une grande quantité d'armes, de vivres et de munitions, fruits de leurs brigandages dans l'intérieur de l'Andalousie. Le 17, nos troupes marchèrent sur Ubrique, où elles détruisirent diffère as ateliers servant à la fabrication des armes. L'ennemi perdit encore du monde sur ce point. Cette expédition fait honneur à MM» les généraux Cassagne et Rignoix, ainsi qu'aux troupes de 8.e , 51.e et 54-- régi m-.n t de ligne., au 4..e du grand-duché de Varsovie, à m dé tache aa ait du, io.e de -^chasseurs, à ch-vulet k la compagnie franche de Ronda; le lieutenant Molina , au service de S. M. le roi, mérite des éloges. L'ennemi a éprouvé dans ces différentes affaires une perte considérable en hommes et en objets de toute espèce. Après avoir été chassé du comté de Niebla , Balleisteros alla débarquer à Algesiras , d'où il excitoit à la revolte les malheureux habitans des montagnes de Ronda, et fit occupèr par ses troupes le château d'AIcala de los-Gon-zales. M. le maréchal duc de B Hune ordonna au colonel Combelle, du 94.6 régiment de ligne, de s'emparer de ce poste. Les troupes se mirent en marche le 17 , et la nuit suivant« t® rnajor du génie Le Gentil ouvrit une mine sous le château, dont le commandant domanda k capituler à minuit. La garnison, composée de2io hommes, ycompris six officiers, se rendit k discrétion, et fut conduite prisonnière de guerre à Chiclana. Le lendemain, Balleisteros se présenta avec tout son corps pour délivrer les troupes de château mais il arriva trop tard : les Français, qui s'en étoient déjà rendus maîtres, le reçurent à coups de fusils. Cette expédition fait beaucoup d'honneur au colonel Combelle, au major du génie Le Gentil, et au chef d'escadron Kosman, du 2.e de dragons. Les troupes se sont parfaitement conduites. (journal de l'Empire.) PROVINCES ILLYRIENNES. Variété. L'astronome M. Ure, de Glascow, vient de p> blier les notions suivantes sur l'orbite de la comete; Distance au périhélie, ou plus grand rapprochement de la comète au soleil94,724,260 milles, Epoque du périhélie , 9 septembre. Distance de la comète à la terre, le 15 septembre «42,500,006 milles. Distance de la comète au soleil, même époque, 95,258,840 milles. Distance de la terre au soleil, même époque, 95,50^,^22 m i I fes. Longueur de la queue de la comète , 3 millions de milles. Matière rétrograde, ou mouvement réel de l'orient à l'occident, en sens contraire de ce qu'il paroit être, ou de la ferre. La grandeur réelle du noyau de la comète, vu dans le grand télescope d'Herschell, est égale à celle de la lune. Ce noyau central et brillant n'est pas visible dans le télescope de 10 pieds, ni dans aucun instrument des moindres dimensions. M. Ure finit en observant que les trois autres él'-ncns, de l'orbite n'intéi essoient pas le commun des. licteurs , mais qu'il les communiquera aux sav.ans dans une autre occasion, ainsi que t^ute la série de ses -observations à ce sujet. Cet astronome pense que l'orbite- de sa demeure et le lieu de sa naissance, (art. 310 et 573. ) 90. Le président avertira le conseil de l'accusé, qu'il ne peut rien dire contre sa conscience ou contre le respect dû aux lois, et qu'il doit s'exprimer avec décence et modération (art. 311 et 574. idem.) 91. Immédiatement après, le président avertira l'accusé d'être attentif à ce qu'il va entendre. Il ordonnera au greffier de lire l'arrêt de compétence et l'acte d'accusation. Le greffier fera cette lecture à haute voix. ( art. 313 et 574 du code précité. ) 92. Après cette lecture, le président rappellera à l'ac. cusé, ce qui est contenu en l'acte d'accusation et lui dira; „ Voila de quoi vous ête§ accusé; Vous allez entendre les ,, charges qui seront produites contre vous. " ( art. 314 et 574-) 93. Le procureur impérial exposera le sujet de I accusation ; il présentera ensuite la liste des témoins qui devront être entendus, soit à sa requête, soit à la requête de la partie civile, soit à celle-de l'accusé. Cette liste sera lue à haute voix par le greffier; Elle ne pourra contenir que les témoins dont les noms, profession et résidence auront été notifiés vingt-quatre heures au moins avant l'examen de ces témoins à l'accusé par le procureur impérial ou la partie civile , et au procureur impérial par l'accusé, sans préjudice de la faculté accordée au président par l'article 63. >- L'accusé et le procureur impérial pourront en conséquence, s'opposer à l'audition d'un témoin qui n'auroit pas été indiqué , ou qui n'auroit pas été clairement désigné dans l'acte de notification. y La cour statuera de suite sur cette opposition; ( art. 325 et 574 idem.) 94. Le président ordonnera aux témoins de se retirer dans la chambre qui leur sera destinée; ils n'en sortiront que pour déposer; le président prendra des précautions, s'il en est beso'ns, pour empêcher de conférer entre eux du délit et de l'accusé avant leur déposition, (art. 315 et 574. 95. Les témoins déposeront séparément l'un de l'autre dans l'ordre établi par Je procureur impe'rial avant, de déposer, ils prêteront, à peine de nullité, le serment de parler sans haine et sans crainte, de dire toute la vérité et rien que 'a vérité. Le président leur demandera leur nom , prénoms , âge, profession, leur domicile ou résidence; s'ils connoissoient ^'accusé avant le fait mentionné dans l'acte d'accusation , s'ils sont parens ou alliés soit de l'accusé, soit de la partie civile et k quel degré; il leur demandera encore, s'ils ne sont pas attachés an service de l'un ou de l'autre; cela fait, les témoins déposeront oralement ( art. 317 et ,574 du code précité. ) 96. Le président fera tenir note par le greffier des ad-" tjitions, changemens ou variations qui pourroient exister entre la déposition d'un témoin et ses précédentes déclarations. Le procureur impérial et l'accusé pourront requérir le président de faire tenir les notes de ces changement, additions et variations (art. 318 et 574.) 9'7. Après chaque déposition le président demandera au témoin si c'est de l'accusé présent qu'il a entendu répondre k ce qui vient être dit contre lui. Le témoin ne pourra être interrompu: l'accusé ou von conseil pourront le questionner par l'organe du président après sa déposition et dire tant contre lui que contre son témoignage, tout ce qui pourra être utile à la défense de l'accusé. Le président pourra également demander au témoin et à l'accusé tous les éclaircissement qu'il croira nécessaires à la manifestation de la vérité. Les juges et les procureur impérial auront la même faculté, en demandant la parole au président. La partie civile ne pourra faire de questions, soit au témoin, soit k l'accusé, que par l'organe du président, (art. 319 et 374.) 98. Chaque témoin après sa déposition, restera dans l'auditoire, si le président n'en a ordonné autrement jusqu'à ce que la cour se soit retirée en la chambre du conseil pour y délibérer le jugement ( art. 340 et 574 du Code précité ) 99. Après l'audition des témoins produits par le prc-cureur impérial et par la partie civile, l'accusé fera entendre ceux dont il aura notifié la liste, soit sur les faits mentionnés dans l'acte d'accusation, soit pour attester qu'il est homme d'honneur, de probité et d'une conduite irréprochable. * Les citations à la requête des accusés seront à leurs frais ainsi que les salaires des témoins cités, s'ils en rc* quièrent, sauf au procureur impérial à faire citer à sa requête les témoins qui lui seront indiqués par l'accusé dans le cas où il jugeroit que leur déclaration peut être utile pour la découverte de la vérité, (art. 321 et 574.) ( La suite au numéro prochain. )